L'Humanité
Hervé Le Bras : « Hier comme demain, le grand remplacement n’a aucune réalité »
EntretienEffaré de voir la thèse raciale et complotiste du « grand remplacement » prendre pied dans la campagne présidentielle, le démographe et historien Hervé Le Bras démonte, en scientifique, l’entreprise de falsification du réel menée par l’extrême droite et reprise aussi à droite.
Nicolas MatheyDepuis des années, le thème d’une identité nationale fantasmée parasite le débat public. L’expression de « grand remplacement », il y a peu confinée à l’ultradroite, est utilisée desormais par l’extrême droite officielle, mais aussi par une partie de la droite. Contre les amalgames et les faux calculs, le démographe Hervé Le Bras tord le cou à cette notion, démontant les très maigres arguments d’un Renaud Camus et de son suiveur Éric Zemmour. Le chercheur insiste sur l’importance de la citoyenneté et de la mixité, de la prise en compte des ségrégations en lieu et place de l’obsession identitaire. Il montre aussi que, paradoxalement, le vote d’extrême droite n’est pas lié localement à la proportion de population étrangère.
Il « n’y a pas ou il n’y aura pas », selon vous, de « grand remplacement ». Pourtant, 61 % des Français se disent convaincus dans un récent sondage de la réalité de cette expression. En tant que démographe, comment démontrez-vous la vacuité de cette notion ?
Renaud Camus, le grand prophète du « grand remplacement », dit que, au terme d’un temps proche, la population issue de l’immigration sera majoritaire dans la population française. Il suffit d’aller sur le site de l’Insee pour voir que c’est impossible. Actuellement, on compte en France 67 millions d’habitants, dont 6,8 % d’étrangers. Les enquêtes de recensement annuelles de l’Insee montrent une augmentation moyenne annuelle de 120 000 immigrés depuis 2006, ce qui ferait 3,6 millions dans les trente années qui nous séparent de 2052. Contrairement à ce qu’avance Renaud Camus, il n’y a donc pratiquement aucune chance d’observer 35 millions d’immigrés en 2050. Il faudrait un afflux d’immigrants énorme, ce qui n’est pas le cas de ces dernières années.
Quelles sont les falsifications auxquelles se livrent les tenants de ce « grand remplacement » ?
La principale falsification est de s’en tenir au nombre de 400 000 entrées par an. Ce qui compte, c’est la différence entre les entrées et les sorties. Même Didier Leschi, l’actuel directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), a commis l’erreur de ne considérer que le nombre d’entrées. C’est ne pas tenir compte ni des sorties ni des doubles comptes. Par exemple, 40 % des étudiants qui ont reçu un titre de séjour repartent moins d’un an après leur arrivée. Or ils étaient 90 000 l’an dernier. Pour mesurer l’immigration, l’Insee fait confiance au solde entre les entrées et les sorties, qui est la somme de l’accroissement annuel et des décès d’immigrés déjà présents, deux quantités bien mesurées, soit autour de 160 000 personnes par an au total, ces dernières années.
Comment « le grand remplacement » s’est-il substitué au terme d’invasion et de submersion ?
Le terme d’invasion a vieilli, puisqu’elle ne s’est pas produite. Marine Le Pen s’est mise à parler de submersion, terme plus dramatique encore, mais ce terme n’a pas fonctionné non plus. L’expression de « grand remplacement » s’est imposée comme un retournement de la preuve. Traditionnellement, depuis les années 1970, l’extrême droite et une partie de droite considèrent que l’écart de croissance démographique entre le Nord et le Sud va entraîner d’énormes migrations de populations venant du Sud, ce qui se traduira par un « changement de civilisation ». Le grand remplacement retourne le mécanisme : c’est une évidence, un point de départ, selon Renaud Camus. Il se refuse même à le définir. Ce discours a un côté apocalyptique : on crée la peur qui entretient ce qui mène à cette peur. La science est battue en brèche. Mon travail entend fournir au débat public des boîtes à outils, des faits, des données solides dont la source et la collecte sont définies. Ces discours de « grand remplacement » renvoient à ce que le politilogue allemand Jan-Werner Müller appelle une idéologie faible, pleine de contradictions, qui consiste à enfiler des slogans. L’immigration fournit le ciment de cette idéologie faible de l’extrême droite, la recette magique pour sortir des contradictions.
Les thèses complotistes relatives au pays réel et au prétendu « vécu » s’expliquent-elles par ces glissements sémantiques ?
Éric Zemmour s’appuie essentiellement sur les ouvrages de Renaud Camus. Tous deux se moquent des statistiques, car ils ont posé ce « grand remplacement » comme le point focal, comme la clé de voûte de leur système. Puisqu’il récuse les statistiques, Renaud Camus recommande à maintes reprises « avant tout d’en croire ses yeux ». Il donne en exemple le fait que son ami Richard Millet se soit retrouvé seul « Blanc » sur le quai d’un métro à la station Châtelet à 18 heures. Pour le vérifier, je suis allé faire des comptages à la même heure à la même station. Tout en prenant en compte le fait que la distinction Blancs et non-Blancs à vue d’œil est incertaine, le résultat moyen a été d’un quart de non-Blancs, ce qui est très différent. Cela ne signifie pas que Richard Millet ne s’est pas retrouvé seul Blanc sur un quai de métro, mais que des personnes différentes voient des faits différents. Toute la difficulté est de se mettre d’accord sur les faits, de voir les mêmes faits grâce à des procédures rationnelles dont les statistiques font partie. C’est le principe même de la science : répéter les expériences pour vérifier les faits. Toute la science depuis le XVIIe siècle repose sur ce postulat de la vérification. L’extrême droite nie ce postulat. Elle considère qu’il n’y a pas de différence entre une vision particulière et une vérité générale. Cette façon de raisonner dépasse la question de l’observation. Elle est consubstantielle à l’extrême droite : elle pense en termes de peuple homogène. Chaque personne du peuple représente le peuple entier, y compris le chef. C’est un mécanisme cognitif profond ici à l’œuvre.
Vous critiquez les usages des citations de la part des chantres de ce prétendu grand remplacement. De fait, Zemmour reprend Samuel Huntington (auteur du « Choc des civilisations »), selon qui « la démographie dicte le destin de l’histoire ». Quelle réponse le démographe peut-il apporter à cette citation ?
Ces formules sont vides de sens. Elles ne sont pas alimentées par des faits. En tant que scientifique, le chercheur s’appuie sur de l’observable. La littérature est pleine de telles déclarations creuses. En sciences sociales et historiques, le nombre d’explications est malheureusement supérieur au nombre de faits. J’ai entendu Zemmour parler des lois de la démographie. J’aimerais qu’il m’en cite une seule. Il y a des faits, certaines régularités dans les évolutions de population, certes, mais rien qui permette de dégager des lois démographiques strictes. C’est tricher avec le langage. Le fameux « grand remplacement » n’a pas de sens en démographie. Aucune population n’en a remplacé une autre dans notre pays, aussi loin que l’on puisse remonter. Les analyses génétiques montrent seulement que il y a plus de 8 000 ans, les agriculteurs venus du Proche-Orient se sont mêlés aux chasseurs-cueilleurs qui occupaient l’ouest de l’Europe, puis, il y a environ 6 000 ans, se sont agrégés des nomades yamnas, venus des steppes russes. C’est tout. Ce qu’on appelle « les grandes invasions » se composait en fait d’assez petits groupes. Ceux qui prennent le pouvoir sont presque toujours de petits groupes qui détiennent une supériorité militaire. Huntington raisonne en termes de religion, et non de population, donc en termes de conversion.
Le grand remplacement consisterait à passer d’un peuple à l’autre. Vous demandez comment définir un peuple et quelle place faire au mélange, à la mixité, au métissage.
Je pars d’une phrase de Renaud Camus selon laquelle un peuple remplace un autre peuple. Mais il n’y a pas de peuple remplaçant et de peuple remplacé. Dans les statistiques de l’Insee, les immigrés sont d’origine très diverse. À l’intérieur même de l’Afrique subsaharienne, comme dans le Maghreb, il y a des cultures très différentes. L’idée d’un peuple remplaçant homogène n’a aucune réalité. Quant à parler d’un peuple français, les différences sont grandes entre un Corse et un Flamand, un Breton et un Alsacien, d’où la formule de Renan, pour qui être français est « un plébiscite de tous les jours », un acte de la volonté. Un des charmes de la France est sa diversité. C’est une erreur de confondre identité et citoyenneté. Dans un précédent livre paru chez Actes Sud, « Malaise dans l’identité », je soulignais les difficultés soulevées par ces notions d’identité et de peuple. S’y ajoute la question de la mixité, si importante et souvent masquée, dévaluée. L’Insee a fait un gros travail sur les descendants d’immigrés, définis comme personnes nées étrangères à l’étranger. La moitié sont des descendants d’unions mixtes, mais traités comme des descendants d’immigrés dans presque tous les tableaux alors qu’ils sont autant descendants de non-immigrés, en général de Français. Cela gonfle les chiffres. On fait comme si le caractère « immigré » était dominant sur le caractère non-immigré.
Dans votre ouvrage, vous ne niez pas que certains problèmes liés à l’immigration se posent dans certaines zones géographiques, notamment la concentration et la ségrégation. Vous parlez de problèmes locaux et non généraux, sociaux et non identitaires.
Je fais allusion à une étude de France Stratégie sur les différences sociales et démographiques entre les quartiers de 40 grandes agglomérations. On y voit clairement la concentration très forte des enfants d’immigrés dans les écoles, notamment en Seine-Saint-Denis. L’extrême droite a beaucoup utilisé ce cas particulier comme s’il était général. Mais, dans d’autres agglomérations, le niveau d’immigration est beaucoup plus faible, par exemple dans celle de Douai-Lens, pourtant gangrenée par l’extrême droite, même si des différences existent là aussi entre quartiers. Le fait est la concentration d’immigrés dans certains quartiers, non le nombre total d’immigrés. En outre, quand on parle d’immigrés dans ces quartiers, on parle en fait très souvent de Français, car il s’agit de la seconde ou troisième génération et de descendants nombreux d’unions mixtes, donc de problèmes sociaux. Ce n’est pas un problème d’immigration mais la conséquence de l’immigration mal gérée des années 1960 et 1970. On ne peut pas changer ce fait en le qualifiant de problème de l’immigration. On doit s’attacher à en traiter les conséquences et particulièrement la ségrégation. Parler de « grand remplacement », c’est assigner une réponse fantasmée globale à des phénomènes qui demandent des traitements locaux. Cette confusion est causée par le langage. L’enquête de France Stratégie a aussi étudié la concentration des enfants de cadres. Elle est devenue aussi élevée dans les écoles, bien sûr pas dans les mêmes quartiers mais on ne l’évoque pas, surtout à droite ou à l’extrême droite. On jette un voile pudique sur la concentration des riches.
hervé le brasImmigrationdémographieÉric Zemmour Opex 360
Artillerie : Le français Nexter paraît bien placé pour fournir des CAESAr à l’armée malaisienne
par Laurent Lagneau · 31 mars 2022
Actuellement, l’armée malaisienne dispose de 28 obusiers tractés de 155 mm de type Denel G5, acquis auprès de l’Afrique du Sud. Ceux-ci étant désormais de conception ancienne, elle cherche à les remplacer. Une solution aurait pu être fournie par les États-Unis, qui proposèrent de lui céder 29 canons automoteurs M-109 [montés sur des chenilles], ce qui aurait fait gagner de la mobilité à ses unités d’artillerie. Mais cet échange fut annulé au dernier moment.
D’où l’intérêt que l’armée malaisienne pourrait porter au Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr], produit par le Nexter. Et cela d’autant plus que le groupe français lui a déjà livré 18 systèmes légers d’artillerie LG1 de 105 mm, dans le cadre d’une commande passée en 2018. Pour rappel, pour honorer ce contrat, il s’était associé à l’industriel malaisien Advanced Defence Systems [ADS] pour l’assemblage de ces pièces à Negeri Sembilan [Malaisie].
Et comme on ne change pas une formule qui gagne, Nexter a justement signé un protocole d’accord avec ADS pour proposer le CAESAr à l’armée malaisienne, lors du salon de l’armement Defence Services Asia 2022, qui se tient actuellement à Kuala Lumpur.
« Cette collaboration vise à moderniser les moyens d’artillerie des forces armées malaisiennes en leur fournissant les technologies avancées et les services de Nexter », a commenté ADS. Comme les 105 LG1, les CAESAr, dont le nombre d’exemplaires susceptibles d’être commandés n’a pas été précisé, seraient produits en Malaisie, plus précisément à Johor.
Dans un communiqué diffusé pour donner les détails de sa participation au Defence Services Asia 2022, Nexter avait particulièrement l’accent sur CAESAr.
« L’armée malaisienne a pu observer, en 2019, une démonstration réussie de ce canon, déjà acquis par huit pays dans le monde et utilisé récemment en combat de haute intensité avec succès. Fort de son expérience, le CAESAr bénéficie de modernisations récurrentes, telles que la version Mk II du CAESAr 6×6 récemment commandé pour l’armée française », fit ainsi valoir Nexter.
Justement, s’agissant de ce CAESAr 6×6 Mk II, Arquus a confirmé, cette semaine, qu’il en fournirait la « nouvelle base roulante ». Et d’ajouter : « Le porteur du CAESAR MK II bénéficiera d’un moteur
de 460 chevaux contre 215 sur le modèle actuel », ce qui permettra de le doter d’une « mobilité tactique supérieure, accroissant encore sa capacité de déplacement en terrain difficile, notamment pour se prémunir des actions de riposte de l’adversaire ».
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Lutte anti-sous-marine : L’US Navy a choisi le sonar CAPTAS-4 de Thales et Leonardo pour ses futures frégates
par Laurent Lagneau · 2 avril 2022
Initialement, le programme « Littoral Combat Ship » [LCS] visait à doter la marine américaine de 52 frégates légères polyvalentes pour 37 milliards de dollars, en confiant leur construction à deux groupements industriels. L’idée était alors de développer deux types de navires différents, à savoir un monocoque [classe Freedom] et un trimaran [classe Independence], puis de leur ajouter des modules capacitaires en fonction de leurs missions [lutte anti-sous-marine et anti-navire, déminage, renseignement, surveillance côtière, opérations spéciales].
Seulement, ce programme a viré au fiasco, avec une hausse exponentielle des coûts et des navires qui se sont avérés moins performants que prévus. D’où la volonté de l’US Navy d’arrêter les frais. Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle a fait part de son intention de retirer du service les 9 frégates de la classe Freedom et de ne pas doter celles de la classe Independence de capacités de lutte anti-sous-marine.
Celles-ci devaient en grande partie reposer sur le sonar remorqué DART [Dual-mode Array Transmitter] développé par Raytheon Technologies. Tout comme celles des futures frégates de la classe Constellation, dont il est question de doter l’US Navy de vingt unités dans le cadre du programme FFG[X]. Pour rappel, la conception de ces navires est dérivée de la variante italienne de la frégate multimissions [FREMM].
Mais là encore, le développement du DART n’a pas donné pleinement satisfaction… Au point que ses essais ont été interrompus en septembre dernier. Si ce sonar a pu démontrer sa capacité à détecter et suivre un sous-marin, il est apparu qu’il manquait de fiabilité et que ses performances n’étaient pas à la hauteur de ce qu’attendait la marine américaine, notamment à cause d’un manque de stabilité une fois en immersion et de problèmes au niveau de ses transducteurs [dispositifs convertissant un signal électrique en une onde sonar, ndlr].
Aussi, l’US Navy a donc considéré qu’il fallait, là aussi, arrêter les frais. Le 31 mars, le contre-amiral Casey Moton, responsable des programmes LCS et FFG[X], a expliqué à la presse que l’US Navy n’avait plus le temps d’attendre, alors que le chantier de la première frégate de classe Constellation doit démarrer en 2022. Et d’annoncer que le DART serait remplacé par le sonar actif/passif à basse fréquence et à immersion variable CAPTAS-4, produit Advanced Acoustics Concepts, un co-entreprise détenue par le français Thales et l’italien Leonardo DRS.
Le CAPTAS-4 a été choisi « en raison de ses performances éprouvées et de sa maturité technique », ce qui « réduit le risque de l’intégrer dans le système de combat de guerre sous-marine [AN/SQQ-89] » des frégates de type Constellation, a souligné le contre-amiral Moton.
Il est vrai que l’US Navy a pu mesurer l’efficacité du CAPTAS-4 en opérant aux côtés de la Marine nationale. En effet, en décembre 2021, et pour la seconde année consécutive, deux frégates multimissions françaises ont remporté le trophée Hook’em Award, qui récompense les unités de l’Otan s’étant distinguées dans des opérations de lutte anti-sous-marine.
Pour rappel, ce n’est pas la première fois que la marine américaine choisit des moyens de détection produits par Thales, le groupe français lui fournissant les sonars à basse fréquence trempés de type ALFS [Airborne Low Frequency Sonar] destinés à ses hélicoptères MH-60R « Seahawk ».
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La Russie a livré deux nouveaux hélicoptères et des radars de « dernières génération » aux forces maliennes
par Laurent Lagneau · 1 avril 2022
Alors que la force française Barkhane se retire progressivement du Mali, suite à une décision annoncée par le président Macron le 17 février dernier, et que la « Province de l’État islamique au Sahel » [ex-EIGS] a visiblement repris du poil de la bête dans la région dite des trois frontières, le groupe paramilitaire russe Wagner semble y accroître son emprise sur la junte au pouvoir à Bamako, à en croire Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères.
« Tous les éléments que nous avons montrent que la présence de Wagner au Mali, ce sont des exactions et la limitation des libertés publiques », a dit le chef de la diplomatie française, le 30 mars, à l’antenne de France24. « C’est un nouvel autoritarisme qui fait que la junte au pouvoir est prise un peu en otage aussi sur ces points-là par la force Wagner », a-t-il poursuivi. Et de conclure : « Wagner, qui était réputé devoir être une force de libération, c’est une force d’exaction et de prédation ».
Pour rappel, Wagner, dont l’actionnaire principal a ses entrées au Kremlin, a été sollicité par la junte malienne en septembre 2021. Mais bien avant, le Mali s’était rapproché de la Russie en signant des accords de coopération militaire. C’est ainsi que, à partir de janvier 2020, Moscou livra aux forces armées maliennes [FAMa] deux hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 « Hind » , puis quatre Mil Mi-17.
Et la flotte d’hélicoptères des FAMa vient encore de s’étoffer, avec la livraison d’au moins deux autres Mil Mi-35P, le 30 mars. A priori, d’autres devraient suivre, à en juger par les propos tenus par le colonel Sadio Camara, le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants.
« Ce premier lot des matériels composés, entre autres, de deux hélicoptères de combat, des radars dernière génération capable de détecter en 3D des objets volant à une vitesse pouvant atteindre 8000 km/h et beaucoup d’autres matériels nécessaires dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent qui sévit dans notre pays sont des fruits d’un partenariat sincère et très ancien », a-t-il en effet déclaré. Et s’il parle de « premier lot », c’est qu’un second est attendu par les FAMa.
Quant au radar évoqué par le colonel Camara, il s’agit du système mobile 59N6-TE, mis au point par le bureau d’études russe NNIIRT. Et l’on voit mal quelle pourra être son utilité pour combattre les groupes armés terroristes [GAT] qui sévissent au Mali.
« Aujourd’hui nous pouvons dire avec fierté que notre armée nationale est capable d’opérer en toute autonomie sans demander de l’aide à qui que ce soit », s’est félicité le colonel Camara, qui n’a aucune précision sur les conditions d’acquisition de ces équipements.
Pour rappel, le Mali n’a pas voté les résolutions adoptées par l’Assemblée générale de l’ONU pour exiger la fin de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
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Les États-Unis cherchent des chars T-72 pour les livrer aux forces ukrainiennes
par Laurent Lagneau · 4 avril 2022
Le transfert vers l’Ukraine d’avions de combat MiG-29 « Fulcrum » encore en service au sein de quelques forces aériennes de pays membres de l’Otan n’ayant pas été possible, il en ira sans doute autrement pour avec les blindés.
Déjà, le 1er avril, l’Allemagne a donné son feu vert à l’envoi en Ukraine d’une cinquantaine de BMP-1A1, c’est à dire des véhicules de combat d’infanterie ayant servi sous les couleurs de la République démocratique allemande [RDA], avant d’être revendus à la Suède, qui les a ensuite cédés à la République tchèque sous l’appellation « PBV 501 », après les avoir modernisés.
Étant donné qu’elles disposent déjà de BMP-1 – comme leurs homologues russes – les forces ukrainiennes n’auront évidemment aucune difficulté à mettre en oeuvre ces PBV501, même s’ils ont été profondément remaniés. Et cela vaut aussi pour les chars de combat T-72, que les États-Unis veulent envoyer en Ukraine, en sollicitant plusieurs pays de l’Otan qui en sont encore dotés.
Par rapport aux MiG-29 [voire au système de défense aérienne S-300 pour lequel la Slovaquie a été sollicitée par le Pentagone], le transfert de chars T-72 vers les forces ukrainiennes posera beaucoup moins de difficultés étant donné que certains de ces pays de l’Otan qui en alignent encore en ont mis près de 300 en réserve au total.
Tel est le cas, par exemple, de la Bulgarie, avec 250 exemplaires mis sous cocon [contre 160 en service]. Ou encore celui la Hongrie, qui en a mis 134 de côté. En outre, les forces hongroises vont remplacer leurs 34 T-72 encore en service par 44 Leopard 2A7 et 12 Leopard 2A4 commandés auprès de l’allemand Krauss-Maffei Wegmann.
En Pologne, l’Arme blindée cavalerie [ABC] est encore puissante, avec plus de 860 chars en dotation, dont 249 Leopard, 232 PT-91 Twardy et 382 T-72 modernisés. Ces derniers doivent être prochainement remplacés par 250 M1A2 SEPv3 Abrams, dont l’achat a été confirmé pour environ 5 milliards d’euros.
Quant aux autres alliés de l’Otan dotés de T-72, il leur sera difficile de s’en séparer, sauf à se priver d’une telle capacité. La Slovaquie n’en a ainsi conservé qu’une vingtaine d’exemplaires.
Quoi qu’l en soit, a indiqué le New York Times, le 1er avril, les États-Unis consultent actuellement leur alliés pour fournir des T-72 à l’Ukraine, afin de répondre à un besoin exprimé par Volodymyr Zelinski, le président ukrainien. Selon le quotidien, ces chars pourraient être engagés au Donbass [sud-est], où les forces russes accentuent leur pression.
Plus largement, les États-Unis ont indiqué qu’ils fourniraient 300 millions d’aides supplémentaires à l’Ukraine, ce qui permettre de financer l’envoi de munitions rôdeuses, de drones et de missiles.
« Les Etats-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine depuis la prise de fonction de l’administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d’aide militaire depuis l’invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie », a fait valoir John Kirby, le porte-parole du Pentagone. « Cette décision souligne l’engagement sans faille des Etats-Unis envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en soutien à sa campagne héroïque pour repousser la guerre décidée par la Russie », a-t-il ajouté.
#UkraineWar: The Russian Army is now visually confirmed to have lost at least 400 tanks since it began its invasion of Ukraine on February 24, 2022.
When including our backlog, the actual number of tanks visually confirmed to have been lost approaches 450. pic.twitter.com/kQm9CfMmEz
— Oryx (@oryxspioenkop) April 3, 2022
Avant l’invasion russe, l’armée ukrainienne disposait d’un nombre assez significatif de chars de combat, dont des T-64, des T-72 et des T-80. Il a été rapporté qu’elle avait pu récupérer des engins abandonnés sur le terrain par son homologue russe, laquelle en aurait perdu près de 450 depuis le 24 février, à en croire le site oryxspioenkop.com, qui s’appuie sur les photographies diffusées via les réseaux sociaux pour établir ses bilans.
Cependant, si les pertes russes sont assez bien documentées, il en va autrement de celles subies par les forces ukrainiennes. « La question des ressources est un grand facteur d’incertitude, en raison de l’efficacité de la propagande de Kiev et de la ‘discipline informationnelle’ des combattants », a récemment relevé la Fondation pour la recherche stratégique [FRS], dans une note sur le conflit. « On ignore ainsi l’état de l’ordre de bataille ukrainien, qui a dû également accuser de lourdes pertes », a-t-elle ajouté.
Photo : Ministère polonais de la Défense
L'Humanité
Décryptage vidéo. Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?
VidéoLa guerre en Ukraine a aggravé la hausse du prix des carburants en Europe. En France, le litre d'essence dépasse les 2 €. Journaliste au service planète, Emilio Meslet décrypte les propositions des candidats à la présidentielle pour lutter contre ces hausses.
Emilio Meslet
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
Réalisation et montage : Marius Caillol.
L'Humanité
Direct guerre en Ukraine. Crimes de guerre à Boutcha, l'actu du 4 avril
Le président russe Vladimir Poutine a lancé une offensive contre l'Ukraine le 24 février 2022, après des mois de tensions diplomatiques et des affrontements dans le Donbass qui ont déjà fait 14 000 morts.
Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.
Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux en comprendre tous les enjeux.
2 heures 11 min L'Humanité
Mbappé VS Fédération. Que risque l’attaquant de l’équipe de France ?
EntretienFootball. En séchant une opération marketing avec l’Équipe de France, Kylian Mbappé a soulevé le problème des droits à l’image en sélection et souhaite avoir un droit de regard. Jean-Jacques Bertrand, avocat spécialisé en droit du sport (cabinet Bertrand), nous explique les enjeux de cette affaire.
Léo AguesseDepuis le désastre de Knysna lors de la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud, la Fédération française de football (FFF) a instauré une convention que chaque international doit signer lors de sa première sélection. Ce contrat comporte des droits et des obligations, dont la participation aux opérations marketing avec les sponsors de l’Équipe de France. En échange, ils perçoivent des honoraires de droits à l’image, qui s’élèvent à 25 000 euros par match disputé.
En ne se présentant pas à un rendez-vous avec plusieurs partenaires des Bleus (Volkswagen, Uber Eats, Orange, Xbox, Coca-Cola, Konami), mardi 22 mars, Kylian Mbappé a remis en cause cette convention. Les représentants du joueur, que le président de la FFF Noël Le Graët a demandé à rencontrer, réfutent tout acte de rébellion, et mettent en avant la volonté de faire bouger les choses.
Jean-Jacques Bertrand, avocat spécialisé en droit du sport (cabinet Bertrand), met en lumière les tenants et les aboutissants de cette affaire.
Quels sont les problèmes de la convention soulevés par cet acte de Kylian Mbappé ?
Pour que les droits individuels des joueurs puissent être exploités, la fédération demande l’accord de chacun, à la fois pour leurs droits personnels, c’est-à-dire leur nom et leur image, mais également concernant l’exploitation de ces droits de manière collective. Il y a un accord stipulant qu’on considère comme image collective la réunion de cinq images de joueurs au minimum. Cela soulève plusieurs détails : quels joueurs choisit-on ? Est-ce-que ce sont toujours les mêmes ? Peuvent-ils être utilisés collectivement ou par des images individuelles ? La convention fait en sorte d’être la plus précise possible, mais elle ne règle pas toutes ces questions. Les joueurs signent ce contrat la première fois qu’ils sont appelés pour jouer en Équipe de France. Si le joueur refuse, il ne peut pas être sélectionné. Mais il y a des règlements sportifs qui interdisent aux athlètes de refuser une sélection. La situation est donc coercitive. Le joueur est dans un carcan, il n’a pas de marge pour respirer et dire ce qu’il souhaite. Le fait qu’il n’y ait pas de négociation pour régir les termes de la convention est discutable sur le plan juridique.
Y-a-t-il déjà eu des soucis concernant ce droit à l’image en Équipe de France ?
Pas vraiment. La convention qui est en place a évolué au fil du temps. Dans les premières années, elle était régie de manière relativement simple: l’image individuelle était séparée de l’image collective. Il y avait une sorte de caisse commune dans laquelle tous les revenus générés par les droits à l’image était versés, puis tous ceux qui étaient partie prenante (les joueurs de l’Équipe de France, la Ligue de Football Professionnel, la FFF…) en percevaient un certain pourcentage. Aujourd’hui, l’exploitation des droits de la personnalité est plus complexe. La médiatisation croissante des athlètes et l’apparition de nouveaux supports tels que les réseaux sociaux ou les NFT (carte virtuelle unique, façon image Panini, sécurisée par la technologie de la blokchain) incitent à clarifier la relation commerciale entre le joueur et la fédération. Quand on examine un peu, on s’aperçoit que cela va un peu toujours dans le même sens : le joueur donne ses droits à la fédération et, en retour, il n’a finalement que des obligations et beaucoup d’interdictions.
Que risque Kylian Mbappé ?
Il n’a pas respecté le contrat qu’il a signé, donc il est sanctionnable. La Fédération peut décider d’appliquer une pénalité selon la gravité de l’infraction. Elle peut alors lui infliger une amende, qui sera retenue sur la part de l’exploitation des droits. Toutefois, si Kylian Mbappé estime que la convention qu’il a signée est abusive, il remet en cause la validité juridique du document. Qui va trancher si le document est abusif ou pas ? La jurisprudence est assez maigre. En général, lorsqu’un contentieux apparaît, il y a toujours une discussion entre le joueur et l’instance concernée qui aboutit a un compromis. Si l’affaire ne se règle pas en interne, c’est le tribunal qui décidera.
Kylian Mbappé a exprimé la volonté d’une plus grande redistribution de cet argent vers le football amateur. Les joueurs peuvent-ils donner leur avis ?
Les joueurs et la fédération perçoivent les ressources de l’exploitation des droits à l’image, selon un système de quotas qui varie en fonction de chaque joueur. La fédération fait ce qu’elle veut avec sa part. Elle en donne une partie au football amateur mais n’est pas obligée de le faire. C’est la même chose pour le joueur. Mbappé reverse tous ses droits à des associations caritatives. Chacun fait ce qu’il veut de ses ressources.
Cela pourrait-t-il évoluer ?
Aujourd’hui, beaucoup de joueurs, eu égard à leur médiatisation et leur renommée, parrainent des associations caritatives. Si les contrats étaient personnalisés, certains pourraient revendiquer qu’une partie des revenus générés par leur image aille à telle association ou à tel club de football amateur. Ce sont des exigences qui peuvent exister et qui relèvent de la négociation de la convention. L’avocate de Kylian Mbappé, Delphine Verheyden, veut également rajouter une « clause de conscience » et un « droit de regard dans cette convention »… Pour éviter tout conflit, il est évident que cette convention doit être régulièrement rediscutée et complétée. Le joueur qui consent à l’exploitation de son nom et de son image doit, selon le droit, donner son autorisation lors de chaque utilisation, ce qui n’est pas le cas avec la convention actuelle. Si la FFF s’associe avec de nouveaux partenaires qui ne conviennent pas au joueur, cela pose en effet un cas de conscience, pour reprendre l’expression de Delphine Verheyden. Le joueur doit pouvoir refuser de concourir avec un partenaire, pour des raisons éthiques ou autres, seulement si ce refus est motivé. Finalement, il doit avoir un droit de regard dans tous les cas d’autorisation, comme pour chaque contrat d’image qui existe.
La question de la durée de la convention (toute la carrière du joueur et les cinq ans suivant sa retraite internationale) pourra-t-elle être renégociée ?
En effet, on peut légitimement se demander si la cession des droits à l’image pour une durée aussi longue n’est pas abusive. A mon avis, cela nécessite une renégociation.
Pensez-vous que cette affaire sera un tournant vers une plus grande individualisation des droits à l’image en Équipe de France ?
Je pense qu’à terme il faudra personnaliser davantage les contrats avec une partie commune qui existera toujours mais également une partie individuelle qui permettra aux joueurs de négocier, sur le modèle des clubs professionnels, dans lesquels des clauses différentes régissent chaque contrat, notamment selon la notoriété du joueur. Il faudra également qu’un accord préalable à chaque exploitation soit conclu, sous quelque forme que ce soit. Kylian Mbappé ne conteste pas le fait que, appartenant à l’Équipe de France, son image puisse être exploitée lors d’opérations de communication avec les autres joueurs. Le problème étant qu’on l’oblige à exploiter tous ses droits individuels, sans aucune possibilité de négociation.
Kylian Mbappéfédérations sportivesfootball L'Humanité
Vautré
BilletMaurice UlrichÉditorialiste du Point, chroniqueur sur France Inter, Étienne Gernelle est de ceux qui ne reculent pas devant le clavier de leur ordinateur. Face à la Russie, écrit-il, « la démobilisation serait tragique », et ce qu’il craint, c’est « le jour où l’Europe se rendormira, et la France avec elle ». La France, car il n’est pas sûr du tout qu’elle en ait fini « avec ses mauvais penchants ». Ainsi, plutôt que de se préparer à « un monde dangereux où il faudra se réarmer », elle pourrait vite « se vautrer à nouveau dans ses travers usuels : on manifesterait contre une réforme qui porterait à 65 ans l’âge de la retraite, on défendrait à nouveau les régimes spéciaux (…) on reviendrait à cette logique ravageuse : réclamer toujours plus d’argent public, quoi qu’il en coûte pour les autres »… Étienne Gernelle pourrait le dire : « L’esprit de jouissance l’a emporté sur l’esprit de sacrifice. On a revendiqué plus qu’on a servi. » Allocution du 20 juin 1940 de Philippe Pétain. Une autre manière de se vautrer.
le billet de Maurice Ulrich El País (ESP)
SANS TITRE
El risotto es una comida tradicional italiana muy popular, en la que se cocinan granos de arroz sin lavar sofritos a los que gradualmente se les añade caldo. El almidón del cereal se activa con el calor y transfiere su cremosidad y melosidad al caldo añadido. Para que este proceso sea satisfactorio, es necesario usar unas variedades de arroz concretas, siendo carnaroli y arborio las más habituales debido al tamaño del grano y la cantidad de almidón. Sin embargo, todo es posible si contamos con ayuda externa y ninguna vergüenza.
Tom yum es el nombre que recibe una sopa tradicional de Tailandia. A pesar de que hay distintas variedades, todas tienen como base la unión de las hierbas aromáticas, el picante de los chiles, el umami de la salsa de pescado y la acidez de las limas. Una de sus versiones se beneficia de la leche de coco para aportar cremosidad, y es justo lo que haremos en esta receta para compensar el uso de arroz jazmín -por seguir la estela tailandesa- y mantener un caldo igualmente cremoso. Si el uso del arroz jazmín supone un exceso de herejías, no temáis: usad el que tengáis a mano, aunque los tiempos de cocción y la cantidad de líquido pueden cambiar.
Dado que vamos a irnos a Tailandia, habrá una serie de ingredientes que probablemente no tengáis a mano. El lemongrass, por ejemplo, podéis sustituirlo por más cantidad de piel de lima; el galangal es un rizoma muy similar al jengibre -aunque más cítrico-, pero podéis usar jengibre sin problema. El único ingrediente que os insto encarecidamente a buscar es la salsa de pescado, ya que no hay cocina tailandesa sin ella: no solo aporta sal al plato, sino que añade un aroma y una profundidad de sabor muy característicos, consecuencia de la fermentación del pescado. Otro ingrediente tradicional en el tom yum es una especie de mermelada de chiles con gamba fermentada llamada nam prik pao. Si podéis conseguirla, usadla, pero al ser difícil de conseguir la he omitido por completo en la receta y su elaboración.
Dificultad
La de acostumbrarse al olor de la salsa de pescado.
Ingredientes
Para 4 personas
- 350 g de arroz jazmín
- 4 chalotas picadas
- 2 dientes de ajo chafados y picados
- 1 cucharada de jengibre fresco o galangal
- 4 chiles ojo de pájaro (o al gusto)
- 10 tallos de cilantro
- 12 langostinos crudos
- 1 cucharada de mantequilla
- 1 cucharada de aceite de oliva
- Sal
Tom yum
-
450 ml de leche de coco
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300 ml de agua
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12 cabezas de langostino
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La piel de una lima y su zumo
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2 cucharadas de salsa de pescado
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3 ramitas de lemongrass (o la piel de otra lima si no se encuentra)
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1 cucharada de aceite de oliva
Preparación
-
Pelar los langostinos, limpiar los cuerpos y saltear las cabezas con una cucharada de aceite.
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Cuando estén doradas y huelan bien, añadir la leche de coco, el agua, la piel de la lima, las ramitas de lemongrass y la salsa de pescado. Cocinar a fuego bajo mientras preparamos el arroz.
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En una sartén grande y a fuego medio-alto, derretir la mantequilla con una cucharada de aceite y pochar las chalotas, los ajos, el jengibre, el cilantro y los chiles un par de minutos.
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Añadir el arroz a la sartén y remover para que el grano absorba la grasa y se tueste ligeramente (su color pasará a blanco opaco). Salar al gusto.
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Añadir el zumo de lima en el caldo tom yum y comenzar a añadir en pequeñas tandas al arroz, removiendo con cuidado hasta que absorba el caldo, repitiendo este proceso hasta que nos quedemos sin caldo. Este paso no debe durar más de 15 – 20 minutos.
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Colocar los langostinos encima del arroz, apagar el fuego y reposar tapado durante 10 minutos. Pasado este tiempo, servir.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
L'Humanité
Carte interactive. Ces pays qui accueillent les 4 millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays
Regard de cartographe #13. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre.
Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), plus de 4 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.
Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,3 million se trouvent aujourd'hui en Pologne, 600 000 en Roumanie, 390 000 en Moldavie et 365 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte !
Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes.
Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.
Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.
Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.
(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert.
Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat. Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.
Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.
Guerre en UkraineSolidarité UkraineRéfugiés ukrainiens L'Humanité
Avec le Secours populaire, solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien GayLe 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. Cette guerre totale voulue par l’autocrate du Kremlin, qui a déjà fait parler la force et la terreur à Grozny et à Alep, arrive après des années de tensions, de montée des nationalismes et d’une course effrénée au surarmement. Tout doit être fait, par la diplomatie et une action politique résolue, pour éviter une escalade guerrière qui serait dramatique pour les peuples. Il faut aussi dénoncer ceux qui aujourd’hui sont ce qu’il convient d’appeler des « profiteurs de guerre », en faisant jouer la spéculation sur le prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. Il faut imposer d’urgence le blocage des prix qui avaient, faut-il le rappeler, déjà augmenté avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.
« L’Humanité », fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et la violence, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ils seraient aujourd’hui plus de deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines.
Alors que Kiev est encerclé, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et continuer d’œuvrer pour que de réels couloirs humanitaires restent ouverts afin de permettre aux populations civiles de quitter les zones d’affrontement. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité. Il ne peut y avoir de « tri » dans la fraternité !
C’est pour cela que nous avons lancé une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français, à l’instar d’autres initiatives prises ces dernières années pour les peuples afghan, palestinien, syrien, ou encore l’assistance envers Haïti.
Nous avons déjà commencé à récolter un certain nombre de dons. Avec le Secours populaire français, nous vous en remercions et nous continuons à appeler nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à amplifier ce mouvement de solidarité en envoyant des dons et des mots pour la paix. Chaque message participera à faire grandir le mouvement pour la paix et chaque euro collecté permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Notre envoyé spécial en Pologne, qui suit un des partenaires du Secours populaire français sur place, relate ces actions dans les colonnes de « l’Humanité » quotidienne. Les dons seront reversés intégralement à notre partenaire à l’occasion d’une grande soirée de solidarité.
Une nouvelle fois, avec vous, « l’Humanité » répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
EditorialUkraineGuerre en UkraineRussie L'Humanité
Gagner la paix et changer la société
ChroniquePatrick Le HyaricDans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.
Les bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités, sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.
Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.
Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans L’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de L’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, qui se sont déclaré prêts à organiser des médiations.
Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique.Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’Otan. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.
Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de parts et d'autres de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries, parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésitée a utiliser le journal télévisé de la chaine la plus regardée pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.
L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement de ses richesses agricoles et de son sous-sol.
C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec des grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.
Quelle hypocrisie , quel enfumage quand pendant les discussions sur la « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé des engins atomiques fournis par … Les Etats –Unis. La militarisation se fait au profit des Etats Unis qui veulent faire de l’Union Européenne le gendarme envers La Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.
D’ores et déjà, cette guerre à de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du sud.
Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.
Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.
Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.
L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole leurs profits.
En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total, ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.
De même, le conseil européen vient de décider de créer un nouveau fond pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.
Le débat public en vue du choix du président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable, afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.
Refusant cette voie, le chef de l’Etat veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.
Il entend ainsi faire accepter, sans discussions, de nouvelles mesures de régression sociale comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre RSA.
Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.
Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics que. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.
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« La gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours »
EntretienAvec la guerre qui frappe l’Ukraine depuis trois semaines, la situation ne cesse de se dégrader pour les populations. Une aide d’urgence s’organise pour les réfugiés et les personnes qui ont dû rester. La présidente de l’association « Four leaf clover », Mila Havryliuk nous décrit le contexte à Odessa.
Patrick KamenkaPrésidente de l’Association ukrainienne pour la solidarité, « Four leaf clover », partenaire du Secours populaire français
Face au désastre humanitaire et les plus de deux millions de réfugiés qui ont quitté leur pays, les associations sur place tentent d’organiser des lieux d’accueil, de soins et de refuge. La solidarité se met en marche.
Quelle est la situation dans la ville portuaire d’Odessa sur les bords de la mer Noire ?
La ville s’est transformée en zone de refuge permettant d’apporter une aide humanitaire aux populations des localités environnantes qui fuient les bombardements. Car Odessa reste encore plus ou moins sûre par rapport à d’autres agglomérations en Ukraine. Les gens fuient les zones de combat situées le long de la mer Noire : Kherson, Mykolaïv, etc. Selon nos informations quelque 1 600 réfugiés gagnent quotidiennement Odessa où l’eau fonctionne toujours. Le ravitaillement alimentaire demeure encore accessible dans les magasins, ainsi que les produits d’hygiène. Nous aidons aussi les réfugiés à se connecter à Internet qui fonctionne toujours, même si le débit est lent. Nous essayons également de mettre le maximum de gens dans les abris contre les risques de bombardements. Pour la population locale, des bénévoles avec l’aide de la municipalité distribuent dans les foyers une aide alimentaire aux personnes qui ne peuvent pas déplacer : les personnes âgées, les handicapés, les mères de famille nombreuse sans ressource car les maris sont partis au front.
Quelle forme d’aide votre organisation humanitaire apporte aux réfugiés ?
Nous organisons des points d’aide avec une distribution notamment alimentaire. Ainsi la gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours et la solidarité. Les écoles, jardins d’enfants et autres établissements ont été réquisitionnés pour héberger les réfugiés à qui l’on distribue des couvertures, des vêtements chauds recueillis par la population de la ville. En effet, il pouvait encore neiger sur place et il fait encore relativement froid. Les réfugiés sont pris en charge pour leur permettre de reprendre des forces après avoir dû fuir leurs lieux d’habitation à cause des combats. De plus nous leur apportons – notamment aux enfants — un soutien psychologique face aux traumatismes, aux chocs et à la panique endurés dans leur fuite et qui pour beaucoup se trouvent sans issue.
Après Odessa où se dirigent les personnes déplacées ?
Nombre de ces réfugiés tentent ensuite rejoindre en voiture la frontière avec la Moldavie pour quitter l’Ukraine. Nos bénévoles leur distribuent des boissons chaudes et des rations alimentaires car l’attente est longue aux postes frontières. Ceux qui ne disposent pas de moyen de locomotion peuvent encore prendre le train formé de quatre wagons qui part d’Odessa en direction de la frontière roumaine.
Nous avons également réquisitionné des centres de vacances où nous pouvons héberger et nourrir les réfugiés qui ensuite prennent la direction de la Moldavie avec notre aide.
Face à l’avancée des combats, est-ce que les habitants quittent Odessa ?
La ville, qui comptait à l’origine un million d’habitants, au moins 30 % de la population a quitté la ville depuis le début de l’entrée des troupes russes en Ukraine. C’est pourquoi aujourd’hui il apparaît difficile d’estimer le nombre précis de personnes qui sont restées. Car la population fluctue du fait des mouvements permanents entre les réfugiés qui arrivent et qui repartent et les habitants qui quittent la ville devant les menaces de plus en plus grandes de combats.
Nous espérons surtout que cette ville historique sera épargnée d’autant qu’elle constitue désormais un centre névralgique pour l’accueil des populations réfugiées.
Quels sont vos besoins en aide humanitaire ?
Les produits de première nécessité sont avant tout l’aide alimentaire, les produits d’hygiène, mais aussi les vêtements chauds, couvertures, sacs de couchage, que nous achetons sur place grâce aux dons reçus en particulier auprès du Secours populaire français.
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Vos mots pour la paix
ÉvénementVos mots pour la paix
Pour la paix en Ukraine et par la solidarité avec le peuple ukrainien et le peuple russe. Contre la surenchère guerrière.
Jacques Olichon, Plérin
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Rien ne justifie la guerre contre un peuple souverain, quel qu’il soit.
Honte aux agresseurs.
Respect pour le peuple ukrainien.
Solidarité avec tous ceux qui souffrent, chez eux ou en exil.
Hervé Le Berre, Rennes
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Vive la paix !
Solidarité.
Élisabeth Caumont Dartiguelongue
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Je suis née en 1944 au mois d’Août au moment de la Libération. Mon père y participait, quelque part dans le maquis. Il m’a appris que la paix était quelque chose de précieux. C’est insupportable de voir toutes ces vies brisées, ces destructions, ces larmes, ces enfants terrorisés.
Que la paix revienne vite que vous puissiez rentrer chez vous.
Marie Le Fournis, Saint-Etienne-du-Rouvray
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Mot pour la paix
Cessez-le-feu immédiat, retrait des chars russe.
L’OTAN n’a rien à faire en Europe.
Solidarité avec les populations.
France Di Giusto, Assas
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On parle de folie d’un homme… Mais, si la solidarité avec le peuple ukrainien et l’exigence d’un cessez-le-feu et de la construction de la paix venaient à faiblir, il faudrait malheureusement parler de folie du monde lui-même…
André et Jeanne Albertini, Eureux
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Dans l’espoir d’une PAIX durable.
Claudette Hubert, Meaux
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STOP À LA BARBARIE – STOP À LA GUERRE
Simone Guerin-Klajnmic, Sartrouville
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Solidaire du peuple UKRAINIEN pour l’arrêt immédiat de la guerre, halte aux destructions, halte aux souffrances infligées au peuple UKRAINIEN.
VIVE LA PAIX…
Michel Hoguin, Coudrecieux
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En soutien et en solidarité avec le peuple ukrainien injustement agressé et mutilé.
Pour un retour à la paix au plus vite.
Gilbert Sinquin, Chateaulin
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Halte à la guerre.
La paix doit devenir un droit de l’Homme.
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« Je peux bien dire qu’il fait beau
Même s’il pleut sur mon visage
Croire au soleil quand tombe l’eau »
Louis Aragon, Le Fou d’Elsa
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L’agression de la Russie sur l’Ukraine, pour restructurer l’empire des Tsars, est contraire à tous pays respectueux de l’humanité.
C’est un désastre qui interpelle le monde. Mais je n’oublie pas pour autant, les nombreuses guerres qui, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sont déclenchées à travers le monde. Et cela dans l’indifférence générale.
Depuis 77 ans, la France et des pays membres de l’OTAN sont à l’origine de la tuerie des hommes dans le monde et ils oublient facilement leurs méfaits. De là à penser que l’OTAN est une organisation dangereuse, je le crois fortement et pense qu’il y a urgence à ce que la France en sorte, à nouveau, rapidement.
De plus, arrêtons de recevoir, en grande pompe, les nombreux dictateurs qui sévissent de par le monde.
***
Chers amis,
J’ai 82 ans et j’ai vécu les abris et tout ce que je vois à la télé me rappelle ces mauvais souvenirs [et] me fend le cœur.
Bon courage à tous.
Françoise.
***
Vive la paix et vive la vie
« Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert
Foutez-nous la PAIX.
M. et Mme Rouanet
***
Nous sommes de la génération qui avons subi la guerre ; les bombardements.
Une pensée pour ce peuple qui souffre.
Bien cordialement
M. et Mme Marzaiolli
***
C’est d’abord à tous les réfugiés que je pense.
Moi-même réfugié en 1940, dans la Nièvre, l’image de ce flot ininterrompu de réfugiés, venant parfois de très loin, à pied, en vélo, dans des chariots, femmes, enfants, est gravée dans ma mémoire…
Et, évidemment, la paix, à imposer… Je suis adhérent du Mouvement de la Paix, car je pense que « la lutte pour une paix juste, durable » devrait être la priorité.
Oui, « paix et solidarité » pour sortir de notre monde de l’inhumain…
René Bailly
***
À vous tous. Les enfants, femmes qui prennent les armes qui fuyez les bombes, [qui] me rappellent les Français sur les routes que nous étions lorsque j’étais une gosse. Les maisons bombardées. Jamais je n’aurais cru revoir cela. Un dingue – copie d’Hitler – est là.
J’ai bientôt 85 ans. Mon vieux cœur vous accompagne dans votre courage, votre lutte.
Il faut l’arrêter !!!
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« La paix, rien que la paix, toute la paix »
Pour une Ukraine indépendante et neutre ! Garanties du retour de sa démocratie et d’une paix durable en Europe.
Solidarité avec le peuple ukrainien ! Retrait des forces russes !
Mobilisation internationale !
Mouvement vers la paix !
Jacqueline Guillien
***
Que le peuple ukrainien retrouve la paix et sérénité le plus rapidement possible.
Edmond et Joséphine Le Boubennec
***
Guerre à la guerre.
Paix non seulement en Ukraine mais au Moyen-Orient, en Afrique.
Faisons taire tous ceux qui poussent au crime.
(J’étais enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale et jeune homme pendant les « événements » d’Algérie)
Alain Zamponi
***
Pour un cessez-le-feu immédiat.
J’ai 82 ans, j’ai lutté pour la justice, le progrès humain, la Paix.
Mon cœur pleure devant le désastre humain que représente l’invasion de l’Ukraine, un de plus après l’Irak, la Syrie, la Lybie, l’Afghanistan.
Je suis en colère contre Poutine et tous ceux qui n’ont rien fait pour sauvegarder la paix du monde.
Solidaire du peuple ukrainien, je demande aux nations du monde de tout faire pour créer un avenir de paix, de coopération, de fraternité.
Jacqueline Dietrich
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Résister à l’ignoble tragédie d’une guerre injuste ; se battre contre l’oppression, soutenir un/les peuples qui souffrent.
Je suis donc en total soutien avec le peuple ukrainien contre cette guerre et la tyrannie, pour le dialogue entre les peuples et la paix.
Fraternellement,
Daniel Mauve
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Paix en Ukraine et autodétermination pour le peuple ukrainien.
Michel Coste
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Ces deux peuples ont longtemps vécu ensemble, ils ont une culture commune. Rien ne justifie l’agression menée par le Président Poutine.
En même temps que les négociations dont l’ONU (qu’il convient de renforcer) doit être partie prenante et garantir la sécurité des deux parties, les troupes russes doivent se retirer. Plutôt que de s’engager dans une course folle aux armements l’Europe doit se consacrer à l’amélioration des conditions de vie de la population très dégradées par cette guerre (coût de l’énergie entraînant des fermetures d’entreprises, de grosses difficultés pour les agriculteurs, les pécheurs).
Eugène Crepeau
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Message pour la paix en Ukraine.
Poutine et son clan commettent un crime de guerre en Ukraine ; ils ont, de ce fait, sali la Russie aux yeux du monde.
Aujourd’hui : soutien sans faille aux Ukrainiens ! et adresse au peuple russe : débarrassez-vous du clan Poutine pour retrouver PAIX et LIBERTÉ ! et pour que l’Europe se fasse elle-même « de l’Atlantique à l’Oural » !
VICTOIRE à L’UKRAINE !
André Canqueteau
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La paix se construit tous les jours et sans arrêt tant que les humains seront sur terre.
Solidarité avec le peuple ukrainien.
Christian Coutarde
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Vive la solidarité conjointe Huma – SPF que j’ai toujours soutenu selon mes moyens financiers. Pour moi, depuis toujours, le SPF est l’association humanitaire la mieux.
Evelyne
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À 83 ans, arrière-petit-fils de Juif Ukrainien d’Odessa, je suis solidaire du peuple courageux d’Ukraine. Poutine et ses oligarques seront condamnés, par le peuple russe qui a tant donné pour les libertés.
Continuons les soutiens actifs et les sanctions, multiplions les batailles diplomatiques dans l’unité des pays européens.
Sortons de l’OTAN et de la domination américaine militaire sur l’Europe.
STOP ! à la guerre. Paix liberté et démocratie pour l’Ukraine. Restons le pays des Droits de l’Homme et des Lumières.
Gérard Lucas
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Mon message pour la PAIX en Ukraine.
Né en 1940 à Lyon, Capitale de la Résistance, dans une famille entièrement acquise à la lutte pour la Liberté et la Paix, j’ai été confronté à la folie des hommes, à leur responsabilité meurtrière pour ce qui concerne des hommes de pouvoir qui n’hésitent pas à sacrifier la vie d’enfants pour leurs intérêts.
Honte à eux et mobilisation des gens pour imposer un monde de PAIX et de Fraternité.
À bas la guerre et vive l’amitié entre tous les peuples !
Gaby et Georges Grivolo, Malay
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Solidarité avec le peuple ukrainien victime de la guerre
Retour de la voie diplomatique à la place des solutions guerrières
Arrêt des combats et des bombardements en Ukraine
Solidarité avec les pacifistes russes
Pour que vivent la paix et la fraternité entre les peuples russes et ukrainiens
Colette et Georges Jorda, Nanterre
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Non à toutes les guerres, pour l’amitié entre les peuples dans le respect de notre planète, et de sa biodiversité à préserver absolument.
Alain Dautherives, Nîmes
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La paix doit intervenir le plus rapidement possible, tout doit être fait pour sauver les femmes, les enfants, les personnes âgées…
Non à la guerre.
Oui au droit de vivre en paix.
Nous savons trop bien que les guerres sont inutiles.
Très vite il faut arrêter les combats.
Jean-Paul Brezillon, Sète.
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Il n’y a rien de plus horrible que la guerre.
Je ne pensais pas vivre cela au XXIème siècle.
Liberté, Fraternité, Solidarité sont les valeurs les plus importantes à défendre.
Vivent les pacifistes du monde entier.
Catherine Carmel, Bagneux
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Du fond du cœur, je souhaite que la paix revienne vite en Ukraine ! Que de chagrin et de désespoir de devoir tout quitter sous les bombes et la mitraille ! Que ces femmes, ces enfants, ces familles trouvent la force de tenir et gardent l’espoir de se trouver réunis le plus tôt possible !
Il est de notre devoir d’y contribuer !
Sylviane Luquet, Paris
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Notre priorité, tout faire pour favoriser le dialogue et construire une logique diplomatique de paix, afin d’arrêter les armes de la force poutinière antidémocratique…
Francis Peyron et Yvette Zappaterra
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Pour que cesse la folie meurtrière de POUTINE et que le peuple russe retrouve la démocratie.
Michel Velez, Saint-Verand
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La situation du peuple ukrainien est terrible. C’est la première fois que mon don est important (élevé pour moi) car je souhaite que le Secours Populaire puisse apporter « un peu de réconfort » à toutes ces familles complètement perdues et démunies. Je pense très fort à eux et qu’enfin cette destruction s’arrête.
Michelle Tual, Montreuil
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Un humain tue un humain.
Sommes-nous civilisés ?
NON à la guerre assassine en Ukraine
OUI à la Paix
OUI à la solidarité entre les peuples
OUI au désarmement nucléaire dans le monde.
Merci à l’Huma et au Secours Populaire.
Josette et Jacky Tello, Bédarieux
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J’apporte mon soutien au peuple ukrainien, contraint de fuir son pays ravagé par la guerre.
Ceux, qui aujourd’hui se considèrent comme les « maîtres du monde », font fi de l’intérêt des peuples dans tous ces pays dominés par certains intérêts impérialistes et mercantiles. Il est inacceptable qu’une seule vie puisse être sacrifiée au nom de ces intérêts.
Partout dans le monde des peuples subissent les assauts meurtriers de ces dirigeants, considérés comme « autoritaires » ou « dictateurs », selon les différentes « analyses ».
Peu importe les mots, la réalité doit nous inciter à combattre, pacifiquement, pour que cessent toutes les oppressions et que l’humain redevienne une valeur universelle.
Claude Allies, Breil-sur-Roya
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Question : Comment en est-on arrivé là ?
Soit Poutine est devenu fou, soit la montée de sa considération face à la sécurité de la Russie lui fait perdre la tête.
Son cœur est devenu plus dur que sa table de marbre. Il ne respecte même plus, les lieux sacrés comme les hôpitaux ou autres. La guerre ne doit pas se prolonger, une solution diplomatique doit être trouvée. Car les risques dont grands pour nous tous. Nous, communistes ne seront pas épargnés, on nous accusera d’être semblables. Les États-Unis sont des va-t’en guerre et n’arrangent pas les choses.
Pensons très fort aux correspondants sur place.
Claire Prononce, Moëlan-sur-Mer
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De tout cœur avec vous, je vous souhaite bon courage, pense très fort à vous et vos souffrances, courage et amitié à votre peuple.
Robert Courrier, Gentilly
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Que les larmes se taisent et qu’un vol de colombes envahisse l’Ukraine.
Jean-Louis Naudet, Mehun-sur-Yèvre
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Que l’Ukraine ne soit pas la base de lancement de l’OTAN et de l’Union européenne et que la Russie soit inculpée de crimes contre l’humanité.
Clara et Guy
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Toute ma fraternelle solidarité au peuple ukrainien et à toutes les forces qui s’unissent pour la paix, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.
La folie ne peut pas l’emporter sur le courage et la volonté, la fraternité et la solidarité.
Marie-Claude
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J’en appelle à tous les peuples pour exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, seul garant d’une paix durable en Europe et dans le reste du monde.
Marie-Claire Daubigné, Aigrefeuille d’Aunis
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HALTE À LA GUERRE
Pour le cessez-le-feu immédiat en Ukraine
Pour la protection des civils
Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, comme de tous ceux qui fuient les guerres dans leurs pays
Si tu veux la paix, prépare la paix.
Alain FERRAROTTI, Arbonne-la-Forêt
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Je suis fière de mon parti qui a toujours lutté contre les différents conflits.
Bouleversée par cette guerre je soutiens le peuple ukrainien et souhaite que cette tragédie se termine au plus tôt diplomatiquement.
Nadine, communiste de toujours
Nadine Sicard, Millau
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Ce que les peuples veulent ce ne sont pas des bombes, la peur, la misère. Ils veulent aimer, rire, chanter des berceuses à leurs enfants. Qu’ont-ils fait ces bambins pour mériter ça ?!
À bas les « grands » de ce monde !!
[«] Quelle connerie la guerre [»] !!!
Jacques Gastaud, Belvédère
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Solidarité entre les peuples du monde entier.
À bas la guerre…
Vive la paix
En finir avec Poutine.
Janine Buferne
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PAIX
1. Je voudrais faire un poème
Immense, sur tout ce que j’aime
Être le chantre des oiseaux et des fleurs
Des femmes, et des élans du cœur
2. Chanter les mères berçant tendrement
Leurs tout-petits. Rien de plus émouvant
Que les frimousses roses et fraîches
Mais hélas, on écrase des crèches
3. J’aimerais être un artisan
Qui sur son métier se penchant
Créerait des objets merveilleux
Pour le confort, et le goût des yeux !
5. Pour des nobles causes prêter mes bras
Des combats pacifiques être le soldat
Mais hélas, chaque jour des fous meurtriers
Détruisent des usines et des chantiers
6. Être un laborieux paysan
Qui jour et nuit creuserait son champ
Ensemençant la terre entière
Pour voir se lever des récoltes fières
7. Savoir la faim à jamais disparue
Par le vertueux sillon de la charrue
À chacun sa croute et sa pierre
Mais hélas, on brûle des rizières
8. Je voudrais être un grand professeur
Pour mettre dans les âmes et dans les cœurs
La bonne et saine éducation
À tous les êtres de toutes les nations
9. De la culture être le prophète
L’instruction serait alors une fête
Où tous et chacun auraient son rôle
Mais hélas, on bombarde des écoles
10. Je voudrais être un grand prêtre
Donner le bonheur à tous les êtres
Réunir sur une grande place
En famille, toutes les races
11. Distribuer le pain et le vin
Rendre à tous ce qui leur appartient
Le blanc et le noir seraient frères
L’amour laverait la misère
12. Serait-ce donc un rêve insensé
Que règne enfin sur la terre la PAIX
Où on entendrait un grand écho
La joie des enfants, le chant des oiseaux
Robert Pagnossin
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Chers amis
Que dire de cette situation faite à tout un peuple qui subit le fracas des bombes, laissant la mort régner en maître. Si le peuple ukrainien est en « première ligne », l’Europe prend en pleine face cette agression meurtrière, y compris le peuple russe qui va aussi payer le prix fort de l’irresponsabilité d’un autocrate au service de son complexe militaro-industriel. Si vous pouvez transmettre à tous ceux et toutes celles qui luttent pour la paix mon soutien.
Fraternelles salutations
Georges Bernard, Echirolles
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Bonjour,
À l’attention du peuple ukrainien avec toute mon amitié. Pour la paix, dans l’immédiat, il faut faire taire les armes, toutes les armes et les soldats russe doivent quitter l’Ukraine.
En 1964, j’ai eu l’occasion de faire un séjour à Kiev avec un groupe en voyage organisé et j’en garde un très bon souvenir, on a tout fait pour nous rendre ce séjour agréable, pour nous servir à table, de charmantes jeunes filles toujours avec le sourire.
En 1992 par hasard et par l’intermédiaire de l’Huma, j’ai fait la connaissance d’une jeune étudiante qui parle et écrit très bien notre langue, et je l’ai invitée un mois chez moi en Savoie. C’est Aliokina Orsana et qui habitait Kiev. Je n’ai pas de nouvelles depuis plus de 20 ans. Si vraiment par hasard on retrouve cette jeune femme qui a un peu plus de 50 ans, je serais très heureux de l’accueillir à nouveau.
Avec mes amicales salutations
Julien Buisson, Briançon
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Message pour la paix.
La guerre à la guerre pacifiquement. Suivre l’idée de « Mandela » pour un monde Arc-en-ciel, quelle que soit la couleur de notre peau, nos origines, nos pensées.
Un monde humain, solidaire, fraternel.
Être citoyen du Monde.
Un moyen : le désarmement.
Comme Martin Luther King, « Je fais un rêve ».
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La guerre, quelle connerie !
Qui peut décider de la vie d’autrui, des peuples ?
Quelle honte pour ces individus lâches, dénués de toute valeur humaine. Est-ce que le « courage » se trouve dans les bombes ?
Soutien au peuple ukrainien
Jack-André
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À tous mes amis qui souffrent, je leur dis ; prenez soin de vos enfants.
Courage et espoir en une paix retrouvée.
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Seule la lutte contre l’inhumain, si nous acceptons de le combattre ensemble, peut réconcilier celui qui croyait au ciel comme celui qui n’y croyait pas.
Louis Aragon, cité par Martine et Yannick Griveau, Romorantin
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Camarades
Aucun raisonnement ! Aucune cause ne peut conduire à la destruction d’un pays ! D’un peuple ! Je le redis… AUCUN !
Car si je devais écrire un ultime message il serait pour le MOT : PAIX : la PAIX sans condition, la paix pour tous ceux qui fuient par la mer, sur les routes ! Dans le froid, la faim, la neige etc.
- Aujourd’hui c’est le peuple ukrainien qui subit cette horreur !
- Alors ! de toutes ces monstruosités : la GUERRE !? est l’inutile terreur d’inaccessibles va-t’en guerre !
Pour la PAIX je participe au soutien des UKRAINIENS avec l’amitié de tous les Français, de notre journal « l’HUMANITÉ et le Secours Populaire »
- Une grand-mère française qui avait 2 ans sur les routes en 1940, fuyant les hordes : « NAZIS »
Yvette Graffeuil, Fontenay-le-Fleury
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Le modeste chèque pour aider le peuple ukrainien.
Avec notre souhait que les armes se taisent et que des négociations nécessaires ramènent les peuples à la paix.
Bernard Comte, Arlay
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D’où qu’ils viennent, les réfugiés sont avant tout des être humains. Ceux qui comme Le Pen, Zemmour, Pécresse et la Bouchart, Maire de Calais, perdent à mes yeux tous droits à l’Humanité, au respect et à la dignité.
Norbert Lecomte, Chissay-en-Touraine
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Je vous souhaite la PAIX au plus vite.
Jacqueline Poustilnik, les Sables-d-Olonne
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Mon profond respect pour la résistance héroïque du peuple ukrainien face à son belliqueux agresseur.
Mon espoir le plus cher : que la solidarité dont il fait preuve permette que la raison l’emporte et qu’il retrouve la paix, une vie digne et apaisée.
Nicole Chaumont, Chatellerault
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NON à LA GUERRE
Et si NOS GOUVERNANCES
1. CESSAIENT LEURS LEÇONS
2. DÉCIDAIENT [LA] LIBRE CIRCULATION
3. LIBERTÉ, avec pour seul papier « habitant de la Terre », avec « Liberté» de parole, partage et Respect des Biens Communs.
Enfin un seul costume pour tous
Tendresse – Humanité.
GARANT D’UN AVENIR ici-bas
Martine Gramond, Argenteuil
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Aux enfants d’Ukraine
Qu’en cette fin d’hiver, les armes se taisent, que l’eau revienne pour vous nourrir, que la chaleur de vos logements et le regard tendre de vos familles réunies à nouveau préparent vos jeunes vies à connaître la tendresse la solidarité le bonheur l’intelligence.
Monique Longuenesse, Taillade
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Nous vous aimons tous…
Nicole et Marc Perrin, Saou
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« À la manière dont un esprit se satisfait, on reconnait l’étendue de sa perte. » Hegel
La barbarie plus forte que la culture !
Ce rouge-gorge , qui vient chaque jour, fidèle au poste, picorer les miettes de pain, éparpillées devant ma porte… semble être sensible à la musique de Bach.
Plus de musique et moins de fusils ! La fraternité n’est pas un vain mot ; envolons-nous par-delà les frontières !
Marie-Noël Bourrel-Dubois, Tabanac
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Avec ces quelques mots je me joins à toutes les femmes et tous les hommes bouleversés, percutés par cette guerre. Je pense aux pères, mères, grands-parents, enfants : victimes : morts, blessés ou exilés.
Rien ne peut justifier cette agression barbare.
Il est urgent que cela cesse.
Le peuple ukrainien doit retrouver sa souveraineté, sa liberté, la paix.
Tous les peuples de la région et du monde n’ont-ils pas vocation à vivre ensemble afin de bâtir une humanité réelle et pacifique ?
Des défis immenses sont à relever afin que chaque être humain vive dignement (inégalités, pauvreté, environnement). Fraternité.
Désarmement.
Philippe Lamotte, Le Mans
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Chers Camarades,
Voici un soutien moral et financier aux Ukrainien(ne)s victimes de cette guerre absolument insensée et sidérante qui illustre le : « Quelle connerie, la guerre ! » [de] Jacques Prévert.
Comment la diplomatie et la concertation n’ont pu parvenir à rapprocher les points de vue sur la territorialité du Donbass, de la Crimée, de Lougansk ?
Il semblerait que les deux parties Putin-Zylynsky [Poutine-Zelensky] aient été chauffées à blanc (depuis 1999, 2008, 2014) par l’OTAN (qu’il faudrait dissoudre !), l’Union européenne, et la finance internationale qui rejoignent Jean Jaurès sur : « Le capitalisme porte [en lui] la guerre comme la nuée porte l’orage ».
La finance et les marchands d’armes illustrent l’analyse désabusée d’Anatole France, après la Première Guerre Mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. »
Victor Kowalyk, Cusset
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Quelle connerie, quelle saloperie la guerre !
Dès que je l’ai pu, j’ai manifesté, milité à l’Appel des Cent pour la paix et l’amitié entre les peuples pour crier mon horreur contre la guerre.
Mon père envoyé dans les tranchées en 1916 à 19 ans est revenu gazé, cassé par les horreurs qu’il a vécues et dont il n’a jamais parlé, [qui] m’ont marqué pour toujours.
Aujourd’hui j’ai 84 ans et j’ai toujours connu la guerre.
Enfant c’était l’occupation, les bombardements, la peur, la faim, le froid.
Adolescent, adulte : les guerres coloniales et surtout celle dont on ne devait pas dire le nom ; la guerre d’Algérie pour laquelle j’ai été incorporé pendant 22 mois.
Et puis le Vietnam, l’Afghanistan.
Aujourd’hui toutes ces guerres cachées mais toutes aussi meurtrières pour les populations civiles. Et tous ces exilés abandonnés à leur sort, refoulés de partout.
Sommes-nous encore humains ?
Heureusement que je suis communiste depuis plus de 50 ans car je sais que toutes ces guerres ont la même origine : le capitalisme. Un monde fondé sur la recherche du profit comme moteur de l’activité humaine ne peut conduire qu’au même résultat : l’injustice, la violence, la guerre.
Peut-être un jour entendrons-nous retentir partout dans le monde le refrain du chant des réfractaires de la guerre 14-18 :
Non, non plus de combats
La guerre est une boucherie
Ici comme là-bas
Les hommes n’ont qu’une patrie.
Non, non plus de combats
La guerre fait trop de misères
Aimons-nous peuples d’ici-bas
Ne nous tuons plus entre frères.
René Borriglione, Nice
Solidarité UkraineMots pour la paix L'Humanité
"Le 24 février, la guerre a éclaté", par Kira Kovalenko, cinéaste russe
Le débatPar Kira Kovalenko, cinéaste russe
On compte les jours, chaque jour on se réveille avec l’espoir que ce soit fini, mais non… Nous traînerons maintenant ces jours-ci toute notre vie et chaque jour le fardeau devient de plus en plus insupportable. Des gens perdent la vie, la chose la plus précieuse qui soit donnée. Tout ce que nous voyons, nous ne l’oublierons jamais. Jamais.
« Jamais » est le mot le plus effrayant. Le monde s’effondre… Tous les efforts se résument maintenant à rester humain et faire quelque chose d’utile. Mon film les Poings desserrés est sorti en salles, en France, la veille de la guerre. La guerre que mon pays a déclenchée. J’en porte la responsabilité, comme chaque citoyen russe. Si nous n’en prenons pas conscience, mon peuple n’en tirera aucune leçon, et l’histoire se répétera. Je voulais stopper la sortie de mon film, mais pour des raisons techniques, cela s’est avéré impossible, ce n’était pas en mon pouvoir. Il me semble, en tant qu’être humain, en toute conscience, qu’il serait juste de mettre la diffusion du film en pause tant que l’armée russe sera sur le territoire ukrainien, tant que des gens meurent, tant qu’il n’y a pas de paix.
De nombreux réalisateurs russes ne soutiennent pas la guerre, aussi leur État n’a plus besoin d’eux… ils sont même devenus gênants. Mais il est à présent temps d’aider d’autres voix à résonner plus fort. Il faut soutenir les réalisateurs ukrainiens qui sont maintenant obligés de défendre leur pays au lieu de tourner des films… C’est un simple geste de soutien envers nos confrères ukrainiens et une occasion d’exprimer notre solidarité avec l’Ukraine. Il ne doit pas y avoir de guerre.
UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine L'Humanité
Tribune pour la paix. La plus grande des batailles pour l’humanité
Le débatPierre LaurentEst-ce le moment de parler paix, n’est-ce pas naïf, voire complice, face à Poutine ? Je vois pour ma part trois raisons impérieuses d’élever comme jamais la voix de la paix.
La première est la protection du peuple ukrainien. Depuis vingt jours, il vit l’horreur. L’avancée des blindés et des troupes russes se fait au prix d’un déluge de bombardements de toute nature sur les villes convoitées. L’utilisation massive de tous types d’armes explosives déversées sur des zones très peuplées provoque des victimes en grand nombre, la destruction d’habitations, de services publics et d’infrastructures vitales, une catastrophe humanitaire et un exode des populations déjà considérable. Compte tenu des énormes arsenaux mis en action, toute amplification de la guerre débouchera sur une généralisation du désastre. En Ukraine, comme dans toutes les guerres modernes, l’immense majorité des victimes seront civiles. Le prix à payer de la guerre sera le chaos pour longtemps. Nous devons être des millions à clamer : « Stoppez la guerre, arrêt immédiat des hostilités ! »
Et sans attendre, tout doit être entrepris pour protéger la population ukrainienne. Le travail humanitaire sur place doit être soutenu et protégé, les couloirs humanitaires et alimentaires négociés et garantis, la solidarité internationale amplifiée, et les réfugiés accueillis, sans tri racial ou religieux, par tous les pays d’Europe, dans le respect du droit commun. L’organisation et l’envoi de troupes paramilitaires doivent cesser de toutes parts. La Cour pénale internationale doit pouvoir enquêter en toute transparence et indépendance sur le déroulement du conflit et les actions des belligérants.
Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés dans le camp de Poutine.
La deuxième raison est la nécessité d’élever un barrage contre l’escalade, car le risque d’un engrenage qui embraserait toute ou partie de l’Europe, ou, pire, déclencherait l’utilisation d’armes nucléaires, est à prendre très au sérieux. Le danger de dérapages irréparables et incontrôlables menace à tout moment. C’est dans les voiles de la paix qu’il faut souffler et pas sur les braises de l’embrasement toujours possible. Toutes les pressions diplomatiques et économiques internationales exercées sur la Russie doivent viser le retour à la négociation des belligérants, et pas l’escalade guerrière.
L’enjeu est le respect de la souveraineté de l’Ukraine, pas son entrée dans l’Otan. Le président Zelensky a lui-même déclaré que la neutralité de son pays pouvait être mise sur la table de la discussion. Les courageuses voix russes pour la paix doivent être activement soutenues. Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique notamment, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés par des discours binaires dans le camp de Poutine.
Quant à l’Europe, qui a déjà failli à faire appliquer les accords de Minsk, plutôt que d’accélérer son surarmement, elle devrait utiliser tout le poids de sa puissance pour peser en faveur de la paix et de la construction d’une nouvelle architecture de sécurité européenne, en demandant la convocation d’une conférence paneuropéenne qui mettrait toutes les questions sur la table.
Miné par les crises, les inégalités, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, le monde est une poudrière.
C’est la troisième raison. L’Ukraine nous appelle à reprendre sans délai la construction d’un grand mouvement mondial pour la paix et la sécurité du monde.
Miné par les crises, les inégalités, la guerre des ressources, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, et gavé de surarmement, le monde est une poudrière. La militarisation des relations internationales, la multiplication des guerres et les cicatrices purulentes qu’elles laissent à la surface du globe, en Afghanistan, au Proche-Orient, en Libye, au Sahel, au Congo… doivent nous appeler à la raison. La construction de la paix doit redevenir une grande cause mondiale, car dans la mondialisation, la paix est affaire de sécurité globale. Le surarmement, les alliances militaires bloc contre bloc ne sont pas la solution mais le problème. Ils sont contraires à l’intérêt mondial, qui est de construire des solidarités multilatérales nouvelles pour le climat, la fin des inégalités, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation… Pour l’avenir commun de l’humanité, construire la paix est à nouveau la plus grande des batailles.
Tribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine L'Humanité
Qui propose quoi ? Comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle 2022
Avant l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, nous avons synthétisé plusieurs centaines de propositions des candidats, classées autour de 17 grandes thématiques proches des préoccupations des Français. Faites-vous votre avis sur les projets grâce à ce comparateur de programmes interactif, qui sera régulièrement mis à jour et complété par la rédaction.
la rédactionouvrir le Comparateur
La campagne pour l'élection présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour de cette élection structurante et déterminante de la Ve République. 12 candidats sont en lice.
Le contexte particulier marqué par la guerre en Ukraine dans lequel se déroule ce scrutin risque de réduire à la portion congrue les débats et confrontations nécessaires entre les candidats et les projets qu'ils portent.
Pour que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, l'Humanité met à disposition des internautes ce comparateur des programmes des candidats soutenus par les principales formations politiques ou ayant le plus d’intentions de votes selon les sondages.
Cas particulier, le président sortant, Emmanuel Macron, n’a dévoilé sa candidature que tardivement, le 3 mars, et n’a pas encore détaillé son programme. Nous ajouterons ces informations dès que possible. Nous vous proposons d’ores et déjà un rapide bilan de son action dans différents domaines et avons sélectionné des déclarations qui donnent à voir ce qu’il envisage pour un éventuel second mandat.
Notre comparateur de programmes synthétise plusieurs centaines de propositions, et ce qui différencie les candidats autour de 17 thèmes. D’autres seront ajoutés au fur et à mesure.
Que se soit pour connaître les principaux engagements d'un candidat ou pour comparer les différentes propositions sur un sujet, ce comparateur vous permettra d'en savoir plus sur « qui propose quoi ».
ÉLECTIONS 2022. Un seul endroit pour suivre toute l'actualité de la campagne de la présidentielle et des législatives.
Nous avons sélectionné pour vous
En fin de compte... C’est quoi le macronisme ?
Saint-Claude (Jura), une ville en colère
À Mer (Loir-et-Cher) : l’accès aux soins en cale sèche
À Allonnes (Sarthe), « on ne sait plus pour qui voter »
Avion (Pas-de-Calais) : dans le bassin minier, « on préfère se démerder tout seuls »
Vaulx-en-Velin (Rhône). Au pied des tours, « l’écœurement »
À Neuilly (Hauts-de-Seine) : droite ou extrême droite ? « Pour la première fois, on hésite »
Notre émission politique
A VOTÉ #4. Vous avez aimé Macron 1, vous allez adorer Macron 2 !
A VOTÉ #3. Comment la guerre en Ukraine percute la campagne présidentielle
A VOTÉ #2. Il est encore temps de s’inscrire sur les listes électorales !
A VOTÉ #1. Retraite à 60 ans : Le Pen et le RN tombent le masque
Comment la gauche compte mettre au pas la finance
« Grand remplacement », aux origines d'une théorie raciste
Cinq chantiers pour instituer l’égalité hommes-femmes
L'Humanité relance le débat sur le logement
Droits de succession : la gauche affiche sa volonté de réformer
Les Français sont-ils lassés du présidentialisme ?
Quelles solutions pour ramener les jeunes aux urnes ?
Qui veut la peau de la Constitution ?
Sur l’Europe, des gauches « irréconciliables » ?
Présidentielle 2022Élections 2022démocratieLogement L'Humanité
Cash investigation. L'exploitation, ça se passe comme ça chez McDonald’s
Prescription cultureCaroline ConstantPersonne, parmi les lecteurs de « l’Humanité magazine », ne se fait a priori d’illusions sur McDonald’s : la firme vend des repas trop gras, trop sucrés, et pratique un management par la terreur, dont nos colonnes se font souvent l’écho. L’enquête menée avec rigueur par l’équipe de « Cash Investigation » montre l’ampleur de l’immoralité de cette entreprise très lucrative. Lire également En toute tranquillité, ici comme outre-Atlantique.
Présent en France depuis 1979
Qu’apprend-on de plus dans cette enquête ? D’abord, que McDonald’s est une affaire qui marche très bien en France, depuis son implantation en 1979 : avec ses deux millions de repas servis par jour et ses 5,5 milliards de chiffre d’affaires en 2019, la France est, juste après les États-Unis, le pays le plus rentable pour la firme à l’emblème de clown. Évidemment, la qualité nutritionnelle de ce qu’on y mange n’est plus à démontrer : c’est une catastrophe. Y manger une fois de temps en temps n’est pas grave. Y manger régulièrement, comme les salariés qui y sont contraints, peut engendrer très vite des problèmes de poids, mais aussi de diabète, voire cardio-vasculaires.
Salaires de misère… et disponibilité totale
Les salariés, et c’est l’essentiel des révélations de cette enquête, sont maltraités au vu et au su de tous : les contrats, de quinze heures au maximum, quand la législation impose vingt-quatre heures au minimum, les cantonnent à des salaires de misère… et une disponibilité totale. Les gestes répétés, dans un capharnaüm monstrueux, épuisent leurs corps. Les montages financiers empêchent une quelconque redistribution des bénéfices. L’histoire même, aux États-Unis, de cette entreprise est à vomir : c’est un mensonge organisé sur la spoliation. Il faut voir cette enquête pour mesurer l’ampleur du problème McDo, de l’impunité dont jouit la firme et du cynisme absolu de ceux qui sont aux manettes. La narration, malicieuse et futée, rend comme d’habitude le propos limpide.
Télévision L'Humanité
Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers
ActuLes révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.
Vadim KamenkaUne semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.
Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainienEn Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.
Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez les reportages de nos envoyés spéciaux, nos analyses et décryptages.
Des entreprises détenues par son groupe d’amis
Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.
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Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.
Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2
À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».
Tous nos articles sur le gazoduc Nord Stream 2
Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.
Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?
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Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
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A VOTÉ #7 - La guerre des clips
VidéoDepuis le 28 mars, et alors que s'applique désormais l'égalité stricte du temps de parole, les candidats à la présidentielle ferraillent à coups de clips de campagne à la télévision. Qui est le plus « punchlineur », le plus mitterrandien, le plus anxiogène, la plus enrhumée ? On fait le récap' pour vous, dans ce nouvel épisode d'A voté, notre chronique de la campagne.
Cyprien CaddeoA voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
VIDÉO. Carburants et précarité : la colère gronde chez les chauffeurs VTC
VidéoEnviron 150 chauffeurs VTC (voiture de transport avec chauffeur), ont manifesté lundi, à Paris, afin d'exiger plus de protection alors que la hausse du prix de l'essence grève leurs revenus. Une première mobilisation qui s'est tenue à l'appel de l'intersyndicale nationale VTC (INV).
"On veut un tarif minimum, horaire et kilométrique, négocié entre le gouvernement et les indépendants", a souligné Brahim Ben Ali, secrétaire général de l'INV, le syndicat national des chauffeurs VTC, qui revendique un peu plus de 2200 adhérents.
"On a vu énormément de chauffeurs s'enfuir de cette profession qui nous promettait d'être nos propres patrons"."Même si l'Etat nous aide sur le prix du carburant, les plateformes vont baisser les prix pour attirer les clients", a dénoncé le responsable syndicale.
Des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine
Autour de la Nation, où se sont rassemblés les chauffeurs, certains décrivaient des revenus divisés par deux depuis le début de la pandémie, avec des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine. Uber, leader du marché, est au centre des attaques pour les fortes commissions qu'il prélève alors que les tarifs des course évoluent régulièrement à la baisse. Une situation devenue intenable avec la hausse des prix des carburants.
Les gens veulent du low cost
"Est-ce que l'on veut demain, pour nos enfants et petits enfants, des professions précaires, sans droit et sans aucune visibilité", s'alarme Denis Oudinet, président d'une petite société de VTC. Très inquiet pour l'avenir de sa société, l'entrepreneur rajoute : "Tout le monde regarde le prix donc les gens veulent du low cost et malheureusement, à ce prix là, on ne peut pas avoir un service de qualité."
A Nantes, selon la police, une quinzaine de VTC ont organisé une opération escargot sur la rocade. L'opération a duré moins d'une heure et provoqué 3 km de ralentissements selon Bison Futé.Des actions de VTC étaient également prévues à Bordeaux, Toulouse et Marseille entre lundi et mardi, et l'INV promet d'accélérer le mouvement début avril avec des opérations escargot, notamment à Rungis.
M. Ben Ali a aussi interpellé les candidats à l'élection présidentielle à se positionner sur cette question des plateformes. "Qu'allez-vous faire si demain, vous êtes dans un monde où il n'y a pas une police du numérique pour réguler tout ça ? Dans un monde où on utilise les citoyens que l'on jette à la poubelle sans raison...Voilà la question aujourd'hui ?"
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VIDÉO.« Est-ce que Monsieur Macron nous écoute ? »: manifestation des retraités à Paris
VidéoNeuf organisations syndicales de retraités se sont mobilisées ce jeudi 24 mars dans toute la France, réclamant une augmentation des pensions de retraite pour faire face à la hausse du coût de la vie et de la santé.
Ils en ont « ras-le-bol d’être maltraités ». Des retraités manifestaient jeudi 24 mars dans une vingtaine de grandes villes, à l'appel de neuf organisations, dont la CCGT, FO ou le SNES-FSU, pour réclamer une hausse des pensions en pleine flambée de l'inflation et à deux semaines de l'élection présidentielle.
Dans le cortège parisien, le message porté par les quelques 3 000 manifestants est clair: « Macron, rends les sous ! ». Parmi les pistes évoquées par les manifestants pour rétablir l’équilibre dans le pouvoir d’achat des retraités, un plafonnement des pensions et retraites à 1 500 euros minimum, avec indexation sur l’inflation, ou encore l’instauration d’un 13ème mois pour les retraités.
« On se prive »
Huguette, retraitée du personnel d’EDF-GDF se demande bien si « Monsieur Macron » les écoute, eux, les retraités. Aujourd’hui, cette militante du parti communiste français perçoit 1 300 euros par mois. « Ce n’est quand même pas l’Amérique ! », ironise-t-elle. « Entre la CSG et les taxes sur les pensions, les mutuelles et tout ce que l’on doit payer au quotidien, c’est difficile de s’en sortir », assure Huguette, qui, de plus, accuse le coup de l’augmentation de l’inflation dans sa vie de tous les jours.
Alors, elle se prive: « on ne part pas en vacances, on regarde attentivement le prix des biens et l’on achète ce qu’il y a de pas trop cher », regrette-t-elle, mettant en avant, par ailleurs, le programme du candidat communiste Fabien Roussel pour défendre le pouvoir d’achat des Français.
Si elle est descendue dans la rue, c’est également pour défendre l’avenir des générations futures: « J’ai eu 4 enfants, 13 petits enfants et 9 arrières petits-enfants, et tout ce qui se passe les concerne aussi. », s’inquiète-t-elle, alors qu’ils sont « tous partis de l’idée qu’ils n’auront, eux, de toute façon, pas de retraite… ».
Interrogations autour de la réforme des retraites
La question du report de l’âge du départ à la retraite est une inquiétude partagée par de nombreux manifestants, concernés par le sort de ces actifs qui devront travailler encore plus tard, comme le propose Emmanuel Macron, qui souhaite fixer à 65 ans l’âge de départ légal.
Jean-Jacques Brilland s’estime chanceux d’avoir mis fin à son activité à 62 ans. « Je mesure ma chance, car chaque année qui passe à nos âges se ressent physiquement et intellectuellement ». Retarder l’âge de départ à la retraite à 65 ans serait une aberration, estime-t-il :« À cet âge, beaucoup de travailleurs n’auront plus l’intégrité physique ou intellectuelle de continuer à travailler ». Sur ce sujet, la CGT affirme qu’actuellement, « la moitié des salariés ne sont plus en poste lorsqu'ils prennent officiellement leur retraite ». Entre invalidité et chômage, de quoi « douter des économies que l’État pourrait réaliser, car il faudra bien indemniser ces gens-là et ne pas les laisser crever de faim », alerte Jean-Jacques.
L'Humanité
Ukraine: « La seule voie possible, c’est la paix » assure le député Sébastien Jumel
VidéoLe président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est adressé mercredi au parlement français, déclarant attendre de la France qu'elle aide l'Ukraine à mettre fin à cette « guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité ». Le député de la Seine-Maritime Sébastien Jumel (PCF), a réagi au discours pour l’Humanité.
Le président Volodymyr Zelensky s’est adressé ce mercredi aux parlementaires français, lors d’une visioconférence retransmise au Sénat et à l’Assemblée nationale, survenant après plusieurs interventions similaires dans des capitales occidentales.
Ovationné par les parlementaires, le président ukrainien a fait appel à l’aide de la France lors de cette séance exceptionnelle. Le chef de l’État ukrainien a notamment appelé le pays à mettre fin « guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité », reprenant la devise tricolore. Il a ensuite exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir « la machine de guerre » russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.
Sébastien Jumel, député de la Seine-Maritime (PCF), rejoint le président ukrainien et commente: « Je partage cette idée, qui consiste à dire aux entreprises françaises: "quittez sans tarder le territoire de ceux qui commettent l’acte de guerre" ».
Pour l’élu de la Seine-Maritime, le « seul chemin » envisageable consiste à « isoler et condamner » le président russe, Vladimir Poutine, sans pour autant « humilier les Russes, le peuple russe », afin de ne jamais perdre de vue l’essentiel: « la paix ».
« L’urgence est d’arrêter les frappes, les bombes, et de contraindre Poutine à rejoindre le chemin des négociations », a-t-il ajouté, soulignant le rôle à jouer du format Normandie, qui pourrait constituer « le socle pour retrouver les bases d’une négociation et le chemin de la paix ».
L'Humanité
Finances. Qu’est-ce que Swift, le système bancaire dont on parle tant ?
ActuEn guise de sanctions financières pour avoir envahi l’Ukraine, plusieurs banques russes ont été exclues du réseau de messagerie Swift. Voyons ce qui se cache derrière cet acronyme et si la « punition » atteint son but : le bannissement de la Russie de la finance mondiale.
Pierric MarissalSwift est une entreprise privée belge, Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication de son nom complet, qui propose aux institutions financières du monde entier un système de messagerie instantanée. Quelque 11 000 établissements, principalement des banques réparties dans 200 pays, s’y échangent plus de 40 millions de messages par jour.
Ce réseau électronique permet à 11 000 institutions financières de réaliser des échanges de fonds quasi immédiatement, non pas sous la forme de transferts, mais d’ordres de virements.
Swift a progressivement remplacé le télex, ce réseau de téléscripteurs connectés via les réseaux téléphoniques. Ces messages sont principalement des ordres de virement. Comme le système financier repose sur la confiance, les informations envoyées ne sont pas annulées. Si une banque se dédit, elle perd de sa crédibilité. Lorsqu’un ordre de virement passe par la messagerie, il est en général effectif trente minutes après. Au final, Swift ressemble à un énorme registre de comptes où est inscrit qui a viré des fonds, quand et à qui.
Guerre en Ukraine : quelles conséquences des sanctions prises contre la Russie ?En être exclu ne revient donc pas à sortir du système financier, contrairement à ce que d’aucuns ont pu penser à l’annonce de l’éviction de certaines banques russes du système. En revanche, les opérations qui n’y passent plus sont sérieusement ralenties. Car si Swift domine le marché, des concurrents existent, comme le chinois Cips, qui connecte 1 300 banques dans plus de 100 pays. Ou encore SPFS, développé justement par la banque centrale de Moscou, qui rassemble principalement des établissements russes, arméniens, biélorusses, kazakhs ou kirghiz.
Les sanctions pleuvent mais ne mouillent pas trop Poutine...Ainsi, privée de Swift, la Russie peut emprunter ces autres moyens d’émettre ou de recevoir des paiements, moins pratiques et plus chers. Le SPFS prend une commission à chaque ordre émis par sa messagerie. En outre, cette messagerie domestique n’est ouverte qu’aux horaires de travail, tandis que Swift fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Importations d’hydrocarbures
Les conséquences concrètes du bannissement partiel des établissements russes restent aujourd’hui difficiles à évaluer, puisqu’ils concernent les flux financiers. Il n’en reste pas moins que le rouble a vu sa valeur chuter et que plusieurs fonds se sont mis à spéculer sur un possible défaut de paiement de la Russie. Certains experts avancent au doigt mouillé que l’ensemble des sanctions pourrait faire chuter le PIB russe de 1 à 5 points. D’autres, comme JP Morgan, anticipent une récession supérieure à 7 %.
L’Europe vise l’abandon des fossiles russes d’ici 2027De 2012 à 2016, l’Iran avait subi la même exclusion de Swift. Si son économie ne s’était pas effondrée, elle en avait énormément souffert, en particulier son commerce extérieur, car ces sanctions financières étaient accompagnées d’un véritable embargo sur le pétrole iranien. Ce que ne subissait pas réellement, à l’heure du bouclage de cet article, la Russie. L’or noir est pourtant le nerf de la guerre : selon le cabinet Rystad Energy, les pays qui ont adopté des sanctions contre Moscou représentent plus de 200 milliards de dollars d’importations d’hydrocarbures par an, contre moins de 50 milliards pour la Chine et environ 25 milliards pour le reste du monde. Notons toutefois qu’au fil des semaines, de plus en plus d’établissements russes, mais aussi biélorusses, sont touchés par cette sanction.
Un registre dans la kleptocratie
Mais la mainmise de l’Occident sur Swift a ses limites. Après le 11 septembre 2001, les États-Unis se sont bien accordé un droit de regard sur la messagerie pour tenter de repérer les circuits de financement du terrorisme. Mais, vingt ans plus tard, les plus de 40 millions de transactions enregistrées quotidiennement rendent la tâche colossale. Avec des moyens et un peu de volonté politique, garder un œil sur la messagerie pourrait néanmoins permettre de surveiller les comptes en banque officiels des oligarques russes visés par les sanctions.
Et, de manière plus large, de quiconque soupçonné d’évasion fiscale ou de blanchir de l’argent sale. Il est par exemple facile de demander à Swift toutes les entrées et sorties de fonds sur un compte précis et, ainsi, de rassembler petit à petit des preuves de mouvements suspects. Outre le ralentissement de l’économie, l’exclusion de la messagerie peut agacer les riches kleptocrates russes, et remettre en cause leur soutien à Poutine. Ils ont d’autant plus de pouvoir que le pays est parmi les plus inégalitaires au monde : 1 % des Russes les plus fortunés possédaient 58,2 % des richesses du pays en 2020.
Outre la volonté de mettre en grande difficulté l’économie du pays, l’exclusion de la plupart des banques russes de la messagerie Swift a été justifiée par l’objectif de mettre à genoux les oligarques proches du Kremlin. Mais l’efficacité de l’opération ne va pas de soi. Tout d’abord, tous ont eu largement l’opportunité, le temps que les sanctions soient discutées et mises en place, de placer leur argent dans des paradis fiscaux lointains, derrière un écheveau de sociétés-écrans. Des structures qui sont par définition opaques et n’utilisent pas la messagerie Swift. En revanche, ces propriétaires de grandes sociétés industrielles et énergétiques risquent de rencontrer des problèmes pour rapatrier leur fortune dans des banques ayant pignon sur rue, notamment à Londres où ils sont nombreux à vivre. Schématiquement, si l’on ne peut, via Swift, suivre l’argent sale dans les officines des îles Caïmans par exemple, on peut essayer de voir disparaître et surtout réapparaître ces sommes dans des banques traditionnelles.
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Boycott. Trois cinéastes ukrainiens montent au front culturel
EntretienMarina Stepanska, Iryna Tsilyk et Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk ont quitté Kiev dès le début du conflit. Ils racontent leur quotidien et s’expriment sur le boycott des œuvres et de la culture russes.
Traduction Anna Koriagina
Michaël MélinardSophie JoubertLes cinéastes Marina Stepanska, Iryna Tsilyk et Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk ont tous trois quitté Kyiv pour se réfugier dans une zone plus calme de l’Ukraine, sans renoncer à mener le combat contre l’envahisseur russe. Ils mènent leur guerre sur le front culturel, documentant le conflit pour l’une, organisant un atelier de théâtre pour les adolescents déplacés pour l’autre. Tous appellent au boycott ou à la mise en pause de la culture russe, invoquant la part de responsabilité des artistes de ce pays.
Certes, leur position tranche avec celles défendues par nos titres. Nous avions alerté sur le risque d’amalgame entre les artistes russes et Vladimir Poutine. Pourtant, il nous semblait primordial de publier ces témoignages forts afin de mieux comprendre le profond fossé qui sépare les cinéastes des pays belligérants.
La paix future reste à construire. Le chantier s’annonce immense, à la mesure des tranchées béantes creusées par les bombes. Espérons que les artistes sachent imaginer un nouveau récit pour rendre ce nouveau monde pacifique envisageable.
Témoignages
« L’intelligentsia russe porte la responsabilité de cette guerre »
De Lviv, la cinéaste ukrainienne Marina Stepanska, prix du public au festival Premiers Plans d’Angers avec Falling en 2018, tente de soigner les maux des ados avec le théâtre. Elle critique le silence de ses homologues russes, dont les récits alimentent selon elle la politique expansionniste de Poutine.
Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Je vais très bien par rapport à la plupart de mes concitoyens. Je vous parle de Lviv, un lieu relativement sûr, même si, ces derniers jours, des sirènes sonnent à peu près toutes les deux heures. Je suis peut-être de bonne humeur à cause d’un studio de théâtre que j’ai initié pour les adolescents déplacés. Nous nous voyons régulièrement. Ils me donnent beaucoup d’énergie. Ils s’ouvrent de plus en plus et arrivent, grâce au théâtre, à digérer les tensions de cette réalité atroce.
Comment avez-vous créé ces ateliers ?
Je viens de Kyiv. Je me suis retrouvée à Lviv en conduisant la famille d’amis dans un lieu plus sûr. Je suis arrivée avec un sac à dos en étant consciente que je devrais peut-être rester. Je n’avais pas d’équipement technique, mais surtout, je n’avais ni l’énergie, ni l’envie de filmer, surtout dans une ville qui n’est pas au front mais à l’arrière. L’idée de fonder ces cours de théâtre m’est venue très spontanément.
Avec un ami, dans un théâtre de Lviv qui abrite des gens déplacés, nous nous sommes occupés de familles qui prenaient le bus pour rejoindre Cracovie. Dans l’une d’elles, avec deux enfants, l’une ado et l’autre un peu plus jeune, la mère était totalement déconnectée de la réalité. Le père s’occupait de toute la logistique. Les parents donnaient l’impression d’avoir oublié combien d’enfants ils avaient. Tout au long du chemin pour le bus, mon ami acteur et moi avons raconté des histoires aux deux filles pour les rassurer et les calmer.
Le lendemain, en mangeant avec mes copines, leurs ados regardaient les photos de soldats tués à la guerre sur leur fil d’actualité. Leur mère n’avait plus la force, ni les ressources pour diriger leur attention dans une autre direction. J’ai vite trouvé un jeu très simple pour la concentration et l’attention. Je fais souvent cet exercice avec mes acteurs. Je me suis dit que faire la même chose avec d’autres ados ramènerait leur attention vers la réalité. J’ai mis une annonce sur Facebook, plusieurs parents m’ont contactée. Ils sont parfois une quinzaine, parfois plus. Tout dépend de la situation.
Que peut-on faire pour aider les artistes ukrainiens ?
Je ne vous parle pas en tant qu’artiste mais comme une citoyenne ordinaire. Je ne veux pas dissocier les artistes du peuple ukrainien. Nous n’avons pas besoin d’une protection particulière. Bien sûr, certains artistes sont en train de sauver les collections, d’avoir des pratiques liées à leur activité. Mais je demande de boycotter la Russie et la culture russe du champ de l’information. Nous les Ukrainiens savons que chaque Russe porte la responsabilité de cette guerre, surtout l’intelligentsia. Pas seulement les 70 % qui ont exprimé leur soutien à la guerre menée par Poutine.
Pourquoi ?
Depuis la chute de l’Union soviétique, des récits parlent de la supériorité de la culture russe par rapport à celles des anciens pays de l’Union, en particulier de l’Ukraine. Ils les jugent moins significatives, nient parfois leur existence. Ce récit a mis dans la tête du peuple russe qu’il pouvait s’approprier l’Ukraine. Aucun intellectuel russe ne parle de l’Ukraine comme d’un pays souverain. Ils n’ont jamais été dans une optique anticolonialiste et anti-impérialiste.
Quelle forme aimeriez-vous voir prendre ce boycott ?
Tout d’abord, je considère absolument inapproprié et inacceptable toute forme de coexistence des Ukrainiens et des soi-disant victimes du régime poutinien dans le même espace artistique. Je n’ai aucun dialogue à avoir avec mes anciens amis, collègues et citoyens russes. Aucun ne s’est publiquement exprimé sur la question de la guerre. Même si certains d’entre eux sont déjà à l’étranger, donc en sécurité. Nous les Ukrainiens et les Ukrainiennes sommes restés dans notre pays avec notre peuple. Certains d’entre nous sont directement en danger. Pourquoi ces soi-disant victimes fuient leur pays et cherchent-elles, une fois installées ailleurs, un moyen de diffuser leur art et leur travail ? Je ne comprends pas quand on me parle de dialogue. De mon point de vue, ils ont abandonné leur peuple. La tâche de ceux dont le métier est la pratique intellectuelle est de travailler avec les leurs. Pour les artistes russes, le dialogue devrait avoir lieu en Russie avec les gens qui considèrent la guerre avec l’Ukraine justifiée. Il y a encore un mois, je me voyais comme une réalisatrice en train d’écrire mon scénario, me demandant quand j’allais aller au Festival de Cannes. Depuis le 24 février, cela n’a plus d’importance.
« On ne sait pas ce qu’il va nous arriver dans l’heure qui vient, il n’y a pas de zone de sécurité »
Né en 1983, Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk est l’auteur de plusieurs courts métrages dont Weightlifter, récompensé par le Short Grand Prix du Festival du film de Varsovie. Son premier long métrage, Pamfir, qui se passe à la frontière entre l’Ukraine et l’Union européenne, n’est pas encore sorti. Après avoir fait de l’aide humanitaire au début de la guerre, il documente les conséquences du conflit sur la vie quotidienne des Ukrainiens.
Pendant toutes ces semaines, j’ai eu la sensation d’avoir perdu mon chez-moi. J’ai deux valises, une grande qui est chez mes amis et une petite avec laquelle je voyage. Le 24 février, le jour du début de la guerre, j’étais à Kiev avec ma fiancée. Le matin, nous avons été réveillés par le bruit des bombes. Nous habitons à côté de Juliani, l’aéroport intra-muros de Kiev, une des bombes a été larguée à côté de notre maison. Nous avons vu un missile à 500 m de chez nous et nous avons dû partir presque tout de suite. Nous sommes arrivés dans un village près de Lviv et, au bout d’une semaine, nous avons encore été réveillés par les bombardements de la base militaire. On ne sait pas ce qu’il va nous arriver dans l’heure qui vient, il n’y a pas de zone de sécurité.
En arrivant à Lviv, je connaissais l’existence de Babylon’13, un collectif de documentaristes créé en 2013-2014 pendant la “révolution de la dignité”, dite révolution de Maïdan. Il compte à ce jour environ 40 personnes, des réalisateurs et réalisatrices, des chefs opérateurs, des producteurs. Plusieurs personnes filment en ce moment même à Kiev, dans le Donbass, comme Yuri Gontarouk.
Je cherche les histoires de gens dont la vie a été totalement changée par la guerre. J’ai rencontré des sculpteurs qui travaillaient sur des monuments ou des statues religieuses et qui se sont mis à produire des obstacles antichars. En ce moment, je filme surtout les gens qui travaillent à la frontière et défendent le périmètre de mon pays. Je filme aussi un acteur qui fait des spectacles dans les abris. Parfois, une sirène se déclenche pendant le spectacle et ils sont obligés d’arrêter. Entre-temps, les gens sont descendus dans les abris. Je documente ces changements qui vont perdurer. Il est déjà évident que l’ancienne manière de vivre ne sera plus valable. Nous devrons avoir de nouvelles approches.
Une des particularités de Babylon’13 est sa réactivité. Pendant la révolution de Maïdan, leurs vidéos ont été mises en ligne presque instantanément. Les réalisateurs et réalisatrices sont libres de faire ce qu’ils ou elle veulent de leurs films. Les gens à l’étranger vont voir nos films. J’espère que nos voix seront entendues dans le monde entier, en tant qu’auteurs et en tant que citoyens. Pour nous, le cinéma peut aussi être une arme puissante.
« Le silence de mes collègues russes fait partie du crime »
Le dernier film de cette autrice et documentariste, The Earth Is Blue As an Orange, a été primé à Sundance. La peur et les tremblements de son fils pendant les bombardements l’ont poussée à quitter Kiev, sa ville natale. Aujourd’hui à Lviv, elle témoigne à défaut de pouvoir filmer.
Je n’ai pas tourné une seule séquence, une seule image depuis le début de la guerre. Je suis incapable d’être réalisatrice. Avant le déclenchement de l’invasion russe, je travaillais sur un projet documentaire autour de cet état d’angoisse dont ma génération souffre et sur les leçons mal apprises du XXe siècle. Il est important de rompre ce cercle vicieux. Mais quand l’histoire se réécrit sous vos propres yeux, il faut de la distance. Je dois d’abord vivre ce présent. Pendant ces jours de guerre, je suis revenue vers un autre moi, l’écrivaine. C’est important de s’exprimer puisque la guerre d’information fait partie intégrante du conflit.
Cet immense soutien des Européens est une grande surprise pour moi. En même temps, beaucoup d’Européens ne connaissent pas vraiment notre histoire. Ils ne font pas de différence entre les Ukrainiens et les Russes. Aujourd’hui, nous avons besoin de toutes les plateformes possibles pour expliquer notre histoire et notre optique. En Europe et en France, un discours prétend que l’Ukraine a toujours été une partie de la Russie. Ce type de messages est extrêmement dangereux. Aujourd’hui, nous avons une possibilité unique d’entendre des voix ukrainiennes après toutes ces années et ces siècles d’occupation russe.
L’entourage de Poutine pense que l’identité, la langue et la culture ukrainiennes ne devraient pas exister. Ce n’est pas qu’une guerre contre l’Ukraine mais contre le monde entier. Nous prenons les premiers coups. Dans cette situation atroce, nous avons besoin de tous les soutiens. Il ne faut pas sous-estimer la force de la culture et de l’art. Il faut mettre en pause la culture russe jusqu’à ce que la Russie accepte sa faute et sa responsabilité. La culture russe a créé ce terreau pour que les graines des idées poutiniennes puissent être plantées en portant un regard impérialiste et hautain sur et contre les Ukrainiens. J’ai guetté la réaction de mes collègues russes. Malheureusement, ils sont restés silencieux pendant les mois précédant l’invasion. Ce silence fait partie du crime. Cette tragédie et ces traumatismes devront être profondément étudiés pour que la nation russe réalise son immense responsabilité. Il faut créer de nouvelles conditions, de nouveaux récits pour ne pas répéter les mêmes erreurs.
Guerre en UkrainecinéastescinémaTribunes pour la paix en Ukraine L'Humanité
Diplomatie. En Ukraine, le chemin vers la paix encore escarpé
ActuL’espoir soulevé par les négociations, qui se sont tenues en Turquie mardi, s’est rapidement estompé. La Russie souffle le froid après le chaud, tandis les Ukrainiens accusent Moscou de gagner du temps.
Vadim KamenkaEntre guerre et paix, les prises de position d’officiels russes alternent. Au sortir, mardi, de trois heures de négociations, les délégations ukrainienne et russe avaient évoqué des « discussions substantielles » et des avancées. Le représentant du Kremlin lors des rencontres diplomatiques réalisées en Turquie, Vladimir Medinski, avait fait état de propositions « claires » de l’Ukraine en vue d’un accord et qu’elles allaient être « étudiées très prochainement et soumises au président ».
En Ukraine, la voie du cessez-le-feu reste impraticableMoins de 24 heures plus tard, le ton apparaît bien moins optimiste. Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, affirme mercredi : « Pour l’heure, nous ne pouvons pas parler des progrès et nous n’allons pas le faire. » Et il explique : « Nous évitons soigneusement de faire des déclarations publiques sur le fond » des sujets faisant l’objet des pourparlers, car « nous croyons que les négociations doivent se dérouler » discrètement. Et sur le possible sommet entre les deux présidents ukrainien et russe, Dmitri Peskov a précisé qu’il n’y avait « pas d’avancées ».
Geler le problème de la Crimée et du Donbass crée une zone grise, mais ouvre la possibilité d'un cessez-le-feu.
Les divers éléments révélés mardi en Turquie avaient surpris. Car la position russe depuis le début des rencontres avait été de s’abstenir de rendre publics les détails des discussions. Le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, l’avait encore répété, lundi, lors d’une conférence de presse. « C’est un durcissement attendu de la rhétorique du Kremlin après les propos tenus hier (mardi – NDLR) par le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, qui ont suscité une vague de critiques notamment sur les réseaux sociaux. Au vu des enjeux, quelque chose qui ressemblerait à une défaite politique n’est pas une option pour Vladmir Poutine », analyse Arnaud Dubien, directeur de l’Observatoire franco-russe sur Twitter.
Ukraine. Un mois après la guerre éclair, le bourbierL’Ukraine veut des états garants de sa sécurité en échange de sa neutralité
Ces nombreux revirements font-ils partie de la stratégie russe ? Après tout, Dmitri Peskov a également qualifié de « positif » le fait que la partie ukrainienne ait « enfin commencé à formuler de façon concrète ses propositions et à les mettre par écrit ». Pour de nombreux observateurs, il s’agit de tempérer l’emballement médiatique provoqué mardi, alors que sur le terrain aucune victoire symbolique n’a été obtenue. À part Kherson, aucune grande ville n’a été conquise par les Russes et la sécurisation des deux Républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk est, elle, jugée suffisante.
Malgré tout, il s’agit d’un premier tournant diplomatique. En révélant un certain nombre de points en discussion, les deux parties font état des marges de négociation possibles et des lignes rouges de chacun. La sortie de la Crimée et du Donbass du futur accord de paix est déjà fortement révélatrice d’un cadre possible. Le journal en ligne Kiev Independent confirme que « le plan comprenait une période de consultation de quinze ans sur le statut de la Crimée occupée par la Russie depuis 2014, Peskov ayant déclaré qu’il était impossible de discuter de la Crimée car elle faisait “partie de la Russie, et la Constitution russe empêche de discuter du sort de toute région russe avec qui que ce soit d’autre” ».
Il en est de même pour l’Ukraine, qui devrait revoir sa Constitution pour évoquer la question du Donbass, du statut particulier et de la Crimée. « En gelant ce problème, ils créent une zone grise mais ouvrent la possibilité d’un cessez-le-feu. Sinon, l’ensemble des acteurs auraient été freinés par leur opinion publique. La pression sur le président ukrainien aurait été bien trop forte pour toute négociation. D’où ses sorties répétées sur un nécessaire référendum sur ces questions territoriales », rappelle une source diplomatique.
Ukraine. L’Alliance atlantique donne des signes de vieCôté russe, seul Vladimir Poutine tranchera la question d’une rencontre et d’un accord de paix. « Il faut être extrêmement prudent sur ces négociations. Elles peuvent s’avérer un espoir de résolution mais de forts antagonismes demeurent entre les deux principaux acteurs », constate Francis Wurtz, député honoraire du Parlement européen. L’une des principales demandes de la part de l’Ukraine, à Istanbul, consiste en un « accord international » signé par plusieurs pays garants qui « agiront de façon analogue à l’article 5 de l’Otan et même de façon plus ferme ». L’article 5 du traité de l’Alliance atlantique stipule qu’une attaque contre l’un de ses membres est une attaque contre tous. Kiev accepterait en contrepartie la « neutralité et le statut non nucléaire », et l’abandon de ses aspirations à rejoindre l’Otan. Mais le pays réclamerait son entrée dans l’Union européenne. « Cette revendication apparaît inacceptable. Car il existe une clause de défense mutuelle dans l’article 42, paragraphe 7 du traité sur l’Union européenne. Si un État membre est victime d’une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens. En gros, c’est accepter le principe de l’Otan sans y adhérer », évoque Francis Wurtz.
Un sommet Poutine-Zelensky presque actéSur le terrain, ces pourparlers apparaissent comme un gain de temps pour les deux parties. L’armée ukrainienne semble fortement touchée par cinq semaines de conflit. Plusieurs experts militaires et généraux estiment que la Russie a aussi besoin d’effectuer des rotations. Pour le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby, il ne s’agirait que d’un « repositionnement » et non d’un « vrai retrait ». Si le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine, avait informé que Moscou allait « réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv », des frappes se sont poursuivies mercredi. Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a rappelé que « le potentiel militaire des forces armées ukrainiennes a été réduit de manière significative, ce qui permet de concentrer l’attention et les efforts sur le but principal, la libération du Donbass ».
Dans le magazine Newsweek, des experts du renseignement américains reviennent sur la stratégie militaire russe, notant que, « aussi destructrice que soit la guerre en Ukraine, la Russie cause moins de dégâts et tue moins de civils qu’elle le pourrait ». Au lieu de cela, son objectif est de prendre suffisamment de territoire sur le terrain pour avoir quelque chose à négocier, tout en mettant le gouvernement ukrainien dans une position où il doit négocier.
RussieUkraineGuerre en UkraineVladimir Poutine L'Humanité
Ukraine. Des éclats d’obus dans les mains de Valentina et Svetlana
ReportageLa ville ukrainienne de Mykolaïv, dernier verrou avant Odessa, a été touchée. L’armée russe fait route vers les villages des bords de la mer Noire. Reportage
Pierre BarbanceyMykolaïv (Ukraine), envoyé spécial.
Les voitures passent en trombe, soulevant des nuages de poussière. Les toits sont chargés de valises ou de poussettes. Certains ont accroché un fanion blanc à leur antenne. D’autres ont apposé un panneau avec, écrit en russe, le mot « enfants » pour signifier qu’ils sont à bord. En roulant à contresens, on distingue néanmoins les visages fermés, les mains crispées sur le volant, les yeux rivés sur la route. La veille, une pluie de roquettes s’est abattue sur la zone, comme pour baliser le terrain avant l’arrivée des tanks. Ils fuient l’avancée de l’armée russe. Celle-ci s’est déjà emparée de la ville de Kherson, à une trentaine de kilomètres, et progresse dans les villages environnants par le sud. Les soldats, eux, sont arrivés à Stanislav, le long de la côte.
© Alfred Yaghobzadeth
Lorsque nous arrivons, la petite bourgade d’Oleksandrivka, sur les rives du golfe de Dniprovska, paraît déserte. On ne voit pas âme qui vive. Le soleil est voilé. Un vent glacé balaie les bords de la mer Noire. Fausse impression de calme. Le hameau est secoué depuis des semaines par l’entrée des chars russes qui vont et viennent comme des fantômes mécaniques, tirent parfois et se retirent. Il arrive aussi que l’artillerie, à l’abri derrière une colline que l’on aperçoit au bout de la route, passe à l’action. Une école – qui était vide – a été touchée, son toit troué. L’immense drapeau bleu et jaune, couleurs de l’Ukraine, qui recouvrait la façade s’est décroché, laissant apparaître une mosaïque de la période soviétique. On distingue le visage de Lénine, une fusée, un Tupolev et un couple de jeunes gens, foulard rouge autour du cou.
D’un coup, un soldat apparaît, fusil en bandoulière. Aleksander, 48 ans, est ébéniste de métier. Il se retrouve sur le front sans l’avoir demandé. Il parle des combats contre les chars, les tirs de RPG (lance-roquettes) les obligeant à reculer et enfin un tir de l’artillerie ukrainienne bien ajusté qui les a détruits. Lorsqu’on lui demande si ce n’est pas trop dur, un rictus le saisit et son visage se tord. Il rit. Un rire de souffrance et de démence. Un cri d’enfant perdu qui retourne à la bataille.
Perdues, Valentina, 70 ans, et Svetlana, 76 ans, le sont aussi. Dans leurs mains, des shrapnels (des éclats d’obus). Les hommes valides ont quitté le village. « Ça tire tous les jours et toutes les nuits, disent-elles à l’unisson. Ici, il n’y a pourtant pas de banderovtsi (du nom de l’ultranationaliste et collaborateur avec les nazis Stepan Bandera, dont se réclament des groupes d’extrême droite ukrainiens influents – NDLR). » Elles sont sorties de leur abri – « là où avant on entreposait les pommes de terre » – le temps d’une accalmie. « Il fait froid en bas. Il n’y a pas d’électricité, pas de gaz, pas d’eau. Les Russes ont tout coupé. » Malgré la souffrance, elles trouvent le moyen de nous offrir des pommes…
« Ils ont compris qu’ils ne pourraient pas prendre Mykolaïv »
Une autre colonne russe a emprunté l’autoroute qui relie Kherson à la ville portuaire et industrielle de Mykolaïv. Cette cité considérée comme le verrou qui protège Odessa serait ainsi prise en étau. Elle est régulièrement la cible des missiles russes. Après plusieurs jours de répit, la nouvelle attaque a surpris mardi matin la population de cette cité d’un demi-million d’habitants. Une frappe a éventré l’imposant bâtiment de l’administration régionale, le déchirant en deux : quinze morts et des dizaines de blessés. Si les officiels ukrainiens ne parlent que de civils, certains corps étaient néanmoins vêtus de treillis. Peut-être des membres des brigades territoriales, particulièrement mobilisées, notamment sur les multiples checkpoints. Les Russes « ont compris qu’ils ne pourraient pas prendre Mykolaïv et ont décidé de me dire bonjour, de nous dire bonjour à tous », a ironisé sur sa page Facebook le gouverneur régional, Vitaly Kim, dont le bureau a été touché. La menace est pourtant sérieuse, amenant la population à respecter les consignes de sécurité et rentrer dans les abris lorsque les sirènes se mettent à retentir.
Guerre en UkraineUkraine L'Humanité
Hongrie. "La guerre isole Viktor Orban"
EntretienLes élections législatives vont se tenir dimanche. Le rédacteur en chef du Courrier d'Europe centrale, Corentin Léotard, nous dresse le portrait du premier ministre, au pouvoir depuis 2010 et proche de Vladimir Poutine. Entretien
Gaël De SantisL’avenir de Viktor Orban et de la Hongrie qu’il dirige d’une main de fer depuis 2010 est en jeu dimanche, à l’occasion des législatives. Le 3 avril, presque toute l’opposition est unie derrière la figure de Peter Marki-Zay, le très conservateur maire de Hodmezovasarhely. Corentin Léotard, qui vient de diriger l’ouvrage la Hongrie sous Orban (Plein Jour), dresse une fresque des problématiques et des différents pans de la société magyare.
La guerre en Ukraine nuit-elle à Viktor Orban, l’un des dirigeants européens les plus proches de Vladimir Poutine ?
Elle est pour lui une catastrophe diplomatique. Elle l’isole dans l’Union européenne, pour laquelle il doit faire preuve de loyauté, sans rompre avec Moscou. Il n’est pas facile pour lui de faire comprendre son grand écart diplomatique. Il parvient à limiter la casse en se présentant comme le protecteur de la Hongrie, qu’il va chercher à laisser hors de cette guerre. Il prône aussi l’accueil des réfugiés.
Orban tente de faire oublier sa proximité avec Poutine en jouant la carte de la neutralité. Il présente les élections comme un choix entre la droite pacifiste et la gauche va-t-en-guerre. Il peut aussi s’appuyer sur la question énergétique, la Hongrie étant dépendante à 80 % du gaz russe. Or, 85 % des foyers se chauffent au gaz. La clé du succès de Viktor Orban aux élections de 2014 et 2018 a été la baisse des prix de l’énergie. Cette politique peut être remise en cause par des sanctions européennes sur l’approvisionnement en gaz.
C’est un argument fort de campagne pour le premier ministre, qui dit qu’il ne veut ni entrer en guerre, ni davantage de sanctions contre la Russie. Est-ce qu’il va perdre des votes ? On n’en est pas sûr. Mais cela affecte l’image de Viktor Orban à long terme. Il s’est toujours présenté comme un combattant de la liberté (pour son rôle dans la fin du régime socialiste – NDLR), se présentant comme l’héritier des révolutionnaires de 1956 (réprimés par les troupes soviétiques – NDLR). Lors de la Fête nationale, le 15 mars, il a renvoyé Ukraine et Russie dos à dos. Au moment où le pays voisin est engagé dans une lutte patriotique et dans un combat pour sa liberté, le combattant de la liberté qu’est Viktor Orban reste neutre.
Il est critiqué par l’Union européenne (UE). Son dernier mandat a-t-il été dangereux d’un point de vue démocratique ?
Bruxelles lui reproche la corruption systémique qui consiste à canaliser les fonds européens vers les hommes de son parti, le Fidesz. Avec cet argent, le pouvoir du premier ministre est consolidé. Depuis 2018, le phénomène le plus visible est l’attaque contre les ONG. Il cherche à inscrire son régime dans une nouvelle ère, à traduire son hégémonie politique en hégémonie culturelle. Ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui.
On enregistre ces dernières années un ancrage croissant du Fidesz dans les institutions. État et Fidesz ne font plus qu’un. Il a mis en place un réseau de fondations reconnues d’intérêt public. Celles-ci gèrent des milliards d’euros de fonds publics et sont dirigées par des proches du Fidesz. Elles sont verrouillées pour des années et pourraient agir comme un État profond en cas de victoire de l’opposition. Au cours des deux dernières années, toutes les universités du pays sont passées sous la coupe de ces fondations.
Quelle vision porte Viktor Orban de l’UE ?
Il se présente évidemment comme pro-européen. Pour lui, l’UE n’est pas un ensemble de valeurs démocratiques, mais une civilisation à défendre, fondée sur des valeurs chrétiennes. On le voit s’agiter depuis des années dans les marches de l’UE, en Pologne, en Slovaquie, dans les Balkans où il se présente comme un contre-modèle culturel vis-à-vis de l’Occident. Il exploite le complexe d’infériorité en Europe centrale et orientale vis-à-vis de l’Occident, expliquant qu’il ne faut pas être les bons élèves, qu’il faut faire entendre sa voix. Souvent, Orban présente l’Occident comme impérialiste, dangereux, et porteur de décadence comme la promotion de l’homosexualité ou de la théorie du genre.
Qu’avez-vous cherché à faire découvrir avec l’ouvrage collectif la Hongrie sous Orban ?
On ne voulait pas d’un livre d’analyse politique, mais présenter la société hongroise, notamment celle des espaces ruraux, avec, en toile de fond, la domination d’Orban. La Hongrie est un laboratoire du national-populisme. Nous voulions montrer comment l’orbanisme affecte la société, en rencontrant des gens de différents horizons, engagés en politique ou non.
Guerre en UkraineRussieviktor orbanVladimir Poutine L'Humanité
La guerre des mots
ÉditorialLaurent MouloudEn période de guerre, toute déclaration d’intention doit être analysée avec précaution. Et il aurait été bien naïf de prendre au pied de la lettre les propos encourageants tenus à l’issue des pourparlers organisés à Istanbul. Les maigres espoirs de mardi – où le chef de la délégation russe faisait état de « discussions substantielles » et de propositions « claires » de l’Ukraine – ont été douchés dès mercredi. Changement de ton. Pour le porte-parole du Kremlin, l’échange n’aurait, en fait, donné lieu à rien de « très prometteur » ni à aucune « percée ». Souffler le chaud et le froid. Cette vieille méthode diplomatique vient rappeler que la guerre est aussi une guerre des mots, hautement psychologique, difficile à interpréter. Et que celle-ci prend une place centrale dans ce conflit.
Quelles que soient les intentions cachées de Vladimir Poutine, cette esquisse de dialogue acte, néanmoins, un premier virage après ce mois d’atrocités guerrières. De fait, la résistance inattendue des Ukrainiens, l’enlisement des affrontements et les sanctions économiques internationales obligent l’envahisseur russe à revoir officiellement sa stratégie. Et à faire mine – au moins en apparence – d’ouvrir une voie diplomatique. Cette rencontre a également permis aux Ukrainiens de proposer, pour la première fois, un cadre précis de discussion (neutralité du pays, pas de présence militaire étrangère, statut « non nucléaire »). Une base utile alors que chacun sait que, un jour ou l’autre, la sortie du conflit se jouera dans un processus de négociation.
Malheureusement, on n’en est pas encore là. L’inflexibilité du président russe sur le sort du port de Marioupol, où il refuse tout couloir humanitaire en dépit des appels d’Emmanuel Macron, et le bombardement incessant de Tcherniguiv montrent que le maître du Kremlin n’abandonnera pas le langage des armes facilement. Poutine, qui mise sur une partition de l’Ukraine, entend discuter en position de force. Notamment pour assurer son emprise sur l’est du pays et le pourtour de la mer d’Azov. Mais, face à ces ambitions guerrières de plus en plus contrariées, une pression diplomatique intense reste la meilleure des ripostes.
Guerre en UkraineVladimir Poutine L'Humanité
Jacques Rosner en toute dignité
ChroniqueJean-Pierre LéonardiniOn apprend, avec tristesse, la mort de Jacques Rosner, comédien, metteur en scène, responsable avisé d’institutions publiques. Né en 1936 à Lyon, il suit les cours d’art dramatique de Suzette Guillaud. En 1953, il y rencontre Roger Planchon. Dans l’esprit de la décentralisation envisagé par Vilar et la reconnaissance de la dramaturgie de Brecht, les deux hommes collaboreront étroitement jusqu’en 1970, depuis le Théâtre de la Comédie de Lyon jusqu’à la fondation du Théâtre de la Cité de Villeurbanne. Rosner sera dans maintes distributions de pièces de Brecht et de Shakespeare, tout en assistant Planchon assidûment. En 1962, avec la Vie imaginaire de l’éboueur Auguste G., d’Armand Gatti, il signe sa première mise en scène. Il en réalisera une soixantaine au long de sa vie, de pièces de Planchon ( Patte blanche, le Cochon noir, l’Infâme), de Brecht ( la Mère, Maître Puntila et son valet Matti), Shakespeare ( Macbeth, Jules César), Tchekhov ( la Cerisaie, Ivanov), Sean O’Casey ( Poussière pourpre), Roger Vitrac ( le Coup de Trafalgar), Claudel ( Partage de midi), Witold Gombrowicz ( Opérette, Yvonne, princesse de Bourgogne, le Mariage), Jean-Claude Grumberg ( Dreyfus), Max Jacob ( le Terrain Bouchaballe, dans une ingénieuse scénographie du peintre Max Schoendorff), et d’O’Neill, Thomas Bernhard, Ingmar Bergman, Molière, Marivaux, Arnold Wesker… Il a assuré plusieurs réalisations à la Comédie-Française.
Nommé en 1974 à la direction du centre dramatique national du Nord, à Tourcoing, Jacques Rosner fait construire à Villeneuve-d’Ascq le Théâtre de la Rose des vents. Trois ans plus tard, Michel Guy, secrétaire d’État à la Culture, lui confie la direction du Conservatoire national supérieur d’art dramatique, qu’il dépoussière hardiment. Il réforme les études, annule l’enseignement des disciplines traditionnelles, auquelles il substitue l’accompagnement des futurs comédiens par des maîtres praticiens, au sein d’un parcours artistique librement consenti. Il supprime le concours de sortie. Jack Lang, en 1983, le nomme à la tête du centre dramatique de Midi-Pyrénées (Théâtre Daniel-Sorano) à Toulouse. Il y demeure jusqu’en 1995, met sur pied une école, constitue une équipe de direction efficace, ouvre grand les portes à de jeunes compagnies et mène à bien la construction d’un nouveau théâtre, qui sera inauguré en 1997.
Homme doux et courtois, doté d’un sens de l’humour extrêmement subtil, Jacques Rosner n’eut de cesse de se montrer ferme sur les principes civiques du théâtre public. Ses obsèques auront lieu mercredi 6 avril, à Bonnebosq (Calvados), où il s’était retiré avec Nicole, son épouse, à laquelle nous pensons très fort.
La chronique théâtrale de Jean-Pierre LéonardiniThéâtre L'Humanité
Nullité de licenciement pour avoir dénoncé une situation indigne
ChroniqueChristophe VigneauAvocat au barreau de Paris
Durant la nuit, une concierge d’un immeuble parisien est blessée. Le plafond de la loge s’effondre sur son lit. Qu’à cela ne tienne, la salariée reprend, après un arrêt maladie, sa prestation de travail tout en étant relogée ailleurs. La loge détruite, la concierge se trouve alors installée durant ses heures de travail sur une chaise placée dans le local à poubelles, sans accès à des sanitaires. Elle doit également côtoyer les rats circulant dans les caves. Après avoir dénoncé ses conditions de travail et saisi l’inspection du travail, qui constatera leur état déplorable, la concierge saisira le conseil de prud’hommes, assistée de Me Assoune, avocate au barreau de Paris, d’une action en résiliation judiciaire de son contrat de travail aux torts de son employeur.
Avant que le juge ne se prononce, l’employeur répondra à la concierge par un licenciement. Il le motive par le fait que la salariée estimait ses conditions de travail indignes, dégradantes et néfastes pour sa santé. Le conseil de prud’hommes déclarera alors le licenciement sans cause réelle et sérieuse, mais la cour d’appel de Paris ira plus loin. Dans un arrêt du 17 février 2022, elle prononcera la nullité du licenciement, estimant qu’en réalité, la salariée a été licenciée pour s’être plainte de la violation par son employeur de son obligation de santé et de sécurité en ne mettant pas à sa disposition des toilettes et un local corrects. L’entreprise, selon la cour d’appel, n’a pas non plus assuré des conditions de travail décentes et respectueuses de la dignité humaine.
Le licenciement devait donc s’analyser comme une mesure de rétorsion à l’égard de la salariée pour avoir dénoncé une atteinte à la dignité humaine, valeur protégée par le préambule de la Constitution de 1946. En portant atteinte à un droit fondamental, le licenciement n’était pas simplement sans cause réelle et sérieuse, mais nul.
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Objets migrateurs
ChroniqueBarbara CassinPeut-être que cela n’a aucun sens, mais qu’est-ce qui en a ces jours-ci ? À côté des bombes et des petites filles interdites d’école ? Il paraît que Louis de Gonzague à qui son aumônier demandait « que feriez-vous si l’on vous annonçait que vous mourrez demain ?» répondit : « Je continuerai à jouer à la balle au chasseur. » Pas très différent de Nietzsche qui prône une vie capable de vouloir l’éternel retour de l’identique : aimer suffisamment ce qui est et ce qu’on en fait pour supporter que cela revienne à jamais.
Travaillant à ce que je ne sais pas faire en me servant de ce que je sais faire, j’en suis peut-être à peu près là. Heureuse de continuer à jouer à la balle au chasseur.
Donc : nous ouvrons début avril et jusqu’à mi-octobre une exposition sur « les Objets migrateurs » à la Vieille Charité de Marseille, un ancien hôpital d’une harmonie parfaite construit au XVII e siècle , au cœur du quartier du Panier dans l’une des villes les plus cosmopolites de France.
Rien de moins immobile qu’un objet : les objets migrateurs ont toujours existé, qu’il s’agisse d’hommes, de dieux, d’idées, de langues, de musique ou de cuisine. Aujourd’hui où, particulièrement en Méditerranée, l’accueil de ceux qu’on nomme « migrants » est à l’ordre du jour, j’ai voulu dédiaboliser l’idée de migration et montrer comment les objets migrateurs servent à constituer cette civilisation que nous disons nôtre, à la diffuser et à la faire évoluer. C’est à l’évidence un projet politique que cette exposition.
Son originalité tient à ce qu’elle fait dialoguer l’antique et le contemporain. Côte à côte, dans la sublime chapelle baroque au centre de la cour, une coupe prêtée pour la première fois par l’Ashmolean Museum montre Ulysse dans la tempête, barbe au vent, debout sur un radeau fait de deux amphores, et un écoboat en bouteilles de plastique, fait sur le mode des fragilissimes bateaux de migrants, qui sert aujourd’hui à pêcher et à promener les touristes au Cameroun. Et qu’est-ce que s’identifier, changer de langue et de culture, non pas comme Ulysse fils de Laërte qui retrouve Ithaque, sa femme et son lit, mais comme Énée que l’exil éloigne sans retour et qui doit parler latin – nom, prénom, civilité, date de naissance, notre accueil est plein de questionnaires étranges gros de siècles d’administration française…
Ce qui fait le cœur de l’exposition, courant comme un fil tout au long, ce sont les biographies d’objets, qui sont aussi les biographies des personnes qui vivent avec, ou sans. Comment passe-t-on d’un objet de mémoire à un objet de commerce ? Qu’est-ce qu’une hybridation, un syncrétisme, un métissage, une appropriation, une inspiration, du recyclage ? Où l’on verra un Vajrapani-Héraclès du Gandhara avec un dessin de Marx qui abrite dans sa barbe le peuple hindou, une œnochoé à décor marin avec une robe dessinée par Fortuny en 1912, et bien sûr un Picasso, qui revisite une tanagra en dévoilant ses seins.
Enfin, qu’arrive-t-il aux objets quand ils s’arrêtent, dans les cabinets de curiosités, dans les musées ? Et quand on les restitue, quand on les partage ? Finalement, les « objets migrateurs » ouvrent une ultime réflexion sur le rôle social du musée : il ne s’agirait plus seulement d’exposer des œuvres, mais également de les rendre agissantes, puissantes, politiques.
la chronique de barbara cassin la chronique de barbara cassin L'Humanité
Radioactivité = bananes
ChroniqueAudrey VernonDepuis quelques semaines, la menace atomique me fout la trouille… J’ai du mal à me projeter, la guerre me rend chafouine. Contrariée par Poutine and co… Je décide d’appeler le prix Nobel de la paix 2017.
« Allô, bonjour, j’ai peur d’une guerre atomique. » Ican France (1), la branche française de la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires me répond : « Bonjour, ah ben, vous avez raison d’avoir peur. Actuellement, il y a 13 000 têtes nucléaires. » – « Ah ! Et au cas où, on a des boucliers antimissiles ? » « Non. » « Non ? » « Non… » « Merde… » « Si la Russie envoie un missile, elle enverra aussi des leurres, Poutine peut en lancer 100 en même temps, ça mettrait six minutes à atteindre la France par exemple. Il y aurait peu de temps de réaction. En Russie, la plus petite tête nucléaire (10 kt) est presque l’équivalent de Hiroshima, mais un missile et ses ogives peuvent aussi tomber sur une centrale nucléaire. »
« Mais ces armes frapperaient des civils ! » « Oui, l’arme nucléaire, par définition, vise les civils. » « On sait les démanteler ? »
« Oui, techniquement, on sait très bien faire, ce sont ceux qui les fabriquent qui démantèlent ces armes. Bon après, il y a encore un problème de gestion des déchets car le plutonium et l’uranium (ici enrichi de manière spécifique pour le militaire) sont des déchets pour des milliers d’années. Le plutonium, on sait le faire, on le transforme en melox… » « Ah, formidable… (Putain, c’est quoi encore cette matière de merde inventée par les humains)… » « On sait très bien réduire, il y en avait 70 000, mais il en reste encore 13 000… » Je remercie Ican France, signe leur dernière pétition et, pour plus de sécurité, j’ajoute un cierge à saint Antoine…
Quelques jours plus tard, je prends la parole à République afin d’exprimer mon ressenti de femme, de mère qui ne veut pas vivre dans un monde nucléarisé… Ayant écrit un spectacle sur Fukushima, j’avais étudié le corium, les conséquences, les déplacements, la peur, l’impossibilité pour la population de vivre à nouveau dans un monde normal. Je dis que, contrairement à ce que disent certains ingénieurs, la radioactivité tue. Que n’avais-je dit là… Déferlement : « Obscurantiste ! Mais qu’elle est conne ! On lui dit que tout est radioactif ! On lui parle de la Bretagne ? Et les bananes, c’est radioactif aussi… Ouvre un livre de science, connasse ! »
Je recopie cent fois « la radioactivité n’est pas dangereuse » et me remets dans la tête qu’une femme ne doit pas parler de ce qui la concerne, concerne ses enfants et les enfants de ses enfants… Elle doit écouter la science, les hommes et aimer la radioactivité comme un risque acceptable. Que 100 000 personnes, au Japon, n’aient pas pu revenir sur leur terre ne compte pas. Que les mères n’aient plus confiance en l’eau, en la terre, que les enfants ne puissent plus jouer dans le sable non plus. Nous devons fermer nos gueules pour les siècles des siècles.
Mais très bonne nouvelle, en cas de pépin, nous aurons une armée de liquidateurs sans peur, prêts à arroser le cœur des réacteurs, retourner la terre à mains nues et stocker dans leur gosier toute l’eau contaminée !
Carte blanche à Audrey Vernonarmes nucléaires Carte blanche à Audrey Vernonarmes nucléaires L'Humanité
Évasion Fiscale. Fabien Roussel déclare ouverte la pêche aux « gros poissons »
ActuLe candidat communiste à la présidentielle et les militants du PCF se sont lancés ce vendredi dans une opération « Casa de Roussel » pour dénoncer l’évasion fiscale avec un happening reprenant en plein Paris les codes de la célèbre série.
Julia Hamlaoui#Grospoissons, c’est un mystérieux hashtag lancé par le PCF sur les réseaux sociaux à la veille du 1 eravril. La presse, elle, est convoquée le lendemain pour une « pêche au gros » du côté du métro Grands boulevards. Le cigare et les billets de banque qu’arbore le poisson accompagnant l’invitation donnent certes un indice sur ce que prépare le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel, mais le secret demeure bien gardé.
Jour J, H-90 minutes : c’est l’effervescence place du Colonel Fabien où on joue à fond la carte de l’opération clandestine. Et pour cause les militants s’apprêtent à dérouler le scénario de « La casa de Roussel », comme le proclame l’affiche inspirée de la célèbre série mise en ligne un peu plus tard. Au troisième sous-sol du siège de la formation, c’est Olivier Marchais qui endosse le rôle du professeur. En attendant son entrée en scène, les participants continuent de s’interroger, ils ne sont pas plus au parfum : « alors qu’est-ce qu’on va faire ? », lance l’un, « il est question de déguisement, on m’a dit de prendre un sac à dos », répond l’autre.
Le rideau (un vrai, rouge et accroché au mur de béton, duquel dépassent la tête de Bernard Arnault et le logo de la BNP – un autre indice) ne tarde pas à se lever : le plan du casse est littéralement dévoilé. « Notre cible c’est l’Autorité des marchés financiers au métro Bourse, commence le coordinateur de la campagne. À 19 heures vous recevrez un SMS, commencez à converger vers le carrefour et au coup de sifflet enfilez votre combinaison rouge et… votre masque Fabien Roussel. » Applaudissement dans l’assistance. « Ça correspond bien aux Jours heureux (le nom du programme du PCF, N.D.L.R.), on va porter un message des plus sérieux tout en se marrant », glisse Luce une communiste du 20e arrondissement parisien.
Rejoints par une autre équipe briefée dans le Val-de-Marne, les braqueurs d’un jour sont à l’heure au rendez-vous. Des trois camions qui bloquent la circulation sont sortis 100 sacs griffés des noms du Crédits agricole, de la Société générale, et autre Natixis. Tout est prêt, des « Fabien président » commencent à être scandés. La star du happening présidentiel peut arriver. « Voilà notre premier avril : la chasse au gros poisson est ouverte. Ce tas de billets symbolise cet argent qui manque à la République. Il y a 100 sacs contenant chacun 1 milliard d’euros. C’est votre argent, c’est notre argent, on veut le retrouver dans le progrès social, dans les services publics, dans notre pouvoir d’achat », lance le prétendant à l’Élysée ceint de son écharpe de député, depuis une nacelle parée d’une banderole « Le vote contre l’évasion fiscale c’est Roussel ! ».
Et le candidat d’enchaîner sa plaidoirie : « J’accuse les fraudeurs fiscaux de piller la République », assène-t-il avant d’envoyer sur le même banc les « cabinets fiscalistes, cabinets de conseil, sociétés offshore qui font le jeu de la fraude », « les traités européens responsables de la concurrence fiscale déloyale », ou encore « les multinationales du CAC 40 qui font le choix d’installer leur siège social dans ces paradis fiscaux ». « J’accuse aussi, poursuit-il, ce gouvernement comme le précédent de complicité. Sur 100 milliards d’évasion il n’en récupère que 10, à peine 10 %. Moi président de la République, je nommerai un ministre chargé de la lutte contre la fraude fiscale », promet-il déroulant ses propositions, de l’établissement d’une « vraie liste » des pays concernés, à la tenue d’une « conférence européenne » dédiée, en passant par le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales. Et en pleine affaire Mckinsey, révélée par la commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseil dont la sénatrice PCF Éliane Assassi est la rapporteure, Fabien Roussel l’assure : « Voilà à quoi sert le vote communiste. C’est un vote utile pour lutter contre l’évasion fiscale. »
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Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »
Premier planGuerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.
Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien SoucheyreÀ un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.
À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.
Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.
POUVOIR D’ACHAT
Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?
Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.
Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…
Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.
L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?
Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.
Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?
L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.
Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...
Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.
La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?
Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.
Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?
Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.
GUERRE EN UKRAINE
Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?
Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.
Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.
Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?
La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : « J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.
Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?
Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.
CLIMAT
Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?
C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.
C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.
Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.
Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.
Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.
Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.
Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?
Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.
Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.
Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?
Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.
On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.
Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre
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La dynamique de l’espoir
ÉditorialCédric ClérinFace aux crises sociales, démocratiques et environnementales que traverse notre pays, la gauche a paru ces dernières années en panne de réponse : exercice du pouvoir bien éloigné des besoins populaires pour les uns et difficulté à proposer un projet mobilisateur pour les autres. Ces carences ont contribué à permettre à l’extrême droite de faire son lit. À tel point que l’actuelle élection présidentielle ressemble un peu à la double peine : un nouveau candidat d’extrême droite plus virulent que jamais et une candidate « historique » qui profite de ces outrances pour être plus menaçante que jamais. Il faudra donc, si elle est aux portes du pouvoir, tout faire pour l’empêcher d’y accéder.
Mais depuis vingt ans et le coup de semonce du 21 avril 2002, nous avons appris que toutes les stratégies électorales ne résolvent pas la question centrale : comment mieux répondre aux aspirations populaires, ramener aux urnes et dans le camp de l’émancipation ceux qui cherchent ailleurs le moyen de changer un système qui leur est devenu insupportable ?
C’est le sillon que tente de creuser depuis des mois Fabien Roussel avec ses « Jours heureux ». Il fait en ce sens une proposition claire et novatrice : répondre aux crises par le progrès partagé. La dynamique de l’espoir contre le désenchantement. Les questions sociales sont portées haut et les urgences écologiques peuvent par ce biais trouver une nouvelle audience chez ceux qui n’y voyaient jusqu’alors que des sacrifices dans une vie qui s’y résume déjà trop.
Chaque sensibilité de gauche propose d’ailleurs, avec plus au moins de succès, des voies pour s’en sortir. Faut-il faire taire toutes ces propositions versées au débat, nécessairement pluriel à gauche, et s’en remettre à une seule candidature dont l’unique voix porterait ? L’efficacité immédiate d’une telle tactique est incertaine mais l’effacement du débat à gauche est, lui, certainement une voie sans issue. Le jour est peut-être venu pour que les stratégies électorales ne soient plus le cache-misère d’une gauche dont le défi reste de répondre au problème de fond : comment (re)devenir aux yeux du peuple l’outil de son émancipation.
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La gauche veut plus d’argent et d’agents
ActuLoin de ses adversaires de droite et d’extrême droite, la gauche veut renforcer les services publics. Le candidat communiste, Fabien Roussel, propose un plan de création de 500 000 postes.
Naïm SakhiL’adage du mouvement social « de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins » est constitutif des services publics. De la petite enfance au grand âge, la fonction publique intervient quotidiennement dans la vie de chacun. Mise à l’épreuve durant la pandémie, elle est aujourd’hui des plus affaiblie après des années de politiques d’austérité. Le quinquennat Macron a fait fondre ses effectifs de 70 000 agents territoriaux, après les 85 000 fonctionnaires déjà supprimés sous Nicolas Sarkozy, dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) et le non-remplacement d’un agent sur deux. « Nous n’avons jamais eu autant besoin de services publics, utiles et accessibles à tous, qui s’opposent à ces logiques mortifères » de rentabilité des marchés financiers, assure pourtant Fabien Roussel dans son programme.
Au total, le candidat communiste à la présidentielle ambitionne de recruter 500 000 fonctionnaires en cinq ans. 30 000 agents pour une police de proximité et le même nombre dans les services fiscaux pour récupérer les 80 milliards d’euros qui s’évaporent chaque année dans la fraude et l’évasion fiscales. Il souhaite aussi recruter « 50 000 ouvriers, techniciens, ingénieurs » qui « seront nécessaires dans l’énergie, afin de garantir un mix énergétique ». Auxquels s’ajouteront 90 000 postes d’enseignants et 200 000 postes créés, au total, dans les hôpitaux et Ehpad. Le candidat défend aussi une hausse généralisée des salaires de 30 % dans la fonction publique.
Enfin, il table sur la création d’une nouvelle branche de la fonction publique dédiée aux métiers du lien, en soustrayant ces emplois des logiques de marché. Selon son décompte, cette mesure concernerait 1,3 million de personnes et même « 1,8 au terme de (son) mandat » – compte tenu des postes qu’il entend créer –, « protégées par un statut et avec un salaire qui ne sera pas inférieur à 1 700 euros net et 2 100 brut ».
Une santé prise en charge à 100 %
De son côté, Jean-Luc Mélenchon (FI) table sur la création de 15 000 nouveaux postes d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). Plus largement, l’insoumis vise le recrutement d’un million de fonctionnaires dans des « secteurs indispensables » tels que l’hôpital, l’éducation ou encore la justice. Les candidats du PCF et de FI se retrouvent sur la nécessité de développer le maillage territorial des services publics. Fabien Roussel promet un établissement de santé « à moins de trente minutes de transport » dans chacun des bassins de vie. Le candidat de l’Union populaire élargit cette mesure à « tous les services publics essentiels ». Anne Hidalgo (PS) entend quant à elle « garantir » pour les cinq prochaines années « la carte des services publics ».
Mais c’est pour les services aux plus jeunes que la socialiste veut porter le gros des efforts. D’abord en poussant de 470 000 à 600 000, en dix ans, l’offre de places en crèche dans un service public dédié à la petite enfance. Ensuite, dans l’école, avec un plan de rattrapage des salaires des enseignants avec des débuts de carrière à 2 300 euros net, contre 1 700 aujourd’hui, couplé à un « plan mixité » dans les départements « permettant de mettre fin aux collègesghettos ». L’écologiste Yannick Jadot table, lui, sur une hausse des salaires des professeurs de 20 % sur le quinquennat « pour les situer dans la moyenne des pays de l’OCDE » et sur le recrutement de 65 000 enseignants. C’est 160 000 chez Jean-Luc Mélenchon.
Concernant la santé, Yannick Jadot veut l’embauche de 100 000 infirmiers couplée à la création d’une « réserve » composée des 180 000 soignants « qui avaient rejoint spontanément les hôpitaux pendant la pandémie ». Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon veulent en finir avec le renoncement aux soins pour raisons financières en instaurant la prise en charge à 100 % des dépenses de santé. Sur le volet dépendance des personnes âgées, Anne Hidalgo propose aussi un plan de formation et de recrutement aux métiers du grand âge. Les candidats communistes et insoumis se retrouvent sur l’interdiction des Ehpad à but lucratif.
fin de l’évasion fiscale
Reste la question du financement. La fondation ultralibérale Ifrap estime, dans une étude pour le Figaro Magazine, les dépenses du programme de Fabien Roussel à 287 milliards d’euros par an, tous secteurs confondus. Le communiste chiffre à 87 milliards son plan global pour les services publics et la Sécurité sociale. Pour le financer, il entend tripler l’ISF, instaurer un impôt plus progressif et porté à 15 tranches, supprimer les niches fiscales et surtout mettre fin à l’évasion fiscale, notamment en introduisant un impôt à la source sur les profits des multinationales. Une logique de redistribution pour financer des services publics, la seule richesse de ceux qui n’en ont pas.
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Présidentielle. Dans les coulisses des « jours heureux »
Histoire de la semaineAprès un an de campagne, Fabien Roussel s’est imposé dans le paysage politique. à l’approche du premier tour de la présidentielle, le 10 avril, et tandis que les appels à « voter utile » se font plus pressants, depuis le QG de l’espace Niemeyer comme sur les routes de France, la campagne se mène tambour battant.
Cathy Dos SantosL’écho de la voix se fait plus puissant. Les mots sont articulés, les intonations et temps de respiration pesés. Dans son bureau, sous les photos de sa compagne, Dorothée, et de ses cinq enfants sur une bibliothèque où figure en bonne place « le Bonheur de rire », de Georges Wolinski, Fabien Roussel s’imprègne du discours qu’il prononcera dans quelques heures à Nantes. Rare moment d’accalmie dans un agenda blindé, où le candidat communiste à la présidentielle enchaîne meetings et rencontres, court de plateaux de télévision en studios de radio.
Présidentielle 2022. Fabien Roussel appelle à bâtir une « gauche nouvelle et populaire »Dans le couloir du cinquième étage de l’espace Niemeyer, à Paris, les va-et-vient sont incessants. L’équipe de campagne – une vingtaine de personnes, là où les autres partis en comptent pléthore – ne ménage pas ses efforts depuis un an. Elle est ventre à terre mais sur le pont, alors que se profile le 1er tour de l’élection, le 10 avril. Les téléphones ne sonnent pas ; ils saturent. Les temps forts s’enchaînent, sans pause. Ils n’empêchent pas les sourires, les rires et le plaisir d’être ensemble. C’est la France des « jours heureux » en pratique. « Il souhaitait faire une campagne heureuse et nous la faisons. Cette attitude positive donne de l’espoir aux gens, aux militants. Même fatigué, Fabien a toujours un mot pour dire “Je compte sur toi”. Il est exigeant, mais toujours dans la bienveillance », confie Christophe Grassullo, son chef de cabinet.
« Une voix originale à gauche »
La dernière ligne droite avant le scrutin n’a pourtant rien d’une croisière. La consigne que s’applique Fabien Roussel tient en quelques mots : dormir peu, se lever tôt et se coucher tard. « On s’attaque à une étape de montagne, au col du Tourmalet, alors qu’on en a plein les pattes. Mais c’est maintenant qu’il faut faire la différence, celle de l’espoir à gauche. Nous sommes en train de construire pour l’avenir. Il faut envoyer du bois et marteler que nous sommes le vote pour renforcer la France sociale, républicaine et laïque, féministe, écologiste », insiste-t-il, tel un capitaine de route, devant une partie de son équipe de campagne. Malgré les traits tirés et la voix éraillée, le candidat est remonté à bloc. « Face à l’adversité, on ne doit pas être défensif mais offensif, être combattant comme jamais. Nous faisons cette campagne parce que nous croyons en nos idées, en notre projet de société. C’est une campagne de convictions, alors, au 1er tour, on vote pour ses idées », assène-t-il, en faisant les cent pas dans cette salle de réunion qui, en son temps, a vu s’écrire le programme commun.
LE CANDIDAT DU PCF A SU IMPOSER UN STYLE, UN TON ET SURTOUT DES IDÉES, AU POINT DE BOUSCULER LE RONRON D’UNE CAMPAGNE FADE ET PRESQUE ATONE.
En novembre, sept mois après le lancement de sa candidature, Fabien Roussel avait prévenu que la route serait longue et semée d’embûches. Dans un contexte « pestilentiel », saturé par les idées de l’extrême droite et les coups durs de la Macronie, replacer la question sociale au cœur de la présidentielle relevait de la gageure. Et pourtant, le secrétaire national du PCF est parvenu à creuser un sillon. « Fabien porte une voix originale à gauche sur des questions qui avaient été désertées : le pouvoir d’achat, le droit à l’alimentation, la laïcité, la justice fiscale. Il les aborde de façon populaire. Il manifeste de l’empathie pour le monde du travail, pour le peuple de gauche, afin de faire respecter leur dignité. Son souci a toujours été de répondre aux préoccupations populaires, mais surtout d’être compris. Sa parole est claire, directe et compréhensible. Il comprend les classes populaires et le monde du travail et, en retour, ils le comprennent », soutient Christophe Grassullo.
L’analyse. Fin de la vie chère : demandez le programme !Avant même de se présenter à la présidentielle, Fabien Roussel avait entrepris un tour de France des entreprises – 130 au total –, là où les travailleurs cumulent des bas salaires et le sentiment d’être délaissés, méprisés. Ces souffrances ont d’ailleurs nourri l’exigence de justice sociale qui irrigue le programme des « jours heureux ». Depuis un an, il a englouti des dizaines de milliers de kilomètres, entre Paris et sa circonscription de Saint-Amand-les-Eaux, dans le Nord, entre la capitale et les principales villes de France et d’outre-mer. Sans jamais regarder le compteur. Et puis, il y a eu l’Ukraine. « C’est une campagne éprouvante, exaltante et tellement exceptionnelle avec cette guerre aux portes de l’Europe. Elle a bousculé tous les débats et les meetings. Dans ce contexte de guerre, il faut pourtant aussi parler des préoccupations des Français, comme le pouvoir d’achat ou encore la vie chère, faire émerger des propositions, les rendre audibles », juge Fabien Roussel.
Salles combles à Paris, bordeaux, marseille
Dans la voiture qui file à la gare Montparnasse, il est pendu au téléphone, cale ses prochains rendez-vous, anticipe les grands moments à venir. Sur le quai, avant de s’engouffrer dans le TGV, direction la capitale de la Loire-Atlantique, il se prête volontiers au jeu des photos, comme avec Thierry, contrôleur de la SNCF, qui votera certainement pour lui, car « il a un discours honnête, il parle du travail, des salaires ». Inconnu hier encore du grand public, et désormais météorite médiatique à la faveur d’une fausse polémique manger bon et sain – montée en épingle sur les réseaux sociaux, Fabien Roussel a su imposer un style, un ton et surtout des idées, au point de bousculer le ronron d’une campagne fade et presque atone. « Il a l’air comme nous, simple et naturel, avenant et abordable. Il touche à tout ce qui nous concerne, il veut s’engager sur les vrais soucis du quotidien », déclare Cindy Monfort, une Nantaise de 30 ans, mère de deux enfants qui assistait, pour la première fois, à un meeting politique. Ce qui l’a convaincue ? « L’égalité des droits des femmes et des hommes, le combat contre les violences faites aux femmes et la réforme pour la retraite à 60 ans », explique-t-elle.
VIDÉO Les 5 passages clés du discours de Fabien Roussel à Marseille
Ce soir-là, comme à Paris, Bordeaux ou Marseille, le candidat a encore fait salle comble. Son empathie naturelle le pousse vers la foule qui le lui rend bien. Embrassades et accolades, demandes de photos et de dédicaces, il reçoit aussi des encouragements appuyés de nombreux curieux et militants communistes fiers d’en découdre dans cette campagne. Elle est pourtant dure ; les coups sont rudes, à l’instar de l’article de Mediapart le soupçonnant d’emploi fictif et que Fabien Roussel a encaissé sans fléchir. Les temps de recueillement impossibles, malgré la perte d’un grand-père chéri et d’un beau-père.
Fabien Roussel promet de doubler le budget de la justiceAlors que le 10 avril frappe à la porte, la tension se fait plus palpable. Le débat politique se durcit, mais l’équipe fait corps. « Des dynamiques se dessinent. Fabien Roussel se maintient à un niveau correct. Mais on peut aller au-delà, il ne faut pas s’en tenir à notre stade. Beaucoup de gens commencent à s’intéresser à l’élection. Notre état d’esprit repose sur notre ligne de propositions, d’une part, sur la revalorisation du travail et des pensions, la force de la République sociale, laïque, féministe et écologique, alors qu’Emmanuel Macron travaille à son délitement, et, d’autre part, continuer de compter sur la force de Fabien, son discours, son ouverture, sa proximité avec les gens, la sympathie qu’il dégage », fait valoir Ian Brossat, le directeur de la campagne.
Rassemblement autour de sa candidature
Cet « au-delà », ce sont les indécis, les abstentionnistes, les électeurs qui ne votent plus, car trop déçus, trop en colère, trop résignés, auxquels Fabien Roussel a toujours voulu parler. Sa personnalité et les lignes maîtresses du programme de la France des « jours heureux », dont le fameux « roussellement » qui ambitionne de faire banquer les gros de la finance qui détournent des milliards d’euros pour redistribuer les richesses, ont porté leurs fruits. Elles ont permis de convaincre au-delà de la seule famille politique du communiste, et de fédérer d’autres formations, comme le Mouvement républicain et citoyen, la Gauche républicaine et socialiste, les Radicaux de gauche, la Nouvelle Gauche socialiste, ainsi que République et Socialisme, qui ont fait de Fabien Roussel leur candidat, sans renier leur propre sensibilité.
LE VOTE UTILE, C’EST DÉVASTATEUR. À CE JEU - LÀ, NOUS NE VOTONS PLUS JAMAIS POUR DES IDÉES : ON VOTE PAR DÉFAUT ET C’EST TERRIBLE. FABIEN ROUSSEL
Cette dynamique est aujourd’hui confrontée aux appels pressants à « voter utile », censé déjouer le scénario d’un duel Macron-Le Pen au second tour. « Depuis combien d’élections présidentielles avons-nous droit à ce vote utile ? C’est dévastateur parce qu’à ce jeu-là, nous ne votons plus jamais pour des idées, nous ne votons plus jamais pour la personne dont nous nous sentons le plus proche : on vote par défaut et c’est terrible, dénonce Fabien Roussel. Il faut, au contraire, voter pour ses idées, pour celui pour qui on a envie de voter. J’ai fait le choix dans cette campagne de porter des réformes heureuses. Et je souhaite vivement que nous puissions les faire vivre. C’est ce qui doit compter le 10 avril et cela comptera pour la suite. »
Le vote utile et tourné vers l’avenir, c’est Fabien RousselSes partenaires de route, compagnons de la création d’un conseil national de la République chargé de mettre en place les « jours heureux », partagent cet état d’esprit. « Fabien Roussel est le vote utile. Les thèmes qu’il a soulevés sont au cœur de la campagne, comme l’évasion fiscale », rappelle Emmanuel Maurel, l’un des fondateurs de la Gauche républicaine et socialiste, qui a rejoint l’atelier de campagne. Aux yeux de l’ancien socialiste, il est utile également pour « reconstruire la gauche de demain ». Car « la suite » pointée par le communiste est imminente, avec les élections législatives qui auront lieu dans la foulée et dont l’objectif est de faire élire un nombre conséquent de députés des « jours heureux ». « Cela va compter pour les luttes que nous devrons mener, pour donner du poids aux idées que nous défendons : la revalorisation des salaires et des retraites, le pouvoir d’achat, la République sociale, laïque, écologiste et féministe. Plus on donnera de la force à ma candidature le 10 avril, plus nous serons en capacité de défendre ce projet de société », fait valoir un candidat énergique en toutes circonstances.
Pour suivre la campagne du candidat PCF, Fabien Roussel
En novembre 2021, lors de l’inauguration de son QG de campagne, le « FabLab », Fabien Roussel avait prévenu, sourire aux lèvres mais avec sérieux, que la route serait longue, très longue. Il avait à cet égard comparé la campagne à « un marathon » qui invite à « savoir se projeter sur la durée ». Le 10 avril n’est pas une ligne d’arrivée, mais une étape.
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Un pactole à récupérer
ÉditorialStéphane Sahuc80 milliards d’euros, c’est le chiffre vertigineux de la fraude fiscale en France. Entendons-nous bien : il ne s’agit pas de la somme des avoirs non déclarés à l’impôt, mais bien du montant soustrait annuellement aux caisses de l’État. Pour avoir une idée de ce que cela représente : le budget de l’éducation nationale est de 52 milliards d’euros. Et encore, ces 80 milliards n’incluent pas l’optimisation fiscale qui n’est rien d’autre que de la fraude légale.
Et ce sont les mêmes paradis fiscaux, dont certains sont à nos portes, qui accueillent et blanchissent l’argent de la fraude fiscale, celui de la drogue, de la traite des humains et des trafics d’armes . Pandora Papers, Panama Papers, LuxLeaks, l’accumulation d’enquêtes et de scandales n’a jamais débouché sur un véritable tournant dans la lutte contre les fraudeurs. Prendre de véritables mesures pour éradiquer la fraude fiscale implique une volonté politique sans faille. Rien qu’en France, on imagine sans peine le travail que pourrait fournir une administration fiscale si elle disposait, comme le propose Fabien Roussel, de quelques centaines d’inspecteurs et contrôleurs supplémentaires. Un investissement somme toute minime au regard du trésor à récupérer, explique le candidat communiste à la présidentielle, qui a fait de la lutte contre la fraude fiscale l’un de ses principaux chevaux de bataille. D’autant que la guerre en Ukraine n’aura eu qu’une vertu : démontrer qu’il est possible de bloquer, voire de confisquer les avoirs et les comptes d’individus, d’entreprises, et même d’États.
Dans ce contexte, les interrogations soulevées par certains de nos confrères à propos de l’étonnante faiblesse du patrimoine du président de la République, et mettant en cause la véracité de ses déclarations de revenus, notamment lorsqu’il était banquier chez Rothschild, ne peuvent être traitées par le silence du côté de l’Élysée. Emmanuel Macron ne doit pas laisser planer un doute qui profitera malheureusement à l’extrême droite plutôt qu’à ceux qui s’engagent contre la fraude fiscale. Il faut que le président s’explique, et il serait bien inspiré d’en profiter pour se positionner sur certaines des propositions portées sur ce sujet par le candidat communiste.
Prendre de véritables mesures pour éradiquer la fraude fiscale implique une volonté politique sans faille.
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Fabien Roussel dans les coulisses de la campagne
Prescription cultureDeux étudiants en journalisme ont réalisé un film sur Fabien Roussel et la préparation de son premier meeting à Marseille. Un travail rigoureux et malicieux.
Caroline ConstantÇa sent bon la France« Ça sent bon la France, ça sent bon le peuple ! » À la fin de son meeting à Marseille, le 6 février, Fabien Roussel est immergé dans la foule. Et il ne cache ni son émotion ni son enthousiasme. Derrière la caméra à capter ce moment d’ivresse, deux étudiants, Yann Mougeot et Antoine Poncet. Étudiants en master de journalisme et médias numériques à Metz, ils ont choisi, pour leur devoir de fin de formation, de réaliser un documentaire sur les coulisses de la campagne de Fabien Roussel. Pendant les quinze jours qui ont précédé ce premier gros rassemblement de campagne, les deux jeunes reporters ont pu suivre sans restriction le candidat communiste. Il en ressort un film malicieux, qui montre à la fois l’élan de cette campagne, sans en minorer, dans les textes de présentation de début et de fin du film, ses difficultés, les débats qu’elle a provoqués, et la polémique née avec la mise en examen de Fabien Roussel après les accusations de Mediapart sur son activité d’assistant parlementaire.
« Il présente une France qu’on voit peu »
À Paris, au siège du PCF, place du Colonel-Fabien, les deux auteurs interrogent, en face à face, Ian Brossat, le directeur de campagne, Julia Castaner, la directrice de communication qui anime avec ferveur les meetings, Olivier Marchais et Christophe Grassullo, ses collaborateurs. On y apprend comment cette équipe tente au maximum d’optimiser les 3 millions d’euros que coûte cette campagne. On y mesure aussi, grâce aux paroles de Ian Brossat, ce qui séduit dans la candidature de Fabien Roussel : « Il présente une France qu’on voit peu dans le monde politique : la France périphérique, qui ne vit pas dans les grandes métropoles. La France des régions, des terroirs. »
Une énorme capacité de travail
Le film a aussi une dimension de reportage, en suivant Fabien Roussel dans ses déplacements dans l’Ehpad de Vitry-sur-Seine, dans une émission télévisée où il s’enquiert des conditions de transport de la maquilleuse, à Villeneuve-le-Roi sur le site d’Air France Industries, ou dans la section du PCF d’Orly. Puis à Marseille, sur la préparation du meeting. Partout, le candidat écoute, et note.
Et lorsqu’il intervient en meeting, c’est à ces notes, à ces rencontres, ces vraies personnes que pense le candidat. Car la parole de Fabien Roussel, face caméra, sur ce qui l’anime est sans doute l’élément fort de ce film. Entre deux pas de danse, une moquerie, il donne la mesure de son énorme capacité de travail et de son sens politique. Mais, surtout, dit-il, « j’ai envie de parler sincèrement de bonheur et de fraternité humaine. RIen que cela, c’est un programme. Et cela, on doit le ressentir, on ne peut pas mentir là-dessus ». Un vrai film politique.
Caroline Constant
Fabien Rousseldocumentaireyoutube Fabien Rousselyoutube Le Figaro
Le chef de la diplomatie japonaise dénonce «les actes de violence exceptionnellement cruels» près de Kiev
EN COURS : Mis à jour le 4 avril 2022 à 12:32
Le ministre japonais des Affaires étrangères s'est dit lundi «profondément choqué» par les informations selon lesquelles «des actes de violence exceptionnellement cruels contre des civils ont eu lieu près de Kiev».
«Le meurtre de civils innocents est une violation du droit humanitaire international et est inacceptable, et je condamne fermement ces actions», a déclaré Yoshimasa Hayashi lors d'une visite à Varsovie.
Guerre en Ukraine: Prague envoie 250 soldats en Slovaquie pour un groupement tactique de l'Otan
Deux cent cinquante parachutistes tchèques sont partis lundi pour la Slovaquie, pays voisin de l'Ukraine ravagée par la guerre, afin d'y constituer un groupement tactique de l'Otan, a déclaré le ministère de la Défense à Prague. Le groupement tactique comprendra jusqu'à 2.100 soldats venus d'Allemagne, des Pays-Bas, de Pologne, de Slovaquie, de Slovénie et des États-Unis. Les Tchèques assureront le commandement de ce groupement tactique.
«La tâche essentielle de la mission est de déclarer que les membres de l'Otan sont prêts, résolus et unis pour protéger l'intégrité territoriale de l'alliance», a déclaré le colonel Tomas Unzeitig, qui dirigera le groupement tactique. «Il s'agit d'une opération internationale de l'Otan destinée à renforcer les capacités de défense de l'armée slovaque», a-t-il ajouté. Cette mission s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par l'Otan pour renforcer son flanc oriental après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a débuté le 24 février.
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Le ministère a indiqué que les parachutistes resteront en Slovaquie jusqu'en juin et seront ensuite remplacés par une unité de véhicules blindés. La République tchèque a rejoint l'Otan en 1999 et la Slovaquie a fait de même en 2004. Les deux pays, qui formaient la Tchécoslovaquie jusqu'à sa séparation pacifique en 1993, sont membres de l'UE.
Ukraine: le consulat grec rouvre à Odessa, au lendemain de bombardements
Le consulat grec à Odessa a rouvert lundi, a annoncé le consul Dimitrios Dohtsis depuis ce port du sud-ouest de l'Ukraine, bombardé la veille par les forces russes. Rappelant qu'«une importante communauté grecque d'environ 2500» personnes vit à Odessa et dans ses environs, Dimitrios Dohstis a rapporté à la radio grecque Skaï que le consulat grec avait rouvert. La réouverture de la représentation grecque intervient au lendemain d'une visite à Odessa du chef de la diplomatie grecque Nikos Dendias, qui a remis de l'aide humanitaire aux autorités locales de ce port situé en mer Noire.
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Pendant sa visite, le ministre des Affaires étrangères s'est entretenu avec des membres de la communauté grecque d'Odessa ainsi qu'avec la vice-première ministre ukrainienne Olga Stefanychyna, le colonel de l'administration militaire d'Odessa Maksym Martchenko et le maire de la ville Guennadi Troukhanov. Pour la première fois en près de deux semaines, Odessa s'est réveillée dimanche au fracas d'une série de frappes russes, qui ont visé des infrastructures de la ville. «L'attaque d'une ville est inacceptable, c'est un crime de guerre», a fustigé M. Dendias, cité dans un communiqué, rappelant «l'importance historique» d'Odessa pour la Grèce.
Boutcha: la Russie rejette «catégoriquement» toutes les accusations, selon le Kremlin
La Russie rejette «catégoriquement» toutes les accusations liées à la découverte d'un grand nombre de cadavres de civils à Boutcha, près de Kiev, a déclaré lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «Nous rejetons catégoriquement toutes les accusations», a-t-il indiqué à la presse, assurant que les experts du ministère russe de la Défense avaient découvert des signes de «falsifications vidéo» et des «fakes» dans les images présentées par les autorités ukrainiennes comme preuves d'un massacre dont elles accusent la Russie.
«À en juger par ce que nous avons vu, on ne peut pas faire confiance à ces images vidéo», a affirmé Dmitri Peskov, en assurant qu'il fallait «mettre sérieusement en doute cette information». Il a appelé les dirigeants étrangers à ne pas avancer d'«accusations hâtives» à l'égard de Moscou et à «écouter au moins les arguments russes». «La Russie souhaite et réclame que cela fasse l'objet de discussions internationales», a ajouté Dmitri Peskov. La Russie a déjà annoncé avoir demandé pour lundi une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur les «provocations haineuses» commises selon elle par l'Ukraine à Boutcha.
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Crimes à Boutcha en Ukraine: pourrait-on juger Vladimir Poutine pour «crime de guerre» ?
Rapidement après le début de l'invasion russe de l'Ukraine, l'accusation a émergé du côté des chancelleries occidentales. Le chef du Kremlin est un «criminel de guerre», a déclaré dès le 2 mars le président américain Joe Biden. Le premier ministre britannique Boris Johnson a quant à lui dénoncé des «crimes de guerre» tandis que l'Ukraine parle quant à elle de «génocide». 39 États parties à la Cour pénale internationale ont même donné leur feu vert pour le lancement d'une investigation sur l'existence de «crimes de guerre» commis par l'armée de Vladimir Poutine. L'enquête a été ouverte le 9 mars, en un temps record. Le procureur britannique Karim Khan en a pris lui-même l'initiative, puisque l'Ukraine, ne faisant pas partie du statut de Rome qui régit le tribunal international de La Haye, n'en avait pas la compétence. Il s'agissait alors principalement d'accusations de bombardements indiscriminés, visant des civils.
Mais les choses s'accélèrent depuis le 3 avril après la découverte du corps de 200 à 400 civils exécutés dans la localité de Boutcha, à l'ouest de Kiev. Certains ont été tués d'une balle dans la tête, parfois les mains attachées dans le dos. Ces scènes macabres ont été révélées par l'armée ukrainienne, qui a repris la ville après le retrait des forces russes. Depuis, les accusations pleuvent contre les responsables de ce massacre et le président russe, Vladimir Poutine, est le premier visé.
Juridiquement, qu'en est-il? L'assassinat de civils entre-t-il dans la catégorie des «crimes de guerre», voire de «crimes contre l'humanité» ou de «génocide»? Et, en pratique, Vladimir Poutine et des dirigeants russes pourraient-elles être jugés? D'éventuelles condamnations pourraient-elles être mises en œuvre?
» Lire la vérification du Figaro
Artem, un jeune ukrainien ayant fui Boutcha le 12 mars, témoigne sur France Info
Ce week-end, de nombreux corps de civils massacrés ont été découverts à Boutcha, près de Kiev. Sur France Info, Artem, un jeune Ukrainien ayant fui Boutcha le 12 mars dernier, témoigne: «Il y a eu des jets de grenades dans des caves, des mines étaient installées devant les portails des habitations et, en sortant de chez eux, des civils ont sauté sur ces mines. Il y avait aussi un blindé. Il passait et tirait sur les voitures. Les soldats russes voyaient bien qu'il y avait des enfants. Je ne comprends pas comment c'était possible de ne pas les voir.»
Il continue: «Souvent, quand je voyais des soldats russes, ils étaient saouls. Ils nous ordonnaient de creuser des trous et de nous cacher dedans parce que notre quartier allait être bombardé. Si on ne se cachait pas, ils nous disaient que ces trous seraient nos tombes». Le jeune ukrainien a finalement réussi à s’enfuir à pied avec sa mère, sa sœur et une voisine.
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Russie: un journaliste jugé pour «trahison» dénonce un «cynisme extrême»
Un journaliste russe d'investigation réputé, Ivan Safronov, a clamé son innocence et dénoncé le «cynisme extrême» de la justice lundi, au premier jour d'un procès pour haute trahison qui pourrait l'envoyer 20 ans en prison. Considéré comme l'un des meilleurs journalistes de Russie concernant les questions militaires, Ivan Safronov, 31 ans, avait été arrêté en juillet 2020, confronté à des pressions croissantes contre la presse indépendante – qui ont été démultipliées depuis le début de l'offensive du Kremlin en Ukraine. L'affaire Safronov a été dénoncée par ses anciens collègues comme une vengeance pour ses articles évoquant notamment des ratés ou des incidents embarrassants dans l'armée russe.
L'UE discute «en urgence» de nouvelles sanctions contre Moscou
L'UE discute en «urgence» de nouvelles sanctions contre Moscou, réclamées notamment par la France et l'Allemagne, après la découverte d'un grand nombre de corps de civils dans la région de Kiev, notamment à Boutcha, a indiqué lundi le haut représentant de l'UE Josep Borrell.
L'UE «condamne dans les termes les plus forts les atrocités rapportées commises par les forces armées russes dans plusieurs villes ukrainiennes occupées, qui ont maintenant été libérées», ajoute Josep Borrell dans un communiqué.
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Huit morts dans des bombardements dans le sud de l’Ukraine
Huit personnes ont été tuées et 34 blessées dans des bombardements des forces russes dimanche sur les villes d'Otchakiv et de Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, a indiqué lundi le Parquet ukrainien. «Du fait des bombardements de l'ennemi, sept habitants de la ville d'Otchakiv ont été tués et 20 autres blessés. Dans la ville de Mykolaïv, une personne a été tuée et 14 autres blessées, dont un enfant», a indiqué le parquet dans un communiqué. Selon le parquet, les tirs des forces russes ont endommagé des habitations et des infrastructures civiles ainsi que des véhicules.
Ville-verrou sur la route d'Odessa, le plus grand port d'Ukraine, Mykolaïv, 475.000 habitants avant la guerre, a été longuement pilonnée quand l'armée russe avait en vain tenté de s'en emparer. L'étau russe semblait s'y desserrer ces derniers jours. Le port d'Otchakiv, 15.000 habitants, au bord de la mer Noire, était lui l'une des premières cibles de l'invasion russe le 24 février.
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Marine Le Pen évoque à son tour des «crimes de guerre» en Ukraine
Marine Le Pen, candidate du RN à la présidentielle, a évoqué lundi des «crimes de guerre» en Ukraine après la découverte de centaines de corps de civils dans la région de Kiev, notamment à Boutcha. «À partir du moment où des civils sont ainsi abattus sans défense, ça recouvre la définition de crimes de guerre», a déclaré sur BFMTV et RMC la candidate RN.
«Il s'agit là clairement d'un crime de guerre» et «il faut à tout prix que, d'urgence, il y ait une enquête qui soit diligentée par l'ONU et éventuellement d'ailleurs par le Tribunal pénal international (TPI). Ces faits sont inadmissibles, c'était une véritable barbarie et ceux qui sont responsables de cela, évidemment, devront être lourdement condamnés, d'abord moralement et diplomatiquement», a ajouté Marine Le Pen. La candidate, qui avait été reçue en 2017 par Vladimir Poutine, avait refusé fin mars de le qualifier de «criminel de guerre» car «on ne négocie pas la paix en insultant une des deux parties».
Éric Zemmour : Poutine «salit l’image» de la Russie avec un «crime affreux» à Boutcha
Régulièrement critiqué pour ses positions jugées prorusses, le candidat Éric Zemmour a dénoncé lundi un «crime affreux» et «infâme» après le massacre de civils à Boutcha, près de Kiev en Ukraine, estimant que Vladimir Poutine «salit l'image» de la Russie. Que dirait-il au président russe s'il l'avait en face de lui, après la découverte de centaines de corps de civils? «Je lui dirais que c'est odieux, criminel, infâme. Il salit l'image même de son pays. C'est un crime affreux, insupportable, ignoble, mais en plus pour lui, c'est vraiment salir l'image de la Russie. Je ne comprends pas», a réagi le candidat à la présidentielle sur France info.
Le président russe doit-il répondre de ses actes devant la Cour pénale internationale? «Je ne me gargarise pas de mots. (...) En vérité, qui va aller le chercher? Il faut être raisonnable, il faut être sérieux. C'est un pays nucléaire, vous croyez que c'est un pays du tiers monde qu'on va aller prendre et traîner devant la cour pénale?», a lancé Éric Zemmour. «Si c'est avéré, ce qu'on voit, et que c'est les troupes russes qui l'ont fait, évidemment que c'est un crime de guerre, mais on ne va pas comme ça dire “il faut le mettre devant la Cour pénale internationale” et le condamner, on n'y arrivera pas», a estimé le candidat Reconquête!.
L’Espagne et la Pologne évoquent un possible «génocide» à Boutcha
Le premier ministre espagnol Pedro Sanchez a évoqué lundi un possible «génocide» en Ukraine après le massacre de civils mis au jour à Boutcha, près de Kiev, à la suite du retrait des troupes russes. «Nous allons faire tout notre possible pour que ceux qui ont perpétré ces crimes de guerre ne restent pas impunis et puissent comparaître devant les tribunaux, dans ce cas précis devant la Cour pénale internationale, pour répondre de ces cas présumés de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre et, pourquoi ne pas le dire également, de génocide», a déclaré Pedro Sanchez lors d'un forum économique.
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De son côté, le premier ministre polonais a appelé lundi à créer une commission d'enquête internationale sur «le génocide» commis selon lui par l'armée russe dans des villes ukrainiennes, dont Boutcha. «Ces massacres sanglants commis par des Russes, des soldats russes, méritent d'être appelés par leur nom. C'est un génocide, et il doit être jugé», a déclaré à la presse Mateusz Morawiecki. «C'est pourquoi nous proposons de mettre en place une commission internationale pour enquêter sur ce crime de génocide».
Des militaires ukrainiens ont-ils tiré dans les jambes de prisonniers russes ?
L'ONG Human Rights Watch a appelé jeudi 31 mars les autorités ukrainiennes à enquêter sur de potentiels «crimes de guerre» envers les prisonniers russes, après la diffusion d'images semblant montrer des soldats ukrainiens leur tirant dans les jambes. Publiées le 27 mars sur le canal Telegram – attention les contenus sont très violents –, les images en question ont fait le tour des réseaux sociaux. Elles ont d'ailleurs suscité la réaction d'un conseiller de la présidence ukrainienne, Oleksiï Arestovitch qui a reconnu que les abus sur les prisonniers constituent un «crime de guerre» et qu'une enquête serait ouverte. La vidéo en question a-t-elle pu être authentifiée ? Nous avons vérifié.
Emmanuel Macron se déclare favorable à de nouvelles sanctions contre la Russie
Emmanuel Macron s'est déclaré lundi «favorable» à ce que l'Union européenne décide de nouvelles sanctions vis-à-vis de la Russie, en évoquant le pétrole et le charbon, après la découverte de centaines de corps de civils dans la région de Kiev. «Ce qui s'est passé à Boutcha impose un nouveau train de sanctions et des mesures très claires», a déclaré le président français sur France Inter. «Donc, nous allons nous coordonner avec nos partenaires européens, en particulier l'Allemagne» dans «les prochains jours», a-t-il ajouté, en évoquant des sanctions individuelles et des mesures sur «le charbon et le pétrole».
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Avec «ce qui est en train de se passer», notamment «à Marioupol, il faut qu'on envoie le signal que ce sont notre dignité collective et nos valeurs que nous défendons», a poursuivi Emmanuel Macron, qui était interrogé sur l'Ukraine comme président et non comme candidat à la présidentielle.
Emmanuel Macron : «Il y a des indices très clairs de crimes de guerre» à Boutcha
Invité de France Inter ce matin, le président-candidat est revenu sur le massacre de Boutcha, imputé à l’armée russe. «Il y a des indices très clairs de crimes de guerre» en Ukraine, a-t-il condamné. «C’est l’armée russe qui était à Boutcha». Emmanuel Macron a également indiqué que la France avait marqué sa «disponibilité aux autorités ukrainiennes de les assister dans les enquêtes qu’elles sont en train de faire». Avant de conclure sur le sujet: «Celles et ceux qui ont été à l’origine de ces crimes devront en répondre».
La guerre en Ukraine pourrait-elle toucher à sa fin ?
Le 27 mars, lors d'un entretien en visioconférence avec plusieurs journalistes russes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a laissé entrevoir une lueur d'espoir. «La guerre peut rapidement se terminer, c'est seulement Poutine et son entourage qui la retardent», avait-il estimé. Le 15 mars, l'un de ses conseillers, Oleksi Arestovitch, était allé encore plus loin, jugeant qu'un accord de paix pourrait être trouvé «dès le début du mois de mai». Alors après plus d'un mois, la guerre pourrait-elle toucher à sa fin? Les conditions sont-elles réunies, sur le champ de bataille et dans la confidentialité des négociations, pour trouver rapidement une issue au conflit ? Nous avons vérifié.
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Le point en cartes sur la situation militaire
Une série d'explosions ont secoué dimanche matin Odessa, principal port de l'Ukraine, sur la mer Noire, dans le sud-ouest du pays, ont constaté des journalistes de l'AFP. Elles n'ont pas fait de victime, selon l'armée ukrainienne. La Russie a indiqué avoir mené des frappes par «des missiles maritimes et terrestres de haute précision» qui ont, selon elle, «détruit une raffinerie et trois sites de stockage de carburants et de lubrifiants» près d'Odessa. Par ailleurs, une personne a été tuée et quatorze blessées dans une frappe russe à Mykolaïv, ville-verrou sur la route d'Odessa, selon le gouverneur de la région.
Dans l'est de l'Ukraine, une frappe russe sur un hôpital à Roubijne a fait un mort et trois blessés, selon le gouverneur de la région. Au moins sept personnes ont été tuées et 34 blessées dans une frappe russe dimanche sur un quartier d'habitation à Kharkiv, grande ville du nord-est de l'Ukraine, a annoncé le parquet local. À Dergatchi, tout près de Kharkiv, «au moins trois personnes sont mortes et sept ont été blessées» également dans le bombardement d'un quartier d'habitation, a indiqué son maire.
Les forces russes ont ouvert le feu dimanche pour disperser une manifestation contre leur présence à Khakovka, ville occupée du sud de l'Ukraine, faisant un nombre indéterminé de blessés, a affirmé Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien. Des centaines de personnes ont fui dimanche la ville de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, par peur d'une possible offensive russe sur cette partie du pays, a constaté l'AFP.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Dans la région de Kiev, non seulement les Russes sont aujourd'hui immobilisés, mais des contre-attaques ukrainiennes ont lieu, avec la reprise de Makariv et une autre poussée depuis Irpin. Selon les Ukrainiens, les Russes pourraient même être encerclés dans une poche autour de Bucha et Gostomel, ce qui est très loin d'être confirmé. De l'autre côté, et depuis une semaine, les Russes sont aussi aux portes de la capitale depuis les percées venant du nord-est et de l’est. Néanmoins, pour l'instant, le verrou clé de Brovary résiste, les attaques russes ayant été repoussées par les Ukrainiens.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson
D’une colline des quartiers nord-ouest d’Odessa, une seule image résumait une journée de guerre dans le grand port de la mer Noire: un pylône électrique à haute tension ; derrière, les bulbes dorés étincelants d’une église orthodoxe et, en arrière-plan, deux énormes volutes de fumée noire qui, toute la journée de dimanche, obscurcissait le ciel de la ville. Vers 6 heures du matin – deux heures environ après que les sirènes ont retenti –, une demi-douzaine de tirs de missile ont frappé des dépôts de carburant, essentiels pour l’approvisionnement de la région.
Lisez le récit complet de Pierre Avril, notre envoyé spécial à Odessa et Mikolaïv.
La Russie demande une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur Boutcha
La Russie a demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU pour statuer sur les «provocations haineuses» commises selon elle par l'Ukraine à Boutcha, où les troupes russes sont accusées d'atrocités contre des civils. «À la lumière des provocations haineuses des radicaux ukrainiens à Boutcha, la Russie a demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU lundi 4 avril», a tweeté l'ambassadeur adjoint de la Russie aux Nations unies Dimitri Polianski.
Une responsable du gouvernement américain a dénoncé cette demande. «La Russie a recours au même scénario que pour la Crimée et Alep: forcée de défendre l'indéfendable (ici, les atrocités de Boutcha), la Russie demande une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU de façon à feindre l'indignation et à demander des comptes», a tweeté la responsable de l'Agence américaine pour le développement international (USAid), Samantha Power, ancienne ambassadrice de son pays aux Nations unies. «Personne n'y croit», a-t-elle ajouté.
De nouvelles sanctions dans les prochains jours ?
Les Occidentaux veulent désormais adopter de nouvelles mesures contre Moscou, après avoir déjà acté plusieurs trains de sanctions depuis le 24 février et le début de l'invasion russe, ciblant massivement des entreprises, des banques, des hauts responsables, des oligarques, et interdisant l'exportation de biens vers la Russie. «Plus de sanctions et d'aide de l'UE sont en chemin», a, le premier, tweeté dimanche le président du Conseil européen, Charles Michel.
Quelles sanctions? Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a cadré ses attentes dans un tweet: «J'exige de nouvelles sanctions dévastatrices du G7 MAINTENANT: embargo sur le pétrole, le gaz et le charbon, fermer tous les ports aux navires et marchandises russes, déconnecter toutes les banques russes de SWIFT».
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de notre envoyée spéciale
«L’autoroute s’est muée en charnier. Le long du bitume, sur des dizaines de mètres, se dessine un effroyable tableau. Des cadavres, des voitures brûlées – toutes allaient dans le même sens –, des corps carbonisés pourrissent sous un ciel gris. Des dizaines de civils fuyaient: les combats? Les chars russes? Les soldats ennemis? En tout cas, ils fuyaient. Un homme noirci par le feu s’est écroulé sur l’asphalte, les jambes encore dans l’habitacle. Peut-être, voyant les véhicules flamber les uns après les autres, avait-il freiné, ouvert sa portière et tenté de s’échapper, avant d’être abattu. Ou bien sa petite berline s’enflammait-elle déjà. Alors que sont disséminées autour des parties du corps réduites en cendres, lui ressemble à une statue d’ébène, les courbes de son corps parfaitement préservées. Dégorgeant de sa voiture, des coulées de métal ont eu le temps de s’étendre sur environ un mètre avant de se figer».
Lisez le récit complet de Margaux Benn, envoyée spéciale du Figaro en Ukraine.
Le week-end marqué par le massacre de Boutcha
De nombreux corps de civils massacrés ont été découverts ce week-end à Boutcha, près de Kiev. Les images de dizaines de cadavres dans des fosses communes ou jonchant les rues des environs de la capitale ukrainienne, à la suite du retrait russe, ont révulsé les Occidentaux. Le nombre total de morts reste encore incertain. Selon la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova, les corps sans vie de 410 civils ont été retrouvés dans les territoires de la région de Kiev récemment repris aux troupes russes.
» LIRE AUSSI - L'indignation internationale face aux corps de civils retrouvés à Boutcha après le départ des Russes
L'AFP a vu samedi les cadavres d'au moins 22 personnes portant des vêtements civils dans des rues à Boutcha, tuées d'«une balle dans la nuque», aux dires du maire, Anatoli Fedorouk, à l'AFP. Et il y a les fosses communes. L’édile avait affirmé samedi que «280 personnes» avaient été enterrées «dans des fosses communes» car elles ne pouvaient être inhumées dans les cimetières communaux, tous à portée des tirs russes pendant les combats.
Dimanche, Moscou a démenti toute exaction de son fait. «Pendant la période au cours de laquelle cette localité était sous le contrôle des forces armées russes, pas un seul résident local n'a souffert d'actions violentes», a déclaré le ministère russe de la Défense, affirmant que les images de cadavres étaient «une nouvelle production du régime de Kiev pour les médias occidentaux».
Bonjour à tous et bienvenue sur ce direct
Suivez avec Le Figaro la 39e journée de conflit entre la Russie et l’Ukraine. Nous vous accompagnons minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter et analyser les enjeux de ce conflit qui s’enlise.
Retrouvez le déroulé de la journée de dimanche ici.
Le chef de la diplomatie japonaise dénonce «les actes de violence exceptionnellement cruels» près de Kiev
Le ministre japonais des Affaires étrangères s'est dit lundi «profondément choqué» par les informations selon lesquelles «des actes de violence exceptionnellement cruels contre des civils ont eu lieu près de Kiev».
«Le meurtre de civils innocents est une violation du droit humanitaire international et est inacceptable, et je condamne fermement ces actions», a déclaré Yoshimasa Hayashi lors d'une visite à Varsovie.
Guerre en Ukraine: Prague envoie 250 soldats en Slovaquie pour un groupement tactique de l'Otan
Deux cent cinquante parachutistes tchèques sont partis lundi pour la Slovaquie, pays voisin de l'Ukraine ravagée par la guerre, afin d'y constituer un groupement tactique de l'Otan, a déclaré le ministère de la Défense à Prague. Le groupement tactique comprendra jusqu'à 2.100 soldats venus d'Allemagne, des Pays-Bas, de Pologne, de Slovaquie, de Slovénie et des États-Unis. Les Tchèques assureront le commandement de ce groupement tactique.
«La tâche essentielle de la mission est de déclarer que les membres de l'Otan sont prêts, résolus et unis pour protéger l'intégrité territoriale de l'alliance», a déclaré le colonel Tomas Unzeitig, qui dirigera le groupement tactique. «Il s'agit d'une opération internationale de l'Otan destinée à renforcer les capacités de défense de l'armée slovaque», a-t-il ajouté. Cette mission s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par l'Otan pour renforcer son flanc oriental après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a débuté le 24 février.
» LIRE AUSSI - Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Le ministère a indiqué que les parachutistes resteront en Slovaquie jusqu'en juin et seront ensuite remplacés par une unité de véhicules blindés. La République tchèque a rejoint l'Otan en 1999 et la Slovaquie a fait de même en 2004. Les deux pays, qui formaient la Tchécoslovaquie jusqu'à sa séparation pacifique en 1993, sont membres de l'UE.
Ukraine: le consulat grec rouvre à Odessa, au lendemain de bombardements
Le consulat grec à Odessa a rouvert lundi, a annoncé le consul Dimitrios Dohtsis depuis ce port du sud-ouest de l'Ukraine, bombardé la veille par les forces russes. Rappelant qu'«une importante communauté grecque d'environ 2500» personnes vit à Odessa et dans ses environs, Dimitrios Dohstis a rapporté à la radio grecque Skaï que le consulat grec avait rouvert. La réouverture de la représentation grecque intervient au lendemain d'une visite à Odessa du chef de la diplomatie grecque Nikos Dendias, qui a remis de l'aide humanitaire aux autorités locales de ce port situé en mer Noire.
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Pendant sa visite, le ministre des Affaires étrangères s'est entretenu avec des membres de la communauté grecque d'Odessa ainsi qu'avec la vice-première ministre ukrainienne Olga Stefanychyna, le colonel de l'administration militaire d'Odessa Maksym Martchenko et le maire de la ville Guennadi Troukhanov. Pour la première fois en près de deux semaines, Odessa s'est réveillée dimanche au fracas d'une série de frappes russes, qui ont visé des infrastructures de la ville. «L'attaque d'une ville est inacceptable, c'est un crime de guerre», a fustigé M. Dendias, cité dans un communiqué, rappelant «l'importance historique» d'Odessa pour la Grèce.
Boutcha: la Russie rejette «catégoriquement» toutes les accusations, selon le Kremlin
La Russie rejette «catégoriquement» toutes les accusations liées à la découverte d'un grand nombre de cadavres de civils à Boutcha, près de Kiev, a déclaré lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «Nous rejetons catégoriquement toutes les accusations», a-t-il indiqué à la presse, assurant que les experts du ministère russe de la Défense avaient découvert des signes de «falsifications vidéo» et des «fakes» dans les images présentées par les autorités ukrainiennes comme preuves d'un massacre dont elles accusent la Russie.
«À en juger par ce que nous avons vu, on ne peut pas faire confiance à ces images vidéo», a affirmé Dmitri Peskov, en assurant qu'il fallait «mettre sérieusement en doute cette information». Il a appelé les dirigeants étrangers à ne pas avancer d'«accusations hâtives» à l'égard de Moscou et à «écouter au moins les arguments russes». «La Russie souhaite et réclame que cela fasse l'objet de discussions internationales», a ajouté Dmitri Peskov. La Russie a déjà annoncé avoir demandé pour lundi une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur les «provocations haineuses» commises selon elle par l'Ukraine à Boutcha.
» LIRE AUSSI - Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
Crimes à Boutcha en Ukraine: pourrait-on juger Vladimir Poutine pour «crime de guerre» ?
Rapidement après le début de l'invasion russe de l'Ukraine, l'accusation a émergé du côté des chancelleries occidentales. Le chef du Kremlin est un «criminel de guerre», a déclaré dès le 2 mars le président américain Joe Biden. Le premier ministre britannique Boris Johnson a quant à lui dénoncé des «crimes de guerre» tandis que l'Ukraine parle quant à elle de «génocide». 39 États parties à la Cour pénale internationale ont même donné leur feu vert pour le lancement d'une investigation sur l'existence de «crimes de guerre» commis par l'armée de Vladimir Poutine. L'enquête a été ouverte le 9 mars, en un temps record. Le procureur britannique Karim Khan en a pris lui-même l'initiative, puisque l'Ukraine, ne faisant pas partie du statut de Rome qui régit le tribunal international de La Haye, n'en avait pas la compétence. Il s'agissait alors principalement d'accusations de bombardements indiscriminés, visant des civils.
Mais les choses s'accélèrent depuis le 3 avril après la découverte du corps de 200 à 400 civils exécutés dans la localité de Boutcha, à l'ouest de Kiev. Certains ont été tués d'une balle dans la tête, parfois les mains attachées dans le dos. Ces scènes macabres ont été révélées par l'armée ukrainienne, qui a repris la ville après le retrait des forces russes. Depuis, les accusations pleuvent contre les responsables de ce massacre et le président russe, Vladimir Poutine, est le premier visé.
Juridiquement, qu'en est-il? L'assassinat de civils entre-t-il dans la catégorie des «crimes de guerre», voire de «crimes contre l'humanité» ou de «génocide»? Et, en pratique, Vladimir Poutine et des dirigeants russes pourraient-elles être jugés? D'éventuelles condamnations pourraient-elles être mises en œuvre?
» Lire la vérification du Figaro
Artem, un jeune ukrainien ayant fui Boutcha le 12 mars, témoigne sur France Info
Ce week-end, de nombreux corps de civils massacrés ont été découverts à Boutcha, près de Kiev. Sur France Info, Artem, un jeune Ukrainien ayant fui Boutcha le 12 mars dernier, témoigne: «Il y a eu des jets de grenades dans des caves, des mines étaient installées devant les portails des habitations et, en sortant de chez eux, des civils ont sauté sur ces mines. Il y avait aussi un blindé. Il passait et tirait sur les voitures. Les soldats russes voyaient bien qu'il y avait des enfants. Je ne comprends pas comment c'était possible de ne pas les voir.»
Il continue: «Souvent, quand je voyais des soldats russes, ils étaient saouls. Ils nous ordonnaient de creuser des trous et de nous cacher dedans parce que notre quartier allait être bombardé. Si on ne se cachait pas, ils nous disaient que ces trous seraient nos tombes». Le jeune ukrainien a finalement réussi à s’enfuir à pied avec sa mère, sa sœur et une voisine.
» LIRE AUSSI - Ukraine : «Crimes de guerre», renforcement des sanctions... Les candidats réagissent aux massacres de Boutcha
Russie: un journaliste jugé pour «trahison» dénonce un «cynisme extrême»
Un journaliste russe d'investigation réputé, Ivan Safronov, a clamé son innocence et dénoncé le «cynisme extrême» de la justice lundi, au premier jour d'un procès pour haute trahison qui pourrait l'envoyer 20 ans en prison. Considéré comme l'un des meilleurs journalistes de Russie concernant les questions militaires, Ivan Safronov, 31 ans, avait été arrêté en juillet 2020, confronté à des pressions croissantes contre la presse indépendante – qui ont été démultipliées depuis le début de l'offensive du Kremlin en Ukraine. L'affaire Safronov a été dénoncée par ses anciens collègues comme une vengeance pour ses articles évoquant notamment des ratés ou des incidents embarrassants dans l'armée russe.
L'UE discute «en urgence» de nouvelles sanctions contre Moscou
L'UE discute en «urgence» de nouvelles sanctions contre Moscou, réclamées notamment par la France et l'Allemagne, après la découverte d'un grand nombre de corps de civils dans la région de Kiev, notamment à Boutcha, a indiqué lundi le haut représentant de l'UE Josep Borrell.
L'UE «condamne dans les termes les plus forts les atrocités rapportées commises par les forces armées russes dans plusieurs villes ukrainiennes occupées, qui ont maintenant été libérées», ajoute Josep Borrell dans un communiqué.
» LIRE AUSSI - Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
Huit morts dans des bombardements dans le sud de l’Ukraine
Huit personnes ont été tuées et 34 blessées dans des bombardements des forces russes dimanche sur les villes d'Otchakiv et de Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, a indiqué lundi le Parquet ukrainien. «Du fait des bombardements de l'ennemi, sept habitants de la ville d'Otchakiv ont été tués et 20 autres blessés. Dans la ville de Mykolaïv, une personne a été tuée et 14 autres blessées, dont un enfant», a indiqué le parquet dans un communiqué. Selon le parquet, les tirs des forces russes ont endommagé des habitations et des infrastructures civiles ainsi que des véhicules.
Ville-verrou sur la route d'Odessa, le plus grand port d'Ukraine, Mykolaïv, 475.000 habitants avant la guerre, a été longuement pilonnée quand l'armée russe avait en vain tenté de s'en emparer. L'étau russe semblait s'y desserrer ces derniers jours. Le port d'Otchakiv, 15.000 habitants, au bord de la mer Noire, était lui l'une des premières cibles de l'invasion russe le 24 février.
» LIRE AUSSI - À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
Marine Le Pen évoque à son tour des «crimes de guerre» en Ukraine
Marine Le Pen, candidate du RN à la présidentielle, a évoqué lundi des «crimes de guerre» en Ukraine après la découverte de centaines de corps de civils dans la région de Kiev, notamment à Boutcha. «À partir du moment où des civils sont ainsi abattus sans défense, ça recouvre la définition de crimes de guerre», a déclaré sur BFMTV et RMC la candidate RN.
«Il s'agit là clairement d'un crime de guerre» et «il faut à tout prix que, d'urgence, il y ait une enquête qui soit diligentée par l'ONU et éventuellement d'ailleurs par le Tribunal pénal international (TPI). Ces faits sont inadmissibles, c'était une véritable barbarie et ceux qui sont responsables de cela, évidemment, devront être lourdement condamnés, d'abord moralement et diplomatiquement», a ajouté Marine Le Pen. La candidate, qui avait été reçue en 2017 par Vladimir Poutine, avait refusé fin mars de le qualifier de «criminel de guerre» car «on ne négocie pas la paix en insultant une des deux parties».
Éric Zemmour : Poutine «salit l’image» de la Russie avec un «crime affreux» à Boutcha
Régulièrement critiqué pour ses positions jugées prorusses, le candidat Éric Zemmour a dénoncé lundi un «crime affreux» et «infâme» après le massacre de civils à Boutcha, près de Kiev en Ukraine, estimant que Vladimir Poutine «salit l'image» de la Russie. Que dirait-il au président russe s'il l'avait en face de lui, après la découverte de centaines de corps de civils? «Je lui dirais que c'est odieux, criminel, infâme. Il salit l'image même de son pays. C'est un crime affreux, insupportable, ignoble, mais en plus pour lui, c'est vraiment salir l'image de la Russie. Je ne comprends pas», a réagi le candidat à la présidentielle sur France info.
Le président russe doit-il répondre de ses actes devant la Cour pénale internationale? «Je ne me gargarise pas de mots. (...) En vérité, qui va aller le chercher? Il faut être raisonnable, il faut être sérieux. C'est un pays nucléaire, vous croyez que c'est un pays du tiers monde qu'on va aller prendre et traîner devant la cour pénale?», a lancé Éric Zemmour. «Si c'est avéré, ce qu'on voit, et que c'est les troupes russes qui l'ont fait, évidemment que c'est un crime de guerre, mais on ne va pas comme ça dire “il faut le mettre devant la Cour pénale internationale” et le condamner, on n'y arrivera pas», a estimé le candidat Reconquête!.
L’Espagne et la Pologne évoquent un possible «génocide» à Boutcha
Le premier ministre espagnol Pedro Sanchez a évoqué lundi un possible «génocide» en Ukraine après le massacre de civils mis au jour à Boutcha, près de Kiev, à la suite du retrait des troupes russes. «Nous allons faire tout notre possible pour que ceux qui ont perpétré ces crimes de guerre ne restent pas impunis et puissent comparaître devant les tribunaux, dans ce cas précis devant la Cour pénale internationale, pour répondre de ces cas présumés de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre et, pourquoi ne pas le dire également, de génocide», a déclaré Pedro Sanchez lors d'un forum économique.
» LIRE AUSSI - Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
De son côté, le premier ministre polonais a appelé lundi à créer une commission d'enquête internationale sur «le génocide» commis selon lui par l'armée russe dans des villes ukrainiennes, dont Boutcha. «Ces massacres sanglants commis par des Russes, des soldats russes, méritent d'être appelés par leur nom. C'est un génocide, et il doit être jugé», a déclaré à la presse Mateusz Morawiecki. «C'est pourquoi nous proposons de mettre en place une commission internationale pour enquêter sur ce crime de génocide».
Des militaires ukrainiens ont-ils tiré dans les jambes de prisonniers russes ?
L'ONG Human Rights Watch a appelé jeudi 31 mars les autorités ukrainiennes à enquêter sur de potentiels «crimes de guerre» envers les prisonniers russes, après la diffusion d'images semblant montrer des soldats ukrainiens leur tirant dans les jambes. Publiées le 27 mars sur le canal Telegram – attention les contenus sont très violents –, les images en question ont fait le tour des réseaux sociaux. Elles ont d'ailleurs suscité la réaction d'un conseiller de la présidence ukrainienne, Oleksiï Arestovitch qui a reconnu que les abus sur les prisonniers constituent un «crime de guerre» et qu'une enquête serait ouverte. La vidéo en question a-t-elle pu être authentifiée ? Nous avons vérifié.
Emmanuel Macron se déclare favorable à de nouvelles sanctions contre la Russie
Emmanuel Macron s'est déclaré lundi «favorable» à ce que l'Union européenne décide de nouvelles sanctions vis-à-vis de la Russie, en évoquant le pétrole et le charbon, après la découverte de centaines de corps de civils dans la région de Kiev. «Ce qui s'est passé à Boutcha impose un nouveau train de sanctions et des mesures très claires», a déclaré le président français sur France Inter. «Donc, nous allons nous coordonner avec nos partenaires européens, en particulier l'Allemagne» dans «les prochains jours», a-t-il ajouté, en évoquant des sanctions individuelles et des mesures sur «le charbon et le pétrole».
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: les Russes pris dans le nœud coulant des sanctions internationales
Avec «ce qui est en train de se passer», notamment «à Marioupol, il faut qu'on envoie le signal que ce sont notre dignité collective et nos valeurs que nous défendons», a poursuivi Emmanuel Macron, qui était interrogé sur l'Ukraine comme président et non comme candidat à la présidentielle.
Emmanuel Macron : «Il y a des indices très clairs de crimes de guerre» à Boutcha
Invité de France Inter ce matin, le président-candidat est revenu sur le massacre de Boutcha, imputé à l’armée russe. «Il y a des indices très clairs de crimes de guerre» en Ukraine, a-t-il condamné. «C’est l’armée russe qui était à Boutcha». Emmanuel Macron a également indiqué que la France avait marqué sa «disponibilité aux autorités ukrainiennes de les assister dans les enquêtes qu’elles sont en train de faire». Avant de conclure sur le sujet: «Celles et ceux qui ont été à l’origine de ces crimes devront en répondre».
La guerre en Ukraine pourrait-elle toucher à sa fin ?
Le 27 mars, lors d'un entretien en visioconférence avec plusieurs journalistes russes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a laissé entrevoir une lueur d'espoir. «La guerre peut rapidement se terminer, c'est seulement Poutine et son entourage qui la retardent», avait-il estimé. Le 15 mars, l'un de ses conseillers, Oleksi Arestovitch, était allé encore plus loin, jugeant qu'un accord de paix pourrait être trouvé «dès le début du mois de mai». Alors après plus d'un mois, la guerre pourrait-elle toucher à sa fin? Les conditions sont-elles réunies, sur le champ de bataille et dans la confidentialité des négociations, pour trouver rapidement une issue au conflit ? Nous avons vérifié.
» À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: onze maires et dirigeants locaux capturés par les Russes, selon Kiev
Le point en cartes sur la situation militaire
Une série d'explosions ont secoué dimanche matin Odessa, principal port de l'Ukraine, sur la mer Noire, dans le sud-ouest du pays, ont constaté des journalistes de l'AFP. Elles n'ont pas fait de victime, selon l'armée ukrainienne. La Russie a indiqué avoir mené des frappes par «des missiles maritimes et terrestres de haute précision» qui ont, selon elle, «détruit une raffinerie et trois sites de stockage de carburants et de lubrifiants» près d'Odessa. Par ailleurs, une personne a été tuée et quatorze blessées dans une frappe russe à Mykolaïv, ville-verrou sur la route d'Odessa, selon le gouverneur de la région.
Dans l'est de l'Ukraine, une frappe russe sur un hôpital à Roubijne a fait un mort et trois blessés, selon le gouverneur de la région. Au moins sept personnes ont été tuées et 34 blessées dans une frappe russe dimanche sur un quartier d'habitation à Kharkiv, grande ville du nord-est de l'Ukraine, a annoncé le parquet local. À Dergatchi, tout près de Kharkiv, «au moins trois personnes sont mortes et sept ont été blessées» également dans le bombardement d'un quartier d'habitation, a indiqué son maire.
Les forces russes ont ouvert le feu dimanche pour disperser une manifestation contre leur présence à Khakovka, ville occupée du sud de l'Ukraine, faisant un nombre indéterminé de blessés, a affirmé Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien. Des centaines de personnes ont fui dimanche la ville de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, par peur d'une possible offensive russe sur cette partie du pays, a constaté l'AFP.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Dans la région de Kiev, non seulement les Russes sont aujourd'hui immobilisés, mais des contre-attaques ukrainiennes ont lieu, avec la reprise de Makariv et une autre poussée depuis Irpin. Selon les Ukrainiens, les Russes pourraient même être encerclés dans une poche autour de Bucha et Gostomel, ce qui est très loin d'être confirmé. De l'autre côté, et depuis une semaine, les Russes sont aussi aux portes de la capitale depuis les percées venant du nord-est et de l’est. Néanmoins, pour l'instant, le verrou clé de Brovary résiste, les attaques russes ayant été repoussées par les Ukrainiens.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson
D’une colline des quartiers nord-ouest d’Odessa, une seule image résumait une journée de guerre dans le grand port de la mer Noire: un pylône électrique à haute tension ; derrière, les bulbes dorés étincelants d’une église orthodoxe et, en arrière-plan, deux énormes volutes de fumée noire qui, toute la journée de dimanche, obscurcissait le ciel de la ville. Vers 6 heures du matin – deux heures environ après que les sirènes ont retenti –, une demi-douzaine de tirs de missile ont frappé des dépôts de carburant, essentiels pour l’approvisionnement de la région.
Lisez le récit complet de Pierre Avril, notre envoyé spécial à Odessa et Mikolaïv.
La Russie demande une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur Boutcha
La Russie a demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU pour statuer sur les «provocations haineuses» commises selon elle par l'Ukraine à Boutcha, où les troupes russes sont accusées d'atrocités contre des civils. «À la lumière des provocations haineuses des radicaux ukrainiens à Boutcha, la Russie a demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU lundi 4 avril», a tweeté l'ambassadeur adjoint de la Russie aux Nations unies Dimitri Polianski.
Une responsable du gouvernement américain a dénoncé cette demande. «La Russie a recours au même scénario que pour la Crimée et Alep: forcée de défendre l'indéfendable (ici, les atrocités de Boutcha), la Russie demande une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU de façon à feindre l'indignation et à demander des comptes», a tweeté la responsable de l'Agence américaine pour le développement international (USAid), Samantha Power, ancienne ambassadrice de son pays aux Nations unies. «Personne n'y croit», a-t-elle ajouté.
De nouvelles sanctions dans les prochains jours ?
Les Occidentaux veulent désormais adopter de nouvelles mesures contre Moscou, après avoir déjà acté plusieurs trains de sanctions depuis le 24 février et le début de l'invasion russe, ciblant massivement des entreprises, des banques, des hauts responsables, des oligarques, et interdisant l'exportation de biens vers la Russie. «Plus de sanctions et d'aide de l'UE sont en chemin», a, le premier, tweeté dimanche le président du Conseil européen, Charles Michel.
Quelles sanctions? Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a cadré ses attentes dans un tweet: «J'exige de nouvelles sanctions dévastatrices du G7 MAINTENANT: embargo sur le pétrole, le gaz et le charbon, fermer tous les ports aux navires et marchandises russes, déconnecter toutes les banques russes de SWIFT».
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de notre envoyée spéciale
«L’autoroute s’est muée en charnier. Le long du bitume, sur des dizaines de mètres, se dessine un effroyable tableau. Des cadavres, des voitures brûlées – toutes allaient dans le même sens –, des corps carbonisés pourrissent sous un ciel gris. Des dizaines de civils fuyaient: les combats? Les chars russes? Les soldats ennemis? En tout cas, ils fuyaient. Un homme noirci par le feu s’est écroulé sur l’asphalte, les jambes encore dans l’habitacle. Peut-être, voyant les véhicules flamber les uns après les autres, avait-il freiné, ouvert sa portière et tenté de s’échapper, avant d’être abattu. Ou bien sa petite berline s’enflammait-elle déjà. Alors que sont disséminées autour des parties du corps réduites en cendres, lui ressemble à une statue d’ébène, les courbes de son corps parfaitement préservées. Dégorgeant de sa voiture, des coulées de métal ont eu le temps de s’étendre sur environ un mètre avant de se figer».
Lisez le récit complet de Margaux Benn, envoyée spéciale du Figaro en Ukraine.
Le week-end marqué par le massacre de Boutcha
De nombreux corps de civils massacrés ont été découverts ce week-end à Boutcha, près de Kiev. Les images de dizaines de cadavres dans des fosses communes ou jonchant les rues des environs de la capitale ukrainienne, à la suite du retrait russe, ont révulsé les Occidentaux. Le nombre total de morts reste encore incertain. Selon la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova, les corps sans vie de 410 civils ont été retrouvés dans les territoires de la région de Kiev récemment repris aux troupes russes.
» LIRE AUSSI - L'indignation internationale face aux corps de civils retrouvés à Boutcha après le départ des Russes
L'AFP a vu samedi les cadavres d'au moins 22 personnes portant des vêtements civils dans des rues à Boutcha, tuées d'«une balle dans la nuque», aux dires du maire, Anatoli Fedorouk, à l'AFP. Et il y a les fosses communes. L’édile avait affirmé samedi que «280 personnes» avaient été enterrées «dans des fosses communes» car elles ne pouvaient être inhumées dans les cimetières communaux, tous à portée des tirs russes pendant les combats.
Dimanche, Moscou a démenti toute exaction de son fait. «Pendant la période au cours de laquelle cette localité était sous le contrôle des forces armées russes, pas un seul résident local n'a souffert d'actions violentes», a déclaré le ministère russe de la Défense, affirmant que les images de cadavres étaient «une nouvelle production du régime de Kiev pour les médias occidentaux».
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Guerre en Ukraine: derrière la posture martiale, la fragilité des forces Tchétchènes de Ramzan Kadyrov
DÉCRYPTAGE - Le féal caucasien de Poutine se doit de faire la guerre, mais ses hommes n’ont pas une grande valeur militaire.
Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions
Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.
Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe
VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.
Le Figaro
Ukraine : peut-on encore gagner une guerre ?
Amaury Coutansais PervinquièreENTRETIEN - Malgré sa supériorité, l'armée russe ne semble pas défaire sa rivale ukrainienne. Le directeur du think-tank de l'École militaire analyse la difficile qualification d'une victoire.
Jean-Baptiste Jeangène Vilmer est directeur de l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire (IRSEM).
LE FIGARO.- Les États-Unis en Afghanistan, la Russie en Ukraine… Les conflits contemporains semblent échapper à une séparation nette entre vainqueur et vaincu. Pourquoi ?
JEAN-BAPTISTE JEANGÈNE VILMER.- Je ne comparerais pas l'Afghanistan à l'Ukraine. D'abord, parce qu'après un mois de combats, il est trop tôt pour dire qu'il n'y aura pas de victoire nette en Ukraine, d'un côté comme de l'autre. Ensuite, parce que l'adversaire n'est pas le même. C'est lorsqu'il est un acteur non étatique (les talibans en Afghanistan, des groupes djihadistes au Moyen Orient et au Sahel...) que les guerres semblent «sans fin». Les Américains parlent même de endless wars. Et encore, cela n'a pas toujours été le cas : une étude portant sur 129 guerres civiles entre 1940 et 2000 a montré que 70% d'entre elles se sont soldées par la victoire d'un des belligérants, 19% par la négociation et 11% seulement par une impasse.
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La surreprésentation des impasses dans les deux premières décennies du XXIe siècle est due à la nature très particulière de la guerre dite «contre le terrorisme», qui est, par définition, ingagnable si l'objectif est d'éliminer la menace puisque tout ce que ces actions peuvent faire est de la contenir sous un certain seuil d'acceptabilité sociale. Face au terrorisme, il faut sortir de la dichotomie simpliste qui voudrait que l'on gagne ou perde la guerre, ces deux États étant les bornes d'un continuum contenant des positions intermédiaires qui peuvent être acceptables. Le problème avec le mot «victoire» est qu'il semble présumer qu'elle est décisive et finale, alors qu'elle peut être graduelle et évolutive.
Face au terrorisme, il faut sortir de la dichotomie simpliste qui voudrait que l'on gagne ou perde la guerre, ces deux états étant les bornes d'un continuum contenant des positions intermédiaires qui peuvent être acceptables.
D'où l'absence de victoire nette dans ce type d'affrontement. Mais cela ne veut pas dire que la possibilité de la victoire a complètement disparu du champ de la conflictualité : la guerre de 2020 du Haut-Karabagh n'a duré que 44 jours et s'est soldée par une victoire nette de l'Azerbaïdjan.
Comment définir une victoire militaire ? Est-ce nécessairement l'arrêt des combats et une solution diplomatique ?
La définition de la victoire est un problème en soi, auquel des ouvrages entiers sont consacrés. Au minimum, on peut dire que gagner, c'est réaliser un objectif, qui peut être d'accomplir ou d'empêcher quelque chose. Mais tout dépend aussi du coût auquel cet objectif est réalisé et de l'état dans lequel il laisse l'ennemi. C'est pourquoi la victoire est toujours relative : c'est la défaite de l'autre. Mais cela ne suffit pas, car l'autre peut être matériellement défait et toujours avoir la volonté de se battre, ce qu'il fera s'il en a l'opportunité. Et alors le «vainqueur» sera confronté à une résistance ou une insurrection qui pourrait relativiser sa «victoire».
C'est pourquoi la victoire est toujours relative : c'est la défaite de l'autre.
C'est exactement ce qui s'est passé en Afghanistan et en Irak. Dans un cas comme dans l'autre, la victoire strictement militaire des Américains est indiscutable et rapide, contre les talibans en 2001 et Saddam Hussein en 2003. Et pourtant, vingt ans plus tard on considère qu'ils ont perdu ces deux guerres. Souvenez-vous du discours de George W. Bush du 1er mai 2003 sur le porte-avions USS Abraham Lincoln affichant fièrement une bannière «Mission accomplished». Pourtant, 97% des 4489 pertes américaines ont eu lieu après cette date, qui marquait la fin des opérations majeures mais pas la fin de la lutte contre le terrorisme.
La victoire et l'arrêt des combats sont donc deux choses distinctes. D'un côté, il peut y avoir «victoire» relative - si la menace est contenue sous un certain seuil - sans pour autant que tous les combats s'arrêtent. De l'autre, et inversement, il peut y avoir arrêt des combats sans victoire nette de l'un des belligérants, par la négociation ou l'impasse. Et il ne faut pas non plus oublier la victoire sans combattre, qui est l'objectif de la stratégie indirecte, utilisant des procédés tels que la ruse, la surprise, l'influence, les manipulations de l'information, etc. C'est en quelque sorte la stratégie optimale en termes de ratio coût-bénéfice, à l'opposé des guerres d'usure, qui sont destructrices pour les deux belligérants.
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La véritable victoire n'est pas la défaite militaire de l'autre, mais la défaite de sa volonté de se battre, ce qui est l'objectif de la diplomatie coercitive. De ce point de vue, la définition clausewitzienne (du théoricien militaire Carl von Clausewitz, NDLR) de la victoire est assez inclusive : il y a victoire si l'ennemi a subi davantage de pertes humaines et matérielles, mais aussi morales, et s'il le reconnaît ouvertement et renonce à ses intentions.
Il y a victoire si l'ennemi a subi davantage de pertes humaines et matérielles, mais aussi morales, et s'il le reconnaît ouvertement et renonce à ses intentions.
Le problème est que la plupart du temps, la dernière condition, celle de la reconnaissance de la défaite, n'est pas remplie mais aussi et surtout qu'une victoire tactique peut tout à fait mener à une défaite stratégique, à cause de son coût (humain, matériel, économique) et de son impact sur la société. Le gagnant sur le champ de bataille peut finir par s'effondrer chez lui. C'est le risque qui guette Poutine, quelle que soit l'issue militaire du conflit.
La définition de «buts de guerre», au sens clausewitzien, est-elle plus difficile aujourd'hui ?
Je ne crois pas, c'est vraiment du cas par cas : la définition et la clarté des buts de guerre dépendent du contexte, de la nature du conflit, du type de belligérants et de la personnalité et des ambitions des acteurs politiques et militaires impliqués. Il est donc difficile de généraliser. Dans le cas de la guerre en Ukraine, ce qui n'aide pas à la compréhension est que les buts de guerre sont volontairement obscurs.
Tout le monde spécule mais personne ne sait vraiment ce que veut Poutine.
Tout le monde spécule mais personne ne sait vraiment ce que veut Poutine. Le vocabulaire employé («démilitariser et dénazifier l'Ukraine») est vague. Un article publié par erreur par une agence de presse russe deux jours après le début de l'offensive, avant d'être supprimé, semblait indiquer que les buts de guerre étaient de faire tomber le pouvoir ukrainien en 48 heures. De ce point de vue, l'opération a été un échec cuisant. Les buts de guerre ont été revus à la baisse, mais ils ne sont toujours pas explicites.
Cette difficile qualification d'une victoire est-elle liée à l'arme nucléaire ?
Non, puisque l'écrasante majorité des conflits armés qui témoignent de cette difficile qualification d'une victoire, de l'Afghanistan au Mali en passant par l'Irak, n'impliquent pas l'arme nucléaire. C'est un problème qui est plutôt lié à l'évolution de la conflictualité, en particulier au fait que, en tout cas jusqu'à récemment (Haut-Karabagh, Ukraine), la guerre interétatique était en voie de quasi-disparition, les conflits irréguliers ou asymétriques étant devenus la norme, en particulier dans une optique contre-terroriste ou contre-insurrectionnelle dans laquelle il est particulièrement difficile de «gagner».
Cela étant dit, il est certain que l'arme nucléaire ajoute une difficulté supplémentaire, comme on peut le voir dans le cas de la guerre en Ukraine puisqu'il y a un risque de confrontation entre la Russie et l'Otan, donc entre deux puissances nucléaires. Or, on ne peut pas gagner une guerre nucléaire, à cause de la «destruction mutuelle assurée». De ce point de vue, la victoire est dans le non-emploi : gagner, c'est réussir à contraindre l'autre par la seule force de la dissuasion.
Dans le cas ukrainien, l'imposition d'une solution négociée par le Kremlin serait-elle une victoire ?
Comme je l'ai écrit dès le premier jour du conflit, le 24 février, je pense que Poutine a déjà perdu la guerre parce que, quelle que soit l'issue militaire du conflit - et à ce stade il n'est même pas sûr qu'elle soit favorable à la Russie -, les pertes humaines, matérielles, économiques, industrielles, politiques et réputationnelles pour le Kremlin ne seront pas compensées par un hypothétique gain territorial et une soi-disant neutralisation de l'Ukraine, qui de toute façon, même avant la guerre, n'allait pas rejoindre l'Otan. En détruisant l'Ukraine, Poutine détruit l'avenir de la Russie en même temps qu'il renforce considérablement l'Europe et l'Otan.
En détruisant l'Ukraine, Poutine détruit l'avenir de la Russie en même temps qu'il renforce considérablement l'Europe et l'OTAN
Cette opération est objectivement contreproductive mais, quelle qu'en soit l'issue, Poutine la présentera comme une victoire. Ce qu'il est important de comprendre est que la victoire n'est pas un fait mais une perception. Et la propagande peut transformer une défaite en victoire. La propagande russe, experte dans la création de réalité alternative, semble déjà avoir convaincu une bonne partie de la population et des soldats que les Ukrainiens sont d'authentiques nazis. De la même manière, elle présentera n'importe quelle solution négociée, ou gain territorial même mineur (a minima le Donbass, peut-être la continuité territoriale jusqu'à la Crimée si Marioupol tombe), comme une victoire.
Ce repli vers l'est est un aveu d'échec, que la propagande russe parvient à présenter comme une réussite totale.
Elle tente déjà de faire croire que la focalisation sur le Donbass annoncée le 25 mars par l'état-major russe a toujours été l'objectif, alors que celui-ci était de faire tomber Kiev en deux jours. Ce repli vers l'Est est un aveu d'échec, que la propagande russe parvient à présenter comme une réussite totale. Quelle que soit l'issue du conflit, Poutine revendiquera la victoire, et sa machine de propagande tournera à plein régime pour imposer son récit partout dans le monde. Jusqu'à ce que la réalité le rattrape.
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L'Humanité
Pour éliminer Le Pen, les contradictions de Jean-Luc Mélenchon
ActuÀ Toulouse dimanche, le candidat de l’Union populaire, qui engrange de nouveaux soutiens d’intellectuels, a étrillé Macron et tenté de convaincre qu’il peut l’emporter.
Diego Chauvet« O n va gagner ! » Sur la place du Capitole à Toulouse, la foule se motive. C’est la dernière semaine de campagne qui s’ouvre, et les sympathisants insoumis veulent y croire. Jean-Luc Mélenchon bénéficie d’une dynamique dans les sondages. En cette fin de campagne, il est donné à 15-16 % au premier tour mais… Marine Le Pen, en deuxième position, grimpe aussi, relevant toujours plus haut la barre du second tour. Depuis plusieurs semaines, les soutiens du candidat de l’Union populaire le présentent comme le seul « vote utile » pour voir la gauche au second tour. Lui-même appelle à chaque meeting ses électeurs à « faire barrage au premier tour », c’est-à-dire à lui permettre d’accéder au second et d’éliminer l’extrême droite. Ce discours de fin de campagne semble porter ses fruits, puisque Jean-Luc Mélenchon s’installe comme le « troisième homme » du scrutin.
L'éducation : un enjeu majeur de l’élection
Signe de ce mouvement vers un « vote utile », des appels à voter pour lui émanent de plusieurs centaines d’intellectuels. Ainsi, 180 économistes affirment dans un texte publié sur Mediapart qu’il est « aujourd’hui le seul en mesure de porter nos espoirs de changement au second tour de l’élection ». Parmi eux, Jean Gadrey, Jean-Marie Harribey ou encore Bernard Friot, qui saluent un programme économique qui « propose de rompre avec les politiques qui accroissent les inégalités, fragilisent les services publics, abîment les écosystèmes et érodent la base productive ». Le lendemain, 800 universitaires ont appelé dans l’Obs à voter en faveur de Mélenchon le 10 avril, « parce que la gauche au second tour est chaque jour un peu plus vraisemblable ».
« Nous souhaitons simplement que l’enseignement supérieur et la recherche, au même titre que l’enseignement secondaire et primaire, la justice, l’hôpital et l’ensemble des services publics retrouvent le sens de leurs missions », comparer les programmes justifient les signataires, parmi lesquels la philosophe Sandra Laugier ou le politologue Rémi Lefebvre. À Toulouse, Jean-Luc Mélenchon leur a renvoyé l’ascenseur dans son discours : au-delà de l’élimination de l’extrême droite, il fait des projets d’Emmanuel Macron en matière d’éducation, de l’école à l’université, un enjeu majeur de l’élection : « Quoi que vous pensiez de l’Union populaire, quoi que vous pensiez de moi ou de ces conversations stupides sur mon caractère, je vous en prie, comprenez que le pays est en état d’urgence et qu’il faut empêcher à tout prix qu’il fasse la réforme scolaire parce que c’est, sinon, la fin de la patrie. »
Pas de consigne pour le second tour
Emmanuel Macron est d’ailleurs, ce dimanche, sa cible principale. Jean-Luc Mélenchon qualifie de « festival de bobards » le meeting de samedi du président-candidat. « Comment a-t-il pu imaginer envoyer un gosse de 12 ans en apprentissage ? » interroge-t-il, en rappelant les conventions internationales dont la France est signataire et « la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans ». Le candidat de l’Union populaire dénonce également les « 6 millions de chômeurs, toutes catégories confondues », les « 12 millions de personnes qui ont eu froid cet hiver » en raison des prix de l’énergie, les « 17 000 lits d’hôpitaux supprimés depuis que Macron est président, dont 5 700 en pleine crise sanitaire » ! Au sujet du scandale McKinsey, il promet : « Si vous m’élisez, tous les contrats avec les cabinets de conseil seront suspendus » et « il sera interdit de confier au privé ce que l’État et ses fonctionnaires pleins d’intelligence et de savoir-faire sont capables de faire eux-mêmes ». Il attaque également les candidats d’extrême droite, Marine Le Pen en tête, sur la question du pouvoir d’achat et des salaires.
Bref, le vote utile pour éliminer l’extrême droite, ce serait lui. Sauf qu’il subsiste un écueil : quatre jours plus tôt, dans un entretien accordé au Télégramme, Jean-Luc Mélenchon s’est refusé, comme au soir du premier tour de 2017, à donner une consigne de vote en cas de second tour Macron-Le Pen, et annonce qu’il consultera ses 310 000 soutiens sur Internet. Alors que la candidate d’extrême droite bénéficie elle aussi d’un « vote utile » au sein de la droite et chez les électeurs d’Éric Zemmour, qu’elle est donnée par deux enquêtes d’opinion à 47 % au second tour, le risque est cette fois bien plus grand de la voir l’emporter. Ce qui fait contester par ses concurrents à gauche la qualité de vote « utile » du bulletin Mélenchon, faute de position ferme sur le second tour s’il en était absent, et préférer par nombre de leurs électeurs un « vote de conviction ». Jean-Luc Mélenchon et ses 11 hologrammes tenteront de les convaincre une dernière fois, mardi 5 avril.
Présidentielle 2022Jean-Luc Mélenchonunion nationalefrance insoumise L'Humanité
À l’Arena, Macron souffle le show et l’effroi
ActuPrésidentielle Samedi, à la Défense, le chef de l’État a (enfin) tenu son premier meeting de campagne. Un spectacle de deux heures où, droit dans ses bottes sur la casse sociale, il a « en même temps » tenté de rassurer les indécis de gauche.
Cyprien CaddeoLola RuscioEmilio MesletPrésident, candidat et… catcheur ? Bain de foule avant la montée sur le « ring », pyrotechnie, fumigènes, percussions électroniques, banderoles de supporters, 30 000 militants chauffés à blanc… Emmanuel Macron a soigné son entrée en scène, samedi 2 avril, dans son grand meeting du premier tour de la présidentielle, à la Défense Arena (Nanterre, Hauts-de-Seine). Le premier, et le seul, d’ailleurs. L’événement se devait donc de ressembler à un show digne du Super Bowl. D’être une véritable démonstration de force, à huit jours du premier tour d’une élection sans campagne digne ce nom. « Je ne crois pas qu’on gagne des voix avec un meeting, commente Patrick Vignal, député LaREM de l’Hérault. L a campagne n’a pas été d’un très haut niveau, c’est important d’avoir ce moment pour galvaniser les troupes, se retrouver, leur donner l’envie et l’énergie de tracter. »
La Macronie, qui tient la qualification au second tour comme acquise, a réalisé qu’elle ne pourrait pas se priver d’un grand baroud militant. D’autant que l’écart se resserre en cas d’affrontement final avec Marine Le Pen (52,5 %, contre 47,5 % selon un récent sondage Elabe). Avant l’entrée en scène, les ministres ont d’ailleurs défilé devant la presse pour jouer la prudence : « On est vigilants pour le premier tour, mais surtout pour le second. Il faut rappeler qui sont Marine Le Pen et Éric Zemmour, l’extrême droite raciste et xénophobe qui va s’allier au second tour », prévient Emmanuelle Wargon, ministre du Logement. « L’abstention est un risque, il faut réaffirmer le débat d’idées, de valeurs, de projets », renchérit la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili. Prudence, mais pas trop non plus : « On aurait tort de passer de l’euphorie à la peur en dix jours, nuance le sénateur François Patriat. Entre les deux, il y a la lucidité. »
Le président-candidat, lui, trace sa route, sans commenter les sondages. Pendant 2 h 20, drogué à lui-même, il a empilé les antiennes macronistes, les concepts creux, évoquant « le laboratoire de la volonté », « les militants de l’idéal », « le combat du progrès contre le repli », « le dépassement, qui n’est pas un effacement des différences, mais qui se nourrit des inspirations de chacun » – +comprendra qui pourra.
Quand macron plagie poutou...
Dans les tribunes, cela semble parler à Emmanuel, qui discute de politique avec son fils. Ce cinquantenaire, patron d’une TPE, glissera un bulletin en faveur du président sortant, comme en 2017 : « J’aime son pragmatisme, il ne se demande pas si telle idée est de gauche ou de droite, il fait juste ce qui lui semble bien pour le pays », se félicite-t-il. Un peu plus loin, Nicolas, étudiant en droit à Assas (Paris), membre des Jeunes avec Macron (et ex-Jeune avec Juppé), se gargarise aussi du « en même temps » désormais éculé : « J ’aime chez lui son côté consensuel (les gilets jaunes apprécieront – NDLR), sa capacité à être libéral tout en préservant la protection sociale, il ne va pas promettre des choses délirantes comme le Smic à 2 000 euros. »
Toutefois, Emmanuel Macron s’est, semble-t-il, souvenu que pour être « et de gauche et de droite », il fallait faire semblant d’être – un peu – de gauche. Alors le chef de l’État consacre une partie de son discours au social et au sociétal, faisant applaudir les soignants et les enseignants, « ces artisans de la République » dont il promet qu’ils seront mieux rémunérés. On s’étouffe quand il déclare, en parlant des personnes âgées dépendantes, que « leurs vies valent plus que les profits » (reprenant donc un slogan de… Philippe Poutou, le candidat du NPA avec qui il ne veut pas débattre). On rit jaune quand il jure que la protection de l’enfance et l’égalité hommes-femmes seront les grandes causes du quinquennat – comme lors du précédent, donc ? Des accents sociaux taillés pour convaincre un électorat social-démocrate encore indécis et dont il aura besoin, au moins pour un éventuel second tour.
Pour autant, le président de la République assume les propositions les plus droitières de son nouveau programme. « Il n’y a pas d’État-providence sans État productif ! » tranche-t-il. La dette ? Il faudra la rembourser « car il n’y a pas davantage d’argent magique aujourd’hui qu’hier ». Mais, puisqu’il n’est pas question d’augmenter les impôts, il s’agira « de travailler plus et de travailler plus longtemps », avec la retraite à 65 ans. Le RSA conditionné ? « Pas une peine de travaux d’intérêt général, comme je l’ai entendu, mais une main tendue vers les bénéficiaires, pour réapprendre, retrouver le goût de bien faire, retourner vers l’emploi. » L’assurance-chômage ? « Oui, j’assume, le plein-emploi, c’est possible. Le système viendra nous dire que c’est impossible et c’est pourquoi nous le ferons. »
De quoi séduire Paul, 24 ans, Brushing impeccable et sourire ultra-bright. Lui hésite encore entre Emmanuel Macron et Valérie Pécresse (LR). « Je me sens d’habitude proche de la droite, j’avais voté Fillon en 2017, raconte ce diplômé d’une école d’ingénieurs. Là, j’attends de lire les programmes, mais je me reconnais davantage dans Macron. Son leadership est meilleur que celui de Pécresse, et il a fait beaucoup pour les start-up. »- Le jeune homme souhaite bientôt créer sa propre entreprise : le profil type de l’électeur macronien.
Le chef de l’État capitalise sur les crises
« C’est le seul en qui j’ai confiance », confie Abderrahmane, 65 ans, infirmier bientôt à la retraite. Et sur la crise sanitaire ? Aide-soignante dans les Yvelines, Christelle pense qu’ « il a fait au mieux, qu’il n’est pas un surhomme ». Sur le reste, elle a du mal à citer une mesure du nouveau programme, si ce n’est la retraite à 65 ans : « Cela me semble raisonnable, il faut bien remplir les caisses. Moi, j’ai 47 ans, je me vois très bien travailler jusqu’à 65 ans, sans problème. » Plus que les promesses de nouvelles réformes, d’autres louent sa « bonne » gestion concernant la guerre en Ukraine et sa capacité à « rassurer » les Français.
Emmanuel Macron s’appuie sur cette crédibilité que lui ont donné les crises. L’effet de vide et l’effondrement des partis font le reste de sa force. D’ailleurs, le chef de l’État n’accorde que quelques mots pour ses adversaires. Zemmour et Le Pen sont étrillés d’une raillerie sur « ceux qui se réclament de De Gaulle mais sont les héritiers de ceux qui ont combattu le général ». Jean-Luc Mélenchon est écarté d’un tacle à « ceux qui se revendiquent de Jaurès et Clemenceau mais sont devenus profondément antirépublicains et versent dans l’indigénisme ». L’anathème est aisé, en particulier lorsqu’on s’abstient de débattre. Mais la Macronie a évidemment adoré.
Présidentielle 2022Emmanuel MacronLaREMÉlections 2022 Le Figaro
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Pierre AvrilREPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Envoyé spécial à Odessa et Mikolaïv
D’une colline des quartiers nord-ouest d’Odessa, une seule image résumait une journée de guerre dans le grand port de la mer Noire: un pylône électrique à haute tension ; derrière, les bulbes dorés étincelants d’une église orthodoxe et, en arrière-plan, deux énormes volutes de fumée noire qui, toute la journée de dimanche, obscurcissait le ciel de la ville. Vers 6 heures du matin - deux heures environ après que les sirènes ont retenti -, une demi-douzaine de tirs de missile ont frappé des dépôts de carburant, essentiels pour l’approvisionnement de la région.
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«Des missiles maritimes et terrestres de haute précision ont détruit une raffinerie et trois sites de stockage de carburants et de lubrifiants», s’est félicité le ministère russe de la Défense. Aucune victime n’est à déplorer. Après le retrait des troupes du Kremlin de la région de Kiev, la région d’Odessa, dans le sud du pays, «fait partie des cibles prioritaires de l’ennemi, qui poursuit sa pratique sournoise visant à frapper des infrastructures sensibles», a déclaré un officier ukrainien du commandement régional sud, Vladislav Nazarov. Kiev s’attend à un redéploiement des forces ennemies dans l’est et le sud du pays.
Les habitants du quartier sont en état de choc. «Toute la maison a tremblé, c’était effrayant. Comment des choses pareilles peuvent se produire au XXIe siècle?» Tels ont été les premiers mots de Vadim, dont la maison - l’accès est barré par un cordon de police - est située à 200 mètres des dépôts. Plusieurs personnes invalides vivent dans cette maison collective. Le jeune homme, qui s’inquiète des conséquences écologiques de l’attaque, n’attend plus qu’une chose: recevoir son ordre de mobilisation pour rejoindre le front.
Kherson, une ville déshéritée
Pour les résidents d’Odessa, les frappes de dimanche confirment que même leur paisible ville n’est pas à l’abri des menaces du ciel. Désertée de ses habitants, parsemée de herses, celle-ci vit en état de siège, ce qui n’empêche pas certains commerces d’ouvrir leurs portes. Les banques fonctionnent, mais le ravitaillement en carburant est rationné, obligeant les automobilistes à longuement patienter devant la pompe. Si la ville en tant que telle ne semble pas constituer, à ce stade, un objectif militaire prioritaire, l’essentiel des combats - féroces - se déroule 50 kilomètres plus à l’est, dans les villages bordant la ville de Mykolaïv.
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Au nord-ouest de la péninsule de la Crimée - annexée par la Russie en 2014 -, Mykolaïv reste une des grandes villes aux mains des Ukrainiens. Mardi, le siège de l’administration régionale a été visé par un missile, éventrant le bâtiment de haut en bas. Ce week-end, le bilan de cette frappe faisait état de plus de 33 morts et plusieurs dizaines de blessés. Dimanche soir, enfin, une salve russe a fait un mort et 14 blessés.
70 kilomètres plus à l’est, Kherson a été conquise par les forces russes au début de la guerre. Néanmoins, cette ville déshéritée qui constitue un verrou stratégique pourrait accueillir une contre-offensive ukrainienne. Selon Moscou, le site de carburant frappé dimanche par les troupes russes à Odessa, servait à l’approvisionnement des forces ukrainiennes engagées à Mykolaïv, handicapant ainsi une possible contre-attaque sur le front oriental.
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Sur l’une des routes secondaires menant à Kherson, le dernier point de contrôle, 4 kilomètres avant le village d’Alexandrovka, ne laisse passer que les véhicules humanitaires. Ce week-end, le roulement de l’artillerie était quasi incessant autour de ce hameau contrôlé par l’armée russe. Vendredi, vers 16 heures, les échanges de tirs, étalés sur une vingtaine de minutes, se sont tellement rapprochés que les occupants du check-point se sont réfugiés dans leurs abris.
Des jours et des nuits rythmés par le bruit du canon
«Il est difficile de comprendre ce qui se passe ici. Il y a l’artillerie des Russes d’un côté, et également la nôtre, tout ça n’est pas clair», avoue Oleg, qui se perd en conjectures sur la nouvelle stratégie russe. «Ils ont compris que Mykolaïv n’était pas possible à prendre, et du coup, maintenant, ils agissent par la terreur», avance ce militaire de 30 ans qui sert depuis onze années dans l’armée. Il en profite pour lancer un appel aux donateurs d’armes occidentaux afin d’amplifier les ravitaillements. «Merci, l’Occident, l’aide a été très utile, mais tout a été déjà distribué», explique-t-il. La politique de la terreur ne peut pas tout expliquer. Un kilomètre en retrait, l’usine d’alumine de la région, bombardée par les Russes au début de la guerre, a cessé son activité. La route déserte qui en ouvre l’accès, dont on craint qu’elle ait été minée, reste parsemée d’éclats d’obus.
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Sergueï Krivatsouk, 50 ans, y a travaillé jusqu’au début du conflit. Après que les combats incessants dans son village, situé sur la ligne de front, ont détruit sa maison, le 23 mars, l’homme s’est réfugié dans la datcha de son frère - émigré en Pologne -, située plus à l’arrière. Les jours et les nuits y sont toujours rythmés par le bruit du canon, mais lui et sa femme, Lioudmila, s’y sentent un peu plus en sécurité. Vendredi 1er avril, dans l’après-midi, le couple nettoyait son jardin, seul moyen pour lui de ne pas rester «assis dans la cuisine» à ruminer des idées noires. «De qui et de quoi nos soi-disant libérateurs viennent nous libérer?», s’interroge Sergueï, qui, s’occupant de sa mère, se voit contraint de rester dans son pays et entend, plus tard, reconstruire sa maison.
Si la demeure de son frère est restée en bon état, celles qui bordent la rue Sakharova exposent leur nudité au plein jour. Sous l’effet du vent, des poutrelles métalliques et des bouts de tôle déchaussés grincent en continu, sans quoi le quartier serait réduit au silence. Dans une cour, un nain de jardin grotesque et une chouette en plâtre au milieu des gravats. Des bocaux de légumes traînent dans une cuisine dévastée. Par terre, parmi les débris, une vieille photo sépia d’une jeune mère enlaçant son fils.
Un quartier fantôme
C’était il y a plusieurs jours. À 13 heures, un avion russe décollant de Crimée a survolé les maisons avant de faire demi-tour. Il a lâché quelques missiles, dont les impacts sont encore visibles, puis au moins deux bombes, dont l’une a laissé un énorme cratère au milieu d’un jardin. Lvov et Nadejda rejouent la scène, prostrés dans leur couloir, et décrivent le ballet du MIG qu’ils ont eu le temps d’observer. Ce couple est miraculé.
Seules quatre portes de leur maison ont explosé sous l’effet du souffle. En revanche, leur voisine a été tuée. La coquette face orangée de sa maison a encore fière allure. La partie arrière, dans laquelle la dame se trouvait, a été détruite. À part les portes, les pièces de la maison de Lvov sont restées intactes. Le confort est néanmoins insuffisant pour qu’on veuille rester dans ce quartier fantôme, naguère prisé pour la proximité de la forêt. Le couple, également retraité de l’usine d’alumine, vit dans une cave chez ses voisins, trois pâtés de maisons en retrait.
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Un militaire, qui a arrêté sa voiture en lisère du quartier, refuse de commenter davantage la scène. «Regardez simplement ce qu’ont fait ces ordures. Et sachez qu’un jour la haine se retournera contre eux», affirme Ivan, un prénom d’emprunt. «De quelle manière? - Vous croyez en Dieu?… Alors, le bien triomphera contre le mal, dit-il. Ils en prendront plein les dents…»
Guerre en Ukraine: derrière la posture martiale, la fragilité des forces Tchétchènes de Ramzan Kadyrov
DÉCRYPTAGE - Le féal caucasien de Poutine se doit de faire la guerre, mais ses hommes n’ont pas une grande valeur militaire.
Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions
Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.
Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe
VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.
L'Humanité
Cinq ans de promesses non tenues
ActuSi Emmanuel Macron a appliqué une bonne moitié de ses propositions de la campagne de 2017, il en a aussi oublié quelques-unes, et pas des moindres. Passage en revue.
Cyprien Caddeo«Instaurer une dose de proportionnelle aux législatives. »
La mesure, visant à rendre l’Assemblée nationale plus représentative, faisait partie d’un ensemble de réformes contenues dans le projet de loi pour le renouveau de la vie démocratique. L’instauration de la proportionnelle pour 87 députés ne tenait qu’à une loi ordinaire mais la Macronie, déstabilisée par l’affaire Benalla, y a renoncé dès 2018. En 2022, le président-candidat réitère cette proposition.
« Changer notre rapport à l’écologie et à l’environnement. »
Les renoncements ont été nombreux, à l’image de ceux concernant les propositions de la Convention citoyenne pour le climat, qu’il promettait de transmettre « sans filtre » au Parlement. Emmanuel Macron voulait aligner la fiscalité du diesel sur l’essence ? Il ne l’a pas fait. Il s’engageait à doubler la capacité en éolien et en voltaïque ? Raté : la France est même le seul membre de l’Union européenne à avoir manqué l’objectif, fixé par une directive de 2009, de passer la barre des 23 % de renouvelable dans sa consommation énergétique. Il jurait de placer la France en tête du combat contre les pesticides ? Les ventes sont stables, le glyphosate toujours sur le marché. Quant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, elle a été réglée en abaissant en 2020 l’objectif de - 2,3 % à - 1,7 %, ce qui a permis à Macron de dire que la France a « tenu son objectif ».
« Recruter entre 4 000 et 5 000 nouveaux enseignants. »
La promesse a été trahie dans les grandes largeurs. L’éducation nationale comptait 726 800 professeurs pour l’année scolaire 2020-2021, contre 737 000 pour 2017-2018, soit une baisse d’effectif de 10 200 enseignants.
« Un accompagnateur de vie scolaire pour chaque enfant handicapé. »
On est très loin du compte, avec à peine 125 000 AESH pour 400 000 élèves en situation de handicap. « Une situation de pénurie » dénoncée par les associations de défense des personnes handicapées.
« Mettre en place un système plus juste de retraites, sans toucher à l’âge de départ. »
La promesse est doublement non tenue. Car, d’une part, la réforme des retraites, avec l’instauration d’un système à points, a été stoppée par le Covid juste après le passage en force du gouvernement avec le 49-3. D’autre part, parce que cette réforme n’avait rien de juste : elle avait pour objectif affiché « d’inciter les Français à partir plus tard », bien après 62 ans, et visait en réalité à marchandiser l’accès aux pensions de retraite.
« 15 000 nouvelles places en prison, pour que 80 % des détenus aient le droit à un encellulement individuel. »
Fin janvier 2022, on comptabilise à peine 2 000 nouvelles places de prison et le taux d’encellulement individuel stagne à 44 %. Les maisons d’arrêt restent surpeuplées avec un taux d’occupation de 103 %, selon l’Observatoire international des prisons.
« Je ferai tout pour qu’il n’y ait plus aucune raison de voter pour les extrêmes. »
Un engagement pris au lendemain de sa victoire. Cinq ans plus tard, l’extrême droite cumule plus de 30 % des intentions de vote dans les sondages. Cy. C.
Emmanuel MacronLaREMPrésidentielle 2022bilan macron Le Figaro
Comment les enseignes font passer la pilule de l’inflation dans les rayons
Marie BartnikDÉCRYPTAGE - Les prix ont progressé de 1,5 % en mars, et ce n’est pas fini.
Les choses sérieuses commencent. À la caisse des grandes surfaces, l’inflation est désormais bien perceptible. Depuis l’automne, le prix des produits de marques de distributeurs s’était renchéri. Mais ils ne représentent que 30% des rayons. C’est maintenant celui des marques nationales qui commence à grimper. De quoi amputer plus sévèrement le pouvoir d’achat des clients.
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En mars, les prix ont ainsi progressé de 1,5% sur un an, après 0,6% en février, selon l’institut IRI. C’est plus encore pour les produits touchés de plein fouet par l’envolée du cours des matières premières agricoles, comme les pâtes (+13,4%), la farine (+7,1%) ou l’huile (+7,4%). Et ce n’est pas fini. Lors des dernières négociations annuelles, qui se sont achevées le 1er mars, les distributeurs et leurs fournisseurs se sont mis d’accord sur une hausse de prix oscillant entre 3% et 4%. «Nous avons fait la moitié du chemin», estime Emily Mayer, directrice à l’IRI. Fin avril, tout devrait avoir été répercuté. Mais la course des prix ne s’arrêtera pas là car les hausses de tarifs négociées cet hiver n’intègrent pas l’inflation résultant de la guerre en Ukraine. Le ticket de caisse n’a pas fini de grimper.
La péréquation...
«L’inflation tarifaire, on va la reporter, la disséquer, la diluer sur l’année prochaine», expliquait Michel-Edouard Leclerc, le président du comité stratégique des centres E.Leclerc, dès le mois de décembre. Dans un marché français très concurrentiel, où le prix détermine en grande partie les choix d’enseignes des clients, les distributeurs marchent sur des œufs. Ils ont différé au plus tard possible l’application des nouveaux tarifs. Il s’agit désormais de changer les étiquettes sans faire fuir les clients. Les distributeurs disposent pour cela d’une carte maîtresse: la péréquation. S’ils sont tenus par la loi de ne pas vendre à perte, ils peuvent répartir les hausses de tarifs sur l’ensemble de leurs références, ajustant différemment leurs marges d’un produit à l’autre.
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En pratique, les distributeurs sont attentifs à «éviter de proposer des prix supérieurs aux concurrents sur les produits à la fois très consommés et très répandus, tout en préservant leur marge globale», explique Olivier Salomon, directeur chez Alixpartners. Les bouteilles d’eau Cristalline, le Coca-Cola, le Nutella, le beurre, le camembert ou l’emmental râpé Président, le pain de mie Harrys, la mozzarella Galbani ou le Ricard figurent parmi ces quelque 300 produits qui bénéficient d’un traitement de faveur. Ils étaient parmi les plus achetés en 2021. Leur fréquence d’achat (ou leur prix élevé pour le Ricard) fait que les clients savent combien ils les ont achetés les fois précédentes. Et comme toutes les enseignes proposent ces produits, ils sont davantage susceptibles de conduire le client à passer chez le concurrent pour les acheter moins cher.
L’alimentation infantile, les couches ou les produits de soins pour bébés sont très scrutés car les enseignes cherchent à conquérir les familles
Les produits à destination des familles sont tout aussi stratégiques. Les distributeurs minimisent autant que possible leur inflation, se calant sur le distributeur le moins cher. «L’alimentation infantile, les couches ou les produits de soins pour bébés sont très scrutés car les enseignes cherchent à conquérir les familles, explique Daniel Ducrocq, directeur Europe du secteur distribution chez NielsenIQ. Dans cette perspective, mieux vaut augmenter le prix de produits très achetés par les seniors ou les célibataires que les produits pour bébés.»
Les amateurs de yaourts à la mangue ou de produits locaux en seront pour leurs frais. Les distributeurs présument que les acheteurs de références aux parfums atypiques sont prêts à payer un peu plus cher pour se les offrir que ceux qui optent pour les parfums classiques. Surtout, «moins un produit est distribué, moins la pression sur le prix est forte, poursuit Daniel Ducrocq. Les distributeurs seront tentés d’augmenter le prix des produits locaux ou de PME, pour lesquels la demande est croissante mais la concurrence moindre entre distributeurs».
... et ses limites
La péréquation a cependant ses limites. Sur les produits les plus stratégiques, comme le Coca-Cola ou le Nutella, la marge des distributeurs était déjà faible voire inexistante avant le retour de l’inflation. Leur marge de manœuvre est donc réduite.
Elle l’est aussi s’agissant des produits qui contiennent beaucoup de matière agricole, comme les pâtes, les biscuits, l’huile ou la farine. La loi Egalim 2 a rendu non négociable cette part de leur coût pour mieux rémunérer les agriculteurs. Dans une période de flambée des cours, ces hausses se répercutent forcément en rayon, même si les distributeurs rognent ponctuellement sur leurs marges.
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Pour limiter les effets délétères de l’inflation sur la consommation de leurs clients, reste la carte des marques de distributeurs (MDD) et des promotions. «Le budget des ménages étant contraint, ceux qui achetaient des pâtes de marque nationale se rabattront sur les pâtes de MDD ou de premier prix», constate le consultant Philippe Goetzmann. Les distributeurs misent sur ces gammes, plus accessibles et sur lesquelles leurs marges sont de surcroît plus élevées. Leclerc et Carrefour, entre autres, ont annoncé mieux mettre en valeur leurs marques de premier prix, respectivement baptisées Eco+ et Simple. Cette dernière vient justement d’être étoffée de nouveaux produits.
«Ça ne doit plus jamais arriver» : les parents d'enfants hospitalisés s'organisent pour porter plainte contre Buitoni
TÉMOIGNAGES - Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris, après qu'un lien a été établi entre plusieurs cas de contamination par des bactéries E.coli et la consommation de pizzas surgelées de la marque. Seize familles ont d'ores et déjà saisi un avocat.
«On m'a dit que mes virements étaient bloqués parce que j'étais Russe»
TÉMOIGNAGES - La guerre en Ukraine et les sanctions internationales contre la Russie semblent éclabousser des dizaines de simples ressortissants russes en France.
Les magasins Carrefour bientôt équipés de bornes électriques
Chaque magasin de l'enseigne devrait, à terme, être doté de 10 places de parking disposant de systèmes de recharges.
L'Humanité
Présidentielle. Les droites prônent le retour de l’austérité
Premier planAprès le « quoi qu’il en coûte », voici revenir le refrain malsain de l’austérité. Dans le viseur : la protection sociale, les retraites, les services publics via les collectivités locales. De Macron à Zemmour en passant par Pécresse et Le Pen, ils nous promettent un véritable hold-up.
Benjamin KönigBenjamin König« Il n’y a pas d’argent magique. » Emmanuel Macron a récidivé, lors de son déplacement à Dijon (Côte-d’Or), fin mars, devant un homme qui lui exposait les difficultés des familles face à la baisse du pouvoir d’achat. Car cette campagne présidentielle marque pour les droites le grand retour de l’austérité et du « tout pour les riches ». Dette, retraites, fiscalité, dépenses publiques, financement des collectivités locales, toutes les tendances, de LaREM à Reconquête !, promettent à nouveau « du sang et des larmes », pour reprendre la formule employée par François Fillon lors de la campagne de 2017. « Si l’on s’intéresse à leur programme économique, il est troublant, pour ne pas dire confondant, de voir la similarité des propositions de Marine Le Pen, Éric Zemmour, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron », écrit ainsi Raphaël Pradeau, professeur de sciences économiques et sociales et porte-parole d’Attac France, dans une note publiée le 4 mars. L’économiste pointe une « forme de surenchère sidérante et dangereuse pour approfondir la logique libérale ».
Un plan de réduction des dépenses de 50 milliards
La justification de toutes les réformes néolibérales reste la dette publique. Marine Le Pen y a fait allégeance dans une tribune à l’Opinion dès février 2021, dans laquelle elle faisait de son remboursement « un aspect moral essentiel ». Une position réitérée dans un entretien à Acteurs publics, le 25 février, dans lequel elle lie le « niveau tout à fait excessif de la dépense publique et de notre endettement », s’engageant à ramener le déficit public « sous les 3 % dès 2026 ». Pour Emmanuel Macron, ce sera dès 2027, selon Laurent Saint-Martin, actuel rapporteur LaREM du budget à l’Assemblée nationale et envoyé spécial du président lors de l’audition des candidats par les associations d’élus locaux, le 22 mars. Le député a présenté un plan de réduction des dépenses de 50 milliards d’euros annuels, avec trois cibles dans le viseur : les retraites, les collectivités et les « réformes de fond et la simplification », une formule bien floue qui présente l’avantage de ne pas annoncer sur quel dos ces économies seront réalisées.
Du « poujadisme fiscal »
Éric Zemmour, quant à lui, évoque une réduction des dépenses de 65 milliards d’euros. Selon une note du Cevipof publiée en mars par le chercheur au CNRS Gilles Ivaldi, 20 milliards proviendraient de la suppression des aides sociales aux étrangers, 15 milliards de la lutte contre le « gaspillage et les dépenses non prioritaires de l’État » et 15 autres milliards de la « lutte contre la bureaucratie ». Du « poujadisme fiscal », selon le chercheur, qui pointe également la suppression de la politique de la ville (et de la loi SRU). Enfin, Valérie Pécresse promet un « vrai projet courageux de réformes » qui comporterait « deux fois plus d’économies que de dépenses », à savoir respectivement 84 milliards d’euros contre 42 milliards. L’élue LR veut également inscrire la règle d’or des 3 % de PIB de déficit public maximum dans la Constitution. Quel que soit la ou le candidat, il n’est nullement question de taxer le capital ou de lutter contre l’évasion fiscale. C’est une guerre sociale sans merci qui s’annonce, un « affaiblissement du système de protection sociale et des services publics », résume Raphaël Pradeau.
Des économies sur le dos des retraités
C’est « la mère de toutes les réformes », clamait en 2019 le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, au moment où le gouvernement d’Édouard Philippe présentait son plan pour les retraites – finalement avorté. Pour cette élection, à droite, c’est à qui sera le plus radical dans la destruction du système de retraites. À commencer par l’âge légal : alors qu’il s’y disait opposé, Emmanuel Macron a annoncé sa volonté de le porter à 65 ans. Idem pour Valérie Pécresse, tandis qu’Éric Zemmour table sur 64 ans. Les trois escomptent des économies substantielles sur le dos des retraités : 14 milliards d’euros pour la candidate de LR, 15 milliards pour celui de Reconquête !, ainsi qu’Emmanuel Macron. Longtemps, Marine Le Pen a tenu au marqueur des 60 ans : sous la double pression des cadres du RN et de la concurrence de Zemmour, elle l’a abandonné pour un statu quo à 62 ans.
Exit aussi la défense des 35 heures ou la remise en cause de la loi travail, qu’elle prônait en 2017. Quant aux salaires, c’est un tour de passe-passe que ces candidats promettent : si la cheffe du RN veut inciter à une augmentation de 10 % jusqu’à trois fois le Smic, elle promet en contrepartie une exonération des cotisations patronales, donc un assèchement de la protection sociale et du salaire socialisé. Idem pour Valérie Pécresse, après avoir un temps promis une « hausse de tous les salaires net inférieurs à 2,2 Smic de 10 % », elle a vite été rappelée à l’ordre par le patronat. Et ne promet aujourd’hui qu’une baisse des cotisations vieillesse des seuls salariés… compensée par l’État. Quant à Éric Zemmour, qui se dit « contre la lutte des classes », il veut « permettre l’augmentation du salaire net sans affecter la compétitivité des entreprises ». Et préconise donc « la baisse de la CSG pour les salaires de moins de 2 000 euros » sans compensation, et l’exonération de « charges », comme il les appelle, sur les heures supplémentaires.
Concours Lépine des mesures favorables aux (très) riches
Pas question, donc, d’une réelle augmentation des salaires. Pas question non plus de s’en prendre aux revenus du capital et du patrimoine : le prélèvement forfaitaire unique (PFU) – dit aussi flat tax – instauré par Macron et qui a abaissé à 30 % la taxation des revenus du capital, est adoré par tous les candidats. Aucun ne compte le remettre en cause, « alors qu’il est désormais démontré que le seul effet de cette mesure a été de doper le versement des dividendes », précise Attac. Pour le reste, tous se livrent à un concours Lépine des mesures favorables aux (très) riches. Notamment sur le patrimoine immobilier, dont ils sont tous les quatre, Valérie Pécresse en tête, richement pourvus. Ceci explique cela ? « Tous veulent affaiblir l’ impôt sur la fortune immobilière (IFI) en exonérant la résidence principale » , écrit Raphaël Pradeau dans sa note pour Attac. À hauteur de 50 % pour Valérie Pécresse et même de 100 % pour Zemmour – contre 20 % actuellement. Marine Le Pen veut remplacer l’IFI par un impôt sur la fortune financière aux contours flous dont serait exclue la résidence principale.
Haro également sur les droits de succession ou de donation, le nerf de la guerre de la reproduction des inégalités : les 1 % les plus riches détiennent aujourd’hui 60 % du patrimoine en France, selon une étude du Conseil d’analyse économique, contre 35 % au début des années 1970.
Destruction du modèle social et des services publics
Le plafond d’exonération sur les successions est aujourd’hui de 100 000 euros. Valérie Pécresse comme Éric Zemmour veulent porter cet abattement à 200 000 euros, et à 150 000 euros pour Emmanuel Macron. Autre façon de privilégier l’héritage : faciliter les donations. C’est ce que propose Marine Le Pen, avec la possibilité de donner 100 000 euros net d’impôts tous les dix ans, contre quinze aujourd’hui.
Pour Valérie Pécresse, qui parle de « choc de transmission », il s’agit de ramener à six ans ce délai. Le chef de l’État ne propose pas de réduire celui-ci mais d’augmenter le montant : 150 000 euros. Quant à Éric Zemmour, son programme est des plus ultralibéraux : 200 000 euros tous les dix ans. Un véritable assèchement programmé des ressources de l’État, pour mieux imposer la destruction du modèle social et des services publics.
Précisément, en matière de services publics, ce retour de l’austérité se traduit par des annonces, plus prudentes qu’en 2017 – crise sanitaire oblige –, de suppressions de postes de fonctionnaires : 150 000 tout de même pour Valérie Pécresse.
« Le financement des collectivités entre les mains de l’État »
Cela passe aussi par une nouvelle attaque contre les collectivités. Ce sont pourtant elles qui ont été en première ligne face aux attentes exprimées par les Gilets jaunes ou lors de la crise du Covid, mais ce sont elles que les quatre candidats veulent à nouveau assécher. « S’agissant des collectivités locales, Emmanuel Macron confirme ce qu’Attac dénonçait : après les avoir privées de ressources fiscales propres avec la suppression de la taxe d’habitation et la baisse des impôts locaux des entreprises (dits impôts de production, qui représentent 75 milliards d’euros annuels – NDLR), il a mis le financement des collectivités entre les mains de l’État, lequel s’appr ête désormais à diminuer leurs ressources », analyse Raphaël Pradeau.
Lors de son audition par les associations d’élus, Laurent Saint-Martin a annoncé qu’en cas de réélection, Emmanuel Macron exigerait des collectivités un « effort de 10 milliards d’euros pour redresser les finances publiques », via une réduction de la dotation de l’État. Mais le président-candidat ne compte pas s’arrêter là : après avoir déjà diminué les impôts de production – payés par les entreprises qui font plus de 500 000 euros de chiffre d’affaires, et qui financent les collectivités et les retraites – de 7 milliards d’euros lors du plan de relance, il projette une suppression totale de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), soit 10 milliards supplémentaires.
Le Medef au cœur du projet de Pécresse
Une annonce qui a fait réagir vertement André Laignel, vice-président de l’Association des maires de France, pour qui le président « souffle sur les braises : M. Macron a décidé que nous ne devions être que des sous-traitants (…) de l’État ». Cette vieille revendication du Medef est d’ailleurs au cœur du projet de Valérie Pécresse, qui évoque également une baisse de 10 milliards d’euros de ces impôts de production, tandis qu’à l’extrême droite, Éric Zemmour comme Marine Le Pen tablent carrément sur 30 milliards d’euros, auxquels s’ajouterait une baisse des dotations de 15 milliards pour l’ex-chroniqueur du Figaro. Un étranglement en règle des collectivités et, au final, « s’ensuivra l’abandon et/ou la privatisation des services publics locaux », pointe Attac. On s’en doutait, mais le « quoi qu’il en coûte » – qui reste en vigueur pour les entreprises ou les plus fortunés – signifiait bien « quoi que vous devrez rembourser ». Et pour les candidats de droite et d’extrême droite, ce sont la protection sociale et les services publics qu’il faut rançonner.
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Philippe Rio : « 10 milliards en moins pour les collectivités locales aurait des conséquences mortifères »
EntretienPour le prochain quinquennat, la droite prône un retour à l’austérité. Maire PCF de Grigny (Essonne), initiateur de l’appel des banlieues en 2017, Philippe Rio, qui se bat au quotidien pour arracher considération et crédits pour les quartiers populaires, s’inquiète des conséquences d’une nouvelle cure d’austérité.
Benjamin KönigCette campagne est l’occasion pour la droite de prôner un retour de l’austérité. Emmanuel Macron parle, par exemple, d’une économie de 10 milliards d’euros sur le quinquennat pour les collectivités locales. Que pensez-vous de ces propositions et quelles en seraient les conséquences ?
C’est une vision ’’has been’’, anachronique et dangereuse. Je savais que nous allions payer le « quoi qu’il en coûte » – et pour les collectivités, ces 10 milliards seraient un choc frontal. Les conséquences en seraient mortifères : cela fragiliserait la nation, ouvrirait une nouvelle guerre entre les territoires. C’est comme si Emmanuel Macron avait oublié les gilets jaunes. Cela annonce également la mort des services publics locaux, les plus proches de nos concitoyens. Cette vision d’orthodoxie libérale n’est pas qu’un problème comptable, elle empêche de construire l’avenir sur les grands enjeux, en particulier la solidarité et la transition écologique. Pourtant, le rapport du Giec l’affirme : 50 % de cette transition se fait localement.
À ce sujet, comme Marine Le Pen ou Valérie Pécresse, le chef de l’État préconise de supprimer ce qu’on nomme les impôts de production, notamment la CVAE, que perçoivent les collectivités. Comme pour la taxe d’habitation, en 2017. Que cela révèle-t-il des relations avec les élus locaux ?
Le premier quinquennat a été marqué par une relation de défiance avec les élus locaux et les Français. Là, ce serait la deuxième séquence : une déclaration de guerre aux territoires et la fin de la décentralisation. J’insiste : cela fragiliserait la nation. Lors de la crise sanitaire, les collectivités ont été en première ligne. Ces 10 milliards, on peut aller les chercher ailleurs que dans les poches des collectivités, point barre.
Concrètement, dans votre ville de Grigny, quelles seraient les conséquences d’une nouvelle cure d’austérité ?
Prenons l’exemple de la restauration scolaire, pour laquelle nous privilégions qualité et proximité, sans compter les petits-déjeuners gratuits. C’est un élément très important, à la fois pour les enfants et pour l’enjeu de la souveraineté alimentaire. Mais on m’a déjà dit : « Monsieur Rio, ce n’est pas obligatoire, pourquoi ne faites-vous pas des économies ? » Il faudrait peut-être arrêter les colonies de vacances, ne plus subventionner les clubs sportifs la veille des JO… D’autant que je prévois déjà, en 2022, une hausse des dépenses de gaz et électricité de 600 000 euros, ce qui représente l’excédent de l’année dernière. Demain, sans cet argent, je devrais investir beaucoup moins : refaire une route, construire une nouvelle école, mettre en place un éclairage public intelligent… Je ne comprends pas le patronat : qui va remplir les carnets de commandes des entreprises ? Macron fait comme Sarkozy après la crise de 2008, rien de nouveau : il n’est pas disruptif, il est ’’has been’’. Nous sommes des acteurs de l’économie réelle, les territoires sont une des clefs de réponse aux défis du pays. Dans cette période, il est dangereux d’accélérer la fragmentation spatiale et la cohésion sociale.
Présidentielle 2022philippe rioBanlieue et quartiers populairesaustérité Présidentielle 2022 L'Humanité
Présidentielle. Contre la fraude fiscale, Fabien Roussel s’érige en « vote rentable »
ActuEn meeting près de Lyon, le candidat communiste entend s’attaquer aux « délinquants en col blanc », et propose la création de « brigades Elliot Ness », chargées de récupérer les 100 milliards d’euros qui s’évaporent, chaque année, dans les paradis fiscaux.
Naïm SakhiVilleurbanne (Rhône), envoyé spécial.
À huit jours du premier tour, ce meeting lyonnais de Fabien Roussel fait doublement écho à l’actualité. Par les intempéries climatiques, d’abord, la neige ayant empêché plusieurs bus venus de la Loire et du Puy-de-Dôme de rejoindre les près de 4 000 personnes réunies au double mixte de Villeurbanne. Par le thème du discours, ensuite, axé sur la lutte contre l’évasion fiscale. « Passer des contrats avec des McKinsey tout en sachant qu’ils ne payent pas d’impôts ? Oui, dit le candidat Macron, c’est anormal, mais, c’est légal », déplore le communiste. Une allusion au scandale qui éclabousse l’actuel locataire de l’Élysée, autour des cabinets conseils qui ont bénéficié, en 5 ans, de 2,3 milliards d’euros de commandes publiques.
Eric Bocquet à Bercy
Durant près d’une heure, samedi 2 avril, Fabien Roussel s’est attaché à dénoncer « la délinquance en col blanc ». Un fléau qui coûte près de 100 milliards d’euros aux finances publiques. « Certains disent ’’optimisation fiscale’’. C’est plus chic, c’est légal, mais c’est tout aussi déloyal et antipatriotique », poursuit-il. Dans l’assistance, Jordan, 18 ans, approuve. « Ce n’est pas être contre les riches, mais si quelqu’un en a les moyens, il se doit d’aider la société », mesure l’étudiant. Pour ce faire, le candidat communiste entend mettre sur pied des « brigades Elliot Ness », en recrutant 30 000 agents des impôts. « Ils seront chargés de traquer les fraudeurs fiscaux jusqu’à ce qu’ils finissent derrière les barreaux », précise-t-il. « Je serai toujours votre soutien sur ce combat-là », assure le lanceur d’alerte dans le scandale de la banque suisse UBS, Nicolas Forissier, dans une vidéo diffusée en amont du discours.
Car cette lutte pour une « finance éthique » est menée de longue date par le secrétaire national du PCF qui s'est plusieurs fois illustré sur ce terrain à l'Assemblée nationale. L’intéressé plaide aussi en faveur du prélèvement à̀ la source des bénéfices des multinationales. « Avec moi, c’est l’État qui calcule le montant et il l’imposera avant que les bénéfices ne partent dans les paradis fiscaux, assure le député. C’est possible, j’ai déjà déposé le texte de loi. » Un combat qu’il confiera, s’il est élu, au sénateur PCF Éric Bocquet, au travers d’un ministère dédié. « Avec ces 100 milliards d’euros, tous les ans, on peut doubler le budget de l’Éducation nationale et, en même temps, supprimer la CSG ou encore financer la retraite à 60 ans qui ne coûte que 27 milliards d’euros », assure Fabien Roussel. « Le vote rentable, celui qui remplira nos caisses pour vivre mieux, c’est le vote de la France des jours heureux », clame le candidat du PCF.
Soutien de Bernard Thibault
Une allusion directe à la pression du « vote utile » à gauche, qui s’amplifie à l’approche du scrutin. « J’hésite avec Jadot et Mélenchon, mais Roussel c’est mon choix de cœur », confie Pascal, à l’image du quart des électeurs qui se déclare certain d’aller voter mais ne sait toujours pas quel bulletin glisser dans l’urne. Ce consultant en informatique de 57 ans regrette l’absence d’union à gauche « pour empêcher Marine Le Pen d’atteindre le second tour ». « Fabien Roussel sait parler et il ne renonce pas aux idéaux sociaux de la gauche », poursuit l’ancien militant PS. Une hésitation que partage aussi Jordan : « Je vais sans doute finir par voter utile. Mais cette candidature construit l’avenir. Fabien Roussel est la relève de la gauche radicale ». « Jean-Luc Mélenchon n’a rien fait de ses 19 % » de 2017, nuance Morgane, venue avec son bébé. Pour cette cadre territoriale de 35 ans, plus question de « vote utile » : « Je l’ai fait en 2012 et 2017 et cela n’a rien apporté pour changer la vie. Maintenant, je vote pour mes idées ». « On ne vote pas en fonction des calculs, mais pour des convictions », souligne Bernard Thibault. Dans une vidéo, l’ancien secrétaire général de la CGT a dévoilé son soutien à Fabien Roussel, rappelant que « dès que le PCF a eu une influence dans le pays, ce sont là que les acquis sociaux ont été les plus forts ».
« La pente est rude mais nous la grimpons. Il reste encore huit jours pour renouer avec les grands progrès et les grandes espérances dont notre pays a le secret », affirme Fabien Roussel. En terres lyonnaises, ce meeting marque l’avant-dernier exercice du genre pour le candidat, d’ici au 10 avril. Le prochain aura lieu à Lille, chez le député du Nord, jeudi. Pour l’occasion, ses équipes ont affrété un TGV, le « train des gens heureux », au départ de Paris. Regardant vers l’avenir, le communiste l’assure : « Je suis à vos côtés aujourd’hui et je le serai demain. Toute la force que vous mettez, c’est de la force pour se faire respecter. »
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Pouvoir d'achat : Michel-Édouard Leclerc demande l'aide du gouvernement pour soulager les consommateurs
Baptiste RENAUTLe président du comité stratégique des centres E.Leclerc a réclamé la levée du dispositif qui impose aux distributeurs de garder une marge de minium 10% sur leurs ventes. Il espère ainsi pouvoir baisser ses prix de vente.
Invité ce lundi sur BFM Business, Michel-Édouard Leclerc, le président des magasins E.Leclerc, a demandé au gouvernement la levée de la majoration de 10% du seuil de marge de revente imposé par la loi Egalim 1. Ce dispositif, connu sous le nom de SRP+10, impose aux distributeurs de conserver ce minimum de marge sur la vente des produits alimentaires. Cela revient à obliger les magasins à vendre un produit au moins 10% plus cher que le prix d'achat au fournisseur. «Il faut revenir là-dessus. Ça nous permettrait de prendre sur nos marges pour diminuer cette inflation», a déclaré Michel-Édouard Leclerc, qui a indiqué vouloir éviter «un mur d'inflation face au consommateur».
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Le dispositif SRP+10 a été instauré par la loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole (Egalim 1), promulguée en 2018, avec pour but de conforter le revenu des agriculteurs. L'imposition d'un seuil de 10% de marge devait permettre d'enrayer la course aux prix bas en magasin et stopper la destruction de valeur des denrées alimentaires. Ce dispositif, appelé de ses vœux par la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), était censé profiter au revenu des agriculteurs. Cette mesure n'a pas tenu ses promesses en la matière, le Sénat ayant présenté un bilan mitigé de la loi Egalim 1 dès 2019. La Confédération paysanne et l'UFC-Que Choisir dénoncent également le SRP+10 qui, selon eux, coûte au consommateur sans pour autant faire ruisseler la valeur dans les proches des agriculteurs.
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Michel-Édouard Leclerc réagissait à des propos de Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, qui estimait que, dans le contexte inflationniste actuel, les distributeurs «pouvaient rogner sur leurs marges», après avoir «beaucoup gagné en 2020 avec les restaurants fermés».
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L'Humanité
L’urgence démocratique est là
ÉditorialFabien GayConsidérons-nous que, pour exercer librement leurs choix électoraux éclairés, les citoyens et les citoyennes doivent disposer des informations nécessaires ? Au regard de la campagne électorale que nous vivons, privés de débats entre les candidates et candidats et alors même qu’une partie croissante du corps électoral boude les élections, la question mérite d’être posée.
À moins de dix jours du premier tour de la présidentielle, le président-candidat refuse le débat pour éviter le bilan de son quinquennat ; des candidats ayant obtenu leurs parrainages se voient privés de soirées avec les autres sur des grandes chaînes de télévision sous des prétextes de plus en plus discutables. Il n’y a pas loin que celles et ceux qui sont amenés à se déplacer aux urnes aient l’impression qu’on leur confisque le débat sur l’élection, donc leur choix.
Les soutiens du président-candidat se relaient pour asséner leur unique argument : « Aucun président sortant n’a fait de débats du premier tour, d’autant plus qu’il est en tête dans les sondages. Il ne va pas s’abîmer. » Fermez le ban, il n’y a rien à débattre, pas même la retraite à 65 ans, le travail pour celles et ceux qui touchent le RSA, ou encore la grande Sécurité sociale. Et s’il arrive en tête de l’élection, rien ne pourra le dévier de ces réformes annoncées mais jamais débattues, ni contredites. Le président nous a vendu le Grand Débat permanent mais, autant sur la forme que sur le fond, il ne fait que reprendre le pire du libéralisme économique vieux de trois siècles à l’aide d’une Constitution datant de 1958.
Contrairement à l’époque des présidents Mitterrand et Chirac, nous vivons aujourd’hui une ère d’information continue et de pseudo-débat permanent. Alors que le régime monarchique de la Ve République, le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral ont renforcé le présidentialisme, refuser de débattre revient à priver les citoyennes et citoyens d’un choix éclairé.
Personne ne peut prévoir ni le résultat ni le taux de participation, mais l’urgence démocratique est là et le changement vers une VIe République nécessaire pour redonner du pouvoir au Parlement, aux citoyens dans la cité, aux salariés dans l’entreprise.
Cette hyperprésidentialisation a un second effet pervers. Sommés de ne pas voter pour « nos idées » pour éviter la « dispersion », il nous faudrait voter « utile », car être absent du second tour, c’est être éliminé. Alors, depuis cinquante ans, les forces qui dominent, à droite comme à gauche, utilisent cet argument au détriment des autres forces, éloignant au fil du temps une partie des citoyens du fait même de voter.
Le vote utile n’a fait que nourrir des désillusions, associé au « nouveau » système des primaires, véritable machine à perdre les élections – exception faite du candidat Hollande –, broyer des idées et faire du gagnant ou de la gagnante le « prisonnier du vaincu » – comme Pécresse de Ciotti ou Jadot de Rousseau.
Pour l’emporter, la gauche doit regagner la bataille idéologique et faire 50,1 % au second tour. En portant une campagne positive, en parlant différemment du salaire, de l’emploi, de l’énergie ou de la réindustrialisation, le candidat communiste Fabien Roussel s’emploie à redonner de l’espoir et à regagner des points sur l’abstention.
Plus haut sera le score de Fabien Roussel, plus haut sera celui de toute la gauche – permettant de gagner en cas de qualification d’un candidat de gauche au second tour. Chaque vote pour le candidat communiste n’est donc pas « perdu » mais nécessaire et vital, et comptera au mois d’avril mais aussi aux législatives, pour élire un maximum de députés communistes et, dans les mois à venir, pour conquérir les Jours heureux.
Fabien RousselPrésidentielle 2022 Le Figaro
Électricité: l’approvisionnement en courant pour l’hiver prochain inquiète déjà
Guillaume GuichardLes données disponibles laissent présager de très fortes tensions sur la production.
«Très inquiet», «super inquiet»… Nous ne sommes qu’en avril, mais les dirigeants du secteur électrique se font déjà du mouron pour l’hiver prochain. À huit mois du début de l’hiver électrique, les données disponibles n’incitent pas à l’optimisme. Il faut dire qu’en ce début de printemps la situation est très tendue. L’approvisionnement en gaz russe est menacé. Mais même en retirant cette inconnue du raisonnement, le résultat de l’équation reste des plus préoccupant. Dès aujourd’hui.
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À tel point que, ce lundi 4 avril, les prévisionnistes estiment que seules les éoliennes et les importations permettront d’éviter des mesures de dernier ressort, comme les coupures tournantes. Il faut dire que la production nucléaire atteint un plancher historique, avec une puissance de 30 gigawatts en fonctionnement sur 61 au total. «EDF espère pouvoir remonter jusqu’à 50 gigawatts l’hiver prochain, souligne un expert. Des réacteurs doivent produire de nouveau d’ici fin 2022 mais rien n’indique qu’EDF y parviendra. Il y a en effet beaucoup d’incertitudes autour des arrêts en cours.»
Le parc de 56 réacteurs exploité par EDF souffre de trois maux qui ne se guérissent pas en huit mois. Le Covid a désorganisé profondément le planning d’entretien du parc depuis 2020. Ensuite, le programme de «grand carénage», avec ses arrêts prolongés pour mise à niveau des dispositifs de sûreté, diminue le temps de disponibilité des centrales. S’est ajouté à cela un défaut de série sur une partie du parc, dû à une «corrosion sous contrainte» d’un tuyau débouchant sur le très critique circuit primaire du réacteur.
Pas assez d’eau dans les barrages
Pour ne rien arranger, l’hydraulique, ressource énergétique hautement pilotable et précieux appoint durant les pics de consommation électrique hivernaux, ne devrait pas non plus être au meilleur de sa forme l’hiver prochain. «À cause du faible enneigement cet hiver, les lacs de retenue ne pourront pas être aussi remplis que les années précédentes», prévient-on chez EDF.
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De son côté, RTE, en charge des prévisions de demande et d’offre électriques, «considère déraisonnable de parler de l’hiver prochain alors qu’on ne dispose pas d’une bonne visibilité». Toutefois, le système électrique est comme un lourd paquebot. Les arrêts de réacteurs nucléaires sont prévus sur le long terme, les régimes de pluie les plus importants (ceux de cet hiver) sont déjà connus et il n’y a aucun moyen d’augmenter en huit mois les capacités de production d’énergie.
Mesures d’urgence
Résultat, les spécialistes n’excluent pas que la France ait recours plus que jamais aux mesures d’urgence. «Vu d’aujourd’hui, la probabilité d’utiliser des leviers dits “postmarché” (actionnés quand la demande reste trop forte par rapport aux capacités de production électrique, NDLR) est beaucoup trop forte, s’inquiète Nicolas Goldberg, chez Columbus Consulting. Il s’agirait ainsi d’utiliser l’“interruptibilité”, c’est-à-dire couper les industriels volontaires une dizaine de fois durant l’hiver. Or, ce dispositif n’est pas fait pour cela, mais pour gérer un incident imprévu et réagir dans les cinq secondes.» Le risque est que cela ne suffise pas et qu’il faille baisser la tension sur le réseau électrique (ce qui ralentit la charge des téléphones, par exemple), voire déclencher des «coupures tournantes» par groupes de 200.000 foyers.
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Pour éviter ce scénario noir, il faut faire des économies d’énergie. Et ce, dès maintenant. «Si on ne le fait pas, il y a un risque, l’hiver prochain, qu’on ait une demande de consommation supérieure à notre capacité de la satisfaire, a prévenu le président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), Jean-François Carenco. Ça ne disjonctera pas. Au pire du pire, et je n’y crois pas, on dira qu’on déleste dans tel ou tel endroit. Ça s’est déjà fait en Bretagne. Ils ne voulaient pas de moyens de production d’électricité, en Bretagne.»
Baisser le chauffage de un degré, éteindre les lampes inutiles… Ces petits gestes ont un impact, avait illustré le présentateur du journal du soir de l’ORTF, Roger Gicquel, le 17 mars 1977 dans une séquence télévisuelle d’anthologie. «Un, deux, trois, éteignons les lumières qui ne sont pas indispensables», avait-il lancé aux téléspectateurs de la grand-messe du «20 Heures» en éteignant une lampe sur son bureau. Sur l’écran de l’équilibre électrique d’EDF, l’aiguille avait alors bien bougé.
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Le Figaro
Hongrie : le parti d'Orban arrive en tête des législatives
Le dirigeant souverainiste hongrois Viktor Orban a remporté dimanche une quatrième victoire d'affilée, bien plus facilement que prévu, à l'issue de législatives à l'ombre de la guerre en Ukraine.
Le parti du Premier ministre nationaliste Viktor Orban serait arrivé en tête des législatives hongroises dimanche, se dirigeant vers un quatrième mandat d'affilée, selon de premiers résultats officiels partiels publiés par le Bureau national électoral (NVI).
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À 58 ans, le doyen des dirigeants en exercice de l'Union européenne (UE) faisait face une alliance inédite et disparate de six partis, et les analystes avaient prédit une bataille serrée comme jamais. Mais selon des résultats partiels, son parti Fidesz recueillait 54,24 % des voix après le dépouillement de 77 % des bulletins, contre 33,92 % pour l'opposition, a précisé le Bureau national électoral. L'affluence a été forte, s'approchant des records enregistrés en 2018.
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«Chers amis, nous avons remporté une victoire exceptionnelle - une victoire si grande qu'on peut sans doute la voir depuis la lune, et en tout cas certainement depuis Bruxelles», a déclaré le dirigeant souverainiste Viktor Orban, qui a souvent une relation conflictuelle avec l'Union européenne, dans un court discours après la publication de résultats officiels partiels.
Le scrutin a été marqué par une participation de 68,7 %, un chiffre proche du record d'il y a quatre ans. Il reste encore à finir de dépouiller les bulletins des grandes villes mais si ce résultat devait se confirmer, il marquerait une progression du Fidesz et de ses alliés chrétiens-démocrates, qui avaient recueilli au total 49,27 % des voix lors du précédent scrutin en 2018. Orban avait alors décroché une majorité des deux-tiers au Parlement, comme en 2010 et 2014.
Le résultat officiel complet ne sera connu qu'en cours de semaine, après le décompte de centaines de milliers de suffrages d'électeurs issus de la diaspora ainsi que des expatriés. Le scrutin s'est tenu pour la première fois sous la surveillance de plus de 200 observateurs internationaux. Chaque camp a aussi déployé des milliers de bénévoles.
Le mode de scrutin législatif hongrois combine majorité simple par circonscription et proportionnelle, un dispositif mis en oeuvre pour la première fois en 2014 et avantageant, selon les analystes, le Fidesz au pouvoir.
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DÉCRYPTAGE - Le féal caucasien de Poutine se doit de faire la guerre, mais ses hommes n’ont pas une grande valeur militaire.
Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions
Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.
Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe
VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.
L'Humanité
Cité-monde. Marseille, histoire d’une passion
Prescription cultureGérald Rossi«Je suis née il y a près de 3 000 ans, bien avant que la France ne devienne la France… » Clara Luciani, dans ce documentaire écrit et réalisé par Hugues Nancy, prête sa voix à Marseille, à juste titre présentée comme « ville-monde ». Assise les pieds dans l’eau, face à la Méditerranée, elle est « d’une beauté inimaginable », souligne la comédienne Ariane Ascaride qui, parmi de nombreux intervenants, témoigne de sa gourmandise pour cette cité singulière. « Nous n’avons pas la statue de la Liberté, mais nous avons la Canebière », résume un autre. La cité phocéenne, avec son folklore (qui est aussi façon de vivre), est terre de passions, de foot avec l’OM, d’embrouilles, d’une certaine violence… mais aussi de luttes sociales et de résistance au pouvoir central à travers les époques. À noter dans ce film les nombreuses images d’archives tournées dès le début du siècle dernier.
La légende de la fondation de Massalia (la Grecque) (Marsiho en provençal) a longtemps figuré sur la couverture des cahiers que la mairie distribuait à tous les enfants des écoles. On y apprenait qu’en 600 avant notre ère, la belle princesse gauloise Gyptis s’étant éprise du beau marin grec Prôtis, ils seraient à l’origine de la cité. Ce « mythe fondateur de Marseille (où désormais 200 nationalités se côtoient) est un mythe de métissage », pointe le cinéaste Robert Guédiguian, et cet état d’esprit « est toujours présent ».
marseilleHistoiredocumentaire L'Humanité
Urbex. Nos ruines, une ressource nouvelle
Prescription cultureJérôme SkalskiLe nom du phénomène s’est imposé dans les années 2000 à la faveur du développement de l’usage des réseaux sociaux comme vecteur de sa popularisation. Dans son ouvrage consacré à « l’urbex », Nicolas Offenstadt, historien et « urbexeur » lui-même, se plonge dans ce mouvement d’exploration urbaine dont le centre d’intérêt se porte sur les ruines industrielles qu’a fait naître celui de la mondialisation. Menée sur huit chapitres, dont deux se présentent comme des guides pratiques, cette réflexion méthodique entraîne le lecteur dans les méandres de ce courant souvent associé à la photographie et à la vidéo. À ceux qui ont fait ou font de l’urbex sans le savoir, il offre des pistes pour penser leur inscription propre dans un mouvement dont le caractère social leur avait peut-être échappé. Aux uns et aux autres, il permet de connaître les problématiques qui lui sont associées, avec un appareil critique et bibliographique de premier ordre, pour approfondir leur propre réflexion concernant l’« Unheimlich » (l’« inquiétante étrangeté », selon la traduction consacrée) qui saisit l’explorateur de la modernité. Un livre stimulant et pionnier.
Essaisnicolas offenstadt Le Figaro
«Ça ne doit plus jamais arriver» : les parents d'enfants hospitalisés s'organisent pour porter plainte contre Buitoni
Laetitia LienhardTÉMOIGNAGES - Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris, après qu'un lien a été établi entre plusieurs cas de contamination par des bactéries E.coli et la consommation de pizzas surgelées de la marque. Seize familles ont d'ores et déjà saisi un avocat.
«Sa vie était en danger», raconte, émue, Jennifer, maman d'Eléa, âgée de trois ans. Sa fille a contracté le syndrome hémolytique et urémique (SHU) avec une infection à Escherichia coli. Comme elle, des dizaines d'autres enfants ont été hospitalisés ces derniers mois et deux enfants en sont même morts.
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Des analyses ont confirmé «un lien entre plusieurs cas et la consommation de pizzas surgelées de la gamme Fraîch'Up de la marque Buitoni contaminées par des bactéries Escherichia coli», ont annoncé mercredi les autorités sanitaires, alors qu'un rappel massif de ces pizzas a été lancé il y a deux semaines. Au total, selon le dernier décompte datant de mercredi, 41 cas graves ont été identifiés et 34 supplémentaires sont en cours d'évaluation, là où 100 à 160 cas sont d'ordinaire notifiés chaque année en France.
Une enquête a été ouverte le 22 mars dernier, notamment des chefs de «tromperie», «mise en danger d'autrui» et «homicides involontaires», a fait savoir vendredi le parquet de Paris, sollicité par Le Figaro. C'est une procédure plus approfondie qui implique davantage d'investigations«, explique l'avocat Pierre Debuisson. Une telle enquête a deux objectifs : déterminer le ou les responsables de cette situation mais aussi identifier l'ensemble des victimes.
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Jennifer et sa famille ont effectivement partagé une de ces pizzas juste avant l'apparition des symptômes chez Eléa, des diarrhées sanglantes et de fortes crampes d'estomac. «Ma fille a été transférée des urgences de Bayonne au service de réanimation pédiatrique de Bordeaux. Elle a été sous dialyse sans arrêt pendant une dizaine de jours. Eléa commence à aller mieux, elle est sortie du service de réanimation», raconte Jennifer, qui s'estime presque chanceuse que cela n'ait pas été plus grave. Mais une chose est sûre, une fois que sa fille sera sortie de l'hôpital, elle ira porter plainte et a déjà commencé à rassembler des preuves en demandant à son supermarché une attestation d'achat de la pizza concernée avec le numéro de lot.
Plusieurs plaintes déposées
Comme elle, ils sont plus de 200 parents à échanger sur une discussion Facebook pour porter plainte. 16 familles ont d'ores et déjà saisi maître Debuisson : «Plusieurs plaintes ont déjà été déposées pour blessures involontaires, notamment en région parisienne et à Bordeaux», explique-t-il. Parmi les victimes se trouvent quinze enfants mais aussi un adulte, hospitalisés après avoir mangé une pizza de la marque.
David, dont le fils Sacha, âgé de 7 ans, a contracté ce syndrome, compte également porter l'affaire devant la justice. «Il faut que ce type d'histoire n'arrive plus. Mon fils a subi une atteinte rénale mineure mais il doit être suivi obligatoirement pendant cinq ans et il a manqué les cours pendant plus d'un mois», explique ce papa de 38 ans, qui habite en Alsace. Sacha a été hospitalisé pendant cinq jours. Le second fils de David, âgé de 2 ans et demi, a également été contaminé mais ne semble pour le moment pas avoir contracté de forme grave. «On surveille, c'est vraiment angoissant», déplore leur père.
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L'enquête ouverte par le parquet de Paris, si elle représente une première victoire pour les familles, risque de durer longtemps. «Ce type d'enquête nécessite des expertises, des contre-expertises et peut durer plusieurs années. C'est une situation difficile pour les victimes et les personnes mises en cause qui ne sont pas toujours coupables in fine», explique Albane Lancrenon, avocate spécialisée en droit pénal des affaires au sein de De Gaulle Fleurance & Associés. Pour un homicide involontaire, la peine encourue est de 3 à 5 ans d'emprisonnement pour la personne jugée responsable avec une amende entre 45.000 et 75.000 euros par victime. Si l'entreprise en elle-même est considérée comme responsable, ce montant sera multiplié par cinq. Des dommages et intérêts pour la famille de la victime sont également à ajouter.
De son côté, Nestlé, le propriétaire suisse des pizzas et des sauces de la marque Buitoni, a mené près de 75 autocontrôles, mais n'a rien trouvé : «A ce jour, la provenance de la bactérie présente dans la pizza Fraîch'Up reste indéterminée. Toutes nos équipes se mobilisent pour mener jusqu'au bout nos recherches et les autorités poursuivent les tests et prélèvements nécessaires à leur enquête», précise l'entreprise dans un communiqué.
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L'Humanité
Biographie. Modeste paysan, grand visionnaire
Prescription cultureGérard Le PuillNicolas Martignoles a choisi de retracer le parcours d’Albert Boccagny, maire communiste de Cervens durant plus de quarante ans, dans le Chablais de Haute- Savoie, syndicaliste paysan porté sur la coopération, résistant puis déporté. Élu député de 1945 à 1951, puis de 1956 à 1958, il avait aussi les deux pieds ancrés dans les enjeux agricoles de son territoire. En 1936, le gouvernement Blum créait l’office du blé, à la grande satisfaction des producteurs qui souffraient de l’instabilité des cours. Boccagny plaidait alors pour un office du lait, qui « ne verra pas le jour en raison de l’hostilité du Sénat ». Aujourd’hui, la dérégulation des marchés en Europe lui donne toujours raison. Que plus de 400 000 paysans et conjoints collaborateurs bénéficient désormais d’une pension en hausse de 15% en moyenne, à la suite de la loi Chassaigne, s’inscrit dans le combat d’une vie de ce militant communiste décédé en 1994, à 89 ans.
Essais Le Figaro
«Disney, école, sport, réseaux sociaux... Le lobbying trans s'introduit à tous les niveaux de la société»
Aziliz Le CorreENTRETIEN - Disney promet de favoriser les personnages issus de la communauté LGBT et des minorités raciales. Ces grandes firmes culturelles participent à la promotion de l'idéologie trans, en faisant fi des intérêts de l'enfant, expliquent les cliniciennes Caroline Eliacheff et Céline Masson.
Caroline Eliacheff est pédopsychiatre, psychanalyste et Céline Masson est psychanalyste, professeur des Universités. Ensemble, elles publient La Fabrique de l'enfant-transgenre (éditions de l'Observatoire). Et coordonnent l'Observatoire des discours idéologiques sur l'enfant et l'adolescent- la petite sirène (Observatoirepetitesirene.org/).
FIGAROVOX. - La présidente de Disney, Karey Burke, a déclaré qu' «en tant que mère [d'un] enfant transgenre et d'un enfant pansexuel», elle soutient le fait d'avoir des «personnages LGBTQIA dans nos histoires» et souhaite qu'au moins 50 % des personnages Disney appartiennent à la communauté LGBTQIA et aux minorités raciales. Quel regard portez-vous à ce sujet ?
Caroline ELIACHEFF et Céline MASSON. - C'est un coup de maître pour la militance LGBT ! Peu de femmes sont aussi puissantes que Karey Burke. Les films Disney ayant une vocation universelle, il s'agit d'imposer à la terre entière l'idéologie - car c'en est une - LGBT. Nul doute que nombre de personnes vont se rattacher à cette communauté pour profiter de ces quotas ! Il n'empêche qu'au nom de la diversité, Karey Burke réinvente la ségrégation avec son corollaire : la montée des tensions et des ressentiments entre communautés. Espérons qu'au moins un de ses cinq enfants soit hétérosexuel : lorsque les LGBT domineront le monde du cinéma, les hétérosexuels seront minoritaires et maman prendra leur défense.
Karey Burke s'est aussi engagée à faire abroger une loi de l'État de Floride (Don't say gay) visant à interdire l'enseignement sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre dans les écoles publiques. Cet enseignement est également problématique en France. Des professionnels s'interrogent sur l'effet traumatique que peut avoir la mise à nu de l'activité sexuelle et la banalisation des genres dès la maternelle et tout au long de la scolarité. Sous l'égide, entre autres, du ministère de l'Éducation nationale, on trouve des vidéos où l'on explique aux élèves de 5ème (12 ans) : «ça change quoi avec qui tu couches ?»[1]
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Selon les pays, sur une période de dix à quinze ans, le diagnostic de «dysphorie de genre», qui traduit un sentiment d'inadéquation entre le sexe de naissance et le «ressenti», a augmenté de 1 000 à 4 000 %. Comment expliquez-vous une telle explosion ?
Il n'y a pas d'explication simple mais quand une donnée change d'échelle, elle change aussi de nature. Invoquer la «libération de la parole» comme le font certains, ne me paraît pas pertinent. Ce sont aujourd'hui majoritairement des jeunes filles qui expriment la volonté de changer de genre, ce qui n'était pas le cas auparavant. Cette haine du féminin interroge autant le rapport à leurs mères qu'à la représentation des femmes dans la société. Le malaise adolescent a toujours trouvé un mode d'expression ancré dans la société de son époque.
Au-delà de la souffrance, il s'agit aussi de choquer, d'être à la pointe de l'innovation. Ce qui a changé, dans un système libéral au service de l'aspiration à l'autonomie et au bonheur, c'est la réponse enthousiaste de la société, des médias et d'une partie du corps médical pour répondre positivement à ces demandes, sans s'interroger sur ses soubassements et ses conséquences à long terme. Plus que les jeunes, c'est cette réponse qui est à interroger. Elle est alarmante car la plupart des revendications adolescentes, y compris celle de changer de genre, tendent à disparaître avec l'âge. Onze études récentes indiquent que 67 à 93% des jeunes qui ont attendu sans traitement médicamenteux renoncent à changer de genre[2].
La transphobie est un argument de poids pour faire valoir sa victimisation au sein de la société.
Quel rôle jouent les réseaux sociaux dans ce phénomène de «transidentité» ?
Lisa Littman, une chercheuse américaine, est la première, en 2018, à avoir démontré le rôle déterminant des réseaux sociaux[3]. C'est là qu'ils s'auto-diagnostiquent en rencontrant des influenceurs qui les encouragent à penser que leurs ressentis portent un nom : ils sont trans. S'ils adhèrent, ils sont héroïsés, approuvés dans leur détermination à ne pas changer d'avis. Suivent les conseils sur les sites militants pour convaincre les parents (transphobes et maltraitants s'ils émettent quelques réticences), l'institution scolaire et les médecins avec une liste des professionnels «transfriendly». Ils arrivent en consultation avec un discours et un vocabulaire stéréotypés appris sur les réseaux sociaux.
Vous allez jusqu'à parler d'«emprise», pourquoi ?
Ce sont les parents de ces jeunes qui nous ont mis sur cette piste en décrivant le cheminement de leurs enfants. Et en effet, on retrouve plusieurs caractéristiques de l'emprise sectaire comme le recrutement en ligne, s'adressant à des jeunes souvent vulnérables, en quête d'identité ; les influenceurs transgenres incitent le jeune à rejeter ses parents nécessairement transphobes au profit de sa «nouvelle famille» qui lui promet bonheur et bien-être. La transphobie est un argument de poids pour faire valoir sa victimisation au sein de la société. Sortir de cette communauté est vécu avec effroi et culpabilité : les «traîtres» continuent à subir les pressions du groupe. Un lobbying puissant permet aux transactivistes de s'introduire à tous les niveaux de la société pour faire valoir leurs revendications. Enfin l'industrie pharmaceutique se frotte les mains : peu d'affections nécessitent des traitements médicamenteux à vie… remboursés par la Sécurité Sociale.
La France est en retard sur les pays qui, comme la Suède, la Finlande ou l'Angleterre ont restreint les prescriptions médicamenteuses chez les mineurs au profit d'une approche psychothérapeutique.
En tant que cliniciennes, quel regard portez-vous sur l'accompagnement du corps médical dans la transition des enfants et adolescents ?
Heureusement, en France, la prise en charge n'est pas univoque. Mais dans les centres de consultation dédiés à ces jeunes les demandes de transition sont considérées comme «un fait social à accompagner» , si besoin en faisant pression sur les parents. De nombreux témoignages de parents et de jeunes qui regrettent leur transition nous le confirment. Les professionnels qui ont une approche plus prudente existent mais se font discrets. Ils prennent en charge les pathologies psychiatriques dont souffrent plus de 70 % des jeunes qui se déclarent trans (dépression, troubles autistiques, psychose, agression sexuelle, dysfonctionnement familial). Leur but est de permettre un travail de réflexion sans précipitation, une introspection détachée des influences de l'environnement, sans pour autant faire obstacle ou s'opposer au projet de transition. La France est en retard sur les pays qui, comme la Suède, la Finlande ou l'Angleterre ont restreint les prescriptions médicamenteuses chez les mineurs au profit d'une approche psychothérapeutique. Ils l'ont fait en considérant que les risques des bloqueurs de puberté, des hormones antagonistes et des actes chirurgicaux pour les moins de 18 ans l'emportent actuellement sur les avantages attendus. En clair, ces traitements sont actuellement des expérimentations et non des soins basés sur des preuves.
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Concrètement, quelles sont les étapes de la transition ?
La transition est d'abord sociale, auprès de la famille puis au sein de l'école. Le jeune fait son «coming out», s'habille et se coiffe en conséquence, demande à ses parents puis à l'école de changer de prénom (ce que les lois en vigueur ne permettent pas mais que la circulaire Blanquer préconise). L'acceptation sans la moindre réserve de la transition sociale a des effets puisqu'elle conduit à la transition médicale.
Selon l'âge, le jeune reçoit des bloqueurs de puberté pour en retarder l'apparition. Ce «traitement» qui dure un à deux ans est présenté comme une solution d'attente. En réalité, il prédispose le jeune à persister à long terme et à en venir à la prescription d'hormones antagonistes : testostérone pour les filles, progestérone et œstrogène pour les garçons. Tous ne vont pas jusqu'à la chirurgie dite «de réassignation de sexe» qui porte mal son nom : mastectomie voire hystérectomie chez les filles et ablation des testicules chez les garçons sont des mutilations sexuelles puisqu'elles ôtent, sans raison médicale, des organes dévolus au plaisir et à la reproduction. L'autorisation des parents est requise, mais ces interventions peuvent se pratiquer (et se pratiquent) chez les mineurs. La plus jeune fille ayant subi une mastectomie en France avait 14 ans.
Jusqu'à la majorité et quoi qu'en disent les jeunes, les parents et la société ont un devoir de protection : aucun acte irréversible ne devrait être autorisé.
Un retour en arrière est-il possible en cas de prise d'hormones ou de chirurgie ?
Karey Burke, pour revenir à elle, a déclaré «on ne retourne pas en arrière». Elle est démentie par celles, de plus en plus nombreuses (peu de statistiques fiables mais une estimation probablement en dessous de la réalité de 10 à 20 %), qui justement veulent revenir en arrière. On les appelle les détransitionneuses. La plus célèbre, Keira Bell, a pris conscience après plusieurs années sous testostérone et une mastectomie qu'elle n'était pas un homme, ne le serait jamais mais qu'elle était lesbienne. Elle a porté plainte contre la Tavistok clinic de Londres et a conclu son témoignage en disant : «J'étais une fille malheureuse qui avait besoin d'aide. Au lieu de ça, j'ai été traitée comme une expérience».
Peu ou prou, toutes les jeunes filles qui regrettent leur transition disent la même chose. L'une d'elles s'est souvenue que lorsque le chirurgien lui a demandé si elle était bien d'accord pour la mastectomie, elle lui a répondu «oui», tout en faisant «non» de la tête. Tous ceux, parents, médecins, entourage, qui soutiennent sans réserve un adolescent qui revendique, parfois de façon virulente, de changer de genre, s'aveuglent au point de ne pas voir les signes d'ambivalence. Par définition l'adolescence est une période de transition qui n'est d'ailleurs pas forcément terminée à 18 ans. Jusqu'à la majorité et quoi qu'en disent les jeunes, les parents et la société ont un devoir de protection : aucun acte irréversible ne devrait être autorisé. Comme le dit un psychologue australien dans un très bel article : «l'enfance n'est pas réversible» [4].
[1] https://www.lumni.fr/ Cette plateforme est conçue et proposée en partenariat par France Télévisions, l'INA, Radio France, France Médias Monde, TV5 Monde, Arte, la Ligue de l'enseignement, Clemi, le réseau Canopé, éduthèque ainsi que les ministères de l'Éducation nationale et de la Culture.
[2] Stephen B. Levine,E. Abbruzzese, Julia M. Mason : Reconsidering Informed Consent for Trans-Identified Children, Adolescents, and Young Adults, mars 2022
https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/0092623X.2022.2046221?scroll=top&needAccess=true
Traduction française :https://doi.org/10.1080/0092623X.2022.2046221
[3] Littman, 2018 : journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0202330
[4] https://www.transgendertrend.com/childhood-social-transition/
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FIGAROVOX/ENTRETIEN - À l'Université Laval, au Québec, seules les personnes appartenant aux minorités visibles peuvent candidater aux chaires de recherche en biologie. Cette assignation des individus à des cases identitaires se fait aux dépens d'une citoyenneté commune, argumente l'essayiste Étienne-Alexandre Beauregard.
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Le Figaro
Mort d'Alisha, 14 ans, noyée à Argenteuil : deux collégiens jugés à partir de ce lundi
Guillaume PoingtINFO LE FIGARO - Le procès a débuté à huis clos devant le tribunal pour enfants de Pontoise. Les mis en cause encourent au maximum 20 ans de prison.
Deux collégiens mis en cause dans la mort d'Alisha, une jeune fille de 14 ans violemment frappée puis noyée dans la Seine en mars 2021 à Argenteuil (Val-d'Oise), sont jugés à huis clos depuis ce lundi 4 avril, jusqu'à vendredi, devant le tribunal pour enfants de Pontoise. Les parents de la victime se sont présentés au tribunal peu avant 10h, main dans la main, accompagnés de l'un de leurs enfants, a constaté une journaliste de l'AFP. La mère a apporté un imposant portrait de sa fille au visage enfantin et cheveux de jais. Sur la photo, la jeune adolescente est vêtue d'un pull vert et porte des lunettes fines.
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Les deux collégiens, un garçon et une fille de 15 ans, avaient été mis en examen en mars 2021 pour l'assassinat de leur camarade de classe puis écroués dans les quartiers pour mineurs de deux établissements pénitentiaires. Étant mineurs, ils encourent au maximum 20 ans de prison. Contactés par Le Figaro, les avocats de la partie civile et de la défense n'ont pas souhaité s'exprimer.
Jetée dans la Seine «encore consciente»
Alisha, 14 ans, avait succombé à un guet-apens sous le viaduc de l'autoroute A15, d'après les éléments révélés à la presse il y a un an par l'ex-procureur de Pontoise, Éric Corbaux. Au bout d'un petit chemin sinueux à l'écart des habitations, la jeune fille aurait été brutalement frappée puis jetée dans le fleuve, encore consciente.
«Le jeune homme, qui était resté dissimulé derrière un pilier, se serait approché de la victime, lui aurait donné par surprise des coups au visage et lui aurait fait une balayette la faisant tomber au sol», avait détaillé le procureur en conférence de presse. Le collégien lui aurait ensuite donné des coups de pied dans le dos et la tête alors qu'elle était au sol. Alisha, qui gémissait les yeux ouverts, aurait alors été attrapée par le jeune homme et sa petite amie avant d'être jetée dans la Seine, sept mètres plus bas, du haut d'une «plateforme» en béton.
«Amourette» et «futilités» adolescentes
Les relations au sein du trio scolarisé en classe de troisième au lycée professionnel Cognacq-Jay, «trois amis au début», s'étaient dégradées au fil des semaines, entre amourettes et «futilités» adolescentes, avait détaillé le procureur. La situation s'était envenimée au point que leur lycée avait temporairement exclu les deux suspects pour le harcèlement de la victime. Le téléphone d'Alisha avait notamment été piraté et des photos d'elle en sous-vêtements diffusées sur Snapchat. Plusieurs bagarres entre Alisha et la collégienne mise en cause avaient également eu lieu. Les deux mis en examen devaient passer en conseil de discipline le lendemain du drame.
En garde à vue, les deux adolescents n'avaient «pas fait part non plus d'un remords immédiat», avait déclaré à l'époque Éric Corbaux. «Ce serait bien de ne pas juger coupables ces enfants à l'emporte-pièce, en conférence de presse. Il y a une instruction, il y aura un procès, mon client a le droit à une défense», avait répliqué sur Twitter Me Frank Berton, l'avocat du collégien mis en examen.
Lors d'une marche blanche en hommage à Alisha, le 14 mars 2021, sa mère, la voix étouffée par les sanglots, avait déclaré au micro : «Alisha me manque, elle était ma meilleure amie. Je me sens seule, on m'a arraché une partie de moi». Sérieuse à l'école et bonne élève, Alisha voulait devenir expert-comptable, après avoir envisagé d'embrasser la carrière de policière. La jeune fille aimait les choses simples : dessiner, voir ses copines, passer du temps en famille ou encore faire des promenades au bras de sa mère.
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L'oncle, la tante, deux cousines et un cousin de Delphine Jubillar sont entendus ce vendredi par les juges d'instruction chargés l'enquête sur la disparition de l'infirmière de 33 ans.
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L'Humanité
Les chroniques parisiennes du malicieux Boilly
Prescription cultureSes scènes et portraits capturent un Paris virevoltant d’une révolution à l’autre. Les artères de la capitale inspirent Louis-Léopold Boilly, ce virtuose du trompe-l’œil. À découvrir au musée Cognacq-Jay.
Marie-José SirachLorsque Louis-Léopold Boilly débarque à Paris de son Nord natal, il a tout juste 24 ans et toute la vie devant lui. Autodidacte, artiste prolifique, il va peindre entre deux révolutions, celles de 1789 et de 1848, soixante années pendant lesquelles il va produire une œuvre inclassable, iconoclaste. Et s’il tient la Grande Histoire à distance, celle qu’il va peindre témoigne de l’effervescence historique en toile de fond.
L’effervescence de Paris, ses rues, ses lumières, ses entrées de théâtre, Guignol, le carnaval inspirent ce peintre de la vie quotidienne. Les Parisiens – le bourgeois goguenard et louis-philippard comme le petit peuple d’artisans, le royaliste comme le révolutionnaire – le fascinent. Au gré de ses déambulations, dans un périmètre dont l’axe principal est déterminé par les grands boulevards, il croque sur le vif ses congénères, mémorise des instantanés de vie, s’amuse de l’inattendu. On devine, à travers ses toiles, un plaisir sans cesse renouvelé d’explorer des techniques, de modifier les perspectives. Souvent, il se plaît à se représenter, légèrement en retrait ou au premier plan, selon son humeur, comme un jeu, un clin d’œil à celui qui regarde le tableau. Il a réalisé un certain nombre d’autoportraits mais son « Jean qui rit » (vers 1808), exécuté au crayon noir et rehauts de blanc, nous montre un Boilly bonhomme, un peintre moqueur à bouille ronde, regard espiègle qui vous donne envie d’éclater de rire avec lui.
le spectacle de la modernité
Mais revenons à ses débuts. Boilly va se faire connaître par ses scènes de genre, des scènes galantes et un brin libertines, « Deux jeunes amies qui s’embrassent »(vers 1789-1793), « l’Indiscret »(vers 1795) ou « le Doux Réveil »(vers 1790) mettent en scène des jeunes filles en tenue légère dans leur intimité. Ces tableaux de ce peintre plus amusé que voyeur vont asseoir sa renommée. Vers 1798, il se lance dans une série de portraits à grande échelle, tous peints selon un même procédé qu’il va reproduire à l’infini. Soit des portraits en buste, sous le même angle, dans un petit format qu’il croque au cours d’une séance de deux heures. Pendant quarante ans, il va ainsi tirer le portrait de 5 000 personnes. Près de 1 000 seulement sont aujourd’hui connus. Pour Boilly, ces portraits étaient une rentrée d’argent assurée. Il faut bien nourrir sa famille, non ?
Enfin, ce sont ses grands formats qui témoignent de la vitalité de la capitale, dans ses scènes de rue où se pressent toutes sortes de passants, hommes, femmes, enfants et toujours, dans un coin du tableau, un chien. Que ce soit « la Marche incroyable » (1797), « l’Arrivée d’une diligence dans la cour des Messageries » (1803), « l’Entrée du Théâtre de l’Ambigu-Comique à une représentation gratis » (1819) ou « le Spectacle ambulant de Polichinelle » (1832), le Paris de Boilly nous semble si vivant et si proche...
ExpositionsPeinture Le Figaro
Quand une petite ville bretonne se mobilise pour accueillir les employées ukrainiennes de l'entreprise locale
Paul MarionREPORTAGE - Sous l'impulsion de sa patronne, une PME des Côtes-d'Armor est parvenue à rapatrier ses salariés ukrainiens et leurs familles. Dans la commune de Quessoy où est basée l'entreprise Soka, les habitants ne ménagent pas leur peine pour les intégrer.
Quessoy a des allures de havre de paix sous le soleil du printemps. Ses bâtisses en granit, son centre historique animé de petits commerces, l'école primaire face à l'église et la mairie donnent à la commune de 3800 âmes un décor de carte postale. Loin, très loin des rigueurs de l'hiver en Ukraine et des horreurs de la guerre. Irina Kovalenko semble à son aise dans ce bourg au cœur de la campagne armoricaine verdoyante. Apprêtée et vêtue d'un tailleur, cette élégante mère de famille s'apprête à rencontrer le maire de Quessoy pour faire le point sur leur installation. Elle est arrivée d'Ukraine le 10 mars avec soixante de ses compatriotes.
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Parmi eux, des nourrissons, des enfants, des personnes âgées et une trentaine de femmes. Toutes sont des salariées, ou des épouses de salariés de la Soka, une entreprise minière de Quessoy qui possède une usine en Ukraine. La PME a fait le choix de les rapatrier en urgence, à l'exception des hommes restés sur place comme l'exige la loi martiale.
«On est tellement reconnaissants. Je ne sais pas ce qu'on aurait fait sans l'aide de la Soka», remercie Irina à l'adresse de la directrice de l'entreprise Séverine Dudot. Dès le 26 février, cette ancienne expatriée en Indonésie et en Égypte a affrété des minibus jusqu'à son usine de Koziatyn pour y récupérer les équipes ukrainiennes et leurs familles. Séverine Dudot a alors confié à Irina Kovalenko, l'une de ses cadres de confiance sur place, la mission d'assurer leur retour.
2000 kilomètres d'exode
Irina garde un souvenir plus qu'éprouvant de cet exode de 2.000 kilomètres, à commencer par la sortie d'Ukraine. «Dans le minibus jusqu'à la frontière polonaise, on entendait l'écho des bombardements», raconte la quadragénaire. L'émotion saisit sa voix au moment d'évoquer le passage de la frontière polonaise, «le moment le plus difficile», avec des cohortes de réfugiés ukrainiens forcés d'attendre plus de 48 heures dans le froid.
«Une famille de salariés n'a pas supporté l'attente avec ses deux bébés. Ils ont préféré rester en Ukraine», se désole celle qui a voyagé avec ses deux fils de 7 et 13 ans. Après plusieurs jours d'attente en Pologne, Irina a pu rassembler le cortège de réfugiés de la Soka et lui faire prendre le car envoyé depuis la France. 30 heures de trajet en direction de la Bretagne.
Les soixante Ukrainiens sont finalement arrivés dans les Côtes-d'Armor le 10 mars, physiquement éprouvés. Des dizaines de bénévoles les ont pris en charge à leur descente du car, avec assistance médicale et repas chaud. Rien n'a été laissé au hasard. Tout en suivant à distance l'itinéraire chaotique de ses équipes à travers l'Europe, la dirigeante de la Soka a multiplié les initiatives pour préparer l'accueil des familles, jusqu'à monter sa propre association «Solidarité Soka Ukraine». Première nécessité : fournir des logements convenables aux familles.
«Madame Dudot m'a prévenu le vendredi de l'arrivée des familles ukrainiennes le jeudi suivant, un peu mis devant le fait accompli», sourit le maire de Quessoy Jean-Luc Goulette à l'adresse de la patronne venue le rencontrer avec Irina à la mairie comme elle le fait régulièrement ces derniers jours. «On manque de logements à Quessoy mais quand j'ai vu tout ce qu'elle avait déjà fait pour rapatrier les Ukrainiens et qu'elle m'a sollicité, j'ai tout fait pour l'aider», détaille-t-il, conquis par l'énergie de cette figure locale dont l'entreprise fait travailler 80 personnes à Quessoy et aux alentours.
Deux pavillons vides bâtis dans les années 1960, propriété de la commune qui prévoyait de les détruire pour obtenir des terrains constructibles, sont ainsi réquisitionnés ainsi qu'un logement communal déjà en travaux. Une quarantaine de bénévoles, d'élus et d'agents de la commune ont investi les lieux pour les aménager et les rendre habitables en seulement quatre jours «d'engagement extrême», salue le premier édile Jean-Luc Goulette qui s'est activé pour rétablir l'électricité sur place en quelques heures. Les appels aux dons de la Soka ont permis d'obtenir du mobilier et bien plus.
Un toit et un emploi
«Quand les familles sont entrées dans les logements, tout était fourni: les meubles, la nourriture, les produits d'hygiène et même la wifi», se souvient Irina. Le statut de «protection temporaire» leur est déjà accordé par la préfecture, assorti du droit de travailler et d’un accès aux soins. Irina vit pour l'instant avec ses deux fils de 7 et 13 ans directement chez Séverine Dudot à une vingtaine de minutes de Quessoy.
Une exception puisque tous les autres réfugiés ukrainiens disposent de leurs propres logements dans le village ou dans ses environs. «Des habitants ont pu héberger dans l'urgence des Ukrainiens pendant leurs premiers jours en France, mais ça n'est pas tenable sur le long terme», appréhende Séverine Dudot, très soucieuse que les familles puissent rapidement «vivre en toute autonomie».
Le logement étant assuré, l'objectif est désormais de trouver un emploi à la trentaine de mères de famille ukrainiennes en âge de travailler. «Le but, c'est qu'elles puissent toutes travailler, pour prendre leur envol, être actives et surtout s'assumer financièrement. C'est la seule solution pérenne», souhaite Séverine Dudot.
«Nous sommes toutes prêtes à travailler. En Ukraine, les femmes travaillent, savent s'assumer. Même les retraités veulent aller aider les maraîchers», renchérit Irina qui devrait reprendre un travail dans les locaux de la Soka où elle sera chargée de surveiller à distance les affaires de l'entreprise en Ukraine. Les opportunités d'emplois ne manquent pas autour de Quessoy. Située à 20 kilomètres de Saint-Brieuc, la région a besoin de bras pour couvrir les besoins des nombreuses entreprises de l'agroalimentaire et de l'hôtellerie-restauration.
Une rencontre avec des agriculteurs, des patrons de coopératives, de structures médico-sociales s'est tenue la semaine dernière sous un format de «job dating», organisée par la patronne de la Soka qui a activé son réseau auprès des agences d'intérim et des organisations patronales. Une trentaine de femmes ukrainiennes étaient présentes, toutes volontaires pour accepter des métiers manuels, quand certaines ont des diplômes d'études supérieures. Moins de trois semaines après leur arrivée, cinq femmes ont déjà trouvé un contrat, dont trois dans les laboratoires de la Soka et deux dans une biscuiterie.
Au-delà du travail, les habitants se préoccupent de l'intégration des Ukrainiens à la vie de la commune. «On se dit que ça pourrait être nous donc on veut les accueillir, les intégrer», explique Laurence Mougel, pharmacienne à Quessoy et présente à l'arrivée du bus pour assurer un soutien médical aux salariés de la Soka et leurs familles. La pharmacienne s'est liée d'amitié avec Marina, logée à Quessoy avec ses deux nièces adolescentes, dont elle connaît déjà «toute la vie» . Elles déjeunent ensemble ce jour-là. Laurence Mougel lui propose de se voir chaque jour de cuisiner ensemble, d'aller faire des emplettes au supermarché, de donner des leçons de peinture à ses nièces afin d'occuper les journées et de reconstruire un semblant de normalité.
Dans la pharmacie qui jouxte la mairie, les discussions portent toutes sur le quotidien des familles ukrainiennes. Au comptoir où est posée une cagnotte de dons «Solidarité Soka Ukraine», les clients se soucient de leurs activités du week-end, de la rentrée de leurs enfants à l'école, de savoir qu'ils ne manquent de rien.
La présence des ressortissants ukrainiens éveille la sympathie et la solidarité des locaux. On suit avec curiosité leur pérégrination dans les ruelles de Quessoy. Richard, le boucher, s'amuse de la curiosité avec laquelle les enfants scrutent ses produits, dont il leur fait cadeau. Les dons de vêtements, de meubles, de nourriture ou de médicaments affluent vers le magasin solidaire où les familles ukrainiennes peuvent s'approvisionner gratuitement.
Situé dans un entrepôt de la Soka, ce magasin solidaire est géré par Gilles Serruau et sa femme Natalia. Gilles dirigeait le site de l'entreprise en Ukraine, qu'il avait lui-même lancé. La directrice Séverine Dudot les a rapatriés une semaine avant l'invasion russe. Désormais, ils s'occupent de subvenir aux besoins élémentaires des familles ukrainiennes. Une tâche pour tenter d'évacuer la douleur de leur départ et le choc de l'invasion russe, d'autant plus violent que Natalia est russe. «Les Ukrainiens nous ont très bien accueillis. Ils nous ont beaucoup donnés et désormais on veut leur rendre. On avait toute notre vie là-bas. Si je pouvais, j'y retournerai dès demain», s'attriste Gilles, qui semble abattu au milieu des piles de cartons.
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Un sentiment d'exil qu'éprouvent tous les Ukrainiens de Quessoy moins d'un mois après avoir quitté leur patrie. «Nos familles sont déchirées avec nos maris restés en Ukraine. Il y a un mois, personne n'aurait pensé être ici», admet Irina, dont le regard bleu cesse de pétiller au moment d'évoquer son mari resté à Kiev comme volontaire dans la défense territoriale. Irina fait défiler les vidéos des combats qu'il lui envoie sur son téléphone. L'application qui avertit les habitants de la capitale ukrainienne des bombardements y est toujours installée. Consciente de l'incertitude dans laquelle son existence est plongée, la mère de famille se résout à retrouver une vie normale en France pour elle et ses enfants, déjà scolarisés comme tous leurs camarades ukrainiens arrivés à Quessoy. Tout en espérant un avenir en Ukraine. «Je dis à mes fils de bien travailler à l'école, de chercher à se faire de nouveaux amis. Mais je leur dis aussi qu'une fois la paix retrouvée, on retournera en Ukraine».
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La justice administrative a annulé une disposition du règlement de la mairie de Paris qui offre trois jours de RTT supplémentaires à ses agents au titre d'une «pénibilité spécifique» à la capitale.
L'Humanité
Hanna Bervoets, au cœur des ténèbres du Net
Prescription cultureL’auteure néerlandaise explore le quotidien éprouvant des nettoyeurs du Web, ces travailleurs précaires tenus au secret et chargés de purger la Toile des images ultraviolentes ou pornos. Un roman sous tension.
Sophie JoubertQuand Kayleigh répond à une annonce pour un poste à l’intitulé flou, elle ne se doute pas qu’elle va s’enfoncer au cœur des ténèbres. Recrutée comme « personnel de gestion de la qualité », la jeune femme comprend que son travail consiste à nettoyer le Net des contenus violents ou pornographiques signalés par les usagers. Hexa, l’entreprise qui l’emploie, sous-traite pour un géant technologique. Ce Big Brother jamais nommé fixe les règles, mouvantes, que doivent appliquer des personnes peu qualifiées et rapidement formées qui, pour la plupart, ont travaillé sur des plateformes d’appels. Comme dans une société secrète aux mœurs paranoïaques, rien ne doit filtrer à l’extérieur, les Post-it et les stylos sont interdits, de même que les papiers de chewing-gums qui pourraient être utilisés pour prendre des notes. Kayleigh et ses collègues ne doivent garder aucune trace de ce qu’ils ont vu, ne rien dire à leur proches des vidéos qu’ils regardent et classent à la chaîne. Au bout de quelques semaines, ils parlent un langage commun, partagent le même humour limite et blasé, se retrouvent après le travail dans un bar où ils s’abrutissent de bières ou de cocktails. Fragilisée par des problèmes d’argent et une relation toxique avec Yena, son ex-petite amie, Kayleigh tombe amoureuse de Sigrid, une séduisante collègue.
Tissant l’histoire sentimentale et l’observation fine du travail précaire à l’ère du néolibéralisme, Hanna Bervoets ouvre les portes d’un monde inconnu, ce Darknet où pullulent les contenus retirés des réseaux sociaux. Sur ce continent sauvage et souterrain où aucune règle n’existe, les gens s’automutilent, maltraitent les animaux, diffusent des théories complotistes ou affirment que la Terre est plate. Exposés pendant des heures à ces contenus haineux et sanglants, les modérateurs développent des problèmes auditifs, des angoisses et des addictions, perdent le sommeil. Ceux qui finissent par démissionner souffrent, comme des soldats revenus du front, de séquelles déteignant sur leur vie sociale et intime.
Pour le seul intérêt du marché
Écrit à la première personne du singulier et au passé, le roman prend la forme d’une confession adressée à un certain M. Stitic, avocat d’anciens employés d’Hexa qui portent plainte contre l’entreprise. Ce que refuse de faire Kayleigh, qui travaille désormais dans un musée. « Mais quelle est la pire chose que tu aies vue ? » l’interroge Gregory, son nouveau collègue, animé d’une curiosité morbide. Autrice de huit romans, d’essais et de nouvelles, Hanna Bervoets interroge dans tous ses textes le rapport à la norme. Qu’est-ce qui est normal? Qui édicte les règles? Ne sommes-nous pas tous des modérateurs de contenu obligés de faire le tri parmi toutes les images et les informations dont nous sommes abreuvés? Avec ce roman bref, dense et sous tension, elle tend un miroir à une société où tout est évalué, jugé, qu’il s’agisse du corps des femmes ou des performances au travail, un monde où la rentabilité tient lieu d’échelle de valeurs. Glaçant.
livres Le Figaro
Éric Zemmour: «Je suis le seul vote vital pour sauver la France et rebâtir la droite»
Charles SapinGRAND ENTRETIEN - Le candidat de Reconquête! assure ne pas croire aux sondages et dit sa certitude d’être au second tour de l’élection présidentielle.
LE FIGARO. - Pourquoi vous êtes-vous porté candidat à la présidentielle? Une partie des objectifs que vous poursuivez ont-ils déjà été atteints?
Éric ZEMMOUR. - Rien ne me destinait à être candidat aujourd’hui. Je faisais le même métier que vous. Les Français m’ont connu il y a bien longtemps. Je menais une vie risquée, j’étais souvent seul contre tous et je vivais sous protection policière, mais j’étais heureux. Pourtant, une inquiétude me taraudait et venait gâcher mon bonheur. J’avais le sentiment de comprendre ce qui allait arriver à notre peuple et d’être impuissant. Nous sommes des millions, et chaque jour plus nombreux, à avoir peur pour notre pays, pour la France que nous allons laisser à nos enfants.
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Alors, je suis candidat à l’élection présidentielle parce que je veux que la France reste la France. Je me suis présenté car je ne pouvais plus supporter la lâcheté des politiciens devant l’effondrement de notre école, l’invasion migratoire, le déclassement des Français et notre économie. Si je ne gagne pas, si nous n’arrêtons pas cela, je crains que la France ne soit bientôt plus la France. Elle s’appellera encore la France, mais sera devenue un autre pays… Un pays déclassé, qui ne respecte plus sa propre culture, un pays à majorité musulmane, africaine, qui appartiendra à une autre civilisation.
Je me suis présenté parce que j’ai un espoir: que les Français continuent leur glorieuse histoire, 1500 ans d’histoire chrétienne et européenne. Le 10 avril dans l’isoloir, il s’agira d’un enjeu de civilisation: quel pays voulons-nous léguer à nos enfants? À côté de l’enjeu que je viens d’évoquer, vous comprenez que l’union des droites n’est qu’un moyen. Il s’agit de réconcilier les électorats des Républicains et du Rassemblement national qui aiment la France et sont aujourd’hui artificiellement séparés.
Vous défendez l’union des droites. La droite est pourtant plus divisée que jamais. Les droites de Valérie Pécresse, Emmanuel Macron, Marine Le Pen et la vôtre sont-elles irréconciliables?
Non, elles sont justement réconciliables et je suis la solution à cette impasse. À mon bureau politique le lundi matin, se retrouvent côte à côte Philippe de Villiers, Marion Maréchal, Guillaume Peltier, Nicolas Bay, Stéphane Ravier, Gilbert Collard, Laurence Trochu, Jérôme Rivière et tant d’autres. Tous ces élus issus de partis rivaux, qui ne se parlaient pas, se réunissent désormais autour de moi. Les électeurs de droite ont donc le choix entre voter pour Valérie Pécresse, ou voter pour moi qui veux rassembler les droites pour la survie de la France. Veulent-ils vraiment donner leur vote à celle qui rejoindra Macron et Bayrou? Je pense qu’ils ne le veulent pas. C’est pourquoi je lance un appel solennel aux électeurs de droite qui pensent encore voter pour Valérie Pécresse: Valérie Pécresse vous a déjà trahis en 2017 et en 2019. Elle va vous trahir dimanche prochain à 20h02 en ralliant Emmanuel Macron.
Je suis le seul candidat de droite : le seul vote utile à droite, c’est moi !
Vous avez des enfants, parfois des petits-enfants. Que voulez-vous leur laisser? C’est la question fondamentale qu’il faudra se poser dans l’isoloir dimanche prochain. Vous avez grandi dans la France du général de Gaulle, dans celle de Georges Pompidou ou de Giscard. C’était une France tranquille, prospère, paisible. Chaque Français était fier d’être français. Puis vous avez vu le déclin de l’industrie, l’effondrement de l’école, l’immigration de masse, l’appauvrissement des Français. Jamais votre génération n’a voulu tout cela, jamais vous n’avez cru que cela arriverait. Emmanuel Macron, c’est 2 millions d’étrangers légaux en plus, 1800 agressions quotidiennes: à la fin de la lecture de cette interview, 50 Français innocents se seront fait agresser. Ne perdez pas votre voix pour lui. Macron me cible depuis son entrée en campagne, parce qu’il sait que je suis son seul adversaire. Je ne veux plus de cette violence, je ne veux plus d’enclaves étrangères, je refuse le déclin. Je veux défendre nos forces de l’ordre, protéger les victimes, relever la France. Je suis le seul candidat de droite: le seul vote utile à droite, c’est moi!
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Êtes-vous devenu un homme politique durant cette élection? Le basculement s’est-il réalisé à un moment précis?
Je ne serai jamais un politicien. Les médias pensent que c’est ma faiblesse. Le peuple pense que c’est ma force. Le propre des politiciens, c’est de mentir, de ne dire que ce qui peut plaire et de s’arranger avec le réel. J’ai été toute ma vie et je reste pendant cette campagne celui qui dit le réel, parfois à mon détriment. J’ai accepté d’en payer le prix et de passer ma vie sous protection policière, pour dire tout haut ce que des millions de Français pensent tout bas. Je remarque néanmoins que je suis le seul à faire campagne, à croire en la politique comme moyen de continuer l’histoire de France: je ne réduis pas la France à un catalogue de mesures. Allez regarder le meeting du Trocadéro: c’est le plus grand rassemblement de la campagne de 2022! J’y parle de la droite, de la France, de l’assimilation, de notre jeunesse et de nos aînés. Vous y verrez des larmes, beaucoup de joie, énormément d’amour de la France. Je défends une certaine idée de la France, je parle de la France aux Français dans chacune de mes interventions, dans chacun de mes discours, lors de chacun de mes meetings. La noblesse de la politique, c’est cela.
Les sondages indiquent très nettement que vos positions sur l’Ukraine ont dérouté votre propre électorat. Regrettez-vous votre indulgence vis-à-vis de Vladimir Poutine et vos premières déclarations sur les réfugiés?
Non, je ne crois pas que cela s’explique ainsi: ce ne sont pas mes positions qui expliquent cette baisse. Prenons deux exemples: Pécresse chute alors qu’elle s’est complètement alignée sur Emmanuel Macron. Au contraire, Marine Le Pen admire Poutine, elle est allée le voir à Moscou lui présenter son admiration et une semaine avant la guerre, elle disait partout qu’il n’envahirait jamais l’Ukraine. Aujourd’hui encore, elle doit rembourser un prêt auprès des oligarques russes.
Les Français comprennent que les crises s’accumulent, mais ne s’annulent pas. Je suis le seul à penser à la fois à la fin du mois et à la fin de la France
La différence? Une partie des gens qui croient en moi ont eu peur de la généralisation de la guerre en Europe et pendant un temps, ils se sont dit qu’il ne fallait pas changer de capitaine en temps de guerre, malgré tous leurs désaccords avec Emmanuel Macron. Je les invite à revenir sur leur choix, car l’avenir de la France est en jeu et car Emmanuel Macron ne les protégera en rien. Les Français comprennent que les crises s’accumulent, mais ne s’annulent pas. Je suis le seul à penser à la fois à la fin du mois et à la fin de la France. L’Ukraine et la Russie seront toujours là dans vingt ans, une solution sera trouvée. Qu’en sera-t-il de la France, dans vingt ans?
Vous dites souvent que vous avez été mal compris, c’est-à-dire?
J’ai passé ma vie à dire des vérités qui déplaisaient aux médias et aux politiciens. À chaque fois, cela a pris des années, mais j’ai souvent réussi à imposer ces vérités. Dans une campagne, tout va très vite et l’on n’a pas des années pour convaincre. Tout est mal interprété ou exploité par des adversaires politiques, surtout quand il s’agit de moi qui suis l’intrus au milieu des politiciens. Un mot sur les réfugiés ukrainiens: cela a pris du temps, mais les Français ont finalement compris que j’avais tenu une position responsable: aidons les réfugiés ukrainiens à s’installer là où ils veulent, en priorité en Pologne, mais aussi en France, parce qu’ils sont chrétiens et européens, mais restons vigilants pour que des migrants d’autres nationalités ne profitent pas de ce couloir ouvert pour les Ukrainiens. Même chose sur les enfants handicapés, après des semaines de polémiques, j’ai reçu des milliers de témoignages de parents d’enfants handicapés qui me remerciaient d’avoir dit la vérité qu’ils attendaient: oui, parfois les enfants ont besoin d’un enseignement spécialisé, et d’autres fois l’inclusion est une chance et fait des miracles. Il faut refuser l’idéologie!
De quoi l’affaire McKinsey est-elle le nom?
L’affaire McKinsey est un scandale d’État. J’y vois trois scandales. Le premier: il s’agit de copinage et de renvoi d’ascenseur. Emmanuel Macron a fait travailler gratuitement une vingtaine de membres du cabinet McKinsey pendant sa campagne de 2017. Depuis, le montant des contrats entre l’État et les cabinets de conseils est passé de 300 millions à 1 milliard d’euros aujourd’hui. Cela s’appelle un renvoi d’ascenseur. Je me pose une question: pourquoi le parquet national financier n’ouvre-t-il pas une enquête? Lui qui a été si prompt à réagir pour les costumes de François Fillon…
Deuxième scandale: avec cette hausse spectaculaire, les Français sont volés trois fois. Une première fois, parce qu’ils paient avec leurs impôts des hauts fonctionnaires qui ne sont plus sollicités, puisqu’on leur préfère des cabinets de conseils. Une deuxième fois, parce qu’ils financent, toujours par leurs impôts, ces contrats astronomiques. Et enfin, une troisième, parce que ces groupes ne paient pas d’impôts chez nous.
Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron brade la souveraineté française au profit des États-Unis
Troisième scandale: McKinsey est un cabinet américain et cela ne gêne vraisemblablement pas Emmanuel Macron d’offrir des informations précieuses sur la santé des Français, sur nos stratégies, voire sur notre défense, à un groupe américain. Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron brade la souveraineté française au profit des États-Unis: je n’ai pas oublié que c’est lui qui a poussé François Hollande à vendre Alstom Energie à l’américain General Electric. Je n’ai pas oublié non plus comment les Américains se sont moqués de lui dans l’affaire des sous-marins australiens. Emmanuel Macron doit répondre de ces atteintes à l’intérêt national.
Si on ne vous élit pas, la France ne survivra pas dites-vous. Donc c’est la fin de votre aventure politique?
Je dis qu’il y a urgence, oui. Je dis qu’il y a un compte à rebours démographique et que nous avons déjà trop tardé à réagir. Je dis qu’il faut relever la France et mettre un terme au déclin vite. Combien de temps allons-nous encore perdre? Si je ne suis pas élu, ce sera donc la réélection d’Emmanuel Macron, c’est-à-dire 2 millions de nouveaux étrangers qui viendront en France, la délinquance de plus en plus violente, les policiers découragés, l’effondrement de l’école, de nouveaux impôts, une dette vertigineuse et bientôt une France africaine et islamisée. Mais c’est maintenant que tout se joue: les urnes sont encore vides, les Français n’ont pas encore voté, les sondeurs sont perdus. En 1995, ils se sont trompés, en 2002, ils se sont trompés, aux dernières régionales, ils se sont trompés. En 2016, tous les sondages donnaient Trump battu même la veille de l’élection. Il a gagné contre le pronostic des médias et des sondeurs. Je vous le dis, je serai au second tour ; dimanche, votez pour moi car je suis le seul vote vital pour sauver la France et le seul vote utile pour rebâtir la droite. Les Français qui veulent changer le paysage politique et qui veulent un vrai affrontement entre la ligne d’Emmanuel Macron et la mienne doivent voter pour moi le 10 avril. Nous aurons enfin le vrai débat que la France mérite.
La polémique McKinsey perturbe la campagne d’Emmanuel Macron
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Le Figaro
Vague de froid en France : la consommation d'électricité un peu moindre qu'attendu, selon RTE
La demande n'a pas atteint le pic auquel le gestionnaire des lignes à haute et très haute tension s'attendait, ce qui a permis d'éviter des coupures d'électricité.
La consommation d'électricité en France, compte tenu de la vague de froid, a été un peu moins forte que prévu lundi en début de matinée, permettant d'éviter des coupures d'électricité, a déclaré à l'AFP le gestionnaire des lignes d'électricité à haute et très haute tension RTE. «On a jusqu'à présent, assez de production pour répondre à la consommation (...) un peu plus faible que les prévisions», a indiqué le gestionnaire du Réseau de transport d'électricité (RTE) peu après 9 heures.
La consommation nationale semblait avoir atteint un pic : peu après 9H15, elle était de 71.346 MW, inférieure au pic de 73.000 MW attendu initialement pour 9 heures, selon le site Eco2Mix de RTE, qui permet de suivre les données de consommation en temps réel. Elle était ensuite un peu redescendue, à 71.232 MW, peu après 9H30. «La consommation est un peu en deçà de nos prévisions, mais il est encore trop tôt pour savoir quel est l'impact des éco-gestes», a précisé RTE.
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RTE avait activé le signal national Ecowatt «orange» (qui peut aller jusqu'à rouge) en raison de la baisse des températures, qui devait faire augmenter la consommation d'électricité, et appelé ménages et entreprises à réduire leur consommation lundi matin. Dans un tweet diffusé dimanche, la chaîne de distribution Carrefour avait par exemple annoncé qu'elle veillerait à réduire sa consommation d'électricité lundi matin, par la voix de son directeur général Rami Baitiéh. RTE prévoyait une consommation nationale pouvant atteindre 73.000 MW vers 9 heures. La production nationale devait être de seulement 65.000 MW au même moment, mais la France devait pouvoir importer jusqu'à 11.000 MW pour passer ce cap, selon RTE, qui estimait que la situation pourrait toutefois être «tendue».
Le système électrique français est sous tension cet hiver en raison de nombreuses fermetures de réacteurs nucléaires, pour maintenance et vérification de problèmes de corrosion. Actuellement, 27 réacteurs nucléaires sont indisponibles sur 56.
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Le directeur des achats et du marketing de l'enseigne prévoit une hausse générale des prix des denrées alimentaires mais ne s'inquiète pas des pénuries.
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Le Figaro
Deux policiers accusés du viol d'une touriste canadienne : le procès en appel du viol du «36» débute mardi
Les faits remontent à la nuit du 22 avril 2014, durant laquelle Emily Spanton, une touriste canadienne de passage à Paris, avait rencontré plusieurs policiers de la BRI dans un bar.
Le procès en appel du «viol du 36» - deux policiers accusés d'avoir violé une touriste canadienne au siège d'alors de la PJ parisienne, 36 quai des Orfèvres - débute ce mardi 5 avril devant la cour d'assises du Val-de-Marne, huit ans après les faits.
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En janvier 2019 en première instance à Paris, Antoine Quirin, 43 ans, et Nicolas Redouane, 52 ans, avaient été condamnés à sept ans de prison, après avoir été reconnus coupables du viol en réunion d'Emily Spanton, aujourd'hui âgée de 42 ans. Les deux anciens membres de la prestigieuse Brigade de recherche et d'intervention (BRI), qui contestent les faits qui leur sont reprochés, avaient immédiatement fait appel.
Ce procès en appel a déjà été renvoyé deux fois : en mars 2020, à cause de la pandémie de coronavirus, puis en juin 2021 à la suite de l'hospitalisation d'un avocat de la défense, Me Thierry Herzog. La plaignante, venue les deux fois du Canada, sera encore une fois présente mardi pour les débats.
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«M. Redouane espère avec force prouver son innocence devant la cour d'assises. Cette histoire a anéanti tant sa vie professionnelle que sa vie personnelle», a déclaré à l'AFP Me Pascal Garbarini, l'un des avocats de la défense.
Les faits, qui avaient nourri les gros titres de la presse, remontent à la nuit du 22 avril 2014. Ce mardi soir, Emily Spanton, une touriste canadienne de passage à Paris, est venue boire des verres dans un pub irlandais du quartier Saint-Michel, en face du siège de la police judiciaire parisienne aujourd'hui relocalisé à côté du tribunal judiciaire des Batignolles (XVIIe arrondissement).
Dans ce bar, elle fait la rencontre de plusieurs policiers de la BRI. L'ambiance est au flirt et les agents lui proposent une visite nocturne du célèbre «36».
«Dépositions fantaisistes» des accusés
«J'étais ivre, je savais que je n'étais pas en mesure de retrouver mon hôtel. Je me suis dit qu'au moins, dans un commissariat, je ne pourrais pas boire à nouveau et que je rentrerai une fois sobre», avait-elle expliqué à la cour en première instance. «Je me suis dit que j'y serais en sécurité». Elle ressortira du QG de la PJ plus d'une heure plus tard, en état de choc, pour dénoncer un viol. La touriste affirme que, dans un bureau du «36», les accusés l'auraient forcée à boire un verre de whisky et lui auraient imposé fellations et pénétrations vaginales.
L'un des accusés, Nicolas Redouane, a reconnu une fellation de la plaignante, mais assuré qu'elle était consentante. Pendant la soirée, il a envoyé un texto à un collègue pour l'inviter à le rejoindre : «c'est une touseuse (partouzeuse, NDLR). Dépêche». L'ADN de l'autre policier, Antoine Quirin, a été retrouvé à l'intérieur du vagin d'Emily Spanton. Il a parlé d'une pénétration digitale consentie.
En première instance, la cour d'assises de Paris avait notamment motivé sa condamnation par «les déclarations constantes de la jeune femme», fustigeant à l'inverse les «dépositions évolutives, fantaisistes et peu crédibles» des accusés. Les policiers ont «agi comme des soudards», avait dénoncé à l'audience l'avocat général Philippe Courroye. «Ce soir-là, ils n'étaient pas la police mais des usurpateurs indignes de brassards et ils se sont comportés comme ceux qu'ils pourchassent».
Les deux hommes encourent une peine maximale de vingt ans de prison. Le verdict sera rendu le 22 avril.
Affaire Jubillar : cinq membres de la famille de Delphine entendus par la justice pour la première fois
L'oncle, la tante, deux cousines et un cousin de Delphine Jubillar sont entendus ce vendredi par les juges d'instruction chargés l'enquête sur la disparition de l'infirmière de 33 ans.
Agression ultra-violente d'un vigile à La Défense : le suspect interpellé a été mis en examen et écroué
Cet individu de 37 ans est déjà connu de la justice pour des atteintes aux biens et pour extorsion.
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L'appareil volait en compagnie de cinq autres avions de tourisme, partis du Royaume-Uni pour rejoindre Le Touquet.
Le Figaro
Grèce ou Portugal : quel est le meilleur eldorado fiscal pour les retraités ?
Guillaume ErrardNOS CONSEILS - La qualité de vie, le faible coût de la vie et l'immobilier bon marché ne sont pas les seuls atouts de la Grèce et du Portugal. Découvrez celui de ces deux champions qui tire le mieux son épingle du jeu.
L'indétrônable Portugal est-il tombé de ce son piédestal ? Pendant longtemps, le pays lusitanien a fait figure d'eldorado pour les retraités étrangers. La qualité de vie et la sécurité qui y régnaient attiraient en nombre les seniors. Sans oublier un argument massue. En 2009, soit un an avant la crise économique qui a frappé de plein fouet le Portugal, le gouvernement local a mis en place un régime fiscal en or pour les retraités étrangers. Leurs revenus (pensions et dividendes) générés hors du Portugal étaient tout simplement exonérés d'impôts. Et ce, pour 10 ans. Pour en bénéficier, il fallait tout de même respecter deux conditions : ne pas avoir résidé au Portugal au cours des 5 dernières années et y demeurer (comme locataire ou propriétaire) au moins 183 jours (consécutifs ou pas) par an.
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Depuis deux ans, ce régime de faveur a été supprimé. Les pensions de source étrangère pour les retraités du secteur privé uniquement ne sont plus imposées à 0% mais à 10%. Un taux qui reste largement inférieur à celui pratiqué en France. Mais il est désormais légèrement moins attractif que celui fixé par un autre pays d'Europe du sud : la Grèce. Profitant du recul portugais, le gouvernement hellénique a, en effet, fait voter un dispositif plus avantageux pour les retraités, en juillet 2020, soit 5 mois après l'entrée en vigueur de celui du Portugal. Les revenus hors Grèce des retraités étrangers sont taxés à 7%, comme en Italie mais, pour bénéficier de ce régime fiscal avantageux au-delà des Alpes, vous devez élire domicile dans une ville de moins de 20.000 habitants, dans l'une de ces 8 régions du sud de la «botte» : Sicile, Calabre, Sardaigne, Campanie, Basilicate, Abruzzes, Pouilles et Molise.
Les Cyclades attirent les jeunes retraités
En Grèce, le taux est non seulement plus avantageux que celui du Portugal mais court sur une durée plus longue : 15 ans au lieu de 10. Pour le reste, les conditions imposées sont quasi-identiques : votre pays d'origine doit avoir signé une convention fiscale avec la Grèce. Ce qui est le cas de la France. Par ailleurs, vous ne devez pas avoir été résident fiscal en Grèce durant 5 des 6 dernières années précédant votre installation. Au bord de la faillite il y a dix ans, le pays se redresse petit à petit. Et après avoir longtemps été raillée, la Grèce se rêve désormais en eldorado fiscal. «Depuis 2-3 ans, nous avons constaté un intérêt croissant de la part de jeunes retraités français notamment pour les Cyclades mais plus pour le climat et la qualité de vie. L'architecture blanche rappelle à certains la Corse», affirme Panayota Marceau, avocate fiscaliste grecque installée à Paris et à Athènes.
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Mais il semble que le Portugal conserve encore une longueur d'avance dans le cœur des retraités tricolores. «Les Français n'ont pas encore connaissance du régime fiscal avantageux grec, confirme Me Mathilde Maurer, notaire du groupe Monassier. Et la Grèce, notamment les îles, paraît plus loin à certains que le Portugal». Car qui dit îles grecques, dit prix immobiliers élevés (jusqu'à quelques millions d'euros), mais aussi éloignement vis-à-vis des proches et de la France. Ce qui peut poser problème en cas de rapatriement par exemple. Un détail non négligeable pour les retraités. Le Portugal n'a pas ce handicap et a également fait montre d'un sacré dynamisme économique, avant la guerre en Ukraine.
Des retraités pas si inactifs au Portugal
«À cause du Covid, les retraités français sont moins nombreux à s'être installés au Portugal parce qu'ils voulaient rester près de leur famille, reconnaît Me Sandrine Bisson Marvão, avocate franco-portugaise spécialiste du droit immobilier. Mais le pays garde la cote auprès d'eux grâce à la qualité de vie, la sécurité sans compter le coût de la vie et les prix immobiliers qui sont abordables.» Le dynamisme est tel qu'il arrive que des retraités français n'arrivent pas seuls. «Certains retraités n'hésitent pas à s'installer en famille car les étrangers actifs bénéficient eux aussi d'avantages fiscaux s'ils ont une profession à haute valeur ajoutée (médecins, R&D, technologies, journalistes, artisans ou dans le domaine de la mode, de la joaillerie, vinicole …) : leurs revenus de source portugaise sont imposés à un taux forfaitaire unique de 20%», raconte Sandrine Bisson Marvão. Une bonne nouvelle pour le Portugal qui veut montrer qu'il est aussi capable d'attirer une population plus jeune et pas seulement pour une question fiscale.
Une fois sur place, d'autres retraités n'hésitent pas à remettre le bleu de chauffe. « Ils reprennent une activité salariale dans la médecine, commerce, hôtellerie ou en tant qu'ingénieur, donnent des conseils ou font du mentorat auprès des plus jeunes, ce qui est très apprécié au Portugal», poursuit l'avocate franco-portugaise. Une manière de s'occuper, de s'intégrer à leur nouvelle vie mais aussi de profiter des avantages d'être un «résident non habituel» actif : leurs revenus de source portugaise sont imposés à un taux forfaitaire unique de 20%.
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Mais ces avantages fiscaux ne doivent pas être la seule raison de votre expatriation, aux dires de Mathilde Maurer. «S'installer en Grèce ou au Portugal uniquement pour la fiscalité avantageuse est une très mauvaise stratégie», met en garde la notaire du groupe Monassier. Cette experte en droit international conseille aux retraités français qui envisageraient de s'installer en Grèce ou au Portugal de bien préparer leur projet en amont. «Les gens pensent que ce type de projet va de soi mais c'est un vrai dépaysement, insiste-t-elle. Il faut l'envisager dans toutes ses dimensions et ne pas négliger l'aspect civil».
«Au bout de 10 ans, vous pouvez vous retrouver soumis au régime matrimonial de votre pays d'accueil qui entre en vigueur, indique Me Maurer. Par ailleurs, ce n'est pas parce que vous êtes expatriés que votre succession échappera obligatoirement à la fiscalité française. Enfin, il convient de s'assurer de remplir toutes les conditions pour devenir résident fiscal grec ou portugais. Il est ainsi préférable de ne pas posséder de logement permanent en France.» Sachez enfin qu'au bout de 10 ans (Portugal) et 15 ans (Grèce), les retraités étrangers sont imposés comme les locaux. En France, la pension moyenne s'élève à 1530 euros bruts par mois, selon la Drees. Une retraite taxée à 15% au Portugal et 22% en Grèce. Pour des seniors plus aisés, le taux grimpe à environ 29% au Portugal et 37% en Grèce si vous gagnez plus de 3000 euros par mois. Et au maximum respectivement 40% et 45%. Et c'est là que les expatriés se posent sans doute cette question : dois-je retourner en France et «construire» une nouvelle vie ? Pas évident pour des septuagénaires voire octogénaires.
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L’inflation pénalise le pouvoir d’achat des retraités
En théorie, les retraites sont indexées sur l’inflation, selon le code la Sécurité sociale. Mais, en pratique, le gouvernement peut prendre une mesure différente, à titre exceptionnel.
Retraites: Emmanuel Macron peaufine son nouveau projet de régime universel
La réforme visera à harmoniser les règles mais pour les seules générations futures.
Le Figaro
La guerre en Ukraine pourrait-elle toucher à sa fin ?
Hugues MaillotLA VÉRIFICATION - Lors d'un entretien avec des journalistes russes, le président Zelensky a estimé que «la guerre peut rapidement se terminer», alors que la question de la «neutralité» de l'Ukraine est de plus en plus envisagée.
LA QUESTION. Au 37e jour de guerre, la situation s'est stabilisée en Ukraine. Excepté à Marioupol, de plus en plus étouffée par la tenaille russe, aucune victoire décisive ne semble pouvoir faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. La suprématie russe, que tout le monde attendait écrasante, est contestée par une vaillante résistance ukrainienne, qui parvient même à mener avec succès quelques contre-offensives. Sur le terrain, les deux armées se rendent coup pour coup, pendant qu'en coulisses, les négociateurs s'activent pour trouver un compromis. Au sortir de deux jours de pourparlers à Istanbul, la délégation russe a fait état de «discussions substantielles» et salué les propositions «claires» de l'Ukraine. Le porte-parole du Kremlin s'est, lui, montré moins positif, jugeant qu'il n'en était rien ressorti de «très prometteur».
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Quelques jours auparavant, le 27 mars, lors d'un entretien en visioconférence avec plusieurs journalistes russes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait pourtant laissé entrevoir une lueur d'espoir. «La guerre peut rapidement se terminer, c'est seulement Poutine et son entourage qui la retardent», avait-il estimé. Le 15 mars, l'un de ses conseillers, Oleksi Arestovitch, était allé encore plus loin, jugeant qu'un accord de paix pourrait être trouvé «dès le début du mois de mai». Alors après plus d'un mois, la guerre pourrait-elle toucher à sa fin ? Les conditions sont-elles réunies, sur le champ de bataille et dans la confidentialité des négociations, pour trouver rapidement une issue au conflit ?
VÉRIFIONS. Et considérons avant toute chose un élément essentiel : aucun analyste ne peut prédire ce qu'il y a dans la tête de Vladimir Poutine et ne peut donc connaître les «objectifs» qu'il s'est fixés en attaquant l'Ukraine. D'après le théoricien de la guerre Carl von Clausewitz, il faut en distinguer deux : le «ziel», qui concerne les buts purement militaires et le «zweck», qui traduit les buts politiques qui en découlent. Si le premier objectif se constate plus ou moins aisément sur le terrain, le second est difficilement appréciable. Or, il semble que la guerre ne prendra réellement fin que quand les objectifs politiques seront a minima remplis… ou quand l'armée russe sera vaincue, ce qui paraît, pour l'heure, hautement improbable. Les déclarations du chef du Kremlin et de ses subordonnés, depuis le début de la guerre, permettent en revanche d'en esquisser les contours : Vladimir Poutine pourrait être intransigeant sur la démilitarisation de l'Ukraine, donc sa neutralité, la «dénazification» et le statut de la Crimée et du Donbass.
Des avancées diplomatiques
Lundi et mardi, les pourparlers ont abouti à une étape importante. «C'est la première fois que, sur les bases des fondamentaux de la Russie, les deux parties ont commencé à discuter sérieusement», explique au Figaro Jean de Gliniasty*, ancien ambassadeur de France à Moscou et directeur de recherche à l'IRIS. L'Ukraine a fait un pas en avant, en envisageant un statut neutre, prérequis de Moscou. Mais pas à n'importe quel prix. Les négociateurs ukrainiens ont bien conscience qu'ils ne pourront pas intégrer l'Otan et réclament un «accord international» avec plusieurs pays garants qui lui fourniraient une assistance militaire en cas d'agression. En contrepartie, l'Ukraine «ne déploiera sur son territoire aucune base militaire étrangère» et ne rejoindra «aucune alliance militaro-politique».
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Là où le bât blesse, c'est que Kiev a choisi «de remettre à plus tard le statut de la Crimée et du Donbass», souligne Jean de Gliniasty. Surtout, cette question devrait être réglée par référendum, comme l'a annoncé Volodymyr Zelensky. «C'est un risque de fragilité supplémentaire d'un éventuel accord», prédit l'ancien diplomate. De fait, le statut de la Crimée et du Donbass semble être un objectif essentiel pour Vladimir Poutine, quand bien même on en ignore les limites (celles des républiques séparatistes ou des deux oblasts de Donetsk et Lougansk ?). C'est sans doute pour cette raison que le Kremlin a décidé de concentrer ses forces sur le Donbass et donc sur Marioupol. D'autant que la prise de cette ville, assiégée depuis le début de la guerre, pourrait suffire à «satisfaire les exigences russes» en matière de «dénazification», estime Jean de Gliniasty, puisque c'est ici que combat le régiment Azov, régulièrement accusé d'épouser des thèses néonazies.
Pas assez d'atouts pour négocier en position de force
Ce redéploiement des troupes russes démontre parfaitement que les négociations dépendent intimement du rapport de force militaire. Vladimir Poutine sait que le gros des troupes ukrainiennes (à peu près 40%) se situe dans le Donbass. Pour l'heure, «les Russes n'ont pas assez d'atouts sur le terrain pour négocier en position de force», analyse l'ancien ambassadeur de France à Moscou. «Ils vont donc mettre la priorité sur la destruction des forces armées traditionnelles du Donbass», estime-t-il.
L'érosion peut conduire à un point de bascule où les capacités offensives de l'attaquant ne suffisent plus à dominer les capacités du défenseur.
En parallèle, l'armée russe ne devrait pas se désengager entièrement de Kiev ou de Kharkiv, pour garder par l'état de siège une coercition diplomatique. Mais l'état actuel des combats démontre pour l'heure une stabilisation du rapport de force militaire, avec des contre-offensives ukrainiennes sporadiques. «On a quand même l'impression que les deux parties sont déterminées à continuer la lutte mais fatiguées», résume Olivier Kempf, directeur du cabinet stratégique La Vigie et chercheur associé à la FRS.
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Et pour cause, l'armée russe semble avoir atteint ces derniers jours son «point culminant», un autre concept de Clausewitz, détaillé dans une note de la FRS, publiée à la mi-mars. «Ce dernier explique comment la puissance de combat de l'attaquant s'érode en général avec le temps, compte tenu des pertes, de l'élongation des lignes de communication de ses forces et du besoin de les protéger», expliquent ses deux auteurs, Philippe Gros et Vincent Tourret. «Cette érosion peut conduire à un point de bascule où les capacités offensives de l'attaquant ne suffisent plus à dominer les capacités du défenseur, si ces dernières ne s'effondrent pas non plus». C'est ce qui semble se produire chez les troupes russes : «Marioupol est coupée en deux, mais la progression est assez lente. Les Russes mettent beaucoup de temps pour prendre le contrôle de la ville, ce qui est le signe de capacités limitées», explique Olivier Kempf.
Vers un conflit gelé ?
Cette situation influe forcément sur les négociations. Tant que l'un ou l'autre des belligérants n'aura pas l'occasion de sortir la tête haute de ce conflit, la paix paraît impossible et la guerre se poursuivra. «La guerre va continuer tant que Poutine n'a pas atteint ses objectifs sur le terrain : Marioupol et le Donbass, voire toute la bande de terrain entre la Crimée et Kherson», juge l'ancien général. «Tant qu'il y aura des forces et des gains territoriaux, même centimètre par centimètre, Poutine ne s'arrêtera pas», ajoute-t-il. De son côté, l'Ukraine ne peut pas abandonner maintenant, pour des raisons évidentes. Une partie de son territoire est occupée, il y a des morts, un pays détruit et des millions de personnes en exil. «Même si on est dans une guerre d'usure, les deux parties pensent qu'il y a encore militairement des options et ne vont donc pas négocier à fond, tant qu'il reste des forces», ajoute Olivier Kempf.
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Le risque désormais, c'est que la guerre se transforme en conflit gelé. «Il peut y avoir une option avec de petites progressions très localisées, où le conflit s'enracine sur les positions actuelles», prévoit le chercheur. Et pendant ce temps-là, les morts se poursuivront et «les négociations seront également gelées». Une situation sur laquelle les Occidentaux peuvent cependant peser. «Parmi les paramètres des négociations, il y aura forcément la levée des sanctions et une garantie donnée aux Ukrainiens, implicite ou explicite», assure Olivier Kempf. «Si on ne pèse pas vers la paix et si on laisse juste Russes et Ukrainiens discuter ensemble, nous encourageons le gel du conflit», juge-t-il.
En résumé, la vraie négociation, et donc l'éventualité d'un accord de paix, «débutera quand chacun estimera qu'il a suffisamment d'atouts dans sa manche pour discuter en état de force», estime Jean de Gliniasty. Pour l'heure, la situation militaire ne pèse pas en faveur d'une issue rapide de la guerre : la Russie n'a pas atteint ses objectifs et l'Ukraine offre une résistance farouche qui ne met pas les négociateurs dans la meilleure des postures. Si les pourparlers ont progressé à Istanbul, un accord de paix ne paraît pas envisageable en l'état et la guerre «va encore se compter en semaines», conclut Olivier Kempf.
*Jean de Gliniasty est notamment l'auteur de Petite Histoire des relations franco-russes, paru en février 2021 chez l'Inventaire.
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Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
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Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
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REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
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À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
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Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 36e jour de l'invasion, l'offensive russe se concentre dans le Donbass.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front s'étire sur plusieurs centaines de kilomètres au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022, qui s'impose comme une invasion de toute la moitié Est du pays. Néanmoins, comme l'a confirmé Moscou le 25 mars, l'offensive russe s'est réorientée vers l'Est, dans la région séparatiste du Donbass.
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Comme le rappelle l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, les Russes sont engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945». On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Au 36e jour de l'invasion, les forces en présence se sont largement immobilisées par rapport au début du conflit, mais l'on observe néanmoins deux dynamiques : les contre-attaques ukrainiennes, notamment au nord près de Kiev et au sud près de Kherson, continuent ; les Russes poursuivent leur avancée dans le Donbass, à Marioupol, ville portuaire en partie conquise, et plus au nord avec une tentative de prise en tenaille progressive des troupes ukrainiennes.
Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à prendre le contrôle du pays rapidement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade improbable, se déroulent désormais aux abords de grandes villes, ce qui entraîne des affrontements urbains meurtriers, y compris pour les civils.
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Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson - mais sont dans les faubourgs de plusieurs centres urbains importants, à commencer par Tchernihiv, Kharkiv, Marioupol et Kiev. La relative stabilisation de la situation militaire montre que les Russes ne sont pas en mesure de réaliser une poussée sur toute la ligne de front, cela ne présage pas nécessairement de la suite : si un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes, évoqué il y a quinze jours par le chef d'état-major français, le général Burkhard, est à ce stade improbable, un enlisement des forces russes est loin d'être certain car leur offensive principale, dans le Donbass, continue de progresser. En revanche, l'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre est en tout cas avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
Passons en revue les fronts.
À l'Est, avancée russe dans le Donbass
À l'est du pays, les forces russes sont aux portes de Kharkiv, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement de la deuxième plus grande ville d'Ukraine (1,4 million d'habitants), où la campagne d'artillerie se poursuit. Située à 25 km de la frontière russe et traditionnellement russophone, Kharkiv est un verrou clé, néanmoins hors de portée pour les Russes à ce stade.
Plus au Nord, au début du conflit, le front de l'Est a aussi avancé rapidement plein ouest en passant par la ville de Konotop, toujours encerclée, mais surtout avec Kiev en ligne de mire. Les troupes les plus avancées sont certes aux portes de la capitale ukrainienne [dont il sera question plus bas dans l'article] sauf que la ligne de front s'est fixée, Kiev n'étant plus à ce stade la priorité des Russes, qui se retranchent en position défensive.
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Sur le front de l'Est, c'est l'opération dans le Donbass qui est désormais la plus stratégique, les séparatistes ne contrôlant depuis 2014 qu'une partie des oblasts de Donetsk et de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud. Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum.
En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans de rares quartiers. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr
La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes.
Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» est craint, mais improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. On en est loin. Ces derniers jours, les contre-attaques ukrainiennes ont fait reculer les Russes, qui sont sur la défensive près de Kherson.
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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif russe. Dans la même direction mais de l'autre côté du fleuve, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait leur permettre de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord, mais un tel mouvement est improbable à court terme car la bataille du Donbass, où seraient concentrés 30 à 40% des forces ukrainiennes, s'annonce longue.
Au Nord, la bataille de Kiev suspendue
Marqué par des contre-attaques ukrainiennes, le front du Nord est aujourd'hui immobilisé et n'est plus un axe stratégique pour les Russes, qui fortifient leurs positions actuelles, voire reculent localement.
Il semblait être pourtant, au départ, la priorité de Moscou. Les opérations terrestres ont été lancées depuis le territoire russe, mais aussi depuis la Biélorussie, alliée de Moscou. Les forces ont avancé des deux côtés des rives du Dniepr, la capitale, Kiev, étant située à seulement 150 km au sud de la frontière biélorusse. À l'ouest du fleuve, la première étape pour les Russes a été de prendre le contrôle, dès le 24 février, de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl. À l'est du fleuve, la percée russe s'est heurtée à la ville largement russophone de Tchernihiy, où les forces ukrainiennes font toujours preuve d'une résistance acharnée, malgré d'intenses bombardements. Les Russes ont choisi d'encercler la ville plutôt que de la prendre frontalement : les Ukrainiens sont désormais quasiment enclavés dans un large chaudron qui les isole du reste des forces.
Une triple offensive a donc visé donc Kiev depuis le Nord (rive droite du Dniepr), depuis le Nord-Est (rive gauche) et depuis l'Est (la percée déjà mentionnée passant par Konotop). Celle du Nord est la plus avancée puisqu'elle a atteint au bout de quelques jours seulement les faubourgs nord-ouest de la capitale et s'est même installée dans le quart sud-ouest. Néanmoins, non seulement les Russes sont aujourd'hui immobilisés, mais des contre-attaques ukrainiennes ont lieu, avec la reprise de Makariv et une autre poussée depuis Irpin. Selon les Ukrainiens, les Russes pourraient même être encerclés dans une poche autour de Bucha et Gostomel, ce qui est très loin d'être confirmé. «Un projet ambitieux et improbable», note l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dans son dernier bilan publié sur Twitter.
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De l'autre côté, et depuis une semaine, les Russes sont aussi aux portes de la capitale depuis les percées venant du Nord-Est et de l'Est. Néanmoins, pour l'instant, le verrou clé de Brovary résiste, les attaques russes ayant été repoussées par les Ukrainiens.
Dans ces conditions, l'objectif de Moscou d'un encerclement de la capitale paraît hors de portée à court terme, ce qu'a confirmé l'annonce officielle d'une concentration des combats dans l'est de l'Ukraine. Dans tous les cas, la bataille de Kiev - 2,8 millions d'habitants - s'annonçait longue. Pour faire le siège du berceau de la Rus de Kiev du 9ème siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique -, les Russes devraient contrôler une zone circulaire d'environ 150 km de périmètre, par ailleurs densément peuplée (les combats urbains avantagent structurellement le défenseur).
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Le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, le 24 février, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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Echec de la stratégie russe ?
Si d'aucuns évoquent l'atteinte d'un possible «point culminant» du conflit, c'est que la stratégie russe en Ukraine est à un tournant. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche est pour l'instant trop haute, faute de forces suffisantes.
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Pour les Russes, cette stratégie risque de conduire à l'enlisement, réel si l'on en juge par l'érection de fortifications dans la région de Kiev. L'invasion de l'Ukraine pourrait alors se transformer en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, il faudrait aux Russes obtenir des succès locaux, comme à Marioupol, pour redéployer ailleurs les forces qui y étaient fixées. Mais, dans le Donbass, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commente Michel Goya.
Un recours croissant à l'artillerie
Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.
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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estime Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal, tiré depuis un bombardier MiG-31 contre un dépôt de munitions sous-terrain. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Cette montée en puissance des frappes russes est directement liée à la forte résistance des Ukrainiens. Si leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? Au vu de l'état du conflit, «la guerre d'usure pourrait durer non plus des semaines mais des mois», prédit sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les Russes ont engagé de 150.000 à 200.000 de leurs troupes», mais que «leurs forces armées s'élèvent à près de 850.000 hommes». «Ils semblent avoir plus de réserves que ce que certains estiment. On observe d'ailleurs des relèves s'organiser côté russe, signe du changement d'approche. Il n'est pas sûr que les Ukrainiens aient autant de disponibilités pour cette guerre longue», avance prudemment l'ancien officier.
Plusieurs inconnues demeurent : un quatrième front va-t-il s'ouvrir dans l'ouest de l'Ukraine ? Vu la décision russe de se concentrer dans le Donbass, c'est improbable. Et l'armée biélorusse pourrait-elle intervenir directement dans le conflit ? Les troupes de Minsk seraient peu motivées, élément significatif étant donné que le régime du président Loukachenko est affaibli depuis sa réélection contestée de 2021. Quid également des «volontaires» prorusses qui pourraient venir de Syrie ou d'autres pays alliés de Moscou ? De même, qu'en sera-t-il des milliers de volontaires, côté ukrainien ? Peuvent-ils compenser l'attrition des forces ?
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Au-delà, même si les Russes parvenaient à vaincre militairement l'armée ukrainienne, qu'en serait-il ensuite ? Une «inconnue réside dans la capacité de structuration des 'bataillons de volontaires' à se structurer en force de guérilla de longue durée et à faire de l'Ukraine un piège pour Vladimir Poutine», estimait Michel Goya au début de l'invasion. Au fond, pour le président russe, une victoire militaire est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations. Vladimir Poutine a-t-il intérêt à une guerre longue ?
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Carburants : faut-il plafonner le prix à la pompe ?
Le débatLa flambée des prix du pétrole a porté ceux du gasoil et de l’essence au-dessus de 2 euros le litre, grevant le revenu des familles déjà entamé par l’inflation.
Pierre-Henri LabPierre-Henri LabLe blocage des prix profiterait aussi aux plus aisés. La CGT revendique une augmentation des salaires, une baisse des taxes et la restauration de l’ISF.
Nathalie Verdeil Secrétaire confédérale de la CGT
Aux discours déjà bien engagés sur l’inévitable montée des prix des carburants et des énergies carbonées pour respecter les engagements vis-à-vis de la transition écologique, vient s’ajouter celui sur l’augmentation du coût de la vie due à la reprise de l’économie et à la guerre en Ukraine.
Prendre en compte les enjeux environnementaux ne se fera pas sans prendre en compte leur acceptabilité sociale, tout comme ce ne sont pas aux travailleurs de supporter ces augmentations pendant que les grands groupes pétroliers s’enrichissent et parient sur la guerre !
La vie chère est souvent un détonateur de luttes parce que le premier problème, c’est que, pour des millions de travailleurs, les salaires sont trop bas dans notre pays pour se nourrir, se loger, se déplacer, se chauffer, se soigner, se cultiver, se distraire… vivre tout simplement ! C’est pour ça que la plupart des automobilistes interrogés à la pompe sur une baisse de 15 centimes au litre, de 30 ou même de 40 centimes, répondent que ce n’est pas suffisant.
Plutôt que le blocage des prix, la CGT revendique un ensemble de mesures fiscales et sociales qui répondent aux besoins, tout en luttant contre la hausse des inégalités. Des mesures qui portent sur le long terme et qui peuvent être rapidement mises en place parce qu’elles dépendent de la seule volonté du gouvernement.
Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat.
Un blocage des prix ne peut être seul envisagé car il bénéficierait de la même façon à tous, des plus précaires aux plus riches, donc surtout aux plus gros consommateurs et aux plus pollueurs. Le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Économie, invite les Français à faire des efforts sur la consommation d’énergie et nous dit qu’il va ruiner la Russie avec les sanctions.
En attendant, la politique du gouvernement a enrichi les plus riches et plongé dans la précarité les plus pauvres, surtout celles et ceux obligés de prendre leur voiture pour aller travailler. En même temps, l’État engrange 60 % de taxes pour chaque litre d’essence ou de gasoil acheté. Au-delà du carburant, c’est l’énergie qui est considérée comme une marchandise. Elle est devenue un objet de spéculation comme les autres.
Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat. On peut assez facilement constater que l’allègement de la fiscalité des plus riches dès le début du quinquennat n’a certainement bénéficié ni aux intérêts du pays ni à ses citoyens, et a renforcé le creusement des inégalités.
Au-delà des promesses électorales, la CGT propose une pétition, disponible sur son site Internet, pour un Smic à 2 000 euros brut avec la revalorisation de tous les salaires dans le public et le privé ; la TVA à 5,5 % sur les carburants ; le retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).
Pour soulager immédiatement les familles, il faut bloquer les prix. Sur le long terme, il faut investir en faveur du transport public.
Jacques Baudrier Adjoint PCF à la maire de Paris et administrateur d’Île-de-France Mobilités
Des dizaines de millions de Français ont besoin de leur automobile au quotidien. La hausse des prix des carburants attaque de plein fouet leur pouvoir d’achat et c’est insupportable pour nombre d’entre eux. Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. C’est une mesure d’urgence indispensable. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales, en particulier celles qui font des profits sur le pétrole comme Total, qui s’apprête à distribuer un montant record de 7 milliards de dividendes à ses actionnaires en 2022.
Mais il faut aussi prendre au plus vite des mesures pour consommer moins de carburant, moins de produits pétroliers. Aujourd’hui, 12 % du pétrole et 17 % du gaz importés en France viennent de Russie. La consommation au quotidien de ces produits pétroliers est mauvaise pour le climat et en plus donne des moyens à la Russie pour continuer son agression inqualifiable contre l’Ukraine.
Fabien Roussel propose de respecter les recommandations du GIEC et que la France investisse pour le climat 6 % de son PIB chaque année. Il propose le plan le plus ambitieux pour le climat de tous les candidats à la présidentielle avec 65 milliards d’investissements publics supplémentaires par an.
Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales.
Beaucoup des mesures qu’il comprend auront un effet immédiat pour consommer moins de carburant. La prime à la conversion de 10 000 euros pour permettre aux 14 millions de propriétaires de voitures Crit’Air 3, 4 ou 5 d’acheter une nouvelle voiture permettra de faire évoluer le parc automobile vers des voitures qui consomment beaucoup moins. Le « grand remplacement » des 3,5 millions de chaudières au fioul, grâce à des aides à hauteur de 3 milliards par an, permettra de supprimer directement 12 % de la consommation française de produits pétroliers, soit autant que les importations de pétrole russe. Les 20 milliards par an investis dans la rénovation énergétique des logements permettront de réduire fortement la consommation de gaz.
La gratuité des transports publics, la baisse de 30 % du prix du train, la gratuité des trajets domicile-travail en TER, la création d’un réseau cyclable de 100 000 kilomètres, les investissements supplémentaires massifs pour le rail (5 milliards par an), les transports publics (3 milliards par an) et le vélo (1 milliard par an) permettront aussi d’offrir des alternatives moins polluantes, et de réduire la consommation de carburant.
La droite, Macron ou Pécresse, et l’extrême droite version Le Pen ou Zemmour préfèrent maintenir les cadeaux aux plus riches et la suppression de l’ISF, et ne veulent pas investir pour le climat. Ils sont irresponsables.
Fabien Roussel propose, lui, d’investir massivement pour sauver le climat, tout en donnant à chacun la possibilité de se déplacer et de se chauffer. Il faut pour cela bloquer les prix des carburants et investir pour en consommer moins. On ne sauvera pas le climat contre le peuple, mais avec le peuple. C’est ce que propose le candidat des Jours heureux.
carburantshausse des prix carburantshausse des prix Le Figaro
Présidentielle: «La grande dépolitisation»
L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.
Et si le fait majeur de la campagne était la diffusion des Visiteurs sur TF1 le soir du premier tour? La politique, déjà reléguée au rang de divertissement de masse, ne divertit même plus. Il y a bien eu quelques tentatives pour sortir la France de sa léthargie civique, Zemmour a remonté les couloirs du temps, Mélenchon usé de toutes les ressources de l’éloquence, Pécresse plaidé les mérites de la réforme, Roussel ceux de la côte de bœuf, mais sans parvenir à entraîner le pays dans la grande délibération espérée. Plus encore que le Covid ou la guerre en Ukraine, c’est la trinité individualiste - canapé, smartphone, Netflix - qui a étouffé la campagne. Il en reste quelques fragments, mais c’est bien la dépolitisation de la politique elle-même qui caractérise le moment. Marine Le Pen en profite à plein et transforme son ancienne fonction tribunitienne en une sorte de populisme maternant. Emmanuel Macron ne le cache pas: l’exercice du pouvoir l’intéresse beaucoup plus que la bataille pour le conquérir.
Son meeting géant de la Défense a illustré avec feu d’artifice et vibrations de compétition sportive (ola, «clapping») cette grande dépolitisation. Des causes plus qu’une doctrine, des crises à surmonter plus qu’une vision à proposer, des «regards», des visages plus que des citoyens. Certes, dans le discours-palimpseste du candidat, on retrouve toutes les couches politiques des quarante dernières années - technolyrisme giscardien, affichage unitaire mitterrandien, sensibilité chiraquienne, volontarisme sarkozyste et même réminiscence hollandienne -, mais l’orateur avait prévenu, il se fout «présidentiellement» des clivages qui autrefois configuraient le débat public. La France d’après, celle décrite par Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely dans leur dernier essai, est là sous nos yeux: Uber Eats détrône la blanquette de veau du dimanche, Bella ciao n’est plus un chant de révolte mais l’identifiant d’une série, les tacos vite avalés laissent peu de temps aux conversations interminables qui animaient les repas en temps d’élection et Jacquouille la Fripouille écrase candidats et politologues de ses «okay».
«Nous, députés LR, appelons les Français à voter pour Valérie Pécresse à l'élection présidentielle»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Le bilan du président et de la majorité sortante n'est clairement pas de droite et n'est pas le nôtre, écrivent l'ensemble des députés LR. En soutenant Valérie Pécresse, nous faisons le choix de l'avenir avec la première présidente de la République, ajoutent-ils.
Ivan Rioufol: «Ne pas laisser passer l’heure des comptes!»
CHRONIQUE - Seule la perpétuation de l’aveuglement sur l’état du pays peut faire gagner Emmanuel Macron. La diversion et le déni restent ses cartes gagnantes.
Meeting d'Emmanuel Macron: «Le “en même temps” a laissé place à un “copier-coller” laborieux»
TRIBUNE - Emmanuel Macron a donné son unique meeting de campagne, samedi 2 avril. Cet unique rendez-vous de campagne interroge sur la capacité du président sortant à mobiliser, analyse Arnaud Benedetti.
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Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service
DécryptageAlors que les tarifs de l'essence et du gaz oil atteignent des niveaux record, les mesures du gouvernement ne suffisent pas à réduire durablement la facture des automobilistes et des professionnels.
Marie ToulgoatMarion d'AllardLes prix à la pompe atteignent des records et la tendance n’est pas à la baisse. Face à une réalité qui dégrade sévèrement le pouvoir d’achat des automobilistes, le gouvernement a pris le parti d’accorder une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant pour une durée de quatre mois. Ce lundi, Jean Castex a également évoqué réfléchir à un dispositif « plus ciblé » en direction de « ceux qui gagnent peu » et de « ceux qui roulent beaucoup », sans donner plus de détails. Des mesures saupoudrées au gré de la volatilité des prix, alors que d’autres leviers existent que le gouvernement rechigne à actionner.
Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe1. Remettre à plat l’imposition
Les taxes représentent environ 60 % du prix d’un plein. À la TVA de 20 % sur le pétrole brut s’ajoute, en effet, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui représente approximativement 40 % de la note réglée par les automobilistes. Une seconde TVA prélevée sur la TICPE complète l’addition. Les impôts représentent ainsi un pactole non négligeable que le gouvernement pourrait moduler pour faire baisser les prix à la pompe. « Si le prix des carburants explose, il faut baisser les taxes », estimait il y a quelques semaines l’économiste Christophe Ramaux, sur France Info.
Les propositions en ce sens ne manquent pas. Tandis que certains recommandent de réduire la TVA à 5,5 %, comme pour les produits de première nécessité, d’autres suggèrent de rogner la TICPE. Certaines de ces options ont d’ailleurs été passées au banc d’essai ces dernières années. En 2000, le gouvernement de Lionel Jospin avait opté pour la Tipp (ex-TICPE) flottante, permettant de moduler l’impôt selon les cours du pétrole. En 2012, le nouvellement élu François Hollande avait aussi baissé le niveau de cette taxe. Depuis 2018 et la crise des gilets jaunes, la TICPE est tout bonnement gelée.
Pour autant, selon l’économiste atterré Thomas Porcher, ces baisses ponctuelles des taxes ne diffèrent pas beaucoup de la récente ristourne du gouvernement. « Si on ne fait pas de refonte totale de la taxation du carburant, on sera toujours confrontés à ces situations où on sera contraints de baisser les prix de quelques centimes, mais ils continueront d’augmenter quoi qu’il arrive ! » tranche-t-il. En ce sens, l’économiste préconise de se passer de la TICPE et de la TVA – injustes puisque le même montant est facturé à tous les consommateurs – au profit d’un impôt plus progressif. « Il faudrait conduire une réflexion par département. À Paris, seulement 14 % des actifs se rendent au travail en voiture, contre 85 %, voire 90 % dans le reste de la France. La taxation sur les carburants devrait être plus forte dans la capitale pour inciter les gens à prendre les transports en commun et plus faible là où la voiture est indispensable », illustre le spécialiste.
2. Taxer les profits des pétroliers
Les profits des multinationales du pétrole s’envolent à mesure que les prix à la pompe flambent. Selon les chiffres de l’OCDE, les surprofits engrangés par les géants du secteur depuis le début de la guerre en Ukraine atteignent, au global, 200 milliards de dollars (181 milliards d’euros). Taxer la rente pétrolière serait donc un des leviers pour réduire la facture des automobilistes. D’ailleurs, le gouvernement n’exclurait pas de l’actionner, d’après les informations du Figaro. Mais, si l’option est bien sur la table des fonctionnaires de Bercy, Bruno Le Maire, lui, continue de se montrer sceptique. « Si, à chaque changement de conjoncture, votre réponse est une nouvelle taxe, vous affaiblissez toutes les entreprises parce que vous affaiblissez l’attractivité de votre pays », a fait valoir récemment le ministre de l’Économie.
En dehors de l’antienne sur l’attractivité, mettre en place une telle taxation exceptionnelle ne semble pas si facile, prévient pour sa part Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE, qui dénonce une « certaine forme de démagogie » sur la question. « La majeure partie des profits dégagés par les grands pétroliers, TotalEnergies entre autres (qui affiche 16 milliards d’euros de profits sur la seule année 2021 – NDLR), est réalisée sur leurs opérations d’extraction, donc à l’étranger. La partie distribution, en France, sur laquelle une taxe pourrait s’appliquer est très minoritaire », explique l’économiste. En d’autres termes, poursuit Xavier Timbeau, « les pétroliers sont des entreprises privées qui font leurs profits à l’étranger ». Pour autant, « tout cela ne signifie pas que ces profits sont légitimes, mais la seule question qu’il convient de se poser, c’est : “Pourquoi existe-t-il une rente pétrolière ?” » conclut l’économiste.
3. Bloquer les prix par décret
Serait-il possible de tout simplement empêcher que les prix dépassent un certain plafond ? Le Code du commerce, en tout cas, le permet. Le gouvernement est habilité à décider par décret du blocage des prix, dans le cas d’une « situation de crise, de circonstances exceptionnelles, d’une calamité publique ou d’une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé », pour une durée de six mois au maximum. L’idée, reprise par de nombreux candidats à l’élection présidentielle, est adoubée par l’économiste Thomas Porcher. « On pourrait recourir au blocage des prix puisque la guerre en Ukraine est une circonstance exceptionnelle », confirme-t-il.
Ce mécanisme temporaire d’urgence a d’ailleurs été utilisé dans le passé. En 1990, lorsque la première guerre du Golfe éclatait et que les prix à la pompe subissaient une poussée inflationniste, le ministre de l’Économie, Pierre Bérégovoy, avait décidé de prix plafonds pour les carburants, pour préserver le pouvoir d’achat des automobilistes et des professionnels. Plus récemment, en juillet 2020, le gouvernement a plafonné les prix du gel hydroalcoolique.
Si le gouvernement choisissait de bloquer les prix du carburant, qui paierait la note ? Les autorités pourraient décider de mettre les groupes pétroliers à contribution en réduisant leurs marges. Pour compléter, l’État serait toutefois contraint de faire l’impasse sur une partie des taxes sur le carburant, qui représentent une part substantielle de l’addition.
pétroleéconomieÉnergiecarburants Le Figaro
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Autre signe des Temps : vos amis qui décident de se mettre à leur compte se comptent sur les doigts d'une main... et vous êtes terriblement curieux - voire jaloux - de leur nouvelle vie professionnelle. Mieux : dès que vous commencez à enquêter, de votre côté, les conditions possibles pour vous mettre à votre compte, et ce que cela pourrait changer dans votre vie, c'est que vous avez la bougeotte ! Combien vaut votre job en indépendant ? Quelle charge de travail cela impliquerait ? Combien de clients potentiels ? Les recherches sur Google fusent ! «La curiosité vis-à-vis des autres est un phénomène naturel lorsqu'on parle d'une tendance, analyse Vincent Huguet. Chez Malt, les freelance se toisent, comparent leurs profils sans cesse sur notre plateforme.» Le boom des démissions et la notion de «flexibilité» qui est de plus en plus importante chez les candidats font penser à la fable du Loup et du Chien de La Fontaine. Sa morale ? Mieux vaut être pauvre et libre que riche et esclave - mieux vaut vivre pauvre mais indépendant que dans une cage dorée. Une morale à méditer. Et à mettre en relief de façon moins manichéenne...
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Quand l'idée même de revenir au bureau vous incommode au point de vous dégoûter ou de vous empêcher de dormir, cela doit vous titiller : il est temps de changer d'air. Peut-être que cela traduit simplement une envie de changer d'entreprise, mais cela peut également signifier des envies d'indépendance et de liberté. Steve Jobs, le fondateur d'Apple, a eu cette pensée très juste : «Si aujourd'hui était le dernier jour de ma vie, voudrais-je faire ce que je prévois de faire aujourd'hui ?» Si la réponse est un grand «NON» pendant plusieurs jours de suite, je sais que je dois changer quelque chose... «C'est fréquent : les gens ne veulent pas revenir au bureau parce qu'ils peuvent plus voir leurs managers ou leur environnement de travail, et ils décident de dire stop», observe Vincent Huguet. «Dire stop», évidemment, est un luxe qui n'est pas pour tout le monde...
Enfin, dernier signal alarmant : quand vous avez viscéralement envie de vous former, d'apprendre, de sortir de votre zone de confort, et de rencontrer des gens inspirants, c'est que, vraiment, vous avez envie de changement ! Et comme le disait si bien Winston Churchill - qui aurait pu être conférencier en développement personnel - «il n'y a rien de négatif dans le changement, si c'est dans la bonne direction.»
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Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…
Camille LestienneTOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.
- Face au rebond de l'épidémie, Jean Castex a annoncé le 12 mars l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Au total, cela fait 2,5 millions de personnes éligibles environ a précisé le ministère de la Santé. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) s'est prononcée le 18 mars en faveur de l'ouverture de la quatrième dose aux personnes de plus de 65 ans à risque, sur la base du volontariat. Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.
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- Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.
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- Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).
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- Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
- Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.
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Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.
1. Où en est la campagne de vaccination?
En France. Au 20 mars 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,3 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,1% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 39,4 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.
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2. Qui peut se faire vacciner et quand ?
Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.
• Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.
• L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.
• Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.
• Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.
• Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.
• Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.
Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.
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3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?
L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.
En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.
L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.
Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.
4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?
Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.
Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).
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Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.
Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.
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Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.
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5. Pourquoi se faire vacciner?
La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.
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Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.
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6. Doit-on craindre des effets secondaires?
Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)
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L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).
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L'Humanité
Essence, gazole : « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »
ReportageÀ la campagne comme à la ville, dans les stations-service, pistolet de carburant en main, les automobilistes de la périphérie de Nice témoignent de leurs difficultés face à la hausse des prix. Reportage
Émilien UrbachCantaron/Nice (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.
Dans l’arrière-pays niçois, tous les habitants de la vallée du Paillon viennent remplir leur réservoir au supermarché de Cantaron, sur les rives du fleuve qui, autrefois, en aval, enserrait Babazouk, la vieille ville de Nice. Sur le grand panneau rouge, noir et blanc, ce lundi 21 mars au matin, les prix affichés des carburants dépassent pour la plupart les 2 euros le litre.
Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service« En tant qu’infirmier libéral, je fais 40 000 kilomètres par an, explique Philippe. Si c’était pour le plaisir, je choisirais de moins rouler, mais je n’ai pas le choix. Je paye. » Même son de cloche pour Syndie, coiffeuse à domicile. « C’est mon outil de travail, explique-t-elle en pointant sa voiture avec le pistolet de la pompe à essence. Bientôt, ça va me coûter plus cher d’aller travailler que de rester chez moi. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui payent. Je ne suis pas sûre que dans les familles riches, on calcule les prix des courses… »
Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achatIci, la voiture est indispensable
Ici, on n’est pas loin de Nice mais tout de même en milieu rural. La voiture y est indispensable, au-delà même du trajet pour aller au travail. Les routes ne sont pas vraiment plates dans ce Piémont alpin et l’idée de prendre le vélo pour des petits déplacements requiert une bonne forme physique. Retraité, Jean-Jacques s’occupe justement d’un club cycliste dans la vallée et en veut aux responsables politiques locaux. « Ils découvrent qu’on pourrait imaginer des pistes cyclables pour se rendre en ville, mais rien n’a été prévu quand ils ont transformé les axes routiers, dénonce-t-il. Maintenant, c’est presque dangereux d’utiliser celles qui ont été tracées au sol. » Salvatore, également retraité, est venu remplir le réservoir rouge de sa débroussailleuse et n’imagine pas, lui, utiliser son vélo pour se déplacer. « J’évite de rouler pour rien, résume-t-il en haussant les épaules. Quand je pars faire les courses, je remplis le coffre pour deux semaines au lieu d’une seule. »
Une précarité grandissante
Tout le monde essaie de trouver des solutions. Certaines témoignent surtout d’une précarité grandissante. « Je mange plus de pâtes pour pouvoir payer mon plein, annonce Christelle, travailleuse en Ehpad. Cette hausse est une catastrophe. Comment voulez-vous que je m’en sorte avec 1 200 euros par mois ? Et ce n’est pas leurs 15 centimes qui vont changer quoi que ce soit. Il faut augmenter les salaires ! »
Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompeLe sentiment que cette crise vient surtout aggraver les injustices est largement partagé. « Un coup, c’est les gilets jaunes, ensuite le Covid, et maintenant la guerre en Ukraine, reprend Jean-Jacques, accoudé au toit de sa voiture. Chaque fois, on demande aux plus modestes de faire des efforts pendant que d’autres en profitent et se sucrent sur notre dos. »
La colère gronde contre les compagnies pétrolières
Les bénéfices engrangés ces derniers mois par les compagnies pétrolières ont du mal à passer. « Que des entreprises fassent de l’argent, ce n’est pas le problème, convient Philippe. Mais on pourrait quand même imaginer que les richesses soient un peu mieux réparties. Et sur des secteurs aussi importants que l’énergie, l’État devrait avoir le monopole. »
Bientôt ça va me coûter plus cher d'aller travailler que de rester chez moi.
Pierre arrive pour faire le plein de son camion-grue et voit les choses différemment. « Je n’y crois pas, à leurs histoires de solidarité avec les Ukrainiens, rouspète cet entrepreneur du bâtiment. On paye déjà assez, on n’a pas à sortir de l’argent pour les autres. Il faudrait surtout que le gouvernement baisse les charges. Moi, si ça continue, je répercuterai la hausse sur les prix facturés à mes clients. »
Dans une station du centre-ville de Nice, Richard, artisan serrurier, tient à peu près le même discours. Lui conduit une petite moto. Ici, les prix sont en moyenne 10 centimes plus élevés qu’à Cantaron. Du coup, les personnes conduisant des deux-roues y sont aussi plus nombreuses que les automobilistes. « Un plein peut me durer un mois, sourit Benjamin. D’autant que, la plupart du temps, je me déplace en bus. Mais je suis plus inquiet de la hausse des prix de l’électricité et du gaz… »
pouvoir d'achatessencecarburantspétrole Le Figaro
Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?
Le FigaroFOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.
Moins de deux mois après son entrée en vigueur le 24 janvier dernier, le passe vaccinal a été suspendu le 14 mars, tout comme le port du masque dans la plupart des lieux publics. La raison ? Malgré un rebond récent des contaminations au Covid-19, les indicateurs hospitaliers se sont stabilisés. Le sésame vaccinal n'est ainsi plus exigé, ni dans les lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales, foires et salons professionnels, ni dans les transports publics longue distance interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux).
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Mais si le passe vaccinal n'est plus, le passe sanitaire est toujours obligatoire dans certains lieux. Le Figaro fait le point.
Comment activer le passe sanitaire ?
Le passe sanitaire se présente sous la forme d'un QR code stocké dans l'application TousAntiCovid ou en format papier. Il peut être activé par plusieurs documents :
- Un certificat de vaccination attestant d'un schéma vaccinal complet de plus de sept jours (avec une dose de rappel pour les majeurs sauf en cas d'infection plus de trois mois après la deuxième dose).
- Un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures.
- Un certificat de rétablissement (test positif d'au moins 11 jours et de moins de 4 mois pour les personnes non vaccinées ou d'une durée illimitée pour les personnes vaccinées).
- Un certificat attestant une contre-indication médicale à la vaccination.
Dans quels établissements faut-il présenter un passe sanitaire?
Le passe sanitaire est exigé pour les personnes de plus de 12 ans, accompagnants ou visiteurs, se rendant dans les établissements de santé suivants:
- Les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux.
- Les maisons de retraites, Ehpad.
- Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap.
Les patients qui ont un soin programmé à l'hôpital doivent se munir d'un passe sanitaire, sauf décision contraire du chef de service. L'obligation est évidemment levée dans toutes les situations d'urgence.
En revanche, l'obligation vaccinale pour les soignants (avec une dose de rappel) est maintenue, a précisé le premier ministre sur TF1 le 3 mars dernier.
Puis-je voyager sans passe sanitaire ?
Oui en France, en trains, cars ou avions, mais le passe sanitaire peut être exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France et dans certains territoires d'Outre-mer où des restrictions sont maintenues. Les voyageurs doivent toujours se conformer aux règles du pays de destination en Europe ou ailleurs. Certains pays comme l'Irlande ou l'Islande n'exigent plus aucun document de santé, preuve de vaccination ou test alors que d'autres imposent une vaccination complète.
En France, les autorités ont établi une classification par couleur des pays du monde en fonction du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Le service voyage du Figaro tient à jour la liste des pays classés aujourd'hui en vert ou en orange. Depuis le 1er juillet 2021, le QR code présent sur le passe sanitaire français peut être lu partout en Europe, directement dans l'application TousAntiCovid ou au format papier, en français et en anglais.
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Jusqu'à quand?
Le recours au passe sanitaire est possible jusqu'à l'été. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 a prolongé jusqu'au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Elle prévoit notamment la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'à cette date si la situation sanitaire le justifie.
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En Europe, les règles relatives à la présentation par les voyageurs de leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union sont prévues au plan juridique jusqu'au 30 juin 2023, selon.
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Présidentielle J-7: le retour du tango Macron-Le Pen, Pécresse et Mélenchon jouent leurs va-tout, Zemmour veut incarner le «vote vital»
John TimsitRetrouvez tous les jours votre rendez-vous politique quotidien: «20h22 - La Lettre présidentielle».
Chers abonnés,
On vous l'a souvent répété : nous sommes dans la dernière ligne droite. Si nous vous épargnerons ce lieu commun ce soir, il est pourtant plus que jamais d'actualité. Le premier tour se tenant dans une semaine, il ne reste plus que cinq jours de campagne pour les candidats à la fonction suprême. Si Emmanuel Macron est enfin entré dans l'arène électorale lors de son seul et unique meeting samedi, il voudra cette semaine maintenir sa position d'équilibriste - entre président et prétendant - pour assurer la première place que lui promettent les sondages. Marine Le Pen, quant à elle, aura peu ou prou le même défi : faire le plein des voix du «camp national» et mobiliser son électorat, plus abstentionniste que les autres. Nous reviendrons sur cet affrontement entre les deux anciens finalistes de 2017, qui pourraient bien rejouer le match dès la semaine prochaine. Au programme aussi ce dimanche, Jean-Luc Mélenchon, troisième homme dans les études d'opinion, en meeting à Toulouse (Haute-Garonne), tout comme Valérie Pécresse à Paris. Nous évoquerons également Éric Zemmour qui veut incarner le «vote vital pour sauver la France» dans une interview au Figaro.Merci de votre lecture attentive et de votre fidélité.Très bonne soirée,John Timsit
Macron-Le Pen, le retour du tango pour le second tour
À moins d'une semaine du premier tour, les deux visages qui s'afficheront le 10 avril prochain pourraient bien être les mêmes qu'il y a cinq ans : Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Avec un face-à-face installé depuis cinq ans, les deux représentants du nouveau clivage de la vie politique ont tout fait pour réduire le débat aux blocs politiques et électoraux qu'ils incarnent réciproquement. Au grand dam d'une droite et d'une gauche asphyxiées par cette nouvelle recomposition. Malgré les secousses que ce duo-duel a pu connaître, notamment l'immersion d'Éric Zemmour dans la campagne, tout porte à croire qu'ils vont pouvoir rejouer le match retour. Le leader de Reconquête! ayant notamment permis à sa concurrente nationaliste de mener une course présidentielle sans radicalité... au plus près des Français et de leurs préoccupations économiques et sociales. Lisez le grand récit de François-Xavier Bourmaud et de Charles Sapin.
Emmanuel Macron lance son sprint final
Alors que les intentions de vote d'Emmanuel Macron tendent à s'effriter depuis quelques jours, il s'agissait, pour ce dernier, de sonner samedi le rappel des troupes. Et de prévenir : le scrutin n'est pas joué et rien n'est impossible. En d'autres termes, l'élection de Marine Le Pen peut advenir dans trois semaines. Deux heures durant sur une scène centrale à La Défense Arena face à 30.000 supporteurs, le président-candidat a ainsi voulu promouvoir son action menée depuis cinq ans : «Tout cela, et tant de choses, c'était notre projet, et c'est maintenant notre bilan».Avant d'exhorter la classe politique à une recomposition après son éventuelle réélection. «J'appelle toutes celles et ceux qui, aujourd'hui - de la social-démocratie aux gaullistes, en passant par les écologistes - ne nous ont pas encore rejoint à le faire», a-t-il développé. Façon de faire «travailler la poutre» pour mieux se dépeindre en rempart contre «le danger extrémiste», porteur d'un «grand rabougrissement». Sachant que son score au second tour sera plus serré qu'en 2017 face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron va multiplier interventions médiatiques et possibles déplacements dans cette dernière semaine d'avant premier tour. Lisez l'article d'Arthur Berdah.
Emmanuel Macron et l'épouvantail de l'extrême-droite : le «contre-point» de Guillaume Tabard
«En deux heures de discours, Emmanuel Macron a largement eu le temps de faire du “en même temps”. D'abord des signaux pour la gauche jusqu'à reprendre le slogan du trotskiste Olivier Besancenot “nos vies valent plus que tous leurs profits”. Puis des signaux pour la droite en prévenant, avec le mantra de Nicolas Sarkozy, qu'il faudra “travailler plus”. Et enfin, synthèse logique, le dépassement, au nom de la “France unie” dont François Mitterrand avait fait son slogan de réélection, en 1988», analyse notre chroniqueur Guillaume Tabard. Lisez le contre-point en intégralité.
En meeting à Paris, Valérie Pécresse invite les Français à se «révolter»
Faire oublier le raté du Zénith. C'était l'objectif affiché de Valérie Pécresse ce dimanche porte de Versailles pour remobiliser ses troupes et ne pas laisser croire que son aventure présidentielle prendrait fin le 10 avril prochain. «Dimanche, nous devons faire mentir tous ceux qui expliquent que l'élection est jouée», a exhorté la leader de la droite. Si tous les ténors LR étaient présents, Nicolas Sarkozy, absent et silencieux sur son choix, a été sifflé à deux reprises. Devant 5000 supporters, Valérie Pécresse, bien meilleure sur la forme qu'il y a deux mois, a également mis dans le même sac Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Éric Zemmour. Une manière d'envoyer un dernier message aux électeurs : «J'appelle les Français à être des citoyens libres. Je les appelle à la révolte contre les scénarios écrits d'avance. (...). Révoltez-vous contre cette démocratie atrophiée, abîmée, dans laquelle le fond est sacrifié à la forme.» Lisez l'article de Wally Bordas et d'Emmanuel Galiero.
Mélenchon veut attirer une part de l'électorat RN
Devant 18.000 personnes place du Capitole à Toulouse, Jean-Luc Mélenchon a réalisé dimanche une nouvelle démonstration de force. L'Insoumis le sait : il ne lui reste plus que quelques jours pour briser la tenaille d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen et s'immiscer au second tour. Le prétendant en a aussi profité pour demander à ses électeurs de ne pas croire en une possible victoire de la prétendante du RN. Et donc de ne pas voter «utile» pour le président-candidat. Lui seul pourrait incarner une alternative face au «mépris de classe» d'Emmanuel Macron ou au «mépris de race» des nationalistes. Car Jean-Luc Mélenchon a un objectif clair, celui de miser sur un électorat hésitant entre sa candidature et celle de Marine Le Pen, qui lui donnerait un ticket d'entrée pour le second tour. Lisez l'article de Sophie de Ravinel.
La phrase du jour : Mélenchon raille le meeting de Macron
La dernière fois que je suis allé à l'Arena, c'était pour voir les Pink Floyd, c'était plus rempli et moins planant...
Hidalgo se persuade que «rien n'est joué»
Pour sa dernière réunion publique dimanche, Anne Hidalgo avait choisi sa ville, Paris, et le Cirque d'hiver. La fin d'une campagne très poussive tant la socialiste n'est jamais parvenue à s'imposer, déjà à gauche mais encore moins dans la course présidentielle. Il faut rappeler qu'elle est jaugée entre 1,5 et 3% d'intentions de vote dans les sondages. Malgré une salle chauffée à blanc, le meeting avait tout de même des airs de baroud d'honneur pour une prétendante qui, au fond, a dû relever un challenge presque impossible. Si la maire de Paris a reconnu que son camp était en difficulté - «Je ne me paie pas de mots. Je sais que les temps sont durs pour la gauche» -, elle espère toujours faire démentir les pronostics : «Depuis six mois, on nous dit déjà que tout est déjà joué, mais non, rien n'est joué tant que le vote n'a pas eu lieu.» Lisez l'article de Pierre Lepelletier.
Zemmour au Figaro : «Je suis le seul vote vital pour sauver la France et rebâtir la droite»
À une semaine du premier tour, le candidat de Reconquête! donne une interview au Figaro. L'occasion pour lui de revenir sur sa candidature tonitruante qui a marqué au fer rouge la campagne. «Je menais une vie risquée, j'étais souvent seul contre tous et je vivais sous protection policière, mais j'étais heureux. Pourtant, une inquiétude me taraudait et venait gâcher mon bonheur. J'avais le sentiment de comprendre ce qui allait arriver à notre peuple et d'être impuissant», indique Éric Zemmour, qui justifie à nouveau sa présence par son souhait «que la France reste la France». S'il ne croit pas aux sondages, c'est pour également lancer un dernier appel à ses électeurs : «Je serai au second tour ; dimanche, votez pour moi car je suis le seul vote vital pour sauver la France et le seul vote utile pour rebâtir la droite.» Lisez l'entretien d'Éric Zemmour au Figaro, réalisé par Vincent Trémolet de Villers et Charles Sapin.
Ce qu'il ne fallait pas manquer aujourd'hui
Geoffrey Carvalhinho, le chauffeur de salle de Valérie Pécresse
Il est l'un des visages et surtout l'une des voix indispensables de la campagne de la leader LR. Animateur des réunions publiques de Valérie Pécresse, Geoffrey Carvalhinho, jeune conseiller régional d'Île-de-France et responsable de la vie militante pour cette élection, a su se faire une place au sein de l'équipe de la prétendante de la droite. «Mon but, c'est qu'elle se sente à l'aise, qu'il y ait une belle ambiance quand elle arrive. Après, c'est à elle de jouer», explique-t-il. Depuis le meeting de la Mutualité après la victoire de la présidente de la région francilienne au Congrès LR en décembre, ce pécressiste de la première heure n'a pas raté une seule réunion publique. Lisez l'article de Wally Bordas.
Pour Robert Ménard, Emmanuel Macron est mieux placé que Marine Le Pen pour gérer la crise russo-ukrainienne
Invité d'Europe 1 dimanche, le maire de Béziers (Hérault) et soutien de la prétendante du RN trouve que le président-candidat est le plus à même d'être aux manettes face à la guerre russo-ukrainienne. «Je déteste qu'un certain nombre de mes opposants me disent non uniquement parce qu'ils sont mes opposants. Je ne vais pas être aussi débile. (...). J'essaye d'être un peu moins débile que le traitement qui m'est réservé», indique d'abord Robert Ménard. Et d'ajouter : «Moi, je suis un primate dans la vie, d'une simplicité incroyable. Pour la crise en Ukraine, je me dis, “voilà, il est chef de l'État. Je n'ai pas honte qu'il soit chef de l'État, il tient face à Poutine, sur la scène internationale”.» Selon lui, Emmanuel Macron pilote mieux le conflit que ne le ferait Marine Le Pen : «Mes amis étaient tous pro-russes. Et ils le redeviendraient demain si la guerre était terminée. Je trouve ça insupportable.»
«C'est décevant, minable» : Zemmour répond à Macron sur le «grand rabougrissement»
Au lendemain du meeting du président-candidat à La Défense Arena samedi où Emmanuel Macron a mis dans son viseur les impétrants nationalistes - «Bon courage à ceux qui, face à la Russie, prônent le grand repli et bon courage à ceux qui, face au retour des empires et aux défis des temps, défendent le grand rabougrissement» - Éric Zemmour lui a répondu dimanche. Invité de LCI, le leader de Reconquête! considère que le chef de l'État le «cible parce qu'il sait qu'(il) est son seul adversaire». Quant au «grand rabougrissement», le leader de Reconquête! lâche ses coups : «Cela ne veut rien dire, c'est décevant, minable, pas à la hauteur de l'enjeu. Il y a un enjeu démographique. Ce n'est pas être rabougri de défendre une France qui reste française».
Les candidats à suivre ce lundi...
Valérie Pécresse
La prétendante de la droite sera l'invitée de RTL à 7h30, puis commencera son périple en Guadeloupe, où elle tiendra un meeting à 18h.
Nicolas Dupont-Aignan
Le prétendant DLF sera l'invité de RFI à 7h50 puis de Franceinfo à 7h50.
Jean Lassalle
Le candidat de Résistons! sera l'invité d'Europe1 à 8h10, avant d'être en déplacement à Toulouse (Haute-Garonne).
Fabien Roussel
Le communiste sera l'invité de LCI à 8h20.
Emmanuel Macron
Le président-candidat sera l'invité de France Inter à 8h20.
Marine Le Pen
La prétendante du RN sera l'invitée de BFMTV à 8h30 et celle du 20h de France 2.
Éric Zemmour
Le leader de Reconquête! sera l'invité de Franceinfo à 8h30 et celui du 20h de TF1.
Yannick Jadot
L'écologiste sera l'invité du 20h de TF1.
Éric Zemmour: «Je suis le seul vote vital pour sauver la France et rebâtir la droite»
GRAND ENTRETIEN - Le candidat de Reconquête! assure ne pas croire aux sondages et dit sa certitude d’être au second tour de l’élection présidentielle.
La polémique McKinsey perturbe la campagne d’Emmanuel Macron
RÉCIT - À dix jours du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat redoute l’impact de la polémique sur son image.
Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron sonne la mobilisation contre les extrêmes
ANALYSE - Le président candidat a tenu son premier meeting de campagne, samedi à Paris, devant une trentaine de milliers de personnes.
Le Figaro
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Podcast Scandales
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Shira Haas, une star peu orthodoxe
Constance JametLéna LutaudPORTRAIT - Découverte sur Facebook en Israël, célèbre grâce à Netflix avec deux rôles marquants dans le milieu des juifs traditionnels, la jeune actrice regarde maintenant vers Hollywood.
Quinze minutes, chronomètre en main. Autres règles imposées pour le prix de sa première grande interview française: interdiction de parler politique et de prendre des photos. Le dragon est resté à Los Angeles, mais de l’autre côté de l’Atlantique, où Shira Haas est jurée du festival de Séries Mania, ses ordres tombent en rafale. La «publiciste» qui joue contre les intérêts de sa cliente, a confondu Lille où acteurs, producteurs et showrunners - tous des sommités du monde des séries - se côtoient en toute simplicité, avec le Festival de Cannes. Sur le tapis rouge, en longue robe rose avec plumes, Shira Haas était jolie comme un cœur, mais comme disent les Américains clairement «overdressed». Assise aux côtés de Xavier Bertrand et de Martine Aubry, elle en a été gênée.
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Le lendemain, la jeune femme qui se lève d’un bond, un scénario à la main dans le hall du Resort Barrière Lille n’a rien de la star que ses conseillers américains voudraient lui faire jouer. Fraîche et intelligente, elle est l’espoir des séries et des films exportés par l’État hébreu. Une actrice dont la notoriété internationale a explosé pendant la pandémie grâce à deux rôles marquants dans l’univers des ultra-religieux juifs. En plein confinement, des millions d’abonnés l’ont découverte dans les trois saisons de Shtisel (à voir sur Amazon Prime et Netflix) avant d’être happés par Unorthodox sur Netflix. Dans cette adaptation du best-seller de Deborah Feldman, elle incarne Esther Shapiro qui fuit sa communauté à Brooklyn pour une vie libre à Berlin. «Un rôle majeur où elle porte tout le show sur ses épaules, avec beaucoup de textes et d’attitudes différentes», souligne Laurence Herszberg, directrice de Séries Mania qui a composé son jury 2022 autour de Shira Haas. «La première mondiale d’Unorthodox devait avoir lieu à Séries Mania au printemps 2021, la pandémie a tout annulé mais j’avais déjà tous les contacts», détaille-t-elle.
Son parcours est intrigant, son physique aussi
Shira Haas est confinée chez elle à Tel-Aviv quand d’un coup, elle est nominée aux Emmy Awards et aux Golden Globes. «Le gouvernement m’a octroyé des autorisations spéciales pour aller aux États-Unis, confie-t-elle. J’ai signé chez CAA (l’agence artistique de Cate Blanchett, Nicole Kidman, Reese Witherspoon, NDLR).» Dès lors, elle est propulsée à la une de Variety, la bible de Hollywood et sur la liste des 100 jeunes personnalités les plus influentes du magazine Time. «De retour à Tel-Aviv, en sortant le soir sur mon balcon, je voyais mon visage sur tous les écrans de télévision de mes voisins, raconte-t-elle. La pandémie m’a aidée à absorber le choc de cette célébrité.»
Son parcours est intrigant, son physique aussi. Avec ses yeux grands comme des soucoupes et son petit gabarit, elle ne correspond pas aux canons de beauté internationaux. Mais à l’écran, elle est bouleversante. Comme Meryl Streep, Shira Haas appartient au club des plus grandes, celles qui savent tout jouer.
La directrice de casting qui l’a contactée par Facebook en 2014 a eu du nez. Elle cherche une actrice pour Princess de Tali Shalom-Ezer, un film indépendant israélien où une jeune fille de 12 ans se confronte à la sensualité de sa mère et de son beau-père. Shira Haas est lycéenne à la Thelma Yellin High School of the Arts. Comme beaucoup d’adolescentes de Tel-Aviv, sa vie, c’est l’école, les balades avec ses copines sur la plage, les déguisements lors de Pourim.
Issue d’une famille de sabras d’origine polonaise, hongroise et tchèque, elle est très attachée à ses parents Eran et Ariel comme à sa grande sœur Dotan. L’Holocauste et le cancer du rein de Shira à l’âge de 3 ans ont soudé le clan. Présenté à Sundance en 2015, Princess est accueilli par de bonnes critiques dans le New York Times. Dès lors, Shira Haas enchaîne les rôles, presque toujours des drames liés à la religion juive et à l’histoire de l’État d’Israël. Au cinéma, Natalie Portman l’embauche dans Une histoire d’amour et de ténèbres adaptée des souvenirs d’Amos Oz. Aux côtés de Jessica Chastain, Shira Haas joue dans La Femme du gardien de zoo, celle qui a sauvé 300 juifs du ghetto de Varsovie. Elle incarne aussi Leah, dans la superproduction biblique Marie Madeleine avec Joaquin Phoenix (Jesus), Rooney Mara (Madeleine) et Tahar Rahim (Judas). Des films aux budgets conséquents mais aux box-offices modestes. Ce sont vraiment les séries, dont Unorthodox, qui font décoller sa carrière. «De Lille, je repars pour Los Angeles où m’attend un casting pour un film américain, explique-t-elle, puis je rentre en Israël pour une série et ensuite j’attaque le tournage de Golda Meir, une série biopic produite par Barbra Streisand et écrite par Eric Tuchman (La Servante écarlate). Là, je dévore tout ce que je peux lire sur sa jeunesse au début du XXe siècle. Même en Israël, on connaît peu cette période.»
L’ancien premier ministre d’Israël a beau être né à Kiev en 1898, Shira Haas n’est pas à l’aise pour parler de l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine. Du moins publiquement. «Mais je peux vous dire tout le bien que je pense de Julia Sinkevych, la productrice ukrainienne qui préside le jury de Séries Mania, ajoute-t-elle précipitamment. J’étais ravie de la rencontrer pendant cette semaine, son témoignage m’a arraché le cœur.» Le quart d’heure est passé. Elle soupire. Elle avait commencé avec enthousiasme à lister les adresses«foodies» à ne pas manquer à Tel-Aviv. À seulement 26 ans, elle n’ose pas désobéir au dragon de Los Angeles. «Contactez mon agent en Israël pour qu’on se reparle vite», dit-elle en griffonnant les coordonnées d’une écriture appliquée. Il n’y a plus qu’à espérer que son entourage américain ne la change pas trop.
Victime de surmenage, Valérie Lemercier s'évanouit sur scène
La comédienne, qui vient de recevoir le César de la meilleure actrice pour Aline, a perdu connaissance alors qu'elle jouait la pièce Les Sœurs Bienaimé au théâtre Antoine jeudi soir. Son entourage, rassurant, parle de «fatigue».
L'acteur Bruce Willis souffre d'aphasie et met fin à sa carrière
Âgé de 67 ans, l'acteur américain souffre notamment de troubles du langage, a annoncé sa famille sur Instagram.
Regarder la vidéoLa police était «prête à arrêter» Will Smith après sa gifle aux Oscars
Dès dimanche soir, la police de Los Angeles avait fait savoir que Chris Rock avait refusé de porter plainte et qu'aucune poursuite n'était engagée à ce stade.
L'Humanité
Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications
ActuL’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.
Jérémie Bazart«Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.
Les objectifs de la France pour 2030
♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.
Les prix des carburants à la pompe atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du robinet serait de bon augure, et pas si insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.
Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecL’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ingénieurs utilisent des catalyseurs », expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le potentiel de production de l’hydrogène.
Des composants peu coûteux et abondants
Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le nickel et le fer.
L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.
De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydrogène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.
Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.
Le dihydrogène : des atouts et des limites
Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.
scienceshydrogènecarburantsrapport du giec Le Figaro
Prescrit-on trop de médicaments contre les troubles de l’attention?
Anne PrigentDÉCRYPTAGE - Connus sous le nom de Ritaline ou de Concerta, ils sont de plus en plus prescrits. Mais pas toujours aux enfants qui en ont besoin…
C’est une tendance qui se confirme d’année en année: de plus en plus d’enfants prennent des médicaments destinés à lutter contre l’hyperactivité et les troubles de l’attention. Connus sous le nom de Ritaline, Concerta, Quasym ou Medikinet, ils contiennent tous du méthylphénidate, un psychostimulant. Et leur consommation a plus que doublé en dix ans, selon une étude qui a analysé les données de l’assurance-maladie portant sur 144.509 patients de 0 à 17 ans, publiée en février dans la revue Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence .
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Le nombre de boîtes délivrées est ainsi passé de 183.696 en 2010 à 453.598 en 2019. Cette même année, plus de 15.000 nouveaux enfants se sont vu prescrire du méthylphénidate. Ils étaient un peu plus de 10.000 en 2011. « Cette augmentation de la prescription se double d’une augmentation des durées de traitements, précise Sébastien Ponnou, l’un des auteurs de l’étude, psychanalyste et maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université de Rouen Normandie. En 2011, la médiane était de cinq ans et demi. Depuis, nos données ne nous permettent pas de mesurer précisément l’évolution de cette durée jusqu’à 2019 mais le fait que le nombre total de prescriptions (la prévalence) a augmenté plus rapidement que le nombre de nouveaux patients (l’incidence) montre cette augmentation.»
Au total, 0,75 % des enfants seraient sous méthylphénidate. Faut-il s’en inquiéter? Selon la Haute Autorité de santé (HAS), 3,5 à 5,6 % des enfants scolarisés souffrent de TDAH (Trouble du déficit de l’attention avec/sans hyperactivité) en France. Mais tous ne relèvent pas d’une prescription de médicament, qui, comme le rappelle la HAS, demeure un traitement de seconde intention, lorsqu’une prise en charge psychologique, éducative et sociale s’avère insuffisante. Cependant, «nous sommes encore loin de traiter tous les enfants souffrant de TDAH qui devraient l’être», affirme le Pr Ludovic Gicquel, chef du pôle de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital Henri-Laborit, à Poitiers. En France, la prescription du méthylphénidate est longtemps restée confidentielle. Il faut dire qu’il s’agit d’une molécule dérivée des amphétamines. Sa mise sur le marché en 1996 s’est donc accompagnée de conditions de prescriptions particulièrement strictes associées de nombreuses mises en garde. La tendance s’est inversée en 2004 et depuis, les prescriptions progressent régulièrement. Dans un rapport datant de 2012, l’Agence nationale du médicament et des produits de santé soulignait cependant qu’elles restaient très limitées par rapport à d’autres pays européens ou à l’Amérique du Nord.
Ce trouble neurodéveloppemental est défini par trois symptômes : un déficit attentionnel, une hyperactivité motrice et une impulsivité
Cela veut-il dire que la hausse observée depuis quelques années est liée à un effet de rattrapage, et que les enfants souffrant de TDAH qui en avaient besoin ont enfin accès au médicament? Rien n’est moins sûr. «Nous avons surtout constaté une prescription de méthylphénidate basée sur des déterminants sociaux et sur l’âge des enfants», souligne Sébastien Ponnou. En effet, un enfant sur cinq sous méthylphénidate vit dans un foyer bénéficiant de la CMU ou d’un dispositif apparenté (alors que ces aides concernent 7,8 % des Français). De la même manière, les enfants les plus jeunes de leur classe sont plus souvent sous médicaments que ceux nés en janvier de la même année. «Or, on peut comprendre que cette quasi-année d’écart ait une influence qui n’a rien de pathologique sur l’attention de l’enfant», martèle Sébastien Ponnou. Cette prescription chez des enfants qui ne souffrent sans doute pas de TDAH inquiète d’autant plus le chercheur que depuis septembre, les conditions de prescription du méthylphénidate se sont assouplies. La première ordonnance peut désormais être délivrée par un psychiatre, un neurologue ou un pédiatre installé en ville. Une décision prise à la demande des associations de parents pour limiter le retard de diagnostic et l’accès au médicament.
Car c’est bien le paradoxe avec ce médicament: trop prescrit chez des enfants qui n’en ont pas besoin, il peut faire défaut à des enfants qui pourraient en bénéficier. La raison? La difficulté de poser le diagnostic. «Ce trouble neurodéveloppemental est défini par trois symptômes: un déficit attentionnel, une hyperactivité motrice et une impulsivité», explique le Pr Manuel Bouvard, responsable du pôle psychiatrie de l’enfant à l’hôpital Charles-Perrens à Bordeaux. Pour autant, tout enfant qui ne tient pas en place ou qui n’écoute pas et parle à tort et à travers ne souffre pas systématiquement de TDAH. «Le diagnostic va prendre du temps. Il faut éliminer toutes les autres causes possibles comme l’anxiété, les carences éducatives, etc. Nous allons interroger les parents, les enseignants, l’enfant, lui faire passer des tests», résume le Pr Manuel Bouvard. Qui précise qu’une fois le diagnostic posé, le médicament n’est qu’un outil parmi d’autres. Et certainement pas une pilule miracle.
Covid-19 : les hospitalisations toujours en hausse
Le nombre de cas de Covid-19 reste élevé en France, aussi bien pour les contaminations que pour les hospitalisations, selon les chiffres des autorités sanitaires dimanche.
Covid-19 : 169.311 nouveaux cas en 24 heures, 121 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Qu'est-ce que l'aphasie, dont souffre Bruce Willis?
L'annonce de la fin de la carrière de l'acteur Bruce Willis, atteint d'aphasie, a braqué les projecteurs sur ce trouble du langage peu connu du grand public, bien qu'il touche de nombreuses personnes.
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« 80 kilomètres à faire pour aller travailler »
ActuÀ Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.
Marie-Noëlle BertrandBourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.
« M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.
« Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.
Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. « Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.
carburantshausse des prixessenceUkraine Le Figaro
Brest : un homme tué par balle, sa compagne mise en examen
Si le parquet estime que «de nombreuses zones d'ombre persistent», les motifs de la dispute «semblent porter» sur «la vie intime du couple».
Une femme soupçonnée d'avoir tué par balles son compagnon avec une carabine a été mise en examen et placée en détention provisoire, a indiqué dimanche 3 avril le parquet de Brest. une information judiciaire du chef de «meurtre par conjoint» a été ouverte après des faits qui se sont produits dans la nuit de jeudi à vendredi au domicile d'un couple à Brest.
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Âgée de 34 ans, la compagne de la victime a reconnu «être l'unique auteure» de «deux coups de feu tirés à l'aide d'une carabine». Grièvement blessée, avec «des plaies saignantes au niveau de la tête», la victime âgée de presque 30 ans avait été prise en charge par les secours dans un état critique avant de décéder quelques heures plus tard.
Amateurs de tir sportif
Le parquet évoque de «premières explications très sommaires et confuses» de la compagne qui «pouvaient laisser entendre qu'il y avait eu une dispute conjugale ayant débouché sur deux coups de feu tirés par le blessé lui-même et par la conjointe». Cependant, «les éléments fournis par la conjointe justifiaient que celle-ci soit placée en garde à vue pour des faits de tentative de meurtre par conjoint». Une «enquête de flagrance» a été confiée à la sûreté départementale de la police de Brest.
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Présentée à un juge d'instruction samedi soir, la mise en cause a été mise en examen du chef de qualification visé et placée en détention provisoire, précise le parquet. «Tout au long de sa garde à vue», celle-ci «a évolué dans ses déclarations», avant de reconnaître «être l'unique auteure des deux coups de feu tirés à l'aide d'une carabine», souligne le parquet.
Si le parquet estime que «de nombreuses zones d'ombre persistent», les motifs de la dispute «semblent porter» sur «la vie intime du couple». Des investigations en cours doivent permettre d'apporter des éclaircissements, d'après le parquet, qui indique que les deux partenaires pratiquaient le tir sportif. Une dizaine d'armes à feu, carabines et armes de poing, et «un nombre très important de munitions» ont été saisis lors d'une perquisition au domicile ainsi que du matériel multimédia.
Selon le parquet, la mise en cause encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Une autopsie du corps de la victime sera réalisée en début de semaine prochaine.
Affaire Jubillar : cinq membres de la famille de Delphine entendus par la justice pour la première fois
L'oncle, la tante, deux cousines et un cousin de Delphine Jubillar sont entendus ce vendredi par les juges d'instruction chargés l'enquête sur la disparition de l'infirmière de 33 ans.
Agression ultra-violente d'un vigile à La Défense : un suspect interpellé
Le mis en cause a été arrêté à Sarcelles (Val-d'Oise), lundi 28 mars, par la brigade des réseaux franciliens (BRF).
Regarder la vidéoAgression ultra-violente d'un vigile à La Défense : le suspect interpellé a été mis en examen et écroué
Cet individu de 37 ans est déjà connu de la justice pour des atteintes aux biens et pour extorsion.
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Avoir un jumeau, une force ou un obstacle à l’autonomie?
PSYCHOLOGIE - Ils ne connaissent pas la solitude qui pèse sur les êtres humains ordinaires, et se construisent en un duo plus ou moins fusionnel. Les parents doivent-ils «dégémelliser» leurs jumeaux?
«Frères jumeaux à la vie à la mort», «Inséparables jusqu’au bout, ils seront enterrés ensemble…» En janvier dernier, le décès à six jours d’intervalle des célèbres jumeaux du PAF Igor et Grichka Bogdanov a fait couler beaucoup d’encre. Phénomène hors norme qui interroge notre identité et notre unicité, «la gémellité a toujours fasciné les hommes et les civilisations», affirme le psychologue Fabrice Bak, auteur de Jumeaux. 25 histoires pour faire de la gémellité une force (Solar Éditions, 2021). «Considérés, dans certaines cultures, comme un bienfait des dieux, les jumeaux peuvent aussi être ceux qui apportent le malheur, comme Romulus et Remus, les fondateurs de Rome, qui symbolisent la lutte pour le pouvoir», rappelle-t-il. Les jumeaux inspirent aussi les auteurs de bande dessinée (Dupont et Dupond dans Tintin) ou le cinéma (Les Demoiselles de Rochefort , de Jacques Demy). Et, avec des grossesses plus tardives et le recours plus fréquent à la procréation médicalement assistée, ils n’ont jamais aussi été nombreux qu’aujourd’hui: 1,6 million de paires de jumeaux naissent chaque année dans le monde, soit 1 bébé sur 40, un chiffre qui a augmenté d’un tiers depuis les années 1980.
Comment se construit-on lorsqu’on a un «double»? Est-ce toujours une force d’avoir un jumeau? «Dès leurs premiers mois in utero, les jumeaux ont la chance d’avoir déjà un compagnon de vie. C’est une vraie force qu’un singleton (un bébé unique) ne possède pas et qu’il va rechercher à travers une rencontre sentimentale», affirme Fabrice Bak. Dans Le Banquet, Platon raconte comment Zeus sépara les hommes en deux, les condamnant à rechercher leur moitié de par le monde. «Si les jumeaux nous fascinent, c’est peut-être parce qu’ils viennent au monde avec cette moitié idéale qui les complète, ce qui semble les dispenser de cette quête que tout être unique mène au cours de sa vie», suggère également la journaliste Isabelle Lortholary, elle-même jumelle et auteur de Jumelles, jumeaux. Une histoire de miroirs (Albin Michel, 2018).
La séparation entre les jumeaux doit s’effectuer progressivement, sans être imposée. Il n’y a par exemple aucune raison de les séparer avant le début ou le milieu de l’école primaire
Delivrés de cette «solitude ontologique» qui pèse sur les épaules du commun des mortels, les jumeaux ont un mode de développement qui leur est propre. En 1994, Fabrice Bak a ainsi modélisé ce qui a été considéré comme le premier «modèle développemental gémellaire». Par rapport à un enfant unique, un jumeau connaîtrait ainsi une étape supplémentaire dans sa construction: la fusion gémellaire, entre la naissance et 2 ans. «Les parents vont les unifier en une entité, l’entité gémellaire, afin de pouvoir répondre plus facilement à leurs sollicitations», explique-t-il. Bien souvent, si l’un est changé ou nourri, l’autre le sera aussi. «Ces réponses apportées en simultané vont engendrer un retard de développement qui se comblera tout à fait naturellement, précise le psychologue. À cet âge de la fusion, le parent n’est pas le seul modèle: lorsqu’il montre quelque chose à l’enfant (jouet à encastrer…), le jumeau imite parfois son co-jumeau - qui a peut-être mal compris le geste - plutôt que son parent, d’où un léger décalé en termes de maturation cognitive.»
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Vient ensuite la phase de complémentarité (jusqu’à 6-7 ans), où les parents et l’environnement cherchent à attribuer à chacun des caractéristiques spécifiques. Deux phases d’autonomisation - la première avec l’entrée à l’école, puis la seconde, aux alentours de 12 ans, avec l’arrivée de l’adolescence - permettent ensuite à chacun des jumeaux d’être considéré comme un individu à part entière.
Séparation progressive
La difficulté, pour les parents, consiste souvent à ne pas faire durer trop longtemps la période de fusion, à lutter contre cette fascination qui peut les saisir eux aussi devant leurs deux enfants presque identiques, surtout lorsqu’il s’agit de jumeaux monozygotes, issus du même œuf et pourvus du même sexe et du même patrimoine génétique. Restés trop fusionnels, certains jumeaux peuvent en effet avoir du mal à construire leur vie amoureuse. Dans son ouvrage, Fabrice Bak évoque par exemple le cas de Christophe, 34 ans, qui s’est séparé de sa compagne après la naissance de leur enfant: celle-ci prenait toutes les décisions concernant leur fils avec sa sœur jumelle, l’empêchant ainsi de prendre sa place de père…
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Parfois, c’est la rivalité qui s’installe entre les jumeaux: lors de la phase de complémentarité, l’un a peut-être été paré de caractéristiques plus positives que l’autre, qui a pu se sentir moins valorisé. Pas toujours facile pour les parents de les aider à se différencier sans les enfermer dans des rôles trop déterminés qui peuvent les empêcher de faire émerger pleinement leur personnalité…
Pionnier des recherches sur la gémellité (avec notamment Les jumeaux, le couple et la personne, PUF, 1960), le psychologue René Zazzo recommandait dans les années 1970 de «dégémelliser» ce couple pas comme les autres. Fabrice Bak n’est pas d’accord: «La séparation entre les jumeaux doit s’effectuer progressivement, sans être imposée. Il n’y a par exemple aucune raison de les séparer avant le début ou le milieu de l’école primaire. L’enjeu, c’est de respecter les différentes phases de leur développement, de les aider à développer un lien spécifique qui restera toute leur vie, en complément, et non en concurrence, d’une relation amoureuse.»
Covid-19 : 169.311 nouveaux cas en 24 heures, 121 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
«L'aphasie de Bruce Willis peut avoir plusieurs origines possibles »
ENTRETIEN - Le professeur Yannick Béjot, neurologue, prend en charge des patients atteints de ce trouble du langage parlé, écrit et lu. Il décrit les deux formes principales de l'aphasie.
Regarder la vidéoQu'est-ce que l'aphasie, dont souffre Bruce Willis?
L'annonce de la fin de la carrière de l'acteur Bruce Willis, atteint d'aphasie, a braqué les projecteurs sur ce trouble du langage peu connu du grand public, bien qu'il touche de nombreuses personnes.
Regarder la vidéo Le Figaro
Bras de fer judiciaire entre Orange et son sous-traitant Scopelec
Elsa BembaronScopelec, spécialisé dans le déploiement de réseaux télécoms fixes et dans leur entretien, dénonce une rupture de commandes trop rapide.
Les tribunaux soufflent le froid et le chaud dans l’affaire qui oppose Scopelec à Orange. Jeudi, le tribunal de commerce de Lyon a rejeté la demande de référé de Scopelec. Vendredi, celui de Paris ordonnait à Orange de prolonger d’une semaine les contrats de sous-traitance le liant à Scopelec, jusqu’au 8 avril. Ce dernier, spécialisé dans le déploiement de réseaux télécoms fixes et dans leur entretien, emploie plus de 4000 personnes. Il dénonce une rupture de commandes trop rapide. Orange se défend, expliquant que l’arrêt du recours à ces prestations était connu depuis juillet pour certains contrats et depuis novembre pour d’autres.
La décision du tribunal parisien n’est pas sans conséquence. Elle contraint Orange à rétribuer un fournisseur dont les équipes ne peuvent plus intervenir. En effet, elles n’ont plus accès aux systèmes d’information de l’opérateur, depuis le 1er avril, date théorique de fin des contrats.
Scopelec cherche à faire supporter à Orange une partie du coût du plan de sauvegarde de l’emploi, qu’il s’estime contraint à mettre en place. De son côté l’opérateur historique souligne que les salariés de Scopelec peuvent rapidement se faire embaucher par des concurrents, comme Solutions 30. Orange reproche avant tout à Scopelec un défaut de qualité sur ses interventions, sujet ô combien sensible à l’heure où plus personne ne supporte d’avoir une coupure d’internet. En outre, le donneur d’ordres met en avant le recul des interventions à effectuer sur le réseau cuivre - servant à l’ADSL - du fait du basculement des abonnés vers la fibre.
Un bug informatique a mis en avant des contenus problématiques sur Facebook
Des publications classées comme trompeuses par les fact-checkeurs ont été promues sur les fils d'actualité au lieu de voir leur visibilité réduite.
Orange ajoute YesYes à son programme de reprise de smartphone
YesYes, un des spécialistes français du reconditionné, rejoint le programme d'Orange en France pour la…
Cyberattaque : comment Apple et Meta ont partagé des données avec des faux policiers
Les deux géants américains ont été victimes de hackers très bien organisés.
L'Humanité
Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent
ActuLa flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.
Bruno OdentDes centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.
L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.
La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public
Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz et à son gouvernement de coalition – SPD-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.
La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.
Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowattheure que sur le front climatique.
Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.
Allemagnehausse des prixTarification de l'énergiepauvreté en europe Le Figaro
Le pape François hésite à s'envoler pour l'Ukraine
Jean-Marie GuénoisFace à la presse, le pape, lors de son retour de Malte, a démontré qu'il veillait aussi à ses relations avec la Russie.
À son retour de Malte, dans la soirée du dimanche 3 avril, le pape François a accordé un quart d'heure de conférence de presse aux journalistes qui l'accompagnaient mais il n'a pas confirmé qu'un voyage à Kiev était imminent : «le projet est sur la table, c'est une des propositions que nous avons mais je ne sais si cela pourra se faire, s'il est utile de le faire et si, le réaliser, contribuerait à améliorer la situation. Ou, s'il convient que je fasse ce voyage et que je doive effectivement y aller. Toutes ces questions sont à l'étude».
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En revanche le pape a confirmé que son projet de rencontre avec le Patriarche orthodoxe de Moscou, Kirill, était toujours «en cours de préparation» et qu'il pourrait se dérouler «au Moyen-Orient». Une information importante alors que beaucoup pensaient que ce projet était désormais compromis. Les deux hommes s'étaient déjà rencontrés à Cuba en février 2016.
Interrogé sur ses relations avec Vladimir Poutine, le pape François a précisé : «J'ai eu le président de la Russie à la fin de l'année quand il m'a appelé pour les vœux. Quant au président de l'Ukraine, je l'ai eu deux fois». Puis le pape a raconté sa visite surprise à l'ambassade de Russie près le Saint-Siège aux premiers jours du conflit «pour poser mes questions et dire mes impressions sur cette situation».
Questionné sur le message qu'il transmettrait au président russe, François ne l'a pas mis en cause personnellement mais a répondu : «Je n'ai pas de double langage. Tout ce que j'ai dit à toutes les autorités publiques, est ce que j'ai dit publiquement». Puis il a affirmé : «quant à savoir si la guerre est juste ou injuste, toutes les guerres naissent d'une injustice, toujours. Parce que c'est le schéma de la guerre et non le schéma de la paix (…) que nous avons oublié soixante-dix ans après la Seconde Guerre mondiale».
Santé capricieuse
Quant à sa santé, le pape François, 85 ans, qui a démontré des problèmes importants de déambulation pendant ces deux jours à Malte, a commenté : «Ma santé est un peu capricieuse, car j'ai ce problème au genou qui fait ressortir des problèmes de mobilité, pour marcher. C'est un peu fatigant mais cela s'améliore, au moins je peux avancer. Il y a deux semaines, je ne pouvais rien faire, mais c'est une chose lente. On verra si ça repart en arrière… Il y a un doute, à cet âge ; on ne sait pas comment finira la partie. Espérons que cela ira bien !»
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Enfin, sur la question des migrants qui a été au cœur de son voyage à Malte, le pape François a réitéré une position largement connue désormais : «Les migrants doivent toujours être accueillis, toujours. Le problème c'est que chaque gouvernement doit dire combien il peut recevoir pour vivre normalement. Et pour cela il faut un accord avec tous les pays de l'Europe qui ne sont pas tous disposés à recevoir des migrants. N'oublions pas que l'Europe a été faite par des migrants. Mais, au moins, il ne faut pas laisser tout le poids à tous ces pays limitrophes qui sont si généreux (...). Enfin, il y a des lagers [Camp de concentration, ndlr], ce sont des lagers, qui sont sur la côte libyenne, où les migrants sont renvoyés. Cela semble criminel».
Le pape a alors lancé cet appel : «Ce que l'Europe est en train de faire avec tant de générosité aux Ukrainiens qui frappent à la porte, qu'elle le fasse aussi à ceux qui viennent de la Méditerranée.»
Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions
Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.
Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe
VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.
Guerre en Ukraine: derrière la posture martiale, la fragilité des forces Tchétchènes de Ramzan Kadyrov
DÉCRYPTAGE - Le féal caucasien de Poutine se doit de faire la guerre, mais ses hommes n’ont pas une grande valeur militaire.
Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
L'Humanité
Éditorial. Ça gronde
ÉditorialCédric ClérinMobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.
Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.
La question sociale frappe à la porte et la droite et son extrême, qui ont tout misé sur les questions migratoires et sécuritaires, se voient dans l’incapacité d’y répondre. C’est à gauche que devrait donc se mener le débat sur les vrais enjeux de notre temps : comment permettre à chacun de vivre dignement et de ne pas subir les grands changements à l’œuvre ? L’heure n’est plus à la demi-mesure mais aux changements structurels quant à notre manière de produire, de répartir les richesses, de nous déplacer… Voilà quelques-unes des questions qui devraient agiter le débat. Certains à gauche, comme Fabien Roussel hier encore sur les péages, s’évertuent déjà à les mettre sur le tapis. L’urgence sociale peut-elle changer le cours de l’actuelle élection ?
carburantshausse des prixTarification de l'énergieConsommation L'Humanité
Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe
ActuLes tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.
Diego ChauvetMarion d'AllardPoussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.
1. Les plus modestes paient le prix fort
Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et “ tenir ” jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.
2. Une augmentation sur fond de tensions internationales
L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.
3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire
« Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».
4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle
Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.
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Le journal du mercato : Lewandowski dirait oui au Barça, le Bayern contraint à négocier ?
Le Barça à fond sur Lewandowski, Eriksen courtisé en Angleterre ou Handanovic sur le départ de l'Inter : toutes les infos du mercato foot de ce lundi 4 avril 2022.
Lewandowski au Barça, c'est chaud
Le quotidien catalan Sport est plus affirmatif que jamais : Robert Lewandowski «a dit oui» au FC Barcelone, qui le courtise depuis des mois. L'attaquant polonais estimerait avoir fait le tour au Bayern Munich, qu'il avait rejoint en 2014. Il aurait déjà informé son entourage de son souhait d'évoluer au Barça, prêt à lui offrir ce qu'il veut : un contrat d'au moins trois saisons. Le Bayern aurait refusé de le prolonger de plus d'un an, alors que son bail expire en juin 2023. Le club allemand, qui file vers un 10e titre de champion d'Allemagne consécutif, n'accepterait pas moins de 65 M€ pour lâcher Lewandowski (33 ans), 2e au classement du Ballon d'Or 2021. À moins qu'un Barcelonais ne soit inclus dans la transaction. Le latéral droit américain Sergino Dest (21 ans) aurait justement tapé dans l'œil des Bavarois. Le Barça a fait du recrutement d'un avant-centre sa priorité pour cet été.
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Barcelone : ça s'impatiente pour Araujo
Les jours passent, et Ronald Araujo cimente sa place comme un titulaire sous les ordres de Xavi au FC Barcelone. Mais il n'apporte pas la lumière sur son avenir. Le défenseur uruguayen (23 ans) négocie une prolongation de contrat, alors que son bail s'achève dans un an. D'après nos confrères de Sport , les agents d'Araujo s'agacent que le Barça prenne la situation à la légère. «Nous savons qu'Araujo est excité à l'idée de rester, mais tout le monde doit comprendre et s'adapter à la situation du club», a prévenu le directeur sportif du Barça, Mateu Alemany, ce dimanche. «Nous avons eu une réunion cette semaine pour évoquer le contrat, je suis optimiste», a pour sa part aiguillé Araujo après le succès du Barça contre Séville (1-0). L'Uruguayen a joué 34 matches dont 27 comme titulaire avec les Blaugrana cette saison.
Manchester United et Tottenham songent à Eriksen
C'est un retour tonitruant que signe Christian Eriksen, moins d'un an après son malaise cardiaque à l'Euro 2020. Le milieu danois a marqué à deux reprises avec sa sélection lors de la trêve internationale, et a inscrit son premier but avec Brentford dans une victoire de prestige à Chelsea samedi dernier (1-4). La semaine dernière, le Times nous informait que Brentford voulait déjà prolonger Eriksen (30 ans) au-delà de cette saison. Ce lundi, le Daily Mail révèle que Manchester United et Tottenham «surveillent» l'ancien de l'Inter Milan. Eriksen a déjà brillé sous le maillot de Tottenham entre 2013 et 2020. Il a joué 4 matches de Premier League depuis son retour sur les terrains, dont 3 en intégralité.
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Inter Milan : Handanovic dans l'attente
La fin d'une ère à l'Inter ? Samir Handanovic en est le gardien titulaire depuis 2012, et le capitaine depuis 2019. Mais le club italien a déjà recruté André Onana, portier camerounais en fin de contrat à l'Ajax Amsterdam, en vue de la saison prochaine. Handanovic, 38 ans en juillet prochain, ne sait toujours pas si son aventure intériste touche à sa fin. «Je suis en fin de contrat en juin, j'espère qu'on peut trouver un accord mais rien n'est décidé», a confié le gardien slovène au micro de DAZN dimanche, après la victoire chez la Juventus (0-1). L'arrivée d'Onana (26 ans) «n'est pas un problème» pour Handanovic qui veut «que l'Inter soit plus fort». De là à se contenter d'un rôle de doublure chez le 3e de Serie A, il y a un pas qu'Handanovic n'a pas encore franchi.
Ligue 1 : Metz récupère un attaquant camerounais libéré en Russie
L'attaquant camerounais Didier Lamkel Zé, qui avait été prêté par le Royal Antwerp (première division…
Mercato : Sergio Ramos n'aurait aucunement l'intention de quitter le PSG en fin de saison
D'après RMC, le roc espagnol de 36 ans est déjà tourné vers la saison prochaine avec Paris.
Le journal du mercato : Bruno Fernandes prolonge à Manchester United
La prolongation de Bruno Fernandes, la priorité du Bayern ou encore la satisfaction de Bosz : retrouvez toutes les infos mercato de ce vendredi 1er avril 2022.
Le Figaro
En Hongrie, au cœur de la révolution conservatrice
Alexandre DevecchioENQUÊTE - Le dirigeant souverainiste hongrois Viktor Orban a remporté le 3 avril une quatrième victoire d’affilée, bien plus facilement que prévu, à l’issue de législatives à l’ombre de la guerre en Ukraine. L’occasion d’explorer le laboratoire politique qu’est devenue en douze ans la Hongrie du premier ministre nationaliste et conservateur.
Envoyé spécial à Budapest
Je ne me suis jamais senti aussi libre que depuis que j’enseigne en Hongrie», explique le philosophe libéral américain Peter Boghossian, très applaudi par un public d’une centaine de personnes majoritairement composé de jeunes conservateurs. Démissionnaire de l’université de Portland où il a fait l’objet d’une chasse aux sorcières menée par une administration et des étudiants woke, le professeur a trouvé «asile politique» dans le pays de Viktor Orbán où il affirme avoir «renoué avec la liberté de penser et de s’exprimer», à rebours de la cancel culture qui fait des ravages aux États-Unis. Ce 17 février, sa conférence, qui porte justement sur le wokisme, est organisée par le Mathias Corvinus Collegium (MCC) de Budapest. Si l’institution, dont le but est de détecter et faire émerger les élites hongroises de demain, se présente comme indépendante et non partisane, elle est en réalité proche du premier ministre hongrois, et de son parti, le Fidesz. À peine deux mois avant les élections législatives, plus que la bataille politique, le MCC mène celle des idées et, davantage que la prochaine échéance électorale, prépare déjà la prochaine décennie. L’objectif est d’inscrire la «révolution conservatrice», dont le premier ministre est le fer de lance, dans le temps long.
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S’il l’emportait de nouveau lors des élections du 3 avril, Viktor Orbán obtiendrait son quatrième mandat consécutif, son cinquième depuis 1998. Après douze ans de règne ininterrompu, il est confronté à l’usure du pouvoir. Pour la première fois, le chef du Fidesz doit, en outre, faire face à une opposition unie contre lui. Les chefs des six partis, comprenant notamment les libéraux, les socialistes, les écologistes et même le Jobbik (originellement d’extrême droite, voire néonazie), se sont rassemblés autour d’un candidat unique au poste de premier ministre, Péter Márki-Zay, un indépendant actuellement maire d’une petite ville du sud du pays. L’élection s’annonce serrée et l’opposition peut au moins espérer priver le Fidesz de sa majorité des deux tiers. Mais Orbán, porté par l’effet drapeau lié à la guerre en Ukraine, conserve une avance dans les derniers sondages. Et demeure favori à sa propre succession. En un peu plus d’une décennie, il s’est imposé comme un phénomène politique, a donné un visage et une voix à la Hongrie, mais est aussi apparu comme l’un des dirigeants les plus controversés d’Europe. S’il est perçu comme un modèle à imiter par une partie des droites nationalistes et conservatrices européennes (Marine Le Pen et Éric Zemmour ont fait tous deux le déplacement à Budapest pour être adoubés), Orbán est la bête noire de Bruxelles et des élites progressistes. Assimilé à la «lèpre populiste» par Emmanuel Macron, il est, depuis la guerre en Ukraine, bien qu’il ait voté les sanctions européennes contre la Russie, présenté comme «un Poutine hongrois».
Un objet politique non identifié
L’universitaire américain Yascha Mounk voit dans l’hégémonie politique de Viktor Orbán un danger pour les institutions de la démocratie libérale et redoute qu’à terme il ne puisse plus être chassé du pouvoir. Pour la philosophe conservatrice Chantal Delsol, Orbán est avant tout un défenseur de la souveraineté et de l’identité à l’heure où l’Europe de l’Ouest et les institutions européennes considèrent ces notions comme révolues. Laure Mandeville, grand reporter au Figaro et auteur d’un essai à paraître sur les régimes «populistes», Les Révoltés d’Occident (Éditions de l’Observatoire), décrit Viktor Orbán comme «un objet politique non identifié» dont le logiciel idéologico-politique est un mélange de «protectionnisme national et social», de «conservatisme culturel» et d’«autoritarisme institutionnel». S’il est, selon elle, caricaturé par la gauche en raison de sa fermeté en matière d’immigration et de son rejet du progressisme sociétal, elle regrette qu’une partie de la droite ferme les yeux sur ses entorses à l’État de droit. La journaliste, qui a vécu en Russie, récuse cependant la comparaison avec Vladimir Poutine, rappelant l’opposition historique d’Orbán au régime soviétique: le 16 juin 1989, sur la place des Héros de Budapest, celui qui n’était encore qu’un jeune militant aux cheveux longs avait en effet exigé, au péril de sa vie, le retrait des troupes russes de Hongrie. Mandeville souligne «la différence de nature» entre le poutinisme et le orbanisme. Le premier a anéanti toute forme de contre-pouvoir en Russie, tandis que le second concentre beaucoup de pouvoir, mais doit tout de même affronter une véritable opposition, qui, lorsqu’elle est rassemblée, pèse près de 50% des suffrages. En vérité, la Hongrie d’Orbán est devenue un véritable laboratoire politique qu’il convient d’explorer pour comprendre la recomposition du paysage politique actuel.
Souverainisme économique et politique
La révolution conservatrice d’Orbán s’est faite par étapes. Dans les coulisses du MCC, Balázs Orbán *, 36 ans, principal conseiller du premier ministre, retrace la lente évolution idéologique de son mentor. Lors de son premier mandat, en 1998, Orbán a pour modèle le chancelier allemand Helmut Kohl et est considéré comme le «bon élève» de l’Europe. Ce n’est que dix ans plus tard, après une défaite électorale en 2002 et huit ans d’opposition, qu’il opère sa première rupture avec le modèle occidental. Après la crise financière de 2008, la gauche au pouvoir avait appliqué dans les deux dernières années les cures d’austérité prescrites par Bruxelles et le FMI, conduisant le pays à la quasi-faillite. Lors de son retour aux affaires en 2010, Orbán comprend que cette crise marque un changement d’époque et referme l’ère globale ouverte dans les années 1990. Le nouveau premier ministre renvoie le FMI, et au mépris des règles fixées par Bruxelles, met en place une politique interventionniste dans les secteurs stratégiques, imposant par exemple une baisse des prix de l’énergie de 20%. Les entreprises étrangères qui souhaitent investir en Hongrie bénéficient de subventions considérables et d’exemptions fiscales, mais en échange, elles ont l’interdiction de licencier et doivent s’installer dans les régions du pays que l’État souhaite développer. Cette approche dirigiste se conjugue à une logique libérale de baisse massive des impôts et des aides sociales.
Loin de la faillite annoncée, la croissance bondit et le chômage décroît, passant depuis 2017 sous la barre des 4%. Balázs Orbán est convaincu que la longévité politique de Viktor Orbán s’explique en grande partie par ce spectaculaire redressement économique. Un point de vue partagé par le vice-premier ministre, Gergely Gulyás. Depuis son bureau situé au bord du Danube, à quelques pas de l’emblématique et majestueux Parlement hongrois, inspiré du palais de Westminster de Londres, le numéro deux du gouvernement dresse fièrement le bilan économique d’Orbán. Depuis 2010, plus d’un million d’emplois ont été créés en Hongrie. Et en cette année électorale, fort d’un rebond de croissance de 7 %, parmi les plus importants d’Europe, le gouvernement a augmenté le salaire minimum de 20%, instauré un treizième mois des retraites et restitué l’impôt sur le revenu dans sa totalité à toutes les familles ayant au moins un enfant.
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Si le premier mandat du nouveau Orbán est consacré à la reconquête de la souveraineté économique hongroise, le deuxième est marqué par le retour de la souveraineté politique, de nouveau à la faveur d’une crise internationale: celle des migrants. Pendant la seule année 2015, près de 400.000 migrants ont traversé la Hongrie, située au centre de l’Europe et point de passage obligé de la route migratoire des Balkans, pour rejoindre l’Allemagne. Non seulement Viktor Orbán s’oppose à leur accueil et aux orientations de Berlin et de Bruxelles mais prend des mesures radicales pour contenir les flux de populations qui entrent dans l’espace Schengen, fermant les frontières et mettant en place une clôture barbelée longue de 175 kilomètres entre la Hongrie et la Serbie. Les pays de Visegrád, groupe informel réunissant la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie et bien sûr la Pologne, bientôt rejoints par l’Autriche, font front commun, fermant en cascade leurs frontières et rejetant la politique des quotas voulue par Bruxelles. C’est à cette époque qu’Orbán va devenir le symbole décrié de «la poussée populiste et nationaliste» en Europe centrale. Comme l’explique l’intellectuel bulgare Ivan Krastev, la crise migratoire a fait apparaître le choc des cultures entre une Europe de l’Est, dont l’histoire récente est marquée par son combat pour l’indépendance nationale face à la présence soviétique, et qui demeure attachée à sa souveraineté et son identité, et l’Europe de l’Ouest, dont la majorité des élites sont favorables à un modèle européen post-national et multiculturaliste.
Conservatisme culturel
Lors du troisième mandat d’Orbán, la fracture entre la Hongrie et l’Union européenne s’est encore creusée, notamment autour des questions de société et celles liées à l’État de droit. Le conservatisme culturel défendu par Viktor Orbán, qui a fait inscrire dans la Constitution les «racines chrétiennes» de la Hongrie, «le mariage comme union de vie entre un homme et une femme» ou encore «la protection de la vie dès la conception», apparaît en décalage avec le libéralisme sociétal promu par l’Union européenne. La loi sur la protection de l’enfance adoptée par le Parlement hongrois le 15 juin 2021, qui vise à interdire l’intervention des associations LGBT à l’école et prévoit que les cours d’éducation sexuelle devront être assurés par des organisations agréées par l’État et respecter l’«identité constitutionnelle» du pays et «sa culture chrétienne», a été jugée discriminatoire par nombre de dirigeants européens. Ursula von der Leyen et Emmanuel Macron ont notamment estimé qu’elle n’était pas compatible avec «les valeurs européennes» tandis que le Suédois Stefan Löfven a averti que ses concitoyens n’avaient pas envie «d’envoyer de l’argent à un pays» agissant de la sorte. Dans la foulée de ces tensions, l’UE, avec l’aval de la Cour de justice européenne, a pris la décision de ne pas valider le plan de relance de la Hongrie, privant le pays de plus de 7 milliards de fonds européens. Plus que la loi, l’Union affirme viser les manquements de la Hongrie à l’État de droit, notamment en matière de transparence des marchés publics ou d’indépendance des médias et de la justice.
Démocratie Illibérale
Sur ces points, les critiques de l’UE ne sont pas entièrement infondées. Viktor Orbán, qui a lui-même théorisé le concept de «démocratie illibérale», dessine un État fort et extrêmement centralisé dans lequel l’exécutif s’arroge des pouvoirs considérables au mépris des corps intermédiaires considérés comme des entraves néfastes à l’action politique. La longévité d’Orbán a également conduit à une forme de népotisme. András Kósa, rédacteur en chef d’un site d’information indépendant, affirme que depuis 2010 la plupart des journaux régionaux sont entre les mains d’entrepreneurs proches du gouvernement tandis que les médias publics, sous influence, n’invitent pas les membres de l’opposition. Boris Kálnoky, directeur de l’école des médias du MCC et ancien correspondant pour le quotidien allemand Die Welt, nuance ce constat car les médias publics ont toujours été, selon lui, proches du gouvernement du jour et la principale chaîne de télévision privée, la plus regardée par les Hongrois, est une chaîne d’opposition. Kálnoky rappelle qu’après la chute de l’ancien régime, les médias ont été privatisés, mais continuaient à être dirigés par des communistes. «Les conservateurs ont compris que le paysage médiatique, intellectuel et culturel était dominé par la même intelligentsia, explique-t-il. Orbán a demandé publiquement à des hommes d’affaires proches de ses idées d’acheter ou de fonder des médias. C’est en cela que l’on peut parler de “révolution conservatrice” car, pour le Fidesz, il ne s’agit pas simplement de gouverner, mais aussi de changer le paysage médiatique et de faire émerger de nouvelles élites.»
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Selon lui, le Fidesz est paradoxalement victime de sa majorité écrasante! «L’électorat hongrois a commis l’erreur de donner une majorité des deux tiers à Fidesz, ce qui lui a permis d’occuper toutes les positions de pouvoir et a privé l’opposition de contre-pouvoir», analyse-t-il.
Une avant-garde?
Judit Varga, la jeune et énergique ministre de la Justice, véritable star du gouvernement, voit dans les critiques de l’UE visant l’État de droit en Hongrie un prétexte, convaincue que ce qui est visé, en réalité, est la législation hongroise sur la famille et les frontières, et plus largement leur modèle de société. «L’État de droit était censé limiter la volonté politique, constate-t-elle. Il est aujourd’hui devenu un moyen de mettre en œuvre, d’imposer une politique progressiste.» Et de rappeler que c’est la liberté et la responsabilité des peuples de décider de leur politique familiale ou de leur politique d’immigration. «C’est pourquoi, explique-t-elle, le gouvernement hongrois a décidé de soumettre sa loi sur la protection de l’enfance au référendum pour bien montrer à l’Europe que c’est une décision du peuple souverain et qu’elle ne peut pas interférer. Nous avons fait la même chose il y a quelques années sur la question de l’immigration.» Le vote aura lieu le même jour que les législatives, un moyen de cliver le débat et de piéger l’opposition, pour la première fois réunie sous la même bannière, qui rêvait de faire du scrutin un référendum anti-Orbán.
L’enjeu dépasse cependant la réélection du premier ministre. Pendant une vingtaine d’années après la chute du mur de Berlin, les pays d’Europe centrale se sont employés à imiter au cours de leurs transitions démocratiques les modèles politiques occidentaux. Le pari du Fidesz est aujourd’hui, tout au contraire, de faire de la Hongrie, et plus largement de l’Europe centrale, l’avant-garde de la recomposition politique européenne. Judit Varga est convaincue que, malgré les apparences, son pays n’est pas isolé et que des dizaines de millions de citoyens voient dans son gouvernement un espoir, celui d’«une Europe forte de ses nations fortes, qui reste proche des valeurs et des traditions chrétiennes, proche des citoyens». La fracture entre l’Europe de l’Est et l’Europe de l’Ouest s’inscrit, selon elle, dans une fracture entre les élites européennes et leurs peuples qui traverse en réalité tout le continent. L’élection présidentielle française qui livrera son verdict quelques semaines après les législatives hongroises sera observée avec attention à l’Est…
*Balázs Orbán, conseiller du premier ministre, Viktor Orbán, partage avec lui le même nom de famille, mais aucun lien de parenté.
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Jacques Julliard: «La guerre en Ukraine et l’avenir de la démocratie»
CHRONIQUE - Si la guerre en Ukraine met à mal la croyance en une fin de l’Histoire, qui serait une progression continue vers le progrès, l’historien et essayiste que nos lecteurs retrouvent chaque premier lundi du mois estime que la force de la démocratie réside dans sa capacité à sans cesse triompher et renaître des crises qu’elle traverse.
Guillaume Lagane: «Proclamer sa neutralité, pour un État: aveu de faiblesse ou choix habile?»
TRIBUNE - La neutralité de l’Ukraine est souvent invoquée comme un scénario qui permettrait de mettre un terme à la guerre en cours. L’agrégé d’histoire raconte combien ce statut a présenté des avantages pour de nombreux États, mais explique aussi son caractère parfois équivoque.
Guerre en Ukraine: «L’effet domino»
L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.
France24 - Monde
Reportage : l'aéroport d'Hostomel repris aux mains des Russes, au prix de lourdes pertes
Publié le : 04/04/2022 - 10:49
Eliott SAMUEL
Gulliver CRAGG
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Après d'âpres combats, les soldats ukrainiens ont repris le contrôle du stratégique aéroport d'Hostomel, au nord de Kiev. Une victoire qui redonne de l'espoir aux troupes. Mais pas de triomphalisme. Reportage de Gulliver Cragg et Eliott Samuel.
"Ce n'est pas la victoire maintenant, c'est juste le début. Ce sera la victoire quand ils seront tous partis, estime Roman, un soldat ukrainien, interrogé par France 24 sur les ruines de ce qu'il reste de l'aéroport d'Hostomel, au nord de Kiev. Pris d'assaut par les Russes dès les premiers jours de la guerre, l'aéroport est désormais sous le contrôle des Ukrainiens, au prix de lourdes pertes.
Non loin de là, de nombreuses villes ont été totalement détruites. Dans la région de Kiev, 400 corps de civils ont été retrouvés. Face au chaos, les habitants qui sont restés sur place tentent de survivre sans électricité ni information. Reportage de Gulliver Cragg et Eliott Samuel.
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Heure par Heure
En direct : selon Emmanuel Macron, Boutcha porte les stigmates de crimes de guerre
GUERRE EN UKRAINEEn images : après le retrait russe, des localités du nord de l'Ukraine en ruine
LE FIL DU 2 AVRIL
L'Ukraine affirme avoir repris le contrôle de toute la région de Kiev
France24 - Monde
En direct : selon Emmanuel Macron, Boutcha porte les stigmates de crimes de guerre
Publié le : 04/04/2022 - 06:43
FRANCE 24
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Après avoir dénoncé des "crimes de guerre" dans la ville ukrainienne de Boutcha ou réclamé une enquête pour établir les faits, les Occidentaux veulent désormais adopter de nouvelles mesures contre Moscou, possiblement cette semaine. Suivez notre direct.
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8 h 43 : Emmanuel Macron favorable à de nouvelles sanctions
"Il y a des indices très clairs de crimes de guerre" dans la petite ville de Boutcha, et il est "à peu près établi que c'est l'armée russe" qui y était présente, a déclaré le président français sur la radio France Inter. Emmanuel Macron s'est dit "favorable" à ce que l'Union européenne décide de nouvelles sanctions vis-à-vis de la Russie, en évoquant le pétrole et le charbon, après la découverte de centaines de corps de civils dans la région de Kiev.
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8 h18 : "l'esprit de résistance" demeure à Kharkiv
Bel exemple de résistance en Ukraine, un mariage a été célébré au milieu des ruines à Kharkiv, "où des bombes peuvent s'abattre à tout moment", comme l'explique Roméo Langlois, envoyé spécial de France 24.
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8 h12 : image satellite de la fosse commune
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6 h 30 : vers de nouvelles sanctions contre Moscou
Volodymyr Zelensky a fustigé les troupes russes composées, selon lui, de "meurtriers, tortionnaires, violeurs, pilleurs", après le massacre de civils mis au jour à Boutcha, près de Kiev, qui devrait entraîner cette semaine de nouvelles sanctions occidentales contre Moscou.
Lesquelles ? Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a cadré ses attentes dans un tweet : "J'exige de nouvelles sanctions dévastatrices du G7 MAINTENANT : embargo sur le pétrole, le gaz et le charbon, fermer tous les ports aux navires et marchandises russes, déconnecter toutes les banques russes de SWIFT".
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4 h 13 : V. Zelensky demande du soutien pour l'Ukraine dans une vidéo aux Grammy Awards
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, est apparu, dimanche soir, dans une vidéo diffusée lors de la cérémonie des Grammy Awards, la réunion annuelle de l'industrie musicale aux États-Unis, demandant au public et aux téléspectateurs de soutenir les Ukrainiens "de la manière que vous pouvez".
"Qu'est-ce qui est à l'opposé de la musique ? Le silence des villes en ruines et des personnes tuées", a-t-il dit. "Remplissez le silence avec votre musique. Remplissez-le aujourd'hui, pour raconter notre histoire (...) Tout, mais pas le silence."
Here is Ukrainian President Volodymyr Zelenskyy's pre-taped speech at the #Grammys, introducing a performance for Ukraine from John Legend: "Our musicians wear body armor instead of tuxedos. They sing to the wounded in hospitals." https://t.co/rjX2S54hkr pic.twitter.com/43fcZTrjQK
April 4, 2022Avec AFP et Reuters
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GUERRE EN UKRAINEEn images : après le retrait russe, des localités du nord de l'Ukraine en ruine
LE FIL DU 3 AVRIL
Volodymyr Zelensky accuse les dirigeants russes de "meurtres" et de "tortures" à Boutcha
LE FIL DU 2 AVRIL
L'Ukraine affirme avoir repris le contrôle de toute la région de Kiev
France24 - Monde
Législatives en Hongrie : Viktor Orbán revendique une quatrième victoire d'affilée
Publié le : 03/04/2022 - 23:44
FRANCE 24
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Nina MASSON
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Le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, a revendiqué dans la nuit la victoire de son parti aux législatives organisées dimanche. Les résultats portant sur la quasi-totalité des bulletins donnent en effet plus de 53 % des voix à sa formation souverainiste Fidesz contre près de 35 % pour l'opposition.
En Hongrie, le dirigeant souverainiste Viktor Orbán a remporté, dimanche 3 avril, selon des résultats encore partiels, une quatrième victoire d'affilée, bien plus facilement que prévu, à l'issue de législatives à l'ombre de la guerre en Ukraine.
À 58 ans, le doyen des dirigeants en exercice de l'Union européenne (UE) faisait face une alliance inédite et disparate de six partis.
Les analystes avaient prédit une bataille serrée mais les résultats sont sans appel : le parti Fidesz de Viktor Orbán recueillait 53,35 % des voix après le dépouillement de 93 % des bulletins, contre 34,75 % pour l'opposition, a précisé le Bureau national électoral. Fort de cette avance, le Premier ministre est assuré de conserver une majorité des deux tiers au Parlement.
"Nous avons remporté une victoire exceptionnelle - une victoire si grande qu'on peut sans doute la voir depuis la lune, et en tout cas certainement depuis Bruxelles", a déclaré, grand sourire, et sous les applaudissements Viktor Orbán, habitué des bras de fer avec l'UE.
"Des conditions injustes et impossibles"
Son adversaire Peter Marki-Zay s'est adressé à ses partisans tard dans la soirée. "Je ne vais pas cacher ma tristesse et ma déception", a-t-il réagi. Combatif malgré tout, il a dénoncé "une lutte inégale" face à "la propagande", "une campagne de haine et de mensonges".
En glissant son bulletin dans l'urne aux côtés de sa famille, ce maire conservateur de 49 ans avait dénoncé plus tôt "des conditions injustes et impossibles" visant à permettre à son rival de "rester éternellement au pouvoir". Et de citer des médias publics à la botte du gouvernement - lui-même a eu droit à seulement cinq minutes d'antenne à la télévision publique, en tout et pour tout.
Dans la coalition de l'opposition certains, comme le vice-président du Jobbik, Marto Gyongyosi, ont dénoncé des "irrégularités".
Accusé par Bruxelles de multiples atteintes à l'État de droit, Viktor Orban a muselé, au fil de 12 années, justice et médias, tout en prônant une vision ultra-conservatrice de la société.
Le scrutin s'est tenu, pour la première fois, sous la surveillance de plus de 200 observateurs internationaux. Chaque camp a aussi déployé des milliers de bénévoles.
Fustigeant "le gouvernement le plus corrompu de l'histoire de la Hongrie, "MZP" avait sillonné ces dernières semaines de long en large le pays, à l'écoute des habitants, dans l'espoir de battre en brèche la "propagande" du gouvernement.
"Poutine hongrois"
Surtout que le conflit en Ukraine voisine a totalement bousculé la donne. "La guerre a éclaté, et la guerre a tout changé", a résumé Viktor Orbán, vendredi, au cours de son unique rassemblement de campagne. Il s'est posé comme "un protecteur" de la Hongrie, un garant de paix et de stabilité, en refusant de livrer des armes à l'Ukraine et de voter des sanctions qui priveraient les Hongrois des précieux pétrole et gaz russes.
Parallèlement, sur les affiches électorales et dans les médias pro-Orbán, Peter Marki-Zay a été dépeint comme "dangereux", accusé de vouloir précipiter le pays dans la guerre du fait de son ferme soutien à l'Ukraine.
Le candidat a eu beau souligner la proximité, cultivée depuis 2010, par le Premier ministre avec le président russe, le traitant de "Poutine hongrois", son discours n'a visiblement pas suffi à convaincre les électeurs.
Les Hongrois étaient par ailleurs appelés à répondre à quatre questions en lien avec la récente loi interdisant d'évoquer auprès des moins de 18 ans "le changement de sexe et l'homosexualité". Ce référendum jugé "malsain" par les ONG, qui avait appelé à protester en cochant les cases oui et non, a échoué à réunir suffisamment de votes valides, selon des résultats partiels.
Avec AFP
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Hongrie : forte mobilisation des électeurs lors de législatives décisives pour Viktor Orban
Législatives en Hongrie : Viktor Orban menacé par une opposition unie
PORTRAIT
Législatives en Hongrie : Peter Marki-Zay, le candidat qui veut rompre avec les années Orban
L'Humanité
Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »
ActuCoûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, experte en mobilités bas carbone. Entretien.
Marie-Noëlle BertrandLaura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project
L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.
Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?
Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».
Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?
Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.
Où porter les efforts en priorité ?
Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.
La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…
Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.
Peut-on aller vite ?
Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.
aménagement du territoirecarburantsTarification de l'énergie L'Humanité
Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts
ActuDepuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.
Julia HamlaouiNaïm SakhiGilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère ! » « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.
Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total ! » martèle-t-il.
« Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.
Présidentielle 2022Fabien Rousselcarburantsdividendes L'Humanité
Bricolage. Mieux isoler ses fenêtres sans les remplacer
ActuÀ l’heure où l’énergie coûte si cher, il est utile de rappeler quelques techniques rapides d’isolation des fenêtres, par où passent tout de même quelque 15 % des déperditions thermiques d’une habitation.
Marcel GuedjAvant de remplacer une fenêtre traditionnelle en bois, il y a plusieurs solutions pour en améliorer facilement l’isolation thermique (contre le froid et le chaud), et parfois phonique selon la performance du produit. On utilise notamment des joints de calfeutrement (en mousse polyuréthane, plastique, thermoplastique, caoutchouc EPDM, silicone) qui se posent dans la feuillure, entre le dormant et les vantaux, sur tout l’encadrement.
Durabilité
Ces joints sont disponibles en rouleaux de différentes largeurs que l’on doit choisir en fonction de celle de l’espace dans lequel ils doivent être insérés. Ils peuvent aussi servir à calfeutrer une porte.
Il s’agit de joints autoadhésifs de différentes couleurs (blanc, marron, noir, etc.), soit universels (pour menuiseries en bois, PVC ou alu), soit spécifiques (c’est indiqué sur l’emballage). Ces produits présentent par ailleurs une durabilité différente (jusqu’à quinze ans pour certains d’entre eux) et une efficacité variable, certains s’usant plus vite que d’autres.
Matériel
- Spatule
- Cutter
- Savon liquide
- Papier abrasif à grain fin
- Alcool à brûler
- Chiffon
La pose d’un joint de calfeutrement en 6 étapes
- Nettoyer les supports à l’alcool à brûler avec un chiffon et gratter éventuellement avec la lame d’une petite spatule sur une fenêtre en bois.
- Poncer avec du papier abrasif fin si nécessaire pour avoir une surface lisse. Sur une fenêtre en PVC, utiliser uniquement une éponge et de l’eau savonneuse.
- Laisser sécher un quart d’heure.
- Retirer la pellicule protectrice ou séparer les deux brins du joint sur quelques centimètres.
- Appuyer fermement pour faire adhérer le joint depuis un angle et progresser jusqu’à l’angle opposé en ôtant la pellicule protectrice au fur et à mesure.
- Couper le joint au cutter pour plus de précision, une fois parvenu dans un angle. Procéder ainsi sur tout le périmètre.
Pour une excellente étanchéité
Les mastics d’isolation au silicone disponibles en cartouche doivent être posés avec un pistolet, comme les mastics d’étanchéité. Leur avantage est d’épouser parfaitement le profil de la feuillure, et donc d’assurer une liaison parfaite entre les vantaux et le dormant.
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Bricolage Le Figaro
Journée «zéro transport» : mobilisation des salariés des transports ce lundi pour réclamer des hausses de salaires
Transports urbains, transport routier, transport aérien ou encore taxis sont concernés.
Vers des perturbations dans les transports ce lundi ? La fédération des transports de la CGT appelle ce lundi à une journée «zéro transport», pour réclamer des revalorisations salariales et une amélioration de leurs conditions de travail.
À lire aussiComment la SNCF organise le transport des réfugiés ukrainiens
L'ensemble des branches de la fédération sont appelées à se mobiliser, qu'il s'agisse des transports urbains (bus, tramway...), du transport routier, du transport aérien, des activités du déchet, des taxis, des remontées mécaniques ou des autoroutes.
Dans un communiqué, la fédération cégétiste énumère ses revendications : «augmentation générale des salaires», «maintien de l'emploi et de son développement», ou encore «arrêt du dumping social et amélioration des conditions de travail».
La CGT exige également l' «arrêt de l'ouverture à la concurrence des services publics du transport de voyageurs et des activités de déchet». À partir de 2023, l'ensemble du réseau ferré - excepté certaines liaisons RER -, doit être ouvert à la concurrence. Elle a déjà commencé sur certaines lignes TGV et TER de la SNCF.
À lire aussiParis-Lyon: nous avons testé la différence entre la SNCF et Trenitalia
Temps de travail: la justice donne tort à la mairie de Paris
La justice administrative a annulé une disposition du règlement de la mairie de Paris qui offre trois jours de RTT supplémentaires à ses agents au titre d'une «pénibilité spécifique» à la capitale.
Inflation : le Smic va augmenter automatiquement le 1er mai entre 2,4 et 2,6%
Cette hausse répond à la forte inflation enregistrée ces quatre derniers mois.
Hôpital : un rapport du Sénat recommande un «électrochoc» après la pandémie
Les sénateurs proposent notamment de revoir les indemnités compensatrices du travail de nuit et des week-ends.
Le Figaro
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
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REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Vincent JollyPropos recueillis par Vincent Jolly. Photographe anonyme (pour raison de sécurité)
«Ce qui se passe en ce moment, ce n'est pas la destruction d'un pays mais de deux. Les bombes ne tombent pas en Russie , évidemment, mais tout se désagrège de l'intérieur. Toutes les relations que nous avons bâties avec l'extérieur, toute la culture … tout va être ruiné. Et, même quand ça se terminera, nous continuerons pendant longtemps d'être perçus uniquement comme des agresseurs par le reste du monde. » La voix s'interrompt. À l'autre bout du téléphone, à Moscou, cette personne que nous joignons par la messagerie Signal cherche quelque chose à ajouter.
Que dire de plus ? Sur l'écran, le compteur qui défile affiche déjà une heure de conversation. Et nous, quelles questions lui poser ? Comment, depuis Paris, appréhender l'effrayante nébulosité dans laquelle doit être plongée la capitale russe depuis plus d'un mois ? « C'est vraiment terrifiant : les guirlandes de Noël et la patinoire sur la place Rouge étaient toujours installées jusqu'à la mi-mars. Ils font vraiment comme si tout allait bien et qu'on n'était pas en guerre. Mais officiellement, si on écoute la télévision, on ne l'est toujours pas. »
Risquer 15 ans de prison
Le nom de cet inconnu qui nous parle, et dont les photographies illustrent ces pages, vous ne le connaîtrez pas. Tout ce que nous pouvons vous dire, c'est que sa crédibilité en tant que témoin et sa légitimité en tant que journaliste sont incontestables. Pourquoi l'anonymat ? « Depuis un mois, ce qu'on a le droit ou pas de faire quand on est journaliste n'est vraiment plus clair… Je préfère ne pas prendre le risque. » Quel risque ? Celui d'être jugé comme un traître sous le coup de la loi votée le 4 mars dernier à l'unanimité par la Douma, chambre basse du Parlement, et qui peut sanctionner jusqu'à 15 ans de prison quiconque « diffuse de fausses informations sur l'armée russe , surtout si elles entraînent de graves conséquences pour les forces armées ».
À lire aussiAutocollants jaunes placardés sur les portes et appels à la délation: Moscou fait la chasse aux «traîtres»
Texte de loi au vocabulaire volontairement approximatif pouvant, en somme, s'appliquer à n'importe qui véhiculant une image de la Russie à rebours de ce que le Kremlin souhaite diffuser. Avec l'ancienne doctrine soviétique d'Andreï Jdanov, « si vous n'êtes pas avec nous, vous être contre nous » érigée en nouvel évangile de sa politique intérieure, Vladimir Poutine a été très clair : « Le problème est dans le fait que beaucoup de ces personnes, de par leur nature même, sont mentalement situées là-bas (à l'ouest, NDLR), et pas ici avec la Russie. […] Ces personnes sont prêtes à vendre leur mère patrie. » Et d'ajouter : « Le peuple russe est capable de distinguer les vrais patriotes de la racaille et des traîtres. Le peuple russe peut les recracher comme un moucheron qui a atterri dans leur bouche. » Traître, racaille, moucheron… C'est ainsi que Vladimir Poutine désignerait la personne qui a pris ces photos et qui nous raconte ce qu'elles montrent de Moscou.
Comme l'image de ces Moscovites déposant des gerbes de fleurs là où l'opposant Boris Nemtsov a été assassiné, le 27 février 2015, sur un pont à quelques centaines de mètres du Kremlin. Sept ans jour pour jour après son assassinat, alors que l'invasion militaire russe de l'Ukraine venait de commencer, des habitants sont venus rendre hommage à celui qui enquêtait sur l'implication du Kremlin dans le Donbass séparatiste.
« Les gens venaient, posaient les fleurs et repartaient assez vite car on ne pouvait pas s'attarder », raconte le journaliste. « Ça a duré plusieurs heures, et puis ils en ont arrêté quelques-uns. Beaucoup venaient aussi pour voir qu'ils n'étaient pas seuls à être contre la guerre. » Se sentir seul et impuissant devant les actions de son pays, et ce depuis plus d'un mois. « J'ai peu de souvenirs de la journée du 24 février, quand on a appris l'invasion de l'Ukraine. Au départ, on n'y croyait pas. Et puis, on a compris. Les gens sont sortis assez naturellement dans les rues du centre de Moscou, vers la place Pouchkine où il y avait déjà beaucoup de policiers. »
Plusieurs milliers de personnes ont été interpellées lors de ces manifestations. Avec, selon nos informations recoupées auprès de sources sur place, plus de 15.000 arrestations depuis le 24 février, dont presque la moitié serait des femmes, selon OVD-Info, une ONG indépendante russe. Des interpellations qui se soldent par des amendes allant de 200 à 3000 euros, ou des peines de prison si le concerné est un récidiviste. Les personnes affichant une attitude contre la guerre, en brandissant des panneaux ou par une autre action publique, sont rapidement arrêtées.
Fermeture des médias indépendants
Depuis ce 24 février, comme pour beaucoup de Russes ne soutenant pas Poutine, c'est donc une sorte de demi-vie que traverse notre interlocuteur : des journées passées chez soi à regarder les groupes Telegram et Signal pour avoir des informations autres que celles véhiculées par les médias officiels – les autres ont cessé leurs activités. Comme témoigne cette photographie des locaux de la chaîne Dozhd (littéralement « la pluie »), un média indépendant et très populaire, entièrement fermé. Et mardi dernier, Novaïa Gazeta , dernier journal indépendant encore ouvert, a cessé à son tour son activité.
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Les médias officiels, notre source ne les regarde pas ; même pas pour se faire une idée de l'ampleur des mensonges qui y sont récités par les présentateurs. « C'est une propagande tellement bien rodée, tellement efficace, poursuit l'anonyme. Et c'est une machine qui ne date pas d'hier : c'est un discours qui prend ses origines depuis quinze ans. » Cette répression contre les opinions dissonantes du Kremlin afflige une population sous le choc : depuis un mois, les ventes de somnifères et d'antidépresseurs ont doublé, selon un gros groupe pharmaceutique et 36.6, une chaîne de pharmacies.
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C'est donc toute une atmosphère que ces photographies tentent de retranscrire, tissant une sorte de narration silencieuse du récit parcellaire de cet « autre côté » de la guerre russo-ukrainienne. Comme cette longue file d'attente devant un bâtiment : « Ces gens faisaient la queue pour retirer de l'argent à un distributeur automatique de la banque Tinkoff, raconte la voix. Une banque en ligne où, sur son application, on peut voir où il y a encore du liquide à retirer. Tout le monde voulait retirer des dollars avant que ce soit interdit. » Ou celle de l'aéroport de Vnoukovo, l'un des trois grands aéroports de la capitale, où beaucoup se sont précipités pour sortir du pays peu après l'invasion du 24 février.
Pourquoi Vnoukovo ? « C'est l'aéroport depuis lequel opère Turkish Airlines, qui a gardé ses vols pour Istanbul, précise notre interlocuteur. Pour partir rapidement, les Russes ont privilégié la Turquie , l'Arménie, la Géorgie ou les Émirats… là où on n'a pas besoin de visa pour entrer. J'ai vu des gens tellement déterminés à partir qu'ils payaient un billet 1000 euros, 2000 euros même alors qu'en temps normal c'est 10 fois moins cher. » Pourquoi lui n'a pas souhaité quitter le pays ? « Je veux continuer à travailler sur mes projets, sur l'effet psychologique de cette guerre sur la population russe. Et essayer de comprendre pourquoi tant de gens soutiennent le Kremlin malgré ses mensonges, explique-t-il. Même si c'est de plus en plus dur, car les gens se referment sur eux-mêmes. Ils ont peur d'être dénoncés. » Ce soutien à Poutine, que certains estiment à 80% de la population, n'est pas forcément ancré dans la réalité, selon un autre journaliste que nous contactons. « Le silence d'une personne ne veut pas forcément dire son approbation », lance-t-il.
Notre source a pu se rendre à une célébration pro-Poutine, qui s'est déroulée le 18 mars dernier au stade Loujniki et dont les images d'une foule l'acclamant ont été largement diffusées. « Mais beaucoup de ces gens sont des employés du gouvernement et ont été fortement invités, forcés même, à se rendre sur place, témoigne-t-il. Beaucoup ont d'ailleurs quitté le stade après le discours de Poutine qui est arrivé au milieu du concert, sans en voir la fin. » Et de poursuivre : « C'est aussi ça le souci : beaucoup de Russes dépendent complètement du gouvernement pour vivre. Du coup, ils ne peuvent pas s'y opposer, au risque de tout perdre. »
Une débâcle militaire et économique
Cependant, peu à peu, cet édifice monolithique se fissure. Nos informations confirment que les prix de certains produits ont été multipliés par deux, parfois par dix. Même le papier est devenu une denrée rare. Une hausse dont les origines sont simples : tous les produits fabriqués en Russie utilisent des composants fabriqués à l'étranger. Et puis il y a le bilan humain : ces hommes partis sans le savoir à la guerre et qui ne reviendront pas.
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Tandis que le Kremlin continue de faire état d'à peine 1300 morts, les informations qui circulent parlent de 15.000 tués en reprenant les chiffres du ministère de la Défense ukrainien. Et les désertions du côté de l'armée russe sont nombreuses ; les histoires de gardes nationaux (les Omon) renvoyés pour avoir refusé de prendre part aux combats, aussi. L'augure, peut-être, d'une débâcle précédant la fin du conflit : en début de semaine, l'Ukraine annonçait avoir libéré Irpin des forces russes et le Kremlin disait vouloir se concentrer sur l'est du territoire, revoyant ses plans militaires à la baisse.
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Le Figaro
Elon Musk entre au capital de Twitter
Chloé WoitierLe fondateur de SpaceX et Tesla a acquis 9,2% du réseau social coté en Bourse. L'action a immédiatement décollé de plus de 25%.
L'action du réseau social Twitter est en train de flamber à Wall Street. À 6h30 heure de New York ce lundi, elle gagnait plus de 25% dans les échanges d'avant l'ouverture officielle de la Bourse. La cause de cette frénésie s'appelle Elon Musk. Le fondateur de Tesla et de SpaceX a en effet pris une importante prise de participation dans le réseau social.
L'information a été dévoilée lundi dans les publications de la SEC, le gendarme de la bourse américaine. On y apprend qu'Elon Musk a acquis près de 73,5 millions d'actions ordinaires de Twitter, soit 9,2% de la valeur en Bourse de l'entreprise, le 14 mars. L'entrepreneur, pourtant très dissert sur les réseaux sociaux, n'en avait pas fait état.
Néanmoins, dix jours après cette prise de participation, Elon Musk a demandé à ses abonnés si, selon eux, Twitter respecte la liberté d'expression. «Les conséquences de ce sondage seront importantes. S'il vous plaît, réfléchissez bien», avait-il averti. Le «non» l'a emporté à 70%. Dans ses échanges avec ses abonnés, l'entrepreneur disait réfléchir «sérieusement» à la création d'un nouveau réseau social.
Un bug informatique a mis en avant des contenus problématiques sur Facebook
Des publications classées comme trompeuses par les fact-checkeurs ont été promues sur les fils d'actualité au lieu de voir leur visibilité réduite.
Débat sur la nouvelle gouvernance d’Orange
DÉCRYPTAGE - Le conseil d’administration de l’opérateur propose Jacques Aschenbroich comme président de l’opérateur télécom. Un choix qui suscite des critiques et soulève des interrogations au sein du groupe.
Orange ajoute YesYes à son programme de reprise de smartphone
YesYes, un des spécialistes français du reconditionné, rejoint le programme d'Orange en France pour la…
Le Figaro
Nouvelles violences au cœur d’Ajaccio
REPORTAGE - Une manifestation à l’appel du frère d’Yvan Colonna, nourrie de milliers de personnes, a très vite dégénéré.
Ajaccio
La foule n’a pas le temps de se disperser que les cocktails Molotov et les bombes agricoles pleuvent déjà sur le commissariat d’Ajaccio. Les heurts avec les forces de l’ordre démarrent moins d’une heure après le départ du cortège, fixé à environ deux kilomètres du centre-ville. Près de 4000 personnes, selon les chiffres de la préfecture, 10.000 d’après les organisateurs, ont manifesté ce dimanche, en hommage à Yvan Colonna, mortellement agressé à la prison d’Arles le 2 mars dernier.
L’appel avait été lancé par Stéphane Colonna, le frère de la victime, le 29 mars sur Twitter alors que le parti autonomiste Femu a Corsica, du président de l’exécutif de Corse, Gilles Simeoni, prônait l’apaisement à quelques jours des négociations avec le gouvernement, prévues vendredi 8 avril. Gilles Simeoni a néanmoins participé au rassemblement aux côtés de nombreux autres élus nationalistes, autonomistes et indépendantistes.
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Quelques mètres avant d’accéder à la préfecture de Corse, des manifestants encagoulés, aux vêtements noirs, affublés de bandes orange pour mieux se reconnaître entre eux, se mêlent à la foule, jerricanes d’essence et bouteilles en verre à la main. En tête de la manifestation, une jeune femme, qui tient avec la famille d’Yvan Colonna la banderole où est inscrit «État français assassin», leur intime de patienter en langue corse: «Laissez-nous finir le rassemblement et après vous ferez ce que vous avez à faire.»
Nous sommes présents car on ne pouvait pas ne pas y être pour la famille, mais je crains que ce ne soit la manifestation de trop. Il faut attendre les discussions maintenant
Le répit n’est que de quelques minutes. Les manifestants sont noyés sous une pluie de bombes lacrymogènes. Les plus anciens, nombreux à s’être déplacés, se frayent un chemin pour s’extirper des fumées toxiques. Lesenfants, présents au départ, ont eux déjà disparu. «Dispersez-vous!», hurle un haut-parleur depuis la préfecture.
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Ce sont finalement les gendarmes mobiles, au moyen de lances à eau notamment, qui parviennent à écarter les groupes de manifestants grimés, les autres ayant déjà abandonné le terrain. La foule s’engouffre dans les nombreuses ruelles du centre-ville. À ce moment-là, «il ne reste plus que 100 ou 200 casseurs venus en découdre avec les forces de l’ordre», selon le procureur d’Ajaccio, Nicolas Septe. Les gendarmes mobiles, présents en nombre, se postent à l’entrée des rues stratégiques et procèdent à plusieurs assauts. La foule cède du terrain mais reste positionnée. Les grenades assourdissantes résonnent à une cadence soutenue. Les sapeurs-pompiers prennent en charge une vingtaine de personnes. Un homme de 71 ans est pris d’un malaise tout près de la préfecture. Les secouristes interviennent sous les jets des cocktails. «Attendez!», crie un pompier. Ses collègues sillonnent la ville pour éteindre des feux de palettes, de voitures et de terrasses. Vers 18 h 30, l’incendie d’une colonne de gaz dans un immeuble provoque l’évacuation des lieux. Au même moment, une femme est sérieusement blessée au mollet par une grenade de désencerclement, selon plusieurs témoins.
Sentiment mitigé
Plus tôt, alors que des milliers de personnes avançaient au rythme des chants corses, un militant originaire de Cargèse, le village d’Yvan Colonna, livrait un sentiment mitigé sur les événements du jour: «Nous sommes présents car on ne pouvait pas ne pas y être pour la famille, mais je crains que ce ne soit la manifestation de trop. Il faut attendre les discussions maintenant.» Francesca (1), «choquée par l’agression d’Yvan Colonna», espère surtout que «ce dramatique événement permettra au peuple corse de se recentrer sur lui-même, de se retrouver pour faire vivre sa langue et sa culture».
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Avant le rassemblement, les forces de l’ordre, sur réquisition du procureur, avaient procédé à des contrôles de véhicules à l’entrée de la ville. «Des boules de pétanque et des barres de fer ont été saisies», confirme Nicolas Septe. À 17 h 30, un autre rassemblement s’organisait devant la caserne de CRS à Furiani.
(1) Le prénom a été modifié.
Pourquoi la date de Pâques change-t-elle chaque année?
Le calcul de cette date, qui dépend du cycle lunaire, permet de déterminer non seulement le jour de Pâques mais aussi celui des nombreuses célébrations chrétiennes qui s'y réfèrent.
Ce que révèle l’enquête antiterroriste sur l’assassin de Colonna
DÉCRYPTAGE - Franck Elong Abé, à l’origine de l’agression d’Yvan Colonna, est un détenu terroriste passé par les geôles américaines, connu pour sa dangerosité.
D’où vient la tradition du muguet le 1er mai?
La coutume d'offrir du muguet au 1er mai remonte en France à la Renaissance. Symbole du triomphe du printemps sur l'hiver, elle doit sa célébrité au roi Charles IX et au chanteur Félix Mayol.
Le Figaro
Les séances chez le psy remboursées par la Sécu dès ce mardi
Julien Da SoisTous les patients de plus de 3 ans pourront bénéficier de ce dispositif, sur orientation médicale et dans la limite de huit séances par an.
Annoncé il y a six mois par Emmanuel Macron, le remboursement de séances chez le psychologue va voir le jour ce mardi 5 avril. Baptisé «MonPsy», ce dispositif permettra à tous les adultes et enfants de plus de 3 ans de bénéficier de huit consultations par an remboursées par l'Assurance Maladie.
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Mais pas à n'importe quelles conditions. Il faudra en effet nécessairement se rendre, en premier lieu, chez un médecin (généraliste, pédiatre, gériatre, scolaire...), qui pourra ensuite orienter la personne «en fonction de ses troubles vers un psychologue dans le cadre du dispositif ou bien vers un autre type de prise en charge», précise le ministère de la Santé sur son site internet. Ce dispositif s'adresse personnes souffrant de troubles dépressifs ou anxieux d'intensité «légère à modérée», selon la plateforme. «Il n'est pas ouvert aux patients atteints de formes sévères de troubles psychologiques, qui doivent être pris en charge par un psychiatre», précise l'exécutif.
Pour bénéficier du remboursement, il faudra nécessairement se rendre chez un psychologue partenaire, dont les coordonnées seront publiées sur le site monpsy.sante.gouv.fr. «Nous avons identifié 1000 psychologues volontaires, en seulement quelques semaines», a fait savoir le ministre de la Santé Olivier Véran mi-mars sur Franceinfo.
Des psychologues très critiques
Les huit séances remboursées correspondent à un entretien d'évaluation et jusqu'à 7 séances de suivi psychologique. «Ce forfait pourra être renouvelé chaque année, sur adressage du médecin, si les besoins du patient l'exigent, par exemple en fonction de l'évolution de la situation clinique», indique le ministère de la Santé.
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À la sortie de chaque séance, le patient n'aura rien à régler : 60% des frais sont pris en charge par la Sécu, et 40% par la complémentaire santé. La mesure doit coûter 50 millions d'euros à l'assurance maladie en 2022, soit le montant consacré à son financement cette année. Il doit passer à 100 millions d'euros en 2023 et à 170 millions d'euros par an à partir de 2024.
Chez les quelque 78.000 psychologues français, le dispositif est loin de faire l'unanimité. Plus de 2000 d'entre eux ont signé une tribune dans Le Monde fin mars, appelant au boycott du dispositif, qualifié de «poudre aux yeux». Ils critiquent notamment l'adressage obligatoire par un médecin, le montant jugé insuffisant du remboursement (40 euros pour la première séance, 30 euros pour les suivantes), ou encore l'exclusion des troubles les plus graves.
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Paiement en roubles : la France n'anticipe pas de rupture de livraison de gaz russe
Les Européens refusent tout paiement en roubles exigé par Moscou.
Gaz russe : pourquoi Vladimir Poutine demande-t-il à être payé en roubles ?
DÉCRYPTAGE - Si elle est mise en œuvre, cette mesure remettra en cause les contrats gaziers conclus avec l'Europe.
Joe Biden veut faire baisser les cours du pétrole
Washington espère coordonner ces mesures avec d'autres pays occidentaux.
France24 - Monde
En Corse, nouvelles violences lors d'une manifestation pour Yvan Colonna
Publié le : 04/04/2022 - 08:05Modifié le : 04/04/2022 - 09:13
FRANCE 24
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La nouvelle manifestation en hommage à Yvan Colonna, mortellement agressé en prison, a dégénéré en violents affrontements, dimanche à Ajaccio. Selon la préfecture, ces affrontements ont fait 15 blessés, 14 manifestants et un policier, dont trois blessés graves.
Comme les précédentes, la nouvelle manifestation pour Yvan Colonna, militant indépendantiste corse mortellement agressé en prison, a dégénéré en violents affrontements, dimanche 3 avril, à Ajaccio, au risque de retarder l'ouverture des discussions annoncées avec le gouvernement autour d'une possible autonomie pour l'île.
Entamés vers 16 h, aussitôt après l'arrivée du cortège à la préfecture, ces heurts entre 150 à 200 jeunes gens, souvent cagoulés et équipés de masques à gaz, et les policiers, se poursuivaient encore vers 23 h.
Répondant aux jets de cocktails Molotov et de bombes agricoles, les policiers répliquaient avec des lances à eau, des grenades lacrymogènes et des grenades assourdissantes. En fin de soirée, les manifestants utilisaient notamment des panneaux électoraux comme projectiles.
Selon la préfecture, ces affrontements ont fait 15 blessés, 14 manifestants et un policier, dont trois blessés graves. Parmi eux, une femme de 54 ans touchée à une jambe.
En fin d'après-midi, alors que les affrontements les plus virulents se déroulaient vers la mairie, les pompiers ont été longtemps mobilisés autour d'un geyser de flammes jaillissant d'une canalisation de gaz. Face au risque d'explosion, une trentaine d'habitants ont dû être évacués, a précisé la préfecture.
Des heurts ont également été constatés en fin d'après-midi aux abords de la caserne de CRS de Furiani, près de Bastia, déjà cible des manifestants il y a une semaine, ainsi que devant la préfecture de Bastia en soirée.
Au plus fort de la journée, cette manifestation a rassemblé 4 000 personnes selon la préfecture, 14 000 selon les organisateurs.
Aux grilles de la préfecture, un drap blanc portant le visage d'Yvan Colonna au pochoir avait été accroché par des manifestants, accompagné de deux phrases : "On va se réveiller" et "moi j'ai confiance". Selon une vidéo diffusée par BFMTV la semaine dernière, ces mots avaient été prononcés en janvier par le militant nationaliste, dans une discussion avec un codétenu basque à qui il exprimait sa conviction que la Corse serait un jour indépendante.
Lundi, Emmanuel Macron a jugé "inacceptables" les violences de dimanche et estimé qu'il n'y aurait "pas de discussion" sans "retour à l'ordre préalable".
"Ce que j'ai vu ce week-end est inacceptable, y compris avec des responsables politiques en tête de cortège", a-t-il dit sur France Inter.
.@EmmanuelMacron sur la Corse : "Je n'ai pas changé de ligne. Je suis favorable à toute évolution si elle répond aux besoins de la population. L'autonomie n'est pas l'indépendance, et l'autonomie n'est pas un objectif en soi." #le79Inter #Elysée2022 pic.twitter.com/Poj4bc6UxA
April 4, 2022"État français assassin"
Détenu à la maison centrale d'Arles (Bouches-du-Rhône), où il a été agressé le 2 mars, Yvan Colonna a été condamné par trois fois à la prison à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Érignac, abattu de plusieurs balles dans la tête et le cou, en 1998, à Ajaccio.
La manifestation s'était élancée vers 15 h, sur le front de mer, derrière deux larges banderoles portant le désormais traditionnel slogan "État français assassin". Le cortège était mené par Stéphane Colonna, le frère d'Yvan, et le fils ainé de celui-ci, entourés de très jeunes manifestants, des enfants pour certains, qui reprenaient en chœur ce même cri d'"État français assassin".
Derrière lui, dans la foule, plusieurs personnalités locales : Gilles Simeoni, le président autonomiste du conseil exécutif de Corse, Charles Pieri, ex-leader présumé du Front de libération nationale de la Corse (FLNC), mouvement qui a récemment menacé de reprendre la lutte armée, ou encore Paul-Félix Benedetti, le leader du parti indépendantiste Core in Fronte.
"Je suis venu pour honorer la mémoire d'Yvan Colonna, montrer qu'on est toujours là", a expliqué à l'AFP Camellu Tomasi, 23 ans, secrétaire de Ghjuventu Paolina, un des syndicats étudiants membres du large collectif nationaliste à l'origine de la manifestation.
Ce collectif était également à l'origine des deux autres grandes manifestations pour Colonna, les 6 et 13 mars à Corte et Bastia. Elles aussi s'étaient terminées dans la violence et le chaos.
"La France dehors"
Face aux risques de débordements, le dispositif policier était plus important dimanche, mieux organisé et plus offensif. Des contrôles préventifs avant la manifestation ont notamment permis la saisie de plusieurs dizaines de projectiles, dont des boules de pétanque, des hachettes et des barres de fer.
Lors de sa visite en Corse, du 16 au 18 mars, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'était engagé à ouvrir "dès la première semaine du mois d'avril" des négociations sur "l'ensemble des problématiques corses", dont "l'évolution institutionnelle vers un statut d'autonomie restant à préciser".
Il avait également promis le "prompt rapprochement en Corse, dans les prochaines semaines" de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, les derniers membres du 'commando Érignac' encore incarcérés. Les deux hommes, incarcérés à Poissy (Yvelines), ont signé vendredi leur ordre de transfèrement à la prison de Borgo.
Reste à savoir si ces nouvelles violences ne vont pas perturber ce scénario. Dans un document qu'ils avaient co-signé le 18 mars, Gérald Darmanin et Gilles Simeoni avaient en effet convenu "que la mise en œuvre de ce processus historique ne" pouvait "s'envisager que dans un cadre général apaisé et calme".
Du côté des manifestants, la colère était en tous cas perceptible dimanche soir, avec notamment une cible, Laurent Marcangeli, maire de la ville et leader de l'opposition de droite à l'assemblée de Corse, visé par plusieurs tags injurieux le traitant de "salope collabo".
"Aujourd'hui plus que jamais, la France dehors !", a insisté Stéphane Colonna sur Twitter.
Avec AFP
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Corse : Emmanuel Macron lance un appel au calme après la mort d'Yvan Colonna
Des centaines de Corses présents pour l'inhumation d'Yvan Colonna, dans son village natal
Mort d'Yvan Colonna près de trois semaines après son agression en prison
France24 - Monde
Hong Kong : la cheffe de l'exécutif, Carrie Lam, renonce à briguer un second mandat
Publié le : 04/04/2022 - 07:45
FRANCE 24
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Au terme d'un mandat marqué par d'immenses manifestations pro-démocratie et un isolement de la ville du reste du monde pour se protéger du Covid-19, la dirigeante de Hong Kong, Carrie Lam, a annoncé, lundi, son intention de se retirer du pouvoir sans briguer de nouveau mandat en mai.
Pas de nouveau mandat pour Carrie Lam. La cheffe de l'exécutif de Hong Kong a annoncé, lundi 4 avril, qu'elle se retirerait en juin, lorsque l'élite politique pro-Pékin de la ville aura désigné en mai un nouveau dirigeant. "Je vais achever mon mandat de cinq ans en tant que cheffe de l'exécutif le 30 juin et finir officiellement ma carrière de 42 ans dans le gouvernement", a annoncé Carrie Lam à la presse.
La leader a assuré que les dirigeants de Pékin, qu'elle a avertis de ses intentions en mars 2021, "ont compris et respecté" son choix. Carrie Lam, 64 ans, a justifié son choix par "des considérations familiales".
"Il est temps pour moi de rentrer chez moi"
"Je dois faire passer les membres de ma famille en premier, et ils estiment qu'il est temps pour moi de rentrer chez moi", a-t-elle déclaré. Après une carrière de fonctionnaire, Carrie Lam était devenue, en 2017, la première femme à diriger Hong Kong.
Son mandat a été particulièrement mouvementé. D'immenses manifestations pro-démocratie en 2019 ont entraîné une rigoureuse reprise en main de la ville par le gouvernement central chinois. Puis Hong Kong s'est isolé de façon draconienne du reste du monde pendant deux ans pour se protéger du Covid-19, avant que l'arrivée du variant très contagieux Omicron ne déborde complètement le système sanitaire du territoire.
Le poste de chef de l'exécutif ne résulte pas d'une élection directe, ce qui était l'une des principales revendications du camp démocrate, désormais réduit au silence. C'est un comité de 1 500 personnes, toutes acquises au régime chinois, qui désigne le dirigeant.
Aucune candidature réaliste dévoilée
Les pronostics pour qui sera le prochain dirigeant du territoire de 7,5 millions d'habitants, troisième place financière mondiale, sont incertains.
Le nouveau chef de l'exécutif sera choisi le 8 mai, mais pour l'heure, aucune candidature réaliste ne s'est dévoilée.
L'actuel numéro deux de Hong Kong, John Lee, un ancien des services de sécurité, a été présenté par la presse locale comme un candidat probable.
Carrie Lam a déclaré, lundi, n'avoir encore reçu aucune démission de ministre, étape obligée pour tout membre du gouvernement avant d'entrer en campagne.
La dirigeante sortante a aussi remercié Pékin pour son soutien et sa confiance, rappelant que son mandat avait été marqué par "une pression sans précédent" avec les manifestations de 2019 et la pandémie de Covid-19.
Avec AFP
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Le Figaro
Franz-Olivier Giesbert et Michel Onfray: «Derrière l’élection présidentielle, il y a un véritable enjeu de civilisation»
Jean-René Van der PlaetsenGRAND ENTRETIEN - Ils publient chacun un ouvrage politique à la veille du scrutin présidentiel. Ils ont accepté de débattre de la portée de cette élection que boudent, à tort, les Français.
LE FIGARO MAGAZINE. - Qu’avez-vous pensé l’un et l’autre de cette étrange campagne électorale qui, en vérité, n’a pas eu lieu?
Franz-Olivier GIESBERT. - Cette campagne n’était pas étrange, mais effrayante, au ras du sol, indigne d’un grand pays. La pire que j’ai connue depuis soixante ans que je m’intéresse à la politique. Il ne faut pas incriminer seulement les candidats: ils avaient des excuses, à commencer par la guerre en Ukraine qui a tout vitrifié. Mais sur ce que cette guerre révèle, par exemple, j’aurais aimé qu’on essaye de traiter une question vitale: sans défense commune, l’Europe est une proie, aujourd’hui pour Poutine, demain pour Erdogan ou un autre. Notre faiblesse était, pour le président russe, comme une invitation à l’agression. Si l’on prend la peine de se mettre dans la tête de cet homme qui ne croit qu’au rapport de force, on peut dire que l’Occident l’a, par son inconsistance, poussé au crime.
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Il est urgent que nous nous réarmions moralement et militairement. Que les commentateurs mettent en avant, dans l’affaire ukrainienne, la prétendue responsabilité de l’Otan qui, comme le dit bien Macron, est en état de «mort cérébrale» et sur laquelle nous autres, Européens, nous ne pouvons plus compter, c’est bien le signe que notre pays est déphasé. Comme s’il était devenu une petite province auto et ethnocentrée. Nos soi-disant «élites» s’accrochent toujours aux vieilles lunes de l’autre siècle, elles ont l’esprit congelé.
La principale faute des États-Unis, c’est d’avoir dit avant le conflit, par la voix de leur président, Joe Biden, qu’en aucune façon ils ne mourraient pour l’Ukraine. Un des lointains prédécesseurs de Biden, Ronald Reagan, avait un slogan qui résumait tout: «Peace through strength»(«La paix à travers la force»). Quand on n’a pas la force et qu’on ne fait plus peur, on a la guerre, la preuve par l’Ukraine. Reagan est l’homme par qui est arrivée la chute du communisme. Quand il se rendit compte que l’Union soviétique était à genoux, il lui a tendu la main, à la surprise générale, au sommet de Reykjavik, en 1986. Il est dommage qu’il n’ait pas géré la suite. Je crois qu’il aurait, lui, su aider la Russie quand elle s’est effondrée peu après.
Michel ONFRAY. - Je ne crois pas qu’on puisse dire que cette campagne n’ait pas eu lieu. Elle a bel et bien eu lieu, et a été voulue comme telle par Macron, qui a trouvé un angle d’attaque approprié: il joue la carte présidentielle avec morgue et mépris - ce qui est bien dans son genre. Il prétend n’avoir rien à voir avec la valetaille des différents candidats: il est au-dessus, au-delà, chef de l’État et chef de guerre, eu égard à son actuel statut de tête de gondole de l’Europe maastrichienne.
Il fait une campagne de type monarchiste, dont la légitimité s’impose par la seule existence de sa personne. Cet homme se voudrait performatif, mais cette grâce est réservée aux meilleurs: il est là, pourquoi d’autres ont-ils l’arrogance de lui demander de légitimer cette présence par une onction démocratique dont c’est l’obligation constitutionnelle le quinquennat finissant? C’est la psychologie d’un enfant-roi qui croit que tout lui est dû.
Quels étaient les sujets prioritaires dont il fallait débattre selon vous et qui n’ont pas été traités?
Michel ONFRAY. - La question a été traitée par Éric Zemmour qui l’a franchement posée, c’est celle de la civilisation. Quelle civilisation voulons-nous? Zemmour a répondu: celle d’avant, garantie identité nationale. Mélenchon a lui aussi donné sa réponse: celle de maintenant et du futur, garantie créolisation avec abolition de l’identité nationale par le métissage. Zemmour lutte contre le grand remplacement, Mélenchon lutte pour, c’est la créolisation.
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Les autres - macroniens, socialistes, écologistes, centristes, communistes, sinon trotskistes - sont sur ce sujet des satellites de Mélenchon, tout comme Le Pen et Dupont-Aignan sont, toujours sur ce sujet, des satellites de Zemmour.
Pour ma part, je ne suis pour aucune de ces trois solutions. Mais c’est un autre sujet…
Il est vrai que, pendant cette campagne, les grands candidats ont peu parlé de la France, un « non sujet », ce qui est hélas, révélateur des temps que nous vivons
Franz-Olivier GIESBERT. - J’ai été frappé que n’aient quasiment pas été évoqués, sauf par Valérie Pécresse, les moyens de réaliser le redressement économique et industriel qui s’impose, si la France ne veut pas tomber au niveau des nations de troisième zone. Il est vrai que, pendant cette campagne, les grands candidats ont peu parlé de la France, un «non-sujet», ce qui est, hélas, révélateur des temps que nous vivons: elle a été zappée, reléguée au grenier des vieilleries.
Qu’est-ce que notre pays, finalement? Un grand centre de transit? Une mère nourricière d’intérêts particuliers? Un puzzle de communautés et de corporatismes? J’aurais aimé qu’on cherche à la redéfinir pour la réincarner, la faire revivre. Européen convaincu, je ne suis pas suspect de souverainisme, mais nous ne pouvons plus accepter qu’une France molle continue de se diluer dans une Union européenne qui, elle-même, est sans moelle ni défense, un géant économique certes, mais un nain militaire, donc politique, alors que des prédateurs sont à nos portes.
En somme, nous devons repenser notre idée de la France et celle de l’Europe. Vaste programme, aurait dit de Gaulle. Refuser la défense européenne comme Mélenchon, Le Pen ou autres, c’est suicidaire, c’est-à-dire accepter la finlandisation de l’Europe, sa perte de souveraineté, sa vassalisation progressive.
La plupart des candidats se sont montrés des boutiquiers
La politique de l’immigration, la place de l’islam en France, la garantie de la sécurité pour tous, le savoir-vivre ensemble, ou encore les moyens accordés à la politique de défense ne sont-ils pas, effectivement, des sujets plus importants que la fiscalité sur les successions, la suppression de la redevance audiovisuelle - voire le maintien du pouvoir d’achat via des distributions de bons d’essence?
Michel ONFRAY. - Vous avez raison… Faute de poser le débat en termes de civilisation, il ne reste qu’à penser, parler et agir comme un premier ministre faisant sa déclaration de politique générale après en avoir informé son supérieur hiérarchique… C’est inévitable quand on reste dans l’Europe de Maastricht, où le chef de l’État français n’est plus qu’un ministre de la Commission dont la feuille de route n’est pas rédigée à l’Élysée mais à Bruxelles… La plupart des candidats se sont montrés des boutiquiers.
Les campagnes se prêtent souvent à une sorte d’infantilisation de l’électorat, mais celle-ci a ressemblé, à bien des égards, à un concours de pères Noël avec distribution de friandises, de sucreries
Franz-Olivier GIESBERT. - Comme vous avez raison! Les campagnes se prêtent souvent à une sorte d’infantilisation de l’électorat, mais celle-ci a ressemblé, à bien des égards, à un concours de pères Noël avec distribution de friandises, de sucreries. Les candidats se sont intéressés, à juste titre, aux questions liées au pouvoir d’achat et je ne le leur reprocherais pas, mais tous ou presque en sont restés là. Cela en dit long sur le défaitisme qui gangrène le pays.
Il s’appuie sur un aveuglement général: sur la plupart des grands sujets que vous citez, on se raconte des histoires. Il y a un déni de réalité qui, à mes yeux, accélère le déclin. Quand on ne pointe pas les problèmes, on n’a aucune chance de les régler et ils ne peuvent que s’aggraver. En matière d’immigration, par exemple, si nous avons une politique, c’est bien celle du chien crevé au fil de l’eau: nous subissons. Le paradoxe est que, tout en étouffant sous un étatisme grandissant, nous souffrons d’un manque d’État!
Les incessantes interventions effectuées sur les marchés depuis des années par les banques centrales masquent une triste réalité, qui est que la France, percluse de dettes, sans industrie ni commerce extérieur, est l’homme malade de l’Europe. Les programmes des uns et des autres vous paraissent-ils à la hauteur de l’enjeu, qui est le redressement économique du pays?
Michel ONFRAY. - Votre terrible constat est juste. Mais alors, pourquoi la France est-elle un pays contributeur de l’Europe qui, endetté et malade, fait partie des pays qui donnent plus qu’ils ne reçoivent? Comment un chef d’État peut-il accepter que le pays ruiné, dont il est censé présider aux destinées, se ravage plus encore au profit d’autres pays européens, comme la Pologne (qui, le moment venu, achète des avions américains pour sa propre armée et non des Rafale…) ou la Hongrie, qui s’avèrent l’un et l’autre des importants pays bénéficiaires nets? La France a-t-elle vocation à faire fonctionner les économies de Chypre, de la Grèce ou du Portugal, plutôt que l’économie française? Les maastrichiens répondent oui…
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Franz-Olivier GIESBERT. - Le déficit chronique de notre commerce extérieur - 84,7 milliards en 2021 - montre que nous dépensons beaucoup plus que nous ne produisons, contrairement à l’Allemagne ou même l’Italie qui affichent, elles, de gros excédents. Le phénomène ne date pas de Macron: cela fait des décennies que nous dégringolons la pente. Ce n’est pas la faute de l’Europe ni du libéralisme, mais du laxisme de nos politiques publiques. Tout a une fin, même l’endettement de l’État! Comment peut-on s’imaginer que cette situation durera encore longtemps? Ç’aura été, hélas, l’un des angles morts de la campagne présidentielle.
Vous êtes tous les deux convaincus que nous traversons une crise civilisationnelle majeure. Est-il encore possible selon vous de préserver notre modèle social et républicain français?
Franz-Olivier GIESBERT. - Face à l’essor économique de la Chine et, bientôt, de l’Inde, on ne peut nier que l’Occident soit entré en déclin - soit dit en passant, les vrais déclinistes sont ceux qui nous serinent que le monde entier envie notre modèle social ou de santé. La bonne blague! Il faut les réformer si on veut les préserver. Sur la République et les valeurs héritées du siècle des Lumières, en revanche, ne transigeons pas: soyons fiers de nous, de notre culture. L’Occident a encore beaucoup d’atouts, mais le mal est en nous, d’où il faut l’extirper: il a pour nom la lâcheté, la faiblesse, l’autoflagellation, la maladie de la repentance. Dans un discours de 2021, Poutine ne disait pas autre chose, qui dénonçait notre «discrimination inversée» ou notre tendance à effacer des pages de notre histoire. Du haut de son virilisme, il nous considère un peu comme des «dégénérés».
La France ayant perdu sa souveraineté, elle est sortie des pays susceptibles de jouer un rôle international dans le concert des nations
Michel ONFRAY. - Sur le principe de la réserve d’Indiens, qui consiste à préserver notre modèle social et républicain, oui… Mais à quoi bon continuer à faire semblant d’être Français quand le chef de l’État lui-même, les élites, les universitaires, les médias, les gens du show-biz, les acteurs, les comédiens, les sportifs dans leur grande majorité traitent de franchouillard quiconque estime qu’il existe une culture française et qu’on n’a pas besoin de faire jouer L’École des femmes par des hommes de couleur pour faire passer la pilule du texte versifié?
Un nouveau danger est apparu ces dernières semaines à l’Est, et il se nomme Vladimir Poutine. Comment l’Europe doit-elle, selon vous, se comporter envers lui, et la France peut-elle jouer un rôle particulier dans cette affaire?
Michel ONFRAY. - La France ayant perdu sa souveraineté, elle est sortie des pays susceptibles de jouer un rôle international dans le concert des nations. Que pèse Emmanuel Macron face à Poutine, à Erdogan, à Xi Jinping ou, jadis, à Trump, qui feignait de brosser de fausses pellicules sur le revers de son veston devant les caméras du monde entier? Pour jouer un rôle diplomatique, il faut disposer d’une monnaie d’échange. Or, nous n’avons plus rien à mettre dans le jeu…
Quant à l’Europe, elle saisit l’opportunité de cette crise pour se constituer et faire avancer sa crédibilité. De la même manière que cette Europe a montré son impéritie dans la crise de la Covid, chaque pays remplaçant le solidaire par le solitaire, alors que l’emprunt qui permet le «quoi qu’il en coûte» inféode plus profondément encore la France à cet État impérialiste qu’est l’Europe maastrichienne. L’Europe se sert de la guerre pour avancer ses pions. Elle prend sans donner.
Franz-Olivier GIESBERT. - Le peuple russe est un peuple ami. De grâce, ne sombrons pas dans la russophobie, maladie sénile du progressisme. Si abjecte que soit cette guerre contre l’Ukraine, elle ne doit pas nous amener à rompre toute forme d’échange, y compris, même s’il est aléatoire, avec l’actuel président russe, lequel n’est pas éternel, contrairement à ce qu’il semble croire. Il faut avoir l’après-Poutine en tête. Puisse-t-il commencer le plus vite possible.
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Vous êtes tous les deux des admirateurs du général de Gaulle et nostalgiques de sa façon de conduire et diriger le pays. Pensez-vous que la France puisse, comme si souvent au cours de son histoire, ne se redresser qu’avec l’aide d’un homme providentiel?
Michel ONFRAY. - Un homme peut être providentiel quand il dispose d’un peuple susceptible de l’être aussi et de lui donner l’occasion de le devenir. Quand de Gaulle l’est, c’est parce qu’il parvient à mobiliser ce qu’il y a de meilleur en l’homme, autrement dit: ce qui procédait d’un millénaire de culture morale judéo-chrétienne, alors que le dernier demi-siècle d’histoire de France a cultivé ce qu’il y a de pire dans l’homme: l’égocentrisme, le narcissisme, l’individualisme, l’immoralité, la vanité, la futilité, l’addiction, l’hédonisme vulgaire, la veulerie…Le héros a besoin de l’héroïsme de ceux qui le constituent. À défaut de cette énergie, l’homme providentiel n’est plus possible, ni même pensable. Il n’y a plus que des Néron, et la plupart du temps: aux petits pieds…
Franz-Olivier GIESBERT. - De Gaulle est, comme Churchill, une exception. D’une certaine façon, l’homme providentiel court les rues, il se découvre en marchant, une fois qu’il est arrivé au pouvoir. Ronald Reagan et Margaret Thatcher avaient été tous deux très sous-estimés au départ ; or, ils ont remis sur les rails l’un l’Amérique, l’autre le Royaume-Uni. Quant au social-démocrate Gerhard Schröder, venu de l’aile gauche de son parti, jouisseur impénitent, grand amateur de vin blanc, qui aurait cru qu’il allait révolutionner et relancer à ce point l’Allemagne au cours de son deuxième mandat?
De même, qui aurait pu prévoir que l’ancien acteur de série télé Volodymyr Zelensky deviendrait, à l’occasion de la guerre en Ukraine, l’une des grandes figures mythologiques du XXIe siècle? La France n’a aucune raison de désespérer: son heure viendra à nouveau quand elle aura à sa tête quelqu’un, une femme ou un homme, qui devant les épreuves dira, comme le général de Gaulle, au lieu de capituler: «Quand on veut, on peut!»
En attendant de Gaulle…, de Franz-Olivier Giesbert, Albin Michel, 320 p., 19,90 €.
Foutriquet, de Michel Onfray, Albin Michel, 370 p., 19,90 €.
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Guerre d'Algérie: «La France cessera-t-elle un jour de s'excuser ?»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Le 19 mars 2022, Emmanuel Macron a commémoré le soixantième anniversaire des accords d'Évian. L'essayiste et normalien Maroun Eddé déplore la «repentance» permanente et unilatérale des dirigeants français, qui ne contribue en rien à apaiser les esprits.
«Qui était Stepan Bandera, figure controversée du nationalisme ukrainien ?»
FIGAROVOX/TRIBUNE - L'universitaire et normalien David Gilbert raconte qui était Stepan Bandera, figure très polémique de l'histoire nationaliste ukrainienne et repoussoir idéal pour Vladimir Poutine, qui s'en sert pour rendre crédible sa rhétorique sur la «dénazification».
Meeting d'Emmanuel Macron: «Le “en même temps” a laissé place à un “copier-coller” laborieux»
TRIBUNE - Emmanuel Macron a donné son unique meeting de campagne, samedi 2 avril. Cet unique rendez-vous de campagne interroge sur la capacité du président sortant à mobiliser, analyse Arnaud Benedetti.
Le Figaro
Futur Nadal, jeu de Federer, chassé par les sponsors... 5 choses à savoir sur Carlos Alcaraz, l'étoile montante du tennis mondial
Jean-Julien EzvanPORTRAIT - L'Espagnol (18 ans), lauréat de son premier Masters 1000, confirme les promesses entrevues depuis de longs mois. Polyvalent, puissant, le « nouveau Nadal », aux portes du Top 10, incarne déjà le présent du jeu.
Carlos Alcaraz, 11e mondial à 18 ans (1,85 m ; 72 kg) présenté et attendu depuis de longs mois comme le « nouveau Nadal » avale les obstacles et grimpe quatre à quatre les marches de la hiérarchie (il est entré dans le Top 100 il y a moins d'un an, en mai 2021). Vainqueur du Norvégien Casper Ruud à Miami 7-5, 6-4, il a enregistré sa 18e victoire en 20 matches en 2022 pour empocher son premier titre en Masters 1000. Sa progression est fulgurante. Son jeu tonitruant. Les titres les plus prestigieux lui tendent les bras. Il est prêt pour le défi, tous les défis, lui qui vient de s'inscrire comme le premier vainqueur espagnol à Miami (et devient le plus jeune vainqueur du tournoi, effaçant Novak Djokovic qui avait 19 ans en 2007), figure parmi les plus jeunes lauréats en Masters 1000 (simplement devancé de quelques jours par Michael Chang, vainqueur à Toronto en 1999 et Rafael Nadal titré à Monte-Carlo en 2005). Monstre de précocité, il n'effacera pas en revanche les recordmen en Grand Chelem : Mats Wilander (19 ans lors de son titre à l'Open d'Australie en 1983), Michael Chang (17 ans, 17 ans à Roland-Garros en 1989), Boris Becker (17 ans à Wimbledon en 1985) et Pete Sampras (19 ans à l'US Open en 1990). Mais il peut encore devenir le plus jeune n°1 de l'histoire (record tenu par Lleyton Hewitt, au sommet du classement mondial à 20 ans, 8 mois et 23 jours en 2001 et dépoussiérer quelques références au passage…
Une idole nommée Rafael Nadal…
Rafael Nadal suit la progression météorite de son jeune compatriote. Et avoue «se reconnaître» en lui. La détermination, le physique d'airain, l'idée folle qu'un match n'est jamais terminé. Carlos Alcaraz concède : «C'est mon idole depuis que je suis enfant...» Vite étiqueté «nouveau Nadal» en Espagne, Carlos Alcaraz n'a jamais ployé sous le poids d'une comparaison qui aurait pu en écraser plus d'un. À l'attaque de son premier tournoi du Grand Chelem, l'Open d'Australie en 2021, il résumait : «J'essaie donc de me concentrer sur moi, pas sur les médias sociaux, de jouer mon jeu, de jouer devant mon équipe, pour mon équipe, pour moi, pour ma famille. J'essaie de ne pas entendre la comparaison avec Rafa.» Ce joueur, icône du sport espagnol qui a accompagné son ascension : «Grâce à Rafa, j'ai appris l'importance de jouer avec une grande énergie et de tout donner de la première à la dernière balle. Le défi d'essayer d'aller là où Rafa est allé est aussi une grande motivation pour moi, même si je sais que c'est presque impossible.»
… mais un jeu plus comparable à celui de Roger Federer
Si Carlos Alcaraz est comparé à Rafael Nadal dont il aime porter le tee-shirt sans manches pour exhiber ses puissants biceps, il aime préciser que son jeu se rapproche plus de celui de… Roger Federer : «J'aime être agressif et j'aime venir au filet pour clore le point». «Il aime être très agressif tout le temps. Il aime jouer près de la ligne de fond. Ce n'est pas le joueur typique qui ne joue que sur la terre battue. Il aime jouer sur les courts durs et il aime jouer sur l'herbe. Si je dois le comparer à quelqu'un, c'est au jeu de Novak Djokovic ou peut-être à celui de Roger Federer. Ils aiment être agressifs depuis la ligne de fond et ils peuvent aller au filet pour finir le point» a, sur le site de l'ATP, souligné son entraîneur Juan Carlos Ferrero, l'ancien n°1 mondial, vainqueur de Roland-Garros en 2003.
Tapis rouge vers le Top 10
À 15 ans (en 2020, à Rio de Janeiro, Carlos Alcaraz avait éliminé son compatriote Albert Ramos-Vinolas), Carlos Alcaraz pour devenir le plus jeune Espagnol vainqueur d'un match sur le circuit depuis un certain… Rafael Nadal en 2002. Nadal avait fait son entrée dans le Top 15 avant ses 19 ans. Carlos Alcaraz en a fait de même. Ils partagent la précocité. Ils sont passés professionnels à 15 ans, ont rapidement remporté leur premier tournoi (à 18 ans) et se sont installés dans le Top 15 à 18 ans 10 mois et quelques jours. Troublant mimétisme.
Ambassadeur Rolex, déjà dans la cour des grands
Vainqueur de Stefanos Tsitsipas au 3e tour du dernier US Open, Carlos Alcaraz s'était inscrit comme le plus jeune quart de finaliste de l'ère Open en Grand Chelem depuis Michael Chang (Roland-Garros 1990). Il s'était ensuite incliné, au 3e tour, au tie-break du 5e set contre l'Italien Matteo Berrettini qui avait souligné : «C'est incroyable ce qu'il fait. Moi, à son âge, je ne sais même pas si j'avais un point ATP. À chaque match, il prouve un peu plus son énorme potentiel.» «Il a évidemment toute la vie devant lui, pour accomplir des choses exceptionnelles et c'est ce qu'il va faire. Mais il n'est pas le futur du tennis, il est déjà le présent», a résumé, bluffé, Gaël Monfils qui, après avoir éliminé Daniil Medvedev avait été emporté par la bourrasque Alcaraz en 8es de finale à Indian Wells. Alcaraz, un joueur qui figure déjà parmi les ambassadeurs de Rolex, comme Roger Federer ou Alexander Zverev.
Son tournoi préféré est Wimbledon
Tout dans son jeu semble destiner Carlos Alcaraz à une brillante carrière sur terre battue. Une surface sur laquelle il a remporté ses deux premiers tournois ATP (Umag en 2021 et Rio de Janeiro en 2022) mais le tournoi du Grand Chelem préféré de Carlos Alcaraz n'est pas Roland-Garros. Mais Wimbledon : «Mon rêve est de devenir le numéro un mondial et de remporter un titre du Grand Chelem. J'adore Wimbledon, je le préfère de loin à Roland-Garros», a-t-il confié à Tennis Majors. L'Espagnol a été éliminé au 2e tour du tournoi londonien l'an dernier par Daniil Medvedev. En rêvant déjà de nouveaux sommets.
«Beaucoup de choses positives» pour Osaka à Miami
Balayée en finale de Miami par la nouvelle numéro un mondiale Iga Swiatek, la Japonaise a tenu à positiver.
Le numéro deux mondial Daniil Medvedev, blessé et probablement «absent pour un à deux mois»
Le Russe pourrait manquer Roland Garros (22 mai-5 juin).
France24 - Monde
Covid-19: Easyjet annule plus de 200 vols depuis ce week-end
Publié le : 04/04/2022 - 11:50
Londres (AFP) – La compagnie britannique EasyJet a annulé plus de 200 vols depuis ce week-end, tandis que 60 de plus étaient annulés pour la journée de lundi, en grande partie à cause d'employés malades du Covid-19, et les perturbation devraient se prolonger cette semaine.
"Nous avons pris des mesures pour atténuer ces perturbations en faisant appel à des employés qui (ne devaient pas travailler) ce week-end" mais la compagnie a dû recourir malgré tout à des annulations, d'après un porte-parole.
"Malheureusement de nouvelles annulations ont été nécessaires" pour lundi et mardi, a-t-il ajouté, s'excusant au nom du transporteur "low cost".
La compagnie a confirmé lundi matin à l'AFP que "plus de 200 vols" ont annulés pendant le week-end et qu'"environ 60 de plus" ne pourraient décoller comme prévu lundi.
EasyJet a précisé concentrer ses annulations sur des destinations desservies par plusieurs vols "pour donner aux clients davantage d'options pour réserver un nouveau voyage, souvent pour le même jour", selon un communiqué transmis à l'AFP.
La compagnie précise que les passagers peuvent notamment choisir de modifier leur voyage, recevoir un bon ou encore demander un remboursement complet.
Mais de nombreux passagers concernés se plaignaient sur Twitter de vols annulés au dernier moment et de difficultés pour trouver des solutions de remplacement, notamment au départ de Paris ou encore de Genève.
Simon Rudkins, 50 ans, a témoigné auprès de l'agence PA qu'il devait rentrer au Royaume-Uni d'un voyage au ski en famille dans les Alpes, mais que la compagnie aérienne l'avait contacté moins de 10 heures avant le départ pour les prévenir de l'annulation de leur vol.
"Nous avons appelé Easyjet pour leur demander des alternatives", mais "on nous a dit, en gros, +il n'y a rien, pas de vols du tout. Le mieux que vous puissiez faire est de voyager demain+", a-t-il raconté.
Le nombre de personnes infectées par le Covid-19 au Royaume-Uni a atteint un nouveau record, selon des estimations publiées vendredi, avec 4,9 millions de personnes atteintes par le virus la semaine précédente.
L'Organisation mondiale de la santé avait critiqué fin mars plusieurs pays européens, dont l'Allemagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni, pour avoir levé trop "brutalement" leurs mesures anti-Covid avec pour conséquence une nette remontée des cas.
© 2022 AFP
L'Humanité
Compte formation piraté. Le mode d’emploi pour faire rétablir vos droits
ActuSi, comme des milliers de bénéficiaires, vous avez été victime d’arnaque visant à siphonner votre « compte formation », pas de panique, ces sommes ne sont pas perdues. Suivez le guide.
Mélanie MermozDepuis juillet 2021, il n’est plus possible de transférer ses heures acquises au titre du droit individuel à la formation sur son compte personnel formation (CPF). Le rythme des appels et emails concernant ce sujet ont ralenti, sans disparaître tout à fait. Après les escroqueries à la rénovation énergétique, les arnaques CPF ont été la plaie des derniers mois.
Le procédé est toujours le même
Il faut dire que le public potentiel est important : en France, 38 millions d’actifs bénéficient de droits au titre du CPF. Entre 2020 et 2021, 4 948 signalements ont été remontés aux services de l’administration (chiffre RTL). Le nombre de victimes est sans doute encore plus important.
Ni la Caisse des dépôts, qui gère la plateforme, ni Pole emploi, ni le ministère du Travail n’appellent au sujet de votre CPF.
Le procédé est toujours le même : vous recevez un appel ou un courriel vous invitant à profiter d’une formation « gratuite ». Au téléphone, la personne, qui dit appartenir à la plateforme Mon compte formation, vous propose de vous aider à faire valoir vos droits à la formation. Pour cela, elle a simplement besoin que vous lui donniez votre numéro de Sécurité sociale et le mot de passe de votre compte personnel de formation. Si vous n’avez pas encore créé de compte, elle vous propose de vous aider à le faire.
Pas question d’accepter : ni la Caisse des dépôts, qui gère la plateforme, ni Pole emploi, ni le ministère du Travail n’appellent au sujet de votre CPF. Le but de votre interlocuteur est de vous soutirer ces informations et de vous inscrire à une formation « bidon », et donc de récupérer l’argent de votre CPF.
Inscrit à votre insu ? C’est une fraude !
Si vous avez été victime de cette arnaque, tout n’est pas perdu. La première chose à faire est d’immédiatement changer votre mot de passe – le mieux est d’en créer un complexe, dédié à ce seul usage, et de le noter.
Ensuite, consultez votre historique CPF. Vous pourrez alors voir les connexions dont vous n’êtes pas l’auteur. Si vous vous rendez compte que vous avez été inscrit à votre insu à une formation, il s’agit bien sûr d’une fraude. Avant de la signaler, multipliez les captures d’écran pour pouvoir appuyer votre plainte.
Effectuer un signalement
Vous allez, en effet, avoir besoin de différents éléments : le numéro de téléphone ou l’adresse e-mail avec laquelle les escrocs vous ont contacté, les dates et heures auxquelles ils se sont connectés à votre compte, le nom de la formation à laquelle ils vous ont inscrit, les coordonnées de l’organisme de formation, le numéro du dossier de formation, le montant détourné...
Vous pouvez vous faire aider par la plateforme Info escroqueries du ministère de l’Intérieur, au 0 805 805 817 (appel gratuit). Ces éléments collectés, vous pouvez effectuer alors un signalement sur la page « Avertissement » de la plateforme Mon compte formation. Cette démarche a une utilité à la fois collective (faire radier les organismes malhonnêtes) et individuelle : si la tromperie est avérée, votre CPF sera recrédité du montant détourné. Porter plainte auprès de la police est la dernière étape.
droit du travailformation professionnelle Le Figaro
Grammy Awards: Volodymyr Zelensky appelle les artistes à se mobiliser pour l'Ukraine
Le jazzman Jon Batiste a reçu cinq récompenses, dont celle de l'album de l'année pour We Are. Le duo Silk Sonic composé de Bruno Mars et Anderson .Paak, en a remporté quatre.
L'éclectique jazzman afro-américain Jon Batiste et l'inattendu projet rétro Silk Sonic, porté par Bruno Mars, ont triomphé dimanche aux Grammy Awards, les Oscars de la musique américaine. Signe avant-coureur de leur succès, la soirée de gala de la 64e édition, déplacée de Los Angeles à Las Vegas pour cause de pandémie de Covid-19, s'était ouverte en début de soirée avec une performance toute en énergie de Silk Sonic. Une cérémonie forte en émotions, aussi, avec l'apparition du président ukrainien Volodymyr Zelensky qui a demandé aux artistes et au monde de soutenir son pays envahi par la Russie.
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Fine moustache pour Bruno Mars, déconcertante perruque au bol rappelant Mireille Mathieu pour Anderson .Paak, les deux hommes au cœur de ce projet inspiré des sons, paillettes et cols pelle à tarte des années 1970, sont revenus sur scène un peu plus tard pour recevoir le prix convoité de la «chanson de l'année». Le public du MGM Grand Garden Arena les retrouvait encore un peu plus tard pour l'«enregistrement de l'année», une autre catégorie majeure des Grammy Awards. «On fait tout notre possible pour rester humbles à ce stade, mais dans le métier, on appelle ça une victoire écrasante», a déclaré Anderson .Paak. «On vous aime tous. C'est Silk Sonic qui paye la tournée ce soir», a-t-il lancé à ses adversaires malheureux.
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Jon Batiste s'est montré plus élégant après avoir reçu le Grammy Award de l'album de l'année, considéré comme la récompense suprême de l'industrie musicale américaine. «J'en suis profondément convaincu, il n'y a pas de meilleur artiste, de meilleur musicien, de meilleur danseur, de meilleur acteur. Les arts créatifs sont subjectifs et ils touchent les gens à un moment de leur vie où ils en ont le plus besoin», a lancé le musicien virtuose en recevant son prix, le cinquième de la journée. Jon Batiste, 35 ans, était le grand favori de la soirée avec onze nominations. Il a notamment été récompensé pour la musique du film d'animation Soul qui lui avait valu un Oscar en 2021, mais il concourait dans presque tous les styles (R&B, jazz, classique, etc.)
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Autre favorite, la jeune Olivia Rodrigo a vécu une soirée en demi-teinte. Si elle a bien été sacrée «révélation de l'année», un prix très convoité pour lancer une carrière, elle n'a pas réussi le grand chelem dans les quatre catégories majeures que certains lui prédisaient, comme Billie Eilish voici deux ans. L'artiste de 19 ans révélée par Disney Channel a aussi reçu le prix de la «meilleure performance pop solo» pour son titre Drivers licence, l'emportant face à des pointures comme Justin Bieber, Billie Eilish, Ariana Grande et Brandi Carlile.
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Eilish, Bieber et Lil Nas X figuraient parmi les principaux candidats de la soirée en termes de nominations mais sont repartis bredouilles, malgré des performances mémorables sur scène. Lady Gaga aussi a assuré le spectacle en interprétant plusieurs chansons de Love for Sale, son album en duo avec Tony Bennett, qui l'a présentée dans un court message vidéo. Doja Cat a sauvé la mise en remportant le Grammy de la meilleure performance pop en duo, grâce à sa collaboration avec la chanteuse SZA sur le tube Kiss Me More, mélange acidulé particulièrement réussi entre pop et rap saupoudrés de paillettes disco.
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Le fantasque Kanye West était aussi en lice avec son album Donda , dont deux titres ont été primés dimanche après-midi dans la catégorie rap, Hurricane et Jail. L'artiste n'avait visiblement pas fait le déplacement à Las Vegas. Il devait initialement se produire sur scène mais les organisateurs lui avaient fait savoir qu'il n'était plus le bienvenu. En cause: des attaques sur les réseaux sociaux contre l'humoriste Pete Davidson, en couple avec son ex-femme Kim Kardashian, et contre l'animateur de la soirée Trevor Noah qui ont valu à «Ye» une brève suspension d'Instagram.
Côté rockeurs, les Foo Fighters ont remporté les trois prix pour lesquels ils étaient en lice, une semaine après la mort soudaine de leur batteur Taylor Hawkins en Colombie, peu avant un concert. Quant au groupe de Dave Grohl, l'ex-batteur de Nirvana, a reçu les Grammys du meilleur album de rock, de la meilleure chanson rock et de la meilleure performance rock.
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Le président ukrainien a ému tous les participants en prenant la parole, via un enregistrement vidéo, pour appeler les artistes à soutenir son peuple. «La guerre. Qu'est-ce qui est l'exact opposé de la musique? Le silence des villes en ruines et des gens tués», a-t-il lancé, vêtu de son désormais habituel T-shirt kaki, avant une performance de John Legend, rejoint sur scène par des artistes ukrainiens, Mika Newton et Lyuba Yakimchukt. «Dites la vérité sur la guerre, sur vos réseaux sociaux, à la télé. Soutenez-nous de toutes les manières possibles, toutes sauf le silence. Et après viendra la paix», a-t-il ajouté.
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Le chanteur énervant dévoile une reprise de Serge Reggiani qui annonce un album de reprises le 6 mai. Son titre ? Métèque.
El País (ESP)
De viaje por el Boston más cultural
ESTADOS UNIDOSEl museo que guarda la correspondencia de la Administración Kennedy, una bonita biblioteca pública con 15 millones de libros, la colección del Museo Isabella Stewart Gardner y un teatro de 1852. Arte, literatura y música conviven en esta ruta por la ciudad estadounidense
Caminemos por el parque Common de Boston, un día de 1860, junto a dos hombres que están charlando de versos. Bueno, en realidad es uno de ellos, de edad madura y ademanes exquisitos, quien lleva la voz cantante; el otro es un joven impetuoso y decidido. El primero, Ralph Waldo Emerson, está defendiendo la postura de que su acompañante, Walt Whitman —que le había enviado su primer libro, Hojas de hierba—, podría suavizar sus pasajes más explícitos, suprimiendo de esa edición algunos de los poemas con alusiones sexuales. El pretexto es que tal cosa mejoraría las ventas del poemario; sin embargo, Whitman rehusará el consejo, si bien siempre tendría muy presente aquella conversación con el pensador más importante del siglo XIX en Estados Unidos.
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De este tipo de pequeñas historias literarias está llena esta ciudad del Estado de Massachusetts, como la de este parque, uno de los más antiguos de Estados Unidos, pues data de 1634. Su famosa universidad, Harvard, ubicada en la adyacente localidad de Cambridge y fundada dos años después, vería al propio Emerson dar una conferencia para los graduados de la Facultad de Teología que enardecería a los miembros conservadores de la institución por presentar otra manera de concebir el cristianismo, mirando cara a cara a Jesús y lejos de púlpitos y doctrinas. Hoy, una placa en la capilla donde pronunció sus palabras recuerda ese 15 de julio de 1838, clave para lo que sería el movimiento trascendentalista.
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El gran filósofo bostoniano, que desde joven se instaló en el cercano pueblo de Concord, tendría tiempo de conocer —murió en 1882— el Museo de Bellas Artes, inaugurado en 1876, cuya estructura y fachada recuerdan al Museo Metropolitano de Nueva York. De hecho, contiene la segunda colección permanente estadounidense más grande detrás del MET, también levantado en la misma década. Este Museum of Fine Arts de Boston es magnífico y diverso, con increíbles antigüedades egipcias, con una colección especial de piezas de cerámica japonesa y muchas otras que comprenden artes decorativas europeas desde la Edad Media hasta 1950, más un sinfín de grandes obras de autores como El Greco, Velázquez o Rembrandt, de impresionistas franceses y de pintores norteamericanos de los siglos XVIII y XIX como Singleton Copley o John Singer Sargent.
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Semejante experiencia, preciosa para el visitante, se puede completar con una visita al cercano Museo Isabella Stewart Gardner, que guarda unas 2.500 obras europeas, asiáticas y americanas y que nació por iniciativa de una mecenas del siglo XIX; por un robo sufrido en 1990, aún no esclarecido, se perdieron pinturas de Vermeer o Manet, pero es posible disfrutar aquí del enorme El rapto de Europa, de Tiziano, entre otros cuadros magistrales. También hay en la ciudad otro museo muy recomendable: el Instituto de Arte Contemporáneo, un fabuloso edificio del estudio de arquitectura Diller Scofidio + Renfro que acoge salas de exposición, una librería, un teatro y un restaurante.
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Entre libros y conciertos
Además de la oportunidad para adentrarse en terrenos artísticos, el viajero podrá entrar en el Museo de Ciencia, pegado al río Charles, con un planetario y un teatro que tiene una tremenda pantalla en formato IMAX. Además, en la ciudad espera un zoológico que acoge un centenar de criaturas que han sido rescatadas de distintas situaciones peligrosas; su origen se encuentra en 1830, a cargo de la Sociedad de Boston de Historia Natural. Era la etapa en la que Estados Unidos estaba buscando su identidad, ya desligado del dominio británico, y que iba a ver construirse edificios tan bellos como la biblioteca pública, en 1848, con una sala principal de lectura espectacular.
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Fue la primera gran biblioteca municipal del país, y se puede acceder de forma gratuita. No se arrepentirá el que pise sus salones y vea sus cuadros o su patio interior ajardinado. Está en una plaza junto a la iglesia de la Trinidad, del llamado románico richardsoniano (nombre tomado del arquitecto estadounidense Henry Hobson Richardson) que se desarrolló como variante de la arquitectura neorromántica. La biblioteca, entre las más grandes del país con la del Congreso, en Washington, y la de Harvard, posee unos 15 millones de libros, 600.000 fotografías y 350.000 mapas antiguos, y fue ideada por Rafael Guastavino, que emigró en 1887 desde Valencia y que había patentado un sistema de arco de baldosas con el que triunfó en multitud de lugares en Norteamérica.
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Esta jornada cultural entre museos y bibliotecas puede seguir con otro sitio muy particular: la Biblioteca y Museo Presidencial de John F. Kennedy, cuna de los papeles y la correspondencia original de la Administración del que fuera el huésped de la Casa Blanca número 35.
Y, al final del día, qué mejor para el turista melómano que sentarse a escuchar buena música, continuando en edificios erigidos en años decimonónicos, como el Boston Music Hall, de 1852, que sería a finales de la centuria la sede de la Orquesta Sinfónica de Boston. En 1906 pasó a llamarse Teatro Orpheum y hoy es un referente para la música en vivo de muchos solistas y grupos de diferentes estilos. Asimismo, tenemos a la archiconocida Orquesta Boston Pops, que se fundó en 1885 para abordar tanto música clásica como éxitos del teatro musical; sus discos, en su día, fueron en su género los más vendidos del mundo. A todo ello habría que añadir la Orquesta Sinfónica de Boston, nacida en 1881, cuya sala de conciertos es el Symphony Hall y que está considerada una de las cinco más importantes del mundo.
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En cualquier caso, se haya conocido ya la ciudad o no, se puede volver siempre a Boston leyendo a uno de sus autores más célebres, homenajeado con la estatua Poe Returning to Boston, en la Edgar Allan Poe Square, en una esquina del Common; el mismo parque donde hay otra obra titulada Learning, con un joven sentado leyendo un libro, simbolizando el permanente anhelo por formarse y aprender.
Toni Montesinos es autor de ‘La ofensiva K de Kafka. Un escritor sagrado y puro’ (Báltica, 2021).
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France24 - Monde
Zelensky au Grammy Awards : "soutenez-nous de toutes les manières possibles"
Publié le : 04/04/2022 - 11:40Modifié le : 04/04/2022 - 11:59
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est intervenu dimanche via une allocution enregistrée lors de la 64e édition des Grammy Awards, équivalent des Oscars pour la musique américaine, pour demander le soutien à son pays, en proie à une invasion de la Russie.
Le Figaro
Jacques-Olivier Martin: «Règle d’or: osons piller Valérie Pécresse…»
Jacques-Olivier MartinCHRONIQUE - La France n’est pas la seule nation à subir des chocs, mais le niveau de dette publique de la zone euro est en moyenne plus bas d’une quinzaine de points de PIB comparé au nôtre.
Elle court, elle court, la dette publique française… 1600 milliards d’euros de plus en quatorze ans. Sarkozy, Hollande et Macron ont cramé la caisse, cela ne fait aucun doute, et demain c’est la maison France qui pourrait finir par flamber. Les promesses dispendieuses de campagne fleurissent. C’est le printemps de la dépense sans qu’aucun candidat ne se préoccupe de réduire les déficits et la dette publique. Pour Philippe Poutou qui veut l’annuler, ou Jean-Luc Mélenchon imposer son rachat par la BCE, il n’y a pas de sujet.
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Quant aux plus sérieux en matière budgétaire, ils parient surtout sur une croissance éternellement forte et le plein-emploi pour espérer des surcroîts de recettes qui viendraient réduire la dette (la croissance magique après l’argent magique…). Sans omettre aussi de s’engager à contenir les dépenses voire à les réduire. On connaît la suite. Les promesses n’appartenant qu’à ceux qui les reçoivent, les économies passent à la trappe. Et la dette galope…
C’est la faute aux crises, économique, financière, aux «gilets jaunes» ou au Covid, il y a toujours de bonnes excuses pour justifier le laxisme. Ne nous méprenons pas, la France n’est pas la seule nation à subir des chocs, mais le niveau de dette publique de la zone euro est en moyenne plus bas d’une quinzaine de points de PIB comparé au nôtre. Et pire, l’écart s’est creusé avec la pandémie. Ajoutons que les taux d’intérêt qui devaient rester éternellement bas, voire négatifs, ont grimpé d’un point en trois mois. Le château est en flammes, mais, à part ça, Mesdames, Messieurs les Français, tout va très bien, tout va très bien…
À partir du moment où nos dirigeants se montrent incapables de réduire les déficits et de faire refluer la dette malgré les belles promesses, n’est-il pas recommandé d’instaurer une règle d’or conduisant à l’équilibre budgétaire? Inscrite dans la Constitution, elle s’imposerait à tous les gouvernements quels qu’ils soient. Cette règle, que seule Valérie Pécresse revendique au cours de cette campagne, a fait ses preuves notamment en Allemagne sans que notre grand voisin ne s’appauvrisse ou ne devienne un enfer social.
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Gageons que la candidate des Républicains ne se formaliserait pas outre mesure si ses concurrents dans la course à l’Élysée décidaient de reprendre à leur compte la règle d’or budgétaire. Certains «pillages» sont chaudement recommandés!
La guerre du bitcoin
À partir du moment où la finance occidentale a mis au ban des banques russes, où le rouble s’est momentanément affaissé, et où l’Ukraine s’est retrouvée isolée, la question s’est posée de savoir si les cryptomonnaies, par nature dématérialisées et non contrôlées par le système financier international, allaient jouer un rôle. C’est effectivement le cas. Avec la chute de leur monnaie, les Ukrainiens ont été nombreux, dès l’an dernier, à recourir aux bitcoins et autres devises numériques comme valeur refuge, autrement dit pour se protéger de la dépréciation de leur monnaie. Elles facilitent aussi les transferts d’argent. Plus d’une centaine de millions de dollars ont été envoyés en devises numériques par des particuliers et des entreprises pour aider le gouvernement ukrainien.
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Les cryptomonnaies démontrent clairement leur utilité en Ukraine pour faciliter les dons, transporter son argent et tenter de se prémunir contre l’effondrement d’une monnaie. En revanche, sur le front russe du contournement des sanctions financières, elles sont encore trop limitées en volume et ne peuvent pas rivaliser avec le dollar, l’euro et le rouble que Poutine tente d’imposer contre le paiement de ses exportations d’hydrocarbures.
Le bitcoin s’est invité dans le conflit sans bousculer la finance mondiale. Mais cela ne saurait tarder. Les volumes de cryptomonnaies vont augmenter et un système financier parallèle s’installera progressivement. C’est alors qu’une réglementation sera plus que jamais nécessaire, pour favoriser l’essor de ces monnaies décentralisées, mais surtout pour empêcher les transactions illicites, le blanchiment et le contournement des sanctions qui ruine la diplomatie économique.
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Christine Lagarde, présidente de la BCE, a déclaré il y a quelques jours être préoccupée par les cryptoactifs dans le contexte russe. Réguler les cryptomonnaies sans entraver leur développement est à coup sûr un défi considérable des années à venir.
Guerre en Ukraine : Poutine menace de priver l'Europe de gaz dès vendredi
La Russie exige des clients de Gazprom de payer leurs achats en roubles, à compter du 1er avril. Paris et Berlin refusent ce chantage.
Joe Biden veut faire baisser les cours du pétrole
Washington espère coordonner ces mesures avec d'autres pays occidentaux.
Patrimoine de Macron : «Les banquiers en France sont rémunérés en France», assure la banque Rothschild and Co
Une enquête du site Off Investigation sur le patrimoine d'Emmanuel Macron affirme que les associés-gérants seraient partiellement payés dans des paradis fiscaux.
L'Humanité
Quand un deuxième enfant arrive, tout change et l’amour se démultiplie
ActuUn nouveau venu dans la famille ? Cet « heureux » événement révolutionne le quotidien du foyer et la vie du plus grand qui doit trouver sa place, appréhender sa situation d’aîné, apprendre à vivre en fratrie et partager l’attention de ceux qui n’avaient d’yeux que pour lui.
Noé BlouinUn nouveau venu dans la famille est toujours un événement. Pour les parents, mais aussi pour le ou la futur(e) aîné(e) du petit bout de chou qui est encore dans le ventre de sa maman. Lui qui avait l’habitude d’être seul au monde va bientôt devoir apprendre à partager l’attention de ses parents. Pour les plus petits, ce nouveau monde plein d’inconnu peut être une période de stress, de peur, ou de jalousie quant à l’arrivée du petit dernier. Mais les sentiments de l’enfant sont un peu plus complexes que cela et les parents interprètent parfois un peu vite des comportements, et les jugent problématiques. Ceux-ci méritent pourtant d’être nuancés.
« Empathie naturelle »
S’il convient de garder le secret au début (80 à 90 % des fausses couches se produisent durant les douze premières semaines), mieux vaut ensuite ne pas trop tarder à informer l’enfant. En effet, maintenu dans l’ignorance, le petit va percevoir des signes de changement dans le quotidien familial sans pouvoir mettre de mots dessus. Pour lui permettre d’appréhender cette nouvelle situation, les parents peuvent le faire participer aux choses positives de la grossesse : sentir le ventre qui bouge, échanger sur l’arrivée du bébé, etc. Pour toute la famille, la venue d’un petit frère ou d’une petite sœur est une fête. C’est dans ce contexte que le futur aîné appréhendera au mieux l’arrivée d’un nouveau membre. En moyenne, il arrive lorsque l’aîné est âgé d’environ 3 ans. C’est une année qui correspond aussi à l’entrée en maternelle, autre cap qui vient chambouler une toute jeune existence. Le mieux est donc d’y aller graduellement. L’apprentissage du partage, comme l’éducation en général, prend du temps.
Il n’est pas exclu qu’après la naissance de son cadet, l’aîné se mette à régresser pour essayer de capter l’attention de ses parents, qui semblent bien plus préoccupés par le plus jeune, moins autonome. Là encore, il faut laisser du temps, ne pas mettre de pression pour que son premier enfant soit « le grand » et lui expliquer à quel point c’est agréable de dormir dans un lit sans barreaux, d’aller à l’école plutôt que de rester auprès de sa mère. Qu’il se sente lésé ou non, pour peu que l’enfant soit autorisé à y assister, à y participer, à observer sa maman s’occuper d’un plus petit a quelque chose d’exaltant et même de rassurantr. « À ce moment-là, les identifications parentales sont très puissantes, car nous nous éprouvons d’abord comme parents, l’identification sexuelle ne se confirmant que plus tard », expliquait la psychologue Hélène Sallez en 2017 dans la revue « Spirale », tout en défendant l’idée d’une « empathie naturelle » parfois réprimée par l’éducation.
La naissance d’une fratrie
Chaque enfant est différent. Penser que la jalousie et la violence de l’aîné envers le nouveau-né vont être obligatoirement de mise est une erreur. Dans les cas où le phénomène se produit, c’est, comme bien souvent, la communication qui permet de résoudre le problème. Ici, il faut pousser l’enfant à se confier et lui réexpliquer qu’il a toujours sa place dans cette famille. Dans les actes, cela passe aussi par dégager du temps pour être avec lui. Les jeux de société, la lecture du soir, des moments partagés avec lui l’aideront à faire passer plus ou moins rapidement cette crise existentielle.
Malgré les tumultes, l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur dans une vie marque finalement la naissance d’une relation aussi tumultueuse que fondamentale. Le pédopsychiatre Marcel Rufo, auteur d’un livre sur le sujet, définissait la fraternité et ses aspérités ainsi : « Une maladie d’amour chronique. »
Famille Le Figaro
Frédéric Beigbeder : «Nos femmes et hommes politiques manquent de romantisme au sens ébouriffant du terme»
Isabelle GirardLeçon de campagne 3/4. - Dans la course à la présidentielle, tous les moyens sont bons pour convaincre. Chaque semaine, un expert décortique un incontournable de la stratégie politique. Ici, Frédéric Beigbeder analyse l'art de parler d'amour.
Madame Figaro . – Que les candidats montrent leur capacité à aimer est-il important pour vous ? Frédéric Beigbeder (1). – Je leur demande surtout de diriger le pays. La vie privée doit le rester. Nous transformons nos présidents en rois de France et nous voudrions qu'ils nous offrent des images idylliques de leur vie conjugale, familiale et de leurs relations apaisées avec leurs ouailles. Nous leur demandons de nous distraire. Plutôt que d'attendre qu'ils dévoilent leurs sentiments – vrais ou factices – en répétant à l'envi «Je vous aime» ou en prenant époux, épouse, compagne ou compagnon par la main, on les préfère au travail.
Comme les premiers ministres des monarchies du Nord ? Elles sont à cet égard un bon exemple. Là-bas, c'est la monarchie qui est porteuse de symboles. Les bisous, les embrassades, les photos de famille, les vacances et les poignées de main leur échoient. Le premier ministre, lui, travaille. Sincèrement, sans doute par pudeur ou par éducation, je trouve le spectacle de l'amour marital grotesque. Sauf quand il est bien fait.
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À qui pensez-vous ? Au président Kennedy déclarant le 31 mai 1961, alors qu'il venait d'arriver à Paris : «Je suis le type qui accompagne Jackie» ; ou à Barack Obama qui, le jour de son investiture, lance devant les caméras du monde entier : «N'est-elle pas belle, ma femme ?»
Le personnel politique français est-il doué pour cet exercice ? Il semble plutôt maladroit. Souvenez-vous des photos du président Giscard d'Estaing et de son épouse Anne-Aymone à la montagne : ça sonnait faux. Ou, plus récemment, du président Hollande casqué transportant son amie sur son scooter. Ça manque de panache, non ?
Les Français sont-ils sensibles à ces manifestations d'affection ? Je pense que les Français ne se satisfont pas d'images d'Épinal, qu'ils savent factices et fabriquées. Ils aiment les discours à la Churchill, à la de Gaulle, à la Mitterrand, qui leur donnent la chair de poule et l'envie de partir à la conquête de nouveaux territoires et de nouveaux idéaux. Ils rêvent d'utopie, de combats justes plus que de bisous dans le cou. Ils veulent qu'on leur raconte une histoire épique qui les transcende.
En vidéo, le vibrant hommage de Barack Obama à Michelle
Que manque-t-il donc à nos femmes et hommes politiques ? Du romantisme au sens ébouriffant du terme. C'est ce qui a plu aux Français lors de la première élection d'Emmanuel Macron. Les électeurs se sont sentis bousculés par cet homme jeune qui promettait de tout changer, qui savait draguer les électeurs et regardait la caméra avec ses yeux bleus intenses.
Y a-t-il un art de parler d'amour ? Lorsque le président Macron a organisé les grands débats pour rencontrer les Français et discuter avec eux, cela s'apparentait, selon moi, à une reconquête amoureuse après la crise des «gilets jaunes». Il était comme un athlète sur un ring. Mais, comme dans un couple, il y a des hauts et des bas.
Pourquoi est-il si difficile pour un homme ou une femme politique de se faire aimer ? Le drame des politiques est de penser que l'amour s'organise. On ne se fait pas aimer en débitant un grand oral de l'ENA, en planifiant une rencontre sur son agenda. L'amour est plus subtil. Il vous tombe dessus. L'amour, c'est le contact des peaux, c'est une chimère, une malédiction, un accident et un miracle, et vous pouvez avoir les meilleurs spin doctors de la Terre, si la chimie ne s'opère pas, il ne se passe rien. En politique comme dans la vie.
(1) Écrivain, iI vient de publier Un barrage contre l'Atlantique, aux Éditions Grasset.
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L'Humanité
Recettes. Tout, vous saurez tout sur le céleri
ActuPeu apprécié des petits mais doté de mille et un bienfaits pour la santé, le céleri fait partie des légumes verts en vogue. En branche ou en « rave party », savoureux cru ou cuit, il se cuisine de la racine aux feuilles et se marie à tous les plats, du plus simple au plus raffiné. Magique céleri !
Noé BlouinDu goût, peu de calories et une nuée de propriétés bénéfiques pour le corps : le céleri semble avoir tout pour lui. Ces dernières années, ce légume de la famille des apiacées s’est forgé une réputation de produit miracle. En branche ou rave, en jus bien frais ou rémoulade, cet incontournable des recettes de grand-mère possède en effet plusieurs vertus indispensables pour une alimentation équilibrée. Mais pourquoi un tel attrait ? Depuis sa découverte il y a au moins deux millénaires, il a d’abord été utilisé comme produit médicinal. Il était apprécié pour sa teneur avérée en sodium naturel – donc à déconseiller pour les régimes sans sel –, par exemple, pour les fibres qu’il contient ou ses effets diurétiques, qui aident les reins à bien fonctionner, carminatifs et dépuratifs.
Des auteurs peu scrupuleux ont aussi prétendu que les calories nécessaires à sa digestion étaient plus importantes que l’apport du produit en lui-même. C’est qu’une belle branche de céleri ne contient qu’une quinzaine, voire une vingtaine de calories au maximum. Mais des études plus sérieuses ont montré depuis que l’« effet calorie négatif » n’était que fiction et ne devait pas faire oublier toutes les vertus de ce légume, qui, en plus d’être abordable, est largement cultivé en France.
Osez la version sucrée
Sorti de terre et lavé, le céleri se retrouve directement dans le commerce en branche ou rave. Cette seconde forme est en réalité la racine d’une variété de céleri, cultivée pour son tubercule chargé en minéraux et en oligoéléments rares, comme le sélénium. Pour être sûrs de ne pas se tromper devant l’étal du primeur, il faut le choisir lourd et blanc. Pour le céleri branche, qui se récolte de fin juillet jusqu’à l’automne, vérifier que celui-ci brille d’un beau vert tendre et que ses pétioles bien fermes se cassent d’un coup sec.
Au réfrigérateur, on peut le garder quelques jours, enveloppé dans du film plastique. Plus résistant, le céleri-rave se garde, comme de nombreux tubercules, trois semaines hors du frigo. Il existe des centaines de recettes pour le cuisiner. Pour un apéritif sortant un peu de l’ordinaire, les branches croquantes garnies d’un peu de fromage à pâte persillé sont un excellent choix. Si l’on pense souvent au céleri rémoulade, on peut aussi plonger la rave découpée en fines lamelles dans une sauce proche de la mayonnaise. I
l existe également des solutions moins caloriques, en remplaçant l’huile et les œufs par du fromage blanc. Cuit, le céleri se décline en gratin, en soupe, en purée, en chips, en frites, en bâtonnets, poêlé, rôti ou à la vapeur. Seule l’imagination du cuisinier semble être la limite de ce produit complexe et riche, que certains cuisinent même sucré (son alliance subtile avec la pomme granny-smith aidant) pour des desserts hors du commun.
Côté branche : velouté gourmand
Ingrédients pour 4 personnes : 600 grammes de céleri branche, 1 oignon, 30 cl de crème fraîche, 1 c. à s. d’huile d’olive, 100 g de lardons, 1 cube de bouillon de volaille, 50 cl d’eau, Curry en poudre, Ciboulette.
- Éplucher puis hacher finement l’oignon et découper le céleri.
- Faire revenir quelques minutes l’oignon dans une casserole avec un filet d’huile d’olive. Ajouter les morceaux de céleri et une pincée de curry et mélanger.
- Verser 50 cl d’eau et le cube de bouillon. Laisser cuire une vingtaine de minutes à feu doux, en mélangeant sporadiquement.
- Faire bien griller à sec les lardons dans une poêle.
- Après cuisson, mixer le céleri, l’oignon et le bouillon en ajoutant la crème fraîche.
- Au dressage, ajouter les lardons dans le bol et la ciboulette hachée.
Côté rave : ravioles de céleri aux champignons
Ingrédients pour 4 personnes : 1 céleri-rave, 400 g de champignons de Paris frais, 1 grosse ou 2 petites échalotes, 20 cl de crème fraîche épaisse, une dizaine de noisettes beurre salé, Huile d’olive, Sel, poivre.
- Éplucher le céleri-rave, en enlevant la peau sur 1 cm pour atteindre la partie la plus blanche.
- Détailler de gros morceaux et passer à la mandoline pour obtenir des lamelles d’environ 4 mm d’épaisseur.
- Plonger les durant 2 min 30 dans une casserole d’eau bouillante.
- Faire revenir quelques minutes à feu vif avec du beurre les champignons frais et l’échalote découpés en petits morceaux. En baissant le feu, ajouter la crème fraîche et les noisettes concassées. Saler, poivrer.
- Détailler les lamelles de céleri en faisant des ronds d’environ 8 cm de diamètre à l’emporte-pièce (un mug et un couteau feront l’affaire). Ajouter la sauce aux champignons et plier les lamelles en deux.
- Arroser d’un filet d’huile d’olive et servir.
À lire
Légumes plaisir. Comme les épinards ou le navet le céleri ne fait pas partie des stars de la cantine. Pour de nombreux parents, faire manger des légumes à leurs enfants se révèle un véritable casse-tête. Dans « le Petit Ogret », Jean-Christophe Morera et Marie-Pierre Oddoux évoquent ce problème en racontant l’histoire d’une fratrie d’ogres abandonnés dans la forêt et forcés à manger des choux. Une manière ludique d’amener les petits à voir un peu plus loin que le bord de leur assiette et découvrir, comme Petit Ogret, que les légumes aussi peuvent être délicieux.
À voir
Stars en tablier. Qui de mieux que les concernés pour raconter leur histoire ? Dans le podcast « Chefs », David Ordono rencontre ceux qui font vivre la cuisine d’aujourd’hui, des plus grands étoilés, comme Guy Savoy ou Yannick Alléno, jusqu’aux jeunes espoirs de la gastronomie moderne, comme Alessandra Montagne. En une quarantaine de minutes, le journaliste revient sur la carrière et les aspirations de ces stars en tablier, dans des entretiens inspirants et gastronomiques.
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[Goldnadel] Les douze mensonges du GIEC sur le climat
Le Figaro
Mbappé toujours pas décidé sur son avenir : «Possible que je reste au PSG ? Oui, bien sûr»
Christophe RemiseLa grogne des supporters, sa forme du moment, son avenir... Kylian Mbappé a fait le point en zone mixte après la victoire 5-1 du PSG sur Lorient dimanche.
Kylian Mbappé a fait le show dimanche soir. Auteur de deux buts et trois passes décisives, le champion du monde de 23 ans a guidé le PSG vers la victoire contre Lorient (5-1) lors de la 30e journée de Ligue 1. Comme il en a l'habitude, il s'est montré aussi bon sur le pré que devant les micros, répondant sans détour aux questions des journalistes en zone mixte, notamment celles sur son avenir, toujours incertain à quelques semaines de la fin de son contrat.
Sa (grande) forme du moment : «Mon meilleur moment au PSG ? Je ne sais pas. Je suis dans un grand moment. Le meilleur, je ne sais pas... Comme je l'ai déjà dit, j'ai toujours la même mentalité, le même objectif : aider mon équipe à gagner et à performer. J'étais dans un état d'esprit collectif, j'ai voulu aider mes coéquipiers et j'ai réussi à être décisif, donc c'est une belle soirée.»
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Le trou d'air du PSG en début de seconde période : «Je n'ai pas compris (sourire) ! On avait fait une bonne première période et on a eu ce trou d'air de 10 minutes, on prend un but qu'on donne et on arrive à redresser la barre. Mais si je peux essayer de donner une explication, c'est que je n'ai pas compris (sourire)...»
C'était moins un match de sénateur (qu'à Monaco), il y avait beaucoup plus de rythme et d'actions.
Le changement d'état d'esprit entre Monaco et Lorient : «La coupure internationale a fait du bien. On a beaucoup d'internationaux. Changer d'air et d'atmosphère, ça a fait du bien à pas mal de joueurs... Pour beaucoup, le climat était un peu pesant. Après, je ne dis pas que ce n'est pas de notre faute. Mais le climat était pesant, ce n'est qu'une constatation. On est revenu avec beaucoup plus d'énergie. Ça s'est vu ce soir. C'était moins un match de sénateur. Il y avait beaucoup plus de rythme et d'actions. On a réussi, je pense, à donner du plaisir aux gens. En tout cas, nous, on en a pris.»
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Son avenir : «Non, je n'ai pas pris ma décision. Je suis tranquille. On prend le temps afin de prendre la meilleure décision parce que je ne veux pas me tromper. (sur les "nouveaux éléments" de réflexion qu'il a évoqués sur Amazon Prime Video, voir en bas de page) De nouveaux éléments (rires). Il n'y a pas besoin de blablater sur ça, ce sont de nouveaux éléments, pas mal de paramètres à prendre en compte. Encore une fois, c'est une décision pas facile et j'ai envie de prendre la meilleure possible. Donc j'essaie, avec mes proches, de prendre la meilleure décision pour mon futur. (sur ce temps qui pourrait être bon signe pour le PSG) Je n'en sais rien. Si c'est possible de rester au PSG ? Oui, bien sûr.»
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Le soutien du public : «Avoir l'affection des gens ici, ça a toujours été quelque chose de sympathique. Je suis vraiment content. Je les remercie pour cela. C'est sûr que c'est sympa d'avoir l'affection des supporters, des gens, d’autant plus que je suis Français, donc c'est cool. (...) Je savoure toujours l'instant présent, je suis très content d'avoir toute cette affection de la part des gens. Je suis comme un gosse. Tout un stade qui crie ton nom, et ce n'est pas n'importe quel stade, c'est le Parc des Princes. J'essaie de rendre toute la confiance et l'affection que les gens me donnent.»
La première fois que Mbappé, Neymar et Lionel Messi marquent sur le même match : «Ce ne sera pas la dernière en tout cas (sourire).»
On a tous merdé (contre le Real) et on assume tous ensemble.
La grogne des Ultras : «C'est normal, ils ont le droit d'exprimer leur mécontentement. Aujourd'hui, il y a eu des sifflets, mais c'est resté dans le cadre du respect. Ils ont exprimé un sentiment, ils en ont le droit. Ils sont déçus. On l'a été aussi. Contre Bordeaux, c'était un peu "too much" parce qu'ils ont pris à partie certains joueurs. Mais on a tous perdu, on est tous dans le même bateau. Il n'y a pas à prendre à partie des joueurs en particulier. On a tous merdé et on assume tous ensemble. Là, ils n'ont pris à partie personne (sauf Sergio Ramos, sifflé à son entrée et lors de chacune de ses touches de balle, NDLR). Ils ont sifflé, ils ont le droit, et on a fait notre travail sur le terrain.»
Le meilleur joueur du monde : «J'ai toujours voulu l'être ? Oui. Maintenant, dire que je le suis, c'est un peu présomptueux même si je le suis peut-être, ou pas... Je pense que c'est aux gens de le dire. Quand tu es le meilleur, tu n'as pas besoin de le dire. J'essaie de montrer ce que je sais faire sur le terrain. Et après, si les gens pensent que je suis le meilleur, tant mieux. Sinon, tant pis, il n'y a pas mort d'homme...»
Propos recueillis en zone mixte
Mbappé : «Si j'avais pris ma décision, je le dirais»
Girondins de Bordeaux : comprendre l'affaire Costil en six points
Alors que les Girondins de Bordeaux s'enlisent dans la crise sportive, les incidents survenus entre le gardien Benoît Costil et les Ultramarines lors de la défaite face à Montpellier (2-0) dimanche dernier, ont divisé encore un peu plus l'institution.
«Honte à nos joueurs, gloire à nos couleurs» : avec le silence et le mépris comme arme, les supporters du PSG toujours en colère
Comme prévu, le Collectif Ultras Paris a continué de manifester sa colère dimanche au Parc des Princes, malgré la démonstration du PSG face à Lorient (5-1).
«Pour moi il y a faute de Benzema», Barthez prend la défense de Donnarumma et regrette la concurrence avec Navas
L'ancien gardien des Bleus estime que le poste est devenu trop stéréotypé, et que la concurrence dessert toute l'équipe comme au Paris Saint-Germain.
France24 - Monde
Reportage : l'aéroport d'Hostomel repris aux mains des Russes, au prix de lourdes pertes
Publié le : 04/04/2022 - 11:39Modifié le : 04/04/2022 - 11:51
Eliott SAMUEL
Gulliver CRAGG
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Après d'âpres combats, les soldats ukrainiens ont repris le contrôle du stratégique aéroport d'Hostomel, au nord de Kiev. Une victoire qui redonne de l'espoir aux troupes. Mais pas de triomphalisme. Reportage de Gulliver Cragg et Eliott Samuel.
France24 - Monde
Présidentielle : dernière semaine de campagne pour les candidats
Publié le : 04/04/2022 - 12:26
FRANCE 24
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Les douze candidats à l'élection présidentielle terminent leur campagne marathon avec une dernière semaine qui s'annonce riche en passages médiatiques, meetings et appels au vote.
L'heure de vérité approche pour les candidats à la présidentielle qui entament une dernière semaine de campagne marathon, avec en point d'orgue des émissions télévisées en soirée et une grosse journée de meetings jeudi.
Nul doute que la guerre en Ukraine s'invitera encore dans leurs interventions, après la découverte à Boutcha de nombreux cadavres de civils dont le meurtre est imputé aux soldats russes. Dans le concert international de condamnations, le président-candidat Emmanuel Macron a dénoncé, dimanche 3 avril, des images "insoutenables" et affirmé que "les autorités russes" devraient "répondre de ces crimes".
Après un week-end de meetings pour une bonne partie des candidats dont le premier et a priori unique d'Emmanuel Macron, ils misent désormais sur d'ultimes rendez-vous pour mobiliser leurs électeurs et convaincre les indécis. Les sondeurs craignent en effet une très importante abstention après une campagne atone, d'abord asphyxiée par la crise du Covid-19, puis phagocytée par la guerre en Ukraine.
>> À lire : Présidentielle : au Cirque d’Hiver, le dernier tour de piste d’Anne Hidalgo
Quelque 30 % des Français pourraient s'abstenir le 10 avril, un niveau record pour un premier tour de présidentielle sous la Ve République, souligne un sondage Ipsos SopraSteria paru dimanche. Une abstention attendue plus forte dans les foyers aux revenus les plus modestes, montre cette étude, alors que le pouvoir d'achat est la priorité des électeurs dans cette campagne.
Et si le duel s'est installé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le chef de l'État sortant s'est stabilisé autour de 27 % tandis que la candidate d'extrême droite a franchi le seuil des 20 % fin mars. Et l'avance du sortant au second tour s'est réduite dans la marge d'erreur (53 % contre 47 % à Marine Le Pen), inquiétant désormais la Macronie.
Derrière, le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon profite d'une dynamique pour s'installer à la troisième place à quelque 15 %, devant Valérie Pécresse (LR) et l'autre candidat d'extrême droite Éric Zemmour (Reconquête!), au-coude-à-coude autour de 10 %.
Retour des hologrammes
Après un mois et demi de campagne a minima, Emmanuel Macron met les bouchées doubles dès lundi matin avec une interview sur France Inter, avant une autre mercredi sur RTL. Il devrait aussi "multiplier les déplacements de terrain", a assuré en fin de semaine un responsable de la majorité.
Les 12 candidats se succèderont, mardi soir, sur France 2 pour l'émission "Élysée 2022", avec un temps de parole égal, tandis que TF1 les invite tous, deux par deux, en début de soirée au fil de la semaine.
Ce sera l'occasion pour les "petits" candidats Philippe Poutou (NPA), Nathalie Arthaud (LO) et Jean Lassalle (Résistons !) de se faire entendre.
>> À lire : Présidentielle : Emmanuel Macron renoue avec le "en même temps" lors de son grand meeting
Côté meetings, Jean-Luc Mélenchon renoue avec les images de synthèse de la campagne 2017 : il sera en chair et en os sur une scène à Lille, mardi soir, et simultanément en hologramme dans 11 autres villes.
La journée de jeudi concentrera à elle seule cinq meetings : ceux de Valérie Pécresse (LR) à Lyon, Marine Le Pen à Perpignan, Fabien Roussel (PCF) à Lille, Philippe Poutou (NPA) à Toulouse, et Yannick Jadot (EELV) à Nantes.
Enjeu du "vote utile"
"Il nous reste une semaine pour convaincre, pour renverser la table", et "dimanche prochain, nous allons faire mentir tous ceux qui expliquent que l'élection est jouée", a lancé de son côté Valérie Pécresse, en meeting dimanche à Paris.
Comme d'autres avant elle, en particulier à gauche, elle a accusé Emmanuel Macron de se présenter comme le seul rempart face à l'extrême droite pour s'assurer de l'emporter au second tour.
Après avoir bénéficié du vote des électeurs sociaux-démocrates en 2017, et du ralliement de ténors de la droite pendant son mandat, Emmanuel Macron a invité samedi "ceux de la social-démocratie au gaullisme, en passant par les écologistes qui ne (l')ont pas encore rejoint, à le faire".
>> À lire : Présidentielle : l'abstention, "seule rivale" d'Emmanuel Macron, selon la presse espagnole
Réponse cinglante de l'écologiste Yannick Jadot sur Twitter : "En 2017, les Françaises et les Français pensaient élire Rocard, ils ont élu Sarkozy", et vécu un quinquennat "du déni écologique et de la régression sociale".
Emmanuel Macron "ne vous calcule même pas", a lancé Anne Hidalgo à ses sympathisants dans son meeting à Paris, appelant les électeurs de gauche à "revenir à leur famille d'origine". Une façon de s'adresser aussi à ceux qui seraient tentés par l'appel à "voter utile", ou "voter efficace" de Jean-Luc Mélenchon.
Une stratégie également rejetée par Yannick Jadot et le communiste Fabien Roussel qui font valoir qu'au premier tour, c'est le vote "de conviction" qui doit prévaloir.
Avec AFP
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ReportagePrésidentielle : au Cirque d’Hiver, le dernier tour de piste d’Anne Hidalgo
ÉLYSÉE 2022Les Gilets jaunes, une menace électorale pour Emmanuel Macron ?
ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : Emmanuel Macron renoue avec le "en même temps" lors de son grand meeting
Le Figaro
Guerre des Malouines: pour le repos des âmes errantes
Arnaud De La GrangeENQUÊTE - En quatre décennies après la guerre entre l’Argentine et le Royaume-Uni au large de la Terre de Feu, un officier britannique, Geoffrey Cardozo, et un vétéran argentin, Julio Aro, ont permis l’identification de plus d’une centaine de victimes argentines du conflit. Un travail humanitaire et mémoriel colossal.
Envoyé spécial à Port Stanley
Quelques mots qui grésillent dans un récepteur, le hasard qui fait veiller les ondes encombrées des heures d’après-bataille. Un moment qui fait basculer une vie. Ce jour de l’été 1982, c’est l’heure du déjeuner et le capitaine Geoffrey Cardozo est seul à entendre le message. Les mots sont laconiques. «Nous avons trouvé un corps sur le mont Longdon, sir. Au milieu d’un champ de mines. Que faisons-nous?» Le cadavre d’un soldat argentin, probablement tué lors de la retraite finale vers Port Stanley, devant l’avancée des forces britanniques et sous un intense feu d’artillerie.
Arrivé avec la deuxième vague britannique, le jeune officier du Royal Dragoon Guards bivouaque dans une école de la petite capitale des îles Falkland. La guerre s’est terminée il y a quelques semaines et il est chargé de la discipline ainsi que du moral des troupes. Immédiatement, Cardozo décide d’y aller. Il interrompt la pause cigarette d’un pilote d’hélicoptère et, quelques minutes plus tard, descend au bout d’une corde au milieu du champ de mines. Les Argentins en ont truffé les abords de Stanley et le déminage ne s’est terminé que trente-neuf ans plus tard.
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Après s’être assuré qu’aucun piège ne menace, le capitaine britannique se penche sur le cadavre. Un jeune garçon, 18 ou 19 ans peut-être, sans plaque d’immatriculation. Son visage est figé par le froid de l’hiver austral. «Il avait l’air encore vivant. Et si jeune», se souvient avec une émotion toujours vive Geoffrey Cardozo. Ses camarades n’ont pas eu le temps de l’enterrer, ni de réciter une prière. L’une de ces anonymes victimes des guerres absurdes. Une statistique, même plus un nom. «J’ai tout de suite pensé à ma mère, quand elle m’avait serré dans ses bras avant que je n’appareille pour les Falkland. Depuis l’âge de 5 ou 6 ans, jamais elle ne m’avait étreint si fort, confie-t-il. Et j’ai pensé à la sienne, qui avait dû l’embrasser de la même façon et devait vivre dans la souffrance d’un fils perdu, sans sépulture.» À partir de ce jour-là, l’officier britannique va consacrer une grande partie de sa vie à l’identification des victimes argentines de la guerre. Une mission humaniste qui lui a valu d’être nominé pour le prix Nobel de la paix en 2021.
Casse-tête diplomatique
Tout a commencé il y a quarante ans, le 2 avril 1982, quand le général Leopoldo Galtieri, chef de la junte argentine, lance une opération pour «reprendre» par surprise les îles Malouines et ainsi assurer son maintien au pouvoir. Sa double erreur est de tabler sur un soutien passif des États-Unis et l’inaction de Londres. Margaret Thatcher, elle-même en difficulté sur sa scène intérieure, envoie une armada. Dans les vents glacés, les combats sont violents. Ils font 649 morts dans les rangs argentins et 255 tués dans le corps expéditionnaire britannique. La reddition a lieu le 14 juin, Galtieri démissionne trois jours plus tard et des élections sont convoquées pour l’année suivante. Mais aujourd’hui, la revendication sur les Malouines est toujours gravée dans la Constitution argentine, et une grande majorité de la population la soutient.
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Après la découverte du premier corps, le supérieur hiérarchique de Cardozo, le général David Thorne, accepte qu’il se consacre à temps plein à cette mission. Commence un travail de titan, aussi rude qu’essentiel. Certains corps sont disséminés dans la nature, d’autres ensevelis dans des fosses communes. Beaucoup n’ont pas de plaque d’immatriculation. «Nous savions qu’il fallait les déterrer pour leur donner une sépulture, dit-il, mais comment et où?» Dans les deux camps, les plaies sont toujours vives et les arrière-pensées politiques fortes. Les insulaires, encore traumatisés par l’«invasion», n’ont guère envie de voir des tombes argentines dans l’enceinte de leurs cimetières. Et le gouvernement argentin ne souhaite pas un retour des corps, un défilé de cercueils débarquant à Buenos Aires ne pouvant que rappeler l’humiliation et le terrible coût humain de l’aventure. Qui plus est, l’idée de rapatrier les corps heurte les sentiments nationalistes: on considère que les soldats argentins enterrés sur les îles le sont sur le sol de la mère patrie… Animé par une cause humaine, Cardozo n’aurait jamais imaginé un tel casse-tête diplomatique.
«Seulement connu de Dieu»
La situation se dénoue grâce à deux décisions. L’Argentine autorise l’exhumation des corps pour qu’ils soient enterrés en un même lieu aux Falkland. Dans le même temps, un fermier de Darwin offre une parcelle de terre pour qu’un cimetière soit créé sur les îles. Un geste d’autant plus généreux que Brook Hardcastle a fait partie des civils emprisonnés durant plusieurs semaines à Goose Green par les soldats argentins. Le site est rapidement approuvé par la Commission des tombes de guerre du Commonwealth. En février 1983, 220 soldats argentins (237 aujourd’hui) sont enterrés avec les honneurs militaires sur une colline paisible ouverte aux vents du Grand Sud. Le général Thorne est présent, ainsi que des détachements du Royal Hampshire et du Royal Engineers, qui ont participé à la construction des lieux. Présidée par le représentant du Vatican aux Falkland, la cérémonie est émouvante. Une salve d’honneur est tirée par un peloton anglais et un clairon sonne le Last Post. «Un groupe de soldats rendant hommage à d’autres soldats, avec à l’esprit qu’ils auraient pu se trouver à leur triste place», commente Geoffrey Cardozo.
Mais sous une simple croix blanche, 114 tombes portent la même inscription: «Soldat argentin seulement connu de Dieu». Ces morts non identifiés obsèdent le capitaine Cardozo. Ils résonnent dans sa propre histoire familiale. Durant la Première Guerre mondiale, son grand-père a été grièvement blessé en France dans la bataille de Loos, le même combat où le fils de Rudyard Kipling, John, a été tué. L’écrivain a fait le voyage en France pour retrouver sa trace. En vain. Cette incertitude sur le sort de son fils l’a hanté toute sa vie. En écho à cette peine inextinguible, il publie en 1916 le poème poignant My Boy Jack, évoquant un jeune marin noyé lors de la bataille du Jutland: «Avez-vous eu des nouvelles de mon fils Jack?/ Pas à cette marée/ Quand croyez-vous qu’il reviendra?/ Pas avec un vent si violent, ni à cette marée». Et c’est Kipling qui imaginera cette inscription pour les soldats non identifiés: «Seulement connu de Dieu».
Voir une mère déposer des fleurs sur la tombe de son fils pour la première fois depuis sa mort trente-six ans auparavant fut un moment d’une émotion incroyable
Pour que ces garçons tombés sur un rocher de l’Atlantique Sud soient aussi connus de leurs familles éplorées, Geoffrey Cardozo continue son combat. Persuadé que les soldats seront un jour exhumés pour être identifiés, il a tout fait pour que les corps soient conservés le mieux possible. Et patiemment, il a recueilli tous les indices autour de chaque mort, effets personnels, lettres… L’officier consigne tout dans un registre méticuleux. Dans l’avion Hercules qui le ramène vers la Grande-Bretagne, il est traversé de sentiments contraires. «Je me suis dit que j’avais fait de mon mieux. Pour, la seconde suivante, être traversé par une cuisante pensée: avec la moitié des corps encore non identifiés, je n’avais pas fait mon travail.» Rentré en Europe, Geoffrey Cardozo continue une carrière militaire qu’il termine comme colonel. Puis, il travaille pour une association venant en aide aux vétérans déchus, en détresse sociale, voire dans la rue. Quand on a le goût de l’humain dans le sang…
Vingt-cinq ans après son départ des Malouines, la vie fait un drôle de clin d’œil à l’ancien officier britannique. On fait appel à l’hispanophone qu’il est pour jouer les interprètes auprès d’un vétéran argentin venu s’informer à Londres sur le stress post-traumatique chez les combattants des Falkland. En 1982, Julio Aro était un jeune appelé de 19 ans quand on l’a envoyé «reconquérir» ces îles atlantiques. Depuis, il y est retourné à la recherche de son âme de jeune garçon et la découverte de la centaine de croix sans nom dans le cimetière de Darwin l’a profondément troublé. À son retour en Argentine, il a demandé à sa mère comment elle aurait réagi s’il avait été l’un de ces morts inconnus. «Je t’aurais cherché jusqu’à la fin de ma vie», lui a-t-elle répondu. Pour Julio, l’évidence se fait. Il va se consacrer à identifier le plus possible de ses anciens camarades de combat.
Tests ADN
En un quart de siècle, les ressources techniques ont fait un bond spectaculaire avec les tests ADN. Mais la tâche est difficile quand il faut comparer ces traces avec plus d’une centaine de corps. Et Julio ne peut rien attendre des autorités argentines, qui préfèrent toujours sortir ces morts de la mémoire collective. L’incroyable rencontre avec Geoffrey Cardozo change tout. À l’aéroport d’Heathrow, avant que l’Argentin ne s’envole, le Britannique lui confie son méticuleux dossier de 1983. Julio Aro monte l’association «Ne m’oubliez pas» et le fondateur des Pink Floyd, Roger Waters, dont le père a disparu lors de la bataille d’Anzio durant la Deuxième Guerre mondiale, est embarqué dans la campagne.
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Lors d’une tournée en Argentine, le musicien arrive à convaincre la présidente Christina Kirchner. En 2016, Buenos Aires et Londres demandent à la Croix-Rouge d’exhumer les corps, ce qui est fait l’année suivante. Deux ans plus tard, des familles argentines peuvent enfin se recueillir sur la sépulture de leurs fils. Aujourd’hui, il ne reste plus que trois ou quatre corps à identifier. En témoignant de sentiments d’humanité, cette quête de la dignité pour les morts est pour Cardozo un vecteur essentiel de réconciliation. Avec une dizaine d’anciens vétérans britanniques, il vient d’ailleurs de se rendre une fois de plus en Argentine.
«Voir une mère déposer des fleurs sur la tombe de son fils pour la première fois depuis sa mort trente-six ans auparavant fut un moment d’une émotion incroyable. J’ai juste fait pour ces garçons ce que j’aurais fait pour mon propre fils», dit Geoffrey Cardozo. Le sentiment d’une mission accomplie, celle d’avoir offert le repos à des âmes errantes.
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions
Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.
Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
France24 - Monde
Présidentielle : au Cirque d’Hiver, le dernier tour de piste d’Anne Hidalgo
Publié le : 03/04/2022 - 19:06
Grégoire SAUVAGE
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Créditée de moins de 2 % des intentions de votes, la candidate socialiste donnait dimanche son dernier meeting de campagne au Cirque d’Hiver à Paris. La fin d’un long chemin de croix pour Anne Hidalgo, alors que se prépare déjà la bataille idéologique de l’après-présidentielle au sein du parti à la rose.
C’est une salle porte-bonheur pour Anne Hidalgo. En 2014, la maire de Paris y avait achevé sa campagne victorieuse pour la conquête de l’Hôtel de Ville. Comme pour exorciser le mauvais sort jeté sur cette campagne socialiste, le parti a donc choisi de se retrouver au Cirque d’Hiver, dimanche 3 avril, à une semaine de l’élection présidentielle.
Signe de la nouvelle place occupée par le PS sur l’échiquier politique, les 2 000 places se remplissent doucement. On est bien loin des 35 000 personnes réunies la veille par Emmanuel Macron. “On n'a pas les mêmes moyens”, explique un cadre de la campagne d’Anne Hidalgo.
Ni caméras télescopiques ou distribution de produits dérivés, l’heure est à la sobriété alors que le seuil des 5 %, synonyme de remboursement des frais de campagne par l’État, semble s’éloigner.
Malgré les sombres prédictions des instituts de sondage, les militants veulent croire à un sursaut dans le sprint final. “On peut y arriver, il faut absolument arriver à convaincre les indécis et les abstentionnistes”, espère Léo, un jeune adhérent de 22 ans qui reconnaît “une campagne difficile”.
"La campagne a été totalement étouffée par Macron", s’insurge un autre. “Mais nous n’avons rien à regretter et nous continuerons à porter nos idées”.
Pour mobiliser les troupes dans cette dernière ligne droite, la maire de Lille, Martine Aubry, et Bernard Cazeneuve, l’ancien ministre de l’Intérieur de François Hollande, sont venus prêter main forte à la candidate créditée dans les sondages de moins de 2 % des intentions de vote.
Arrivée sur scène dans une nuée de drapeaux français, européens et arc-en-ciel, Anne Hidalgo, veste bleu marine et large sourire, commence par rendre un hommage appuyé à ces deux grandes figures du parti. “Oui, la gauche qui fait du bien à la France, elle est bien là ! Elle est là avec toi Martine, qui as changé profondément et durablement la vie avec les 35 h, la CMU [couverture maladie universelle, NDLR], la loi contre les exclusions, toi Martine qui es pour moi une inspiration et une boussole montrant notre cap le plus essentiel, celui de la justice sociale et de la fidélité”, lance la candidate.
Faire mentir les sondages
Puis Anne Hidalgo sonne la mobilisation générale en dénonçant des “sondages partiels et partiaux” ainsi que des “commentateurs zélés qui ont méprisé le débat démocratique (...). Ensemble, nous pouvons conjurer le triste sort annoncé de cette campagne qui a valorisé la vulgarité, promu la violence des mots et qui a ouvert tous les micros à la haine des autres, à l’antisémitisme, au racisme, au sexisme”, assure la maire de Paris dans une allusion au candidat d’extrême droite Éric Zemmour.
Après avoir évoqué la guerre en Ukraine et appelé à arrêter de payer “le gaz de la honte” russe, Anne Hidalgo entame ensuite une attaque en règle contre le bilan du quinquennat d’Emmanuel Macron. “Son bilan parle pour lui. Et quant à son projet, qui oserait le qualifier de social ? Qui a réduit à rien l’impôt sur les grandes fortunes ? C’est lui ! Qui a annulé les critères de pénibilité que nous avions mis en place pour les retraites ?”, tandis que la foule reprenait en chœur “c’est lui !”.
"Si vous avez des idées de gauche, si vous êtes soucieux de social, de justice, de solidarité, d'écologie, vous devez le savoir, Emmanuel Macron ne vous calcule même pas !", a-t-elle enchaîné. "Rejoignez votre famille d'origine, la gauche du réel et de la raison, qui reconnaît ses erreurs", les a-t-elle exhortés.
>> À lire : Présidentielle : les candidats tentent de séduire les agriculteurs
Après Emmanuel Macron, c’était au candidat de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, de subir les foudres de la candidate socialiste, qui l'a accusé de complaisance avec Vladimir Poutine. "Dans l'immédiat, vous voterez pour un candidat qui refuse d'aider les Ukrainiens", a t-elle lancé.
Comme annoncé dans le JDD, Anne Hidalgo a également détaillé lors de son discours la mesure phare de son programme : une loi d’urgence pour la jeunesse qui ordonnera la gratuité des transports du quotidien pour les moins de 26 ans et supprimera les droits d’inscription dans toutes les universités.
“Dans les jours qui viennent, chaque voix gagnée sera un nouvel espoir pour l’avenir, chaque citoyenne, chaque citoyen que nous aurons convaincu rendra ses chances à la justice sociale et à la justice climatique. Alors, on ne lâche rien !”, a conclu la candidate la voix éraillée sous les vivats et les "Hidalgo présidente !"
"Guerre des clans"
À l’issue du meeting, de nombreux militants affichent un optimisme à toute épreuve, d’autres en revanche semblent avoir déjà tourné la page et posent la question de la reconstruction de la gauche. Militant socialiste depuis plus de 50 ans, Daniel plaide pour “un retour aux fondamentaux” du socialisme : le pouvoir d’achat et la lutte contre la pauvreté. “Maintenant, il faut que tout le monde range son ego dans la poche pour éviter de revivre la même plaisanterie dans cinq ans”, raille ce militant historique.
Pourtant, en coulisses, le retour des chapelles fait craindre une guerre des clans sans merci entre la jeune garde socialiste et des “éléphants” bien décidés à reprendre les rênes du parti. Ainsi, François Hollande, l’ancien président de la République, a fait savoir qu’il comptait “prendre sa part" dans cette reconstruction de la gauche et pourrait se présenter aux prochaines législatives en Corrèze.
De son côté, Jean-Christophe Cambadélis a lancé un "pôle social-démocrate" et plusieurs personnalités socialistes comme le maire du Mans Stéphane Le Foll ou encore la présidente de la région Occitanie Carole Delga ont déjà évoqué la nécessité d’une refondation de la gauche.
Avec la fin de la campagne présidentielle devrait donc s’ouvrir une nouvelle période d’incertitudes au Parti socialiste. "On sait que c’est un moment difficile mais nous ne voulons pas une guerre des clans", assure Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, auprès de France 24 qui rappelle "qu’à chaque fois que nous avons su nous retrouver, nous avons gagné”.
C’est en effet l’un des paradoxes du PS. Si les socialistes ont presque disparu du paysage politique au niveau national, leur ancrage local est considérable : le parti à la rose dirige toujours six régions et une trentaine de départements.
Au-delà du scrutin de dimanche, pour lequel se profile une défaite historique au premier tour de l’élection présidentielle, les yeux sont déjà tournés vers les prochaines législatives, qui s’annoncent cruciales, voire vitales pour le parti socialiste.
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Présidentielle : Emmanuel Macron renoue avec le "en même temps" lors de son grand meeting
L'Humanité
Rive gauche à Paris, sur la piste des communards
ActuSi Montmartre demeure le haut lieu de la Commune de 1871 et de la résistance aux versaillais, la Butte-aux-Cailles, au sud de la capitale, fut l’autre place forte des fédérés. Retour, à pied, sur le théâtre d’un tragique et glorieux épisode de l’histoire.
Léa GaucherEntre le 21 et le 28 mai 1871, la Commune de Paris vit ses derniers jours. Face à l’armée, femmes et hommes se battent quartier par quartier, barricade par barricade. Sur la Butte-aux-Cailles et dans la vallée de la Bièvre à ses pieds, la résistance est acharnée. La déambulation dans les rues de la capitale nécessite un peu d’imagination : il n’y a plus de traces des combats et ce quartier du 13e arrondissement de Paris a été complètement transformé depuis la dernière révolution française.
Le 25 mai 1871, trois colonnes versaillaises dirigées par le général de brigade Alfred Bocher s’avancent sur les boulevards Port-Royal et Arago en direction des Gobelins. Entrées dans Paris le 21, les forces d’Adolphe Thiers occupent déjà plusieurs arrondissements au sud- ouest de la cité. Les troupes traversent l’île aux Singes, à l’emplacement actuel du square René-le-Gall. L’îlot est enserré par deux bras de la Bièvre, dont les eaux sont encore intensément exploitées. Au sud, des guinguettes côtoient de modestes jardins, entretenus par les ouvriers de la manufacture des Gobelins. La fabrique, devenue royale puis nationale, tire son nom d’une famille non pas de tapissiers mais de teinturiers qui doit sa renommée à ses rouges vifs « à l’écarlate ». Au nord, les habitations des ouvriers des tanneries et des mégisseries installées sur les berges sont insalubres. Les versaillais prennent la rue de Croulebarbe, dont le tracé épouse celui de la rivière et où un moulin resta en activité jusqu’en 1826. La couverture de l’affluent de la Seine, en 1912, puis l’aménagement des jardins et la construction du bâtiment du Mobilier national, dans les années 1930, vont définitivement effacer les traces de ce passé industriel.
à défaut de mémorial, une place
Les soldats ont un objectif : l’actuelle place d’Italie et la mairie du 13e arrondissement, où le général communard Walery Wroblewski, réfugié en France après l’insurrection polonaise de 1863, a installé son quartier général. Le 31 octobre 1870, lors d’un premier soulèvement des Parisiens au lendemain de la défaite du Bourget face aux Prussiens, la garde nationale est entrée de force dans le bâtiment et a hissé le drapeau rouge sur le toit. La place a été rebaptisée en avril 1871 place Émile-Duval, en l’honneur de l’ouvrier fondeur en fer devenu général qui vient d’être fusillé. Le militant a appliqué la doctrine d’action d’Auguste Blanqui, qui vécut quelques années plus tard au numéro 25 du boulevard qui porte son nom. Au-dessus de l’enseigne de l’hôtel qui s’y trouve aujourd’hui, une plaque rappelle que le révolutionnaire socialiste, « l’Enfermé », y passa les trois dernières années de sa vie, de sa dernière sortie de prison jusqu’à sa mort en 1881. Au printemps 1871, l’artère est hérissée de barricades. Sur le versant nord de la Butte-aux-Cailles, une douzaine de pièces d’artillerie sont installées sur la pente abrupte.
Dans l’ancien faubourg, parisien depuis une dizaine d’années seulement, peu de rues sont pavées et les habitants, des chiffonniers et des ouvriers du cuir notamment, vivent dans la misère. Au numéro 46 de la rue des Cinq-Diamants se tient le local des Amies et Amis de la Commune de Paris. Créée en 1882 par les communards rentrés d’exil et de déportation, elle est la plus ancienne organisation du mouvement ouvrier français encore en activité. À défaut de mémorial, la petite place de la Commune-de-Paris réveille le souvenir de la terrible bataille qui s’est déroulée ici. Si Wroblewski et ses trois bataillons de fédérés sont parvenus à repousser à quatre reprises les assauts des 23 000 soldats du général Ernest Courtot de Cissey, le 25 mai au matin, après trente-six heures de résistance acharnée, ils doivent céder à la cinquième attaque des troupes versaillaises, considérablement renforcées.
un toast au « temps des cerises »
Des centaines de prisonniers sont exécutés. Wroblewski parvient à franchir la Seine avec un millier d’hommes par le pont d’Austerlitz, mais les versaillais sont désormais maîtres de toute la rive gauche.
Bilan humain de la « semaine sanglante » : entre 3 000 et 5 000 fédérés tués au combat et au moins 15 000 autres massacrés, selon des chiffres qui ne font pas consensus parmi les historiens. Des morts sans sépulture enfouis dans « ce tragique sous-sol de Paris », selon la formule de Victor Hugo. Aux 18-20 de la rue de la Butte-aux-Cailles, le Temps des cerises, restaurant organisé comme société coopérative ouvrière de production, est sans doute l’endroit idéal pour leur porter un toast avec un verre de vin, rouge de préférence.
Des Gobelins à la Butte-aux-Cailles
1. Départ de la station de métro les Gobelins.
2. Le square René-le-Gall (anciennement l’île aux Singes).
3. La manufacture des Gobelins.
4. La mairie du 13e arrondissement, QG du général de la Commune Wroblewski.
5. Au 46, rue des Cinq-Diamants, le local des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871.
6. Aux 18-20, rue de la Butte- aux-Cailles, le restaurant le Temps des cerises organisé en Scop.
Découverte France24 - Monde
Bruno Cautrès, politologue : "certains seront des mauvais perdants" à la présidentielle
Publié le : 04/04/2022 - 12:15
Pauline PACCARD
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À moins d'une semaine du premier tour de la présidentielle française, le politologue français Bruno Cautrès fait le point sur les enjeux du scrutin et surtout sur le nombre très élevé de Françaises et Français qui ne savent toujours pas pour qui voter. "L'idée que les citoyens votent par devoir civique est une idée qui est en recul", note ce chercheur du CNRS et enseignant au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof).
Présidentielle : à Paris, Valérie Pécresse appelle les électeurs à "renverser la table"
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France24 - Monde
Présidentielle : à Paris, Valérie Pécresse appelle les électeurs à "renverser la table"
Publié le : 03/04/2022 - 19:52
FRANCE 24
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Valérie Pécresse a tenu, dimanche, son dernier meeting à Paris à une semaine du premier tour de la présidentielle. Se présentant comme la seule candidate de droite, elle a appelé ses sympathisants à "renverser la table" alors que les sondages la placent à moins de 10 % des voix.
Tombée sous la barre de 10 % dans les sondages, Valérie Pécresse s'est présentée, dimanche 3 avril, comme la seule candidate de droite, dans un meeting où elle a appelé les électeurs à "renverser la table" d'ici au premier tour de la présidentielle.
"Il nous reste une semaine pour convaincre, pour renverser la table" et "dimanche prochain, nous allons faire mentir tous ceux qui expliquent que l'élection est jouée", a affirmé la candidate LR, au Parc des expositions, où les quelque 5 000 spectateurs ont multiplié les "On va gagner" et autres "Valérie présidente", dans son discours d'une quarantaine de minutes.
Pour ce dernier grand meeting parisien (un autre est prévu à Lyon jeudi), Valérie Pécresse a repris ses angles d'attaque classiques contre Emmanuel Macron qui "veut une nouvelle fois un face-à-face avec les extrêmes pour s'assurer de l'emporter au deuxième tour", ou contre les extrémistes qui "mèneraient le pays au désordre, à l'impuissance et à la faillite".
Une nouvelle mesure sur la TVA
Se présentant comme la seule légataire de la droite face aux "faussaires", elle a répété que le président-candidat "ne porte pas une politique de droite".
"Je dépense donc je suis, voilà le projet d'Emmanuel Macron", a-t-elle raillé, énumérant par contraste ses propres réformes "courageuses" de réduction de la dette et de retraite à 65 ans.
>> À lire aussi : Présidentielle : au Cirque d’Hiver, le dernier tour de piste d’Anne Hidalgo
Quant aux candidats extrémistes, qualifiés de "démagogues", ils "mèneraient le pays au désordre, à l'impuissance et à la faillite", a-t-elle averti, les jugeant par ailleurs "discrédités" pour leurs discours passés pro-Poutine.
Déroulant devant une salle réactive son programme très ferme sur l'immigration et l'ordre, celle qui se présente comme "la vraie candidate du pouvoir d'achat" et veut "rendre l'argent aux Français" a dévoilé une nouvelle mesure pour instaurer "la TVA à 5,5 % au lieu de 10 % sur les transports collectifs".
"Laver l'affront" de son meeting raté
De Rachida Dati à Michel Barnier en passant par Hervé Morin, tous les ténors de la droite et du centre avaient fait le déplacement pour ce meeting où la droite malmenée voulait aussi afficher son union avant des lendemains incertains.
Le nom de Nicolas Sarkozy, grand absent du meeting, qui n'a pas soutenu Valérie Pécresse et fait l'objet de rumeurs récurrente sur un ralliement à Emmanuel Macron, a été brièvement sifflé par une partie du public, du jamais vu dans un meeting de droite où l'ancien chef de l'État reste une référence.
>> À lire aussi : McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle
Jeunes sur scène, succession d'orateurs avant elle, et surtout un ton plus personnel : le meeting avait été conçu pour "laver l'affront" du Zénith, le 13 février, qui lui avait valu un déluge de critiques. "Vous m'avez vu trébucher, me relever, vous avez découvert ma résistance. Je ne lâche rien. Ce courage, je veux le mettre à votre service", a-t-elle lancé.
Valérie Pécresse, qui avait commencé autour de 17-18 % en janvier, a depuis accéléré sa baisse pour passer sous la barre de 10 % dans plusieurs sondages, loin derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Avec AFP
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Présidentielle : Emmanuel Macron renoue avec le "en même temps" lors de son grand meeting
L'Humanité
CBD, ou les bienfaits du chanvre
ActuDepuis quelques années, les boutiques fleurissent à tous les coins de rue et l’offre marketing bat son plein. Après un feuilleton législatif à rebondissements, comment s’initier au CBD sans se planter ?
Marie MersierLe CBD, ou cannabidiol, est un cannabinoïde présent dans la fleur de chanvre, tout comme le THC. Ce qui va faire la différence et donc induire des usages et des effets singuliers, c’est la concentration plus ou moins élevée en THC et en CBD, car dans le cannabis il existe plein de variétés : certaines très riches en THC, d’autres en CBD. Les premières, considérées comme stupéfiants, correspondent à un usage « récréatif », le THC ayant des effets psychoactifs modifiant l’état de conscience du consommateur et pouvant provoquer une accoutumance. Les deuxièmes, s’apparentant au « cannabis bien-être », sont dépourvues de THC ou en tout cas à un taux inférieur à 0,2 %.
Le CBD a la capacité de réguler et dynamiser un système clé de notre organisme : le système endocannabinoïde, sorte de chef d’orchestre jouant un rôle central dans l’équilibre de notre corps. Il a ainsi de nombreux atouts « bien-être », confirmés par l’expérience positive des personnes en consommant et par des études menées dans le domaine. Anti-inflammatoire, le CBD peut réduire les douleurs dans le corps, qu’elles soient musculaires, articulaires… Par ailleurs, en régulant la production de sérotonine, il agit sur les états anxieux. Son spectre d’action est dès lors très vaste : il peut contribuer à améliorer la qualité du sommeil, aider à la récupération sportive ou offrir une alternative lorsque l’on souhaite se détacher de la consommation du THC.
En huiles sublinguales, en capsules à ingérer, par vaporisation ou par combustion de la fleur, le CBD se prête à de multiples usages et besoins. En quelques années, il a connu un véritable essor, mais difficile de s’y retrouver face à une offre qui abonde et qui ne garantit pas toujours la qualité des produits. La France est autorisée à cultiver des variétés de chanvre avec un maximum de 0,2 % de THC, mais n’a pas le droit d’isoler la fleur pour la vendre, ni de l’extraire en France pour fabriquer les huiles ou baumes à base CBD. Le CBD que l’on consomme en France a poussé ou a été transformé à l’étranger, parfois de façon très éthique, parfois non.
Apaisant ou stimulant
Pour s’orienter avec justesse, nous avons glané quelques conseils auprès de Frédéric Gié, fondateur d’Arpa (ar-pa.fr/), l’une des marques précurseurs dans le domaine du CBD. Arpa propose des huiles 100 % naturelles issues de de chanvre biologique cultivé en France, Suisse et Autriche et se rend disponible 7 jours sur 7 afin de répondre à toutes les questions de néophytes ou de consommateurs aguerris. « Le CBD est un produit qui aide à tendre vers un certain équilibre, mais les bienfaits ressentis seront propres à chacun. Il ne faut pas s’attendre à des effets miraculeux du jour au lendemain, mais plutôt être patient et régulier dans ses prises, jusqu’à trouver le dosage adéquat. Sur certains, le CBD aura un effet apaisant, sur d’autres il sera stimulant », explique-t-il. « Quant à la fleur, qui aura un effet assez immédiat sur l’état de détente mais moins durable que les huiles sur les inflammations ou douleurs, je conseille de ne pas la fumer pour éviter la combustion, mais de la consommer grâce à un vaporisateur. Il faut, enfin, sensibiliser les consommateurs sur la provenance du CBD qu’ils vont acheter, ajoute Frédéric Gié, et les inciter à aller vers des produits au plus proche de la plante qui auront vraiment conservé un maximum de principes actifs. »
Bien-être Valeurs Actuelles
Elus verts : droit d’inventaire
Le Figaro
«Depuis plus de 40 ans, l'industrie nucléaire française n'a pas connu d'incident grave»
Aziliz Le CorreENTRETIEN - Le 31 mars, sept militants de Greenpeace ont été arrêtés après s'être introduits sur le chantier de l'EPR de Flamanville. Cette intrusion ne démontre en rien une défaillance de la sécurité de la centrale, explique l'ingénieur en sûreté nucléaire, Tristan Kamin.
FIGAROVOX. - Le 31 mars, sept militants de Greenpeace ont été arrêtés après s'être introduits sur le chantier de l'EPR de Flamanville. Ces actions militantes répétées, ainsi que les incidents survenus ces dernières décennies, doivent-ils nous inquiéter ?
Tristan KAMIN. - Les intrusions de militants écologistes dans le périmètre des centrales n'ont jamais été source d'inquiétude. Elles doivent plutôt être assimilées à des opérations de communication, sans impact autre que médiatique et politique. Ces intrusions n'ayant pas vocation à mettre les activistes excessivement en danger, elles se limitent à un franchissement de clôture. Or, la clôture a pour fonctions de délimiter l'enceinte de la centrale, et de permettre la détection d'une intrusion tout en freinant celle-ci. Ainsi, le franchissement d'une clôture ne peut pas constituer une démonstration de défaillance de la sécurité de la centrale.
Quant aux différents événements impliquant la sûreté, cela fait à présent plus de 40 ans que l'industrie nucléaire française n'a pas connu d'incident de niveau 3/7 (incident grave) ou plus (accident). Et 15 ans que l'Autorité de sûreté nucléaire française défend sa réputation d'être la plus sévère au monde parmi ses homologues. Tandis que la recherche (accélérateurs de particules) ou le secteur médical (radiothérapie) rencontrent encore de temps à autre des incidents jusqu'au niveau 3, sans que cela n'inquiète qui que ce soit. À juste titre, à mon avis, mais il est donc raisonnable d'avoir la même attitude vis-à-vis de l'industrie nucléaire : prévention, surveillance, limitation des conséquences… Sans effroi ni excès paniqués.
À lire aussiRenforcer le nucléaire est-il vraiment la solution la plus simple pour le futur énergétique de la France ?
Greenpeace France avait demandé au début de l'année 2022 «un moratoire » sur les travaux de l'EPR de Flamanville, «afin de conduire une évaluation en toute indépendance de la viabilité des réacteurs nucléaires EPR». En effet, on peut se demander pourquoi les travaux ont pris 11 ans de retard…
Greenpeace France n'a ni autorité, ni légitimité à réclamer un moratoire, d'autant plus que la sûreté de l'EPR n'a pas été remise en cause, ni par l'Autorité de sûreté nucléaire française, ni par son homologue finlandaise, la STUK – rappelons qu'un EPR a démarré en Finlande, avec une connexion au réseau électrique en mars. Quant aux expertises sur les causes des troubles qu'a connu le chantier normand, elles ont été menées : le rapport Folz consacré à cette question a été remis en octobre 2019.
Les différentes causes du retard listées y sont une kyrielle d'aléas divers, une estimation initiale irréaliste, la démesure du chantier et la complexité qui en découle, la gouvernance inappropriée, les équipes de projet à la peine, l'organisation inadaptée, l'évolution réglementaire en parallèle du chantier… Et, plus largement, la perte de compétence qu'a connu l'industrie française, et en particulier l'industrie nucléaire, faute d'activité depuis une quinzaine d'années. Parce que la surveillance par les autorités ne s'est pas affaiblie, elle, il aura fallu défaire et refaire de nombreuses fois au cours du chantier, et les retards et les surcoûts s'additionnent assez logiquement. Quant à cette compétence industrielle, elle est en train d'être retrouvée, au prix fort, avec les chantiers des EPR français et britanniques. Il sera important de ne pas la laisser se déliter de nouveau avant de prendre la décision de construire de nouveaux réacteurs.
Après trois à cinq années passées en réacteur, le combustible nucléaire doit être entreposé quelques mois avant son transport puis quelques années avant de pouvoir le retraiter. Cette durée d'entreposage préalable permet de diminuer la radioactivité du combustible et la chaleur qu'il émet.
En quoi consistent les techniques du refroidissement à sec ou en piscine des combustibles usagés ? Y a-t-il des risques particuliers, sachant que les combustibles sont encore hautement radioactifs ?
Après trois à cinq années passées en réacteur, le combustible nucléaire doit être entreposé quelques mois avant son transport puis quelques années avant de pouvoir le retraiter (le retraitement consistant à séparer les matières valorisables pour éventuellement les recycler, et les déchets pour les conditionner sous une forme adaptée au stockage géologique futur). Cette durée d'entreposage préalable permet de diminuer la radioactivité du combustible et la chaleur qu'il émet. De fait, cette activité d'entreposage présente deux objectifs majeurs en termes de sûreté : protéger les travailleurs, le public et l'environnement des radiations et assurer un refroidissement permanent – sans quoi le combustible va monter en température et endommager les protections que l'on dispose autour.
À lire aussiLes énergies renouvelables créent-elles «trois fois plus d'emplois que le nucléaire» ?
Pour l'absorption des rayonnements, il y a deux écoles : garder le combustible derrière plusieurs décimètres de béton, d'acier ou de plomb, ou le garder sous quelques mètres d'eau. Et, pour le refroidir, deux écoles à nouveau : l'air, par convection naturelle, avec une efficacité limitée, et l'eau, plus efficace mais nécessitant des moyens de pompage et refroidissement.
Ces deux écoles sont donc respectivement celle de l'entreposage à sec et celle de l'entreposage en piscine. Les deux présentent de très bonnes caractéristiques de sûreté, avec un avantage pour la première, mais une meilleure compatibilité avec les opérations de retraitement pour la seconde.
Mon regret porte sur le débat sur le mix énergétique en général : chaque camp fait la promotion d'une idéologie (zéro nucléaire, presque-tout-nucléaire, mix…) sans qu'aucun, ou presque, n'explique réellement ce qu'elle implique.
Regrettez-vous que le débat de la campagne présidentielle occulte les questions de fond concernant la sûreté nucléaire ?
Le débat de fond en matière de sûreté nucléaire est un débat qui continue à se tenir, présidentielle ou non, mais qui est un débat hautement technique inadapté à une campagne présidentielle. Donc, non, je n'ai pas de regret sur ce point. Il suffit de voir comment a été abordée la question du nucléaire en Ukraine dernièrement : certains candidats ont tenté d'affoler l'opinion publique avec le risque nucléaire, ou de détourner sur l'uranium les inquiétudes sur la dépendance aux hydrocarbures russes. Le débat politique est globalement de trop piètre qualité, idéologie contre idéologie, pour faire avancer les réflexions sur la sûreté nucléaire.
Mon regret porte sur le débat sur le mix énergétique en général : chaque camp fait la promotion d'une idéologie (zéro nucléaire, presque-tout-nucléaire, mix…) sans qu'aucun, ou presque, n'explique réellement ce qu'elle implique. De ceux qui répètent «sobriété» à l'envi sans jamais expliquer à leur électorat comment le mettre concrètement en application (puis protestent quand EDF appelle à économiser l'énergie les jours de grands froids…) à ceux qui veulent construire cinquante réacteurs en trente ans sans réfléchir un instant sur les coûts, les approvisionnements en matériels, le besoin en main-d’œuvre, et les compétences et capacités de la filière.
Légitime défense: que dit la loi ?
ENTRETIEN - En déplacement ce jeudi 31 mars en Charente-Maritime, le chef de l'État a réagi à la mise en examen d'un agriculteur qui a tué un cambrioleur entré chez lui, en affirmant qu'il était «opposé à la légitime défense». Le professeur de droit, Jacques-Henri Robert, décrypte ces propos.
Discrimination positive à l'Université Laval: «Le Québec est victime de la politique multiculturaliste du Canada»
FIGAROVOX/ENTRETIEN - À l'Université Laval, au Québec, seules les personnes appartenant aux minorités visibles peuvent candidater aux chaires de recherche en biologie. Cette assignation des individus à des cases identitaires se fait aux dépens d'une citoyenneté commune, argumente l'essayiste Étienne-Alexandre Beauregard.
Mathieu Bock-Côté: «Disney au cœur de la guerre culturelle»
CHRONIQUE - Les superpuissances culturelles américaines se sont ralliées à cette idéologie qui entend reprogrammer les codes élémentaires de la socialisation des nouvelles générations.
Le Figaro
Olivier Duris, psychologue : «Il est primordial d'entendre que notre vie n'est ni le travail ni l'entreprise»
Sofiane ZaizouneAlors que certains développent une addiction au réseau professionnel LinkedIn, le psychologue y voit une aliénation au travail et, surtout, à une certaine idée, imposée, de la réussite.
Madame Figaro. – Comment, selon vous, devient-on accro à un réseau professionnel ? Olivier Duris . – Cela me semble surtout lié à une forme de culpabilité vis-à-vis du travail. Tous les utilisateurs de réseaux sociaux savent nommer ce qu'ils y trouvent : de l'humour sur TikTok, de l'apprentissage sur LinkedIn, etc. En réalité, on se sert des uns et des autres de la même façon : comme d'un exutoire dont nous avons tous besoin. Seulement, LinkedIn, en nous maintenant dans le cadre professionnel, nous permet de déculpabiliser.
Que se reproche-t-on ? Précisément, de prendre du temps pour soi. On peut s'en vouloir si on pense devoir vouer sa vie à son métier ou si l'on s'appuie sur son image professionnelle pour occuper une certaine place sociale, par exemple. Auparavant, le capitalisme nous proposait de gagner notre vie pour consommer. La donne a changé : notre désir, en tant que travailleur, n'est plus seulement tourné vers nous-mêmes, mais aussi vers notre entreprise. On s'investit davantage, on fait des heures supplémentaires, non pour l'argent, mais parce qu'il le faut, pour le bien de son entreprise. La société accorde une place primordiale au travailleur et, plus encore, à l'entrepreneur, celui qui crée, jugé le plus utile de tous. Dans ce contexte, ne pas travailler donne le sentiment de procrastiner… Mais on en a besoin ! L'ennui est primordial, pour développer sa créativité, par exemple.
À lire aussi«Je ne me suis connecté que 17 fois aujourd'hui»: derrière ces accros à LinkedIn, un réseau social très lucratif
Ou pour être soi-même, sans artifice professionnel… Oui, et les échanges tenus sur LinkedIn ressemblent à des discussions de machine à café : on fait attention à ce qu'on y dit, bien sûr, mais on y met toujours un peu de nous. Sur LinkedIn, on affiche son nom, son CV, son parcours, on cherche à être vu, mais on cache certaines choses pour travailler sa place sociale. Cela revient à construire ce que le pédiatre et psychanalyste Donald Winnicott appelait un «faux self». Souvenez-vous de cet argument, martelé aux adolescents il y a quelques années : «Attention à ne rien poster sur Facebook qui puisse vous nuire en entretien d'embauche.» LinkedIn reproduit exactement cet enjeu.
À la faveur de la pandémie, cela a-t-il remplacé une partie de notre vie sociale ? Le phénomène est plus ancien. Il tient à un paradigme de société, et des philosophes l'annonçaient déjà il y a cinquante ans. Mais il a en effet accéléré avec les confinements et le télétravail. La vie professionnelle, déjà envahissante avant la pandémie, s'est engouffrée dans l'espace domestique, élargissant encore la place qu'elle y occupe et franchissant une nouvelle limite.
Il est primordial d'entendre que notre vie n'est ni le travail ni l'entreprise
Comment remettre le travail à sa juste place ? Cela implique de se libérer d'une forme d'aliénation. Il est primordial d'entendre que notre vie n'est ni le travail ni l'entreprise et que, derrière chaque travailleur, se cache un sujet, qui a besoin de temps pour lui. A minima, il nous faut en prendre conscience. Dans un monde qui aspire à toujours plus de travail et de croissance, une aliénation consciente et choisie est déjà un immense pas en avant. Sur ce terrain, la jeune génération porte de nouvelles réflexions, des contre-discours.
Par où commencer ? Par se détacher du rôle professionnel que l'on tient pour s'écouter davantage. On a beau bien s'entendre avec ses collègues ou trouver de l'authenticité sur LinkedIn, les discours y relèvent forcément de l'hypocrisie sociale. Je l'affirme sans l'ombre d'un jugement : c'est ainsi, on ne peut pas tout dire. D'où l'importance, primordiale, de se détacher de LinkedIn et des réseaux sociaux en général. Et de garder à l'esprit qu'il s'agit avant tout d'entreprises, déterminées à tout faire pour qu'on ne se déconnecte pas.
Les Afghanes n'ont plus le droit de faire du sport, et autres interdictions des talibans
Si les talibans juraient vouloir accorder certains droits aux femmes, leurs premières mesures laissaient entrevoir le retour à une vie de recluses des Afghanes. Depuis le 27 mars, il leur est interdit de prendre l'avion si elles ne sont pas accompagnées d'un homme.
Présidentielle 2022 : les promesses de Yannick Jadot pour les femmes
S'il est élu président, le 24 avril, le candidat écologiste entend investir un milliard d'euros dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Tour d'horizon de ses engagements.
«Depuis, rien ne va» : Lio raconte le viol qu'elle a subi à l'arrière d'une voiture quand elle avait 10 ans
Lors d'un entretien accordé au magazine Télé Loisirs le 29 mars, la chanteuse est revenue sur l'un des épisodes les plus traumatisants de sa vie.
France24 - Monde
En pleine crise au Sri Lanka, le président tend la main à l'opposition
Publié le : 04/04/2022 - 09:30Modifié le : 04/04/2022 - 11:59
FRANCE 24
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Alors que les manifestations se multiplient pour réclamer sa démission, le président sri-lankais, Gotayaba Rajapaksa, a invité, lundi, l'opposition à se joindre à un gouvernement d'union. L'exécutif, qui a reconnu qu'il s'agissait de la pire crise économique depuis l'indépendance, a demandé l'aide du FMI.
Le président sri-lankais en difficulté Gotabaya Rajapaksa a invité, lundi 4 avril, l'opposition à se joindre à un gouvernement d'union et à s'attaquer à la crise économique qui s'aggrave, tandis que des manifestations exigeant sa démission s'étendent sur l'île.
Vingt-six ministres, à l'exception du président et de son frère aîné le Premier ministre Mahinda Rajapaksa, avaient présenté leur lettre de démission lors d'une réunion qui s'est tenue tard dans la nuit de dimanche à lundi.
"Le président invite tous les partis politiques au Parlement à accepter des postes ministériels et à se joindre à l'effort de recherche de solutions à la crise nationale", a déclaré le bureau de Gotabaya Rajapaksa dans un communiqué.
Peu auparavant, la Bourse de Colombo avait interrompu ses échanges, l'indice des valeurs vedettes ayant plongé de 5,92 % juste après l'ouverture, réagissant à la démission en bloc du gouvernement.
Le pays de 22 millions d'habitants souffre de pénuries de biens essentiels, produits alimentaires, carburant, médicaments, de coupures d'électricité et d'une inflation record, sans que rien ne laisse présager la fin des difficultés économiques.
Le gouvernement, qui a reconnu qu'il s'agissait de la pire crise économique depuis l'indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne en 1948, a demandé l'aide du Fonds monétaire international (FMI), mais les négociations pourraient durer jusqu'à la fin de l'année.
Lundi, le gouverneur de la banque centrale du Sri Lanka, Ajith Cabraal, qui avait résisté à un afflux d'appels en faveur d'un renflouement par le FMI, a annoncé sa démission.
L'armée et la police ont été placées en état d'alerte élevée, alors qu'un couvre-feu de 36 heures a pris fin à l'aube lundi, et ce malgré les rapports des services de renseignement mettant en garde contre de nouveaux troubles, a déclaré à l'AFP un haut responsable de la sécurité.
>> À voir - Au Sri Lanka, les blessures de la guerre civile restent béantes
"S'attaquer aux problèmes de gouvernance"
Le président a déjà reconduit quatre des ministres sortants, dont trois à leur ancien poste, tandis qu'il a remplacé aux Finances son frère Basil par l'ancien chef de la Justice.
Les autres postes vacants au sein du gouvernement seront pourvus après des discussions avec l'opposition, a-t-il déclaré, mais celle-ci n'a pas immédiatement réagi.
Toutefois, le principal chef de l'opposition, Sajith Premadasa, avait déclaré, dimanche, qu'il ne rejoindrait pas un gouvernement dirigé par le clan Rajapaksa.
Pour les analystes politiques, l'offre d'un gouvernement d'union n'est pas suffisante pour résoudre la crise économique ni restaurer la confiance dans l'administration Rajapaksa.
"C'est comme réarranger les chaises longues du Titanic", a estimé auprès de l'AFP Bhavani Fonseka, analyste politique et avocat, spécialiste des droits de l'Homme, "c'est une blague".
Pour Victor Ivan, commentateur politique interrogé par l'AFP, un remaniement ministériel, même d'union, n'est pas acceptable quand le peuple exige la démission des Rajapaksa.
"Ce qu'il faut, c'est un programme de réforme sérieux, pas seulement pour relancer l'économie mais pour s'attaquer aux problèmes de gouvernance", souligne-t-il.
Nouvelles manifestations
"Selon nos indications, nous pouvons nous attendre à de nouvelles manifestations", a-t-il dit, réaffirmant que l'armée avait été habilitée à détenir des suspects dans le cadre de l'état d'urgence déclaré vendredi.
Le président Rajapaksa avait imposé l'état d'urgence, au lendemain d'une tentative d'assaut de sa résidence à Colombo par une foule en colère.
Tout au long de la soirée de dimanche, des centaines de personnes ont manifesté, tout en restant pacifiques, dans plusieurs villes de l'île pour dénoncer la gestion de la crise par le président Rajapaksa.
Le couvre-feu de dimanche, qui a duré toute la journée, a empêché l'organisation de manifestations plus importantes grâce au blocage des réseaux sociaux Twitter, Facebook, WhatsApp, YouTube et Instagram, dénoncé par la principale alliance de l'opposition, le Samagi Jana Balawegaya (SJB).
La censure des réseaux sociaux a été levée plus tard dans la journée, la Commission des droits de l'Homme ayant jugé qu'elle était illégale.
Des militants ont prévenu que des manifestations de plus grande ampleur se dérouleraient, lundi, dans plusieurs villes clés pour appeler à la démission du président Rajapaksa et son clan.
De mauvaises décisions politiques ont aggravé les problèmes, selon les économistes. Des réductions d'impôts malavisées juste avant la pandémie ont privé l'État de recettes et creusé la dette.
Avec AFP
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Au Sri Lanka, l'état d'urgence décrété après 24 h de manifestations
Au Sri Lanka, le gouvernement démissionne en bloc après l'échec du couvre-feu
Sri Lanka : l'opposition défie le couvre-feu, les réseaux sociaux inaccessibles
Valeurs Actuelles
A Marseille, Eric Zemmour prend sa revanche
Valeurs Actuelles
[Ferrand] “Sir yes Sir”
Le cimetière américain de Colleville-sur-Mer est un lieu bouleversant. Au pied d’un mémorial à hautes colonnes, sur des pelouses impeccables, s’alignent à l’infini quelque 9 000 sépultures de jeunes gens tombés, en juin 1944, pour libérer l’Europe. Je connais peu d’endroits aussi émouvants ni à ce point propices à nourrir la flamme.
Trois générations après, la France reste d’ailleurs fidèle au souvenir de ces vaillants GI, venus la délivrer de l’occupation allemande. Avec, dans leur barda, des paquets de chewing-gums et des barres chocolatées… Qu’ils soient arrivés sur le tard, comme en 1917 et, comme en 1917, que l’isolationnisme de leur peuple ait été trompé par la ruse de dirigeants habiles n’est pas la question.
La Première Guerre mondiale avait porté les États-Unis au pinacle des nations ; la Seconde a entériné leur primauté sur le globe, en même temps qu’elle a ancré dans les consciences françaises le sentiment d’une solidarité naturelle, fruit d’une longue histoire : « La Fayette, nous voilà ! »
En 2004, soit environ un an après la guerre en Irak, j’avais présenté, sur les ondes d’Europe 1, une émission consacrée à la dimension intrinsèquement militaire des États-Unis. À ma surprise, la réaction du public, comme celle de la profession, avait été sanglante : on me fit comprendre qu’il s’agissait d’un faux pas et que je perdrais beaucoup à poursuivre dans cette voie hétérodoxe… Je compris alors que l’amour pour l’Oncle Sam était loin d’être, chez nous, l’apanage d’une petite frange de faucons atlantistes.
Rappeler les tendances belliqueuses d’un pays fondé par la poudre et les fusils
Cette émission racontait comment, en dépit d’une image candide et riante, l’hyperpuissance américaine s’était construite à coups de canon. L’aigle qui lui sert d’emblème a beau tenir, dans ses serres droites, un rameau d’olivier, ce sont les foudres de la guerre que cramponne sa patte gauche. Washington s’est ainsi battu contre les Anglais et les Amérindiens, d’abord, puis contre le Sud sécessionniste, mais aussi contre les Mexicains, les Espagnols, les Chinois, les Panaméens, les Russes, l’Axe germanique à deux reprises, dont les Japonais, puis les Coréens, les Vietnamiens, les Iraniens, les Salvadoriens, les Irakiens, les Serbes, les Afghans, les Libyens, entre autres nombreux peuples…
Il s’agissait moins, pour moi, de prétendre que tous les conflits engendrés par les États-Unis auraient été injustes – il s’en faut – que de rappeler les tendances belliqueuses d’un pays fondé par la poudre et les fusils. Comment ne pas songer ici aux marines hurlant, dans Full Metal Jacket, leur obéissance à des gradés fanatisés : « Sir yes Sir ! »
Dans le cas de l’Ukraine, l’administration Biden n’est certes pas l’agresseur. C’est bel et bien Vladimir Poutine qui a violé la souveraineté du jeune État. Faut-il pour autant exonérer la Maison-Blanche et le Pentagone de leur responsabilité dans la longue et lente montée vers la guerre ? Sans doute est-il convenable, pour le moment, de passer sous silence la manière dont l’Otan, violant ses promesses, a voulu grignoter la zone d’influence russe, aux marches de l’empire soviétique déchu…
Sur TV5 Monde, l’ancien ministre Hubert Védrine déclarait, la semaine passée : « Il est difficile d’en parler aujourd’hui, mais les grands Américains, les vétérans de la guerre froide, qui avaient combattu l’URSS toute leur vie et étaient totalement anticommunistes, ont presque tous été opposés à l’élargissement de l’Otan : les Kissinger, Brzezinski, Kennan, Matlock, etc. C’est un débat qui reviendra. »
Le vieux président des États-Unis pourrait donner l’impression, derrière son sourire figé, de pousser le monde actuel vers un conflit qui, croient peut-être ses conseillers, offrirait une chance ultime d’endiguer l’irrésistible montée en puissance de la Chine. N’est-ce pas le rôle de ses alliés – et, au premier rang, du plus ancien de tous : la France -de le rappeler au pacifisme de ses compatriotes ?
Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.
France24 - Monde
Météo : la France a connu pour un mois d'avril sa nuit la plus froide depuis 1947
Publié le : 04/04/2022 - 11:38
FRANCE 24
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Météo France a enregistré, de dimanche à lundi, la nuit d'avril la plus froide depuis 1947. Le gel a sévi dans de nombreuses régions de culture d'arbres fruitiers, sans que l'on connaisse encore les conséquences.
Record de froid. Météo France a relevé, dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4 avril, les températures les plus froides pour un mois d'avril depuis 1947. L’organisation a précisé que les dernières mesures étaient en cours de vérification.
Les températures les plus basses ont été enregistrées en Champagne, où elles sont descendues jusque -9°C, alors que le gel a touché la quasi-totalité du pays, à l'exception de Paris intramuros et des littoraux méditerranéens et de la Manche.
"Chute rapide des températures"
"Le gel a touché plus de 90 % du pays et était plus ou moins intense selon les zones", a précisé à l'AFP le prévisionniste de Météo France Patrick Galois, "il y a eu une chute rapide des températures durant la nuit mais cela se réchauffe rapidement".
Des records ont été battus notamment à Mourmelon (Marne, -9,3°C), Châteauroux (Indre, -5,6°C) ou encore à Vannes (Morbihan, -3,2°C).
"Dès le lever du soleil (lundi matin), les températures vont remonter et devraient être positives à peu près partout vers 10 h", a ajouté Patrick Galois.
Selon Météo France, la couche d'air très frais, très fine, se dissipe rapidement avec l'apparition du soleil et demande assez peu d'énergie pour être réduite.
"Dernière nuit froide"
L'organisme de prévisions météorologiques a par ailleurs souligné qu'il devrait s'agir de la dernière nuit de froid pour les semaines à venir.
En prévision de cette nuit particulièrement froide, le gestionnaire du réseau électrique RTE avait alerté sur une potentielle situation tendue lundi matin, appelant entreprises et particuliers à freiner la consommation, en particulier entre 7 h et 10 h.
Dans le monde agricole, les viticulteurs et maraîchers en particulier ont tenté de protéger au mieux les bourgeons, et donc les futures récoltes, particulièrement sensibles à ces gels printaniers.
Avec AFP
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France : le monde agricole en souffrance après une vague de froid dévastatrice
Le réchauffement climatique responsable des vagues de froid polaire aux États-Unis
France24 - Monde
Les Grammy Awards sacrent le jazzman Jon Batiste
Publié le : 04/04/2022 - 06:24
FRANCE 24
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Le jazzman Jon Batiste a reçu, dimanche soir, plusieurs prix aux Grammy Awards, dont la récompense suprême, celle de "meilleur album de l'année", lors d'une soirée marquée par l'intervention, en vidéo, du président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
L'artiste multigenre Jon Batiste a remporté, dimanche 3 avril, le Grammy Award du meilleur disque de l'année pour "We Are", inspiré du mouvement Black Lives Matter, tandis que Silk Sonic a reçu deux récompenses lors d'une cérémonie marquée par l'appel effectué par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, en faveur de son pays.
Silk Sonic, duo de R&B composé de Bruno Mars et Anderson.Paak, a empoché les Grammy Awards de meilleure chanson et de meilleur enregistrement pour "Leave the Door Open."
Au milieu de la cérémonie, l'animateur de la soirée, Trevor Noah, a présenté un message vidéo de Volodymyr Zelensky, lequel a mis en comparaison la joie que provoque la musique et les ravages causés par l'offensive lancée par la Russie contre l'Ukraine il y a plus d'un mois.
Here is Ukrainian President Volodymyr Zelenskyy's pre-taped speech at the #Grammys, introducing a performance for Ukraine from John Legend: "Our musicians wear body armor instead of tuxedos. They sing to the wounded in hospitals." https://t.co/rjX2S54hkr pic.twitter.com/43fcZTrjQK
April 4, 2022La réunion annuelle de l'industrie musicale aux États-Unis devait initialement se tenir en janvier, mais une vague de l'épidémie de coronavirus à Los Angeles avait contraint à son report et à sa délocalisation à Las Vegas. Des milliers de spectateurs étaient présents à la MGM Grand Garden Arena, un contraste avec la version remaniée et en format réduit l'an dernier.
Avec Reuters
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ÉTATS-UNIS"This is America", et la country de Kacey Musgraves brillent aux Grammy Awards
L'icône pop adolescente Billie Eilish fait main basse sur les Grammy awards
Beyoncé et Megan Thee Stallion, grandes gagnantes des Grammy Awards 2021
Le Figaro
La modernisation des avions civils russes compromise
Véronique GuillermardLa construction de l’avion régional SuperJet 100 et du moyen-courrier MC21 est à l’arrêt, faute des équipements occidentaux, sous sanctions.
Le renouveau de l’aéronautique commerciale russe est entravé. C’est une des conséquences des sanctions prises contre la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine. Depuis fin février, ces mesures ciblent notamment les entreprises détenues par le conglomérat public Rostec, qui contrôle United Aircraft Corporation (OAK), le holding qui chapeaute tous les constructeurs, Soukhoï, Irkout, Mig, Illouchine et Tupolev, dont certains coopèrent depuis vingt ans avec des groupes occidentaux. Ces derniers ont suspendu leurs partenariats et livraisons.
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Premier programme affecté, le SuperJet 100, dont 118 appareils sont en service, en Russie, au sein de neuf compagnies, dont Aeroflot, son principal opérateur. Cet avion de transport régional de 75 places n’est plus produit à Komsomolsk-sur-l’Amour à 8700 km de Moscou, dans l’Extrême-Orient russe. La chaîne d’assemblage d’où sortent entre 20 et 25 appareils par an est à l’arrêt, n’étant plus approvisionnée en équipements et systèmes critiques, qui proviennent à 70% de ses partenaires occidentaux.
Les livraisons de Safran et Thales interrompues
Le premier d’entre eux, le motoriste Safran, fournit les réacteurs SAM146, via la joint-venture PowerJet à 50/50 avec le motoriste russe Saturn, les nacelles et les trains d’atterrissage ainsi que des équipements de sécurité (systèmes de distribution d’oxygène et de carburant, toboggans d’évacuation). Depuis fin février, Safran ne livre plus rien, en particulier les modules de la partie haute pression du moteur, produite en France. Du coup, Saturn, en charge de la partie haute pression des SAM146, ne peut plus réaliser l’assemblage final ni l’intégration des moteurs avec la nacelle, en Russie. Les autres partenaires français ont également cessé leurs livraisons de pièces, services de soutien technique ou de maintenance avec Soukhoï. C’est le cas de Thales, qui fournit le cockpit, ou encore de Liebherr, responsable des actionneurs de commandes de vol, des calculateurs de vol et du système de pressurisation. C’est aussi le cas des partenaires américains, notamment de BE Aerospace (aménagement cabine), de Honeywell (système de distribution électrique, logiciels et APU, le moteur auxiliaire de puissance) ou encore Goodrich (pneus). Mais aussi de Boeing; qui conseillait Soukhoï dans plusieurs domaines: formation des équipages, gestion des pièces détachées, rédaction des manuels de vol et de maintenance.
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Lancé en 2000 par Soukhoï et mis en service en 2011, après son premier vol d’essai en 2008, le SuperJet 100 n’a jamais connu le succès commercial espéré hors de ses frontières et auprès des loueurs d’avions, via les partenariats passés avec l’italien Leonardo et l’américain Boeing. Premier avion moderne développé après la chute de l’URSS et certifié en Europe, l’appareil est présenté par Moscou comme le symbole du renouveau de l’aéronautique commerciale russe, négligée au bénéfice des avions militaires.
Deuxième programme affecté, le MC21, un moyen-courrier de type Airbus A320neo ou Boeing 737 Max, développé par Irkout depuis 2009. Décliné en deux versions, c’est le premier avion de ligne conçu selon les normes aéronautiques occidentales et non plus locales. Son entrée en service, prévue fin 2022 au sein d’Aeroflot, est compromise, tout comme sa production, commencée fin 2020. Même si cet appareil, qui cumule moins de 200 commandes, devait être moins dépendant des technologies occidentales. Il propose aux compagnies deux motorisations: le PW 1400G de Pratt & Whitney, filiale canadienne du géant américain UTC, et le PD-14 du russe Aviadvigate. Mais ce réacteur, en cours de développement, n’est pas encore certifié. C’est la version équipée de moteurs Pratt qui l’a été fin 2021. L’avion compte en outre d’autres équipements occidentaux qui ne sont plus livrés, notamment le cockpit conçu par UTC, et d’autres équipements fournis par les français Safran, Thales et Ratier-Figeac et les anglo-saxons Honeywell et Meggitt.
Enfin, le futur gros-porteur CR929, qui se pose en futur concurrent des Airbus A350 et Boeing 787, est également affecté. Avec ce programme, la Russie compte s’affranchir davantage des technologies occidentales. L’avion, dont le premier vol d’essai a été décalé à la fin de cette décennie, est en effet conçu en partenariat avec la Chine. Irkout, en charge du côté russe, avait lancé des consultations tous azimuts auxquelles Safran ainsi que d’autres équipementiers ont répondu. Ici aussi, tout s’est arrêté.
Bolloré sort d’Afrique avec un magot de 5,7 milliards
DÉCRYPTAGE - Il vend ses activités logistiques à l’armateur MSC. Une révolution pour le groupe et pour le continent.
Victoire pour les victimes des prêts en francs suisses
La Cour d’appel de Paris s’est alignée sur une décision de la Cour de Justice de l’Union européenne reconnaissant le caractère abusif de ces prêts
Patrice Caine, PDG de Thales : «Il n'y a pas suffisamment d'ingénieurs et de scientifiques en France»
ENTRETIEN - Trente patrons appellent dans une tribune publiée par Challenges à ce que les mathématiques retrouvent leur place dans le «tronc commun» du lycée, dont le PDG de Thales Patrice Caine.
France24 - Monde
Présidentielle en Serbie : le sortant Aleksandar Vucic crie victoire
Publié le : 04/04/2022 - 00:27
FRANCE 24
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Laurent ROUY
En Serbie, le président sortant de centre-droit Aleksandar Vucic a assuré, dimanche soir, avoir remporté une victoire écrasante à la présidentielle, avec environ 60 % des voix. Il a ajouté que son Parti serbe du progrès avait remporté près de 44 % des voix aux législatives et qu'il disposait, avec l'alliance du Parti hongrois, de suffisamment de voix pour former une majorité.
Le président sortant Aleksandar Vucic a revendiqué, dimanche 3 avril, une victoire écrasante à la présidentielle serbe, prolongeant une décennie d'emprise sur le pays des Balkans, où il s'est dépeint en garant de la stabilité à l'ombre de la guerre en Ukraine.
"Il n'y a eu du suspense à aucun moment", a-t-il lancé dans son discours de victoire, en se félicitant d'avoir remporté un second mandat de cinq ans dès le premier tour avec 60 % des voix environ. "Je suis heureux qu'un grand nombre de gens aient voté et démontré la nature démocratique de la société serbe", a poursuivi celui qui fut successivement Premier ministre adjoint et Premier ministre avant d'accéder à la présidence.
Les électeurs étaient appelés à désigner leur chef de l'État, leurs 250 députés ainsi que plusieurs conseils municipaux, dont celui de Belgrade, la capitale.
Aleksandar Vucic a déclaré que son Parti serbe du progrès (SNS, centre-droit) avait remporté près de 44 % des voix aux législatives. "Nous avons avec le Parti hongrois plus que suffisamment de voix pour former une majorité", a-t-il ajouté.
La domination de la coalition au pouvoir devrait, cependant, être moins hégémonique que dans le Parlement sortant. Les résultats officiels ne devraient pas être publiés avant lundi soir par la commission électorale.
Des Serbes du Kosovo, l'ancienne province méridionale jamais reconnue par Belgrade, sont montés à bord de 40 autocars pour participer aux élections en Serbie voisine, Pristina ayant refusé d'organiser les opérations électorales sur son sol.
Incidents et violences
Des ONG ont fait état d'incidents et de violences, tandis que des opposants dénonçaient des tentatives d'intimidation des électeurs par le SNS dans les bureaux de vote.
Pavle Grbovic, leader d'un parti d'opposition de centre-gauche, a affirmé avoir été attaqué par des militants du SNS en tentant de filmer des fraudes à Belgrade. Aleksandar Vucic a démenti toute irrégularité.
L'opposition a assuré avoir réussi une percée aux municipales de Belgrade sans que des résultats officiels ne soient disponibles. "Nous avons allumé la lumière", a réagi le principal rival d'Aleksandar Vucic, le général à la retraite Zdravko Ponos. "C'est pour cela que tant de gens sont allés voter, ils n'ont pas eu peur. Nous n'allons pas gâcher cela."
Il y a seulement quelques mois, l'opposition semblait avoir réussi une percée dans le pays de moins de sept millions d'habitants. En janvier, Aleksandar Vucic a annulé un projet controversé de mine de lithium qui avait mobilisé des dizaines de milliers de manifestants, un revirement rarement vu durant sa décennie aux commandes.
Influence de la guerre en Ukraine
L'invasion de l'Ukraine par la Russie fin février avait changé le cours de la campagne qui aurait dû se concentrer sur l'environnement, la corruption et les droits, dans ce pays des Balkans candidat à l'Union européenne.
Mais Aleksandar Vucic, habitué à jouer des influences rivales de l'Est et l'Ouest, s'est emparé de la guerre à son avantage. Dans un pays subissant comme ailleurs la pandémie du coronavirus, il se présente comme le seul capable de barrer le navire par temps d'orage. Il a fait campagne sous le slogan "Paix. Stabilité. Vucic". "L'influence de la crise ukrainienne sur les élections a été énorme", a commenté le président.
Le gouvernement a manœuvré avec précaution pour gérer la crise en Ukraine en condamnant officiellement la Russie à l'ONU, tout en s'abstenant de toute sanction contre Moscou, alors que de nombreux Serbes soutiennent la guerre du Kremlin. Certains partis d'opposition partagent ces vues pro-russes. Les autres n'osaient pas se prononcer de peur de déplaire aux électeurs pro-Moscou.
Vaste base électorale
Aleksandar Vucic partait au scrutin armé d'autres avantages. Durant son long règne, il a resserré son emprise sur tous les niveaux du pouvoir, y compris un contrôle de facto des institutions et de la quasi-totalité des médias. Il bénéficie d'une vaste base électorale constituée de fonctionnaires et de leurs proches, selon les analystes.
Dans les mois précédant la campagne, le président a également distribué des aides financières, faisant dire à ses critiques qu'il cherchait à "acheter" des voix.
Avec AFP
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Les Serbes dans l'attente des résultats des élections après la fermeture des bureaux de vote
REPORTAGE
En Serbie, la guerre en Ukraine bouleverse les élections générales
Le Figaro
Canada : une femme découverte démembrée dans un sac en plastique, son fils inculpé pour meurtre
La victime vivait avec son fils, qui a été localisé puis arrêté samedi, avant d'être accusé du meurtre de sa mère.
La police canadienne a annoncé dimanche 3 avril l'inculpation pour meurtre du fils d'une femme dont le corps démembré a été découvert dans un sac plastique sur un trottoir de Toronto cette semaine. Les autorités avaient diffusé une photo du vernis à ongles très particulier de la victime en demandant l'aide du public pour l'identifier, puis avaient lancé plus tard un appel public pour localiser le fils. Un passant a trouvé le corps lundi.
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Selon la police, le cadavre avait subi des mutilations, «notamment des démembrements». La victime a été identifiée comme étant Tien Ly, 46 ans, une manucure qui, selon les médias locaux, avait récemment ouvert son propre salon dans le quartier commerçant huppé de Yorkville.
Après avoir fouillé son appartement, qu'elle partageait avec son fils Dallas Ly, 20 ans, la police a commencé à le chercher et exprimé son «inquiétude pour son bien-être». Il a été localisé et arrêté samedi. Les enquêteurs l'ont accusé dimanche d'être responsable de la mort de sa mère et l'ont inculpé pour meurtre au second degré.
Marseille : debout entre deux rames, un jeune homme se tue dans le métro
La victime a été retrouvée «sans vie sur la voie, jeudi vers 09h15, au niveau de la station de La Blancarde», au centre-est de Marseille, a indiqué la régie des transports métropolitains dans un communiqué.
Agression ultra-violente d'un vigile à La Défense : un suspect interpellé
Le mis en cause a été arrêté à Sarcelles (Val-d'Oise), lundi 28 mars, par la brigade des réseaux franciliens (BRF).
Regarder la vidéoAgression ultra-violente d'un vigile à La Défense : le suspect interpellé a été mis en examen et écroué
Cet individu de 37 ans est déjà connu de la justice pour des atteintes aux biens et pour extorsion.
Regarder la vidéo L'Humanité
La vieille arnaque du « Travailler plus »
ActuInefficace économiquement et injuste socialement, le leitmotiv sur l’allongement du temps de travail commun à LaREM, LR et l’extrême droite occupe plus que jamais une place de choix dans les programmes. Des candidats de gauche y opposent une tout autre logique : « travailler moins pour travailler tous ».
Julia HamlaouiFlorent LE DUDepuis le « travailler plus » de Nicolas Sarkozy, de l’eau a coulé sous les ponts. Mais la formule demeure une obsession à droite. Quant au « gagner plus » avec lequel l’ex-président avait séduit, les candidats en lice ne s’en embarrassent plus vraiment. La ficelle de cette vieille arnaque sociale – entre chantage à l’emploi et au pouvoir d’achat – n’en est que plus grosse et se pare de nouveaux atours. Avec la crise sanitaire, et la guerre en Ukraine, c’est la question de la souveraineté qui sert désormais de prétexte. Dès l’annonce de sa candidature, Emmanuel Macron a donné le ton. « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus », a-t-il écrit dans sa « lettre aux Français ». La prétendante LR, Valérie Pécresse, qui propose un « choc de pouvoir d’achat » en échange d’heures au travail en hausse, n’est pas en reste, ni le candidat d’extrême droite Éric Zemmour, pour qui « travailler plus pour gagner plus était un excellent principe ».
Les uns et les autres manient aussi l’argument de la « compétitivité ». « Quand on se compare, nous sommes un pays qui travaille moins que les autres (…), à la fois dans le cycle de vie et en horaires cumulés », plaide Emmanuel Macron. Une rhétorique loin d’être nouvelle mais tronquée, selon l’économiste Christophe Ramaux : « En prenant en compte les emplois à temps partiel, la France est dans la moyenne de la zone euro sur le temps de travail hebdomadaire, calculé sur une année entière. Nous sommes à 34,9 heures, l’Allemagne 34,2, le Danemark 33, les Pays-Bas, 30,6. Les pays qui sont bien au-dessus sont la Grèce et le Portugal, à 38 heures. » Mais peu importe pour la droite et l’extrême droite, qui cherchent à justifier l’appropriation par le capital d’une part toujours plus grande des richesses produites par le travail. Et ce, alors même que « la nécessité d’une transition écologique interroge la course à ce qui est devenu un “travailler plus pour produire plus”, au risque de perdre sa vie à la gagner », souligne l’économiste Anne Eydoux.
seuls les dividendes augmentent
Cette logique mortifère se décline très concrètement dans les programmes, à commencer par le chapitre retraite. « Nous sommes dans une société qui vieillit, c’est une chance ; il est donc normal, que nous travaillions plus », insiste le président-candidat. Il entend repousser l’âge légal de départ à 65 ans, comme Valérie Pécresse et à peine plus qu’Éric Zemmour (64 ans), tandis que Marine Le Pen a renoncé à la retraite à 60 ans pour tous. Or, « rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivités soient rendus au capital », avance le député PCF Pierre Dharréville, dont le candidat, Fabien Roussel, propose un retour à 60 ans avec 37,5 annuités. D’autant que les inégalités sont abyssales : selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches.
« En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 %, alors que les salaires n’ont augmenté que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 % », ajoute le député FI Adrien Quatennens, qui prône une tout autre répartition. Contrairement à Anne Hidalgo et Yannick Jadot qui plaident pour le statu quo à 62 ans, Jean-Luc Mélenchon défend également la retraite à 60 ans, mais avec 40 annuités. Une question de justice sociale, comme d’efficacité économique, puisque le départ des seniors permet l’embauche des plus jeunes.
À l’instar de Richard Ferrand, l’un des porte-voix de la Macronie, les partisans du report de l’âge légal présentent la mesure comme l’unique moyen « d’équilibrer l’ensemble du système ». En passant sous silence le montant des prestations sociales qu’induirait une retraite plus tardive (chômage, invalidité), et en tentant d’invisibiliser les alternatives de financement des candidats de gauche. Dont la mise à contribution des revenus financiers, la fin des exonérations de cotisations sociales (comme le Cice), l’égalité salariale et les créations d’emplois qui permettraient de remplir davantage les caisses.
fabien roussel plaide pour les 32 heures
Droite et extrême droite ne s’arrêtent pas là : le temps de travail hebdomadaire est aussi en ligne de mire. Valérie Pécresse veut ainsi « laisser aux entreprises le pouvoir de sortir des 35 heures ». Comme Éric Zemmour, elle entend « complètement défiscaliser et décharger les heures supplémentaires » et y ajoute la possibilité de « convertir les RTT en salaire ». De son côté, Emmanuel Macron propose un compte épargne-temps « monétisable » et « portable » afin, affirme- t-il, « de permettre à chacun de choisir différemment son temps de travail dans le cycle de vie, et son rapport au travail, à son temps et à l’argent qu’on gagne ». Là encore, l’inefficacité économique guette : « Cela va toujours dans le même sens, non seulement les salariés sont fragilisés face au patronat, mais en plus lorsque la flexibilité s’accroît, les entreprises ne font pas travailler plus. La défiscalisation des heures supplémentaires n’a augmenté ni l’emploi ni le volume général de production », assure l’économiste atterrée Mireille Bruyère, qui pointe de surcroît « les inégalités engendrées par ces dérégulations ».
À l’inverse, la réduction du temps de travail a un impact contre le chômage, comme l’expérience des 35 heures l’a montré avec environ 350 000 créations d’emplois. Une voie que souhaitent poursuivre les candidats de gauche, comme l’écologiste Yannick Jadot qui veut « une convention citoyenne » sur le sujet et envisage la semaine de quatre jours. Mais aussi Jean-Luc Mélenchon qui propose de « rétablir les 35 heures en majorant les heures supplémentaires » et de « passer aux 32 heures dans les métiers pénibles ». Fabien Roussel plaide lui pour « la semaine de travail à 32 heures, sans diminution de salaire ». De telles réformes doivent se combiner avec l’amélioration des conditions de travail, insiste la sociologue Dominique Méda, qui pointe « un phénomène d’adaptation dans les entreprises : lors du passage aux 35 heures, elles ont embauché mais pas autant que nécessaire, intensifiant la productivité, ce qui explique que cela soit mal vu chez certains salariés ».
L’enjeu est de taille, à moins de deux semaines du premier tour. Mais si droite et extrême droite sont en bonne place dans les intentions de vote selon les sondages, les propositions de gauche ont néanmoins la cote, puisque 71 % des Français, selon l’Ifop, sont favorables à la retraite à 60 ans.
Présidentielle 2022temps de travailréforme des retraites France24 - Monde
Au Costa Rica, le conservateur Rodrigo Chaves remporte la présidentielle
Publié le : 04/04/2022 - 05:39
FRANCE 24
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Le candidat conservateur Rodrigo Chaves a remporté, dimanche, l'élection présidentielle au Costa Rica, devançant le centriste Jose Maria Figueres, d'après le Tribunal suprême électoral. L'économiste a promis, une fois au pouvoir, de combattre la pauvreté, le chômage et les scandales de corruption dans le secteur public.
Les Costaricains ont élu, dimanche 3 avril, le candidat conservateur Rodrigo Chaves à la présidence pour un mandat de quatre ans, à la tête d'un pays en proie à une crise économique et sociale.
Le centriste Jose Maria Figueres a reconnu la victoire de Rodrigo Chaves, qui a recueilli 52,9 % des suffrages, contre 47,1 % pour son adversaire, a annoncé le Tribunal Suprême électoral (TSE) après dépouillement de 89 % des bulletins de vote.
Quelque 3,5 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans le petit pays d'Amérique centrale, depuis longtemps considéré comme le plus stable d'Amérique latine.
"Le Costa Rica a voté et le peuple a parlé. En notre qualité de démocrates, nous respecterons toujours cette décision (...) Je félicite Rodrigo Chaves et je lui souhaite le meilleur", a déclaré Jose Maria Figueres, l'ancien président, devant une foule de partisans.
"Je reçois avec la plus profonde humilité cette décision sacrée du peuple costaricien (...) Ce résultat n’est pour moi ni une médaille, ni un trophée, mais une énorme responsabilité", a déclaré, de son côté, Rodrigo Chaves.
Outsider
Le scrutin s'est déroulé dans le calme, seulement troublé par le décès d'un électeur septuagénaire après avoir voté dans la capitale, sans doute "d'un infarctus", a assuré un responsable du TSE.
Rodrigo Chaves, 60 ans, promet d'apporter des solutions aux problèmes qu'affronte le Costa Rica : la dette extérieure, équivalente à 70 % du PIB, le taux de pauvreté de 23 % de la population, le chômage à 14 %, et les scandales de corruption dans le secteur public.
Rodrigo Chaves, un économiste qui a claqué la porte du ministère des Finances du gouvernement sortant au bout de seulement 180 jours, a suivi une trajectoire fulgurante durant la campagne électorale. Il s'était qualifié en outsider lors du premier tour le 6 février à la tête du tout nouveau Parti progrès social démocratique (PPSD) et a grimpé très vite dans les sondages durant les deux mois de l'entre-deux tours.
Il a ainsi surmonté auprès des électeurs le handicap d'avoir été sanctionné pour harcèlement sexuel de deux collaboratrices entre 2008 et 2013, alors qu'il travaillait pour la Banque mondiale.
Face à lui, Jose Maria Figueres a déjà gouverné le pays de 1994 à 1998. Sans que cela n'aille jusqu'au procès, une enquête avait été ouverte contre l'ancien président, soupçonné d'avoir reçu 900 000 dollars en 2004 de la part de l'entreprise française Alcatel pour remporter des marchés publics. Exilé en Europe, Jose Maria Figueres avait refusé de répondre aux convocations de la justice et n'est rentré dans son pays qu'en 2011, une fois l'affaire prescrite.
"Nettoyer la maison"
"Le 3 avril va être une véritable révolution dans l'histoire de ce pays. On va nettoyer la maison", avait lancé lors de son dernier meeting Rodrigo Chaves, qui cultive une image de batailleur.
Le nouveau président ne disposera cependant pas de majorité au Parlement et devra composer avec les autres partis.
Le président sortant,Carlos Alvarado, ne pouvait se représenter pour un second mandat consécutif selon les termes de la Constitution.
Le tourisme, l'un des principaux moteurs de l'économie du pays, a été durement frappé par la pandémie de coronavirus et le Costa Rica a subi la plus forte progression du chômage dans la région, avec le Pérou. Mais le pays reste le "plus heureux" d'Amérique latine, selon le dernier rapport mondial sur le bonheur.
Avec AFP
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L'Entretien de France 24
Carlos Alvarado Quesada, président du Costa Rica : "Le plus grand défi actuel est écologique"
Reporters
Le Costa Rica, champion du climat
Le Costa Rica, premier pays d'Amérique centrale à légaliser le mariage gay
Le Figaro
Pourquoi le logement et l’épargne sont absents de la campagne présidentielle
Jean-Pierre RobinANALYSE - Seul le pouvoir d’achat du trimestre en cours intéresse les électeurs.
Pour célébrer le 400e anniversaire de la naissance de Molière, les Français et les douze candidats à la présidentielle se rejouent Le Malade imaginaire. La célèbre réplique répétée à satiété: «Le poumon, le poumon, vous dis-je», a son équivalent dans notre théâtre médiatique de 2022: «Le pouvoir d’achat est la première préoccupation des Français.» On ne peut ouvrir un poste de radio ou allumer un écran sans être assailli par ce mantra qui tourne au comique de répétition. Le débat économique et social qu’on est en droit d’attendre d’une campagne présidentielle n’a pas lieu. «Le pouvoir d’achat, vous dis-je.» Le reste passe à la trappe, l’emploi, le logement, l’épargne.
Et pourtant les Français, propriétaires ou locataires, consacrent en moyenne 19,7% de leur budget mensuel à se loger, selon l’Insee (jusqu’à 46% parfois), de loin leur premier poste de dépenses. De même, avec l’inflation, leurs économies risquent de fondre comme neige au soleil, notamment le livret A et l’assurance-vie, placements favoris. Inquiétudes légitimes.
À lire aussiPourquoi Emmanuel Macron a une telle aversion pour l’immobilier et les propriétaires
Or les candidats à l’Élysée n’évoquent que très furtivement ces questions. Emmanuel Macron, le détenteur du poste, reste allusif dans son programme de 24 pages, ne donnant qu’un seul objectif chiffré: «700.000 logements par an rénovés» dans le cadre de la transition énergétique (mise aux normes des «passoires thermiques»). Quant à l’épargne, le mot semble lui écorcher la bouche: il ne le prononce qu’à propos du «compte épargne temps universel», une proposition, dit-il, «pour monétiser ses RTT» !
Valérie Pécresse, l’autre candidate du «cercle de la raison», comme on dit bêtement, se singularise en prônant «une France de propriétaires», avec un objectif de «500.000 logements neufs ou rénovés chaque année». En même temps, elle souhaite «orienter l’épargne des Français vers des fonds d’investissements stratégiques» et créer un «livret vert» de façon à drainer «120 milliards d’euros pour la transition écologique» . La candidate de l’épargne?
À lire aussiJean-Pierre Robin: «L’inflation, cet impôt caché qui va permettre à l’État de se renflouer»
Les autres compétiteurs, notamment Marine Le Pen, Éric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon, ne font certes pas totalement l’impasse, mais leurs propositions restent partielles, convenues, voire baroques. La généralisation du gel des loyers (Mélenchon) est un grand classique à gauche. Quant à la suggestion de Zemmour d’«exonérer de droits de mutation les moins de 25 ans qui achètent un appartement jusqu’à 250.000 euros», on voit mal comment elle pourrait franchir les fourches caudines du Conseil constitutionnel.
Le mutisme des candidats sur ces sujets tiendrait-il au désintérêt des Français eux-mêmes? Selon un récent sondage OpinionWay-Kea & Partners pour Les Échos, le logement n’arrive qu’au douzième rang des préoccupations de l’électorat. Un vrai paradoxe, alors que le «mal logement» est dénoncé sans relâche par la Fondation Abbé Pierre, qui dénombre plus de 4 millions de gens vivant dans des conditions «très difficiles» (SDF, abris de fortune, vétusté, surpeuplement). Par ailleurs, la décennie passée s’est caractérisée par une chute spectaculaire de la construction. Le cabinet d’études Xerfi chiffre à 740.000 le déficit cumulé de logements neufs manquants sur les deux derniers quinquennats.
«Christine m’a tuer»
Autre facette, l’explosion des prix qui touche bien plus les achats que les loyers. Sur l’ensemble du territoire, les prix de l’ancien ont bondi de 88% en monnaie constante entre 2000 et 2020, selon l’OCDE (en plus d’un taux d’inflation totale de 26% sur la période). Voilà une problématique de pouvoir d’achat qui mérite débat. Le logement et l’épargne, par ailleurs complémentaires, souffrent en réalité d’un double handicap. L’un et l’autre constituent des projets de moyen et long terme, alors que l’opinion publique vit dans un éternel présent. Second trait commun rédhibitoire, ils s’adressent à des publics très morcelés, ce qui complique les choses.
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Sans qu’on y prenne garde, l’épargne est devenue le cadet des soucis du monde politique. À l’instar de ce fait divers resté dans les mémoires («Omar m’a tuer» [sic] ), l’épargnant européen peut se dire aujourd’hui: «Christine m’a tuer» (sic). Avec les taux d’intérêt négatifs, la Banque centrale européenne incarnée par sa présidente Christine Lagarde a en effet tué le temps - dont le prix de l’argent est la mesure en économie - et du même coup l’épargnant. En faisant tourner la planche à billets, la BCE a réussi ce tour de force de permettre aux États de se financer gratuitement et de se passer du public dont c’était la fonction (via l’assurance-vie, notamment). Autre perversité, l’abondance d’argent et de crédits bradés a mis le feu à la spéculation boursière et immobilière (quadruplement des prix de la pierre sur vingt ans à Paris).
Les questions d’épargne et d’immobilier se rejoignent enfin dans leur complexité technique et politique. Qu’on le veuille ou non, le taux d’épargne est proportionnel au revenu, allant de 2,71% pour les 20% les plus modestes de la population, à 28,37% pour les 20 % les plus riches, et un taux de 9,65% pour les 20% au milieu. En clair, l’épargnant assimilé au «riche» est voué à l’impopularité, d’où le succès actuel de la formule goguenarde de l’économiste John Maynard Keynes sur l’«euthanasie des rentiers». Pour sa part, l’univers de l’immobilier est multiple: les propriétaires occupants, les locataires du secteur libre, ceux des HLM, les investisseurs privés, les institutionnels, etc. Autant d’intérêts souvent antagonistes et de lobbies auxquels il est difficile de s’adresser dans un même discours. D’où le silence de nos candidats sur le sujet. Ce dont on ne peut parler, il faut le taire.
Joe Biden veut faire baisser les cours du pétrole
Washington espère coordonner ces mesures avec d'autres pays occidentaux.
Gaz russe : pourquoi Vladimir Poutine demande-t-il à être payé en roubles ?
DÉCRYPTAGE - Si elle est mise en œuvre, cette mesure remettra en cause les contrats gaziers conclus avec l'Europe.
Paiement en roubles : la France n'anticipe pas de rupture de livraison de gaz russe
Les Européens refusent tout paiement en roubles exigé par Moscou.
L'Humanité
Comment consolider le système des retraites ?
ChroniqueJean-Christophe le DuigouL’idée « d’une retraite à 60 ans » est plébiscitée par les salariés. Mais 8 sur 10 d’entre eux s’interrogent sur la solidité financière des régimes de retraites. Et pour cause ! Depuis 20 ans, gouvernements et patronat accréditent l’idée d’un système au bord de la faillite et ne cessent, sous couvert d’urgence financière, de mettre en œuvre des réformes qui amputent les droits des assurés. Emmanuel Macron, candidat-président, promet une économie de 12 à 18 milliards d’euros, en … reculant d’encore de 2 ou 3 ans l’âge de départ à la retraite. Si 65 ans devenait l’âge minimal de liquidation des droits cela signifierait pour une partie de la population, féminine en majorité, désireuse d’échapper à la décote, une retraite à…7O ans ! On voudrait tuer notre système par répartition, système bâti sur la solidarité et la confiance, qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
Pour le jeune qui entre aujourd’hui sur le marché du travail à 20 ans et qui réussirait à obtenir le plein de ses droits à l’issue de sa carrière, la promesse de pension chute d’un quart. Dit autrement, la retraite d’un ouvrier ou d’un employé ayant eu une carrière complète, ne représentera plus, régime de base et régime complémentaire confondus, que moins de 2/3 du dernier salaire d’activité contre plus des 3/4 pour la génération qui a cessé son activité il y a 15 ans. La retraite ne serait plus dès lors le prolongement de la vie de travail avec le maintien du niveau de vie mais une « assurance » dont les gouvernants peuvent réduire le niveau en fonction des vicissitudes de la conjoncture, une assurance justifiant que ceux qui le peuvent financièrement souscrivent de couteux compléments.
Il ne s’agit pas de nier les besoins de financement des caisses de retraites, ce qui serait absurde : le nombre de retraités augmentera jusqu’en 2030 relativement à la population totale. Si l’on veut maintenir le niveau des pensions, il faudra bien augmenter les moyens collectifs alloués au financement des retraites. Cela n’est nullement impossible. La difficulté est moins technique que politique.
Les retraités ne sont pas un coût mais bien une catégorie sociale à part entière, répondant à nombre de besoins et assurant des fonctions sociales importantes. Ils sont surtout des travailleurs qui pendant toute leur vie ont contribué à développer la richesse collective. Ils ont assumé le paiement de la retraite de la génération précédente et doivent pouvoir compter sur la solidarité de la nouvelle génération pour assurer la leur.
Il est pour cela essentiel de réfléchir aux conditions d’intégration des jeunes dans le pacte de solidarité, fondement de la répartition. Comment ces derniers peuvent-ils être parties-prenantes d’un système dans lequel ils ne peuvent entrer que tardivement en moyenne à plus de 20 ans ? Comment peuvent-ils croire au système alors qu’on leur explique que l’horizon de leur retraite s’éloigne inéluctablement et que leur situation sera de moins en moins favorable ? Comment peuvent-ils espérer une plus grande liberté de choix dans leurs parcours de vie, si en fin de compte le système de retraite leur est inaccessible ?
Deux mesures immédiates peuvent et doivent être prises. Il s’agit d’abord de réamarrer les pensions aux salaires en garantissant une évolution parallèle de leurs montants. Il s’agit ensuite de considérer les jeunes précaires, les jeunes à la recherche d’emplois stables comme des cotisants de plein droit. Une partie des années d’études pourrait aussi être validée afin de compenser une entrée plus tardive dans la vie active.
Il y a donc des réponses possibles au défi des retraites à condition de ne pas pousser les jeunes à faire sécession. Ce sont ces pistes qu’il faut d’urgence explorer si l’on veut consolider le principe de solidarité, fondement du système par répartition et gage d’un revenu décent pour chaque retraité.
réforme des retraites France24 - Monde
Poutine "ne peut rester au pouvoir" : la "gaffe" de Joe Biden qui "révèle sa conviction profonde"
Publié le : 28/03/2022 - 16:21
David RICH
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En visite en Pologne, où il a rencontré des Ukrainiens ayant fui les combats, Joe Biden a qualifié samedi Vladimir Poutine de "boucher", jugeant qu'il ne pouvait "pas rester au pouvoir". Si la Maison Blanche a rapidement précisé que le président américain n’appelait pas à un "changement de régime", cette sortie traduit bien une divergence d’approche entre les États-Unis et certains de leurs alliés européens face à la Russie, selon le géopolitologue Pascal Boniface. Entretien.
Alors qu'il prononçait, samedi 26 mars depuis la capitale polonaise Varsovie, un discours adressé au "monde libre" en soutien au peuple ukrainien, le président américain Joe Biden s'est livré à une attaque en règle contre le "dictateur" Vladimir Poutine, estimant que ce dernier ne pouvait "rester au pouvoir". Des propos rapidement recadrés par la Maison Blanche, qui a précisé que les États-Unis n'ont pas de stratégie de changement de régime en Russie, mais également par le chancelier allemand Olaf Scholz, qui a affirmé dimanche qu'un changement de régime en Russie n'est pas "l'objectif de l'Otan".
Plus tôt samedi, après une rencontre avec des réfugiés ukrainiens, Joe Biden avait qualifié le dirigeant russe de "boucher", suscitant cette fois une réaction du président français, Emmanuel Macron, qui a mis en garde contre "l'escalade des mots et des actions en Ukraine" rappelant que l'Europe n'était "pas en guerre contre le peuple russe".
Pour décrypter les propos de Joe Biden et les réactions qu'ils ont suscitées en Europe, France 24 s'est entretenu avec Pascal Boniface, fondateur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
La sortie de Joe Biden sur Vladimir Poutine qui ne peut rester au pouvoir a été suivie d'un rétropédalage de la Maison Blanche. S'agit-il d'une gaffe ou était-ce calculé ?
Pascal Boniface : Ces propos correspondent à la conviction profonde de Joe Biden qui, depuis son arrivée au pouvoir, veut placer les droits de l'Homme au cœur de sa présidence, avec un changement de ton notable vis-à-vis de la Russie par rapport à l'ère Trump, mais aussi face à d'autre autocraties, comme par exemple l'Arabie saoudite.
Pour autant, cette sortie n'en est pas moins une gaffe vis-à-vis de ses alliés et plus généralement du monde, car affirmer comme il l'a fait que Vladimir Poutine ne peut rester au pouvoir renvoie au fiasco de la politique de changement de régime en Irak et en Afghanistan. Les États-Unis, qui souhaitent unir les démocraties face à la Russie, ne peuvent fédérer autour de cette idée. C'est pourquoi la Maison Blanche a été contrainte de faire amende honorable.
Avant même les réactions européennes, il était évident que de tels propos étaient contreproductifs. Ce n'est pas la première fois que Joe Biden commet ce genre d'impairs lors de déclarations publiques, cela lui arrive régulièrement lorsqu'il s'éloigne de ses discours et c'était même un sujet majeur d'inquiétude pour ses équipes lors de la campagne présidentielle. Donc oui, cette phrase est une gaffe qui révèle sa conviction profonde.
I went to Europe with a clear message: We must commit now to be in the fight for democracy for the long haul. We stand with the people of Ukraine and we will continue to ensure Russia pays a severe price for its war of choice. pic.twitter.com/1gRvYnvNdr
March 27, 2022En quoi les réactions de l'Allemagne et de la France traduisent-elles une différence d'approche avec les États-Unis face à la Russie ?
Paris et Berlin sont certes favorable à un rapport de force avec la Russie, mais sont bien conscients qu'il est essentiel de maintenir le dialogue avec Vladimir Poutine dans l'optique d'une résolution du conflit. On peut considérer que ces pays ont une posture moins morale et plus pragmatique, alors que Joe Biden considère de son côté que la démocratie est le seul régime qui conduit un pays à la stabilité.
Bien sûr, l'Europe est bien plus proche des États-Unis que de régimes autoritaires comme la Russie ou la Chine, et il ne s'agit pas pour elle d'opter pour une posture d'équilibre, mais de maintenir une forme d'indépendance vis-à-vis de l'allié américain. En ce qui concerne le conflit en Ukraine, la position d'Emmanuel Macron est que traiter Vladimir Poutine de "boucher" ou bien appeler à son départ ne peut conduire qu'à durcir sa position et donc nuire aux efforts de résolution du conflit.
Emmanuel Macron "n'utiliserait pas" les mots de Joe Biden, qui a traité Vladimir Poutine de "boucher" #DimPol @infofrance3 pic.twitter.com/60PGxOnAVw
March 27, 2022Dans cette guerre, la position américaine face à Moscou est-elle perçue par l'Europe comme un danger ou un atout ?
Avant même le début du conflit, les États-Unis avaient adopté une stratégie offensive vis-à-vis de la Russie, dévoilant les positions militaires russes et alertant sur l'imminence de l'invasion de l'Ukraine. Certes le constat était juste, mais force est de constater que cette stratégie de pression sur Moscou n'a pas empêché la guerre. Pour autant, les États-Unis n'en sont pas responsables ; ils n'ont pas tendu de piège à la Russie et Vladimir Poutine s'est lancé tout seul dans cette offensive.
Cette guerre influe donc positivement sur l'image des États-Unis. Elle lui confère le statut de héros, seul capable de protéger l'Europe et ressouder l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) autour des Américains. Si le contexte contribue à un rapprochement entre les États-Unis et l'Europe, certains pays européens comme la France et l'Allemagne redoutent néanmoins que Joe Biden profite de ce contexte pour pousser son avantage et accentuer le clivage entre les démocraties et les régimes autoritaires.
Car si Washington cherche à créer une coalition anti-Pékin pour asseoir son leadership, la France et l'Allemagne préfèrent empêcher la formation de deux blocs antagonistes menant à un contexte d'hostilité permanente dangereuse.
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Guerre en Ukraine : pour Joe Biden, Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir"
LE FIL DU 18 MARS
Guerre en Ukraine : les bombardements se poursuivent, entretien entre Xi Jinping et Joe Biden
LE FIL DU 24 MARS
Guerre en Ukraine : Joe Biden favorable à l'exclusion de la Russie du G20
Valeurs Actuelles
Pour l’unique meeting d’Emmanuel Macron, une figuration de force
Le Figaro
Mort de Yamina Bachir, la réalisatrice algérienne de Rachida
DISPARITION- La cinéaste est décédée dimanche à 68 ans, des suites d'une longue maladie, a annoncé l'association de cinéma Lumières.
La réalisatrice algérienne Yamina Bachir Chouikh, connue pour son film Rachida, dénonçant la violence des années de terrorisme, est décédée dimanche à Alger, des suites d'une longue maladie, a annoncé l'association de cinéma Lumières.
À lire aussiDes cinéastes algériens dénoncent la «censure» de films dans leur pays
Monteuse de formation, épouse du réalisateur Mohamed Chouikh (La Citadelle, L'Arche du désert), Yamina Bachir, 68 ans, s'était fait connaître à l'étranger grâce à Rachida (2002) son premier long métrage. Le film mettait en scène une jeune institutrice dans un quartier populaire d'Alger, aux prises avec le terrorisme pendant la décennie noire (1992-2002) et dénonçait une «culture de la haine et de la violence». Le long métrage coproduit par Arte, StudioCanal, Ciné-Sud Promotion, sorti en France en janvier 2003, avait été remarqué dans plusieurs festivals et primé à Amiens (France), Namur (Belgique) et Marrakech (Maroc).
Née le 20 mars 1954 à Alger, Yamina Bachir Chouikh avait fait ses débuts de monteuse au Centre national du cinéma algérien en 1973. Elle avait travaillé sur des œuvres comme Omar Gatlato de Merzak Allouache (1976). Mère de la réalisatrice Yasmine Chouikh, elle a été inhumée dimanche à Alger.
Bruce Willis, le long crépuscule d'une carrière détonante, achevée par la maladie
Star hollywoodienne des années 1990 et 2000, l'acteur de 67 ans connaissait un passage à vide depuis près de dix ans après avoir enchaîné les grosses productions.
L'acteur Bruce Willis souffre d'aphasie et met fin à sa carrière
Âgé de 67 ans, l'acteur américain souffre notamment de troubles du langage, a annoncé sa famille sur Instagram.
Regarder la vidéoUkraine: le réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius tué à Marioupol
Le cinéaste de 45 ans est mort alors qu'il tentait de quitter la ville portuaire, au sud-est de l'Ukraine. Son documentaire Mariupolis avait été présenté à la Berlinale en 2016.
France24 - Monde
Il y a 80 ans, le départ du premier convoi de déportation de juifs de France
Publié le : 27/03/2022 - 09:38
Stéphanie TROUILLARD
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Le 27 mars 1942, le premier convoi de juifs partait de France avec 1 112 hommes, pour moitié des détenus du camp de Drancy et pour l'autre, des détenus du camp de Compiègne. Cette date peu connue marque pourtant le départ d'une nouvelle étape dans la mise en œuvre des persécutions. Après ce premier départ, 73 autres convois vont mener à la mort près de 72 000 personnes.
"On nous avait donné une miche de pain et un bout de saucisson, mais rien à boire. Et on a voyagé trois nuits et trois jours. Et quand on s'arrêtait, on réclamait à boire. On n'a jamais pu avoir de quoi boire." Dans un entretien réalisé en 2005 par l'INA, Jacques Smaer, rescapé du camp d'Auschwitz-Birkenau décédé en 2019, avait livré son témoignage sur sa déportation. "On ne savait pas où on partait. On savait qu'on partait vers l'Est parce qu'on prenait l'Est", avait-il alors raconté.
En ce 27 mars 1942, Jacques Smaer ne connaît pas encore la destination de ce sinistre voyage : le camp d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne. Le jeune homme alors âgé de 20 ans vient de monter dans le convoi n°1. Pour la première fois, un transport de juifs est organisé depuis la France.
Ce premier départ se situe au croisement de deux politiques menées par l'occupant allemand : celle de répression et celle de persécution. Quelques mois plus tôt, après des attentats contre des soldats allemands, la politique des otages avait été enclenchée. "À partir de la fin de l'été 1941, des otages sont arrêtés dans la population française et exécutés en cas d'attaque contre des soldats allemands. Conscientes de l'impopularité d'une telle politique, les autorités d'occupation privilégient les communistes et les juifs dans leurs opérations de prise d'otages et d'exécution, de façon à pouvoir les présenter comme des ennemis 'extérieurs' au peuple français", décrit l'historien Nicolas Morzelle, auteur d'une étude sur le convoi n°1.
Une "externalisation de la répression"
Mais cette mesure se révèle contreproductive et impopulaire. Le commandement militaire allemand opte finalement pour une "externalisation" de la répression et décide d'envoyer vers l'Est un convoi de répression constitués "d'éléments criminels judéo-bolcheviks [qui] seront déportés aux travaux forcés à l'Est". Dans le même temps, "l'Obersturmführer SSTheodor Dannecker, chef du 'service juif' de la Gestapo et représentant d'Adolf Eichmann à Paris, souhaite accélérer la persécution des juifs en France", précise Nicolas Morzelle. En décembre 1941, la décision d'exterminer les juifs d'Europe a été prise par Adolf Hitler et formalisée en janvier 1942 lors de la conférence de Wannsee. Sa mise en œuvre est reculée en raison d'un manque de trains, et c'est finalement le 27 mars 1942 que ce premier convoi est établi.
À son bord, 1 112 hommes. "Le premier groupe est constitué d'hommes arrêtés lors d'une rafle menée à Paris par la police française encadrée par la Feldgendarmerie entre le 20 et le 25 août 1941. Ils sont internés à Drancy", détaille Nicolas Morzelle. "Le deuxième groupe est constitué d'hommes arrêtés lors de la rafle du 12 décembre 1941, toujours à Paris, surnommée la 'rafle des notables'. Elle doit son surnom au fait que, sur ordre du MBF [le Militärbefehlshaber in Frankreich, le commandement militaire allemand en France, NDLR] et au grand dam des autorités de Vichy, elle vise volontairement des juifs de nationalité française, appartenant majoritairement à des milieux privilégiés qui sont conduits au camp de Royallieu, à Compiègne", poursuit-il.
Le train est ainsi formé au départ de la gare du Bourget-Drancy avec 565 hommes du camp de Drancy, puis il prend la direction de Compiègne, où il est complété avec 547 hommes pris au camp de Royallieu. Il s'agit du seul convoi parti de France constitué de wagons de voyageurs de 3e classe et pas encore de wagons à bestiaux. Il arrive au camp d'Auschwitz-Birkenau, trois jours plus tard, le 30 mars, à 5 h 33 du matin.
29 survivants sur 1 112 hommes
Contrairement à beaucoup d'autres convois qui suivront, tous les déportés sont alors sélectionnés pour les travaux forcés. "Auschwitz n'est pas encore le grand centre d'extermination qu'il deviendra par la suite. Des expérimentations de gazage ont certes été effectuées sur des prisonniers de guerre soviétiques à l'automne 1941 dans le Krema I [la morgue du camp principal d'Auschwitz I, NDLR]. Et au cours du mois de mars 1942, une cabane a été aménagée en chambre à gaz (le Bunker I) dans le bois de Birkenau, dans laquelle on commence à gazer des juifs venus de Haute-Silésie. Cependant, ces opérations sont encore 'limitées' par rapport à celles qui seront mises en œuvre à partir de l'été 1942", explique Nicolas Morzelle.
Les déportés venus de France reçoivent ainsi des numéros de matricule allant de 27 533 à 28 664. Même s'ils échappent à l'extermination à leur arrivée, leur survie reste limitée. 90 % des hommes de ce convoi meurent dans les cinq premiers mois, victimes d'épuisement, de mauvais traitements infligés par les gardiens et les kapos, de maladies, de la faim ou de sélections aléatoires selon leur état de faiblesse pour la chambre à gaz. En janvier 1945, après la libération du camp et les terribles marches de la mort, ils ne sont plus que 29 survivants, selon l'étude menée par Alexandre Doulut, Serge Klarsfeld et Sandrine Labeau.
Certains de ces hommes, comme Jacques Smaer, ont témoigné de leur déportation, mais ce convoi n'occupe pas une place si importante dans la mémoire collective. "Il s'agit pourtant du premier convoi de personnes qui sont déportées pour aucun autre motif que celui d'être désigné pour juif", insiste Karen Taieb, la responsable des archives du Mémorial de la Shoah. "Cette date est importante car elle marque une nouvelle étape dans la mise en place des persécutions, sans doute le paroxysme. Après ce premier départ, ce sont près de 73 convois qui vont suivre, menant à la mort près de 72 000 personnes", ajoute-t-elle.
"Je pars à destination inconnue"
Pour commémorer ce convoi et les 80 ans de l'année 1942 durant laquelle 45 736 juifs sont déportés de France, soit plus de 60 % du total des juifs déportés de France au cours de la guerre, le Mémorial de la Shoah à Drancy consacre une exposition aux lettres d'internés intitulée "C'est demain que nous partons".
Pour le convoi n°1, Karen Taieb a choisi une lettre rédigée par Motel Reznik, la veille du départ, depuis Drancy et adressée à sa femme. "Chérie mon amour. Avec un cœur plein de décision je vais t'annoncer une nouvelle qu'est peut-être très frappante sur le moment mais espérons que ça donnerait meilleur résultat que jusqu'à présent : je pars à destination inconnue, on dit que c'est pour travailler", écrit, le 26 mars 1942, ce juif polonais. "Ne t'en fais pas si tu n'auras pas de correspondance, cela va certainement prendre quelque temps jusqu'on puisse donner de nos nouvelles et pour tout ce temps-là vous toi, Cécile et Jacquie chérie, serez toujours auprès de moi. Toi, ma chère femme, tu t'arrangeras à la maison comme tu pourras et tu m'attendras, et je reviendrai à toi." Motel Reznik ne retrouvera pas sa femme. Immatriculé par le numéro 27 827 à son arrivée à Auschwitz-Birkenau, il trouvera la mort dans le camp le 13 juin 1942.
Quatre-vingt ans plus tard, le Mémorial de la Shoah continue de collecter ces documents. "Il y a encore des trésors à mettre en lumière. J'espère que cette exposition donnera envie à de nombreuses personnes de nous confier les lettres et autres archives, car ils vont réaliser que ce n'est pas juste pour les ranger dans des boîtes mais qu'elles ont un intérêt bien au-delà du strict cercle familial", souligne Karen Taieb. Comme le résume la responsable des archives, "ces lettres sont tout ce qu'il reste des déportés".
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SECONDE GUERRE MONDIALE
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Le Figaro
Ce qu'il se passe dans votre corps quand vous manquez de sommeil
Vous êtes à fleur de peau, avez des coups de barre et n’arrivez pas à vous concentrer? La nuit blanche que vous venez de passer ou l'accumulation des courtes nuits en sont sûrement la cause. Précisions.
Le manque de sommeil se reflète souvent sur le visage à travers les cernes, mais cette conséquence esthétique n'est que la partie émergée de l'iceberg. Les conséquences des courtes et mauvaises nuits peuvent être bien plus vastes. Deux médecins nous précisent tout ce que le manque de sommeil entraîne dans le corps et le cerveau.
En vidéo, cinq signes qui montrent que vous êtes en dette de sommeil
Un risque de prise de poids décuplé
«Les personnes qui dorment peu ont quatre fois plus de risques d'être obèses», lance d'emblée Sylvie Crépelle, médecin du sommeil à l'hôpital Bichat-Claude-Bernard (Paris XVIIIe) et au centre médical Ellasanté. Ce risque de prise de poids est dû aux changements métaboliques de l'organisme. «Le sucre est la principale source d'énergie du cerveau. Et plus on manque de sommeil, plus on sera attiré par des aliments sucrés pour pouvoir tenir», indique Yves-Victor Kamami, médecin du sommeil et auteur du livre Mieux dormir grâce à la minute zen et aux autres méthodes (1). Le taux de sucre dans le sang augmente et cela peut dériver jusqu'au diabète. «Les personnes qui dorment quotidiennement moins de six heures ont 28% de risques en plus d'être atteints de diabète de type 2», précise le Dr Crépelle.
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Des répercussions sur la qualité de vie
Le manque de sommeil impacte directement l'humeur, qu'il s'agisse d'une simple nuit blanche ou d'une accumulation de mauvaises nuits. «Les personnes en manque de sommeil permanent ont tendance à être dépressives», expose le Dr Kamami. Celles et ceux souffrant de troubles du sommeil constants «sont non seulement tout le temps fatigués, mais également plus irritables. On s'énerve plus facilement, on est moins agréable, on peut par la suite refuser les sorties et s'isoler... Cette succession d'effets peut entraîner une dépression», ajoute le Dr Crépelle.
Les capacités intellectuelles altérées
Sans surprise, les personnes qui ne dorment pas assez ont également des problèmes de réflexion et de mémorisation, puisque c'est en dormant que le cerveau enregistre les données de la journée et fait le tri. «Si vous avez un bon sommeil, réparateur, vous enregistrez les données plus facilement et la mémorisation se fera sans problème», indique le Dr Kamami. Si ce n'est pas le cas, les capacités intellectuelles peuvent être affectées car «le sommeil joue un rôle sur la construction neuronale et l'entretien des cellules», selon le Dr Crépelle.
La sieste, un piège
la sieste ou la micro-siesteEn raison de la fatigue, on peut aussi se confronter à des difficultés de concentration, nous exposant davantage au risque d'«accidents de voitures, de travail ou domestiques», rappelle-t-elle. Sur la route, la professionnelle compare même les effets d'une dette de sommeil sur notre vigilance à l'état d'ébriété : «C'est la même chose, la capacité à réagir et les compétences intellectuelles sont réduites».
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Trouble du comportement chez l'enfant
Pour les plus jeunes, le manque de sommeil peut se traduire par de l'hyper activité et de l'agressivité. «L'enfant maîtrise moins ses émotions», explique-t-elle. De plus, la fabrication des hormones de croissance est sensiblement ralentie, «ces dernières sont générées durant la nuit lorsque l'on dort. Alors dans le cas d'un enfant qui dort très peu ou mal, il peut y avoir un ralentissement de sa courbe de croissance», précise la médecin.
(1) Mieux dormir grâce à la minute zen et aux autres méthodes, du Dr Yves-Victor Kamami, Éd. Du Dauphin, 15,20 €.
Ce que révèlent vos positions de sommeil
Ce que révèlent vos positions de sommeil
Le Figaro
Hugo Clément («Sur le front»): «C’est important de braquer nos projecteurs sur les gens qui se battent et montrent la voie»
Le désert progresse, mais à quel point? Quelles en sont les conséquences? Ce lundi 4 avril à 21h, l’enquête de France 5 intitulée «Quand le désert approche» donne la parole à ceux et celles qui font face au phénomène.
Dans «Sur le front», Hugo Clément part à la rencontre des femmes et des hommes qui se battent pour freiner l’avancée des étendues désertiques. Pour cela, le journaliste se rend dans le Sahara, en Mauritanie, en Namibie, dans les Émirats arabes unis ou encore au Sénégal.
TV MAGAZINE. - Pourquoi avoir voulu enquêter sur le désert?
Hugo CLÉMENT. -On a décidé de lancer cette enquête l’année dernière à la même période quand il y a eu un épisode de sirocco assez impressionnant sur les Alpes. On s’est dit qu’on allait remonter à la source de ce sable, déjà pour comprendre ce que cela pouvait changer pour nous, puis aller à la rencontre des femmes et des hommes qui sont en première ligne face à la progression du désert, et qui sont confrontés aux effets directs du changement climatique.
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Le documentaire nous explique que la surface du Sahara a augmenté de 10% en un siècle. Concrètement, quels problèmes pose cette avancée du désert?
Il y a des conséquences très concrètes sur les gens qui habitent dans ces zones désertiques et qui voient leur maison se faire ensevelir, certains villages qui doivent être carrément abandonnés pour reconstruire la ville plus loin parce qu’on peut difficilement freiner l’avancée du désert. Certains pays ne sont pas encore des zones désertiques mais voient ce sable progresser et essayent de résister en plantant des millions d’arbres. C’est ce qu’on a vu, notamment, au Sénégal. Puis on voulait savoir s’il y avait un impact de ce sable qui vient jusque chez nous, qui se dépose notamment sur nos montagnes. Une scientifique spécialiste de la neige nous dit que cela accélère de manière très importante la fonte au niveau des Alpes par exemple.
«Ce que je retiens de mes rencontres avec ceux et celles qui se battent pour faire en sorte que le désert ne progresse plus, c’est qu’il ne faut jamais rien lâcher»
Hugo Clément
Le documentaire s’intéresse également aux gens qui arrivent à vivre dans ces zones arides…
On a voulu comprendre comment ils s’adaptent. Malheureusement, de plus en plus de personnes dans le monde vont être concernées par ce climat aride et sec. En France, selon les projections réalisées par les scientifiques, on va avoir une aridification du climat, notamment dans le Sud, avec des périodes de sécheresse de plus en plus importantes, un certain type de végétation qui va disparaître car plus adaptée. On a voulu comprendre comment faire face à ce type de modification.
Que retenez-vous de vos rencontres avec ceux et celles qui se battent pour faire en sorte que le désert ne progresse plus?
Qu’il ne faut jamais rien lâcher. Le combat qu’ils mènent est à la fois inégal et, dans certaines zones, un peu perdu, mais ils continuent de défendre leurs terres. On le voit à Chinguetti en Mauritanie: ils n’ont pas envie d‘abandonner ces territoires dans lesquels leur peuple évoluait. Je retiens aussi qu’on a beaucoup de chance pour le moment en France de vivre dans un climat encore relativement amical. Quand on voit ces gens lutter au quotidien avec des seaux et des pelles pour éviter que leur maison ne se fasse engloutir, on prend conscience de la chance qu’on peut avoir de vivre en France et des conditions beaucoup plus faciles que celles rencontrées par ces gens-là. J’ai beaucoup d’admiration pour eux, pour cette forme de conviction et cette envie de se battre contre des éléments qui sont plus forts que nous.
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Vous avez lancé «Sur le front» en 2019. Aujourd’hui, après 19 numéros, vous diriez que vous êtes plutôt optimiste ou pessimiste?
Plutôt optimiste. «Sur le front» est avec des gens qui font des choses, qui luttent et ont des projets pour protéger l’environnement, qui se battent pour des espèces, pour des lieux. Depuis qu’on a lancé cette émission, c’est vraiment très important pour nous de braquer les projecteurs sur les gens qui se battent et nous montrent la voie, nous guident pour aller vers un monde plus respectueux du vivant, en général. Être en permanence sur le terrain avec ces gens-là est une chance inestimable car cela permet d’entretenir l’optimisme, l’espoir. Alors évidemment, je ne vais pas vous dire que c’est tout le temps joyeux parce qu’il y a aussi beaucoup de mauvaises nouvelles, beaucoup d’enquêtes qui nous serrent la gorge ou le cœur car ce que l’on découvre est abominable, mais on est dans l’action, on est sur le terrain avec eux. On se dit qu’on ne peut pas être pessimiste et laisser tomber quand on voit tous ces gens formidables qui se battent en France et dans le monde. Après, cela n’empêche pas d’être réaliste et d’écouter ce que disent les scientifiques. Oui, clairement, je pense que l’on est dans un moment crucial de l’humanité. Beaucoup de scientifiques disent que nous sommes dans une décennie décisive, surtout au niveau de la biodiversité. C’est normal d’être inquiet, c’est normal d’être alarmiste, il faut absolument continuer à pousser ces cris d’alerte pour inciter les responsables politiques et les entreprises à agir, mais cela n’empêche pas que je suis irrémédiablement optimiste malgré tout.
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Le Figaro
Avec le général Burkhard au Niger, où Barkhane se réorganise
Nicolas BarotteREPORTAGE - Le chef d’état-major des armées veut tenir les délais du désengagement de l’opération française au Mali.
Envoyé spécial à Ouallam et Niamey
Des photos plus ou moins jaunies, protégées derrière deux panneaux vitrés, agrémentent la façade du «bureau des opérations», comme des cartes postales que personne ne regarde. Elles racontent des histoires de cérémonies officielles. On y voit aussi des soldats nigériens aider des civils. Installé à Ouallam, le bâtiment et le camp faiblement protégé qui l’entoure, abritent l’état-major tactique de l’opération Almahaou. «Tourbillon» dure depuis des années. À 100 km de Niamey, la capitale, et 200 km de la frontière, les forces nigériennes font face à la pression des combattants djihadistes affiliés à Daech, qui naviguent dans la région des «trois frontières». Sur la porte d’entrée, une vieille affiche qu’on a oublié de décoller, promet encore 5 millions de dollars à tous ceux qui aideraient le Département d’État américain de localiser Abou Walid al-Sahraoui, le leader de l’État islamique au Grand Sahara.
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«Mais nous, on n’a rien touché!», rigole un militaire français, tandis que le général Burkhard termine son entretien avec son homologue nigérien le général Mody. Les hommes de Barkhane ont éliminé al-Sahraoui en août dernier, au terme d’une longue traque. Une autre époque… Aujourd’hui, l’opération se «réorganise» et se retire du Mali, pour cause de rupture politique avec Bamako. Les bases de Gossi, Menaka et Gao vont être fermées. Le chef d’état-major des armées est venu prendre le pouls du terrain et s’assurer que le délai de six mois sera tenu, sauf aléas imprévisibles. «On ne restera pas plus longtemps qu’il ne faut», dit-il.
L’avenir de la guerre contre le terrorisme, lancée il y a neuf ans, se joue désormais de l’autre côté de la frontière. Une opération conjointe franco-nigérienne vient d’ailleurs d’être lancée depuis Ouallam. Trois soldats américains, qui observent de loin, rappellent que les États-Unis ne sont pas absents de la région.
Un partenariat franco-nigérien
Les soldats français au Sahel balaient l’idée d’un revers stratégique et les relents d’amertume qui pourraient les saisir. Leur adversaire est affaibli. Les tensions ethniques et sociales au Sahel n’ont pas été résolues, mais la réponse au défi n’était pas militaire. Le pire est à venir cependant. Les répercussions de la guerre en Ukraine et une mauvaise saison des pluies menacent 3,5 millions de personnes au Niger d’insécurité alimentaire et des millions d’autres dans la région. Avec le retrait de Barkhane du Mali, un sanctuaire djihadiste dans la zone des «trois frontières» risque de se reconstituer. Quelque 18.000 personnes auraient déjà fui pour le Niger.
«On a ralenti les groupes djihadistes, on les a désarticulés», explique le général Michon, le commandant de Barkhane. «Ils ont perdu du temps à se recomposer, à savoir qui aura le leadership parmi eux. Ils ont perdu des savoir-faire et ils commettent plus d’erreurs», poursuit-il. Mais «leur force, c’est la mobilité, la connaissance du terrain. Ils sèment la terreur en s’attaquant aux villages de façon indiscriminée», continue-t-il. Les terroristes ont aussi empêché des semis dans les zones agricoles, prévient le général.
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L’armée nigérienne, qui a déployé 2000 soldats pour Almahaou, tente de repousser la menace vers le nord. Quelque 250 soldats français du GTD 3 «Bruno», issus du 3e RPIMa et basés à Niamey, les accompagnent. L’objectif est de pouvoir réinstaller des postes militaires renforcés au plus proches de la frontière. En sécurisant le Niger, Barkhane assure à ses convois de désengagement des routes plus sûres.
«C’est un partenariat très bénéfique», assure le général Mohamed Toumba, qui commande l’opération nigérienne. Français et Nigériens ont planifié leur manœuvre ensemble. La France apporte des capacités aériennes ou de renseignement. «Mais nous n’avons pas de vis-à-vis en face», soupire le général en constatant la faiblesse malienne. «Maintenant, il faut que nous montrions le travail accompli. Nous sommes un peu timides en termes de communication», dit l’officier, en déplorant «les médisants» qui «sèment la zizanie» avec des rumeurs. Il semble se convertir à la guerre informationnelle qui préoccupe beaucoup l’état-major français. «Il faut que nous restions plus longtemps auprès des populations pour les rassurer», poursuit-il. L’armée nigérienne n’est pas toujours bien vue des populations locales, qui craignent des débordements.
Le front de la communication
L’entretien du général Burkhard et du général Mody s’est terminé. À huis clos, ils ont établi la liste de leurs besoins respectifs. Sous un soleil écrasant, le Français remet ensuite la distinction de commandeur de la Légion d’honneur à son interlocuteur. Paris tient à honorer l’engagement du Niger, qui est devenu la pierre angulaire du dispositif militaire dans la région. Le G5 Sahel, censé unir la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger dans la lutte contre le terrorisme «a du plomb dans l’aile», a déclaré dans un entretien au Monde le président nigérien, Mohamed Bazoum.
Un vol d’hélicoptère NH90 plus loin, le général Burkhard rejoint la base de Niamey, futur plot central de Barkhane. Un «PC partenariat» y est sorti de terre en quelques semaines pour planifier les opérations communes. Les Nigériens voudraient y placer jusqu’à trois officiers. Les Burkinabés ont répondu présents. Les Maliens ont dit qu’ils enverraient un officier, qui n’est pas encore arrivé… De toute façon, Français et Maliens n’ont plus d’opérations «conjointes», seulement «coordonnées». La structure pourrait aussi s’ouvrir aux États côtiers qui sont touchés par le phénomène djihadiste. Les Sahéliens «vont y prendre la main», assure le colonel Hervé, qui pilote le PC. Encore faut-il qu’ils se réapproprient leur guerre. Les Français en ont assez des faux-semblants surjouant le passé colonial qui les jette en première ligne et les transforment en boucs émissaires.
Le général Burkhard se bat aussi sur le front de la communication. Fait inédit, il a invité une trentaine de médias nigériens pour une conférence de presse à Niamey dans un hangar abritant un Reaper. Le symbole est à double tranchant: à cause des drones, la rue sahélienne a l’impression «qu’on voit tout», confie un militaire. Le général s’explique avec pédagogie: «Mon objectif n’est pas de réimplanter ici (au Niger) les soldats français du Mali, assure-t-il. Il n’y a qu’une armée nationale, et pas occidentale, qui peut gagner la guerre contre le terrorisme. Le villageois, sur le terrain, sait bien qu’un soldat occidental restera moins longtemps que le terrorisme», dit-il.
L’armée française ne veut plus se trouver en première ligne au Sahel. En aparté, le général Burkhard ne s’engage pas sur le volume des forces à l’issue de sa réorganisation. «Tout dépend du dispositif et de ce que demanderont les Nigériens», confie-t-il. L’objectif de 2500-3000 soldats est parfois évoqué. Aux journalistes locaux qu’il rencontre, il indique: «Le risque que les restitutions (de bases) soit instrumentalisées est très fort. La meilleure arme, c’est la transparence.»
Avant d’arriver au Sahel, le général Burkhard a prévenu par téléphone son homologue malien, le général Diarra. Ils ont donné des ordres pour que le désengagement français se déroule dans de bonnes conditions. Mais les relations s’arrêtent là. La junte au pouvoir à Bamako a rompu les ponts et coupe le Mali du reste du monde. Les journalistes n’obtiennent plus d’accréditation pour des reportages et les correspondants locaux sont entravés. RFI et France 24 ont dû suspendre leur diffusion.
Le général Burkhard reprend un hélicoptère pour se rendre à Gossi. Là, il a assisté aux opérations de désengagement du camp qui devraient aboutir dans quelques jours. La manœuvre est complexe et les forces consacrent désormais leurs opérations à la sécurisation de la zone: la menace d’attaques suicides des groupes terroristes «est toujours élevée», constate le lieutenant-colonel Damien, chef opérations. Quatre attaques indirectes ont été recensées récemment près de Gossi. «Que ce soit planifié ne veut pas dire qu’il n’y a pas des incertitudes, ce n’est pas anormal», explique le général Burkhard à ses troupes en attente de directives.
Les choses vont changer avec la présence de Wagner
La base sera remise aux forces armées maliennes, mais sans cérémonie. Tant que Barkhane sera présente au Mali, les Fama pourront encore bénéficier des opérations de protection aérienne. Mais l’état-major de Barkhane a prévenu: il ne veut pas voir de mercenaires de Wagner dans les zones où Barkhane intervient, faute de quoi les Fama ne bénéficieront d’aucune réassurance.
Les mercenaires russes seraient désormais un millier au Mali. Ce sont les nouveaux rivaux de la France. «Les choses vont changer avec la présence de Wagner», prévient le général Burkhard. La junte à Bamako compte sur ses nouveaux alliés pour obtenir du «résultat» contre les groupes terroristes quelles qu’en soient les conséquences. Samedi, elle a revendiqué l’élimination de 203 terroristes à Moura dans le centre du pays, là où al-Qaida est influente. Le bilan n’a pas été confirmé par une organisation indépendante. Des témoignages relatent le calvaire des populations civiles, victimes du siège de la ville.
Face à Wagner, les djihadistes ripostent «avec une violence incroyable», dit un officier en poste au Mali. La situation sécuritaire au Mali s’est dégradée depuis six mois «en raison d’attaques délibérées et généralisées contre des civils par des groupes armés présumés extrémistes», a observé l’ONU. «Dans certains cas, les opérations antiterroristes ont également eu des conséquences désastreuses pour la population civile», ajoute-t-on.
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Dans sa guerre informationnelle, Wagner tente de faire porter à la France la responsabilité des massacres. Des rumeurs ont été lancées sur les réseaux sociaux accusant Barkhane d’avoir été au courant des attaques, ont constaté les militaires. Faux, répond-on. D’étranges manœuvres se déroulent aussi: survol de zones par des hélicoptères d’origine russe Mi35, acquisition de moyens de défenses aériennes par les Fama.
Barkhane fait le dos rond, accaparé par son calendrier de retrait. Mais le général Burkhard pointe du doigt les risques que Wagner fait peser sur le Mali, comme le pillage des ressources. «Wagner est une société privée qui veut gagner de l’argent», martèle-t-il. L’armée malienne pourrait elle aussi souffrir: les mercenaires vont la déstructurer, préviennent les Français.
À Gossi, le départ des Français laissera un vide. Le maire a fui la ville, un quart des enfants seulement vont à l’école… Les habitants sont inquiets. Le lieutenant Tamatoa, du 1er REP raconte l’histoire de ce jeune Malien qui est venu le voir en promettant de s’engager dans la Légion étrangère. Il garde aussi dans son téléphone la photo d’une lettre signée d’une «citoyenne malienne», déposée à l’entrée de la base: «S’il vous plaît, messieurs les Français, protégez-nous. On a peur des Russes. Restez.» Le message chauffe le cœur du soldat.
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions
Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.
Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Valeurs Actuelles
Présidentielle : Dans le Sud, la charge sécuritaire de Valérie Pécresse
« Je suis la candidate de la droite qui protège ». À une semaine du premier tour de la présidentielle, Valérie Pécresse investie le champ régalien. Lutte contre les trafiquants, reconquête des territoires perdus de la République et défense des forces de l’ordre : La présidente de la région Ile-de-France a martelé son mantra sécuritaire au cours d’un déplacement dans le Sud de la France, ce 1er avril. Elle a successivement fait une incursion avec la brigade anti-criminalité (BAC) dans les quartiers nords de Marseille, avant de se rendre dans un commissariat de Police municipale à Rognac (Bouches-du-Rhône) puis tenu un discours sur l’autorité au cours d’une réunion publique à Saint-Raphaël (Var).
La candidate des Républicains justifie sa nouvelle démarche auprès de Valeurs actuelles : « Mon discours restera inchangé. Je défends l’autorité et avec moi, il n’y aura plus de zones de non droit dans la République. Mon projet, c’est la sécurité des Français. Je n’y dérogerai pas. » Ces visites s’inscrivent dans le récit de fin de campagne de Valérie Pécresse, qui comme l’admet son équipe, « revient sur les fondamentaux qui ont fait son succès au Congrès, tout en réaffirmant l’autorité de l’État face à l’insécurité croissante dans la société ».
Au contact des dealers dans les quartiers nord de Marseille
« Il y a des guetteurs, il y a des guetteurs ». Valérie Pécresse fait un signe rapide de la main. Un agent de police du Service de la protection (SDLP) se rapproche d’elle et se positionne dans son dos. Il la protège de tout son poids pour la faire pénétrer dans le véhicule. Les policiers qui ont accompagné Valérie Pécresse ont raconté minutes par minutes à Valeurs actuelles, ce déplacement sensible dans les quartiers nords. Les cris des ‘‘sonnettes’’ résonnent dans la cité La Bricarde, dans le 15e arrondissement de Marseille. Cagoulés et masqués, les jeunes courent et s’agitent entre les barres d’immeubles. Certains tentent même de se rapprocher.
« Il y a eu un vol », glisse un agent à Pécresse en lui indiquant qu’un véhicule a été dérobé, à la Bricarde, seulement une heure plus tôt. Il est 23h10, ce jeudi soir. Le « convoi commando » de Valérie Pécresse se heurte à la réalité du trafique de drogue. Autour du véhicule, les agents du SDLP sont sur le qui-vive. Ils se tiennent prêt à réagir, la main solidement agrippée à leur ceinturon. Derrière la vitre teintée de son véhicule, Valérie Pécresse a le visage fermé.
« On a pu y rentrer, mais on a failli ne pas ressortir », confie le président des LR des Bouches-du-Rhône, Stéphane Le Rudulier, présent aux côtés de sa candidate. Les véhicules manœuvrent à vive allure pour s’extraire du lieu. Valérie Pécresse ne se résigne pas. Le convoi prend la direction du rond-point de la Paternelle, autre plaque tournante du trafic de drogue dans la Cité phocéenne.
Valérie Pécresse face aux trafiquants de drogue de la cité de la Paternelle à Marseille © Compte Twitter Geoffroy Didier
Depuis le pare-brise de son véhicule, elle voit des chicanes ralentir la progression. Elles sont faites de poubelles brûlées et d’encombrants en tous genres. Un véhicule de la BAC nuit rallie le cortège. Au loin, des braseros allumés par les dealers indiquent le sens de circulation des véhicules pour les consommateurs de crack. Pécresse met pied à terre. Le visage fermé, elle glisse aux journalistes présents à ses côtés : « Avec moi, ce sera l’impunité zéro. »
Les mains agrippées à la boutonnière de son imperméable, elle regarde au loin les braseros et les ombres s’agiter autour. « On ne peut pas laisser ces territoires de la République aux mains des caïds », marmonne-t-elle dans son écharpe. Un policier de la BAC avertit la candidate à la présidentielle de la dangerosité du site. Il lui rappelle qu’un règlement de comptes avec des armes lourdes y a eu lieu deux jours auparavant, et que « la BAC y était encore en mission quelques heures plus tôt ».
Alors que les véhicules sont à l’arrêt, des individus cagoulés se rapprochent furtivement du cortège. Téléphones en main, ils commencent à prendre en photo les visages des policiers et les plaques minéralogiques des voitures. Le sénateur Stéphane Le Rudulier raconte la tension sur place : « Nous avons montré patte blanche. Ce trafique génère en moyenne chaque jour entre 90 000 et 100 000 euros de bénéfices pour les dealers. Nous sommes restés quelques minutes sur place, mais nous n’étions pas loin des dealers qui eux étaient autour de nous. Ce déplacement a été fait sur la seule volonté de Valérie Pécresse. Elle a voulu toucher du doigt ces problèmes d’insécurité. Comme à son habitude, elle est allée sur le terrain pour trouver les meilleures solutions, à partir des remontées des policiers confrontés directement à ces problèmes d’insécurité dans les quartiers populaires. »
Valérie Pécresse se rend ensuite au commissariat de la Division Nord. Elle est accueillie sur place par les policiers de la BAC. Certains ont les traits du visage tirés et reviennent tout juste de mission. D’autres, gilet pare-balles au bras, s’apprêtent à partir en patrouille. Elle salue de la tête les partants. La candidate s’enquiert du moral des gardiens de la paix. Sur place, elle visite tour à tour le poste, les cellules de gardes-à-vues et les bureaux, où elle observent les dossiers s’entasser.
À la demande la candidate, certains confient leur expérience dans les quartiers nord. Un policier témoigne d’un incident au cours d’une patrouille : « Ils ont commencé par nous insulter. Puis, ils nous ont caillassé et pour nous obliger à partir, ils ont tiré avec des armes automatiques. » Un autre raconte « qu’au cours d’une mission avec des pompiers, ils ont tiré des pétards en direction de nos véhicules ». Sensible à ces témoignages, Valérie Pécresse les complimente sur leur travail et leur rappelle qu’ils ont « interpellé un gros narcotrafiquant marseillais qui revenait de Colombie ».
Au cours d’une table ronde avec les policiers et leurs syndicats, stylo en main, elle échange sur leur quotidien et leurs conditions de travail. Syndicaliste à Unité Police FO, Eddy, rouflaquettes sur les joues et K-way sur le dos, a échangé avec la candidate. Il nous confie son ressenti à l’issue de cet échange : « Cette visite d’un candidat à la présidentielle a mis en lumière nos condition de travail. Ce qui résulte de ces discussions, c’est de l’écoute. C’était hyperagréable de discuter avec quelqu’un qui travaillent ce sujet dans sa région. Elle nous expliqué comment elle faisait pour allier les synergies politiques et des différents corps sécuritaires. C’était un plus pour les mecs. »
Valérie Pécresse repart non sans une dernière petite pique à l’égard d’Emmanuel Macron et nous assure « respecter nos forces de l’ordre. Je serai une présidente qui ne manquera jamais de leur rendre les félicitations qu’elles méritent ».
La police municipale, maillon de la sécurité républicaine
Seconde étape de son déplacement : le Centre de supervision urbain (CSU) de Rognac. Le sénateur Stéphane Le Rudulier figure toujours à ses côtés. Ce centre jouxte l’antenne de gendarmerie de la ville. Policiers municipaux et gendarmes surveillent le périmètre côte-à-côte. Une cohésion que semble apprécier la candidate. À son arrivée sur place, elle checke les gendarmes. À son passage, l’un deux lui glisse : « Je suis passé par la brigade de Chevreuse que vous connaissez. » Sensible à cette apostrophe, elle lui rétorque : « Je sais, c’est moi qui l’ait inauguré. »
Elle s’avance vers des militaires du peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie (PSIG), juchés sur la butte faisant face au CSU. Cette unité de la gendarmerie intervient notamment dans des opérations antistupéfiants. Pécresse le sait. Elle presse le pas et les saluent. Elle s’approche du chef de peloton et demande « comment se sont déroulés les dernières interventions ? ». « On a fait le boulot », répond le gendarme d’une voix martiale.
La candidate à la présidentielle s’engouffre alors dans le CSU. Dans les couloirs du bâtiment, elle joue des coudes pour se frayer un chemin entre les micros et les caméras. Face à elle, elle check les opérateurs du centre de vidéoprotection. Malgré la distraction provoquée par la présence de journalistes, elle regarde les écrans de surveillance. Au milieu de la pièce, elle se pose derrière le poste de contrôle. D’un signe du doigt, elle reconnaît les systèmes utilisés, leur emploi et les modèles de caméras. « On a le même à la préfecture de police de Paris », lance-t-elle. Un compliment qui n’est pas pour déplaire à l’ancien maire de Rognac, Stéphane Le Rudulier, instigateur du CSU.
Aux côtés de Valérie Pécresse, le chef de poste lui explique la nécessité de la vidéoprotection dans les communes de petites tailles pour endiguer les délits et larcins en tous genres. « Je vois que vous avez installé les caméras sur les ronds-points et sur les points de convergences des routes », glisse Pécresse en ne quittant pas les écrans d’ordinateurs des yeux. Au cours de cet échange, elle questionne l’emploi des caméras dans la lutte contre les feux de forêts.
Valérie Pécresse visite le centre de surveillance urbain de Rognac © service presse de la candidate
Dans la pièce, une cartographie numérique identifie en temps réel le positionnement des patrouilles de la Police municipale dans Rognac. Elle fronce les yeux et demande aux agents : « Quels sont les différents délits auxquels vous êtes confrontés ? » Le chef de poste énumère les cambriolages à domicile et les vols par ruses. La candidate des Républicains soumet sa proposition d’emploi de drones pour les polices municipales. Devant leurs écrans, les agents acquiescent de la tête en guise de satisfaction. Avant de quitter la pièce, elle remercie une dernière fois les policiers présents sur place, avec un grand signe de la main. « Bonne mission à vous », leur lance Valérie Pécresse.
Quittant au pas de course le PC de surveillance, elle se dirige vers une salle de réunion où une nouvelle table ronde sur la sécurité l’attend. Cinq syndicalistes, au garde-à-vous, sont adossés contre un mur. Elle s’empresse de se défaire des journalistes pour aller les saluer individuellement. Leur échange dure une heure. Pécresse balaye son programme régalien, en rappelant qu’elle « rétablira l’ordre en France. J’imposerai des peines planchers pour les multirécidivistes. Et ceux qui agressent une figure d’autorité : au moins un an de prison ferme ».
Ne se départissant jamais de ses notes, elle grimace quand un policer lui annonce « que des collègues ont jusqu’à 1000 dossiers à gérer par jour ». Un syndicaliste lui expose la souffrance de la vocation de ses collègues en raison de la politique sécuritaire « d’Emmanuel Macron qui a fait des policiers, le métier le plus impopulaire puisqu’on nous a demandé de réprimer des gilets jaunes et de fermer des bars ». Autre propos entendu qui sidère Pécresse : « Nos collègues vont au travail le matin en espérant et souhaitant ne jamais devoir utiliser leur arme de service. Ils savent pertinemment que s’ils en font usage en intervention, ils auront des problèmes avec la justice. » En gage de bonne compréhension de leurs problèmes, elle leur assure les mains jointes, qu’elle « n’a aucun doute sur l’engagement à vouloir protéger leurs concitoyens et qu’elle mettra tous les moyens en oeuvre pour faire de la police un pilier de la République ».
Présent à la table de discussion, Laurent, un syndicaliste de SGP, au physique de colosse et à l’accent chantant, interpelle Valérie Pécresse sur le surmenage des agents des stups. « Je pense qu’elle a compris que les problèmes de la Police sont liés à ceux de la justice. On espère maintenant qu’on aura les moyens », nous expose-t-il au terme de son échange avec Pécresse.
À l’issue de sa visite, Valérie Pécresse se confie à Valeurs actuelles : « Moi, ce que je veux c’est l’impunité zéro. Ça passera par une co-production de sécurité. Je veux que la Police municipale soit la troisième force de sécurité du pays. Je veux que la Police nationale puisse se consacrer à l’enquête avec une procédure pénale simplifiée. À un moment donné, la peur doit changer de camp. Il faut un choc d’autorité à notre pays. »
« La peur c’est pour les voyous, la justice c’est pour vous »
Ce choc d’autorité, elle le tient comme fil conducteur de son discours de Saint-Raphaël, ce vendredi après-midi. Pour donner du crédit à ce propos, elle laisse son « monsieur sécurité » introduire son meeting. Éric Ciotti est chaleureusement applaudi par les militants. Dans la salle, les drapeaux tricolores s’agitent avec passion au passage du député des Alpes-Maritimes. « Valérie Pécresse s’est rendue à Marseille face aux checkpoints », lance Ciotti en haranguant la foule. « Je le dis avec force, aucun territoire ne doit être cédé. Les zones de non-droits doivent disparaître. Cette lutte sera la condition du retour à l’ordre républicain », renchérit le questeur de l’Assemblée nationale. Applaudi et acclamé, le finaliste du congrès tape sur son pupitre et appuie ses fins de phrase. Pour lui, « la sécurité c’est avec Valérie Pécresse que vous la retrouverez ». La salle se lève pour applaudir la candidate. Pendue aux lèvres de la présidente de la région Ile-de-France, les sympathisants LR attendent ses premiers mots avec impatience.
« L’insécurité est une réalité. Je vous le dit : avec moi, ce sera l’impunité zéro. »
Sentant le public réceptif au message de son « mousquetaire », Valérie Pécresse n’y va pas par quatre chemins. « Si vous voulez que l’autorité et la liberté gagnent, c’est pour moi qu’il faut voter », abonde-t-elle. Les acclamations pleuvent. Les militants tapent dans leurs mains. Son regard ne trahi pas sa pensée. Dans sa tête, un seul adversaire : Emmanuel Macron. Elle attaque de front la politique sécuritaire du président sortant. « Le bilan d’Emmanuel Macron c’est une montée de la violence, avec un tiers d’agressions en plus et une immigration incontrôlée. Notre justice et notre police sont à bout de souffle », s’époumone la candidate LR.
Sa prise de parole prend un ton offensif. Le bilan de sa journée lui sert de plaidoyer sécuritaire à destination du public. « Dans les quartiers nord, nos policiers n’ont plus les moyens et les effectifs pour travailler. Il n’y a pas assez d’hommes pour faire face à ces dealers, enrage Valérie Pécresse. La justice est noyée. Ils ne sont pas condamnés. L’insécurité est une réalité. Je vous le dit : avec moi, ce sera l’impunité zéro. » Applaudissements. Elle poursuit sa charge en promettant de faire « voter une charte de l’ordre républicain par référendum et qu’elle établira une peine de rétention de sureté ». Avant de conclure sans trembler : « La peur c’est pour les voyous, la justice c’est pour vous. »
L'Humanité
Les 4 preuves que Macron poursuit sa droitisation à tout-va
ActuRetraite à 65 ans, conditionnement du RSA à une activité, nouvelle baisse des impôts sur la production… Le président-candidat revendique une vision conservatrice des enjeux sociaux et sociétaux, loin du prétendu « humanisme » dont il se réclamait en 2017.
Lola RuscioAprès cinq années passéés à singer les mesures et les discours de la droite, Emmanuel Macron a franchi un nouveau palier qu’il mettra en scène lors de son premier grand meeting, ce samedi à Nanterre (Hauts-de-Seine).
Conditionnement du RSA à l’exercice d’une activité, retraite à 65 ans, surenchère sécuritaire et anti-immigration, attaque contre les services publics et baisse des cotisations… Le candidat continue de piocher dans la boîte à idées du Medef et de la droite en se détournant désormais ouvertement du projet « d’émancipation » qu’il prétendait porter en 2017.
Cette stratégie visant à siphonner définitivement l’électorat LR représente la suite logique des politiques mises en place sous son mandat.
1. Un modèle social menacé de disparition
Dans son livre Révolution et dans son programme de 2017, Emmanuel Macron s’engageait à créer un « système universel de retraite » fondé sur les principes « d’équité » et de « justice sociale », sans « modifier l’âge de départ à la retraite ». Sa réforme abandonnée en 2019 prévoyait tout l’inverse, quand bien même le président jurait ne pas vouloir toucher à l’âge de départ. Il montre désormais son vrai visage et ne s’embarrasse plus de faux-semblants : s’il est réélu cette année, le chef de l’État entend faire travailler les Français jusqu’à 65 ans ! Il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions des retraités », argumente-t-il. Sa réforme ne prévoit pourtant rien pour obliger les patrons à embaucher les salariés âgés au chômage. Bien au contraire, elle organise un élargissement du cumul emploi-retraite qui serait « plus simple et plus avantageux » pour les entreprises. Une proposition similaire à celle de Valérie Pécresse (LR), qui entend « libéraliser totalement le cumul d’un emploi et d’une retraite ». Emmanuel Macron a également annoncé une nouvelle refonte de l’assurance-chômage, déjà considérablement affaiblie sous son mandat.
2. Un programme économique au service du capital
L’ancien banquier d’affaires prend soin de faire de beaux cadeaux aux grands patrons. Sous son mandat, ils ont déjà obtenu la suppression de l’ISF, l’instauration d’une flat tax sur les revenus du capital et la pérennisation du CICE, qui en cumulé ont fait perdre plus de 100 milliards d’euros à l’État. Et Emmanuel Macron propose désormais une baisse massive « des impôts sur la production ». À la demande du Medef, il entend supprimer la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises à hauteur de 7,5 milliards d’euros par an. L’argument est toujours le même : ces impôts pèseraient trop lourd sur les entreprises. Mais dans le même mouvement, le candidat appelle à « rembourser la dette » et à retrouver un déficit à 3 % du PIB. Comment faire si de nouveaux cadeaux sont faits aux riches ? En retirant 10 milliards d’euros aux collectivités locales, comme le président vient de l’annoncer, alors même que celles-ci font vivre les services publics et la commande publique…
Mobilisé au service du capital, Emmanuel Macron veut aussi « poursuivre la modernisation du Code du travail engagée avec les ordonnances de 2017 », soit le détricoter toujours plus au nom d’une prétendue « compétitivité ». D’autres droits sociaux sont dans le viseur puisque le candidat veut s’attaquer au RSA, versé aux plus démunis. Absente de son projet 2017, la refonte de cette aide apparaît aujourd’hui comme l’une de ses priorités. En cas de réélection, il conditionnera le RSA à l’ « obligation de consacrer quinze à vingt heures par semaine » à une activité. Une façon de stigmatiser les plus précaires sans répondre à la question de l’emploi.
3. Un virage conservateur revendiqué sur l’immigration
En 2017, Emmanuel Macron promettait « d’accueillir dignement les réfugiés ». Mais les temps et les discours ont changé. Le président sortant tient aujourd’hui une ligne réactionnaire en promettant l’expulsion systématique des déboutés du droit d’asile ou le durcissement des conditions d’accès aux titres de séjour. Il veut également expulser « les étrangers ou les personnes détenant des titres provisoires qui troublent l’ordre public ». Une volonté de se montrer « ferme » sur l’immigration qui ne date pas d’hier. Dès les premiers mois de son mandat, le président avait fait des mesures d’éloignement un cheval de bataille, notamment avec la loi asile et immigration défendue par l’ancien ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Un texte qui a considérablement nui à l’accueil et aux conditions de vie des exilés en France. Et que le président-candidat veut aggraver en copiant plusieurs mesures défendues par Valérie Pécresse.
4. Un « pacte républicain » aux accents répressifs
Quand Emmanuel Macron parle des quartiers sensibles, c’est uniquement sous un prisme sécuritaire. Il s’engage ainsi à créer une « force d’action républicaine » qui « va permettre de projeter des forces de sécurité dédiées qui vont venir sécuriser le quartier, aider à démanteler les principaux points de deal ». En parallèle, son programme de 2022 ne prévoit aucune mesure de soutien aux quartiers populaires, tandis qu’il promettait il y a cinq ans la création de « 10 000 » emplois pour les jeunes. Le président, qui a jeté aux orties le rapport Borloo sur les quartiers prioritaires, souhaite s’enfermer dans le tout-répressif sans se poser la question des services publics, de la formation et de l’emploi. Il entend ainsi doubler la présence policière sur la voie publique, augmenter significativement le budget du ministère de l’Intérieur et créer 200 brigades de gendarmerie en milieu rural, etc.
Celui qui a présidé à la répression des gilets jaunes et voulu interdire journalistes et citoyens de filmer la police tient également un double discours sur les violences policières. En mars 2017, il déclarait : « Ce n’est pas possible quand il y a une violence policière qu’il n’y ait aucune sanction dans la hiérarchie policière. Il y a un commissaire de police, il y a un directeur départemental de la sécurité publique, il y a un préfet et il y a un ministre… » Mais depuis, le chef de l’État a sans cesse soutenu les ministres de l’Intérieur et la hiérarchie policière, alors même que des affaires de brutalités policières ont secoué le quinquennat. Aujourd’hui, il récuse même l’usage du terme de violence policière. Par conséquent, aucune mesure n’est prévue dans son projet pour lutter contre ce problème systémique.
Emmanuel MacronPrésidentielle 2022droiteLaREM Le Figaro
Hyères est la ville la mieux équipée en panneaux solaires en France
Actualité
Les villes françaises les mieux équipées en panneaux solaires sont essentiellement situées dans le Sud de la France.
Par Marine Richard
Mis à jour le 04/04/22, 04:00
Publié le 04/04/22, 04:00
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Voir l'annonceHyères (83), dans le Var, est la ville de plus de 50.000 habitants disposant de la plus grande proportion de panneaux solaires par rapport à la surface totale des toits de la commune, soit 442 panneaux solaires sur les bâtiments résidentiels, selon le classement des villes françaises les mieux équipées en panneaux solaires de namR. Cette société française s’appuie sur une géolocalisation de tous les bâtiments et reconnaît ainsi les panneaux solaires, photovoltaïques et thermiques, installés sur les toits. Ainsi, 335.329 bâtiments possédant une installation solaire ont été détectés dans l’Hexagone.
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À Hyères, 7,6 mètres carrés de toiture sont couverts par des panneaux solaires tous les 1000 mètres carrés de surface de toit. La surface moyenne des panneaux solaires est de 47 m2 environ. Suivent Perpignan (7,1%), Pessac (6,8%), Ajaccio (6%) et Fréjus (5,5%). «La mise en place du Plan solaire fin 2019 de la région Sud a permis de multiplier les installations sur le territoire régional afin de limiter la consommation d’énergies fossiles et de faire face au changement climatique», précise Chloé Clair, directrice générale de namR.
Un intérêt visible sur tout le territoire
Les villes situées dans le Sud et le Sud-Ouest de la France sont donc les plus représentées. Le top 3 des régions les plus dotées en équipements solaires en 2020 le confirme. En tête la Nouvelle-Aquitaine avec 2753 mégawatts (MW) de puissance raccordée, puis l’Occitanie (2160 MW) et enfin la région Provence-Alpes-Côtes-d’Azur (1436 MW).
En revanche, lorsque namR s’intéresse à la présence d’au moins un panneau thermique ou photovoltaïque par bâtiment, on remarque que les villes françaises de plus de 50.000 habitants sont réparties de manière plus homogène à travers le territoire. Ainsi, Valence (6,71% des logements de la commune ont au moins une installation solaire sur leur toit), Perpignan (6,07%) et Strasbourg (4,9%). Suivent Villeurbanne, près de Lyon, avec 4,29% et Nancy, 4,11%.
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La taille de ces installations est certes plus réduite mais l’intérêt des citoyens pour l’énergie solaire est visible dans tout le territoire. En 2019, l’énergie solaire représentait 2,5 % de l’énergie électrique produite. «Une source d’énergie inépuisable avec un potentiel intéressant pour favoriser une production électrique plus durable et dans un contexte géopolitique qui interroge sur l’indépendance énergétique», d’après namR. Plus de la moitié des Français (52 %) aimerait voir le prix des panneaux solaires baisser, quand 44 % des sondés attendent plus d’aides de la part de l’État, selon un sondage OpinionWay. «Si certains territoires s’appuient déjà sur le solaire, il peut encore être développé. Dans un contexte où les énergies fossiles sont de plus en plus contestées, le solaire apparaît comme une solution vers une transition durable qui adresse à la fois à l’urgence climatique mais aussi à la crise énergétique engendrée par la situation géopolitique en cours», souligne Chloé Clair.
France24 - Monde
Hwasong-15 ou Hwasong-17 : la Corée du Nord aurait-elle truqué son dernier tir de missile ?
Publié le : 27/03/2022 - 14:39
Marc DAOU
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Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui a supervisé le tir du plus puissant missile balistique intercontinental (ICBM) du pays, jeudi 24 mars, s'est dit prêt pour une "confrontation de longue haleine" avec les États-Unis. Après l'inquiétude des pays voisins et l'indignation exprimée par la communauté internationale, des doutes sont apparus sur la nature du missile qui a été lancé.
Washington et Seoul sont convaincus que le régime nord-coréen a truqué le lancement, jeudi, de son missile balistique intercontinental (ICBM), rapporte, dimanche 27 mars, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. "Les alliés pensent que le Nord a de nouveau testé jeudi un ICBM Hwasong-15, du même type que celui qu'il a tiré fin 2017, selon plusieurs sources, indique Yonhap. Et ce, alors que le Nord a publiquement revendiqué le succès du lancement d'un missile Hwasong-17", soit le dernier modèle de missile.
Cette analyse, émanant des services de renseignements et de données satellitaires, se base sur l’aspect du moteur-fusée du missile, précisément sur le nombre de ses tuyères, et le temps de combustion du premier étage du projectile, tous deux caractéristiques du Hwasong-15 et non pas du Hwasong-17.
Par ailleurs, des experts ont également mis en doute le récit nord-coréen en constatant que la photo prise au moment du lancement du missile montrait un ciel clair à Pyongyang, alors que le temps était nuageux dans la capitale nord-coréenne à l'heure précise du tir.
At @JamesMartinCNS, we agree with @ColinZwirko that some of the footage released by North Korea is from the failed test on the morning of March 16 instead of the successful March 24 afternoon test.The TEL's shadow matches a morning launch much better than an afternoon launch. pic.twitter.com/2uzYo02G52
March 25, 2022Ils ont également relevé que de nombreuses images du test du 24 mars ne correspondent pas aux images satellite du site de lancement.
Lots of KCTV footage of the Hwasong-17 ICBM test doesn't match up with satellite imagery of the launch sitePossible scenario: it's Hwasong-17 footage up until it exploded on March 16, using Hwasong-15 flight data March 24 as coverhttps://t.co/sh5nmkDc4K
March 25, 2022S'agit-il des images de l'essai de missile du 16 mars ? Celui-ci s'était soldé par un échec, le projectile explosant dans le ciel au-dessus de Pyongyang peu après son lancement depuis l'aéroport de Sunan, au nord de la capitale. Le régime garde un silence complet sur cet événement.
Selon les analyses du ministère de la Défense japonais, le missile a volé pendant 71 minutes avant de tomber dans la zone économique exclusive, dans la mer du Japon, à environ 150 km à l'ouest de la péninsule d'Oshima, dans l'île septentrionale de Hokkaido.
"Étant donné que le missile balistique a cette fois-ci volé à une altitude de plus de 6 000 km, ce qui était beaucoup plus haut que l'ICBM Hwasong-15 qui a été lancé en novembre 2017, on pense que celui d'aujourd'hui est un nouvel ICBM", avait déclaré, le 24 mars, le numéro deux du ministère japonais de la Défense, Makoto Oniki.
Depuis, l'armée sud-coréenne a minimisé l'importance de ces données, selon Yonhap, en expliquant que le projectile tiré la semaine dernière peut très bien être un Hwasong-15 porteur d'une ogive plus légère conçu pour voler en apparence comme un Hwasong-17, à plus longue portée.
"Missile monstre"
Car en effet, le missile qui a été tiré jeudi a volé plus haut et plus loin que tous les précédents ICBM testés par le pays doté de l'arme nucléaire. Ce qui le rend capable de frapper n'importe quelle partie du territoire américain.
Dévoilé pour la première fois en octobre 2020 et surnommé "missile monstre" par les analystes, le Hwasong-17, que Pyongyang affirme avoir tiré, n'avait jamais été testé auparavant. Et ce en rupture du moratoire sur les lancements de missiles balistiques intercontinentaux auquel Kim Jong Un s'était engagé en 2017.
NEW: First images of North Korea's Hwasongpho-17 ICBM. pic.twitter.com/QyC8E6hjMT
March 24, 2022Le dirigeant nord-coréen, qui a personnellement supervisé l'essai du 24 mars, selon les images diffusées en Corée du Nord, en est si fier qu’il a ordonné le tournage d’un clip de propagande dans lequel il apparaît en blouson de cuir noir et de lunettes de soleil sombres, déambulant avec des officiers devant un énorme missile.
Le régime n’a jamais caché sa priorité : développer un ICBM capable de porter plusieurs ogives conventionnelles ou nucléaires suivant chacune une trajectoire indépendante, difficiles à intercepter par les systèmes antimissiles.
"Ce qui est important avec (Hwasong-17), ce n'est pas la distance qu'il peut parcourir, mais ce qu'il peut potentiellement transporter, c'est-à-dire des ogives multiples", a déclaré l'analyste Ankit Panda à l'AFP.
Les résolutions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et d'armement, de procéder à des essais de missiles balistiques, ce qui n'a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type depuis le début de l'année.
Mais il ne s'agissait pas jusqu'à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d'avoir testé certains systèmes d'ICBM lors de ces lancements.
Hwasong-15 ou Hwasong-17, pour Kim Jong Un le message reste le même, comme le résume Jeffrey Lewis, de l'Institut Middlebury en Californie, sur Twitter : "Je serai capable de vous atomiser si vous m'envahissez. Alors ne le faites pas !".
Avec AFP
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Tir de missile intercontinental nord-coréen : Washington impose de nouvelles sanctions
La Corée du Nord tire un missile intercontinental, Séoul riposte avec plusieurs missiles
La Corée du Nord échoue à tirer un "projectile non identifié", selon Séoul
Le Figaro
Désir trop précoce, risque de regret : peut-on autoriser la chirurgie esthétique à l'adolescence ?
Tiphaine HonnetLorsqu'une particularité physique se transforme en complexe entrainant de la souffrance, la question de la chirurgie esthétique, aussi controversée soit-elle, peut émerger. Entretien avec Guillaume Durand, philosophe spécialiste en éthique médicale.
Poitrine trop visible ou pas assez, hanches trop larges, nez difforme, laid... L'adolescence, en raison des jeunes corps qu'elle transforme, est propice aux préoccupations physiques et aux complexes parfois difficilement surmontables. Dans certains cas, la chirurgie esthétique est une voie à laquelle quelques-uns peuvent penser pour soulager la souffrance. Dans les colonnes du magazine Vogue, au début du mois de mars, Bella Hadid a confié avoir eu recours à une rhinoplastie à l'âge de 14 ans. Et la regretter. Sur les réseaux sociaux, le corps médical esthétique, et surtout sa mère ont été cloués au pilori. Cette dernière a-t-elle manqué à son devoir, en autorisant l'opération ? Un complexe d'adolescent(e) est-il suffisamment fondé pour être pris au sérieux au point de faire appel au bistouri ? Cette opération est-elle un acte médical légitime, surtout lorsqu'elle touche un nez et une patiente aussi jeune ?
La difficulté même à trouver un pédopsychiatre acceptant de répondre à ces interrogations prouve à quel point la problématique est épineuse. Mais pas insoluble. Face à ce dilemme, les soignants désemparés peuvent faire appel à une consultation d'éthique clinique, comme il en existe au Centre hospitalier de Saint-Nazaire. Guillaume Durand, maître de conférences en philosophie à Nantes, spécialiste en éthique médicale et bioéthique, la dirige. Il nous donne son avis, purement consultatif, sur la chirurgie esthétique à l'adolescence.
Madame Figaro- Que veut dire être beau ou belle pour un adolescent en 2022 ?Guillaume Durand. – L'Histoire nous a démontré que la valeur attribuée à la beauté était variable. Si certains traits physiques peuvent être définis objectivement comme «beaux», l'image du corps idéal vient d'une représentation d'un groupe parmi d'autres, à une période donnée. Lors de l'adolescence, les jeunes vont ainsi chercher à être reconnus par leurs pairs en essayant de se conformer à la norme de beauté fixée par leur groupe. Et pour certains, un complexe physique peut contribuer à s'écarter de ce chemin et causer une souffrance.
Lorsqu'un lourd complexe physique ne peut être résolu par la psychothérapie, la chirurgie esthétique peut-elle être une voie à considérer ?Effectivement, parfois, le meilleur accompagnement psychologique possible ne règle pas la souffrance de ce que l'on juge être comme une difformité. Des études ont d'ailleurs démontré que la chirurgie esthétique peut être, elle aussi, thérapeutique. En aidant à améliorer l'estime et la confiance en soi, elle contribue à augmenter le bien-être, l'attractivité, la réussite sociale et professionnelle. Il faut rompre avec ce tabou qui consiste à respecter, coûte que coûte, le corps qui nous a été donné. Attention toutefois aux réflexions extrêmes. La transformation physique ne doit pas pour autant être imposée et systématisée par la société.
Parfois, le meilleur accompagnement psychologique possible ne règle pas la souffrance
La mère de Bella Hadid est très critiquée pour avoir donné son accord parental et réglé la note de la rhinoplastie de sa fille. Qu'est-ce qui nous dérange dans cette démarche, finalement ?La médecine esthétique a toujours été malmenée par la société. On accuse les soignants qui la pratiquent d'être vénaux ou d'être des charlatans. Leurs patients sont moqués et visés par des jugements de valeur, considérant que seule leur apparence compte dans la vie. Ces idées reçues touchent davantage les femmes, car on estime que leur corps doit rester un autel sacré, intouchable par l'individu. Mais aujourd'hui, les jeunes générations viennent davantage briser ce tabou et c'est bien ce qui dérange. Elles sont plus nombreuses à revendiquer que leur corps leur appartient, et à se saisir, quand elles le peuvent, d'une chirurgie esthétique qui se démocratise pour modeler un élément de leur anatomie ; un nez, des oreilles, une poitrine ou une vulve.
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En vidéo, "Mon nom est clitoris", la bande-annonce
Comment estimer, alors, qu'une demande est légitime et qu'elle n'est pas motivée par des injonctions liées à la beauté ?Il faut l'avouer, la frontière entre la chirurgie réparatrice et esthétique n'est pas toujours nette. C'est donc le rôle du médecin de distinguer la difformité, jugée comme un objet de souffrance, individuel et social, de celle d'un désir lié à un effet de mode. En consultation d'éthique clinique, notre travail consiste justement à évaluer le caractère autonome de la demande. On s'interroge sur la capacité du patient à prendre une décision de manière libre et éclairée, sans pression externe. Cela suppose de veiller à ce que l'adolescent soit capable de comprendre la situation et les enjeux de sa demande, d'exprimer sa motivation et de formuler clairement des arguments rationnels. Si les propos sont confus, on redouble de prudence. Ici, la situation de Bella Hadid m'interroge. À en juger par ses propos, il semblerait que sa demande de rhinoplastie cache en réalité une volonté d'effacer une caractéristique propre à une ethnie, «le nez de ses ancêtres», dit-elle. Son discours aurait mérité d'être examiné davantage, car la chirurgie esthétique est dommageable lorsqu'elle se fait l'instrument de la discrimination raciale.
Les adolescents ont eux aussi une grille de lecture, ils sont capables de jugements et de lucidité
Faudrait-il aussi imposer un âge limite ?Non, cela me semble arbitraire et inadapté à la réalité. Chaque partie du corps n'évolue pas forcément de la même façon et leurs conditions d'accès à la chirurgie esthétique ne reposent pas sur les mêmes critères. Pour modeler une vulve par exemple, il faut attendre un certain stade de développement des organes génitaux. Intellectuellement aussi, cela fluctue. Certains ados peuvent faire preuve de maturité très jeune, et d'autres non. Chaque situation est unique.
À lire aussiComment avoir confiance en soi face aux autres ?
On a tendance à oublier qu'un(e) ado peut décider de recourir librement et en pleine autonomie à la chirurgie esthétique...Oui, les adolescents ont eux aussi une grille de lecture, ils sont capables de jugements et de lucidité. Certains ont conscience du poids des normes et s'ils choisissent en connaissance de cause de s'y conformer, ils conservent malgré tout une liberté de choix. La chirurgie esthétique peut être, en dépit de la morale commune, un acte d'affirmation de soi, aidant l'individu à s'accomplir. Et ce, même si ce dernier cherche à briller dans le regard des autres.
En tant que parent, comment réagir à une demande de chirurgie ?Il ne faut pas accepter trop rapidement cette requête. On commence par s'asseoir et en discuter. Pour aider l'ado à aller mieux dans son corps, le parent peut lui proposer de faire du sport ou de s'inscrire à des activités artistiques. Si malgré tous ces efforts, la souffrance persiste, il vaut mieux consulter un psychiatre ou un psychologue, qui aidera à discerner le complexe du trouble psychique. Si les choses se présentent bien, cela peut aboutir à un rendez-vous chez un chirurgien esthétique. La réponse ne doit pas être immédiate ou le fait d'un seul individu dans son cabinet. Parents comme médecins doivent temporiser ces demandes car l'acte chirurgical reste irréversible. Si on arrive à la conclusion que ce qui rend plus heureux c'est l'opération, il me semble que l'on devrait respecter cette réflexion.
Si on arrive à la conclusion que ce qui rend plus heureux c'est l'opération, il me semble que l'on devrait respecter cette réflexion
Bella Hadid a dit regretter sa rhinoplastie. Après une chirurgie, le sentiment est-il inévitable ?Non, mais on s'y expose forcément, comme chacune des décisions que l'on prend dans la vie. On peut avoir des enfants et le regretter. C'est un tabou de le dire mais ce risque est réel et les parents concernés vivent avec. En médecine esthétique comme dans tout autre champ médical, c'est justement le rôle du corps médical de s'assurer de diminuer au maximum ce regret potentiel en temporisant, en évaluant et en accompagnant chaque demande au cas par cas. Évidemment, on ne peut pas avoir de certitude absolue, mais sauf preuve du contraire, aucune étude ne montre un taux de regret majeur de rhinoplastie ou de réduction mammaire.
(1) Un philosophe à l'hôpital, par Guillaume Durand, publié aux éditions Flammarion, 192 pages, 18€.
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Les perdants de la future réforme des retraites donnent de la voix
Premier planEntre le recul de l’âge légal de départ à 65 ans et la fin programmée des régimes spéciaux, la réforme imaginée par le candidat Emmanuel Macron va toucher de nombreux travailleurs déjà soumis à des conditions de travail difficiles.
Cécile RousseauCyprien BogandaQu’il semble loin, le temps où un certain Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle de 2017, s’engageait à ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite ! « Il restera à 62 ans ! » martelait-il alors, soulignant dans son programme l’ineptie économique d’un éventuel recul. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le Macron 2022 semble décidé à enterrer la promesse faite par celui de 2017. Le président-candidat a prévenu : s’il est réélu, l’âge légal de départ passera de 62 à 65 ans en 2034. Et de façon abrupte. Si le projet de réforme Delevoye-Philippe, mis en échec par les mobilisations en 2019 et 2020, se donnait dix ans pour se mettre en place, ne touchant que les générations 1975 et suivantes, celui présenté il y a huit jours commencera à s’abattre sur les personnes nées dès 1961. Tant pis si celles-ci pensaient déclencher leurs droits à pension l’an prochain, dès 62 ans : elles devront travailler quatre mois de plus. Chacune des générations suivantes, jusqu’à celle de 1969, se verra accablée d’un trimestre supplémentaire à cotiser, afin de parvenir à l’officialisation du nouvel âge légal de départ à 65 ans, en 2034.
Aucune urgence économique
Cette réforme est d’autant plus brutale qu’elle n’est justifiée par aucune urgence économique (lire notre entretien). Le Conseil d’orientation des retraites (COR) le rappelait en juin 2021 : « Malgré le contexte de la crise sanitaire et le vieillissement progressif de la population française, les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon de la projection, c’est-à-dire 2070. »
Valérie Pistone craint de se retrouver prise au piège de ces nouvelles bornes d’âge. Née en 1965, l’infirmière à l’hôpital gériatrique René- Muret à Sevran (Seine-Saint-Denis) n’imagine pas une seconde pousser son activité jusqu’à 65 ans : « Cette mesure s’inscrit dans un quinquennat injuste pour les soignants et ne prend absolument pas en compte le quotidien professionnel des gens », tacle celle qui est aussi syndicaliste SUD santé. La quinquagénaire avait initialement envisagé son départ pour 2025. En 2012, elle avait choisi de passer en catégorie A de la fonction publique avec une retraite portée à 60 ans. Un effort consenti pour percevoir un meilleur salaire. D’autres infirmières sont restées en catégorie B (catégorie active) et ont conservé la possibilité de départ à 57 ans. « Je me suis assise sur la pénibilité à ce moment-là, je n’aurais peut-être pas dû », glisse-t-elle, en précisant bien que les primes des infirmières ou de week-end ne rentrent pas dans le calcul de la pension.
Miser sur la formation et l’embauche des jeunes
Alors que les tâches administratives se sont multipliées pour coller à l’impératif de rentabilité et que le quotidien s’est alourdi avec le Covid, Valérie est épuisée : « On y laisse notre santé, donc on aimerait bien profiter de notre retraite. Quand on s’occupe des autres, il faut être en forme ! D’ailleurs, je ne fais pas des actes, mais des soins. L’interaction avec le patient est essentielle, surtout pour les personnes âgées. » À rebours de la future réforme, la soignante souhaiterait plutôt que les personnes proches de la retraite puissent diminuer leurs heures et qu’en retour, un jeune soit formé puis embauché.
Chez d’autres spécialistes du soin, le corps a déjà lâché. Fabienne Montet, aide à domicile de 53 ans, souffre de multiples pathologies apparues dans l’exercice de son travail-passion : tendinite du bassin, arthrose aux deux genoux, hernie discale… « On est seul pour effectuer les transferts du lit au fauteuil avec des personnes qui n’ont souvent plus aucune autonomie. On est auxiliaire de vie, femme de ménage… Le métier est très physique, comme celui d’assistante maternelle que j’occupais avant. » En arrêt maladie depuis un an et en parcours de reconnaissance de maladie professionnelle, elle envisage une reconversion dans un métier administratif. Pourtant, selon ses calculs, Fabienne ne pourrait prétendre à une retraite complète qu’à 67 ans, avec un montant de misère. « J’ai travaillé à temps plein puis à temps partiel pour m’occuper de mes trois enfants, le tout payée un peu plus de 8 euros de l’heure, soit le Smic ! s’indigne-t-elle. Je devrais toucher 1 000 euros de pension. Je vis comment avec cette somme, compte tenu de l’augmentation des prix ? Sans mon mari artisan, je ne m’en sortirais pas. Plutôt que de subir la réforme d’un président installé bien au chaud dans son bureau, j’attendais une augmentation de salaire et la reconnaissance de la difficulté de notre travail. »
L’usine à gaz du compte professionnel de prévention
Dans le secteur du bâtiment, cet éloignement de l’âge légal de départ paraît aussi inconcevable. Si la pénibilité des tâches n’est plus à démontrer, leur reconnaissance concrète reste compliquée. Le compte professionnel de prévention (ex-compte pénibilité) a tout d’une usine à gaz. « Quatre critères de pénibilité ont été supprimés par Emmanuel Macron, comme l’exposition à des vibrations et le port de charges lourdes. Pour les critères restants, on nous répond qu’on ne peut pas toujours mesurer l’impact réel sur le salarié », déplore Ali Tolu, représentant CGT au comité de groupe de Vinci.
Tenir jusqu’à 62 ans relève déjà de l’exploit. « Comme les patrons proposent rarement des postes aménagés, à 55 ans, de très nombreux collègues finissent licenciés pour inaptitude avec juste les indemnités légales. Beaucoup d’anciens, partis en retraite, sont tombés malades quelques mois après et sont décédés, dénonce Seyfettin Kurnaz, représentant de FO dans l’entreprise Dodin Campenon Bernard.
Une impression de bis repetita de 2019
Décidé à ignorer les particularités inhérentes aux métiers, l’actuel locataire de l’Élysée a réaffirmé sa volonté de supprimer les régimes spéciaux. Ciblés explicitement, les agents de la RATP ont une impression de bis repetita de l’année 2019. « Notre régime nous donne théoriquement le droit de partir à 52 ans avec vingt-sept années d’ancienneté pour les conducteurs et à 57 ans pour les agents de maintenance, rappelle Pierre Yaghlekdjian, délégué syndical CGT. Dans les faits, c’est très compliqué car l’impact des réformes précédentes s’amplifie avec le temps. Tout cela vise à réduire le montant des pensions car aucun conducteur ne restera jusqu’à 65 ans au volant, en horaires de nuit, en repos décalé… »
En grève ce vendredi contre la dénonciation des accords sur les conditions de travail par leur direction en vue de la privatisation du réseau bus, les conducteurs refusent de travailler, entre autres, une heure de plus par jour. Une mobilisation qui devrait en appeler bien d’autres en cas de réélection du président de la République.
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Présidentielle : Dans le Sud, la charge sécuritaire de Valérie Pécresse
Le Figaro
Jared Leto en tête du box-office nord-américain avec Morbius
Le nouveau film de vampire tiré de l'univers Marvel a engrangé 39,1 millions de dollars de vendredi à dimanche aux États-Unis et au Canada.
Le blockbuster Morbius, énième film de super-héros de l'univers Marvel, s'est offert dès sa sortie la première place du box-office nord-américain, selon des chiffres provisoires du cabinet spécialisé Exhibitor Relations publiés dimanche.
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Le long-métrage avec Jared Leto dans le rôle-titre a engrangé 39,1 millions de dollars de recettes de vendredi à dimanche aux États-Unis et au Canada. Il narre les affres du docteur Michael Morbius, un scientifique atteint d'une maladie incurable, qui va devenir vampire malgré lui en s'injectant un sérum à base d'ADN de chauve-souris et ne pourra pas s'empêcher de tuer pour boire le sang de ses victimes. «C'est un faible démarrage selon les critères exceptionnels de Marvel pour le lancement d'une nouvelle série de films autour d'un super-héros», a toutefois souligné David A. Gross de Franchise Entertainment Research, qui se spécialise dans l'analyse de l'industrie du cinéma. «Les lancements précédents se situaient dans la fourchette des 70 à 80 millions de dollars», a-t-il précisé.
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Le secret de la cité perdue, nouveau film d'action mêlé de comédie romantique avec Sandra Bullock et Channing Tatum, premier la semaine dernière pour sa sortie, descend à la deuxième place du podium avec 14,8 millions de dollars.
Un autre film d'homme chauve-souris, The Batman , retraçant les sombres aventures du justicier masqué avec Robert Pattinson, se place lui en troisième position avec 10,8 millions de dollars de recettes pour sa cinquième semaine d'exploitation.
Stable à la quatrième place se glisse Uncharted , adaptation du jeu vidéo à succès édité par Sony, où Tom Holland incarne un chasseur de trésors, avec 3,6 millions de dollars après sept semaines sur grand écran.
Le film d'animation Jujutsu Kaisen 0 du studio Crunchyroll/Funimation, qui raconte le combat d'un jeune homme devenu exorciste contre des esprits maléfiques, arrive-lui en cinquième position, avec 2 millions de dollars pour sa troisième semaine en salle.
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Voici le reste du Top 10:
6. RRR (1,6 million)
7. Spider-Man: No Way Home (1,4 million)
8. Dog (1,3 million)
9. X (1,02 million)
10. Everything Everywhere All at Once (1,01 million)
Bruce Willis, le long crépuscule d'une carrière détonante, achevée par la maladie
Star hollywoodienne des années 1990 et 2000, l'acteur de 67 ans connaissait un passage à vide depuis près de dix ans après avoir enchaîné les grosses productions.
Victime de surmenage, Valérie Lemercier s'évanouit sur scène
La comédienne, qui vient de recevoir le César de la meilleure actrice pour Aline, a perdu connaissance alors qu'elle jouait la pièce Les Sœurs Bienaimé au théâtre Antoine jeudi soir. Son entourage, rassurant, parle de «fatigue».
La police était «prête à arrêter» Will Smith après sa gifle aux Oscars
Dès dimanche soir, la police de Los Angeles avait fait savoir que Chris Rock avait refusé de porter plainte et qu'aucune poursuite n'était engagée à ce stade.
Le Figaro
Un propriétaire doit assumer des dégâts même antérieurs à son acquisition
Actualité
L’important, pour la Cour de cassation, est que le dommage ait été constaté ou la réclamation formulée depuis la signature de l’acte.
Par Le Figaro Immobilier , AFP agence
Mis à jour le 04/04/22, 04:00
Publié le 04/04/22, 04:00
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Voir l'annonceLorsqu’un propriétaire se plaint à son voisin de troubles anormaux de voisinage, ce voisin les assume même s’ils ont commencé avant qu’il ne soit propriétaire, juge la Cour de cassation, dans une décision rendue le 16 mars dernier. Il n’y a donc pas de partage de responsabilité à opérer, entre ancien et nouveau propriétaire, en fonction de la date de l’achat.
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Un habitant refusait d’assumer seul la réparation de la maison mitoyenne, appartenant à son voisin, qui était détériorée depuis plusieurs années par des fuites d’eau provenant de chez lui. La charge des réparations, disait-il, doit être partagée avec l’ancien propriétaire qui avait connaissance de ces troubles apparus depuis des années déjà lorsqu’il a vendu sa maison.
Une responsabilité civile mais pas une faute
Le problème avait effectivement été évoqué à plusieurs reprises entre la victime et l’ancien propriétaire mais, devant une aggravation subite des dégâts, le voisin victime avait fini par saisir la justice après l’arrivée d’un nouveau propriétaire. C’est le nouvel occupant qui assume tout, a expliqué la Cour de cassation, car il n’est pas question de faute. Il s’agit juste d’une responsabilité civile automatiquement liée à la propriété de l’immeuble qui cause le trouble et qui permet au voisin victime de demander réparation.
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Il est donc sans importance, a conclu la Cour de cassation, que ce nouveau propriétaire ne l’ait pas été lors de la constatation des premiers troubles de voisinage. Ce principe vaut pour l’assureur de ce propriétaire, qui ne peut pas, lui non plus, refuser sa garantie au prétexte que les troubles auraient commencé avant la signature de son contrat. L’important, ont décidé les juges, est que le dommage ait été constaté ou la réclamation formulée depuis la signature du contrat.
France24 - Monde
VIH : des injections au lieu du comprimé quotidien, "une révolution" pour certains patients
Publié le : 25/03/2022 - 18:55Modifié le : 25/03/2022 - 18:59
Cyrielle CABOT
Depuis fin décembre 2021, les patients atteints du VIH qui le souhaitent peuvent, s'ils remplissent certaines conditions, remplacer leur comprimé quotidien par des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "Une révolution", "une vraie charge en moins", témoignent auprès de France 24 certains qui ont déjà abandonné leur boîte de cachets.
Chaque jour, pendant un an, à 12h30 tapantes, le téléphone de Mathieu* sonnait, marquant l'heure de prendre son comprimé quotidien. Mais depuis le 11 février, son alarme ne retentit plus au moment du déjeuner. Ce franco-algérien de 45 ans, testé positif au VIH en juin 2020, fait partie des premiers patients à avoir remplacé son médicament quotidien par un nouveau traitement disponible en France : des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "C'est génial ! Aujourd'hui, c'est un vrai soulagement… ça n'a pas de prix", témoigne-t-il auprès de France 24.
Ce traitement est remboursé en France depuis décembre 2021, après deux ans d'essais cliniques. Concrètement, il s'agit de la combinaison de deux antirétroviraux, le cabotégravir et la rilpivirine. Comme tous les virus, le VIH mute et peut ainsi développer des résistances à certains médicaments. Pour contrer cela, les médecins le traitent avec des trithérapies ou des bithérapies, c'est-à-dire qu'ils mélangent des antirétroviraux de façon à mieux contrôler les réplications du virus.
Avec ce traitement injectable, la méthode ne change pas. Sauf qu'au lieu de prendre quotidiennement des comprimés, les patients peuvent se rendre tous les deux mois à l'hôpital et recevoir une double injection. "Les essais cliniques ont montré que les deux traitements sont tout aussi efficaces, c'est uniquement la forme qui change", insiste auprès de France 24, Bruno Spire, directeur de recherche à l'Inserm [institut national de la santé et de la recherche médicale] et président d'honneur de l'association Aides.
"Plus il y a de traitements, mieux c'est", salue-t-il. "Il ne conviendra pas à tous les patients, mais cela peut simplifier la vie pour d'autres. Et c'est tout l'intérêt : permettre à chacun de trouver quelque chose qui lui convient."
Cacher sa séropositivité
Mathieu, lui, a sauté sur l'occasion dès que cela a été possible. "J'ai entendu parler du traitement par injection dès juin 2021. J'ai tout de suite été partant", témoigne-t-il. "Malheureusement, la mise en place a été ralentie par la pandémie de Covid-19 et je n'ai pu commencer que le 11 février."
Sa principale motivation pour en finir avec les comprimés : pouvoir rester plus facilement discret sur sa séropositivité. Dans son entourage, seule sa sœur et ses plus proches amis sont au courant de sa situation. "Les premiers mois, j'avais beaucoup de mal à en parler, j'avais honte. Et j'ai toujours peur de faire face à la sérophobie et au manque de connaissances sur le sida", explique-t-il.
Il se souvient ainsi, par exemple, de la gêne qu'il ressentait quand il devait prendre son médicament au milieu d'un déjeuner avec des collègues ou des amis. "Il fallait toujours que j'invente une histoire. Je racontais que je prenais des vitamines, parce que j'étais fatigué…", raconte-t-il. "Tout ça c'est terminé !"
"Le sida reste quelque chose de stigmatisant. Pour certaines populations, notamment en situation de grande précarité ou migrante, le VIH est même quelque chose de très tabou", abonde par ailleurs à France 24 Victor Galarraga, militant de l'association Aides, qui travaille à l'accès aux soins pour tous. "Pour elles, le traitement par injection pourrait être une vraie révolution. Je connais certaines personnes qui doivent encore cacher leurs boîtes de médicaments…"
Une vingtaine de comprimés il y a vingt ans
Lionel, lui aussi, a décidé d'abandonner les cachets en faveur des injections. Âgé de 53 ans, ce membre de l'association Actions traitements, qui accompagne les patients atteints du VIH, n'avait que 23 ans quand il a appris qu'il était séropositif. En trente ans, il a assisté à de nombreuses avancées thérapeutiques dans la lutte contre le sida. "Les dix premières années, je ne me suis pas soigné. Il n'existait quasiment pas de traitements et les rares protocoles étaient très lourds", se souvient-il, contacté par France 24. "Mais mon état a fini par se dégrader et je n'ai plus eu le choix." Les premières trithérapies ont vu le jour en 1996.
"Au début, je devais prendre une vingtaine de comprimés tous les jours à heures fixes. Ils me donnaient des effets secondaires, comme des diarrhées, des maux de tête, de la fatigue. C'était très contraignant", raconte-t-il. "Maintenant on me propose de faire de simples injections tous les deux mois, évidemment que je suis partant !"
"C'est vraiment révolutionnaire", insiste-t-il. "Sans compter qu'avec ça, on est tranquilles aussi pour voyager. Plus besoin de se balader avec ses médicaments, à risquer qu'on nous pose des questions désagréables…"
Tous les patients atteints du VIH ne sont cependant pas éligibles à ce nouveau traitement par injection. Il ne peut en effet n'être administré qu'à des personnes qui ont une charge virale stabilisée depuis au moins six mois. Il est aussi contre-indiqué chez des personnes qui ont déjà connu des résistances aux traitements ou des échecs thérapeutiques.
"Et certains préféreront s'en tenir aux comprimés", relève Bruno Spire de l'Inserm. Dans une étude effectuée par son association auprès de 581 personnes, majoritairement des hommes (80 %) nés en France, 48 % des répondants se disent très intéressés et 30 % assez intéressés. "Les comprimés ont un côté rassurant. En le prenant tous les jours, on a l'impression de contrôler notre maladie", explique Mathieu. "J'ai d'ailleurs mis plusieurs semaines avant d'enlever l'alarme sur mon téléphone", avoue-t-il en riant.
Difficulté d'accès aux populations précaires
"Le traitement injectable présente un autre obstacle majeur : pour le moment, il faut nécessairement se rendre à l'hôpital pour en bénéficier", déplore de son côté Victor Galarraga. "Pour les personnes éloignées du système de santé, c'est déjà compliqué d'aller à la pharmacie et d'être suivies par un médecin, alors se rendre à l'hôpital…", poursuit-il. "C'est très dommage, parce que c'est finalement les publics qui en auraient certainement le plus besoin. Pour nous c'est un gain en confort, pour eux, cela pourrait être bien plus."
Lui-même recevra ses premières injections d'ici une dizaine de jours. "Chaque jour, en prenant mon médicament, cela me ramène à ma maladie. Avec les injections, ce ne sera plus le cas", témoigne-t-il.
Face à cette avancée thérapeutique, Victor, Mathieu et Lionel caressent tous le même espoir : que cela ne soit qu'une étape supplémentaire avant la mise en place de traitements très longue durée, voire de l'arrivée d'un vaccin. "Peut-être que bientôt on ne pourra prendre un comprimé que tous les six mois, ou avoir une injection tous les ans", espère Mathieu.
"Aujourd'hui, on vit très bien avec le VIH, notre espérance de vie est longue et avec les injections, notre quotidien est encore allégé", insiste Mathieu. "Le véritable obstacle qui persiste, et ce sur quoi il faut vraiment que les choses évoluent : c'est l'image que la population a de la séropositivité. C'est la chose la plus difficile à vivre, le regard des autres."
Bruno Spire à l'Inserm, quant à lui, rappelle que si les traitements progressent, il ne faut pas oublier l'importance du dépistage et de la protection, notamment via la Prep (prophylaxie pré-exposition), le traitement de prévention contre le VIH. En France, on estime à 180 000 le nombre de personnes actuellement infectées, dont près de 25 000 ne le savent pas.
*Le prénom a été modifié
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Luc Montagnier, Nobel de médecine pour la découverte du virus du sida, est mort
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France24 - Monde
Au Mali, la junte protège ses soldats à tout prix
Publié le : 01/04/2022 - 15:07
David RICH
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Alors que les soldats français de Barkhane quittent le Mali, la junte au pouvoir multiplie ces dernières semaines les déclarations sur les avancées militaires contre les groupes jihadistes. Dans le même temps, les accusations d’exactions à l'encontre de ses soldats se multiplient.
"La présence de Wagner au Mali c’est quoi ? Des exactions et la limitation des libertés publiques". Interviewé sur France 24 mercredi 30 mars, le ministre français des Affaires étrangères Jean Yves le Drian a, de nouveau, fustigé la présence de miliciens russes du groupe Wagner au Mali auprès des forces nationales, et dont la junte au pouvoir est selon lui l’"otage".
Ces derniers mois en effet, des témoignages relayés par plusieurs médias, dont RFI et France 24, ainsi que l’organisation humanitaire Human Rights Watch, accusent l’armée malienne, ainsi que des combattants blancs, soupçonnés d’appartenir au groupe russe Wagner, d’exactions commises contre des civils dans plusieurs régions du Mali. Ce serait actuellement le cas à Moura, village du centre du pays, dans la région de Mopti, assiégé par l'armée et des combattants russes. Des accusations en nombre, jugées "préoccupantes" par l’ONU mais rejetées par la junte, qui nie toute présence de miliciens russes et dénonce une tentative de déstabilisation des forces armées maliennes (FAMa).
Haro sur les médias français
Le 16 mars, dans un communiqué, la junte malienne annonce la suspension de France 24 et RFI, accusés de "fausses allégations" d'exactions commises par l'armée malienne. Une décision qui fait suite à la publication par RFI d’un reportage en deux parties contenant des témoignages de civils narrant des pillages et exécutions sommaires commises par les soldats maliens, parfois accompagnés de blancs, non francophones, suspectés d’appartenir à Wagner.
Dénonçant "la volonté criminelle de journalistes" visant à "semer la haine", la junte oppose un rejet catégorique à "ces allégations contre les vaillantes FAMa". Le communiqué précise qu’il est désormais interdit aux médias maliens de publier ou partager des contenus des deux médias français, qui appartiennent au même groupe.
Un mois plus tôt un autre media français avait été visé par la junte, Jeune Afrique, dont l’envoyé spécial Benjamin Roger avait été arrêté, le 6 février, puis expulsé moins de 24 h après son arrivée sur le sol malien. Lui aussi travaillait sur le rôle des miliciens de Wagner auprès des forces maliennes. Son enquête, publié le 18 février, se fait l’écho de leurs méthodes "brutales" et "expéditives" sur le terrain qui ont "tendance à désinhiber" les FAMa.
Pourtant, depuis les premières rumeurs de la signature d'un contrat entre la junte malienne et la milice Wagner, rapportées en septembre 2021 par Reuters, Bamako nie farouchement toute présence de mercenaires russes sur son sol. Seul des instructeurs russes sont présents au Mali et ces derniers ne participent aucunement aux combats, insiste Bamako.
Un "complot" pour "discréditer l’armée"
Interviewé sur RFI le 17 février, Fousseynou Ouattara, le vice-président de la commission Défense du Conseil national de transition (CNT), fustige une "manipulation pure et simple" orchestrée de toute pièce pour décrédibiliser l’armée malienne. "Est-ce que vous avez le nom des Maliens qui témoignent de cela ? Vous savez dans certains villages, la situation est telle que si vous donnez de l’argent à un Malien, un pauvre qui souffre, il vous dira tout ce que vous voulez" assène-t-il au micro de David Baché.
💬 🇲🇱 Accusations d’exactions : «un complot pour cacher les succès de l’armée malienne» estime Fousseynou Ouattara le vice-président de la commission Défense du Conseil national de transition (CNT) du #Mali. 🎙 D. Baché #RFImatin 👇 pic.twitter.com/NzEGYGvJaQ
March 17, 2022De son côté, l’organisation humanitaire Human Rights Watch (HRW) a publié, le 15 février, un rapport documentant la mort de 107 civils dans le centre et le sud-ouest du Mali, depuis décembre 2021, "dont au moins 71 impliqueraient des membres des forces gouvernementales". À nouveau, l’implication de "soldats blancs" parlant une langue inconnue y est rapportée.
Dans une réponse datée du 14 mars, le ministère de la Défense malien revient point par point sur les exactions documentées par l’ONG. "La lutte contre l’impunité demeure aujourd’hui une priorité pour le commandement militaire" déclare-t-il avant de se livrer à une attaque en règle contre le rapport d’ Human Rights : "Ces allégations sont très souvent tendancieuses, non recoupées, rapportés selon des témoignages non contradictoires et ne s’appuyant sur aucune preuve tangible".
"Le cancer de l’impunité"
Après la publication du rapport de HRW, plusieurs enquêtes ont été ouvertes, selon les autorités maliennes, pour faire la lumière sur les accusations d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées ou involontaires et de représailles contre des civils. Une initiative saluée par Alioune Tine, expert indépendant de la situation des droits de l’Homme au Mali auprès des Nations unies, qui met néanmoins en garde le gouvernement malien, dans son dernier rapport présenté cette semaine à Genève.
"Je tiens à souligner que la pratique consistant à réfuter en bloc les allégations de violations des droits de l’Homme avant même d’avoir mené des enquêtes, risque de faire peser le doute sur l’engagement international des autorités maliennes en matière de droits de l’Homme et leur volonté politique de lutter contre le cancer de l’impunité" souligne-t-il.
Selon l’expert des Nations unies, cette approche "risque de faire croire aux potentiels violateurs des droits humains que l’Etat malien les protège" et pourrait être instrumentalisée par les groupes armés pour se présenter auprès du peuple comme une "solution de substitution crédible à la défaillance de l’Etat".
Depuis les publications de RFI et HRW, d’autres accusations ont fait surface. À Ansongo, dans le nord-est du Mali, l’armée se voit accusée d’avoir exécuté, le 26 mars, un groupe de civils fuyant les attaques de L'État islamique dans le Grand Sahara (EIGS).
De son côté, la junte malienne préfère mettre l’accent sur la montée en puissance des FAMa. "Aujourd’hui nous pouvons dire avec fierté que notre Armée nationale est capable d’opérer en toute autonomie sans demander de l’aide à qui que ce soit", a insisté le ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara, le 30 mars depuis l’aéroport Modibo Keïta près de Bamako, exhibant fièrement de nouveaux équipements militaires, dont des hélicoptères de combat et des radars dernière génération, en provenance de Russie.
Un premier lot de matériels militaire a été réceptionné, le 30 mars 2022 par le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le Colonel Sadio Camara à l’aéroport international Président Modibo Keita Bamako-Sénou.Lire tout l'article à ce lien : https://t.co/NoL3UGwhek pic.twitter.com/UAys3oFUao
March 30, 2022Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Près de 600 civils ont été tués au Mali en 2021 selon la Minusma
Décryptage
Violences au Mali : les raisons de la montée en puissance de l'organisation État islamique au Sahel
La Cédéao maintient ses lourdes sanctions contre le Mali
L'Humanité
Pour Michaël Zemmour « la retraite à 65 ans, un choix politique, non économique »
EntretienL’économiste Michaël Zemmour décortique la réforme macroniste et met en garde contre ses effets pervers à court et moyen terme.
Cyprien BogandaContrairement à ce que beaucoup de libéraux nous assurent depuis des années, notre régime de retraite n’est pas menacé. L’acharnement de l’actuel président à vouloir repousser l’âge de départ, en cas de deuxième mandat, est donc en bonne partie motivé par des raisons idéologiques.
Comment analysez-vous la rapidité du recul de l’âge de départ à la retraite voulu par Emmanuel Macron ?
L’objectif affiché est de repousser de trois ans l’âge légal de départ, au rythme de quatre mois par an. Cela va concerner des personnes qui se trouvent déjà aux portes de la retraite : imaginez la situation de ceux qui comptaient partir à 62 ans en 2023 et qui vont devoir attendre quatre mois supplémentaires. Quant à la génération née en 1969, elle devra patienter trois ans de plus. C’est une très grosse augmentation.
Pour avoir une idée des conséquences immédiates d’un tel recul, on peut analyser ce qui s’est produit lors du passage de 60 à 62 ans (après la réforme des retraites de 2010 de Nicolas Sarkozy – NDLR). Pour résumer, les gens qui étaient encore en emploi à 60 ans sont restés deux ans supplémentaires.
En revanche, tous ceux qui n’avaient plus de travail à ce moment-là (je rappelle que c’est le cas d’une personne sur deux au moment où elle prend sa retraite) ont vu se prolonger cette période de précarité où le taux de pauvreté est très marqué.
Le deuxième effet produit par le recul de l’âge de départ se situe au niveau des conditions de travail. Avec l’âge, les risques d’incapacité faible ou sérieuse augmentent fortement. Dans le secteur du nettoyage, par exemple, le taux d’emploi chute après 45 ans à la suite de tous les facteurs de pénibilité (troubles musculo-squelettiques, notamment).
Y a-t-il une logique économique derrière la décision d’allonger la durée de cotisation au régime des retraites ?
Selon moi, cette mesure n’est pas une réponse à une nécessité financière : le Conseil d’orientation des retraites (COR) nous explique que le déficit va se résorber de lui-même à l’horizon 2030 et que le régime des retraites n’est pas menacé. Les économies représentées par un passage à 65 ans excéderaient largement ce qui serait nécessaire pour revenir à l’équilibre. En réalité, cette mesure ne répond pas à une logique économique, mais relève d’un choix politique.
Emmanuel Macron cherche soit à réduire les dépenses publiques en tant que telles au nom d’une idée non démontrée selon laquelle une baisse des dépenses serait nécessairement une bonne chose pour l’économie, soit à augmenter la population présente sur le marché du travail (ce qu’on appelle « l’offre du travail »).
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire affirme en substance que « nous rembourserons notre dette publique par la croissance créée par la réforme des retraites ». Selon ce raisonnement, la réduction de la part des retraites dans le PIB, et plus largement de nos dépenses publiques, dynamiserait mécaniquement l’économie. Pour un économiste, c’est une logique curieuse qui ne repose sur aucune démonstration.
Quelles pourraient être les conséquences sociales, à long terme, d’un nouveau recul de l’âge de la retraite ?
Le temps que l’on passe à la retraite a déjà commencé à diminuer, car les précédentes réformes ont reculé l’âge de départ plus vite que nous ne réalisions des gains d’espérance de vie : autrement dit, cette nouvelle mesure conduirait surtout à raccourcir encore la durée de la retraite.
Les salariés atteindront l’âge légal plus tard, et en plus mauvaise santé. Par ailleurs, on sait déjà que nous allons vers un appauvrissement relatif des retraités : le niveau de vie de ces derniers par rapport à celui des actifs sera 20 % plus faible en 2070. En réalité, le vrai sujet, c’est que si l’on ne fait rien, les retraités pourraient connaître l’expérience d’un déclassement demain.
Emmanuel Macron n’essaie-t-il pas de s’attaquer à ce risque d’apauvrissement des retraités en relevant le minimum vieillesse à 1 100 euros ?
Cette proposition est cosmétique. Le gouvernement précise bien que ces 1 100 euros ne seraient accordés qu’aux personnes avec des carrières complètes… c’est-à-dire à des gens qui, très largement, perçoivent déjà ce niveau de pension ! Ce sont les retraités aux carrières incomplètes qui sont les plus pauvres.
Il faudrait prendre de vraies mesures pour s’attaquer au problème en envisageant une véritable retraite minimale, certes plus coûteuse pour les finances publiques. Cela supposerait de redéfinir les conditions nécessaires pour percevoir les minima de retraite : aujourd’hui, ils ne se déclenchent que lorsque l’on part à temps plein. Demain, certaines personnes devront donc attendre 67 ans pour pouvoir les toucher.
michael zemmourréforme des retraitesRetraite à 60 ansdépart à la retraite France24 - World
Ukrainian soldiers find 'trail of horror' after retaking Bucha district
Issued on: 04/04/2022 - 08:14Modified: 04/04/2022 - 09:51
FRANCE 24
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Gulliver CRAGG
Ukraine says Russian forces have now left the region around Kyiv, leaving behind them a trail of horror found by a Ukrainian military that has wowed the world with its determined defence against the invasion. FRANCE 24’s Gulliver Cragg reports.
Bucha district, northwest of the Ukrainian capital Kyiv, saw fierce fighting and a majority of its population flee. It was also home to the world’s biggest cargo plane, a prominent source of Ukrainian pride that was destroyed on the first day of fighting – some say in a bid to break the country’s spirit.
After retaking Hostomel airfield, the site of the wrecked plane, Ukrainian soldier Roman was keen to emphasise that any sense of triumph would be premature: “This isn’t victory, yet. It’s just the beginning. Victory will be when they’ve all gone. So much grief.”
The towns in this district have been devastated. In one area spared the worst of the violence, resident Valentyna talked about the privation she suffered: “The Russians were here, they went from house to house, looking for something – I don’t know what they were looking for. Since the 4th of March we’ve had no electricity, no water, no gas… so we cook our food out here.”
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War in Ukraine
Live: Macron says 'clear indications' of war crimes in Bucha, more sanctions needed
WAR IN UKRAINE
On the ground: Kharkiv residents caught in the line of fire
AS IT HAPPENED
Zelensky slams ‘torture of whole nation’ as Bucha killings spark outrage
L'Humanité
Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle
ActuLe 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.
Diego Chauvet«Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.
Un grand coup de pression dans la campagne
Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».
Smic à 1 400 euros net et blocage des prix
Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.
Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon
Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.
Jean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022réforme des retraitesunion populaire Le Monde
Un chant de résistance
Bayraktar signifie « porteur de drapeau » en turc, mais c’est aussi le patronyme du gendre du président Recep Tayyip Erdogan, Selçuk Bayraktar, dont l’entreprise produit, d’abord pour l’armée turque, puis pour l’exportation, des drones de plus en plus redoutables. Le Bayraktar TB2, testé à partir de 2014, peut voler pendant plus d’une journée d’affilée, dans un rayon de 150 kilomètres, avec l’électronique nécessaire pour frapper sa cible de jour comme de nuit.
Ce drone a permis, une fois la Turquie engagée aux côtés du gouvernement internationalement reconnu en Libye, de détruire les batteries antiaériennes du camp adverse, au printemps 2020, contribuant à la débandade des mercenaires russes du groupe Wagner. Quelques mois plus tard, c’est l’Azerbaïdjan qui profite de l’efficacité des TB2 pour contraindre l’Arménie à se retirer du Haut-Karabakh. Les drones turcs sont mis en valeur lors du « défilé de la victoire », à Bakou, en décembre 2020, en présence d’Erdogan.
Entre OTAN, Russie et Ukraine, Erdogan se positionne en faiseur de paixL’Ukraine acquiert en septembre 2019 un premier lot de six Bayraktar TB2, dont l’un est utilisé, deux ans plus tard, pour bombarder une position des séparatistes prorusses dans le Donbass. Kiev dispose d’une vingtaine de ces drones lors de l’invasion russe du 24 février et les utilise pour détruire en quelques jours une dizaine d’hélicoptères, autant de batteries antiaériennes et une demi-douzaine de blindés ennemis. Sont particulièrement spectaculaires les dommages infligés à certains convois russes, dont les images de véhicules calcinés font le tour du monde.
Les performances du TB2 sont telles que l’Ukraine renouvelle ses dotations dès les premiers jours du conflit, les drones turcs transitant sans doute par le territoire polonais. Le Bayraktar contribue ainsi significativement à endiguer l’avancée russe et à contraindre l’agresseur à une guerre de positions, certes dévastatrice pour l’Ukraine, mais beaucoup plus coûteuse pour le Kremlin.
C’est à un soldat ukrainien que l’on devrait la composition de Bayraktar, une chanson à la gloire du drone turc, dont les couplets vengeurs sont scandés lors des manifestations contre l’invasion russe :
« Les moutons sont venus de l’est pour “restaurer un grand Etat”, mais le meilleur gardien de troupeaux est/Bayraktar/Leurs arguments étaient leurs armes diverses, leurs puissants missiles et toute leur artillerie, mais nous avons un commentaire à lancer d’en haut/Bayraktar. »
Le clip de la chanson, éventuellement sous-titré en anglais ou en arabe, devient bientôt viral, illustré d’images de frappes aériennes ou de convois incendiés. Le couplet final se veut à la fois menaçant et déterminé :
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France24 - Monde
En images : après le retrait russe, des localités du nord de l'Ukraine en ruine
Publié le : 03/04/2022 - 16:23
FRANCE 24
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Les forces russes se sont retirées de la banlieue de Kiev ces derniers jours, après avoir échoué à encercler la capitale ukrainienne, ainsi que de plusieurs villes du nord. Entre tanks détruits et cadavres, elles laissent dans leur sillage un décor apocalyptique, révélant les atrocités de l'invasion militaire de Moscou.
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Reportage en Ukraine : à Kharkiv, avec les derniers habitants d'un quartier sous les bombes
LE FIL DU 2 AVRIL
L'Ukraine affirme avoir repris le contrôle de toute la région de Kiev
Le fil du 1er avril
L'Ukraine rejette la responsabilité d'un bombardement à la frontière russe
L'Humanité
Présidentielle. Les mauvais coups que mijote Emmanuel Macron pour son deuxième mandat
EnquêteLe président de la République a annoncé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Que prépare-t-il ? Réforme des retraites et des institutions, fin des 35 heures et attaques contre la Sécurité sociale au nom de la dette... S’il est réélu, Macron, aux manettes d’un deuxième quinquennat, va se lâcher. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée. décryptage et Entretien
Aurélien SoucheyreEmmanuel Macron aura attendu le dernier moment pour se déclarer candidat à la présidentielle, à travers une lettre publiée jeudi soir dans la presse quotidienne régionale. Mais le président, très investi sur le sujet de la guerre en Ukraine, va-t-il seulement faire campagne ? Quel programme proposera-t-il aux Français ? Quels coups durs et coups de bluff leur réserve-t-il ? Macron n’a jamais renoncé à son projet de sape des fondamentaux démocratiques et sociaux. Décryptage.
Qui propose quoi ? Comparez les programmes des candidats à l'élection présidentielle !
La retraite pour les riches
Dans sa missive, le chef de l’État se veut clair : « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production. »
« Bien sûr, il va falloir remettre les retraites sur la table », confirme d’emblée Roland Lescure, qui fait partie des députés LaREM qui travaillent au nouveau programme d’Emmanuel Macron. Soit l’une des réformes les plus impopulaires du quinquennat, abandonnée en pleine crise sanitaire au plus grand regret de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui appelle sans cesse à la reprendre. « Il faut bien la relancer pour des raisons de dette et de financement », confirme Sacha Houlié, qui soumet lui aussi des idées en interne.
La bataille des retraites est (à nouveau) déclaréeLes arguments types déjà utilisés en 2018 et 2019 sont toujours là : « Aucune pension ne doit être sous les 1 000 euros. » Mais à partir de combien d’années de travail ? Les macronistes n’ont pas de réponse. Reste à savoir s’ils entendent reprendre le texte déjà adopté en première lecture, à coups de 49-3, ou non. « Il faut tout remettre à zéro et ne rien s’interdire, affirme Bruno Questel, député LaREM. Il faut faire davantage de coconstructions, même si la concertation avait duré dix-huit mois quand même avec Jean-Paul Delevoye. »
L’ex-haut commissaire à la réforme des retraites, qui défendait un texte sans aucune garantie de montant de pension et d’âge de départ, avait dû démissionner après la révélation de ses liens étroits avec les assurances, très intéressées par une privatisation des retraites. Si le programme n’est pas encore ficelé, Macron lui-même s’est prononcé en novembre pour la suppression des régimes spéciaux et la possibilité de travailler plus longtemps. Concernant le temps hebdomadaire de travail, ses équipes parlent déjà d’en finir avec les 35 heures.
Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse socialeDes institutions verrouillées
« Une autre réforme qu’il faut relancer, c’est celle des institutions », mesure Roland Lescure. Celle-ci avait été stoppée par l’affaire Benalla. Mais que contenait-elle ? Un renforcement accru de la verticalité de l’exécutif à travers l’affaiblissement d’un Parlement de plus en plus transformé en chambre d’enregistrement.
« Je pense toujours qu’il faut réduire le nombre de députés et de sénateurs », affirme Sacha Houlié, qui souhaite également instaurer une dose de proportionnelle de 25 % pour les législatives. « Je suis pour la proportionnelle intégrale », prévient cependant Erwan Balanant, député Modem, qui défend ici une proposition chère à François Bayrou.
Comment les deux partis les plus importants de la majorité dialoguent-ils pour préparer le programme de Macron ? « On travaille, mais c’est difficile de faire vivre une campagne qui n’existe pas vraiment », observe l’élu.
Les marcheurs promettent néanmoins « d’innover pour faire vivre la démocratie, comme lors du grand débat national et lors de la Convention citoyenne pour le climat ». Deux innovations, en effet. Mais les cahiers de doléances des gilets jaunes et les recommandations des citoyens tirés au sort lors de la Convention sur le climat ont été jetés aux orties.
Enfumage sur l’énergie
Le président sortant a annoncé depuis Belfort vouloir renforcer le nucléaire : « Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de huit EPR2 additionnels ».
Dans son courrier de candidature, il plaide également pour « continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial ». Le tout afin de « devenir une grande nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon ».
« Décarboner l’énergie est un enjeu majeur et non négociable, mais celui du contrôle public de la production et de la distribution de l’énergie l’est tout autant », fait valoir Sébastien Jumel. Le député PCF fustige un président « qui essaie de rattraper ses erreurs juste avant le scrutin présidentiel ». Après avoir laissé General Electric acheter l’essentiel d’Alstom, le chef de l’État s’est réjoui du rachat des turbines Arabelle par EDF. Et Bruno Le Maire a même déclaré qu’une nationalisation d’EDF « ne doit pas être écartée ».
« En réalité, ce gouvernement a volontairement affaibli EDF et le risque de voir démantelée cette structure primordiale est réel. Elle pourrait être découpée comme l’a été la SNCF. De plus, il laisse totalement les énergies vertes et renouvelables au privé », ajoute le parlementaire communiste. Derrière les coups de com de l’exécutif se cache un véritable risque de privatisation accrue de la filière, quand bien même les macronistes reprennent de plus en plus l’expression de « souveraineté énergétique », notamment depuis l’invasion russe en Ukraine.
Une grande attaque contre la Sécu
L’Humanité avait révélé que la Macronie voulait supprimer toutes les références au budget de la Sécurité sociale dans la Constitution, avant de faire marche arrière.
Elle parle désormais de mettre en place une « grande Sécu ». L’idée, sur le papier, est alléchante : la prise en charge par l’assurance-maladie de toutes les dépenses de santé, y compris celles jusque-là dévolues aux complémentaires. Sauf qu’en réalité, le projet entend instaurer un « panier de soins » limité, ainsi qu’un « périmètre remboursable » au-delà duquel les dépenses seront… à la charge individuelle des patients ! Il s’agira donc avant tout d’un beau cadeau aux assurances privées, bien loin de tout esprit mutualiste.
Grande sécu, grosse manip’D’ailleurs, le rapport remis sur la « grande Sécu » invite à la « régulation » des dépenses, soit une réduction des dépenses publiques et sociales de santé. Et au lieu de lever les exonérations de cotisations sociales (75 milliards d’euros par an sont ici à récupérer !) et de taxer le capital, le rapport n’évoque comme source de financement que la TVA et la CSG, soit essentiellement les poches des Français.
Du reste, concernant les aides sociales telles que le RSA, les APL ou l’ancienne prime d’activité, elles pourraient se voir fusionnées au sein d’un « filet de protection » unique. Mais la Macronie ne précise ni les montants ni les personnes concernées.
En débat Financement, mutualisme, accès aux soins. Comment répondre au projet de « Grande Sécurité sociale » ?
Les services publics dans le viseur
Les marcheurs parlent désormais de « refonder l’école et l’hôpital » après leur avoir fait tant de mal. Le président promet ainsi que la « priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés », et qu’en « matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux ». « Il faut mettre des moyens massifs. Dans les années 1980, un professeur en début de carrière touchait 2,3 Smic. Aujourd’hui, c’est 1,2 Smic, ce n’est pas normal », assure l’élu LaREM Sacha Houlié. « L’Élysée parle surtout de supprimer le Capes et le recrutement à vie dans l’éducation nationale. L’idée, c’est encore une fois de casser la fonction publique, de remplir les établissements de vacataires et d’affaiblir l’école de la République », s’inquiète Pierre Dharréville, député PCF.
Même son de cloche pour l’hôpital et les Ehpad : « Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines », écrit Emmanuel Macron. « L’attitude de surprise de l’exécutif devant le scandale Orpea est révoltante, s’insurge le parlementaire marseillais. Cela fait des années que nous dénonçons cette situation.
Quelles préconisations du rapport Fiat-Iborra ont été retenues par LaREM sur le sujet ? Quasiment aucune. » Quant à la cinquième branche de la Sécu dédiée à la dépendance, elle a bien été créée pour 2022, mais sans pour autant être financée. Les services publics pourraient également trinquer au motif que Bruno Le Maire exclut « toute idée de nouvelle recette fiscale pour financer l’amortissement de la dette », et préconise surtout une baisse de la dépense publique.
Vers un durcissement sécuritaire
Le nombre de personnes mutilées en manifestations n’avait jamais été aussi fort depuis le départ de De Gaulle. L’hôte de l’Élysée, qui a fait réprimer par la violence les revendications sociales des gilets jaunes, a également commencé à privatiser les missions de police avec la loi de sécurité globale. « Parce que le respect des lois n’est pas négociable, nous poursuivrons l’investissement dans nos forces de sécurité et notre justice », assure le président-candidat dans un paragraphe de sa lettre à la rhétorique toute sarkozyste, où il évoque « une histoire, une langue, une culture que, lorsque l’on est français, on se doit de connaître, d’aimer, de partager ».
Il a annoncé pour 2022 son intention d’augmenter de 1,5 milliard d’euros le budget du ministère de l’Intérieur, de lutter contre « l’intolérable combat que certains mènent contre les forces de l’ordre » et de simplifier les mesures pénales. Si l’exécutif n’a pas pu mettre en place l’interdiction qui devait être faite à tous de filmer la police, il entend mieux « encadrer » la présence des journalistes en manifestation, et n’a pas renoncé à la surveillance par drones, malgré les avis du Conseil d’État. La multiplication des états d’urgence, des interdictions de manifester et le renforcement permanent des pouvoirs des préfets interrogent de plus en plus quant à la nature du régime. Réélu, Macron se sentirait autorisé à aggraver cette dérive.
Frédéric Dabi : « Une campagne figée sous l’effet drapeau qui bénéficie au sortant »
La déclaration de candidature du chef de l’État intervient dans un contexte de guerre inédit pour une élection présidentielle. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée et le place en position de force.
C’est en pleine guerre qu’Emmanuel Macron vient de se déclarer officiellement pour la présidentielle. Quelles conséquences peut avoir ce contexte sur sa candidature ?
C’est une situation inédite, jamais nous n’avions connu de crise si aiguë si près de la présidentielle. Et elle bénéficie clairement à Emmanuel Macron. Il est passé en moins d’une semaine de 26 à 29 % d’intentions de vote et relègue à plus de 12 points ses premiers poursuivants. Cette progression est due à ce que j’appelle « l’effet drapeau » : dans un contexte de crise, beaucoup de Français resserrent les rangs autour du président de la République. Cela a été un peu le cas lors du Covid, mais cette fois c’est particulièrement spectaculaire. Cette guerre exacerbe une logique de distinction en faveur du locataire de l’Élysée. Cela signifie que nombre d’électeurs n’imaginent pas un autre candidat faire mieux que lui à sa place. Les enjeux internationaux font partie de la panoplie présidentielle. Quand, en 2012, nous interrogions les futurs électeurs pour savoir s’ils pensaient que François Hollande ferait mieux que Nicolas Sarkozy, le prétendant socialiste devançait le chef de l’État sortant en tout domaine sauf sur la dimension internationale. De surcroît, Emmanuel Macron est préservé d’un sentiment de fin de règne qui peut nuire au sortant, parce que, par la force des choses, il peut tous les jours montrer qu’il est en action. En outre, cet effet drapeau fige la campagne et empêche pour l’instant l’émergence d’autres thématiques qui pourraient le gêner.
En 2017, le candidat Macron faisait campagne sur le thème « et de droite et de gauche ». Cinq ans plus tard comment se compose son électorat ?
Contrairement à ce qui a pu être dit, on observe une certaine continuité. En 2017, Emmanuel Macron a capté presque 50 % de l’électorat 2012 de François Hollande, un électeur de Nicolas Sarkozy sur cinq et tous ceux de François Bayrou. En 2022, il conserve trois quarts de son électorat de 2017 et prend 10 % de celui de Jean-Luc Mélenchon, 24 % de celui de Benoît Hamon, et 27 % de celui de François Fillon. Même si les Français ont le sentiment que sa politique est de droite, son équation « électorat », qui consiste à capter des votants de chaque bord, mise à mal pendant le mouvement des gilets jaunes ou avant le Covid, fonctionne désormais peu ou prou. Et cette crise si singulière va sans doute la favoriser.
En revanche, l’implantation locale, concernant les élus comme le parti LaREM, a assez peu fonctionné. Cela peut-il être un handicap pour la constitution d’une majorité ?
À l’issue de cette longue séquence électorale 2017-2022, on voit que le dégagisme qui a marqué le quinquennat de François Hollande ne s’est pas poursuivi. Mais aussi que coexistent un champ politique national dominé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et un espace local où les partis traditionnels PCF, PS, LR, UDI ont plutôt bien tenu. Néanmoins, cette dernière donnée ne posera aucun souci au chef de l’État dans la course à l’Élysée. Aux législatives, cela peut avoir des conséquences si des députés En marche élus en 2017 se représentent. Mais n’oublions pas l’effet de souffle lié à une victoire à la présidentielle. Il est, pour l’heure, difficilement mesurable mais il devrait quand même lui assurer, s’il était réélu, un avantage sans doute décisif.
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Premier jour
Je suis allemande, mais je vis en France depuis plus de la moitié de ma vie. J’ai été en couple pendant vingt-quatre ans, j’ai eu deux enfants magnifiques, un travail de chercheuse passionnant. J’avais cette existence heureuse dont j’osais à peine rêver. Notre couple s’est éloigné, le désir a fondu et nous nous sommes séparés.
Je me suis inscrite à des sites de rencontre pour personnes plus âgées, comme DisonsDemain. Je contacte et rencontre quelques hommes. Ça fonctionne un peu et puis ça s’arrête. Sur le profil de Pascal, il y a quelques phrases qui retiennent mon attention. Il ne me plaît pas spécialement sur sa photo, mais il a mis une image d’un van Volkswagen, et ça, j’aime bien. Cela augure d’une possibilité de vacances et d’une mentalité empreinte de liberté.
« Il sonne à ma porte. Il est en avance. Je n’aime pas beaucoup ça. Je n’ai pas fait très attention à mes vêtements. »
Pascal n’est pas abonné au site. Il ne peut m’envoyer que des likes. Il le fait presque tous les jours. Je commence à me dire : « Pauvre mec, qu’est-ce que tu me veux ? Je ne peux rien faire pour toi. » Il finit par payer pour pouvoir échanger. Je m’aperçois qu’en fait j’avais déjà été en contact avec lui, il était sous un autre pseudo. Il me sort le blabla habituel, « votre profil m’intéresse », tout ça. Il pousse pour qu’on se parle au téléphone. Je n’aime pas trop sa voix. Je n’aime pas les gens qui parlent lentement, dont il faut attendre les fins de phrase. Sa voix est douce mais traînante. Je n’ai pas envie qu’on passe des semaines à s’écrire des romans, je préfère qu’on se rencontre rapidement pour voir tout de suite si ça colle physiquement.
Il sonne à ma porte. Il est en avance. Je n’aime pas beaucoup ça. Je n’ai pas fait très attention à mes vêtements. Je sors de chez moi et je ne trouve personne. Où est-il ? Il m’avait pourtant dit être en bas, il m’apparaît compliqué. Je vois un monsieur pas très bien habillé avec un petit chien apparaître. Il a une veste de montagne rouge, un jean sans forme, des cheveux gris et longs, il ne ressemble pas à sa photo de profil. Il me regarde.
« Est-ce que c’est vous qui avez rendez-vous avec moi ? », ai-je demandé. Oui, c’est lui. Je trouve ça bizarre, cet homme avec cet animal minuscule. On part se promener. Une complicité se met en place, dans la conversation et aussi dans la balade, à marcher et à se rapprocher à travers les flaques d’eau du chemin. Je remarque qu’il boite : ce n’est pas très prometteur pour moi, qui aime tant la randonnée en montagne.
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France24 - Monde
Volodymyr Zelensky accuse les dirigeants russes de "meurtres" et de "tortures" à Boutcha
Publié le : 03/04/2022 - 07:35Modifié le : 03/04/2022 - 23:03
FRANCE 24
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Alexandra QUARINI
Le président ukrainien a estimé dimanche que les dirigeants russes devaient être tenus pour responsables de "meurtres" et de "tortures" à Boutcha. Les Occidentaux, dont l'UE, les États-Unis et l'Otan, ont, de leur côté, condamné les "atrocités" voire les "crimes de guerre", commis notamment dans cette ville de la région de Kiev. Retrouvez le fil du 3 avril.
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22 h 33 : le pape "disponible" pour aider au règlement de la guerre en Ukraine
"Je suis disponible", a déclaré le pape à bord de l'avion qui le ramenait à Rome au terme d'une visite-éclair à Malte. "Le Saint-Siège fait tout son possible" pour faciliter un règlement du conflit, a-t-il assuré, précisant toutefois ne pas avoir parlé directement avec le président russe Vladimir Poutine depuis le début du conflit.
Il a confirmé qu'un déplacement à Kiev faisait partie des options. "Je ne sais pas s'il pourra avoir lieu, ni s'il serait utile", a-t-il cependant souligné.
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21 h 59 : Kharkiv visée par une frappe russe, sept morts et 34 blessés
Sept personnes ont été tuées et 34 blessées dans une frappe russe dimanche sur un quartier d'habitation à Kharkiv, la grande ville du nord-est de l'Ukraine, a annoncé le parquet local.
"Les occupants russes ont bombardé des bâtiments résidentiels dans le quartier Slobodskyy de Kharkiv. Résultat, une dizaine de maisons et un dépôt de trolleybus ont été endommagés. Selon les informations préliminaires, sept personnes ont été tuées, 34 ont été blessées, dont trois enfants", a déclaré le service de presse du bureau du procureur de la région.
Par ailleurs, à Dergatchi, tout près de Kharkiv, "au moins trois personnes sont mortes et sept ont été blessées à des degrés divers" dans le bombardement d'un quartier d'habitation, a dit son maire Viatcheslav Zadorenko sur Facebook. Il a précisé que les victimes étaient toutes des civils.
Six personnes ont en outre été tuées et une autre blessée dans la région de Donetsk (est) dans des frappes russes, a annoncé le chef de l'administration militaire régionale Pavel Kirilenko sur Telegram.
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21 h 40 : Moscou demande une réunion du Conseil de sécurité sur Boutcha
La Russie a demandé à l'ONU de réunir dès lundi son Conseil de sécurité pour débattre ce qu'elle présente comme une "provocation de radicaux ukrainiens" dans la ville de Boutcha, après les accusations de crimes de guerre portées par Kiev contre Moscou.
"À la lumière de la provocation flagrante de radicaux ukrainiens à Boutcha, la Russie a demandé qu'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU soit convoquée", a déclaré Dmitri Polanski, premier vice-représentant permanent russe à l'ONU, sur la messagerie Telegram.
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21 h : Volodymyr Zelensky tient les dirigeants russes pour responsables des "meurtres" et "tortures" à Boutcha
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé dimanche que les dirigeants russes devaient être tenus pour responsables des "meurtres" et des "tortures" à Boutcha.
"Je veux que tous les dirigeants de la Fédération de Russie voient comment leurs ordres sont exécutés. Ce genre d'ordres (...). Et ils ont une responsabilité commune. Pour ces meurtres, pour ces tortures, pour les bras arrachés par des explosifs (...) Pour les balles tirées dans la nuque", a déclaré Volodymyr Zelensky, passant de l'ukrainien au russe, dans un message vidéo. Il a ajouté qu'un "mécanisme spécial" allait être créé pour enquêter sur tous les "crimes" russes en Ukraine.
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20 h 02 : l'ONU réclame une "enquête indépendante" sur Boutcha
"Je suis profondément choqué par les images de civils tués à Boutcha, en Ukraine", a déclaré sur Twitter le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. "Il est essentiel qu'une enquête indépendante permette d'établir les responsabilités effectives", a-t-il ajouté.
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19 h 59 : un mort et trois blessés dans une frappe russe dans l'est de l'Ukraine
Une personne a été tuée et trois blessées dimanche dans une frappe russe contre un hôpital à Roubijne, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé sur Telegram le gouverneur de la région Serguiï Gaïdaï, sans fournir d'autres détails.
Cette localité située près de Lougansk, dans la région du Donbass, a déjà été, à de nombreuses reprises, la cible de bombardements depuis le début de l'invasion russe, le 24 février.
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19 h 30 : Kharkiv est bombardée, selon le gouverneur de la région
Les forces armées russes ont bombardé Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, tuant et blessant des civils, a déclaré dimanche le gouverneur de la région.
"Dans la soirée, les occupants ont bombardé le quartier de Slobidsky à Kharkiv", a dit Oleh Siniehoubov sur la messagerie Telegram. "Malheureusement, il y a des morts et des blessés dans la population civile. À ce stade, il y a 23 victimes, dont des enfants. Les chiffres sont en train d'être précisés."
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19 h 30 : une frappe russe fait un mort et 14 blessés à Mykolaïv
Une personne a été tuée et 14 blessées dans une frappe russe à Mykolaïv dans le sud de l'Ukraine, a annoncé le gouverneur de la région Vitaliy Kim.
Un adolescent de quinze ans, légèrement touché, figure parmi les personnes hospitalisées, a-t-il ajouté sur Telegram.
Vitaliy Kim a ajouté qu'il y avait eu un nombre pour le moment indéterminé de tués et de blessés dans un autre bombardement, à Okatchiv, une localité sur la mer Noire.
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19 h 11 : une manifestation réprimée à Khakosva, occupée par les Russes
Les forces russes ont ouvert le feu dimanche pour disperser une manifestation contre leur présence à Khakovka, une ville occupée du sud de l'Ukraine, faisant un nombre indéterminé de blessés, a affirmé Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien.
Des habitants de cette localité située sur le Dniepr, le grand fleuve qui traverse l'Ukraine, ont entamé une "action pacifique" pour dire "non" aux "occupants", a raconté cette responsable sur Telegram.
"Des explosions de grenades et des tirs de mitrailleuses ont été entendus" pendant ce rassemblement et il y a eu "des blessés" ainsi que des arrestations, a poursuivi Lioudmyla Denissova.
Non loin de là, à Kherson, des équipements militaires russes ont été déployés face à des personnes qui protestaient également contre l'occupation de leur ville, scandant notamment "Gloire à l'Ukraine !", a-t-elle encore dit, sans toutefois signaler d'incidents similaires.
Lioudmyla Denissova n'a pas précisé le nombre des manifestants dans ces deux localités.
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19 h 02 : l'ONU s'interroge sur de "possibles crimes de guerre" à Boutcha
"Nous ne sommes pas encore en mesure de commenter directement les causes et les circonstances des décès de civils à Boutcha, mais ce que l'on sait à ce jour soulève clairement des questions sérieuses et inquiétantes sur de possibles crimes de guerre et de graves violations du droit international humanitaire", a déclaré le bureau des droits de l'Homme de l'ONU.
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18 h 53 : Berlin réclame de nouvelles sanctions contre Moscou
Le chancelier allemand Olaf Scholz a réclamé dimanche de nouvelles sanctions contre la Russie après la découverte de nombreux corps de civils ukrainiens à Boutcha, près de Kiev, des meurtres imputés à l'armée russe qu'il a qualifiés de "crimes de guerre".
"Nous déciderons de nouvelles mesures entre Alliés dans les prochains jours", a-t-il assuré lors d'une courte déclaration à la chancellerie. "Le président Poutine et ses soutiens en subiront les conséquences", a-t-il promis, assurant que "les meurtres de civils sont des crimes de guerre".
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18 h 44 : l'Espagne demande une enquête pour "crimes de guerre"
Le gouvernement espagnol s'est dit indigné dimanche par les "images insoutenables" de la ville ukrainienne de Boutcha, où de nombreux cadavres ont été découverts après le retrait des troupes russes, et a demandé une enquête pour "crimes de guerre".
"Les images insoutenables de Boutcha après le retrait des troupes russes nous indignent profondément. Toute ma solidarité avec les victimes de cette barbarie", a écrit sur Twitter le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares. "Les crimes de guerre doivent faire l'objet d'une enquête rapide et les responsables doivent être punis", a-t-il ajouté
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18 h 26 : Boris Johnson accuse la Russie de commettre des "crimes de guerre" en Ukraine
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a qualifié dimanche de "crimes de guerre" les "attaques abjectes" de la Russie contre des civils dans la ville ukrainienne de Boutcha.
"Les attaques abjectes de la Russie contre des civils innocents à Irpin et Boutcha sont des preuves supplémentaires que (le président russe Vladimir) Poutine et son armée commettent des crimes de guerre en Ukraine", a déclaré le Premier ministre britannique, dans un communiqué.
"Aucun démenti ou désinformation du Kremlin ne peut cacher ce que nous savons tous être la vérité : Poutine est désespéré, son invasion est en train d'échouer et la détermination de l'Ukraine n'a jamais été plus forte", a-t-il ajouté.
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18 h 16 : 410 cadavres retrouvés dans la région de Kiev
Les corps sans vie de 410 civils ont été retrouvés dans les territoires de la région de Kiev récemment repris aux troupes russes par les forces ukrainiennes, a annoncé dimanche la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova.
"Les experts médico-légaux en ont déjà examiné 140", a-t-elle ajouté au cours d'une émission retransmise sur plusieurs chaînes de télévision ukrainiennes.
Iryna Venediktova a laissé entendre qu'il y avait sans doute beaucoup d'autres cadavres qui n'avaient pas encore été récupérés en vue d'être expertisés.
Parallèlement, des témoins sont recherchés dans la population locale et des preuves photo et vidéo sont rassemblées, a poursuivi la procureure.
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17 h 22 : la population fuit Kramatorsk par peur d'une offensive russe
Des centaines de personnes fuyaient dimanche la ville de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, par peur d'une possible offensive russe sur cette partie du pays, a constaté l'AFP.
Ils étaient des centaines, femmes, enfants et personnes âgées, à prendre le train depuis la gare de cette ville sous contrôle du gouvernement de Kiev.
La situation était calme dimanche en fin d'après-midi dans Kramatorsk, quasi déserte alors qu'approchait le début du couvre-feu nocturne. Ces dernières semaines ont été calmes, mais quatre bombes ou missiles ont visé dans la nuit la périphérie, selon des habitants.
Vers 18 h (15 h GMT), les sirènes d'alerte ont résonné dans toute la ville, comme c'est le cas plusieurs fois par jour désormais dans la plupart des grandes villes ukrainiennes.
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17 h 22 : la Russie dément avoir tué des civils à Boutcha
"Pendant la période au cours de laquelle cette localité était sous le contrôle des forces armées russes, pas un seul résident local n'a souffert d'actions violentes", a déclaré le ministère russe de la Défense, dimanche.
Il a affirmé que les images de cadavres dans les rues de la ville étaient "une nouvelle production du régime de Kiev pour les médias occidentaux".
Le ministère a ajouté que l'armée russe avait distribué 452 tonnes d'aide humanitaire aux civils dans ce secteur. Tous les habitants "avaient eu la possibilité de quitter librement" la localité "vers le nord", alors que les banlieues sud de la ville "étaient la cible de tirs des troupes ukrainiennes 24 heures sur 24", a-t-il poursuivi.
Selon le ministère, toutes les unités militaires russes s'étaient retirées de Boutcha le 30 mars, au lendemain de l'annonce par la Russie qu'elle allait réduire de façon significative son activité dans le nord de l'Ukraine.
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17 h 10 : plus d'un demi-million de personnes sont retournées en Ukraine, selon Kiev
Plus de 500 000 personnes sont retournées en Ukraine depuis le début de l'invasion russe, a annoncé dimanche le ministère ukrainien de l'Intérieur.
"Au cours de la semaine écoulée, 144 000 personnes ont quitté l'Ukraine et 88 000 y sont arrivées. Au total (...), environ 537 000 de nos compatriotes sont rentrés en Ukraine", a déclaré dans un communiqué le ministère, citant les données du Service national des frontières.
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17 h 07 : "les autorités russes devront rendre des comptes", prévient Mario Draghi
Le chef du gouvernement italien Mario Draghi a dénoncé dimanche "les massacres de civils désarmés" en Ukraine et prévenu que "les autorités russes devront rendre des comptes".
"Les images des crimes commis à Boutcha et dans les autres zones libérées par l'armée ukrainienne nous laissent sans voix. La cruauté des massacres de civils désarmés est terrifiante et intolérable", a-t-il déclaré dans un communiqué. "Les autorités russes devront (...) rendre des comptes".
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16 h 24 : l'Otan ne constate pas de "vrai retrait" russe au nord de l'Ukraine
L'armée russe s'est éloignée des abords de Kiev mais elle ne s'est pas retirée du nord de l'Ukraine et son repositionnement pourrait précéder de nouvelles attaques, a déclaré dimanche le secrétaire général de l'Otan.
Interrogé sur CNN, Jens Stoltenberg a prévenu que l'Otan n'avait pas constaté de "vrai retrait" des forces russes, qui restent positionnées à quelques dizaines de kilomètres de la capitale ukrainienne, alors que le monde découvre avec horreur l'ampleur des destructions et des "atrocités" commises contre les civils dans les villes libérées. "Ce n'est pas un vrai retrait, c'est davantage une adaptation de leur stratégie", a-t-il insisté.
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16 h : "les autorités russes devront répondre de ces crimes", affirme Macron
"Les images qui nous parviennent de Boutcha, ville libérée près de Kiev, sont insoutenables. Dans les rues, des centaines de civils lâchement assassinés", a réagi le président français Emmanuel Macron sur Twitter. "Les autorités russes devront répondre de ces crimes", a-t-il promis.
Les images qui nous parviennent de Boutcha, ville libérée près de Kiev, sont insoutenables. Dans les rues, des centaines de civils lâchement assassinés. Ma compassion pour les victimes, ma solidarité avec les Ukrainiens. Les autorités russes devront répondre de ces crimes.
April 3, 2022 -
15 h 59 : Volodymyr Zelensky accuse la Russie de commettre un génocide en Ukraine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de commettre un "génocide" en Ukraine pour éliminer "toute la nation", après la découverte de nombreux corps dans les rues de Boutcha.
"Oui, c'est un génocide. L'élimination de toute la nation et des gens, nous sommes citoyens d'Ukraine. Nous avons plus de 100 nationalités. Il s'agit de la destruction et de l'extermination de toutes ces nationalités", a-t-il déclaré dans un entretien avec la chaîne américaine CBS diffusé dimanche.
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15 h 50 : Olaf Scholz veut que la lumière soit faite sur les "crimes commis par l'armée russe"
"Nous devons faire toute la lumière sur ces crimes commis par l'armée russe", a indiqué le chancelier allemand Olaf Scholz, dans une courte déclaration transmise par son service de presse. "Les auteurs de ces crimes et leurs commanditaires doivent rendre des comptes", a-t-il ajouté réclamant notamment que des organisations internationales aient accès à la région pour "documenter ces atrocités".
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15 h 34 : l'Otan fustige des meurtres de civils "horribles" et "inacceptables"
Les meurtres de civils imputés à l'armée russe à Boutcha sont "horribles", a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg. Il a dénoncé une "brutalité inédite en Europe depuis des décennies".
"Il est absolument inacceptable que des civils soient pris pour cibles et tués, et cela souligne l'importance de mettre fin à cette guerre", a-t-il dit sur la chaîne américaine CNN.
Interrogé sur le départ des forces russes de la région de Kiev, il s'est montré prudent : "Nous ne devons pas être trop optimistes" car "nous redoutons une potentielle augmentation des attaques, notamment dans le Sud et l'Est".
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15 h 32 : 57 nouveaux corps retrouvés à Boutcha, selon un responsable local
Les corps de 57 personnes ont été retrouvés dans une fosse commune à Boutcha, où de nombreux cadavres avaient déjà été découverts, a déclaré le chef des secours locaux, en montrant ce site à une équipe de l'AFP.
Une dizaine de cadavres étaient visibles, certains seulement partiellement inhumés, derrière une église du centre de cette localité située au nord-ouest de la capitale ukrainienne. Plusieurs avaient été mis dans des sacs mortuaires noirs, d'autres portaient des vêtements civils.
"Ici, dans cette longue tombe, 57 personnes sont enterrées", a dit à l'AFP Serhii Kaplytchnyi, qui organisait la récupération des corps.
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15 h 17 : les violences à Boutcha, "un coup de poing à l'estomac" dénonce Antony Blinken
Les violences imputées aux forces russes à Boutcha sont "un coup de poing à l'estomac", "cela doit s'arrêter", a déclaré dimanche le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.
"Nous ne pouvons pas normaliser cela. C'est la réalité de ce qui se passe chaque jour, tant que la brutalité de la Russie contre l'Ukraine se poursuit", a-t-il dit sur la chaîne CNN. Antony Blinken a réaffirmé que les États-Unis contribuaient à "documenter" d'éventuels "crimes de guerre" pour que leurs responsables "rendent des comptes".
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14 h 42 : l'UE tient l'armée russe responsable d'"atrocités" à Boutcha
L'Union européenne a accusé l'armée russe de s'être rendue coupable d'"atrocités" autour de Kiev, en particulier à Boutcha.
"Choqué par la nouvelle des atrocités commises par les forces russes. L'UE aide l'Ukraine à documenter les crimes de guerre", a écrit le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, sur Twitter, en souhaitant que la Cour internationale de Justice (CIJ) de l'ONU se saisisse de tous les cas de crimes de guerre présumés.
I congratulate #Ukraine on liberation of most of Kyiv region.Shocked by news of atrocities committed by Russian forces. EU assists Ukraine in documenting war crimes. All cases must be pursued, namely by @CIJ_ICJ.The EU will continue strong support to Ukraine. Слава Україні!
April 3, 2022 -
14 h 40 : Paris condamne les "exactions massives" des forces russes en Ukraine
La France condamne les "exactions massives" commises par l'armée russe dans les villes d'Ukraine qu'elle occupait ces dernières semaines, en particulier à Boutcha, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères.
"Je condamne avec la plus grande fermeté de tels actes constitutifs, s'ils sont confirmés, de crimes de guerre", a dit Jean-Yves Le Drian dans un communiqué.
Le chef de la diplomatie française précise que Paris va travailler avec l'Ukraine et la Cour pénale internationale (CPI) pour que ces actes "ne restent pas impunis et que leurs responsables soient jugés et condamnés".
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14 h 35 : le Kremlin juge l'isolement de la Russie "impossible"
"Il ne peut être aucun isolement de la Russie, c'est technologiquement impossible dans le monde contemporain", a assuré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, dans une interview à la chaîne de télévision publique russe Rossia 1, dont des extraits ont été publiés par les agences de presse russes.
"La Russie-même est bien plus grande que l'Europe", a-t-il ajouté. "Mais tôt ou tard, nous devrons établir un dialogue, que quelqu'un outre-Atlantique le souhaite ou non", a souligné Dmitri Peskov, alors que les sanctions internationales ne cessent de se multiplier contre la Russie.
Il a, par ailleurs, rappelé que le président russe Vladimir Poutine n'a "jamais refusé de rencontrer" son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour trouver une solution visant à mettre fin aux hostilités en Ukraine.
"Hypothétiquement, une telle rencontre est possible", a estimé Dmitri Peskov, tout en soulignant que les délégations russe et ukrainienne participant aux négociations de paix doivent d'abord élaborer un accord "concret" censé normaliser les relations entre les deux pays. "Non pas un nombre d'idées, mais un document écrit concret", a-t-il insisté.
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13 h 09 : Berlin dénonce "un terrible crime de guerre" à Boutcha, veut plus de sanctions contre la Russie
Le vice-chancelier et ministre allemand de l'Économie, Robert Habeck, a dénoncé un "terrible crime de guerre" perpétré à Boutcha, en Ukraine, et a souhaité que de nouvelles sanctions économiques soient adoptées par les pays de l'UE contre la Russie.
"Ce terrible crime de guerre ne peut pas rester sans réponse", a affirmé l'écologiste au journal allemand Bild, au lendemain de la découverte de nombreux cadavres à Boutcha, une ville au Nord-Ouest de Kiev, reprise aux Russes. "Je pense qu'un renforcement des sanctions est indiqué. C'est ce que nous préparons avec nos partenaires de l'UE", a-t-il ajouté.
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12 h 36 : le pape condamne à nouveau la "guerre sacrilège" en Ukraine
Le pape François a de nouveau condamné dimanche à Malte "la guerre sacrilège" en Ukraine "martyrisée", quelques heures après la découverte de cadavres de civils qui a suscité choc et indignation.
"Prions pour la paix en pensant à la tragédie humanitaire de l'Ukraine martyrisée, encore sous les bombardements de cette guerre sacrilège", a déclaré le pape à l'issue d'une messe en plein air devant au moins 12 000 personnes dans la capitale, La Valette.
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12 h 07 : Londres réclame une "enquête pour crimes de guerre"
La ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a dénoncé les "actes révoltants" commis par l'armée russe contre des civils en Ukraine, notamment à Irpin et Boutcha, dans la région de Kiev, réclamant une "enquête pour crimes de guerre".
"Alors que les troupes russes sont contraintes de battre en retraite, nous voyons de plus en plus en plus de preuves des actes révoltants commis par les forces d'invasion dans des villes comme Irpin et Boutcha", a déclaré Liz Truss dans un communiqué. Ces "attaques indiscriminées contre des civils innocents" doivent faire l'objet d'une "enquête pour crimes de guerre", a-t-elle ajouté.
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11 h 54 : onze maires et dirigeants locaux "enlevés" par les Russes en Ukraine
Onze maires et dirigeants d'administrations locales d'Ukraine sont toujours en captivité après avoir été enlevés par les troupes russes, a annoncé la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.
"À ce jour, onze chefs de communautés locales des régions de Kiev, Kherson, Kharkiv, Zaporojie, Mykolaïv et Donetsk sont en captivité", a-t-elle déclaré dans un message vidéo publié sur son compte Telegram.
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11 h 45 : l'Ukraine dénonce un "massacre délibéré"
"Le massacre de Boutcha était délibéré", a dénoncé le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba au lendemain de la découverte de nombreux cadavres dans cette ville au nord-ouest de Kiev, tout juste reprise à l'armée russe.
"Le massacre de Boutcha était délibéré. Les Russes veulent éliminer autant d'Ukrainiens qu'ils le peuvent. Nous devons les arrêter et les mettre dehors. J'exige de nouvelles sanctions dévastatrices du G7 MAINTENANT", a-t-il écrit sur Twitter.
Bucha massacre was deliberate. Russians aim to eliminate as many Ukrainians as they can. We must stop them and kick them out. I demand new devastating G7 sanctions NOW:-Oil, gas, coal embargo-Close all ports to Russian vessels and goods-Disconnect all Russian banks from SWIFT pic.twitter.com/oZkCAETCQp
April 3, 2022 -
11 h 37 : Charles Michel dénonce les "atrocités" de l'armée russe et réclame plus de sanctions
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a accusé l'armée russe d'avoir commis des "atrocités" dans la région de Kiev, réclamant plus de sanctions à l'encontre de Moscou.
"Choqué par les images obsédantes des atrocités commises par l'armée russe dans la région libérée de Kiev", a écrit Charles Michel sur Twitter, en mentionnant le hashtag #BuchaMassacre, du nom de la localité ukrainienne reprise aux Russes, où près de 300 personnes ont été enterrées dans des fosses communes.
"L'UE aide l'Ukraine et des ONG à rassembler les preuves nécessaires pour des poursuites devant les cours internationales", a précisé le président du Conseil européen.
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10 h 53 : de la musique pour accueillir les réfugiés ukrainiens
David Martello est un pianiste allemand spécialement venu à Medyka, à la frontière ukraino-polonaise, pour "aider en musique" les réfugiés ukrainiens. Il a déjà joué sur la place Taksim, en Turquie, ou encore devant le Bataclan après les attentats de Paris. Découvrez-le dans ce reportage de nos envoyés spéciaux Pauline Godart, Ellen Gainsford, et Raïd Abu Zaideh.
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10 h 13 : des missiles russes ont frappé un dépôt de carburant à Odessa
Une salve de missiles russes a frappé une raffinerie pétrolière et des dépôts de carburant dans le port d'Odessa, ont déclaré le ministère russe de la Défense et le conseil municipal de la ville du sud-est de l'Ukraine.
Selon le ministère russe, cité par l'agence Interfax, des missiles à haute précision tirés par des navires de guerre et des avions russes ont notamment détruit trois réservoirs de pétrole qui servaient à alimenter les forces ukrainiennes qui affrontent l'armée russe à Mykolaïv, à une grosse centaine de kilomètres au nord-est d'Odessa.
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10 h 05 : le négociateur russe salue une approche "plus réaliste" de l'Ukraine d'un statut neutre
Le négociateur en chef russe dans les pourparlers de paix avec l'Ukraine, Vladimir Medinski, a fait l'éloge d'une position "plus réaliste" de Kiev prêt, sous conditions, à accepter un statut neutre du pays, réclamé par Moscou.
"La partie ukrainienne a adopté une approche plus réaliste des questions liées au statut neutre et dénucléarisé de l'Ukraine", a écrit Vladimir Medinski sur la messagerie Telegram, tout en précisant qu'un projet d'accord approprié n'était pas encore prêt à être soumis aux présidents des deux pays.
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09 h 45 : les corps de civils jonchent les rues de Boutcha après le retrait russe
Des corps de civils jonchaient les rues de Boutcha dimanche, quatre jours après le retrait des forces d'invasion russes de cette ville située au nord d'Irpin, dans la banlieue nord-ouest de Kiev.
Selon le maire, Anatoli Fedorouk, plus de 300 habitants ont été tués, nombre d'entre eux enterrés sommairement dans une fosse commune située près d'une des églises de la ville.
De nombreuses carcasses de chars russes et de véhicules blindés calcinés encombrent les rues, à côté de roquettes et même d'un obus de mortier qui n'ont pas explosé.
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08 h 18 : les conditions pas encore réunies pour un sommet Poutine-Zelensky, selon Moscou
Les négociateurs russes et ukrainiens n'ont pas encore rédigé de projet d'accord de paix qui permette d'envisager des réunions au sommet, notamment entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, a déclaré le principal négociateur russe.
Vladimir Medinski a précisé sur l'application Telegram que la position de Moscou sur le statut de la Crimée, annexée en 2014, et du Donbass, où le Kremlin a reconnu l'indépendance des républiques séparatistes de Donetsk et Louhansk, était inchangée et que les négociations avec Kiev reprendraient lundi.
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07 h 51 : mission de l’ONU à Moscou
Un haut responsable de l'ONU tentera à Moscou d'obtenir un "cessez-le-feu humanitaire" en Ukraine, où de possibles exactions sur des civils ont été rapportées dans la région dévastée de Kiev, reprise aux Russes par les Ukrainiens, et une série d'explosions entendues dans le port stratégique d'Odessa.
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05 h 59 : une série d'explosions entendues à Odessa
Une série d'explosions a été entendue dimanche matin à Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l'Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les explosions, survenues vers 6 h du matin, ont envoyé au moins trois colonnes de fumée noire et des flammes visibles, apparemment dans une zone industrielle.
Anton Guerachtchenko, conseiller du ministre de l'Intérieur ukrainien, a écrit sur son compte Telegram : "Odessa a été attaquée depuis les airs. Des incendies ont été signalés dans certaines zones. Une partie des missiles a été abattue par la défense aérienne. Il est recommandé de fermer les fenêtres".
Cette ville historique présente un caractère stratégique: dotée du plus grand port du pays, elle permet l'accès à la mer Noire au reste de l'Ukraine.
Avec AFP et Reuters
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Loin de remplir les conditions
Chronique. Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, l’Union européenne (UE) est soumise à une double injonction. Il s’agit de répondre à la légitime impatience de Kiev de rejoindre les Vingt-Sept, sans risquer de déstabiliser la cohésion du projet communautaire. Jusqu’à présent, les Européens peinent à trouver le bon équilibre consistant à donner des signes tangibles de rapprochement politique tout en excluant une intégration difficilement réalisable à court terme. Le statu quo est pourtant difficilement tenable au moment où l’Europe fait face à un défi géopolitique inédit depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
La demande formulée auprès de Bruxelles le 28 février par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, consistant à rejoindre l’UE « sans délai », grâce à « une procédure spéciale » n’est pas réaliste, comme l’ont déploré les Vingt-Sept au sommet de Versailles des 10 et 11 mars, même s’ils ont rappelé que l’Ukraine fait partie de la « famille européenne ».
Les Vingt-Sept excluent l’idée d’une adhésion rapide de l’Ukraine à l’Union européenneEn résistant à l’agression russe, le pays a montré qu’il défend les mêmes valeurs. Pour autant, il ne serait pas juste de lui accorder un passe-droit par rapport aux pays des Balkans occidentaux, qui sont déjà dans la file d’attente, sans oublier la Moldavie et la Géorgie, dont un bout de territoire est aussi occupé par la Russie et qui frappent également à la porte de l’UE.
Surtout, l’Ukraine est loin de remplir les conditions d’une adhésion tant sur le plan économique qu’institutionnel. « En Ukraine comme en Occident, la dimension affective est très présente dans la façon dont les opinions publiques envisagent le sujet, mais cela conduit des deux côtés à sous-estimer les ajustements nécessaires pour rentrer dans l’UE », estime Sandrine Levasseur, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et spécialiste de l’élargissement de l’UE.
L’accord d’association signé en 2014 qui vise à renforcer les liens entre l’UE et l’Ukraine n’a que faiblement contribué à réduire les écarts. L’économie ukrainienne reste peu diversifiée, focalisée sur des industries lourdes à faible valeur ajoutée, tandis que les services demeurent insuffisamment développés. Le PIB par habitant est trois fois moins élevé qu’en Bulgarie et quatre fois moins qu’en Roumanie, deux des pays les moins riches de l’UE. L’indicateur de développement humain, qui croise les données de santé, d’éducation et de richesse classe l’Ukraine au 101e rang mondial, juste derrière le Sri Lanka.
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Le Figaro
À l’internat de Notre-Dame de Sion à Paris, des jeunes filles viennent de la France entière pour réussir leur bac
Emma FerrandREPORTAGE - Dans cet institut privé sous contrat, les lycéennes viennent de partout en France et parfois même de l’étranger pour y suivre leur scolarité en internat, loin de leur famille.
«Vous ne trouverez pas de jeunes filles dans les couloirs à cette heure-ci. Elles sont en étude.» A 18h30, l’internat du prestigieux lycée Notre-Dame de Sion, situé dans le prestigieux VIème arrondissement parisien, paraît bien calme. À peine les cours terminés et un goûter englouti en 30 minutes, les demoiselles scolarisées en seconde, première et terminale sont appelées à débuter leurs devoirs, d’abord jusqu’à 20 heures. «Les élèves de seconde et première doivent obligatoirement se rendre en salle de classe surveillée. Les terminales, elles, peuvent étudier dans leur chambre», partage Sophie Marceul, responsable de l’internat.
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Si le groupe scolaire privé catholique Notre-Dame de Sion accueille des élèves de la maternelle à la terminale, seules les jeunes filles lycéennes peuvent intégrer cet internat, répartis sur sept étages. Au total, 150 places sont disponibles dans le bâtiment situé au fond à gauche de la cour de l’établissement. Mais seules 50 sont occupées par des lycéennes, en raison du Covid-19 qui a refroidi certaines familles. Les 100 autres logent des étudiantes de classes préparatoires de grands lycées voisins, comme Stanislas, Louis-Le-Grand ou encore Henri-IV. L’établissement espère voir l’équilibre rétabli dès la rentrée prochaine.
L’attitude en classe compte aussi
L’accès à Notre Dame de Sion est sélectif. Les élèves doivent être motivées, et adhérer au projet de scolarisation en internat (comprenant la vie en collectivité et les différentes règles instaurées). L’école se penche également sur l’attitude en classe notifiée dans les bulletins et accepte uniquement des élèves dont le niveau n’est pas en-dessous de la moyenne de classe. Cette sélection au peigne fin paie puisqu’en 2021, le taux de réussite au bac des élèves était de 100%. De plus, le taux de mentions s’élevait à 99%. Seules des adolescentes qui ne sont pas Parisiennes et qui ont un vrai projet de faire des études postbac à Paris sont retenues. «Cette spécificité est en adéquation avec l’ouverture souhaitée par nos Pères fondateurs, les frères Ratisbonne», rappelle Alysia Bernadotte, la responsable de la communication de l’école. En effet, selon l’établissement, en 1842 Alphonse Ratisbonne aurait reçu la grâce de la foi chrétienne à Rome dans une apparition de Marie. C’est après avoir reçu ce signe qu’Alphonse aurait incité son frère Théodore à fonder la Congrégation des religieuses de Notre-Dame de Sion un an plus tard.
Certaines sont scolarisées dans d’autres lycées
Certaines lycéennes de l’internat sont également scolarisées dans d’autres établissements. C’est le cas de Bérénice, 15 ans, inscrite à l’Institut Sainte Geneviève rue d’Assas, juste à côté. «Je voulais entrer en filière arts appliqués. Mais autour de chez moi, aucun lycée ne propose ce cursus», justifie l’adolescente, originaire de Saint-Thibault-des-Vignes, en Seine-et-Marne. Ce cursus particulier demande encore plus de travail à Bérénice, qui, à l’inverse de certaines camarades, est soulagée d’avoir ces heures d’études imposées en fin de journée. Après une première étude, les lycéennes sont conviées à dîner, au niveau -1 de l’établissement. L’été, une terrasse et un salon de jardin leur sont accessibles. De 20h45 à 22 heures, l’école n’est pas encore terminée. «Au lycée, il y a des exigences», affirme fermement Sophie Marceul, dans son bureau. Toujours en classe, à côté du CDI, les secondes terminent leurs devoirs. Les premières sont cette fois-ci autorisées à étudier, comme les terminales, dans leur chambre, pour gagner doucement en autonomie.
Les familles n’ont pas le droit d’accéder aux chambres
Près de l’accueil, en chaussons, Enora, s’accorde une pause. La jeune fille de 17 ans, élève en terminale, est arrivée il y a deux ans à l’internat. «Ça m’a tellement plu que ma petite sœur, en seconde, est venue aussi», explique-t-elle. Originaire de Bourges, Enora a préféré venir étudier à Paris «dans un meilleur lycée, pour que son dossier Parcoursup soit mieux mis en valeur». Enora ne rentre pas chez elle le week-end. Seulement pour les vacances. «Au début, ma famille me manquait beaucoup. Maintenant, j’ai pris l’habitude», confie-t-elle. Comme Enora et sa petite sœur, Alix a suivi le parcours de son aînée, passée par Notre-Dame de Sion il y a cinq ans. «Je voulais partir de Compiègne pour trouver un établissement où j’aurai un meilleur niveau. Je sais que j’ai beaucoup de chance d’être ici. Même si mon chat me manque!», s’amuse l’adolescente.
«La famille n’a pas le droit d’accéder aux chambres lorsqu’ils rendent visite aux filles. Ils peuvent simplement aider les élèves à emménager et déménager», précise la responsable de l’internat. Les jeunes filles disposent d’une chambre seule ou en duo, meublée d’un lit, d’un bureau, de rangements ainsi que d’un lavabo. Les élèves sont ensuite libres d’ajouter des éléments de décoration.Pour les visites et les cours particuliers, quatre box sont mis à disposition à l’accueil. Des parents référents sont également chargés de s’occuper des élèves en cas de besoin (hospitalisation d’une élève, par exemple). «C’est notamment très pratique pour les jeunes qui ont leur famille à l’autre bout de la planète.» Car certaines viennent de loin: Kazakhstan, Russie, Émirats arabes unis, États-Unis, Côte d’Ivoire, Suisse ou encore Luxembourg.
Le téléphone est retiré pour la nuit
Les élèves sont très studieuses à Notre-Dame de Sion. Mais certains temps de détente sont également organisés. «Le mercredi, il n’y a pas de deuxième étude. Des activités manuelles, comme le tricot ou le collage, sont proposées», note Sophie Marceul. Un oratoire est également ouvert toute la journée. «Parfois, on fait aussi des jeux de société, ou bien on regarde la télé», ajoute Alix. À 22h30, une fois l’étude terminée, les jeunes filles filent se coucher. Leurs téléphones leurs sont confisqués pour la nuit. «Nous les éduquons à une bonne utilisation des choses. Nous voulons qu’elles dorment», tempère Sophie Marceul. Une demi-heure plus tard, ni bruit ni lumière ne doivent être perçus par les surveillantes. Le wifi est coupé au même moment. Le lendemain, à 8h20, les lycéennes et étudiantes doivent être prêtes à partir en cours. Pour sa dernière année de lycée, Enora compte bien en profiter. «J’ai pris mes habitudes ici. Je me sens comme chez moi. Je redoute la fin de l’année scolaire, car je sais que je serai triste de partir.»
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France24 - Monde
Au Sri Lanka, le gouvernement démissionne en bloc après l'échec du couvre-feu
Publié le : 04/04/2022 - 01:04
FRANCE 24
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Tous les 26 ministres du gouvernement du Sri Lanka ont présenté dimanche soir leur démission au président et au Premier ministre. Le pays est le théâtre de manifestations contre le pouvoir et la vie chère, qui ont persisté ce week-end malgré l'imposition d'un couvre-feu et le blocage des réseaux sociaux.
Le gouvernement du Sri Lanka, à l'exception du président et du Premier ministre, a démissionné dimanche 3 avril, après un blocage des réseaux sociaux qui a échoué à empêcher les rassemblements contre le pouvoir et la crise économique sans précédent qui frappe le pays.
Les manifestations dans ce pays d'Asie du Sud-Est de 22 millions d'habitants sont provoquées par de graves pénuries de biens essentiels, une forte inflation et de longues coupures de courant.
Lors d'une réunion dimanche soir, tous les 26 ministres ont présenté leur démission au président Gotabaya Rajapaksa et à son frère, le Premier ministre Mahinda Rajapaksa, a indiqué à des journalistes le ministre de l'Éducation Dinesh Gunawardena.
"Tous les ministres ont présenté leur lettre de démission afin que le président puisse constituer un nouveau gouvernement", a-t-il, ajoutant que la décision avait été prise après des discussions sur la crise économique.
Trois autres membres de la puissante famille Rajapaksa figurent parmi les démissionnaires : le plus jeune frère Rajapaksa, Basil, ministre des Finances, l'aîné, Chamal, ministre de l'Agriculture, et l'héritier de la famille, Namal, ministre des Sports.
Couvre-feu défié
Ce coup de théâtre intervient alors que des milliers de personnes ont défié dimanche le couvre-feu, décrété jusqu'à lundi matin par le gouvernement, afin de protester et demander le départ de la famille Rajapaksa, revenue au pouvoir en novembre 2019.
Le président Gotabaya Rajapaksa avait imposé l'état d'urgence vendredi, au lendemain de la tentative de la foule de prendre d'assaut sa résidence dans la capitale Colombo.
Twitter, Facebook, Whatsapp, YouTube et Instagram avaient été rendus inaccessibles dans tout le pays, un blocage dénoncé par la principale alliance de l'opposition, le Samagi Jana Balawegaya (SJB).
Malgré la censure, plusieurs centaines de personnes, avec à leur tête des députés d'opposition, se sont rassemblées dimanche devant la résidence du chef de l'opposition, Sajith Premadasa, et se sont dirigées vers la place de l'Indépendance à Colombo, défiant le couvre-feu.
Ils ont été rapidement empêchés d'avancer par des militaires et policiers armés de fusils d'assaut. Un face-à-face tendu les a opposés pendant environ deux heures, avant que la foule se disperse pacifiquement.
"Le président Rajapaska ferait mieux de se rendre compte que la marée s'est déjà retournée contre son régime autocratique", a déclaré Harsha de Silva, député du SJB, prévenant : "Nous ne pouvons tolérer une prise de pouvoir militaire."
Manifestations lundi
Le blocage des réseaux sociaux a été levé plus tard dans la journée, la Commission des droits de l'homme ayant jugé que le ministère de la Défense n'avait pas le pouvoir d'imposer la censure.
Il n'a pas empêché de petites manifestations de se dérouler dans d'autres villes du pays, en général dans le calme. La police a utilisé le gaz lacrymogène pour disperser des étudiants dans la ville de Peradeniya (centre).
Les rues de Colombo sont restées largement désertes dimanche, à l'exception de la manifestation de l'opposition et des files de véhicules devant les stations-services.
Un homme est mort par électrocution après avoir escaladé un pylône à haute tension près du domicile du président Rajapaksa, selon la police. D'après des voisins, il protestait contre les continuelles coupures de courant.
Les manifestations de masse prévues dimanche ont reportées à lundi, après la levée du couvre-feu.
Divergences au sein du pouvoir
La crise a provoqué des divergences au sein du pouvoir. "Je ne cautionnerai jamais le blocage des réseaux sociaux", avait ainsi critiqué l'ex-ministre des Sports et neveu du président, Namal Rajapaksa.
La famille Rajapaksa était autrefois appréciée par une grande partie de la majorité cinghalaise du pays pour avoir mis brutalement fin, en 2009, à la longue guerre civile ethnique contre les Tigres tamouls. Mais sa popularité s'est effondrée avec la crise économique, la plus grave depuis l'indépendance en 1948.
Avec AFP
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Au Sri Lanka, l'état d'urgence décrété après 24 h de manifestations
La colère explose au Sri Lanka face à la crise, la sécurité renforcée
Sri Lanka : l'opposition défie le couvre-feu, les réseaux sociaux inaccessibles
L'Humanité
Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale
ActuLa majorité a présenté, jeudi 10 mars, sa future réforme en cas de second mandat. Avec un report de l’âge légal de départ à la retraite – comme le proposent Valérie Pécresse et Éric Zemmour – affiché comme indispensable pour faire face à des « difficultés de financement » et à l’allongement de l’espérance de vie. Des arguments fallacieux.
Florent LE DUCinq ans de plus pour finaliser la destruction de notre modèle social. Deux ans après avoir renoncé à sa réforme des retraites pour cause de crise sanitaire, le président-candidat promet aux travailleurs un scénario encore plus sombre en cas de second mandat : attendre 65 ans pour partir à la retraite à taux plein. Exit la proposition de fin 2019 d’introduire un « âge pivot » qui n’avait pas valeur de couperet à 64 ans, le chef de l’État veut bien repousser au-delà de 62 ans l’âge légal de départ, comme Valérie Pécresse (65 ans) et Éric Zemmour (64 ans).
« C’est une réforme de responsabilité et de justice », a osé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, jeudi. Les arguments fallacieux ne manqueront pas pour défendre cette « réforme prioritaire » qui doit se faire progressivement, jusqu’à 2032. Le 9 novembre, Emmanuel Macron avait ainsi prévenu qu’il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions de nos retraités ». Comme ses concurrents de droite et d’extrême droite, la majorité présente le report de l’âge de départ comme le seul moyen « d’équilibrer l’ensemble du système », comme l’a soutenu Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Mais réformer le financement des retraites est d’abord une question de choix politique. « Les difficultés dont parle la majorité sont dues aux critères capitalistes qui dictent notre gestion de l’économie en voulant toujours faire baisser le coût du travail et des cotisations pour laisser plus de place aux profits », explique l’économiste communiste Denis Durand. Pour Jean-Marie Harribey, ancien coprésident d’Attac, « la droite veut faire oublier que d’autres solutions existent, comme augmenter les volumes des cotisations en augmentant leur part dans le salaire brut, en embauchant davantage, en augmentant les salaires, en stoppant les exonérations accordées aux plus riches . »
le chef de l’État entend toujours supprimer les régimes spéciaux
Selon la majorité, ce « sauvetage » du système des retraites permettrait à terme 14 milliards d’euros d’économies annuels. Mais d’après l’économiste François Ecalle, pourtant favorable au recul de l’âge de départ, la réforme ne rapporterait que 3,75 milliards d’euros par an en 2032, en prenant en compte les prestations sociales qu’induit le report (chômage, invalidité, RSA). Des économies qui ne pourraient suffire qu’à financer la hausse des montants minimaux des pensions à taux plein : 1 100 euros pour Emmanuel Macron et Éric Zemmour, 1 230 euros pour Valérie Pécresse. Et donc ne pas résoudre les fameuses difficultés de financement du système. De quoi justifier d’ici là une accélération de la mesure ou un nouveau report de l’âge ?
D’autres différences existent entre la réforme avortée en 2020 et le projet présenté par les soutiens d’Emmanuel Macron. Fini la retraite par points, système plébiscité par Valérie Pécresse pendant la primaire LR. Tandis que, si le chef de l’État veut toujours supprimer les régimes spéciaux, il prévoirait désormais « trois grands régimes » pour les fonctionnaires, les salariés du privé et pour les indépendants. Reste une conséquence pouvant bouleverser durablement notre modèle social : faciliter la retraite par capitalisation. La majorité prévoit qu’au-delà de 120 000 euros de revenus bruts par an, les plus riches ne cotiseraient qu’à hauteur de 2,81 % (au lieu de 6,90 %), sans ouvrir de droits à la retraite. « Un manque à gagner qui en plus ouvre un boulevard aux fonds de pension privés pour récupérer leurs cotisations », anticipe Jean-Marie Harribey.
un quart des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans
Quant à l’âge légal, la Macronie adopte désormais le même argument que « Les Républicains », qui réclamaient déjà son report en 2019 : « Parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra partir à la retraite plus tard », déclarait Emmanuel Macron en juillet 2021. Une drôle de vision du progrès social. « Pourquoi est-ce qu’on vit plus longtemps ? Aussi parce qu’on a baissé l’âge de départ à la retraite, commente Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Dans le même temps, les richesses produites ont augmenté de manière considérable. Est-ce que ces gains de productivité ne doivent pas aussi profiter au monde du travail ? » L’argument selon lequel « nous vivons plus longtemps » est factuellement discutable : selon l’Insee, depuis 2016, l’espérance de vie en France stagne, tandis que l’espérance de vie en bonne santé commence à baisser. Elle se situait en 2020 à 63,7 ans mais fluctue en fonction des catégories sociales : pour les ouvriers, elle se situe entre 55 et 59 ans.
Repousser l’âge de départ à la retraite continuerait d’accroître ces inégalités sociales. Économiquement, avec des difficultés d’embauche des plus de 60 ans et la tentation de prendre une retraite anticipée avec une pension revue à la baisse. Du point de vue de la santé également alors que, toujours selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches. Mais la majorité sortante a tout prévu. Selon Richard Ferrand, la réforme « doit permettre, dès l’âge de 40 ans, d’investir dans les formations et de faire en sorte qu’on soit en capacité physique, intellectuelle de se réorienter et d’embrasser d’autres tâches dans sa deuxième partie de carrière ». Plutôt que de prendre en compte la pénibilité de certains métiers et des carrières, la Macronie exhorte les Français à s’adapter, anticiper. Défense de vous plaindre si à 60 ans le travail ronge votre santé : vous n’aviez qu’à y penser avant.
Retraite à 60 ansréforme des retraitesfinancement des retraitesdépart à la retraite Le Figaro
Tetê, Madouas, le Stade Toulousain, Ben Arfa… Nos tops et flops du week-end
Retrouvez les Tops et les Flops du week-end sélectionnés par la rédaction des Sports du Figaro.
TOPS
Carlos Alcaraz : un champion est né
Le tennis espagnol a bien de la chance. Alors que Rafael Nadal, vainqueur du dernier Open d'Australie est devenu le seul recordman du nombre de titres du Grand Chelem (21), à 35 ans, Carlos Alcaraz, son successeur désigné, est déjà prêt à prendre la relève. À 18 ans, il est devenu dimanche - en dominant Casper Ruud 7-5, 6-4 - le tout premier joueur espagnol à s'imposer en Floride après 46 éditions. Le phénomène appelé à bientôt régner sur le tennis mondial, a frappé un grand coup à Miami. Et il semble en mesure de remporter un Grand Chelem dès cette année, et pourquoi pas à Roland-Garros (22 mai – 5 juin). Juan Carlos Ferrero, le coach du prodige espagnol, a eu le malheur de perdre son père cette semaine. Le lauréat de Roland-Garros 2003 est ainsi arrivé à Miami juste pour la finale. Et son joueur lui a fait un beau cadeau en remportant son premier Masters 1000. L'émotion était palpable entre Alacaraz et son coach de toujours. Un moment intense. Sûrement pas le dernier de la carrière du natif de Murcie, appelé à dominer dans un futur proche le tennis mondial.
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Toulon entretient l'espoir de remontada
Sur la pelouse du LOU, le RCT a aligné samedi un troisième succès d'affilée (le 4e en cinq journées, ne concédant qu'une défaite, d'un rien - 18-16 -, chez le leader montpelliérain) confirmant sa métamorphose sous les ordres de son nouveau manager, Franck Azéma. Les Varois ont même frappé très fort en infligeant un 32-0 après la pause pour s'imposer 43 à 10 chez un prétendant aux phases finales. Et si Toulon le faisait… Dernier du classement le 5 février, au soir de la 17e journée, le RCT pointait alors à 16 points du 6e. Deux mois plus tard, les coéquipiers de Charles Ollivon sont 9es, à trois petits points de cette 6e place. Avec, cependant, un calendrier à venir bien costaud : réception du Stade Toulousain, déplacements à Bordeaux ou chez le Racing 92…
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Tetê soigne ses débuts à Lyon
L'attaquant brésilien Tetê, arrivé mercredi en prêt en provenance du club ukrainien Shakhtar Donetsk, a marqué son premier but avec l'Olympique lyonnais deux minutes après son entrée en jeu contre Angers (80e, 3-2 à cet instant du match). Le joueur de 22 ans, entré à la place de Tanguy Ndombélé, a exploité une passe de Malo Gusto et fait trembler les filets sur une belle frappe du gauche sur son troisième ballon touché, donnant l'avantage à son équipe à dix minutes de la fin du temps réglementaire. Tetê a pu être engagé conformément au dispositif mis en place récemment par la Fifa et validé par l'UEFA permettant aux joueurs du championnat ukrainien, arrêté par la guerre, de s'engager librement dans un autre club. «Il y a eu cette situation de guerre très compliquée, douloureuse. J'en vois la fin. J'ai réussi à quitter l'Ukraine. J'étais en Pologne avec mon préparateur physique. J'ai pu me préparer, j'ai couru. Je me sens de mieux en mieux», a-t-il déclaré mercredi en conférence de presse.
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Le podium de Madouas au Tour des Flandres
«C'est déjà magnifique de faire un podium dans un monument», a estimé Valentin Madouas qui s'est classé troisième du Tour des Flandres, le meilleur résultat d'un coureur français depuis la deuxième place de Sylvain Chavanel en 2011. «Malheureusement, il me manque un petit peu de jambes dans le Vieux-Quaremont pour suivre les deux (Pogacar et van der Poel), ça se joue vraiment à des détails. J'ai fait un peu trop d'efforts pendant la journée». À 25 ans, le Français a obtenu son meilleur résultat pour sa troisième participation au Tour des Flandres (14e en 2020, 39e en 2021) : «C'est la première fois que j'arrive à être à ce niveau-là, et j'espère pouvoir l'être les prochaines années. Je ne pensais qu'à suivre les roues surtout avec Pogacar qui était un ton au-dessus physiquement, il était vraiment très fort. C'est une de mes plus belles journées de vélo même s'il n'y a pas la victoire. Je suis battu par plus fort.
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Amdouni efface le record de France du marathon à Paris
Le joli coup double de Morhad Amdouni à Paris. En franchissant la ligne d'arrivée après 2h05min22 sec d'effort, le champion d'Europe 2018 du 10.000m s'est non seulement offert un podium derrière les Ethiopiens Deso Gelmisa et Seifu Tura, mais a surtout largement amélioré le record de France détenu depuis 19 ans par Benoît Zwierzchiewski (2h 6 min 36 sec). Il a d'ailleurs été longuement félicité par celui-ci, venu à sa rencontre quelques minutes après son arrivée. «C'est un athlète complet, d'exception. C'est toujours flatteur d'avoir un athlète comme lui qui bat un record», a reconnu l'ancien marathonien. Amdouni, qui avait «le record en tête, mais aussi le podium», devait selon lui franchir un cap «pour dire : coucou je suis là». De quoi lui donner des idées pour la suite, sachant qu'il a d'ailleurs connu des difficultés à se ravitailler en fin de course, loin toutefois de l'épisode du marathon olympique des JO de Tokyo où il avait renversé, involontairement avait-il assuré, une ligne complète de bouteilles d'eau, ce qui avait fait polémique. «Je pense qu'on peut l'imaginer se rapprocher du record d'Europe», a ajouté sans hésiter «Benoit Z», en référence à la meilleure marque européenne (2 h 03 min 36 sec) établie par le Belge Bashir Abdi le 24 octobre 2021 à Rotterdam.
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Mbappé, un récital cinq étoiles
Deux buts, trois passes décisives. Le compte est bon pour Kylian Mbappé, brillant lors de la victoire 5-1 du PSG contre le FC Lorient, en clôture de la 30e journée de Ligue 1. Buteur, passeur, détonateur, moteur d'un Paris-SG qu'on avait quitté morose – c'est un doux euphémisme – à Monaco avant la trêve internationale (défaite 3-0), «un match de sénateur» dira «KM», et qu'on a retrouvé plus impliqué et appliqué dimanche soir. C'est le minimum direz-vous, et Mbappé ne vous contredirait pas. «Comme je l'ai dit à Monaco, c'est déjà important de se respecter nous-mêmes», a-t-il dit après ce festin contre les Merlus. Une prestation qui ne suffira pas pour calmer la grogne dans les tribunes, c'est encore trop tôt après la débâcle madrilène en C1, mais après laquelle on ne pouvait qu'être époustouflé par le talent de ce numéro 7 que le monde s'arrache. «À l’heure actuelle, c'est le meilleur joueur au monde. Il sait tout faire. C'est une chance de l'avoir à Paris et pour nous, Français, en équipe de France. Après quand on est adversaire, on n'est pas content qu'il soit là», glisse Christophe Pélissier. Brillant, tout simplement.
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FLOPS
Ben Arfa, déjà la fin à Lille ?
L'aventure de Hatem Ben Arfa à Lille a-t-elle pris fin, déjà, samedi soir à l'issue du match nul entre le club nordiste et Bordeaux (0-0) ? La question mérite d'être posée alors que l'ancien international français n'était pas présent dimanche au décrassage, une absence liée à une violente altercation l'ayant opposé à son partenaire Tiago Djalo. Averti du coup de sang de son joueur, Jocelyn Gourvennec, l'entraîneur du Losc, tente alors de calmer les esprits mais selon Téléfoot, Ben Arfa l'aurait alors insulté. Ce qui laisse planer un doute quant à la suite de sa carrière lilloise, même si le club n'a pas (encore ?) communiqué sur le sujet…
Toulouse ne sait plus voyager
En perdant le derby à Castres, 19-13, le champion de France a montré une fois de plus qu'il ne savait plus gagner à l'extérieur en Top 14. Il faut en effet remonter au… 2 octobre 2021 pour trouver trace d'un succès en déplacement (11-17 chez la lanterne rouge, Biarritz). Depuis, les Toulousains sont revenus bredouilles de leurs neuf déplacements, y compris celui en terres catalanes où l'Usap leur avait mis la fessée (36-13). Pire encore, lors de ces neuf revers, le Stade n'a empoché que deux petits points de bonus défensif : à Clermont (16-13) et à Pau (27-22). Un mal des voyages problématique alors que s'annoncent les rendez-vous cruciaux de fin de saison.
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Les Parisiennes ouvrent un boulevard à Lyon
Le match nul du Paris SG dimanche dans le derby contre le Paris FC (0-0) rapproche l'Olympique lyonnais, vainqueur à Guingamp (2-0), du titre en D1 féminine à quatre journées de la fin. À l’issue de la 18e journée, les Lyonnaises (52 points) comptent cinq points d'avance sur leurs dauphines du PSG (47 pts), les championnes de France en titre, incapables de marquer le moindre but au troisième (41 pts) du championnat à Charléty. Les partenaires de Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani, heureuses de voir leur gardienne Barbora Votikova stopper un penalty après trois minutes, doivent désormais compter sur des faux pas de l'OL.
Endurance : Valentino Rossi termine 17e sa première course en GT
La légende de la moto a commencé dimanche un nouveau chapitre de sa carrière, en course auto, avec une 17e place pour le début de saison en catégorie GT à Imola, chez lui en Italie.
Un Super Slalom comme magnifique clap de fin de saison
Après deux ans d'absence en raison de la pandémie, la compétition créée par le tandem Julien Lizeroux-Julien Régnier est de retour, avec un plateau emmené par le champion olympique Clément Noël.
Un Premier Padel Major au stade Roland-Garros du 11 au 17 juillet
Il s'agira d'une première pour le padel, discipline qui monte.
Le Monde
Les espoirs déçus de la démocratie participative
Les débats citoyens ont été particulièrement nombreux durant le quinquennat d’Emmanuel Macron, sans que l’opinion des Français soit vraiment prise en compte. Au risque de provoquer une défiance vis-à-vis de ce type de consultation.
Analyse. Grand débat national, convention citoyenne pour le climat, cahiers de doléances, nombreux recours à la Commission nationale du débat public (CNDP)… Les Français ont été souvent invités à discuter, voire à formuler des propositions pendant le quinquennat d’Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat, en présentant son programme électoral, le 17 mars, a mis en avant le recours à « des innovations démocratiques inédites ». Le candidat a même annoncé sa volonté de convoquer une nouvelle convention citoyenne pour débattre de la fin de vie.
Cela signifie-t-il que la démocratie délibérative et participative ne s’est jamais aussi bien portée que depuis 2017 ? Pas sûr. Car derrière les sollicitations nombreuses, l’avis citoyen n’a guère été pris en compte. « On a plutôt vécu une phase de régression, on a perdu en qualité démocratique. Si on est là pour faire du chiffre, de la com, alors on est champions. Mais, à quel moment les citoyens, ou les organisations de la société civile dans lesquelles ils se reconnaissent, peuvent-ils estimer avoir été écoutés ? », s’interroge Arnaud Schwartz, président de France nature environnement, une fédération habituée à pratiquer le dialogue environnemental institutionnel.
Derrière l’essort démocratie participative, un business florissant pour les cabinets de conseilRisque de défiance
Demander l’avis des citoyens, les solliciter pour faire des propositions, comme ce fut le cas lors de la convention sur le climat, peut se révéler risqué politiquement si cela ne s’accompagne pas d’une prise en compte de leurs opinions. Pour Patrick Bernasconi, ancien président du Conseil économique social et environnemental (CESE), « le risque existe d’une défiance sur cette forme de démocratie si on en multiplie les exercices sans tenir compte de ce que ces débats ou consultations expriment ». D’autant plus dans un pays déjà marqué par une forte défiance vis-à-vis des politiques.
Le grand débat national, qui s’est tenu du 15 janvier au 15 mars 2019, a été imposé par la crise des « gilets jaunes », commencée en novembre 2018. Le président de la République a, dans la foulée, lancé la convention citoyenne pour le climat afin que 150 citoyens, tirés au sort, lui remettent leurs propositions pour organiser la transition écologique du pays, dans un esprit de « justice sociale ». D’octobre 2019 à juin 2020, ces derniers ont élaboré près de 150 mesures dont une partie a inspiré la loi Climat et résilience promulguée le 22 août 2021, lourde de 305 articles, mais jugée très décevante par les conventionnels. Ceux-ci ont estimé que leurs mesures avaient été rabotées. Ils ont sanctionné la reprise par le gouvernement de leurs propositions d’une note sévère : 3,3 sur 10.
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France24 - Monde
Législatives en Hongrie : Peter Marki-Zay, le candidat qui veut rompre avec les années Orban
Publié le : 02/04/2022 - 14:53
FRANCE 24
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Anne MAILLIET
Les Hongrois s'apprêtent à élire leurs députés dimanche. Le Fidesz, le parti de Viktor Orban, est en tête dans les sondages avec une courte avance. Face à lui, l'opposition menée par le conservateur catholique Peter Marki-Zay, est bien déterminée à mettre fin à l'ère Orban.
À la veille des législatives en Hongrie, les sondages donnent un léger avantage au Premier ministre Viktor Orban, au pouvoir depuis douze ans. Mais le souverainiste est menacé par une opposition menée par le conservateur Peter Marki-Zay.
Ce conservateur catholique de 49 ans a été désigné par six formations d'opposition lors d'une primaire, en octobre 2021, visant à déboulonner Viktor Orban. Et Peter Marki-Zay ne retient pas les coups. "En douze ans, il [Viktor Orban] a perdu toutes ses guerres : la guerre contre l'endettement, la guerre contre l'inflation et la guerre contre le Covid avec 45 000 morts", a affirmé Peter Marki-Zay à France 24.
Il avait "fait campagne avec enthousiasme" pour Viktor Orban, avant son premier mandat à la tête du pays. Avant que ce dernier "ne gâche tout" en bâtissant "un régime autoritaire".
"Stopper Poutine"
La lutte contre la corruption et la restauration de l'État de droit figurent parmi les priorités de Peter Marki-Zay. Mais depuis que la guerre en Ukraine est passée au premier plan, le chef de file de l'opposition n'a de cesse d'épingler "l'isolement" de Viktor Orban, vu "comme le dernier allié de (Vladimir) Poutine au sein de l'UE et de l'Otan".
>> À lire aussi : Emmanuel Macron en visite chez Viktor Orban, un adversaire mais aussi un partenaire
"Il continue de servir les intérêts de Poutine et de nombreux citoyens en ont assez. En Hongrie, la plupart des gens ne pensent pas qu'il faut dire stop à Bruxelles, nous pensons que pour garantir la paix, il faut stopper Poutine", a-t-il ajouté auprès de France 24.
S'il est élu, il veut mettre un terme à la dérive "antidémocratique" de son pays et le faire revenir dans le camp "européen". Économiste et ingénieur de formation, Peter Marki-Zay a travaillé cinq ans dans le marketing aux États-Unis, mais aussi en France et dans d'autres pays européens.
L'opposition fait front commun contre le risque de fraude
C'est la première fois que Viktor Orban fait face à un front uni de l'opposition, une coalition hétéroclite qui veut croire en la victoire.
Face aux sondages qui donnent l'opposition perdante, Peter Marki-Zay répond n'avoir "jamais gagné les enquêtes d'opinion". "Pourtant, je n'ai jamais perdu d'élection", lance-t-il, bravache. Les sondages prévoient des résultats serrés mais après douze ans du Fidesz au pouvoir et un redécoupage des circonscriptions au profit du parti de Viktor Orban, l'opposition s'inquiète aussi des risques de fraudes électorales.
"Nous devons gagner dans des circonstances qui ne sont pas démocratiques et c'est très injuste. Les fraudes, on sait qu'elles existent et nous savons qu'il [Viktor Orban] continue à les pratiquer", a déclaré la candidate indépendante Bernadett Szel, interrogée par France 24.
L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) va déployer plus de 200 observateurs en Hongrie, un dispositif exceptionnel pour un pays de l'Union européenne.
Avec AFP
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POUTINE OU L'EUROPE ?Hongrie : la guerre en Ukraine, l'épine dans le pied de Viktor Orban à la veille des législatives
Législatives en Hongrie : Viktor Orban menacé par une opposition unie
État de droit en Hongrie : pour Emmanuel Macron, Viktor Orban ne bougera pas d'ici les législatives
Le Figaro
La Lettre du «Fig Mag» du 2 avril 2022
Jean-Christophe BuissonLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Au programme: un reportage dans les soixantièmes déferlants, un aperçu en images de la capitale russe sous une chape de plomb et une excursion dans des îles grecques aussi paradisiaques que confidentielles.
Chers abonnés,
Puisque la météo de ce week-end a un petit goût de retour d'hiver, nous vous proposons de respirer un air non pas froid et vivifiant mais glacé et frigorifiant. Où? Dans les soixantièmes déferlants, le long des côtes du continent antarctique. Mais attention: ni dans une cabine de luxe chauffée ni à bord d'un brise-glace nucléaire (ils sont occupés ailleurs, en ce moment). Non, non, non. C'est sur le pont d'un voilier que nous vous invitons à une (longue) excursion. Un deux-mâts extraordinaire: celui conçu par Jean-Louis Étienne il y a de nombreuses années et sur lequel se sont succédé de célèbres scientifiques et explorateurs. Privilège insigne, notre grand reporter Vincent Jolly a pu embarquer au Chili, au côté de la photographe Maëva Bardy, sur la célèbre goélette (qui pèse 120 tonnes, quand même) et partager durant un mois le quotidien de l'équipage. Des hommes et des femmes capables d'effectuer tous les gestes marins indispensables, mais motivés avant tout par la recherche et tendus vers un objectif final: comprendre de quelle manière la fonte des icebergs influence l'écosystème marin. Comment? À l’aide de rosettes plongées autour des icebergs afin de recueillir des centaines d'échantillons d'eau qui seront analysés en laboratoire dans les mois suivants.
Slalomant entre ces géants d'eau douce hauts comme des falaises de marbre jungerienne, bravant les flots parfois capricieux de la mer de Weddell, le Tara aura été aussi un lieu privilégié pour observer de près des colonies de manchots de toutes sortes – papous, Adélie ou empereurs. À son retour sous nos cieux moins exotiques et plus tempérés de l'expédition, Vincent Jolly, les cils encore blancs de givre, nous confessera une seule frustration: ne pas avoir sauté durant son périple sur le pont d'un brise-glace sud-africain croisant dans la même mer: le S. A. Agulhas II. Les archéologues et géographes à son bord ont réussi à repérer enfin, après un siècle de recherches vaines, le lieu où gît l'épave de l'Endurance, le célèbre navire d'Ernest Shackleton ayant coulé en 1915 à 3000 mètres de profondeur. Maigre consolation pour notre journaliste qui n'a froid ni aux yeux ni aux oreilles: personne d'autre que lui ne participera à sa remontée à la surface depuis les fonds marins – l'opération est jugée impossible.
À Moscou, c'est la vérité qui semble condamnée à ne jamais remonter à la surface. Depuis le début de la guerre en Ukraine, qui a fait des milliers de victimes – soldats et civils – et jeté des millions de femmes et d'enfants sur les routes d'un exil provisoire, une chape de plomb s'est abattue sur la capitale russe. Tous les médias indépendants ont dû fermer, aucune diffusion d'information non validée par le Kremlin n'est autorisée, la moindre manifestation de protestation contre le conflit se paye en roubles ou en jours de prison, etc. Un photographe a réussi à contourner les lois et les menaces pour documenter en images le nouveau visage d'une société à la fois inquiète, sidérée et impuissante: centres commerciaux désertés, rayons de supermarchés vides, salles de rédaction inanimées, présence policière renforcée devant les lieux sensibles, etc. Son auteur, dont nous avons, pour des questions de sécurité, préservé l'anonymat, décrit l'étrange univers dans lequel baigne sa ville (et sans doute toute la Russie) depuis le 24 février. Des milliers de compatriotes quittant volontairement leur pays, parfois à n'importe quel prix ; une population dont le silence est souvent moins un signe d'approbation que de peur ; et une fausse sérénité affichée par le pouvoir. «Ils font vraiment comme si tout allait bien et qu'on n’était pas en guerre», soupire-t-il. 1984 à la sauce poutinienne.
«Le peuple russe est un peuple ami. De grâce, ne sombrons pas dans la russophobie, maladie sénile du progressisme». Si Franz-Olivier Giesbert n'existait pas, il faudrait l'inventer. Comme j'ai pu l'écrire dans une récente chronique («Vive la Russie quand même !»), l'ancien directeur du Point (et du Figaro Magazine) supplie notre gouvernement ou ce qu'il en reste de ne confondre Poutine et Pouchkine et ne pas vouer aux gémonies un pays et une civilisation au motif que son dirigeant actuel se comporte en tyran sans scrupule. Ce n'est pas le seul sujet sur lequel Jean-René van der Plaetsen l'a fait dialoguer avec un autre esprit libre volontiers iconoclaste: Michel Onfray. Les deux hommes publient chacun un essai aux éditions Albin Michel : En attendant De Gaulle et Foutriquet. Prolongeant leur réflexion respective, ils évoquent dans nos colonnes la guerre de la Russie en Ukraine, donc, mais aussi cette étrange campagne présidentielle où tant de sujets ont été, selon eux, escamotés: le défi civilisationnel auquel est confrontée la France, les moyens réels dont nous disposons pour assurer notre redressement économique, la possibilité de l'émergence d'une figure providentielle surgissant pour sauver notre cher vieux pays, etc. Ils le font – qui s'en étonnera ? – avec la verve ardente et la sainte colère qui les habitent. Michel Onfray: «À quoi bon faire semblant d'être Français quand le chef de l'État lui-même, les élites, les universitaires, les médias, les gens du showbiz, les acteurs, les comédiens, les sportifs dans leur grande majorité traitent de franchouillard quiconque estime qu'il existe une culture française?». FOG: «L'Occident a encore beaucoup d'atouts, mais le mal est en nous, d'où il faut l'extirper: il a pour nom la lâcheté, la faiblesse, l'autoflagellation, la maladie de la repentance».
ET AUSSI
L'image. Quel talent, ces Borgia! Je ne veux parler ni de César ni de Lucrèce, mais de Gregorio, ce photographe qui a réussi à immortaliser dans la basilique Saint-Pierre de Rome ce moment étonnant et rare où le pape François, telle une ouaille catholique lambda, confesse ses péchés. Qui sont certes sûrement moins nombreux que les nôtres.
Le reportage. Deux élections législatives cruciales se déroulent ce week-end en Europe centrale et balkanique. Celle qui se déroule en Serbie, concomitante au scrutin présidentiel, devrait confirmer au pouvoir l'habile Aleksandar Vucic et son parti. L'homme navigue politiquement, économiquement et diplomatiquement entre l'Occident et la Russie, l'Europe et la Chine, les courants intérieurs nationalistes et proeuropéens. Il le fait avec une habileté et un machiavélisme dont s'embarrasse un peu moins son voisin du nord, qui sollicite aussi ce dimanche une majorité parlementaire qui lui offrirait un quatrième mandat à la tête de la Hongrie. Apprécié, voire adulé, par les droites nationalistes européennes (à commencer par Marine Le Pen et Éric Zemmour qui lui ont rendu visite à Budapest), bête noire de Bruxelles, qui a multiplié les avertissements et les menaces contre lui depuis 1998 et son arrivée au pouvoir, cet ancien opposant historique au communisme a changé le visage et la trajectoire historique de son pays. Pour mesurer l'impact de «la révolution conservatrice» qu'il a menée, avec l'assentiment de son peuple, Alexandre Devecchio s'est rendu dans la capitale magyare, où le Fidesz n'ambitionne pas seulement de remporter l'élection dimanche mais d'entraîner le reste l'Europe à copier son «modèle» de «démocratie illibérale».
Le voyage. Pour ceux qui supportent moins bien le froid que Vincent Jolly, apprécient le blanc quand il est accompagné de bleu, aiment lire Homère, Papadiamantis, Alexakis et Kazantzakis, cherchent désespérément des plages grecques qui en soient pas infestées de touristes, ne dédaignent pas passer des heures devant de bons mezze, un poulpe égéen et un verre de tsipouro, adorent plonger à la recherche d'épaves plus accessibles que celle de l'Endurance, vénèrent le film Mamma Mia! et sa musique pop autant que les chants mélodieux des popes, préparez vos valises et suivez les guides Bérénice Debras et Laurent Fabre! Direction: les îles Sporades, leurs criques chics, leurs vins fins, leurs couleurs, leurs saveurs et leurs senteurs uniques. C'est l'hiver dehors, mais c'est déjà l'été dans ces pages-là...
C'est tout bon! Tel est le titre de la nouvelle newsletter que propose désormais tous les vendredis Le Figaro et à laquelle je ne saurais trop vous conseiller de vous abonner. Elle est signée de la reine des saveurs du Figaro Magazine, Laurence Haloche, qui nous régale encore cette semaine d'une adresse de bistrot comme on les aime: le Paris Seize, avec nappes à carreaux, chaises en bois et service sans chichis. Comme chez les propriétaires du lieu Jérôme et Stéphane Dumant, la lettre hebdomadaire de ma voisine de bureau depuis quinze ans s'adresse aux épicuriens qui refusent de se priver des mille plaisirs de la table et n'aiment rien tant que découvrir de nouvelles adresses, de nouveaux produits, de nouvelles préparations, de nouveaux chefs, de nouveaux menus, de nouvelles tendances. Sillonnant régulièrement les régions de France à l'affût de tout ce qui est beau et bon, capable de s'enthousiasmer sans limite pour un cochon de lait bien cuit ou une huître bien charnue comme de dénoncer les fausses valeurs que l'air du temps produit aussi en gastronomie, elle ne devrait pas avoir de difficulté à vous faire aller plus loin qu'Épicure, qui assurait : «Mon cœur est saturé de plaisir quand j'ai du pain et de l'eau». Avec un œuf en meurette, une côte de veau aux morilles et un ou deux verres de chassagne-montrachet, le plaisir est décuplé, non?
L'anniversaire. Il était écrit que cette semaine serait gourmande jusqu'au bout puisqu'on célèbre en ce 2 avril le jour de naissance du grand Brillat-Savarin (1755-1826), magistrat tombé dans la marmite de la gastronomie au point décrire une Physiologie du goût qui fait encore référence. Il a laissé quelques formules fameuses voire succulentes :
«Le Créateur, en obligeant l'homme à manger pour vivre, l'y invite par appétit et l'en récompense par le plaisir».
«Ceux qui s'indigèrent ou s'enivrent ne savent ni boire ni manger».
«La gourmandise est ennemie des excès».
«Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es».
«Celui qui reçoit ses amis et ne donne aucun soin personnel au repas qui leur est préparé n'est pas digne d'avoir des amis».
«Heureux chocolat qui, après avoir couru le monde à travers le sourire des femmes, trouve la mort dans un baiser savoureux et fondant de leur bouche».
«On peut tout faire avec des mayonnaises, sauf s'asseoir dessus».
En vous invitant à bien regarder la chaise ou le fauteuil sur lequel vous comptez vous installer, je vous souhaite un bon week-end.
L'Humanité
La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée
ActuENJEU DE CAMPAGNE Comme le président qui veut reporter la retraite à 65 ans, les tenants du « travailler plus » disent qu’il n’existe pas d’alternative. Pourtant, des candidats de gauche proposent de la ramener à 60 ans, financements à l’appui.
Julia HamlaouiTravailler toujours plus. Tel est le credo d’Emmanuel Macron, dont le futur programme prévoit, a confirmé jeudi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, de reporter la retraite à 65 ans (lire page 10). C’est aussi ce que proposent Valérie Pécresse ou encore Éric Zemmour. Pourtant, près de quarante ans après son premier aboutissement, le combat pour la retraite à 60 ans est toujours d’actualité : 71 % des Français se déclarent favorables à son retour, selon un sondage Ifop paru dans le JDD en février. La mobilisation historique en 2019 contre la réforme du chef de l’État en témoigne également. Mais que mettent au juste sur la table ceux des candidats qui proposent de réduire le temps de travail ?
« L’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail. En dégageant une offre importante d’emplois dans des délais rapides, (le départ à la retraite à 60 ans) associera efficacité économique et progrès social », plaide le programme du candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. « Rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivité soient rendus au capital », ajoute le député PCF Pierre Dharréville, précisant que la mesure est assortie d’une « pension à taux plein garantie pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail ». À défaut, « les jeunes qui entrent tard dans l’emploi n’auraient pas le bon nombre d’annuités ».
La question de ce fameux nombre de trimestres de cotisation est également posée dans le monde syndical : « Il s’agit de ne plus nécessairement se référer à des annuités car cela permet de prendre en compte les différents parcours professionnels, les durées de formation, de recherche d’un premier emploi, de transition… » défend Régis Mezzasalma, en charge du dossier pour la CGT, qui porte l’ambition d’une « retraite à 60 ans pour toutes et tous ». En attendant l’avènement d’un tel système, le PCF plaide pour un retour à 37,5 annuités. « Le sens de l’Histoire, ce n’est pas d’allonger la durée du travail et notre proposition de sécurité d’emploi et de formation s’inscrit dans ce mouvement », explique l’économiste communiste Denis Durand.
Anne Hidalgo et Yannick Jadot pour le statu quo à 62 ans
Cet âge de départ à 60 ans est également défendu dans son programme présidentiel par Jean-Luc Mélenchon. Nuance chez les insoumis, le compteur affiche 40 annuités de cotisation pour ouvrir le droit au départ à taux plein. « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 % alors que les salaires n’ont progressé que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 %. Le capital s’est bien servi, maintenant c’est l’heure du travail », estime le député FI Adrien Quatennens. La mesure, pointe-t-il, s’inscrit « au volet diminution et répartition du temps de travail de notre programme, avec un réel retour aux 35 heures et une 6e semaine de congés payés ».
La candidate PS, Anne Hidalgo, en revanche, souhaite, peu ou prou, le statu quo avec un « âge légal de départ (qui) ne sera pas augmenté, et plafonné aux 62 ans actuels ». Même position pour l’écologiste Yannick Jadot, dont le programme promet de ne reporter « en aucun cas l’âge légal de départ à la retraite », s’engageant à permettre « à toutes celles et tous ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ».
Élément tout aussi essentiel que l’âge de départ, le niveau des pensions est également au cœur de toutes les attentions. D’ailleurs, la maire de Paris justifie sa position sur la borne d’âge en plaidant la priorité aux « retraités qui ont des petites pensions et une vie professionnelle difficile pour les augmenter et pour leur permettre de vivre mieux ». Elle propose ainsi de porter « les montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros » et de rétablir « les 4 critères de pénibilité supprimés par le président sortant ». Des revalorisations que ceux des candidats qui plaident pour le retour à 60 ans ne comptent pas sacrifier. « Aucune pension sous le Smic, revalorisé à 1 400 euros net, pour une carrière complète », promet Adrien Quatennens. « Nous voulons que tout le monde parte à la retraite avec un minimum de 1 200 euros », répond aussi Fabien Roussel, qui, au-delà du Smic, veut atteindre 75 % du revenu net d’activité et indexer les pensions à l’évolution des salaires. Quant au calcul, le député du Nord défend un retour aux 10 meilleures années dans le privé, avec dans le public la création d’un droit d’option entre les six derniers mois et l’alignement sur le privé en incluant les primes.
Des progrès sociaux qui nécessitent des financements ? Impossible, jurent en chœur les droites et le Medef. À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon assume que ce soit « la mesure la plus chère de tout (son) programme ». « Cela suppose 2 points de plus aux quasi 14 % du PIB consacrés aux retraites », complète Adrien Quatennens. La FI compte sur les cotisations supplémentaires qu’apporteraient l’égalité salariale femmes-hommes, la création d’emplois – dont 1,5 million par la planification écologique – et la hausse des salaires. « Augmenter de 1 % les salaires fait rentrer 2,5 milliards d’euros dans la caisse », y rappelle-t-on. Des leviers qu’entend aussi actionner le PCF : « Concrètement, cela signifie d’aller vers une société zéro chômage » via « l’embauche de 500 000 fonctionnaires, des conférences permanentes pour l’emploi et la formation, mais aussi par l’attribution de droits nouveaux aux salariés dans les entreprises. Au bout de cinq ans, nous visons 650 milliards d’euros de PIB supplémentaires », détaille Denis Durand.
Exit, bien sûr, la retraite par capitalisation. Pour renforcer le système par répartition, une « surcotisation de 2 points sur tous les salaires au-delà de 3 400 euros » est aussi à l’ordre du jour chez la FI, quand le PCF mise aussi sur une nouvelle contribution, celle des revenus financiers, à hauteur de 30 milliards d’euros. Sans compter la suppression des exonérations de cotisations. À commencer par le Cice, qui grève les comptes d’environ 20 milliards d’euros. « La cotisation sociale – la part différée du salaire – ne doit pas être une variable d’ajustement qui sert à financer des politiques économiques. C’est pour ça que la Sécurité sociale n’a pas été pensée à sa création comme une structure d’État », insiste le parlementaire communiste des Bouches-du-Rhône, dont le parti propose « de faire progressivement disparaître la CSG », contrairement à la FI, qui veut la « rendre progressive avec 14 tranches ». Selon le sondage Ifop, les catégories populaires sont les plus favorables (85 %) à la retraite à 60 ans, que le RN vient d’enterrer. Reste à savoir si elles se mobiliseront quand l’électorat de droite, lui, ne s’y trompera pas.
Présidentielle 2022Retraite à 60 ansréforme des retraitesFabien Roussel Le Monde
Perméabilité au lobby de la chasse
Chronique. « Imaginez. Vous vous réveillez et quelque chose a changé. Vous n’entendez plus le chant des oiseaux (…), les paysages que vous avez jadis chéris sont désormais desséchés et toute vie en a disparu. L’air et l’eau, tout ce que vous respirez et qui permet la vie est altéré. (…) Le temps du déni est révolu. Nous ne sommes pas seulement en train de perdre la bataille contre le changement climatique, nous sommes en train de perdre notre bataille contre l’effondrement de la biodiversité. »
Relire, quatre ans plus tard, cette mise en garde d’Emmanuel Macron, postée sur les réseaux sociaux fin mars 2018, donne toute la mesure du grand reniement du quinquennat qui s’achève. La cause environnementale, qui semblait promise à en être un axe central, a complètement disparu après seulement dix-huit mois de mandat.
Join the fight for nature, switch all your lights off. #EarthHour https://t.co/V7F2s9DkVR
Les tenants du président candidat ont trois décisions emblématiques à citer à son actif sur le front environnemental : les abandons des projets d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), de la mine de la Montagne d’or, en Guyane, ainsi que du complexe EuropaCity dans le Triangle de Gonesse (Val-d’Oise). Sans compter, il est vrai, quelques prises de position du chef de l’Etat sur la scène du théâtre diplomatique.
Environnement : le quinquennat de « petits pas » d’Emmanuel MacronPour le reste – quelle que soit la sympathie que peut inspirer ce président jeune et dynamique, libre du carcan des vieux partis –, l’exigence de vérité impose de le reconnaître : sur l’écologie, l’action politique entreprise au cours des cinq dernières années a été marquée par le clientélisme, la priorité au productivisme, le mépris du droit et des avis scientifiques, la privatisation des biens communs et la criminalisation de l’engagement militant.
La chasse en offre l’un des exemples les plus frappants. Prétendant annoncer lui-même, le 29 mars sur le site du Parisien, le programme du président candidat sur le sujet, le patron de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, l’a dit avec une sincérité désarmante. « [Emmanuel Macron] mettra toute son énergie pour répondre à nos demandes, a-t-il expliqué. J’ai sa parole. Il ne m’a pas déçu. Aucune loi ou amendement pouvant abîmer la chasse n’a été adopté dans ce quinquennat. A chaque fois qu’on a eu un problème à régler avec un ministre de l’écologie, il est intervenu. »
Présidentielle 2022 : le soutien du président de la Fédération nationale des chasseurs à Macron critiqué par les candidatsM. Schraen dit vrai. Le permis de chasse a vu son prix réduit de moitié, les porteurs de fusil siègent désormais au nouvel Office français de la biodiversité, le nombre d’espèces d’oiseaux chassables, dont une vingtaine est menacée, se situe à un niveau plus de deux fois supérieur à la moyenne européenne… C’est d’ailleurs la perméabilité du pouvoir au lobby cynégétique qui avait fini de convaincre Nicolas Hulot de quitter le gouvernement, en août 2018. Elle ne s’est jamais démentie. Au lendemain du congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature, organisé en grande pompe par la France trois ans plus tard, le gouvernement tentait de réautoriser les chasses traditionnelles non sélectives que le Conseil d’Etat venait pourtant de juger illégales.
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France24 - World
Live: Macron says 'clear indications' of war crimes in Bucha, more sanctions needed
Issued on: 04/04/2022 - 06:59Modified: 04/04/2022 - 11:27
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French President Emmanuel Macron said on Monday that more sanctions on Russia were needed after Ukraine accused Russian forces of the killing of civilians in the Ukrainian town of Bucha. Moscow denies the allegations and has called for a special UN Security Council meeting Monday to address the claims of atrocities committed by their forces on the ground. Read our live blog to follow the latest events. All times are Paris time [GMT+2].
12:15 pm: Kremlin denies Bucha killings, accuses Ukraine of 'video falsification'
The Kremlin said on Monday it categorically denied any accusations related to the murder of civilians in the Ukrainian town of Bucha and said Ukrainian allegations on the matter should be treated with doubt.
Ukrainian authorities said on Sunday they were investigating possible crimes by Russian forces after finding hundreds of bodies strewn around towns outside the capital Kyiv after the Russian withdrawal from the area.
"From what we have seen, our experts have identified signs of video falsification and other fakes," Kremlin spokesperson Dmitry Peskov told reporters on a conference call.
Peskov said that the facts and chronology of the events in Bucha did not support Ukraine's version of events.
Russia's diplomats would press on with their efforts to convene a UN Security Council meeting to discuss what Moscow has called "Ukrainian provocations" in Bucha despite their first effort to arrange such a meeting being blocked, Peskov said.
11:27 am: International leaders condemn Russian actions in ‘potential war crime scene’ Bucha
The European Union’s top diplomat Josep Borrell has joined a growing chorus of international criticism blaming the Russian armed forces for alleged atrocities committed against civilians in Ukraine.
For FRANCE 24’s international affairs commentator, “vast swathes” of the country are “potential war crime scenes”. “This is not something that’s just happened overnight,” he said, “this is an ongoing and grisly pattern that we’ve been seeing.”
11:25 am: Russian shelling kills eight in south Ukraine, says Kyiv
Eight people were killed and 34 wounded in Russian attacks on two towns in southern Ukraine on Sunday, prosecutors in Kyiv said.
"The Russian armed forces attacked the cities of Ochakiv and Mykolaiv. Shelling damaged residents' homes, vehicles and civilian infrastructure," the Ukrainian prosecutor general said in a statement on Monday.
"As a result of enemy shelling, seven residents of Ochakiv were killed and another 20 were injured. In the city of Mykolaiv one person died and 14 people were wounded, among them a child," it added.
The prosecutor's statement comes as French President Emmanuel Macron called for new sanctions against Moscow after claims its forces committed atrocities against Ukrainian civilians in Bucha, a town outside Kyiv.
11:16 am: Russia to again ask UN security council to discuss Bucha 'criminal provocations by Ukrainian servicemen’
Russia on Monday will reiterate its request for the UN Security Council to convene a meeting over what it called the "criminal provocations by Ukrainian servicemen and radicals" in the town of Bucha, a foreign ministry official said.
The UN Security Council will hold a previously scheduled discussion on Ukraine on Tuesday and will not meet on Monday as requested by Russia, said Britain's mission to the United Nations, which holds the presidency of the 15-member council for April.
10:46 am: EU urgently discussing new Russia sanctions after Ukraine 'atrocities'
The EU said Monday it is urgently discussing a new round of sanctions on Russia as it condemned "atrocities" reported in Ukrainian towns that have been occupied by Moscow's troops.
The European Union "will advance, as a matter of urgency, work on further sanctions against Russia", foreign policy chief Josep Borrell said in a statement on behalf of the bloc.
09:49 am: Russia orders probe of Ukrainian 'provocation' over civilian deaths in Bucha
Russia's chief investigator on Monday ordered an official examination of what he called a Ukrainian "provocation" after Kyiv accused the Russian military of massacring civilians in the town of Bucha.
Alexander Bastrykin, head of the Russian Investigative Committee, ordered that a probe be opened on the basis that Ukraine had spread "deliberately false information" about Russian armed forces in Bucha, the committee said in a statement.
08:44 am: Macron says wants fresh sanctions against Russia
French President Emmanuel Macron said on Monday that more sanctions on Russia were needed after Ukraine accused Russian forces of the killings of civilians in the Ukrainian town of Bucha.
Macron told France Inter radio that there were "very clear clues" indicating that Russian forces were responsible for war crimes in Ukraine.
08:31 am: 'The explosions continue' in Kharkiv, eastern Ukraine
The regional governor in Kharkiv said that Russian artillery and tanks launched over 20 strikes on Ukraine’s second-largest city and its outskirts in the country's northeast over the past day. "Some places don't have enough supplies of medicine or food," says FRANCE 24 senior reporter Catherine Norris Trent, reporting live from the ground in Kharkiv this morning.
07:40 am: Russia says footage in Ukraine's Bucha was 'ordered' to blame Russia
Russia's foreign ministry said that footage of dead civilians in the Ukrainian town of Bucha had been "ordered" by the United States as part of a plot to blame Russia.
"Who are the masters of provocation? Of course the United States and NATO," ministry spokeswoman Maria Zakharova said in an interview on state television late on Sunday.
Zakharova said the immediate Western outcry over the images of dead civilians indicated the story had been part of a plan to sully Russia's reputation.
"In this case, it seems to me that the fact that these statements (about Russia) were made in the first minutes after these materials appeared leaves no doubt as to who 'ordered' this story."
7:00 am: UK says Russian forces continue to refocus their offensive into the Donbas region
Russian forces continue to consolidate and reorganise as they refocus their offensive into the Donbas region in the east of Ukraine, British military intelligence said on Monday.
Russian troops, including mercenaries from the Russian state-linked Wagner private military company, are being moved into the area, the ministry of defence tweeted in a regular bulletin.
Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 4 April 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/vU5ocGdpuw🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/b6zWoAJQ2e
April 4, 2022The report could not be immediately verified.
4:20 am: Russia seeks Monday UN Security Council meet on Bucha, Ukraine
Moscow has called for a special UN Security Council meeting Monday to address claims that Russian forces committed atrocities against Ukrainian civilians in Bucha, a town outside Kyiv.
"In the light of heinous provocation of Ukrainian radicals in #Bucha Russia requested a meeting of UN #SecurityCouncil on Monday April 4," Dmitry Polyanskiy, Russia's deputy ambassador to the United Nations, said Sunday on Twitter.
Ukraine and Western leaders have erupted in outrage over the discovery of mass graves and hundreds of dead people in Bucha, a small town northwest of Kyiv. Ukrainian President Volodymyr Zelensky directly blamed Moscow for the "killings" of civilians.
Russia denied the accusations and said Kyiv staged footage of the corpses.
A senior Washington official swiftly slammed Moscow's UN move and said it was designed to "feign outrage."
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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WAR IN UKRAINETurkey juggles relationships with Russia, Ukraine amid economic crisis
Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken
EXPLAINER
A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled
L'Humanité
Retraites : le grand revirement de Marine Le Pen
ActuLa candidate du Rassemblement national a entériné, jeudi 17 février, l’abandon de la retraite à 60 ans, qu’elle défendait bec et ongles depuis dix ans.
Benjamin KönigC’est la « question centrale du programme que je défends », qui touche à la « juste répartition des richesses et à la conception de notre modèle social (…) après tant de décennies de trahison et de fausses promesses ». C’est par ces mots que Marine Le Pen a entamé la présentation de son projet de réforme des retraites, jeudi, pour mieux noyer le poisson. Car, après plusieurs semaines de tergiversations, il paraissait de plus en plus clair que la cheffe du RN était sur le point d’abandonner un des marqueurs sociaux forts de son projet politique, qu’elle défendait depuis dix ans : le retour à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Lors de son premier grand meeting, à Reims, le 5 février, elle n’en a pipé mot.
Exclusif : la retraite à 60 ans ? Les cadres votent pour !Cette fois, si elle a dit croire « au système de protection sociale français », c’était pour mieux le dénoncer au prétexte qu’il aurait été « dévoyé et ouvert au monde entier ». Dans le détail, son projet ne fait nulle mention de l’âge légal, aujourd’hui fixé à 62 ans. Il ne sera possible de partir à 60 ans à taux plein qu’à deux conditions : avoir commencé à travailler entre 17 et 20,5 ans, et avoir cotisé et validé 40 annuités. Pour la tranche suivante, ceux qui ont commencé à travailler entre 21 et 24,5 ans, la cheffe du RN propose « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations » pour un départ entre « 60,75 et 62 ans ». Pour les autres, les 42 années de cotisations seront maintenues et l’âge effectif de départ à la retraite monterait donc à 67 ans. Et si elle a bien évoqué la question de la pénibilité, elle n’a en rien détaillé les modalités de sa prise en compte.
Des gages aux patrons
Pourtant, voici à peine plus de trois mois, le 15 novembre 2021, Marine Le Pen, déjà candidate à l’élection présidentielle, exposait sa vision du sujet : « La manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation. » Elle critique alors « la vision ultralibérale (qui) consiste à dire qu’il faut un allongement indéfini de la durée de travail ». Et met en avant « un choix budgétaire » pour financer ce départ à 60 ans. Début février, Marine Le Pen et son entourage réfutent encore tout virage. « Rien ne change ! avance Philippe Ballard, l’ex-journaliste devenu directeur de la communication : Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, et tous les autres auront aussi 40 annuités pour partir à la retraite. » Raté. En réalité, ce changement de pied avait déjà été esquissé dès janvier dernier. Tout à sa volonté de se « présidentialiser », la candidate avait montré patte blanche lors de son déjeuner avec le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), un organisme patronal inféodé au Medef. « C’est un vrai problème », lui ont alors lancé les patrons présents, à propos du financement de l’âge légal à 60 ans. Marine Le Pen leur répond déjà que son seul objectif est d’éviter que des salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans ne doivent attendre l’âge légal de 62 ans. Et donne des gages pour le reste…
Course à l’échalote
Ce recul est d’autant plus criant que les programmes des deux élections présidentielles précédentes sont des plus clairs. Celui de 2017 indique : « Engagement n° 52 : fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour percevoir une retraite pleine. » En 2012, il était plus net encore, puisque à l’âge légal de 60 ans et aux 40 annuités s’ajoutait un « élargissement de l’assiette aux revenus du capital pour financer l’ensemble des prestations ». Mais là encore, il y avait un loup libéral : cet élargissement de l’assiette était justifié par une « perte de compétitivité » due aux cotisations.
Présidentielle 2022 : tous nos articles sur la campagne
Si, à l’instar d’autres propositions comme la sotie de l’euro, Marine Le Pen fait machine arrière sur celle centrale des retraites, c’est également en raison de la bataille qui se joue à droite et à l’extrême droite entre la cheffe du RN, Éric Zemmour et Valérie Pécresse. Cette dernière annonce un âge légal de 65 ans, quand l’ex-chroniqueur du Figaro parle de 64 ans. Dans cette course à l’échalote, Marine Le Pen a été critiquée jusque dans son camp pour des positions jugées bien trop « sociales », notamment de la part de l’aile ultralibérale et conservatrice qui refuse ce que ses partisans nomment le « national-populisme ». C’est cette fraction du RN, politiquement plus encline à l’union des droites, qui a pour partie rejoint Éric Zemmour. Jeudi, Marine Le Pen a ponctué son laïus d’une formule traditionnelle du RN : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas. » Difficile à croire.
Marine Le PenPrésidentielle 2022réforme des retraitesÉlections 2022 Le Figaro
Transition écologique: Xavier Thévenard, l’ultra-trailer radical
Gilles FestorLe triple vainqueur de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc a renoncé à prendre l’avion et à certains sponsors pour se mettre en conformité avec ses convictions. Un choix de carrière rarissime dans le monde du sport business.
Dans le restaurant L’Âge de pierre, à Malbuisson, village au cœur du Jura où il nous a convié avant de nous proposer une sortie en raquettes, Xavier Thévenard détaille la carte. Plusieurs spécialités locales à base de comté et de morbier lui font de l’œil, mais il opte finalement pour une salade paysanne. Le choix de la raison pour l’athlète en pleine préparation physique qui règle son organisme comme une horlogerie suisse. Mais aussi un acte politique assumé pour ce flexitarien qui limite au minimum sa consommation de viande.
À lire aussiUn défi lancé aux sportifs pour réduire leur impact sur l’environnement
À 34 ans, Xavier Thévenard, trois fois vainqueur de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, Graal de la discipline (171 km et 10.000 mètres de dénivelé), a fait le choix de défendre coûte que coûte ses convictions environnementales et la protection de la planète, quitte à se mettre en marge du milieu de l’ultra-trail et de son juteux business. Car l’adoption de ce régime alimentaire n’est qu’une des multiples facettes du mode de vie tout en sobriété adopté par l’un des tout meilleurs ultra-trailers au monde, sensible à la cause environnementale depuis son plus jeune âge.
«Il y a urgence»
«J’ai eu la chance d’être élevé dans un environnement naturel dans le Jura. Je suis attaché à ces beaux paysages et à une nature saine que je n’ai pas envie de détériorer. Mais depuis vingt ans, j’ai vu les choses évoluer négativement en raison du changement climatique», pose l’athlète, militant au lycée puis nourri ces dernières années par les discours des théoriciens de la décroissance. Les essais de l’astrophysicien Aurélien Barrau, de l’ingénieur Jean-Marc Jancovici, ou de Pablo Servigne, penseur de la collapsologie, se sont succédé sur sa table de chevet.
«C’est perturbant. J’ai lu comment tout pouvait s’effondrer et j’ai été mal pendant deux semaines. Il y a cette peur du domino qui tombe et qui engendrerait une réaction en chaîne sur la planète. Je ne sais pas combien de temps tout cela durera», poursuit-il, inquiet mais convaincu de l’urgence du sujet. «Ces gens ont raison. Il va y avoir des élections présidentielles et on ne parle que d’économie et de croissance. On appuie sur l’accélérateur pour aller dans le mur, comme avec la 5G, une absurdité. Je ne veux plus faire la politique de l’autruche, car il y a urgence», tranche-t-il.
Le douloureux confinement l’a aidé à faire mûrir sa réflexion. Il revient sur une anecdote marquante survenue en 2019. «J’ai fait la couverture d’un magazine avec un photographe, contre qui je n’avais rien en particulier, mais qui est parti de Paris en avion pour Genève et nous a rencontrés pour faire deux photos, avec une météo pourrie en plus (rires). Puis il est reparti en voiture et en avion. J’ai réalisé que tout ça n’avait aucun sens», explique cet amoureux de la nature viscéralement attaché au parc naturel du Haut-Jura, son Eden qu’il connaît comme sa poche.
Des sponsors plus éco-responsables
Comment faire, dès lors, pour vivre en accord avec ses principes lorsqu’on est une icône publicitaire d’Asics depuis dix ans et qu’on sert la grand-messe de la consommation en sillonnant la planète en quête de trophées? En se défaisant des chaînes. Xavier Thévenard a d’abord renoncé à prendre l’avion, dès 2019, tournant ainsi le dos à de nombreux ultra-trails. Un choix radical. «Je n’ai jamais couru pour accumuler les trophées de toute façon, mais pour me dépasser, assure-t-il avant d’ajouter. J’ai toujours mal vécu le fait de prendre des long-courriers et faire 15.000 km pour 175 km de course… Et puis, il y a plein d’épreuves dans les Alpes.»
«Pepino» (son surnom) a aussi rompu son juteux contrat avec le géant japonais et rejoint l’équipementier suisse On, plus éco-responsable, malgré les appels du pied de marques américaines. «Il est allé au siège social en courant en faisant 240 km en trois jours, sans prendre les transports», s’amuse son manager Thomas Michaud qui partage la même philosophie de vie. «Ils n’ont pas été dans le jugement quand je leur ai dit que je ne prenais plus l’avion pour aller disputer des épreuves», confie l’infatigable coureur aux 12.000 km et aux 350.000 mètres de dénivelé avalés tous les ans, à pied ou sur les skis.
Le Jurassien, qui prend la parole dans les classes et avec plusieurs associations (Mountain Riders et Une bouteille à la mer) a aussi rejoint un nouveau partenaire, la Maif, en tant qu’ambassadeur Sport Planète (comme la surfeuse Justine Dupont et la basketteuse Céline Dumerc) en s’assurant d’abord que la démarche de l’assureur était sincère, loin de certains discours marketing formatés et de façade très à la mode. «Nous ne les accompagnons pas dans une logique de performance sportive. Évidemment que si Xavier a des résultats, il augmentera sa notoriété, mais nous l’avons choisi parce qu’il est porteur d’un vrai projet éco-responsable», confirme Garry Menardeau, responsable des relations presse de la compagnie d’assurances.
Dans un monde de l’ultra-trail qui ne cesse de se professionnaliser, Thévenard fait figure d’ovni. «Suis-je un cas à part dans ce milieu? Ma démarche est singulière, mais je n’ai pas la prétention d’être un porte-parole, car je profite de partenaires qui vivent aussi des ventes de produits dont je fais la promotion. Ma démarche est forcément un peu contradictoire. Alors, j’essaie de participer à la transition écologique avec des projets personnels», nuance ce charpentier-menuisier de formation, qui poursuit la rénovation d’une vieille ferme avec des matériaux naturels. Il avoue que l’utilisation de «machines de chantier polluantes» pour le terrassement l’a tout de même beaucoup contrarié. «On est indépendant en eau, je plante des arbres fruitiers, je m’intéresse à la permaculture. Je me dis que si notre monde s’écroule, je garantirai au moins mes besoins primaires qui sont se loger et se nourrir.» Et courir, aussi, encore et toujours, «pour continuer à se sentir libre».
Marathon de Paris : doublé éthiopien et record de France pour Morhad Amdouni
La 45e édition a été remportée par Deso Gelmisa à l'issue du sprint devant son compatriote Seifu Tura. Arrivé 15 secondes après le leader, le Français Morhad Amdouni complète le podium.
Un Premier Padel Major au stade Roland-Garros du 11 au 17 juillet
Il s'agira d'une première pour le padel, discipline qui monte.
France24 - World
Hungary's nationalist leader Viktor Orban wins fourth successive term
Issued on: 03/04/2022 - 23:38
FRANCE 24
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Nationalist Hungarian Prime Minister Viktor Orban claimed a "great victory" in Sunday's general election, as partial results gave his Fidesz party the lead.
Addressing a jubilant crowd chanting his name, Orban said: "We have won a great victory -- a victory so great you can perhaps see it from the moon and certainly from Brussels".
Orban's administration has presided over repeated confrontations with the European Union, including over the neutering of the press and judiciary, and measures targeting the LGBTQ community -- also the subject of a vote on Sunday.
The 58-year-old, already the longest-serving head of government in the EU, was challenged by six united opposition parties seeking to roll back the "illiberal" revolution Orban's Fidesz party has pursued during 12 consecutive years in office.
But with more than three-quarters of votes counted, Fidesz was on 54 percent compared to 33 percent for the opposition coalition, according to results from the national election office -- an unassailable lead.
Peter Marki-Zay, 49, the conservative leading the opposition list, had characterised the election as a battle against "unfair and impossible circumstances" after casting his vote earlier in the day.
The opposition has been all but absent from state media.
MEP Marton Gyongyosi from the right-wing Jobbik party which is part of the opposition coalition, told the 444.hu site that "abuses" had taken place on Sunday and added: "This will have to be considered when talking about how the results of the elections can be respected".
Orban has dismissed such complaints and insisted the vote was fair.
For the first time more than 200 international observers monitored the election in Hungary, an EU member, along with thousands of domestic volunteers from both camps.
Turnout reached 68.69 percent, almost matching the record participation seen at the last national elections in 2018.
On current results the far-right Mi Hazank party was projected to cross the five percent threshold to enter parliament for the first time.
'Ruined the country'
Budapest resident Agnes Kunyik, 56, told AFP she had backed the opposition.
"They have ruined our country, destroyed it," she said of Fidesz, becoming visibly emotional.
While Marki-Zay had criss-crossed swing seats to reach voters directly, Orban preferred "closed events where he talked to his most loyal supporters", said Andras Pulai of the opposition leaning Publicus polling institute.
Retired engineer Lajos Rebay, 78, told AFP he was voting Fidesz because "lots of positive things have happened in the last 12 years," adding: "We must continue."
Russia's February 24 invasion of Ukraine cast a long shadow over the campaign.
Diplomatically, Orban fell into line with EU support for Kyiv despite his long-standing closeness to Russian President Vladimir Putin.
But at home, Orban has struck a neutral and even anti-Ukrainian tone at times, refusing to let weapons for Ukraine cross Hungarian territory.
He cast himself as the protector of stability and accused the opposition of "warmongering".
Marki-Zay had tried to frame the vote as "a clear choice: Putin or Europe?"
As well as electing MPs, Hungarians were voting in a referendum designed to elicit support for what Fidesz calls a "child protection" law banning the portrayal of LGBTQ people to under-18s.
Budapest resident Regina, 25 -- who refused to give her surname -- told AFP she had spoiled her ballot in the "twisted" referendum which she said had portrayed LGBTQ Hungarians as an "enemy".
Results of the referendum are expected later in the night.
(AFP)
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Hungary’s Orban kicks off re-election campaign with opposition parties united against him
On the Ground
Hungary’s opposition leader Marki-Zay faces Orban, tough electoral map in key vote
Hungarian PM Orban faces stern test in parliamentary election
Le Monde
SANS TITRE
- A Boutcha, le « massacre était délibéré », a dénoncé le ministre ukrainien des affaires étrangères Dmytro Kuleba au lendemain de la découverte des corps de civils jonchant les rues de la ville située au nord-ouest de Kiev. « Toutes ces personnes ont été abattues, tuées d’une balle à l’arrière de la tête », affirme Anatolii Fedoruk, son maire. Londres réclame une « enquête pour crimes de guerre », Berlin et le président du Conseil européen Charles Michel réclament plus de sanctions contre la Russie.
- Une série d’explosions ont été entendues dimanche matin à Odessa, ville côtière de la mer Noire, dans le sud-ouest de l’Ukraine, a constaté un journaliste de l’AFP. Les explosions, survenues vers 6 heures, ont provoqué au moins trois colonnes de fumée noire et des flammes visibles, apparemment dans une zone industrielle, mais n’ont pas fait de victimes, selon l’armée ukrainienne.
- Les négociateurs russes et ukrainiens n’ont pas encore rédigé de projet d’accord de paix qui permette d’envisager des réunions au sommet, notamment entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, a déclaré dimanche le principal négociateur russe. Vladimir Medinski a précisé sur l’application Telegram que les négociations avec Kiev reprendraient lundi.
- L’Ukraine a annoncé, samedi, que toute la région de Kiev était désormais « libérée », les forces russes opérant un « retrait rapide » du nord du pays, alors que des témoignages font état de meurtres de civils dans certaines de ces zones.
- Marioupol, dans le sud-est du pays, reste assiégée et pilonnée sans relâche. Au moins 5 000 personnes ont péri et 160 000 civils seraient toujours bloqués, selon des sources ukrainiennes. La Croix-Rouge et Moscou se renvoient la faute dans les difficultés à évacuer ces habitants.
- La BBC a rapporté, samedi soir, vidéo à l’appui, qu’un hélicoptère d’attaque russe a été abattu dans la région de Louhansk, dans l’est de l’Ukraine. La radio-télévision britannique a noté le lien possible entre l’arme ayant détruit l’appareil et la possibilité évoquée par Londres en mars de fournir des missiles à grande vitesse portatifs à l’Ukraine.
- Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix a affirmé, samedi, que la Russie avait accepté « oralement » les principales propositions de son pays, à l’exception de celle qui concerne la Crimée, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite. Moscou n’a pas réagi.
- Les Etats baltes ont cessé d’importer du gaz naturel russe qui « n’est plus acheminé vers la Lettonie, l’Estonie et la Lituanie depuis le 1er avril », a fait savoir samedi le dirigeant de l’entreprise de stockage lettone Conexus Baltic Grid. Les pays baltes sont désormais desservis par des réserves de gaz stockées sous terre en Lettonie.
- Plus de 170 personnes ont été arrêtées, samedi, en Russie pour des actions de protestation contre l’offensive russe en Ukraine, a estimé l’ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des arrestations dans le pays.
- Le conflit a déjà contraint plus de 4,1 millions d’Ukrainiens à fuir leur pays, selon l’ONU. Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d’un quart de la population, ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour se réfugier dans les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine.
Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine
Décryptages. Présidentielle 2022 : comment Marine Le Pen s’est fait oublier sur la guerre en Ukraine
Factuel. Gérard Depardieu révise sa position sur Poutine, suscitant la colère du Kremlin
Chronique. Le drone turc qui galvanise la résistance ukrainienne
Reportage. En Norvège, Kirkenes fait le deuil de la Russie
Reportage. La métamorphose tranquille de Varsovie
Factuel. Le pape François condamne « l’agressivité puérile et destructrice » de Vladimir Poutine, sans le nommer
Récit. Un trois-mâts russe pris dans une houle géopolitique
Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien
« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct
France24 - World
Hong Kong leader Carrie Lam says she will not seek a second term
Issued on: 04/04/2022 - 06:14
NEWS WIRES
Hong Kong Chief Executive Carrie Lam announced Monday that she will not seek another term as the city's political elite prepares to select a new leader next month.
"I will complete my five-year term as chief executive on June 30, and officially conclude my 42-year career in government," Lam told reporters.
Lam said China's leaders "understood and respected" her choice not to seek another term, adding that she had informed Beijing about her intentions in March 2021.
Lam said her "personal wish and aspiration is entirely based on my family considerations".
"I have to put my family members first, and they feel it is time for me to return home," she said.
A career bureaucrat, Lam became Hong Kong's first woman leader in 2017 after being voted in by the small pro-Beijing committee that selects the position.
Her departure closes the chapter on a controversial five-year term that saw Beijing ramp up control following huge democracy protests -- and a pandemic response that plunged Hong Kong into international isolation.
Hong Kongers have little clarity on who will be their next leader.
The chief executive position is not popularly elected, one of the core demands of democracy protests which have since been crushed.
Instead, the position is selected by a 1,500-strong pro-Beijing committee.
The city's next leader will be chosen on May 8 but so far no one with a realistic prospect has publicly thrown their hat into the ring.
Hong Kong's number two official, John Lee, who has a background in the security services, has been tipped by local press as a likely contender.
Lam said on Monday morning that she has not yet received any resignations from her ministers, a step that cabinet members like Lee would need to make before running.
Lam also thanked Beijing for its support and trust and said her term was affected by "unprecedented pressure" due to the 2019 protests and the Covid-19 pandemic.
(AFP)
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Hong Kong reports record Covid cases, seeks China's support
Hong Kong democracy activist Chow Hang-tung jailed again over Tiananmen vigil
Hong Kong democracy activist Edward Leung released from jail
Le Monde
Exaspération
Tribune. L’invasion de l’Ukraine a créé un immense choc dans l’opinion, a ouvert les yeux de ceux qui refusaient depuis des décennies de voir l’évidence et a conduit les gouvernements occidentaux à réagir avec une certaine vigueur : sanctions économiques très sérieuses (mais pas aussi massives qu’annoncées) et, surtout, livraisons d’armes « défensives » en quantités importantes.
Sur tous ces points, il y a à peu près consensus, avec des nuances et un empressement plus ou moins grand à livrer effectivement ces armes – même ceux qui, tels les Allemands, s’y étaient si longtemps refusés, se sont décidés à livrer à l’Ukraine 2 700 missiles antiaériens. Ce n’est pas rien, surtout si on les compare aux 5 000 casques que Berlin a longtemps estimés parfaitement suffisants pour assurer la défense de l’Ukraine…
Jean Pisani-Ferry : « Il faut resserrer le nœud coulant des sanctions sur la Russie »Les attitudes diffèrent un peu, avec des Américains en pointe, des Français très discrets, et des Israéliens qui refusent catégoriquement toute contribution. Mais ces livraisons sont vitales pour permettre aux Ukrainiens de se défendre et de durer face à l’écrasante supériorité numérique russe.
Un autre point semble également faire consensus, et celui-ci est plus étrange : des armes, oui, mais défensives, seulement défensives. Le récent sommet de l’OTAN (outre qu’il n’a accouché que d’une souris, avec quelques sanctions supplémentaires) n’a rien changé à cette posture, réaffirmée avec force par M. Macron : défensif, oui, offensif, surtout pas, ce serait trop dangereux.
Cette distinction n’est-elle pas bien étrange ? D’abord, parce qu’offensives ou défensives, les armes tuent et constituent donc de fait un engagement dans la guerre. Mais, surtout, parce qu’elle semble procéder d’une très curieuse logique : les Ukrainiens ont le droit de se défendre. Les Russes ont, eux, tous les droits, et ne courent aucun risque – puisque l’OTAN, Etats-Unis en tête, a affirmé haut et fort, alors même que l’invasion apparaissait imminente, qu’en aucun cas ils n’interviendraient. Il est donc urgent d’attendre ; un recours à l’arme chimique, en particulier, serait suivi d’une « réaction » non précisée, prudence oblige.
« Zelensky, même dans son nouveau rôle de chef de guerre, se pose en président-citoyen »Le président Zelensky, de plus en plus ulcéré par cette attitude, et qui, en dépit de son courage et de son sang-froid ainsi que de son habileté à parler à chacun un langage qu’il peut comprendre, ne parvient plus à dissimuler son exaspération – et se demande à haute voix si c’est Moscou qui est aux commandes à l’OTAN.
Sans plus aucun espoir d’obtenir une zone d’exclusion aérienne, il réclame des avions et des chars. La réponse est « niet ». L’initiative, peut-être maladroite, de la Pologne, qui aurait consisté à remettre à l’OTAN ses propres MiG-29 pour être ensuite transférés à l’Ukraine, s’est heurtée à une fin de non-recevoir. Pas question non plus, M. Macron l’a répété, de livrer des chars.
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L'Humanité
En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer
Il était une foisIl a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.
Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.
On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.
Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.
Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.
La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieuxDes propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.
C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.
Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.
Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.
Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.
Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.
Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-BourbonLa loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.
En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.
Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.
C’est alors que des drames se produisent. Jeune Bordelaise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.
La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’environnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.
Contraception. La pilule a de moins en moins la coteDifficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.
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Présidentielle 2022 : Anne Hidalgo propose la gratuité totale des frais d’inscription pour tous les étudiants du public
Au cirque d’hiver à Paris, 2 000 militants ont assisté au meeting d’Anne Hidalgo, candidate à l’élection présidentielle, ce dimanche 3 avril. Quelques ténors du Parti socialiste avaient fait le déplacement, comme Martine Aubry, la maire de Lille ou l’ancien Premier ministre, Bernard Cazeneuve, rapporte le quotidien Le Monde.
Dans son discours, la maire de Paris a indiqué vouloir faire de la jeunesse la priorité de son quinquennat : « Dès mon élection, je déposerai une loi d’urgence pour l’avenir des jeunes », a-t-elle promis. Une loi dans laquelle sera inscrite « la gratuité des transports du quotidien pour les moins de 26 ans » et la suppression des « droits d’inscription dans toutes les universités et pour toutes les formations initiales qui sont encore payantes ». Par ailleurs, les bourses et les allocations logement « seront revalorisées de 10 % », a-t-elle annoncé.
Ukraine
La candidate socialiste a évoqué la situation en Ukraine, disant soutenir les livraisons d’armes aux Ukrainiens. « Arrêtons tout simplement de payer ce gaz de la honte », a-t-elle lancé au sujet de la dépendance énergétique à la Russie. « Que dire quand un grand groupe comme Total défie l’Etat français et l’Union européenne ? Nous ne pouvons l’accepter », a-t-elle appuyé.
Au sujet du conflit ukrainien, Anne Hidalgo n’a pas manqué de tacler Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France Insoumise : « Ce candidat a déclaré que le danger en Europe centrale venait de l’Ouest quand l’agression se profilait à l’Est, ce qui prouve bien qu’il a perdu le nord ».
Augmentation du SMIC
Un conflit ukrainien qui aura remis sur le devant de la scène le pouvoir d’achat, notamment sur le poste énergétique. La candidate à l’Élysée entend bloquer « dès le mois de mai les prix de l’énergie » et baisser à 5,5 % la TVA qui leur est appliquée, rapporte le journal Le Monde. Sur les salaires, Anne Hidalgo a indiqué vouloir augmenter le SMIC de 15 %, soit une hausse de « 200 euros nets par mois ». Si elle est élue, elle demandera aux partenaires sociaux d’ouvrir des négociations salariales dans toutes les branches.
Après avoir tancé Emmanuel Macron – qualifié de « droite » – la candidate socialiste a clos son discours en évoquant sa vision du pays : « La France n’est pas cette petite nation anxieuse, repliée et intolérante que nous promet l’extrême droite (…). La France n’est pas non plus une start-up financière, dédiée à la loi de la rentabilité. (…) La France, c’est un mouvement, un progrès humain et une conquête humaniste. »
France24 - World
Sri Lankan president asks opposition to join unity govt amid economic crisis
Issued on: 04/04/2022 - 08:47Modified: 04/04/2022 - 08:49
NEWS WIRES
Sri Lankan President Gotabaya Rajapaksa called for a unity government on Monday to deal with the country's economic crisis, as cabinet ministers and the central bank governor offered to resign and stock trading was halted twice because of a plunge in share prices.
The debt-laden country is struggling to pay for imports of fuel and other goods due to a foreign exchange crisis, leading to hours-long power cuts and a shortage of essentials.
Widespread street protests have continued despite a weekend curfew.
"Considering this a national need, the time has come to work together for the sake of all the citizens and future generations," Rajapaksa's media office said in a statement.
"The president invites all political parties representing in the parliament to come together to accept ministerial portfolios in order to find solutions to this national crisis."
Central Bank of Sri Lanka Governor Ajith Nivard Cabraal said he had also offered to quit.
"In the context of all cabinet ministers resigning, I have today submitted my resignation as Governor," he said on Twitter.
The developments come after Rajapaksa declared a state of emergency on Friday, following protests over the economic hardship faced by the people of the country.
The Colombo Stock Exchange suspended trading twice on Monday morning due to a sharp fall in the benchmark share price index.
Traffic was back on the streets of the country's main city Colombo on Monday, but there were reports of sporadic and peaceful protests from across the country.
The island nation of 22 million, off India's southern tip, is also grappling with soaring inflation after the government steeply devalued its currency last month ahead of talks with the International Monetary Fund for a loan programme.
The country's expenditure has exceeded its income under successive governments while its production of tradable goods and services has been inadequate. The twin deficits were badly exposed by the COVID-19 pandemic that crippled its economic mainstay, the tourism industry.
(REUTERS)
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Sri Lanka declares state of emergency amid street protests over economic crisis
Sri Lanka’s cabinet ministers resign amid protests, social media ban
Sri Lankan opposition lawmakers defy curfew to stage protest amid economic crisis
Le Figaro
En Antarctique, cinq semaines avec l'expédition scientifique, à bord du voilier Tara
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GRAND REPORTAGE - Nous avons pu embarquer à bord de Tara, le mythique voilier scientifique, lors d'une expédition en mer de Weddell. Un voyage dans le sillage de Darwin et Shackleton dans le dernier sanctuaire naturel du globe, vierge de toute souveraineté, au nom de la science et de l'exploration scientifique.
Vincent Jolly«Tout ce qui reste inconnu, dans ce monde qui est le nôtre, demeure un fardeau qui pèse sur l'esprit de tous les hommes… » Un bruit sourd, semblable à celui du tonnerre, interrompt notre lecture de Roald Amundsen. Notre coque a heurté un obstacle. Le récit du premier homme à avoir atteint le pôle Sud, le 14 décembre 1911, devra attendre : de gigantesques falaises de glace apparaissent derrière le dôme en plexiglas qui recouvre le lieu de vie principal de notre voilier. Nous filons sur le pont où les marins aux aguets aident à guider le navire se faufilant entre des icebergs qui nous prennent en embuscade et sur lesquels lézardent quelques otaries. À tribord, les parois du tabulaire géant dépassent les 30 mètres des mâts de notre goélette. À côté, les autres blocs de glace massifs qui nous encerclent passent pour de vulgaires glaçons. « Ils n'ont pas l'air gros, mais le plus petit d'entre eux est plus lourd que nous, indique, à la barre, le capitaine de l'expédition Martin Hertau. Et on fait plus de 120 tonnes. »
Ce dédale de glace, formé aux confins de la mer de Weddell par les courants et les vents imprévisibles des soixantièmes déferlants, vient nous rappeler notre profonde fragilité. Notre insignifiance, presque. Un court instant pendant lequel l'Antarctique cesse d'être cette terre sublime sortie d'un conte de fées, comme l'écrit Amundsen, et nous révèle son vrai visage : celui d'un continent indomptable, bordé par des mers tempétueuses qui ne font que tolérer la présence de l'homme. Une manœuvre millimétrée permet de nous extirper de ce guet-apens qui promettait d'envoyer Tara rejoindre l'épave de l'Endurance d'Ernest Shackleton. Les menaçantes falaises diamantines parcourues de veines bleutées, qui peuvent s'écrouler à tout moment, s'éloignent peu à peu… Et le travail de reprendre. Car s'aventurer si près d'un iceberg n'est pas une partie de plaisir, mais un exercice nécessaire : c'est même l'un des objectifs de cette expédition qui nous conduit en Antarctique pendant cinq semaines ; une trentaine de jours sans nuit au cœur de la mer de Weddell.
Repenser la recherche de terrain
« C'est là tout l'intérêt de travailler à bord de Tara : repenser la manière de faire de la science et profiter des avantages d'un voilier pour aller faire des relevés le plus proche possible de l'iceberg. » C'est Alessandro Tagliabue qui parle. Cet océanographe, professeur à l'université de Liverpool, endosse le rôle de chef scientifique lors de cette mission qui ambitionne de comprendre comment la fonte de ces géants d'eau douce influence l'écosystème marin. Pendant huit mois, Alessandro a préparé chaque détail de cette expédition et s'est occupé de choisir l'iceberg à étudier, qui devra répondre à plusieurs critères précis : être grand, mais assez petit pour pouvoir en faire rapidement le tour avec le voilier, et surtout être libéré de la banquise pour ne pas fausser les prélèvements. Un premier candidat, baptisé Ibeji, a été repéré par satellite. Finalement, c'est un fragment grand d'un kilomètre carré s'étant détaché d'un second icebeg, Australia (en raison de sa ressemblance avec le pays) et, donc rebaptisé Tasmania, qui a été choisi au dernier moment. « À bord d'un brise-glace classique, on n'aurait jamais pu faire ça, poursuit Tagliabue. Cette flexibilité et cette capacité à s'approcher aussi près de l'iceberg, ce n'est possible qu'avec un voilier comme Tara. » À la poupe, Thomas Linkowski abonde dans ce sens. Cet ingénieur océanographe, chargé de superviser le déploiement des différents instruments, a travaillé pendant huit ans sur le NGCC Amundsen, un brise-glace canadien opérant principalement dans le Grand Nord. « Et quand bien même, le coût de l'expédition ne serait pas non plus le même, poursuit ce dernier qui est arrivé sur Tara il y a moins d'un an. Pour les gros navires océanographiques, il faut compter environ entre 40.000 et 50.000 euros par jour. C'est donc presque six fois moins cher avec un voilier comme Tara. »
Les zones polaires, sentinelles de la planète
Mieux comprendre ces milieux polaires difficiles d'accès est d'une importance cruciale pour l'humanité parce qu'ils sont les sentinelles du changement climatique. La mer de Weddell, particulièrement : près d'un quart du carbone dans l'atmosphère est absorbé par les mers du globe et 40% de cette quantité uniquement par l'océan Austral. La mer de Weddell agit comme l'un des principaux moteurs du système de refroidissement de la planète. Et pour étudier ce phénomène dans ces eaux glaciales, les expéditions scientifiques comme celle-ci sont indispensables mais difficiles.
Emmitouflé dans sa veste de quart, un bonnet de laine vissé sur la tête, Thomas s'occupe à préparer la rosette : un barillet composé de 12 bouteilles Niskin, un instrument permettant d'aller échantillonner de l'eau de mer à une profondeur choisie. À côté de lui, à l'arrière du pont, Douglas Couet et Léa Olivier, deux des six scientifiques présents à bord, s'affairent dans l'un des trois laboratoires installés sur Tara. Le vent se lève, la neige fouette les visages et le navire se met à rouler sur des hautes vagues coiffées d'écume pendant qu'une petite enceinte crache le refrain entêtant du Dernier jour du disco de Juliette Armanet – que Léa aime passer en boucle pour oublier le froid qui ronge ses doigts mordus par les rafales glaciales. À l'horizon, les queues et les souffles des baleines surgissent devant les silhouettes d'icebergs tellement grands qu'ils ressemblent à des montagnes qui naviguent. En passerelle, l'un des six marins s'occupe de positionner correctement le voilier avant d'indiquer à un autre, debout près des commandes du treuil, le moment où déployer la rosette. Ce matin-là, c'est Loïc Caudan, le chef mécanicien de la mission, qui est au poste. Avec Thomas, ils vérifient que le déploiement se fait correctement malgré des conditions souvent difficiles. Courtes nuits, vent, humidité, roulis, problème de câble sur un treuil capricieux, bouteilles qui ne se déclenchent pas, manipulation de vis, d'écrous et de mousquetons glacés par le froid…
Faire cohabiter science et navigation
Ce ballet complexe entre science et matelotage est permanent à bord de Tara, où ces deux univers, que l'on n'imaginait pas se rencontrer, cohabitent en complète interdépendance. D'un côté, une inextinguible soif de connaissance aiguisée par la plus noble des curiosités, celle de la recherche fondamentale scientifique ; de l'autre, un monde où le pragmatisme et l'humilité face aux déluges des éléments font loi et où les cordes n'existent pas. « Un bout ! (prononcer « boute », NDLR), grince Loïc à notre endroit pour désigner ce qui pourtant ressemble bien à une corde que nous déroulons autour de la structure métallique de la rosette après l'avoir fait remonter depuis les abysses de la mer de Weddell.
Le son d'une cloche se fait entendre depuis l'intérieur du voilier : l'heure du repas. De retour dans le carré, sous le dôme de plexiglas, s'affaire la personne la plus importante de cette expédition : Carole Pire, occupant le poste stratégique de cuisinière-équipière et qui est capable de faire cuire une douzaine de filets de bœuf à la plancha sur le pont par des vents de 50 nœuds (92 km/h). Alors que l'odeur du plat du jour, un rougail de poisson, envahit le salon bordé par une petite cuisine en contrebas au-dessus de laquelle se balancent sur une étagère les tasses des membres d'équipage, les scientifiques terminent d'étiqueter des fioles. Les marins drapés dans leurs vestes de quart font des va-et-vient entre le pont et la salle des machines. Le service, comme toutes les autres tâches ménagères quotidiennes sur Tara, est effectué par les 14 membres de l'équipage – seule Carole, déjà occupée aux cuisines, est exemptée de cette rotation. Avant que le repas ne commence, le capitaine communique les dernières prévisions météo qui peuvent à tout moment interrompre le programme scientifique.
Dans ces soixantièmes justement nommés déferlants, sous le 60e parallèle sud, le souffle du vent est sans commune mesure, et la brutalité des lames qui se lèvent sous la force des phénomènes météorologiques capricieux force à s'adapter en permanence. Une nuit où les éléments se déchaînent avec des rafales allant jusqu'à 75 nœuds (139 km/h) peut précéder un matin de douceur où les albatros, pétrels, skuas et cormorans volent en escadrille au-dessus d'une mer miroir réfléchissant les somptueuses lignes des icebergs.
Qu'est-ce que l'Antarctique ? C'est la cime des Alpes en hiver posée sur l'océan. Des éperons rocheux himalayens qui surgissent du creux de vagues féroces. Des cascades de sable volcanique noir de jais qui plongent dans une mer saphir et saupoudrée par des neiges éternelles. Des paysages irréels baignés dans des lueurs chimériques qui ont envoûté l'âme de tous ceux ayant eu la chance de se frayer un chemin dans ces contrées inhabitées. L'Antarctique, c'est l'immensité intacte ; l'infiniment grand que l'on explore à bord d'un vaisseau excessivement petit. « Tout le monde voulait faire partie de ce legs, confie Matthieu, l'un des marins heureusement élu pour cette expédition. La mer de Weddell, le passage de Drake, le détroit Antarctic… C'est inespéré de venir dans un lieu aussi mythique. »
Une sixième mission longue de deux ans
Par legs, il faut comprendre l'un des segments de « Tara Microbiomes » : la sixième mission qu'effectue le voilier scientifique, débutée en 2020, et qui s'achève en octobre prochain. Vingt-trois escales autour de l'Amérique du Sud, de l'Antarctique et des côtes occidentales du continent africain pour mieux comprendre le monde microscopique de l'océan. Deux ans d'expédition rendus possibles grâce aux soutiens de la fondation Tara Océan – parmi lesquels la styliste Agnès B. et son fils Étienne Bourgois qui ont acquis en 2003 cette goélette mythique construit par Jean-Louis Étienne, anciennement appelée Antarctica puis Seamaster. C'est grâce à ce partenariat, auquel s'ajoutent plusieurs autres comme l'Unesco, l'Union européenne et d'autres institutions françaises, que plusieurs dizaines de milliers de kilomètres ont pu être parcourus par des marins et des scientifiques envoyés par une quarantaine de structures de recherche pour un voyage d'une ampleur et d'une ambition qui rappellent ceux entrepris par le HMS Beagle de Darwin au XIXe siècle.
Ce segment Antarctique de la mission Microbiomes intervient dans une époque où ce continent du Grand Sud, mystérieux et méconnu, attire de plus en plus de convoitises. Car les portes de ce que beaucoup qualifient souvent de dernier sanctuaire de la planète s'entrouvrent de plus en plus. Soixante ans après l'entrée en vigueur du traité de l'Antarctique, signé à ce jour par 54 pays et qui réglemente les actions des différents États sur tout ce qui se déroule sur cet ultime continent, les demandes de protection se heurtent aux appétits économiques. Comme la hausse de la fréquentation touristique dont nous avons pu constater les abus : quelques semaines avant de partir vers la mer de Weddell, nous réalisions quelques stations d'essai le long des îles Shetlands du Sud. Nous arrivions vers l'île de Half Moon pour nous abriter du vent et mouiller pour la nuit lorsqu'un message radio se fit entendre en passerelle. « Pardon Tara, mais vous ne pouvez pas rester là, nous avons réservé cet endroit pour la journée. » C'était un employé d'une société de croisière européenne qui nous parlait. Il nous demandait de nous éloigner pour ne pas déranger ses quelque 200 passagers. Interloqués, nous répondîmes que nous sommes un navire scientifique, mais rien n'y fit : l'homme insista en précisant avoir réservé l'endroit auprès du IAATO, une organisation internationale de voyagistes censée combler l'absence de juridiction en Antarctique. Contacté par nos soins, l'IAATO nous assura que c'était une méprise et que les croisiéristes « travaillent dans le cadre du traité de l'Antarctique pour n'avoir qu'un impact environnemental mineur ou transitoire. Ce qui implique un système de planification annuel de passages sur les sites les plus populaires de la péninsule ». Sous couvert de ces arguments de conservation de l'environnement, cela permet surtout aux compagnies de voyages de vendre à leurs clients une expérience d'exploration et un sentiment d'être seuls au monde alors qu'en vérité, les navires transportant jusqu'à 500 passagers pullulent dans la région. Et l'exploitation touristique n'est que l'un des nombreux enjeux qui menacent l'Antarctique.
« Ces écosystèmes uniques sont sous la menace du changement climatique, de l'acidification des océans et de l'exploitation grandissante des ressources de la région », indique Alessandro Tagliabue à l'endroit d'Emmanuel Macron – qui n'était pas à bord de Tara – mais à qui il parlait par liaison satellite lors du One Ocean Summit de février dernier, entre deux lancements de rosette en mer de Weddell. « J'encourage réellement les dirigeants à approuver la protection de la mer de Weddell en Aire Marine Protégée dans le cadre de la CCAMLR (Commission de la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique, NDLR), poursuit Alessandro. Un projet qui, depuis bientôt dix ans, ne peut aboutir à cause d'un blocage de la part de la Russie, de la Chine mais aussi de la Norvège. Terre disputée par les grandes puissances de ce monde jusqu'au milieu du XXe siècle, l'Antarctique jouit aujourd'hui d'une immunité de souveraineté : les États peuvent déployer des bases scientifiques (une centaine y sont éparpillées), mais rien n'oblige à reconnaître les revendications territoriales des autres. Et les membres signataires du traité de l'Antarctique de se réunir pour aborder les enjeux de gestion de ce continent dénué de frontières.
Des records de chaleur enregistrés
Mais renforcer la sanctuarisation de l'Antarctique pourrait ne pas être suffisant : malgré l'absence actuelle de toute exploitation autre que scientifique, certains États lorgnent les quantités colossales de ressources que renferment ces terres. Sans oublier le réchauffement climatique qui accélère la fonte des glaces. En témoigne le record de chaleur enregistré le 20 mars dernier à Concordia (la station française en terre Adélie) avec – 11 °C atteint, alors que le thermomètre devrait afficher – 50 °C.
« On ne vient pas là pour sauver la planète, mais pour chercher à comprendre ce qu'on a détruit », indique Loïc Caudan. Comprendre ce qu'on a détruit pour savoir quelles sont les conséquences pour notre monde. « En étudiant ce qui se passe ici, très loin de nos continents habités, nous pouvons comprendre et anticiper ce qui se passera dans plusieurs mois ou plusieurs années au nord de l'Europe, par exemple », ajoute Chris Bowler, directeur de recherche au CNRS, coordinateur scientifique de la Fondation Tara Océan et membre de notre expédition qui reprend finalement la route vers le nord.
Des centaines d'échantillons à analyser
Après avoir passé le détroit Antarctic, Tara déploie ses voiles avant de s'engager dans le passage de Drake, porté vers le détroit de Magellan par un vent favorable de sud-ouest. L'expédition s'achève quelques jours plus tard devant les quais ensoleillés de Punta Arenas au Chili, mais pour la recherche scientifique, ce n'est que le début : les centaines d'échantillons récoltés vont être acheminés vers les différents laboratoires partenaires. L'étude de ces derniers prendra plusieurs années. Peut-être des découvertes majeures découleront-elles de ces analyses. Peut-être pas. Mais c'est là toute la magie de la quête scientifique : chercher. Gommer les zones d'ombre de nos connaissances comme les explorateurs d'antan coloraient autrefois le blanc des cartes en y ajoutant les côtes de nouvelles contrées. En somme, alléger le fardeau de l'ignorance qui pèse sur l'esprit de tous les hommes, comme l'écrit Amundsen. « Cet inconnu qui reste quelque chose que l'homme n'a pas encore conquis. Une preuve intangible de sa faiblesse, un défi lancé à sa maîtrise de la nature. Par cette occasion, chaque mystère résolu, chaque terre inconnue explorée exaltent l'esprit de toute la race humaine. L'exploration est une alliée indispensable des valeurs spirituelles qui font avancer et soutiennent la civilisation. »
De nos envoyés spéciaux Vincent Jolly (texte) et Maéva Bardy/Tara Océan pour Le Figaro Magazine (photos) - Édition web par Rozenn Morgat
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Valeurs Actuelles
Meeting de Macron à La Défense : en coulisses, la colère gronde chez LREM
C’est à une semaine du premier tour de l’élection présidentielle qu’Emmanuel Macron a décidé d’organiser son premier meeting à La Défense Arena le 3 avril. Classé premier dans tous les sondages, le président de la République, qui affirme sa position de leader, est pourtant confronté à des tensions internes dont il se cache bien. Comme l’a fait savoir Le Point, la ferveur des spectateurs a été ternie par une ambiance plus morose en coulisses à cause d’une « campagne plate » durant laquelle règne « un climat pestilentiel » et une certaine « fébrilité », selon un responsable de la majorité.
Critiques internes
Pendant que les ministres tenteraient de négocier leur place pour un éventuel second quinquennat, les députés LREM auraient l’esprit déjà tourné vers les élections législatives de juin. « Il y a les TPMG : ‘tout pour ma gueule’, ou bien les TPMC : ‘tout pour mon cul’ », a taclé un élu. Et si chacun serait concentré à sauver sa peau, d’autres ont commis des erreurs notables. C’est le cas de Clément Beaune, le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, qui a indiqué ouvertement qu’il voterait pour Jean-Luc Mélenchon s’il se retrouvait au deuxième tour face à Marine Le Pen. « A trop vouloir prendre la lumière et jouer au mec de gauche, il se prend les pieds dans le tapis », a critiqué un élu macroniste. Enfin, les problèmes organisationnels ne feraient que s’accumuler au QG de campagne. « Je suis consterné trois fois par semaine par l’organisation », a déploré un député de la majorité. « Il faut se battre pour tout », s’est plaint un Marcheur.
France24 - Monde
Pakistan : le Premier ministre échappe à une motion de censure, l'Assemblée nationale dissoute
Publié le : 03/04/2022 - 08:02Modifié le : 03/04/2022 - 11:30
FRANCE 24
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Le président du Pakistan a annoncé dimanche la dissolution de l'Assemblée nationale, à la demande du Premier ministre, Imran Khan, qui a échappé plus tôt dans la journée à une motion de censure. Imran Khan est accusé par ses opposants de mauvaise gestion de l'économie et de maladresses en politique étrangère.
Le président du Pakistan a annoncé, dimanche 3 avril, la dissolution de l'Assemblée nationale, à la demande du Premier ministre Imran Khan.
"Le président du Pakistan, le Dr Arif Alvi, a approuvé la demande du Premier ministre", a indiqué son bureau dans un communiqué. Cette dissolution entraînera la convocation d'élections législatives anticipées sous 90 jours.
Plus tôt, le Premier ministre pakistanais a échappé à une motion de censure, que le vice-président de l'Assemblée nationale du pays a refusé de soumettre au vote, et a annoncé dans la foulée qu'il demandait la dissolution du Parlement et des élections anticipées.
Ce coup de théâtre survient alors qu'Imran Khan était en fort mauvaise posture. Il avait perdu il y a quelques jours la majorité parlementaire nécessaire pour échapper à la chute, exigée par ses opposants qui l'accusent de mauvaise gestion économique et de maladresses en politique étrangère.
Mais à l'ouverture de la séance, le vice-président de l'Assemblée nationale, Qasim Suri, un fidèle d'Imran Khan, a déclaré d'emblée qu'il refusait d'examiner la motion de censure, qu'il a jugée "contraire à la Constitution" et inspirée par des "puissances étrangères", provoquant un tollé parmi les députés.
Dans un discours à la télévision d'État quelques minutes plus tard, Imran Khan a annoncé qu'il demandait au président du Pakistan, Afir Alvi, de dissoudre l'Assemblée nationale. "Nous ferons appel au public, organiserons des élections et laisserons la nation décider", a-t-il déclaré.
Le parti d'Imran Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), a perdu sa majorité parlementaire la semaine dernière, quand un parti allié a déclaré que ses sept députés allaient voter avec l'opposition.
Plus d'une douzaine de députés du PTI ont également changé de camp, bien que la direction du parti ait essayé de les empêcher de voter par des recours judiciaires.
La police avait bloqué dimanche à l'aide de conteneurs les rues menant vers l'Assemblée nationale, alors qu'Imran Khan avait appelé la veille ses partisans à manifester pacifiquement contre ce qu'il a qualifié de "conspiration" organisée à l'étranger pour le chasser du pouvoir.
Il avait traité ses opposants de "voleurs", de "lâches" et de "manipulateurs", et laissé entendre qu'il avait encore une carte à jouer. "J'ai un plan pour demain, ne vous inquiétez pas. Je le leur montrerai et je les vaincrai devant l'assemblée", avait-il promis.
Accusations d'ingérence
Plus tôt cette semaine, il avait accusé les États-Unis d'ingérence dans les affaires pakistanaises. Selon les médias locaux, il a reçu un rapport de l'ambassadeur pakistanais à Washington, qui a enregistré un haut fonctionnaire américain lui disant que les relations entre les deux pays seraient meilleures si le Premier ministre quittait ses fonctions. Washington a nié.
Imran Khan accuse les États-Unis de vouloir son départ parce qu'il refuse de s'aligner sur les positions américaines à l'égard de la Russie et de la Chine.
Accusé par ses opposants de mauvaise gestion économique – inflation galopante, roupie faible et dette écrasante –, et de maladresses en politique étrangère, Imran Khan, 69 ans et ancienne gloire nationale de cricket, est confronté à sa plus grave crise politique depuis son élection en 2018.
Le gouvernement doit aussi faire face à la menace accrue des Taliban pakistanais du TTP (Tehreek-e-Taliban Pakistan), qui ont annoncé vouloir lancer une "offensive" contre les forces de sécurité pendant le ramadan.
Les deux principales formations de l'opposition, le Parti du peuple pakistanais (PPP) et la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N), ont dominé la politique nationale pendant des décennies, avec des périodes de pouvoir ponctuées de coups d'État militaires, jusqu'à ce qu'Imran Khan forge une coalition en promettant notamment aux électeurs de balayer des décennies de corruption.
Certains analystes disent qu'Imran Khan a également perdu le soutien crucial de l'armée, clef du pouvoir politique pakistanais.
Depuis l'indépendance en 1947, le Pakistan a connu quatre putschs militaires réussis et au moins autant de tentatives de coups d'État, et le pays a passé plus de trois décennies sous le régime de l'armée.
Aucun Premier ministre pakistanais n'est jamais allé jusqu'au bout de son mandat.
Avec AFP
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Le Monde
Guerre en Ukraine : autour de Kiev, scènes de désolation après le retrait des forces russes
Publié hier à 12h35, mis à jour à 09h51
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En imagesLa région de Kiev, défigurée par les bombardements, a été le théâtre de certains des combats les plus féroces depuis que la Russie a attaqué l’Ukraine. A Boutcha notamment, les corps d’une vingtaine d’hommes ont été découverts gisant dans une rue, éparpillés sur plusieurs centaines de mètres.
Les Ukrainiens ont repris le contrôle de la totalité de la région de Kiev après le retrait des forces russes, a annoncé, samedi 2 avril, la vice-ministre ukrainienne de la défense. Les forces russes se redéploient vers l’est et le sud dans le but de « garder le contrôle » des territoires qu’elles y occupent déjà, a confirmé l’Ukraine. Plus d’un mois après le lancement de l’invasion russe, les localités d’« Irpine, Boutcha, Hostomel et toute la région de Kiev ont été libérées de l’envahisseur », a affirmé samedi Hanna Maliar sur Telegram.
La région de Kiev, rendue méconnaissable par les bombardements, a été le théâtre de certains des combats les plus féroces depuis que la Russie a attaqué l’Ukraine, le 24 février. A Boutcha notamment, les corps d’une vingtaine d’hommes ont été découverts gisant dans une rue, éparpillés sur plusieurs centaines de mètres.
« Toutes ces personnes ont été abattues, tuées d’une balle à l’arrière de la tête », a assuré Anatolii Fedoruk, le maire de cette ville, où près de 300 personnes ont été enterrées « dans des fosses communes ». Plusieurs personnes retrouvées mortes ont les mains attachées par une bande de tissu blanche, utilisée pour montrer qu’elles n’avaient pas d’armes, a encore raconté M. Fedoruk.
« Le massacre de Boutcha était délibéré », a dénoncé dimanche le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba. « Les Russes veulent éliminer autant d’Ukrainiens qu’ils le peuvent. Nous devons les arrêter et les mettre dehors. J’exige de nouvelles sanctions dévastatrices du G7 MAINTENANT », a-t-il écrit sur Twitter.
France24 - Monde
Massacres de civils à Boutcha : "À Marioupol ou dans le reste de l'Ukraine demain ?"
Publié le : 04/04/2022 - 07:35
Hélène FRADE
À la une de la presse, ce lundi 4 avril, la découverte des corps de dizaines de civils à Boutcha, dans le nord-ouest de Kiev, la capitale ukrainienne : des massacres attribués par l'Ukraine à la Russie. La réélection, hier, du Premier ministre hongrois Viktor Orban et du président serbe Aleksandar Vucic, deux dirigeants pro-Kremlin. La percée annoncée des "antisystème" en France, à moins d’une semaine du premier tour de la présidentielle. Et la forme de la Terre.
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À la une de la presse, la découverte des corps de dizaines de civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev - une ville reprise il y a trois jours par l’armée ukrainienne à l’armée russe.
Des corps jonchant les rues, les routes, des victimes aux mains liées dans le dos, exécutées d’une balle dans la tête ou dans la poitrine. "L'Ukraine accuse la Russie de massacres de civils et de génocide", annonce le journal catalan La Vanguardia, qui fait état de "possibles crimes de guerre et de graves violations du droit international humanitaire", selon l’ONU. La presse internationale exprime son indignation. "L’horreur de Boutcha", titre le journal italien La Repubblica, auquel le photojournaliste espagnol Santi Palacios, parmi les premiers à arriver sur place, a confié son sentiment d’avoir découvert "l’enfer" à Boutcha et sa "nette impression" que la mort de nombreux civils était le résultat "d'exécutions sommaires".
La prima pagina di oggi #4aprile https://t.co/LZaZp2ocNj 📰 pic.twitter.com/VdbVbjJdIu
April 4, 2022"Ce n’est plus une guerre, c’est une boucherie" : le quotidien français Libération prévient qu’il faut "rester prudent", qu'il faut "se méfier de l’émotion et des images prises à chaud", en rappelant "l’affaire des vrais-faux charniers de la ville roumaine de Timisoara, en 1989", mais que si ces massacres sont avérés, alors "il faudra en témoigner devant la justice internationale" et "passer à la vitesse supérieure des sanctions". Cet appel est également relayé par le journal suisse Le Temps : "Chaque hésitation, chaque réticence à soutenir l'Ukraine de manière décidée se paiera au prix fort en termes de vies humaines. À Boutcha aujourd’hui, à Marioupol ou dans le reste de l’Ukraine, demain".
[OPINION] L’horreur et le déshonneur https://t.co/iS53EETZjo
April 3, 2022L'Union européenne annonce de nouvelles sanctions contre la Russie. The Financial Times cite l’engagement du président du Conseil européen Charles Michel à soutenir "l'Ukraine et les ONG à rassembler les preuves nécessaires (à d’éventuelles) poursuites devant les tribunaux internationaux", mais aussi son engagement à mettre en place des mesures "plus punitives" contre Moscou. Le quotidien britannique évoque, notamment, la possible interdiction des ports de l'UE aux navires russes, davantage de restrictions à l'exportation ou encore "des embargos sur les approvisionnements énergétiques tels que le charbon, le pétrole ou le gaz – longtemps exigés par l'Ukraine mais jusque-là refusés par certaines grandes économies européennes".
Ces menaces de nouvelles sanctions sont évoquées, également, par le journal russe Kommersant. Il rapporte que le ministère de la Défense de la Fédération de Russie a qualifié hier de "provocation" les photos et vidéos des exactions commises dans région de Kiev. Kommersant fait état, également, de commentaires sur Telegram affirmant que certaines victimes civiles de la région de Kiev auraient été "tuées par l'armée ukrainienne pour avoir coopéré avec les Russes".
À la une également, la victoire, hier, du Fidesz, en Hongrie, où le parti de Viktor Orban arrive nettement en tête des législatives. D’après Heti Vilaggazdasag, le Premier ministre hongrois se dirige vers un quatrième mandat consécutif, et conserve sa majorité des deux tiers au Parlement, une victoire que l’hebdomadaire attribue à "la pandémie et à la guerre en Ukraine", qui auraient permis à Viktor Orban de "jouer sur la peur de la maladie et de la mort" et d’apparaître aux yeux de ses compatriotes comme un dirigeant "défensif". Aux États-Unis, The New York Times associe la victoire de Viktor Orban à celle du chef de l'État serbe sortant, Aleksandar Vucic, qui revendique lui aussi une victoire écrasante à la présidentielle d’hier. "Éclipsées par la guerre en Ukraine, les élections de dimanche en Hongrie et en Serbie prolongent les mandats des deux dirigeants européens les plus favorables au Kremlin", relève le quotidien américain, qui présente les deux dirigeants comme des "populistes renforcés par leur contrôle écrasant des médias et l'énergie bon marché de la Russie".
En France, où le premier tour de la présidentielle a lieu dimanche prochain, les intentions de vote en faveur des candidats dits "antisystème" atteignent un niveau sans précédent. La Croix fait état d’une "tentation protestataire" qui pourrait profiter au candidat des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, et à la patronne du Rassemblement national, Marine Le Pen. "Dans la dernière ligne droite de la campagne, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, qui en sont à leur troisième candidature, paraissent profiter de l’ambiance anxiogène", note le journal. Il relève que les deux candidats "en appellent au peuple contre les élites et prônent la rupture avec le système libéral, au-delà de différences fondamentales sur le fond comme sur la stratégie".
À celles et ceux qui auraient le sentiment que tout ça ne tourne pas rond, je recommande de jeter un cil à Slate, qui a peut-être une explication à ce phénomène. Selon des scientifiques, notre planète elle-même n’est pas tout à fait ronde car elle est en fait légèrement écrasée à ses pôles. Cette forme est dite "oblate", à la fois sphérique légèrement aplatie - aplatie et non plate, comme le croient, paraît-il, 9 % des Français…
La Terre n'est pas parfaitement ronde https://t.co/Z2L16HC3jc
April 3, 2022Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.
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INTERVIEW
En cas d'arrêt des exportations de gaz russe, "Moscou a plus à perdre que l'Europe"
LE FIL DU 3 AVRIL
Volodymyr Zelensky accuse les dirigeants russes de "meurtres" et de "tortures" à Boutcha
Législatives en Hongrie : Viktor Orbán revendique une quatrième victoire d'affilée
L'Humanité
Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation
Il était une foisLe 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.
Pascal CauchyL’hiver prend fin dans le New Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.
Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.
Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.
Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.
1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images
Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.
Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.
Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.
Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.
L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.
La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.
Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.
Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.
La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images
Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.
Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.
Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.
La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.
Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection
Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.
L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.
Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.
En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.
De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.
L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».
enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite Le Figaro
L’armée, le nouvel engouement de la fiction
Enguérand RenaultDÉCRYPTAGE - Plus de 100 films et séries s’inspirent de faits militaires. La Mission cinéma de l’armée aide activement les scénaristes.
Une embuscade en plein Mali, vécue à hauteur d’homme. La série Les Sentinelles, à l’écran sur OCS le 5 avril, plonge dès le premier épisode les téléspectateurs dans l’action menée par les soldats du 22e régiment d’infanterie de l’opération Barkhane. Fin 2022, début 2023, sur Amazon Prime, puis sur France Télévisions, la série Cœurs noirs suivra un groupe des forces spéciales françaises en guerre contre Daech lors du siège de Mossoul. TF1 mettra à l’écran sa minisérie Les Combattantes, retraçant le parcours de quatre femmes au cœur de la Première Guerre mondiale. Les Derniers Hommes, prochain film de David Oelhoffen, produit par Jacques Perrin, retracera le calvaire des légionnaires français fuyant l’avancée des troupes japonaises en Indochine en 1945. Même le prochain film d’André Téchiné, Les Pieds sur terre, racontera la convalescence d’un lieutenant ayant sauté sur une mine au Mali. Une grande partie du film a été tournée dans un hôpital militaire.
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À l’heure où le conflit en Ukraine envahit les chaînes d’information, de très nombreux projets de séries et de films évoquant la guerre sont en préparation. Jamais la fiction française ne s’est autant emparée des sujets militaires. «Après Cœurs noirs, nous aurons trois fictions sur l’espionnage, dont L’École des espions», confirme Stéphane Sitbon-Gomez, directeur des programmes de France Télévisions. «C’est une thématique qui monte grâce à l’intérêt du public. Mais cela ne remplacera pas toutes les fictions sur la police, qui est plus en phase avec la société et notre audience», ajoute-t-il. «Les fictions sur l’armée présentent des arches narratives très fortes, avec des gens ordinaires plongés dans des situations extraordinaires et qui peuvent faire basculer l’histoire», souligne Anna Marsh, CEO de StudioCanal.
Un travail titanesque et méthodique
Cet engouement ne doit rien au hasard mais au travail méthodique de la Mission cinéma et industries créatives de l’armée, service rattaché à la Délégation à l’information et à la communication de la défense (Dicod). «Aujourd’hui, nous collaborons à l’écriture de 52 séries et de 48 films, alors qu’il n’y avait pratiquement rien il y a une dizaine d’années», explique Ève-Lise Blanc-Deleuze, chef de la Mission cinéma. Celle-ci accueille des tournages dans les sites de l’armée et surtout collabore étroitement avec les scénaristes intéressés par les histoires militaires. Elle les met en relation avec tous les spécialistes et conseillers techniques et embarque les équipes dans des unités combattantes. Et le tout à titre gracieux! Une tâche titanesque réalisée par seulement quatre personnes.
«Notre travail est de lire les scripts et de les sélectionner. Puis de répondre à toutes les demandes pendant toute la durée du projet, qui met parfois trois ans avant d’aboutir. C’est un investissement lourd et une somme énorme d’emmerdes à gérer», s’exclame Mickaël Molinié, chargé de projet à la Mission cinéma.
L’histoire d’amour entre la fiction et l’armée n’était pas évidente au départ. «La tradition de grande muette longtemps chère à l’armée et la fin du service militaire ont longtemps entretenu une coupure entre la population et les militaires», explique Ève-Lise Blanc-Deleuze. Jusqu’à ce qu’Éric Rochant et le producteur Alex Berger aient l’idée du Bureau des légendes. «Un jour de 2013, nous avons appelé la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) pour leur parler de notre projet. Le lendemain, Bernard Bajolet, alors directeur de la DGSE, nous rappelle et nous propose de “pitcher” devant les huit directeurs du service d’espionnage. Ils avaient confiance dans Éric Rochant, dont le film Les Patriotes est utilisé pour la formation des futurs agents, se souvient Alex Berger. Comme je suis américain d’origine, j’ai expliqué au ministère de la Défense comment l’armée américaine collabore étroitement avec Hollywood pour forger un soft power à travers les films de guerre.»
La DGSE, pourtant la branche la plus secrète de l’armée, accepte de jouer le jeu et collabore avec Éric Rochant pour rendre sa fiction plausible. «La DGSE n’a jamais tenté d’influer sur l’écriture du scénario qui met en scène un agent, Malotru, à la foi traître et héros», souligne Alex Berger, nommé depuis colonel de l’armée de l’air de la réserve citoyenne! Le succès est immédiat et l’avant-première de la deuxième saison est projetée, en 2016, à Balard, au ministère de la Défense, devant Jean-Yves Le Drian, alors ministre des Armées.
À cette occasion, il annonce la création de la Mission cinéma. «Jean-Yves Le Drian s’est dit que le monde de la fiction était le meilleur moyen de faire découvrir notre environnement inconnu du grand public, à l’américaine», détaille Ève-Lise Blanc-Deleuze. Dans la foulée, la Mission cinéma a soutenu le projet d’Antonin Baudry, ancien du cabinet du ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin. Pour ce premier film sorti en 2019, Antonin Baudry avait choisi de traiter d’un sous-marin, spécialité de Hollywood, à la sauce française. «Il n’y avait pas eu de film sur la marine française depuis Le Crabe-Tambour de Pierre Schoendoerffer, en 1977! Pendant trente-six mois, Antonin Baudry et la Mission cinéma ont travaillé avec des conseillers militaires à l’écriture du scénario. Nous avons même profité de manœuvres d’un vrai sous-marin nucléaire pour tourner des prises de vue (du Chant du loup, NDLR)», explique Mickaël Molinié.
Un accord avec la Guilde des scénaristes
Après ces deux succès, la décision a été prise d’aller encore plus loin. En septembre 2017, à l’hôtel de Brienne, la ministre des Armées, Florence Parly, signe un accord avec la Guilde des scénaristes. «Je travaille avec Mickaël Molinié depuis 2007, lorsque j’ai écrit Le Piège afghan pour Arte. Il m’a permis d’aller en Afghanistan près des forces françaises pour rendre le scénario encore plus crédible. En tant que présidente de la Guilde des scénaristes, j’ai proposé à l’armée un accord en bonne et due forme. Florence Parly a encouragé ses troupes à ouvrir les vannes et à collaborer sans censure, explique Pauline Rocafull, scénariste et ex-présidente de la Guilde des scénaristes. Cet accord a dérangé dans la profession, dont une grande partie était méfiante envers les militaires. Aujourd’hui, l’armée a changé, elle veut mieux s’intégrer dans la population, et le public a aussi évolué, il est sensible aux enjeux des conflits internationaux, et, au fond, le cinéma fait écho à ce que vit la société», poursuit-elle.
«Nous assumons de refuser notre aide si le scénario est ouvertement à charge», précise Mickaël Molinié. Comme dans toute histoire d’amour, il y a des rendez-vous ratés et des fâcheries. «Mon premier rendez-vous avec l’armée en 2015 s’est très mal passé», relate Thibault Valetoux, scénariste des Sentinelles. «Un général a détesté mon scénario et voulait que je change tous les personnages principaux. J’ai refusé et j’ai travaillé de mon côté pendant deux ans. Mais, après la création de la Mission cinéma, j’ai repris contact avec l’armée, qui a accepté de m’aider sans aucune compromission sur ma liberté d’écriture. Un soldat de l’école de guerre a relu le scénario pour le vraisemblable, mais cela reste de la fiction», ajoute celui qui a effectué deux stages d’immersion auprès des forces spéciales. Juste avant le tournage de la série, l’équipe et les acteurs ont suivi une formation sur une base près d’Orléans pour se familiariser avec les gestes et les attitudes des soldats. Résultat, Les Sentinelles, présenté au Festival Séries Mania, a reçu un accueil favorable de l’institution militaire.
«Nous sommes à un tournant historique, plaide Ève-Lise Blanc-Deleuze. Les plateformes américaines multiplient les projets de fiction dans l’univers militaire. D’une part parce qu’elles ont de gros budgets, et d’autre part parce que ces sujets sont très courants aux États-Unis. Le producteur Alex Berger développe trois nouvelles séries sur l’armée: Furtif, sur les forces spéciales, Cyberie, sur la cyberguerre, et une sur le BCRA, l’ancêtre de la DGSE, créé à Londres par le général de Gaulle. D’ailleurs, le biopic De Gaulle avec Lambert Wilson et J’accuse de Roman Polanski n’auraient jamais été aussi réalistes sans le soutien actif de la Mission cinéma, qui a mobilisé toutes les archives possibles.
Le soft power assumé de la Mission cinéma commence à s’étendre à de nouvelles formes d’expression. «Nous voulons nous ouvrir aux scénaristes de bande dessinée et à ceux du secteur des jeux vidéo», dévoile Ève-Lise Blanc-Deleuze, qui a remis le prix Les Galons de la BD lors du dernier Festival d’Angoulême.
Les résultats sont facilement mesurables. «Après Le Bureau des légendes, la DGSE a reçu un nombre incroyable de candidatures, et, après Le Chant du loup, de nombreux jeunes voulaient devenir “oreille d’or”», conclut Ève-Lise Blanc-Deleuze.
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Valeurs Actuelles
Pour l’unique meeting d’Emmanuel Macron, une figuration de force
Il fallait que ce soit « sportif » et « charnel », avait précisé Emmanuel Macron dans la semaine à son équipe de campagne. Dans une enceinte habituée à l’ambiance rugby du Top 14, quoi de mieux ? Et pourtant, il aura fallu déployer de gros moyens pour que le stade garde la ferveur des matchs du Racing 92. Pas facile de remplir la plus grande salle d’Europe, surtout quand la base militante n’est pas réputée pour être la plus fervente et que le candidat concentre la campagne sur quelques jours. Ainsi pour limiter le nombre de sièges vides, l’organisation crée un jeu concours pour rameuter le plus de foule. Dans le barème des cadeaux à la clef : un moment privilégié avec un ministre pour les premiers qui inviteront le plus de monde. La start-up nation en action. Contactée par Valeurs actuelles, une des organisatrices du meeting justifie cette procédure : « Nous voulons réunir des familles, ou des personnes curieuses, le but est de continuer à convaincre le plus de monde. » Quand on veut une ambiance « sportive », mieux vaut compter sur des passionnés de sport…
Alors autant tout donner sur la mise en scène. La Défense Arena, comme elle en est capable, prend rapidement des airs d’un match de NBA. « Il faut que ce soit différent de ce qu’on voit d’habitude » nous glisse notre interlocuteur. Un show à l’américaine donc, avec des jeux de lumière, des grands écrans, un DJ, mais une ambiance pas toujours à la hauteur. Heureusement, les Jeunes avec Macron animent parfaitement la tribune qui leur est dédiée, mais pour le reste le chauffeur de salle a du travail. Faute de spontanéité de la part des militants, il est plusieurs fois obligé de coordonner les clappings, les olas et les chants tout seul. L’homme au micro organise même une “ola gouvernementale” à laquelle participent – comme son nom l’indique – les membres du gouvernement. Jean Castex et Edouard Phillippe n’y échappent pas. Dans ce bal des Premiers ministres, répondent à l’appel deux pièces rapportées du paysage politique. Jean-Pierre Raffarin et Manuel Valls sont côte à côte dans le public. Tout est possible en macronie.
L’égalité homme femme sera la grande cause du quinquennat qui s’ouvre
Et puis d’un seul coup l’ambiance change, la lumière se tamise et laisse apparaître un décompte sur les écrans avant que le candidat entre sur scène. Emmanuel Macron fait son entrée.
En marche à gauche
« En 2017, nous proposions un projet d’émancipation. » En guise d’introduction, le candidat en marche propose une rétrospective et dessine le bilan de son mandat. Différents points de son programme de l’époque passés en revue, avec la conclusion quasi-identique pour chacun d’entre eux : « Nous l’avons fait. » Même sur les sujets pourtant sensibles et clivants : « Le pouvoir d’achat a augmenté de manière historique, notamment pour les travailleurs les plus modestes. » Idem, pour la sécurité, l’industrialisation et le logement. Nombreux sont les candidats à l’élection à vouloir remettre en cause toutes ces réussites. Mais qu’importe. Et un, et deux, et cinq ans de plus hurle-t-on dans les gradins.
Vous voulez une France de la parité, de l’écologie et de progrès ?
C’est à se demander si le président sortant n’a pas ressorti ses discours de la précédente campagne présidentielle. Durant la première partie de son discours, Emmanuel Macron renfile son costume d’homme politique de gauche, et axe son propos sur la lutte contre les inégalités et les injustices sociales. « L’égalité homme femme sera la grande cause du quinquennat qui s’ouvre » proclame-t-il. Ovation unanime lorsque le candidat se félicite de l’accès à la PMA pour les couples de femmes, mais aussi pour le congé de paternité de 14 à 28 jours.
Pour se distinguer des candidats de Droite, tous alignés contre la lutte du Grand remplacement, Emmanuel Macron a choisi un autre cheval de bataille. Le grand dérèglement. « Dérèglement écologique, avec le réchauffement climatique, l’érosion de la biodiversité et la multiplication des catastrophes, dérèglement du capitalisme avec la montée d’inégalités insupportables. » Quand le paysage politique semble se droitiser, le président sortant réutilise les éléments de langage de son passé socialiste et conclut son meeting par : « Vous voulez une France de la parité, de l’écologie et de progrès ? »
Tout un programme
Petit à petit, l’ambiance s’estompe. Les jeunes avec Macron, pourtant survoltés au départ, deviennent calmes et se fondent dans le décor. Les slogans sont désormais remplacés par des vagues d’applaudissement ponctuant les phrases du candidat.
Après le temps des félicitations, vient le temps des promesses. Après le « nous l’avons fait » vient le « nous le ferons ». De longues énumérations de point à améliorer pour 2027 qu’Emmanuel Macron avoue « esquisser à la cavalcade ». Beaucoup d’engagements, mais très peu de détail. Pour le pouvoir d’achat notamment : « Il n’y a pas d’argent magique. Il n’y aura pas de hausse d’impôt, nous les baisserons. Il n’y aura pas de hausse de notre dette. » Mais comment ? Affaire à suivre. Même s’il n’y aura pas de prochains meetings pour y répondre. D’autres promesses peuvent semer le doute quant aux cinq ans passés. À propos de la puissance énergétique qu’il souhaite construire, le candidat trace un chemin qui n’a pas toujours été le sien et ambitionne « la construction de réacteurs nucléaires pour notre indépendance ». De quoi rester circonspect.
Jamais le candidat n’évoquera le nom d’un seul des autres prétendants à l’Élysée. Emmanuel Macron se contente plutôt de faire quelques allusions à ses adversaires sur la ligne de départ. « Depuis plusieurs mois, plusieurs années, la haine, les vérités alternatives se sont banalisées dans le débat public. Nous nous sommes habitués aux auteurs antisémite, raciste sur les plateaux télés ». Malgré cette attaque, il refuse de la part de son public la moindre huée, même si indirectement – ou non – il y incite.
« Je n’ai jamais été un partisan du politiquement correct » conclut-il son discours. Pourtant, les rares phases évoquant la France, son histoire ou son identité s’enregistrent dans une certaine vision bien-pensante du pays. « Notre unité, c’est aussi le travail de reconnaissance, d’histoire, pour toutes les mémoires et les souffrances de notre passé comme nous l’avons fait patiemment ensemble. Pour toutes les mémoires de la guerre d’Algérie comme du génocide rwandais. » Le Président de la repentance a encore frappé.
Valeurs Actuelles
McKinsey : “une opération politique”, dénonce Christophe Castaner
Depuis plusieurs jours, la polémique sur le recours aux cabinets de conseils par l’exécutif enfle. En effet, comme l’a rappelé Le Figaro le 3 avril, le Sénat a révélé que les contrats conclus entre l’Etat et les cabinets comme McKinsey avaient doublé en trois ans, atteignant la somme de plus d’un milliard d’euros en 2021. Mais Christophe Castaner s’est exprimé au sujet de cette commission d’enquête, et évoqué « une opération politique » et un « procès d’intention ».
Soutien infaillible
L’ancien ministre de l’Intérieur d’Emmanuel Macron a justifié ses propos : « Quand vous parlez, pour 16,5 millions d’euros pour une année pleine, de McKinsey 477 fois, c’est effectivement une opération politique ». Selon lui, la pratique qui consiste à faire appel à des cabinets comme McKinsey est une « pratique ancienne qui existe au sein des collectivités locales, au sein de l’Etat ». Christophe Castaner en a aussi profité pour tacler les adversaires d’Emmanuel Macron à la présidentielle, qui ont proposé de faire appel à des fonctionnaires plutôt qu’à des cabinets. « S’ils veulent recruter des fonctionnaires, avec un statut de fonctionnaire à vie pour faire des missions temporaires, c’est leur choix », a-t-il asséné. Quant au fait que McKinsey ne paie pas d’impôt sur les sociétés depuis de nombreuses années, le chef de file des députés de la majorité LREM a soutenu les paroles du Président qui avait expliqué que le cabinet appliquait les règles fiscales en vigueur.
Le Figaro
Trois nouvelles formules choc pour séjourner à l'hôtel
Claire RodineauBON PLAN - Ces start-up françaises ont réfléchi à des packages hôteliers différents, avantageux à bien des égards et susceptibles de changer nos habitudes. Voici notre sélection.
«Réservez 2 nuits (vendredi et samedi), on vous offre celle du dimanche»
Parce qu'un week-end est par nature toujours trop court, off&away invite le voyageur à faire durer le plaisir sans casser sa tirelire. Cette plate-forme de réservation en ligne s'est lancée en février sur un concept choc : trois nuits pour le prix de deux, dans une sélection d'hôtels en France. Leur point commun ? Des 4 et-5 étoiles uniquement, tous indépendants et hors des sentiers battus. « Nous ne cherchons pas l'exhaustivité, plutôt à sélectionner des lieux avec une même qualité de services, comme le Relais & Châteaux du début », explique Gilles Dufour, le cofondateur. L'ex-directeur général de Onefinestay, plate-forme de location d'appartements de luxe, y connaît quelque chose en termes d'hébergements haut de gamme. Pour garantir les tarifs les plus bas et désengorger les lieux touristiques, off&away propose des week-ends en basse et moyenne saisons. Parce que la Corse n'est jamais si belle qu'en avril. Et l'hôtelier dans tout ça ? Il s'y retrouve aussi, la nuit gratuite étant compensée par les extras, du massage au dîner. De quoi oublier, pour de bon, le blues du dimanche soir !
L'hôtel à réserver : Alfred Sommier (photo ci-dessus) à Paris. Cet hôtel particulier proche de la Madeleine appartient à la même famille depuis trois siècles. Les œuvres d'art contemporain modernisent les salons historiques avec un chic tout parisien, à l'ombre des arbres du jardin privé. 660 € les trois nuits en Chambre Deluxe.
Offandaway.fr
À lire aussiFini la déprime du dimanche soir! Les hôtels veulent vous faire dormir dans votre propre ville
«89 € par nuitée, toute l'année»
Dans le voyage aussi, l'heure est à l'« antigaspi ». Créé en 2019 par une ancienne journaliste, as a Guest propose les invendus de l'hôtellerie à prix fixe : 89 € pour deux, qu'importe le jour ou la saison. 150 hôtels indépendants, du 3 au 5 étoiles, se sont prêtés au jeu. Outre le tarif alléchant, la nuit s'agrémente d'extras, comme un accès au spa ou une dégustation de vin. Ce mois-ci, as a Guest lance une offre Premium à 179 €, dans des établissements plus luxueux. À noter : la plate-forme plante un arbre toutes les six nuits réservées.
L'hôtel à réserver : le Château d'Apigné, au Rheu. Aux portes de Rennes, ce 5-étoiles occupe une belle bâtisse néo-Renaissance dans un parc de 25 hectares. Restaurant gastronomique en sus. 89 € la nuit.
Asaguest.com
«0 % commission, 100 % solidaire»
Booking Better, un « Booking à la française », permet de réserver sa chambre « en direct » parmi 900 hôtels français. Passé l'annonce, la réservation se fait sur le site de l'établissement. À la clé, un accueil personnalisé et un prix sans commission pour le client, l'entreprise se rémunérant sur les abonnements souscrits par les hôtels. S'il s'agit pour la plupart de 3 ou 4-étoiles, le site recense quelques pépites plus cossues comme Les Sources de Caudalie, en Gironde.
L'hôtel à réserver : La Farandole, à Sanary-sur-Mer. Ce 4-étoiles les pieds dans l'eau jouit d'une situation exceptionnelle, en surplomb de la plage. Ses chambres modernes s'ouvrent sur des balcons vue mer. À partir de 200 € la nuit.
Booking-better.com
Le Juliana Hotel Brussels à Bruxelles, l'avis d'expert du Figaro
Sur la place des Martyrs, encadrée par d'élégantes demeures néoclassiques, ce cinq-étoiles qui a ouvert ses portes en septembre 2021 est un cocon chic et intimiste, point de départ idéal pour se balader dans Bruxelles. On a testé.
Au Costa Rica, une collection de villas expérimentales
RADIOGRAPHIE - Au cœur d'une jungle léchée par l'océan Pacifique, un singulier complexe de villas hôtelières dessinées par trois architectes réinvente l'hospitalité tropicale. Zoom sur l'Art Villa, la perle de ce resort.
Le Monde
Exactions à Boutcha, en Ukraine : de nombreux pays accusent la Russie, qui conteste
Des dizaines de cadavres ont été découverts dans cette ville située au nord-ouest de Kiev, dont l’armée russe s’est retirée il y a quelques jours.
L’horreur des images de la découverte de dizaines de cadavres dans la ville ukrainienne de Boutcha, au nord-ouest de Kiev, samedi, a suscité une indignation internationale, dimanche 3 avril. Plusieurs pays ont accusé la Russie d’être responsables d’exactions, ce que Moscou a démenti, dimanche.
Massacre de Boutcha : la communauté internationale dénonce les « atrocités commises par l’armée russe » et réclame des sanctionsQue s’est-il passé à Boutcha ?
Boutcha a été occupée par l’armée russe dès le 27 février, restant inaccessible pendant plus d’un mois. Les bombardements y ont cessé jeudi et les forces ukrainiennes n’ont pu complètement y pénétrer qu’il y a quelques jours, après que les Russes ont quitté la région de Kiev, l’armée de Vladmir Poutine cherchant concentrer son effort sur la conquête du sud-est du pays.
Quelques journalistes, dont ceux de l’Agence France-Presse (AFP), ont pu pénétrer à Boutcha samedi, découvrant les cadavres d’au moins vingt-deux personnes portant des vêtements civils dans des rues, sans pouvoir déterminer dans l’immédiat la cause de leur mort. Au moins deux d’entre elles présentaient de larges blessures à la tête. La peau des visages avait un aspect cireux, laissant penser que les cadavres étaient là depuis au moins plusieurs jours. Un cadavre avait les mains liées dans le dos et la plupart des corps étaient éparpillés sur plusieurs centaines de mètres dans une même rue. Un autre se trouvait près de la gare, sous une couverture. Selon le maire de Boutcha, Anatolii Fedoruk, ces personnes ont été tuées par les soldats russes d’« une balle dans la nuque ».
Les cadavres de 57 personnes ont été retrouvés dans une fosse commune, a déclaré dimanche le chef des secours locaux, Serhiï Kaplytchny, en la montrant à une équipe de l’AFP. Une dizaine de cadavres étaient visibles, certains seulement partiellement inhumés, derrière une église du centre de la ville. Plusieurs d’entre eux étaient dans des sacs mortuaires noirs et ceux qui étaient visibles portaient des vêtements civils.
Samedi, M. Fedoruk avait affirmé que « 280 personnes » avaient été enterrées « dans des fosses communes » car elles ne pouvaient être inhumées dans les cimetières de Boutcha, tous à portée des tirs russes pendant les combats. « Nous avons trouvé des fosses communes. Nous avons trouvé des gens avec les mains et les jambes ligotées (…) avec des impacts de balles à l’arrière de la tête », a de son côté déclaré à la BBC le porte-parole du président ukrainien, Serguiï Nikiforovil, affirmant qu’il s’agissait « clairement de civils ».
Zelensky accuse la Russie de « génocide »
Ce massacre « était délibéré, a dénoncé le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, dimanche sur Twitter. Les Russes veulent éliminer autant d’Ukrainiens qu’ils le peuvent. Nous devons les arrêter et les mettre dehors. J’exige de nouvelles sanctions dévastatrices du G7 MAINTENANT », appelant à un « embargo sur le pétrole, le gaz et le charbon », la fermeture de tous « les ports aux navires et aux marchandises russes » et la « déconnexion de toutes les banques russes de Swift ».
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé la Russie de « génocide ». « Oui, c’est un génocide. L’élimination de toute la nation et des gens. Nous sommes citoyens d’Ukraine. Nous avons plus de 100 nationalités. Il s’agit de la destruction et de l’extermination de toutes ces nationalités », a-t-il déclaré dans un entretien avec la chaîne américaine CBS.
En dehors de Boutcha, de nombreuses images de corps ont été révélées durant le week-end, à mesure que les Ukrainiens et les journalistes sur place découvraient les zones d’où les Russes se sont retirés dans la région de Kiev. Les corps sans vie de 410 civils ont été retrouvés sur le secteur, a annoncé, dimanche, la procureure générale d’Ukraine Iryna Venediktova. Elle a laissé entendre qu’il y avait sans doute beaucoup d’autres cadavres qui n’avaient pas encore été récupérés en vue d’être expertisés.
autour de Kiev, scènes de désolation après le retrait des forces russesL’ONU réclame une « enquête indépendante »
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit dimanche « profondément choqué par les images de civils tués à Boutcha ». « Il est essentiel qu’une enquête indépendante permette de faire rendre des comptes » aux responsables, a-t-il ajouté dans un bref communiqué.
« Ce que l’on sait à ce jour soulève clairement des questions sérieuses et inquiétantes sur de possibles crimes de guerre et de graves violations du droit international humanitaire », a déclaré pour sa part le bureau des droits de l’homme de l’ONU. « Nous sommes très préoccupés par les photos et les vidéos disponibles, y compris les images de corps avec les mains liées dans le dos », a-t-il ajouté.
Il n’a dans le même temps pas exclu que « des corps de soldats ukrainiens ou russes tués pendant les hostilités » figurent parmi les « quelque 300 cadavres que les autorités de la ville disent avoir retrouvés et enterrés ». « Les civils décédés de causes naturelles, de crises cardiaques ou d’autres problèmes de santé déclenchés par le stress et le manque d’accès aux médicaments et à l’aide médicale au cours du mois dernier, pourraient également faire partie des personnes retrouvées mortes dans les rues de la ville », a-t-il ajouté.
Mais compte tenu de la possibilité que des crimes de guerre aient été commis, l’ONU a estimé qu’il était important « d’exhumer et d’identifier tous les corps » afin d’établir les causes exactes de décès. « Il est également important de prendre toutes les mesures pour assurer la préservation des preuves », a souligné l’ONU.
Guerre en Ukraine : l’Europe adopte un quatrième train de sanctions contre la RussieMenaces de nouvelles sanctions
Le président du Conseil européen, Charles Michel, s’est dit, dimanche, « choqué par les images obsédantes des atrocités commises par l’armée russe dans la région libérée de Kiev », sur Twitter. « L’UE aide l’Ukraine et des ONG à rassembler les preuves nécessaires pour des poursuites devant les cours internationales », a-t-il dit, en ajoutant : « Plus de sanctions et d’aide de l’UE sont en chemin. » L’UE a déjà adopté plusieurs trains de sanctions contre Moscou depuis l’offensive en Ukraine, ciblant massivement des entreprises, des banques, des hauts responsables, des oligarques, et interdisant l’exportation de biens vers la Russie.
Guerre en Ukraine : l’Europe adopte un quatrième train de sanctions contre la Russie« Les images qui nous parviennent de Boutcha, ville libérée près de Kiev, sont insoutenables. Dans les rues, des centaines de civils lâchement assassinés », a tweeté pour sa part Emmanuel Macron. « Les autorités russes devront répondre de ces crimes » a-t-il conclu. Un peu plus tôt dans la journée, le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait précisé que Paris allait travailler avec l’Ukraine et la Cour pénale internationale pour que ces actes « ne restent pas impunis et que leurs responsables soient jugés et condamnés ».
Le chancelier allemand Olaf Scholz a quant à lui exigé que « toute la lumière » soit faite sur « ces crimes commis par l’armée russe ». « Les auteurs de ces crimes et leurs commanditaires doivent rendre des comptes », a-t-il souligné, réclamant notamment que des organisations internationales aient accès à la région pour « documenter ces atrocités ».
Son homologue britannique, Liz Truss, a pour sa part dénoncé les « actes révoltants » commis par l’armée russe contre des civils en Ukraine, notamment à Boutcha, dans la région de Kiev. « Leurs attaques indiscriminées contre des civils innocents durant l’invasion illégale et injustifiée de l’Ukraine par la Russie doivent faire l’objet d’une enquête pour crimes de guerre », a-t-elle déclaré dans un communiqué. « Nous ne permettrons pas à la Russie de dissimuler son implication dans ces atrocités au moyen d’une désinformation cynique », a poursuivi la cheffe de la diplomatie. Elle a assuré que le Royaume-Uni soutiendrait « pleinement toute enquête par la Cour pénale internationale » et appelé une nouvelle fois à « accroître les sanctions » contre la Russie.
Les Etats-Unis ont également réagi : « Cela doit s’arrêter. (…) Nous ne pouvons pas normaliser cela. C’est la réalité de ce qui se passe chaque jour, tant que la brutalité de la Russie contre l’Ukraine se poursuit », a déclaré dimanche le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, sur la chaîne CNN. Il a réaffirmé que les Etats-Unis contribuaient à « documenter » d’éventuels « crimes de guerre » pour que leurs responsables « rendent des comptes ».
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a pour sa part dénoncé des actes « horribles » et « absolument inacceptables » contre les civils.
La Russie nie
Pour l’heure, la Russie conteste frontalement ces accusations. Le ministère russe de la défense a assuré, dimanche, que ses forces n’avaient pas tué de civils à Boutcha. « Pendant la période au cours de laquelle cette localité était sous le contrôle des forces armées russes, pas un seul résident local n’a souffert d’actions violentes », a assuré le ministère dans un communiqué.
« Où sont passées ces images pendant quatre jours ? Le fait qu’elles étaient absentes ne fait que confirmer qu’il s’agit d’un faux », affirme également le ministère sur sa chaîne Telegram, ajoutant que les soldats russes ont quitté la ville le 30 mars.
Boutcha et la ville voisine d’Irpine, rendues méconnaissables par les bombardements, ont été le théâtre de certains des combats les plus féroces depuis que la Russie a attaqué l’Ukraine le 24 février, quand les soldats russes tentaient alors d’encercler Kiev.
Ukraine : « Toute la difficulté sera de pouvoir juger les responsables de crimes de guerre, ceux qui planifient et ordonnent » Le Monde avec AFP
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Le Figaro
La solitude des femmes de militaires, l'interminable chantier de l'Armée
Madeleine MeteyerENQUÊTE - Déménagements fréquents, difficulté pour trouver un emploi ou le conserver, solitude. Le quotidien des conjoints de militaires est compliqué. Un plan, lancé en 2017, devait le simplifier, mais il tarde à se concrétiser.
En octobre 2017, la fille d'Isabelle avait trois mois : elle n'avait pas encore rencontré son père. David, engagé volontaire au 126e Régiment d'Infanterie de Brive-la-Gaillarde était parti en mission dix jours avant sa naissance. À son retour en décembre, Isabelle l'a mis au pied du mur «je ne vivrai pas avec un fantôme.», lui a-t-elle lancé. Elle se sentait isolée, espérait «une vie privée», était-ce trop demander? Alors le couple s'est mis à attendre les effets du «plan Famille» de pied ferme.
Tout juste présenté par la ministre des Armées, Florence Parly, ledit «plan d'accompagnement des familles de militaires» proposait justement d'améliorer les conditions de vie de l'entourage des soldats, soumis à leurs absences répétées, aux déménagements fréquents. Il contenait à l'origine 46 mesures destinées à être égrenées sur quatre ans. Jusqu'en 2022. Dont l'accès généralisé au Wi-Fi dans les bâtiments des soldats, la retenue de berceaux dans les crèches des villes de garnison afin de ne pas laisser les familles sans mode de garde du fait d'une mutation, l'anticipation desdites mutations...
«L'administration avait compris qu'il fallait faire quelque chose, se souvient Florence Lendroit, présidente de l'association nationale des femmes de militaires (anfem), impliquée dans l'élaboration des mesures. On avait trop tendance à se satisfaire de situations pas idéales fondées sur la débrouille. Or, la vie de femmes de militaires comporte assez de sacrifices pour ne pas y rajouter des tracas logistiques.»
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Avant d'en constater les effets concrets, il allait cependant falloir faire preuve de «patience», avait prévenu le chef d'état-major des armées (CEMA) François Lecointre. Au vu de son ambition, le plan n'allait pas d'emblée porter des fruits. Mais il était prometteur.
Deux ans plus tard, David quittait l'armée pour devenir chauffeur livreur : il n'avait rien vu venir. «L'armée pipeaute quand elle dit qu'elle est une grande famille, qu'elle vous aidera si vous n'allez pas bien, peste sa femme. J'ai eu 0 soutien et je ne suis pas la seule.» Aujourd'hui conseillère bancaire à Toulouse, où sont implantés deux régiments, le 1er Régiment du train parachutiste et le 14ème Régiment d'infanterie et de soutien logistique parachutiste - Isabelle compte une cinquantaine de familles de militaires parmi ses clients. «Elles me disent qu'il y a toujours zéro cohésion, zéro aide.»
Les fruits promis par François Lecointre n'auraient-ils jamais poussé?
La très grande muette
Dans les faits, et comme le salue le rapport de la commission de la défense nationale et des forces armées présenté en novembre dernier, 61 mesures ont été déployées en quatre ans. Et bien accueillies. Les deux rapporteuses, Séverine Gibson (LREM) et Isabelle Santiago (PS) valorisent notamment la mise en place de l'aide au déménagement (85% de satisfaction), le partenariat avec la plateforme Yoopies, l'anticipation des ordres de mutation, l'extension du taux réduit SNCF aux conjoints non militaires et aux enfants même en cas d'absence dudit conjoint...
La psychiatre Anne Raynaud considère que ce plan est une vraie aide pour la «base arrière» en ce qu’il «prend en compte l’écosystème de la famille». «Il s’intéresse, reconnait-elle, à toutes les dimensions de la vie militaire : la trésorerie, l'intégration des familles dans la communauté. Il veille aussi aux besoins de l’enfant en l'aidant à préserver le mental de sa figure d’attachement, son parent le plus présent. Pour moi, c’est le plus important.»
Mais le rapport pointe aussi des insatisfactions. Et si certaines sont dues à des imperfections, certains chantiers comme le logement ou l’emploi des conjoints de militaires en sont à leurs balbutiements, d’autres procèdent d’une cause plus… saugrenue : «de nombreuses mesures du plan Famille sont totalement méconnues de leurs potentiels bénéficiaires.» remarquent les députées. La grande muette est-elle une médiocre communicante?
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Sur Facebook, Marie-Sophie Achard et Nathalie Mahoudeau sont à la tête de la page Plan Famille des armées, suivie par 5000 personnes. Elles y proposent des récapitulatifs des mesures du plan, y donnent des conseils. Sont-elles salariées par le ministère des Armées ? Non, totalement bénévoles. Femmes de militaires, elles ont décidé de créer cette page, décrétée «utile» par Balard, pour apporter l'information aux familles. «Le plus souvent, on nous écrit “je crois qu’il y a un truc qui existe mais je ne suis pas sûre” explique Nathalie Mahoudeau. Car au niveau théorie, le plan famille est génial. Mais au niveau de la pratique… Les informations sont différentes d’un corps de l’armée à l’autre, il n’est pas appliqué pareil dans tous les régiments.»
C’est qu’il l’est en fonction de l’intérêt de l’assistante sociale, du chef de corps - ou de sa femme -, à qui il revient de lancer des initiatives pour accélérer sa mise en place ou informer les familles des offres en matière de soutien matériel et psychologique.
Au 12e régiment de cuirassiers d’Orléans, on s’estime par exemple chanceux : «La femme du chef de corps est super, se réjouit Anne Foutel, infirmière, épouse d’un officier dans l’armée de terre et fondatrice du blog pour femmes de militaires, les Aiglonnes. En mars, on a eu une soirée avec une psychologue pour anticiper le retour d’opération et la semaine prochaine, c’est soirée massage crânien sophrologie manucure. Il y a environ un événement par mois.» Autant d’occasions d’être informé des aides pour le déménagement, le soutien scolaire, «et même la pose de rideaux», sourit Anne Foutel.
La femme du chef de corps, c’est Tiphaine Verley, mère de 6 enfants, et communicante de profession. Elle qualifie le plan Famille de «super pas en avant.» «Quand mes enfants étaient petits, je n’ai jamais pu les mettre à la crèche parce que les mutations étaient annoncées au dernier moment. Maintenant, on retient des berceaux pour les familles de mili. On en a trois à Olivet.»
À Toul (Meurthe-et-Moselle), au 516e Régiment du train, Jessica, 35 ans, s’estime moins gâtée. Le plan famille ? «Jamais entendu parler, s’étonne cette infirmière pacsée avec un infirmier militaire. Et pourtant, je me renseigne». Il n’a semble-t-il pas bouleversé la vie du régiment. «Ici, en un an, ils ont organisé UNE journée pour les familles. Mon compagnon est allé voir les assistantes sociales pour les informer de notre situation, on a un enfant, mais je n’ai jamais reçu de coup de fil.» Les aides proposées par l’armée? Elle les a découvertes via les blogs. «Je me sens un peu seule.» conclut-elle dans un soupir fatigué.
Anne-Sophie C., 26 ans, mariée à un enseigne de vaisseau de 1re classe, et actuellement basée à Nouméa au Régiment d'infanterie de marine, confirme la discrétion de l'Armée : «on apprend ça par le bouche-à-oreille. Je n'ai jamais eu de réunion d'information. Et puis, ce n'est pas encore super efficace. Une fois j'ai appelé une nana pour avoir une aide pour la crèche, elle ne m'a jamais rappelé. Par contre, on a des aides financières, là-dessus il n'y a rien à redire. Mais bon, parfois on se sent un peu seule.»
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«Dans certains régiments, le plan n'est pas forcément connu ou compris, admet Florence Lendroit, de l'Anfem. Comme les mesures sont disséminées sur le territoire, tous les concernés ne les ressentent pas. Les places en crèche par exemple, 25 000 de plus ont été créées. Mais à l'échelle nationale. Donc la garnison qui n'en aura pas eu va rigoler et dire “Le plan Famille ? On n'en a pas eu vent.”» «Il y a autre chose, veut préciser Marie-Sophie Achard de la page Facebook Plan Famille des armées : on a des plaintes de personnes qui ne prennent pas la peine de chercher l'information ou qui ne veulent pas faire partie de la communauté militaire. Quand la femme du chef de corps organise un évènement, certaines n’y vont pas. Donc, bon.»
«Je sais que ça ne changera jamais»
Dans la bouche des interrogées, la phrase «je me sens un peu seule» revient comme une antienne. Elle révèle un problème qu’aucune mesure du plan Famille ne semble pouvoir régler : la part de solitude inhérente à la vie militaire.
Sur son blog Les Aiglonnes, Anne Foutel poste des notes sur divers sujets, sur l’accouchement (solitaire), les OPEX... La plupart sont lues sans être commentées. L’une d’elles porte sur le burn-out chez la femme de militaire. «Il est assez courant d’entendre qu’être femme de militaire, c’est également épouser leur métier, presque un métier à part entière, écrit Anne Foutel. Mais quelle aide recevons-nous ?» Elle a été lue 1928 fois («énorme à notre échelle») et a reçu 20 commentaires au ton assez désespéré. «J’enchaîne les coups de blues depuis que Mr est entré dans la marine nationale.» écrit Nonomidepain (sic). «J'ai craqué après 33 ans de mariage, deux enfants, et plus de 10 OPEX pour mon mari.» écrit Céline.
La vie militaire comporte des impératifs impondérables. Parmi lesquels, les absences. Plus que les tracas de déménagement, ils étaient le vrai problème d’Isabelle : «je voulais une vie de famille. Au quotidien.» Ils sont aussi le vrai problème de Quitterie J., institutrice de formation dont le mari sert au 3e Régiment étranger d’infanterie, en Guyane. «Ce qui est dur, c’est le rythme, l’absence et ça, ça ne changera jamais. Le principe des militaires est qu’ils partent. Certaines années, mon mari sera absent 8 mois sur 12.» Lui demandera-t-elle de changer de carrière ? «Non, c’est important de servir.» Et cette vie comporte ses joies, assurent les personnes interrogées.
«Elle est très riche, rarement monotone, témoigne Anne-Sophie. Mais il faut y être préparé et être accompagné. Même si tout ne fonctionne pas encore parfaitement, je vois que l’armée se préoccupe de plus en plus des familles.» Reste à le faire savoir.
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France24 - Monde
Cette photo du leader tchétchène Kadyrov priant a-t-elle été prise en Ukraine ?
Publié le : 01/04/2022 - 13:42Modifié le : 01/04/2022 - 15:24
Alijani Ershad
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Une photo de Ramzan Kadyrov fait le buzz sur les réseaux sociaux depuis le 29 mars : On y voit le chef des Tchétchènes, qui combattent aux côtés des Russes en Ukraine, prier dans une station-service. Selon certains utilisateurs et médias internationaux, comme le Daily Mail ou Yahoo News, "cette photo a été publiée par Ramzan Kadyrov depuis Marioupol", ville ukrainienne dévastée par les offensives russes. Mais ce dernier ne l'a jamais affirmé. Le cliché a d’ailleurs été pris à plus de 200 km.
La photo a été partagée sur Twitter le 29 mars affirmant “Le chef de la République de Tchétchénie Kadyrov veut désespérément que les gens pensent qu'il se bat en #Ukraine" et ajoutant "Maintenant, il dit qu'il est à Marioupol et publie cette photo, sans s'en rendre compte, mais il n'y a pas de station Rosneft en Ukraine". Sur la photo, on peut voir Ramzan Kadyrov prier sur un tapis dans une station-service qui ne peut donc pas se trouver près de Marioupol en Ukraine selon ces internautes, car il s’agit d’une station essence typiquement russe.
Certains utilisateurs ont affirmé que le leader tchétchène avait posté la photo avec une légende disant qu'il priait à Marioupol, en Ukraine. Des médias internationaux comme Yahoo News ou le DailyMail, ont publié la photo avec une légende indiquant "Ramzan Kadyrov fait une prière dans une station-service lors d'une visite à Marioupol déchirée par la guerre".
Ramzan Kadyrov et ses soldats sont de proches alliés de Vladimir Poutine et aident l'armée russe dans la guerre en Ukraine.
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Où Ramzan Kadyrov fait-il sa prière ?
Cette photo est en fait une capture d'écran d'une vidéo d’un peu plus de 2 minutes de Ramzan Kadyrov publiée le 29 mars sur certaines chaînes pro-tchétchènes sur Telegram, par exemple par celle du bras droit de Kadyrov, Magomed "Lord" Daudov.
La rédaction des Observateurs de France 24 a géolocalisé la station-service que l'on peut voir dans la vidéo partagée par les comptes pro-tchétchènes. On retrouve cette station-service de la société Rosneft à 239 km à l'est de Marioupol dans le kraï de Krasnodar, en Russie, sur l'autoroute M-4. Elle se trouve sur la route allant de Grozny, la capitale de la Tchétchénie, à Rostov-sur-le-Don et qui est reliée à Marioupol par l'autoroute E58.
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Ramzan Kadyrov n'a pas affirmé que cette photo le montre en train de prier à Marioupol
De nombreux utilisateurs de réseaux sociaux mais aussi des médias se sont précipités pour “vérifier les faits” et ont affirmé qu’il n’y avait “pas de station Rosneft en Ukraine” donc par conséquent que Ramzan Kadyrov avait publié une fausse information.
Mais Ramzan Kadyrov n'a jamais prétendu que cette image particulière le montrait à Marioupol. La légende sous cette vidéo dans la chaîne Telegram pro-Kadyrov où elle a été postée est "Короткая хроника поездки в Мариуполь" qu’on peut traduire par "Brève chronique du voyage à Marioupol".
Ces images sont donc censées le montrer sur la route de Marioupol, pas à l'intérieur ou à proximité de la ville.
Comme on le voit au début de la vidéo, Ramzan Kadyrov est au palais présidentiel de Grozny alors qu’il fait encore jour, puis se retrouve de nuit dans la station-service à 730 km au nord. Le trajet entre les deux lieux lui aurait pris environ 9 heures, selon les indications disponibles sur GoogleMaps.
De son côté, Ramzan Kadyrov n’a jamais relayé la vidéo ni de photo où on le voit prier : il a simplement publié, le 28 mars, sur sa chaîne Telegram, avec plus de 1,6 million de followers, une vidéo de 5 minutes relayant son trajet vers Marioupol, mais dans lequel le moment de prière n'est cependant pas visible.
On y voit notamment le président tchétchène apparaître dans un quartier général militaire dans un endroit inconnu qui, selon ce qu’il explique dans la vidéo, se trouverait à Marioupol. Il y rencontre Andrey Mordvichev, commandant de l'armée russe sur le front de guerre du sud-est, ainsi que des soldats russes et des combattants tchétchènes.
Aucune image ne confirme la présence de Kadyrov à Marioupol
Des médias russes ont embrayé le pas après la publication de ces contenus et ont affirmé, le 28 mars, que Ramzan Kadyrov s'était rendu à Marioupol pour galvaniser ses troupes.
Cependant, aucune des vidéos ou photos postées par le dirigeant tchétchène ou d’autres comptes pro-russes ne permettent de prouver qu’il s’est bien rendu à Marioupol, car aucune ne le montre en extérieur ou à un endroit reconnaissable de cette ville.
Au-delà des images de propagande affichées par les différents camps, pour l’heure, il est impossible de savoir avec certitude qui contrôle la ville de Marioupol.
>> À lire sur les Observateurs : À Marioupol, la guerre des images pour prouver qui contrôle la ville
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A Boutcha et dans la région de Kiev, des scènes de carnage
Le retrait de l’armée russe est une victoire pour l’Ukraine. Mais la libération de la région s’accompagne de la découverte de possibles crimes de guerre et de villes et de villages dévastés. Le président Volodymyr Zelensky veut « traduire en justice ceux qui ont déclenché ou participé à cette terrible guerre ».
Kiev découvre, à la faveur de l’abandon par l’armée russe de la bataille pour la conquête de la ville, le vrai visage de la guerre. De villes en villages, sur les routes et les sentiers, le spectacle de la dévastation foudroie le cœur des combattants ukrainiens qui avancent, désormais sans ennemis face à eux. Civils exécutés sur le pas de leur porte, dans les rues, dans leurs voitures. Maisons ravagées, brûlées, éventrées. Et puis, un peu partout au détour d’un chemin, des blindés russes calcinés avec des corps de soldats figés dans la mort, spectres de ce qui restera, au-delà du repli ordonné par Moscou, la chronique d’une défaite aux portes de Kiev.
Guerre en Ukraine : le tournant de BoutchaL’histoire retiendra qu’au trente-huitième jour de guerre, samedi 2 avril, l’Ukraine a proclamé la « libération » de la région de Kiev. La Russie avait annoncé quelques jours plus tôt qu’elle arrêtait son offensive contre la capitale ukrainienne, estimant, le 25 mars, contre toute évidence, que « les principaux objectifs de l’opération ont été atteints », puis précisant, le 29 mars, que ses forces allaient « drastiquement réduire » leurs opérations autour de Kiev pour se concentrer sur « la libération du Donbass », dans l’est du pays. Le mouvement de repli vers le territoire de la Biélorussie, alliée de Moscou, a été d’une rapidité fulgurante. En quelques jours, l’armée russe a disparu.
autour de Kiev, scènes de désolation après le retrait des forces russesLa capitale, certes soumise à des bombardements aériens et à des tirs d’artillerie dans ses faubourgs, mais relativement épargnée en comparaison d’autres villes d’Ukraine, prend conscience, consternée, de l’ampleur de la violence qui s’est déchaînée à ses portes, sur les lignes de front et dans les villages occupés par les forces russes.
Le premier carnage découvert dans les territoires abandonnés par l’armée russe a eu lieu entre les villages de Myla et de Mriia, sur la route qui relie Kiev à Jytomyr. Cet axe autoroutier stratégique, l’E40, à l’ouest de la capitale, fut occupé durant des semaines, mais, les premiers jours après l’arrivée des forces russes, tout le monde n’en était pas forcément informé, et les forces ukrainiennes n’avaient pas encore installé de checkpoints sur tous les chemins pour en interdire l’accès. C’est ainsi que des civils sont tombés en embuscade face à des tanks et à des troupes russes n’hésitant pas à faire feu sur la moindre voiture qui passait par là.
Corps calcinés et voitures incendiées
La tuerie s’étend sur près d’un kilomètre. Quelques corps, recroquevillés après avoir été la proie des flammes, reposent dans des voitures, qui, après avoir été stoppées par des tirs, ont vraisemblablement été incendiées à dessein. La plupart des cadavres gisent à côté des automobiles. Ils sont tous soit partiellement brûlés, soit entièrement calcinés, ce qui ne peut pas être le résultat, de manière si systématique, des tirs de tanks et de mitrailleuses. Le feu y a été mis ultérieurement.
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Le Figaro
Notre critique du polar spatial Infiniti: l’ISS ne répond plus sur Canal +
Constance JametCRITIQUE - Céline Sallette porte cette série sombre et hypnotique qui se déroule entre les plaines du Kazakhstan et la Station spatiale internationale. Un récit rattrapé par l’actualité et le lent crépuscule de Baïkonour.
Avoir la tête dans les étoiles galvanise la création originale de Canal+. Après la formidable comédie Ovni(s), la chaîne cryptée récidive avec l’hypnotique thriller spatial Infiniti, écartelé entre l’ISS et les grandes plaines du Kazakhstan au milieu desquelles se nichent la salle de contrôle et le pas de tir de Baïkonour d’où décolla le premier homme dans l’espace, le Soviétique Iouri Gagarine. Des heures de gloires révolues quand s’ouvre la série sur le cauchemar de tout ingénieur spatial: l’ISS ne répond plus percutée par un cargo de ravitaillement. L’équipage, qui a pris sur lui de repasser en contrôle manuel malgré les consignes, ne peut plus communiquer. Pis, il est suspecté de sabotage.
Le mystère s’épaissit sur terre quand un cadavre décapité, recouvert de cire, est découvert dans le désert kazakh. Son ADN correspond à celui de l’un des cosmonautes pris au piège de l’ISS. Charge aux responsables russes, à la Française Anna Zarathi (Céline Sallette), écartée de la mission au dernier moment, et à un flic local pestiféré Isaak Turgun (Daniyar Alshinov) de trouver une explication et une solution pour rapatrier sur notre planète bleue d’éventuels survivants.
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Initiés par les producteurs de Missions d’OCS, Éric Laroche et Raphaël Rocher, ces six épisodes polyglottes jouent avec les concepts de paradoxes, de prédestination, de double, et de réalités parallèles. Et ajoutent une notion d’ésotérisme dans une région où se trouvent encore des disciples du zoroastrisme.
Tournage en Ukraine
Infiniti aurait pu jouir d’un tout autre décor. Ses créateurs Stéphane Pannetier et Julien Vanlerenberghe avaient d’abord été inspirés par Kourou en Guyane, îlot scientifique dans un environnement pétri de vaudou. Mais la proximité thématique de Maroni, les fantômes du fleuve d’Arte leur a fait revoir leur copie même si à leur grande surprise«les principes du chamanisme gardent une base commune de la jungle aux steppes». Ce transfert vers l’est a été une bénédiction, ouvrant la porte à la géopolitique et au retour de la guerre froide. Quitte à se faire rattraper par l’actualité à l’heure où Chinois et Américains développent leurs propres lanceurs. Les jours du cosmodrome de Baïkonour, enclave russe dans une nation indépendante, sont comptés.
La quête d’Anna et d’Isaak évoque Interstellar pour son volet en apesanteur qui questionne l’espace et le temps. Sur terre c’est un vent de western qui souffle sur fond de villes fantômes irradiées. . L’ambiance poisseuse entre désespoir et corruption de True Detective n’est pas loin. Les paysages extérieurs ont été filmés au Kazakhstan avant que le tournage ne s’établisse en Ukraine afin de profiter des bâtiments brutalistes néosoviétiques. L’ensemble bruisse d’une étrangeté et d’une menace sourde. Plutôt que de mettre en scène les ressorts de la science-fiction dans une surenchère américaine d’effets spéciaux impossibles, le feuilleton explore l’intime, cherche les failles, les blessures. La SF française en ressort d’ailleurs grandie.
La révélation Daniyar Alshinov
D’une dureté cérébrale parfaite, Céline Sallette, qui a pu s’entretenir avec l’ex-astronaute Claudie Haigneré, première femme européenne dans l’espace, est d’une assurance et d’une foi à toute épreuve dans la peau d’Anna. Son partenaire, le Kazakh Daniyar Alshinov, fait preuve d’un charisme équivalent. Devenu comédien sur le tard, cet ancien ingénieur, qui a fait ses études, notamment sur le nucléaire, en Arizona, comprenait tout le jargon sur les trajectoires des fusées et toutes les théories scientifiques développées par l’intrigue. Sa carrière pourrait même suivre une bonne orbite: son dernier film a été envoyé au comité de sélection du prochain Festival de Cannes.
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Âgé de 67 ans, l'acteur américain souffre notamment de troubles du langage, a annoncé sa famille sur Instagram.
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PATRIMOINE - De nouvelles données scientifiques ont fait évoluer la connaissance des remparts gaulois décrits par Jules César.
Le Monde
SANS TITRE
Live animé par Anna Villechenon et Pierre Bouvier
- Le retrait de l’armée russe de la région de Kiev révèle une Ukraine dévastée et des scènes de désolation. A Boutcha, notamment, les corps d’une vingtaine d’hommes ont été découverts gisant dans une rue, éparpillés sur plusieurs centaines de mètres. Au total, les corps de 410 civils ont, pour l’instant, été retrouvés dans les territoires de la région de Kiev.
- La nouvelle a provoqué l’indignation des Occidentaux et de l’Organisation des Nations unies, les accusations de crimes de guerre envers la Russie se multipliant. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé directement les dirigeants russes de « tortures » et de « meurtres ». De son côté, Moscou nie et demande un débat au Conseil de sécurité des Nations unies.
- Le président du Conseil européen, Charles Michel, a promis « plus de sanctions » pour la Russie, et davantage d’aides pour l’Ukraine, dans un tweet dimanche. « Nous déciderons de nouvelles mesures entre Alliés dans les prochains jours », a avancé de son côté le chancelier allemand, Olaf Scholz, assurant que « le président Poutine et ses soutiens en subiront les conséquences ».
- Une série d’explosions ont secoué dimanche matin Odessa, principal port de l’Ukraine, sur la mer Noire. La Russie a annoncé avoir mené des frappes par « des missiles maritimes et terrestres de haute précision » qui ont, selon elle, « détruit une raffinerie et trois sites de stockage de carburants et de lubrifiants » près d’Odessa.
- Au moins sept personnes ont été tuées et 34 blessées dans une frappe russe dimanche sur un quartier d’habitation à Kharkiv, grande ville du nord-est de l’Ukraine, a annoncé le parquet local. Dans l’est de l’Ukraine, une frappe russe sur un hôpital à Roubijne a fait un mort et trois blessés, selon le gouverneur de la région.
- Le pape François s’est dit « disponible » pour faciliter un règlement du conflit. Il a confirmé qu’un déplacement à Kiev faisait partie des options. « Je ne sais pas s’il pourra avoir lieu, ni s’il serait utile », a-t-il cependant reconnu. Et il a affirmé qu’une rencontre avec le patriarche orthodoxe russe Kirill – qui soutient Vladimir Poutine et a justifié à la fin de février l’intervention militaire russe – était toujours « à l’étude ».
- Les forces russes ont ouvert le feu dimanche pour disperser une manifestation contre leur présence à Kakhovka, ville occupée du sud de l’Ukraine, faisant un nombre indéterminé de blessés, a affirmé Lioudmyla Denisova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien.
- Le négociateur en chef russe dans les pourparlers de paix avec l’Ukraine, Vladimir Medinski, a salué dimanche une position « plus réaliste », selon lui, de Kiev, prêt sous conditions à accepter un statut neutre du pays, réclamé par Moscou.
Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine
Reportage. Les rescapés de Marioupol racontent un mois sous l’enfer des bombes
Récit. Tour de France des initiatives en faveur des réfugiés ukrainiens
Factuel. Guerre d’usure et conquête de l’ensemble du Donbass, axes de la nouvelle stratégie russe en Ukraine
Entretien. « En Russie, les crises ne sont pas l’exception, elles sont la règle »
Chronique. « Il n’est pas possible de laisser l’Ukraine ronger son frein dans l’antichambre de l’Union européenne pendant quinze ans »
Tribune. « Pourquoi a-t-on si peur de Poutine, au lieu de faire peur à cet homme qui ne respecte rien d’autre que les rapports de force ? »
Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien
« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct
France24 - World
Grammys 2022: Jazzman Jon Batiste wins album of year, Zelensky makes surprise video appearance
Issued on: 04/04/2022 - 07:26Modified: 04/04/2022 - 07:27
NEWS WIRES
Multi-genre artist Jon Batiste won album of the year and R&B duo Silk Sonic took two of the top honors on Sunday at a Grammy awards ceremony that featured a surprise appeal for support from wartime President Volodymyr Zelenskiy of Ukraine.
Batiste, who leads the band on "The Late Show with Stephen Colbert," landed five awards overall, including the night's biggest prize for "We Are," a jazz album inspired by the Black Lives Matter movement.
"I believe this to my core - there is no best musician, best artist, best dancer, best actor. The creative arts are subjective," Batiste said. "I just put my head down and I work on the craft every day."
Batiste's other wins included best music video for "Freedom," a vibrantly colored tribute to New Orleans, and an award for composing and arranging of songs for animated Pixar movie "Soul."
Silk Sonic, featuring Bruno Mars and Anderson .Paak, claimed the song and record of the year awards for their 1970s inspired hit "Leave the Door Open." The pair rose from their seats and danced slowly before making their way to the stage.
"We are really trying our hardest to remain humble at this point," joked Paak as the pair accepted the second honor.
Olivia Rodrigo, the 19-year-old singer of heartbreak ballad "drivers license" on her album "Sour," scored three awards, including best new artist.
"This is my biggest dream come true. Thank you so much!" Rodrigo said as she held her trophy.
Midway through the ceremony, host Trevor Noah introduced a video message from Zelenskiy, who contrasted the joy found through music to the devastation caused by Russia's invasion of his country more than a month ago.
"What is more opposite to music? The silence of ruined cities and killed people," Zelenskiy, wearing a green t-shirt, said in a hoarse voice.
"Fill the silence with your music," he added. "Support us in any way you can. Any, but not silence."
The remarks preceded a John Legend performance that featured two Ukrainian musicians and a Ukrainian poet.
The highest honors in music were postponed from January during a spike in COVID-19 cases and moved from Los Angeles to the MGM Grand Garden Arena in Las Vegas. Stars walked a red carpet and thousands of spectators packed the venue, a contrast to last year's scaled-down outdoor event.
Noah urged the audience to think of the evening as "a concert where we are handing out awards."
"We are going to be keeping people's names out of our mouths," Noah added, a jab about actor Will Smith, who a week ago slapped comedian Chris Rock at the Oscars and told him not to mention his wife's name.
Korean pop band BTS, a global phenomenon that has never won a Grammy, left empty-handed again. But the group delivered a high-octane performance of their hit "Butter," dodging laser beams in what looked like a scene out of a heist movie.
Rock band Foo Fighters, whose drummer Taylor Hawkins died a little over a week ago, won three awards, including best rock album for "Medicine at Midnight." No one from the band appeared to accept the trophies.
Winners were chosen by some 11,000 voting members of the Recording Academy.
In comedy categories, comedian Louis C.K. won best album for "Sincerely Louis C.K.," his first comedy special since he admitted to sexual misconduct in 2017.
(REUTERS)
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Billie Eilish sweeps Grammys, winning all top four awards
France24 - Monde
Gaz russe : le trouble jeu de Vladimir Poutine
Publié le : 01/04/2022 - 11:18
Christophe DANSETTE
Vladimir Poutine a signé jeudi un décret obligeant les importateurs de gaz à payer en roubles dès le 1er avril. "Si ces paiements ne sont pas faits (...) les contrats existants seront interrompus", a-t-il menacé. Ces menaces sont-elles sérieuses ? Quel est exactement le plan de Vladimir Poutine ? Décryptage
Focus
L'Union européenne contrainte de repenser sa stratégie énergétique
La chronique de l’éco
Vladimir Poutine exige le paiement du gaz russe en roubles
La chronique de l’éco
Gaz russe : Berlin active son plan d'urgence contre des ruptures d'approvisionnement
France24 - World
Supporters of murdered Corsican nationalist Colonna clash with police in fresh protests
Issued on: 04/04/2022 - 07:45Modified: 04/04/2022 - 07:46
NEWS WIRES
A demonstration by thousands of supporters of murdered Corsican nationalist Yvan Colonna on Sunday turned violent amid fears the clashes with police could delay talks between the island's political leaders and the French government.
The clashes involved more than 100 young people -- often hooded and wearing gas masks -- in front of the prefecture in the city of Ajaccio immediately after the arrival a procession of demonstrators, AFP witnessed.
Around 4,000 people took part, according to the prefecture, while organisers put the crowd at 14,000.
They included the Mediterranean island's nationalist and pro-autonomy leaders following Colonna's killing in a prison in southern France last month.
The murder has galvanised the nationalist movement and led President Emmanuel Macron's government to offer talks about giving greater political autonomy to the territory.
Many shouted "Killer French State!" during Sunday's demonstration, reflecting anger over how Colonna had not been protected in prison despite his repeated requests to serve out his jail term on his home island.
Colonna was convicted for assassinating a top French government official in 1998, the most shocking of a series of attacks by pro-independence militant group FLNC.
Two previous demonstrations for Colonna last month ended with violent clashes between police and young people, some of whom set fire to vehicles and damaged buildings.
French Interior Minister Gerald Darmanin committed to starting talks about the future of Corsica from the first week of April, but no date has been set yet.
Colonna, a former goat herder, was announced dead on March 21 after being strangled by an Islamic extremist who accused him of blasphemy in a prison in the town of Arles.
A decision to lower flags for Colonna on the regional Corsican council building and at Ajaccio airport last month caused deep unease on the French mainland.
Macron called the lowering of flags "an error and inappropriate."
(AFP)
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Hundreds attend funeral of Corsican nationalist Colonna whose killing inflamed island
Macron calls for calm after Corsican nationalist Colonna dies following prison assault
Corsican nationalist Colonna dies nearly three weeks after assault in prison
France24 - World
Outrage at Russian 'war crimes' after civilians killed in Ukraine's Bucha
Issued on: 04/04/2022 - 12:30
Douglas HERBERT
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Global outrage at accusations of Russian war crimes in Ukraine mounted on Sunday as the discovery of mass graves and "executed" civilians near Kyiv prompted vows of action at the International Criminal Court. FRANCE 24's International Affairs Commentator Douglas Herbert tells us more.
Le Monde
Anne Hidalgo, son baroud d’honneur à l’approche de l’élection présidentielle 2022
Avec son dernier meeting parisien, dimanche, la candidate socialiste a tourné la page d’une campagne qui n’a jamais décollé.
L’ultime meeting de la campagne d’Anne Hidalgo avait lieu, dimanche 3 avril, au Cirque d’hiver de Paris. Métro Filles-du-Calvaire. Une dénomination qui a fait sourire certains socialistes : ceux qui ne croient plus du tout, et depuis longtemps, à la qualification de la maire de Paris pour le second tour de l’élection présidentielle. Ils y ont vu un clin d’œil, ironique et appuyé, du destin à l’égard d’une campagne pénible de bout en bout.
Au sein de l’équipe de la candidate socialiste, on sent, au contraire, depuis quelques jours, un frémissement chez les militants, qui pourrait aider Mme Hidalgo à s’extirper des profondeurs sondagières. Chez ses proches, on préfère aussi louer « sa capacité de résistance et de résilience », selon l’expression de Mathieu Klein, maire (Parti socialiste, PS) de Nancy et coordinateur de son programme présidentiel, présent dans les coulisses du meeting et qui l’a trouvée « très sereine, déterminée ». Il a réagi aux intentions de vote calamiteuses qui rendent illusoire une présence de la maire de Paris au second tour : « Elle mène le combat jusqu’au bout. D’autres, à sa place, auraient levé le pied. Pas elle. C’est une combattante. »
Anne Hidalgo et Yannick Jadot, dans le déni de la défaite, forcés de se projeter dans l’aprèsLe Cirque d’hiver était plein d’environ 2 400 partisans. Des têtes d’affiche socialistes avaient fait le déplacement. Comme Martine Aubry, la maire de Lille, l’ancien chef du gouvernement Bernard Cazeneuve, ou encore l’ancienne ministre de François Hollande Najat Vallaud-Belkacem. L’actrice-réalisatrice Valérie Donzelli a fait une courte déclaration avant que la candidate prenne la parole pour une heure de discours musclé.
« C’est grâce à elle si le socialisme existe encore »
Ce meeting était à la fois un baroud d’honneur, une tournée d’adieux et l’anticipation de son retour à l’Hôtel de ville. « Rien n’est joué tant que le vote n’a pas eu lieu ! Ensemble, nous pouvons démentir ces sondages partiels et partiaux et leurs commentateurs zélés », a lancé la maire de la capitale, que certains ont trouvée, justement, trop parisienne dans la première partie de son allocution. Martine Aubry, elle, l’a trouvée « formidable ». « C’est grâce à elle si le socialisme existe encore. »
Anne Hidalgo a tenté, une dernière fois, de ramener au bercail socialiste les électeurs de gauche tentés par un Emmanuel Macron qui « ne vous calcule même pas. (…) Vous vous dites peut-être, pourquoi revenir vers une gauche qui, de toute manière, passerait son tour ? (…) Parce que Macron est de droite ! » Tout en mettant en garde le recours à un vote réputé utile en faveur de Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise : « Comment un candidat qui a théorisé la fin de la gauche, puis qui, dans les élections locales, a combattu tout le reste de la gauche, pourrait maintenant représenter un quelconque espoir pour la gauche ? »
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L'Humanité
Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire
Il était une foisConfronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.
Hassane Zerrouky La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges.
En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.
Les islamistes sous-estimés par le pouvoir politique et l’armée
Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.
Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.
« Premier pas vers la restauration du califat »
Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »
En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! » Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).
La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle
En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).
Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».
Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !
Le « djihad » contre le « taghut »
À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.
Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).
« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »
Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf 6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».
Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.
Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts
C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.
À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.
Valeurs Actuelles
800 universitaires appellent à voter Mélenchon : l’enseignement supérieur, plus à gauche que jamais ?
« Un autre second tour est possible, un autre monde aussi », conclut la tribune intitulée « 800 universitaires appellent à voter Mélenchon » parue dans l’Obs, le 2 avril. Comme son nom l’indique, la tribune appelle à voter pour le candidat de la France Insoumise à l’élection présidentielle 2022. « Parce que nous refusons qu’on nous confisque l’élection présidentielle et qu’on nous impose un entre-deux-tours dont les seules thématiques seraient l’identité, la sécurité et l’immigration », est-il écrit.
En conséquence, les signataires indique qu’ils voteront « pour l’Union Populaire représentée par Jean-Luc Mélenchon, la seule candidature aujourd’hui à même de faire entendre les voix de gauche au second tour et donc de gagner la présidentielle. ». Parmi les noms accolés à la tribune, le sociologue Bernard Friot, le politiste Remi Lefebvre ou encore la philosophe Sandra Laugier.
Critique du quinquennat Macron
En écriture inclusive, la tribune des 800 universitaires fustige également le quinquennat d’Emmanuel Macron. « Depuis cinq ans se poursuit une implacable politique au service des riches et des puissant·es, qui s’est traduite par une dégradation et une marchandisation toujours plus poussée des services publics ». Et, notamment, les récentes réformes de l’enseignement et de la recherche : « Nous pensons que l’enseignement et la recherche constituent un bien commun et pas un marché au service de quelques-un·es. (…) Pour que les mesures de ces dernières années (« Bienvenue en France », Parcoursup, les lois LRU, LPR, Fioraso…) soient abrogées, pour que les libertés académiques soient garanties ».
Le Monde
SANS TITRE
Live animé par Charles-Edouard Ama Koffi et Julien Lemaignen
Un direct quotidien. Pendant l’élection présidentielle et les législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…
A l’agenda de ce dimanche 3 avril
Meetings. Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise, donne rendez-vous à 14 heures sur la place du Capitole, à Toulouse. A 15 heures, la candidate socialiste, Anne Hidalgo, doit commencer son discours au Cirque d’hiver, dans la capitale.
Toujours à 15 heures, au Parc des expositions de la porte de Versailles à Paris, la candidate du parti Les Républicains, Valérie Pécresse, espère « laver l’affront » – selon les mots de son communicant Geoffroy Didier – du Zénith raté, à partir duquel tout s’est enrayé. La candidate de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, y sera d’ailleurs en meeting à 15 heures également.
Mobilisations. Plusieurs syndicats et associations de gauche et d’extrême gauche appellent à manifester face à la multiplication « des discours haineux, racistes, islamophobes, antisémites, sexistes et LGBTiphobes notamment incarnés par Zemmour et Le Pen », à partir de 14 heures, place de la République, à Paris.
A Ajaccio, les nationalistes corses manifestent à 15 heures, pour obtenir « justice et vérité » pour la mort d’Yvan Colonna, à la suite de son agression par un codétenu à la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône).
France24 - World
Global outrage, Bucha mourns at mass graves in wreck of Russian retreat
Issued on: 04/04/2022 - 12:29Modified: 04/04/2022 - 12:31
Ukraine's President Volodymyr Zelensky on Sunday said Russia's leadership was responsible for civilian killings in Bucha, outside Kyiv, where bodies were found lying in the street after the town was retaken by Ukrainian forces.
Valeurs Actuelles
Pour Robert Ménard, Emmanuel Macron est mieux placé que Marine Le Pen pour gérer le conflit russo-ukrainien
Invité du « Grand rendez-vous » d’Europe 1, Robert Ménard a distribué les bons points au président de la République. Une semaine avant le premier tour des élections présidentielles, le maire de Béziers – soutien du Rassemblement national – a estimé qu’Emmanuel Macron était mieux placé que Marine Le Pen pour gérer le conflit russo-ukrainien, rapporte BFM TV.
« Sur l’Ukraine, (…) je me dis voilà, (Emmanuel Macron), je n’ai pas honte qu’il soit chef de l’État, il tient face à Poutine », a assumé Robert Ménard au micro d’Europe 1 avant de poursuivre : « Et puis je me dis, est-ce qu’il y en a un de tous ceux qui sont là qui serait mieux que lui à sa place ? ».
« Ils ont tous été pro-russes »
Et si Marine Le Pen était élue ? « Sur ce terrain-là, non, sur l’Ukraine non, a-t-il campé. Mes amis, ils ont tous été pro-russes, ce n’est pas possible. Et ils le redeviendraient demain si la guerre était terminée, je trouve ça insupportable ». Sur France 2, Marine Le Pen avait d’ailleurs indiqué le jeudi 31 mars que Vladimir Poutine pourrait « redevenir un allié » à l’issue de la guerre en Ukraine.
L’ancien président de Reporters sans frontières a aussi évoqué la question du passe sanitaire, donnant là encore raison au président de la République. « Je l’ai beaucoup critiqué au début de la crise. (..) Mais le passe sanitaire je trouve que c’est une bonne idée », a-t-il reconnu. Puis, il a taclé son propre son camp en indiquant que si Marine Le Pen faisait des concessions à Éric Zemmour sur ses propres désaccords, alors « il ne la soutiendrait pas ».
France24 - World
Iran says will return to Vienna only to finalise nuclear deal
Issued on: 04/04/2022 - 12:12
Tehran (AFP) – Iran said Monday it will only return to Vienna in order to finalise an agreement to revive its landmark 2015 nuclear deal with world powers, with the last steps dependent on Washington.
Tehran has been engaged in long-running negotiations in the Austrian capital to revive the deal, known formally as the Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA), with Britain, China, France, Germany and Russia directly, and the United States indirectly.
"We will not be going to Vienna for new negotiations but to finalise the nuclear agreement," foreign ministry spokesman Saeed Khatibzadeh told reporters in Tehran.
However, Iran said there were still outstanding issues that it was waiting on Washington to settle.
"At the moment, we do not yet have a definitive answer from Washington," Khatibzadeh said.
"If Washington answers the outstanding questions, we can go to Vienna as soon as possible."
The JCPOA gave Iran sanctions relief in exchange for curbs on its nuclear programme to guarantee that Tehran could not develop or acquire an atomic bomb -- something it has always denied wanting to do.
But the US unilateral withdrawal from the accord in 2018 under then-president Donald Trump, who reimposed biting economic sanctions which prompted Iran to begin rolling back its own commitments.
'Final phase'
The Vienna talks aim to return the US to the nuclear deal, including through the lifting of sanctions on Iran, and to ensure Tehran's full compliance with its commitments.
Iranian and US delegations in Vienna do not communicate directly but through other participants and the European Union, the talks' coordinator.
Nearly a year of negotiations have brought the parties close to renewing the 2015 accord.
But the talks were halted last month, after Russia demanded guarantees that Western sanctions imposed following its invasion of Ukraine would not damage its trade with Iran.
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov later said Moscow had received the necessary guarantees from Washington on trade with Iran.
Among the key sticking points is Tehran's demand to remove from the US terror list the Islamic Revolutionary Guard Corps, the ideological arm of Iran's military.
Washington recently confirmed that sanctions on the Guards would stay.
On Wednesday, the US Treasury announced measures targeting several entities it accused of involvement in procuring supplies for Iran's ballistic missile programme.
A day later, Khatibzadeh said Washington's imposition of the fresh sanctions on the Islamic republic showed its "ill will" towards Iran.
On Monday, Khatibzadeh levelled further criticism at the US.
"Today, in the final phase, the United States seeks to deprive Iran of the economic benefits of the agreement," Khatibzadeh said.
On Sunday, however, Iran's Foreign Minister Hossein Amir-Abdollahian said an agreement was "close", during a phone conversation with UN Secretary-General Antonio Guterres.
"We have passed on our proposals on the remaining issues to the American side through the EU senior negotiator, and now the ball is in US court," Iran's top diplomat said.
© 2022 AFP
L'Humanité
Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée
Il était une foisReporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.
Patrick Apel-MullerElle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.
Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.
Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes
À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.
Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.
« Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »
C’est le temps des choix, des apprentissages
La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).
Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.
Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »
Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste
Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.
En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.
Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée
Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.
Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.
Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale
« Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.
Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.
Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.
Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.
Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images
Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth
« Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.
À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».
marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois L'Humanité
L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne
Il était une foisLe 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.
Gaël De SantisLes intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.
Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.
La « partitocratie » est à son comble
Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.
Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.
À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.
Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.
Des billets de banque volettent au-dessus de la foule
C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.
Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».
Une mort civile des suspects
Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.
Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.
Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique
Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.
Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.
Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus
Le tribunal populaire et médiatique
Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.
À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.
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En Serbie, la guerre en Ukraine bouleverse les élections générales
Publié le : 02/04/2022 - 12:49
FRANCE 24
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Laurent ROUY
Les Serbes sont appelés aux urnes dimanche pour des élections présidentielle, législatives et municipales partielles. Dans un pays où la transparence du scrutin a été mise en cause par le passé, la guerre en Ukraine est venue bouleverser les pronostics, alors que les Serbes sont divisés entre pro-Russie et pro-UE.
La Serbie organise dimanche 3 avril ses élections générales, avec des scrutins pour désigner son président, ses 250 députés et plusieurs conseils municipaux. Alors que la guerre en Ukraine est dans toutes les têtes, le président populiste, Aleksandar Vucic, promet la stabilité.
Après une décennie de pouvoir, le parti de centre-droit (SNS) du chef de l'État devrait confirmer sa mainmise sur le Parlement, tandis que le président lui-même semble en pole position pour un second mandat, selon les derniers sondages.
Sur la droite de l'échiquier politique, le parti radical serbe, formation ultra-nationaliste qui avait dominé la scène politique pendant l'éclatement de la Yougoslavie et aujourd'hui marginalisée, espère faire son retour en jouant sur sa proximité idéologique avec Vladimir Poutine.
En Serbie, la Russie est perçue comme un allié historique et la population a du mal à condamner la politique du Kremlin. Une myriade de micropartis d'extrême droite espère en profiter pour entrer au Parlement.
Pour la première fois depuis de nombreuses années, les partis pro-occidentaux affichent un front uni aux élections. Le président sortant Aleksandar Vucic pourrait se voir menacé à la fois par la frange pro-européenne et la frange pro-russe de la population. Reste à voir si sa base électorale est suffisamment solide pour éviter la menace.
Avec AFP
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Législatives en Serbie : plébiscite pour le parti du Président
En Serbie, des milliers de manifestants bloquent des routes contre un projet minier
REPORTAGE
Covid-19 en Serbie : les migrants inclus dans la campagne vaccinale
Valeurs Actuelles
En meeting Porte de Versailles Valérie Pécresse appelle à restaurer la fierté française
« L’amour de la France nous rassemble. » Dans les allées de la Porte de Versailles, ce militant breton ne veut pas baisser les bras. T-shirt « Valérie Pécresse » sur le dos, il fonce avec son groupe d’amis pour arracher les meilleures places. Le hall 6 ouvre à peine ses portes que les « Valérie présidente » résonnent sur le parvis du bâtiment. Drapeaux tricolores en mains, les militants Républicains s’échauffent la voix en scandant « Macron au Touquet, Valérie à l’Élysée ».
Une haute scène, d’un bleu azur surplombe la foule. Le slogan « le courage de faire » s’affiche en gros et demeure visible depuis l’entrée de la salle. Le ton est donné. « Le but de ce rassemblement c’est de mobiliser à droite, glisse ce conseiller de la candidate. Il faut montrer que c’est nous qui avons le programme le plus crédible pour convaincre les électeurs de droite. Et surtout, il faut prouver que les solutions concrètes pour le pays c’est nous qui les portons. Ce que ne feront jamais les extrêmes et encore moins Emmanuel Macron. »
Elle a deux cibles, le régalien et la France. Le message c’est qu’elle donnera tout dans la dernière ligne sans jamais baisser les bras pour notre pays.
À l’entrée du carré VIP, Amine Elbahi se frotte les mains. Il les pose sur son front et observe la salle se remplir. Le jeune candidat à la députation à Roubaix s’empresse d’aller à la rencontre des militants, non sans bouder son plaisir de réaliser quelques selfies au passage. « Elle va allier le fond à la méthode. Sa vision de pays et comment elle veut le rebâtir, c’est tout l’enjeu de sa prise de parole. Il y aura un discours fort pour faire imprégner à une semaine du premier tour sa vision de la société française », glisse le juriste. Amine El Bahi ajuste sa cravate et s’engouffre au sein du carré pour aller à la rencontre des élus Les Républicains, dont il recueille quelques conseils au passage, lui qui sera prochainement en première ligne pour les législatives.
Derrière la régie technique, le directeur de campagne de Valérie Pécresse, Patrick Stefanini s’assure de la bonne logistique pour la retransmission de l’événement. Cette fois-ci, il ne veut pas réitérer les ratages du meeting du Zénith. Mains dans le dos, une écharpe bleu horizon nouée dans le cou, il pose des questions ça et là aux techniciens. Il ajuste ses lunettes. Nous l’interpellons sur la portée de cet événement. « Elle a deux cibles, le régalien et le pouvoir d’achat, assure l’ancien préfet. Le message c’est qu’elle donnera tout dans la dernière ligne sans jamais baisser les bras pour son pays. »
Le regard de Valérie Pécresse croise celui de Laurent Wauxfquiez
14 h 30. Le speaker lance un grand « bonjour à tous ». La salle se lève comme un seul homme. Les drapeaux tricolores s’agitent. Au fond de l’assistance, le député d’Eure-et-Loir, Olivier Marleix observe cet enthousiasme. Les yeux rivés sur son portable, il scrute sur son fil Twitter les publications relayant le hashtag #ValériePrésidente. « Nous sommes là pour nous battre jusqu’au bout face à un président sans convictions, tonne Olivier Marleix. Ses promesses sonnent comme un mensonge en raison de son inaction. On ne peut pas lui faire confiance. C’est tout l’enjeu de ce rassemblement d’aujourd’hui. On ne peut pas se résoudre à laisser sombrer le pays et nous sommes l’alternative. »
Les « Valérie Présidente » résonnent dans le hall 6 de la Porte de Versailles. La projection du clip de campagne de la candidate à la présidentielle, dévoilé avant sa diffusion prochaine sur les antennes de télévision, déchaîne l’auditoire. Le message de la vidéo donne le ton : Restauration de l’identité française, affirmation des valeurs de la République et attaque du bilan d’Emmanuel Macron, tout y passe. La salle fait entendre sa voix et tape du pied en scandant des « Valérie » à tue tête. Venus aux côtés de militants du nord, le trésorier des Républicains et maire du Touquet, Daniel Fasquelle salue cet enthousiasme. Il voit dans ce meeting « un lieu pour parler enfin du fond et des vraies qualités de Valérie Pécresse. C’est celle qui a le projet le plus solide pour reconstruire le pays. Il faut l’entendre et vous verrez, elle se battra jusqu’au bout. Elle parle à toutes les générations de françaises et de français. Elle rassemble aux quatre coins de l’hexagone. Nous ne sommes pas résolus à ployer devant le Macronisme. »
Nous sommes là pour nous battre jusqu’au bout face à un président sans convictions.
15 heures. Une musique techno retentit. Les spots lumineux au couleurs tricolores tamisent la pièce. La candidate fait son entrée dans la salle. Les mains en l’air en signe de reconnaissance, Valérie Pécresse savoure cet instant. Au Zénith, elle fit son entrée le visage crispé et au pas de charge. Là, elle prend son temps. Elle réalise ça et là des selfies, donne des tapes amicales aux militants et en embrassent même certains. Son regard n’est pas fuyant. Elle se tourne vers les caméras et souffle des baiser aux spectateurs.
Devant les ténors LR, elle prend le temps de les saluer de façon individuelle. Elle fait des gestes amicaux et particulièrement appuyés pour Éric Ciotti et Bruno Retailleau. Son regard croise celui de Laurent Wauquiez, ancien président des Républicains. Les intimités du passé semblent oubliées. Ils se saluent d’un geste déférant de la tête. La candidate n’est pas encore installée, que les acclamations et les cris de joie du public sifflent dans ses oreilles. Elle se lève de sa chaise. Avec ses bras, elle fait des grands V en signe de victoire.
De Retailleau à Wauquiez, les LR sur le pied de guerre pour défendre la civilisation française
Le format de ce meeting veut faire oublier les démons du Zénith. C’est à la tribune que la « grande famille » des Républicains veut régler ses compte avec Emmanuel Macron pour défendre à sa façon, une certaine idée de la France. Guilhem Carayon, le président des Jeunes LR, est le premier à monter sur scène. De sa voix rauque, il salue la mobilisation de ses militants. « Chers amis, l’histoire de France est celle du panache. Au pays de Jeanne d’Arc et de Balzac, soyez fiers d’être leurs héritiers », lance le Tarnais de 22 ans qui ajoute, « il reste 7 jours, pour porter l’amour de la France et le destin de la France ».
Un groupe quatre soutiens proches de la candidate lui succède à la tribune. Parmi eux, son porte-parole et vice-président à la région, Othman Nasrou. L’élu de Trappes est chaleureusement accueilli sur scène par les militants. Sa prise de parole, pleine d’affection rend hommage à celle qui l’a fait monter mais pas seulement. « Valérie Pécresse défend des réformes dont le pays à besoin. Je la connais depuis plus d’une dizaine d’années. Elle prend toujours des décisions courageuses au nom de l’intérêt général. Je l’ai vue faire. Ce qu’elle à fait la région, elle le fera pour le pays », explique Othman Nasrou.
Le ton du discours se durcit. Le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, le micro fermement empoigné en main, argue en disant « que l’élection du président de la République, c’est la rencontre d’un peuple avec son destin. Quel peuple demain voulons-nous être ? Est-ce-que l’on veut être un peuple en déclin, un peuple de rien ? Ou est-ce-que l’on veut être le Peuple de France fier et libre. » Les militants crient à l’unanimité leur amour du pays.
Quel peuple demain voulons-nous être ? Est-ce-que l’on veut être un peuple en déclin, un peuple de rien ? Ou est-ce-que l’on veut être le Peuple de France fier et libre.
Cinq orateurs prennent alors la parole pour s’attaquer au bilan d’Emmanuel Macron. Parmi les représentants figurent le député du Vaucluse, Julien Aubert. Les « Julien ! » retentissent dans la salle. Le parlementaire sudiste s’attaque au bilan climatique d’Emmanuel Macron. Il lance « la transition énergétique oui, la trahison écologique non. » Aubert développe son propos, « monsieur Macron singea madame Royal, tout ce qu’il fit bien, il le fit mal ». Auprès de Valeurs actuelles, il confie, « j’ai fait ce que je sais faire de mieux parler de l’énergie tout en tapant sur Macron. Ici, c’est la vengeance du Zénith. Il y a soutien de toute la France pour Valérie Pécresse. La France partage son combat et ses valeurs. Nous défendons une France indépendante et souveraine. Cette mobilisation montre que nous avons pris notre vengeance sur le Zénith, ou d’un exercice solitaire nous sommes passés à une partition collective. Nous ne nous laisserons pas voler l’élection. »
Parmi les orateurs particulièrement applaudis figurent l’Eurodéputé François-Xavier Bellamy, le député Éric Ciotti et l’ancien président des Républicains, Laurent Wauquiez. La salle les acclament avant même leur prise de parole. Volant un instant la vedette à la candidate de leur parti. L’allocution de Laurent Wauquiez est particulièrement attendue par les spectateurs. Il commence son discours en revenant sur les différends qui l’ont opposé par le passé avec Valérie Pécresse.
Sourire aux lèvres, forcé ou non, il fait l’éloge de sa candidate : « J’ai vu ton courage, ton endurance et ton calme. » Mais, par delà les mots doux de façade, Wauquiez revient sur ses fondamentaux et parle de défende de l’identité française. « La France aspire à reconstruire, à retrouver ses valeurs et à retrouver les valeurs qui sont les siennes. Donnons à la France, cette clarté et ce courage, vive la France », harangue l’ancien patron des LR qui en oublie presque le « vive la République », qu’il balbutie à la fin de son discours.
Valérie Pécresse veut vaincre Macron et les extrêmes par amour de la France
Les orateurs finissent à peine leur discours que Valérie Pécresse fonce en direction de la scène. Elle ne veut pas réitérer les mêmes erreurs du Zénith. Les « Valérie » du public couvre sa voix. Pour ne pas laisser installer de blanc, elle répète à trois reprises « mes chers compatriotes ». Ses première paroles sont destinées à dénoncer la stratégie électoraliste d’Emmanuel Macron. Incisive, elle lance « on peut faire de l’Élysée son QG » et « l’affaiblissement démocratique nous a conduit à la société du spectacle ». Elle martèle chacune de ses “formules choc” en tapant du poing sur son pupitre.
Elle ne laisse nullement impressionné par le dynamisme de la foule. Ses fins de phrases, elle les accentuent pour mieux interagir avec le public. À ce petit jeu, elle prend un plaisir non dissimulé à taper sur Éric Zemmour et Marine Le Pen. « La droite, Marine Le Pen et Éric Zemmour en sont les faussaires. Nous en sommes, nous les légataires. Les valeurs de droite, ça ne s’emprunte pas, ça ne s’instrumentalise pas », tonne la candidate à la tribune.
Visiblement désinhibée, elle donne sa vision de la place de la France dans le monde et de l’héritage séculaire de notre identité française. « Devenir Français, c’est précieux. Cela doit être un choix volontaire, un choix du cœur », scande-t-elle en fermant les yeux.
Cette « fierté française » sur laquelle elle a tant insisté pendant la campagne du Congrès, elle semble trouver les mots pour la défendre. « Je veux réconcilier la France éternelle et la nouvelle France. Dans ce monde périlleux, la fierté française sera plus que jamais un facteur de puissance », tonne-t-elle en faisant de grands gestes vindicatifs en direction du public.
« Je veux réconcilier la France éternelle et la nouvelle France. »
Derrière son pupitre, sa posture a également changé. Droite, les mains libérées, elle s’en réfère tantôt à Victor Hugo, tantôt à Honoré de Balzac. Dans un lyrisme, qu’on l’a guère l’habitude de lui connaître, elle interpelle toutes les personnes qui ont été humiliées par Emmanuel Macron, des « gaulois réfractaires », « à ceux qui ne sont rien », « aux jeunes qui n’ont qu’a traverser la rue » et « ceux qui l’a envie d’emmerder ». Cette tirade prend d’ailleurs un air théâtral, sans pour autant tomber dans la récitation clichée du Zénith. Valérie Pécresse « invite la France, celle qui chaque jour retrousse ses manches. Celle qui appelle la République à la rescousse. Celle qui construit l’avenir magnifique de notre pays ».
Pour la candidate des Républicains, ce discours à une semaine du premier tour doit « faire entendre partout le nom de notre pays. Car c’est le nom d’un grand peuple. C’est le nom d’une belle identité. Nous vaincrons par amour de la France ».
Le Monde
Marseille, échappée belle sur la Méditerranée
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
La cité phocéenne, aux 111 visages, est une destination éclatante le temps d’un week-end ou plus. De ses quartiers animés où résonnent le bruit des vagues et l’accent marseillais, à ses hauteurs aux vues époustouflantes sur la Grande Bleue, Marseille fourmille de découvertes et de circuits de visites.
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Du Vieux-Port à Malmousque, Marseille les pieds dans l’eau
Cité bouillonnante, à l’énergie méditerranéenne, Marseille dévoile un visage pluriel ! Constituée par l’assemblage de 111 noyaux villageois aux caractères bien trempés, elle ne cesse de se réinventer. Lieu de vie, son magnifique Vieux-Port est dominé par le quartier du Panier, sur sa rive Nord. C’est ici que les Phocéens se sont installés pour fonder Massilia en 600 avant J.-C.
Ses ruelles colorées, peuplées de boutiques de créateurs et de restaurants, sont un lieu d’expression des street artistes, que l’on retrouve aussi dans le quartier du Cours Julien ! Depuis le fort Saint-Jean, intégré au cœur de l’ensemble du Musée des civilisations d’Europe et de la Méditerranée (MUCEM), on a une vue époustouflante sur la rade et le Vieux-Port. Le cours d’Estienne-d’Orves, place piétonne monumentale située à deux pas, est constellée de restaurants. Dans les ruelles qui le jouxtent, on se régale de fruits de mer au restaurant Coquille. La cure d’embruns se poursuit sur la façade littorale de la ville : du parc du Palais du Pharo à la plage des Catalans, adorée des marseillais ! Elle est surmontée par l’hôtel-restaurant Les Bords de Mer, où l’on peut prendre un verre à l’heure du sunset. La balade débouche sur la Corniche Kennedy en direction du Vallon des Auffes, port de pêcheurs aux cabanons colorés, véritable carte postale de Marseille. À deux pas, le petit port de Malmousque est un spot de baignade apprécié en fin de journée. Puis, cap sur la plage de Maldormé et ensuite l’Anse de la Fausse Monnaie, en passant sous le Petit Nice, la table triplement étoilée de Gérald Passedat.
Une ville en ébullition
Un vent de renouveau souffle sur le centre-ville de Marseille ! Le quartier de l’Opéra, devenu piéton -tout comme le bas de la Canebière- est un prétexte à la flânerie et au shopping. Après une pause café chez Deep Coffee, un café-torréfacteur hipster, on se dirige vers la rue Sainte ; chez Honoré, magasin et créateur connu pour son iconique fauteuil « croisette », ou chez Sessùn Alma, concept-store et bonne table pour déjeuner. En allant plutôt vers le quartier de Noailles, on poussera la porte de l’herboristerie du Père Blaize pour faire le plein de tisanes, ou de celle de Maison Empereur, une quincaillerie fondée en 1827 et caverne aux trésors !
Un petit creux avec vue ? Direction Le Ciel, au 7e étage des anciennes Galeries Lafayette, ou encore chez Sépia, niché au sommet du parc de la Colline Puget. Mais on se régale aussi au restaurant Les Réformés, au dernier étage d’Artplexe sur la Canebière, qui regroupe expositions, concerts et salles de cinéma. Dès les beaux jours, on profite d’une cité qui a le sens de la fête ! Ambiance apéro sur la plage à la buvette de la Cabane des Amis ou dance floor, sur le rooftop R2 de Terrasses du Port, dans le quartier de la Joliette, à l’îlot de la Corniche qui vient d’être élu « plus beau spot éphémère de France », ou encore sur le toit-terrasse de la Friche Belle de mai.
Marseille, rebelle et culturelle
Outre l’emblématique MUCEM, Marseille est riche de ses 17 musées, dont l’accès aux collections permanentes est gratuit toute l’année. Parmi eux : le Musée Cantini, qui fait la part belle à l’art du XXe siècle, entre les murs d’un ancien hôtel particulier, le Muséum d’Histoire naturelle, dans l’aile droite du Palais Longchamp ou le Musée Regards de Provence, qui évoque le Sud du XVIIIe siècle à nos jours. Inédit : la Villa Méditerranée présente le musée de la Grotte Cosquer, une visite immersive au cœur de la réplique d’un vestige préhistorique enfoui au large des calanques (ouverture juin 2022). Au Palais de la Bourse, jusqu’en août 2022, c’est la Joconde qui crée l’événement avec l’exposition Joconde Immersive qui explore l’histoire du chef-d’œuvre sous toutes les coutures. La Cité radieuse fêtera ses 70 ans cette année mais n’a pas pris une ride et reste l’un des bâtiments les plus visités de Marseille.
www.marseille-tourisme.com
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Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : Jean-Luc Mélenchon peine à enrayer la dynamique Le Pen
Le candidat de la France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon souhaite creuser « un trou de souris » vers une place au second de tour de la présidentielle. Les derniers sondages pourraient cependant doucher les espoirs des Insoumis, indique le journal Le Figaro. Le candidat de gauche reste en troisième position, crédité entre 14 % et 16 % des intentions de vote quand sa rivale Marine Le Pen en obtient régulièrement 20 %.
La stratégie des mélenchonistes était la suivante : laisser les candidats de droites Zemmour, Pécresse et Le Pen se neutraliser, et profiter d’un seuil de qualification au second tour plus bas. À quelques jours du premier tour, ce scénario ne se dessine pas dans les sondages.
Mais un cadre LFI interrogé par Le Figaro y croit encore : « Marine Le Pen a toujours été surestimée dans les sondages… Et il peut y avoir un vote caché pour Éric Zemmour ». En tablant sur un bon score d’Éric Zemmour, les Insoumis se rendraient coupables de cynisme estime un cadre écologiste : « Mélenchon voulait que Zemmour fasse un score pour faire baisser artificiellement le seuil de qualification au second tour. Cela a pour effet de faire monter les thématiques de l’extrême droite, tout en banalisant Marine Le Pen ».
Le réservoir abstentionniste
Pour vampiriser les voix de sa rivale, Jean-Luc Mélenchon table sur un discours appuyé sur les thématiques sociales, pour convaincre les abstentionnistes et les « fâchés mais pas facho ». « On assume de s’adresser à des électeurs qui hésitent et qui se disent que c’est Marine Le Pen qui les défend. On veut faire l’effet Dracula : allumer la lumière pour montrer la réalité de ses propositions », explique au Figaro Manuel Bompard, le directeur de campagne. Mais à quelques jours du premier tour, une autre inquiétude préoccuperait le camp mélenchoniste : le vote utile des électeurs d’Éric Zemmour pour Marine Le Pen, afin d’éviter un second tour Macron-Mélenchon.
France24 - Monde
En cas d'arrêt des exportations de gaz russe, "Moscou a plus à perdre que l'Europe"
Publié le : 02/04/2022 - 12:11
David RICH
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Alors que Vladimir Poutine a annoncé jeudi que le gaz russe devrait désormais être payé en roubles, l'Union européenne, premier client de Moscou, lui a opposé un refus catégorique et affirmé envisager d'autres scénarios pour son approvisionnement. France 24 décrypte avec Francis Perrin, spécialiste des questions énergétiques à l'Iris, cette nouvelle étape du bras de fer autour de la guerre en Ukraine.
La guerre en Ukraine pourrait-elle provoquer un arrêt prématuré des exportations de gaz russe vers l'Europe ? Alors que les pays de l'Union européenne (UE) avaient décidé d'exclure de leurs sanctions contre la Russie les contrats gaziers, Vladimir Poutine a annoncé, jeudi 31 mars, que les pays "inamicaux" devraient dorénavant régler leurs factures en roubles.
Une requête jugée inacceptable par l'UE, premier acheteur mondial de gaz russe, qui a appelé la Russie à honorer ses contrats, qui prévoient un paiement en euros et parfois en dollars.
Face aux menaces de Moscou, qui affirme désormais envisager de se tourner vers le marché asiatique, les gouvernements français et allemand ont indiqué jeudi se préparer à un éventuel arrêt des importations de gaz russe.
Pour analyser les conséquences potentielles d'une telle décision pour l'UE ainsi que pour la Russie, France 24 s'est entretenu avec Francis Perrin, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), spécialiste des questions énergétiques.
France 24 : Comment analysez-vous l'annonce de Vladimir Poutine ? Les dirigeants européens affirment avoir reçu des gages qu'ils pourraient continuer à acheter du gaz en euros, la menace de la Russie est-elle crédible ?
Francis Perrin : Cette menace n'est pas véritablement crédible. Pour deux raisons.
Tout d'abord, elle est en contradiction avec le contenu des contrats qui lient Gazprom et les entreprises gazières européennes, qui prévoient un paiement en euros et parfois en dollars. Modifier de tels contrats de manière unilatérale est illégal, et Vladimir Poutine le sait.
L'autre raison est qu'il y a depuis Moscou plusieurs sons de cloche : Vladimir Poutine qui annonce l'obligation ; le même Vladimir Poutine qui rassure Olaf Scholz et Mario Draghi en leur disant que rien ne change, et le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui parle d'une mise en œuvre progressive du paiement en roubles.
Il s'agit donc à mon sens d'un bluff, dont Vladimir Poutine est un grand spécialiste. Comme souvent, il fait une déclaration percutante pour jauger les réactions et adapter sa stratégie.
Paris et Berlin affirment se préparer à un éventuel arrêt des importations de gaz russe, ont-elles des possibilités de repli suffisantes ?
Il faut d'abord dire que si les Européens n'ont pas pris de sanctions sur le gaz russe – qui représente 45 % de leurs importations –, c'est parce qu'ils ne peuvent s'en passer à court terme. Pour autant, avec la guerre en Ukraine, un plan est désormais sur la table pour réduire significativement cette dépendance sur l'année 2022, dans l'optique d'une sortie de totale du gaz russe pour 2027. Il existe pour cela trois leviers : trouver de nouveaux fournisseurs de gaz naturel, remplacer une partie de la consommation gazière par d'autres sources d'énergie, notamment des sources renouvelables, et enfin faire des économies sur la consommation actuelle. Cette stratégie devrait permettre de réduire au moins d'un tiers les importations russes cette année.
Pour ce qui est des nouveaux fournisseurs, un contrat a déjà été signé avec les États-Unis, pour une augmentation de ses livraisons de gaz naturel liquéfié, qui devrait compenser, à terme, un tiers des importations russes actuelles. Parmi les autres partenaires potentiels, il y a le Qatar, l'Algérie, le Nigeria, l'Égypte, la Norvège ou bien encore l'Azerbaïdjan.
La Russie est le plus gros fournisseur de gaz d'Europe et l'Europe son principal client. Dans le contexte de guerre actuel, Vladimir Poutine est-il vraiment en position de force sur ce dossier ?
La Russie n'est pas en position de force pour une raison simple : elle est encore plus dépendante du marché européen que l'Europe ne l'est des exportations russes. Autrement dit, Moscou a plus à perdre que l'Europe dans cette affaire.
Pour l'UE, il n'est bien sûr pas simple de tourner la page russe, mais elle possède déjà les infrastructures suffisantes pour augmenter ses importations de gaz naturel liquéfié, au moins dans un premier temps. Si ces livraisons coûtent plus cher, elles présentent un avantage majeur : celui d'êtres plus souples, car livrées par bateau et non pas le biais de gazoducs. Cette souplesse permet une plus grande sécurité d'approvisionnement, car elle rend plus facile la diversification des sources.
Du côté de la Russie, l'industrie est principalement tournée vers l'Europe et de gros investissements d'infrastructures seront nécessaires pour exporter massivement le gaz par voie maritime, ce qui nécessite de le liquéfier. En dehors de l'UE, Moscou exporte du gaz au Japon, en Corée et en Chine. Les deux premiers, alliés des États-Unis, se rangeront derrière sa position. Reste la Chine, qui est certes un allié de la Russie, mais avec qui les discussions d'accords commerciaux ne sont pas simples, surtout si le rapport de force est en sa faveur.
Bien sûr, la Russie elle aussi prospectera pour trouver de nouveaux clients, mais sa situation sera plus difficile, car elle a moins de partenaires que l'Europe, mais aussi moins de partenaires potentiels.
>> À (re)voir : FOCUS - L'Union européenne contrainte de repenser sa stratégie énergétique
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Guerre en UkraineL'Allemagne démarche aux quatre coins du monde pour acheter du gaz
Guerre en Ukraine
Moscou va imposer aux pays "inamicaux" le paiement du gaz en roubles
Le fil du 25 mars
La Russie va concentrer ses opérations sur le Donbass, l'UE s'entend sur des achats communs de gaz
Valeurs Actuelles
Perpignan : des réfugiés ukrainiens veulent envoyer des gilets pare-balles aux civils restés sur place
À peine arrivés en lieu sûr qu’ils veulent déjà se rendre utiles. Ils ont beau être arrivés à Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales, depuis dimanche 6 mars seulement, qu’une centaine de réfugiés ukrainiens n’en oublie pas pour autant leurs compatriotes restés au pays sous les bombes russes, rapporte France Bleu Roussillon. L’une d’entre eux, Iryna Védrines, a lancé un appel aux dons ce mardi 8 mars : les populations civiles ukrainiennes ont besoin de vêtements, de produits d’hygiènes, mais également de… gilets pare-balles. Ces dons partiront en Ukraine via des associations humanitaires.
Louis Aliot parti chercher les réfugiés en Pologne
Ces réfugiés ukrainiens sont arrivés à Perpignan à l’initiative du maire de la ville, Louis Aliot (Rassemblement national). Celui-ci a organisé dès la semaine dernière un convoi humanitaire pour aller chercher des civils à la frontière ukraino-polonaise. Au nombre de 110, ils sont principalement hébergés dans des résidences au sud de la cité catalane, et pour certains d’entre eux, dans des familles d’accueil volontaires. Depuis le début du conflit, de nombreuses mairies s’organisent pour accueillir et venir en aide à ces réfugiés de guerre.
Perpignan : les dernières actualités
Le Monde
Antibes Juan-les-Pins, terres d’inspiration(s) en Méditerranée
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Antibes, ses ruelles pavées, son Fort carré, Juan-les-Pins ; son festival de jazz, ses plages de sable fin et la Presqu’île du Cap d’Antibes, poumon vert d’Antibes Juan-les-Pins, ont en commun la douceur de vivre ! Version arty, jazzy, nature et archi… À chacun son voyage au bord de la Méditerranée.
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Les trésors d’Antibes
Son centre historique, lové entre des remparts dessinés par Vauban, est une perle de la Côte d’Azur. Une fois passée la Porte Marine, on plonge dans le dédale de ruelles du vieil Antibes ; la rue Sade et ses petits commerces, la rue Saint-Bernardin et sa chapelle gothique, les charmantes ruelles du Haut et du Bas Castelet de la Commune du Safranier, le cours Masséna et son marché provençal couvert… Une balade piétonne enchanteresse au cours de laquelle on ne manquera pas une halte au Musée Picasso ! Fondé sur l’ancienne acropole de la ville grecque d’Antipolis, il a été habité jusqu’en 1608 par la famille Grimaldi. On peut y admirer quelque 275 œuvres de Picasso ainsi que celles de Fernand Léger, Modigliani, Miró ou Nicolas de Staël. La Galerie municipale des Bains Douches, installée dans les casemates d’Antibes, d’anciens locaux militaires, recense peintres, céramistes et maîtres verriers et organise des expositions !
À deux pas du centre urbain, domine le Fort Carré entouré d’un îlot de verdure de 4 hectares semé de palmiers européens, d’oliviers, de caroubiers et de fleurs qui regardent la mer, terrain de jeux des plus grands sportifs ! Parmi eux, Alain Bernard, champion olympique de natation en 2008 et 2012 ou Nicolas Charbonnier, quintuple champion du monde de voile et médaillé de bronze aux JO de Pékin. Sans oublier les autres « stars » d’Antibes : Jean Quiquampoix (double médaillé : argent à Rio) et médaille d’or en tir rapide au JO de Tokyo et Alexis Raynaud, médaille de bronze à la carabine à Rio. Pour profiter de l’art de vivre dans la vieille ville, on pose ses valises à la Villa Port d’Antibes & Spa, un hôtel 4 étoiles flambant neuf situé à deux pas du Port Vauban. Côté régalades, on ne manquera pas les pâtisseries du chef Lilian Bonnefoi, dans son atelier boutique de la place du Safranier, les ateliers de cuisine des fleurs organisés par Yves Terrillon ou un repas gastronomique au Figuier de Saint-Esprit, la table étoilée du chef Christian Morisset.
La Presqu’île et le Cap d’Antibes
Antibes Juan-les-Pins, c’est aussi un littoral de 23 km et des espaces naturels préservés. Depuis 2013, le site « Baie et cap d’Antibes-îles de Lérins » est d’ailleurs classé Zone Natura 2000 avec ses côtes rocheuses, le site du Fort Carré et le Bois de la Garoupe. Ce dernier, qui recense 9 hectares, abrite une majestueuse forêt de chênes verts ! Sur un promontoire rocheux, à l’extrémité Sud du Cap d’Antibes, la Batterie du Graillon, organise des visites guidées sur sa faune et sa flore à préserver. En suivant le balisage du sentier de « Tire-poil », une promenade de 3,7 km autour du Cap d’Antibes, on découvrira de nombreuses essences méditerranéennes. On peut aussi flâner dans le jardin et la roseraie de la Villa Eilenroc, symbole du luxe de la Belle Epoque, qui plonge sur la baie des milliardaires. Légende de la Riviera, l’Hôtel du Cap-Eden-Roc, 5 étoiles, a fêté ses 150 ans en 2020. Ne manquez pas son restaurant Louroc, 1 étoile Michelin, dont la carte est signée Eric Frechon en collaboration avec les chefs Sébastien Broda et Lilian Bonnefoi.
Juan-les-Pins, côté nature et jazz
Véritable icône du jazz, c’est à Juan-les-Pins que le saxophoniste et clarinettiste Sidney Bechet a composé ses plus grands morceaux. Un an après son décès, en 1960, le mythique festival Jazz à Juan, qui se tient chaque année en juillet, a vu le jour ! C’est en sifflotant un air jazzy que l’on peut parcourir le jardin botanique de la Villa Thuret labellisé « Jardin remarquable » avec ses pins parasols centenaires et ses espèces en voie d’extinction. Entre Juan-les-Pins et Antibes, le parc Exflora ouvre une parenthèse nature au cœur des nuances du jardin méditerranéen, depuis la Rome antique à la Riviera du XIXe siècle. Enfin, en juin, on ne manquera pas les Voiles d’Antibes, une régate qui convoque les plus beaux voiliers du monde, dans la baie d’Antibes Juan-les-Pins. Peut-être les apercevrez-vous depuis votre chambre à l’Hôtel Belles Rives, ancienne demeure de Francis Scott Fitzgerald, niché dans une anse du cap d’Antibes.
www.antibesjuanlespins.com
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L'Humanité
En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom
Il était une foisVingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.
Bernard FrédérickLe maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».
Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».
La revanche de Vichy
Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.
Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.
Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.
Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.
Condamner le gouvernement du Front populaire
Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.
Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.
Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.
« Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »
Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »
Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »
Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain
De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !
Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »
Léon Blum et Édouard Daladier accusent
Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »
Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »
Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).
Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés
Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »
En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».
Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».
Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats
Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».
Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.
Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.
www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier Valeurs Actuelles
[Goldnadel] Audiovisuel : la déroute du sénateur PS Assouline qui voulait bâillonner CNews
Avec le sens de la tolérance qui caractérise désormais la gauche, le rapporteur de la Commission d’enquête du Sénat, le socialiste David Assouline, avait imaginé pouvoir faire le procès de CNews. L’idée même qu’une chaîne de télévision privée ne soit pas complètement soumise à l’idéologie dominante lui était intolérable. Que des éditorialistes ou des intervenants puissent s’exprimer librement lui paraissait insupportable. En revanche, pas question de questionner ce scandale de l’audiovisuel public soumis à redevance et inféodé strictement à la gauche malgré son obligation réglementaire de pluralisme et de neutralité minimale.
L’homme obtus n’avait qu’une seule idée obsessionnelle en tête : établir que CNews n’était pas une chaîne d’information mais d’opinion et, à terme, espérer pouvoir la faire disparaître du paysage audiovisuel par disgrâce de l’Arcom (Nouveau CSA). Raison pourquoi, il tenta grossièrement autant que maladroitement de faire passer sous la sellette Vincent Bolloré. Il se ridiculisa sans finesse ni talent.
La gauche a perdu la bataille des idées et de la liberté, elle ne gagnera pas celle du bâillon.
C’était en effet passer outre la vigilance de la majorité sénatoriale qui ne s’en laissa pas compter. Des personnalités modérées comme le sénateur LR Jean Raymond Hugonet refusèrent que cette Commission se dévoie dans une entreprise totalitaire anti CNews. Comme le note le Figaro du premier avril : « Dans un climat très tendu, il aura fallu six heures mardi soir aux membres de la Commission pour trouver un terrain d’entente et avaliser un document. L’éléphant a accouché d’une souris. »… Le pachyderme du PS en sera pour ses frais.
L’intolérance gauchisante n’est pas passée et le pluralisme a survécu. Reste que l’opposition démocratique de droite aurait dû faire du scandale du refus du pluralisme dans l’audiovisuel de service public un thème majeur de la campagne électorale. Seul Éric Zemmour aura osé mettre les pieds dans le plat lors de son passage sur France inter en leur disant : « Regardez-vous ! » Les notables médiatiques, journalistes comme “humoristes”, n’ont pas osé piper et se sont contenté de regarder leurs pieds.
Lorsque le même Zemmour a été interrogé sur France 2 par Anne-Sophie Lapix, celle-ci lui a volé la moitié de son temps de parole en l’interrompant constamment par des critiques incessantes. Alors que quelques minutes plus tard, elle laissa Olivier Besancenot dérouler tranquillement ses idées. Le scandale démocratique de ce prisme de gauche de la télévision publique gouvernée par Madame Delphine Ernotte était patent. Il est vrai cependant qu’en cas de victoire de Marine Le Pen, la privatisation de l’audiovisuel public est au programme.
La gauche a perdu la bataille des idées et de la liberté, elle ne gagnera pas celle du bâillon. N’en déplaise à tous les Assouline aux petits pieds.
France24 - Monde
L'Ukraine affirme avoir repris le contrôle de toute la région de Kiev
Publié le : 02/04/2022 - 07:11Modifié le : 02/04/2022 - 23:00
FRANCE 24
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Les forces ukrainiennes ont reconquis la totalité de la région de Kiev, a assuré samedi le ministère de la Défense ukrainien, après le retrait russe du nord du pays. Dans le sud, Marioupol était toujours samedi soir dans l'attente de convois dédiés à l'évacuation des civils.
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22 h 16 : la Russie a accepté "oralement" les propositions de l'Ukraine, selon Kiev
Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a laissé entendre samedi que les discussions visant à mettre fin aux hostilités avaient considérablement avancé.
"La Fédération de Russie a donné une réponse officielle à toutes les positions (ukrainiennes), à savoir qu'elle les accepte, sauf en ce qui concerne la question de la Crimée", annexée par Moscou en 2014, a assuré David Arakhamia. Il a ajouté que s'il n'y avait "aucune confirmation officielle par écrit", la partie russe l'ayant accepté "oralement".
Le négociateur a également déclaré que si une rencontre entre les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et russe Vladimir Poutine devait finalement avoir lieu, celle-ci se déroulerait "très probablement" en Turquie.
Le chef de l'État turc Recep Tayyip Erdogan, qui a accueilli cette semaine dans son pays les délégations russe et ukrainienne, "nous a appelés ainsi que Vladimir Poutine" vendredi, disant qu'il accueillerait une telle réunion, a-t-il révélé.
"Nous ne connaissons ni la date ni le lieu, mais nous pensons que le lieu sera très probablement Ankara ou Istanbul", a noté David Arakhamia.
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22 h 06 : aucun convoi humanitaire n'a pu atteindre Marioupol samedi, affirme Moscou
Un responsable du ministère russe de la Défense a déclaré samedi qu'aucun convoi d'aide humanitaire n'avait pu rallier la ville ukrainienne de Marioupol, assiégée par l'armée russe, et accusé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) d'en porter la responsabilité.
Le CICR avait déclaré vendredi qu'un convoi de bus qu'il avait organisé pour évacuer des civils de Marioupol avait dû faire demi-tour sans pouvoir remplir sa mission, et que l'armée russe l'avait empêché d'acheminer de l'aide humanitaire.
Une nouvelle tentative devait avoir lieu samedi, mais selon Mikhaïl Mizintsev, un officier du ministère russe de la Défense, cité par l'agence Interfax, le CICR a fait preuve d'incompétence pour organiser l'évacuation des civils piégés par les combats.
Les convois sont partis trop tard et n'ont pas pu arriver à temps à Marioupol, a affirmé le colonel Mizintsev, qui a accusé les employés du CICR d'avoir marqué des arrêts non programmés vendredi, et des véhicules d'avoir quitté le convoi avant d'y reprendre place.
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20 h 25 : l'Ukraine affirme avoir repris le contrôle de la région de Kiev
Les Ukrainiens ont repris le contrôle de la totalité de la région de Kiev après le retrait des forces russes de villes-clés situées près de la capitale, a annoncé samedi la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar.
Les localités d'"Irpin, Boutcha, Gostomel et toute la région de Kiev ont été libérées de l'envahisseur", a affirmé Ganna Maliar sur Facebook.
Toutes ces villes ont été dévastées par les combats qui y ont fait rage après le début, le 24 février, de l'invasion russe
Les Ukrainiens avaient déclaré lundi avoir reconquis Irpin, aux mains des Russes depuis fin février. Et des journalistes de l'AFP ont pu se rendre samedi à Boutcha, elle aussi très récemment "libérée" et qui avait été inaccessible à la presse pendant près d'un mois.
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19 h 18 : près de 300 personnes enterrées "dans des fosses communes" à Boutcha
Près de 300 personnes ont au total dû être enterrées "dans des fosses communes" à Boutcha, une ville au nord-ouest de Kiev, théâtre de féroces combats, qui vient d'être reprise par les soldats ukrainiens, a déclaré à l'AFP son maire Anatoly Fedorouk.
"À Boutcha, nous avons déjà enterré 280 personnes dans des fosses communes", car il était impossible de le faire dans les trois cimetières de la municipalité, tous à portée de tir des militaires russes, a dit au téléphone Anatoly Fedorouk.
"Dans certaines rues, on voit 15 à 20 cadavres sur le sol", mais "je ne peux pas dire combien il y en a encore dans des cours, derrière les palissades", a poursuivi le maire.
"Tant que les démineurs ne sont pas passés pour les vérifier, il est déconseillé de les ramasser" car ils peuvent être piégés, a-t-il encore dit. "Ce sont les conséquences de l'occupation russe, des agissements" de l'ennemi, a lâché M. Fedorouk.
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18 h 12 : à Berne, plusieurs milliers de personnes contre la guerre en Ukraine
Des milliers personnes ont manifesté samedi à Berne, la capitale suisse, malgré une tempête de neige inhabituelle pour la saison, pour exiger la fin de la guerre dévastatrice de la Russie en Ukraine.
Ils étaient environ 10 000 à défiler selon les organisateurs, formant une forêt de drapeaux aux couleurs bleu et jaune de l'Ukraine et de l'arc-en-ciel du mouvement pacifiste.
Le but est de pousser la Suisse à s'engager activement dans des efforts pour obtenir un cessez-le-feu et un retrait complet des forces russes, selon les organisateurs.
Les manifestants ont aussi exigé davantage de soutien aux réfugiés ukrainiens, de nouvelles sanctions contre la Russie et une réduction des importations.
📣 Aujourd'hui, nous bravons la pluie & la neige à la manifestation nationale pour la paix à Berne.💙💛 #StandWithUkraine #StopRussianAggression ☮️ pic.twitter.com/4Jby673we4
April 2, 2022 -
17 h 25 : quatre blessés dans une manifestation à Enerhodar, selon Kiev
Une manifestation de civils à Enerhodar, une ville du sud de l'Ukraine occupée par les forces russes, a été dispersée samedi par des tirs de mortiers et de grenades assourdissantes qui ont fait quatre blessés, a annoncé une responsable ukrainienne.
"Aujourd'hui à Enerhodar, les habitants de la ville se sont à nouveau réunis pour un rassemblement de soutien à l'Ukraine, en chantant l'hymne national", a déclaré sur Facebook Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement.
"Les occupants ont utilisé des grenades assourdissantes et ont ouvert le feu au mortier sur les habitants, quatre personnes ont été grièvement brûlées", a-t-elle ajouté.
Des vidéos diffusées sur Internet montraient des personnes en train de s'enfuir d'une place d'Enerhodar au milieu des explosions de grenades assourdissantes et de nuages de fumée blanche.
"Une partie des manifestants ont été mis de force dans des fourgonnettes de police et emmenés dans un lieu inconnu", a ajouté Lioudmyla Denissova, accusant les troupes russes de "terroriser la population" depuis la prise de la ville.
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15 h 19 : plus de 170 arrestations en Russie lors de protestations contre le conflit
Plus de 170 personnes ont été arrêtées samedi en Russie pour des actions de protestation contre l'offensive russe en Ukraine, a indiqué l'ONG OVD-Info spécialisée dans le suivi des arrestations dans le pays.
Vers 13 h GMT, "plus de 178 personnes ont été arrêtées dans 15 villes russes", a déclaré l'ONG dans un communiqué.
À Moscou, le sit-in était prévu pour 11 h GMT dans le parc Zariadié, à l'ombre du Kremlin. Peu après, la police a commencé à arrêter des personnes assises sur les bancs du parc, en pleine tempête de neige.
Des arrestations ont également eu lieu à Saint-Pétersbourg lors d'un rassemblement similaire, dans le cadre d'une action nationale annoncée sur les réseaux sociaux.
Les organisateurs avaient affirmé dans un communiqué vouloir protester contre "l'effondrement de l'économie russe, contre (le président russe Vladimir) Poutine" et pour la libération de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny.
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14 h 27 : l'ex-procureure internationale Carla Del Ponte appelle à un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine
L'ancienne procureure internationale Carla Del Ponte a appelé la Cour pénale internationale (CPI) a émettre rapidement un mandat d'arrêt à l'encontre du président russe Vladimir Poutine pour ses opérations armées en Ukraine.
"Poutine est un criminel de guerre", affirme la juriste, dans un entretien publié samedi par le quotidien suisse Le Temps. Elle s'est rendue célèbre dans le cadre des enquêtes internationales sur le génocide au Rwanda et la guerre dans l'ex-Yougoslavie.
L'émission d'un mandat d'arrêt international "est le seul instrument qui existe permettant d'arrêter l'auteur d'un crime de guerre et de le porter devant" la justice internationale, affirme Carla Del Ponte.
"L'émission d'un tel mandat ne signifie pas que Poutine sera arrêté ; s'il reste en Russie, ce ne sera jamais le cas. Mais il lui sera impossible de quitter son pays et ce serait déjà un signal important qu'il a de nombreux États contre lui", explique-t-elle.
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13 h 10 : un photographe ukrainien chevronné retrouvé mort près de Kiev
Maks Levin, dont on était sans nouvelles depuis trois semaines, a été retrouvé mort vendredi après le retrait de troupes russes d'un territoire proche de Kiev, a annoncé samedi le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak.
Selon l'ONG ukrainienne IMI (Institut of mass information) citant des informations préliminaires du parquet général, le journaliste "non armé" aurait été atteint par "deux tirs" de militaires russes.
Maks Levin, âgé de 40 ans et père de quatre fils, a collaboré avec nombre de médias ukrainiens et internationaux.
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12 h 26 : le pape appelle à des "réponses globales" face à "l'élargissement de l'urgence migratoire"
Le pape François a appelé depuis Malte à "des réponses globales et partagées" face à "l'élargissement de l'urgence migratoire", alors que des millions de personnes affluent en Europe, fuyant la guerre en Ukraine.
"L'élargissement de l'urgence migratoire – pensons aux réfugiés de l'Ukraine martyrisée – appelle des réponses larges et partagées. Il n'est pas possible que certains pays prennent en charge l'ensemble du problème dans l'indifférence des autres !", a lancé le pape lors d'un discours au palais présidentiel de la capitale La Valette.
Il a également fustigé, au début de sa visite à Malte, les actes de "quelque puissant" enfermé dans des "intérêts nationalistes" en évoquant le "vent glacial de la guerre" venu de "l'est de l'Europe".
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11 h 48 : "retrait rapide" des forces russes du nord du pays
Les forces russes opèrent un "retrait rapide" des régions de Kiev et Tchernihiv, dans le nord de l'Ukraine, et ont pour objectif de "prendre pied dans l'est et le sud", a estimé un conseiller présidentiel ukrainien, Mykhaïlo Podoliak.
"Après un retrait rapide des Russes des régions de Kiev et de Tchernihiv (...), il est tout à fait clair que la Russie a choisi une autre tactique prioritaire : se replier vers l'est et le sud, garder le contrôle de vastes territoires occupés et y prendre pied de façon puissante", a-t-il écrit sur la messagerie Telegram.
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09 h 15 : à Irpin, une victoire ukrainienne au coût "apocalyptique"
Située dans la banlieue de Kiev, Irpin a résisté à l'invasion russe de toute sa force, barrant la route à l'avancée des troupes russes vers la capitale, à quelque 20 kilomètres de là.
La ville, dont les parcs autrefois verdoyants sont jonchés de cadavres, est à présent de nouveau sous contrôle ukrainien. Reportage à Irpin de nos confrères de France 2.
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09 h 11 : sept couloirs humanitaires prévus ce samedi, selon Kiev
Sept couloirs humanitaires sont prévus pour évacuer des civils de régions ukrainiennes assiégées, a déclaré la vice-Première ministre, Irina Verechtchouk.
Ces sept couloirs incluent celui prévu pour permettre à des véhicules privés de quitter la ville de Marioupol et à des bus d'évacuer des résidents de Marioupol réfugiés à Berdiansk, a-t-elle précisé.
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08 h 45 : plus de 4,1 millions de réfugiés ukrainiens
Un peu plus de 4,1 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés. À Medyka, à la frontière ukraino-polonaise, devenu le principal point de passage des réfugiés ukrainiens, l'aide humanitaire s'organise. Reportage de Pauline Godart, Ellen Gainsford, et Raïd Abu.
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04 h 24 : la Chine affirme ne pas contourner délibérément les sanctions contre la Russie
La Chine ne contourne pas délibérément les sanctions contre la Russie, a déclaré un diplomate chinois, au lendemain du sommet sino-européen au cours duquel l'Union européenne a appelé les dirigeants chinois à ne pas permettre à la Russie de contourner les sanctions occidentales imposées après l'invasion russe de l'Ukraine.
Wang Lutong, directeur général des affaires européennes au ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré aux journalistes que la Chine contribuait à l'économie mondiale en menant un commerce normal avec la Russie.
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03 h 24 : la Croix-Rouge tentera de se rendre à Marioupol samedi
Un convoi de la Croix-Rouge se rendra samedi dans le port ukrainien de Marioupol et tentera à nouveau d'évacuer des civils de la ville assiégée, alors que les forces russes semblent se regrouper en vue de nouvelles attaques dans le sud-est du pays.
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02 h 26 : Washington va fournir une aide sécuritaire supplémentaire de 300 millions de dollars à l'Ukraine
Le département américain de la Défense va fournir à l'Ukraine une aide supplémentaire en matière de sécurité d'un montant de 300 millions de dollars (271,5 millions d'euros), qui comprendra notamment des systèmes de roquettes à guidage laser, des drones et des services commerciaux d'imagerie satellite.
"Cette annonce représente le début d'un processus de sous-traitance visant à fournir de nouvelles capacités aux forces armées ukrainiennes", a déclaré le porte-parole du département de la Défense, John Kirby, dans un communiqué.
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00 h 58 : la situation dans l'est du pays reste extrêmement compliquée, selon Zelensky
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi que la situation dans l'est de l'Ukraine restait extrêmement compliquée et que la Russie se préparait à effectuer de nouvelles frappes dans la région du Donbass et contre la ville de Kharkiv.
Dans une allocution vidéo, le président ukrainien a indiqué que les forces russes se retiraient du nord du pays, lentement mais sensiblement.
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00 h 53 : les sanctions contre la Russie doivent être renforcées, affirme Zelensky
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi que les sanctions imposées par les Etats-Unis et leurs alliés contre la Russie en raison de l'invasion de l'Ukraine fonctionnaient et qu'elles devaient être renforcées.
Dans une interview à la chaîne américaine Fox News, Volodymyr Zelensky a ajouté qu'il souhaitait que la Chine, qui n'a pas imposé de sanctions contre la Russie, soit du côté de l'Ukraine.
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00 h 41 : plus de 3 000 personnes "sauvées" de Marioupol assiégée
Plus de 3 000 personnes ont pu être "sauvées" de Marioupol, ville du sud-est de l'Ukraine assiégée par les forces russes, a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky via une vidéo diffusée dans la nuit de vendredi à samedi.
"Aujourd'hui (vendredi), les couloirs humanitaires ont fonctionné dans trois régions : Donetsk, Louhansk et Zaporojie. Nous avons réussi à sauver 6 266 personnes, dont 3 071 de Marioupol", a-t-il dit. Il n'a pas été précisé dans l'immédiat si ces personnes ont été évacuées depuis Marioupol ou si elles avaient fui la ville auparavant par leurs propres moyens avant d'être emmenées en bus à Zaporojie.
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23 h 04 : l'Ukraine annonce un échange de prisonniers avec la Russie
L'Ukraine et la Russie ont procédé vendredi à un échange de prisonniers, qui a permis la libération de 86 militaires ukrainiens et ukrainiennes, a déclaré le directeur adjoint de l'administration présidentielle ukrainienne dans un message sur internet.
Kirilo Timochenko n'a pas précisé combien de soldats russes avaient été relâchés de leur côté, ni si cet accord s'inscrivait dans des négociations de paix plus larges.
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22 h 32 : une colonne de bus avec des habitants de Marioupol arrive à Zaporojie
Une colonne de bus transportant des personnes déplacées dont des habitants de la ville portuaire assiégée de Marioupol est arrivée vendredi soir à Zaparojie, ville ukrainienne contrôlée par l'armée de Kiev, a constaté l'AFP.
Les bus transportaient des habitants de Marioupol qui avaient réussi à rejoindre la ville de Berdiansk, occupée par les forces russes, où elles avaient été prises en charge par le convoi, selon les témoignages d'arrivants à l'AFP et des responsables officiels
Avec AFP et Reuters
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Le Monde
Aix-en-Provence, une pépite de destination
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
La cité aixoise offre une parenthèse chaleureuse et animée toute l’année. Places ombragées, marchés provençaux, hôtels particuliers chantent l’art de vivre de son centre-ville classé. Ville d’art et de culture, Aix-en-Provence se situe au beau milieu d’un formidable environnement. À proximité : les sentiers de la Sainte-Victoire et les domaines vignerons.
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Une ville multifacettes où l’on se promène
Qu’il est bon de flâner dans les ruelles du centre historique d’Aix-en-Provence ! D’un côté : le quartier Mazarin avec son emblématique fontaine des Quatre Dauphins (protégée au titre des Monuments Historiques), ses antiquaires et ses hôtels particuliers. Classée troisième ensemble d’architecture baroque en France, après Paris et Versailles, Aix-en-Provence est un véritable régal pour le promeneur sensible à l’élégance des centres urbains. Au centre, le Cours Mirabeau qui débouche sur la magistrale fontaine de la Rotonde. De part et d’autre ; des cafés, des restaurants et des librairies, qui font de cet axe long de 440 mètres le cœur battant de la ville !
Dans les ruelles adjacentes, que l’on parcourt à pied ou en diabline, un petit véhicule électrique, les magasins et les commerces de bouche sont légion. Pour un voyage olfactif, on poussera la porte de l’enseigne Rose et Marius, avec leurs eaux de parfums terriblement addictives. Ça se bouscule aux devantures de Maison Z & W, connue pour ses cookies bio juste sortis du four, ou des Madeleines de Christophe, très gourmandes. Pour une pause bien-être, le spa des Thermes Sextius, véritable institution, prend ses quartiers à l’emplacement des Thermes d’Aquae Sextiae (en 122 av. J.-C). Pour une virée shopping, on peut aussi mettre le cap sur Les Allées, au bas du Cours Mirabeau. Ville de marchés provençaux, Aix-en-Provence attire chineurs et gourmets chaque jour de la semaine ! Et, sur la place de l’Hôtel de Ville, on peut repartir avec un joli bouquet de fleurs.
Une parenthèse d’art et de culture
Cité au patrimoine remarquable, Aix-en-Provence regorge de curiosités comme la très ancienne place Albertas, au sol pavé et bordée d’hôtels particuliers. Plus à l’écart du centre historique, on visitera le Pavillon de Vendôme, une « folie » héritée du Grand Siècle avec ses jardins à la française. Dans le quartier Mazarin, l’Hôtel de Caumont Centre d’art est l’un des plus beaux hôtels particuliers de la ville où se tiennent des expositions toute l’année ! Après la visite, on se restaure à la table chic du Café Caumont qui donne sur des jardins romantiques.
Situé dans l’ancien palais de Malte, le Musée Granet abrite des œuvres de Rembrandt, Ingres et Cezanne. Il est classé parmi les plus beaux musées de France ! Plus contemporaine, la Fondation Vasarely, Monument Historique, explore l’univers fascinant de l’art optique avec 42 intégrations monumentales de l’artiste. À l’agenda de la cité aixoise, impossible de manquer le Festival International d’Art Lyrique (4 au 23 juillet 2022), dédié à l’opéra et à la musique classique. Le Pavillon Noir, conçu par l’architecte Rudy Ricciotti accueille le célèbre Ballet Preljocaj tandis qu’au Grand Théâtre de Provence on peut assister à des représentations de danse et des concerts symphoniques toute l’année.
La campagne aux portes de la ville
Emblème d’Aix-en-Provence, la montagne de la Sainte-Victoire est un paradis pour les randonneurs. On peut s’y rendre en empruntant la très bucolique route Cezanne, qui relie le centre d’Aix au village du Tholonet. Il s’agit de la seule route de France classée Monument Historique ! Dans les environs de la cité aixoise, on peut aussi découvrir le village belvédère de Ventabren duquel on aperçoit le Mont Ventoux. En chemin, vous croiserez le viaduc de Roquefavour, le plus grand aqueduc en pierre au monde qui enjambe la vallée de l’Arc.
Située au cœur du vignoble de Provence, Aix-en-Provence est également un point de départ vers des domaines viticoles de renom. Parmi eux, le Château de la Gaude qui propose des hébergements de luxe, plusieurs restaurants, un spa et l’exposition d’œuvres monumentales dans ses jardins. La villa Baulieu, quant à elle, prend place au creux d’un ancien cratère de volcan ! Le Château La Coste, connu pour son centre d’art contemporain à ciel ouvert, possède aussi des suites et des restaurants.
www.aixenprovencetourism.com
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L'Humanité
Présidentielle. Valérie Pécresse cible Macron devant un public clairsemé
ActuLa candidate LR n’a pas fait le plein, dimanche, pour son deuxième et dernier grand meeting de campagne, à Paris. Seulement 2 600 personnes ont écouté la prétendante de droite qui a cherché, avec insistance et démonstrations hasardeuses, à se distinguer de la politique du président de la République.
Florent LE DUValérie Pécresse ne fait plus recette. Son meeting raté, il y a deux mois au Zénith de Paris, raillé sur la forme et consternant sur le fond (un discours vide agrémenté d’une référence au « grand remplacement »), a semble-t-il échaudé le peuple de droite. Dimanche, le hall 6 du Parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris, sonnait terriblement creux. Les chaises espacées dans cette salle froide et peu spacieuse n’auront même pas créé l’illusion voulue : beaucoup sont restées vides, et Valérie Pécresse n’a pas fait salle comble. Seules 2 600 personnes, selon notre décompte, se sont déplacées pour voir la candidate Les Républicains à l’élection présidentielle – son équipe de campagne annonce 5 000 spectateurs. Un chiffre extraordinairement bas pour l’un des deux seuls « grands » meetings de la représentante du parti de droite à une élection présidentielle. Il y a cinq ans, en plein PenelopeGate, François Fillon réunissait plus de 30 000 soutiens au Trocadéro à une semaine du premier tour.
« Plus de chances au Loto que de voir Valérie Pécresse au second tour »
« Ici il n’y a pas de défaitistes, il y a de l’enthousiasme pour faire campagne jusqu’au bout pour notre candidate », a voulu relativiser Xavier Bertrand. Pourtant, même parmi les militants venus acclamer la présidente de la région Île-de-France, l’engouement qui existait dans les premiers mois de la campagne semble retombé. « Je commence à me dire que j’ai plus de chances de gagner au Loto que de voir Valérie Pécresse au second tour, et pourtant je ne joue jamais, regrette dans un rire jaune Quentin, militant des Jeunes Républicains. Il faut qu’on reste mobilisés jusqu’au bout quoi qu’il arrive, qu’on montre avant les législatives que notre droite n’est pas morte, que la France en a besoin. » Siphonné par l’extrême droite d’Eric Zemmour d’un côté et, surtout, par Emmanuel Macron de l’autre, l’électorat de droite ne suit plus son parti historique.
« Nous allons faire mentir tous ceux qui nous expliquent que l’élection est jouée », veut pourtant croire Valérie Pécresse, qui a, dès le début de son discours, ciblé ses adversaires : « Dans cette campagne, tout est permis. On peut faire de l’Élysée son QG. (…) Monter de toutes pièces, comme Eric Zemmour, une fausse rencontre dans une station-service. On peut refuser le débat avec les autres candidats, comme Mme Le Pen ou le président qui, de son balcon, regarde de haut la démocratie. » Sur la forme, Valérie Pécresse semble avoir retenu des leçons du Zénith : plus directe, elle ne s’est cette fois pas laissée déborder par son public ni aller à des interprétations qui sonnent faux. Sur le fond, elle a eu, comme à son habitude, beaucoup de difficultés à détailler un programme clair et distinct de ses concurrents. La candidate LR a à peine développé ses propositions : la retraite à 65 ans, la suppression de 200 000 postes de fonctionnaires, l’instauration de quotas migratoires, l’augmentation du Smic de 10 % (en supprimant des cotisations et en misant sur de très hypothétiques négociations avec le patronat), ou son objectif de rembourser la dette par son triptyque « gaspiller moins, dépenser mieux et travailler plus ».
Dans l’espoir du « sursaut » des électeurs
Son discours, comme sa stratégie de campagne depuis plusieurs semaines, aura principalement consisté à montrer qu’Emmanuel Macron « ne porte pas une politique de droite ». « Méfiez-vous des contrefaçons », a scandé la présidente de la région Île-de-France, qui présente sa famille politique comme « seuls héritiers du général de Gaulle ». Elle a taclé le président de la République sur son bilan : 9 millions de personnes sous le seuil de pauvreté, « l’augmentation de 30 % des coups et blessures volontaires », l’accueil de « 1,4 million d’étrangers entre 2017 et 2020 », ou encore son « inaction climatique ». Avant de se lancer dans une leçon de ce que serait une politique de droite : « Nous incarnons l’ordre contre le désordre des extrêmes. Nous défendons le travail contre l’assistanat. Nous défendons la liberté d’entreprendre contre l’enfer bureaucratique. Nous défendons la souveraineté nationale et non le déclassement national ». Pas certain que Les Républicains proposent ici une vision réellement différente d’Emmanuel Macron, accusé par la prétendante à sa succession de l’avoir désignée « depuis janvier, l’adversaire à abattre ».
Valérie Pécresse veut croire au « sursaut » des électeurs de droite et rêve de donner tort à la dizaine de cadres de LR qui ont déjà rejoint La République en marche : « La trahison est devenue à ce point banale qu’on trouve normal que la campagne présidentielle se résume à des campagnes de débauchage », a-t-elle glissé en leur direction. Son discours se termine même par une anaphore enflammée, appelant tous les déçus de la Macronie à la rejoindre : « J’appelle tous les Français à qui Emmanuel Macron a infligé son mépris à me rejoindre. J’appelle les courageux des premières lignes qualifiés de derniers de cordées. J’appelle les invisibles qui donnent tout et sont décrits comme des gens ’’qui ne sont rien’’ »…
Huées au nom de Nicolas Sarkozy
Déjà focalisés sur Emmanuel Macron, une vingtaine d’élus et cadres de LR avaient auparavant défilé à la tribune pour distribuer les mauvais points. Xavier Bertrand a ainsi qualifié le président de la République de candidat « de gauche » ; Brice Hortefeux a dressé le bilan d’un chef d’État qui aurait « conduit le pays au bord de la falaise » ; Bruno Retailleau a dénoncé le prétendu « renoncement » du locataire de l’Élysée quant à la « grandeur de la France » ; Laurent Wauquiez a répété que « quand on est de droite », on « interdit les burkinis », on ne « parle pas » de violences policières ou de crime contre l’humanité en Algérie ; et Michel Barnier a taclé le gouvernement sur l’affaire McKinsey et le recours aux cabinets privés (qui avait déjà explosé sous Nicolas Sarkozy).
Pendant plus de deux heures, ces figures de la droite ont tâché de montrer qu’elles défendent un projet différent, au sein d’un parti rassemblé, quand bien même une explosion de LR au soir du 10 avril paraît possible. Presque tous étaient présents, avec une exception notable : celle de Nicolas Sarkozy, qui ne sera jamais intervenu pendant toute cette campagne. Son nom a tout de même été prononcé. Le conseiller régional Yann Wehrling a voulu montrer que l’ancien président de la République était « à la pointe » en matière d’écologie : huées dans une grande partie du public à l’évocation du nom de l’ex-chef de l’État. Les sifflets ne sont pas passés inaperçus : « Ce n’est absolument pas la réaction que je cherchais », s’est étonné le soutien de Valérie Pécresse. Si même au sujet de Nicolas Sarkozy, la droite se divise…
Florent Le Du
les républicainsValérie PécressePrésidentielle 2022meeting Valeurs Actuelles
Point Covid-19 : diminution des contaminations en France, la Chine se confine encore
Deux ans après le début de la pandémie, le virus Covid-19 se propage toujours, sous sa dernière forme – Omicron – plus contagieuse mais moins grave. En conséquence, de nombreux pays ont décidé de maintenir le relâchement de leur protocole sanitaire. En France, le nombre de contaminations quotidiennes au Covid-19 demeure important, note Le Parisien.
Selon le dernier bilan réalisé en 24 heures ce samedi 2 avril, ce sont 132 114 contaminations quotidiennes qui ont été enregistrées. La semaine dernière, le total était de 139 517. C’est la première fois depuis le 4 mars, qu’une baisse des infections est relevée. Un pic pourrait avoir été atteint si cette évolution venait à rester négative plusieurs jours de suite. A ce jour, plus de 22 000 personnes sont encore hospitalisées. Ils sont 1 500 en réanimation.
La Chine se confine encore
En Allemagne, les indicateurs laissent aussi entrevoir une amélioration progressive de la situation sanitaire. Le 26 mars, le pays comptait 252 000 contaminations quotidiennes. Un dernier bilan fait état de 185 000 cas, accompagné d’une baisse du taux d’incidence. De 1 758 cas pour 100 000 habitants le 26 mars, l’indicateur est désormais à 1 457.
En Chine, la nombre de contaminations quotidiennes atteint son plus haut niveau depuis 2020 ce dimanche. 13 146 cas de Covid-19 ont été recensés avec « 1 455 patients avec des symptômes » et « 11 691 asymptomatiques ». « Aucun nouveau décès n’a été signalé », indique la Commission nationale de santé. Alors que la variant Omicron s’étend désormais sur plus d’une douzaine de provinces chinoises, Pékin continue dans sa stratégie « zéro Covid ». La quasi-totalité des habitants de Shanghai sont confinés depuis samedi. Dans le nord-est du pays, plusieurs dizaines de millions de citoyens sont également soumis au confinement.
New York Times - World
Ukraine Live Updates: Zelensky Urges Tougher Sanctions to Punish Russia for Alleged Atrocities
Kyiv April 4, 1:55 p.m.
Moscow April 4, 1:55 p.m.
Washington April 4, 6:55 a.m.
Ukraine’s president condemned the “indecision” of Western leaders, as E.U. nations remained divided over a possible cutoff of Russian gas. While Moscow denied killing civilians around Kyiv, its forces continued to strike southern Ukraine.
Megan Specia
As the world reacted in horror to images of dead bodies lying in the streets of Kyiv’s suburbs — some with their hands bound — President Volodymyr Zelensky of Ukraine called on Western leaders to take tougher steps to ensure that the killings blamed on retreating Russian forces were the “last manifestation of such evil on earth.”
The photos of civilians, who Ukrainian officials said had been executed, prompted some European leaders to demand further sanctions against Russia, potentially including a cutoff of Russian gas. But European Union nations remained divided on Monday over such a drastic step, underscoring the bloc’s dependence on Russian energy, even as some Western allies said that Russia had committed war crimes.
The outrage in Washington and in some European capitals was met with broad denials from the Kremlin, and allegations that the West had fabricated evidence of atrocities. Mr. Zelensky, in a speech released late Sunday that was laced with condemnation and anguish, switched between Ukrainian and Russian, directly urging the Russian people not to look away from the atrocities their army was accused of.
“I want every mother of every Russian soldier to see the bodies of the killed people in Bucha, in Irpin, in Hostomel,” he said in Russian, invoking Kyiv suburbs from which some of the grisliest images have emerged. “What did they do? Why were they killed?” He also condemned the “indecision” of Western leaders who have resisted tougher penalties against Russia.
In Bucha, bodies lay in yards and roadways days after Russian troops withdrew from the area. A mother described burying her daughter under plastic sheeting and boards after Russian forces shot her. At a mass grave, a pile of excavated dirt lay nearby to pile onto bodies, as shoes and body parts protruded from a thin layer of earth.
President Emmanuel Macron of France said on Monday that the images were “unbearable” and that he supported new sanctions against Russia, adding that the pictures showed “very clear signs of war crimes.” Ukraine has demanded an investigation by the International Criminal Court, but experts say the court’s lack of enforcement powers means true accountability is unlikely.
In other major developments:
Even as Moscow’s troops pulled away from areas around Kyiv and the northeast, Russia battered Ukraine’s southern coastline with airstrikes on Monday, firing rockets at the city of Mykolaiv, regional officials said. There was no immediate information about casualties. A strike in Mykolaiv on Sunday killed at least one person and wounded more than a dozen others, including a 15-year-old, officials said.
After Ukrainian forces recaptured the northeastern town of Trostyanets, residents described weeks of hunger and horror during a monthlong Russian occupation.
The United Nations Security Council denied a request by Russia to meet on Monday to discuss what it called “provocation by Ukrainian radicals” in Bucha, but it is scheduled to discuss the war in Ukraine on Tuesday.
Elections on Sunday in Hungary and Serbia appear to have extended the tenures of Europe’s two most Kremlin-friendly leaders, both populist strongmen fortified by their overwhelming control of the news media and cheap energy from Russia.
Matina Stevis-Gridneff
BRUSSELS — Growing evidence of apparent atrocities against civilians during the Russian occupation of some Ukrainian towns is paving the way for new sanctions by the European Union, but divisions remain over whether they will go as far as to include a ban on Russian energy.
Statements by E.U. leaders — after images and videos from Bucha, a town near Kyiv, appeared to show civilian bodies scattered on the streets after Russia withdrew its troops from the area — revealed just how split the bloc was on imposing sanctions on Russian oil and gas, even in the face of what could be Russian war crimes.
“Further EU sanctions & support are on their way,” Charles Michel, the president of the European Council, wrote in a tweet on Sunday. E.U. ambassadors will meet on Wednesday to discuss another package of sanctions against Russia, but the extent of that new set of measures is still very much in flux, diplomats and officials said. A meeting of NATO defense ministers is also scheduled to take place that day.
One version of the E.U. sanctions package could include a ban on Russian coal, but not oil and gas. There are also bans on Russian goods from E.U. ports under consideration, as well as smaller measures to close loopholes of existing sanctions, E.U. diplomats and officials said.
President Emmanuel Macron of France said on Monday that images of dead civilians in Bucha were “unbearable” and that he was in favor of imposing new sanctions on Russia. “Today there are very clear signs of war crimes,” Mr. Macron told France Inter radio. “Those who were responsible for those crimes will have to answer for them.” He said the new sanctions should target coal and oil.
Germany is the key country holding the bloc back from an outright ban on oil and gas, but the measure is also unpopular in other smaller European nations that largely rely on Russian supplies. Berlin has consistently advanced its position within the bloc by arguing that sanctions against Russia ought to hurt Russia more than they hurt Europe.
Germany’s intransigence on oil and gas sanctions was on display Sunday, when cracks appeared in the coalition government’s position on such a move. Christine Lambrecht, the defense minister, told local news media that the bloc should consider banning gas imports, but the economics minister, Robert Habeck, also speaking Sunday, said such a move would not be useful because President Vladimir V. Putin has “already practically lost the war.” Chancellor Olaf Scholz, in a televised address Sunday, also called for new sanctions but stopped short of matching his defense minister’s support for an oil or gas ban.
Polish leaders, who have been driving the hardest-line group within the European Union against Russia, said it was high time that the bloc banned Russian energy, and singled out Germany as responsible for holding the 27 member countries back.
“You can’t constantly support a great power like Russia with billions in payments from the purchase of energy,” Jarosław Kaczynski, Poland’s deputy prime minister, said in an interview with the German newspaper Welt am Sonntag: “This is inadmissible from a political and moral point of view. This must come to an end, and Germany should finally take a clear stance on this,” he said.
“The truth is that E.U. capitals are still very reluctant to ban Russian oil and gas — despite the terrible images emerging from Bucha,” said Mujtaba Rahman, the managing director for Europe at the Eurasia Group consulting firm. “Still, I would say there is now significant upward pressure on the likelihood that some form of energy sanctions are included in the next — the fifth — or subsequent sanctions packages,” he said.
Aurelien Breeden contributed reporting from Paris.
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Megan Specia
Local government leaders in the Chernihiv and Kharkiv regions have warned residents to be wary of mines as they return to areas where Russian forces have retreated. In the Kharkiv region, four people were recently killed by mines left behind, Sergei Bolvinov, a lead police investigator in the region, told a local news outlet. And the head of the Chernihiv regional military administration, Vyacheslav Chaus, urged people to “have patience and wait” until military units had finished demining, adding that “we must avoid new victims,” in a statement posted to Telegram.
Anton Troianovski
The Kremlin denied any Russian involvement in atrocities in the Kyiv suburb of Bucha, repeating Sunday’s contention by the Russian Defense Ministry that video evidence published by Western journalists and by Ukrainian officials was fake. “We categorically deny any allegations,” Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, told reporters on Monday.
Aurelien Breeden
President Emmanuel Macron of France said on Monday that images of dead civilians in Kyiv suburbs were “unbearable” and that he was in favor of imposing new sanctions on Russia. He told France Inter radio that the pictures showed “very clear signs of war crimes.”
Austin Ramzy
Russian forces fired rockets at the city of Mykolaiv in southern Ukraine early Monday. An attack by Russian forces there a day earlier killed at least one person and injured more than a dozen, the head of the Mykolaiv regional military administration said. (An earlier version of this update misstated the day the reported casualties occurred; it was Sunday, not Monday.)
Dani Blum and Julia Jacobs
Volodymyr Zelensky, the president of Ukraine, addressed the Grammy Awards in a video, giving an emotional plea for support in his country’s war against Russia.
“What is more opposite to music?” Zelensky said. “The silence of ruined cities and killed people.”
The leader’s aides had lobbied for an appearance at the Academy Awards last week, but organizers did not commit to it, drawing some backlash.
In his brief address, Zelensky, an actor turned wartime leader, emphasized that many of the musicians in his country were fighting in the battle against the Russian invasion.
“Our musicians wear body armor instead of tuxedos,” he said. “They sing to the wounded in hospitals. Even to those who can’t hear them.”
“Support us in any way you can,” he added. “Any, but not silence.”
After Zelensky’s address, John Legend performed his song “Free,” featuring a Ukrainian singer, Mika Newton, and a poet, Lyuba Yakimchuk, who fled the country days ago.
Here is Zelensky’s full speech:
The war. What is more opposite to music? The silence of ruined cities and killed people. Our children draw swooping rockets, not shooting stars. Over 400 children have been injured and 153 children died. And we’ll never see them drawing. Our parents are happy to wake up in the morning in bomb shelters. But alive. Our loved ones don’t know if we will be together again. The war doesn’t let us choose who survives and who stays in eternal silence. Our musicians wear body armor instead of tuxedos. They sing to the wounded in hospitals, even to those who can’t hear them. But the music will break through anyway. We defend our freedom to live, to love, to sound on our land. We are fighting Russia, which brings horrible silence with its bombs. The dead silence. Fill the silence with your music. Fill it today to tell our story. Tell the truth about the war on your social networks, on TV. Support us in any way you can. Any — but not silence. And then peace will come. To all our cities the war is destroying — Chernihiv, Kharkiv, Volnovakha, Mariupol and others — they are legends already. But I have a dream of them living and free. Free like you on the Grammy stage.
Many in the music industry have made public statements opposing Russia’s invasion of Ukraine and showing support for the Ukrainian people. On Sunday night at the Grammys, the Recording Academy teamed up with Global Citizen to highlight its “Stand Up for Ukraine” initiative.
The three major record conglomerates — Sony, Warner Music and Universal Music — have all suspended operations in Russia in response to the war, along with the touring behemoth Live Nation, which released a statement saying the company will “cease work with any and all Russian-based suppliers.” Spotify suspended its streaming service in Russia and closed its office in Moscow.
Musicians have also pledged solidarity with Ukraine, canceling shows and speaking out on social media. Green Day, My Chemical Romance, Björk, the Killers, AJR, Iggy Pop and others pulled out of shows in the region. Pink Floyd and David Gilmour yanked some of their music off digital providers in Russia and Belarus, writing in a statement on Twitter that the move was an effort “to stand with the world in strongly condemning Russia’s invasion of Ukraine.”
And artists have hosted benefit concerts across the globe. Arcade Fire held a last-minute benefit show in New Orleans in March, donating all proceeds of the pay-what-you-can event to a relief fund for citizens in Ukraine. Days later, the band said it raised over $100,000 after donating the proceeds from additional shows in New York. Ed Sheeran, Camila Cabello, Nile Rodgers and others played a benefit concert in England last week. At a New York fund-raiser where she performed alongside Gogol Bordello, a band with Ukrainian roots, Patti Smith announced a $50,000 donation to Doctors Without Borders on behalf of Yoko Ono and Sean Ono Lennon.
Rachel Sherman contributed reporting.
Anushka Patil
President Volodymyr Zelensky of Ukraine said Sunday that he had approved the creation of a “special mechanism of justice” to investigate anyone who committed or participated in Russia’s war against Ukraine, in a steely video address that called on the world to “make the war crimes of the Russian military the last manifestation of such evil on earth.”
Mr. Zelensky’s remarks came as world leaders expressed horror at images that appeared to show civilians lying dead, some with their hands bound behind their backs, in the streets of Bucha, a town near Kyiv, after Russia withdrew troops from the area. Earlier Sunday, on CBS’s “Face the Nation,” the Ukrainian president described Russia’s actions as genocide.
“I want every mother of every Russian soldier to see the bodies of the killed people in Bucha, in Irpin, in Hostomel,” Mr. Zelensky said.
Mr. Zelensky also skewered what he called the West’s “indecision” and appeasement of Russia over the years, noting that Sunday is the 14th anniversary of a NATO summit in which Germany and France opposed extending membership to Ukraine.
He referenced Angela Merkel and Nicolas Sarkozy by name in his address, inviting the former leaders of the two countries to see the dead bodies of Ukrainian civilians “with their own eyes.”
Still, Mr. Zelensky specified that blame for civilian attacks lay only with Russian soldiers who perpetrated them and the Russian leaders who gave orders.
Russia’s Defense Ministry on Sunday called the reports of atrocities in Bucha “fake.”
The ministry also said that it had destroyed an aviation management center in the Kyiv region and large fuel depots near Mykolaiv.
Russian news coverage has largely focused on those strikes and other Russian advances, with little mention of forces retreating from the Kyiv region or of the bodies reportedly left in their wake.
Ivan Nechepurenko contributed reporting.
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Andrew Higgins and Benjamin Novak
BUDAPEST — Overshadowed by the war in Ukraine, elections on Sunday in Hungary and Serbia appear to have extended the tenures of Europe’s two most Kremlin-friendly leaders, both populist strongmen fortified by their overwhelming control of the media and cheap energy from Russia.
With more than 60 percent of the votes counted in Hungary, preliminary results indicated that Viktor Orban, Hungary’s prime minister since 2010, and already Europe’s longest serving leader, had won a fourth consecutive term despite accusations by the opposition that he has enabled Russia’s military onslaught by cozying up for years to President Vladimir V. Putin of Russia.
“We won a victory so big that you can perhaps see it from the moon, and certainly from Brussels,” Mr. Orban told a jubilant crowd of supporters late Sunday, taking a dig at the European Union, which he has long accused of pushing L.G.B.T.Q. and migrant rights in defiance of the democratic will of Hungarian voters.
The preliminary results dashed the hopes of Mr. Orban’s political foes that an unusually united opposition camp could break his ruling Fidesz party’s increasingly authoritarian grip on the Central European nation next to Ukraine.
Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, speaking early Sunday in his capital, Kyiv, described Mr. Orban as “virtually the only one in Europe to openly support Mr. Putin.”
Asked about Mr. Zelensky’s assessment after casting his vote in Budapest on Sunday morning, Mr. Orban said curtly: “Mr. Zelensky is not voting today. Thank you. Are there any other questions?”
President Aleksandar Vucic of Serbia, also Moscow-friendly, has governed Serbia since 2012, and was expected to win re-election after rallying his nationalist and pro-Russian base by refusing to join the European Union in imposing sanctions on Russia. Serbia hopes to become a member of the European bloc, but its application has stalled.
An unusually high turnout in Serbia of nearly 60 percent forced officials to keep polling stations open late into the evening in some areas. Amid complaints of foul play by the opposition, the central election commission in Belgrade, the capital, said it would not issue results until Monday morning.
But exit polls indicated that Mr. Vucic would win a new term as president and that his Serbian Progressive Party would retain its hold on Parliament, albeit with a reduced majority. The opposition said it had won control of the municipal government in Belgrade.
Hungary and Serbia have very different histories. Mr. Orban governs a country that, until he came to power, viewed Russia with great distrust as a result of its past suffering at Russia’s hands, most notably when Moscow sent troops to brutally crush an anti-communist uprising in 1956. Mr. Vucic’s nation, however — Slavic and Orthodox Christian, like Russia — has long looked to Moscow as its ally and protector.
But under the two strongmen leaders, both countries have over the past decade drastically reduced the space for critical media voices, turning television stations with national reach into propaganda bullhorns and moving toward authoritarian rule. Each has cultivated close ties with Mr. Putin, who endorsed the Hungarian leader’s election campaign when he visited Moscow in February shortly before the invasion of Ukraine.
Serbia declined to impose sanctions on Russia while Hungary, a member of the European Union since 2004, agreed to an initial round of European sanctions but has strongly resisted extending them to include restrictions on energy imports from Russia.
In contrast to leaders in neighboring Poland, previously a close ally of Mr. Orban thanks to their shared hostility to liberal values, the Hungarian leader has also refused to let weapons destined for Ukraine pass though his country.
Before Hungary’s election, Mr. Orban hit back to counter opposition charges that his policy on Ukraine had betrayed not only foreign allies but also Hungary’s own painful memories of aggression by Russia. Mr. Orban mobilized the news media, most of which is controlled by the state and by friendly tycoons, to cast his opponents as warmongers bent on sending Hungarian troops to fight against Russia. The election offered a “choice between war and peace,” pro-government media warned.
The campaign seems to have worked, even among some older voters who remember the suffering caused by Moscow’s troops in 1956. “Why should Hungarian boys fight for Ukraine?” asked Janos Dioszegi, who was 13 at the time of the Hungarian uprising and whose father was imprisoned for 14 years by Soviet-backed authorities for his part in the anti-Moscow uprising. He said “of course” he chose Mr. Orban’s Fidesz party when he voted in Nagykovacsi, a small town near Budapest.
Echoing a line frequently aired in Fidesz-controlled media outlets, Mr. Dioszegi said there was no need to help Ukraine defend itself because it had provoked the war by becoming “a military base for America.”
Until Mr. Putin sent troops into Ukraine on Feb. 24, the centerpiece of Mr. Orban’s election campaign was an inflammatory referendum, timed for the day of the parliamentary election, on whether young children should be taught in school about gender transition surgery treatment, and exposed without restriction to sexually explicit material.
The war next door in Ukraine, however, derailed Mr. Orban’s effort to get voters to focus on transgender individuals and gays, forcing a reboot focused on painting his opponents as eager to take Hungary to war.
When hundreds of pro-Ukrainian Hungarians and refugees from Ukraine gathered on Saturday in central Budapest to denounce the government’s fence-sitting on the war, the main state-controlled television station, M1, described the event as a “pro-war rally.” Anna Olishevska, a 24-year-old Ukrainian from Kyiv who took part, praised the ordinary Hungarians who she said had helped her after she fled across the border. More than 500,000 Ukrainians have crossed into Hungary over the past month, far fewer than the more than two million who have entered Poland but still a large number for a country where venomous hostility to foreign migrants had long been the cornerstone of Mr. Orban’s often xenophobic political platform.
While delighted by her reception in Hungary, Ms. Olishevska said the government had been so tentative in condemning Russia’s invasion and resistant to helping Ukraine defend itself, that she worries about staying in Hungary if Mr. Orban won another term.
“I can’t stay in a country where the government supports Russia,” she said, waving a hand-painted sign telling Mr. Putin where to stick his rockets.
Some prominent supporters of Mr. Orban’s party have even blamed Ukraine for the bloodshed in 1956, with Maria Schmidt, a historian and museum director, claiming falsely on Saturday that Nikita S. Khrushchev, the Soviet leader who ordered troops into Hungary that year, was Ukrainian. He was Russian. Ms. Schmidt misrepresented the Soviet leader’s origins in response to a tweet by the British comedian John Cleese, who urged Hungarian voters to consider whether it was Russia or Ukraine that invaded Hungary in 1956.
The blizzard of distortions and falsehoods in Hungarian news media outlets controlled by Fidesz has left opposition supporters in despair.
“They just repeat lies over and over, day after day,” Judit Barna, 81, a doctor, said outside a central Budapest polling station, where she had just voted for a united opposition ticket headed by Peter Marki Zay, a conservative small town mayor.
Referring to Mr. Orban’s early political career as an anti-Moscow firebrand who in 1989 demanded that Soviet troops leave, she asked: “How is it possible after 40 years of Soviet occupation and 30 years of democracy that the same guy who once shouted, ‘Russians, go home’ can now say that Russia is fighting a just war in Ukraine?”
Thanks to Fidesz’s stranglehold on the media, she added: “Half of Hungary’s population eats up all these lies. This is Hungary’s shame.”
Andrew E. Kramer
BUCHA, Ukraine — On Sunday, Ukrainians in the town of Bucha, Ukraine, were still finding dead bodies in yards and on the roads amid mounting evidence of executions and indiscriminate killings of civilians by Russian forces before they retreated.
Serhiy Kaplishny is a coroner in Bucha who worked there from Feb. 24, the day of the invasion, until March 10, and then returned on Saturday. He said his team had collected more than 100 bodies during and after the fighting and the Russian occupation.
Before he left the town in March, he said, he had arranged for a local backhoe operator to dig a mass grave in the yard of an Orthodox Church. Without electricity for refrigeration, the morgue had become inoperable, and another solution was needed. “It was a horror,” he said.
After he left, the mass grave filled up with about 40 bodies, he said, of people who died during the Russian occupation. Local coroners from his office who had stayed in the town had collected some of those bodies, he said.
On a visit on Sunday to the mass grave — about a dozen yards long and two yards wide — a pile of excavated dirt lay nearby to pile onto bodies. In one corner, two pairs of shoes and an arm protruded from a thin layer of dirt, and in another, a hand stuck out. On top of the pile, a half-dozen black body bags had been tipped into the pit.
Mr. Kaplishny said that before he left Bucha — as back-and-forth fighting raged and then the Russian army established control — he buried 57 bodies in a cemetery, 15 of whom had died of natural causes. The rest died from gunshot wounds, including point-blank shots in executions, or from shrapnel. Three of these bodies were Ukrainian soldiers, he said.
On Sunday, after he had returned to the town, he said he picked up about 30 bodies in a white van. Thirteen of them were men whose hands were tied and had been shot execution-style in the head. He said he did not know the circumstances of their deaths but believed, based on their apparently recent deaths, that they were prisoners killed before the Russian army withdrew.
“They were civilians,” Mr. Kaplishny said, showing cellphone pictures of bodies of men in civilian clothes with their hands bound behind their backs and in one case in the front.
In the images, eight bodies with hands bound lay in a courtyard of a house and five in a basement, he said. “Look, that one was shot in the eye,” Mr. Kaplishny said.
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Jesus Jiménez
An aid convoy that has been trying to reach Mariupol since Friday still has not made it to the besieged southern port city, the International Committee of the Red Cross said on Sunday.
Mariupol has sustained devastating attacks by Russian forces for weeks. Thousands of civilians remain trapped there with limited access to food, water and electricity.
Russia late Thursday had announced a cease-fire to start the following day to allow for evacuations out of Mariupol. Humanitarian efforts to reach the city for a large-scale evacuation have stalled repeatedly.
The Red Cross said that its team had set out for Mariupol from Zaporizhzhia, about 140 miles northwest, on Friday, but had to turn back “after arrangements and conditions made it impossible to proceed.”
The team, which includes nine workers and three vehicles, left Zaporizhzhia for a second time on Saturday morning and would be spending a second night on the route to Mariupol, the organization said in a statement.
The I.C.R.C. did not say where the team would overnight, but added that they would serve as a “neutral intermediary” for a humanitarian convoy out of the city once they arrive in Mariupol.
The Red Cross on Friday had said it hoped to carry thousands of people out of Mariupol through an evacuation convoy of about 54 buses, along with an unknown number of private vehicles.
The organization also said it had to leave behind two trucks filled with food, water and medicine after it did not receive permission from the Russians to deliver the aid.
While plans for a large-scale evacuation aided by the I.C.R.C. have failed, small groups have been able to leave the city on their own, according to local officials.
In a video address on Saturday, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said he hoped “there may still be a solution” for the situation in Mariupol.
“Europe has no right to react in silence to what is happening in our Mariupol,” Mr. Zelensky said in translated remarks of his address shared by his office. “The whole world must react to this humanitarian catastrophe.”
Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak
TROSTYANETS, Ukraine — The last three Russian soldiers in this Ukrainian town are in the morgue, their uniforms bloodied and torn. The first one’s face is frozen in pain. The second has his wooden pipe in his lap. The third is stuffed in his sleeping bag.
These dead are not all that was left behind in Trostyanets, a strategically located town in the country’s northeast, where Russian forces fled several days ago in the face of an orchestrated Ukrainian assault. A monthlong Russian occupation reduced much of the town to rubble, a decimated landscape of mangled tank hulks, snapped trees and rattled but resilient survivors.
There are also stories, impossible to verify, highlighting the kind of hate left in an occupation’s wake and sharing a common thread of brutality: children held at knife point; an old woman forced to drink alcohol as her occupiers watched and laughed; whispers of rape and forced disappearances; and an old man found toothless, beaten in a ditch and defecated on.
“Oh, God, how I wanted to spit on them or hit them,” said Yevdokiya Koneva, 57, her voice steely as she pushed her aging bicycle toward the center of town on Friday.
Ukrainian forces are now gaining ground, as more than a month into the war Russian forces are pulling back from their positions north of Kyiv, even as Ukrainian soldiers are making progress here in the northeast. This area was supposed to be little more than a speed bump for a sprawling military campaign that would quickly take the country’s capital and leave the east in Russian hands.
Instead, a combination of logistics issues, low morale and poor planning among Russian forces allowed an emboldened Ukrainian military to go on the offensive along multiple axes, grinding down the occupying forces and splintering their front lines.
France24 - Monde
Yémen : une trêve de deux mois débute au premier jour du ramadan
Publié le : 02/04/2022 - 16:22Modifié le : 02/04/2022 - 22:08
FRANCE 24
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Inès OLHAGARAY
Un cessez-le-feu de deux mois est entré en vigueur samedi au Yémen, au premier jour du mois du ramadan. Proposée par l'ONU, cette trêve est le résultat d'un accord passé entre les forces progouvernementales et les rebelles houthis, en guerre depuis près de huit ans.
Au Yémen, une trêve de deux mois est entrée en vigueur, samedi 2 avril, en vertu d'un accord arraché par les Nations unies aux forces progouvernementales et aux rebelles houthis, engagés dans une guerre dévastatrice.
Dans ce conflit qui a fait des centaines de milliers de morts, selon l'ONU, et poussé ce pays pauvre de la péninsule arabique au bord de la famine, une précédente trêve à l'échelle nationale convenue en 2016 entre les belligérants et d'autres décidées unilatéralement ont fait long feu.
"La trêve de deux mois est entrée en vigueur à 19 h (16 h GMT)" au premier jour du mois de jeûne musulman du ramadan", a affirmé dans un communiqué Hans Grundberg, émissaire de l'ONU. "Dès ce soir, toutes les opérations militaires aériennes, navales et au sol doivent cesser", a-t-il ajouté.
"Les belligérants ont répondu positivement à la proposition des Nations unies d'une trêve de deux mois", avait dit Hans Grundberg vendredi, dans un communiqué, en soulignant qu'elle pouvait être "renouvelée avec (leur) consentement".
Une série d'attaques fin mars
Cette annonce est le couronnement des efforts de Hans Grundberg, qui tente depuis des mois de parvenir à une trêve et de relancer les négociations en vue d'un règlement au Yémen, où les puissances régionales rivales, l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite, se livrent à une guerre par procuration.
Jeudi, l'émissaire de l'ONU a discuté séparément avec des représentants des Houthis à Oman et ces derniers jours avec ceux du pouvoir yéménite et du royaume saoudien à Riyad.
>> À lire aussi : Le manque d'eau, une violence de plus dans les pays en guerre
La coalition a dit "soutenir l'accord du gouvernement yéménite pour une trêve" de même que "les efforts de l'ONU pour la consolider". Et les Houthis, par un communiqué, ont confirmé leur "engagement à la fin des opérations militaires tant que l'autre partie y adhère".
Les efforts en vue d'une trêve se sont intensifiés après une escalade des attaques des Houthis contre l'Arabie saoudite.
Le 25 mars, ils ont lancé 16 attaques contre des cibles dans le royaume, dont l'une a provoqué un gigantesque incendie dans un site pétrolier à Jeddah (ouest) proche du circuit de Formule 1 qui accueillait le Grand Prix. Ces attaques n'ont pas fait de victimes. En représailles, l'aviation saoudienne a bombardé des zones contrôlées par les Houthis.
"Les parties ont accepté d'arrêter toutes les offensives aériennes, terrestres et maritimes au Yémen et au-delà de ses frontières", a dit Hans Grundberg.
L'espoir d'une "paix durable"
Les pétroliers seront en outre "autorisés à entrer dans les ports de la province de Hodeïda (ouest)" et les vols commerciaux possibles "depuis et vers l'aéroport de la capitale Sanaa, avec des destinations prédéterminées", selon lui.
La coalition contrôle l'espace aérien et maritime du Yémen et seuls les vols de l'ONU sont autorisés à atterrir à Sanaa, un "blocus" dénoncé par les Houthis.
Une rencontre entre des représentants houthis et de la coalition aura lieu pour évoquer la réouverture de routes, notamment à Taïz, ville sous contrôle gouvernemental mais assiégée depuis 2015 par les insurgés, afin de "permettre aux civils de se déplacer librement", a ajouté Hans Grundberg.
"Le succès de cette initiative va dépendre de la volonté des parties belligérantes du conflit à faire respecter la trêve et (à appliquer) les mesures humanitaires prévues", selon l'émissaire de l'ONU.
"J'espère que la bonne volonté affichée publiquement par les parties va se traduire par une désescalade à long terme dans les discours incendiaires et haineux rapportés par les médias", a-t-il encore indiqué.
Après sept ans d'intervention, la coalition dirigée par les Saoudiens n'a pas réussi à déloger les rebelles des régions conquises dans le nord du Yémen. Selon des observateurs, les rebelles affichent une certaine intransigeance imputée au manque de fermeté de la communauté internationale à leur égard.
Les États-Unis ont salué la nouvelle trêve mais souligné la nécessité de parvenir à "un compromis pouvant apporter une paix durable". De son côté, la France a estimé qu'il s'agissait d'"une avancée majeure qui doit permettre d'alléger les souffrances du peuple yéménite et qui est porteuse d'espoir".
Avec AFP
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ÉditorialSébastien CrépelLa France ne va pas se réveiller le 24 avril subitement en accord avec les idées lepénistes au point de confier à leur représentante les clés de l’Élysée. Et pourtant, cela pourrait quand même arriver, si les adversaires les plus résolus de l’extrême droite baissent la garde à l’instant décisif. La cheffe du Rassemblement national attend son heure en tablant sur sa meilleure alliée : l’abstention de ceux qui ne veulent pas qu’elle accède au pouvoir, et qui sont la majorité.
Face à ce danger bien réel, les stratégies divergent pour empêcher l’extrême droite de parvenir à ses fins. Bien sûr, rien n’est encore joué, et Marine Le Pen pourrait ne pas passer le cap du premier tour. Mais il ne suffira pas de méthode Coué et d’appels au « vote utile » pour que ce mince espoir se réalise. La cheffe de l’extrême droite paraît bien installée en deuxième position, devançant de cinq à six points ses poursuivants dans les sondages, c’est-à-dire dépassant assez nettement le score cumulé de Jean-Luc Mélenchon et de Fabien Roussel. En d’autres termes, tout miser sur le « vote utile » pour déloger Marine Le Pen au premier tour risque fort de se muer en double peine pour l’électeur de gauche. Après avoir sacrifié son vote de conviction au premier tour, celui-ci pourrait se retrouver quand même à devoir choisir entre Le Pen et Macron au second… Au risque de se démobiliser.
L’autre solution consiste à capitaliser le maximum de voix de gauche dès le premier tour, en comptant avec la candidature de Fabien Roussel pour y parvenir. Des votes utiles dans tous les cas de figure, car soit ces voix augmenteront les chances du candidat de gauche au second tour pour l’emporter, soit elles formeront une force suffisante pour barrer la route à Le Pen. À une condition : que personne n’ait la main qui tremble entre les deux tours. Pour Fabien Roussel, la cause est entendue. L’hésitation de Jean-Luc Mélenchon, qui entend consulter sur la consigne entre vote blanc et vote anti-Le Pen, est par contre injustifiable. On ne peut appeler à faire barrage au RN dès le premier tour et s’en laver les mains au second, au prétexte que l’on ne serait pas soi-même qualifié.
Présidentielle 2022 Valeurs Actuelles
Insécurité : agents de sûreté et de sécurité manifestent pour des augmentations de salaire
Mercredi 23 mars, un vigile du centre commercial des Quatre Temps à la Défense était passé à tabac par un individu. En réaction, plusieurs centaines d’agents de sûreté et de sécurité ont manifesté vendredi 1er avril, entre les terminaux de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, rapporte le quotidien Le Monde. Des banderoles « Sécurité en colère, augmenter les salaires » ont été brandies sous la neige et dans un froid polaire. Des conditions difficiles « à l’image de nos conditions de travail », a ironisé Takfarinas, interrogé par Le Monde.
A 35 ans, ce manifestant dispose d’un salaire de 1 641 euros bruts par mois, tout juste au-dessus du SMIC (1 603 euros). Un salaire minimum qui devrait d’ailleurs être recalculé automatiquement à la hausse (de 2,4% à 2,6%) en raison d’une forte inflation, a indiqué le ministère du Travail. Le salaire des agents de sécurité au même échelon que Takfarinas sur la grille (coefficient 140) se retrouveraient alors au salaire minimum puisque le leur stagne. En septembre 2021, un accord de branche avait acté une revalorisation de 2,2 %, vite gommée par les augmentations successives du SMIC en octobre et janvier 2022. En guise de compensation, les employeurs avaient proposé une hausse de 1 %. Proposition rejetée par les syndicats.
Pouvoir d’achat
En attendant la prochaine négociation, les agents de sécurité se retrouvent avec un pouvoir d’achat en berne. Mohamed, 41 ans, opérateur de sûreté à Roissy fustige le prix du trajet jusqu’à son lieu de travail : « 47 km matin et soir, avec mon diesel. Venir travailler me coûte désormais 300 euros par mois ! ». Et reste la difficulté d’un métier au contact direct de la violence. Vigile dans une boutique de parfums à Lyon, Mohand Chikh ne peut s’empêcher de se comparer à l’homme agressé à La Défense : « Comme lui, ça m’arrive d’être seul. Alors que souvent, les voleurs viennent en bande. J’ai demandé qu’on soit au moins deux, mais ils estiment qu’on n’est pas en danger. » « Ils préfèrent économiser en réduisant les effectifs, ajoute son collègue Patrice Eriale. Notre existence a peu d’importance. »
New York Times - World
Pakistan Live Updates: Supreme Court Will Rule on Vote Against Prime Minister
Pakistan’s top court will meet on Monday to decide whether lawmakers can hold a no-confidence vote over Prime Minister Imran Khan. On Sunday, his allies blocked the move, and he dissolved Parliament.
Here’s what you need to know:
Imran Khan throws Pakistan into a political crisis, and his future hangs in the balance.
The Supreme Court says it will weigh in Monday on the political turmoil in Pakistan.
Pakistan’s Supreme Court may take days to issue a ruling. Here are three possible outcomes.
Opposition leaders accuse Pakistan’s prime minister of high treason.
Pakistan, a sometimes dubious U.S. ally, has long been tugged between East and West.
Who is Imran Khan?
Why is the prime minister in trouble?
Imran Khan headed off an effort by opposition parties to oust him as prime minister of Pakistan on Sunday, plunging his nation into a constitutional crisis and throwing the nation’s leadership into question.
On Monday, the Supreme Court will hear a challenge to the political moves that kept him in power, including his call to dissolve Parliament. His allies on Sunday blocked a no-confidence vote he appeared set to lose.
Many legal observers expected the Supreme Court to overrule Mr. Khan. But it could also agree to allow elections for a new assembly to go ahead, which would give Mr. Khan a window to rally support for his leadership. A timeline for the court’s ruling was not immediately clear, and analysts worried that a lengthy process could fuel uncertainty about the country’s political future.
Mr. Khan, 69, is a former cricket star who came to power on a nationalist platform and pledges to tackle corruption. His popularity has taken a hit in recent months as inflation has surged.
His relationship with Pakistan’s powerful military, which has ruled the country intermittently since its independence in 1947, soured after he refused to back the appointment of a new chief of the country’s intelligence agency last year.
Lawmakers began convening last week, and allies to his Pakistan Tehreek-e-Insaf party announced they were dropping support. The opposition then mustered the simple majority of votes they needed to remove Mr. Khan from office.
But the vote Sunday was blocked by Mr. Khan’s allies in the assembly, who said he planned to dissolve the body, a move he later confirmed in a televised speech. Mr. Khan repeated his assertion that the opposition was acting in concert with the United States government to oust him, accusing an American diplomat of issuing a threat to Pakistan’s ambassador to the United States. American officials have denied any involvement in the campaign to remove Mr. Khan.
The crisis revives the prospect of political instability in Pakistan, a nuclear power where no prime minister has served a full five-year term.
— Austin Ramzy
Hours after Prime Minister Imran Khan declared the National Assembly dissolved on Sunday, preventing a no-confidence vote that seemed sure to oust him, opposition leaders challenged the move before Pakistan’s Supreme Court.
The Supreme Court said it would hear their petition Monday. The court could declare Mr. Khan’s move unlawful and allow the vote to proceed.
Should that happen, it is far from clear what Mr. Khan would do next.
Some analysts in Pakistan speculated that he might have members of the opposition arrested, on the grounds that they were part of what he claims to be an American conspiracy to remove him from office. Mr. Khan has led a growing crackdown on dissent, and opponents have accused him of targeting opposition members under the pretext of an anticorruption campaign.
One lawmaker from Mr. Khan’s Tehreek-e-Insaf party, Kanwal Shauzab, said arresting opposition members was a “possibility” as long as it was done “in accordance with the law of the land.”
“We are not going to go after the opposition without any reason. It’s what they have done. They have to pay for their own deeds,” she added.
Such arrests could reduce the majority that had seemed poised to oust Mr. Khan. But his move Sunday seemed to risk costing him supporters of his own. One outspoken lawmaker from his party, Aamir Liaquat Husain, resigned in protest, joining dozens of members of Mr. Khan’s coalition who have defected in recent weeks.
Trying to head off such defections, the interior minister said Tehreek-e-Insaf had the support of Pakistan’s institutions in dissolving the legislature — an apparent reference to the military, whose backing is considered critical to the survival of Pakistan’s civilian governments.
Military leaders had appeared to withdraw support from Mr. Khan late last year after a dispute over its leadership. They have maintained that the military remains neutral in the current political crisis.
But a spokesman for the army denied that it had been involved in or supported Sunday’s developments. It was the first time military leaders had so openly suggested that they did not support Mr. Khan’s bid to stay in office. To some, it raised the possibility of military intervention — a familiar pattern in Pakistan’s history — should the political crisis drag on.
— Christina Goldbaum and Salman Masood
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The Supreme Court of Pakistan has scheduled a hearing for Monday to rule on Prime Minister Imran Khan’s move Sunday to dissolve Parliament, which set the stage for a showdown over the country’s leadership.
Opposition lawmakers argue that the maneuver is unconstitutional and amounted to an “open coup against the country and the Constitution.” Allies of Mr. Khan said that the court had no authority to intervene in the National Assembly’s business.
There are three possible outcomes from the hearing, which could last for days, if not longer:
Opposition leaders hope that the court will quickly overturn Mr. Khan’s decision and order the vote of no-confidence to proceed immediately in Parliament.
The court could choose a middle ground, determining the ruling party’s move is unconstitutional but opt not to restore the dissolved Parliament or allow the no-confidence vote to take place.
The Court could decline to interfere in parliamentary proceedings, effectively upholding Mr. Khan’s actions and paving the way for early elections to be held within 90 days.
Many constitutional experts said that the Supreme Court was likely to rule against Mr. Khan’s move to dissolve the National Assembly. On Sunday, the court’s chief justice, Umar Ata Bandial, said that several justices had expressed concern about the situation, casting doubt over the constitutionality of Mr. Khan’s actions.
But the Supreme Court in Pakistan is not above the fray of the country’s politics and has often found itself embroiled in controversies.
“Our Supreme Court has a tainted past,” Mustafa Nawaz Khokhar, a lawmaker with the opposition Pakistan Peoples Party, said in a tweet. “From sanctifying military takeovers, sending political leaders to gallows or assuming executive authority clearly out of their domain.”
Mr. Khan could also order members of the opposition be arrested, on the grounds that they were part of what he claims to be an American conspiracy to remove him from office. Mr. Khan has led a growing crackdown on dissent, and opponents have accused him of targeting opposition members under the pretext of an anticorruption campaign. Such arrests could reduce the majority that had seemed poised to oust Mr. Khan.
The longer the court takes to issue a verdict and the longer the political crisis drags on, the more time Mr. Khan will have to try to weaken the opposition before the next general election.
But if the political turmoil escalates, it is possible the country’s powerful military — which has ruled Pakistan for much of its 75-year history — might intervene. Military leaders appeared to withdraw their support for Mr. Khan’s government last year, and in recent days, they have subtly signaled that they do not support Mr. Khan’s bid to stay in office.
“Historically, the longer such a constitutional deadlock carries on, the greater chances of some kind of military intervention,” said Yasser Kureshi, a postdoctoral fellow in constitutional law at the University of Oxford.
— Christina Goldbaum
Opposition leaders in Pakistan reacted with outrage to Prime Minister Imran Khan’s move to dissolve Parliament, accusing him of high treason and subverting the country’s constitutional order.
Shehbaz Sharif, the leader of the opposition who was expected to become the interim prime minister if a vote of no confidence had succeeded, said Mr. Khan had violated the Constitution and called on Pakistan’s Supreme Court to intervene.
“It is nothing short of a high treason,” Mr. Sharif wrote on Twitter on Sunday, adding that Mr. Khan “has pushed the country into anarchy.”
“There will be consequences for blatant & brazen violation of the Constitution,” he continued.
It is nothing short of a high treason. IK has pushed the country into anarchy. Niazi & his cohort will not be allowed to go scot-free. There will be consequences for blatant & brazen violation of the Constitution. Hope SC will play it's role to uphold the Constitution.
Bilawal Bhutto Zardari, the chairman of the opposition Pakistan Peoples Party, also said on Sunday that Mr. Khan had violated the Constitution and vowed that the opposition would not leave Parliament.
“We call on ALL institutions to protect, uphold, defend & implement the constitution of Pakistan,” Mr. Bhutto Zardari wrote on Twitter.
Maryam Nawaz Sharif, a daughter of the former prime minister Nawaz Sharif and a leader of his political party, called for Mr. Khan and members of his government to be charged with high treason.
“They all must be tried under article 6,” Ms. Sharif tweeted, citing a section of the country’s Constitution that says anyone who tries to suspend or subvert the Constitution “shall be guilty of high treason.”
A spokesperson for the State Department said on Sunday that American officials were closely monitoring the situation in Pakistan.
Mr. Khan had previously accused the United States of planning to oust his government by backing the opposition’s vote of no confidence, an allegation that American officials have denied.
“When it comes to those allegations, there is no truth to them,” Ned Price, a State Department spokesman, said on Thursday.
Wang Wenbin, a spokesman for China’s Foreign Ministry, had also made a plea for unity among Pakistan’s political parties on Thursday as Mr. Khan was facing the no-confidence vote.
“China always follows the principle of noninterference in other countries’ internal affairs,” Mr. Wang said in a news conference, adding that “China sincerely hopes that all parties in Pakistan can maintain solidarity and jointly uphold development and stability.”
— Chris Cameron
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ISLAMABAD, Pakistan — Pakistan, a nuclear-armed nation that is home to the world’s second-largest Muslim population, has for decades been a reluctant — if important — American partner in the campaign against terrorism.
But the country has drifted away from the United States under Prime Minister Imran Khan, particularly after the American withdrawal from Afghanistan, where Pakistan was long accused of nurturing the Taliban and is a supporter of the Taliban regime that took over last year. Pakistan has also embraced a strategic partnership with China and closer ties with Russia.
For two decades after the Sept. 11, 2001, attacks, Pakistan was ostensibly a U.S. partner in the war against Al Qaeda and the Taliban after the United States demanded that Pakistan choose sides. In exchange, Pakistan’s military won tens of billions of dollars in American aid.
But from the start, the relationship between the two countries was rife with divided interests, with Pakistan playing a double game: accepting American aid, while often backing the very militants that the United States was fighting.
The Pakistani spy agency provided planning assistance and training expertise to the Taliban throughout the Afghan war, American officials have said, and offered a haven to the Haqqani network, a militant organization responsible for some of the deadliest attacks against American troops in Afghanistan. After the Taliban seized power, Pakistani protégés in the Haqqani network took on key positions in the Afghan government.
Pakistan’s goal in Afghanistan was to create a sphere of influence to block its archnemesis, India, which, according to Pakistan, supports separatist groups operating from havens in Afghanistan to stir unrest in Pakistan.
During the Afghan war, the United States tolerated Pakistan’s duplicitous game because, given the choice, American officials preferred fighting a chaotic war in Afghanistan to falling out with a nuclear-armed Pakistan. Pakistan’s ports and airfields offered critical entry points and supply lines for American military equipment needed in Afghanistan.
But the U.S. relationship with Pakistan cooled after Navy SEALs killed Osama bin Laden in 2011 at a safe house located near a Pakistani military academy.
China, a longtime patron of Pakistan, has invested heavily in Pakistani infrastructure. China is also counting on Pakistan to serve as its facilitator in Afghanistan, home to millions of dollars’ worth of rare earth minerals that have piqued China’s interests, analysts say. Mr. Khan, in trying to establish closer ties with Moscow, also visited President Vladimir V. Putin in Russia hours before the invasion of Ukraine. Mr. Khan intended to push for a multibillion-dollar gas pipeline to be built by Pakistani and Russian companies, according to news reports in Pakistan.
If Mr. Khan is ousted, many experts on the region say that Pakistan could grow closer to the United States and the West. Over the past three years, Pakistan’s military, which has historically determined the country’s foreign policy and security priorities, has often disagreed with Mr. Khan’s views on distancing from the United States, analysts say. Those differences contributed to Mr. Khan’s relationship with the military souring in the latter part of his tenure.
The day before the no-confidence vote was planned to take place, the chief of the Pakistani Army, Gen. Qamar Javed Bajwa, voiced a desire to deepen ties with both China and the United States, and condoned Russia’s invasion of Ukraine.
— Christina Goldbaum
Imran Khan was elected as Pakistan’s prime minister in 2018 when he ran as a nationalist promising to fight corruption, revive the country’s struggling economy and maintain an independent foreign policy that distanced Pakistan from the United States.
Born to an affluent family in Lahore and educated at Oxford University, Mr. Khan, 69, first rose to international prominence in the late 1970s on the cricket pitch and became a regular in London’s fashionable crowd. In 1995, he married a British heiress, Jemima Goldsmith.
A year later, Mr. Khan tried to parlay his popularity from cricket — he had led Pakistan in 1992 to its only World Cup triumph — into a political career, establishing his own party, Pakistan Tehreek-e-Insaf, or the Movement for Justice. As a politician, he painted a picture of himself as a reformer offering an alternative to Pakistan’s entrenched political dynasties.
For over a decade, Mr. Khan struggled to make political inroads and was mocked for his political ambitions. But by 2011, he began to gather political momentum, drawing hundreds of thousands of Pakistanis to his rallies. Many were energized by his populist, anticorruption and anti-American message.
By then, the former international playboy had embraced a pious form of Islam and sought to transform his personal image. In 2018, Mr. Khan got married for a third time, to his spiritual adviser, Bushra Bibi. (His marriage to Ms. Goldsmith had ended in divorce, and he was briefly married in 2015 to a broadcast journalist, Reham Khan.)
After winning the backing of military leaders, Mr. Khan became prime minister in 2018. Many of his rivals accused the military of manipulating the election in his favor — an accusation Mr. Khan and the military have both denied. He ushered in a new foreign policy, moving away from the United States and closer to Russia and China.
Mr. Khan’s relatively stable tenure began to unwind late last year, as dissatisfaction with his handling of the economy came to a head and a dispute with the military over its leadership appeared to cost him its support.
— Christina Goldbaum
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The critical blow for the leadership of Prime Minister Imran Khan of Pakistan came last year, when he appeared to lose the backing of the country’s powerful military.
This undercut his political stability at a time when there was already growing dissatisfaction with Mr. Khan’s government. Double-digit inflation has sent the prices of basic goods soaring and fueled criticism that he was failing to deliver on his touchstone promises of reviving the economy and creating an Islamist welfare state.
A cricket star turned politician, Mr. Khan’s break with the military came over his effort to place a loyal aide and former spy chief, Lt. Gen. Faiz Hamid, in charge of the army over the objections of the top brass. The military’s initial backing of Mr. Khan is widely thought to be a major reason for his rise to power in 2018, though Mr. Khan and military officials have denied that the military played any role in his election.
Then, in March, the opposition said it would move to vote Mr. Khan out of office and began courting allies in his party. In just a few weeks, his governing coalition splintered and some members of his party defected, appearing to give the opposition the simple majority it needed in the 342-member National Assembly to remove him from office.
Still, Mr. Khan staunchly refused to step down ahead of the vote despite mounting calls for his resignation. Instead, he has held a series of rallies to whip up public support, accused his opponents of being pawns in a conspiracy by the United States to topple his government and made claims of a plot to assassinate him.
So far, Mr. Khan has not offered Parliament or the news media evidence to support his claims of a conspiracy, and American officials have denied the accusations.
If he’s ousted, Mr. Khan would have a familiar fate: No prime minister has completed a full five-year term in Pakistan, now a nuclear-armed country of 220 million people.
Many analysts expect that even if Mr. Khan loses the no-confidence vote, he may seek to return to Parliament as a member of the opposition in the next general election, which is set for 2023 but could be held sooner.
— Christina Goldbaum
France24 - World
Mass graves found in Bucha: Ukraine's Zelensky accuses Russia of massacre
Issued on: 04/04/2022 - 11:46Modified: 04/04/2022 - 11:49
FRANCE 24
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Bodies with bound hands, close-range gunshot wounds and signs of torture lay scattered in a city on the outskirts of Kyiv after Russian soldiers withdrew from the area. Ukrainian authorities accused the departing forces on Sunday of committing war crimes and leaving behind a “scene from a horror movie.”
BBC
SANS TITRE
Damien McGuinness
BBC News, Berlin
Berlin won't be imposing an instant embargo on Russian energy, despite the atrocities in Ukraine, says German economy minister Robert Habeck.
But he says the EU's largest economy is working towards cutting off Russian energy.
“We are working towards an embargo, with measures that every day are hurting Putin. We are on a good course and this week we will make more progress on that course”, he says.
“We are working on independence from Russian gas, coal and oil.”
Habeck says before Russia’s invasion of Ukraine, 35% of Germany’s oil came from Russia, now it’s more like 25%. In previous statements he has said since the invasion German dependence on Russian gas has gone from 55% to 40%.
Because of the civilian killings in Bucha and elsewhere in Ukraine new sanctions against Russia would be decided this week, he said.
UK foreign secretary Liz Truss will visit Poland today to call for tougher action against Russian aggression and support Ukraine in peace talks, her office has said.
"Putin is yet to show he is serious about diplomacy", she says.
"A tough approach from the UK and our allies is vital to strengthen Ukraine's hand in negotiations."
The foreign secretary will meet her Ukrainian and Polish counterparts Dmytro Kuleba and Zbigniew Rau in Warsaw.
Truss is to push for more action from allies against Moscow, and announced £10 million of support for organisations working with survivors of sexual violence in Ukraine.
"We will do more to ramp up the pressure on Russia and we will keep pushing others to do more", she says.
The foreign secretary is also due to visit aid organisations supporting Ukrainian refugees before travelling to Brussels for G7 and Nato talks later this week.
Ione Wells
Westminster Correspondent, BBC News
Attacks on
Ukrainian civilians in Bucha and Irpin have sent shockwaves through Westminster.
The prime
minister called the attacks "despicable" and said they were "yet
more evidence that Putin and his army are committing war crimes in
Ukraine."
Western leaders
are expected to increase sanctions on Russia this week - and have joined in
condemnation of reports Ukrainian civilians had been shot dead with their hands tied behind their backs.
The BBC has been
told the UK government is expected to announce new sanctions on Russia this
week. This week, Polish President Duda and German Chancellor Scholz are
visiting Boris Johnson.
No 10 has
indicated that the UK government is keen to push EU nations, including Germany,
to toughen their stance on Russia's access to the Swift international payment
system and use of Russian energy.
Ukraine has
called for a full embargo on Russian oil, gas and coal.
Warning: There is an image that might distress some readers in the post below this one
The BBC's Yogita Limaye is on the ground reporting on new evidence of atrocities emerging in areas around Kyiv, the Ukrainian capital, after Russian forces pulled out.
She took the photo below of a shallow grave in the village of Matuzhin, where four people allegedly shot dead by Russian forces were left. We have blurred parts of the picture.
Three of the bodies have been identified as members of one family, including the head of the village, Olga Sohnenko. The fourth body has not been identified.
Yogita is on her way to Bucha - a town where the discovery of many dead civilians has shocked the world, and seen Russia accused of war crimes.
The Kremlin has this morning repeated denials that Russian forces were responsible for killing civilians near Kyiv.
Warning - there is a distressing image immediately below
The discovery of civilians' bodies in Bucha and Irpin, some with hands tied behind their backs, should be classified as genocide, Polish Prime Minister Mateusz Morawiecki has said.
Ukrainian authorities discovered the bodies of about 300 people in several towns following the Russian withdrawal, he says.
Morawiecki describes Russia’s invasion of Ukraine as “pure evil” and says Russian President Vladimir Putin will only be stopped by imposing tougher sanctions.
Poland supports the establishment of an international commission to investigate Russian crimes committed in Ukraine.
Morawiecki called on EU countries to confiscate the assets of Russian oligarchs and says Germany’s dependency on Russian energy over the years had helped strengthen Russia.
He also questioned whether French President Emmanuel Macron’s negotiations with Putin had achieved anything.
When asked about Hungary’s stance on Russia, Morawiecki says Viktor Orban’s fourth electoral victory should be respected and that Budapest supports sanctions.
“It’s Germany that is the main roadblock on sanctions."
Yogita Limaye
BBC News correspondent
On the way to Bucha near Kyiv, in the
village of Matuzhin, we walked past destroyed homes into the woods nearby.
We
were taken to see a shallow grave - four bodies were visible. Ukrainian
officials told us there could be more.
The bodies have been identified as that
of the head of the village Olga Sohnenko, her husband and her son. The fourth
hasn't been identified yet.
It’s unclear when they were killed. But this is
more evidence that civilians were killed indiscriminately in areas the Russians
had taken over.
Over the weekend, BBC journalists were on the ground uncovering the devastation left by Russian troops pulling back from areas near Ukraine's capital, Kyiv.
On Friday, Jeremy Bowen wrote about the grim aftermath of Russia's short-lived occupation of roads between the villages of Mria and Myla, west of the capital.
He counted 13 bodies on one short stretch of road - including two that have been confirmed as Ukrainian civilians killed by Russian forces.
On Saturday, Jeremy reported from a line of destroyed Russian tanks on a suburban avenue in Bucha - describing it as a "graveyard for Russia's hopes of encircling and entering Kyiv".
His report from Bucha told of at least 20 bodies strewn on the street, found by Ukranian forces after the Russians pulled back. Some had their hands tied behind their backs.
Jeremy has also interviewed a woman from the outskirts of Kyiv, whose only son has been shot dead by Russian soldiers.
Here's his full report:
On Sunday, Orla Guerin reported from the battle-scarred town of Irpin, which lies 13 miles (21km) down the road from Kyiv - a crucial point to block the Russian advance.
Orla entered the city centre under armed escort and wrote of streets strewn with rubble and downed power lines - and devoid of life.
She saw extensive damage in residential areas, including a high-rise block where a shell had punched a hole right through a corner apartment, cars with bullet-riddled windscreens and charred houses where the roofs had been ripped off. Some of the dead still lie beneath the rubble.
Earlier we reported that Ukraine's President Volodymyr Zelensky delivered a powerful pre-taped message to the Grammy Awards last night.
In it he urged musicians to "fill the silence" left by Russian bombs "with your music".
The video message was played ahead of a performance by John Legend of a new song, called Free.
The US star was joined on-stage by Ukrainian musicians Mika Newton and Suzanna Iglidan, while a poem was read by their compatriot Lyuba Yakimchuk, who recently fled the country.
As we've been reporting, there have been calls for new, tougher sanctions on Russia over the apparent killings of large numbers of civilians in the town of Bucha, near Kyiv.
Ukraine has accused Russian troops of a “deliberate massacre”
after the bodies of at least 20 people wearing civilian clothes were found on
streets in the city.
Hundreds of corpses are said to have been found in towns
outside Kyiv following the withdrawal of Russian troops from the area, according to Ukrainian officials. Russia denies any killings.
Here's the latest reaction:
We've just found out a bit more about French President Emmanuel Macron's calls for further sanctions against Russia.
Targeting the oil and coal industries would be "particularly" painful for Russia, he says according to AFP.
France would co-ordinate such steps with its EU partners, "especially Germany", in the coming days, Macron says.
He also suggests the EU could impose further sanctions against Russian individuals.
It's notable that Macron didn't mention targeting Russian gas, which accounts for about 40% of the EU's natural gas imports.
The Georgian Foreign Ministry has strongly
condemned the killings of civilians in the Ukrainian town of Bucha, near Kyiv.
The ministry tweeted: "We are devastated by the scenes of brutal
atrocities. All those involved in these war crimes must bear
responsibility!"
President Salome
Zourabichvili said the "Bucha massacre" was a "crime against
humanity".
The Georgian government has been under fire from the opposition for its lukewarm support for Ukraine.
The government has repeatedly voiced support for Ukraine but refused to join sanctions against Russia.
Ukrainian President Volodymyr Zelenskyy recalled Ukraine’s ambassadors to Georgia last week, saying: “with all due respect, if there won’t be weapons, won’t be sanctions, won’t be restrictions for Russian business, then please look for other work”.
Adam Easton
Warsaw Correspondent
Some 2,481,000 people have fled Ukraine to Poland since the war began, the Polish Border Guard says.
However, numbers crossing the border have fallen significantly in recent weeks.
On Sunday 22,300 crossed, down 6% from Saturday, the agency wrote on Twitter, and well below the record of 142,300 set on 6 March.
The average daily number of people crossing the border into Poland before the war started was 16,800.
There are also increasing numbers going to Ukraine.
Since the war began, 457,000 people have entered Ukraine via Poland, the agency said.
On Sunday alone, 15,000 people crossed into Ukraine from Poland, down from 21,000 on Saturday.
Some of the people fleeing Ukraine have already left Poland. Warsaw University migration research Prof Maciej Duszczyk estimates about 1.3 to 1.4 million of the refugees remain.
More sanctions against Russia are needed after reports of Russian forces killing civilians in the town Bucha, near Kyiv, French President Emmanuel Macron has said.
Ukraine has accused Russia of a "deliberate massacre" in Bucha, after reporters found at least 20 bodies strewn in the streets, but Russia has called these claims war "propaganda".
Macron told France Inter radio that there were "very clear clues" indicating that Russian forces were responsible for warcrimes in Ukraine.
Similar massacres to the one reported in the town of Bucha, outside Kyiv, could be "widespread" in areas held by Russian forces, Jack Watling from UK defence and security think tank Rusi tells BBC Radio 4's Today programme.
Ukraine has accused Russia of a "deliberate massacre" in Bucha after reporters found at least 20 bodies strewn in the streets.
Russia calls these claims war "propaganda".
"This isn't a one-off atrocity. This is very much how the Russians conduct anti-partisan warfare", Jack says.
"I think in those areas where the Russians have seized territory, we are going to discover a significant number of acts like this."
"The intent of those atrocities will be the same, which is to retaliate against the population for the audacity to resist. I think this is going to be very widespread."
"They did the same thing in Afghanistan. They did the same thing in Chechnya and in the Second World War. This is a doctrine of anti-partisan warfare, which is about collective punishment."
As Ukrainian forces re-entered areas close to the capital Kyiv after the Russians retreated, they reported finding hundreds of bodies and mass graves in the town of Bucha.
It was there and in the surrounding areas that the BBC filmed bodies of civilians in the streets - some with their hands and feet bound - who had been shot.
The BBC's Jeremy Bowen met a bereaved mother on the outskirts of Kyiv, who had to bury her own son after he was killed by Russian soldiers.
Hungary's nationalist Prime Minister Viktor Orban has won a fourth term by a landslide in the country's general elections.
In his victory speech, Orban criticised Ukraine's President Volodymyr Zelensky and Brussels bureaucrats, calling them "opponents".
Hungary shares a border with Ukraine and has taken in more than half a million refugees so far.
Orban insists that by helping the people, but refusing to supply weapons to Ukraine, he's keeping Hungary out of the war.
Zelensky has repeatedly criticised Orban's policies.
If you're just joining us now, good morning. Here's the latest we have coming out of Ukraine:
With that, this is Yvette Tan signing out from Singapore and handing over to my colleagues Chris Clayton and Jack Burgess in London.
Hugo Bachega
BBC News, Lviv
Nadia Denysenko and her three children escaped Mariupol after three weeks under constant siege by Russian forces.
For days, alone together in their frigid apartment where the windows had been blown out by shelling, they had very little to eat, and almost nothing to drink.
The first thing they did was buy bread, sausage and water.
"We're safe and we can buy food," she told the BBC.
"But my son still hides food: bread, candies. He hides it in different parts of the flat where we're staying."
She asked him "What for?"
"He said, 'So I'll have something to eat tomorrow.'"
Read more on Nadia's harrowing escape
The UK's Ministry of Defence has tweeted an update this morning with their latest intelligence on Russia's movements in Ukraine. Here's what they said:
These claims cannot be independently verified by the BBC.
Russia has started a covert mobilisation of reservists, claims Ukraine's military in its latest news bulletin at 04:00 GMT on 4 April.
"During the selection of candidates, preference is given to those who already have combat experience," the report says, identifying five Russian regions and the main target areas.
It adds that Moscow is hoping to mobilise about 60,000 extra troops.
Russia has not commented on the Ukrainian report, the accuracy of which has not been independently verified.
However, Russian President Vladimir Putin had earlier last month said he would not send conscripts or reservists to fight in Ukraine.
L'Humanité
Quand le RN chasse le naturel...
Tania MellerExtrême droite La photo a été partagée par Marine Le Pen sur les réseaux sociaux. Selon nos confrères de Rue89 Strasbourg, on y voit la candidate du RN tout sourires aux côtés de Thibaud Rufra. Il s’agirait de l’un des leaders du groupe de hooligans néonazis des Strasbourg Offender. L’individu serait-il inconnu des membres du parti d’extrême droite ? En 2014, il était pourtant candidat FN pour les élections municipales à Haguenau… Le personnage est si sulfureux qu’il a même été arrêté pour un projet d’attentat contre une loge maçonnique de Moselle et contre le ministère de la Santé. Proche des groupuscules fascistes Division nationaliste révolutionnaire et Honneur et Nation, il se ferait également appeler Thibaud Aryan, et porterait une croix de Malte tatouée sur la poitrine avec les chiffres 14 (qui symbolise, aux yeux des nazis, la suprématie blanche) et 88 (pour « Heil Hitler », le H étant la 8e lettre de l’alphabet). Une preuve de plus que les pires fachos ne sont pas tous partis chez Éric Zemmour, et qu’ils trouvent toujours très attrayant le projet xénophobe de Marine Le Pen. Laquelle, de par son projet et son entourage, représente un danger pour notre République. T. M.
Marine Le PenPrésidentielle 2022Extrême droite Valeurs Actuelles
[Video] À Perpignan, chez Louis Aliot, l’accueil des réfugiés ukrainiens s’organise
Deuxième vague d’arrivée de réfugiés de guerre ukrainiens à Perpignan (Pyrénées-Orientales). Mardi 29 mars, un second bus de réfugiés ukrainiens en provenance d’Odessa est arrivé dans la ville catalane, explique un reportage du magazine L’Incorrect. Depuis le début de la crise, le maire Rassemblement national de Perpignan, Louis Aliot, se démène pour accueillir ces réfugiés dans de bonnes conditions. Là, ce sont une cinquantaine d’Ukrainiens, des femmes et des enfants, qui sont arrivés, les hommes étant restés sur place pour combattre les Russes. À l’arrivée du bus, un comité d’accueil attendait les nouveaux venus, avec, notamment, la présence d’un pédopsychiatre, de traducteurs russophones ou ukrainophones, ainsi que de l’Ordre de Malte, pour apporter les premières aides aux arrivants. Le représentant départemental de l’association caritative explique : « C’est une population qui est vraiment très reconnaissante pour de ce que l’on fait. C’est très émouvant. » Très vite, les réfugiés ont été pris en charge, notamment par le Comité communal d’action sociale (CCAS) de Perpignan. Sa directrice, Pascale Garcia, explique : « Nous recevons plusieurs familles d’Ukrainiens dans nos appartements, puisque le CCAS possède des appartements. S’ils ont besoin d’être suivis sur différents sujets, nous le ferons. »
« Accueillir les Ukrainiens motive les Perpignanais »
Pour le maire Rassemblement national de la ville, Louis Aliot, cette décision d’accueillir des réfugiés ukrainiens allait de soi. « Accueillir des réfugiés ukrainiens est quelque chose qui motive profondément les gens ici. Nous avons une tradition d’accueil dans l’histoire contemporaine : les républicains espagnols, les Juifs, les harkis, les pieds-noirs… La population est sensibilisée. Et la meilleure preuve, c’est que nous attendions 110 personnes, et que nous avons eu 500 propositions de logement. Il y a eu un véritable élan de solidarité », explique l’édile. Le politologue de gauche radicale Nicolas Lebourg abonde dans ce sens et relève que « personne ne s’attendait à voir un vice-président historique du Front national, avec tout le pedigree de Louis Aliot, s’engager pour des réfugiés ». Quant aux réfugiés eux-mêmes, ils semblent commencer à s’acclimater à leur terre d’accueil. L’une d’elles, arrivée dans un premier convoi à la mi-mars, explique avoir déjà trouvé un travail dans la restauration, « c’est parfait ! », résume-t-elle, très émue.
Perpignan : les dernières actualités
BBC
Victory for Hungary's Orban means a headache for the EU
By Katya AdlerEurope editor
You could almost hear the collective thud of EU hearts sinking on Sunday night as Viktor Orban made his victory speech.
"Our win is so huge you can see it from the Moon, never mind from Brussels," he gloated pointedly.
A self-styled illiberal democrat, Hungary's prime minister has repeatedly clashed with Brussels over rule of law issues, like press freedom and migration.
They've fallen out over Moscow too.
That's why there was so much international attention on Hungary's election.
Orban is famed for his warm relations with Russian President Vladimir Putin. He buys a lot of energy from Moscow. But so do many other EU countries.
It's more the similarity critics see between the two men. Both, they say, are disdainful and dismissive of Brussels, of political opposition, of questioning media, of the LGBTQ+ community.
Of course Orban is no Putin. Though an election billboard on Hungarian highways, sponsored by opposition parties, suggested as much.
Next to black-and-white photos of the two leaders facing one another, the caption summarised the choice allegedly facing voters: "Hungarian Putin" or Europe.
Numerous populist, nationalist, or right-wing politicians with a penchant for strong man (or woman) politics, have admired Putin over the years - or sought to emulate some of his traits. Think Italy's Matteo Salvini, France's Marine Le Pen, the US's Donald Trump.
But Orban is the leader of an EU and Nato member country, at a time when both are deeply at odds with Moscow over the invasion of Ukraine.
"I worry about our friend in Budapest," a foreign minister from a key EU power told me in a whisper, just before the Russian invasion.
In fact, Hungary signed up to Western sanctions, which came thick and unexpectedly fast, via Brussels.
But at the same time opponents back home complained Hungarian state media was churning out propaganda-like news, "Russia-style" about the war in Ukraine.
Opposition politicians made a formal complaint to the OSCE, the Organization for Security and Co-operation that monitors human rights and elections in early March.
Most state and private media in Hungary have been taken over by Orban allies during his last 12 years in government.
Loyalists head up key institutions across the country in business, academia, media and NGOs too.
This system of patronage has given birth to an elite class of wealthy conservative cronies in Hungary.
Critics call them Orban's oligarchs.
"There's been an orgy of disinformation over Ukraine," political commentator Peter Kreko told me. So much so, he said, that many Hungarians believe the war was triggered by Kyiv.
The war ended up dominating the last weeks of the election campaign here.
You'd have thought the Hungarian opposition would have had a field day exploiting Orban's known ties to Moscow. Instead, the well-oiled government PR machine slickly transformed him into Orban the peacemaker - allowing him to avoid directly antagonising Moscow.
Ukraine borders Hungary, and around 400,000 refugees have fled here since Russia's forces invaded.
But Orban said Hungary should keep out of the conflict itself - a war, he said, between two giant countries. Too dangerous, he insisted.
He has refused to send weapons into Ukraine or to allow other countries to transit their arms destined for Ukraine through Hungary.
He is the only EU leader to openly criticise Ukraine's president.
Orban's entourage accused Vlodymyr Zelensky of forming a "pact" with the Hungarian opposition to drag Hungarian soldiers into the war with Russia.
It was striking this Sunday, that in addition to his supporters, the majority of anti-Orban voters I spoke to in polling stations were ambivalent about who was to blame for the bloodshed in Ukraine.
A huge contrast to public opinion I've come across elsewhere in central and eastern Europe over the last month, in capitals awash with Ukrainian flags.
Not a sight that greets you in Budapest.
For years, Orban has prided himself on his "political pragmatism". An outspoken anti-communist after the fall of the Berlin Wall, he's now a nostalgic nationalist conservative.
He dallies with allies east and west. Always pushing the boundaries. Just about getting away with it.
But the war in Ukraine has changed things. It's thrown loyalties into sharp relief.
Orban's attitude towards Ukraine sits uncomfortably with EU and Nato allies.
Hungary is becoming increasingly isolated.
Orban has even succeeded in alienating his closest EU ally. The similarly "illiberal"-minded government in Poland.
Warsaw is one of the most hawkish Western powers when it comes to Russia. And right now it's furious with Viktor Orban.
And yet, he is the longest-serving leader around the EU table. He knows how things work.
Neither Nato nor the EU will want to ostracise him altogether.
The West aims to present a united front when facing Vladimir Putin.
With his fresh election victory, Viktor Orban will remain an unpredictable thorn in their side for some time to come.
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Hungary's PM criticises Zelensky as he wins vote
War ignites Hungary's tightest election challenge
Around the BBC
The man who thinks Europe has been invaded - BBC News
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Ukraine : à Lviv, un célèbre chef cuisinier offre des repas aux réfugiés
Publié le : 30/03/2022 - 18:25Modifié le : 30/03/2022 - 18:29
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Lorsque la Russie a commencé à attaquer l'Ukraine en février, le célèbre chef ukrainien Ievgen Klopotenko, basé à Kiev, n'a pas eu pour réaction instinctive de prendre une arme. Son restaurant ouvert depuis un peu plus d'une semaine à Lviv sert des repas gratuits aux réfugiés.
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Gaz, couloirs humanitaires : faut-il écouter Poutine ?
Publié le : 01/04/2022 - 12:39
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Le président russe accepte des corridors humanitaires à Marioupol mais sans offrir de garanties de sécurité. Il exige le paiement en roubles du gaz russe après avoir autorisé l'euro. Que vaut encore la parole de Vladimir Poutine ? "On va plus loin" avec François Durpaire et Gauthier Rybinski.
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Eldorado des Russes, le Monténégro est inquiet pour son avenir
Publié le : 29/03/2022 - 17:51Modifié le : 29/03/2022 - 18:01
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Le Monténégro est depuis longtemps un aimant à super yachts, touristes et spéculateurs immobiliers venus de Russie. Mais le pays riverain de l'Adriatique a promis de s'aligner sur les sanctions contre Moscou et son avenir semble incertain sans l'afflux d'argent russe.
Valeurs Actuelles
Une manifestation sous tension en mémoire d’Yvan Colonna à Ajaccio
Une manifestation qui se conclut dans la violence. Dimanche 3 avril, une manifestation en mémoire d’Yvan Colonna s’est tenue à Ajaccio (Corse-du-Sud), rapporte Sud-Ouest. Environ 7 000 personnes, selon la préfecture, 15 000 selon les organisateurs, ont défilé dans les rues de la ville afin d’obtenir « justice et vérité » pour le militant nationaliste corse assassiné par un terroriste islamiste à la prison d’Arles début mars. Cette manifestation était organisée à l’initiative de la famille d’Yvan Colonna, des partis et syndicats indépendantistes et autonomistes corses.
Une manifestation qui dégénère
Bien que les forces de l’ordre aient anticipé d’éventuelles violences en saisissant préventivement des barres de fer et des boules de pétanque en amont de la manifestation, qui commençait vers 15 heures, le rassemblement a bel et bien fini par dégénérer. Vers 16 heures, après qu’André di Scala, un des organisateurs, ai déclaré : « Maintenant, chacun fait ce qu’il veut », les premières violences ont éclaté. Celles-ci vireront rapidement à l’émeute, nécessitant l’intervention massive des forces de l’ordre. Des feux de poubelles ont été allumés, et des projectiles jetés sur les gendarmes. Le calme n’est revenu à Ajaccio qu’aux alentours de 22 heures. Une quinzaine de personnes ont été blessées durant les affrontements entre militants corses et CRS.
Ajaccio : les dernières actualités
BBC
Sacramento shooting: At least six dead in centre of California state capital
At least six people have been killed and 12 injured in a shooting in the centre of Sacramento, police in California's state capital say.
People fled through the streets after rapid gunfire rang out in an area packed with restaurants and bars in the early hours of Sunday.
Police nearby responded to the gunfire and came across a "very large crowd", police chief Katherine Lester said.
No suspect is yet in custody in the wake of the shootings.
"This is a really tragic situation," Chief Lester said.
The officer said investigators had arrived at the scene and urged the public to come forward with any information that might help identify those responsible.
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The shooting took place at around 02:00 (09:00 GMT) near the junction of 10th Street and K Street, in an area that leads to the Golden One Center, where the Sacramento Kings play basketball.
It is also only a few streets from the state Capitol building.
Pamela Harris said her daughter called her at 02:15 to say that her 38-year-old son, Sergio, had been shot and killed outside a nightclub.
"She said he was dead. I just collapsed," Harris told Reuters at the scene of the shooting.
"I cannot leave here now until I know what's going on. I'm not going anywhere. It seems like a dream."
Kay Harris, 32, said she was asleep when one of her family members called to say they thought her brother had been killed. She said she thought he was at London, a nightclub on 10th Street, the Associated Press reports.
She said she has been to the club a few times and described it as a place for "the younger crowd".
Community activist Berry Accius reached the scene at about 02:30 after a city council member called him about the shooting.
"The first thing I saw was like victims," he was quoted as saying by CBS News.
"I saw a young girl with a whole bunch of blood in her body, a girl taking off glass from her, a young girl screaming saying, 'They killed my sister.' A mother running up, 'Where's my son, has my son been shot?'"
The incident is certain to inflame the ongoing debate about gun violence and the prevalence of lethal weapons in US society.
Mayor Darrell Steinberg tweeted that the numbers of dead and wounded were "difficult to comprehend".
"Rising gun violence is the scourge of our city, state and nation, and I support all actions to reduce it," he said.
In a tearful statement to reporters, city council member Katie Valenzuela - who represents the district where the shooting happened - said: "I'm heartbroken and I'm outraged."
"Our community deserves better than this," she said, pledging to do whatever she can so young people "don't get shot down on K Street when they're out trying to have a good time".
Firearms are involved in approximately 40,000 deaths a year in the US, including suicides, according to the Gun Violence Archive website.
Did you witness what happened in Sacramento? Tell us by emailing: haveyoursay@bbc.co.uk.
Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:
If you are reading this page and can't see the form you will need to visit the mobile version of the BBC website to submit your question or comment or you can email us at HaveYourSay@bbc.co.uk. Please include your name, age and location with any submission.
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New York Times - World
Carrie Lam, Racked by Covid Failures, Won’t Seek New Term in Hong Kong
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The territory’s chief executive has been criticized by residents and pro-Beijing lawmakers for mixed messaging and mishandling the city’s fifth coronavirus outbreak.
By Alexandra Stevenson and Tiffany May
HONG KONG — Carrie Lam, the chief executive of Hong Kong, announced on Monday that she would not seek a second term, after a huge surge in coronavirus infections left the global financial hub with one of the highest virus death rates in the world.
Mrs. Lam announced her plans at a news conference, citing family reasons.
“My family is my priority and they think it is time for me to go back home. That is my only consideration,” Mrs. Lam said, adding that she had already informed Beijing of her decision.
Mrs. Lam has been criticized by Hong Kong residents and pro-Beijing lawmakers for mixed messaging amid the city’s fifth outbreak, its biggest and most devastating since the beginning of the pandemic. Officials wavered on citywide mass testing, at one point indicating that the city might have to lock down residents, a prospect that triggered anxiety and panic buying.
As cases surged in February, Beijing stepped in, sending health workers, epidemiologists and technicians for testing. Hong Kong’s inability to get cases under control prompted warnings from China’s most senior leaders, including Xi Jinping. It also caused an exodus of the city’s expatriate community.
Mrs. Lam became chief executive in July 2017 after pledging her loyalty to Beijing and promising to foster a stronger sense of Chinese identity among young Hong Kong residents. But her five-year term was marked first by a deepening polarization of Hong Kong society, with broad demands among the young for more democracy and economic opportunities, and later by discontent over the way her government handled a coronavirus outbreak that ravaged the city’s world-class hospital system and further isolated Hong Kong from other countries.
A strong-willed chief executive, Mrs. Lam had previously become the target of huge street protests in 2019. Demonstrators demanded her resignation over an extradition bill that was met with strong opposition and protests that lasted months.
Mrs. Lam on Monday referred to these protests, as well as the coronavirus and “nonstop interference of foreign forces” during her time as leader of Hong Kong.
“I have faced unprecedented and enormous pressure,” she said.
After the 2019 protests, Beijing imposed a sweeping new national security law to silence opposition in Hong Kong. It also drastically revamped election rules, giving pro-Beijing lawmakers greater power to choose the city’s top leader and members of its legislature.
Hong Kong’s chief executive is determined every five years in a vote closely managed by Beijing and determined by an election committee made up of 1,500 officials who back the Communist Party. The election was to take place on March 27, but was postponed until May 8 amid Hong Kong’s Omicron surge.
Hong Kong’s last three chief executives since the former British colony was returned to Chinese sovereignty in 1997 were forced to leave office before completing two five-year terms.
Mrs. Lam rose through the Hong Kong Civil Service, first under British rule and later under Beijing. She became known among her colleagues as a “good fighter” who defended policy stances and refused to back down from arguments. But over the past few months, as Hong Kong tried to hew to China’s zero-Covid policy, Mrs. Lam was criticized for sending mixed signals.
The Latest on China: Key Things to Know
Marriages and divorces. Faced with a soaring divorce rate, China introduced a rule forcing married couples to undergo a 30-day “cooling off” period before formally parting ways. The move seems to have been effective at reducing divorces, but is unlikely to help with a demographic crisis fueled by a decline in marriages.
China Eastern Airlines crash. Emergency workers found no survivors after a Boeing 737 plane carrying 132 people crashed in the southern region of Guangxi. The crash of China Eastern Airlines Flight 5735 is the country's worst air disaster in more than a decade.
The war in Ukraine. Despite calls from other world leaders for China to play a more proactive role in pressing Russia to negotiate an end to the war, Beijing has instead tried to keep its distance. The result has left China, diplomatically, on the sidelines of the conflict.
Omicron surge. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, Beijing is trying to fine-tune its “zero Covid” playbook, ordering officials to quash outbreaks but also find ways to limit the economic pain involved.
While facing increased criticism from the city’s business sector and expatriate community, Mrs. Lam doubled down on social distancing measures and an effort to make the city’s 7.4 million people test for the virus. Amid criticism from Beijing and local lawmakers, she later backed off from mass testing. Then, in late March, said the city would begin to lift a flight ban on nine countries and relax restrictions, after officials indicated the worst of the latest outbreak was likely over.
Hong Kong has reported nearly 1.2 million Covid-19 cases and 8,172 deaths, most of them tied to the most recent outbreak, and many of them among Hong Kong’s older and unvaccinated population. The city’s fatality rate from the virus was at one point among the highest in the world, at three per 100,000 residents, in large part because so many older Hong Kongers were not vaccinated.
Addressing rumors that Hong Kong’s number two official, John Lee, would be a favorite to replace her, Mrs. Lam said that she has yet to receive a resignation from any government officials.
She also said that she would focus on pandemic-related work until the end of her term on June 30. On Saturday, government officials issued a statement exempting candidates for chief executive from some social distancing bans while campaigning. Currently, no more than two households are allowed to gather indoors.
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France24 - Monde
Une université ukrainienne transformée en usine de pansements pour les soldats au front
Publié le : 29/03/2022 - 16:11Modifié le : 29/03/2022 - 16:45
Laura MOUSSET
Suivre
Le département de chimie organique de l'université nationale polytechnique de Lviv, en Ukraine, fabrique un pansement médical protecteur pour les soldats et les travailleurs de première ligne blessés par les frappes russes. Le pansement hydrogel est passé du stade expérimental à la production de masse depuis le début de la guerre en Ukraine.
L'Humanité
Fabien Roussel veut incarner le vote contre l’évasion fiscale
ActuCampagne Le candidat PCF entend s’attaquer aux « délinquants en col blanc ». Il propose la création de « brigades Eliot Ness » , chargées de récupérer entre 80 et 100 milliards d’euros qui s’évaporent, chaque année, dans les paradis fiscaux.
Naïm SakhiJulia HamlaouiVilleurbanne (Rhône), envoyés spéciaux.
Il y en a qui s’en prennent au RSA, qui ciblent la dépense publique et fustigent la dette. Et puis, il y a un candidat à la présidentielle qui garde en ligne de mire le fléau de l’évasion fiscale, qui coûte entre 80 et 100 milliards d’euros aux finances publiques par an. Durant près d’une heure, samedi, en meeting près de Lyon, Fabien Roussel s’est attaché à dénoncer cette insupportable « délinquance en col blanc ». « Certains disent “optimisation fiscale”. C’est plus chic, c’est légal, mais c’est tout aussi déloyal et antipatriotique », accuse le candidat PCF. « Avec ces 100 milliards d’euros, tous les ans, on peut doubler le budget de l’éducation nationale et, en même temps, supprimer la CSG ou encore financer la retraite à 60 ans, qui ne coûte que 27 milliards d’euros », assure celui qui veut récupérer cet argent. « Le vote rentable, celui qui remplira nos caisses pour vivre mieux, c’est le vote de la France des Jours heureux ! » lance-t-il, avant de détailler comment il entend « mettre le paquet ».
Si Fabien Roussel devient président de la République, le sénateur PCF Éric Bocquet sera nommé ministre de la Lutte contre l’évasion fiscale. Et le gouvernement mettra sur pied des « brigades Eliot Ness », en recrutant 30 000 agents des impôts. « Elles seront chargées de traquer les fraudeurs fiscaux jusqu’à ce qu’ils finissent derrière les barreaux », précise Fabien Roussel. Le candidat plaide aussi pour le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales. « Avec moi, c’est l’État qui calcule le montant et il l’imposera avant que les bénéfices ne partent dans les paradis fiscaux, assure le député. C’est possible, j’ai déjà déposé le texte de loi » à l’Assemblée nationale, prévient-il. « Je serai toujours votre soutien sur ce combat-là », affirme Nicolas Forissier, lanceur d’alerte dans le scandale de la banque suisse UBS, dans une vidéo diffusée durant le meeting.
« La casa de Roussel »
La veille, le vendredi 1er avril, le candidat communiste avait lancé l’opération « Gros poissons » pour lutter contre la fraude fiscale. Si la mise en scène et l’affiche « La casa de Roussel », inspirée d’une célèbre série espagnole, tenaient de la blague, l’initiative était très sérieuse sur le fond. Avec un sourire, plusieurs militants se sont retrouvés devant le siège de l’Autorité des marchés financiers, à Paris, en combinaisons rouges et masques à l’effigie de Fabien Roussel. « Voilà notre 1er avril : la chasse aux gros poissons est ouverte. Ce tas de billets symbolise cet argent qui manque à la République. Il y a 100 sacs contenant chacun 1 milliard d’euros. C’est votre argent, c’est notre argent, on veut le retrouver dans le progrès social, dans les services publics, dans notre pouvoir d’achat ! » lance le prétendant à l’Élysée ceint de son écharpe de député, depuis une nacelle parée d’une banderole « Le vote contre l’évasion fiscale, c’est Roussel !»
Le candidat poursuit sa plaidoirie. « J’accuse les fraudeurs fiscaux de piller la République ! » assène-t-il, avant d’envoyer sur le même banc les « cabinets fiscalistes, cabinets de conseil, sociétés offshore qui font le jeu de la fraude », « les traités européens responsables de la concurrence fiscale déloyale », ou encore « les multinationales du CAC 40 qui font le choix d’installer leur siège social dans ces paradis fiscaux ». « J’accuse aussi ce gouvernement, comme le précédent, de complicité. Sur 100 milliards d’évasion, il n’en récupère que 10, à peine 10 % », dénonce-t-il, avant de dérouler des propositions. Dont l’établissement d’une « vraie liste » des paradis fiscaux et la tenue d’une « conférence européenne » dédiée à la lutte contre la fraude. En pleine affaire McKinsey, révélée par la commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseil dont la sénatrice PCF Éliane Assassi est la rapporteure, Fabien Roussel l’assure : « Voilà à quoi sert le vote communiste. C’est un vote utile pour lutter contre l’évasion fiscale. »
« pour que l’argent serve les gens »
À côté de Lyon, samedi, le candidat s’est de nouveau indigné de cette affaire. « Passer des contrats avec des McKinsey tout en sachant qu’ils ne payent pas d’impôts ? Oui, dit le candidat Macron, c’est anormal, mais c’est légal », déplore le député. En cinq ans, 2,3 milliards d’euros au minimum ont été dépensés par l’État auprès de cabinets de conseil. Et ce alors même que la Macronie détricote la haute fonction publique et impose des cures d’austérité aux administrations… À l’inverse de ce que réalise Emmanuel Macron, « voter communiste », c’est voter pour des services publics de qualité, contre l’évasion fiscale et « pour que l’argent serve les g ens », assurent les militants réunis au meeting.
Une allusion directe à la pression du « vote utile » à gauche, qui s’amplifie à l’approche du scrutin. « J’hésite avec Jadot et Mé lenchon, mais Roussel, c’est mon choix de cœur. Il sait parler et ne renonce pas aux idéaux sociaux de la gauche », confie Pascal, qui regrette l’absence d’une union à gauche pour « empêcher Marine Le Pen d’atteindre le second tour ». « Je vais sans doute finir par voter utile. Mais la candidature communiste construit l’avenir. Fabien Roussel est la relève de la gauche radicale », mesure Jordan. « Jean-Luc Mélenchon n’a rien fait de ses 19 % de 2017. Pas question de “voter utile”. Je l’ai fait en 2012 et 2017, et cela n’a rien apporté pour changer la vie. Maintenant, je vote pour mes idées », répond Morgane. « On ne vote pas en fonction des calculs, mais pour des convictions », souligne à son tour Bernard Thibault. Dans une vidéo, l’ancien secrétaire général de la CGT a appelé à voter Fabien Roussel, rappelant que « dès que le PCF a eu une influence dans le pays, ce sont l à que les acquis sociaux ont été les plus forts ».
« La pente est rude mais nous la grimpons. Il reste encore huit jours pour renouer avec les grands progrès et les grandes espérances dont notre pays a le secret », affirme Fabien Roussel. Ce meeting près de Lyon a marqué l’avant-dernier exercice du genre pour le candidat, d’ici au 10 avril. Le prochain aura lieu à Lille, jeudi. Pour l’occasion, ses équipes ont affrété un TGV, le « train des gens heureux », au départ de Paris. « Je suis à vos côtés aujourd’hui et je le serai demain. Toute la force que vous mettez, c’est de la force pour se faire respecter ! » assure le candidat.
Présidentielle 2022Fabien Rousselfraude fiscaleévasion fiscale France24 - Monde
“Je n’ai pas eu le choix” : une Ukrainienne raconte sa fuite d’un Marioupol dévasté
Publié le : 28/03/2022 - 18:03Modifié le : 29/03/2022 - 15:43
Pariesa Young
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Marioupol, ville portuaire du sud-est de l'Ukraine, est devenue l'épicentre des attaques russes, subissant des semaines de bombardements qui ont à la fois dévasté la ville et laissé des milliers de civils piégés sans eau, chauffage, égouts ou service téléphonique. De nombreuses personnes ont fui la ville pour la Russie, l'Union européenne ou des régions plus sûres en Ukraine. Notre Observatrice, qui a quitté Marioupol vers un village isolé dans les montagnes, nous a raconté sa fuite.
La plupart des combats les plus violents de l'invasion russe en Ukraine ont eu lieu à Marioupol, une ville portuaire stratégique située entre les zones, sous contrôle russe, de la Crimée et du Donbass. La ville a enduré des semaines d'attaques incessantes qui ont ravagé des cibles civiles et des infrastructures essentielles, créant une situation d’urgence humanitaire.
📽️Russian forces have no shame, #Mariupol is slowly disappearing under the rubble #Ukraine #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/l24OcHzqSM
March 23, 2022Environ 160 000 civils sont toujours piégés à Marioupol, selon le maire Vadym Boichenko.
Jusqu'à 140 000 personnes, cependant, ont tenté le dangereux voyage hors de la ville pour fuir les combats. Certains ont fui l'Ukraine pour l'Union européenne, d'autres sont réfugiés dans des villages en Ukraine ou en Russie.
❗️Evacuation from Mariupol through the eyes of civilians.Under bullets and explosions people escape from the destroyed city.#Ukraine #Russia #TPYXA pic.twitter.com/EbyzNvvRGV
March 26, 2022"J'étais prête à partir à pied, à courir, à mourir sur la route, mais je ne pouvais plus rester à Marioupol"
Veronika Tikhonyuk, 19 ans, est étudiante à l'Université d'État de Marioupol ainsi qu’aspirante joueuse de hockey. Elle s'est échappée de Marioupol le 14 mars avec sa mère après avoir passé plusieurs jours à l'abri des bombardements dans un sous-sol, puis une usine désaffectée, avec sa famille.
Ça a commencé à 5 h 30 le 24 février. Je me suis réveillée au son des bombes et ma première réaction a été “ Je ne veux pas mourir, s'il vous plaît, je veux vivre”. Il faisait très sombre dehors et c’était très dangereux d'aller aux fenêtres alors je suis juste restée dans mon lit, totalement silencieuse. J'ai senti comment ma vie heureuse, ma vie de rêve était totalement détruite. Mon lit bougeait comme si c'était un tremblement de terre. J'ai vu la fin de ma vie défiler devant moi.
Je n'ai pas pris la décision de quitter Marioupol, je n'avais tout simplement pas le choix. Le 14 mars, la situation était déjà critique et j'ai eu la chance de rencontrer un couple qui avait une voiture. Ils m'ont emmenée avec eux ce matin-là. J'étais prête à partir à pied, à courir hors de la ville, à mourir sur la route. Je ne pouvais plus rester à Marioupol parce qu'il n'y avait plus de Marioupol. La ville était déjà incendiée, les bombes tombaient continuellement du ciel juste à côté de moi. Je n'avais pas le choix et pas le temps de réfléchir. C’était maintenant ou jamais. Je suis partie avec seulement ma mère et le couple qui nous a emmenés. Nous avons quitté la ville par nos propres moyens et nous savions totalement que nous pouvions mourir à tout moment.
Je n'avais rien emporté du tout, j'avais juste un "pack d'urgence" que j'ai emmené dans un sous-sol : carte d'identité, pansements, téléphone, mes lunettes… rien de plus, pas même des vêtements. Je n'ai rien sauvé, même pas mon petit chat...
Plusieurs tentatives visant à faciliter les couloirs humanitaires officiels pour évacuer les civils de Marioupol ont échoué en mars, les forces russes étant accusées de cibler des convois de secours et des familles s’enfuyant. Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré, le 25 mars, que la France, la Turquie et la Grèce procéderaient à une opération d'évacuation de la ville dans les prochains jours. Cependant, le 28 mars, l'Ukraine a déclaré qu'elle n'ouvrirait pas de couloirs d'évacuation car les forces russes n'avaient pas accepté de mettre en place des corridors sûrs pour les civils.
Cependant, jeudi 31 mars, Moscou a accepté la création d'un corridor humanitaire vendredi 1er avril. Plusieurs dizaines de bus sont attendus pour évacuer des civils en direction de Zaporijia.
#Ukraine The Russian military stopped the evacuation column with residents of Mariupol, which was heading from Berdyansk to Zaporozhye. As a result, a multi-kilometer traffic jam formed near Vasilievka, in which there are ambulances with injured children, Ukrainians say pic.twitter.com/fuWk2j0d4T
March 26, 2022"C'était le trajet le plus fatigant, stressant et dangereux de ma vie"
J’ai quitté Marioupol le 14 mars à 9 h du matin, mais ne suis arrivée à Zaporizhzhia [NDLR : une ville voisine, à environ 200 km au nord-ouest] qu'à 22 h. C'était le trajet le plus fatigant, stressant et dangereux de ma vie. J'ai passé une nuit dans cette ville puis nous avons déménagé à Dnipro [70 km au nord]. La route était beaucoup plus sûre que la précédente, nous sommes donc arrivés à Dnipro rapidement - en une ou deux heures. Nous y avons passé deux nuits puis avons déménagé à Lviv – la route nous a pris 17 heures [NDLR : Lviv est à environ 1 000 km à l'ouest de Dnipro, soit environ 13 heures et demie de trajet en voiture dans des conditions normales, selon Google Maps, NDLR]. Et puis nous avons déménagé à Uzhhorod [250 km au sud-ouest]. Donc, je ne suis arrivée à Uzhhorod que le 17 ou le 18 - je ne me souviens pas, j'étais trop stressée et fatiguée.
Nous roulions sans arrêt. Nous avons dû contourner beaucoup de mines, d'engins militaires y compris détruits, il y avait beaucoup de fragments et de débris sur les routes, donc c'était trop dangereux de rouler vite. De plus, il y avait beaucoup de points de contrôle le long du chemin, à la fois ukrainiens et russes. On a croisé des soldats russes qui nous ont demandé des cigarettes. Nous avions très peur, alors nous leur avons obéi. Heureusement, ils n'ont rien fait avec nous, sauf quelques contrôles. Mais nous avons eu de la chance. Beaucoup d'autres ont été pris dans des combats.
Russian troops setting up checkpoints in the #Kherson region pic.twitter.com/mbbmaeKFWN
March 17, 2022L'Ukraine a également accusé la Russie d'avoir relocalisé jusqu'à 40 000 résidents de Marioupol en Russie, potentiellement contre leur volonté et sans l'approbation de Kiev. La ville étant encerclée et partiellement contrôlée par les Russes, certains habitants de Marioupol n'ont eu d'autre choix que de se rendre en Russie pour trouver de la nourriture, de l'eau et des soins médicaux. La Russie a nié avoir expulsé de force des Ukrainiens.
“J'ai survécu à un véritable blocus : il n'y a plus eu de nourriture ni d'eau dans la ville pendant longtemps. Lorsque la neige est soudainement tombée en mars, nous étions les plus heureuses parce que nous pouvions la manger et la boire”, a écrit Veronika Tikhonyuk sur son compte Twitter.
Pour elle, échapper à Marioupol était nécessaire pour survivre, mais elle ne se sent toujours pas complètement en sécurité.
"Grâce aux bénévoles et à des gens bienveillants, j'ai des vêtements, des produits de première nécessité et de la nourriture"
Maintenant, je suis dans un village de montagne. C'est beaucoup plus sûr que Marioupol, mais je ne peux pas dire que je me sente en sécurité. Mon pays est toujours en danger, je suis traumatisée et je ferai face à ce traumatisme pour le reste de ma vie. Je ne me sentirai plus en sécurité. Grâce aux bénévoles et aux gens bienveillants, j'ai des vêtements, des produits de première nécessité et de la nourriture. Ma mère et moi louons une petite maison à la montagne, sans fioritures. J'essaie de trouver un travail à distance, de faire du bénévolat et de me remettre des traumatismes que la guerre m'a laissés.
Je sais avec certitude que la maison de mes grands-parents, ma première maison, est entièrement incendiée et [des soldats russes] vivent dans mon appartement, c’est-à-dire ma deuxième maison. Peut-être l’ont-ils également brûlé maintenant, je ne sais pas, personne ne sait. Un couple d’amis m'a appelé récemment, mais d'autres sont toujours silencieux. Je n'ai plus que ma mère maintenant, et mon père qui habite très loin. Je n'ai toujours pas de nouvelles ni d'informations sur le reste de ma famille, je les ai perdus, tous… et mon chat aussi…
La Russie et l'Ukraine ont repris les négociations de paix le 28 mars, sur fond de “situation catastrophique” à Marioupol. Selon un représentant de la ville, l’évacuation d’environ 2 000 personnes est en cours à Marioupol après que la Russie a accepté d’y ouvrir un couloir humanitaire pour évacuer les civils, une information confirmée par les équipes de la Croix-Rouge.
L'Union européenne a accusé la Russie d'avoir commis des crimes de guerre en Ukraine, en particulier à Marioupol, où un certain nombre de cibles civiles ont été attaquées.
>> À lire sur les Observateurs : À Marioupol, la guerre des images pour prouver qui contrôle la ville
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Victime de la guerre, l'agriculture ukrainienne craint la panne sèche
Publié le : 28/03/2022 - 17:24Modifié le : 28/03/2022 - 17:37
Laura MOUSSET
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Sur des champs à perte de vue du sud-ouest de l'Ukraine, les moissonneuses viennent de débuter le semis du tournesol. Quelque 50 % du commerce mondial repose sur la production ukrainienne. Mais à cause de la guerre, le manque de carburant menace la saison agricole, et les dernières récoltes n’ont pas pu être exportées. Un coup dur pour les agriculteurs, mais également pour la sécurité alimentaire mondiale.
BBC
The presence of life and active plate tectonics may well be entwined
Nearly 500 years ago, the Flemish cartographer Geradus Mercator produced one of the world's most important maps.
It certainly wasn't the first attempt at a world atlas, and it was not particularly accurate either: Australia is absent, and the Americas are only roughly drawn. Since then, cartographers have produced ever-more precise versions of this continental arrangement, correcting for Mercator's errors, as well the biases between hemispheres and latitudes created by his projection. But Mercator's map, along with others produced by his 16th-Century contemporaries, revealed a truly global picture of Earth's landmasses – a perspective that has persisted in people's minds ever since.
Mercator's original projection from 1569 (Credit: Wikimedia Commons)
What Mercator didn't know is that the continents have not always been arranged this way. He lived around 400 years before the theory of plate tectonics was confirmed.
When looking at the positions of the seven continents on a map, it's easy to assume that they are fixed. For centuries, human beings have fought wars and made peace over their share of these territories, on the assumption that their land – and that of their neighbours – has always been there, and always will be.
From the Earth's perspective, however, the continents are leaves drifting across a pond. And human concerns are a raindrop on the leaf's surface. The seven continents were once assembled in a single mass, a supercontinent called Pangaea. And before that, there's evidence for others stretching back over three billion years: Pannotia, Rodinia, Columbia/Nuna, Kenorland and Ur.
Geologists know that supercontinents disperse and assemble in cycles: we're halfway through one now. So, what kind of supercontinent might lie in Earth's future? How will the landmasses as we know them rearrange over the very long-term? It turns out that there are at least four different trajectories that could lie ahead. And they show that Earth's living beings will one day reside on a very different planet, which looks more like an alien world.
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For geologist Joao Duarte at the University of Lisbon, the path to exploring Earth's future supercontinents began with an unusual event in the past: an earthquake that struck Portugal one Saturday morning in November 1755. It was among the most powerful quakes of the past 250 years, killing 60,000 people and sending a tsunami across the Atlantic Ocean. What made it particularly odd was its location. "You should not have big earthquakes in the Atlantic," says Duarte. "It was strange."
Earthquakes of this scale usually happen on or near major subduction zones, where oceanic plates plunge beneath the continents and are melted and consumed in the hot mantle. They involve collision and destruction. The 1755 quake, however, happened along a "passive" boundary, where the ocean plate underlying the Atlantic transitions smoothly into the continents of Europe and Africa.
In 2016, Duarte and colleagues proposed a theory for what might be going on: the stitches between these plates could be unravelling, and a major rupture may be looming. "It could be a kind of infectious mechanism," he explains. Or like the glass splintering between two small holes in a car windscreen. If so, a subduction zone could be poised to spread out from the Mediterranean along western Africa and perhaps all the way up past Ireland and the UK, bringing volcanoes, mountain-building and earthquakes to these regions.
Duarte realised that, if this happens, it could lead to the Atlantic eventually closing. And if the Pacific continued to close too – which is already occurring along the subducting "Ring of Fire" circling it – a new supercontinent would eventually form. He called it Aurica, named because the former landmasses of Australia and the Americas would sit at its centre.
It would look like this:
Aurica, the supercontinent that could form if the Atlantic and Pacific closed (Credit: Davies et al)
After Duarte published his proposal for Aurica, he wondered about other future scenarios. After all, his was not the only supercontinent trajectory that geologists had proposed.
So, he began chatting with oceanographer Matthias Green at Bangor University in Wales. The pair realised they needed someone with the computational chops to create digital models. "That person had to be someone a little bit special, who didn't mind studying something that will never happen in human timescales," he explains. That turned out to be his colleague Hannah Davies, another geologist at Lisbon University. "My job was to turn drawings and illustrations from past geologists into something that is quantitative, geo-referenced and in a digitised format," explains Davies. The idea was to create models that other scientists could build on and refine.
But it wasn't straightforward. "What we were nervous about is it's an incredibly blue-sky topic. It's not in the same kind of vein as a regular scientific paper," says Davies. "We wanted to say, 'Okay, we understand this much about plate tectonics after 40 years or 50 years. And we understand this much about mantle dynamics, and all of the other components of the system. How far can we take that knowledge into the future?'"
This led to four scenarios. As well as modelling a more detailed picture of Aurica, they explored three other possibilities, each projecting ahead roughly 200-250 million years from now.
The first was what could happen if the status quo continues: the Atlantic stays open and the Pacific closes. In this scenario, the supercontinent that forms will be called Novopangaea. "It is the most simple, and most plausible based on what we understand right now," says Davies.
Novopangaea will form if known tectonic activity today continues with no surprises (Credit: Davies et al)
However, there could also be geological events in the future that lead to different arrangements.
One example is a process called "orthoversion" where the Arctic Ocean closes and the Atlantic and Pacific remain open. This changes the dominant orientations of tectonic spreading, and the continents drift northward, all arranging around the North Pole, except Antarctica.
In this scenario, a supercontinent called Amasia forms:
If Amasia forms, it'll be because the continents drifted northwards (Credit: Davies et al)
Finally, it's also possible that the seafloor spreading in the Atlantic could slow down. In the middle of the ocean, there's a giant ridge bisecting two plates, running through Iceland all the way down to the Southern Ocean. Here, new lithosphere is forming, feeding out like a conveyor belt. If this spreading slowed or stopped, and if a new subducting plate boundary formed alongside the east coast of the Americas, you'd get a supercontinent called Pangaea Ultima, which looks like an enormous atoll:
Pangaea Ultima is still surrounded by a huge ocean, but has a central sea within it (Credit: Davies et al)
These four digital models now mean that geologists have a base to test other theories. For example, the scenarios could help scientists to understand the effects of different supercontinental arrangement on the tides, as well as the climate of the deep future – what would the weather be like on a world with a massive ocean and giant landmass?
To model the climate of a supercontinent, "you cannot use the IPCC [Intergovernmental Panel on Climate Change] models, full stop, because they are not designed to do that", says Duarte. "You cannot change the variables that you need to change."
The models of Earth's future supercontinents can also serve as a proxy for understanding the climate of exoplanets. "The future Earth is completely alien," says Davies. "If you were in orbit above Aurica, or Novopangaea, you probably wouldn't recognise it as Earth, but another planet that had similar colours."
This insight led the trio to collaborate with Michael Way, a physicist at the Nasa Goddard Institute for Space Studies. He and his colleagues seek to study climates on alien worlds by modelling the variations of our own over deep time. "We only have so many examples of what a temperate climate can look like. Well, we have one example to be honest: Earth, but we have Earth through time," says Way. "We have the past scenarios, but by moving to the future and using these wonderful tectonic models for the future, it gives us another ensemble to add to our collection."
You need such models because it can be difficult to know what to look for when analysing potentially habitable exoplanets from afar. Ideally you want to know if a planet has a supercontinent cycle, because the presence of life and active plate tectonics may well be entwined. The continental arrangement could also affect the likelihood of liquid water. Through telescopes, you can't see the continents, and the atmospheric composition can only be inferred. So, models of climate variations could reveal some indirect signature that astronomers could detect.
What kind of continental arrangement might rocky alien worlds have? (Credit: Getty Images)
Way's modelling of the supercontinent climates – which took months using a supercomputer – revealed some striking variations between the four scenarios. Amasia, for example, would lead to a much chillier planet than the rest. With land concentrated around the North Pole and the oceans less likely to carry warm currents to cooler latitudes, ice sheets would build up. Aurica, by contrast, would be balmier, with a dry core but coasts akin to Brazil's today, with more liquid water.
All this is helpful to know, because if an Earth-like exoplanet has plate tectonics, we won't know which stage of the supercontinent cycle it is currently in, and therefore we will need to know what to look out for to infer its habitability. We shouldn’t assume that the landmasses will be dispersed, mid-cycle, like our own.
As for our own planet's future, Davies acknowledges that the four supercontinent scenarios they have modelled are speculative, and there may be unanticipated geological surprises that change the outcome. "If I had a Tardis to go and see, I wouldn't be surprised if, in 250 million years, the supercontinent didn't look anything like any of these scenarios. There are so many factors involved," she says.
However, what can be said for certain is that the landmasses we take for granted will one day rearrange into an entirely new configuration. Countries once isolated from one another will be close neighbours. And if Earth still hosts intelligent beings, they will be able to travel between the ancient ruins of New York, Beijing, Sydney and London without ever seeing an ocean.
*Richard Fisher is a senior journalist for BBC Future and tweets @rifish
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L'Humanité
Démontage méthodique et radical d’un fantasme délétère
Prescription cultureTélévision À quelques jours de l’élection présidentielle, LCP-AN diffuse un documentaire précieux pour combattre les haines et les impostures de l’extrême droite.
Laurent EtreLa formule, aussi creuse que sulfureuse, fait florès depuis des années dans les milieux de l’extrême droite française, à laquelle elle demeurait peu ou prou cantonnée. À la faveur de l’actuelle campagne pour l’élection présidentielle, avec la candidature de l’essayiste xénophobe Éric Zemmour, ce fantasme du « grand remplacement » tend néanmoins à se banaliser dangereusement dans le débat public. Le présent documentaire de Thomas Zribi et Nicolas Lebourg reprend la chronologie de son apparition.
Si la paternité de l’expression revient à un autre auteur adulé de l’extrême droite, Renaud Camus, l’idée même prend ses sources à la fin du XIXe siècle, et chemine tout au long du suivant sur fond de « théories » complotistes et antisémites. Avec le concours de nombreux spécialistes, les réalisateurs entreprennent de déconstruire à nouveau, statistiques à l’appui, ce qui n’est, en somme, que l’expression d’un rejet viscéral de la diversité constitutive de la population française. « Pour qu’il y ait un grand remplacement, il faudrait d’un côté une population homogène, qui va être remplacée, et de l’autre, une population homogène qui remplace. (…) Or, il existe une très grande mixité. La moitié, pratiquement, des descendants d’immigrés sont des descendants d’unions mixtes. Donc, quand on arrive à la deuxième ou troisième génération, l’ascendance est extraordinairement variée », fait observer le démographe Hervé Le Bras, qui rappelle par ailleurs que le dernier recensement annuel disponible fait état de 109 000 immigrés de plus, sur une population de 67 millions d’habitants. Bien loin du raz-de-marée redouté par tous les xénophobes.
En réalité, l’écho rencontré par l’affabulation du « grand remplacement » doit beaucoup aux travers des réseaux sociaux : recherche de l’audience par la rumeur sulfureuse, prime tacite à l’agressivité des commentaires… Mais les autres canaux ont aussi leurs responsabilités, avec, du côté du petit écran, des émissions comme celle de Cyril Hanouna, citée dans le documentaire. « Ces débats clivants vont permettre de produire un spectacle médiatique. On peut rapidement comprendre que le public sera plus intéressé par un débat sur le “grand remplacement” que sur les orientations économiques du gouvernement au cours des dernières années », analyse le politiste Alexandre Dézé. Certains instituts de sondage sont également pointés du doigt pour des formulations ambiguës dans leurs questionnaires politiques. « L’économie médiatique actuelle repose sur une logique du buzz, sur une logique du clash. Cela produit des effets d’accréditation », conclut Alexandre Dézé. Et dans ce climat, les militants d’extrême droite les plus radicaux se sentent évidemment pousser des ailes, avec un risque croissant de passage à l’acte : depuis 2017, pas moins de huit attentats ont été déjoués par les services de renseignements, ainsi que le rappelle un autre intervenant. Pour susciter enfin une prise de conscience à la hauteur des périls, voilà donc un documentaire incontournable.
TélévisiondocumentaireExtrême droiteÉric Zemmour BBC
People tend to be more accurate at judging someone’s honesty – and whether they are lying about a particular event – if they are asked to go with their intuitions
When asked about the source of his genius, Albert Einstein had no doubts. “I believe in intuitions and inspirations. I sometimes feel that I am right. I do not know that I am,” he told the Saturday Evening Post in 1929. It was much better to trust those instincts and test them later than to dismiss them out of hand, he said.
The physicist was by no means alone in this philosophy. It was also, apparently, a big part of Coco Chanel’s strategy. “Fashion is in the air, born upon the wind. One intuits it,” she said.
You may recognise the sensation yourself. Whether you are looking at a new apartment, considering a possible new job or judging someone’s honesty, you may have an ineffable hunch when something is right or wrong – without being able to articulate the reasons for your judgement.
It can be tempting to view our gut instincts as a kind of mysterious ‘sixth sense’, but there is no need to appeal to the paranormal to explain intuition. In the past two decades, psychologists and neuroscientists have made enormous strides in identifying the sources of our gut instincts, and their essential role in our lives. Along the way, their research has identified the specific situations in which our intuition is likely to lead us down the right path, and the times that it leads us astray – knowledge that can help us all to make better decisions.
The mind in the body
The scientific understanding of intuition begins with a laboratory game known as the Iowa Gambling Task.
Participants are presented with four stacks of cards on a computer screen. Each time they turn a card, they will receive either a monetary reward or a penalty. Two of the decks tend to offer relatively large rewards, but even bigger penalties – meaning that, over many turns, they will lead to a loss. The other two decks provide relatively small rewards but even smaller penalties, meaning that they are the safer option.
Albert Einstein was a particular proponent of going with intuition and instinct (Credit: Getty Images)
The participants aren’t told which decks are going to be profitable, but after about 40 attempts, many people start to form a hunch of which ones will lead to bigger wins. The participants’ nonconscious mind, it seems, has started to notice the patterns of the wins and losses, even if they cannot explain the reason that they are making these choices, beyond having a “gut feeling”.
Importantly, the improvements in performance often follow systematic physiological changes as the participants make their decisions. When they start to approach the riskier decks, for instance, most people begin to show a stress response, such as a slight change to the heart’s beat and sweating of the skin. These changes – known as “somatic markers” – seem to act as a warning that prevents the participant from making the wrong choice, and they may underlie the sense of having a gut instinct.
Without this kind of intuition, people can run into serious problems in real life. Some neurological patients are unable to form somatic markers, for instance. Without gut feelings to guide them, they often remain stuck in ‘analysis paralysis’ when asked to make a choice. And when they do take a decision, they fail to see the risks in what they are doing. They may invest all their money in a poor business proposal, for example, while others would have had a strong instinct to distrust the venture.
Such observations suggest that our intuitions are an essential part of our decision-making toolkit – that should be ignored at our peril.
The expert eye
The evidence for the importance of gut feelings is strongest in studies of lie detection. People tend to be more accurate at judging someone’s honesty – and whether they are lying about a particular event – if they are asked to go with their intuitions, compared to when they are asked to think it through and verbalise their reasons.
In other situations, the strength of our intuitions will depend on the extent of our experiences. The unconscious brain rifles through its stored knowledge to find the best answer to our problems, without us consciously recalling the precise memories that power those feelings.
Consider an experiment led by Erik Dane, a professor of management at Rice University in Texas. In 2012, his research team asked students to view a series of designer handbags – some of which were authentic products and some of which were realistic counterfeits.
Half the participants were asked to ignore their gut instincts and list all the features they would look for to determine whether the handbag was real or fake. The rest were told to go with their intuitions – to allow their feelings to guide their judgement. The researchers also questioned the participants about their buying habits and whether they owned many designer items.
For the participants using the analytical approach, their previous experience made little difference: they all performed roughly the same. For the participants who had been asked to use their intuition, however, expertise made a huge difference – vastly increasing the accuracy of their gut reactions. Indeed, the experts using their intuitions were about 20% more accurate than those using analysis alone.
Vinod Vincent, an associate professor at Clayton State University in Georgia, US, found very similar results when looking at employers’ recruitment decisions. He presented participants with sample answers from a range of candidates applying for positions in health care and asked them to pick the best choice. As in Dane’s experiment, some were asked to go with their gut instincts. (“Your decision should be based on your first impression about the candidates,” they were told.) Others were asked to use deliberation, logic and analysis. (“Carefully consider all available information before making a decision,” these were told. “Ignore any first impression or gut instinct-based choices.”)
For undergraduate students who had no experience in recruitment, it was possible to work out which candidates stood out – but they needed to apply deliberate scrutiny, weighing up the pros and cons of each one. When they attempted to use their intuition, they were generally less accurate.
In one experiment, participants identifying counterfeit bags had better accuracy if they followed their instincts instead of taking an analytical approach (Credit: Getty Images)
This was not the case for experts who had worked as recruiters in health care staffing companies; Vincent found they had very accurate gut instincts of which candidate would be most appropriate, without needing to think, step-by-step, through all the different criteria. And the more experience they had, the better they were. “If you are an expert, you will know all the idiosyncrasies that may make a candidate good at the job, even if it is hard to articulate,” says Vincent.
Vincent emphasises that people’s gut instincts should not replace analytical thought, and we should be aware of the fact that they can sometimes be swayed by unconscious biases. (If there is a chance that racism, ageism or sexism is clouding your judgement, you might be especially wary of what your gut is telling you.) In general, however, his research confirms that an expert’s intuitive feelings can be important sources of information and should play some role in the decision-making process.
Don’t overthink it
The power of intuitive decision-making may be especially important when we are processing a high volume of complex information that is too difficult to remember precisely. In these cases, we can benefit from letting our minds wander to another – unrelated activity – as the unconscious brain crunches the data and makes the decision for us.
In a series of experiments, researchers presented participants with lengthy details about a series of apartments. After forming their first impressions, some of the participants were encouraged to consciously weigh up the different options before making their choice. The rest were asked to try a series of anagrams – a distraction that was designed to prevent the participants from using their analytical processing to come to their decision on the apartments.
We can benefit from letting our minds wander to another – unrelated activity – as the unconscious brain crunches the data and makes the decision for us
Surprisingly, the researchers found the participants who had thought more carefully about their choice were considerably less likely to pick the apartment that had – objectively – the biggest number of attractive attributes. Their attempts to analyse the different options had muddied their judgement, leading them to choose one of the less desirable options. The people who had been distracted by the anagrams, in contrast, had been forced to rely on their intuitive impressions – which turned out to be more accurate.
While some studies have suggested we can go with our first impression immediately, there often does seem to be an advantage in delaying the decision as we focus on some other activity. According to Marlène Abadie, a cognitive psychologist at Aix-Marseille University in Southern France, the pause allows the unconscious mind to form an accurate gist from the complex information that had been presented, which will in turn increase the accuracy of our intuitive judgement.
This guidance may be useful in many similar scenarios in which we are forming our impressions after an information overload, she says. “It could be relevant whenever you have to choose between several consumer products that are described by several attributes – a cell phone, a computer, a TV, a sofa, a fridge or an oven.” While shopping for these items, you might choose to go for a coffee and flick through a magazine, for example, before you make your final decision.
Emotional intelligence
According to the latest research, the quality of someone’s gut instincts may depend on their overall emotional intelligence (EI). And by learning to increase our EI, we may therefore strengthen our intuitive decision-making.
Psychologists assess EI using a series of questions that measure, for example, people’s capacity to identify the emotions expressed in others’ faces, and their capacity to predict the changes in someone’s mood, given their circumstances.
Jeremy Yip, an assistant professor of management at Georgetown University in Washington, DC, recently compared people’s EI scores to their performance on the Iowa Gambling Task. While most participants seemed to show a heightened stress response when they considered choosing the “bad” decks, people with lower EI consistently misread their own bodily signals.
For these participants with lower EI, a greater stress response seemed to act as an encouragement to take the risky – and ultimately unprofitable – cards. They simply didn’t seem to recognise the feeling as a warning. “They might have misinterpreted their physiological arousal as excitement, so that they became more risk-taking,” says Yip.
Fortunately, it is possible to train EI. Anna Alkozei at the University of Arizona in Tucson, US, recently designed an online course with modules that encouraged trainees to think more carefully about the ways that different emotions can be perceived and the ways that feelings such as physiological arousal may influence decision making.
Taking two lessons a week for three weeks, Alkozei’s participants showed a significant improvement in a test of EI – and this translated to enhanced performance on the Iowa Gambling Task. Participants in a control group – who instead took an online course on the environment – did not show such improvements.
If you want to fine-tune your intuition, then, you might first try to get in touch with your emotions more generally – carefully interrogating what exactly you are feeling and the sources of that mood. Over time, you may find it easier discern when you are receiving a genuine and accurate signal. Your gut feelings with never be completely fool proof, but with practice they can become an important guide.
David Robson is a science writer and author of The Expectation Effect: How Your Mindset Can Transform Your Life, published by Canongate (UK) and Henry Holt (USA) in early 2022. He is @d_a_robson on Twitter.
BBC
Hungary election: PM Viktor Orban criticises Ukraine's Zelensky as he wins vote
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Hungary's nationalist Prime Minister Viktor Orban has won a fourth term by a landslide in the country's general election, near-complete results show.
His right-wing Fidesz party had 53.1% of votes with 98% counted, preliminary results show.
The opposition alliance led by Peter Marki-Zay was far behind with 35%.
In his victory speech, Mr Orban criticised Brussels bureaucrats and Ukraine's President Volodymyr Zelensky, calling them "opponents".
Mr Zelensky has repeatedly criticised Mr Orban's ban on the transfer of arms to Ukraine, with which it shares a border. However, Mr Orban - who has close ties with Moscow - has condemned the Russian invasion, and taken in half a million refugees since the war began in February.
"We never had so many opponents," he said cited by AFP. "Brussels bureaucrats... the international mainstream media, and the Ukrainian president."
Mr Orban added that his "huge victory" could be seen "from the Moon, but certainly from Brussels as well".
When officially confirmed by Hungary's electoral commission, the victory will be Fidesz's fourth successive win since 2010. The National Election Office said Fidesz would have 135 seats, a two-thirds majority, and the opposition alliance would have 56 seats - again, based on preliminary results.
Mr Orban, 58, has had a fraught relationship with the EU, which considers that Fidesz has undermined Hungary's democratic institutions.
In his 12 years in power, Mr Orban has rewritten the constitution, filled the top courts with his appointees, and changed the electoral system to his advantage.
During campaigning, the opposition's catch-phrase was "Orban or Europe".
Their candidate Peter Marki-Zay argued that Hungary should join Poland, the UK and others in supplying arms to Ukraine. And if called upon, and only within a Nato framework, should even consider sending troops.
The opposition complained that Fidesz had isolated Hungary from the European mainstream, and from consensual democracy, fairness and decency.
Unpredictable thorn in EU and Nato's side
You could almost hear the collective thud of EU hearts sinking last night.
A self-styled illiberal democrat, Hungary's leader has repeatedly clashed with Brussels over rule of law issues such as press freedom and migration.
They've fallen out over Moscow too. Mr Orban is famed for his warm relations with Vladimir Putin. He signed up to Western sanctions - but refuses to supply Ukraine with weapons. He's the only EU leader to openly criticise President Zelensky.
Hungary is becoming increasingly isolated in the EU and Nato - but Mr Orban knows neither institution is keen to ostracise him. They want a show of Western unity to display to Russia.
His new term in office means he'll remain an unpredictable thorn in their side.
More than 200 international observers monitored the election in Hungary, along with thousands of volunteers from across the political spectrum.
Turnout hit 68.69%, almost matching the record number of voters in the last national elections in 2018.
Mr Marki-Zay, the conservative opposition leader, conceded defeat late on Sunday evening.
"I will not hide my sadness and my disappointment," he told supporters, accusing Fidesz of running a campaign of "hate and lies".
He claimed the opposition had done "everything humanly possible" but that the campaign had been "an unequal fight" as anti-Fidesz politicians got so little showing in state media.
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Victory for Orban means a headache for the EU
Moment Hungary PM criticises Zelensky in victory speech
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France24 - Monde
Présidence de l'UE, guerre en Ukraine, présence en Afrique : quelle politique étrangère française ?
Publié le : 30/03/2022 - 20:52
Stéphanie ANTOINE
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Stéphanie ANTOINE
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Jusqu’au bout de sa présidence, Emmanuel Macron essaie de jouer le rôle de médiateur sur la scène internationale. Dernièrement, le président français a tenté d’éviter que la Russie n’envahisse l’Ukraine. En Afrique, malgré le retrait des forces françaises du Mali, le chef de l'État a réussi à impliquer d’autres pays européens au sein de la force Takuba. En Europe, la France - qui préside le Conseil de l'Union européenne pendant six mois - espère avancer sur la politique de défense commune.
Une émission préparée par Louma Sanbar et Morgane Minair
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Vincent HUGEUX, Journaliste indépendant et essayiste, spécialiste de l'Afrique, auteur de "Tyrans d'Afrique" (éditions Perrin, mars 2021)
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Michel DUCLOS, Diplomate, conseiller spécial à l’Institut Montaigne, auteur de "La France dans le bouleversement du monde" (éditions de l’Observatoire, octobre 2021)
L'Entretien de France 24
Jean-Yves Le Drian : "Je ne croirai Moscou que sur des actes" de désescalade en Ukraine
ÉLYSÉE 2022
Entre campagne électorale et Ukraine, Emmanuel Macron sur le fil du "en même temps"
À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie
BBC
Hong Kong leader Carrie Lam won't seek second term
Hong Kong's leader Carrie Lam announced she would not seek a second term in office after a controversial tenure that has seen many of the territory's civil freedoms eroded.
As chief executive, Ms Lam oversaw a turbulent period where massive pro-democracy protests led to greater Chinese control in Hong Kong.
Ms Lam, 64, was Beijing's handpicked choice entering office in 2017.
On Monday, she told reporters Beijing had been receptive to her decision.
She also revealed she had informed China about her desire to not seek a second term a year ago, despite refusing in recent times to answer questions about her political future.
Ms Lam said she was stepping back and prioritising her family.
"There's only one consideration and that is family... They think it's time for me to go home," she said.
Hong Kong's Chief Secretary John Lee is tipped to be the favoured replacement for Ms Lam.
The city's leaders are selected by a committee of 1,500 members who are nearly all pro-Beijing loyalists. They're due to select the new chief executive next month.
Local media outlets reported that Mr Lee, the second-highest ranking official, was due to present his candidacy for the leadership position this week.
Mr Lee, a former police officer, was also a leading security official during the 2019 protests. He was elevated to the leadership ranks last year, in a sign, analysts said, of Beijing's intention to focus on security in Hong Kong.
Though Carrie Lam has taken her marching orders from Beijing, the history books will show that she was Hong Kong's chief executive when the city's freedoms collapsed.
She took over a part of China like no other, where dissent was tolerated, with a free press, and an independent judiciary.
During her time in power, Hong Kong became a place of state oppression where political opposition has been obliterated.
The upheaval of 2019 was a crisis of her government's making. They tried to ram through a proposal to allow people to be sent to face mainland courts controlled by the Chinese Communist Party and ignored millions of people marching peacefully to oppose the measure.
The longer the tensions continued, the more violent the clashes became.
After months of destruction and disruption, at the end of 2019, Lam's political allies were crushed at the ballot box - in what were the only real elections in Hong Kong - when they lost control of all but one local council.
This could never be tolerated again so, under Lam, it was made impossible for pro-democracy candidates to even stand.
Now you can be sent to prison for singing certain songs, wearing t-shirts with slogans, or suggesting that others light candles at home as a form of protest.
The chaos of 2019 was a perfect excuse for the Chinese government to rein in Hong Kong's rebellious population - and Lam was the public face of it.
What is Carrie Lam's legacy?
A bureaucrat with decades of experience, Ms Lam was Hong Kong's first female leader who soon became one of the city's most divisive leaders.
The mass protests of 2019 led to China imposing a series of policies to "restore security" and tighten control over Hong Kong and its residents, including a major national security law that criminalised most forms of political protest and dissent, and reduced the city's autonomy.
Ms Lam had promoted the widely-criticised law saying it was not all "doom and gloom", saying that compared to other national security laws, it was "rather mild".
"Its scope is not as broad as that in other countries and even China," she has said.
However since its passage in 2020, Hong Kong has seen a succession of democracy activists, former lawmakers and media figures arrested and jailed. Many others have fled abroad.
Ms Lam was also at the forefront of her city's response to the pandemic.
She ensured Hong Kong mirrored the mainland in its pandemic response - shutting borders and enforcing weeks-long quarantine for travellers in a bid to eliminate the virus rather than live with it.
But an Omicron wave broke through last month, overwhelming the city's healthcare system and causing hundreds of deaths a day in the city of seven million. Hong Kong has now lifted some restrictions as it comes off the wave's peak.
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Valeurs Actuelles
Elus verts : droit d’inventaire
La noblesse du combat en avait pourtant séduit plus d’un. En mars 2020, la France se teintait de vert à l’issue du second tour des élections municipales. Dans un contexte d’abstention massive et sur fond de crise sanitaire embryonnaire, de nombreuses municipalités importantes du pays tombaient dans l’escarcelle des écologistes, bien aidés par la mobilisation massive d’une bourgeoisie de centre ville en grande partie acquise aux idéaux écologistes. A l’époque, lyonnais, strasbourgeois, bordelais entre autres, avaient placé à la tête de leurs communes respectives ceux qu’on imaginait alors comme les chantres de la préservation de l’environnement, dont le mandat devait permettre de révolutionner les modes de vie pour une planète “plus durable”. Assez rapidement pourtant, les positions parfois dogmatiques de ces élus se sont dévoilées au grand jour à travers un écologisme de façade, électoralement porteur, mais nettement moins consensuel dans son application pratique. Derrière le fard d’une communication bien rodée sous les auspices de l’écologiquement correct, les Verts n’hésitent pas à sermonner et admonester tous ceux qui prétendent contester leur positions sur le sujet, forcément tenues pour incontestables.
« Ils refusent toute idée de progrès »
Parmi elles, le développement des énergies renouvelables, éolien et solaire au premier rang, véritable leitmotiv des élus écologistes depuis leur arrivée au pouvoir pourtant régulièrement épinglé pour leurs résultats en demi-teinte sur le terrain. Une fronde qui est même remontée jusqu’à l’Elysée, où le “monsieur patrimoine”, Stéphane Bern, a fait de son opposition aux éoliennes une grande cause nationale. Qu’importent les plaintes des riverains autour des nuisances sonores ou de la destruction de la biodiversité locale, les Verts persistent et signent. La forêt des Landes devrait en faire les frais dans les prochains mois alors que le projet d’installation de champs de panneaux photovoltaïques, dit Horizéo, est en passe d’être adopté et ce, au prix d’une opération de déboisage massive. Yves d’Amécourt, porte-parole national du mouvement de la ruralité, ancien maire et conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine, a notamment eu maille à partir avec les élus écologistes sur le sujet. « Ils expliquent que la forêt des Landes est une forêt cultivée et pas une vraie forêt primaire. En conséquence, il n’y a pas de mal à la remplacer en partie par des panneaux photovoltaïques ». Chez une bonne partie des écologistes, la sanctuarisation de la nature ne laisse pas de place à l’intervention humaine. Rien d’étonnant dans ces conditions que les Bordelais aient eu la surprise de célébrer les fêtes de Noël autour d’une armature métallique en guise de sapin après que l’édile girondin ait déclaré ne pas « vouloir d’arbres morts » dans sa ville. A Lyon, le maire du 4ème arrondissement, écologiste également, lui emboitait le pas en s’affichant aux côtés d’un sapin reconstitué à partir de déchets recyclables. Face aux railleries, il s’était défendu en fustigeant « les deux choses sacrées pour les “réacs” : le sapin de Noël et la bagnole ». Un absolutisme idéologique qui interroge, tant certaines décisions s’inscrivent à rebours des intérêts environnementaux qui mériteraient une approche plus pragmatique de la question. « Aujourd’hui, les études démontrent par exemple que c’est la forêt cultivée qui capte le plus de carbone » reprend Yves d’Amécourt. Dès lors, comment expliquer une opposition de principe à des projets écologiquement vertueux et un soutien sans faille à des projets sensiblement plus suspects sur le plan environnemental ? Le projet Horizéo, porté par Engie, la société Noen et RTE, est emblématique à plus d’un titre tant les considérations écologiques brillent par leur absence. Dans cette affaire, le contre sens écologique atteint même son acmé, puisque la promesse d’une énergie plus vertueuse vient s’écraser devant l’incapacité à stocker cette même énergie, comme l’explique Jacques Percebois, économiste spécialiste des questions énergétiques. « Le gros problème des énergies éoliennes et photovoltaïques, c’est leur intermittence. En conséquence, il faut parvenir à les stocker, ce qu’on ne sait pas faire en l’état actuel des choses. La solution pourrait passer par les batteries mais celles dont nous disposons coûtent très cher, ne sont pas très performantes et on ne peut stocker que pendant quelques heures ». Pire encore, outre l’impasse énergétique, le projet pourrait paradoxalement s’avérer être un fardeau écologique. « Le stockage par la batterie c’est tout sauf écologique ! C’est le bon exemple qui donne l’impression que l’on ne pollue pas à première vue mais en réalité les métaux rares nécessaires à la production de batterie créent de la pollution, à quoi s’ajoute également une dépendance. Sur les 10 premiers fabricants de batterie dans le monde, 7 sont Chinois, 2 Coréens et 1 Japonais » reprend Jacques Percebois. Une position à première vue déconcertante venant des écologistes mais qui ne surprend pas Yves d’Amécourt. « Les écologistes sont des alter mondialistes, leur projet c’est la décroissance, donc ils refusent toute idée de progrès, l’apport de la technologie, ainsi que la culture et l’agriculture », résume l’ancien maire de Sauveterre-en-Guyenne.
Une opposition métropole ruralité
Si les grandes métropoles constituent indéniablement un terreau fertile pour l’émergence des idées portées par les écologistes, il est difficile d’en dire autant pour les petites et moyennes villes. Alors que les Verts enregistraient leurs meilleurs résultats lors des élections municipales de 2020 à Paris, Lyon ou Bordeaux, le vote en leur faveur demeurait à son étiage en proche banlieue. Comme si la vague verte ne parvenait pas à passer le périphérique, corroborant au passage les analyses socio-électorales de Jérôme Fourquet. Loin de se désintéresser de la cause écologiste, certains prêtent aux Verts la volonté de faire de la ruralité un laboratoire d’un écologisme de centre ville. « On a affaire à une population très urbaine qui se sert du monde rural comme l’endroit où on peut venir produire de l’énergie ou planter des éoliennes » commente Yves d’Amécourt. A Paris ou à Lyon, l’aménagement du territoire défini par les édiles écologistes passe mal également. Si certains se réjouissent de voir les pistes cyclables et autres trottinettes électriques investir les bords de route, d’autres s’alarment du tournant pas toujours esthétique pris par les municipalités. Des plots jaunes parisiens aux uritrottoirs du quartier de la Guillotière à Lyon, en passant par les projets de téléphérique urbains, les Verts n’y voient que progrès quand les riverains crient au saccage. Dans la capitale des Gaules, les débats se cristallisent autour de la zone à faibles émissions (ZFE) qui doit progressivement interdire l’accès au centre-ville des véhicules jugés trop polluants d’ici 2026. La région a récemment fait parvenir une fin de non recevoir à la majorité écologiste de la Métropole pointant du doigt un calendrier trop précipité dans la mise en place du projet. Certains élus d’opposition du groupe Les Républicains continuent de tancer la zone à faible exclusion, qui pourrait priver d’accès au centre ville une bonne partie des ménages les plus modestes, faute de véhicule propre.
Autre sujet de discorde dans la capitale rhodanienne, le projet de téléphérique urbain théorisé par les Verts comme le moyen de réduire drastiquement le flux automobile dans l’Ouest Lyonnais. Le projet actuellement soumis à concertation par les pouvoirs publics locaux, prévoit notamment l’implantation de « pylônes de 50 mètres voire 100 mètres selon la technologie de câblage utilisée », comme l’explique à Valeurs Actuelles Alain Bavozet, cofondateur du collectif “Touche pas à mon ciel” et opposant de la première heure. « Le projet menace la faune et le paysage. Lors des concertations citoyennes, on a vu fleurir les avis d’habitants qui disaient avoir voté écolo et se sentir trahis. Les habitants ont choisi d’habiter ici pour la verdure et pas pour avoir des pylônes à côté de chez eux » poursuit celui qui fut longtemps élu municipal de la commune de Sainte Foy les Lyons. Un non sens écologique, qui risquerait « même d’augmenter le trafic automobile » toujours selon Alain Bavozet, doublé d’une appréhension autour d’une réelle considération des consultations citoyennes, pourtant largement mis à contribution sur un sujet hautement inflammable pour les Verts. « Sur les 1100 contributions que nous avons reçues, 90% exprimaient un avis négatif. Un premier sondage avait été réalisé par la Métropole mais étrangement les résultats n’ont jamais été publiés » ironise-t-il.
« Une obligation d’interdire » au nom de l’écologie
Le virage écologiste appelé par les Verts peut-il dès lors se faire contre l’avis de l’expression démocratique ? Pour certains, la question mérite d’être posée tant nombre de projets portés par les élus Verts se heurtent à une levée de boucliers dans la population. Imbus d’autorité et convaincus du fondement de leurs propositions, les édiles écologistes se terrent dans l’invective lorsque les contestations se font trop sentir. A Lyon, les débats au sein du conseil de la Métropole donnent régulièrement lieu à des passes d’armes entre écologistes et élus de l’opposition. A tel point que certaines communes du Grand Lyon menaçaient ouvertement quelques mois plus tôt de quitter la Métropole, si leurs doléances n’étaient pas prises en considération. Les projets d’aménagement urbain, en apparence tous issus de de consensus citoyens, relèvent en pratique bien plus souvent du coup de force. Au cours des débats entourant les projets de constructions de lignes de métro dans la Métropole, Philippe Cochet, maire de la commune de Caluire et Cuire, se remémore la teneur de certaines réunions publiques. « La dernière réunion publique s’est tenue en présence de personnes qui n’avaient participé à aucune des réunions précédentes et qui bien souvent n’habitaient pas le secteur. Les Verts ont mobilisé leurs soutiens pour donner une tonalité inverse à tout le travail qui avait été fait en amont ». Des polémiques à répétition qui révèleraient, pour certains, un aspect quasi religieux dans les politiques conduites par les Verts entre dogmes immuables, déification de la nature, catastrophisme et inquisition écologique à l’encontre des opposants. C’est du moins ce que veut croire Yves d’Amécourt. « Les écolos font comprendre que le réchauffement climatique s’impose à nous, qu’on ne peut rien y faire et donc que tout le monde est coupable. Ceux qui disaient il y a encore 50 ans qu’il est interdit d’interdire nous disent aujourd’hui qu’il y a obligation à interdire ». Même constat à Lyon pour Philippe Cochet. « La difficulté de vie de nos concitoyens ne les intéresse pas. C’est une écologie punitive mais aussi antisociale ». Une punition qui devrait encore durer 4 ans pour certains…
France24 - World
French presidential election: Macron holds first big rally, rivals stir up 'McKinsey Affair'
Issued on: 04/04/2022 - 11:40Modified: 04/04/2022 - 12:30
James VASINA
French President Emmanuel Macron called on tens of thousands of cheering but increasingly nervous supporters to help him win a second term as he held his first election campaign rally on Saturday just a week from the start of voting.
L'Humanité
Playstation. Une simulation grisante
Prescription cultureAurélien SoucheyreVingt-cinq ans après le premier épisode, « Gran Turismo 7 » arrive sur console avec l’objectif de faire la synthèse des précédents opus. Il s’agit toujours d’une déclaration d’amour aux courses automobiles, qui se veut à la fois pointue pour les puristes et accessible pour les néophytes. Avec 420 voitures à rassembler, 90 pistes et 34 circuits à parcourir, les collectionneurs virtuels auront largement de quoi faire. Chaque victoire amène à une nouvelle voiture, et chaque bolide a son propre comportement sur route. Le mode campagne, très prenant, est accompagné d’un solide mode compétitif en ligne.
jeux vidéo Valeurs Actuelles
Une centaine d’élèves du Prytanée militaire de La Flèche sanctionnés ou exclus de l’établissement scolaire
Un « gros chahut ». Et des conséquences. Vendredi 1er avril, pas moins d’une centaine d’élèves du Prytanée national militaire de La Flèche (Sarthe) ont subi de lourdes sanctions, voire, pour un certain nombre d’entre eux, ont été exclus temporairement du lycée militaire, relate Ouest-France. Ces élèves s’étaient rendus coupables d’un « chahut » ayant dégénéré le soir du 24 mars. A cette occasion, les « Brutions » fêtaient le « Père-cent », soit les cent jours les séparant du baccalauréat, une tradition au sein de ce prestigieux lycée de la Défense. Mais la situation s’est envenimée, l’encadrement militaire et civil a été molesté et pris à partie avec des jets d’œufs, des extincteurs ont été vidés dans les gymnases, des vitres cassées, et des alarmes incendie déclenchées.
Conseils de discipline
Certains des élèves les plus impliqués dans ces dégradations et violences devront passer en conseil de discipline dans le courant du mois de mai, ainsi en a décidé le chef de corps du lycée. Son adjoint, le lieutenant-colonel de Grandmaison, explique que l’affaire a été prise très au sérieux par l’établissement : « Après cet événement douloureux, on se remet en cause. On va revoir notre parcours citoyen et tradition. Il s’agit d’occuper l’espace et de ne pas laisser des initiatives d’élèves qui ne seraient pas sous contrôle », détaille l’officier.
La Flèche : les dernières actualités
L'Humanité
Colonisation. Plaidoyer pour rendre les arts
Prescription cultureEmile LeauthierEnviron 90 % du patrimoine africain se trouve principalement en Europe. Les centaines de milliers d’œuvres qui garnissent les collections occidentales sont le fruit d’une spoliation perpétrée à la faveur de l’occupation coloniale du continent africain. C’est l’histoire de ce vol culturel que raconte ce passionnant documentaire signé Nora Philippe, mais également celle de toutes ces voix qui s’élèvent et luttent depuis des années pour en obtenir la restitution. De la réponse à cet appel de justice dépend la refonte des relations entre l’Europe et l’Afrique, soit des relations libérées du spectre colonial.
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French Election Opens Up as Marine Le Pen Surges
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President Emmanuel Macron’s belated entry into the campaign and his focus on Ukraine have left him vulnerable to a strong challenge from the right.
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By Roger Cohen
PARIS — At last, Emmanuel Macron stepped forth. The French president entered a vast arena this weekend, plunged into darkness and lit only by spotlights and glow sticks, before a crowd of 30,000 supporters in a domed stadium in the Paris suburbs.
It was a highly choreographed appearance — his first campaign rally for an election now less than a week away — with something of the air of a rock concert. But Mr. Macron had come to sound an alarm.
Do not think “it’s all decided, that it’s all going to go well,” he told the crowd, a belated acknowledgment that a presidential election that had seemed almost certain to return him to power is suddenly wide open.
The diplomatic attempt to end the war in Ukraine has been time-consuming for Mr. Macron, so much so that he has had little time for the French election, only to awaken to the growing danger that France could lurch to the anti-immigrant right, with its Moscow-friendly politics and its skepticism of NATO.
Marine Le Pen, the hard-right leader making her third attempt to gain power, has surged over the past couple of weeks, as her patient focus on cost-of-living issues has resonated with the millions of French people struggling to make ends meet after an increase of more than 35 percent in gas prices over the past year.
The most recent poll from the respected Ifop-Fiducial group showed Ms. Le Pen gaining 21.5 percent of the vote in the first round of voting next Sunday, almost double the vote share of the fading extreme-right upstart Éric Zemmour, with 11 percent, and closing the gap on Mr. Macron with 28 percent. The two leading candidates go through to a runoff on April 24.
More worrying for Mr. Macron, the poll suggested he would edge Ms. Le Pen by just 53.5 percent to 46.5 percent in the second round. In the last presidential election, in 2017, Mr. Macron trounced Ms. Le Pen by 66.1 percent to 33.9 percent in the runoff.
“It’s an illusion that this election is won for Mr. Macron,” said Nicolas Tenzer, an author who teaches political science at Sciences Po university. “With a high abstention rate, which is possible, and the level of hatred toward the president among some people, there could be a real surprise. The idea that Le Pen wins is not impossible.”
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The run-up to the first round of the election has been dominated by issues such as security, immigration and national identity.
Édouard Philippe, a former prime minister in Mr. Macron’s government, warned this past week that “of course Ms. Le Pen can win.”
This notion would have seemed ridiculous a month ago. Ms. Le Pen looked like a has-been after trying and failing in 2012 and 2017. Mr. Zemmour, a glib anti-immigrant TV pundit turned politician with more than a touch of Donald Trump about him, had upstaged her on the right of the political spectrum by suggesting that Islam and France were incompatible.
Now, however, Mr. Zemmour’s campaign appears to be sinking in a welter of bombast, as Ms. Le Pen, who said last year that “Ukraine belongs to Russia’s sphere of influence,” reaps the benefits of her milquetoast makeover.
Mr. Zemmour may in the end have done Ms. Le Pen a service. By outflanking her on the right, by becoming the go-to candidate for outright xenophobia, he has helped the candidate of the National Rally (formerly the National Front) in her “banalization” quest — the attempt to gain legitimacy and look more “presidential” by becoming part of the French political mainstream.
Mr. Macron has fallen two or three percentage points in polls over the past week, increasingly criticized for his refusal to debate other candidates and his general air of having more important matters on his mind, like war and peace in Europe, than the laborious machinations of French democracy.
A front-page cartoon in the daily newspaper Le Monde last week showed Mr. Macron clutching his cellphone and turning away from the crowd at a rally. “Vladimir, I’m just finishing with this chore and I’ll call you back,” he says.
With a colorless prime minister in Jean Castex — Mr. Macron has tended to be wary of anyone who might impinge on his aura — there have been few other compelling political figures able to carry the president’s campaign in his absence. His centrist political party, La République en Marche, has gained no traction in municipal and regional politics. It is widely viewed as a mere vessel for Mr. Macron’s agenda.
His government’s wide use of consulting firms, including McKinsey — involving spending of more than $1.1 billion, some of it on the best ways to confront Covid-19 — has also led to a wave of criticism of Mr. Macron in recent days. A former banker, Mr. Macron has often been attacked as “the president of the rich” in a country with deeply ambivalent feelings about wealth and capitalism.
Still, Mr. Macron has proved adept at occupying the entire central spectrum of French politics through his insistence that freeing up the economy is compatible with maintaining, and even increasing, the French state’s role in social protection. Prominent figures of the center-left and center-right attended his rally on Saturday.
Over the course of the past five years, he has shown both faces of his politics, first simplifying the labyrinthine labor code and spurring a start-up business culture, then adopting a policy of “whatever it costs” to save people’s livelihoods during the coronavirus pandemic. His handling of that crisis, after a slow start, is widely viewed as successful.
“He absolutely proved up to the task,” Mr. Tenzer said.
Still, much of the left feels betrayed by his policies, whether on the environment, the economy or the place of Islam in French society, and Mr. Macron was at pains on Saturday to counter the view that his heart lies on the right. Citing investments in education, promising to raise minimum pensions and give a tax-free bonus to employees this summer, Mr. Macron proclaimed his concern for those whose salaries vanish in “gasoline, bills, rents.”
It felt like catch-up time after Mr. Macron had judged that his image as a statesman-peacemaker would be enough to ensure him a second term. Vincent Martigny, a professor of political science at the University of Nice, said of Mr. Macron that “his choice to remain head of state until the end prevented him from becoming a real candidate.”
Who Is Running for President of France?
The campaign begins. French citizens will go to the polls in April to begin electing a president. Here is a look at the candidates:
The incumbent. President Emmanuel Macron, an inveterate political gambler who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the crisis in Ukraine.
A center-right candidate. Valérie Pécresse, the current leader of the Paris region, recently won the nomination of the Republicans by adopting a vocabulary with racial and colonial undertones. She now faces the difficult task of enlarging her support base.
A Trump-style provocateur. Éric Zemmour, a longtime conservative journalist and a right-wing television star, says he is running to “save” a country that he says is being assailed by Islam, immigration and identity politics.
The far-right veteran. Marine Le Pen, who has long used fiery rhetoric to fight her way to power in France, is seeking to sanitize her image. She finished third in 2012 and was defeated by Mr. Macron in the 2017 runoff.
A fiery French leftist. For months, left-wing candidates barely made a dent with voters. Then Jean-Luc Mélenchon, a skilled orator and the leader of the far-left France Unbowed movement, started surging in voter surveys. He now sits comfortably in third place.
The worrying scenario for Mr. Macron is that Mr. Zemmour’s vote would go to Ms. Le Pen in a runoff, and that she would be further bolstered by the wide section of the left that feels betrayed or just viscerally hostile toward the president, as well as by some center-right voters for whom immigration is a core issue.
On the president’s first campaign foray into the provinces, a visit to Dijon last week where he spent time in a working-class area, accompanied by the socialist mayor, Mr. Macron offered this explanation of his sometimes seesawing policies: “When you walk you need two legs. One on the left, and one on the right. And you have to place one after the other in order to advance.”
It was the sort of clever phrase that infuriates Mr. Macron’s opponents, leaving them unsure what angle to attack him from.
Ms. Le Pen has focused relentlessly on economic issues, promising to reduce gas and electricity prices, tax the hiring of foreign employees to favor nationals, preserve the 35-hour week and maintain the retirement age at 62, whereas Mr. Macron wants to raise it to 65.
Mr. Macron has warned that the French will have to “work harder,” a phrase dear to the former center-right president Nicolas Sarkozy, and so a means to lure Mr. Sarkozy’s faithful followers to the Macron camp.
If Ms. Le Pen has wanted to appear a softened politician, she is by no means as transformed from the anti-immigrant zealot she was as she likes to suggest. Her program includes a plan to hold a referendum that would lead to a change in the Constitution that would bar policies that lead to “the installation on national territory of a number of foreigners so large that it would change the composition and identity of the French people.”
“France, land of immigration, is finished,” she said in February. She also said the French must not allow their country to “be buried under the veil of multiculturalism.” In September 2021, she declared: “French delinquents in prison, foreigners on a plane!”
The working-class vote is essentially split between Ms. Le Pen and the hard-left candidate, Jean-Luc Mélenchon, who has also been gaining ground in recent polls as the electorate begins to focus on what vote would be most effective in propelling a candidate into the second round. But at around 15 percent, Mr. Mélenchon appears to be well adrift still from Ms. Le Pen in the race for the runoff.
The French left has proved chronically split to the point of near political irrelevance for the first time since the Fifth Republic’s foundation in 1958. The Socialist Party, whose candidate François Hollande won the 2012 election and governed until 2017, has collapsed, with just 1.5 percent of the vote in the Ifop-Fiducial poll.
Although Ms. Le Pen has tried to distance herself a little from President Vladimir V. Putin of Russia, whom she met in Moscow in 2017, and whose policies she had backed until the war in Ukraine, she remains allergic to hard-line measures toward Russia. A victory by her would threaten European unity, alarm French allies from Washington to Warsaw, and confront the European Union with its biggest crisis since Brexit.
“Do we want to die?” she asked in a recent television debate, when asked if France should cut off oil and gas imports from Russia. “Economically, we would die!”
She added: “We have to think of our people.”
Constant Méheut contributed reporting.
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France24 - World
What it's like to live and work in a French 'medical desert'?
Issued on: 04/04/2022 - 11:40Modified: 04/04/2022 - 11:47
Claire PACCALIN
The French healthcare system is often held up as an example for its quality of treatment and universality of coverage. But disparities exist across the country, with a severe shortage of doctors in certain areas seriously limiting access to care, a phenomenon the French call "medical deserts".
France24 - Monde
France-Luxembourg : à Esch-sur-Alzette, une amitié en acier
Publié le : 24/02/2022 - 21:31
Alix LE BOURDON
Cité au lourd passé industriel, Esch-sur-Alzette s’étend le long de la frontière française. La deuxième ville du Luxembourg est l'un des symboles du succès sidérurgique de ce petit pays au XXème siècle. Ses nombreuses friches industrielles en sont les témoins. Le multiculturalisme est l’autre marque de ce passé, avec 120 nationalités représentées, dont une en particulier, les Français. Et pas seulement à cause de leur proximité géographique : de nombreux travailleurs de l’Hexagone sont venus dans le Grand-Duché pour prêter main forte au secteur de la sidérurgie en pleine expansion.
La ville reste empreinte de cette histoire. Elle a même été choisie comme capitale européenne de la culture en 2022, avec une série d’événements qui commencera le 26 février.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Le Luxembourg devient le premier pays à rendre gratuits les transports publics
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Valeurs Actuelles
A Marseille, Eric Zemmour prend sa revanche
Sa dernière venue à Marseille, alors qu’il n’était pas encore tout à fait candidat, avait été émaillée d’incidents. Cette fois, pas d’antifas à l’horizon, pas de harcèlement ni de doigt d’honneur. Le programme n’ayant pas été dévoilé à l’avance, Éric Zemmour est venu montrer le contraste « entre le Marseille que l’on veut et celui que l’on ne veut plus », et à travers la cité phocéenne, la France.
Sur le marché de Plan-de-Cuques, une commune de 11.000 habitants située aux portes de la deuxième ville de France, le candidat salue commerçants et badauds qui ont bravé le glacial mistral. Peu de journalistes autour de lui, quelques militants et une partie de son équipe de campagne, Éric Zemmour se montre détendu, achète tantôt des produits traditionnels ou des fruits. Le prétendant à l’Elysée n’oublie jamais de rappeler qu’il a l’habitude de faire ses courses lui-même. L’accueil est plus chaleureux qu’en novembre dernier dans le quartier du Panier, surtout que de nombreux passants viennent saluer le travail du sénateur Stéphane Ravier.
Référence au film ‘Bac Nord’
« Je te préviens Éric, nous sommes toujours en France », lance le transfuge du Rassemblement national à son candidat. Les équipes viennent de débarquer boulevard Ibrahim Ali, dans le XVe arrondissement. Ici, l’accueil est plus glacial à tous les niveaux. Un marché aux puces illégal se tient sur les trottoirs depuis de nombreuses années. « C’est ce marché qui a été reproduit dans le film Bac Nord », explique Stéphane Ravier, faisant référence à la scène de l’arrestation des vendeurs de tortues. Les articles à vendre, mais surtout les déchets jonchent les alentours dans un désordre des plus crasses. Ici, Marseille ressemble à une ville-poubelle, loin des paysages de carte postale du littoral.
« Il y a le front de mer pour les touristes et le front de guerre derrière », déplore Stéphane Ravier qui remercie Éric Zemmour d’être venu jusque-là. « Tu es le seul », précise-t-il. Quelques agents de police encadrent cet instant, avec une prudence toute particulière pour éviter les mêmes incidents que sur la colline du crack, à Paris, la semaine précédente. « En deux minutes, ils peuvent débarquer à 50 », alerte un policier de la brigade anticriminalité.
Le fondateur de Reconquête ! arpente sur quelques dizaines de mètres cette voirie insalubre. Certains passants reconnaissent le candidat et le photographie volontiers, des vendeurs se retournent pour ne pas être reconnaissable sur les images et quelques personnes tentent de s’approcher en insultant. Les forces de sécurité préfèrent stopper la progression et improvisent un point-presse.
Montrer le grand remplacement
« Je suis de retour », lance Eric Zemmour qui vient montrer « le tiers monde que l’on importe ». « Ça c’est le grand remplacement, une ville envahie par l’immigration », explique le candidat qui espère « avoir un président de la République qui donne ordre à son ministre de l’Intérieur de nettoyer tout cela, physiquement ». Il précise vouloir « nettoyer les gens qui font tous ces trafics, les renvoyer d’où ils viennent, car pour la plupart ils sont clandestins ». Une formule choc mais assumée, « ce sera plus fort que le Kärcher », répond-il.
« Voilà la France telle que Macron nous la laisse », s’indigne-t-il en dénonçant l’inaction de la mairie et de la préfecture. « Pour intervenir, il faudrait toutes les patrouilles de la région PACA », sourit, jaune, Stéphane Ravier. Malgré des effets d’annonce de la mairie lors du dernier mandat de Jean-Claude Gaudin, seuls quelques contrôles ont été réalisés, « mais jamais rien sur le fond », regrette le sénateur. Eric Zemmour s’adresse une nouvelle fois aux électeurs des Républicains, « trahis, trompés », qui même la mairie UMP de Gaudin « a laissé la ville à l’abandon ». Sa principale cible reste toutefois Emmanuel Macron. « C’est son laboratoire politique et social, une France africanisée, avec des trafics, de la délinquance », s’alarme son concurrent qui pointe « des conséquences dramatiques ».
Rappeler sa fermeté contre les squats
Après une rencontre privée avec des entrepreneurs, des artisans et des commerçants marseillais, Éric Zemmour a rejoint les quartiers nord de Marseille, à deux pas de la cité Solidarité, réputée pour son important réseau de trafic de stupéfiants. Il y rencontre le propriétaire d’un appartement, squatté deux fois en trois ans. « Le premier squat a duré dix-huit mois », raconte-t-il, avant de pouvoir récupérer son bien, dans le but de le vendre. Mais sans même avoir le temps de le récupérer officiellement, une nouvelle famille issue des gens du voyage s’y est déjà installée. « On attend les forces de l’ordre mais ça ne se débloque pas », dénonce ce propriétaire qui a vu son logement perdre la moitié de sa valeur.
S’il espère, par la venue d’Éric Zemmour, pouvoir mettre un coup de projecteur sur sa situation, il ne pourra pas le récupérer cette après-midi-là. « Je ne peux rien faire dans l’immédiat mais je peux vous dire ce que je peux faire », rassure le candidat qui prévoit d’intégrer dans la loi contre les occupations illégales, « une obligation pour les préfets, d’expulser dans les 72 heures ». Une disposition « qui manque », selon lui pour pouvoir faire appliquer la loi. Si les équipes de campagne avaient envisagé de montrer dans l’immeuble, afin de voir le candidat frapper à la porte et peut-être discuter avec les squatteurs, les policiers en ont décidé autrement. Face aux passages répétés de certains scooters venus de la cité voisine, il est décidé de s’exfiltrer. « Le risque est de les voir arriver rapidement, nombreux, violents et armés », glisse un policier.
Le match Zemmour-Zidane
Dernière étape, qui se devait plus détendue, a pris une tournure inattendue. Dans la banlieue d’Aix, Z est allé sur le terrain d’un autre Z… Zinedine Zidane. Des militants de Reconquête ! avaient réservé deux terrains de futsal dans le complexe sportif fondé par l’ancien champion du monde et géré par son frère, Nourredine. Le candidat arrive par l’entrée officielle, se change dans les vestiaires et arrive sur le terrain en tenue de sportif du dimanche. Le match commence.
Un match un peu brouillon mais dominé par l’équipe du candidat qui enchaîne les actions. Éric Zemmour joue devant, s’excentrant sur le couloir de droite. Il distribue le ballon et joue le rôle de pivot lorsque le jeu le permet et que l’arbitre, Stéphane Ravier, ne redonne pas le ballon à l’équipe adverse. Auteur d’une passe décisive offerte à l’un de ses militants, il a vu son jeune poulain, Stanislas Rigault marquer son but. 3-0, le scénario du match semble scellé, même si Zemmour n’aura pas le temps de marquer son but… le frère de l’ancien numéro 10 de l’équipe de France débarque sur le terrain.
Alerté de la présence des médias, sans autorisation préalable, il se précipite vers le candidat, freiné par ses gardes du corps. « Coupez tout », impose l’un des responsables du site, arguant qu’aucune autorisation n’a été demandée. « C’est autre chose que du sport », poursuit-il ne souhaitant pas voir l’image du Z5 -nom de la salle- être associée à celle de Zidane. Les responsables locaux du parti assurent avoir débourser 160 euros afin de pouvoir jouer sur les terrains. « On va vous rembourser », répond l’un des propriétaires. « On note qu’on n’a pas le droit de jouer », conclut le candidat avant de regagner les vestiaires. Si ses partisans regrettent le manque de tolérance des propriétaires de la salle, Éric Zemmour a fait le pari de contrarier une des icônes française… Zinedine Zidane.
New York Times - World
Sri Lanka’s Cabinet Resigns as Street Protests Pressure Government
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The midnight resignations, amid an escalating economic crisis, leave only the president, Gotabaya Rajapaksa, and his brother, the prime minister, in a cabinet that has been dominated by their family.
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By Skandha Gunasekara and Emily Schmall
COLOMBO, Sri Lanka — Sri Lanka’s cabinet resigned en masse on Sunday amid street protests and a dire economic crisis, the outgoing health minister said, leading to a vacuum in the leadership of a country largely controlled by its president’s powerful family.
Every member of the cabinet except for President Gotabaya Rajapaksa and his brother, Mahinda Rajapaksa, the prime minister and onetime president, stepped down.
The ministers “took a collective decision to resign,” said the outgoing health minister, Keheliya Rambukwella.
The midnight resignations occurred as protesters swarmed streets across Sri Lanka’s capital, Colombo, and its suburbs, and at a university in the central city of Kandy. Driven by a crushing economic crisis that has resulted in food and energy shortages, protesters defied a state of emergency and risked arrest to take part in demonstrations.
Such protests would have been unimaginable just a few months ago. Mr. Rajapaksa and his family have ruled the country largely through fear, based on accusations of wartime atrocities they perpetrated during Sri Lanka’s decades-long civil war.
The Sri Lankan president has the power to appoint new cabinet members, and a high-level meeting was underway in the early hours of Monday morning.
Among the 26 departing cabinet members were two of the president’s relatives: his brother Basil Rajapaksa, the much-criticized finance minister; and Namal Rajapaksa, his nephew and the son of the prime minister, Mahinda Rajapaksa. The younger Rajapaksa was widely viewed as the presumed heir of the family’s dynastic politics, but he has struggled to distance himself from the perceived failings of his father and uncles. It was unclear how his departure would affect his political future.
“The fear factor is definitely not working the way it used to,” said Alan Keenan, a Sri Lanka consultant at the International Crisis Group, “though repression remains an option. Sri Lanka is not out of the woods.”
Ranil Wickremesinghe, who served as Sri Lanka’s prime minister after Mahinda Rajapaksa lost re-election in 2015 and until Gotabaya Rajapaksa came to power in 2019, told reporters Sri Lanka was having its own “Arab Spring.”
In the middle-class suburb of Rajagiriya, demonstrators defied the ban on public assemblies, protesting quietly to try to avoid provoking the security services and holding signs that read, “Enough is enough” and, “Go home, Gota,” referring to the president’s nickname. Some sang Sri Lanka’s national anthem, while others held the hands of their children or waved the country’s flag.
“Regardless of this emergency that they have put, we are having a silent meeting here to showcase that we know our constitutional rights,” said Uttunga Jayawardana, 31, a logistics business owner, who was taking part in the demonstration.
Rifle-armed troops and police officers stationed at checkpoints dissuaded a big march planned through Colombo. Still, more than 100 people followed opposition politicians toward the home of the opposition leader, Sajith Premadasa. They were stopped at barricades near Independence Square, a regular gathering place for protesters at the center of the city.
Mr. Rajapaksa had declared a 36-hour state of emergency on Saturday in hopes of preventing the demonstrations. The government also blocked social media access, a move that set off a rare show of dissent within the Rajapaksa family, which has stamped its name on the Sri Lankan government. Namal Rajapaksa, the outgoing minister of sport, used a virtual private network, or VPN, to remark on Twitter earlier in the day that the ban was “completely useless.”
The government’s ban on protests in Sri Lanka inspired one in London, where about 300 people marched outside the Sri Lankan embassy carrying signs accusing President Rajapaksa of being a thief.
“There is no electricity, no jobs, no food, no fuel. Sri Lanka is a beautiful country. We must get back what the government stole from us,” said Shirani Fernando, one of the London demonstrators.
The government’s restrictions on internet access and public movement followed the Thursday protest that involved thousands of people outside Mr. Rajapaksa’s residence in suburban Colombo, an initially peaceful demonstration that turned violent when security forces deployed tear gas and water cannons, according to local news outlets.
Protesters responded by throwing stones and setting fire to buses used by the security forces. Two dozen police officers were injured. More than 50 people were taken into custody, including eight journalists, a government spokesman said on Friday.
Soon after the arrests, some of those in custody claimed that they had been tortured. In a display of support for the protesters, about 300 lawyers volunteered to represent, free of charge, those who had been detained.
Fliers distributed by protest organizers over the weekend urged people to defy the curfew and demonstrate as planned on Sunday. On Saturday, the police allowed some protests to take place, despite the emergency order.
The protesters say they are angry and frustrated over the dwindling standard of living in Sri Lanka as the country experiences a severe economic crisis, marked by cuts in electricity service that have lasted as long as 13 hours a day.
Sri Lanka’s tourism-reliant economy was hit hard after the Easter Sunday bombings of 2019, which killed more than 250 people in churches and hotels. After Mr. Rajapaksa won elections that November, he introduced a sweeping tax cut, and the coronavirus pandemic that soon followed put pressure on the currency, the Sri Lankan rupee.
The central bank decided to peg the rupee to the dollar, rather than continuing to let it float. Analysts say that created a parallel black market and arbitrage opportunities that sent the value of Sri Lanka’s sovereign debt into free fall. At the same time, the country’s foreign reserves dropped to dangerous lows, making it hard to purchase essential imports, including medicine, gas and fuel.
Allies of Mr. Rajapaksa, whose family has dominated Sri Lanka politics for many years, have rebelled. Several political parties in his governing coalition, which has a two-thirds majority in Parliament, have demanded that he appoint a caretaker government consisting of all 11 parties represented in the legislature.
The Sri Lanka Freedom Party declared at a meeting on Friday that it would abandon the governing coalition, said Rohana Lakshman Piyadasa, a senior member of the party, unless the government moved to “alleviate the economic crisis, after which an election must be called for.”
How Mr. Rajapaksa responds to the public protests in defiance of his emergency order will be watched closely as a measure of how much, or how little, he has changed since his family was last in power.
Mr. Rajapksa was defense secretary and his brother Mahinda was president during the brutal final phase of Sri Lanka’s long civil war. The Rajapaksas were widely credited with bringing the war to a close. But they were also accused by victims supported by United Nations inquiries of war crimes and other abuses.
The family had held power for a decade, until 2015, when they were voted out of office. Their last few years in government were marked by frequent abductions of opponents, who were often bundled away into white vans, never to be seen again.
After the devastating Easter terrorist attacks, security concerns were thrust to the forefront of public consciousness, creating an opening in the elections for Mr. Rajapaksa and his family to return to power.
In Rajagiriya, protesters said that what they most wanted from the Rajapaksas was the humility to recognize their missteps.
“They need to come to the streets and say, ‘We made bad decisions, but we hear you, we feel you. Let us come together and fix this problem.’ They’re not doing that. They’re showing a strong hand and suppressing the people,” Mr. Jayawardana, the protester, said.
Skandha Gunasekara reported from Colombo, Sri Lanka, and Emily Schmall from New Delhi. Aanya Wipulasena contributed from London.
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L'Humanité
À pied. Quand le but et le chemin ne font plus qu’un
Prescription cultureLaurent EtreAvec un sac, un micro et une bonne dose de détermination, Hervé Pauchon, qui fut l’une des voix de France Inter durant presque trente ans (« avant de se faire virer », lâche-t-il en passant), a décidé de se lancer sur le chemin de Compostelle. L’expérience n’est pas vraiment inédite (environ 500 000 pèlerins l’ont encore tentée en 2021), mais elle est en revanche toujours unique, propice au retour sur soi comme aux rencontres. « Petit à petit, c’est le chemin qui vous prend », témoigne l’un des membres de la Société française des amis de Saint-Jacques-de-Compostelle auprès de laquelle, assez logiquement, Hervé Pauchon est allé glaner de précieux conseils avant d’entamer son périple. Quel but poursuit-on à travers une marche qui dure en moyenne trois bons mois ? Par ce questionnement existentiel, véritable fil d’Ariane, le pèlerin Pauchon a de quoi tenir en haleine ses auditeurs jusqu’au bout du podcast, à raison d’un épisode d’une dizaine de minutes chaque jour. Lui-même ne connaît pas son but, au-delà de la destination finale. Et il compte bien, chemin faisant, interroger d’autres marcheurs à ce sujet. Avec quelques précautions, bien sûr, car une règle tacite veut qu’on ne demande jamais de but en blanc aux pèlerins de Compostelle la raison de leur voyage. Chacun a sa propre façon de mettre ses pas dans ceux des autres. Certains font le parcours une fois dans leur vie, d’autres deviennent accros et peinent à retrouver leur quotidien d’avant. Les premiers opus disponibles à l’écoute sont déjà une belle invitation au départ, ainsi qu’à une forme de ressourcement spirituel. Un podcast qui promet de nous emmener loin.
Podcast L'Humanité
Des nouvelles de notre révolution
ChroniqueMejdaline MhiriRédactrice en cheffe des Sportives
Le 21 mars 2021, plus de 150 journalistes sportives signaient une tribune dans le Monde pour exprimer publiquement leur ras-le-bol du sexisme subi au travail et leur envie « d’occuper le terrain ». Ce même jour était diffusé sur Canal PLus le précieux documentaire de Marie Portolano, Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste. Le retrait des passages liés aux agissements de Pierre Ménès, l’un des consultants phares de la chaîne cryptée, augmentait encore son retentissement médiatique. Le combat féministe dans le milieu du journalisme sportif ne faisait que commencer. Avec cinq autres collègues, nous lancions l’association Femmes journalistes de sport. Ni Laurie Delhostal (ex-Canal Plus, aujourd’hui à Prime Video), ni moi-même, coprésidentes du collectif, ne pouvions pronostiquer le ralliement massif, ou pas, de nos consœurs… Nos seules certitudes s’appuyaient alors sur le triste constat de notre ultraminorité dans les rédactions, autour de 10 %, et du climat trop souvent délétère qui y règne.
De suite, les multiples adhésions confirmèrent l’urgence. Nous sommes actuellement 207 ! Alors, jeudi dernier, à Paris, nous échangions sur cette première année de lutte, lors d’un événement nommé Bamboche (oui, parce que nous aimons l’humour), pour réaliser un bilan d’étape. Ces derniers mois, nous avons débuté la mise en place d’un observatoire scientifique pour nous compter et affiner notre analyse : combien sommes-nous exactement à exercer ce métier ? Combien gagnons-nous ? À quel point les postes à responsabilité et le commentaire sportif nous sont (in)accessibles ? Un annuaire en ligne valorise désormais les adhérentes pour ne plus entendre les chefs de rédaction soutenir « qu’ils adoreraient recruter des femmes mais qu’elles ne postulent pas », sous-entendant au passage que nous n’existons pas.
Une charte porteuse de solutions est en cours d’écriture afin de mieux fonctionner en mixité. Un groupe d’adhérentes se charge de recueillir la parole des femmes victimes de situations violentes, pesantes. Un système de marrainage permet de prodiguer des conseils avisés aux débutantes. Enfin, nous avons sollicité toutes les écoles de journalisme du pays et de nombreux établissements scolaires. Nous souhaitons incarner des rôles modèles auprès des jeunes, notamment des filles, pour partager notre passion et l’amour de notre profession. Plusieurs projets sont en cours d’élaboration, par exemple en lien avec les Jeux de Paris 2024.Surtout, jeudi soir, nous avons ri et levé le coude, tout en discutant des résultats des dernières compétitions. Parce que la sororité, la bienveillance et la troisième mi-temps constituent la base de notre système de jeu.
La chronique sportive de Mejdaline MhirisexismeFéminismejournalisme New York Times - World
A Flight Over China in Clear Skies, Followed by a Nosedive
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Investigators face a formidable challenge in figuring out why China Eastern Flight 5735 crashed on March 21.
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By Keith Bradsher
BEIJING — China Eastern Airlines Flight 5735 was at 29,100 feet in clear afternoon skies over the hills of southern China, seemingly ready for a smooth landing in Guangzhou. The plane, a Boeing 737-800 NG, was only seven years old. One of China’s most experienced aviators was among the three pilots in the cockpit.
But then, at 2:20 p.m. on March 21, the aircraft plummeted.
Air traffic controllers made frantic calls that went unanswered. The pilots sent no mayday messages. The plane fell more than 20,000 feet in less than a minute, to 7,400 feet. Then it gained 1,200 feet of altitude in about 15 seconds, before a final plunge into a hillside covered in bamboo groves and banana trees. The plane was almost exactly vertical and approaching the speed of sound as it tore into the soft earth, with pieces of the aircraft driving as deep as 60 feet into the mud. Two pieces of a wingtip landed seven miles away.
Investigators, including a seven-member team from the United States that arrived Saturday, are scrambling to understand what happened in the final minutes before the plane plunged headlong, killing all 132 people onboard.
Every air crash investigation poses unique challenges. But this one, China’s worst air disaster in more than a decade, is even more of a mystery because the plane was obliterated by the extraordinarily high speed of its impact, at essentially a 90-degree angle. At the end of the search last week, rescuers said they had recovered 49,117 pieces from the wreck.
China also maintains an unusually tight grip on information, censoring discussion and speculation online and allowing only limited coverage of the disaster. Chinese officials have closely guarded much of the information about the crash. Families of the victims have been monitored to prevent them from speaking with journalists or staging any protests. The names of the pilots have not been officially released, although a state-owned newspaper in Hong Kong published them anyway.
Much hinges on what data can be recovered from the plane’s cockpit voice recorder and the data recorder. The so-called black boxes are designed to withstand crashes, but experts say the severe impact of this one may have damaged the recorders to the point that some data is lost. The flight data recorder ended up five feet underground and could only be extracted after firefighters removed a large tree root above it.
The National Transportation Safety Board in the United States was helping China download information from the cockpit voice recorder at a lab in Washington, according to Peter Knudson, a spokesman for the N.T.S.B.
The tragedy has raised questions about the country’s flight safety record in an important year for China’s top leader, Xi Jinping, who will be seeking a third term at a Communist Party congress later this year. China Eastern and its subsidiaries have grounded 223 Boeing 737-800 jets for safety checks, a third of their overall fleet. The Politburo Standing Committee, the country’s top ruling body, said at a meeting chaired by Mr. Xi last week that officials should determine the cause of the crash as soon as possible.
Officials overseeing the search said that they had recovered some key plane components, including parts of the engines and landing gear. They were trying to recreate the plane’s flight path using data from air traffic control radars and also examining for possible clues what luggage and mail were put on the plane.
Officials have pledged to release preliminary conclusions within 30 days of the crash, in line with timetables set out by the Convention on International Civil Aviation, a global agreement. That agreement also calls for the participation of representatives from the aircraft manufacturer and the transportation safety regulator from the manufacturer’s home country. A team of investigators from the N.T.S.B. and Boeing arrived in China on Saturday, though it was unclear if they had to complete 14 days or more of coronavirus quarantine in the country before starting work.
State media reports about the crash so far have been limited. A division of Jinan Daily, a state-owned publication from a city 1,000 miles from the crash site, published interviews with one farmer near the crash site who described seeing black smoke coming from the aircraft and with another farmer who described seeing white smoke. A surveillance camera at a distant mine recorded the final seconds of the plane’s vertical descent. Those images did not show any smoke at all.
“Nothing really seems to make sense with this one,” said Peter Marosszeky, a semiretired airline executive engineer and Boeing technical adviser who is now the managing director of Aerospace Developments, a Sydney research and development company. Black smoke would suggest burning fuel while white vapors could be leaking fuel, but eyewitness accounts are very often unreliable in crash investigations, he added.
Air crash experts typically study the details that trickle out from a crash investigation for signs of a midair collision or explosion, mechanical problems aboard the aircraft or pilot suicide. Practically all of the plane crashed in one place, reducing the odds that a terrorist bombing or other high-altitude mishap took place, experts said. No residues of explosives had been found on the debris, according to Zheng Xi, the fire chief of the Guangxi region, where the crash occurred.
The discovery by a farmer of a piece of the plane seven miles west from the crash site had initially raised speculation among experts that the plane suffered some kind of a midair breakup. But Chinese authorities later confirmed that the fragment plus a much smaller fragment found a mile away were pieces of one of the aircraft’s winglets, which are wing tip extensions that produce extra lift. Air crash experts said it was not surprising that such lightweight parts might land far from the site.
“It’s a winglet, so it’s going to fly like a wind — it’s not going to come down like a hunk of aluminum, it’s going to fly around,” said John Goglia, a retired board member of the N.T.S.B. who has worked on air crash investigations around the world for more than half a century.
The Latest on China: Key Things to Know
Marriages and divorces. Faced with a soaring divorce rate, China introduced a rule forcing married couples to undergo a 30-day “cooling off” period before formally parting ways. The move seems to have been effective at reducing divorces, but is unlikely to help with a demographic crisis fueled by a decline in marriages.
China Eastern Airlines crash. Emergency workers found no survivors after a Boeing 737 plane carrying 132 people crashed in the southern region of Guangxi. The crash of China Eastern Airlines Flight 5735 is the country's worst air disaster in more than a decade.
The war in Ukraine. Despite calls from other world leaders for China to play a more proactive role in pressing Russia to negotiate an end to the war, Beijing has instead tried to keep its distance. The result has left China, diplomatically, on the sidelines of the conflict.
Omicron surge. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, Beijing is trying to fine-tune its “zero Covid” playbook, ordering officials to quash outbreaks but also find ways to limit the economic pain involved.
Damage to a winglet or the loss of a winglet would not cause a big change to a pilot’s ability to stay airborne, Mr. Goglia added. “It wouldn’t cause a nosedive, and it is possible it broke off as the plane approached supersonic speeds” during its descent, he said.
Aviation Partners Boeing, a Boeing joint venture with a wingtips manufacturer that makes winglets for the 737-800, declined to comment on the discovery of the winglet fragments.
Aviation experts including Mr. Goglia have focused in particular on the aircraft’s vertical position at impact. Commercial aircraft are designed so that their natural tendency is to level off in flight. Achieving a true nosedive requires constant, extreme force on the horizontal stabilizers on either side of the aircraft’s tail, Mr. Marosszeky said.
The horizontal stabilizers control a plane’s pitch — whether the front of the plane tends to go up or down. The question to experts is whether the nose of the plane was pushed down because of a technical malfunction or because of a pilot’s decision.
Martin Craigs, the chairman of the Aerospace Forum Asia, a Hong Kong-based trade group for aviation equipment suppliers, said that in the China Eastern crash, the ability of the plane to fly almost perfectly straight down, without gliding or fluttering, helps show that, “it’s clearly not a terrorist bomb.” But he did not rule out a deliberate crash.
He pointed to the 2015 crash of a Germanwings flight carrying 150 people as an example of a pilot suicide. “Nothing should be ruled out — remember, we had a pilot deliberately fly a plane into the Alps a few years ago.”
Amy Chang Chien and Li You contributed research.
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Valeurs Actuelles
[Info VA] Un policier hors service agressé et grièvement blessé par des gens du voyage à Boulogne-sur-Mer
Un policier hors service a été agressé par des gens du voyage au cours d’une bagarre à la sortie d’une discothèque, à Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, tôt ce dimanche matin, selon nos informations.
Le gardien de la paix, âgé de 25 ans et en poste à la brigade de nuit au commissariat de Versailles dans les Yvelines, a été héliporté dans le coma au CHU de Lille, indique une source policière.
Le policier, désormais sorti du coma, a reçu plusieurs coups de bouteille à la tête, et souffre d’une hémorragie intracrânienne. Son pronostic vital est toujours engagé.
France24 - Monde
Trois Palestiniens du Jihad islamique tués lors d'une opération israélienne en Cisjordanie
Publié le : 02/04/2022 - 11:13
FRANCE 24
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Les forces de sécurité israéliennes ont abattu samedi trois Palestiniens armés en Cisjordanie, a annoncé la police israélienne. Cet incident se produit dans la foulée de plusieurs attaques meurtrières commises dernièrement en Israël.
Les forces israéliennes ont tué, samedi 2 avril, trois membres du mouvement palestinien Jihad islamique lors d'une opération en Cisjordanie dans un contexte d'escalade ces derniers jours en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés.
L'opération de l'armée, dans laquelle quatre soldats ont été blessés, a eu lieu au premier jour du ramadan, le mois de jeûne sacré musulman, dans les Territoires palestiniens.
Les membres d'une unité spéciale israélienne antiterroriste en activité dans la zone "ont reçu des informations sur une cellule terroriste en route pour une attaque et ont tenté de stopper la voiture" dans laquelle se trouvaient les trois Palestiniens entre Jénine et Tulkarem, a précisé la police israélienne dans un communiqué.
Les activistes ont alors ouvert le feu et les militaires ont riposté. Les trois Palestiniens ont été tués et quatre soldats ont été blessés, d'après la même source.
Le mouvement armé Jihad islamique, basé dans l'enclave palestinienne de Gaza sous blocus israélien, a confirmé la mort de ses trois combattants.
"Nous pleurons la mort de nos trois héros", a indiqué la branche armée du Jihad islamique, précisant que deux d'entre eux venaient de Jénine et un de Tulkarem, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l'armée israélienne depuis 1967.
"La politique d'assassinat menée par l'ennemi en Cisjordanie et à Jérusalem occupées ne lui fournira pas la soi-disant sécurité (...)", a indiqué de son côté le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza.
Série d'attaques
Ces derniers jours, des violences meurtrières ont éclaté en Cisjordanie et en Israël.
Vendredi, un Palestinien a été tué par les forces israéliennes à Hébron dans le sud de la Cisjordanie lors d'une manifestation contre la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens occupés. L'armée a parlé d'une "émeute" durant laquelle "un suspect a tiré un cocktail Molotov en direction de soldats, mettant leur vie en danger".
Le même jour, le Croissant-Rouge palestinien a indiqué avoir pris en charge 70 Palestiniens blessés dans des affrontements avec l'armée israélienne dans le secteur de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie.
Jeudi, deux Palestiniens ont été tués lors d'une opération de l'armée israélienne à Jénine (nord). Elle visait, selon l'armée, à arrêter des "suspects" liés à une attaque anti-israélienne menée près de Tel-Aviv mardi par un Palestinien et qui a fait cinq morts. L'assaillant a été abattu.
Un autre Palestinien a été tué jeudi après avoir poignardé un passager dans un bus en Cisjordanie.
Depuis le 22 mars, 11 personnes ont été tuées dans des attaques anti-israéliennes, dont certaines ont été menées par des assaillants liés au groupe jihadiste État islamique (EI).
L'armée israélienne a depuis déployé des renforts en Cisjordanie et multiplié les arrestations notamment de membres de la famille de l'assaillant palestinien de Tel-Aviv.
"Nous continuerons à agir par tous les moyens possibles pour arrêter les attaques. C'est notre mission", a déclaré vendredi le chef d'état-major israélien, Aviv Kohavi, lors d'un déplacement en Cisjordanie.
Également depuis la Cisjordanie où il a rencontré vendredi des responsables militaires, le ministre de la Défense Benny Gantz a déclaré que les forces israéliennes continueraient à "procéder à des arrestations et à des opérations de défense et d'attaque, et nous mettrons la main sur ceux qui cherchent à nuire aux citoyens d'Israël".
Environ 475 000 Israéliens habitent en Cisjordanie dans des colonies jugées illégales par le droit international. Plus de 2,8 millions de Palestiniens vivent également dans ce territoire.
Avec AFP
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Israël : quatre morts dans une attaque au couteau et à la voiture bélier
Israël : deux policiers tués dans une attaque revendiquée par l'organisation État islamique
Israël : nouvelle attaque meurtrière, près de Tel-Aviv, la troisième en une semaine
BBC
Grammys 2022: Ukraine president delivers powerful speech
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Ukraine's President Volodymyr Zelensky delivered a powerful pre-taped message to the Grammy Awards on Sunday evening.
"Our musicians wear body armour instead of tuxedos," he told stars including Lady Gaga and Justin Bieber, referring to the ongoing war with Russia.
"They sing to the wounded in hospitals, even to those who can't hear them. But the music will break through."
He urged musicians to "fill the silence" left by Russian bombs "with your music".
Read more about the war in Ukraine
"Support us in any way you can, but not with your silence," he continued. "Fill the silence with music."
The video message was played ahead of a performance by John Legend of a new song, called Free.
The US star was joined on-stage by Ukrainian musicians Mika Newton and Suzanna Iglidan, while a poem was read by their compatriot Lyuba Yakimchuk, who recently fled the country.
"Rain down freedom until we're all free" sang Legend, who was also accompanied by a gospel choir, as images of those affected by the conflict played out on screens behind him.
At the end of the track, viewers were given the details of a charity helping Ukrainian refugees.
Prior to Legend's performance Mr Zelensky asked: "What's more opposite to music?... The silence of ruined cities and killed people.
"The war doesn't let us choose who survives and who stays in eternal silence," he added, but spoke of his country defending its freedom "to live, to love, to sound".
He signed off his video message by saying he hoped his countrymen and women could soon "be free like the people on the Grammy stage".
Since the conflict began in February, many Ukrainian musicians, producers and DJs have joined the fight against Russia, and also found themselves acting as war reporters and military fundraisers.
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Demands for tougher Russia sanctions over civilian killings
Zelensky: A comedian president rising to the moment
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France24 - Monde
Pour Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, "l'UE reste unie" dans la crise ukrainienne
Publié le : 18/02/2022 - 13:28
Caroline DE CAMARET
Élue présidente du Parlement européen le mois dernier, Roberta Metsola est la troisième femme à ce poste, après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine. Cette conservatrice maltaise du Parti Populaire Européen a entamé son mandat sur fond de pandémie et de menaces de conflit aux portes de l’Europe. Au cours de cette interview menée par Caroline De Camaret, elle aborde la crise ukrainienne, la question des migrants, la présidence du conseil de l'UE par la France ainsi que ses votes polémiques contre les résolutions parlementaires défendant le droit à l'avortement.
DECRYPTAGE
La conservatrice maltaise Roberta Metsola élue présidente du Parlement européen
À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie
DECRYPTAGERoberta Metsola, élue anti-IVG pressentie à la présidence du Parlement européen
BBC
Tottenham 5-1 Newcastle: Has Harry Kane been given a dilemma by Antonio Conte's side?
Last updated on 3 April 20223 April 2022.From the section Tottenhamcomments766
There were times this season when things looked bleak for Tottenham.
A prolonged and almost embarrassing managerial search in the summer saw Nuno Espirito Santo eventually appointed, but the former Wolves boss lasted just fourth months.
Star man Harry Kane wanted out too, with champions Manchester City keen to sign him, but the England skipper ended up staying.
There were suggestions he had downed tools at the north London club, seemingly disinterested and taking until mid-October to score his first Premier League goal of the campaign.
But after a rocky start under current manager Antonio Conte, the signs are looking much brighter for Tottenham - and Kane is now facing a dilemma about his future.
On 30 October, Tottenham were eighth in the table, two points adrift of a Champions League spot following a humiliating 3-0 home defeat by Manchester United.
It cost Espirito Santo his job, sacked just two days later.
Former Chelsea boss Conte was appointed as his replacement and the situation got worse as recently as 23 February, slipping seven points behind the top four following a poor 1-0 defeat by Burnley.
After that game, Conte suggested if he was the problem at the club he was "ready to go", but the comment has acted as a galvanising effect for the side.
Spurs have since gone on a run of five wins and a loss in their last six games, including Sunday's 5-1 thrashing of Newcastle, to propel them into a Champions League spot.
On Friday, Conte said his side would need a "miracle" to play in Europe's elite club competition and, after beating the Magpies, he told BBC Sport: "This league is very difficult to try to be in the race for the Champions League. We want to stay there until the end.
"We have to try to continue to play this way with intensity and accuracy. My team is improving in many aspects."
Spurs are above Arsenal on goal difference, but their north London rivals have two games in hand and the two sides meet in a crucial clash before the end of the season.
Conte added: "We know we have eight final games. Arsenal has a good advantage. We have to try to stay in the race and give our best, to make our fans happy.
"If we give everything, then we'll see what we can reach."
Had Tottenham chairman Daniel Levy entered into negotiations with City in the summer, Kane could well have been challenging for the title rather than a top-four spot.
But Levy refused an exit and the England captain eventually said he was "100% focused on helping the team achieve success".
Kane had a slow start to the season, scoring his first league goal on 17 October at Newcastle, and he then went on a run of just two goals in his next 11 club games.
Although he didn't score against Newcastle on Sunday, Kane provided the cross for Matt Doherty's goal and was named man of the match as Spurs stormed to success.
"They have got their mojo back," said former Premier League footballer Clinton Morrison on BBC Radio 5 Live.
"A lot of people doubted Harry Kane when he didn't get his move, but I didn't because he is one of the best strikers in Europe, in the world."
Former Tottenham winger David Ginola told Sky Sports: "Spurs are looking very confident. They are relying on their assets and the finishing up front is amazing.
"The new playmaker at Spurs is Harry Kane. He is like the new Diego Maradona now - long passes, short passes, he has it all."
Kane's return to form has seen him score eight goals and provide five assists in the league in 2022 - his 13 goal involvements more than any other top-flight player.
Conte said: "He played an amazing game. He made passes and assists, he has to continue this way.
"We are talking about a talented player. Many times players with great talent do not want to work hard. Not that they want to work less, but sometimes they can be lazy.
"He was an example from the first day I arrived here. We're talking about a world-class striker. He's enjoying playing in this way."
Ex-Tottenham striker Jermain Defoe added on Sky Sports: "He's a complete footballer. A few months ago I was not worried about Harry because I knew things would change.
"When you have someone like Harry Kane chasing down records, every game he wants to score."
During the international break, Kane moved joint-second on England's list of highest goalscorers - just four short of equalling Wayne Rooney's record of 53.
His 178 Premier League goals puts him fifth on that all-time list as he looks to close in on Alan Shearer's record of 260.
However, Kane's individual accolades are not matched by his trophy cabinet as the 28-year-old is yet to lift any silverware.
The closest he came was losing in the 2019 Champions League final and twice a runner-up in the EFL Cup final, as well as at the European Championship with England last summer.
"We don't know what Harry and the football club have agreed," said Graeme Souness on Sky Sports. "Harry will have a real dilemma. They have a proper coach and they will be a real strength.
"He has won nothing yet. It's OK having records but you want to show your grandkid your medals. The dilemma is does he stay or go.
"If I was Conte my first thing would be 'for me to stay, Harry Kane has to stay'.
"Not the signings he will be getting - it has to be all about Kane. It puts Levy and the board under huge pressure. They have to keep the manager and the player.
"If Erling Haaland is going to Man City, who else could afford Kane?"
Frenchman Ginola, who won the League Cup in 1999 during a three-year spell at Spurs, added: "If Spurs rely so much on Harry Kane, they need to sign him for a few more years. It is a crucial question for Spurs because they can't replace him.
"Kane has the choice to go anywhere. I think about my age, what do I want to be remembered for? He wants to win trophies.
"For a player of his calibre, just to be in the top four, it's not enough."
France24 - World
Will France’s Yellow Vests come back to haunt Macron on election day?
Issued on: 01/04/2022 - 21:10
Benjamin DODMAN
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The most potent protest movement in recent French history, the Yellow Vest uprising looked at one point like it might bring a premature end to Emmanuel Macron’s presidency. More than three years after it was smothered, its politicised remnants are counting on their ballots to finish the job.
France’s upcoming presidential election has been described as the least suspenseful in decades, a lopsided contest in which Macron is widely expected to prevail over a motley crew of challengers rejected by a majority of voters.
It’s a prospect 56-year-old Jérôme Batret finds hard to stomach, more than three years after the farmer from rural Auvergne first donned a “yellow vest” in protest at Macron’s government – joining an unconventional insurgency that caught Paris elites napping, rattling the government, baffling commentators, and eventually inspiring copy-cat protests around the world.
Named after the now-famous fluorescent waistcoats that are mandatory in French cars, the Gilets jaunes (Yellow Vests) staged more than 60 consecutive weeks of protests against economic hardship, mounting inequality and a discredited political establishment. They manned roundabouts across the country night and day, took to the streets of towns and cities on every Saturday, and at their peak in December 2018 even stormed the Arc de Triomphe in central Paris, amid scenes of chaos not witnessed since May 1968.
On the day a sea of yellow swarmed the Champs-Elysées, protesters in Batret’s usually tranquil hometown of Le Puy-en-Velay set fire to the local police prefecture with a molotov cocktail. When the French president paid a secretive visit days later to offer shaken officers his support, his vehicle was chased away by angry protesters shouting “Tous pourris” (You’re all corrupt) and “Macron resign”.
Batret was among the very first Gilets jaunes, manning a nearby roundabout non-stop for three weeks. During those heady days, it felt like Macron’s fall was “only a matter of days”, he recalls in an interview with FRANCE 24. Little did he expect the young president would see off the challenge and come back stronger three years later, poised for another mandate.
“He didn’t respect the people back then and he doesn’t respect them now,” says Batret, citing Macron’s pledge last year to “emmerde” (piss off) those who reject Covid-19 vaccines. “We have a president who wants to piss off his own people – and yet he’ll win again.”
‘Politicians in Paris don’t give a shit about us’
Like other rural and suburban workers who formed the backbone of the Yellow Vest insurgency, Batret says his spending power has plummeted during Macron’s five years in office – a turbulent term marked by the coronavirus pandemic and now the fallout from the war in Ukraine. Surging energy prices mean most of his earnings are now swallowed up by the fuel he needs to run his car and tractor, and heat his house.
“People in Paris tell me it’s not so bad for them, but out here in the countryside we’ve got no choice,” he says. “My sons work 35 kilometres from home. That’s 400 euros per month in petrol just to get to work.”
The trigger for the Yellow Vest uprising was an unpopular fuel tax, ostensibly designed to finance France’s transition to a green economy – though it soon became apparent that its proceeds would mostly be used to plug a budget deficit widened by the government’s tax cuts for businesses. The levy infuriated motorists in rural and suburban areas starved of public transport and other services, where households are heavily reliant on their cars.
This original association with motor vehicles, cemented by the symbol of the high-visibility vests, allowed some commentators in well-connected cities to dismiss the protesters as recalcitrant, selfish motorists unconcerned by climate change – an image that has largely stuck.
“Politicians in Paris don’t give a shit about us,” says Batret. “They make empty promises come election time and then leave us to rot. They have no respect for the people.”
A longtime conservative voter, the organic farmer says he will no longer vote for career politicians “who’ve never done anything real in their lives”. On April 10 he will cast his ballot in favour of Jean Lassalle, the Occitan-speaking son of Pyrenean shepherds who was fined 1,500 euros in 2018 for wearing a gilet jaune in France’s National Assembly.
“I know lots of people who never voted before but are now interested in the ‘small candidates’, like Lassalle, [trotskyist Philippe] Poutou, and others who never get mentioned in the media,” says Batret. “I also know people who’ll back extremists like [far-right polemicist] Eric Zemmour, but that says more about their state of despair than their true beliefs.”
When voters head back to the polls two weeks later for the second-round run-off, polls suggest they are likely to face a repeat of the 2017 duel between Macron and veteran far-right candidate Marine Le Pen – a prospect Batret is not relishing.
“On April 24 they’ll be telling us to back Macron as the lesser evil, but I don’t think he is,” he says. “If it’s Macron versus Le Pen again, I’ll vote Le Pen. And if it’s Zemmour, I’ll leave the country.”
‘The Gilets jaunes didn’t just evaporate’
Within months of the rioting witnessed on the Champs Elysée in late 2018, the number of Yellow Vests out on the streets had starkly diminished, and Macron could claim to have largely seen off the most formidable challenge to his presidency.
In terms of its material objectives, the movement was only partially successful. It forced the government into a series of crisis measures to prop up purchasing power, for instance by raising minimum pensions, which helped sap support for the movement. So did Macron’s “Great National Debate”, called in response to the protests, which the ubiquitous president soon turned into a town-hall road-show offering him unrivalled media coverage – while the Yellow Vests were kept at bay.
Still, the movement left an indelible mark on France, sending a clear warning to the country’s self-styled “Jupiterian” president and putting neglected swathes of the country back on the map.
“The Gilets jaunes didn’t just evaporate after taking off their vests,” says Magali Della Sudda, a researcher at Sciences-Po in Bordeaux, who has studied the uprising from its inception and continues to monitor its resurgences.
While the Yellow Vests are now a scattered and diminished force, Della Sudda identifies successive “waves of mobilisation”, some coinciding with policies or statements that galvanised protesters, like the introduction of a Covid-19 health pass restricting people’s freedom of movement or Macron’s pledge to “emmerde” anti-vaxxers.
“There are signs the movement is picking up again, focusing once again on its original themes of purchasing power and social justice,” she says, pointing to the tentative return of Yellow Vests on roundabouts across the country.
“Of course history never repeats itself quite the same way, but we can expect the movement to gain traction again, in one form or another, in the coming months – for instance if Macron puts his pension reform back on the table,” she adds, referring to an unpopular pension overhaul which the government forced through parliament without a vote and then suspended amid the pandemic.
Della Sudda says this year’s presidential campaign has done very little to address the grievances voiced by the Yellow Vests and their supporters, further fuelling popular resentment of politicians. Having pored over some of the tens of thousands of cahiers de doléances (complaint books) drawn up as part of Macron’s national debate, she points to a glaring gap between the country’s dominant political discourse and ordinary people’s real concerns.
“There is a huge discrepancy between the complaints voiced by the Gilets jaunes and by the broader public and the way political parties and the media fail to address these topics,” she says. “It took a war in Ukraine for candidates and the media to start talking about purchasing power – but the problem of energy and food prices did not start with the war.”
Surveys have consistently placed the cost of living at the top of voters’ concerns, followed by health and the environment – largely mirroring the priorities listed by French citizens in the cahiers de doléances, particularly those from rural areas where hospitals and other public services have shut over the years. And yet prior to Russia’s invasion of Ukraine, the presidential campaign was dominated by talk of immigration and Islam, driven by the unrivalled media exposure enjoyed by the likes of Zemmour.
>> Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate
The gross inadequacy of the campaign means it is still unclear whether the bulk of the Gilets jaunes will boycott the polls or choose to cast protest votes instead, says Della Sudda, though stressing that the uprising has left a profound imprint on many, politicising citizens who previously shunned the polls. She says there are signs large swathes of the movement will seize on the opportunity to deliver their verdict on Macron’s government.
Toppling France’s ‘presidential monarchy’
The Yellow Vests’ relative inexperience of politics has contributed to generating misconceptions – as with their use of the term “apolitical” to stress their rejection of traditional party politics. Studies carried out at the height of the movement revealed that most participants were first-time protesters with no political or union affiliation. A majority said they didn’t believe in the traditional left-right divide, but theirs was a rejection of partisan politics, not of politics per se.
One of the defining features of the Yellow Vests is their attempt to reclaim politics by wresting it from the control of parties and institutions they see as undemocratic. As Della Sudda puts it, “one can credit the movement with getting the French to show interest in their institutions and constitution – a remarkable feat in its own right.”
Those institutions are failing the people, says 56-year-old Sabine, a primary school teacher from the Montpellier area in southern France, who declined to give her full name. She ranks among the numerous Gilets jaunes who have taken up grassroots politics after years of abstaining from the electoral process.
“I used to boycott the Fifth Republic’s anti-democratic elections,” she says, referring to the presidential regime instituted more than 60 years ago by France’s wartime hero, General Charles De Gaulle. “But after five years of Macron, I’ve decided to use my ballot to stop the rot.”
Sabine likens the Yellow Vest experience to a personal and collective awakening to politics and rampant injustice. She describes its members as “society’s invisible people who have risen up, who have sprung from the earth with their bright jackets, a symbol of alertness and visibility”.
“First there was the uprising, then the movement took root on roundabouts and on social media, and by way of regular meetings and assemblies,” she says. “Over time we were able to elaborate a political thought, in the noble sense of the word, meaning a commitment to improve the society we live in.”
More than three years after they first donned their bright jackets, Sabine and a dozen fellow activists are still out on the roundabout they've occupied on the outskirts of Montpellier since the start of the movement. After lengthy discussions, most members have agreed to back leftist candidate Jean-Luc Mélenchon on April 10.
“There were two main requirements for our choice of candidate: to carry our aspirations and have a chance of beating Macron. Mélenchon is the only one who meets both,” the teacher explains. She points to his pledges to impose a cap on prices, boost wages, bolster public services and convene a constituent assembly tasked with drafting a new constitution and replacing France’s “presidential monarchy”.
>> A new Republic: Leftist Mélenchon promises to topple France’s ‘presidential monarchy’
“Mélenchon is not our ideal candidate, he’s not to everyone's taste and we are well aware that there’s no easy fix. But he’s our best option. We’re at a crossroads: either we change course now or we let those in power dismantle our social system,” Sabine adds. “But our struggle won’t end at the ballot box. Whoever wins on April 24, we’ll keep up the fight.”
Anyone but Macron
A veteran leftist who is having his third shot at the presidency, Mélenchon is locked in a battle for second place with his longtime rival Le Pen – and polls suggest he is likely to fall short once again, missing out on the April 24 run-off. Second-round data also looks more encouraging for Le Pen, who has significantly narrowed the gap with Macron since she lost by more than 20 percentage points five years ago.
>> Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
On paper, the narrowing gap means Le Pen is more likely to benefit from the “anyone but Macron” vote than Mélenchon, says Della Sudda, with some supporters claiming that widespread anger could propel her to an unlikely victory over the president.
“It’s an argument I’ve been hearing on the roundabouts, voiced by a minority of Yellow Vests. But it’s not clear it will translate into widespread support for Le Pen,” she says. “Anti-Macronism is just one component of the Yellow Vest vote; and the National Rally doesn’t carry all of their aspirations – far from it.”
French presidential election © France 24
Both the National Rally and Mélenchon's La France insoumise (France unbowed) have been cautious in their appeals to the Gilets jaunes, wary of scaring away more moderate voters, says Frédéric Gonthier, a political scientist at the Pacte research centre in Grenoble, who has carried out extensive surveys of the Yellow Vest movement.
“Mélenchon and Le Pen are trying to present themselves as credible alternatives to Macron, by softening the more divisive elements in their platforms and tempering their populist pitch,” he explains. “For candidates who are trying to project an image of respectability, overtly anti-elitist statements aimed at seducing the Yellow Vests would be counterproductive.”
Vying for the working-class vote, the two candidates have focused on the hardship endured by France’s most vulnerable, hoping to draw the Yellow Vests among them without overt appeals.
Mélenchon has had to tread carefully, says Gonthier, noting that many Yellow Vests were deeply suspicious of his longtime membership of the Socialist Party, seeing him as a political “apparatchik”. As for Le Pen, “her party is deeply uncomfortable with the issue of police brutality, which is intimately associated with the Gilets jaunes.”
A tiny window of opportunity
The Yellow Vests’ often violent protests were met with a fierce crackdown that eventually smothered the movement, but not the anger. During the first months of unrest, dozens of protesters, journalists and bystanders suffered shocking injuries – including gouged eyes and hands ripped off – as a result of the rubber bullets and stun grenades used by riot police, while scores of officers were also wounded. The government’s steadfast refusal to question the police tactics, with Macron at one point saying “there is no such thing as police violence”, infuriated the Yellow Vests and further radicalised its diehard members.
Daniel Bodin’s voice breaks into sobs when recalling the violence of those days. The 66-year-old was among the first to man the roundabout near Montpellier, where he and Sabine still don their high-visibility jackets. “We’d never seen anything like it before. They treated us like pariahs,” he says of the “brutal repression” ordered by a president he describes as “authoritarian”.
There is something visceral about the revulsion Macron elicits among many Yellow Vests, who are prone to citing his derogatory comments – such as telling an unemployed man he need only “cross the street” to find a job, complaining about the “crazy money” France spends on welfare, and urging pensioners to “complain less” about their shrinking allowances.
“His comments are proof of his contempt for small folk like us, but it would be foolish to stop at that. It’s the laws he passed that upset me most,” says Bodin, pointing to the Covid-19 health pass and a contentious law extending police powers as evidence of civic freedoms being curtailed under Macron.
Like others in his group, Bodin is routing for Mélenchon in the election. He sees it as the only chance to reverse “the downward slide into neoliberal economics” and “put our politics back into the people’s hands”. He singles out for praise the leftist candidate’s pledge to introduce a so-called “citizen’s initiative referendum”, giving voters the power to initiate policy and revoke their elected representatives.
“But we are neither fans, nor groupies,” he cautions. “And we don’t claim to tell people how they should vote – that’s what political parties do.”
Bodin acknowledges deep divisions within the Yellow Vest movement, between those willing to engage with the electoral process and others who “would rather wait for the system to collapse or a civil war to break out”. “I understand those who are disgusted by politics and don’t want to vote,” he adds. “But we have a tiny window of opportunity and we must give it a try.”
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Gifle lors de la cérémonie des Oscars : Will Smith démissionne de l'Académie
Publié le : 02/04/2022 - 11:34
FRANCE 24
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L'acteur américain Will Smith a décidé de démissionner de l'Académie des Oscars après la gifle qu'il a assénée à l'humoriste Chris Rock en pleine cérémonie de remise des prix. Le conseil d'administration de l'institution avait entamé des poursuites disciplinaires à son encontre.
Sous le coup d'une procédure disciplinaire après la gifle assénée à l'humoriste Chris Rock en pleine cérémonie des Oscars, Will Smith a pris les devants et annoncé, vendredi 1er avril, sa démission de l'organisation qui décerne les prestigieux trophées.
"Mes actions lors de la cérémonie des 94e Oscars ont été choquantes, douloureuses et inexcusables", écrit Will Smith dans un communiqué.
"La liste de ceux que j'ai blessés est longue et comprend Chris, sa famille, nombre de mes amis chers et de mes proches, tous ceux qui étaient dans le public ou chez eux" devant la retransmission dimanche dernier, poursuit l'acteur, âgé de 53 ans.
"Je démissionne de mon poste de membre de l'Académie des arts et sciences du cinéma et j'accepterai toutes les conséquences que le conseil d'administration estimera appropriées", assure-t-il.
C'est une plaisanterie de Chris Rock sur les cheveux ras de Jada Pinkett Smith, épouse de Will Smith atteinte d'une maladie provoquant une importante chute de cheveux, qui avait déclenché l'esclandre dimanche soir.
Will Smith était soudainement monté sur scène et avait giflé Chris Rock sous l'œil médusé des célébrités et des téléspectateurs.
Quelques dizaines de minutes après la gifle, il était revenu sur la scène des Oscars pour recevoir le prix du meilleur acteur, pour son rôle dans "La Méthode Williams".
"J'ai trahi la confiance de l'Académie. J'ai privé d'autres candidats et vainqueurs de la chance de pouvoir célébrer leur travail extraordinaire. J'ai le cœur brisé", regrette-t-il dans son texte.
Roman Polanski et Harvey Weinstein déjà exclus de l'Académie
Dans une lettre aux membres de l'Académie, les dirigeants s'étaient dits "scandalisés" par l'incident, déplorant que la cérémonie "ait été éclipsée par le comportement inacceptable et nuisible d'un candidat sur scène".
Le conseil d'administration a entamé des poursuites disciplinaires à l'encontre de Will Smith. Il doit se réunir le 18 avril pour statuer sur son cas et décider d'éventuelles sanctions, laissant à l'acteur un délai d'au moins 15 jours pour "être entendu au moyen d'une réponse écrite".
Parmi les sanctions prévues par le règlement interne de l'organisation figurait la suspension ou l'exclusion de l'Académie, qui compte près de 10 000 membres.
Des voix s'étaient élevées pour réclamer que Will Smith soit déchu de son Oscar, mais d'autres ont fait observer que ni Harvey Weinstein, ancien magnat d'Hollywood condamné pour viol et agression sexuelle, ni le réalisateur Roman Polanski n'avaient été contraints de rendre leur statuette après avoir été exclus de l'Académie.
Le producteur de la soirée des Oscars, Will Packer, a rendu hommage au sang-froid et au professionnalisme de Chris Rock, qui ont selon lui sauvé la soirée. "C'est parce que Chris a géré ce moment avec élégance et sang-froid que nous avons pu continuer le spectacle", a dit Will Packer vendredi à la télévision ABC.
Après avoir été giflé, l'humoriste avait rapidement enchaîné, remettant comme prévu le trophée du meilleur documentaire. Chris Rock avait ensuite préféré jouer l'apaisement, refusant de porter plainte contre Will Smith que les policiers étaient prêts à arrêter pour son geste.
"Cela nous a d'une certaine manière autorisés à poursuivre le show, ce que nous voulions faire", a souligné le producteur.
Chris Rock s'est pour la première fois exprimé sur l'incident mercredi soir, peu après son arrivée sur scène pour un spectacle à Boston.
"Je suis encore en train de digérer ce qui s'est passé. Donc, à un moment donné, je vais parler de ce truc. Et ce sera sérieux et drôle", a-t-il dit.
Avec AFP
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BBC
'Everton's away record means everyone doubts them'
Last updated on 4 hours ago4 hours ago.From the section Evertoncomments304
It was important for Everton that they didn't throw the towel in against West Ham on Sunday, but they are not in a situation where they can lose like that and say 'well, the performance was OK'.
So, while Toffees manager Frank Lampard says he took a lot of positives from their defeat, it was the result that really mattered.
Everton played reasonably well against the Hammers and the energy they needed was there, but some of the issues they have had all season came up again - they made mistakes at the back, they didn't take their chances and they ended up being beaten, again.
That feeling will weigh on their players before Wednesday's crucial trip to Turf Moor because they know they are still on this run where they are getting absolutely nothing away from home.
It is just going to be a dogfight against relegation rivals Burnley because of what that game means to the Clarets too.
Michael Keane's suspension after his red card won't help Everton and it's not the first time that has happened - it feels like they always have key men missing through injury or suspension for important matches like this one.
Even so, Everton's players are still capable of going there and winning, I have no doubt about that - but their away record means everyone doubts them, including themselves.
I've been in the position the Toffees players are in now - playing in a team so badly out form away from home that when you fall behind it is very hard to convince yourself that everything is going to be all right.
Everton have lost all five away games they have played under Lampard in the Premier League and FA Cup, and have picked up only six points on the road all season.
When you are on a run like that, then it is almost a case of the players thinking 'here we go again' as soon as you concede.
If your team is playing well, then going behind doesn't matter. You just say to each other 'come on, let's just keep going' but it's not a case of Everton keeping going, because they have never really played to their best level away from home.
Since beating Brighton in August, they've only been ahead during one away league game - against Newcastle in February - and even then, that lead only lasted a minute.
They had chances against West Ham when the score was 0-0 and those misses felt as costly as any defensive error, because of how they could have changed the feel of the game.
Going in front against Burnley, however they do it, would not only give the Everton players a huge lift, it would also apply pressure to the Clarets instead of it being forever on them - which is what it must feel like at the moment.
The correct mindset is so important when you play away in the Premier League - it's the difference between stepping on to a pitch expecting to win, or going somewhere just thinking you are going to lose.
I experienced that with QPR in 2011-12, when we stayed up on the last day of the season but had the worst away record in the top flight.
We were awful on the road but at home we had some amazing results - we beat Chelsea, Liverpool, Arsenal and Tottenham at Loftus Road. All sides who were expected to beat us, anywhere.
Sometimes, when there is a difference between home and away performances like that, it's because the team's collective mentality isn't strong enough, or just isn't there at all.
It's a totally different task to go up against any opposition on their home ground instead of yours, to go up against their fans and feel that level of pressure - and understand that going a goal behind or having any sort of setback isn't the end of the world, even if it feels like it.
Certain teams have a style of play that helps, of course, but it's not just ability or tactics that gets you through those difficult situations.
That's what Lampard was alluding to when he criticised his side after they lost heavily at Crystal Palace in the FA Cup last month, because you can work on things with players all week but they still need to be able to dig in when things aren't going well.
If you don't have a bunch of players who are all very good at that, playing away from home can become very difficult, and it seems Everton are stuck in that cycle at the moment.
The biggest positive for Everton right now with the form they are in is probably their league position - and the fact they aren't in the bottom three.
It is a massive bonus for them to be above the red line at this point because, if they were below it on the run they are on, and the teams above them were getting away from them, things would be far more concerning.
For now, they are the ones being chased and the people below them are worrying that should Everton win then the gap will get bigger.
I've been just above the line and just below it at this stage of the season, and it makes a huge difference. When you feel like you are dropping down towards the relegation zone it is a horrible feeling but, believe me, it is far worse when you are in it, with time running out.
That is the key thing to remember here - for all of Everton's problems, they are still in a position that the other teams below them would happily trade.
Nedum Onuoha was speaking to BBC Sport's Chris Bevan.
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : Joe Biden dégaine l'arme à double tranchant des réserves stratégiques de pétrole
Publié le : 01/04/2022 - 17:45
Sébastian SEIBT
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Christophe DANSETTE
Le président américain Joe Biden a annoncé, jeudi, son intention de puiser 180 millions de barils de pétrole dans les réserves stratégiques américaines. Une décision d'une ampleur sans précédent censée faire baisser les prix du pétrole qui sont en forte hausse depuis le début de la guerre en Ukraine. Mais l’efficacité de cette arme est toute relative.
Joe Biden a sorti l'artillerie lourde pour contrer la hausse des prix du pétrole et de l'essence. Le président américain a décidé, jeudi 31 mars, de puiser massivement dans les réserves stratégiques américaines de pétrole, afin de mettre un million de barils par jour sur les marchés pendant six mois.
En tout, les États-Unis vont ainsi libérer 180 millions de barils de pétrole qui dormaient jusqu'à présent dans les nombreuses mines salines au Texas et en Louisiane, utilisées pour entreposer les stocks d'urgence d'or noir. Du jamais-vu depuis la formation de ces réserves stratégiques dans les années 1970.
C'est beaucoup de pétrole et peu à la fois
"C'est un moment de péril pour le monde, et de prix à la pompe douloureux pour les familles américaines […]. Si nous voulons faire baisser les tarifs de l'essence, il faut augmenter les provisions de pétrole disponibles", a affirmé Joe Biden pour justifier son recours sans précédent aux réserves stratégiques.
La guerre en Ukraine a accéléré la hausse des prix du pétrole qui a lieu depuis plusieurs mois. La mise au ban de la Russie sur la scène internationale a fait craindre que ce pays – le deuxième exportateur mondial de pétrole brut derrière l'Arabie saoudite en 2021 – n'approvisionne plus le marché international avec son brut. L'interdiction américaine d'importer des hydrocarbures russes n'a fait qu'accentuer cette tendance haussière.
Ce n'est pas la première fois que Joe Biden dégaine l'arme des réserves stratégiques pour tenter de contenir la flambée des prix du pétrole. Il l'avait déjà fait avant la guerre en Ukraine en novembre, et une autre fois début mars.
Washington avait ainsi mis 80 millions de barils de brut sur le marché… Sans effet notable sur les prix du pétrole. Mais cette fois-ci, le locataire de la Maison Blanche espère que l'ampleur de son effort énergétique suffira à calmer les marchés. Ces derniers ont semblé réceptifs, puisque le prix du Brent a chuté de 5 % juste après l'annonce de Joe Biden.
Attention, cependant, à ne pas trop se fier aux mouvements des prix à très court terme, "car il y a aussi l'effet de la spéculation qui intervient", rappelle Olivier Appert, conseiller au centre énergie et climat de l'Institut français des relations internationales (Ifri), contacté par France 24. Cet expert reste plus circonspect sur la capacité de Joe Biden à enrayer la tendance à la hausse du prix du pétrole grâce à l'arme des réserves stratégiques. Certes, "ce sont des quantités très importantes qui vont être mises sur le marché, mais elles restent modestes, puisqu'elles ne représentent que 1 % de la consommation mondiale quotidienne de pétrole, et à peine 10 % de la production par jour de la Russie", souligne-t-il.
Une arme pour parer aux situations d'urgence
C'est donc plutôt une grosse goutte dans un océan de besoins. Le million de barils de brut américain par jour sera loin de suffire si les prévisions pessimistes de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) se réalisent. Cette organisation prévoit, en effet, que la quantité d'or noir fournit par la Russie au monde pourrait baisser de 3 millions de barils par jour, à cause des sanctions internationales, souligne le Financial Times.
Si le recours aux réserves stratégiques risque de ne pas être aussi efficace que Joe Biden peut l'espérer, c'est peut-être aussi parce que ces stocks n'ont pas été pensés pour ce type d'utilisation, explique le Wall Street Journal. "Ce sont des réserves à mobiliser en cas d'urgence, de catastrophes naturelles ou d'événements ponctuels imprévus", poursuit le quotidien américain.
Par le passé, Washington a puisé dans ces réserves essentiellement à l'époque de la première guerre du Golf (1991), lors du passage de l'ouragan Katrina (2005) et au plus fort des Printemps arabes (en 2011).
L'administration Biden veut croire que l'invasion russe de l'Ukraine constitue l'un des ces événements ponctuels qui font flamber les prix du pétrole. Mais ce n'est qu'une partie de l'histoire. "Il y a certes un choc conjoncturel avec cette guerre, mais la hausse des cours du pétrole a commencé auparavant et correspond à un changement structurel du marché", assure Olivier Appert.
Il remonterait à 2014. "Les investissements dans le pétrole ont été divisés par deux depuis cette date. D'abord parce qu'en 2014, les prix se sont effondrés après une mésentente entre les pays de l'Opep+ [les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et des pays associés, dont la Russie, NDLR] ce qui a incité les grands groupes à réduire leurs investissements et ensuite parce qu'il y a une pression pour dépendre moins des énergies fossiles", détaille cet expert. Conséquence de cette baisse de l'investissement : une production en recul et une offre de pétrole à la traîne quand la demande augmente, ce qui se traduit par des prix qui grimpent.
Bras de fer avec l'Opep
Le problème avec les réserves stratégiques est qu'elles "sont utilisées une fois puis il faut bien les remplir à nouveau", rappelle Olivier Appert. Autrement dit : dès que les États-Unis racheteront du pétrole pour reconstituer leurs stocks d'urgence – et Joe Biden a déjà annoncé qu'il le ferait –, la chevauchée sauvage des prix pourra repartir de plus belle.
Le président américain est d'ailleurs conscient des limites de son arme énergétique. "C'est un pont d'urgence que nous mettons en place en attendant que les capacités de production de pétrole augmentent", a précisé Joe Biden.
Mais qui s'en chargera ? L'Opep en aurait les moyens. "[Washington] a fait des démarches pour demander aux membres de cette organisation de produire davantage de pétrole, mais les États-Unis ont reçu une fin de non-recevoir", rappelle Olivier Appert. Le jour même où Joe Biden annonçait son intention de puiser dans les réserves stratégiques, les pays de l'Opep faisaient savoir qu'ils s'étaient mis d'accord pour une hausse a minima de la production d'or noir.
Ce recours aux réserves stratégiques est aussi une manière pour Joe Biden d'engager un bras de fer avec les pays de l'Opep. Le président américain "reconnaît ainsi que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis – deux alliés traditionnels de Washington et membres influents de l'Opep – ne veulent pas l'aider à combattre la hausse des prix", souligne le Financial Times. Il a donc décidé d'agir de manière unilatérale.
À défaut de soutien de l'Opep, Joe Biden a aussi appelé les producteurs américains de pétrole de schiste à produire plus. "Il y a trop d'entreprises [aux États-Unis] qui n'en font pas assez, et préfère engranger les profits des tarifs élevés de l'essence sans investir dans la production", a-t-il regretté. La Maison Blanche a même menacé les producteurs qui n'en feraient pas plus de sanctions financières… Mais "pour l'instant, il s'est heurté à un refus", note le Wall Street Journal.
Pour Joe Biden, ce recours massif aux réserves stratégiques est un pari très risqué. Une fois les 180 millions de barils de brut mis sur le marché, il ne restera plus qu'environ 350 millions de barils de pétrole dans ces réserves d'urgence… C'est très peu, car les pays membres de l'AIE sont obligés d'avoir toujours au moins l'équivalent de quatre-vingt-dix jours de consommation de pétrole en réserve, ce qui correspond à 315 millions de barils pour les États-Unis. "Il n'y aura presque plus rien pour faire face à une autre situation d'urgence", note le Washington Post.
Mais le président américain n'a guère le choix. Si l'Opep ne veut pas l'aider, si les producteurs nationaux de pétrole semblent faire la sourde oreille, Joe Biden doit agir pour essayer de faire baisser les prix avant novembre prochain… Et les élections de mi-mandat.
>> À lire : Ce qu'il faut savoir sur les réserves stratégiques de pétrole
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BBC
Tiger Woods at Augusta National for Masters is 'stuff of sporting legend'
Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Golfcomments116
Just by turning up to practice. Just by generating hope that he will tee it up at the Masters this Thursday, Tiger Woods has sent a massive bolt of energy through the game of golf.
Not that it was languishing in some kind of moribund torpor, in need of a wake up jolt. Anything but.
Rarely have we gone into the first men's major of the year with more exciting young talent at the top of the sport, but this astonishing 46-year-old has always been a game changer.
Woods' presence at Augusta this week, his attempt to come back from a potentially life-threatening car crash which nearly cost him his right leg, is the stuff of sporting legend.
It stokes interest in an already eagerly anticipated major because, as it stands, Woods is among the field of 91. He is set play competitively for the first time since the November 2020 Masters, when he was defending champion.
We thought that epic victory of three years ago was the absolute pinnacle - a 43-year-old veteran tapping into the secret sauce one more time and finding a way to beat the world's best with a fused back.
Now we must add to the mix the multiple metal rods and pins that hold together his right leg. It was shattered in a devastating single vehicle accident when he sped out of control in the outskirts of Los Angeles in February last year.
We thought that was the end of Woods' astonishing career. He needed to learn to walk again; swinging a club, hitting shots, walking a course, competing - they were distant prospects. Specks on a cloudy horizon.
"He likes to prove people wrong," Rory McIlroy astutely observed last week. And if Woods competes at Augusta this week, he will, have undoubtedly done it again.
Among the views he will have defied will be his own. It was clear in February that Woods was pretty sure the severe undulations of Augusta would come too early in his recovery.
July's 150th Open Championship at St Andrews, where he won two of his three Claret Jugs, looked a far more realistic bet for a competitive comeback.
But now, as he assess his "game-time decision" on whether to compete at the 86th Masters, he may notch up one of the greatest victories of his extraordinary career by simply taking part.
It will be an achievement to sit alongside any of his 15 major triumphs and record-equalling 82 PGA Tour wins. This would be another massive success stemming from a level of cussed determination that has always set Woods apart.
And just turning up has never been enough for him. Woods has always been about 'the W' - winning.
This, though, would be a week where his appearance would be defined by hitting his first tee shot rather than sinking a final putt. The upper echelons of the leaderboard are unlikely to feature his name this time but that will not matter.
It is surely asking too much for him to challenge, even with his ultra competitive psyche. This will not be the year for a sixth Green Jacket, there is too much young talent, including a brand new world number one, for that to happen.
Scottie Scheffler, a 25-year-old from Ridgewood, New Jersey, tops the rankings after his recent Match Play success - his third win of the year - even though he has yet to post a top-three finish at a major.
This is only his third Masters, having come 19th and 18th in the two most recent tournaments. And while the 25th man to officially top golf's charts since their 1986 inception is undoubtedly in excellent form, portents for a first Green Jacket are not overly encouraging.
Curiously, unless your name is Woods, world number one status seems to count for little on the spring time fairways of the Augusta National.
Dustin Johnson was the last top dog to triumph, but that was in the Covid rescheduled tournament of November 2020. Before that Woods was the last number one to win, when he successfully defended 20 years ago to pick up his third title.
You then have to go back a further decade to Fred Couples and the year prior to his triumph for Ian Woosnam's success.
The Welshman has finally become a non-playing past champion this year and has often spoken about the extra confidence he brought to Augusta in 1991 having just ascended to the top of the rankings.
Maybe Scheffler will receive a similar boost, but the top of men's golf at the moment is tightly packed with talent. Every week there are a handful of names who can go to number one if results fall for them.
The scenario surrounding this Masters is no different and the likes of Jon Rahm, Collin Morikawa, Viktor Hovland, Patrick Cantlay and Cameron Smith are all justifiably dreaming of donning the most coveted garment in golf.
Rahm and Morikawa - the two most recent major winners at the US Open and Open last summer - have been quiet of late but certainly possess games to prosper at Augusta.
Hovland's ball striking and putting are made for this course but the Norwegian cannot afford to rely on a less than dependable chipping game if he is to land his first major.
Smith can putt the lights out, as he proved at the recent Players Championship while Cantlay will quietly want to atone for the scruffy finish that cost him when Woods won in 2019.
My hunch is that this could be a big week for world number seven Justin Thomas, who has four top 10s this year and every attribute for a lengthened course that features significant changes to the 11th and 15th holes.
Dustin Johnson, just behind Thomas in the rankings, is also hitting ominous form while Brooks Koepka's major pedigree and Daniel Berger's newly found accuracy off the tee are invaluable qualities.
Defending champion Hideki Matsuyama has been hampered by a neck problem and withdrew prior to the Players and then during last week's Texas Open and Bryson DeChambeau has also struggled on his return from injury.
Frankly, though, his comeback is relative small beer. We know which return is going to dominate all our thoughts in the coming week.
For once, someone just turning up will be enough to make it a very special Masters.
France24 - Monde
Reportage en Ukraine : à Kharkiv, avec les derniers habitants d'un quartier sous les bombes
Publié le : 01/04/2022 - 13:31
FRANCE 24
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Achraf ABID
Roméo LANGLOIS
Catherine NORRIS-TRENT
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Dans le nord-est de l'Ukraine, à Kharkiv, une des principales villes attaquées par l'armée russe depuis le début de l'invasion du pays, les quartiers sont pilonnés nuit et jour par l'artillerie russe. Lorsque les sirènes retentissent, les derniers habitants courent se terrer dans les abris souterrains. Reportage de nos envoyés spéciaux Roméo Langlois, Catherine Norris Trent, et Achraf Abid.
Au nord de Kharkiv, Saltivka est une zone sinistrée. Pilonné jour et nuit par l'artillerie russe, ce quartier résidentiel a vu tous ses habitants fuir, ou presque.
Quelques irréductibles, comme Ludmylla, 75 ans, ont choisi de rester, alors même qu'un missile a frappé son immeuble dix jours auparavant. Voilà cinq semaines qu’elle se terre dans son abri, avec son voisin Sanya, un mécanicien à la retraite.
"Tout le monde est parti, confie la professeure de musique à la retraite. Les bombardements sont effrayants. Aujourd’hui encore ils bombardent, et la nuit dernière a été terrible".
"Personne ne voulait croire que Poutine ferait de Kharkiv un nouveau Stalingrad"
À Kharkiv, les pluies de bombes russes rythment le quotidien. Elles ont déjà fauché 300 civils au moins.
"Je n’aurais imaginé Poutine capable de ça, ajoute-t-elle, en larmes. Comment peut-il s’en prendre ainsi à des femmes et à des enfants ?"
Et d'ajouter : "mon père s’est battu pour défendre Stalingrad. Personne ne voulait croire que Poutine ferait de Kharkiv un nouveau Stalingrad. Même les animaux ne font pas ça. Ordure !"
Ludmylla veut rester chez elle. "J’ai eu beaucoup de mal à obtenir cet appartement, je suis tellement heureuse de l’avoir, dit-elle. Je ne veux aller nulle part ailleurs, je ne partirai pas".
"Nous vivions tous en paix. Et voilà où on en est"
D'origine russe, Sanya, qui exclut lui aussi de partir, se dit dépassé par cette guerre.
"Nous menions une vie paisible, tout le monde s’entendait bien. Ce n’est pas vrai que la langue russe a été interdite ici. Moi je suis ethniquement russe, je parle russe, je parle mal ukrainien. Nous vivions tous en paix. Et voilà où on en est".
Sa vie entière est réduite à un tas de gravats à cause du missile qui a frappé l'immeuble, un étage au-dessus de son appartement. Sa fille a fui à l’ouest du pays. Il ne lui reste plus que les os de son chat, tué pendant la frappe.
"Je ne partirai pas d’ici. Ici c’est mon pays, ma patrie, ma ville. Ici c’est chez moi", conclut-il.
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Guerre en Ukraine
Moscou va imposer aux pays "inamicaux" le paiement du gaz en roubles
La chronique de l’éco
Vladimir Poutine exige le paiement du gaz russe en roubles
Info ou intox
Qui contrôle Marioupol ? La guerre des images fait rage
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Policiers attaqués Gare du Nord : l’agresseur aurait crié “ACAB”
Des policiers menacés par un homme armé ont dû ouvrir le feu, lundi 14 février au matin, sur le réseau de transport d’Ile-de-France, a fait savoir sur Twitter le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. « Ce matin vers 7 heures, une patrouille de policiers a été menacée par un individu armé d’un couteau dans les transports en commun franciliens », a annoncé le ministre. Les faits se sont produits Gare du Nord à Paris. L’homme s’est dirigé vers un équipage de la brigade des réseaux franciliens en tenant un couteau muni d’une lame de 30 centimètres.
« Les policiers ont fait usage de leur arme, écartant ainsi tout danger, pour eux-mêmes et pour les voyageurs », a ajouté le ministre. Une vidéo (ci-après) diffusée sur Twitter par le journaliste de France 3 Tristan Baudenaille montre l’intervention des policiers et laisse entendre trois coups de feu. Aucun blessé n’est à déplorer au sein des forces de l’ordre, tandis que l’individu a succombé à ses blessures. La thèse d’un acte terroriste serait déjà écartée. Aucun propos en ce sens n’aurait été tenu par l’agresseur. En revanche, une inscription anti-police aurait été repérée sur son arme. Le terme « ACAB », acronyme de « All cops are bastards » (tous les flics sont des salauds), a également été proférée, a appris Valeurs Actuelles. « Les faits sont visibles en caméra. C’est carré » , indique une source policière. « Le ministre a dû être informé très vite au regard des propos tenus », ajoute une autre.
#Garedunord pic.twitter.com/b9SbdYbHSJ
— Tristan Baudenaille (@TristanBdnl) February 14, 2022
L'Humanité
Cyclisme. Au pays des monts, les Flamands s’émerveillent
ActuDimanche 3 avril, avec le Tour des Flandres, la semaine sainte des classiques flandriennes touche presque à sa fin. Le « Ronde » et sa mythologie hantent depuis presque 110 ans tout un peuple qui y a en partie forgé son identité.
Éric SerresLe « Ronde », Tour des Flandres, est une épopée qui ne se raconte pas, mais se conte. La veille, pendant, et après l’arrivée à Audenarde autour d’une chope. Les exploits en 1969 du Brabançon Eddy Merckx, le triplé de Johan Museeuw, « Lion des Flandres » déchu, ou encore celui de Tom Boonen, le beau gosse, sont autant de souvenirs qui ravivent les flammes rouges crachées par le lion, symbole de tout un peuple.
Qui dit « Ronde van Vlaanderen » nous ouvre à l’identité flamande qui, à travers cette épreuve, affirme au reste du pays sa fierté. « C’est une course ambivalente, une instrumentalisation de l’histoire du patrimoine. C’est l’éveil de la nation flamande dans les années 1920 et 1930 qui avait besoin de se créer des héros, des mythes vivants. Les Flamands, longtemps humiliés par l’industrieuse Wallonie, cherchaient un modèle », explique Laurent Galinon, journaliste et auteur du livre « Classiques » (1). Le coureur cycliste à travers ce Ronde sera donc le seul à pouvoir répondre à ce besoin d’émancipation. Il incarne la robustesse du peuple qui fut longtemps exploité dans les mines du Hainaut, mais aussi comme main-d’œuvre dans les champs de betteraves du nord de la France. « Robuste, tenace, qui ne craint ni les adversaires, ni les conditions climatiques, le cycliste “flandrien” est l’incarnation du modèle à suivre de tous les Flamands. De bête de somme, le “Flandrien” devient bête de scène », continue l’auteur dans son ouvrage.
Créée en 1913, cette course fait partie des cinq monuments du cyclisme avec Milan-San Remo, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie. Son histoire est riche et alimente les légendes du cyclisme depuis un siècle. Encore aujourd’hui, traverser cette partie de la Belgique incite à s’arrêter devant ces maisons de briques si typiques puis, en tournant la tête, à jeter un œil sur ces champs à l’âme brumeuse d’une paysannerie ancestrale, bien que peu à peu disparue. C’est aussi humer les odeurs de ces terres travaillées qui, lorsque le vent du nord pousse à la roue, transportent ses effluves jusqu’au cœur des villes et fait tourner la tête du peloton à chaque changement de direction.
Longtemps monopole belge
Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le Tour des Flandres fut organisé le même jour que Milan-San Remo. Les coureurs étrangers préféraient alors les routes moins tortueuses de la classique transalpine plutôt que d’aller s’abîmer le dos entre monts et pavés redoutés et redoutables. De fait, un seul non-Belge s’y imposera durant cette période. Le Suisse Henri Suter en 1923.
Car, au Plat Pays, outre le Flandrien rouleur et roublard, les « bergs » sont autant de casseurs de reins pour les étrangers. Pour le Flandrien, tout au contraire, ils sont des monts-de-piété où l’âme des braves s’y révèle.
Trois d’entre eux ont façonné la légende et ce, bien plus que tous les autres monts. Le premier est ce vieux Kwaremont qui fut longtemps Kwaremont « tout court ». Découvert en 1919 par le journaliste et créateur de la course, Karel Van Wijnendaele, il fut le premier monticule à torturer le visage des coureurs et cisailler leurs muscles déjà meurtris. Ce juge de paix, tant recherché par l’organisateur, devait donner ce supplément d’âme et de pénitence à tout un chacun. Aujourd’hui, foin de tout cela ! Y trônent tout en haut, certes la stèle de son découvreur, mais aussi les dérives d’un monde devenu mercantile. Les tentes VIP trônent en bonne place et la bonne société flamande devenue riche, y mange petits-fours et toasts barbouillés de caviar, arrosant le tout de coupes de champagne. Autre temps, nouvelles mœurs ! « Le jour du passage des coureurs, le passe VIP peut aller jusqu’à 1 500 euros », s’étouffe Laurent Galinon.
La chambre de torture
Lieu tout aussi symbolique, demeure en bonne place le mur de Grammont, et perchée sur son toit la chapelle Notre-Dame d’Oudenberg. Il était d’abord un lieu de pèlerinage, mais les dévots ont fait depuis place aux seuls amoureux de la Petite Reine. Frites et bières y font bon ménage. Autres monts, autres mœurs ! Il résume à lui seul la démesure de cette course. Des milliers de personnes s’y agglutinent quand leur « Ronde » passe. Ce triptyque ne serait pourtant rien sans le terrible Koppenberg. Décrit comme la « chambre de torture de la Flandre » à son apparition en 1976, Eddy Merckx résumait ainsi sa présence : « On pourrait aussi faire grimper les coureurs à une échelle, le vélo accroché au cou, non ? » Bernard Hinault, moins métaphorique comme à son habitude, le qualifiait de « saloperie ».
Quoi qu’il en soit, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, un dimanche par an, ces trois points cardinaux dépassent dans l’imaginaire de tout un peuple les autres monts des Flandres (19 au total). Instruments de torture, révélateurs de grands talents, ils sont définitivement élévation pour l’âme flamande.
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Its impact is estimated to have been 8,500 times stronger than the A-bomb dropped on Hiroshima
The plane banked to the right, hard. As we took a first sweep at the runway – or, rather, the short stretch of bumpy land in the Arctic tundra that would serve as one – an alarm sounded, the lights above the emergency exits flashed red and the sound of the aircraft's engines roaring back into action filled the main cabin. My stomach lurched.
It was an exhilarating introduction to the far north of Quebec, in a region known as Nunavik. Comprising the top third of Canadian province (larger than the US state of California and twice the size of Great Britain) fringed by frayed edges of a peninsula known as Ungava, most people don't even know it exists. But that wasn't always the case.
Back in 1950, this area was splashed across newspapers globally and pegged as the eighth wonder of the world. Not because of the wilderness, and not due to any manmade structure, but because of the distinct land feature I was now flying over enroute to take another shot at the runway: Pingualuit Crater.
"The name is Inuktitut for the skin blemishes or pimples caused by the very cold weather," explained Isabelle Dubois, project coordinator for Nunavik Tourism, who had previously only visited the crater in winter when the landscape was covered with snow.
I looked out of the window to distract myself from our second landing attempt and thought how apt a moniker it was. The tundra here is pockmarked by clefts, fissures and depressions filled with tiny pockets of water. Yet amid the myriad indentations, the eponymous crater stood out significantly.
According to Markusie Qisiiq, the Inuit call the crater the "Crystal Eye of Nunavik" (Credit: Phoebe Smith)
With a diameter of nearly 3.5km and a circumference well over 10km, it wasn't only its size that distinguished it, but also its symmetry. Almost perfectly circular and filled with water, the crater seemed as though a giant had discarded a compact mirror on the ground, which our tiny Twin Otter aircraft was now reflected in, appearing as no more than a tiny speck of dust.
With a few bumps, more warning alarms and a sudden and dramatic halt, we landed, just a couple of kilometres from the edge of this curio. We would stay at Manarsulik camp, a cluster of five solar-powered cabins and the official base camp of anyone venturing into Pingualuit National Park, one of the remotest national parks in the country.
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As we unpacked the plane (there are no porters or staff here) and set ourselves up inside the warm cabins, I chatted with Pierre Philie, a French cultural geographer with a strong interest in anthropology and resident of Kangiqsujuaq (Nunavik's most northern settlement and gateway to this geographical wonder). He was sent begrudgingly on assignment to this part of Quebec 40 years ago, fell in love with it and a local woman, and never left.
Philie showed me a copy of a black and white aerial photograph of Pingualuit. It was taken on 20 June 1943 by one of the US Army Air Force officers who spotted it. As I wondered what the officer must have made of it back then, Philie began to explain a little more about the crater.
"It was first known to anyone from the Western world that year, during World War Two, when fighter pilots spotted it and used it as a navigational aid. But they didn't share it with the rest of the world until the war was over," he said.
Formed 1.4 million years ago, the meteor crater has a diameter of nearly 3.5km (Credit: Phoebe Smith)
When they did, in 1950, one of the first people to be mesmerised by it was a prospector from Ontario called Fred W Chubb. He was convinced the landmark was caused by a volcano, which would likely mean diamonds lay within it. He asked the advice of the then-director of the Ontario Museum, Dr Meen, who, equally captivated, journeyed there with him to investigate (it's the reason that for a short time Pingualuit was known as Chubb Crater) – but the volcano theory was eventually dismissed.
"Now we know beyond doubt that it is a meteor crater," said Philie, as the sun began to set over Manarsulik Lake, located about 2.5km from Pingualuit, leaving the edge of the crater as faint as a watermark on the dazzling pink horizon. "Tomorrow we shall see it."
The next day began at sunrise with a stroll among great shards of rocky clitter. Some, Philie explained, were large chunks of granite and broken bedrock (relics from glaciation during the last Ice Age); others were examples of impactite, formed as a result of melting during impact. The latter were ink black and covered with tiny holes, evidence from when the minerals within liquified and bubbled during the heat and pressure of the collision.
"The impact happened 1.4 million years ago," confirmed Philie, as we ascended the lip of the rim. "Looking at the crater's width and depth [around 400m], its impact is estimated to have been 8,500 times stronger than the A-bomb dropped on Hiroshima."
That fact was remarkable. But finally reaching the edge and gazing down on the gaping hole of Pingualuit, where the lake inside sparkled with ice that encrusted two thirds of it – despite it being July – was even more astounding.
Manarsulik camp is the official base camp of anyone venturing into Pingualuit National Park (Credit: Phoebe Smith)
"Of course, the Inuit knew about it before the Westerners came to look for diamonds," said Markusie Qisiiq, Pingualuit Park director and guide. "They called it the Crystal Eye of Nunavik."
From where I stood, under an impossibly blue sky dotted with as many clouds as the tundra was with "blemishes", that name seemed to fit best of all.
As we made our way over the rough ground, circling the lake, Philie became increasingly animated. He spoke about the clarity of the water inside – which is fed only by rain and thought to be the second purest water in the world (only more transparent is Lake Mashu in Japan); about the mystery of the Arctic char that live within it – which scientists still can't agree on how they got there as there's no streams running in or out, and who have turned to cannibalism to ensure their own survival; and about evidence that shows that in addition to Inuit, an extinct ancestor to humans roamed here too, well before the meteor even crashed.
"The landscape is a living book," he concluded. "There is so much we can learn if we take the time to read it."
In recent years people have been coming to do just that.
In 2007, a team of researchers from Laval University in Quebec, led by Professor Reinhard Pienitz, visited in winter to take samples from beneath the water. Pienitz described it then as a "scientific time capsule" and one that, even as they continue to learn more about it, can reveal clues about past episodes of climate change and how ecosystems adapted under pressure.
At a depth of 246m, Pingualuit lake is only ice-free for around 6-8 weeks each year (Credit: Phoebe Smith)
I walked to the water's edge, where Philie picked up a rock and tossed it onto the frozen surface. The otherwise silent air was immediately filled with a melodious chime as splinters of ice ricocheted against each other and drifted off into the water.
After filling our bottles to taste this pure H2O, we made our way back to camp. We only stopped once, forced to by the passing of an almighty caribou herd in numbers too large to count. As I watched this migrating wildlife spectacle alongside a crater as large as one found on the Moon, my stomach lurched once more.
But this time it wasn't caused by a bumpy landing. Instead, it was the realisation that while there may be no diamonds here, there is a wealth of stories and scientific revelations just waiting to be discovered, mere metres beneath the surface.
Geological Marvels is a BBC Travel series that uncovers the fascinating stories behind natural phenomena and reveals their broader importance to our planet.
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France24 - Monde
Une équipe africaine championne du monde ? "Il faut déjà dépasser les quarts de finale..."
Publié le : 01/04/2022 - 22:27
Romain HOUEIX
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Sénégal, Cameroun, Tunisie, Maroc, Ghana… Une de ces cinq équipes peut-elle s'imposer au Qatar et devenir la première équipe africaine championne du monde de football ? Pour nos deux consultants, Patrick Julliard et Hervé Kouamouo, le chemin reste long.
L'Afrique soulèvera-t-elle sa première Coupe du monde le 18 décembre prochain au Qatar ? Alors que cinq sélections africaines – le Sénégal, le Cameroun, la Tunisie, le Maroc et le Ghana– disputeront le Mondial-2022, la marche paraît encore trop haute, pour les deux spécialistes du football africain consultés par France 24.
"Un bel objectif… politique
"Une équipe africaine doit gagner la Coupe du monde dans un avenir proche", avait pourtant promis Patrice Motsepe, lors de son élection en mars 2021 à la tête de la Confédération africaine de football (CAF).
"C'est un objectif… politique. C'est un effet de manche intéressant, mais je ne pense pas qu'aujourd'hui une équipe africaine puisse être championne du monde", explique Hervé Kouamouo, journaliste indépendant spécialiste du foot africain et consultant de France 24 lors de la CAN-2022. "Déjà arrivé en quart de finale se serait bien et enfin passer ce cap symbolique."
En effet, aucune équipe africaine n'a encore jamais rallié le dernier carré. Seuls le Cameroun (1990), le Sénégal (2002) et le Ghana (2010) sont parvenus jusqu'aux quarts de finale. L’Afrique a en outre fait piètre figure lors de la dernière Coupe du monde en Russie,il y a trois ans. Ses cinq équipes – l’Égypte, le Maroc, le Nigeria, la Tunisie et le Sénégal– ont toutes été éliminées dès la phase de poules. Seuls les Lions de la Teranga avaient même remporté un match.
"La récente CAN-2022 a montré un certain nivellement : on a vu des 'jeunes' nations comme les Comores ou le Malawi montrant des belles choses tandis que les grandes nations patinent", notent Patrick Julliard, spécialiste du foot africain et fondateur de Foot365. "Il y a un ou deux ans, on aurait pu croire que l'Algérie avait le potentiel pour une demi-finale. On l'avait même vu battre sèchement la Colombie en amical à Lille en 2019. Mais trois ans plus tard, ils ne sont plus là. Les cycles sont courts en football."
Le Sénégal, favori pour aller le plus loin
Les deux journalistes sont unanimes sur la nation qu'ils voient aller le plus loin dans la compétition : le Sénégal, récent champion d'Afrique, qui a obtenu de haute lutte sa qualification face à l'Égypte dans un remake survolté de la finale de la CAN. Le tirage au sort a placé les hommes d'Aliou Cissé dans un groupe A "facile", selon les mots de Patrick Julliard, aux côtés du Qatar, des Pays-Bas et de l'Équateur :
"Le Pays-Bas est un gros morceau mais aux résultats irréguliers, le Qatar était l'équipe la plus faible des têtes de série même si elle est à domicile et l'Équateur est loin d'être la meilleure sélection sudaméricaine", énumère le spécialiste du foot africain. "Le Sénégal a une belle équipe. Elle va peut-être encore se renforcer d'ici la Coupe du monde par quelques binationaux comme Boubacar Kamara."
#WCQ2022 | Le Sénégal dans le groupe A en compagnie du pays hôte, le Qatar, de l’Equateur et des Pays-Bas. pic.twitter.com/eSlfd4d4kd
April 1, 2022
Les Lions de la Teranga ont un des plus beaux effectifs d'Afrique avec des joueurs de classe mondiale sur toutes les lignes : Édouard Mendy (Chelsea) aux buts, Kalidou Koulibaly (Naples) aux commandes de la défense, Idrissa Gueye (PSG) et enfin la superstar Sadio Mané (Liverpool) en attaque. Alors pourquoi les deux spécialistes ne les voient pas au sommet du football mondial ?
"C'est un axe qui rassure mais avec une compétition resserrée où les équipes joueront tous les quatre jours, pourront-ils tenir sept matches à ce rythme ?", interroge Hervé Kouamouo
"J'ai un petit doute sur l'efficacité. Ils sont frustrants, capables de faire des bons matches, de dominer mais sans arriver à concrétiser. Elle ne marque pas assez par rapport à son potentiel", estime, pour sa part, Patrick Julliard.
Le Maroc, la bonne surprise ?
Derrière le Sénégal, le fondateur de Foot365 préfère ne pas s'avancer, estimant que chacune des équipes constituent un outsider capable de s'extraire de son groupe, que ce soit la Tunisie (dans le groupe D avec la France, le Danemark et un barragiste), le Cameroun (dans le groupe avec le Brésil, la Serbie et la Suisse), le Ghana (dans le groupe H avec l'Uruguay, le Portugal et la Corée du Sud) ou encore le Maroc qui fera face à la Belgique, au Canada et à la Croatie dans le groupe F.
Cette dernière est en revanche le second favori africain d'Hervé Kouamouo : "Si il n'implose pas, c'est un groupe qui possède rigueur et solidité. Il est capable d'avoir de l'emprise en milieu de terrain. C'est ce qui compte pour s'extraire d'un groupe en Coupe du monde."
Les deux spécialistes notent qu'un facteur risque d'influencer la compétition : la préparation très courte avant le début de la compétition.
"Cette Coupe du monde sera un peu spéciale avec cette préparation très courte (car les joueurs seront libérés par leur club seulement une semaine avant le début, NDLR). Il y aura donc un avantage aux équipes les mieux en place" affirme Hervé Kouamoua. "On a vu le Cameroun sur ses deux dernières Coupe du monde. Après une préparation désastreuse, ils ont eu des résultats désastreux se classant dernier (2014) et avant-dernier (2010). En Coupe du monde, le résultat du premier match est très important !"
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ANALYSEMondial-2022 : le Danemark, la Tunisie et un inconnu... un tirage au sort clément pour la France
COUPE DU MONDELa France face à la Tunisie, le Sénégal contre le Qatar ... Découvrez les 8 groupes du Mondial-2022
ÉDITION SPÉCIALE
Mondial-2022 : revivez le tirage au sort de la Coupe du monde au Qatar
Valeurs Actuelles
À Metz, un homme avec 112 mentions à son casier judiciaire interpellé après avoir percuté une voiture de police
Un contrôle qui dégénère. Jeudi 31 mars, les policiers de la Brigade anticriminalité (BAC) de Metz (Moselle) ont voulu procéder à un contrôle de véhicule, rapporte le Républicain lorrain. Cette voiture, une grosse berline de marque Mercedes, était immatriculée au Luxembourg. Les policiers souhaitaient contrôler son chauffeur, un homme signalé car suspecté d’avoir perpétré un « home-jacking », c’est-à-dire un cambriolage de domicile en présence de ses occupants, survenu peu de temps auparavant au Luxembourg.
Percussion
À la vue des fonctionnaires de police, la cylindrée fait alors demi-tour pour échapper au contrôle. Les policiers de la BAC appellent alors leurs collègues de la Section d’intervention (SI). C’est alors que le fuyard, après une brève course-poursuite avec la police, percute violemment un véhicule de la SI. Fort heureusement, l’accident n’a fait ni victimes ni blessés, même si les policiers percutés ont dû se rendre à l’hôpital pour un contrôle médical, par précaution. En revanche, d’importants dégâts matériels sont à relever. Quant à l’individu, retrouvé encagoulé et ganté, il a été placé en garde à vue, et s’y trouvait encore ce vendredi 1er avril. Son véhicule serait issu d’un vol. Le syndicat de police Unsa police 57 a apporté « tout son soutien » aux policiers de la SI. David Ghisleri, secrétaire départemental Alliance Moselle, appelle, lui, « à la plus grande fermeté à l’encontre des auteurs de refus d’obtempérer », qu’il estime à un toutes les vingt minutes en France.
Metz : les dernières actualités
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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In a Kyiv Suburb,‘They Shot Everyone They Saw’
With Russian forces retreating, Ukrainians in Bucha are finding scores of bodies in yards and on the roads amid mounting evidence of intentional and indiscriminate killings of civilians.
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By Carlotta Gall and Andrew E. Kramer
BUCHA, Ukraine — When a column of Russian tanks drove into the Kyiv suburb of Bucha in the first days of the war, Tetiana Pomazanko thought they held Ukrainian soldiers and went out to her front gate to see.
But the troops opened fire on Ms. Pomazanko, 56. Bullets ripped through the wooden gate and fence around her house, killing her instantly. Her body still lay in the garden on Sunday, where her 76-year-old mother had covered her as best she could with plastic sheeting and wooden boards.
“They were driving up the street,” said her mother, Antonina Pomazanko. “She thought they were ours.”
Ms. Pomazanko’s killing is just one of scores being uncovered days after Russian troops withdrew from the outlying suburbs of Ukraine’s capital, Kyiv, after weeks of fierce fighting. On Sunday, Ukrainians were still finding the dead in yards and on the roads amid mounting evidence that civilians had been killed purposely and indiscriminately.
Serhiy Kaplishny is a coroner in Bucha who worked there from Feb. 24, the day of the invasion, until March 10, when he fled. He returned to Bucha on Saturday. He said that, so far, his team had collected more than 100 bodies during and after the fighting and the Russian occupation.
Mr. Kaplishny said that before he left Bucha — as back-and-forth battles raged and then the Russian Army established control — he had buried 57 bodies in a cemetery. Fifteen of those people had died of natural causes, the rest from gunshot wounds, including point-blank shots, or from shrapnel. Three of the bodies were those of Ukrainian soldiers, he said.
Before leaving town in March, he said, he had arranged for a local backhoe operator to dig a mass grave in the yard of an Orthodox church. Without electricity for refrigeration, the morgue had become intolerable, and another solution was needed. “It was a horror,” he said.
After he left, the mass grave filled up with about 40 bodies, he said, of people who died during the Russian occupation. Local coroners from his office who stayed in the town had collected some of those bodies, he said.
On a visit on Sunday to the mass grave — about a dozen yards long and two yards wide — a pile of excavated dirt lay nearby to pile onto bodies. In one corner, two pairs of shoes and an arm protruded from a thin layer of dirt, and in another, a hand stuck out. On top of the pile, a half-dozen black body bags had been tipped into the pit.
By the end of the day, back in town, he said that he had picked up about 30 more bodies in a white van. Thirteen of them were men whose hands had been tied and who had been shot at close range in the head. He said he did not know the circumstances of their deaths but believed, based on their apparently recent deaths, that they were prisoners killed before the Russian Army withdrew.
“They were civilians,” Mr. Kaplishny said, showing cellphone pictures of dead men in civilian clothes with their hands bound behind their backs and in one case in the front.
In the images, eight bodies with hands bound lay in a courtyard of a house and five in a basement, he said. “Look, that one was shot in the eye,” Mr. Kaplishny said.
The careless shooting of Ms. Pomazanko, at 10 a.m. on Feb. 27, was one of the first actions of Russian troops in Bucha.
After her mother covered her daughter’s body, she said, “I buried her a bit in the night.”
“There was so much shelling, I did not know what to do,” she added.
In the yard on Sunday, the dead woman’s feet, in woolen socks and galoshes, poked out beneath the boards, beside the path where she had stood.
Svitlana Munich, a former classmate of the dead woman, stood nearby in tears. “They shot everyone they saw,” she said of the Russians. “They shot the gas pipe, too, and her mother was in the house.”
The Russian troops also suffered terrible casualties that very first day, as they drove farther into town.
A main thoroughfare in Bucha — Vokzalnaya, or Station Street — was unpassable on Sunday, strewn with destroyed Russian tanks and armored vehicles, downed cables and burned debris. Scores of Russian soldiers were killed, residents said, when the column of Russian tanks came under a drone attack.
Several of the houses on one side of the street caught fire, but some of the Russian soldiers who survived the blast escaped into people’s yards, residents said. Two bodies in the garden of one house farther up the street were probably those of Russian soldiers, said Kostiantyn Momotov, who lived nearby.
The men had cast off their army uniforms and boots, he said, pointing to a camouflage jacket on the ground, and put on civilian clothes, possibly to avoid capture, he said. Both men had been shot in the head.
After the drone attack on the column, it took a week before Russian reinforcements arrived on March 4 and took control of Bucha, several residents said. After that, the Russians parked their tanks at the main intersections and in people’s yards and conducted house-to-house searches, they said.
Russian troops commandeered Iryna and Roman Davidovych’s house, a large three-story villa at one of the main intersections, and parked armored vehicles on each corner of the yard. The Russian soldiers seized their phones and computers, they said, and took over the house, pulling mattresses from the beds and laying them on the floor of the main living room. Ousted, the Davidovychs stayed in the cellar.
“We were sitting in the cellar,” Mr. Davidovych said. “Shells were flying and bombs.”
“I have a lot of Russian friends, but these men were not good,” Ms. Davidovych said. Some of the men were in their 40s and seemed experienced soldiers, she said. They sat in the upstairs rooms and fired from the windows on the streets below, she said, opening the window to show.
On the intersection beside the house, a body in bright blue fleece lay hunched over the steering wheel of a crushed car. It was not clear how the person had died, but the car seemed to have been smushed by an armored vehicle.
“They were shooting, shooting,” Ms. Davidovych said. “And they made a terrible mess and stole things.” Mostly the soldiers took socks and T-shirts, she said. But her husband showed where they had pulled two safes into the yard with their tanks and broken them open.
There were young soldiers, too, Ms. Davidovych said. One, called Vanya, was only 19 and told them he dreamed of being wounded and sent home.
“He understood they were occupiers,” she said.
Galina Levitskaya, 60, a retired teacher, said she had no negative experiences with the enlisted Russian soldiers who patrolled the town. It was her impression, she said, that they had orders to be polite and to share their meal rations, which they did. “They helped us carry bags,” she said.
A unit of ethnic Chechen fighters, who were bearded and wore black uniforms, had searched door to door, she said. If an occupant opened the door, she said, the fighters generally just searched for weapons and left. If nobody opened the door, she said, they would kick it in to search.
Others fared far worse. Vitaly Sinadin, a 45-year-old sculptor who was hobbling down a street on Sunday afternoon, said he had been tied to a metal pole for two days in a cinderblock house used by Russian forces as a base.
“They beat me, asking, ‘Where are the Ukrainian soldiers?’ and ‘Who in town is in the Territorial Defense Force?’” — a reference to the volunteer units that sprang up in the first days of the Russian invasion. A sprawling red-and-black bruise covering his thighs and back was consistent with his account of extensive beatings.
On Sunday afternoon, on a road leading west out of Bucha, a man lay dead on his back, his green bicycle toppled beside him. Shot through the face, he bore a large hole in the back of his skull.
Farther along that road — in a clearing in a pine forest on the edge of the village of Dmytrivka — the police had earlier in the day pulled the body of a Russian soldier, his face and uniform burned, from the turret of a blown-up tank. His documents showed he was 22, and from Buratyia in eastern Siberia.
By late afternoon, the destroyed tanks were dusted by a snowstorm that blew over Kyiv. In this silent, eerie scene, the soldier’s body still lay unrecovered.
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L'Humanité
Les Bleus héritent d’un groupe accessible
ActuFootball Le tirage au sort du Mondial 2022, effectué à Doha au Qatar ce vendredi soir, a été plutôt clément pour l’équipe de France qui rencontrera le Danemark, la Tunisie et un barragiste.
Nicolas GuillerminLes compétitions se succèdent et Didier Deschamps conserve sa chance légendaire. Le tirage au sort de la Coupe du monde 2022 (21 novembre-18 décembre), qui s’est tenu ce vendredi 1 er avril à Doha au Qatar, a été clément avec l’équipe de France et son sélectionneur. Placés dans le groupe D, les champions du monde en titre affronteront au premier tour le Danemark, la Tunisie et le vainqueur du barrage entre le Pérou, l’Australie et les Emirats arabes unis.
Versés dans le chapeau 1, avec le Qatar, pays hôte, et les meilleures nations au classement Fifa (Angleterre, Argentine, Belgique, Brésil, Espagne et Portugal), les Bleus avaient l’assurance de ne pas rencontrer d’adversaires trop huppés pour débuter la compétition. Cependant, ils pouvaient toujours croiser la route de l’Allemagne renaissante de l’entraîneur Hansi Flick, des Pays-Bas de Virgil Van Dijk, de l’Uruguay de Luis Suarez et Edinson Cavani, de la Croatie vice-championne du monde ou encore du Sénégal, récent vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations. Il n’en a rien été.
Les hommes de Didier Deschamps disputeront un premier tour largement abordable qui devrait leur permettre de monter progressivement en puissance avant la phase à élimination directe. Concrètement, les Bleus lanceront leur tournoi contre le barragiste victorieux le 22 novembre à l’Education City Stadium de Al Rayyan. Ils défieront ensuite les Danois, emmenés par Christian Eriksen, le 26 novembre à l’Iconic Stadium de Lusail, puis la Tunisie de Wahbi Khazri le 30 novembre, de nouveau à Al Rayan.
Le Danemark constitue l’adversaire le plus relevé du groupe. Les Scandinaves ont atteint les demi-finales du dernier Euro. Les Danois ont souvent porté bonheur aux Français lors des grandes compétitions : à chacun de leurs trophées majeurs, les Bleus les ont croisés en phase de groupes, sans jamais perdre (1-0 à l’Euro 1984, 2-1 au Mondial 1998, 3-0 à l’Euro 2000, 0-0 au Mondial-2018) sauf à la Coupe du monde 2002 où les champions du monde et d’Europe en titre, éliminés dès le premier tour, avaient chuté face aux Nordiques (2-0).
En revanche, l’opposition contre la Tunisie sera le premier match en compétition officielle pour les Bleus. « Je suis super content, s’est exclamé Wahbi Khazri, l’attaquant de Saint-Etienne, au micro de RMC Sports. Les Français sont favoris, on en est loin mais en ayant grandi ici, en vivant ici, en jouant dans le championnat de France, c’est le rêve de beaucoup de joueurs et les affronter en Coupe du monde c’est encore un rêve qui va se réaliser pour moi. On n’est pas favoris mais j’espère qu’on sera capable de sortir de cette poule avec la France en tête. » Les horaires des rencontres ne sont pas encore fixés, les Bleus pouvant jouer à 13 heures, en plein après-midi où à 22 heures (heures locales). En huitième de finale, les choses devraient se corser avec comme adversaires potentiels l’Argentine, la Pologne et le Mexique.
« Il faut avoir beaucoup de respect », a souligné Didier Deschamps au sujet des adversaires et notamment du Danemark que les Bleus rencontreront en juin et en septembre en Ligue des nations. « C’est la 11e nation (au classement Fifa), demi-finaliste de l’Euro, s’ils sont devant l’Allemagne et les Pays-Bas, cela prouve la qualité de cette équipe. (…) Eux aussi auront l’avantage de nous connaître encore mieux, même si ces deux rencontres en Ligue des nations ne seront pas pareilles. »
L’équipe de France prendra ses quartiers à l’hôtel Al Messila (5 étoiles), non loin du centre-ville de Doha. Le choix de ce camp de base, situé dans l’ouest de la capitale, s’explique par sa situation à environ six kilomètres du centre et à proximité de l’Education City Stadium, une des huit enceintes accueillant la compétition. « Il y a beaucoup de verdure et de l’eau, a précisé au micro de beIN Sports le président de la Fédération française de football, Noël Le Graet. C’est un hôtel relativement petit mais magnifique, à quatre minutes d’un terrain d’entraînement et 20 minutes de n’importe quel stade. » Les Bleus disposeront du stade Jassim-bin-Hamad, où évolue le club de Al-Sadd, pour s’entraîner, à cinq kilomètres au sud de leur hôtel.
Une fois n’est pas coutume, ce tirage au sort n’a pas donné de « groupe de la mort ». Néanmoins la poule E sort du lot avec l’Espagne, championne du monde 2010 et l’Allemagne, vainqueur du Mondial 2014. Les deux favoris de ce groupe affronteront également le Japon et le vainqueur du barrage entre la Nouvelle-Zélande et le Costa Rica.
coupe du monde de footballqatarMondial 2022 au Qatar Valeurs Actuelles
À Bordeaux, des courses de voitures exaspèrent les riverains, la police et la mairie aux abonnés absents
Trop, c’est trop. Ce vendredi 1er avril, les riverains du quartier Ginko à Bordeaux sont excédés. Depuis un certain temps, tous les vendredis soir, des amateurs de voitures tunnées se retrouvent sur un parking d’une zone commerciale du quartier pour y faire des courses de voitures sauvages, rapporte InfoBordeaux. Une habitante témoigne : « Pendant leurs courses, on les entend passer dans l’avenue à fond, mettre des grands coups d’accélérateur. Vendredi dernier, ils ont fait des drifts aussi, sur le parking de PicWicToys, tellement, que les gaz d’échappement sont remontés jusqu’à mon appartement », explique-t-elle.
La police et la mairie peu concernées
Malgré plusieurs réclamations à la police d’intervenir pour mettre fin à ces nuisances, les forces de l’ordre semblent rester étrangement apathiques. Isabelle Bertin, qui préside l’association des habitants de l’écoquartier Ginko, tente une explication : « On nous a fait comprendre que la police nationale ne souhaitait pas intervenir en raison du nombre de participants. Ce serait trop dangereux pour eux », affirme-t-elle. Du côté de la mairie de quartier, c’est la même absence de réponse probante. Pourtant, les habitants ont envoyé un courrier exigeant une réponse sécuritaire forte. Mais à cela, Vincent Maurin, le maire de quartier, répond qu’« il faudrait peut-être leur proposer quelque chose, loin des habitations ». Mais cela suffira-t-il vraiment à résoudre le problème ?
Bordeaux : les dernières actualités
France24 - Monde
Santé : la France des déserts médicaux
Publié le : 01/04/2022 - 14:14
Pauline GODART
Claire PACCALIN
Le système de santé français est souvent cité en exemple pour sa qualité et son universalité. Mais les disparités sont nombreuses sur le territoire, la pénurie de médecins dans certaines zones limitant grandement l'accès aux soins. Et si le gouvernement a choisi d'augmenter le nombre d'étudiants pouvant être admis en médecine, les effets de cette mesure ne se feront sentir que d'ici plusieurs années. Nos reporters Pauline Godart et Claire Paccalin se sont rendues dans plusieurs déserts médicaux de l'Hexagone.
ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : que proposent les candidats en matière de santé ?
SANTÉ
Les principales annonces du plan santé d'Emmanuel Macron
SANTÉLe système de santé français, une gloire en déclin en Europe
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Bristling Against the West, China Rallies Domestic Sympathy for Russia
China’s Communist Party is mounting an ideological campaign aimed at officials and students. The message: The country will not turn its back on Russia.
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By Chris Buckley
While Russian troops have battered Ukraine, officials in China have been meeting behind closed doors to study a Communist Party-produced documentary that extols President Vladimir V. Putin of Russia as a hero.
The humiliating collapse of the Soviet Union, the video says, was the result of efforts by the United States to destroy its legitimacy. With swelling music and sunny scenes of present-day Moscow, the documentary praises Mr. Putin for restoring Stalin’s standing as a great wartime leader and for renewing patriotic pride in Russia’s past.
To the world, China casts itself as a principled onlooker of the war in Ukraine, not picking sides, simply seeking peace. At home, though, the Chinese Communist Party is pushing a campaign that paints Russia as a long-suffering victim rather than an aggressor and defends China’s strong ties with Moscow as vital.
Chinese universities have organized classes to give students a “correct understanding” of the war, often highlighting Russia’s grievances with the West. Party newspapers have run series of commentaries blaming the United States for the conflict.
Around the country, the Communist Party has organized sessions for officials to watch and discuss the history documentary. The 101 minute-long video, which was completed last year, does not mention the war in Ukraine but argues that Russia is right to worry about neighbors that broke away from the Soviet Union. It describes Mr. Putin as cleansing Russia of the political toxins that killed the Soviet Union.
“The most powerful weapon possessed by the West is, aside from nuclear weapons, the methods they use in ideological struggle,” says the documentary’s stern-voiced narrator, citing a Russian scholar. The documentary was marked for internal viewing — that is, for audiences chosen by party officials and not for general public release — but the video and script have recently surfaced online in China.
Since the demise of the Soviet Union, it says, “some countries in Eastern Europe, Central Asia and Transcaucasia have become forward positions for the West to contain and meddle in Russia.”
China’s leaders have long used the Soviet collapse as a cautionary tale, but Mr. Xi has given that tale a more urgent, ominous spin. In doing so, he has embraced Mr. Putin as a fellow authoritarian lined up against Western dominance, demonstrating to the Chinese people that Mr. Xi has a partner in his cause.
China has refused to condemn Mr. Putin for the war, which has killed thousands of civilians. Despite pressure from other world leaders to use its influence over Moscow to help end the crisis, Beijing has done little besides call for peace. And on Thursday Wang Yi, the Chinese foreign minister, expressed his country’s commitment to strong ties with Moscow during talks with his Russian counterpart, Sergey Lavrov, in China.
The Biden administration has cast the war as a contest between democracy and authoritarianism. Chinese officials are mounting a counternarrative that American-led domineering is the source of conflict in Ukraine and elsewhere. They regard China and Russia as both menaced by “color revolution,” the party’s phrase for insurrections backed by Western governments. President Biden’s recent comments calling for Mr. Putin’s ousting are likely to reinforce Beijing’s view.
“They actually believe their own narrative about color revolutions and tend to see this whole situation as a U.S.-led color revolution to overthrow Putin,” said Christopher K. Johnson, the president of the China Strategies Group and a former Central Intelligence Agency analyst of Chinese politics.
“Both domestically and internationally, Xi has been pedaling this dark narrative since he took power,” Mr. Johnson said in an interview. “It allows him to justify his accumulation of power and the changes he’s made by creating this sense of struggle and danger.”
The documentary depicts the collapse of the Soviet Union as a lesson to Chinese officials not to be seduced by Western liberalism. China, the documentary says, must never follow the course taken by Mikhail S. Gorbachev, the Soviet Union’s last leader who had started glasnost, or openness, and engagement with the West.
In 2013, propaganda officials under Mr. Xi put out a documentary on the lessons of the collapse of the Soviet Union. This latest take offers an even more conspiratorial interpretation.
The documentary attributes the decline of the Soviet Union to political liberalization, especially what Beijing calls “historical nihilism,” or emphasizing the Communist Party’s mistakes and misdeeds. It accuses historians critical of the Soviet revolution of fabricating estimated death tolls by many millions for Stalin’s purges.
Stalin, it argues, was a modernizing leader whose purges went too far but initially “were something of a necessity” given the threats to Soviet rule. It suggests that rock music and modern fashion were symptoms of the moral rot that later set in.
“They’ve taken only one lesson from all of this, and that is you do not allow any freedom of expression,” said Sergey Radchenko, a professor at the Johns Hopkins School of Advanced International Studies who studies Chinese and Soviet history, “because this kind of freedom inevitably leads to loss of political control and that creates chaos.”
The documentary credits Mr. Putin with restoring Russia’s spirit.
It shows Mr. Putin marching in a parade marking Russia’s victory over Nazi Germany, and young Russians kissing a banner featuring his portrait. Previous leaders in Moscow — above all Mr. Gorbachev and Nikita S. Khrushchev — are portrayed as dupes, bewitched by the siren song of liberal reform and Western superiority.
The documentary, “Historical Nihilism and the Soviet Collapse,” has been the centerpiece of a monthslong campaign aimed at party officials that has continued since Russia began its full assault on Ukraine on Feb. 24, according to reports on local government websites. Officials overseeing the screenings are often described in official notices as calling for cadres to maintain firm loyalty to Mr. Xi.
“Loving a party and its leader is not a cult of personality,” Zheng Keyang, a former deputy director of the party’s Central Policy Research Office and a consultant on the documentary, said in a discussion about the documentary published by a pro-party website this month.
Chinese leaders have been debating why the Soviet Union fell apart ever since it dissolved in 1991. More than his predecessors, Mr. Xi has blamed the Soviet Union’s breakup on lack of ideological spine and Western political subversion.
“If you have the worldview that you see in this documentary, you could tell yourself the story that the Russians are facing a real threat from the West,” Joseph Torigian, an assistant professor at American University in Washington who studies elite politics in China and Russia, said in an interview.
The study drive is aimed at instilling loyalty among cadres before a Chinese Communist Party congress late this year where Mr. Xi appears set to claim a third term.
Political loyalty has become more crucial to Mr. Xi as Beijing tries to contain Covid outbreaks with stringent lockdowns, and manage a slowing economy. China’s foreign policy is under scrutiny, after some Chinese scholars posted essays criticizing Beijing’s refusal to condemn Mr. Putin.
Many of the critical essays have been deleted and the party has pushed harder to defend its stance in recent weeks. Editorials in Communist Party newspapers have amplified the Chinese leadership’s argument that the real culprit in Ukraine is the United States and NATO, for undermining Russian security.
“It was the United States that personally lit the fuse of the present conflagration between Russia and Ukraine,” stated one of a series of editorials in the Liberation Army Daily, the military’s main newspaper.
Universities and colleges have organized indoctrination lectures for students, suggesting that officials are worried that young, educated Chinese may be receptive to the criticisms that Beijing has been too indulgent of Mr. Putin.
Liu Zuokui, a researcher from the Chinese Academy of Social Sciences, told an audience of college students in eastern China that the war arose from “NATO’s eastward expansion that squeezed Russia’s space for survival,” an online summary of the lecture said.
China, another speaker told physicists in Beijing, had to protect its strategic partnership with Russia from “intense shocks and impacts.”
The party’s demands for conformity over the crisis will make it harder for any dissent to coalesce into a pushback against Mr. Xi.
“There’s an ‘either we hang together or we hang separately’ attitude that comes into play,” Mr. Johnson, the former C.I.A. analyst, said of Chinese leaders. “If it’s a strong nationalist approach, then who in the party doesn’t want to be a good nationalist?”
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France24 - World
Slideshow: Death, destruction in wake of Russian troop withdrawal from northern Ukraine
Issued on: 03/04/2022 - 18:15
FRANCE 24
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A recent Russian troop withdrawal from the Kyiv region has left apocalyptic scenes of death and destruction amid growing reports of atrocities, particularly in the suburb of Bucha. Western leaders and international human rights groups have called for an investigation into the incidents, while Russia denies killing civilians in Bucha. Click on the arrows in the photograph below to view the slideshow.
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AS IT HAPPENED
Zelensky slams ‘torture of whole nation’ as Bucha killings spark outrage
AS IT HAPPENED
Ukraine regained control of ‘whole Kyiv region’ says defence official
Reporter's notebookFrom Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war
Valeurs Actuelles
À Lyon, un duo de braqueurs, devenus la risée d’Internet, condamné
Pour avoir braqué la caisse, ils sont passés à la caisse. Vendredi 1er avril, deux hommes ont été jugés pour avoir braqué un restaurant McDonald’s à Villeurbanne, près de Lyon, le 27 décembre 2019, rapporte LyonMag. Mais pas seulement. Ils sont aussi accusés d’avoir, la veille, attaqué un magasin de Meyzieu et d’avoir réalisé une tentative de car-jacking sur un automobiliste octogénaire. Rayan S. et Salah B. ont été reconnus par les policiers grâce aux multiples vidéos qui les moquent sur Internet. Il faut dire que les deux braqueurs tiennent plus des Pieds nickelés que d’Al Capone, car, au moment du braquage, quoique cagoulés pour ne pas être identifiables, Salah B. lance un « Rayan, viens là ! », devenant ainsi la risée du web.
Les deux prévenus nient en bloc
La défense des deux accusés : nier en bloc. Il faut dire qu’en dépit des vidéos, les deux prévenus étaient cagoulés au moment des faits et n’ont laissé aucune trace d’ADN sur les lieux du braquage. Cependant, l’avocat général a requis six ans de prison contre Salah B. et cinq ans dont un an avec sursis contre Rayan S. En définitive, le jugement final a revu ces propositions de peines légèrement à la baisse : Rayan S. écope de quarante mois de prison ferme, dont douze avec sursis, et Salah B. est lui condamné à une peine de cinq ans de prison ferme.
Lyon : les dernières actualités
New York Times - World
Pro-Putin Leaders in Hungary and Serbia Set to Win Re-election
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Andrew Higgins and Benjamin Novak
BUDAPEST — Overshadowed by the war in Ukraine, elections on Sunday in Hungary and Serbia appear to have extended the tenures of Europe’s two most Kremlin-friendly leaders, both populist strongmen fortified by their overwhelming control of the media and cheap energy from Russia.
With more than 60 percent of the votes counted in Hungary, preliminary results indicated that Viktor Orban, Hungary’s prime minister since 2010, and already Europe’s longest serving leader, had won a fourth consecutive term despite accusations by the opposition that he has enabled Russia’s military onslaught by cozying up for years to President Vladimir V. Putin of Russia.
“We won a victory so big that you can perhaps see it from the moon, and certainly from Brussels,” Mr. Orban told a jubilant crowd of supporters late Sunday, taking a dig at the European Union, which he has long accused of pushing L.G.B.T.Q. and migrant rights in defiance of the democratic will of Hungarian voters.
The preliminary results dashed the hopes of Mr. Orban’s political foes that an unusually united opposition camp could break his ruling Fidesz party’s increasingly authoritarian grip on the Central European nation next to Ukraine.
Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, speaking early Sunday in his capital, Kyiv, described Mr. Orban as “virtually the only one in Europe to openly support Mr. Putin.”
Asked about Mr. Zelensky’s assessment after casting his vote in Budapest on Sunday morning, Mr. Orban said curtly: “Mr. Zelensky is not voting today. Thank you. Are there any other questions?”
President Aleksandar Vucic of Serbia, also Moscow-friendly, has governed Serbia since 2012, and was expected to win re-election after rallying his nationalist and pro-Russian base by refusing to join the European Union in imposing sanctions on Russia. Serbia hopes to become a member of the European bloc, but its application has stalled.
An unusually high turnout in Serbia of nearly 60 percent forced officials to keep polling stations open late into the evening in some areas. Amid complaints of foul play by the opposition, the central election commission in Belgrade, the capital, said it would not issue results until Monday morning.
But exit polls indicated that Mr. Vucic would win a new term as president and that his Serbian Progressive Party would retain its hold on Parliament, albeit with a reduced majority. The opposition said it had won control of the municipal government in Belgrade.
Hungary and Serbia have very different histories. Mr. Orban governs a country that, until he came to power, viewed Russia with great distrust as a result of its past suffering at Russia’s hands, most notably when Moscow sent troops to brutally crush an anti-communist uprising in 1956. Mr. Vucic’s nation, however — Slavic and Orthodox Christian, like Russia — has long looked to Moscow as its ally and protector.
But under the two strongmen leaders, both countries have over the past decade drastically reduced the space for critical media voices, turning television stations with national reach into propaganda bullhorns and moving toward authoritarian rule. Each has cultivated close ties with Mr. Putin, who endorsed the Hungarian leader’s election campaign when he visited Moscow in February shortly before the invasion of Ukraine.
Serbia declined to impose sanctions on Russia while Hungary, a member of the European Union since 2004, agreed to an initial round of European sanctions but has strongly resisted extending them to include restrictions on energy imports from Russia.
In contrast to leaders in neighboring Poland, previously a close ally of Mr. Orban thanks to their shared hostility to liberal values, the Hungarian leader has also refused to let weapons destined for Ukraine pass though his country.
Before Hungary’s election, Mr. Orban hit back to counter opposition charges that his policy on Ukraine had betrayed not only foreign allies but also Hungary’s own painful memories of aggression by Russia. Mr. Orban mobilized the news media, most of which is controlled by the state and by friendly tycoons, to cast his opponents as warmongers bent on sending Hungarian troops to fight against Russia. The election offered a “choice between war and peace,” pro-government media warned.
The campaign seems to have worked, even among some older voters who remember the suffering caused by Moscow’s troops in 1956. “Why should Hungarian boys fight for Ukraine?” asked Janos Dioszegi, who was 13 at the time of the Hungarian uprising and whose father was imprisoned for 14 years by Soviet-backed authorities for his part in the anti-Moscow uprising. He said “of course” he chose Mr. Orban’s Fidesz party when he voted in Nagykovacsi, a small town near Budapest.
Echoing a line frequently aired in Fidesz-controlled media outlets, Mr. Dioszegi said there was no need to help Ukraine defend itself because it had provoked the war by becoming “a military base for America.”
Until Mr. Putin sent troops into Ukraine on Feb. 24, the centerpiece of Mr. Orban’s election campaign was an inflammatory referendum, timed for the day of the parliamentary election, on whether young children should be taught in school about gender transition surgery treatment, and exposed without restriction to sexually explicit material.
The war next door in Ukraine, however, derailed Mr. Orban’s effort to get voters to focus on transgender individuals and gays, forcing a reboot focused on painting his opponents as eager to take Hungary to war.
When hundreds of pro-Ukrainian Hungarians and refugees from Ukraine gathered on Saturday in central Budapest to denounce the government’s fence-sitting on the war, the main state-controlled television station, M1, described the event as a “pro-war rally.” Anna Olishevska, a 24-year-old Ukrainian from Kyiv who took part, praised the ordinary Hungarians who she said had helped her after she fled across the border. More than 500,000 Ukrainians have crossed into Hungary over the past month, far fewer than the more than two million who have entered Poland but still a large number for a country where venomous hostility to foreign migrants had long been the cornerstone of Mr. Orban’s often xenophobic political platform.
While delighted by her reception in Hungary, Ms. Olishevska said the government had been so tentative in condemning Russia’s invasion and resistant to helping Ukraine defend itself, that she worries about staying in Hungary if Mr. Orban won another term.
“I can’t stay in a country where the government supports Russia,” she said, waving a hand-painted sign telling Mr. Putin where to stick his rockets.
Some prominent supporters of Mr. Orban’s party have even blamed Ukraine for the bloodshed in 1956, with Maria Schmidt, a historian and museum director, claiming falsely on Saturday that Nikita S. Khrushchev, the Soviet leader who ordered troops into Hungary that year, was Ukrainian. He was Russian. Ms. Schmidt misrepresented the Soviet leader’s origins in response to a tweet by the British comedian John Cleese, who urged Hungarian voters to consider whether it was Russia or Ukraine that invaded Hungary in 1956.
The blizzard of distortions and falsehoods in Hungarian news media outlets controlled by Fidesz has left opposition supporters in despair.
“They just repeat lies over and over, day after day,” Judit Barna, 81, a doctor, said outside a central Budapest polling station, where she had just voted for a united opposition ticket headed by Peter Marki Zay, a conservative small town mayor.
Referring to Mr. Orban’s early political career as an anti-Moscow firebrand who in 1989 demanded that Soviet troops leave, she asked: “How is it possible after 40 years of Soviet occupation and 30 years of democracy that the same guy who once shouted, ‘Russians, go home’ can now say that Russia is fighting a just war in Ukraine?”
Thanks to Fidesz’s stranglehold on the media, she added: “Half of Hungary’s population eats up all these lies. This is Hungary’s shame.”
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France24 - World
Sri Lanka’s cabinet ministers resign amid protests, social media ban
Issued on: 03/04/2022 - 22:03
NEWS WIRES
Sri Lanka's entire cabinet aside from the president and his sibling prime minister resigned from their posts Sunday as the ruling political clan seeks to resolve a mounting economic crisis, with a social media blackout failing to halt another day of anti-government demonstrations.
The South Asian island nation is facing severe shortages of food, fuel and other essentials – along with record inflation and crippling power cuts – in its most painful downturn since independence from Britain in 1948.
All 26 ministers in the cabinet aside from President Gotabaya Rajapaksa and his elder brother Prime Minister Mahinda Rajapaksa submitted letters of resignation at a late-night meeting, education minister Dinesh Gunawardena told reporters.
The move clears the way for the president to appoint a new cabinet on Monday – and some of those stepping down may be reappointed.
It came with the country under a state of emergency imposed after a crowd attempted to storm the president's home in the capital Colombo, and a nationwide curfew in effect until Monday morning.
Earlier, the Samagi Jana Balawegaya (SJB), Sri Lanka's main opposition alliance, denounced a social media blackout aimed at quelling intensifying public demonstrations and said it was time for the government to resign.
"President Rajapaksa better realise that the tide has already turned on his autocratic rule," SJB lawmaker Harsha de Silva told AFP.
Troops armed with automatic assault rifles moved to stop a protest by opposition lawmakers and hundreds of their supporters attempting to march to the capital's Independence Square.
The road was barricaded a few hundred metres from the home of opposition leader Sajith Premadasa, and the crowd engaged in a tense stand-off with security forces for nearly two hours before dispersing peacefully.
Eran Wickramaratne, another SLB lawmaker, condemned the state of emergency declaration and the presence of troops on city streets.
"We can't allow a military takeover," he said. "They should know we are still a democracy."
Social media blackout
Internet service providers were ordered to block access to Facebook, WhatsApp, Twitter and several other social media platforms but the blackout did not deter several small demonstrations elsewhere in Sri Lanka.
Police fired tear gas to disperse university students in the central town of Peradeniya, though protests in other parts of the country ended without incident.
Private media outlets reported that the chief of Sri Lanka's internet regulator resigned after the ban order went into effect.
The blackout was rescinded later in the day after the country's Human Rights Commission ruled that the defence ministry had no power to impose the censorship.
The streets of Colombo stayed largely empty on Sunday, apart from the opposition protest and long lines of vehicles queued for fuel.
But police told AFP that one man had died by electrocution after climbing a high-tension pylon near Rajapaksa's home. Residents said he was protesting rolling power cuts.
Mass protests had been planned for Sunday before the social media blackout went into effect, but organisers have postponed the rallies until after the curfew is lifted on Monday.
Internal rifts
The escalating protests have led to fissures within the government, with the president's nephew Namal Rajapaksa condemning the partial internet blackout.
"I will never condone the blocking of social media," said Namal, the sports minister.
He was among three members of the Rajapaksa family who later resigned, along with finance minister Basil and the eldest brother Chamal, who held the agricultural portfolio.
A junior party has also hinted it may leave the ruling coalition within a week.
The move would not affect the government's survival but threatens its chances of lawfully extending the country's state of emergency ordinance.
Western diplomats in Colombo have expressed concern over the use of emergency laws to stifle democratic dissent and said they were closely monitoring developments.
Sri Lanka's influential Bar Association has urged the government to rescind the state of emergency, which allows security forces to arrest and detain suspects for long periods without charges.
Solidarity protests were staged elsewhere in the world over the weekend, including in the Australian city of Melbourne, home to a large Sri Lankan diaspora.
A critical lack of foreign currency has left Sri Lanka struggling to service its ballooning $51-billion foreign debt, with the pandemic torpedoing vital revenue from tourism and remittances.
The crisis has also left the import-dependent country unable to pay even for essentials.
Diesel shortages have sparked outrage across Sri Lanka in recent days, causing protests at empty pumps, and electricity utilities have imposed 13-hour blackouts to conserve fuel.
Many economists also say the crisis has been exacerbated by government mismanagement, years of accumulated borrowing and ill-advised tax cuts.
Sri Lanka is negotiating with the International Monetary Fund for a bailout.
(AFP)
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Focus
Sri Lanka on the brink of bankruptcy: Consumers hit hard by soaring inflation, food shortages
Sri Lankan security forces deployed in capital after a day of protests, unrest
Sri Lanka declares state of emergency amid street protests over economic crisis
Valeurs Actuelles
En Isère, un homme abattu par les gendarmes après les avoir menacés avec un cutter
Un drame près de Grenoble. Dans la nuit du vendredi 1er au samedi 2 avril, des gendarmes ont abattu un homme âgé de 49 ans dans une commune à proximité de Grenoble, rapporte Francetvinfo. Cet individu les menaçait avec un cutter. Après plusieurs sommations, les militaires, acculés contre un grillage, ont dû faire usage de leurs armes et tirer à deux reprises en direction de l’homme, extrêmement agressif, le touchant au thorax et le tuant sur le coup. Les gendarmes avaient été appelés par la famille de l’individu violent.
Menace sur ses parents
Plus tôt dans la soirée, l’homme, fortement alcoolisé, s’en était pris à ses parents à l’aide d’une serpette. Désarmé par son frère, vivant à proximité, l’individu avait menacé de revenir armé d’une hache. C’est alors que ses parents ont appelé les gendarmes. Ces derniers ont trouvé la famille barricadée dans leur maison, et le quadragénaire violent se cachant au sous-sol. C’est lorsqu’il en est sorti que l’homme les a menacés avec un cutter, entrainant les tirs de défense des militaires. Le suspect était défavorablement connu de la justice et des services de police, notamment pour violences aggravées, outrage, et dégradations. La justice a ouvert deux enquêtes parallèles, l’une pour les violences envers les parents, la seconde pour les tirs des gendarmes.
Isère : les dernières actualités
France24 - World
Serbia's incumbent President Vucic declares landslide victory
Issued on: 03/04/2022 - 23:46
NEWS WIRES
Serbia's leader Aleksandar Vucic claimed a landslide victory in general elections Sunday paving the way for another term as president and extending his decade-long rule in the Balkan nation.
Official results were set to be announced late Monday but Vucic appeared confident in his commanding performance just hours after the polls closed, saying a run-off would not be needed.
"I am pleased that a huge number of people voted and showed the democratic nature of Serbian society," Vucic announced during a televised victory speech, saying he secured roughly 60 percent of the vote.
"There was no suspense at any time," he added.
The country of around seven million took to the polls to elect the president and members of the 250-seat parliament and cast votes in several municipal contests.
Surveys ahead of the polls predicted Vucic's centre-right Serbian Progressive Party (SNS) would maintain its control over the parliament, while the president would secure a second term.
"Personally, I see stable progress and I voted in accordance with this opinion," Milovan Krstic, a 52-year-old government employee, told AFP after casting his vote in Belgrade.
Russia's invasion of Ukraine cast a long shadow over the contest that observers had earlier predicted would focus on environmental issues, corruption and rights.
Vucic deftly used the return of war in Europe along with the coronavirus pandemic to his advantage, promising voters continued stability amid uncertain headwinds.
"The influence of the Ukrainian crisis on the election results was huge," the president said in his victory speech.
Following Vucic's speech, Serbia's leading opposition candidate Zdravko Ponos remained defiant.
"These elections are (the) beginning of the end of Aleksandar Vucic... we will not waste this," said Ponos.
In the capital Belgrade, the elections were briefly marred by scuffles between parliamentary candidate Pavle Grbovic and supporters of Vucic's SNS, along with scattered reports of small skirmishes and voter intimidation.
During his victory speech later, Vucic dismissed any allegations of foul play.
The country's election commission predicted voter turnout would likely hover around 60 percent, nearly a 10-point jump from the last general elections in 2020.
Serbs from the former breakaway province of Kosovo also participated in the contest and boarded around 40 buses headed north to vote, after authorities in Pristina refused to allow polling stations on its soil.
Decade in power
Only a few months before the polls, the opposition seemed to have gained momentum.
In January, Vucic axed a controversial lithium mine project following mass protests that saw tens of thousands take to the streets.
The move was a rare defeat for Vucic, who has rotated through a range of positions, including prime minister, president and deputy premier along with a stint as the defence chief during a decade in power.
During the run-up to the elections, surveys predicted Vucic would win again on Sunday even as the opposition had hoped a high turnout could force a run-off.
Analysts, however, said the opposition had little chance of dethroning Vucic or eating away at his commanding parliamentary coalition, which holds a lion's share of the seats.
The president has also carefully managed the country's response to the war in Ukraine by officially condemning Russia at the United Nations but stopping short of sanctioning Moscow at home, where many Serbs hold a favourable view of the Kremlin.
The opposition in turn has largely refrained from attacking Vucic's position on the conflict, fearing any call for harsher measures against Russia would backfire at the ballot box.
Vucic also headed into elections with a plethora of other advantages.
Following a decade at the helm, he has increasingly tightened his grip over the various levers of power, including de facto control over much of the media and government services.
In the months leading up to the campaign, the president rolled out a range of financial aid offers to select groups, prompting critics to say he was trying to "buy" votes before the contest.
(AFP)
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Serbians vote in polls overshadowed by war in Ukraine
Serbia vaccinates migrants for Covid-19 after successful rollout for its nationals
Reporters
Serbia: The lithium mine sowing deep discord
France24 - World
Zelensky slams ‘torture of whole nation’ as Bucha killings spark outrage
Issued on: 03/04/2022 - 07:56Modified: 04/04/2022 - 06:44
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Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Sunday said the Russian leadership was responsible for civilian killings in Bucha, near Kyiv, where bodies were found lying on a street following a Russian troop withdrawal. Zelensky slammed “the torture of the whole nation” amid international condemnations and calls for an investigation. Read our live blog to see how all the day's events unfolded.
4:20 am: Russia seeks Monday UN Security Council meet on Bucha, Ukraine
Moscow has called for a special UN Security Council meeting Monday to address claims that Russian forces committed atrocities against Ukrainian civilians in Bucha, a town outside Kyiv.
"In the light of heinous provocation of Ukrainian radicals in #Bucha Russia requested a meeting of UN #SecurityCouncil on Monday April 4," Dmitry Polyanskiy, Russia's deputy ambassador to the United Nations, said Sunday on Twitter.
Ukraine and Western leaders have erupted in outrage over the discovery of mass graves and hundreds of dead people in Bucha, a small town northwest of Kyiv. Ukrainian President Volodymyr Zelensky directly blamed Moscow for the "killings" of civilians.
Russia denied the accusations and said Kyiv staged footage of the corpses.
A senior Washington official swiftly slammed Moscow's UN move and said it was designed to "feign outrage."
4:14 am: France 24's Gulliver Cragg reports on the devastation wrought by Russian forces in the Kyiv region.
4:00 am: Ukraine's Zelensky appears in taped video at Grammys
Ukrainian President Volodymyr Zelensky made a surprise appearance at the Grammys in Sunday, urging support for his country and asking the industry's top artists to "fill the silence" brought by war with music.
Zelensky delivered his pre-taped message ahead of a performance from John Legend of the song "Free," joined by Ukrainian singer Mika Newton, musician Siuzanna Iglidan and poet Lyuba Yakimchuk.
"What is more opposite to music? The silence of ruined cities and killed people," Zelensky said.
"Our musicians wear body armor instead of tuxedos. They sing to the wounded in hospitals -- even to those who can't hear them. But the music will break through anyway."
"We defend our freedom to live, to love, to sound," he said.
"On our land, we are fighting Russia, which brings horrible silence with its bombs. The dead silence. Fill the silence with your music, fill it today to tell our story."
12:50 am: Satellite images show long trench at Ukrainian mass grave site, Maxar says
Satellite images show a 45-foot-longtrench dug into the grounds of a Ukrainian church where a mass grave was found this week after Russian forces withdrew from the town of Bucha, a private U.S. company said on Sunday.
Reuters journalists who visited Bucha on Saturday saw bodies lying on the streets of the town, 37 km (23 miles) northwest of the capital Kyiv. A mass grave at one church was still open, with hands and feet poking through the red clay heaped on top.
12:30 am: Russia must be held accountable for Ukraine civilian deaths, says Trudeau
Canadian Prime Minister Justin Trudeau on Sunday condemned the "egregious and appalling" killings of civilians in the Ukrainian town of Bucha, saying Russia must be held to account.
"We strongly condemn the murder of civilians in Ukraine, remain committed to holding the Russian regime accountable," Trudeau tweeted.
"Those responsible for these egregious and appalling attacks will be brought to justice," he added.
Ukraine and Western nations on Sunday accused Russian troops of war crimes after the discovery of a mass grave and "executed" civilians in Bucha, near Ukraine's capital Kyiv.
10:34 pm: Kharkiv has experienced 'continuous Russian shelling'
Reporting from Kharkiv, FRANCE 24's Catherine Norris-Trent says Ukraine's second-largest city has experienced continuous shelling over the past few days, and villages on the outskirts of the city have been completely destroyed. Kharkiv's local prosecutor said seven people were killed and 34 wounded in Russian strikes on Sunday.
9:20 pm: Russia asks UN Security Council to discuss Bucha 'provocation'
Russia has requested that the United Nations Security Council convene on Monday to discuss what it called a "provocation by Ukrainian radicals" in the town of Bucha after Kyiv accused Russian troops of killing civilians there.
"In light of the blatant provocation by Ukrainian radicals in Bucha, Russia has demanded that a meeting of the UN Security Council be convened," Dmitry Polansky, Russia's first deputy permanent representative to the UN, wrote on the Telegram messenger app.
8:55 pm: Russian shelling kills seven in Kharkiv, says prosecutor
Russian shelling killed seven people in the city of Kharkiv on Sunday evening and injured 34 more, including three children, the regional prosecutor's office said.
Ten houses and a trolleybus depot were also damaged, it said in a statement.
8:46 pm: 'Special mechanism' created to investigate Russian crimes, says Zelensky
Ukrainian President Volodymyr Zelensky announced that he had created a "special mechanism" to investigate Russian "crimes" in Ukraine, vowing to find and punish "everyone" responsible for civilian killings in towns near Kyiv.
"I decided to create a special mechanism of justice in Ukraine to investigate and prosecute every crime of the occupiers in our country," he said in a video address. He said this will include "national and international experts, investigators, prosecutors and judges."
Zelensky vowed that "everyone guilty of such crimes will be entered in a special Book of Executioners, will be found and punished."
Earlier Sunday, in an interview with the US TV network, CBS, Zelensky described the events in his country as a "torture of the whole nation".
7:26 pm: Ukraine says Russia shells Kharkiv, casualties reported
Russian forces shelled Kharkiv – Ukraine's second-largest city Kharkiv, which lies near the Russian border – on Sunday, killing and injuring a number of people, the region's governor said.
"In the evening, the occupiers shelled the Slobidsky district of Kharkiv," Governor Oleh Synyehubov said on Telegram.
"Unfortunately, there are dead and wounded among the civilian population. As of this time, there are 23 casualties, including children. The figures are being established."
7:10 pm: UN chief 'deeply shocked' by Bucha images
UN Secretary-General Antonio Guterres has joined the chorus of condemnations over the images from Bucha, saying he was "deeply shocked" and called for an independent investigation.
"I am deeply shocked by the images of civilians killed in Bucha, Ukraine. It is essential that an independent investigation leads to effective accountability," Guterres said.
I am deeply shocked by the images of civilians killed in Bucha, Ukraine.It is essential that an independent investigation leads to effective accountability.
April 3, 20226:50 pm: Destroyed 'Dream': AN-225 plane parts among debris at Hostomel
Reporting from Hostomel airport on the outskirts of Kyiv, FRANCE 24’s Gulliver Cragg recounts the role the Antonov AN-225 airplane — also called Mriya, or “dream” in Ukrainian — played during the Covid crisis.
The world’s largest plane was destroyed during the Russian invasion in late February.
5:49 pm: Ukrainian prosecutors says 410 bodies found in towns near Kyiv
Ukrainian prosecutors investigating possible war crimes by Russia have found 410 bodies in towns near Kyiv and 140 of them had been examined, Prosecutor General Iryna Venedyktova said on television on Sunday.
Russia's defence ministry denied on Sunday that its forces had killed civilians in Bucha.
5:15 pm: Russian military denies killing civilians in Bucha
Russia's defence ministry has denied responsibility for the killing of civilians in Bucha.
"During the time this settlement was under the control of Russian armed forces, not a single local resident suffered from any violent actions," the ministry said in a statement.
Photo and video of corpses strewn across the streets of Bucha were "another production of the Kyiv regime for the Western media," it added.
"For the entire time that the city was under the control of the Russian armed forces and, and afterwards, until today, in Bucha, local residents freely moved around the city and used cellular communications," said the statement.
"We would like to emphasize especially that all Russian units completely withdrew from Bucha on March 30, the day after the face-to-face round of negotiations between Russia and Ukraine in Turkey."
4:22 pm: ‘Devastation’ of buildings in Bucha, Hostomel, Irpin after Russian retreat
There is a "devastation of architecture" in the Kyiv-area towns of Bucha, Hostomel and Irpin in the wake of Russian' forces invasion, FRANCE 24's Gulliver Cragg reports.
"Huge parts of those towns are completely destroyed, other parts, you see buildings that look like they're intact, but you tend to see that there's some sort of damage to almost everywhere."
4:10 pm: Macron blasts Russian ‘crimes’ in Bucha
French President Emmanuel Macron has joined the chorus of condemnations over the killing of civilians in Bucha, near Kyiv.
In a statement in French published on Twitter, Macron said: “The images from Bucha, a liberated town near Kyiv, are unbearable. In the streets, hundreds of civilians were murdered in a cowardly way. My sympathies for the victims, my solidarity with the Ukrainians. Russian authorities will have to answer for these crimes."
Les images qui nous parviennent de Boutcha, ville libérée près de Kiev, sont insoutenables. Dans les rues, des centaines de civils lâchement assassinés. Ma compassion pour les victimes, ma solidarité avec les Ukrainiens. Les autorités russes devront répondre de ces crimes.
April 3, 20223:53 pm: Shelling continues night and day in Donetsk, says governor
The governor of Ukraine's eastern Donetsk region said on Sunday that shelling had continued throughout the night and day, and described the situation in the region as "turbulent".
Ukraine's military has said it believes Russia has pulled forces from the Kyiv and Chernihiv regions to move them to the eastern region of Donbas, for a new attack aiming to occupy all of the Donetsk and Luhansk regions that are within Donbas.
Earlier Sunday, Ukraine's Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said 11 local community leaders in northern, eastern and southern Ukraine had been kidnapped by Russian forces.
"Up to today, 11 heads of local communities in the regions of Kyiv, Kherson, Kharkiv, Zaporizhzhia, Mykolaiv and Donetsk are in captivity," she said in a video message posted on her Telegram account.
"We are informing the International Committee of the Red Cross (ICRC), the UN, all possible organisations, just like for the other civilians who have disappeared."
Vereshchuk urged "everyone to do everything in their power to get them back".
3:35 pm: Lithuanian director and documentary filmmaker killed in Ukraine
Lithuania’s president on Sunday confirmed that Mantas Kvedaravicius, a prominent film director in the Baltic country, has been killed in Ukraine.
“We have lost a creator who worked in Ukraine and was attacked by aggressor Russia," President Gitanas Nauseda said Sunday.
According to the Ukrainian defence ministry's information agency, the 45-year-old filmmaker was killed on Saturday in Mariupol, a city whose fate he had documented for many years. The circumstances of his death could not be immediately confirmed.
Kvedaravicius was known for his documentaries on military conflicts in Chechnya and Ukraine. His film “Mariupolis” premiered at the 2016 Berlin International Film Festival.
News of Kvedaravicius' death was met with grief and shock in Ukraine and his native Lithuania.
🕯On April 2nd, the famous Lithuanian director and documentary filmmaker Mantas Kvedaravičius was killed in #Mariupol.RIP.Deepest condolences to the deceased's family. pic.twitter.com/bOn7gCowfW
April 3, 20223:28 pm: Official in Ukraine's Bucha says more than 50 people buried in mass grave
Fifty-seven people were buried in a mass grave in Bucha, a town outside Kyiv recently retaken by Ukrainian forces, a local official said Sunday, showing AFP a slit trench where the bodies lay.
"Here in this long grave, 57 people are buried," said Serhii Kaplychnyi, who identified himself as head of the rescue services in Bucha, organising the recovery of the bodies.
Roughly ten bodies were visible, either unburied or partially covered by the earth.
2:30 pm: France blasts 'massive abuses' by Russian forces
French Foreign Affairs Minister Jean-Yves Le Drian has condemned what he called the "massive abuses" committed by Russian forces in Ukraine in a statement released Sunday.
Le Drian mentioned Bucha in particular and added that France will work with Ukrainian authorities and the International Criminal Court (ICC) to put on trial those responsible for the abuses, the statement noted.
Russia has so far not commented publicly on the claims. Moscow has previously repeatedly denied Ukrainian claims that it has targeted civilians.
2:17 pm: Kremlin says rouble-for-gas scheme is the 'prototype'
The Kremlin has warned the West that Russian President Vladimir Putin's rouble payment scheme for natural gas is the prototype that Russia will extend to other major exports because the West has sealed the decline of the US dollar by freezing Russian assets.
"It is the prototype of the system," Kremlin spokesman Dmitry Peskov told Russia's Channel One state television on Sunday. "I have no doubt that it will be extended to new groups of goods," he added. Peskov gave no timeframe for such a move.
Western capitals slapped Russia with unprecedented economic sanctions after Moscow moved troops into Ukraine on February 24.
The Kremlin on Sunday said it's not possible to completely isolate Russia. "There can be no complete vacuum or isolation of Russia, it is technologically impossible in the modern world," said Peskov.
1:48 pm: Pianist plays for refugees from Ukraine at border crossing in Poland
Every day at 4:00 pm, pianist Davide Martello wheels his instrument into place at the Medyka crossing on the Polish-Ukrainian border and plays songs for refugees fleeing the Russian invasion.
“It’s very important that I stay here every day,” Martello said to FRANCE 24. “I need to stay strong and help everybody here out.”
“I have already three Ukrainian songs I can play, which I learned here in Medyka.”
The German musician has played on Kyiv's Maidan Square and Istanbul's Taksim Square, as well as in front of the Bataclan concert hall after the November 2015 Paris attacks.
“Someone who could come up with this idea is someone who has a big heart, because music makes you emotional and I think that it's a big support for all of these people who have had to leave their homes,” a woman at the border crossing said to FRANCE 24.
1:20 pm: Human Rights Watch accuses Russian forces of ‘apparent war crimes’
Human Rights Watch said on Sunday it had documented what it described as "apparent war crimes" committed by Russian military forces against civilians in Ukraine.
The leading rights group issued a statement saying it had found "several cases of Russian military forces committing laws-of-war violations" in regions such as Chernihiv, Kharkiv, and Kyiv.
12:57 pm: Attacks on civilians in Kyiv suburbs must be investigated as war crimes, UK says
UK Foreign Secretary Liz Truss said Russia's attacks on civilians in towns near Kyiv must be investigated as war crimes on Sunday.
Truss said in a statement that the government is seeing "increasing evidence of appalling acts by the invading forces in towns such as Irpin and Bucha", close to Kyiv.
Truss said that Russian troops' "indiscriminate attacks against innocent civilians during Russia's illegal and unjustified invasion of Ukraine must be investigated as war crimes".
12:37 pm: European Council chief Michel denounces 'atrocities' in Ukraine's Bucha
European Council chief Charles Michel on Sunday pledged further sanctions on Moscow as he condemned "atrocities" carried out by Russian forces in the town of Bucha near Ukraine's capital Kyiv.
"Shocked by haunting images of atrocities committed by Russian army in Kyiv liberated region #BuchaMassacre," Michel wrote on Twitter.
Shocked by haunting images of atrocities committed by Russian army in Kyiv liberated region #BuchaMassacre EU is assisting #Ukraine & NGO’s in gathering of necessary evidence for pursuit in international courts.Further EU sanctions & support are on their way.Слава Україні!
April 3, 202212:07 pm: Kyiv calls killing of civilians in Bucha a ‘deliberate massacre’
The killing of civilians in the town of Bucha near Kyiv was a "deliberate massacre", Ukraine’s Foreign Minister Dmytro Kuleba said Sunday, after the hasty retreat of Russian forces from the area.
"Bucha massacre was deliberate. Russians aim to eliminate as many Ukrainians as they can. We must stop them and kick them out. I demand new devastating G7 sanctions NOW," Kuleba wrote on Twitter.
Bucha massacre was deliberate. Russians aim to eliminate as many Ukrainians as they can. We must stop them and kick them out. I demand new devastating G7 sanctions NOW:-Oil, gas, coal embargo-Close all ports to Russian vessels and goods-Disconnect all Russian banks from SWIFT pic.twitter.com/oZkCAETCQp
April 3, 202211:03 am: Russia says oil refinery, fuel storage facilities destroyed in Odesa strike
The Russian defence ministry confirmed that missile strikes hit Ukraine’s strategic Black Sea port of Odesa on Sunday. "This morning, high-precision sea- and air-based missiles destroyed an oil refinery and three storage facilities for fuel and lubricants near the city of Odesa, from which fuel was supplied to a group of Ukrainian troops in the direction of Mykolaiv," it said.
9:47 am: Russian withdrawal from Kyiv region reveals evidence of civilian killings
Ukraine said it had regained control of the Kyiv region, with Russian troops retreating from around the capital and the city of Chernihiv, as evidence emerged of civilian killings in areas the invading forces had been occupying.
8:39 am: Russia says peace talks not advanced enough for Putin-Zelensky meeting
Russia said on Sunday that peace talks had not progressed enough for a leaders' meeting and that Moscow's position on the status of the Crimea peninsula and the eastern Donbas region remained unchanged.
"The draft agreement is not ready for submission to a meeting at the top," Russian chief negotiator Vladimir Medinsky said on Telegram. "I repeat again and again: Russia's position on Crimea and Donbas remains UNCHANGED."
7:45 am: Loud explosions heard in Odesa
"Odesa was attacked from the air," Ukraine interior minister advisor Anton Herashchenko wrote on his Telegram account. "Fires were reported in some areas. Some of the missiles were shot down by air defence."
An AFP reporter heard explosions in the southwestern city at around 6:00 am local time (0300 GMT). The blasts sent up at least three columns of black smoke with flames apparently visible in an industrial area. A soldier near the site of one of the strikes said it was likely a rocket or a missile.
The attack comes as Russian forces appeared to be withdrawing from the country's north. On Friday, Ukraine's President Volodymyr Zelensky warned Russia was consolidating its forces and preparing "powerful strikes" in the south, joining a chorus of Western assessments that Moscow's troops were regrouping.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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WAR IN UKRAINETurkey juggles relationships with Russia, Ukraine amid economic crisis
Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken
EXPLAINER
A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled
BBC
You may not always be punished for coasting, but you're unlikely to ever be rewarded for it – Mark Bolino
Edward’s usual workday begins at 0830. He showers, makes breakfast and grabs a coffee – all on company time. During the rest of his morning, the sales employee, who works remotely for a firm based in the north-east of England, periodically checks his inbox, attends the occasional meeting and watches YouTube.
As lunch approaches, Edward cycles to the shop, selects ingredients and cooks a gourmet meal for one. His break soon bleeds into the afternoon: 15-minute bursts of work are interspersed with prolonged bouts of cyberloafing, listening to comedy podcasts and reading (most recently, Bullshit Jobs by David Graeber – a book that explores the modern phenomenon of pointless work). By 1600, he’s typically done for the day. “I’ve completely mentally checked out,” says Edward, whose surname is being withheld for job-security concerns. “Now, I’m just turning my focus to other things and putting myself before work.”
That doesn’t mean Edward is failing at his job or ignoring work; he does whatever his manager needs and, because he always replies to emails and attends scheduled calls, he’s never seen to be late. Rather, he’s decided simply to coast along, on a comfortable salary and in a remote set-up that suits his work-life balance. “Work has been getting on my nerves for a while,” he adds. “So, I’ve been happy to just collect the pay cheque.”
Since Covid-19, employees have quit en masse and sought pandemic-era perks at different companies. In the shake-up, some have switched into careers that align more with their values or offer better pay. But there’s also a subset of the workforce content to just get by without doing much work. Often working remotely without the watchful eyes of bosses, these employees are now putting in 30-hour workweeks on a 40-hour salary. Data suggests the pandemic has made such coasting widespread: a recent survey of 11,000 US workers found 39% were doing it, while a January 2022 study by US analytics firm Gallup shows half of employees say they’re neither engaged nor disengaged at work.
In many cases, employees who coast don’t want to join the Great Resignation – they prefer enjoying the comforts of being a modern-day knowledge worker. Some are also deciding to prioritise other aspects of their life over their career, such as family or wellbeing. But is slacking at work every day really a viable long-term strategy? Or can clocking in-and-out while getting the bare minimum done come with hidden costs?
For remote workers, having no-one looking over your shoulder might make it easier to coast (Credit: Getty)
The rise of coasting
Coasting has always existed in the workplace. But anecdotal evidence suggests it’s become easier, more common and more desirable since 2020. “The pandemic has forced people to think about life, work and family differently,” explains Mark Bolino, director of management and international business at the University of Oklahoma, US. “Much of the workforce has also reassessed how their careers fit into their lives.”
For employees burned out from stress and overwork, coasting has allowed them to slowly recharge while still getting their work done at a more gradual pace. “There’s a limit to how many extra miles you can keep giving at work,” says Bolino. “Otherwise, people get worn out. So, coasting allows people to take a break, recover and then be able to feel ready to go again.”
While Edward is an example of a worker intentionally taking their foot off the gas, others can coast without even realising. “Various pandemic restrictions have placed pressure on many people’s mental health,” says Noelle Murphy, of UK HR resourcing provider XpertHR. “That can have an impact upon their work lives. Many people who coast will be unaware of any negative changes in their behaviour or performance at work.”
Coasting may not even be a case of workers placing less importance on their career, or issues around mental wellbeing, however. Sometimes, employees take it slightly easier at work because of the natural wax and wane of schedules, projects and deadlines. “There’s a natural ebb and flow to work,” says Bolino. “When people feel like they’ve worked hard and achieved a goal, there’s a natural tendency to sort of coast a little to almost recover. Coasting isn’t always necessarily something to be alarmed about.”
Whatever the reason, the current combination of remote work and the tight labour market have made coasting easier than ever before. “It’ll be harder to know what people are doing when they’re working from home,” says Bolino. “And the hiring crisis means organisations may find it tough to replace an employee who is coasting with someone else at the same cost.”
Edward believes his lack of effort has, so far, gone unnoticed. “In sales, it’s quite hard to tell how much work someone is putting in, so I’m kind of just riding off the work I put in previously,” he says. “Who knows if anyone is paying enough attention to realise I haven’t brought in anything new in for a while? My boss hasn’t even got ‘round to setting me targets.”
Addressing the coasting problem
While coasting can easily be dismissed as employee laziness, it often arises out of deeper underlying issues at a company: from a missed promotion, to feeling their contribution isn’t being met with adequate reward.
For example, Edward began coasting after feeling undermined by his boss. “A project I was managing was scrapped without warning,” he explains. “It was something I was proud to work on – it felt like a great career opportunity. I tried to keep my motivation up, but it made me think what I was doing was pointless and a waste of time. I’d say half of the team were already slacking, so I decided to join the gang.”
While engaged employees are highly enthusiastic about their work, and disengaged workers actively pull against their organisation, coasters lie somewhere in between. “Not engaged employees [like coasters] are psychologically unattached to their work and company,” explains Ben Wigert, director of research and strategy for workplace management at Gallup, based in Nebraska, US. “Because their engagement needs are not being fully met, they put their time, but not energy or passion, into their work.”
Coasting might be fine for a bit - but people also need to feel productive in their professional lives, experts warn (Credit: Getty)
For Edward, his decision to coast means he’s not failing, but he’s not hustling either. While he gets the minimum done, he allocates more of his schedule to new hobbies and improving his mental and physical health. “Taking it easy at work has meant I’ve been able to focus more on myself: the gym, nutrition and reading,” he says. “Since I stopped caring, it’s as though a big weight has been lifted off my shoulders.”
Yet doing the bare minimum at work, without expending any more emotional or mental energy than required, can come at a cost. “If you spend most of your day doing things you don’t really enjoy doing, that’s not a great long-term strategy,” says Bolino. Studies have long shown that feeling valued at work is linked to wellbeing and performance; therefore, coasting and a lack of engagement imply a psychological hit. “You ultimately can’t separate wellbeing from your career,” says Wigert. “We find career wellbeing is actually the factor that most strongly affects overall personal wellbeing.”
Coasting can also come with more immediate risks. If a supervisor notices a worker always slacking, that could create long-term implications – especially for an early-career employee. “You may not always be punished for coasting, but you're unlikely to ever be rewarded for it,” says Bolino.
If an employee feels that their needs aren’t being met at work, Bolino suggests they raise the issue instead of slacking off. “The employer should work with the employee to job-craft and identify the right roles and motivations,” he says. Otherwise, quitting may be better than drifting. “It’s better to find a better fit than find yourself stuck in a role where you’re not demanding the best from yourself.”
Coasting may perhaps be an acceptable short-term move in order for a worker to recharge, step back and plan their next energy burst. But it’s arguably not viable for the long-haul – because of the potential professional and wellbeing impacts on the individual.
Edward only plans to coast a little while longer. After months of taking it easy at his job, he’s recently begun interviewing for new roles. “I’ve given myself more time to think about what I actually want from my career,” he says. “I could sit tight and collect a healthy sum of money. Instead, I’m now actively seeking work again – I can only coast at my job for so long.”
France24 - Monde
L'Ukraine rejette la responsabilité d'un bombardement à la frontière russe
Publié le : 01/04/2022 - 06:42Modifié le : 01/04/2022 - 22:56
Bahar MAKOOI
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Yona HELAOUA
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Marc DAOU
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Alix LE BOURDON
Les négociations russo-ukrainiennes ont repris vendredi, alors que le Kremlin a fait état d'une frappe contre un "dépôt de carburant" dans l'ouest de la Russie, à Belgorod. Un bombardement dont l'Ukraine a rejeté la responsabilité. Sur le terrain, les troupes russes ont entamé un retrait de la région de Tchernihiv et des alentours de Kiev, où d'"intenses" combats se poursuivaient.
Cette page n’est plus mise à jour. Retrouvez plus d’informations sur la guerre en Ukraine en cliquant ici.
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22 h 00 : à Kharkiv, plus de 700 personnes dorment dans une station de métro
Nos envoyés spéciaux se sont rendus dans la station de métro la plus peuplée de Kharkiv, située dans le nord de cette ville, l'un des secteurs les plus pilonnés par l'artillerie russe en cette journée.
Ici, certains de ces réfugiés ne sont quasiment jamais sortis depuis cinq semaines. Nombre d'entre eux sont des personnes âgées, mais il y a aussi une cinquantaine d'enfants, malades pour la plupart.
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20 h 17 : un haut responsable de l'ONU reçu dimanche à Moscou
Le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, sera dimanche à Moscou, puis à Kiev, afin d'essayer d'obtenir un "cessez-le-feu humanitaire" en Ukraine, a annoncé le chef des Nations unies, Antonio Guterres.
Cette visite en soi marque une avancée. Jusqu'à présent, la Russie refusait de recevoir tout haut responsable de l'ONU pour une rencontre ayant pour sujet principal l'Ukraine. Cette position a été signifiée à l'ONU, selon des diplomates, y compris dans les semaines précédant l'invasion du 24 février.
Depuis le déclenchement de la guerre, le chef de l'ONU n'a pas réussi à joindre le président russe, Vladimir Poutine, qui a, selon les mêmes sources, très mal pris les affirmations d'Antonio Guterres selon lesquelles la Russie a violé la Charte des Nations unies en envahissant l'Ukraine.
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19 h 44 : la présidente du Parlement européen en visite à Kiev
La présidente du Parlement européen s'est rendue vendredi à Kiev, où elle a affirmé que l'Europe se tenait aux côtés de l'Ukraine et l'aiderait à reconstruire ses villes et ses villages après la guerre avec la Russie.
Roberta Metsola a aussi déclaré que le Parlement européen appuierait les efforts de l'Ukraine pour lancer son processus d'adhésion à l'UE.
Madame Metsola, élue présidente du Parlement européen le 18 janvier, est le premier dirigeant d'une institution européenne à se rendre dans la capitale ukrainienne depuis le début de l'invasion russe.
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18 h 32 : "Impossible" de procéder à l'évacuation de Marioupol
La Croix-Rouge a annoncé que l'équipe envoyée à Marioupol a dû rebrousser chemin, l'évacuation prévue de milliers de civils de cette ville assiégée par les forces russes étant "impossible".
"L'équipe du CICR, qui comprend trois véhicules et neuf personnes, n'a pas atteint Marioupol et n'a pas pu faciliter le passage en toute sécurité des civils aujourd'hui", a déclaré le Comité international de la Croix-Rouge dans un communiqué, ajoutant qu'une nouvelle tentative aurait lieu samedi.
Le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, avait accusé un peu plus tôt la Russie de ne pas tenir ses promesses en ne permettant pas à l'aide humanitaire d'atteindre Marioupol.
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17 h 54 : au moins 53 sites culturels ukrainiens endommagés par l'invasion russe
L'Unesco a établi une première liste d'une cinquantaine de sites du patrimoine ukrainien partiellement ou totalement détruits par la guerre. Selon ce recensement - non exhaustif en raison du conflit - effectué en lien avec les autorités locales, 53 sites (29 sites religieux, 16 bâtiments historiques, quatre musées et quatre monuments) ont été touchés par les combats.
Cinq de ces sites se trouvent dans la région de Tcherniguiv, cinq autres se situent dans la région de Kiev et 18 dans celle de Kharkiv. Le reste des sites endommagés est partagé entre les régions de Soumy (nord-est), Jitomir (ouest de Kiev), Zaporojie (Sud), Donetsk et Louhansk (Est). Cette liste ne contient pas d'informations sur la ville de Marioupol (sud-est), assiégée et bombardée par les forces russes, ou celle de Kherson (sud), occupée par ces forces.
Pour tenter d'éviter d'autres destructions, l’Unesco et le gouvernement ukrainien ont mis en place un système de signalisation des sites à l'aide d'un marquage représentant un bouclier blanc et bleu.
Pour ce qui est des sept sites ukrainiens inscrits sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco, où figure la cathédrale Sainte-Sophie de Kyiv, "nous n’avons pas connaissance de dommage à ce jour, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas", dit un responsable de l'Unesco.
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17 h 12 : des équipes de la Croix-Rouge espèrent évacuer des civils de Marioupol
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) espérait mener une opération d'évacuation avec une cinquantaine de bus, mais n'est pas sûre de pouvoir y parvenir, faute de garanties sécuritaires, a expliqué un porte-parole. Moscou avait pourtant assuré qu'un couloir humanitaire serait ouvert dès vendredi matin au départ de Marioupol.
Emmanuel Macron s'est de nouveau entretenu avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui lui a demandé de tenter "d'obtenir de la Russie les conditions nécessaires à une opération humanitaire à Marioupol", assiégée et bombardée par l'armée russe, selon l'Élysée.
Selon le porte-parole du CICR en milieu de journée, une opération d'évacuation avait été validée par les Russes et les Ukrainiens, mais des précisions capitales restaient à définir, comme les horaires exacts ainsi que la destination, qui sera située en territoire ukrainien. L'équipe de la Croix-Rouge est supposée prendre la tête d'un convoi d'une cinquantaine d'autocars ukrainiens et de véhicules particuliers en partance de Marioupol.
Notre équipe est en route pour faciliter le passage en toute sécurité des civils hors de Mariupol👇. pic.twitter.com/M90tBkYKX2
April 1, 2022Les travailleurs humanitaires n'ont toutefois pas été autorisés à apporter de l'aide humanitaire à Marioupol. Le matériel médical et les autres fournitures destinées aux habitants de la ville sont restés stockés à Zaporijjia, à environ 250 kilomètres au nord-ouest de là.
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16 h 42 : la centrale de Tchernobyl intacte, mais des soldats russes exposés aux radiations
Durant son occupation de quatre semaines par les soldats russes, la centrale nucléaire de Tchernobyl n'a pas subi de dommages, mais les hommes de ces unités russes se sont exposés aux radiations, notamment en creusant des tranchées en zone contaminée, selon les autorités ukrainiennes.
La centrale a été libérée hier, lors du retrait des forces russes de cette zone située au nord de Kiev. "Tout l'équipement fonctionne. Tous les systèmes de contrôle et de monitoring des radiations fonctionnent dans leur régime habituel", a déclaré le directeur de la centrale, Valery Seïda, cité dans un communiqué de l'agence ukrainienne pour l'énergie atomique Energoatom.
"La centrale fonctionne normalement", tant concernant le sarcophage qui recouvre le réacteur n°4 accidenté, que les stockages de matière radioactive. Les soldats russes "ont emporté cinq des 15 conteneurs de pièces détachées pour la centrale", a précisé le Valery Seïda.
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16 h 16 : l'UE prévient Pékin qu'un soutien à Moscou nuira à leurs liens économiques
À l'issue d'un sommet en visioconférence avec le président chinois, Xi Jinping, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé Pékin à "ne pas interférer" dans les sanctions occidentales visant la Russie, avertissant que tout soutien à Moscou "ternira gravement la réputation" de la Chine en Europe.
"Les entreprises regardent comment les pays se positionnent (...) Aucun citoyen européen ne comprendrait que (la Chine) soutienne la capacité de la Russie à poursuivre sa guerre" en Ukraine, a indiqué Ursula von der Leyen.
Open and frank exchange today at the 🇪🇺🇨🇳 SummitThere must be respect for international law and Ukraine’s sovereignty and territorial integrity.China, as a Permanent member of the UN Security Council, has a special responsibility. https://t.co/3pp8VSAqUH
April 1, 2022 -
15 h 29 : Macron reçoit Ivan Fedorov, maire de Melitopol et ex-otage
"On est heureux de vous voir ici, libre, et je n'ose imaginer ce que vous avez vécu, nous avons tous été bouleversés quand vous avez été enlevé", a dit Emmanuel Macron à Ivan Fedorov, le maire de Melitopol, ville du sud de l'Ukraine bombardée et occupée par les Russes, qu'il a reçu à l'Élysée avec quatre députées ukrainiennes.
L'élu ukrainien avait été enlevé le 11 mars par les forces russes, avant d'être libéré quelques jours plus tard à l'occasion d'un échange de prisonniers. Après l'enlèvement d'Ivan Fedorov, Volodymyr Zelensky avait appelé Emmanuel Macron et le chancelier allemand, Olaf Scholz, à aider à le faire libérer.
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15 h 15 : le gouvernement ukrainien refuse de confirmer la frappe en Russie
Les Russes ont signalé vendredi matin l'attaque par des hélicoptères ukrainiens d'un dépôt de carburant à l'aube dans la région de Belgorod, à une quarantaine de kilomètres de la frontalière avec l'Ukraine.
Le gouvernement ukrainien a refusé de confirmer cette frappe. "Je ne peux ni confirmer ni démentir que l'Ukraine était impliquée, car je n'ai pas toutes les informations militaires entre mes mains", a ainsi déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba.
L'Ukraine n'a pas à "assumer la responsabilité de toutes les erreurs de calcul, toutes les catastrophes et tous les événements ayant lieu sur le territoire russe", a renchéri le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motouzianyk, refusant lui aussi de confirmer ou non.
L'AFP n'était pas en mesure de vérifier de manière indépendante ces affirmations.
Cette frappe, la première du genre si elle était confirmée comme étant l'œuvre de l'armée de l'air ukrainienne, intervient alors que la Russie a affirmé à plusieurs reprises avoir une maîtrise totale des airs en Ukraine.
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14 h 00 : d'"intenses" combats rapportés près de Kiev
Des batailles "intenses" se déroulent au nord et à l'est de Kiev, a déclaré vendredi le maire de la capitale ukrainienne. "Le risque de mourir (à Kiev) est assez élevé, et c'est pourquoi mon conseil à tous ceux qui veulent revenir est le suivant : s'il vous plaît, ne revenez pas tout de suite", a déclaré Vitaliy Klitschko, en lançant un avertissement aux habitants qui ont fui la ville.
Le gouverneur régional de Kiev avait déclaré dans la matinée que les forces russes se retiraient dans certaines zones autour de la capitale mais renforçaient leurs positions dans d'autres.
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13 h 11 : les pourparlers russo-ukrainiens ont repris par visioconférence
Le négociateur du Kremlin Vladimir Medinski a indiqué sur sa chaîne Telegram continuer les négociations par visioconférence. "Nos positions sur la Crimée et le Donbass n'ont pas changé", a-t-il précisé.
Moscou doit répondre à une série de propositions ukrainiennes en vue d'un accord. Kiev propose la neutralité de l'Ukraine et de renoncer à adhérer à l'Otan, à condition que sa sécurité soit garantie par d'autres pays face à la Russie. Elle propose aussi des négociations pour résoudre le statut du Donbass ukrainien et de la Crimée.
Les Russes ont assuré, en gage de bonne foi, réduire leurs opérations militaires en direction des villes de Kiev et Tcherniguiv. En revanche, Moscou compte renforcer son offensive dans l'Est pour prendre le contrôle de la totalité du Donbass.
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11 h 10 : les troupes russes se retirent de la région de Kiev, selon le gouverneur
Le gouverneur de l'oblast (région) de Kiev, Oleksandre Pavlyouk, a indiqué vendredi sur Telegram qu'une partie des troupes russes qui assiégeaient la capitale avaient pris la direction de la Biélorussie.
"Nous observons des mouvements coordonnés de colonnes de véhicules russes d'importance variable", a-t-il dit.
L'armée russe a notamment quitté Hostomel, dont l'aérodrome avait été la cible d'une spectaculaire opération aéroportée au premier jour de l'invasion russe, le 24 février, a précisé le gouverneur.
La ville d'Hostomel est située dans la banlieue nord-ouest de Kiev, au nord de celle d'Irpin qui a été reprise cette semaine par l'armée ukrainienne après de violents combats.
D'après Oleksandre Pavlyouk, les forces russes ont en revanche entrepris de consolider leurs positions à Bucha, ville située entre Irpin et Hostomel.
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10 h 09 : les troupes russes se retirent de région de Tchernihiv, selon le gouverneur
Le gouverneur de la région de Tchernihiv, verrou routier et ferroviaire au nord-est de Kiev, a déclaré vendredi que les troupes russes qui assiégeaient la ville depuis le début de l'invasion de l'Ukraine avaient commencé à se retirer.
Le ministère russe de la Défense a annoncé cette semaine qu'il allait réduire son activité autour de Kiev et Tchernihiv pour concentrer ses efforts militaires sur la "libération" du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, mais hormis des mouvements de troupes près de Kiev, aucun retrait significatif n'a été confirmé pour le moment.
Selon le gouverneur, Viatcheslav Tchaus, des soldats russes sont encore déployés au nord de Tchernihiv, en direction de la frontière avec la Biélorussie et la Russie, et il est prématuré de baisser la garde.
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9 h 15 : plus de 6 800 élèves ukrainiens actuellement scolarisés en France
Plus de 6 800 enfants ukrainiens sont actuellement scolarisés dans les écoles, collèges et lycées en France, principalement dans les académies de Nice et de Versailles, a annoncé vendredi le ministère de l'Éducation nationale dans un communiqué.
Selon les derniers chiffres de la "cellule Ukraine" installée rue de Grenelle et qui travaille chaque jour à anticiper l'accueil des enfants ukrainiens dans les classes de France, 6 873 élèves arrivant d'Ukraine sont actuellement accueillis dans les classes du premier et du second degré.
Ces chiffres, arrêtés à jeudi 16h00, augmentent rapidement puisque lundi soir, on comptait 5 266 élèves ukrainiens scolarisés en France, un chiffre qui était déjà "multiplié par 20 depuis le 8 mars".
Les académies qui accueillent le plus grand nombre d'élèves ukrainiens sont celles de Nice, Versailles, Grenoble ou encore Lyon.
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8 h 47 : "Les forces russes continuent d'avancer dans Marioupol"
Le point sur le terrain avec le correspondant de France 24 en Ukraine, Gulliver Cragg.
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7 h 49 : un responsable russe accuse l'armée ukrainienne d'avoir attaqué un dépôt de pétrole en Russie
Le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a accusé vendredi l'Ukraine d'avoir mené une attaque à l'hélicoptère contre un "dépôt de pétrole" dans la ville de Belgorod, dans l'ouest de la Russie, à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne.
"Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d'une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l'armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à base altitude", a-t-il déclaré sur son compte Telegram.
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6 h 30 : un sommet UE-Chine pour dissuader Pékin d'aider Moscou
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel, s'exprimant au nom des Vingt-Sept, s'entretiendront vendredi 1er avril en visioconférence avec le Premier ministre chinois Li Keqiang puis le président Xi Jinping.
"La rencontre se concentrera sur le rôle que nous incitons la Chine à jouer pour exercer toute l'influence et la pression nécessaires sur la Russie. Ce n'était pas l'objet initial du sommet, ça le devient nécessairement", a indiqué mardi le secrétaire d'État français aux Affaires européennes Clément Beaune.
"Concrètement, il est essentiel de savoir si la Chine utilise son influence pour établir un cessez-le-feu, des corridors humanitaires" ou "si elle aide Moscou à contourner" les sanctions, en augmentant ses achats d'hydrocarbures ou par une aide financière, explique un responsable européen.
Avec AFP et Reuters
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Guerre en Ukraine
Moscou va imposer aux pays "inamicaux" le paiement du gaz en roubles
La chronique de l’éco
Vladimir Poutine exige le paiement du gaz russe en roubles
Info ou intox
Qui contrôle Marioupol ? La guerre des images fait rage
BBC
Relatively few studies on sleep training have met the gold standard of scientific research
In 2015, Wendy Hall, a paediatric sleep researcher based in Canada, studied 235 families of six- to eight-month-old babies. The purpose: to see if sleep training worked.
By its broadest definition, sleep training can refer to any strategy used by parents to encourage their babies to sleep at night – which can be as simple as implementing a nighttime routine or knowing how to read an infant's tiredness cues. Tips like these were an important part of Hall's intervention.
So was a strategy that has become commonly associated with "sleep training" and tends to be far more divisive: encouraging babies to put themselves to sleep without their parents' help, including when they wake up at night, by limiting or changing a parent's response to their child. This may mean a parent is present, but refrains from picking up or nursing the baby to physically soothe them. It can involve set time intervals where a baby is left alone, punctuated by parent check-ins. Or, in the cold-turkey approach, it may mean leaving the baby and shutting the door. Any of these approaches often mean letting the baby cry – hence the common, if increasingly unpopular, moniker "cry-it-out".
In global terms, the idea of "training" babies to sleep alone and unaided is uncommon. Modern Mayan mothers, for example, expressed shock when they heard that in the US, babies were put to sleep in a separate room. But in North America, Australia and parts of Europe, many families swear by some form of the technique. Parents can be especially willing to give it a shot when broken nights begin to affect the entire family's wellbeing – poor baby sleep is associated with maternal depression and poor maternal health, for example. In the US, more than six in 10 parenting advice books endorse some form of "cry-it-out". Half of parents who responded to questionnaires in Canada and Australia and one-third of parents surveyed in Switzerland and Germany said they've tried it (although the surveys are not necessarily representative of parents as a whole in these countries, due to the way they were conducted). Around the world, an entire industry is devoted to helping parents sleep train.
A baby's disrupted sleep can affect the whole family (Credit: Getty Images)
In their study, Hall and her team predicted that the babies whose parents were given instructions for sleep training along with advice would sleep better after six weeks than those who were not, with "significantly longer longest sleep periods and significantly fewer night wakes".
This would be in line with existing findings. Dozens of studies say they have found sleep interventions effective; paediatricians routinely recommend sleep training in countries like the United States and Australia (although infant mental health professionals often do not). However, research is never perfect, and many of those prior studies had attracted some criticism – which Hall was hoping to address.
For one, relatively few studies on sleep training have met the gold standard of scientific research: trials where participants are randomly allocated to receiving the intervention, that have a control group that did not receive the intervention (especially important with sleep research, since most babies naturally sleep in longer stretches over time), and that have enough participants to detect effects.
A number of studies, for example, have been non-randomised, with parents deciding on the method of treatment themselves. This makes it hard to prove cause and effect. For example, parents who have reason to think their babies will only cry for a short while (or not at all), then fall asleep, may be more open to trying out controlled crying to begin with – which could skew results to make it seem more effective than it is. Alternately, it could be parents whose babies really struggle to fall asleep by themselves that are more drawn to the method, making it look less effective than it is. And, of course, the difficulty of studying something like sleep training is that even in a randomised trial, parents assigned a controlled crying method may decide against it – so a "perfect" study is impossible to set up. Many trials often have high drop-out rates, meaning parents who found sleep training especially difficult may not have their experiences reflected in the results.
Meanwhile, the majority of studies rely on "parent report", such as questionnaire responses or sleep diaries kept by the parents, rather than using an objective measure to determine when a baby is awake or asleep. But if a child has learned not to cry when he wakes, then his parents might not wake, either – which could lead them to report that their child slept through the night regardless of what happened.
There is also the problem of confirmation bias: if parents expect an intervention to help their child's sleep, then they may be more likely to see that child's sleep as having improved after an intervention.
If a child has learned not to cry on waking, parents may mistakenly believe that she's slept through the night (Credit: Getty Images)
Hall's study – involving 235 babies and their parents – was designed to respond to some of these criticisms. As a randomised controlled trial, half of the parents were instructed in what's called either "graduated extinction", "controlled comforting" or "controlled crying": soothing a crying baby for short increments, then leaving them for the same amount of time, with intervals gradually getting longer regardless of the child's response. For parents who were "really uncomfortable" leaving their child crying alone in the room, Hall says, the researchers advised staying in the room – but not picking the child up – in an approach called "camping out".
The intervention group also received tips and information about infant sleep, such as myth-busting the idea that fewer naps would lead to more nighttime sleep. (It's worth noting that this mix of a controlled crying method with other advice is common in studies examining sleep training, but makes it more difficult to parse which, if any, results are from the controlled crying alone.) To ensure both groups received some kind of instruction, the control group parents received information about infant safety.
As well as asking parents to record sleep diaries, Hall's study included actigraphy, which uses wearable devices to monitor movements to assess sleep-wake patterns.
When the researchers compared sleep diaries, they found that parents who had sleep-trained thought their babies woke less at night and slept for longer periods. But when they analysed the sleep-wake patterns as shown through actigraphy, they found something else: the sleep-trained infants were waking up just as often as the ones in the control group. "At six weeks, there was no difference between the intervention and control groups for mean change in actigraphic wakes or long wake episodes," they wrote.
In other words, parents who sleep-trained their babies thought their babies were waking less. But, according to the objective sleep measure, the infants were waking just as often – they just weren't waking up their parents.
We weren't saying that the kids wouldn't wake. We were saying that they would wake, but they wouldn't have to signal their parents – Wendy Hall
To Hall, this shows the intervention was a success. "What we were trying to do was help the parents to teach the kids to self-soothe," she says. "So in effect, we weren't saying that they wouldn't wake. We were saying that they would wake, but they wouldn't have to signal their parents. They could go back down into the next sleep cycle."
The actigraphy did find that sleep training improved one measure of the babies' sleep: their longest sleep period. That was an improvement of 8.5%, with sleep-trained infants sleeping a 204-minute stretch compared to 188 minutes for the other babies.
Another part of her hypothesis also proved correct. Her team expected that parents who did the intervention would report having better moods, higher-quality sleep and less fatigue. In a finding that won't surprise anyone who has rocked or nursed an infant to sleep several times a night, this proved to be true – and, for many experts and parents, is a key upside of sleep training.
But for anyone who has ever read, Googled, or been served social media ads about infant sleep, the fact that sleep training researchers believe training isn't meant to reduce the number of times a baby wakes – and that it might extend their longest sleep stretch by an average of just 16 minutes – might come as a surprise.
The origins of "cry it out"
Sleep training is a relatively new phenomenon, even in countries where it is now quite common. As BBC Future has covered before, before the 19th Century, new parents didn't seem to be particularly concerned about their infants' sleep. This changed as the Industrial Revolution brought longer work days and as the Victorian era emphasised independence, even among babies.
In 1892, the "father of paediatrics", Emmett Holt, went so far as to argue that crying alone was good for children: "in the newly born infant, the cry expands the lungs", he wrote in his popular parenting manual The Care and Feeding of Children. A baby "should simply be allowed to 'cry it out'. This often requires an hour, and in extreme cases, two or three hours. A second struggle will seldom last more than 10 or 15 minutes and a third will rarely be necessary."
It wasn't until the 1980s, however, that the first official cry-it-out "programmes" were introduced. In 1985, Richard Ferber advocated what he called the "controlled crying" or "graduated extinction" method, letting a child cry for longer and longer periods. (He later said he'd been misunderstood and, contrary to popular belief, that he wouldn't suggest this approach for every child that doesn't sleep well.) In 1987, Marc Weissbluth advised simply putting the infant in his crib and closing the door – dubbed "unmodified extinction".
While some books suggest a form of controlled crying even for newborns, most sleep researchers caution against it (Credit: Getty Images)
With some variations, these are largely the versions of sleep training that have persisted, with one 2006 study of 40 popular parenting books finding that twice as many promoted cry-it-out as opposed it. Some books suggest following some form of controlled crying even for newborns.
It's worth noting that even researchers who advocate for sleep interventions, including Hall, think starting so young – any time before six months old, in fact – is a mistake. They also say they would not recommend sleep training for children who could be more prone to psychological damage, including babies who have experienced trauma or been in foster care, or babies with an anxious or sensitive temperament. (Breastfeeding mothers have an additional reason to wait until six months to sleep train, say lactation experts, since early night-weaning may reduce supply.)
Sleep training strategies for babies under six months old are unlikely to work in any case, researchers have found. "The belief that behavioural intervention for sleep in the first six months of life improves outcomes for mothers and babies is historically constructed, overlooks feeding problems, and biases interpretation of data," one review of 20 years' worth of relevant studies put it. "These strategies have not been shown to decrease infant crying, prevent sleep and behavioural problems in later childhood, or protect against postnatal depression."
In addition, the researchers wrote, these strategies risk "unintended outcomes" – including increased crying, an early stop to breastfeeding, worsened maternal anxiety, and, if the infant is required to sleep either day or night in a separate room, an increased risk of Sudden Infant Death Syndrome (SIDS).
No one should ever do that to a three-month-old. They don't have object permanence, they don't know that if you're not in the room you haven't disappeared from the planet. It's psychologically damaging – Hall
Hall once received a telephone call from a concerned grandmother, she says, saying that her son and his wife had taken their three-month-old to a sleep trainer. "The sleep trainer had been basically really hard line, and this kid was now seven months old and was having huge attachment issues," Hall says. "I just wrote her back and said, no one should ever do that to a three-month-old. They don't have object permanence, they don't know that if you're not in the room you haven't disappeared from the planet. It's psychologically damaging.
"And this is the problem with having a lot of people out there who just put up a shingle and start working with parents and telling them what they should or shouldn't do, without an understanding of what they're potentially doing to these babies."
For some babies, there are no tears, while for others, it can be hours of crying (Credit: Getty Images)
Older babies' reactions can vary. For some, tears are brief or non-existent. For others, it can be hours of crying, even to the point of vomiting (common enough to be a frequent topic of conversation on sleep-training forums and addressed by baby sleep books including Ferber's). And while methods like camping out – where parents stay in the room but don't pick up, nurse or cuddle the baby – often are considered gentler, they can upset and confuse some babies more than harder-line strategies and tend to take longer.
Either way, many parents feel sleep training is a necessary rite of passage – not only to get a good night's sleep themselves, but because they're told that their babies will sleep better, longer and more deeply, and that they need this to thrive. This refrain is especially common in the world of sleep coaching, an unregulated industry where consultation fees can be hundreds of dollars.
But that's not quite what the research shows.
This article is the second part of a two-part special Family Tree report by Amanda Ruggeri on safe and healthy baby sleep. Read the first part here, on the biggest myths of baby sleep.
Crying it out – but still waking up
One of the few long-term studies done on sleep training, for example, compared eight-month-old babies who were trained using controlled crying (waiting longer and longer before responding to cries), or camping out (sitting with the baby until they fall asleep without picking them up, and gradually moving further and further away), versus continuing to respond to their babies as normal. All of the babies in the trial, conducted in Australia, were described by their mothers as having sleep problems.
In questionnaires they filled out, some of the mothers did report that sleep training helped their babies in the short term. But not all. Eighty-four percent of those who used controlled crying, and 49% of those who used camping out, said those approaches were helpful. (It's also worth noting that the intervention that the most mothers rated highest was very different: "having someone to talk to", seen as helpful by 95%.)
And for those who did find a form of sleep training helpful, effects didn't necessarily last. Two months after the intervention, when the babies were 10 months old, 56% of sleep-training and 68% of the other mothers reported that their babies still had sleep problems. When the infants were 12 months, 39% of sleep-training versus 55% of the other mothers did.
This doesn't just mean that sleep training may not work for every baby. It also means that, for the families which did find sleep training effective, it often needs to be repeated for the effects to last. This is backed up by other research: one Canadian questionnaire found that, on average, parents tried controlled crying between two and five times in their baby's first year.
Longer-term, the Australian study found that any parent-reported improvements in sleep from sleep training disappeared by age two.
What we found when the children were six was no difference to their sleep and no difference to their behaviour – Harriet Hiscock
When the children were six years old, the researchers found no difference on any measure – negative or positive – between those who were sleep trained and those who weren't, including in their sleep patterns, behaviour, attachment, or cortisol levels.
"What we found was no difference to children's sleep, no difference to children's behaviour, and parents were no more harsh, abusive or disengaged from their children," says Harriet Hiscock, one of the study's authors and a fellow at Australia's National Health and Medical Research Council.
The study's finding that sleep training can reduce sleep problems for some families in the short term, meanwhile, is consistent with a large body of research. One authoritative 2006 review of 52 studies found that more than 80% of children who received an intervention (including strategies other than cry-it-out methods, like implementing a bedtime routine) demonstrated "clinically significant improvement that was maintained for three to six months".
But there was no objective sleep measure used in more than 77% of the studies included in the 2006 review – part of the reason why, of the 52 studies reviewed, the researchers considered only 11 of them to have high-quality data. There also was no objective measure used in Hiscock's study. As one review of sleep training research put it, "there are weaknesses" even in many of the randomised controlled trials, "as many intervention studies have used parental reports, questionnaires and diaries, and not objective measurements such as actigraphy data, as outcomes".
Research conducted with an objective measure such as actigraphy, on the other hand, has found no real difference in sleep between infants that were sleep-trained and those who were not. Hall's study is not the only one. One Canadian study of 246 mothers and their newborns found "no significant differences" in number of wakes or amount of sleep between the infants whose mothers received information on strategies to optimise their babies' sleep, and those who did not. Interestingly, the mothers received this advice slept just six minutes longer than those who did not. A study of 802 families in New Zealand found that, there was "no significant intervention effect on sleep outcomes" at six months, with night wakes reducing by 8% and sleep duration increasing by six minutes in babies who were left to fall asleep independently, compared to babies who were rocked or fed to sleep.
And one very small study of 43 infants which compared three groups – controlled crying, bedtime fading (where babies are put to bed so late that they drop off easily, with bedtime then being brought forward gradually), and a control group – was widely reported when it was published as showing sleep training to be successful, with parents in the non-control groups reporting that their babies woke less and slept longer. But, again, that wasn't found with an objective measure. As the study's authors noted, "no significant sleep changes were found by using objective actigraphy, suggesting sleep diaries and actigraphy measure different phenomena (eg, infants' absence of crying by parents vs infants' movements, respectively), further suggesting infants may still experience wakefulness but do not signal to parents".
I don't expect sleep-trained babies to wake less frequently. I don't always expect that they're going to sleep more on an objective measure – Jodi Mindell
Sleep researcher Jodi Mindell, associate director of the Sleep Center at the Children's Hospital of Philadelphia and a proponent of sleep training herself, says the reason for this is simple: sleep training's main goal is not to keep babies from waking, or to help them get more sleep. It's to teach them to go back to sleep by themselves, rather than waking their parents.
"All babies wake frequently during the night. It's just whether or not they have the skill to fall back to sleep independently," she says.
"I don't expect babies to wake less frequently. I don't always expect that they're going to sleep more on an objective measure."
These frequent wakes may be tough on parents, but they play an important role in keeping babies safe and healthy. As we've covered previously, babies have evolved to wake frequently for nutrition, caregiving and their own protection, including against SIDS.
Even when done as a randomised controlled trial with an objective measure, meanwhile, sleep training research has other challenges. There is some evidence, for example, that trial participants may feel more pressure to follow through a sleep intervention than they would otherwise, raising questions about how applicable these findings are to everyday parents – a phenomenon that is hardly unique to paediatric sleep research.
Frequent wakes may be tough on parents, but they play an important role in keeping babies safe and healthy (Credit: Getty Images)
Take the questionnaire in Canada: only 14% of parents reported that controlled crying eliminated all night wakings, and almost half said it didn't reduce wakings at all – results, the researchers wrote, which indicate "that parents in the community are experiencing considerably less success with graduated extinction than parents in clinical/research setting".
The discrepancy makes sense, especially if you consider that many of these trials have been run by sleep clinics or their researchers, says Helen Ball, the director of the Durham Infancy and Sleep Centre, professor of anthropology at Durham University and a long-time critic of cry-it-out methods of sleep training. "The people who run those trials have a particular mindset," she says – for example, that sleep training works – which may translate to study participants being more committed to the intervention.
"I'm always somewhat sceptical that the data that these studies produce are actually applicable to real life."
Soothed or stressed?
If sleep-trained babies are still waking frequently, just not crying or signalling, this points to a different debate at the heart of sleep training. When they wake, are these babies actually learning to calm themselves down from a stressed state (emotionally "self-regulating")? Or are they just as stressed and in need of caregiving when they wake, but have simply learned that if they cry, no one will respond?
Don't underestimate the abilities of children to self-regulate. Parents can help them learn to self-regulate by giving them opportunities to self-regulate – Hall
Many sleep training researchers firmly believe the former. "Don't underestimate the abilities of children to self-regulate," says Hall, the paediatric sleep researcher who used actigraphy in her study of 235 Canadian families. "Parents can help them learn to self-regulate by giving them opportunities to self-regulate. That's how you can look at self-soothing – it's an opportunity to calm themselves down."
It's difficult to measure objectively whether babies are truly soothing themselves, or have just given up calling for help.
One way could be to measure cortisol, which is often known as the stress hormone. But cortisol rises and falls in response to factors besides stress, and the studies that have measured it have had mixed results. One found that the babies' cortisol levels were elevated right after a sleep intervention, but there was no control group of un-trained babies to compare it to. The small study of 43 infants found that cortisol declined, but it didn't measure cortisol until a week after the intervention. And in an attempt to find out whether sleep training led to elevated stress levels long-term, a third study, Hiscock's longitudinal study in Australia, took cortisol samples five years later and found no difference between the cohorts.
"I personally have an issue with the cortisol studies," says Mindell. "Cortisol changes throughout the day. Even sampling cortisol is very difficult. It's based on many things, including how many hours a person has been awake, how it's sampled – it's a complicated thing. People often think 'oh, if we measure cortisol, we'll know if the baby's stressed or not stressed'."
Even the term "self-soothing" has a confusing history. Coined by sleep researcher Thomas Anders in the 1970s, it's often used synonymously with the idea that babies can self-regulate. For Anders, however, a self-soothing baby was simply one who put themselves back to sleep without parental intervention – he wasn't trying to quantify their stress levels.
Of the few studies that have looked at the short- to longer-term outcomes of sleep training, none have found an effect on a baby's attachment or mental health. Hiscock's study, for example, the largest and longest longitudinal study done on sleep training, found sleep-trained children were no more likely to be insecurely attached to their caregiver at six years of age than their peers. (Experts like Hiscock say they aren't aware of any studies that look at potential long-term effects of cold-turkey cry-it-out, just at modified extinction. They also examined healthy babies at least six months old. So these findings aren't necessarily applicable to infants trained at younger ages, or in other ways.)
Like other longitudinal studies, Hiscock's lost touch with a number of families when it was time for the final follow-up: 101 of the original 326. That means it is theoretically possible that the sleep training did affect some children in either a negative or positive way long-term, but that their experiences weren't captured. It's more likely, though, that any effects of a single intervention simply "washed out" after six years, says Hiscock.
The upsides of responding
Another way to examine the self-regulation question is to consider babies' developing brains – and their limitations. Human babies are born very neurologically immature compared with other mammals, with brains around one-third of the size of an adult's. The prefrontal cortex, the "home" of emotional regulation in the brain, is one of the last parts of the brain to mature, not developing fully until one's mid-20s.
As a result, throughout infancy and toddlerhood, the brain relies on "co-regulation" – the aid of a soothing caregiver – to calm down. In a position adopted by the American Academy of Pediatrics, for example, the National Scientific Council on the Developing Child defines a "positive" stress response as one that results from stress that is brief, "mild to moderate" and which hinges on "the availability of a caring and responsive adult who helps the child cope with the stressor, thereby providing a protective effect that facilitates the return of the stress response systems back to baseline status".
Throughout infancy and toddlerhood, the brain relies on "co-regulation" – the aid of a soothing caregiver – to calm down (Credit: Getty Images)
In particular, one of the most crucial periods for developing emotional regulation is from six to 12 months, says Dan Siegel, clinical professor of psychiatry at the University of California, Los Angeles' School of Medicine and author of numerous books on child development including The Whole-Brain Child. "The second half of the first year of life is a big moment of learning to regulate yourself," he says. For that reason, he says, there may be an argument for waiting at least until after the first year to sleep train.
While cortisol measurements need to be taken with a grain of salt, scientists point out that studies consistently show that babies of less responsive parents have higher cortisol levels, particularly after a stressful event. Researchers have found, for example, that newborns whose mothers were more "sensitive" to them during a bath – defined as being aware of, and responding appropriately and promptly to, an infant's communications – better regulated their cortisol levels when they were taken out. The cortisol levels of seven-month-olds with less sensitive mothers also took longer to regulate after a stressful situation.
This is no less true overnight. One study found that responding to three-, six- and nine-month-old infants overnight was associated with lower infant cortisol levels. Another found that the young infants of mothers who were emotionally available at bedtime – including responding to their babies within one minute of crying – had lower cortisol levels than babies of less responsive mothers (though, again, we need to be cautious about over-interpreting the significance of cortisol findings). "Because infants may be especially tired at bedtime, they may have reduced tolerance for stress and therefore require additional help in regulating their emotions," the researchers wrote. "Thus, parents' ability to soothe their children and create a quiet, safe environment which allows them to fall asleep may be particularly relevant to infant regulatory processes such as cortisol secretion."
Meanwhile, a large body of research has shown that a caregiver's consistent responsiveness is "most often associated with language, cognitive and psychosocial development", including better language acquisition, fewer behavioural issues and less aggression, higher intelligence and more secure attachment.
Warm, responsive caregiving has been associated with a range of benefits for babies and children, including more secure attachment (Credit: Getty Images)
For researchers like those who found babies had lower cortisol when responded to overnight, the risk of stress is longer term. "Because early experiences of stress may program the HPA (hypothalamic-pituitary-adrenal) axis to be more stress reactive, increasing risk of physical and mental health problems in later life, our results suggest that parenting in infant sleep contexts may play an important role in shaping how the child responds to stress across childhood," they wrote.
Plus, for pre-verbal infants, crying is one of their only forms of communication, particularly if they are trying to wake sleeping parents – leading to concerns about the impact of an intervention specifically aimed to "extinguish" their cries. (Critics of cry-it-out note that this intention and end goal is one of the differences between a baby crying in sleep training versus in a situation where a baby is crying but a parent may be unable to provide their usual level of comforting, such as while driving.)
And if an infant is regularly waking frequently or having difficulty settling, it could be the sign of an underlying health issue like reflux or a tongue tie, so it's important to rule out any medical reasons for sleep problems first.
Sleep training critics also argue that we may simply not be asking the right questions, or using the right scientific tools, to fully understand the potential risks.
"I think [attachment and cortisol levels] are just two things that we've got tools to measure. So that's why they're picked," says Ball.
Different personalities
There is a further complicating factor: the degree to which a baby's individual personality plays a part in whether they put themselves to sleep independently on their own, or whether sleep training is a success.
For example, research has found that the more parents actively help their infants in going to sleep, the longer it can take those babies to learn to sleep independently. This is often interpreted to mean that you must leave your baby to it or sleep train for them to become an independent sleeper. But these were observational studies – so it could be, instead, that babies who need soothing to go to sleep have parents who respond by soothing them.
Early sleep problems are more predictive of future sleep disturbances than are intervening parental behaviours – Valérie Simard et al
Indeed, other research has found that babies with more difficult temperaments are also poorer sleepers – and parents respond to them more at night. One longitudinal study found that if babies slept poorly, their parents were more likely to engage in behaviours to help them settle even when they were toddlers. The results "suggest that early sleep problems are more predictive of future sleep disturbances than are intervening parental behaviours", the researchers write.
Recent research also has found that children with more sensitive temperaments (sometimes nicknamed "orchid children") can react more strongly to their environments – such as being more negatively affected by stress.
Indeed, some children remain calm and collected even when a caregiver walks away momentarily, sleep researchers say. Others become upset and frustrated. This is a sign, they say, that some children learn to self-regulate earlier than others.
"It means that you have to be really careful when you're giving parents suggestions about how to manage sleep problems, that you're taking those differences in separation anxiety into account," says Hall.
A baby's personality plays a part in whether they put themselves to sleep independently, or need a caregiver's help and reassurance (Credit: Getty Images)
These differences in temperament may help explain why sleep training (or, for that matter, suggestions such as "put your baby down drowsy but awake") seems to work brilliantly for some families, who find their baby barely grizzles before drifting off, and don't work at all for others, whose infants might sob for hours and days on end. The questionnaire of Canadian parents, for example, found that 25% reported using controlled crying for bouts of more than two weeks at a time – 13% even tried for more than a month. (Mindell's advice: "Stick with it for seven to 10 days, and after seven to 10 days, if it's not working, take a break. Don't just keep going down that path.")
It's also worth noting that in their top-line results, studies normally report on the average outcome, which doesn't show the variation of every family's experience, especially those at the extremes – such as those who found sleep training a smashing success, or a total failure.
Given those individual differences, when talking about helping a child with any new skill, Siegel says, he encourages parents to consider the "zone of proximal development". The lower part of the zone is what the child can do on their own, while the top part is a more complex skill that you must do with a child. "The best imparting of skills is within the zone. 'Let me teach you how to do it. Here's how you brush your teeth.' 'Now, let's see if you can do it on your own. Oh, you really can't, okay.' 'Okay, now you're a month older, and now you can'," he says.
Not everyone believes that falling asleep independently is a skill, pointing out that it normally happens developmentally with or without teaching and that, unlike, say, crawling, it can be something that comes and goes (a child might self-settle at nursery but not at home, or for a few months and then stop). But if it is a skill, then it's most effective to work within that zone, not pushing a child past their edge, Siegel says.
So how do you know what the edge is? Does 15 minutes of crying mean the step you're trying to teach is too advanced for the child at that time? An hour?
If within five minutes, your child is not finding a way to bring them into a calmer state, then their zone of proximal development has been pushed, I think, beyond its limits – Dan Siegel
"I can't answer as a scientist," says Siegel. "But intuitively, as a parent, as a therapist, as an educator, if within five minutes, your child is not finding a way to bring them into a calmer state, then their zone of proximal development has been pushed, I think, beyond its limits. And then you would want to give them support."
The difficulty is that sleep training is based on the understanding that you are "rewarding" a child's crying if you respond to them, teaching them that you will respond if they signal you – so this is exactly what extinction-based programmes say not to do.
Family fatigue
Researchers tend to focus on sleep training's potential impact on babies – which makes sense, since they're the most vulnerable, helpless members of the family unit. But sleep training obviously affects the rest of the family, too.
It's worth noting that it can go either way: some parents deeply regret using an extinction method with their little ones, for example, especially if it goes against their instincts. On average, the Canadian questionnaire found, parents tend to find controlled crying "quite stressful" for both themselves and their child. "You risk parents' mental health by overriding their instincts, because I think that makes parents feel anxious about what they want to be doing (comforting their baby) versus what they end up doing (leaving them to cry). And then I think it's really difficult to know what you're risking on behalf of the baby," says Ball.
What you hear more frequently, however, is that sleep training can help families, and some research backs this up. Hiscock's study found that the mothers of sleep-trained babies were less likely to be depressed when the baby was two years old. Other research has found that the fathers of four-month-olds with sleep problems had greater anger towards their babies and more depressive symptoms, and that infant sleep problems were associated with poorer health in both mothers and fathers.
This article is part of Family Tree, a series of features from the BBC that explore the issues and opportunities that parents, children and families face all over the world. You might also be interested in some other stories about babies' and children's wellbeing:
You can also climb new branches of the Family Tree on BBC Worklife.
A parent's mental health may in turn affect the infant's actual sleep patterns: one small study using actigraphy found that depressed mothers were more likely to have babies who have more disturbed sleep. A parent's poor mental health can also put babies at a higher risk of insecure attachment.
Hall's study also looked at this element. While actigraphy showed that babies slept and woke similarly whether they were sleep trained or not, their parents' perceptions of the situation were very different. At six weeks, parents of just 4% of the sleep-trained infants versus 14% of the control-group infants reported that their child had a severe sleep problem. And the parents' levels of fatigue, sleep quality, and depressed mood all improved significantly.
While there are some caveats to the findings – such as that they may apply mostly to mothers who already have symptoms of depression – many experts see this as a strong argument for using sleep training to ultimately boost the whole family's wellbeing.
"If we're not healthy and functioning as parents, it's very hard to look after our children and give them the love and parenting that they need," says Hiscock. "There are some people who say we have to put the baby first and don't worry about the parent, and I just think that's wrong, because if you don't have a mum who's healthy and thriving, it's hard to have a baby who's healthy and thriving. It's a relationship dynamic – it's not one or the other."
If we're not healthy and functioning as parents, it's very hard to look after our children and give them the love and parenting that they need – Hiscock
Academics who oppose sleep training agree that these factors are important. Their issue, they say, is with the fact that many parents often are simply advised to sleep train, without being told about nuances – such as that it doesn't work for every baby or that it often needs to be repeated – and that they aren't presented with other options.
"I think it's often sold to parents who feel like they're in a tight spot, and they've got to sleep train their child in order to be able to survive. But actually, I think we need to help them come up with other strategies way before they get to that crisis point," says Ball.
One strategy that both Ball and James McKenna, the founder and director of the Mother-Baby Behavioral Sleep Laboratory at the University of Notre Dame, have found works for some low-risk families is bedsharing, or cosleeping. Small studies have found that mothers report having better sleep when bedsharing than when sleeping separately from their infants, even though objective measures find only modest changes to their sleep, and while research has shown that while bedsharing infants wake more frequently, their total awake time doesn't differ from solitary sleepers. (The Lullaby Trust lists guidelines for safe bedsharing here).
Some experts suggest bedsharing, or cosleeping, to low-risk families (Credit: Kathryn O'Donnell)
There are other strategies which researchers on both sides of the debate agree on. Implementing a bedtime routine is one. One review co-authored by Mindell found that following a bedtime routine is linked to children falling asleep faster, waking less and sleeping for longer. Putting a routine in place even worked when it was the only sleep strategy families followed: one randomised controlled trial of 405 children aged seven to 36 months found that those who were randomly assigned a three-step routine of a bath, massage or lotion, and a quiet activity like reading slept better and longer than babies who were not assigned a routine.
Ball, who recently has worked with other researchers to adapt the Australian sleep programme Possums into a version for UK NHS practitioners, also points out that there are many ways in which we often make things even harder for ourselves.
"We have this cultural obsession with getting children in bed at seven o'clock at night," she says. "But most babies are going to need another feed before their parents go to bed. And usually when a baby falls asleep, the first block of sleep is the longest one of the night." That first four hours of sleep also is when we have most of our deep sleep. "So if you align your period of deepest sleep with the time your baby gets its longest stretch of sleep by going to bed when they do, you're maximising the benefit. Why are we sitting downstairs watching television? And when you say stuff like that to parents, some of them are like, 'We want some us time, we want some child-free time.' Well, then that's your choice. You're trading that off against sleep."
Giving parents more support and information may help, too. Remember the intervention that was seen as helpful to the most mothers in Hiscock's longitudinal study: "having someone to talk to". A higher percentage of parents also scored learning about what made their child's sleep worse and about normal sleep patterns as helpful than said the same of controlled crying – and receiving advice on how to look after their own well-being and getting information about managing dummies was rated by more mothers than was camping out.
More broadly, critics also point out that baby sleep is a societal issue. Many modern families rely on two incomes and have little or no parental leave – aspects that pressure parents to get solid night's sleep quickly, often long before an infant would be developmentally ready to do it on their own, without prodding. It's common to see calls for better (or any) maternity or paternity leave among anti-cry-it-out circles.
Eventually, with or without training, most children stop requiring a caregiver's help at night
Whether families choose to sleep train or not, there is good news: eventually, with or without training, most children stop requiring a caregiver's help at night.
One study of more than 4,000 children, for example, found that 71% of five-month-olds who regularly woke at night stopped night wakes by 20 months, and 89% ceased by 4.5 years old. (Those who woke frequently as infants were also more likely to wake as pre-schoolers, but again, it's unclear how much of this is down to temperament: a baby who wakes could also be more likely to be a child who wakes).
The bottom line on sleep training?
"It's only worth doing when parents want to do it and see it as an issue they need help with," says Hiscock. "I meet parents who might be up three, four, five times a night, but they're happy to be, or they're coping and managing with that."
Mindell agrees. "If you're rocking a baby to sleep at four months of age, they're waking once a night, it's working for the family, why would you mess with success? Why would you do sleep training?
"We only really recommend it when there's a problem," she says.
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France24 - Monde
Cameroun : face aux violences, nos Observateurs au secours des personnes LGBT
Publié le : 04/04/2022 - 12:46
Agression groupée, humiliation publique, menaces en ligne, expulsion du domicile : les personnes LGBT+ (lesbiennes, gays, bi, trans) sont victimes d'une vague de violences croissantes au Cameroun, alimentées par des faits divers et de la désinformation. Nos Observateurs, militants associatifs, prennent des risques pour venir en aide aux victimes, mais aussi mener le difficile combat de la sensibilisation de la société.
BBC
SANS TITRE
(Credit: Michelle Faye/FX)
1. Under the Banner of Heaven
In 1984, a gruesome double murder rocked the state of Utah, when Brenda Lafferty and her infant daughter Erica were killed in their home at the hands of Brenda's two brothers-in-law. The tragic story gained international attention, in part because of its links to fundamentalist Mormonism: the brothers were part of an offshoot of the Church of Latter-Day Saints, which still believed in and practiced polyamory, and claimed in court that they were compelled to commit the crime by instruction from God. This new TV series adapts Jon Krakauer's seminal book on the murders, and stars Academy Award nominee Andrew Garfield as Detective Jeb Pyre, and Normal People's Daisy Edgar Jones as Brenda Lafferty. Dustin Lance Black, who won the Oscar for writing the film Milk, has written the show, and David Mackenzie (Outlaw King) is the director. Watch the trailer here.
Under the Banner of Heaven is released on 28 April on Hulu in the US
(Credit: Apple TV+)
2. Roar
This new anthology series is the latest example of Apple TV+'s strategy of attaching big name stars to book adaptations (others not included in this list but coming this month are Slow Horses starring Gary Oldman and Shining Girls starring Elisabeth Moss) with Roar. Based on a collection of short stories by PS I Love You author Cecelia Ahern, it promises to offer an "insightful, poignant and sometimes hilarious portrait of what it means to be a woman today" via eight, half hour-long stories featuring the likes of Nicole Kidman, Cynthia Erivo, Issa Rae, Merritt Wever, Alison Brie, Betty Gilpin and Meera Syal. Speaking to Irish News in 2018 about the book, Ahern said: "On the surface, they are fun and whimsy, but the root of each story is real – and also moving… they are about real issues like guilt, confusion, frustration, intimidation, exhaustion – private moments when a woman feels she wants to roar." Watch the trailer here.
Roar is released on 15 April on Apple TV+
(Credit: Jackson Lee Davis/Showtime)
3. The First Lady
Here's another anthology drama about the lives of women, but this time with some of acting's most famous faces embodying some of America's most recognisable ladies. Viola Davis is Michelle Obama, Michelle Pfeiffer is Betty Ford and Gillian Anderson is Eleanor Roosevelt in this 10-episode series about the women at the heart of the White House. Despite taking place in very different time periods, the show weaves the three stories of these great First Ladies together. "The whole point was to always sort of finish one sentence with another character's sentence, but sometimes you're looking for similarities and sometimes you're looking for quite the opposite to make a point," producer and showrunner Cathy Schulman told Vanity Fair. With a supporting cast that boasts names including Kiefer Sutherland, Aaron Eckhart, Dakota Fanning and O-T Fagbenle, and The Undoing director Susanne Bier behind the camera, expect high drama, historical insight, and hopefully some of the year's finest acting. Watch the trailer here.
The First Lady premieres on 17 April on Showtime in the US
(Rob Youngson/ Netflix)
4. Heartstopper
Called "the anti-Euphoria", this sweet gay British teenage love story is arriving on Netflix with a devoted fan base in tow, thanks to the cult following for the webtoon (a kind of online comic that you subscribe to) it's adapted from. The series follows Nick and Charlie, two 15-year-olds at a UK boys' school, as they navigate sexuality, love, friendship and everything else that comes with life. Alice Oseman, the creator of both the comic and this small-screen adaptation, told The Guardian that she wanted to create a story that was "optimistic and joyful"; with the show, Netflix will surely be hoping to replicate the success of its other popular teen comedy-drama set in the UK, Sex Education. Watch the teaser here.
Heartstopper is released on 22 April on Netflix
(Credit: Eros Hoagland/HBO Max)
5. Tokyo Vice
"I want to know the real Tokyo, what's beneath the surface," says Ansel Elgort (West Side Story, Baby Driver), speaking in Japanese in the new trailer for this bilingual crime drama. Inspired by Jake Adelstein's 2009 memoir of being an American journalist embedded within Tokyo Police in the 90s, Tokyo Vice looks at the "neon-soaked underbelly" of the Japanese capital. The revered film director Michael Mann – who made the similarly-titled Miami Vice – directed the pilot, and multi-award-winning playwright J T Rogers created and wrote the series, while the cast includes Ken Watanabe (The Last Samurai), Rinko Kikuchi (Babel) and Rachel Keller (Fargo). Speaking to Deadline in 2020 about the series, Mann said that Elgort took daily four-hour Japanese language classes to prepare for the role, and that this performance "will be a breakout, both for his work and for this kind of a character. It's unusual, in very unusual circumstances."
The first three episodes of Tokyo Vice will launch on 7 April on HBO Max in the US, with subsequent episodes premiering weekly, while the series will begin on 24 April on Wowow in Japan
(Credit: Apple TV+)
6. They Call Me Magic
Earvin "Magic" Johnson, for the uninitiated, is one of basketball's greatest athletes. Playing professionally in the 80s and 90s, he left his mark on the sport as a 10-time NBA champion and two-time NBA hall of fame inductee. But his life and legacy is so much more than the sport. In this "four-part documentary event", Johnson, and the people who know him best, explore his life – from the glamour of being an A-list sports star, to his 1991 HIV diagnosis, and his philanthropy. Talking heads include his long-time rival (and good off-court friend) Larry Bird, Samuel L Jackson, Shaquille O'Neal and Barack Obama. Jamie Broadnax of Black Girl Nerds wrote that the series "will inspire you to see a man who could have gone in a completely different direction with his life with the hand he was dealt. Instead, he turned and used that opportunity for the greater good. It's quite magical when you think about it." Watch the trailer here.
They Call Me Magic is released on 22 April on Apple TV+
(Credit: Nicole Wilder/Paramount+)
7. The Offer
In the year that The Godfather turns 50, it feels like the film is everywhere, from cinematic re-releases to a reunion of Francis Ford Coppola, Robert DeNiro and Al Pacino at this year's Academy Awards. It's only fitting, then, that this year also sees a 10-part series about the making of the film, told from the perspective of producer Albert S Ruddy (played by Whiplash's Miles Teller), who is trying to get this book adaptation off the ground all the while being told that "gangster movies are dead". The rest of the cast include Matthew Goode (The Imitation Game) as legendary fellow producer and studio executive Robert Evans, Juno Temple (Ted Lasso) as Ruddy's assistant Bettye McCartt, and Dan Fogler (Balls of Fury) as Coppola. Speaking to Vanity Fair, series creator Michael Tolkin said: "For every character [involved] in the film, getting it made or stopping it from being made was at the core of their actions, and it was a matter of life and death to them… That's what gave the book and the movie so much power. Everyone is fighting for their existence." Watch the trailer here.
The first three episodes of The Offer are released on 28 April on Paramount+ in the US, with the rest released weekly thereafter
(Credit: Ross Ferguson/HBO)
8. The Baby
Parenting can be challenging at the best of times, but in this new horror-comedy, it's positively terrifying. When Natasha (Michelle De Swarte) is unexpectedly landed with a baby, her world is turned upside-down, and a surreal ordeal awaits her as she navigates the realities of parenting a child she doesn't want, but who definitely wants her. Co-creators Siân Robins-Grace and Lucy Gaymer have said that they want the series "to explore the powerful anxiety around the question of whether or not to have children," something which many can relate to. If the trailer is anything to go by, expect gore, laughs and some very cute children doing some very creepy things.
The Baby premieres on 24 April on HBO Max in the US, and will be released later in the year on Sky Atlantic and Now in the UK
(Credit: Netflix)
9. Anatomy of a Scandal
Sienna Miller and Rupert Friend headline this new limited series from Big Little Lies creator David E Kelley. Based on a bestselling novel by Sarah Vaughan, it is a psychological thriller meets courtroom drama that centres on an British politican (Rupert Friend) and his lawyer wife (Miller) after their peaceful and privileged lives are upended when the former is accused of rape. "To me, Anatomy is really about entitlement and the scandal of entitlement," Vaughan told The Guardian. Also starring are Michelle Dockery (Downton Abbey) and Naomi Scott (Aladdin); you can watch the trailer here.
Anatomy of a Scandal is released on 15 April on Netflix
(Credit: BBC)
10. Life After Life
This adaptation of Kate Atkinson's celebrated novel, which won the 2013 Costa Book Award, asks the question: can a perfect life ever be lived? Thomasin McKenzie (Jojo Rabbit, Last Night in Soho) stars as Ursula Todd, who is born in 1910, but dies before she takes her first breath. She's then reborn many more times, living and dying in totally different ways throughout the early 20th Century, while carrying with her a sense that there is something she needs to do. Sian Clifford (Fleabag) and James McArdle (Mare of Easttown) are Ursula's parents, and Downton Abbey's Jessica Brown Findlay also appears. The novel was called a "marvel" by The Guardian, so here's hoping this adaptation does such a celebrated, complex text justice.
Life After Life is released in April on BBC Two and BBC iPlayer in the UK
(Credit: Paul Schiraldi/HBO)
11. We Own This City
David Simon, creator of The Wire, and his long-time collaborator George Pelecanos are back with another forensic examination of Baltimore institutions in this new six-episode limited series. Based on the non-fiction book by Justin Fenton, it tells the story of the Baltimore Police Department's Gun Trace Task Force, an elite police unit which abused their power to steal from and terrorise the city's residents, with members of the unit found guilty of federal crimes. (See this BBC News longread for more background about the real story). Jon Bernthal (The Wolf of Wall Street) and Wunmi Mosaku (Loki) star, alongside Succession's Dagmara Domińczyk, Jamie Hector, who was Marlo Stanfield in The Wire, and Ozark's McKinley Belcher III. Mosaku recently warned against comparing it to The Wire – which was voted the greatest TV series of the 21st Century by BBC Culture – telling Variety: "It's a one-off and it's precious all on its own" and it's "too much pressure" to compare it. Watch the teaser trailer here.
We Own This City premiers on 25 April on HBO in the US
(Credit: Aimee Spinks/Showtime)
12. The Man Who Fell to Earth
Despite having the same name, this isn't a remake of the classic 1970s sci-fi film starring David Bowie as alien Thomas Jerome Newton – but rather a sequel of sorts, this time focusing on another extraterrestrial, played by Bafta and Olivier-award winner Chiwetel Ejiofor. IndieWire wrote that the series balances "silly, heartwarming character-building with a brisk pace and weighty gravitas," and that Ejiofor and his co-lead Naomie Harris are "excellent" and surrounded by an "exemplary supporting cast", which includes Bill Nighy as Newton himself, Clarke Peters and Jimmi Simpson. On playing an alien who arrives on Earth, Ejiofor told Deadline: "You have to rely on the ways you've interacted with people, the way you've felt like an outsider, the way you've tried to belong… you have to bring that to playing the part to try to understand it." Watch the trailer here.
The Man Who Fell To Earth premieres on 24 April on Showtime in the US
(Credit: Alamy)
13. Derry Girls
The third and final season of Lisa McGee's hit comedy is upon us – and what a bittersweet goodbye it's set to be. The teenage girls (and of course, the wee English fella) living in 1990s Derry have found cult-like devotees, not just in the UK and Ireland but around the world. Starring Nicola Coughlan, Saoirse-Monica Jackson, Louisa Harland, Jamie-Lee O'Donnell and Dylan Llewellyn as the girl gang + sidekick (who have been nicknamed the Irish Spice Girls because of their enormous fanbase) and Siobhán McSweeney as the fierce Sister Michael, this series will be the last outing for this group. They've grown a lot over the last two series, which has touched on issues of religion, sexuality and all the usual things teenage girls face when trying to make their way in the world, all with the shadow of the Troubles hanging over them. Watch the trailer here.
Derry Girls series three premieres on 12 April on Channel 4 and All4 in the UK and will be released on Netflix internationally at a later date
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Fred Ebami, pop artiste engagé qui a pour muses des figures historiques africaines
Publié le : 04/04/2022 - 11:56
Valériane GAUTHIER
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Nelson Mandela en super-héros, de la soupe Fela Kuti, Kanye West en Mobutu ou encore la militante Aisha Yesufu accompagné du slogan "Arrêtez l'hémorragie" : ces personnalités font partie du monde de Fred Ebami, pop artiste précurseur et ludique. Il mixe digital et peinture acrylique pour créer des portraits colorés et engagés de figures qui ont marqué les cultures africaine et afro-américaine. Sa nouvelle série "You can impact" sera présentée en avril au Little Africa Paris Village.
Au Sénégal, la pêche artisanale fragilisée par les chalutiers étrangers
Avec plus de 700 kilomètres de côtes sur l'océan Atlantique, le Sénégal est le deuxième producteur de poissons d'Afrique de l'Ouest. Mais ces dernières années, la surpêche industrielle pratiquée par les navires étrangers a déstabilisé le secteur. Ils épuisent les stocks de poissons et ruinent les pêcheurs locaux. Le reportage de Sarah Sakho et Elimane Ndao.
Une œuvre d'art africaine bientôt... dans l'espace!
L'art du continent partira dans l'espace en décembre prochain. Une œuvre réalisée par trois artistes contemporains, Jean David Nkot, Géraldine Tobé et Michel Ekeba, sera envoyée en orbite à bord d'Ariane 5, depuis Kourou en Guyane. Le lanceur européen embarquera aussi un satellite d'observation météorologique crucial pour le continent.
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Cyclisme : l'Érythréen Biniam Girmay devient le premier africain à remporter Gand-Wevelgem
REPORTAGE
Pelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal Abdoulaye-Wade
Gilbert Houngbo, premier Africain à prendre la tête de l'Organisation internationale du travail
France24 - Monde
Au Burkina Faso, le bras de fer entre la junte militaire et la Cédéao continue
Publié le : 01/04/2022 - 23:39
Fatimata WANE
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Une délégation de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest réalise une visite au Burkina Faso. Cette instance a donné jusqu'au 25 avril au pouvoir militaire pour présenter un "chronogramme acceptable de la transition", sous peine de sanctions "économiques et financières". Elle exige aussi la libération du président déchu Roch Marc Kaboré, qui est assigné à résidence depuis le 25 janvier. Abdoulaye Barry, doctorant à l'Université pour la paix, analyse la stratégie de la junte.
Le chef d'État-major des forces armées françaises était de passage à Niamey pour une nouvelle rencontre avec son homologue nigérien. Il s'est rendu dans le nord de la région de Tillabéri, près de la ville de Ouallam, à moins de 100 kilomètres de la frontière malienne. Un lieu où les affrontements continuent d'imposer une forte pression sur cette partie du Niger. Les précisions de Harold Girard, correspondant de France 24 au Niger.
En Éthiopie, le conflit dans le nord du pays semblait s'être apaisé ces derniers mois, mais dans la région d’Afar, à l'est du Tigré, un nouveau front fait rage. Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées et de nombreuses familles séparées. Les forces d’Afar disent se battre seules dans une guerre qu'elles qualifient d'inégale sans le soutien de l'armée fédérale.
Le tirage au sort de la prochaine Coupe du monde de football a été effectué vendredi 1er avril, avec 5 équipes africaines qualifiées pour cette compétition. La Tunisie est tombée dans le groupe de la France et le Sénégal dans celui des Pays-Bas.
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Fatimata WANE, Journaliste – Présentatrice
Treize soldats tués dans une attaque dans l'est du Burkina Faso
Plusieurs dizaines de combattants et de civils tués dans le nord du Mali
ANALYSEUne équipe africaine championne du monde ? "Il faut déjà dépasser les quarts de finale..."
BBC
Grammy Awards 2022: Five stand-out moments
By Paul GlynnEntertainment reporter
From almost kisses to near trophy misses, via jokes at Will Smith's expense, here are five stand-out moments from the Grammys ceremony in Sin City on Sunday.
1. BTS star V flirted with Olivia Rodrigo
South Korean septet BTS, dressed in shiny black and silver suits, put on a creamy-smooth performance of their chart-topping hit Butter.
The Bond-esque production saw Jungkook fly in from the ceiling, and J-Hope recover well from a slight stumble while moving between stages.
But their efforts were ultimately overshadowed by their bandmate V, who was caught on-camera leaning in to whisper sweet nothings into the ear of the Olivia Rodrigo, shortly after she'd performed her own hit Drivers License.
We don't know exactly what V said to her before he produced a card from behind her ear, but the former Disney child star definitely looked (or acted) shocked. Perhaps she was thinking of the tsunami of hate mail she'll get from jealous fans tomorrow morning.
.@bts_twt's V flirts with @oliviarodrigo at the #Grammys 💘 https://t.co/T34KXMa5Cn pic.twitter.com/2DnDuanNBp
PS: Don't tell Olivia, but later in the evening V was pictured leaning in for a peck on the cheek from Lady Gaga.
2. Billie honoured Taylor during a mini rooftop gig
Billie Eilish performed a perfect version of her track Happier than Ever, which began with her singing softly in the living room of an upside down house, while ankle deep in leaky water.
She then moved up to the rooftop - or was it the basement? - where she was joined by her brother and collaborator Finneas to rock out to the song's cathartic coda, both of them laughing like they were having an absolute blast.
As the music soared, Eilish held up her t-shirt to make it clear she was wearing an image of Foo Fighters star Taylor Hawkins. The drummer had been due to perform at the Grammys himself with his band but tragically died last week aged 50, while on tour in Colombia.
The Foos won three prizes on the night, including best rock album. Hawkins would no doubt have appreciated Eilish's home-made punk-style tribute.
3. Dua and Megan's wardrobe mishap
Don't you hate it when you turn up to a party and someone's wearing the same outfit as you? Well imagine that, only with national television and two identical Versace dresses.
OK, so when Dua Lipa and Megan Thee Stallion took to the stage in near-identical outfits it was clearly an hilarious "bit" - but the payoff was worth it.
"I was told I'd have the exclusive," carped Dua Lipa. "I'm going to have to have a talk with Donatella". At which point the designer walked on stage, ripped off parts of the singers' costumes and re-styled them on the fly.
It was like Bucks Fizz at Eurovision all over again (ask your gran).
4. Questlove made a Will Smith joke
Last week, Questlove's glorious, soul-restoring film Summer Of Soul won best documentary at the Oscars. But, as you'll recall, his big moment was rather overshadowed by the events immediately preceding that - when Will Smith slapped award presenter and comedian Chris Rock.
He had better luck at the Grammys, where Summer Of Soul also won best music film - but he couldn't resist a little quip about last week's events.
Presenting the award for song of the year to Silk Sonic, for Leave the Door Open, he quipped: "I'm gonna present this award and I trust that you people will stay 500 feet away from me."
5. Doja Cat almost had a bathroom accident
Doja Cat was one of the big winners on the night, scooping the award for best pop duo/group performance for Kiss Me More - her collaboration with SZA.
However, she almost missed her big moment by attending to a call of nature minutes before her name was called out.
Looking rather sheepish on-stage, the singer joked: "I've never taken such a fast [wee] in my whole life!" while adjusting her dress.
"I'm glad you made it back in time," joked SZA.
But as the crowd got to their feet to applaud, Doja Cat started to get emotional.
"I like to downplay stuff," she said, wiping away a tear. "But this is, uh... it's a big deal."
Congrats Best Pop Duo / Group Performance - @DojaCat feat. @SZA "Kiss Me More" #GRAMMYs pic.twitter.com/ERJ2r1eeWS
Doja Cat wasn't the only one struggling to get to the stage, as SZA was using crutches all evening due to a bed-related injury.
Luckily Lady Gaga, was on hand to help manoeuvre her dress out of the way as she went to collect her accolade.
Lady Gaga helping SZA with her dress #GRAMMYs pic.twitter.com/T3mXLyWPcH
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Valeurs Actuelles
Drame à Gien : un gendarme retrouvé mort dans sa caserne
Un drame qui vient endeuiller les forces de l’ordre. Jeudi 31 mars, un sous-officier âgé d’une cinquantaine d’années a été retrouvé mort dans sa caserne de gendarmerie de Gien, dans le Loiret, rapporte France 3 Centre-Val de Loire. D’après le communiqué du procureur de la République, Loïc Abrial, publié le lendemain de la tragique découverte, « une blessure par arme à feu a été relevée au niveau de sa tête et son arme de service a été retrouvée à ses pieds ». Ce sont ses collègues qui ont retrouvé l’homme décédé vers 16h30, dans son bureau.
Probablement un suicide
D’après les premières constatations, il s’agirait très probablement d’un suicide. « A ce stade de l’enquête, l’intervention d’un tiers n’est pas suspectée », précise le procureur de la République. Une autopsie devra tout de même confirmer la piste du suicide. Pour l’heure, les raisons d’un tel geste ne sont pas connues. L’enquête a été confiée à la brigade des recherches de la gendarmerie de Montargis. Pour mémoire, deux membres des forces de l’ordre se sont données la mort récemment dans le Loiret. Un élève gendarme avait mis fin à ses jours à la caserne du Malesherbois à la fin du mois de décembre 2021. Un CRS de la compagnie de Saran s’était, lui, suicidé à l’aide de son arme de service durant une mission à Perpignan quelques semaines auparavant. Déjà plus d’une dizaine de policiers et gendarmes ont mis fin à leurs jours depuis le 1er janvier dernier. Les chiffres de suicides au sein des forces de l’ordre sont en constante augmentation depuis plusieurs années.
Loiret : les dernières actualités
France24 - Monde
Avec les satellites, une armée des ondes au service de l'Ukraine
Publié le : 01/04/2022 - 16:31
Guillaume GRALLET
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En Ukraine, les satellites sont utilisés pour s’informer, témoigner auprès du reste du monde ou encore orienter les drones de combat. Cette bataille qui se déroule au-dessus de nos têtes pourrait influencer le cours de l'Histoire. Décryptage.
A-t-on surestimé la capacité de la Russie à submerger l'Ukraine sur le front cyber ? Cette semaine, nous nous intéressons aux différentes luttes d'influence, tout comme à la cyberdéstabilisation en cours dans le domaine des airs, avec notamment l'intervention d'Asma Mhalla, enseignante en numérique à Sciences Po et auteure du récent rapport "Cyberespace : extension du domaine de la lutte. Penser la techno-politique au XXIe siècle à l'aune de la guerre en Ukraine", publié avec la Fondation Jean-Jaurès.
Le conflit en cours relance également la bataille entre la constellation américaine Starlink et sa concurrente britannique OneWeb. Une conséquence mondiale supplémentaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
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One mother's mission to ban 'vulgar' books
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In the last year, book challenges have flooded local school boards and statehouses across the country at a pace not seen in decades. The BBC went to Katy, Texas, where the town's school district has removed some books from its library shelves after protests from parents about vulgar content. Students are speaking out against the move, saying it's a direct attack on their identity.
Video by Angélica M Casas
Valeurs Actuelles
Université Paris 8 : échauffourées entre des militants Reconquête!, Rassemblement national, et des antifas
Jeudi 31 mars, une bagarre a éclaté entre des membres du syndicat de la Cocarde étudiante et des étudiants de l’université Paris 8, basée à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Comme le rapport Le Figaro, les militants pro-Zemmour et pro-Le Pen étaient venus tracter devant l’université de Vincenne-Saint Denis lorsqu’ils ont été pris à partie par les membres d’un collectif anticapitaliste. « Au début, ils se cantonnaient aux accusations classiques de fascistes et racistes », a expliqué Vianney Vonderscher, le président de la Cocarde. Un antifa aurait ensuite arraché les tracts de la main des militants, avant que des échanges de coups soient échangés entre les deux clans rivaux.
Versions discordantes
Le collectif anticapitaliste et révolutionnaire nommé « Point levé » défend, de son côté, un tout autre scénario. Selon ses membres sur place, ce sont les militants du mouvement de droite qui ont attaqué les premiers. Un activiste a d’ailleurs réagi sur le compte Twitter du collectif après les faits. « Il n’y a aucune place pour les fachos dans nos facultés », a-t-il lancé. Les étudiants de la Cocarde ont choisi de partir rapidement après l’altercation pour « éviter que l’événement ne prenne des proportions plus importantes ». Vianney Vonderscher a d’ailleurs affirmé que son mouvement ne cherchait pas la violence : « Nous ne sommes pas dans une logique de confrontation, mais quand on nous agresse, nous nous défendons. »
Saint-Denis : les dernières actualités
France24 - Monde
Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?
Publié le : 01/04/2022 - 15:38
Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.
Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.
Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.
► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?
a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués.
VPN : mode d'emploi
Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.
S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.
Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.
ProtonVPN, le meilleur du gratuit
Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.
Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran.
Avantages et inconvénients des VPN
Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ? Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.
Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).
Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.
Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.
Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.
Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages
Signalons que les offres premium, donc payantes, de proton VPN ajoutent au dispositif gratuit de multiples fonctionnalités. Elles sont, certes, très performantes, mais excessivement chères, ce qui exclut de facto un grand nombre d'utilisateurs. Comparativement, les VPN de la concurrence affichent à prix moindre des services bien supérieurs inclus par défaut dans leurs formules qui débloqueront n'importe quelles plates-formes et contenus Web inaccessibles, quel que soit le pays dans lequel vous résidez.
Ces VPN par abonnement comme ExpressVPN, CyberGhot ou encore NordVPN ont été conçus pour un usage intensif de l'Internet avec des vitesses de connexion optimales. Tous ces logiciels proposent, par ailleurs, le test gratuit de leurs solutions payantes pendant trente jours minimum.
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[Vidéo] Ramadan : une prière géante organisée à Times Square
Le ramadan a démarré le 1er avril et durera pendant un mois, comme le veut la tradition. Aux Etats-Unis, des centaines de musulmans ont profité de cette occasion et se sont réunis samedi 2 avril pour célébrer le début de ce mois de jeûne. Comme le fait savoir CBS New York, les fidèles se sont installés dans la soirée à Times Square pour participer à une prière géante en public.
New York City’s iconic #TimesSquare hosted over 1,000 #Muslims who broke their fast and attended the “first-ever” #Tarawih prayers on Saturday, the first day of the Muslim holy month of Ramadan.#Ramadan #RamadanMubarak #Ramadan2022 #RamadanKareem pic.twitter.com/HZnDVBkiuN
— MuslimWomensCouncil (@MWC_Bradford) April 4, 2022
Expliquer la religion
Leurs tapis de prière installés au sol, des centaines d’hommes se sont agenouillés pour prier au son de « Allah Akbar ». Ils ont ensuite profité d’un repas avant de démarrer le jeûne islamique au lever du soleil durant trente jours. « Nous sommes ici pour expliquer notre religion à tous ceux qui ne savent pas ce qu’est l’islam », a expliqué un fidèle. Les New Yorkais qui se trouvaient dans les rues ont donc assisté à cette prière géante prononcée au haut-parleur et résonnant fort dans la ville américaine.
New York Times - World
Pakistan Political Turmoil
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Who is Imran Khan?
By Christina Goldbaum
Imran Khan was elected as Pakistan’s prime minister in 2018 when he ran as a nationalist promising to fight corruption, revive the country’s struggling economy and maintain an independent foreign policy that distanced Pakistan from the United States.
Born to an affluent family in Lahore and educated at Oxford University, Mr. Khan, 69, first rose to international prominence in the late 1970s on the cricket pitch and became a regular in London’s fashionable crowd. In 1995, he married a British heiress, Jemima Goldsmith.
A year later, Mr. Khan tried to parlay his popularity from cricket — he had led Pakistan in 1992 to its only World Cup triumph — into a political career, establishing his own party, Pakistan Tehreek-e-Insaf, or the Movement for Justice. As a politician, he painted a picture of himself as a reformer offering an alternative to Pakistan’s entrenched political dynasties.
For over a decade, Mr. Khan struggled to make political inroads and was mocked for his political ambitions. But by 2011, he began to gather political momentum, drawing hundreds of thousands of Pakistanis to his rallies. Many were energized by his populist, anticorruption and anti-American message.
By then, the former international playboy had embraced a pious form of Islam and sought to transform his personal image. In 2018, Mr. Khan got married for a third time, to his spiritual adviser, Bushra Bibi. (His marriage to Ms. Goldsmith had ended in divorce, and he was briefly married in 2015 to a broadcast journalist, Reham Khan.)
After winning the backing of military leaders, Mr. Khan became prime minister in 2018. Many of his rivals accused the military of manipulating the election in his favor — an accusation Mr. Khan and the military have both denied. He ushered in a new foreign policy, moving away from the United States and closer to Russia and China.
Mr. Khan’s relatively stable tenure began to unwind late last year, as dissatisfaction with his handling of the economy came to a head and a dispute with the military over its leadership appeared to cost him its support.
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France24 - World
Chaves captures Costa Rican presidency as voters reject old guard
Issued on: 04/04/2022 - 05:14
NEWS WIRES
Anti-establishment economist Rodrigo Chaves won Costa Rica's presidency on Sunday as voters in the Central American country rejected traditional politics amid growing social discontent and concerns over the national debt.
Chaves, a longtime former World Bank official, was projected to win about 52.9% of the vote, according to the electoral tribunal's preliminary partial tally of the run-off ballot.
Rival candidate and former Costa Rican President Jose Maria Figueres was seen securing 47.1%, the tally showed. Figueres quickly conceded defeat after results were announced.
"I congratulate Rodrigo Chaves, and I wish him the best," Figueres told supporters in San Jose.
Polls showed Chaves with a slight edge over Figueres ahead of the vote.
Chaves, who also briefly served as finance minister for outgoing President Carlos Alvarado, was second in a first-round vote in February. Seen as a maverick, Chaves has vowed to shake up the ranks of the political elite, even pledging to use referendums to bypass Congress to bring change.
"If the people go out to vote, this is going to be a sweep, a tsunami," Chaves said after casting his ballot on Sunday.
Figueres, whose father was also president for three separate terms, campaigned on his experience and family political legacy. He has promised to lift economic growth and boost green industries in the environmentally progressive nation.
(REUTERS)
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Costa Ricans to vote for new president in runoff elections Sunday
Costa Rica legalises same-sex marriage
Latin American countries begin mass Covid-19 vaccinations
Valeurs Actuelles
Ramadan : le succès des podcasts sur l’islam et le développement personnel
Le ramadan a débuté samedi 2 avril et s’achèvera un mois plus tard. Raison pour laquelle de nombreux croyants ont décidé de se tourner vers les podcasts en lien avec l’islam, et parfois même le développement personnel, nous apprend L’Express. Dernièrement, ces thématiques se trouvent en tête des écoutes, sur les plateformes de streaming audio. Dans le détail, le numéro un d’Apple Podcasts – qui est la plateforme la plus écoutée à travers la France – se trouve être « Les Histoires des Prophètes », par MusVoice. Une émission qui a été inscrite dans la « catégorie islam ».
Des formats très variés
Et celui-ci est loin d’être le seul. Ainsi, en quatrième place sur Apple Podcasts également, on retrouve « Miracle Fajr », qui a vocation à être le « podcast pour les mamans musulmanes », poursuit le magazine hebdomadaire. Viennent ensuite, respectivement en sixième et en huitième position, « Minute islam » et « Coran de ton cœur ». Un phénomène visible au niveau d’autres plateformes, à l’instar de Spotify. Sur cette dernière, « Minute islam » a décroché la septième place, tandis que « Lecture du Coran » est en onzième position.
Les formats proposés sont très variés. D’abord, en ce qui concerne la durée, qui oscille de quelques minutes seulement à presque une heure. Mais aussi sur la technique. En effet, certaines productions font intervenir un certain nombre de voix, tandis que d’autres semblent avoir été enregistrées par le biais du micro d’un téléphone portable. Particulièrement observée au cours des derniers jours, cette soudaine popularité des podcasts sur l’islam traduit une tendance de fond, analyse L’Express. Au-delà des podcasts les plus populaires, d’autres émissions – qui parfois mêlent islam et développement personnel – occupent des places tout aussi importantes dans le classement des plateformes de streaming audio.
New York Times - World
Covid Live Updates: China Sends Military Medics to Shanghai as Outbreak Grows
Shanghai is battling its worst outbreak since the pandemic began, with the number of new daily cases increasing tenfold from two weeks ago. Australia begins offering fourth vaccine doses to vulnerable people to help stave off a surge in cases as winter approaches.
Here’s what you need to know:
China deploys 2,000 military medics and 10,000 medical workers to Shanghai.
Australia begins offering vulnerable groups a second booster shot.
Taiwan relaxes its quarantine measures even as it confronts an outbreak.
U.S. nursing home deaths appear to be at pandemic lows.
Some U.S. states see new cases increase.
Carrie Lam, racked by Covid failures, won’t seek a new term to lead Hong Kong.
More than 2,000 military medics and 10,000 medical workers from around China have been deployed to Shanghai in recent days to help tame the city’s coronavirus outbreak — a potential sign of the central Chinese government’s concern that cases there have spiraled out of local officials’ control.
Shanghai is battling its worst outbreak since the pandemic began over two years ago. Since cases began spiking last month, driven by the highly contagious Omicron variant, the city of 26 million has recorded more than 60,000 cases. On Monday, officials confirmed more than 9,000 new cases from the day before.
The numbers, while low compared with those in most other countries, have been a source of significant anxiety in a country that is still refusing to coexist with the virus. The number of new daily cases has increased tenfold from just two weeks ago.
At first, Shanghai — China’s financial hub, and a place that has long prided itself on its cosmopolitan reputation — had tried to chart a more nuanced course than the heavy-handed lockdowns that have marked China’s virus response elsewhere. City officials insisted that a full lockdown would be too disruptive economically, opting for a staggered one instead. Some experts also floated the prospect of eventually loosening restrictions.
But over the weekend, the official line began to shift. On Saturday, a top central government official visited Shanghai and called for the government there to continue pursuing a policy of having no cases “without hesitation.” In addition, parts of the city that were due to be released from lockdown were not, effectively leaving the entire city paralyzed.
The mass mobilization of workers from around the country echoed the central government’s response to the outbreak in Wuhan, where the pandemic began, in early 2020. As that city staggered under the weight of the then-new virus, tens of thousands of medical workers poured into the city to help, according to the state news media.
In Shanghai, 10,000 workers arrived from other provinces in recent days to staff makeshift hospitals and assist with citywide testing, according to Xinhua, the state news agency. In addition, the 2,000 military medics — accompanied by military transport planes — arrived on Sunday.
While many residents have already been tested multiple times, the city is kicking off a renewed three-day citywide testing campaign on Monday.
— Vivian Wang and Joy Dong
Australia on Monday began providing fourth coronavirus vaccine doses to vulnerable people as it seeks to head off a surge of cases in the coming colder winter months.
The additional shot will be available for residents over 65 who got their first booster dose over four months ago, Indigenous Australians over 50, residents in disability care and people who are severely immunocompromised.
Over four million people will be eligible for the vaccine dose. Only about 160,000 residents in the over-65 age group meet the four-month requirement, according to the country’s immunization advisory body.
There are no plans to introduce a fourth vaccine dose for other segments of the population, the immunization advisory body said.
About 84 percent of the population is fully vaccinated, and half of all Australians have received one booster shot, according to a New York Times database.
Coronavirus cases in Australia have been rising over the past month, linked to the more transmissible BA.2 subvariant of Omicron, although hospitalization and death rates have remained low. The authorities fear that the coming winter season will see dual waves of coronavirus and influenza cases.
The second booster shot comes as Australia continues to ease pandemic restrictions. Last week, the government said that international travelers would no longer require a negative coronavirus test before boarding their flights to Australia, starting on April 17. The authorities are considering whether to remove the requirement for close contacts of infected people to quarantine.
Australia has recorded a daily average of 57,293 cases over the past seven days, a 32 percent increase in the past two weeks, according to a New York Times database. Deaths are averaging 70 per day, triple the average from two weeks ago.
— Yan Zhuang
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Taiwan has thrived as a bubble of normalcy through most of the pandemic. But now, as it faces a growing coronavirus outbreak, the island’s heath authorities have relaxed several preventive measures to ease pressure on medical resources for the long battle against the virus.
In the latest move on Sunday against the highly transmissible Omicron variant, health officials announced that newly infected people with no symptoms or only mild ones no longer needed to stay in quarantine facilities for 10 days once they are tested and found not to be highly contagious.
Chen Shih-chung, Taiwan’s health minister, said in a press briefing on Sunday that the island’s health experts had examined the 1,530 locally transmitted cases confirmed from Jan. 1 through Saturday and found that 99.8 percent were asymptomatic or mildly symptomatic. The experts therefore decided that those who do not need to stay at the health facilities for treatment could leave early, Mr. Chen said.
Taiwan has kept its Covid death count and case numbers relatively low, and reported an average daily case count of 220 over the past week, according to the Center for Systems Science and Engineering at Johns Hopkins University. Over the past few weeks, health officials have reiterated that the current outbreaks in several cities in Taiwan are stable and controllable.
In March, the health authorities shortened the quarantine period for all international arrivals and for close contacts of anyone who tests positive to 10 days, down from 14.
The health officials are also considering including a vaccination campaign in their efforts to gradually lift the quarantine measures, according to Mr. Chen. He said that the authorities were considering including people with three vaccine doses into the groups that are not required to quarantine. As of Friday, Taiwan had fully vaccinated 78 percent of its eligible population, according to the Taiwanese government.
Whether Taiwan will further lift the quarantine measures depends on the control of the current outbreaks, health officials say.
Taiwan has favored a less heavy-handed approach than neighboring China, which is struggling to contain its worst Covid-19 surge since the coronavirus first emerged in the city of Wuhan. But unlike other Asian countries like South Korea and Singapore that are reopening the borders, Taiwan has opened only for foreigners who come for business.
— Amy Chang Chien
Deaths at American nursing home residents from Covid appear to be at their lowest levels since the coronavirus first swept the United States more than two years ago, according to the most recent data from the Centers for Disease Control and Prevention.
Some 67 residents died during the week ending March 27. While that number could be adjusted in the coming weeks, it mirrors the lows last reached during June 2021 before facilities were hit with the Delta and Omicron variants. Although cases among residents climbed much more sharply in the fall and winter, deaths still reached roughly 1,500 in January before steadily dropping.
But experts say there is little reason for complacency. Nursing home residents remain highly vulnerable to the virus because of their age and underlying medical conditions. While booster shots proved to be protective against severe illness during the latest surge, federal regulators already authorized second booster shots of the Pfizer-BioNTech and Moderna coronavirus vaccines last week. There is also growing concern over a highly contagious subvariant of Omicron, known as BA.2.
Getting the second booster shot to nursing home residents “is a real policy priority,” said David Grabowski, a health policy researcher at Harvard Medical School who studies nursing homes. “We know this is protective.”
While there was a significant push by the federal government and the large pharmacy chains to vaccinate nursing home residents when the initial shots first became available, many facilities were slow to roll out booster shots last fall even as there began to be outbreaks. About 88 percent of residents are fully vaccinated, and about 76 percent have received a booster shot, according to the latest federal data.
Immunizing staff members has been harder, with the federal mandate to require health care workers to be vaccinated facing legal challenges. While 86 percent of staff are fully vaccinated, only 43 percent have received a booster shot. In 13 states, fewer than a third of employees have received the added immunizations.
“We have a lot of nursing homes around the country that lag behind,” said Dr. Grabowski, adding that he was concerned about residents in facilities that serve predominantly people on Medicaid and people of color. “I think there are going to be real issues of equity here,” he said.
The gap between those who received the initial vaccinations and those who receive additional doses could continue to widen, said Brendan Williams, the chief executive of the New Hampshire Health Care Association, a state nursing home trade group. People appear more skeptical over the need for additional shots. “I worry there has been a lot of mixed messages from the federal government,” he said.
While many nursing homes say they will provide the additional doses to their staff and residents, there does not seem to be significant urgency, Dr. Grabowski said. In Connecticut, which this year had issued an executive order mandating booster shots for workers in nursing homes, state health officials were reported to have indicated a similar directive for second boosters was not imminent.
Mr. Williams remains cautious. “Right now, there doesn’t appear to be a crisis,” he said. “There’s not that attention being paid, but things can always change. It’s concerning.”
— Reed Abelson
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Across the United States, officials have dropped mask mandates and are closing mass vaccine and testing sites as new coronavirus cases have fallen nationally to about 27,000 a day on average. But several states — mostly in the Northeast — have had some increases in case numbers over the past two weeks, according to a New York Times database
Though their average number of new cases remains much lower than during the winter Omicron surge, Connecticut, Massachusetts, New Jersey and New York have seen cases jump more than 40 percent over the latest 14-day period as of Saturday, according to the Times database.
Some other states have also had slight upticks in new cases over the past two weeks, including Delaware (17 percent), Florida (25 percent), Illinois (13 percent), New Hampshire (19 percent) and Wisconsin (11 percent), the Times database shows.
Coronavirus cases in the United States by region
This chart shows how reported cases per capita have changed in different parts of the country. The state with the highest recent cases per capita is shown.
Those shifts come as the highly transmissible Omicron subvariant known as BA.2, which had led to cases increasing in Europe, became the dominant version of the coronavirus among new cases in the United States, according to federal estimates last week. BA.2 is similar to the form of Omicron that recently swept the United States over the winter.
“We are in a watch-and-see period, unfortunately, because so many states have removed mitigation, and so many people are fatigued by said mitigation,” Bertha Hidalgo, an associate professor of epidemiology at the University of Alabama at Birmingham, said when asked recently about the current state of the pandemic in the United States.
Some U.S. health officials have said they expect case numbers to rise without a major surge caused by BA.2, though at-home test results are not always officially reported. Still, other scientists worry that the nation isn’t doing enough to prevent another possible surge.
“Cases are ticking up as we thought they might,” President Biden said last week as he called for Congress to approve stalled emergency aid, adding that “Americans are back to living their lives again. We can’t surrender that now.”
Dr. Hidalgo said that a new surge could potentially increase hospitalizations in some parts of the country, particularly in places where a majority of eligible people have not received a booster shot of a coronavirus vaccine. Federal health officials cleared second boosters for some people last week, and scientists have cautioned that future variants may be better able to sidestep our defenses.
“We cannot be cavalier about this virus,” Dr. Hidalgo said, adding, “We need mitigation, a push for vaccination and overall a preventive approach instead of a reactive approach to prevent additional cases this time.”
Vaccines continue to protect against the worst outcomes, but only about 60 percent of Americans over 65 have had a first booster shot, according to federal data. That leaves many people vulnerable, said Dr. Jeffrey Klausner, a professor of medicine at the University of Southern California, though the emergence of new treatments, such as an antibody drug for people with weakened immune systems, and antiviral pills, kept him optimistic.
— Eduardo Medina
HONG KONG — Carrie Lam, the chief executive of Hong Kong, announced on Monday that she would not seek a second term, after a huge surge in coronavirus infections left the global financial hub with one of the highest virus death rates in the world.
Mrs. Lam announced her plans at a news conference, citing family reasons.
“My family is my priority and they think it is time for me to go back home. That is my only consideration,” Mrs. Lam said, adding that she had already informed Beijing of her decision.
Mrs. Lam has been criticized by Hong Kong residents and pro-Beijing lawmakers for mixed messaging amid the city’s fifth outbreak, its biggest and most devastating since the beginning of the pandemic. Officials wavered on citywide mass testing, at one point indicating that the city might have to lock down residents, a prospect that triggered anxiety and panic buying.
As cases surged in February, Beijing stepped in, sending health workers, epidemiologists and technicians for testing. Hong Kong’s inability to get cases under control prompted warnings from China’s most senior leaders, including Xi Jinping. It also caused an exodus of the city’s expatriate community.
Mrs. Lam became chief executive in July 2017 after pledging her loyalty to Beijing and promising to foster a stronger sense of Chinese identity among young Hong Kong residents. But her five-year term was marked first by a deepening polarization of Hong Kong society, with broad demands among the young for more democracy and economic opportunities, and later by discontent over the way her government handled a coronavirus outbreak that ravaged the city’s world-class hospital system and further isolated Hong Kong from other countries.
A strong-willed chief executive, Mrs. Lam had previously become the target of huge street protests in 2019. Demonstrators demanded her resignation over an extradition bill that was met with strong opposition and protests that lasted months.
Mrs. Lam on Monday referred to these protests, as well as the coronavirus and “nonstop interference of foreign forces” during her time as leader of Hong Kong.
“I have faced unprecedented and enormous pressure,” she said.
After the 2019 protests, Beijing imposed a sweeping new national security law to silence opposition in Hong Kong. It also drastically revamped election rules, giving pro-Beijing lawmakers greater power to choose the city’s top leader and members of its legislature.
Hong Kong’s chief executive is determined every five years in a vote closely managed by Beijing and determined by an election committee made up of 1,500 officials who back the Communist Party. The election was to take place on March 27, but was postponed until May 8 amid Hong Kong’s Omicron surge.
Hong Kong’s last three chief executives since the former British colony was returned to Chinese sovereignty in 1997 were forced to leave office before completing two five-year terms.
Mrs. Lam rose through the Hong Kong Civil Service, first under British rule and later under Beijing. She became known among her colleagues as a “good fighter” who defended policy stances and refused to back down from arguments. But over the past few months, as Hong Kong tried to hew to China’s zero-Covid policy, Mrs. Lam was criticized for sending mixed signals.
While facing increased criticism from the city’s business sector and expatriate community, Mrs. Lam doubled down on social distancing measures and an effort to make the city’s 7.4 million people test for the virus. Amid criticism from Beijing and local lawmakers, she later backed off from mass testing. Then, in late March, said the city would begin to lift a flight ban on nine countries and relax restrictions, after officials indicated the worst of the latest outbreak was likely over.
Hong Kong has reported nearly 1.2 million Covid-19 cases and 8,172 deaths, most of them tied to the most recent outbreak, and many of them among Hong Kong’s older and unvaccinated population. The city’s fatality rate from the virus was at one point among the highest in the world, at three per 100,000 residents, in large part because so many older Hong Kongers were not vaccinated.
Addressing rumors that Hong Kong’s number two official, John Lee, would be a favorite to replace her, Mrs. Lam said that she has yet to receive a resignation from any government officials.
She also said that she would focus on pandemic-related work until the end of her term on June 30. On Saturday, government officials issued a statement exempting candidates for chief executive from some social distancing bans while campaigning. Currently, no more than two households are allowed to gather indoors.
— Alexandra Stevenson and Tiffany May
France24 - World
Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories
Issued on: 29/03/2022 - 17:44
Lara BULLENS
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Ukrainian journalists, public officials, civil rights activists and even civilians who are vocal against the invasion of their country are being arbitrarily detained by Russian forces. The tactic is being used to instil fear in local communities, some say, with forced detentions lasting anywhere from a day to two weeks.
It was an icy cold morning on March 23 when Russian forces knocked on Svetlana Zalizetskaya’s front door in Melitopol in southeast Ukraine. Hoping to find her inside, they came face to face with her elderly parents instead. “I wasn’t home at the time,” she told FRANCE 24. The three armed men searched the place, turning the house “upside down”, and took her 75-year-old father to an unknown location.
Zalizetskaya, the director of local newspaper Holovna Gazeta Melitopolya and news website RIA-Melitopol, had fled the city days earlier. “I was intimidated by Galina Danilchenko,” she said, referring to the pro-Russian acting mayor who replaced Ivan Fedorov, who was himself abducted on March 11 and eventually released in exchange for nine Russian conscripts.
“[Danilchenko] asked me to become a propagandist for Russia and to start reporting in support of the occupation. She tried to convince me by promising a great career in Moscow,” said Zalizetskaya, who refused the proposal and packed her things to leave the city for fear of reprisal. A few days later, she received a call and found that her father had been taken hostage.
“Their demand was clear: he would be returned if I gave myself in.” But Zalizetskaya turned down the Russian proposal once again, “so they demanded that I shut down RIA-Melitopol”.
On March 25, two days after her father’s abduction, Zalizetskaya posted on Facebook announcing the transfer of her news website to third parties “in exchange for evacuation” and "in territory controlled by Ukraine" who, according to her, "provide objective information". She is still sharing articles by RIA-Melitopol on her Facebook page and said that she did not personally consent to cooperation beyond the statement.
Her father was released later that day, relatively unscathed but deprived of the medicine he needed and badly shaken up by his abduction. Though Zalizetskaya was relieved, the anger she feels is palpable. “I regard such actions of the occupying forces as terrorism,” she said, adding that she is determined to continue working as a journalist to document the horrors Ukrainians face in Russian-occupied territories.
#Ukraine: RIA-Melitopol editor-in-chief Svitlana Zalizetska’s father was released last night after being taken hostage by Russian forces earlier this week. Zalizetska refused to cooperate with Russian authorities and instead transferred control of her news site to third parties. pic.twitter.com/w23Vog6X2M
March 26, 2022This wasn’t the first time a journalist or a relative had been detained by Russian forces in Ukraine. The UN’s monitoring mission on the ground, which is documenting abductions, found that 21 journalists and civil society activists have been arrested since Russia began its invasion on February 24. Family members are often kept in the dark on the whereabouts of their loved ones, without any idea of what is happening to them. Of the 21 captured, only nine have been “reportedly released”, according to the UN.
International nonprofit Reporters Without Borders also published a handful of alarming accounts regarding the detention, torture, intimidation and threats media workers in Ukraine are facing.
Consequences of speaking out
The UN says many perpetrators of abductions come from the Kherson, Luhansk and Zaporizhzhia regions, home to self-proclaimed “republics” allied with the Russian Federation and pro-Russian armed groups. Cases have also been reported in parts of Kyiv, Kheron, Donetsk, Sumy and Chernihiv.
“It’s becoming increasingly dangerous for journalists and editors to stay in regions occupied by Russia,” Sergiy Tomilenko, president of Ukraine’s National Union of Journalists, told FRANCE 24. “They are isolated in these territories. They can’t leave.”
Local officials are also being targeted for detention. Abductions have also been alleged in northern cities including Nova Kakhovka, where the secretary of the city council has vanished, and in Bucha, where six local council members were detained and eventually released following a Russia raid, according to the BBC.
The UN found that 24 public officials and civil servants of local authorities had been detained in Russian-controlled regions. Thirteen have reportedly been released, but the location and status of the remaining 11 are unknown.
Political analyst Mattia Nelles, who is normally based in Kyiv but now lives in Germany, has been tracking abductions in the east and south of Ukraine. He said Russian forces will target “anyone who is actively speaking out against the occupation” and are especially quick to detain those calling for protests.
“I even heard of two cases in Kherson where people were randomly picked up at checkpoints after Russian forces searched their phones and found many pro-Ukrainian channels open on their Telegram [app],” he explained. “My friend who lives there says he never takes his phone with him when he goes outside now.”
‘You could be next’
Nelles, his Ukrainian wife and her parents managed to flee the country early on, though a large part of their family is still living in Svatove, a city in the Luhansk Oblast. On March 26, neighbours informed his uncle that Russian forces had come looking for him. “It was unclear why, but we assumed it was because he is an army veteran. He served as a medic in 2016 and 2018 for the Ukrainian army in Donbas.”
His uncle went into hiding, but Russian forces found him shortly after and detained him for interrogation. “It lasted three hours,” Nelles said. “And it turned out that they were looking for his son-in-law, who is an active army soldier and is also registered at my uncle’s house. Hence the mix-up.”
Nelles’ uncle was released and, despite being deeply distressed, was unharmed. Others, like the Ukrainian fixer for Radio France who was tortured for nine days, were not as lucky.
“There are varying degrees of severity when it comes to how [Russian occupiers] treat people,” Nelles explained. “I imagine that it’s a case-by-case situation. It depends on how much the person resists, how involved they are with the Ukrainian army, or how much of a problem they were for the occupying forces.”
It also depends on what Russian forces want to get out of their detainees. When speaking about the abduction of Zalizetskaya's father, Tomilenko explained that the case was a clear example of Russia trying to neutralise Ukrainian media by using a carrot-and-stick method. “First, they arrest local journalists and editors, [and] try to intimidate them into saying they support the occupation,” he said. If this fails, Russian forces “simply demand that they stop covering the news”.
The goal of the abductions is crystal clear. They are an effective means of instilling fear in local populations, making it easier for Russian forces to exert control. And for some, it seems to be working. Tomilenko hears of new abductions on a daily basis and has an increasing number of journalist colleagues afraid to leave their houses. “Two colleagues in Kherson haven’t gone outside in two weeks,” he said.
In an effort to clamp down, human rights organisations in Ukraine are putting together missing persons lists and campaigning to shed light on what is happening on the ground. Ukraine’s National Union of Journalists has also published guidelines for journalists and editors in occupied territories, urging them to refrain from posting anything on social media and to use pseudonyms if working as local correspondents for international or national media outlets.
But the sense of intimidation left behind by the abductions can be felt by even the most courageous souls. “The message being sent out is: ‘If you dare to speak out, you could be next’,” Nelles explained. “That is terrifying. Especially for those who hold any official position.”
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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war in ukraineSolidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris
Reporter's notebookFrom Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war
The Observers
War in Ukraine: Kherson residents stand up to Russians, and a military expert outlines Russia's weaponry
Valeurs Actuelles
Coupe de monde de football au Qatar : les drapeaux-arcs-en-ciel confisqués pour “protéger” les supporters
La coupe du monde de football 2022 débutera le 21 novembre prochain au Qatar, et réserve déjà son lot de controverses. Comme l’a rapporté BFMTV le 1er avril, un haut responsable chargé de la sécurité de l’événement a annoncé que les drapeaux arc-en-ciel pourraient être confisqués aux supporters. Ce dernier a évoqué une raison sécuritaire, en expliquant vouloir « protéger » les supporters face à d’éventuelles agressions. Bien que les organisateurs répètent en boucle que la communauté LGBTQ+ ne risque rien à Doha, la déclaration d’Abdulaziz Abdullah Al Ansari remet en cause cette idée.
Discrimination ambiante
Depuis sa désignation comme pays hôte de la compétition, le Qatar a suscité de nombreuses critiques, et cette annonce ne devrait pas arranger la situation. En effet, de nombreuses personnes se sont insurgées que la coupe du monde ne se déroule dans ce pays où les valeurs du sport et les droits de l’homme y sont controversés. « Si vous voulez démontrer votre point de vue sur la situation LGBTQ, démontrez-le dans une société où il sera accepté », a expliqué Abdulaziz Abdullah Al Ansari, tout en assurant que ses propos n’étaient pas discriminatoires. A la suite de ces déclarations qui sont venues s’ajouter à ceux du président du comité d’organisation du Mondial, qui avait indiqué fin 2021 que « l’homosexualité n’est pas autorisée » dans l’émirat, plusieurs associations ont pris le sujet à bras le corps. C’est le cas par exemple du réseau anti-discrimination FARE qui a fait part de sa « préoccupation » et indiqué que cette décision ne pourrait pas être « considérée comme acceptable ».
BBC
Texas abortion: The ‘ranch’ for mothers with no place to go
By Linda PresslyBBC News, Texas
Texas has passed one the strictest abortion laws in the US, banning the procedure after around six weeks' gestation. That has left many women looking for options.
It was shortly after the birth of her second child, when Dallas-based Aubrey Schlackman had an epiphany.
"We'd been to the grocery store and were driving home. And I passed a big ranch for sale, and I just suddenly had the idea," she says.
She wanted to open a place that could provide accommodation and support for single mothers facing an unforeseen pregnancy.
"I feel like wide-open spaces give a natural space for healing and contemplation. And I think God uses nature as a way to heal," she says.
Aubrey and her husband Bryan had been working with Christian ministry programmes taking care of pregnant women.
"A lot of them were first-time moms," Bryan says. "And then we discovered there were lots of situations where a mother with existing children who got unexpectedly pregnant did not have many places to go."
So the Schlackmans founded a non-profit, Blue Haven Ranch. Although it does not yet exist as the ranch Aubrey envisages, the charity is currently supporting five single mothers who are either pregnant or who have recently given birth, providing cash to rent an apartment, and help towards utility bills.
Eventually, the couple hope to purchase 100 acres of Texas farmland to build Blue Haven Ranch from scratch: cottages for 20 single mothers and their children, a community hub where families can cook and eat together, fields for animals and land for vegetable cultivation.
The Schlackmans estimate it will cost around $15 million (£11m), and their fundraising efforts are going well, buoyed perhaps by the passing of the Heartbeat Act, also known as SB8 - Senate Bill 8 - last September.
That law prohibits abortions from as early as six weeks into pregnancy, after the detection of what anti-abortion campaigners call a foetal heartbeat - a flutter from a group of cells that will regulate the rhythm of a heart when it later forms. This can happen even before a woman knows she's pregnant.
One of the most restrictive laws in the country, SB8 gives any citizen the right to sue another individual suspected of "aiding and abetting" an abortion. Those individuals could be a doctor, or even an Uber driver taking a woman to an abortion clinic.
"A lot of women are really scared," says Qiana Arnold of the Afiya Centre, a reproductive rights NGO in Dallas supporting Black women, about the impact of SB8.
"[Pro-life] protesters are getting more aggressive. And the way the language of the law has been communicated in the media, it's like abortion is illegal in Texas. It isn't - but you've got to move fast," she says.
SB8 is the latest piece of legislation in the state to further restrict access to termination. Together, changes in the law have led to the shuttering of many abortion services, leaving thousands of women asking: What can they do now?
Some are turning to services provided by non-profits like Blue Haven Ranch. The charity is part of a network of Christian, faith-based organisations aimed at discouraging women from seeking abortion by offering alternative services to support them through pregnancy and early motherhood.
"Whatever your religion, if you want to be pro-life, you have to be pro-mom. And you have to do something. I think belief is a call to action - always," says Aubrey.
At Blue Haven Ranch, mothers are expected to work when they are not on maternity leave, and to take educational courses that will help them secure better-paid employment so they can provide for their children once they leave.
Britney* found the project at a critical juncture in her life. She was pregnant, a mother of three who fled an abusive relationship. She was conflicted about having her fourth child, and worried her other children might be taken into care.
"I felt like physically and mentally, I could not provide for all of them safely," she says.
Britney's sister drove her to one of the few abortion clinics still operating in Texas.
"Very quickly, they were like, 'we can't help you'," Britney says - she was more than six weeks pregnant.
Leaving the clinic crying, she was handed a leaflet by an anti-abortion protester. She called the number on the leaflet and was put in touch with Aubrey.
"It sounded pretty helpful, and talked about not feeling alone. I felt like this was my last option," she recalls.
Now Britney works two jobs from home, her three children live with her in an apartment funded by Blue Haven Ranch, and she is getting ready to give birth.
"The plan is to keep working, save and get my own home one day. I'm just blessed that I found Aubrey," she says.
The Schlackmans say that women who join Blue Haven Ranch do not have to be Christian. But they are obliged to attend bible-study sessions.
Aubrey does not see this as coercive, and it was not an issue for Britney, either.
But the set-up does leave open the question - is it ethical for pregnant women in crisis to be on the receiving end of religious evangelising?
Critics point to the dozens of "crisis pregnancy centres" that have opened across Texas. Unlike the service the Schlackmans offer, they do not provide accommodation. They provide free pregnancy tests and scans, essentials for newborns, and sometimes support for women to further their education. Usually faith-based, they do not readily advertise their anti-abortion stance. And, they have been accused of giving pregnant women misleading information to discourage abortion.
"A lot of people think those are places they can get access to abortion," says Ms Arnold.
"They tell women they can get an ultrasound. Then boom - someone else comes in and they start talking about religion. They say, 'Please don't kill your baby… We'll give you some pampers'. And it's really traumatic for women because that's not what they went there for," she says.
But as they proliferate, such programmes will only become increasingly wrapped up in the abortion debate in Texas.
The state is supporting faith-based initiatives through its 'Alternatives to Abortion' programme, funded with a budget of $100 million. This channels money to some of the 'crisis pregnancy centres', and other non-profits.
Even outside the ideological debate, Ms Arnold says funding from state-backed programmes rarely trickles down to the communities she serves - the poor women of colour who have been most severely affected by the reduced access to abortion.
"To have an unwanted child - you're trying to force people to bring a life that they don't want to," she argues.
Britney was never completely sure she wanted to terminate her latest pregnancy, and found refuge in Blue Haven Ranch. But many women do know when abortion is right for them - and because of SB8, this has become much harder.
A University of Texas study reported around 1,400 Texans a month were travelling out-of-state for a termination after the implementation of SB8.
Mariah is also a mother of three, and lives in west Texas. She is a single parent, and works two jobs providing for her children. In October, Mariah's carefully calibrated, busy life threatened to be capsized when she discovered she was pregnant.
"I couldn't stop shaking and crying," she says. "I knew this new law had just passed, and I'm like - how far along am I? Am I going to be able to get an abortion? Where do I start? I have to do this. I have to do it tomorrow…"
Mariah borrowed cash from friends, and drove for over three hours to the nearest clinic in Austin. While she had an ultrasound, Mariah held her breath. Then she breathed a sigh of relief - not yet six weeks pregnant, she was able to access the drugs for a medical abortion.
She does not regret it.
"Because I have three kids. I don't mean to sound heartless, but I don't have any emotions towards it. And I do think women should have that right [to abortion]."
Meanwhile, Aubrey and Bryan continue their plans to expand their offer at Blue Haven Ranch. The couple are leaving their comfortable Argyle bungalow with its chicken coop and vegetable patch for a home with more land further north in Dallas. This new property will be a small prototype of their project, so wealthy donors will see they are serious, they say.
Already, Blue Haven Ranch is getting noticed.
"We got a surprise donation of $14,000 one Tuesday - it just showed up in the bank account of the non-profit. And so I knew something was coming because God doesn't drop that kind of money for it to just sit there," Aubrey says.
The following Friday, she got a call from a pregnant mother fleeing an abusive marriage, and was able to offer her support and an apartment.
Currently there are six women on Blue Haven's waiting list, but the Schlackmans will not take on a new pregnant mother and her children unless they have money in the bank to provide for them for at least six months. And since SB8 became law, there has been an uptick in interest in Blue Haven Ranch.
"We have increased applications. We probably get an average of one to three applications every couple of weeks," says Aubrey.
As Bryan puts it: "The Heartbeat Act got us on the map."
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‘At first people yelled … now they interact more’: #CallRussia fights Kremlin propaganda
Issued on: 25/03/2022 - 11:23
Louise NORDSTROM
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When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.
On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”
From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.
"One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.
‘Putin will take care of you!’
Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.
Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”
Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.
“For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”
Hate mail and hacking attacks
In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”
Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.
The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.
“They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”
‘The conversations are getting longer’
But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”
Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.
Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”
“The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”
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Pentagon says it has evidence Russia plotted to film fake attack to justify invading Ukraine
Russia threatens to restrict YouTube over blocking of two German-language channels
INTERVIEW‘We’re at war’: The ‘Lithuanian Elves’ who take on Russian trolls online
BBC
Pet cloning is getting more popular despite the cost
By Stav DimitropoulosBusiness reporter
When John Mendola's beloved pet dog was diagnosed with terminal cancer he decided to have her cloned.
Mr Mendola is a retired New York police officer. Back in 2006 he was on duty at a station on Long Island when a small, scruffy stray dog was brought in.
"The dog was matted, you couldn't even brush her... and she had bad teeth, yet she was absolutely adorable and so appreciative," he says.
Coming off duty that day, Mr Mendola told his colleagues there was no need to take the white and brown furry animal to a shelter as he would take her home with him. "It was the best thing I did in my life," says the 52-year-old.
The rescue dog, a designer breed called a Shih Apso, loved children and playing. Mr Mendola named her Princess after the numerous heroines in Disney animated movies.
It was 10 years later, in 2016, when a vet had to give him the bad news that Princess had cancer. Mr Mendola immediately called a Texas-based company called Viagen Pets and Equine, which is the first and only US firm to offer commercial cloning of dogs and cats.
Mr Mendola says he knew about the process after watching a South Korean documentary on the topic. The Asian country is a leader in the field, and produced the first cloned dog back in 2005.
Viagen took a biopsy, or tissue sample from Princess before she passed away in 2017. From that genetic material two clones were subsequently born to a surrogate mother dog a year later. The puppies were genetically identical to Princess.
Mr Mendola named them Princess Ariel and Princess Jasmine, in another nod to Disney films.
"The spotting, the hair, everything is pretty much the same, even the mannerisms," he says. "You know how dogs sometimes get up and shake their whole body? They both do it at the same time, just like Princess did."
The cloning of pets is controversial, but growing in popularity despite its continuing high cost. Viagen says it is now cloning "more and more pets every year", and has cloned "hundreds" since it first opened for business in 2015.
The firm charges $50,000 (£38,000) to clone a dog, $30,000 for a cat, and $85,000 for a horse. That cost is obviously out of the range of most of us, but a number of famous people have revealed in recent years that they have had their dogs cloned, or were planning to do so.
Back in 2018, Barbra Streisand disclosed that she had used Viagen to clone two puppies from her former pet Samantha.
That same year, The Sun newspaper reported that music mogul and talent show judge Simon Cowell was "100 per cent cloning" his three Yorkshire terriers.
There are a number of specific cloning techniques, but typically a cell nucleus from the animal you wish to clone is injected into a donor egg that has had its genetic material removed. The egg is then prompted to grow, in a laboratory, into an embryo. The embryo is subsequently implanted in the uterus, or womb, of a surrogate mother who goes on to give birth to to puppy, kitten or foal.
Blake Russell, Viagen's president, says the genetic material of the animal you wish to clone can be stored almost indefinitely before the cloning process takes place. This is thanks to the use of very low frozen temperatures, or cryopreservation.
"A cloned pet is, simply put, an identical genetic twin, separated by years, decades, perhaps centuries," he adds.
His company says it "is committed to the health and wellbeing of each and every dog and cat with whom we work", and it adheres to all US regulation.
Yet animal welfare organisations have significant concerns about the sector. For example, a number of scientific studies have suggested that cloned animals are more prone to disease.
Other critics point to the industry's high failure rate - the large number of clones that are not born fit and healthy. One 2018 report by Columbia University in New York put the average success rate at just 20%. This means that you need numerous surrogate mums to allow for multiple attempts.
Penny Hawkins, an animal welfare expert at the Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, says it can be painful and distressing for the female animals that have their eggs removed for donation, and for those that are prepared for surrogate pregnancy.
Additionally, a cloned animal is never going to be an exact copy of the original pet, predominantly when it comes to behaviour, she says. "There is so much more to an animal than their DNA, and cloned animals will inevitably have different life experiences, resulting in animals with different personalities."
Even a Viagen official was reported last year to have said that 25% of an animal's personality comes from its upbringing or nurture.
Dr Hawkins adds: "We would recommend anyone looking for a new pet to become part of their family to adopt one of the thousands of animals in rescue centres looking for their forever home."
Elisa Allen, director of animal rights group People for the Ethical Treatment of Animals (Peta), also wants people to get a rescue dog instead of a clone.
"Animals' personalities, quirks, and very essence simply cannot be replicated," she says. "And when you consider that millions of wonderful, adoptable dogs and cats are languishing in animal shelters every year or dying in terrifying ways after being abandoned, you realise that cloning adds to the homeless-animal overpopulation crisis.
"Peta encourages anyone looking to bring another animal companion into their life to adopt from their local shelter instead of fuelling cloning, a cruel moneymaking fad."
Geneticist, Andrew Hessel, counters that pet cloning comes with very few ethical concerns, if it is done responsibly.
"Someone might say 'why clone animals, when there are all these other animals available for adoption?'," he says. "Yet, you can make the same argument with human children.
"Why have your own child when there are all these children available for adoption? And pets also become members of the family."
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
Back on Long Island, Mr Mendola says that Princesses Ariel and Princess Jasmine are healthy and happy.
Before the original Princess died he adopted another rescue dog called Bebe. "When I brought the new puppies home, Bebe took to them right away," he says.
"She had missed Princess. She smelled them and she was happy. They are Princess."
Bebe died unexpectedly this year, but Mr Mendola was already prepared - he has some of her genetic material stored for potential future cloning.
Additional reporting by New Economy series editor Will Smale.
New York Times - World
Video Appears to Show Civilians Killed in Bucha
Russian Missiles Strike Ukrainian Port City of Odesa
Pope Francis Inches Closer to Blaming Putin for War in Ukraine
Red Cross Team Headed to Mariupol to Help With Evacuations
‘Putin Is Not the Force He Used to Be,’ U.K. Defense Minister Says
Biden Taps Oil Reserve to Combat High Gas Prices
NATO Says Russian Forces Are Not Withdrawing From Around Kyiv
U.K. Spy Chief Says Russian Soldiers Have Disobeyed Orders
Putin Not ‘Fully Informed’ About War in Ukraine, Pentagon Says
U.S. and Russian Astronauts Return from the Space Station
Germany Prepares for Possible Natural Gas Shortages
Russia Strikes Chernihiv After Vow to Reduce Combat
Pentagon Warns Threat to Kyiv Is Not Over
The Fighters Who Took Over a Retail Store to Defend Kyiv
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Ukrainian Troops Retake the Town of Trostyanets, Official Says
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Biden Says His Remarks About Putin Do Not Change U.S. Policy
Several Explosions Heard in Western Ukraine, Near Polish Border
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‘Russia Has Strangled Democracy,’ Biden Says During Trip to Poland
A Desperate Escape From Mariupol
Russian Strike Hits a Gas Pipeline in Kharkiv, Sparking a Fire
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Valeurs Actuelles
Législatives en Hongrie : le parti de Viktor Orban arrive largement en tête
Alors que la présidentielle se profile en France, les Hongrois ont quant à eux dû voter dimanche 3 avril dans le cadre des élections législatives. Comme l’a indiqué Le Figaro, c’est le parti du Premier ministre nationaliste Viktor Orban qui est arrivé largement en tête dans les urnes. Il s’agit de la quatrième victoire d’affilée pour le dirigeant souverainiste hongrois. Bien que les résultats définitifs ne soient pas encore connus, sa victoire est déjà confirmée par les premiers résultats partiels publiés par le Bureau national électoral. La participation au scrutin s’est établie à 68,7%, un chiffre proche du record d’il y a quatre ans.
🇫🇷🇭🇺 Félicitations à Viktor Orbán pour sa victoire écrasante aux élections législatives en Hongrie.
Quand le peuple vote, le peuple gagne ! pic.twitter.com/UYFfsAvhFL
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) April 3, 2022
« Victoire exceptionnelle »
Pour ces élections, les analystes avaient prédit un combat serré comme jamais, puisque l’homme politique de 58 ans était notamment confronté à l’alliance inédite de six partis pour lui faire barrage. Pourtant, son parti Fidesz a recueilli 54,24% des voix après le dépouillement de 77% des bulletins. Le résultat officiel complet sera connu dans les prochains jours. En attendant, Viktor Orban s’est félicité de cette réussite : « Nous avons remporté une victoire exceptionnelle, une victoire si grande qu’on peut sans doute la voir depuis la Lune, et en tout cas certainement depuis Bruxelles », a-t-il déclaré dans un discours. En France, Marine Le Pen a tenu à adresser ses félicitations au dirigeant souverainiste, avec qui elle partage de nombreux points d’accord. La candidate du Rassemblement national a tenu à souligner une « victoire écrasante » sur son compte Twitter, et ajouté une phrase qu’elle compte bien voir appliquée les 10 et 24 avril prochains : « Si le peuple vote, le peuple gagne ! »
L'Humanité
Alerte orange sur le courant
ActuÉnergie Le gestionnaire du réseau électrique, RTE, appelle à économiser le courant ce lundi matin.
Stéphane GuérardLe gestionnaire du réseau électrique haute tension a déclenché pour ce lundi matin l’alerte orange de son dispositif Écowatt, sorte de météo de notre approvisionnement en énergie. La diagonale du froid prévue par Météo France dans la nuit de dimanche à lundi, de l’Alsace aux Pyrénées, en passant par le Centre-Est et le Massif central, fait craindre un pic de consommation à 73 000 MW (mégawatts) vers 9 heures, quand le système de production hexagonal proposera, au mieux, 65 000 MW. L’importation de 11 000 MW devrait éloigner les risques de coupures, « sauf si des aléas devaient survenir ce week-end », note RTE.
En déclenchant cette alerte, l’opérateur compte sur les « écogestes citoyens » (retarder l’utilisation d’appareils électroménagers ou la recharge des téléphones, baisser la température des logements, éteindre les appareils en veille, limiter le nombre de lumières allumées) pour passer ce cap difficile. Cette procédure souligne la vulnérabilité de notre système électrique, alors que 19 réacteurs nucléaires étaient à l’arrêt fin mars. « Aujourd’hui, le parc de production est sous-dimensionné en raison de la fin des politiques de planification, alors qu’il y a une nécessité de maintenir une production pilotable bas-carbone que le marché n’incite pas ! Tout cela est malheureusement organisé et assumé par l’État », regrette la FNME-CGT.
électricitécoupures d'électricitécoupures hivernalesEDF L'Humanité
« Les usagers sont mis en concurrence »
EntretienSERVICES PUBLICS La transformation numérique cache une privatisation qui ne dit pas son nom. Les sociologues, Gilles Jeannot et Simon Cottin-Marx, ont étudié le phénomène.
Pierric MarissalSimon Cottin-Marx Gilles Jeannot Enseignant-chercheur à CY Cergy-Paris université Ingénieur et sociologue, professeur à l’École des ponts ParisTech
Àl’heure où Emmanuel Macron, candidat de la « start-up nation » de 2017, propose pour un second mandat une nouvelle accélération de la « simplification » et la numérisation des services publics, Gilles Jeannot et Simon Cottin-Marx analysent, dans la Privatisation numérique (éd. Raisons d’agir), comment le développement du numérique a entraîné une forme de privatisation de l’action publique.
Y a-t-il une spécificité du numérique dans la privatisation des services publics ?
Gilles Jeannot Le débat sur l’informatisation des administrations publiques est ancien ; il concernait surtout leur fonctionnement interne. Cela n’empêchait pas d’ailleurs une présence forte du privé sous la forme de la sous-traitance. Le numérique pose désormais la question des limites de l’intervention du public. C’est pour cela qu’on a retenu le terme « privatisation », quand d’autres parlent de modernisation ou de transformation numérique des services publics. Il y a des formes classiques de transferts d’actifs du public au privé comme la reprise par BlaBlaCar du service de bus de la SNCF. Il y a aussi des formes d’interférence, comme lorsque Waze, le service de navigation GPS, oriente les automobilistes vers des zones résidentielles et met en cause les politiques publiques de hiérarchisation des voiries. Par ailleurs, des juxtapositions – quand LeBonCoin propose des offres d’emploi ou quand Google numérise les bibliothèques – créent des interférences avec des politiques publiques. Toutes ces frictions conduisent à des recompositions mais aussi à une confrontation entre les modèles proposés par ces entreprises et celui développé par les administrations publiques. On retrouve aussi le même déséquilibre pour les infrastructures. Historiquement, les premiers réseaux (eau, électricité, téléphone, etc.) relevaient d’initiatives privées concentrées dans les zones urbaines et riches, que les pouvoirs publics ont dû étendre au-delà des zones rentables. L’installation de la fibre optique suit ce même mouvement de privatisation des bénéfices et de socialisation des pertes. La nouveauté avec le numérique concerne plutôt les infrastructures mondiales. Les grands serveurs du Cloud et les câbles sous-marins de l’Internet appartiennent pour l’essentiel à certains acteurs privés, les Gafam. Il y a dans ce cas une gafamisation de la souveraineté.
Qu’est-ce que cela change pour les usagers ?
Gilles Jeannot Cette privatisation prend souvent la forme de sympathiques applications pour smartphone. Les standards relationnels, la capacité de créer une connivence par l’ergonomie, le caractère ludique ou la création de confiance par les systèmes de notation peuvent être stimulants pour renouveler la relation de service dans le public. Même si tout n’est pas transposable, les services publics ne peuvent pas toujours être rigolos, et ils ne peuvent pas rejeter des usagers ou des agents qui seraient mal notés. Par ailleurs, cette privatisation met les usagers en concurrence. On l’a vu par exemple avec la campagne de vaccination sur Doctolib, quand les Parisiens, plus à l’aise avec l’outil informatique, sont venus prendre les créneaux des habitants de Seine-Saint-Denis.
Y a-t-il un risque d’ubérisation pour les agents publics ?
Gilles Jeannot La confrontation de modèles conduit à s’interroger sur une possible ubérisation des services publics entendue comme la mobilisation d’autoentrepreneurs payés à la tâche pour offrir le service. La Poste se retrouve en concurrence directe avec des opérateurs ubérisés dont le rôle est croissant dans la logistique. La pression est forte alors d’aligner vers le bas les conditions d’emploi. Le rachat par le groupe La Poste de Stuart, qui mobilise des autoentrepreneurs, ou plus largement le développement de microsous-traitances par Chronopost sont des symptômes émergents de cette tendance.
En quoi l’action de la gendarmerie propose-t-elle une alternative ?
Simon Cottin-Marx La gendarmerie a fait le choix du logiciel libre dès les années 2000, pour éviter la dépendance à Microsoft et avoir la maîtrise de ses outils de travail. Les 100 000 gendarmes qui ont un poste informatique utilisent GendBuntu, LibreOffice, Thunderbird ou encore VLC. Et non Windows, Office, Outlook… La gendarmerie n’a pas seulement remplacé les logiciels propriétaires par des logiciels libres. Elle les a adaptés à ses besoins. Elle a aussi participé à la constitution de communs numériques en fournissant, par exemple, des lignes de codes au logiciel de lecture de vidéos VLC. Des smartphones fonctionnent sous logiciel libre (NéoGend), dont elle maîtrise les programmes et la sécurisation. Tout cela a été rendu possible grâce à des gendarmes militants libristes.
Ne doit-on pas s’appuyer plus sur les communs ?
Simon Cottin-Marx Le numérique a permis la réaffirmation des communs et l’espoir qu’il existerait une troisième voie entre le public et le privé. C’est plutôt une forme de complémentarité entre le public et les communs qu’il faut rechercher. L’exemple d’OpenStreetMap et des relations entre cette cartographie participative et la cartographie publique en offre une bonne illustration. C’est un véritable enjeu, beaucoup de services publics en ont besoin, comme les services d’urgences, la logistique, La Poste, EDF… Avoir des cartes à jour est important. Ce domaine a longtemps été un monopole public, celui de l’IGN. Avec l’arrivée du numérique, des acteurs ont émergé, Google Maps en premier lieu. Mais son approche est commerciale, Google veut vendre des adresses de restaurants, de boutiques… bref, de la publicité. OpenStreetMap a été créé avec un projet complètement différent : celui de créer un grand commun numérique en matière de cartographie. Aujourd’hui, 40 000 bénévoles collectent des données. Des entreprises et des administrations publiques, comme la ville de Montpellier, s’y sont joints. Autant de données en libre accès qui peuvent être réutilisées par les particuliers et les administrations pour offrir des services. Si les premières tentatives de partenariat entre ce commun et les organisations publiques ont été difficiles, les raisons de converger demeurent. Des acteurs publics l’ont compris : comme la région Île-de-France qui a cartographié les pistes cyclables dans OpenStreetMap et qui permet à de nombreuses applications de les exploiter pour le plus grand bonheur des deux-roues non motorisés.
économie numériqueplateformes numériquesgafamservices publics BBC
Chip shortage: Has Europe's plan arrived too late?
By Chris BaraniukTechnology of Business reporter
All his customer wants is a white, standard model, manual transmission VW Golf. But Umesh Samani, a car salesman in Stoke-on-Trent, can't say when it will arrive.
It could be many months, or he fears even a year until delivery.
Extraordinary delays have hit car dealerships up and down the country during the pandemic.
Mr Samani, who is also chairman of the Independent Motor Dealers Association, says manufacturers often tell him the computer chip shortage is to blame. Europe's car makers did not stockpile enough chips from their suppliers - mostly based in Asia - at a time of booming global demand.
This and other factors have led to shuttered car factories and fewer new cars entering the market.
"Used car prices have just gone unbelievable - almost a 30% increase on some of the models," says Mr Samani, while recounting stories of Range Rovers that have added £6,000 to their price tags in just 12 months. There are also people selling used cars for a higher price than they paid for them.
The chip shortage has exposed just how dependent the world is on semiconductor manufacturers in Asia, with the vast majority of chips produced by TSMC in Taiwan alone.
Among those who want to wrestle back some of that market share is the European Commission (EC), which in February announced a Chips Act.
The EC will plough 43bn euros (£36bn) of public and private investment into Europe's semiconductor industry. The Commission hopes to, among other things, increase the region's share of global chip manufacturing - from less than 10% to 20%.
But can Europe really catch-up with the rest of the world? And could this mean the European Union's (EU) car industry - the second largest in the world - will be shielded from future supply shocks in the long-run?
More technology of business:
First of all, it is worth noting that not only is the EU currently well behind on chip production, it must also compete with big investment elsewhere.
China poured $33bn (£25bn), purely in subsidies, into its own chip manufacturing industry in 2020. South Korea, also plans to spend almost half a trillion dollars via support packages, tax incentives and other measures over the next decade.
In order for Europe and the US - which also has ambitions to increase its market share in this sector - to truly compete, huge sums of money are required from both public and private sources, says Anisha Bhatia, an analyst at GlobalData.
But spending it is important, she argues, for geopolitical and business reasons, since Asia currently totally dominates the semiconductor industry.
"There needs to be a little more balance," she argues.
The trouble is that Europe is behind on multiple fronts, not just the manufacturing of chips.
There are also relatively few firms within the EU that design new chips for use in technology products. That is in stark contrast to the US, which already has a sizeable semiconductor design industry. US firms lead the way in determining which chips actually get made.
There is little sense in spending huge sums of money on manufacturing capabilities in a region as expensive for that sort of thing as Europe, without having more control over chip design, explains Alicia Garcia-Herrero, chief economist for Asia-Pacific at Natixis, an investment bank.
"I'm not sure this is the right strategy, to be frank," she says, referring to the Chips Act, "We should spend more money on design."
This sentiment is backed up by a report from German think tank, Stiftung Neue Verantwortung (SNV), which published a policy brief last year on the lack of semiconductor manufacturing in Europe. The report suggests that with few Europe-designed chips, any new chip factories, or "fabs", in the region would need to seek orders from elsewhere, such as the US.
"Why would [US firms without semiconductor-manufacturing capabilities] choose to manufacture their chips not in South Korea, Taiwan or the United States but in Europe?" the brief asked.
There are other problems, too. Chip makers have been offering smaller and smaller "node sizes", currently measured in nanometres (nm), to indicate the ever greater technical achievements of their manufacturing processes.
Also, semiconductors are manufactured on large discs called wafers, which are then split into thousands of smaller pieces - the individual chips themselves.
Over time, the size of these wafers has increased to allow more chips to be made at once. Cutting-edge chips are generally made on 300mm wafers today, says Koray Köse, an analyst at Gartner.
While Europe does have some production capacity for 300mm wafers, it is very far behind the US and Asia.
That leads to the question - what sort of chips Europe should be aiming to produce and why - as Europe is currently behind on everything and must choose its battles.
"There is no Apple, or Foxconn, manufacturing location in Spain that would consume gazillions of 300mm wafer products," says Mr Köse.
European industry, in general, does not require many of the cutting edge, sub-10nm chips, says Julia Hess at SNV, who adds, "The demand in Europe is basically focused on industrial and automotive demands and these kind of chips do not rely on cutting edge fabrication."
In theory, Europe could try to improve its capacity for producing the older, larger chips.
But this strategy wouldn't be easy to do either, because of equipment constraints and the fact that many countries around the world - including those with much lower costs - are trying to do this right now.
It is also worth noting that current headaches with chip production, although still ongoing, are beginning to clear up. Analysis from Gartner suggests that there will actually be a global surplus of chips again in around two years' time.
It's not that Europe can't improve its position in the semiconductor industry, but these analysts tend to agree that reacting to the recent shortage by attempting to boost manufacturing alone would not be a straightforward, or wise, decision.
And as Jan-Peter Kleinhans, also of SNV, says, trying to shore-up production of chips in Europe to shield the car industry from future supply shocks will likely not be effective, since the industry will still, inevitably, rely on global supply chains.
"A modern car needs hundreds of different chips sourced from countless fabs worldwide," he says. "How does it increase your resilience against supply disruptions if you source [a percentage] of those chips domestically?
Instead, he suggests, car makers and other industries in Europe should make their supply chains more resilient by making them more transparent - and stockpiling chips in advance of the next crisis.
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Valeurs Actuelles
Nigeria : en un mois, trois prêtres ont été enlevés
Au Nigeria, les enlèvements se poursuivent, rapporte Aleteia, vendredi 1er avril. Le 27 mars dernier, le père Leo Raphael Ozigi, curé du village de Sarkin Pawa, qui se trouve dans l’ouest du pays, a été enlevé en même temps qu’une quarantaine d’autres habitants. Le village où le religieux a été kidnappé est l’un des six villages attaqués entre le samedi 26 et le dimanche 27 mars. Cet événement porte à trois le nombre de prêtres enlevés dans le pays, en mars 2022, précisent nos confrères.
De nombreuses personnes déplacées et traumatisées
Au mois de mars, deux autres prêtres ont été enlevés au Nigeria. Tous les deux se trouvaient dans l’Etat de Kaduna, situé au centre du pays. Ainsi, comme rapporté dans un précédent article, le père Joseph Akete Bako, curé de la paroisse Saint-Jean, à Kudenda, avait été enlevé dans la nuit du 8 mars, à l’occasion d’un assaut contre la maison paroissiale. Au cours de ce même assaut, une personne avait été tuée. Quelques jours plus tard, le 24 mars, le père Felix Zakari Fidson, du diocèse de Zaria, avait été enlevé.
Depuis cinq ans, plusieurs groupes terroristes, mais également des groupes armés, ravagent le nord-ouest du Nigeria, rappelle Aleteia. Selon les chiffres officiels, cette vague de violence a causé la mort d’environ 3 000 personnes au cours des dernières années. Toutefois, les personnes présentes sur le terrain assurent que ce chiffre pourrait en réalité atteindre les 36 000 personnes. Et cela, sans prendre en compte les nombreuses personnes déplacées, démunies ou traumatisées.
France24 - World
Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris
Issued on: 26/03/2022 - 19:36
France is taking its share of Ukrainian refugees with locals in Paris stepping up to help as the refugee crisis escalates. FRANCE 24 met some of those fleeing the war and the Parisians who are helping them navigate the French system at the only "Welcome Ukraine" centre in the French capital.
The war in Ukraine has stunned the world and triggered unprecedented international solidarity with millions of people fleeing Russian bombs ever since the conflict broke out on February 24. While the humanitarian response has been swift, resources in countries where Ukrainians have sought refuge are being stretched.
“The Paris prefecture is closed over the weekend”, a group of security guards informs a small gathering of disoriented Ukrainian refugees upon their arrival at the “Welcome Ukraine” centre at Porte de Versailles, in south-west Paris on Saturday. The Paris municipal website says the centre is open seven days a week, from 9 am to 6 pm, but today its administrative services are closed. Only the Ukrainians in need of housing are accepted. The refugees who arrive at the centre stoically accept the news and exit meekly out through the gates of the pavilion, clutching their personal belongings and identification papers.
Martine and her husband Pierre, who are French citizens, have come to the centre with Ukrainian refugees Svetlana, 53 years old, and her daughter Alyssa, 19 years old. All four of them seem at a loss as to what to do next after learning that the administrative branches of the centre are closed. They linger in the sunshine of the early spring morning and exchange phone numbers with an authoritative Russian-speaking woman who has showed up with another group of refugees and provides advice on how to navigate the labyrinth of French bureaucracy.
When asked how they met their charges, Martine says, “Through Mozambique!” a hint of a smile behind her mask. “My son lives in Mozambique where he has a friend who asked him if we could help”. The French couple agreed to come to the aid of the two women despite knowing nothing of their past and having to grapple with a language barrier.
A gruelling trip through Europe
They learned, with the help of Google Translate and Google Maps, where Svetlana and Alyssa had come from: the left bank of the Dnieper River, in a city called Dnipro. They learned that the two women had taken a gruelling five-day trip after leaving Ukraine, traveling by bus from Poland to Berlin, then taking a plane from Berlin to Paris, before arriving in Meudon, a French town a few kilometres away from the “Welcome Ukraine” centre. Martine and her husband had picked them up from another person's residence that very morning.
The office of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), counted a total of 3,772,599 Ukrainian refugees on its website on Saturday, an increase of 46,793 since the last count on Friday. Along with Poland, Romania and Moldavia have been taking in most of the refugees and are under immense pressure to welcome and in many cases resettle more and more of those fleeing. Many refugees are trying their luck and going west, whether or not they have family or friends awaiting them.
While it is still uncertain whether Svetlana and Alyssa will obtain the status of temporary protection in France, “they want to be autonomous and find work, which is the hardest part”, says Martine. As of March 23, France has accepted 26,000 refugees from Ukraine, 10,500 of whom have received temporary residence permits.
Individuals respond immediately
“Associations are able to provide lodging but individuals are better at providing immediate responses like finding schools for children, feeding people, helping them obtain documents”, says Martine. “It’s natural for me to help because a century ago my grandfather left Odessa in a boat. He was fleeing the civil war in Russia. It touches me to see people going through the same struggles today”.
Svetlana and her daughter, who had left the site to take out money from a cash machine, return, looking surprisingly happy as they stroll together in the spring weather along the avenue Ernest Renan. Rejoining Martine and Pierre, they then walk away from the centre toward an unknown future, their destinies temporarily linked because of the war.
At noon, a bus arrives and a large crowd disembarks. Many carry suitcases and backpacks, a baby screams in the distance. Those brought to the centre by the Red Cross, will only stay at the centre for one or two days before leaving for other parts of France. At the same time, Olena and her father, from Cherkasy, arrive at the gates of the welcome centre.
“I invited my father to France for his birthday and because it was the kid’s vacation, but the war broke out and he stayed with us”, says Olena, a resident of France. “We are here because my father had cancer and if anything happens to his health I want him to be covered by the French security system”.
Her mission today is to obtain the Carte Vitale for her father, the green and yellow card with a microchip that allows holders to access the French healthcare system, but they are turned away and told to return Monday.
Olena says that her father will stay with her family however long the war lasts. “Everybody wants to go home”, she says, tears welling up in her eyes.
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On the Ground
Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees
ON THE GROUND
‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation
On the ground
More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns
Valeurs Actuelles
Le pape François condamne “l’invasion russe” et veut aller en Ukraine
En déplacement à Malte, samedi 2 avril, le pape François a condamné « l’invasion russe » et a fait part de son souhait de se rendre en Ukraine, détaille CNews. Ces propos, le souverain pontife les a tenus alors qu’il s’exprimait à La Valette, devant George Vella, président maltais, ainsi que le corps diplomatique. Le religieux a notamment fustigé « les séductions de l’autocratie », mais également « les nouveaux impérialismes ». D’après lui, tous ces éléments font peser sur notre monde la menace d’une « guerre froide étendue qui pourrait étouffer la vie de peuples et de générations ».
« L’indifférence des autres »
Peu après, toujours dans le même contexte, le pape a fait référence au président russe Vladimir Poutine, sans toutefois directement le nommer : « Quelque puissant, tristement enfermé dans ses prétentions anachroniques d’intérêt nationaliste, provoque et fomente des conflits », a-t-il dit. L’instant d’après, il a assuré être prêt à se rendre en Ukraine, en répondant ainsi à l’invitation du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui lui avait demandé de jouer le rôle de médiateur entre Kiev et Moscou, rappellent nos confrères.
A un autre moment de son discours, le pape François a fustigé un conflit qui aggrave « la crise migratoire », avant d’enjoindre à « des réponses globales et partagées ». Enfin, le religieux a fustigé les prises de position des pays de l’Union européenne qui ne seraient pas favorables à l’idée d’accueillir des réfugiés : « Il n’est pas possible que certains pays prennent en charge l’ensemble du problème dans l’indifférence des autres. »
France24 - World
Polar regions record 'absurd' high temperatures: Weather quirk or unprecedented bad news?
Issued on: 24/03/2022 - 18:02
Sébastian SEIBT
Late last week, temperatures broke all records in both Antarctica and the Arctic, with temperatures up to 40°C above the seasonal average not far from the South Pole. According to experts, these high-levels could be linked to the variations of 'atmospheric rivers', as the role of climate change still has to be measured.
The world’s two polar regions simultaneously experienced unprecedented heat waves on Friday, March 18: temperatures up to 40°C above seasonal norms in Antarctica, and between 20°C and 30°C above normal in some places in the Arctic.
"Such a coincidence is very unusual," Julienne Stroeve, a polar climate specialist at University College London, told FRANCE 24.
It was the soaring temperatures in Antarctica that first caught the scientists' attention. "The temperatures recorded, even on the Antarctic plateau [located at over 2,000 metres of altitude], were absolutely absurd," Jonathan Wille, a postdoctoral researcher and specialist in Antarctic weather and climate at the Institute of Environmental Geosciences at the University of Grenoble Alpes, told FRANCE 24.
Antarctic heatwave summary1/3 For six days at Concordia (3 233 m) the values were above the monthly high (-27.9 °C on 12 March 2007) and for a day above the annual high (-13.7 °C on 17 December 2016)Day 16 -27.0 °C17 -16.9 °C18 -11.5 °C19 -14.5 °C20 -20.4 °C21 -23.1 °C pic.twitter.com/bCTmbKckj8
March 23, 2022At over 3,000 metres high, -11.5°C instead of -40°C
It was more than unusually mild at the Concordia station, located at over 3,000 metres of altitude, in East Antarctica: the thermometer rose up to -11.5°C, instead of keeping between -40°C and -50°C, the region’s average temperature at this time of year.
"The topographical barrier formed by the difference of altitude in East Antarctica means that the climate is very stable there and temperatures usually never exceed -30°C," Martin Siegert, a glaciologist at Imperial College London, told FRANCE 24.
Non...voici les scientifiques sur place pic.twitter.com/LEfKPaiWqD
March 19, 2022In 65 years of meteorological observations in this part of the world, near the South Pole, which is more than 4,000 kilometres away from Australia, such a heat spike had never been recorded. The thermometer remained nevertheless well below 0°C. A positive temperature would have caused a "completely unprecedented" ice melt, Siegert added.
On the other side of the globe, in the Northern Arctic region, the thermometer flirted dangerously with thawing temperatures even though "we are still at the end of the cold season", Siegert insisted. In some places, such as the Hopen Island (in northern Norway and the southern Svalbard archipelago), "a temperature of 3.9°C was recorded, what had never happened since records began in 1944", Ketil Isaksen, a Norwegian climatologist, wrote on Twitter.
But a heatwave in the Arctic is "less unusual than one in Antarctica", Julienne Stroeve explained. The Northern polar region is the world’s hardest hit by climate change. Temperatures there are rising three times faster than elsewhere on average, and extreme weather events are beginning to multiply.
Nevertheless, "the magnitude of this heat spike is surprising", Martin Siegert noted. He believes that it could lead to a slightly earlier-than-usual start to the ice melt season, whereas the Arctic’s thaw usually starts at the very end of March and lasts until September.
Warm breezes from Spain and New Zealand
Even though these historical records occurred at the same time in both polar regions, "it's a coincidence", Julienne Stroeves said. "There is almost no connection between the air movements that shape the weather in the Arctic and the ones that shape the Antarctic’s," Siegert explained.
But in both cases, 'atmospheric rivers' are responsible for the sudden warming of the poles. The phenomenon consists of air corridors transporting large quantities of steam over long distances, like a flying conveyor belt.
To explain the phenomenon in the Arctic region, we have to go down "to south-western Spain and northern Africa, where the atmospheric river that carried all the moisture northwards, and especially to the Siberian region, came from", Jonathan Wille explained.
In Antarctica, it is a more complex event: there was indeed an atmospheric river that originated "at the south-eastern end of Australia and in New Zealand", the specialist from the University of Grenoble noted, but that's not all of it.
When it reached the coast of Antarctica, this warmer air generated rain, then snow, a little further higher. Then, instead of dispersing and moving northwards as usual, this atmospheric current stayed put and even rushed further towards the South Pole. "It's an atmospheric river that went faster, stayed longer over Antarctica and pushed further south than others" that have reached the continent, Wille summed up.
'Weather quirk or unprecedented event'?
"It would be tempting to blame these anomalies on global warming," Martin Siegert admitted. After all, one of the consequences of these human-induced changes is that extreme weather events - such as heat spikes in polar regions, or hurricanes - are becoming more common.
But for now, it is still too early to point to climate change as the main culprit for the temperature spikes, the experts insisted. "The situation has returned to normal in the polar regions this week, and it is possible that last week's weather was an isolated phenomenon," Julienne Stroeve nuanced.
"That's the big question we need to answer: was it a weather quirk or a unpredented event" pointing to the future climate in these regions, Wille said. The question is all the more important because "we were lucky this time in Antarctica", Siegert added. If the atmospheric river had been directed further west of the southern continent - where temperatures are already naturally milder this time of year - the warm air wave could have led to unprecedented ice melt, he explained.
Given the current rate of rising sea levels, such melt would only add to the chorus of bad climate news.
This story was translated from the original in French by Henrique VALADARES.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONClimate can wait: French election campaign ignores ‘humanity’s greatest challenge’
European scientists set new record in production of nuclear fusion energy
Down to Earth
Winter droughts: The new normal?
L'Humanité
Les entreprises pour le racisme
ChroniqueArthur Haypar Arthur Hay, coursier syndicaliste
« Si Deliveroo fait le ménage sur les migrants, le free shift conviendra à tout le monde. » « Les pak pak descendent les prix comme on descend les poubelles. » Malheureusement, les idées d’extrême droite ne sont pas qu’à l’honneur dans la campagne présidentielle. Sur les réseaux sociaux de livreurs, certaines personnes actives ont un coupable tout désigné à leur désarroi. Depuis des années, les plateformes ont transpercé les couches sociales au point que le cœur d’exploitation, ce sont les travailleurs sans papiers. Sans vraiment d’autre choix, des habitants de squats sortent d’immeubles en mauvais état, équipés d’un vélo ou d’un scooter, pour livrer des commandes et essayer de gagner de quoi manger. Selon des livreurs adeptes de théories xénophobes, ces collègues sans papiers auraient une mauvaise idée en tête, celle de généraliser, voire même d’imposer leur misère à tout le monde. Ces théoriciens ont un message clair : votre misère, gardez-la pour vous.
La réflexion est un classique chez les fascistes. J’ai eu l’occasion de lire « le Malheur d’être jeune », recueil de paroles de la jeunesse en 1935, rédigé par Paul Vaillant-Couturier, alors rédacteur en chef de « l’Humanité » (réédité aux éditions du Détour). Nous y retrouvons les mêmes réflexes propagandaires de la part du fascisme, qui se réveille en temps de crise économique, pour sauver les patrons. Dans le livre, nous y lisons des jeunes dépités de voir une partie de leurs collègues ou amis tomber dans l’abrutissement intellectuel. Au point de penser que les migrants qui fuient leur pays sont tellement pauvres que cela force les honnêtes dirigeants d’entreprise à les recruter pour les payer moins cher. Le libéralisme est au-dessus de l’humanisme. Ils n’auraient pas d’autres choix, les bons bougres, ce serait de l’exploitation contrainte, en somme. La droite d’hier comme celle d’aujourd’hui, Emmanuel Macron inclus, propose donc de réduire l’offre des précaires en virant les étrangers et ce, afin de libérer les patrons de leur obligation d’exploitation ! Le racisme, c’est quand même sacrément stupide. Si ça ne rapportait pas autant d’argent aux plus riches, on pourrait même se demander pourquoi il existe encore.
Pour la petite histoire, connaissez-vous Hervé Novelli, secrétaire d’État sous Nicolas Sarkozy ? Il a été membre d’Occident, groupe violent d’extrême droite. Ensuite, il a rejoint le GUD, tout aussi dangereux. Deux groupuscules adeptes de « ratonnades ». En 2008, il crée le statut d’autoentrepreneur pour « lutter contre le travail illégal ». Statut aujourd’hui utilisé par les plateformes pour organiser l’exploitation des travailleurs sans papiers tout en se déresponsabilisant légalement de leur mise au travail. Sous le feu des critiques, les plateformes ont décidé de se rassembler en Association des plateformes d’indépendants (API) pour défendre leur cause. Devinez qui est le président de l’association ? Hervé Novelli. Trop vieux pour tabasser étrangers et communistes dans la rue, il poursuit sa voie avec des multinationales, en organisant l’exploitation. C’est contre ces gens-là qu’il faut se battre pour libérer tous les travailleurs.
la chronique d'arthur hay la chronique d'arthur hay New York Times - World
Economist Accused of Harassment Appears Set to Become Costa Rica’s President
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Preliminary results showed Rodrigo Chaves with a big lead over José María Figueres, who conceded. Mr. Chaves has pledged to overhaul the political system that turned Costa Rica into a model of stability.
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By Anatoly Kurmanaev and David Bolaños
Rodrigo Chaves, a former World Bank official who has promised to shake up the political system of Central America’s most stable nation, was on track to become Costa Rica’s new president, according to preliminary election results on Sunday night.
Mr. Chaves, 60, led his opponent, former President José María Figueres, by nearly six percentage points after 95 percent of the voting centers reported results, the country’s electoral authorities said about two hours after the polls closed.
Mr. Figueres later conceded defeat, though the final results are expected to be announced this week after the votes are manually certified.
Mr. Chaves returned to the country in 2019 after decades abroad and rose from obscurity in just months by presenting himself as a maverick outsider, skillfully exploiting popular discontent with the Latin American political establishment.
He denounced the country’s traditional political parties, big business and the news media. And he vowed to bypass Congress and other democratic institutions by holding referendums on the important policy issues.
Both candidates were hurt by scandal, which contributed to the lowest turnout since the 1940s in the first round of elections, held in February. Only one in four registered voters cast their ballots for one of the two candidates, undercutting a party system that has spared Costa Rica the political upheavals seen elsewhere in Central America but that has come to be seen by most citizens as corrupt and out of touch with people’s everyday problems.
Mr. Chaves has been embroiled in a campaign financing scandal, and he has fought to minimize and misrepresent a World Bank sexual harassment investigation of him. Mr. Figueres has struggled to shake off accusations of corruption dating from his first presidency, in the 1990s.
“Costa Ricans are turning away from their political parties,” said James Bosworth, founder of the Latin America-focused political consultancy Hxagon. The country, he said, “is going to have a hard time solving its challenges without that strong political system.”
Those challenges include financing Costa Rica’s large public sector and social spending commitments, reactivating its service-dependent economy after the pandemic and protecting its pristine environment from the effects of climate change.
Mr. Chaves rose to the top of the polls in the past month, after polling just 2 percent as recently as August, reflecting the country’s disillusionment with Mr. Figueres’s National Liberation Party, Costa Rica’s oldest and largest political party.
To emphasize his image as an underdog, Mr. Chaves liked to tell voters that his father was the bodyguard of Mr. Figueres’s father, José Figueres Ferrer, a nation-defining figure who built the National Liberation Party after leading the winning faction in the country’s brief civil war in the 1940s. Mr. Figueres said Friday that Mr. Chaves’s father “never” worked for his family.
Mr. Chaves, 60, returned to Costa Rica after 27 years at the World Bank, where he rose to the rank of director as the bank’s senior representative in Indonesia, a major developing economy. He left the bank just days after he was demoted for misconduct following sexual harassment complaints brought against him by two female employees.
He has brushed off the accusations by claiming the investigators never proved that sexual harassment had taken place, a claim that was contradicted by the verdict of the World Bank’s internal tribunal in June, issued nearly two years after Mr. Chaves left the bank.
The accusations did not appear to sway the voters.
Mr. Chaves began clashing with Costa Rica’s democratic institutions even before the announcement of the final results, shaking country’s usually civic elections.
The country’s electoral court in recent weeks said it was investigating the irregular payments that a group of allied businessmen funneled to his campaign. Mr. Chaves said before Sunday’s vote that he did not know those funds existed.
And on Sunday, the electoral court said a strategist for Mr. Chaves’s campaign tried intimidating poll workers by distributing a chain message through WhatsApp that threatened them with jail.
Mr. Figueres had focused his campaign on attacking Mr. Chaves’s relative lack of political experience, which is confined to his six-month stint as the finance minister of the departing president, Carlos Alvarado.
But Mr. Figueres was unable to distance himself from his own corruption accusations, which are related to consulting fees he received from a French telecommunications company after finishing his first presidential term in 1998.
Mr. Figueres denied giving the company preferential treatment while in office, and prosecutors who investigated the payments, which occurred between 2000 and 2003, did not press charges. Yet Mr. Figueres’s decision to wait out the results of the investigation in Europe, where he was living at the time, left a lasting impression of wrongdoing among many Costa Ricans.
“I congratulate Rodrigo Chaves, and I wish him the best,” Mr. Figueres told supporters after the initial results were announced.
Both candidates declined to be interviewed for this article.
Despite Mr. Chaves’s clinching the victory, analysts said, his weak support in Congress, the country’s strong independent courts and weak public finances will make it difficult to make good on his campaign promise to increase social spending to halt rising inequality and crime.
His party will have only 10 of Costa Rica’s 57 congressional seats.
“You’re going to get a cycle where people become increasingly disillusioned with the political system,” said Mr. Bosworth, the analyst. Mr. Chaves, he said, lacks “a popular platform that will be able to meet expectation.”
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France24 - World
Macron seeks to fire up voters, coax leftists onside amid far-right challenge
Issued on: 03/04/2022 - 17:56
Tracy MCNICOLL
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Just weeks ago, Emmanuel Macron's chances of not running away with the French presidential election looked about as likely as April snow in Paris. And yet wintry winds blew anew on Saturday as Macron finally hosted his first – and only – re-election campaign rally. With eight days to go until the vote's first round next Sunday, the frosty chill focusing minds is far-right challenger Marine Le Pen breathing down Macron's neck – and the realisation he'll need lukewarm leftists onside to beat her.
Some 30,000 supporters, many bussed in from all over France, braved the cold and icy roads to cheer on the incumbent centrist at Paris La Défense Arena, in the shadow of the capital's glassy business towers, flanked, improbably, by a cemetery. Europe's largest covered venue, the arena was built for rugby and concerts. But Macron fans – who were promised a show worthy of an American Super Bowl halftime – were more than happy to mix sport metaphors as they anxiously awaited their champ.
Paraphrasing a classic France football chant, fresh-faced Young People with Macron acolytes, spread across three stadium sections in red, white and blue campaign t-shirts, shouted: "And one, and two, and five more years!" A brass band belted out stadium classics. Banners boasted "Team Manu" or "Droit au but" (Straight to the goal), the motto of Macron's beloved Olympique Marseille football club. A warm-up man led hands-in-the-air Iceland-style football claps and enlisted Prime Minister Jean Castex to start a Mexican wave.
With a beer in one hand and twinned Macron and France flags in the other, 23-year-old Baptiste Cornuau wouldn't have missed it. His bus to Paris left Bordeaux at 5am on Saturday morning. "There are very, very few rallies, very, very little chance to see our candidate, and today we're all here," said the wine dealer, sporting an "Emmanuel Macron With You" t-shirt. "We're the only [campaign] to have risked hiring a big hall," he said, after rivals opted for outdoor venues. "We're doing it. We can be counted. We know how many of us are here tonight."
Seventeen-year-old Cédric Lallouet and his friend Basile made the trip from Deauville, on the Normandy coast, to rally for their favourite candidate. "There will probably only be one, so we're here for support," said Lallouet. "He's still president, so he does have other tasks. I think doing a rally as gigantic as this one is already wonderful." The pair won't be old enough to vote in either round of this election on April 10 or 24, but they figure showing up is good enough – as long as everyone else in the arena casts a Macron ballot on their behalf.
Civil servant Anne Trippette, 59, travelled from Toulouse for the event. "I've followed him for five years, but this is the first time I've come to see him in person. This is the place to be, that's for sure," she said. Her candidate needs five more years to wrap up his reforms, she said. But she's anxious about voter turnout. "It's like a football match. As long as the final whistle hasn't blown, there is everything left to play for," she said. "Abstention and the extremes rising will hurt us. The polls are in our favour, but you can't rely on that. People have to vote and vote Macron."
All the fanfare was only prelude to Macron's arrival in a spray of pyrotechnics, the blue-suited president clutching every extended hand as he made his way to a boxing-ring-style stage set up under six jumbo screens. "Do you hear the passion?!" Macron bellowed as he took the mic. Then the candidate launched into an address that lasted a full 130 minutes, nearly without pause. It did not go straight to the goal. But having settled for a single rally appearance and now suddenly on the defensive, the candidate has a lot to accomplish and little time left.
Night and day, five years on
Macron's 2017 campaign was the stuff of legend: a 39-year-old independent centrist, never before elected to any public office, founding his own party, poaching talent literally left, right and centre, and then beating all the odds to become France's youngest-ever president. A meteoric rise full of swagger and le goût du risque. Flash forward five years on and the incumbent's re-election bid is a study in contrasts.
Running to win a new term, Macron, distracted by his diplomatic efforts to end a war in Ukraine, has run a strikingly minimal campaign, vanishingly short on risk: A late start, few unscripted moments, a firm refusal to debate any of his 11 first-round rivals face-to-face, and cabinet ministers enlisted as stand-ins on rally stages. Macron did hold a marathon four-hour press conference to lay out his platform for the media. But predictably, only tiny snippets stuck – the ones his rivals left and right could paint as brutish during their own prolific campaign appearances: raising the retirement age to 65 and conditioning welfare payments on up to 20 hours of work.
And yet for months – with rivals divided left and right and a Ukraine-inflected rally-round-the-flag bounce giving him a comfortable cushion in the polls – Macron looked set to coast to the finish regardless. Until a poll by the Elabe firm last week focused minds sharpish. It showed Marine Le Pen at 47.5 percent for the April 24 run-off, a margin-of-error away from winning the Élysée Palace for the far right.
Polls, of course, are at best only snapshots in time, not predictions. But drastic recent shifts are bound to give the incumbent pause for thought. Over two short weeks, Macron's lead over Le Pen in the first round next Sunday has narrowed from 15 points to just five – 26 percent for Macron versus 21 for Le Pen – according to Ipsos, another pollster. The Ifop firm, for its part, similarly had Macron at 27 to Le Pen at 22 on Sunday. Every pollster has the pair remaining comfortable frontrunners to advance to the second round. But Macron's lead has faded even more starkly for that critical run-off. He was 24 points up on Le Pen just two weeks ago (62 percent to 38) on Ipsos's rolling daily survey. The gap on Saturday had narrowed to six.
>> Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
In elections past, France could count on voters across the political mainstream to join together and vote out any far-right presidential finalist en masse, a phenomenon dubbed the Republican front. But 2022 is different. A newcomer on the far right, hardline pundit-turned-politician Éric Zemmour has made Le Pen more palatable by comparison. Le Pen herself has learned from her decisive 2017 defeat to Macron and led a campaign in tune with French voters' top worry, purchasing power. Meanwhile Macron, who ran as a centrist in 2017 only to govern to the right of centre, suddenly finds himself needing leftist support to beat Le Pen in a run-off. But many left-leaning voters, exasperated by a leader they nicknamed "the president of the rich", are tempted to abstain this time, sitting out the run-off in the name of "fool me once, shame on you...."
Macron’s odes to socialists, communists
And so Macron had his work cut out on Saturday, mounting his defence at La Défense. He had to convince left-leaning voters he remains a sound choice, while reminding his own supporters and voters writ large that Le Pen's far right remains a real and present danger.
Ticking through his record and platform for a full hour in granular detail, Macron time and again underlined his commitment to social justice. He emphasised reforms that played well on the left, like smaller classroom sizes in underprivileged neighbourhoods and single women and lesbian couples gaining access to medically assisted pregnancy. He made pointed allusions to Socialist former president François Mitterrand, vaunting "the tranquil force of fraternity" and a "France united", transparent references to the leftist hero's winning 1981 and 1988 campaign slogans, respectively. And curiously, Macron ventured even further left when, lamenting abuse revelations in privately run senior care homes, the onetime investment banker quoted a classic slogan of the Trotskyite New Anti-Capitalist Party (NPA): "Our lives, their lives, are worth more than any profits."
And yet, covering his bases with an array of his cabinet ministers poached from the conservative Les Républicains looking on, Macron reminded the rapt crowd that his brand of social welfare takes root in trickle-down economics. "There is no magic money," he said. "Not more than there was five years ago," he added, touting his plan to put France to work, pledging he won't raise taxes or add to France's debt burden. "There is no welfare state if there isn't a strong productive state that creates wealth so it can be redistributed," he said.
>> Five years of Macron: France’s economy trickles down in drips and drops (Part 2 of 4)
Over more than two hours on stage, Macron never cited Le Pen or Zemmour by name. But in the closing minutes of his speech he railed against "abject politics" and warned against complacency over extremes that have become "commonplace".
"Don't believe the pollsters or the pundits who tell you that it's impossible, unthinkable, that the election is over, that all will be fine," he warned. "Look at us! Look at yourselves! Five years ago, they said it was impossible [we would win]," he recalled. "Look at Brexit and so many elections, all that seemed improbable and yet came to pass. Nothing is impossible."
"The extremist danger today is all the greater in that, for months, for years, alternative truths have been trivialised," he said, lambasting those who spout "filthy lies and nauseating theories", "the worst conspiracy theories on the Covid-19 vaccine", and the media who air them time and again, unquestioningly.
In a thinly veiled reference to Le Pen, whose party has once sought campaign financing in Russia and more recently reportedly in Hungary, he slammed "candidates that call themselves patriots while financing their platforms and parties abroad". He alluded to far-right parties' fascist heritage and warned voters tempted by their purchasing power promises that they would send low-income earners to the poorhouse and bankrupt their pensions.
"The fight is now!" Macron roared at the pulpit. "It's the battle between progress and retreat, of patriotism and Europe against the nationalists. The choices in April are simple. Do you want a France of equality, of ecology, of progress? Then help us! Join us!" he cried out, calling on "all those from social democrats to Gaullist [conservatives], and the ecologists who have yet to join us, to do so".
'He's got mojo'
Will that sundry assortment of voters hear Macron's message in the home stretch of this election? Ironically, Macron waited so long to deliver his first campaign rally speech that, through the quirk of French election regulations that decree all 12 candidates get perfectly equal airtime down the stretch, most broadcasters only aired short excerpts of the president's two-hour appeal.
But inside the arena on Saturday, before heading back out into the unseasonable cold, Macron enthusiasts were elated. "It was extraordinary. A real speech about progress," said retired bank employee Alain Andrien, 73, from La Meuse, in eastern France. "I wasn't a Macronist from the start. But I am now, all the way," added Andrien, who "comes from the left" and volunteers pasting posters for Macron's re-election campaign. "He spoke about united France. That's not unfamiliar for people who voted for Mitterrand," he smiled.
"He mobilised the troops and that's important," said Patricia Rodriguez, 68, a retired teacher from the greater Paris area. Rodriguez, who'd always voted centrist, explained she only got involved with politics five years ago, for Macron. "He's got mojo," she said after the first and last rally of her candidate's campaign. "We hope he wins because he's the only one who can save France. Because who knows where we're headed, with the Russians. We don't know how it will degenerate," she said. "And there are still reforms to do. We need five more years to see them through."
But Rodriguez, too, frets about turnout. "Some people no longer believe in anything. Others will swing into action so Macron goes away. So it's true that Macron's election isn't at all for sure."
Irony of ironies, if Macron manages to convince France he could lose in April, he'll be halfway to the goal of another term.
French presidential election © France 24
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONClosing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONTurnout concerns loom large for French presidential election frontrunners
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWill France’s Yellow Vests come back to haunt Macron on election day?
Valeurs Actuelles
Payer le gaz en roubles : Moscou peut-il cesser de vendre son gaz en Europe ?
En réponse à la batterie de sanctions financières imposée par l’Occident depuis le début du conflit en Ukraine, Vladimir Poutine contre-attaque. Au cœur de la stratégie du président de la fédération de Russie : l’énergie. L’homme fort du Kremlin menace de cesser les approvisionnements en gaz aux pays dits « inamicaux » si ceux-ci ne payent pas en roubles, indique le quotidien Libération. « Nous avons livré aux consommateurs européens nos ressources de gaz, ils les ont reçues, nous ont payés en euros, et ensuite ils gèlent ces euros. Alors, de fait, une partie du gaz livré en Europe, nous le livrons gratuitement. Pour acheter du gaz naturel russe, ils doivent ouvrir des comptes en roubles dans des banques russes », a-t-il déclaré lors d’un point gouvernemental diffusé à la télévision. La mesure doit prendre effet à partir du vendredi 1er avril, sans pour autant susciter l’affolement de l’Europe.
Couper le robinet
Quelle est la stratégie de Vladimir Poutine ? « Ce jeu de poker menteur permet au président russe de recentrer le débat, de renforcer temporairement le rouble et de tester la solidarité européenne », estime Phuc-Vinh Nguyen, spécialiste en politique énergétique à l’Institut Jacques-Delors, à Libération. L’Europe, très dépendante au gaz russe pourrait être en mauvaise posture si Moscou venait à cesser l’approvisionnement énergétique en réponse aux sanctions de l’Occident.
Mais cette décision pourrait se heurter à plusieurs obstacles. « Une limite physique, car il faudrait plusieurs jours, voire plusieurs semaines pour cesser l’approvisionnement depuis les champs gaziers. Si ce processus avait commencé, on le verrait au niveau des flux, ce n’est pas le cas », analyse Phuc-Vinh Nguyen. Plus encore, cette mesure impliquerait la rupture des contrats, créant une situation d’instabilité juridique et privant la Russie d’une manne financière considérable. Chaque jour, les Européens règlent une facture de presque 800 millions d’euros à la Russie pour ses produits énergétiques.
Refus des Européens
A ce stade, les Européens refusent de régler leurs factures de gaz en roubles. « Les contrats prévoient une monnaie dans laquelle ils sont exécutés et donc les contrats doivent être exécutés dans la monnaie prévue », a rappelé le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, en visite à Berlin. Une position également soutenue par le chancelier allemand, Olaf Scholz. Mais un arrangement aurait été trouvé entre les deux parties : les entreprises paieraient dans les devises prévues, les banques, elles, convertiraient ces sommes en roubles. C’est notamment le cas de Gazprombank. L’établissement financier russe a jusqu’ici été épargné par les sanctions occidentales.
Reste que la menace d’une coupure de l’approvisionnement en gaz plane. Une éventualité que n’exclut pas Bruno Le Maire qui a ajouté « préparer les scénarios » pour faire face à cette situation. En attendant, la France peut encore compter sur ses stocks de gaz, remplis à 22 %. Une réserve qui permettrait de tenir entre « 22 et 30 jours » en autarcie, estime Phuc-Vinh Nguyen. Si un tel scénario venait à se réaliser, l’Hexagone devrait se tourner vers d’autres fournisseurs et inciter sa population à réduire sa consommation.
France24 - World
Pakistan’s PM Khan calls for fresh elections after no-confidence vote blocked
Issued on: 03/04/2022 - 07:46
NEWS WIRES
Pakistan Prime Minister Imran Khan called Sunday for the president to dissolve parliament and hold a fresh election, minutes after the national assembly deputy speaker declined to hear a no-confidence motion into his rule.
In an address on state TV, Khan said there had been unacceptable interference in Pakistan's democratic institutions, and an interim government should be formed to hold fresh elections.
"I have sent advice to the president to dissolve the assemblies... We will go to the public and hold elections and let the nation decide," he said.
"When the advice reaches the president, assemblies will be dissolved which will be followed by the process of setting up a caretaker government," he added.
No premier of Pakistan has ever completed a full term, and Khan has been facing the biggest challenge to his rule since being elected in 2018, with opponents accusing him of economic mismanagement and bungling foreign policy.
On Sunday parliament was due to debate a no-confidence motion on Khan, but the deputy speaker refused to accept it, causing uproar in the chamber.
"I rule out this no-confidence motion in accordance with the constitution," said deputy speaker Qasim Suri, a Khan loyalist, as the session started.
Khan's Pakistan Tehreek-e-Insaf party (PTI) effectively lost its majority in the 342-member assembly last week when a coalition partner said its seven lawmakers would vote with the opposition.
More than a dozen PTI lawmakers had also indicated they would cross the floor.
Khan has accused the opposition of conspiring with "foreign powers" to remove him because he won't take the West's side on global issues against Russia and China.
Earlier this week he accused the United States of meddling in Pakistan's affairs.
Local media had reported that Khan had received a briefing letter from Islamabad's ambassador to Washington recording a senior US official saying they felt relations would be better if Khan left office.
In Washington last week, State Department spokesman Ned Price told reporters there was "no truth" to the allegations.
Opposition gathers
The opposition is headed by the Pakistan Muslim League-N (PML-N) and the Pakistan Peoples Party (PPP) -- two usually feuding dynastic groups that dominated national politics for decades until Khan forged a coalition against them.
Khan was elected after promising to sweep away decades of entrenched corruption and cronyism, but has struggled to maintain support with inflation skyrocketing, a feeble rupee and crippling debt.
Some analysts say Khan has also lost the crucial support of the military -- claims both sides deny -- and Pakistan's army is key to political power.
There have been four military coups -- and at least as many unsuccessful ones -- since independence in 1947, and the country has spent more than three decades under army rule.
Debate on the no-confidence motion was due to start Thursday, but the deputy speaker -- from Khan's party -- suspended proceedings when legislators declined to first address other items on the agenda.
Khan, a former international cricket star who in 1992 captained Pakistan to their only World Cup win, hinted Saturday he still had a card to play.
"I have a plan for tomorrow, you should not be worried about it. I will show them and will defeat them in the assembly."
(AFP)
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Pakistan cheers Taliban out of ‘fear of India’ – despite spillover threat
AF-PAK SECURITYPakistan’s ‘good Taliban-bad Taliban’ strategy backfires, posing regional risks
Pakistan PM Imran Khan's future in doubt as no-confidence vote looms
New York Times - World
Russia-Ukraine War
‘This Is True Barbarity’: Life and Death Under Russian Occupation
The town of Trostyanets was occupied by Russian forces for a month before the Ukrainian military liberated it. Residents described weeks of hunger and horror.
Trostyanets, in Ukraine’s northeast, was supposed to be a mere speed bump for the Russian military, which occupied it for roughly 30 days before the Ukrainian military retook it on March 26.Credit...
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By Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak
Photographs by Tyler Hicks
TROSTYANETS, Ukraine — The last three Russian soldiers in this Ukrainian town are in the morgue, their uniforms bloodied and torn. The first one’s face is frozen in pain. The second has his wooden pipe in his lap. The third is stuffed in his sleeping bag.
These dead are not all that was left behind in Trostyanets, a strategically located town in the country’s northeast, where Russian forces fled several days ago in the face of an orchestrated Ukrainian assault. A monthlong Russian occupation reduced much of the town to rubble, a decimated landscape of mangled tank hulks, snapped trees and rattled but resilient survivors.
There are also stories, impossible to verify, highlighting the kind of hate left in an occupation’s wake and sharing a common thread of brutality: children held at knife point; an old woman forced to drink alcohol as her occupiers watched and laughed; whispers of rape and forced disappearances; and an old man found toothless, beaten in a ditch and defecated on.
“Oh, God, how I wanted to spit on them or hit them,” said Yevdokiya Koneva, 57, her voice steely as she pushed her aging bicycle toward the center of town on Friday.
Ukrainian forces are now gaining ground, as more than a month into the war Russian forces are pulling back from their positions north of Kyiv, even as Ukrainian soldiers are making progress here in the northeast. This area was supposed to be little more than a speed bump for a sprawling military campaign that would quickly take the country’s capital and leave the east in Russian hands.
Instead, a combination of logistics issues, low morale and poor planning among Russian forces allowed an emboldened Ukrainian military to go on the offensive along multiple axes, grinding down the occupying forces and splintering their front lines.
The Ukrainian victory in Trostyanets came on March 26 — what residents call “Liberation Day” — and is an example of how disadvantaged and smaller Ukrainian units have launched successful counterattacks.
It also shows how the Russian military’s inability to win a quick victory — in which it would “liberate” a friendly population — left its soldiers in a position that they were vastly unprepared for: holding an occupied town with an unwelcoming local populace.
“We didn’t want this dreadful ‘liberation,’” said Nina Ivanivna Panchenko, 64, who was walking in the rain after collecting a package of humanitarian aid. “Just let them never come here again.”
Interviews with more than a dozen residents of Trostyanets, a modest town of about 19,000 situated in a bowl of rolling hills roughly 20 miles from the Russian border, paint a stark picture of struggle and fear during the Russian occupation. The unrelenting violence from both Ukrainian and Russian forces fighting to retake and hold the town raged for weeks and drove people into basements or anywhere they could find shelter.
On Friday, dazed residents walked through the destroyed town, sorting through the debris as some power was restored for the first time in weeks. Viktor Panov, a railway worker, was helping to clear the shrapnel-shattered train station of unexploded shells, grenades and other scattered explosives. Other men cannibalized destroyed Russian armored vehicles for parts or working machinery.
“I can’t wrap my head around how this war with tanks and missiles is possible,” said Olena Volkova, 57, the head doctor at the hospital and the deputy head of the town council. “Against who? The peaceful civilians?”
“This is true barbarity,” she said.
The war began in Trostyanets on Feb. 24, the day the Russians launched their invasion of Ukraine. The town quickly became a thoroughfare for advancing Russian tank columns as they punched farther west, part of their northeastern offensive toward Kyiv, the capital. Thousands of armored vehicles rolled through, breaking highway guard rails and chewing up roads.
“As the Russians drove in, for the first two days, our guys fought back well, so long as they had heavy weapons,” said Mr. Panov, 37. “After they ran out of those, they were left only with rifles.”
Farther west, the offensive blitz toward Kyiv soon encountered fierce Ukrainian resistance, stopping the Russians short of the capital, meaning that soldiers would have to occupy Trostyanets rather than just move through it. Roughly 800 troops fanned out, constructing a dozen or so checkpoints that cut the town into a grid of isolated neighborhoods.
Residents say they rarely tried to move through the Russian positions, though they described the occupying soldiers as amiable enough in the first days of the occupation, and more confused than anything.
“The first brigade of Russian forces that came in were more or less tolerable,” Dr. Volkova said. “They said, ‘OK, we will help you.’”
That help, Dr. Volkova explained, was just allowing them to pull corpses off the streets. She added that roughly 20 people had been killed during the occupation and the ensuing fighting — 10 had suffered gunshot wounds.
On a few occasions, the Russian troops opened “green corridors” for civilians to leave the town, though that was when some people — mostly younger, military-age men — were abducted.
Early in the occupation, Trostyanets’s police officers took off their uniforms and blended into the populace. Those who were in Ukraine’s Territorial Defense, the equivalent of the National Guard, slipped out to the town’s periphery and worked as partisans — documenting Russian troop movement and reporting it to the Ukrainian military.
Others remained in the town, quietly moving to help residents where they could, even as Russian soldiers hunted them. “We were here during the whole time of occupation, working to the best of our abilities,” explained the police chief, Volodymyr Bogachyov, 53.
As the days and weeks went by, food became scarce and any good will from the soldiers vanished, too. Residents boiled snow for water and lived off what they had stored from their small gardens. Russian soldiers, without a proper logistics pipeline, began looting people’s homes, shops and even the local chocolate factory. One butcher spray painted “ALREADY LOOTED” on his shop so the soldiers would not break in. On another store, another deterrence: “EVERYTHING IS TAKEN, NOTHING LEFT.”
By mid-March, the Russian soldiers were rotated out of the town and replaced by separatist fighters who were brought in from the southeast.
It was then, residents said, that atrocities began to mount.
“They were brash and angry,” Dr. Volkova said. “We could not negotiate with them about anything. They would not give us any green corridors, they searched the apartments, took away the phones, abducted people — they took them away, mostly young men, and we still don’t know where these people are.”
As of Friday, the town’s police had received 15 reports of missing people.
In the morgue, beside the three dead Russian soldiers, Dr. Volkova pointed to a body bag in the corner of the room. “This person was tortured to death,” she said. “His hands and legs are tied up with sticky tape, his teeth are missing and almost all of his face is gone. It’s unknown what they wanted from him.”
Outside the town, Ukraine’s 93rd Mechanized Brigade, a unit of experienced veterans who had seen combat off and on in the country’s separatist regions for the past seven years, slowly moved into position. Then, on March 23, they attacked with a bombardment of artillery fire.
The next day, the town’s hospital was shelled. It is not entirely clear who hit the building, but local residents accuse the Russians of firing into the structure. The hospital had been operational for the duration of the occupation, treating everyone, including Russian soldiers. During the shelling, only one doctor and one nurse were still working there, and they moved into the basement with patients.
“In the morning, we went away on foot with the last two women still remaining in the maternity ward, one pregnant and one that had just given birth,” said Xenia Gritsayenko, 45, a midwife who had returned to work on Friday to clean up the ward. Tank shells had gone through the walls, shredding baby posters and lighting at least one room on fire. “It was the cry from the bottom of the soul.”
The Russian forces fled on the night of the 25th. Their demolished artillery position in the train station square showed signs of an undersupplied and ad hoc force. Fortifications included ammunition crates loaded with sand and thick candy bar wrappers bundled in rolls and used to shore up shattered windows instead of sandbags. Uniforms lay in soaked puddles. Russian supply documents blew aimlessly in the wind.
A nearby monument that commemorates the World War II victory to retake the town, affixed with an aging Soviet tank, was damaged, but not destroyed. It had survived one more battle.
By Friday afternoon, Mr. Bogachyov, the police chief, was sorting through reports of townspeople who had collaborated with the former occupiers, as well as trying to address continued looting. Yet no one had issues siphoning fuel from the abandoned Russian tanks dotting the roads.
“The info is such as, ‘This person was talking or drinking vodka with the Russians,’ and, ‘This person pointed to them where is the home of the person they were looking for,’” he said.
“There is no information on collaborations such as our citizens taking arms along with the occupants or treating their own citizens with violence,” Mr. Bogachyov said, acknowledging that it was hard to tell if he was contending with Russian spies or just neighborly grudges.
The morning rain had burned off by the afternoon. The long lines around humanitarian aid distribution points dissipated. A garbage truck meandered by, loaded to the brim with war detritus and Russian Army rations. A few people took selfies in front of the last Russian piece of self-propelled artillery that was still recognizable.
Galyna Mitsaii, 65, an employee of the local seed and gardening supplies shop near the train station, slowly restocked her shelves, pleased at how the day’s weather had turned out.
“We will sow, we will grow, we will live,” she said, crying.
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : Alicher Ousmanov ou les limites de la chasse aux oligarques russes
Publié le : 31/03/2022 - 18:17
Sébastian SEIBT
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Le milliardaire russe Alicher Ousmanov fait l’objet de sanctions en demi-teinte de la part des États-Unis. Une approche prudente voulue par Washington, a révélé le Wall Street Journal. L’exemple de cet oligarque souligne la difficulté de faire pression sur l’entourage de Vladimir Poutine au-delà des mesures les plus voyantes comme la saisie de yachts.
Il fait figure de symbole de la chasse aux multimilliardaires russes et à leurs signes extérieurs de richesse. Alicher Ousmanov, parfois décrit comme “l’oligarque favori” de Vladimir Poutine, n’arrête pas de voir ses actifs les plus “bling bling” saisis par les autorités européennes et américaines, qui ont mis cet homme d’affaires, longtemps le plus riche de Russie, sur leur liste noire début mars dans le cadre des sanctions contre la Russie.
Mais, en parallèle, pendant les saisies, les affaires continuent. Le régime de sanctions que Washington a mis en place contre Alicher Ousmanov lui permet malgré tout de continuer à commercer avec le reste du monde (presque) comme si de rien n’était, a révélé le Wall Street Journal mercredi 30 mars. Le quotidien économique américain a même pu consulter des échanges d'e-mails au sein de l’administration Biden. Les fonctionnaires américains y évoquent une stratégie "d'atténuation" de l’effet des sanctions contre ce magnat du fer, des métaux en général et des télécommunications.
Voiture blindée et yacht démesuré
Alicher Ousmanov est devenu l’incarnation d’une certaine schizophrénie des sanctions internationales contre les oligarques. D’un côté, il faut frapper fort ceux qui sont accusés de s’être enrichis grâce à leur proximité avec Vladimir Poutine. “Il est moralement difficilement acceptable de laisser ces richissimes russes profiter des avantages du mode de vie à l’occidentale alors qu’ils ont toujours été aux côtés du président russe”, expliquait début février à France 24 Peter Rutland, universitaire américain et auteur d’un ouvrage sur l’élite économique russe.
>> Champagne, voitures de luxe… le mode de vie de l’élite russe dans le collimateur des Occidentaux
Alicher Ousmanov a senti plusieurs fois le bâton des sanctions s’abattre sur son patrimoine. Sa Mercedes de grand luxe, estimée à plus de 600 000 euros, a été saisie en Italie mercredi 30 mars. Le véhicule, lourdement blindé - il est censé parer l’explosion simultanée de deux grenades -, est soupçonné d’avoir servi à Vladimir Poutine et à certains de ses invités de marque pour se déplacer en toute tranquillité, souligne le Guardian.
Deux semaines plus tôt, c’est le yacht de ce milliardaire, dont la fortune personnelle était estimée à 21 milliards de dollars avant la guerre en Ukraine, qui avait été immobilisé en Allemagne. Une décision des autorités qui n'est pas passée inaperçue car le "Dilbar", long de 156 mètres, est l’un des plus grands yachts du monde, et il encombre depuis plus d’un mois le port de Hambourg.
Mais ce n’est pas tout. Alicher Ousmanov ne peut plus utiliser l’un de ses deux avions privés et les autorités italiennes ont saisi une de ses villas ainsi que cinq autres voitures. Le club de football britannique d’Everton a aussi mis un terme à tous ses contrats avec le multimilliardaire russe, qui était son plus important sponsor.
Autant de mesures qui n’ont pas plu au principal intéressé, qui les a qualifiées “d’injustes et de légalement infondées”. Il a rappelé que tous ses actifs avaient été placés dans des “trusts” britanniques - des entités financières qui apparaissent comme les propriétaires légaux des biens - au bénéfice de ses enfants, juste avant le début de la guerre en Ukraine. Alicher Ousmanov a ainsi déploré que les autorités européennes aient visé des actifs qui ne lui appartenaient pas… C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Allemagne refuse d’utiliser le terme de "saisie" pour le yacht "Dilbar" et préfère évoquer une immobilisation.
Des sanctions “atténuées”
Mais ces sanctions ne heurtent pas les sources de revenus d’Alicher Ousmanov. Et c’est là que le bât blesse. L’Europe a décidé de s’en prendre en priorité aux actifs personnels des oligarques. De son côté, Washington veut aussi sanctionner les entreprises que ces élites économiques russes dirigent. Sauf que les États-Unis ont mitonné un régime de sanctions sur mesure pour les groupes contrôlés par Alicher Ousmanov, une manœuvre qui dénote à quel point les États-Unis craignent qu’une grande sévérité fasse trop de dommages collatéraux parmi les groupes occidentaux.
>> À voir aussi sur France 24 : Oligarques sanctionnés, quel impact ?
Les sanctions ne s’imposent jamais à une entreprise, si la personne visée en détient plus de 50 %. Washington aurait pu faire une exception à cette règle générale pour Alicher Ousmanov, qui ne possède que 49 % d’USM, le conglomérat et fonds d’investissement qui est à l’origine de sa fortune. C’est cette multinationale qui contrôle Metalloinvest, le géant russe du fer et des mines ; elle gère aussi ses investissements dans des groupes comme Facebook, Twitter, Uber, Airbnb, Xiaomi, etc.
Restent donc les “centaines d’autres sociétés” dont cet oligarque est l’actionnaire majoritaire, note le Wall Street Journal. Mais le Trésor américain a émis une “exemption générale” permettant à tous les groupes appartenant à Alicher Ousmanov d’échapper “pour l’instant” aux sanctions.
Pour faire avaler la couleuvre, “on doit faire passer le message qu’on est en train de regarder plus en détail ces entreprises, ou quelque chose comme ça”, a écrit une responsable du Trésor américain dans un e-mail interne consulté par le Wall Street Journal.
“Je n’ai jamais vu un tel régime d’exemption, et encore moins pour un oligarque russe”, a reconnu au quotidien économique américain George Voloshin, un analyste spécialisé dans les crimes financiers pour Aperio Intelligence, une société britannique de conseils financiers et économiques.
Mais les États-Unis savent très bien que tenter de faire mal à un oligarque peut être très douloureux pour le reste du monde. En 2018, les sanctions drastiques décidées par le président Donald Trump contre le magnat russe de l’aluminium Oleg Deripaska avaient entraîné une réaction en chaîne. Il y avait d’abord eu une hausse de plus de 15 % des prix de l’aluminium, puis des filiales en Europe de Rusal (la multinationale appartenant à Oleg Deripaska) avaient flirté avec le défaut de paiement et plusieurs partenaires commerciaux de premier plan de ce groupe russe - tels que Siemens, Mercedes ou le géant minier Rio Tinto - avaient perdu des millions d’euros de contrats. Washington avait dû, en urgence, distribuer des licences exceptionnelles permettant à Rusal de recommencer à opérer normalement sur la scène internationale.
Risque de dommages collatéraux
L’administration Biden n’a aucune envie de voir l’histoire se répéter avec Alicher Ousmanov, qui est l’un des acteurs majeurs du marché du fer… “Des usines au Texas, en Caroline du Nord et dans le Mississippi dépendent des matières premières fournies par Metalloinvest”, rappelle le Wall Street Journal.
Des sanctions contre Metalloinvest pourraient faire exploser le cours du fer, dans un contexte déjà marqué par une forte hausse du prix des matières premières. Ironiquement, Alicher Ousmanov aurait pu en profiter puisque USM est à la tête des “plus importantes réserves de fer au monde”, souligne le site Mining Digital,
Surtout, le Trésor américain a reconnu ne pas avoir une image précise de l’étendue de l’empire d’Alicher Ousmanov. L’administration américaine a identifié au moins 800 entités dans lesquelles l’oligarque russe a des participations. Impossible d’évaluer l’ampleur des dommages collatéraux si Washington interdisait à tous les groupes américains (y compris le système bancaire) de faire des affaires avec la myriade d’entités reliées au milliardaire.
En 2019, après le fiasco des sanctions contre Oleg Deripaska, des spécialistes des sanctions internationales, comme Joshua Kirschenbaum du German Marshall Fund, avaient averti qu’en l’état actuel, l’arsenal des sanctions américaines ne permettaient pas de faire pression efficacement sur l’entourage de Vladimir Poutine. La manière dont l’administration Biden avance prudemment avec Alicher Ousmanov démontre que Washington n’a toujours pas réussi à résoudre cette équation. Ou, comme le dit un autre membre du Trésor américain dans un e-mail consulté par le Wall Street Journal, “cette approche fait plus penser à une opération de com’ qu’à des sanctions financières”.
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La chronique de l’éco
Roman Abramovitch, l'oligarque devenu négociateur
CRISE UKRAINIENNE
Gaz, oligarques, finance... Comment la Russie se protège des sanctions occidentales
Le Débat de France 24
Oligarques sanctionnés, quel impact ?
New York Times - World
Costa Rica va a las urnas entre el descontento y la apatía
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La votación, que enfrenta a un expresidente con un economista advenedizo en política, pone en entredicho un sistema político que convirtió al país en modelo de estabilidad.
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Por Anatoly Kurmanaev y David Bolaños
Los costarricenses eligen el domingo a su próximo presidente en unas elecciones consideradas como un referéndum sobre el futuro del sistema político de 70 años de la nación más estable y próspera de Centroamérica.
La elección, una segunda vuelta, enfrenta a José María Figueres, expresidente y vástago de la familia política más prominente de Costa Rica, con Rodrigo Chaves, un ex alto funcionario del Banco Mundial que saltó a la fama presentándose como alguien al margen del sistema político en medio del creciente descontento popular con la clase política latinoamericana dominante.
Ambos candidatos se han visto perjudicados por escándalos, lo que contribuyó a que la primera vuelta de las elecciones, realizada en febrero, registrase la menor participación desde la década de 1940. Solo uno de cada cuatro electores inscritos votó por uno de los dos candidatos que se presentan el domingo, lo que ha fragmentado el sistema de partidos que ha mantenido a Costa Rica al margen de las convulsiones políticas de Centroamérica, pero que ha llegado a ser considerado por la mayoría de los ciudadanos como corrupto y alejado de los problemas cotidianos de la gente.
Chaves se ha visto envuelto en un escándalo de financiamiento de la campaña, y ha luchado por minimizar y tergiversar una investigación del Banco Mundial sobre acoso sexual en su contra. Figueres ha tenido dificultades para librarse de las acusaciones de corrupción que se remontan a su primera presidencia en la década de 1990.
“Los costarricenses se están alejando de sus partidos políticos”, dijo James Bosworth, fundador de la consultora política Hxagon, centrada en América Latina. El país, dijo, “va a tener dificultades para resolver sus desafíos sin ese sistema político fuerte”.
Esos desafíos incluyen la financiación del gran sector público de Costa Rica así como los compromisos de gasto social del país, la reactivación tras la pandemia de su economía dependiente de los servicios y la protección de su prístino medio ambiente frente a los efectos del cambio climático.
La votación comienza a las 6 a.m., hora local, y las autoridades electorales dijeron que esperaban dar a conocer los resultados preliminares dos horas después del cierre de las urnas, que será a las 6 p.m. Los sondeos de opinión muestran una contienda reñida.
La Universidad de Costa Rica, administrada por el estado, ha encontrado que Chaves tenía una estrecha ventaja sobre Figueres previo a la votación. En una encuesta realizada por la universidad entre poco más de 1000 votantes entre el 24 y el 28 de marzo, Chaves aventajaba a Figueres por 3,4 puntos porcentuales, ligeramente por encima del margen de error de la encuesta (3,1 por ciento).
Chaves, un economista formado en Estados Unidos, ha pasado del relativo anonimato a la posición de favorito en los últimos meses, presentándose como alguien al margen del sistema político que se enfrentará a las élites del país eludiendo las instituciones democráticas tradicionales. Ha prometido “devolver el poder a los ciudadanos” mediante la celebración de consultas populares en torno a temas políticos urgentes.
Para enfatizar su imagen de hombre común, Chaves ha repetido en la campaña que su padre fue guardaespaldas del padre de Figueres, José Figueres Ferrer, una figura que marcó al país y que construyó el mayor partido político de Costa Rica tras liderar la facción ganadora en la breve guerra civil del país en la década de 1940. Figueres dijo el viernes que el padre de Chaves “nunca” trabajó para su familia.
Chaves, de 60 años, regresó a Costa Rica en 2019 después de 27 años en el Banco Mundial, donde ascendió al rango de director como representante principal del banco en Indonesia, una importante economía en desarrollo. Dejó el banco pocos días después de ser rebajado de su cargo por mala conducta tras una denuncia de acoso sexual presentada contra él por dos empleadas.
Chaves le restó importancia a las acusaciones al alegar que los investigadores nunca probaron que hubiera habido acoso sexual, una afirmación refutada por el veredicto del tribunal interno del Banco Mundial en junio, emitido casi dos años después de que Chaves dejara el banco.
Y en las últimas semanas, Chaves se vio perjudicado por una investigación iniciada por el Tribunal Supremo de Elecciones de Costa Rica sobre los pagos irregulares que un grupo de empresarios aliados canalizó hacia su campaña. Chaves dijo que no sabía de la existencia de esos fondos.
Figueres ha centrado su campaña en atacar la relativa falta de experiencia política de Chaves, alegando que el país necesita una administración probada después de años de trastornos provocados por la pandemia.
Pero Figueres ha sido incapaz de distanciarse de sus propias acusaciones de corrupción, relacionadas con los honorarios de consultoría que recibió de una empresa francesa de telecomunicaciones tras finalizar su primer mandato presidencial en 1998.
Figueres negó haber dado un trato preferente a la empresa durante su presidencia, y los fiscales que investigaron los pagos, que se produjeron entre 2000 y 2003, no presentaron cargos. Sin embargo, la decisión de Figueres de esperar los resultados de la investigación en Europa, donde vivía en ese momento, dejó una impresión duradera de mala conducta entre muchos costarricenses.
Ambos candidatos se negaron a ser entrevistados para este artículo.
Gane quien gane, el Congreso dividido del país y la pesada carga de la deuda dificultarán que cualquiera de los dos candidatos gobierne con eficacia y cumpla sus promesas de impulsar el gasto social y frenar el aumento de la desigualdad y la delincuencia, señaló Bosworth, el analista.
“Se va a producir un ciclo en el que la gente se desilusiona cada vez más con el sistema político”, opinó. “Ninguno de los dos tiene una plataforma popular capaz de satisfacer las expectativas”.
Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México, desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev
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Guerre en Ukraine : Kiev dénonce le “massacre délibéré” de Boutcha
La guerre en Ukraine se poursuit, au 40e jour de l’offensive russe, et « le massacre de Boutcha était délibéré. » Ces propos ont été tenus dimanche 3 avril par le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, au lendemain de la découverte de nombreux cadavres dans cette ville située au nord-ouest de Kiev, tout juste reprise à l’armée russe, rapporte France 24. Le ministre a ensuite appelé à de « nouvelles sanctions dévastatrices [immédiates] du G7 ».
Emmanuel Macron évoque des « crimes de guerre »
Invité sur France Inter ce 4 avril, Emmanuel Macron a réagi au massacre perpétré à Boutcha, située dans la banlieue de Kiev. « Je pense qu’on est tous extrêmement choqués et nous l’avons condamné avec la plus grande fermeté », a déclaré le Président après que plus de 400 civils aient été retrouvés morts dans la ville ukrainienne. Après cet évènement extrêmement violent, le chef de l’Etat a même expliqué qu’il y avait des « indices très clairs de crimes de guerre » ayant pu être commis par des militaires russes. « Il n’y aura pas de paix sans justice », a insisté Emmanuel Macron, en assénant que les responsables de ces crimes « devront en répondre », et que de nouvelles sanctions contre Moscou devraient être prononcées.
La Russie dément avoir procédé à des exactions à Boutcha, Zelensky réplique
Le ministère de la Défense russe a démenti avoir mené des « actions violentes » à l’encontre des civils à Boutcha, près de Kiev, et a accusé le pouvoir ukrainien d’avoir fabriqué « toutes les photos et vidéos publiées ». De son côté, Volodymyr Zelensky est revenu sur ces exactions, attribuant « une responsabilité commune » aux dirigeants de la Fédération de Russie « pour ces meurtres, pour ces tortures, (…) pour les balles tirées dans la nuque », cite Le Monde.
L’effroi d’Antony Blinken après les violences à Boutcha
Les violences imputées aux forces russes, qui se sont déroulées à Boutcha, sont « un coup de poing à l’estomac » et « cela doit s’arrêter », a estimé avec effroi ce dimanche le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dont les propos sont cités par BFM TV. « Nous ne pouvons pas normaliser cela. C’est la réalité de ce qui se passe chaque jour, tant que la brutalité de la Russie contre l’Ukraine se poursuit », a-t-il réagi sur la chaîne CNN, avant de réaffirmer que les Etats-Unis contribuaient à « documenter » d’éventuels « crimes de guerre » afin que leurs responsables « rendent des comptes ».
Paris condamne les « exactions massives »
La France condamne les « exactions massives » perpétrées par l’armée russe dans les villes d’Ukraine qu’elle occupait encore ces dernières semaines, relaye France 24. Et en particulier à Boutcha, comme l’a précisé Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères. « Je condamne avec la plus grande fermeté de tels actes constitutifs, s’ils sont confirmés, de crimes de guerre », a déclaré celui-ci dans un communiqué. Le chef de la diplomatie française a peu après fait savoir que Paris comptait travailler avec l’Ukraine et la Cour pénale internationale (CPI) pour que ces actes « ne restent pas impunis et que leurs responsables soient jugés et condamnés ».
Boutcha : nouvelle découverte macabre
Les corps de 57 personnes ont été découverts dans une fosse commune à Boutcha, a déclaré ce dimanche Serhii Kaplytchny, le chef des secours locaux, comme le relate de son côté Libération. Un certain nombre de témoignages font état d’exécutions de civils dans la ville. Autant d’« atrocités » qui ont été dénoncées par la communauté internationale.
Le Kremlin juge « impossible » d’isoler la Russie
Tandis que les sanctions internationales se multiplient depuis le 24 février, le Kremlin a estimé ce dimanche qu’il était « impossible » d’isoler la Russie dans le monde contemporain, relaye BFM TV. Un « isolement de la Russie, c’est technologiquement impossible dans le monde contemporain », a argué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision publique russe Rossia 1, dont des extraits ont été publiés par les agences de presse russes. Et de conclure : « La Russie est bien plus grande que l’Europe. »
Le pape condamne à nouveau la « guerre sacrilège »
Comme la veille, le pape François a de nouveau condamné ce dimanche à Malte « la guerre sacrilège » menée dans une Ukraine « martyrisée », rapporte France 24. Et cela, quelques heures après la découverte de cadavres de civils qui a suscité choc et indignation en Europe. « Prions pour la paix en pensant à la tragédie humanitaire de l’Ukraine martyrisée, encore sous les bombardements de cette guerre sacrilège », a réagi le pape à l’issue d’une messe en plein air qui s’est déroulée devant au moins 12 000 personnes, dans la capitale, La Valette.
La colère de Berlin
Le vice-chancelier et ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck, a fustigé ce dimanche un « terrible crime de guerre » perpétré à Boutcha, relaye Libération. Ensuite, il a confié qu’il souhaitait que de nouvelles sanctions économiques soient adoptées par les pays de l’UE contre Moscou. « Ce terrible crime de guerre ne peut pas rester sans réponse », a estimé l’écologiste auprès du journal allemand Bild. Et cela, au lendemain de la découverte de nombreux cadavres à Boutcha, une ville reprise aux Russes. Et de conclure : « Je pense qu’un renforcement des sanctions est indiqué. C’est ce que nous préparons avec nos partenaires de l’UE. »
« J’espère que la population russe va se réveiller »
Gennadiy Trukhanov, le maire d’Odessa, a déclaré ce dimanche sur BFM TV qu’il conservait l’espoir d’un sursaut de la population et de l’armée russes face aux directives de Moscou. « En ce qui concerne Vladimir Poutine et son entourage proche, je n’ai pas d’espoir. Mais j’espère que les soldats et les Russes qui ont été trahis vont se réveiller, a-t-il confié. Ce n’est pas une opération militaire spéciale, c’est une guerre fratricide. On tue, on massacre des civils. Mon seul espoir, c’est que le peuple russe dise non. »
Onze maires et dirigeants locaux « enlevés »
La vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a annoncé ce dimanche que onze maires et dirigeants d’administrations locales d’Ukraine étaient toujours en captivité, après avoir été enlevés par les troupes russes, rapporte France 24. « A ce jour, onze chefs de communautés locales des régions de Kiev, Kherson, Kharkiv, Zaporojie, Mykolaïv et Donetsk sont en captivité », a-t-elle expliqué dans un message vidéo publié sur son compte Telegram.
Boutcha : l’Europe fustige des « atrocités »
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a reproché ce dimanche à l’armée russe d’avoir commis des « atrocités » dans la région de Kiev, réclamant davantage de sanctions à l’encontre de Moscou, indique Libération. Charles Michel s’est dit « choqué par les images obsédantes des atrocités commises par l’armée russe dans la région libérée de Kyiv » sur Twitter, en mentionnant le hashtag « #BuchaMassacre », qui correspond au nom de la localité ukrainienne reprise aux Russes. Là-bas, près de 300 personnes ont été enterrées dans des fosses communes. « L’UE aide l’Ukraine et des ONG à rassembler les preuves nécessaires pour des poursuites devant les cours internationales », a ensuite ajouté le président du Conseil européen.
Près de 4,2 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays
D’après des chiffres de l’ONU communiqués ce dimanche et cités par BFM TV, environ 4,2 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion ordonnée, le 24 février, par le dirigeant russe, Vladimir Poutine.
Vers une « enquête pour crimes de guerre » ?
« Alors que les troupes russes sont contraintes de battre en retraite, nous voyons de plus en plus en plus de preuves des actes révoltants commis par les forces d’invasion dans des villes comme Irpin et Boutcha », a estimé Liz Truss, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, au Commonwealth et au Développement du Royaume-Uni, dans un communiqué, comme l’indique 20Minutes. Ces « attaques indiscriminées contre des civils innocents » doivent faire l’objet d’une « enquête pour crimes de guerre », a-t-elle ajouté ensuite.
Des viols et des exécutions sommaires
L’ONG Human Rights Watch a publié ce dimanche un rapport qui fait état de nombreuses violations du droit de la guerre en Ukraine, dans les zones sous contrôle des forces russes, rapporte Libération. Et cela, notamment à Tchernihiv, à Kharkiv, ainsi que dans les environs de Kiev. « Parmi les cas que nous avons enregistrés et étudiés, il y a de nombreux viols, deux cas d’exécution sommaire – de six hommes dans un cas et d’un homme dans l’autre – ainsi que d’autres cas de violences illégales [….] qui se sont déroulés entre le 27 février et le 14 mars », détaille dans un communiqué, publié à Varsovie, Hugh Williamson, chef de la section Europe et Asie centrale de HRW. Et d’ajouter : « Ce que nous avons documenté relève d’une cruauté et d’une violence délibérées et indicibles. Les viols, les meurtres et les autres actes de violence contre des civils ukrainiens commis par des forces russes doivent être poursuivis comme des crimes de guerre. »
Sommet Poutine-Zelensky : des conditions pas réunies
Les négociateurs russes et ukrainiens n’ont toujours pas rédigé de projet d’accord de paix qui pourrait permettre d’envisager des réunions au sommet. Et notamment entre Vladimir Poutine et son homologue Volodymyr Zelensky, a expliqué le principal négociateur russe, Vladimir Medinski, cité par France 24, dimanche 3 avril. Ainsi, sur l’application Telegram, Vladimir Medinski a indiqué que la position de Moscou sur le statut de la Crimée, annexée en 2014, ainsi que du Donbass, où le Kremlin a reconnu l’indépendance des républiques séparatistes de Donetsk et Louhansk, demeurait inchangée et que les négociations avec Kiev reprendraient lundi 4 avril.
Vers un « cessez-le-feu humanitaire » ?
Un haut responsable de l’ONU va s’évertuer, ce dimanche à Moscou, d’obtenir un « cessez-le-feu humanitaire » en Ukraine. Là-bas, de possibles exactions sur des civils ont été rapportées dans la région de Kiev, qui a été dévastée avant d’être finalement reprise aux Russes par les Ukrainiens, rappelle BFM TV. Ainsi, le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths, se rendra ce dimanche dans la capitale russe, avant d’aller à Kiev, comme l’avait annoncé vendredi 1er avril Antonio Guterres, le chef des Nations unies. Selon lui, l’ONU « ne renonce pas à la perspective d’arrêter les combats » en Ukraine.
La France et l’Allemagne accusées d’être trop favorables à Moscou
Le vice-Premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski, jugé comme étant l’homme fort du pouvoir à Varsovie, a reproché à la France ainsi qu’à l’Allemagne leur supposée trop grande proximité avec la Russie, dans le contexte de l’offensive en Ukraine, relaye BFM TV. « L’Allemagne, comme la France, a un fort penchant en faveur de Moscou », a-t-il estimé dans une interview publiée ce dimanche par le quotidien allemand Die Welt. Concernant Berlin, Jaroslaw Kaczynski l’a notamment accusée de ne pas livrer suffisamment d’armes à l’Ukraine et de refuser un embargo sur le pétrole qui provient de Russie. Et de conclure : « Pendant des années, le gouvernement allemand n’a pas voulu voir ce que faisait la Russie sous la direction de Poutine et on voit le résultat aujourd’hui. »
Marioupol : un millier de personnes évacuées
Après avoir été impossibles pendant plusieurs semaines, des évacuations ont commencé à petite échelle. Samedi 2 avril, un millier de personnes ont été évacuées de Marioupol, rapporte Libération. Ainsi, « 1 263 personnes » ont voyagé de Marioupol et Berdiansk jusqu’à Zaporijia, par leurs propres moyens. Dans le même temps, une dizaine de bus en convoi sont partis de Berdiansk, avec à leur bord 300 habitants de Marioupol. L’annonce a été faite au cours de la soirée par la vice-Première ministre, Iryna Verechtchouk, sur Telegram. Dans l’est du pays, d’autres évacuations ont eu lieu.
Marioupol : un documentariste lituanien tué
Le réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius a été tué samedi 2 avril dans la ville ukrainienne de Marioupol, où il documentait la situation de ce port assiégé, relayent Les Echos.
Aucune victime dans les frappes sur Odessa
La série de frappes qui a touché ce dimanche matin la ville d’Odessa, située dans le sud-ouest du pays, n’a fait aucune victime, d’après l’armée ukrainienne, citée par BFM TV. Dans le détail, il s’agissait d’une attaque de roquettes, a détaillé Vladislav Nazarov, un officier du commandement régional Sud, dans un communiqué.
Odessa : Moscou dit avoir détruit une raffinerie et des dépôts de carburant
Le ministère de la Défense russe a affirmé ce dimanche matin que l’armée avait détruit une raffinerie ainsi que des dépôts de carburant, à l’occasion de la série de frappes sur Odessa, au sud-ouest du pays, relaye BFM TV. « Ce matin, des missiles maritimes et terrestres de haute précision ont détruit une raffinerie et trois sites de stockage de carburants et de lubrifiants près de la ville d’Odessa », a précisé Moscou dans son point quotidien. D’après le ministère de la Défense, ces sites fournissaient du carburant aux forces ukrainiennes, en direction de la ville de Mykolaïv.
Une approche « plus réaliste » de l’Ukraine d’un statut neutre
Le négociateur en chef russe dans les pourparlers de paix avec l’Ukraine, Vladimir Medinski, a fait ce dimanche l’éloge d’une position « plus réaliste » de Kiev disposée, sous conditions, à accepter un statut neutre du pays, réclamé par Moscou, indique France 24. « La partie ukrainienne a adopté une approche plus réaliste des questions liées au statut neutre et dénucléarisé de l’Ukraine », a indiqué Vladimir Medinski sur la messagerie Telegram, avant d’ajouter qu’un projet d’accord approprié n’était pas encore prêt à être soumis aux dirigeants des deux pays.
Capturées par les Russes, des femmes ont été rasées
« Parmi les 86 Ukrainiens captifs, libérés aujourd’hui en échange de soldats russes, il y avait 15 femmes. Les Russes ont rasé nos belles femmes, spécifiquement pour les humilier », fustige sur Twitter l’analyste politique ukrainienne Maria Zolkina, comme le relate Libération. Des pratiques qui rappellent notamment les tontes de femmes, accusées d’avoir collaboré avec les Allemands, à l’issue de la Seconde Guerre mondiale.
Among 86 #Ukrainian captives, released today in exchange for RU soldiers, there were 15 women. Russians shaved our beautiful women baldly specifically to humiliate them. Never you will humiliate #Ukraine. Never will you humiliate any UA woman, they are the bravest in the world pic.twitter.com/nZSIHMW4QK
— Maria Zolkina (@Mariia_Zolkina) April 2, 2022
Des bénéfices pour les marchands d’armes américains
Les milliers de missiles, de drones et de munitions envoyés par les Etats-Unis en Ukraine n’ont pas directement rempli les coffres des marchands d’armes américains. Toutefois, ces derniers devraient profiter à plus long terme de la guerre, avec des pays occidentaux soucieux de muscler leur défense face à Moscou, analyse 20Minutes. En effet, Washington, à l’instar de certains de ses alliés, a puisé dans ses stocks afin de fournir à l’armée ukrainienne ses missiles Stinger et Javelin. Des armes qui avaient été payées depuis longtemps à leurs fabricants : Lockheed-Martin et Raytheon Technologies.
Autrement dit, s’il n’y a pas eu d’achat supplémentaire, il va en revanche falloir reconstituer les stocks, ce qui est une aubaine pour les fabricants, poursuit le site d’informations. Par ailleurs, de nombreux Etats européens ont confié leur intention de relever le budget de leur armée. C’est notamment le cas de Berlin. De ce fait, « les pays vont aussi probablement chercher à augmenter l’interopérabilité [de leurs équipements] avec ceux des Etats-Unis, qui [sont] quand même le pilier de l’OTAN », détaille Eric Heginbotham, du Centre des études internationales du MIT, dont les propos sont cités par nos confrères. Mi-mars, l’Allemagne a décidé d’acquérir des avions de chasse F-35 de Lockheed. A savoir, les mêmes que ceux utilisés par les Etats-Unis.
Odessa : une aide humanitaire grecque
Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, devrait « très bientôt » arriver à Odessa. Ce grand port ukrainien, situé sur la mer Noire, a été bombardé dimanche matin par les forces russes. L’annonce, relayée par Libération, a été faite par le ministère de Nikos Dendias. « Il apporte de l’aide humanitaire, qui sera remise aux autorités de la ville », et a l’intention de discuter avec elles de « la création d’un mécanisme permanent de distribution d’aide humanitaire ». D’autre part, Nikos Dendias rencontrera un certain nombre de membres de la communauté grecque de cette ville et a l’intention d’y rouvrir le consulat grec.
La région de Kiev « libérée »
Les Ukrainiens ont repris le contrôle de la totalité de la région de Kiev, après le retrait des forces russes de villes-clés situées près de la capitale, a fait savoir ce samedi la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar, comme le relaye 20Minutes. Les localités d’« Irpin, Boutcha, Gostomel et toute la région de Kiev ont été libérées de l’envahisseur », a-t-elle assuré sur Facebook. Chacune de ces villes a été dévastée par les combats. Lundi dernier, les Ukrainiens avait expliqué avoir reconquis Irpin, aux mains des Russes depuis fin février. Ce samedi, le gouvernement ukrainien a jugé que les forces russes opéraient un « retrait rapide » des régions de Kiev et de Tcherniguiv, situées dans le nord du pays, avec pour objectif de se redéployer en direction de l’Est et du Sud.
Des explosions à Odessa
Dimanche 3 avril, une série d’explosions a été entendue en début de matinée à Odessa, principal port de l’Ukraine, situé sur la mer Noire, dans le sud-ouest du pays, selon des informations citées par BFM TV. Ces explosions, survenues aux alentours de 6 heures du matin, ont été accompagnées d’au moins trois colonnes de fumée noire et de flammes visibles. Et cela, apparemment dans une zone industrielle.
« Odessa a été attaquée depuis les airs. Des incendies ont été signalés dans certaines zones. Une partie des missiles a été abattue par la défense aérienne. Il est recommandé de fermer les fenêtres », a indiqué sur son compte Telegram Anton Guerachtchenko, conseiller du ministre de l’Intérieur ukrainien, dont les propos sont cités par nos confrères.
France24 - Monde
Foot européen : le PSG se reprend, le Barça dauphin du Real Madrid
Publié le : 04/04/2022 - 10:39
Stéphanie TROUILLARD
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Après sa déroute à Monaco (3-0), le Paris SG s'est ressaisi, dimanche soir, en dominant Lorient (5-1) avec un Kylian Mbappé étincelant au Parc des Princes. Dans un match capital, le FC Barcelone s'est aussi imposé à domicile contre le FC Séville (1-0) et remonte à la deuxième place de la Liga.
Après sa déroute face à Monaco (3-0) et son élimination en Ligue des champions, le PSG a affiché, dimanche 3 avril, un meilleur visage en battant sèchement Lorent (5-1). Un super Kylian Mbappé a permis au club de la capitale de se racheter. À ses deux buts (28e, 67e), l'étoile parisienne a ajouté trois offrandes, deux pour Neymar (12e, 90e) et une magnifique pour Lionel Messi (73e) sur une action où il a absolument tout fait. Le PSG conserve douze points d'avance sur Marseille (2e) et en compte désormais quinze sur Rennes (3e).
L'OM, renversant à Saint-Etienne (4-2), a sécurisé sa deuxième place et distancé ses concurrents Rennes et Nice, eux-mêmes menacés par la réussite de Strasbourg, quatrième de Ligue 1 après sa victoire 1-0 contre Lens. À la Meinau, les Strasbourgeois ont fait la différence avec un penalty de Ludovic Ajorque (67e, 1-0), qui n'avait plus marqué depuis près de trois mois. Avec cette deuxième défaite en un mois, Lens glisse au classement jusqu'à une dixième place bien éloignée de ses ambitions européennes. Nantes, Lille et Monaco sont devant, mais aussi Lyon qui s'est imposé sur le tard contre Angers (3-2), à domicile, avec un but décisif du jeune Brésilien Tetê à la 80e, deux minutes après ses débuts sous le maillot lyonnais.
✌️ buts mais aussi 3⃣ passes décisives ce soir pour @KMbappe !#PSGFCL pic.twitter.com/ENkgNrmXVe
April 3, 2022 - Premier League : Manchester City toujours en tête
À huit jours du choc à l'Etihad, Liverpool a adressé un avertissement à Manchester City en lui ravissant temporairement son siège de leader, pour lancer un mois d'avril capital pour lui. Brièvement en tête du classement après avoir battu Watford (2-0), les Reds ont vu samedi Manchester City repasser devant en gagnant à Burnley (2-0). Mis sous pression, le tenant du titre, Manchester City n'a pas tardé à reprendre son bien. Chez le 19e, Burnley, les Citizens ont enregistré un 10e succès de suite contre cet adversaire, sur un score cumulé de 34 à 1, sans trop se fatiguer avant de recevoir l'Atlético Madrid, mardi, en C1.
Les meilleurs moments de notre victoire à Burnley 👇🔥#ManCity | https://t.co/SJnW6B3eXk pic.twitter.com/9htrRd1e6X
April 3, 2022Laborieux pendant 40 minutes et brillant ensuite, Tottenham s'est de son côté provisoirement emparé de la 4e place qualificative pour la Ligue des champions en écrasant Newcastle (5-1). Avec 54 points, il devance à la différence de buts Arsenal, qui jouera lundi à Crystal Palace, et qui a deux matches en moins, confirmant ses prétentions pour la fin de saison. Avant de recevoir Lyon, jeudi, en quart de finale aller de la Ligue Europa, West Ham a pour sa part préservé ses ambitions européennes face à Everton à qui rien ne réussit (2-1). Avec 51 points, les Hammers pointes à la 6e place qualificative pour la Ligue Europa Conférence, mais à trois longueurs derrière Tottenham et Arsenal.
- Liga : le Barça dauphin du Real Madrid
Le FC Barcelone a dominé le Séville FC (1-0) dimanche pour le compte de la 30e journée de Liga, et gagne deux places au classement pour se hisser à la deuxième place, à douze points du leader, le Real Madrid, vainqueur samedi du Celta Vigo (2-1). L'inspiration qui amène le but est venue des pieds de Pedri à la 72e minute : alors que le Barça dominait sans réussir à marquer depuis le début, le jeune milieu de terrain de 19 ans a surgi à l'entrée de la surface, effacé Ivan Rakitic et Diego Carlos de deux feintes puis ajusté une frappe croisée parfaite à ras de terre venue se loger dans le coin inférieur gauche de la cage adverse.
De son côté, le Real Madrid s'approche du titre (1er, 69 pts). Sans leur entraîneur Carlo Ancelotti, positif au Covid-19, les Merengues ont bénéficié de trois pénalties, dont deux transformés par leur avant-centre fétiche Karim Benzema – qui a dépassé son plus haut total de buts marqués dans une saison sous le maillot du Real avec 34 réalisations en 35 matches en 2021-2022 toutes compétition confondues. L'Atlético Madrid s'est défait du relégable Alavés (4-1) et est désormais 3e du classement derrière le FC Barcelone.
💙❤ 𝗕𝗼𝗻𝗻𝗲 𝗻𝘂𝗶𝘁 𝗮̀ 𝘁𝗼𝘂𝘀 𝗹𝗲𝘀 𝘀𝘂𝗽𝗽𝗼𝗿𝘁𝗲𝘂𝗿𝘀 𝗱𝘂 𝗕𝗮𝗿𝗰̧𝗮 ! 𝗠𝗲𝗿𝗰𝗶 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝘃𝗼𝘁𝗿𝗲 𝘀𝗼𝘂𝘁𝗶𝗲𝗻. 𝗖𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗯𝗲𝗹𝗹𝗲 𝘀𝗲́𝗿𝗶𝗲 𝗱𝗲 𝘃𝗶𝗰𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲𝘀, 𝗰'𝗲𝘀𝘁 𝗮𝘂𝘀𝘀𝗶 𝗴𝗿𝗮̂𝗰𝗲 𝗮̀ 𝘃𝗼𝘂𝘀 ! #ForçaBarça #BarçaSevilla (1-0) pic.twitter.com/nuNOkzkfkW
April 3, 2022 - Serie A : l'Inter Milan vainqueur du derby face à la Juventus
L'Inter Milan a entretenu ses rêves de scudetto en remportant dimanche un derby d'Italie brûlant contre la Juventus (1-0). Les hommes de Massimiliano Allegri avaient pourtant mieux débuté la rencontre. Chiellini a failli ouvrir le score mais sa frappe est venue s'écraser sur la barre transversale de Samir Handanovic. C'est finalement l'Inter qui est passé en tête au tableau d'affichage dans une fin de première période chaotique. L'équipe entraînée par Simone Inzaghi a obtenu un penalty après une faute de Morata sur Dumfries. Szczesny a dans un premier temps arrêté le tir de Calhanoglu mais l'arbitre a fait retirer le penalty et Calhanoglu n'a cette fois-ci pas manqué son face à face pour permettre à son équipe de faire la course en tête à la pause.
Avec ce succès de prestige à Turin, l'Inter Milan, à la peine depuis quelques semaines, se relance dans la course au titre, restant à trois points des co-leaders, l'AC Milan, qui joue lundi contre Bologne, et Naples, vainqueur dimanche de l'Atalanta (3-1). De son côté, la Juve reste 4e avec 59 points au compteur.
☀️ | BUONGIORNO Iniziamo la settimana con la stessa carica di @DenzelJMD2! 🔥#ForzaInter #JuventusInter pic.twitter.com/gSJkcdnndJ
April 4, 2022 - Bundesliga : le Bayern Munich gagne, mais risque de perdre trois points
Le Bayern a gagné samedi (1-4) à Fribourg et repoussé Dortmund à neuf points à six journées de la fin de la Bundesliga, mais sa victoire pourrait lui être retirée à la suite d'un incident en fin de match. À la suite d'une confusion dans l'affichage des changements, le Bayern s'est retrouvé pendant une vingtaine de secondes avec 12 joueurs sur la pelouse. Les instances du football pourraient sanctionner le Bayern en accordant la victoire à Fribourg sur tapis vert. Si les Fribourgeois posent une réclamation, le match pourrait également être rejoué.
Good team performance with a 4:1 win in Freiburg. Ready for the @ChampionsLeague match @VillarrealCF ⚽️ #SCFFCB #fcbayern #miasanmia #esmuellert #ucl pic.twitter.com/1K5SE9iENd
April 2, 2022Pour l'instant, le Bayern mène avec 66 points après 28 journées, devant Dortmund (57 pts), qui s'est effondré à domicile (1-4) contre Leipzig, désormais seul quatrième (45 pts). Konrad Laimer, servi deux fois par Nkunku, a inscrit les deux premiers buts du RB (21e et 30e). Après la pause, l'Autrichien a rendu la politesse au néo-international français Nkunku, qui a marqué à son tour, portant son total cette saison en championnat à 16 buts et 12 passes décisives. Après la réduction du score par Donyell Malen (1-3, 84e), Nkunku a de nouveau offert une balle de but à l'international espagnol Dani Olmo, dont le tir superbe s'est fiché juste sous la barre (1-4, 86e). Leverkusen (51 pts) a conforté, pour sa part, sa troisième place en battant le Hertha (2-1).
Avec AFP et Reuters
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France24 - Monde
Cyclisme : le Néerlandais Mathieu van der Poel à nouveau vainqueur du Tour des Flandres
Publié le : 03/04/2022 - 17:57
FRANCE 24
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Le Néerlandais Mathieu van der Poel a remporté le Tour des Flandres, dimanche, dans un sprint en petit comité devant le Néerlandais Dylan van Baarle et le Français Valentin Madouas. C'est la deuxième fois que Mathieu van der Poel se hisse à la première place de ce "monument" cycliste.
Le Néerlandais Mathieu van der Poel (Alpecin) a remporté, dimanche 3 avril, pour la deuxième fois le Tour des Flandres, l'un des "monuments" de la saison cycliste.
Déjà vainqueur en 2020, Van der Poel a devancé dans cette 106e édition le Néerlandais Dylan van Baarle et le Français Valentin Madouas.
Le Slovène Tadej Pogacar, vainqueur en titre du Tour de France, a pris la quatrième place au terme des 273 kilomètres d'une course qui a attiré la grande foule après deux éditions à huis clos.
Pogacar, impressionnant tout au long de la course, a temporisé dans les derniers hectomètres pour obliger Van der Poel à lancer le sprint. Mais le duo a vu le retour des premiers poursuivants lancés à pleine allure et le Slovène s'est retrouvé débordé, sans pouvoir rivaliser.
Duel final au Vieux Quaremont
Pogacar a provoqué une première sélection à 55 kilomètres de l'arrivée, dans la deuxième des trois ascensions du Vieux Quaremont. Relayé par Van der Poel, il a poursuivi l'écrémage dans les montées suivantes pour ne garder avec lui que quatre autres coureurs, Van der Poel et Madouas ainsi que Van Baarle et le Britannique Fred Wright qui avaient anticipé.
Le vainqueur du Tour de France a forcé l'allure dans la troisième montée du Vieux Quaremont pour ne garder avec lui que Van der Poel, à l'entrée des 18 derniers kilomètres. Mais il n'a pu le distancer dans la dernière côte, le Patenberg, et le duo s'est dirigé vers Audenarde pour se disputer la victoire.
"Pogacar était le plus fort aujourd'hui"
"J'étais à la limite de lâcher au sommet du Paterberg", a reconnu Van der Poel. "C'est dommage que Pogacar ne soit pas sur le podium, il était le plus fort aujourd'hui."
À 27 ans, le quadruple champion du monde de cyclo-cross compte désormais deux victoires dans un "monument", l'appellation des plus grandes courses d'un jour.
Il s'est classé troisième des deux derniers avant le Tour des Flandres, Paris-Roubaix en octobre dernier et Milan-Sanremo le 19 mars pour son premier jour de course de l'année 2022.
Le petit-fils de Raymond Poulidor compte aussi à son palmarès des succès majeurs, tels l'Amstel Gold Race 2019 et les Strade Bianche 2021. L'an passé, pour ses débuts dans le Tour de France, il a gagné une étape et porté six jours durant le maillot jaune qui s'était toujours refusé à son grand-père.
Avec AFP
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L’homme est toujours un loup pour l’homme
Prescription cultureThéâtre Dans une controverse passionnante, Emmanuel Demarcy-Mota réactualise les questions philosophiques et politiques de Vercors au sortir de la Seconde Guerre mondiale.
Marina Da SilvaVercors publia Zoo ou l’Assassin philanthrope en 1963. La pièce était une adaptation de son roman les Animaux dénaturés, écrit en 1952. L’auteur du merveilleux Silence de la mer, qui fut le premier livre des Éditions de Minuit, fondées dans la clandestinité en 1942, voulait en faire une « comédie judiciaire, zoologique et morale » qui allait donner du fil à retordre à ceux qui tenteraient d’en monter les onze tableaux. Jean Deschamp, au TNP de Chaillot en 1964, et Jean Mercure, en 1975 au Théâtre de la Ville, en laisseraient le souvenir le plus vif.
C’est aujourd’hui Emmanuel Demarcy-Mota, directeur du Théâtre de la Ville, qui s’y essaie, et son approche très passionnelle, à la fois cartésienne et mystique, de cette pièce peu représentée peut aussi sembler faire écho aux deuils rapprochés éprouvés par le metteur en scène après la disparition de ses parents, le metteur en scène Richard Demarcy, en 2018, et la grande actrice portugaise Teresa Mota, début janvier 2022, deux figures majeures du théâtre.
Vercors interroge dans ce texte le sens même de l’existence et la place de l’homme dans la Création, ainsi que ses rapports aux autres créatures. Il s’inquiète de l’usage de la science et des nouvelles technologies de manipulation génétique à des fins racistes ou eugénistes. Des questions qu’Emmanuel Demarcy actualise avec la complicité, active et précieuse, de scientifiques et chercheurs qui alertent sur la notion en devenir d’ « homme augmenté » et de « créatures hybrides » menaçant de dépasser les projections les plus folles de la science-fiction.
À partir d’une trame assez complexe – Douglas Templemore vient d’injecter de la strychnine à son propre nouveau-né au motif que celui-ci, issu de son accouplement avec une femelle primate, qu’il est allée chercher en Nouvelle-Guinée, tiendrait plus de l’animal que de l’humain –, la pièce questionne la frontière entre l’homme et l’animal et le commandement philosophique et religieux du « tu ne tueras point ». Cela va prendre la forme d’un procès, Douglas se livrant lui-même à la police et à ses juges, dans une reconstitution loin de tout réalisme, faisant appel aussi bien à l’enquête qu’à la fantaisie.
Comme pour organiser le débat, et le nourrir d’éléments scientifiques ancrés dans notre époque, sophistiqués ou vulgarisés, la mise en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota – en collaboration avec François Regnault et Christophe Lemaire – explore diverses formes de théâtralité et d’esthétique : flash-back constitutifs de situations et de lieux, utilisation de la vidéo pour accentuer ou jouer de décalages. Une foule de personnages, à la fois singuliers ou éléments d’un oratorio, vont ainsi se déployer, tantôt apparaissant également découpés en ombres chinoises ou portant des masques, interprétés par les onze comédiens de la troupe du Théâtre de la Ville (Mathias Zakhar, Ludovic Parfait Goma, Valérie Dashwood, Marie-France Alvarez, Sarah Karbasnikoff, Anne Duverneuil, Céline Carrère, Charles-Roger Bour, Jauris Casanova, Gérald Maillet, Stéphane Krähenbühl). Sur le plateau sont alors convoqués un ethnologue, un prêtre, un homme d’affaires, un inspecteur, des témoins et jurés. Tous vont porter la controverse jusqu’en direction du public. Il s’agit de savoir si l’espèce Paranthropus erectus, plus simplement appelée Tropi (et totalement inventée par Vercors), appartient à l’espèce humaine. Dans la négative, on pourrait alors l’exploiter à volonté et sans scrupules, tout comme la colonisation a pu prétendre assujettir tous les peuples considérés comme inférieurs.
Si, au final, la présidente du jury va estimer que la victime appartient à l’espèce humaine mais que Douglas Templemore, ne pouvant le savoir, « est déclaré à l’unanimité non coupable », il ne s’agit pas d’en rester là. Un épilogue lanceur d’alerte nous rappelle que les évolutions technologiques et biologiques sont liées aux intérêts économiques et qu’elles « engagent l’avenir de l’humanité » et « interrogent notre libre arbitre ». Un libre arbitre que Vercors mit sans cesse en pratique, que ce soit lorsqu’il entra dans la Résistance ou lorsqu’il se mobilisa pour le combat anticolonialiste et « le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie ». Cette présence à l’Histoire est peut-être ce qui différencie l’homme de l’animal.
Théâtrevercors France24 - Monde
Marathon de Paris : victoires de l'Éthiopien Deso Gelmisa et de la Kényane Judith Jeptum
Publié le : 03/04/2022 - 11:59
FRANCE 24
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L'Éthiopien Deso Gelmisa a remporté dimanche la 45e édition du marathon de Paris dans la catégorie hommes, devant son compatriote Seifu Tura, 2e à trois secondes, et le Français Morhad Amdouni, 3e en établissant un nouveau record de France. Du côté femmes, c'est la Kényane Judith Jeptum qui décroche la victoire, en battant un nouveau record.
L'Éthiopien Deso Gelmisa a remporté, dimanche 3 avril, la 45e édition du marathon de Paris, dont le Français Morhad Amdouni a pris la 3e place, avec à la clef un nouveau record de France.
Gelmisa s'est imposé au terme des 42,195 km avec un chrono de 2 h 05 min 07 sec, devant son compatriote Seifu Tura (2 h 05 min 10 sec) et Amdouni (2 h 05 min 22 sec).
"Je suis très heureux", a sobrement réagi Gelmisa après avoir devancé son compatriote Tura, vainqueur du marathon de Chicago en 2021.
🏆 Les podiums 🏆🥇 Deso GELMISA 🇪🇹 🥈 Seifu TURA 🇪🇹🥉 Morhad AMDOUNI 🇫🇷🥇 Judith JEPTUM 🇰🇪 🥈 Fantu JIMMA 🇪🇹🥉 Beau SADO 🇪🇹#ParisMarathon pic.twitter.com/RtjumkULiw
April 3, 2022Amdouni a de son côté amélioré de plus d'une minute le record de France établi par Benoît Zwierzchiewski lors de l'édition 2003 de ce marathon de Paris (2 h 06 min 36 sec).
Ce dernier l'a d'ailleurs largement félicité quelques minutes après l'arrivée.
Nouveau record pour la catégorie féminine
"Ça fait du bien. J'ai juste à dire ça, car cela veut dire 'enfin' (...) Il fallait que je puisse passer ce cap qui me permet de dire 'coucou je suis là'", a déclaré avec soulagement le Corse de 33 ans, sourire aux lèvres et médaille autour du cou.
Sous le soleil parisien, la Kényane Judith Jeptum a elle aussi battu un record en dominant l'épreuve féminine.
Avec un chrono de 2 h 19 min 48 sec, elle améliore de plus d'une minute le précédent record de l'épreuve (2 h 20 min 55 sec) qui avait été établi en 2017 par sa compatriote Purity Rionoripo.
Jeptum a devancé deux Éthiopiennes, Fanti Jimma, 2e (2 h 22 min 52 sec), et Besu Sado, 3e (2 h 23 min 16 sec).
La Kényane de 26 ans faisait partie des favorites de cette 45e édition et avait notamment remporté le marathon d'Abu Dhabi en 2021.
Enfin dans la catégorie handisport, c'est le Français Julien Casoli qui s'est imposé, en 1 heure 38 minutes et 36 secondes. Il s'agit de la 5e victoire dans l'épreuve parisienne pour le sportif de 39 ans, double médaillé paralympique.
Avec AFP
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L'Humanité
La tyrannie masculine découpée au scalpel
Prescription cultureTHÉÂTRE Dans le cadre de la 6e Biennale des écritures du réel, qui font dialoguer art, politique et société, Gérard Watkins présente Scènes de violences conjugales.
Gérald RossiMarseille (Bouches-du-Rhône), envoyé spécial.
Dominant quelques estrades qui deviendront forêt, rue ou logement, une plateforme accueille la batterie que fait vibrer la compositrice Yuko Oshima. Deux couples se présentent : Rachida (Hayet Darwich) et Liam (Maxime Lévêque). Ils sont jeunes et « issus d’un milieu violent et précaire ». Annie (Julie Denisse) et Pascal (David Gouhier) « sont au milieu de leur vie respectivement de classe moyenne et bourgeoise ». Ces définitions, que donne le metteur en scène Gérard Watkins, soulignent combien son texte est tracé au cordeau. Il dit « au scalpel et au laser ».
Créé en 2016, Scènes de violences conjugales aurait dû entamer une nouvelle vie en ouvrant en 2020 à Marseille la Biennale des écritures du réel, épisode vaporisé par le Covid. Et c’est finalement cette année, pour la 6e édition de ce rendez-vous qui se déploie pendant trois mois dans la cité phocéenne, que le travail passionné du Perdita Ensemble revient à la scène. La première vie du spectacle s’est déroulée avant la bombe de la ténébreuse affaire Weinstein, à la veille de l’emballement salutaire du mouvement #MeToo, décliné dans de nombreux pays, dont la France avec #balancetonporc. L’actualité brûlante a ainsi rattrapé la pièce, et il n’est pas anodin que le public, à l’heure des saluts, se lève désormais pour applaudir l’équipe.
La soif sans limite du pouvoir sur l’autre
Évoluant dans deux univers que rien ne rapproche, Rachida et Liam comme Annie et Pascal glissent progressivement dans une violence domestique qui les réunit à leur insu. Cet emballement est d’abord celui des mots qui font mal à l’âme, puis celui qui cogne, qui viole, qui provoque des hémorragies, qui conduit à l’hôpital. Cette violence des mâles, éructant leur malaise ou le crachant dans de jolies phrases, est toujours la même, submergés qu’ils sont par leur soif sans limite de pouvoir tyrannique. Et les victimes sont leurs femmes. Certes, la distance que permet le théâtre rend l’affaire supportable. Pour autant, comme le dit encore Watkins, il s’agit, « comme le faisait jadis Henrik Ibsen, (de) prendre le personnage par le collet et de ne pas le lâcher jusqu’à ce qu’il ait accompli sa destinée ».
Un regard mal interprété, une mayonnaise ratée…
Le récit, écrit à partir d’improvisations, s’appuie sur plusieurs études et rencontres, notamment avec les animatrices de l’Observatoire des violences envers les femmes, créé en Seine Saint-Denis en 2002. « Je ne veux pas faire un spectacle de propagande, un spectacle “social” comme on en voit parfois où tout le monde est d’accord à l’issue de la représentation », précise le metteur en scène. Le résultat, bouillonnant, se veut froid. Comme un rapport de police. Un regard mal échangé, une recette de mayonnaise oubliée, entraîne les deux couples dans un monde noir et sans retour. Sans échappatoire possible. Mais cette violence disséquée est hygiénique, utile à la société humaine.
www.theatrelacite.comThéâtreviolences conjugalesviolences faites aux femmes France24 - Monde
Le climat, grand oublié de la campagne présidentielle
Publié le : 01/04/2022 - 19:04
Line RIFAI
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Même si les Français sont de plus en plus préoccupés par la question climatique, les enquêtes d'opinion montrent que l'environnement n'est pas en tête des principaux enjeux de l'élection présidentielle de 2022. Il arrive même en sixième position, derrière le pouvoir d'achat, la protection sociale, la sécurité, l'immigration et l'emploi, selon le dernier baromètre OpinionWay pour Les Échos. La guerre en Ukraine et la crise énergétique qui en découle sont-elles en train d'occulter l'urgence écologique ?
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Katheline SCHUBERT, Professeure d'économie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
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Jacques PERCEBOIS, Professeur émérite, Université de Montpellier
Valeurs Actuelles
Produits alimentaires : le patron de Lidl estime qu’il n’y aura “pas de pénuries” d’huile et appelle les clients à être “raisonnables”
La guerre en Ukraine se poursuit, au 39e jour de l’offensive russe, et se pose régulièrement la question de pénuries alimentaires, notamment en matière d’huile. Le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, Michel Biéro, s’est confié à ce sujet dans les colonnes du Parisien, samedi 2 avril. Selon lui, il n’y aura « pas de pénuries » d’huile. Raison pour laquelle il enjoint les clients à se montrer « raisonnables », en ne faisant pas de stocks. En revanche, il a précisé à nos confrères que les consommateurs devaient s’attendre à des hausses de prix généralisées, cette année, sur les produits alimentaires.
Une inflation de 5 à 8 %
Tous produits confondus, à combien Michel Biéro estime-t-il la hausse des prix à laquelle les clients doivent s’attendre ? « En janvier, j’avais estimé que l’inflation serait de 3 à 3,5 % au premier semestre dans l’alimentaire. Je pense désormais que la hausse des prix en France sera vraisemblablement deux fois plus forte, aux alentours de 5 à 8 % », a-t-il avancé auprès du quotidien régional. Avant d’ajouter, l’instant d’après, à ce sujet : « Certes, c’est beaucoup, notamment pour les familles aux revenus très modestes, mais nous ne sommes pas dans la même problématique pour le pouvoir d’achat que l’envolée du gaz ou du carburant. »
Vers des pénuries de poulets et d’œufs ?
Si Michel Biéro juge qu’aucun manque d’huile alimentaire n’est à craindre, toutefois, il estime que d’autres catégories de produits pourraient être concernées par des risques de pénuries. « Il y a un vrai risque pour les poulets et les œufs », commente-t-il auprès du Parisien. Dans ces deux cas, 80 % du prix de production est lié à l’alimentation de l’animal, des graines, détaille ensuite le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Or, l’Ukraine était le grenier de l’Europe. »
Aussi, bien que des stocks ont été faits, depuis la dernière récolte de l’automne 2021, « il y a beaucoup de spéculations autour de la peur que les semis n’arrivent pas à temps en Ukraine pour être plantés dans les semaines qui viennent », a-t-il ensuite poursuivi dans les colonnes du journal. Ce qui, ajoute Michel Biéro, compromettrait la prochaine récolte. Et de conclure : « Côté poulets, nous avons un autre souci : le plus gros producteur au monde est ukrainien. Il sortait 1,5 million de bêtes par semaine. L’ensemble du marché européen se tend et cherche d’autres sources d’approvisionnement. »
L'Humanité
L’homme du jour. Robin Renucci
Homme du jourMarie-José SirachMarie-José SirachAprès avoir dirigé pendant une dizaine d’années les Tréteaux de France, centre dramatique itinérant, l’acteur et metteur en scène Robin Renucci vient d’être nommé directeur de la Criée, le Centre dramatique national de Marseille. Il succède à Macha Makeïeff et prendra ses fonctions le 1 er juillet. Au terme de quelques semaines de discussion, les tutelles – État, ville, région et département – se sont accordées sur le projet défendu par Robin Renucci d’un « grand théâtre populaire » hors les murs, afin d’aller à la rencontre du public, de tous les publics. Son projet et son expérience, tout comme sa réflexion politique sur l’éducation populaire ont dû peser dans la balance.
Un homme de convictions
Car, si Renucci est un des acteurs les plus populaires, dont la notoriété est grande auprès du public, il est aussi connu et apprécié pour être un homme de convictions qui n’a jamais renoncé à l’idéal vilarien et vitezien d’un théâtre populaire pour tous, décentralisé. Lorsque, en 1988, il fonde, dans un coin reculé de sa Corse natale, l’Aria, peu de monde y croit. Mais, année après année, ce rendez-vous où les spectateurs sont au cœur de ces rencontres devient incontournable, jusqu’à être labellisé, en septembre 2021, centre culturel de rencontres « Théâtre & nature », actant une reconnaissance de vingt années de travail obstiné, patient et passionné.
Éducation artistique et populaire
Nommé pour quatre ans à la Criée, Robin Renucci associe à son projet, qui conjugue création, formation, éducation artistique et populaire, des compagnons de jeu et de pensée comme les auteurs Alice Zeniter et François Cervantès, deux collectifs artistiques, deux metteurs en scène, Louise Vigneau et Simon Abkarian, ainsi que cinq personnalités intellectuelles : Barbara Cassin, Cynthia Fleury, Marie-Christine Bordeaux, Grégoire Ingold et Roland Gori.
Théâtrerobin renuccihomme ou femme du jourmarseille Théâtre Valeurs Actuelles
“Zones à faibles émissions”, tout comprendre à cette bombe à retardement qui menace les automobilistes
Une ZFE (zone à faibles émissions) est une zone urbaine dont la circulation est réglementée en fonction du niveau de pollution des véhicules. Son périmètre peut s’étendre à l’ensemble d’une ville, à plusieurs communes limitrophes ou à l’intégralité d’une agglomération. La mise en place de ces zones fait suite à une demande des instances européennes qui reprochaient à la France des dépassements des seuils d’émissions de polluants dans certaines villes. Depuis l’été 2021, la loi Climat et Résilience oblige toutes les agglomérations de plus de 150000 habitants à mettre en place une ZFE au plus tard au 1er janvier 2025. Au total, plus d’une quarantaine de zones seront fortement restreintes à la circulation avec une interdiction des voitures Crit’Air 3 et au-delà dans toutes les ZFE françaises à cette date butoir. En France, la distinction entre les véhicules autorisés à circuler ou non se fait sur la base d’une vignette « Crit’Air » qui peut être commandée sur internet à moins de 4 euros avec six niveaux de classification: de Crit’Air 0 (véhicules électriques et à hydrogène) à Crit’air 5 (voitures Diesel produites entre 1997 et 2000). Les voitures plus anciennes n’auront, elles, pas le droit d’avoir une vignette… Quant aux voitures à essence, elles se partagent les vignettes allant de 1 à 3. Les moteurs Diesel n’ont droit qu’à une vignette allant de 2 à 5. Autant dire que l’obtention d’un sésame vers les villes sera difficile. Et la sélection commence dès maintenant.
Plus de la moitié des voitures concernées
Il existe dès à présent plus d’une dizaine de ZFE dans plusieurs agglomérations, dont l’organisation reste assez libre avant la date couperet de 2025. Par exemple, la métropole du Grand Paris interdit déjà les modèles à vignettes Crit’Air 4 et 5 et non classés (et annonce l’interdiction des Crit’Air 3 dès 2023) tandis que d’autres agglomérations n’ont prévu de mettre en place les premières interdictions que cet été. C’est le cas de la Métropole de Montpellier qui annonce les premières restrictions dès le 1er juillet avec tout de même comme objectif, l’interdiction pure et simple de tous les véhicules Diesel en 2028. Ces inégalités territoriales ajoutées à une absence d’information risquent de provoquer une grande incompréhension des usagers, en particulier ceux qui voyageront d’une agglomération à une autre avec leur voiture, qu’elle soit Diesel ou même essence. La Métropole Grand Lyon annonce déjà la couleur avec l’interdiction progressive de la circulation des véhicules classés Crit’Air 4, 3 et même… 2, de 2023 à 2026 !
Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir…
Avec de telles contraintes, 70% du parc automobile actuel ne pourrait plus rouler à Lyon et ses alentours. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, la réforme du contrôle technique a fait bondir les prix des interventions en raison des nouvelles normes anti-pollution… A quoi bon avoir fait payer plus cher des millions d’automobilistes au nom de la qualité de l’air pour finalement les bannir des agglomérations ? Notons que les restrictions établies de façon permanente dans chaque ZFE peuvent être plus sévères en cas d’épisode de pollution. Ce fut le cas lundi 28 mars, à la demande du préfet, où la métropole de Lille n’a autorisé que les vignettes Crit’Air de 0 à 3 à circuler.
Too Fast, too Furious ?
Si nous pouvons espérer que la majorité des métropoles ne feront pas trop de zèle d’ici 2025, près de 40% du parc automobile devra être renouvelé après le 31 décembre 2024 puisque les véhicules avec un Crit’Air 3, 4, 5 ne pourront plus rouler dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir… Une mise à la poubelle pour des millions de voitures qui ne sera probablement pas sans conséquence pour l’environnement. Un comble pour une réforme qui au départ devait lutter contre la pollution. Comment imaginer un instant que ces voitures inutilisables en ville auront une quelconque valeur à la vente ? Beaucoup de propriétaires essayeront de se débarrasser de leur voiture en bon état de marche mais… Qui en voudra ? Cette obsolescence programmée des voitures thermiques va obliger des millions de Français à s’équiper d’un véhicule neuf, sachant qu’un modèle électrique ou hybride neuf coûte plus de 20000 euros en moyenne. Face à cette brutalité dont l’échéance, rappelons-le, est au plus tard dans moins de 3 ans, des associations se dressent pour alerter de ce futur projet. C’est le cas de la Ligue de défense des conducteurs, qui demande un moratoire sur les ZFE. Près de 80000 personnes ont signé une pétition en ligne qui sera adressée au gouvernement. Cette association préconise une disparition progressive et douce des voitures thermiques jusqu’à 2035, date à laquelle la majorité des véhicules à essence seront en fin de vie. Selon elle, les mesures actuelles vont pénaliser les foyers les plus modestes et accélérer la désertification des centres villes. Par ailleurs, la Ligue de défense des conducteurs pointe du doigt la « vidéo verbalisation » qui est prévue pour faire appliquer les nouvelles règles avec à la clé une amende de 68 euros pour ceux qui n’auront pas la bonne vignette. En plus d’actions auprès des parlementaires et d’une action en justice contre l’État, l’association 40 millions d’automobilistes invite les conducteurs à manifester leur mécontentement en téléchargeant un modèle de lettre à envoyer au Président de la République. L’association dénonce un « projet anti-social » visant à instaurer des « Zones à Forte Exclusion ».
Vers une tension sociale
Il y a quelques jours, l’Institut CSA a publié une étude sur les ZFE. Il en résulte que c’est le pouvoir d’achat qui semble être le problème majeur pour les Français. Uniquement 14 % des personnes impactées par une ZFE disposent de 20 000 euros ou plus pour changer de voiture, contre 36 % d’entre eux qui déclarent ne pas avoir les moyens d’acheter un nouveau véhicule Crit’Air 1. Au total, un véhicule sur deux impacté par les ZFE ne sera pas remplacé, notamment en raison d’un manque de moyens financiers. Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, a déclaré le 28 mars dernier au micro d’Europe 1 que « ce sont des millions de véhicules et des millions de personnes qui vont être touchés l’année prochaine, quand on va arriver au Crit’Air 3. » Patrice Leclerc n’écarte pas qu’une nouvelle révolte type gilets jaunes ait lieu. Il poursuit : « Nous avons 8 000 véhicules en Crit’Air 3, 4, 5. On a l’une des populations les plus pauvres d’ Île-de-France, donc ce sont ceux qui ne peuvent pas épargner, et il y a aussi les personnes âgées qui refusent d’emprunter sur plusieurs années pour s’acheter une nouvelle voiture, et c’est vrai aussi pour les petits entrepreneurs. »
Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs.
Catherine est retraitée et vit aux environs de Montpellier. Son logement est situé dans la future ZFE de l’agglomération montpelliéraine. Sans langue de bois, elle nous explique qu’elle n’a pas l’intention de changer sa voiture qui sera bientôt interdite de rouler: « Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs. »
Quelles solutions ?
Questionné par Valeurs actuelles, un patron d’une concession Citroën de l’Hérault nous explique que ses clients se dirigent de plus en plus vers la location longue durée. « Le leasing permet de lisser les prix et permet d’avoir un véhicule neuf sans avoir à l’acheter, ce qui est utile avec ces nouvelles règles de vignettes. De plus, nos clients se séparent de leur voiture à la fin de la location sans avoir à gérer la vente. On s’occupe de ça et ils peuvent repartir avec un véhicule encore plus récent et moins polluant. » Pour ceux qui auront les moyens d’acheter une voiture neuve, des primes à la conversion seront possibles pouvant aller jusqu’à 5000 euros en fonction du véhicule et des revenus. À cela s’ajoute un dispositif de bonus national allant de 1000 à 6000 euros en fonction du modèle. Dans certaines ZFE, des aides spécifiques sont prévues, comme un prêt à taux zéro. Malgré ces aides, il n’en reste pas moins que ces coups de pouce ne concerneront pas les foyers modestes en raison des prix déjà très élevés des voitures hybrides et électriques. Notons que l’âge moyen des véhicules en France est de 11 ans et ne fait que progresser malgré les primes déjà en vigueur depuis plusieurs années.
D’autres solutions sont possibles, mais elles semblent peu viables sur le long terme. Le GPL (gaz à pétrole liquéfié) n’est pas proposé par beaucoup de constructeurs et même s’il semble revenir en force en France, en raison de l’envolée des prix des carburants et de sa classification en Crit’Air 1, il y a peu de pompes GPL disponibles sur le territoire. Environ une station sur 7 seulement en dispose actuellement.
Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique…
Le bioéthanol, quant à lui, est un carburant végétal qui fonctionne uniquement sur les véhicules à essence avec un boîtier connecté au moteur. L’opération coûte environ 1000 euros. Malgré de nombreux témoignages vantant cette méthode, il faut souligner que toutes les voitures à essence ne sont pas compatibles avec la pose d’un boîtier électronique. Et, selon nos informations, le véhicule modifié ne change pas son classement aux normes Crit’Air ! Il gardera la vignette qu’il avait avant sa mutation. L’intérêt est donc très limité dans le temps. Il est également possible de transformer sa voiture à essence en voiture électrique, mais la technique appelée Rétrofit est coûteuse. Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique et les prix peuvent augmenter en fonction de l’autonomie demandée…
Le retour en force des voitures de collection
L’autre solution un peu folle serait l’achat d’une voiture de collection. Ces « vieilles dames » représentent environ 0,5% du parc roulant. Or, ce chiffre pourrait bondir dans les prochaines années et de nombreux concessionnaires remarquent une demande pour ces automobiles de plus de 30 ans. La Fédération française des véhicules d’époque (FFVE) agit auprès des ZFE pour que les voitures de collection bénéficient d’une dérogation. Paris, Rouen, Reims et Nice ont déjà répondu favorablement à cette demande et d’autres ZFE sont en cours de réflexion. Cela peut paraître aberrant de voir des voitures de plus de 30 ans autorisées à rouler tandis que celles qui ont 10 ans de moins ne le seront plus au nom de la pollution de l’air… La FFVE met en avant que les modèles de collection roulent en moyenne 15 fois moins que les autres… Du moins pour l’instant. Alors, tout le monde en 2 CV ?
La solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire.
Enfin, pour ceux qui ont l’ âme d’un John Wayne, la solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire, rapporté par France 3, le 14 mars dernier, en expliquant qu’il allait désormais venir à son travail avec sa jument. S’il ne précise pas la vignette que possède sa voiture qui fonctionne au Gazole, le jeune homme explique que ce sont les motivations économiques qui l’ont amené à faire ce choix. Il est possible que cet exemple en inspire d’autres, compte tenu des nouvelles règles drastiques qui se préparent dans les agglomérations.
Sous couvert d’écologie, des millions de voitures vont être purement et simplement interdites en ville d’ici 2025, voire même avant, selon les choix locaux. Outre la question budgétaire qui va être un réel problème pour un grand nombre de Français, la question industrielle se pose également. Avec la pénurie des matières premières accentuée par la crise sanitaire, il semble peu probable que les constructeurs arrivent à fournir un nombre suffisant de voitures non polluantes à un prix abordable et dans des délais raisonnables. Par ailleurs, plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont déclaré qu’ils mettraient fin aux ZFE en cas de victoire. C’est le cas par exemple d’ Eric Zemmour, de Nicolas Dupont Aignan, de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon. Ils redoutent, en particulier, la probabilité d’une bombe sociale après les prochaines élections si le plan prévu pour 2025 se met en place. En interdisant l’accès aux agglomérations à des millions de Français qui voudront travailler, se soigner, se former, faire leurs achats, avec comme unique solution un endettement via un crédit à la consommation, ou l’achat hypothétique d’une calèche… Des millions de John Wayne risquent de sortir leur Colt !
France24 - World
Jordan's Hamzah renounces prince title a year after plot
Issued on: 03/04/2022 - 18:24
NEWS WIRES
Jordan's former crown prince, Hamzah, who was implicated in a coup plot against his half-brother King Abdullah II, gave up his royal title on Sunday.
Hamzah, in a statement posted on Twitter, announced he was "renouncing the title of prince", a month after a royal court statement said he had apologised to the king for last year's aborted coup.
"After what I have witnessed over the past years, I have come to the conclusion that my personal convictions and the values that my father instilled in me... are not in line with the approaches, trends or modern methods of our institutions," he wrote in the statement.
"I had the great honour of serving my beloved country and dear people in this capacity throughout the years of my life," he wrote.
"I will remain as long as I live faithful to our beloved Jordan."
On March 8, the royal court said Hamzah had taken "responsibility for his actions and offences towards Jordan and His Majesty over the past years, including the incidents that followed in the sedition case".
Jordanian authorities announced last April that they had foiled a bid to destabilise the Western-allied kingdom, marking a rare crisis in a kingdom seen as a pillar of stability in the region.
Hamzah, whom the king sidelined as heir to the throne in 2004, accused Jordan's rulers of corruption and ineptitude in a video message posted by the BBC on April 3.
A Jordanian court in July sentenced former royal court chief Bassem Awadallah and an ex-envoy to Saudi Arabia, Sharif Hassan bin Zaid, to 15 years in prison after they were found guilty of involvement in the plot.
Hamzah was not charged in the trial, but the charge sheet said he was "determined to fulfil his personal ambition to rule, in violation of the Hashemite constitution and customs".
The king appointed Hamzah as crown prince in 1999, at the request of his late father, King Hussein, but removed him from the post in 2004, later naming his son, Prince Hussein, as next in line to the Hashemite throne.
(AFP)
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Jordan’s King Abdullah says ‘painful’ palace crisis is over
Jordan's Abdullah appears with half-brother for first time since palace crisis
Jordan court hands 15-year terms to two former officials over alleged royal plot
Valeurs Actuelles
Inflation qui s’envole, pouvoir d’achat qui s’effondre : chute historique de la confiance des ménages
L’inflation, brutale, balaye le retour de la croissance. Première illustration dans les données publiées ce mardi par l’Insee. La confiance des ménages a chuté de 6 points entre février et mars. Un tel repli mensuel est historique. « Il n’a été égalé ou dépassé qu’au moment de la récession de 1993 et du confinement d’avril 2020 », observent les analystes de BNP Paribas. Il y a bien une explication : sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et des produits agricoles, la hausse des prix à la consommation a atteint 4,5 % en mars sur un an. Et l’avenir s’annonce pire encore : l’indice mesurant l’inflation future a fait un bon de 50 points. « Le second trimestre devrait marquer une nouvelle hausse de l’inflation de 2,2 %, un record depuis 1983 » poursuit-on chez BNP Paribas. Et comme la confiance est le moteur de la consommation, il est fort à parier que l’Insee revoie à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022. En parallèle, il y a une autre alerte : le pouvoir d’achat, devenu depuis quelques semaines le thème central de la campagne présidentielle, est en repli. Selon une étude de l’Institut Molinari, la France affiche un pouvoir d’achat des salariés de 7 % inférieur à ceux des autres pays européens. Et cette fois, il y a un autre responsable : le poids des impôts et des cotisations sociales qui atteignent 51 % pour un célibataire et 45 % pour un couple avec deux enfants, soit plus de 7 points en moyenne que dans les autres pays européens, selon cette étude. « La France continue d’être peu compétitive pour les entreprises et les salariés », résume l’Institut. Employer des salariés en France coûte cher, rapporte peu et le pouvoir d’achat des salariés est moyen. » Et de conclure : « Pour les hauts salaires [qui sont ceux qui consomment le plus, NDLR], la France reste la pire destination. »
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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‘Es como vivir en una película de terror’: un pueblo ucraniano muere lentamente
La guerra nunca se detiene en Guliaipolé, una pequeña ciudad en el este de Ucrania. La mayoría de los residentes han huido, y los que quedan sobreviven con pocos alimentos y sin servicio de electricidad ni agua potable.
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Por Thomas Gibbons-Neff y Natalia Yermak
GULIAIPOLÉ, Ucrania — El bombardeo fuerte suele comenzar poco antes de la medianoche, bastante después de que el cielo se ha tornado negro, luego de que las torres de telefonía celular se han apagado y cuando los perros callejeros comienzan a ladrarle a la noche.
En Guliaipolé no hay electricidad ni agua corriente. Solo hay oscuridad y largos minutos de silencio cuando el tictac de los relojes de pared que funcionan con baterías o el chirrido de las puertas que abre el viento frío se escudriñan con angustia hasta que la siguiente explosión golpea en algún lugar cercano, sacudiendo las ventanas… y estremeciendo los huesos.
Y luego sucede otra vez, y una vez más. Un chirrido muy agudo y luego una explosión. A veces los bombardeos se acercan, otras se alejan. Es posible que durante unas cuantas horas se detengan por completo. Pero la misma rutina se ha repetido durante casi un mes en este pueblo ubicado en el frente de batalla al este de Ucrania, y todas las noches los residentes se hacen la misma pregunta: ¿Dónde caerá el próximo?
“Es como vivir en una película de terror”, afirmó el lunes Ludmila Ivchenko, de 64 años, entre lágrimas y envuelta en su abrigo de invierno. Se mecía hacia atrás y hacia adelante, sentada, junto a la llama de una vela de aceite, en el sótano del hospital del pueblo donde ahora viven ella y sus vecinos.
Mientras las ciudades ucranianas como Járkov y Mariúpol están siendo destrozadas con los intensos bombardeos, los misiles crucero y los ataques de infantería, Guliaipolé, un pueblo que alguna vez fue el hogar de 13.000 personas, está muriendo con mucha más lentitud.
Es probable que este pueblo, a unos 145 kilómetros al noroeste de Mariúpol y a las orillas de la región de Donbás, se encuentre en la ruta de futuras ofensivas rusas que se realicen en el este, donde las tropas concentrarán sus operaciones, según aseveraron las autoridades el miércoles.
Guliaipolé, estratégicamente ubicado en la intersección de importantes carreteras que dividen la zona oriental del país, está rodeado de una media luna de fuerzas rusas y separatistas que se conforman con bombardear el pueblo en vez de tomarlo, quizás porque, de acuerdo con los analistas militares, todavía no tienen los recursos para hacerlo.
Los residentes de ese enclave cada vez más pequeño —que ya solo tiene 2000 personas— están atrapados en medio de batallas de artillería entre las fuerzas rusas y ucranianas mientras que casas, apartamentos, mercados, restaurantes y clínicas de atención médica son destruidos paulatinamente y la gente tiene que huir, vivir bajo tierra o morir.
Para quienes todavía viven ahí, la guerra en Guliaipolé comenzó el 2 de marzo, el día en que se acabó la energía eléctrica seguida por la suspensión del suministro de agua.
Rodeado de ondulantes campos sembrados de trigo y girasoles y atravesado por el río Haichur, Guliaipolé parece y da la sensación de ser una localidad característica de la era soviética: casas modestas y edificios de apartamentos de poca altura con espaciosas calles arboladas, que en otros tiempos eran perfectas para pasear en bicicleta por la tarde.
El 5 de marzo, las fuerzas rusas entraron por poco tiempo al pueblo antes de ser expulsadas. El conjunto de puestos vacíos a medio destruir donde la gente solía vender verduras y otros productos es un extraño recordatorio de que alguna vez fue un pueblo normal. Ahora es una amalgama de edificios vacíos sin techos y con las ventanas rotas donde habitan más perros callejeros que personas.
Las autoridades locales mencionaron que alrededor de doce civiles han muerto por los combates, esa cifra incluye a las personas que han sufrido infartos durante el asedio.
“Todos los días hay bombardeos”, dijo Tetiana Plysenko, de 61 años y maestra en Guliaipolé.
Cada mañana, la gente sale de sus casas y refugios para evaluar los daños y llamar a sus vecinos con el fin de asegurarse de que siguen con vida. Los rumores abundan, al igual que la desinformación. Un rumor es que un vecino fue atrapado ayudando a marcar objetivos para el ejército ruso y luego lo ahorcaron. Pero nadie puede confirmar si eso es cierto.
“Todavía no podemos entender por qué nos paso esto. Creemos que saldremos mañana y todo volverá a ser como antes”, dijo Ivchenko desde su refugio en el sótano. “Pero no hay forma de volver atrás”.
Por el momento, Guliaipolé es patrullado por un pequeño contingente de soldados de defensa territorial ucranianos. La tarea de evacuar a las personas y traer ayuda humanitaria recae sobre diez personas provenientes del ayuntamiento. A los autobuses escolares les han asignado el trabajo de traer agua y alimentos y de sacar a la gente desesperada que quiere huir de los bombardeos.
Sergiy Brovko, de 57 años, es un conductor de autobús enjuto y de baja estatura con arrugas a los costados de la cabeza. Brovko estuvo transportando a los niños durante un lapso menor a un año antes de que la guerra llegara al pueblo. Ahora conduce su viejo autobús Isuzu a la ciudad de Zaporiyia para recoger la ayuda humanitaria: cajas de pan, latas de gulasch y agua para luego hacer el largo trayecto de regreso a Guliaipolé.
“Nunca hubiera podido imaginarme esto”, comentó Brovko el lunes mientras se dirigía a Guliaipolé en su séptimo viaje desde que comenzó la guerra. Maniobraba su autobús por las carreteras llenas de baches, los cuales son comunes en los tramos más rurales de Ucrania, reduciendo la velocidad casi a cero para transitar por los grandes cráteres que han dejado el uso excesivo y la falta de mantenimiento.
“Ni en mis peores pesadillas”, asevera el conductor.
El camino de Zaporiyia a Guliaipolé comienza con cierta normalidad, excepto por los puestos de control y las barreras de cemento en la carretera. Pero los carteles que hay en toda la ciudad son una extraña mezcla de cosas que nos muestran cómo había sido la vida hace no mucho tiempo y lo que hay ahora detrás de las puertas de Zaporiyia: entre anuncios de conciertos y arcos de McDonald’s hay vallas gigantescas que les informan a los transeúntes a qué parte de los tanques rusos se debe lanzar una bomba molotov.
A medida que Brovko se acerca a Guliaipolé, el tráfico va disminuyendo. Los pueblitos que hay a lo largo de la carretera parecen inquietantemente cerrados, casi como locaciones de cine abandonadas. Los puestos de control ucranianos están a cargo de hombres jóvenes y viejos. Líneas de trincheras recién excavadas zigzaguean alejándose de la carretera reforzadas con troncos recién cortados y posiciones de ametralladoras. Para cuando aparece Gualiaipolé a la vista, Brovko ya ha pasado por varios letreros recién puestos que dicen: MINAS.
“Ayer evacué a mis padres”, dijo y nos explicó que en fechas recientes una casa de su calle había sido alcanzada por fuego de artillería. Comentó que apenas hace unos días tuvo que esperar para entrar a Guliaipolé, con el autobús cargado con casi 230 kilos de papas, hasta que los rusos terminaron de bombardear la localidad.
El lunes en la noche, Brovko estacionó su autobús en las afueras del pueblo y fue en bicicleta a la casa de su suegro, donde pasó la noche antes de llenar el autobús con personas evacuadas la mañana siguiente. Sus vecinos huyeron una semana antes y dejaron a su perrito, así que el conductor convertido en transportista de personas evacuadas y cuidador de mascotas, le dio un poco de pan al animalito antes de poner su despertador para las 5:45 a. m. e irse a dormir.
El amanecer del martes fue terriblemente frío. Los bombardeos habían terminado más o menos a las 04:00 a. m. y se habían trasladado hacia algún otro punto conflictivo distante en el frente de batalla. Se descargaron cajas de leche, agua, pan y otros alimentos del autobús de Brovko para un grupo de voluntarios antes de que manejara unas cuantas cuadras para recoger al grupo de evacuados de ese día.
Estas 40 personas, aproximadamente, serían trasladadas a Zaporiyia, donde se registrarían como personas desplazadas. Algunas estarían alojadas en dormitorios o gimnasios escolares o con amigos o familiares y otras saldrían del país. Según la Agencia de la ONU para los Refugiados, desde que Rusia invadió a Ucrania el 24 de febrero, más de cuatro millones de personas han huido del país y 6,5 millones se han desplazado dentro del territorio.
Cerca de doce personas que abordaron el autobús de Brovko, en su mayoría mujeres y niños, tenían casi los mismos motivos para salir de Guliaipolé: los bombardeos se estaban intensificando y estaban cada vez más cerca. Eso era demasiado.
El martes, subieron en silencio al autobús escolar amarillo y algunos estaban llorando. Una mujer se despidió de su pequeña perrita de color caramelo, Asya, porque no se permite que los evacuados lleven a sus mascotas. Otra mujer, Valia, de 60 años, llevaba a su nieta para que se reuniera con su padre, antes de abandonar el sur de Ucrania. Cuando la niña le preguntó dónde van a vivir, la abuela le dijo una mentira para tranquilizarla.
“En Dubái”, dijo Valia, quien se negó a dar su apellido. “Ahí el mar es de color turquesa”.
Los bombardeos se reanudaron poco después de que los autobuses salieron de Guliaipolé y duraron todo el día, comentó Kostiantyn Kopyl, un cirujano de 45 años que trabaja en el hospital y que es miembro de la unidad de defensa territorial. Las fuerzas ucranianas respondieron a los ataques en la noche, y las personas que quedaban en el pueblo hicieron lo que hacían todas las noches: escuchar y esperar la siguiente explosión.
“Todos seguimos vivos”, informó.
Thomas Gibbons-Neff es el jefe del buró de Kabul y exsoldado de infantería de la Marina. @tmgneff
Tyler Hicks es fotógrafo sénior del Times. En 2014, ganó el Premio Pulitzer de fotografía de noticias de último momento por su cobertura de la masacre de Westgate Mall en Nairobi, Kenia. @TylerHicksPhoto
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France24 - Monde
Présidentielle 2022 : Macron sur le terrain de l'écologie
Publié le : 01/04/2022 - 13:47Modifié le : 01/04/2022 - 13:56
Marie SCHUSTER
Mobilisation générale dans le camp d'Emmanuel Macron. Le président-candidat est retourné ce jeudi sur le terrain, à Fouras, en Charente-Martime, pour un déplacement sur le thème de l'écologie. Les précisions de Marie Schuster, journaliste pour FRANCE 24.
L'Humanité
Coup de force colonialiste en Tunisie
Il était une foisMoins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.
Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).
C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.
Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises
Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».
Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.
Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».
Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.
Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées
Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.
« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».
À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.
Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.
Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».
« Le soutien de la classe ouvrière de France »
Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »
Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».
Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.
Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached
Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.
Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.
Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.
Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.
Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.
tunisiedécolonisation Valeurs Actuelles
Pouvoir d’achat, le grand enfumage
À chaque campagne présidentielle sa thématique. La lutte contre la fracture sociale, par Jacques Chirac, en 1995, suivie par la lutte contre l’insécurité, sept ans plus tard, le « travailler plus pour gagner plus », de Nicolas Sarkozy, en 2007, le « président normal », de François Hollande, en 2012 et la « start-up nation » d’Emmanuel Macron, en 2017. L’élection de 2022 n’échappe pas à la règle et un thème émerge depuis quelques mois : le pouvoir d’achat. Il est vrai qu’il est malmené, ne serait-ce que parce que les prix de l’énergie et des matières premières atteignent des sommets, alimentés par les scories de la crise du Covid-19 et par le conflit russo-ukrainien.
Pour l’Insee, une chose serait claire : le pouvoir d’achat augmente, si l’on se réfère à ses derniers chiffres (+ 0,7 % au 4e trimestre 2021), publiés le 25 février (peut-être l’Institut sera-t-il amené à revoir sa position avec un litre de carburant à plus de 2 euros). Un sentiment à l’opposé du vécu des Français, qui se demandent si le pouvoir d’achat n’est pas comme la température : il y a le réel et le ressenti. Sans doute parce que c’est sur les dépenses contraintes (énergie, loyer, alimentation, transport, abonnements télécoms et Internet…) que se concentrent les hausses de prix et surtout parce que les augmentations salariales ne suivent pas. Et ce n’est pas le dégel du point d’indice de la fonction publique, qui sera revalorisé cet été, qui peut faire oublier la réalité.
Le gouvernement a beau multiplier les cadeaux de fin de mandat (chèque énergie, plafonnement des hausses du prix du gaz, baisse de 15 centimes du litre d’essence… ), sa générosité – 30 milliards d’euros en six mois – rencontrera tôt ou tard des limites budgétaires. Parce que les raisons à la hausse des prix semblent mondiales – l’inflation, en février, a atteint 7,9 % aux États-Unis ! – et durablement installées, il semble que le pire soit devant nous. Maigre consolation, il n’est jamais certain, dit-on.
L’énergie, principal moteur de l’inflation
Le prix du gazole à 2,1407 euros le litre en moyenne, le SP 95-E10 à 2,0286 euros, soit plus de 10 centimes plus cher que l’essence… cette flambée des prix, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, l’a comparée au choc pétrolier de 1973, où le prix de l’or noir, en trois mois, avait été multiplié par quatre. Le prix du baril a atteint 139 dollars, à 8 dollars de son record absolu, atteint en 2008 ; les spécialistes redoutent de le voir continuer son ascension. Jusqu’à 200 dollars, estiment les analystes d’Euler Hermes.
Selon leurs prévisions, la facture d’énergie des Français pourrait atteindre 2 800 euros en 2022, en augmentation de 400 euros. Et ce, malgré les mesures gouvernementales pour tenter d’amortir une partie du choc. Le Premier ministre a récemment annoncé une baisse de 15 centimes par litre sur l’ensemble des carburants, à partir du 1er avril et pendant quatre mois, mesure qui devrait coûter 2 milliards d’euros à l’État. De même, le gouvernement a limité les hausses de l’électricité à 4 %, en réduisant les taxes. Le prix du gaz a été gelé à son niveau d’octobre 2021, pour l’ensemble de 2022. Au total, le ministère de l’Économie chiffre à 22 milliards d’euros le coût des aides sur l’énergie, en 2022, sans compter le plan d’aide aux entreprises dévoilé le 16 mars. De l’argent magique qui n’empêchera pas une chute de 1,5 point du pouvoir d’achat, selon les estimations d’Euler Hermes. Et si l’Europe venait à décider de cesser toute importation de gaz russe, l’impact sur le pouvoir d’achat serait de 3 points.
L’alimentation : quand la hausse des prix s’invite à table
Michel-Édouard Leclerc est très clair : « L’inflation que nous voyons actuellement dans les magasins est une conséquence de l’après-Covid », a-t-il déclaré sur CNews, avant d’ajouter : « La guerre en Ukraine, c’est l’inflation à venir. » Jusque début février, l’augmentation des prix des produits de grande consommation était évaluée à 3 % sur l’année. Selon les dernières statistiques de l’Insee, les produits frais étaient les premiers touchés (+ 5,9 % en un an), suivis par les légumes (+ 5,8 %), le pain et les céréales (+ 2,7 %). Cela, c’était avant le conflit ukrainien. Depuis, les cours des matières premières agricoles flambent : ceux du blé sont passés de 250 à 440 euros la tonne – la Russie et l’Ukraine représentant un tiers des exportations mondiales de blé – et les cours du maïs, du colza, des pommes de terre, de l’huile de tournesol ont atteint des niveaux records. Les céréales étant la base de l’alimentation animale, le prix du lait, du beurre, des fromages et de la viande subissent un effet domino.
Dans les rayons, les augmentations commencent à se faire sentir. Elles atteignent d’ores et déjà entre 7 et 10 % pour les produits à base de céréales. Et, mauvaise nouvelle pour les foyers les plus modestes, ce sont les produits d’entrée de gamme qui subissent les plus fortes augmentations. Le prix de paquets de farine premier prix a augmenté de 15 %. Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, évalue à 550 euros par mois le budget alimentation pour une famille avec deux enfants : « Avec la crise ukrainienne, il faudra ajouter 10 à 12 euros par mois. »
Des augmentations qui sont sans commune mesure avec celles observées dans les pays émergents, qui, contrairement à la France, sont importateurs nets de céréales. En Afrique, et en particulier en Égypte, premier importateur mondial de blé, le prix de la farine a augmenté de 48 %, la viande de 35 %, l’huile de cuisson de 32 %… « La guerre en Ukraine signifie la faim en Afrique », a déploré la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva. De son côté, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a reconnu la semaine dernière être « extrêmement inquiet » en raison du « risque de famine que nous avons à l’international ». Avec, en toile de fond, le risque d’émeutes de la faim à l’image de celles de 2008.
Le transport change de braquet
S’il vous prenait l’idée de faire un Paris-Shanghai en classe éco, cela vous coûtera la somme de… 8 056 euros. Normal, car avec une crise sanitaire qui connaît des soubresauts, les vols entre la Chine et le reste du monde ne sont pas revenus à la normale. La loi de l’offre et de la demande joue donc à plein. Mais à ce prix, il faudra bien ajouter la hausse du prix du kérosène. Par ailleurs, et depuis l’interdiction de survol de la Russie, les trajets aériens entre l’Europe et l’Asie sont plus longs, donc plus gourmands en carburant.
Les coûts de transport sont déjà répercutés sur les prix de nombreux produits importés, surtout depuis l’Asie, qui représente à elle seule plus de 40 % des marchandises importées. Entre mars 2020 et mars 2022, la valeur du World Container Index, représentatif des coûts de logistique, a été multipliée par six. Le transport par bateau d’un conteneur en provenance de Chine à destination de l’Europe coûte en moyenne 15 000 euros, contre 3 000 euros avant la pandémie. Quant au transport par route, beaucoup de chauffeurs étant ukrainiens, la pénurie de main-d’œuvre existante depuis la pandémie ne fait que s’exacerber…
Pour les particuliers, avec une essence de plus en plus chère, beaucoup pensent passer à l’électrique. Or, face à une demande importante alors que le prix des matières premières explose et qu’il y a une pénurie de composants électroniques, Tesla a décidé d’augmenter le prix du Model3 de plus de 3 000 euros ; vendu plus de 45 000 euros, ce véhicule ne donne maintenant plus droit qu’à un bonus écologique réduit. En outre, mieux vaut être patient : si vous la commandez maintenant, vous ne serez pas livré avant un an, sauf si vous décidez d’ajouter quelques options, auquel cas le délai est ramené à huit mois.
Les matériaux de construction : entre pénurie et flambée des prix
Il faut remonter à 2008 pour observer de telles hausses de prix : en un an, l’acier s’est apprécié de 73 %, le PVC de 69 %, l’aluminium de 41 %, le cuivre de 33 %. Sans compter les hausses des prix des ciments, des tuiles et briques, de la peinture… Depuis trois semaines, le conflit ukrainien fait trembler les professionnels du bâtiment. En deux jours, la tonne de fer a augmenté de… 50 % ! Les cours du bois sec, qui étaient déjà passés de 250 à 450 euros la tonne, se rapprochent des 500 euros.
Les risques de pénurie sont nombreux, l’Ukraine étant un important fournisseur de résineux servant à la fabrication de contreplaqué. À la destruction d’usines s’ajoutent les conséquences de l’embargo sur les échanges commerciaux avec la Russie. Au total, cela fait 20 % de bois de construction en moins pour la France. Selon la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, les artisans pourraient augmenter leurs devis jusqu’à 30 % pour répercuter non seulement les tensions sur les prix des matériaux, mais aussi ceux de l’ énergie. Ce n’est pas rien.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Estas son las tres mujeres que se encargarán del rearme de Alemania
Angela Merkel ya no es la canciller del país. Pero mientras la guerra continúa en Ucrania, que solo está a 10 horas en automóvil desde Berlín, unas ministras supervisan la seguridad nacional.
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Por Katrin Bennhold y Steven Erlanger
BERLÍN — Tres días después de la invasión rusa en Ucrania, el canciller Olaf Scholz decidió romper con el pacifismo alemán de la posguerra y se comprometió a dotar a su país con los recursos y el poder necesarios para liderar los temas de seguridad en Europa.
La tarea de materializar ese cambio, el mayor en la política exterior alemana desde la Segunda Guerra Mundial, está en manos de un grupo de mujeres.
La ministra de Defensa, Christine Lambrecht, quien estuvo de visita en Washington esta semana, supervisa un programa de rearmamento del ejército alemán al que se asignaron 100.000 millones de euros, equivalentes a unos 110.000 millones de dólares. La ministra de Relaciones Exteriores, Annalena Baerbock, trabaja en el diseño de la primera estrategia de seguridad nacional de Alemania. Por su parte, Nancy Faeser, encargada de la seguridad nacional, organiza la bienvenida a cientos de miles de refugiados ucranianos.
La guerra en Ucrania, que se encuentra a solo 10 horas de Berlín por tierra, coincide con un momento en que, por primera vez en la historia alemana, tres mujeres ocupan los principales cargos relacionados con la seguridad nacional y están en la primera línea de una revolución no solo cultural, sino también estratégica en el país.
“La seguridad está en manos de mujeres fuertes en este gobierno”, señaló Scholz, de 63 años, cuando presentó su gabinete a la nación en noviembre (el primero integrado por el mismo número de mujeres que de varones). Este cambio, que de por sí habría sido de suma importancia en cualquier época, es de especial notoriedad ahora que Alemania enfrenta la mayor crisis de seguridad desde la Guerra Fría: la agresión rusa en Ucrania que ha causado inquietud en Europa y puesto bajo los reflectores a la alianza de la OTAN.
La predecesora de Scholz, Angela Merkel, marcó un momento trascendental en la historia cuando se convirtió en la primera mujer canciller en 2005, inspiró a mujeres y niñas de todo el país y se ganó elogios por su liderazgo en Europa, sobre todo tras amalgamar a otros actores del continente europeo en respaldo a sanciones severas contra Rusia después de que ese país se anexó Crimea en 2014.
Christoph Heusgen, un veterano diplomático alemán que fungió como asesor de seguridad nacional de Merkel durante 12 años, sintetizó así el secreto del éxito de su antigua jefa en política exterior y seguridad: “Nada de vanidad, nada de testosterona”.
Sin embargo, a diferencia del socialdemócrata Scholz, Merkel nunca logró la paridad de género en su gobierno. Apenas ahora, a un cuarto de siglo de que Madeleine Albright (quien murió la semana pasada a los 84 años) se convirtiera en la primera mujer designada secretaria de Estado en Estados Unidos, Alemania tiene por primera vez a una mujer al frente del Ministerio de Relaciones Exteriores y a su primera ministra del Interior (ya había tenido a dos mujeres al frente del Ministerio de Defensa).
Algunos observadores perciben una analogía con el cambio en política exterior, que durante tanto tiempo se les escapó a los demócratas cristianos de Merkel, tradicionalmente más partidarios del ejército. Según Roderich Kiesewetter, legislador conservador y soldado retirado, del mismo modo que hizo falta tener un canciller varón para lograr la paridad de género en el gobierno, fue necesario que ascendiera al poder un gobierno progresista para anunciar la asignación de 100.000 millones de euros destinados a la renovación del ejército alemán.
Si su propio partido hubiera hecho este anuncio, “el resultado habría sido de agitación, desasosiego público y manifestaciones; el llamado movimiento de paz habría clamado que éramos unos belicistas”, explicó Kiesewetter.
En cambio, le corresponderá a Lambrecht, otrora partidaria de ese movimiento de paz que se afilió a los socialdemócratas de Scholz en los años ochenta, cuando marchó en protesta contra el uso de la energía nuclear y a favor del desarme, comprar drones armados y una nueva generación de aviones de combate capaces de soltar bombas nucleares.
Lambrecht, de 56 años, antigua ministra de Justicia a quien se ubica en la facción de izquierda de su partido y no cuenta con experiencia militar previa, en muchos sentidos personifica el cambio radical de mentalidad ocurrido en Alemania desde que Rusia atacó a Ucrania en febrero.
Antes de que estallara la guerra, Lambrecht insistió, en nombre de muchos socialdemócratas, en “no involucrar” al gasoducto Nord Stream 2 entre Rusia y Alemania “en el conflicto de Ucrania”. Defendió la prohibición alemana de enviar armas a zonas en conflicto y, en su lugar, le ofreció a Ucrania enviar 5000 cascos y un hospital de campaña.
Ahora, describe con orgullo a Alemania como uno de los mayores proveedores de armas a Ucrania y defiende los planes de elevar el gasto militar por encima del dos por ciento del producto interno bruto.
“Tenemos que despedirnos de la idea de que vivimos en una Europa pacífica”, declaró Lambrecht en una entrevista reciente. “Las amenazas están cada vez más cerca… ya se han acercado más. La idea de que hay fronteras que todos aceptan ya quedó atrás. Hemos visto cómo Putin pisotea la legislación internacional”.
También habla con franqueza acerca de su tardanza (y la de su país) para cambiar de postura, una actitud que, en opinión de algunos observadores, le da credibilidad ante aquellos que todavía no están tan convencidos.
“Para ser honesta, no lo habría imaginado antes de esta cruel guerra ofensiva”, indicó. “Marcó un antes y un después”.
Lambrecht dijo que al reunirse con el asesor de seguridad nacional del presidente Joe Biden, Jake Sullivan, el secretario de Defensa Lloyd Austin y miembros del Congreso en Washington esta semana, les dirigiría un solo mensaje: “Apoyamos a nuestros aliados y estamos conscientes de la responsabilidad que debemos y queremos aceptar en esta alianza. No nos limitamos a hablar, sino que tomamos medidas concretas”.
Una de esas medidas es desarrollar una estrategia de seguridad nacional, la primera en la historia de Alemania, y la mujer a cargo de esta tarea es la ministra de Relaciones Exteriores, Baerbock. Con una postura agresiva hacia Rusia, está decidida a plasmar el consenso actual de una política exterior más ofensiva y basada en valores en una doctrina perdurable.
Destacó que ese consenso es frágil.
“De no ser por la guerra, quizá nunca habríamos tomado algunas de estas decisiones”, aclaró. “Quiero asegurarme de que no olvidemos en cuatro meses, ni siquiera en cuatro años, por qué tomamos algunas de estas decisiones”.
Para Baerbock, quien pertenece al Partido Verde, no solo se trata de un cambio de política. Se trata de un cambio en la imagen que Alemania tiene de sí misma y cómo se define, de dejar de ocultarse detrás de su historia para intentar moldear el futuro activamente.
“Es bueno conocer la historia, pero no podemos formular el futuro tan solo con base en el pasado”, aseveró. “Como alemanes, tenemos una responsabilidad especial, pero debemos trabajar por el futuro”.
A sus 41 años de edad, Baerbock representa a una nueva generación en la política alemana, la de aquellos que se convirtieron en adultos después de la caída del Muro de Berlín. Al igual que otras personas de su generación, no tiene miedo de hablar de “liderar” (en alemán, führen), palabra que por mucho tiempo fue tabú en la Alemania traumatizada por los recuerdos de quien fue su Führer, Adolfo Hitler.
Como madre de dos niños pequeños, Baerbock ha humanizado y personalizado la diplomacia de guerra casi todos los días, siempre con la vista puesta en el futuro.
“Crecí en una Unión Europea unida en la paz y, como alemana occidental, es mi responsabilidad garantizar lo mismo para mis hijos y mis nietos”, dijo. “En realidad tengo la responsabilidad de liderar para que otras generaciones de nuestros países vecinos también puedan vivir en paz. Y esto es un cambio de identidad”.
Baerbock, quien abiertamente promueve una “política exterior feminista”, describió su llegada como un “choque cultural” para la comunidad alemana de seguridad, dominada por varones, situación que comparte con Faeser, la ministra del Interior.
“En el año 2022 debería ser normal que las mujeres dirijan agencias de seguridad”, comentó Faeser en una entrevista. “Es una señal importante y positiva para Alemania”.
Además, fue una decisión largamente pospuesta, según comentan en privado algunos funcionarios de su ministerio. En 2018, el predecesor de Faeser solo designó hombres en ocho cargos ministeriales menores. La fotografía de los nueve funcionarios causó tal indignación que el ministerio tuvo que retirarla de su página web en aquel momento.
Un enfoque de seguridad más balanceado en términos de género no solo es un asunto de equidad sino de buena política, dijo Faeser, que gestiona la llegada de unos 250.000 refugiados de Ucrania, una cantidad que se espera que supere a los 1,2 millones que en 2015 y 2016 llegaron procedentes de Siria, Irak y Afganistán.
“Una prioridad es atender a las mujeres jóvenes y los niños”, dijo Faeser. “Muchas de estas mujeres y niños están traumados no solo por la guerra sino porque han tenido que dejar atrás a sus esposos, padres e hijos. Requieren cuidado especial. Como vienen tantas mujeres solas, debemos ser especialmente cuidadosos”.
Faeser ha incrementado la cantidad de agentes de policía en las estaciones de trenes a las que llegan los refugiados para protegerlos de los traficantes de personas y depredadores sexuales.
Cuando no está planeando cómo recibir refugiados o promoviendo un sistema conjunto para registrarlos y distribuirlos entre los 27 países de la UE, el trabajo de Faeser también implica vigilar la infraestructura crítica que está en riesgo de ciberataques rusos y campañas de desinformación. Alemania tiene una población considerable de rusoalemanes.
“Desde que estalló esta guerra ilícita, hemos visto campañas rusas de desinformación que difunden la narrativa de que Ucrania necesita ser liberada”, señaló Faeser.
En general, Faeser hasta ahora no ha sido blanco de comentarios sexistas, como les ha sucedido a sus colegas ministras. Baerbock, quien fue candidata del Partido Verde a la cancillería antes de integrarse al gobierno de Scholz mediante una coalición, fue el foco de varias campañas de desinformación en línea, algunas orquestadas desde cuentas rusas.
No obstante, ahora que la renovación del ejército alemán ocupa los titulares noticiosos, la ministra de Defensa Lambrecht se ha convertido en el blanco principal.
“¿Acaso esta ministra sabe cómo hacer la guerra?”, preguntó hace poco el tabloide más vendido de Alemania, Bild.
Por ahora, Lambrecht no toma muy en serio estas críticas. “Francamente, estoy muy ocupada y no tengo tiempo para pensar por qué escriben ciertas cosas de mí”, afirmó antes de abordar su avión a Washington. “Mi trabajo es mejorar significativamente el ejército. Que me juzguen cuando termine”.
Katrin Bennhold es la jefa de la corresponsalía de Berlín de The New York Times. Anteriormente, reporteaba desde Londres y París, en donde cubría una gama diversa de temas: desde el auge del populismo hasta asuntos de género. @kbennhold
Steven Erlanger es el corresponsal diplomático jefe en Europa, vive en Bruselas. Previamente, reportó desde Londres, París, Jerusalén, Berlín, Praga, Moscú y Bangkok.
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France24 - World
Macron warns of dangers of extremism at election rally as French polls tighten
Issued on: 02/04/2022 - 20:37
FRANCE 24
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Claire PACCALIN
French President Emmanuel Macron called on tens of thousands of cheering but increasingly nervous supporters to help him win the "battle between progress and turning back" at his first campaign rally just a week before the first round of the 2022 presidential election.
According to polls, far-right rival Marine Le Pen is gathering momentum and threatening what once seemed an almost unassailable position of strength for Macron, a pro-business centrist elected in 2017.
"The mobilisation is now, the battle is now!" Macron said near the end of a two-and-a-half hour speech at a stadium west of Paris. "It's a battle between progress and turning back, a battle between patriotism and Europe, and nationalism."
The 44-year-old drew an estimated 30,000 people for a gathering styled on sports events that saw Macron enter the room to pumping music and fireworks before taking a stage set up like a boxing ring in the middle of the floor.
Macron started his speech with a long list of accomplishments and promises to create jobs in hospitals and nursing homes, in a clear attempt to convince centre-left voters that pollsters say could abstain.
"Our lives, their lives, are worth more than profits," he told the crowd, stealing a well-known anti-capitalist slogan.
In a bid to galvanise his supporters as well as undecided voters, Macron warned of the risk of a Brexit-style upset as polls showed the race between the incumbent and Le Pen tightening for the crucial April 24 runoff.
"Look at what happened with Brexit, and so many other elections: what looked improbable actually happened," Macron told the crowd of flag-waving supporters. "Nothing is impossible," he warned.
"The danger of extremism has reached new heights because, in recent months and years, hatred, alternative truths have been normalised," he said. "We have got used to seeing on TV shows antisemitic and racist authors."
Distracted by the war in Ukraine
The centrist French president only declared his intention to run again at the last possible moment last month and has been distracted by the war in Ukraine.
Sunday's rally was crucial for Macron to display his engagement with the electorate after the diplomatic pressures of the war in Ukraine limited his canvassing at home, explained Ariane Bogain from Northumbria University in an interview with FRANCE 24.
"So far, he’s been more or less invisible and this rally is his chance to finally enter the competition and he has to do it because we’ve seen recently that his advantage in the polls has diminished. He’s still leading, but he has to be far more present. He only has a week and this rally is very, very important," said Bogain.
Le Pen meanwhile has been working on a low-key grassroots campaign focused on concerns about rising prices that have dented household incomes.
"Despite the crises, we never gave up. Despite the crises we honoured our promises," Macron said during the first part of a speech that defended his achievements.
He listed them as lowering unemployment to "its lowest level in 15 years", cutting taxes to boost incomes and making investments in public services.
To shouts of "Macron, president!" he also detailed his programme for a second term that would include benefits reform and a rise in the retirement age to 65.
Slow campaign
Among those present, most expressed confidence that Macron would prevail despite the final-week dynamic that appears to be favouring Le Pen.
Two new polls published Saturday suggested Macron and Le Pen would finish top in the first round on April 10, with Macron triumphing in the run-off on April 24 by 53-47 percent.
"Of course Marine Le Pen can win," Macron's former prime minister Édouard Philippe warned in an interview with the Le Parisien daily posted online Thursday.
The increasingly thin margin of victory projected for Macron has led many supporters to call on him to throw himself more into campaigning, with aides promising stops around the country next week.
Macron's opponents have been attacking him relentlessly on the basis of record spending on consultants such as McKinsey during his five-year term, which was revealed in an investigation by the Senate last month.
Le Pen optimism
Le Pen, who lost to Macron in the 2017 vote runoff, has sought to moderate her image in the last half-decade in a process helped by the emergence of Eric Zemmour as a fellow candidate on the far right.
While Zemmour risks taking votes from Le Pen in the first round, his more radical stances in immigration and Islam have helped her project a more mainstream image.
"We feel it on the ground, there is a great dynamic, a hope that is emerging as the campaign nears its end," she said on a visit to eastern France Friday.
The first round risks being a disaster for Les Republicains -- the traditional right-wing party that was the political home of ex-presidents such as Nicolas Sarkozy and Jacques Chirac.
Their candidate Valérie Pécresse is projected by most polls to be vying with Zemmour for fourth place after failing to find momentum in the campaign.
Her big chance to ignite her bid will be at a rally Sunday in southern Paris.
The Socialist candidate, Paris Mayor Anne Hidalgo, is struggling to reach beyond low single figures while the Greens hopeful Yannick Jadot has failed to put the environment at the centre stage of the campaign.
The left's main hope is the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon who most polls project coming in third place but believes he has a chance of making the runoff.
(FRANCE 24 with AFP and REUTERS)
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2022 FRENCH ELECTIONS
McKinsey affair ‘galvanises’ Macron’s opponents – but gives them a ‘weak weapon’
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONClosing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWill France’s Yellow Vests come back to haunt Macron on election day?
BBC
The Ukrainian mother who had to bury her own son
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The UN Secretary General has called for an independent investigation into the deaths of civilians in Ukraine after Russia was accused of war crimes.
As Ukrainian forces have re-entered areas close to the capital Kyiv after the Russians retreated, they have reported finding hundreds of bodies and mass graves in the town of Bucha.
It is here and in the surrounding areas that the BBC has filmed bodies of civilians in the streets - some with their hands and feet bound - who had been shot. Russia says images of civilian killings are ''fake''.
The BBC's Jeremy Bowen met a bereaved mother on the outskirts of Kyiv, who had to bury her own son after he was killed by Russian soldiers.
Valeurs Actuelles
La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture
À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.
Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.
Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.
En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.
Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique
Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.
Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.
Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .
New York Times - World
Lo rebajaron de su cargo por acosar mujeres. Ahora es el favorito para ser presidente
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En la segunda vuelta de Costa Rica el domingo, los votantes decidirán entre un candidato acusado de acoso sexual en el Banco Mundial y un expresidente que enfrentó denuncias de corrupción.
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Por David Bolaños y Anatoly Kurmanaev
SAN JOSÉ, Costa Rica — Fue degradado de un alto cargo a uno menor en el Banco Mundial por acoso sexual. Ahora, el economista Rodrigo Chaves —quien ha hecho campaña como un populista al margen del sistema político en unas elecciones empañadas por la ira contra los políticos tradicionales— lidera las encuestas para convertirse en el próximo presidente de Costa Rica el domingo.
Es un ascenso inesperado a la prominencia en un país que ha asumido un papel de liderazgo en el avance de los derechos sociales en Centroamérica, lo que subraya cómo el deseo de castigar a las élites políticas por lo que consideran respuestas gubernamentales inadecuadas a los desafíos de la región opaca la mayoría de los otros asuntos.
En 2019, el Banco Mundial reprendió a Chaves por lo que se demostró que era un patrón de conducta sexual inapropiada contra subalternas, aunque los detalles de su comportamiento solo se hicieron públicos en agosto en un periódico de Costa Rica, información que el candidato presidencial ha refutado en diversas ocasiones.
La negación de Chaves y la minimización de un historial documentado de acoso sexual se producen dos años después de que otro político costarricense, el expresidente y premio Nobel de la Paz, Óscar Arias Sánchez, evitara por poco ser procesado por abuso sexual, en un escándalo que sacudió al país.
Arias fue acusado en 2019 de agresión sexual o conducta inapropiada por al menos nueve mujeres, emergiendo como uno de los casos más significativos del #MeToo en América Latina. Sin embargo, en diciembre de 2020, se retiraron los cargos presentados contra él por dos de las mujeres.
Los grupos de derechos de género dicen ahora que la apuesta de Chaves por el poder amenaza con socavar el progreso en la nación más liberal e igualitaria de Centroamérica.
“El mensaje que están mandando a la sociedad es que el abuso sexual es algo menor, no es algo grave”, dijo Larissa Arroyo, una abogada de derechos humanos costarricense. “Esta campaña está normalizando y legitimando el abuso”.
Chaves y su oficina de prensa no respondieron a una solicitud de entrevista.
Chaves languidecía en la oscuridad hasta su alianza con Pilar Cisneros, una prominente periodista costarricense, que lo presentó a los votantes costarricenses como un gerente experimentado que le haría frente a la corrupción.
Justo un día después de que Cisneros se uniera a la campaña de Chaves en agosto, el periódico local La Nación hizo pública la investigación del Banco Mundial que descubrió que había demostrado un patrón de acoso sexual contra empleadas júnior entre 2008 y 2013.
Chaves respondió restando importancia a los hallazgos: “Ya están demostrando el miedo de la candidatura de Rodrigo Chaves los que tienen secuestrado a este país”, dijo en un mensaje en video publicado en las redes sociales horas después de la publicación del artículo.
Las revelaciones apenas perjudicaron la campaña de Chaves. Cuando se reveló la investigación, Chaves solo contaba con un dos por ciento en las encuestas. En la primera vuelta de las elecciones nacionales, celebrada en febrero, había obtenido suficientes votos para pasar a la segunda vuelta presidencial.
Cisneros salió en defensa de Chaves, ayudándolo a protegerse de los plenos efectos de las revelaciones. “¿Ustedes creen que Pilar Cisneros hubiera apoyado a un acosador sexual?”, dijo a los medios locales en enero. Al mes siguiente, ganó un escaño en el Congreso por el partido de Chaves.
En vísperas de la votación final del domingo, la Universidad de Costa Rica encontró que Chaves tenía una estrecha ventaja sobre su oponente, el expresidente José María Figueres. En una encuesta realizada con 1000 votantes llevada a cabo por la universidad del 24 al 28 de marzo, Chaves lideró por 3,4 puntos porcentuales, ligeramente por arriba del margen de error de la encuesta de 3,1 por ciento.
Otra encuesta publicada el 1 de marzo por la universidad reveló que solo el 13 por ciento de los votantes pensaba que las acusaciones de acoso contra Chaves eran falsas. Pero el 45 por ciento dijo que las acusaciones no influirían en su voto.
Chaves se ha beneficiado de la impopularidad de Figueres, su oponente, quien se ha visto salpicado por acusaciones de corrupción durante su primer mandato en la década de 1990. Figueres, quien lidera el mayor y más antiguo partido político del país, el Partido Liberación Nacional, está acusado de recibir pagos a principios de la década de 2000 de una empresa de telecomunicaciones francesa a cambio de un trato preferente mientras era presidente.
Figueres ha negado las acusaciones y los fiscales que investigaron los pagos, que se produjeron tras el fin de su mandato, no presentaron cargos.
Sin embargo, a los ojos de muchos costarricenses, Figueres y su partido han llegado a representar la venalidad y el elitismo del sistema político nacional, que muchos creen que ya no es capaz de resolver los problemas económicos del país, dijo Ronald Alfaro, quien dirige el Centro de Investigación y Estudios Políticos de la Universidad de Costa Rica.
La economía costarricense, dependiente del turismo, se vio muy afectada por la pandemia: en 2020, su producto interior bruto experimentó la mayor caída en cuatro décadas. Aunque gran parte de la economía se recuperó, el país ahora tiene dificultades para frenar el aumento de los precios de los alimentos y el combustible.
“Las acusaciones acaban anulándose mutuamente”, dijo. “Los votantes acaban votando no por el candidato que les gusta, sino contra el que creen que tiene más pulgas que el otro”, dijo.
Decepcionados por los escándalos que rodean a ambos candidatos, la mayoría de los costarricenses parecen haber perdido el interés en las elecciones. Solo una cuarta parte de los electores registrados votaron por Chaves o Figueres en la primera ronda de las elecciones, que se vio empañada por la participación más baja de los últimos 70 años.
Documentos del tribunal interno del Banco Mundial y del sindicato muestran que Chaves fue sancionado en 2019 después de que dos empleadas presentaran denuncias de acoso. En ese momento, era el jefe de país del banco para Indonesia, un puesto de nivel de director que supervisa miles de millones de dólares de préstamos a una de las mayores economías en desarrollo del mundo.
Las mujeres afirmaron que Chaves intentó besar en la boca a las empleadas de menor rango, hizo comentarios sexuales sobre su apariencia y realizó repetidas invitaciones no deseadas a habitaciones de hotel y cenas. Las identidades de las mujeres no se han hecho públicas.
Una de las mujeres, que estaba subordinada a Chaves, declaró al tribunal que este “comentó que le gustaba que ella se agachara, y luego procedió a dejar caer un objeto y a pedirle que lo recogiera para él”, petición que, dijo, rechazó.
Chaves fue degradado y se le congeló el sueldo, pero el banco no llegó a calificar explícitamente su comportamiento de acoso sexual. Dejó la organización días después y regresó a su Costa Rica natal para convertirse en el ministro de Hacienda del presidente Carlos Alvarado.
El Ministerio de Comunicación de Costa Rica dijo que el actual gobierno no había tenido conocimiento del caso de acoso y que Chaves le dijo a sus integrantes que volvió porque deseaba pasar su jubilación con su madre de edad avanzada.
A los seis meses, Chaves dejó su puesto en el ministerio y anunció una candidatura presidencial con un partido político poco conocido, prometiendo “devolver el poder a los ciudadanos” mediante la celebración de consultas populares sobre temas políticos importantes.
A pesar de la salida de Chaves del Banco Mundial, quienes lo acusaron presentaron un recurso ante el tribunal interno para que revisara la investigación de mala conducta del banco.
“Los hechos del presente caso indican que la conducta del señor C. era de naturaleza sexual y que sabía o debería haber sabido que su conducta no era bienvenida”, dijo el tribunal en su fallo de junio. Un funcionario del Banco Mundial dijo que el banco no discutía los hechos del caso tal y como se presentaban en la sentencia.
Incluso antes de que se emitiera la sentencia, en enero de 2021, la organización prohibió a Chaves la entrada en sus instalaciones y le impuso una prohibición de recontratación. La organización hermana del banco, el Fondo Monetario Internacional, dijo que también restringió el acceso de Chaves a sus instalaciones.
En los meses transcurridos, Chaves ha negado o tergiversado las conclusiones; en su lugar, ha afirmado que el Banco Mundial encontró poco más que una acusación contra él, refiriéndose a la decisión inicial del banco de no calificar sus malas acciones de acoso sexual.
También ha dicho que puede visitar libremente las oficinas del Banco Mundial —contradiciendo la prohibición del banco de acceder a sus oficinas— y que como presidente seguirá haciendo negocios con el banco, que tiene 2300 millones de dólares en préstamos pendientes en Costa Rica.
Chaves también prometió que “revisará” una reciente flexibilización de las restricciones a la fecundación in vitro y al aborto. El aborto es legal en Costa Rica cuando el embarazo pone en peligro la salud de la mujer.
Estas medidas amenazan con desbaratar los lentos pero notables avances en los derechos reproductivos de las mujeres bajo los últimos gobiernos, dijo Arroyo, la abogada de derechos humanos. Dijo que las propuestas también dañan el papel de Costa Rica en el avance de los derechos sociales en una región profundamente conservadora desde el punto de vista social, donde el aborto está ampliamente prohibido y donde la violencia contra las mujeres queda mayormente impune.
La estabilidad política y la sólida democracia de Costa Rica han sido durante mucho tiempo una excepción en una región dominada por el autoritarismo y el crimen organizado, y el país ha alcanzado uno de los niveles más altos de inclusión social de América Latina, desde el acceso a la educación y la atención sanitaria hasta los derechos civiles.
“Si Costa Rica cae en los derechos de las mujeres, lo más probable es que todos los demás vecinos también no tengan este referente para poder seguir avanzando”, dijo Arroyo.
Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev
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Hungarians flock to polls in vote overshadowed by Ukraine war as Orban seeks new term
Issued on: 03/04/2022 - 15:21
FRANCE 24
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The party of nationalist Hungarian Prime Minister Viktor Orban has taken the lead in partial results from the country's general election on Sunday, the national election office said.
With 63 percent of the votes counted, Orban's Fidesz party had gained 55.16 percent of the vote versus 33.09 percent for the six-party opposition coalition in the national party list vote which determines 93 seats out of the 199-seat chamber.
Hungary's six main opposition parties are for the first time fielding a joint list, determined to roll back the "illiberal" revolution Orban's Fidesz party has pursued during 12 consecutive years in office.
Orban's second tenure as prime minister – he also held the position from 1998 to 2002 – has involved repeated confrontations with EU institutions, including over the neutering of the press and judiciary, and measures targeting the LGBTQ community.
'Anything can happen'
Orban himself voted Sunday morning at a school in a leafy Budapest suburb and told reporters he was expecting a "great victory".
Challenger Peter Marki-Zay, head of the main opposition alliance, cast his ballot accompanied by his wife and seven children after attending mass in the city of Hodmezovasarhely, where he inflicted a shock defeat on Fidesz's candidate to become mayor in 2018.
He said the opposition had to battle "unfair and impossible circumstances".
With the opposition all but absent from state media, he said: "Regardless of the result, this election is not free".
Orban dismissed such complaints and insisted the vote was "fair".
More than 200 international observers are monitoring the election for the first time, along with thousands of domestic volunteers from both camps.
Budapest resident Agnes Kunyik, 56, told AFP she backed the opposition.
"We want to remain in Europe, we want a democratic rational state," she said.
"They have ruined our country, destroyed it," she said of Fidesz, becoming visibly emotional.
However, while the capital is fertile territory for the opposition, the election will be decided in around 30 less-urban swing seats out of the 106 directly elected constituencies.
Marki-Zay has been criss-crossing these areas to reach voters directly and try to break through government "propaganda".
By contrast, Orban has been "hidden", with no open events apart from a final rally on Friday, said Andras Pulai of the opposition-leaning Publicus polling institute.
Instead, Orban preferred "closed events where he talked to his most loyal supporters", said Pulai.
Retired engineer Lajos Rebay, 78, said he was voting for Fidesz because "lots of positive things have happened in the last 12 years, an exceptional number", adding: "We must continue".
Publicus' last pre-election poll, published Saturday, put Fidesz and the opposition neck-and-neck, while most other pollsters have Fidesz ahead.
However, given the advantage Fidesz enjoys under the electoral system, "the opposition needs to have a three-to-four-point lead to win a majority" in the 199-seat chamber, Pulai pointed out.
He cautioned that the votes of Hungarians abroad constitute another unknown factor making the election "too close to call".
"Anything can happen," he said.
'Clear choice: Putin or Europe?'
In the wake of the Russian invasion, Orban went along with EU support for Kyiv despite his longstanding closeness to Russian President Vladimir Putin.
However, Orban has struck a neutral and even at times anti-Ukrainian tone domestically, refusing to let weapons for Ukraine cross Hungarian territory.
He has presented himself as the protector of peace and stability as opposed to a "warmongering" opposition he alleges would immediately boycott vital Russian energy imports – a charge Marki-Zay denies.
Marki-Zay has tried to frame the vote as "a clear choice: Putin or Europe?"
As well as electing MPs on Sunday, Hungarians are voting in a referendum posing four questions designed to elicit support for what Fidesz calls a "child protection" law banning the portrayal of LGBTQ people to under-18s.
Budapest resident Regina, 25 – who refused to give her surname – told AFP she had spoiled her ballot in the "twisted" referendum which she said had portrayed LGBTQ Hungarians as an "enemy".
Government spokesman Zoltan Kovacs said a definitive picture of results will likely emerge between 11:00 pm and midnight.
Polls opened at 6:00 am local time and will close at 7:00 pm.
(FRANCE 24 with AFP and AP)
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Hungary’s Orban kicks off re-election campaign with opposition parties united against him
On the Ground
Hungary’s opposition leader Marki-Zay faces Orban, tough electoral map in key vote
Hungarian PM Orban faces stern test in parliamentary election
Valeurs Actuelles
“Nous appelons les maires de France à aider l’Ukraine”
Martine Denoune. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, vous venez d’ouvrir un fonds d’urgence…
Mgr Pascal Gollnisch. Depuis février dernier, nous intervenons auprès de quatre exarchats ou diocèses gréco-catholiques d’Ukraine. Cette aide d’urgence soutiendra les familles ukrainiennes confrontées à une grave crise humanitaire. Qu’elles soient encore en Ukraine ou en exil dans des pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, Hongrie -, il faut bien sûr leur procurer de la nourriture, des soins et un logement. Lorsque les pères sont restés pour combattre, les mères déplacées se retrouvent avec leurs enfants à scolariser au plus vite pour éviter tout risque de désocialisation. Nous devons aider les familles à se reconstruire. Par ailleurs, nous appelons les maires de France à jumeler leur commune avec des communes ukrainiennes. Nous pouvons faciliter les premières prises de contact.
Nous pensons que nos frères ukrainiens ont le droit de vivre en paix dans leurs frontières reconnues sur le plan international.
Comment menez-vous vos actions de soutien au Moyen-Orient ?
De Beyrouth à Bagdad en passant par Damas, nous sommes à l’écoute des communautés chrétiennes, en général catholiques. Leurs besoins portent essentiellement sur l’éducation, la santé, l’action sociale et culturelle, domaines où elles sont actives, au service de tous.
Un comité d’attribution étudie chaque demande d’aide que nous envoient ces communautés chrétiennes. Si elle est acceptée, nous lançons un appel à la générosité auprès de nos bienfaiteurs. Un important projet – construction d’un dispensaire ou d’une grosse école -peut être partagé avec d’autres associations. Nous soutenons un peu plus de 1 200 projets par an.
Quelles réflexions vous inspire l’éducation au Moyen-Orient ?
Au Levant, les écoles chrétiennes reçoivent des élèves aussi bien chrétiens que musulmans. Au pays du Cèdre, la situation est dramatique : arrêt des subventions, manque de moyens des familles pour payer la scolarité, exil des professeurs.
Devant ce système scolaire en crise, le gouvernement a créé en 2020 un fonds de soutien des écoles francophones chrétiennes du Moyen-Orient, conjointement avec L’Œuvre d’Orient. Afin de soutenir la francophonie auprès de 400 000 élèves, ce fonds a aidé, l’an dernier, 174 écoles chrétiennes, dont 129 au Liban, 16 en Égypte, 13 en Palestine, 7 en Israël et 3 en Jordanie. Vu les immenses besoins, sa dotation financière en 2021 de 2 millions d’euros devrait être doublée cette année.
L’Œuvre d’Orient intervient aussi pour la restauration du patrimoine au Moyen-Orient…
Cela fait partie intégrante du processus de la construction de la paix. Au-delà de leur restauration matérielle, ces sites incarnent la présence historique et l’identité des communautés chrétiennes, que Daech a voulu faire disparaître. À Qaraqosh, nous avons aidé à la reconstruction de la cathédrale qui a accueilli le pape François lors de son voyage en Irak, l’an dernier. Toujours en Irak, à Mossoul et au Kurdistan à Erbil, nous intervenons aux côtés de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).
France24 - World
Hungary’s opposition leader Marki-Zay faces Orban, tough electoral map in key vote
Issued on: 02/04/2022 - 15:18
FRANCE 24
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Hungarians vote in a parliamentary election on Sunday with polls giving the edge to incumbent Prime Minister Viktor Orban. But for the first time in its 12 years in power, the ruling Fidesz party will face a united opposition coalition led by Peter Marki-Zay.
The 49-year-old opposition leader rose to prominence by defeating Fidesz to become mayor of Hodmezovasarhely, and has had the tough task of leading a coalition of parties ranging from the right-wing Jobbik to liberals, greens and social democrats.
After alleging that Orban has "lost battles" with debt, inflation and Covid-19 at a campaign rally near Budapest, Marki-Zay criticised the incumbent in light of Russia's invasion of Ukraine.
"[Orban] is still serving Putin's interests," he said. "In Hungary, most people don't think we should stop Brussels. They think that in order to have peace, we have to stop Putin," he said.
Opposition supporters say they are convinced Marki-Zay can win on Sunday. But the coalition will face an electoral map redrawn over the past 12 years to favour Fidesz.
Click on the player to watch the full report.
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Hungarian PM Orban faces stern test in parliamentary election
In the papers
Ahead of election, Hungary's Viktor Orban faces uncomfortable Putin reckoning
Talking Europe
'If the opposition does not unite, we have no chance': Hungary opposition candidate Márki-Zay
L'Humanité
Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre
ActuLe 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.
Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.
Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité
En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».
Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.
L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée
Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.
Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.
Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.
Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud
La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.
Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens
Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.
Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.
Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.
La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.
Emmanuel Alcaraz, historien
Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
France24 - World
French presidential election: Focus turns to tackling abstention as first round looms
Issued on: 04/04/2022 - 12:29
Haxie MEYERS-BELKIN
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With the first round of voting in France's presidential election now only six days away, we explore latest the twists and turns of the campaign trail with Andrew Smith, a professor of contemporary French history at the University of Chichester. He unpicks incumbent Emmanuel Macron's rock star-style rally at the La Défense arena over the weekend, which aimed at reassuring undecided voters on both the centre left and centre right. We also discuss the chances of Macron's historic far-right rival Marine Le Pen, who's led a low-key campaign and could benefit from high abstention.
Andrew Smith has been joining us for Perspective every Monday leading up to the French presidential election, which begins with a first round on April 10.
French presidential election © France 24
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Macron warns of dangers of extremism at election rally as French polls tighten
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWill France’s Yellow Vests come back to haunt Macron on election day?
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONClosing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
L'Humanité
Mémoires incandescentes
ActuGuerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.
Latifa MadaniSoixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.
Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.
« trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »
Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.
Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.
Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.
Guerre d'Algérie France24 - Monde
Dans les méandres des marais de Bourges
Publié le : 01/04/2022 - 11:40
FRANCE 24
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Découverte des marais de Bourges et de ceux qui les peuplent : les maraîchers. Cet espace naturel préservé de plus de 135 hectares est façonné par la main de l'homme depuis plus d’un siècle, depuis que des jésuites ont transformé ces marécages en jardins potagers, parfaitement irrigués. Un écosystème unique, exceptionnel mais aussi fragile. Des associations se battent pour maintenir le difficile équilibre entre l'homme et la nature.
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Une sécheresse en hiver
La Grande Barrière de corail à nouveau touchée par un blanchiment "généralisé"
En France, la mort d'une randonneuse replace la chasse au cœur de la campagne électorale
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Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
France24 - World
Chernobyl radiation risk over, Russia's gas threat, Macron's troubled run for re-election
Issued on: 01/04/2022 - 20:23
François PICARD
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This week, we start with some good news. Radiation levels are "quite normal" around Chernobyl. The head of the UN's nuclear watchdog confirms that Russian forces have pulled back from the site of Europe's worst-ever nuclear disaster. The IAEA is working with both sides to avoid Chernobyl again becoming a frontline in the war in Ukraine.
Meanwhile, word of a Russian retreat keeps spreading. Whether it's because of Ukraine's resolve on the battlefield or a tactical withdrawal, the Russians have pulled back, as announced, from points in the north. As for pledges of a humanitarian truce around Mariupol, the Kremlin so far is refusing to let up.
Vladimir Putin on Thursday warned that as of April 1, the gas taps would be closed unless Russia was paid in roubles paying through Gazprombank. Germany's chancellor called it a bluff, while making provisions in case the Kremlin cuts off supplies to Europe.
Here in France, the war in Ukraine has given Emmanuel Macron a massive boost in the polls. However, that lead is no longer as solid, although the president is still a shoe-in to make the April 24 run-off. Macron is hitting the campaign trail and is being forced to answer questions about a Senate committee report that blasted the outsourcing of government policy during Covid-19 to private consultants like US firm McKinsey.
Produced by Charles Wente, Sophie Pizzimenti and Laura Burloux.
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Richard WERLY, Paris correspondent, Le Temps
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Vivienne WALT, Correspondent, Time Magazine
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Gwendoline DEBONO, France 24 Jerusalem correspondent
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Elsa VIDAL, News Director, RFI Russia Service
Business Daily
Putin threatens to cut off Europe's gas supply if not paid in roubles
Energy Security
France, Germany reject Putin demands for gas payments in roubles as 'blackmail'
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION'McKinsey Affair': Macron under fire from election rivals over costly consultancy fees
L'Humanité
Henri Curiel, un ardent internationaliste
ActuLa journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».
La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.
Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.
La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS.
L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.
Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.
Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.
Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).
À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.
En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.
En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.
Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.
Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…
Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.
Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.
Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.
Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».
FranceAlgérieGuerre d'Algérie New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
La construcción de Vladimir Putin
El recorrido de 22 años en los que el líder de Rusia pasó de estadista a tirano.
El presidente Vladimir Putin durante una entrevista con el New York Times en 2003Credit...James Hill para The New York Times
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Por Roger Cohen
PARÍS — El 25 de septiembre de 2001, el presidente ruso Vladimir Putin se dirigió al Parlamento alemán en lo que llamó “el idioma de Goethe, Schiller y Kant”, aprendido durante su estancia en Dresde, Alemania, como oficial del KGB. “Rusia es una nación europea amiga”, declaró. “La paz estable en el continente es un objetivo primordial para nuestra nación”.
El líder ruso, que el año anterior, a los 47, había sido elegido tras un ascenso meteórico desde la oscuridad, pasó a describir los “derechos y libertades democráticos” como el “objetivo clave de la política interior de Rusia”. Los miembros del Bundestag se pusieron de pie para aplaudir la reconciliación que Putin parecía encarnar en Berlín, una ciudad que durante mucho tiempo simbolizó la división entre Occidente y el mundo totalitario soviético.
Norbert Röttgen, un representante de centroderecha que durante varios años dirigió la Comisión de Asuntos Exteriores del Parlamento, fue una de las personas que se levantó para aplaudir la intervención del líder ruso. “Putin nos cautivó”, dijo. “Su voz era bastante suave, en alemán, una voz que te tienta a creer lo que te dicen. Teníamos ciertos motivos para pensar que había una perspectiva viable de unión”.
Hoy, esa unión está hecha trizas. Ucrania arde, asolada por el ejército invasor que Putin envió para demostrar su convicción de que la nacionalidad ucraniana es un mito. Más de 3,7 millones de ucranianos se han convertido en refugiados; la cifra de muertos se incrementa en una guerra de más de un mes de duración y esa voz ronroneante de Putin se ha transformado en el furioso discurso de un hombre encorvado que tacha de “escoria y traidores” a cualquier ruso que se resista a la violencia de su cada vez más estricta dictadura.
Este mes, Putin prometió que a sus opositores —una “quinta columna” manipulada por Occidente— no les irá bien, mientras hacía una mueca por el estancamiento de la guerra relámpago que tenía prevista en Ucrania. Los verdaderos rusos, dijo, “los escupirían como un mosquito que se les metió en la boca por casualidad” y así lograrán la “necesaria autodepuración de la sociedad”.
Este distaba de ser el lenguaje de Kant y era más bien el de la exaltación nacionalista fascista mezclada con la juventud de Putin en San Petersburgo, tan dura y pendenciera.
Entre estas voces de razón e incitación, entre estos hombres en apariencia diferentes, se encuentran 22 años de poder y cinco presidentes de Estados Unidos. Mientras China ascendía, mientras Estados Unidos luchaba y perdía sus guerras eternas en Irak y Afganistán, mientras la tecnología conectaba al mundo en una red, un enigma ruso comenzaba a formarse en el Kremlin.
¿Se equivocaron Estados Unidos y sus aliados, por exceso de optimismo o ingenuidad, con Putin desde el principio? ¿O con el tiempo se transformó en el belicista revanchista de la actualidad, ya sea por la percepción de una provocación occidental, por la acumulación de agravios o por la vertiginosa intoxicación de un gobierno prolongado y —desde el inicio de la pandemia de COVID-19— cada vez más aislado?
Putin es un enigma, pero también es una figura tremendamente pública. Visto desde la perspectiva de su temeraria apuesta en Ucrania, surge la imagen de un hombre que aprovechó para considerar casi todos los movimientos de Occidente como un desprecio a Rusia, y quizás también a sí mismo. A medida que aumentaban los agravios, poco a poco, año a año, la diferencia se difuminaba. En efecto, se convirtió en el Estado, se fusionó con Rusia, sus destinos se fundieron en una visión cada vez más mesiánica de la restauración de la gloria imperial.
De las cenizas del imperio
“Creo que, para Putin, la tentación respecto a Occidente era que lo veía como instrumento para construir una gran Rusia”, dijo Condoleezza Rice, la exsecretaria de Estado que se reunió varias veces con Putin durante la primera fase de su gobierno. “Siempre estuvo obsesionado con los 25 millones de rusos atrapados fuera de la Madre Rusia por la desintegración de la Unión Soviética. Una y otra vez lo planteó. Por eso, para él, el fin del imperio soviético fue la mayor catástrofe del siglo XX”.
Pero si el resentimiento irredentista estaba al acecho, junto con la sospecha de un espía soviético hacia Estados Unidos, Putin tenía otras prioridades iniciales. Era un patriota servidor del Estado. La Rusia poscomunista de la década de 1990, gobernada por Boris Yeltsin, el primer líder del país elegido libremente, se había desmoronado.
En 1993, Yeltsin ordenó bombardear el Parlamento para reprimir una insurgencia; murieron 147 personas. Occidente tuvo que proporcionar a Rusia ayuda humanitaria, tan grave era su colapso económico y tan generalizada su pobreza extrema que grandes sectores industriales fueron vendidos por un precio irrisorio a una clase emergente de oligarcas. Para Putin, todo esto representaba el caos. Una humillación.
“Odiaba lo que le ocurría a Rusia, odiaba la idea de que Occidente tuviera que ayudarla”, dijo Christoph Heusgen, principal asesor diplomático de la excanciller alemana Angela Merkel entre 2005 y 2017. El primer manifiesto político de Putin para la campaña presidencial de 2000 consistía en revertir los esfuerzos de Occidente por transferir el poder del Estado al mercado. “Para los rusos”, escribió, “un Estado fuerte no es una anomalía contra la que luchar”. Al contrario, “es la fuente y el garante del orden, el iniciador y el principal motor de cualquier cambio”.
Pero Putin no era marxista, aunque reinstaurara el himno nacional de la época de Stalin. Había visto el desastre de una economía planificada centralizada, tanto en Rusia como en Alemania Oriental, donde sirvió como agente del KGB entre 1985 y 1990.
El nuevo mandatario trabajaría con los oligarcas creados por el caótico capitalismo de libre mercado y el clientelismo, siempre y cuando le demostraran una lealtad absoluta. De no ser así, serían expulsados. Si esto era una democracia, era una “democracia soberana”, una frase adoptada por los principales estrategas políticos de Putin, que hace hincapié en la segunda palabra.
Marcado, hasta cierto punto, por su ciudad natal, San Petersburgo, construida por Pedro el Grande a principios del siglo XVIII como una “ventana hacia Europa”, y por su experiencia política inicial allí, desde 1991, cuando trabajaba en la alcaldía para atraer inversiones extranjeras, Putin parece haberse abierto con cautela a Occidente al principio de su mandato.
En el año 2000, habló con el expresidente Bill Clinton de la posibilidad de que Rusia entrara en la OTAN, una idea que nunca llegó a concretarse. Conservó un acuerdo de asociación de Rusia con la Unión Europea firmado en 1994. En 2002 se creó un Consejo OTAN-Rusia. El hombre de San Petersburgo rivalizaba con el Homo Sovieticus.
Se trataba de un delicado acto de equilibrio, para el que el disciplinado Putin estaba preparado. “Nunca hay que perder el control”, le dijo al director de cine estadounidense Oliver Stone en The Putin Interviews, un documental de 2017. Una vez se describió a sí mismo como “un experto en relaciones humanas”. Los legisladores alemanes no fueron los únicos que se dejaron seducir por este hombre de rasgos impasibles e intención implacable, perfeccionados como agente de inteligencia.
“Hay que entender que viene del KGB, mentir es su profesión, no es un pecado”, comentó Sylvie Bermann, embajadora de Francia en Moscú de 2017 a 2020. “Es como un espejo, se adapta a lo que ve, de la forma en que fue entrenado”.
Pocos meses antes del discurso en el Bundestag, Putin conquistó al expresidente George W. Bush, quien, tras su primer encuentro en junio de 2001, dijo que había mirado a los ojos del presidente ruso y que le había parecido “muy directo y digno de confianza”. Yeltsin, igualmente convencido, ungió a Putin como su sucesor apenas tres años después de su llegada a Moscú en 1996.
“Putin se orienta de forma muy precisa hacia una persona”, me dijo en una entrevista en 2016 en Washington Mijaíl Jodorkovski, quien era el hombre más rico de Rusia antes de cumplir una década en una colonia penal siberiana y de que su empresa fuera disuelta por la fuerza. “Si quiere caerte bien, te caerá bien”.
La última vez que vi a Jodorkovski, en Moscú en octubre de 2003, fue pocos días antes de su detención por agentes armados por cargos de malversación. Me había hablado entonces de sus audaces ambiciones políticas, un delito de lesa majestad inaceptable para Putin.
El ascenso del autócrata
La finca presidencial boscosa de las afueras de Moscú era cómoda pero no ornamentada. En 2003, los gustos personales de Putin aún no eran de grandiosidad palaciega. Los guardias de seguridad paseaban por el lugar, mirando con atención los televisores que mostraban modelos de moda en las pasarelas de Milán y París.
Putin, como le gusta hacer, nos hizo esperar durante muchas horas. Parecía una pequeña demostración de superioridad, una pequeña descortesía que infligiría incluso a Rice, similar a la de llevar a su perro a una reunión con Merkel en 2007, cuando sabía que a ella le daban miedo los perros.
“Entiendo por qué tiene que hacer esto”, dijo Merkel. “Para demostrar que es un hombre”.
Cuando por fin comenzó la entrevista con tres periodistas del New York Times, Putin se mostró cordial y concentrado, cómodo en su fuerte dominio de los detalles. “Estamos firmemente en el camino del desarrollo de la democracia y de la economía de mercado”, dijo, y añadió: “por su mentalidad y cultura, el pueblo de Rusia es europeo”.
Habló de “buenas y estrechas relaciones” con el gobierno de Bush, a pesar de la guerra de Irak, y dijo que “los principales principios del humanismo —derechos humanos, libertad de expresión— siguen siendo fundamentales para todos los países”. La mayor lección de su educación, dijo, fue “el respeto a la ley”.
En ese momento, Putin ya había tomado medidas drásticas contra los medios de comunicación independientes, había llevado a cabo una brutal guerra en Chechenia que supuso la destrucción de Grozni, su capital, y había colocado a funcionarios de seguridad —conocidos como silovikí— al frente de su gobierno. A menudo eran viejos compañeros de San Petersburgo, como Nikolai Patrushev, actual secretario del Consejo de Seguridad de Putin. La primera regla de un oficial de inteligencia es la sospecha.
Cuando se le preguntó por sus métodos, el presidente se enfureció e insinuó que Estados Unidos no podía reclamar ninguna superioridad moral. “Tenemos un proverbio en Rusia”, dijo. “Uno no debe criticar al espejo si uno tiene la cara torcida”.
La impresión predominante fue la de un hombre dividido tras su inquebrantable mirada. El francés Michel Eltchaninoff, autor de En la cabeza de Vladimir Putin, dijo que había “un barniz de liberalismo en su discurso a principios de la década de 2000”, pero la atracción de restaurar el poder imperial ruso y así vengar la percepción de que Rusia era relegada a lo que el presidente Barack Obama llamaría “una potencia regional”, fue siempre el impulso más profundo de Putin.
Nacido en 1952, en una ciudad que en ese entonces se llamaba Leningrado, Putin creció a la sombra de la guerra de los soviéticos con la Alemania nazi, conocida por los rusos como la Gran Guerra Patria. Su padre fue gravemente herido, un hermano mayor murió durante el brutal asedio alemán de 872 días a la ciudad, y un abuelo había trabajado para Stalin como cocinero. Los inmensos sacrificios del Ejército Rojo para derrotar al nazismo no eran abstractos, sino palpables dentro de su modesta familia. Desde joven, Putin aprendió, como suele decir, que “al débil se le vence”.
“Occidente no valoró lo suficiente la fuerza del mito soviético, el sacrificio militar y el revanchismo en él”, dijo Eltchaninoff, cuyos abuelos eran todos rusos. “Cree profundamente que el hombre ruso está dispuesto a sacrificarse por una idea, mientras que al hombre occidental le gusta el éxito y la comodidad”.
Putin dio una muestra de esa comodidad a Rusia en los primeros ocho años de su presidencia. La economía avanzaba a todo vapor y la inversión extranjera llegaba a raudales. “Fue tal vez la época más feliz de la vida del país, con niveles de prosperidad y de libertad nunca igualados en la historia de Rusia”, dijo Alexander Gabuev, investigador principal del Centro Carnegie de Moscú.
Gabuev, que, como miles de rusos liberales, huyó a Estambul desde que comenzó la guerra en Ucrania, añadió que “había mucha corrupción y concentración de riqueza, pero también mucha bonanza. Y recuerda que en los años noventa todo el mundo era más pobre que una rata”. Ahora la clase media podía ir de vacaciones a Turquía o Vietnam.
El problema para Putin era que la diversificación de la economía depende del Estado de derecho. Él había estudiado Derecho en la Universidad de San Petersburgo y decía respetarlo. En realidad, el poder resultó ser su imán. Despreciaba las sutilezas legales. “¿Por qué iba a compartir el poder cuando podía vivir del petróleo, el gas y otros recursos naturales, y de una redistribución suficiente para mantener a la gente contenta?”, dijo Gabuev.
Timothy Snyder, un destacado historiador del fascismo, lo expresó en estos términos: “Habiendo jugado con un Estado de derecho autoritario, sencillamente se convirtió en el oligarca en jefe y convirtió al Estado en el mecanismo ejecutor de su clan oligárquico”.
Sin embargo, el país más grande de la Tierra, que se extiende a lo largo de 11 husos horarios, necesitaba algo más que la recuperación económica para volver a ponerse en pie. Putin se había formado en un mundo soviético que sostenía que Rusia no sería una gran potencia si no dominaba a sus vecinos. Los rumores a las puertas del país pusieron en entredicho esa doctrina.
En noviembre de 2003, la Revolución de las Rosas en Georgia puso a ese país camino a Occidente. En 2004 —el año de la segunda expansión de la OTAN tras la Guerra Fría, que incluyó a Estonia, Lituania, Letonia, Bulgaria, Rumanía, Eslovaquia y Eslovenia—, en Ucrania estallaron protestas callejeras masivas, conocidas como la Revolución Naranja. Estas manifestaciones también surgieron del rechazo a Moscú y la aceptación de un futuro occidental.
Ahí comenzó el giro de Putin de la cooperación con Occidente a la confrontación. Sería lento, pero la dirección general estaba marcada. Una vez, cuando Merkel le preguntó cuál había sido su mayor error, el presidente ruso respondió: “Confiar en usted”.
El enfrentamiento con Occidente
A partir de 2004, se hizo evidente un claro endurecimiento de la Rusia de Putin, lo que Rice, exsecretaria de Estado, denominó “una ofensiva en la que empezaron a circular estas historias de vulnerabilidad y contagio democrático”.
Antes de que terminara ese año, el mandatario eliminó las elecciones para los gobernadores regionales, convirtiéndolos en personas designadas por el Kremlin. Debido a su propaganda indiscriminada, la televisión rusa se parecía cada vez más a la televisión soviética.
En 2006, Anna Politkovskaya, una periodista de investigación que criticaba los abusos de derechos humanos en Chechenia, fue asesinada en Moscú el día del cumpleaños de Putin. Otro crítico del Kremlin, Alexander Litvinenko, antiguo agente de inteligencia, que había calificado a Rusia de “estado mafioso”, fue asesinado en Londres, envenenado con una sustancia radiactiva por espías rusos.
Para Putin, la expansión de la OTAN hacia países que habían formado parte de la Unión Soviética o de su imperio de Europa del Este en la posguerra representaba una traición estadounidense. La amenaza de una democracia occidental exitosa a sus puertas parece haber evolucionado hasta convertirse en una amenaza más inmediata para su sistema cada vez más represivo.
“La pesadilla de Putin no es la OTAN, sino la democracia”, dijo Joschka Fischer, exministro alemán de Relaciones Exteriores que se reunió varias veces con Putin. “Son las revoluciones de colores, las miles de personas en las calles de Kiev. Una vez que abrazó una ideología imperial y militar como base de una Rusia como potencia mundial, fue incapaz de tolerar esto”.
Aunque Putin ha presentado a una Ucrania de tendencia occidental como una amenaza para la seguridad rusa, se trataba más bien de una amenaza para su propio sistema autoritario. Radek Sikorski, exministro polaco de Relaciones Exteriores, dijo: “Por supuesto, Putin tiene razón en que una Ucrania democrática integrada en Europa y con éxito es una amenaza mortal para el putinismo. Esa, más que la pertenencia a la OTAN, es la cuestión”.
Al presidente ruso no le gustan las amenazas mortales, ya sean reales o imaginarias. Si alguien dudaba de la crueldad de Putin, en 2006 los convenció de ella. Su aversión a la debilidad lo hizo proclive a la violencia. Sin embargo, las democracias occidentales tardaron en asimilar esta lección básica.
Necesitaban a Rusia, y no solo por su petróleo y gas. El mandatario ruso era un importante aliado potencial en lo que se conoció como la guerra global contra el terrorismo. Coincidía con su propia guerra en Chechenia y con una tendencia a verse a sí mismo como parte de una batalla civilizatoria en nombre del cristianismo.
No obstante, Putin se sentía mucho menos cómodo con la “agenda de la libertad” que Bush anunció en el discurso de su renovación de mandato en enero de 2005, un compromiso para promover la democracia en todo el mundo en aras de una visión neoconservadora. En cada movimiento a favor de la libertad, Putin veía ahora la mano oculta de Estados Unidos. ¿Y por qué Bush no iba a incluir a Rusia en su ambicioso programa?
Al llegar a Moscú como embajador de Estados Unidos en 2005, William Burns, ahora director de la CIA, envió un mensaje sobrio, en el que se disipaba todo el optimismo de la posguerra fría. “Rusia es demasiado grande, demasiado orgullosa y demasiado consciente de su propia historia como para encajar en una ‘Europa entera y libre’”, escribió. Como relata en sus memorias, The Back Channel, Burns añadió que el “interés de Rusia por desempeñar un papel distintivo de Gran Potencia” causaría “a veces problemas significativos”.
Cuando François Hollande, el expresidente francés, se reunió con Putin varios años después, se sorprendió al ver que se refería a los estadounidenses como “yanquis”, y en términos mordaces. Estos yanquis “nos han humillado, nos han puesto en segundo lugar”, le dijo Putin. La OTAN era una organización “agresiva por naturaleza”, utilizada por Estados Unidos para presionar a Rusia, incluso para agitar movimientos democráticos.
“Se expresó de forma fría y calculadora”, dijo Hollande. “Es un hombre que siempre quiere demostrar una especie de determinación implacable, pero también con un tono de seducción, casi de dulzura. Un tono agradable se alterna con arrebatos brutales, que así se hacen más eficaces”.
Cuanto más seguro estaba de su poder, más parecía que Putin volvía a la hostilidad hacia Estados Unidos en la que se había formado. Los bombardeos de la OTAN sobre Belgrado en 1999, durante la guerra de Kosovo, y la invasión de Irak por parte de Estados Unidos en 2003, ya le habían infundido una sana desconfianza hacia las invocaciones estadounidenses de la Carta de las Naciones Unidas y el derecho internacional. Convencido del excepcionalismo de Rusia, de su destino inevitable de ser una gran potencia, no podía soportar el excepcionalismo estadounidense, la percepción de que Estados Unidos lanzaba su poder en nombre de un destino único, de una misión inherente para difundir la libertad en un mundo en el que Estados Unidos era la única potencia hegemónica.
En 2007, estos rencores llegaron a su punto álgido en el feroz discurso que Putin pronunció en la Conferencia de Seguridad de Múnich. “Un Estado y, por supuesto, en primer lugar Estados Unidos, ha sobrepasado sus fronteras nacionales en todos los sentidos”, declaró ante una audiencia conmocionada. Tras la Guerra Fría se había impuesto un “mundo unipolar” con “un centro de autoridad, un centro de fuerza, un centro de toma de decisiones”.
El resultado era un mundo “en el que hay un solo amo, un solo soberano y, al final, esto es pernicioso”. Más que pernicioso, era “extremadamente peligroso”, y su consecuencia era que “nadie se siente seguro”.
La amenaza de la expansión de la OTAN
Después del discurso que Putin pronunció en Múnich, Alemania aún tenía esperanzas. Merkel, quien creció en Alemania del Este, y habla ruso con fluidez, había entablado una relación con el mandatario. Putin puso a sus dos hijos en la escuela alemana de Moscú tras su regreso de Dresde. Le gustaba citar poemas alemanes. “Había una afinidad”, dijo Heusgen, el principal asesor diplomático de Merkel. “Un entendimiento”.
Sin embargo, trabajar con Putin no significaba que se le podía influir. “Creíamos con firmeza que no sería bueno incorporar a Georgia y Ucrania a la OTAN”, dijo Heusgen. “Traería inestabilidad”, agregó. Heusgen señaló que el artículo 10 del Tratado de la OTAN establece que cualquier miembro nuevo debe estar en condiciones de “contribuir a la seguridad del área del Atlántico Norte”. Merkel no tenía claro cómo harían eso ambos países.
Sin embargo, durante el último año de la presidencia de Bush, Estados Unidos no estaba dispuesto a transigir. Bush quería un “plan de acción para la adhesión” de Ucrania y Georgia, un compromiso específico para incorporar a ambos países a la alianza, que se anunciaría en la cumbre de la OTAN de abril de 2008 en Bucarest, Rumania. La expansión de la OTAN había garantizado la seguridad y la libertad de 100 millones de europeos liberados del imperio totalitario soviético; no debía detenerse.
En su calidad de embajador, Burns se opuso. En un mensaje a Rice, que en ese momento era confidencial, escribió: “La entrada de Ucrania en la OTAN es la más evidente de todas las líneas rojas para la élite rusa (no solo para Putin)”. En más de dos años y medio de conversaciones con los principales actores rusos, desde los matones idiotas de los oscuros recovecos del Kremlin hasta los más agudos críticos liberales de Putin, todavía no he encontrado a nadie que vea a Ucrania en la OTAN como algo distinto a un desafío directo a los intereses rusos”.
Ya en febrero de 2008, Estados Unidos y muchos de sus aliados habían reconocido la independencia de Kosovo de Serbia, una declaración unilateral que Rusia rechazó por considerarla ilegal, así como una afrenta a una nación eslava. Bermann, exembajadora de Francia en Moscú, recordó que el ministro de Relaciones Exteriores ruso, Sergey Lavrov, le advirtió en aquel momento: “Tenga cuidado, es un precedente, se utilizará en su contra”.
Francia se unió a Alemania en Bucarest para oponerse al plan de acción para la adhesión a la OTAN de Georgia y Ucrania. “Alemania no quería nada”, recordó Rice. “Dijo que no se podía acoger a un país con un conflicto congelado como Georgia”, en alusión al tenso enfrentamiento entre Georgia y las repúblicas separatistas de Osetia del Sur y Abjasia, apoyadas por Rusia.
A lo que el Sikorski, ministro de Relaciones Exteriores polaco, replicó: “¡Ustedes fueron un conflicto congelado durante 45 años!”.
Fue difícil hacer concesiones. La declaración de los líderes de la OTAN manifestó que Ucrania y Georgia “se convertirán en miembros de la OTAN”. Pero nunca se aprobó un plan de acción que hiciera posible esa adhesión. Ucrania y Georgia se quedaron con una promesa vacía, condenadas a vagar indefinidamente en una tierra de nadie estratégica, mientras que Rusia enfureció y dejó entrever una división que podría aprovechar más adelante.
“Hoy vemos la declaración y pensamos que fue el peor de los mundos”, dijo Thomas Bagger, el saliente principal asesor diplomático del presidente alemán.
Putin acudió a Bucarest y pronunció lo que Rice describió como un “discurso emotivo”, en el que sugería que Ucrania era un país inventado, destacaba la presencia de 17 millones de rusos en ese territorio y calificaba a Kiev como la madre de todas las ciudades rusas, una afirmación que luego se convertiría en su obsesión.
Para Sikorski, el discurso de Putin no fue sorprendente. Ese año había recibido una carta de Vladimir Zhirinovski, un feroz nacionalista ruso que entonces era vicepresidente de la Duma, en la que sugería que Polonia y Rusia se repartieran Ucrania. “No respondí”, dijo Sikorski. “No nos dedicamos a cambiar las fronteras”.
Sin embargo, a pesar de todas las diferencias, Putin todavía no se había endurecido hasta la hostilidad absoluta. El presidente Bush y Rice se dirigieron a Sochi, el centro turístico favorito de Putin, en la costa del Mar Negro.
Putin mostró los lugares previstos para los Juegos Olímpicos de Invierno de 2014. Les presentó a Dmitri Medvédev, su viejo socio que se convertiría en presidente en mayo, como parte de una maniobra coreografiada para respetar los límites constitucionales rusos de los mandatos, pero permitir que Putin regrese al Kremlin en 2012 tras un periodo como primer ministro.
Hubo bailarines cosacos. Algunos estadounidenses bailaron y el ambiente era muy bueno.
Tres meses después, estalló una guerra de cinco días en Georgia. Rusia la calificó de operación de “imposición de la paz”. Tras haber provocado un impetuoso ataque georgiano contra sus fuerzas de representación en Osetia del Sur, Rusia invadió Georgia. Su objetivo estratégico era neutralizar cualquier ambición de adhesión de Georgia a la OTAN; lo que se consiguió en gran medida. Moscú reconoció la independencia de Abjasia y Osetia del Sur, integrándolas en Rusia.
Putin, a su manera deliberada, había dado un primer ultimátum, sin una respuesta occidental significativa.
Nosotros contra ellos
El 7 de mayo de 2012, mientras una salva de 30 cañonazos resonaba en Moscú y policías antimotines camuflados acorralaban a los manifestantes, Putin regresó a la presidencia rusa. Nervioso y cada vez más convencido de la perfidia y la decadencia de Occidente, había cambiado en muchos aspectos.
El estallido de grandes protestas callejeras cinco meses antes, en las que los manifestantes llevaban pancartas que decían “Putin es un ladrón”, había cimentado su convicción de que Estados Unidos estaba decidido a provocar una revolución de colores en Rusia. Las manifestaciones estallaron después de unas elecciones parlamentarias en diciembre de 2011 que fueron ampliamente consideradas como fraudulentas por los observadores nacionales e internacionales. Los disturbios fueron finalmente aplastados.
En ese momento Putin acusó a Hillary Clinton, que en ese entonces era la secretaria de Estado, de ser la principal instigadora. “Ella marcó el tono para algunos actores en nuestro país y les dio una señal”, dijo. Clinton replicó que, en consonancia con los valores de Estados Unidos, “expresamos preocupaciones que creíamos bien fundadas sobre el desarrollo de las elecciones”.
El estallido de grandes protestas callejeras cinco meses antes, en las que los manifestantes llevaban pancartas que decían “Putin es un ladrón”, había cimentado su convicción de que Estados Unidos estaba decidido a provocar una revolución de colores en Rusia. Las manifestaciones estallaron después de unas elecciones parlamentarias en diciembre de 2011 que fueron ampliamente consideradas como fraudulentas por los observadores nacionales e internacionales. Los disturbios fueron finalmente aplastados.
En ese momento Putin acusó a Hillary Clinton, que en ese entonces era la secretaria de Estado, de ser la principal instigadora. “Ella marcó el tono para algunos actores en nuestro país y les dio una señal”, dijo. Clinton replicó que, en consonancia con los valores de Estados Unidos, “expresamos preocupaciones que creíamos bien fundadas sobre el desarrollo de las elecciones”.
Todo ello pese a los intentos del gobierno Obama de “reajustar” las relaciones con Rusia durante los cuatro años que pasó en el cargo el menos duro Medvédev, que siempre estuvo en deuda con Putin.
Sin embargo, la idea de que Putin supusiera una amenaza seria para los intereses de Estados Unidos fue descartada en Washington, porque toda la atención estaba centrada en derrotar a Al Qaeda. Después de que el gobernador Mitt Romney dijera que la mayor amenaza geopolítica a la que se enfrentaba Estados Unidos era Rusia, el presidente Obama se burló de él.
“La Guerra Fría acabó hace más de 20 años”, dijo Obama a modo de lección despectiva durante un debate presidencial de 2012.
Rusia, bajo la presión de Estados Unidos, no emitió su voto en 2011 en el Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas para una intervención militar en Libia, que autorizaba “todas las medidas necesarias” para proteger a los civiles. Cuando, en opinión de Putin, esta misión se transformó en la búsqueda del derrocamiento de Muamar el Gadafi, asesinado por las fuerzas libias, el presidente ruso montó en cólera. Para él fue una confirmación más de la ilegalidad con que actuaba Estados Unidos internacionalmente.
Había algo más en juego. “A Putin lo atormentaba la brutal eliminación de Gadafi”, dijo Mark Medish, quien fue director principal de asuntos rusos, ucranianos y euroasiáticos en el Consejo de Seguridad Nacional durante la presidencia de Clinton. “Me dijeron que repetía los videos una y otra vez”. La eliminación de un dictador se sintió como algo personal.
Michel Duclos, quien fungió como embajador de Francia en Siria y que ahora es asesor especial del Institut Montaigne de París, un grupo de expertos, considera que Putin tomó la “decisión de una repolarización” definitiva en 2012. “Se había convencido de que Occidente estaba en decadencia tras la crisis financiera de 2008”, afirmó Duclos. “El camino a seguir era la confrontación”, agregó el experto.
En este enfrentamiento, Putin se había armado con refuerzos culturales y religiosos. Se presentó a sí mismo como la encarnación machista de los valores cristianos ortodoxos conservadores contra el abrazo irreligioso de Occidente al matrimonio entre personas del mismo sexo, el feminismo radical, la homosexualidad, la inmigración masiva y otras manifestaciones de “decadencia”.
Según Putin, Estados Unidos y sus aliados pretendían globalizar estos valores subversivos bajo la cobertura de la promoción de la democracia y los derechos humanos. La Santa Rusia se opondría a esta nefasta homogeneización. El putinismo, tal y como ahora se concretaba, se oponía a un Occidente impío y acechante. Moscú volvió a tener una ideología. La de la resistencia conservadora, y atraía a los líderes de la derecha en toda Europa y más allá.
También era, al parecer, un reflejo de algo más. Cuando, en el documental de Oliver Stone, se le pregunta a Putin si alguna vez tiene “días malos”, su respuesta es: “No soy una mujer, así que no tengo días malos”. Presionado un poco por el generalmente deferente Stone, el presidente ruso opina: “Es la naturaleza de las cosas”.
Más tarde, Stone le pregunta sobre los homosexuales y los militares. “Si se ducha en un submarino con un hombre y sabe que es gay, ¿tiene algún problema con eso?”. Putin responde: “Bueno, prefiero no ir a la ducha con él. ¿Para qué provocarlo? Pero ya sabes, soy un maestro del judo”.
Esto, aparentemente, pretendía ser una broma.
Pero Putin no estaba bromeando sobre su desafío conservador a la cultura occidental. Le permitió desarrollar su propio apoyo en Europa entre los partidos de la derecha dura, como la Agrupación Nacional Francesa, antes Frente Nacional, que recibió un préstamo de un banco ruso. El nacionalismo autocrático revivió su atractivo, desafiando al liberalismo democrático que el líder ruso declararía “obsoleto” en 2019.
Una serie de escritores e historiadores fascistas o nacionalistas con ideas místicas sobre el destino y la suerte de Rusia, entre los que destaca Ivan Ilyin, influyeron cada vez más en el pensamiento de Putin. Ilyin veía al soldado ruso como “la voluntad, la fuerza y el honor del Estado ruso” y escribió: “Mi oración es como una espada. Y mi espada es como una oración”. Putin lo citó con frecuencia.
“En el momento en que Putin vuelve al Kremlin, tiene una ideología, una cobertura espiritual para su cleptocracia”, dijo Snyder, el historiador. “Ahora Rusia se extiende hasta donde su líder decida. Se trata de la Rusia eterna, una mezcla de los últimos 1000 años. Ucrania es nuestra, siempre nuestra, porque Dios lo dice, y no importan los hechos”.
Cuando Putin viajó a Kiev en julio de 2013, en una visita para conmemorar el 1025° aniversario de la conversión al cristianismo del San Vladimir el Grande, prometió proteger “nuestra patria común, la Gran Rus”. Más tarde mandó erigir una estatua de Vladimir frente al Kremlin.
Para Ucrania, sin embargo, esa “protección” rusa se había convertido en poco más que una amenaza apenas velada, independientemente de los amplios lazos culturales, lingüísticos y familiares entre ambos países.
“Polonia ha sido invadida muchas veces por Rusia”, dijo Sikorski, ex ministro de Relaciones Exteriores polaco. “Pero recuerden que Rusia nunca invade. Solo acude en ayuda de las minorías rusoparlantes en peligro”.
Un líder envalentonado
A lo largo de 22 años, el ejercicio del poder de Putin es, en muchos sentidos, un creciente estudio de la audacia. En un principio, con la intención de restaurar el orden y ganarse el respeto internacional —especialmente en Occidente—, se convenció de que una Rusia rica en ingresos petroleros y en nuevo armamento de alta tecnología podía pavonearse por el mundo, desplegar la fuerza militar y encontrar escasa resistencia.
“El poder, para los rusos, son las armas. No es la economía”, dijo Bermann, exembajadora de Francia, que siguió de cerca la constante militarización de la sociedad rusa por parte de Putin durante su estancia en Moscú. Le llamó especialmente la atención el grandioso despliegue de videos de armamento nuclear e hipersónico avanzado presidido por el presidente en un discurso a la nación en marzo de 2018.
“Nadie nos escuchó”, proclamó Putin. “Escúchennos ahora”. También dijo: “Los esfuerzos por contener a Rusia han fracasado”.
Pareciera que Putin creía que era la encarnación del destino místico de la gran potencia rusa, lo que desaparecería todos los obstáculos. “Cuando lo conocí, había que inclinarse un poco para entender lo que decía”, dijo Rice, la ex secretaria de Estado. “He visto a Putin pasar de ser un poco tímido, a algo tímido, a arrogante y ahora megalomaníaco”.
Un momento importante en esta evolución parece haber llegado con la decisión de última hora de Obama en 2013 de no bombardear Siria después de que Bashar al-Assad, el presidente sirio, cruzara una “línea roja” estadounidense contra el uso de armas químicas. En su lugar, Obama llevó el caso de la guerra a un Congreso reticente, y bajo la persistente amenaza estadounidense y la presión de Moscú, al-Assad accedió a la destrucción de las armas.
La vacilación parece haber dejado una impresión en Putin. “Creo que fue decisivo”, dijo Hollande, el expresidente francés, que había preparado aviones de guerra para participar en el ataque militar previsto. “Decisivo para la credibilidad estadounidense, y eso tuvo consecuencias. Después de eso, creo que Putin consideró débil a Obama”.
Ciertamente, Putin intensificó rápidamente sus esfuerzos para expandir el poder ruso.
Ucrania, al derrocar a su líder respaldado por Moscú en un sangriento levantamiento popular en febrero de 2014, y al rechazar de facto las seducciones multimillonarias de Putin para unirse a su Unión Euroasiática en lugar de buscar un acuerdo de asociación con la UE, cometió lo imperdonable. Para Putin esto era el espectro devorador de la revolución de colores hecho realidad. Fue, insistió, un “golpe de Estado” respaldado por Estados Unidos.
A esto le siguió la anexión de Crimea por parte de Putin y la orquestación del conflicto militar en el este de Ucrania que creó dos regiones separatistas respaldadas por Rusia.
Dos décadas antes, en 1994, Rusia había firmado un acuerdo conocido como el Memorándum de Budapest, por el que Ucrania renunciaba a su vasto arsenal nuclear a cambio de la promesa de respetar su soberanía y las fronteras existentes. Pero Putin no estaba interesado en ese compromiso.
Heusgen señaló que el punto de ruptura para Merkel llegó cuando le preguntó a Putin sobre los “hombrecitos verdes” —soldados rusos encubiertos— que aparecieron en Crimea antes de la anexión rusa en marzo de 2014. “No tengo nada que ver con ellos”, respondió Putin, de manera poco convincente.
“Le mintió: mentiras, mentiras, mentiras”, aseguró Heusgen. “A partir de entonces, Merkel dejó de creer en todo lo que le decía”. Ella le decía a Obama que el líder ruso “vivía en otro mundo”.
Más tarde, cuando Putin ordenó a las fuerzas rusas entrar en Siria y, en 2016, se embarcó en el feroz bombardeo de Alepo, Merkel le dijo que el bombardeo tenía que parar. Pero el líder ruso no quiso.
“Dijo que había algunos combatientes chechenos y terroristas allí, y que no los quería de vuelta, y que bombardearía todo Alepo para deshacerse de ellos”, dijo Heusgen. “Fue de una brutalidad absoluta. Es decir, ¿qué tan brutal se puede ser?”.
Mentiras y brutalidad: los métodos básicos de la última versión de Putin estaban bastante claros. Para cualquiera que estuviera escuchando, Lavrov, el ministro de Relaciones Exteriores, lo había puesto de manifiesto en la Conferencia de Seguridad de Múnich de 2015.
En un discurso tan violento como el de Putin en 2007, Lavrov acusó a los ucranianos de participar en una orgía de “violencia nacionalista” caracterizada por purgas étnicas dirigidas contra judíos y rusos. La anexión de Crimea se produjo porque un levantamiento popular exigió “el derecho de autodeterminación” en virtud de la Carta de las Naciones Unidas, afirmó.
Estados Unidos, según Lavrov, estaba impulsado por un deseo insaciable de dominio mundial. Europa, una vez terminada la Guerra Fría, debería haber construido “la casa común europea” —una “zona económica libre” desde Lisboa hasta Vladivostok— en lugar de ampliar la OTAN hacia el este.
Pero no muchos escuchaban. Estados Unidos y la mayor parte de Europa —a excepción de las naciones más cercanas a Rusia— se dejaron llevar por la convicción, pocas veces cuestionada, de que la amenaza rusa, aunque creciente, estaba contenida; de que Putin era un hombre racional cuyo uso de la fuerza implicaba un análisis serio de costos y beneficios; y que la paz europea estaba asegurada. Los oligarcas siguieron haciendo de “Londresgrado” su hogar; el Partido Conservador de Gran Bretaña se alegró de recibir dinero de ellos. Figuras prominentes de Alemania, Francia y Austria aceptaron con gusto sinecuras rusas bien pagadas. Entre ellos, Gerhard Schröder, excanciller alemán, y François Fillon, ex primer ministro francés. El petróleo y el gas rusos llegaron a Europa.
Destacados intelectuales, como Hélène Carrère d’Encausse, secretaria perpetua de la Académie Française y especialista en historia rusa, defendieron a Putin con firmeza, incluso en el período previo a la guerra de Ucrania. “Estados Unidos se dedicó a humillar a Rusia”, dijo a un entrevistador de la televisión francesa, sugiriendo que la disolución simultánea de la OTAN y el Pacto de Varsovia habría servido mejor al mundo.
En cuanto al expresidente Donald Trump, nunca tuvo una palabra crítica para Putin, prefiriendo creerle a él antes que a sus propios servicios de inteligencia acerca de la intromisión rusa en las elecciones de 2016.
“En retrospectiva, deberíamos haber empezado hace tiempo lo que ahora tenemos que hacer a toda prisa”, dijo Bagger, el alto diplomático alemán. “Reforzar nuestro ejército y diversificar los suministros de energía. En lugar de ello, seguimos adelante y ampliamos los flujos de recursos procedentes de Rusia. Y arrastramos un ejército vaciado”.
Y añadió: “No nos dimos cuenta de que Putin se había metido en una mitología histórica y pensaba en categorías de un imperio de 1000 años. No se puede disuadir a alguien así con sanciones”.
La guerra en Ucrania
Lo impensable puede ocurrir. La guerra elegida por Rusia en Ucrania es una prueba de eso. Viendo cómo se desarrollaba, Bermann me dijo que le habían recordado unas líneas de La mancha humana, de Philip Roth: “Lo peligroso del odio es que, una vez empiezas a sentirlo, lo experimentas cien veces más de lo que esperabas. Una vez empiezas, no puedes detenerte”.
En el aislamiento provocado por la COVID-19, aparentemente redoblado por la germofobia que ha llevado al líder ruso a imponer lo que Bagger llamó “medidas extraordinarias” para cualquiera que se reúna con él, pareció que todas las obsesiones de Putin sobre los 25 millones de rusos perdidos en su patria durante la desintegración de la Unión Soviética cobraron fuerza.
“Algo pasó”, dijo Bermann, que fue recibida por un sonriente Putin cuando presentó sus credenciales como embajadora en 2017. “Habla con una nueva rabia y furia, una especie de locura”.
Rice quedó igualmente impactada. “Algo es definitivamente diferente”, dijo. “No controla sus emociones. Algo está mal”.
Después de que el presidente de Francia, Emmanuel Macron, se reunió con Putin en extremos opuestos de una mesa de seis metros el mes pasado, declaró a los periodistas que el mandatario le pareció más rígido, aislado e ideológicamente inflexible que en su reunión previa celebrada en 2019. Los asistentes de Macron describieron a Putin como físicamente cambiado, con la cara hinchada. “Paranoico” fue la palabra elegida por el principal asesor diplomático del presidente francés para describir un discurso de Putin justo antes de la guerra.
El hecho de que Ucrania tocó a Putin de alguna manera bastante perturbadora es evidente en el tratado de 5000 palabras sobre “La unidad histórica de rusos y ucranianos” que escribió en su aislamiento el verano pasado y que ordenó distribuir a los miembros de las fuerzas armadas. Con argumentos que se remontan al siglo IX, dijo que “de hecho, Rusia fue despojada”. Ucrania es ahora el hogar de “radicales y neonazis” que pretenden borrar cualquier rastro de Rusia.
“Nunca permitiremos que nuestros territorios históricos y las personas cercanas que viven en ellos sean utilizados contra Rusia”, escribió. “Y a los que emprendan tal intento, me gustaría decirles que así destruirán su propio país”.
En retrospectiva, su intención es bastante clara, muchos meses antes de la invasión. Así se lo pareció a Eltchaninoff, el autor francés. “La religión de la guerra se había instalado”, dijo. “Putin había sustituido lo real por un mito”.
¿Pero por qué ahora? Putin había llegado a la conclusión de que Occidente es débil, dividido, decadente, entregado al consumo privado y a la promiscuidad. Alemania tenía un nuevo líder y Francia unas elecciones inminentes. Había logrado consolidar una asociación con China. Materiales de inteligencia deficientes lo convencieron de que el Ejército ruso sería recibido como libertador en, al menos, grandes extensiones del este de Ucrania. La COVID-19, dijo Bagger, “le había dado una sensación de urgencia, de que el tiempo se estaba acabando”.
Hollande, el expresidente, tenía una explicación más sencilla: “Putin estaba ebrio de su propio éxito. En los últimos años, ha ganado mucho”. En Crimea, en Siria, en Bielorrusia, en África, en Kazajistán. “Putin se dice a sí mismo: ‘Estoy avanzando en todas partes. ¿Dónde estoy en retirada? ¡En ninguna parte!’”.
Eso ya no es así. De un solo golpe, Putin impulsó a la OTAN, puso fin a la neutralidad suiza y al pacifismo alemán de posguerra, unió a una Unión Europea que había estado fragmentada, perjudicó a la economía rusa de cara a los años por venir, provocó un éxodo masivo de rusos educados y reforzó lo mismo que negó que hubiera existido, de una manera que resultará indeleble: la nacionalidad ucraniana. Se ha visto superado por el ágil y valiente presidente ucraniano, Volodímir Zelenski, un hombre del que se burló.
“Ha deshecho en un abrir y cerrar de ojos los logros de su presidencia”, dijo Gabuev, el investigador principal del Carnegie de Moscú, ahora en Estambul. Para Hollande, “Putin ha cometido lo irremediable”.
El presidente Joe Biden ha llamado a Putin “bruto”, “criminal de guerra” y “asesino”. “Por el amor de Dios, este hombre no puede seguir en el poder”, dijo en Polonia el sábado. Sin embargo, el líder ruso conserva profundas reservas de apoyo en Rusia, y un férreo control sobre sus servicios de seguridad.
Que el poder corrompe es bien sabido. Una inmensa distancia parece separar al hombre que se ganó el Bundestag en 2001 con un discurso conciliador y al líder que despotrica contra los “traidores nacionales” seducidos por Occidente que “no pueden prescindir del foie gras, las ostras o las llamadas libertades de género”, como dijo en su discurso sobre escoria y traidores de este mes. Si la guerra nuclear sigue siendo una posibilidad remota, es mucho menos remota que hace un mes, un tema de conversación habitual en las mesas de toda Europa mientras Putin persigue la “desnazificación” de un país cuyo líder es judío.
Es como si, tras coquetear con una nueva idea —una Rusia integrada en Occidente—, Putin, que cumplirá 70 años este año, volviera a algo más profundo en su psique: el mundo de su infancia tras la victoria de la Gran Guerra Patria, en la cual Rusia regresaba para liberar a los ucranianos del nazismo y Stalin recuperaba su estatura heroica.
Con su asalto a los medios de comunicación independientes completado, su insistencia en que la invasión no es una “guerra” y su liquidación de Memorial International, la principal organización de derechos humanos que narra la persecución de la era de Stalin, Putin ha vuelto a sus raíces en un país totalitario.
Röttgen, que se puso de pie para aplaudir a Putin hace 21 años, me dijo: “Creo que en este punto o gana o está acabado. Acabado políticamente, o acabado físicamente”.
Roger Cohen es el jefe del buró de París del Times. Fue columnista del diario de 2009 a 2020. Ha trabajado para el Times durante más de 30 años y se ha desempeñado como corresponsal y editor en el extranjero. Es un estadounidense naturalizado que se crio en Sudáfrica y el Reino Unido. @NYTimesCohen
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Une histoire de la famille Peugeot
Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.
C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »
Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.
Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.
C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »
Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.
France24 - World
Ukrainian TikToker documents her family's escape from Mykolaiv
The Observers
Issued on: 01/04/2022 - 15:50
Diana Totok, a 19-year-old Ukrainian, has racked up millions of views on TikTok after posting videos that documented her leaving her hometown of Mykolaiv after the Russian invasion began.
Mykolaiv, a key port city in the south of Ukraine, has been the target of fierce attacks since the Russian invasion of Ukraine began on February 24. When the bombardments began at 5 am that day, Totok was having a sleepover at a friend's house.
Her videos on TikTok show how she and her family left their home, just hours before Russian troops entered Mykolaiv. Totok, her mother and her sister left their pets and all their belongings to seek refuge in Romania.
One heart-wrenching video shows Totok saying goodbye to her father at the border. Men between the ages of 18 and 60 are not permitted to leave Ukraine during wartime.
After she arrived in Romania, volunteers accompanied Totok and gave her food and supplies.
Download the app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Valeurs Actuelles
Impériale Peugeot 308 Hybrid
PHILOSOPHIE
La 308 inaugure le nouveau logo de la marque, un lion conquérant, épuré, véritable blason. Elle a gagné 11 centimètres en longueur et se caractérise par son long capot. Agressivité des lignes, carrosserie sculptée, elle est mieux campée sur la route. L’empattement gagne 55 millimètres, ce qui profite aux passagers à l’arrière. Dans les versions hybrides qui ont retenu notre attention, le confort de conduite atteint un niveau exceptionnel, sans même avoir à recourir à une suspension pilotée. La concurrence ne peut s’aligner sur ce point. Le coffre peut contenir 412 litres sur ce modèle, mais les versions à batterie plafonnent à 361 litres, celle-ci prenant place sous le plancher, au niveau du puits réservé en principe à la roue de secours.
PRESTATIONS
D’emblée, l’intérieur nous plonge dans une ambiance très technologique avec le fameux i-Cockpit tant prisé par la clientèle. Le petit volant à méplat très sportif fait son effet. La dalle centrale de 10 pouces fonctionne comme un smartphone désormais. On fait défiler les panneaux visuels comme on tourne les pages d’un livre. En mode navigation, on peut zoomer sur la carte avec deux doigts. L’utilisateur n’est plus piégé par le méandre des menus et dispose maintenant de raccourcis tactiles et personnalisables. Ici, pour retrouver en un éclair sa station préférée, son carnet de contacts ou sa température idéale dans l’habitacle. Sans oublier un rang de boutons classiques pour accéder aux fonctions vitales de l’auto, comme la climatisation ou les aides à la conduite. Un petit bémol toutefois en termes d’ergonomie avec l’écran de conduite, un peu caché par le volant pourtant réglable. Et puis certains seront peut-être déroutés par cet effet 3D pour l’affichage des compteurs.
TECHNIQUE
Au volant du haut de gamme hybride de 225 chevaux, on ne se refuse rien. Le 180 chevaux essence couplé à un bloc électrique de 81 kilowatts pousse fort. S’agissant d’une hybride rechargeable, vous pourrez aussi rouler près de 60 kilomètres sans émettre un gramme de CO2. Belle précision dans la conduite, avec une direction saine et informative. Le poids de plus de 1,6 tonne se fait à peine ressentir sur route sinueuse. Peugeot excelle plus que jamais en matière de tenue de route. Cette version de 225 chevaux a une petite sœur de 180 chevaux, à peine moins puissante et aussi agréable. De quoi faire baisser un peu la facture sans renoncer au plaisir. La version break SW fera bien des heureux également. Les versions thermiques classiques (dès 24 800 euros) demeurent l’alternative. Un Diesel figure aussi au catalogue pour les “gros rouleurs”.
New York Times - World
‘Fighting Was Easier’: Taliban Take On a Treacherous, Avalanche-Prone Pass
Afghanistan Dispatch
After overthrowing the government, the Taliban are now trying to save what’s left of the roads they spent years blowing up, with none more critical than a two-mile-high pass through the Hindu Kush.
Inside one of the tunnels in the Salang Pass in northern Afghanistan.Credit...
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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary
Photographs by Kiana Hayeri
THE SALANG PASS, Afghanistan — The Taliban commander’s sneakers had soaked through from the melting snow, but that was the least of his problems. It was avalanche season in the Salang Pass, a rugged cut of switchback roads that gash through the Hindu Kush mountains in northern Afghanistan like some man-made insult to nature, and he was determined to keep the essential trade route open during his first season as its caretaker.
The worry about traffic flow was both new and strange to the commander, Salahuddin Ayoubi, and his band of former insurgents. Over the last 20 years, the Taliban had mastered destroying Afghanistan’s roads and killing the people on them. Culverts, ditches, bridges, canal paths, dirt trails and highways: None were safe from the Taliban’s array of homemade explosives.
But that all ended half a year ago. After overthrowing the Western-backed government in August, the Taliban are now trying to save what’s left of the economic arteries they had spent so long tearing apart.
Nowhere is that more important than in the Salang Pass, where, at over two miles high, thousands of trucks lumber through the jagged mountains every day. It is the only viable land route to Kabul, the capital, from Afghanistan’s north and bordering countries like Uzbekistan. Everything bumps up its slopes and down its draws: Fuel, flour, coal, consumer goods, livestock, people.
Whether approaching the pass from the north or south, vehicles are welcomed with an unexpected and signature flourish: dozens of car washers, often little more than one man or boy with a black hose that shoots cold river water in a continuous arc, waiting for a customer.
For the weary traveler, who just spent hours zigzagging through the mountains that tower over either side of the road like stone gods, the cleaners are beacons, signaling good news: You’ve made it through the pass and survived the trip. So far.
50 miles
SALANG PASS
HINDU KUSH Mountains
AH76
Kabul
AFGHANISTAN
TURKMEN.
AFGHAN.
PAKISTAN
PAK.
By The New York Times
After decades of war, overuse and ad hoc repairs, the highway is in poor shape and prone to calamity. Navigating it demands a certain daring.
So does the upkeep.
“The fighting was easier than dealing with this,” Mr. Ayoubi, 31, said last month, before hopping in his mud-spattered white pickup truck and making his way down the road, stopping occasionally to manage clogged columns of trucks.
Accidents and breakdowns are common occurrences on the potholed and perilous journey across the pass. But the greatest fear is getting stuck in a traffic jam in one of the highway’s long, pitch-black tunnels, where the buildup of carbon monoxide can suffocate those trapped within.
The centerpiece of the highway is the Salang Tunnel. Constructed by the Soviets in the 1960s, it was once the highest tunnel in the world.
Reporting From Afghanistan
Though there are different sections, the largest part of the tunnel is more than a mile long and takes anywhere between 10 to 15 minutes to traverse in the best scenario. The darkness within is all-encompassing, interrupted only by flickering yellow lights that seem to hang in midair because of the smoke and dust. Ventilation systems are limited to sets of fans at either end that do little except whine above the engine noise.
In the fall of 1982 it is estimated that more than 150 people died in the tunnel from an explosion of some kind, though details of the event still remain murky. Disasters such as that, along with avalanches like those in 2010 that killed dozens, loom over the Taliban running the pass, along with the several hundred infrequently paid former government workers alongside them.
To slow the road’s further destruction, the Taliban have strictly enforced weight restrictions on the trucks navigating the pass. The move is a small but substantive one, highlighting the group’s shift from a ragtag insurgency to a government acutely aware that foreign-funded road workers and lucrative construction contracts won’t materialize anytime soon.
But that decision hasn’t been without consequences: With trucks carrying less cargo, drivers are making less money each trip. That means they are spending less in the snack shops, hotels and restaurants that dot the road along the pass, piling additional misery on those who make their living here in a country whose economy was already collapsing.
“These Taliban policies affect all of us,” said Abdullah, 44, a shopkeeper who sells dried fruit and soft drinks. He is a second-generation Salang resident, and his stonewalled home overlooks the northern approach to the pass like a lighthouse. When his children peer out the windows to watch the convoy of trucks below, they look like tiny lighthouse keepers.
“In the past truck drivers would come and order three meals, now they just order one and share it,” Abdullah said.
In front of Abdullah’s house, Ahmad Yar, 24, a stocky truck driver hauling flour from the northern city of Mazar-i-Sharif, wasn’t thinking about his next meal. His truck, upon which his livelihood depended, had broken down. But in a fortunate twist of fate, he managed to frantically flag down a passing bus that miraculously had just the part he needed.
“Under the former government, we carried 40 tons of flour, now it’s 20,” Mr. Yar said, explaining that the Western-backed government couldn’t have cared less if his truck had been overweight. He then scampered up into his cab, threw his truck in gear and began the long trek up the pass.
Mr. Ayoubi defended the Taliban’s decision to enforce weight restrictions — and to alternate northbound and southbound traffic each day to avoid clogging the tunnels — arguing that keeping the road somewhat functional was better in the long run for Salang’s economy than letting it be completely destroyed.
But the short-term consequences have been devastating for Abdul Rasul, 49, a one-eyed food vendor who has been selling kebabs for 16 years in a spot tucked away behind the rows of car washers and the twisted metal of wrecked vehicles littered along the roadside. This season he’s made about $300, down from his average of around $1,000.
“They’re making less money,” he said of his customers, “so they’re taking less kebabs.”
“It’s not like the years before,” he added.
And indeed it isn’t, with the country’s economy in a shambles and the Taliban’s forces searching in the side valleys around the pass for remnants of resistance forces.
Everything seems to be different in the Salang Pass this year, except for the pass itself.
The towering rows of mountains and the rock-strewn valleys are as they’ve always been. In the distance, truck after truck could be seeing crawling up the pass like a line of ants. Beggars and cold dogs sit at the hairpin turns, where drivers have to slow almost to a stop. The passing old Soviet trucks and Ford pickups provide a history lesson of former occupiers.
Abdul Rahim Akhgar, 54, a traffic officer in the Salang for nearly three decades, held this same job the last time the Taliban were in power in the 1990s. On a recent afternoon he stood on the roadside at the northern mouth of the pass and looked at a twisted flatbed truck that had veered off the road and slammed into the side of a house below an hour or two earlier.
The crash killed one passenger and about a dozen or so caged chickens. Mr. Akhgar reckoned that 50 people die in the pass in accidents each year. But all in all, he added, it’s better now.
“There’s no fighting,” he said as a young boy wrestled with a chicken that survived the crash. “And travelers can travel easier.”
Najim Rahim contributed reporting from Houston.
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France24 - World
A country short of doctors: Exploring France's 'medical deserts'
Issued on: 01/04/2022 - 12:56
Claire PACCALIN
The French healthcare system is often held up as an example for its quality of treatment and universality of coverage. But disparities exist across the country, with a severe shortage of doctors in certain areas seriously limiting access to care, a phenomenon the French call "medical deserts". Although the government has decided to increase the number of students accepted to medical school, this measure will take almost a decade to bear fruit. FRANCE 24's reporters Pauline Godart and Claire Paccalin went to find out what it's like to live and work in a "medical desert".
LONG READFighting endometriosis: ‘I don’t know what it means to be free from pain’
COVID-19Success of online medical portal Doctolib highlights the French state’s failure to digitise
FRANCE IN FOCUS
The growing anger of French midwives
Valeurs Actuelles
[Edito] Mickaël Fonton – Pourquoi les gilets jaunes n’auraient jamais dû quitter les ronds-points
En délaissant leur mode de protestation original pour des manifestations plus conventionnelles, les gilets jaunes ont perdu leur identité et permis le maintien en vie d’une extrême gauche dont l’emprise sur le pays est pourtant à l’origine de leur malheur.
Tout ça pour ça ! S’ils avaient su, les pauvres, à quel point leur mouvement se retournerait contre eux, il y a fort à parier qu’ils ne l’auraient jamais sorti, leur gilet jaune. Ils l’auraient laissé dans leur voiture, à prendre la poussière, objet moche et très largement inutile qu’on s’est quand même forcé à acheter pour éviter de se prendre une amende – déjà une amende – en cas de contrôle policier.
Mais il était fort, le ras-le-bol, l’impression que trop, c’est trop, que ça va deux minutes, le foutage de gueule. « Qu’est-ce que vous faites du pognon ? » avait lancé Jacline Mouraud. C’est vrai : qu’est-ce qu’on fait du pognon, en France ? Ce pognon que l’Etat nous prend, parce que c’est son droit, sous formes d’impôts et de taxes aussi diverses que variées. Ce pognon qu’on lui donnait sans râler depuis des décennies parce qu’on était obéissants, honnêtes et qu’on croyait qu’il s’en servait encore plutôt pas mal, l’Etat, de notre argent. Pour nous défendre, nous protéger, instruire nos enfants et soigner nos vieux. Or ce qu’on voit, en fait, depuis le début, depuis qu’on paye des impôts, soit trente ou quarante ans, ce qu’on voit c’est que tout ça, ce sont des conneries. On paye toujours plus d’impôts, on est toujours plus ponctionnés, rackettés, de tous les côtés, on peine à boucler les fins de mois et, en plus, on se fait engueuler et tout ça pour rien ou presque. Pour plus d’insécurité, plus de déracinement, plus de solitude, plus de chômage. Il monte forcément aux lèvres l’envie de gueuler, l’envie de demander des comptes. « Rend le pognon, Macron ! »
On paye toujours plus d’impôts, on est toujours plus ponctionnés, rackettés, de tous les côtés, on peine à boucler les fins de mois et, en plus, on se fait engueuler et tout ça pour rien ou presque
Le cri originel des gilets jaunes, c’est ça. Ce n’est pas « donne-nous du pognon », ce n’est pas la demande éternelle de toujours plus de moyens, c’est très différent. C’est le refus de se voir encore et toujours ponctionnés pour toujours plus de bêtises. On connait la chanson. Comme Brel, elle dit aux gilets jaunes :
« Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour la solidarité avec les pauvres. Et le gilet jaune de répondre : d’accord, d’accord. « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour aider les sans-papiers. D’accord, d’accord. « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour lutter contre l’homophobie. D’accord, d’accord. « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour sauver la planète. Et là nos grands Jacques se reprennent soudain et disent : stop. Assez ! Non possumus. Plus prosaïquement : « Non mais ce n’est pas bientôt fini ces conneries ? Quoi le climat ? Merde le climat ! C’est ma famille que je vois. Mon usine qui ferme. Mon village déserté. Mon église en ruines. Ne me fait pas chier avec ton écologie, connard ! Arrête, avec tes leçons de morale, avec tes leçons tout court, toi dont les diplômes ne valent pas mon Bac ou le certificat d’études de mon père. Ne nous fais pas chier, t’entend ? »
Cette certitude soudaine que tout ce qu’on nous a vendu (modèle social, Etat providence, valeurs de la République, transition écologique et solidaire) s’avère être une fantastique machine à fabriquer de la misère sous toutes ses formes
Ce coup de gueule, ce sursaut vital d’un pays profond qui sent qu’il est déjà tard, qu’il est pire que tard, qu’il va bientôt être vraiment trop tard, cette certitude soudaine que tout ce qu’on nous a vendu (modèle social, Etat providence, valeurs de la République, transition écologique et solidaire) s’avère être une fantastique machine à fabriquer de la misère sous toutes ses formes, ce réflexe de survie, personne ne l’avait anticipé. Personne et surtout pas les habituels contestataires, les professionnels de la grève, du blocage, les syndicalistes, les droits de l’hommistes, les minorités discriminées qui nous pourrissent la vie à annuler des trains, arpenter nos boulevards et réclamer des droits depuis quarante ans. Le gilet jaune originel, c’est précisément le rejet de tout ça. Le gilet jaune, c’est ce qui reste d’un pays comme la France après quarante années de politique aux service des premiers, c’est-à-dire après quarante années d’une politique démagogique, cynique, honteuse, aussi ruineuse qu’inefficace.
Imaginons un instant la panique d’un Philippe Martinez, patron de la CGT (ou d’un Jean-Luc Mélenchon, son pendant politique). Imaginons sa sidération devant un mouvement qu’il ne comprend pas et qui, quand il commence à le percevoir, lui apparaît radicalement différent de ce à quoi il est habitué. Déjà ringardisés par les immenses cortèges des Manifs pour tous, les mouvements syndicaux à l’ancienne voient apparaître cette fois des gens qui semblent leur ressembler et qui disent tout autre chose qu’eux. Des gens qui semblent leur ressembler et qui leur disent tout simplement : vous nous avez bien mis dans la merde, vous et les vôtres, à clochardiser lentement ce beau pays, à ruiner toute une nation en vous accrochant à vos fauteuils, à vos statuts, à vos régimes, à vos avantages acquis.
La différence est que, la Manif pour tous, tous les Martinez de France, tous les grévistes de Navarre, tous les syndicalistes savaient y répondre. Des cathos, des aristos, des fachos, circulez, dehors ! Mais là ? Que dire à Jacline et aux autres ? Que dire aux artisans, aux retraités, aux petits patrons, aux travailleurs indépendants, aux jeunes pros, aux infirmières libérales ? Rien du tout ! Les gilets jaunes, c’était la mort des syndicats classiques donc, osons-le dire, la résurrection tant attendue de la France. A tout le moins le début de sa résurrection. L’aube du renouveau.
Seulement voilà : dans la panique qui devait être la sienne à la contemplation d’un mouvement qui signait son arrêt de mort, sa relégation définitive dans les poubelles de l’histoire, Philippe Martinez a senti d’un coup une délicieuse brise d’hiver lui chatouiller les moustaches. « Oh les idiots, ils font comme nous », a-t-il dû s’écrier au bout du troisième ou du quatrième dimanche. Comment ça, comme nous ? Eh bien oui, ils bloquent, ils filtrent, ils manifestent, avec un peu de chance ils vont finir par casser. On connait. On est sauvés. Je l’imagine dire à ses sbires : « Venez les gars, on va faire croire qu’eux, c’est nous ». « Eux, c’est nous ». La phrase a d’ailleurs été explicitement prononcée par Mélenchon lui-même. « Les dégradations sur les Champs Elysées sont le fait de l’extrême-gauche », s’est-il vanté, après un nouveau samedi de désordre et de casse. Comprendre : c’est nous qui sommes revenus à la manœuvre. Fallait-il qu’ils aient eu peur, tous ces gauchistes, d’avoir perdu la main, d’avoir été mis au rebut, pour revendiquer ainsi des débordements qu’en général ils tentent plutôt de minimiser ou d’imputer à d’autres. Et ça a marché ! Ça a marché au-delà de toute mesure. Ils sont revenus dans le jeu. Les gilets jaunes du début avec leurs revendications originales (la fin de la taxe carbone notamment), ont cédé le pas, ils sont retournés chez eux. Très vite, d’ailleurs. Après Noël, le ton avait déjà changé. La suppression de l’ISF et les habituelles revendications gauchistes étaient revenues au premier plan : haro sur les patrons, sur les entreprises, sur le capitalisme…
La première fois que j’ai croisé des gilets jaunes, je leur ai fait un doigt d’honneur.
Il me faut confesser quelque chose : la première fois que j’ai croisé des gilets jaunes, je leur ai fait un doigt d’honneur. Ce n’est pas très joli, pas très poli et pourtant j’y ai mis tout mon cœur. J’étais en voiture, j’allais prendre un TGV à Montauban pour remonter à Paris, avec ma femme et mon bébé de trois mois. Un blocage improvisé nous a fait sortir de l’autoroute. Nous avons manqué notre train, perdu 120 euros, passé trois heures sur les petites routes du Tarn-et-Garonne et du Lot pour rentrer chez nous, avec l’obligation de reprendre un train le lendemain. Dès ce jour-là, j’ai su que leur révolte n’irait nulle part. Je l’ai dit, je l’ai écrit. En choisissant ce mode d’action (faire suer des gens qui ne leur avaient rien demandé), ils se condamnaient d’avance. Ils se condamnaient doublement : d’abord en se coupant de toute une frange de la population que ce viol de la liberté individuelle révulse, à juste titre, en ce qu’il renvoie précisément à des modes d’action qui ont tué la France à petit feu ; ensuite parce que le trouble à l’ordre public, s’il attire les médias, vous rend aussi dépendant de leur travail ; or il est rapidement apparu que les médias méprisaient ces gilets jaunes qu’ils ne comprenaient pas. Il y avait donc fort à parier que BFMTV et consorts allaient s’évertuer à faire rentrer le discours des gilets jaunes dans des cases connues – celles de l’extrême gauche (ou, à la rigueur, des populistes). Et les lâcher en rase campagne au premier changement de vent dans l’actualité.
Et c’est bien ce qui s’est passé ! Peu à peu, un travail de filtre s’est mis en place. La revendication originelle s’est effacée. Non ils n’étaient pas réacs – alors qu’au départ la gauche violente, qui sait reconnaître ses ennemis, les a bel et bien décrits comme ça ; non ils ne sont pas opposés aux délires de l’écologie – alors que l’étincelle motrice de leur mouvement, c’était précisément ça ; si, si, ils sont plutôt de gauche, il y en a qui votent Mélenchon etc. « Quand une erreur tombe dans le domaine public, elle n’en sort plus jamais et après ça s’appelle l’histoire », dit la formule. Voilà le drame : il fallait tout faire pour ne pas faire comme l’extrême-gauche, pour que tout rapprochement soit impensable. Or le blocage, l’entrave au libre déplacement, est la marque de cette extrême-gauche, qui a toujours vomi la liberté. Le rapprochement s’est fait. Il a tué le mouvement et ressuscité la CGT. Un an après les gilets jaunes du 17 novembre 2018 sont oubliés. Et les responsables de leur misère paradent, plus forts que jamais.
New York Times - World
(Bangkok): A Push for Parentheses Miffs Thais (Who Have Bigger Problems)
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The government wants Thailand’s capital to be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok). Thais don’t object to the name, but they’d prefer their leaders focus on fixing the economy.
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By Hannah Beech
BANGKOK — Each morning in her market stall in the Bangkok Noi district of the Thai capital, Jintana Rapsomruay rolls balls of dough into a snack known for its resemblance to the eggs of an oversize lizard. The sweet treat, which looks like a doughnut hole, was supposedly invented by a consort of the first king of the Chakri Dynasty, which continues to reign 240 years later.
The 18th-century monarch liked to nosh on the eggs of water monitor lizards, so the story goes, but the concubine couldn’t get her hands on any, so she substituted dough stuffed with sweet bean paste. The king — among whose accomplishments was moving the Thai capital to its present location — was pleased.
The snack remains popular to this day, but Ms. Jintana can barely get by. Like millions of Thais struggling amid the coronavirus pandemic, her income has plummeted by half.
That is why Ms. Jintana, 60, says she is mystified, and miffed, by all of the time and attention given to the debate in Thailand over whether the capital should be known internationally as “Bangkok,” after the old riverside settlement where she lives, or “Krung Thep Maha Nakhon.”
“If I were the government, I would first take care of my people and fix the economy instead of making a fuss over a name for political reasons,” she said. “There are more important things to do.”
The formal name of the capital of Thailand runs 168 letters, so long that it has entered the Guinness World Records: Krung Thep Maha Nakhon Amon Rattanakosin Mahinthara Ayuthaya Mahadilok Phop Noppharat Ratchathani Burirom Udomratchaniwet Mahasathan Amon Piman Awatan Sathit Sakkathattiya Witsanukam Prasit.
None of those 168 Thai letters, it should be noted, spells out “Bangkok.”
The full moniker means City of Angels, Grand City of Immortals, Magnificent City of Nine Jewels (and so on and so on). It is drawn from the holy Pali and Sanskrit languages used in Buddhist and Hindu texts.
In February, the Office of the Royal Society, the official guardian of the Thai language, issued a decision that appeared to underscore its position that the capital should be known everywhere as Krung Thep Maha Nakhon, rather than Bangkok.
The Royal Society’s ruling was subtle, rendering the formal name for international purposes as “Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok),” rather than what it had been: “Krung Thep Maha Nakhon; Bangkok.”
“By using the parentheses, this punctuation mark emphasizes the importance of the name in front of the parentheses,” said Santi Phakidkham, the deputy secretary general of the Office of the Royal Society.
The Thai cabinet — headed by Prime Minister Prayuth Chan-ocha, a former military chief and leader of the 2014 coup — approved the Royal Society’s ruling with its own decree, making a parenthetical Bangkok the law of the land.
The shift from semicolon to parentheses has provoked public dissatisfaction. But it’s not the name itself to which anyone really objects; the capital is universally known to Thai speakers as Krung Thep, or, by the initials “Kor Tor Mor.”
Rather, the way an elite clique did the update is what bothered some in a populace that appears increasingly unwilling to accept diktats from royalist, tradition-bound institutions.
“Using Krung Thep over Bangkok is crazy to the point of being idiotic,” said Charnvit Kasetsiri, a Thai historian and former rector of Thammasat University in Bangkok. “The upper-class Thais love to do this kind of thing, changing common names, real Thai names, into these fancy, partly Pali, partly Sanskrit, mixed up names.”
Mr. Charnvit noted that other Thai city names have been gussied up over the years, leading to confusion among locals who continue to refer to their hometowns by the older names. Korat, for instance, is formally known as Nakhon Ratchasima. On road signs, the more common form is sometimes appended in parentheses.
The government’s push to use what it considers a loftier name for the capital comes amid broader efforts to update international nomenclature, including President Recep Tayyip Erdoğan’s campaign to change Turkey to Türkiye and a push to refer to the capital of Ukraine as Kyiv rather than the Russian Kiev, a change The New York Times recently adopted.
It also comes amid a global movement to address the legacy of colonialism, including in place names.
But Thailand is the one country in Southeast Asia never to have been colonized, and the name Bangkok is not a relic of empire.
At a time when so many in Thailand are suffering from the economic fallout of the coronavirus pandemic, some Thais are wondering whether an official policy of Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok) is really among the most pressing issues for the government.
“I don’t want to say more about the capital name because I don’t have good connections,” Ms. Jintana said, her fingers rolling dough. “But what I know is that all these people, they don’t even see vendors like me as human.”
While a mass protest movement has stalled, discontent with Mr. Prayuth’s government simmers. Some critics of the coup that brought him to power fled overseas and turned up dead. Dozens of young protest leaders have been imprisoned.
Prosecutions of royal defamation have increased sharply, with a former civil servant sentenced last year to more than four decades in prison. Some protest leaders have called for the monarchy to submit to the Constitution and are now facing, collectively, hundreds of years in prison for lèse-majesté, which criminalizes criticism of senior members of the royal family.
“People across Thailand, not just the young, recognize the argument of reforming the monarchy,” said Netiwit Chotiphatphaisal, who was elected president of the Student Union at Chulalongkorn University in Bangkok. “It’s not marginal, it’s mainstream.”
Mr. Netiwit lost his position in February after the school administration determined that he was connected to an event involving activists who have called for monarchical reform.
Some Thais are more enthusiastic about the government espousing the longer name.
On a recent morning, Vichian Bunthawi, 88, a retired palace guard, sat cross-legged on a bench at the sleepy railway station in Bangkok Noi. The capital should be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon, he said, remembering how his primary schoolteacher would write the full name on the chalkboard.
“Krung Thep Maha Nakhon is the name of the capital,” he said. “It is where the king lives.”
The first king of the Chakri Dynasty, Rama I, moved the capital in 1782, from the left bank of the Chao Phraya River, where the Bangkok Noi district is, to the east bank. On marshy ground, he and his successors built gilded, jeweled palaces. The full name of Krung Thep Maha Nakhon includes a paean to “an enormous royal palace resembling the heavenly abode in which the reincarnated god reigns.” In Thai tradition, the king is semi-divine.
2 MILES
SIRAT EXPWY.
9
BANGKOK
NOI
Chao Phraya R.
Bangkok
laos
Thailand
Bangkok
cam.
vietnam
Map data from OpenStreetMap
By The New York Times
In 1932, absolute monarchy was abolished, but the royal family still retains an enormous presence in Thai life. Giant posters of King Maha Vajiralongkorn Bodindradebayavarangkun and Queen Suthida Vajiralongkorn Na Ayudhya, the current king’s fourth wife, tower over public places.
The king, whose lavish lifestyle contrasts with the austerity forced upon many Thais by the pandemic, spends most of his time in Germany.
Whether as Krung Thep Maha Nakhon or Bangkok, the character of the capital has changed drastically over the decades. City planners filled in the canals that used to be the city’s transportation arteries. Rice paddies gave way to malls and condominiums.
In a back alley behind a Buddhist temple in Bangkok Noi, Chana Ratsami still plays a Thai xylophone. His wife’s family of palace attendants lived in Bangkok Noi for generations.
Now, he said, the lane’s residents are mostly migrants from upcountry.
“They don’t know the history of this place,” he said, describing how the traffic-choked road at the end of the lane used to be a canal with boats floating past, filled with flowers and fruit. “I miss the old city, no matter what it’s called.”
Muktita Suhartono contributed reporting.
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France24 - World
French presidential election: A closer look at the Trotskyist candidates
Issued on: 03/04/2022 - 19:07
Shirli SITBON
FRANCE 24
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Just over a week before the first round of voting, candidates for France's presidential election are campaigning on marketplaces across France. The so-called smaller candidates are trying to close the gap with the top contenders. FRANCE 24's Campaign Commentator Philip Turle tells us why Marine Le Pen has been eating into Emmanuel Macron's lead in the polls. Plus, our reporters dive into the world of French Trotskyists.
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Philip TURLE, International Affairs Editor, FRANCE 24
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONClosing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
2022 FRENCH ELECTIONS
McKinsey affair ‘galvanises’ Macron’s opponents – but gives them a ‘weak weapon’
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONFive years of Macron: A gap between words and action on presidential priorities (Part 4 of 4)
L'Humanité
Les Ukrainiennes, cibles des prédateurs
Pas honteAlexandra ChaignonC’est l’une des conséquences délétères de la guerre en Ukraine : ici, en France, les agences matrimoniales, notamment celles spécialisées dans les rencontres avec des femmes de l’Est, font face à un afflux de propositions d’hébergement de la part d’hommes. Des intentions pour la plupart douteuses, loin d’une quelconque vocation humanitaire, qui masquent une réalité sordide : profiter de l’exil de ces femmes vulnérables. Si la plupart n’aboutissent pas, elles révèlent combien la crainte, relayée par de nombreuses organisations humanitaires, est à prendre au sérieux : l’exploitation des êtres humains.
Depuis le début de l’invasion russe, près de 4 millions de civils ont fui l’Ukraine. Parmi eux, 90 % seraient des femmes et des enfants déracinés : autant de cibles pour les réseaux criminels. Le 23 mars, la commissaire européenne aux affaires intérieures s’est d’ailleurs inquiétée du « risque énorme » de trafic de femmes et d’enfants, après que l’agence européenne de police Europol eut publié un communiqué sur le sujet. Cette dernière estime qu’« à court terme les risques les plus élevés concernent le ciblage potentiel des victimes par des criminels sous prétexte de promettre un transport, un logement gratuit, un emploi ou d’autres formes de soutien immédiat ».
Les exemples ne manquent pas. « En Pologne, certaines femmes se voient proposer un hébergement en échange de faveurs sexuelles », avance pour sa part Geneviève Colas, coordinatrice pour le Secours catholique-Caritas France du collectif Ensemble contre la traite des êtres humains.
Selon le Fonds des Nations unies pour la population, « la violence basée sur le genre est un problème grave que des millions de femmes et de filles, qui vivent dans l’ombre du conflit dans l’est de l’Ukraine depuis huit ans, ne connaissent que trop bien ». Selon une enquête réalisée en 2019 pour l’organisation, près de 75 % des femmes du pays rapportent avoir subi « au moins une forme de violence depuis l’âge de 15 ans et une sur trois des violences physiques ou sexuelles ».
violences faites aux femmesGuerre en Ukraine France24 - World
Ukrainian refugee crisis: Women and children at risk from human traffickers
Issued on: 01/04/2022 - 17:12
Annette Young
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As the war in Ukraine continues, Europe is facing its fastest-growing refugee crisis since World War II. With the majority being women and children, there are growing concerns that they're a target for sex traffickers. Annette Young talks to Céline Schmitt from the UNHCR. Also how women villagers in Niger are being educated about the role they can play in the fight against jihadists.
war in ukraineSolidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris
On the Ground
Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees
On the ground
More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns
Valeurs Actuelles
La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie
À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.
Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.
Progression de l’euthanasie en Europe
À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.
En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.
Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.
Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle
On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.
Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.
En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.
L’euthanasie progresse en Europe
Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.
En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.
Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.
Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.
Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie
En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.
Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.
D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.
La sédation profonde, un glissement dangereux
Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.
Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?
Incohérence du droit
Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.
Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).
Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.
* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
L'Humanité
Nicole Ferroni, la Cagole et la Bonne Mère
Un jour avecLa comédienne nous offre un vers. Normal, c’est sa tournée. Une tournée dans les cafés de Marseille concoctée par la belle équipe du Théâtre du Gymnase.
Marie-José SirachMarseille (Bouches-du-Rhône), envoyée spéciale.
Elles arrivent en bandes… organisées. Gardent les places des retardataires et les sacs des copines, s’embrassent, demandent des nouvelles du petit dernier. Au Café des Danaïdes, à l’heure du thé, la foule, très féminine, se presse pour écouter Nicole Ferroni. Quelques heures plus tard, on la retrouve au Massilia Pub. Changement de décor, changement de public. Puis, le lendemain à 8 h 30, à l’heure du café-croissant, au Café de la Banque. À chaque fois, les organisateurs refusent du monde.
« Peuple de Marseille et de Navarre, bonjour ! » Juchée sur une petite estrade, devant un pupitre où sont (mal) rangés ses textes, Nicole Ferroni attaque sec, entre le bruit du percolateur qui ne cesse de siffler et l’odeur du poisson frais au passage du livreur, qui tente de se frayer un chemin jusqu’aux cuisines. Il est 8 h 45. Le spectacle a déjà commencé. Il est partout. Sur l’estrade et dans la salle.
Cette ville indomptable et rebelle
Nicole Ferroni, la Calamity Jane du tacle verbal, celle qui parle plus vite que son ombre, dégaine en vers, en alexandrins, excusez du peu, des histoires sur Marseille. Marseille et sa Bonne Mère, ses cagoles, ses poissonnières du Vieux-Port, ses ferry b-o-a-t (veillez à bien détacher chaque lettre), ses kékés, ses pacholes, ses bobos, ses histoires de ballons ronds et de balles pointues… « Meskine… Peuchère ! » répondent en chœur les spectateurs. Ferroni détricote un à un les clichés qui collent à la peau de cette ville indomptable et rebelle, leur tord le nez, s’en amuse ou pousse un coup de gueulante, quand elle évoque les règlements de comptes ou l’attentat à la gare Saint-Charles.
« La Cagole, une figure féministe »
Spectacle féministe ? À 100 %. Rebelle ? À 200 %. « Quand j’ai approché le personnage de la Cagole, caricaturée, moquée, j’ai compris qu’elle était une figure féministe qui occupait l’espace public. On a toujours posé un regard misogyne sur elle… » Alors Ferroni lui permet d’exister autrement qu’à travers ce vieux cliché macho. La Cagole n’a pas la langue dans sa poche et quand elle envoie valser les gros lourds, elle ne fait pas semblant. Olympe de Gouges, Simone de Beauvoir, la Cagole, même combat ! balance-t-elle. La Cagole n’a rien à envier à la Bonne Mère, qui, sous ses airs de sainte(-nitouche) absout tout le monde, « ça va »… Et c’est en fouillant dans les histoires sur Marseille pour concocter son spectacle que Ferroni découvre qu’Arthur Rimbaud et Louise Michel y étaient morts tous deux. « Meskine… Peuchère. »
« Je me sens spectatrice de cette présidentielle »
Le cahier des charges de cette opération concoctée par les équipes du Théâtre du Gymnase, fermé pour travaux, avait pour but de permettre au public de continuer à fréquenter les auteurs et artistes. C’est ainsi que se sont succédé, dans les bars ou dans les églises, Muriel Mayette – qui a levé ses vers à la santé de Hugo, Racine et La Fontaine ; Ariane Ascaride – qui s’est amusée à lire du Pagnol un peu salace au pied des autels ; Philippe Caubère et ses Lettres de mon moulin ou Olivier Rabourdin et son Curé de Cucugnan.
Nicole Ferroni s’est légèrement affranchie des règles, et personne ne songe à le lui reprocher. Car, si elle sait balancer ses textes, « avé » l’accent, elle sait aussi les écrire. Et ses histoires made in Marseille nous parlent d’une ville cosmopolite, bordélique et joyeuse, malgré les mauvais coups, les règlements de compte et les cons, comme il en existe un peu partout.
Ferroni jubile de l’accueil qu’a réservé Marseille à Éric Zemmour : « C’était pas prévu par ses équipes qu’il reparte de la gare Saint-Charles sous les huées de Marseille, à quelques mètres d’une plaque qui rend hommage aux tirailleurs sénégalais tués à la Libération de la ville. »
Ça ne la démange pas trop de réagir à l’actualité ? « Ça me manque mais je suis soulagée de ne pas être à l’antenne (de France Inter, qui l’a remerciée en juin 2021 – NDLR). Je me sens spectatrice de cette élection présidentielle comme si c’était un match qui se jouait sans moi, sans nous. » Elle en a assez des sondages « qui empêchent toute réflexion, toute analyse ; de cette bataille de façade qui a remplacé la bataille d’idées ; de cette guerre de petites phrases sur Twitter ».
Pour le meilleur et pour le rire
Les petites phrases, Nicole Ferroni préfère les jouer face public, sans filtre, pour le meilleur et pour le rire. Si l’on résume son Marseille : Louise Michel jouerait avant-centre de l’OM, les cigarières de la manufacture de tabac et les poissonnières du Vieux-Port tiendraient les tribunes du virage Nord et Sud du Stade Vélodrome, la Cagole et la Pachole arbitreraient le match, et toutes danseraient le miaou. Les kékés n’ont qu’à bien se tenir.
Les filles sont désormais en bande organisée, ça clashe sans kalash, c’est Marseille bébé… Sur ces microscènes improvisées, dans le brouhaha d’une brasserie marseillaise, Nicole Ferroni savoure ses échanges avec le public. Un public qui attend avec impatience sa prochaine tournée.
marseillehumourhumoristes marseillehumoristes France24 - World
Ethiopia’s Gelmisa and Kenya’s Jeptum triumph at Paris marathon
Issued on: 03/04/2022 - 12:06
NEWS WIRES
Ethiopian Deso Gelmisa produced a burst of speed in the final stretch to claim the biggest title of his career with victory in the Paris marathon in cold conditions on Sunday.
Gelmisa covered the 42.195 kilometres in two hours five minutes and seven seconds - 14 seconds outside his personal best - as he finished ahead of 2021 Chicago marathon winner and compatriot Seifu Tura.
Tura finished three seconds behind the 24-year-old Gelmisa, whose previous title came at the Porto marathon in 2019.
Morhad Amdouni finished third by setting a new French record in 2:05.22, improving the mark set by Benoit Zwierzchiewski in 2003 by more than a minute.
Kenya's Judith Jeptum won the women's race by beating the course record in two hours 19 minutes and 48 seconds.
"The conditions were tough but I'm happy with what I did today," Jeptum said.
The race started shortly before 8am local time with a temperature just above zero degree Celsius.
Jeptum was in a league of her own, surging ahead of her rivals before the 30km mark and never looked back as she beat the previous best Paris mark set by Kenyan Purity Rionoripo in 2017 by 67 seconds.
Ethiopians Fantu Jimma and Besu Sado were second and third respectively, more than three minutes off the pace.
(REUTERS)
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Beijing marathon postponed as China fights Delta outbreak
SPORTParis Marathon: Ethiopian runners Gelete Burka and Abrha Milaw win 2019 race
Kenya's Elisha Rotich and Ethiopia's Tigist Memuye win Paris marathon
Valeurs Actuelles
Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer
Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.
Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.
l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine
Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.
Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité
Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.
L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.
Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !
* Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.
Valeurs Actuelles
[Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour
Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »
Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.
Eric Zemmour et la civilisation
Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.
A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !
Des religions et des visions du monde différentes
Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.
La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.
C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…
L'Humanité
Le 5 avril, l’Humanité aux côtés du Secours populaire français... Découvrez le programme
Fidèle à sa longue tradition de solidarité et aux valeurs pacifistes et humanistes qui l’animent depuis sa création, le journal l’Humanité remettra, mardi 5 avril prochain, au Secours populaire français (SPF) le fruit de la collecte de dons, engagée, le 9 mars, auprès de ses lectrices et lecteurs, afin de contribuer à l’action conduite sur le terrain par le SPF pour venir en aide aux réfugié.es dans les pays proches de l’Ukraine.
La remise de ces dons, d’un montant conséquent, se fera à l’occasion d’une soirée exceptionnelle ouverte au public sur réservation, à laquelle participeront de nombreuses personnalités du monde politique, associatif, culturel et syndical. Découvrez le programme.
AU PROGRAMME DE LA SOIREE
Table-ronde « Comprendre le conflit. Faire taire les armes »
Avec :
Anna COLIN LEBEDEV, enseignante-chercheuse, spécialiste des sociétés postsoviétiques,
Francis WURTZ, député européen honoraire,
Vadim KAMENKA, journaliste à l’Humanité envoyé spécial en Ukraine
Iryna DMYTRYCHYN, historienne, traductrice et maître de conférences à l’Institut national des langues et civilisations orientales, spécialiste de l'Ukraine (sous réserve)
Des témoignages
Une famille ukrainienne réfugiée en France et Marie-Christine VERGIAT, ancienne députée européenne, Vice-Présidente de la Ligue des droits de l’Homme
Culture et solidarité
Laurent GAUDÉ, écrivain, Prix Goncourt 2004,
Olivier RABOURDIN, comédien
Philippe MARTINEZ, secrétaire général de la CGT,
et un tour de chant de GARANCE
Remise des dons de l’Humanité au Secours populaire français
Henriette STEINBERG, secrétaire générale du Secours populaire français, et Fabien GAY, directeur de l’Humanité
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Solidarité Ukraine New York Times - World
A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway
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Afghanistan Dispatch
Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.
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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary
Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.
ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.
Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.
It is the only store for miles.
“I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.
That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.
While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.
The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.
There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.
But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?
Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.
Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.
Reporting From Afghanistan
“About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.
He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.
From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.
TURKMENISTAN
AFGHANISTAN
Kabul
Herat
WARDAK
KABUL-KANDAHAR HWY.
(HWy.1)
1
ZABUL
Kandahar
KANDAHAR
PAKISTAN
100 miles
By The New York Times
He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.
Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.
A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.
Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields parched and their wells dry.
“I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.
A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.
“We are hungry,” Wahdat said.
With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.
Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.
The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.
Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.
The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.
“I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”
A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.
Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.
Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.
But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.
Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.
“I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”
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France24 - World
Serbians vote in polls overshadowed by war in Ukraine
Issued on: 03/04/2022 - 21:22
NEWS WIRES
Serbians flocked to the polls on Sunday in elections that will likely see populist President Aleksandar Vucic extend his rule in the Balkan country, as he vows to provide stability amid war raging in Ukraine.
The country of around seven million will elect the president and members of the 250-seat parliament and cast votes in several municipal contests.
The polls officially closed at 8:00 pm (1800 GMT) local time, with unofficial results due later in the evening.
The latest surveys see Vucic's centre-right Serbian Progressive Party (SNS) maintaining its control over the parliament, while the president is poised to win a second term.
"Personally, I see stable progress and I voted in accordance with this opinion," Milovan Krstic, a 52-year-old government employee, told AFP after casting his vote in Belgrade.
Russia's invasion of Ukraine has cast a long shadow over a contest that observers had earlier predicted would focus on environmental issues, corruption and rights.
Vucic has deftly used the return of war in Europe along with the coronavirus pandemic to his advantage, promising voters continued stability amid uncertain headwinds.
"We expect a huge victory. That's what we worked for in the past four or five years, and we believe we will continue with the great efforts and the development of this country," the president said after casting his ballot early Sunday.
Serbia's leading opposition candidate Zdravko Ponos said he hoped the contest would offer a path to institute "serious change" in the country.
"I hope for a bright future. Elections are the right way to change the situation. I hope the citizens of Serbia will take the chance today," said Ponos.
In the capital Belgrade, the elections were briefly marred by scuffles between parliamentary candidate Pavle Grbovic and supporters of Vucic's SNS, along with scattered reports of small skirmishes and voter intimidation.
The country's election commission predicted voter turnout would likely hover around 60 percent, nearly a 10-point jump from the last general elections in 2020.
Serbs from the former breakaway province of Kosovo also participated in the contest and boarded around 40 buses headed north to vote, after authorities in Pristina refused to allow polling centres on its soil.
Decade in power
Only a few months ago, the opposition seemed to have gained momentum.
In January, Vucic axed a controversial lithium mine project following mass protests that saw tens of thousands take to the streets.
The move was a rare defeat for Vucic, who has rotated through a range of positions, including prime minister, president and deputy premier along with a stint as the defence chief during a decade in power.
The polls predict he will win again on Sunday even as the opposition hopes a high turnout could force a run-off.
Analysts, however, say the opposition has little chance of dethroning Vucic or eating away at his parliamentary coalition, which holds a lion's share of the seats.
The president has also carefully managed the country's response to the war in Ukraine by officially condemning Russia at the United Nations but stopping short of sanctioning Moscow at home, where many Serbs hold a favourable view of the Kremlin.
The opposition in turn has largely refrained from attacking Vucic's position on the conflict, fearing any call for harsher measures against Russia would backfire at the ballot box.
Vucic also headed into elections with a plethora of other advantages.
Following a decade at the helm, he has increasingly tightened his grip over the various levers of power, including de facto control over much of the media and government services.
In the months leading up to the campaign, the president rolled out a range of financial aid offers to select groups, prompting critics to say he was trying to "buy" votes before the contest.
(AFP)
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Serbia vaccinates migrants for Covid-19 after successful rollout for its nationals
Reporters
Serbia: The lithium mine sowing deep discord
BBC
Ukraine war: The popular politician who escaped a targeted missile strike
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The governor of the Mykolaiv region Vitaliy Kim overslept on the morning that his workplace was destroyed by a Russian missile strike.
Kim has been posting selfie videos on social media during the war and his popularity has surged.
Mykolayiv has been increasingly under fire as Russian forces work their way west. His region has become a key battleground in the war.
BBC Monitoring interviewed the governor from his office 24 hours before it was hit.
France24 - World
Ukraine regained control of ‘whole Kyiv region’ says defence official
Issued on: 02/04/2022 - 07:12
FRANCE 24
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Ukraine has regained control of "the whole Kyiv region" after invading Russian forces retreated from some key towns near the Ukrainian capital, deputy defence minister Ganna Maliar said on Saturday. But as Moscow’s forces retreated to eastern and southern Ukraine, there was growing evidence of civilian killings in the Kyiv area. Read our live blog to see how all the day's events unfolded.
10:25 pm: Ukraine says Russia 'verbally' agreed to Kyiv's proposals
Ukraine's top negotiator in peace talks with Russia said Moscow had "verbally" agreed to key Ukrainian proposals, raising hopes that talks to end fighting are moving forward.
Negotiator David Arakhamia told Ukrainian television channels that any meeting between Ukraine's President Volodymyr Zelensky and Russian President Vladimir Putin would "with a high probability" take place in Turkey.
"The Russian Federation has given an official answer to all positions, which is that they accept the (Ukrainian) position, except for the issue of Crimea (annexed by Russia in 2014)," Arakhamia said.
He said that while there was "no official confirmation in writing", the Russian side said so "verbally".
Arakhamia said Moscow had agreed in talks that a referendum on the neutral status of Ukraine "will be the only way out of this situation."
9:45 pm: Russia says aid columns unable to reach Mariupol, blames Red Cross
Russia's defence ministry said aid convoys had not been able to reach the besieged city of Mariupol on Friday or Saturday and blamed "destructive actions" by the International Committee of the Red Cross (ICRC), Interfax news agency said.
A Red Cross convoy traveling to the Ukrainian port turned around on Friday because it had become impossible to proceed with its mission to begin evacuating civilians, the ICRC said, vowing to try again on Saturday.
Interfax quoted Colonel-General Mikhail Mizintsev, the director of the Russian National Center for Defense Management, as saying the ICRC had shown its inability to provide any help in preparing to evacuate civilians from the city.
Mizintsev said due to the actions of the Red Cross, the convoys had left very late on April 1 and 2 and were not able to reach Mariupol on time.
8:20 pm: Ukraine regained control of 'whole Kyiv region', says defence official
Ukraine has regained control of "the whole Kyiv region" after invading Russian forces retreated from some key towns near the Ukrainian capital, said deputy defence minister Ganna Maliar.
"Irpin, Bucha, Gostomel and the whole Kyiv region were liberated from the invader," Maliar said on Facebook, referring to towns that have been heavily destroyed by fighting.
Irpin and Bucha, commuters towns outside Kyiv, were retaken by the Ukrainian army this week.
Both towns have suffered vast destruction and large civilian death tolls.
Earlier Saturday, Bucha's mayor said nearly 300 people had been buried in a mass grave. Gostomel was the setting of heavy fighting to take control of a strategic airfield near the capital.
7:11 pm: Almost 300 buried in mass grave in Bucha, near Kyiv, says mayor
Almost 300 people have been buried in a mass grave in Bucha, a commuter town outside Ukraine's capital Kyiv, its mayor, Anatoly Fedoruk, said Saturday after the Ukrainian army retook control of the key town from Russia.
"In Bucha, we have already buried 280 people in mass graves," Fedoruk told AFP by phone. He said the heavily destroyed town's streets are littered with corpses.
6:30 pm: Pope blasts ‘infantile’ war unleashed by ‘some potentate’
In his most pointed denunciation of the Russian invasion of Ukraine, Pope Francis on Saturday blasted the leader who launched a “savage” war.
The pope did not cite President Vladimir Putin by name, but the reference was clear when he said “some potentate” had unleashed the threat of nuclear war on the world in an “infantile and destructive” display of aggression.
“We had thought that invasions of other countries, savage street fighting and atomic threats were grim memories of a distant past,” Francis told Maltese officials on the Mediterranean island nation at the start of a weekend visit.
Francis has to date avoided referring to Russia or Putin by name, in keeping with the Vatican's tradition of not calling out aggressors to keep open options for dialogue. But the latest criticism of the powerful figure responsible for the war marked a new level of outrage for the pope.
“Once again, some potentate, sadly caught up in anachronistic claims of nationalist interest, is provoking and fomenting conflicts, whereas ordinary people sense the need to build a future that will either be shared or not be at all,” he said.
Earlier Saturday, Francis told reporters en route to Malta that a possible visit to Kyiv was “on the table,” but no dates have been set and the trip has not been confirmed.
4:55 pm: Russian troops withdraw from Irpin near Kyiv, but it lies in ruins
Ukrainian forces have retaken control of Irpin, a suburb to the northwest of Kyiv. But after weeks of intense Russian bombardment, the once-leafy residential area now lies in ruins. While most of Irpin's 70,000 residents fled the fighting, around 3,500 – mostly the elderly and frail – remain in a suburb that has no drinking water, gas or electricity.
4:13 pm: Ukrainian authorities wary of Russian forces’ mining of areas near Kyiv
Ukrainian authorities say they don't know when they will allow civilians back into areas near Kyiv after Russian forces retreated, due to reports of mines and tripwires being left behind. FRANCE 24's Gulliver Cragg reports.
4:03 pm: Protesters in Russian-held Ukrainian town violently dispersed, say local authorities
Local authorities in the occupied southern Ukrainian town of Enerhodar said Russian forces had violently dispersed a pro-Ukrainian rally on Saturday and detained some participants.
Residents had gathered in downtown Enerhodar, where they were singing the Ukrainian national anthem, when Russian soldiers arrived and bundled some into detention vans, the local administration said in an online post.
"The occupiers are dispersing the protesters with explosions," it said in a separate post on Telegram, sharing a video of what appeared to be multiple stun grenades landing in a square and letting off bangs and clouds of white smoke next to the town's main cultural centre.
It also accused Russian forces of shelling another part of the town on Saturday and said as a result four people had been wounded and were being treated in hospital.
The reports could not be immediately verified. Moscow denies targeting civilians and describes its invasion of Ukraine as a "special military operation". Ukraine and the West say it is an unprovoked war of aggression.
New: Russian forces fired what look / sound like like grenades and mortars on a pro-Ukrainian demonstration in Enerhodar earlier today. Reports of casualties. Enerhodar is the town serving Ukraine, and Euro’e’s largest nuclear power station, currently occupied by Russia. pic.twitter.com/7aInT9Mt9x
April 2, 20223:28 pm: Russian police detain more than 150 at protests against invasion
Russian police detained at least 176 people Saturday at protests against Moscow's invasion of Ukraine, NGO OVD-Info said.
The NGO, which monitors arrests during protests, said police had detained people during demonstrations in 14 cities in Russia.
An AFP journalist in Moscow witnessed more than 20 people detained by riot police under heavy snowfall in the capital's central park Zaryadye, a short distance from the Kremlin.
2:40 pm: Tributes to Ukrainian journalist killed near Kyiv pouring in
Tributes to Maksim Levin, a Ukrainian photographer and videographer, are coming in from journalists who have worked with the 40-year-old over the years.
Levin’s body was found near the village of Guta Mezhygirska near Kyiv on April 1 after going missing for more than two weeks, presidential aide Andriy Yermak said on Saturday.
Friends and former colleagues are expressing shock and sadness over the loss of a gifted photographer and documentary filmmaker.
Ukrainian photojournalist Max Levin, our friend and colleague, was found dead April 1, killed by Russian forces near Kyiv. I knew Max, a father of 4, since we began covering the war in 2014. He was brave, talented, and dedicated to covering this story. I can’t believe he’s gone. pic.twitter.com/YelibinC7v
April 2, 2022The prosecutor general's office in Ukraine said Levin was "killed by servicemen of the Russian Armed Forces with two shots from small arms". This could not be independently verified.
Levin had been working with Ukrainian and international media.
During fighting between Ukrainian forces and Russia-backed separatists in eastern Ukraine in 2014, he managed to escape encirclement in a town where hundreds of Ukrainian soldiers were killed.
12:54 pm: Body of missing Ukrainian journalist found near Kyiv
Ukrainian photographer and documentary maker Maks Levin has been found dead near Kyiv after going missing more than two weeks ago, Ukrainian presidential aide Andriy Yermak said on Saturday.
"He went missing in the conflict area on March 13 in the Kyiv region. His body was found near the village of Guta Mezhygirska on April 1," he said on Telegram.
12:25 pm: Russian forces in ‘rapid retreat’ from northern Ukraine, Kyiv says
Russian forces are making a “rapid retreat” from areas around the capital Kyiv and the city of Chernihiv in northern Ukraine, Ukrainian presidential adviser Mykhaylo Podolyak said on Saturday.
“With the rapid retreat of the Russians from the Kyiv and Chernigiv regions... it is completely clear that Russia is prioritising a different tactic: falling back on the east and south,” he said on social media.
11:40 am: Pope says he is considering visit to Kyiv
Pope Francis said on Saturday that he was considering a trip to Ukraine's capital. Asked by a reporter on the plane taking him from Rome to Malta if he was considering an invitation made by Ukrainian political and religious authorities, Francis answered: “Yes, it is on the table”. He gave no further details.
Francis has been invited by Ukrainian President Volodymyr Zelensky, Kyiv Mayor Vitali Klitschko, Major Archbishop Sviatoslav Shevchuk of Ukraine's Byzantine-rite Catholic Church and Ukraine's ambassador to the Vatican, Andriy Yurash.
He has spoken on the phone with Zelensky and Shevchuk. Since Russia's invasion of Ukraine, the pope has strongly condemned what he has called an “unjustified aggression” and denounced "atrocities".
11:14 am: NGOs provide humanitarian aid in Polish-Ukrainian border town
The Polish town of Medyka, situated on the border with Ukraine, has become the main crossing point for Ukrainian refugees fleeing the Russian invasion. Here, NGOs are providing humanitarian aid, as FRANCE 24's Ellen Gainsford, Pauline Godart and Raïd Abu report.
11:01 am: Seven evacuation corridors planned for Saturday, Ukraine says
Seven humanitarian corridors to evacuate people from Ukraine’s besieged regions are planned for Saturday, Ukraine's Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.
The planned corridors include one for people evacuating by private transport from the city of Mariupol and by buses for Mariupol residents out of the city of Berdyansk, Vereshchuk said.
The International Committee of the Red Cross also said its team would try to reach Mariupol again on Saturday to help evacuate people.
9:16 am Ukraine reclaims towns north of Kyiv
Taking advantage of the partial Russian withdrawal from the north of Kyiv, Ukrainian forces have taken the towns of Bucha and Ivankiv. FRANCE 24’s Gulliver Cragg reports:
8:52 am Russian missiles hit two Ukrainian cities
Russian missiles hit two cities in central Ukraine early on Saturday, damaging infrastructure and residential buildings, the head of the Poltava region said.
"Poltava. A missile struck one of the infrastructure facilities overnight," Dmitry Lunin wrote in an online post. "Kremenchuk. Many attacks on the city in the morning."
Lunin later said at least four missiles hit two infrastructure objects in Poltava while, according to preliminary information, three enemy planes attacked the industrial facilities of Kremenchuk.
8:04 am: China denies working ‘to circumvent’ sanctions imposed on Russia
China said Saturday it was not doing anything “to circumvent” sanctions imposed on Russia, following warnings from EU officials that any attempt to aid Moscow's war in Ukraine could damage economic ties.
In the clearest indication yet of Beijing's position on the matter, a foreign ministry official told reporters: "We are not doing anything deliberately to circumvent sanctions imposed on Russia by Americans and Europeans."
But the statement, delivered after virtual talks between top EU and Chinese leaders on Friday, comes as Beijing holds to its stance of refusing to condemn the invasion by its ally Russia.
7:24 am: Pentagon to allot extra $300 million in 'security assistance' to Ukraine
The US defence department announced Friday it is allotting $300 million in "security assistance" to Ukraine to bolster the country's defence capabilities, adding to the $1.6 billion Washington has committed since Russia invaded in late February.
The package includes laser-guided rocket systems, drones, ammunition, night-vision devices, tactical secure communications systems, medical supplies and armoured vehicles.
"This decision underscores the United States' unwavering commitment to Ukraine's sovereignty and territorial integrity in support of its heroic efforts to repel Russia's war of choice," Pentagon spokesman John Kirby said in a statement.
7:04 am: Red Cross prepares fresh evacuation effort in Mariupol
The International Committee of the Red Cross (ICRC) said it would try to reach Mariupol again Saturday after its team that intended to conduct an evacuation effort Friday was forced to turn back after "arrangements and conditions made it impossible to proceed".
Mariupol has faced weeks of ferocious Russian shelling, with at least 5,000 residents killed, according to local authorities, and the estimated 160,000 who remain face shortages of food, water and electricity.
“We have managed to rescue 6,266 people, including 3,071 people from Mariupol," Ukrainian President Volodomyr Zelensky said in a video address early Saturday.
Giving details of Friday's evacuation efforts along humanitarian corridors, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said 42 buses carrying Mariupol residents had departed from the city of Berdyansk, 70 kilometres (44 miles) southwest, while another 12 buses had left Melitopol with local residents on board.
Dozens of buses carrying Mariupol residents arrived Friday in Zaporizhzhia, about 200 kilometres to the northwest, AFP reported.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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WAR IN UKRAINETurkey juggles relationships with Russia, Ukraine amid economic crisis
Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken
EXPLAINER
A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled
Valeurs Actuelles
Des musées d’Occitanie aident à sauvegarder le patrimoine culturel ukrainien menacé par la guerre
« Concrètement, nous avons récupéré des boîtes de conditionnement conçues spécifiquement pour de la conservation à long terme de manuscrits, des caisses, des rouleaux de papier bulles, des protections pour cadres de tableaux, etc. » Voilà ce que Claire Leger, régisseuse des collections pour les musées départementaux de la Haute-Garonne, a déclaré à France Bleu Occitanie dimanche 3 avril, pour expliquer l’initiative d’une quinzaine de musées et de fonds d’archives départementaux d’Occitanie. L’objectif : collecter un maximum de matériel pour protéger le patrimoine culturel ukrainien menacé par la guerre.
Dix tonnes de matériel de conservation et de stockage
Dix tonnes de matériel de stockage et de conservation ont été récupérées bénévolement auprès de musées et de fonds d’archives des départements de Haute-Garonne, de l’Aude, du Tarn, du Tarn-et-Garonne, du Lot et du Gard. Ces dons doivent partir prochainement pour l’Ukraine via la Pologne. Une fois là-bas, ils seront acheminés sur le territoire ukrainien par le biais de corridors humanitaires. Une première initiative de ce type avait été organisée à la mi-mars en Île-de-France par l’association le Bouclier bleu, une ONG internationale, reconnue par l’Unesco, travaillant pour la préservation du patrimoine culturel des pays ayant signé la Convention de La Haye de 1954 sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé.
Occitanie : les dernières actualités
L'Humanité
3e volet du rapport du Giec : capturer le carbone, une vraie-fausse bonne idée
ActuClimat. Le Giec rend public, ce lundi, le troisième volet de son sixième rapport, qui met à plat des solutions. Et alerte : toutes ne se valent pas. Explications
Marie-Noëlle BertrandTous les chemins pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C sont-ils bons à prendre ? C’est une question à laquelle le Giec répondra ce lundi 4 avril. Le groupe international d’experts sur l’évaluation du changement climatique doit rendre public le troisième et dernier volet de son sixième rapport d’évaluation.
- Le premier, remis en août 2021, portait sur les perspectives de réchauffement en fonction des niveaux d’émissions de gaz à effet de serre à venir, et leurs effets physiques sur le Système terrestre.
- Le deuxième, publié en octobre, évaluait l’impact de ces différents scénarios sur les écosystèmes et les sociétés humaines.
- Ce troisième volet doit s’attacher à déterminer les trajectoires industrielles et économiques à suivre de façon à limiter la hausse des températures, soit les solutions qui sont à notre disposition.
Là encore, plusieurs scénarios vont être mis sur la table avec, à chaque fois, une évaluation de leur impact sur l’emploi et, plus largement, de leur soutenabilité sociale.
Produire des « émissions négatives »
Les technologies et dispositifs de capture et de stockage du carbone comptent au nombre des leviers envisagés à moyen terme. Non sans soulever quelques questions, pour ne pas dire des réserves.
Ces technologies ne doivent être envisagées que pour pallier ce que l’on sera obligé d’émettre en ultime ressort.
Nadia Maizi, chercheuse à Mine Paris-PSL, co-auteure du rapport du Giec
« À coup sûr, ils ne sont pas une solution à eux seuls », prévient Nadia Maizi, chercheuse à Mine Paris-PSL et figurant à la liste des auteurs principaux de ce troisième volet. « Ces technologies ne doivent être envisagées que pour pallier ce que l’on sera obligé d’émettre en ultime ressort. » Car les précédents travaux du Giec sont clairs à ce propos : rien ne remplacera la nécessaire baisse de nos émissions.
Décryptage vidéo Dérèglement climatique : concrètement, qu'est-ce que l'on peut faire ?
Reste que leur concentration est telle aujourd’hui que transformer nos économies ne suffira pas. Pour limiter le réchauffement à 1,5 °C ou 2 °C, seuils critiques au-delà desquels l’adaptation deviendra trop coûteuse pour les sociétés humaines, voire impossible dans plusieurs grandes régions du globe, il va falloir produire des « émissions négatives », autrement dit ravaler du carbone déjà présent dans l’air. Et c’est là que les choses se corsent.
Une capacité d’absorption saturée
« Les océans et la végétation sont d’ores et déjà des puits de carbone naturels », rappelle Nadia Maizi. Mais face à un enrichissement permanent de l’atmosphère en CO2, leur capacité d’absorption sature. Des dispositifs complémentaires sont étudiés depuis quelques années.
Ceux dits biologiques focalisent de nombreuses attentions. Il faut dire qu’il y a de quoi y voir une plutôt bonne idée. La reconstitution de forêts disparues, voire la création d’espaces boisés à très grande échelle comptent parmi cet éventail.
Urgence climatique. Qu’est-ce qui bloque ?Ce que l’on nomme les Beccs en anglais – pour Bioenergy Carbon Capture and Storage – également. Ces projets consistent à boiser de vastes espaces avec des essences forestières à croissance rapide, à exploiter cette biomasse en la brûlant pour produire de l’énergie et, enfin, à capter le CO2 émis au moment de la combustion.
Dangereuses monocultures
Le Giec étudie leur usage dans certains de ses rapports passés, entre autres celui produit en 2018 sur les conséquences d’un réchauffement de 1,5 °C. Or, tout en notant l’immaturité de ces dispositifs, il en pointe également les dangers. « Faire reposer la décarbonation de l’économie sur ces changements d’usage des terres à grande échelle est incompatible avec l’atteinte d’une grande partie des objectifs de développement durable (ODD) tels qu’adoptés à New York en 2015 », souligne ainsi l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales) dans une note d’analyse datée de 2019.
Faire ces choix mettrait en concurrence ces espaces forestiers avec ceux nécessaires à une agriculture nourricière.
En d’autres termes, faire ces choix mettrait en concurrence ces espaces forestiers avec ceux nécessaires à une agriculture nourricière. Le risque de famine s’en trouverait accru. Celui d’éroder la biodiversité également. Car, paradoxalement, « la demande en bois nécessaire au fonctionnement des Beccs risque d’augmenter et, avec elle, la déforestation », soulignait Peter Holding, agriculteur australien, représentant de l’organisation Farmers for Climate Action, lors d’un colloque tenu en ligne la semaine dernière à l’initiative de l’European Climate Foundation.
Planter ou nourrir : Oxfam alerte sur les dangers des stratégies de neutralité carbone« Les communautés autochtones pourraient elles aussi souffrir de ces procédés », pointaient d’autres intervenants. Toutes ces monocultures dédiées nécessitent, enfin, énormément d’eau, relève pour sa part Nadia Maizi. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Au Giec de peaufiner la réponse, mais tous ceux qui ont étudié la chose de près le disent : l’usage de ces puits biologiques devra être extrêmement limité, au risque, sinon, d’être contre-productif.
La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?QU’EST-CE QUE LE GIEC ?Créé par l’ONU, en 1988, le Giec (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ) est un organisme intergouvernemental chargé « d’évaluer les travaux scientifiques consacrés au changement climatique ».
Il regroupe des centaines de chercheurs du monde entier et produit tous les cinq à sept ans un rapport d’évaluation qui synthétise l’ensemble des connaissances sur le sujet.
Le Giec est organisé en trois groupes travaillant sur des thèmes ainsi répartis :
- la physique du système climatique.
- les impacts du réchauffement climatique sur l’environnement et les sociétés, et les mesures d’adaptation à mettre en place.
- les moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Réchauffement climatiqueGieccarboneco2 France24 - World
War-torn Yemen holds breath as Ramadan ceasefire begins
Issued on: 02/04/2022 - 15:41
NEWS WIRES
Yemen's warring parties laid down their weapons for the first nationwide truce since 2016 on Saturday, with all eyes on whether the UN-brokered ceasefire will hold.
The Iran-backed Huthi rebels and Saudi-led coalition have both agreed to observe the two-month truce, which took effect at 1600 GMT on the first day of the Muslim holy fasting month of Ramadan.
"The two-month truce started at 7:00 pm (1600 GMT) tonight. As of tonight, all offensive ground, aerial and naval military operations should cease," UN special envoy Hans Grundberg said in a statement.
Yemen's intractable war has killed hundreds of thousands directly or indirectly and displaced millions, triggering the world's worst humanitarian crisis, according to the United Nations.
Previous ceasefires have been ineffective. A national truce ahead of peace talks in April 2016 was violated almost immediately, as were other ceasefires that year.
A 2018 agreement to cease hostilities around rebel-held Hodeida port, a lifeline for the Arab world's poorest country, was also largely ignored.
Both the Huthis and Saudi Arabia have welcomed the latest initiative, which follows a surge in attacks but also increasing diplomacy including ongoing talks -- snubbed by the rebels -- in Riyadh.
"This time I am optimistic. This truce is unlike all the previous ones," Asmaa Zayed, a college student who also works as a cashier in Hodeida, told AFP.
"The fact it comes with Ramadan gives us a lot of hope. This war started when I was 15 years old and turned all my dreams into nightmares."
'Suffered immensely'
Under the agreement, all ground, air and sea military operations in Yemen and across its borders are to stop.
Eighteen fuel ships will be allowed into Hodeida port and two commercial flights a week can resume in and out of Sanaa, also in rebel hands -- both key demands of the insurgents before they consider peace talks.
The two sides have also agreed to meet to open roads in Taez and other governorates, Grundberg said, adding the truce could be renewed with their consent.
"The success of this initiative will depend on the warring parties' continued commitment to implementing the truce agreement with its accompanying humanitarian measures," said the Swedish diplomat.
"I also hope the goodwill that we saw from all sides in public will translate into long-term de-escalation of inflammatory media rhetoric and hate speech."
With fighting in Yemen at a stalemate, the Huthis launched a series of drone-and-missile attacks on Saudi Arabia and coalition partner the United Arab Emirates this year, often targeting oil facilities.
The coalition has responded with air strikes.
Last week, on the seventh anniversary of the Saudi-led military coalition's intervention, and a day after an attack on an oil plant within sight of the Formula One Grand Prix in the Saudi city of Jeddah, the Huthis announced a three-day unilateral ceasefire.
The coalition then announced its own truce from Wednesday, ahead of discussions with international partners in Riyadh. The rebels declined to attend the talks in an "enemy" country.
'Reeks of death'
Saudi Arabia expressed its "support" for the UN ceasefire, which was also welcomed by US President Joe Biden, UN chief Antonio Guterres, the European Union and the leaders of Britain, France and Iraq.
I send my warmest wishes as Muslims around the world begin the holy month of #Ramadan.The Holy Quran teaches us that God created nations and tribes “so that we might know one another.”Let us learn from each other and, together, build a peaceful world.Ramadan Kareem. pic.twitter.com/GcBLwn9JHq
April 2, 2022The major question now is whether the truce will be observed.
The Norwegian Refugee Council hoped it would be "the start of a new chapter", while Save the Children said it offered a "much-needed respite from all the violence".
The war in Yemen started when the Huthis took control of Sanaa in 2014, prompting the Saudi-led intervention in March of the following year in support of the ousted government.
It plunged what was already the Arab world's poorest country into years of crisis, with failing infrastructure and services and 80 percent of the 30 million population dependent on aid.
"Everything around us reeks of death and war," said Zayed, the student in Hodeida. "I think I will go into a depression if this truce ends or fails."
(AFP)
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Yemen's Huthi rebels call truce after wave of attacks on Saudi Arabia
Saudi-led coalition air strikes pummel Yemen despite Huthi truce
Saudi-led coalition announces Yemen ceasefire ahead of peace talks
Valeurs Actuelles
Comment les châteaux de la Loire, fleurons de la culture française, attirent à nouveau les touristes
« Elles portent les marques de la tendresse royale ». C’est ainsi que Balzac qualifie les rives de la Loire dans son roman historique sur Catherine de Médicis. L’écrivain réaliste poursuit : « Les châteaux de Chambord, de Blois, d’Amboise, de Chenonceaux, de Chaumont, du Plessis-lez-Tours, tous ceux que les maîtresses de nos rois, que les financiers et les seigneurs se bâtirent à Véretz, Azay-le-Rideau, Ussé, Villandry, Valençay, Chanteloup, Duretal, dont quelques-uns ont disparu, mais dont la plupart vivent encore, sont d’admirables monuments où respirent des merveilles de cette époque ».
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2000, le Val de Loire abrite de nombreux châteaux, souvent oubliés des habitants, par habitude. Car en Touraine, les châteaux de la Loire font partie du paysage. Jeanne, qui réside dans la commune de Saint-Avertin (37), témoigne : « On est tellement accoutumé à côtoyer ces châteaux, qu’on oublie souvent de réaliser la richesse qu’ils représentent ».
De fait, nombre de tourangeaux préfèrent profiter des vacances pour voyager, plutôt que de redécouvrir leur région. Et la crise sanitaire n’a pas favorisé le tourisme : le ministère de la Culture recense une chute de 60% de la fréquentation touristique en France en 2020. Même après le confinement, les visites culturelles n’ont pas repris leur essor. En Touraine, selon la plateforme de l’information territoriale « Pilote », le château de Chambord a accueilli 707 000 visiteurs dans son domaine en 2021, contre 1 130 000 en 2019. Ce million de visiteurs annuels s’inscrivait dans une croissance régulière de la fréquentation depuis quelques années.
L’art de vivre tourangeau mis en valeur par le « Jardin de la France »
Alors pour remettre ces châteaux à l’honneur, la région Centre-Val de Loire a souhaité pérenniser la dynamique touristique et culturelle, créée en 2019 autour de l’évènement exceptionnel « Viva Leonardo da Vinci », en lançant « Les Nouvelles Renaissances ». D’après le rapport du projet, « Les Nouvelles Renaissances » veulent « s’imposer au fil des années comme un festival de la créativité et de l’art de vivre incontournable, mettant sous les projecteurs tous les atouts et valeurs du territoire régional ». L’édition 2022, intitulée le « Jardin de la France », se donne pour objectif de remettre à l’honneur la richesse des parcs des châteaux, et de montrer « une région du bien manger, du manger sain, qui s’impose en tant que contrées des bons légumes et des bons fruits, vignobles compris ». Ce qui n’est pas sans rappeler la culture gastronomique rabelaisienne !
Concrètement, ce festival de l’art de vivre soutient et valorise tout projet événementiel régional inscrit dans la thématique du « Jardin de la France ». Une opportunité pour faire découvrir des lieux méconnus et favoriser les savoir-faire régionaux. Marie Olivron, responsable de l’évènement, témoigne : « Les Nouvelles Renaissances est un programme culturel et touristique pour mettre en valeur la région et échanger autour de quatre thématiques : nature et patrimoine, création et culture, art de vivre et gastronomie, science et innovation ».
Pour l’heure, plusieurs éléments sont à l’affiche. Le château de Chambord, demeure de François 1er, organise un spectacle de chevaux et de rapaces dans son parc. Le château de la Bourdaisière, à Montlouis-sur-Loire, met en place une exposition dans ses jardins et ses caves autour du voyage du Petit Prince de Saint-Exupéry, tandis que des conférences autour du sculpteur Pierre Ripert, créateur d’un monde balzacien en miniature au début du XXème siècle. De même, des visites guidées dans les vignobles ligériens sont proposées aux amateurs de vin.
Promouvoir un héritage historique
Mais beaucoup de châteaux de la Loire, situés dans des régions voisines, rouvrent également leurs portes pour la nouvelle saison touristique : s’ils ne s’inscrivent pas dans le projet du « Jardin de la France », ils rivalisent toutefois d’ingéniosité pour accueillir leurs visiteurs et valoriser leur histoire, dès le début du mois d’avril : exposition culinaire au château de Valençay (36), fête des jardiniers au château du Lude (72) ou visite ludique au château du Rivau (37). Autant de lieux exceptionnels, forteresses médiévales, monuments religieux ou jardins royaux qui ambitionnent de promouvoir leur héritage auprès du public. L’association des Châteaux de la Loire, qui regroupe plus de 80 monuments, encourage la valorisation de ces joyaux du patrimoine ligérien.
Des projets attrayants, qui, devraient susciter ou réveiller la curiosité des tourangeaux et de leurs voisins, pour des châteaux qui constituent le fleuron de la culture française et qui ont séduit tant de poètes. Faut-il rappeler que la première représentation du Bourgeois Gentilhomme par Molière s’est déroulée au château de Chambord ? Que le lyrisme ronsardien de « Mignonne allons voir si la rose » fut inspiré de ses amours en Touraine ? Que Charles Perrault écrivit son conte de La Belle au bois dormant au château d’Ussé ?
Pourquoi les rives de la Loire possèdent tant de charme concentré dans un morceau de la France ? C’est, selon Balzac, grâce à « sa physionomie particulière » : « La France historique est là ! », écrit-il. « L’Auvergne est l’Auvergne, le Languedoc n’est que le Languedoc, mais la Touraine est la France, et le fleuve le plus national pour nous est la Loire qui arrose la Touraine. On doit dès lors moins s’ étonner de la quantité de monuments enfermés dans les départements qui ont pris le nom et les dérivations du nom de la Loire. À chaque pas qu’ on fait dans ce pays d’enchantements, on découvre un tableau dont la bordure est une rivière ou un ovale tranquille qui réfléchit dans ses profondeurs liquides un château, ses tourelles, ses bois, ses eaux jaillissantes. Il était naturel que là où vivait de préférence la Royauté, où elle établit si longtemps sa cour, vinssent se grouper les hautes fortunes, les distinctions de race et de mérite, et qu’elles s’y élevassent des palais grands comme elles ». Une belle méditation sur l’héritage historique du Val de Loire.
France24 - World
Israeli security forces kill three militants in West Bank amid surge of violence
Issued on: 02/04/2022 - 11:29
NEWS WIRES
Israeli security forces killed three Islamic Jihad militants when they came under fire Saturday during a raid in the West Bank, police said, the latest deaths in a surge of violence.
The bloodshed comes amid heightened tensions ahead of the start of the holy Muslim month of Ramadan, that has seen violence spiral in Israel and the occupied West Bank.
Last year during Ramadan, clashes that flared between Israeli forces and Palestinians visiting Al-Aqsa mosque in annexed east Jerusalem led to 11 days of devastating conflict between Israel and the Gaza Strip's Islamist rulers Hamas.
On Saturday, Israeli police said security forces killed three members of the Islamic Jihad militant group who had opened fire during an operation to arrest them near the northern West Bank city of Jenin.
Four Israeli soldiers were wounded during the operation, one of them seriously, the police said.
The Israeli forces had intercepted "a terrorist cell on its way to an attack, and stopped the car in which they were travelling between Jenin and Tulkarem", the police said in a statement.
The Islamic Jihad confirmed the three deaths.
"We mourn the death of our three hero fighters," the armed wing of the Islamist movement said, adding that two of them were from Jenin and one from Tulkarem.
Hamas issued a warning to the Israelis.
"The enemy's policy of assassination in the West Bank and occupied Jerusalem will not provide it with so-called security," Hamas said.
Saturday's clash is the latest in a spate of bloody violence in Israel and the West Bank since March 22.
Fatal shootings near Tel Aviv
On Friday, Israeli forces shot dead a 29-year-old Palestinian during clashes in the West Bank city of Hebron, the Palestinian health ministry said.
The Palestinian Wafa news agency named him as Ahmad al-Atrash, who it said was taking part in a protest against Israeli settlements and had previously served six years in an Israeli prison.
The Israeli army said that during a "riot" in Hebron, "a suspect hurled a Molotov cocktail" at soldiers, who "responded with live fire".
Hebron, the biggest city in the West Bank, is home to about 1,000 Jewish residents living under heavy Israeli military protection, among more than 200,000 Palestinians.
The Palestinian Red Crescent said 70 people were wounded in Friday's clashes with the Israeli army in the Nablus area of the northern West Bank.
On Thursday, Israeli security forces raided Jenin after three fatal attacks rocked the Jewish state, leading to clashes in which two Palestinians were killed, according to the Palestinian health ministry.
Elsewhere in the West Bank on the same day, a Palestinian man who stabbed and seriously wounded an Israeli civilian with a screwdriver on a bus was shot dead south of the city of Bethlehem.
The violence followed an attack on Tuesday night in Bnei Brak, an Orthodox Jewish city near Tel Aviv.
A Palestinian with an M-16 assault rifle killed two Israeli civilians, two Ukrainian nationals and an Israeli-Arab policeman.
A total of 11 people have been killed in anti-Israeli attacks since March 22, including some carried out for the first time by assailants linked to or inspired by the Islamic State group.
The West Bank, which has been occupied by Israeli forces since the 1967 Six-Day war, is home to nearly 500,000 Jewish settlers, living in communities regarded as illegal under international law.
(AFP)
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Several killed in West Bank clashes after Palestinian attacks in Israel
Four killed in knife attack in southern Israel
Reporters
Anger mounts in West Bank at increasingly under-fire Palestinian Authority
New York Times - World
Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.
Ottawa Dispatch
Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.
Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...
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By Ian Austen
Photographs by Aaron Vincent Elkaim
OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.
But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.
“This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”
Chris Neil, who played in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.
Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.
More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.
When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.
Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.
Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.
“Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”
Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.
CANADA
ONTARIO
QUEBEC
Detail
area
Arrowhead
Provincial Park
Toronto
N.Y.
QUEBEC
Patinage en Forêt
Rideau Canal
Skateway
ONTARIO
Icelynd
Ottawa
10 mileS
By The New York Times
When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.
The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.
To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.
Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.
Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.
But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.
Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.
The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.
This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.
The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.
One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.
But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.
While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.
Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.
Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.
In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.
But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.
“It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”
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Valeurs Actuelles
À Toulouse, un chef d’orchestre russe prié de démissionner, ses musiciens le soutiennent
« Vos explications et vos prises de position ont profondément heurté nos collègues artistes et au-delà bon nombre de vos concitoyens… Nous ne pouvons donc rester sans réagir à vos propos qui nous semblent pour certains infondés et pour d’autres totalement inacceptables. » Voilà ce qu’ont déclaré dans une lettre envoyée à Sacha Briand, élu de la majorité de la ville de Toulouse, les musiciens de l’orchestre du Capitole, vendredi 1er avril, rapporte La Dépêche. Par la plume de leur délégué syndical, les musiciens entendaient apporter leur soutien à leur chef, Tugan Sokhiev, de nationalité russe, démissionnaire de la direction de l’orchestre car sommé de se positionner sur la guerre en Ukraine par, notamment, Sacha Briand.
Remplacé par un chef azerbaïdjanais
Ce dernier avait violemment critiqué Tugan Sokhiev pour son choix de ne pas prendre parti dans le conflit opposant son pays à l’Ukraine. Devant ce choix intenable, Tugan Sokhiev avait donc préféré démissionner de la direction de l’orchestre du Capitole. Problème : il est question de le remplacer par un chef azerbaïdjanais, Fuad Ibrahimov, connu pour sa proximité avec le pouvoir dans son pays, pouvoir qui avait déclenché une guerre contre la république arménienne du Haut-Karabagh en 2020.
Toulouse : les dernières actualités
L'Humanité
Climat : quand les langues s’emmêlent !
Marie-Noëlle BertrandL’impact est inattendu et, une fois n’est pas coutume, réjouissant quand il augure d’une future mixité linguistique. Des chercheurs wallons ont mis en évidence que le réchauffement climatique influe sur nos façons de parler. La hausse des températures provoque une migration des accents régionaux, avancent-ils dans une étude publiée ce jeudi. « À l’instar de certaines espèces animales et végétales, nos inflexions tendent à se déplacer du Sud vers le Nord », explique Fulgence Muyhl, directeur du laboratoire d’écolinguistique de l’université de Liège. L’effet est déjà notable à Roubaix et à Lille, « où l’accent tonique propre à l’occitan est désormais couramment usité ». Ainsi n’est-il plus rare d’y entendre : « Tu sais pourquoi le kieng aboie, cong ? » L’accent ch’ti tend lui à prendre ses aises à Bruxelles, tandis que la tonalité savoyarde s’installe à Strasbourg. Les choses sont moins claires concernant l’accent breton. « Il semble être tombé dans la Manche », relève Fulgence Muyhl, qui se veut toutefois optimiste : « Avec la hausse attendue du niveau des mers, il n’est pas exclu de le voir réapparaître à Paris. »
Réchauffement climatiquelangues régionalesClimat New York Times - World
At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’
Angkor Wat Dispatch
Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.
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By Richard C. Paddock
Photographs and Video by Thomas Cristofoletti
ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.
Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.
“It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.
But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.
This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.
“This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”
Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.
The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.
Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.
Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.
In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.
A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.
Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.
Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.
Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”
Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.
But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.
At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.
Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.
Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.
“I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”
Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.
In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.
Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.
In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.
“You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”
Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.
“There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”
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Valeurs Actuelles
Les nouvelles chaussures de l’élégance
Double Bexley
La Chigwell de Bexley est une chaussure homme à double boucle avec bout légèrement mufflé lui donnant une subtile touche d’originalité. Réalisé en cousu Blake sur semelle cuir avec un dessus en veau box aniline patiné à la main, avec trépointe en cuir, ce modèle est un must.
149 €. www.bexley.fr
Revisité Tod’s
Célèbre pour ses mocassins à picots, Tod’s dévoile sa version du Penny Loafer, un modèle que les étudiants américains de l’Ivy League portaient. Ils glissaient une pièce de monnaie dans l’ouverture avant afin de pouvoir utiliser les cabines de téléphone publiques. Mocassin en cuir martelé avec applique, accessoire penny en métal griffé, talon inclinable, semelle en gomme avec gommini en relief. 495 €. www.tods.com
Made in England Edward Green
Edward Green, manufacture britannique de souliers masculins depuis 1890, conçoit des collections de chaussures au style intemporel mêlant tradition de fabrication et élégance anglaise. Le Piccadilly Leather Penny Loafer rend hommage aux modèles que portaient les étudiants américains sur les campus.
1 120 €. www.edwardgreen.com et www.mrporter.com
Légèreté John Lobb
John Lobb dévoile son nouveau mocassin à pampilles avec une reliure française sur le tablier et la ligne supérieure. Baptisée 0221L, sa forme crée une pointe décontractée et arrondie. La chaussure est présentée dans différents coloris de daim souple et montée sur la semelle unique Tensile imaginée par le bottier.
Prix sur demande. www.johnlobb.com
Élancé Emling
La Napoléon, imaginée par Emling, est une bottine à double boucle dont la finesse des lignes est soulignée par l’assemblage de deux types de cuir : le cuir lisse et le veau velours. Fidèle aux exigences de la ligne Couture quant à la qualité des matériaux choisis, ce modèle offre souplesse et élégance en toute circonstance.
450 €. www.emling.fr
Collaboration Weston-Uniforme
J. M. Weston et Uniforme, marque de mode masculine fondée en 2017 par Hugues Fauchard et Rémi Bats, imaginent une version inédite du derby golf, un des modèles phares du bottier. En cuir grainé noir, il est créé avec une triple semelle montée en cousu Goodyear et paré de piqûres contrastées en fil blanc cassé assorties aux lacets.
1 150 €. eu.jmweston.com
Monochrome Crockett & Jones
Le bottier anglais Crockett & Jones dévoile les nouveaux modèles de sa ligne The Black Editions. Les formes, façonnées dans des cuirs noirs, sont montées sur des semelles en caoutchouc assorties légèrement surdimensionnées comme Whitby, une chaussure de moine à double boucle fabriquée à partir du meilleur veau de cavalerie.
575 €. eu.crockettandjones.com
Gentleman Berluti
Berluti imagine une nouvelle variation à sa forme Infini. Ce derby légèrement effilé est façonné en cuir Venezia patiné à la main, donnant ainsi transparence et profondeur exceptionnelles. De construction Blake, ce modèle est monté sur une semelle extérieure crantée en caoutchouc. Ses doublure et semelle intérieure sont rembourrées pour un confort maximal. 1 820 €. www.berluti.com
Opex 360
Grâce à un accord avec les Îles Salomon, les forces chinoises vont pouvoir prendre pied en Océanie
par Laurent Lagneau · 31 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerComme l’ont montré les combats de la Seconde Guerre Mondiale dans la région Indo-Pacifique, les Îles Salomon occupent une position stratégique. À l’époque, leur contrôle permettaient de maintenir les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que de la Nouvelle-Zélande et le Nouvelle-Calédonie].
D’où l’intérêt que leur porte la Chine, qui n’a pas ménagé ses efforts pour y accroître son influence, notamment de nombreux investissements économiques et commerciaux. Une manne pour cet État mélanésien de 700’000 habitants, qui est l’un des plus pauvres du monde. Ainsi, le marché chinois devint le principal débouché de ses exportations [pour près de 555 millions de dollars en 2017…].
Résultat : peu après avoir récupéré son fauteuil de Premier ministre [qu’il avait déjà occupé à trois reprises, pour des périodes plus ou moins longues], le chef du gouvernement salomonais, Manasseh Sogavare orienta résolument la politique étrangère de son pays vers la Chine. Ce qui se traduira, en 2019, par la rupture des relations diplomatiques avec Taïwan, la reconnaissance du concept d’une seule Chine et l’adhésion des Îles Salomon aux nouvelles routes de la soie.
Pour autant, cette proximité avec la Chine divise les Salomonais. En novembre 2021, elle a en partie été la raison de violentes émeutes qui ont contraint M. Sogavare à faire appel à l’Australie ainsi qu’à d’autres pays d’Océanie pour rétablir l’ordre. En outre, l’une des îles de l’archipel, celle de Malaita, a même menacé de faire sécession.
Cependant, même si elles se tournent volontiers vers leurs plus proches voisins quand elles sont dans le besoin, les Îles Salomon n’ont d’yeux que pour la Chine… Du moins est-ce le cas de M. Sogavare… Et cela au point de signer un accord de sécurité avec Pékin, ce 31 mars, au grand dam de Canberra et de Wellington.
« Les autorités des Iles Salomon et de la République populaire de Chine ont paraphé aujourd’hui les éléments d’un cadre de coopération bilatérale en matière de sécurité entre les deux pays », a en effet annoncé le bureau du premier ministre salomonais.
Signe, sans doute, que ce texte ne fait pas l’unaminité dans le pays, son contenu a été diffusé la semaine passée. Et, avec cet accord, la Chine seraient autorisées à envoyer des navires militaires dans Îles Salomon « pour y effectuer des réapprovisionnements logistiques et des escales ». En outre, Pékin pourra déployer, à la demande de Honiara, des forces de sécurité afin d’y assurer le maintien de « l’ordre social » ainsi que la protection « du personnel chinois » et des « principaux projets » de l’archipel.
Pour la diplomatie chinoise, cet accord est « conforme au droit international » et « aux pratiques » entre nations. Et d’appeler les pays qui seraient tentés d’émettre des critiques ou des réserves à « respecter la souveraineté » des Îles Salomon « au lieu de croire croire avec condescendance qu’ils peuvent leur dire ce qu’elles doivent faire ou pas ». Un tel propos vise au premier chef l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.
« L’accord proposé par les Îles Salomon avec la Chine risque de déstabiliser les institutions et les arrangements actuels qui assurent depuis longtemps la sécurité de la région du Pacifique », avait ainsi déclaré le gouvernement néo-zélandais, en réaction aux fuites concernant le contenu du texte signé par Pékin et Honiara.
« L’Australie a connaissance du projet d’accord de coopération en matière de sécurité proposé entre la Chine et les Îles Salomon. Nous respectons le droit de chaque pays du Pacifique à prendre des décisions souveraines. Nous avons régulièrement et respectueusement fait part de nos préoccupations au Gouvernement des Îles Salomon et nous continuerons de le faire. Nous serions particulièrement préoccupés par toute action qui compromettrait la stabilité et la sécurité de notre région, y compris l’établissement d’une présence permanente telle qu’une base militaire », avait aussi fait valoir Canberra, le 25 mars.
Grâce à un accord avec les Îles Salomon, les forces chinoises vont pouvoir prendre pied en Océanie
par Laurent Lagneau · 31 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerComme l’ont montré les combats de la Seconde Guerre Mondiale dans la région Indo-Pacifique, les Îles Salomon occupent une position stratégique. À l’époque, leur contrôle permettaient de maintenir les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que de la Nouvelle-Zélande et le Nouvelle-Calédonie].
D’où l’intérêt que leur porte la Chine, qui n’a pas ménagé ses efforts pour y accroître son influence, notamment de nombreux investissements économiques et commerciaux. Une manne pour cet État mélanésien de 700’000 habitants, qui est l’un des plus pauvres du monde. Ainsi, le marché chinois devint le principal débouché de ses exportations [pour près de 555 millions de dollars en 2017…].
Résultat : peu après avoir récupéré son fauteuil de Premier ministre [qu’il avait déjà occupé à trois reprises, pour des périodes plus ou moins longues], le chef du gouvernement salomonais, Manasseh Sogavare orienta résolument la politique étrangère de son pays vers la Chine. Ce qui se traduira, en 2019, par la rupture des relations diplomatiques avec Taïwan, la reconnaissance du concept d’une seule Chine et l’adhésion des Îles Salomon aux nouvelles routes de la soie.
Pour autant, cette proximité avec la Chine divise les Salomonais. En novembre 2021, elle a en partie été la raison de violentes émeutes qui ont contraint M. Sogavare à faire appel à l’Australie ainsi qu’à d’autres pays d’Océanie pour rétablir l’ordre. En outre, l’une des îles de l’archipel, celle de Malaita, a même menacé de faire sécession.
Cependant, même si elles se tournent volontiers vers leurs plus proches voisins quand elles sont dans le besoin, les Îles Salomon n’ont d’yeux que pour la Chine… Du moins est-ce le cas de M. Sogavare… Et cela au point de signer un accord de sécurité avec Pékin, ce 31 mars, au grand dam de Canberra et de Wellington.
« Les autorités des Iles Salomon et de la République populaire de Chine ont paraphé aujourd’hui les éléments d’un cadre de coopération bilatérale en matière de sécurité entre les deux pays », a en effet annoncé le bureau du premier ministre salomonais.
Signe, sans doute, que ce texte ne fait pas l’unaminité dans le pays, son contenu a été diffusé la semaine passée. Et, avec cet accord, la Chine seraient autorisées à envoyer des navires militaires dans Îles Salomon « pour y effectuer des réapprovisionnements logistiques et des escales ». En outre, Pékin pourra déployer, à la demande de Honiara, des forces de sécurité afin d’y assurer le maintien de « l’ordre social » ainsi que la protection « du personnel chinois » et des « principaux projets » de l’archipel.
Pour la diplomatie chinoise, cet accord est « conforme au droit international » et « aux pratiques » entre nations. Et d’appeler les pays qui seraient tentés d’émettre des critiques ou des réserves à « respecter la souveraineté » des Îles Salomon « au lieu de croire croire avec condescendance qu’ils peuvent leur dire ce qu’elles doivent faire ou pas ». Un tel propos vise au premier chef l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.
« L’accord proposé par les Îles Salomon avec la Chine risque de déstabiliser les institutions et les arrangements actuels qui assurent depuis longtemps la sécurité de la région du Pacifique », avait ainsi déclaré le gouvernement néo-zélandais, en réaction aux fuites concernant le contenu du texte signé par Pékin et Honiara.
« L’Australie a connaissance du projet d’accord de coopération en matière de sécurité proposé entre la Chine et les Îles Salomon. Nous respectons le droit de chaque pays du Pacifique à prendre des décisions souveraines. Nous avons régulièrement et respectueusement fait part de nos préoccupations au Gouvernement des Îles Salomon et nous continuerons de le faire. Nous serions particulièrement préoccupés par toute action qui compromettrait la stabilité et la sécurité de notre région, y compris l’établissement d’une présence permanente telle qu’une base militaire », avait aussi fait valoir Canberra, le 25 mars.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerComme l’ont montré les combats de la Seconde Guerre Mondiale dans la région Indo-Pacifique, les Îles Salomon occupent une position stratégique. À l’époque, leur contrôle permettaient de maintenir les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que de la Nouvelle-Zélande et le Nouvelle-Calédonie].
D’où l’intérêt que leur porte la Chine, qui n’a pas ménagé ses efforts pour y accroître son influence, notamment de nombreux investissements économiques et commerciaux. Une manne pour cet État mélanésien de 700’000 habitants, qui est l’un des plus pauvres du monde. Ainsi, le marché chinois devint le principal débouché de ses exportations [pour près de 555 millions de dollars en 2017…].
Résultat : peu après avoir récupéré son fauteuil de Premier ministre [qu’il avait déjà occupé à trois reprises, pour des périodes plus ou moins longues], le chef du gouvernement salomonais, Manasseh Sogavare orienta résolument la politique étrangère de son pays vers la Chine. Ce qui se traduira, en 2019, par la rupture des relations diplomatiques avec Taïwan, la reconnaissance du concept d’une seule Chine et l’adhésion des Îles Salomon aux nouvelles routes de la soie.
Pour autant, cette proximité avec la Chine divise les Salomonais. En novembre 2021, elle a en partie été la raison de violentes émeutes qui ont contraint M. Sogavare à faire appel à l’Australie ainsi qu’à d’autres pays d’Océanie pour rétablir l’ordre. En outre, l’une des îles de l’archipel, celle de Malaita, a même menacé de faire sécession.
Cependant, même si elles se tournent volontiers vers leurs plus proches voisins quand elles sont dans le besoin, les Îles Salomon n’ont d’yeux que pour la Chine… Du moins est-ce le cas de M. Sogavare… Et cela au point de signer un accord de sécurité avec Pékin, ce 31 mars, au grand dam de Canberra et de Wellington.
« Les autorités des Iles Salomon et de la République populaire de Chine ont paraphé aujourd’hui les éléments d’un cadre de coopération bilatérale en matière de sécurité entre les deux pays », a en effet annoncé le bureau du premier ministre salomonais.
Signe, sans doute, que ce texte ne fait pas l’unaminité dans le pays, son contenu a été diffusé la semaine passée. Et, avec cet accord, la Chine seraient autorisées à envoyer des navires militaires dans Îles Salomon « pour y effectuer des réapprovisionnements logistiques et des escales ». En outre, Pékin pourra déployer, à la demande de Honiara, des forces de sécurité afin d’y assurer le maintien de « l’ordre social » ainsi que la protection « du personnel chinois » et des « principaux projets » de l’archipel.
Pour la diplomatie chinoise, cet accord est « conforme au droit international » et « aux pratiques » entre nations. Et d’appeler les pays qui seraient tentés d’émettre des critiques ou des réserves à « respecter la souveraineté » des Îles Salomon « au lieu de croire croire avec condescendance qu’ils peuvent leur dire ce qu’elles doivent faire ou pas ». Un tel propos vise au premier chef l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.
« L’accord proposé par les Îles Salomon avec la Chine risque de déstabiliser les institutions et les arrangements actuels qui assurent depuis longtemps la sécurité de la région du Pacifique », avait ainsi déclaré le gouvernement néo-zélandais, en réaction aux fuites concernant le contenu du texte signé par Pékin et Honiara.
« L’Australie a connaissance du projet d’accord de coopération en matière de sécurité proposé entre la Chine et les Îles Salomon. Nous respectons le droit de chaque pays du Pacifique à prendre des décisions souveraines. Nous avons régulièrement et respectueusement fait part de nos préoccupations au Gouvernement des Îles Salomon et nous continuerons de le faire. Nous serions particulièrement préoccupés par toute action qui compromettrait la stabilité et la sécurité de notre région, y compris l’établissement d’une présence permanente telle qu’une base militaire », avait aussi fait valoir Canberra, le 25 mars.
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D’où l’intérêt que leur porte la Chine, qui n’a pas ménagé ses efforts pour y accroître son influence, notamment de nombreux investissements économiques et commerciaux. Une manne pour cet État mélanésien de 700’000 habitants, qui est l’un des plus pauvres du monde. Ainsi, le marché chinois devint le principal débouché de ses exportations [pour près de 555 millions de dollars en 2017…].
Résultat : peu après avoir récupéré son fauteuil de Premier ministre [qu’il avait déjà occupé à trois reprises, pour des périodes plus ou moins longues], le chef du gouvernement salomonais, Manasseh Sogavare orienta résolument la politique étrangère de son pays vers la Chine. Ce qui se traduira, en 2019, par la rupture des relations diplomatiques avec Taïwan, la reconnaissance du concept d’une seule Chine et l’adhésion des Îles Salomon aux nouvelles routes de la soie.
Pour autant, cette proximité avec la Chine divise les Salomonais. En novembre 2021, elle a en partie été la raison de violentes émeutes qui ont contraint M. Sogavare à faire appel à l’Australie ainsi qu’à d’autres pays d’Océanie pour rétablir l’ordre. En outre, l’une des îles de l’archipel, celle de Malaita, a même menacé de faire sécession.
Cependant, même si elles se tournent volontiers vers leurs plus proches voisins quand elles sont dans le besoin, les Îles Salomon n’ont d’yeux que pour la Chine… Du moins est-ce le cas de M. Sogavare… Et cela au point de signer un accord de sécurité avec Pékin, ce 31 mars, au grand dam de Canberra et de Wellington.
« Les autorités des Iles Salomon et de la République populaire de Chine ont paraphé aujourd’hui les éléments d’un cadre de coopération bilatérale en matière de sécurité entre les deux pays », a en effet annoncé le bureau du premier ministre salomonais.
Signe, sans doute, que ce texte ne fait pas l’unaminité dans le pays, son contenu a été diffusé la semaine passée. Et, avec cet accord, la Chine seraient autorisées à envoyer des navires militaires dans Îles Salomon « pour y effectuer des réapprovisionnements logistiques et des escales ». En outre, Pékin pourra déployer, à la demande de Honiara, des forces de sécurité afin d’y assurer le maintien de « l’ordre social » ainsi que la protection « du personnel chinois » et des « principaux projets » de l’archipel.
Pour la diplomatie chinoise, cet accord est « conforme au droit international » et « aux pratiques » entre nations. Et d’appeler les pays qui seraient tentés d’émettre des critiques ou des réserves à « respecter la souveraineté » des Îles Salomon « au lieu de croire croire avec condescendance qu’ils peuvent leur dire ce qu’elles doivent faire ou pas ». Un tel propos vise au premier chef l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.
« L’accord proposé par les Îles Salomon avec la Chine risque de déstabiliser les institutions et les arrangements actuels qui assurent depuis longtemps la sécurité de la région du Pacifique », avait ainsi déclaré le gouvernement néo-zélandais, en réaction aux fuites concernant le contenu du texte signé par Pékin et Honiara.
« L’Australie a connaissance du projet d’accord de coopération en matière de sécurité proposé entre la Chine et les Îles Salomon. Nous respectons le droit de chaque pays du Pacifique à prendre des décisions souveraines. Nous avons régulièrement et respectueusement fait part de nos préoccupations au Gouvernement des Îles Salomon et nous continuerons de le faire. Nous serions particulièrement préoccupés par toute action qui compromettrait la stabilité et la sécurité de notre région, y compris l’établissement d’une présence permanente telle qu’une base militaire », avait aussi fait valoir Canberra, le 25 mars.
France24 - World
French presidential elections: 'I gave my vote to a foreigner'
Issued on: 01/04/2022 - 16:32
Sam BALL
When Iona, a 24-year-old student from Toulouse, casts her vote in this year's French presidential election, she won't be voting for the candidate of her choice but rather one chosen by Amir – a Moroccan immigrant whom she had never met until recently. They were put in touch by Alter-Votants, a service that allows French people who do not plan to vote to cast their ballots on behalf of foreigners living in France who would not normally get a say in the election because of their nationality.
New York Times - World
Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers
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At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.
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By Jason Horowitz
TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.
There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.
Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”
But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.
“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”
He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”
A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.
“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”
Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”
The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.
“I lived this duality,” Mr. Basso said.
In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.
And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.
“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”
Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.
He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)
In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”
That levity was hard-earned.
Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.
“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”
But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”
His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.
In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”
In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”
In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.
“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.
Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.
“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.
Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.
After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.
“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”
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France24 - World
'My soul aches': As war still rages, some Ukrainian refugees return home
Issued on: 01/04/2022 - 11:29Modified: 01/04/2022 - 11:37
Sam BALL
More than four million people have now fled the war in Ukraine, according to the UN. But now, even as fighting in the country still rages, some refugees are choosing to return, whether to be with family they left behind or simply because they miss their home country.
Opex 360
Surveillance maritime depuis l’Espace : Le français Unseenlabs va étoffer sa flotte de nano-satellites
par Laurent Lagneau · 31 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAfin de compenser certains de ses déficits capacitaires dans le domaine de l’action de l’État en mer, la Marine nationale a recours à la surveillance satellitaire, laquelle permet d’obtenir des informations [comme celles transmises par les balises AIS – Automatic Identification System ou Système d’identification automatique] sur le trafic maritime dans une zone donnée. D’où le contrat Trimaran III, confié à CLS [filiale du CNES et de la CNP] en juin 2021 pour une durée de cinq ans.
Seulement, les navires ne sont pas forcément tous dotés de balises AIS. Et, quand ils en ont, rien ne les contraint à les activer, surtout quand ils livrent à des activités illicites. Une étude publiée en janvier 2020 par le CNRS, et menée dans le cadre du projet « Ocean Sentinel », a démontré que, dans l’océan Austral, « plus du tiers des bateaux rencontrés dans les eaux internationales n’étaient pas identifiables ».
Plus récemment, lors d’une audition d’Annick Girardin, ministre de la Mer, le sénateur Philippe Folliot a évoqué le cas d’un senneur mexicain qui avait prélevé 1200 tonnes de thon dans la zone économique exclusive [ZEE] de l’île française de Clipperton après avoir désactivé sa balise AIS pour ne pas être détecté et suivi par satellite.
« Je rappelle que le Mexique déclare chaque année 700 à 4 000 tonnes de pêche, alors que nous avons croisé fortuitement un seul senneur qui avait probablement 1’200 tonnes de thon dans ses soutes », avait souligné, au passage, le parlementaire.
Par ailleurs, les données transmises par ces dernières ne sont pas toujours d’une fiabilité absolue étant donné qu’elles peuvent être falsifiées, comme l’a montré le cas de la frégate néerlandaise qui, en 2021, avait été repérée vers Sébastopol [Crimée] alors qu’elle était en escale à Odessa.
D’où l’intérêt de la solution proposée par la jeune entreprise française Unseenlabs, soutenue depuis 2018 par le ministère des Armées, via son fonds d’investissement Definvest. Celle-ci repose sur une constellation de nano-satellites dédiés à la détection des signaux radiofréquence [RF], c’est à dire émissions électromagnétiques des systèmes électroniques embarqués à bord des navires [comme ceux utilisés pour l’aide à la navigation, par exemple].
« La constellation d’Unseenlabs détecte, caractérise et géolocalise précisément ces signaux RF, qui proviennent d’un large éventail d’émetteurs, sur des zones maritimes de plusieurs centaines de
milliers de kilomètres carrés.En traitant et en analysant ces données RF, Unseenlabs fournit une connaissance unique pour les opérations de sécurité nationale, la protection de l’environnement et un nombre croissant d’applications dans le secteur commercial », explique cette entreprise, qui a vu le jour à Rennes, en 2015.
Actuellement, Unseenlabs dispose de cinq nano-satellites « BRO » [pour Breizh Reconnaissance Orbiter] en orbite. Deux autres vont les rejoindre en avril, grâce à l’américain SpaceX et le néo-zélandais Rocket Lab.
« BRO-6 et BRO-7 […] de la constellation dédiée à la géolocalisation des navires en mer, seront lancés pour répondre à la demande croissante de données géospatiales RF. […] Les deux
lancements interviendront ce mois-ci [avril 2022] sur deux lanceurs différents : la fusée Electron de Rocket Lab et la Falcon 9 de SpaceX », a en effet annoncé Unseenlabs, ce 31 mars.
Ces « nouveaux satellites ajoutent des capacités essentielles
à la constellation d’Unseenlabs, ce qui se traduit par des solutions supplémentaires et des analyses plus approfondies pour nos clients », a commenté Clément Galic, le Pdg et le co-fondateur de l’entreprise.
L’objectif d’Unseenlabs est d’exploiter, à terme, plus de vingt nano-satellites, ce qui permettra d’assurer une surveillance mondiale du trafic maritime quasi-permanente. Et cela, quelles que soient les conditions météorologiques, ce qui n’est pas un petit détail…
Surveillance maritime depuis l’Espace : Le français Unseenlabs va étoffer sa flotte de nano-satellites
par Laurent Lagneau · 31 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAfin de compenser certains de ses déficits capacitaires dans le domaine de l’action de l’État en mer, la Marine nationale a recours à la surveillance satellitaire, laquelle permet d’obtenir des informations [comme celles transmises par les balises AIS – Automatic Identification System ou Système d’identification automatique] sur le trafic maritime dans une zone donnée. D’où le contrat Trimaran III, confié à CLS [filiale du CNES et de la CNP] en juin 2021 pour une durée de cinq ans.
Seulement, les navires ne sont pas forcément tous dotés de balises AIS. Et, quand ils en ont, rien ne les contraint à les activer, surtout quand ils livrent à des activités illicites. Une étude publiée en janvier 2020 par le CNRS, et menée dans le cadre du projet « Ocean Sentinel », a démontré que, dans l’océan Austral, « plus du tiers des bateaux rencontrés dans les eaux internationales n’étaient pas identifiables ».
Plus récemment, lors d’une audition d’Annick Girardin, ministre de la Mer, le sénateur Philippe Folliot a évoqué le cas d’un senneur mexicain qui avait prélevé 1200 tonnes de thon dans la zone économique exclusive [ZEE] de l’île française de Clipperton après avoir désactivé sa balise AIS pour ne pas être détecté et suivi par satellite.
« Je rappelle que le Mexique déclare chaque année 700 à 4 000 tonnes de pêche, alors que nous avons croisé fortuitement un seul senneur qui avait probablement 1’200 tonnes de thon dans ses soutes », avait souligné, au passage, le parlementaire.
Par ailleurs, les données transmises par ces dernières ne sont pas toujours d’une fiabilité absolue étant donné qu’elles peuvent être falsifiées, comme l’a montré le cas de la frégate néerlandaise qui, en 2021, avait été repérée vers Sébastopol [Crimée] alors qu’elle était en escale à Odessa.
D’où l’intérêt de la solution proposée par la jeune entreprise française Unseenlabs, soutenue depuis 2018 par le ministère des Armées, via son fonds d’investissement Definvest. Celle-ci repose sur une constellation de nano-satellites dédiés à la détection des signaux radiofréquence [RF], c’est à dire émissions électromagnétiques des systèmes électroniques embarqués à bord des navires [comme ceux utilisés pour l’aide à la navigation, par exemple].
« La constellation d’Unseenlabs détecte, caractérise et géolocalise précisément ces signaux RF, qui proviennent d’un large éventail d’émetteurs, sur des zones maritimes de plusieurs centaines de
milliers de kilomètres carrés.En traitant et en analysant ces données RF, Unseenlabs fournit une connaissance unique pour les opérations de sécurité nationale, la protection de l’environnement et un nombre croissant d’applications dans le secteur commercial », explique cette entreprise, qui a vu le jour à Rennes, en 2015.
Actuellement, Unseenlabs dispose de cinq nano-satellites « BRO » [pour Breizh Reconnaissance Orbiter] en orbite. Deux autres vont les rejoindre en avril, grâce à l’américain SpaceX et le néo-zélandais Rocket Lab.
« BRO-6 et BRO-7 […] de la constellation dédiée à la géolocalisation des navires en mer, seront lancés pour répondre à la demande croissante de données géospatiales RF. […] Les deux
lancements interviendront ce mois-ci [avril 2022] sur deux lanceurs différents : la fusée Electron de Rocket Lab et la Falcon 9 de SpaceX », a en effet annoncé Unseenlabs, ce 31 mars.
Ces « nouveaux satellites ajoutent des capacités essentielles
à la constellation d’Unseenlabs, ce qui se traduit par des solutions supplémentaires et des analyses plus approfondies pour nos clients », a commenté Clément Galic, le Pdg et le co-fondateur de l’entreprise.
L’objectif d’Unseenlabs est d’exploiter, à terme, plus de vingt nano-satellites, ce qui permettra d’assurer une surveillance mondiale du trafic maritime quasi-permanente. Et cela, quelles que soient les conditions météorologiques, ce qui n’est pas un petit détail…
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Seulement, les navires ne sont pas forcément tous dotés de balises AIS. Et, quand ils en ont, rien ne les contraint à les activer, surtout quand ils livrent à des activités illicites. Une étude publiée en janvier 2020 par le CNRS, et menée dans le cadre du projet « Ocean Sentinel », a démontré que, dans l’océan Austral, « plus du tiers des bateaux rencontrés dans les eaux internationales n’étaient pas identifiables ».
Plus récemment, lors d’une audition d’Annick Girardin, ministre de la Mer, le sénateur Philippe Folliot a évoqué le cas d’un senneur mexicain qui avait prélevé 1200 tonnes de thon dans la zone économique exclusive [ZEE] de l’île française de Clipperton après avoir désactivé sa balise AIS pour ne pas être détecté et suivi par satellite.
« Je rappelle que le Mexique déclare chaque année 700 à 4 000 tonnes de pêche, alors que nous avons croisé fortuitement un seul senneur qui avait probablement 1’200 tonnes de thon dans ses soutes », avait souligné, au passage, le parlementaire.
Par ailleurs, les données transmises par ces dernières ne sont pas toujours d’une fiabilité absolue étant donné qu’elles peuvent être falsifiées, comme l’a montré le cas de la frégate néerlandaise qui, en 2021, avait été repérée vers Sébastopol [Crimée] alors qu’elle était en escale à Odessa.
D’où l’intérêt de la solution proposée par la jeune entreprise française Unseenlabs, soutenue depuis 2018 par le ministère des Armées, via son fonds d’investissement Definvest. Celle-ci repose sur une constellation de nano-satellites dédiés à la détection des signaux radiofréquence [RF], c’est à dire émissions électromagnétiques des systèmes électroniques embarqués à bord des navires [comme ceux utilisés pour l’aide à la navigation, par exemple].
« La constellation d’Unseenlabs détecte, caractérise et géolocalise précisément ces signaux RF, qui proviennent d’un large éventail d’émetteurs, sur des zones maritimes de plusieurs centaines de
milliers de kilomètres carrés.En traitant et en analysant ces données RF, Unseenlabs fournit une connaissance unique pour les opérations de sécurité nationale, la protection de l’environnement et un nombre croissant d’applications dans le secteur commercial », explique cette entreprise, qui a vu le jour à Rennes, en 2015.
Actuellement, Unseenlabs dispose de cinq nano-satellites « BRO » [pour Breizh Reconnaissance Orbiter] en orbite. Deux autres vont les rejoindre en avril, grâce à l’américain SpaceX et le néo-zélandais Rocket Lab.
« BRO-6 et BRO-7 […] de la constellation dédiée à la géolocalisation des navires en mer, seront lancés pour répondre à la demande croissante de données géospatiales RF. […] Les deux
lancements interviendront ce mois-ci [avril 2022] sur deux lanceurs différents : la fusée Electron de Rocket Lab et la Falcon 9 de SpaceX », a en effet annoncé Unseenlabs, ce 31 mars.
Ces « nouveaux satellites ajoutent des capacités essentielles
à la constellation d’Unseenlabs, ce qui se traduit par des solutions supplémentaires et des analyses plus approfondies pour nos clients », a commenté Clément Galic, le Pdg et le co-fondateur de l’entreprise.
L’objectif d’Unseenlabs est d’exploiter, à terme, plus de vingt nano-satellites, ce qui permettra d’assurer une surveillance mondiale du trafic maritime quasi-permanente. Et cela, quelles que soient les conditions météorologiques, ce qui n’est pas un petit détail…
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le contrat Trimaran IIISeulement, les navires ne sont pas forcément tous dotés de balises AIS. Et, quand ils en ont, rien ne les contraint à les activer, surtout quand ils livrent à des activités illicites. Une étude publiée en janvier 2020 par le CNRS, et menée dans le cadre du projet « Ocean Sentinel », a démontré que, dans l’océan Austral, « plus du tiers des bateaux rencontrés dans les eaux internationales n’étaient pas identifiables ».
étude publiéePlus récemment, lors d’une audition d’Annick Girardin, ministre de la Mer, le sénateur Philippe Folliot a évoqué le cas d’un senneur mexicain qui avait prélevé 1200 tonnes de thon dans la zone économique exclusive [ZEE] de l’île française de Clipperton après avoir désactivé sa balise AIS pour ne pas être détecté et suivi par satellite.
d’une audition« Je rappelle que le Mexique déclare chaque année 700 à 4 000 tonnes de pêche, alors que nous avons croisé fortuitement un seul senneur qui avait probablement 1’200 tonnes de thon dans ses soutes », avait souligné, au passage, le parlementaire.
Par ailleurs, les données transmises par ces dernières ne sont pas toujours d’une fiabilité absolue étant donné qu’elles peuvent être falsifiées, comme l’a montré le cas de la frégate néerlandaise qui, en 2021, avait été repérée vers Sébastopol [Crimée] alors qu’elle était en escale à Odessa.
D’où l’intérêt de la solution proposée par la jeune entreprise française Unseenlabs, soutenue depuis 2018 par le ministère des Armées, via son fonds d’investissement Definvest. Celle-ci repose sur une constellation de nano-satellites dédiés à la détection des signaux radiofréquence [RF], c’est à dire émissions électromagnétiques des systèmes électroniques embarqués à bord des navires [comme ceux utilisés pour l’aide à la navigation, par exemple].
« La constellation d’Unseenlabs détecte, caractérise et géolocalise précisément ces signaux RF, qui proviennent d’un large éventail d’émetteurs, sur des zones maritimes de plusieurs centaines de
milliers de kilomètres carrés.En traitant et en analysant ces données RF, Unseenlabs fournit une connaissance unique pour les opérations de sécurité nationale, la protection de l’environnement et un nombre croissant d’applications dans le secteur commercial », explique cette entreprise, qui a vu le jour à Rennes, en 2015.
Actuellement, Unseenlabs dispose de cinq nano-satellites « BRO » [pour Breizh Reconnaissance Orbiter] en orbite. Deux autres vont les rejoindre en avril, grâce à l’américain SpaceX et le néo-zélandais Rocket Lab.
« BRO-6 et BRO-7 […] de la constellation dédiée à la géolocalisation des navires en mer, seront lancés pour répondre à la demande croissante de données géospatiales RF. […] Les deux
lancements interviendront ce mois-ci [avril 2022] sur deux lanceurs différents : la fusée Electron de Rocket Lab et la Falcon 9 de SpaceX », a en effet annoncé Unseenlabs, ce 31 mars.
Ces « nouveaux satellites ajoutent des capacités essentielles
à la constellation d’Unseenlabs, ce qui se traduit par des solutions supplémentaires et des analyses plus approfondies pour nos clients », a commenté Clément Galic, le Pdg et le co-fondateur de l’entreprise.
L’objectif d’Unseenlabs est d’exploiter, à terme, plus de vingt nano-satellites, ce qui permettra d’assurer une surveillance mondiale du trafic maritime quasi-permanente. Et cela, quelles que soient les conditions météorologiques, ce qui n’est pas un petit détail…
BBC
Climate change: Scientists race to finish key IPCC report
Matt McGrathEnvironment correspondent@mattmcgrathbbcon Twitter
UN scientists have worked through the weekend to complete a key report on how to restrict the greenhouse gases that are warming the planet.
Members of the Intergovernmental Panel on Climate Change are likely to advise a rapid shift from fossil fuels over the next 8 years.
They will also suggest the widespread use of carbon removal technology to limit dangerous warming.
But disputes over the exact wording of the document have delayed agreement.
The IPCC is set to publish their findings on what we can do to stem climate change on Monday.
Most of the world's leading researchers on climate change are involved in the production of IPCC reports - their summaries of the latest science, produced every six or seven years, are used by governments in their negotiations on climate change, such as those that took place at COP26 last November.
These IPCC reports are seen as the best, if slightly conservative studies on the state of climate science.
For the past two weeks, IPCC scientists and government officials from all over the world have been locked in a virtual approval session, going through this latest report on how to stop climate change line by line.
This new study will be the third of three important documents from the IPCC issued over the past eight months.
The previous two have looked at the causes and impacts of climate change, but this one will focus on mitigation - or what we can do to stop it.
This essentially means that researchers will look at how we can reduce the amount of warming gases that are emitted from human activities.
One key part of the summary report will detail what the world can do between now and 2030 to limit heating.
IPCC scientists have previously warned that to keep the rise in global temperatures under 1.5C this century, emissions from warming gases would have to halve by the end of this decade.
In this new study, the researchers will likely be encouraging a rapid reduction in fossil fuel use, especially over the next eight years.
But this is sensitive territory - many large developing countries say that they should have the right to continue to use coal, oil and gas for longer, to help grow their economies.
Some major fossil fuel producers are also reluctant to embrace the urgency of cutting these fuels that scientists say is absolutely necessary.
Other countries have also taken issue with questions around the use of nuclear energy.
These divisions have seen the approval session continue way past its official closing time on Friday.
According to one person with knowledge of the proceedings, it is not a surprise that the talks are running late as everyone recognises the implications this report will have on decisions that will have to be taken in next few years.
Another key part of the report will be the focus on approaches to remove CO2 from the air.
The kind of carbon removal approaches the report will consider will likely include tree planting and agriculture, as well as the more advanced technological approaches that use large machines to remove the carbon from the air.
They will also look at combined approaches, where land is used to grow crops which can be burned for energy while the carbon is captured and buried.
The use of these types of technology is controversial. Campaigners express doubts that they can be made to work economically and there are also concerns that technology could be seen as an excuse not to make the major changes in energy production that are needed.
Scientists though say that the situation is now so serious that carbon dioxide removal will be needed in addition to massive cuts in emissions.
The discussions to approve the report's Summary for Policymakers, due on Monday, have been one of the longest in IPCC history.
Delegates worked through Saturday night and well into Sunday to finish the document.
Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.
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France24 - World
Defiance and destruction as Ukraine recaptures towns near Kyiv
Issued on: 30/03/2022 - 17:53
Sam BALL
A trail of destruction leads through the streets of the Ukrainian town of Lukyanivka near the capital Kyiv, one of several to have been recaptured by Ukraine in recent days. But amid the carnage there are is also a sense of pride and defiance among soldiers and residents at having scored a victory against the military might of Moscow.
BBC
Facebook users angry after accounts locked for no reason
By Jane WakefieldTechnology reporter
Facebook users around the world have been waking up to find themselves locked out of their accounts for no apparent reason.
The message many received reads: "Your Facebook account was disabled because it did not follow our Community Standards. This decision can't be reversed."
One user told the BBC there was no warning or explanation given.
Parent firm Meta said it was investigating.
In a tweet, Meta's Andy Stone said: "We're aware that some users are experiencing issues accessing their Facebook accounts and we are working to resolve them as quickly as possible."
He did not say how many were affected, or what the issue was.
PR consultant Jen Roberts was one of those to find herself locked out of her account. She told the BBC: "I haven't posted anything or commented for quite some time, so it's extremely unlikely that I've done anything that could be construed as offensive."
But, despite not being an avid user, finding her account locked was still upsetting: "All of the images from my university years and family occasions are on Facebook
"I will no longer have access to 15-plus years of content, which is genuinely sad.
"It is also quite stressful not knowing what the issue is, and having no recourse to resolve it. To be given no warning and then no way to access our own data is mindboggling."
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Facebook in 'bare-knuckle' fight with TikTok
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Opex 360
Guerre en Ukraine : Le directeur du renseignement militaire français poussé vers la sortie
par Laurent Lagneau · 31 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerQue savaient les autorités françaises de la situation militaire à la frontière ukrainienne quelques jours avant le début de l’offensive russe, le 24 février, en fonction des renseignements dont elles disposaient alors? Une partie de la réponse a été donnée par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, une semaine plus tôt [le compte-rendu a fini par être publié un mois après…].
« Nous disposons bien de moyens de renseignement souverains qui nous permettent de développer nos propres analyses sur la situation en Ukraine. Nous avons renouvelé la totalité de nos capacités satellitaires d’observation, d’écoute et de communication, et nous utilisons les avions de reconnaissance et d’écoute, les Atlantique 2 et les Gabriel, ainsi que les Rafale [qui ont escorté les Mirage 2000D dotés de la nacelle ASTAC, ndlr], qui permettent aussi d’apprécier des situations, ou encore les navires qui ont été déployés dans la mer Noire », a d’abord rappelé Mme Parly, précisant que ces capteurs avaient été « orientés » vers l’Ukraine « depuis l’automne » 2021.
« La question qui se pose ne concerne pas tant ce que nous observons que les conclusions à en tirer. Si nous voyons les mêmes choses que nos partenaires, nous n’en tirons pas nécessairement les mêmes conclusions. C’est pour mener nos propres analyses que nous continuons d’investir dans des capacités souveraines », a enchaîné la ministre.
Et celle-ci de conclure : « Nous avons le sentiment qu’il [le président Poutine] n’a pas encore pris sa décision. Je reste prudente : ce n’est pas une science exacte. […] Une attaque est-elle possible? Oui. Est-elle plausible? Oui, compte tenu des moyens acccumulés. Est-elle imminente? Je ne le sais pas ».
Sur ce dernier point, les États-Unis et le Royaume-Uni ont estimé que l’offensive russe qui se préparait était effectivement imminente. D’où le retrait de leurs instructeurs militaires et de leur personnel diplomatique ainsi que l’évacuation de leurs ressortissants.
Le 6 mars, dans un entretien au quotidien Le Monde, le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées [CEMA], a admis une divergence d’appréciation de la situation avec le américain.
« Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », a en effet affirmé le général Burkhard.
Pour rappel, il revient à la Direction du renseignement militaire [DRM] de collecter les informations sur les forces en présence, les capacités susceptibles d’être mises en oeuvre, la nature des unités et des matériels engagés. Tenter de savoir ce qu’il se passe dans l’entourage d’un chef d’État et d’identifier les personnes influentes dans les cercles du pouvoir relève de la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] et du… ministère des Affaires étrangères, via ses représentations diplomatiques.
Cela étant, l’évaluation de la situation avant l’invasion de l’Ukraine par les « services » du ministère des Armées était-elle vraiment erronée? Ce n’est pas si simple… sachant que, par exemple, en matière de combat urbain, il faut engager 6 soldats pour en combattre un retranché dans une ville. Ou qu’il aura fallu près de neuf mois pour reprendre Mossoul à l’État islamique, en 2017, alors que la supériorité aérienne était acquise aux forces irakiennes grâce à l’appui de la coalition dirigée par les États-Unis. Aussi, les affirmations selon lesquelles l’objectif du Kremlin était de s’emparer de Kiev pouvaient sembler excessives, les généraux russes étant supposés être au fait de ces réalités. Et, d’ailleurs, à moins de faire partie de l’entourage du président russe, il était difficile de connaître ses véritables intentions.
Quoi qu’il en soit, ce qui est décrit comme un « raté » du renseignement français ne sera pas sans conséquence. Selon une information de L’Opinion, confirmée par l’AFP, le général Éric Vidaud, qui avait été nommé à la tête de la DRM il y a sept mois, après avoir dirigé le Commandement des opérations spéciales [COS] vient d’être remercié.
Selon une source militaire sollicitée par l’AFP, des bruits de coursives sur la possible éviction du général Vidaud couraient depuis « quelques jours ».
Quoi qu’il en soit, l’an passé, et selon les rumeurs qui circulaient avant le traditionnel « mercato » estival des généraux, le général Vidaud était pressenti pour prendre les rênes de la Direction de la sécurité et du renseignement de défense [DRSD] et non celles de la DRM, ce poste devant revenir au général Bertrand Toujouse, qui en avait été le numéro deux. Finalement, celui-ci fut nommé à la tête du COS. À l’époque, le site spécialisé Intelligence Online avait parlé d’une « ingérence inédite de l’Élysée » dans ce processus des nominations.
Guerre en Ukraine : Le directeur du renseignement militaire français poussé vers la sortie
par Laurent Lagneau · 31 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerQue savaient les autorités françaises de la situation militaire à la frontière ukrainienne quelques jours avant le début de l’offensive russe, le 24 février, en fonction des renseignements dont elles disposaient alors? Une partie de la réponse a été donnée par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, une semaine plus tôt [le compte-rendu a fini par être publié un mois après…].
« Nous disposons bien de moyens de renseignement souverains qui nous permettent de développer nos propres analyses sur la situation en Ukraine. Nous avons renouvelé la totalité de nos capacités satellitaires d’observation, d’écoute et de communication, et nous utilisons les avions de reconnaissance et d’écoute, les Atlantique 2 et les Gabriel, ainsi que les Rafale [qui ont escorté les Mirage 2000D dotés de la nacelle ASTAC, ndlr], qui permettent aussi d’apprécier des situations, ou encore les navires qui ont été déployés dans la mer Noire », a d’abord rappelé Mme Parly, précisant que ces capteurs avaient été « orientés » vers l’Ukraine « depuis l’automne » 2021.
« La question qui se pose ne concerne pas tant ce que nous observons que les conclusions à en tirer. Si nous voyons les mêmes choses que nos partenaires, nous n’en tirons pas nécessairement les mêmes conclusions. C’est pour mener nos propres analyses que nous continuons d’investir dans des capacités souveraines », a enchaîné la ministre.
Et celle-ci de conclure : « Nous avons le sentiment qu’il [le président Poutine] n’a pas encore pris sa décision. Je reste prudente : ce n’est pas une science exacte. […] Une attaque est-elle possible? Oui. Est-elle plausible? Oui, compte tenu des moyens acccumulés. Est-elle imminente? Je ne le sais pas ».
Sur ce dernier point, les États-Unis et le Royaume-Uni ont estimé que l’offensive russe qui se préparait était effectivement imminente. D’où le retrait de leurs instructeurs militaires et de leur personnel diplomatique ainsi que l’évacuation de leurs ressortissants.
Le 6 mars, dans un entretien au quotidien Le Monde, le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées [CEMA], a admis une divergence d’appréciation de la situation avec le américain.
« Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », a en effet affirmé le général Burkhard.
Pour rappel, il revient à la Direction du renseignement militaire [DRM] de collecter les informations sur les forces en présence, les capacités susceptibles d’être mises en oeuvre, la nature des unités et des matériels engagés. Tenter de savoir ce qu’il se passe dans l’entourage d’un chef d’État et d’identifier les personnes influentes dans les cercles du pouvoir relève de la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] et du… ministère des Affaires étrangères, via ses représentations diplomatiques.
Cela étant, l’évaluation de la situation avant l’invasion de l’Ukraine par les « services » du ministère des Armées était-elle vraiment erronée? Ce n’est pas si simple… sachant que, par exemple, en matière de combat urbain, il faut engager 6 soldats pour en combattre un retranché dans une ville. Ou qu’il aura fallu près de neuf mois pour reprendre Mossoul à l’État islamique, en 2017, alors que la supériorité aérienne était acquise aux forces irakiennes grâce à l’appui de la coalition dirigée par les États-Unis. Aussi, les affirmations selon lesquelles l’objectif du Kremlin était de s’emparer de Kiev pouvaient sembler excessives, les généraux russes étant supposés être au fait de ces réalités. Et, d’ailleurs, à moins de faire partie de l’entourage du président russe, il était difficile de connaître ses véritables intentions.
Quoi qu’il en soit, ce qui est décrit comme un « raté » du renseignement français ne sera pas sans conséquence. Selon une information de L’Opinion, confirmée par l’AFP, le général Éric Vidaud, qui avait été nommé à la tête de la DRM il y a sept mois, après avoir dirigé le Commandement des opérations spéciales [COS] vient d’être remercié.
Selon une source militaire sollicitée par l’AFP, des bruits de coursives sur la possible éviction du général Vidaud couraient depuis « quelques jours ».
Quoi qu’il en soit, l’an passé, et selon les rumeurs qui circulaient avant le traditionnel « mercato » estival des généraux, le général Vidaud était pressenti pour prendre les rênes de la Direction de la sécurité et du renseignement de défense [DRSD] et non celles de la DRM, ce poste devant revenir au général Bertrand Toujouse, qui en avait été le numéro deux. Finalement, celui-ci fut nommé à la tête du COS. À l’époque, le site spécialisé Intelligence Online avait parlé d’une « ingérence inédite de l’Élysée » dans ce processus des nominations.
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« Nous disposons bien de moyens de renseignement souverains qui nous permettent de développer nos propres analyses sur la situation en Ukraine. Nous avons renouvelé la totalité de nos capacités satellitaires d’observation, d’écoute et de communication, et nous utilisons les avions de reconnaissance et d’écoute, les Atlantique 2 et les Gabriel, ainsi que les Rafale [qui ont escorté les Mirage 2000D dotés de la nacelle ASTAC, ndlr], qui permettent aussi d’apprécier des situations, ou encore les navires qui ont été déployés dans la mer Noire », a d’abord rappelé Mme Parly, précisant que ces capteurs avaient été « orientés » vers l’Ukraine « depuis l’automne » 2021.
« La question qui se pose ne concerne pas tant ce que nous observons que les conclusions à en tirer. Si nous voyons les mêmes choses que nos partenaires, nous n’en tirons pas nécessairement les mêmes conclusions. C’est pour mener nos propres analyses que nous continuons d’investir dans des capacités souveraines », a enchaîné la ministre.
Et celle-ci de conclure : « Nous avons le sentiment qu’il [le président Poutine] n’a pas encore pris sa décision. Je reste prudente : ce n’est pas une science exacte. […] Une attaque est-elle possible? Oui. Est-elle plausible? Oui, compte tenu des moyens acccumulés. Est-elle imminente? Je ne le sais pas ».
Sur ce dernier point, les États-Unis et le Royaume-Uni ont estimé que l’offensive russe qui se préparait était effectivement imminente. D’où le retrait de leurs instructeurs militaires et de leur personnel diplomatique ainsi que l’évacuation de leurs ressortissants.
Le 6 mars, dans un entretien au quotidien Le Monde, le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées [CEMA], a admis une divergence d’appréciation de la situation avec le américain.
« Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », a en effet affirmé le général Burkhard.
Pour rappel, il revient à la Direction du renseignement militaire [DRM] de collecter les informations sur les forces en présence, les capacités susceptibles d’être mises en oeuvre, la nature des unités et des matériels engagés. Tenter de savoir ce qu’il se passe dans l’entourage d’un chef d’État et d’identifier les personnes influentes dans les cercles du pouvoir relève de la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] et du… ministère des Affaires étrangères, via ses représentations diplomatiques.
Cela étant, l’évaluation de la situation avant l’invasion de l’Ukraine par les « services » du ministère des Armées était-elle vraiment erronée? Ce n’est pas si simple… sachant que, par exemple, en matière de combat urbain, il faut engager 6 soldats pour en combattre un retranché dans une ville. Ou qu’il aura fallu près de neuf mois pour reprendre Mossoul à l’État islamique, en 2017, alors que la supériorité aérienne était acquise aux forces irakiennes grâce à l’appui de la coalition dirigée par les États-Unis. Aussi, les affirmations selon lesquelles l’objectif du Kremlin était de s’emparer de Kiev pouvaient sembler excessives, les généraux russes étant supposés être au fait de ces réalités. Et, d’ailleurs, à moins de faire partie de l’entourage du président russe, il était difficile de connaître ses véritables intentions.
Quoi qu’il en soit, ce qui est décrit comme un « raté » du renseignement français ne sera pas sans conséquence. Selon une information de L’Opinion, confirmée par l’AFP, le général Éric Vidaud, qui avait été nommé à la tête de la DRM il y a sept mois, après avoir dirigé le Commandement des opérations spéciales [COS] vient d’être remercié.
Selon une source militaire sollicitée par l’AFP, des bruits de coursives sur la possible éviction du général Vidaud couraient depuis « quelques jours ».
Quoi qu’il en soit, l’an passé, et selon les rumeurs qui circulaient avant le traditionnel « mercato » estival des généraux, le général Vidaud était pressenti pour prendre les rênes de la Direction de la sécurité et du renseignement de défense [DRSD] et non celles de la DRM, ce poste devant revenir au général Bertrand Toujouse, qui en avait été le numéro deux. Finalement, celui-ci fut nommé à la tête du COS. À l’époque, le site spécialisé Intelligence Online avait parlé d’une « ingérence inédite de l’Élysée » dans ce processus des nominations.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerQue savaient les autorités françaises de la situation militaire à la frontière ukrainienne quelques jours avant le début de l’offensive russe, le 24 février, en fonction des renseignements dont elles disposaient alors? Une partie de la réponse a été donnée par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, une semaine plus tôt [le compte-rendu a fini par être publié un mois après…].
« Nous disposons bien de moyens de renseignement souverains qui nous permettent de développer nos propres analyses sur la situation en Ukraine. Nous avons renouvelé la totalité de nos capacités satellitaires d’observation, d’écoute et de communication, et nous utilisons les avions de reconnaissance et d’écoute, les Atlantique 2 et les Gabriel, ainsi que les Rafale [qui ont escorté les Mirage 2000D dotés de la nacelle ASTAC, ndlr], qui permettent aussi d’apprécier des situations, ou encore les navires qui ont été déployés dans la mer Noire », a d’abord rappelé Mme Parly, précisant que ces capteurs avaient été « orientés » vers l’Ukraine « depuis l’automne » 2021.
« La question qui se pose ne concerne pas tant ce que nous observons que les conclusions à en tirer. Si nous voyons les mêmes choses que nos partenaires, nous n’en tirons pas nécessairement les mêmes conclusions. C’est pour mener nos propres analyses que nous continuons d’investir dans des capacités souveraines », a enchaîné la ministre.
Et celle-ci de conclure : « Nous avons le sentiment qu’il [le président Poutine] n’a pas encore pris sa décision. Je reste prudente : ce n’est pas une science exacte. […] Une attaque est-elle possible? Oui. Est-elle plausible? Oui, compte tenu des moyens acccumulés. Est-elle imminente? Je ne le sais pas ».
Sur ce dernier point, les États-Unis et le Royaume-Uni ont estimé que l’offensive russe qui se préparait était effectivement imminente. D’où le retrait de leurs instructeurs militaires et de leur personnel diplomatique ainsi que l’évacuation de leurs ressortissants.
Le 6 mars, dans un entretien au quotidien Le Monde, le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées [CEMA], a admis une divergence d’appréciation de la situation avec le américain.
« Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », a en effet affirmé le général Burkhard.
Pour rappel, il revient à la Direction du renseignement militaire [DRM] de collecter les informations sur les forces en présence, les capacités susceptibles d’être mises en oeuvre, la nature des unités et des matériels engagés. Tenter de savoir ce qu’il se passe dans l’entourage d’un chef d’État et d’identifier les personnes influentes dans les cercles du pouvoir relève de la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] et du… ministère des Affaires étrangères, via ses représentations diplomatiques.
Cela étant, l’évaluation de la situation avant l’invasion de l’Ukraine par les « services » du ministère des Armées était-elle vraiment erronée? Ce n’est pas si simple… sachant que, par exemple, en matière de combat urbain, il faut engager 6 soldats pour en combattre un retranché dans une ville. Ou qu’il aura fallu près de neuf mois pour reprendre Mossoul à l’État islamique, en 2017, alors que la supériorité aérienne était acquise aux forces irakiennes grâce à l’appui de la coalition dirigée par les États-Unis. Aussi, les affirmations selon lesquelles l’objectif du Kremlin était de s’emparer de Kiev pouvaient sembler excessives, les généraux russes étant supposés être au fait de ces réalités. Et, d’ailleurs, à moins de faire partie de l’entourage du président russe, il était difficile de connaître ses véritables intentions.
Quoi qu’il en soit, ce qui est décrit comme un « raté » du renseignement français ne sera pas sans conséquence. Selon une information de L’Opinion, confirmée par l’AFP, le général Éric Vidaud, qui avait été nommé à la tête de la DRM il y a sept mois, après avoir dirigé le Commandement des opérations spéciales [COS] vient d’être remercié.
Selon une source militaire sollicitée par l’AFP, des bruits de coursives sur la possible éviction du général Vidaud couraient depuis « quelques jours ».
Quoi qu’il en soit, l’an passé, et selon les rumeurs qui circulaient avant le traditionnel « mercato » estival des généraux, le général Vidaud était pressenti pour prendre les rênes de la Direction de la sécurité et du renseignement de défense [DRSD] et non celles de la DRM, ce poste devant revenir au général Bertrand Toujouse, qui en avait été le numéro deux. Finalement, celui-ci fut nommé à la tête du COS. À l’époque, le site spécialisé Intelligence Online avait parlé d’une « ingérence inédite de l’Élysée » dans ce processus des nominations.
général Bertrand Toujousesite spécialisé Intelligence Online L'Humanité
Dans les Bauges, il faut bien vivre avec les loups
ReportageSoixante ans après son éradication, le loup est revenu naturellement en France, depuis l’Italie en franchissant les Alpes, dans les années 1990. Au cœur du massif des Bauges, en Savoie, éleveurs, élus et parc régional tentent de cohabiter avec le prédateur. Avec plus ou moins de réussite.
Pia de QuatrebarbesQui a peur du « grand méchant loup » ? Comme dans les contes pour enfants, il effraie à peu près tout le monde. Dans le massif des Bauges, mosaïque de grands alpages verdoyants et de forêts au-dessus de Chambéry, Canis lupus est revenu en 2006, de manière épisodique d’abord.
Pendant longtemps, dans le coin, on a joué à « loup, y es-tu ? ». Le canidé était là, mais, « quand on disait qu’il y avait des attaques, le dialogue était difficile avec les agents de l’État qui venaient constater les dommages sur les troupeaux », raconte Cédric Laboret, éleveur de vaches laitières à La Motte-en-Bauges et président (FNSEA) de la chambre d’agriculture de Savoie-Mont-Blanc.
À 900 mètres d’altitude, au col de Tamié, Yves Lachenal, chevrier, ne craint ni le froid ni les loups.
Un territoire est classé comme « zone de présence permanente »
Aujourd’hui, plus personne ne nie la présence du loup. L’Office français de la biodiversité y recense une meute « avérée » et quelques solitaires. Le territoire est classé comme « zone de présence permanente ».
De là à ce que tout le monde les accepte ? Pas tout à fait. « On essaie de gérer au mieux cette présence que personne n’a demandée. Le loup, c’est clivant. Notre mission, c’est de maintenir le dialogue entre les différents acteurs pour trouver des solutions. Mais quand il y a une attaque, on le dit », répond Jean-François Lopez, le directeur adjoint du parc régional, chargé du dossier loups.
le prédateur change tout : l’environnement économique, comme l’écosystème. Jean-François Lopez, directeur adjoint du parc régional du massif des Bauges
Car « le prédateur change tout : l’environnement économique, comme l’écosystème », poursuit le Monsieur loup. La région des Bauges est réputée pour sa tomme en AOP, tout autant que pour sa tradition pastorale. Là-haut, à 1 300 mètres d’altitude, les bêtes vont paître d’avril à octobre dans les alpages. Sur le massif, il y a près de 520 000 caprins et 100 000 ovins qui y passent l’été…
« Avant le loup, c’était deux ou trois fois plus, on faisait des fromages où l’on mélangeait le lait de vache et de brebis. Beaucoup d’éleveurs avaient quelques chèvres ou des moutons en plus des vaches. Mais, après deux passages de loup, des 20 brebis, il en restait 4. Ça a modifié le modèle économique », regrette pour sa part Cédric Laboret.
Le rôle du patou est de protéger le troupeau des prédateurs.
Le loup croque à peu près tout : des chèvres, des moutons. Et, depuis deux ans, il s’attaque aussi aux bovins. « On ne s’y attendait pas », reprend Jean-François Lopez. En 2021, il y a eu 484 attaques, de mars à fin octobre, en Savoie et 1 000 victimes « 7 chiens, 62 caprins (chèvres), 887 ovins (béliers, brebis et agneaux), 102 bovins et 3 chevaux », décompte l’éleveur Cédric Laboret qui raconte les vaches coincées par le loup entre deux arbres « qu’il faut achever. Car, quand le loup attaque, il ne tue pas toujours. On doit parfois finir le boulot… La plupart des éleveurs n’étaient pas chasseurs. Mais depuis on est beaucoup à avoir passé notre permis de chasse ».
L’été dernier, comme tous les étés, il est monté avec ses 90 génisses dans ses alpages, à trois heures de route de son exploitation. « J’y vais tous les deux jours pour vérifier que les bêtes ont de l’eau, et qu’il n’y ait pas trace de morsures. Si une bête se planque, ce n’est pas très bon signe », détaille-t-il.
Des colliers utilisés en Afrique du Sud contre les hyènes
Sur le territoire, les éleveurs tentent de trouver des parades. « Mais il n’y a pas de solution standard, les comportements du loup ne sont pas les mêmes d’un territoire à l’autre. On ne comprend pas pourquoi parfois il attaque alors qu’il y a des mouflons sauvages juste à côté. On manque de connaissances », prévient d’emblée Philippe Gamen, maire du petit village du Noyer et président du Grand Chambéry (sans étiquette, soutenu par la droite).
Alors chacun bricole avec plus ou moins de réussite. Les clôtures électriques sillonnent désormais les alpages. Cette année, Cédric Laboret a expérimenté sur ses vaches des colliers utilisés en Afrique du Sud contre les hyènes. Ils émettent des ultrasons quand les bêtes se mettent à courir de façon anormale. « C’est censé éloigner le loup », éclaire le président de la chambre d’agriculture de Savoie. Sur ses alpages, des pièges photos ont aussi été placés : « On y voit un loup qui passe deux fois par semaine, sans qu’il attaque », détaille l’éleveur sans pour autant savoir si ses colliers à 500 euros l’unité ont fonctionné.
Le loup a toute sa place dans les Alpes. Mais il ne faut pas se leurrer, les éleveurs sont les seuls qui en paient le prix. Yves Lachenal, chevrier
À 900 mètres d’altitude, au col de Tamié, Yves Lachenal ne craint ni le froid ni les loups. La température frise 0 degré, mais le chevrier arbore un minishort. « Le loup a toute sa place dans les Alpes. Mais il ne faut pas se leurrer, les éleveurs sont les seuls qui en paient le prix. Ça leur coûte en argent, comme en temps. On s’adapte pour qu’il puisse vivre ici, mais il doit devenir le problème de toute la société, pas seulement des éleveurs », revendique-t-il.
Il y a quinze ans, quand les loups ont commencé à remonter du Mercantour, à près de 300 kilomètres au sud, Yves Lachenal était l’un des seuls à croire que « tout le monde allait en prendre plein la gueule. Les autres étaient persuadés qu’on allait l’éviter ». Alors, il a anticipé leur arrivée.
Afin de protéger ses chèvres, qu’il trait à la main pour fabriquer ses fromages, l’éleveur fait confiance à ses chiens, bien plus efficaces, selon lui, que les tirs de défense. En dix-sept ans, ses caprins n’ont été attaqués qu’une seule fois, il y a deux ans. « Une des chiennes venait d’avoir une portée. Je ne l’ai pas mise avec le troupeau cette nuit-là. L’autre chien n’a pas pu, seul, le défendre. J’ai perdu une chèvre », raconte-t-il. Dans sa prairie, les patous, Peyot et Nala, aboient dès que l’on s’approche des biques. Un mot du chevrier suffit à les faire taire.
Dans ces alpages, des caméras infrarouge ont aussi été placées pour suivre les passages des loups.
Dans ces territoires, les éleveurs se sont équipés en urgence
Yves Lachenal, c’est un peu l’homme qui parle aux patous. « Je n’y connaissais rien au départ. Je me mets à la place du chien, je l’observe. » Depuis, avec l’Institut de l’élevage, il a structuré un réseau, forme ses collègues, en Savoie et Haute-Savoie, dans l’Isère… Partout où est le loup.
Dans ces territoires, les éleveurs se sont équipés en urgence. « Plus de 3 000 chiens travaillent sur l’arc alpin, mais la moitié n’ont rien à y faire. L’erreur a été de promouvoir les chiens sans apporter aucun encadrement aux éleveurs, sans leur enseigner la façon d’apprendre à leur animal un métier qui n’a rien à voir avec celui de la conduite des troupeaux. Nous avons perdu vingt-cinq ans », juge Yves Lachenal.
Les rencontres entre les touristes et les patous ne se passent pas toujours très bien. Philippe Gamen, le maire du Noyer
L’été venu, une nouvelle série de plaintes atterrit désormais sur les bureaux des élus locaux : « Les rencontres entre les touristes et les patous ne se passent pas toujours très bien », euphémise Philippe Gamen, le maire du Noyer. Les éleveurs doivent cohabiter avec les randonneurs, leurs chiens, et les cyclistes, parfois pris pour cible par les chiens de protection. « Ici, on demande aux chiens de défendre et de faire la distinction entre un randonneur qui se balade avec son chien, un VTT en montagne et un loup… C’est une tâche particulière », répond Yves Lachenal.
L’éleveur le reconnaît : les chiens réduisent de beaucoup les attaques, mais ils ne sont pas infaillibles. À écouter le producteur de fromages, le problème réside surtout dans la manière dont on gère le prédateur en France. « En trente ans, il a pris de mauvaises habitudes. On a laissé les meutes et les jeunes loups se nourrir au troupeau, alors ils y reviennent toujours. Il n’y a plus de stratégie de chasse des loups », analyse-t-il.
Une perte de connaissance du loup après 60 ans d’absence
Le pays, avec la Norvège, détient le record mondial des attaques. « Dans l’Hexagone, 20 animaux d’élevage sont tués par les loups, quand dans la plupart des pays européens c’est 4 à 5. On compte environ 600 loups en France, 1 500 en Italie et 2 000 en Espagne », dévoile Gilles Rayé, biologiste, spécialiste de la faune sauvage. La France est aussi le pays qui dépense le plus sur son plan loup.
La faute à qui, à quoi ? Pour Yves Lachenal, les tirs de prélèvement autorisés par les préfets, qui peuvent tuer jusqu’à 20 % des effectifs de loups, pourraient être un début d’explication à ces attaques massives : « On n’effarouche pas les loups, on les tue quand ils ne sont même pas en train d’attaquer et on déstabilise les meutes. Il vaudrait mieux les blesser que les tuer », s’insurge le chevrier.
Seule certitude, les loups solitaires, environ 30 %, sont ceux qui font le plus de dommages sur les troupeaux. Gilles Rayé, biologiste, spécialiste de la faune sauvage
Le biologiste, lui, n’a pas de réponse : « La France ne se donne pas les moyens de comprendre la déprédation (les attaques). Elle ne mène pas d’études sur le sujet. Seule certitude, les loups solitaires, environ 30 %, sont ceux qui font le plus de dommages sur les troupeaux », reprend Gilles Rayé. Ils sont aussi plus mobiles : quand une meute, de 4 à 5 individus, évolue dans une zone limitée, le solitaire, lui, « peut parcourir des centaines de kilomètres par jour, se disperser vers l’ouest, jusqu’à ce qu’il rencontre une compagne pour établir une meute », révèle Gilles Rayé.
Il faut dire qu’après plus de soixante ans d’absence, « on a perdu une connaissance fine du loup et de son comportement. Mais il a un rôle à jouer : il régule les populations de sangliers et de cervidés », reprend Arnaud Gauffier, directeur des programmes au WWF, le fonds mondial pour la nature qui dans son programme européen « Euro large Carnivore » tente d’améliorer la coexistence entre le loup et les humains.
Le loup est un marqueur de biodiversité. Le signe d’une faune et d’une flore qui va mieux. Gilles Rayé, biologiste, spécialiste de la faune sauvage
Mauvais génie dans la religion catholique, mangeur d’innocents agneaux, la légende noire de l’animal lui a longtemps collé aux poils. Dans les années 1930 en France, c’en était fini du loup : il avait été éradiqué. L’espèce était toujours présente en Italie ou en Espagne. Alors, le retour du loup, c’est un « marqueur de biodiversité. Le signe d’une faune et d’une flore qui va mieux », s’enthousiasme Gilles Rayé. S’il a traversé les Alpes, c’est que la forêt a regagné des centaines de milliers d’hectares depuis les années 1940…
La petite chanson « Il faut exterminer le loup », Jean-François Lopez, le directeur adjoint du parc régional, l’entend de plus en plus. Mais, comme « dans tous les traumatismes, il y a le choc puis la colère. Le loup, lui, va rester », prédit-il. Jusqu’à l’acceptation ?
Le point de vue de Gilles Rayé, biologiste et écologue
« On se focalise trop sur les chiffres »
Le retour du loup est une bonne nouvelle. Mais il faut s’affranchir de l’obsession des chiffres pour essayer de comprendre comment limiter les dommages irraisonnables sur les troupeaux, analyse .
Qu’est ce qui a permis le retour du loup ?
Il a bénéficié d’un contexte idéal dans les années 1990. Il avait été éradiqué du territoire français dans les années 1930, mais l’écosystème s’est peu à peu restauré. L’exode rural, durant les années 1950, a favorisé le retour de forêts. Les parcs nationaux et régionaux ont été créés dans l’intervalle. Pendant cette période, la faune sauvage a augmenté en France : la population de chamois a été multipliée par six entre 1988 et 2016. Dans le même temps, le nombre de cerfs a été multiplié par dix. Parallèlement, l’Italie ou l’Espagne avaient toujours des loups, qu’elles ont protégés en 1973 et 1976. Le loup est revenu naturellement par l’Italie. À partir de 1994, il a commencé à recoloniser une partie des Alpes françaises. Fin 2021, l’Office français de la biodiversité en dénombrait plus de 600. Les nouvelles estimations devraient s’afficher à la hausse. Mais, en France, on ne traite la question qu’à travers les chiffres.
Pourquoi est-ce un problème ?
Parce que ça n’a aucun intérêt d’un point de vue écologique. On sait qu’un écosystème avec des prédateurs est plus complet, plus résilient. Le loup permet de réguler les espèces proies. La base de son régime alimentaire, ce sont les sangliers, les cerfs et les chevreuils. Le loup régule ces populations. Sa présence a aussi un effet indirect presque plus important : il disperse les ongulés. Les hardes de cerfs sont moins grandes. Sous l’effet du stress induit par la présence du loup, la fertilité des biches décroît. Cette dispersion permet la régénération de la végétation. Le loup peut ainsi être un auxiliaire des agriculteurs quand le nombre de chasseurs a tendance à baisser – même si la chasse a beaucoup plus d’impact sur les ongulés. On compte en France 213 chasseurs pour 100 kilomètres carrés, contre 1,1 loup pour 100 kilomètres carrés. Mais, plus que le nombre de loups, la question devrait être : combien de meutes sont possibles ou acceptables ?
À quel niveau se situe « l’acceptable » ?
Ce n’est pas encore tranché en France, nous n’avançons pas sur la question. Pourtant, notre pays bat tous les records en matière de loups : sommes payées aux éleveurs, moutons prédatés et tirs de prélèvement. Le plan loup a coûté 30 millions en 2019, dont 3 millions versés aux éleveurs pour l’indemnisation des dommages directs. Aujourd’hui, les dégâts sont concentrés dans les grandes Alpes. Dans la Vésubie et la Roya, le nombre d’attaques est très important. Près de 1,4 % des pertes de bétail sont imputables aux loups. Entre 4 % et 8 % ont d’autres causes : des maladies, bactéries…
Alors qu’on est en pleine sixième extinction des espèces, on a besoin de restaurer les écosystèmes. Le bétail vaut pour 95 % de la biomasse, les mammifères sauvages, dont fait partie le loup, n’en représentent que 5 %. Mais cette restauration doit se faire dans le cadre de la réduction des dommages aux troupeaux. En France, leur niveau est très important. Pourtant, on ne se donne pas les moyens de savoir pourquoi. La recherche se préoccupe peu de la grande faune.
La question du comptage et des tirs de prélèvement
Depuis le retour des premiers loups en France, dans le Mercantour en 1993, la méthode de comptage fait « l’objet de controverses, notamment parce que du nombre de loups recensé dépend le nombre qui pourrait être tué », explique Philippe Gamen, le maire du Noyer et président du parc régional des Bauges. Le plan loup et activités d’élevage, acté en 2018, fixe les moyens d’intervention : l’effarouchement est privilégié – tirs non létaux, moyens olfactifs, visuels ou sonores.
Dans un deuxième temps, les préfets peuvent autoriser, hors parcs nationaux, des tirs de défense pour empêcher une attaque immédiate sur un troupeau. En cas d’échec, l’éleveur peut demander un « tir de défense renforcé », ou « tir de prélèvement ». Ainsi, 19 % des effectifs de loups peuvent être abattus légalement chaque année par les louvetiers ou chasseurs. L’Office français de la biodiversité recense plus de 600 loups sur l’ensemble du territoire. Au 3 novembre, selon l’organisation Ferus, 96 loups avaient été tués : 90 par tirs autorisés, les 6 autres cas relevant du braconnage.
loupsfaune sauvageBiodiversité France24 - World
Body composting: 'Green' burial trend takes root in USA
Issued on: 23/03/2022 - 18:17
Sam BALL
At a morgue near Seattle, Washington State, human bodies inside metal containers are slowly being turned into compost in a process known as "terramation". The process, legalised in Washington in 2019, is becoming an increasingly popular "green" alternative to burial and cremation.
BBC
Grammy honours go to Olivia Rodrigo, Silk Sonic and Jon Batiste
By Mark SavageBBC Music Correspondent
Olivia Rodrigo, Silk Sonic and jazz musician Jon Batiste have shared the top honours at the 64th Grammy Awards.
Batiste's uplifting soul record We Are won album of the year, while Rodrigo won best new artist and best pop album.
Silk Sonic's soul throwback anthem Leave The Door Open took home both the record and song of the year prizes.
Apart from the awards, the ceremony saw a tribute to Foo Fighters star Taylor Hawkins, and a video plea from Ukraine's president Volodymyr Zelensky.
In a pre-taped message, he urged musicians to "fill the silence" left by Russian bombs "with your music".
"Tell our story. Tell the truth about the war on your social networks and TV. But not silence."
His speech was followed by a performance by John Legend, accompanied by Ukrainian musicians Siuzanna Iglidan and Mika Newton; and poet Lyuba Yakimchuk.
The ceremony, held at the MGM Grand in Las Vegas, also saw energetic performances from Lil Nas X, Billie Eilish and BTS, while folk icon Joni Mitchell made a rare on-stage appearance to introduce Brandi Carlile.
This year's Grammys presented one of the most open fields in years, with the "big four" categories expanded to include 10 nominees each.
But the Recording Academy tends to favour artists who acknowledge their musical heritage - a factor that undoubtedly helped Silk Sonic and Jon Batiste win their respective categories
Batiste's album, We Are, is rooted in black music tradition, from the New Orleans jazz he grew up with, to the classic soul of Al Green, via modern R&B.
The title track was written in support of the Black Lives Matter movement in 2020 - and the album's themes of positivity and intergenerational wisdom made it a favourite with voters, who awarded Batiste 11 nominations heading into this year's Grammys.
Silk Sonic, a joint project between Bruno Mars and rapper/drummer Anderson .Paak, plough a similar furrow. Their sumptuous ballad Leave The Door Open is steeped in the 70s soul sounds of acts like The Chi-Lites and Earth, Wind & Fire, delivered with a knowing wink to modern sensibilities.
The duo were clearly delighted with their double victory in song of the year and record of the year.
"We are really trying our hardest to remain humble at this point," said Paak, "but in the industry, we call that 'a clean sweep'.
"To all the other nominees... the drinks is on Silk Sonic tonight."
The songcraft of both acts is impeccable, but they leave the Grammys with a headache.
Neither act could be considered the defining sound of 2021. In fact, Batiste's album failed to chart in the UK and only reached number 86 in the US.
Worse than that, their victories meant that younger, forward-thinking acts like Lil Nas X and Billie Eilish were overlooked - with neither collecting a trophy, despite multiple nominations.
Thank goodness, then, for Olivia Rodrigo - who was recognised for a stellar debut year that saw her score a global hit with the break-up ballad Drivers License, then top it with the whiplash-inducing pop-punk of Good 4 U.
As well as best new artist, she also picked up best pop solo performance and best pop album.
The 19-year-old dedicated the latter to her parents, saying the award was "for you guys and because of you guys".
"When I was nine years old, I told my mom I was going to be an Olympic gymnast, even though I could barely do a cartwheel," she recalled. "The next week, when I told her I was gonna win a Grammy, she was very supportive, even though I'm sure she thought it was just a little kid pipe dream.
"I want to thank my mom for being supportive of all of my dreams, no matter how crazy; and I want to thank my mom and my dad for being equally as proud of me for winning a Grammy as they were when I learned how to do a back walkover."
There were also three awards for Foo Fighters, a little more than a week after drummer Taylor Hawkins was found dead in his Colombia hotel room at the age of 50.
Presenter Jimmy Jam accepted the prizes in the band's absence, "with prayers to their loved ones".
'A concert with awards'
The ceremony was held at the MGM Grand in Las Vegas, after a three month delay due to the Covid-19 surge in the US.
"Don't even think of it as an award show," said host Trevor Noah. "Think of it as a concert where we're giving out awards".
He kept his word. For the first 25 minutes, the show shunned prizes to concentrate on music, with three back-to-back performances from the night's main nominees.
Silk Sonic opened the show with a funky strut through their Vegas-themed track 777; followed by Olivia Rodrigo, who gave a sensitive reading of her ballad Drivers License from inside the vintage white Mercedes she drove in the song's video.
Third came reggaeton star J Balvin, who pivoted from the sensual duet Qué Más Pues to a raucous, intricately-choreographed performance of In De Getto.
If the Grammys wanted to display the breadth of this year's nominees in three songs, they succeeded. And then they kept going.
BTS tore the roof off the MGM Grand with a heist-themed performance of their pop smash Butter; while Billie Eilish's scorching rendition of Happier Than Ever could only be extinguished by an on-stage rainstorm.
Chris Stapleton, who dominated the country music categories, gave a gruff but mesmerising performance of best country song winner Cold; and Lady Gaga threw herself into the jazz standards Love For Sale and Do I Love You, as she paid tribute to her duet partner Tony Bennett, who was unable to attend the ceremony for health reasons.
At the end of the performance, Gaga was moved to tears. "I love you, Tony," she said into the mic. "We miss you."
By focusing on music over sketches and set pieces, the Grammys became pacier and less self-indulgent than years gone by. It was the right lesson to learn from last year's scaled-back ceremony, where Covid restrictions forced artists into more intimate stagings.
The ceremony also continued last year's innovation of celebrating behind-the-scenes talent, whose livelihoods were interrupted by the pandemic. After highlighting independent music venues in 2021, this year's ceremony turned the spotlight on women working behind the scenes.
Among them was Billie Eilish's tour manager Nicole Massey, who called the star as "the best 20-year-old boss in the world".
Avoiding controversy all night
The ceremony took place a week after the Oscars - and the altercation between Will Smith and Chris Rock wasn't far from people's minds.
During a non-televised portion of the ceremony, one presenter, Nate Bargatze, introduced the classical nominees while sporting a helmet.
"This is what comedians at awards shows have to wear now," he joked.
Noah also referenced the incident during his opening speech.
"We're going to be dancing, we're going to be singing, we're going to be keeping people's names out of our mouths," he said.
In contrast to Rock's barbs, however, the South African's monologue was positively good-natured, full of gentle quips about Lil Nas X's height (he's taller than you'd expect) and the show's Las Vegas setting.
"Look at this, people are doing shots," he gestured to the audience at home. "I mean, last year, people were doing shots, but it was more Moderna and Pfizer. This time, we're back in the mix."
In what must have been a relief for the organisers, habitual award show disruptor Kanye West decided not to attend, after having his invitation to perform withdrawn for "concerning online behaviour".
However, the star (who now goes by the name Ye) picked up two awards in the rap categories: best rap song for Jail and best melodic rap performance for Hurricane.
Bennett, meanwhile, became the second-oldest Grammy winner in history. The star, who is 95, won best traditional pop vocal album for the 14th time for Love for Sale, his collaborative album of Cole Porter songs with Lady Gaga.
The oldest Grammy winner remains 97-year-old Mississippi blues artist Pinetop Perkins, who won best traditional blues album in 2011 for his record Joined At The Hip.
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L’État mange sa parole climatique
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Who controls Mariupol? Propaganda war escalates in besieged Ukrainian city
Issued on: 01/04/2022 - 23:16
Catalina Marchant de Abreu
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Propaganda videos from both Russian and Ukrainian forces have been widely shared online, in an effort to prove who has control of the besieged eastern city of Mariupol. After the last independent journalists fled Mariupol on March 21, there is still no evidence of who controls the Ukrainian city, despite claims on both sides. We tell you more in this edition of Truth or Fake.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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Cosmétiques, la tendance du fait maison
C’ est moi qui l’ai fait ! L’idée du bien fait chez soi a toujours existé dans la beauté avec les décoctions de grand-mère. Depuis quelques années, la tendance a pris un coup de fouet par réaction aux produits cosmétiques existants issus de la pétrochimie (perturbateurs endocriniens, tensioactifs polluants et irritants… ). Et certains se sont mis à concocter eux-mêmes leurs produits.
Puis la pandémie a renforcé la tendance : du temps chez soi, du temps pour soi… avec en prime une quête de naturel et de traçabilité. De la même façon qu’ils ont massivement confectionné leur pain lors du premier confinement, « 33 % des Français se sont en effet lancés dans la beauté home made » , constate le bureau d’études Toluna. Pour répondre à une demande qui aujourd’hui se confirme, des livres de beauté dédiés au DIY ( do it yourself, “faites-le vous-même”) se multiplient, comme la Fabrique de cosmétiques naturels de Marika Wilmes et Hester de Goede (Marabout, 10,90 euros), ou Fabriquer ses produits de beauté et santé de Régine Quéva (Larousse Pratique, 14,90 euros).
« Un phénomène qui repose sur trois intentions : le désir de reprendre le contrôle sur ce que l’on consomme, l’envie de s’offrir du sur-mesure et la satisfaction d’un travail réalisé par ses soins », remarque Alexandre Colin, cofondateur de MyCosmetik. Il y a de nombreux kits prêts à l’emploi : Mes premières tambouilles, de Waam (32 euros sur waamcosmetics.com), DIY Crème de jour universelle, de MyCosmetik (22,75 euros sur mycosmetik.fr), ou le coffret cosmétique maison Crème visage booster de jeunesse d’Aroma-Zone (14,50 € sur aroma-zone.com).
Les conseils de Dieynaba Ndoye, dirigeante de Waam
Leader sur ce marché, Aroma-Zone, dans chacune de ses boutiques, « dispose de présentoirs à thème (cosmétiques solides, crèmes visage… ), proposant à ces “consomm’acteurs” deux à trois ingrédients simples pour obtenir ensuite chez soi un produit fi ni » , explique Pascale Ruberti, sa responsable R & D. « Les magasins organisent des animations régulières pour apprendre à réaliser sur place son shampooing, son sérum… et même son parfum », ajoute-t-elle (à partir de 49 euros les trois heures).
« Comme en cuisine, on ne peut pas utiliser n’importe quoi n’importe comment, surtout en ce qui concerne les huiles essentielles » , remarque le Dr Isabelle Gallay, dermatologue à Dijon et vice-présidente du Syndicat des dermatologues- vénéréologues. Ce que confirme Dieynaba Ndoye, fondatrice de Waam, qui, sur son site, délivre toujours des formules courtes et naturelles. « Chaque recette est testée sous le contrôle d’un toxicologue, d’un chargé d’affaires réglementaires, d’un cosmétologue ou d’un pharmacien » , précise Pascale Ruberti.
« Les préparations recommandées sont d’ailleurs soumises aux normes européennes et à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé », explique Alexandre Colin. Attention cependant, certains tutos sur Internet n’ont aucune caution professionnelle. Enfin, l’hygiène doit être irréprochable pour la préparation comme pour la conservation des produits : « Trois mois maximum pour une formule avec de l’eau et six avec une formule sans. À conserver au réfrigérateur de préférence », conclut le Dr Isabelle Gallay.
France24 - World
France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette
Issued on: 24/02/2022 - 18:04
Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.
Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.
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Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu
ActuDes paléontologues et des géologues viennent de mettre en évidence un continent oublié. La Balkanatolie aurait permis le passage des animaux asiatiques vers l’Europe, il y a trente-quatre millions d’années.
Marine CyglerIl y a cinquante millions d’années, la Balkanatolie était un continent séparé de l’Europe et de l’Asie, formé de différentes îles et couvrant les territoires des Balkans et de l’Anatolie actuels.
L’existence de ce troisième continent eurasiatique, coincé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, a été proposée par une équipe de paléontologues et géologues français, américains et turcs dans le numéro de mars de « Earth-Science Reviews ». Elle permet d’expliquer le passage des animaux terrestres d’Asie vers l’Europe au moment de la transition entre l’Éocène et l’Oligocène, c’est-à-dire il y a environ trente-quatre millions d’années.
Des fossiles uniques
Au cours de l’Éocène, entre cinquante et trente-quatre millions d’années, l’Asie et l’Europe étaient deux continents bien distincts, sans possibilité de contacts et d’échanges entre les animaux pendant des millions d’années.
De nombreux fossiles retrouvés dans la région correspondant aux Balkans et à l’Anatolie actuels démontrent qu’elle était peuplée d’une faune terrestre bien particulière, retrouvée nulle part ailleurs. On parle de « faune endémique ». On y trouvait, par exemple, de gros mammifères herbivores ressemblant à des hippopotames et des marsupiaux.
Pour les chercheurs, le fait de retrouver cette faune unique introuvable en Europe ou en Asie indique que la région était une unique masse terrestre, séparée des continents voisins.
La Balkanatolie a fini par être reliée à ceux-ci à la suite, entre autres, de mouvements tectoniques qui se sont produits il y a quarante à trente-quatre millions d’années. Ces événements ont conduit à la formation d’un couloir par lequel la faune asiatique a pu conquérir l’Europe.
La Balkanatolie, le chaînon manquant pour expliquer l’extension de la faune asiatique ? C’est le scénario aujourd’hui le plus plausible (lire ci-dessous « Le point avec... »). Les paléontologues ont d’ailleurs découvert une preuve de la dispersion précoce des animaux asiatiques dans le centre de la Turquie.
Là, à Büyükteflek plus précisément, ils ont dégagé des fossiles bien particuliers datant de trente-cinq à trente-huit millions d’années, c’est-à-dire avant la conquête de l’ouest par les animaux asiatiques. Ces fossiles, les plus vieux dégagés à ce jour en Anatolie, sont des fragments de mâchoires d’animaux ressemblant à de gros rhinocéros, les brontothères, des mammifères incontestablement asiatiques.
La géographie et le vivant
Voici un nouvel exemple qui non seulement éclaire la trajectoire des mammifères, mais montre combien les modifications géographiques façonnent l’évolution des êtres vivants et permettent de comprendre ce qu’on a aujourd’hui sous les yeux. À l’instar de la collision de l’Afrique avec la marge sud de l’Asie, il y a vingt millions d’années, qui a été à l’origine de l’arrivée des éléphants en Asie et des rhinocéros en Afrique.
Le point avec...Grégoire Métais, paléontologue au Centre de recherche en paléontologie (MNHN/Sorbonne Université/CNRS)
« Un changement climatique brutal »
Quels étaient les différents mammifères qui peuplaient l’Asie et l’Europe il y a plus de 40 millions d’années quand ces deux continents étaient totalement séparés ?
En Europe, on trouvait des paléothères – des animaux lointainement apparentés à nos chevaux, des primates, des rongeurs ou encore des anoplothères – qui ressemblaient à des petites vaches, aucun n’a laissé de descendants directs aujourd’hui. En Asie, la faune, plus moderne, était composée de formes primitives de rhinocéros et de ruminants, mais aussi des primates anthropoïdes et des rongeurs divers dont les ancêtres de nos rats et souris.
Pourquoi les animaux européens n’ont-ils pas traversé la Balkanatolie pour se disperser en Asie ?
Il est vrai qu’en Asie, les paléontologues n’ont jusqu’à présent jamais trouvé de fossile de paléothère ou d’anoplothère. La Balkanatolie est d’abord entrée en contact avec l’Asie, mais elle est en revanche restée séparée de l’Europe de l’Ouest par une mer très profonde pendant plus longtemps. Aussi, il y a 40 millions d’années, grâce aux connexions continentales, des animaux asiatiques se sont d’abord installés en Balkanatolie, dont la faune hautement endémique est remplacée par ces nouveaux arrivants asiatiques. C’est dans un second temps, il y a 34 millions d’années, quand se produit un refroidissement global de la Terre, que la Balkanatolie se trouve reliée à l’Europe. Cela permet alors aux animaux asiatiques d’entrer en Europe occidentale où ils se retrouvent en compétition avec les animaux endémiques européens.
En quoi un changement climatique brutal a-t-il donné l’avantage aux mammifères asiatiques ?
Les mammifères européens ont dû faire face à l’effet cumulé d’un changement climatique majeur avec la compétition d’animaux plus performants dans un environnement plus sec, avec des saisons mieux marquées. Je m’explique : il y a 34 millions d’années, outre les changements tectoniques entre la Balkanatolie et l’Europe, il y a eu la mise en place d’un courant océanique froid autour de l’Antarctique lorsque le sud de l’Amérique du Sud s’est détaché de l’Antarctique. Le climat s’est refroidi en Europe et l’environnement s’est radicalement transformé: de forestier et tropical, il est devenu plus ouvert avec des saisons plus marquées, ce qui a favorisé l’extension des animaux asiatiques plus familiarisés avec ce type d’environnement.
Existe-t-il une hypothèse alternative à l’existence de la Balkanatolie pour expliquer l’arrivée des animaux asiatiques en Europe ?
Une hypothèse alternative impliquerait des migrations via le pôle Nord, mais cette hypothèse n’est étayée par aucune donnée paléontologique. En revanche, il s’est sans doute produit un phénomène très marginal de « rafting » pour expliquer l’origine de la faune endémique de Balkanatolie. En effet, on a retrouvé des petits primates d’origine asiatique en Balkanatolie, qui sont probablement arrivés par radeaux naturels, phénomène observé actuellement sous les tropiques lorsque des berges de rivières d’estuaires (et les animaux qui y vivent !) sont détachées et voguent en mer au gré des courants sur des centaines de kilomètres. Les rongeurs et les primates sont fréquemment impliqués dans des phénomènes de dispersion via ce phénomène de rafting. C’est par exemple ainsi que Madagascar a été colonisé, semble-t-il.
sciencesgéologiepaléontologie New York Times - World
‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks
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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.
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By Raphael Minder
MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.
So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.
“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”
Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.
In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.
In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.
During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.
Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.
But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.
Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.
In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”
Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.
While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.
Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.
“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”
Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.
He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.
“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.
As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.
“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.
Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.
“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”
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France24 - World
The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture
Issued on: 16/02/2022 - 16:01
For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.
Valeurs Actuelles
Michelin accueille dans son palmarès de nouveaux étoilés
Pour la première fois, la cérémonie des étoiles du Guide Michelin a eu lieu en province. En présence de 200 maîtres queux et 100 journalistes de tous les pays, elle fut l’occasion de célébrer tous les métiers de la gastronomie. Son palmarès était très attendu. Ont été nommés deux nouveaux trois-étoiles, Dimitri Droisneau à Cassis et Arnaud Donckele à Plénitude de l’hôtel Cheval Blanc Paris (photo). Ce dernier reçoit, après six mois d’existence, les trois étoiles d’emblée ; seul, Yannick Alléno au Pavillon Ledoyen avait signé cet exploit en 2015.
Six nouveaux restaurants étoilés
Parmi les deux-étoiles, six nouveaux restaurants : L’Oiseau Blanc au Penin-sula à Paris avec David Bizet, dont nous avons souvent parlé ; Lalique au château Lafaurie-Peyraguey avec le chef Jérôme Schilling ; mais aussi Duende, le restaurant de l’hôtel L’Imperator à Nîmes, sous la direction de Pierre Gagnaire, avec, sur place, Nicolas Fontaine et Julien Caligo ; deux étoiles aussi pour Marcel Ravin au Monte Carlo Bay, pour le chef grec Philip Chrono-poulos et pour Bruno Verjus à Paris.
La province à l’honneur
Quant aux une-étoile, ils étaient 41 à monter sur le podium. Une jolie évidence avec le retour dans le guide rouge des frères Pourcel, qui se voient octroyer une étoile pour leur établissement à Montpellier, ouvert il y a moins d’un an. Le Pays basque français, longtemps boudé, semble avoir été enfin découvert : les honneurs ont été rendus au basque Guillaume Roget pour Ekaitza à Ciboure, ouvert l’année dernière, et au nouveau chef de l’ Hôtel du Palais à Biarritz, Aurélien Largeau. Anne-Sophie Pic et Hélène Darroze, nos étendards féminins, elles aussi récoltent des étoiles supplémentaires, l’une à Megève, l’autre à Villa La Coste près d’Aix-en-Provence.
La journée s’est terminée avec d’énormes applaudissements pour Alexandre Mazzia, trois étoiles en 2021, et Hélène Darroze, deux étoiles en 2021, qui n’avaient pas pu recevoir leur récompense en communauté à cause de la pandémie, l’année dernière.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar
Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.
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By Carlotta Gall
LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.
Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.
For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.
Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.
War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.
“I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.
More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.
“I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”
Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.
Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.
As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.
“I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.
The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.
As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.
“We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”
He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.
Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.
A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”
His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.
Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.
In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.
“That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”
In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.
In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.
“He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”
Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.
In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.
After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.
Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.
But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”
“So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”
Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”
He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”
“It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”
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France24 - World
From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history
Issued on: 10/02/2022 - 11:14
The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.
Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.
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Le sarcophage de Notre-Dame de Paris
ActuArchéologie Trois ans après son incendie, la cathédrale a livré des secrets, dont un mystérieux cercueil en plomb datant du XIVe siècle.
Anna MussoUn sarcophage anthropomorphe (qui reproduit la forme du corps humain) en plomb « intégralement conservé » datant du XIVe siècle ainsi que des fragments précieux de l’ancien jubé (la clôture séparant le chœur de la nef) ont été mis au jour dans les entrailles de Notre-Dame, a annoncé le ministère de la Culture, le 14 mars. Ces fouilles menées par des archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont été organisées en amont de la reconstruction de la flèche, détruite lors de l’incendie du 15 avril 2019. Les caractéristiques et la localisation du sarcophage rendent « probable », selon les archéologues, l’hypothèse d’une sépulture d’un haut dignitaire de l’Église.
Depuis le début de sa construction en 1163, Notre-Dame a abrité plusieurs sépultures de personnalités et responsables religieux, mais c’est la première fois qu’un sarcophage aussi bien conservé est retrouvé, selon les experts. « Sa découverte va permettre de mieux connaître à la fois les pratiques et les rites funéraires » du Moyen Âge, explique Dominique Garcia, président de l’Inrap. Le cercueil sera analysé dans un laboratoire et les archéologues ont déjà pu y introduire une minicaméra endoscopique. « On voit encore des éléments de tissus, des cheveux sans doute, et aussi et surtout on a vu tout un tapis de feuilles au-dessus de sa tête, ce qui est un phénomène assez bien connu » de l’histoire de l’inhumation religieuse, précise Christophe Besnier, archéologue et responsable des fouilles. A. M.
sciencesnotre-dame-de-parisarchéologie France24 - World
Five aid workers kidnapped in Cameroon freed in neighbouring Nigeria
Issued on: 01/04/2022 - 23:42
Nadia MASSIH
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In tonight's show: Doctors Without Borders confirms that five of its staff members have been released in Nigeria, five weeks after they were kidnapped in neighbouring Cameroon.
Also, our reporters investigate the growing crisis of child malunutrition in Niger, a country where millions are going hungry.
And with the draw now complete for the 2022 World Cup, might this be the year an African side gets past the quarter finals?
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At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada
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After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.
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By Vjosa Isai
MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.
By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.
Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.
She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.
She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.
When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.
By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”
She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.
Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.
The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.
No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.
“A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”
As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.
“It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”
Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.
“Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”
She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.
But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.
“I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”
In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.
Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.
Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.
“When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”
She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.
She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”
The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.
She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.
Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”
As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.
“Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”
Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”
One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.
Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.
“Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”
In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”
Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.
People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.
Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”
“If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”
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L'Humanité
Que vaut la science ?
ChroniqueSylvestre HuetQuelle est la valeur de la science ? En quoi se distingue-t-elle des autres approches du réel, littéraire, poétique, sensible, émotionnelle, religieuse, mythologique… La réponse à la question, explicite ou implicite, tend souvent à les hiérarchiser plutôt qu’à les décrire. À les poser en alternatives exclusives plutôt qu’à rechercher les complémentarités. Et le résultat est souvent un dialogue de sourds. Une situation inconfortable. Lorsque vous êtes au sommet du mont Lozère, au pic de Finiels, en connaître l’origine géologique est-il supérieur à l’émotion suscitée par le paysage et le plaisir de la marche ?
Le dernier rapport du groupe 1 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, publié en août 2021, répond à cette question et suggère la bonne attitude. On y lit ceci : « La connaissance scientifique interagit avec des conceptions préexistantes de la météorologie et du climat incluant des valeurs et des croyances provenant d’identités nationales et ethniques, de traditions, de religions ou de relations avec les terres et les océans. La science possède toutefois des valeurs propres incluant l’objectivité, l’ouverture d’esprit et une analyse fondée sur les preuves de faits établis selon la méthode scientifique. »
Nulle hiérarchie dans cette présentation respectueuse des croyances et des valeurs de tous. Mais une affirmation forte. Celle des valeurs propres à la science. Elle permet d’exiger des artisans et porteurs des autres approches le même respect et la même reconnaissance. Il est respectable de lire la Bible ou le Coran. Mais on ne peut y trouver « une analyse fondée sur les preuves de faits établis selon la méthode scientifique ». Vénérer Pachamama est respectable, mais si l’on veut agir efficacement contre la menace du changement climatique, il faut pouvoir compter sur des informations fiables sur les causes, mécanismes et conséquences de nos émissions de gaz à effet de serre. De même que sur les aspects scientifiques et techniques des solutions possibles à la crise climatique.
L’approche scientifique du réel ne prétend pas disputer à d’autres le terrain du sens de la vie. Lorsque des scientifiques s’y aventurent, ils sortent de leur métier (ce qu’ils ont le droit de faire). Le socle de l’éducation à la science est en revanche la (re)connaissance de ses valeurs propres et de sa capacité unique nécessaire à l’appropriation du réel permettant une action efficace. La crise sanitaire a montré que, pour nombre de citoyens, ce socle reste à construire.
la chronique scientifique de sylvestre huet Opex 360
Le système de visée optronique de la version « appui-feu » des blindés Boxer allemands sera fourni par Thales
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn septembre 2021, via l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr], le ministère allemand de la Défense a notifié un contrat de 70 millions d’euros au consortium ARTEC pour développer une version « JFSTsw » [ou appui-feu] du véhicule blindé Boxer.
Dans le détail, ce contrat prévoit le développement et la livraison de deux prototypes devant chacun intégrer un système d’observation et de surveillance optronique ainsi qu’un tourelleau télé-opéré Protector M153 conçu par Kongsberg. Le tout selon la norme « d’achitecture générique de véhicule » [NGVA] définie par l’Otan.
Ce 30 mars, Thales a indiqué avoir signé un contrat avec Krauss-Maffei Wegmann [membre du consortium ARTEC, ndlr] pour fournir quatre systèmes PAAG [Panoramic Above Armouyr Gimbal] dans le cadre de ce programme.
« Quatre prototypes destinés au véhicule blindé d’infanterie BOXER seront réalisés en 2023, avant un contrat de production qui devrait se concrétiser en 2025 », a précisé l’industriel, dans un communiqué.
Produit sur le site de Thales à Glascow [Royaume-Uni], le PAAG est un système de surveillance télécommandé depuis l’intérieur d’un véhicule blindé, auquel il donne une capacité « gyrostabilisée de détection-reconnaissance-identification [DRI] longue portée et de pointage en mouvement jour/nuit ».
Ce système se compose d’une caméra couleur à haute résolution ainsi que d’un capteur d’imagerie thermique. Il est en mesure d’identifier des cibles à quatre kilomètres de distance. Grâce à son télémètre laser, il permet de mesurer des distances jusqu’à dix kilomètres. En outre, souligne Thales, il peut aussi être « haussé au-dessus du toit du véhicule pour surveiller des cibles situées derrière une ligne de crête sans mettre l’utilisateur en visibilité directe, ce qui réduit considérablement le risque opérationnel ».
Enfin, le PAAG dispose de fonctions AVT [suivi vidéo automatique] et ATD [détection assistée de cibles]. « Couplé à un système de contrôle-commande d’artillerie, il apportera une contribution majeure aux capacités » d’une force terrestre, assure Thales.
« Nous sommes fiers que les forces armées allemandes et notre partenaire de longue date Krauss-Maffei Wegmann aient choisi l’optronique de pointe de Thales pour leurs unités d’appui feu BOXER. Les forces armées allemandes font maintenant partie des 50 armées dans le monde qui font confiance à nos solutions optroniques pour leurs véhicules », s’est félicité Oliver Dörre, le directeur général de la filiale allemande du groupe français d’électronique.
Le système de visée optronique de la version « appui-feu » des blindés Boxer allemands sera fourni par Thales
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn septembre 2021, via l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr], le ministère allemand de la Défense a notifié un contrat de 70 millions d’euros au consortium ARTEC pour développer une version « JFSTsw » [ou appui-feu] du véhicule blindé Boxer.
Dans le détail, ce contrat prévoit le développement et la livraison de deux prototypes devant chacun intégrer un système d’observation et de surveillance optronique ainsi qu’un tourelleau télé-opéré Protector M153 conçu par Kongsberg. Le tout selon la norme « d’achitecture générique de véhicule » [NGVA] définie par l’Otan.
Ce 30 mars, Thales a indiqué avoir signé un contrat avec Krauss-Maffei Wegmann [membre du consortium ARTEC, ndlr] pour fournir quatre systèmes PAAG [Panoramic Above Armouyr Gimbal] dans le cadre de ce programme.
« Quatre prototypes destinés au véhicule blindé d’infanterie BOXER seront réalisés en 2023, avant un contrat de production qui devrait se concrétiser en 2025 », a précisé l’industriel, dans un communiqué.
Produit sur le site de Thales à Glascow [Royaume-Uni], le PAAG est un système de surveillance télécommandé depuis l’intérieur d’un véhicule blindé, auquel il donne une capacité « gyrostabilisée de détection-reconnaissance-identification [DRI] longue portée et de pointage en mouvement jour/nuit ».
Ce système se compose d’une caméra couleur à haute résolution ainsi que d’un capteur d’imagerie thermique. Il est en mesure d’identifier des cibles à quatre kilomètres de distance. Grâce à son télémètre laser, il permet de mesurer des distances jusqu’à dix kilomètres. En outre, souligne Thales, il peut aussi être « haussé au-dessus du toit du véhicule pour surveiller des cibles situées derrière une ligne de crête sans mettre l’utilisateur en visibilité directe, ce qui réduit considérablement le risque opérationnel ».
Enfin, le PAAG dispose de fonctions AVT [suivi vidéo automatique] et ATD [détection assistée de cibles]. « Couplé à un système de contrôle-commande d’artillerie, il apportera une contribution majeure aux capacités » d’une force terrestre, assure Thales.
« Nous sommes fiers que les forces armées allemandes et notre partenaire de longue date Krauss-Maffei Wegmann aient choisi l’optronique de pointe de Thales pour leurs unités d’appui feu BOXER. Les forces armées allemandes font maintenant partie des 50 armées dans le monde qui font confiance à nos solutions optroniques pour leurs véhicules », s’est félicité Oliver Dörre, le directeur général de la filiale allemande du groupe français d’électronique.
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Dans le détail, ce contrat prévoit le développement et la livraison de deux prototypes devant chacun intégrer un système d’observation et de surveillance optronique ainsi qu’un tourelleau télé-opéré Protector M153 conçu par Kongsberg. Le tout selon la norme « d’achitecture générique de véhicule » [NGVA] définie par l’Otan.
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« Quatre prototypes destinés au véhicule blindé d’infanterie BOXER seront réalisés en 2023, avant un contrat de production qui devrait se concrétiser en 2025 », a précisé l’industriel, dans un communiqué.
Produit sur le site de Thales à Glascow [Royaume-Uni], le PAAG est un système de surveillance télécommandé depuis l’intérieur d’un véhicule blindé, auquel il donne une capacité « gyrostabilisée de détection-reconnaissance-identification [DRI] longue portée et de pointage en mouvement jour/nuit ».
Ce système se compose d’une caméra couleur à haute résolution ainsi que d’un capteur d’imagerie thermique. Il est en mesure d’identifier des cibles à quatre kilomètres de distance. Grâce à son télémètre laser, il permet de mesurer des distances jusqu’à dix kilomètres. En outre, souligne Thales, il peut aussi être « haussé au-dessus du toit du véhicule pour surveiller des cibles situées derrière une ligne de crête sans mettre l’utilisateur en visibilité directe, ce qui réduit considérablement le risque opérationnel ».
Enfin, le PAAG dispose de fonctions AVT [suivi vidéo automatique] et ATD [détection assistée de cibles]. « Couplé à un système de contrôle-commande d’artillerie, il apportera une contribution majeure aux capacités » d’une force terrestre, assure Thales.
« Nous sommes fiers que les forces armées allemandes et notre partenaire de longue date Krauss-Maffei Wegmann aient choisi l’optronique de pointe de Thales pour leurs unités d’appui feu BOXER. Les forces armées allemandes font maintenant partie des 50 armées dans le monde qui font confiance à nos solutions optroniques pour leurs véhicules », s’est félicité Oliver Dörre, le directeur général de la filiale allemande du groupe français d’électronique.
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Dans le détail, ce contrat prévoit le développement et la livraison de deux prototypes devant chacun intégrer un système d’observation et de surveillance optronique ainsi qu’un tourelleau télé-opéré Protector M153 conçu par Kongsberg. Le tout selon la norme « d’achitecture générique de véhicule » [NGVA] définie par l’Otan.
Ce 30 mars, Thales a indiqué avoir signé un contrat avec Krauss-Maffei Wegmann [membre du consortium ARTEC, ndlr] pour fournir quatre systèmes PAAG [Panoramic Above Armouyr Gimbal] dans le cadre de ce programme.
« Quatre prototypes destinés au véhicule blindé d’infanterie BOXER seront réalisés en 2023, avant un contrat de production qui devrait se concrétiser en 2025 », a précisé l’industriel, dans un communiqué.
Produit sur le site de Thales à Glascow [Royaume-Uni], le PAAG est un système de surveillance télécommandé depuis l’intérieur d’un véhicule blindé, auquel il donne une capacité « gyrostabilisée de détection-reconnaissance-identification [DRI] longue portée et de pointage en mouvement jour/nuit ».
Ce système se compose d’une caméra couleur à haute résolution ainsi que d’un capteur d’imagerie thermique. Il est en mesure d’identifier des cibles à quatre kilomètres de distance. Grâce à son télémètre laser, il permet de mesurer des distances jusqu’à dix kilomètres. En outre, souligne Thales, il peut aussi être « haussé au-dessus du toit du véhicule pour surveiller des cibles situées derrière une ligne de crête sans mettre l’utilisateur en visibilité directe, ce qui réduit considérablement le risque opérationnel ».
Enfin, le PAAG dispose de fonctions AVT [suivi vidéo automatique] et ATD [détection assistée de cibles]. « Couplé à un système de contrôle-commande d’artillerie, il apportera une contribution majeure aux capacités » d’une force terrestre, assure Thales.
« Nous sommes fiers que les forces armées allemandes et notre partenaire de longue date Krauss-Maffei Wegmann aient choisi l’optronique de pointe de Thales pour leurs unités d’appui feu BOXER. Les forces armées allemandes font maintenant partie des 50 armées dans le monde qui font confiance à nos solutions optroniques pour leurs véhicules », s’est félicité Oliver Dörre, le directeur général de la filiale allemande du groupe français d’électronique.
Opex 360
Otan : La marine américaine déploie six avions de guerre électronique EA-18 Growler en Allemagne
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que les avions de guerre électronique E/A-18G Growler du VAQ 137 [Escadron d’attaque électronique 137] « Rooks » embarqués à bord du porte-avions USS Harry S. Truman peuvent être sollicités pour mener des missions au profit de l’Otan à partir de la Méditerranée, les États-Unis ont considéré qu’il fallait renforcer cette capacité en Europe.
Ainsi, le 28 mars, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a annoncé que six E/A-18G du VAQ 134 « Garudas », mis en oeuvre par un détachement de 240 marins de l’US Navy, seraient envoyés en Allemagne, plus précisément sur la base aérienne de Spangdahlem, où 12 F-35A de l’US Air Force avaient été déployés quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Ces six E/A-18G « ne seront pas déployés pour être utilisés contre les forces russes en Ukraine », a assuré M. Kirby. Leur envoi en Allemagne a été décidé « dans le cadre de nos efforts pour renforcer les capacités de dissuasion et de défense le long du flanc oriental de l’Otan », a-t-il ajouté.
Pour rappel, l’E/A-18G Growler est équipé de la nacelle AN/ALQ-218, laquelle permet de détecter et de localiser l’origine des signaux électromagnétiques. En clair, en volant dans l’espace aérien de l’Otan, il peut être en mesure d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes. Il est également doté du système de brouillage tactique ALQ-99, susceptible de dégrader les capacités des radars adverses. Enfin, il peut emporter les missiles HARM [High speed Anti-Radiation Missile] et AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] pour détruire les défenses aériennes.
Selon M. Kirby, la décision d’envoyer ces E/A-18G en Allemagne n’a pas été motivée par une menace ou un incident spécifique. « Ils sont déployés [à Spangdahlem] car le secrétaire [à la Défense] veut garder toutes les options ouvertes », a-t-il dit. « Il est en relation constante avec le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR, c’est à dire le général américain Tod D. Wolters, ndlr]. Et, à la suite d’une discussion avec celui-ci ainsi qu’avec le gouvernement allemand, il a été estimé que cela permettrait de continuer à renforcer nos défenses sur le flanc oriental [de l’Otan], a-t-il détaillé.
Cela étant, s’il s’agit d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes, tant en Ukraine que dans la région de la Baltique, et en particulier dans l’enclave de Kaliningrad, l’US Air Force dispose d’avions dédiés, comme le RC-135V/W Rivet Joint [la Royal Air Force en a par ailleurs trois exemplaires] ou comme le RC-135U Combat Sent.
À noter que c’est la première fois que des E/A-18G Growler sont déployés en Allemagne. Le précédent gouvernement allemand avait souhaité en acquérir quinze exemplaires, afin de remplacer les Tornado ECR de la Bundeswehr. Mais un tel achat n’est a priori plus d’actualité, Berlin ayant fait récemment part de sa décision de se procurer jusqu’à 35 avions de 5e génération F-35A ainsi que, sans doute, des Eurofighter EF-2000 en version ECR/SEAD.
Otan : La marine américaine déploie six avions de guerre électronique EA-18 Growler en Allemagne
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que les avions de guerre électronique E/A-18G Growler du VAQ 137 [Escadron d’attaque électronique 137] « Rooks » embarqués à bord du porte-avions USS Harry S. Truman peuvent être sollicités pour mener des missions au profit de l’Otan à partir de la Méditerranée, les États-Unis ont considéré qu’il fallait renforcer cette capacité en Europe.
Ainsi, le 28 mars, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a annoncé que six E/A-18G du VAQ 134 « Garudas », mis en oeuvre par un détachement de 240 marins de l’US Navy, seraient envoyés en Allemagne, plus précisément sur la base aérienne de Spangdahlem, où 12 F-35A de l’US Air Force avaient été déployés quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Ces six E/A-18G « ne seront pas déployés pour être utilisés contre les forces russes en Ukraine », a assuré M. Kirby. Leur envoi en Allemagne a été décidé « dans le cadre de nos efforts pour renforcer les capacités de dissuasion et de défense le long du flanc oriental de l’Otan », a-t-il ajouté.
Pour rappel, l’E/A-18G Growler est équipé de la nacelle AN/ALQ-218, laquelle permet de détecter et de localiser l’origine des signaux électromagnétiques. En clair, en volant dans l’espace aérien de l’Otan, il peut être en mesure d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes. Il est également doté du système de brouillage tactique ALQ-99, susceptible de dégrader les capacités des radars adverses. Enfin, il peut emporter les missiles HARM [High speed Anti-Radiation Missile] et AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] pour détruire les défenses aériennes.
Selon M. Kirby, la décision d’envoyer ces E/A-18G en Allemagne n’a pas été motivée par une menace ou un incident spécifique. « Ils sont déployés [à Spangdahlem] car le secrétaire [à la Défense] veut garder toutes les options ouvertes », a-t-il dit. « Il est en relation constante avec le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR, c’est à dire le général américain Tod D. Wolters, ndlr]. Et, à la suite d’une discussion avec celui-ci ainsi qu’avec le gouvernement allemand, il a été estimé que cela permettrait de continuer à renforcer nos défenses sur le flanc oriental [de l’Otan], a-t-il détaillé.
Cela étant, s’il s’agit d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes, tant en Ukraine que dans la région de la Baltique, et en particulier dans l’enclave de Kaliningrad, l’US Air Force dispose d’avions dédiés, comme le RC-135V/W Rivet Joint [la Royal Air Force en a par ailleurs trois exemplaires] ou comme le RC-135U Combat Sent.
À noter que c’est la première fois que des E/A-18G Growler sont déployés en Allemagne. Le précédent gouvernement allemand avait souhaité en acquérir quinze exemplaires, afin de remplacer les Tornado ECR de la Bundeswehr. Mais un tel achat n’est a priori plus d’actualité, Berlin ayant fait récemment part de sa décision de se procurer jusqu’à 35 avions de 5e génération F-35A ainsi que, sans doute, des Eurofighter EF-2000 en version ECR/SEAD.
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Ainsi, le 28 mars, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a annoncé que six E/A-18G du VAQ 134 « Garudas », mis en oeuvre par un détachement de 240 marins de l’US Navy, seraient envoyés en Allemagne, plus précisément sur la base aérienne de Spangdahlem, où 12 F-35A de l’US Air Force avaient été déployés quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Ces six E/A-18G « ne seront pas déployés pour être utilisés contre les forces russes en Ukraine », a assuré M. Kirby. Leur envoi en Allemagne a été décidé « dans le cadre de nos efforts pour renforcer les capacités de dissuasion et de défense le long du flanc oriental de l’Otan », a-t-il ajouté.
Pour rappel, l’E/A-18G Growler est équipé de la nacelle AN/ALQ-218, laquelle permet de détecter et de localiser l’origine des signaux électromagnétiques. En clair, en volant dans l’espace aérien de l’Otan, il peut être en mesure d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes. Il est également doté du système de brouillage tactique ALQ-99, susceptible de dégrader les capacités des radars adverses. Enfin, il peut emporter les missiles HARM [High speed Anti-Radiation Missile] et AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] pour détruire les défenses aériennes.
Selon M. Kirby, la décision d’envoyer ces E/A-18G en Allemagne n’a pas été motivée par une menace ou un incident spécifique. « Ils sont déployés [à Spangdahlem] car le secrétaire [à la Défense] veut garder toutes les options ouvertes », a-t-il dit. « Il est en relation constante avec le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR, c’est à dire le général américain Tod D. Wolters, ndlr]. Et, à la suite d’une discussion avec celui-ci ainsi qu’avec le gouvernement allemand, il a été estimé que cela permettrait de continuer à renforcer nos défenses sur le flanc oriental [de l’Otan], a-t-il détaillé.
Cela étant, s’il s’agit d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes, tant en Ukraine que dans la région de la Baltique, et en particulier dans l’enclave de Kaliningrad, l’US Air Force dispose d’avions dédiés, comme le RC-135V/W Rivet Joint [la Royal Air Force en a par ailleurs trois exemplaires] ou comme le RC-135U Combat Sent.
À noter que c’est la première fois que des E/A-18G Growler sont déployés en Allemagne. Le précédent gouvernement allemand avait souhaité en acquérir quinze exemplaires, afin de remplacer les Tornado ECR de la Bundeswehr. Mais un tel achat n’est a priori plus d’actualité, Berlin ayant fait récemment part de sa décision de se procurer jusqu’à 35 avions de 5e génération F-35A ainsi que, sans doute, des Eurofighter EF-2000 en version ECR/SEAD.
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Ainsi, le 28 mars, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a annoncé que six E/A-18G du VAQ 134 « Garudas », mis en oeuvre par un détachement de 240 marins de l’US Navy, seraient envoyés en Allemagne, plus précisément sur la base aérienne de Spangdahlem, où 12 F-35A de l’US Air Force avaient été déployés quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Ces six E/A-18G « ne seront pas déployés pour être utilisés contre les forces russes en Ukraine », a assuré M. Kirby. Leur envoi en Allemagne a été décidé « dans le cadre de nos efforts pour renforcer les capacités de dissuasion et de défense le long du flanc oriental de l’Otan », a-t-il ajouté.
Pour rappel, l’E/A-18G Growler est équipé de la nacelle AN/ALQ-218, laquelle permet de détecter et de localiser l’origine des signaux électromagnétiques. En clair, en volant dans l’espace aérien de l’Otan, il peut être en mesure d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes. Il est également doté du système de brouillage tactique ALQ-99, susceptible de dégrader les capacités des radars adverses. Enfin, il peut emporter les missiles HARM [High speed Anti-Radiation Missile] et AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] pour détruire les défenses aériennes.
Selon M. Kirby, la décision d’envoyer ces E/A-18G en Allemagne n’a pas été motivée par une menace ou un incident spécifique. « Ils sont déployés [à Spangdahlem] car le secrétaire [à la Défense] veut garder toutes les options ouvertes », a-t-il dit. « Il est en relation constante avec le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR, c’est à dire le général américain Tod D. Wolters, ndlr]. Et, à la suite d’une discussion avec celui-ci ainsi qu’avec le gouvernement allemand, il a été estimé que cela permettrait de continuer à renforcer nos défenses sur le flanc oriental [de l’Otan], a-t-il détaillé.
Cela étant, s’il s’agit d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes, tant en Ukraine que dans la région de la Baltique, et en particulier dans l’enclave de Kaliningrad, l’US Air Force dispose d’avions dédiés, comme le RC-135V/W Rivet Joint [la Royal Air Force en a par ailleurs trois exemplaires] ou comme le RC-135U Combat Sent.
À noter que c’est la première fois que des E/A-18G Growler sont déployés en Allemagne. Le précédent gouvernement allemand avait souhaité en acquérir quinze exemplaires, afin de remplacer les Tornado ECR de la Bundeswehr. Mais un tel achat n’est a priori plus d’actualité, Berlin ayant fait récemment part de sa décision de se procurer jusqu’à 35 avions de 5e génération F-35A ainsi que, sans doute, des Eurofighter EF-2000 en version ECR/SEAD.
BBC
Artificial pancreas to revolutionise diabetes care in England
By Fergus WalshMedical editor
Nearly 900 patients with type 1 diabetes in England are testing a potentially life-changing artificial pancreas.
It can eliminate the need for finger prick tests and prevent life-threatening hypoglycaemic attacks, where blood sugar levels fall too low.
The technology uses a sensor under the skin.
It continually monitors the levels, and a pump automatically adjusts the amount of insulin required.
Six-year-old Charlotte, from Lancashire, is one of more than 200 children using the hybrid closed loop system.
Her mother, Ange Abbott, told us it has made a massive impact on the whole family.
"Prior to having the loop, everything was manual," she said. "At night we'd have to set the alarm every two hours to do finger pricks and corrections of insulin in order to deal with the ups and downs of Charlotte's blood sugars."
About 400,000 people in the UK have type 1 diabetes, a condition where the body can't produce insulin, the hormone which regulates blood sugar levels.
NHS England says it is the first nationwide test of the technology in the world, and it comes 100 years after the first diabetes patient received insulin injections.
The hybrid system is not completely automated, because the amount of carbohydrates being eaten at mealtimes needs to be inputted.
Charlotte's consultant Dr May Ng, a paediatric endocrinologist at Ormskirk District General Hospital, thinks the new technology has huge potential.
"I think it's absolutely fantastic. I've been practising for 25 years in children's diabetes and it's a game-changer," she said.
"To be able to improve the quality of life, to be able to see that most of their blood glucose readings are within that target range, it's very exciting."
For Ange, the constant monitoring means that Charlotte can go back to being the child she was.
"She loves days out with her friends and sleepovers, but we had to stop these as soon as she was diagnosed because other people couldn't manage her diabetes.
"Now we can allow her to go out for these social occasions when we're not there."
Yasmin Hopkins, 27, from London, has also received an artificial pancreas as part of the pilot.
She was diagnosed with type 1 diabetes 15 years ago and had struggled to maintain her blood sugar levels.
Yasmin told us she finds the new technology liberating.
"I wake up now and I can do a normal day's work, or go on a dog walk without being concerned," she said.
"Before, I felt like I'd have been at risk from some of the long-term complications of diabetes, whereas now I don't see that happening."
If blood sugar levels are not kept under control, diabetes patients risk long-term damage to their heart, kidneys, eyes and nerves.
Prof Partha Kar, NHS national speciality adviser for diabetes, said: "Having machines monitor and deliver medication for diabetes patients sounds quite sci-fi like, but technology and machines are part and parcel of how we live our lives every day.
"It is not very far away from the holy grail of a fully automated system, where people with type 1 diabetes can get on with their lives without worrying about glucose levels or medication."
Chris Askew, chief executive of Diabetes UK, said: "This technology has the potential to transform the lives of people with type 1 diabetes, improving both their quality of life and clinical outcomes."
To date, 875 patients have joined the pilot, which will enrol up to 1,000 people. The results will be part of an assessment by the National Institute for Health and Care Excellence, which is considering where to roll out the technology more widely.
It comes after NICE recommended that everyone in England with type 1 diabetes be offered some form of continuous glucose monitoring via a sensor attached to the skin.
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Artificial pancreas for children hailed a success
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France24 - World
Tunisia's president says no early elections after dissolving parliament
Issued on: 01/04/2022 - 04:33
NEWS WIRES
Tunisia's parliamentary elections won't be held within the next three months, President Kais Saied said late on Thursday during a meeting with Prime Minister Najla Bouden, according to a Facebook post by the president's office.
Saied issued a decree on Wednesday dissolving parliament, which has been suspended since last year, after it defied him by voting to repeal decrees that he used to assume near total power.
The Free Constitutional Party, an opposition party that polls project would be the biggest in parliament if elections were held, urged Saied to call early elections following the dissolution of parliament.
Abir Moussi, the party head and a supporter of late autocratic president Zine El Abidine Ben Ali, said that Saied has no choice, according to the constitution, and should call elections within three months.
"I don't know how they get this interpretation," Saied said on Thursday, referring to article 89 of the constitution.
He has previously said he will form a committee to rewrite the constitution, put it to a referendum in July then hold parliamentary elections in December.
Tunisia's main opposition party, the Islamist Ennahda, rejects Saied's move to dissolve parliament and will boycott any referendum he calls to restructure the political system unilaterally, its leader, Rached Ghannouchi, said earlier on Thursday.
Saied's opponents accuse him of a coup when he suspended the chamber last summer, brushed aside most of the 2014 constitution and moved to rule by decree as he set about remaking the political system.
Tunisia's 2014 constitution says the parliament must remain in session during any exceptional period of the kind announced by Saied last summer and that dissolving the chamber should trigger a new election, though he has not yet announced one.
(REUTERS)
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Thousands protest against Tunisian president’s new powers over judiciary
Tunisia accused of using emergency powers to ‘conceal secret detentions’
Tunisian judges, lawyers protest president’s dissolution of key courts watchdog
Opex 360
Le Royaume-Uni va renforcer sa présence militaire dans le Grande Nord, évoquant l’interopérabilité avec ses alliés
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSous l’effet du changement climatique, le Grand Nord risque de devenir la source de tensions nouvelles. Ainsi, la possibilité d’exploiter plus aisément ses ressources naturelles [hydrocarbures, métaux rares, etc] accentue les différends territoriaux entre les pays riverains, y compris entre alliés, les États-Unis et le Royaume-Uni ne reconnaissant pas, par exemple, la souveraineté du Canada sur le Passage du Nord-Ouest. En outre, la diminution de la calotte glaciaire fera augmenter le trafic maritime dans cette région, appelée également à devenir un carrefour de câbles sous-marins de télécommunications.
Au-delà de ces considérations, le Grand Nord et son environnement proche ont aussi des enjeux stratégiques. « Celui qui contrôle l’Islande a un revolver pointé sur l’Angleterre, les Etats-Unis et le Canada dans les mains », avait ainsi relevé le géopoliticien allemand Karl Haushofer. Et le passage GIUK [Groenland – Islande – Royaume-Uni] est crucial pour les liaisons maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe.
Ayant exprimé des revendications territoriales [notamment sur la ur la dorsale de Lomonossov], la Russie a pris en compte tous ces enjeux en publiant une stratégie pour le Grand Nord en 2009. Stratégie qui prévoit le renforcement significatif de ses moyens militaires dans cette région, via la réhabilitation de bases abandonnées après la fin de l’Union soviétique, la création d’unités spécialisées et le déploiement de capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD]. Les forces russes y mènent régulièrement des exercices, dont certains relèvent de la démonstration de force.
Quant à la Chine, elle a publié un « livre blanc » sur l’Arctique en 2018, avec l’objectif d’édifier une « route de la Soie polaire grâce au développement de voies de transport maritime ». Et elle cherche à y accroître son influence, en particulier au Groenland, où, de par ses investissements, elle vise à prendre le contrôle des infrastructures critiques et celui des ressources minières.
Avec cette compétition stratégique qui se profile, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a récemment fait valoir que le Grand Nord est une « région d’une importance critique » pour les Alliés.
« Nous ne pouvons nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, menacer l’Otan et créer un risque de malentendus », a en effet affirmé M. Stoltenberg, le 25 mars, alors qu’il assistait à l’exercice Cold Response 22, organisé en Norvège. « Nous observons aussi un intérêt croissant de la Chine pour la région. La Chine s’est définie comme un État du proche Arctique et ambitionne d’établir une présence ici », a-t-il aussi relevé.
Ce constat est partagé par le Royaume-Uni, au point que son ministère de la Défense [MoD] a mis l’Arctique et le Grand Nord « au centre » de sa sécurité, dans une stratégie dévoilée en septembre 2018. Il y était alors question d’accroître les entraînements militaires par temps froid et d’augmenter les moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine, en coopération avec la Norvège.
Or, cette « stratégie » vient d’être mise à jour [.pdf], a annoncé Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, en marge de Cold Response 22. Le Grand Nord est « important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », a-t-il justifié, depuis la base norvégienne de Bardufoss, le 29 mars.
Dans les grandes lignes, le Royaume-Uni entend s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], laquelle réunit le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et les trois pays baltes ainsi que la Suède et la Finlande afin d’organiser davantage de manoeuvres militaires par temps froid. Londres envisage de créer une « force d’intervention permanente » bâtie autour d’un « Groupe littoral d’intervention » [Littoral Response Group – LRG] comprenant deux navires d’assaut amphibie et d’au moins une compagnie de Royal Marines.
« Nous maintiendrons une présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région », assure le document. Ce qui passera aussi par l’envoi régulier de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].
« En investissant dans une nouvelle génération de frégates de lutte anti-sous-marine, nous nous concentrerons sur une interopérabilité accrue avec les États-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège, ainsi qu’avec la France et les Pays-Bas », ajoute-t-il.
Dans les airs, le Royaume-Uni parle de renforcer sa contribution à la sécurité régionale en déployant des avions de renseignement RC-135W Rivet et en continuant d’assurer des missions de police du ciel au profit de l’Islande, dans le cadre de l’Otan. Et il mise également sur ses capacités aéronavales, les porte-avions HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales pouvant être sollicités pour engager des F-35B si nécessaire.
Sur ce point, le document souligne que « l’exploitation de F-35 aux côtés du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et des États-Unis offre de nouvelles opportunités en termes d’interopérabilité avec les Alliés et les partenaires proches dans la région ».
Outre le F-35, le ministère britannique de la Défense fait aussi valoir que ses neuf avions de patrouille maritime P-8A Poseidon [mis en oeuvre par la Royal Air Force] permettront aussi d’accroître l’interopérabilité avec la Norvège et les États-Unis, qui en sont également dotés. Cela « améliorera également notre connaissance de la situation dans le Grand Nord », estime-t-il.
Le Royaume-Uni va renforcer sa présence militaire dans le Grande Nord, évoquant l’interopérabilité avec ses alliés
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSous l’effet du changement climatique, le Grand Nord risque de devenir la source de tensions nouvelles. Ainsi, la possibilité d’exploiter plus aisément ses ressources naturelles [hydrocarbures, métaux rares, etc] accentue les différends territoriaux entre les pays riverains, y compris entre alliés, les États-Unis et le Royaume-Uni ne reconnaissant pas, par exemple, la souveraineté du Canada sur le Passage du Nord-Ouest. En outre, la diminution de la calotte glaciaire fera augmenter le trafic maritime dans cette région, appelée également à devenir un carrefour de câbles sous-marins de télécommunications.
Au-delà de ces considérations, le Grand Nord et son environnement proche ont aussi des enjeux stratégiques. « Celui qui contrôle l’Islande a un revolver pointé sur l’Angleterre, les Etats-Unis et le Canada dans les mains », avait ainsi relevé le géopoliticien allemand Karl Haushofer. Et le passage GIUK [Groenland – Islande – Royaume-Uni] est crucial pour les liaisons maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe.
Ayant exprimé des revendications territoriales [notamment sur la ur la dorsale de Lomonossov], la Russie a pris en compte tous ces enjeux en publiant une stratégie pour le Grand Nord en 2009. Stratégie qui prévoit le renforcement significatif de ses moyens militaires dans cette région, via la réhabilitation de bases abandonnées après la fin de l’Union soviétique, la création d’unités spécialisées et le déploiement de capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD]. Les forces russes y mènent régulièrement des exercices, dont certains relèvent de la démonstration de force.
Quant à la Chine, elle a publié un « livre blanc » sur l’Arctique en 2018, avec l’objectif d’édifier une « route de la Soie polaire grâce au développement de voies de transport maritime ». Et elle cherche à y accroître son influence, en particulier au Groenland, où, de par ses investissements, elle vise à prendre le contrôle des infrastructures critiques et celui des ressources minières.
Avec cette compétition stratégique qui se profile, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a récemment fait valoir que le Grand Nord est une « région d’une importance critique » pour les Alliés.
« Nous ne pouvons nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, menacer l’Otan et créer un risque de malentendus », a en effet affirmé M. Stoltenberg, le 25 mars, alors qu’il assistait à l’exercice Cold Response 22, organisé en Norvège. « Nous observons aussi un intérêt croissant de la Chine pour la région. La Chine s’est définie comme un État du proche Arctique et ambitionne d’établir une présence ici », a-t-il aussi relevé.
Ce constat est partagé par le Royaume-Uni, au point que son ministère de la Défense [MoD] a mis l’Arctique et le Grand Nord « au centre » de sa sécurité, dans une stratégie dévoilée en septembre 2018. Il y était alors question d’accroître les entraînements militaires par temps froid et d’augmenter les moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine, en coopération avec la Norvège.
Or, cette « stratégie » vient d’être mise à jour [.pdf], a annoncé Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, en marge de Cold Response 22. Le Grand Nord est « important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », a-t-il justifié, depuis la base norvégienne de Bardufoss, le 29 mars.
Dans les grandes lignes, le Royaume-Uni entend s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], laquelle réunit le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et les trois pays baltes ainsi que la Suède et la Finlande afin d’organiser davantage de manoeuvres militaires par temps froid. Londres envisage de créer une « force d’intervention permanente » bâtie autour d’un « Groupe littoral d’intervention » [Littoral Response Group – LRG] comprenant deux navires d’assaut amphibie et d’au moins une compagnie de Royal Marines.
« Nous maintiendrons une présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région », assure le document. Ce qui passera aussi par l’envoi régulier de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].
« En investissant dans une nouvelle génération de frégates de lutte anti-sous-marine, nous nous concentrerons sur une interopérabilité accrue avec les États-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège, ainsi qu’avec la France et les Pays-Bas », ajoute-t-il.
Dans les airs, le Royaume-Uni parle de renforcer sa contribution à la sécurité régionale en déployant des avions de renseignement RC-135W Rivet et en continuant d’assurer des missions de police du ciel au profit de l’Islande, dans le cadre de l’Otan. Et il mise également sur ses capacités aéronavales, les porte-avions HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales pouvant être sollicités pour engager des F-35B si nécessaire.
Sur ce point, le document souligne que « l’exploitation de F-35 aux côtés du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et des États-Unis offre de nouvelles opportunités en termes d’interopérabilité avec les Alliés et les partenaires proches dans la région ».
Outre le F-35, le ministère britannique de la Défense fait aussi valoir que ses neuf avions de patrouille maritime P-8A Poseidon [mis en oeuvre par la Royal Air Force] permettront aussi d’accroître l’interopérabilité avec la Norvège et les États-Unis, qui en sont également dotés. Cela « améliorera également notre connaissance de la situation dans le Grand Nord », estime-t-il.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSous l’effet du changement climatique, le Grand Nord risque de devenir la source de tensions nouvelles. Ainsi, la possibilité d’exploiter plus aisément ses ressources naturelles [hydrocarbures, métaux rares, etc] accentue les différends territoriaux entre les pays riverains, y compris entre alliés, les États-Unis et le Royaume-Uni ne reconnaissant pas, par exemple, la souveraineté du Canada sur le Passage du Nord-Ouest. En outre, la diminution de la calotte glaciaire fera augmenter le trafic maritime dans cette région, appelée également à devenir un carrefour de câbles sous-marins de télécommunications.
Au-delà de ces considérations, le Grand Nord et son environnement proche ont aussi des enjeux stratégiques. « Celui qui contrôle l’Islande a un revolver pointé sur l’Angleterre, les Etats-Unis et le Canada dans les mains », avait ainsi relevé le géopoliticien allemand Karl Haushofer. Et le passage GIUK [Groenland – Islande – Royaume-Uni] est crucial pour les liaisons maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe.
Ayant exprimé des revendications territoriales [notamment sur la ur la dorsale de Lomonossov], la Russie a pris en compte tous ces enjeux en publiant une stratégie pour le Grand Nord en 2009. Stratégie qui prévoit le renforcement significatif de ses moyens militaires dans cette région, via la réhabilitation de bases abandonnées après la fin de l’Union soviétique, la création d’unités spécialisées et le déploiement de capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD]. Les forces russes y mènent régulièrement des exercices, dont certains relèvent de la démonstration de force.
Quant à la Chine, elle a publié un « livre blanc » sur l’Arctique en 2018, avec l’objectif d’édifier une « route de la Soie polaire grâce au développement de voies de transport maritime ». Et elle cherche à y accroître son influence, en particulier au Groenland, où, de par ses investissements, elle vise à prendre le contrôle des infrastructures critiques et celui des ressources minières.
Avec cette compétition stratégique qui se profile, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a récemment fait valoir que le Grand Nord est une « région d’une importance critique » pour les Alliés.
« Nous ne pouvons nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, menacer l’Otan et créer un risque de malentendus », a en effet affirmé M. Stoltenberg, le 25 mars, alors qu’il assistait à l’exercice Cold Response 22, organisé en Norvège. « Nous observons aussi un intérêt croissant de la Chine pour la région. La Chine s’est définie comme un État du proche Arctique et ambitionne d’établir une présence ici », a-t-il aussi relevé.
Ce constat est partagé par le Royaume-Uni, au point que son ministère de la Défense [MoD] a mis l’Arctique et le Grand Nord « au centre » de sa sécurité, dans une stratégie dévoilée en septembre 2018. Il y était alors question d’accroître les entraînements militaires par temps froid et d’augmenter les moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine, en coopération avec la Norvège.
Or, cette « stratégie » vient d’être mise à jour [.pdf], a annoncé Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, en marge de Cold Response 22. Le Grand Nord est « important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », a-t-il justifié, depuis la base norvégienne de Bardufoss, le 29 mars.
Dans les grandes lignes, le Royaume-Uni entend s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], laquelle réunit le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et les trois pays baltes ainsi que la Suède et la Finlande afin d’organiser davantage de manoeuvres militaires par temps froid. Londres envisage de créer une « force d’intervention permanente » bâtie autour d’un « Groupe littoral d’intervention » [Littoral Response Group – LRG] comprenant deux navires d’assaut amphibie et d’au moins une compagnie de Royal Marines.
« Nous maintiendrons une présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région », assure le document. Ce qui passera aussi par l’envoi régulier de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].
« En investissant dans une nouvelle génération de frégates de lutte anti-sous-marine, nous nous concentrerons sur une interopérabilité accrue avec les États-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège, ainsi qu’avec la France et les Pays-Bas », ajoute-t-il.
Dans les airs, le Royaume-Uni parle de renforcer sa contribution à la sécurité régionale en déployant des avions de renseignement RC-135W Rivet et en continuant d’assurer des missions de police du ciel au profit de l’Islande, dans le cadre de l’Otan. Et il mise également sur ses capacités aéronavales, les porte-avions HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales pouvant être sollicités pour engager des F-35B si nécessaire.
Sur ce point, le document souligne que « l’exploitation de F-35 aux côtés du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et des États-Unis offre de nouvelles opportunités en termes d’interopérabilité avec les Alliés et les partenaires proches dans la région ».
Outre le F-35, le ministère britannique de la Défense fait aussi valoir que ses neuf avions de patrouille maritime P-8A Poseidon [mis en oeuvre par la Royal Air Force] permettront aussi d’accroître l’interopérabilité avec la Norvège et les États-Unis, qui en sont également dotés. Cela « améliorera également notre connaissance de la situation dans le Grand Nord », estime-t-il.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerSous l’effet du changement climatique, le Grand Nord risque de devenir la source de tensions nouvelles. Ainsi, la possibilité d’exploiter plus aisément ses ressources naturelles [hydrocarbures, métaux rares, etc] accentue les différends territoriaux entre les pays riverains, y compris entre alliés, les États-Unis et le Royaume-Uni ne reconnaissant pas, par exemple, la souveraineté du Canada sur le Passage du Nord-Ouest. En outre, la diminution de la calotte glaciaire fera augmenter le trafic maritime dans cette région, appelée également à devenir un carrefour de câbles sous-marins de télécommunications.
Au-delà de ces considérations, le Grand Nord et son environnement proche ont aussi des enjeux stratégiques. « Celui qui contrôle l’Islande a un revolver pointé sur l’Angleterre, les Etats-Unis et le Canada dans les mains », avait ainsi relevé le géopoliticien allemand Karl Haushofer. Et le passage GIUK [Groenland – Islande – Royaume-Uni] est crucial pour les liaisons maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe.
Ayant exprimé des revendications territoriales [notamment sur la ur la dorsale de Lomonossov], la Russie a pris en compte tous ces enjeux en publiant une stratégie pour le Grand Nord en 2009. Stratégie qui prévoit le renforcement significatif de ses moyens militaires dans cette région, via la réhabilitation de bases abandonnées après la fin de l’Union soviétique, la création d’unités spécialisées et le déploiement de capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD]. Les forces russes y mènent régulièrement des exercices, dont certains relèvent de la démonstration de force.
Quant à la Chine, elle a publié un « livre blanc » sur l’Arctique en 2018, avec l’objectif d’édifier une « route de la Soie polaire grâce au développement de voies de transport maritime ». Et elle cherche à y accroître son influence, en particulier au Groenland, où, de par ses investissements, elle vise à prendre le contrôle des infrastructures critiques et celui des ressources minières.
Avec cette compétition stratégique qui se profile, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a récemment fait valoir que le Grand Nord est une « région d’une importance critique » pour les Alliés.
« Nous ne pouvons nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, menacer l’Otan et créer un risque de malentendus », a en effet affirmé M. Stoltenberg, le 25 mars, alors qu’il assistait à l’exercice Cold Response 22, organisé en Norvège. « Nous observons aussi un intérêt croissant de la Chine pour la région. La Chine s’est définie comme un État du proche Arctique et ambitionne d’établir une présence ici », a-t-il aussi relevé.
Ce constat est partagé par le Royaume-Uni, au point que son ministère de la Défense [MoD] a mis l’Arctique et le Grand Nord « au centre » de sa sécurité, dans une stratégie dévoilée en septembre 2018. Il y était alors question d’accroître les entraînements militaires par temps froid et d’augmenter les moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine, en coopération avec la Norvège.
Or, cette « stratégie » vient d’être mise à jour [.pdf], a annoncé Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, en marge de Cold Response 22. Le Grand Nord est « important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », a-t-il justifié, depuis la base norvégienne de Bardufoss, le 29 mars.
[.pdf]pdfDans les grandes lignes, le Royaume-Uni entend s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], laquelle réunit le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et les trois pays baltes ainsi que la Suède et la Finlande afin d’organiser davantage de manoeuvres militaires par temps froid. Londres envisage de créer une « force d’intervention permanente » bâtie autour d’un « Groupe littoral d’intervention » [Littoral Response Group – LRG] comprenant deux navires d’assaut amphibie et d’au moins une compagnie de Royal Marines.
« Nous maintiendrons une présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région », assure le document. Ce qui passera aussi par l’envoi régulier de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].
« En investissant dans une nouvelle génération de frégates de lutte anti-sous-marine, nous nous concentrerons sur une interopérabilité accrue avec les États-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège, ainsi qu’avec la France et les Pays-Bas », ajoute-t-il.
Dans les airs, le Royaume-Uni parle de renforcer sa contribution à la sécurité régionale en déployant des avions de renseignement RC-135W Rivet et en continuant d’assurer des missions de police du ciel au profit de l’Islande, dans le cadre de l’Otan. Et il mise également sur ses capacités aéronavales, les porte-avions HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales pouvant être sollicités pour engager des F-35B si nécessaire.
Sur ce point, le document souligne que « l’exploitation de F-35 aux côtés du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et des États-Unis offre de nouvelles opportunités en termes d’interopérabilité avec les Alliés et les partenaires proches dans la région ».
Outre le F-35, le ministère britannique de la Défense fait aussi valoir que ses neuf avions de patrouille maritime P-8A Poseidon [mis en oeuvre par la Royal Air Force] permettront aussi d’accroître l’interopérabilité avec la Norvège et les États-Unis, qui en sont également dotés. Cela « améliorera également notre connaissance de la situation dans le Grand Nord », estime-t-il.
L'Humanité
Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?
ActuPourra-t-on bientôt détecter précocement une tumeur grâce aux insectes ? C’est l’espoir d’une équipe de chercheurs français, qui entraînent les petits arthropodes à humer les cellules cancéreuses grâce à leur puissant odorat.
Anna MussoAnna MussoTravailleuse à l’organisation légendaire, la fourmi a également des talents médicaux que l’on aurait peine à imaginer. Pour la première fois, des chercheurs français ont appris à ces insectes à détecter les cancers humains. Grâce à leur odorat très développé, les fourmis parviennent à différencier les cellules saines des cellules affectées et même à distinguer différents types de cancer.
La fourmi plus efficace et moins chère qu’un chien
Certaines tumeurs cancéreuses émettent, en effet, des composés organiques volatils (COV), indétectables pour nos naseaux mais qui servent de biomarqueurs pour le diagnostic du cancer. Une équipe regroupant des scientifiques de l’université Sorbonne-Paris-Nord, du CNRS, de l’Institut Curie et de l’Inserm a mis en évidence les performances dans ce domaine d’une catégorie précise de ces bestioles nommée Formica fusca, une espèce européenne très commune et répandue dans l’hémisphère Nord. L’étude, parue le 21 février 2022 dans la revue (1) a pour principal auteur Baptiste Piqueret, un jeune chercheur du laboratoire d’éthologie expérimentale et comparée à l’université Sorbonne-Paris-Nord, qui a soutenu sa thèse de doctorat l’année dernière sur « la détection olfactive du cancer humain par les fourmis ».
L’utilisation des compétences animales en médecine n’est pas nouvelle. L’odorat des chiens, notamment, est expérimenté par l’Institut Curie pour le dépistage précoce du cancer du sein. Mais cette méthode est longue – entre six mois et un an d’entraînement – et coûteuse. Les fourmis, elles, sont plus rapides, moins chères et très efficaces. Quelques dizaines de minutes suffisent pour leur apprendre à reconnaître l’odeur des cellules cancéreuses en leur présentant une fois seulement les stimuli. Et leur mémoire à long terme résiste à l’extinction au sein de la colonie et s’adapte à des environnements instables.
Pour réaliser leur expérience, les scientifiques ont mis en place des protocoles dits d’apprentissage associatif, où une odeur est liée à un système de récompense. « On place notre fourmi au centre d’une arène avec l’odeur des cellules dans un tube et de l’eau sucrée à proximité, explique Baptiste Piqueret. La fourmi va explorer son environnement et tomber rapidement sur la récompense, qu’elle va boire. Pendant ce temps, elle va renifler (avec ses antennes) et s’apercevoir que la récompense est à côté d’une odeur particulière. » La connexion se fait : si elle veut manger, elle doit se diriger vers cet arôme. « C’est un peu le même principe que lorsque vous êtes dans la rue et que vous sentez l’odeur du pain au chocolat qui vient d’une boulangerie, poursuit le chercheur. Si vous avez faim, vous allez entrer dans la boutique. »
Un nombre élevé de récepteurs olfactifs
Les chercheurs ont commencé par effectuer des tests sur 36 fourmis, toutes dressées selon ce procédé. Ils leur ont ensuite présenté deux odeurs différentes : une nouvelle et celle des cellules cancéreuses. Résultat : les fourmis ont su, quasiment à coup sûr, retrouver celles associées à la récompense. Une centaine de fourmis Formica fusca ont aussi appris à détecter trois lignées de cellules cancéreuses : le cancer des ovaires et deux types de cancer du sein. Dans 95 % des cas, les insectes ont su repérer les cellules malades.
Comment expliquer la performance de ces petits arthropodes (ce qui signifie pieds ou pattes articulés) ? Leur succès est lié à un odorat particulièrement fin dû à un nombre élevé de récepteurs olfactifs et aussi à une communication chimique développée qui leur permet de se reconnaître après avoir établi un contact avec leurs antennes. Le matériel génétique des fourmis les dote du meilleur des odorats chez les insectes. Elles posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes. Deux familles de fourmis dont le génome a été séquencé disposeraient de 377 et 407 gènes codants pour les protéines ayant une affinité pour des odeurs, contre 174 pour les abeilles, 74 à 158 pour les moustiques et 61 pour les drosophiles !
Les fourmis posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes.
Cette première étude montre le potentiel des fourmis. Mais, avant d’en retrouver dans les hôpitaux, il faut encore évaluer l’efficacité de cette méthode avec des tests cliniques sur un organisme humain. Évidemment, les fourmis ne se promèneraient pas sur le corps des patients. « On peut utiliser, par exemple, de l’urine, de la salive ou de la sueur d’une personne qui a potentiellement un cancer, précise Baptiste Piqueret . Il n’y aura pas de contact direct entre nos fourmis et les patients. »
Un enjeu de santé publique
Pour l’instant, les expériences se poursuivent en laboratoire avec de l’urine de souris cancéreuses. Si elles sont concluantes, cela constituerait une alternative peu invasive et peu onéreuse aux méthodes de détection comme les IRM ou les mammographies. Le diagnostic précoce des cancers reste un enjeu de santé publique. Il permet d’améliorer les chances de guérison, de diminuer la lourdeur des traitements et de limiter les séquelles. En France, en 2018, le nombre total de nouveaux cas était estimé à 382 000 .
Et dans le monde, le cancer est la deuxième cause de mortalité – après les maladies cardiovasculaires – avec près de 10 millions de décès chaque année. Plus tôt la maladie est diagnostiquée, meilleures sont les chances de survie. Morale de cette étude : si « la fourmi n’est pas prêteuse », comme l’écrivait Jean de La Fontaine, en revanche elle peut s’avérer fort utile.
sciencescancerFourmis BBC
Ukraine war to halve global trade growth, warns WTO
By Jonathan JosephsBusiness reporter, BBC News
The Ukraine war has led the World Trade Organization (WTO) to cut its global trade growth forecast for this year.
The previous 4.7% growth forecast has been cut to 2.5% due to "the impact of the war and related policies", said WTO boss Dr Ngozi Okonjo-Iweala.
The cut is also linked to continuing global supply chain problems that started as a result of the pandemic.
She said disruptions would make food more costly, saying "my worry is that we have a food crisis that is brewing".
Dr Okonjo-Iweala told the BBC that although Russia and Ukraine only make up about 2.5% of global merchandise exports, they "are very, very significant in certain sectors".
"The first worry, of course, is for the people of Ukraine, who are being displaced [and] not having enough food to eat," she said.
She added the global economy was "going to suffer some severe consequences", and said poorer countries would particularly feel the impact of the shortages, and "the supply constraints on food".
Supplies of many food products including wheat and corn have been affected following Russia's invasion of Ukraine.
Industry groups have warned the EU faces a shortage of sunflower oil. In total, 46.9% of global exports come from Ukraine and 29.9% from Russia according to S&P Global, but with Ukraine's ports closed it is struggling to export it.
"I'm truly worried about looming hunger, particularly in poor countries that can least afford it," Dr Okonjo-Iweala warned.
Using Africa as an example, the former Nigerian finance minister said 35 of 55 countries there imported wheat and other grains from Russia and Ukraine and 22 imported fertiliser.
"Work being done by the African Development Bank now shows that in many countries, food prices are rising by 20% to 50% already," she said.
However, Dr Okonjo-Iweala said she was hopeful there were solutions to the supply problems.
She said in the short term countries could be "changing our dietary tastes" to eat more homegrown products.
She added in the longer term Africa was investing in "heat tolerant varieties of wheat and other crops" as it adapts to climate change.
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As well as food prices surging, the cost of other commodities have hit record highs amid concerns the war and economic sanctions on Russia will lead to supply disruptions.
Russia's mining industry is hugely important for many substances such as palladium, where it is responsible for 40% of global production of the metal that is essential for carmakers.
Even before the war in Ukraine, the pandemic had caused a mismatch between supply and demand in many industries which pushed prices up, and the International Monetary Fund has warned that soaring inflation will reduce global economic growth this year.
"In the short to medium term, I think that we are going to see these inflationary pressures continue," Dr Okonjo-Iweala said.
Trade battle with Russia
Trade has become a key tool many countries have used to pressure President Vladimir Putin over his decision to invade Ukraine.
Ukraine has cut economic ties with Russia and led calls for it to be suspended from the WTO because of the war. However no country has ever been expelled from the WTO, something the Director-General said is "not an easy thing to do".
She says there is no mechanism to kick Russia out despite some leading international trade lawyers disagreeing.
You can watch Dr Ngozi Okonjo-Iweala's full interview on "Talking Business with Aaron Heslehurst" this weekend.
Viewers in the UK can watch the show on Sunday at 15:30 on the BBC News Channel.
In other countries, it will be on BBC World News at Saturday at 23:30 GMT, Sunday at 05:30 & 16:30 GMT and Monday at 07:30 & 16:30 GMT
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Diplomatie. Hubert Védrine : « L’Occident n’est plus capable de realpolitik »
EntretienL’ancien ministre des Affaires étrangères (1997-2002) analyse les causes de la guerre en cours entre la Russie et l’Ukraine, ainsi que la montée du discours nationaliste et anti-occidental du Kremlin.
Marc de Miramon Hubert Védrine (1), qui vient de publier son dernier livre Une vision du monde aux éditions Bouquins, a notamment organisé avec les États-Unis, la Russie et plusieurs pays européens la conférence de Rambouillet, dont l’échec entraîna la guerre menée contre la Serbie de Slobodan Milosevic par l’Otan en 1999. Un précédent brandi par Moscou, comme l’intervention militaire en Libye en 2011, pour dénoncer les violations du droit international attribuées au « camp » occidental et justifier sa propre agression de l’Ukraine.
L’engrenage des événements qui a conduit à la guerre a-t-il été bien compris en Occident ? Comment en est-on arrivé là ?
Il faut rappeler que les relations entre les Européens et la Russie ont toujours été compliquées. Avec l’URSS, pendant un siècle, il y a eu des périodes de tension extrême, l’alliance de la Seconde Guerre mondiale puis la guerre froide, la coexistence pacifique, la détente… Plus récemment, avec la réapparition de la Russie à partir de 1992, il faut distinguer l’ère de Boris Eltsine, un mauvais souvenir pour les Russes, les mandats de Poutine 1 et 2, puis celui de Dmitri Medvedev. Et la suite, les mandats Poutine 3 et 4, beaucoup plus anti-Occidentaux avec le réveil d’un nationalisme agressif allié à l’Église orthodoxe.
J’estime, comme beaucoup d’Américains vétérans de la guerre froide, que ce soit Brzezinski, Kissinger, Kennan, Matlock ou Mearsheimer, qu’il aurait fallu s’y prendre autrement. Après, s’y ajoute l’erreur énorme commise avec le sommet de Bucarest en 2008, où l’Otan a déclaré que l’Ukraine avait vocation à rentrer dans l’Otan mais sans le concrétiser, notamment parce que Sarkozy et Merkel s’y opposaient. C’était un chiffon rouge agité face au taureau russe.
Il aurait fallu dire : soit on met l’Ukraine dans l’Otan et on négocie avec la Russie sur Sébastopol (Crimée – NDLR), la libre circulation de ses navires en mer Noire et en relançant une négociation sur la sécurité en Europe, celle dont même Kissinger a regretté qu’elle n’ait pas eu lieu. Ou alors on disait : « Non, l’Ukraine n’a pas vocation à rentrer dans l’Otan », et on bâtissait un système de neutralité au-delà de la simple proclamation politique, avec des garanties croisées, russes, occidentales et autres. On n’a fait ni l’un ni l’autre, et on est resté à cette annonce qui était une provocation pure. C’est tragique.
Fallait-il être beaucoup plus exigeant sur l’application des accords de Minsk ? Sans doute, puisque ces derniers n’ont été respectés ni par la partie prorusses, ni par le gouvernement de Kiev. Dans la période encore plus récente, quand les services américains ont su que l’offensive était programmée, peut-être que la concrétisation d’une force dissuasive aurait contraint Poutine à renoncer à l’attaque du 24 février.
Peut-on également remonter à la guerre de l’Otan en Serbie, qui a abouti à l’indépendance du Kosovo ?
Les Russes le font mais c’est contestable. Dans l’argumentation de Poutine développée à partir du discours de Munich en 2007, il y a l’affirmation que les Occidentaux mentent tout le temps, qu’on ne peut pas leur faire confiance. La preuve avec la Libye, et c’est vrai qu’on est allé au-delà de la résolution de l’ONU qui ne visait qu’à protéger les populations civiles de Benghazi. Et il y a le débat sur le Kosovo.
L’interprétation de Poutine est que les Occidentaux ont attaqué la Serbie sans mandat de l’ONU pour lui arracher cette province, et qu’ils ont eu tort à 100 %. J’ai été un des ministres du groupe de contact qui a géré cette affaire, et j’aurai une lecture différente. Il faut rappeler qu’il y a eu dix-huit mois de négociations entre les ministres russes, américains, allemands, italiens, britanniques et français, avec les Serbes et les Kosovars, au cours desquels le groupe a vraiment cherché un arrangement auquel Slobodan Milosevic s’est opposé de manière absolue. Beaucoup de Russes le considéraient d’ailleurs comme entêté de façon absurde.
J’ai même organisé avec le Britannique Robin Cook la conférence de Rambouillet pour donner une dernière chance à la solution politique et qui a capoté à cause du refus du Kosovo (qui a finalement accepté sous la pression américaine) et de Milosevic. Nous avons conclu, la mort dans l’âme, qu’il fallait employer la force. Et ça, ce n’est pas l’Otan qui a pris la décision au départ, et qui a été dans cette affaire un prestataire de services. Nous lui avons demandé de casser l’armée serbe. Le ministre russe s’est retiré en disant qu’il ne pouvait pas cautionner cela.
Jacques Chirac, après discussions avec Alain Richard (ministre de la Défense de l’époque - NDLR), Lionel Jospin et moi-même, exigeait tous les jours du général américain Wesley Clark (patron de la force de l’Otan en Europe) de ne pas frapper les infrastructures civiles. Sous la puissance des bombardements, Milosevic a fini, hélas trop tard, par lâcher. Après, et cela contredit l’argumentation russe actuelle, le ministre Igor Ivanov est revenu autour de la table. Nous avons rédigé ensemble la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU et décidé « l’autonomie substantielle » du Kosovo et non son indépendance. Ensuite, il est vrai que les autorités kosovares n’ont rien fait pour protéger les minorités serbes et leurs églises.
Très présent dans le discours de Poutine, il y a aussi le gouvernement ukrainien issu de la révolution de Maïdan en 2014, que Moscou dénonce comme illégal sur le plan du droit international, et qui a été soutenu par l’UE et les États-Unis…
Chacun pensera ce qu’il veut de cette dénonciation par Moscou. Ce qui est vrai, c’est que l’accord d’association entre l’Ukraine et l’UE a été conçu, dit-on, sous influence de la Pologne pour couper complètement l’économie ukrainienne de l’économie russe, alors qu’elles étaient très imbriquées. Cela fait partie des provocations inutiles des Occidentaux, comme la localisation de systèmes antimissiles, sous la présidence de Barack Obama, aux frontières de la Russie avec des justifications contestables, Washington affirmant protéger l’Europe contre des éventuels tirs de missile iraniens. Pour la Russie, il s’agissait d’une tentative de neutralisation de sa propre force de dissuasion.
Y a-t-il, selon vous, dans la réflexion de Vladimir Poutine, un véritable rejet de l’Occident et de la démocratie ? Comment interpréter les propos du patriarche Kirill, qui évoque un affrontement fondamental entre la civilisation helléno-chrétienne et la décadence occidentale ?
Avant d’être une guerre de religion ou de civilisation, il s’agit d’un affrontement historique et géopolitique classique. Gardez à l’esprit la formule de Poutine : « Celui qui ne regrette pas l’Union soviétique n’a pas de cœur, celui qui veut la rétablir n’a pas de tête », même si, malheureusement, il a évolué sur le second point…
L’idée que l’origine du monde slave soit à Kiev et « La Rus’ » (ancienne entité étatique constituée de la Russie, de la Biélorussie et de l’Ukraine actuelles - NDLR), c’est quelque chose de profond pour les Russes. Au départ, ça n’a rien à voir avec les « valeurs » ou la « démocratie », il s’agit d’une question identitaire et culturelle fondamentale, notions que l’Occident a cru périmées mais qui existent encore dans le reste du monde. François Mitterrand disait : « N’oubliez pas que l’Ukraine était à l’origine du monde slave avant même que la Bretagne ne fasse partie de la France ». Oui, il y a pour une partie des Russes une obsession ukrainienne. Ensuite, il y a une haine du système atlantiste dominé par les États-Unis, dans lequel, pour Vladimir Poutine, les Européens ne sont que des pions.
La Russie et la Chine ont de lourds contentieux historiques, voire territoriaux. Cette guerre peut-elle fédérer un axe « eurasiatique » qui abreuve la réflexion russe depuis une vingtaine d’années ?
Personne en Occident n’agit dans ce but. Depuis Obama, les États-Unis sont obsédés par le défi de la Chine et ils n’ont pas du tout envie en théorie que la Russie se jette dans ses bras. Et même si c’est déjà un peu le cas, ils ne pensent pas que cela puisse aller très loin. Les Russes n’en veulent pas non plus. En dépit de cela, tout va dans ce sens depuis quinze ou vingt ans, et cette guerre renforce ce mouvement. Mais ce n’est ni un projet ni une intention. En réalité, l’Occident moderne n’est plus capable de faire de la realpolitik comme Richelieu, De Gaulle, Kissinger ou même Mitterrand. Car nous sommes contraints par des émotions géantes, même si elles sont moralement honorables.
Une partie des élites états-uniennes, notamment leur complexe militaro-industriel, n’a-t-elle pas besoin de « diaboliser » la Russie pour vendre des armes à ses frontières, en Pologne, dans les pays Baltes et même en Ukraine ?
La Russie s’en charge elle-même ! Mais cela peut évoluer, cela dépend des périodes, du contexte et des présidents. Et ça n’est pas vrai qu’aux États-Unis. Par exemple, la position polonaise dominante aujourd’hui, c’est qu’il faudrait n’avoir plus aucun lien avec la Russie, même diplomatique. Le poids du complexe militaro-industriel, formule de Dwight Eisenhower, est indéniable. Mais son existence n’a pas empêché les États-Unis de négocier des traités avec l’Union soviétique pendant la guerre froide.
Après, c’est vrai qu’il existe une conjonction d’intérêts entre le Pentagone et l’Otan qui préfèrent la menace russe. Neutraliser la Chine paraît beaucoup plus compliqué et moins profitable. Poutine vient en quelque sorte d’apporter de l’eau à leur moulin en attaquant l’Ukraine. Quant à Joe Biden, ses déclarations sont destinées aux Polonais américains, qui sont près de dix millions et qui sont très partagés électoralement entre démocrates et républicains. Mais Biden ne veut pas de la guerre avec la Russie et c’est pour cela qu’il a refusé l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne, ce qui signifierait abattre des avions russes. Donc, il compense avec des déclarations fracassantes.
Que vous inspirent les débats qui agitent la presse occidentale sur l’éventuel déséquilibre mental de Vladimir Poutine ?
Je me méfie de la « pathologisation » de l’adversaire qui dispense de réfléchir. L’Occident est tellement bouleversé, sidéré et déstabilisé qu’il ne peut pas attribuer un comportement aussi hostile à autre chose que de la folie. Mais ça me paraît un peu court. C’est peut-être pire en réalité, car Poutine est assez représentatif d’un vrai courant nationaliste régressif qui a été réveillé en Russie. Mais cela ne justifie pas ni même n’explique la décision d’entrer en guerre. Peut-être a-t-il lu et cru des rapports lui expliquant que la population ukrainienne allait accueillir ses soldats en libérateurs, ou que l’armée ukrainienne allait s’effondrer comme un château de cartes ?
Que faut-il attendre des négociations qui se déroulent actuellement sous la houlette de la Turquie ?
Je n’ai pas d’éléments mais je ne vois pas très bien ce qu’il y a à négocier en ce moment, si ce n’est le maintien du gouvernement de Kiev. S’il y a une sortie, elle se fera probablement à partir de l’acceptation par Kiev du fait accompli.
Comment sortir de cette logique de confrontation avec la Russie ?
Il faudrait déjà que la Russie s’y prête… Après, il faudra y réfléchir. Comment revenir un jour à une coexistence pacifique, puis à une forme de « détente » comme au temps de la guerre froide, avec la Russie qui ne sera jamais une social-démocratie scandinave. Mais on n’en est pas là. Tout cela est un gâchis épouvantable, la souffrance des Ukrainiens et tout le reste.
Guerre en Ukrainehubert védrinediplomatieRussie Opex 360
Séoul a des doutes sur le modèle du dernier missile lancé par la Corée du Nord
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 24 mars, vidéo à l’appui, la Corée du Nord affirma avoir testé avec succès le Hwasong-17, son plus puissant missile intercontinental qu’elle avait dévoilé lors d’une parade militaire organisée à Pyongyang, en octobre 2020. Cette réussite « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de nos forces stratégiques » et la « République populaire démocratique de Corée est désormais prête pour une confrontation de longue durée » avec les États-Unis, s’était ensuite félicité Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.
« Ce n’est qu’une fois équipé de formidables capacités de frappe, d’une puissance écrasante » que la Corée du Nord pourra « contenir et contrôler toutes les menaces et tous les chantages des impérialistes », insistera encore Kim Jong-un, en s’adressant au personnel ayant participé au tir du 24 mars, quatre jour plus tard. Et d’ajouter : « Nous continuerons à atteindre notre objectif de renforcement des capacités de défense nationale, à développer davantage de moyens de frappe puissants pour que notre armée populaire en soit équipée ».
Pour rappel, le Hwasong-17 est un missile de 24 mètres de long qui, porté par un tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux, aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de caburant et une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Charge militaire qui pourrait être une ogive dite « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires ayant chacune une trajectoire propre.
Selon les données collectées par le Japon et la Corée du Sud, le missile en question a effectivement volé plus haut et plus loin que ceux précédemment tirés par la Corée du Nord. Et d’après cette dernière, sa portée serait de 15’000 km. Soit 2’000 km de plus que le Hwasong-15, missile qui avait été lancé en novembre 2017.
Cela étant, le succès de ce tir d’un Hwasong-17 pouvait passer pour un tour de force… car, une semaine plus tôt, un essai de ce même type de missile s’était soldé par un échec, l’engin ayant explosé au-dessus de Pyongyang alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km. Si Séoul et Tokyo en firent état, le régime nord-coréen garda le silence… D’où les doutes du ministère sud-coréen de la Défense.
En effet, la comparaison des images fournies par le régime nord-coréen avec l’imagerie satellitaire et les données météorologiques a mis en évidence plusieurs incohérences. Ce qui suggère que Pyongyang aurait menti sur le type du missile effectivement lancé.
« Même si le projectile tiré le 24 mars ressemble au Hwasong-17 en raison de l’altitude maximale qu’il a atteinte et de la durée de son vol, notre évaluation est qu’il est plus similaire au Hwasong-15 qu’au Hwasong-17 », en a conclu le ministère sud-coréen de la Défense.
En outre, celui-ci estime peu probable que la Corée du Nord ait eu la capacité de réaliser un nouvel essai d’un Hwasong-17 à peine une semaine après un échec, d’autant plus qu’elle est soumise à des sanctions internationales…
Aux États-Unis, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est voulu prudent. « Je vous dirai simplement que nous évaluons que ce lancement était probablement celui d’un missile balistique intercontinental nous continuons d’analyser ce test en étroite coordination avec nos alliés et partenaires », a-t-il dit, le 29 mars.
Quoi qu’il en soit, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord peut compter sur le soutien de la Russie et de la Chine, ces deux membres permanents s’étant opposés à tout renforcement des sanctions visant Pyongyang pour ses activités dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques.
Séoul a des doutes sur le modèle du dernier missile lancé par la Corée du Nord
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 24 mars, vidéo à l’appui, la Corée du Nord affirma avoir testé avec succès le Hwasong-17, son plus puissant missile intercontinental qu’elle avait dévoilé lors d’une parade militaire organisée à Pyongyang, en octobre 2020. Cette réussite « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de nos forces stratégiques » et la « République populaire démocratique de Corée est désormais prête pour une confrontation de longue durée » avec les États-Unis, s’était ensuite félicité Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.
« Ce n’est qu’une fois équipé de formidables capacités de frappe, d’une puissance écrasante » que la Corée du Nord pourra « contenir et contrôler toutes les menaces et tous les chantages des impérialistes », insistera encore Kim Jong-un, en s’adressant au personnel ayant participé au tir du 24 mars, quatre jour plus tard. Et d’ajouter : « Nous continuerons à atteindre notre objectif de renforcement des capacités de défense nationale, à développer davantage de moyens de frappe puissants pour que notre armée populaire en soit équipée ».
Pour rappel, le Hwasong-17 est un missile de 24 mètres de long qui, porté par un tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux, aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de caburant et une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Charge militaire qui pourrait être une ogive dite « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires ayant chacune une trajectoire propre.
Selon les données collectées par le Japon et la Corée du Sud, le missile en question a effectivement volé plus haut et plus loin que ceux précédemment tirés par la Corée du Nord. Et d’après cette dernière, sa portée serait de 15’000 km. Soit 2’000 km de plus que le Hwasong-15, missile qui avait été lancé en novembre 2017.
Cela étant, le succès de ce tir d’un Hwasong-17 pouvait passer pour un tour de force… car, une semaine plus tôt, un essai de ce même type de missile s’était soldé par un échec, l’engin ayant explosé au-dessus de Pyongyang alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km. Si Séoul et Tokyo en firent état, le régime nord-coréen garda le silence… D’où les doutes du ministère sud-coréen de la Défense.
En effet, la comparaison des images fournies par le régime nord-coréen avec l’imagerie satellitaire et les données météorologiques a mis en évidence plusieurs incohérences. Ce qui suggère que Pyongyang aurait menti sur le type du missile effectivement lancé.
« Même si le projectile tiré le 24 mars ressemble au Hwasong-17 en raison de l’altitude maximale qu’il a atteinte et de la durée de son vol, notre évaluation est qu’il est plus similaire au Hwasong-15 qu’au Hwasong-17 », en a conclu le ministère sud-coréen de la Défense.
En outre, celui-ci estime peu probable que la Corée du Nord ait eu la capacité de réaliser un nouvel essai d’un Hwasong-17 à peine une semaine après un échec, d’autant plus qu’elle est soumise à des sanctions internationales…
Aux États-Unis, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est voulu prudent. « Je vous dirai simplement que nous évaluons que ce lancement était probablement celui d’un missile balistique intercontinental nous continuons d’analyser ce test en étroite coordination avec nos alliés et partenaires », a-t-il dit, le 29 mars.
Quoi qu’il en soit, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord peut compter sur le soutien de la Russie et de la Chine, ces deux membres permanents s’étant opposés à tout renforcement des sanctions visant Pyongyang pour ses activités dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 24 mars, vidéo à l’appui, la Corée du Nord affirma avoir testé avec succès le Hwasong-17, son plus puissant missile intercontinental qu’elle avait dévoilé lors d’une parade militaire organisée à Pyongyang, en octobre 2020. Cette réussite « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de nos forces stratégiques » et la « République populaire démocratique de Corée est désormais prête pour une confrontation de longue durée » avec les États-Unis, s’était ensuite félicité Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.
« Ce n’est qu’une fois équipé de formidables capacités de frappe, d’une puissance écrasante » que la Corée du Nord pourra « contenir et contrôler toutes les menaces et tous les chantages des impérialistes », insistera encore Kim Jong-un, en s’adressant au personnel ayant participé au tir du 24 mars, quatre jour plus tard. Et d’ajouter : « Nous continuerons à atteindre notre objectif de renforcement des capacités de défense nationale, à développer davantage de moyens de frappe puissants pour que notre armée populaire en soit équipée ».
Pour rappel, le Hwasong-17 est un missile de 24 mètres de long qui, porté par un tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux, aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de caburant et une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Charge militaire qui pourrait être une ogive dite « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires ayant chacune une trajectoire propre.
Selon les données collectées par le Japon et la Corée du Sud, le missile en question a effectivement volé plus haut et plus loin que ceux précédemment tirés par la Corée du Nord. Et d’après cette dernière, sa portée serait de 15’000 km. Soit 2’000 km de plus que le Hwasong-15, missile qui avait été lancé en novembre 2017.
Cela étant, le succès de ce tir d’un Hwasong-17 pouvait passer pour un tour de force… car, une semaine plus tôt, un essai de ce même type de missile s’était soldé par un échec, l’engin ayant explosé au-dessus de Pyongyang alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km. Si Séoul et Tokyo en firent état, le régime nord-coréen garda le silence… D’où les doutes du ministère sud-coréen de la Défense.
En effet, la comparaison des images fournies par le régime nord-coréen avec l’imagerie satellitaire et les données météorologiques a mis en évidence plusieurs incohérences. Ce qui suggère que Pyongyang aurait menti sur le type du missile effectivement lancé.
« Même si le projectile tiré le 24 mars ressemble au Hwasong-17 en raison de l’altitude maximale qu’il a atteinte et de la durée de son vol, notre évaluation est qu’il est plus similaire au Hwasong-15 qu’au Hwasong-17 », en a conclu le ministère sud-coréen de la Défense.
En outre, celui-ci estime peu probable que la Corée du Nord ait eu la capacité de réaliser un nouvel essai d’un Hwasong-17 à peine une semaine après un échec, d’autant plus qu’elle est soumise à des sanctions internationales…
Aux États-Unis, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est voulu prudent. « Je vous dirai simplement que nous évaluons que ce lancement était probablement celui d’un missile balistique intercontinental nous continuons d’analyser ce test en étroite coordination avec nos alliés et partenaires », a-t-il dit, le 29 mars.
Quoi qu’il en soit, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord peut compter sur le soutien de la Russie et de la Chine, ces deux membres permanents s’étant opposés à tout renforcement des sanctions visant Pyongyang pour ses activités dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques.
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« Ce n’est qu’une fois équipé de formidables capacités de frappe, d’une puissance écrasante » que la Corée du Nord pourra « contenir et contrôler toutes les menaces et tous les chantages des impérialistes », insistera encore Kim Jong-un, en s’adressant au personnel ayant participé au tir du 24 mars, quatre jour plus tard. Et d’ajouter : « Nous continuerons à atteindre notre objectif de renforcement des capacités de défense nationale, à développer davantage de moyens de frappe puissants pour que notre armée populaire en soit équipée ».
Pour rappel, le Hwasong-17 est un missile de 24 mètres de long qui, porté par un tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux, aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de caburant et une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Charge militaire qui pourrait être une ogive dite « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires ayant chacune une trajectoire propre.
Selon les données collectées par le Japon et la Corée du Sud, le missile en question a effectivement volé plus haut et plus loin que ceux précédemment tirés par la Corée du Nord. Et d’après cette dernière, sa portée serait de 15’000 km. Soit 2’000 km de plus que le Hwasong-15, missile qui avait été lancé en novembre 2017.
Cela étant, le succès de ce tir d’un Hwasong-17 pouvait passer pour un tour de force… car, une semaine plus tôt, un essai de ce même type de missile s’était soldé par un échec, l’engin ayant explosé au-dessus de Pyongyang alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km. Si Séoul et Tokyo en firent état, le régime nord-coréen garda le silence… D’où les doutes du ministère sud-coréen de la Défense.
En effet, la comparaison des images fournies par le régime nord-coréen avec l’imagerie satellitaire et les données météorologiques a mis en évidence plusieurs incohérences. Ce qui suggère que Pyongyang aurait menti sur le type du missile effectivement lancé.
« Même si le projectile tiré le 24 mars ressemble au Hwasong-17 en raison de l’altitude maximale qu’il a atteinte et de la durée de son vol, notre évaluation est qu’il est plus similaire au Hwasong-15 qu’au Hwasong-17 », en a conclu le ministère sud-coréen de la Défense.
En outre, celui-ci estime peu probable que la Corée du Nord ait eu la capacité de réaliser un nouvel essai d’un Hwasong-17 à peine une semaine après un échec, d’autant plus qu’elle est soumise à des sanctions internationales…
Aux États-Unis, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est voulu prudent. « Je vous dirai simplement que nous évaluons que ce lancement était probablement celui d’un missile balistique intercontinental nous continuons d’analyser ce test en étroite coordination avec nos alliés et partenaires », a-t-il dit, le 29 mars.
Quoi qu’il en soit, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord peut compter sur le soutien de la Russie et de la Chine, ces deux membres permanents s’étant opposés à tout renforcement des sanctions visant Pyongyang pour ses activités dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques.
France24 - World
Top court blocks Kenyan president's bid to change constitution
Issued on: 31/03/2022 - 23:36
Georja Calvin-Smith
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In tonight's show: Kenya's top court blocks President Uhuru Kenyatta's bid to change the constitution. The controversial "Building Bridges Initiative" was proposed as a way to make politics more inclusive, but judges ruled it to be unconstitutional.
Also, Tunisia's main opposition party rejects President Kais Saied's dissolution of parliament and vows to boycott his planned referendum. The assembly was dissolved after more than 100 MPs took part in an online vote against the leader's 2021 power grab.
And South Africa's Khoi community is split on how to best protect their heritage on a site in Cape Town earmarked to house Amazon's African headquarters. Judges ordered a stop to construction, but some of the indigenous locals are eager for the jobs the development might bring.
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UK farmers call for weedkiller ban over Parkinson’s fears
By Claire Marshall & Malcolm PriorBBC Environment & Rural Affairs Team
Some British farmers are calling for a ban on the UK production of toxic weedkiller Paraquat, saying studies suggest it could be a factor in the onset of Parkinson's Disease. It comes as hundreds of US farm workers pursue a legal case against its manufacturer, alleging it knew the risk and failed to warn them.
Andy Pollard was once a farm manager who could leap into his tractor cab. But now his limbs are rigid and his body contorts with spasms. He has advanced Parkinson's Disease, and can no longer control his own movements.
He spent decades spraying herbicides on his land and, unaware of any danger, didn't use protective equipment.
"Paraquat was a really good thing to use - or so we thought," his wife Sue says. "Andy would be driving around the fields and the spray would be going everywhere."
She had thought it was a coincidence that the only people she knew with Parkinson's were farm workers, then read about the potential connection with the chemical.
"Why hasn't it been regulated and stopped?" she asks. "We've got a lot of people in the same situation."
Paraquat was first manufactured in the UK in the early 1960s and is sold globally - 377 companies have registered it for sale.
It is one of the world's most popular and effective herbicides, millions of farmers have used it to kill weeds. But it is also one of the most dangerous and has caused thousands of poisoning deaths.
Its manufacturer Syngenta says claims of a link between Paraquat and Parkinson's are not supported by scientific evidence, stating it has undergone more than 1,200 safety studies.
Andy regularly visits a Dorset farm run by charity Countrymen UK, founded by Julie Plumley after her father John was diagnosed with Parkinson's.
The 30-acre working farm sells beef and lamb. In the yard, instead of tractors is a fleet of mobility scooters. "The farmers come here not because they're ill," Julie explains, "but because they want to get on with living."
Parkinson's Disease is believed to be the world's fastest-growing neurological condition. It affects neurons in a specific area of the brain called the substantia nigra.
It is degenerative, gradually leading to tremors and stiffness in the limbs. Global studies show rural, agricultural areas often have higher rates of the disease.
Julie explains her childhood farm was owned by the local council, so her father had to meet certain conditions. "He had to use chemicals, because if you got too many dock leaves or thistles, they could take money away from you. Paraquat was the pesticide all the farmers used."
He would carry a backpack filled with the chemical and spend hours hand-spraying the fields. "He would have his sleeves rolled up, his arms bare, the liquid dripping down."
John developed the disease in his 40s and always believed there was a connection to the chemicals. His suspicion deepened when his neighbour Ken Barnes was diagnosed around the same time - he was also in his 40s and had also been using Paraquat for years.
Ken now visits Julie's farm. He has a twinkle in his eye, but his clarity of speech has gone. "It's a horrible disease," says his wife Sue. "It's taken his life away."
She says its manufacture in the UK and export should be stopped. "I wouldn't want my son, who's got farming qualifications, ending up like his father."
Paraquat has not been authorised for use in the EU since a court ruling in 2007. That is still the case in the UK after Brexit but it is still made - under the brand name Gramoxone - at Syngenta's plant in Huddersfield. It is exported to countries such as the US, Japan and Australia, with a fifth of exports going to the developing world.
In the US, nearly 900 farmers and field workers have joined forces to sue the manufacturer, claiming not only is there a link between Paraquat and Parkinson's, but that Syngenta has deliberately hidden the health risks from the authorities.
Syngenta rejects the claims made in the remaining multidistrict litigation case, which is due to come to court later this year.
The company's most recent financial statement shows that the company has already paid $187.5m into a settlement fund. But it said the company believes that all of these claims are without merit and the payment is simply to keep the claims from going any further.
Toxicologist Prof Jon Heylings worked for Syngenta and its predecessor companies for more than 20 years. After retiring, he turned whistleblower, and has given evidence as an expert witness in the US legal action.
He said farmers who used it without protective equipment, damaging their skin, should be worried. "If they went out the next day and actually used it again, and the next day, you could absorb more Paraquat through the skin, into the blood and then into the brain," he says.
"The issue is really does it actually cause Parkinson's when it gets into the brain? That's one of the key issues around the whole exposure. And if this chemical does cause Parkinson's, who is responsible?"
There is no scientific consensus and many conflicting studies on any possible association between Paraquat and Parkinson's.
In the UK, research charity Cure Parkinson's said exposure was "a well-recognised environmental risk factor" but Parkinson's UK said studies show "a small increased risk" at most.
In the US, a 17-year-long study found Paraquat contributed to Parkinson's onset and progression. And research by the National Institute of Environmental Health Sciences - part of the US Department of Health - found people who used Paraquat developed Parkinson's two-and-a-half times more often than non-users.
But the US regulator, the Environmental Protection Agency, says an updated study couldn't replicate those results and no clear link was found.
But there are scientists who believe Syngenta is putting profit before product safety and public health.
Prof Heylings has a Syngenta regulatory strategy document from 2003 written while Paraquat was still being used by UK farmers. Its author acknowledges a growing number of studies "citing a correlation between incidence of Parkinson's Disease and herbicide use, including Paraquat".
He explains: "Syngenta are trying to influence researchers who are working on Paraquat and also influence the direction of the research because the last thing Syngenta wants is a big blow up on Parkinson's. So the strategy was to downplay anything to do with the potential neurotoxicity of Paraquat that could lead to Parkinson's."
It said: "In our view, Jon Heylings is technically not qualified to comment on Paraquat and Parkinson's Disease. He is certainly not aware of Syngenta's research on the issue, which was mostly conducted from 2008 onwards, after he left the company. We spent tens of millions of dollars investigating Paraquat and Parkinson's disease - and this figure doesn't include the monetary value of internal expert time."
In a statement, Syngenta said it had invested hundreds of millions of dollars over the product lifetime to ensure its safety.
"Paraquat has been the subject of more than 1,200 safety studies submitted to, and reviewed by, regulatory authorities around the world. Recent thorough reviews performed by the most advanced and science-based regulatory authorities including the United States and Australia continue to support the view that Paraquat is safe."
Photos by Claire Marshall
See the full story on Countryfile on BBC1 at 17:30 BST on 3 April and afterwards on the iPlayer.
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L'Humanité
États-Unis. Naissance du premier syndicat chez Amazon
ActuHistorique ! À New York, dans un entrepôt de 8 000 travailleurs, un groupe de salariés auto-organisés, Amazon Labor Union (ALU), a ouvert une brèche au coeur de l’un des Gafam, bastion antisyndical.
Christophe DeroubaixLa digue faite de chantage à l’emploi, d’intimidations, de pressions, d’opérations de com interne et de moyens financiers hors norme a cédé. Amazon a perdu : pour la première fois, un syndicat a été créé dans un de ses entrepôts. Et là où la multinationale s’y attendait le moins. Elle s’activait nerveusement à Bessemer, dans l’Alabama, où un second vote avait lieu, après un premier échec du syndicat RWDSU (Retail, Wholesale and Department Store Union) à convaincre la majorité des salariés de cet entrepôt du Sud profond des États-Unis de créer une section syndicale.
États-Unis. Le syndicalisme en poste restante à AmazonFinalement, c’est à New York qu’un petit groupe de collègues auto-organisés a fait flancher Amazon. Le résultat a été officialisé vendredi : 2 654 voix pour le « oui » à un syndicat contre 2 131. À l’annonce de ce résultat historique, Chris Smalls, le président du syndicat, dénommé ALU (Amazon Labor Union) a sabré le champagne devant les caméras et s’est gentiment payé la fiole de Jeff Bezos, remerciant ce dernier d’être allé dans l’espace « car pendant qu’il était là-haut, on a pu monter un syndicat. »
Amazon a accusé le coup, faisant part dans un communiqué de sa « déception » mais ne prenant pas acte du vote. Elle dit « évaluer ses options » et envisage notamment de déposer une contestation contre « l’influence inappropriée» de la National Labor Relations Board (NLRB), une agence indépendante du gouvernement fédéral américain, notamment chargée de conduire et superviser les élections syndicales.
États-Unis. Grande nouveauté chez Starbucks : la naissance d’un syndicatLe mouvement a commencé au début de la pandémie, quand quelques salariés de l’entrepôt avaient organisé une petite manifestation pour réclamer plus de protections sanitaires face au Covid-19. Amazon licenciait peu après l’un des « meneurs », Chris Smalls. Il se consacre dès lors à la création d’une section syndicale. Il a d’abord fallu recueillir la signature de 30 % des 8 325 salariés du site JFK8, situé à Staten Island, l’un des cinq « boroughs » de New York. Puis recueillir les signatures d’au moins 30 % des salariés de l’entrepôt afin de pouvoir organiser un scrutin.
C’est vraiment un jour historique. Je pense que ça peut démarrer une réaction en chaîne, d’un entrepôt à l’autre. Eric Milner, l’avocat représentant ALU.
Deux tiers des salariés sont Africains-Américains ou Latinos
Affronter le rouleau compresseur d’un des Gafam qui pèse 381 milliards de dollars de chiffre d’affaires et a embauché, pour l’occasion, des consultants spécialisés et convoqué les salariés à plusieurs réunions obligatoires pour leur présenter les inconvénients d’un syndicat. De son côté, ALU ne dépense que 120 000 dollars, levés via des financements participatifs ou des ventes de tee-shirts. Il convainc peu à peu les salariés (dont les deux tiers sont Africains-Américains ou Latinos tandis que la majorité des membres de l’encadrement sont des Blancs ou des Asiatiques) sur la base de ses revendications : des pauses plus longues, des congés maladies et un salaire horaire de 30 dollars contre 18 actuellement, dans une métropole, où selon les données fédérales, le salaire moyen s’établit à 41 dollars. « C’est vraiment un jour historique, s’est félicité Eric Milner, l’avocat représentant ALU. Je pense que ça peut démarrer une réaction en chaîne, d’un entrepôt à l’autre ». Dans un mois, le centre de tri LDJ5 situé en face de l’entrepôt JFK8 votera lui aussi.
Après la première syndicalisation à Starbucks, en décembre dernier le mouvement syndical – éreinté par quatre décennies de néo-libéralisme – marque un deuxième point, encore plus au cœur du capitalisme mondial.
AmazonsyndicatsÉtats-Unissyndicalisme Opex 360
Le Sénat « s’étonne » de l’annulation de plus de 300 millions d’euros de crédits sur la mission « Défense »
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que plusieurs pays européens ont annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires en réaction à l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, la France n’a encore fait de tel, élection présidentielle oblige. Au contraire même : elle va à contre-courant puisque le budget du ministère des Armées sera amputé de plus de 300 millions d’euros afin de financer une partie du plan de résilience économique qui, d’un montant avoisinant les 6 milliards d’euros, doit permettre d’amortir la hausse des prix des carburants et de l’énergie et d’assurer l’accueil des réfugiés ukraniens.
Le plan de résilience économique fait l’objet d’un « décret d’avance », qui autorise l’ouverture en urgence de crédits [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiales, ndlr] à la condition que celle-ci soit compensée par des recettes supplémentaires et/ou par la mise à contribution des ministères.
Via Twitter, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a minimisé l’impact de cette annulation de crédits. Ceux–ci « seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette décision « n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il fait valoir.
Seulement, étant donné le contexte actuel, le Sénat, via sa commission des Affaires étrangères et de la Défense, s’est dit « étonné » de cette sollication du ministère des Armées pour « financer les dépenses urgentes liées à la guerre en Ukraine ».
Le décret d’avance « annule 52 millions d’euros sur la mission ‘Action extérieure de l’État’, soit 1,6 % des crédits pour 2022 et 300 millions d’euros sur la mission ‘Défense’, soit 0,8 % des crédits pour 2022 », a ainsi souligné la commission, dans un communiqué publié ce 29 mars. Et les explications du ministère des Armées lui paraissent « pour le moins » curieuses étant donné que, d’ici juillet prochain, un nouveau gouvernement devrait être en place et qu’il ne sera pas forcément tenu à tenir les engagements de son prédécesseur.
Aussi, la commission sénatoriale assure qu’elle « restera donc extrêmement vigilante sur l’exécution budgétaire des crédits de la défense et de l’action extérieure de l’État ».
Pour rappel, le quinquennat de M. Macron avait commencé avec une polémique concernant le budget de la Défense, celui-ci ayant été amputé de 850 millions d’euros [soit 2,6% de son montant voté en loi de finances initiale, ndlr]. Des coupes qui provoquèrent la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA]. Depuis, les ressources des armées ont constamment été augmentées, pour atteindre 40,9 milliards d’euros [contre 32,7 milliards, cinq ans plus tôt]. Et, jusqu’à ce décret d’avance, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire a été respectée à l’euro près [mais avec cependant des redéploiements internes de crédits].
Mais pour Christian Cambon [LR], le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, il est difficile de voir autre chose qu’un « mauvais signal » dans cette annulation de crédits.
« Alors que la la guerre en Ukraine dure depuis plus d’un mois, la décision du gouvernement de n’épargner ni notre diplomatie ni notre défense dans la mise en réserve de crédits gageant le financement du plan de résilience est un mauvais signal donné », a en effet résumé M. Cambon. « Cette mesure budgétaire est pour le moins maladroite, et elle pourrait avoir des conséquences graves si une loi de finances rectificative ne revenait pas dessus rapidement », a-t-il insisté.
Le Sénat « s’étonne » de l’annulation de plus de 300 millions d’euros de crédits sur la mission « Défense »
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que plusieurs pays européens ont annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires en réaction à l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, la France n’a encore fait de tel, élection présidentielle oblige. Au contraire même : elle va à contre-courant puisque le budget du ministère des Armées sera amputé de plus de 300 millions d’euros afin de financer une partie du plan de résilience économique qui, d’un montant avoisinant les 6 milliards d’euros, doit permettre d’amortir la hausse des prix des carburants et de l’énergie et d’assurer l’accueil des réfugiés ukraniens.
Le plan de résilience économique fait l’objet d’un « décret d’avance », qui autorise l’ouverture en urgence de crédits [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiales, ndlr] à la condition que celle-ci soit compensée par des recettes supplémentaires et/ou par la mise à contribution des ministères.
Via Twitter, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a minimisé l’impact de cette annulation de crédits. Ceux–ci « seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette décision « n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il fait valoir.
Seulement, étant donné le contexte actuel, le Sénat, via sa commission des Affaires étrangères et de la Défense, s’est dit « étonné » de cette sollication du ministère des Armées pour « financer les dépenses urgentes liées à la guerre en Ukraine ».
Le décret d’avance « annule 52 millions d’euros sur la mission ‘Action extérieure de l’État’, soit 1,6 % des crédits pour 2022 et 300 millions d’euros sur la mission ‘Défense’, soit 0,8 % des crédits pour 2022 », a ainsi souligné la commission, dans un communiqué publié ce 29 mars. Et les explications du ministère des Armées lui paraissent « pour le moins » curieuses étant donné que, d’ici juillet prochain, un nouveau gouvernement devrait être en place et qu’il ne sera pas forcément tenu à tenir les engagements de son prédécesseur.
Aussi, la commission sénatoriale assure qu’elle « restera donc extrêmement vigilante sur l’exécution budgétaire des crédits de la défense et de l’action extérieure de l’État ».
Pour rappel, le quinquennat de M. Macron avait commencé avec une polémique concernant le budget de la Défense, celui-ci ayant été amputé de 850 millions d’euros [soit 2,6% de son montant voté en loi de finances initiale, ndlr]. Des coupes qui provoquèrent la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA]. Depuis, les ressources des armées ont constamment été augmentées, pour atteindre 40,9 milliards d’euros [contre 32,7 milliards, cinq ans plus tôt]. Et, jusqu’à ce décret d’avance, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire a été respectée à l’euro près [mais avec cependant des redéploiements internes de crédits].
Mais pour Christian Cambon [LR], le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, il est difficile de voir autre chose qu’un « mauvais signal » dans cette annulation de crédits.
« Alors que la la guerre en Ukraine dure depuis plus d’un mois, la décision du gouvernement de n’épargner ni notre diplomatie ni notre défense dans la mise en réserve de crédits gageant le financement du plan de résilience est un mauvais signal donné », a en effet résumé M. Cambon. « Cette mesure budgétaire est pour le moins maladroite, et elle pourrait avoir des conséquences graves si une loi de finances rectificative ne revenait pas dessus rapidement », a-t-il insisté.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que plusieurs pays européens ont annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires en réaction à l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, la France n’a encore fait de tel, élection présidentielle oblige. Au contraire même : elle va à contre-courant puisque le budget du ministère des Armées sera amputé de plus de 300 millions d’euros afin de financer une partie du plan de résilience économique qui, d’un montant avoisinant les 6 milliards d’euros, doit permettre d’amortir la hausse des prix des carburants et de l’énergie et d’assurer l’accueil des réfugiés ukraniens.
Le plan de résilience économique fait l’objet d’un « décret d’avance », qui autorise l’ouverture en urgence de crédits [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiales, ndlr] à la condition que celle-ci soit compensée par des recettes supplémentaires et/ou par la mise à contribution des ministères.
Via Twitter, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a minimisé l’impact de cette annulation de crédits. Ceux–ci « seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette décision « n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il fait valoir.
Seulement, étant donné le contexte actuel, le Sénat, via sa commission des Affaires étrangères et de la Défense, s’est dit « étonné » de cette sollication du ministère des Armées pour « financer les dépenses urgentes liées à la guerre en Ukraine ».
Le décret d’avance « annule 52 millions d’euros sur la mission ‘Action extérieure de l’État’, soit 1,6 % des crédits pour 2022 et 300 millions d’euros sur la mission ‘Défense’, soit 0,8 % des crédits pour 2022 », a ainsi souligné la commission, dans un communiqué publié ce 29 mars. Et les explications du ministère des Armées lui paraissent « pour le moins » curieuses étant donné que, d’ici juillet prochain, un nouveau gouvernement devrait être en place et qu’il ne sera pas forcément tenu à tenir les engagements de son prédécesseur.
Aussi, la commission sénatoriale assure qu’elle « restera donc extrêmement vigilante sur l’exécution budgétaire des crédits de la défense et de l’action extérieure de l’État ».
Pour rappel, le quinquennat de M. Macron avait commencé avec une polémique concernant le budget de la Défense, celui-ci ayant été amputé de 850 millions d’euros [soit 2,6% de son montant voté en loi de finances initiale, ndlr]. Des coupes qui provoquèrent la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA]. Depuis, les ressources des armées ont constamment été augmentées, pour atteindre 40,9 milliards d’euros [contre 32,7 milliards, cinq ans plus tôt]. Et, jusqu’à ce décret d’avance, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire a été respectée à l’euro près [mais avec cependant des redéploiements internes de crédits].
Mais pour Christian Cambon [LR], le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, il est difficile de voir autre chose qu’un « mauvais signal » dans cette annulation de crédits.
« Alors que la la guerre en Ukraine dure depuis plus d’un mois, la décision du gouvernement de n’épargner ni notre diplomatie ni notre défense dans la mise en réserve de crédits gageant le financement du plan de résilience est un mauvais signal donné », a en effet résumé M. Cambon. « Cette mesure budgétaire est pour le moins maladroite, et elle pourrait avoir des conséquences graves si une loi de finances rectificative ne revenait pas dessus rapidement », a-t-il insisté.
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Le plan de résilience économique fait l’objet d’un « décret d’avance », qui autorise l’ouverture en urgence de crédits [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiales, ndlr] à la condition que celle-ci soit compensée par des recettes supplémentaires et/ou par la mise à contribution des ministères.
Via Twitter, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a minimisé l’impact de cette annulation de crédits. Ceux–ci « seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette décision « n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il fait valoir.
Seulement, étant donné le contexte actuel, le Sénat, via sa commission des Affaires étrangères et de la Défense, s’est dit « étonné » de cette sollication du ministère des Armées pour « financer les dépenses urgentes liées à la guerre en Ukraine ».
Le décret d’avance « annule 52 millions d’euros sur la mission ‘Action extérieure de l’État’, soit 1,6 % des crédits pour 2022 et 300 millions d’euros sur la mission ‘Défense’, soit 0,8 % des crédits pour 2022 », a ainsi souligné la commission, dans un communiqué publié ce 29 mars. Et les explications du ministère des Armées lui paraissent « pour le moins » curieuses étant donné que, d’ici juillet prochain, un nouveau gouvernement devrait être en place et qu’il ne sera pas forcément tenu à tenir les engagements de son prédécesseur.
Aussi, la commission sénatoriale assure qu’elle « restera donc extrêmement vigilante sur l’exécution budgétaire des crédits de la défense et de l’action extérieure de l’État ».
Pour rappel, le quinquennat de M. Macron avait commencé avec une polémique concernant le budget de la Défense, celui-ci ayant été amputé de 850 millions d’euros [soit 2,6% de son montant voté en loi de finances initiale, ndlr]. Des coupes qui provoquèrent la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA]. Depuis, les ressources des armées ont constamment été augmentées, pour atteindre 40,9 milliards d’euros [contre 32,7 milliards, cinq ans plus tôt]. Et, jusqu’à ce décret d’avance, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire a été respectée à l’euro près [mais avec cependant des redéploiements internes de crédits].
Mais pour Christian Cambon [LR], le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, il est difficile de voir autre chose qu’un « mauvais signal » dans cette annulation de crédits.
« Alors que la la guerre en Ukraine dure depuis plus d’un mois, la décision du gouvernement de n’épargner ni notre diplomatie ni notre défense dans la mise en réserve de crédits gageant le financement du plan de résilience est un mauvais signal donné », a en effet résumé M. Cambon. « Cette mesure budgétaire est pour le moins maladroite, et elle pourrait avoir des conséquences graves si une loi de finances rectificative ne revenait pas dessus rapidement », a-t-il insisté.
Valeurs Actuelles
La première des “légions internationales”
Ce 22 juillet 1936, André Malraux décolle du Bourget à destination de Madrid. L’écrivain part en mission d’information à la demande du ministre de l’Air, Pierre Cot, et de son chef de cabinet, un sous-préfet alors inconnu nommé Jean Moulin. Cinq jours plus tôt, le général Franco a lancé, à partir du Maroc espagnol, un coup d’État militaire contre le gouvernement de gauche de la République espagnole. La guerre civile est déclenchée.
À Paris, le gouvernement du Front populaire dirigé par le socialiste Léon Blum a pour premier réflexe de vouloir venir en aide aux autorités légales madrilènes. Encore faut-il le faire discrètement. D’où le choix d’envoyer le romancier pour sonder les besoins qui sont les leurs.
Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires”
À son retour, Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires” – on dirait aujourd’hui des mercenaires. Nommé colonel par les autorités espagnoles, Malraux va assurer le commandement de cette escadrille España ; il en fera la publicité dans son roman l’Espoir.
L’écrivain français est l’un des premiers parmi les milliers d’étrangers qui vont venir se battre en Espagne. Certes, à la demande de Paris et de Londres, Rome et Berlin ont accepté le principe d’un pacte de non-intervention, signé en août 1936. Aucun des gouvernements n’a alors intérêt à voir le conflit dégénérer en une nouvelle guerre mondiale. Mais très vite, l’Italie et l’Allemagne d’un côté, la France et l’Union soviétique de l’autre, envoient discrètement des armes, des munitions et du matériel aux nationalistes pour les premiers, aux républicains pour les seconds.
Mais Moscou va changer la donne. À l’initiative du Komintern, l’Internationale communiste, un appel est lancé, le 18 septembre, aux volontaires que l’on appelle à aller se battre auprès « des camarades espagnols en lutte contre le fascisme ». Des dizaines de milliers d’hommes et plusieurs centaines de femmes – de 35 000 à 50 000 au total, estime-t-on – provenant d’une cinquantaine de pays, vont répondre à l’appel.
Une mobilisation inédite de civils pour une guerre à l’étranger et dont l’ampleur ne se retrouvera que huit décennies plus tard, quand plus de 20 000 volontaires seront intégrés à la Légion internationale organisée par le gouvernement ukrainien, en riposte à l’invasion russe du 24 février 2022.
D’emblée, la création des Brigades internationales suscite l’engouement des militants et sympathisants communistes. Ils affluent de Paris et de New York, anciens combattants de la Première Guerre mondiale, infirmières britanniques, réfugiés politiques allemands et italiens, ou même polonais.
Un bataillon balkanique levé par le futur maréchal Tito
Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris. Le député communiste André Marty est envoyé en Espagne comme inspecteur général des brigades internationales. Le communiste croate Josip Broz (le futur maréchal Tito) lève un bataillon balkanique.
Parmi tous ces volontaires surgissent des personnalités. Le médecin canadien Norman Bethune créera sur le front la première unité mobile de transfusion sanguine. Le Hongrois Endre Erno Friedmann, connu plus tard sous le nom de Robert Capa, s’engage comme photographe de guerre chez les républicains. Le romancier américain Ernest Hemingway va les rejoindre.
Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris
Si les communistes sont les plus nombreux, certains viennent d’autres horizons comme l’acteur Jean-Pierre Aumont ou la philosophe Simone Weil : « Je n’aime pas la guerre mais ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent », écrit-elle à Georges Bernanos, pour justifier son voyage. Elle reviendra, horrifiée par « la barbarie » de ses camarades « qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir ».
Dans son Hommage à la Catalogne, George Orwell décrit le manque d’armement de certains des brigadistes : « Il ne fait guère de doute que les communistes retinrent définitivement les armes de crainte qu’il n’en allât trop aux mains des anarchistes qui ultérieurement s’en serviraient pour atteindre un but révolutionnaire. »
Le communiste hongrois Arthur Koestler, engagé comme journaliste, puisera lui aussi, dans cette expérience, de quoi nourrir sa dénonciation du totalitarisme.
Rassemblés à Albacete, une ville de Castille-La Manche, à 250 kilomètres au sud-est de Madrid, les brigadistes se regroupent par nationalités. Les Français, les plus nombreux, forment les bataillons Commune de Paris, Henri-Barbusse, Vaillant-Couturier ; les Allemands, le bataillon Thälmann (du nom du dirigeant communiste emprisonné par les nazis depuis mai 1933), les Polonais, les bataillons Dabrowski (un insurgé de la révolte de 1863) et Mickiewicz (le poète romantique), les Italiens, le bataillon Garibaldi (le héros de l’unité italienne), les Américains, les bataillons Abraham-Lincoln et George-Washington, reconnaissables à leurs beaux uniformes, les Canadiens, le bataillon Mackenzie-Papineau (les chefs des rébellions de 1837)… Bref, tous les noms propres tirés de l’histoire de chaque nation.
Les photos de Capa font la légende des brigades
À peine entraînés, les volontaires sont envoyés au front, dès le début de novembre 1936, à Madrid, menacé par les troupes franquistes. Les durs combats qu’ils livrent, dans la Cité universitaire, au nord-ouest de la capitale, où ils se battent à la baïonnette dans les amphis, assurent leur réputation.
Popularisés par les photos de Capa, ces affrontements vont faire la légende des Brigades. En tournée aux États-Unis, de Washington à Hollywood, en février 1937, Malraux s’appuiera sur ces combats dont il fait une épopée pour gagner le soutien de l’opinion publique américaine.
Partout, la propagande vante la cause des “internationalistes”. « Paris ne doit pas être le Madrid de demain », clame une affiche du Comité franco-espagnol chargé de recueillir des dons en France. Les syndicats appellent au boycottage des produits de l’Espagne franquiste. À Paris, le quotidien Ce soir est créé grâce aux fonds de la République espagnole afin de plaider sa cause ; Louis Aragon est l’un de ses directeurs.
Galvanisés par la résistance de Madrid, à l’automne 1936, qui leur est en partie redevable, les brigadistes vont tenir, au prix de lourdes pertes, les différents fronts autour de la capitale et participer ensuite à des tentatives de contre-offensives. Mais le déséquilibre des forces joue en leur défaveur.
« Beaucoup de volontaires, venus spontanément, croyaient qu’un combat de rue allait en quelques semaines libérer la République du putsch fasciste », écrit le brigadiste Roger Codou. « La réalité était différente , poursuit-il, c’était une autre guerre qui était engagée, une interminable guerre de positions avec la boue, le froid, la merde et le sang. »
Les “volontaires” de la légion Condor soutiennent Franco
Aidées par des “volontaires” italiens – tous envoyés par Mussolini – et l’aviation allemande de la légion Condor, également constituée de “volontaires”, les troupes de Franco prennent l’avantage.
À la demande de Paris et Londres, inquiets de l’internationalisation du conflit, le gouvernement de la République espagnole consent au renvoi des Brigades. Le 28 octobre 1938, un dernier défilé d’adieu, la Despedida, est organisé pour eux, à Barcelone.
La dirigeante du PC espagnol, Dolores Ibárruri, la Pasionaria, leur rend un hommage enflammé : « Vous pouvez partir fièrement. Vous êtes l’histoire. Vous êtes la légende… »
Les retours seront pourtant contrastés. L’ouvrier métallurgiste (et futur résistant) Henry Rol-Tanguy témoigne : « Au syndicat, j’ai dû me fâcher. D’aucuns m’interpellaient : “Ah voilà le traîneur de sabre !” À côté de l’aspect immédiat, idiot, stupide et blessant pour celui qui revient, cela signifie qu’on n’avait pas pleinement saisi, jusque dans le mouvement ouvrier français, ce que nous avions fait, ce qu’on représentait. »
Empêchés de revenir dans leur propre pays ou déclarés apatrides, les Allemands, Italiens, Tchèques, Polonais, Autrichiens qui franchissent les Pyrénées sont internés dans des camps du sud de la France. Le sort des Soviétiques, à leur retour à Moscou, est plus brutal encore : sur ordre de Staline, qui se méfie de ces combattants parce qu’ils auraient pu être contaminés par d’autres idéologies et par leurs camarades étrangers, beaucoup sont discrètement liquidés.
France24 - World
Qatar 2022: FIFA faces new attack over human rights in World Cup host Qatar
Issued on: 01/04/2022 - 18:45Modified: 01/04/2022 - 19:01
Lingering divisions over FIFA's decision to hold the World Cup in Qatar overshadowed the annual congress of football's world governing body on Thursday, forcing its president Gianni Infantino to insist that the event had already brought change to the Arab state.
France24 - World
FIFA says human rights benefits of hosting Qatar World Cup already evident
Issued on: 01/04/2022 - 18:39Modified: 01/04/2022 - 19:02
FRANCE 24
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Lingering divisions over FIFA's decision to hold the World Cup in Qatar overshadowed the annual congress of football's world governing body on Thursday, forcing its president Gianni Infantino to insist that the event had already brought change to the Arab state.
El País (ESP)
GUACAMOLE CON QUESO
Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.
La alcachofa -como ya habréis adivinado- es no de los alimentos fetiche de El Comidista, por eso siempre que está de temporada intentamos incorporarla a nuestro recetario, como en la pasta cremosa con alcachofas y sobrasada que te traemos en este menú. Pero un buen comidister no se centra en un solo producto, sino que aprovecha al máximo todas aquellas verduras, hortalizas y frutas y las incorpora en recetas ricas, fáciles y saludables combinándolas con carnes, pescados y mariscos. Si te da pereza organizarte o no tienes tiempo para ello, nuestro nuevo menú semanal ya ha hecho este trabajo por ti: te aseguramos que te vas a chupar los dedos.
Lunes 4 de abril
Con parmesano, con queso azul y con rulo de cabra: no son los guacamoles convencionales, pero sí un delicioso aperitivo en el que la intensidad del queso se suma a la cremosidad del aguacate.
Las chirivías no son fáciles de encontrar en todas partes, pero le dan un extra de sabor muy interesante a las lentejas. Si no las tienes a mano, más zanahoria y unas semillas de hinojo pueden sustituirlas.
Un flan de queso que sale bien aunque seas un torpe absoluto con la repostería. Incluye dos tuneos: uno en plan 'cheesecake' y otro con queso azul.
Martes 5 de abril
Es posible que ya encuentres espárragos locales en la frutería. Aprovecha su temporada para aprender nuevas maneras de cocinarlos.
Preparamos una pasta cremosa como su fuera un risotto y la acompañamos con la verdura estrella de la temporada: la alcachofa. Para rematar, un toquecito de sobrasada fundida.
Sentimos decirte que las naranjas no curan los resfriados, pero siguen estando bien ricas.
Miércoles 6 de abril
Unos buenos guisantes congelados serán la base para esta reconfortante crema, cuyo sabor se intensifica gracias al puerro previamente dorado. Un aceite de menta fresca y un poco de queso cremoso rematan la jugada.
Hacer la coliflor en la sartén es sencillísimo, y el tostado que se consigue con este método eleva su sabor a la estratosfera. Una salsa fresca a base de tomate y aderezos italianos le pone la guinda al plato.
Crujiente por fuera, suave por dentro: la 'coca de forner' es un pan plano dulce que encanta a cualquier paladar. Con paciencia y práctica te quedará como la de un panadero.
Jueves 7 de abril
Son uno de los picoteos más populares del país nipon, donde también se consideran un plato de aprovechamiento. La diferencia básica con las que tomamos aquí es que la base no es bechamel, sino puré de patata.
¿Creías que ya habíamos agotado todas las maneras posibles de preparar caballa? Una temporada más, intentaremos batir nuestros propio récord, esta vez con curry y un cremoso de zanahoria y boniato.
Si solo se te ocurre comerlas solas o con yogur, te estás perdiendo muchas de sus posibilidades.
Viernes 8 de abril
El marisco se viene arriba con el toque cítrico del pomelo, y el conjunto se acaba de alegrar con un aliño de inspiración asiática en el que retozan la salsa de pescado, chile, jengibre y ajo.
Italianos: no miréis, porque el pesto de esta receta no es muy canónico. Pero su sabor es tan veraniego como un buen trozo de sepia a la plancha, así que imaginaos la combinación.
Una técnica para integrar aire en nata, claras de huevo o una mezcla de ambas a la que daremos sabor con una combinación de fresas y albahaca.
Sábado 9 de abril
Lacamos unos contramuslos jugosos con miel, salsa de chile y soja, les dejamos la piel bien crujiente y refrescamos el conjunto con una salsa de verduras de inspiración tailandesa. Resístete si puedes.
Pobre pomelo, relegado desde los años ochenta a la categoría de desayuno de dieta por su punto amargo y su ligereza. ¿Lo has probado asado?
Domingo 10 de abril
No, no es paella. Pero sí es un arroz seco fácil de preparar, y con un sabor a mar que te convertirá por un momento en pez abisal.
Un bizcocho húmedo y jugoso gracias al zumo de limón, que no resulta empalagoso para los paladares menos tolerantes con el dulce. Si lo haces en molde redondo, lo podrás transformar en tarta.
La bebida del finde
El coquito es un cóctel típico de Puerto Rico hecho a base de crema de coco y ron que puede dar un toque diferente a tu sobremesa.
Pincha en el enlace y descárgate la plantilla de menú semanal de El Comidista. Podrás organizarte los desayunos, almuerzos, meriendas y cenas de toda la semana.
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New York Times - World
In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act
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Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.
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By Jason Horowitz
ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.
In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.
Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.
“Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.
“Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.
She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.
An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.
The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.
For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.
“I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.
“It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.
But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”
Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.
She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”
In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.
Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.
“We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”
The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).
What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.
That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.
Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.
For the princess, the past few years have been a constant battle.
In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)
She considers the inspection tantamount to a home invasion.
As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”
But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.
“This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”
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Valeurs Actuelles
[d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus
Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.
Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.
Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.
Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre
Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).
Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.
“Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.
Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.
Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.
Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.
Réunir et traiter les archives des soldats disparus
Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.
Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.
BBC
Newsround presenters celebrate show turning 50
By Lizo MzimbaEntertainment correspondent, BBC News
Newsround, the world's longest running children's news programme is celebrating its 50th birthday.
The show, initially commissioned as a six-week experiment by the BBC's Children's Department, was first broadcast on 4th April 1972, and has been running ever since.
"It is such an honour for me to have started it," says John Craven, the show's first presenter. "I'm terribly proud that it's still an important part of national life."
Craven helped to develop the Newsround format that still persists today.
"We had to be dealing with serious news, news we thought the children should know about. [But also] news that we thought they wanted to know about.
"We honed in on sport, and hobbies, and school stories. Space, adventure wildlife. All these kind of areas that children were interested in we had on Newsround".
"I think it's putting kids at the hearts of stories," says Leah Boleto, who presented the programme between 2010 and 2019.
"Newsround has always been really key on knowing who they're talking to. And it's not patronising, but it takes a story, strips down any of the jargon and tells it in a sensitive way."
Her husband Ricky Boleto who's presented since 2008 (the couple met on the programme) agrees.
"I think it's the blend, the mix of stories. Newsround is so well known for having these 'and finally' stories as well, but also focusing on the big story of the day in a way that kids can understand."
In 1985, after 13 years, John Craven was joined by a team of other presenters that included the late Helen Rollason and Roger Finn.
The programme was now so well established with both its audience and with broadcasting executives, that the BBC Newsroom trusted its journalists to be able to handle news of any kind.
Finn remembers a high level conference being held in BBC News about "breaking news" protocols.
In the days before rolling news channels or the internet, the first the audience would hear of a huge story was often through a television newsflash. But what would happen if a big story broke during children's programming on BBC One?
The decision was made that Newsround could, and should be trusted to break such stories.
Just a few weeks later on 28th January 1986, 15 minutes before Newsround was due on air, Roger Finn was sitting in the studio checking his scripts when he heard the voice of Kirsty Fish, the show's producer, in his earpiece.
The Space Shuttle Challenger had exploded shortly after take-off. Newsround was the first programme to break the news to the country - children and adults alike.
"It was a sign of respect that yes, we can trust you to do this," says Roger. "We were aware that we had to be as sensitive as possible, and we had to do this very quickly and just tell the facts and tell the story of what had happened."
Over the decades, Newsround may not have broken every big story to the viewing public, but still, at its core was explaining difficult news to its young audience in an appropriate way.
Julie Etchingham, who presented the programme in the mid to late 1990s remembers reporting from outside Buckingham Palace in the days following the death of Diana, Princess of Wales in the summer of 1997.
It was a story that prompted an outpouring of grief from people of all ages.
"I just remember being down here amongst the crowds," she says, standing outside Buckingham Palace. "Many people remember that just here in front of the palace - it was sort of a sea of flowers.
"You had to navigate that story like any of these big, challenging upsetting stories for Newsround," she expands. "We had a guest in our studio who was a bereavement specialist and could talk about grief. And how children navigate grief.
"There's so many wonderful things about Newsround, but that is one of the greatest.
"It thinks hard about the impact on its audience. Not in just a journalistic way. But in an emotional way as well."
More recently, the show, which had moved to Salford Quays in Manchester a few years earlier, had to deal with a terror attack at the nearby Manchester Arena following an Ariana Grande concert.
An even more difficult task for the team, as this was an attack that had targeted an event that was filled with children.
"It was a very difficult one because we knew that kids were the ones that were going to be directly impacted by this," recalls Ricky.
"And standing outside the Manchester Arena to talk about that story live, knowing that so many children that we were then going to engage with had friends or family who were at the concert was probably one of the hardest stories for me to tell."
Leah adds: "What was key for us in that moment was to tell the story. Not to shy away from what had happened. Be selective in the pictures that we could show, but also who's helping.
"Who is there on the scene, making sure people are safe is also key and then that brilliant thing that Newsround does that says it's OK to feel scared by what you might be seeing here."
From the start Newsround has also been known for its lighter moments. Like all Newsround reporters, during my time on the programme between 1998 and 2008, I covered a huge range of stories from the serious to the surreal.
But the one that the audience seems to remember the most is my reporting of the Harry Potter phenomenon. I covered the books from my earliest days on Newsround, interviewing JK Rowling on many occasions, and being at the many midnight book launches.
And when the films came along, we did a piece on how children could apply for the main roles in the forthcoming movie.
When the young cast was unveiled to world's media on 23rd August 2000, Rupert Grint revealed that after seeing the report, he'd decided to send in an application and audition tape. The rest, as they say, is wizarding history.
And finally! The programme has always, of course, always been known for its humorous end items.
"We always wanted to send their children away feeling happy," laughs John Craven.
"So we always ended on a funny story with, if possible, an awful pun attached to it. And we searched every week, we had somebody out looking for the right funny stories to end the show with."
It's a formula that has kept a six-week experiment in the schedules for 50 years.
And which could well keep it going for another 50 years to come.
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BSL: Signed Newsround bulletins available soon
Happy News: Stories to make you smile
Advice if you're upset by the news
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L’US Air Force veut réduire sa flotte d’avions de supériorité aérienne F-22A Raptor de 18% en 2023
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerQuand elle décida de mettre un terme à la production d’avions de combat F-22A Raptor, l’administration Obama avait expliqué que cet appareil de supériorité aérienne appartenait à une « autre époque » [celle de la Guerre Froide] et que continuer à en acheter pour le compte de l’US Air Force serait un « gaspillage d’argent inexcusable », d’autant plus que ses coûts d’acquisiton et de possession étaient élevés.
Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.
Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.
Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.
En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].
Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.
Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.
Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].
Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.
Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.
Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.
Photo : US Air Force
L’US Air Force veut réduire sa flotte d’avions de supériorité aérienne F-22A Raptor de 18% en 2023
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Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerQuand elle décida de mettre un terme à la production d’avions de combat F-22A Raptor, l’administration Obama avait expliqué que cet appareil de supériorité aérienne appartenait à une « autre époque » [celle de la Guerre Froide] et que continuer à en acheter pour le compte de l’US Air Force serait un « gaspillage d’argent inexcusable », d’autant plus que ses coûts d’acquisiton et de possession étaient élevés.
Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.
Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.
Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.
En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].
Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.
Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.
Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].
Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.
Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.
Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.
Photo : US Air Force
PartagezTweetezPartagezEnregistrerQuand elle décida de mettre un terme à la production d’avions de combat F-22A Raptor, l’administration Obama avait expliqué que cet appareil de supériorité aérienne appartenait à une « autre époque » [celle de la Guerre Froide] et que continuer à en acheter pour le compte de l’US Air Force serait un « gaspillage d’argent inexcusable », d’autant plus que ses coûts d’acquisiton et de possession étaient élevés.
Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.
Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.
Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.
En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].
Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.
Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.
Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].
Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.
Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.
Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.
Photo : US Air Force
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerQuand elle décida de mettre un terme à la production d’avions de combat F-22A Raptor, l’administration Obama avait expliqué que cet appareil de supériorité aérienne appartenait à une « autre époque » [celle de la Guerre Froide] et que continuer à en acheter pour le compte de l’US Air Force serait un « gaspillage d’argent inexcusable », d’autant plus que ses coûts d’acquisiton et de possession étaient élevés.
Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.
Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.
Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.
En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].
Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.
Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.
Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].
Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.
Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.
Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.
Photo : US Air Force
Opex 360
Rafale de guerre électronique, robotique… Pour un député, il est urgent de pallier les lacunes des forces françaises
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerFin décembre, dans une réponse à une question écrite posée par le député Jean-Christophe Lagarde, le ministère des Armées a écarté l’idée de développer un Rafale F4 de guerre électronique pour doter l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de la capacité à neutraliser les défenses aériennes adverses, que ce soit en les brouillant ou en les détruisant avec des munitions ad hoc. Capacité, soit dit en passant, qu’elle ne possède plus depuis le retrait du missile anti-radar Martel, en 1997.
Pour justifier sa réponse, le ministère des Armées a ainsi expliqué que, dans un conflit de haute intensité, la « suppression des défenses aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires » et d’en « dégrader le fonctionnement ».
Visiblement, cette réponse n’a pas convaincu tout le monde. À commencer par le député Fabien Gouttefarde, le coordinateur du groupe de travail « défense » au sein du parti LREM, qui soutient le président-candidat Emmanuel Macron. Ainsi, dans une tribune co-écrite avec Thierry Berthier, maître de Conférences en mathématiques, et publiée par Atlantico, le parlementaire a plaidé pour « l’émergence d’une capacité européenne propre de réassurance » afin de tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
« Organisée autour d’une colonne vertébrale française, cette capacité européenne pourrait être déclenchée au besoin sans dépendre des décisions de l’Otan, sans toutefois lui faire concurrence, encore moins la remplacer », plaide-t-il. Or, cela suppose dans un premier temps de combler les lacunes capacitaires des forces françaises.
« Blindé Griffon avec une tourelle Mistral [pour la défense aérienne, ndlr], Rafale de guerre électronique, 7e sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, me semblent incontournables et nécessitent des décisions rapides, de même que la conversion de deux sous-marins lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisières navals, en accélérant le SNLE de troisième génération », estime le député, qui se défend d’émettre des propositions « disruptives ».
Dans un second temps, il faudrait revoir le format des forces françaises à la hausse, notamment dans les domaines de l’aviation de combat, du transport stratégique [naval et aérien], de l’aéromobilité ou encore de la défense anti-missile. « Vue l’attrition constatée en Ukraine, est-il raisonnable de penser pouvoir mener une guerre de haute intensité avec…42 Tigre Mk3? », demande M. Gouttefarde.
Celui-ci n’hésite par à évoquer « la résurgence d’une filière autonome de production de munitions de petit calibre ». Un sujet qui a donné lieu à maints débats passionnés ces dernières années… Mais qui n’ont pas fait avancer le dossier d’un iota, la Direction générale de l’armement [DGA] n’étant pas très allante sur ce sujet…
Enfin, le député estime que la question de la robotisation du champ de bataille doit se poser sans tarder, en tirant les premiers enseignements de la guerre en Ukraine afin de « tenir compte des évolutions opérationnelles disruptives pour adapter nos propres capacités défensives et offensives ».
Les forces françaises devant se préparer au combat de haute intensité, cela suppose, selon M. Gouttefarde, qu’elles auront à répondre à « la saturation de l’espace des opérations, à l’hypervélocité, à la dissémination de systèmes armés robotisés toujours plus performants et plus autonomes dans les airs, sur terre, en mer, en surface et en profondeur ». Et pour relever ces défis, il plaide pour une accélération de la condute des programmes militaires.
« Des cycles courts de R&D et d’innovation nous permettraient de développer ce qui nous manque », comme par exemple un drone d’attaque tel le Bayraktar TB2, d’un coût relativement réduit et dont le développement prendrait moins de deux ans. « Il nous faut aussi nous doter d’escadrilles ou essaims de drones aériens en mode munitions rodeuses et d’essaims anti-drones », lancer un projet de de char de combat disposant d’une « option téléopérable à équipage déporté » et, enfin, développer des « boucliers anti-drones, anti-essaims sur des programmes d’innovation en boucles courtes de 24 à 36 mois maximum ».
Rafale de guerre électronique, robotique… Pour un député, il est urgent de pallier les lacunes des forces françaises
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerFin décembre, dans une réponse à une question écrite posée par le député Jean-Christophe Lagarde, le ministère des Armées a écarté l’idée de développer un Rafale F4 de guerre électronique pour doter l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de la capacité à neutraliser les défenses aériennes adverses, que ce soit en les brouillant ou en les détruisant avec des munitions ad hoc. Capacité, soit dit en passant, qu’elle ne possède plus depuis le retrait du missile anti-radar Martel, en 1997.
Pour justifier sa réponse, le ministère des Armées a ainsi expliqué que, dans un conflit de haute intensité, la « suppression des défenses aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires » et d’en « dégrader le fonctionnement ».
Visiblement, cette réponse n’a pas convaincu tout le monde. À commencer par le député Fabien Gouttefarde, le coordinateur du groupe de travail « défense » au sein du parti LREM, qui soutient le président-candidat Emmanuel Macron. Ainsi, dans une tribune co-écrite avec Thierry Berthier, maître de Conférences en mathématiques, et publiée par Atlantico, le parlementaire a plaidé pour « l’émergence d’une capacité européenne propre de réassurance » afin de tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
« Organisée autour d’une colonne vertébrale française, cette capacité européenne pourrait être déclenchée au besoin sans dépendre des décisions de l’Otan, sans toutefois lui faire concurrence, encore moins la remplacer », plaide-t-il. Or, cela suppose dans un premier temps de combler les lacunes capacitaires des forces françaises.
« Blindé Griffon avec une tourelle Mistral [pour la défense aérienne, ndlr], Rafale de guerre électronique, 7e sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, me semblent incontournables et nécessitent des décisions rapides, de même que la conversion de deux sous-marins lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisières navals, en accélérant le SNLE de troisième génération », estime le député, qui se défend d’émettre des propositions « disruptives ».
Dans un second temps, il faudrait revoir le format des forces françaises à la hausse, notamment dans les domaines de l’aviation de combat, du transport stratégique [naval et aérien], de l’aéromobilité ou encore de la défense anti-missile. « Vue l’attrition constatée en Ukraine, est-il raisonnable de penser pouvoir mener une guerre de haute intensité avec…42 Tigre Mk3? », demande M. Gouttefarde.
Celui-ci n’hésite par à évoquer « la résurgence d’une filière autonome de production de munitions de petit calibre ». Un sujet qui a donné lieu à maints débats passionnés ces dernières années… Mais qui n’ont pas fait avancer le dossier d’un iota, la Direction générale de l’armement [DGA] n’étant pas très allante sur ce sujet…
Enfin, le député estime que la question de la robotisation du champ de bataille doit se poser sans tarder, en tirant les premiers enseignements de la guerre en Ukraine afin de « tenir compte des évolutions opérationnelles disruptives pour adapter nos propres capacités défensives et offensives ».
Les forces françaises devant se préparer au combat de haute intensité, cela suppose, selon M. Gouttefarde, qu’elles auront à répondre à « la saturation de l’espace des opérations, à l’hypervélocité, à la dissémination de systèmes armés robotisés toujours plus performants et plus autonomes dans les airs, sur terre, en mer, en surface et en profondeur ». Et pour relever ces défis, il plaide pour une accélération de la condute des programmes militaires.
« Des cycles courts de R&D et d’innovation nous permettraient de développer ce qui nous manque », comme par exemple un drone d’attaque tel le Bayraktar TB2, d’un coût relativement réduit et dont le développement prendrait moins de deux ans. « Il nous faut aussi nous doter d’escadrilles ou essaims de drones aériens en mode munitions rodeuses et d’essaims anti-drones », lancer un projet de de char de combat disposant d’une « option téléopérable à équipage déporté » et, enfin, développer des « boucliers anti-drones, anti-essaims sur des programmes d’innovation en boucles courtes de 24 à 36 mois maximum ».
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Pour justifier sa réponse, le ministère des Armées a ainsi expliqué que, dans un conflit de haute intensité, la « suppression des défenses aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires » et d’en « dégrader le fonctionnement ».
Visiblement, cette réponse n’a pas convaincu tout le monde. À commencer par le député Fabien Gouttefarde, le coordinateur du groupe de travail « défense » au sein du parti LREM, qui soutient le président-candidat Emmanuel Macron. Ainsi, dans une tribune co-écrite avec Thierry Berthier, maître de Conférences en mathématiques, et publiée par Atlantico, le parlementaire a plaidé pour « l’émergence d’une capacité européenne propre de réassurance » afin de tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
« Organisée autour d’une colonne vertébrale française, cette capacité européenne pourrait être déclenchée au besoin sans dépendre des décisions de l’Otan, sans toutefois lui faire concurrence, encore moins la remplacer », plaide-t-il. Or, cela suppose dans un premier temps de combler les lacunes capacitaires des forces françaises.
« Blindé Griffon avec une tourelle Mistral [pour la défense aérienne, ndlr], Rafale de guerre électronique, 7e sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, me semblent incontournables et nécessitent des décisions rapides, de même que la conversion de deux sous-marins lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisières navals, en accélérant le SNLE de troisième génération », estime le député, qui se défend d’émettre des propositions « disruptives ».
Dans un second temps, il faudrait revoir le format des forces françaises à la hausse, notamment dans les domaines de l’aviation de combat, du transport stratégique [naval et aérien], de l’aéromobilité ou encore de la défense anti-missile. « Vue l’attrition constatée en Ukraine, est-il raisonnable de penser pouvoir mener une guerre de haute intensité avec…42 Tigre Mk3? », demande M. Gouttefarde.
Celui-ci n’hésite par à évoquer « la résurgence d’une filière autonome de production de munitions de petit calibre ». Un sujet qui a donné lieu à maints débats passionnés ces dernières années… Mais qui n’ont pas fait avancer le dossier d’un iota, la Direction générale de l’armement [DGA] n’étant pas très allante sur ce sujet…
Enfin, le député estime que la question de la robotisation du champ de bataille doit se poser sans tarder, en tirant les premiers enseignements de la guerre en Ukraine afin de « tenir compte des évolutions opérationnelles disruptives pour adapter nos propres capacités défensives et offensives ».
Les forces françaises devant se préparer au combat de haute intensité, cela suppose, selon M. Gouttefarde, qu’elles auront à répondre à « la saturation de l’espace des opérations, à l’hypervélocité, à la dissémination de systèmes armés robotisés toujours plus performants et plus autonomes dans les airs, sur terre, en mer, en surface et en profondeur ». Et pour relever ces défis, il plaide pour une accélération de la condute des programmes militaires.
« Des cycles courts de R&D et d’innovation nous permettraient de développer ce qui nous manque », comme par exemple un drone d’attaque tel le Bayraktar TB2, d’un coût relativement réduit et dont le développement prendrait moins de deux ans. « Il nous faut aussi nous doter d’escadrilles ou essaims de drones aériens en mode munitions rodeuses et d’essaims anti-drones », lancer un projet de de char de combat disposant d’une « option téléopérable à équipage déporté » et, enfin, développer des « boucliers anti-drones, anti-essaims sur des programmes d’innovation en boucles courtes de 24 à 36 mois maximum ».
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Pour justifier sa réponse, le ministère des Armées a ainsi expliqué que, dans un conflit de haute intensité, la « suppression des défenses aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires » et d’en « dégrader le fonctionnement ».
Visiblement, cette réponse n’a pas convaincu tout le monde. À commencer par le député Fabien Gouttefarde, le coordinateur du groupe de travail « défense » au sein du parti LREM, qui soutient le président-candidat Emmanuel Macron. Ainsi, dans une tribune co-écrite avec Thierry Berthier, maître de Conférences en mathématiques, et publiée par Atlantico, le parlementaire a plaidé pour « l’émergence d’une capacité européenne propre de réassurance » afin de tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
une tribune« Organisée autour d’une colonne vertébrale française, cette capacité européenne pourrait être déclenchée au besoin sans dépendre des décisions de l’Otan, sans toutefois lui faire concurrence, encore moins la remplacer », plaide-t-il. Or, cela suppose dans un premier temps de combler les lacunes capacitaires des forces françaises.
« Blindé Griffon avec une tourelle Mistral [pour la défense aérienne, ndlr], Rafale de guerre électronique, 7e sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, me semblent incontournables et nécessitent des décisions rapides, de même que la conversion de deux sous-marins lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisières navals, en accélérant le SNLE de troisième génération », estime le député, qui se défend d’émettre des propositions « disruptives ».
défense aérienneDans un second temps, il faudrait revoir le format des forces françaises à la hausse, notamment dans les domaines de l’aviation de combat, du transport stratégique [naval et aérien], de l’aéromobilité ou encore de la défense anti-missile. « Vue l’attrition constatée en Ukraine, est-il raisonnable de penser pouvoir mener une guerre de haute intensité avec…42 Tigre Mk3? », demande M. Gouttefarde.
Celui-ci n’hésite par à évoquer « la résurgence d’une filière autonome de production de munitions de petit calibre ». Un sujet qui a donné lieu à maints débats passionnés ces dernières années… Mais qui n’ont pas fait avancer le dossier d’un iota, la Direction générale de l’armement [DGA] n’étant pas très allante sur ce sujet…
Enfin, le député estime que la question de la robotisation du champ de bataille doit se poser sans tarder, en tirant les premiers enseignements de la guerre en Ukraine afin de « tenir compte des évolutions opérationnelles disruptives pour adapter nos propres capacités défensives et offensives ».
Les forces françaises devant se préparer au combat de haute intensité, cela suppose, selon M. Gouttefarde, qu’elles auront à répondre à « la saturation de l’espace des opérations, à l’hypervélocité, à la dissémination de systèmes armés robotisés toujours plus performants et plus autonomes dans les airs, sur terre, en mer, en surface et en profondeur ». Et pour relever ces défis, il plaide pour une accélération de la condute des programmes militaires.
« Des cycles courts de R&D et d’innovation nous permettraient de développer ce qui nous manque », comme par exemple un drone d’attaque tel le Bayraktar TB2, d’un coût relativement réduit et dont le développement prendrait moins de deux ans. « Il nous faut aussi nous doter d’escadrilles ou essaims de drones aériens en mode munitions rodeuses et d’essaims anti-drones », lancer un projet de de char de combat disposant d’une « option téléopérable à équipage déporté » et, enfin, développer des « boucliers anti-drones, anti-essaims sur des programmes d’innovation en boucles courtes de 24 à 36 mois maximum ».
L'Humanité
Indispensable conférence paneuropéenne de sécurité
ChroniqueFrancis WurtzTout laisse à penser que nous sommes à un moment-charnière de la guerre que mène l’armée russe contre l’Ukraine. Certains observateurs craignent le basculement dans un conflit encore plus ravageur, nous rapprochant toujours plus d’un engrenage incontrôlable. D’autres veulent croire, malgré tout, à de possibles chances de compromis entre agresseurs et agressés. N’est-ce pas le moment ou jamais – par exemple pour la présidence française du Conseil européen – de tenter une médiation en lançant une grande initiative diplomatique ?
Celle-ci pourrait consister à proposer officiellement –parallèlement à l’établissement d’un cessez-le-feu en Ukraine – au président ukrainien et au président russe, puis, en cas d’acceptation de leur part, à tous les États du continent, quelque soit leur orientation politique, de se réunir ensemble dans le cadre d’une conférence paneuropéenne de sécurité ayant pour mission de mettre à plat tous les différends à l’origine des tensions et des confrontations, et, depuis peu, même d’une guerre, en vue d’aboutir à un règlement global mutuellement acceptable. Les négociations dureraient tout le temps nécessaire, mais tant qu’on discute, les armes se taisent. En cas d’accord, un traité pourrait être signé sous l’égide de l’ONU.
Rappelons, une fois de plus, à ce propos, un fait majeur, malheureusement trop peu connu : le 6 juin 2008, le président russe d’alors, Dmitri Medvedev, proposa, depuis Berlin, la signature d’un tel traité paneuropéen « juridiquement contraignant ». Ce pacte – pouvait-on alors lire dans « le Monde » (17-7-2008), citant M. Medvedev – « pourrait parvenir à une résolution générale des questions de sécurité et de contrôle d’armements en Europe (…) L’atlantisme a vécu, nous devons (donc) parler d’unité au sein de tout l’espace euro-atlantique, de Vancouver à Vladivostok ». Et le quotidien de préciser :
« Nicolas Sarkozy a déclaré que si Moscou propose “un arc de sécurité de Vancouver à Vladivostok, ça mérite d’être étudié”, mais… reconnut la journaliste, « aucun dirigeant occidental n’a formellement donné suite aux idées de M. Medvedev ».
L’explication de cette désinvolture, on la trouva dans cette autre citation de M. Medvedev rapportée, elle, par la chaîne France 24 (27-9-2008) : « Le président russe a averti qu’un élargissement de l’Otan vers l’Est “saperait” les relations de Moscou avec les autres pays européens, de manière radicale » et « pour longtemps ». Stopper l’extension de l’Otan était, en effet, le prix à payer pour cet « arc de sécurité ». Or, pour nombre de dirigeants occidentaux, il n’était pas question de « donner à la Russie un droit de veto sur les décisions de l’Otan ».
Évidemment, rien de tout cela ne peut tenir lieu, quatorze ans plus tard, d’une quelconque excuse à Poutine, unique responsable de son agression armée contre l’Ukraine ! L’évocation de cette occasion manquée en 2008 vise, en revanche, à tirer les leçons du passé pour prendre les bonnes décisions aujourd’hui : je reste convaincu qu’une initiative, même tardive, en faveur d’une conférence paneuropéenne de sécurité servirait la cause la plus précieuse : la paix.
la chronique de francis wurtzGuerre en Ukraine Valeurs Actuelles
Algérie, le dernier acte de la tragédie
Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.
Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.
« De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »
Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »
C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.
En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.
Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.
« Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »
Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.
Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.
La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »
Des rafales, des hommes à terre…
Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…
Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.
« La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »
“Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.
BBC
Are we entering a 'golden age' for trade unions?
By Anne CassidyBusiness reporter
Shyamlee Patel is part of a growing trend on both sides of the Atlantic - she has joined a trade union since the start of the pandemic.
Ms Patel, who lives in New York, works in the finance department of a US conservation group.
She and her colleagues unionised last year following redundancies at the organisation. Their decision was also in response to independently substantiated allegations that female employees and people of colour were being treated unfairly.
"As a woman of colour, seeing it put on paper that women of colour have a harder time at the organisation ascending the ranks and being treated as equals, that really reinforced my decision to unionise," says Ms Patel.
"The union movement aligns with my values, and what I hope for the future."
In the US and the UK, trade unionism and worker activism has seen a resurgence over the past two years, as the job cuts caused by coronavirus lockdowns have made people more aware of the insecurity of their employment.
Union membership in the UK rose by 118,000 to 6.6 million in 2020, the fourth year in a row that it increased.
One of the largest unions, Unite, said in May of that year that "tens of thousands" had joined up "because they are very frightened" about the risk of redundancy.
Across in the US, the percentage of US workers who belong to a union rose to 10.8% in 2020, from 10.3% in 2019. This was due to "disproportionately" more non-unionised staff losing their jobs during the pandemic, according to the US Department of Labor.
And while the overall level of US union membership remained flat, it increased among workers aged 25-34. Membership from within that age bracket rose from 8.8% of workers in 2019 to 9.4% in 2021.
Ms Patel and her colleagues at The National Audubon Society, a bird conservation organisation, joined the Communications Workers of America (CWA), the largest US union in the public relations and media sector.
The CWA is now representing the employees in contract negotiations with Audubon's management. In regard to the controversy at the organisation, Audubon said in a statement last summer that it was "taking steps... to strengthen its governance practices".
Sara Steffens, secretary-treasurer of the CWA, says she is thrilled by the rise in young people joining unions. "It's something I've waited my whole life to see," she says. "When people see all these other workers organising in very public ways, they're beginning to understand that a union is a real option".
One group of workers that were particularly badly hit by Covid-19 were freelancers. They more often lost their work more quickly than salaried employees, and had a harder time getting government support.
Paule Constable, a lighting designer, is one of the 70% of theatre workers in the UK who work on a freelance basis. When theatres were forced to shut during the pandemic, her income stream disappeared.
"As a freelance workforce, we were made redundant with no conversation," she says. "I'm a limited company and was able to furlough myself, but I was one of the lucky ones - 65,000 freelancers were [initially] left with no support at all."
To help other freelancers in her industry Ms Constable set up a lobbying group called Freelancers Make Theatre Work. "Nobody was talking for freelancers," she says. "If groups of freelancers hadn't come together and developed some grass roots organisations we'd be in bigger trouble than we are."
Ms Constable also became a member of TV, film and theatre workers' union Bectu after the union's decision last year to launch a branch for freelancers in theatre. "Bectu has done a lot of work recently, in areas such as mental health and wellbeing support that are hugely problematic for the freelancers in our industry," she says.
Deborah Foster, professor in employment relations and diversity at the University of Cardiff, says that home working during the pandemic has increased interest in unions, because such people "want to be part of a collective community".
Michael Murray, a Boston-based account manager at US software company EveryAction, confirms that feelings of isolation during the lockdowns were part of why he formed a union last year with his co-workers. "Workers across America are realising we have power and should make our voices heard," he says.
"I definitely felt more connected to my colleagues through organising."
Asheem Singh, a senior economist at The Royal Society of Arts in London, also cites home working as one reason why he joined a union for the first time during the pandemic. He became a member of Prospect, which represents professions including engineers, scientists, managers and civil servants in the UK.
"[Union membership] has given me a sense of control and agency," he says. "This is a golden age for unions. You have a perfect storm of reduced tolerance for bad practice at work, a breakdown in traditional channels of communication as people work in a more hybrid way, and an increased focused on mental health and wellbeing."
Mike Clancy, general secretary at Prospect, says it had 12,000 new joiners in 2020.
With the coronavirus pandemic now hopefully coming to an end, he says that issues his union are now addressing on behalf of members include people being able to disconnect from work outside of office hours, surveillance by bosses, and the continuation of flexible working.
Looking forward, he hopes that company bosses will return to meeting with union representatives in person, rather than via video calls.
"You can't protect and enhance the rights of workers solely from behind screens," says Mr Clancy. "We have a rising concern that employers could use the post-Covid environment to keep unions at arm's length long after the justification for it on public health grounds has gone."
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
Yet, while many welcome the increased interest in trade unions, there remains hostility towards them from some companies - particularly in the US - who do not wish to have to negotiate with them over pay and staff conditions.
As the BBC reported last year, both Starbucks and Amazon have fought to prevent unionisation. Other critics of unions question how effective they are at saving jobs. In the UK, the recent high-profile sacking of 800 workers at P&O Ferries being a case in point.
However, very few organisations would challenge the right of unions to exist.
Ms Steffan of the CWA says that the pandemic has undoubtedly strengthened the labour movement. "The pandemic made it clear that it's workers and not executives that are essential in our economy," she says.
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France24 - World
French presidential election: Macron campaigns on the theme of the environment
Issued on: 01/04/2022 - 15:25Modified: 01/04/2022 - 15:33
Seeking re-election, French President Emmanuel Macron arrived in Fouras, Charente-Maritime on Thursday, ten days before the first round of the presidential election. FRANCE 24's Marie Schuster reports.
L'Humanité
Welcome, Médor !
ActuMarc de Miramon Hostile à toute migration en provenance des pays du Sud, voilà que le Royaume-Uni se réveille pour ouvrir en grand ses bras aux réfugiés ukrainiens, mais pas seulement. L’affaire agite la presse et mobilise l’administration de Boris Johnson : comment faciliter l’accueil de ceux qui fuient la guerre, leur chat ou leur chien sous le bras ? Le gouvernement britannique précise dans un communiqué officiel qu’un « nouveau processus simplifié » a été adopté pour les « nombreuses personnes fuyant le conflit (et qui) n’auront pas été en mesure de compléter les préparatifs de santé complets pour leurs animaux de compagnie ». Tout cela avec le concours de « l’Agence de santé animale et végétale » qui fournira « des approbations rapides et des dispositions de quarantaine pertinentes », pour lesquelles tous les coûts seront couverts. Si « l’Humanité Magazine » compatit évidemment au sort des pauvres chiens et chats ukrainiens attachés à leur maître – et réciproquement –, rappelons que le Royaume-Uni dispute avec le Danemark la première place, en Europe continentale, des pays ayant mis en place les mesures les plus cruelles pour décourager l’immigration d’autres réfugiés fuyant la guerre, qu’il s’agisse des Afghans, des Yéménites ou des Syriens.
Guerre en Ukraineréfugiés UkraineCharivari L'Humanité
Qu’attend la France pour rapatrier les enfants français de Syrie ?
TribunePar Marie Dosé, avocate
Le 24 février 2022, le Comité des droits de l’enfant des Nations-Unies déclarait la France coupable d’avoir violé la Convention internationale des droits de l’enfant en maintenant 200 enfants entre des barbelés et en les exposant directement à des traitements inhumains et dégradants. En substance - rappelle le Comité onusien - notre pays est bel et bien responsable du maintien de ces enfants et de leurs mères dans ces « Guantanamo pour enfants » du nord-est syrien, puisque seule la France a le pouvoir de les rapatrier et refuse de le faire. Notre pays choisit donc de faire payer à des enfants innocents la faute de leurs parents.
En 2019, la France a participé en grande pompe au 30 ème anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant, et le discours d’Emmanuel Macron fut unanimement salué : « Fidèle à ces combats, la France a, il y a 30 ans, élaboré, ratifié et appliqué la Convention internationale des droits de l’enfant. Elle se bat aujourd’hui encore pour que cette Convention soit ratifiée à travers le monde. Nous sommes les héritiers de cette histoire que nous devons sans cesse continuer d’écrire. C’est pourquoi la France perpétue chaque jour, depuis deux ans et demi, cet engagement. Et elle va désormais plus loin, en luttant contre les combats contemporains dans la protection de l’enfant ».
Sagement assis aux côtés du président, 300 enfants l’ont écouté sans mot dire évoquer leur vulnérabilité et la nécessité de les protéger. Puis, Emmanuel Macron s’est directement adressé à eux : « Apprenez vos droits, parlez, libérez la parole. Mais ces combats ne doivent pas vous faire oublier l’innocence de l’enfance et d’être heureux ; le droit à découvrir la vie, l’amitié, l’éducation. On doit vous aider à grandir. »
A des milliers de kilomètres, plus de 200 enfants français grelottent sous des tentes de fortune, dans des camps gangrénés par la violence et la maladie, et luttent contre des températures avoisinant les moins dix degrés. Ils n’ont aucun « droit à découvrir la vie, l’amitié et l’éducation » puisque l’école n’existe pas et que l’amitié est un luxe qu’ils ne peuvent s’autoriser. Ils survivent là où la France décide de les abandonner et regardent, impuissants, leurs amis mourir ou rentrer avec leurs mères dans leurs pays.
La France ne les aide pas à grandir, elle les aide à mourir. Adrien Taquet, secrétaire d’Etat à la protection de l’enfance et poète à ses heures, déclarait lors des premières Assises de la protection de l’enfance de son mandat :
« Etre un enfant comme un autre,
C’est avoir les mêmes droits que les autres enfants : avoir le droit d’être en bonne santé ou encore d’être scolarisé.
C’est me sentir en sécurité, c’est avoir une vie stable.
C’est que ma parole soit entendue et écoutée.
C’est pouvoir mener la vie d’un enfant de mon âge.
C’est savoir compter pour quelqu’un, mais aussi pouvoir compter sur quelqu’un.C’est pouvoir enfin, me projeter dans l’avenir. »
200 enfants français crèvent à petit feu au nord-est syrien, et déclineront un jour ce sinistre poème :
« Etre l’enfant français d’un pestiféré,
C’est n’avoir plus aucun droit : ni celui d’être en bonne santé, ni d’être scolarisé.
C’est être exposé à l’insécurité, grandir dans la violence, l’arbitraire et la mort,
C’est voir ma parole niée et réduite au silence.
C’est m’interdire la vie d’un enfant de mon âge, me voler mon enfance.
C’est savoir que je ne compte pour personne, et encore moins pour mon pays.
C’est m’interdire, enfin, de me projeter dans l’avenir. »
Depuis le 1er janvier 2022, 77 femmes et enfants prisonniers dans le camp Roj sont rentrés chez eux. Parmi eux, 63 européens (19 mères et 44 enfants). Parmi eux, aucun Français. Depuis le 1er janvier 2021, 160 mères et enfants européens sont rentrés dans leurs pays. Parmi eux, 7 enfants français arrachés à leurs mères restées dans le camp Roj avec leurs petits frères et sœurs. C’était il y a 14 mois. Depuis janvier 2021, la France n’a rapatrié personne. Pas même la petite orpheline qu’elle a fabriquée : Sara, 6 ans, a enterré sa mère dans le camp Roj le 14 décembre 2021. J’avais demandé le rapatriement sanitaire de sa mère à plus de 40 reprises, en vain. Elle est morte faute de soin. Sara regarde tous ces copains rentrer chez eux avec leurs mères depuis 3 mois et demi. Elle est toute seule dans le camp et la France ne daigne pas la rapatrier. La France se targue de promouvoir à l’étranger la Convention des droits de l’enfant qu’elle bafoue allègrement depuis des années. Ce sont pourtant ces enfants qu’il faut sauver et protéger en tout premier lieu, parce qu’ils sont innocents de tout et victimes de tous. L’ignominie, jusqu’où ?
syriedaechenfants Opex 360
Un député avance l’idée d’un drone de combat embarqué dérivé du nEUROn pour la Marine nationale
par Laurent Lagneau · 3 avril 2022
Dans son programme pour la prochaine élection présidentielle, Emmanuel Macron ne prévoit pas de porter les dépenses militaires au-delà des 2% du PIB et donc de l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25. En revanche, il dit vouloir mettre l’accent sur les innovations de rupture afin de faire face aux « nouvelles menaces », en citant les armes électromagnétiques, le camouflage optique pour les véhicules de combat, les drones sous-marins, les missiles hypersoniques ou encore les nanosatellites de surveillance spatiale.
Cependant, et au regard de la nouvelle donne géostratégique, cet objectif rappelé par le président sortant – soit un budget militaire de 50 milliards d’euros en 2025 – risque d’être insuffisant pour remédier aux déficits capacitaires dont souffrent les armées. Selon un récent rapport parlementaire relatif à la « haute intensité », il faudrait, pour cela, aller au moins jusqu’à 2,5% du PIB. En outre, la France pourrait se faire distancer par l’Allemagne, qui a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros au profit des équipements de la Bundeswehr, laquelle devrait aussi bénéficier, à terme, d’une enveloppe annuelle d’environ 70 milliards.
Si le programme de M. Macron est succinct en matière de défense, l’un de ses soutiens, le député Fabien Gouttefarde, ne manque pas d’idées. Et certaines peuvent être « diruptives », comme celle consistant à transformer deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] en lanceurs de missiles de croisière naval, tout en maintenant le format actuel de la composante océanique de la dissuasion nucléaire.
Le député a émis cette idée dans une tribune publiée cette semaine par le site Atlantico. Tribune dans laquelle, tout en soulignant la nécessité d’un effort particulier dans le domaine de la robotique, il a également proprosé le développement d’un Rafale de guerre électronique, d’un blindé Griffon doté de capacités anti-aérienne [avec une tourelle Mistral] ou encore d’un drone d’attaque à l’image du Bayraktar TB2 turc.
Dans une nouvelle tribune, publiée cette fois par Marine&Océans, . Gouttefarde a plus largement évoqué les capacités de la Marine nationale, dont le format ne répond que « partiellement » aux missions qui lui sont confiées. « Il est nécessaire de quitter le confort de la logique des dividendes de la paix pour prendre pied dans celle de la compétition », écrit-il.
Outre l’idée de convertir deux SNLE en porteurs de missiles de croisière navals afin d’offrir « au président de la République un outil de dialogue politique de haute intensité, pour un coût relativement maitrisé », le député plaide pour un septième sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Suffren. Cela lui semble « incontournable si l’on veut pouvoir déployer régulièrement des SNA jusque dans le Pacifique ». En outre, poursuit-il, des « drones sous-marins, capables de surveiller les câbles Internet si vitaux à nos économies, sont également à envisager ». Ce qui est prévu dans le cadre de la stragégie pour les fonds marins dévoilée en février par le ministère des Armées… mais avec des moyens pour le moment limités.
S’agisssant de la flotte de surface, M. Gouttefarde estime qu’il davantage de Patrouilleurs océaniques [PO], dont dix exemplaires ont été commandés. Pour lui, il en faudrait cinq de plus, ce qui « permettrait de remplacer les frégates de type La Fayette à partir de 2032 en induisant des économiques d’échelles sur un programme qui concerne les trois grands chantiers métropolitains ».
Toujours dans ce domaine, il faudrait, selon le député, remplacer les actuelles six frégates de surveillance de type Floréal affectés en outre-Mer par huit corvettes issues du programme européen European Patrol Corvette [EPC]. Pour rappel, ces navires doivent être dotés de capacités militaires renforcées.
Quant aux navires dits de premier rang, dont le nombre est fixé à 15 par la LPM 2019-25, M. Gouttefarde propose de conduire la rénovation à mi-vie des frégates de défense aérienne [FDA ou « Horizon »] Forbin et Chevalier Paul ainsi que la construction deux nouvelles grandes frégates anti-aérienne et anti-missile dans le cadre d’une coopération avec l’Italie. De tels bâtiments seraient destinés « prioritairement à la mission de réassurance, à la discrétion de l’action diplomatique du gouvernement ».
Par ailleurs, le parlementaire n’écarte pas l’idée d’un second porte-avions de nouvelle génération afin de « restaurer la plénitude de la permanence d’alerte », à laquelle il se dit favorable. « Une décision devra être prise en 2025 » et « ce sera au président de la République d’apprécier si les conditions sont réunies », avance M. Gouttefarde.
Cela étant, un second porte-avions de nouvelle génération nécessiterait sans doute de revoir à la hausse le format de la chasse embarquée, laquelle compte trois flottilles équipées de Rafale Marine [soit quarante avions en tout]. Mais pour le député, il faudrait d’abord commander un quatrième avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye et ouvrir la « réflexion sur la réalisation d’un drone de combat embarqué, dérivé du nEUROn ».
Pour rappel, le nEUROn est un démonstrateur de drone de combat développé à partir de 2003 dans le cadre d’une coopération européenne, avec Dassault Aviation pour maître d’oeuvre. Et ce programme a tenu toutes ses promesses.
L’idée d’un drone de combat embarqué a été examinée par la marine américaine, via un projet confié à Northrop Grumman. Ce qui a donné lieu au démonstrateur X-47B, lequel a été le premier drone à opérer depuis le pont d’envol d’un porte-avions. Finalement, l’US Navy a décidé de ne pas aller plus loin, préférant confier à Boeing le soin de développer le MQ-25 Stingray, un drone ravitailleur.
Quoi qu’il en soit, en 2016, le nEUROn a réalisé des essais avec le porte-avions Charles de Gaulle, la Marine nationale ayant alors souhaité que « soit étudiée l’aptitude de drones de combat à évoluer en espace aéromaritime et à être ultérieurement mis en œuvre à partir des bâtiments de surface ». Évidemment, il n’était pas question d’appontage et de catapultage.
Cette campagne d’essais avait en effet consisté à vérifier le comportement du nEUROn dans un environnement naval et à évaluer sa furtivité face aux capteurs du Charles de Gaulle. Ce travail a probablement nourri la réflexion concernant le Système de combat aérien du futur [SCAF].
BBC
'I went back to the north with my tail between my legs'
By Dougal ShawBusiness reporter, BBC News
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"I don't think brands today have to be political, I think they have to be clear on their purpose," says Chris Kay, CEO of advertising firm, Saatchi & Saatchi.
And by purpose, Mr Kay means taking a position on the values they want to act on and defend - those could include anything from gender equality to environmental responsibility.
Consumer companies such as clothes shops or fast-food chains, are finding themselves under increasing pressure to take a public stance on issues their customers care about, from gender identity politics, to racial justice and the war in Ukraine.
It's a tricky balancing act and recently, companies such as Coca-Cola, Decathlon and McDonald's, among others, faced negative hashtag campaigns against them online, and threats of boycotts, for continuing to do business in Russia initially.
Younger people are more likely to expect their favourite brands to have a social and political conscience. Mr Kay describes this as a new kind of scrutiny, which impacts the way advertising agencies work to craft a company's public image.
He asks his clients to have a conversation about what values the company really wants to reflect.
"What's their role in the world? What's the point of view they are going to help consumers with?", are among his questions - and he says are best approached as an open conversation.
"If you are clear about your purpose, whatever happens in the world, whether it's say, International Women's Day, the morals you have in the boardroom, [allow] you to react to whatever is happening."
Chris Kay became CEO of Saatchi & Saatchi in the summer of 2021. The advertising agency is a well-known brand in itself, thanks to charismatic founders, the Iraq-born brothers Charles and Maurice Saatchi, who set it up in 1970, in London.
Its reputation comes from the memorable, overtly political messages it crafted - especially those for The Conservative Party.
Its most famous slogan was for the 'Labour Isn't Working' campaign in the 1979 general election.
Another, early attention-grabbing campaign was The Pregnant Man for charity, the Health Education Council. To honour this, the agency owns a pub of the same name adjacent to its head offices in London.
These days Saatchi & Saatchi is part of larger parent, Publicis Groupe and Chris Kay is responsible for the UK operation, which employs just over 300 people.
From a working-class background in Burnley in the north of England, his mother was a nurse and his father, a manager in the local factory. They taught him many skills that have helped him in business, albeit indirectly, he says.
"Mum left home at 6pm to do a nightshift, then came home at 6am and packed me off to school. It taught me, by osmosis, that notion of hard work."
From his father, he learned how "to play high and low", meaning to deal with people from all walks of life sympathetically. Mr Kay would often go in to watch him at work.
His northern, working-class background made it harder to break into advertising 25 years ago.
After completing a degree at Manchester University he tried to get into advertising agencies in London, through the graduate milkround.
"I turned up in a corduroy suit thinking I was incredibly dapper, but probably looked stupid. I went back to the north with my tail between my legs."
"I think I did face prejudice," he says. "Agencies were built out of an Oxbridge network, it was all about the names above the door, which were well-educated, London-based family names - I was too rough around the edges, perhaps."
However, he went on to carve a route to the top. He got a job at an agency in Manchester, then took a job in London where he specialised in video games marketing, working on a PlayStation account.
Later, he became head of marketing for Manchester City football club, just when its coffers were being filled by the Abu Dhabi royal family, in 2008.
Then he built his career for more than a decade outside the UK, working in senior roles in Australia, Asia and the US.
Working overseas, he felt the relief of not carrying the baggage of class anymore. "In Australia especially, everybody two generations back is new. So there's a real belief in people having a good go, that felt to me, to be a great society to be part of," he says.
But his time abroad also came with a sense of loss. "I feel I lost my grounding [because] I don't feel working-class anymore, I feel like I'm a global citizen."
Mr Kay has returned to the UK appreciating that the country has "gone through incredible change", including Brexit and Covid.
But has a more optimistic economic outlook for the rest of the year - based on higher advertising spend towards the end of 2021, more investment in start-ups and some strong gross domestic product (GDP) figures.
To capture this new spirit of the UK post-pandemic, he feels his business will need to do better at representing the UK's diversity.
He thinks stereotypes have been challenged more frequently over the past decade, with more families and couples being used for adverts from different racial backgrounds, or sexualities.
"A lot has changed in terms of on-screen representation," he says but casting is not the only answer.
He cites the example of recent Christmas adverts with many now featuring fewer white, middle-class families. "But that's not enough, there are 200 different ways to celebrate Christmas in this country.
"We need to move [on] from casting, to cultural diversity - to represent everybody and how they live and breathe in this country."
You can follow CEO Secrets reporter Dougal Shaw on Twitter: @dougalshawbbc
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L'Humanité
Comment garantir l’accès à l’université pour tous ?
Le débatAprès la mise en place de Parcoursup, la question d’une hausse des droits d’inscription « à l’américaine » est sur la table. Cette politique entraîne une mise à l’écart des étudiants issus des milieux défavorisés.
Pierre ChaillanLa poursuite des études dans l’enseignement supérieur est une priorité. Un nouvel élan doit être donné à la connaissance dans l’esprit de Langevin-Wallon.
Pierre Ouzoulias, sénateur PCF des Hauts-de-Seine, conseiller de Fabien Roussel
La loi de 1882 a rendu l’enseignement primaire obligatoire de 6 à 13 ans. Celle d’août 1936 l’a prolongé jusqu’à 14 ans. Ce terme est porté à 16 ans en 1959, alors que le rapport Langevin-Wallon de juin 1946 préconisait de prolonger cette scolarité jusqu’à l’âge de 18 ans. Plus de trois quarts de siècle plus tard, cet objectif ambitieux n’est toujours pas atteint.
La poursuite des études dans l’enseignement supérieur doit devenir une priorité nationale.
Permettre à une classe d’âge la plus large possible d’accéder à un niveau de connaissance toujours plus élevé est au cœur du contrat républicain. La poursuite des études dans l’enseignement supérieur doit devenir une priorité nationale. Tous les établissements doivent être mobilisés pour la satisfaire et offrir à chaque étudiant des cursus de réussite adaptés à leur projet et à leurs compétences, dans les filières générales ou technologiques.
Depuis deux mandats, les gouvernements successifs ont renoncé à donner aux établissements de l’enseignement supérieur les moyens d’accueillir les 30 000 ou 40 000 nouveaux bacheliers annuels. Parcoursup n’est que l’instrument technique de l’adaptation d’une offre défaillante à une demande de poursuite d’études toujours plus croissante. Cette logique doit donc être renversée par une augmentation massive de leurs capacités d’accueil.
L’université doit retrouver des taux d’encadrement pédagogique satisfaisants pour mieux accompagner les étudiants dans leurs cursus.
De nouvelles universités doivent donc être créées pour compléter le maillage territorial du service public de l’enseignement supérieur et l’offre des universités de taille moyenne doit être renforcée pour éviter l’exil obligé des étudiants vers les pôles des grandes métropoles. Cet effort structurel d’équipement peut être financé par l’emprunt, mais il doit absolument être accompagné par la création de postes d’enseignants fonctionnaires et la titularisation de tous les enseignants précaires. L’université doit retrouver des taux d’encadrement pédagogique satisfaisants pour mieux accompagner les étudiants dans leurs cursus. Les enseignants savent diminuer le taux d’échec en licence. Il faut seulement leur faire confiance et leur donner les moyens d’assurer cette mission.
Parcoursup organise l’entrée de l’enseignement supérieur en donnant, pour les filières les plus demandées, une grande valeur au lycée d’origine. Les réformes du bac et du lycée ont encore renforcé cette sélection sociale. Pour casser ce déterminisme, il convient de redonner à cet examen son caractère national et anonyme.
Enfin, il faut favoriser la poursuite d’études des lycéens professionnels en leur restituant la quatrième année de cursus, supprimée en 2009. C’est la condition pour qu’ils puissent mieux intégrer les instituts universitaires de technologie. La réindustrialisation de la France, comme la préconise Fabien Roussel dans son programme des « Jours heureux », ne peut être réalisée sans un effort supplémentaire de formation initiale et continue. Soixante-seize ans après le rapport Langevin-Wallon, donnons un nouvel élan à l’élévation globale du niveau de connaissance de toute une génération.
La démocratisation, impérieuse nécessité pour l’émancipation, a besoin d’un plan de recrutement de personnels et d’investissement en locaux.
Anne Roger, secrétaire générale du Snesup-FSU
L’avenir du service public d’enseignement supérieur et de recherche est un enjeu sociétal et environnemental majeur. Il doit rester accessible à toutes et tous, sans condition de nationalité ni de fortune. À l’heure de la clôture des inscriptions sur Parcoursup, rappelons que, en 2021, 30 000 étudiants ont quitté la plateforme, c’est-à-dire qu’ils ont abandonné leurs études, sont entrés dans le monde du travail ou ont poursuivi leur formation dans le privé. 90 000 bacheliers et bachelières n’avaient pas reçu de proposition à la fin de la phase principale et nombre d’entre elles et eux sont restés sans proposition, dans une situation de stress prolongé, ou se sont vu proposer des places dans des formations très éloignées de leur projet. L’accès à l’université est devenu un parcours du combattant. La dépense moyenne par étudiant, en baisse continue depuis 2009, en est un indicateur.
La fin de la gratuité, suggérée par Emmanuel Macron devant la conférence des présidents d’université, serait une catastrophe.
Durant ce quinquennat, la loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants (loi ORE), Parcoursup et « Bienvenue en France » ont entraîné une aggravation de la sélection sociale pour les étudiants et étudiantes et l’augmentation des frais d’inscription. La fin de la gratuité, suggérée par Emmanuel Macron devant la conférence des présidents d’université, serait une catastrophe. La démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur, lieu d’émancipation par les savoirs, de vie sociale et de développement de l’esprit critique, reste pourtant une impérieuse nécessité face aux défis qui s’annoncent. Pour le Snesup-FSU, il s’agit de viser 60 % d’une classe d’âge diplômés de l’enseignement supérieur et 25 % de diplômes de master.
La démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur reste une impérieuse nécessité face aux défis qui s’annoncent.
Cette ambition passe par la création d’au moins 150 000 places supplémentaires dans les formations en tenant compte des aspirations des lycéens et lycéennes pour faire face à la hausse démographique (500 000 étudiants supplémentaires depuis dix ans alors que le nombre de recrutements annuel d’enseignant·e·s-chercheur·se·s a diminué de moitié entre 2006 et 2019) et par la création de formations publiques, gratuites et accessibles à tous et toutes, en présence sur site et encadrées par des enseignant·e·s titulaires.
Elle doit être accompagnée par la construction de véritables campus universitaires publics qui travaillent en synergie et permettent d’offrir au plus grand nombre une proximité d’accès à des universités de plein exercice.
Enfin, un plan de recrutement massif d’agents et d’agentes sous statut de fonctionnaire – il faut 6 000 personnels par an pendant dix ans pour remettre l’université à flot et réduire les inégalités – est nécessaire pour accueillir et accompagner chaque bachelier et bachelière dans la filière de son choix et assurer une stabilité de l’encadrement. Le Snesup-FSU défend un taux d’encadrement ne dépassant pas 20 étudiants par enseignant·e titulaire alors que certaines filières comme les Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives – NDLR) affichent aujourd’hui des taux d’encadrement pouvant aller à 1 pour 70 !
Pour aller plus loin. Le rapport publié en 2010 par l’Insee « Accès à l’enseignement supérieur en France : une démocratisation réelle mais de faible ampleur », cosigné par Valérie Albouy et Chloé Tavan.
universitéEnseignement supérieurSNESUP universitéSNESUP Opex 360
Les groupements de commandos vont récupérer les Poids lourds des forces spéciales au standard 1
par Laurent Lagneau · 3 avril 2022
En 2014, un rapport du Sénat avait estimé que l’état des véhicules utilisés par les unités relevant du Commandement des opérations spéciales [COS] était « préoccupant », au point que leur remplacement devait être envisagé. Et cela d’autant plus qu’ils étaient alors soumis à une intense activité opérationnelle, qui plus est dans des environnements susceptibles d’accélérer leur usure.
Cependant, en janvier 2016, la Direction générale de l’armement [DGA] confia à Arquus [Renault Truck Defense ou RTD, à l’époque] le soin de développer et de livrer 241 Véhicules légers de forces spéciales [VLFS] ainsi que 202 Poids Lourds des Forces Spéciales [PLFS], afin de remplacer respectivement les Véhicules de patrouille SAS [VPS] et les VLRA.
Lors de l’annonce de ces deux commandes, la DGA avait précisé que les 25 premiers PLFS seraient livrés dès 2016 dans un » premier standard pour répondre aux besoins les plus urgents » et que la livraison des VLFS commencerait à partir de 2018.
Un an plus tard, la DGA annonça que l’objectif fixé à Arquus pour les PLFS avait été tenu. Et de se féliciter qu’il n’avait fallu que treize mois pour développer, assembler, tester et qualifier ces 25 premiers exemplaires. Seulement, le COS estima que ces nouveaux véhicules ne correspondaient pas exactement à ses besoins et qu’ils souffraient de « dysfonctionnements » susceptibles de contrarier leur utilisation en opération. Aussi furent-ils renvoyés chez l’industriel.
Profondément modifiés, ces 25 PLFS au standard 1 furent de nouveau livrés au COS en avril 2019. Mais, visiblement, ils ne donnent toujours pas satisfaction à leurs utilisateurs. « Ces véhicules ont montré trop de limites d’emploi », est-il avancé dans le dernier numéro du magazine spécialisé RAIDS.
Ces 25 PLFS au standard 1 vont encore retourner chez l’industriel, lequel va les « reconditionner » pour ensuite les livrer à l’armée de Terre. En effet, ils serviront aux patrouilles motorisées du Groupement de commandos de Montagne [GCM] ainsi qu’à celles du Groupement des commandos parachutistes [GCP]. « Les conditions d’emploi sont légèrement différentes, même si les théatres sont souvent identitiques, comme c’est le cas actuellement au Sahel », explique RAIDS.
Quant au standard 2 du PLFS, le mgazine fait état de « progrès », des essais étatiques étant en cours « depuis plusieurs mois ». Mais en attendant, et afin de remplacer rapidement une partie des VLRA, le COS a commandé au constructeur Technamm un lot de VOSAPP, un véhicule 6×6 dont le « maquettage est en phase finale », selon RAIDS.
Par ailleurs, dans l’attente du VLFS, le COS s’est tourné vers Technamm pour obtenir des véhicules de patrouille spéciale [VPS, désormais appelés véhicules d’opération spéciale pour la patrouille – ou VOSPAT]. Trente exemplaires lui ont été livrés en 2020 et il vient de recevoir un second lot de 35 unités. Ce véhicule « semble donner […] toute satisfaction, grâce à un surcroît de puissance et une bonne installation [des systèmes] de communication », assure RAIDS.
BBC
In pictures: Behind the shop facade
Maurice Dorfman ran Jeannette Fashions, a traditional haberdashery shop and the longest-surviving independent shop on Clapham High Street, south London.
His death, in February last year, aged 87, brought to an end a remarkable 60 years of family trading in the heart of Clapham.
And for the past 18 months, Clapham photographer Jim Grover has been piecing together Dorfman's life.
"More than 60 people have shared their stories, old photographs, and mementoes with me, such is the breadth and depth of affection for Maurice in the local community and the desire to help me create a fitting tribute," Grover says.
"He was still opening his shop, every day, in his 80s."
Dorfman's parents came from Jewish tailoring families - and in the late 1950s, the family moved into 20-22 Clapham High Street, an enormous four-storey building, five windows wide, with two shopfronts.
In the "swinging 60s", the first two floors were a dressmaking factory.
Dorfman delivered the dresses to London's fashion shops.
And the family lived above the business.
Grover photographed the objects and pictures he found on fabrics from Dorfman's shop.
And among the many items restored especially for the exhibition is an early 1960s Kodachrome slide showing Dorfman and his mother, Jeanette, with their Harley-Davidson motorbikes.
"This tribute to Maurice is also a piece of social history, bringing back memories of some of the popular pleasures of the 1960s such as motorcycling rallies, ballroom dancing, camping holidays, and sailing, all of which were a big part of Maurice's life," Grover says.
The death of his mother, in 1982, made Dorfman give up his job, as a cutter in the West End, and return to run the family business, which had been turned into Jeannette Fashions.
Catering to the needs of the numerous local seamstresses, costumiers, knitters, crocheteers and dressmakers, it thrived.
And some of Dorfman's customers from the 1980s still have their dress patterns.
"I had every type of fabric you could want," he told Grover, in 2016, "silks… satins… jacquards… wedding-dress fabrics… everything... anything.
"People used to buy the patterns and then they'd buy the fabric.
"I used to have to chain the pattern books to the table because people used to pinch the bloody books."
In the 60s, Dorfman's girlfriend was Margaret (pictured above, on the left), originally a dressmaker and seamstress, whom he met at a ballroom-dancing lesson in a small studio on the High Street.
And as part of this project, Grover tracked down her daughter, Anne (on the right), a successful wedding photographer, in the US.
"He was so kind," she said, "he included me in everything.
"When he took her to the theatre and romantic dinners I went too - my poor mother."
One of the many dog owners who made regular visits to Dorfman's shop told Grover: "He absolutely loved my dog and vice versa.
"I couldn't actually walk past the shop if I had the dog without being dragged in for a biscuit.
"He always had a biscuit for my dog and a sweetie for my son."
Following the death of his father, in 1992, Dorfman lived a modest life, alone for 30 years in the enormous flat above the shop, with few of the conveniences of modern life, such as central heating.
"His home is a beautiful time capsule from a bygone era," Grover says.
From the windows of his flat, Dorfman witnessed the profound changes to the High Street over six decades.
The photographs above show the junction with Aristotle Road, in the 1960s and this year.
Many contributors mentioned Dorfman's generosity and kindnesses in the local community - but reciprocal offers of help and support as he grew older were frustratingly rebuffed.
One customer made him a pair of fingerless mittens with the green wool that he stocked and remembers Dorfman asking what he was supposed to do with them.
Although after a while, he came to admit they were "actually pretty good".
Two bouts of cancer, his advancing age and the general challenges facing independent High Street shops gradually took their toll.
The annual rates bill alone exceeded the shop's sales, in its final years.
It was no longer a commercial enterprise - but Dorfman continued to open up every day, giving purpose to his life.
Stock levels dwindled and the shop became a pale shadow of its glory years.
"It was a bit run-down but it looked colourful and it looked exciting and you could go in there and you could feel comfortable," one of Dorfman's customers of many years said.
"The shop had a wonderful homemade feel to all of the various fittings," Grover says.
"I had never noticed the handmade clapper on the ceiling above his cutting room table - but someone who once worked there, back in the 1980s, told me that if the shop got busy, then Maurice would pull the cord which would bang the ceiling, summoning help from the home upstairs."
After Dorfman died, Grover filled the shop window with portraits of him - as a tribute and to communicate his death to the community.
"The display of affection for this man, and the recognition of the valuable role he had fulfilled in the community for so long, made me realise that I needed to do something more," Grover says.
"And so began my 18-month journey of discovery - an immense journey I never intended or anticipated and a journey filled with surprises and discoveries.
"But for me, Maurice was one of life's unsung heroes who richly deserves to be celebrated and recognised."
Behind the Shop Facade: The Life of Maurice Dorfman is at Clapham Library throughout April.
Grover's other work can be seen on his website.
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Opex 360
Le Service de Santé des Armées disposera de 331 nouveaux blindés médicalisés d’ici 2029
par Laurent Lagneau · 2 avril 2022
Jusqu’à présent, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation], l’armée de Terre a reçu 339 Véhicules blindés multirôles [VBMR] lourds « Griffon », lesquels sont destinés à remplacer les Véhicules de l’avant blindé [VAB], utilisés depuis les années 1970. Et, cette année, 113 exemplaires supplémentaires devraient les rejoindre, tout comme les 70 premiers VBMR légers « Serval ».
Pour rappel, selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de Terre comptera 1872 Griffon et 978 Serval à l’horizon 2030. Et un certain nombre de ces véhicules sera mis à la disposition du Service de Santé des Armées [SSA] pour lui permettre d’assurer le « soutien médical de l’avant ».
Actuellement, le SSA utilise les VAB Sanitaires [VAB SAN] mis en service à une époque où un conflit de haute intensité en Allemagne faisait partie des hypothèses probables. Il s’agissait alors de pouvoir donner les soins de bases aux aux blessés, que l’on attendait nombreux, puis de les évacuer rapidement vers un hôpital de campagne évidemment situé à l’arrière de la ligne de front.
Si l’approche du SSA en matière d’évacuation sanitaire a évolué au gré des RETEX [retours d’expérience] et de la nature des menaces, le VAB SAN est resté… Au plus a-t-il été modernisé, comme en 1998, avec l’intégration d’une boîte de vitesses automatique, de nouvelles supensions et d’un surblindage. Ou encore avec les versions « CIED », qui a consisté à renforcer la protection contre les engins explosifs improvisés, et EVOL CIED, dotée de sièges anti-mine, d’un nouveau système porte-brancard, de rangements supplémentaires, etc.
Le développement du VAB EVOL CIED a été lancé en 2019, afin justement d’atteindre l’arrivée des Griffon et autres Serval en version sanitaire. Arrivée qui coïncidera avec la mise en oeuvre du plan stratégique SSA 2030.
Dans le cadre de celui-ci, le SSA s’est donné comme objectif de mettre en place des « capacités médicales et chirurgicales légères, agiles et à faible empreinte logistique, permettant de suivre au plus près la manœuvre tactique ». Et, comme l’explique le dernier numéro de son magazine interne [Actu Santé], ce « modèle nouveau entraîne une conceptualisation du soutien médical, non plus en structures médicales, mais en niveaux de soins et donc en effet médical à obtenir ».
Ainsi, le SSA estimant qu’un soldat blessé doit savoir « se mettre à l’abri, participer au combat dans la mesure du possible et mettre en œuvre lui-même les moyens de contrôler ses hémorragies » [ce qui augmente les chances de survie, ndlr], une Trousse individuelle du combattant de nouvelle génération [TIC NG], comprenant notamment des pansements compressifs et des syrettes de morphine, entrera en dotation. Ainsi, il pourra attendre d’être pris en charge par des opérateurs de sauvetage [OPS] et des opérateurs de premiers secours au combat [OPSC], dont « les compétences et parcours professionnels sont actuellement en cours de définition par l’armée de Terre et le SSA », explique Actu Santé.
Plus généralement, le soutien médical d’unités de la taille d’un sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] sera « réalisé avec le lot médical polyvalent [LMP] », destiné aux « équipes médicales mobiles » [EMM] et censé permettre de répondre aux « urgences et aux affections médicales les plus fréquentes pendant une durée limitée ».
Ce LMP armera les VAB SAN, dans l’attente de leur remplacement dans le cadre du programme SCORPION. Au total, précise Actu Santé, le SSA devrait disposer de 196 Griffon et de 135 Serval en version sanitaire. Les premiers seront destinés aux équipes paramédicales mobiles [EPM] et escouades d’évacuation sanitaire [EES] tandis que les second iront aux équipes médicales mobiles.
« Leur conception fait l’objet d’un suivi constant de la DCSSA par l’intermédiaire de sa division ‘opérations’, de la composante ‘médecine des forces’ et de la composante ‘ravitaillement' », précise Actu Santé. Leur entrée en service permettra ainsi le retrait des VAB SAN à l’horizon 2029.
Par ailleurs, les véhicules 4×4 Land Rover SAN seront également remplacés, le programme « véhicule léger tactique polyvalent non protégé version santé [VLTP NP SAN] » ayant été lancé. Reposant, donc, sur le VT4 fourni par Arquus, il doit se concrétiser en 2025.
Opex 360
Le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par Berlin profitera surtout aux forces aériennes allemandes
par Laurent Lagneau · 2 avril 2022
Une force aérienne allemande [Luftwaffe] « au plus bas ». Tel était le constat dressé en juin 2018 par son chef d’état-major, le général Ingo Gerhartz, qui venait alors de prendre ses fonctions. Et de déplorer le [très] faible taux de disponibilité des aéronefs [avec, par exemple, seulement 39 Eurofighter EF-2000 en état de vol sur 128], le manque de pièces de rechange et des délais industriels beaucoup trop longs.
À l’époque, le général Gerhartz bataillait pour obtenir davantage de crédits, alors que la coaliton gouvernementale, alors dirigée par Angela Merkel, se déchirait sur la hausse du budget devant être alloué à la Bundeswehr [forces armées allemandes, ndlr]. À l’époque, le ministre des Finances, un certain Olaf Scholz, n’était pas le plus disposé à augmenter significativement les dépenses militaires allemandes.
Depuis, le contexte a radicalement changé, sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Désormais devenu chancelier, M. Scholz a bien été obligé de changer son fusil d’épaule. Le 27 février, il a ainsi annoncé la création d’un fonds de défense doté de 100 milliards d’euros pour remédier aux carences de la Bundeswehr, dont le budget annuel devrait être progressivement porté à environ 70 milliards [soit l’équivalent de 2% du PIB].
Selon des informations obtenues par l’agence Reuters, cette manne devrait profiter essentiellement à la Luftwaffe. En effet, il est question que celle-ci obtienne 40% du fonds de défense annoncé par M. Scholz. Soit 40 milliards d’euros, un montant comparable au budget alloué au ministère français des Armées en 2022.
Cette somme permettra à la Luftwaffe d’acquérir sans problème la trentaine de chasseurs-bombardiers F-35A dont elle a besoin pour maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan [il n’est pas impossible qu’elle en commande même davantage] ainsi que des capacités de guerre électronique. En outre, elle pourra investir dans le Système de combat aérien du futur [SCAF], le programme mené en coopération avec la France et l’Espagne. Et si l’Allemagne est en mesure de commander plus d’exemplaires que ses deux autres partenaires, il faudra probablement s’attendre à de nouvelles difficultés au niveau de la conduite de ce projet, toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus. Mais l’un des chantiers les plus importants sera sans doute celui de la défense antimissile.
Le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, a estimé qu’elle était plus que jamais nécessaire pour prémunir l’Allemagne contre les missiles Iskander, déployés dans l’enclave russe de Kaliningrad. « Les Israéliens et les Américains possèdent de tels systèmes [antimissiles]. Lequel préférons-nous ? Parviendrons-nous à mettre en place un système global [de défense antimissile] au sein de l’Otan ? Ce sont les questions auxquelles nous devons répondre maintenant », a-t-i dit, dans un entretien publié par le Welt am Sonntag, ce 2 avril.
« Jusqu’à présent, une seule chose est claire : nous n’avons ni le temps ni l’argent pour développer ces systèmes par nous-mêmes car la menace des missiles est connue pour être déjà là », a ajouté le général Zorn. D’où l’intérêt de Berlin pour le THAAD américain et l’Arrow-3 israélien.
« À propos des matériels que nous achetons aux États-Unis, pour moi, ce qui est très important, c’est d’avoir des capacités […]. Donc, quand nous avons besoin de matériels, qu’est-ce que nous faisons? Eh bien nous regardons ce qui existe sur le marché et ce que nous pouvons acheter tout prêt. Et lorsque nous ne le trouvons pas, nous lançons éventuellement un projet de développement », avait eu déjà eu l’occasion d’expliquer le général Zorn, lors d’une audition devant les députés français, l’an passé.
Par ailleurs, s’agissant des 100 milliards d’euros du fonds de défense, le général Zorn a fait valoir que ce montant ne doit rien au hasard. « Au début de la législative, nous avons réfléchi aux projets d’armement à privilégier. Nous somme arrivé à cette somme. La crise ukranienne a renforcé la prise de conscience sur la nécessité de mieux équiper la Bundeswehr. C’est clair pour moi : ce fonds spécial servira exclusivement à cela et il ne sera ni destiné aux indemnités du personnel ni à la mise en œuvre d’un concept de sécurité étendu », a-t-il dit.
Selon Reuters, via ce fonds spécial, les forces terrestres allemandes obtiendront environ 17 milliards quand la Deutsche Marine devra se contenter de 10 milliards. Enfin, 27 milliards serviront à améliorer les capacités de commandement et de contrôle.
BBC
Patrick Demarchelier: Fashion photographer dies aged 78
Patrick Demarchelier, who photographed famous figures including Princess Diana, Beyonce, Madonna and Jennifer Lopez, has died at the age of 78.
Described by the princess as a "dream", he also worked on advertising campaigns for Dior, Chanel, Yves Saint Laurent, Tommy Hilfiger and Carolina Herrera.
The French photographer's picture of Diana featured on the cover of Vogue's 1991 December issue.
Demarchelier's representatives announced his death on Instagram.
A post shared by info@demarchelierfineart.com (@patrickdemarchelier)
The photographer - who was namechecked in 2006 film The Devil Wears Prada by Meryl Streep's infamous magazine editor character - also worked for high-profile titles including Harper's Bazaar, Elle and Rolling Stone.
Model Bella Hadid posted on Instagram: "I am grateful to have been lucky enough to be in front of your lens. Most gentle, most legendary, soft but full of life. You will be missed Patrick. Rest In Peace."
Others paying tribute included US designer Vera Wang, who said she was "saddened to the core".
"I will always treasure his talent, his kindness and our long history," she wrote on Instagram.
Sharing pictures of herself taken by Demarchelier, Cindy Crawford said: "Rest In Peace, @patrickdemarchelier. Thanks for so many great memories and beautiful, timeless images."
Actress Kate Hudson said she had "so many memories" of working with the photographer.
"I had the pleasure of being photographed by Patrick often and always enjoyed him and his team so much," she wrote.
Model Christie Brinkley wrote: "I loved working with Patrick. I loved just hanging with Patrick on the many trips we did. I just loved him.
"He was a creative genius but in a casual seemingly effortless way, and he was fun and funny in his broken Franglais."
Celebrity hair stylist Sam McKnight, who also worked with Diana, said he had "so much" to thank Demarchelier for.
"Oh I am so sad to hear this," he wrote. "I had the BEST TIMES with Patrick, endless incredible iconic photos, wonderful memories, a lifetime of laughter, I have so much to thank him for, there will never be another."
He is survived by his wife Mia, his three sons Gustaf, Arthur, Victor and three grandchildren, his representatives said.
In 2018, he was accused of sexual harassment, which he denied.
In an investigation that year by the Boston Globe, six models and a former assistant accused Demarchelier of unwanted sexual advances.
In response, he said he had "never, never, never" touched a model inappropriately, saying the accusations were "pure lying" by models who "get frustrated if they don't work".
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Opex 360
La Hongrie commande un important stock de munitions à l’allemand Rheinmetall
par Laurent Lagneau · 1 avril 2022
Si elle est en indélicatesse avec la Commission et le Parlement européens au sujet de la notion d’État de droit, la Hongrie a résolument choisi l’option européenne pour moderniser ses forces armées.
Ainsi, après avoir sélectionné le chasseur suédois JAS-39 Gripen pour son aviation de combat et notifié à Airbus Helicopters un contrat portant sur la livraison de 36 hélicoptères [20 H145M et 16 H-225M « Caracal »], Budapest a commandé, en décembre 2018, 44 chars de combat Leopard 2A7+ et 24 obusiers PzH2000 auprès du constructeur allemand Krauss-Maffei Wegmann ainsi que, deux ans plus tard, 218 véhicules de combat d’infanterie KF41 Lynx, produits par Rheinmetall.
D’où, d’ailleurs, le nouveau contrat que vient d’attribuer le ministère hongrois de la Défense à Rheinmetall. En effet, l’industriel allemand a indiqué, le 30 mars, que Budapest lui a commandé un « important lot de munitions », d’une valeur de « plusieurs centaines de millions d’euros ».
Le lot en question comprend des munitions de 30mm ainsi que des obus de 120 mm [destinés aux Leopard 2A7+] et de 155mm [pour les obusiers PzH2000]. Rheinmetall évoque également des leurres de 40 et de 76 mm ainsi que des cartouches de 12,7 et de 7,62mm.
« L’acquisition d’un ensemble complet de munitions représente une autre étape importante franchie par la Hongrie, membre de l’UE, dans la modernisation de ses forces armées, et par l’Otan » car « l’interopérabilité avec d’autres forces armées partenaires est également renforcée par les munitions modernes », a fait valoir Rheinmetall.
« Nous sommes extrêmement honorés que la Hongrie nous fasse à nouveau confiance pour moderniser ses forces armées » et « nous sommes très impatients de travailler intensivement avec notre client dans un autre domaine clé des capacités militaires », a commenté Armin Papperger, le Pdg du groupe allemand.
La livraison de ces munitions commencera en 2023, pour s’étaler jusqu’en 2031. Pour la plupart, elles seront produites en Hongrie. Ce qui, d’ailleurs, correspond aux objectifs de production des KF-41 Lynx, lesquels seront fabriqués – à partir de 2023 – à Zalaegerszeg, où Rheinmetall est en train de bâtir usine décrite comme devant être l’une des « plus modernes d’Europe ».
BBC
Wild shots: Scottish Nature Photography Awards winners
The winners of the Scottish Nature Photography Awards 2021 have been announced.
The overall winner is landscape photographer Darren Cole, whose winning image portrays a dramatic scene of a muirburn fire, a controlled fire to burn away dead vegetation, below snow-covered peaks near his home on the Isle of Harris.
The picture - called Ice and Fire - also won the environmental category.
There is more information on the winners and the competition on the awards' website.
All images are copyrighted.
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Opex 360
Moscou prétend que des hélicoptères ukrainiens ont attaqué un dépôt de pétrole sur le sol russe
par Laurent Lagneau · 1 avril 2022
Alors qu’elles viennent de se retirer de la région de Tchernobyl et qu’elles ont apparemment réduit leur dispositif dans les environs de Kiev tout en conservant des moyens pour y exercer une pression, via des tirs d’artillerie, les forces russes semblent désormais concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, qui regroupe les oblasts de Donetsk et de Louhansk, les « capitales » des deux républiques autoproclamées soutenues par la Russie.
Tout en consolidant ses positions dans le sud de l’Ukraine, notamment à Kherson, l’armée russe s’est renforcée à Zaporizhia, avec l’objectif probable d’atteindre Dnipro, ville située sur la rive orientale du fleuve Dniepr. En outre, selon le dernier point de situation du ministre français des Armées, elle semble produire un « effort particulier » dans le secteur d’Izioum, localité faisant partie de l’oblast de Kharkov, frontalier avec le Donbass.
A priori, la manoeuvre russe vise à encercler les troupes ukrainiennes déployées dans le Donbass où, par ailleurs, des combats continuent de faire rage à Marioupol, port stratégique donnant sur la mer d’Azov. Pour cela, faire sauter le verrou que constitue la ville de Kharkov [capitale de l’oblast du même nom] pourrait être déterminant. Or, depuis le début des hostilités, celui-ci tient toujours, malgré des bombardements incessants.
C’est donc dans ce contexte que, ce 1er avril, les autorités russes ont affirmé qu’un dépôt de pétrole appartenant au groupe public Rosneft et situé dans la région de Belgorod, à quelques dizaines de kilomètres de Kharkov, avait été la cible de deux hélicoptères d’attaque ukranieniens.
« Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d’une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l’armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à basse altitude », a en effet déclaré Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de l’oblast de Belgorod. Les locaux d’une entreprises auraient également été endommagés par des roquettes tirées par ces deux hélicoptères, selon les affirmations de son directeur, relayées par l’agence Tass.
Selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on arrive à distinguer la silhouette d’un hélicoptère Mil Mi-24 « Hind », un modèle en service au sein des forces russes et ukrainiennes.
[ 🇷🇺 RUSSIE | 🇺🇦 UKRAINE ]
🔸 Vidéo présumée des deux hélicoptères ukrainiens ayant mené un raid aérien contre une infrastructure pétrolière à Belgorod, ville située en territoire russe. Au moins 2 personnes auraient été blessées et 170 secouristes ont été déployés. https://t.co/uFTbd0SkKN pic.twitter.com/nh8LLXr7qI
— (Little) Think Tank (@L_ThinkTank) April 1, 2022
Seulement, et alors qu’il communique régulièrement sur les pertes infligées par ses troupes aux forces russes, l’Ukraine a gardé le silence sur cette frappe attribuée à deux de ses hélicoptères. Ce qui semble curieux étant donné que ce serait la première effectuée en territoire russe par des aéronefs depuis au moins… un erreur commise par un équipage de l’US Air Force durant la guerre de Corée, le 8 octobre 1950, celui-ci ayant bombardé la base soviétique de Sukhaya Rechka.
Puis Kiev a refusé de confirmer cette frappe. « Je ne peux ni confirmer ni démentir que l’Ukraine était impliquée, car je n’ai pas toutes les informations militaires entre mes mains », a ainsi déclaré Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères.
Puis, le ministère ukrainien de la Défense a suggéré qu’elle serait le fait des Russes eux-mêmes. L’Ukraine n’a pas à « assumer la responsabilité de toutes les erreurs de calcul, toutes les catastrophes et tous les événements ayant lieu sur le territoire russe », a effet affirmé Oleksandre Motouzianyk, son porte-parole.
Sur le plan militaire, un raid contre un dépôt de carburant situé à quelques kilomètres de l’oblast de Kharkov n’aurait rien d’extravagant si l’objectif était de contrarier la manoeuvre en cours vers le Donbass en ciblant la logistique. Et il vaut mieux agir de la sorte plutôt que chercher à détruire un à un les camions citerne chargés de ravitailler les blindés russes. En outre, il aurait démontré que la Russie n’a pas totalement la maîtrise du ciel, comme l’a pourtant encore assuré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.
« La maîtrise des airs au cours de l’opération militaire spéciale est un fait absolu. Concernant l’incident [de Belgorod] il reviendra à nos forces armées de l’évaluer », a-t-il dit, ce 1er avril. Mais il a également estimé que cette attaque attribuée à des hélicoptères urkainiens ne serait pas sans conséquence sur les pourparlers entre Moscou et Kiev.
« Il est clair qu’on ne peut pas considérer cela comme quelque chose qui va créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations », a affirmé M. Peskov. Toutefois, ces pourparlers ont repris, par vidéoconférence, ce 1er avril. « Nous continuons les négociations par visioconférence. Nos positions sur la Crimée et le Donbass n’ont pas changé », a même prévenu Vladimir Medinski, le négociateur du Kremlin.
Pour l’instant, l’Ukraine a proposé d’adopter un statut d’État neutre, c’est à dire qu’elle ne rejoindrait aucune alliance militaire et n’accueillerait pas de forces permanentes étrangères sur son sol sen échange de garanties sur sa sécurité qui seraient fournies par des pays tiers, comme Israël, la Turquie, le Canada et la Pologne.
Opex 360
L’Australie annule l’achat de 12 drones MALE américains MQ-9B SkyGuardian
par Laurent Lagneau · 1 avril 2022
Le 3 novembre 2002, au Yémen, Abou Ali al-Harithi fut le premier membre d’al-Qaïda à avoir été tué par des missiles effectuée avec un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1 Predator américain en dehors de l’Afghanistan. Puis, au titre de la « guerre contre le terrorisme », ce mode opératoire se généralisa, en particulier durant l’administration Obama, avec 388 « frappes ciblées » réalisées entre 2008 et 2013.
Mais au-delà de leur capacité à emporter de l’armement [et sans évoquer les débats que cela a pu susciter par le passé], les drones MALE permettent surtout de mener des missions ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] de très longue durée. Au point que l’on parle de notion « d’occupation aérienne » puisqu’ils peuvent survoler une zone donnée pendant plusieurs heures. Ce qui n’était jusqu’alors pas possible avec les chasseurs-bombardiers, qui ne font que passer.
L’apport des drones MALE dans les opérations de contre-insurrection et les engagements dits « asymétriques » aura été évident. Seulement, dans des environnements plus contestés, voire dans un guerre de « haute intensité » comme celle en Ukraine, ils ne pourront qu’être vulnérables. D’autant plus qu’ils ne disposent pas de contre-mesures pour éviter d’être abattus.
Maintenant que, aux États-Unis, l’accent est mis sur la « compétition » avec la Chine et la Russie, l’US Air Force a lancé un programme pour développer le drone MALE de prochaine génération, lequel devra pouvoir évoluer dans des environnements moins permissifs. Le constructeur américain General Atomics a d’ailleurs dévoilé, en septembre 2020, le projet d’un nouvel appareil, ayant un profil en aile volante [permettant de réduire sa signature radar] et doté d’une autonomie encore plus élevée.
Quoi qu’il en soit, après avoir fait connaître son intention de ne plus commander de MQ-9 Reaper auprès de General Atomics, l’US Air Force envisage de réduire le nombre d’appareils de ce type en service. En effet, dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès pour l’année fiscale 2023, elle a indiqué qu’elle comptait de réduire sa flotte d’un tiers, en cédant une centaine d’appareils à d’autres organismes gouvernementaux [qu’elle n’a pas précisés].
« Nous essayons de nous départir des capacités ISR qui ne sont pas particulièrement utiles contre la Russie et la Chine ou contre des systèmes de défense aérienne denses de l’Iran et de la Corée du Nord pour investir dans des systèmes ISR qui ont une capacité de pénétration », avait ainsi résumé le général Mark Milley, le chef d’état-major interarmées américain, en 2021. Cela étant, et selon des documents publiés antérieurement, l’US Air Force devrait conserver des Reaper jusqu’en 2035. Reste donc à savoir combien.
En Australie, le débat a d’ores et déjà été tranché. Dans le cadre du projet Air 7003, la Royal Australian Air Force avait l’intention de se doter 12 drone MQ-9 SkyGuardian [une évolution du MQ-9 Reaper] pouvant être armés pour 1,65 milliard de dollars. Cette vente, alors « potentielle », avait été approuvée par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, en avril 2021.
Seulement, le 31 mars, et alors que General Atomics a déjà investi 30 millions de dollars en Australie pour y établir un « centre multinational de services » dans le cadre de cette commande, le ministère australien de la Défense a fait clairement comprendre que le projet Air 7003 allait être annulé, lors d’une discussion budgétaire au Parlement.
A priori, cette décision est liée au projet REDSPICE [Resilience, Effects, Defence, Space, Intelligence, Cyber & Enablers], qui vise à renforcer significativement les moyens et les capacités de l’Australian Signals Directorate, le service de la défense australienne spécialisé dans le collecte du renseignement d’origine électromagnétique et la cyberdéfense. Une enveloppe de 9,9 milliards de dollars australiens doit lui être allouée dans années à venir. D’où la recherche de marges de manoeuvres financières… et l’abandon de l’achat des 12 MQ-9 SkyGuardian.
Cette décision, prise en catimini, a été critiquée par l’opposition australienne. « L’annulation sans préavis de ce projet se répercutera sur l’industrie de défense australienne, déjà sous le choc de l’annulation du programme de sous-marins ‘Attack’ [qui avait été confié au français Naval Group, nldr] », a réagi Brendan O’Connor, spécialiste des questions de défense au Parti travailliste.
De son côté, General Atomics n’a pu que regretter la décision de Canberra. « Le ministère australien de la Défense a fait part de sa décision d’annuler le projet Air 7003, après près d’une décennie d’efforts pour ce programme d’acquisition » qui « devait fournir à aux forces australiennes […] une capacité de renseignement, de surveillance, de reconnaissance, de guerre électronique et de frappe de précision aéroportée tant dans les milieux terrestres que maritimes », a rappelé l’industriel.
« Le projet Air 7003 offrait une capacité multi-domaine rentable qui est profondément pertinente pour le futur environnement stratégique de l’Australie. Tout aussi décevant, nos nombreuses entreprises partenaires de Team SkyGuardian Australia ont investi dans le démarrage et le soutien futur de cette capacité en Australie et perdront des opportunités considérables […] suite à cette décision », a conclu General Atomics.