Opex 360
L’Allemagne confirme son intention d’acquérir 60 hélicoptères de transport lourd CH-47F Chinook
par Laurent Lagneau · 2 juin 2022
Afin de remplacer la soixantaine d’hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-53G encore en service au sein de la Bundeswehr, le ministère allemand de la Défense lança un appel d’offres en 2017, en ne sollicitant que deux industriels, à savoir les américains Boeing [CH-47F Chinook] et Sikorky [CH-53K King Stallion]. Un choix aurait dû être annoncé en 2020…
Seulement, la seule décision prise cette année-là consista à annuler la procédure. La raison? Ce « projet aurait eu peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimée », fut-il avancé à l’époque, alors que le coût du programme, appelé « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] était évalué à 5,6 milliards d’euros.
Mais ce n’était que partie remise puisqu’un nouvel appel d’offres pour 45 à 60 appareils fut de nouveau lancé en 2021, avec les mêmes acteurs… mais avec des exigences revues à la baisse. Dès lors, Sikorsky et Boeing se mirent en ordre de marche, en nouant des accords avec l’industrie allemande.
Ainsi, la filiale de Lockheed-Martin s’associa avec Rheinmetall Aviation Services, MTU Aero Engines, Hensoldt ou encore Rohde & Schwarz pour ne citer que les plus connus. De son côté, Boeing en fit autant avec Airbus, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland.
Cinq ans après le lancement du programme STH, Berlin vient d’annoncer son choix. Et, sans surprise, car il était donné favori, le CH-47F Chinook Block II s’est imposé. Grâce au fonds spécial doté de 100 milliards d’euros que le gouvernement allemand entend créer, 60 appareils seront commandés, pour environ 4,3 milliards d’euros. Les livraisons pourraient débuter en 2023 et se poursuivre jusqu’en 2029.
« Boeing est honoré que le gouvernement allemand ait choisi le CH-47F Chinook pour son programme STH. […] Avec le Chinook, l’Allemagne exploitera l’hélicoptère de transport lourd le plus abordable, le plus éprouvé et le plus interopérable de l’Otan. Nous sommes impatients de travailler avec les gouvernements américain et allemand pour finaliser cette vente dans le cadre de la procédure FMS [Foreign Military Sales] », a réagi l’industriel américain.
Der CH-47F Chinook soll der neue schwere Transporthubschrauber für die #Bundeswehr werden. Mit diesem Modell stärken wir unsere Kooperationsfähigkeit in Europa. Er ist modern, erprobt & wird er bereits von #NATO-Partnern genutzt. Das Parlament muss dem noch zustimmen. pic.twitter.com/houOlAW2jj
— Verteidigungsministerium (@BMVg_Bundeswehr) June 1, 2022
« Nous avons soigneusement pesé les avantages et les inconvénients ainsi que les risques, puis nous avons voté à l’unanimité en faveur de ce modèle. Le Chinook est moderne et éprouvé. Avec lui, nous renforçons notre capacité à coopérer en Europe. De plus, nous obtenons une flotte plus importante et gagnons en flexibilité », a expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, lors d’une séance au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr].
L’un des critères qui aura été déterminé est le prix du CH-47F Chinook Block II, qui, au passage, peut être ravitaillé en vol.
« Le prix unitaire inférieur du CH-47F permet également d’acheter de plus grandes quantités, ce qui signifie une plus grande flexibilité opérationnelle pour les forces armées », a en effet souligné le ministère allemand de la Défense, qui a évoqué une possible coopération avec les Pays-Bas, qui sont aussi dotés de Chinook. « En optant pour un produit disponible sur le marché et utilisé dans le monde entier [sauf en France, ndlr], les risques techniques et financiers sont réduits », a-t-il ajouté.
Pour Boeing, qui a récemment dû faire une croix sur la vente potentielle de F/A-18E/F Super Hornet à la Luftwaffe étant donné que le F-35A de Lockheed-Martin a finalement été retenu pour remplacer les chasseurs bombardiers PANAVIA Tornado, il s’agit du second contrat important gagné en Allemagne en moins d’un an, après celui relatif aux cinq avions de patrouille maritime P-8A Poseidon.
Opex 360
Les États-Unis envisagent de proposer quatre drones MALE MQ-1C Grey Eagle à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 2 juin 2022
Finalement, et après l’annonce faite par le président américain, Joe Biden, dans les colonnes du New York Times, les États-Unis donneront à l’Ukraine seulement quatre systèmes d’artillerie M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], lesquels peuvent tirer des munitions guidées contre des positions adverses situées à environ 80 km de distance. Cela sera-t-il suffisant pour inverser le rapport de force face à l’artillerie russe, avec ses BM-30 Smertch, dotés de 12 tubes de 300 mm et d’une portée comprise entre 70 et 90 km?
Cela étant, d’après l’agence Reuters, un autre équipement moderne pourrait prochainement être livré aux forces ukrainiennes. En effet, l’administration américaine envisagerait de vendre – et non pas de donner – à Kiev quatre drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1C Grey Eagle, un appareil dérivé du MQ-1 Predator de General Atomics.
Ce type de drone peut emporter des missiles air-sol AGM-114 Hellfire et des bombes guidées GBU-44/B Viper Strike. En outre, il met en oeuvre le système d’acquisition de cible multi-spectral AN/AAS-32 ainsi qu’un radar à ouverture synthétique et d’autres capteurs dédiés à la collecte du renseignement. Il est aussi possible de lui ajouter des systèmes de guerre électronique. Ayant une endurance de près de trente heures, il évolue généralement à une altitude maximale de 25’000 pieds [soit 7600 mètres environ].
Seulement, dans le contexte actuel, un tel appareil est-il approprié aux besoins ukrainiens, sachant qu’il devra opérer dans un environnement contesté? En outre, Kiev dispose de drones Bayraktar TB-2 – fournis par la Turquie – qui ont déjà fait leurs preuves à maintes reprises. Et, surtout, il présente un rapport « qualité-prix » imbattable [4 à 5 millions de dollars l’unité, prix catalogue, ndlr]. Cependant, il est vrai que le MQ-1C Grey Eagle est plus évolué sur le plan technologique… et qu’il permet de faire plus de choses. Mais à condition qu’il ne soit pas abattu dès ses premières sorties.
Si, effectivement, les drones ont pu jouer un rôle important dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce serait moins vrai actuellement, comme l’a récemment souligné Jack Watling, du Royal United Services Institute [RUSI], après de l’Associated Press.
« Au fil du temps, à mesure que les Russes s’organisent, la liberté d’utiliser les drones diminue. Et donc, ce que nous voyons maintenant, c’est que les Ukrainiens doivent être prudents » quand ils les font voler.
En outre, la question de la formation des télépilotes et des techniciens ukrainiens susceptibles de mettre en oeuvre des MQ-1C Grey Eagle se pose… D’autant plus que cela peut prendre plusieurs mois. Mais d’après Reuters, l’idée du Pentagone consisterait à sélectionner les plus expérimentés afin de réduire le temps d’une telle formation à une « poignée de semaines ».
Si une telle vente est proposée à l’Ukraine, le Congrès aura son mot à dire… Cela dit, il est très probable que cette étape ne soit qu’une simple formalité. Cette façon de procéder – qui tranche avec la pratique de ces dernières semaines, qui consiste à faire des dons d’équipements militaires à Kiev – pourrait s’expliquer par la nature des MQ-1C, lesquels sont susceptibles de donner une capacité offensive aux forces ukrainiennes [et non plus d’auto-défense]. En clair, cela pourrait aggraver encore davantage les tensions entre les États-Unis [et l’Otan] et la Russie…
Opex 360
Futur avion de combat de l’US Air Force, le NGAD est entré dans sa phase de développement
par Laurent Lagneau · 2 juin 2022
En septembre 2020, le Pentagone révéla qu’un démonstrateur du futur avion de combat de l’US Air Force, sur lequel reposera le programme NGAD [Next Generation Air Dominance], qui vise à développer un « système de systèmes », venait d’effectuer ses premiers vols. Un événement en soi car ce n’était plus arrivé depuis les débuts du projet Joint Strike Fighter [JSF], pour lequel Boeing et Lockheed-Martin avaient respectivement mis au point le X-32 et le X-35.
« Nous avons déjà construit et fait voler un démonstrateur du programme NGAD. Nous avons battu des records en le faisant. […] Nous sommes prêts à construire l’avion de nouvelle génération avec une approche inédite », avait expliqué, à l’époque, Will Roper, alors secrétaire adjoint à l’Air Force chargé des acquisitions, de la technologie et de la logistique. Et l’approche en question renvoyait à la « Digital Century Series initiative », laquelle repose sur les avancées de l’ingénierie numérique.
Depuis cette annonce, peu de détails concernant ce nouvel avion de combat ont été dévoilés… Même le nom de son constructeur n’a pas été formellement confirmé, même si, toutefois, il se murmure qu’il s’agirait de Lockheed-Martin. On sait seulement qu’il emportera plus de munitions et de caburant que ses prédécesseurs afin de pouvoir « opérer sur les grandes distances du théâtre indo-pacifique », selon le général Charles Brown, le chef d’état-major de l’US Air Force. Et qu’il évoluera aux côtés de drones de type « loyal wingman » [ailier fidèle] et d’effecteurs connectés.
Cela étant, lors d’une intervention devant l’Heritage Foundation, le 1er juin, Frank Kendall, l’actuel secrétaire à l’Air Force, a donné quelques nouvelles de ce programme… Ainsi, et après avoir révélé que les travaux relatifs à un « prototype expérimental » de cet appareil avaient débuté en 2015, afin de « réduire les risques et développer les technologies clés nécessaires », le NGAD est désormais entré dans la phase d’ingénierie et développement pour la production [EMD – Engineering & Manufacturing Development].
« L’horloge n’a pas vraiment démarré en 2015 : [le programme] commence à peu près maintenant », a dit M. Kendall. « Nous pensons que nous aurons cette capacité d’ici la fin de la décennie », a-t-il ajouté.
En général, après le début de cette phase dite EMD, il faut compter environ sept ans pour disposer d’une capacité opérationnelle initiale. Ce qui signifie que le NGAD pourrait être disponible en 2029. Voire peut-être avant. « L’Air Force doit accélérer ses processus », a estimé M. Kendall, affirmant qu’il n’était « pas intéressé par les démonstrations et les expériences à moins qu’elles ne soient une étape nécessaire pour mettre au point une nouvelle capacité ». Et d’ajouter : » Si nous n’en avons pas besoin pour réduire les risques, nous devons passer directement au développement pour la production et y arriver aussi vite que possible ».
En attendant, dans son projet de budget qu’elle a adressé au Congrès, l’US Air Force a demandé une enveloppe de 1,7 milliard de dollars au titre de son programme NGAD. Une goutte d’eau si l’on en croit Frank Kendall, qui a récemment avancé que le coût unitaire de ce nouvel avion de combat serait de « plusieurs centaines de millions de dollars ».
Opex 360
Quelles seront les capacités que les forces allemandes pourront financer avec le fonds spécial de 100 milliards d’euros?
par Laurent Lagneau · 3 juin 2022
Ce 3 juin, soit quelques jours après avoir trouvé un accord, les députés du Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] ont approuvé à une très large majorité [683 voix pour, 96 voix contre et 20 abstentions] la modification de la Constitution [ou Loi fondamentale] afin pouvoir créer le fonds spécial de 100 milliards d’euros destinés à remédier aux lacunes de la Bundeswehr.
Reste à voir quelles seront les priorités de Berlin pour ses forces armées… La presse d’outre-Rhin a pu mettre la main sur un document recensant les projets susceptibles de bénéficier d’un finacement via ce fonds spécial.
Ainsi, le domaine aérien et spatial devrait être le grand gagnant, avec des investissements devant s’élever, au total, à 40 milliards d’euros. De quoi financer l’acquisition – annoncée – de chasseurs-bombardiers F-35A pour que la Luftwaffe puisse maintenir sa participation au partage nucléaire l’Otan ainsi que celle d’avions Eurofighter Typhoon dédiés aux missions de guerre électronique. Ces appareils remplaceront les PANAVIA Tornado, dont les coûts de maintien en condition opérationelle [MCO] devrait augmenter significativement dans les années à venir.
L’achat de 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook [au block II] sera également financé par ce fonds spécial. De même que l’armement des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron TP. Il serait aussi question de revoir à la hausse le nombre d’avions de patrouille maritime P-8A Poseidon, dont cinq exemplaires ont déjà été commandés auprès de Boeing et de renforcer la flotte d’hélicoptères léger de type H145M, construits par Airbus Helicopters. Actuellement, 15 exemplaires sont en service, exclusivement pour les besoins des forces spéciales.
Le fonds spécial servira à financer des projets menés en coopération. Le document évoque le Système de combat aérien du futuf [SCAF], actuellement bloqué à cause du refus d’Airbus de signer l’accord que lui a soumis Dassault Aviation, en sa qualité de maître d’oeuvre pour l’avion de combat sur lequel doit reposer ce programme. Et aussi le Main Ground Combat System [MGCS], le char franco-allemand du futur, également embourbé en raison désaccords entre les industriels concernés. Mais le standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigne n’est pas cité, pas plus que l’intention prêtée à Berlin de se procurer des AH-64E Guardian [du moins, pour le moment].
Toujours au chapitre des projets menés dans le cadre d’une coopération, Berlin entend investir dans le programme européen TWISTER qui, conduit par la France, vise à mettre au point un système anti-missile reposant sur un intercepteur multi-rôles endo-atmosphérique censé contrer les menaces émergentes [dont celle les missiles hypersoniques].
Sans surprise, les systèmes de défense aérienne font partie des priorités. En la matière, le gouvernement allemand serait intéressé par le THAAD [Terminal High Altitude Air Defense] et l’Arrow 3 isaélien, dont le puissant radar « Super Green Pine » permettrait d’assurer la couverture de la Pologne et des États baltes.
Le deuxième axe majeur de la modernisation de la Bundeswehr portera sur les systèmes de commandement et de contrôle, avec une enveloppe d’environ 20 milliards d’euros. Il s’agira de remédier à une lacune de premier ordre, les forces allemandes manquant de capacités à communiquer de manière sécurisée. Plusieurs projets devraient donc bénéficier de la manne du fonds spécial, dont le DLBO [projet Digitalization of Land-Based Operations], le réseau étendu tactique [TAWAN] ou encore les communications par satellite.
Les forces terrestres allemandes bénéficieront d’une enveloppe de 16,6 milliards d’euros. Hormis les investissements prévus pour le MGCS, il n’est pas question, a priori, d’acquérir des chars de combat Leopard 2A7+ supplémentaires… En revanche, l’infanterie mécanisée devrait pouvoir remplacer ses blindés Marder [probablement par un nouveau lot de Puma] et accélérer le renouvellement de ses Fuchs par des ARTEC Boxer. De même que celui des véhicules haute mobilité Hägglung BV206.
Quant à la Deutsche Marine, elle pourra compter sur un effort de 20 milliards d’euros en sa faveur. De quoi lui permettre de se procurer [outre les P-8A Poseidon déjà cité], deux corvettes K-130 supplémentaires [cinq ont déjà été commandées, ndlr] et d’envisager l’acquisition de deux frégates F-126 en plus des quatre prévues. L’ambition du programme de sous-marin de type 212CD, conduit en coopération avec la Norvège, pourrait être revue à la hausse, avec deux unités de plus.
Enfin, un effort sera fait sur les petits équipements, indispensables à la « cohérence opérationelle » même s’ils sont souvent négligés, faute de visibilité politique. Deux milliards d’euros seront donc investis pour améliorer l’équipement individuel des militaires allemands [habillement, jumelles de vision nocturne, etc].
L’objectif de ce fonds spécial vise non seulement à combler des lacunes… mais aussi à renforcer les capacités de la Bundeswehr en revoyant à la hausse les « cibles » de certains programmes, notamment pour ce qui concerne le domaine naval.
Si l’Allemagne a longtemps été critiquée par les États-Unis pour la faiblesse de ses dépenses militaires [que l’on se souvienne des « sorties » de Donald Trump à ce sujet…], elle l’est désormais par la… Russie.
« Nous prenons cela comme une confirmation supplémentaire que Berlin a pris la voie d’une nouvelle remilitarisation. On sait bien comment ça peut se finir », a en effet commenté Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe, au sujet du « fonds spécial » dédié à la Bundeswehr. Nul doute que, comme le fait Pékin à l’égard de Tokyo, Moscou s’attachera, dans les jours et semaines à venir, à renvoyer Berlin à son passé, et plus particulièrement à son réarmement qui avait précédé le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale.
Opex 360
Otan : La Finlande laisse entendre qu’elle pourrait acquérir des drones TB-2 pour amadouer la Turquie
par Laurent Lagneau · 3 juin 2022
Pour le moment, la Turquie s’oppose toujours à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan, en avançant l’argument selon lequel ces deux pays seraient trop conciliants à l’égard des partisans Fethullah Gulen, un prédicateur accusé d’avoir manigancé la tentative de coup d’État de juillet 2016, et des activistes du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], une organisation considérée comme terroriste par l’Union européenne et les États-Unis. En outre, elle leur reproche également l’embargo sur les armes qu’ils ont décrété à son égard au moment de son offensive dans le nord de la Syrie, en octobre 2019.
En début de semaine, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a assuré que, tant qu’il serait au pouvoir, la Turquie ne dira jamais « oui » à « l’entrée dans l’Otan de pays qui soutiennent le terrorisme ».
« La Turquie soutient que l’adhésion à l’Otan de la Suède et de la Finlande comporte des risques pour sa propre sécurité et l’avenir de l’organisation. Nous sommes parfaitement en droit d’attendre de ces pays, qui pourraient éventuellement voir la deuxième plus grande armée de l’Alliance venir les défendre en vertu de l’article 5, qu’ils empêchent le recrutement, la collecte de fonds et les activités de propagande du PKK, que l’Union européenne et les États-Unis considèrent comme une entité terroriste », a encore fait valoir M. Erdogan, dans les colonnes de l’hebdomadaire The Economist.
Au passage, cette fermeté d’Ankara arrange les affaires de la Russie, qui voit évidemment d’un mauvais oeil tout élargissement de l’Alliance vers ses frontières. Ce qui, par ailleurs, pourrait également favoriser son dessein de prendre le contrôle du Kurdistan syrien, avec l’assentiment tacite de Moscou.
En outre, les autorités turques pourraient également être tentées de demander aux États-Unis de revenir sur l’exclusion de la Turquie du programme d’avion de combat F-35, ou, a minima, d’accepter de lui vendre des F-16 Viper de dernière génération.
Cela étant, au regard de ce que la Turquie pourrait obtenir en faisant ainsi monter les enchères, la Finlande a peu d’atouts dans son jeu [et cela vaut aussi pour la Suède, ndlr]. Mais elle entend cependant les jouer. Ainsi, dans un entretien publié par le Financial Times, le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto, a déclaré que son pays pourrait acquérir des équipements militaires auprès de l’industrie turque de l’armement.
« Il est existe une technologie turque qui pourrait intéresser la Finlande. Tout le monde a suivi les drones et autres systèmes. Mais je ne veux pas précipiter les évènements. Regardons d’abord l’état des négociations en cours », a dit M. Haavisto au quotidien économique britannique.
La « technologie » évoqué par le ministre finlandais est vraisemblablement le drone Bayraktar TB-2, utilisé – non sans succès – par les forces ukrainiennes contre leur adversaires russes. Ces appareils sont produits par le constructeur turc Baykar, dont le directeur technique, Selçuk Bayraktar, est le gendre de M. Erdogan. Et pour amadouer Ankara, Helsinki devrait probablement en acquérir une grande quantité [pour rappel, le prix unitaire d’un tel aéronef est de 5 millions de dollars environ].
Quant aux exportations finlandaises de matériels militaires, M. Haavisto a fait valoir qu’elles étaient autorisées au cas par cas… et que l’appartenance à l’Otan ne pourrait que faciliter celles en direction de la Turquie. Ce qui n’est pas une « assurance » suffisante pour Ankara : en 2019, la France avait décidé de suspendre les contrats en cours avec le ministère turc de la Défense. En outre, l’industrie finlandaise de l’armement est relativement modeste…
L'Humanité
Législatives 2022. Carte interactive : qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription?
la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES)Pour la Nupes, l'objectif affiché est de conquérir la majorité à l'Assemblée nationale lors des élections législatives des 12 et 19 juin 2022.
Mode d'emploi
Dans le moteur de recherche, vous pouvez :
- taper le nom de votre département pour retrouver les circonscriptions près de chez vous,
- mettre le nom d'un parti membre de la Nupes ou cliquer sur "Filtrer" pour trouver tous les candidats présentés par l'Union sous cette étiquette.
Vous pouvez aussi vous géolocaliser pour trouver le candidat de votre circonscription.
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L’Inde lie l’achat de chasseurs embarqués à un accord sur d’importants transferts de technologies
par Laurent Lagneau · 3 juin 2022
En 2017, la marine indienne [Indian Navy] a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin de se procurer 57 avions de combat embarqués multi-rôles pouvant être mis en oeuvre aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin, ndlr] que CATOBAR [catapultes et brins d’arrêt]. Ce qui a limité les candidats possibles au Rafale Marine de Dassault Aviation et au F/A-18 Super Hornet de Boeing.
En janvier, les capacités du Rafale M à décoller depuis un pont d’envol muni d’un tremplin ont été évaluées à la base navale INS Hansa [Goa]. Et, apparemment, ces essais ont été concluants. Ces derniers jours, deux F/A-18 Super Hornet ont subi un traitement similaire. Mais on en ignore encore les résultats.
Pour mettre plus de chances de son côté, la France aurait proposé à l’Inde de lui céder quatre Rafale M prélevés sur la flotte de la Marine nationale en vue d’admission prochaine au service actif de l’INS Vikrant, le premier porte-avions conçu par l’industrie indienne. Sans doute que ce sujet a été évoqué lors de la récente visite à Paris de Narendra Modi, le Premier ministre indien… Mais aucun détail n’a filtré depuis…
En attendant, cette semaine, New Delhi a précisé ses plans au sujet du programme MRCBF. En premier lieu, la réduction de la cible, de 57 à 26 appareils, a été confirmée. Sur ce point, l’Indian Navy voudrait huit avions biplaces pour l’entraînement de ses pilotes et, éventuellement, pour prendre part à des missions de combat. Ce qui ne plaide pas en faveur du Rafale M, qui n’existe qu’en version monoplace…
Ensuite, l’Inde n’envisage pas de louer de chasseurs embarqués, préférant un achat d’avions neufs, dans le cadre d’un contrat de gré à gré. Mais celui-ci devra être lié à un « accord stratégique plus large » avec le pays d’origine de l’avion qui sera sélectionné selon les recommandations de I’Indian Navy.
En effet, selon le quotidien Hindustan Times, qui cite des responsables indiens, New Delhi a l’ambition de développer des moteurs d’avions dans le cadre de l’intiative « Atmanirbhar Bharat », qui vise à renforcer l’autonomie stratégique indienne.
Déjà, le français Safran, qui produit les réacteurs M88 du Rafale, a pris les devants, dès février 2021, en nouant un partenariat avec Hindustan Aeronautics Limited [HAL] pour, notamment, la conception et le développement de réacteurs à forte poussée de 110 kN, destinés au programme AMCA [Advance Medium Combat Aircraft], qui consiste à mettre au point un chasseur-bombardier de 5e génération.
Cependant, le ministère indien de la Défense, précise Hindustan Times, étudie une possible coopération avec les États-Unis, étant donné que le chasseur HAL Tejas est propulsé par un moteur GE-404… Et que le GE-414 pourrait être envisagé pour l’AMCA…
Par ailleurs, l’Inde a également l’intention de réduire la voilure concernant un autre programme, destiné cette fois à l’Indian Air Force. En effet, selon des informations du journal Business World, le projet MRFA [Multi-Role Fighter Aircraft], évalué à 20 milliards de dollars, viserait à commander 57 appareils au lieu des 114 prévus initialement. Et tous devront être fabriqués localement, au titre du programme « Make in India ». Pour rappel, Lockheed-Martin [F-21] et Boeing [F/A-18 Super Hornet], Saab [Gripen E/F], le consortium Eurofighter [Typhoon], MiG [MiG-35] et Dassault Aviation [Rafale] sont sur les rangs pour ce marché.
Cela étant, sans doute que l’intention prêtée aux autorités indiennes va favoriser la candidature du Rafale… En octobre 2020, interrogé sur une éventuelle commande d’un second lot de l’avion de combat français, le chef d’état-major de l’IAF, l’Air Chief Marshal Bhadauria, évita de s’engager… Cependant, avait-il dit, « une telle décision impliquerait mécaniquement une réduction du nombre d’avions à commander via l’appel d’offres MRFA ».
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Le sous-marin nuclaire d’attaque Suffren enfin prêt à être admis au service actif
par Laurent Lagneau · 2 juin 2022
Quand le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Suffren, premier d’une série qui en comptera six, fut remis à la Marine nationale, en novembre 2020, son admission au service actif promettait de se concrétiser assez rapidement. Du moins après son déploiement de longue durée [DLD], passage obligé pour tous les nouveaux navires. En effet, cette phase, que l’on peut assimiler à une période de garantie, vise à s’assurer que tout fonctionne normalement à bord d’un bâtiment et, surtout, à valider ses capacités militaires. Et ce n’est donc qu’après qu’il pourra entamer sa carrière opérationnelle.
Seulement, et alors que ses essais en mer furent menés en moins de six mois sous la supervision de Naval Group, du CEA, de TechnicAtome et de la Direction générale de l’armement [DGA], qui plus est dans un contexte rendu compliqué par la pandémie de covid-19, le Suffren a connu quelques problèmes techniques durant son DLD, dont une fuite sur l’une de ses turbines. Un souci important car, comme le confia un spécialiste au journal L’Opinion, il « limitait la puissance de manière significative » et donc « les capacités opérationnelles du sous-marin », sauf dans les « phases discrètes ».
Cela étant, il n’y avait rien d’exceptionnel : les phases de tests servent justement à découvrir des problèmes et à y remédier. Cependant, l’admission au service actif du Suffren n’a donc pu être prononcée en novembre 2021, comme prévu… alors que la Marine nationale devait alors se passer du SNA Perle, victime d’un incendie en juin 2020.
Finalement, il aura fallu attendre huit mois pour ce nouveau sous-marin soit déclaré apte au service. En effet, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, est attendu à Brest, le 3 juin, pour « l’admission au service actif » du Suffren. L’annonce vient d’être faite par le ministère des Armées.
Que la mise en service officielle du Suffren soit effectuée à Brest peut sembler curieux étant donné que les SNA de la Force océanique stratégique [FOST] sont tous basés à Toulon. D’ailleurs, le nouveau sous-marin avait été remis à la Marine nationale par la DGA sur le site de la base varoise.
Le second SNA de la classe Barracuda, le Dugay-Trouin, devrait être mis à l’eau d’ici la fin de l’été prochain. Un préalable avant la divergence de son réacteur. Et, selon la Presse de la Manche, ses premiers essais en mer ne débuteraient qu’en fin d’année, ce qui fait qu’il sera livré à la Marine nationale, au mieux, qu’en 2023.
Pour rappel, les SNA de type Barracuda affichent une longueur de 99 mètres pour un diamètre de 8,8 mètres et un déplacement de 5.300 tonnes en plongée. Ils sont équipés des dernières technologies en matière de capacités sous-marines [automatisation, mât optronique, numérisation, recours à l’intelligence artificielle, etc]. Plus discret que ceux de la classe Rubis, et aussi plus manoeuvrables, grâce aux barre en X de leur appareil à gouverner, ils peuvent naviguer à une profondeur supérieure à 300 mètres. Enfin, ils emportent des missiles de croisière navale [MdCN], des missiles antinavires Exocet SM39 modernisés, des torpilles lourdes filoguidées F-21 et des mines.
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La Marine nationale réforme sa filière dédiée au renseignement
par Laurent Lagneau · 4 juin 2022
Avec les capteurs de ses frégates multimissions et de défense aérienne ainsi que ceux de ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], ses aéronefs [en particulier l’avion de patrouille maritime Atlantique 2, le Rafale équipé de la nacelle RECO NG et, bientôt, ses drones embarqués], ses sémaphores, ses Escouades spécialisées de neutralisation et d’observation [ESNO] des commandos de
Penfentenyo et Montfort et le navire Dupuy-de-Lôme, qui oeuvre au profit de la Direction du renseignement militaire [DRM], la Marine nationale dispose de capacités de premier plan pour collecter les informations présentant un intérêt maritime [RIMAR] et militaire.
Cependant, et même si ses marins ont leur propre insigne depuis septembre 2016, la filière « renseignement » de la Marine nationale manque toujours de visibilité. D’où la réforme qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2023, laquelle consistera à créer six nouvelles spécialités accessibles dès l’entrée à l’École de Maistrance, qui, pour rappel, forme les futurs officiers-mariniers. Les quartiers-maîtres candidats au brevet d’aptitude technique [BAT] pourront postuler en interne.
« Cette réforme a pour ambition de prévenir un risque de fragilisation de la filière renseignement. Il s’agit d’abord de donner toute sa place au renseignement d’intérêt maritime qui connaît, avec la croissance exponentielle des données, une transformation rapide de ses méthodes et de ses outils. Il s’agit ensuite de proposer aux marins des parcours professionnels attractifs et plus lisibles par les employeurs extérieurs à la Marine [comme la DRM, par exemple], d’harmoniser les critères d’avancement et d’augmenter la durée d’emploi dans des métiers où l’expérience et la maturité sont déterminantes. Enfin, grâce au recrutement externe, il sera possible de réduire la tension sur les effectifs », explique la Marine nationale.
Ces six nouvelles spécialités remplaceront les certificats de la branche générale du renseignement. À ce propos, les marins qui en détiennent au moins un « basculeront automatiquement dans la spécialité correspondante ».
Dans le détail, la Marine nationale va donc « créer » les métiers d’opérateur d’écoute [OPECOUT], de détecteur et analyste des signaux électromagnétiques [DASEM], d’opérateur linguiste d’interception [OPLIN] en particulier en chinois, russe, arabe et persan, d’analyste traitant du renseignement [ANATRAIT], d’analyste du renseignement d’origine électromagnétique [ANAROEM] et d’analyste en renseignement d’origine image [ARAROIM].
Ainsi, par exemple, la mission de l’OPECOUT consistera à analyser de la phonie, afin de définir la langue de la fréquence écoutée, ainsi que les différents types d’écriture [morse, etc], à localiser les sources d’émission et à transmettre des enregistrements aux ANAROEM et DASEM. Quant aux OPLIN, ils auront la tâche d’intercepter et de traduire des documents et d’étudier l’évolution de la situation dans la zone géographique dont ils sont spécialistes.
Enfin, la Marine nationale souligne que la filière « renseignement » offre des perspectives d’avancement rapide compte tenu de la spécificité et des qualifications des métiers qu’elle offre, avec la possibilité de servir aussi bien en mer qu’à terre ou encore d’être affecté à l’étranger [au sein de l’Otan ou en mission de Défense, par exemple]. « Autre avantage, les spécialités du renseignement ouvrent le droit à des primes telles que l’indemnité liée aux langues et, sous certaines conditions, la prime de lien au service », conclut-elle.
Photo : Marine nationale
Opex 360
La Royal Navy va investir 300 millions d’euros pour accroître les capacités de ses missiles de croisières Tomahawk
par Laurent Lagneau · 4 juin 2022
Si les forces aériennes françaises et britanniques sont dotées du même type de missile de croisière [le SCALP, pour « Système de croisière conventionnel autonome à longue portée », appelé « Storm Shadow » outre-Manche], il en va autrement pour la Marine nationale et la Royal Navy, la première disposant d’une version navale du SCALP [le MdCN] tandis que la seconde arme ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] avec des Tomahawk de facture américaine depuis la fin des années 1990.
Va-t-il autrement à l’avenir, avec le programme franco-britannique FMAN/FMC [Futur missile antinavire/Futur missile de croisière]? En effet, confié à MBDA, celui-ci vise à remplacer les missiles anti-navire Exocet et Harpoon ainsi que les Scalp EG/Storm Shadow et, à terme, le MdCN. Peut-être que la Royal Navy y verra-t-elle un successeur au Tomahawk… Mais on n’en est pas encore là.
Ainsi, le 31 mai, le gouvernement britannique a annoncé son intention d’investir 265 millions de livres [soit 308 millions d’euros] pour porter au standard « enhanced Block V » les missiles Tomahawk emportés par ses SNA de type Astute.
Cette mise à niveau doit permettre de traiter leurs obsolescences [et prolonger leur durée de vie de 15 ans] et d’accroître leurs performances, notamment en terme de portée, celle devant être étendue à 1600 km. Et elle le rendra « moins vulnérable aux menaces externes », selon un communiqué du ministère britannique de la Défense [MoD]
Cette opération, qui doit durer cinq ans, fera l’objet d’un contrat signé dans le cadre du dispositif américain dit des « Foreign Military Sales » [FMS].
« En utilisant la recherche et l’expertise américaines existantes sur ce missile amélioré, ce contrat signifie que le Royaume-Uni continuera de bénéficier d’un accès complet au programme américain Tomahawk, tant au niveau du soutien que des mises à niveau », justifie le MoD.
À ce propos, un premier lot de Tomahawk Block V a été livré à l’US Navy par Raytheon en mars 2021.
Le nombre de Tomahawk concernés par cette mise à niveau n’a pas été précisé. Pour rappel, le Royaume-Uni avait commandé 64 exemplaires de la version Block IV en 2004. Puis il avait complété cette commande dix ans plus tard, avec 65 missiles supplémentaires.
« Capable d’être tiré depuis un sous-marin d’attaque nucléaire britannique furtif, la portée, la précision et la capacité de survie exceptionnelles du système [le Tomahawk Block V] offrent au Royaume-Uni, aux côtés de nos alliés américains, une capacité de frappe de précision inégalée dans le monde », s’est félicité l’amiral Simon Asquith, le « directeur » des sous-marins au sein de la Royal Navy.
Le Figaro
La Lettre du «Fig Mag» du 4 juin 2022
Jean-Christophe BuissonLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Au programme: un reportage en Égypte sur les traces de Champollion, une expédition dans les terres australes françaises et un portrait d'Elizabeth II au travail.
Chers abonnés,
Qui, parmi ceux d'entre vous fascinés par l'Égypte des pharaons, ne s'est jamais rêvé en Howard Carter se retrouvant il y a 100 ans nez à nez avec une porte jamais ouverte portant le sceau d'une nécropole royale: celle de Toutânkhamon? Qui ne s'est jamais imaginé en Indiana Jones à la poursuite des pilleurs de tombes ayant appartenu justement à l'équipe de Howard Carter? Qui, plus modestement, n'a jamais lu la biographie de Champollion sans fascination? L'histoire de cet universitaire né à Figeac, parlant une douzaine de langues à 17 ans, et déchiffrant, sur la pierre de Rosette dénichée par l'expédition de Bonaparte en 1799 mais récupérée par les Anglais, la langue des signes qui permettrait de comprendre ce qui est écrit sur les temples de la Vallée des Rois, est incroyable.
Mais pour mieux appréhender ce destin hors du commun, Luc Watrin et Serge Sibert sont allés sur les lieux mêmes des expéditions aux allures d'aventures de l'égyptologue français: dans les ruines du temple de Philae, au bord du Nil qui, il y a deux siècles, avait submergé l'édifice; autour de Nekheb, où Champollion explora parmi les premiers plusieurs tombes des familles princières du Moyen Empire; dans le temple de Dendérah, érigé par Ptolémée XII, le père de Cléopâtre; sur la route de Karnak à Louxor, qui ressemble depuis deux siècles à une immense taupinière où se pressent les fous de fouilles du monde entier; au cœur d'Abou Simbel, où se dressent des statues au sujet et à la taille... pharaoniques. Autant de lieux arpentés jadis par le savant français dans des conditions certes éminemment moins confortables. À l’époque, brigands, crocodiles et insectes pullulaient sur les rives du Nil. Mais il s'en moquait, conscient de l'ampleur de ses découvertes. On ne l'en remerciera jamais assez.
Autre découverte scientifique d'une importance capitale pour l'humanité: celle des îles des terres australes et antarctiques il y a 250 ans. Cocorico, c'était là aussi un Français: Yves Joseph de Kerguelen, envoyé par Louis XV pour dompter les créatures mythologiques supposées habiter cette zone de l'océan Indien au sud des 40e Rugissants. Quelques mois plus tard, Marc Joseph Marion du Fresne, dit Marion-Dufresne, découvrait à son tour quelques îles insoupçonnées dans les parages. Notre reporter Vincent Jolly, accompagné de la photographe Mélanie Wenger, a mis ses pas dans ceux de ces téméraires navigateurs.
Comme en Égypte évoquée plus haut, l'affaire, en 2021-2022, ne présente pas les mêmes dangers et ne recèle pas la même saveur inédite que jadis, mais du moins conserve-t-elle de nombreuses vertus instructives. Car le lieu est devenu une base dédiée à la recherche et à l'étude de l'environnement qui permet notamment de comprendre les bouleversements climatiques et ses conséquences sur notre vieille Terre (mers incluses).
Mieux: ce 1,6 million de kilomètres carrés totalement sanctuarisés abrite une réserve naturelle où de nombreuses espèces sont protégées. Sur les 311 îles composant l'archipel vivent au maximum quelques dizaines d'êtres humains dont on est sûr qu'ils n'abîmeront ni la faune ni la flore (modeste) locales: ils sont là pour l'observer, la documenter, l'analyser. Quand la météo le permet. Et les règlements administratifs de plus en plus rigides ou absurdes qui, parfois, les empêchent de travailler. Vincent Jolly relate par exemple cette sommation faite à un jeune chercheur d'ôter une photo qu'il avait postée sur un réseau social. On y voyait un pétrel géant attaquant un manchot. Quoi? Des animaux qui s'entretuent! Hors de question de laisser penser que l'argent public pourrait servir à observer et relater de telles horreurs. Apparemment, dans certains ministères, on croit que la nature ressemble aux films de Disney...
Au ministère de l'Intérieur, c'est The Truman Show qu'on regarde un peu trop: un film où est fabriquée une fausse réalité. La preuve avec ce qu'il s'est passé au Stade de France samedi dernier. Des dizaines de vidéos et de témoignages (y compris du maire de Liverpool et de fans espagnols) en attestent: ce sont des hordes de racailles et de voyous débarquées des «quartiers» de Seine-Saint-Denis qui ont menacé, attaqué, bousculé, frappé, dépouillé et terrorisé les supporters de Liverpool et du Real de Madrid venus souvent en famille assister à la finale de la Ligue des champions de football. Avec pour conséquence de susciter des scènes de chaos et de retarder le coup d'envoi du match.
Mais ce que le ministre de l'Intérieur a retenu de cet événement désastreux et pitoyable pour la France est tout autre chose. Il s'est agi selon lui d'une affaire de... faux billets! Et ceux qui prétendent le contraire seraient des racistes et des membres de la fachosphère – éléments de langage empruntés sans complexe par M. Darmanin à l'extrême gauche qu'il prétend par ailleurs combattre. «En niant l'évidence, s'insurge Guillaume Roquette dans son édito, nos responsables publics veulent juste cacher aux Français la gravité de la situation (...). Masquer leur incapacité récurrente à assurer l'ordre public dès que survient une manifestation de masse. Nier tout lien entre une immigration anarchique et l'accroissement des violences et de la délinquance dans ce qu’on appelle pudiquement les “zones de non-droit”». Et c'est ainsi que parfois nous viennent des envies de partir vivre sur les bords du Nil ou dans les terres australes. Quitte à vivre parmi les crocodiles et les pétrels géants.
ET AUSSI
L'image. Même Éric Dupont-Moretti, quand il plaidait victorieusement au point d'être surnommé Acquittator, n'a jamais présenté de si belles défenses. Celles-ci appartiennent à Craig, la cinquantaine un peu ridée, qui traîne ses tonnes et sa solitude dans le parc national d'Amboselli, au Kenya. Quel Romain Gary contera un jour sa vie dans un nouveau Racines du ciel?
L'événement. Déjà deux jours que tout le Royaume-Uni célèbre les 70 ans de règne de leur reine bien-aimée. La fête est un peu gâchée par son absence à certaines cérémonies mais on lui pardonne – comme on lui a pardonné son attitude lors de la catastrophe minière d'Aberfan en 1972 et de la mort de Lady Di en 1997. De même que les frasques de ses enfants et petits-enfants. Pourquoi cette indulgence? Parce que tous les Britanniques savent qu'Elizabeth II n'aura jamais appréhendé sa fonction de souveraine autrement que comme un métier à part entière, avec ses devoirs, ses règles, ses obligations, ses horaires, ses contraintes. Tout pour l'Angleterre, rien que pour l'Angleterre (et un peu l'Écosse, le pays de Galles, l'Irlande du Nord et le Commonwealth). Auteur d'une biographie d'Elizabeth récemment rééditée (Perrin) et d'un petit essai dense et musclé en forme de salut (Pour la reine, Perrin), Jean des Cars raconte dans le détail le quotidien de celle qui, depuis 1952, consacre son temps et son énergie, même déclinante, à son pays et à son peuple.
La nouvelle. Aujourd'hui, il n'est guère de sujet de Sa Gracieuse Majesté qui exprime quelque souhait de la voir disparaître, et avec elle la monarchie. Ce qu'aucun être réel ne veut, l'écrivain le peut. Aussi Frédéric Rouvillois a-t-il imaginé une nouvelle mettant en scène un homme habité par une haine de la royauté telle qu'il s'arme d'un fusil pour abattre Elizabeth II lors de son Jubilé de platine. Esprit éminemment libre, Rouvillois est l'auteur de livres qui brassent des sujets aussi sérieux que le conservatisme, le populisme, le progressisme ou le droit constitutionnel, qu'il enseigne, mais aussi d'un délicieux polar (Le Doigt de Dieu, La Nouvelle Librairie) et d'ouvrages où ne règne pas un esprit de sérieux absolu. Sur le snobisme, la politesse et les impostures et canulars du XXe siècle, il a écrit des ouvrages merveilleux. God saved the Queen! illustre parfaitement cet éclectisme intellectuel (et cet humour très... british) qui le caractérise: ce qu'il raconte est grave mais pas tant que ça. Et léger mais pas tant que ça.
L'escapade. C'est à Trouville, alors qu'il a 14 ans, que s'est joué un jour de 1836 le destin de Gustave Flaubert. Ayant ramassé une cape sur la plage où il passait ses vacances, il tomba amoureux de sa propriétaire, dont le mari – un Prussien atypique – trouvait amusant le manège du garçon. Amour vain, stérile, sans réciproque, qui inspira au jeune homme un récit, Mémoires d'un fou. Son premier livre. C'est dire si l'esprit de l'auteur de L'Éducation sentimentale flotte sur les planches de la cité balnéaire. Et encore plus dans la demeure qui porte son nom, bien qu'il n'y ait jamais habité: l'hôtel Flaubert. Racheté il y a quelques mois par Pierre-Antoine Capton (le local de l'étape), producteur et président de Mediawan et de 3e Œil Productions, et Jean-Philippe Cartier, fondateur des hôtels H8 Collection, l'établissement (une demeure de style néonormand) a été restauré: 31 chambres de 17 à 45 mètres carrés décorées par Natalia Megret et qui, selon Valérie Sasportas, revenue enchantée de son séjour (professionnel, hein), possèdent chacune son atmosphère particulière. Elle a néanmoins refusé de nous dire si elle avait imité l'écrivain sur la plage: «Je suis maintenant à Trouville. (...) Je viens de fumer deux pipes coup sur coup, vautré à plat dos sur le sable du rivage, mon chien à mes côtés, mon chapeau de paille sur le nez et regardant de petits nuages blancs se promener dans le ciel...»
Il y a 100 ans dans Le Figaro . Ce dimanche-là (4 juin 1922), que trouvait-on dans notre quotidien préféré?
L'annonce de la création d'une Semaine de la Monnaie. Objectif? Étudier les remèdes qui pourraient soigner la maladie du moment: l'inflation (tiens, tiens...).
Le compte rendu d'une réunion de la Fédération républicaine (droite) appelant à s'opposer à «l'inquisition fiscale» (tiens, tiens...).
Et surtout une étonnante «ode à la pluie», qui, déjà à l'époque, était espérée par les paysans et crainte par les touristes (tiens, tiens...):
«Orage!... Ô des espoirs! - Sécheresse ennemie,Pendant le joli mai quel pouvoir fut le tien!En nous éveillant vers six heures et demie,Nous redoutions cette infamie:N'avoir plus le bain quotidien.
Les veules citadins que l'âpre soif terrasse,Aux plaisirs, aux labeurs également rétifs,Pourpres, allaient s'asseoir à la proche terrasse,Où leur épigastre voraceS'intoxiquait d'apéritifs».
Au soleil ou sous la pluie, sur la plage ou entre les murs frais d'une église, je vous souhaite un excellent week-end de Pentecôte.
L'insolente vitalité du scoutisme français
INFOGRAPHIE - Plus de 30.000 scouts unitaires de France (SUF) sont rassemblés ce week-end sur le domaine national de Chambord pour fêter les 50 ans du mouvement. L'occasion de faire le point sur les effectifs florissants du scoutisme français.
Le Figaro
Fête des pères : 10 idées cadeaux jardin
Jardinier, bricoleur, astronome : selon son profil et ses passions, voici une série d'idées pour le combler le dimanche 19 juin 2022.
Fête des pères: un homme, un parfum
Ambrosiaque, exotique, éthérée, vivifiante... L’eau de toilette que porte un père est une parure invisible, mais dont la présence révèle de façon sensible et intime sa personnalité. C’est dans le sillage des notes olfactives de différentes fragrances que se sont tracés les profils de l’esthète, de l’aventurier, de l’homme bohème et du sportif. Quatre univers où trouver, avant le 19 juin prochain, une idée pour une attention, un présent.
Fête des pères 2022: quelle est l’origine de cette tradition?
Ce dimanche 19 juin 2022, les papas seront à l'honneur. Mais qui a inventé la Fête des pères? Cette fête remonte aux années 50 et nous vient d'une opération commerciale.
Ces écrivains qui ont fêté leur père par leurs mots
QUIZ - QUIZ - Le Figaro redécouvre les citations littéraires qui glorifient la figure paternelle.
En images : Gigi Hadid, Diane Kruger, Guillaume Canet... Ils célèbrent la Fête des pères sur Instagram
Des hommages pleins d'amour et d'humour
Un cadeau de fête des pères original en quelques clics !
À seulement un jour de la fête des pères, vous n’avez toujours pas trouvé le cadeau idéal pour votre papa ? Pas de panique, MyVitibox vous propose un cadeau vin original, durable et responsable de dernière minute grâce à un abonnement vin.
Fêtes des pères : 5 montres à offrir à la dernière minute
Il n'est pas encore trop tard ! Envie d'un cadeau horloger de dernière minute ? Voici quelques idées à tous les prix à offrir ou s'offrir sans attendre.
Notre sélection de cadeaux très gourmands pour la Fête des pères
Chocolat, déco, tireuse à bière, four à pizzas...
La fête des pères s’annonce sous un arc-en-ciel de couleurs radieuses
EN IMAGES - À rebours d’une période monochrome, de l’orange au rose, une palette d’artistes a inspiré cette sélection de cadeaux à tous les prix.
Visualiser le diaporamaFête des pères : nos idées de cadeaux pour un voyageur esthète
SHOPPING - Pièces nomades made in France pour un week-end au vert ou objets vagabonds inspirés du Japon, voici la sélection 2021 du Figaro Voyage pour des papas globe-trotteurs exigeants.
Fête des pères : six échappées de dernière minute sur le bassin méditerranéen
Le 20 juin, les pères seront à l’honneur dans tout l’Hexagone. Pour leur faire plaisir, on leur offre un peu de sérénité, loin des foules et du bruit du monde… Pour un week-end les pieds dans le sable.
Le Figaro
Sylvain Tesson, la voracité des vivants
Anne FuldaPORTRAIT - L’auteur de La panthère des neiges vient de publier un livre de textes et dessins autour de la mort. Ni macabre, ni sordide, plutôt une ode à la vie.
Évidemment, il est «perché». Il vit en hauteur, au «dernier étage, dernier escalier, dernière porte» d’un immeuble sans ascenseur, dans le 5e arrondissement de Paris. En bas, des gargotes pour touristes, les odeurs de frites. En haut, dans son antre céleste, à portée de main et des yeux, le ciel et les cieux, avec les pierres de l’église Saint-Séverin à quelques mètres à peine et, plus loin, les tours amputées de Notre-Dame de Paris.
L’appartement de Sylvain Tesson pourrait être le décor d’un film des années 1950-1960. Le repaire de bric et de broc d’un aventurier solitaire. On n’y décèle aucun des attributs contemporains de la modernité. Aucune trace du monde numérique, ni même d’une machine à café à capsules. La bouilloire est en aluminium et le café, du Nescafé en pot. Il y a, en revanche, des livres, beaucoup de livres, une paire de skis de randonnée, des cordes accrochées à l’escalier, ce qui, alors qu’il vient de publier un livre, Noir (Albin Michel), dans lequel figurent de nombreux croquis de pendus, peut interroger. «Mais celles-ci sont des cordes de vie, je passe une partie de ma vie suspendu!», dit-il. Suspendu dans les airs, à des parois rocheuses. Suspendu aussi au souffle de la vie. L’oreille tendue et les sens en éveil.
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Écrire sur la mort et les morts, publier ses croquis de pendus et de suicidés tracés au crayon noir, compulsivement, depuis qu’il a 20 ans, c’est donc le dernier pari de Tesson. Un coup éditorial, penseront peut-être certains, mais un sujet qui semble naturel pour l’auteur de Dans les forêts de Sibérie, tant vie et mort se côtoient chez lui.
Élan vital et danger
Pas de doute, en effet, Sylvain Tesson en connaît un rayon de matière de camarde. La mort, il l’a connue de près. Il l’a narguée, l’a provoquée, lui a fait des pieds de nez avec ses acrobaties commencées lorsqu’il a escaladé, à 15 ans, la tour Eiffel, avec son ami Alexandre Poussin. Il a failli l’épouser il y a quelques années, après avoir escaladé la façade de son chalet à Chamonix, dans un défi qui aurait pu lui être fatal. C’est ainsi: chez lui, élan vital et danger sont intimement liés. Il aime humer l’odeur du vide, de l’abîme, le frisson du danger afin de mieux se sentir vivant: «Cela fouette le sang de se sentir périssable», clame-t-il. Il a aussi perdu des amis dans des accidents d’alpinisme, d’escalade. Il y a vingt ans, en Afghanistan, l’un de ses camarades est même mort entre ses bras, après un accident de voiture. Et puis évidemment, il y a eu la disparition de certains proches. Notamment de sa mère, Marie-Claude Tesson. Et là, soudain, à l’évocation de cette mort-là, le troubadour des mots, le tailleur de formules étincelantes et virevoltantes devient moins prolixe. Comme si, insensiblement, ses écoutilles se refermaient. Comme si la pudeur l’empêchait d’en dire trop, car, comme il l’écrit, «dans la famille, nous aimons le théâtre, pas la transparence».
Une drôle de famille que celle des Tesson, il faut dire. Un clan, qui avance groupé, dans un attelage de talents qui tire à hue et à dia, entre amour et passion, vacheries et dévoration. Une famille «blondinesque», toujours empreinte «d’une forme d’esprit d’enfance». Une espèce de phalanstère, a dit un jour Philippe Tesson, le père. La répartition des rôles y est assez claire: les hommes, les beaux parleurs, devant, et les femmes (la mère et les sœurs de Sylvain, Stéphanie et Daphné) derrière, dans l’ombre. Quand on le lui fait remarquer, Sylvain Tesson grince: «L’exhibition échoit aux hommes, cette caractéristique est peut-être une manifestation de la domination phallocratique depuis 10.000 ans», avant d’ajouter: «Elles ont le vrai pouvoir en fait».
Cela fouette le sang de se sentir périssable
Dans la géographie familiale, la mère était en tout cas une pièce essentielle du dispositif. «Elle était médecin, et est morte de sa propre négligence. Elle avait parfaitement diagnostiqué son mal et elle s’est négligée. Comme, face toutes les morts brutales, on n’était pas préparé. Elle est vraiment morte comme si elle avait eu un accident.» Marie-Claude Tesson semblait être l’exact négatif de son mari Philippe Tesson, le flamboyant directeur du Quotidien de Paris, qui dirige aujourd’hui avec passion le petit théâtre Poche Montparnasse. «Elle était très sauvage, détestait la lumière. Elle était aussi très autoritaire, directive, militaire. Mon père, tout florentin, tout en rondeurs, ressemblait à un mousquetaire, mais c’est elle qui dirigeait. Et, alors que tous les journaux d’opinion connaissaient des faillites effarantes, ce sont les journaux techniciens de ma mère qui soutenaient tout ça.» Une femme qui aimait les théories, la philosophie, les livres sur la religion, toutes choses qu’abhorre Tesson père, libre penseur, qui «déteste les systèmes, les constructions intellectuelles. C’est vraiment l’homme des mots, peu importe ce que disent les mots du moment», dit le fils, qui ajoute à son propos: «Rien de profond et de tourmenté ne sort de son esprit ; il a fait une espèce d’esthétique de la légèreté et n’exprimera jamais les tourments de la métaphysique, même à 95 ans. La seule fois où c’est arrivé, c’est quand il a monté Le laboureur de Bohême, au théâtre, il y a six ans, au moment de la mort de ma mère».
La mort en face
En tout cas, cette mère qui, par certains traits, évoque la panthère des neiges avait, elle aussi, un petit penchant pour la faucheuse. Médecin, ayant eu l’habitude d’accompagner les derniers moments de beaucoup de proches, elle avait écrit un roman au titre évocateur: Foutre la paix aux morts. Sylvain Tesson, lui, entend les regarder en face. C’est, pour lui, la meilleure manière de garder à l’esprit combien tout est éphémère. D’ordinaire d’ailleurs, comme un pense-bête, une manière de se souvenir que la mort nous guette, l’écrivain voyageur - définition qui lui convient («Je voyage pour écrire, j’écris pour voyager») - porte aux doigts des vanités, ces bagues avec des têtes de mort en vogue au XVIIe siècle. Une façon aussi de prendre quelque recul face à la foire aux vanités. De garder la tête froide, face à cette vogue qui dure, ce doux bruit ambiant, émanant tant du petit monde littéraire que du public, et qui a fait de lui, depuis quelque temps déjà, une espèce de nouveau philosophe. Un écrivain populaire dont les livres se vendent désormais comme des petits pains. Un Luchini des lettres, passé en quelques années du statut d’écrivain en sac à dos et chaussures à crampons à celui «d’icône des réacs», selon ses détracteurs, puis d’auteur presque universel, dont certaines citations sont devenues comme des mantras (dont cette fameuse phrase: «La France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer») pour une génération désabusée, une foule sentimentale en quête d’idéal, comme chantait Souchon.
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Évidemment, Tesson goûte ce succès mais il rappelle qu’il est arrivé tardivement, après avoir écrit vingt livres, dont certains vendus à 800 exemplaires. Assurant n’avoir changé ni sa manière de vivre, ni ses choix ou ses goûts, il ajoute qu’il n’a pas rêvé de cette reconnaissance qu’il analyse plutôt comme «une espèce de faveur commerciale». «Je ne suis pas dupe, tout cela est très éphémère, est lié à une espèce d’économie dans laquelle j’ai la chance de m’inscrire en ce moment. Parce que, probablement, je dis des choses qui sont dans l’air du temps et sont finalement assez banales. En gros, je dis méfions-nous de cette espèce de soumission à la machine, attention à cette espèce d’illusion d’extase numérique aberrante qui nous diminue au lieu de vous augmenter. Ce ne sont pas, non plus, des choses fracassantes. Je ne suis pas philosophe, n’ai pas créé un corpus de pensées, je n’ai rien révolutionné dans la langue et ça marche. Peut-être serait-il temps de s’inquiéter. Ces unanimités, qui sont très agréables à vivre existentiellement, cachent peut-être aussi une faiblesse.» Et d’ajouter, comme une forme de coquetterie, «parfois il vient une question: n’est-ce pas inquiétant de faire l’objet d’une espèce d’unanimité bienveillante, incidemment, on se dit: personne ne lit puisque tout le monde m’aime. Peut-être serais-je meilleur si on ne m’aimait pas?».
Vagabond aux semelles de vent
En attendant, Tesson et ses réflexions sur la mort et sa fascination pour les suicidaires et les pendus - en quête comme les alpinistes d’une forme de légèreté, désireux «d’échapper à la gravité, la pesanteur physique, morale, idéologique» - risquent une fois de plus de rencontrer les faveurs des lecteurs. L’écrivain explique ce choix éditorial: «Faire 30 pages sur la mort à 50 ans, c’est le moment. Tout le monde devrait le faire. C’est comme quand on prend ses positions de combat. Je crains la mort comme tout le monde, mais je me suis dit autant en rire, comme ça, si elle me fauche, je trouverai ça tout à fait normal. À condition que ce soit rapide.»
Le vagabond aux semelles de vent, qui «ne croit pas du tout en Dieu mais croit profondément à l’idée de Dieu, au besoin de Dieu» et ne pense pas aujourd’hui avoir d’enfants, estimant que par essence l’amour filial est un amour narcissique, veut continuer à vivre ici et maintenant. «Je crois que rien de ce qui nous échoit, quand on a cette chance de vivre, ne peut être considéré avec désinvolture. Il faut s’intéresser à tout.» Et d’ajouter: «C’est banal, ça s’appelle la voracité des vivants.»
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Le Figaro
Trois randonnées dans le Médoc, entre terres, lacs et océan
Découvrir le Médoc à pied, ses dunes, pinèdes, lacs et marais, et l'océan jamais loin, y avez-vous pensé ? De Lacanau à Soulac, des sentiers balisés traversent des espaces naturels préservés d'une beauté saisissante. Une destination toute trouvée pour l'été.
Le sentier de la Réserve naturelle de l'étang de Cousseau
S'étendant sur 900 hectares entre le lac de Carcans-Hourtin au nord et l'étang de Lacanau au sud, le site de l'étang de Cousseau est classé Réserve naturelle depuis 1976. Les forêts de pins maritimes, sous-bois d'arbousiers et de chênes verts et marais y attirent une faune exceptionnelle : grues cendrées (en hiver), loutres mais aussi coronelles et cistudes…
Accessible à pied (ou à vélo), à 2,5 km depuis le parking de Marmande, le sentier de la Réserve est équipé d'un belvédère et de deux tours d'observation en bois pour la vue sur l'étang et le marais.
Avec un peu de chance on y croise même vaches Marines, des herbivores rustiques réintroduits en 1990, qui pâturent entre la forêt des dunes anciennes.
Attention, nous parcourons une réserve naturelle : chiens tenus en laisse, vélos interdits à l'intérieur de la réserve, tout comme les campings, feu, pêche, chasse et cueillette.
- Notre conseil : prévoir des chaussures de marche, gourde et un couvre-chef. Et gare aux moustiques : vêtements couvrants et répulsifs recommandés.
EN PRATIQUE :
7,5 km > 2 h à 2h30 > peu de dénivelés > Balisage jaune.
Départ : depuis Lacanau-Océan, emprunter la D6E1 en direction de Carcans-Maubuisson. Stationner sur le parking (gratuit) de la réserve, au lieu-dit Marmande.
Point GPS : 45.029266, -1,174825.
Le sentier des chevreuils sportifs (Réserve naturelle des Dunes et Marais d'Hourtin)
Cap au nord pour une autre Réserve naturelle : celle des rives du lac de Carcans-Hourtin, créée en 2009. On suit le sentier des chevreuils sportifs, sur chemins forestiers ou du sable avec un dénivelé léger. Ce sentier pédestre balisé offre un magnifique point de vue sur l'étendue d'eau douce naturelle la plus vaste de France. L'occasion également de croiser des lézards ocellés (espèce classée vulnérable) ou verts occidentaux ; ou de faire bronzette sur l'une des petites plages de ce spot splendide et sauvage.
- Notre conseil : ne manquez pas le point panoramique, même s'il pourrait être mieux… indiqué !
EN PRATIQUE :
5 km > 1h45 > dénivelé un peu marqué > balisage triangle rouge.
Départ : plage de Piqueyrot.
La boucle de Talais par le port
À Talais, petit village médocain, se garer sur le parking situé à l'arrière de l'église St Martin, en plein cœur du village. En profiter pour apprécier la restauration extérieure et les peintures dans le chœur de ce vestige roman rebâti au XIXe siècle. Ensuite, rejoindre le port sur des chemins empierrés, routes goudronnées et pistes cyclables : les anciennes cabanes ostréicoles blanches et bleues offrent un décor inattendu et pittoresque. Ceux qui n'auraient toujours pas leur compte de plein air et d'exercice pourront rejoindre le littoral de l'estuaire et longer les mattes, ces terres à céréales qui se situent en dessous du niveau des plus hautes marées et protégées d'une digue. Avant de retourner au point de départ.
- Notre conseil : l'été, les guinguettes en bordure de chenal - « Les 6 Magrets » ou « Le Relais de Sophie » - proposent du canard ou des poissons et fruits de mer dont les huîtres Claires du Médoc.
EN PRATIQUE :
12,1 km > 3h-3h30 > aucun dénivelé > balisage peu visible. Possibilité d'effectuer la boucle de Talais, plus courte (6,1 km ; 1h15).
Départ : parking de l'église.
Point GPS : 45.4723, -1.0573.
Carte IGN au 1/25000e : n°1433 O.
Bon à savoir
site Médoc AtlantiquePratique
BONNES ADRESSES
Le Café Maritime de Lacanau
Pour la situation sur le front de mer près du centre-ville, le cadre contemporain, les plats raffinés et la large carte de vins de ce restaurant. Et pour son bar à l'étage, ses cocktails et tapas et la vue panoramique sur l'océan.
Café maritime Lacanau, 9-11 Bd de la Plage, 33680 Lacanau. Tél. : 05 56 03 70 98.
Le Galipo
Situé sur la place de Carcans Plage, ce restaurant familial et décontracté cale les grosses faims grâce à ses produits frais : poissons, viandes, salades, bruschettas, pizzas artisanales, pâtes…Service rapide et accueillant dans des boiseries de pin des Landes.
Le Galipo, 2 rue des Sapins verts, 33121 Carcans. Tél. : 05 56 03 35 13 / 06 62 66 45 13.
La fleur au fusil
La chef pâtissière Marion Méténier (qui a repris le restaurant de son père) propose des plats inventifs aux accents asiatiques dans un cadre original : mobilier chiné et terrasse intérieure arborée.
La fleur au fusil, 8 cours Georges Mandel, 33590 Saint-Vivien-de-Médoc. Tél. : 05 56 09 98 11.
Le Grill Ocean
En front de mer, de la cuisine française, du poisson et des fruits de mer (dont des moules frites !). Service rapide, vue sur l'océan. Ambiance familiale.
Le Grill Océan, 2 esplanade des Girondins, 33780 Soulac-sur-Mer. Tél. : 95 56 09 89 64.
OÙ DORMIR
Slow Village Lacanau
Ce « glamping » 3 étoiles (sans piscine) entre forêt et lac propose des Tiny Houses ou des tentes lodges design sur des planchers en bois. Sur place : yoga, massages, location de vélos, planches à voiles, pédalos, tables de ping-pong, boulodrome… Avec vue panoramique sur le lac de la terrasse du bar-restaurant slow food « Le Sunrise ». Un spot idéal pour chiller. À partir de 511 € la semaine en haute saison en Lodge premium 2 chambres.
Slow Village Lacanau, Les Pellegrins, 33680 Lacanau. Tél. : 05 56 0300 15.
1001 Nuits
Situées à 1,9 km de la plage de Vendays-Montalivet. Trois chambres B&B de 25 m2 aménagées avec goût avec accès à une terrasse et un jardin. Piscine extérieure (un couloir de nage non chauffé) appréciée après la rando. Petit déjeuner copieux et varié servi par Marie-Emmanuelle Laguarrigue, votre hôtesse, qui vit à proximité. Chambre à partir de 116 € en haute saison.
Chambres d'hôtes 1001 Nuits, 22 rue des Saules, 33930 Vendays-Montalivet. Tél. : 06 77 34 37 55.
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Covid-19 : où voyager ? La carte des restrictions par pays
INFOGRAPHIE - Les barrières sanitaires se lèvent unes à unes dans le monde pour les touristes. Votre prochaine destination est-elle concernée ? Pour le savoir, notre carte interactive recense l'ensemble des restrictions.
Voyage en Italie et Covid-19 : fin des principales restrictions sanitaires ce mois de juin
L'Italie desserre encore la bride pour les voyageurs de l'UE en supprimant le passe sanitaire demandé à l'entrée dans le pays. Sur place, le masque est encore obligatoire dans certains lieux.
Où partir en août ? Les meilleures destinations de voyage
Où partir au mois d'août 2022 ? Le choix est difficile entre des vacances au soleil ou dans la fraîcheur, entre un séjour balnéaire sur une plage d'Europe ou un voyage exotique au long cours qui ne manquera pas de marquer l'année.
Le Figaro
Poutine affirme que la Russie a détruit des dizaines d'armes américaines en Ukraine
EN COURS : Mis à jour le 4 juin 2022 à 18:45
Le président russe Vladimir Poutine, dans des commentaires sur la décision des États-Unis d'envoyer de nouvelles armes à l'Ukraine, a déclaré que la Russie pouvait facilement faire face et qu'elle détruisait déjà les armes fournies par les Américains par douzaine, a rapporté samedi l'agence de presse gouvernementale RIA.
Vladimir Poutine a fait ces remarques dans une interview accordée à la télévision nationale, a précisé RIA. La diffusion de l'interview est prévue pour dimanche.
Un célèbre monastère dans l'Est touché par une nouvelle frappe russe, selon Kiev
Une église en bois d'un célèbre monastère orthodoxe dans l'est de l'Ukraine a été détruite suite à un nouveau bombardement russe, a déclaré samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky en rappelant que le précédent y avait tué cette semaine quatre moines. «L'artillerie russe a de nouveau frappé aujourd'hui la laure de Sviatoguirsk», dans la région de Donetsk, l'un des principaux monastère orthodoxe de l'Ukraine, a écrit le président sur Telegram publiant une vidéo du skite de Tous les Saints en feu.
Il a rappelé que le monastère avait déjà été touché cette semaine par des bombardements russes «ayant tué quatre moines et grièvement blessés quatre autres». Selon lui, la laure abrite également 300 civils dont 60 enfants qui s'y réfugient des bombardements. Le site «avait été détruit pour la première fois à l'époque soviétique. Par la suite, il a été reconstruit. Et maintenant il a été incendié par l'armée russe», s'est insurgé le président en appelant à exclure de l'UNESCO la Russie, un pays «barbare».
Moscou affirme que des unités ukrainiennes se retirent de Severodonetsk
L'armée russe a affirmé samedi que des unités militaires ukrainiennes se retiraient de la ville-clef de Severodonetsk, dans l'est de l'Ukraine, au proie à de furieux combats entre Kiev et les troupes du Kremlin. «Des unités de l'armée ukrainienne, ayant subi des pertes critiques lors des combats pour Severodonetsk (jusqu'à 90% dans plusieurs unités), se retirent vers Lyssytchansk», une grande ville voisine, a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
» À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: «Sievierodonetsk va tomber, c'est une question de jours», analyse notre journaliste Alexis Feertchak
Kiev fustige les appels de Macron à «ne pas humilier la Russie»
Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a fustigé samedi les appels du président français Emmanuel Macron à ne pas «humilier» la Russie, jugeant que cette position ne pouvait «qu'humilier la France». «Les appels à éviter d'humilier la Russie ne peuvent qu'humilier la France ou tout autre pays. Car c'est la Russie qui s'humilie. Nous ferions tous mieux de nous concentrer sur la façon de remettre la Russie à sa place. Cela apportera la paix et sauvera des vies», a déclaré Dmytro Kouleba dans un tweet.
Le président français a répété vendredi qu'il ne fallait «pas humilier la Russie» - des propos très mal perçus dans l'est de l'Europe - «pour que le jour où les combats cesseront, nous puissions bâtir un chemin de sortie par les voies diplomatiques». Le président français est l'un des rares dirigeants internationaux qui essaie d'entretenir un dialogue avec le président russe Vladimir Poutine.
» À VOIR AUSSI - Ukraine: la paix ne se construira pas dans «l'humiliation» de la Russie, affirme Emmanuel Macron
Quatre volontaires militaires étrangers tués en Ukraine
Quatre militaires volontaires étrangers dont un Français ont été tués en combattant l'invasion russe en Ukraine, a annoncé samedi la Légion internationale de défense de l'Ukraine, organisme officiel des combattants volontaires étrangers. La Légion a cité les noms d'un Néerlandais d'un Australien, d'un Allemand et d'un Français sans préciser la date ni les circonstance de leur mort.
«Nous avons perdu nos frères au combat mais leur bravoure, leur mémoire et leur héritage nous inspireront à jamais», écrit la Légion dans un communiqué posté sur sa page Facebook en affichant quatre drapeaux nationaux et publiant des photos des hommes les montrant en tenue de camouflage et portant des armes légères. Le ministère français des Affaires étrangères avait indiqué vendredi qu'«un combattant (français) parti comme volontaire» avait été tué «dans des combats» en Ukraine. Des journalistes de l'AFP à Kharkiv ont assisté le 21 mai à l'enterrement du Néerlandais Ronald Vogelaar. Ses collègues ont déclaré pendant la cérémonie qu'il avait été tué plusieurs jours plus tôt par l'artillerie.
» À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: un Français tué dans les combats, annonce le Quai d’Orsay
Mort d'un suspect clé dans l'assassinat de l'ex-espion Litvinenko
Dmitri Kovtoun, accusé par Londres d'avoir empoisonné mortellement en 2006 l'ex-espion Alexandre Litvinenko, est décédé en Russie des suites du coronavirus, a annoncé un député russe également suspecté dans cet assassinat. «Triste nouvelle, mon ami proche et fidèle, Dmitri Kovtoun, est mort subitement des suites d'une maladie grave liée à une infection au coronavirus, a indiqué Andreï Lougovoï, membre de la Chambre basse du Parlement russe. C'est une perte terrible et irréparable».
» LIRE AUSSI - Vladimir Poutine fait l'éloge des espions russes «courageux»
L'agence de presse publique Tass, citant un proche anonyme du défunt, a affirmé que Dmitri Kovtoun était décédé dans un hôpital de Moscou. En septembre 2021, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) avait jugé la Russie «responsable» de l'assassinat d'Alexandre Litvinenko, empoisonné au polonium-210 au Royaume-Uni en 2006, une décision dénoncée par Moscou.
La Cour avait estimé qu'il existait «une forte présomption» que les auteurs de l'empoisonnement désignés par l'enquête britannique, Dmitri Kovtoun et Andreï Lougovoï, «aient agi en qualité d'agents de l'État russe». Ancien agent du KGB, puis du FSB, Alexandre Litvinenko avait été renvoyé des services de sécurité russes après des révélations sulfureuses, souvent invérifiables.
La Russie «jette tout son poids» dans la bataille de Severodonetsk
L'Ukraine a affirmé samedi que la Russie avait jeté toutes ses forces disponibles dans la bataille pour Severodonetsk (est), ville clé de la région du Donbass où Moscou concentre son offensive dans l'espoir d'en prendre totalement le contrôle.
«La situation dans toute la région est extrêmement difficile. Les combats se concentrent actuellement à Severodonetsk car, d'après ce que nous avons pu comprendre, l'armée russe a jeté tout son poids et ses réserves» dans cette bataille, a déclaré le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, dans une interview postée sur ses réseaux sociaux officiels.
» À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: «Sievierodonetsk va tomber, c'est une question de jours», analyse notre journaliste Alexis Feertchak
Face à la guerre en Ukraine de Vladimir Poutine, la société russe entre résilience et déni de réalité
Conversation entre un couple, ce mercredi dans un train de banlieue à Moscou: «Tous les pays se sont unis pour étrangler la Russie…» Autre anecdote, cette semaine, d’une employée de la capitale annulant son anniversaire, de peur que les désaccords sur l’Ukraine ne gâchent la fête. Pour les Russes, cent jours après le lancement de l’«opération militaire spéciale», le choc et la sidération des premières semaines ont cédé le pas à l’accoutumance.
Présent à n’en pas douter dans les têtes, le sujet n’affleure plus qu’incidemment dans les conversations au quotidien - accréditant une «normalité» retrouvée, de même que la disparition totale des masques dans les rues, les transports et les magasins.
«En gros, rien n’a changé pour les gens, ils ont les mêmes problèmes qu’avant. C’est comme s’ils vivaient une double vie: la guerre, sur laquelle ils ne peuvent pas agir, et leur existence quotidienne, avec ses soucis», relève Danil Makhnitsky, 27 ans, jeune politicien de l’opposition «systémique», c’est-à-dire admise par le Kremlin. «Généralement, les gens soutiennent la guerre, même s’ils ne s’en félicitent pas», ajoute-t-il, résumant cet état d’esprit par une drôle de formule: «On n’est pas pour mais on n’est pas contre non plus»…
Une curieuse schizophrénie, bétonnée par la propagande à jet continu des chaînes de télévision fédérales, à laquelle s’ajoute une forme de fatalisme, voire de résilience, très russe, assortie d’un déni de réalité persistant.
» LIRE NOTRE ENQUÊTE
» À VOIR AUSSI - Ukraine: la «guerre totale» de l'Occident contre la Russie va durer longtemps, selon Moscou
«L'utilisation combinée des frappes aériennes et de l'artillerie a été un facteur clé des récents succès tactiques de la Russie», note le renseignement britannique
«L'utilisation combinée des frappes aériennes et de l'artillerie a été un facteur clé des récents succès tactiques de la Russie», note le ministère de la Défense britannique dans son point quotidien. Les services de renseignement ajoutent que «la Russie a pu accroître son utilisation de l'air tactique pour soutenir son avance rampante, combinant des frappes aériennes et des tirs d'artillerie massifs pour mettre à profit sa puissance de feu écrasante».
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: l’artillerie, l’arme clé dans la bataille du Donbass
«L'activité aérienne russe s'est largement limitée à des frappes en profondeur utilisant des missiles de croisière à lancement aérien et terrestre pour perturber le mouvement des renforts et des fournitures ukrainiens. Ces frappes à elles seules n'ont cependant pas eu d'impact significatif sur le conflit et les stocks russes de missiles à guidage de précision ont probablement été considérablement épuisés en conséquence.»
Les services de renseignement ukrainiens sont en lien avec les prisonniers d’Azovstal
Les services de renseignement ukrainiens sont en communication avec les combattants de l'aciérie Azovstal qui ont été capturés et Kiev fait tout son possible pour assurer leur libération, a déclaré le ministre ukrainien de l'Intérieur, Denys Monastyrskiy, hier soir. L'incertitude entoure le sort de centaines de combattants placés sous la garde de la Russie à la mi-mai après avoir reçu l'ordre de se retirer.
«C'est par les services de renseignement que nous apprenons les conditions de détention, de nutrition et la possibilité de leur libération, a déclaré Monastyrskiy à la télévision ukrainienne. Nous savons tous qu'ils seront tous ici, à Kiev, et nous faisons tout notre possible pour cela.» La Russie a déclaré en mai que près de 2000 Ukrainiens s'étaient rendus après avoir livré une dernière bataille dans les ruines de Marioupol, où ils avaient tenu pendant des semaines dans des bunkers et des tunnels sous l'immense aciérie Azovstal.
Kiev souhaite que les combattants lui soient rendus dans le cadre d'un échange de prisonniers. Certains législateurs russes de haut rang ont exigé que certains des soldats soient jugés. Le Kremlin a déclaré que les combattants qui se sont rendus seraient traités conformément aux normes internationales.
» RELIRE NOTRE REPORTAGE - Le récit d’un siège héroïque devenu symbole de la résistance ukrainienne
Les services américains s’interrogent sur la santé vacillante de Poutine
Loin des champs de bataille ukrainiens, une guerre tout aussi âpre se joue au Kremlin. Là où un Vladimir Poutine isolé et paranoïaque combat sur deux autres fronts: sa santé vacillante, et la loyauté mouvante de son entourage.
Selon l’hebdomadaire américain Newsweek , les services de renseignement américains suivent de près l’état du président russe et auraient déjà produit quatre rapports confidentiels à l’attention du locataire de la Maison-Blanche, Joe Biden. Le dernier, datant des tout derniers jours de mai, met l’accent sur l’apparence dégradée de Vladimir Poutine, ses absences de longue durée imputées à un traitement anti-cancer, son aspect bouffi, un net raidissement et des tremblements mal dissimulés de la main.
«Il donne admirablement le change», commente une des sources confidentielles de Newsweek, ainsi qu’en témoignent les images de la rencontre, vendredi 3 juin, du chef de l’État russe avec son homologue sénégalais Macky Sall, à Sotchi. Poignées de main franches, mouvements rapides, mais également une forme de fébrilité dans la démarche, que n’auront pas manqué de relever les kremlinologues.
» LIRE LA SUITE DE NOTRE DÉCRYPTAGE
» À VOIR AUSSI - Selon Newsweek, Vladimir Poutine aurait reçu un traitement pour un cancer «avancé»
Le Danube et le port de Constanta, routes alternatives au blocus d’Odessa
Depuis le début de l’invasion russe, le 24 février, et le blocus opéré par Moscou de la mer d’Azov – fermée à la navigation dès le début de l’offensive – jusqu’au port d’Odessa, sur la mer Noire, le port de Constanta, en Roumanie, est devenu une plaque tournante providentielle – pratiquement la seule par voie maritime – pour les exportations ukrainiennes, notamment de céréales.
Pour l’instant, elles sont encore en grande partie acheminées à Constanta via les deux petits ports danubiens de Reni et d’Izmaïl, situés à l’extrême sud-ouest de l’Ukraine, à la frontière avec la Roumanie. Mais les quantités sont infimes au regard de ce que l’Ukraine livrait en temps normal, par Odessa et la mer d’Azov, quand 60% de l’activité portuaire du pays avait trait au commerce de céréales.
» LIRE NOTRE RÉCIT
En Ukraine, la Russie contrôle-t-elle un territoire de la taille d'un pays européen?
«La part du territoire ukrainien occupé par la Russie est équivalente à certains pays européens. C'est ce que les pacificateurs voudraient offrir à Poutine, ainsi qu'à tous les êtres humains qui y vivent», a déclaré sur Twitter Gary Kasparov, opposant à Vladimir Poutine qui vit depuis 2013 à New York. Le célèbre joueur d'échecs russe critique ainsi ceux qui voudraient négocier le sort de l'Ukraine et obtenir d'ores et déjà une paix négociée.
Cette déclaration intervient alors qu'au 100e jour de la guerre, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a reconnu que les forces russes contrôlaient 20% de l'Ukraine. Est-ce le cas? Et cette superficie correspond-elle à celle de divers pays européens, comme l'écrit Kasparov?
» LIRE NOTRE VÉRIFICATION
«Nous avons besoin de paix, la guerre doit cesser»: l'ONU s'inquiète de la crise alimentaire qui pourrait toucher le continent africain
«Cette guerre n’a et n’aura pas de vainqueur, a affirmé Amin Awad, coordinateur de l’ONU en Ukraine. Nous avons besoin de paix. La guerre doit cesser». L’invasion russe lancée le 24 février «a fait payer un lourd tribut à la population civile», s’alarme Amin Awad, parlant «des destructions, des dévastations dans des villes et villages» ainsi que des «vies, des maisons, des emplois et des perspectives perdues».
» LIRE NOTRE ANALYSE - Face à la supériorité de l’armée russe, l’Ukraine peut-elle gagner la guerre?
De plus, l'organisation internationale inquiète des risques de crise, particulièrement en Afrique qui importe plus de la moitié de ses céréales d'Ukraine et de Russie. Leur prix en Afrique a déjà dépassé les niveaux atteints lors des crises du printemps arabe en 2011 ou lors des émeutes de la faim en 2008.
Des inquiétudes balayées d'un revers de la main par Vladimir Poutine. «Il n'y a pas de problème pour exporter les céréales d'Ukraine», a-t-il déclaré dans une interview télévisée, évoquant plusieurs moyens de les exporter via des ports ukrainiens, d'autres sous contrôle russe, ou via l'Europe centrale et orientale.
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Le président en exercice de l'Union africaine et chef de l'État sénégalais Macky Sall s'est dit quant à lui «rassuré» vendredi après sa rencontre avec le président russe, ajoutant l'avoir trouvé «engagé et conscient que la crise et les sanctions créent de sérieux problèmes aux économies faibles, comme les économies africaines».
Comment se déroule le contrôle de l'armée russe dans les territoires conquis?
Quel sort réserve la Russie aux zones récemment conquises par son armée? Il y a quelques jours, elle annonçait organiser des référendums sur une possible annexion dès le mois de juillet. Pour autant, la question n'est pas si simple. Selon le commandement sud des forces armées ukrainiennes, les Russes rencontrent une très forte résistance de la part de la population.
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«Les occupants ont peur de la résistance croissante au sein de la population locale dans la région de Kherson», première ville ukrainienne d'importance conquise au début de l'invasion par les forces russes, a affirmé dans la nuit de vendredi à samedi le commandement sud.
Depuis l'invasion de l'Ukraine lancée il y a tout juste cent jours par Vladimir Poutine, son armée a triplé la portion de territoire ukrainien qu'elle contrôle: avec la péninsule de Crimée et les territoires occupés du Donbass et du sud de l'Ukraine, la Russie contrôle désormais près de 125.000 km2, selon le président Zelensky.
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La Russie affirme avoir rempli certains de ses objectifs militaires
Après 100 jours de guerre, la Russie affirme avoir rempli certains des objectifs de «l'opération militaire spéciale» qu'elle a déclenchée pour «dénazifier» l'Ukraine et protéger sa population russophone.
De son côté, l'Ukraine s'appuie sur ses victoires militaires et politiques. «La victoire sera nôtre» a rétorqué le président ukrainien Volodymyr Zelensky vendredi dans une vidéo où il apparaît devant le bâtiment de l'administration présidentielle à Kiev avec plusieurs de ses collaborateurs.
L'Ukraine affirme, après avoir poussé l'armée russe à se concentrer dans le Sud et l'Est du pays, elle note le recul des forces ennemies à Severodonetsk, ville clé de la région du Donbass où Moscou concentre son offensive dans l'espoir d'en prendre totalement le contrôle.
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Les Ukrainiens dénoncent un «déluge de feu»
«Ils bombardent nos positions pendant des heures, puis ils envoient une compagnie de soldats fraîchement mobilisés, ils meurent, ils comprennent alors qu'il y a encore des foyers de résistance, et ils recommencent à bombarder. C'est ce qui est en train de se passer au quatrième mois» de guerre, a expliqué Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Lougansk.
Et à l'instar du président ukrainien, il réclame des armes lourdes pour, dit-il, faire reculer l'artillerie russe loin des positions ukrainiennes, et éviter ce qui s'est produit à Marioupol. Ce port stratégique sur la mer d'Azov (sud-est) conquis le 20 mai a été dévasté par les bombardements.
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«Pendant ces cent jours de guerre, les forces d'occupation ont presque réduit Marioupol en cendres», a ainsi dénoncé son maire Vadym Boychenko. Résultat: «plus de 22.000 civils tués, 1300 immeubles détruits et 47.000 personnes déportées en Russie» ou dans les territoires sous contrôle des séparatistes prorusses.
Bilan militaire au 101e jour de l'offensive russe
100 jours de guerre entre l'Ukraine et la Russie: 100 jours de combats acharnés. Après avoir été mis en échec devant Kiev, l'armée russe concentre désormais ses efforts dans le Donbass, à l’est de l'Ukraine, pilonnant sans relâche certaines villes dont Severodonetsk, enjeu d'une bataille acharnée depuis des semaines.
C'est dans cette région que se joue désormais une «guerre d'usure», sur le long terme, a averti le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.
Selon la présidence ukrainienne, les combats faisaient rage hier matin dans le centre-ville. «Les envahisseurs russes continuent de bombarder les infrastructures civiles et l'armée ukrainienne dans les zones de Severodonetsk, Borivsky et Lyssytchansk». Mais loin de l'emporter, les forces russes ne parviennent toujours pas à prendre totalement le contrôle de cette ville, selon Kiev.
La prise de cette ville leur permettrait d'assurer leur emprise sur le Donbass, un bassin minier occupé partiellement par des séparatistes prorusses depuis 2014.
Bonjour à tous et bienvenue dans ce live !
Bonjour à tous et bienvenue dans ce live ! Après 100 jours de conflit entre la Russie et l'Ukraine, nous allons vous accompagner minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de ce conflit qui s'enlise et se concentre désormais dans le sud et l'est du pays.
Vous pouvez retrouver toutes les informations du direct d'hier ici.
Poutine affirme que la Russie a détruit des dizaines d'armes américaines en Ukraine
Le président russe Vladimir Poutine, dans des commentaires sur la décision des États-Unis d'envoyer de nouvelles armes à l'Ukraine, a déclaré que la Russie pouvait facilement faire face et qu'elle détruisait déjà les armes fournies par les Américains par douzaine, a rapporté samedi l'agence de presse gouvernementale RIA.
Vladimir Poutine a fait ces remarques dans une interview accordée à la télévision nationale, a précisé RIA. La diffusion de l'interview est prévue pour dimanche.
Un célèbre monastère dans l'Est touché par une nouvelle frappe russe, selon Kiev
Une église en bois d'un célèbre monastère orthodoxe dans l'est de l'Ukraine a été détruite suite à un nouveau bombardement russe, a déclaré samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky en rappelant que le précédent y avait tué cette semaine quatre moines. «L'artillerie russe a de nouveau frappé aujourd'hui la laure de Sviatoguirsk», dans la région de Donetsk, l'un des principaux monastère orthodoxe de l'Ukraine, a écrit le président sur Telegram publiant une vidéo du skite de Tous les Saints en feu.
Il a rappelé que le monastère avait déjà été touché cette semaine par des bombardements russes «ayant tué quatre moines et grièvement blessés quatre autres». Selon lui, la laure abrite également 300 civils dont 60 enfants qui s'y réfugient des bombardements. Le site «avait été détruit pour la première fois à l'époque soviétique. Par la suite, il a été reconstruit. Et maintenant il a été incendié par l'armée russe», s'est insurgé le président en appelant à exclure de l'UNESCO la Russie, un pays «barbare».
Moscou affirme que des unités ukrainiennes se retirent de Severodonetsk
L'armée russe a affirmé samedi que des unités militaires ukrainiennes se retiraient de la ville-clef de Severodonetsk, dans l'est de l'Ukraine, au proie à de furieux combats entre Kiev et les troupes du Kremlin. «Des unités de l'armée ukrainienne, ayant subi des pertes critiques lors des combats pour Severodonetsk (jusqu'à 90% dans plusieurs unités), se retirent vers Lyssytchansk», une grande ville voisine, a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
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Kiev fustige les appels de Macron à «ne pas humilier la Russie»
Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a fustigé samedi les appels du président français Emmanuel Macron à ne pas «humilier» la Russie, jugeant que cette position ne pouvait «qu'humilier la France». «Les appels à éviter d'humilier la Russie ne peuvent qu'humilier la France ou tout autre pays. Car c'est la Russie qui s'humilie. Nous ferions tous mieux de nous concentrer sur la façon de remettre la Russie à sa place. Cela apportera la paix et sauvera des vies», a déclaré Dmytro Kouleba dans un tweet.
Le président français a répété vendredi qu'il ne fallait «pas humilier la Russie» - des propos très mal perçus dans l'est de l'Europe - «pour que le jour où les combats cesseront, nous puissions bâtir un chemin de sortie par les voies diplomatiques». Le président français est l'un des rares dirigeants internationaux qui essaie d'entretenir un dialogue avec le président russe Vladimir Poutine.
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Quatre volontaires militaires étrangers tués en Ukraine
Quatre militaires volontaires étrangers dont un Français ont été tués en combattant l'invasion russe en Ukraine, a annoncé samedi la Légion internationale de défense de l'Ukraine, organisme officiel des combattants volontaires étrangers. La Légion a cité les noms d'un Néerlandais d'un Australien, d'un Allemand et d'un Français sans préciser la date ni les circonstance de leur mort.
«Nous avons perdu nos frères au combat mais leur bravoure, leur mémoire et leur héritage nous inspireront à jamais», écrit la Légion dans un communiqué posté sur sa page Facebook en affichant quatre drapeaux nationaux et publiant des photos des hommes les montrant en tenue de camouflage et portant des armes légères. Le ministère français des Affaires étrangères avait indiqué vendredi qu'«un combattant (français) parti comme volontaire» avait été tué «dans des combats» en Ukraine. Des journalistes de l'AFP à Kharkiv ont assisté le 21 mai à l'enterrement du Néerlandais Ronald Vogelaar. Ses collègues ont déclaré pendant la cérémonie qu'il avait été tué plusieurs jours plus tôt par l'artillerie.
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Mort d'un suspect clé dans l'assassinat de l'ex-espion Litvinenko
Dmitri Kovtoun, accusé par Londres d'avoir empoisonné mortellement en 2006 l'ex-espion Alexandre Litvinenko, est décédé en Russie des suites du coronavirus, a annoncé un député russe également suspecté dans cet assassinat. «Triste nouvelle, mon ami proche et fidèle, Dmitri Kovtoun, est mort subitement des suites d'une maladie grave liée à une infection au coronavirus, a indiqué Andreï Lougovoï, membre de la Chambre basse du Parlement russe. C'est une perte terrible et irréparable».
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L'agence de presse publique Tass, citant un proche anonyme du défunt, a affirmé que Dmitri Kovtoun était décédé dans un hôpital de Moscou. En septembre 2021, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) avait jugé la Russie «responsable» de l'assassinat d'Alexandre Litvinenko, empoisonné au polonium-210 au Royaume-Uni en 2006, une décision dénoncée par Moscou.
La Cour avait estimé qu'il existait «une forte présomption» que les auteurs de l'empoisonnement désignés par l'enquête britannique, Dmitri Kovtoun et Andreï Lougovoï, «aient agi en qualité d'agents de l'État russe». Ancien agent du KGB, puis du FSB, Alexandre Litvinenko avait été renvoyé des services de sécurité russes après des révélations sulfureuses, souvent invérifiables.
La Russie «jette tout son poids» dans la bataille de Severodonetsk
L'Ukraine a affirmé samedi que la Russie avait jeté toutes ses forces disponibles dans la bataille pour Severodonetsk (est), ville clé de la région du Donbass où Moscou concentre son offensive dans l'espoir d'en prendre totalement le contrôle.
«La situation dans toute la région est extrêmement difficile. Les combats se concentrent actuellement à Severodonetsk car, d'après ce que nous avons pu comprendre, l'armée russe a jeté tout son poids et ses réserves» dans cette bataille, a déclaré le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, dans une interview postée sur ses réseaux sociaux officiels.
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Face à la guerre en Ukraine de Vladimir Poutine, la société russe entre résilience et déni de réalité
Conversation entre un couple, ce mercredi dans un train de banlieue à Moscou: «Tous les pays se sont unis pour étrangler la Russie…» Autre anecdote, cette semaine, d’une employée de la capitale annulant son anniversaire, de peur que les désaccords sur l’Ukraine ne gâchent la fête. Pour les Russes, cent jours après le lancement de l’«opération militaire spéciale», le choc et la sidération des premières semaines ont cédé le pas à l’accoutumance.
Présent à n’en pas douter dans les têtes, le sujet n’affleure plus qu’incidemment dans les conversations au quotidien - accréditant une «normalité» retrouvée, de même que la disparition totale des masques dans les rues, les transports et les magasins.
«En gros, rien n’a changé pour les gens, ils ont les mêmes problèmes qu’avant. C’est comme s’ils vivaient une double vie: la guerre, sur laquelle ils ne peuvent pas agir, et leur existence quotidienne, avec ses soucis», relève Danil Makhnitsky, 27 ans, jeune politicien de l’opposition «systémique», c’est-à-dire admise par le Kremlin. «Généralement, les gens soutiennent la guerre, même s’ils ne s’en félicitent pas», ajoute-t-il, résumant cet état d’esprit par une drôle de formule: «On n’est pas pour mais on n’est pas contre non plus»…
Une curieuse schizophrénie, bétonnée par la propagande à jet continu des chaînes de télévision fédérales, à laquelle s’ajoute une forme de fatalisme, voire de résilience, très russe, assortie d’un déni de réalité persistant.
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«L'utilisation combinée des frappes aériennes et de l'artillerie a été un facteur clé des récents succès tactiques de la Russie», note le renseignement britannique
«L'utilisation combinée des frappes aériennes et de l'artillerie a été un facteur clé des récents succès tactiques de la Russie», note le ministère de la Défense britannique dans son point quotidien. Les services de renseignement ajoutent que «la Russie a pu accroître son utilisation de l'air tactique pour soutenir son avance rampante, combinant des frappes aériennes et des tirs d'artillerie massifs pour mettre à profit sa puissance de feu écrasante».
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«L'activité aérienne russe s'est largement limitée à des frappes en profondeur utilisant des missiles de croisière à lancement aérien et terrestre pour perturber le mouvement des renforts et des fournitures ukrainiens. Ces frappes à elles seules n'ont cependant pas eu d'impact significatif sur le conflit et les stocks russes de missiles à guidage de précision ont probablement été considérablement épuisés en conséquence.»
Les services de renseignement ukrainiens sont en lien avec les prisonniers d’Azovstal
Les services de renseignement ukrainiens sont en communication avec les combattants de l'aciérie Azovstal qui ont été capturés et Kiev fait tout son possible pour assurer leur libération, a déclaré le ministre ukrainien de l'Intérieur, Denys Monastyrskiy, hier soir. L'incertitude entoure le sort de centaines de combattants placés sous la garde de la Russie à la mi-mai après avoir reçu l'ordre de se retirer.
«C'est par les services de renseignement que nous apprenons les conditions de détention, de nutrition et la possibilité de leur libération, a déclaré Monastyrskiy à la télévision ukrainienne. Nous savons tous qu'ils seront tous ici, à Kiev, et nous faisons tout notre possible pour cela.» La Russie a déclaré en mai que près de 2000 Ukrainiens s'étaient rendus après avoir livré une dernière bataille dans les ruines de Marioupol, où ils avaient tenu pendant des semaines dans des bunkers et des tunnels sous l'immense aciérie Azovstal.
Kiev souhaite que les combattants lui soient rendus dans le cadre d'un échange de prisonniers. Certains législateurs russes de haut rang ont exigé que certains des soldats soient jugés. Le Kremlin a déclaré que les combattants qui se sont rendus seraient traités conformément aux normes internationales.
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Les services américains s’interrogent sur la santé vacillante de Poutine
Loin des champs de bataille ukrainiens, une guerre tout aussi âpre se joue au Kremlin. Là où un Vladimir Poutine isolé et paranoïaque combat sur deux autres fronts: sa santé vacillante, et la loyauté mouvante de son entourage.
Selon l’hebdomadaire américain Newsweek , les services de renseignement américains suivent de près l’état du président russe et auraient déjà produit quatre rapports confidentiels à l’attention du locataire de la Maison-Blanche, Joe Biden. Le dernier, datant des tout derniers jours de mai, met l’accent sur l’apparence dégradée de Vladimir Poutine, ses absences de longue durée imputées à un traitement anti-cancer, son aspect bouffi, un net raidissement et des tremblements mal dissimulés de la main.
«Il donne admirablement le change», commente une des sources confidentielles de Newsweek, ainsi qu’en témoignent les images de la rencontre, vendredi 3 juin, du chef de l’État russe avec son homologue sénégalais Macky Sall, à Sotchi. Poignées de main franches, mouvements rapides, mais également une forme de fébrilité dans la démarche, que n’auront pas manqué de relever les kremlinologues.
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Le Danube et le port de Constanta, routes alternatives au blocus d’Odessa
Depuis le début de l’invasion russe, le 24 février, et le blocus opéré par Moscou de la mer d’Azov – fermée à la navigation dès le début de l’offensive – jusqu’au port d’Odessa, sur la mer Noire, le port de Constanta, en Roumanie, est devenu une plaque tournante providentielle – pratiquement la seule par voie maritime – pour les exportations ukrainiennes, notamment de céréales.
Pour l’instant, elles sont encore en grande partie acheminées à Constanta via les deux petits ports danubiens de Reni et d’Izmaïl, situés à l’extrême sud-ouest de l’Ukraine, à la frontière avec la Roumanie. Mais les quantités sont infimes au regard de ce que l’Ukraine livrait en temps normal, par Odessa et la mer d’Azov, quand 60% de l’activité portuaire du pays avait trait au commerce de céréales.
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En Ukraine, la Russie contrôle-t-elle un territoire de la taille d'un pays européen?
«La part du territoire ukrainien occupé par la Russie est équivalente à certains pays européens. C'est ce que les pacificateurs voudraient offrir à Poutine, ainsi qu'à tous les êtres humains qui y vivent», a déclaré sur Twitter Gary Kasparov, opposant à Vladimir Poutine qui vit depuis 2013 à New York. Le célèbre joueur d'échecs russe critique ainsi ceux qui voudraient négocier le sort de l'Ukraine et obtenir d'ores et déjà une paix négociée.
Cette déclaration intervient alors qu'au 100e jour de la guerre, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a reconnu que les forces russes contrôlaient 20% de l'Ukraine. Est-ce le cas? Et cette superficie correspond-elle à celle de divers pays européens, comme l'écrit Kasparov?
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«Nous avons besoin de paix, la guerre doit cesser»: l'ONU s'inquiète de la crise alimentaire qui pourrait toucher le continent africain
«Cette guerre n’a et n’aura pas de vainqueur, a affirmé Amin Awad, coordinateur de l’ONU en Ukraine. Nous avons besoin de paix. La guerre doit cesser». L’invasion russe lancée le 24 février «a fait payer un lourd tribut à la population civile», s’alarme Amin Awad, parlant «des destructions, des dévastations dans des villes et villages» ainsi que des «vies, des maisons, des emplois et des perspectives perdues».
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De plus, l'organisation internationale inquiète des risques de crise, particulièrement en Afrique qui importe plus de la moitié de ses céréales d'Ukraine et de Russie. Leur prix en Afrique a déjà dépassé les niveaux atteints lors des crises du printemps arabe en 2011 ou lors des émeutes de la faim en 2008.
Des inquiétudes balayées d'un revers de la main par Vladimir Poutine. «Il n'y a pas de problème pour exporter les céréales d'Ukraine», a-t-il déclaré dans une interview télévisée, évoquant plusieurs moyens de les exporter via des ports ukrainiens, d'autres sous contrôle russe, ou via l'Europe centrale et orientale.
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Le président en exercice de l'Union africaine et chef de l'État sénégalais Macky Sall s'est dit quant à lui «rassuré» vendredi après sa rencontre avec le président russe, ajoutant l'avoir trouvé «engagé et conscient que la crise et les sanctions créent de sérieux problèmes aux économies faibles, comme les économies africaines».
Comment se déroule le contrôle de l'armée russe dans les territoires conquis?
Quel sort réserve la Russie aux zones récemment conquises par son armée? Il y a quelques jours, elle annonçait organiser des référendums sur une possible annexion dès le mois de juillet. Pour autant, la question n'est pas si simple. Selon le commandement sud des forces armées ukrainiennes, les Russes rencontrent une très forte résistance de la part de la population.
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«Les occupants ont peur de la résistance croissante au sein de la population locale dans la région de Kherson», première ville ukrainienne d'importance conquise au début de l'invasion par les forces russes, a affirmé dans la nuit de vendredi à samedi le commandement sud.
Depuis l'invasion de l'Ukraine lancée il y a tout juste cent jours par Vladimir Poutine, son armée a triplé la portion de territoire ukrainien qu'elle contrôle: avec la péninsule de Crimée et les territoires occupés du Donbass et du sud de l'Ukraine, la Russie contrôle désormais près de 125.000 km2, selon le président Zelensky.
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La Russie affirme avoir rempli certains de ses objectifs militaires
Après 100 jours de guerre, la Russie affirme avoir rempli certains des objectifs de «l'opération militaire spéciale» qu'elle a déclenchée pour «dénazifier» l'Ukraine et protéger sa population russophone.
De son côté, l'Ukraine s'appuie sur ses victoires militaires et politiques. «La victoire sera nôtre» a rétorqué le président ukrainien Volodymyr Zelensky vendredi dans une vidéo où il apparaît devant le bâtiment de l'administration présidentielle à Kiev avec plusieurs de ses collaborateurs.
L'Ukraine affirme, après avoir poussé l'armée russe à se concentrer dans le Sud et l'Est du pays, elle note le recul des forces ennemies à Severodonetsk, ville clé de la région du Donbass où Moscou concentre son offensive dans l'espoir d'en prendre totalement le contrôle.
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Les Ukrainiens dénoncent un «déluge de feu»
«Ils bombardent nos positions pendant des heures, puis ils envoient une compagnie de soldats fraîchement mobilisés, ils meurent, ils comprennent alors qu'il y a encore des foyers de résistance, et ils recommencent à bombarder. C'est ce qui est en train de se passer au quatrième mois» de guerre, a expliqué Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Lougansk.
Et à l'instar du président ukrainien, il réclame des armes lourdes pour, dit-il, faire reculer l'artillerie russe loin des positions ukrainiennes, et éviter ce qui s'est produit à Marioupol. Ce port stratégique sur la mer d'Azov (sud-est) conquis le 20 mai a été dévasté par les bombardements.
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«Pendant ces cent jours de guerre, les forces d'occupation ont presque réduit Marioupol en cendres», a ainsi dénoncé son maire Vadym Boychenko. Résultat: «plus de 22.000 civils tués, 1300 immeubles détruits et 47.000 personnes déportées en Russie» ou dans les territoires sous contrôle des séparatistes prorusses.
Bilan militaire au 101e jour de l'offensive russe
100 jours de guerre entre l'Ukraine et la Russie: 100 jours de combats acharnés. Après avoir été mis en échec devant Kiev, l'armée russe concentre désormais ses efforts dans le Donbass, à l’est de l'Ukraine, pilonnant sans relâche certaines villes dont Severodonetsk, enjeu d'une bataille acharnée depuis des semaines.
C'est dans cette région que se joue désormais une «guerre d'usure», sur le long terme, a averti le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.
Selon la présidence ukrainienne, les combats faisaient rage hier matin dans le centre-ville. «Les envahisseurs russes continuent de bombarder les infrastructures civiles et l'armée ukrainienne dans les zones de Severodonetsk, Borivsky et Lyssytchansk». Mais loin de l'emporter, les forces russes ne parviennent toujours pas à prendre totalement le contrôle de cette ville, selon Kiev.
La prise de cette ville leur permettrait d'assurer leur emprise sur le Donbass, un bassin minier occupé partiellement par des séparatistes prorusses depuis 2014.
Bonjour à tous et bienvenue dans ce live !
Bonjour à tous et bienvenue dans ce live ! Après 100 jours de conflit entre la Russie et l'Ukraine, nous allons vous accompagner minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de ce conflit qui s'enlise et se concentre désormais dans le sud et l'est du pays.
Vous pouvez retrouver toutes les informations du direct d'hier ici.
Les services américains s’interrogent sur la santé vacillante de Poutine
DÉCRYPTAGE - Un récent rapport met l’accent sur l’apparence dégradée du président russe, ses absences de longue durée, son aspect bouffi, un net raidissement et des tremblements mal dissimulés de la main.
Aide militaire à l'Ukraine : Moscou dénonce un risque accru de confrontation russo-américaine
Le Kremlin a accusé Washington de «jeter de l'huile sur le feu» après l'annonce de la livraison de systèmes de missiles américains à Kiev.
Les Occidentaux divisés sur les buts de la guerre menée par l’Ukraine
DÉCRYPTAGE - En Europe, mais également aux États-Unis, les partisans d’une solution diplomatique s’opposent à ceux qui veulent seulement s’en remettre au sort des armes.
Le Figaro
Pompiers débordés, inondations, grêlons destructeurs : les intempéries causent de nombreux dégâts
EN IMAGES - De violents orages, accompagnés de grêle, s'abattent sur tout le territoire en ce week-end de la Pentecôte. Le ministre de l'Intérieur met en garde contre un phénomène météorologique exceptionnel.
Le festival We Love Green à Paris évacué, 30.000 scouts mis à l’abri à Chambord, des pompiers contactés plusieurs centaines de fois en une nuit... Pour ce week-end de la Pentecôte, des orages virulents, suivis de grêle s'abattent sur tout le territoire. Et engendrent de nombreux dégâts.
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À 19 heures ce samedi, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré que le territoire national était actuellement traversé par un phénomène météorologique exceptionnel «par le nombre de départements concernés, avec de fortes pluies, de l'orage et plus localement des averses de grêles».
À 16 heures, 65 départements, du sud-est au centre de la France, ont été placés en vigilance «orange». Presque la totalité du territoire est, elle, en risque important d'orage. La prudence est donc de mise, notamment sur les routes, a appelé Bison Futé, alors que de nombreux Français ont choisi de profiter de leur week-end prolongé.
Les concerts du festival We Love Green annulés
En raison de la pluie et des violents orages sur la capitale, 40.000 personnes sont en cours d'évacuation ce samedi soir du site du festival We Love Green, dans le bois de Vincennes, ont annoncé les organisateurs.
La Tour Eiffel frappée par la foudre, inondations à Versailles...
Un violent orage a éclaté aux alentours de 18 heures ce samedi sur la capitale. La foudre s'est abattue sur la Tour Eiffel, comme il est possible de l'observer sur le cliché du photographe Kulik Bertrand, publié sur Twitter.
À Versailles, le centre-ville «se transforme en rivière», publie un internaute sur Twitter.
Dans les Landes et le Gers, une partie du vignoble d'Armagnac «hachée par la grêle »
Un orage de grêle qui est passé vendredi dans les Landes et le Gers a sévèrement touché une partie du vignoble d'Armagnac, où la vigne a été «hachée» et «saccagée» par des grêlons de plusieurs centimètres et par le vent, ont indiqué samedi à l'AFP des viticulteurs et responsables locaux. Ces deux départements font partie des 65 placés depuis samedi 16Hh00 jusqu'à dimanche matin en vigilance orange pour orages, avec un nouveau risque de grosse grêle.
«Ce couloir de grêle a suivi toute la frontière lando-gersoise et on estime entre 4 à 5000 le nombre d'hectares de vignes touchés, et à plusieurs dizaines de milliers d'hectares de cultures impactés dans le Gers», a affirmé le président de la chambre d'agriculture départementale Bernard Malabirade. Selon lui, des grêlons de trois centimètres ont provoqué des dégâts conséquents dans l'ouest de ce département.
30.000 scouts rassemblés à Chambord mis à l'abri, dont 10.000 dans le château
Les 30.000 scouts unitaires de France réunis sur le Domaine national de Chambord (Loir-et-Cher) à l'occasion du week-end de la Pentecôte ont été mis à l'abri des violents orages, dont un tiers à l'intérieur du château lui-même, ont annoncé les organisateurs.
Le département du Loir-et-Cher fait partie des 65 départements placés en vigilance orange «orages» par Météo France à partir de samedi 16h00 jusqu'à dimanche matin. «Dix mille jeunes, âgés de 8 à 12 ans, ont été mis à l'abri dans le château en coopération avec la préfecture», a-t-il ajouté. «Les plus âgés, qui ont jusqu'à 25 ans, ont été mis à l'abri de la forêt, dans une plaine en pente. lls sont dans des tentes sous des ponchos, et chantaient quand je suis passé les voir, comme le font les scouts même en cas de difficultés», a précisé Damien Tardy, ajoutant qu'il s'agissait d'un «moment difficile» mais «plutôt bien géré». Interrogé par l'AFP, le directeur du Domaine national de Chambord Jean d'Haussonville a précisé que la mise à l'abri s'était «passée dans le calme et la bonne humeur grâce au plan de repli prévu par la préfecture».
Les pompiers débordés dans l'Ouest dans la nuit de vendredi à samedi
Dans la nuit de vendredi à samedi, d'importantes précipitations se sont abattues sur l'ouest de la France, prenant de court plusieurs habitants et commerçants. Comme à Saint-Brieuc, où un «déluge» est venu gâcher la première soirée du festival Art Rock 2022. «Ça s'est passé en cinq minutes, raconte à Ouest-France Aurore Graillat, gérante et propriétaire d'un restaurant. On a passé une super journée avec un début d'événement topissime, on était en train de tout remballer, quand l'orage s'est déclenché. L'eau a commencé à sortir du plafond, des murs, de partout...» Les pompiers ont été appelés 80 fois en une seule nuit.
Les Côtes-d'Armor ne sont pas le seul département touché. En Ille-et-Vilaine, les pompiers ont été appelés 600 fois et sont intervenus 250 fois. De 18 à 21 heures, de fortes pluies se sont abattues notamment sur Rennes, qui a vu ses rues et ses couloirs de métro inondés. Près de 200 personnes ont été évacuées du centre commercial Alma, au sud de la ville. Aucun blessé grave n'est à déplorer.
Énormes grêlons en Occitanie
Dans la nuit de vendredi à samedi, de gros grêlons, de la taille de balles de golf, sont tombés en Occitanie, particulièrement dans le Gers, le Lot-et-Garonne, le Lot ou encore les Landes. Au nord-ouest du Gers, les pompiers ont dû intervenir une trentaine de fois entre 19h30 et 20h.
Si aucune victime humaine n'est pour l'instant à déplorer, plusieurs poteaux téléphoniques sont tombés, provocant des coupures de courant. De plus, les deux ponts Vianne et de Sauveterre Saint-Denis ont été fermés sur demande du conseil départemental.
Le Rhône et le Massif central en proie à des averses de grêle
Après l'Ouest et le Sud, c'est au tour du Centre et du Sud-est d'être arrosés d'averses de grêle.
La Bourgogne n'y échappe pas non plus, comme en témoignent ces images à Chalon-sur-Saône.
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La météo du mercredi 1er juin : les fortes chaleurs sont de retour
Les chaleurs estivales s'imposent dans le sud de la France, ce mercredi 1er juin. Le temps est agréable des Côtes de la Manche à la Corse, mais des nuages orageux sont attendus dans le centre de la France.
Regarder la vidéoLa météo du dimanche 5 juin : encore des orages dans l'Est, retour au calme ailleurs
Après un samedi et une nuit de samedi à dimanche très instables, des orages parfois virulents seront observés dans l'est de la France.
Regarder la vidéoLa météo du jeudi 2 juin : fortes chaleurs et risque d'orages
Le temps va se dégrader sur de nombreuses régions, avec par endroits des chutes de grêle et des précipitations assez fortes.
Regarder la vidéo Le Figaro
Création d'un Conseil national de la refondation : l'opposition moque la «nouvelle méthode» d'Emmanuel Macron
Amaury Coutansais PervinquièreDans un entretien accordé à la presse régionale, le président de la République a annoncé le lancement d'un organisme chargé de «faire vivre les réformes».
Une semaine avant le premier tour des élections législatives, Emmanuel Macron a dévoilé sa «nouvelle méthode» pour son second quinquennat dans un entretien à la presse régionale. Il veut réunir «un Conseil national de la refondation» associant «les forces politiques, économiques et sociales, associatives, des élus des territoires et des citoyens tirés au sort».
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Ce projet, présenté comme «une révolution culturelle», sera «enclenché après les législatives». Sa mission ? Porter les priorités présidentielles : «l'indépendance (industrielle, militaire, alimentaire…), le plein-emploi, la neutralité carbone, les services publics pour l'égalité des chances et la renaissance démocratique avec la réforme institutionnelle». Une initiative qui suscite les railleries de l'opposition.
La gauche dénonce un «bidule»
La gauche a tiré à boulets rouges sur le projet présidentiel. Jean-Luc Mélenchon, en campagne pour la NUPES, dénonce «une grande refondation pour parler de sujets sur lesquels il [Emmanuel Macron] n'a aucune idée à proposer». Le député La France insoumise de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière charge lui aussi le Président, sur France Info : «Monsieur Macron sent le danger, iI fait croire qu'il va mettre en place un bidule et écouter les Français».
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«Emmanuel Macron veut décider tout seul et va créer une nouvelle usine à gaz avec ce Conseil national de la refondation», a réagi, grinçante, Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT chargée des retraites et de la protection sociale auprès de France Info . Quant à la référence assumée au Conseil national de la Résistance, créé en 1942 par le général de Gaulle, puis confié à Jean Moulin afin d'organiser la vie politique et sociale après la guerre, elle y voit une «provocation». Car le CNR «a créé des droits, des améliorations qui sont toujours en vigueur et Monsieur Macron veut la détruire et détruire les droits à la retraite», a-t-elle ajouté.
Une référence à la Résistance
Emmanuel Macron a, en effet, clairement assumé une ressemblance avec le CNR : «Nous vivons un temps comparable. Nous sommes dans une ère historique qui impose de changer profondément de modèle, et puis, la guerre est là», a-t-il certifié. «Il y a quelque chose d'un peu indécent à tenter de transposer une telle époque dans la nôtre», s'est inquiété François-Xavier Bellamy, qualifiant le Conseil national de la refondation de «récupération politique assez médiocre».
Pour l'ancienne tête de liste Les Républicains aux élections européennes, le Conseil national de la refondation «n'est qu'un gadget de plus». «Le chef de l'État nous dit : 'Je vais arrêter de tout décider tout seul, maintenant on va rentrer dans un grand débat permanent', mais Emmanuel Macron est à deux doigts d'inventer l'Assemblée nationale !», a-t-il ironisé chez nos confrères de France Info .
Le président du groupe Les Républicains au Sénat Bruno Retailleau dénonce quant à lui un «vide politique» qui «tente de se cacher derrière la grandiloquence des mots et la pesanteur des artifices de communications».
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Marine Le Pen estime pour sa part qu'Emmanuel Macron veut «faire croire qu'il changera sa politique et sa manière de gouverner» à l'aide d'un «énième artifice de communication».
Le président du Collège de philosophie, Pierre-Henri Tavoillot, regrette dans une tribune publiée dans Le Figaro une désinvolture à l'égard du Parlement. «Puis-je me permettre de traduire le message présidentiel en clair ? «Citoyennes et citoyens de France, vous pouvez aller voter par civisme les 12 et 19 juin, mais, franchement, je vous le dis, aucun des défis importants ne sera plus ni examiné ni relevé par l'Assemblée au cours des cinq années qui viennent. Donnez-moi seulement une majorité dans cette Assemblée afin que je puisse cesser de faire appel à elle…».
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Sondage: faible soutien au gouvernement d’Élisabeth Borne
BAROMÈTRE FIGARO MAGAZINE - La cote de confiance du président de la République baisse de 4 points pour s’établir à 37%.
«Tenues islamiques» à l'école : Macron veut «de la clarté» et que «la loi s'applique»
«Pour tous les élèves dans nos écoles, il n'y a pas de signes religieux, quels qu'ils soient», a affirmé le président.
Macron dévoile sa «nouvelle méthode»
ANALYSE - Dans une interview à la presse quotidienne régionale, le chef de l'État annonce la création d'un Conseil national de la refondation. Quant à la réforme des retraites, elle devrait entrer en vigueur à l'«été 2023».
Le Figaro
Iga Swiatek, lauréate de Roland-Garros : «J'ai toujours voulu battre des records»
Romain SchneiderLa patronne du circuit féminin a savouré son deuxième Roland-Garros et a répondu avec sa franchise habituelle aux nombreux médias.
Swiatek 2020 et Swiatek 2022
«En 2020, j'étais confuse parce que je n'ai jamais cru à 100 % que je pouvais gagner un Grand Chelem, alors que cette fois-ci, j'étais plus consciente de ce qu'il fallait faire pour gagner. C'est comme un puzzle, il faut rassembler tous les éléments et chaque aspect du jeu doit être mis en place. En 2020, ce que je sentais, c'est que j'étais chanceuse alors que cette fois-ci, je se me suis dit : tiens j'ai fait le travail pour gagner. Je crois aussi que j'accepte les choses un peu mieux maintenant et j'essaye de me reposer sur mes forces et mes atouts. Ce que j'ai amélioré, et je sais aussi que les adversaires vont aussi sentir la pression, j'essaie de ne pas paniquer et d'être moins stressée que l'adversaire.»
Ses 35 victoires consécutives
«Avec 35 succès consécutifs, je fais mieux que Serena (Williams). Ça c'est quelque chose de particulier, de spécial, parce que j'ai toujours voulu battre des records et au tennis, battre Serena, c'est plutôt difficile vu sa carrière. Je n'y pensais pas vraiment avant le tournoi alors que maintenant, je me dis : cette série est encore plus importante, elle compte encore plus et j'ai pu confirmer le fait que je suis en bonne forme. Je me sens bien plus satisfaite avec mon tennis et avec ce que j'en fais.
L'importance de son équipe
«C'est vrai qu'il y a beaucoup de boulot en amont. Je ne sais pas comment décrire cela. Le plus difficile pour un Grand Chelem, c'est de ne pas trop s'encombrer l'esprit quand on ne joue pas, et être confiant au jour le jour. Hier, cela a été difficile parce que je n'étais pas sur le terrain. Cependant, on ne peut pas s'arrêter de penser aux matchs à venir, de l'adversaire à venir. Si je peux avoir quelqu'un avec qui je peux parler, si j'ai une équipe qui me soutient, cela aide beaucoup. Cela m'a aidée. Et puis aussi, je ne peux pas décrire tout mon travail parce que parfois, il faut essayer de contrôler toutes les idées qui vous arrivent à l'esprit. C'est difficile. En tout cas, je m'améliore chaque jour.»
Le public
«C'est plus facile de rester concentrée, parce que quand le stade est quasiment vide, on s'entend quasiment soi-même penser. Alors que là, il y a le public, il vous soutient et quand vous êtes stressée à des moments, on entend le public s'exprimer et donc on n'entend plus ses propres pensées. Ça c'est plutôt sympa et c'est comme ça que j'ai utilisé le public de temps en temps. J'ai vu des drapeaux polonais et cela me montrait qu'il y avait des personnes qui me soutenaient, qui criaient mon nom et c'est une bonne sensation, franchement difficile à décrire tout cela, mais cela m'a donné encore plus de puissance. »
La présence de Robert Lewandowski en tribunes
«Je ne savais pas qu'il était là et j'en suis contente d'ailleurs, sinon j'aurais été complètement stressée. Je ne sais pas si c'est un grand fan de notre sport mais, en tout cas, waouh ! C'est vrai qu'il représente notre pays depuis de nombreuses années et c'est incroyable de voir qu'il est venu pour me voir moi. J'espère qu'il a aimé ça et j'espère qu'il reviendra. Je suis vraiment encore sous le choc.»
Rafael Nadal
«La meilleure chose que je peux apprendre de Rafa, c'est qu'il est cool. Ces grands champions, ils acceptent le fait qu'ils peuvent perdre. Je me souviens l'année dernière lorsque Rafa a perdu en demi-finale, je l'ai rencontré le jour suivant, coïncidence, c'était au petit-déjeuner à l'hôtel. Je lui ai dit, j'avais pleuré toute la soirée parce qu’il avait perdu, lui était assis comme ça et il m'a dit : c'est juste un match de tennis, parfois on perd, parfois on gagne. Cela a l'air assez simple comme ça, mais on ne peut pas tous faire ça. »
Son soutien à l'Ukraine
«C'est un choix individuel. Moi, cela ne me gêne pas de parler de ces choses. J'aimerais sensibiliser les gens pour qu'ils sachent ce qui se passe. Je crois qu'il faut utiliser notre voix parce que nous sommes connus, nous avons de l'impact. Je crois aussi que ça peut amener plus de pression si plus de personnes le font. On sait que l'on peut avoir de l'impact. Mais alors attention, cela peut avoir une incidence négative sur notre performance. Il faut équilibrer les choses. Lorsque je suis arrivée numéro 1, je me suis dit que j'avais l'obligation de m'exprimer. Je souhaitais le faire de façon intelligente, mais pas trop souvent non plus.»
Wimbledon
«Je veux rester à Varsovie quelques jours. Ce sera la meilleure chose pour moi, parce que je suis sur le circuit depuis la Fed Cup. Je ne suis rentrée à la maison qu'une seule nuit. Mon entraîneur pense que je peux gagner plus de matchs sur le gazon, je n'en sais rien, mais j'aimerais bien rajouter une ou deux victoires, mais le gazon c'est toujours délicat.»
Nadal, avant l'abandon de Zverev : «J'étais en mode survie»
L'Espagnol s'est qualifié vendredi pour sa quatorzième finale Porte d'Auteuil après un match écourté par la blessure d'Alexander Zverev, contraint d'abandonner avant le tie-break du deuxième set.
Roland-Garros : le revers qui cloue Djokovic au sol et l'émotion de Nadal sur la balle de match
Revivez la balle de match qui a permis à l'Espagnol de s'imposer en quarts de finale de Roland-Garros.
«C'est trop tard», Nadal et Djokovic pointent du doigt la programmation de nuit à Roland-Garros
Les deux joueurs qui ont terminé leur marathon de 4h12 à 1h16 du matin ont fait part de leur mécontentement.
Le Figaro
Vins du monde : notre palmarès des pépites méconnues à partir de 20 euros
Paul CarcenacCLASSEMENT EXCLUSIF - Australie, États-Unis, Italie, Autriche, Afrique du Sud, Espagne... Nous avons comparé les notes et la notoriété de près de 1500 références de vins étrangers. Découvrez ces crus sous-cotés et rares qui feront voyager vos invités.
En France, nous avons parfois tendance à être moins curieux quand on en vient aux vins venus d'ailleurs. À notre décharge, il s'agit aussi de composer avec des faiblesses dans la distribution : les vins étrangers qui sortent des sentiers battus ne se trouvent pas aisément sur le marché hexagonal. Surtout quand ce sont des cuvées confidentielles, produites avec de faibles volumes.
Place au sangiovese de Toscane, au pinot noir californien, à l'emblématique grüner veltliner autrichien ou encore au tempranillo de la Rioja. Nous avons choisi de débusquer, grâce aux données de Wine Lister (Groupe Figaro), ces pépites méconnues, venues de tous les coins du monde. Nous présentons dans notre palmarès ci-dessous 50 bouteilles passées «sous le radar».
Ce sont des vins qui tout en ayant les meilleures notes de critiques, sont les moins recherchés en ligne et les moins présents à la carte des grands restaurants. Ils ont tous un point commun qui explique cette rareté : ce sont des cuvées avec de faibles volumes, produites à quelques milliers de bouteilles par an. Mais ici, pas de mauvaise surprise, nous avons vérifié la disponibilité de chaque référence dans l'e-commerce français ou européen.
Il y a les grands classiques de la production viticole (Italie, Espagne, Nouvelle-Zélande, États-Unis, Australie, Afrique du Sud, Argentine...) mais aussi des pays souvent oubliés du consommateur français (Hongrie, Autriche, Allemagne...).
Méthodologie : Pour établir ce classement des vins étrangers selon leur rapport qualité / confidentialité / prix, nous avons utilisé les données de notre partenaire Wine Lister (Groupe Figaro), qui, pour près de 1500 références, recense les notes des principaux dégustateurs (Vinous, Bettane+Desseauve, Jeannie Cho Lee etc...), analyse des cartes des vins des plus prestigieux restaurants du monde (Guide Michelin, 50 Best Restaurants, The World of Fine Wine Best Wine List Awards...) et enfin compile les statistiques de recherches du site Wine-Searcher. Notre classement est le fruit de ces trois critères et en introduit aussi un quatrième : le prix.
Ensuite, pour éliminer les vins en rupture de stock et introuvables, nous avons vérifié manuellement leur disponibilité effective dans l'e-commerce européen.
Notre sélection
Pelissero Langhe Long Now 2013 (Italie). Entre les villages de Treiso et de Nevigle, dans la région des Langhes, les vignes de nebbiolo où est produite cette cuvée ne peuvent revendiquer l'appellation «Barbaresco», à quelques dizaines de mètres près, pour des raisons topographiques. Ces raisins sont donc assemblés avec le cépage barbera, comme il était coutume de le faire dans les temps anciens. Ce vin a pour nom «Long Now» (comprendre: «Le temps long maintenant»). C'est un hommage à une horloge conçue pour fonctionner 10.000 ans avec la même précision sans jamais se dérégler. Le message est passé. Avec ou sans l'appellation, ce vin restera une valeur sûre. Où le trouver : Ce vin peut se commander chez Superiore (Allemagne), ou de Leuvin (Belgique).
St. Urbans-Hof Ockfener Bockstein Riesling Auslese 2016 (Allemagne). Pour les amoureux du riesling, le vignoble de Bockstein, et ses pentes abruptes, est un incontournable. Cet «Auslese» (sélection), provient d'une minuscule parcelle d'un demi-hectare qui est produit par Nik Weis, et est - selon le site Wine-Searcher- le deuxième vin de Bockstein le mieux noté par les critiques de tous les temps. Pourtant... il n'est produit qu'à 1300 bouteilles par an. Un vin «oublié», par excellence, pour les amoureux des blancs à la sucrosité affirmée. «Ce sont des vins de garde, on peut les conserver plusieurs décennies», indique Nik Weis. Les fans de riesling peuvent aussi s'offrir un morceau d'histoire. Car au-delà de l'activité de vignoble, Nik Weis, comme son père et son grand-père avant lui, œuvre à la préservation génétique des plus vieux pieds de ce cépage phare.Où le trouver : sur des sites allemands, fort logiquement, comme Winecom et El-Shagis Weinselektion.
Sandhi Mt. Carmel Pinot Noir 2014 (États-Unis). Cette petite cuvée (à l'échelle californienne) - environ 13.000 bouteilles - est un pinot noir venu des vignes du Mont Carmel, les plus hautes de l'appellation Santa Rita Hills. Le cépage est parfaitement adapté au climat frais de ces pentes escarpées : «l'un des meilleurs endroits pour le travailler», nous explique le propriétaire Rajat Paar, qui gère le domaine avec le maître de chai Sashi Moorman. Avec le domaine Sandhi, on s'offre aussi une part de l'«American dream». Né à Calcultta, en Inde, Rajat «Raj» Paar n'avait jamais goûté de vin avant l'âge de 20 ans. D'abord livreur dans un restaurant en Californie, il a gravi les échelons jusqu'à devenir l'un des sommeliers les plus en vue des États-Unis à la fin des années 2000. Puis, il est passé à la production, avec une réussite certaine que l'on peut vérifier avec ce pinot noir. Où le trouver : il faut passer par l'Italie, pour le trouver sur le continent européen, sur le site Xtrawine.
Vecchie Terre di Montefili Bruno di Rocca 2010, 2017 (Italie). Cette cuvée lilliputienne (à peine plus de 2300 bouteilles), assemblage de cabernet sauvignon et de sangiovese, est un «Super Toscan», nom donné aux vins fait avec des cépages non-indigènes. Il s'agit ici de comparer les deux millésimes encore disponibles dans le commerce : le 2010 et le 2017. Car entre ces dates, le domaine a été vendu et il y a eu, en 2015, l'arrivée de la jeune et douée vigneronne Serena Gusmeri. Elle a su redynamiser ce domaine historique de la région et lui donner une nouvelle image.
David and Nadia Grenache 2018 (Afrique du Sud). La culture de la vigne n'est pas millénaire dans la région du Swartland, à l'ouest de l'Afrique du Sud. On y produisait au milieu du siècle dernier, des vins peu réputés, - pour les caves coopératives. À partir des années 2000, de jeunes vignerons avec des idées neuves, attirés par les prix attractifs du foncier, se sont lancés avec de nouvelles idées : surtout le respect de la vigne et de la nature. Ils se sont regroupés en label : le «Swartland Independent Producers» dont font partie David et Nadia Sadie, qui gèrent ce domaine familial basé au nord de Malmesbury. Avec ce grenache, produit en petite quantité (6000 bouteilles), le couple veut montrer que c'est le cépage rouge qui convient le mieux au climat aride de ce coin d'Afrique du Sud. Un petit côté méditerranéen, donc. Où le trouver : sur le site de Gute Weine (Allemagne).
Chez Mattin, à Ciboure: le plus authentique
De Bayonne à Saint-Jean-de-Luz, de nombreux restaurants proposent de la cuisine basque.
«C'est tout bon» N°10 : Tour de piste au Mans
LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - La course des 24 heures du Mans aura lieu le samedi 11 juin, mais les festivités commencent dès aujourd'hui. Sélection d'adresses gourmandes qui tiennent la route.
Alain Cojean, restaurateur humaniste
PORTRAIT - Le fondateur de la chaîne de restauration du même nom est un patron hors norme, mû par ses projets humanitaires. Il vient de publier un livre sur son parcours singulier.
Le Figaro
Législatives 2022 : Élisabeth Borne et Édouard Philippe font campagne dans le Calvados
La première ministre et son prédécesseur à Matignon ont battu la campagne ce samedi à Vire (Calvados), où la nouvelle locataire de Matignon est candidate.
Entre «voisins» normands, Élisabeth Borne et son prédécesseur à Matignon Édouard Philippe ont battu la campagne samedi à Vire (Calvados), où la première ministre concourt aux élections législatives, formant le vœu de «donner au président une majorité stable et solide».
À lire aussiÉlisabeth Borne cherche à réconforter une majorité en proie au doute
«On vient vous donner un peu de publicité», glisse Édouard Philippe en rentrant dans une boucherie de Vire, tract à l'effigie d'Élisabeth Borne à la main.
Le maire du Havre, qui fut locataire de Matignon de 2017 à 2020, s'est rendu samedi sur les terres d’Élisabeth Borne, dans la 6e circonscription du Calvados, pour une «visite amicale», «une visite politique aussi», explique-t-il. «Parce que nous souhaitons tous les deux donner au président une majorité stable et solide», ajoute le patron du parti Horizons.
«Avec Édouard Philippe, on partage un attachement à la Normandie, il est venu en voisin», appuie Élisabeth Borne, soulignant que «dans le précédent quinquennat on a mené beaucoup de réformes, de combats en commun».
Édouard Philippe, qui mène une campagne très active en soutien de candidats aux législatives, a donc tressé des lauriers à sa successeure. «Je suis heureux que ce soit elle qui s'y colle parce qu'elle est solide. Ca me rassure», insiste-t-il, affirmant ne pas avoir «de conseils à lui donner». «Au-delà de l'amitié et de l'estime que je lui porte c'est surtout de la bienveillance car je sais que la tâche n'est pas facile», souffle encore Édouard Philippe.
Les deux ont donc écumé une heure durant une rue commerçante, s'engouffrant dans une pâtisserie pour acheter un cake au citron pour Édouard Philippe, ou encore partageant un café au «P'tit bistro», dont le propriétaire, Roger, dit travailler «7 jours sur 7, comme un mercenaire».
«Le problème dans notre pays c'est qu'on dévalorise les métiers manuels»
«J'ai commencé à 14 ans en apprentissage. Il fallait travailler, les parents ne demandaient pas si ça plaisait ou non», se souvient-il, s'indignant qu'«on ait du mal à recruter, dans tous les domaines», alors qu'«on a des millions de chômeurs». «Le problème dans notre pays c'est qu'on dévalorise les métiers manuels», répond Élisabeth Borne, vantant les mérites de l'apprentissage notamment.
Sans Édouard Philippe, Élisabeth Borne, qui doit tenir une réunion publique mercredi à Vire, s'est ensuite rendue dans l'après-midi au château de Pontécoulant, à la rencontre de producteurs locaux, se prêtant au jeu de selfies avec... un brocoli.
À lire aussi«Il faut être prêt»: comment Édouard Philippe prépare son chemin vers 2027
«C'est la première fois que je croise une première ministre», s'est réjoui un producteur de Calvados, également exploitant laitier. «Ce n'est pas une espèce très répandue, non», a plaisanté Élisabeth Borne, seule première ministre avec Édith Cresson (1991-1992), avant d'acheter une bouteille de pommeau.
Législatives 2022 : en Corrèze, Hollande et Cazeneuve s'affichent en frondeurs contre la Nupes
L'ancien président et son premier ministre étaient en Corrèze pour soutenir une candidate socialiste dissidente dans la 1ère circonscription du département.
Union de façade derrière Jean-Luc Mélenchon pour masquer les divisions
ANALYSE - Étouffées par la dynamique dont profite la Nupes, les tensions sous-jacentes devraient ressurgir à l’issue des législatives.
Législatives 2022 : les candidatures à l'Assemblée les plus atypiques
Un boulanger engagé, une gagnante de Koh-Lanta ou de célèbres humoristes font partie des prétendants aux profils les plus originaux.
Le Figaro
Les résultats exceptionnels de l’École internationale bilingue, école primaire près du parc Monceau à Paris
REPORTAGE - Logé dans un splendide hôtel particulier à côté du parc Monceau, cet établissement séduit les familles de la bourgeoisie parisienne libérale désireuse d’offrir un cadre éducatif ouvert sur le monde.
Imaginez qu’après une balade au parc Monceau de Paris, il vous suffise de faire quelques mètres après la grille du parc pour pénétrer dans votre hôtel particulier. C’est ce que vivent chaque jour, après leur promenade, les élèves de l’École internationale bilingue (EIB), encadrés par leurs professeurs, et reconnaissables à leur tenue de rigueur bleu marine et à leur gilet de sécurité orange fluo. Ce vendredi 11 mars, le hall de l’immeuble est encombré de cartons éparpillés. «Ils sont destinés à recueillir des dons destinés aux Ukrainiens, qui seront confiés à la Croix-Rouge», explique Jean-Xavier Moreau, le directeur général. Une action logique pour une école fondée en 1954 par Jeanine Manuel, une ancienne résistante qui avait formé le vœu de former des personnalités «prêtes à jouer un rôle dans les affaires internationales». Aujourd’hui, cette école privée sous contrat appartient au groupe Globeducate (qui possède aussi le Cours Hattemer). L’EIB est aussi présente sur quatre autres sites en région parisienne. Elle séduit les familles de la bourgeoisie parisienne libérale, désireuse d’offrir un cadre éducatif ouvert sur le monde. Du reste, cet établissement bon chic bon genre a formé de très nombreuses personnalités du spectacle comme l’écrivain, comédien et cinéaste Nicolas Bedos, le producteur de cinéma Dimitri Rassam ou la comédienne Marilou Berry.
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L’établissement affiche des résultats exceptionnels: 95% des 900 élèves de l’école primaire Monceau intègrent ensuite le collège puis le lycée de l’EIB, où le taux de réussite au bac est de 100%, avec 96% de mention dont 79% de mention bien et très bien. Avec de tels scores, il est logique que l’établissement soit pris d’assaut par les parents d’élèves: si les frais de scolarité ne sont pas excessifs (6500 euros par an, avec possibilité de bourse couvrant 50% maximum des frais), la sélection à l’entrée est rigoureuse. «Elle repose d’une part sur l’étude des bulletins scolaires, et d’autre part sur un entretien avec l’élève et ses parents, explique Jean-Xavier Moreau. L’attitude de l’enfant doit correspondre à l’esprit de l’école: s’il coupe la parole à ses parents ou pose les pieds sur la table basse, son admission sera loin d’être acquise».
Des élèves répartis en groupes de niveau
Mais une fois passées les fourches caudines, place à la bienveillance et à l’épanouissement des élèves, qui ne sont pas à plaindre. Ils bénéficient de 2500 mètres carrés sur 5 étages où ils disposent d’un «Fab Lab» (laboratoire de fabrication) doté d’une imprimante 3D et de découpeuses laser. Et les professeurs utilisent des tableaux numériques interactifs. Mais au-delà des ressources matérielles, ce sont surtout les méthodes pédagogiques qui font la différence. «Les élèves ont le droit à l’erreur», souligne Marie-Hortense Zeller, chef d’établissement de l’école primaire. Ensuite, pour les langues, «ils sont répartis dans des groupes de compétence correspondant à leur niveau (bilingue, débutant, intermédiaire etc.), où ils ne se sentent pas dévalorisés face à des élèves trop avancés».
Les élèves utilisent la méthode de Singapour
Évidemment, l’école favorise le bilinguisme: à l’école primaire, 25% du temps d’enseignements est consacré à la langue de Shakespeare, sous forme de jeux collectifs ou de comptines de 3 à 5 ans, et de vocabulaire et grammaire de 6 à 11 ans. En maths, la méthode de Singapour qui consiste à utiliser la visualisation pour résoudre des calculs, est plébiscitée. Emma, 10 ans, en CM2, apprécie aussi d’apprendre la musique, ainsi que la préparation du spectacle de fin d’année, Les Misérables. Eden, sa consœur, préfère l’informatique et le fait de «pouvoir utiliser un iPad». Enfin, l’esprit d’équipe et le travail en petits groupes sont encouragés. Ainsi les élèves du CM1 à la terminale peuvent-ils participer au «Challenge robotique» , où des équipes doivent construire une petite voiture en Lego et la faire évoluer sur un circuit. Reste que, dans cette école, le bilinguisme ne se limite pas à l’anglais: «les élèves peuvent apprendre l’espagnol à partir du CM1, et le chinois dès le CE2, indique Marie-Hortense Zeller, afin de favoriser l’ouverture des élèves à l’international». Une ambition qui entre en résonance avec le vœu initial de la fondatrice de l’école.
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La décision sans précédent est vécue comme un «choc» par une partie de la communauté catholique. Elle ne vise pas les séminaristes mais les options pastorales de l'évêché, qui accueillerait trop largement des traditionalistes.
Un journaliste français du Canard enchaîné aurait été un espion de l'Est
Jean Clémentin, un journaliste du Canard enchaîné, aurait agi pour le compte des services secrets de la Tchécoslovaquie pendant plus de dix ans.
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PALMARÈS - Sécurité, logement, coût de la vie, loisirs... À l'heure des résultats de Parcoursup, nous avons comparé les données de 61 villes françaises, pour aider les jeunes (et leurs parents) à éviter les déconvenues.
Le Figaro
Les propriétaires, futurs gilets jaunes de 2023
Stéphanie DelmasContraints par les pouvoirs publics qui ont pris conscience de l'urgence à agir pour préserver le climat, les propriétaires qu'ils soient occupants ou bailleurs, vont devoir régler une facture de travaux énergétiques insoutenable, sous peine d'une dévalorisation quasi immédiate de leurs biens immobiliers.
"Je ne veux pas que, à force de nouvelles obligations, on crée des Gilets jaunes du logement" alertait la sénatrice Dominique Estrosi Sassone, dès le projet de loi Climat de 2021. Et, ce qui était redouté, risque bel et bien de se produire.
La crise des gilets jaunes révélée fin 2018, est née d'un « ras-le-bol fiscal » (sic) suite à l'alignement de la fiscalité du diesel sur celle de l'essence. Le phénomène «vert» pourrait bien gagner les propriétaires victimes non seulement d'une hausse du coût de l'énergie, mais aussi d'une perte de valeur de leur bien immobilier, suite à une mauvaise notation sur le DPE (Diagnostic de performance énergétique) rendu obligatoire par la loi Climat. Certes, des aides financières sont prévues pour accompagner la rénovation thermique, mais elles sont loin de couvrir la dépense. Et à ce jour, les propriétaires sont, pour la plupart, dans l'ignorance totale de ce qui les attend.
Des travaux de rénovation de l'immobilier inéluctables…
Sur le papier, l'ambition est louable et sensée. Procéder à la rénovation thermique de son logement revient à protéger la planète tout en renforçant son pouvoir d'achat grâce aux économies d'énergie générées.
L'enjeu est de taille si l'on considère que 27 % des gaz à effet de serre proviennent des logements. Sur les 29 millions de résidences principales, près de 5 millions d'entre elles sont des « passoires thermiques » classées F et G sur le DPE, soit 17 % du parc (Cour de comptes, 2021). Aucune distinction territoriale n'est à faire, la France entière est concernée. « Il n'y a pas de différence entre Paris, les grandes villes et la province au niveau de la lettre du DPE » explique Laëtitia Caron, directrice générale de Pap.fr. « Où qu'ils soient situés, ce sont surtout les bâtiments construits avant 1975 qui sont classés F ou G », complète-t-elle.
… de 300 à 700 € par mètre carré, a minima
54 milliards d'euros, soit l'équivalent du budget de la défense nationale, c'est la somme que vont devoir débourser les propriétaires pour que le parc immobilier classé E, F et G atteigne la lettre D sur le DPE. « Le coût se situe entre 10 000 et 20 000 € par logement », estime la Fnaim. Un montant qui pourrait bien être en deçà de la réalité, selon les premiers retours de terrain.
À l’instar de cette jeune femme qui a acheté il y a tout juste 2 ans un studio, pour vivre dans le quartier populaire de Belleville à Paris 20e. Dans sa copropriété de la fin des années 60, le conseil syndical a été prévoyant en mettant à l'ordre du jour de l'assemblée générale, dès 2020, les travaux de rénovation énergétique requis, couplés de toutes les aides financières existantes. Les travaux ont été votés : fenêtres double vitrage, ventilation, chaufferie et ravalement. « J'en avais pour 10.000 € de reste à charge, une fois les aides déduites... Pour 30 m2 ! Imaginez pour un 4 pièces familial… ». Bilan de l'opération : un copropriétaire…
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Grâce au prêt viager hypothécaire, l'emprunteur peut compléter ses revenus tout en continuant à habiter son logement. Explications.
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Jean-Luc Mélenchon premier ministre ? Emmanuel Macron balaie cette possibilité
Le chef des Insoumis veut s'imposer comme premier ministre à l'issue des législatives. Mais «aucun parti politique ne peut imposer un nom au Président», lui a rétorqué Emmanuel Macron.
Jean-Luc Mélenchon pourrait-il être premier ministre ? Le chef de file des Insoumis ne cache plus son envie d'être à la tête du gouvernement depuis sa troisième place accrochée au premier tour de la présidentielle. À une semaine des Législatives, il espère bien, grâce à l'alliance de la NUPES, remporter de nombreux sièges à l'Assemblée... Et s'appuyer sur cette victoire (potentielle) pour forcer la main du président, qui selon lui serait alors obligé de le nommer premier ministre.
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«Élisez-moi premier ministre pour une reparlementarisation de la vie politique», avait déclaré Jean-Luc Mélenchon le 27 mai dernier. Deux semaines plus tard, Emmanuel Macron, dans un entretien à la presse régionale, a balayé une nouvelle fois, d'un revers de main cette possibilité. «Il est rare de gagner une élection à laquelle on ne se présente pas, a torpillé le chef de l'État. Le président choisit la personne qu'il nomme premier ministre en regardant le Parlement. Aucun parti politique ne peut imposer un nom au Président.»
Il a par ailleurs accusé Jean-Luc Mélenchon - tout comme Marine Le Pen - de porter «un projet de désordre et de soumission». Pour le président nouvellement réélu, il faut que «les Français fassent le choix de la solidité: d'une majorité stable et sérieuse pour les protéger face aux crises et pour agir pour l'avenir, dans la continuité de l'élection présidentielle.»
«Il faut redonner de la vitalité à notre débat démocratique», poursuit le président, qui voit un «paradoxe dans nos sociétés, où la volonté de s'exprimer est très forte mais avec une désaffection pour les élections», alors que l'abstention a progressé aux derniers scrutins. Sur les institutions, Emmanuel Macron précise qu'il mettra en place la commission transpartisane «dès cet automne», et qu'il souhaite «lancer (la) réforme» de la proportionnelle «à l'automne» pour «avoir les conclusions dès 2023».
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L'Humanité
Stéphan Eicher : « Ma vie a toujours été sauvée par le rock’n’roll »
EntretienLe chanteur suisse Stephan Eicher sort le 17 juin quatre inédits, disponibles en streaming, deuxième volet d’un album physique prévu pour décembre. Entre vagabondage et nostalgie, l’artiste de 61 ans revient sur son dernier périple musical. Entretien
Ingrid PohuChaque saison, Stephan Eicher poste quatre nouvelles chansons sur les plateformes musicales. Livré au printemps, le premier EP, « Autour de ton cou », sert des morceaux à la beauté feutrée et mélancolique soutenus par le piano. Eicher y dépeint un monde brutal, où la passion sentimentale se heurte à une réalité glaçante, étrange. Comme sur « Je te mentirais disant », sans doute l’une de ses chansons d’amour les plus bouleversantes (« Combien d’accords avons-nous passés, toi et moi ? / Combien de serments bafoués ? »). Plus rien ne surprend l’artiste dans cette société qui se regarde sans se voir (« Sans contact »). Plus rock, l’EP2, « le Plus Léger au monde », séduit par son humeur vagabonde (« Intercity », reprise du groupe bernois Stiller Has) et ses boucles de guitares électriques ensorcelantes (« Doux Dos »). Eicher crée des respirations tout autant qu’il brise le silence. Avec quelque chose de profondément humain. De quoi jouer en paix.
Comment avez-vous traversé ces deux années de pandémie ?
En trois phases. J’ai passé le premier confinement en Camargue, où le temps présent est alors devenu intense. J’ai cuisiné pour ma famille, j’ai glandé, j’ai lu, j’ai rêvé… C’était surréaliste, mais j’ai trouvé ça logique. Ensuite, je suis retourné en Suisse où j’ai perdu mes parents en six semaines. En sortant de ces turbulences énormes, on a interdit aux artistes de travailler. Et tout à coup je suis devenu créatif et j’ai construit un radeau musical avec mes musiciens.
À l’aide d’un théâtre mobile, vous avez initié une nouvelle forme de tournée baptisée « le Radeau des inutiles », en étant payé au chapeau et en offrant à boire et à manger à un public restreint en raison du Covid. Une forme de résistance pour dénoncer une culture maltraitée ?
Résistance non, c’était plutôt une façon de dire à ceux qui nous gouvernent : « Si vous estimez que le geste artistique n’est pas important, que ce n’est pas du travail utile, alors moi je veux être dans une autre équipe. » Il faut dire qu’en Suisse les artistes n’ont pas été soutenus par l’État. Au début, on jouait devant 15 personnes et on a invité le public à manger à notre table. Chacun payait ce qu’il voulait, c’était aussi une façon de définir ce que vaut la musique. Parce qu’on pourrait croire que c’est « seulement » moi deux heures sur scène avec des musiciens, or non, ça se prépare, on écrit les arrangements, on répète. Au final, on a joué 60 fois avec une énergie très jouissive.
Vous dénoncez la logique parfois purement économique de l’industrie du disque, au détriment du contenu artistique. Est-ce la raison qui vous a poussé à diffuser vos nouvelles chansons seulement en numérique ?
Oui, même si sortir d’abord ce disque en digital, c’est la plus grande connerie économique que j’aie jamais faite. Parce que, même si vous avez un million d’écoutes en streaming, ça ne génère pas assez de revenus pour couvrir les dépenses pour le faire (studio, musiciens…). Or, je paye tout moi-même. Je crois que je dois m’occuper de mon public et de mon art, et rien d’autre.
Qu’est-ce que cette expérience vous apporte d’un point de vue artistique ?
Avec les sorties digitales on a plus de flexibilité. Je fais mes choix de chansons émotionnellement, sans avoir trop besoin de réfléchir. Et je continuerai jusqu’à la sortie physique du disque à la fin de l’année, il faut rester fou ! En plus, j’ai la chance de travailler avec des artistes féminines contemporaines pour les pochettes de mes EP.
L’artiste plasticienne Sophie Calle signe le visuel de l’EP1, « Autour de ton cou » : deux mains ouvertes vers le ciel. Que symbolisent-elles ?
Sophie Calle est une amie, je ne doute pas de son goût ; quand quelque chose n’est pas juste, elle me le dit. Je lui avais fait écouter la chanson « Autour de ton cou » dès sa création et elle est devenue fétiche pour elle. Ces mains symbolisent celles de mon père, que je ne pouvais pas toucher quand il est mort du Covid, isolé. Ce sont aussi les mains qu’on ne se donne plus ou celles qui racontent des histoires.
Les paroles du titre « Autour de ton cou » sont signées par votre ami et complice, l’écrivain Philippe Djian. Et vous chantez : « C’est pas moi qui serre /Autour de ton cou / C’est dans l’atmosphère / C’est bien fait pour nous. » Une façon de dire qu’entre le Covid et la guerre en Ukraine on ne peut plus respirer, on étouffe…
Oui, avec la guerre en Ukraine, on est dans la prochaine folie. Nous sommes tous amenés dans une émotion globale qui nous enlève la possibilité de bien respirer, de faire une promenade ensemble pour se demander comment on organise notre société.
J’ADORE PHILIPPE DJIAN, À CHAQUE FOIS, JE LUI DIS : “MAIS ARRÊTE D’ÊTRE AMER, UNE CHANSON PEUT AUSSI ÊTRE UNE PARENTHÈSE DE BONHEUR”.
Comme souvent dans les textes de Philippe Djian, il est question de lutte amoureuse entre les personnages…
J’adore Philippe Djian, car il écrit des chansons d’amour toujours franches, sans sombre démon. Sur « Doux Dos », il écrit qu’on est simplement heureux de ne pas être seul sur cette terre, car il y a quelqu’un qui est là, qui nous donne cette tendresse que l’amour apporte. C’est assez rare qu’il le fasse, le salaud ! (Rires.) Je le pousse, car à chaque fois je lui dis : « Mais arrête d’être amer, une chanson peut aussi être une parenthèse de bonheur. »
Sur le morceau « le Plus Léger au Monde », vous exprimez votre fureur de vivre avec un bel hommage au rock’n’roll !
C’est vrai, d’ailleurs ma vie a toujours été sauvée par le rock’n’roll. Ce titre est adapté d’un texte de Nils Koppruch, un musicien allemand décédé à 47 ans. Son morceau est sorti après sa mort. Il y écrit qu’il veut faire partie « des gens qui aiment ». Cette chanson pleine d’optimisme m’a tenu compagnie quand j’étais en conflit avec Universal Music en 2015-2016. Quand je ne pouvais plus avancer, je me disais que ce gars-là a chanté ça en sachant qu’il allait mourir. Et je crois que c’est ça la musique : on se lève, on avance.
« Autour de ton cou » (EP1), « Le plus léger du monde » (EP2), de Stephan Eicher (Polydor/Universal).
Musiquestephan eicher Le Figaro
Guerre en Ukraine : quelles pertes militaires dans les deux camps après 100 jours de conflit ?
Mayeul AldebertDÉCRYPTAGE - Lancées dans une guerre d'usure, la Russie et l'Ukraine ont déjà perdu beaucoup de soldats et de matériel.
L’«opération militaire spéciale» ne devait pas durer. L’Ukraine n’avait aucune chance face au rouleau compresseur russe. Et la Russie gagnerait facilement cette guerre, pensait Poutine. Après trois mois d'intense conflit, son issue est plus que jamais incertaine. Et alors que les négociations n'aboutissent pas, chaque camp affiche sa détermination. Les Ukrainiens pour défendre leur souveraineté et leur existence en tant que nation. Les Russes pour ne pas subir l'humiliation de la défaite.
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Le 24 février, Volodymyr Zelensky ordonnait à ses troupes d'«infliger un maximum de pertes» aux forces russes. 100 jours et une invasion éclair ratée après, les deux camps souffrent. Et continuent de perdre de nombreuses vies dans ce qui est devenu une guerre d'usure. Entre 60 et 100 soldats ukrainiens meurent chaque jour dans le Donbass, a déclaré récemment le président ukrainien. Côté russe, le Kremlin a déjà perdu autant d'hommes que durant toute la guerre menée par l'Union soviétique en Afghanistan, déclarait il y a peu le ministère britannique de la Défense.
Comment connaître précisément l'ampleur des pertes humaines de chaque belligérant ? Chaque camp revendique des chiffres, dans des communications particulièrement filtrées. S'il est très difficile en général de chiffrer ces pertes dans les conflits, les informations disponibles au travers des réseaux sociaux, des images du conflit en temps réel et des différentes communications des services de renseignement permettent d'obtenir des ordres de grandeur. «La récolte de ces données publiques est ce qu'on appelle le renseignement d'origine sources ouvertes (ROSO) et permet d'obtenir beaucoup d'informations, surtout avec l'utilisation active des réseaux sociaux dans les conflits, et ce depuis la guerre en Syrie notamment», décrypte un analyste au ministère des Armées.
Pertes humaines
En Ukraine, plusieurs indicateurs permettent d'avoir une estimation du nombre de militaires morts depuis le début de la guerre. Côté russe, le Kremlin a admis, dans une rare communication qui remonte au 25 mars, le chiffre de 1351 soldats tués. Et d'après le chef de la Commission Défense du parlement russe, le bilan n'aurait que très peu changé depuis, insinuant que les forces russes ne perdraient plus de soldats désormais dans le conflit. À l’inverse, les Ukrainiens revendiquent, eux, le nombre élevé de 30.000 Russes tués. Les experts interrogés par Le Figaro situent le nombre de soldats russes morts en Ukraine plus probablement autour de 12.000 à 15.000. À la mi-mai, le spécialiste américain Michael Kofman évoquait une moyenne de 10.000 à 12.000 morts.
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Côté ukrainien, quantifier le nombre de militaires tombés au combat est également très difficile. La dernière communication officielle de Kiev remonte à la fin mars. Zelensky évoquait la mort de 2500 à 3000 soldats. Selon les experts, l’Ukraine pourrait avoir perdu autour de 15.000 soldats, soit un chiffre proche de celui des Russes. À ces morts s'ajoutent les blessés et soldats inaptes au combat. Et le chiffre de 3 soldats inaptes pour un mort est généralement retenu.
Pertes matérielles
Les pertes matérielles sont aussi considérables dans cette guerre de haute intensité, où les deux États s'affrontent en pariant sur l'épuisement de l'ennemi. Résultant d'un long travail d'observation et à partir des données observées dans la communauté ROSO citée précédemment, le Canadien Michael Bond fournit un tableau chiffré de ces pertes, en s'appuyant notamment sur le sérieux blog Oryx qui recense, à partir des images du conflit, les pertes matérielles.
Si les données ROSO ont permis d'identifier la perte de plus de 700 chars russes par exemple, le Pentagone a fourni une estimation à 1000. Ce qui est certain, c'est que l'armée russe a perdu une large partie de son stock initialement engagé dans l'invasion. La Russie est même désormais obligée de dépoussiérer les vieux chars de l'ex-armée soviétique pour combler ces pertes qui pourraient s'élever à 50% de l'effectif engagé en Ukraine, a confié récemment le chercheur Philippe Gros dans un entretien à L'Express.
L'Ukraine a en revanche subi moins de pertes d'après les données ROSO relevées par le blog Oryx, même si l'usure des forces reste significative, comme le laissent deviner les demandes incessantes en armes de Kiev à ses alliés occidentaux. Et en ce moment, «l'attrition des forces ukrainiennes est très forte», prévient Vincent Tourret, chercheur à la FRS et observateur assidu du conflit. «La guerre a changé de physionomie avec des combats qui ne favorisent plus l'infanterie légère, point fort des Ukrainiens». La ligne de défense ukrainienne est sérieusement en difficulté dans le Donbass. La situation militaire est pire qu'on ne le dit, déclarait la semaine passée le ministre des Affaires étrangères Dmytro Kuleba, appelant encore les pays occidentaux à livrer plus que jamais des armes lourdes.
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Si les chiffres véritables des pertes militaires sont toujours très difficiles à déterminer, c'est la dynamique de ces pertes qui peut fournir des indications précieuses sur la dynamique de la guerre elle-même, explique aussi le chercheur. «On ne connaîtra précisément les pertes que plusieurs années après la fin du conflit, probablement».
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DÉCRYPTAGE - Un récent rapport met l’accent sur l’apparence dégradée du président russe, ses absences de longue durée, son aspect bouffi, un net raidissement et des tremblements mal dissimulés de la main.
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Le Figaro
Un jeune néonazi soupçonné d'un projet de tuerie de masse mis en examen
Cet admirateur d'Hitler âgé de 20 ans déversait des propos néonazis sur les réseaux sociaux, menaçant dans des vidéos de s'en prendre «aux juifs, aux noirs, aux femmes, à la communauté LGBT». Il a été arrêté en Ardèche.
Un jeune admirateur d'Hitler, soupçonné de préparer un projet de tuerie de masse, a été mis en examen vendredi pour «entreprise individuelle terroriste» et placé en détention provisoire, a appris l'AFP samedi de sources proches du dossier.
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Âgé de 20 ans, le jeune homme a été repéré sur les réseaux sociaux et messageries cryptées sous le pseudonyme «HeinrichHimmler88», a expliqué une source proche du dossier à l'AFP, confirmant une information du Parisien.
Il y déversait des propos néonazis, menaçant dans des vidéos de s'en prendre «aux juifs, aux noirs, aux femmes, à la communauté LGBT», a ajouté cette source.
Heinrich Himmler était l'un des principaux dignitaires du Troisième Reich, chef de la SS, et le chiffre 88 fait référence à la huitième lettre de l'alphabet H, pour le salut nazi «Heil Hitler».
Admiration pour l'idéologie nazie assumée
L'homme a été arrêté mardi en Ardèche par les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui avaient établi qu'il était à «la recherche d'une arme», laissant penser à un passage à l'acte imminent.
S'il a assumé en garde à vue son admiration pour l'idéologie nazie, il a «nié vouloir se servir d'une arme» pour commettre une tuerie, selon la source proche du dossier. Sollicités par l'AFP, ses avocats n'ont pas souhaité s'exprimer.
«C'est un profil instable, avec beaucoup de ressentiment à l'égard de plusieurs groupes de personnes qui l'auraient maltraité plus jeune», développe la source proche.
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Depuis 2017, huit projets d'attentats imputés à l'ultradroite ont été déjoués en France et une dizaine de procédures en lien avec cette mouvance ont été ouvertes au pôle antiterroriste de Paris.
C'est une menace «prise très au sérieux» et qui «monte en puissance», selon un magistrat antiterroriste parisien.
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Crise en Guadeloupe et Martinique : un homme condamné pour avoir menacé des préfets
L'homme avait diffusé sur un groupe WhatsApp de collègues antillais un montage vidéo d'environ une minute où une voix de synthèse appelait également à «traquer» les directeurs d'ARS.
«J'ai vu des femmes se faire toucher»: des témoins dénoncent des agressions sexuelles au Stade de France
TÉMOIGNAGES - Agissant en bandes, des voleurs en ont vraisemblablement profité pour «peloter des jeunes filles et des femmes», rapportent des policiers et des spectateurs.
«Ils nous ont menacés de mort» : à Nantes, des militants Reconquête ! agressés
Trois individus sont actuellement en garde à vue.
L'Humanité
Et pourtant, l’espoir est là !
ÉditorialFabien GaySi le camp présidentiel s’enorgueillit d’une baisse du chômage, en omettant de compter celles et ceux qui ne perçoivent plus d’allocations à la suite de la première version de la réforme de l’assurance-chômage que l’on doit à Élisabeth Borne, les prévisions de croissance en berne annoncent une stagnation économique inquiétante. Si l’on y ajoute une inflation qui ne tient pas, en grande partie, aux conséquences de la guerre, mais bien à de la pure spéculation, nous avons là un cocktail antisocial explosif dont les premières victimes seront et sont déjà les classes populaires et moyenne du pays.
L’Insee a mesuré l’inflation à + 4,8 % pour les douze derniers mois. La hausse des prix touche à ce jour plus de 90 % des produits et a atteint plus de 1,4 % sur le seul mois d’avril. Les pâtes, les viandes, les farines et l’huile ont pris 10 % d’augmentation, alors que, dans le même temps, les scandales sanitaires dans l’industrie agroalimentaire sur des produits prisés des familles populaires leur font subir une double peine. Pour répondre à cette urgence sociale, et conformément aux dispositions du Code du travail lorsque l’inflation dépasse 2 %, le Smic a été revalorisé de 34 euros. Une augmentation nettement insuffisante pour des millions de Français·es qui ne peuvent plus remplir leur chariot de courses au 15 du mois et vivre dignement de leur salaire.
Pourtant, si la pandémie a creusé les inégalités et fait basculer des millions de personnes dans le monde de la précarité à la pauvreté, il existe une minorité de gagnants. On compte un nouveau milliardaire sur la planète toutes les 30 heures, comme l’a révélé le dernier rapport d’Oxfam. Pendant que des millions de personnes ont du mal à payer leurs factures d’énergie qui s’envolent, les bénéfices des entreprises énergétiques ont explosé au 1er trimestre 2022 : + 250 % ! Le nouveau gouvernement Borne ne semble pas vouloir pour autant dévier de sa feuille de route. S’il réfléchit à un projet de loi sur le pouvoir d’achat en juillet, pour saupoudrer la misère, il prépare surtout le rouleau compresseur antisocial qu’il souhaite dérouler rapidement : retraite à 65 ans, RSA conditionné au travail gratuit et grande Sécurité sociale pour confier au privé une partie des 530 milliards d’euros de cotisations. Hors de question de toucher aux bénéfices des multinationales ou des milliardaires qui sont les grands bénéficiaires de la période Covid. Après le chômage partiel ou les licenciements, ce seront aux travailleuses et travailleurs de payer le « quoi qu’il en coûte ».
La majorité présidentielle ne répondra donc ni à l’urgence sociale, ni d’ailleurs à celle de sauvegarder la planète, comme le démontre le Giec. Mais il n’y a pas de fatalité à ce que le scénario dont rêvent les puissances de l’argent, aidées en cela par les macronistes et leurs satellites alliés de la droite en décomposition, se déroule sans accroc.
Les 12 et 19 juin auront lieu les élections législatives. Et une autre force peut s’imposer, celle des formations de gauche et écologistes unies sous la bannière de la Nupes. Au contraire de la majorité présidentielle, elle propose de porter immédiatement le Smic à 1 500 euros, de revenir à la retraite à 60 ans, de nationaliser EDF et Engie pour créer un grand service public de l’énergie, et de redonner vie, sens et moyens à tous les services publics de fonctionner sur tout le territoire pour assurer l’égalité républicaine.
L’espoir est là ! Partout, les candidates et candidats de la Nupes rencontrent un écho positif. Il faut maintenant amplifier les mobilisations populaires pour porter cet espoir pour nos vies et la planète, en élisant le maximum de députés communistes, insoumis, socialistes et écologistes à la prochaine Assemblée nationale. Leur victoire ne peut avoir lieu que dans et par la mobilisation populaire. Dans les urnes évidemment, mais aussi dans l’intervention citoyenne, par les luttes d’aujourd’hui et de demain. N’en déplaise aux libéraux effrayés par cette alliance électorale, il est temps de sortir du logiciel du tout-marché et de la concurrence libre et non faussée, pour ouvrir une nouvelle ère de progrès et de justice sociale et écologique.
Editorial Le Figaro
Que valent vraiment les plateformes d'hébergements écoresponsables ?
Claire RodineauBANC D'ESSAI - Fairmoove, GreenGo, We Go GreenR… Ces nouveaux acteurs veulent offrir une alternative durable et responsable à Booking ou Airbnb. Mais derrière les promesses se cachent des réalités contrastées.
Partir non sans polluer, mais en polluant moins : voilà l'équation que le secteur du tourisme tente de résoudre. En France, les voyages étaient responsables de 11 % des émissions de gaz à effet de serre avant la pandémie, selon les chiffres de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Premiers mis en cause, les transports (77 %), et notamment l'avion. Juste derrière, l'hébergement serait à l'origine de 7 % des rejets de CO2, surtout en raison du chauffage (et de la climatisation), du petit déjeuner et de la blanchisserie.
Pour tenter d'alléger son ardoise carbone, l'hébergement touristique a amorcé son examen de conscience, à commencer par le classement hôtelier d'Atout France. Depuis le 1er avril, les établissements étoilés sont tenus de respecter 13 critères environnementaux, contre seulement 3 jusqu'ici. Mais de nouveaux acteurs veulent aller plus loin et renverser la table, pariant sur la bonne volonté des Français, dont 44 % consentiraient à payer plus pour voyager de façon responsable (Ifop, avril 2021). Nous avons passé au crible trois nouvelles plates-formes, en évaluant d'une note sur 10 leur rigueur sur les questions d'écologie.
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Greengo
La note du Figaro : 6/10 Le concept : Lancé en février 2021 par quatre amis dont trois polytechniciens, GreenGo agrège une large sélection de 1500 logements, parmi lesquels des gîtes, des chambres d'hôtes et des locations de vacances, mais aussi quelques hôtels de charme. Tous sont situés en France, parce qu'«un Paris-Marseille en train n'émet que 6 kilos d'équivalent CO2, contre 1 800 pour un Paris-New York» (Ademe). La méthodologie : Les hébergements sont sélectionnés selon deux critères : l'expérience client (rapport qualité prix, déco, confort) et les « valeurs » du propriétaire, évaluées lors d'une discussion de cinq minutes. Ce dernier complète ensuite 80 questions, tirées des critères des labels. Les locations à proximité d'une gare sont signalées. Le plus : Contrairement aux autres sites, GreenGo repose sur un modèle économique plus équitable pour les hôtes, avec une commission réduite à 10 % contre 18 % pour Booking ou Airbnb. À la clé, un prix plus juste, aussi, pour le voyageur. Le moins : De son propre aveu, la plateforme n'est pas « radicale » sur l'écologie. GreenGo se contente souvent de petits gestes comme l'utilisation d'ampoules basse consommation ou une cuisine locavore. Aucune note globale ne permet de sanctionner la durabilité d'un hébergement et il est étonnant de voir que quelques hôtels listés ne remplissent aucun des critères de durabilité demandés.
Greengo.voyage
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Fairmoove
La note du Figaro : 4/10 Le concept : un tourisme « responsable, positif et joyeux » : voilà le credo de FairMoove, lancé en juin 2021 par trois professionnels du tourisme, Jean-Pierre Nadir, fondateur d'EasyVoyage, Corinne Louison, ex-directrice de la production de Directours, et Arthur Courtinat, ex-directeur des Maisons du Voyage. Contrairement à ses concurrents, Fairmoove propose aussi des voyages lointains au Mexique, à Bali ou à Dubaï, parce qu'il serait « vain de croire que le tourisme à l'étranger va s'arrêter » selon Jean-Pierre Nadir. En échange, FairMoove propose, moyennant finance, de «compenser» l'empreinte d'un trajet en avion en plantant des arbres. Les 3500 établissements, dont une majorité d'hôtels et de clubs de vacances, sont proposés à la réservation sous forme de séjours, vol inclus. La méthodologie : les hôtels sont choisis par un pôle de 50 experts, dont des journalistes et agents de voyages. Jaugés à l'aune de sept critères inspirés des labels (dont l'écologie mais aussi l'immersion, l'emplacement, le confort, la restauration, le service et l'animation), les établissements obtiennent un score global qui va de « correct » à « très bon ». Le plus : le choix pharaonique et les conseils des experts. Ils permettent de connaître avec précision l'ambiance de l'établissement cité, ses aménagements, son niveau de confort, etc. Le moins : les notes manquent cruellement de transparence. Ici, un établissement noté 6/10 en écologie, avec pour seule mention «fruits et légumes bio et locaux». Là, un hôtel qui obtient la moyenne «sans programme écolo», dixit les «experts». Par ailleurs, comment peut-on promouvoir un tourisme respectueux de la planète en mettant en avant les vols avec escale, bien plus polluants ? Qu'on ne se laisse pas leurrer par l'omniprésence de la couleur verte sur le site. Présenté comme le cœur du projet, l'engagement environnemental n'est au final qu'un critère parmi tant d'autres.
Fairmoove.fr
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We Go GreenR
La note du Figaro : 8/10 Le concept : Ce site, lancé en mai 2020, recense un millier d'hébergements, pour tous les budgets et de tous types, de la chambre d'hôtes au gîte, en passant par des bâtiments insolites et une poignée d'hôtels. Son slogan ? Moins loin mais mieux, les logements proposés étant tous situés en France métropolitaine. La méthodologie : We Go GreenR a créé un algorithme à partir des différents labels (La Clef Verte et l'Ecolabel européen, notamment) pour les rendre plus clairs pour le voyageur : à la clé, un « greenscore » fondé sur 118 critères, regroupant l'énergie, l'eau, les déchets, les équipements, la mobilité et l'alimentation. La présence d'un poêle à bois ou à granulés et des repas préparés avec des produits locaux font ainsi gagner des points. Ce score est ensuite traduit en note, de 0 à 5, la note de 1 étant le minimum pour qu'un établissement soit retenu. Pour chaque critère normé, comme la présence de panneaux photovoltaïques, les hébergeurs doivent prouver leurs dires via un justificatif. Le plus : la transparence et la lisibilité. Le « Greenscore » sur 5 permet au voyageur de savoir tout de suite si l'établissement choisi répond à ses exigences en matière de respect de l'environnement. Le moins : Tous les établissements ne sont pas visités par We Go GreenR, qui compte plutôt sur les retours clients pour s'assurer de la réalité des aménagements qui échappent aux normes. Sauf que tous les voyageurs ne sont pas des experts du développement durable, loin s'en faut !
Wegogreenr.com
Voyage en Italie et Covid-19 : fin des principales restrictions sanitaires ce mois de juin
L'Italie desserre encore la bride pour les voyageurs de l'UE en supprimant le passe sanitaire demandé à l'entrée dans le pays. Sur place, le masque est encore obligatoire dans certains lieux.
Covid-19 : où voyager ? La carte des restrictions par pays
INFOGRAPHIE - Les barrières sanitaires se lèvent unes à unes dans le monde pour les touristes. Votre prochaine destination est-elle concernée ? Pour le savoir, notre carte interactive recense l'ensemble des restrictions.
Jours fériés 2022 : les prochains en juin et juillet, dates et calendrier complet
Lundi de Pentecôte, fête nationale... Retrouvez la date des prochains jours fériés 2022-2023 dans notre calendrier simplifié ainsi que les jours à poser pour profiter de longs week-ends et de plus de vacances.
Le Figaro
L’effarante décision du Vatican envers le diocèse de Toulon
Jean-Marie GuénoisANALYSE - La décision inédite, prise par Rome, de «suspendre» des ordinations sacerdotales qui devaient être célébrées le 26 juin par Mgr Rey, sème le trouble dans l’Église catholique.
De mémoire de théologiens et d’évêques, on n’a jamais vu dans l’Église catholique, une telle sanction. Car il faut bien appeler la «suspension» - ordonnée par Rome - des ordinations sacerdotales prévues le 26 juin dans le diocèse de Fréjus-Toulon, comme une sanction. C’est-à-dire, un moyen brutal d’imposer à l’évêque local, Mgr Dominique Rey, 69 ans, en charge de ce lieu depuis vingt- deux ans, un message romain.
Message toutefois difficile à déchiffrer. Voici le rappel des faits: par communiqué daté du 2 juin, Mgr Rey a confirmé «la demande» romaine «de surseoir aux ordinations diaconales et sacerdotales prévues fin juin». L’évêque de Fréjus-Toulon invoque deux raisons: «À côté des nombreux beaux fruits que portent l’annonce de l’Évangile et la mission des chrétiens engagés dans notre diocèse (…) certains dicastères romains» se posent des questions «autour de la restructuration du séminaire et de la politique d’accueil du diocèse».
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L’évêque français a été convoqué à Rome dimanche soir 29 mai pour répondre aux questions du cardinal Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques. Il affirme avoir répondu aux interrogations vaticanes. Ont-elles convaincu pour lui permettre de continuer et d’ordonner ces dix jeunes hommes à une autre date? Ou, au contraire, conduiront-elles à sa démission? L’avenir proche le dira. D’ici là, voici trois observations qui peuvent éclairer l’affaire: un scandale ecclésial, un malaise local, une leçon d’Église.
«Scandale ecclésial»
Le mot «scandale ecclésial» est fort mais il est justifié. Comment le Vatican et ceux qui ont avalisé cette décision qui vise a priori les options ecclésiales de l’évêque de Fréjus-Toulon peuvent-ils ainsi prendre en otages dix jeunes séminaristes qui ne sont pas responsables du problème? Il y a sans doute trop d’ordinations sacerdotales en France… Suspendre ainsi quatre ordinations sacerdotales et six ordinations diaconales (dernière étape avant la prêtrise) trois semaines avant la date prévue, c’est comme suspendre un mariage au dernier moment pour des raisons étrangères aux deux fiancés!
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S’il y a, parmi les dix ordonnés, des cas litigieux, l’Église a tous les moyens de retirer l’agrément aux ordinants en question. S’il y a un problème de management de l’évêque, cette question peut être repérée et traitée comme telle. Mais le genre punition collective sur mode autoritaire ne passe pas dans la communauté catholique française. Y compris à sa gauche qui ne porte pourtant pas Mgr Rey dans son cœur et qui se dit surprise par la «violence» du procédé. Il ne faudrait pas que l’autoritarisme déploré par beaucoup au Vatican en cette fin de pontificat de François installe une sorte de terreur cléricale dans l’Église catholique au moment où l’on ne parle plus que de synodalité!
Second point, le malaise local lié à «la politique d’accueil». Il est certain que le diocèse de Fréjus-Toulon est devenu, sous la conduite de Mgr Rey, une sorte de pépinière d’Église, revendiquant la multiplicité des sensibilités, allant de la tradition diocésaine française classique, aux traditionalistes, en passant par les charismatiques. Mais ce jardin exotique est parfois incontrôlable. Car, à cette volonté de diversité pour construire un laboratoire d’Église de demain, s’est ajouté l’apport de plusieurs communautés latino-américaines, toutes plus originales les unes que les autres. Résultat, le diocèse ne manque pas de prêtres, ils sont 250 - Paris en a 500 - mais la cohésion de l’ensemble et sa gestion posent de sérieuses questions. Avec parfois de graves sorties de route par manque de discernement. Il y en eut plusieurs, encore récemment, toutes documentées et indéfendables.
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Troisième élément d’analyse, la leçon d’Église. Il semble bien que ce qui a aussi déclenché la foudre, et donc la visite canonique sur ordre de Rome, menée en 2021 par l’actuel archevêque de Marseille, cardinal depuis dimanche, Mgr Aveline, pourtant perçu comme bienveillant pour ce diocèse, soit également la perception d’une influence traditionaliste. Charismatique de la communauté de l’Emmanuel, Mgr Rey, ne ferme pas la porte aux tradis, sans l’être lui-même. Son but est de les intégrer dans «l’herméneutique de la continuité» que défendait Benoit XVI. Mais le pape François se montre de plus en plus impitoyable contre la constitution «d’Églises parallèles» diocésaines attachées à l’ancien rite de la messe et très à distance du Concile Vatican II.
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«Le recours au “job dating” pour recruter des enseignants illustre la dévalorisation de la fonction publique»
FIGAROVOX/ENTRETIEN - L'académie de Versailles recrute en partie ses enseignants via de courts entretiens oraux. Jean-Rémi Girard, président du SNALC, juge cette pratique scandaleuse. Selon lui, on ne devient pas professeur en une demi-heure.
Alain Finkielkraut: «La France insoumise, c’est le nom que se donne la France soumise à l’islamisme»
GRAND ENTRETIEN - L’académicien s’inquiète de l’union de la gauche autour de Jean-Luc Mélenchon et de La France insoumise. Le philosophe voit dans cette alliance la trahison de tous les principes fondamentaux de la social-démocratie.
Le Figaro
Cinquième vol de tourisme spatial réussi pour Blue Origin
La fusée de l'entreprise de Jeff Bezos, New Shepard, a emmené avec succès samedi six nouveaux touristes spatiaux dans l'espace, lors d'un vol de dix minutes.
La fusée de Blue Origin, New Shepard, a emmené avec succès samedi six nouveaux touristes spatiaux dans l'espace, lors d'un vol de dix minutes marquant la cinquième mission habitée réussie pour l'entreprise de Jeff Bezos. Le décollage a eu lieu à 8h26 heure locale (13h26 GMT), depuis l'ouest du Texas.
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Après un vol de dix minutes, la capsule transportant les six passagers s'est doucement posée dans une vaste plaine aride et baignée de soleil. Le vol comportait à bord la première femme née au Mexique à se rendre dans l'espace. Katya Echazarreta, née à Guadalajara, est arrivée aux Etats-Unis à l'âge de sept ans. Aujourd'hui âgée de 26 ans, elle est du même coup devenue la plus jeune Américaine à se rendre dans l'espace.
Le prix des billets n'est pas connu
Cette ingénieure a été sponsorisée par le programme «Space for Humanity», qui vise à démocratiser l'accès à l'espace et l'a sélectionnée parmi 7000 candidats. L'équipage comprenait également le second Brésilien à se rendre dans l'espace, Victor Correa Hespanha, ainsi que les hommes d'affaires Hamish Harding, Jaison Robinson, Victor Vescovo et Evan Dick. Ce dernier avait déjà fait le voyage lors du troisième vol habité de New Shepard, en décembre dernier. Le prix payé par les touristes spatiaux pour monter à bord n'est pas connu.
La capsule et ses passagers ont été propulsés par un lanceur, qui s'est détaché une fois sa mission remplie et est venu ré-atterrir sur une piste, pour pouvoir être réutilisé. La capsule a elle continué sa trajectoire jusqu'à dépasser la ligne de Karman, à 100 km d'altitude, qui marque la frontière de l'espace selon la convention internationale. Là-haut, les passagers ont pu expérimenter l'apesanteur quelques instants, et voir la courbure de la Terre à travers de grands hublots.
La capsule a ensuite entamé une chute libre pour retomber sur Terre, freinée notamment par trois immenses parachutes avant de toucher le sol en douceur. Le vol devait à l'origine avoir lieu le 20 mai, mais avait été reporté «par pure précaution» après une anomalie détectée sur la fusée. La compagnie n'a pas fourni davantage de détails sur ce problème.
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Jeff Bezos avait lui-même participé au premier vol habité de New Shepard en juillet 2021. Depuis, l'engin a également transporté l'acteur incarnant l'emblématique capitaine Kirk de la série Star Trek, William Shatner, ou encore Laura Shepard Churchley, la fille du premier Américain à être allé dans l'espace. Le grand concurrent de Blue Origin pour ce type de vols suborbitaux est Virgin Galactic. Mais depuis juillet dernier et le vol de son fondateur, le Britannique Richard Branson, ce vaisseau est lui resté à terre pour subir des modifications.
Après plus de 30 ans, McDonald's quitte définitivement la Russie
La chaîne de fast-food, qui compte environ 850 restaurants et 62.000 salariés dans le pays, a fait cette annonce ce lundi.
Siemens décroche un contrat historique de 8,1 milliards d'euros pour le réseau ferroviaire égyptien
Le groupe allemand construira trois lignes reliant 60 villes, constituant ainsi le «sixième réseau ferroviaire à grande vitesse le plus grand du monde».
Voiture électrique à 100 euros par mois : le dispositif ne s'adressera «pas à tous les Français»
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«Une escroquerie incroyable»: grosse frayeur pour Nabilla avant son accouchement
- Par
Damien Mercereau
- Mis à jour
le 04/06/2022 à 15:58
- Publié
le 04/06/2022 à 15:58
Installée à Paris depuis quelques semaines, l’entrepreneuse de 30 ans a tenu à mettre en garde ses abonnés à la suite d’une mésaventure qui lui est récemment arrivée.
Après être apparue dans le sud de la France en marge du Festival de Cannes, plus enceinte que jamais, Nabilla Vergara a décidé de quitter provisoirement Dubaï où elle réside pour se poser quelque temps à Paris pour la naissance imminente de son deuxième enfant. Une arrivée avec son mari Thomas Vergara qui n’a vraisemblablement pas été de tout repos. «J’ai voulu louer un appartement en passant par une agence, a-t-elle raconté sur ses réseaux sociaux. C’est une agence qui avait l’air sérieuse et nous avions un contrat de location signé. J’ai découvert la supercherie lorsque j’ai demandé à envoyer des colis directement à mon appartement. J’avais besoin de mettre en place certaines choses dans ma location avant l’arrivée de mon bébé.» À ce moment-là, l’ancienne candidate des «Anges de la téléréalité» avait déjà versé «une certaine somme» à cette agence.
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Confrontée au silence de ses interlocuteurs, Nabilla a alors pris contact avec la conciergerie de l’immeuble où se trouve son appartement et a appris que les propriétaires de celui-ci n’étaient pas désireux de louer leur bien immobilier. «Les personnes n’étaient même pas au courant que quelqu’un devait arriver», a-t-elle ajouté dans son récit. La maman du petit Milann, né le 11 octobre 2019, dit avoir entamé de «lourdes procédures» pour obtenir réparation avec l’aide de la justice. «Ces derniers temps, je n’étais pas très bien parce que j’ai eu un choc émotionnel à l’idée d’arriver à Paris avec toute ma famille, enceinte de huit mois, et de me retrouver sans logement.»
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Dans sa vidéo, Nabilla Vergara a mentionné deux comptes Instagram correspondant à l’agence qui l’a escroquée pour inciter ses abonnés à les signaler. L’entrepreneuse de 30 ans a déposé plainte en France et au niveau européen puisque l’entreprise en question a son siège à l’étranger. «C’est une escroquerie incroyable, leurs comptes Instagram sont très bien faits et ils ont aussi un site web. C’est dingue», a conclu celle qui a, depuis, pu trouver un grand appartement dans la capitale. Contactée, l’agence mentionnée par Nabilla ne nous a pas encore répondu.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Nabilla Vergara (@nabilla)
Le Figaro
Notre classement exclusif des villes où il fait bon faire ses études... et celles où il faut se méfier
Paul CarcenacPALMARÈS - Sécurité, logement, coût de la vie, loisirs... À l'heure des résultats de Parcoursup, nous avons comparé les données de 61 villes françaises, pour aider les jeunes (et leurs parents) à éviter les déconvenues.
Les résultats de Parcoursup sont tombés ce jeudi. Au moment de choisir une affectation pour la prochaine rentrée, il faut penser à la qualité de la formation et à la réputation du diplôme. Mais il ne faut pas négliger le choix de la ville et sa qualité de vie. Pour aider les étudiants - et leurs parents qui peuvent être inquiets - nous avons passé au crible les 61 villes françaises de plus de 6000 étudiants. Nous les avons comparées sur 24 indicateurs différents, basés sur quatre thématiques que nous considérons être les plus importantes: attractivité, loisirs, budget/logement et sécurité. Cela peut être fort utile pour trancher un choix, et éviter de mauvaises surprises au moment de changer de région.
Important : c'est la qualité de vie qui est est ici évaluée pour chaque ville, et non la réputation et le prestige des formations qui y sont dispensées.
Les classements
Le grand vainqueur 2022 : Montpellier
En tête de ce palmarès, la ville de Montpellier, qui s'est créé au fil des siècles une solide réputation en matière de vie estudiantine. Son histoire commence il y a plus de 800 ans, avec la fac de médecine qui est la plus ancienne du monde.
Montpellier cumule aujourd'hui les atouts pour des jeunes qui y viennent de toute la France. Dans notre palmarès, la ville obtient une moyenne générale de 16,28/20, obtenue surtout grâce à excellent score d'attractivité (19,69/20). La cité occitane, deuxième plus grande ville de la région après Toulouse, a gagné 34% d'étudiants supplémentaires sur 10 ans. Ils sont plus de 78.000 inscrits dans une formation, soit 35% du total de la population intra-muros. Seulement 4,4% des Montpelliérains âgés de 20 à 24 ans n'ont aucun diplôme. Des chiffres solides.
Les atouts naturels, une plage accessible en tramway et bus, et un ensoleillement tout à fait exceptionnel de 112 heures par mois, jouent aussi en faveur de la préfecture de l'Hérault. «Le soleil c'est un véritable bonheur pour le moral», indique Akkim, 29 ans, natif de Montpellier qui étudie la communication digitale. Dans la plupart des autres thématiques étudiées (voir méthodologie), Montpellier n'affiche aucun gros défaut. En matière de budget, elle reste plus accessible que les autres villes étudiantes de taille comparable. Il y a «l'écusson où on peut manger boire et se vêtir moins cher», détaille Akkim.
Seule sa performance en matière de sécurité, notamment routière, reste passable. Le taux de 104 décès par million de jeunes (18-24 ans) tués annuellement sur les routes du département est préoccupant. Les vols violents (2,8 pour 1000 habitants), eux, sont toujours en deçà des villes de taille comparable. Le taux de violences sexuelles (1,4 fait pour 1000 habitant) est aussi dans la moyenne basse.
Les villes qui complètent le podium : C'est un carton plein pour le sud-ouest de la France. Bordeaux arrive en seconde position, avec de meilleures performances encore en termes d'attractivité que Montpellier et de loisirs (plus de 10 bars pour 1000 étudiants !), et rate la première place à cause du coût de la vie, sensiblement plus élevé qu'à Montpellier.
Toulouse, en troisième position, a des performances comparables à Montpellier, mais reste trop en deçà en matière de logements et de restaurants universitaires. Par ailleurs le prix du panier de courses y est un peu plus élevé.
Le grand vainqueur 2022 : Chambéry
La préfecture de la Savoie chouchoute ses étudiants. Dans cette ville à taille humaine, les jeunes ne manqueront de rien. «Je n'ai pas l'impression que l'on puisse s'ennuyer à Chambéry, il y a un gros travail qui est fait sur des événements étudiants au fil de l'année», assure Christina Vignali, vice-présidente de l'Université Savoie Mont-Blanc. La ville est fort bien pourvue en matière d'équipements culturels (salles de cinéma, lieux d'expositions...). Et quasiment un tiers des jeunes de la ville sont inscrits dans un club sportif. Les nouveaux étudiants pourront profiter d'une «Welcome Box», d'une valeur de 200 euros, pour s'essayer à diverses activités. Royal.
En plus de tous ces atouts, la commune est très verte, sans compter les alentours : les Alpes ne sont pas loin. Si c'est logiquement du côté des loisirs (19,69/20) que la ville savoyarde a tout bon, il ne faut pas oublier qu'elle est aussi intéressante pour le budget (17,04/20). Chambéry reste une ville assez accessible pour les jeunes les plus modestes, bien moins chère que sa voisine Annecy. Le prix du panier moyen de courses est l'un des plus bas de France. Les loyers y sont maîtrisés (14 euros du m2) et les résidences universitaires suffisamment nombreuses.
Les villes qui complètent le podium : Pau, la capitale des Pyrénées, est une ville qui possède aussi bien des atouts pour les étudiants. Elle est tout d'abord fort bien pourvue en équipements (piscines, salles de cinémas, lieux d'expositions...). Il s'agit d'une ville très verte (52% de niveau de végétalisation supérieure), proche de la plage, évidemment de la montagne même si ce n'est pas un critère qui entre en compte dans ce palmarès. C'est une ville aussi relativement bon marché.
Vient ensuite Courbevoie, qui accueille surtout des étudiants basés dans le quartier de La Défense. Ici c'est avant tout la sécurité qui prime, avec la meilleure note du classement. C'est la catégorie logement/budget, qui empêche la commune de s'emparer de la première place. Évidemment, la ville proche de Paris et de Neuilly-sur-Seine ne peut pas rivaliser sur ce point avec ses concurrentes en province.
Méthodologie et résultats détaillés
Sélection des villes. Nous avons choisi, parmi les communes de plus de 30.000 habitants, de faire concourir celles qui avaient au moins 6000 étudiants (rentrée 2018, source : Ministère de l'Enseignement Supérieur). Nous les avons classées en deux catégories: celles de 6000 à 15.000 étudiants, et celles avec plus de 15.000 étudiants.
Le calcul de la note. Nous avons calculé une moyenne générale (sur 20), en nous basant sur les 4 notes thématiques. Chaque note thématique a été obtenue en fonction du rang moyen obtenu par chaque ville pour chaque indicateur. Les notes sont exprimées entre 10 et 20.
Note d'attractivité (coeff. 5)
> Voir les résultats détaillés de chacune des communes
Pour attribuer notre note sur l'attractivité, nous avons utilisé les données suivantes :
- Effectif des établissements d'enseignement supérieur (chiffres 2018, source : Ministère de l'Enseignement Supérieur), coeff. 2.
- Taux de croissance des effectifs dans les établissements d'enseignement supérieur au cours des 10 dernières années (chiffres : 2008-2018, source Ministère de l'Enseignement Supérieur), coeff. 1.
- Part des 25-34 ans titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur, (source : INSEE, 2018), coeff 1.
- Part des 20-24 ans sans diplôme (source : INSEE, 2018), coeff 1.
Note Loisirs (coeff. 3)
> Voir les résultats détaillés de chacune des communes
- Nombre de bassins de natation pour 10.000 habitants (INSEE, base permanente des équipements, 2020), coeff 1.
- Nombre de salles de fitness pour 10.000 habitants (INSEE, base permanente des équipements, 2020), coeff 1.
- Nombre de salles de cinéma pour 10.000 habitants (INSEE, base permanente des équipements, 2020), coeff 1.
- Nombre de bibliothèques pour 10.000 étudiants (INSEE, base permanente des équipements, 2020), coeff 3.
- Nombre de lieux d'exposition et de patrimoine publics par habitant (INSEE, base permanente des équipements, 2020), coeff 1.
- Plage la plus proche (Plages.TV/Google maps), coeff 2.
- Ensoleillement mensuel moyen (Climate-Data.org), coeff 2.
- Niveau de végétalisation supérieure (bureau d'études D-Sidd), coeff 2.
- Nombre de licenciés sportifs pour 100 habitants âgés de 15 à 29 ans (recensement des licences et clubs sportifs / Injep - Meos, 2018), coeff 1.
- Nombre de bars pour 1000 étudiants (Pages Jaunes), coeff 2.
Note budget / logement (coeff. 2,5)
> Voir les résultats détaillés de chacune des communes
- Nombre de résidences universitaires publiques pour 10.000 étudiants (Équipements et de services dans le domaine de l'enseignement supérieur, de la formation et des services de l'éducation en 2020, INSEE) - coeff. 2
- Nombre de restaurants universitaires publics pour 10.000 étudiants (Équipements et de services dans le domaine de l'enseignement supérieur, de la formation et des services de l'éducation en 2020, INSEE) - coeff. 1
- Loyer médian d'un appartement (au m2) en mai 2022 (CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier) - coeff 2.
- Part des locaux raccordables FTTH (fibre optique), Arcep, données du 1er trimestre 2019, du 4ème trimestre 2020 et du 2ème trimestre 2021 - coeff 1.
- Prix d'un l'abonnement mensuel aux transports en commun pour une personne de 24 ans et / ou étudiante (collectés en mai 2022 sur les sites des collectivités). Dans le cas où il n'existe pas d'abonnement mensuel, nous avons pris un carnet de 30 tickets. coeff 1.
- Prix du panier de courses moyen pour un célibataire (UFC Que Choisir, comparateur gratuit des supermarchés, avril 2022) - coeff. 2
Note sécurité (coeff. 1)
> Voir les résultats détaillés de chacune des communes
- Nombre de décès par accident de la circulation sur cinq ans chez les 18-24 ans pour 1 million d'habitants, par départements (ONISR - Fichier national des accidents corporels enregistrés par les Forces de l'ordre, 2015-2019), coeff 1.
- Violences sexuelles pour 1000 habitants en 2021 (Base des crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie), coeff 2.
- Vols violents sans arme, pour 1000 habitants en 2021 (Base des crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie), coeff 1.
- Coups et blessures volontaires hors cadre familial sur personne de 15 ans ou plus pour 1000 habitants, en 2021 (Base des crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie), coeff 1.
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Le Figaro
Crise des vocations, démissions… Éducation nationale cherche profs désespérément
Aude BariétyCaroline BeyerDÉCRYPTAGE - La pénurie est telle que les syndicats enseignants prédisent un scénario noir pour la rentrée de septembre.
Y aura-t-il un professeur dans chaque classe en septembre? C’est la grande question du moment et l’immense défi que Pap Ndiaye, nouveau ministre de l’Éducation nationale, va devoir relever. D’une même voix, les syndicats enseignants prédisent déjà que la rentrée 2022 sera tendue, au regard des alarmants résultats d’admissibilité aux concours pour devenir prof.
Les chiffres sont implacables. Avant même les oraux d’admission, le nombre de candidats admissibles aux écrits est inférieur, dans certaines disciplines, au nombre de postes proposés. Pour les collèges et lycées, la situation est très critique en mathématiques (816 admissibles au Capes pour 1035 postes), en allemand (83 pour 215) et en lettres classiques (60 pour 134). Dans ces conditions, les jurys d’admission seront-ils moins regardants? «Il ne s’agit pas de satisfaire tous les postes quel qu’en soit le prix. Nous recrutons des professeurs compétents», affirmait le directeur de l’enseignement scolaire (Dgesco), Édouard Geffray, lors d’un point presse organisé en mai, après les premiers résultats des concours. Selon lui, cette session «présentait un caractère très particulier», en raison de la réforme des concours d’enseignement, que les candidats passent désormais en deuxième année de master et non plus en première année. D’où «une baisse mécanique du vivier de candidats».
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«Il n’y aura pas de déficit de professeurs, y compris en mathématiques», promet le ministère, qui affirme «aborder sereinement la rentrée». Tous aimeraient le croire sur parole. Mais, pour les syndicats, cette baisse n’est pas seulement conjoncturelle. «Cela fait plusieurs années que l’on fait des rentrées avec des classes sans profs, constate Sophie Vénétitay, au Snes, premier syndicat du secondaire. L’an dernier, ces difficultés ont perduré plusieurs semaines, voire plusieurs mois.» Les académies franciliennes sont les premières concernées, mais celles de Toulouse et de Lille également. «Ce n’est pas étonnant au vu des perspectives de salaire et de carrière, dans le secteur privé, pour un diplômé bac + 5», ajoute la syndicaliste, qui demande l’organisation d’«un concours exceptionnel», qui permettrait de «recruter des professeurs stagiaires, pas des contractuels à bac + 3».
Des cours par visioconférence
Face à cette crise, les institutions font avec les moyens du bord. L’Enseignement catholique de Paris organise régulièrement des réunions «info recrutement», quand certains rectorats - Versailles, Amiens, Toulouse… - organisent des «job dating». De son côté, l’académie de Nancy-Metz a annoncé le lancement, «à titre expérimental», d’une «brigade numérique de remplacement» à partir de la rentrée de septembre et pour deux ans. Sept professeurs sont en cours de recrutement. Depuis l’établissement le plus proche de leur domicile, ils feront cours à distance à des élèves d’autres établissements, par visioconférence, pour une durée maximum de sept semaines. «Une solution ponctuelle, assure le rectorat. On préférerait mettre des profs en présentiel devant les élèves. Ce n’est pas un problème de moyens mais d’attractivité. L’académie comprend des zones très rurales, très éloignées des agglomérations où habitent la plupart des enseignants.»
Principale raison de cette crise d’attractivité: la rémunération. Le salaire d’un enseignant stagiaire? 1827 euros brut. «Aller dans les académies de Créteil ou Versailles, sans accompagnement, lâché dans le grand bain sans brassard, pour cette rémunération, ça ne passe pas», assène Stéphane Crochet, au SE-Unsa. Il faut, pour lui, «enfin bouger», à moyen terme, sur la question de la rémunération. Pour la rentrée prochaine, il faudra se contenter de «colmater» avec des contractuels. «Mais je ne sais pas où ils vont trouver des professeurs des écoles (pour lesquels le concours est académique, NDLR) dans les académies de Créteil et Versailles», souligne-t-il. Car, à l’école primaire, les résultats d’admissibilité au concours sont aussi préoccupants: 180 admissibles pour 219 postes dans l’académie de Paris, 484 pour 1430 postes dans celle de Versailles et 521 pour 1079 postes dans celle de Créteil.
Dans cette crise du recrutement, accompagnée de démissions de plus en plus nombreuses, Pierre Favre, au Syndicat national des écoles (SNE), préfère voir le verre à moitié plein. «C’est une bénédiction!, estime-t-il. Depuis les années 1980, les syndicats constatent la paupérisation, mais l’important chômage et la sécurité de l’emploi de professeur permettaient jusque-là de recruter. Maintenant que c’est quasiment le plein-emploi, la vérité nous éclate au visage. Le ministre va devoir augmenter les enseignants. C’est la loi du marché!»
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Lors de sa première rencontre avec les organisations syndicales, Pap Ndiaye a fait savoir que l’attractivité et la revalorisation figuraient dans ses dossiers prioritaires. «Mais qui tient les manettes? Bercy ou l’Élysée? Quelle sera sa marge de manœuvre?, interroge-t-on au Snalc. Le nouveau ministre nous a répété, comme l’a dit Emmanuel Macron pendant la campagne, que le rattrapage salarial comprendrait une partie conditionnée, et une autre inconditionnée.» Le 17 mars, lors de la présentation de son projet, le président-candidat s’était engagé à investir 6 milliards d’euros sur la masse salariale ainsi qu’à augmenter «substantiellement» les enseignants prêts à «faire plus d’efforts» et à «aller vers de nouvelles missions», comme le remplacement, l’accompagnement des élèves en difficulté, l’aide aux devoirs. En somme, le fameux «pacte nouveau», impliquant une rémunération au mérite, et le retour au «travailler plus pour gagner plus» des années Sarkozy. Ce qu’avaient aussitôt dénoncé les syndicats qui, unanimes, réclament une augmentation pour tous. Tir rectifié lors du débat avec Marine Le Pen. Emmanuel Macron avait sorti du chapeau une augmentation «inconditionnelle» d’environ 10 %. Soit «un ordre de grandeur pour faire en sorte qu’aucun professeur ne gagne moins de 2000 euros net par mois», avait précisé son équipe de campagne. Des revirements qui laissent perplexes les enseignants… et, plus encore, les potentiels candidats.
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Le Figaro
Fatiha Boudjahlat: «L’Éducation nationale est une pyramide de Ponzi qui va bientôt s’effondrer»
TRIBUNE - Le désolant «job dating» organisé par le rectorat de Versailles pour recruter des enseignants le confirme: le paquebot de la Rue de Grenelle prend l’eau, s’alarme l’enseignante et essayiste*.
Les caméras de France 2 se sont prêtées de bonne grâce à l’opération de communication désolante de l’académie de Versailles sur son «job dating», 30 minutes pour devenir prof. Cela tient de Tinder, cet «adopte-un-prof», c’est le coup d’un soir. Ils ne seront formés que quelques jours en août, pour boucher les trous créés et creusés par une décennie d’austérité budgétaire. Il y a de l’argent, le ministre Blanquer avait même rendu 300 millions d’euros de crédits non utilisés l’an dernier.
Mais l’argent n’est plus utilisé pour assurer un vivier de professeurs diplômés, compétents, formés, recrutés sur concours. Il sert à communiquer, il se perd en «projets Zinnovants», dotations de tablettes, arrosage des associations de parents d’élèves, des syndicats de lycéens (comme si être lycéen était un métier), financement du dialogue social par des décharges horaires et avantages pantagruéliques accordés aux délégués syndicaux qui finissent tous à la hors-classe (ce terme désigne, dans la fonction publique, un grade accessible, au sein d’un corps, aux agents jugés méritants par l’autorité hiérarchique, NDLR), pour prix de leur complaisance.
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Mais partout en France, et particulièrement dans les académies difficiles comme celles de Créteil et de Versailles, les effectifs sont à l’os, les profs absents pas remplacés ou très mal. Les rectorats et quelques fois les parents d’élèves passent des annonces sur le site Leboncoin, testent LinkedIn, etc.
Le métier ne fait plus recette. Il y a un vrai déclassement social et même intellectuel des enseignants. On exige pourtant des derniers venus qu’ils aient dorénavant un Master 2, qui ne prépare pas mieux à ce métier rendu difficile par des parents tout-puissants se comportant comme des clients, des rectorats et l’administration centrale qui ne soutiennent pas ses profs contre ces clients rois, des effectifs pleins en classe. Il est attendu des profs qu’ils déploient une pédagogie différenciée et personnalisée pour chaque élève, enrobée et sucrée par des trésors de bienveillance, en fait, des notes truquées pour contenter les parents. Un mensonge qui annonce de prochaines catastrophes industrielles: le diplôme, d’ores et déjà, n’est plus le gage d’une compétence acquise. Les jeunes -qui ont pourtant ces diplômes- ne sont ni employables ni autonomes.
L’Éducation nationale est devenue une gigantesque pyramide de Ponzi, fondée sur la crédulité de ceux qui n’ont pas les moyens de mettre leurs enfants dans le privé sélectif, contrairement à tous les derniers ministres de l’Éducation nationale. Faisons mine de croire en la valeur du baccalauréat général ou professionnel. Si tout le monde y croit, le système tiendra!
Car ces fast-profs, vite recrutés, vite formés, vite jetés dans le grand bain, vite démissionnaires, ne seront pas nommés dans les bons établissements et écoles des beaux quartiers.
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Quelle différence de toute façon y a-t-il entre recruter sur entretien des personnes dont on a entendu certains exciper comme expérience d’avoir fait faire leurs devoirs à leurs enfants, et recruter des professeurs des écoles sur une moyenne de 06/20, comme ce fut le cas à Créteil? Il n’y a eu aucune alternance idéologique au ministère de l’Éducation nationale. Le désastreux et mensonger «socle commun de connaissances, de compétences et de culture» avait été mis en place par François Fillon, et renforcé par ses successeurs de gauche.
La catastrophique réforme du bac a pour concepteur le directeur de Sciences Po Lille, Pierre Mathiot, aussi apprécié par la gauche que par la droite. Si Hollande avait été réélu, c’est exactement la même réforme qui aurait été mise en place. La nomination gadget de Pap Ndiaye, qui a vanté l’école publique tout en mettant ses enfants à l’école alsacienne, n’y changera rien. L’OCDE l’expliquait dans ses scénarios pour l’école de demain publiés, pour la première fois, en 2000. Les conclusions de celui intitulé «Extension du modèle du marché» (2001) valent d’être ici reproduites:«La mise en place d’un modèle d’école obéissant bien davantage aux lois du marché dépendra vraisemblablement d’un certain nombre de facteurs. Cette évolution serait nourrie par un profond sentiment de mécontentement, à l’égard des services en place, parmi les “consommateurs stratégiques”, en particulier les parents de la classe moyenne instruite et les partis politiques, en même temps que par une culture dans laquelle l’école serait déjà considérée comme un bien tout autant privé que public. De grands écarts de performances scolaires renforceraient les critiques, tandis que l’instauration à grande échelle du “modèle de marché” dans le système scolaire irait en soi de pair avec la tolérance par la société d’un certain niveau d’inégalité.»
L’inclusion? Une plaisanterie. C’est la fuite en avant de «l’adaptionnisme scolaire», terme créé par Laurent Jaffro et Jean-Baptiste Rauzy dans leur ouvrage L’École désœuvrée, pour désigner «la pente actuelle dominante dans les réflexions sur l’école et dans l’institution elle-même qui incline à adapter l’école à l’élargissement de ses publics plutôt que de persévérer à amener ses nouveaux publics à des savoirs déterminés», ce qui coûterait plus cher. Il faut faire de la dépense scolaire publique un marché lucratif, avec un privé majoritaire et les écoles publiques réduites à ne s’occuper que des élèves les plus difficiles et ceux qui sont le plus en difficulté, populations captives, peu averties et peu mobiles. Voici le rêve et l’agenda des hauts fonctionnaires qui ont conduit l’école publique dans le mur et qui restent même éternellement en place.
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La fracture scolaire s’aggrave. Pour désamorcer cette prochaine bombe sociale, on ment aux parents en donnant des diplômes à ceux qui n’ont pourtant pas le niveau pour l’obtenir. La pyramide de Ponzi va bientôt s’effondrer. Et ceux qui en souffriront le plus sont les classes populaires. Beaucoup se gaussent de l’inquiétude suscitée par la fin, à terme, du statut de ces fainéants de profs. Ceux-là ont soit déjà mis leurs enfants dans le privé, à l’abri des décisions du ministère, ou espèrent que l’arnaque de Ponzi perdure encore assez pour que leurs enfants soient mis à l’abri avec ces diplômes en chocolat.
* Dernier ouvrage paru: Laïcité, l’avenir ensemble (Éditions Privat, 2021). Fatiha Boudjahlat est candidate (MRC-PRG-gauche républicaine- L’Engagement) aux élections législatives en Haute-Garonne.
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L’effarante décision du Vatican envers le diocèse de Toulon
ANALYSE - La décision inédite, prise par Rome, de «suspendre» des ordinations sacerdotales qui devaient être célébrées le 26 juin par Mgr Rey, sème le trouble dans l’Église catholique.
«Le recours au “job dating” pour recruter des enseignants illustre la dévalorisation de la fonction publique»
FIGAROVOX/ENTRETIEN - L'académie de Versailles recrute en partie ses enseignants via de courts entretiens oraux. Jean-Rémi Girard, président du SNALC, juge cette pratique scandaleuse. Selon lui, on ne devient pas professeur en une demi-heure.
Alain Finkielkraut: «La France insoumise, c’est le nom que se donne la France soumise à l’islamisme»
GRAND ENTRETIEN - L’académicien s’inquiète de l’union de la gauche autour de Jean-Luc Mélenchon et de La France insoumise. Le philosophe voit dans cette alliance la trahison de tous les principes fondamentaux de la social-démocratie.
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REPORTAGE - À Malaya Rohan, occupée plus d’un mois, les habitants se terraient pour échapper aux abus et aux combats. Le récit de l’envoyé spécial du Figaro.
Sviatoslav Vakartchouk, la star du rock en tournée sur le front auprès des soldats ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le chanteur de rock et ancien député est venu soutenir les soldats ukrainiens de la 80e brigade parachutiste, sur le front du Donbass, dans un contexte de guerre contre la Russie.
Guerre en Ukraine: à Büchel, malgré la guerre, les pacifistes font de la résistance
REPORTAGE - À proximité de la base militaire américaine de Büchel (Rhénanie-Palatinat), les pacifistes allemands qui se mobilisaient, depuis la guerre froide, pour le retrait des armes nucléaires de leur sol s’opposent désormais aux livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine.
La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Alors que les employés des mines tentent de poursuivre leurs activités, de plus en plus d’habitants, pourtant habitués à la guerre, songent à partir.
La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe
REPORTAGE - Dans ce petit territoire coincé entre la Roumanie, qui s’emploie très sérieusement à l’aider dans ses démarches d’adhésion à l’Union européenne, et l’Ukraine, en proie à l’invasion russe, 78 % des Moldaves ont confiance dans le projet européen de leur pays.
L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.
Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes
REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.
Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue
REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.
Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.
À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.
Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.
Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.
Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie
REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.
Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés
REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.
Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.
En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.
Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.
À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.
Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.
Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.
À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.
L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.
Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.
Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.
Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.
La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.
Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.
La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.
Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.
La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands
REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.
Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.
En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.
Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.
Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.
À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats
REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.
À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.
À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.
Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.
Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes
REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens
GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans
STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
L'Humanité
Pierre Audin, le goût de l’Algérie et des mathématiques
Un jour avecLe fils du mathématicien communiste, torturé et assassiné en 1957 par l’armée française, conduit à Alger, Oran, Constantine, une délégation de l’Association Josette-et-Maurice-Audin. Une visite placée sous le signe de la mémoire et de la coopération scientifique.
Rosa MoussaouiAlger (Algérie), envoyée spéciale.
Il fallait voir l’émotion des siens lorsque, à l’aéroport d’Alger, pour la première fois, il a passé le contrôle de police avec son passeport vert. Ce n’est pas la première fois que Pierre Audin revient au pays natal, mais il a franchi, cette fois, la frontière en citoyen algérien, et cette visite suscite un touchant élan de joie, de fraternité et d’enthousiasme. Preuve que son père, le mathématicien communiste Maurice Audin, torturé et assassiné par l’armée française en 1957, a gardé une place singulière dans le cœur des Algériens, lui qui rêvait son pays débarrassé du joug colonial, libéré des injustices. Lorsqu’il flâne rue Djelloul-Mechedal (ex-rue Barbès), au pied de l’ancien domicile de ses parents, et plus encore place Audin, épicentre algérois du mouvement populaire de 2019, Pierre est apostrophé, salué, accueilli comme un frère : « Bienvenue chez toi ! »
Une chaire Maurice-Audin à venir
Il savoure ces moments ; son regard, comme celui de son père, pétille d’espièglerie. « Je me sens chez moi. Il faut dire qu’Alger est la plus belle ville au monde », sourit-il. Avec une délégation de l’Association Josette-et-Maurice-Audin, créée au tournant des années 2000 pour perpétuer le combat du Comité Audin pour la vérité, il sillonne le pays, fait étape à Oran, Mostaganem, Constantine, enchaîne les rencontres officielles et les échanges avec la société civile, intellectuels, journalistes, militantes féministes.
Lorsqu’il rejoint, rue Didouche-Mourad, juste en face de la faculté où enseignait son père, une rencontre avec des moudjahidates – des anciennes combattantes de la guerre d’indépendance algérienne –, Fatiha Briki fond en larmes en étreignant son ami d’enfance, son compagnon de jeu. Leurs mères, amies et camarades, ont partagé durant la guerre les mêmes peines, quand Josette Audin, sans nouvelles de son mari, accompagnait Djamila Briki à la prison de Barberousse pour rendre visite au sien, Yahia, journaliste d’ Alger républicain, membre des commandos communistes du Grand Alger en 1956, arrêté et condamné à mort, finalement libéré en 1962. Fatiha et Pierre partagent aujourd’hui encore les mêmes idéaux.
L’Algérie a aujourd’hui les moyens d’avancer vers une société solidaire, grâce à sa première richesse : la jeunesse. Pierre Audin
L’incarcération arbitraire de Fatiha Briki, figure de la défense des droits humains en Algérie, intellectuelle discrète et respectée, avait soulevé, voilà un an, une vague d’indignation. Dans l’assistance, d’autres anciens détenus d’opinion sont là : le journaliste Khaled Drareni, le producteur Mehdi Benaïssa. Ces dernières années, Pierre Audin a donné de la voix pour défendre les principes démocratiques et la liberté de la presse. Une façon pour lui d’assumer le legs politique de ses parents : « Mon père se décarcassait pour le journal du Parti communiste algérien, Liberté . Après cent trente-deux ans de colonialisme avec un peuple bâillonné et contraint de courber l’échine, après sept ans d’une guerre sauvage, violente, l’Algérie aurait dû être la première sur les droits humains et les libertés, résume-t-il . Elle a aujourd’hui les moyens d’avancer vers une société solidaire, grâce à sa première richesse : la jeunesse. »
Avec la solidarité entre les peuples algérien et français, les mathématiques sont l’autre fil rouge de cette visite. À Sidi Abdallah, devant les étudiants de l’École supérieure des mathématiques et de l’intelligence artificielle, Pierre Audin partage la tribune avec son collègue René Cori, pour une conférence ludique et pleine d’humour, devant un amphithéâtre féminin aux trois quarts. À chaque escale, ils reproduiront l’exercice. « Avec le prix Audin récompensant des lauréats des deux rives, les mathématiciens n’ont pas attendu pour créer des ponts, des coopérations concrètes entre les deux pays. La création en Algérie d’une chaire Maurice-Audin de mathématiques pour accueillir un chercheur français comme il en existe une en France accueillant un chercheur algérien est en bonne voie », se réjouit Pierre Mansat, président de l’Association Josette-et-Maurice-Audin.
L’exigence de vérité ne se tarit pas
Le travail mémoriel se trame au présent : soixante ans après la conquête de son indépendance par le peuple algérien, l’exigence de vérité ne se tarit pas. Au fond d’une gorge sèche, dans le paysage des monts Nekmaria, creusés de ravines, couverts de lentisques et d’oliviers, Pierre Audin et ses compagnons découvrent la grotte où, le 18 juin 1845, le colonel Pélissier massacra par enfumade la tribu des Ouled Riah, hostile au nouvel ordre colonial. Combien d’hommes, de femmes, d’enfants morts asphyxiés ici ? Leurs ossements jonchent encore le fond de cette caverne qui s’est muée en crypte. De ces martyrs du Dahra au supplice de Maurice Audin, la même barbarie coloniale a semé l’effroi, la terreur, la haine.
« En 2018 et 2021, Emmanuel Macron reconnaissait la responsabilité de l’État français et de l’armée dans l’inhumain système tortionnaire qui coûta la vie à Maurice Audin et à l’avocat Ali Boumendjel. Cette avancée appelle l’ouverture d’un chantier pour rechercher enfin les dépouilles des milliers de disparus de l’ère coloniale », remarque l’historien Alain Ruscio. Josette Audin est décédée sans connaître le lieu où les bourreaux ont fait disparaître le corps de son époux. Elle avait demandé aux autorités algériennes d’entreprendre des fouilles. Pierre Audin renouvelle aujourd’hui cette demande : il n’est pas homme à ployer sous le poids de l’oubli.
pierre audinAlgérie L'Humanité
La bonne idée
BilletMaurice UlrichPlus de 40 % de la population indienne vivent avec moins de un dollar par jour. Les mendiants sont des millions. Mais le numérique rebat les cartes. Dès 2020, en partie en raison de la pandémie, les paiements mobiles, effectués depuis un téléphone, ont dépassé les retraits en liquide en comptant pour 30 % de la consommation des ménages indiens. Ils ont doublé en 2021. Mais alors, et les mendiants ? The Wall Street Journal, dont certains articles sont publiés dans l’Opinion, en fait un de ses titres : « Des mendiants aux commerçants, le paiement mobile explose en Inde ». Ainsi, dans une gare du nord-est du pays, on peut voir, dit l’article, Raju Prasad déambuler avec un seau pour la monnaie et une tablette numérique avec un QR code pour les dons en ligne. Ses recettes auraient pratiquement doublé pour atteindre quatre dollars par jour. Emmanuel Macron avait promis, lors de son premier quinquennat, qu’on ne verrait plus de SDF faire la manche dans les rues. La bonne idée, ce serait déjà de les équiper d’une tablette numérique.
sdfindele billet de Maurice Ulrich Le Figaro
La météo du dimanche 5 juin : encore des orages dans l'Est, retour au calme ailleurs
Après un samedi et une nuit de samedi à dimanche très instables, des orages parfois virulents seront observés dans l'est de la France.
Le temps est aux orages ce week-end. Après un samedi et une nuit de samedi à dimanche très instables, l'activité orageuse va concerner ce dimanche 5 juin l'est de la France, prévient La Chaîne Météo* dans son bulletin quotidien. Ces orages seront parfois virulents, notamment en Alsace, Lorraine, Bourgogne, Franche-Comté ainsi qu'en Auvergne et en Rhône-Alpes. À l'arrière, le temps sera plus calme même si ce n'est pas le retour du grand soleil. Néanmoins, quelques éclaircies se glisseront entre les nuages menaçants.
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La météo dans votre région
De la Bretagne à la Nouvelle-Aquitaine, après un samedi orageux, le temps sera plus calme, même si quelques averses peuvent encore se produire. Les températures afficheront de 9 à 12 °C le matin, il fera 18 à 23 °C l'après-midi.
Sur les Hauts-France, la Normandie, le bassin parisien et le Centre-val de Loire, après les orages de la fin de nuit et du début de matinée, le ciel sera gris avec quelques gouttes jusqu’en fin de matinée. L'après-midi, quelques éclaircies pourront être observées entre de gros cumulus générateurs de quelques averses. Il fera très doux le matin, entre 13 et 17 °C, puis l'après-midi, les maximales atteindront 21 à 23 °C, soit 2 à 3 °C de moins que samedi.
Du Grand-Est à l'Auvergne-Rhône-Alpes en passant par la Bourgogne et la Franche-Comté, prudence en raison de la forte activité orageuse. L'après-midi, les orages les plus forts se concentreront de l'Alsace au Jura et à Rhône-Alpes où ils pourront s'accompagner de grêle. La Chaîne météo recommande d'éviter les activités en extérieur et de rester vigilants sur les routes. Les températures afficheront 16 à 20 °C le matin. L'après-midi, il fera 23 à 28 °C.
L'Occitanie, la Provence Côte d'Azur et la Corse resteront à l'écart de cette dégradation malgré de gros cumulus dans l'arrière-pays et un risque d'averse en montagne. L'atmosphère sera lourde avec déjà 20 °C le matin. Il fera très chaud l'après-midi avec 31 à 35 °C.
En Midi-Pyrénées, la grisaille et les derniers coups de tonnerre du début de matinée laisseront la place à un temps variable. Une petite ondée n'est pas exclue dans l'après-midi. Les températures afficheront 18 à 20 °C le matin et environ 25 °C l'après-midi.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du jeudi 2 juin : fortes chaleurs et risque d'orages
Le temps va se dégrader sur de nombreuses régions, avec par endroits des chutes de grêle et des précipitations assez fortes.
Regarder la vidéoLa météo du mercredi 1er juin : les fortes chaleurs sont de retour
Les chaleurs estivales s'imposent dans le sud de la France, ce mercredi 1er juin. Le temps est agréable des Côtes de la Manche à la Corse, mais des nuages orageux sont attendus dans le centre de la France.
Regarder la vidéoPompiers débordés, inondations, grêlons destructeurs : les intempéries causent de nombreux dégâts
EN IMAGES - De violents orages, accompagnés de grêle, s'abattent sur tout le territoire en ce week-end de la Pentecôte. Le ministre de l'Intérieur met en garde contre un phénomène météorologique exceptionnel.
Le Figaro
«Il a tissé sa toile autour de moi» : comment le conjoint peut isoler de la famille et des amis
TÉMOIGNAGES. - Proches de leur famille, appréciés de leurs amis, d'aucuns s'en éloignent pourtant quand ils tombent amoureux. Sous le joug d'un conjoint manipulateur, d'un couple fusionnel ou dysfonctionnel, ils s'isolent.
Par amour, Élise, 31 ans, a pris ses distances avec sa copine Cassandre. Puis elle s'est éloignée de la rigolote Pauline. Elle a aussi arrêté de voir Julien, Alexandre, Emilie, Faïma, Géraldine, France. Et quand sa sœur lui a annoncé qu'elle était enceinte, de six mois déjà, elle s'est aperçue qu'elle s'était aussi isolée de sa famille. Par amour, vraiment ? «Avec Axel, tout est allé très vite, un vrai coup de foudre», raconte-t-elle. En 2017, le couple emménage au bout de deux mois à peine, fait un enfant avant même de fêter leur premier anniversaire, se marie dans la foulée. À l'extérieur, Axel est charmant, prévenant. Mais en coulisses, il dévoile peu à peu une tout autre personnalité. «Il a tissé sa toile autour de moi, m'emprisonnant dans ses manipulations, m'isolant de tous», martèle Elise en relevant le menton comme un geste de défi envers cet ex qu'elle a quitté il y a un an maintenant.
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Axel ne lui a jamais interdit de voir qui que ce soit. Comment alors s'est-elle isolée des siens ? «C'était insidieux, un soir il me courtisait, il avait envie de passer la soirée avec moi, une autre fois il venait de passer une journée atroce et avait besoin de mon support. Ensuite, il a commencé à dénigrer mes amis puis à me faire culpabiliser de ne pas trouver mon mari suffisant, de voler du temps à notre fils. Moi, j'étais tout pour lui, lui devait être tout pour moi», analyse-t-elle. Il y a eu du chantage affectif, des menaces aussi : il partirait et elle ne reverrait jamais leur enfant puisqu'ils ne lui suffisaient pas. «Il était toxique, un pervers narcissique», tranche-t-elle. Deux termes qui ont fait couler beaucoup d'encre, tant le sujet est sensible. Line Mourey, psychologue, appelle à se méfier de cette notion, récente (elle date des années 1980) et pour laquelle les recherches manquent encore. «Ce que l'on sait, c'est que chez les trois-quarts de ces personnes, ce n'est pas une perversion consciente mais une angoisse qui les dirige. Elles sont très vulnérables, si l'autre ne leur est pas totalement dévoué : ils angoissent», informe la psychologue.
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Ensemble c'est tout
Si le pervers narcissique a vite fait d'isoler l'autre, dans d'autres cas, l'éloignement ne se fait pas dans la souffrance. D'aucuns, entretenant pourtant des relations saines avec leur entourage, prennent leurs distances dès la rencontre avec leur conjoint, parce que la dynamique de leur couple est fusionnelle. «Ils se suffisent à eux-mêmes», résume Line Mourey. C'est le cas de Laurent et Carole, 38 ans dont 12 passés ensemble. «Notre quotidien, nos loisirs ou nos passions se vivent à deux, il n'y a qu'au travail où nous sommes séparés», explique Laurent. «Mon meilleur ami m'a reproché que là où pour tout un chacun 1+1=2, dans notre dynamique de couple 1+1=1. J'entends quand il me dit que nos sorties entre potes lui manquent ; là, par exemple, on ne s'est pas vus depuis huit mois, mais je ne ressens pas ce même besoin. Pour moi, une soirée n'est réussie que si elle est partagée avec Céline», raconte-t-il.
Il a commencé à dénigrer mes amis puis à me faire culpabiliser de ne pas trouver mon mari suffisant, de voler du temps à notre fils
Si la phase de fusion est tout à fait normale, une étape presque obligatoire en début de relation, certains couples n'en sortent jamais, s'y enferrant jusqu'à la symbiose. Le mot a des dehors romantiques, mais sous ses aspects «fleur bleue», les «je» risquent la perdition dans le «nous». De ces couples où les prénoms s'accolent jusqu'à n'être plus que prononcés ensemble, systématiquement, dans un même souffle. À terme, cette dynamique peut mener au repli sur soi et conduire l'union à devenir une étroite prison. Ce genre de relation créé une codépendance où l'un ne peut plus exister sans l'autre. La psychologue Line Mourey rappelle : «On ne tombe pas amoureux de n'importe qui : on va trouver celui ou celle qui nous ressemble ou qui comble nos failles. Il peut aussi arriver que l'un des deux soit malade, souffrant d'un cancer, d'agoraphobie ou autre, ce qui crée une codépendance très forte». La psychologue nuance toutefois : «Parfois, chacun des partenaires est normal au sens des normes de la société, mais c'est ensemble qu'ils deviennent psychotiques, le monde extérieur leur paraît dangereux. Ensemble c'est tout.»
Distance physique et émotionnelle
Et il y a ces situations que d'aucuns qualifieraient de banales. Celles où l'entourage devient source de tension ; où un jeu de loyauté délétère infuse en famille. «Chaque fois que Lina se retrouve en présence de ma mère, cela fait des étincelles», raconte Dan, 44 ans. Alors sans éliminer complètement son entourage de l'équation, l'homme a mis de la distance : physiquement et émotionnellement aussi. Il a accepté une mutation à l'autre bout du département, dans les Landes, et s'est centré sur son couple. «J'ai toujours entretenu des relations normales avec ma famille, et quelque part je ne crois pas que s'éloigner quand on construit sa propre famille soit anormal, lance Dan. On ne peut pas jouer à fond sur tous les tableaux. On est forcés de prioriser.»
Parfois, chacun des partenaires est normal au sens des normes de la société, mais c'est ensemble qu'ils deviennent psychotiques
Comment réagir ?
Que peut faire l'entourage ? «Se poser les questions : y a-t-il de la souffrance ? Une emprise ? Si ce n'est pas le cas, il vous faut accepter cette fusion, estime Line Mourey. C'est leur choix. Leur bonheur à deux, sans vous. Mais s'il y a une violence, qu'elle soit physique, sexuelle, psychologique : surtout ne rompez jamais le dialogue. Tenez bon, vous êtes un refuge.»
Dans certains cas, un événement, un électrochoc, ouvre les yeux de celui ou celle qui s'éloigne sous le poids d'une relation toxique. Pendant six ans, Romain n'a pas vu ou presque sa famille, sous l'influence de sa femme. Au fur et à mesure de la relation, l'homme de 41 ans, qui était pourtant proche des siens, se renferme. Ses sœurs tentent de comprendre cette distance, mais rien n'y fait. Romain est prisonnier de son union dysfonctionnelle. Et puis un jour, tout change. À la mort de son beau-frère, il se rend aux funérailles en cachette de sa femme. La fratrie se retrouve dans la cuisine. Il se souvient : «C'est quand j'ai vu ma sœur en pleurs me dire qu'elle avait besoin de moi que quelque chose a cédé en moi». De quoi raviver les liens du passé.
PNI, psycho-neuro-immunologie : cette médecine de pointe où le cerveau guérit le corps
DECRYPTAGE - C'est scientifiquement validé : émotions et croyances impactent la santé. Tout un champ de recherches appelé psycho-neuro-immunologie étudie désormais l'influence du psychisme et de la pensée positive sur la physiologie.
Les erreurs à éviter lorsque l'on arrête de fumer
Vous avez décidé d'arrêter de fumer ? Suivez le mode d'emploi pour éviter les pièges, à l'occasion de la journée sans tabac, le 31 mai.
Haut potentiel : êtes-vous un adulte surdoué sans le savoir ?
DÉCRYPTAGE - Comme les enfants que l'on dit précoces ou surdoués, ou HPI, certains adultes présentent des aptitudes particulières. Au quotidien, cette intensité cérébrale n'est pas toujours facile à gérer. Attention, sujets sensibles !
Le Figaro
«Ces chiens attendent la mort en fourrière» : le grand abandon des molosses, martyrisés par la délinquance
Steve TenréENQUÊTE - American Staff, Rottweiler… Le marché, parfois clandestin, des chiens «dangereux» explose. Abandonnés par des propriétaires non-avertis et par la délinquance, ils ont peu de possibilités d'être réinsérés en raison d'une loi contestée.
«C'est quotidien! Tous les jours, des propriétaires paniqués nous appellent pour que l'on recueille leur molosse.» L'ancien policier Stéphane Lamart est amer. Le fondateur de l'association éponyme, protectrice des animaux, assure au Figaro que «les refuges sont saturés» de chiens dits «dangereux». «On a énormément de molossoïdes dans nos box, dont certains attendent la mort faute de pouvoir être réintégrés», déplore aussi le président de la SPA Jacques-Charles Fombonne.
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Avec plus de 1560 chiens, chats et furets entrés en fourrière chaque mois en 2020, en pleine crise sanitaire, la France est l'un des mauvais élèves de l'abandon animal en Europe. Et les molosses, ces bêtes puissantes régulièrement accusées d'agressions, figurent parmi les canidés les plus délaissés. Le Staffordshire Terrier Américain, ou «Amstaff», était ainsi à la quatrième place des chiens les plus placés en fourrière, avec près de 2000 individus sur l'année, selon l'organisme d'Identification des carnivores domestiques (I-CAD). «Paradoxalement, ces chiens sont autant abandonnés qu'ils sont à la mode», nous confie un éleveur d'American Bully.
Les molosses dominent effectivement le classement des chiens les plus inscrits au Livre des Origines Français (LOF): en 2020, le Staffordshire Bull Terrier était second, juste derrière l'indétrônable Berger australien. Le molosse est en tête en Île-de-France, en Occitanie et en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ainsi, 13.324 «Staffie», soit 9% de plus que l'année précédente, ont été enregistrés en 2021. 3673 Rottweiler (+14%) ont été décomptés. Quant au Amstaff, il conservait l'année dernière sa cinquième place de chien le plus populaire.
«Un molosse ponctionne une bonne partie de vos revenus»
Comment expliquer cet engouement? «Les gens cherchent de plus en plus des chiens compacts, musclés et robustes», avance Jacques-Charles Fombonne. Parfois, pour se sentir protégés. «Ce sont des chiens gentils, protecteurs d'enfants, qui ne posent pas problème lorsqu'ils sont bien élevés», atteste Sylvia Masson, vétérinaire comportementaliste chez Zoopsy. Ils sont aussi choisis pour «leur belle couleur de robe et leur besoin de se dépenser». Mais «aussi attractifs soient-ils, leur coût d'entretien constitue un énorme frein pour les garder», explique notre éleveur.
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Pour nourrir près de 40 kilos de muscles, les propriétaires de Rottweiler par exemple, qui doivent désormais tenir compte de l'inflation, peuvent dépenser jusqu'à 2000 euros par an, entre les 800 grammes de croquettes quotidiens et le budget soins et activités. En sus, «ce type de chiens réclame indéniablement des compétences en dressage, explique au Figaro Loïc Dombreval, vétérinaire de profession et député En Marche des Alpes-Maritimes. Ces chiens, c'est comme si on mettait une Ferrari dans les mains d'un tout jeune conducteur.» «Les gens se renseignent trop peu avant d'acquérir une bête pareille», nous confie notre éleveur. «Ils ne pensent qu'au fait d'avoir un gros chien pour parader devant les voisins. La réalité, c'est qu'un molosse ponctionne une bonne partie de vos revenus et de votre temps libre.»
Une législation exigeante, mais largement contournée
La recrudescence de ces chiens s'avère en tout cas surprenante, compte tenu de l'exigeante législation en vigueur. Depuis 1999, les chiens dits «dangereux» sont divisés en deux classes.
La première catégorie, celle des «chiens d'attaque», rassemble les molosses qui n'ont pas été inscrits au LOF, et qui sont morphologiquement assimilables aux American Staffordshire Terrier, Mastiff et Tosa: ils sont incessibles, interdits d'importation et n'ont pas le droit d'accéder aux lieux ouverts au public.
La deuxième catégorie, celle des «chiens de garde et de défense», intègre les chiens de même races inscrits au LOF ainsi que les Rottweiler: ils doivent être muselés et tenus en laisse. De plus, un permis de détention doit impérativement être obtenu par le propriétaire, qui ne doit pas faire l'objet d'une condamnation pour crime ou délit inscrit au bulletin n°2 du casier judiciaire.
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Une loi intransigeante que ne craignent pas «les repris de justice», affirme au Figaro la porte-parole de la Brigade de protection animale (BPA), une association composée de policiers et de gendarmes bénévoles. «Ces chiens attirent énormément la racaille et les jeunes de cité, qui veulent impressionner les copains ou tenir des points de deal», dénonce aussi Stéphane Lamart.
D'après la BPA, «contourner le système est monnaie courante chez les délinquants» cherchant à se procurer ces molosses classés. Pour ce faire, «certains déclarent l'animal au nom de la conjointe ou des parents». D'autres vont jusqu'à décatégoriser leur chien dangereux en soudoyant de rares vétérinaires véreux, habilités à effectuer des diagnoses de race - un examen permettant de déterminer, en se fondant sur la morphologie, la catégorisation ou non des chiens. «Il suffit qu'un molosse type Amstaff ait une taille du crâne qui dépasse la législation d'un demi-centimètre pour qu'il soit décatégorisé», explique la BPA. Enfin, il y a ceux qui obtiennent illégalement leur animal grâce au marché noir, sans les identifier auprès de l'I-CAD, une étape pourtant obligatoire.
Ventes clandestines et reproductions dans des caves
Sur Leboncoin, plateforme de ventes entre particuliers, pléthore d'annonces proposent des American Staff. «Ces sites sont des plaques tournantes du trafic de chiens», accuse Stéphane Lamart, qui milite pour leur restreindre la vente d'animaux. Certains chiots, certifiés LOF, y sont tarifés à un millier d'euros. D'autres, non-pucés et non-stérilisés, sont cédés pour quelques centaines d'euros. «Ces chiots-là sont régulièrement issus d'élevages clandestins, mis en place dans des caves», tranche-t-il. L'ancien policier national l'a lui-même constaté, avec des chiens affaiblis, enfermés dans des box, dont les «portées sont sevrées trop tôt et vendues 500 à 600 euros par tête» à des particuliers peu renseignés ou à d'autres individus intéressés par le business.
Un American Staff maltraité.
Dans le cas des molosses adultes vendus sur Internet, «énormément d'annonces sont falsifiées, avec des numéros de tatouages volés» sur d'autres propositions de vente, avance Jacques-Charles Fombonne. «On se retrouve avec des croisés, présentés avec de faux certificats vétérinaires, reprend-il. C'est une grande cause d'abandon, puisque les acheteurs se rendent compte trop tard de l'origine ou de sérieux problèmes de comportement.»
Des comportements problématiques causés par des faits de violence insoutenables. Pour les rendre agressifs, certains molosses dits «de cité» sont mutilés - les oreilles coupées, notamment -, musclés puis entraînés au mordant. «Ils peuvent être tabassés dans des toiles de jute», rapporte la BPA, avant d'être excités et poussés au combat avec d'autres chiens plus petits. L'ancien général de gendarmerie Jacques-Charles Fombonne se remémore notamment «une affaire de stups, à Nice, où un voleur s'emparait de petits chiens pour qu'ils soient donnés à bouffer à ses molosses».
Des agressions qui donnent «mauvaise pub»
L'agressivité exacerbée de ces chiens donne lieu à de multiples agressions, largement médiatisées. À Champigny dans le Val-de-Marne en avril dernier, des agents de police n'ont eu d'autre choix que d'abattre un Amstaff, visiblement maltraité et extrêmement menaçant, après qu'il a mordu une adolescente et une femme de 37 ans. Cette dernière a dû subir pas moins de 15 points de suture.
«Face à une bête pareille, on n'en mène pas large, même armé», témoigne un policier francilien contacté par nos soins, qui se dit «régulièrement confronté» à ces chiens. Et, comme nous informent nos sources, seules des formations théoriques sont dispensées aux policiers de terrain. «Ce n'est pas suffisant», nous dit-on.
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«Chaque agression, chaque chien abattu, chaque article de presse, donne mauvaise pub aux molosses», justifie Stéphane Lamart. «C'est à cause de ces faits divers qu'il y a autant d'abandons et de chiens euthanasiés.»
«Ils attendent en fourrière dans le couloir de la mort»
Dans les refuges et les fourrières, les molosses se bousculent. Et font craindre un trop-plein. Si la SPA compte réintégrer les chiens de catégorie 2 dans des familles aimantes, et ce, malgré leur réputation et les nombreuses contraintes administratives, elle admet une «impasse» pour les «chiens d'attaque». «Les catégories 1 restent minoritaires, mais la loi de 1999 nous empêche de les céder à qui que ce soit, explique Jacques-Charles Fombonne. Cela pose un vrai problème de protection animale, car on va les garder jusqu'au bout de leur vie, derrière des barreaux.»
La loi de 1999 sur les « chiens dangereux » force les molosses de catégorie 1 à attendre la mort en fourrière
Si la SPA ne pratique pas l'euthanasie, la question s'impose en fourrière en situation d'engorgement, notamment pour les chiens les plus dangereux et non réclamés. La Fondation 30 Millions d'Amis, pour qui «chaque abandon découle d'une mauvaise acquisition», estimait à 2% le nombre de chiens «endormis» dans les fourrières de la SACPA, l'un des plus grands groupes français. Jointe sur le sujet, elle n'a pas répondu au Figaro, tout comme le ministère de l'Agriculture. «C’est un sujet opaque et tabou, justifie le député Loïc Dombreval. Il est quasi-impossible d'obtenir des statistiques précises sur les fourrières. Il est temps que cela change.»
Pour éviter ces morts et l'engorgement des refuges, Loïc Dombreval a toutefois une solution: une proposition de loi, datant de juillet 2021, qu'il espère bien mettre au planning de l'Assemblée nationale s'il est réélu aux élections législatives. Elle vise notamment la suppression des catégories 1 et 2 fondées sur la race, «qui n’ont aucune base scientifique». Plusieurs études, dont une de l'Anses, affirment que la race d'un chien ne permet pas de prédire son comportement, ni ses morsures. «Cette loi de 1999, incohérente et facile à contourner, ne fait que stigmatiser une certaine catégorie de chiens. C'est le maître qu'il faut contrôler», partage la BPA. Elle propose ainsi, comme la majorité des spécialistes, l'instauration d'un permis de détention pour n'importe quelle race de chien.
Études de médecine: la fin de l’eldorado belge pour les Français?
ENQUÊTE - Les étudiants français sont toujours plus nombreux à tenter leur chance en Belgique francophone: en 2021, ils représentaient près de 35% des candidats à l’examen d’entrée. Mais le remplacement de cet examen par un concours pourrait changer la donne.
Notre classement exclusif des villes où il fait bon faire ses études... et celles où il faut se méfier
PALMARÈS - Sécurité, logement, coût de la vie, loisirs... À l'heure des résultats de Parcoursup, nous avons comparé les données de 61 villes françaises, pour aider les jeunes (et leurs parents) à éviter les déconvenues.
Un journaliste français du Canard enchaîné aurait été un espion de l'Est
Jean Clémentin, un journaliste du Canard enchaîné, aurait agi pour le compte des services secrets de la Tchécoslovaquie pendant plus de dix ans.
Le Figaro
«L’école aux urgences»
Vincent Trémolet de VillersL’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.
La langue, d’abord. «Mission Flash» pour les urgences à l’hôpital, «l’école du futur» pour l’Éducation nationale. Un sabir techno-managérial qui décourage de la politique autant qu’il éloigne de la réalité. Il accentue aussi un phénomène ancien (qui précède de loin Emmanuel Macron), celui du gouffre entre l’ambition du discours et l’expérience vécue. Dans les mots, on célèbre les grands piliers de l’État ; dans les faits, la grande transhumance du public vers le privé, à l’école comme à l’hôpital, est irrésistible. Sur l’estrade: «Vive Jules Ferry!» ; en coulisse: «Vous n’aurez pas l’École alsacienne!»
Pour seule réponse, on propose une vision budgétaire modulée selon la vigueur des revendications. Les mots usés - mobilité, flexibilité, adaptation - habillent de leur modernité supposée la force d’inertie d’une bureaucratie boulimique. Ajoutez à cela une insécurité physique grandissante, quelques coupes financières tatillonnes (à pression fiscale constante) et l’omniprésence d’une idéologie du nivellement par le bas, Bourdieu plus Bruxelles, vous obtenez l’Éducation nationale. Lucides, les jeunes diplômés ne s’y pressent plus. Une suite de «job dating» n’y changera rien.
S’il faut beaucoup mieux payer les professeurs, c’est entendu, l’essentiel pour espérer sauver nos services publics, et l’école en particulier, est de restaurer ce qui les constitue: l’État et le métier. Définir clairement le champ d’action de l’État lui-même. Il n’est ni une entreprise ni une administration, mais cette chose ancienne érodée par nos sociétés liquides que l’on appelle institution. Elle oblige celui qui la sert. Préfets, diplomates en sont de fiers représentants: on leur demande de faire place aux managers…
Le métier? C’est le contraire du job multiple et changeant. Un savoir-faire que l’on apprend, que l’on transmet et qui peut combler de satisfaction. Du professeur, on disait qu’il exerçait le plus beau métier du monde. Il reposait sur l’autorité et la transmission. La première est bafouée à tous les niveaux de la société, la seconde surveillée comme le véhicule d’une domination sournoise. Comment s’étonner que «l’école du présent» pointe aux urgences?
L’effarante décision du Vatican envers le diocèse de Toulon
ANALYSE - La décision inédite, prise par Rome, de «suspendre» des ordinations sacerdotales qui devaient être célébrées le 26 juin par Mgr Rey, sème le trouble dans l’Église catholique.
«Le recours au “job dating” pour recruter des enseignants illustre la dévalorisation de la fonction publique»
FIGAROVOX/ENTRETIEN - L'académie de Versailles recrute en partie ses enseignants via de courts entretiens oraux. Jean-Rémi Girard, président du SNALC, juge cette pratique scandaleuse. Selon lui, on ne devient pas professeur en une demi-heure.
Alain Finkielkraut: «La France insoumise, c’est le nom que se donne la France soumise à l’islamisme»
GRAND ENTRETIEN - L’académicien s’inquiète de l’union de la gauche autour de Jean-Luc Mélenchon et de La France insoumise. Le philosophe voit dans cette alliance la trahison de tous les principes fondamentaux de la social-démocratie.
Le Figaro
Législatives 2022 : qui sont les candidats de votre circonscription ?
Nicolas MondonFIG DataFIG DATA - Les candidats aux élections législatives 2022 sont officiellement connus. À l'aide de notre moteur de recherche, découvrez qui est candidat dans votre circonscription.
Les élections législatives de 2022 se tiendront les 12 et 19 juin prochains. Les candidats avaient jusqu'au vendredi 20 mai pour déposer leur dossier en vue du premier tour. Les listes officielles des candidats ont été publiées par le ministère de l'Intérieur lundi 23 mai. En tout, on compte 6293 candidats. Un chiffre en net recul, en 2017, on en comptabilisait 7877.
Ensemble !, Nupes, RN, LR : découvrez les principaux partis
Une baisse explicable en partie par les deux larges alliances mises en place pour ce scrutin. À gauche le bloc NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) rassemble autour de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise une coalition allant de l'extrême-gauche (NPA) au Parti socialiste. Disparate, un tel assemblage n'a pas manqué de créer des remous au sein de ses différentes composantes. Notamment du côté du Parti socialiste où l'on compte un certain nombre de candidatures dissidentes. Citons Lamia El Aaraje à Paris ou Jérôme Lambert en Charente, récemment épinglé au sujet d'un logement social qu'il occupe depuis vingt ans à Paris.
L'autre bloc concerne la majorité présidentielle. Nommé Ensemble!, il fédère notamment le parti présidentiel (Renaissance, ex LaRem), le MoDem de François Bayrou, Horizon d'Édouard Philippe ou Agir.
Qui sont les candidats aux élections législatives dans votre circonscription ?
Le Figaro vous propose un moteur de recherche afin de trouver facilement la liste des candidats de votre circonscription.
Une large majorité de députés se représentent dans leur circonscription
Parmi les 567 députés sortants (les députés ne sont pas remplacés la dernière année de la législature), un premier décompte indique qu'environ 440 se présentent à nouveau dans leur circonscription. Un chiffre à mettre en perspective avec les 357 députés candidats lors des élections de 2017.
À lire aussiJean-Luc Mélenchon, l’énigme d’une non-candidature aux législatives
Parmi les points d'interrogation, il y avait notamment le cas Damien Abad. Récemment mis dans la lumière médiatique à la suite de son ralliement tardif à la majorité présidentielle, il se trouve désormais accusé de violences sexuelles. Le nouveau ministre des Solidarités se présente dans la cinquième circonscription de l'Ain sous l'étiquette divers droite.
Méthodologie
Le nombre de députés sortants candidats a été calculé par correspondances automatiques entre les noms des candidats et ceux des députés. Le chiffre sera ajusté après vérification manuelle.
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Jean-Luc Mélenchon premier ministre ? Emmanuel Macron balaie cette possibilité
Le chef des Insoumis veut s'imposer comme premier ministre à l'issue des législatives. Mais «aucun parti politique ne peut imposer un nom au Président», lui a rétorqué Emmanuel Macron.
Union de façade derrière Jean-Luc Mélenchon pour masquer les divisions
ANALYSE - Étouffées par la dynamique dont profite la Nupes, les tensions sous-jacentes devraient ressurgir à l’issue des législatives.
Législatives 2022 : Jordan Bardella préfère «tuer tous les partis à côté de lui», accuse Eric Zemmour
L'ex-candidat à la présidentielle est en concurrence avec un candidat RN dans la quatrième circonscription du Var. Une double candidature dans le camp nationaliste vivement critiquée par le président de Reconquête!
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Mode, santé, voyage, humour… 20 influenceuses à suivre absolument
Sur TikTok, Instagram, Youtube..., elles partagent leur passion, leur créativité, leur engagement, offrent une profusion d'infos et insufflent des idées alternatives. Coups de cœur à suivre.
Santé, philo et engagement
Docteur pédago @thefrenchvirologist (101 000 abonnés)
Océane Sorel, virologue bretonne installée aux États-Unis, a décidé de mettre ses connaissances au service d'une cause délaissée : la vulgarisation scientifique de la biologie et des maladies infectieuses. Sur son compte Instagram, la chercheuse poste des vidéos claires et ludiques sur les virus, bactéries et autres microbes.
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L'art de penser @philosophyissexy (131 000 abonnés)
Avec son podcast Philosophy Is Sexy et ses posts sur Instagram pour relativiser les angoisses du quotidien, Marie Robert, philosophe, auteure, professeure et créatrice d'écoles Montessori, désacralise la philo pour mieux comprendre le monde qui nous entoure.
L'épée levée @ysaorathibus et @essentiellestories (33 000 abonnés)
L'escrimeuse française Ysaora Thibus, née en Guadeloupe, médaillée d'argent aux JO de Tokyo en fleuret par équipe en 2020, a créé EssentiElle Stories, une plateforme sur Insta qui met en avant des parcours de femmes dans le sport. L'enjeu ? En finir avec cette idée que la performance masculine est au-dessus de la féminine, qu'elle est plus divertissante et intéressante. D'autres sujets, comme la santé mentale face à l'échec ou la question de la féminité chez les athlètes, y sont aussi traités.
Éloge de la sororité @wearesafeplace (13 300 abonnés)
C'est le trio féministe qui libère la parole des femmes, des jeunes filles et des personnes LGBT+ sur les violences sexistes et sexuelles. Giulietta Canzani Mora (alias DJ Piu Piu), Lisa Dayan (scénographe) et Thaïs Klapisch (ex-Gucci Gang) gèrent l'association Safe Place, une plateforme bienveillante et inspirante, qui crée des espaces d'échanges sur la sexualité, la sororité et l'engagement féministe à travers des podcasts, des talks, des workshops… Une communauté d'entraide puissante.
Voyage et lifestyle
La vanlife folk @parkingonthewildside (230 000 abonnés)
Les Highlands écossais, la Toscane, les Alpes, la Sardaigne…, Laura et Aaron ont tout sillonné. Ce couple, clairement ancré dans l'esthétique rétro des seventies, trace sa route dans un van entièrement upcyclé. Une vie partagée sur Instagram avec vues champêtres, bains pris dans des sources naturelles d'eau chaude et cookies cuisinés avec des fleurs. Bref, un quotidien qui fait du bien car à mille lieues de nos préoccupations citadines !
La vie sauvage @roundtheworldgirl (252 000 abonnés)
Passionnée par les voyages, la montagne et la protection de l'environnement, Elise Sterck, une jeune photographe américaine qui a grandi dans les Rocheuses, inonde son compte Instagram de clichés à couper le souffle. Hors piste dans la poudreuse de Géorgie, rando en Arizona dans The Wave (une incroyable vague de grès), rafting dans le Grand Canyon du Colorado… Un road trip à sensations qui donne envie d'évasion.
La cuisine en partage @turkuazkitchen (4,7 millions d'abonnés)
La cuisinière, dont on aperçoit le visage sur sa photo de profil Instagram, mais dont on ne voit que les mains à l'écran, fait saliver sa communauté avec ses recettes ultragourmandes. Cheesecake au chocolat, pain étoilé aux noisettes, focaccia aux tomates rôties…, Betül nous fait voyager au rythme de ses battements de spatules et de fouets. Addictif.
Pop déco @girlzpop_ (33 200 abonnés)
Alice Gras et Anaïs Seguin sont les fondatrices de Girlzpop, le studio créatif au style coloré, audacieux et positif, que les marques (Adidas, Tinder, BHV, Ruinart, etc.) en quête de création digitale et événementielle s'arrachent. En scrollant leur Insta, on les comprend !
Mode
La queen du vintage @zoehtq (383 200 abonnés)
Ses looks décalés et son mood pétillant nous donnent envie de ressortir nos vieilles pièces oubliées. Couturière-modéliste, chasseuse de vintage et femme engagée dans une mode éthique, la Parisienne Zoé Hotuqui poste régulièrement sur son compte TikTok «Tenue du jour», une vidéo sur un thème (un date dans les fifties…), ou «Viens chiner avec moi», où elle nous fait découvrir, à Paris ou à Berlin, les meilleures friperies et des pépites de créateurs.
La success story @paolalct (1,8 million d'abonnés)
Boucles brunes, yeux menthe à l'eau, sourire XXL et personnalité solaire, Paola Locatelli (Paola Lct) compte parmi les 30 influenceurs français les plus suivis d'Instagram. Sa fraîcheur, son énergie et son style ont déjà séduit des grands noms de la mode (Puma, Etro, Louis Vuitton, Fenty, Prada) et… Rihanna ! À 18 ans, elle est mannequin, égérie, business woman… et même actrice. Le 8 juillet, on la retrouvera sur Netflix dans Les Liaisons dangereuses !
L'âme curieuse @peggfrey (63 000 abonnés)
Interviews de créateurs, découvertes de jeunes talents, coups de cœur shopping, fashion trips and tips à New York ou à Milan, selfies «bisous» à des célébrités… Sur son compte Instagram, la journaliste Peggy Frey (ex-plume de Madame Figaro) transmet à ses abonnés sa passion pour la mode. Une mine d'infos précieuses et de leçons de style, délurées mais bien senties, à l'image de ses reproductions des looks les plus iconiques de Lady Di.
En vidéo, cinq influenceurs mode à suivre sur Tik Tok
Humour
La nouvelle star @majimb.o (2,5 millions d'abonnés)
En deux ans, Elsa Majimbo est devenue une humoriste reconnue, courtisée par les marques et encensée par Beyoncé ou Naomi Campbell ! C'est pendant le confinement que l'étudiante kenyane a commencé à poster sur Instagram des vidéos «pensées pour procurer de la joie». Sa signature ? De courtes phrases sarcastiques lancées entre deux éclats de rire et un «mâcher» de chips déjà culte. À 21 ans, elle est aussi actrice et business woman.
La drôle de fille @anaide.rozam (429 000 abonnés)
Sur Instagram, cette ex-étudiante en psycho de 24 ans poste des vidéos d'une drôlerie décapante, incarnant une galerie de personnages dont elle moque les travers avec une ironie acide et tendre. Mais elle est aussi LA comédienne qui monte, de la série Family Business (Netflix) aux Olympiades, de Jacques Audiard. Cet automne, elle sera au cinéma dans La Cour des miracles, avec Rachida Brakni, et dans Les Miens, de Roschdy Zem.
Danse, art et culture
L'enfant prodige @maimouna.afrodance (291 000 abonnés)
À seulement 13 ans, Maïmouna est déjà une star de la danse afro, du hip-hop et des réseaux sociaux ! Si la collégienne danse dans sa chambre depuis qu'elle est petite, c'est toute sa communauté Insta qu'elle fait désormais bouger avec ses vidéos aux chorégraphies 100% sorties de son imagination. Un véritable concentré d'énergie et de joie de vivre communicatif.
De la couleur @ineslongevial (350 000 abonnés)
Ses grands autoportraits, qui rappellent les explorations colorées des fauvistes, ont séduit Instagram dès 2012 avant de conquérir les galeries du monde entier et de lui ouvrir les portes de collaborations hype avec des marques (Nike, Sézane, Levi's et bien d'autres). En avril, la peintre et illustratrice française de 32 ans exposait, à Paris, World on Paper, des peintures et croquis réalisés sur papier plutôt que sur des toiles. Des œuvres intenses, où le feu des couleurs prime, comme toujours.
L'art autrement @la.minute.culture (148 000 abonnés)
Apprendre des fragments de l'histoire de l'art de façon ludique avec des stories hebdomadaires : tel est le concept lancé en 2019 par Camille Jouneaux sur Insta. Cette passionnée décrypte œuvres, expositions et parcours d'artistes avec rigueur mais aussi humour. Une vulgarisation intelligente et décalée qui fait mouche.
PNI, psycho-neuro-immunologie : cette médecine de pointe où le cerveau guérit le corps
DECRYPTAGE - C'est scientifiquement validé : émotions et croyances impactent la santé. Tout un champ de recherches appelé psycho-neuro-immunologie étudie désormais l'influence du psychisme et de la pensée positive sur la physiologie.
En vidéo, Victoria et David Beckham s'affrontent dans un défi gainage
Le couple Beckham s'est lancé dans un challenge sportif filmé par leur fille Harper et posté sur le compte Instagram de l'ancienne star du football.
Haut potentiel : êtes-vous un adulte surdoué sans le savoir ?
DÉCRYPTAGE - Comme les enfants que l'on dit précoces ou surdoués, ou HPI, certains adultes présentent des aptitudes particulières. Au quotidien, cette intensité cérébrale n'est pas toujours facile à gérer. Attention, sujets sensibles !
Le Figaro
«Méditerranée, le parfum des jours heureux» : le nouveau numéro du magazine Figaro Voyage
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Redécouvrir Cythère ou l'archipel des Élaphites, s'offrir des escapades en van, mais aussi une sélection pointue de nouveautés hôtelières, d'expériences et d'itinéraires pour l'été... 148 pages de rêves et d'évasion à travers le monde, à retrouver en kiosque et en ligne dès aujourd'hui.
Bénédicte MenuL'âme de fond … L'édito de Bénédicte Menu, rédactrice en chef.
Un vif débat a animé notre rédaction au moment de choisir la couverture de ce numéro du Figaro Voyage. Pour certains, il fallait à tout prix qu'elle soit bleue… « Des flots bleus, un ciel infini, c'est ça, la Méditerranée. C'est ce que tout le monde veut voir, et revoir encore. » Sommes-nous comme Mallarmé (« Je suis hanté. L'Azur ! l'Azur ! l'Azur ! l'Azur ! »), sous l'emprise du sortilège céruléen ? C'est qu'ils ont quelque chose d'absolu, ce firmament du Sud et son Grand Bleu liquide. Ensemble, se confondant à l'horizon, ils sont notre éternel été…
Peut-on résumer cet enchantement en un seul cliché bleu ? Voire en un seul paysage ? Savant biographe de la Méditerranée, l'historien et académicien Fernand Braudel ne nous le pardonnerait pas qui, à la question « Qu'est-ce que la Méditerranée », répondait « Mille choses à la fois ». Tantôt cruelle, tantôt calme, tantôt agitée, tantôt bienveillante… Cette mer étymologiquement « entre les terres » est tout à la fois plurielle et unique. Ce bassin merveilleux porte tant d'histoires, tant de rêves… Et nos souvenirs, aussi. Gorgés de rires d'enfants, de découvertes, d'insouciance et de douceur de vivre. Aussi avons-nous finalement choisi pour cette couverture les tons chauds de l'émotion. Le parfum des jours heureux dans l'or d'une fin d'après-midi d'été…
Où vous emmener ensuite ? Là encore, nous avons osé le pas de côté. Plutôt que les Cyclades, voici Cythère, berceau d'Aphrodite et pourtant si discrète. Plutôt que la Costa Brava ou Ibiza, voici Formentera. En Croatie, nous nous sommes laissé envoûter par les îles Élaphites. L'Italie des Marches, c'est Emanuele Scorcelletti, le photographe, qui vous la contera. Et notre Sud ? Nous le situerons, cette fois, en Narbonnaise.
Quant à la Grande Bleue du large, qui mieux que l'apnéiste Guillaume Néry et le photographe Greg Lecoeur, tous deux Niçois et profondément épris d'elle, pour nous en dévoiler les trésors ? Et les fragilités dont il faut se soucier… « On laisse sur le rivage la gravité qui arrime au sol et l'orgueil qui fait perdre pied », écrit Néry évoquant le bain de mer. « On nage […], le cœur est heureux, l'âme renaît. » En Méditerranée, Mallarmé aussi avait ressuscité.
Au sommaire de ce spécial Méditerranée
- Grèce : Cythère, une beauté céleste
- Croatie : îles Élaphites, l'archipel inattendu
- France : Narbonnaise, nature occitane
- Espagne : Formentera, un rêve éveillé
- Hôtellerie : d'Ibiza à Mykonos, où poser vos valises
- City guide : Balades gourmandes à Nice, Barcelone et Venise
- Portfolio : Guillaume Néry et Greg Lecoeur, une ode à la Grande Bleue
- To do list : 12 expériences pour redécouvrir le Sud
- Flâneries : Italie, les Marches d'Emanuele Scorcelletti
ÉGALEMENT DANS CE NUMÉRO :
- Tendances, hôtels, rencontres... Nos coups de cœur à travers le monde
- Portraits : six créateurs nomades à suivre
- Expo-philo : faut-il voyager pour être heureux ?
- Inédit : toutes voiles dehors avec Jean-Louis Étienne
- S'évader pour créer : les stages en France et en Europe
- Circuits initiatiques : à la rencontre des artisans d'Asie
- Balnéaire, bien-être, famille : nos bonnes pioches
- Enquête : tout ce qu'il faut savoir sur le yachting
Le Figaro Voyage printemps-été 2022, 8,50 €.
En vente en kiosque et en ligne sur boutique.lefigaro.fr L'Humanité
Plateforme. L’île de Pâques, un mythe écologique qui cache l’horreur humaine
Nos recommandations culturellesYoutubeur à la fibre scientifique, Léo Grasset démonte, dans ses dernières vidéos, la théorie selon laquelle les habitants de l’île de Pâques ont succombé à un désastre écologique. Une hypothèse qui ferait oublier les insanités de l’esclavage.
Antoine PoncetDirtyBiology, YouTube
Quand la maison brûle, il faut alerter. Mais défendre l’écologie en s’appuyant sur la disparition des premiers habitants de l’île de Pâques n’est pas la bonne méthode. Pour cause, cet exemple cache une autre vérité : la violence des esclavagistes européens. « Si chercher une légitimité à son mouvement militant par des exemples historiques est toujours un peu bancal, le faire quand l’exemple est bidon, c’est carrément problématique », résume Léo Grasset, créateur de la chaîne DirtyBiology.
Dans une première vidéo, publiée le 13 mai dernier, le vidéaste revient sur la théorie dite de l’effondrement, popularisée par le livre éponyme du géographe américain Jared Diamond. Pour l’auteur, les premiers habitants de Rapa Nui auraient abattu les palmiers géants endémiques, transformant l’île en caillou désertique, provoquant un épisode de famine, des guerres tribales, et pour finir, l’extinction de la population. Cette théorie, largement répandue, trouve un écho particulier dans le contexte actuel d’urgence climatique.
«Un modèle de résilience dans un environnement très fragile»
L’ennui, c’est qu’elle n’est « pas uniquement scientifique » et relève plutôt du « mythe écologique », selon le youtubeur aux 1,3 million d’abonnés. Il pointe un certain nombre de travaux de recherche qui arrivent à une conclusion opposée à celle de Jared Diamond. « Au lieu de s’éteindre par leur propre stupidité, les habitants de Rapa Nui ont été un modèle de résilience dans un environnement très fragile », synthétise Léo Grasset. Il invite toutefois à ne pas blâmer le géographe américain : « Jared Diamond a certes raconté plein de conneries sur l’île de Pâques, mais il a quand même eu le mérite de prendre une position assez argumentée et polarisante pour générer un débat scientifique très stimulant. »
À travers ce mythe, se joue une certaine image de l’humanité. C’est que, si les Rapanuis n’ont pas disparu à cause d’une catastrophe écologique, ils ont été victimes de l’ignominie de l’esclavage. Les explorateurs européens ont embarqué les hommes pour les soumettre au travail forcé. La plupart n’ont jamais remis les pieds sur l’île. Les autres sont revenus avec la variole, qui a décimé la population restante.
Ce double épisode de DirtyBiology comprend une grande partie de reportage. Covid oblige, Léo Grasset n’a pas pu visiter l’île de Pâques, mais s’est rendu aux Marquises, qui comportent de nombreux points communs. Il présente avec une clarté absolue les différents facteurs, culturels et environnementaux, qui expliquent pourquoi certaines cultures du Pacifique sont plus prospères que d’autres. Les deux vidéos alternent entre paysages spectaculaires, interludes poétiques signés par l’artiste Eupholie et notes d’humour, marque de fabrique de la chaîne. Une analyse complète, rigoureuse, à la résonance on ne peut plus actuelle.
youtubeécologieRecherche scientifiqueesclavage Le Figaro
Jane Roe, l’icône féministe devenue égérie anti-avortement
Adrien JaulmesGRAND RÉCIT - Icône des activistes pro-avortement, Jane Roe avait mis ensuite sa notoriété au service du camp opposé à l’arrêt «Roe v. Wade» . Elle a participé à des événements officiels au Sénat, et faisait du lobbying au Congrès, pour condamner l’avortement à la fureur des féministes.
Correspondant à Washington
Jane Roe n’a jamais avorté. La femme enceinte qui avait porté plainte sous ce pseudonyme en mai 1970 contre la loi du Texas qui interdisait l’avortement, a attendu trois ans la décision de la justice américaine. Lorsqu’en janvier 1973 la Cour suprême tranche l’affaire Roe contre Wade en considérant que le droit à l’avortement «sans ingérence de l’État» est garanti par la Constitution au nom de la protection de la vie privée, elle a déjà accouché depuis longtemps d’une petite fille, placée dans une famille d’adoption.
Le pseudonyme de Jane Roe, associé à celui du procureur du Texas Henry Wade, est devenu le symbole de cette décision historique qui continue cinquante ans plus tard de diviser l’Amérique. Alors que la Cour suprême est sur le point de remettre en question la constitutionnalité du droit à l’avortement, la véritable Jane Roe a été largement oubliée.
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Triste et banale, sa vie illustre pourtant assez bien la complexité d’un sujet qui n’a jamais quitté le centre du débat politique aux États-Unis.
Propulsée à l’âge de 21 ans à une célébrité à laquelle rien ne l’avait préparée, Norma McCorvey, serveuse de bar de Dallas, est morte en 2017 après avoir été successivement une icône des activistes pro-avortement, puis celle des militants anti-avortement, sans jamais avoir vraiment satisfait les critères d’aucun des deux camps.
Aucune fée ne s’était penchée sur le berceau de Norma Lea Nelson quand elle naît en septembre 1947 à Simmesport, en Louisiane, dans une famille blanche et pauvre d’origine cajun. Sa mère est violente et portée sur la boisson. Son frère souffre de troubles mentaux. Son père, réparateur de téléviseurs, est souvent absent. Ses parents sont aussi témoins de Jehovah, totalement opposés à l’avortement, et elle et son frère distribuent de la littérature religieuse dans les boîtes aux lettres.
Après une première fugue à 14 ans, elle est placée dans une maison de redressement. Elle y découvre l’homosexualité. Après un bref mariage à l’âge de 16 ans, la jeune fille fréquente les bars et les boîtes lesbiennes de Dallas, et couche autant avec des femmes qu’avec des hommes.
Soudaine notoriété
Pour la première fois enceinte à l’âge de 18 ans, elle confie son bébé à sa mère. Après sa deuxième grossesse, au lendemain d’une brève aventure, elle place ce nouvel enfant pour adoption. Lorsqu’elle tombe enceinte pour la troisième fois en 1969, Norma McCorvey hésite alors entre un avortement, illégal au Texas à l’époque, ou bien de placer de nouveau son bébé. Mais l’avocat spécialisé dans les adoptions qu’elle consulte lui propose une autre option. Il l’aiguille vers deux avocates et militantes féministes, Sarah Weddington et Linda Coffee qui voient dans Norma McCorvey le cas qui va leur permettre de porter l’affaire jusqu’à la Cour suprême, et imposer le droit à l’avortement au niveau fédéral.
Si Norma McCorvey n’a jamais obtenu la procédure qu’elle réclamait, elle a en revanche vu sa vie bouleversée par sa soudaine notoriété.
Quand elle révèle son identité à la presse, les activistes pro-avortement font d’elle une égérie de leur mouvement, et un symbole de la libération de la femme. Elle est invitée à Washington DC, donne des entretiens à la télévision, et participe à des réunions publiques.
Grosse fumeuse, grande buveuse, son franc-parler détonne dans ce milieu où l’on croise des actrices célèbres et des femmes influentes, et qui n’ont pas grand-chose en commun avec l’ancienne hôtesse de bar de nuit. Drôle et parfois vulgaire, l’esprit vif et la répartie cinglante, elle ne se laisse pas impressionner par ce monde nouveau. Lorsqu’un journaliste lui demande combien elle gagnait en tant que femme de ménage, elle rétorque: «Pourquoi? Vous avez besoin d’un bon coup de nettoyage?»
Mais ce rôle d’icône progressiste ne satisfait pas McCorvey. Elle est elle-même ambivalente sur l’avortement: ni absolument opposée à «Roe v.Wade» ni complètement favorable, ainsi que sur l’adoption, regrettant toujours ses enfants qu’elle n’a pas vu grandir. Elle s’aperçoit aussi vite que ces féministes militantes ne s’intéressent finalement qu’assez peu à elle, et, surtout, ne lui donnent pas grand-chose des fonds considérables levés au nom de la cause.
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Sa vie personnelle se stabilise pourtant quand elle rencontre une femme nommée Connie Gonzales, de presque dix-sept ans son aînée, avec laquelle elle se met en ménage. Elle tente vainement de tirer des revenus de sa célébrité. Elle publie deux autobiographies, pleines d’oublis, d’erreurs ou d’inventions pures et simples, comme quand elle prétend que sa mère avait kidnappé sa fille, alors qu’elle la lui avait elle-même confiée.
Elle continue d’apparaître régulièrement en public. Car, loin de clore le débat sur l’avortement, l’arrêt «Roe v. Wade» en a fait l’un des sujets les plus clivants de la vie politique américaine. L’argumentation juridique de la décision de la Cour suprême, qui se base sur le droit à la vie privée, est contestée, y compris par certains partisans de l’avortement. Les militants des deux camps s’affrontent, parfois violemment: les «pro-choix», en faveur de l’avortement, et les «pro-vie», qui y sont opposés.
De décision juridique, «Roe v.Wade» devient une question politique. Devant l’échec de leurs efforts législatifs, les opposants se tournent vers le système judiciaire, cherchant à obtenir la nomination de juges partageant leurs idées. De politique, l’avortement devient une question partisane. Les présidents américains font campagne en s’affirmant pro-choix ou pro-vie.
J’ai pris leur argent et ils m’ont emmenée devant les caméras et m’ont dit ce que je devais dire », dit-elle. « Je suis une bonne actrice. Bien sûr, je ne joue plus la comédie maintenant
Dans cette grande bataille, l’annonce en 1995 du ralliement de Norma McCorvey à la cause des anti-avortement est un coup de théâtre. Convertie au christianisme, elle est baptisée publiquement dans une piscine de jardin par un révérend. Son parcours est présenté comme celui d’une rédemption.
Jane Roe met à présent sa notoriété au service du camp opposé à «Roe v. Wade». Elle participe à des événements officiels au Sénat, et fait du lobbying au Congrès, est de tous les rassemblements publics, de toutes les cérémonies religieuses pour condamner l’avortement, et la décision qui lui a valu sa célébrité, à la grande fureur des féministes pour lesquelles elle est devenue une traître. Mais malgré sa conversion, Norma McCorvey détonne presque autant dans ce milieu conservateur que chez les progressistes. Quand elle séjourne à Washington, elle s’enivre régulièrement, créé des esclandres, réclame de l’argent aux organisations qui l’hébergent et la font monter sur scène.
Les pasteurs évangéliques qui l’entourent n’arrivent pas à lui faire abandonner la boisson et le tabac. Mais ils obtiennent qu’elle renonce publiquement à son homosexualité, et se sépare officiellement de Connie.
Égocentrique et excentrique, manipulatrice et malhonnête, mais aussi foncièrement malheureuse, ayant tenté en vain de renouer des relations avec ses enfants adoptés, Norma McCorvey meurt seule en 2017, à l’âge de 69 ans.
«Blessée, exploitée et manipulée»
Elle parvient pourtant à créer un dernier scandale posthume, quand est diffusé en 2020 un documentaire, Aka Roe, où elle révèle qu’elle a été payée pour son ralliement au mouvement pro-vie. «J’ai pris leur argent et ils m’ont emmenée devant les caméras et m’ont dit ce que je devais dire», dit-elle. «Je suis une bonne actrice. Bien sûr, je ne joue plus la comédie maintenant.»
Âgée, déjà malade, Norma McCorvey y apparaît comme un personnage complexe, loin des caricatures ou des raccourcis. Mais elle n’a rien perdu de sa gouaille, avec laquelle elle commente sa vie peu commune.
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Rob Schenck, célèbre pasteur évangélique et figure du mouvement anti-avortement, avec lequel elle a pris ses distances, a aussi depuis exprimé ses regrets pour la façon dont il a, comme les autres, utilisé McCorvey. «Norma était pour moi une sorte de trophée, un trophée aimé, mais un trophée quand même», écrit-il à la sortie du documentaire. «Nous la brandissions, l’exhibions, la faisions parader. Ce que nous n’avons pas fait, c’est écouter profondément sa douleur et lui demander pardon d’avoir fait d’elle un objet… Dans mon éloge funèbre, j’ai fait du mieux que j’ai pu pour exprimer qui était Norma et ce qui la rendait si extraordinaire. Je l’ai décrite comme personne vraie, et j’ai utilisé des adjectifs comme “acariâtre et douce, fanfaronne et humble, sûre d’elle et sans prétention”. Les mots que j’aurais dû utiliser étaient plutôt: “blessée, exploitée et manipulée”.»
Le pasteur dira aussi regretter avoir poussé Norma McCorvey à rompre avec sa partenaire, Connie Gonzales, morte, seule, quelques années plus tard. «Je savais que Norma continuait à aimer Connie. Mon rôle insensible dans leur rupture sera toujours l’un des pires péchés que j’ai commis contre deux êtres humains.»
La révélation récente dans le magazine américain Politico, selon laquelle la Cour suprême, dorénavant majoritairement composée de juges opposés à l’avortement, pourrait prochainement annuler «Roe v.Wade», a ravivé un débat jamais résolu.
Plus que le symbole d’un camp ou d’un autre, Norma McCorvey aura finalement plutôt incarné les doutes et les divisions de l’Amérique sur cette question.
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L'Humanité
Lundi de Pentecôte : est-ce qu'on travaille ? Est-ce qu'on est payé ?
Le lundi de Pentecôte, qui tombe cette année le lundi le 6 juin 2022, est un jour férié chômé... ou pas. Et il doit être payé, sauf s’il est prévu comme Journée de solidarité. Explications.
Daniel RoucousLundi de Pentecôte est un jour légal férié, mais pas chômé comme le 8 mai ou autres jours fériés, sauf le 1er mai. Mais ce jour, qui tombe le 6 juin cette année, peut être prévu comme Journée de solidarité.
Il y a deux possibilités :
C’est donc un jour légalement férié mais pas chômé, ce qui veut dire que tout employeur peut donc imposer à ses salariés, en CDI comme en CDD, de travailler ce jour-là (sauf pour les jeunes travailleurs de moins de 18 ans hors secteurs du commerce, restauration et hôtellerie).
Ceux et celles (en CDI comme en CDD) qui travaillent ce jour là perçoivent leur rémunération habituelle mais pas de majoration sauf conventions collectives, usages ou accords d’entreprise le prévoyant.
Celles et ceux qui ne travaillent pas sont payés (il s’agit d’un jour férié payé). Attention les salariés au service de l’employeur depuis moins de 3 mois peuvent ne pas être rémunérés ce jour-là.
Référence : article L3133-3 du code du travail.
Celles et ceux qui travaillent ce jour là ne sont pas payés. Même chose pour celles et ceux qui ne travaillent pas, sauf si un accord collectif ou une convention collective prévoient que c’est payé ou encore possibilité de donner une journée de RTT (c’est souvent le cas) voire un jour de congé.
Références : articles L3133-7 à L3133-10 et article L3133-11 du code du travail.
Comment fonctionne la Journée de solidarité ?
A l’origine elle avait lieu le lundi de Pentecôte. Depuis 2008, elle est fixée n’importe quel jour férié chômé (sauf le 1er mai) par accord collectif (d’entreprise, de branche, interprofessionnel), à défaut par l’employeur après consultation du comité d’entreprise ou des délégués du personnel s’ils existent.
Selon ces accords, cette journée de solidarité consiste pour les salariés à :
- travailler une journée de 7 heures gratuitement (pas de rémunération),
- ou à prendre une journée de RTT ou un jour de congé comme c’est le plus souvent le cas,
- ou encore à effectuer 7 heures supplémentaires non rémunérées fractionnées dans l’année.
Ce n’est pas compensé par un repos compensateur, mais attention : les heures travaillées au-delà de 7 heures doivent être payées comme heures supplémentaires
A noter : les salariés qui changent d’employeur en cours d’année et ont déjà donné une journée de solidarité, ne sont pas tenus à en effectuer une autre et s’ils le font, cette journée donne lieu à rémunération supplémentaire et repos compensateur.
Pour les employeurs cette solidarité prend la forme d’une CSA (contribution solidarité autonomie) de 0,30% sur les salaires.
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jours fériés L'Humanité
Parcoursup : décodage d'une machine à broyer les élèves
ActuPour les 936 000 candidats inscrits sur Parcoursup, la phase principale d'admission débute ce jeudi 2 juin à 19 heures et s'étale jusqu'au 15 juillet. Ce système d'accès à l’enseignement secondaire via le classement des lycéens est coûteux, source d’inquiétudes, et risque de favoriser des orientations à court terme, selon une note publiée mercredi par le collectif Nos services publics.
Camille BauerQuelle réforme avec quels résultats pour les jeunes, leurs enseignants et, au-delà, pour toute la société ? Alors que les élèves de terminale commencent à prendre connaissance des premières réponses de Parcoursup à leurs demandes d’inscription dans le supérieur, le collectif de hauts fonctionnaires Nos services publics donne des premiers éléments de réponses.
L’étude qu’il a rendue publique mercredi 1er juin, basée sur l’examen des réponses de 375 enseignants du secondaire, permet de mieux comprendre les changements structuraux apportés, sous couvert de réponses techniques par la mise en place, en 2017, de ce nouvel algorithme.
Parcoursup. Une année entière de stress pour les lycéensPremière conséquence de la mise en place de Parcoursup, qui devait en finir avec les tirages au sort qui existaient à la marge dans APB, le système précédent : « Le remplacement de la logique d’affection des élèves selon leurs préférences par une logique de “file d’attente” selon leur classement », note l’étude. Désormais, l’affectation d’un élève « dépend moins de la précision de son projet d’orientation ou de ses motivations que des places dans les classements et des listes d’appel de chaque formation ».
Une façon de gérer la pénurie
Ce changement de logique est d’abord une façon de gérer la pénurie. Autrement dit, il s’agit de répartir le nombre croissant de bacheliers dans un nombre de places dans l’enseignement supérieur resté inchangé faute d’investissements.
Il va d’ailleurs de pair avec l’inclusion d’un nombre croissant de formations sur la plateforme. « Avec Parcoursup, la procédure a été étendue aux filières non sélectives, puis à celles fournies par le privé. L’idée est désormais d’y intégrer toutes les formations, même quand elles ne donnent pas de diplôme reconnu au niveau national », explique Julien Gossa, maître de conférences en informatique à l’université de Strasbourg, qui a participé à l’étude.
Législatives. La Nupes rêve de jeunes enfin égauxAutre problème, Parcoursup fait durer le processus de sélection pendant des semaines, entraînant une perte de sens pour les élèves. « Avec APB, 80 % des affectations étaient fournies en moins de 48 heures, et elles étaient définitives. Désormais, les élèves reçoivent des propositions au fil de l’eau et doivent réagir en conséquence sur une période d’un mois et demi », résume Julien Gossa.
Pour les élèves qui n’ont pas de réponse positive ou qui sont sur liste d’attente, soit plus de la moitié des candidats, il faut réagir très vite pour poser de nouvelles candidatures et trouver la stratégie adaptée.
Comment garantir l’accès à l’université pour tous ?L’exercice est d’autant plus complexe qu’à une logique nationale, Parcoursup a substitué 15 000 algorithmes locaux au sein des universités qui répondent chacun à des logiques propres et opaques. « Ne pas être pris dans une formation dans laquelle on s’est projeté est un moment très difficile, à plus forte raison quand on ne comprend pas pourquoi », atteste Emmanuel Zemmour, enseignant dans un lycée des Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
2,5 millions d’heures pour accompagner les élèves
Les conséquences de cette course au classement sont nombreuses. Car elle entraîne d’abord un surcroît de travail pour l’ensemble du personnel éducatif, qui doit former et accompagner à l’utilisation de Parcoursup au détriment des heures de travail scolaire. « Nous sommes obligés de renoncer à des heures de cours pour aider les élèves à prendre en main la plateforme, qui est complexe, à rédiger leurs 20 lettres de motivation. Et au final, on passe plus de temps à en expliquer les subtilités, à tenter de répondre à ses exigences, qu’à faire un vrai travail de formation et d’orientation. Et quand ils ont leurs résultats, il y a un vrai travail de soutie n psychologique, parce qu’il ne faut surtout pas qu’ils se découragent », note Emmanuel Zemmour.
En tout, le collectif Nos services publics a calculé que les enseignants ont passé 2,5 millions d’heures à cette tâche en 2021, soit l’équivalent de 100 millions d’euros. Au-delà du coût, toute la relation pédagogique est parasitée par l’obsession légitime des élèves et de leurs parents de bien figurer dans le classement. Emmanuel Zemmour évoque ainsi « une peur de l’évaluation qui n’est plus perçue comme un outil pour progresser, mais des tentatives d’évitement et des négociations virulentes des parents ».
Une certaine vision de la société
Au-delà de ces conséquences immédiates, faire prévaloir les choix de l’État sur celui des élèves en matière de formation induit une certaine vision de la société. Derrière cette option se profile la volonté de cantonner une partie des jeunes aux fonctions requises par le marché du travail.
Un choix contestable dans une société en mouvement et qui va devoir répondre à de nouveaux défis, à commencer par celui du changement climatique. « Est-ce que l’État est capable de bien orienter la formation pour les quarante années à venir ? s’interroge Arnaud Bontemps, coporte-parole de Nos services publics, qui souligne par exemple les conséquences désastreuses de la limitation du nombre d’étudiants dans la filière sanitaire.
Le plan de Macron pour l'université : faire payer les famillesPour le collectif, il est indispensable, au contraire, de remettre le choix des élèves au centre de leur orientation. Comme le résume Prune Helfter-Noah, autre porte-parole du collectif, « il est temps de se saisir de l’opportunité que constitue la massification scolaire pour accroître enfin les places dans l’enseignement secondaire public ».
SOS Inscription. L’Unef s’attend à un grand nombre de recalés
L’Unef s’attend à une hausse du nombre de bacheliers recalés par la plateforme Parcoursup. Le syndicat étudiant annonçait, le 1er juin, l’ouverture du dispositif SOS Inscription, destiné à venir en aide aux néobacheliers (sos-inscription.fr ou 08 06 07 90 69). « L’an dernier, avec 931 000 inscrits sur Parcoursup, on avait eu 91 000 jeunes sans affectation, explique sa présidente, Imane Ouelhadj. Cette année, avec 936 000 inscrits et aucune augmentation significative du nombre de places, il y en aura forcément encore plus. »
Et le phénomène risque d’atteindre les entrées en master class, malgré les annonces en ce sens, « personne ne peut nous dire si des places supplémentaires ont été créées ou non. Des établissements, comme Sorbonne Université, refusent d’ailleurs d’en créer au motif qu’une baisse de la sélectivité dégraderait leur image » !
La jeune femme confirme par ailleurs que les orientations forcées, imposées à de nombreux jeunes par la plateforme, « conduisent à des taux d’échec énormes dès le premier semestre dans certaines filières ». Autant de preuves, pour l’Unef, d’un « système à bout de souffle ».
O. C.
Éducation nationaleparcoursuplycéeslycéens Le Figaro
Diana Ross, Alicia Keys, Elton John... Une pluie de stars attendue à Buckingham Palace pour un concert géant
Le show a lieu ce samedi 4 juin, dans le cadre du jubilé de platine d'Elizabeth II. Parmi les célébrités présentes pour l'évènement, le footballeur David Beckham ou encore l'actrice Julie Andrews.
Quelque 22.000 personnes sont attendues, ce samedi 4 juin, sur le parvis de Buckingham Palace, à Londres. Dans le cadre du jubilé de platine de la reine Elizabeth II, évènement marquant ses 70 ans de règne, programmé jusqu'au 5 juin, un concert géant est prévu pour ce troisième jour de festivités historiques. L'heure est à la musique, à la fête et à la célébration des talents, après la solennité du service religieux qui lui a rendu hommage la veille, vendredi 3 juin, à la cathédrale Saint-Paul.
Les préparatifs du jubilé de la reine
Elton John et Diana Ross
Ainsi, le groupe Queen, recomposé avec Adam Lambert, ouvrira le show, organisé sur trois scènes devant Buckingham palace. Cette mise en scène entend créer une expérience à 360 degrés pour les spectateurs. La diva américaine Diana Ross, 78 ans, clôturera le concert. Parmi les autres artistes et célébrités annoncés, Alicia Keys, Duran Duran, Andrea Bocelli, le compositeur Hans Zimmer (qui a notamment composé la bande originale du 25e James Bond), les chanteuses britanniques Ella Eyre, Mabel et Mimi Webb, le naturaliste David Attenborough, la championne de tennis Emma Raducanu, l'ex-footballeur David Beckham, l'actrice Julie Andrews...
Par ailleurs, Elton John a enregistré un hommage spécial pour cette soirée. Une musique qui célébrera l'apport du Royaume-Uni et les pays du Commonwealth à la musique, l'environnement, le sport et la comédie musicale, et ce, à travers les 70 ans de règne de la reine. Le prince Charles, 73 ans, héritier de la couronne, et son fils William, 39 ans, deuxième dans l'ordre de succession, devraient également rendre hommage à leur mère et grand-mère lors de cette soirée.
En vidéo, le prince Charles donne un baiser volant à Kate Middleton
Passionnée de courses, Elizabeth II était initialement attendue, ce samedi 4 juin, au célèbre Derby d'Epsom, l'une des plus prestigieuses courses hippiques au monde, à 30 km au sud de Londres. Mais le palais de Buckingham a indiqué vendredi 3 juin qu'elle ne s'y rendrait pas. La reine, qui a du mal à marcher, pourrait y être représentée par des membres de la famille royale. D’aucuns espèrent donc que la monarque sera présente ce samedi soir pour le concert géant.
70 ans de règne
Symbole de stabilité dans un siècle de grands bouleversements, Elizabeth II était montée sur le trône à 25 ans, le 6 février 1952. Elle a traversé l'Histoire avec une constance et un dévouement dont les Britanniques, qui l'ont toujours connue, lui sont reconnaissants. Elle n'a jamais exprimé d'opinion. Beaucoup des participants aux fêtes du jubilé avaient conscience que c'était peut-être l'une des dernières fois où ils verraient leur souveraine, dont la succession se prépare tranquillement, son fils Charles la représentant de plus en plus souvent.
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En dépit de sa santé déclinante, Elizabeth II n'a aucune intention d'abdiquer, liée par la promesse qu'elle avait faite à 21 ans, à l'époque encore princesse, de servir ses sujets toute sa vie. Mais dans cette période de transition, elle a aussi tenu à les rassurer. «J'espère que les prochains jours permettront de réfléchir à tout ce qui a été accompli durant les 70 dernières années, alors que nous regardons vers l'avenir avec confiance et enthousiasme», a-t-elle écrit dans un court message au début des fêtes du jubilé. Une confiance qui s'étendra, elle l'espère, à ses héritiers.
L'arrivée en carrosse, les facéties du prince Louis... les photos de la famille royale très investie pour le jubilé de la reine
Elizabeth II célèbre dès ce jeudi 2 juin son jubilé de platine. Elle est notamment apparue sur le balcon de Buckingham aux côtés d'autres membres de la famille royale, dans le cadre de la parade Trooping the Colour.
Procès : Amber Heard déclarée coupable de diffamation et condamnée à verser 15 millions de dollars à Johnny Depp
L'acteur vedette de la saga Pirates des Caraïbes a également été condamné à verser 2 millions de dollars à son ex-femme qu'il poursuivait pour une tribune l'accusant de violences conjugales.
Robe discrète et arrivée sur la pointe des pieds : Meghan Markle et le prince Harry font profil bas à la messe du jubilé
Les Sussex ont reçu un accueil mitigé durant la messe organisée en l'honneur de la reine Elizabeth II, à la cathédrale Saint Paul de Londres, ce vendredi 3 juin.
Le Figaro
Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro
John TimsitLes retombées des évènements du Stade de France, le retour de l'inflation et le duel entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue de faire vivre le débat post-présidentiel et pré-législatives. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
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PODCAST - Gérald Darmanin est-il le maillon faible du gouvernement ?
Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Véronique Reille Soult, présidente de l'institut de Backbone Consulting. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction du Figaro ; d'Anne de Guigné, journaliste au service Économie du Figaro ; et de Marc Landré, rédacteur en chef et responsable du service Économie France du Figaro.
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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Gérald Darmanin va-t-il devenir le maillon faible du gouvernement ?», «L'inflation va-t-elle changer la donne du quinquennat ?» et «Jean-Luc Mélenchon va-t-il être le premier opposant à Emmanuel Macron ?»
Gérald Darmanin va-t-il devenir le maillon faible du gouvernement ?
Alors que les échauffourées du Stade de France le week-end dernier ont entraîné une polémique quant à la gestion des évènements, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est depuis la cible de toutes les oppositions, et notamment de la droite, pour sa défense sur la responsabilité des violences commises. Le membre du gouvernement a même dû s'expliquer lundi lors d'une conférence de presse puis à l'occasion d'un 20h. De quoi fragiliser l'exécutif à quelques jours des législatives.
L'inflation va-t-elle changer la donne du quinquennat ?
C'est le sujet qui occupera le début de la prochaine législature : le pouvoir d'achat des Français face à la hausse galopante des prix. Thématique qui avait également agité la campagne présidentielle. Pour éviter un nouveau mouvement social, le gouvernement présentera donc dès fin juin un projet de loi pour tenter de redonner un peu de marge de manœuvre financière aux plus modestes.
Jean-Luc Mélenchon va-t-il être le premier opposant à Emmanuel Macron ?
Et si le second quinquennat du président de la République était plus agité que le premier à l'Assemblée nationale ? C'est en tout cas ce qui devrait advenir si la Nupes et Jean-Luc Mélenchon parvenaient à s'imposer comme les principaux opposants parlementaires, avec un large groupe. Si la droite, deuxième ensemble politique au Palais Bourbon jusque-là, était une dans l'opposition «responsable», la gauche, unie, pourrait bien davantage secouer l'action politique et animer le débat autour des prochaines réformes.
» Voir l'émission du mardi 31 mai :
Sondage: faible soutien au gouvernement d’Élisabeth Borne
BAROMÈTRE FIGARO MAGAZINE - La cote de confiance du président de la République baisse de 4 points pour s’établir à 37%.
«Tenues islamiques» à l'école : Macron veut «de la clarté» et que «la loi s'applique»
«Pour tous les élèves dans nos écoles, il n'y a pas de signes religieux, quels qu'ils soient», a affirmé le président.
Macron dévoile sa «nouvelle méthode»
ANALYSE - Dans une interview à la presse quotidienne régionale, le chef de l'État annonce la création d'un Conseil national de la refondation. Quant à la réforme des retraites, elle devrait entrer en vigueur à l'«été 2023».
Le Figaro
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Saurez-vous relier ces expressions de la génération «boomer» à celles de la génération Z?
Le FigaroQUIZ - «Flouze», «charo», «casse-dalle»... Il suffit de les prononcer pour faire deviner votre génération. Parviendrez-vous à reconnaître leurs équivalents?
«Caisse», «bagnole», «gova»... autant de mot pour désigner la «voiture». Et pourtant une chose les sépare: ils ne viennent pas de la même génération. Les références et les influences évoluent et renouvellent périodiquement ces lots d’expression qui viennent envahir nos conversations. Ainsi, rares sont les jeunes qui continuent d’employer «chanmé» ou «au poil». Et personne ne connaissait, il y a trente ans, l’exclamation devenue virale «wesh». Si les «boomers» (personnes nées selon la théorie générationnelle Strauss-Howe entre 1943 et les années 1960) ont su faire preuve d’inventivité pour se constituer un vocabulaire riche et imagé, la génération Z (personnes nées entre 1997 et 2010) n’est pas en reste.
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Le Figaro vous propose de renouer avec les classiques exercices de traduction pour tester vos connaissances sur les expressions populaires d’hier et d’aujourd’hui. Saurez-vous dépasser les clivages générationnels pour venir à bout de ces dix questions?
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QUIZ - «Apporter» ou «amener»? «Commémorer» ou «célébrer»? Testez vos connaissances sur ces mots ambigus avec ce test du Figaro.
Seul un amoureux des animaux fera un sans-faute à ce test de français
QUIZ - D’où vient la «tortue»? Pourquoi le «zèbre» porte-t-il ce nom? Pour le savoir, tentez d’avoir un sans-faute à ce test du Figaro.
Le Figaro
Paris : la police arrête des participants à un «escape game», croyant à un vrai braquage
Le FigaroLa scène a eu lieu mardi 31 mai dans le 11e arrondissement de la capitale. Les joueurs ont eux-mêmes cru pendant de longues minutes avoir affaire à de faux policiers.
Une partie d'«escape game», un jeu d'enquête en immersion, a récemment pris une tournure pour le moins inattendue dans la capitale. Deux jeunes hommes de 19 et 22 ans ont été menottés et longuement interrogés par des policiers de la brigade anti-criminalité (BAC), mardi 31 mai, rapporte Le Parisien . Leur tort ? Ils venaient de forcer un local au pied-de-biche, rue de la Folie-Méricourt (Paris 11e), dans le cadre du jeu.
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Chez Wyb-Immersion, qui propose des expériences d'infiltration, le scénario débute dans la rue : un comédien de l'entreprise donne aux joueurs un pied-de-biche et leur désigne un lieu à infiltrer, en l'occurrence un local neutre appartenant à l'entreprise. Mais mardi soir, tout ne s'est pas passé comme prévu : une patrouille de la BAC a été requise - sans doute par un passant ignorant l'existence du jeu -, pour une effraction en cours dans les locaux d'une supposée agence de voyages.
Sur place, les fonctionnaires ont menotté les deux jeunes joueurs. Et l'ambiance s'est tendue car les joueurs ont cru pendant de longues minutes que les policiers faisaient partie du scénario. L'expérience immersive se fait en effet avec plusieurs comédiens. C'est finalement l'arrivée du patron de l'entreprise, averti du quiproquo, qui a mis fin à cette scène surréaliste. Il a dû présenter aux agents tous ses registres et dossiers administratifs pour rétablir la situation.
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«J'ai vu des femmes se faire toucher»: des témoins dénoncent des agressions sexuelles au Stade de France
TÉMOIGNAGES - Agissant en bandes, des voleurs en ont vraisemblablement profité pour «peloter des jeunes filles et des femmes», rapportent des policiers et des spectateurs.
«Ils nous ont menacés de mort» : à Nantes, des militants Reconquête ! agressés
Trois individus sont actuellement en garde à vue.
«Challenger», l'influenceur entré au Stade de France trois jours après s'être mis en scène tirant à la Kalachnikov
Le jeune homme, suivi par des dizaines de milliers d'adolescents sur les réseaux sociaux, s'est décrit «en Syrie», tirant avec un fusil d'assaut. Selon nos informations, un signalement a été demandé par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Le Figaro
Piqûres, malaises, bagarres… Des spectateurs de «La chanson de l’année» de TF1 dénoncent un véritable fiasco
- Par
Damien Mercereau
- Mis à jour
le 04/06/2022 à 20:32
- Publié
le 04/06/2022 à 13:14
Le concert présenté par Nikos Aliagas diffusé ce samedi à partir de 21h10 sur TF1 était enregistré hier soir aux abords des plages du Mourillon à Toulon. Des milliers de personnes se sont déplacées et plusieurs incidents se sont produits.
Depuis plusieurs jours, les réseaux sociaux regorgeaint de messages alertant du risque de piqûres durant le concert gratuit organisé vendredi soir à Toulon par TF1 dans le cadre de l’émission «La chanson de l’année». Ce phénomène d’attaques à la seringue qui se produit dans les boîtes de nuit et les salles de spectacle inquiète les autorités depuis plusieurs semaines. Les personnes victimes de ces piqûres sauvages subissent divers troubles comme des pertes de mémoire, des nausées ou encore des vertiges. À quelques heures de l’événement, nos confrères de Var-Matin assuraient que ces alertes étaient «des rumeurs infondées et anxiogènes» et que les autorités sur place avaient prévu «des mesures de sécurité poussées et rigoureuses».
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Le 3 juin, un communiqué du préfet du Var détaillait la liste des objets interdits à l’intérieur de la fan zone aux abords de la scène comme les engins pyrotechniques, les drapeaux, les boissons alcoolisées, les objets en verre, les animaux, les casques, les vélos, les trottinettes et tout ce qui s’apparente à une arme ou à un projectile. L’accès au public était ouvert à partir de 18 heures et «fermé dès l’atteinte de la jauge maximale d’accueil» estimée à 15.000 personnes. Malgré ce dispositif et un renforcement des transports en commun pour accéder aux plages du Mourillon, de nombreux spectateurs ont témoigné leur mécontentement sur les réseaux sociaux. Selon nos confrères de BFM Toulon Var, le procureur de la République de Toulon, Samuel Finielz, a signalé que quatorze personnes victimes de piqûres auraient porté plainte. Parmi elles, un agent de sécurité a été hospitalisé.
« “La chanson de l’année”, c’était du n’importe quoi, la sécurité n’a pas bien fait son travail »
Un spectateur
«Des gars avec des seringues se sont mis à piquer beaucoup de personnes qui ont fait des malaises après cela», témoigne un spectateur sur Twitter. «“La chanson de l’année”, c’était du n’importe quoi, la sécurité n’a pas bien fait son travail. Il y a eu plein de piqûres et plein de filles s’évanouissaient», a ajouté un autre. «Une horreur, nous étions dans la foule au début avec des copines nous avons fini par partir au moment où des filles ont commencé à tomber de partout», a témoigné une jeune femme. «Des gens n’ont pas arrêté d’être sortis pour des malaises, c’était toutes les 30 secondes», a confirmé une autre. «Piqûres, bagarres, foule à qui on refuse l’entrée… Tout le monde sort et quitte le concert au bout d’à peine une heure, un fiasco total, signale Bastien sur Instagram. Le tournage de l’émission continuait alors que les chauffeurs de salle disaient qu’il y avait quelques malaises. Dans la fosse, des centaines de gens tombaient comme des mouches. C’est grave, ils n’ont rien fait. Nous n’étions pas en sécurité.»
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Selon franceinfo, une soixantaine de personnes auraient été touchées par ces piqûres sauvages. Le procureur de Toulon a signalé que deux personnes avaient été interpellées et placées en garde à vue. Samedi soir, la Métropole Toulon Provence Méditerranée a publié un communiqué soulignant que la majeure partie des 16.200 spectateurs présents vendredi soir étaient restée jusqu’au bout, au-delà de minuit, en passant «une excellente soirée». Sans minimiser les incidents rapportés dans de nombreux témoignages, la ville dit n’avoir, pour l’instant, «aucune connaissance d’une substance nocive administrée à quiconque via ces piqûres». Quant aux malaises, «ils sont liés à des insolations et des déshydratations comme dans tous les concerts en plein air l’été partout en France» et «toutes les victimes ont été immédiatement prises en charge par les services de secours présents sur place».
L'Humanité
Bientôt autant de scandales que de membres du gouvernement ?
EmissionDepuis sa réélection, le 24 avril dernier, le président patine. Malgré des annonces promises sur le pouvoir d’achat, difficile de faire oublier les scandales qui se suivent. Un nouveau ministre accusé de viol, débordements du maintien de l’ordre au Stade de France, et deux ministres pas très vertes au ministère de l’Écologie…. Notre journaliste Cyprien Caddeo analyse pour vous ce début de quinquennat.
Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Cinq pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.
Le Figaro
Quartiers nord de Marseille: quand les Nigérians font la loi
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REPORTAGE - Des heurts violents à la cité Kallisté ont mis en lumière le calvaire que vivent les habitants de certains quartiers nord de Marseille où des réseaux de Nigérians en situation irrégulière ont mis en place un système mafieux.
Nadjet CheriguiLa cité Kallisté, dans les quartiers nord de Marseille, semble bien calme. Pourtant l'endroit a été, au début du mois de mai, le théâtre d'affrontements extrêmement violents. Des vidéos partagées par les riverains ont montré des scènes de bagarres d'une violence inouïe. Dans cette cité HLM, les habitants sont à bout ; ils dénoncent la mainmise de groupes d'origine nigériane squattant des appartements inoccupés ou parfois déjà occupés. Ces migrants, majoritairement en situation illégale, sèment la terreur, se battent à coups de barre de fer, de marteau ou de machette et règlent leurs comptes sur fond de trafic de stupéfiants et de proxénétisme.
Trafics en plein jour
Le 10 mai dernier, les forces de l'ordre sont intervenues pour déloger une centaine de personnes qui occupaient illégalement une trentaine de logements. Depuis, la vie de ce quartier populaire paraît plus paisible. À l'entrée, les très jeunes « choufs » postés là par les dealers de drogue font leur travail avec beaucoup de zèle. Ils surveillent les alentours et préviennent dès que des policiers approchent.
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Pour être autorisé à passer ce poste-frontière local, il faut montrer patte blanche. À proximité, assise à la caisse de son petit magasin, Fatou * se réjouit de la récente opération policière qui, dit-elle, aura remis un peu d'ordre ici. Pourtant, juste en face, un très jeune garçon, ne portant ni casque ni protection, s'adonne à un rodéo sauvage. Le trafic, s'il est discret, se fait en plein jour.
Lucide, cette figure locale, gérante de l'un des rares commerces encore ouverts, tempère : « Les jeunes, nous les connaissons tous. On les a vus grandir. Ils font leurs affaires. Si ceux des beaux quartiers veulent s'acheter de la drogue pour se défoncer, c'est leur problème. Les gangs de Nigérians, c'est autre chose ! Ils nous ont pourri la vie. Ils ont été évacués, mais ils vont revenir ! » La jeune femme raconte comment, ces cinq dernières années, elle a vu, depuis son épicerie de quartier, le visage de la cité se modifier. « Ils sont arrivés progressivement et ont mis en place un système avec un réseau bien organisé. Ils fracturent, squattent des appartements et font même payer des loyers ; ils ont pris le réseau de drogue et installé des prostituées. Ils sont surtout très violents et sortent des armes à la moindre dispute. »
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Rama acquiesce. Cliente du magasin, elle est venue acheter un goûter pour son fils Doro. À la simple évocation du mot « Nigérian », le petit garçon se réfugie dans les bras de sa maman en s'écriant : « Attention couteau ! » L'enfant est encore traumatisé par les scènes de violence dont il a été témoin. Rama l'est tout autant. Elle n'oubliera jamais ce week-end du 1er mai. L'appartement de Chata, sa mère, a été entièrement saccagé par des hommes qui, lors d'une rixe, ont tenté de se réfugier à l'intérieur. « Ils ont forcé la porte et tout cassé, confie la jeune femme. Il y avait des enfants en bas âge avec elle. Elle a fui le domicile et appelé la police. Pour se venger, ils ont tout volé et mis le feu. Ma mère n'a plus de maison. »
Une violence au quotidien
Fatou l'épicière connaît très bien la famille de Rama. Elle dit toute son indignation et son incompréhension. « Cette femme est une ancienne du quartier. Tout le monde la respecte. C'est la seule dont la porte était toujours ouverte. Les petits allaient chez elle car ils savaient qu'il y avait toujours quelque chose à manger pour eux. Ici, les gens n'ont pas grand-chose, mais il y a de la solidarité. » Fatou peste contre les Nigérians qui, selon elle, ont cassé le fragile équilibre de la vie de ce quartier. Elle montre du doigt un homme de l'autre côté de la rue et le désigne comme un Nigérian. « Il a fait au moins trois séjours en prison et il est encore là, s'indigne-t-elle. Il est en situation illégale. Je ne comprends pas. »
La prison ne leur fait pas peur. (...) Rien ne les effraie. Nos petits caïds ici, face à eux, ils ne font pas le poids
D'origine guinéenne, la jeune femme, qui se défend d'être raciste, confie partager certaines idées portées par le Rassemblement national. « Ils sont illégaux, ils ne bossent pas et foutent la merde, il faut les renvoyer chez eux. Sinon on ne va jamais s'en sortir. La prison ne leur fait pas peur. Ils ont des gangs ultraviolents au Nigeria. Ils ont vécu les pires horreurs avant d'arriver chez nous. Et rien ne les effraie. Nos petits caïds ici, face à eux, ils ne font pas le poids. »
Cette violence, Grace l'a bien connue et elle a choisi de s'en libérer. Arrivée il y a une vingtaine d'années du Nigeria alors qu'elle avait tout juste 19 ans, elle a été victime d'un réseau de prostitution. « Je rêvais d'Europe, je rêvais de mode. Mon petit ami de l'époque m'a proposé de m'aider à partir. » En réalité, Grace a été vendue 10.000 euros. Passée entre les mains de trafiquants via Amsterdam et l'Italie, elle se retrouve prisonnière d'une « madame », comme elle l'appelle, qui lui annonce une dette de 40.000 euros à rembourser avec des passes. « On devait tout payer, la nourriture, le loyer, les vêtements. J'ai fait le calcul et je me suis rendu compte que je ne pourrais jamais rembourser. Alors, je me suis enfuie. »
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Depuis, Grace mène sur le terrain un travail de prévention auprès des prostituées nigérianes, mais aussi avec les hommes qui, selon elle, souffrent de troubles et de traumatismes psychologiques parfois sévères en raison des sévices subis lors de leur périple. « Ils passent par la Libye, où ils sont souvent enlevés, torturés et parfois violés avant d'être libérés contre une rançon. »
Ces âmes fracassées, Grace veut les réparer, une façon pour elle de soigner ses propres blessures. La douleur, les difficultés de ces parcours de migrants, elle les a vécues. Aujourd'hui, elle tend la main à ses compatriotes pour les aider ici, mais aussi là-bas, au pays, où elle tente de défaire le mythe de l'eldorado en France. « Je m'en suis sortie car des religieuses m'ont accompagnée. Elles m'ont appris la solidarité. Je veux faire pareil. »
À l'état d'abandon
Bienveillante, mais aussi sans concession sur certains sujets, Grace va régulièrement à la rencontre de ces hommes, membres de gangs ou non, pour maintenir le dialogue. « La France m'a transmis des valeurs comme celles de la liberté et de la solidarité. J'ai fait l'effort de m'assimiler et c'est ce que j'essaie de leur expliquer. Ce n'est pas le cas de tous ces migrants : beaucoup étaient membres de gangs au Nigeria et reproduisent ce fonctionnement excessivement violent ici. Je suis très inquiète pour l'avenir et notamment celui de ces enfants qui naissent là et sont élevés dans la haine et la colère. »
À la cité du parc Corot où Grace à l'habitude de venir, Samira * nous raconte son quotidien avec un accent qui fleure bon les pages d'un livre de Pagnol. La comparaison s'arrête là, car son environnement n'a rien du charme provençal. Dans le quartier, les détritus s'amoncellent, les épaves de voitures balafrent ce paysage déjà bien dégradé. Les rats, lorsqu'ils ne sont pas morts et en putréfaction, grouillent dans tous les coins. « Vous avez vu ? Ils sont énormes ! Il y a tellement d'ordures qu'ils sont bien nourris. On dirait des bergers allemands ! »
Samira vit avec ses enfants dans ce quartier depuis des années. Contrairement à la cité Kallisté, le parc Corot est une résidence privée. Des années de gestion obscure tenue par des syndics tout aussi opaques ont fait de cette résidence, autrefois coquette, un quartier à l'abandon. « Le syndic ne nettoie plus, on est obligés de le faire nous-mêmes. Certains propriétaires ne paient plus les charges et beaucoup d'appartements ont été fracturés et squattés par des Nigérians. » En témoignent, sur presque toutes les portes de ces immeubles, les chaînes et cadenas installés pour remplacer les serrures qui ont été défoncées.
Samira croise d'ailleurs tous les jours un de ces squatteurs. L'homme s'est installé dans un appartement qu'elle venait d'acheter dans l'espoir de réaliser un petit investissement immobilier. « On ne peut même pas leur parler. Ils sont drogués, alcoolisés. Dès qu'on ose leur dire quelque chose, ils insultent et sortent la machette. » Une voisine de Samira interrompt l'échange. Elle vient de trouver un couteau de cuisine, avec une lame de 30 centimètres, caché dans les buissons. « Quelqu'un peut le récupérer ? Je ne voudrais pas qu'un gamin tombe là-dessus et se blesse. »
Un fonctionnement de gangs
Dans une des tours de la cité Corot laissée à l'abandon, Elvis et quelques-uns de ses camarades ont trouvé un toit. Ce Nigérian, arrivé en 2015, l'assume sans détour : il est en situation irrégulière et vit dans un logement squatté. Le jeune homme, tout comme ses colocataires, explique être venu en France pour fuir la misère mais aussi la violence des gangs très prégnante dans son pays. « On essaie de s'en sortir ici mais c'est difficile, raconte-t-il. Parfois on trouve des petits boulots. Certains sont obligés de “charbonner” (vendre de la drogue, NDLR). » S'il se défend de faire partie d'un gang, Elvis est capable de décrire, avec force détails, le fonctionnement de ce milieu.
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Il déplore aussi l'importation de ce phénomène ici en France, alors que lui-même a traversé un continent pour se défaire de cette brutalité. « Au Nigeria, le gang, c'est un mode de vie, une façon de se protéger, mais aussi d'avoir un statut. On ne devrait pas avoir besoin de ça ici. Les médias parlent beaucoup des Nigérians, mais la réalité c'est que nous sommes surtout violents entre nous, à l'intérieur de la communauté, parce que c'est comme ça que ça se passe au pays. Ici, je n'ai aucun problème à sortir un couteau pour me défendre. En Afrique, il faut des armes à feu car, là-bas, un couteau c'est beaucoup trop petit ! »
On surveille les appartements de nos voisins et on donne l'alerte à la moindre tentative de squat
Un constat partagé par Brigitte, habitante de la cité Corot. Cette sexagénaire, fonctionnaire aux Hôpitaux de Marseille, a été témoin de très nombreuses attaques au couteau, à la machette ou à l'arme à feu. Rien ne lui a été épargné. « L'un d'entre eux a été visé par des tirs lors d'un règlement de comptes. Il en est mort. Celui-ci a manqué de savoir-vivre. » L'humour, une bouée de sauvetage nécessaire pour tenir dans cet environnement ultraviolent.
Les combats des irréductibles
Brigitte a décidé d'user et d'abuser du rire, de l'autodérision et de la ténacité. Son appartement impeccablement tenu est une forteresse dans laquelle elle se réfugie pour oublier la laideur du dehors. Comme elle, les propriétaires de cet immeuble ont décidé de résister. Ici, les interphones fonctionnent, les portes demeurent solidement fermées, les boîtes aux lettres ne sont pas défoncées et le petit jardin à proximité est entretenu.
« On a organisé la résistance. On est un peu comme Astérix, dans le dernier village qui résiste. On surveille les appartements de nos voisins et on donne l'alerte à la moindre tentative de squat. Nous nous sommes complètement affranchis des syndics véreux. Notre gestion est équilibrée, alors que l'immeuble d'en face, à l'abandon, est endetté à hauteur de 125%. »
Brigitte refuse de vendre cet appartement. Elle s'y sent bien et espère encore que les pouvoirs publics réagiront pour détruire ces immeubles insalubres qui entretiennent la misère, la violence et pour rendre enfin à ces quartiers populaires la dignité qu'ils méritent.
* Les prénoms ont été volontairement modifiés.
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L'Humanité
Résister en donnant une vraie chance à tous les films
cinémaL'ACID a 30 ans. Retour sur un engagement continu pour la diffusion du cinéma indépendant dans nos salles. Rencontre avec Pauline Ginot, déléguée générale de l'ACID, et Frédéric Ramade, réalisateur et programmateur de la sélection Acid Cannes 2022.
L'Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (ACID) est née en 1991 d'un manifeste signé par 180 cinéastes français intitulé « Résister » : « Il s’agit donc pour les cinéastes de résister, de ne pas se laisser imposer une morale qui n’est pas la leur : une morale qui ne pense qu’en termes de classement, de hiérarchie, d’exclusion, d’argent. Depuis toujours dans le cinéma français la marge et le centre sont intimement liés, indissociables. Toucher l’un, c’est atteindre l’autre. Henri Langlois avait fondé sa morale sur l’idée que "tous les films sont égaux". Il n’en est pas d’autre qui vaille. Il s’agit donc pour les cinéastes de résister. Résister en donnant une vraie chance à tous les films d’être vus. »
L'ACID soutient donc depuis 30 ans la diffusion en salles de films indépendants et œuvre à la rencontre entre ces films, leurs auteurs et le public.
Plus d'infos sur le site de l'Acid.
Le Figaro
Handball : les Messines échouent tristement en demies de la Ligue des Champions
Metz a échoué en demi-finales face au tenant du titre, Kristiansad (33-27).
Les handballeuses de Metz ont été éliminées (33-27) samedi en demi-finale de Ligue des champions par Kristiansand, champion d'Europe en titre, à Budapest. Les Norvégiennes affronteront dimanche les handballeuses hongroises de Györ, quintuples championnes d'Europe, qui se sont qualifiées plus tôt aux dépens d'Esbjerg (32-27).
Les Messines ont connu un début de rencontre compliqué, passant sous le rouleau compresseur norvégien pendant une vingtaine de minutes, sous les coups de l'arrière gauche tchèque Marketa Jerabkova. Mais l'entrée en jeu dans les buts de la jeune Mélanie Halter (19 ans) en remplacement d'Ivana Kapitanovic a relancé les Dragonnes. Alors que Kristiansand a eu une balle de +6 avec Nora Mork (13-8), Halter a signé son premier arrêt, et les Messines ont recollé au score, puis pris l'avantage d'un but à la pause grâce à Laura Kanor (15-14).
Katrine Lunde, gardienne du temple
Au retour des vestiaires, les joueuses d'Emmanuel Mayonnade sont revenues avec les mêmes intentions, menant d'un but pendant les cinq premières minutes. Mais dans la cage de Kristiansand, Katrine Lunde a fermé la boutique (seize arrêts), alors que les Norvégiennes ont à nouveau trouvé les solutions en attaque, l'effet de surprise de Mélanie Halter étant passé. La fin de match a été difficile pour Kristiansand, qui a dilapidé une partie de son avance de sept buts (28-21) à l'entame des dix dernières minutes. Metz est revenue à quatre buts (29-25) à sept minutes de la fin, mais Jerabkova (douze buts au total dans la rencontre) a porté son équipe en finale, à l'image de la prestation de Henny Reistad qui avait porté Kristiansand jusqu'au titre.
Les Messines tenteront de se remobiliser pour monter sur le podium face à Esbjerg dimanche, ce qu'elles n'étaient pas parvenues à faire en 2019 contre Kristiansand, après une défaite en demies contre les Russes de Rostov. De leur côté, les coéquipières de Nora Mork défieront Györ, qui sera encore une fois soutenu par plus de 15.000 spectateurs dans le Dome de Budapest. Mork visera une sixième couronne continentale, après avoir déjà remporté la C1 avec Larvik (2011), Györ (2017, 2018 et 2019) et Kristiansand (2021).
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Le Figaro
Ce que nos ongles peuvent dire de notre santé
Tiphaine HonnetFragilité, taches, stries... Nos ongles de pieds et de mains tentent parfois d'attirer notre attention sur les dysfonctionnements de l'organisme. Explications.
C'est une petite plaque de kératine d'à peine deux centimètres carrés, située au bout de nos doigts et de nos orteils : l'ongle. S'il peut griffer, tirer quelque chose ou encore gratter, il peut aussi se fragiliser et transformer son apparence. Dans la majorité des cas, le mésusage des cosmétiques, les chocs, et le contact excessif avec l'humidité et l'eau, sont à l'origine de son aspect altéré, assure Sophie Goettmann, dermatologue spécialiste en médecine et chirurgie de l'ongle. Mais dans d'autres cas, un changement de couleur, de texture ou encore de la pousse de l'ongle, peut être le signe d'une maladie et doivent ainsi alerter son propriétaire. Précisions.
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Une cause dermatologique et émotionnelle
Avec le temps, des stries formant des sillons et lignes verticales superficielles peuvent apparaître naturellement en surface. Si ces dernières deviennent plus profondes et s'accompagnent d'un amincissement de l'ongle, on peut suspecter une pathologie dermatologique et inflammatoire, plus précisément un lichen, précise le Dr Sophie Goettmann, également auteure et illustratrice de Vos ongles, tout un monde (1). Dans le même registre, un décollement de l'ongle s'observe chez les personnes atteintes de psoriasis.
D'après la médecin, ces deux affections dermatologiques (les plus observées sur l'ongle), découleraient très souvent d'un choc émotionnel. «Un stress, une forte contrariété et tout retentissement nerveux, a le pouvoir de déclencher un lichen ou un psoriasis, confirme-t-elle. L'inverse est aussi possible. Ces pathologies affichantes handicapent le patient sur le plan social et psychologique.»
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Le signe d'une carence ?
La coloration de l'ongle doit aussi attirer l'attention. D'ordinaire, il est rose à cause du jeu de transparence entre la plaquette et le lit sur lequel il repose. Mais il arrive que des petites taches ou lignes blanches colonisent l'espace. Contrairement aux idées reçues, leur apparition n'est pas l'indicateur d'un manque de calcium. «C'est lié à un trouble de la formation de la kératine, une protéine fibreuse assurant la solidité de l'ongle, explique la dermatologue. Il survient en réaction à des microtraumatismes lors d'une manucure excessive, par exemple, où l'on vient repousser et altérer la cuticule, le joint d'étanchéité de l'ongle.» Vont-elles disparaître un jour ? La professionnelle de santé se veut rassurante : «ces taches sont transitoires, la repousse les éliminera.»
Si le calcium n'intervient pas dans la consolidation de l'ongle, d'autres carences alimentaires peuvent en revanche voiler la teinte et exposer davantage aux stries et cassures. «Les régimes végétariens et surtout végétaliens, qui écartent les protéines animales de l'assiette, source d'acides aminés et de fer, entraînent des carences, de même que les anorexies sévères. Mais si la personne conserve une alimentation variée, cela suffit à assurer les besoins nécessaires au renouvellement de l'ongle», note le Dr Sophie Goettmann.
Un stress, une forte contrariété et tout retentissement nerveux ont le pouvoir de déclencher une maladie dermatologique
Les rares cas à surveiller
Certaines anomalies de l'ongle impressionnent et amènent à consulter un professionnel de santé. À commencer par un ongle de pied ou de main jauni. Si on suspecte d'abord une mycose, il existe d'autres explications à cette coloration anormale. Parmi les plus fréquentes, on retrouve un épaississement de l'ongle, celui de l'orteil plus particulièrement, lié un micro-traumatisme, ou encore des facteurs externes ; une consommation de tabac colorant l'index et le majeur ou l'application permanente d'un vernis coloré sans base en amont. Plus rare, cette manifestation peut traduire un syndrome dit «des ongles jaunes». «Cette maladie mystérieuse rend les ongles très épais, très jaunes et ralentit leur pousse. On l'attribue à une maladie ORL ou pulmonaire : sinusite chronique, une dilatation des bronches, infection chronique», détaille la dermatologue.
Et lorsque l'ongle vire au noir, en règle générale, le phénomène provient d'un hématome, lié à un choc, parfois une chaussure étroite ou encore une mycose pigmentée. «C'est généralement bénin mais dans de très rares cas, une ligne noire verticale qui s'élargit et se modifie dans le temps peut révéler un mélanome débutant. S'il est pris à temps, il est curable», assure le Dr Sophie Goettmann.
Enfin, des cas isolés de troubles vasculaires sont susceptibles de modifier la physiologie de l'ongle. «L'endocardite, une infection chronique des valves cardiaques donne un aspect concave, bombé au bout des doigts, comme un verre de montre», signale la spécialiste. En cas d'inquiétude, le patient est invité à s'adresser à un pédicure-podologue, un médecin généraliste et de se tourner vers un dermatologue en cas de coloration ou d'une lésion récalcitrante.
(1) Vos ongles, tout un monde, écrit et illustré par Sophie Goettmann, publié aux éditions Acte Sud, 352 pages, 21,50€.
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Le Figaro
En couple à la ville et concurrents au travail : comment ils gèrent la rivalité au quotidien
Laetitia LienhardTÉMOIGNAGES - Ils se sont rencontrés pour la plupart au cours d'études communes ou d'une expérience professionnelle. Désormais concurrents, ils doivent jongler entre complicité et rivalité.
Ils partagent leur quotidien, leur logement mais aussi le même métier. Et pour pimenter le tout, ces couples travaillent au sein d'entreprises concurrentes. Informations sensibles, inévitables comparaisons de missions, de salaires... si la situation peut avoir des avantages, elle peut aussi s'avérer périlleuse. À chacun sa technique pour éviter que cette particularité ne tourne au casse-tête.
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«On parle tout le temps du contenu de notre travail. On est assez contents de faire le même métier pour pouvoir se conseiller réciproquement mais on fait attention de ne jamais dévoiler des informations capitales sur notre entreprise », explique Mathilde(*) 25 ans, journaliste dans un journal quotidien national, mariée à Édouard (*), âgé de 26 ans et journaliste dans un autre média. Même son de cloche du côté de Simon et Margot, tous deux consultants en conseil en management dans des cabinets de conseil concurrents. «C'est un métier assez prenant et parfois difficile. C'est rassurant d'avoir quelqu'un à la maison qui peut rencontrer des situations similaires et apporter de bons conseils. On en parle beaucoup», raconte Simon, âgé de 25 ans, qui a rencontré sa compagne au cours de leurs études communes. En ce qui concerne des informations qui pourraient être cruciales sur l'entreprise concurrente, la confiance mutuelle est de mise. «On ne va pas réutiliser des informations sur l'entreprise de l'autre. On se fait confiance et si jamais on voulait utiliser ces renseignements, on se consulterait d'abord», affirme Simon.
Mais le recours massif au télétravail est venu complexifier la situation de ces couples qui partagent le même logement. «Pendant le premier confinement, j'entendais l'ensemble de ses réunions. Je savais tout ce qu'il se passait au sein de sa rédaction. J'ai gardé ces informations pour moi sauf lorsqu'ils essayaient de nous doubler sur des articles», reconnaît Mathilde, qui a rencontré son mari en école de journalisme. Une situation que souhaite à tout prix éviter Stéphanie et son mari Martin, tous deux commerciaux dans deux entreprises spécialisées dans la cybersécurité. En plus de s'abstenir le plus possible de discuter de leur emploi au quotidien, ils ne partagent pas la même pièce lorsqu'ils travaillent depuis la maison et qu'une réunion commence. «Quand son échange démarre, je quitte le bureau pour m'installer dans le salon et vice versa. Je n'ai pas du tout envie de savoir ce qu'il se passe et de l'influencer», met en confie Stéphanie, âgée de 32 ans.
«Cette situation nous a induits en erreur»
Une vigilance qui n'a tout de même pas réussi à empêcher un certain transfert d'informations. «Nos entreprises respectives ont un client en commun et Martin a entendu que ce prospect allait signer un contrat important avec nous alors qu'il devait également signer chez un autre concurrent. Je n'ai pas pu garder cette information pour moi et j'en ai informé mon entreprise. Finalement, les deux contrats concernaient deux marchés totalement différents. Cette situation nous a induits en erreur», retrace Stéphanie. Un positionnement assez délicat qui pousse ces couples à prévenir leurs employeurs respectifs du métier de leur conjoint. «Je l'ai signalé à mon manager mais il ne m'a rien dit», explique Simon. Même chose pour Stéphanie et Mathilde.
Exercer le même métier au sein d'entreprises concurrentes permet également de comparer son évolution et son salaire. Bien qu'instructif, ce point n'est pas toujours simple à gérer. «Nous avons tous les deux mis un certain temps avant d'obtenir un CDI mais il l'a finalement eu 10 mois après moi. Cela crée une certaine tension mais l'autre n'y est pour rien, cela dépend des médias», explique Mathilde. Des différences qui peuvent également concerner la rémunération. «Il y a un écart de 20.000 euros entre nos deux salaires alors que nous avons le même nombre d'année d'expérience. Je suis en train de voir comment évoluer en interne pour atteindre le même salaire. Ça me donne de l'ambition pour avancer», affirme Stéphanie.
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Même si exercer le même métier dans des entreprises concurrentes semble nécessiter un certain jeu d'équilibriste en termes de communication, ce travail commun peut souder. Après plus de vingt ans à partager quasiment le même métier au sein des directions de la communication de deux grands groupes automobiles, Céline et Fabrice voient cette similarité comme «l'un des ciments de leur couple. Tout au long de nos carrières, on a pu interagir et s'entraider sur nos problèmes de travail du quotidien». Une passion commune pour le secteur de l'automobile et le métier de la communication qu'ils semblent avoir transmis à leur fille unique de 14 ans qui veut aujourd'hui une carrière similaire à la leur.
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Le Figaro
Rires, complicité et baisers sur la bouche : la relation si fusionnelle de David Beckham et sa fille Harper
L'ancienne star du football et sa fille de 10 ans sont connues pour afficher régulièrement leur complicité sur les réseaux sociaux. Quitte à parfois mettre mal à l'aise les internautes.
S'il y a bien une chose que David Beckham aime davantage que le football, c'est sa famille, de son épouse Victoria à ses quatre enfants, Brooklyn, 23 ans, Romeo, 19 ans, Cruz, 17 ans, et sa benjamine, Harper Beckham, 10 ans. Nombreuses sont les photos sur lesquelles père et fille s'affichent fièrement l'un avec l'autre, ce qui ne manque pas d'attendrir les 73 millions d'abonnés Instagram de l'ancien milieu de terrain de Manchester United.
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Déjà, lorsqu'Harper était enfant, les clichés sur lesquels David Beckham se retrouvait déguisé en poupée, ou posait aux côtés d'Elsa et Anna, les héroïnes du film d'animation La Reine des neiges (2013), fourmillaient sur les réseaux sociaux. Quelques années plus tard, l'ancien sportif professionnel ne déroge toujours pas à la règle.
Installé dans le jardin de la maison familiale pour planter un arbre à l'occasion du jubilé de platine de la reine Elizabeth II, chantant Dancing Queen du groupe ABBA durant l'anniversaire de Cruz ou s'adonnant à quelques plaisanteries à l'occasion du Red Nose Day, l'un des téléthons les plus importants d'Angleterre... le duo David et Harper Beckham multiplie les posts complices sur Instagram.
Mais s'il y a une chose que le père et sa seule fille partagent avant tout, c'est leur amour pour le sport. Celle-ci sait à peine marcher que déjà son père l'emmène sur les terrains de football pour regarder les matchs de ses frères. Quelques années plus tard, des photos de la petite fille, ballon au pied, font la fierté de l'ancien capitaine de l'équipe britannique. En avril, David Beckham publiait par ailleurs une vidéo sur laquelle la fillette, qui porte un maillot des Miami Heat, regarde un match de NBA avec attention, avant de hurler de joie pour son équipe.
Des baisers controversés
Pour célébrer la nouvelle année, le mari de l'ancienne Spice Girl avait publié un carrousel revisitant plusieurs moments en famille dont un, le montrant en train d'embrasser sa fille. La vidéo a dérangé certains internautes, choqués par un comportement qu'ils estimaient trop sexualisé. «Je crois qu'Harper est mal à l'aise», écrivait même l'un d'entre eux. Or, ce n'était pas la première fois que David Beckham recevait de tels commentaires.
Lors d'un live Facebook datant de 2017, il avait expliqué : «J'ai été critiqué pour avoir embrassé ma fille sur la bouche l'autre jour. J'embrasse tous mes enfants sur la bouche. (…) Je suis très affectueux avec eux.» Avant d'ajouter : «C'est comme ça que j'ai été élevé et nous sommes comme ça, Victoria et moi». Peu affecté par les critiques, il a publié, quelques semaines plus tard, des clichés sur lesquels il embrasse à nouveau sa fille lors d'une balade en forêt.
Autre sujet de controverse : en janvier, c'est via un post Instagram que David Beckham exprimait son désarroi au sujet du béguin de sa fille pour un camarade. À l'appui, des lunettes de soleil pour cacher sa tristesse, un cliché en noir et blanc pour manifester sa mélancolie et un visage de six pieds de long. Une mise en scène qui aurait mérité un Oscar. Ce qui n'a pas manqué d'alimenter la polémique sur la relation pour certains «malsaine» avec sa fille. Mais la controverse ne semble pas atteindre David Beckham.
En vidéo, David Beckham se grime en septuagénaire fringant pour une campagne contre le paludisme
Une place de choix
Car Harper Beckham, seule fille de la fratrie, est aussi choyée par ses trois grands frères. Comme le montre une vidéo de Victoria Beckham, dans laquelle on voit son fils aîné Brooklyn et sa benjamine danser et s'étreindre. Une relation pleine de complicité. À tel point que le jeune homme a fait de la fillette sa demoiselle d'honneur le jour de son mariage avec Nicola Peltz, le 9 avril.
Récemment, c'était au tour du cadet de la famille, Romeo, d'afficher sa connivence avec Harper. Sur la photo, le jeune homme porte sa petite sœur sur son dos alors que celle-ci l'enlace tendrement.
Enfin, Cruz a quant à lui publié une photo vintage de lui et de la fillette, à l'occasion de son 10e anniversaire.
Celle qui a été élue le «bébé le plus stylé du monde des people» par le site anglais My1styears.com, pour son premier anniversaire, voit depuis sa vie scrutée à la loupe par les médias et les internautes. Son père, lui, n'a que faire des critiques. Il entend bien préserver sa complicité avec sa fille, dont il s'est fait tatouer le prénom dans le cou.
Camille Vasquez, l'avocate et redoutable stratège médiatique de Johnny Depp
L'acteur a remporté, le mercredi 1er juin, son procès en diffamation contre Amber Heard. Et ce, en partie grâce à Camille Vasquez, membre essentielle de son équipe de défense et redoutable experte médiatique.
Robe discrète et arrivée sur la pointe des pieds : Meghan Markle et le prince Harry font profil bas à la messe du jubilé
Les Sussex ont reçu un accueil mitigé durant la messe organisée en l'honneur de la reine Elizabeth II, à la cathédrale Saint Paul de Londres, ce vendredi 3 juin.
Procès : Amber Heard déclarée coupable de diffamation et condamnée à verser 15 millions de dollars à Johnny Depp
L'acteur vedette de la saga Pirates des Caraïbes a également été condamné à verser 2 millions de dollars à son ex-femme qu'il poursuivait pour une tribune l'accusant de violences conjugales.
Le Figaro
Le Saint James, le Jardin de Cheval Blanc, Andia… Six terrasses pour se mettre au vert à Paris
- Accueil
- Évasion
Six adresses en plein Paris pour se régaler au vert.
Vanessa ZocchettiSophistiquée, la Terrasse du Saint James
Un jardin caché, agencé par le jardinier Xavier de Chirac, avec une pergola, une gloriette, des amphores, et des tables imaginées par Laura Gonzalez… Le rêve ! On accède à ce cadre enchanteur dès 19 heures pour prendre un verre ou savourer les spécialités du chef Julien Dumas : asperges blanches à la plancha, sardines marinées façon ceviche, cochon de lait… Un régal à tous points de vue.
Plat à partir de 35 €. 5, place du Chancelier-Adenauer, 75116. saint-james-paris.com/fr
Caché, le Café Aristide
Monsieur Aristide a un secret. Cet hôtel dissimule, en effet, des terrasses sur plusieurs niveaux. Entre les treilles et les plantes, on laisse le temps s'étirer. On boit un verre entre amis. On commande finalement houmous et caviar d'aubergines. Et pourquoi ne pas dîner là d'un chou-fleur rôti au citron, câpres et taboulé ? La soirée avance et un Mojito méditerranéen à l'origan s'impose.
Mezzés à partir de 5 €. 3, rue Aristide-Bruant, 75018. monsieuraristide.com
En apesanteur, le Jardin de Cheval Blanc Paris
Des arbres, des fleurs et, à l'horizon, la tour Eiffel… Le Jardin de Cheval Blanc Paris s'étire sur 650 mètres carrés, et invite à savourer les plaisirs de saison. Les chefs Arnaud Donckele et William Béquin et le chef pâtissier Maxime Frédéric ont ainsi conçu une carte autour de la tomate et de la fraise. On succombe, par exemple, à un pain perdu à la tomate et son sorbet à la Green Zebra, et à une île flottante aux fraises des bois et fleur d'oranger. Un avant-goût de vacances.
Plat à partir de 35 €. 8, quai du Louvre, 75001. chevalblanc.com
Conviviales, Les Belles Plantes
Les Belles Plantes portent bien leur nom avec leur terrasse bordée d'arbustes qui donne sur le Jardin des Plantes. On y vient pour se ressourcer sous les canisses autour d'une planche mezzé (avec falafels, caviar de courgettes, houmous de betterave, stracciatella et focaccia) et d'une pavlova aux fruits rouges. Une délicieuse pause.
Planche mezzé, 17 €. 47, rue Cuvier, 75005. restaurant-lesbellesplantes.com
Dépaysant, Andia
Pour explorer une jungle qui se déploie dans une ancienne gare, cap sur Andia et sa terrasse luxuriante. La végétation foisonnante donne le ton de la carte, qui fait la part belle à la cuisine des Andes. En entrée, on ne manque pas le Guacamole de la casa. On enchaîne avec un Ceviche clásico ou un Antichucho pollo, des brochettes de poulet marinées au mojo picón, sauce à l'ail et au piment légèrement relevée.
Entrées à partir de 10 €, plat à partir de 19 €. 19, chaussée de la Muette, 75016. andia-paris.com
Enchanteur, Fabula
Le jardin du Musée Carnavalet accueille Fabula, restaurant éphémère du chef Thibaut Spiwack – candidat à Top Chef 2022. Entre les buis, les fleurs, les murs couverts de lierre, on dîne d'artichauts twistés par un condiment cassis-menthe, et d'un gravlax de bœuf, servis dans la lumière tamisée de lunes gonflées à l'hélium qui flottent poétiquement au-dessus de cet écrin.
Entrées à partir de 12 €, plats à partir de 19 €. 16, rue des Francs-Bourgeois, 75004. fabula.paris
L'Humanité
Meeting parisien de la Nupes : pour les jeunes militants, l'espoir au bout des législatives
ReportageJean-Luc Mélenchon a renoué avec l'exercice du meeting, mercredi soir à Paris pour galvaniser les troupes de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), à douze jours du premier tour des législatives. L'Humanité s'est glissé dans le rassemblement avec de jeunes militants afin de recueillir leurs sentiments.
Le meeting a eu lieu dans une jauge plus modeste qu'à la présidentielle. Mais 1 500 personnes se sont tout de même pressées à la salle Olympe de Gouges dans le XIe arrondissement de Paris, certaines ayant même dû rester suivre le meeting sur un écran placé à l'extérieur.
Plusieurs candidats à Paris étaient présents, du secrétaire national d'EELV Julien Bayou à l'antispéciste Aymeric Caron en passant par la communiste Céline Malaisé.
"Le plus important aujourd'hui, c'est l'écologie et c'est le seul mouvement qui peut nous donner de l'espoir", nous explique Léonie, étudiante en science politique à l'université Panthéon-Assas avant d'ajouter : "Pour nous jeunes qui avons connu les mandats de Sarkozy, Hollande et Macron, c'est réellement une source d'espoir."
Législatives. La Nupes rêve de jeunes enfin égauxLa dynamique des gauches rassemblées
Jean-Luc Mélenchon, qui depuis quelques semaines savoure la dynamique des gauches rassemblées, a livré un discours passionné, versant dans le stand-up humoristique à certains moments.
Carte interactive Qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription ?
Pour Quentin Gidoin, salarié à la Bibliothèque Nationale de France, actuellement au cœur d'un mouvement social : "J'ai envie d'y croire, je fais parti d'une génération qui a souvent subi les élections les unes après les autres avec cette gauche qui répondait aux logiques libérales et je suis heureux ce soir d'être là."
La Nupes au coude-à-coude avec LaREM
Si la Nupes est au coude-à-coude avec LaREM et ses alliés sur le total national des voix, autour de 28%, selon les projections des sondeurs, le chef des Insoumis explique : "Notre point haut est supérieur à leur point bas." Or "si les gens pensent qu'on peut gagner, ils vont descendre voter par paquet, par grappe, par wagon", a assuré le tribun insoumis, suscitant des "On va gagner" sonores dans la salle.
"C'est le programme le plus construit aujourd'hui, qui permet de traiter l'ensemble des sujets sur les conditions de travail, sociales et démocratiques mais également écologique", tient à souligner Léa Catala, salariée à la ville de Paris. La jeune militante précise : "Mélenchon 1er ministre, c'est aussi pour lutter contre l'abstention, donc oui ça me donne de l'espoir".
LFI, EELV, PS, PCF, Générations, "nous nous sommes rassemblés pour dire au pays, nous sommes une alternative si vous avez compris que ça ne peut plus durer comme c'est là", a déclaré Jean-Luc Mélenchon.
Or il y a urgence, a-t-il exhorté, car "l'Etat s'effondre autour de nous" : école et hôpital en difficulté, montée de la pauvreté, "inaction climatique" et même "pour assurer la tranquillité d'un match de foot".
Processus démocratique
"Déjà j'ai apprécié qu'on ait un meeting de cette taille pour les élections législatives. Il n'y a pas que l'élection présidentielle, il y a aussi une Assemblée nationale qui a son importance dans le processus démocratique", nous explique Rémi, étudiant en conception de jeux vidéos.
Caroline Fiat : « C’est nous qui représentons les ouvriers, pas Le Pen »"Sa stratégie est intelligente mais le “Jean-Luc Mélenchon Premier ministre” ne doit pas effacer ceux qui ne sont pas fans de la première heure", observe Ian Brossat, ancien directeur de campagne du candidat communiste Fabien Roussel.
Julien Bayou confie pour sa part être "agréablement surpris" du fonctionnement de la Nupes : "C'est fluide dans la coordination, ça prend sur le terrain, on a fixé quelques grands axes de campagne et chacun a ses manières de communiquer."
Giovana Gravier, étudiante en Communication souligne : "On a senti le besoin de s'engager, c'est nous le futur et ce programme correspond à nos convictions."
L'Humanité
L’union de la gauche, toute une histoire
EmissionAlors que l'entente des forces de gauche autour de la Nupes en vue des législatives constitue un accord historique, comment cette union s'inscrit-elle dans l'histoire de la gauche en France ? Schismes, rassemblements, unions et désunions... On fait le point pour vous dans cette chronique vidéo.
Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Cinq minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
Quelles institutions pour faire vivre la démocratie ?
Agorascitoyenneté Une réforme institutionnelle est nécessaire pour faire primer l’intérêt général et relever les nombreux défis de notre temps. La tâche figure en haut de l’agenda de la future alliance de gauche. Comment y parvenir ?
Latifa MadaniCharlotte Girard, Eleonora Bottini, Christian Salmon
Montée de l’abstention, défiance croissante envers les représentants, un Parlement qui ne reflète qu’une minorité de la société, un pouvoir trop vertical, des contre-pouvoirs affaiblis… Les institutions de la Ve République sont à bout de souffle, notre démocratie est en danger : 83 % des Français demandent plus et mieux de démocratie, selon un sondage Harris Interactive d’octobre 2021. De nouvelles formes d’engagement émergent, en particulier chez les jeunes. Il est plus que temps de réformer les institutions, de revitaliser la démocratie et de permettre l’intervention citoyenne et, pourquoi pas, de passer à la VIe République. Voici l’un des grands chantiers auxquels devra s’atteler la Nupes.
Comment expliquer la crise démocratique que traverse notre pays ?
Charlotte Girard Elle s’explique d’abord par un problème de représentation. Les gens ne se sentent plus représentés par les politiques. Quoi qu’ils fassent, c’est la même politique qui est menée. Les revendications de changement ne sont jamais honorées. Au contraire, les mêmes politiques sont mises en œuvre et, à chaque fois, de façon plus étendue. Le sentiment selon lequel « quoi que je vote, c’est toujours la même chose » se renforce, et l’abstention avec. De plus, il n’y a plus de lien entre le représentant et le représenté. Il n’y a pas de moyen concret d’interpeller l’élu et de lui demander des comptes.
Eleonora Bottini Tout d’abord, il faut mentionner que la France n’est pas le seul pays à traverser ce que l’on peut appeler une crise de la représentation. Il s’agit d’un phénomène plus global. Il y a néanmoins des spécificités françaises qui expliquent en partie cette crise. Ce qui domine en France, c’est le sentiment, chez le citoyen, que son vote a peu d’impact, particulièrement lorsqu’on est dans l’opposition. L’un des principes de la démocratie est que, lorsqu’on perd, on ne perd pas tout. L’alternance permet de gagner une prochaine fois, et on doit garder la possibilité d’être entendu, même entre deux élections. Le sentiment d’impuissance, celui d’un vote qui compte peu, est dû à plusieurs facteurs. Tout d’abord, le mode de scrutin majoritaire à deux tours, mis en place sous la Ve République. Par définition, ce mode de scrutin réduit les chances de pouvoir compter avec son vote, notamment si on donne sa voix à un parti, ou à un candidat qui n’est pas dans un « grand » parti. Ensuite, en lien avec le mode de scrutin, le fait majoritaire : les principales institutions de l’État sont sur la même ligne politique, elles se soutiennent mutuellement, sauf exception en cas de cohabitation (mais il n’y en a plus depuis 2002). Les institutions de contre-pouvoir, comme devrait l’être le Sénat, ont un rôle très limité.
Christian Salmon Il s’agit d’une crise de souveraineté. L’hégémonie du néolibéralisme, mondialisé depuis trente ans, a dépouillé l’État de sa souveraineté au profit des multinationales, des marchés financiers et, en Europe, de la Commission de Bruxelles. Face à l’hypercrise actuelle (sanitaire, financière, écologique et militaire), l’État a démontré son impuissance. Les vraies décisions sont prises ailleurs. D’un côté, des pouvoirs anonymes prennent des décisions. De l’autre côté, des visages impuissants s’affairent pour alimenter l’illusion d’un décisionnisme politique. C’est le syndrome McKinsey.
La démocratie ne se limite pas au seul vote, au seul scrutin électoral…
Charlotte Girard Surtout pas. D’où la question de la participation concrète des citoyens à l’activité politique du pays. Les modes de participation réelle à la vie publique sont extrêmement rares. Une séparation est organisée entre le monde dit politique et les citoyens, comme s’ils n’en faisaient pas partie. C’est un choix très ancien, celui de l’exclusivité du régime représentatif au détriment de la démocratie directe. Ce choix a atteint aujourd’hui des limites inacceptables.
Christian Salmon Le suffrage universel, clef de voûte de la Ve République, ne fait plus recette auprès des électeurs. Les Français l’utilisent de plus en plus comme un droit de veto, plutôt que comme un vote d’adhésion. C’est l’essence du vote antisystème. On n’élit plus, on élimine… Sarkozy fut élu sur la rupture (avec Chirac) ; Hollande, pour en finir avec Sarkozy. Les primaires ne font qu’accélérer le mouvement. Après Hollande, empêché de se représenter, Sarkozy fut sèchement congédié, Juppé et Valls éliminés. L’électeur stratège se comporte en parieur averti qui mise à la baisse, comme s’il avait davantage à gagner au discrédit des favoris qu’à l’espoir d’une alternance tant de fois déçue. Le discrédit est si puissant, sa vague est si haute que les candidats n’ont d’autre choix que de surfer sur elle, de se mettre de son côté, dénonçant le système, promettant la rupture, affichant leur transgression.
Faut-il en finir avec la Ve République ? Et comment ?
Eleonora Bottini Il faut distinguer changer la Constitution et changer de Constitution. Pour en finir avec la Ve République, il faut savoir si on souhaite remplacer entièrement le texte constitutionnel, ou seulement le réformer. L’option la plus radicale consisterait à changer de Constitution par le processus de l’Assemblée constituante. Mais selon quels critères ? Avec quel mode de scrutin ? L’autre option est de modifier la Constitution. Mais de le faire de façon suffisamment substantielle dans ses équilibres institutionnels de manière à passer de fait à une VIe République. C’est le cas dans d’autres pays. L’Italie en est à la IIe République sans avoir changé de Constitution, mais après avoir réformé largement le système politique. Une des façons d’en finir avec la Ve République serait de remettre en question le régime hybride actuel, un régime parlementaire mais à tendance présidentialiste. Un des fondements de ce régime est l’irresponsabilité politique de l’exécutif dans son ensemble : nous avons un chef de l’État irresponsable politiquement et un gouvernement qui doit être responsable devant l’Assemblée nationale, mais qui, en réalité, ne l’est pas en raison du fait majoritaire.
Christian Salmon La Ve République est déjà morte. Elle ne se survit qu’à l’état spectral. De la nation, tant vénérée par les auteurs de la Constitution, il ne reste qu’un État fantôme, tout juste une hallucination, est-on tenté de dire. On a pris l’habitude de dénoncer le caractère monarchique de la Ve République. Mais la donne a changé, ce n’est plus le pouvoir personnel qui mène la danse, c’est un pouvoir impersonnel : les marchés, les agences de notation, les organisations transnationales… La guerre en Ukraine le démontre encore. L’homme réputé le plus puissant de la nation est un homme sans pouvoir, contraint de jouer les négociateurs. Même renforcé par la présidence de l’Union européenne, il n’a pas de prise sur les événements, il fait des coups médiatiques. À l’abri de l’élection présidentielle, qui accrédite tous les cinq ans le mythe d’une nation souveraine, c’est « un gouvernement d’affaires courantes » qui se poursuit entre les élections. L’essentiel se joue ailleurs.
Charlotte Girard Bien sûr, il faut en finir avec la Ve République, en raison précisément de cette crise profonde entretenue par les institutions actuelles. Il faut en finir en permettant aux citoyens de se réemparer des institutions. Ils doivent redevenir les auteurs de leur régime politique.
Comment y parvenir ?
Charlotte Girard En mettant le peuple aux commandes du processus constituant. L’Assemblée constituante est la formule qui me semble la plus démocratique, à condition qu’elle réponde à certaines caractéristiques, en particulier qu’elle ne se contente pas de rééditer le geste électoral, à savoir juste élire des constituants et les laisser faire. Il faut veiller à ce qu’il y ait une implication populaire constante durant le processus. Un pouvoir d’initiative permanent, ce serait véritablement nouveau.
Quels changements substantiels introduire dans une nouvelle Constitution ?
Eleonora Bottini Si on reste sur la question clé de la responsabilité de l’exécutif, il faut déjà revoir la logique de la Cour de justice de la République, créée en 1993. Celle-ci a instauré une responsabilité pénale des ministres se substituant à la responsabilité politique, inexistante. Nous avons vu, durant la crise sanitaire, la faille que constituait cette absence de responsabilité. Il faut, ensuite, élargir les mécanismes de mise en œuvre de la responsabilité politique du gouvernement. Par exemple, la procédure actuelle limite considérablement les motions de censure. Et, bien évidemment, revoir le mode de scrutin afin d’intégrer une composante proportionnelle.
Charlotte Girard Ce qui permettrait de raviver la flamme démocratique, ce sont des dispositifs d’intervention populaire. Actuellement, nous sommes confinés, soit dans des échéances électorales soit dans des référendums qui ne viennent pas ou qui n’ont lieu que selon le bon plaisir du prince (du président de la République). Des référendums qui soient d’initiative populaire, réellement, doivent être remis à l’ordre du jour. Ils doivent produire des textes constitutionnels, pas que législatifs. La Constitution doit pouvoir faire l’objet d’une révision à l’initiative directe du peuple. De la même manière, il faut prévoir que cette initiative soit dirigée contre ou pour d’autres représentants, aux fins de déclencher une nouvelle élection. Il s’agit, en résumé, de rebattre les cartes, de façon que le peuple joue le rôle premier, que le président ne soit plus l’acteur principal. Je serais carrément pour l’abolition de la présidence de la République telle qu’elle existe actuellement avec le suffrage universel direct. D’ailleurs, pourquoi avoir un président de la République ? On pourrait avoir un exécutif collectif. De la même manière, on peut imaginer un régime beaucoup plus parlementaire, qui ne soit pas contrôlé uniquement par une majorité inamovible. Il faut pouvoir discuter des options majoritaires, pouvoir les remettre en cause en cours de mandat, réviser les orientations politiques de façon à réhabiliter la délibération.
Changer la Constitution suffira-t-il à garantir une meilleure représentation et une réelle souveraineté populaire ?
Christian Salmon La réponse est dans la question. Ne pas s’en tenir à des dispositions juridiques. Ce n’est pas seulement une architecture des pouvoirs qu’il faut imaginer. C’est la vie politique qu’il faut revitaliser. À tous les niveaux, communal, régional, national. C’est un processus de refondation démocratique. Seule une Assemblée constituante peut dessiner un nouvel horizon démocratique. Seule une repolitisation des exclus ou des déçus de la démocratie peut conjurer l’épuisement d’un certain régime de « croyance » dans le politique, c’est-à-dire le crédit que l’on fait aux hommes et aux institutions. C’est une crise symbolique autant que juridico-politique.
Eleonora Bottini Nous sommes dans une démocratie représentative, essentiellement. Dès lors, comment instaurer la part de démocratie directe que la Constitution promet ? Actuellement, le référendum est entre les seules mains du chef de l’État, le référendum d’initiative partagée ne peut être mis en œuvre, créant ainsi une illusion de démocratie directe. Les référendums d’initiative citoyenne ne sont pas la solution. Personnellement, je serais davantage pour le modèle des conventions citoyennes. Mais il faudrait que ce soit les citoyens qui en aient l’initiative. Ainsi pourraient-ils, par exemple, avoir la possibilité de demander la convocation d’une convention par une récolte de signatures, sur un thème déterminé.
Charlotte Girard La Constitution ne peut pas pourvoir à tout. Mais, pour garantir une meilleure représentation et une vie démocratique réelle, il faut une éducation politique et citoyenne profonde. Cela veut dire imaginer et mettre en place des mécanismes qui permettent à beaucoup plus de gens de différents milieux de s’impliquer politiquement. Faire en sorte que le statut de personnage politique ne soit plus réservé qu’à une certaine classe sociale.
Christian Salmon La création de la Nupes est le premier événement qui déjoue la spirale du discrédit. Il faut le souligner sans esprit partisan. Depuis le deuxième tour de la présidentielle, l’histoire semble bégayer. Elle ne se satisfait pas d’une élection apparue comme inachevée. Pas de débat. Pas de mandat. Un autre agenda a pris le dessus. Un troisième tour, « la belle ». Le cours des événements refuse de rentrer dans le lit constitutionnel. C’est un événement aux conséquences imprévisibles qui remet en marche l’horloge de l’histoire. Il faut saluer la vista de Jean-Luc Mélenchon, qui redonne crédit à l’action politique et ouvre un nouveau champ de possibilités et d’expériences politiques.
institutions6è républiqueVe républiquedémocratie Le Figaro
Paris : des policiers tirent sur un véhicule après un refus d'obtempérer, deux blessés graves
Guillaume PoingtLe conducteur du véhicule aurait refusé un contrôle routier puis tenté de renverser des policiers à vélo.
Deux occupants d'un véhicule ont été grièvement blessés par balles par des policiers à vélo ce samedi 4 juin à Paris, dans le 18e arrondissement, a appris Le Figaro de sources policières. Le conducteur du véhicule aurait refusé un contrôle routier avant de prendre la fuite.
À lire aussiFace aux refus d'obtempérer, les policiers se sentent de plus en plus désarmés
Les faits ont eu lieu aux alentours de 11h entre la rue Ordener et la rue Custine. Un équipage de police a remarqué un véhicule avec quatre passagers à son bord dont l'un sans ceinture de sécurité, indique une source policière. Les policiers se sont approchés pour contrôler le véhicule mais le conducteur a refusé le contrôle et pris la fuite, poursuit cette source. Bloqué dans la circulation, le véhicule a été rattrapé par des policiers à vélo. Le conducteur aurait alors fait mine de couper le contact puis aurait redémarré pour prendre la fuite, faisant chuter un policier à vélo.
Dix cartouches tirées
Trois policiers ont alors fait usage de leur arme. Dix cartouches ont été tirées. «Les policiers ont ouvert le feu sur la voiture et crevé les pneus. La voiture a fini sa course dans une camionnette blanche», raconte un témoin. Le conducteur, touché au torse, et une passagère, touchée à la tête, ont été grièvement blessés. Ils ont été conduits à l'hôpital, leur pronostic vital est engagé. Les deux passagers arrière, eux, n'ont pas été touchés. Ils ont été interpellés. Selon nos informations, certains passagers sont connus des services police. Ils étaient par ailleurs sous l'emprise d'alcool et de stupéfiants au moment des faits.
Une enquête confiée au 2e district de police judiciaire (2e DPJ) a été ouverte pour «tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique», indique le parquet de Paris au Figaro. En parallèle, une enquête confiée à l'IGPN (inspection générale de la police nationale) a été ouverte pour «violences volontaires avec arme par personnes dépositaires de l'autorité publique». Les enquêteurs ont commencé à faire les premières constatations sur place, comme le montre une vidéo du journaliste indépendant Clément Lanot.
«Ils nous ont menacés de mort» : à Nantes, des militants Reconquête ! agressés
Trois individus sont actuellement en garde à vue.
«Challenger», l'influenceur entré au Stade de France trois jours après s'être mis en scène tirant à la Kalachnikov
Le jeune homme, suivi par des dizaines de milliers d'adolescents sur les réseaux sociaux, s'est décrit «en Syrie», tirant avec un fusil d'assaut. Selon nos informations, un signalement a été demandé par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Paris : un homme dans un état grave après être tombé dans la Seine à la suite d'une bagarre
Deux hommes ont été interpellés et placés en garde à vue pour «tentative de meurtre».
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Législatives. Jean-Marc Lespade : « Face à LaREM, nous jouons clairement la gagne »
EntretienLe maire PCF de Tarnos est candidat de la Nupes dans les Landes contre le député macroniste sortant Lionel Causse. Face à la politique de marchandisation du logement, conduite ces cinq dernières années – un enjeu particulièrement prégnant sur son territoire –, Jean-Marc Lespade entend opposer une tout autre logique. Entretien
Dans la deuxième circonscription des Landes (Dax, Biarritz, Saint-Jean-de-Luz), la Nouvelle Union populaire écologique et sociale sera représentée par Jean-Marc Lespade, maire communiste de Tarnos depuis octobre 2004. Historiquement ancrée à gauche, la circonscription emportée par le marcheur, ex-PS, Lionel Causse en 2017, est jugée gagnable par la Nupes. Dans une région marquée par de fortes inégalités entre la côte et les communes plus rurales, celui qui est aussi président de l’EPFL Landes (association nationale des Établissements publics fonciers locaux) est très attaché à la question du logement, et propose de repenser sa conception.
Avec la Nupes, pensez-vous pouvoir reconquérir cette circonscription emportée par LaREM en 2017 ?
J’ai déjà eu l’opportunité de battre Lionel Causse (député sortant LaREM et ex-socialiste – NDLR) aux élections départementales de 2015. Nous menons une campagne très dynamique et nous jouons clairement la gagne avec une campagne de terrain et de proximité. Beaucoup de bénévoles et de militants sont mobilisés, c’est très encourageant. Nous avons toutes nos chances.
Le logement est un enjeu majeur sur votre territoire. Quelles sont les conséquences de la politique actuelle pour les habitants ?
Les prix se sont envolés ces dernières années. Nous sommes soumis à une spéculation venue de promoteurs immobiliers, qui bénéficient parfois d’aides de l’État. La pression foncière se fait aussi de plus en plus forte. Par exemple, chaque année, les saisonniers, en bonne partie des jeunes qui assurent les récoltes de fruits et l’activité touristique en période estivale, peinent à trouver un logement à un prix abordable. Je m’oppose fermement à cette marchandisation. En tant que communiste, je suis très attaché au droit au logement, normalement garanti par la Constitution. Face à l’ampleur du nombre de mal-logés, Bernard Birsinger, ancien député PCF et maire de Bobigny, défendait une conception de mon point de vue révolutionnaire : la gratuité du logement.
Vous êtes également maire de Tarnos, qu’avez-vous entrepris pour répondre à ces besoins dans votre commune ?
Nous avons fait le choix d’acquérir du foncier pour atténuer la spéculation, via notamment le droit de préemption. Notre commune gagne environ 1 000 habitants tous les dix ans, et nous souhaitons loger tout le monde. C’est pourquoi nous avons mis en place des parcours résidentiels qui permettent aux familles aux capacités financières limitées d’accéder à un logement. Nous menons actuellement deux projets de construction de résidences en bail réel solidaire : les acquéreurs seront propriétaires du logement mais pas du terrain, et 30 % resteront des logements locatifs sociaux.
Si vous étiez élu, que proposeriez-vous à l’Assemblée en la matière ?
Contrairement à Lionel Causse qui considère que les collectivités seules ont la responsabilité du logement, je pense qu’elle relève d’abord et avant tout de l’État. Il faut limiter la part du budget allouée au logement, qui, pour nombre de ménages, dépasse le tiers de leurs revenus, et instituer des mesures en ce sens comme la généralisation de l’encadrement des loyers, à la baisse dans les zones tendues. La lutte contre la précarité énergétique est également importante. C’est un des engagements que nous prenons dans le cadre de la Nupes : la rénovation de 700 000 logements sur le plan de l’isolation. C’est une nécessité écologique, mais également une mesure intimement liée au pouvoir d’achat, puisqu’elle va permettre de diminuer les dépenses en énergie des foyers concernés.
Certains de vos adversaires vous opposent que ces mesures seraient infinançables. Que leur répondez-vous ?
Cinq milliardaires possèdent autant que 27 millions de Français. De l’argent dans notre pays, il y en a. Il est juste extrêmement mal réparti. C’est la raison pour laquelle il faut envisager une réforme fiscale plus juste et plus équitable. Et pour le logement, l’État devrait, comme ce fut le cas par le passé, revenir à l’aide à la pierre, notamment pour la construction locative sociale.
Entretien réalisé par Titouan Thonier
Jean-Marc LespadesNupespcfLégislatives 2022 L'Humanité
Atmosphère(s)
ChroniqueMac Macron II, ou la métaphore de l’absent-présent.
Jean-Emmanuel DucoinStratégie Il apparaît, puis disparaît. Il parle, ne dit pas grand-chose. Il est présent, sans présence. Un peu fantomatique, comme en suspens… Mac Macron II ressemble à ce cliché déconcertant, dévoilé lundi 30 mai par sa photographe officielle, Soazig de La Moissonnière, sur lequel nous l’apercevons, seul, déambulant dans une rue de la capitale, en pleine nuit. L’instant aurait été capturé le 19 mai, aux alentours de minuit, rue de Rivoli. Le prince-président marche sur un passage piéton, visiblement en pleine conversation téléphonique. Pas de gardes du corps dans le champ de vision, pas de véhicule officiel, juste quelques badauds qui ne le reconnaissent pas et n’imaginent pas une seconde qui est ce promeneur solitaire qu’ils viennent de croiser. Incroyable métaphore de l’absent-présent.
Mais qu’on ne s’y trompe pas. La mise en scène, voulue et délivrée pour qu’elle soit commentée, s’apparente à une mise en abyme aussi singulière qu’inquiétante. Elle signifie surtout une stratégie politique éminemment réfléchie : comme avant la présidentielle, Mac Macron II laisse filer le temps et retarde ses annonces de « réformes » pour soi-disant remettre la société en mouvement, laissant ainsi peu de prises aux oppositions avant les législatives. Selon le Monde, qui résume assez bien cette situation d’ « atmosphère gazeuse », l’homme « surgit souvent là où on ne l’attend pas », mais « il arrive aussi qu’on attende le chef de l’État et qu’il ne surgisse pas »…
Au-dessous Voilà plus d’un mois que le prince-président a été réélu et le pays est tenu en haleine sur le sens qui sera donné à ce second quinquennat – qui n’a pas démarré. Le 16 avril dernier, à Marseille, il affirmait pourtant : « Je n’ai aucune envie de faire cinq ans de plus. Non, je ne veux pas les faire en plus, je veux complètement refonder. Je veux que ce soient cinq années de renouvellement complet. » Le casting pour y parvenir, nous le connaissons. Du recyclage de ministres. Quant à la première, Élisabeth Borne, pire que désolante, cette nomination était prévisible, donc sans effet. « C’est presque du jamais-vu, commente Frédéric Dabi, directeur de l’Ifop. Il n’y a pas de message passé par le gouvernement. Il n’y a pas d’action susceptible de créer de la mobilisation. On est dans une impression de “beurre mou’’. »
À l’évidence, il doit savoir où il compte aller, mais il se garde bien de l’évoquer clairement. Selon Jean-Luc Mélenchon en personne, cité par le Monde, Mac Macron II « est au-dessous de la main dans ce qu’il entreprend ». Et le candidat à Matignon d’ajouter : « Il donne le sentiment de ne pas être vraiment là. Il y a peut-être de l’épuisement (lié à la campagne présidentielle) et de la sidération car rien ne fonctionne, comme nous (la gauche) en 1983. Tout le monde a une couche de terreau, pas deux. Peut-être ne s’attendait-il pas à tomber sur un os comme moi ! »
Méthode Si ce climat à la fois filandreux et imprécis reste probablement la meilleure tactique pour assurer une majorité présidentielle au Parlement, Mac Macron II a bien sûr compris qu’il n’avait pas le droit à l’erreur lors de ce scrutin fondamental. Le député LaREM Gilles Le Gendre ne cache d’ailleurs pas les réelles intentions : « Il y a une pression, les gens veulent de l’action. Le ressort n’est pas cassé. Après les élections, en juillet, viendra la mise en œuvre d’une feuille de route radicale et profonde, et là, ce sera le tapis de bombes. » Vous avez bien lu… Mac Macron II a promis une « méthode nouvelle », d’autant qu’il a beaucoup à se faire pardonner après cinq années durant lesquelles il a incarné jusqu’à l’absurde une verticalité du pouvoir aussi inefficace que mortifère, plus « prince » que « président ». Seul moyen d’éviter le « tapis de bombes », élire une majorité de gauche les 12 et 19 juin. Au moins, ce serait conforme au souhait des Français, qui espèrent majoritairement que l’élu « ne dispose pas d’une majorité »…
Emmanuel MacronLégislatives 2022Élections 2022Nupes L'Humanité
Meeting de la Nupes : «Si les gens pensent qu’on peut gagner, ils arriveront de tous les côtés»
ActuEn meeting à Paris, aux côtés des candidats de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon a appelé les abstentionnistes à saisir, lors des législatives des 12 et 19 juin, «l’occasion extraordinaire de tourner la page» de la désastreuse politique Macron.
Julia HamlaouiEmilio MesletAlex Marinello« Dormez bourgeois, il n’y a pas de problème ». Le conseil vient de Jean-Luc Mélenchon qui a lu le Figaro avant de se rendre au meeting de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) à Paris mercredi soir. « Union de façade derrière Mélenchon pour masquer les divisions », titre ce matin-là le quotidien. « C’est surtout vous qui voulez masquer l’union », réplique l’insoumis devant 1 500 personnes, selon les organisateurs.
Entouré des candidats parisiens de la gauche unie aux législatives, il sourit de ces commentaires qui « ne ressortent de leur boîte que quand ils ont la trouille ». « C’est la première fois depuis la naissance de la Ve République et surtout depuis l’inversion du calendrier, qu’on donne, trois semaines avant le vote, l’opposition en tête alors même que l’élection présidentielle a à peine un mois », ajoute-t-il.
Carte interactive Qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription ?
L’écologiste Julien Bayou ne dit pas autre chose : « On est là prêt à nous battre pour la justice sociale et climatique. Dans le camp d’en face, eux, ils sont stressés car on commence déjà à dire que la majorité automatique n’est plus à porter de main », lance le secrétaire national d’EELV taclant, au passage, ceux qui « estimaient que la gauche et les écologistes étaient incapables de s’entendre et même irréconciliables. Ceux-là sont chez Macron et on ne s’en plaint pas du tout ».
« Maintenant, il faut que cela se concrétise dans les urnes »
Dans la salle, militants et sympathisants de gauche partagent cet enthousiasme. « En élisant les députés de la Nupes, le peuple sera enfin entendu. On va y arriver, j’en suis convaincu », affirme Yannis, un aide-soignant de 49 ans. Le rassemblement de la gauche est aussi applaudi : « C’est très positif surtout que le programme est vraiment un programme de rupture », salue un participant tandis qu’à quelques mètres Olivier assure que pour lui l’objectif est « d’au moins éviter que Macron n’obtienne une majorité absolue ».
« On a subi pendant 5 ans, on a beaucoup dit qu’on avait la gauche la plus stupide du monde parce qu’on n’était pas en capacité de se parler. Mais l’union, ça y est, c’est fait », reprend en écho depuis l’estrade de la salle Olympe de Gouges la candidate PS Dieynaba Diop.
Amadou Deme : « Si les quartiers populaires votent, on peut battre Macron »À Paris l’union reste parfois compliquée. La capitale compte la seule circonscription où le PS soutient officiellement une candidate dissidente, Lamia El Aaraje, alors que l’accord a investi l’insoumise Danielle Simonnet. Venue des Yvelines, Gina, une intérimaire de 27 ans, note cependant que « sur le terrain tout le monde est mobilisé : communistes, insoumis, écologistes, socialistes et même des militants du NPA ». « L’ambiance est extraordinaire, on sent qu’il y a une vraie dynamique. Maintenant, il faut que cela se concrétise dans les urnes », abonde un militant écologiste de la 8e circonscription de Paris.
« L’enjeu, c’est le quatrième bloc »
Car tous ont bien conscience que tout dépendra de la mobilisation… des électeurs. Alors que la présidentielle a dessiné un paysage où 3 blocs font jeu égal (LaREM et ses alliés, le RN et la gauche), « l’enjeu, c’est le 4e bloc » soit les 12 millions d’abstentionnistes, martèle Jean-Luc Mélenchon estimant que « si les gens pensent qu’on peut gagner, ils vont descendre par paquets, par grappes, par wagons, de tous les côtés ils arriveront ».
Chloé, une étudiante de 21 ans, elle, a franchi le pas peu avant la présidentielle puis : « Je me suis rendu compte que les législatives sont tout aussi importantes », confie-t-elle. Si les sondages annoncent pour l’heure une forte abstention (au-delà des 51,3 % de 2017), notamment des jeunes, ils sont 71 % des moins de 35 ans, selon Ipsos, à estimer que la volonté de conquérir Matignon affichée par la Nupes permet de susciter davantage d’intérêt pour les législatives.
Législatives. La Nupes rêve de jeunes enfin égaux« On n’est pas là pour témoigner ni grappiller quelques postes, on est là pour gagner et changer la vie. Cette campagne rencontre un succès qui va au-delà de nos espérances. Ce rassemblement attendu par tant de gens, depuis tant d’années fait que l’espoir renaît », croit aussi Julien Bayou qui en profite pour lancer un malicieux « La République, c’est nous ».
Ce n'est pas une question de principe
Et pour la Nupes, l’urgence se mesure au nombre de voyants passés au rouge. « Plus le temps passe, plus le débat se clarifie, assure Ian Brossat, dans les travées. Gilles Le Gendre a promis un ‘’tapis de bombes’’ si la majorité actuelle est reconduite. En clair : soit on choisit la stagnation des salaires et la retraite a 65 ans, soit on choisit le camp du progrès social », résume le porte-parole du PCF, renvoyant au programme de la gauche et à ses 650 mesures dont l’augmentation des salaires et la retraite à 60 ans.
Caroline Fiat : « C’est nous qui représentons les ouvriers, pas Le Pen »Pour beaucoup, c’est loin d’être une question de principe : « Je viens d’un milieu populaire, raconte un jeune alternant, l’augmentation des minima sociaux comme du Smic à 1 500 euros permettraient vraiment d’améliorer la vie de mes parents. » « Depuis cinq ans ils nous ont menti, tous les jours sur tous les sujets et ils veulent recommencer », embraye au micro Céline Malaisé, candidate PCF face à la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire : « en guise de mesure pour le pouvoir d’achat, ce gouvernement intérimaire nous annonce en fanfare le maintien du bouclier tarifaire. Mais qu’apprend-on finalement ? Que le blocage n’est que temporaire et sera rattrapé en 2023 », poursuit-elle.
Le revirement de Roux de Bézieux
Côté redistribution des richesses, le programme de la Nupes ne passe pas inaperçu, note également Jean-Luc Mélenchon qui s’amuse du changement de ton du président du Medef. En février, Geoffroy Roux de Bézieux jugeait le candidat FI d’alors « prêt à gouverner ». S’il prédisait qu’en cas de victoire les patrons arrêteraient « d’embaucher, d’investir », il estimait aussi que ce ne serait « pas le chaos comme certains le disent ». Et voilà que ce mercredi il le juge « prêt à mener la France dans le chaos ».
L’inquiétude montée d’un cran du patron des patrons est jaugée comme un signe encourageant de plus par le prétendant à Matignon qui rappelle tout de même : « Il dit qu’on taxe tout le monde. Mais non jusqu’à 4 000 euros de revenus personnels, vos impôts vont baisser mais les 5 (plus grosses fortunes, NDLR) qui ont autant que 27 millions c’est clair ils vont nous voir arriver ».
Sur le ton humoristique, le message à l’adresse des chefs d’entreprise se veut tout aussi clair : « Aucun entrepreneur ne renoncera à servir un consommateur. Par conséquent je n’ai pas une seconde de doute sur le fait que de toute façon ils feront ce qu’il y a lieu de faire. Mais si vous m’agacez trop, je suis obligé de vous dire que je me suis aperçu que le déficit de l’État est de 150 milliards et que c’est exactement la somme qui leur a été donnée en crédit d’impôt… »
Pouvoir d’achat en berne, sécheresse, hôpitaux et éducation au bord du gouffre, recul de la démocratie… « On a une occasion extraordinaire de tourner la page », insiste le chef de file de la Nupes, promettant des « mesures d’urgence mais aussi des mesures plus en profondeur » pour la « bifurcation écologique et sociale ».
Des propos qui font écho parmi ceux qui vivent au quotidien le désastre engendré par la « start-up nation » : « Je travaille dans un hôpital psychiatrique et, à force de lits fermés et de médecins en moins, des patients qui en ont pourtant besoin doivent attendre 6 mois avant un premier rendez-vous, pour les enfants c’est même jusqu’à 2 ans », raconte Olivier. Si Jean-Luc Mélenchon ne peut assurer « du jour au lendemain » d’un changement total « de paradigme », il s’y engage : « du jour au lendemain nous ferons cesser l’enfer ».
Julia Hamlaoui avec Alex Marinello et Emilio Meslet
Justice. Deux décisions attendues vendredi
Le Conseil d’État se prononce vendredi sur le refus du ministère de l’Intérieur d’attribuer le label « Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) » aux candidats investis par le rassemblement de la gauche, qui a déposé un recours. Les partenaires de la Nupes dénoncent une manœuvre politique visant à diviser les scores de la gauche entre FI, PS, EELV et le PCF, alors même que le nuancier politique diffusé aux préfets autorise les candidats de la majorité présidentielle à se présenter sous la dénomination « Ensemble », qui rassemble LaREM, le Modem, Horizons, etc. Problème : l’appellation « Ensemble » est aussi le nom de la formation de Clémentine Autain créée en 2013. La députée FI et candidate Nupes en Seine-Saint-Denis a donc intenté une action en justice au tribunal judiciaire de Paris, pour faire interdire le nom de la coalition macroniste, qui rendra aussi son verdict vendredi.
meetingLégislatives 2022Jean-Luc MélenchonNupes L'Humanité
Caroline Fiat : « C’est nous qui représentons les ouvriers, pas Le Pen »
ActuLégislatives 2022. Dans la sixième circonscription de Meurthe-et-Moselle, Caroline Fiat, la députée sortante investie par la Nupes, vise un deuxième mandat. Mais le RN joue la victoire. Reportage.
Lola RuscioPont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), envoyée spéciale.
« Bonjour, c’est la fameuse aide-soignante députée ! » lance Caroline Fiat à une salariée de l’usine de métallurgie Saint-Gobain de Pont-à-Mousson (15 000 habitants). Énergique candidate de la Nupes sur la 6e circonscription de Meurthe-et-Moselle, qui s’étend sur un vaste territoire à dominante rurale, entre Nancy et Metz, la députée sortante s’efforce de s’adresser aux ouvriers, ce 31 mai. « On veut parler aux personnes qui sont des fâchés pas fachos », explique-t-elle, consciente de la menace que constitue le RN dans ces élections.
Ce matin-là, Caroline Fiat, son suppléant et des militants communistes distribuent des centaines de tracts, écoutent, discutent avec les salariés pendant deux heures. Il reste du boulot pour convaincre. Olivier, la soixantaine, travaille depuis trente-huit ans dans la métallurgie, dans la lignée de son père et de son grand-père, autrefois ouvriers à l’usine, à une époque où les trois hauts-fourneaux tournaient à plein régime tant l’industrie était florissante.
Le soudeur n’a pas le vote très assuré : il a glissé un bulletin Macron dans l’urne au premier tour en avril, « donné une chance » à Le Pen au second, votera « peut-être » Nupes en juin. « Jean-Luc Mélenchon a parfois de bonnes idées, je le trouve bien, il s’occupe des gens. »
Relancer la loi grand âge et autonomie
C’est le parti lepéniste qui réalise ici les meilleurs scores. Marine Le Pen a réuni 27,5 % des voix à la présidentielle, juste devant Emmanuel Macron, largement devant Jean-Luc Mélenchon (21 %). Dans ces territoires sinistrés par la désindustrialisation, l’extrême droite a progressivement tissé sa toile, jusqu’à virer en tête au premier tour des élections législatives de 2017, avec 19,92 % des suffrages exprimés, devant l’insoumise Caroline Fiat (15,94 %).
Le PS, qui régnait depuis 1981 sur ces terres ouvrières, est à terre. Cette année encore, l’extrême droite espère la victoire. Mais à Pont-à-Mousson, la candidate de Reconquête ! pourrait mettre en difficulté celui du RN, à moins de lui constituer une réserve de voix non négligeable pour le second tour.
Un mauvais scénario que la candidate et son suppléant, Julien Hézard, veulent éviter, soulevant « deux urgences » : la lutte contre les déserts médicaux et la création d’emplois, autour de projets de réindustrialisation moins polluants. « Il faut faciliter les investissements dans la décarbonisation de l’usine Saint-Gobain, estime Julien Hézard, ouvrier, adhérent du PCF, militant syndical. Le RN n’apporte aucune réponse et préfère dire que les immigrés volent le travail des Français. » « Le vrai problème, ce sont les patrons comme Bernard Arnault qui s’en mettent plein les poches, qui délocalisent parce que la main-d’œuvre serait trop chère ici », abonde l’insoumise.
À l’époque, la députée avait relayé dans l’Hémicycle les inquiétudes des salariés lorsque le site était menacé de passer sous pavillon chinois. Mais la perspective de voir Saint-Gobain PAM, qui représente 2 000 emplois dans le Grand-Est, racheté par un concurrent étranger inquiète toujours dans le département. L’aide-soignante assure : « On ne lâchera jamais les salariés. C’est nous qui les représentons, certainement pas Le Pen, qui ne siège jamais à l’Assemblée, qui refuse la retraite à 60 ans. »
Deux médecins du travail arrivent sur le site de l’usine. « Vous êtes comme les sidérurgistes, une espèce rare en voie de disparition », plaisante Julien Hézard. Ils sont venus saluer l’équipe de Caroline Fiat. La conversation dévie vite sur la fermeture temporaire du service des urgences de la clinique privée de Gentilly. « Même le privé n’arrive plus à recruter de médecins, c’est terrible », se désole l’un d’eux.
La députée aide-soignante (ce qui a lui avait valu le méprisant surnom de « députée bac – 2 » sur les bancs macronistes) a renfilé la blouse pendant la crise sanitaire. Elle met en avant son combat pour la sauvegarde du service public hospitalier et défend son bilan concernant la mère de ses batailles : la santé. Au cours de son mandat, elle a notamment corédigé un rapport sur la situation catastrophique dans les Ehpad, interpellant sans relâche le gouvernement sur le manque de moyens humains dans les maisons de retraite, avec pour conséquence le très mauvais traitement des personnes âgées dont elles s’occupent. Ses prochains objectifs ? Relancer la loi grand âge et autonomie, maintes fois reportée par le gouvernement, arracher des financements à destination des établissements publics de santé, de la Sécurité sociale, etc. Le regard déterminé, elle conclut : « Il faut bien une députée pour gueuler et faire changer les choses ! »
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Contrôle technique des deux-roues: le gouvernement explique pourquoi il a choisi de reporter l'entrée en application
Laetitia LienhardDans un «mémoire de défense», que Le Parisien a pu consulter, adressé à la section contentieux du Conseil d'État, le ministère de la Transition écologique justifie son souhait de ne pas adopter la mesure avant janvier 2023.
Alors que le Conseil d'État a jugé mi-mai que le contrôle technique des deux-roues de plus de 125 cm3 devrait être mis en place au 1er octobre prochain en France, le gouvernement répond qu'un délai supplémentaire serait opportun.
À lire aussiContrôle technique des deux-roues: Macron ne veut «pas rajouter des contraintes» en ce moment
Pour rappel, face à l'obligation faite par l'Europe d'imposer cette nouvelle mesure au plus tard au 1er janvier 2022, la France est déjà en retard. Un décret avait été publié en août dernier indiquant que cette contrainte entrerait en vigueur au 1er janvier 2023, même si cela dérogeait au calendrier européen. Mais face à la fronde des associations de motards, le ministère des Transports avait annoncé la suspension de cette mesure, jusqu'à nouvel ordre en arguant que «ce n'est pas la priorité du ministère». Ce même ministère avait ensuite annoncé la mise en œuvre de mesures alternatives pour répondre aux objectifs visés par le contrôle technique mais aucun décret listant ces mesures n'est paru. C'est ce qu'a reproché le Conseil d'État au gouvernement en estimant qu'il est, à présent, temps pour le gouvernement français de respecter le droit européen.
Dans un «mémoire de défense», que Le Parisien a pu consulter, adressé le 1er juin à la section contentieux du Conseil d'État, le directeur des affaires juridiques du ministère de la Transition écologique justifie le souhait du gouvernement de ne pas adopter cette mesure, pour le moment.
Des mesures alternatives
«Il est permis de déroger à cette obligation lorsque l'État membre a mis en place des mesures alternatives de sécurité routière» permettant de réduire la mortalité des deux-roues, écrit-il tout en affirmant que le gouvernement a notifié à la Commission européenne, en décembre 2021, une série de dispositions allant dans ce sens.
Le courrier cite, à titre d'exemple, une nouvelle épreuve théorique du permis moto qui «insiste particulièrement sur l'entretien du véhicule, les points de contrôle à effectuer régulièrement et les risques d'accidents encourus en cas de mauvais entretien». Parmi cette série de dispositions, l'obligation nouvelle de porter des gants pour les motards, l'expérimentation de radars sonores permettant de verbaliser les deux-roues les plus bruyants et l'instauration de nouvelles normes plus drastiques en matière d'émissions polluantes sont également citées dans ce courrier de huit pages.
«La France n'est pas le seul pays concerné par la mise en œuvre de mesures alternatives au contrôle technique. La Finlande, l'Irlande et les Pays-Bas ont ainsi indiqué ne pas avoir l'intention d'introduire le contrôle technique et s'en tenir à des mesures alternatives, lesquelles sont assez similaires à celles adoptées en France», argumente le haut fonctionnaire.
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Le directeur des affaires juridiques du ministère de la Transition écologique met en avant que quelques mois supplémentaires sont nécessaires avant la mise en application de cette mesure. «Une entrée en vigueur au 1er janvier 2023 du décret contesté permettrait de le rendre pleinement effectif en laissant le temps nécessaire aux différents centres de contrôle technique pour se former et s'adapter à la nouvelle réglementation», affirme-t-il.
Une première hausse de prix en 20 ans pour le pack d'eau Cristaline
La hausse du prix du plastique est au cœur de cette augmentation historique pour une marque qui a bâti son succès sur son prix bas.
Assurance vie, prêts immobiliers, droit au compte bancaire... Ce qui change au 1er juin
L'arrivée du mois de juin s'accompagne de nombreuses nouveautés. Le Figaro fait le point sur les dispositifs qui entrent en vigueur.
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Rodrigo Arenas, « le camp de l’espérance » à l’Assemblée
ActuLégislatives Candidat pour la Nupes dans la 10e circonscription de Paris, qu’il connaît bien, l’ancien coprésident de la FCPE veut porter, outre la volonté de sauver l’école, une autre façon de faire de la politique.
Olivier ChartrainEn ce jeudi de l’Ascension, nous sommes à la lisière sud de Paris, dans cette ceinture de chlorophylle où, entre périphérique et grands boulevards, les espaces verts de la Cité universitaire internationale s’intercalent entre stades et parcs. C’est dans l’un de ces derniers, le parc Kellermann, qu’une petite troupe s’est donné rendez-vous devant une affiche aux couleurs de la Nupes. Sur celle-ci, au-dessus du visage de Jean-Luc Mélenchon, figurent ceux du candidat de la 10e circonscription, Rodrigo Arenas, et de sa suppléante, Ouns Hamdi.
Ballon de foot au pied et blouson sur le dos, il arrive, Rodrigo, que tout le monde n’appelle que par son prénom – et que les lecteurs de l’Humanité connaissent pour avoir lu ses interventions dans nos colonnes, comme coprésident de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves). Mais aujourd’hui, pas de tracts, pas de prise de parole : le candidat et ses soutiens se sont donné rendez-vous pour un… pique-nique. « Un moment de convivialité et de cohésion », explique-t-il, avant un grand porte-à-porte prévu le soir. « En France, on a cette culture où militer doit être un sacrifice, reprend-il. Mais c’est fini, ça ! On a des militants sur le pont depuis des mois, qui viennent de tous les horizons, on fait des AG avec 100 ou 150 personnes… On a le droit de se détendre, de se connaître. On doit faire culture commune. On a été trop divisés. »
menu varié
Celles et ceux qui installent nappes et gobelets sur un carré de pelouse, entre jeux pour enfants et terrain de foot, viennent de toute la gauche, d’EELV au PCF en passant par Génération.s, FI, le PS et même le POI (Parti ouvrier international). Le menu est tout aussi varié : pinard, saucisson, houmous et bonbons Haribo. « À la FCPE, on n’a jamais demandé aux gens de quel parti ils étaient ou n’étaient pas , c’est l’école qui nous rassemblait. Même chose avec la Nupes, on sait où on veut aller ensemble : la retraite à 60 ans, le Smic à 1 500 euros net tout de suite, sauver l’école publique… » C’est parce qu’il a touché les limites de l’engagement associatif qu’il a décidé de franchir le pas de la politique nationale : « J’ai vu que beaucoup de solutions venaient de la société civile mais, à force de taper dans un mur comme l’était Blanquer, on comprend qu’il faut passer de l’autre côté. »
Sans changer de vision pour autant : « J’en ai marre qu’on parle à notre place. On ne doit plus se contenter de la délégation de pouvoir – même à gauche, on fonctionne comme ça, depuis toujours ! Nous devons partir des propositions des associations, des syndicats, de la société civile. Ils savent ce dont ils ont besoin. » Il désigne Hugo, son tout jeune directeur de campagne, en pleine partie de pétanque : « Je l’ai connu en 2016, quand il s’est fait virer de son lycée qu’il avait tenté de bloquer pour protester contre la loi travail. On doit créer les conditions pour que les jeunes viennent à la politique en s’affranchissant de nos vieux codes. Et ils sont nombreux dans notre assemblée de campagne. Blanquer, lui, voulait mettre des zéros aux lycéens qui avaient manqué des cours pour aller manifeste r pour le climat ! » Avec Rodrigo Arenas, l’école n’est jamais bien loin. « Un moratoire sur les fermetures de classes sur tout le territoire », voilà la première mesure qu’il souhaiterait voter s’il est élu député, parce que « quand on ferme une école, on ferme un village, on handicape un quartier. Et c’est valable pour l’hôpital et tous les services publics ».
L’hypothèse est sérieuse : dans sa circonscription, il affronte la sortante LaREM Anne-Christine Lang, une proche de Blanquer, rapporteure de la loi « pour l’école de la confiance » , si mal nommée. Mais la gauche y est arrivée en tête au premier tour de la présidentielle. Et, s’il habite en Seine-Saint-Denis, il connaît bien le terrain puisque son père, réfugié chilien arrivé en France à la fin des années 1970, vit ici. Il connaît ces HLM « en brique rouge » où une population paupérisée, souvent âgée, a pris la crise du Covid de plein fouet : « Même ceux qui penchent vers le RN, il faut aller les chercher. Pourquoi on ne leur parle plus ? Ce sont nos voisins, il faut les récupérer, leur apporter des réponses politiques. On n’a pas le choix. Nous sommes le camp de l’espérance, il faut le traduire en actes. On n’a pas le droit de décevoir. »
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Ensemble contre l’exploitation
ChroniqueArthur HayBordeaux, nous sommes plusieurs organisations à réfléchir à cette question, plutôt complexe : comment aider les livreurs de plateformes ? Cette alliance de circonstance se noue sur le manque de moyens intrinsèques à nos organisations, trop spécifiques pour régler un vaste problème qui impacte la société et la vie des gens. L’idée nous est venue en discutant avec l’équipe de la « mission squat » de Médecins du monde Bordeaux. Ils vont dans les squats de la ville pour apporter une aide en lien avec la santé. Certains de ces lieux de vie sont habités uniquement par des livreurs de plateformes. Les occupants ont donné une réponse assez claire sur l’origine de leurs problèmes de santé : leur travail. Blessures mal soignées, journées de plus de 10 heures dans la rue, sur un vélo ou un scooter. Sans compter la fatigue psychologique, qui est très importante.
J’ai fait le même métier et pourtant j’ai du mal à imaginer l’étendue de ce que vivent mes collègues. Privés de droits, ils finissent exploités aux yeux de tous, commandés à distance par des patrons qui déclarent sur tous les tons que vous êtes heureux alors que vous vivez dans un immeuble non chauffé. Immeuble que vous finirez tout de même par regretter quand la police vous en expulsera. À cela s’ajoute « le respect » dont témoignent certains clients : « Dépêche-toi esclave. Je vais te donner un centime, tu ne mérites que ça. » C’est le message qu’a reçu Yaya Guirassy pendant une livraison ; il vient de gagner un procès contre l’abrutie qui lui a écrit ça. Médecins du monde a donc pris la décision d’aborder, à travers la question du travail, le problème de la santé des livreurs de plateformes et des travailleurs des vignes, parqués dans des bidonvilles par les plus grands châteaux du Bordelais.
Etu’Récup est, de son côté, une association qui propose un accompagnement vers la mobilité douce. Depuis quelques années, ses ateliers de réparation de vélos voient de plus en plus de livreurs venir avec des bécanes plus qu’usées car surutilisées, parfois par plusieurs personnes. L’association, qui se donne pour mission la lutte contre la précarité, a donc décidé d’aller au-delà de l’accompagnement mécanique pour ces livreurs. Parmi les idées que nous avons eues, l’une d’elles est en phase de concrétisation : une maison des coursiers où nous pourrons accueillir les collègues pour un accompagnement de santé adapté, avec un espace atelier et une formation à la sécurité. Des permanences syndicales pour aider à créer le lien entre travailleurs sont aussi prévues. Ce sera un lieu officiel, où toutes les organisations qui veulent aider à améliorer la situation peuvent être complémentaires.
Il y a plus d’un an, la mairie de Bordeaux s’est engagée à mettre à notre disposition un lieu. Bien sûr, ce sont les employeurs qui devraient payer pour tout cela. Mais que pouvons-nous attendre d’un modèle économique basé sur l’exploitation ? Il n’y changera pas grand-chose. Pas plus que le gouvernement, qui a officiellement abandonné ces travailleurs à la plus grande des précarités.
la chronique d'arthur hay L'Humanité
Ensemble contre l’exploitation
ChroniqueArthur HayBordeaux, nous sommes plusieurs organisations à réfléchir à cette question, plutôt complexe : comment aider les livreurs de plateformes ? Cette alliance de circonstance se noue sur le manque de moyens intrinsèques à nos organisations, trop spécifiques pour régler un vaste problème qui impacte la société et la vie des gens. L’idée nous est venue en discutant avec l’équipe de la « mission squat » de Médecins du monde Bordeaux. Ils vont dans les squats de la ville pour apporter une aide en lien avec la santé. Certains de ces lieux de vie sont habités uniquement par des livreurs de plateformes. Les occupants ont donné une réponse assez claire sur l’origine de leurs problèmes de santé : leur travail. Blessures mal soignées, journées de plus de 10 heures dans la rue, sur un vélo ou un scooter. Sans compter la fatigue psychologique, qui est très importante.
J’ai fait le même métier et pourtant j’ai du mal à imaginer l’étendue de ce que vivent mes collègues. Privés de droits, ils finissent exploités aux yeux de tous, commandés à distance par des patrons qui déclarent sur tous les tons que vous êtes heureux alors que vous vivez dans un immeuble non chauffé. Immeuble que vous finirez tout de même par regretter quand la police vous en expulsera. À cela s’ajoute « le respect » dont témoignent certains clients : « Dépêche-toi esclave. Je vais te donner un centime, tu ne mérites que ça. » C’est le message qu’a reçu Yaya Guirassy pendant une livraison ; il vient de gagner un procès contre l’abrutie qui lui a écrit ça. Médecins du monde a donc pris la décision d’aborder, à travers la question du travail, le problème de la santé des livreurs de plateformes et des travailleurs des vignes, parqués dans des bidonvilles par les plus grands châteaux du Bordelais.
Etu’Récup est, de son côté, une association qui propose un accompagnement vers la mobilité douce. Depuis quelques années, ses ateliers de réparation de vélos voient de plus en plus de livreurs venir avec des bécanes plus qu’usées car surutilisées, parfois par plusieurs personnes. L’association, qui se donne pour mission la lutte contre la précarité, a donc décidé d’aller au-delà de l’accompagnement mécanique pour ces livreurs. Parmi les idées que nous avons eues, l’une d’elles est en phase de concrétisation : une maison des coursiers où nous pourrons accueillir les collègues pour un accompagnement de santé adapté, avec un espace atelier et une formation à la sécurité. Des permanences syndicales pour aider à créer le lien entre travailleurs sont aussi prévues. Ce sera un lieu officiel, où toutes les organisations qui veulent aider à améliorer la situation peuvent être complémentaires.
Il y a plus d’un an, la mairie de Bordeaux s’est engagée à mettre à notre disposition un lieu. Bien sûr, ce sont les employeurs qui devraient payer pour tout cela. Mais que pouvons-nous attendre d’un modèle économique basé sur l’exploitation ? Il n’y changera pas grand-chose. Pas plus que le gouvernement, qui a officiellement abandonné ces travailleurs à la plus grande des précarités.
la chronique d'arthur hay L'Humanité
Salaire, prix, profit, une bataille sans précédent
ChroniqueJean-Christophe le DuigouSi le gouvernement croit calmer le mécontentement des salariés par des primes sensées compenser les pertes de pouvoir d’achat, une nouvelle fois il se trompe. Les 26Mds d’€ qu’il compte mobiliser dans la « loi pouvoir d’achat » n’y feront rien. Le retour de l’inflation accompagné de la revendication d’augmentation des salaires marque une nouvelle phase de la crise qui affecte notre économie et son mode de gestion libérale.
Alors que la hausse des prix en tendance annuelle était voisine de zéro, la voilà qui oscille à présent entre +4% et +8 %. Les causes immédiates sont les prix du gaz et du pétrole, les cours des produits agricoles de base, les conséquences des affrontements guerriers qui se multiplient, de l’Ukraine à l’Afrique. En rester à une explication purement conjoncturelle, occulte la signification de ce retour de l’inflation qui signe comme jamais la faillite du capitalisme financiarisé.
Le point de départ se situe en 1982. Le gouvernement Mauroy-Delors met fin à l’indexation des salaires sur les prix, mesure qui a coïncidé avec le début d’une longue croissance du prix des actifs 1. Les ménages modestes, douloureusement affectés par une austérité sans précédent étaient censés retrouver dans la baisse des prix des produits de consommation ce qu’ils avaient perdu en salaires. Un marché de dupes ! La politique de stabilisation de la monnaie dont se prévalait le capitalisme financiarisé cachait de fait un gonflement spéculatif sans précédent du prix des actifs financiers et de l’immobilier. Les « bulles financières » se sont succédé, bulle internet, bulle immobilière…L’appétit de profit augmentant en proportion du gonflement de la Bourse, les financiers ont imposé un partage de la valeur ajoutée défavorable aux salariés afin de s’assurer la valorisation de cette immense accumulation.
Ceci ne suffisant plus, la hausse des prix fait son retour avec fracas, façon parmi d’autres de gonfler des profits déjà obtenus. Et voilà toutes les conditions réunies pour le développement d’un mouvement qui s’entretient de lui-même, une véritable « boucle prix- profit » Les autorités monétaires entendent s’attaquer à cet emballement inflationniste en augmentant les taux d’intérêt. Mais cette augmentation ralentit l’activité économique, et ne fait que peser négativement sur la situation des salariés, leur condition d’emploi, grignotant leur épargne de précaution placée sur des livrets à taux fixe comme le Livret A.
Dans l’immédiat la bataille pour le partage de la richesse produite, non seulement se poursuit mais se durcit. Et il n’a pas fallu bien longtemps pour que l’on nous explique que l’augmentation des salaires - sûrement souhaitable – n’était plus possible sinon à engendrer une « dangereuse spirale inflationniste ». Sous-entendu, les majorations de salaires entraineraient une nouvelle augmentation des prix.
La hausse des prix ne s’interrompt pas, et si l’exigence de ré indexation des salaires sur l’évolution des prix est plus que justifiée, la qualité de l’indice de prix de référence en l’état de la production statistique actuelle ne permet guère d’appréhender l’évolution réelle du cout de la vie.
Si le blocage des prix, par décision politique se justifie sur certains produits soumis à une pression spéculative comme les produits agricoles de base que nous cultivons, un blocage administratif des prix ne peut suffire à enrayer la spirale inflationniste. La mise en œuvre d’une réforme fiscale imposant les profits spéculatifs permettrait de s’attaquer à la formation des marges par les entreprises dominantes. Un droit de regard approfondi doit être donné aux syndicats et aux salariés sur la fixation des marges tant dans la production que dans la distribution. Un arsenal de mesures qui nous éviterait de tomber dans une grave récession.
Salaires et pouvoir d'achat Le Figaro
Mariah Carey accusée d'avoir plagié le titre de All I Want for Christmas Is You
Le plaignant, qui réclame 20 millions de dollars, affirme que le tube sorti en 1994 a surfé sur le succès plus modéré d'une ballade country de 1989. Et qu'il n'aurait pas atteint sans cela les sommets de popularité qu'on lui connaît aujourd'hui.
Ce n'est pas Noël avant l'heure pour l'interprète du tube le plus international et incontournable des fêtes de fin d'année. La chanteuse américaine Mariah Carey est accusée de violation de droits d'auteur pour son entêtant All I Want for Christmas Is You , qui resurgit avec une sempiternelle régularité, chaque mois de décembre.
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Le plaignant, Andy Stone, affirme avoir co-écrit et enregistré une balade du même nom en 1989, pour le groupe américain Vince Vance & the Valiants. Il n'aurait jamais donné à quiconque la permission de l'utiliser, selon le texte d'une plainte déposée vendredi en Louisiane. Il réclame ainsi 20 millions de dollars de dommages et intérêts à la chanteuse, dont le titre est quant à lui sorti en 1994.
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Le dindon de la farce country
Andy Stone accuse la chanteuse et Walter Afanasieff, qui a co-écrit la ritournelle de Noël, d'avoir «engagé consciemment, volontairement et intentionnellement une démarche visant à violer» son droit d'auteur. Succès modéré auprès des amateurs de musique country, All I Want for Christmas Is You version Vince Vance & the Valiants partage certes l'exact même titre que la chanson de Mariah Carrey. Le texte et la musique sont, en revanche, tout à fait différents.
Tube le plus connu de Mariah Carrey, All I Want for Christmas Is You est aussi l'un des titres les plus diffusés de tous les temps. Il a dominé les ventes dans plus d'une vingtaine de pays et il est abondamment diffusé chaque fin d'année. Le tube s'est vendu à 16 millions d'exemplaires et il aurait à lui seul rapporté quelque 60 millions de dollars à l'artiste en trois décennies.
Selon la plainte d'Andy Stone, Mariah Carrey et Walter Afanasieff d'avoir cherché à «exploiter la popularité et le style unique» de son titre, créant par là de la «confusion». Le document déposé auprès de la justice de Louisiane indique que les avocats du plaignant ont contacté Mariah Carey et son co-auteur l'an dernier, mais n'ont «pas réussi à trouver un accord». Au total, quelque 177 chansons portant le titre All I Want for Christmas Is You sont enregistrées sur le site internet du Bureau américain des droits d'auteur (United States Copyright Office).
Verdi, un maître pour la Scala
RÉCIT - Le 20 juillet, la grande maison milanaise dédiera l’une des nuits d’Orange aux compositeurs italiens.
Rolling Stones: en tournée en Europe, l’énergie intacte des papys du rock
RÉCIT - Le groupe britannique a donné mercredi le coup d’envoi d’une tournée européenne des stades marquant son soixantième anniversaire.
Le saxophoniste Jean-Louis Chautemps est mort
Le musicien de jazz, qui a joué avec les plus grands, de Chet Baker à Django Reinhardt, s'est éteint à l'âge de 90 ans.
L'Humanité
Le ciel restera-t-il bleu ?
ChroniquePatrick Le HyaricOn peine à le croire ! Et pourtant, pour lutter contre le réchauffement climatique, on discute en haut lieu des possibilités du développement de « géo-ingénierie », c’est-à-dire de la mise en œuvre de techniques de modifications climatiques artificielles.
Ainsi, au lieu d’accélérer les processus permettant de limiter le réchauffement climatique, comme le préconise le GIEC et les conférences sur le climat, les « grands » de ce monde ont installé mi-mai une « commission mondiale sur la gouvernance des risques liés au dépassement climatique ».
Il ne s’agit pas donc ici d’agir pour limiter le réchauffement climatique, mais de sa « gouvernance », autrement dit, sur la manière dont on peut manipuler la biosphère pour que la température sur terre reste supportable.
Cette commission, présidée par M. Pascal Lamy, ancien commissaire européen, ancien directeur général de l’organisation mondiale du commerce, et subsidiairement socialiste français, est chargé de réfléchir à « l’après ».
Dans la novlangue technocratique, « l’après », c’est le moment où la planète continue inexorablement de se réchauffer.
Les puissances économiques mondiales auraient-elles donc décidé de surseoir aux orientations des conférences mondiales pour le climat ? On connaît pourtant les terribles impacts du réchauffement climatique à chaque fraction de degré supplémentaire.
Les préconisations désormais largement admises exhortent les pays et les entreprises à réduire sans attendre et drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre, avec le développement notamment d’énergies non carbonées. Des technologies de captage du gaz carbonique ou d’élimination du dioxyde de carbone pourraient être déployées avec des captations directes de l’air et des plantations massives d’arbres au lieu de la poursuite de la destruction de la forêt amazonienne. Les systèmes de transport doivent être révolutionnés afin de développer les transports publics non polluants comme le train ou les trams en ville. Un plan audacieux de rénovation énergétique des logements est indispensable, lié à une nouvelle politique de la ville conjuguant choix sociaux et environnementaux. C’est un grand enjeu de santé publique. De même, les pratiques agricoles rémunératrices pour les paysans doivent devenir économes en intrants et respectueuses de la biodiversité. Les gaspillages en tout genre, notamment l’obsolescence programmée, doivent être bannis. Les traités de libre-échange - qui envoient circuler, sur les mers et dans les airs, des marchandises qui pourraient être produites localement, sans polluer - doivent céder la place à de nouveaux traités de coopération sociale et écologique. Bref, des choix existent pour limiter le réchauffement climatique et respecter la biodiversité. Il faut en avoir la volonté politique.
Or, que discute-t-on au sein de cette commission mondiale ? De développer cette fameuse « géo-ingénierie » ! C’est-à-dire de modifier artificiellement l’impact des rayonnements solaires. Effrayant ! Après avoir souillé la Terre et les airs, voici que de grands groupes transnationaux trouveraient un nouveau débouché pour la rémunération des capitaux. Que de telles techniques puissent faire aujourd’hui l’objet du travail d’une commission mondiale à laquelle participent d’anciens chefs d’État et de gouvernements de pays capitalistes doit nous inquiéter et nous alarmer au plus haut point. La « géo-industrie » solaire consiste en effet à injecter dans la haute atmosphère des particules aérosols destinées à occulter une part de la lumière du soleil afin de faire baisser la température sur la planète.
On imagine que les sociétés industrielles, de transport et les fonds financiers responsables de la pollution sur terre seraient aussi celles qui participeraient à cet endiguement artificiel des températures. Ce dernier nécessiterait l’expédition régulière d’un million de ballons dans la stratosphère pour y brûler du souffre permettant la dispersion de particules sulfatées. Une gigantesque flotte d’avions gros porteurs larguerait régulièrement des milliards de particules occultantes à plus de dix kilomètres d’altitude.
Les effets collatéraux prévisibles seraient terribles : pollution accrue avec la retombée de particules fines, perturbation des moussons, baisse des précipitations dans certaines zones de la terre, altération des courants marins. Bref le remède serait pire que le mal. Par contre, les profits seraient intacts et la suraccumulation du capital repartirait de plus belle.
Ces insensés rêves de contrôle du climat placeraient l’humanité dans une insoutenable insécurité supplémentaire. Qui, en effet, aurait la main demain sur le thermostat de la planète ?
La couleur bleu du ciel deviendrait blanchâtre sous l’effet de ces produits occultant le soleil.
Conserver la couleur du ciel et la vie sur terre nécessite un net changement de cap des modes de production, de consommation et de distribution. La fuite en avant capitaliste dans la marchandisation du carbone, comme des technologies visant à modifier artificiellement le climat, est une impasse mortifère.
Au lieu de laisser les puissances industrielles et financières faire des profits sur les modifications climatiques, il conviendrait de changer de voie, pour réorienter les flux financiers et les capitaux vers le bien commun, la coopération entre les peuples et aider les pays du sud et des régions du monde les plus pauvres. Tout autre chose que l’actuel axe Europe-États-Unis en soutien aux multinationales et aux marchés financiers.
Il ne peut y avoir de progrès humains et écologiques généraux sans une aide financière et technologique aux pays les plus pauvres. Des processus démocratiques nouveaux en lien avec des États sociaux et écologiques permettraient d’impulser de nouveaux investissements en mobilisant les banques publiques et les banques centrales pour financer les projets d’une planification écologique et sociale de gauche et non repeinte aux couleurs capitalo-macroniste.
Choisir une autre voie est la garantie que le ciel pourra rester bleu. Chaque action compte. Le temps presse.
Climat Le Figaro
France-Danemark : les coups de cœur et coups de griffe de nos envoyés spéciaux
Baptiste DesprezGuillaume LoisyANALYSE - Retrouvez les bons et mauvais points décernés par les journalistes du Figaro présents au Stade de France vendredi soir lors de la défaite des Bleus contre les Danois (1-2).
COUPS DE CŒUR
Le miracle Eriksen sous nos yeux
Bien sûr, il avait déjà refoulé les pelouses avec le club de Brentford (14 matches disputés) depuis son accident cardiaque. Mais voir évoluer Christian Eriksen au plus haut niveau, un an après les terribles images de son malaise en plein match à l'Euro (contre la Finlande le 12 juin 2021), est un véritable bonheur pour tout amateur de football. Bien muselé par Kanté et Tchouaméni, l'ancien joueur de Tottenham n'a pas été étincelant sur la pelouse du Stade de France vendredi. Mais son toucher de balle demeure intact et le fait de devoir évoluer avec un défibrillateur cardiaque automatique n'a en rien altéré sa capacité à briller au plus niveau comme l'ont démontré ses dernières prestations en équipe nationale. «C'est un bon mec, un super coéquipier, disait jeudi Hugo Lloris qui l'a côtoyé chez les Spurs. On sait que quand il est à 100% qu'il fait partie des meilleurs joueurs du monde.» A 30 ans, le miraculé de Copenhague a encore de beaux jours de footballeur devant lui. On ne peut que s'en réjouir.
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Enfin la fête au Stade de France
Une semaine après le fiasco de la finale de la Ligue des champions et une organisation catastrophique, des stadiers dépassés, des forces de police décontenancées ou encore des jeunes banlieusards violents, le public du Stade de France a vu autre chose ce vendredi. Des spectateurs venus en famille, des enfants heureux à l'idée d'admirer la bande de Mbappé et Benzema pour une ambiance bon enfant. Sans aucun sentiment d'insécurité avant ou après la rencontre. Il faut dire que les renforts policiers, afin d'éviter une nouvelle honte en mondovision, avaient été augmentés pour l'occasion.
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COUPS DE GRIFFE
Des Bleus trahis par leur défense
Atout majeur sur la route de la 2e étoile en Russie il y a quatre ans, la défense française déraille en cette fin de saison. Les deux buts encaissés par Hugo Lloris devant Cornelius sont le fruit de grossières erreurs de placement de l'arrière-garde tricolore. À chaque fois, Théo Hernandez a couvert l'ancien attaquant de Bordeaux. Hésitant, son frère Lucas n'est pas non plus exempt de tout reproche sur les deux actions. Avec respectivement un contrôle hasardeux à l'origine de l'égalisation et un manque de tranchant dans son intervention face au buteur danois, Jules Koundé et William Saliba n'ont pas non plus été à la hauteur. «On doit être capable d'élever le niveau en termes d'intensité et d'agressivité, a prévenu Lloris, capitaine abandonné vendredi soir. Derrière on doit être plus concentré, ça se joue sur des détails.» Il reste un peu moins de six mois pour serrer les boulons.
Un calendrier ridicule, des joueurs rôtis, attention à la casse
Ce n'est bien entendu pas une excuse et les Bleus méritent leur revers vendredi soir face à de solides Danois. En revanche, il faudra expliquer en quoi programmer quatre matches en onze jours pour des joueurs aux physiques entamés et aux têtes vidées par des saisons à rallonge relève de la bonne idée. Certains diront que cela permet d'ôter une séquence internationale en octobre... Et alors ? Depuis près de deux semaines, la plupart des membres du groupe France, en dehors de Karim Benzema, ont déjà coupé avec la compétition de haut niveau. Cela s'est vu au Stade de France et ce n'est pas anodin si le meilleur côté français était «KB9». Encore dans le rythme après la finale de Ligue des champions la semaine passée, il a montré qu'il en avait encore sous le capot. Ce n'est pas le cas de tout le monde chez les Bleus. Et attention à la casse en juin, comme en témoignent déjà les blessures de Mbappé et Varane.
Les notes des Bleus: Hernandez s'est sabordé, Benzema a régalé
DECRYPTAGE - Retrouvez les notes attribuées par nos envoyés spéciaux après la défaite des Bleus face au Danemark en Ligue des Nations (1-2).
France-Danemark : 5 questions sur le «match d'après» au Stade de France
DECRYPTAGE - Horaire, contexte, enjeu… Tout savoir sur le match de Ligue des Nations entre la France et le Danemark attendu ce vendredi du côté de Saint-Denis.
France-Danemark : un match pour (enfin) oublier le fiasco
ANALYSE - Les Bleus défient les Danois ce vendredi soir, en Ligue des nations, avec l'espoir d'une ambiance festive au Stade de France.
Le Figaro
Procès de la «sextape»: Karim Benzema renonce à son appel, épilogue après six ans d'affaire
Ce renoncement met un terme à l'une des affaires extra-sportives les plus médiatisées des dernières années, entérinant la condamnation de l'international à un an de prison avec sursis.
L'affaire de la «sextape» touche à sa fin, six ans et demi après les faits: Karim Benzema a renoncé samedi à son appel dans le procès qui l'oppose à son ancien coéquipier Mathieu Valbuena, entérinant sa condamnation à un an de prison avec sursis.
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Condamnée en novembre 2021 à cette peine de prison avec sursis et à 75.000 d'amende en première instance par le tribunal correctionnel de Versailles pour complicité de tentative de chantage, la superstar du Real Madrid s'est finalement désistée de son appel, comme l'a indiqué son avocat, Me Hugues Vigier, à l'AFP, dans la nuit de vendredi à samedi, confirmant une information du site Actu78. L'ordonnance de désistement sera notifiée aux parties mardi par la cour d'appel de Versailles. Me Vigier avait précédemment assuré au quotidien L'Équipe que «ce désistement entérine une décision de condamnation et apparemment de culpabilité». «C'est une vérité judiciaire. Mais ce n'est pas la réalité», avait commenté le nouvel avocat saisi par le joueur depuis mars dernier, auprès du quotidien sportif.
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«Une certaine jubilation»
Le footballeur de 34 ans était le seul des cinq condamnés pour tentative de chantage ou complicité à avoir fait appel de sa sanction pénale. Il devait être rejugé les 30 juin et 1er juillet devant la 9e chambre de la cour d'appel de Versailles, et son ancien avocat, Me Antoine Vey, avait précisé que Benzema viendrait s'expliquer en personne lors de ce nouveau procès. Dans son jugement, le tribunal correctionnel de Versailles avait estimé que le footballeur s'était «personnellement impliqué, au prix de subterfuges et de mensonges, pour convaincre son coéquipier de se soumettre au chantage». L'attaquant n'a fait preuve «d'aucune bienveillance à l'égard de Mathieu Valbuena, bien au contraire» et a agi «avec une certaine excitation, voire une certaine jubilation», avait ajouté son président.
Ce renoncement met un terme à l'une des affaires extra-sportives les plus médiatisées des dernières années. Six ans et demi se sont écoulés depuis les faits, survenus en plein rassemblement de l'équipe de France au centre d'entraînement de Clairefontaine (Yvelines) en octobre 2015, lorsque Benzema échange avec son coéquipier au sujet d'une vidéo compromettante. L'affaire se sera étirée jusqu'au procès tenu à Versailles à l'automne 2021, en présence de Valbuena mais en l'absence de Benzema, retenu par son emploi du temps chargé au Real Madrid selon ses conseils.
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Le retentissement de ce dossier aura stoppé net l'essor de l'international français, resté éloigné des Bleus pendant plus de cinq ans avant de faire un retour surprise dans l'équipe de Didier Deschamps avant l'Euro en 2021. Benzema, qui a toujours clamé son innocence dans cette affaire, fait désormais partie des cadres indiscutables de la sélection tricolore qui remet en jeu son titre de championne du monde en novembre au Qatar.
À plusieurs reprises, Benzema avait fait état de son souhait de voir cette page judiciaire se tourner au plus vite. À l'annonce des dates de son procès pour «complicité de tentative de chantage», le joueur avait ainsi réagi sur Instagram: «Voilà enfin vamonos (on y va), que la mascarade s'éteigne pour toujours». Le calendrier est tel que l'annonce de ce renoncement survient quelques heures seulement après un match des Bleus, perdu 2-1 face au Danemark à Saint-Denis, avec un but de... Benzema, récent vainqueur de sa 5e Ligue des champions et grandissime favori pour le Ballon d'Or, récompense individuelle suprême dans le football.
Les notes des Bleus: Hernandez s'est sabordé, Benzema a régalé
DECRYPTAGE - Retrouvez les notes attribuées par nos envoyés spéciaux après la défaite des Bleus face au Danemark en Ligue des Nations (1-2).
«Il faut respecter son deuil»: Didier Deschamps sera absent pour France-Danemark
Le sélectionneur des Bleus ne dirigera pas les champions du monde vendredi contre les Danois.
France-Danemark : un match pour (enfin) oublier le fiasco
ANALYSE - Les Bleus défient les Danois ce vendredi soir, en Ligue des nations, avec l'espoir d'une ambiance festive au Stade de France.
Le Figaro
Face aux attentats et aux catastrophes naturelles, le système d'alerte par téléphone arrive en France
Laetitia LienhardD'après le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, ce dispositif pourra être utilisé en situation réelle à partir de la fin du mois de juin.
Un incendie, un acte terroriste, un incident nucléaire… Un nouveau système d'alerte et d'information par téléphone permettant d'informer la population en cas d'événement majeur de ce type est en train d'être déployé par les autorités françaises. Il s'agit du dispositif, baptisé FR-Alert, qui envoie une notification sur le téléphone portable, accompagné d'une sonnerie stridente en cas de présence dans une zone de danger. Cette notification prend la forme d'un SMS.
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Depuis plusieurs heures, les détenteurs d'un téléphone Apple reçoivent une demande de «mise à jour des réglages de l'opérateur» pour que leur mobile puisse afficher ces notifications. Cette étape n'est pas demandée aux utilisateurs d'un smartphone Android puisque ceux-ci sont d'ores et déjà configurés par défaut. Aucune application n'a besoin d'être téléchargée pour que ce dispositif fonctionne, à la différence de l'application baptisée SAIP qui avait été lancée par le gouvernement après les attentats de 2015 mais qui n'avait été que très peu utilisée par les Français.
Un dispositif opérationnel d'ici fin juin
D'après le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, ce système pourra être utilisé en situation réelle à partir de la fin du mois de juin. Différentes expérimentations ont été menées dans l'Hexagone au cours des derniers mois, notamment dans les Bouches-du-Rhône à la mi-mai.
Cette notification d'alerte est envoyée à la population concernée pour une mise en sécurité lors d'événements naturels tels qu'une inondation ou un incendie, des événements biologiques et chimiques (pollution, fuite de gaz, etc.), sanitaires (épidémie, pandémie), technologiques et industriels (incident industriel, accidents graves sur les réseaux routiers, etc.) mais aussi des événements graves de sécurité publique comme des actes à caractère terroriste.
La notification comportera plusieurs informations : la nature de l'évènement et le danger qu'il représente, le lieu ou la zone géographique concerné, des consignes de mise en sécurité et le cas échéant, un lien vers un site internet officiel pour disposer d'informations complémentaires.
Les alertes sont envoyées grâce à une technologie appelée «diffusion cellulaire», c'est-à-dire que le message est diffusé via les antennes de télécommunication sous la forme d'ondes radio, sur un canal dédié. Mais cette technologie repose sur une connexion 4G ou 5G. D'après le ministère de l'Intérieur, l'envoi de ces alertes grâce à la technologie SMS sera mis en place «ultérieurement», notamment pour les Français disposant d'un téléphone avec une connexion 2G ou 3G. Aucune donnée personnelle n'est collectée par les autorités lors de la diffusion de l'alerte.
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Le déploiement de ce dispositif FR-Alert en France émane d'une directive européenne de 2018, qui oblige l'ensemble des pays membres à utiliser cette technologie d'ici le 21 juin 2022. Ce système est d'ores et déjà utilisé ailleurs dans le monde, notamment au Japon depuis quinze ans et aux États-Unis depuis dix ans.
L'Union européenne pourrait conclure un accord sur le chargeur universel le 7 juin
Attendue depuis des années, la directive contraindra les constructeurs à prévoir un câble et un port de charge compatibles pour tous les smartphones, les ordinateurs portables, les consoles et autres tablettes.
Avec le robot Daisy, les iPhone deviennent des mines d’or
DÉCRYPTAGE - La hausse des matières premières joue en faveur des initiatives liées au recyclage. Apple est en première ligne.
Hive, un cloud décentralisé pour stocker sans limite toutes ses photos et ses fichiers
Lancé par l'entrepreneur français David Gurle, le projet exploite la capacité inutilisée des ordinateurs pour proposer au grand public une alternative plus verte et souveraine à iCloud ou Dropbox.
L'Humanité
Pap Ndiaye, la continuité dans la rupture
ActuÉducation De ses premiers contacts avec les syndicats à sa visite à Marseille, le successeur de Jean-Michel Blanquer montre qu’il ne sortira guère de la feuille de route tracée par le chef de l’État.
Olivier ChartrainC’est une évidence : le déplacement conjoint à Marseille, jeudi 2 juin, d’Emmanuel Macron et de Pap Ndiaye revêtait une signification allant au-delà du symbole du président de la République venant soutenir son nouveau ministre de l’Éducation nationale. Pour celui-ci, novice et en proie depuis sa nomination à des attaques ignobles venues de l’extrême droite et de certains milieux de la gauche soi-disant républicaine, les premières semaines Rue de Grenelle seront sans aucun doute déterminantes. Le niveau de colère est sans précédent dans le monde enseignant, comme est venu le confirmer, après la mobilisation historique du 13 janvier, le baromètre annuel du syndicat SE-Unsa publié fin mai : seulement 9 % des professionnels interrogés s’y disent en accord avec la politique menée depuis 2017, et seulement… 5 % des enseignants. Et sur sa fameuse table, Jean-Michel Blanquer a laissé des dossiers à la fois urgents et déterminants pour l’avenir du système scolaire.
Premier signe envoyé : alors que son prédécesseur méprisait ouvertement les organisations représentatives, Pap Ndiaye n’a pas attendu pour commencer à recevoir les syndicats enseignants. « Il ne reprendra pas la méthode Blanquer », confirme la secrétaire générale du Snes-FSU (enseignement secondaire), Sophie Vénétitay, qui s’en amuse : « Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas commencé une réunion sans se faire eng… » Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’Action, confirme le changement d’approche : « Il nous a dit qu’il se sentait enseignant avant tout, et qu’il ne l’oublierait pas dans sa relation avec nous. Et il a écouté nos revendications. »
Voici donc la première rupture opérée par Pap Ndiaye. Reste à mesurer à quel point ce changement dans la méthode peut augurer un changement sur le fond des dossiers. En tête des préoccupations des enseignants, parmi les plus mal payés de l’OCDE et dont le gel du point d’indice depuis des années a entraîné une baisse terrible du pouvoir d’achat, les rémunérations. « Il nous a assurés que le travail va s’enclencher très vite » dans ce domaine, raconte Isabelle Vuillet, « mais la feuille de route reste très floue ». S’agira-t-il de passer par des primes et des indemnités, ou par une augmentation générale ? Avec ou sans les « contreparties » évoquées par Jean-Michel Blanquer comme par Emmanuel Macron ? En une seule fois ou en plusieurs étapes ? « Nous n’avons pas eu de réponse » sur ces points, déplore Sophie Vénétitay.
Autre urgence en vue de la rentrée : les recrutements, avec le manque structurel de postes et les résultats annoncés des concours qui ne permettront pas de couvrir les besoins. « Il y a des solutions rapides à mettre en œuvre », explique Jules Siran, de SUD éducation : « Les listes complémentaires, l’admission des admissibles aux concours, organiser des concours supplémentaires, la titularisation à temps plein des contractuels qui sont à temps partiel… » Mais, là-dessus non plus, pas de réponse. Et pendant ce temps, certains recteurs, comme à Versailles, organisent des job datings pour recruter et former des enseignants en quelques heures… Autres salariés précaires de l’éducation nationale, les AED (surveillants) et AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) attendent aussi des réponses rapides. Le passage des premiers en CDI n’attend qu’un décret « qui serait en cours de rédaction », indique Isabelle Vuillet. Mais rien pour les AESH, qui demandent un statut et sont payés en dessous du seuil de pauvreté. Rien non plus sur la levée des sanctions qui frappent certains enseignants et que réclament les syndicats, comme les six professeurs de l’école Pasteur à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), traînés dans la boue par l’extrême droite et mutés de force par l’inspection académique. « Il suffirait pourtant d’un coup de téléphone » pour lever ces sanctions, regrette Jules Siran.
Paul Devin, ancien secrétaire général du syndicat d’inspecteurs SNPI-FSU et fin connaisseur du système, estime que « si Pap Ndiaye veut donner des signes de rupture sur les idées, il a pourtant les moyens de le faire », citant notamment la présence du très controversé Mark Sherringham à la tête du Conseil national des programmes, ou le maintien du conseil des sages de la laïcité, créé à sa main par Jean-Michel Blanquer – et dont certains membres ont réservé un accueil plutôt frais à son successeur, vu comme un diabolique représentant de l’idéologie « woke »…
une fin de non-recevoir pour les réformes du bac général et du bac professionnel
« Nous n’avons même pas un calendrier ! s’agace Sophie Vénétitay. Soit ce n’est pas Pap Ndiaye qui décide, soit on lui a demandé de ne pas attaquer les choses qui fâchent avant les législatives. » Aux organisations qui demandent que les réformes du bac général et du bac professionnel soient revues, le ministre a opposé une fin de non-recevoir : « Il nous a dit qu’il ne défera pas ce qu’a fait Jean-Michel Blanquer » sur ce plan, regrette Isabelle Vuillet. Le dossier du lycée professionnel est brûlant, le candidat Macron ayant annoncé son intention de passer à une étape poussant les feux de l’apprentissage et en doublant le temps passé en entreprise par les élèves de terminale. Cosecrétaire générale du Snuep-FSU, Sigrid Gérardin dit son « opposition farouche » à cette orientation, qui « réduirait d’autant les enseignements disciplinaires et constituerait une double peine pour nos élèves, issus des classes populaires ».
Jeudi, à Marseille, Emmanuel Macron n’a laissé à personne – pas même à Pap Ndiaye – le soin d’annoncer la généralisation « dans les prochains mois » de l’expérimentation qu’il avait déjà lancée en septembre 2021 dans cette même ville, et la création d’une « option maths » en 1re dès la rentrée prochaine pour compenser la disparition de cette matière dans le tronc commun. Si cette deuxième annonce, sans moyens et sans professeurs, relève de l’affichage, la première, en revanche, a de quoi mettre le feu aux poudres. L’expérimentation marseillaise, avec son autonomie accrue des établissements et sa promesse d’une école à plusieurs vitesses, constitue le cœur du projet éducatif macronien. On ne saurait mieux signifier au personnel de l’éducation nationale que la continuité de la politique menée depuis 2017 est plus que jamais à l’ordre du jour et que la « rupture » incarnée par Pap Ndiaye ne dépassera pas le stade du symbole.
Éducation nationalePap NdiayeEmmanuel Macronmarseille Le Figaro
Fécamp : vol du reliquaire du Précieux-Sang de l'abbatiale
Simon ChernerLes deux ampoules de plomb réputées contenir quelques gouttes du sang du Christ ont été dérobées dans la nuit de mercredi à jeudi, avec d'autres objets précieux de l'église. L'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels a ouvert une enquête.
Ces reliques étaient conservées depuis des siècles entre les murs consacrés de l'abbatiale. Le reliquaire du Précieux-Sang, bien inestimable de l'abbaye bénédictine de la Trinité de Fécamp, en Seine-Maritime, a été dérobé dans la nuit de mercredi à jeudi. D'autres biens liturgiques anciens, dont de la vaisselle précieuse, ont également été emportés. Une plainte pour vol a été déposée par la Ville de Fécamp, propriétaire des biens depuis 1905 et dont la marie jouxte immédiatement l'abbatiale.
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«Nous sommes choqués par ce geste. C'est une profanation», s'est émue vendredi Emmanuelle Héricher, de l'équipe d'animation paroissiale, à nos confrères de Paris Normandie. Le reliquaire, un coffret en cuivre du XIXe siècle, abritait deux ampoules de plomb contiendraient quelques gouttes du sang du Christ, recueillies lors de son martyre sur la croix. Traditionnellement conservé dans un tabernacle en marbre, sculpté au XVIe siècle, et disposé dans une chapelle absidiale de l'église, le coffret était toutefois gardé dans une armoire vitrée et verrouillée de la sacristie au moment du vol.
Trafic de reliques
L'enquête a été confiée à l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels. Selon les informations de Paris Normandie, le ou les cambrioleurs auraient prémédité leur coup. Ils se seraient laissé enfermer dans l'église, mercredi soir, une voie d'accès à la sacristie ayant été forcée depuis l'intérieur du bâtiment. Le vol a été constaté jeudi matin. Aucun système de surveillance n'était aménagé à l'intérieur ou aux abords de l'abbatiale.
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«Ce vol est une atteinte insupportable à la foi de toutes les personnes faisant mémoire du Salut obtenu par le sacrifice du Christ», s'est indigné vendredi, dans un communiqué, l'évêque du Havre, Mgr Jean-Luc Brunin, en déplorant que cet «acte de vandalisme» se soit produit à quelques jours d'une célébration importante liée au culte de la relique, le 14 juin. «Dans un geste réparateur et en fidélité à la dévotion au Précieux-Sang si chère au cœur des habitants de Fécamp et de sa région, la célébration du mardi 14 juin prochain sera célébrée avec encore plus de ferveur.» Le cambriolage de l'abbaye de Fécamp pourrait aller alimenter un trafic de reliques, estime Emmanuelle Héricher.
Le commerce illicite de reliques se serait accru depuis quelques années, suscitant un rappel à l'ordre du Vatican, en 2017. Cette année-là, un tissu imprégné du sang du pape Jean Paul II avait été dérobé de la cathédrale de Spolète, dans le nord de l'Italie. La relique de Fécamp est à la fois plus ancienne et d'une origine plus lointaine. Selon la légende, les ampoules du reliquaire seraient arrivées en Normandie par la mer, dans le tronc d'un figuier qui aurait flotté vers Fécamp depuis la Palestine. Plus vraisemblablement, il pourrait s'agir d'un souvenir de la première croisade. Il ferait l'objet d'une dévotion et d'un pèlerinage depuis le XIIe siècle. Cinq miracles seraient aujourd'hui attribués au Précieux-Sang de l'abbaye de Fécamp.
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L'Humanité
«Le monde associatif n’est pas rancunier, il veut de la confiance»
EntretienLes associations espéraient un interlocuteur au gouvernement : raté. À l’heure où son principal réseau, le Mouvement associatif, repart en campagne pour renforcer le secteur, sa présidente, Claire Thoury, appelle à rompre avec le climat de défiance du précédent quinquennat.
Stéphane GuérardBaisse des dons de 30 % en 2021 par rapport à 2020. Diminution du bénévolat de 15 % sur la même période. Et aucun référent au gouvernement. Ces dernières semaines ont apporté leur lot de mauvaises nouvelles. Pas de quoi faire perdre son ton revendicatif au Mouvement associatif, principal réseau du secteur, nous explique sa présidente Claire Thoury.
En septembre dernier, vous aviez appelé les adhérents des associations à reprendre le chemin de structures fragilisées par deux années de crise sanitaire. Le mauvais indicateur de l’engagement bénévole vous inquiète-t-il ?
Le monde associatif a perdu des forces durant la crise Covid. Il est encore trop tôt pour savoir si la perte de bénévole est conjoncturelle ou structurelle car nous faisons face à deux phénomènes. Nous voyons des responsables d’association âgés, échaudés par la crise sanitaire ou en quête de temps pour eux, qui ont envie de passer la main. Ça ne date pas d’hier mais ça s’accélère. Dans le même temps, nous avons accueilli de plus en plus de nouveaux bénévoles, souvent jeunes, venus en nombre lors de la crise Covid pour faire vivre les solidarités. Mais leurs envies d’engagement, centrées sur une cause, une action, sont différentes de celles de leurs aînés. Parce qu’ils sont déjà dans la vie active ou parce qu’ils sont attachés à des actions concrètes, ponctuelles, ils ne veulent pas faire comme leurs aînés, pour qui il s’agissait d’abord de s’engager auprès d’une organisation, sans compter son temps.
Comment les associations s’adaptent-elles ?
On pourrait en rester à un discours critique et normatif sur le bon ou le mauvais engagement. On peut aussi se questionner sur les meilleures manières de leur faire une place. Comment faire évoluer les actions ? Quels épanouissements en retirer ? Répondre à ces questions, c’est renforcer le projet de l’association. Entre les aînés qui partent et les jeunes qui arrivent, ça bouscule tout le monde.
Économiquement, le monde associatif est-il sorti des turbulences de la crise Covid ?
Je le crois. En 2021, 65 000 associations ont été créées, ce qui est un bon chiffre. Quant aux 152 000 structures qui salarient au moins une personne, elles ne perdent plus d’emploi et recommencent à en créer. Cette situation demeure diverse selon les secteurs. Si le sanitaire et social ne s’est jamais arrêté ces deux dernières années, le sport, le tourisme ou la culture ont été fortement ralentis, voire arrêtés. Selon le dernier pointage d’ESS France, l’économie sociale et solidaire (ESS) a créé 3 % d’emplois en plus l’an dernier. Comme les associations représentent 80 % des emplois l’ESS, elles ne doivent pas y être pour rien.
Vous avez exprimé votre grande déception de voir la vie associative et l’ESS privées d’interlocuteur identifié au gouvernement. Espérez-vous de meilleures nouvelles pour les législatives ?
Pour nous, d’une élection à l’autre, le fil rouge demeure la confiance. La crise sanitaire a été hyperviolente pour les associations qui ont pourtant répondu présentes, de la distribution alimentaire au déploiement de la vaccination… Nous attendons un vrai plan de soutien aux associations, avec la promulgation d’une loi pluriannuelle de financements renforçant le fonds de la vie associative, réaffirmant le principe de la subvention. Nous demandons une stratégie nationale de l’engagement, qui assure les crédits en faveur du service civique, qui transforme l’exonération fiscale liée à l’adhésion à une association en crédit d’impôt…
Pourquoi parlez-vous de renouer la confiance ?
Les acteurs associatifs partagent le sentiment d’avoir été défiés par les pouvoirs publics. Le précédent quinquennat s’est ouvert sur la suppression des contrats aidés, sans consultation, et s’est achevé par l’imposition de la Contrat d’engagement républicain (dans la loi « séparatisme », ndlr) qui fait peser des risques sur la liberté d’action associative. Ce nouveau quinquennat ne peut continuer sur un tel manque de concertation. Quand des gens créent une association pour porter une action, une cause, c’est pour exprimer un besoin exprimé sur un territoire. Lorsque ces personnes tapent à la porte des pouvoirs publics, ce n’est pas pour se faire plaisir, mais pour alerter, proposer, discuter. C’est ça, l’utilité des corps intermédiaires. Mais nous ne sommes pas rancuniers. Nous envisageons une nouvelle relation de confiance avec les pouvoirs publics. Car nous sommes convaincus que l’association porte un modèle pertinent : il n’est pas lucratif, ne cherche pas à s’enrichir, ni ne verse de dividendes. L’association est lieu où l’on dépasse les désaccords personnels pour porter un intérêt commun.
Associationséconomie sociale et solidaireservice civiqueGouvernement Borne Le Figaro
Immobilier: vers une baisse des prix durable et généralisée?
Guillaume ErrardDÉCRYPTAGE - Dans un marché attentiste, beaucoup de ménages espèrent une baisse des prix de l’immobilier pour compenser la hausse des taux de crédit.
La réélection d’Emmanuel Macron a sans doute rassuré certains acheteurs. Mais l’incertitude autour des législatives - et la nomination du nouveau gouvernement qui s’ensuivra - en a maintenu d’autres dans l’attentisme. Problème pour eux: pendant qu’ils patientent, les taux de crédit continuent de grimper. Et du coup, l’accès à la propriété se complique.
Mais, pour compenser ce surplus, voire pour l’annuler, beaucoup espèrent que les prix de l’immobilier vont baisser. C’est déjà le cas à Paris où les notaires évoquent même la possibilité qu’ils continuent de plonger sous leur niveau d’avant-Covid cet été.
Érosion des prix parisiens
Et dire qu’avant la crise sanitaire, d’aucuns envisageaient qu’ils dépassent les 11.000 €/m2! Les prix avoisinent désormais les 10.200 €/m2 (- 1,3% depuis le début de l’année) dans la capitale, selon MeilleursAgents, qui a constaté un huitième mois de baisse consécutif. «L’érosion des prix parisiens laisse de nouvelles opportunités aux acquéreurs, apportant une nouvelle fluidité au marché», constatent les notaires du Grand Paris.
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À Orpi, le prix moyen des transactions dans la capitale est même tombé à 9815 €/m2 (au premier trimestre 2022). «Paris continue de ressentir les effets des envies d’ailleurs de nombreux Franciliens avec une baisse de 2% des prix (entre les premiers trimestres 2021 et 2022)», décrypte Guillaume Martinaud, président d’Orpi.
Un drôle de printemps
Mais la Ville lumière n’est pas la seule grande ville dans ce cas-là. Les prémices d’une tendance baissière se font aussi sentir dans d’autres grandes villes, à ceci près qu’à l’exception de Lille (- 1,1%) les reculs sont moins marqués: Nice (- 0,4%) et Nantes (- 0,4%). «Drôle de printemps!» s’étonnent les vendeurs. Car d’ordinaire, l’arrivée des beaux jours rime avec sursaut du marché immobilier et hausse des prix. En 2022, il n’en est rien, pour l’instant. «Enfin!» rétorquent les acheteurs. C’est l’effet Covid qui continue de jouer mais aussi la baisse du pouvoir d’achat.
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Avec l’envolée des prix de ces dernières années, de plus en plus de ménages n’ont plus les moyens d’habiter en centre-ville dans les grandes métropoles et doivent s’excentrer en périphérie, voire dans les communes avoisinantes. Sans compter trois raisons liées à la récente inflation galopante: la remontée des taux de crédit, mais aussi la hausse des prix de l’énergie et du carburant. Trois facteurs qui risquent de faire chuter le nombre de transactions. Et donc les prix?
Pour l’heure, il ne s’agit que de légères baisses, mais serait-ce le début d’une généralisation aux grandes villes? «C’est possible, répond Barbara Castillo Rico, responsable des études économiques de MeilleursAgents. Le pouvoir d’achat des candidats à la propriété est déjà limité au regard des prix élevés, dans les villes les plus chères. La capacité d’emprunt est à son maximum. La remontée des taux de crédit, si elle se confirme et s’accroît dans le temps, risque d’obliger des ménages à renoncer à leur projet ou à le réduire d’une pièce.» Reste à savoir si la baisse des prix, légère pour l’instant, pourra compenser la remontée, brutale, des taux de crédit. C’est un vrai pari. Une hausse de 0,1 point des taux diminue de 1% la capacité d’emprunt, selon MeilleursAgents. En moins de six mois, les taux sur 20 ans ont grimpé de 0,5 point. La capacité d’emprunt moyenne a donc chuté de 5%, si l’on en croit le site d’estimation immobilière. Il faudrait donc que les prix dévissent d’autant pour que l’on s’y retrouve financièrement parlant. Ce qui n’est pas le cas actuellement. Une bonne nouvelle pour les actuels propriétaires, moins pour les locataires qui souhaitent le devenir.
Mais la hausse actuelle des taux de crédit demeure plus faible que celle de l’inflation. Une situation qui devrait soutenir la demande de ménages moins contraints financièrement dans les prochains mois. Pour les autres, une baisse des prix de l’immobilier constitue, malgré tout, une sacrée bouffée d’air. À charge pour eux de faire preuve de pugnacité et d’originalité pour obtenir de leur banque ou d’un courtier une solution de financement de leur projet.
Sagesse et rationalité
Après trois années exceptionnelles, l’immobilier opère un atterrissage. «Le marché immobilier revient à plus de sagesse et de rationalité, car l’essentiel du rattrapage des projets repoussés en 2020 a été mené en 2021», analyse Yann Jéhanno, président de Laforêt. Signe que les acheteurs ont repris la main sur les vendeurs, plus enclins sans doute à baisser leurs prix. Reste à savoir si les prix de l’immobilier resteront élevés ou pas. Pour l’heure, ils ne dévissent pas, mais la remontée des taux a été tellement sensible que bon nombre de professionnels commencent à envisager des baisses pouvant aller de 10 à 15% dans les grandes villes. Un peu comme cela avait été pronostiqué au début de la crise Covid, sans jamais devenir réalité. Preuve que, malgré des secousses plus ou moins fortes, l’immobilier en France sait résister.
«Nous aurons quelques mois compliqués, mais sur le long terme l’immobilier reste le meilleur placement. Ce dégonflement de la bulle sera salutaire parce qu’il permettra au marché de repartir sur des bases plus saines. Les crises sont toujours des phases d’opportunités», fait remarquer Marc Touati, économiste et fondateur du cabinet ACDEFI, en guise de note positive. Ces «opportunités» sont connues. Ce sont les villes moyennes et rurales qui ont longtemps été délaissées avant d’être remises sur le devant de la scène avec la crise sanitaire. Un rééquilibrage nécessaire pour redynamiser la carte immobilière de la France. Et les envies post-Covid ne semblent pas s’être éteintes. Près de 40% (38% exactement, + 4 points sur un an) des Français qui veulent déménager cette année affirment que la crise sanitaire leur a donné envie de s’installer dans un cadre de vie plus éloigné du centre urbain, selon un sondage OpinionWay. C’est le cas de 40% des habitants de l’agglomération parisienne. Un chiffre en hausse de 11 points en seulement un an.
Les fortes hausses des prix de l’énergie et des carburants pourraient remettre en cause les aspirations nées de la crise sanitaire
Mais le nouvel attrait de ces communes «Covid» a un coût. Pas insurmontable quand on vient des grandes villes, beaucoup plus quand on y vit déjà. Jugez par vous-même: depuis le début de l’année, les prix des communes moyennes et des zones rurales ont grimpé de 3 % et de 17 % depuis le début de la crise sanitaire, selon MeilleursAgents! Des hausses dignes des standards parisiens d’avant mars 2020. La raison? Des prix très abordables (1780 €/m en moyenne contre 1521 € il y a deux ans). Sans compter un manque de foncier et des maisons qui bénéficient de grands espaces extérieurs.
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Mais, pour Barbara Castillo Rico de Meilleurs Agents, «la hausse des taux de crédit ne va pas empêcher les habitants de ces villes d’acheter un logement, car leur pouvoir d’achat immobilier reste élevé malgré tout, autour de 135 m² en moyenne, villes moyennes et rurales confondues, 121 m² pour les seules villes rurales». De son côté, la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) s’attend à «un ralentissement de la hausse des prix en France dans les prochains mois». «Les fortes hausses des prix de l’énergie et des carburants pourraient remettre en cause les aspirations nées de la crise sanitaire, à savoir le regain d’intérêt pour les maisons - plus énergivores que les appartements - et pour les logements situés plus loin des centres-villes et qui nécessitent parfois l’achat d’un véhicule supplémentaire», conclut Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim.
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Crédit immobilier: de plus en plus de ménages sont bloqués par le taux d’usure
La pilule n’est pas facile à avaler, après des années de taux bas et de crédit facile. Les foyers aux plus faibles ressources sont les plus touchés par ces difficultés.
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Le marché français est en hausse d'environ 15% par rapport à la même période l'an dernier.
L'Humanité
Ce que redoute Emmanuel Macron
ÉditorialSébastien CrépelQuelle logique improbable a conduit à faire cohabiter dans un même gouvernement Pap Ndiaye et Gérald Darmanin ? Un historien réputé, pour lequel le « racisme structurel » et les violences policières sont des réalités à reconnaître et à combattre, aux côtés de l’homme qui trouve Marine Le Pen « trop molle ». La raison de cet attelage tient en cinq lettres : Nupes. Sans l’accord scellé entre toutes les composantes de gauche dans la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, jamais Jean-Michel Blanquer, le pourfendeur de « l’islamo-gauchisme » et du « wokisme », ces inventions de droite, n’aurait dû céder la place à son antithèse, un universitaire spécialiste de la condition noire et des discriminations.
Depuis le 7 mai et l’officialisation de l’alliance autour de Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron a un problème qui chamboule ses plans pour les législatives. Pour une majorité de Français (57 %), la gauche est en mesure de gagner les élections, selon un récent sondage Ipsos. La composition du gouvernement d’Élisabeth Borne s’en ressent. Plusieurs de ses ministres ne sont là que pour donner le change et doivent leur nomination à l’apparition de la Nupes dans le paysage politique. Pap Ndiaye fait partie de ceux-là, parmi d’autres qui n’ont « de gauche » que les références sur leur CV des cabinets dans lesquels ils ont fait carrière. L’arbre « décolonial » cache ainsi une forêt de ministres conservateurs et rétrogrades aux postes stratégiques.
Le but de l’opération Pap Ndiaye est de réinstaller, avec la complicité de l’extrême droite, le duel Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, autour des opinions supposées du nouveau ministre, dont la nomination est une véritable aubaine pour le Rassemblement national. L’extrême droite et la droite « républicaine » dans son sillage font mine de voir dans le gouvernement un Conseil des soviets dans lequel se serait glissé Malcolm X. Et de dénoncer, à coups d’accusations grotesques et, pour tout dire, racistes, le danger pour la République que représenterait l’accession d’un lecteur de Frantz Fanon et d’Aimé Césaire à la tête de l’éducation nationale. Pendant ce temps, perdu en polémiques aussi ridicules que venimeuses – dans le droit-fil de celle sur le burkini à Grenoble –, le débat public est détourné des solutions aux préoccupations essentielles auxquelles l’apparition de la gauche unie avait redonné pleinement droit de cité, à l’instar des salaires, des prix et des retraites.
Que personne ne s’y trompe : la gauche et ses électeurs n’ont rien à gagner à se laisser distraire des combats sociaux, comme on essaie de les y inciter pour mieux les diviser et les démobiliser. La France aisée acquise à Emmanuel Macron, elle, ne s’y laissera pas prendre, et ne votera pas pour ou contre le burkini, pour ou contre le « wokisme », mais pour la retraite à 65 ans, pour la baisse des « charges » et des impôts qui la touchent. À l’inverse, une majorité de députés de gauche se gagnera si la conviction l’emporte que le Smic net à 1 500 euros est possible dès le 1er juillet pour faire face à l’inflation sur les produits de la vie courante, ou que l’on peut partir à la retraite à 60 ans avec une bonne pension pour laisser son emploi à un jeune. Ce sont ces débats que redoutent Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Il reste deux semaines avant le premier tour pour les y contraindre.
Éditorial
Gouvernement BorneEmmanuel MacronLégislatives 2022Nupes Le Figaro
La famille nombreuse, un clan solidaire dans une société de concurrence
Aziliz Le CorreMadeleine MeteyerENQUÊTE - Anti écologiques, coûteuses, on croyait les familles nombreuses condamnées à la ringardisation. Mais une émission à succès s’efforce de redorer leur blason. Ceux qui en ont fondé une se réjouissent de pouvoir expliquer leur projet.
Au «à table !» des parents, le petit Adam déboule dans la cuisine. Narquois, il grimpe sur une chaise «de grand», avant d’être rappelé à l’ordre par son père. Ses sœurs, qui le suivent de près, font autant de vacarme au moment de gagner leur place attitrée. Sous les ordres de son épouse Amandine, Alexandre Pellissard effectue les gestes rituels préalables au dîner (nouement des bavoirs, remplissage des verres d’eau…). Au menu ce soir : nuggets de poulet et gratin de chou-fleur. Une fois les assiettes pleines, les parents restent debout, pour mieux bondir d’un enfant à l’autre. «Cela arrive souvent que les repas soient perturbés […], confie la mère de huit enfants à la caméra. Il faut avoir les bons réflexes.» À la tête d’une famille nombreuse, le moindre rituel demande une organisation quasi-militaire.
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Comme les Pellissard, les Santoro (six enfants), les Gayat (neuf enfants) et les Galli (cinq enfants, dont des triplés) ont participé à la première saison de l’émission «Familles nombreuses, la vie en XXL». Le programme de TF1 se présente comme un docu-réalité sur le quotidien de ces tribus, un Koh-Lanta domestique. Depuis deux ans, une soixantaine de familles ont dévoilé leur mode de vie à près de 2 millions de téléspectateurs les soirs de forte audience. Des profils très divers s’y sont succédé : les Dol, une famille recomposée de cinq enfants, avec à sa tête Ambre, une wonder woman, infirmière et pompier, qui enchaîne tâches domestiques et nuits de garde ; les Jeanson, un foyer traditionnel, catholique et militaire de cinq enfants ou encore les Orgeval, qui après cinq enfants biologiques ont adopté une petite fille porteuse de trisomie 21.
Un casting hétéroclite qui témoigne de la variété des familles nombreuses françaises. Et réjouit les concernées : les 1,3 millions de foyer dans lesquels grandissent plus de 3 enfants. Mordus de l’émission, Audrey et Josselin Billiet, 37 ans, parents d’Ashley, Mathéo, Clara, Junior, Nathan, Louis, Hugo, Victoire et Enzo - ça fait neuf - se réjouissent : «Grâce à l’émission, les gens peuvent comprendre qu’avoir plein d’enfants n’empêche pas de faire plein de choses et qu’une famille nombreuse n’est pas forcément une famille de cassos.» Marylin et Wilfried, 40 et 41 ans, parents de Klara, Aiden, Maïlys, Nolwen, Oratio et Péryne - ça fait six - renchérissent «Avant on disait : “ces parents font les enfants pour la Caf.” Là, ça montre qu’on le fait par amour.»
Même les familles qui, par la taille plus limitée de leur nichée, pourraient avoir du mal à s’identifier aux Galli, Romero, Pellissard trouvent un intérêt à suivre leur existence. C’est le cas de Sandrine. Cette mère au foyer de deux enfants se dit «fascinée» par les scènes de chaos maîtrisé qu’offrent ces familles XXL. «Finalement, ils ne galèrent pas plus que nous», a-t-elle réfléchi. Parfois même moins. Question d’habitude. Victoria Swingon, mère d’un bébé de 10 mois, plussoie : «Ce qui m’intéresse ce sont les conseils au niveau de l'organisation de la maison, on apprend plein de choses.» TF1 Productions semble avoir remporté son pari : le déroulé de la sortie des Dol au McDonald’s tient les spectateurs en haleine. Même les familles taille S apprécient.
C’est en 2019 que la mission de créer une émission consacrée aux familles nombreuses a été confiée aux équipes d’Othilie Barrot, la chargée des formats de narration. «L’unité de développement de TF1 avait vu que les émissions comme 90’Enquêtes ou Grand Reportages sur les familles nombreuses fonctionnaient très bien», explique-t-elle. Le filon était exploitable. Avec «Familles nombreuses, la vie en XXL», l’équipe de production, «composée uniquement de mères de famille, mais d’un ou deux enfants», a souhaité «rendre hommage» aux parents qu’elle regardait de loin, comme des héros : les parents de familles nombreuses. «On a eu beaucoup de mal à convaincre les premières familles. Elles avaient peur des clichés.» Seraient-elles présentées comme des reliques préhistoriques restées indifférentes à l’avènement de la contraception ? Des dévoreuses d’allocations ?
«Ce qu’on voulait, continue Othilie Barrot, c’est qu’en regardant l’émission, les gens aient envie de faire des bébés et comprennent les valeurs des familles nombreuses : le partage, l’entraide...» Pour son lancement, le programme a bénéficié d’un contexte favorable, une période où les Français n’avaient pas mille alternatives au visionnage de la télévision : le premier confinement. «Qu’une grande partie de la population a supporté grâce au soutien des cellules familiales», analyse le sociologue Julien Damon. Et qui permit à nombre d’entre nous de formuler à voix haute un sentiment confus : plus que le bitcoin ou l’immobilier, la famille est la valeur fiable. «Elle n’est plus la structure ringarde et aliénante décrite dans les années 70/80», poursuit Julien Damon, mais un lieu de soutien, une raison de vivre. Et un cocon douillet… où il fait bon s’abriter quand le monde est décevant, trop brutal.
Un cocon ?...
Dans son livre La civilisation du cocon (Arkhê, 2021, 16,50€), le journaliste Vincent Cocquebert ausculte les ressorts qui poussent les individus à préférer la «quête de soie», de confort «dans des communautés miroirs» à une «vie intense». Le succès d’une émission comme Famille XXL lui semble révélateur de ce refus de «l’altérité grouillante au profit du connu, du douillet.» «La famille, analyse-t-il, et encore davantage, sa version hystérisée, la famille nombreuse, se développe et survit quasiment toujours en marge de la société. Car on se rend compte, depuis que les grandes institutions comme l’entreprise ont perdu leur pouvoir structurant, que ce n'est pas nécessairement dans le domaine professionnel qu'on va pouvoir se construire.»
Interrogées sur les motifs qui les ont poussés à avoir autant d’enfants dans un monde où un paquet de couches coûte 30€ - le prix de 15,7 litres de Sans Plomb 95 - les familles nombreuses invoquent en effet très souvent des valeurs «douces» à rebours de celles portées par la société néolibérale. «Quand on a une famille nombreuse, on vit les uns pour les autres», s’émeut ainsi Florie Galli, la mère de triplés. «Quand on est sept, c’est la quantité d’amour qui grandit. On a le cœur qui grossit, c’est infini», fait valoir Alexandre Jeanson.
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Car, oui, analyse Vincent Cocquebert, «la famille nombreuse est une démarche de sécession symbolique : on va recréer une sorte de petite cité qui nous ressemble.» La famille nombreuse serait-elle un communautarisme comme les autres ? «Certainement, poursuit-il, les parents à la tête de familles nombreuses pressentent que le partage et la solidarité ont déserté notre société, leur famille est un espace qui permet de les recréer». Mélanie Gonzales, présente à l’écran depuis la saison 3 de Familles XXL, admet ainsi que les enfants sont des «mini-nous», qui portent les valeurs qu’on leur inculque. Mais si la famille constitue un socle de valeurs commun à ceux qui la composent, elle n’empêche pas de s’ouvrir au monde : «Nous n’avons jamais renoncé à sortir, même en ayant des enfants. Nos amitiés ont grandi en même temps que notre famille», témoigne la mère de huit enfants.
...Ou une base arrière ?
C’est aussi l’avis de Fabrice Hadjadj. Auteur de nombreux essais sur la parentalité, le philosophe vient de publier Encore un enfant ?, aux éditions Mame. Dans cet ouvrage, ce père de neuf enfants répond aux pourfendeurs de la famille nombreuse. Il réfute le terme «cocon», péjoratif à son sens : «Le cocon aujourd’hui est individuel. Parce que la société s’est vidée de ses communautés d’appartenance». À l’instar de Hegel, il estime au contraire que la famille est la racine de la vie en société, un espace privilégié où se développe la solidarité. «Avoir une famille nombreuse, c’est s’inquiéter pour chacun de ses membres, pour leur avenir, et donc, pour celui de la société. C'est une base arrière pour aller dans le monde». Pour que la vie en communauté soit possible, malgré cette grande diversité de caractères, chacun doit apprendre à vivre avec cet autre – ce frère solitaire ou cette sœur bruyante - que l’on n’a pas choisi. La famille nombreuse, parce qu’elle forme une patrie à échelle réduite, serait une sorte de propédeutique qui préparerait au mieux ses membres à agir en citoyen.
En s’opposant aux valeurs du marché, à celle de la compétition, de la réussite, et de la consommation, ces petites communautés proposent un autre modèle, plaide l’essayiste, et favorisent l’expression de valeurs laïcisées dans un monde postchrétien : le partage, l’entraide, l’amour. De quoi donner à d’autres l’envie de plonger dans l’aventure XXL ?
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L'Humanité
Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandales
ActuLa nomination d’Élisabeth Borne et des ministres confirme l’ancrage à droite et la pure logique macroniste. Une équipe déjà minée par plusieurs scandales, avec un garde des Sceaux mis en examen et un transfuge de LR accusé de viol. Et les attaques contre la gauche traduisent surtout une crainte d’être battu aux législatives.
Benjamin KönigPas moins de trois semaines pour constituer péniblement un gouvernement, mais moins de trois jours pour qu’éclate le premier scandale : le second quinquennat d’Emmanuel Macron débute décidément dans une atmosphère de contestation, à trois semaines seulement des élections législatives et après une élection présidentielle dont le chef de l’État a sciemment escamoté la campagne. À la suite de sa prise de fonction, la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, a voulu placer son action sous le signe de la cause féminine. C’est mal parti.
Damien Abad : la Macronie n'était pas au courant
Le 21 mai, Mediapart a révélé le témoignage de deux femmes qui accusent de viol le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. Les récits particulièrement sordides porteraient sur des faits remontant à 2010 et 2011, et illustrent la difficulté de prendre la parole et porter plainte dans de telles situations. L’une d’elles a porté ses accusations à la connaissance de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, le 13 mai, lequel a ensuite alerté les partis LR et Renaissance, soit l’ancien et le nouveau mouvement de Damien Abad, celui-ci faisant d’ailleurs figure de principale « prise de guerre » à droite. L’autre femme, malgré des hésitations relatées par Mediapart, avait porté plainte en 2017 et celle-ci a été classée sans suite, faute de preuves suffisantes.
Pour l’heure, le ministre nie les faits et « affirme avec force que les relations sexuelles qu’(il a) pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel », et use sans vergogne de son handicap pour se défendre, parlant « d’actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles en raison de mon handicap ».
Du côté de la Macronie, on assure n’être pas au courant, malgré le signalement de l’observatoire : « Je n’ai pas plus d’éléments que le fait que l’affaire a été classée sans suite. Je peux vous assurer que, s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on en tirera toutes les conséquences », a réagi ce dimanche Élisabeth Borne.
Plutôt gênant pour un garde des Sceaux
Or, le cas Damien Abad vient s’ajouter à celui du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, reconduit par Emmanuel Macron dans sa fonction. Car le non-lieu et le classement sans suite dans les deux affaires qui le concernent n’occultent en rien son comportement sexiste et les accusations d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. Un climat malsain encore entretenu par les déclarations de Stanislas Guerini, nommé ministre de la Fonction publique, qui avait défendu la semaine dernière le député marcheur Jérôme Peyrat, parlant « d’honnête homme » pour un élu condamné pour violences volontaires sur son ex-compagne. Avant de faire amende honorable, contraint et forcé par la polémique née de ses propos.
Enfin, reste le cas d’Éric Dupond-Moretti, mis en examen, et dont les soupçons de prise illégale d’intérêts sont suffisamment graves pour que le ministère public ait demandé, le 10 mai, le renvoi devant la Cour de justice de la République pour un procès. Plutôt gênant pour un garde des Sceaux à qui il est reproché d’avoir usé de sa fonction pour régler des comptes judiciaires avec des magistrats.
14 membres sur 27 déjà dans le gouvernement Castex
Voilà qui augure bien mal d’un gouvernement nommé pour poursuivre la casse entreprise lors du précédent quinquennat, et dont les figures principales aux postes clés ont été reconduites : Bruno Le Maire à Bercy (secondé au budget par Gabriel Attal, ex-porte-parole), Gérald Darmanin à l’Intérieur. Une équipe profondément ancrée à droite, dont 14 membres sur 27 faisaient déjà partie du gouvernement de Jean Castex, ce qui donne lieu à un petit jeu de chaises musicales : Sébastien Lecornu à la Défense, Olivier Véran aux Relations avec le Parlement, Clément Beaune à l’Europe, Gabriel Attal au Budget, Marc Fesneau à l’Agriculture, Olivier Dussopt au Travail, Brigitte Bourguignon à la Santé. Hormis l’historien Pap Ndiaye à l’Éducation, Catherine Colonna aux Affaires étrangères et donc Damien Abad, les autres entrants sont tous de purs macronistes : Stanislas Guerini (Fonction publique), Yaël Braun-Pivet (Outre-mer, ancienne présidente de la commission des Finances de l’Assemblée) ou Olivia Grégoire (porte-parole).
Enfin, deux femmes ont été nommées auprès d’Élisabeth Borne pour mener à bien l’opération communication sur l’écologie : Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher, authentiques néolibérales. « Amélie de Montchalin n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour l’écologie », a cinglé Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV. « Nous devons rattraper le temps perdu », a déclaré la ministre de la Transition énergétique : étrange aveu de l’inaction du chef de l’État au cours de son premier quinquennat. Plusieurs absences ont par ailleurs été remarquées : le logement, la ville, le tourisme, l’industrie et les transports. « Pas de ministre du Logement. Tout ça en pleine crise du pouvoir d’achat, alors que le logement est le premier poste de dépense des Français ! » a pointé Ian Brossat, porte-parole du PCF et adjoint à la maire de Paris sur le sujet. Ce à quoi l’Élysée a répondu, assurant que ce domaine relevait de la transition écologique et qu’un secrétaire d’État pourrait « éventuellement » voir le jour après les législatives. Les quatre millions de mal-logés en France apprécieront le terme.
Le premier Conseil des ministres est prévu ce lundi, sans ordre du jour établi. Mais, selon Élisabeth Borne, la priorité sera donnée au pouvoir d’achat, avec une loi de finances rectificative prolongeant notamment le « bouclier tarifaire » et le « chèque carburant » mis en place à la fin du premier quinquennat. Puis un projet de loi porté par Bruno Le Maire qui sera « le premier texte examiné par la nouvelle Assemblée nationale », a-t-elle déclaré dans un entretien au Journal du dimanche. Entretien où elle fait part de son engagement « sur le terrain, mobilisée pour gagner » les élections législatives. À ce sujet, elle a attaqué violemment Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de ne pas « respecter les institutions ». Le signe d’un exécutif fébrile, qui voudrait bien escamoter ces élections pour composer une nouvelle Assemblée à sa main. Voilà le véritable mépris des institutions.
Gouvernement Bornescandales politiquesDamien AbadEmmanuel Macron Le Figaro
Législatives 2022 : les Français de l'étranger et la Polynésie aux urnes ce week-end
Ces électeurs votent une semaine avant ceux de métropole.
La Polynésie et les Français résidant à l'étranger, dont certains ont déjà pu voter en ligne, sont attendus aux urnes ce week-end pour le premier tour des législatives, samedi pour le continent américain et les Caraïbes, et dimanche pour le reste du monde.
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En France métropolitaine, les premier et second tours auront lieu les 12 et 19 juin. Les résultats des 11 circonscriptions des Français de l'étranger devraient être connus dans la nuit de dimanche à lundi, avec une attention particulière pour la 5e circonscription (Espagne, Portugal, Andorre et Monaco) où l'ancien premier ministre Manuel Valls se présente sous les couleurs de la majorité présidentielle.
Un enjeu pour la Macronie
Les résidents de l'étranger qui le souhaitaient avaient déjà la possibilité de voter par internet, du 27 mai au 1er juin, avec une série de couacs techniques et de critiques, ou par correspondance. Dans les bureaux installés dans les consulats et les ambassades, le deuxième tour aura lieu le samedi 18 et le dimanche 19 juin, jour du second tour en métropole.
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En 2017, les macronistes et leurs alliés avaient remporté dix circonscriptions, s'inclinant dans celle de l'UDI Meyer Habib, comprenant notamment l'Italie, la Grèce, la Turquie et Israël. Au second tour de la présidentielle 2022, Emmanuel Macron s'est largement imposé dans ces circonscriptions. Côté outre-mer, seule la Polynésie française vote aussi dès ce samedi pour le premier tour des législatives, avant un second tour le 18 juin. Les près de 206.500 électeurs de Polynésie française commencent à voter samedi à 8h (20h à Paris), afin de permettre d'acheminer, entre les deux tours, le matériel électoral dans les cinq archipels polynésiens, disséminés sur une surface aussi grande que l'Europe dans le sud de l'océan Pacifique.
«L'acheminement du matériel électoral ne peut pas se faire si le délai entre les deux tours est inférieur à quinze jours, en raison des contraintes géographiques de la Polynésie française», a déclaré à l'AFP Cédric Bouet, directeur de cabinet du Haut-commissaire de la République pour expliquer cette particularité.
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Les atolls et les îles ne disposent pas tous d'une piste d'atterrissage. C'est le cas, par exemple, de l'une des îles les plus isolées au monde, Rapa, dans l'archipel des Australes. Ou des atolls Tematangi et Hereheretue, aux Tuamotu. Le matériel électoral y est largué en mer par un avion Gardian de la Marine Nationale, puis récupéré par les services municipaux. Vingt-sept candidats se présentent dans les trois circonscriptions de Polynésie française.
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Gouvernement d’intérim
ÉditorialMaud Vergnol« Plus rien ne doit être comme avant », jurait la main sur le cœur Emmanuel Macron, au soir du premier tour de la présidentielle. On allait voir ce qu’on allait voir, sur le climat, le social… finalement livrés à un trio de technocrates dans un gouvernement Borne qui reconduit treize membres du précédent, incarnations de la maltraitance sociale, avec les postes clés laissés aux barons de la droite. Le locataire de l’Élysée jugeait aussi, fut un temps, qu’ « un ministre mis en examen doit démissionner ». Éric Dupond-Moretti, qui l’est depuis juillet 2021 pour « prise illégale d’intérêts », reste à son poste. Au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, encore visé par une enquête pour viol, continuera à diriger la lutte contre les violences sexuelles ! Quant à Damien Abad, l’ex-chef de la prétendue « opposition de droite », il est nommé ministre des Solidarités, en dépit d’un signalement pour des faits présumés de viol adressé à LaREM et LR.
Même la nomination de l’intellectuel Pap Ndiaye, livré sciemment en pâture à l’extrême droite, sonne désagréablement faux. Le penseur du racisme structurel, l’un des plus grands spécialistes français de la condition noire, des violences policières, qu’il n’a cessé d’éclairer avec brio, succède au chasseur de sorcières et sa croisade « anti-woke ». Comprendra qui voudra le cynique coup de billard à trois bandes du locataire de l’Élysée…
L’essentiel du projet Macron II est ailleurs, dans ce remarquable oxymore formulé par la nouvelle première ministre. Élisabeth Borne défend donc le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ». C’est beau comme du Macron, qui devrait aujourd’hui, lors du premier Conseil des ministres, donner la feuille de route de la casse sociale à venir : retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à du travail gratuit, 10 milliards d’économies sur le dos des collectivités locales, nouvelle cure d’austérité quand l’État social s’effondre, que les services d’urgences ferment les uns après les autres…
Heureusement, pour la première fois depuis l’inversion du calendrier électoral, ce scénario n’a rien d’inéluctable. La Nupes rend possibles l’échec de Macron et l’espoir d’ouvrir une nouvelle page de progrès social, le vrai. Cet autre chemin est à portée de vote.
Élisabeth Borne défend le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ».
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Que faire à Paris pendant les vacances de printemps ? Nos meilleures activités et sorties en famille
Cannelle AngladeLe samedi 23 avril, la cloche va sonner dans les écoles parisiennes et les vacances de printemps seront lancées jusqu'au lundi 9 mai ! D'un voyage au cœur du Cosmos à une rencontre fantomatique avec un magicien, en passant par un atelier de dessin pour les plus inventifs, la capitale regorge de loisirs séduisants. Notre sélection des sept meilleures sorties en famille pour bien profiter des vacances de printemps à Paris.
La Fête des Sens au Jardin des plantes
Une nouvelle fois, le Muséum d'Histoire Naturelle fait mouche en associant de magnifiques innovations technologiques à la transmission du savoir scientifique. Chaque année, le musée et sa grande galerie de l'Évolution se hissent à la tête des incontournables virées des vacances scolaires en proposant des œuvres interactives hors du commun. Dans le cadre de son exposition L'Odyssée sensorielle (jusqu'au 4 juillet), un week-end dédié à l'éveil de nos cinq sens est organisé le 23 et 24 avril prochain. Au programme : une marche à pieds nus dans les hautes herbes, un atelier sur la synesthésie, puis une dégustation dans les Serres… Il sera question d'ouvrir grand ses écoutilles et surtout, d'apprécier les miracles de la biodiversité pour mieux comprendre sa fragilité.
Le 23 et 24 avril, au Jardin des Plantes (5e). Gratuit, tout public à partir de 2 ans, informations et détails des ateliers ici.
Destination Cosmos, l'ultime défi à l'Atelier des Lumières
Victime de son succès en octobre dernier, le Centre National d'Études Spatiales (CNES) collabore à nouveau avec l'Atelier des Lumières le temps d'une envolée spatiale, sur la période des vacances uniquement. Trente-cinq minutes de voyage intersidéral attendent les jeunes – et moins jeunes – apprentis cosmonautes, à travers un labyrinthe d'étoiles et de supernovas. Impressionnante incursion en plein cœur du Cosmos, l'expérience est rythmée par une bande-son étincelante (de Wagner au Rolling Stones). D'astre en astre, on se balade à la manière du Major Tom de Bowie, et on s'émerveille sous les voûtes de nébuleuses. La déambulation laisse pantois.
Jusqu'au 7 mai à l'Atelier des Lumières (11e). À partir de 2 ans, renseignements et billetterie ici.
Visite contée Pas si Bêtes à la Maison de la Radio
Depuis peu et jusqu'au 11 septembre, la Maison de la Radio et de la Musique abrite l'exposition Pas si Bêtes, une découverte du monde animal sonore, en partenariat avec le Muséum National d'Histoire. L'auteure et animatrice Victoria Kaario invite les enfants âgés de 5 à 9 ans à appréhender l'exposition avec fantaisie. Le 3 mai a lieu sa visite contée, l'occasion de sensibiliser nos chérubins à la communication des animaux. En écoutant la fresque sonore diffusée lors de l'atelier, des braillements étranges de certains mammifères aux bourdonnements méticuleux des insectes, ils s'initient au bruitage et explorent les notions de captation et d'enregistrement sonore. Un exercice ravissant !
Visite contée le 3 mai, à la Maison de la Radio et de la Musique (16e). Informations et réservation ici.
Atelier Les Fabricateurs au musée des Arts et Métiers
Aventuriers et inventeurs curieux de découvrir les créations scientifiques les plus audacieuses des siècles derniers, l'atelier Les Fabricateurs – Esquisse ton idée de génie, est faite pour vous. En arpentant les collections du musée qui regorgent d'objets aux apparences farfelues - et qui, pourtant, ont largement contribué à l'évolution de l'espèce humaine - les petits génies de demain déploient leurs imaginaires. Alors, ils dessinent dans la plus grande liberté leurs propres inventions. Mise en volume, l'idée de papier se transforme et prend part à une fresque collaborative, pour booster l'esprit d'équipe.
Atelier du 26 au 29 avril et du 3 au 6 mai, au musée des Arts et Métiers (3e). Sans réservation, renseignement ici.
Exposition Mondes Imaginaires de Speedy Graphito et ateliers au musée en Herbe
Figure internationale du Street Art, l'artiste plasticien Speedy Graphito est un drôle de touche-à-tout qui ne tarit pas d'idées créatives pop et colorées où l'absurde vient côtoyer les thématiques plus sérieuses de la consommation de masse et de l'écologie. Jusqu'au 6 novembre, le musée en Herbe accueille son exposition Mondes Imaginaires, compartimentée en cinq lieux magiques, dans lesquels les enfants évoluent progressivement, d'un conte initiatique à une virée chez les surréalistes. Les ateliers, pensés comme un prolongement de l'exposition, laissent libre cours à leurs imaginations bouillonnantes. Les Baby ateliers (de 2 à 4 ans) permettent à un parent et son jeune enfant d'expérimenter à quatre mains, et les Maxi ateliers (de 5 à 12 ans), aux plus grands de développer leur processus créatif.
Tous les jours pendant les vacances scolaires, au musée en Herbe (1er). Réservation et programme des ateliers ici.
(Re)découverte du Parc André Citroën
Inauguré en 1992, au bord des quais de Javel - actuels quais André Citroën - un des plus beaux parcs publics de Paris attend ses vacanciers. Situé à la lisière du 15ème et du 16ème arrondissement séparés par la Seine, il fait bon vivre sur sa vaste pelouse dès qu'arrivent les premiers rayons du soleil. Ses quatorze hectares, imaginés à la gloire de l'ingénieur français du XXe siècle, sont constellés de jets d'eau (qui rafraîchiront aux jours les plus chauds), de serres tropicales, de bambouseraies et d'aires de jeux. Ses jardins thématiques, segmentés par couleur, sont à contempler en cette période. Une euphorique danse de bourgeons polychromes se déroule alors sous vos yeux. Pour les plus héroïques, le Ballon de Paris surplombe le parc. Prenez place à bord de cette montgolfière, dont la vue sur la ville, en plongée zénithale, subjugue.
Parc André Citroën (15e), entrée libre. Renseignements ici.
Expérience L'Armoire aux Rêves au musée Grévin
Le collectif "Sculpteurs de Rêve" imagine une expérience entre escape game, théâtre et jeu de rôle au musée Grévin, où il installe sa mystérieuse Armoire aux Rêves, un portail vers d'autres mondes. Pour son premier voyage, l'armoire vous propulse au début du XXe siècle, dans l'univers de l'illusionniste Houdini. Passées ses lourdes portes en bois, les visiteurs se confrontent à une situation délicate, son fantôme cherche à les contacter. Il leur faudra élucider une série d'énigmes pour venir en aide au grand magicien. Pour les Sherlock en devenir.
Au musée Grévin (9e). À partir de 8 ans, informations et réservation ici.
Les meilleurs bars à vins de Paris
LA SÉLECTION DU FIGARO - Avec le retour des beaux jours, rien de tel qu’un apéritif à rallonge autour d’une cave de choix et de petites assiettes gourmandes. Voici nos adresses favorites, assorties de la cuvée recommandée par les patrons. Ambiance garantie.
À la Maison Caillebotte, Hans Reichel mis à nu
Le peintre allemand naturalisé français est exposé au milieu du célèbre parc qui inspira tant les impressionnistes.
Que faire à Paris ce week-end ? Nos meilleures activités et sorties en famille
Une déambulation immersive dans la Grande Galerie de l'Évolution, un festival de cultures urbaines à la Villette et Les Rendez-vous aux jardins organisés aux musées Bourdelle et Zadkine sous le signe de la sculpture, découvrez notre sélection des meilleures sorties en famille pour profiter du week-end prolongé de la Pentecôte à Paris.
L'Humanité
Pap Ndiaye, la surprise qui déchaîne l’extrême droite
ActuNommé ministre de l’Éducation nationale, il semble être à l’opposé de Jean-Michel Blanquer. L’historien est depuis la cible d’un déferlement de haine et de propos racistes.
Diego Chauvet« I ndigéniste assumé », selon Marine Le Pen. « Militant racialiste et anti-flics », selon Jordan Bardella. Pour le porte-parole du RN, Julien Odoul, un « militant immigrationniste ». Pour Éric Zemmour, il va « déconstruire l’histoire de France »… Sitôt connue la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Éducation nationale dans le nouveau gouvernement, l’extrême droite s’est déchaînée. Et elle n’est pas la seule. Certains membres de la droite LR ont tenu des propos de la même teneur. Ainsi, Éric Ciotti a fustigé un « adepte de l’islamo-gauchisme ». Directeur du musée de l’Histoire de l’immigration, historien spécialiste d’histoire sociale des États-Unis et des minorités, Pap Ndiaye a été la surprise et le principal « coup » politique d’Emmanuel Macron dans la composition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne. Pour autant, s’il a été ciblé avec autant de véhémence par l’extrême droite, c’est bien en raison du champ de ses recherches, et par racisme. À gauche, malgré les critiques en règle contre la continuité qui s’instaure avec le quinquennat précédent, les leaders politiques sont plutôt montés en défense du nouveau ministre de l’Éducation nationale : « Une audace, la nomination d’un grand intellectuel, monsieur Pap Ndiaye », a ainsi twitté Jean-Luc Mélenchon, le 20 mai. « L’extrême droite reproche à Pap Ndiaye ses études sur le racisme en France, a également réagi le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sans réaliser sans doute que le déchaînement nauséabond de propos racistes qu’elle répand depuis 24 heures lui donne raison sur toute la ligne. » « Quelle nomination de ministre en France a suscité un tel immédiat déferlement de haine ? » a interrogé l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti.
couper l’herbe sous le pied à la gauche
Si la gauche est montée en défense face aux attaques racistes visant le nouveau ministre, elle n’en est pas moins critique sur son aventure dans le gouvernement macroniste. « Que va-t-il faire dans cette galère ? » juge ainsi Julien Bayou sur RMC, même s’il concède que l’on « peut se réjouir du désaveu cinglant pour Jean-Michel Blanquer ». C’est bien là que se situe le « coup » politique d’Emmanuel Macron. Avec Pap Ndiaye, il semble prendre un virage à 180 degrés, alors que Jean-Michel Blanquer était l’un des principaux agitateurs du débat politique autour de l’« islamo-gauchisme » à l’université. Pap Ndiaye change la donne en la matière, mais jusqu’où et dans quel but ? Probablement, pour la Macronie, celui de couper l’herbe sous le pied à la gauche avant les législatives en envoyant un signal à ses électeurs et en tentant de remédiatiser un affrontement avec l’extrême droite, plutôt que de débattre social et écologie avec la Nupes. Le piège risque de se retourner contre le nouveau ministre, qui devra suivre les instructions de l’Élysée et Matignon. À travers sa nomination, qui prend de court les milieux enseignants et universitaires, Emmanuel Macron tentera ainsi de faire avaler ses projets de privatisation de l’enseignement. Jean-Luc Mélenchon l’a souligné ce dimanche sur RTL : « Quand on entre dans un gouvernement, on applique la politique de ce gouvernement. (…) L’objectif, c’est la privatisation maximale de l’école, avec des établissements en compétition les uns avec les autres. »
Pap Ndiayeministère de l'Education NationaleGouvernement Borneracisme Le Figaro
Notre expédition à Kerguelen, au cœur des missions australes du bout du monde
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REPORTAGE - Deux cent cinquante ans après leur découverte, les îles des terres Australes et Antarctiques françaises (Taaf) continuent d'être un bastion de la recherche scientifique et constituent aussi notre plus grand sanctuaire de biodiversité.
Vincent JollyIl est là. Quelque part dans l'obscurité d'une nuit surchauffée, le cap Bourbon de l'archipel Kerguelen attend de se dévoiler à nos yeux fatigués grâce à la faveur d'un éclat lunaire déchirant les nuages. Tranchant les tempétueuses ténèbres des 40es rugissants comme une lame, le navire Marion Dufresne transperce les vagues gonflées d'une mer bouillonnante. À travers les vitres du navire, l'épaisse obscurité semble brûlante et les souffles d'écume se confondent avec de la vapeur. Le bruit d'une chaise valdinguant contre les murs de notre cabine sous le coup du roulis nous arrache à cette contemplation magique du noir abyssal. Nous rangeons livres, carnets et ordinateurs dans les tiroirs du bureau avant d'amarrer la chaise grâce à un élastique passé derrière son dossier. Puis d'enjamber rapidement les escaliers escarpés menant jusqu'au pont supérieur et la passerelle, où les marins de quart, accompagnés par des passagers insomniaques surexcités, guident le Marion vers notre destination.
C'est ici, il y a tout juste deux cent cinquante ans, que Yves Joseph de Kerguelen vint accrocher son nom aux côtes encore inconnues de cet archipel indomptable qu'il pensait être le continent antarctique tant convoité, fantasmé par les philosophes de Milet, sur les côtes anatoliennes, depuis le VIIe siècle avant notre ère.
Un archipel de 311 îles
Au milieu de l'océan Indien, là où se tutoient les fronts subantarctiques et polaires et là où les cartes de l'époque n'indiquent qu'une créature mythologique pour combler l'ignorance des hommes, le capitaine de vaisseau envoyé par Louis XV fait surgir des abysses cette île qui se dresse devant nous quelques heures plus tard, tandis que le soleil dissipe enfin la brume et éclaircit l'horizon. Une île ? Plutôt 311 îles formant une terre grande comme la Corse, à la topographie si belle et si singulière : des confettis du bout du monde semblant avoir été déchiquetés et dispersés comme des poussières d'empire par les vents des 50es hurlants.
À lire aussiVoyage dans l'archipel des Açores, neuf îles atlantiques et ensorcelantes
Le 13 février 1772, l'enseigne de Boisguehenneuc pose pied à terre sur l'anse qui porte aujourd'hui le nom de sa frégate : Gros Ventre. Deux siècles et demi plus tard, lorsque nous foulons cette même plage le 19 décembre 2021 grâce à une dépose rapide en hélicoptère, rien n'a changé. Cette terre, elle n'en a que le nom. C'est une steppe sombre balafrée de mousse jaunâtre et accidentée de pics rocheux, dont les sinistres silhouettes hantent l'horizon ; ce sont des vallées sinueuses formées par une étrange harmonie de noirs et de gris où les rares rayons du soleil viennent faire scintiller quelques reflets argent. Pas d'arbres. Une végétation pelée. Quelques manchots royaux errent loin de leur colonie et de jeunes éléphants de mer gisent comme des pierres fouettées par un vent charriant un mélange de pluie et de neige. Comble de malchance, Kerguelen et son expédition avaient abordé l'archipel par les côtes occidentales inhospitalières, à une centaine de kilomètres à l'ouest de l'actuelle base de Port-aux-Français (PAF). Depuis leur passage, seule une poignée d'heureux élus ont pu fouler le sable sombre de l'anse du Gros-Ventre.
« T'imagines un peu la tronche du gars qui débarque là pour la première fois ? » C'est Sébastien Hamon qui parle, l'opea de l'OP4-2021 à laquelle nous participons, et qui nous accompagne pour cette occasion historique. opea ? OP24-2021 ? Deux des innombrables termes barbares que nous avons dû apprendre lors de cette expédition (la quatrième rotation, ou OP, de l'année 2021) de cinq semaines pour relier les trois districts des îles Australes françaises.
Le rayonnement de la France
L'opea, anciennement pour officier portuaire des expéditions australes, devenu aujourd'hui chargé des opérations extérieures australes, est le chef d'orchestre de ces campagnes logistiques ayant un seul but : ravitailler et maintenir la présence française sur ces larmes de terres oubliées qui forment l'archipel Kerguelen, donc, mais aussi l'archipel Crozet (découvert la même année, mais par Marc Joseph Marion du Fresne, dit Marion-Dufresne) et les deux îles de Saint-Paul et Amsterdam qui forment la Réserve naturelle nationale des terres Australes françaises – elle-même partie intégrante de ce que l'on appelle les terres Australes et Antarctiques françaises (Taaf).
Territoire d'outre-mer doté d'une autonomie administrative et financière, ces îles inaccessibles autrement que par bateau ne sont pas habitées, mais plutôt occupées en permanence par des scientifiques, des militaires, des travailleurs expatriés et des agents de la réserve naturelle qui viennent y hiverner. Et les fameuses OP du Marion Dufresne d'agir comme le cordon ombilical faisant circuler les hommes, les vivres et le matériel nécessaire à la vie et au travail sur ces bouts de rocher.
Sanctuaire de biodiversité
Qui alors vient à Kerguelen ? Julien Marquet, par exemple. À 32 ans, ce Breton a quitté son travail et a organisé son départ en quelques semaines pour venir travailler dans les Taaf le temps d'une « campagne d'été » (quelques mois entre décembre et avril plutôt qu'un hivernage complet d'un an). « J'avais déjà répondu à plusieurs offres d'emploi avant d'être accepté à la dernière minute, raconte ce passionné de voile et de pêche. C'est une opportunité unique de pouvoir venir bosser ici. » Julien n'est donc ni scientifique ni militaire. Il fait partie de ce que l'on appelle les « infras », pour « infrastructure ». Des ouvriers ou des spécialistes chargés du bon fonctionnement technique des bases des îles Australes permettant de poursuivre les recherches scientifiques qui y sont menées.
Comme sur l'île Mayès, petit caillou mais grand sanctuaire ornithologique, où les hivernants se succèdent depuis 1985 pour étudier les oiseaux qui y nichent en terrier. Nous y rejoignons Alexis Veldeman et Marion Guillot, deux des volontaires du service civique (VSC) membres du programme Ornitho-Eco 109, l'un des plus anciens programmes soutenus par l'Institut polaire français Paul-Émile-Victor (Ipev). « Attention à vos têtes », nous indique le scientifique qui nous recommande de lever un bras au-dessus de nous. « Il y a B59 et B79 qui aiment bien piquer les crânes. » Deux skuas antarctiques baptisés ainsi d'après leur numéro de bague et qui apparaissent dans les airs tandis que nous approchons de la petite cabane où Alexis a passé plus de cent cinquante jours lors de son hivernage. Cette vie en cabane est l'ultime expérience taafienne : travailler en complète autarcie accompagné de quelques camarades, avec comme seul lien avec la base principale une radio, pour mener à bien la mission.
« C'est une chance unique de se retrouver ici », assure Marion, qui vient prendre la relève. Et Alexis de renchérir : « J'ai postulé trois fois avant d'être sélectionné. » Ces deux VSC sont sous la tutelle de Christophe Barbraud et Karine Delord, deux sommités de l'ornithologie au CNRS travaillant avec le Centre d'études biologiques de Chizé, eux aussi de passage dans les Taaf. Des journées entières passées dans le rude climat des Australes, où poussent les choux de Kerguelen au milieu de touffes d'azorelles, avec comme seuls compagnons les pétrels bleus et les prions de Belcher. « Ce n'est pas si horrible et c'est un peu ça qu'on vient chercher, explique Alexis avec un sourire. Quand on doit travailler de nuit, on peut voir les aurores polaires dans le ciel. Il y a pire comme boulot ! »
L'expérience d'une vie isolée au bout du monde et perdue au milieu de l'océan est l'une des principales raisons qui poussent les hivernants à postuler dans les Australes. Que ce soit à Mayès, au cap Ratmanoff avec sa longue plage abritant près de 200.000 manchots royaux, au sublime « jardin japonais » de l'île de la Possession des Crozet, ou au vertigineux site d'Entrecasteaux à Amsterdam où nichent l'une des plus grandes populations d'albatros au monde… l'expérience est unique, et profondément marquante pour certains. « Il y en a qui ne reviennent jamais vraiment des Taaf », nous confie un habitué des rotations lors d'une soirée à Totoche, le bar du bâtiment principal de Port-aux-Français.
L'isolement des hivernants
Ce dernier voit depuis plusieurs années des jeunes s'enfermer dans une éternelle nostalgie de ce chapitre de leur vie lors de leur retour sur la terre ferme. « La seule chose plus rare que de venir dans les Taaf, c'est de pouvoir y retourner », poursuit notre interlocuteur. Sur les districts, tout est fait pour créer une cohésion tellement forte qu'elle se mue bien souvent en un sentiment d'appartenance presque charnelle au territoire. En vivant isolés en très petit groupe (moins d'une quarantaine de personnes sont à Kerguelen en hiver, et une petite douzaine sur Crozet), ces individus vont jusqu'à former un « nous » qui leur permet de parler de « leur île ». Et de vivre parfois l'arrivée des profanes comme une petite écorchure dans leur cocon polaire.
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Un cocon de plus en plus confortable, si l'on en croit les anciens qui s'étonnent devant les rénovations des bâtiments, l'arrivée du Wi-Fi et les nombreuses améliorations qui visent à rendre l'hivernage le plus agréable possible. « Malgré tout le confort qu'on peut essayer d'offrir, il y a toujours des moments compliqués à gérer sur une année passée à Kerguelen », analyse Philippe Guéna, le «DisKer» (pour chef de district de Kerguelen) présent lors de notre passage. Sur base, ce sont eux qui font office de maire, de père, de douanier… bref de chef. Représentants du préfet administrateur, ils veillent au bon déroulement des « manips » (pour « manipulation », comprendre lorsque les hivernants doivent partir réaliser une mission) et de la vie sur base, mais aussi de l'application et du respect des règles érigées depuis la création (en 2006) de la Réserve naturelle nationale des terres Australes.
Respecter l'environnement
Plus grand sanctuaire français avec, bientôt, plus de 1,66 million de kilomètres carrés protégés, les 7668 kilomètres carrés de superficie terrestre de toutes les îles Australes sont désormais soumis à des réglementations visant à préserver l'environnement. À commencer par la biosécurité : un système de nettoyage des vêtements et des équipements qui vise à endiguer la propagation d'espèces exogènes sur ces écosystèmes. Au cours des deux derniers siècles, l'homme a volontairement ou involontairement apporté dans ses bagages des plantes ou des animaux qui se sont développés sur les différents districts avec parfois des conséquences néfastes sur les espèces endogènes. Meilleur exemple : les chats, véritable fléau pour les oiseaux de Kerguelen qui n'ont jamais été habitués à être chassés par un félin. Des chats que sont aujourd'hui contraints d'éliminer les hivernants dans le cadre du plan de sauvegarde de la réserve naturelle.
Cette sanctuarisation des terres Australes ne se fait pas sans heurt, notamment avec la communauté scientifique. Au début du voyage, lors d'une réunion de sensibilisation sur la biosécurité, l'un des responsables pose une question à l'assemblée : « À votre avis, quelle est l'espèce la plus invasive sur les îles ? » Et un infra de répondre : « Les agents de la DE ! » DE pour direction de l'environnement, à savoir les agents travaillant pour la réserve naturelle. L'anecdote amuse, mais révèle un malaise plus large et un réel agacement que l'on retrouve en interrogeant certains scientifiques.
Le malaise des scientifiques
Ces derniers dénoncent des règles de plus en plus rigides allant jusqu'à compliquer, outre mesure, la vie sur base et même jusqu'à remettre en cause la conduite de certains travaux de recherches scientifiques. C'est notamment ce qui s'est passé avec un programme d'étude des éléphants de mer (Kerguelen dispose d'un accès direct à l'une des plus grandes populations mondiales de ces mammifères), pourtant validé par plusieurs organes scientifiques – l'Ipev, mais aussi la Direction générale de la recherche et de l'innovation du ministère de l'Enseignement supérieur –, qui a été retoqué sur certains aspects par le Comité de l'environnement polaire (CEP, dépendant du ministère de l'Environnement). Ce dernier a motivé son refus ainsi : « Ces études ne présentent pas de finalité de conservation. » L'affaire démontre comment les îles Australes et Kerguelen sont devenues, malgré elles, le théâtre d'un affrontement moderne très en vogue : celui d'une certaine conservation de l'environnement contre la science.
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« Dire que des études ne présentent pas de finalités de conservation est un non-sens », se désole l'un des signataires d'un courrier au préfet des Taaf pour protester contre cette décision. « Sans être parano, on est de plus en plus à se demander s'il n'y a pas comme une volonté de nous foutre dehors », ajoute un autre scientifique présent à bord. « Avant, c'était un bastion pour la science et la recherche subantarctique. Maintenant, on a l'impression qu'ils veulent juste mettre les Australes sous cloche et ne montrer que des jolies photos de manchots », tempête un autre. Comme a pu le constater un des volontaires ayant passé plusieurs mois sur l'archipel Crozet : le jeune homme, féru de photo, a tenu un blog en ligne sur son séjour et a publié des images montrant un cas de prédation de pétrel géant sur des manchots.
Manque de financements
Des photos qu'on lui a expressément demandé de retirer dudit blog. Pourquoi ? Aucune raison invoquée, si ce n'est de ne présenter qu'une vision édulcorée de la nature, plus proche de Disney que de la réalité. Ces guerres de chapelle ne signifieraient rien ou pas grand-chose si elles n'arrivaient pas à un moment où la recherche polaire française est mise à mal – manque de financements et une absence de plan précis du gouvernement sur ce domaine.
Dans ce contexte, pour les scientifiques, remettre en cause l'importance et la primauté de la recherche fondamentale est une pente dangereuse sur laquelle s'engager. D'aucuns pourraient même arguer que cela va à l'encontre de ce que représentent les îles Australes. Car qu'est-ce que l'histoire d'Yves Joseph de Kerguelen sinon la parfaite allégorie de la quête scientifique ? Le navigateur cherchait l'Antarctique et pensait avoir trouvé l'ultime continent ; il est finalement tombé sur ces terres inhospitalières que l'on a pensé maudites pendant un siècle et demi. Avant d'y trouver – finalement – une utilité inestimable.
De nos envoyés spéciaux Vincent Jolly (texte) et Mélanie Wenger/FYR (photos)
L'Humanité
Damien Abad, de l’opposition au ministère des Solidarités
ActuJusque-là patron des députés LR, le nouveau ministre les abandonne en rase campagne pour rejoindre la macronie.
Cyprien Caddeo« Je regrette qu’à l’infidélité s’ajoute l’inélégance de ce départ. C’est de l’opportunisme politique et électoral. Je n’aime pas quand on change d’équipe en cours de match. » Voilà ce que disait le patron des députés LR Damien Abad en février dernier, à propos du transfert d’Eric Woerth en Macronie. Et voilà pourtant le même Damien Abad qui franchit le pas à son tour et rejoint le gouvernement Borne, trois mois plus tard. Le député de l’Ain constitue la principale - la seule, en fait - « prise de guerre » de Macron dans ce nouveau gouvernement. Mais elle est loin d’être anecdotique, compte tenu du rôle de chef d’un groupe d’opposition qu’il tenait depuis 2019. Damien Abad ne mâchait d’ailleurs pas ses mots contre le chef de l’État, en janvier dernier, dénonçant sa « trumpisation » après ses propos sur les non-vaccinés qu’il fallait « emmerder » : « c’est un populisme froid et calculateur, le président a fait une rechute », disait-il alors.
Sans rancune donc. À 42 ans, Damien Abad est nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Un dossier qui lui tient à cœur, lui-même étant atteint d’arthrogrypose, une maladie rare qui lui paralyse les articulations des bras. Cela ne l’a pas empêché de mener une solide carrière, élu plus jeune député européen de la délégation française, en 2009, à seulement 29 ans. En 2012, ils faisaient partie des députés UMP les moins farouchement opposés au mariage pour tous, aux côtés d’un certain Édouard Philippe. Candidat à sa réélection dans l’Ain, il devra ferrailler contre son ancienne famille politique, qui s’est empressée d’investir un autre candidat, Julien Martinez.
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Dupond-Moretti, poursuivi mais reconduit à la Justice
ActuLe garde des Sceaux, dont le ministère public de la CJR a demandé le renvoi devant la Cour le 10 mai pour des soupçons de «prises illégales d’intérêts», est maintenu dans ses fonctions.
Julia HamlaouiLes jours de mai se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment pour Eric Dupond-Moretti. 10 mai : le ministère public de la Cour de justice de la République (CJR) annonce avoir requis son renvoi devant la Cour pour des soupçons de « prises illégales d’intérêts » dans le cadre de ses fonctions de Garde des sceaux. 22 mai : Emmanuel Macron et Élisabeth Borne décident malgré tout de le reconduire au ministère de la Justice. « Le piètre bilan d’un ministre en plein conflit d’intérêts n’aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l’incompréhension », commente le syndicat de la magistrature.
Eric Dupond-Moretti maintenu au poste de GDS. Le piètre bilan d'un ministre en plein conflit d'intérêts n'aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l'incompréhension. Mais en définitive, c'est surtout les justiciables qui en subiront les conséquences
— SMagistrature (@SMagistrature) May 20, 2022
Dès l’annonce du gouvernement Castex à l’été 2020, la nomination de l’avocat médiatique avait suscité la polémique du fait de son implication dans certains dossiers. Dans la foulée, des plaintes de syndicats de magistrats et de l’association anticorruption Anticor, dénonçant deux situations de conflit d’intérêts depuis son arrivée à la Chancellerie, sont déposées. Celles-ci donnent lieu à l’ouverture d’une information judiciaire. Au final, Eric Dupond-Moretti a été mis en examen en juillet 2021 mais n’avait pas démissionné pour autant. Deux de ses interventions en tant que ministre sont en cause. D’abord, le déclenchement d’une enquête le 31 juillet 2020 à l’encontre de trois magistrats du Parquet national financier qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées («fadettes») quand il était encore une star du barreau. Ensuite, l’engagement de la même procédure, le 18 septembre suivant, contre un juge d’instruction précédemment en fonction à Monaco qui avait mis en examen l’un de ses ex-clients et dont il avait fustigé les méthodes de « cow-boy ». Mais le tout semble ainsi ne poser aucun problème au chef de l’État.
Gouvernement Borneéric dupond-morettijustice Le Figaro
Les gendarmes se démultiplient pour ratisser le cyberespace et sa délinquance
Christophe CornevinENQUÊTE - Un nouveau corps de 7700 militaires protège les internautes et traque les hackeurs jusqu’aux confins du darknet.
Reléguant aux oubliettes du XXe siècle l’image d’Épinal de la débonnaire patrouille sillonnant en estafette la France profonde, le gendarme accélère sa percée sur le front du numérique. Installé dans son nouveau «QG» où flotte un air de start-up à Sèvres, à un jet de pierre des bords de Seine, le commandement de la gendarmerie dans le cyberespace, dévoile ses batteries, neuf mois après sa création.
Selon un premier état des lieux, la montée en puissance est plutôt fulgurante puisque ComCyberGend compte déjà 7761 militaires qualifiés et mobilisés, chacun à son niveau, dans la traque des pirates du web ainsi que dans la protection des internautes mais aussi des institutions, collectivités ou entreprises qui sont les cibles de raids fulgurants. Ainsi, il y a six mois, les cyber-gendarmes ont pris la tête d’une task force regroupant huit pays, avec l’appui d’Europol, pour mener dans la plus grande discrétion une opération baptisée «Talpa».
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Au terme d’investigations techniques serrées, ils ont mis un coup d’arrêt à un redoutable gang de hackeurs versés dans les «rançongiciels» qui, depuis septembre 2020, ont frappé les systèmes informatiques de six multinationales françaises avant d’exiger des rançons allant de 5 millions à 70 millions de dollars US. Deux «têtes de réseau» ont été interpellées en décembre dernier en Ukraine où, à la faveur d’une vague de sept perquisitions, les enquêteurs ont saisi pas moins de 1,3 million de dollars en cryptomonnaie, des voitures de luxe ainsi que 375.000 dollars en espèces.
Tout le monde s’arrache ces ressources, dans un contexte où il manque entre 5000 et 6000 ingénieurs en cybersécurité
Face à l’explosion des attaques sur internet et à la professionnalisation des pirates, le nouveau ComCyberGend entend se donner les moyens de viser le haut du spectre: 25% de ses militaires spécialisés sont au minimum recrutés à Bac + 4, sachant que tous les officiers de la division technique ont un diplôme d’ingénieur ou sont titulaires d’un doctorat. Ce casting est un petit exploit sur un marché de l’emploi très tendu. «Tout le monde s’arrache ces ressources, dans un contexte où il manque entre 5000 et 6000 ingénieurs en cybersécurité» , souffle un haut gradé.
Convaincus qu’il est impossible de travailler chacun dans son silo pour lutter contre un fléau planétaire, les stratèges du ComCyberGend misent sur l’international et organisent quinze réunions par mois avec des partenaires européens. Cette unité dont le logo est un hibou au regard sévère a été à l’origine de 2500 procédures judiciaires en neuf mois. Elle dispose de ce qu’ils appellent dans leur jargon une «pointe de diamant», basée au pôle judiciaire de la gendarmerie à Pontoise et formée de quelque 200 experts en criminalité numérique et cyberpatrouilleurs - au besoin sous pseudos.
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En plein essor, les rançongiciels représentent entre 5% et 10% des dossiers, sachant que les achats bancaires frauduleux et les cyberescroqueries en tous genres monopolisent 70% du contentieux. Les plus élaborées mettent en scène de faux présidents de société qui ordonnent des ordres de virements bancaires ou des rois de la «romance» - aussi appelée «romance scam» - qui, depuis l’Afrique subsaharienne, piègent des gogos à l’affection avant de leur soutirer de l’argent. Le reste des cyber-enquêtes sont liés aux trafics de drogues, à la pédopornographie ou encore au cyberharcèlement.
«Cette connaissance de la “faune” qui écume internet permet aux analystes de documenter l’évolution des menaces et de transmettre les informations aux agents du ComCyberGend chargés, à l’autre bout de la chaîne, de la prévention et de la protection des victimes potentielles», explique un officier.
435 sollicitations par jour
Relayés par onze antennes à travers le pays, ces gendarmes affectés à la division «proximité numérique» mettent leur savoir-faire à disposition des internautes, dont les demandes explosent. À Rennes, les trente-cinq gendarmes de la brigade numérique répondent nuit et jour, week-end compris, par «chat», à de potentielles victimes de violences sexuelles et sexistes, mais aussi, pêle-mêle, à des affaires liées à la maltraitance animale, aux nuisances sonores et à la circulation routière. Au total, ces cyberagents ont répondu à pas moins de 620.000 sollicitations depuis la création de la B-Num en février 2018. Soit 435 par jour en moyenne et autant de travail que n’auront pas eu à gérer les brigades sur le terrain.
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Dans les campagnes, le numérique change également le quotidien des unités et des patrouilles. Soucieux de passer d’une «logique de guichet à une logique de pas de porte», quelque 20.000 gendarmes sortent des murs de leurs brigades et disposent désormais, à travers tout le pays, d’une tablette Ubiquiti. «Reliée au réseau sécurisé de la gendarmerie, cette solution informatique permet aux unités de bénéficier de tout leur environnement de travail, là où elles se trouvent, se félicite un responsable. Que ce soit sur le bord d’une route pour traiter un accident ou entendre une personne âgée dans une maison de retraite, prendre une plainte et la transmettre sans renter par la brigade, le gain de temps est inestimable.»
D’ici à 2024, quelque 85.000 ordinateurs connectés seront déployés - à raison d’une tablette par militaire dès sa sortie d’école - pour traiter, quasiment in situ, des actes de vandalisme ou faire des procédures liées à dépôts sauvages de déchets. «En fonction des disponibilités des administrés, nos gendarmes peuvent se déplacer à domicile, recevoir en brigade ou encore faire des constatations sur la voie publique» , souffle un officier qui défend le concept d’une «gendarmerie sur mesure, adaptée aux agriculteurs qui moissonnent avec des ordinateurs de bord embarqué dans leurs tracteurs comme aux personnes âgées qui surfent sur les réseaux sociaux pour dialoguer avec leurs petits-enfants.»
Nous sommes là pour déranger le délinquant, le mener à commettre des erreurs et le dissuader au moment de passer à l’action
Juste avant l’ouverture d’un très attendu Forum international de la Cybersécurité (FIC), qui se tiendra à Lille du 7 au 9 juin prochain, la gendarmerie entend marquer les esprits. Explorant toute sa panoplie sur le plan l’intelligence artificielle (IA), elle pourrait ainsi montrer les dernières évolutions de son outil d’«analyse prédictive de la délinquance»: grâce à des «réseaux de neurones» qui ont intégré la localisation et la temporalité de tous les cambriolages perpétrés sur une période de neuf ans, il fait apparaître à l’écran «cartes des chaleurs» où, par probabilités, les malfaiteurs sont susceptibles de repasser à l’action.
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Ainsi, le commandant de compagnie qui le souhaite peut adapter son dispositif, optimiser la présence de ses patrouilles, demander des réquisitions et faire de la prévention auprès des élus, explique le général Patrick Perrot, coordinateur IA. Nous sommes là pour déranger le délinquant, le mener à commettre des erreurs et le dissuader au moment de passer à l’action.» Plus que jamais, la lutte contre la délinquance du quotidien se conjugue dans un futur où les forces de l’ordre rêvent enfin d’avoir un coup d’avance sur l’adversaire. Une gageure au moment où l’exécutif se prépare aux JO de 2024 de Parissachant que ceux de Tokyo avaient été, selon le ministère de l’Intérieur, le théâtre de 4 milliards de cyberattaques.
Études de médecine: la fin de l’eldorado belge pour les Français?
ENQUÊTE - Les étudiants français sont toujours plus nombreux à tenter leur chance en Belgique francophone: en 2021, ils représentaient près de 35% des candidats à l’examen d’entrée. Mais le remplacement de cet examen par un concours pourrait changer la donne.
Fiasco au Stade de France : face au Sénat, Gérald Darmanin persiste et signe
Auditionné sur la gestion chaotique de la finale de la Ligue des champions, le ministre de l'Intérieur, reconnaissant «une blessure pour notre fierté nationale», a maintenu qu'il y avait «largement assez d'effectifs de police».
Un journaliste français du Canard enchaîné aurait été un espion de l'Est
Jean Clémentin, un journaliste du Canard enchaîné, aurait agi pour le compte des services secrets de la Tchécoslovaquie pendant plus de dix ans.
L'Humanité
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactions
Le nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne (retrouvez en lien les profils des différents ministres) :
- Bruno Le Maire reste à Bercy, au poste de ministre de l’économie et des finances, et de la souveraineté industrielle et numérique.
- Gérald Darmanin conserve son poste de ministre de l’intérieur.
- Catherine Colonna est nommée au ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Elle remplace Jean-Yves Le Drian.
- Eric Dupond-Moretti reste au ministère de la justice.
- L’historien Pap Ndiaye est nommé ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.
- Sébastien Lecornu est nommé ministre des armées. Il succède ainsi à Florence Parly.
- Brigitte Bourguignon est nommée ministre de la santé et de la prévention.
- Olivier Dussopt est nommé ministre du travail, du plein-emploi et de l’insertion. Il remplace Elisabeth Borne, qui dirige désormais le gouvernement.
- Rima Abdul Malak est nommée ministre de la culture. La conseillère culture d’Emmanuel Macron remplace Roselyne Bachelot.
- Sylvie Retailleau est nommée ministre de la recherche, de l’enseignement supérieur et de l’innovation.
- Amélie de Montchalin nommée ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires.
- Damien Abad est nommé ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées.
- Marc Fesneau est nommé ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Il succède ainsi à Julien Denormandie.
- Stanislas Guerini est nommé ministre de la fonction publique. Il prend la place d’Amélie de Montchalin.
- Yaël Braun-Pivet est nommée ministre des outre-mer.
- Agnès Pannier-Runacher est nommée ministre de la transition énergétique.
- Amélie Oudéa-Castéra est nommée ministre des sports et des Jeux olympiques.
- Olivier Véran est nommé ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et de la vie démocratique.
- Gabriel Attal est nommé ministre délégué chargé des comptes publics.
- Franck Riester est nommé ministre chargé du commerce extérieur.
- Olivia Grégoire est nommée porte-parole du gouvernement. Elle succède à Gabriel Attal.
- Clément Beaune est nommé secrétaire d’Etat chargé de l’Europe.
Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce moment politique.
Le Figaro
Top 14 : les points chauds de la dernière journée
David ReyratL'ultime acte de la saison régulière sera décisif pour la qualification à la phase finale avec, notamment, un véritable 8e de finale entre le Racing 92 et Toulon. On saura également qui de Brive ou Perpignan disputera le barrage d'accession.
Il y a peu de certitudes avant cette dernière journée de la saison régulière de Top 14. On sait que le Stade Français et la Section Paloise n'ont plus rien à craindre, ni à espérer. Que le Biarritz Olympique est déjà relégué en Pro D2. Mais si Montpellier, Bordeaux-Bègles et Castres ont déjà leur billet en poche pour la phase finale, reste cependant à déterminer si ce sera via la case barrages ou directement en demi-finales (disputées à Nice). C'est l'un des multiples enjeux de cette 26e et dernière journée disputée ce dimanche (21h05) en multiplex.
Qui directement en demi-finales ?
Montpellier (1er, 73 points), Bordeaux-Bègles (2e, 72), Castres (3e, 72) sont en pole position pour terminer aux deux premières places. Les trois équipes se déplacent lors de cette 26e journée. Le MHR à Clermont, l'UBB à Perpignan et le CO à Pau. Leurs résultats respectifs conditionneront l'ordre final.
Si deux ou trois de ces équipes terminaient à égalité de points, le règlement de la LNR prend en compte pour les départager :- le nombre de points terrain obtenus sur l'ensemble des rencontres ayant opposé entre elles les équipes concernées ;- puis le goal-average sur l'ensemble des rencontres de la compétition si l'égalité persiste.
Si égalité entre le MHR le CO, avantage points terrain pour Castres ;Si égalité entre l'UBB et le CO, avantage points terrain pour l'UBB ;Si égalité entre le MHR et l'UBB, égalité de points terrain (goal-average : +121 pour le MHR, +133 pour l'UBB).
À noter que La Rochelle, 4e avec 67 points, peut prétendre à l'une des deux premières places. À condition de s'imposer avec le bonus offensif à Lyon et que Bordeaux et Castres perdent sans prendre le bonus défensif (ou offensif), les récents champions d'Europe ayant l'avantage points-terrain contre ces deux équipes.
Qui pour les trois dernières places en phase finale ?
La Rochelle (4e, 67 points), le Racing 92 (5e, 66 points), Toulouse (6e, 66 points), Toulon (7e, 64 points), Lyon (8e, 63 points), voire Clermont (9e, 62 points), sont à la lutte. Avec quelques données claires.
Le Stade Toulousain est le mieux placé et a son destin en mains. Le champion de France en titre reçoit Biarritz, déjà relégué en Pro D2. Une simple victoire validera sa qualification. L'enjeu est net également entre le Racing et Toulon qui s'affronte à Paris La Défense Arena. Le vainqueur sera en phase finale, le vaincu en vacances. En cas de match nul, le club francilien se qualifie et le RCT est éliminé.
L'équation est également connue pour le match entre Lyon et le Stade Rochelais. Pour se qualifier, le LOU doit battre le récent vainqueur de la Champions Cup avec le bonus offensif. Tout autre résultat qualifie les Maritimes. Si les Rochelais perdent dans les grandes largeurs, ils resteraient toutefois qualifiés à condition que Toulon ne batte pas le Racing.
Pour Clermont, c'est en revanche mission (quasiment) impossible. Sans rentrer dans tous les détails, les Auvergnats doivent battre Montpellier (si possible avec le bonus offensif) et espérer des défaites de Lyon et, surtout, du Stade Toulousain à domicile face au BO… Dernier enjeu pour tous ces prétendants, terminer si possible à la 4e place pour recevoir en barrages le week-end prochain.
Qui pour le barrage d'accession Top 14/Pro D2 ?
La donne est simple. Perpignan, 13e avec 39 points, doit impérativement battre l'UBB à domicile et espérer une défaite de Brive (12e, 42 points) sur la pelouse du Stade Français Paris. Dans tous les autres cas de figure (match nul ou défaite face aux Girondins), l'USAP disputera le barrage. Si Brive fait match nul à Paris, les Catalans doivent gagner avec le bonus offensif. Enfin, si Brive gagne, Perpignan restera 13e quel que soit son résultat. Vu la détermination des joueurs de l'UBB - «Perpignan, pour nous, c'est déjà un match de phase finale», a ainsi insisté le deuxième-ligne Guido Petti, son équipe visant une victoire pour s'assurer une place directement en demi-finales, la tâche s'annonce rude pour les Catalans.
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Le troisième ligne de Bordeaux-Bègles Alexandre Roumat s'est engagé à Toulouse pour trois saisons, jusqu'en…
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La Rochelle, vainqueur le week-end dernier de la première Coupe d'Europe de son histoire, est en train…
L'Humanité
Agnès Pannier-Runacher, de l’industrie à la transition énergétique
ActuCelle qui vantait les «bonnes affaires» à faire en Bourse au début de la pandémie hérite de la transition énergétique.
Cyprien CaddeoExit les profils « écologistes » type Nicolas Hulot ou Barbara Pompili. C’est Agnès Pannier-Runacher, anciennement à l’Industrie, qui hérite de la transition énergétique, qui devrait inclure les transports et le logement. Fidèle du président, cette dernière admettait avoir une « culture politique presque nulle » avant son engagement à En Marche.
La « magie » des trois huit à l’usine
Pour la culture écologique, ce n’est guère mieux : peu loquace sur le sujet, elle s’est surtout illustrée au gouvernement durant le krach boursier de mars 2020, en pleine pandémie, déclarant : « c’est plutôt le moment de faire des bonnes affaires en Bourse aujourd’hui ». Puis, en octobre 2021, lorsqu’elle louait la « magie » ressentie quand on fait les trois huit à l’usine…
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactionsGouvernement Borneagnès pannier-runachertransition énergétique Le Figaro
Le 16e arrondissement de Paris basculera-t-il? Les indiscrétions du Figaro Magazine
Carl MeeusCHRONIQUE - Les électeurs confirmeront-ils leur choix de la présidentielle ou retourneront-ils vers les LR? C’est tout l’enjeu de la campagne dans cette circonscription.
Les Républicains peuvent perdre le 16e sud, mais la circonscription peut rester à droite. Ce paradoxe s’explique par la stratégie de La République en marche de mettre en face du maire LR Francis Szpiner, Benjamin Haddad, ancien membre de l’UMP, qui a voté Nicolas Sarkozy en 2007 et 2012 avant de rejoindre Emmanuel Macron. Sa campagne vise d’ailleurs à rassurer un électorat de droite qui a voté pour le président de la République à près de 47 % le 10 avril dernier. Quasiment 20 points de plus qu’en 2017. Le vote utile a fonctionné, privant Valérie Pécresse de précieuses voix dans cet arrondissement traditionnellement de droite.
Ces électeurs confirmeront-ils leur choix de la présidentielle ou retourneront-ils vers les LR? C’est tout l’enjeu de la campagne dans cette circonscription. Francis Szpiner veut croire qu’il saura les mobiliser et les faire revenir. En axant sa campagne sur les enjeux locaux (sécurité au Trocadéro…) mais aussi sur l’action nationale. «Emmanuel Macron est un républicain mais avec des accommodements déraisonnables. C’est une laïcité à la carte électorale», dénonce le maire qui prévient les électeurs: «Il vaut mieux avoir un député de droite qui défend les valeurs de la droite, plutôt qu’un godillot de plus.» Référence au fait que les candidats du Président se sont engagés à voter les textes du gouvernement.
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En face, Benjamin Haddad inverse l’argument et plaide pour avoir un député proche du Président et du gouvernement afin de faire plus facilement avancer les dossiers de la circonscription. Il a d’ailleurs mis le paquet en faisant venir pas moins de quatre ministres, parmi lesquels Gérald Darmanin, Bruno Le Maire et Sébastien Lecornu. Que des anciens LR! Il a également fait savoir qu’il avait rencontré Nicolas Sarkozy chez lui. Une visite de courtoisie mais que certains ont interprétée comme un soutien. Francis Szpiner ne s’y est pas trompé qui ira lui aussi voir l’ancien président dont il ne doute pas un seul instant qu’il votera pour lui. «Quand il ne peut pas voter, il donne sa procuration à mon premier adjoint.» En 2017, arrivé en deuxième position, Claude Goasguen avait su remobiliser l’électorat de droite pour l’emporter avec 52,4 % des voix. L’abstention s’était élevée à 48,5 %.
Législatives 2022 : en Corrèze, Hollande et Cazeneuve s'affichent en frondeurs contre la Nupes
L'ancien président et son premier ministre étaient en Corrèze pour soutenir une candidate socialiste dissidente dans la 1ère circonscription du département.
Union de façade derrière Jean-Luc Mélenchon pour masquer les divisions
ANALYSE - Étouffées par la dynamique dont profite la Nupes, les tensions sous-jacentes devraient ressurgir à l’issue des législatives.
Législatives 2022 : les candidatures à l'Assemblée les plus atypiques
Un boulanger engagé, une gagnante de Koh-Lanta ou de célèbres humoristes font partie des prétendants aux profils les plus originaux.
L'Humanité
En 100 jours, l’Ukraine a perdu 20 % de son territoire
DécryptageDéclenchée le 24 février, l’invasion russe commence à peser très lourd sur la population ukrainienne. Outre les dizaines de milliers de morts, l’intégrité territoriale du pays est brisée. Une issue diplomatique est-elle encore possible ? Décryptage.
Vadim KamenkaLe 24 février, Vladimir Poutine prononçait un discours annonçant qu’une « opération militaire spéciale » avait été lancée en Ukraine. Un euphémisme pour parler de l’invasion du pays voisin. Au bout de cent jours de combats et de bombardements, la Russie « occupe 20 % du territoire ukrainien », a affirmé, jeudi, Volodymyr Zelensky devant le Parlement luxembourgeois.
Le président ukrainien estime que l’occupation russe a atteint 125 000 km2 (contre 43 000 km2 en 2014), après avoir conquis une partie du Donbass (Izioum, Volnovakha) et du littoral (Marioupol, Kherson…), le long des mers Noire et d’Azov. Une avancée qui leur assure une continuité stratégique jusqu’à la Crimée.
Désormais, les affrontements se concentrent dans le Sud-Est, autour de Zaporijia, Avdiïvka, et dans l’Est, à Severodonetsk, Kramatorsk, Lyssytchansk, Sloviansk. En plus du nombre de morts toujours tabou, qui avoisinerait 40 000 selon plusieurs experts, les chiffres humanitaires sont de plus en plus inquiétants : 5,2 millions d’enfants ont besoin d’aide, selon l’Unicef. Par ailleurs, on compte 13 millions de déplacés et de réfugiés.
Les objectifs ont-ils évolué ?
Lors de son discours, il y a donc cent jours, Vladimir Poutine avait donné trois objectifs : défendre les Républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk (LNR et DNR) dans le Donbass, dont il venait de reconnaître l’indépendance ; dénazifier et démilitariser l’Ukraine. Dans les premiers jours, l’hypothèse d’une offensive éclair pour faire tomber le régime de Kiev a été avancée, trois fronts ayant été ouverts simultanément : au nord vers la capitale Kiev, à l’est et dans le Sud avec près de 150 000 hommes mobilisés.
Fin mars, une autre phase a débuté sur le plan militaire, en se concentrant sur le Donbass et le littoral ukrainien. Cette nouvelle stratégie visait clairement à reprendre les limites administratives des régions de Lougansk et de Donetsk. Cette conquête « est en passe d’être remportée au prix d’un sacrifice humain considérable. Des milliers de civils sont morts. Quant aux soldats, on a dépassé les pertes de l’intervention soviétique en Afghanistan (20 000 morts entre 1979 et 1989 – NDLR), qui a traumatisé des générations », affirme un député russe.
Côté ukrainien, le discours d’une victoire à tout prix est-il encore tenable ? Si, ces dernières semaines, il a été souvent répété par le président et ses ministres, puis relayé par une partie des dirigeants occidentaux, sur le terrain la situation est de plus en plus difficile. On entre dans une guerre d’usure. Severodonetsk est « occupée à 80 % » par les forces russes, a confirmé le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.
Les États-Unis, l’Otan et la Russie se livrent une guerre « par procuration »
Dans une récente tribune, publiée par la revue Russia in Global Affairs, Dmitri Trenin, l’ancien directeur du centre Carnegie à Moscou, juge que « la confrontation entre la Russie et les pays occidentaux, qui se développe depuis 2014, s’est transformée en une confrontation active avec le début de l’opération militaire russe en Ukraine. En d’autres termes, le “grand jeu” a cessé d’être un jeu. (…) Le danger d’escalade dans le sens d’une collision directe, cependant, non seulement existe, mais augmente ».
La position de Washington a évolué au rythme du conflit. Le premier tournant a été réalisé lors de la visite en Pologne de Joe Biden. Dans un discours prononcé à Varsovie, fin mars, le président des États-Unis, qui saluait les sanctions à l’égard de la Russie, tint un discours résolument guerrier. Après avoir affirmé : « Nous sommes à vos côtés », évoqué un combat entre « la démocratie et l’autocratie », il a qualifié Vladimir Poutine de « dictateur » et affirmé : « Cet homme ne doit pas rester au pouvoir. »
Si le président des États-Unis a exclu la création d’une zone d’exclusion aérienne et une intervention directe, les ventes d’armes, l’aide financière et de renseignements n’ont alors cessé de croître. Dans un accord transpartisan, le pays a débloqué 40 milliards de dollars pour financer l’effort de guerre ukrainien. Et les gouvernements européens se sont joints à l’envoi d’armes lourdes.
Mardi, après plusieurs semaines d’hésitation, le président états-unien a annoncé la livraison de systèmes de lance-missiles Himars (High Mobility Artillery Rocket System) d’une portée de 80 kilomètres, afin de changer le rapport de forces militaire sur le terrain.
Cette dernière livraison a été dénoncée par Moscou. « La ligne des États-Unis est de combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. De telles livraisons n’encouragent pas les dirigeants ukrainiens à vouloir relancer les négociations de paix », a réagi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. La réponse du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a été immédiate : « C’est la Russie qui attaque l’Ukraine, pas l’inverse. Pour être clair, la meilleure manière d’éviter une escalade est que la Russie mette fin à l’agression et à la guerre qu’elle a lancées », et de garantir cependant que les systèmes de lance-missiles Himars ne seront pas utilisés pour viser des cibles en territoire russe. En attendant, Washington s’attend à une guerre qui pourrait bien durer « de nombreux mois ».
Face à cette situation, les forces russes ont bombardé, jeudi, plusieurs lignes de chemin de fer dans la région de Lviv (Ouest), par où arrivent notamment les armes livrées à l’Ukraine par les pays occidentaux. Pour Dmitri Trenin, « plus la guerre en Ukraine se prolonge, plus le risque d’accident ou d’incident nucléaire est grand. Et avec la stratégie de l’administration Biden visant à “affaiblir” la Russie par l’ampleur des livraisons d’armes, y compris des missiles antinavires, et les révélations de l’aide des services de renseignements américains à l’Ukraine, il est clair que les États-Unis et l’Otan sont dans une guerre par procuration avec la Russie ».
Une issue diplomatique est-elle encore possible ?
« Pour l’instant, il est clair que Poutine n’a pas de gages suffisants pour négocier », note l’ancien ambassadeur de France en Russie et directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques, Jean de Gliniasty.
À Moscou, plusieurs diplomates et députés russes estiment qu’une première phase militaire du conflit est sur le point de s’achever. « Un arrêt de l’offensive est à prévoir. Une fenêtre diplomatique va s’ouvrir durant l’été. Sur le terrain, elle ne sera pas favorable aux Ukrainiens. Les Russes devront aussi faire des efforts. Mais elle est nécessaire pour éviter, en cas de contre-offensive, une réponse beaucoup plus dure de la part du Kremlin. Je veux dire des frappes tactiques, nucléaires », nous confie l’un d’eux.
Interrogé par l’AFP, l’ancien diplomate Michel Foucher se demande aussi « jusqu’à quel point les Américains ne vont pas, à un moment ou un autre, amener les Ukrainiens à faire des concessions territoriales ».
Crise alimentaire : le cri d’alarme des pays africains
Ce n’est plus seulement une sombre perspective… Les pays d’Afrique sont d’ores et déjà confrontés à une crise alimentaire et son ampleur croît au fil de la guerre en Ukraine. Branle-bas de combat sur la scène diplomatique : le président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, va « porter la voix de l’Afrique » auprès de son homologue russe, Vladimir Poutine. Sa visite à Moscou, jeudi, avait pour objectif de contribuer « à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains », indique son communiqué.
Un cri d’alarme. La flambée des prix des engrais, qui succède à celle du blé, pourrait provoquer, dès cette année, un effondrement de 20 à 50 % des rendements céréaliers en Afrique, alerte Macky Sall. De nombreux pays dépendent des engrais produits en Russie, en Ukraine et en Biélorussie, et les agriculteurs sont pris au piège de la spirale déclenchée par la hausse des tarifs du gaz.
En Afrique de l’Ouest, les stocks de céréales sont gravement insuffisants, la voie est ouverte à une montée brutale des prix et à la spéculation autour de la pénurie. Les pays du Maghreb connaissent le même sort. Farine, pâtes, riz, huile végétale, produits essentiels dans l’alimentation sont sous une tension croissante. L’insécurité alimentaire rebondit sur le terrain social et politique. Une explosion des revendications et des émeutes n’est pas bien loin.
Guerre en UkraineUkraineRussieÉtats-Unis L'Humanité
UE-Russie. La grande déconnexion
ActuLe Conseil européen a adopté, lundi et mardi, un embargo sur une partie du pétrole russe.
Gaël De SantisLes dirigeants des pays de l’Union européenne (UE) ont décidé lors d’un sommet à Bruxelles d’un embargo sur le pétrole russe transporté par bateau. Cela représente les deux tiers des achats européens. Les importations de brut doivent cesser dans les six mois, celles de produits raffinés sous huit mois. Le pétrole transporté par oléoduc n’est pas touché par la mesure. Les Vingt-Sept souhaitaient ne pas pénaliser les pays qui, telles la Slovaquie, la République tchèque ou la Hongrie, dépendent trop grandement de l’or noir russe. Cela conjure, également, le risque d’un veto de la part de ces pays contre le sixième paquet de sanctions depuis le début de la guerre en Ukraine. Cette décision est un défi d’ampleur pour le bloc, dépendant pour son approvisionnement énergétique de son voisin. Ainsi, la part des produits russes dans les achats français compte pour 12 % pour le pétrole et 25 % pour le gaz. Les sanctions ne s’arrêtent pas au secteur des hydrocarbures : la principale banque russe, Sberbank, est exclue du système de paiements interbancaire Swift.
La politique de punition n’est pas à sens unique. Pour répondre à l’exclusion de certains de ses établissements financiers de Swift, la Russie avait imposé des achats de gaz en roubles – et non plus en dollars comme le stipulent les contrats. GasTerra ayant refusé de payer en monnaie russe, Moscou a annoncé mardi la fin des livraisons aux Pays-Bas. Le fournisseur néerlandais a annoncé avoir anticipé le problème en achetant du gaz ailleurs.
Guerre en Ukrainesanctions économiquessanctions européennesRussie L'Humanité
Danemark. Les enjeux du référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne
ActuCopenhague, qui avait obtenu une dérogation en 1992 sur le sujet, organise ce mercredi un référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne. Cette consultation intervient après les demandes d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Alliance atlantique, sur fond de hausse des risques de tensions en mer Baltique.
Gaël De SantisLes Danois se rendent aux urnes, mercredi. Le royaume nordique pourrait décider de participer à la politique de défense de l’Union européenne (UE). En 1992, Copenhague avait obtenu une dérogation. « Je crois de tout mon cœur qu’il faut voter oui. Lorsque nous devons nous battre pour la sécurité de l’Europe, nous devons être plus unis avec nos voisins », a déclaré la première ministre sociale-démocrate, Mette Frederiksen, le 29 mai, lors d’un débat télévisé. Les sondages penchent pour cette option : le dernier accordait 65 % d’intentions de vote pour le oui dans ce pays qui a dit non au traité de Maastricht en 1992 et à l’euro en 2000.
Les dépenses d’armements, un argument pour le non
On doit cette évolution à l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février. Dans la foulée, Copenhague a annoncé une hausse de son budget de défense pour le porter à 2 % du PIB dès 2024, en conformité avec les exigences de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan). Cette hausse des dépenses d’armements est la principal argument invoqué par la Liste unifiée, qui rassemble communistes et antilibéraux, pour appeler à voter non. Ce parti de gauche estime que rejoindre la politique européenne de défense pourrait contraindre le Danemark à dépenser davantage, le traité sur l’UE stipulant à son article 42 que « les États membres s’engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires ».
UE-Russie. La grande déconnexionLa politique européenne de défense a connu un coup d’accélérateur ces dernières années. Un embryon d’armée européenne de 5 000 hommes a été créé, un fonds permet de mutualiser l’industrie de l’armement, et un livre blanc de la défense européenne vient d’être adopté.
Le fait que le pays nordique rejoigne la politique de sécurité n’est pas pour autant un atout pour édifier une Europe de la défense indépendante de l’influence américaine. En effet, le pays est attaché à l’Otan : de 2009 à 2014, l’ancien premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, occupait le poste de secrétaire de l’Alliance.
Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’EuropeDe plus, cette décision intervient alors qu’il reste de moins en moins de pays de l’UE qui ne sont pas membres de l’Otan. La Suède vient de rompre avec une politique de neutralité vieille de deux cents ans et a demandé à rejoindre l’Alliance. La Finlande, qui a une frontière commune de 1 300 kilomètres avec la Russie, a entamé les mêmes démarches, mettant fin au non-alignement qui était le sien depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. À terme, dans l’UE, ne resteraient hors de la plus grande coalition militaire au monde que l’Irlande, Malte, Chypre et l’Autriche.
Principale voie d’accès russe à la mer du Nord
La décision de Copenhague risque fort d’accroître les tensions en mer Baltique, où se sont multipliés les exercices militaires de l’Otan ces dernières années, et les violations russes de l’espace aérien des pays voisins. Cette mer fermée devient de facto un lac de l’Otan. Elle est la principale voie d’accès russe à la mer du Nord, depuis Saint-Pétersbourg ou l’enclave de Kaliningrad. L’un des principaux pays côtiers, l’Allemagne, a choisi d’augmenter son budget militaire de 100 milliards d’euros dans les prochaines années. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie devraient porter leur effort de défense à 2,5 % du PIB. La Pologne veut même atteindre une cible de 3 %...
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Allemagne. Berlin en passe de densifier son réseau de souffleries de CO2
ActuPour compenser la baisse, voire l’arrêt des livraisons de gaz naturel russe, le ministre vert de l’Économie programme un recours accentué au charbon et au lignite avec le prolongement, jusqu’en 2024, de centrales thermiques pourtant vouées à la fermeture.
Bruno OdentL’Allemagne, qui avait tant misé sur l’utilisation du gaz naturel russe, est conduite à de très rudes révisions en matière d’approvisionnement énergétique. Une véritable réorganisation de ses équipements dévoués à la production d’électricité est ainsi programmée. Ce qui ne manquera pas d’avoir un effet amplificateur sur les émissions de gaz à effet de serre d’un pays qui était déjà l’un des plus gros pollueurs d’Europe.
Robert Habeck, le ministre vert de l’Économie et du Climat, vient d’annoncer qu’il allait prolonger la durée de vie et l’accessibilité au réseau de centrales qui fonctionnent au charbon, au lignite et au pétrole. Au total, quelque dix gigawatts issus de ces différentes sources devraient être rendus disponibles pour alimenter le réseau électrique « d’ici cet automne ».
Un risque accru de black-out
Berlin est confronté à un énorme dilemme. Un défaut total ou partiel du gaz naturel russe fait grimper, outre les prix du kilowattheure, le risque de coupures, voire de black-out sur le réseau électrique. L’arrivée, à tout moment, du courant dans les foyers et les entreprises n’est garantie qu’à condition de disposer de suffisamment de centrales électriques « pilotables », capables de s’adapter aux fluctuations de la demande.
Lancinant paradoxe : l’équipement du pays, déjà très dense, en éoliennes et en équipements photovoltaïques, n’est d’aucun secours pour assurer une fiabilité de l’approvisionnement électrique en continu. Car ces énergies sont, par définition, aussi intermittentes que le sont le Soleil et le vent.
Le bilan de cette brusque adaptation allemande pourrait être d’autant plus contre-productif en matière d’émissions de gaz à effet de serre que Robert Habeck a tranché contre un éventuel maintien en activité des trois dernières centrales atomiques allemandes, promises à la fermeture d’ici à la fin de cette année 2022. Cette soumission assumée au dogme antinucléaire va faire perdre un peu plus de quatre gigawatts supplémentaires au réseau début 2023, quelle que soit l’évolution des livraisons de gaz naturel russe et alors que l’énergie issue des centrales atomiques n’émet pas de CO2. Ce recours désormais programmé aux énergies fossiles les plus polluantes intervient en toute contradiction avec les engagements du gouvernement qui entendait réduire l’usage du charbon et du lignite pour s’en passer totalement « à l’horizon 2030 ».
La dépendance au charbon a pris une telle dimension que Berlin n’a pas rechigné à négocier des importations de houille avec le gouvernement du très droitier président colombien sortant, Ivan Duque. Le combustible vient d’une gigantesque exploitation à ciel ouvert où les droits des mineurs comme des populations indigènes des alentours sont foulés aux pieds.
Au même moment, Berlin prépare d’arrache-pied l’arrivée du gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis ou du Moyen-Orient. Faute d’infrastructures portuaires à cet effet, la finalisation de terminaux méthaniers offshore géants est en cours. Ce qui devrait contribuer à booster encore davantage la hausse du prix du kilowattheure sur un marché électrique européen libéralisé qui fonctionne selon le… modèle allemand.
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Donbass. Un journaliste français tué à Severodonetsk
ActuEngagée depuis lundi dans une large offensive pour faire tomber cette ville , l’armée russe aurait tué une dizaine de civils. Le journaliste français de BFMTV, Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, fait partie des victimes.
Vadim KamenkaDans le Donbass, avec Kramatorsk, Severodonetsk est une des villes stratégiques qui essuie une violente offensive de l’armée russe, ces dernières semaines. Depuis dimanche, la cité industrielle encerclée, qui comptait 100 000 habitants avant l’invasion russe du 24 février, connaîtrait des combats de rue. « Les Russes avancent vers le milieu de Severodonetsk. (…) La situation est très difficile », a confirmé sur Telegram Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk.
En ce 96e jour de guerre, la ville, qui se situe à une soixantaine de kilomètres à l’est de Lougansk, serait sur le point de tomber, selon plusieurs témoins. « L’avancée de l’armée russe et des forces de la République autoproclamée de Lougansk (LNR) laisse peu de doute quant à l’issue finale », note une source diplomatique. Si la majorité des habitants ont pu fuir, ceux restés sont pris au piège. Aucune route d’évacuation n’existe désormais. Les seules encore accessibles par la ville jumelle de Lyssychansk puis Bakhmout, plus au sud, essuient trop de tirs d’artillerie pour assurer le retrait des milliers de civils encore sur place et le transport de l’aide humanitaire.
Des habitants auraient trouvé la mort dans des bombardements, lundi, lors d’une nouvelle offensive russe destinée à pénétrer dans Severodonetsk. Parmi les victimes, un journaliste français de BFMTV. « Aujourd’hui (lundi – NDLR), notre véhicule blindé d’évacuation allait récupérer 10 personnes dans la zone et a essuyé le feu ennemi. Des éclats d’obus ont percé le blindage et porté une blessure mortelle au cou à un journaliste français accrédité », a informé Serguiï Gaïdaï, le gouverneur ukrainien de Lougansk, dans un communiqué. Quelques instants plus tard, Emmanuel Macron annonçait à son tour le décès du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, qui travaillait comme journaliste reporter d’image pour la chaîne d’information en continu. Le président a adressé ses condoléances à la famille et « le soutien inconditionnel de la France » à « celles et ceux qui assurent sur les théâtres d’opérations la difficile mission d’informer ». Une dizaine de journalistes auraient déjà trouvé la mort depuis le début de la guerre.
Des défaites successives
Cette mort intervient alors que la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, est arrivée en Ukraine, lundi. Il s’agit d’une première visite officielle d’un responsable français. Elle a immédiatement réagi en exigeant « une enquête transparente » après s’être rendue à Boutcha, dans la banlieue de Kiev, où ont eu lieu des massacres de civils dont les troupes russes sont accusées par les autorités ukrainiennes.
L’Union européenne a tenu un sommet à Bruxelles pour débloquer l’adoption d’un 6e paquet de sanctions contre Moscou. Seule certitude, la proposition de la Commission pour apporter jusqu’à 9 milliards d’euros en 2022 sous forme de prêts ou de dons à l’Ukraine, qui chiffre ses besoins à 5 milliards de dollars par mois.
Devant les défaites successives dans le Donbass, le président Volodymyr Zelensky réclame davantage d’armes. Mais le président des États-Unis, qui lui a accordé plus de 40 milliards de dollars d’aide, a refusé l’envoi de lance-roquettes. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a déclaré Joe Biden, craignant qu’ils ne soient récupérés par Moscou, ou de franchir une ligne rouge aux yeux des autorités russes. Interrogé sur ce qui pourrait permettre le retour de la paix, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, lors d’un entretien sur TF1, a posé comme préalable la « démilitarisation de l’Ukraine ».
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Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’Europe
DécryptageDepuis le début du conflit, le 24 février, l’Union européenne avance à pas de géant sur les dossiers de l’Europe de la défense, de l’énergie, mais aussi de l’accueil des exilés. décryptage
Gaël De SantisLes guerres sont parfois des accélérateurs de l’histoire. Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne (UE) avance à pas de géant. Défense, politique énergétique, élargissement à l’Ukraine ou à la Moldavie, hégémonie américaine… Elle a changé. L’UE avait déjà connu une révolution à la faveur de l’épidémie de Covid en 2020 et 2021. Les États européens avaient alors décidé d’un gonflement du budget communautaire d’un montant de 800 milliards d’euros. L’opération visait à attribuer des prêts et subventions aux États pour affronter la crise. L’Europe devenait ainsi en partie ce que Berlin refusait qu’elle soit : une union de transferts, où les États les plus en difficulté bénéficient d’une aide en échange du respect de critères austéritaires. Le 24 février, un nouveau cycle s’est ouvert pour l’UE.
8 avril. la présidente de la Commission Ursala von der Leyen, remet à Kiev au président Volodymyr Zelensky les documents de demande d'adhésion de l'Ukraine à l'UE. © Stringer/AFP
1 Une accélération de l’Europe de la défense
L’attaque de Poutine s’avère une aubaine pour Macron, qui, depuis son arrivée à l’Élysée en 2017, ne cesse de prôner l’instauration d’une Europe de la défense et d’une autonomie stratégique. Des petits pas en ce sens ont été faits ces dernières années. L’adoption du budget pluriannuel de l’UE pour la période de 2021 à 2027 a permis l’allocation de 7,9 milliards d’euros au Fonds européen de défense, qui permet la recherche et les investissements communs en matière d’industrie de l’armement. Avec la guerre en Ukraine, il a été décidé, lors du Conseil européen de mars, de créer un bataillon de 5 000 hommes et 200 officiers, un embryon d’armée européenne prêt à être déployé à tout instant. Par ailleurs, la boussole stratégique adoptée au même moment permet d’avoir une vision commune des menaces stratégiques.
Europe. Course au réarmement, les affaires décollentPar ailleurs, l’UE a mis à disposition une aide de 450 millions d’euros prélevés directement sur son budget. C’est inédit. Pas à pas, le conflit à ses portes permet une fédéralisation du Vieux Continent : un transfert des compétences des États aux institutions communautaires.
Otan. L’Alliance ressuscitée par les tambours de la guerre en Ukraine2 L'affirmation du rôle des États-Unis
Peut-on en conclure que l’Europe s’autonomise, conformément aux vœux d’Emmanuel Macron ? Bien au contraire ! L’Europe de la défense a toujours été vue d’un mauvais œil avant le Brexit par le Royaume-Uni, qui a une « relation spéciale » avec Washington, et par les pays de l’Est, pour qui seul l’Oncle Sam est à même d’assurer leur défense. D’autonomisation, il n’est rien. Preuve en est : deux des six pays de l’UE n’appartenant pas à l’Otan ont décidé de la rejoindre : la Suède et la Finlande frontalière de la Russie. Or l’Alliance atlantique est l’un des principaux freins à l’autonomisation de l’Europe : c’est une coalition dominée par Washington.
Guerre en Ukraine. Biden, « roi » d’Europe, pense à PékinCe sont d’ailleurs les États-Unis qui vont être les premiers bénéficiaires de la hausse des dépenses d’armement. Un à un, les États de l’UE affichent leur volonté de consacrer 2 % de leur PIB à leur défense. Plusieurs pays ont ainsi indiqué acquérir depuis le 24 février des avions de chasse F-35 américains. Or ils auraient pu porter leur choix sur les Gripen suédois, les Rafale français. Les décisions allemandes en ce sens pourraient mettre en péril le développement du Système de combat aérien du futur (Scaf), fruit d’une coopération entre Paris, Berlin et Madrid.
9 mai. À Strasbourg, Emmanuel Macron a proposé la création d'une "communauté politique européenne" qui rassemble plus de pays que la seule Union Européenne. © Agence Andalou/AFP
3 Une politique de souveraineté énergétique
Lors du sommet européen des 10 et 11 mars, les chefs d’État et de gouvernement se sont accordés pour « (se) défaire progressivement de la dépendance aux importations de gaz, de pétrole et de charbon russes ». 45 % du gaz consommé dans l’UE provient de Russie. Depuis le dernier sommet, la Commission européenne a proposé la fin des importations de tels produits. Plusieurs pays s’y opposent car ils sont ultra-dépendants, telles la Hongrie ou l’Allemagne.
Ukraine. Berlin suspend Nord Stream 2. Les conséquences ?Toujours est-il que va être mise en place une politique communautaire de stockage de gaz. Une coopération se met en œuvre, en vue d’acheter du gaz naturel liquéfié (GNL), plus cher mais qui peut être acheminé sans gazoduc. Un terminal flottant de GNL va être installé en Grèce ; l’Allemagne en a commandé quatre. Tout le souci est que la production au Qatar, en Algérie ou encore au Nigeria n’est pas encore suffisante. À l’heure où nous écrivons ces lignes, Berlin peine à trouver un accord avec Doha.
Union Européenne. Emmanuel Macron pour une révision des traités4 Un groupe de Visegrad désormais divisé
La géographie de l’Europe politique se redessine. Le débat s’organise depuis des années entre un bloc du Sud (Espagne, Italie, et parfois France), favorable à plus de solidarité, un bloc austéritaire (Pays-Bas, Finlande, Danemark, pays Baltes, parfois l’Allemagne) et le groupe de Visegrad, qui rassemble la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie, porteuses d’une voix ultra-conservatrice et référence des extrêmes droites du continent. Ce dernier bloc s’est fissuré. La Hongrie de Viktor Orban continue de chercher à être un pont entre l’UE et la Russie, et rechigne à appliquer un nouveau train de sanctions contre Moscou. La Pologne, elle, est en pointe dans la mise en place dans l’UE d’une politique antirusse. Varsovie et Budapest ne s’entendent plus. Cela pourrait les affaiblir quand arrivera un débat sur l’État de droit ou les questions sociétales dans les prochaines années.
Europe. L'ami encombrant des ultraconservateurs5 Un renouveau de la politique d’asile
Asile, migration, Frontex… la donne a changé. Qui aurait cru en 2021 qu’on entendrait un jour les dirigeants de Pologne ou de Hongrie prôner une politique de l’accueil ? L’invasion poutinienne a permis qu’une directive datant de 2001 soit enfin appliquée : les réfugiés ukrainiens bénéficient d’une protection temporaire qui a été refusée en 2015-2016 aux Afghans ou aux Syriens, malgré les morts en Méditerranée. Peut-être cette évolution sera-t-elle bénéfique aux pays de première ligne. Le président du Conseil italien, Mario Draghi, a ainsi rappelé que « la solidarité exprimée envers les réfugiés ukrainiens devra aussi nous pousser vers une gestion vraiment européenne, y compris des migrants qui arrivent d’autres contextes de guerre et d’exploitation. Plus généralement, il est nécessaire de définir un mécanisme européen efficace de gestion des flux migratoires, qui dépasse la logique du traité de Dublin », en vertu duquel un demandeur d’asile doit faire ses démarches dans le pays d’entrée dans l’Union.
Carte interactive. Ces pays qui accueillent les millions d'Ukrainiens qui ont fui leur paysGuerre en UkraineUnion européenne L'Humanité
Festival de Cannes. Lina Tsrimova, «comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe en Ukraine»
Tribunela réalisatrice d’origine russe, s’est exprimée lors de la présentation de son film La colline, le 21 mai, co-réalisé avec Denis Gheerbrant, projeté à l’Acid. Discours
Le 21 mai, est le jour de la commémoration des victimes des guerres coloniales au Caucase du XIXème siècle. Aujourd’hui, c’est le peuple ukrainien qui subit les frappes de l’armée russe. Et moi, comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe. Responsabilité que l’on devra porter le reste de nos vies en contribuant à la reconstruction de l’Ukraine indépendante. Paradoxalement, c’est la première fois que je me sens russe et malheureusement pour de mauvaises raisons. Car, comme des millions des représentants des peuples non-russes et plus particulièrement des peuples du Caucase, je me sentais toujours comme citoyenne de seconde zone. Tous les peuples non-russes connaissent très bien la nature impérialiste du régime putinien, avec les restrictions politiques des républiques de la Fédération, avec l’impossibilité d’apprendre et faire vivre les langues non-russes, enfin, avec les guerres en Tchétchénie et les opérations militaires dont on ne voyait pas le bout au Caucase du Nord.
Aujourd’hui, pire encore, la jeunesse de ces périphéries parmi les plus démunies de la Russie est envoyée comme chair à canon en Ukraine, dans cette affreuse et criminelle guerre. J’ai envie de m’adresser, alors, à tous mes concitoyens russes et plus particulièrement à mes concitoyens caucasiens. Je vais m’adresser notamment au nom de mes amis qui ne peuvent pas le prononcer publiquement mais le pensent au fond de leur coeurs : « Vous savez mieux que quiconque ce que c’est l’impérialisme et le racisme de l’Etat putinien, ce que c’est la misère, la guerre et ces « opérations militaires ». Faites tout ce qui est dans votre pouvoir pour faire revenir vos frères, amis, parents qui sont partis en Ukraine. Cette guerre va vous couvrir de honte ainsi que vos familles et les générations à venir ! »
Festival de CannesGuerre en Ukraine L'Humanité
Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »
EntretienYurii Sheliazhenko revient sur les raisons d’une guerre qui pouvait être évitée. Il dénonce l’invasion par les troupes russes et le militarisme du régime de Volodymyr Zelensky.
Pierre BarbanceyComment jugez-vous ce qui se passe en Ukraine ?
L’invasion russe de l’Ukraine, qui a déjà tué des milliers de personnes, risque de se terminer par une effusion de sang prolongée, une famine mondiale ou même un cauchemar nucléaire. C’est une décision issue de trente années d’escalade. Ce conflit entre deux pays a commencé sur les ruines de l’Union soviétique et s’est transformé en guerre à grande échelle en raison de l’absence de système de sécurité commun dans le monde, de la persistance de l’antagonisme Est-Ouest et du conflit entre les États-Unis et la Russie pour le contrôle de l’Ukraine et d’autres pays post-soviétiques. Ensuite, parce que l’Ukraine et la Russie ont hérité de l’URSS une dangereuse machine de guerre, un système inhumain d’éducation et de conscription militaire patriotiques, placée hors du contrôle démocratique. Démocratie et militarisme sont incompatibles. Aucune guerre ne peut être menée dans l’intérêt du peuple.
Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »Cette guerre aurait-elle pu être évitée ?
Oui. Les États-Unis et la Russie auraient pu nouer une coopération au travers des accords de sécurité communs prenant au sérieux leurs obligations en vertu de la charte de sécurité européenne de l’OSCE et en renoncant à renforcer leur sécurité aux dépens de celle d’autres États. L’Ukraine aurait pu ne pas brader, contre des relations étroites avec l’UE et l’Otan, sa démocratie inclusive qui permettait, avant 2014, à des millions de citoyens d’origine russe de préserver leur langue, leur culture, leurs liens religieux et économiques avec la Russie.
Ukraine. Marioupol, ville martyre ravagée par la guerre... et la propagandeQuant à l’opposition pro-Occidentaux, elle aurait pu se conformer à l’accord de médiation européen sur la transition pacifique du pouvoir avec le gouvernement pro-Russes, au lieu de le renverser en 2013. La Russie n’aurait pas dû soutenir les coups d’État en Crimée, à Donetsk et Louhansk, les tentatives de coup d’État à Odessa, Kharkiv et dans d’autres villes ukrainiennes. Entre 2014 et 2022, l’Ukraine, la Russie et les séparatistes, qu’elle soutient, auraient dû respecter les accords de Minsk et de Minsk II.
Les pacifistes ukrainiens peuvent-ils se faire entendre alors que plusieurs formations, dont le Parti communiste, sont interdits ?
C’est difficile, mais nous nous rassemblons pour diffuser un message de paix, en dépit de la loi martiale. Le principal obstacle pour les pacifistes n’est pas tant le régime militariste de Zelensky que l’absence d’une culture de paix. C’est sous Staline que l’illusion de parvenir à la paix par la force militaire s’est généralisée. Poutine et Zelensky ne font que poursuivre cette politique. Dans leur discours, le 9 mai, tous deux ont appelé à la poursuite de la Seconde Guerre mondiale contre le pays voisin décrit comme nazi, ne laissant aucune place à une résolution pacifique des différends, comme l’appelle la déclaration du 6 mai du Conseil de sécurité de l’ONU. L’apologie du stalinisme, la glorification nostalgique de l’URSS et le culte de la victoire en 1945 n’ont guère fait du Parti communiste d’Ukraine une voix de paix. Il existe aussi des pseudo-socialistes, patriotes bellicistes, en Ukraine, qui présentent la guerre comme une libération de l’impérialisme russe. Mais ils n’ont aucune objection à la subordination de l’Ukraine à l’impérialisme américain ainsi qu’aux politiques d’hégémonie ethnolinguistique. En tant que Mouvement pacifiste ukrainien, nous ne sommes pas pro-Russes, nous nous positionnons contre la guerre et en faveur du processus de paix.
Cette guerre est-elle autant celle de Biden que celle de Poutine ?
Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une guerre par procuration entre les États-Unis et la Russie, comme l’ont reconnu plusieurs législateurs américains et membres du renseignement. Les États-Unis mènent une guerre d’usure contre la Russie, y compris une course aux armements visant à l’affaiblir et à provoquer un changement de régime, répétant le scénario de dissolution de l’Union soviétique. Cependant, la structure économique russe est maintenant plus développée qu’à l’époque soviétique. En outre, la Chine peut protéger les arrières économiques de la Russie en restant militairement neutre. Elle y trouve son intérêt en raison de la concurrence géopolitique et géo-économique sino-américaine.
Ukraine. Joe Biden change de capQue pensez-vous de l’envoi d’armes à l’Ukraine par les États-Unis et l’Union européenne ?
La fourniture d’armes à l’Ukraine est très rentable pour le complexe militaro-industriel. Les membres présents et futurs de l’Otan se réarment et la menace nucléaire entre la Russie et l’Otan offre des perspectives de nouveaux contrats d’armement. Doté de davantage d’armes, le gouvernement ukrainien devient plus ambitieux et moins disposé à négocier la paix avec la Russie. Cela augmente le nombre de victimes civiles et prolonge la guerre pour une durée indéterminée.
Europe. Course au réarmement, les affaires décollentComment parvenir à la paix ?
Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix. Poutine et Zelensky, ainsi que leurs puissants alliés Xi Jinping et Joe Biden ne sont pas disposés à négocier la paix de bonne foi. L’ambition de l’emporter sur le terrain empêche les belligérants d’envisager la paix sérieusement.
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Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »
ReportageBombardée deux mois durant, la cité meurtrie se relève difficilement. Avec son cortège de dizaines de milliers de morts, cette réddition de la ville portuaire du Sud-Est est présentée comme une victoire par Moscou.
Vadim KamenkaMarioupol (Donbass), envoyé spécial.
D’immenses blocs de béton, bâchés, se dressent au loin. Les anciennes lettres en bleu et jaune, aux couleurs du drapeau ukrainien, qui dévoilent l’entrée de la ville de Marioupol ont été recouvertes. Juste à côté, les deux drapeaux tricolores de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) et de la Fédération de Russie ont été dressés. Depuis la ville aux millions de roses, à une centaine de kilomètres, des véhicules profitent du calme relatif dans cette zone prise aux forces ukrainiennes pour acheminer aliments, eau potable et produits de première nécessité. Les multiples champs ont été labourés et ensemencés comme si la guerre n’existait plus. « Depuis une vingtaine de jours, la route a été rouverte. La situation militaire a évolué rapidement… » raconte Denis.
Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »Dans ce port stratégique, situé sur la mer d’Azov, à 800 kilomètres au sud-est de Kiev (Ukraine), des équipes du ministère des Situations d’urgence (MTCHS) s’activent à remettre en état de marche les réseaux de gaz, d’électricité et d’eau. Des groupes de volontaires, vêtus de leur chasuble orange et jaune, offrent également leur aide. « On a tous des amis, des connaissances, qui ont été coincés ici durant des semaines. On essaye de ramener un peu de normalité dans leur quotidien », nous explique Sergueï, la cinquantaine, venu avec des amis des villages avoisinants. Au milieu des décombres, la vie reprend peu à peu à l’entame d’un quatrième mois de guerre. Dans le « quartier central », qui n’a pas été épargné par les combats, une dizaine de personnes attendent le taxi collectif.
Derrière elles, le décor apparaît, surréaliste. Certains immeubles semblent à peine tenir. D’autres sont complètement éventrés ou sans façade. Les traces de balles et des tirs d’artillerie confirment l’intensité des affrontements dès le début de l’invasion russe, le 24 février. Des camions-bennes circulent et ramassent les nombreux monticules de gravats, ferrailles, morceaux de bois, vitres, qui ont été dressés par les habitants. Dans le centre-ville, des bâtiments noircis, en partie détruits, semblent à l’abandon. Des habitants en sortent pour aller chercher de la nourriture. D’autres veillent à l’entrée. Derrière une petite table avec deux chaises, Tania (1), exténuée et en colère, s’insurge : « Comme en 2014, nous sommes les victimes des puissances russe et états-unienne ! »
Ukraine. Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout« On n’est plus sortis pendant un mois »
Rue Zelinskoho, les dégâts sont considérables : toits arrachés, façades calcinées, balcons brisés, câbles électriques déchiquetés. Devant chaque porte, un tissu blanc a été attaché pour signaler la présence d’habitants. Casquette sur la tête, Sacha n’entend pas non plus déserter les lieux. À 70 ans, il a vécu l’enfer et assisté à la mort d’une dizaine de voisins. « À partir de mars, durant un mois, on n’est plus sortis du tout. Seule une personne tentait de récupérer des provisions », raconte-t-il en glissant que Marioupol ressemble « à une immense maison Pavlov » (bâtiment tenu par les Soviétiques durant la bataille de Stalingrad – NDLR).
Après avoir subi les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre.
Près de 150 000 personnes résideraient encore dans la ville. En plus des combats, elles ont subi un siège de plusieurs semaines. Selon le gouvernement ukrainien, 20 000 personnes seraient mortes durant ces terribles semaines, mais le retour de certains réfugiés a débuté. Dans l’arrondissement Azov, à l’ouest de Marioupol, Ania (1), contente de pouvoir enfin se livrer, relate : « Le manque d’eau nous poussait parfois à sortir. Seuls restaient les personnes âgées et ceux qui n’avaient aucun moyen de fuir. Les choses sérieuses ont débuté quand l’armée ukrainienne et le bataillon Azov se sont installés dans notre immeuble. Le pire étant arrivé aux bâtiments de 10 étages, juste derrière nous, où il y avait des snipers et de l’artillerie. » Au milieu des gravats, toute la famille s’active sans savoir où déménager. Ils entendent rester à Marioupol : « On a déjà vécu le pire. Un de nos voisins qui voulait absolument sortir a été abattu. Durant toutes ces semaines, on craignait de tomber sur les militaires ukrainiens et les forces du DNR. Une autre voisine s’est pendue », détaille le mari d’Ania.
Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerreDans divers endroits stratégiques de la cité industrielle, les militaires russes et les forces du DNR ont installé des points de contrôle. De nombreux conducteurs ont d’ailleurs enlevé le drapeau ukrainien de leur plaque d’immatriculation. Après trois jours de pluie, tous les habitants profitent du soleil pour déblayer la route des gravats, de la ferraille, des bris de vitres et des douilles. « Il faut tout remettre en état avant l’automne et l’arrivée du froid », glisse l’un d’eux.
Dans un autre bloc de logements dont la façade gît au pied de l’immeuble, une dizaine de familles continuent d’occuper leurs appartements. Faute d’électricité, Vitya, lampe à la main, essaye de faire le ménage : « Les soldats, notamment ceux du bataillon Azov, venaient ici, tiraient, mangeaient et repartaient. Ils nous ont même menacés quand je suis sortie préparer à manger. “Partez demain”, m’ont-ils dit. J’ai juste eu le temps de prévenir tout le monde. Le lendemain, ils ont commencé à nous tirer dessus. Deux vieilles dames, qui n’ont pas pu fuir, sont décédées. »
L’air empli d’une odeur de brûlé
Complètement à l’est de la ville, l’hôpital numéro 4 révèle aussi l’intensité des combats : des centaines de douilles et de morceaux d’obus jonchent le sol. Les maisons tout autour sont partiellement détruites avec des carcasses de voitures calcinées encore sur place. En bas d’un des immeubles, un homme de 70 ans fait chauffer une marmite sur une plaque improvisée avec de l’essence et du bois. Juste à côté, Pavel et sa mère déblaient. « Mon mari n’a pas survécu. Il fallait le soigner mais tous les médecins et les infirmières sont partis. Que va-t-on faire désormais ? Voyez l’état des immeubles et comment travailler ? On va rester ici le temps de l’enterrer. Il faut que cette guerre s’arrête. Après avoir subi, les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre », lâche-t-elle en sanglots.
Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OITLe quartier Livoberejniï se trouve à proximité de l’usine Azovstal. Celle-ci est encore fumante et l’air reste largement empli d’une odeur de brûlé. Quelques soldats filtrent le passage. « Mettez un tissu blanc à votre manche ! nous lance l’un d’eux . Ça reste dangereux, ne traînez pas. » L’aciérie a été l’ultime lieu où se sont réfugiés les militaires ukrainiens et des membres du bataillon Azov durant la bataille. Les derniers membres se sont rendus, a indiqué, vendredi soir, le porte-parole du ministère russe de la Défense. Un soldat, la quarantaine, se veut plus prudent. « Une partie se cache aussi désormais dans la ville. Cela va être compliqué de retrouver ces nationalistes alors que les habitants reviennent à présent à Marioupol. Car il n’y a pas que le bataillon Azov. Il existe plusieurs autres forces du même genre comme Pravy Sektor », indique-t-il.
Une partie de Marioupol a été préservée des combats comme à Vinogradye, le long de la mer d’Azov. Autour du théâtre, les immeubles sont eux complètement ravagés. Le bâtiment est comme coupé en deux par l’impact des bombes tombées, le 16 mars. Des fleurs ont été déposées en mémoire des centaines de personnes qui auraient péri dans ce bombardement que l’armée russe ne reconnaît pas. Les autorités du DNR ont promis de remettre rapidement en route les usines, les magasins, les services de la ville. Après huit années d’un conflit sans fin, qui avait déjà fait 15 000 morts, notamment à Marioupol, durant les violents affrontements de 2014, Donetsk évoque déjà un projet de station balnéaire pour la ville meurtrie. Pour Moscou, il s’agit d’une victoire majeure pour le contrôle du littoral ukrainien. Après Kherson, elle lui assure la mainmise sur la mer d’Azov, le lien avec la Crimée. Pour Ania, peu importe, « On a survécu et on a même pu fêter les 7 ans de ma fille. Maintenant, il serait temps que les dirigeants pensent à leur peuple et arrêtent cette guerre. »
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Idéologie. L’extrême droite à travers l’histoire
Nos recommandations culturellesLukas TsiptsiosMalgré les succès électoraux et sa position de force idéologique en France et ailleurs, quasiment aucun parti ne se revendique d’extrême droite. Cela pourrait interroger la pertinence même de cette notion. Faudrait-il employer d’autres termes plus appropriés ? Fascisme, droite extrême, droite nationaliste, droite révolutionnaire ou contre-révolutionnaire, ultradroite ? Chacun a ses limites et ne permet pas forcément d’englober l’hétérogénéité de ces différents mouvements nationalistes et xénophobes à travers le monde. C’est pourquoi Grégoire Le Quang, qui dirige ce nouveau dossier des « Cahiers d’histoire », fait le choix conscient de maintenir le terme d’extrême droite et d’étudier ses évolutions, en tant qu’entité certes composite, mais qui garde aussi une cohérence. Ce dossier permet ainsi d’explorer l’extrême droite, de ses origines contre-révolutionnaires au XIXe siècle jusqu’au phénomène Trump. On y retrouve en outre l’Action française et la violence de ses graffitis, ou encore les évolutions du terrorisme de l’extrême droite ouest-allemande. Le Quang nous met cependant en garde : les réflexions présentes et passées sur l’extrême droite ont pour but de combattre la menace qu’elle représente. Cela s’avère pourtant toujours insuffisant, compte tenu de la progression constante de ce qui est devenu un « style de gouvernement », y compris en démocratie libérale.
Extrême droitecahiers d'histoire L'Humanité
Le sexe des hommes est aussi une idée préconçue
Nos recommandations culturellesTHÉÂTRE S’inspirant des écrits philosophiques de Simone de Beauvoir, Mickaël Délis propose avec « Le 1er sexe », une pièce drôle qui met en pièces la prétendue virilité.
Gérald RossiDe la coulisse, une voix se fait entendre, à la mode des humoristes qui chauffent la salle, en mode potache aussi. Mais c’est pour que chacun soit en confiance. Des deux côtés de la scène. Car s’il ne manque pas d’humour, Mickaël Délis n’est pas là pour blaguer. C’est sa sixième création, et il se met en scène avec la complicité de Vladimir Perrin. Mais pour la première fois, il est seul face aux projecteurs. Avec trois fois rien, une chemise blanche, un foulard, une fourrure (fausse) et un tabouret, il raconte, se raconte. Avec plus ou moins de pudeur, mais surtout beaucoup de drôlerie et d’humanité offertes en partage.
Intitulée « Le premier sexe » et sous titrée « La grosse arnaque de la virilité », la pièce est un récit autobiographique. Un genre assez en vogue mais « casse-gueule » comme l’on dit, donc très risqué. Mickaël Délis a choisi, lui de jouer gros, et de s’inspirer, d’une certaine façon, de la somme philosophique (1071 pages chez Gallimard) publiée en 1949 par Simone de Beauvoir et intitulée « Le deuxième sexe ». Ouvrage dans lequel elle précise : « On ne naît pas femme on le devient ». Expression reprise depuis notamment par les mouvements féministes.
On l’a compris, pour Mickaël Délis, on devient homme, on se découvre petit à petit quand on naît avec « avec un sexe qui pendouille entre les jambes ». Mais rien n’est simple pour autant. Enfant, il portait les cheveux longs, et on le prenait souvent pour une fille. Plus tard il a découvert son homosexualité, et il lui a fallu se construire ainsi, sans se nier ni se renier face à son miroir et face aux autres. « C’est à tout cela que j’ai voulu m’attaquer, épaulé par une armée de personnages qui m’ont aidé, guidé, violenté, et qui m’ont fait avancer », dit-il.
Et le tout fait un moment que l’on est heureux de découvrir, « dans un format accessible et pop, vivant et inspirant ». Successivement le comédien est lui-même enfant, ado, adulte… mais il est aussi sa maman, impayable et tellement réaliste, son psy, des potes, des copines, etc. Dans cet univers qui oscille entre l’hostile et le bienveillant, Mickaël Délis trace sa route. Et l’on a envie, du bord du chemin, de l’encourager, de faire un bout de route avec lui. Parce qu’avec l’air de rien ou presque, le jeune frisé aux grands yeux bleus regarde en face une société patriarcale étouffante qui craque de tous les côtés. Et c’est bien vu.
Théâtre L'Humanité
Le DVD de la semaine – « Torso » de Sergio Martino
Nos recommandations culturellesL’un des nombreux giallos (ou gialli) qui furent produits en Italie dans les années 1960-70. Au-delà de ses références à l’art classique italien côtoyant des obsessions érotiques, « Torso » est un des précurseurs du « slasher film », qui inspireront tout un courant du cinéma d’horreur américain des années 1980.
Vincent OstriaExploration du giallo, suite, avec « Torso » (1973), un des (nombreux) fleurons du genre, qu’illustre ici pour la dernière fois Sergio Martino, maestro du cinéma bis transalpin. Ce film de sexploitation émaillé d’accents érotiques est comme souvent une histoire de serial killer. En même temps, cette œuvre est, comme « la Baie sanglante » de Mario Bava, père du giallo, une de celles qui influencèrent largement un sous-genre florissant dans les années 1980 aux États-Unis, le « slasher film ». Il est clair que des franchises comme « Halloween » et « Vendredi 13 » viennent directement du giallo et de films comme « Torso ». Le récit est en grande partie situé à Pérouse, capitale de l’Ombrie, au centre de l’Italie, avec en arrière-plan la splendeur de l’architecture italienne, et diverses références à la peinture classique (notamment au Pérugin, dont un professeur est le spécialiste). Dans cette ville célèbre pour son université, des étudiantes sont la proie d’un assassin masqué (donc John Carpenter s’est sûrement inspiré pour le look de son tueur Michael Myers), qui les étrangle puis lacère leur torse. A l’origine, tout semble désigner un de leurs condisciples sexuellement frustré, mais les évidences vont graduellement s’estomper jusqu’au coup de théâtre final. Le déroulement et les éléments du récit restent de facture absolument classique. Tout est exécuté avec doigté et une grande sûreté ; le filmage, le montage dynamique, l’emploi optimal de la musique, rendent l’expérience prenante sinon terrifiante. Parmi les caractéristiques du giallo largement présentes ici, citons par exemple les plans subjectifs traduisant le point de vue du voyeur/tueur en train d’observer ses proies : cela deviendra un des gimmicks du « slasher cinéma ». De tels accents (et accès) se combinent à merveille dans la longue séquence finale située dans une vaste et vieille maison. Suspense ininterrompu dans lequel est engluée l’héroïne qui assiste, impuissante, aux horribles activités du meurtrier. On trouve dans « Torso » une parfaite adéquation entre érotisme, concupiscence masculine, pulsion scopique, et besoin de tuer. Le meurtre comme exutoire des désirs inassouvis : une vieille rengaine, certes, mais une source inépuisable de littérature, et bien sûr du cinéma. A notre époque néo-moraliste cela frise le sujet tabou. Mais quoi qu’il en soit, sans frustration (sexuelle), pas de thriller, pas de Hitchcock.
« Torso » de Sergio Martino. Italie, 1973, 1 h 30
DVD – Ed. The Ectasy of films
vodcinéma L'Humanité
Noirmoutier : les écrivains dans l’île
Nos recommandations culturellesUn nouveau festival organisé par les créateurs d’ Écrivains en bord de mer se tient ce week-end dans l’île. 8 écrivains invités pour cette nouvelle édition
Alain NicolasUn week-end de pentecôte à Noirmoutier, il y a les plages, les crustacés… et maintenant, les livres. Bernard et Brigitte Martin, les créateurs des éditions joca seria et d’ Écrivains en bord de mer ‑dont la 26 èmeédition se tiendra le 8 juillet à La Baule –ont décidé de faire vivre dans l’île un nouveau festival littéraire.
Ces rencontres ne sont pas une déclinaison d’un événement qui a fait ses preuves, encore moins une anticipation de ce qui aura lieu un mois plus tard sur le continent, mais se jouent sur un concept différent : « recevoir des auteurs dont les œuvres récentes ont un rapport de près ou de loin avec la mer ».
L’ambition, cependant, reste la même : allier qualité et décontraction, faire mieux connaître les auteurs confirmés, et donner aux lecteurs l’occasion d’entendre les nouvelles voix qui feront la littérature de demain.
On découvrira ainsi des auteurs qui pour la plupart sont familiers aux lecteurs de l’Humanité : Abigail Assor, Emmanuelle Bayamack-Tam (prix Étonnants Voyageurs 2013, prix du Livre Inter 2019), Aliona Gloukhova, Elitza Gueorgieva, Victor Jestin, Nathalie Kuperman, Hugo Lindenberg (prix du Livre Inter 2021), Guillaume Poix.
Le comédien Yves Arcaix lira des textes des auteurs invités
On assistera à la projection du film d’Elitza Gueorgieva « Notre endroit silencieux »
Si l’on en juge par le succès connu par les réalisations des organisateurs, c’est pour Noirmoutier qu’il faudra s’embarquer ce week-end.
Du 4 au 6 juin
Salle du Blanc-Moutier 85330 Noirmoutier-en-l’Île
En partenariat avec la librairie Trait d’Union
Programme et infos : http://noirmoutier-festival-litteraire.fr/
festivalLittérature L'Humanité
Musique. Des légendes aux jeunes stars, ils chantent l’Algérie
Nos recommandations culturellesCe coffret de 5 CD célèbre les 60 ans de l’indépendance de l’Algérie. L’occasion de découvrir un répertoire d’une immense richesse avec Remitti, Rachid Taha, Louiza…
Fara C.Au gré de 100 titres enregistrés par des figures majeures algériennes, la plantureuse anthologie l’Algérie en chansons braque les feux sur un répertoire d’une immense richesse. Le producteur Michel Levy l’a conçue avec passion et minutie, sa façon de célébrer les 60 ans de l’indépendance de l’Algérie. Au fil des 5 CD de ce coffret disponible quasiment partout (disquaires, grands magasins, Internet), défile la musique algérienne à travers la majesté des voix qui la portent.
On est toujours aussi ému à l’écoute des légendes disparues, l’insoumise pionnière du raï Cheikha Remitti, le fleuron du chaâbi Dahmane El Harrachi, Idir (dans un superbe duo avec Nassima), le poète-ouvrier Slimane Azem, qui nous serre le cœur avec sa complainte Algérie mon amour, le porte-flambeau d’un art engagé Djamel Allam, Rachid Taha (sa reprise de Ya Rayah, dédiée aux migrants et extraite de l’un de ses derniers concerts en 2016), les artistes que l’extrême intolérance a assassinés tels Matoub Lounès (Aurifur) et Cheb Hasni, avec son ode bouleversante Baïda mon amour…
Les artisans contemporains de la belle geste musicale algérienne sont là, bien sûr : l’incontournable Khaled, le phare berbère Takfarinas, le tandem Sahraoui et Fadela, le groupe Raïna Raï, qui, dans les années 1980, a révolutionné le raï en y injectant du rock.
Les femmes entrent en piste
Les jeunes stars d’aujourd’hui brillent également, à l’instar de Cheb Hamidou, vedette du new raï. Avec Cheb Aïssa, le raï brasille au son des guitares de Chico & the Gypsies. Ailleurs, les arabesques mélodiques de Moumen s’acoquinent avec le rap de Rim’K. Via des divas humbles et magistrales, comme Fadila Dziria, Line Monty, Chaba Zahouania, Malika Domrane ou Louiza, les femmes entrent en piste, somptueusement. Bref, l’Algérie en chansons réjouira les mélomanes de tous âges et amateurs de tous styles. On est emmené sur des sentiers que l’on connaît parfois peu, mais dont la beauté singulière enchante.
MusiqueAlgérie L'Humanité
Regard très aigu sur l’éternel masculin
Nos recommandations culturellesLittérature La romancière irakienne Alia Mamdouh, qui vit aujourd’hui en France, n’a pas froid aux yeux. Elle s’attaque, avec verve, à la racine du mâle.
Muriel SteinmetzÉcrivaine irakienne en exil (elle vit aujourd’hui en France, après la Grande-Bretagne et le Maroc), Alia Mamdouh est l’une des grandes voix féminines de la littérature du monde arabe. Son œuvre est riche de deux recueils de nouvelles publiés dans les années 1970 et de plusieurs romans, dont la Naphtaline (1996), récit autobiographique d’une enfance à Bagdad au début des années 1950, sans oublier la Passion (2003) et la Garçonne (2012), tous chez Sindbad/Actes Sud.
Avilissement libidinal
Censurés en Irak, ses livres y circulent sous le manteau. Sarmad, le protagoniste de Comme un désir qui ne veut pas mourir, vit de traductions à Londres. Le roman s’ouvre sur une scène mémorable. Sarmad (qui dit « je ») constate un matin que sa verge a disparu ! Son médecin pakistanais pose un diagnostic d’ordre sociologique et psychologique, qui conduit « infailliblement vers les chemins escarpés de la politique ». L’avilissement « libidinal » de Sarmad ne désigne-t-il pas le dépérissement du pays natal ? Le membre enfui serait la métaphore de l’Irak actuel. Ancien du Parti communiste, Sarmad a été trahi par son frère, haut responsable des services de sécurité, qui lui a volé Alef, son grand amour. Quelle catastrophe pour un macho à l’appétit sexuel débridé ! Tout part donc va à vau-l’eau, y compris son labeur de traducteur. Il ne s’exprime plus que par balbutiements.
« Un fruit salé... à éplucher »
Ses « hormones de gauche » mal en point, quasi aphone, orphelin d’une idéologie ruinée par reniement et implosion, Sarmad est atteint de nostalgie rageuse. D’où le passage en revue, scruté au plus près, des corps – et des têtes – de sa vie amoureuse passée. Viennent à tour de rôle à la barre – mentale – trois femmes de sa vie, dont Kita, femme libre venue d’Allemagne de l’Est, fustigeant en public son immaturité de militant (« créature inachevée et qui, ne supportant pas de rester à l’intérieur de lui-même, fuit en sautant perpétuellement vers les autres »). Il y a Fiona l’Écossaise, l’initiatrice à l’odeur chavirante, qui sut faire de lui « un fruit salé qu’il ne restait plus qu’à éplucher »…
Alia Mamdouh, à la langue polysémique incandescente, n’a pas froid aux yeux dans la vision sans frontière des « bases de la domination sexuelle en tous temps et tous lieux ». Sarmad signifie « éternel ».
Littérature L'Humanité
Deux ans après le Ségur, les travailleurs du social ne voient toujours rien venir
ReportageÉducateurs spécialisés, assistantes sociales, travailleurs en établissements spécialisés… Ils ont à nouveau battu le pavé cette semaine pour obtenir des revalorisations de salaires et plus de moyens pour leurs secteurs essentiels.
Deux ans après le Ségur de la Santé, les travailleurs du social et du médico-social n’ont toujours pas tous eu droit à la reconnaissance de leur rôle lors de la crise sanitaire. Infatigables dans leur quête de reconnaissance de leurs métiers essentiels, les éducateurs spécialisés, assistantes sociales ou psychologues ont à nouveau battu le pavé cette semaine. Comme à Paris, ce mardi, ils ont exigé d’avoir accès aux revalorisations salariales post-Ségur, mais pas seulement.
La crise covid a accentué le manque de moyens, dégradant les conditions de travail. Pour ces deux collègues de la protection sociale à l’enfance venues de Seine-Saint-Denis pour manifester, « à aucun moment pendant la crise covid, on a pensé à ces gens qui continuaient de travailler comme les travailleurs sociaux, dans les foyers, aux domiciles des gens. Tous ces travailleurs essentiels, mais qu’on ne voit pas », expliquent-elles, estimant être les grands « oubliés de la société ». Adrien Fabris, qui travaille comme éducateur spécialisé dans le champ du handicap mental, souligne : « J’aime profondément mon métier, mais il y a une limite à tout. Plus que je l’aime, j’ai envie de défendre ce métier et avant tout défendre les personnes qu’on accompagne. Le principal, ce sont les personnes qu’on accompagne au quotidien. Pour les aider il faut qu’on soit là et pour être là, il faut qu’on puisse recruter et travailler.»
Or, les renforts n’arrivent pas, faute de salaires attractifs. «Sy mboliquement, le fait de ne pas être revalorisés nous montre quelque chose en termes de reconnaissance », déplore Adrien Fabris.
Depuis 2020, une partie du secteur de la santé a certes touché la revalorisation salariale de 183 euros. Si cette augmentation a été un peu élargie à d’autres personnels par l’ancien premier ministre Jean Castex en février, nombre de salariés en sont toujours privés. « Encore une fois, malgré ce décret, on se rend bien compte que les agents des collectivités territoriales n’ont pas été pris en considération. Nous ne sommes toujours pas inclus dans le Ségur. À tous les niveaux : autant chez les infirmières que les assistantes dentaires, les médecins, psychologues et psychiatres », remarque Émilie Seddik, secrétaire médicale au centre municipal de santé de Montreuil. « Les personnels administratifs ne sont même pas reconnus comme secrétaire médical dans la fonction publique territoriale. On ne parle absolument pas de nous pour le Ségur », relève-t-elle.
De la fonction publique aux associations à but non lucratif, l’exigence est la même pour tout le monde. Carlos Parada, psychiatre et responsable d’un externat médico-pédagogique, résume : « On veut ces 183 euros pour tout le monde sans distinction de fonctions. Le mépris pour nos salaires, c’est le mépris pour nos patients. »
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En Allemagne, le retour en force des revendications salariales
ActuPouvoir d’achat Sur fond d’inflation record et d’explosion des loyers, les mouvements sociaux se multiplient outre-Rhin. Les sidérurgistes ont ainsi débrayé sur plusieurs dizaines de sites, les 1er et 2 juin, pour exiger plus de 8 % d’augmentation.
Bruno OdentLes bras de fer se multiplient en Allemagne sur la question des salaires. À l’initiative du syndicat de la métallurgie IG Metall, plusieurs dizaines d’entreprises ont ainsi débrayé, les 1er et 2 juin. Le mouvement est parti des revendications des sidérurgistes, en pleine négociation pour la refonte de leurs accords tarifaires de branche (proches de ce que sont les conventions collectives de ce côté-ci du Rhin). IG Metall revendique une hausse générale des rémunérations de 8,2 %. La partie patronale s’arc-boute sur le versement d’une prime unique de 2 100 euros pour l’année en cours. « Nous ne nous laisserons pas acheter cette négociation par le versement d’une telle prime », a souligné Knut Giesler, chef négociateur du syndicat pour toute la région nord-ouest de l’Allemagne. Le syndicat entend obtenir par ces grèves dites d’avertissement une hausse conséquente des salaires mensuels, conforme aux somptueux bénéfices engrangés dans la dernière période par les entreprises du secteur. Il demande également la transformation des emplois précaires obtenus par sous-traitance en postes sous contrat à durée indéterminée et intégrés dans le statut tarifaire général.
Le climat social pourrait se tendre encore davantage
Les producteurs d’acier ne sont pas les seuls à monter au créneau sur le front des salaires. Des débrayages ont eu lieu également ces jours-ci dans le reste de la métallurgie. Des salariés de plusieurs concessionnaires de grands groupes automobiles ont lancé ainsi leurs propres grèves d’avertissement. Comme à Stuttgart, à deux pas de l’usine de Sindelfingen, l’un des principaux sites de production des automobiles Mercedes du groupe Daimler. Là aussi, les salariés revendiquent une hausse de plus de 5 % de leur rémunération mensuelle.
En fait, on assiste depuis quelques semaines à une recrudescence de mouvements de ce type. Dans de très nombreux secteurs, de la chimie à la construction en passant par les banques et assurances, les travailleurs et leurs syndicats ont révisé leurs revendications à la hausse et affichent un regain de combativité. L’inflation record (plus de 8 % sur un an) qui rogne sévèrement le pouvoir d’achat est passée par là, alimentant inquiétudes et mécontentement. La confédération DGB exige depuis quelques semaines que les accords tarifaires traduisent au moins une « indexation des salaires sur les prix ».
Le climat social pourrait se tendre encore davantage dans les jours qui viennent à la suite de la décision du groupe Vonovia, le plus gros mastodonte allemand de l’immobilier, d’augmenter prochainement de façon très sensible le prix des loyers pour, dit-il, sous la pression des actionnaires, s’ajuster sur… l’inflation. Les travailleurs allemands, qui sont encore très majoritairement des locataires, devraient ainsi voir leurs revenus réels encore amputés. Car, une hausse de la rente locative décrétée par le leader du secteur aura naturellement pour conséquence de pousser l’ensemble des prix vers de nouveaux sommets. À un moment où les prix des logements ont déjà été propulsés en Allemagne au niveau des centres urbains européens les plus chers.
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Les parfumeuses ne peuvent plus sentir leurs bas salaires
ActuCommerce En grève nationale il y a une semaine, les salariées de Marionnaud, en très grande majorité payées au Smic, espèrent que les négociations annuelles obligatoires aboutiront à une revalorisation digne.
Marie Toulgoat« E n 2014, les salaires ont été augmentés de 40 euros par mois, nous n’irons pas en dessous », indique Marilyn Gentil, déléguée syndicale CGT Marionnaud. À la veille de la seconde session des négociations annuelles obligatoires, ce mercredi, l’intersyndicale Unsa, CFDT, CGT, CFE-CGC de l’enseigne de parfumerie s’apprête à reprendre les armes. Il y a une semaine, mardi 24 mai, les salariées de la marque – en écrasante majorité des femmes – menaient un mouvement de grève inédit, le premier en dix ans. Environ 40 % des 420 points de vente gardaient leurs portes closes, tandis que plus de 200 employées se rejoignaient devant le siège de l’entreprise pour clamer leur colère. Une semaine plus tard et après le succès de la mobilisation, l’objectif n’a guère changé pour les organisations syndicales : grappiller coûte que coûte une revalorisation des rémunérations, malgré la posture inflexible de la direction.
La question est devenue une nécessité : les employées de Marionnaud doivent aujourd’hui se contenter de salaires insignifiants et sont contraintes de vivre l’intégralité de leur carrière au Smic. Certaines directrices adjointes de magasin, malgré leurs fonctions d’encadrantes, ne gagnent que 1 700 euros brut par mois . « 75 % des salariées sont payées au Smic, même après vingt-cinq années d’ancienneté. Il n’y a aucune reconnaissance de l’expertise à long terme », indique l’Unsa dans un communiqué. Bien que les salaires soient gelés depuis 2014 au sein de l’enseigne, la direction de Marionnaud n’a proposé que 5 euros d’augmentation des rémunérations lors de la première session des négociations annuelles obligatoires, il y a quelques jours. Indigne pour les organisations syndicales et les salariées, réunies devant leurs magasins la semaine dernière. « Nos salaires ne sont pas du luxe », pouvait-on lire sur les pancartes brandies de certaines d’entre elles.
Charge de travail décuplée et harcèlement
D’autant plus que, en dépit de salaires invariablement bas, les conditions de travail n’ont de cesse de se dégrader. Contraintes par les sous-effectifs chroniques à accélérer les cadences, les conseillères en boutique doivent également assurer l’entretien des magasins, la sécurité, le nettoyage et la manutention. Une charge de travail décuplée, doublée d’une surveillance de tous les instants par la direction, voire de harcèlement. « Les managers guettent grâce aux codes caisses qui vend quoi et en quelle quantité. Ils surveillent que les vendeuses écoulent bien les produits qu’on leur demande de vendre », explique Marilyn Gentil. « La conséquence, c’est que de nombreuses salariées décident de démissionner. Il y a aussi beaucoup de ruptures conventionnelles. »
Ce mercredi, les organisations syndicales attendent donc une proposition de la part des dirigeants à la hauteur du travail effectué par les salariées. En cas de conflit persistant sur la question des rémunérations, la CGT n’exclut pas d’appeler à un nouveau mouvement de grève lors du très animé week-end de la Fête des pères.
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Mobilisation pour les salaires : « Sans nous, personne n’aurait d’électricité »
ReportageMobilisation En lutte pour de meilleurs salaires depuis plus de trois mois, les agents de maintenance de Réseau de transport d’électricité du site de Saint-Sébastien s’attaquent désormais, avec les autres syndicats et salariés des industries électriques et gazières, à la revalorisation de la branche. Une manifestation nationale est prévue le 2 juin.
Clotilde MathieuSaint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique), envoyée spéciale.
Ce 21 février, des barnums à l’effigie de la CGT mines-énergie sont déployés devant l’entrée du centre de maintenance RTE (Réseau de transport d’électricité), ex-EDF, à Saint-Sébastien en Loire-Atlantique. Il est 7 heures du matin. Les grévistes, presque uniquement des techniciens de maintenance, sont loin de se douter qu’une fois lancée, leur lutte contaminera la France entière.
Le 0,3 % d’augmentation générale des salaires proposé par la direction, quelques jours plus tôt, après dix années de gel, a été un véritable électrochoc. L’ « insulte » de trop. Déjà, l’an dernier, ceux qui travaillent en haut des pylônes, parfois sous haute tension, l’avaient eu mauvaise de recevoir la même prime de 200 euros que les autres. Pourtant, alors que leurs collègues et une grande partie des Français s’étaient cloisonnés chez eux, ceux-là continuaient d’arpenter le territoire dans leur camion, se logeant bon gré mal gré et avalant leur repas sur le pouce, pour assurer la continuité du service public malgré la fermeture des restaurants, hôtels et aires d’autoroute.
Or, sans eux, « personne n’a d’électricité », s’amusent Xavier, David, Stéphane et Benoît (1). Leur travail est méticuleux et le risque élevé : avec 400 000 volts à gérer, mieux vaut ne pas se louper. À cela s’ajoutent les astreintes et, pour certains, l’obligation d’habiter à dix minutes d’un poste. Des essentiels qui assurent que l’énergie produite par la centrale thermique, électrique, le barrage hydraulique ou un champ éolien ou solaire soit transportée via d’immenses câbles, pour ensuite être distribuée à nos domiciles.
Pour se hisser tout en haut et manipuler ces drôles de colliers de perles qui parcourent nos territoires, les agents sont formés pendant « quatre à cinq ans », explique Éric Dessort, représentant syndical CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Pourtant, relève Francis Casanova, le délégué syndical central CGT, « notre niveau d’embauche, niveau bac, est à peine au-dessus du Smic », supérieur de 34 euros par mois exactement. Très loin du salaire du premier dirigeant, Xavier Piechaczyk, qui palpe un fixe annuel de 262 500 euros, soit 21 875 euros brut par mois, auquel s’ajoute une part variable de 105 000 euros, soit une rémunération globale de 367 500 euros à l’année. « Si les écarts de salaires vont de 1 à 7 dans l’entreprise, en revanche les primes individuelles à la performance vont de 1 à 26 », décrypte le représentant de la CGT.
661 millions d’euros de bénéfices en 2021
Avec des salaires compris entre 1 400 et 1 700 euros net après dix ou vingt années d’ancienneté, syndiqués ou pas, les quatre agents de maintenance de l’Ouest n’ont pas hésité à se mêler à la lutte. Très vite, la revendication d’une hausse des salaires de 5 % et une reconnaissance des compétences sur les grilles ont rejoint leurs aspirations. D’autant qu’en 2021, RTE a réalisé 661 millions d’euros de bénéfices (+ 27 %) et a versé 397 millions d’euros en dividendes, soit 60 % du résultat net, rappelle la CGT dans son communiqué. Quelques jours après le début du mouvement, la grève se massifie. Sur 100 personnes à travailler sur le groupe de maintenance, une quarantaine se mettent rapidement en grève, à l’appel de la CGT, au rythme de deux heures par jour. Une semaine plus tard, le mouvement fait tache d’huile. Les agents du site d’Orléans installent à leur tour un piquet de grève, rejoignant ensuite ceux de Bretagne, de Saumur ou encore de Lyon… Pour autant, la direction n’ouvre pas sa porte.
Les semaines passent, les mois aussi. Et toujours rien. Le 15 avril, un mois, trois semaines et quatre jours après le début du mouvement, une première réponse leur est adressée avec l’envoi de CRS sur le site de Saint-Sébastien pour déloger les grévistes. Idem à Saumur et Orléans, où les agents se sont fortement mobilisés. Une première dans l’histoire sociale de l’entreprise. Malgré les intimidations, les tentatives de pourrissement du mouvement en jouant la montre, la grève se poursuit, obligeant la direction à ouvrir le dialogue. Un protocole de sortie de crise est proposé à la CGT, le 15 mai. Une « nouvelle insulte », puisqu’il « ne prévoit qu’une petite augmentation pour 160 à 200 salariés particulièrement mal payés au regard de leurs compétences », raconte Francis Casanova. Pour rappel, les agents affectés à la maintenance sont 3 000. « Cela ne représenterait qu’environ 5 % du personnel concerné par la mobilisation », poursuit le syndicaliste. Les négociations salariales devront finalement attendre l’été, et surtout « les mesures gouvernementales relatives au pouvoir d’achat », explique Francis Casanova. « Une manœuvre grossière », poursuit-il.
Face au mépris, écœurés, certains agents n’hésitent plus à se reconvertir, à partir. Le statut qui offre notamment la sécurité de l’emploi ne suffit plus. Les grévistes citent le prochain départ d’un de leurs collègues, meilleur ouvrier de France, qui deviendra bientôt électricien à son compte. Le mouvement est surtout visible chez les jeunes qui « regardent particulièrement le bas de la fiche de paie », constate Frédéric Wallet, secrétaire général CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Sur « une ligne », un quart des effectifs ont quitté l’entreprise. « Notre statut n’est pas un privilège, insiste Xavier, sinon notre direction ne nous obligerait pas à mettre sur nos camions que RTE recrute et les jeunes se bousculeraient. »
Depuis le 15 mai, un deuxième acte se prépare. Malgré la perte de salaire d’environ 350 euros qu’implique la grève, calcule David, les agents de maintenance ne veulent rien lâcher. D’autant qu’ils ont entendu Bruno Le Maire, ministre de l’Économie tout juste reconduit dans ses fonctions, assurer qu’ « il faut que le travail paye, paye bien et garantisse à tous nos compatriotes la dignité dans leur existence. Les entreprises qui peuvent augmenter les salaires doivent augmenter les salaires ». Les débrayages quotidiens vont laisser place aux actions plus ponctuelles et se concentrer au niveau de la branche, cette fois en intersyndicale. Le 12 mai, une réunion avec les représentants patronaux des industries électriques et gazières, dont fait partie RTE, s’est soldée par un échec. Après une hausse de seulement 0,3 %, octroyée en début d’année, « les employeurs ont refusé toute mesure de branche » sur les salaires, notent les organisations syndicales CGT, CFE-CGC, CFDT, FO dans un communiqué commun. Celles-ci appellent à faire grève le 2 juin et réclament une revalorisation de 4,5 % des salaires. Une nouvelle étape, avant celle des retraites, lancent en cœur Xavier, David, Stéphane et Benoît.
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Face à l’inflation, la Nupes dévoile son plan d’urgence
ActuPouvoir d’achat La coalition de gauche a présenté, mercredi, les mesures qu’elle mettrait en place dès cet été en cas de victoire, le 19 juin. Le gouvernement a, lui, repoussé ses annonces.
Florent LE DU« F i nalement, il n’y aura que notre plan, ça tombe bien, c’est celui que nous comptons faire appliquer en juin. » Jean-Luc Mélenchon et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) avaient prévu de présenter une alternative au plan d’urgence pour le pouvoir d’achat du gouvernement d’Élisabeth Borne. Celui-ci, qui doit comporter plusieurs mesures pour contrer l’augmentation des prix, a finalement été reporté à l’après-législatives. Le chef de file de la Nupes, qui a maintenu sa conférence de presse mercredi, a son avis sur ce report : « Le gouvernement n’a aucune idée sur la manière de faire face à la situation ! » lance-t-il. Plus encore, il « soupçonne » l’exécutif « d’attendre les élections législatives pour faire le rattrapage des prix » annoncé par Jean Castex, alors premier ministre, lors du lancement du « bouclier énergie ». Car, sans s’attaquer au cœur du problème, « ce n’est pas tenable, sur la base du Trésor public, de continuer à compenser les augmentations », juge-t-il. L’inflation, selon l’insoumis, n’est pas « la conséquence d’une boucle perverse entre les prix et les salaires », mais « d’aspects purement spéculatifs, de surprofits et de l’interruption des chaînes de production mondiales ». Et la Nupes compte bien s’y attaquer : « L’idée centrale, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre », résume Jean-Luc Mélenchon.
blocage des prix, interdiction des coupures d’énergie...
La première des mesures sera un blocage des prix de l’énergie mais aussi des tarifs des produits de première nécessité, alors que « les gens sont étouffés quotidiennement à chaque fois qu’il faut faire les courses ou le plein », justifie l’insoumise Clémence Guetté. En cas de victoire en juin, la gauche promet de procéder par décret, comme le permet le Code du commerce en cas de circonstances exceptionnelles. La Nupes cherchera ensuite à pérenniser ce blocage : « Un bouclier prix est déjà mis en place dans les territoires d’outre-mer, développe Clémence Guetté. L’idée est de former un panier de produits dont les prix seront contrôlés. »
Pour l’énergie, la coalition de gauche prévoit aussi d’abolir par la loi les coupures et réductions de puissance de l’électricité en instaurant une première tranche gratuite de « consommation de première nécessité », par décret. Afin de garantir l’accès aux réseaux de transport, elle propose aussi de créer un « billet unique pour les jeunes » et un pôle public de la mobilité qui « garantira qu’aucune petite ligne ne ferme », voire que celles supprimées soient rouvertes. Le logement, qui représente « 30 % des revenus » des locataires, n’est pas laissé de côté, avec « un nouvel encadrement des loyers » étendu à l’ensemble du territoire et prévu « à la baisse » dans les métropoles où la spéculation fait rage.
Création de l’impôt universel pour les entreprises
L’augmentation des salaires est également au cœur de ces mesures d’urgence pour le pouvoir d’achat. Outre l’augmentation du Smic à 1 500 euros prise par décret, la Nupes entend organiser une conférence salariale par branche pour renégocier les grilles de salaires. « À l’initiative de l’État, cela fonctionne, comme on a pu le voir récemment avec l’hôtellerie », fait valoir l’écologiste Éva Sas. La limitation des écarts de rémunération de 1 à 20 est aussi au programme, comme l’égalité professionnelle femmes-hommes, avec la création d’une « commission de contrôle dans les entreprises » et des sanctions augmentées pour celles qui ne respectent pas la règle . « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », insiste le communiste Ian Brossat, détaillant l’instauration d’ « une garantie dignité, avec l’objectif qu’aucun Français ne vive en dessous du seuil de pauvreté de 1 063 euros » et d’ « une allocation d’autonomie pour tous les jeunes à partir de 18 ans ».
Par ailleurs, le point d’indice des fonctionnaires serait relevé de 10 points. « C’est 10 milliards d’euros, soit le rendement de l’ISF, avec un barème renforcé », précise Julien Bayou, secrétaire national d’EELV. L’« allocation d’autonomie pour les jeunes » serait, elle, compensée par la création de l’impôt universel pour les entreprises. Quant à l’augmentation des pensions de retraite à hauteur du Smic revalorisé, d’un coût de 25 milliards d’euros, elle serait financée par les cotisations sociales de revenus aujourd’hui exonérés (dividendes, intéressement, participation, épargne salariale, heures supplémentaires). « La Nupes, c’est un Robin des bois légal, sourit Julien Bayou. Le fait de ne plus faire cotiser les plus riches sape les fondements de notre démocratie et le consentement à l’impôt. » Un paramètre que le gouvernement Borne, sciemment, ne prend pas en compte.
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La bonne nouvelle. Pour les petites mains de Vuitton, l’affaire est dans le sac
ActuStéphane GuérardMégoter sur les augmentations d’ouvrières qui produisent des sacs Louis Vuitton entre 1 000 et 5 000 euros l’unité ? L’image de marque d’Arco Châtellerault commençait à pâlir alors que les ouvriers du site (1 000 salariés, dont 720 CDI), principalement des femmes payées en moyenne 1 350 euros mensuels, s’étaient mis en grève pour obtenir une augmentation significative. Lundi, à deux jours de la venue de hauts cadres du groupe de Bernard Arnault – l’homme qui a touché un Smic par minute en 2021 –, la direction s’est rendue à un compromis avec les représentants du personnel. « Sous-traitants, oui, sous-payés, non merci ! Grâce à la mobilisation, nous avons obtenu de très belles avancées », s’est réjoui Pascal Rouger-Cagé (CGT) dans Centre Presse. Résultat : 100 euros net de plus par mois ; majoration de 25 % des heures de nuit ; maintien de la prime d’assiduité ; forfait mobilité de 100 euros par an ; une journée par enfant malade par an rémunérée. Mardi, les couturières ont repris le travail « dans l’apaisement ».
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Emna Charrad, une vie en miettes
Un jour avecCette femme de ménage de 64 ans a vu les employeurs défiler à l’université Sorbonne Nord de Villetaneuse au gré des attributions de marchés publics. Elle se mobilise pour des salaires et conditions de travail dignes.
Rosa MoussaouiElle travaille ici depuis près d’un quart de siècle ; à 64 ans, elle s’use encore à la tâche. L’horizon de la retraite est incertain : l’an prochain, peut-être, sans espoir de percevoir une pension décente, après une vie de travail pénible. Emna Charrad est femme de ménage à l’université Sorbonne Nord de Villetaneuse, en Seine-Saint-Denis. Avec ses collègues, ce jeudi, elle a posé seaux, chiffons et balais, pour 59 minutes : ces travailleuses exigent de leur employeur, le groupe Agenor, un salaire meilleur, des conditions de travail moins éprouvantes et, surtout, qu’on les respecte, que cessent les injonctions et les brimades. « Cette société nous en fait voir de toutes les couleurs. Avant, c’était Arcade, Arc-en-ciel, puis Derichebourg. Agenor, c’est le pire, soupire-t-elle. Ils nous menacent, nous chargent de travail. J’ai douze salles de cours à faire chaque jour. Ils nous obligent à travailler de 6 heures à 9 heures, puis de 17 heures à 20 heures, alors que l’université ne s’oppose pas au regroupement de nos heures le matin : ils savent qu’on fait bien notre travail et ça ne change rien pour eux. » Ce fractionnement du temps de travail rend la vie impossible à celles qui habitent loin, à Aubervilliers, Dugny, Noisy-le-Sec, contraintes à d’épuisants allers-retours en transports en commun. Il est arrivé que certaines femmes de ménage prennent l’initiative de faire leurs six heures d’affilée pour desserrer les contraintes que cette organisation du travail impose à leur vie privée et familiale : elles ont aussitôt écopé d’avertissements.
« ils ont un mépris pour nous… »
Emna décrit l’indifférence qui entoure son travail, indispensable à la vie sociale mais invisibilisé. Elle met en cause un management brutal, autoritaire, dit travailler sous pression, dans l’angoisse permanente de sanctions toujours prêtes à tomber. « La cheffe d’équipe fait peur aux gens. Elle nous humilie. Elle a cassé le chantier », accuse-t-elle. « Ces travailleuses essentielles sont l’objet de brimades, sans aucun égard pour leur dignité. On les prend pour des serpillières », confirme Selim Hocini, de l’union locale CGT.
Sous les verrières du forum, vêtues de leurs blouses gris et fuchsia, les femmes de ménage sont rassemblées, serrées les unes contre les autres, discrètes mais fières du défi que cette mobilisation lance à leur employeur. Des représentants des personnels de l’université défilent au micro pour dire leur solidarité. La tête à leurs examens, les étudiants, pressés, jettent au passage un regard surpris vers cet inhabituel tintamarre. Autour des grévistes, leurs homologues travaillant pour la municipalité de Villetaneuse, en blouses bleues, sont venues les soutenir à l’appel de la CGT. Parmi elles, Odile, cheveux blonds et courts, regard clair, verbe mordant, le poignet serré dans une orthèse. Elle souffre d’un syndrome du canal carpien, un trouble musculo-squelettique jamais reconnu jusqu’ici dans son cas comme maladie professionnelle. D’une chute au travail, voilà quatre ans, elle a aussi gardé quatre vis dans l’épaule. Elle a commencé à travailler à 16 ans. Âgée de 60 ans, elle ne peut pas encore partir à la retraite : ses années d’apprentissage et l’arrêt de travail de deux ans consécutif à son accident sont déduits du cumul de ses annuités. Les mêmes mots viennent aux deux femmes pour décrire leur condition : « Ils ont un mépris pour nous… »
la mieux armée du groupe
Amplifiés par les mégaphones des militants CGT, les slogans fusent : « Ménage, esclavage ! », « Sous-traitance, maltraitance ! » Parmi les femmes de ménage du campus, pour la plupart originaires d’Afrique, certaines n’ont jamais emprunté le chemin de l’école : celles-là ne savent ni lire ni écrire. D’autres maîtrisent mal la langue française et moins encore le jargon administratif. L’une d’entre elles, racontent les grévistes, a été invitée à signer une lettre de démission dont elle n’avait même pas pu décrypter le sens. Venue au début des années 1980 du sud de la Tunisie, Emna semble la mieux armée du groupe, la moins vulnérable. C’est elle qui a convaincu ses camarades de se mobiliser. Elle a poussé alors la porte de l’union locale CGT, qu’elle avait repérée dans sa rue. Elle ne le regrette pas : « On n’avait jamais trouvé un syndicat qui nous défende comme ça. » « On ne demande pas grand-chose : du respect, travailler 35 heures, gagner un peu mieux notre vie, sourit-elle. Mon mari est malade, il ne travaille plus, je gère tout, je ramène le seul salaire à la maison. Je gagne 1 100 euros par mois, avec un loyer de 700 euros. On a élevé nos enfants avec ces miettes-là. » Tout au bout d’une vie de labeur, Emna veut relever la tête.
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« On ne spécule pas dans le commerce équitable »
EntretienAlternative Le secteur, qui fête sa Quinzaine jusqu’à dimanche, a le vent en poupe et vient de franchir les 2 milliards d’euros de vente de ses produits. Sa déléguée générale, Julie Stoll, nous explique son contre-modèle propice à la lutte contre l’inflation.
Stéphane GuérardJulie Stoll Déléguée générale de Commerce équitable France
Toutes les filières alimentaires peinent face à la volatilité des cours. Toutes ? Non ! Un petit secteur fait bien mieux que résister aux ruptures de chaînes d’approvisionnement, à l’augmentation des prix de l’énergie et aux conséquences de la guerre en Ukraine. Le commerce équitable, goutte d’eau dans le commerce global, vient de franchir les 2 milliards d’euros de vente de ses produits en 2021. Voici ses recettes.
Comment expliquez-vous la croissance du commerce équitable (11 % par rapport à 2020) alors que tous les autres, y compris le bio, tirent la langue ?
Une des explications est liée à l’augmentation de l’offre provenant des productions des pays du Sud comme de France, qui rencontre la demande des consommateurs. Cela témoigne de l’engagement croissant d’entreprises qui comptaient déjà quelques produits labellisés et en ont créé d’autres, ou ont basculé l’ensemble de leurs gammes. Ce faisant, elles se mobilisent pour améliorer leurs relations avec leurs fournisseurs grâce aux contrats signés sur la durée fixant un niveau de rémunération des producteurs supérieur aux coûts de production, permettant à ces derniers de développer leurs activités.
Comment le secteur a-t-il résisté à l’inflation des coûts de production ?
Nous ne sommes pas dans une logique de production ou de commercialisation à moindre coût, ni de prix de vente faramineux rendant inaccessibles nos produits. Mardi, les cours du blé ont battu un record. Un tiers des activités sur ces marchés sont le fait d’acteurs financiers extérieurs au secteur qui tentent d’en profiter. Dans le commerce équitable, il n’y a pas de spéculation. Si les coûts de production augmentent, l’ensemble de la chaîne doit les prendre en compte. C’est le principe même de son fonctionnement, avec des discussions régulières pour fixer des prix d’achat permettant à chacun de se développer.
L’envolée des prix des hydrocarbures ne vous pénalise-t-elle pas non plus ?
Les cours alimentaires record sont aussi liés au renchérissement des intrants (engrais azotés, pesticides…) causé par les conséquences de la guerre en Ukraine. Mais nos filières étant quasiment toutes en bio, elles n’en souffrent pas. La force de nos productions animales est leur autonomie dans l’alimentation des bétails. Nos modes de production sont aussi moins gourmands en carburant que ceux de l’agriculture conventionnelle. Seuls les coûts de transport nous touchent vraiment. Mais les acteurs des filières équitables se connaissent bien mieux que ceux des filières conventionnelles. Leurs relations régulières leur ont permis d’éviter les ruptures d’approvisionnement.
À vous entendre, votre modèle alternatif fait ses preuves…
On voit bien que le système actuel fondé sur des marchés qui fixent les prix n’est pas bon. Notre modèle est atypique, mais il démontre qu’il est sain de réglementer les prix en intégrant les coûts de production d’un côté, de l’autre en limitant les coûts d’achat pour les consommateurs. C’est un modèle d’avenir, d’autant plus qu’il accélère la transition agroécologique. La contractualisation des prix offre une visibilité sur leurs rémunérations à des producteurs organisés collectivement et démocratiquement. Ceux-ci ne sont pas seuls et peuvent voir loin pour affronter la transition vers le bio.
Que réserve l’année 2022 ?
Ça ne marchera que si les consommateurs continuent d’adhérer à notre démarche et si les producteurs ne cèdent pas à l’appel des marchés pour profiter de l’envolée des cours. En ce sens, 2022 est un test pour la solidité des contrats entre acteurs de nos filières.
Que revendiquez-vous alors que les élections législatives approchent ?
Le commerce équitable se considère comme un amortisseur de crise : sa régulation des prix participe à l’atténuation de l’inflation. Un plan de développement relèverait de l’intérêt général. Il est incompréhensible que l’argent public s’en désintéresse et aille vers les productions dites de haute qualité environnementale avec des cahiers des charges moins exigeants. Comme il est incompréhensible que le même taux de TVA s’applique sur une tablette de chocolat dont la production participe à la déforestation, à la création de pauvreté et au travail des enfants aussi bien que sur une tablette produite selon les principes de l’agroécologie par des producteurs réunis dans des organisations démocratiques participant au développement de tous. La fiscalité devrait aller dans le sens de l’intérêt général.
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Les entreprises ont-elles les moyens d’augmenter les salaires ?
Le débatAlors que l’inflation atteint près de 5 % sur un an, la hausse des salaires, et en particulier du Smic, pour préserver le pouvoir d’achat est défendue par la gauche et les syndicats.
Pierre-Henri LabAprès les hausses de salaires, les entreprises ne peuvent distribuer que ce qu’elles gagnent. La prime Pepa est une réponse pour maintenir le pouvoir d’achat.
Éric Chevée, vice-président de la confédération des petites et moyennes entreprises, chargé des affaires sociales
L’Insee a annoncé une croissance nulle au premier trimestre 2022 et une inflation de près de 5 % en avril, en France. Et déjà, la consommation des ménages ralentit en raison d’une crainte vis-à-vis de leur pouvoir d’achat. Avec la hausse du Smic (+5,85 % en un an), 85 % des branches professionnelles sont en deçà de ce seuil alors qu’elles viennent, pour certaines d’entre elles, de finaliser leurs négociations annuelles sur les salaires. Les entreprises sentent monter la pression autour des salaires. Bien évidemment, elles respectent le Smic, mais c’est autrement plus contraignant d’ouvrir une nouvelle négociation salariale qui impactera toute la grille de salaires.
Principe de réalité oblige, l’entreprise ne peut augmenter les salaires que lorsque c’est possible, car elle ne peut distribuer que ce qu’elle gagne. Une augmentation des salaires induit une hausse des cotisations sociales. Les entreprises, tous secteurs confondus, sont confrontées à une augmentation du coût de l’énergie et des matières premières nécessaires à leur activité, et parfois à des pénuries engendrant des surcoûts non négligeables. Par conséquent, les entreprises qui déjà subissent un ralentissement de leur activité soit réduisent leurs marges, soit augmentent leurs prix. Certaines sont inquiètes pour leur modèle économique, voire craignent pour leur pérennité.
Économie. Taux d’emploi, sous le record se cache une inquiétante réalitéPour autant, il est possible d’agir pour le pouvoir d’achat, l’entreprise pourrait recourir à la prime Pepa, si le nouveau gouvernement la pérennise. Cette prime, à l’initiative et à la charge de l’employeur, est exonérée de cotisations sociales dans certaines limites. La CPME soutient non pas l’augmentation de cette prime, mais son intégration définitive dans le Code du travail afin de donner une visibilité aux chefs d’entreprise en matière de politique salariale. Cela répondrait à une véritable attente des chefs d’entreprise en termes de baisse du coût du travail, mais également des salariés qui, par ce moyen, verraient leur pouvoir d’achat croître.
Le coût du travail en France, qui est bien supérieur à la moyenne européenne.
Tout cela est à mettre en relation avec le coût du travail en France, qui est bien supérieur à la moyenne européenne. Au-delà de l’exonération sur les bas salaires, il conviendrait, comme cela a été fait pour les impôts de production, de baisser les cotisations sociales assises sur le travail, notamment pour les rémunérations supérieures à 1,6 Smic ne bénéficiant plus d’allégements de charges sociales. La CPME appelle ainsi à une fusion des allègements de cotisations patronales en un dispositif unique et à les rendre progressives pour encourager les salariés à progresser au sein de l’entreprise et diminuer le coût de la main-d’œuvre qualifiée. Enfin, la CPME demande que soient réactivées la suppression des cotisations patronales et la défiscalisation des heures supplémentaires.
La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) attachera une attention particulière au projet de loi sur le pouvoir d’achat qui vient d’être annoncé pour que ses propositions soient prises en compte.
Les entreprises du CAC 40 peuvent augmenter les salaires. Une politique de réduction des taux bancaires permettrait aux PME de faire de même.
Nasser Mansouri-Guilani, économiste, membre honoraire du Conseil économique, social et environnemental
La hausse des salaires, surtout en bas d’échelle, est légitime et nécessaire socialement, économiquement et écologiquement. Elle permet de sortir de la trappe à bas salaires et de réduire les inégalités salariales et sociales. Elle génère une demande supplémentaire, indispensable pour soutenir l’activité économique. Elle permet aux travailleurs à revenus modestes de consommer mieux et d’avoir une vie décente. L’État, le plus grand employeur, doit assumer ses responsabilités et valoriser les traitements, surtout pour les basses catégories. Il doit aussi donner un coup de pouce au Smic. C’est indispensable pour dynamiser l’évolution salariale et aussi améliorer la situation des femmes, qui représentent 60 % des smicards.
D'où viennent les 80 milliards que vont distribuer les groupes du CAC40 aux actionnaires ?Face à ceux qui brandissent le chiffon du déficit budgétaire, rappelons que, pour soutenir l’emploi et l’activité économique, la hausse des salaires est autrement plus efficace que les dizaines de milliards d’euros d’aides accordées chaque année aux entreprises. Les entreprises ont les moyens d’augmenter les salaires. À l’instar de celles du CAC 40 qui s’apprêtent à verser 80 milliards d’euros à leurs actionnaires, soit 11 milliards de plus qu’en 2021. Entreprises qui paient aussi des salaires et primes exorbitants à leurs dirigeants.
Moins d’argent versé aux actionnaires et directions des entreprises, c’est plus de moyens pour augmenter les salaires. On nous dira : mais toutes les entreprises ne se trouvent pas dans la même situation que le CAC 40. Heureusement, sinon la situation économique et sociale serait pire encore. Ceci posé, les choses ne vont pas si mal pour les autres entreprises. L’indicateur qui en témoigne est le « taux de profit brut » (excédent brut d’exploitation). Pour l’ensemble des entreprises, ce taux est de 34,5 %, son niveau le plus haut depuis 1950.
Il conviendrait de baisser les cotisations sociales assises sur le travail.
Les mesures gouvernementales de soutien des entreprises ont contribué à améliorer les profits. D’où une autre piste d’action : conditionner les aides, entre autres et surtout, à la hausse des bas salaires. Autre levier : le coût des emprunts (intérêts et commissions). Il est généralement plus élevé pour les PME. Il est possible d’appliquer des mécanismes conduisant les banques à réduire ces coûts, ce qui permettra de faire des économies ; économies qu’on pourra utiliser pour augmenter les salaires.
Enfin, à ceux qui brandissent le chiffon de la compétitivité et le risque d’une dégradation du commerce extérieur, rappelons que le « coût du travail » a moins augmenté en France que dans les autres pays européens et que, selon plusieurs études, ce qui handicape les exportations françaises, c’est bien la « compétitivité hors coût », reflet de l’insuffisance de l’investissement dans les capacités humaines et l’innovation.
On voit bien que, dans tous ces domaines, il y a deux enjeux : le contenu des choix politiques, et le pouvoir de négociation des salariés et de leurs représentants. Bref, derrière la hausse des salaires, se profile aussi un enjeu de démocratie.
Pour aller plus loin
« Augmenter les salaires, c’est possible » sur le site cgt.fr
« L’impact de la hausse du prix de l’énergie » sur le site cpme.fr
Salaires et pouvoir d'achathausse des prixinflationrevalorisation du smic L'Humanité
L’inflation bat des records, les Français ajustent leurs achats
ActuConjoncture À 4,8 %, la hausse des prix devrait durer pour atteindre 5,4 % en juin ; 81 % des Français envisagent de limiter leurs dépenses, y compris les plus essentielles.
Clotilde MathieuHuile (7,2 %), viande (4,2 %), farine, pâtes, pain et céréales (4 %), café (6,2 %)… le prix des produits indispensables n’en finit plus de grimper. Vendredi, l’Institut national des statistiques et des études économiques (Insee) confirmait la tendance : la flambée des étiquettes continue. En avril, sur un an, ces produits ont augmenté de 4,8 %. Et encore, le mois d’avril a observé une diminution de 2,5 % des prix de l’énergie, avec la mise en place du « bouclier tarifaire » sur le gaz et l’électricité et de la « remise carburant ». Sans cela, l’inflation excéderait les 7 % en mai, en glissement annuel. Reste que les dispositifs gouvernementaux semblent bien maigres au vu de l’envolée des prix de l’énergie, qui ont malgré tout explosé de 26,5 % par rapport à 2021 et de 54,4 % pour le gaz.
Du jamais-vu depuis 1985, précise l’Insee. Malheureusement, la pente risque de s’accentuer. En mai, la progression des prix devrait dépasser le seuil des 5 %. Et probablement celui des 6 % en juin, selon certains prévisionnistes. Même si l’Insee estime, de son côté, que l’inflation sera, en juin, autour des 5,4 %. La machine s’emballe et l’inflation n’épargne désormais quasiment aucun produit, aucun secteur. À l’image des services dont les prix grimpent de 3 % sur un an, notamment au niveau de ceux du transport (+ 15,7 %), et plus particulièrement de l’aérien (+ 22,4 %). Les hébergements et prestations touristiques sont en forte croissance tarifaire (+ 19,6 %). Autant dire que le budget pour les vacances d’été sera conséquent.
La question de la vie chère
En pleine campagne législative, la question de la vie chère et des salaires va rythmer le mois qui vient. Si le blocage des prix est un élément de réponse, la hausse des salaires, des pensions et des minima sociaux est prépondérante (lire aussi page 23), rappellent les syndicats. Selon les chiffres de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), le salaire horaire de base de l’ensemble des salariés a progressé de 1,1 % au premier trimestre et de 2,3 % sur un an. Si bien que « sur un an et en euros constants, le salaire mensuel de base diminue donc de 2,3 % », relève la Dares. Dans le détail, en associant ces chiffres à ceux de l’Insee, la montée en flèche de l’inflation conduit à faire reculer le salaire des ouvriers de 2,2 %, celui des employés de 2 % et celui des professions intermédiaires et cadres de 2,7 % par rapport à 2021.
Une autre enquête montre l’effet de l’inflation sur le niveau de vie des ménages. Selon la dernière enquête Cofidis et CSA Research sur les stratégies financières des Français, ce sont 490 euros par mois en moyenne pour vivre convenablement qui manqueraient aux ménages. Une somme en hausse de 23 euros par rapport à l’édition 2021 du baromètre publiée en septembre 2021. Résultat, 8 consommateurs sur 10 affirment qu’ils vont être contraints de réduire leurs dépenses. Plus d’un Français sur deux envisage de rogner les sorties (55 %). Viennent ensuite les achats de vêtements (45 %), les voyages (41 %), suivis des loisirs (38 %) et des produits culturels (36 %). Pire, un Français sur quatre déclare limiter ses dépenses de chauffage, 23 % les dépenses d’alimentation et 20 % celles d’eau et d’électricité.
inflationhausse des tarifsSalaires et pouvoir d'achatinsee L'Humanité
Bricolage. Repeindre ses fenêtres : le b.a.-ba de la baie
ActuQuand une fenêtre en bois accuse le poids des années, il suffit parfois de la repeindre pour lui donner un petit coup de jeune ! Nos solutions pour rechampir comme un champion.
Marcel GuedjLe bois est chaleureux mais fragile. La peinture ne sert pas à l’embellir, mais à le protéger. Aussi, mieux vaut ne pas attendre qu’elle soit dégradée avant de la rénover.
Quelle peinture choisir ? Nous utilisons la même pour l’intérieur et l’extérieur, en préférant les peintures acryliques (à la rigueur alkydes) microporeuses pour bois extérieur : moins odorantes, moins polluantes, autorisant le nettoyage des outils à l’eau.
Est-il nécessaire de dégonder les vantaux avant de les disposer à l’horizontale pour les repeindres ? Non, il est possible de les conserver en place pour travailler, même s’ils demandent une rénovation poussée (remplacement des vitres, décapage, etc.). Mais il faudra être rapide et surveiller les coulures !
Les travaux préparatoires à la peinture, à savoir décapage de l’ancienne peinture, lessivage, rebouchage des trous et fentes et ponçage, restent essentiels au résultat final et doivent s’appliquer aussi bien aux vantaux qu’au cadre dormant, qui est aussi repeint. C’est maintenant à vous de jouer !
MatérielCouteau de peintre - papier de verre à grain fin - adhésif de masquage - pinceau plat, brosse à rechampir - peinture microporeuse acrylique - décapant gel
Les étapes
- Protéger le sol avec une bâche. Faire sauter la peinture qui s’écaille (couteau de peintre ou couteau américain).
- Appliquer un décapant gel spécial bois au pinceau, laisser agir puis gratter avec le couteau. Rincer. Ne pas jeter les résidus à l’égout ni dans le lavabo !
- Poncer avec du papier de verre. Dépoussiérer.
- Poser des bandes de ruban adhésif de masquage le long des parties à peindre (montants, traverses, cadre dormant) pour ne pas déborder.
- Commencer la peinture par le cadre dormant, fenêtre fermée.
- Peindre les traverses des vantaux, fenêtre fermée : les plus larges avec un pinceau plat, les plus étroites avec une brosse à rechampir.
- Ouvrir la fenêtre pour peindre ces mêmes traverses côté extérieur.
- Peindre les montants sur les côtés intérieur et extérieur, ainsi que les zones de contact des deux vantaux quand la fenêtre est fermée (mouton et gueule de loup).
- Retirer les bandes de masquage. Conserver la fenêtre ouverte pour laisser sécher le temps préconisé. Fermer les volets pour protéger la peinture fraîche de la poussière.
- Reposer des bandes de masquage pour appliquer la seconde couche dans le même ordre.
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Bricolage L'Humanité
Cet été, laissez-vous tenter par la thalasso
ActuEn couple, en famille ou même seul, la thalassothérapie est un bon moyen de débrancher et de se ressourcer en vue de l’été ou avant la rentrée.
Théo GobbiAprès une année de labeur qui aura été, souhaitons-le, celle de la sortie de la pandémie, l’occasion est belle de se ressourcer en se laissant bichonner pendant quelques jours au bord de la mer en thalassothérapie !
Avant de choisir sa destination, il est nécessaire de se renseigner sur le large panel de services proposés par les centres, en fonction de ses envies et de ses besoins. Certains opteront pour une formule bien-être, à base de massages relaxants, de spa, de bains de boue et d’algues. D’autres pour une remise en forme un peu plus énergétique, avec séances de gymnastique, programme diététique et hydrothérapie. Mais les instituts proposent également des soins spécifiques, contre l’arthrose et les douleurs musculaires, les jambes lourdes ou encore contre les douleurs dorsales. Les futures mamans peuvent aussi profiter de cures prénatales en milieu de grossesse, tout comme les jeunes mères, pour récupérer et retonifier leur corps.
Pour toutes les bourses
Un séjour vacancier en thalassothérapie est aussi l’occasion, entre deux sessions de Jacuzzi, de découvrir les alentours et les activités culturelles à proximité du centre. Comme un tour des remparts de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), si vous résidez dans la cité corsaire. Ou bien une visite en famille du Biodiversarium, si vous avez choisi de faire une cure à Banyuls-sur-Mer (Pyrenées-orientales). Si, à l’inverse des cures thermales, les thalassothérapies ne sont plus prises en charge par l’assurance-maladie (depuis 1998), elles ne sont pas pour autant réservées aux plus gros porte-monnaie. Tout dépend du lieu, des prestations désirées, du choix de la pension et de la durée du séjour. Pour ceux qui voudraient se laisser porter tout en détente, il existe des formules tout compris. Mais les centres proposent aussi des soins à la carte. Si, pendant les vacances, il vous arrive de passer près de l’un d’eux,il est possible de vous relaxer quelques heures pour un coût global moins élevé, donc. Par leur prix relativement bon marché, les box sont également une option avantageuse.
Le site Internet France Thalasso, du syndicat professionnel de la Thalasso, est un précieux allié pour faire son choix, se renseigner sur les différents programmes et même pour en apprendre plus sur l’histoire de la thalassothérapie, de l’Antiquité à nos jours. Il recense par ailleurs tous les centres, répartis entre la Manche, l’Atlantique et la Méditerranée.
Bien-être Valeurs Actuelles
[Vidéo] Stade de France : les mensonges du gouvernement passés au crible
Les supporters anglais, connus pour enflammer les jours de match mais aussi pour leurs débordements, sont-ils les responsables des violences ? C’est du moins ce que prétendent les ministres de l’Intérieur et des Sports depuis le soir de la finale. Décryptage de ces allégations, à l’appui de nombreux témoignages et vidéos tournées sur place.
Valeurs Actuelles
[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu
Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.
Valeurs Actuelles
[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !
20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.
Valeurs Actuelles
[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
L'Humanité
En période de canicule, comment lutter contre les coups de chaud ?
ActuTrès désagréables, voire dangereux, les coups de chaleur dus à une insolation ou à une trop grande température extérieure sont l’un des facteurs importants de décès durant les périodes estivales.
André GoulvenL’été n’est pas encore arrivé que le mercure grimpe déjà au-dessus des 30 °C. Après un hiver relativement doux sur l’ensemble du pays, la France connaît ses premières vagues de fortes chaleurs. Réchauffement climatique oblige, ce type d’épisode sera amené à se répéter très certainement durant une saison estivale que Météo France prévoit déjà « plus chaude que la normale », avec tous les risques pour la santé que cela comporte.
Lorsqu’il est exposé trop longtemps à une forte chaleur, le corps tente de s’adapter pour réguler sa température interne à 37 °C. Mais il arrive que ce mécanisme d’autodéfense cesse de fonctionner, et la température du corps peut alors dépasser les 40 °C, c’est ce que l’on appelle un coup de chaleur. Les symptômes se manifestent par l’apparition de rougeurs, une forte déshydratation, un assèchement de la peau, des étourdissements, dans certains cas des nausées et des malaises. L’insolation est une forme de coup de chaleur qui s’attrape lorsqu’on reste trop longtemps sous un soleil de plomb. Pour les plus fragiles (personnes âgées, enfants en bas âge, personnes dépendantes, femmes enceintes), cela peut même entraîner un décès. Lors de la canicule de 2020, on a estimé à près de 2 000 le nombre de morts imputables aux fortes chaleurs. Un chiffre loin des 70 000 morts de l’été 2003, mais qui reste inquiétant. Certains accidents pourraient être évités grâce à quelques gestes simples.
Fuir les « îlots de chaleurs urbains »
Pour prévenir des insolations, il est important de minimiser le nombre de sorties durant les heures les plus chaudes de la journée, entre 11 heures et 17 heures. Si l’on y est contraint, il est recommandé de bien couvrir sa tête et sa nuque, les deux zones les plus sensibles. Quoi qu’il arrive, il est également conseillé de bien s’hydrater pour aider le corps à réguler sa température interne. Attention, cependant, aux personnes âgées susceptibles de faire de l’hyponatrémie, soit une baisse du taux de sodium dans le sang à cause d’une trop forte hydratation. Aider son organisme à lutter contre la chaleur passe aussi par l’alimentation, en privilégiant des produits frais et gorgés d’eau. Les mets trop gras ou les assiettes trop copieuses ont plutôt tendance à réchauffer le corps. À noter que l’alcool est un facteur de risque, à consommer plus que jamais avec modération.
En cas d’épisode de canicule, il ne faut pas hésiter, si on en a la possibilité, à fuir les grandes villes. Dans ces environnements où priment la densité démographique et architecturale, ainsi que les matériaux artificiels comme le béton et le bitume, se forment des « îlots de chaleurs urbains » aux températures bien plus élevées qu’en périphérie. Le manque de végétation, qui peut jouer habituellement un rôle de régulateur, n’aide en rien. La plateforme gratuite d’écoute et de conseils Canicule info service (0800 06 66 66) est mise en place par l’état durant les périodes de fortes chaleurs. Enfin, dès l’apparition de symptômes d’insolation, une consultation en urgence s’impose pour les plus fragiles.
Santé L'Humanité
Famille. Garder un bon rythme pendant les vacances scolaires
ActuL’heure de ranger les cartables approche, et les enfants trépignent d’impatience avec l’arrivée des grandes vacances. Pour certains, ce moment de repos permet d’alléger les règles du quotidien, mais jusqu’où peut-on aller sans nuire à l’équilibre des plus petits ?
Noé BlouinL’année scolaire se termine et le moment tant attendu des enfants arrive. Fini la rigueur de l’école, la cantine le midi, l’interdiction de regarder les dessins animés le matin, les couchers tôt, les exercices de maths… c’est bientôt les grandes vacances ! Si la perspective d’un assouplissement des contraintes quotidiennes a de quoi enchanter les plus jeunes, pour certains parents il serait contre-productif de perdre les bonnes habitudes difficilement acquises au cours de l’année. Certes, les vacances sont en premier lieu le vecteur d’un repos bien mérité après dix mois de labeur sur les bancs de l’école, mais elles ne doivent pas non plus être le synonyme de table rase d’un rythme de vie adapté à l’enfant. Sinon, gare à la rentrée…
Gare aux petits écarts !
Une grasse matinée par-ci, un film du soir par-là… Le sommeil est le premier à être impacté pendant les congés d’été. Le rythme biologique de l’enfant, propre à chacun d’entre eux, n’est pas tout à fait le même que le rythme scolaire. Les vacances sont donc un moyen de le laisser mieux écouter son corps, tout en ne bousculant pas trop ses habitudes. Jusqu’à 6 ans, il faut rester sur le même rythme qu’au quotidien, même si la tentation d’un coucher tardif semble promettre aux parents un lever lui aussi reculé. Dans les faits, cette technique ne marche pas, et le petit ne fera que perdre un précieux temps de repos qu’il ne pourra rattraper. Au-delà de 6 ans, le sommeil s’allonge et il est alors possible de décaler le coucher d’une heure ou deux lors des sorties nocturnes. Pour contrebalancer le manque de repos, on peut anticiper la veille, en mettant l’enfant au lit une heure plus tôt s’il n’arrive pas à dormir le matin. C’est avant tout le petit qui dictera sa loi en matière de sommeil : s’il manifeste des signes de fatigue durant la journée, il est nécessaire de repasser au rythme habituel. Quelques jours avant la rentrée, il est aussi conseillé de reprendre le même rituel du coucher que durant la période scolaire.
Jusqu'à six ans, il est bon de rester sur les horaires habituels.
Les vacances sont aussi synonymes des barbecues entre amis, de sorties à la fête foraine accompagnées de churros croustillants ou de petites glaces à déguster face aux embruns. Autant de petits écarts gourmands qui changent du quotidien. La notion de plaisir est évidemment très importante pour déconnecter de la vie de tous les jours, mais, comme chaque petite entorse, tout est affaire de modération. Au niveau alimentaire, les vacances sont surtout le moyen d’appréhender la cuisine d’une façon différente. On a le temps de préparer le repas, d’essayer de nouvelles saveurs et de faire découvrir aux enfants des mets dont ils n’ont pas l’habitude. Pourquoi ne pas leur faire goûter, par exemple, les plats locaux de l’endroit où ils se trouvent ? C’est également l’occasion de cuisiner avec eux, une activité familiale et pleine d’apprentissages pour les plus petits. Quant à l’heure des repas, même si on peut s’autoriser quelque souplesse, elle doit être définie au début des vacances et ne pas trop varier. Outre son importance sur le rythme biologique de l’enfant, elle assure aussi un moment partagé en famille.
Les vacances mettent en pause l’éducation scolaire. L’occasion de laisser à l’enfant le temps de se reconnecter à ce qui l’entoure. Les cahiers de vacances pendant cette période ne sont pas indispensables. D’autres apprentissages plus ludiques mais tout aussi importants peuvent cependant être expérimentés. Des sorties au musée, la découverte de nouveaux environnements, des activités créatives… Il existe pléthore de moyens de faire passer ces deux mois en un clin d’œil pour les enfants, tout en gardant leur attention éveillée. Mais cela doit se faire loin de tout stress et de toute pression.
Trois questions à Elena Goutard, coach parental
« Il ne faut pas avoir peur que l’enfant s’ennuie »
Pourquoi les vacances sont-elles importantes pour un enfant ?
Comme nous, les enfants ont des emplois du temps très chargés pendant l’année, entre l’école, les activités extrascolaires, les trajets… Même si les week-ends sont là pour les aider à récupérer, les vacances constituent une vraie coupure et un relâchement général au cours desquels ils peuvent penser à l’instant présent. Cela fait énormément de bien au corps, il y a de la récupération à tous les niveaux – physiologique, émotionnel, mental. L’enfant récupère les ressources nécessaires pour appréhender la nouvelle année ou le nouveau trimestre.
Certains parents craignent que leur enfant ne s’ennuie durant les vacances, car il n’a plus autant d’activité qu’à l’accoutumée…
On s’en inquiète beaucoup car nous sommes dans une société où l’on cherche de l’efficacité. Quand on est parent, on veut parfois que son enfant apprenne tout le temps. C’est oublier que, lorsque le cerveau est surchargé, il est moins performant, et cela joue sur l’apprentissage. Quand on est fatigué, on comprend moins bien, on mémorise moins. Si on cherche à occuper l’enfant en permanence, on le prive de ce repos dont il a besoin. En général, les enfants arrivent à s’occuper tout seuls, si on leur en laisse le temps. Il y a forcément des moments d’ennui, mais il faut être parfaitement à l’aise avec ça, même s’il chouine un peu car il ne sait pas quoi faire. Il faut vraiment avoir confiance en sa capacité à s’occuper.
Le cerveau des enfants, comme celui des adultes, n’aime pas le vide ; après un moment d’ennui, l’enfant va puiser dans ses ressources en stimulant la créativité et l’imagination. Il ne faut pas avoir peur de l’ennui, au contraire, c’est l’un des bénéfices majeurs des vacances. C’est aussi l’occasion de faire des activités avec ses enfants et d’avoir des petits moments de complicité, de connexion, qui peuvent manquer au quotidien. S’il n’arrive vraiment pas à s’occuper seul, on peut aussi composer avec lui une petite liste d’activités hebdomadaires en lui laissant, par exemple, une petite heure où il ne fait rien. Il est évidemment important de faire attention aux écrans. Même si on peut être un peu plus souple car c’est les vacances, il ne faut pas que cela devienne un automatisme dès qu’il s’ennuie.
Faut-il garder un rythme dans l’apprentissage scolaire grâce aux cahiers de vacances, par exemple ?
Pour moi, les vacances, ce sont les vacances. Ce n’est pas l’objectif de continuer les apprentissages scolaires. L’enfant à besoin de cette coupure, de ne plus avoir à penser à rien. Cela l’aide à reprendre plus vite l’année qui suit. Pour les cahiers de vacances, si les enfants sont demandeurs car cela leur fait une activité – en général, ces cahiers sont très ludiques –, pourquoi pas ? Il faut cependant mettre un minimum de cadre dessus pour savoir gérer l’effet « nouveauté » et ne pas se retrouver avec quatre ou cinq cahiers de vacances à peine entamés à la fin de l’été. Il peut cependant être intéressant de profiter des vacances quand son enfant est en grande difficulté scolaire. On peut l’aider à revoir certaines bases, sans mettre de pression particulière, mais de manière ludique. Les fractions en jouant aux Lego, par exemple…
Famillevacances Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
L'Humanité
Recettes. Le fenouil, mille qualités et zéro déchet
ActuPas toujours apprécié à sa juste saveur, le fenouil recèle pourtant de nombreux bienfaits, médicinaux comme nutritionnels. Cousin de l’anis vert, il se cuisine sous toutes ses formes et se prête à des cuissons et des préparations variées.
Lea DesportesLe fenouil se plaît en Méditerranée, où il s’épanouit à l’état sauvage depuis fort longtemps. Pour preuve : Marathon, ancienne circonscription de l’Athènes antique, théâtre d’une des plus célèbres batailles de l’Antiquité, lui doit son nom. Le fenouil – marathon, en grec ancien, donc – poussait en abondance dans cette plaine de l’Attique. Les Grecs et les Romains - qui l’appelaient eux foeniculum, ou « foin de petite taille » - en raffolent. La culture de la plante commence vers la fin du Moyen Âge en Toscane. La variété au renflement bulbeux et charnu dont on consomme les feuilles est d’ailleurs baptisée fenouil de Florence. Popularisé par Catherine de Médicis, « il finocchio » devient et reste l’un des légumes préférés des Italiens. Devenue reine de France, la femme d’Henri II l’introduit à la cour royale, comme tant d’autres mets et arts de la table.
Le fenouil est aujourd’hui essentiellement planté en Provence et, dans une moindre mesure, dans la Drôme, en Ardèche ainsi qu’en Bretagne. Véritable défi pour le maraîcher, il ne supporte pas le moindre stress. Il est également possible d’apercevoir ses tiges surmontées d’ombelles garnies de petites fleurs jaunes dans la nature, sur les coteaux arides du Midi, au bord des chemins ou au milieu de la garrigue.
Présent une grande partie de l’année sur les étals des primeurs – sa récolte s’étend de mai à décembre –, le fenouil ne rencontre pas dans l’Hexagone le même succès que chez nos voisins transalpins. Son goût sucré et anisé déplaît à certains palais. Il le doit à l’anéthol, un composé naturel qu’il partage avec son cousin l’anis vert et qui est utilisé dans la fabrication du pastis ou de l’ouzo.
Un allié des femmes
Son huile essentielle, issue de la distillation des graines, en est riche. Elle est recommandée en cas de troubles digestifs et de perte d’appétit. Alliée des femmes tout au long de leur vie, elle soulage les douleurs menstruelles, les problèmes liés à la ménopause et stimule l’allaitement. Cru, le fenouil possède aussi de nombreuses vertus, dont celle de faciliter la digestion. Excellente source de potassium, il contient de la vitamine C, de l’acide folique, du magnésium, du calcium et du phosphore.
Autre raison d’adopter le fenouil : légume zéro déchet, chez lui, rien ne se perd, tout se consomme. Les tiges peuvent enrichir un bouillon ou se transformer en sirop. Les pluches, bien hachées, deviennent une herbe aromatique. Séchées au four à 80 °C pendant 15 minutes, elles peuvent par exemple servir à parfumer du sel. Les feuilles du bulbe, elles, sont souvent braisées – saisies avant d’être lentement mijotées, à feu doux et à couvert, pour accompagner du poisson. Le fenouil est également délicieux en salade et même en sucré. Dans les desserts, bien confit, son arôme anisé se marie parfaitement avec les agrumes, la pomme et la poire. Il y en a pour tous les goûts et toutes ses déclinaisons méritent bien une réhabilitation.
Polpette de ricotta, pain et fenouil sauvage, d’Alessandra Pierini
Préparation : 5 minutesDifficulté : facileIngrédients pour 4 personnes : 30 g de pluches de fenouil sauvage avant floraison, sans les tiges (ou, à défaut, ceux de fenouils bulbes achetés dans le commerce), 350 g de ricotta de vache ou de brebis, 150 g de chapelure de pain, éventuellement aromatisé avec des graines de fenouil, 3 œufs bio, 100 g de parmesan râpé, 50 g de farine, 25 cl d’huile pour frire, sel, poivre du moulin
- Dans un saladier, bien mélanger la ricotta avec la chapelure, les œufs entiers battus à la fourchette, le parmesan, le fenouil émincé, du sel et du poivre.
- Mettre la farine dans une assiette. Former avec les mains douze petites boules, les passer dans la farine et les frire 7 à 8 min dans l’huile chaude, à la poêle, jusqu’à ce qu’elles soient bien dorées et croustillantes.
- Les déposer sur du papier absorbant et les servir tièdes à l’apéritif ou en entrée.
- Accompagner les polpette d’une salade de fenouil à l’orange et aux olives.
- Peler quatre oranges à vif et récupérer les suprêmes au-dessus d’un saladier pour conserver le jus.
- Retirer les premières feuilles des bulbes puis les couper en tranches très fines. Les ajouter dans le saladier, ainsi que deux poignées d’olives noires.
- Assaisonner d’huile, de sel et de poivre. Servir très frais.
- Recette extraite du livre « le Fenouil, dix façons de le préparer », d’Alessandra Pierini, paru aux Éditions de l’Épure en 2021.
Note anisée. Un muscadet loin des clichés
Voici une cuvée qui devrait s’accorder avec les polpette (ou, plus classiquement, avec un poisson servi avec du fenouil). Et balayer au passage tous les clichés sur le muscadet. Ici, le melon de Bourgogne affiche un profil gourmand, tout en gardant beaucoup de fraîcheur. Des notes anisées de fenouil font un joli clin de nez au mets. Un très long élevage sur lies en cuve apporte suffisamment de matière pour faire le poids face au plat. L’acidité du vin et une finale saline permettent de contrebalancer le gras du fromage. Un grand vin de garde à prix très raisonnable. Muscadet-sèvre-et-maine Gorges, les Vigneaux 2015, 17 euros
Minéral. Accord local
Pour un accord local, misons sur un vin provençal. Le nom de cette micro-cuvée (seules 2 000 bouteilles sont produites) reflète le terroir. Originaire d’Italie, le vermentino porte en Provence le nom de rolle. Si le cépage est peu acide, l’altitude de la parcelle, une vinification et un élevage sur lies en cuve béton ovoïde contribuent à des sensations de fraîcheur et de minéralité aptes à accompagner les saveurs anisées du fenouil. Vermentitude 2021, 22 euros
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Bon et sainrecettes France24 - Monde
En direct : Kiev dit reprendre du terrain à Severodonetsk, Moscou affirme voir un retrait ukrainien
Publié le : 04/06/2022 - 07:05Modifié le : 04/06/2022 - 17:12
FRANCE 24
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L'Ukraine assure samedi avoir fait reculer les forces russes dans Severodonetsk, ville clé de la région du Donbass où Moscou concentre son offensive afin d'en prendre le contrôle. Moscou affirme de son côté que des unités ukrainiennes se retirent de la ville. Suivez notre direct heure par heure.
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17 h 07 : un célèbre monastère dans l'Est touché par une nouvelle frappe russe, selon Kiev
Une église en bois d'un célèbre monastère orthodoxe dans l'est de l'Ukraine a été détruite suite à un nouveau bombardement russe, a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky en rappelant que le précédent y avait tué cette semaine quatre moines.
"L'artillerie russe a de nouveau frappé aujourd'hui la laure de Sviatoguirsk", dans la région de Donetsk, l'un des principaux monastère orthodoxe de l'Ukraine, a écrit le président sur Telegram publiant une vidéo du skite de Tous les Saints en feu.
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16 h 50 : l’Ukraine fustige l'appel de Macron à ne pas "humilier" la Russie
Kiev a fustigé l'appel du chef de l'État Emmanuel Macron à ne pas humilier la Russie et exclut de reprendre les négociations de paix tant que les forces russes n'auront pas été repoussées le plus loin possible.
Dans un entretien avec la presse quotidienne régionale, Emmanuel Macron, qui a maintenu le dialogue avec le président russe Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février, a proposé la médiation de la France dans le conflit et a mis en garde contre une humiliation de la Russie afin de préserver les canaux diplomatiques.
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16 h 25 : Moscou affirme que des unités ukrainiennes se retirent de Severodonetsk
L'armée russe affirme que des unités militaires ukrainiennes se retirent de la ville clé de Severodonetsk, dans l'est de l'Ukraine, en proie à de furieux combats entre Kiev et les troupes du Kremlin.
"Des unités de l'armée ukrainienne ayant subi des pertes critiques lors des combats pour Severodonetsk (jusqu'à 90 % dans plusieurs unités) se retirent vers Lyssytchansk", une grande ville voisine, assure le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
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12 h 32 : Moscou "jette tout son poids" dans la bataille de Severodonetsk, selon Kiev
L'Ukraine a affirmé que la Russie avait jeté toutes ses forces disponibles dans la bataille de Severodonetsk (est), ville clé de la région du Donbass où Moscou concentre son offensive dans l'espoir d'en prendre totalement le contrôle.
"La situation dans toute la région est extrêmement difficile. Les combats se concentrent actuellement à Severodonetsk car, d'après ce que nous avons pu comprendre, l'armée russe a jeté tout son poids et ses réserves" dans cette bataille, a déclaré le gouverneur de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, dans une interview sur ses réseaux sociaux officiels.
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11 h 42 : Kiev veut renforcer ses positions militaires avant de reprendre les discussions de paix
L'Ukraine entend renforcer ses positions militaires sur le terrain grâce aux nouvelles livraisons d'armes occidentales avant de reprendre les négociations de paix avec la Russie, a déclaré le négociateur ukrainien David Arakhamia.
"Nos forces armées sont prêtes à utiliser (les nouvelles armes, NDLR) (...) et je pense alors que nous pourrons entamer un nouveau cycle de négociations à partir de positions renforcées", a déclaré David Arakhamia vendredi à la télévision ukrainienne.
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11 h 16 : la Russie affirme avoir abattu un avion ukrainien transportant des armes
Selon le ministère russe de la Défense, son armée a abattu un avion de transport militaire ukrainien transportant des armes et des munitions près du port d'Odessa.
Le ministère indique également que des missiles russes ont frappé un centre d'entraînement d'artillerie dans la région de Soumy où travaillaient des instructeurs étrangers. Il ajoute qu'une autre frappe a détruit une position de "mercenaires étrangers" dans la région d'Odessa.
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9 h 55 : "Les combats font rage dans le Donbass"
"Aucun journaliste ne couvre les combats mais une chose est sûre, les combats font toujours rage" dans le Donbass, assure Jonathan Walsh, envoyé spécial de France 24 en Ukraine.
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8 h 46 : le renseignement ukrainien en contact avec les prisonniers d'Azovstal, selon Kiev
Le ministre ukrainien de l'Intérieur assure que les services de renseignement ukrainiens sont en contact avec les prisonniers de guerre qui défendaient le complexe métallurgique Azovstal à Marioupol et que Kiev fait tout pour obtenir leur libération.
L'incertitude règne autour du sort des centaines de combattants d'Azovstal détenus depuis la mi-mai par les Russes après que le président ukrainien Volodimir Zelensky leur a demandé de déposer les armes après presque trois mois de siège.
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4 h 15 : Kiev dit reprendre du terrain sur les troupes russes à Severodonetsk
L'Ukraine affirme avoir fait reculer les forces russes dans Severodonetsk, ville clé de la région du Donbass où Moscou concentre son offensive dans l'espoir d'en prendre totalement le contrôle.
Après 100 jours de guerre, la Russie affirme avoir rempli certains des objectifs de "l'opération militaire spéciale" qu'elle a déclenchée pour "dénazifier" l'Ukraine et protéger sa population russophone. "La victoire sera nôtre", a toutefois rétorqué le président ukrainien Volodymyr Zelensky vendredi dans une vidéo où il apparaît devant le bâtiment de l'administration présidentielle à Kiev avec plusieurs de ses collaborateurs.
Avec AFP et Reuters
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Au 100e jour de l'invasion de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky se dit certain de sa victoire
L'Humanité
Savoir négocier son salaire lors de l’entretien d’embauche
ActuPour les candidats, aborder la question de la rémunération durant cette étape clé s’avère souvent délicat. Comment en effet vendre ses compétences au prix fort sans apparaître comme uniquement intéressé par le gain ? Nos conseils pour s’y préparer au mieux.
Mélanie MermozAvec l’inflation en plein boom, le salaire est plus que jamais une préoccupation essentielle des candidats. Encore aujourd’hui, trop d’entreprises ne précisent pas le salaire dans les offres d’emploi, particulièrement pour des postes de cadre, mais se contentent des classiques « salaire à définir » ou « selon expérience ». Pour les candidats, c’est alors le casse-tête. À quel moment faut-il aborder la question de la rémunération ? Trop tôt, ce serait risquer d’apparaître comme uniquement motivé par l’aspect financier et non par le contenu du travail. Ne pas le faire, c’est peut-être vendre ses compétences au rabais. La situation idéale est que ce soit le recruteur qui aborde le sujet à la fin de l’entretien. La formulation la plus fréquente est : « Quelles sont vos prétentions ? » « C’est plus intéressant pour le candidat que : “Quelle est votre rémunération actuelle ?”, car le changement d’entreprise est souvent l’occasion d’augmenter son salaire », souligne Alexandre Martins, consultant développement professionnel à l’Association pour l’emploi des cadres (Apec).
Mieux vaut avoir anticipé la question en vous renseignant sur les rémunérations proposées dans le secteur pour un poste équivalent, salaire brut annuel mais aussi éventuels avantages en nature, part variable… Attention, mesdames, à ne pas vous sous-évaluer. « Les comparateurs salariaux sont alors un outil intéressant, notamment, bien sûr, celui de l’Apec. Le site glassdoor.fr est une autre ressource, il recense les avis de salariés et d’ex-salariés sur les entreprises et ceux-ci sont invités à préciser leur rémunération », ajoute-t-il. Mieux vaut alors ne pas donner un chiffre, mais plutôt une fourchette : en bas, votre minimum acceptable, en haut votre salaire annuel idéal, l’écart est souvent de 5 000 euros.
Retour à l’employeur
Autre stratégie, n’hésitez pas à renvoyer la question à votre recruteur. En cas de bonne surprise, si les chiffres énoncés sont plus hauts que ce que vous pensiez, cela vous évite de partir sur une base plus basse que ce que vous auriez pu obtenir. « Cette stratégie, inspirée des méthodes commerciales, est plutôt efficace, mais tous les candidats et toutes les candidates ne se sentent pas capables de l’utiliser », observe Alexandre Martins. Mieux vaut alors s’y préparer et, pourquoi pas, la répéter avec un proche.
Il arrive qu’à l’issue du premier entretien, la question de la rémunération n’ait pas été abordée. Deux possibilités s’offrent alors au candidat. Il peut se dire que cela sera abordé lors du second entretien. Le premier est parfois réalisé par un opérationnel pour évaluer les compétences, et la question est renvoyée au second, où les RH seront présents. Le candidat peut aussi l’aborder même si le terrain est un peu glissant. Attention toutefois à la manière de le faire. « Mieux vaut privilégier une formulation du type “nous n’avons pas parlé de rémunération, c’est peut-être volontaire...” », propose Alexis Martins. Une manière de respecter la convention un peu hypocrite qui voudrait qu’on ne travaille pas pour de l’argent.
droit du travail France24 - Monde
Jubilé d'Elizabeth II : concert londonien géant avec Duran Duran, Alicia Keys et Diana Ross
Publié le : 04/06/2022 - 15:58
FRANCE 24
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Le Derby d'Epsom, célèbre course hippique se tenant à 30 km de Londres, et un concert géant organisé sur trois scènes devant Buckingham Palace sont au menu samedi de la troisième journée de célébration du jubilé de platine de la reine Elizabeth II.
Après la pompe et le recueillement, la fête : Duran Duran, Queen + Adam Lambert et Diana Ross vont enflammer Londres samedi 4 juin dans la soirée, lors d'un concert géant célébrant la reine Elizabeth II avec une pluie de stars, au troisième jour des festivités historiques de ses 70 ans de règne.
Le prince Charles, 73 ans, héritier de la couronne, et son fils William, 39 ans, deuxième dans l'ordre de succession, viendront rendre hommage, devant 22 000 spectateurs, à la monarque de 96 ans à la santé déclinante, qui devrait regarder le concert à la télévision.
>> À lire aussi : "Royaume-Uni : pour le jubilé de la reine, des millions d'euros dépensés en souvenirs royaux"
Pourtant passionnée de chevaux, la reine, qui a du mal à marcher, a renoncé à se rendre samedi à la célèbre course hippique du Derby d'Epsom, à 30 km de Londres, qu'elle n'a manquée que très rarement. Elle y sera représentée par la princesse Anne.
Vendredi, elle était déjà absente du service religieux à la cathédrale Saint-Paul en son honneur, ayant souffert "d'inconfort" au premier jour des célébrations jeudi, quand elle était apparue au balcon de Buckingham Palace, radieuse mais frêle, avec 17 membres de la famille royale pour la parade militaire et le survol aérien. En soirée, elle avait refait une brève apparition au château de Windsor pour les illuminations du jubilé.
Un hommage spécial d'Elton John
Le concert télévisé samedi soir, organisé sur trois scènes devant Buckingham Palace, sera ouvert par le groupe Queen + Adam Lambert. La diva américaine Diana Ross, 78 ans, "absolument ravie d'avoir été invitée à se produire pour une occasion aussi importante", y mettra un point final deux heures et demie plus tard, sa première performance live au Royaume-Uni depuis 15 ans.
Parmi les artistes et célébrités annoncés, Alicia Keys, Rod Stewart, Duran Duran, Andrea Bocelli, le compositeur Hans Zimmer (qui a notamment composé la bande originale du 25e James Bond), les chanteuses britanniques Ella Eyre, Mabel et Mimi Webb, le naturaliste David Attenborough, la championne de tennis Emma Raducanu, l'ex-footballeur David Beckham, l'actrice Julie Andrews...
Elton John a également enregistré un hommage spécial pour cette soirée retransmise en direct par la BBC, célébrant la contribution du Royaume-Uni et des pays du Commonwealth à la musique, l'environnement, le sport et la comédie musicale, durant les 70 ans de règne d'une reine immensément populaire, mais de plus en plus absente.
Vendredi, le service religieux à Saint-Paul, à la chorégraphie millimétrée, avait réuni quelque 2 000 personnes, dont 50 membres de la famille royale. Aucun geste, sourire, regard n'a été échangé entre les princes Charles, William et Harry, dont c'était la première apparition avec son épouse Meghan au sein de la famille royale depuis deux ans. Depuis une interview à la télévision américaine l'an dernier où le couple, installé en Californie, a critiqué la famille royale, les relations sont quasi inexistantes entre les trois hommes.
Samedi, la reine, le prince Charles et sa femme Camilla, William et sa femme Kate, ont cependant souhaité sur Twitter un joyeux premier anniversaire à Lilibet, la fille d'Harry et Meghan que la reine a rencontrée pour la première fois.
Joyeuse parenthèse d'unité patriotique dans un océan de morosité, les fêtes du jubilé durent jusqu'à dimanche, à la faveur d'un long week-end férié de quatre jours.
Une parade pour clôturer les festivités
La météo a jusqu'à présent coopéré. Mais la pluie est attendue dimanche, alors que sont prévus des dizaines de milliers de déjeuners en plein air entre voisins.
Une grande parade télévisée doit clôturer les célébrations en fin d'après-midi à Londres avec quelque 10 000 participants – militaires, musiciens, danseurs, marionnettistes et autres artistes. Elle se terminera devant Buckingham Palace, où Ed Sheeran devrait chanter en l'honneur de la reine et du prince Philip, son époux décédé l'an dernier, sa célèbre ballade "Perfect".
Symbole de stabilité dans un siècle de grands bouleversements, Elizabeth II était montée sur le trône à 25 ans, le 6 février 1952. Elle a traversé l'Histoire avec une constance et un dévouement dont les Britanniques lui sont reconnaissants. Elle n'a jamais exprimé d'opinion.
Beaucoup des participants aux fêtes du jubilé avaient conscience que c'était peut-être la dernière fois qu'ils verraient leur souveraine, dont la succession se prépare tranquillement, son fils Charles la représentant de plus en plus souvent.
En dépit de sa santé déclinante, Elizabeth II n'a aucune intention d'abdiquer, liée par la promesse qu'elle avait faite princesse, à 21 ans, de servir ses sujets toute sa vie.
Dans cette période de transition, elle a cependant tenu à les rassurer : "Nous regardons vers l'avenir avec confiance et enthousiasme", leur a-t-elle écrit au début des fêtes du jubilé.
Avec AFP
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Jubilé de la reine
Le deuxième jour du jubilé d'Elizabeth II se fera en l'absence de la reine
70 ans de règne
Au Royaume-Uni, la reine Elizabeth II acclamée pour le début de son jubilé de platine
MARKETING ROYAL
Royaume-Uni : pour le jubilé de la reine, des millions d'euros dépensés en souvenirs royaux
France24 - Monde
À Hong Kong, la police empêche toute commémoration de l'anniversaire de Tiananmen
Publié le : 04/06/2022 - 13:11
FRANCE 24
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Les forces de l'ordre étaient massivement déployées samedi dans Hong Kong pour prévenir tout rassemblement public pour le 33e anniversaire de la répression place Tiananmen à Pékin, obligeant ceux qui souhaitaient commémorer cet événement sanglant à le faire en cachette ou de façon plus subtile.
Finies les veillées aux chandelles qui réunissaient jusqu'en 2019 des dizaines de milliers de personnes le 4 juin à Hong Kong. Les autorités ne veulent pas de rassemblement public pour commémorer le 33e anniversaire de la répression sur la place Tiananmen et ont donc déployé, samedi 4 juin, d'imposants contingents de police dans la ville.
Le 4 juin 1989, le régime communiste avait envoyé des chars et des troupes pour réprimer les manifestants pacifiques qui, depuis des semaines, occupaient l'emblématique place du centre de Pékin pour réclamer un changement politique et la fin de la corruption systémique.
L'écrasement du mouvement avait fait des centaines de morts, plus d'un millier selon certaines estimations.
Depuis, les autorités chinoises s'efforcent d'effacer Tiananmen de la mémoire collective. Les manuels d'histoire n'en font pas mention et les discussions en ligne sur ce sujet sont systématiquement censurées.
Stricts contrôles d'identité
À Pékin, les autorités ont installé des dispositifs de reconnaissance faciale dans les rues menant à la place. La police, déployée en grand nombre, procédait samedi à des contrôles d'identité tatillons.
Si, en Chine, évoquer les événements de 1989 a toujours été tabou, Hong Kong a fait exception jusqu'en 2020. Pékin a alors imposé à la région semi-autonome une loi draconienne sur la sécurité nationale pour étouffer toute dissidence, après les gigantesques manifestations prodémocratie de 2019. Depuis lors, les autorités locales s'emploient à effacer toute trace du souvenir de Tiananmen.
La police a averti que participer à une "assemblée non autorisée" était passible de cinq ans de prison. Cette mise en garde concerne en particulier le parc Victoria, où une veillée aux chandelles rassemblait autrefois des dizaines de milliers de personnes le 4 juin.
"Circulez, il n'y a rien à voir ici"
Une grande partie de ce parc a été fermée dès vendredi soir, et la police était massivement déployée samedi dans les alentours. Un journaliste de l'AFP a vu un homme vêtu d'un tee-shirt noir emmené dans un fourgon de police. "Circulez, il n'y a rien à voir ici", clamaient des haut-parleurs.
Un ancien dirigeant de la Hong Kong Alliance, l'association qui organisait les veillées, a été cerné par les agents alors qu'il déambulait dans le quartier un bouquet de roses rouges et blanches à la main, et son sac a été fouillé.
Un homme habillé en noir et portant un chrysanthème a raconté à l'AFP avoir été lui aussi contrôlé et fouillé. "La police m'a ordonné de ne rien faire qui incite les gens à se rassembler", a-t-il dit. "Mais les gens vont au travail et je ne fais que passer avec un chrysanthème blanc", a-t-il ajouté.
Dans ce même quartier commercial de Causeway Bay, qui borde le parc Victoria, une artiste de rue qui avait taillé une pomme de terre en forme de bougie avec un briquet avait été interpellée vendredi par une dizaine d'agents.
"Le gouvernement a très peur d'un possible rassemblement", dit à l'AFP Dorothy, une Hongkongaise de 32 ans, dans les environs du parc. La fin des veillées est une "grande perte pour la société", regrette-t-elle.
Une Hongkongaise a confié à l'AFP qu'elle avait allumé une bougie chez elle et placé sur un appui de fenêtre une réplique de la "Déesse de la démocratie", la statue-symbole du mouvement de Tiananmen.
Messes annulées
Les veillées avaient déjà été interdites en 2020 et en 2021 au nom de la lutte contre le Covid-19. Puis, en septembre dernier, la Hong Kong Alliance a été dissoute, son musée du 4-Juin a été démantelé et ses dirigeants arrêtés.
Le manque de clarté sur ce qui est légal ou non a poussé ces derniers mois six universités de Hong Kong à déboulonner, par précaution, des monuments commémoratifs de Tiananmen érigés sur leurs campus.
Autres occasions de se rassembler pour Tiananmen, les messes catholiques annuelles ont été annulées cette année, là aussi par crainte de poursuites.
Plusieurs consulats occidentaux à Hong Kong ont publié sur les réseaux sociaux des messages relatifs à Tiananmen. Le bureau de l'Union européenne a confirmé à l'AFP des informations des médias locaux selon lesquels les autorités chinoises ont exigé qu'ils s'en abstiennent.
Sur Twitter, qui est bloqué en Chine, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a rendu hommage aux "courageux manifestants" qui avaient "réclamé pacifiquement la démocratie sur la place Tiananmen" il y a 33 ans.
"Malgré la suppression des monuments commémoratifs et les tentatives d'effacer l'Histoire, nous honorons leur mémoire en promouvant le respect des droits humains partout où ils sont menacés", a-t-il écrit.
"Le souvenir collectif du 4 juin à Hong Kong est systématiquement effacé", a déclaré pour sa part la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, selon qui "des mesures aussi grossières et déraisonnables ne pourront effacer la mémoire du peuple".
Avec AFP
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France24 - Monde
Législatives : les Français de l'étranger et la Polynésie appelés aux urnes
Publié le : 04/06/2022 - 12:16
FRANCE 24
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La Polynésie et les Français résidant à l'étranger sont appelés à voter aux élections législatives de 2022 dès ce week-end.
Top départ à l’ouverture des bureaux de vote. La Polynésie et les Français résidant à l'étranger, dont certains ont déjà pu voter en ligne, sont invités aux urnes ce week-end pour le premier tour des législatives, samedi 4 juin pour le continent américain et les Caraïbes, et dimanche 5 juin pour le reste du monde. En France métropolitaine, les premier et second tours auront lieu les 12 et 19 juin.
Les résultats des 11 circonscriptions des Français de l'étranger devraient être connus dans la nuit de dimanche à lundi, avec une attention particulière portée à la 5e circonscription (Espagne, Portugal, Andorre et Monaco) où l'ancien Premier ministre Manuel Valls se présente sous les couleurs de la majorité présidentielle.
>> À lire aussi : "Législatives : Naïma M’Faddel et Ali Camille Hojeij, hérauts des Français de l'étranger 'mal aimés'"
Le vote par Internet marqué par des couacs techniques
Les résidents de l'étranger qui le souhaitaient avaient déjà la possibilité de voter par Internet, du 27 mai au 1er juin – même si une série de couacs techniques et de critiques ont été enregistrés –, ou par correspondance.
Dans les bureaux installés dans les consulats et les ambassades, le second tour aura lieu le samedi 18 et le dimanche 19 juin, jour du second tour en métropole.
En 2017, les macronistes et leurs alliés avaient remporté dix circonscriptions, s'inclinant dans celle de l'UDI Meyer Habib, comprenant notamment l'Italie, la Grèce, la Turquie et Israël. Au second tour de la présidentielle 2022, Emmanuel Macron s'est largement imposé dans ces circonscriptions.
En Outre-mer, seule la Polynésie française vote aussi dès ce samedi pour le premier tour des législatives, avant un second tour le 18 juin.
Du matériel électoral largué en mer par avion
Les près de 206 500 électeurs de Polynésie française commenceront à voter samedi à 8 h (20 h à Paris), afin de permettre d'acheminer, entre les deux tours, le matériel électoral dans les cinq archipels polynésiens, disséminés sur une surface aussi grande que l'Europe dans le sud de l'océan Pacifique.
"L'acheminement du matériel électoral ne peut pas se faire si le délai entre les deux tours est inférieur à quinze jours, en raison des contraintes géographiques de la Polynésie française", a déclaré à l'AFP Cédric Bouet, directeur de cabinet du haut-commissaire de la République, pour expliquer cette particularité.
Les atolls et les îles ne disposent pas tous d'une piste d'atterrissage. C'est le cas, par exemple, de l'une des îles les plus isolées au monde, Rapa, dans l'archipel des Australes. Ou des atolls Tematangi et Hereheretue, aux Tuamotu. Le matériel électoral y est largué en mer par un avion Gardian de la Marine nationale, puis récupéré par les services municipaux.
Vingt-sept candidats se présentent dans les trois circonscriptions de Polynésie française.
Avec AFP
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Législatives: David Lisnard apporte la nouvelle énergie à Guilhem Carayon
France24 - Monde
Mélenchon à Matignon : "Aucun parti politique ne peut imposer un nom au président", assure Macron
Publié le : 04/06/2022 - 10:58
FRANCE 24
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Dans un entretien avec la presse régionale diffusé dès vendredi soir, Emmanuel Macron a répondu aux velléités de Jean-Luc Mélenchon de devenir Premier ministre à l’issue des élections législatives de juin. Le chef de l’État assure qu'"aucun parti politique ne peut imposer un nom au président".
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
Jean-Luc Mélenchon, futur Premier ministre ? "Il est rare de gagner une élection à laquelle on ne se présente pas", assène Emmanuel Macron dans un entretien avec plusieurs titres de la presse quotidienne régionale diffusé dès vendredi 3 juin dans la soirée. "Le président choisit la personne qu'il nomme Premier ministre en regardant le Parlement. Aucun parti politique ne peut imposer un nom au président", prévient le chef de l’État, réagissant à l'éventualité où la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) obtiendrait la majorité aux législatives des 12 et 19 juin.
>> À lire aussi : "Coups d’éclat, propositions et obstruction : des députés insoumis hyperactifs pendant cinq ans"
Le président de la République appelle en outre les Français à faire le choix d'une "majorité stable et sérieuse pour les protéger face aux crises et pour agir pour l'avenir". "Je vois dans le projet de Jean-Luc Mélenchon ou de Madame Le Pen un projet de désordre et de soumission. Ils expliquent qu'il faut sortir de nos alliances, de l'Europe, et bâtir des alliances stratégiques avec la Russie. C'est la soumission à la Russie", assure-t-il.
Selon le chef de l'État, le programme de la Nupes forgée par Jean-Luc Mélenchon utilise "20 fois le mot taxation et 30 fois le mot interdiction". "C'est un projet de liberté sans doute ? Cela ne va pas rendre les gens fous, ça ?", se demande-t-il.
"Conseil national de la refondation"
Sur les institutions, le chef de l'État a par ailleurs annoncé son intention de réunir un "Conseil national de la refondation" après les élections législatives prévues ce mois-ci, afin de "rassembler" la France autour des priorités qu'il a érigées durant la campagne présidentielle.
Interrogé sur la "nouvelle méthode" promise pour son second mandat, Emmanuel Macron a souligné avoir "porté cinq objectifs pendant la campagne" – indépendance (industrielle, militaire, alimentaire...), plein-emploi, neutralité carbone, les services publics pour l'égalité des chances et la renaissance démocratique.
"Pour les atteindre, je veux réunir un Conseil national de la refondation, avec les forces politiques, économiques, sociales, associatives, des élus des territoires et de citoyens tirés au sort", a-t-il poursuivi.
"Ce conseil, que je lancerai moi-même, sera enclenché dès après les législatives. Je souhaite que la Première ministre et son gouvernement puissent le faire vivre (...). Ce sera l'instance dans laquelle nous ferons vivre nos réformes."
Donnant priorité au pouvoir d'achat, Emmanuel Macron a indiqué que seront votés, "dès cet été", "la loi pouvoir d'achat et un texte de simplification et d'urgence pour les projets d'énergie".
"Ensuite, nous entamerons les grands chantiers : production, écologie, services publics", a-t-il ajouté. "Quant au travail sur la réforme des retraites, qui est indispensable au financement de nos transformations, il commencera après ce Conseil et la réforme entrera en vigueur dès l'été 2023."
Avec AFP et Reuters
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En meeting, Jean-Luc Mélenchon galvanise la Nupes avec ses "chances de gagner" aux législatives
Face à "l'école du futur", Jean-Luc Mélenchon promet de "mettre le paquet" sur l'éducation
LFI À L'ASSEMBLÉE
Coups d’éclat, propositions et obstruction : des députés insoumis hyperactifs pendant cinq ans
France24 - Monde
Roland-Garros: Cori Gauff, une raquette pour "changer le monde"
Publié le : 04/06/2022 - 20:04Modifié le : 04/06/2022 - 20:02
Paris (AFP) – "Depuis que je suis jeune, mon père me dit que je peux changer le monde avec ma raquette": quand elle a atteint la finale de Roland-Garros, c'est un message contre les armes à feu que l'Américaine Cori Gauff, 18 ans, hyperexposée depuis ses débuts, a passé.
"Stop à la violence par armes à feu" ("End gun violence"): ce sont les quelques mots écrits par Gauff sur la caméra jeudi, en référence à la récente fusillade survenue dans une école primaire texane, à Uvalde, qui a coûté la vie à 19 enfants et deux enseignantes.
"C'est important pour moi en tant que citoyenne. J'ai des amis qui ont vécu la fusillade de Parkland (17 personnes dont 14 élèves tués en février 2018 dans un lycée de Floride, ndlr). Par chance, ils s'en sont sortis mais je me souviens avoir vu de près ce qu'ils ont traversé", a expliqué la jeune Floridienne après sa qualification pour sa première finale en Grand Chelem, finalement perdue 6-1, 6-3 face à la N.1 mondiale Iga Swiatek samedi.
"C'est fou, j'avais 13 ou 14 ans quand ça s'est passé, et rien n'a changé depuis. C'était un message pour les gens aux Etats-Unis, et ceux du monde entier qui regardent. J'espère que ça rentrera dans la tête de ceux qui sont au pouvoir et qu'ils changeront les choses. Une réforme doit absolument être menée", appelle-t-elle de ses voeux.
Le sport comme tribune
"Maintenant que j'ai 18 ans, je m'efforce de m'informer sur certaines questions, parce que j'ai le droit de vote et que je veux l'utiliser de manière avisée", explique la jeune Américaine.
Et à 18 ans seulement - elle les a fêtés le 13 mars - Gauff s'inscrit déjà dans la lignée d'autres sportifs qui ont pris la parole sur des sujets de société ces dernières années en particulier.
Interrogée sur ses modèles, elle évoque le basketteur LeBron James, les joueuses de tennis Serena Williams, Billie Jean King et Naomi Osaka, le joueur de football américain Colin Kaepernick. "La liste est encore longue", ajoute-t-elle.
"Le sport vous donne une tribune qui permet que votre message touche plus de gens", constate la joueuse.
"Aujourd'hui, les sportifs sont plus à l'aise pour s'exprimer sur ces sujets. Souvent on est mis dans des cases et les gens disent qu'il ne faut pas mélanger sport et politique. Mais je suis un être humain avant d'être une joueuse de tennis. Alors bien sûr que je m'intéresse à ces questions et que je vais m'exprimer dessus. Je ne vais pas être une sportive toute ma vie. Il y a un moment donné où je prendrai ma retraite sportive, et je serai toujours un être humain", insiste-t-elle.
"Pas rester silencieux"
A 16 ans déjà, en plein mouvement "Black Lives Matter" aux Etats-Unis, après la mort de l'afro-américain George Floyd pendant un contrôle de police, Gauff avait pris le micro lors d'une manifestation dans sa ville de Delray Beach. Avec deux messages : "Nous devons agir" et "Vous devez utilisez votre voix, quelle que soit sa portée".
"Il ne faut pas rester silencieux. Si vous choisissez le silence, vous choisissez le camp de l'oppresseur", exhorte-t-elle alors.
Sur un court de tennis, l'athlétique Cori, surnommée "Coco" et entraînée par son père Corey, un schéma qui rappelle forcément celui des soeurs Williams, s'est fait un nom à 15 ans seulement. Quand elle a battu d'entrée Venus, l'aînée des Williams, et s'est invitée en huitièmes de finale, à Wimbledon en 2019. Puis à l'Open d'Australie 2020, lorsqu'elle a éliminé Osaka, alors tenante du trophée, au troisième tour.
"Comme elle a gagné très jeune des matches, tout le monde a dit qu'elle allait gagner des Grand Chelem tout de suite. (Les gens) ont fait d'elle quelqu'un qu'elle n'était pas", retrace auprès de l'AFP Patrick Mouratoglou, qui a découvert Gauff à dix ans à l'occasion d'une détection dans son académie.
"Elle était prête à battre des grandes joueuses sur un match. Mais sur la durée d'un Grand Chelem, ce n'est pas la même histoire", souligne-t-il.
Sa quinzaine parisienne a montré qu'elle n'en était plus si loin.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Rallye de Sardaigne: Tänak lancé vers la victoire finale
Publié le : 04/06/2022 - 19:56
Rome (Italie) (AFP) – L'Estonien Ott Tänak, au volant d'une Hyundai bondissante sur les piégeuses pistes en terre, a survolé la concurrence samedi lors de la deuxième journée du rallye de Sardaigne pour aborder avec une avance confortable l'ultime journée dimanche.
Le champion du monde 2019, âgé de 34 ans, a quasiment tout raflé en remportant six des sept étapes disputées samedi.
La huitième et dernière spéciale du jour (ES17) s'est terminée dans la confusion, interrompue après l'accident sans gravité du Français Adrien Fourmaux, dont la voiture a bloqué la route quelques minutes avant d'être évacuée.
Avant cette étape tronquée, courue normalement par certains pilotes mais pas tous en raison d'un drapeau rouge montré par un officiel, Tänak comptait 46 secondes d'avance sur l'Irlandais Craig Breen (Ford) et 1 min 06 sec 8/10 sur l'Espagnol Dani Sordo (Hyundai), en quête d'une troisième victoire en Sardaigne après 2019 et 2020.
"C'est une bonne journée, on n'a pas eu besoin de forcer", a commenté l'Estonien, après avoir parcouru la dernière étape à petite vitesse, lui qui s'était déjà imposé en Sardaigne en 2017.
Pas malheureux vendredi, avec l'annulation des deux dernières spéciales alors qu'il avait un problème de transmission, Tänak a profité samedi de la sortie de piste précoce du leader Esapekka Lappi, qui le devançait de quelques dixièmes.
Le Finlandais, remplaçant au volant d'une Toyota le champion en titre français Sébastien Ogier, engagé seulement sur une partie des épreuves, a abandonné dès la première étape matinale (ES10) après avoir heurté des rochers en bord de piste.
- Neuville accidenté -
Derrière le trio de tête, le Français Pierre-Louis Loubet (4e) a confirmé sa belle première journée. Avec sang-froid, le lauréat de la catégorie inférieure WRC2 en 2019 est resté au contact, profitant de quelques erreurs de pilotage de Sordo.
Fourmaux réalisait lui aussi un beau rallye jusqu'à l'ultime étape du jour, résistant bien à la 5e place malgré la pression grandissante du prodige finlandais Kalle Rovanperä (6e). Mais le Français est parti à la faute dans une section a priori sans piège, contraint d'abandonner et provoquant l'interruption de la spéciale.
Rovanperä, en tête du Championnat du monde, a lui surtout cherché à éviter les erreurs, reconnaissant "se battre" avec sa Toyota sur les pistes glissantes.
Le vainqueur des trois dernières manches du WRC (Suède, Croatie, Portugal) aura sans doute du mal à réussir la passe de quatre en Sardaigne. Mais il peut accroître son avance au championnat des pilotes: son dauphin (à 46 pts), le Belge Thierry Neuville, a en effet abandonné samedi matin, victime d'un accident au début de la douzième étape.
Dimanche, le nouveau dauphin de Rovanperä pourrait bien être Tänak. Pour peu que l'Estonien garde le même rythme lors des quatre dernières spéciales près d'Alghero (nord-ouest), dont la "Power stage" finale offrant aux cinq premiers des points pour le championnat, indépendamment du classement final.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Jean-Luc Mélenchon: le conseil de la refondation "saison 2 du grand blabla"
Publié le : 04/06/2022 - 19:48
Villeurbanne (AFP) – Le "Conseil national de la refondation" annoncé vendredi par le président Macron, "c'est la saison 2 du grand blabla", a déclaré samedi Jean-Luc Mélenchon lors d'un meeting à Villeurbanne, aux portes de Lyon, à huit jours du premier tour des législatives.
"Après la saison 1 du grand blabla, avec le grand débat national en 2019 (....) puis la convention citoyenne pour le climat, rien n'a été appliqué, absolument rien. La saison 2 du grand blabla, c'est le Conseil national de la refondation", a-t-il dit en référence à la décision du président de mener des consultation avant de lancer des réformes touchant au pouvoir d'achat, à l'écologie, aux institutions et aux retraites.
M. Mélenchon s'est déplacé à Villeurbanne pour soutenir son gendre Gabriel Amard, 'un gars bien", selon lui, candidat de la NUPES dans la 6eme circonscription du Rhône, désigné par la France insoumise sur des terres historiquement socialistes.
"Votre mission est d'élire un des piliers du système militant que j'ai eu le bonheur de construire au fil des années", a déclaré le tribun accueilli comme une star par les militants réunis dans un parc de cette ville de 150.000 habitants qui a voté pour lui à 37,88% au premier tour de la présidentielle 2022.
Avant la photo de famille, Jean-Luc Mélenchon a tenu le micro pendant près de deux heures pour expliquer à la petite foule l'enjeu du scrutin: "ce n'est pas une élection dans chaque circonscription, c'est une élection nationale", a-t-il dit avant de détailler son programme "de rupture" une fois qu'il serait nommé premier ministre par le président Macron.
"Personne ne peut lui imposer de nommer M. Mélenchon, formellement, c'est vrai mais ce ne serait pas raisonnable de faire autrement: la constitution ne prévoit pas le droit au caprice", a-t-il en rappelant les différents cohabitations qui ont ponctué ces dernières décennies.
Au premier tour des législatives, Gabriel Amard fera face à 14 candidats, dont l'avocate ex-LR Emmanuelle Haziza ("Ensemble") et Michèle Morel, responsable départementale RN.
Epoux de sa fille de Jean-Luc Mélenchon, Maryline, cet homme de 55 ans avait quitté le PS en 2008 avec le leader insoumis. Successivement maire de Viry-Châtillon, conseiller régional en Ile-de-France et conseiller général de l'Essonne, il a été élu aux régionales de 2021 en Auvergne-Rhône-Alpes (Isère). Il a échoué par deux fois aux législatives en Essonne (2012) et dans le Jura (2017).
Son investiture dans le Rhône a suscité des grincements de dents, mais pas de candidature socialiste dissidente. Le siège est vacant depuis la démission du sortant "marcheur" Bruno Bonnel, parti piloter le plan d'investissement France 2030.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Basket: 15e titre de Bourges au bout d'une saison de rêve
Publié le : 04/06/2022 - 19:40Modifié le : 04/06/2022 - 19:38
Paris (AFP) – Bien trop fortes pour Lyon, les basketteuses de Bourges ont remporté un quinzième titre de championnes de France, record amélioré, grâce à leur trois victoires en autant de matches en finale, symbole d'une saison à conjuguer au presque parfait.
Premières de la saison régulière avec seulement deux défaites, lauréates de l'Eurocoupe - l'antichambre de l'Euroligue qu'elles disputeront la saison prochaine -, championnes de France en surclassant l'Asvel en finale trois victoires à zéro, Bourges a presque tout raflé en 2021/22.
Seule la Coupe de France a échappé à la domination sans partage du Tango, battu en finale par Basket Landes qui jouera aussi la phase de groupe de la C1.
Les Berruyères n'ont tremblé dans le championnat de France qu'en quarts de finale et en demi-finales, poussées respectivement par Lattes-Montpellier et Basket Landes, les deux finalistes de la saison passée, au match 3 décisif.
Mais grâce à leur saison régulière remarquable, les coéquipières d'Elodie Godin avaient le joker de l'avantage du terrain lors de la phase finale, elles qui n'ont plus perdu à domicile depuis le 16 octobre et qui ont enchaîné, toutes compétitions confondues (dont le Final 4 de la C2) vingt-cinq succès consécutifs dans leur salle.
Troisième rencontre serrée
En finale contre l'Asvel, nouvelle arrivée sur la scène féminine du basket français après le rachat du club à l'été 2017 par Tony Parker, les Berruyères n'ont même pas eu besoin d'activer cette assurance à domicile, en allant décrocher en terre lyonnaise le troisième succès 59 à 53. Elles ont ainsi bouclé la série finale sur un "sweep" (sans perdre un match).
C'est pourtant lors de ce troisième match que le Tango eu le plus de mal, en panne d'adresse face aux Villeurbannaises, accrocheuses. Avec seulement deux tirs primés sur 22 tentés, les deux équipes étaient à égalité à la pause (28-28), à l'issue d'une mi-temps brouillonne.
Seul l'impact d'Isabelle Yacoubou dans la raquette, en sortie de banc, a permis aux Berruyères de rester au contact des Villeurbannaises dans le deuxième quart-temps, perdu 12 à 6.
Le match a basculé en fin de troisième quart-temps, lorsqu'un tir primé de Keisha Hampton consécutif à deux pertes de balle des Villeurbannaises a permis aux Berruyères de reprendre l'avantage (43-41).
Rupert et Johannès discrètes
Si elle n'a pas pesé lors de la rencontre (six points), Iliana Rupert a été, à seulement 20 ans (elle soufflera ses 21 bougies le 12 juillet), la joueuse-clé de la saison. Désignée MVP de Ligue féminine et du Final 4 de l'Eurocoupe, elle a inscrit 25 points en finale contre Venise.
Double vice-championne d'Europe (2019 et 2021) et médaillée de bronze olympique (Tokyo), elle annoncera dans les prochains jours si elle continue l'aventure avec le Tango ou si elle se lance à l'étranger.
De l'autre côté, Marine Johannès, également une des joueuses de base de l'équipe de France, a traversé le match comme une ombre, ne marquant que trois points sur cinq tirs tentés.
Pour son club, dont le recrutement annoncé dans les médias spécialisés pourrait être prestigieux, la qualification pour l'Euroligue s'annonce incertaine. Seule possibilité : la France pourrait récupérer une des places accordées à la Russie si l'exclusion des clubs russes, décidée après l'invasion de l'Ukraine le 24 février, est maintenue pour la saison prochaine. Les Lyonnaises de Pierre Vincent devraient alors passer par un tour de qualification relevé.
© 2022 AFP
L'Humanité
Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN
ActuUne vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.
Marine CyglerPlante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.
De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.
Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.
Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.
C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.
« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.
Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.
Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.
Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.
Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.
L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale
Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.
sciences France24 - Monde
Basket: Monaco fait un pas vers la finale en s'imposant à nouveau face à Pau
Publié le : 04/06/2022 - 19:26
Paris (AFP) – Les basketteurs de Monaco ont fait un grand pas samedi vers la finale du championnat de France en empochant une deuxième victoire 79-72 face à Pau-Orthez, sans vraiment donner l'impression de forcer, dans leur demi-finale disputée au meilleur des cinq matches.
Après avoir compté jusqu'à 18 points d'avance en fin de troisième quart-temps, les hommes de Sasa Obradovic ont vu les joueurs de l'Elan Béarnais revenir à -6 à un peu plus de deux minutes de la fin, mais une dernière accélération a permis aux Monégasques de s'assurer cette deuxième victoire d'affilée à domicile.
Les Palois ont notamment souffert samedi au rebond, un secteur où ils ont été largement dominés par les Monégasques, qui se sont offert le luxe de cueillir 20 prises offensives (44-26 au total), offrant autant de secondes chances à Mike James (13 points, 5 passes), Dwayne Bacon (20 points, 5 rebonds), Alpha Diallo (13 points, 8 rebonds) et leurs coéquipiers.
Déjà largement défaits lors du premier match (94-65), les Béarnais, portés notamment samedi par leur meneur de poche Justin Bibbins (1,73 m, 19 points, 7 passes) et le coéquipier en sélection de la star de NBA Luka Doncic, le Slovène Gregor Hrovat (19 points à 4/5 à 3 points), seront dos au mur lors de la troisième rencontre, mardi à 20H30 à Pau.
Monaco, nouvelle grosse cylindrée du championnat de France depuis plusieurs saisons (2e budget de l'Elite derrière Villeurbanne), vainqueur de l'Eurocoupe (antichambre de l'Euroligue) en 2021 et qui s'est hissé en quarts de finale de l'Euroligue cette saison, chasse toujours un premier titre de champion de France.
© 2022 AFP
L'Humanité
Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »
EntretienAstronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.
Anna MussoLa barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.
Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.
Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.
Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.
La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.
Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?
Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.
Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?
Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.
Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?
Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.
Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?
Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.
Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?
Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.
Entretien réalisé par Anna Musso
sciencesastronomieexoplanètesplanètes France24 - Monde
Grève des diplomates français : "Une réforme qui nie notre expertise"
Publié le : 01/06/2022 - 16:55
Romain BRUNET
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Julia GUGGENHEIM
De nombreux diplomates français appellent à la grève, jeudi, pour protester contre la réforme de la haute fonction publique. Un mouvement inédit qui est aussi le signe d’un désarroi grandissant depuis plusieurs années au Quai d’Orsay.
Le malaise est profond et ressemble à une crise existentielle. Fait rarissime au Quai d’Orsay, six syndicats et un collectif de 500 jeunes diplomates du ministère des Affaires étrangères ont appelé à la grève, jeudi 2 juin, pour protester contre la réforme de la haute fonction publique qui, à terme, entraînera la disparition des deux corps historiques de la diplomatie française : celui de ministre plénipotentiaire (ambassadeur) et celui de conseiller des affaires étrangères.
La grogne couve depuis des mois, mais a éclaté après la publication au Journal officiel en avril, dans l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, du décret d'application, au ministère des Affaires étrangères, de la réforme.
Voulue par le président Emmanuel Macron, celle-ci crée un nouveau corps d'administrateurs de l'État et prévoit que les hauts fonctionnaires ne soient plus rattachés à une administration spécifique : ils seront, au contraire, invités à en changer régulièrement tout au long de leur carrière.
>> À lire aussi : "Diplomatie française : 'Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos'"
Les diplomates y voient "la fin de la diplomatie professionnelle" française, troisième réseau international derrière les États-Unis et la Chine. En outre, les contours parfois encore flous de la réforme ne permettent pas de donner toutes les réponses aux diplomates inquiets, qui veulent des garanties.
"Cette réforme est une erreur car elle nie notre expertise", affirme une diplomate en poste à Paris ayant requis l’anonymat car soumise au devoir de réserve. "Notre métier s’apprend au fil du temps et de nos expériences sur le terrain, poursuit-elle. Ma compétence, c’est d’abord une fine connaissance d’une zone géographique et les langues étrangères que je parle. Je ne vais pas devenir préfète. On n’est pas interchangeables."
"La diplomatie n’est pas un art de l’impro, mais un métier de pros"
Signe qu’il se passe quelque chose d’inhabituel dans cette maison peu habituée aux mouvement sociaux – il ne s’agit que de la deuxième grève dans l’histoire du Quai d’Orsay, la première ayant eu lieu en 2003 –, de nombreux diplomates ont annoncé, avec le hashtag #diplo2metier sur Twitter, leur intention de participer à la grève ou exprimé leur solidarité avec les grévistes. Parti de la base, le mouvement gagne petit à petit la hiérarchie du ministère des Affaires étrangères et suscite désormais l’adhésion de nombreux hauts responsables et ambassadeurs.
"Dialoguer avec près de 200 États dans leurs langues, négocier, préserver la paix : la diplomatie n’est pas un art de l’impro, mais un métier de pros", écrit sur le réseau social Anne Guéguen, directrice Afrique du Nord et Moyen-Orient au Quai d’Orsay.
Etre #diplo2metier est un engagement fort : au-delà de l'expertise patiemment construite, un choix de vie. Dialoguer avec près de 200 Etats dans leurs langues, négocier, préserver la paix: la diplomatie n'est pas un art de l'impro, mais un métier de pros https://t.co/2iGCMTtSPq
May 27, 2022"Le 2 juin, je ferai grève. La diplomatie rassemble une gamme de métiers qui ont tous en commun d’être spécifiques et de s’acquérir dans le temps long. C’est une vocation", souligne Philippe Bertoux, directeur des affaires stratégiques, de sécurité et du désarmement au ministère.
Le 2 juin, je ferai grève. La diplomatie rassemble une gamme de métiers qui ont tous en commun d’être spécifiques et de s’acquérir dans le temps long. C’est une vocation, pas une compétence parmi d’autres. Rénovation, oui. Effacement, non. https://t.co/8V9Aeu1j6F
May 27, 2022"Je serai en grève le 2 juin pour protester contre la réforme du corps diplomatique et la réduction continue des moyens de notre diplomatie. Le retour de la guerre en Europe montre l’importance d’une diplomatie française forte au service des intérêts français et européens", estime Claire Le Flécher, ambassadrice de France au Koweït.
Je serai en grève le 2 juin pour protester contre la réforme du corps diplomatique et la réduction continue des moyens de notre diplomatie. Le retour de la guerre en Europe montre l’importance d'une diplomatie 🇨🇵 forte au service des intérêts 🇨🇵 et 🇪🇺 #diplo2metier
May 27, 2022"Le but d’Emmanuel Macron est de créer davantage de mobilité entre les administrations. En soi, c’est un principe de bon sens, mais le problème est que cela repose sur une administration généraliste alors que pour certains métiers, on a besoin de spécialistes. Être diplomate, ce n’est pas un métier qu’on fait comme ça sans avoir réfléchi à ses implications, que ce soit en termes de vie personnelle ou en termes de formation", analyse Christian Lequesne, professeur à Sciences Po Paris, spécialiste de la politique étrangère française et auteur de "Ethnographie du Quai d’Orsay" (CNRS Éditions, 2017).
"On assiste depuis des années à un détricotage de ce ministère"
Au-delà de l’actuelle réforme de la haute fonction publique et de la crainte de "nominations de complaisance", ce mouvement de grève témoigne d’un malaise plus profond. Dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde le 25 mai, le collectif de 500 jeunes diplomates s’inquiète notamment d'une "réduction vertigineuse des moyens" (suppression de 50 % des effectifs en 30 ans) et de "décennies de marginalisation du rôle du ministère au sein de l’État".
"On assiste depuis des années à un détricotage de ce ministère, par une baisse des moyens, mais aussi parce que certains volets de notre action sont désormais confiés à d’autres", explique la diplomate ayant requis l’anonymat citée plus haut. "C’est d’autant plus frustrant que nous faisons ce métier au prix de nombreux sacrifices personnels, ajoute-t-elle. Nous travaillons 14 heures par jour et les conséquences sur notre vie privée, quand on a une famille et qu’on doit partir à l’étranger, sont parfois difficiles à gérer. Le grand public a l’image de l’ambassadeur qui passe son temps à faire des réceptions mondaines, mais notre travail, ce n’est pas du tout ça."
"C’est vrai que la société reste beaucoup sur les clichés du diplomate 'Ferrero Rocher'. Les Français ne se rendent pas compte que c’est un métier où il faut gérer les crises et où les fonctionnaires, qui sont extrêmement engagés, ne comptent pas leurs heures. Il y a donc un sentiment d’injustice à l’égard de la perception qu’on peut avoir de leur métier", observe Christian Lequesne.
>> À lire aussi : "Catherine Colonna, une ministre spécialiste de la diplomatie de crise au Quai d’Orsay"
L’autre point soulevé par les témoignages recueillis concerne la définition de la mission du diplomate. De nombreux autres acteurs s’occupent désormais de diplomatie, notamment le ministère de l’Économie pour les négociations commerciales et financières, le ministère de la Défense avec des diplomates militaires spécialistes de la négociation, l’Agence française du développement (AFD) pour l’aide au développement apportée par la France à travers le monde.
"Ces évolutions participent à une forme de questionnement existentiel de la part des diplomates, mais c’est une question qu’on retrouve dans pas mal de pays, comme le Royaume-Uni, les États-Unis, le Brésil, et qui est liée à l’évolution des relations internationales et à la multiplication des acteurs de la diplomatie depuis une vingtaine d’années", analyse Christian Lequesne, pour qui une réflexion sur le rôle du diplomate en 2022 doit être menée.
Le ministère, où vient d'arriver Catherine Colonna, diplomate de carrière dont la nomination a été interprétée comme un "message" à l'endroit des personnels, assure avoir "noué un dialogue social de qualité" avec toutes les organisations syndicales.
La grève risque en tout cas d'être suivie avec attention par la ministre, mais aussi à l'Élysée. Les diplomates en colère espèrent rassembler suffisamment largement pour contraindre Emmanuel Macron à revoir sa copie.
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PORTRAIT
Catherine Colonna, une ministre spécialiste de la diplomatie de crise au Quai d’Orsay
INTERVIEW
Diplomatie française : "Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos"
Paris recommande aux Français "dont la présence n'est pas essentielle" de quitter la Russie
El País (ESP)
Así se convirtió en un éxito Wikiloc: la plataforma española de rutas al aire libre con más de 10 millones de usuarios
SENDERISMONacida en 2006, hoy es en un referente mundial del ocio al aire libre. Ofrece más de 30 millones de rutas de hasta 80 actividades diferentes por todo el mundo, creadas y compartidas por los usuarios
Nada hacía sospechar a Jordi Ramot (Sant Feliu de Guíxols, 49 años) que su interés por compartir sus rutas al aire libre podría coincidir con el de tanta gente. En 2006, este informático de profesión decidió crear una web donde iba a ir subiendo los recorridos que hacía con su bicicleta de montaña, acompañados con fotografías e información útil. Un experimento, aplaudido entonces por su entorno que le animó a profesionalizarlo, que ha ido creciendo a lo largo de los años hasta convertirse en una de las aplicaciones móviles y plataformas web más demandadas por los usuarios de ocio y deporte al aire libre en todo el mundo.
Wikiloc nació en el momento y en el sitio adecuados. “Empezaban a aparecer las primeras redes sociales que cultivaban ese espíritu de comunidad”, cuenta Ramot a El Viajero. “La idea era que cualquiera pudiera registrar y documentar las rutas que realizaba por la montaña o un entorno rural para que otros también pudieran hacerlas, seguir a otros usuarios, compartir intereses y experiencias…”, añade.
Aunque en los primeros años los usuarios ya se contaban por miles, fue en 2011, con la creación de la aplicación móvil para los sistemas operativos Android e iOS, cuando Wikiloc comenzó su extraordinario crecimiento. “Supuso la democratización de las rutas guiadas, sin tener que transferir los recorridos del ordenador al GPS”, explica. Otro hito para la start up española fue el acuerdo que firmó con Google Earth, la plataforma cartográfica del gigante tecnológico que habilitó las rutas de Wikiloc en su sistema. “La pandemia también contribuyó aún más a popularizar las actividades al aire libre”, añade Ramot.
La comunidad de Wikiloc ha alcanzado en 2022 los 10 millones de usuarios en todo el mundo y 32 millones de rutas compartidas de hasta 80 actividades diferentes: desde las más comunes como senderismo, ciclismo o rutas para correr hasta itinerarios a caballo, para observar aves, para personas con discapacidad visual, de esquí, en segway o canoa, e incluso de plogging, en las que se aprovechan las excursiones a pie para retirar basura de los entornos naturales.
La aplicación de los turistas activos
Wikiloc es una herramienta para descubrir nuevos lugares, ya sea durante escapadas cercanas al lugar de residencia o en viajes más lejanos. “Lo utilizan principalmente personas que buscan realizar un turismo activo cuando visitan algún lugar”, explica su fundador. En España, con una geografía privilegiada en variedad, existen rutas por todo el territorio. Según datos de la propia compañía, donde más se utiliza Wikiloc es en Baleares y Canarias.
En todos estos años, Ramot y su equipo no han empleado grandes recursos en la promoción de Wikiloc, su expansión ha sido principalmente orgánica, “del boca a boca”. “Los españoles también somos muy viajeros, y en los inicios de la plataforma fueron los propios usuarios de los que abrieron nuevas rutas en otros países”, recuerda este emprendedor. “O de repente una comunidad de Islandia o de Irán se agrupan para hacer senderismo y empiezan a utilizar la aplicación. Esto permite seguir los pasos de personas locales”, celebra. Este tipo de uso ha hecho posible que ya existan recorridos por todo el mundo, desde el continente americano hasta islas remotas en el sureste asiático, pasando por países africanos, e incluso la Antártida. La plataforma está disponible en 24 idiomas. “No queríamos que la barrera idiomática frenara su uso”, matiza su creador.
Pero Wikiloc no se queda únicamente en los entornos naturales. En los últimos años, ha crecido el afán también por registrar rutas urbanas. “Hace poco, en Barcelona, eché un vistazo a la app y vi que alguien había subido una ruta siguiendo diferentes lugares relacionados con arquitectura gótica de la ciudad”, pone de ejemplo Ramot. La compañía también ha habilitado una opción para que marcas y entidades turísticas puedan promocionarse a través de Wikiloc.
La plataforma dispone de una versión gratuita para descubrir y seguir nuevas rutas, grabar las propias, seguir a otros usuarios y descargar los mapas que ofrece la aplicación. Pero también ofrece una opción premium por 9,99 euros al año (o trimestral por 4,99 euros) que permite realizar todas estas acciones sin conexión a internet y acceder a rutas con filtros más avanzados. El 1% de la recaudación de Wikiloc se destina a ONG que trabajan para proteger el planeta.
La start up ha recibido premios de entidades como Google Maps España, National Geographic, Ashoka Changemakers, Garmin o la Sociedad Geográfica Española (SGE). Para su fundador, supone un reconocimiento del potencial que aún tiene Wikiloc: “Todavía quedan muchos lugares por descubrir”. El pequeño equipo que conforma la plataforma, de apenas 16 personas, busca seguir creciendo en usuarios y para ello trabajan en mejorar sus experiencias. “Cualquier aspecto técnico que pueda facilitar su uso”, apunta Ramot, “pero no vamos a inventarnos nada nuevo, queremos mantenernos fieles a nuestra identidad”.
Escoger una ruta depende de muchos factores: el lugar, el tiempo del que se dispone, la intensidad, el tipo de actividad que se quiere realizar… Wikiloc ofrece filtros para que la búsqueda y elección del recorrido sean más fáciles. Pero si, aun así, a uno le puede la indecisión, en la sección Discovery de la plataforma se encuentran algunos de los mejores planes basados en la popularidad que tienen entre la comunidad.
Con la llegada del verano y el calor, puede ser una buena idea hacer recorridos nocturnos, con temperaturas más agradables y con la posibilidad también de observar las estrellas. Los usuarios de Wikiloc recomiendan algunos de los mejores lugares del mundo para esta práctica y rutas para llegar hasta ellos. En España, un entorno privilegiado para observar el cielo de noches es el pico Roque de los Muchachos y su famoso observatorio astronómico, en la isla de La Palma. En países como Tanzania, Chile, Sri Lanka o Estados Unidos también se dan indicaciones para descubrir magníficos lugares alejados de la contaminación lumínica.
Si con estas rutas lo que se pretende es descubrir volcanes activos, La Palma también podría ser un buen destino, además de otros, como la vecina Tenerife y el Teide; la zona de Fimmvörðuháls, en Islandia; el volcán Erta Ale, en Etiopía; el complejo estratovolcánico de Kawah Ijen situado en una caldera de 16 kilómetros en la isla de Java Oriental (Indonesia); o el monte Fuji de Japón.
También hay rutas para explorar parajes impresionantes de la península Ibérica, como el parque nacional de Picos de Europa, en Asturias: recorridos a lo largo del río Cares, por los lagos de Covadonga, pasando por el Naranjo de Bulnes —en el corazón del parque— o para observar los Puertos de Áliva desde el teleférico de Fuente Dé.
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L'Humanité
Les forêts qui cachent des arbres
ActuDendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.
Anna MussoUne centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.
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Législatives : le probable parachutage de Jean-Michel Blanquer sème le trouble à Montargis
France24 - Monde
Législatives : Naïma M’Faddel et Ali Camille Hojeij, hérauts des Français de l'étranger "mal aimés"
Publié le : 02/06/2022 - 07:36
Grégoire SAUVAGE
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Depuis 2012, onze des 577 députés siégeant à l’Assemblée nationale sont élus par les Français résidant à l’étranger. Souvent binationaux, reflétant la diversité de la population française, ces candidats aux législatives mettent en avant des parcours atypiques, à cheval sur plusieurs continents, pour convaincre des électeurs. Exemples avec la Franco-Marocaine Naïma M’Faddel et le Franco-Libanais né à Bangui Ali Camille Hojeij.
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
C’est la troisième fois que les expatriés sont appelés aux urnes à l’occasion des élections législatives. Après le vote électronique, 1,6 millions d’électeurs résidant hors de France doivent choisir, les samedi 4 et dimanche 5 juin, leur représentant à l’Assemblée nationale lors du premier tour.
Sur les 11 circonscriptions regroupant les bureaux de vote situés en dehors du territoire national, deux intéressent le continent africain. La neuvième englobe le Maghreb et une grande partie de l'Afrique de l'Ouest. Le Bénin, le Ghana, le Togo et le Nigeria, eux, dépendent de la dixième circonscription, avec le reste de l'Afrique et le Proche-Orient.
C’est dans cette dernière que se présente le candidat indépendant "Macron-compatible" Ali Camille Hojeij. À 36 ans, l’avocat franco-libanais se lance en politique pour porter la voix des Français de l’étranger qui, selon lui, "sont des citoyens français à part entière mais considérés comme des citoyens à part".
"Loin des yeux, loin du cœur", résume également Naïma M'Faddel, candidate Les Républicains (LR), proche de Valérie Pécresse, pour représenter les Français expatriés au Maghreb et en Afrique de l’Ouest, dans la neuvième circonscription. "Les politiques se succèdent mais ils ne voient pas leurs problèmes se résoudre. Beaucoup se demandent à quoi cela sert d'aller voter", ajoute la candidate.
Signe de ce désintérêt des expatriés pour le scrutin, à peine 20 % des électeurs des 11 circonscriptions des Français de l'étranger se sont rendus aux urnes, soit un taux de participation plus de deux fois inférieur à celui de l'ensemble du corps électoral, lors du premier tour des législatives de 2017.
Un pied à Paris, un autre sur le continent
À l'impression d'être délaissés par Paris s'ajoute un fort sentiment d'injustice chez les Français résidant à l'étranger, alimenté par la difficile reconnaissance des points de retraite acquis dans le pays d’expatriation ou encore la participation au financement de la sécurité sociale sans pouvoir en bénéficier.
"Le ministère clé pour les Français de l’étranger, c’est Bercy, le ministère de l’Économie et des Finances. Et pour Bercy, les Français de l’étranger sont des déserteurs qui fuient leur pays pour payer moins d’impôts", estime Ali Camille Hojeij.
Autre point noir : les frais de scolarité. Ils sont de plus en plus élevés pour des expatriés qui, contrairement aux idées reçues, ne sont pas tous des privilégiés, assure Naïma M'Faddel. "Moi, je souhaite la gratuité pour les enfants vivant à l'étranger scolarisés dans les établissements mis en place par la France. C'est une question d'égalité entre les citoyens et un principe constitutionnel", plaide la candidate.
"Il y a un effet ciseaux : on a d’un côté des frais de scolarité qui augmentent, de l’autre des recrutés locaux qui souvent n’ont pas le diplôme du Capes et donc une qualité de l'enseignement qui se dégrade", explique Ali Camille Hojeij. L'avocat se définit lui-même comme un pur produit de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), qui gère un réseau de 552 établissements à travers le monde.
>> À lire aussi : "Comprendre les élections législatives françaises en six questions"
Fils d’entrepreneur, né à Bangui en Centrafrique, Ali Camille Hojeij a passé son enfance sur le continent africain avant de poser ses valises à Paris à sa majorité pour y suivre des études de droit. Il revendique aujourd'hui cet "ancrage socioculturel" en Afrique et au Moyen-Orient, "même si cela reste difficile dans une circonscription qui couvre 49 pays", reconnaît le candidat.
Pour convaincre les électeurs, Naïma M'Faddel mise elle aussi sur son parcours multiculturel et son lien avec le Maroc. "Mes frères et mes enfants habitent dans cette circonscription. Je suis donc concernée par la question de l'expatriation", affirme l'ancienne responsable associative. Arrivée en France à l'âge de 8 ans sans avoir été scolarisée au Maroc, l'ex-élue à la mairie de Dreux et essayiste explique qu'"elle doit tout à la France".
Lutter contre le sentiment antifrançais en Afrique
Si faire entendre la voix des Français de l’étranger est une priorité pour ces deux candidats, Naima M’Faddel et Ali Camille Hojeij envisagent également leur rôle comme celui d’un relais de l'action extérieure de la France. Une mission d’autant plus importante à l’heure où le sentiment antifrançais monte d’un cran dans plusieurs pays africains comme la Centrafrique, le Mali ou encore le Tchad.
"Les expatriés français jouissent d’une très bonne réputation et ne suscitent aucune hostilité. Le ressentiment vient de la perception d’une politique du gouvernement français et de manipulations des rivaux de la France, notamment de la Russie", analyse Ali Camille Hojeij.
À l'heure de la réforme contestée du corps diplomatique français, le candidat assure qu'un député possédant des clés de compréhension et un "ancrage socioculturel" en Afrique peut compléter "utilement l'action diplomatique". Selon lui, la France et le continent ont besoin d'interlocuteurs capables de "faire avancer l’agenda français mais d’une manière bien plus respectueuse de la souveraineté des États".
"Depuis une décennie, la France n'a pas su entretenir les liens culturels entre les peuples, et les rapports entre la France et l'Afrique se sont distendus également sur le plan économique", explique de son côté Naïma M'Faddel. La candidate appelle à augmenter les budgets des instituts culturels et de la Francophonie "pour rétablir le lien fraternel et historique entre l'Afrique et la France".
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Cybersécurité
Législatives : le casse-tête du vote par Internet pour les Français de l’étranger
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Les débutants de 2017 : "Leur inexpérience les a pénalisés"
El País (ESP)
SANS TITRE
Si Isidro López hubiese seguido los consejos de su padre, hubiese sido escultor. O cualquier cosa menos cocinero, pero se hizo cocinero. Si hubiese hecho caso al “donde fueres, haz lo que vieres”, hubiese abierto un bar de tapas con ensaladilla. Si Isidro no fuese un cabezota empedernido, al primer fracaso hubiese echado el cierre. Pero como este cocinero de 29 años tenía claro que lo que hace acabaría funcionando, hoy podemos disfrutar de la cocina de Tiemar, uno de los restaurantes más recomendables de Jerez de la Frontera.
Haciendo como que escuchaba las recomendaciones de su padre, Isidro aparcó su sueño de ser cocinero y estudió arquitectura efímera y diseño de interiores. “Por hacerle caso a mi padre y tener unos estudios, pero desde los tres años yo quería ser cocinero”, cuenta López. Nunca ejerció, así que comenzó a formarse en cocina en la Taberna de Alabardero (Sevilla). Salió de allí y con 23 años montó su restaurante en su pueblo, Jerez: “Nunca he pasado por las cocinas de los grandes chefs. Yo soy partidario de aprender equivocándome solo”.
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Premio del público a un restaurante sin público
En 2017 abrió su primer restaurante con su madre ayudándole en la cocina y su novia en sala. Aquel proyecto se llamó Tiemar, la gastrofábrica. “Estábamos en un barrio alejado del centro, era un local de apenas 40 metros cuadrados y servíamos comida diferente a la que se espera en esta zona. Estábamos al lado de una hamburguesería que estaba siempre hasta los topes y mi restaurante vacío”, cuenta Isidro.
“A los cuatro meses de abrir, ganamos el premio Gurmé de la provincia de Cádiz según el público, pero no teníamos gente. No sé quién nos metió ahí ni como ganamos, pero ganamos”. Eso les dio visibilidad. Algunos periodistas de la zona como Eugenio Camacho o Paz Ivison fueron, comieron y escribieron sobre Tiemar y poco a poco fue ganando clientela. Una clientela que seguía sin entender del todo a Isidro: “Me decían que pusiera ensaladilla, que es por donde se mide la cocina de un restaurante gaditano. En Cádiz si abres un restaurante y no hay ensaladilla, estás loco”. Pues estará loco, porque en Tiemar, la gastrofábrica nunca hubo ensaladilla.
El nuevo Tiemar: de la gastrofábrica al gastroshow
En 2019 buscó una ubicación más céntrica, pero lo que pensaba que iba a ser una mudanza de pocos meses, pandemia, burocracia y obras mediante, se acabó alargando dos años. Finalmente, Tiemar abrió sus puertas en mayo de 2021, esta vez con el nombre Tiemar Gastroshow. “Es la mezcla de gastrobar y showcooking, porque en Tiemar ves cómo preparamos todos los platos. Además, el concepto gastrobar está manoseado. Se le llama gastrobar a locales que aprovechan ese nombre para ofrecer comida con pretensiones y sin calidad”.
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Este nuevo Tiemar de la calle Rosario, 10 tiene barra abierta, paredes oscuras y neones. Un ambiente que se sale de lo convencional en Jerez. “No he inventado nada. Es un concepto, tanto de local como de cocina, que existe y funciona en Madrid, Barcelona, Londres, Nueva York… Me decían que esta idea es muy arriesgada, pero la verdad es que era arriesgada porque no la abrió nadie, no porque no haya público para ella. Sé de gente de Jerez que, cuando viaja, va sitios como éste y lo disfruta”. Del antiguo Tiemar sólo queda en la carta el nigiri y un postre; una carta que cambia según temporada, producto y ganas de divertirse (y donde sigue sin haber ensaladilla).
¿Cómo es la cocina de Tiemar? “Algunos me dicen que es cocina de autor, otros que no saben ni lo que es. Hago la cocina que me gusta, así que supongo que es cocina Isidro”. O, como dijo el jefe comidista, Mikel López Iturriaga: “Cocina asiática pero a su bola con productos de aquí que no cae en gilipolleces fusión”. La cocina que le gusta a Isidro es la que está llena de sabor. Sabores intensos, especias indias, producto local con mezcla del street food de Asia. “Me gusta que la comida reviente en la boca, que sepa. La cocina es uno de los placeres de la vida y salir a la calle tiene que ser salir a comer diferente a lo que te haces en casa: platos con especias, buenos condimentos, sabores. Tampoco me voy a rarezas, busco el sabor”.
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La carta de Tiemar: en busca del sabor
Tiemar no se caracteriza por una carta infinita, de esas que requieren pedirte días de asuntos propios para terminar de leerla: menos de diez propuestas conforman su carta y fuera de carta salada, a unos 16 euros el plato más caro. Y podríamos poner la mano en el fuego a que será difícil que algo de lo que encuentres en esa carta te decepcione.
El nigiri de pasta de arroz suflado con guacamole y mojama de atún es uno de los clásicos, al que le está haciendo la competencia fuertemente la croqueta líquida, muy líquida, súper líquida, y el gazpachuelo. El gazpachuelo -que está sujeto a cambios según temporada-, lleva un dumpling de verdura coronado con gambas ahumadas y todo bañado con el gazpachuelo cremoso de jalapeño.
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Cuando muerdes el brioche de pato tu cerebro empieza a buscar a qué te está sabiendo eso tan rico. Es un bocado elaborado, pero hay algo que te trae un recuerdo más común que no es el del pato ni el de un pan bien hecho: es a BigMac porque tiene una salsa que recuerda al sabor de esta hamburguesa. También hay arroz frito al wok con salsa coreana, huevo frito y atún rojo. Los noodles son los que más cambian según temporada: a veces con alitas de pollo, otras con albóndigas y en el momento en que se escribe este artículo están con cabecero de cerdo y mole poblano.
De postre, las texturas de chocolate, con chocolate en bizcocho, en helado, templado, crujiente y en polvo. O “el cóctel que quería ser helado”, un capricho dulce de chocolate blanco, caramelo y fruta de la pasión. Sin embargo, uno de sus postres más aclamados es la pantera rosa. “Es un postre que teníamos en el primer bar y lo emplatábamos en un plato rosa. Siempre me gustaba ese pastelito de cuando era pequeño, así que lo quería hacer”. En el nuevo Tiemar han cambiado el plato rosa por un plato hecho figura de la Pantera Rosa. “Le comenté la idea a Piñero y ese mismo día tenía el diseño hecho. Fue lo primero que compré para el nuevo Tiemar”. ¿Y qué lleva la pantera rosa más famosa de Instagram? “Crema de vainilla, bizcocho de yuzu y chocolate de fresa y toques cítricos. Recuerda al pastelito de la pantera pero es más ácido y no tan dulce”, dice Isidro.
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En la carta de vinos la apuesta vencedora, pero no única, es Jerez, que para eso estamos aquí. “Pero buscamos bodegas algo más pequeñas y menos comerciales. En la carta de vinos vamos más lentos, nos está echando una mano Juan Ruiz-Henestrosa, de Little John, para traer referencias de aquí y de fuera que vayan bien con nuestra cocina. La compañera de sala se está formando”, señala López.
“Hay que salir de lo habitual. En Cádiz, aunque dicen que está habiendo mucho cambio, yo todavía lo veo muy igual. Hay productos que tengo que buscar en Sevilla o en internet, las especias, sobre todo. Y en cuanto al público, Jerez es una plaza difícil, piensa que es el único sitio del mundo donde abrieron un McDonald’s y lo tuvieron que cerrar”, bromea el cocinero. Hablando de público difícil: ¿Qué le parece ahora a tu padre que seas cocinero? “Es el primero que me apoya. Incluso viene a ayudarme, junto a mi madre, con los recados”.
Tiemar: c/ Rosario, 10. Jerez de la Frontera (Cádiz). Tel: 856 191 303. Mapa.
Valeurs Actuelles
Immobilier : l’heure des arbitrages
France24 - Monde
Législatives : les clips de campagne du 1er tour
Publié le : 03/06/2022 - 16:08Modifié le : 03/06/2022 - 16:10
FRANCE 24
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Temps de parole, affiches, clips de campagne : avec le début de la campagne officielle, lundi 30 mai, les candidats et les médias audiovisuels sont tenus de respecter la règle d'équité du temps de parole.
Les chaînes de télévision et les stations de radio doivent accorder aux candidats et à leurs soutiens un temps de parole correspondant à leur représentativité. France 24 publie ainsi chaque jour les clips de campagne des différents partis politiques.
Les élections législatives auront lieu comme suit :
- en métropole, les dimanches 12 et 19 juin 2022 ;
- en Polynésie française, les 4 et 18 juin 2022 ;
- dans la zone Amérique et Caraïbes, les 4 et 18 juin 2022 ;
- dans le reste du monde, les 5 et 19 juin 2022 ;
- en Guadeloupe, en Guyane, à la Martinique, à Saint-Barthélémy, à Saint-Martin, à Saint-Pierre-et-Miquelon, les 11 et 18 juin 2022.
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LFI À L'ASSEMBLÉE
Coups d’éclat, propositions et obstruction : des députés insoumis hyperactifs pendant cinq ans
Face à "l'école du futur", Jean-Luc Mélenchon promet de "mettre le paquet" sur l'éducation
Politique
Élections législatives : l'accord à gauche, coup de maître de Jean-Luc Mélenchon ?
Valeurs Actuelles
Pèlerinage de Chartres : “Nous cherchons à maintenir l’esprit des premiers jours”
Quelle différence y a-t-il selon vous entre le pèlerin de 1983 et celui de 2022 ? Les époques sont très différentes. En 1983, l’Église attend les fruits du concile Vatican II. La pratique religieuse est pourtant en chute libre et le pays se déchristianise. Le nouveau pape, Jean-Paul II, suscite un vent d’espoir, également auprès du monde traditionnel regroupé pour l’essentiel autour de la Fraternité Saint-Pie-X. Le pèlerin de 1983 est un militant courageux, il connaît les persécutions, les sanctions. Le pèlerinage sera pour lui le moyen de répondre aux appels du nouveau pape, de montrer sa foi dans le monde. Le pèlerin de 2022, lui, a largement bénéficié de la paix de Summorum Pontificum, en 2007 ; elle lui semble d’ailleurs la chose la plus naturelle qui soit. Il ne connaît peut-être pas tous les détails de l’histoire traditionaliste, mais il est courageux, exigeant et a l’habitude de l’engagement, notamment dans les mouvements pour la défense de la vie, de la famille, de l’éducation.
Depuis quarante ans, le pèlerinage a considérablement grossi. N’y a-t-il pas un risque que l’intuition originelle perde en saveur et en authenticité ?
Nous cherchons à maintenir l’esprit des premiers jours en mélangeant les générations à tous les niveaux du pèlerinage, en insistant sur la formation, en nous appuyant sur quelques grandes figures comme celle de dom Gérard, le fondateur de l’abbaye du Barroux.
Notre pèlerinage n’est en rien recroquevillé. Tout au contraire, il a toujours été missionnaire.
Vos détracteurs voient dans ce rendez-vous l’expression d’un repli identitaire. Que leur répondez-vous ?
Je ne vois pas comment on pourrait reprocher à quelqu’un de connaître et d’aimer ses racines. Notre pèlerinage n’est en rien recroquevillé. Tout au contraire, il a toujours été missionnaire. Le succès du chapitre évangélisateur Emmaüs en est un très bon exemple. Ce chapitre va à la rencontre des personnes que nous croisons dans les villes et les campagnes.
Le monde traditionnel constitue une partie non négligeable du catholicisme en France. Il apparaît pourtant menacé par les décisions du pape François et l’orientation de son pontificat. Que vous inspire ce constat ?
Traditionis Custodes nous inspire tristesse et incompréhension. Je ne suis pas très inquiet à terme pour notre petit monde traditionnel, qui représente une part significative des pratiquants en France et un large vivier de vocations. Comment l’Église pourrait-elle s’en priver demain ?
Pourquoi la défense de la messe traditionnelle vous paraît-elle si essentielle ?
Nous sommes attachés à la messe traditionnelle pour une question de foi et en rien par nostalgie, esthétisme, conformisme ou “passion” pour le latin. Dans la récente enquête du Monde, moins de 50 % des pratiquants réguliers savent ce qu’est la Pentecôte, 34 % ignorent la signification de l’Assomption, sans parler de ce qu’est la Présence réelle. L’échec de la transmission des connaissances élémentaires de la foi est flagrant. Vous avez là une des raisons principales de l’esprit de résistance et de fidélité du monde traditionnel. Un traditionaliste veut transmettre la foi dans un monde qui ne transmet plus. Tout catholique n’est-il pas traditionaliste, finalement ?
Après quarante ans d’existence, quels défis voyez-vous pour l’avenir de l’association Notre-Dame de Chrétienté ?
Un triple défi: adapter le format du pèlerinage à la foule des pèlerins qui augmente chaque année, former les nouvelles générations et mettre le pèlerinage traditionnel de chrétienté au service de l’Église missionnaire.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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A Farmer Holds On, a Fraying Lifeline for a Besieged Corner of Ukraine
Carlotta Gall
Photographs by Finbarr O’Reilly
SIVERSK DISTRICT, Ukraine — One of the few civilians still driving on a road leading toward the battle front, Oleksandr Chaplik skidded to a stop and leaned out the car window to swap information with a villager.
He was taking supplies back to his village, one of a handful still in Ukrainian hands that lie in the path of the Russian advance.
“We are surrounded on all sides,” said Mr. Chaplik, 55, a dairy and livestock farmer. “It is the second month without light, without water, without gas, without communication, without the internet, without news. Basically, horror.”
“But people need to eat,” he said. “I am a businessman. So I am doing my job.”
Mr. Chaplik owns about 75 acres of land near the city of Sievierodonetsk, where Russian and Ukrainian troops have been battling for control in heavy street fighting in recent days. The countryside around his farm is under almost constant bombardment by Russian forces trying to encircle the easternmost Ukrainian forces and lay siege to Sievierodonetsk and Lysychansk.
The roar of multiple rocket launcher systems being fired south of the farm rattled the windows and doors of his home. “Don’t worry, those are Ukrainian,” he said as he gave a tour of his farm. “Here, thank God, the guys are holding firm.”
BELARUS
RUSSIA
Kyiv
Lviv
UKRAINE
Sievierodonetsk
Lysychansk
Dnipro
MOLDOVA
ROMANIA
Sea of
Azov
CRIMEA
100 mileS
By The New York Times
But the war has come dangerously close. Craters from bombs and artillery shells scar his fields. Leaning against the wall of one of his barns stood the casings of a dozen rockets that Mr. Chaplik had collected from around the farm. The rockets delivered cluster bombs, he said, which still littered his hayfields.
“They want to be eating grass,” he said as he walked down the stalls of his 35 dairy cows. “But I cannot let the cows loose on this grass because of these bombs, and I am scared they will fall in the bomb craters.”
Mr. Chaplik is a fraying connection to the world for his increasingly isolated village, which he asked not be named so it would not suffer retribution from Russian troops. At considerable risk to himself, he provides vital supplies and information, and keeps producing food as best he can.
Many other farmers have left the area but he said he could not. “I can’t leave the people,” he said. “If I leave, I will not be able to return to the village, I will not be able to look people in the eye.”
But as the war has crept closer, he has had to shrink his business while trying to keep the farm producing and workers fed and paid. With utilities cut off, he runs the milk machines on generators, but can only operate his refrigerators for 12 hours a day.
“We used to make nearly 100 different milk products,” he said. “I have a two-years-old Parmesan cheese. I made unique products that no one else was making, sour cream, cream, mozzarella, burrata.”
But without electricity he has had to cut down on production. There was a shortage of containers, he added. He removed two cheeses with moldy rinds from a fridge. “They are no good,” he said.
He has moved his food production operations to several different parts of the country, placing part of his dairy production in the nearby market town of Bakhmut, where he already has an organic meat and dairy shop, and relocating his meat production plants to the relatively safe cities of Dnipro and Lviv.
His family has moved, too. His wife is a teacher and two of his children are university students, so they needed to go somewhere with the internet to be able to keep working, he said. They were calling him daily, pleading with him to join them, but he said he still had work to do.
His work force has contracted, as many villagers left with their families for safer parts of the country. “I have fields and machines and diesel but I do not have the workers,” he said. But he pulled together the 10 workers who remained, so they now live and eat together.
Two teenage girls were mucking out the cow stalls. “They are the daughters of my workers. They are children, but I have no workers,” he said.
A pensioner, Lyudmila, 68, has stepped in to run his shop in the village.
“Did you get cucumbers?” she called out, as Mr. Chaplik unloaded bottled water and fresh vegetables from his van.
“Without him we would be lost,” she said. Villagers could not travel to the market, and prices there were much higher anyway, she said.
But the strain shows on Mr. Chaplik’s face. He looks like he has not slept in days. He complained of toothache and a twitch around his eye. One of the hardest things, he said, was fielding the panicked telephone calls from relatives trying to reach the villagers who have remained behind. The cellphone service in the village has been knocked out but they know that Mr. Chaplik drives into town every day to the market, where cell service continues, and they bombard him with calls.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. As airstrikes intensified in the Donbas region of eastern Ukraine, the main focus of Russia’s onslaught, street fighting raged in the contested city of Sievierodonetsk. Jens Stoltenberg, NATO’s secretary general, warned that the conflict appeared to have become a “war of attrition” and advised allies to be prepared for “the long haul.”
Grain exports. The leader of the African Union met with President Vladimir V. Putin of Russia and urged him to release much-needed grain and fertilizer stuck in Ukraine. Western leaders have accused Russia of holding up food supplies in order to weaponize them; many countries across Africa and the Middle East have been facing alarming levels of hunger and starvation as a result of the blockade.
Russian oil embargo. European Union members adopted a sixth package of economic sanctions against Russia, including a long-delayed embargo on most Russian oil. The oil ban effectively exempts Hungary, which had opposed it, from the costly step the rest of the bloc is taking to punish Russia.
“My nerves are cracking,” he said, as he declined another phone call. “I am working 14 to 15 hours a day. Physically I am tired.”
So now he is arranging for his son to bring in a mobile antenna, so the villagers can be in touch with their relatives.
He sees more problems on the horizon. The war has disrupted farming and food production to such an extent that people in eastern Ukraine could go hungry in coming months, he warned.
The potatoes are already planted, which will provide food for the villagers, he said, but meat and milk will become scarce.
“If I do not prepare feed for my cows they will die this winter,” he said. “I cannot cut the hay because of the cluster bombs in the fields and I need 12,000 bales of hay and I do not have the workers.”
And as he follows the progress of the war, and the steady advance of Russian troops, he said it was likely that they would seize control of the village and he would lose the farm that he built up over more than 20 years.
Separatist forces backed by Russia seized the area in 2014 but were pushed back after a few months. But this time he said he did not expect President Vladimir V. Putin to stop. The Russian leader wants to seize a swath of the country from the city of Kharkiv in the northeast to Odessa in the southwest, he said.
“He will not calm down,” he said. “He will fight for a year, two, three, until he reaches his goal.”
Mr. Chaplik has been slaughtering his pigs, so only one remains, slumbering in his pen. The newborn calves will have to be slaughtered too, he said. “It’s a shame.”
If the Russians came, he added, he would have to leave his guard dogs, six German shepherds. “I could not bear to put them down,” he said. “I will let them loose.”
If the shells came too close, he would take his workers and leave, he said. “I will start anew,” he said. “Give me a little piece of land, in Ukraine, in the United States, wherever. I can build a great business again.”
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France24 - Monde
Sextape de Valbuena : Karim Benzema renonce à son appel et met fin à six ans d'affaire
Publié le : 04/06/2022 - 11:29
FRANCE 24
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Le footballeur Karim Benzema a renoncé samedi à faire appel dans le procès qui l'oppose à son ancien coéquipier Mathieu Valbuena, acceptant ainsi sa condamnation à un an de prison avec sursis.
Affaire de la "sextape" suite et fin : six ans et demi après les faits, Karim Benzema a renoncé samedi 4 juin à son appel dans le procès qui l'oppose à son ancien coéquipier Mathieu Valbuena, entérinant sa condamnation à un an de prison avec sursis.
Condamnée en novembre 2021 à cette peine de prison avec sursis et à 75 000 euros d'amende en première instance par le tribunal correctionnel de Versailles pour complicité de tentative de chantage, la superstar du Real Madrid s'est finalement désistée de son appel, comme l'a indiqué son avocat, Me Hugues Vigier, à l'AFP, dans la nuit de vendredi à samedi, confirmant une information du site Actu78. L'ordonnance de désistement sera notifiée aux parties mardi par la cour d'appel de Versailles.
"C'est une vérité judiciaire, pas la réalité"
Me Vigier avait précédemment assuré au quotidien L'Équipe que "ce désistement entérine une décision de condamnation et apparemment de culpabilité". "C'est une vérité judiciaire. Mais ce n'est pas la réalité", avait commenté le nouvel avocat saisi par le joueur depuis mars dernier, auprès du quotidien sportif.
Le footballeur de 34 ans était le seul des cinq condamnés pour tentative de chantage ou complicité à avoir fait appel de sa sanction pénale. Il devait être rejugé les 30 juin et 1er juillet devant la 9e chambre de la cour d'appel de Versailles, et son ancien avocat, Me Antoine Vey, avait précisé que Karim Benzema viendrait s'expliquer en personne lors de ce nouveau procès.
Dans son jugement, le tribunal correctionnel de Versailles avait estimé que le footballeur s'était "personnellement impliqué, au prix de subterfuges et de mensonges, pour convaincre son coéquipier de se soumettre au chantage".
L'attaquant n'a fait preuve "d'aucune bienveillance à l'égard de Mathieu Valbuena, bien au contraire", et a agi "avec une certaine excitation, voire une certaine jubilation", avait ajouté son président.
Ce renoncement met un terme à l'une des affaires extrasportives les plus médiatisées de ces dernières années. Six ans et demi se sont écoulés depuis les faits, survenus en plein rassemblement de l'équipe de France au centre d'entraînement de Clairefontaine (Yvelines) en octobre 2015, lorsque Karim Benzema échange avec son coéquipier au sujet d'une vidéo compromettante.
L'affaire se sera étirée jusqu'au procès tenu à Versailles à l'automne 2021, en présence de Mathieu Valbuena mais en l'absence de Karim Benzema, retenu par son emploi du temps chargé au Real Madrid selon ses conseils.
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Le retentissement de ce dossier aura stoppé net l'essor de l'international français, resté éloigné des Bleus pendant plus de cinq ans avant de faire un retour surprise dans l'équipe de Didier Deschamps avant l'Euro en 2021.
Karim Benzema, qui a toujours clamé son innocence dans cette affaire, fait désormais partie des cadres indiscutables de la sélection tricolore qui remet en jeu son titre de championne du monde en novembre au Qatar.
À plusieurs reprises, Karim Benzema avait fait état de son souhait de voir cette page judiciaire se tourner au plus vite. À l'annonce des dates de son procès pour "complicité de tentative de chantage", le joueur avait ainsi réagi sur Instagram : "Voilà enfin vamonos ("Allons-y", NDLR), que la mascarade s'éteigne pour toujours."
Le calendrier est tel que l'annonce de ce renoncement survient quelques heures seulement après un match des Bleus, perdu 2-1 face au Danemark à Saint-Denis, avec un but de... Karim Benzema, récent vainqueur de sa 5e Ligue des champions et grandissime favori pour le Ballon d'Or, récompense individuelle suprême dans le football.
Avec AFP
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Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires
ActuUne équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.
Jérémie BazartLorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).
Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.
Oreille occidentale et oreille chinoise
Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.
Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.
« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. »
Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.
la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.
Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.
Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».
Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?
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La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers
Nos recommandations culturellesEssai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.
Paul MazliakPosant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.
Le cerveau a aussi son espace-temps
Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).
Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.
Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.
Essaisalbert einsteinsciences Valeurs Actuelles
[Edito] Burkini, le courage d’un tribunal
Rendue en référé mais dans une formation quelque peu solennelle, mobilisant le président du tribunal administratif (TA) et deux présidents de chambre, cette décision est en premier lieu courageuse, parce que le tribunal s’est fondé exclusivement sur le principe de neutralité du service public pour interdire ce vêtement et pour cela a pris en compte le but religieux de ceux qui poussent les femmes à le porter. Certes, on pourrait aussi justifier le refus du burkini par la dangerosité d’un vêtement complexe et comportant une sorte de veste, voire un véritable manteau, pour les nageuses, qui pourraient être happées par des installations ou empêtrées dans leurs mouvements, ou encore par le souci de l’hygiène qui ferait normalement et légitimement obstacle à l’accueil d’un pareil accoutrement. Mais le tribunal, comme l’y invitait le déféré du préfet de l’Isère, a choisi un motif de fond tiré du principe de neutralité du service public.
Contrairement à ce qui s’exprime dans les médias, le principe de neutralité de l’État vis-à-vis des religions, dans la tradition française reçue jusqu’ici, ne comporte pas seulement le respect de la possibilité pour les fidèles des religions de pratiquer leur culte. Il comporte aussi et surtout l’obligation pour les fidèles de pratiquer leur culte avec une certaine discrétion et de ne pas faire du service public une occasion de prosélytisme. C’est pour cela que le voile islamique, qui rend visible et évidente une option religieuse particulière, a été interdit dans les écoles publiques, par une loi votée à l’unanimité du Parlement. C’est pour cela aussi que la République entend ne financer aucun culte.
Mais allons plus loin : est-on ici dans le domaine du droit ? Il me semble que nous sommes là dans un domaine qui est à la limite du droit, et aurait même pu rester en dehors du droit. En réalité, on pourrait concevoir qu’on est là dans le domaine de la politesse ; dans ce champ, en principe, l’obligation est suivie par tous sans contrainte textuelle ou policière ; voit-on des arrêtés interdisant de claquer les portes derrière soi lorsqu’une personne vous suit au portillon, ou interdisant de cracher à proximité d’un passant dans la rue ? Il va de soi, dans certaines sociétés, que certains actes de politesse sont accomplis et que certains actes d’impolitesse sont réprouvés. La politesse, dans une piscine ou sur une plage, en France, est de revêtir le type de vêtement commun : le maillot de bain ; c’est une obligation douce, que personne ne surveille particulièrement, à laquelle tous se conforment (se conformaient, jusqu’ici), qui s’inspire du culte du corps, du souci de la santé publique, du caractère pratique de ce vêtement pour nager, courir ou jouer. On insistera particulièrement sur l’importance du culte du corps dans notre société, qui n’est pas forcément le culte du beau corps, attisant l’appétit sexuel et nécessitant des protections extrêmes contre des regards forcément concupiscents, comme semblent le penser certains, mais du corps humain dans sa vérité, corps de jeune, corps d’adolescent ou de vieillard, ou même corps de handicapé, manifestant l’égalité et la dignité de tous, sans discrimination, dans l’effort pour la vie.
Le droit, qui est aussi un système de dispositions assurant la persistance et la tenue des liens sociaux à travers l’État et ses organes, devait intervenir.
Mais, il faut se rendre à l’évidence, les considérations tenant à la politesse ou à l’impolitesse sont à présent dépassées : nous ne sommes pas en présence d’une instance de pouvoir restreignant une liberté, contrairement à ce que proclamait le maire de Grenoble, mais d’une force immense, portée par une vision métaphysique et une espérance quasi millénariste, qui tente d’imposer, contre des choses qui nous paraissaient évidentes, une vision du monde étrangère à nos conceptions et à nos mœurs. Le droit, qui n’est pas seulement un ensemble de règles protectrices ou créatrices de droits individuels, mais aussi un système de dispositions assurant la persistance et la tenue des liens sociaux à travers l’État et ses organes, devait intervenir.
Donc on est dans le droit, il faut l’admettre. En apparence, si l’on s’en tient à un strict juridisme, le tribunal de Grenoble semble contredire la jurisprudence du Conseil d’État ; ce dernier a annulé la plupart des décisions de tribunal administratif interdisant le burkini, à l’exception de celles prononcées en Corse, où l’apparition de ce vêtement avait engendré des troubles sérieux. Mais nous pouvons dire, en second lieu, que la décision du TA de Grenoble est intelligente et constructive : les juges ne s’en sont pas tenus à appliquer et à interpréter tel ou tel texte pour rechercher si le législateur avait pensé à mettre le burkini dans les vêtements que l’on pouvait accepter ou refuser. Le juge doit tenir compte d’un contexte juridique d’ensemble, tel qu’il ressort des groupes de législations applicables au domaine considéré et des évolutions caractérisant le contexte. À cet égard, l’intervention de la loi du 24 août 2021 “confortant le respect des principes de la République”, dite loi “contre le séparatisme”, même si le titre du texte, d’où a disparu le concept de séparatisme, et l’absence de référence explicite à des vêtements religieux ont pu paraître le priver d’effectivité, constitue la pierre angulaire sur laquelle une jurisprudence de défense de la neutralité de l’État et de l’égalité des sexes peut se construire. Le juge a peut-être fait là ce que le législateur n’a pas osé dire…
* François Bernault est ancien président de chambre aux cours administratives d’appel de Marseille et de Lyon.
BBC
Ukraine anger as Macron says 'Don't humiliate Russia'
Ukraine's foreign minister has hit out at French President Emmanuel Macron after he said it was vital that Russia was not humiliated over its invasion.
Mr Macron said it was crucial President Vladimir Putin had a way out of what he called a "fundamental error".
But Dmytro Kuleba said allies should "better focus on how to put Russia in its place" as it "humiliates itself".
Mr Macron has repeatedly spoken to Mr Putin by phone in an effort to broker a ceasefire and negotiations.
The French attempts to maintain a dialogue with the Kremlin leader contrast with the US and UK positions.
Foreign minister Kuleba said in a tweet that "calls to avoid humiliation of Russia can only humiliate France and every other country that would call for it".
Kyiv says Russia must not get territorial concessions from Ukraine, as the Russian invasion has been condemned internationally as brutal aggression.
Earlier, Mr Macron told French regional media that Russia's leader had "isolated himself".
"I think, and I told him, that he made a historic and fundamental error for his people, for himself and for history," he said.
"Isolating oneself is one thing, but being able to get out of it is a difficult path," he added.
Italy's Prime Minister Mario Draghi has aligned himself with Mr Macron, suggesting Europe wants "some credible negotiations".
Fierce fighting in Severodonetsk
The eastern city of Severodonetsk remains the epicentre of fighting in Ukraine, with Ukrainian forces fiercely resisting Russian tanks, infantry and intense artillery barrages.
Capturing the city would deliver the Luhansk region to Russian forces and their local separatist allies, who also control much of neighbouring Donetsk region.
The region's Ukrainian governor Serhiy Haidai said his forces had reclaimed about a fifth of Severodonetsk and could hold on.
"As soon as we have enough Western long-range weapons, we will push their artillery away from our positions. And then, believe me, the Russian infantry, they will just run," he said.
The US plans to give Kyiv's forces precision rocket systems, so that they can hit Russian positions from a longer range. The UK will also send them a number of large multiple-rocket batteries.
Facing Severodonetsk across the Siverskyi Donets river lies Lysychansk. Both cities are strategically important for Russia: Severodonetsk has the giant Azot chemical plant, which produces nitrogen-based fertilisers, and Lysychansk has Ukraine's second biggest oil refinery.
The fighting has now left most of Severodonetsk in ruins, but thousands of civilians are still sheltering in basements there.
Governor Haidai said Russian forces were blowing up bridges on the river to prevent Ukraine bringing in military reinforcements and delivering aid to civilians.
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France24 - Monde
Football : l'équipe de France s'incline sur le fil à domicile face au Danemark
Publié le : 03/06/2022 - 23:11Modifié le : 04/06/2022 - 20:21
FRANCE 24
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Pour ses débuts dans la Ligue des nations 2022-2023, vendredi, face au Danemark, la France s'est inclinée (2-1). À un but magnifique de Karim Benzema, les visiteurs ont répondu par un doublé d'Andreas Cornelius.
Victorieuse de la deuxième Ligue des nations à l'automne dernier, la France entre mal dans la nouvelle édition de la compétition. Opposée au Danemark en ouverture, vendredi 3 juin, au Stade de France, la sélection tricolore a concédé une défaite 2-1 dans le groupe 1.
Après un premier acte sans grand relief, à l'issue duquel Kylian Mbappé s'est blessé, les Bleus ont pris les devants grâce au magnifique 37e but international de Karim Benzema. Fraîchement auréolé d'un nouveau titre en Ligue des champions avec le Real Madrid et favori pour le prochain Ballon d'Or, l'attaquant s'est joué de la défense danoise avant d'ouvrir le score (51e).
Mais l'enthousiasme des quelque 75 800 spectateurs – affluence que nous n'avions plus vu en France depuis deux ans et demi en raison de la pandémie de Covid-19 – a été douché par le super-remplaçant danois Andreas Cornelius. L'ancien joueur des Girondins de Bordeaux a égalisé dix minutes après son entrée en jeu (68e). Et à quelques instants du coup de sifflet final, l'attaquant a pris la profondeur et dominé facilement William Saliba avant de décocher un tir puissant sous la barre transversale de Hugo Lloris (88e).
La série de sept victoires consécutives pour les Bleus s'arrête. Sans le sélectionneur Didier Deschamps, absent car auprès des siens après la mort de son père dans la semaine et remplacé par son adjoint Guy Stéphan, les Bleus ont concédé leur quatrième défaite depuis leur sacre en Coupe du monde 2018. Une réaction est attendue le 6 juin au stade de Poljud, à Split, face à la Croatie, prochain adversaire dans ce groupe 1 de la Ligue des nations. La sélection croate s'est elle aussi inclinée lors de la première journée vendredi, à domicile également, face à l'Autriche (3-0).
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Heurts au Stade de France : Liverpool réclame des excuses au gouvernement français
FOOTBALL
Mondial-2022 : l'Ukraine "a son propre rêve" pour le match de barrage contre l'Écosse
COUPE DU MONDE 2022
Mondial-2022 : l'Ukraine, brillante et unie, dompte l'Écosse et rêve du Qatar
BBC
Abbott: US baby formula plant linked to national shortage resumes production
By Alexandra FouchéBBC News
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US firm Abbott says it is restarting production at a baby formula plant after its shutdown contributed to a national shortage of the baby food.
The plant in Michigan - one of America's largest - was closed in February because of contamination.
Coupled with global supply chain issues, the factory's closure led to acute shortages.
Parents were left scrambling for supplies, seeking formula from food banks, friends and doctor's offices.
Some turned to social media to try to track down baby milk, while others attempted to make their own substitutes (against medical advice).
The facility has met initial government sanitary requirements for reopening, the company said in a statement.
Abbott said it would initially prioritise the production of its EleCare speciality formulas for babies with severe food allergies and digestive problems.
"We're also working hard to fulfil the steps necessary to restart production of Similac and other formulas," Abbott said, referring to its more mainstream products. It plans to ramp up production as quickly as possible "while meeting all requirements", it said.
The company said it would take about three weeks before new formula from the plant began reaching stores.
Last month, US President Joe Biden invoked the Defense Production Act, a war-time measure, to boost domestic production of formula, and ordered the Pentagon to fly in shipments from overseas.
A bill to alleviate the shortage was also overwhelmingly passed by the House of Representatives.
Other countries have supplied formula to boost supplies during the crisis.
The Abbott plant shut down in February after the death of two babies, and the company issued a product recall amid concerns over bacterial contamination.
Inspectors for the Food and Drug Administration (FDA) say they uncovered a number of anomalies at the plant, including bacterial contamination, leaks in the roof and a lack of basic hygiene.
The company says there is no conclusive evidence linking its products to infant illnesses or deaths.
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Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose
ActuQuand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.
Marine CyglerD’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».
Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.
L’églantier s’emmêle les pétales
Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.
Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.
Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.
35 000 variétés existantes à ce jour
Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !
Le mystère du géraniol des roses
Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.
« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »
Le point de vue Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)
Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?
La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.
Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?
Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.
Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?
La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.
À quoi ressemblera le rosier de demain ?
Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.
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"Au lieu des secours, ils nous ont envoyé la police" : l’effondrement d’un immeuble déclenche une vague de colère en Iran
Publié le : 03/06/2022 - 18:47
Alijani Ershad
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L’effondrement meurtrier d’un immeuble en construction, le 23 mai, à Abadan, dans la province du Khouzistan, a soulevé une vague d’indignation en Iran. Trente-sept personnes ont perdu la vie dans cette tragédie et plusieurs dizaines de personnes sont toujours portées disparues. Des centaines de personnes continuent quant à elles de manifester contre les autorités accusées d’incompétence et de corruption.
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a appelé à poursuivre et punir les responsables de cette tragédie. La justice régionale a en outre annoncé avoir arrêté treize personnes, dont le maire d'Abadan et deux anciens maires.
Les manifestants, eux, ne décolèrent pas et continuent d’investir les rues. Ils accusent de corruption le propriétaire de l’immeuble, Hossein Abdolbaghi, un homme d’affaires proche du pouvoir. La contestation s’est même propagée à d’autres villes de la région du sud-ouest iranien.
ویدیو دیگری از مقاومت مردم آبادان که ثانیه به ثانیهاش درخشان از شجاعت این مردم است. pic.twitter.com/KUrjOXKuc6
May 29, 2022Un membre de la police anti-émeute frappe des manifestants à Abadan, en Iran. Vidéo publiée le 30 mai.
Neuf jours après le drame, les recherches se poursuivaient toujours mercredi 1er juin. Alors que trente-sept personnes ont été retrouvées mortes jusqu’ici, dix personnes pourraient être encore coincées sous les décombres selon les autorités locales. Des habitants évoquent, eux, une centaine de personnes.
🔴 لحظه ای که متروپل فروریخت pic.twitter.com/k1zU8Fj6ly
May 25, 2022Vidéo montrant le moment de l’effondrement de l’immeuble.
لحظه ریختن #برج_متروپل از زاویهای دیگر...#تخریب_نکنید pic.twitter.com/b6utRDttMD
May 24, 2022Images de l’effondrement filmé depuis une boutique non loin de l’immeuble.
"Il faut creuser et ramper sous des tonnes de gravier et de ciment pour trouver les corps"
Le Croissant-Rouge iranien et les pompiers ont été dépêchés sur place pour porter secours aux victimes. Mais les opérations sont essentiellement effectuées par des habitants, affirme notre Observatrice, Leili (pseudonyme), une activiste iranienne qui vit à Abadan. Elle s’est rendu très rapidement sur le site où l’immeuble s’est effondré :
La plus grande partie des opérations de secours repose sur les épaules des habitants. Les pompiers et le Croissant-Rouge semblent dépassés. Personne ne sait ce qu'il se passe sur le site. Il n'y a pas de plan clair de sauvetage.
Les pompiers et les membres du Croissant-Rouge m’ont dit qu’ils n'avaient pas suffisamment de matériel. Ils m’ont aussi dit qu’il n’y avait personne pour donner des directives.
تصاویر هوایی منتشر شده از ساختمان ریزش کرده #متروپل_آبادان نگاه کنید به ارتفاع سازه، شرایط قرار گرفتن آن در مرکز شهر تا به ابعاد این فاجعه پی ببرید.فکر کنید بقیه این ساختمان آماده فرو ریختن است.#آبادان#متروپل pic.twitter.com/sS8tnzn5Kh
May 23, 2022Images aériennes de l'immeuble qui montrent l’étendue des dégâts.
Le pire c’est que l'agence de gestion de crise avait ordonné le déploiement d'un nombre important de policiers anti-émeutes dans la ville, qui ont été dépêchés depuis les autres régions. Ils sont partout dans la ville depuis l’effondrement de l’immeuble et avant même le début des manifestations.
بنویسید در کشوری زندگی می کنیم که به جای نیروی امداد، نیرویی ضد شورش می فرستن واسمون😪#آبادان#متروپل pic.twitter.com/9eYfhAyqNv
May 26, 2022Ce bénévole affirme que des membres de sa famille sont ensevelis à cet endroit, et que personne ne leur vient en aide. "Les équipes de secours ne sont là que pour les caméras de télévision", dénonce t-il. "Au lieu d’envoyer les secours, ils ont envoyé la police anti-émeute", ajoute-t-il en pleurs. Vidéo diffusée le 26 mai.
Les volontaires ont essayé de creuser avec des outils rudimentaires pour extraire les survivants et les corps.
Ils ont apporté toutes sortes d’outils qu’ils ont jugé utiles : scies à métaux, pelles et même des marmites pour enlever le gravier. Et je dois dire que les bénévoles ont fait et font encore la majeure partie du travail.
Les équipes de secours travaillent avec de grosses machines pour déblayer, mais cela représente une petite partie du travail. Car il faut creuser et ramper sous des tonnes de gravier et de ciment pour trouver les corps. Cela doit être fait à la main et non par des machines, et ce travail est fait par les bénévoles, pas les groupes de secours. Des frères ou des pères creusent eux-mêmes pour retrouver les corps de leurs proches.
ویدیویی توسط «شهروند آنلاین» منتشر شده که در آن شهروندان آبادانی به امید نجات عزیزان خود از زیر آوار با قابلمه آواربرداری میکنند.#متروپل_آبادان #آبادان pic.twitter.com/Xlj34UGKMl
May 24, 2022Des bénévoles utilisent une marmite pour déblayer le gravier sous les décombres. Vidéo diffusée le 24 mai.
Selon des documents officiels publiés par des journalistes locaux, la "Construction Engineering Organization", organisme chargé d'approuver les projets de construction en Iran, avait indiqué que les conditions de sécurité de l’immeuble n'étaient pas aux normes. Elle avait alerté sur des irrégularités, notamment l'ajout de trois étages supplémentaires à une structure jugée déjà fragile. Ces rapports ont été présentés à trois maires successifs de la ville et au conseil municipal depuis janvier 2022.
گویا مهندس ناظر #متروپل_آبادان که امروز فرو ریخت، دستور توقف عملیات اجرایی را داده ولی قدرت و نفوذ حسین عبدالباقی در آبادان به حدی است که گزارش ناظر بی اهمیت شمرده میشود و بهای آن را شهروندان مظلوم آبادانی با خون خود میدهند. واقعا شخص حسین عبدالباقی با چه جرعتی توانست pic.twitter.com/k4GgQk8p2n
May 23, 2022Un rapport de la "Construction Engineering Organization", publié par des journalistes, souligne "l’insécurité du bâtiment" et appelle à "suspendre la construction". La directive n’a jamais été appliquée. Photo publiée le 23 mai.
Dans un premier temps, les autorités avaient annoncé l’arrestation du propriétaire de l’immeuble.
Hossein Abdolbagh, un riche homme d'affaires de la province du Khouzistan, dans le sud-ouest de l'Iran, est connu pour avoir des liens avec des personnalités de haut rang. Sur les photos publiées sur son site web, on le voit souvent aux côtés de commandants du corps des Gardiens de la Révolution ou du gouverneur de la province.
Les autorités ont annoncé que Hossein Abdolbaghi se trouvait à l'intérieur du bâtiment lorsqu'il s'est effondré et qu'il était mort. La police a indiqué avoir pu identifier son corps grâce à des tests ADN et aux documents d'identité retrouvés sur son corps. Mais beaucoup ne croyaient pas à cette annonce, ont indiqué nos Observateurs en Iran.
A security force directly shooting at a protester after telling him to move back… #IranProtests #abadan #تير_نزن #آبادان pic.twitter.com/mYKt1cCD0m
May 28, 2022Un membre de la police anti-émeutes tire sur un manifestant. Publié le 28 mai.
"À cause du gaz lacrymogène, les équipes de secours ont dû interrompre les opérations de sauvetage."
Les gens pensent que le propriétaire de l’immeuble a été arrêté, mais qu’on l’aurait par la suite tué pour dissimuler des informations importantes sur la corruption.
Les manifestations ont été brutalement réprimées et de nombreux manifestants ont été arrêtés dont des militants connus. Il y a de plus en plus de personnes devant la prison d'Abadan qui cherchent leurs proches arrêtés.
Ils ont tiré sur les gens avec des gaz lacrymogènes, et les ont battus. Ils ont utilisé tellement de gaz lacrymogènes que les équipes de secours et les volontaires ont dû interrompre les opérations de sauvetage.
Des manifestations secouent le pays depuis plusieurs semaines, en particulier depuis la levée par le gouvernement des subventions sur la farine et l'augmentation des prix de denrées comme l'huile et les produits laitiers.
->> Lire sur les Observateurs. En Iran, face à l’explosion des prix des denrées de base, des révoltes essaiment
Leili (pseudonyme) poursuit :
Les gens ont perdu tout espoir en toute réforme significative de ce système. Et quand on analyse les slogans des quatre dernières années, on s’aperçoit qu’ils visent le système lui-même.
Les protestations, peu importe la cause directe et peu importe la région, ont une seule revendication : le changement de régime. Le ressentiment et la volonté de changement sont généralisés dans tout le pays.
آبادان الان چهارم خرداد ۱۴۰۱: ما اشتباه کردیم که انقلاب کردیم pic.twitter.com/2bBeDm83b1
May 25, 2022Les manifestants en Abadan scandent : "Nous avons fait une erreur en faisant la révolution". Ils font référence à la révolution de 1978 qui a renversé la monarchie de la dynastie Pahlavi.
"Des gens ont dit "Mort à Khamenei"
On peut classer les slogans en trois catégories :
Il y a les slogans qui ciblent le plus haut niveau du pouvoir : des gens ont dit "Mort à Khamenei", guide suprême de l'Iran. D'autres sont contre chaque pilier de l'idéologie de la République islamique qui s'appuie sur lui. Ils utilisent par exemple le slogan : "non à Gaza, non à la Palestine, nous nous sacrifierons [uniquement] pour l'Iran", ou encore : "notre ennemi est ici, ils mentent, ce n’est pas l'Amérique".
La troisième partie est constituée de slogans en faveur de la dynastie Pahlavi. [NDLR : L'ancien souverain au pouvoir en Iran qui a été renversé lors de la révolution de 1978 par les islamistes et les groupes politiques de gauche].
در ویدیو گفته میشود: حالیأ الفلاحية يوم الثلاث: الان سهشنبه شادگان. ده خرداد ۱۴۰۱. pic.twitter.com/YZmjA0w4b1
May 31, 2022Manifestations à Shadegan, une petite ville du sud-ouest de l’Iran. Publié le 1er juin.
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Platinum Jubilee: Royal Family gathering for Party at the Palace concert
By James ClarkeBBC News
Members of the Royal Family are gathering at Buckingham Palace for a star-studded concert for the Queen's Platinum Jubilee.
More than 30 royals are due to attend the Platinum Party at the Palace - but among those who will not be there are the Queen herself and Harry and Meghan.
Diana Ross, George Ezra and Sam Ryder will star in the concert, which is being broadcast live on the BBC.
It will feature tributes to the Queen from Prince Charles and Prince William.
Among the royal attendees at the Jubilee concert, staged in front of Buckingham Palace, will be the Prince of Wales, the Duchess of Cornwall and the Duke and Duchess of Cambridge.
But the Duke and Duchess of Sussex, whose daughter Lilibet is celebrating her first birthday, will not be among those in the royal box.
The couple, who stepped down as senior royals in 2020, have been spending the day privately, a spokesperson said.
The Queen has been experiencing mobility problems in recent months and the palace had warned in advance that the monarch would consider which jubilee events she felt able to attend.
She had to pull out of Friday's jubilee thanksgiving service after experiencing "discomfort" during Thursday's events and also missed the Derby at Epsom earlier.
The concert tonight - broadcast live on BBC One - will take place in front of Buckingham Palace, with an expected crowd of about 22,000, plus millions watching on TV.
The line-up also includes Alicia Keys, Hans Zimmer and pop band Queen, who will open the show, 20 years after their guitarist Brian May famously performed on the roof of Buckingham Palace at the Golden Jubilee concert.
He told BBC News: "There will never be another moment quite like that, but we have some very interesting moments tonight, which I think will also be memorable. It's a thrill just to be here, to take up this challenge."
Drummer Roger Taylor added that it was a "hell of a thing" to be back, and said the regally-named band would provide a "feelgood" opening. "We want to kick the proceedings off with a big oomph and bring some joy," he said.
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Sam Ryder said he was on the way home from the Eurovision Song Contest in Italy last month when he heard he might be invited to perform at the Jubilee concert.
"To be part of something like this means so much," he told the BBC.
"There seems to be a stirring of the soul. Everyone's together, everyone's smiling, the vibe in London today and the last few days has been electric, it's just so happy."
Stars including broadcaster Sir David Attenborough, tennis player Emma Raducanu, former footballer David Beckham and comedian and writer Stephen Fry will also feature, and there will be a specially-recorded performance from Sir Elton John.
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Other royals expected to be at the palace concert are the Earl and Countess of Wessex and their children Lady Louise Windsor and Viscount Severn, the Princess Royal and her husband Sir Tim Laurence, Princess Beatrice and her husband Edoardo Mapelli Mozzi, and Princess Eugenie and her husband Jack Brooksbank.
Anne's son Peter Phillips is expected to be joined by his children Savannah and Isla, while Zara and Mike Tindall, who spent the day at the Epsom Derby with Anne and Sir Tim, will also be there.
The Queen's cousins - the Duke of Gloucester, the Duke of Kent and Prince Michael of Kent - with the Duchess of Gloucester and Princess Michael of Kent - and Princess Margaret's daughter Lady Sarah Chatto and her family are also due to attend, along with a number of other extended family members.
The Queen may not have been at Epsom but 40 retired and current jockeys who have ridden for her have formed a guard of honour to honour her 70 years on the throne.
The jockeys dressed in her distinctive purple, gold and red racing silks, and the Queen's Stand will be permanently renamed the Queen Elizabeth II Stand.
Princess Anne arrived at the racecourse to cheers as part of a procession with her husband and family.
Zara Tindall, the Queen's granddaughter, said they would have loved the 96-year-old monarch to be with them at Epsom but said the Queen would be watching the Derby - which was won by Desert Crown - at home at Windsor Castle, "in her comfy clothes."
Other members of the Royal Family also attended Platinum Jubilee celebrations across the UK earlier in the day. Prince William was in Cardiff with the Duchess of Cambridge and two of their children, Prince George and Princess Charlotte.
The family arrived at Cardiff Castle to meet the performers and crew involved in a special Platinum Jubilee Celebration Concert taking place in the grounds on Saturday afternoon.
They watched rehearsals and met some of the acts taking part, including Welsh singer Bonnie Tyler, who a few days ago was made an MBE in the Queen's birthday honours list.
The Earl and Countess of Wessex carried out two engagements in Northern Ireland. Prince Edward - the Queen's youngest son - and his wife Sophie enjoyed events in Belfast and Bangor.
Events taking place in Scotland on Saturday to mark the jubilee included a gathering of 70 corgis - the Queen's favourite dogs - and their owners at Balmoral Castle and a group of children in Kelso re-enacting the Queen's 1953 coronation.
Platinum Party at the Palace can be seen in the UK on BBC One at 19:30 BST on Saturday 4 June, or afterwards on iPlayer.
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In pictures: Street parties and celebrations
Royals wish Lilibet a happy first birthday
Royals lead Jubilee events as Queen misses Derby
Royal Family tree and line of succession
William and Kate at Cardiff concert rehearsals
Queen celebrated for 'staying the course'
In pictures: Harry and Meghan join royals for service
Queen pulls out of Jubilee thanksgiving service
Archbishop's nod to horse racing
What does Scotland think of the Queen?
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France24 - Monde
Lazarus : les pirates informatiques dont Pyongyang ne peut plus se passer
Publié le : 01/06/2022 - 17:45
Sébastian SEIBT
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Le principal groupe de cybercriminels nord-coréen, Lazarus, mène depuis au moins 2020 une vaste opération de cyberespionnage visant des grands groupes du secteur de l’aérospatial et de la défense dans le monde entier, révèle un rapport de la société de cybersécurité Eset. Une opération qui illustre à quel point ce groupe est devenu important pour le régime de Pyongyang.
Ils se font passer pour des recruteurs de Lockheed Martin ou du géant britannique de la défense et de l’aérospatial BAE Systems. Ces soi-disant chasseurs de tête font miroiter des perspectives lucratives de carrière et des postes à responsabilité. Mais ce n’est que du vent. En réalité, il s’agit de cyberespions nord-coréens cherchant à voler des secrets industriels de groupes de défense ou du secteur de l’aérospatial, révèle Eset, une société slovaque de sécurité informatique, dans un rapport publié mardi 31 mai.
Cette opération, toujours en cours en mars 2022 et pilotée depuis Pyongyang, avait déjà été détectée il y a deux ans. Mais à l’époque, "nous pensions que les cibles se trouvaient essentiellement en Europe", note Jean-Ian Boutin, directeur des recherches sur les cybermenaces chez Eset.
Sur LinkedIn, WhatsApp et Slack
En réalité, la plupart des continents ont été visés et des victimes ont été recensées en France, en Allemagne, en Espagne, en Ukraine, en Turquie, au Qatar, aux États-Unis ou encore au Brésil.
Le mode opératoire est toujours le même et peut surprendre pour des hackers venus d’un pays coupé du monde et des principaux outils technologiques modernes. Ces cyberespions prennent généralement contact avec leur cible via le réseau social professionnel LinkedIn où ils ont créé des faux profils.
Ils ont même parfois copié des éléments de vraies campagnes de recrutement de grands groupes mondialement connus – comme des photos de séances de recrutement qui ont réellement eu lieu – pour asseoir la crédibilité de leur démarche.
Après un premier contact, ces pirates informatiques à la solde du régime nord-coréen proposent parfois de poursuivre les discussions sur WhatsApp ou la messagerie professionnelle Slack. "Au départ, ils se montrent très avenants et amicaux. Mais ensuite, ils deviennent de plus en plus pressants", décrit Jean-Ian Boutin.
Leur but : pousser la victime à télécharger des documents parfois présentés comme des formulaires à remplir mais qui contiennent, en réalité, un logiciel malveillant. C’est ainsi qu’ils peuvent ensuite s’introduire sur les serveurs des sociétés de défense ou d’aérospatial qu’ils visent.
Eset ne dit pas à quel point ces hackers ont réussi à dérober des secrets industriels, mais l’échelle à laquelle cette opération est menée et sa durée témoignent de son importance aux yeux des autorités nord-coréennes.
L’objectif n’est écrit nulle part noir sur blanc, mais l’une des principales hypothèses est que la Corée du Nord cherche à acquérir ainsi des technologies militaires que le pays ne peut pas obtenir légalement à cause de l’étau des sanctions internationales, suggère Jean-Ian Boutin.
Cela coïnciderait, en outre, avec l’une des principales raisons d'être de Lazarus, le groupe à la manœuvre dans cette opération, d’après Eset. Ce sont les spécialistes nord-coréens des cyberopérations les plus ambitieuses "pour servir les intérêts nationaux du régime", écrit Bruce Klingner, spécialiste de la péninsule coréenne pour le think tank américain The Heritage Foundation, dans une note sur la cybermenace nord-coréenne publiée fin 2021.
Lazarus et "l’arme magique" de Kim Jong-un
Au fil des ans, Lazarus est devenu synonyme de hacking "made in Corée du Nord". À tel point que, même au sein de la communauté de la sécurité informatique, "on utilise Lazarus comme une sorte d’appellation parapluie pour désigner tout un ensemble de sous-groupes qui dépendent du Bureau général de reconnaissance [service de renseignement extérieur nord-coréen spécialisé dans les opérations clandestines, NDLR]", explique Benjamin Read, directeur des recherches sur le cyberespionnage pour Mandiant, l’un des principaux groupes américains de cybersécurité, qui a publié en mars 2022 un état des lieux des activités de Lazarus.
La montée en puissance de Lazarus depuis ses débuts en 2007 témoigne à la fois de l’évolution des priorités du régime nord-coréen et de la place toujours grandissante des pirates informatiques dans l’appareil d’État. En 2013, Kim Jong-un comparait d’ailleurs la "cyberguerre" à une "arme magique" et une "épée que la Corée du Nord abat sur ses ennemis à l’instar des missiles et de l’arsenal nucléaire".
C’était un an avant que Lazarus, jusque-là surtout cantonné à des attaques plutôt discrètes contre des cibles en Corée du Sud, fasse une entrée fracassante sur la scène internationale en piratant les serveurs de Sony Pictures. Pyongyang voulait punir le studio qui avait produit le film "The Interview", accusé de ridiculiser le régime nord-coréen. "C’est Lazarus qui a été le premier groupe de pirates informatiques à utiliser du cybersabotage et des vols de données afin d’exercer une pression géopolitique", rappelle Benjamin Read. En l’occurrence, Pyongyang voulait le retrait du film "The Interview".
Quelques années plus tard, c’est encore Lazarus qui a fait prendre conscience des effets dévastateurs que peuvent avoir les rançongiciels. Ce sont ses pirates qui ont infecté plus de 300 000 ordinateurs dans le monde avec le logiciel malveillant WannaCry en 2017. Une opération qui avait semé la panique dans plusieurs pays, notamment au Royaume-Uni où plusieurs établissements de santé avaient été touchés, leur service informatique ayant été bloqué et leur fonctionnement ainsi paralysé.
Mais Lazarus, c’est aussi bien plus que ça. À partir de 2015, ce groupe a mis en place des équipes dédiées aux crimes financiers. "Au fur et à mesure que la communauté internationale réussissait à limiter les activités illégales traditionnelles – comme la contrefaçon et le trafic d’antiquités – qui avaient longtemps permis à Pyongyang de gagner de l’argent, le régime a misé toujours davantage sur ses cybercriminels", souligne Bruce Klingner dans son étude sur la cybermenace nord-coréenne.
Les "plus grands braqueurs de banques du monde"
Il y a même un sous-groupe spécifique à Lazarus, baptisé BlueNoroff, dont la mission unique est de rapporter des devises dans les caisses de l’État. Et ses cybercriminels se sont montrés très créatifs. Ils ont été les premiers à exploiter une vulnérabilité du système de messagerie interbancaire Swift pour attaquer en 2016 une banque centrale, celle du Bangladesh. Une opération qui leur avait rapporté plus de 80 millions d’euros.
Ces cybercriminels ont aussi monté des vastes attaques contre les réseaux de distributeurs d’argent. En 2018, ils ont ainsi réussi à voler des dizaines de millions de dollars à des banques en Afrique et en Asie en utilisant un logiciel malveillant qui forçait les machines à distribuer des billets.
Lazarus a "effectivement transformé la Corée du Nord en plus grand braqueur de banques du monde", avait résumé en 2021 John Demers, l’ancien procureur général adjoint des États-Unis.
Et quand les banques n’ont plus suffi, Lazarus s’est attaqué aux plateformes d’échanges de cryptomonnaies. En 2018, ils ont ainsi pu piller Coincheck, un site japonais, amassant un butin de plus de 500 millions de dollars.
En près de 15 ans d’existence, Lazarus "a évolué en diversifiant le type d’attaques menées et en visant toujours davantage de cibles", résume Benjamin Read. C’est devenu une véritable machine à gagner illégalement de l’argent ou à punir les ennemis de Kim Jong-un.
S’il est difficile de savoir combien de cybersoldats travaillent ainsi pour Lazarus, "cela se compte en milliers", assure Jean-Ian Boutin. Dans une présentation faite en septembre 2021, le renseignement britannique estimait que plus de 6 000 hackers travaillaient pour cette structure. Et ils ne travaillent pas tous depuis la Corée du Nord, où l’accès à Internet est limité. Lazarus est soupçonné d’avoir des antennes en Chine, en Biélorussie, en Russie, en Inde ou encore en Malaisie, selon les services de renseignement britanniques.
C’est donc une organisation qui a tout d’une pieuvre aux multiples ramifications, et que n’importe quel méchant d’un film de James Bond aimerait diriger. Sauf qu’il s’agit bel et bien de la réalité et qu’il n’y a pas de 007 à l’horizon.
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CORÉE DU NORD
Pyongyang nie toute responsabilité dans le piratage "vertueux" de Sony
ÉTATS-UNIS
Washington accuse la Corée du Nord d'être à l'origine de la cyberattaque mondiale Wannacry
La Corée du Nord accusée d'avoir volé plus de 300 millions de dollars de cryptomonnaies
L'Humanité
Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »
EntretienPassionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien
Anna MussoJean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?
Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.
Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet
Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?
Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.
Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?
Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.
J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?
Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !
En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?
La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.
Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».
Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…
La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…
Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.
(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.
PROFIL
Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.
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Queen Elizabeth’s Platinum Jubilee
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Jubilee Honors Britain’s Queen, but Also Highlights Her Increasing Absences
Throngs of admirers cheered Queen Elizabeth II at her Platinum Jubilee appearance on Thursday, but she was unable to attend a service on Friday. Prince Charles, in a familiar role, played the understudy.
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By Mark Landler
LONDON — Queen Elizabeth II’s Platinum Jubilee has become a party without its guest of honor. Her absence is a metaphor for the twilight of Britain’s second Elizabethan Age, an awkward limbo in which the 96-year-old queen still reigns but has, in many ways, been replaced by her eldest son and heir, Prince Charles.
After appearing Thursday on the balcony at Buckingham Palace and lighting a beacon to celebrate 70 years on the throne, the queen skipped a thanksgiving service Friday at St. Paul’s Cathedral. The palace cited her “discomfort” and problems with mobility, which have forced her largely out of the public eye.
Charles, in what has become a familiar sight, played the understudy. He took his mother’s seat at the front of the cathedral, smiling slightly when the Archbishop of York, Stephen Cottrell, said of the queen, “We are so glad you are still in the saddle. And we are all glad that there is still more to come.”
How much more, of course, is a mystery.
That lingering uncertainty poses an acute challenge to Charles, who at 73 is already the longest-serving heir in British history. His unspoken transition into the sovereign’s role amounts to a kind of soft launch, royal experts said, allowing Britons to get used to the idea of him as king. But with Buckingham Palace averse to designating him a regent, the delineation of his duties can become constitutionally tricky.
“Prince Charles is now the de facto, front-of-house head of state,” said Peter Hunt, a former royal correspondent for the BBC. “A frail queen will mostly be a virtual presence in our lives. What’s yet to be resolved is what happens if she can no longer carry out her core duties, such as her weekly discussions with the prime minister.”
The four-day jubilee, which concludes Sunday, has served as a vivid reminder that the queen remains the most popular member of the royal family. She has a 75 percent approval rating, according to a recent poll by the market research firm YouGov. Her grandson Prince William is the next most favored, with a 66 percent approval rating, while Charles is at 50 percent, a number that has ticked up slightly over the last year.
For those who lined the Mall in front of Buckingham Palace on Thursday, including admirers from the United States and other countries around the world, the queen was clearly the main attraction. Her initial, surprise appearance on the balcony to inspect the troops drew a thunderous cheer. And her absence at St. Paul’s, while not a surprise given the forbidding logistics, was a letdown.
On Saturday morning, the police briefly evacuated Trafalgar Square after finding a suspicious vehicle, an unnerving reminder of the terrorist attacks that have struck London over the years. The police said this incident was not related to terrorism, and the square was reopened to traffic by midday.
Friday’s religious service, with a New Testament reading by Prime Minister Boris Johnson, was meant to honor the queen’s role as head of state. Five former prime ministers that she met with over the decades were on hand: John Major, Tony Blair, Gordon Brown, David Cameron and Theresa May.
“The queen has been a constant through everything,” said Sharon Kent, who traveled from Devon in southern England to take part in the festivities. “Whether you’re patriotic or not, she’s always been there.”
On Friday, the palace said the queen would also miss the Epsom Derby, a horse race she has attended for decades. That is perhaps an even more painful blow to Elizabeth, a dedicated horsewoman who has had entrants in the derby. (The closest she came to a victory was in 1953, not long after her coronation, when Aureole, a racehorse bred by her father, King George VI, finished second.)
The queen, the palace said, planned to watch the race on television at Windsor Castle, the home to which she has largely retreated since the coronavirus pandemic first forced her to curtail her public schedule in early 2020.
With the queen missing, the spotlight inevitably swung to the younger generation of royals. But just as inevitably, it resurfaced the intergenerational tensions that have spilled out from behind the palace walls.
Prince Harry and his wife, Meghan, made the splashiest entrance at St. Paul’s on Friday, emerging from their Range Rover to a welling of cheers — interrupted by a few boos — from the crowd. Once they were inside, every head turned as the couple walked, holding hands, through the cathedral’s soaring nave to their seats.
It was the couple’s first official royal event since they left Britain in a bitter falling-out with the family, particularly with Charles, Harry’s father, and Harry’s elder brother, William. The seating chart spoke to their more peripheral status: They were in the middle of the second row, mixed in with the two daughters of Prince Andrew, the queen’s second son.
Some Key Moments in Queen Elizabeth’s Reign
Becoming queen. After the death of King George VI, Princess Elizabeth Alexandra Mary ascended to the throne on Feb. 6, 1952, at age 25. The coronation of the newly minted Queen Elizabeth II took place on June 2 the next year.
A historic visit. On May 18, 1965, Elizabeth arrived in Bonn on the first state visit by a British monarch to Germany in more than 50 years. The trip formally sealed the reconciliation between the two nations following the world wars.
First grandchild. In 1977, the queen stepped into the role of grandmother for the first time, after Princess Anne gave birth to a son, Peter. Elizabeth’s four children have given her a total of eight grandchildren, who have been followed by several great-grandchildren.
Princess Diana’s death. In a rare televised broadcast before Diana’s funeral in 1997, Queen Elizabeth remembered the Princess of Wales, who died in a car crash in Paris at age 36, as “an exceptional and gifted human being.”
Golden Jubilee. In 2002, celebrations to mark Elizabeth II's 50 years as queen culminated in a star-studded concert at Buckingham Palace in the presence of 12,000 cheering guests, with an estimated one million more watching on giant screens set up around London.
A trip to Ireland. In May 2011, the queen visited Ireland, whose troubled relationship with the British monarchy spanned centuries. The trip, infused with powerful symbols of reconciliation, is considered one of the most politically freighted trips of Elizabeth’s reign.
Breaking a record. As of 5:30 p.m. British time on Sept. 9, 2015, Elizabeth II became Britain’s longest-reigning monarch, surpassing Queen Victoria, her great-great-grandmother. Elizabeth was 89 at the time and had ruled for 23,226 days, 16 hours and about 30 minutes.
Marking 70 years of marriage. On Nov. 20, 2017, the queen and Prince Philip celebrated their 70th anniversary, becoming the longest-married couple in royal history. The two wed in 1947, as the country and the world was still reeling from the atrocities of World War II.
Losing her spouse. In 2021, Queen Elizabeth II bade farewell to Prince Philip, who died on April 9. An image of the queen grieving alone at the funeral amid coronavirus restrictions struck a chord with viewers at home following the event.
But it also spared them an awkward encounter with Charles and William as they were escorted to their front-row seats on the other side of the aisle — something that was clearly not lost on the palace’s meticulous choreographers.
Andrew, too, was a no-show, because the palace said he had tested positive for the coronavirus. This was to have been his only public participation in the jubilee, given that he has been largely banished from public life because of his association with Jeffrey Epstein, the deceased financier and convicted sex offender.
With fewer working royals, the burden of hundreds of public appearances a year falls on Charles. He performs investitures, in which the palace confers knighthoods, on behalf of his mother. Last month, he presided over the state opening of Parliament, dutifully reading the Queen’s Speech, which lays out the government’s legislative priorities.
“We’re living through a regency in all but name,” said Ed Owens, a historian who has written about the relationship between the media and the monarchy. “They’ve got no blueprint for what to do with a monarch who is so aged and so frail.”
To some extent, Mr. Owens said, the limbo might be an advantage for Charles. “When the day comes when she does die,” he said, “there won’t be a great sense of rupture, because we’ll be familiar with him in those roles.”
The danger is that the transition could last so long that Charles will not have enough time, after he finally becomes king, to modernize the institution. People with ties to the palace say he has strong ideas about the monarchy, some of which — like streamlining the number of working royals — are already visible.
Charles also has a long history of activism on environmental protection and climate change, causes that William has also picked up. Rarely have those issues seemed more relevant, but they also pose a danger: Some Conservative Party lawmakers are demanding that Mr. Johnson scale back his government’s “green agenda,” given the economic pressures from the rising cost of living.
“The environment could become a very politically fraught topic,” Mr. Owens said, “at which point Charles and William would have to be much more careful about speaking out about the natural world.”
For one more day, though, those debates will be set aside as Britain celebrates seven decades under a queen who, however absent she may be from these festivities, remains just offstage, still in the saddle.
Saskia Solomon contributed reporting.
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France24 - Monde
Roland-Garros : la flamme du phénix Nadal brûle encore
Publié le : 01/06/2022 - 12:48
Nicolas BAMBA
À l'issue d'un nouveau duel de titans, Rafael Nadal a triomphé mardi de Novak Djokovic en quarts de finale du tournoi de Roland-Garros. Malgré un corps en souffrance et une concurrence féroce, l'Espagnol, à l'aube de ses 36 ans, a toujours de l’appétit. Même s’il a bien conscience que son aventure tennistique approche de sa fin.
Le 59e opus Novak Djokovic-Rafael Nadal, classique depuis 2006 et affiche la plus récurrente de l'histoire du tennis, a tenu toutes ses promesses. Commencé mardi 31 mai sur le court Philippe-Chatrier à 21 heures, ce quart de finale du tournoi de Roland-Garros 2022 s'est achevé à 1 h 16 mercredi 1er juin sur la victoire de l'Espagnol.
Si le Serbe avait renversé son adversaire en demi-finale ici l'année dernière, après un duel déjà homérique, "Rafa" a remis les pendules à l'heure cette fois. Le numéro un mondial, vaincu, n'a pas tari d'éloges à propos de son bourreau de la nuit.
"Il a démontré pourquoi il était un immense champion. Rester fort mentalement et terminer le match comme il l'a fait... Mes félicitations à lui et son équipe. Il mérite sans aucun doute cette victoire", a applaudi Novak Djokovic.
Rafael Nadal a livré une performance éblouissante, alors que le Majorquin doit encore une fois composer avec un physique défaillant. "C'est une nuit inoubliable. Je doutais du fait d'être capable de jouer au niveau dont j'avais besoin pour avoir vraiment une chance", a confié le vainqueur nocturne, lui-même "surpris" par son niveau de jeu retrouvé comme par enchantement.
🤩 What a set! What a comeback! 🤩 🤔 Is 14 next for @RafaelNadal ?#RolandGarros pic.twitter.com/0Wa4mjZoau
May 31, 2022Souvent touché, toujours de retour
Depuis 2005, année où il remporta son premier tournoi de Roland-Garros, l'actuel numéro cinq mondial souffre du syndrome de Müller-Weiss au pied gauche, une nécrose de l'os scaphoïde qui le fait beaucoup souffrir.
L’été dernier, cette maladie dégénérative qui provoque des douleurs chroniques l'avait poussé à déclarer forfait pour Wimbledon, les Jeux olympiques et l'US Open et à mettre un terme prématuré à sa saison 2021. "J'ai encore besoin de temps pour récupérer, il faut que je change quelque chose peut-être. Je veux comprendre l'évolution de cette blessure qui m'a freiné dans ma carrière toutes ces années", expliquait alors le gaucher.
Son pied gauche, encore bien douloureux ces dernières semaines, s’ajoute aux nombreuses autres blessures accumulées depuis ses débuts professionnels, il y a 20 ans. Genoux, dos, tendinites, abdominaux... Rafael Nadal est un habitué des kinés, des médecins et des chirurgiens. Jouer au tennis en souffrant est devenu une habitude pour lui.
Plus d'une fois, on l'a donné perdu pour le tennis, victime de son propre jeu mêlant puissance et engagement total. Et pourtant, cette année encore, le "Taureau de Manacor" résiste et ressuscite, toujours prêt à déjouer les pronostics les plus pessimistes.
"Je ne sais pas ce qui peut arriver"
Déjà en janvier, Rafael Nadal avait livré un récital pour renverser le Russe Daniil Medvedev et remporter l'Open d'Australie, malgré plusieurs mois loin des courts. Rattrapé par une fracture de fatigue à une côte et son pied gauche au printemps, l'Espagnol paraissait un cran en-dessous de Novak Djokovic et de son compatriote Carlos Alcaraz avant d’aborder Roland-Garros.
Le Serbe et le jeune phénomène espagnol ont pourtant pris la porte dès les quarts de finale. Tandis que le maître des lieux, treize fois titré porte d’Auteuil, s’apprête lui à disputer sa demi-finale vendredi 3 juin, le jour de ses 36 ans. Le champion olympique allemand Alexander Zverev, 25 ans, l’attend pour une nouvelle rencontre au sommet. Mais Rafael Nadal a bien préparé tout le monde : ce sera peut-être sa dernière apparition sur la terre battue parisienne.
C’est le paradoxe d’un champion formidable, auteur d’un coup d’éclat mais conscient d’être au crépuscule de sa carrière. Deux jours avant de défier Novak Djokovic, l’homme aux 21 titres du Grand Chelem évoquait déjà ses possibles adieux à Roland-Garros. Son discours n’a pas changé après sa victoire épique :
"Je suis assez vieux pour ne pas cacher des choses. Je ne sais pas ce qui peut arriver après ici. J'ai ce que j'ai au pied. Si on n'est pas capable de trouver une solution, ça va devenir super difficile pour moi. C'est tout. Je profite juste de chaque jour où j'ai la chance d'être là, sans trop penser à ce qui peut arriver dans le futur. Bien sûr, je vais continuer à me battre pour trouver une solution. Mais pour le moment, on n'en a pas. Les trois derniers mois et demi n'ont pas été faciles pour moi, c'est la seule chose que je peux dire."
Rafael Nadal n’est pas éternel. Les années passent et le physique flanche de plus en plus. Mais même diminué, le plus grand joueur de l’histoire sur terre battue reste exceptionnel. Novak Djokovic peut en attester. Et que personne ne s’y trompe : blessé ou pas, le boss vise une 14e coupe des Mousquetaires le 5 juin. "L'objectif est de me maintenir au niveau de jeu que j'ai produit (face à Novak Djokovic)", a prévenu "Rafa". Alexander Zverev sait à quoi s’en tenir.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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COMPTE-RENDU
Au bout de la nuit, Rafael Nadal rappelle à Novak Djokovic qu'il est le roi de Roland-Garros
Tennis : fin de saison et pas d'US Open pour Rafael Nadal, blessé au pied
L’invité du jour
Nelson Monfort : "Rafael Nadal est capable de gagner une 14e fois Roland-Garros"
Valeurs Actuelles
Stade de France, le poids du déni
DARMANIN PRIS EN FLAGRANT DÉLIRE DE MENSONGE
Et dire qu’Élisabeth Borne avait insisté lors de sa première grande prise de parole en tant que Premier ministre, sur le fait qu’elle ne mentirait pas aux Français. Comme si cette évidence devait être la marque de fabrique de son gouvernement. Visiblement, le message n’est pas parvenu aux oreilles de Gérald Darmanin, son ministre de l’Intérieur, pas plus qu’à Amélie Oudéa-Castéra, sa ministre des Sports.
Samedi soir dernier, alors que déjà, sur les réseaux sociaux, les témoignages se multipliaient, laissant entrevoir que des centaines de délinquants de banlieue avaient semé le trouble aux abords du Stade de France, pillant et molestant des supporters britanniques et espagnols, escaladant les grilles pour pénétrer dans l’enceinte, Gérald Darmanin, présent dans le PC sécurité du Stade de France, s’empresse de communiquer : « Des milliers de “supporters” britanniques, sans billet ou avec des faux billets, ont forcé les entrées et, parfois, violenté les stadiers. » Un mensonge par omission que reprendra la ministre des Sports au moment de féliciter le Real Madrid après son nouveau sacre. Depuis samedi soir, les ministres de l’Intérieur et des Sports n’ont pas amendé leur récit des événements, allant même jusqu’à donner le chiffre de 40 000 supporters britanniques sans billets !
La police britannique répond à Gérald Darmanin
Présents comme observateurs, comme lors de tous les déplacements européens des supporters de Liverpool, des officiers de police britanniques étaient les premiers à s’étonner de cette communication de la part des autorités françaises. « L’immense majorité des supporters anglais se sont comportés d’une manière exemplaire, arrivant tôt aux tourniquets et faisant la queue ». Le président du club de Liverpool, Tom Werner, a écrit à la ministre des Sports : « Vos commentaires sont irresponsables, non professionnels et totalement irrespectueux. […] Ces fans étaient traités comme du bétail […] et agressés par des gangs. » Les yeux grands fermés, Gérald Darmanin maintient pourtant ses accusations contre les supporters britanniques. À croire que le ministre de l’Intérieur préfère déclencher des tensions avec la Grande-Bretagne plutôt qu’avec le 93.
En effet, le ministre de l’Intérieur entretient savamment la confusion entre la question des billets et celle de l’incroyable délinquance qui a considérablement aggravé la situation. Lundi après-midi, il confessait s’être préparé au hooliganisme, moins à la délinquance. Dans le département de la Seine-Saint-Denis, cet aveu de déni est particulièrement étonnant.
La distorsion avec la réalité est frappante : selon le tableau des gardes à vue des services judiciaires de nuit enregistré par la direction territoriale de la sécurité de proximité de Seine-Saint-Denis (DTSP 93), les premières interpellations concernent 24 personnes de nationalité étrangère : 18 Algériens, un Libyen, un Tunisien, 2 Roumains, 2 Marocains. Aucun Britannique ou Espagnol. Mais 9 Français dont 7 ont des patronymes à consonance maghrébine ou africaine. Motifs de leur interpellation : vol avec arme, vol avec violences, recel, violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, violences en réunion, dégradations, tentative d’intrusion dans le stade, vol à la roulotte.
Le bilan consolidé de cette nuit cauchemardesque en Seine-Saint-Denis fait état de 81 interpellations : parmi eux, 14 Britanniques et aucun Espagnol. Sur les 48 gardes à vue, 2 Britanniques. L’écrasante majorité ? « Des locaux, français ou clandestins », indique à Valeurs actuelles une source policière, comme pour mieux démentir le récit officiel de Gérald Darmanin.
LE PRÉFET LALLEMENT DÉTOURNE LE REGARD
À l’instar de son chef Gérald Darmanin, le préfet de police de Paris a préféré pointer du doigt les supporters britanniques. Dans un rapport au ministre de l’Intérieur, Didier Lallement a annoncé saisir le procureur de la République pour “fraude massive aux faux billets”. Selon lui, entre « 30 000 et 40 000 personnes » se sont présentées au Stade de France sans billet ou avec de faux billets, alors que l’enceinte ne peut accueillir que 80 000 personnes. La préfecture de police de Paris assure que les tentatives d’intrusion ou d’utilisation de faux billets étaient « globalement » le fait de « supporters anglais ».
Une version largement contestée. Tout d’abord par la police britannique, qui assure que ses supporters ont été “exemplaires”, mais également par Pierre Barthélemy, avocat de plusieurs groupes de supporters français, présent à Saint-Denis, qui dénonce un « prétexte » et un « argument opportuniste ». « Il y avait des faux billets et des fausses accréditations, on en a vu, mais de manière très marginale », décrit-il dans le Parisien. Ronan Evain, directeur général de l’association Football Supporters Europe, ajoute sur France Inter que les fraudeurs étaient « majoritairement des jeunes Parisiens qui sont venus tenter leur chance au tour du Stade de France ». Mais Didier Lallement est préfet de police : au-delà de la question des faux billets, l’incroyable délinquance qui a pourri la soirée semble lui avoir échappé…
LA FRANCE INSOUMISE CONTRE LA POLICE !
Les insoumis ont une réputation à tenir. Les débordements filmés sous plusieurs angles ? Le profil des assaillants placés en garde à vue ? Les nombreux témoignages accablants de ces supporters étrangers victimes d’agressions durant leur séjour en Seine-Saint-Denis ? Rien n’y fait. Pour Jean-Luc Mélenchon et ses troupes, les responsables du fiasco se doivent d’être les forces de police. « Les gens ont été traités comme d’habitude dans les manifestations à Paris ou celles des “gilets jaunes”, c’est-à-dire qu’on tape dans le tas, on tire des lacrymos, on attaque des gens dans un bar », assurait le tribun insoumis dimanche dernier sur le plateau de BFM TV.
À deux semaines des élections législatives, celui qui se rêve Premier ministre ne peut se permettre d’incriminer les délinquants trop connus de la Seine-Saint-Denis… Peut-être votent-ils pour lui. Pour Jean-Luc Mélenchon, les violences commises aux alentours du Stade de France sont le fait de ces « supporters anglais, qu’on connaît, qui ne sont pas des tendres » . Pas question d’aborder le thème de l’insécurité dans le “9-3” avec le député des Bouches-du-Rhône. Quand Marine Le Pen décrit, elle, des « bandes de voyous que l’on connaît bien dans ce département hors de contrôle en matière de sécurité », Jean-Luc Mélenchon sort sa deuxième carte joker : « C’est l’habituel refrain raciste de ces gens qui n’ont qu’un mépris absolu pour la population quand elle n’est pas conforme à l’idée qu’ils s’en font. »
L’EXTENSION DU DOMAINE DE LA “FACHOSPHÈRE”
Parmi les contre-feux allumés dans la foulée du fiasco pour masquer les causes réelles des débordements, la palme revient sans doute au maire de Saint-Denis, Mathieu Hanotin. L’élu socialiste a trouvé le coupable et son mobile : « Depuis les événements d’hier soir autour du Stade de France , écrit-il sur Twitter le dimanche après-midi, les partisans de la fachosphère se déchaînent sur les réseaux sociaux avec comme seul objectif de salir une ville, ses habitants et tout un département. »
Comme trois semaines plus tôt, lorsqu’il avait reproché à Thierry Henry de vouloir stigmatiser les habitants de sa commune, l’élu confond description brute de faits avérés et insulte de toute une population. Le problème n’est plus la réalité mais ceux qui la décrivent.
Lui a bien une idée de là où il faudrait regarder pour trouver les vrais responsables. Pêle-mêle, « la culture de certains supporters anglais qui avaient annoncé qu’ils tenteraient d’entrer dans le stade avec ou sans billets », « la désorganisation de l’État », les horaires de la vente d’alcool, la « culture de l’ordre public de la préfecture de police déformée depuis la crise des “gilets jaunes” », et, tout de même, les « voyous de la région » qui se seraient « donné rendez-vous aux abords du stade ».
Bref, tout sauf la jeunesse délinquante de sa propre ville, cible privilégiée d’une « fachosphère » qui, si elle comprend tous ceux qui ont « vu ce qu’ils ont vu » ce soir-là, englobe désormais tout ce qu’il y a de plus main stream dans la presse internationale.
FAUX DÉPART POUR LA PRESSE FRANÇAISE
La profession ne sort pas toujours grandie des événements. Alors que leurs homologues étrangers, présents en nombre sur le terrain, se sont rapidement emparés des réseaux sociaux pour décrire des scènes de violences inouïes, les journalistes français sont longtemps restés “mesurés”. Avant le début du match, les chaînes d’information en continu parlent tout d’abord d’un “coup d’envoi retardé”, causé par le nombre important de spectateurs toujours parqués à l’extérieur du stade, avant de revenir au fil de la soirée sur les manquements de l’organisation, les faux billets ou encore le rôle des supporters britanniques dans les débordements.
Dans son compte-rendu des « scènes de chaos », le Monde évoque des affrontements entre les « quelques dizaines [ sic] de supporters n’hésitant pas à escalader les dernières barrières d’accès » et les forces de l’ordre. En revanche, pas une ligne sur les agressions et les vols avec violences commis aux alentours du Stade de France. « Certains – même des enfants et des personnes âgées – ont été gazés ou écrasés contre des barrières », avance plutôt le “journal de référence” en reprenant un témoignage anonyme.
En début de semaine, certains médias ont fini par révéler des informations venant contredire la version “officielle” d’une soirée gâchée par les “supporters britanniques”. Ainsi, RMC Sport « a tendu le micro à plusieurs individus. En se présentant en anglais et pensant que ces individus étaient anglais. Tous répondent en français ». Le déni, même tenace, s’efface parfois devant la réalité.
L'Humanité
Dans les manuscrits de Champollion
ActuÉgyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.
Anna Musso« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.
Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.
Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).
Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.
Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.
Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.
Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.
À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.
Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.
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Mourning Tiananmen’s Victims, and the Hong Kong That Was
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In Taiwan and elsewhere, people met on Saturday to remember those killed in China in 1989 — and the freedoms lost in Hong Kong, where such vigils are now unthinkable.
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By John Liu, Chris Buckley and Austin Ramzy
TAIPEI, Taiwan — For decades, a large candlelight vigil was held in Hong Kong each June 4, to commemorate those killed when Chinese soldiers crushed the Tiananmen Square protests in Beijing.
On Saturday, smaller crowds gathered in Taipei and other cities around the world — this time mourning not just the people slain 33 years ago, but also the fate of Hong Kong, where the smothering of dissent has put an end to the vigil in Victoria Park, the world’s most prominent public memorial to the victims of 1989.
“Now it’s about the two things together — Hong Kong as well as what happened on June 4,” said Francis Tse, a former Hong Kong resident who was one of about 400 people commemorating the anniversary in downtown Sydney, Australia. He and many others carried signs calling for the release of activists imprisoned in Hong Kong.
“We don’t have the chance to go to Victoria Park anymore,” Mr. Tse said, “but now there are many Victoria Parks like this across the world.”
Since 2020, when Beijing imposed a sweeping national security law on Hong Kong, the local government has essentially banned public commemorations of the 1989 killings, which wiped out a student-led protest movement calling for democratic change in China. Taipei — the capital of Taiwan, which has resisted China’s claims of sovereignty for decades — has since emerged as the new center for remembrance of the massacre.
On Saturday, those who joined the commemorations in Taipei, Sydney and elsewhere — another was scheduled for London — said they had also come to denounce the erasure of political freedoms in Hong Kong, as well as China’s draconian policies in two other regions, Xinjiang and Tibet.
“Now Hong Kong can no longer tell the truth and the real history, we must pass on this history even more in Taiwan,” said Henry Tong, a 41-year-old from Hong Kong who moved to Taiwan last year and attended this year’s vigil in Taipei. “Because of Hong Kong’s prohibition and suppression, it has blossomed everywhere.”
By dusk in Taipei, hundreds of people had gathered in the city center, placing electric candles on a banner showing the date of June 4, 1989. People conversing in Cantonese — the language of Hong Kong — were numerous. Organizers in Taipei also screened a film, banned in Hong Kong, about the pro-democracy protests that swept the city in 2019, before the authorities used the security law to stamp them out.
“Though the city of Hong Kong fell, we didn’t fall for nothing,” said Kacey Wong, an artist from Hong Kong whose work was featured in an exhibition held alongside the Taipei vigil. He said the protest movement of 2019 had “served its purpose: to warn other nations to take cautions against the Chinese Communist Party.”
In 1989, many Hong Kongers were galvanized by the pro-democracy protests in mainland China — which centered on Tiananmen Square but spread across the country — creating a political crisis for the ruling Communist Party.
Troops started flooding into Beijing on the evening of June 3. They shot dead hundreds, some say thousands, of people before reaching the square and clearing it. Killings and bloody standoffs with protesters also erupted in other Chinese cities.
Hong Kong’s vigil, the only major memorial for the victims on Chinese soil, was long seen as proof that civil rights had been preserved in the former British colony since its return to China in 1997. Every year, tens of thousands gathered to light candles and hear speeches by local pro-democracy figures, Tiananmen activists and relatives of those killed in 1989.
Such assemblies are now unthinkable. Since the 2019 protests, the city government has carried out a comprehensive campaign against dissent, empowered by the new security law. It banned the June 4 vigil in 2020 (though many defied the ban) and again last year, citing Covid-19 social distancing restrictions.
Prominent activists who gathered anyway, or tried to, were jailed under illegal assembly laws. The vigil’s organizer, the Hong Kong Alliance in Support of Patriotic Democratic Movements of China, disbanded last year.
“There’s this blending happening of the Hong Kong story and the Beijing story,” said Jeffrey N. Wasserstrom, a historian of modern China at the University of California Irvine and the author of “Vigil,” a study of the clampdown in Hong Kong.
“Hong Kong was where you kept alive the memory of what had happened in Beijing in 1989. But now June 4 is also keeping attention back on Hong Kong at a time when the world’s moving on from that,” he said. “It’s also becoming the commemoration of the Hong Kong commemoration.”
This year, too, the Hong Kong government has seemed determined to prevent any public Tiananmen memorial. Outdoor public gatherings continue to be limited to four people under coronavirus pandemic measures. Carrie Lam, Hong Kong’s chief executive, warned that any such gathering would be subject to both the security law and social distancing restrictions.
The authorities closed much of Victoria Park, and the police warned that anyone who tried to meet there could face unauthorized assembly charges.
Local leaders of the Catholic Church said memorial masses would not be held on Saturday, for fear of violating the security law. “Just praying for the deceased in private or in small groups will also be very meaningful,” the Catholic Diocese of Hong Kong said.
Lee Cheuk-yan, a former leader of the Hong Kong Alliance who is now in prison for illegal assembly, planned to fast on Saturday and light matches in the evening to remember those killed in 1989, he said in a written interview with the Ming Pao newspaper.
Over the past year, universities in Hong Kong have removed prominent Tiananmen memorials. In December, the University of Hong Kong took down the “Pillar of Shame,” a 26-foot statue by the Danish artist Jens Galschiot. A depiction of writhing corpses signifying those killed in 1989, it had been at the campus since the late 1990s, becoming a symbol of defiance against the Chinese authorities.
Since its removal, Prague and other cities have hosted replicas of the statue, and a smaller version was unveiled in Taipei on Saturday.
Another statue — modeled after the “Goddess of Democracy” erected by students in Tiananmen Square in 1989 — was removed from the Chinese University of Hong Kong campus late last year. In recent days, anonymous activists, determined to commemorate June 4 however they can, have left four-inch replicas of it around the campus.
John Liu reported from Taipei, Chris Buckley from Sydney, Australia, and Austin Ramzy from Hong Kong. Isabella Kwai contributed reporting from London.
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BBC
Iran's Khamenei accuses 'enemy' of stirring up protests
Iran's Supreme Leader, Ayatollah Ali Khamenei, has accused "enemies" of Iran of stirring up unrest to try to overthrow the Islamic Republic.
He said those who opposed Tehran hoped to use protests to strike a blow at the country.
His comments come after several weeks of demonstrations in cities over the rising cost of basic foods.
A deadly building collapse in the south last month sparked further protests blaming authorities for the incident.
The ayatollah has long insisted that US sanctions are to blame for the soaring prices of basic foods in the country.
"Today the enemy counts on popular demonstrations to strike the Islamic system," he said in a televised address on Saturday.
The enemy "hopes to turn the people against the Islamic Republic by psychological means, through the internet, money, and the mobilisation of mercenaries," he said.
"The Americans and the Westerners made miscalculations in the past on various questions," he added. "Still today, it's a miscalculation that they think they can make the Iranian nation oppose the Islamic Republic."
Some 37 people are said to have died after a building collapsed two weeks ago in the south-western city of Abadan, in the deadliest incident of its kind in Iran for years.
The disaster has been blamed on structural faults, poor safety standards and the flouting of regulations.
Thirteen people have been arrested, including the city's mayor.
However, protesters are blaming the wider authorities, accusing them of negligence and corruption.
Demonstrations have also been held in other parts of Iran, with shouts of "death to Khamenei!" heard on unverified video posted on social media - and similar shouts were heard at protests in the southern port city of Bushehr, reports say.
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France24 - Monde
Tuerie d’Uvalde : Daniel Defense, le fabricant prêt à tout pour vendre ses fusils d'assaut
Publié le : 30/05/2022 - 17:33
Sébastian SEIBT
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L’auteur de la tuerie d’Uvalde, au cours de laquelle 21 personnes ont perdu la vie, avait utilisé un fusil semi-automatique produit par Daniel Defense. Cette société apparaît comme l’une des plus agressives aux États-Unis pour vendre ses armes d’assaut au commun des Américains.
Il ne s’est pas rendu ce week-end à la convention de la NRA – le puissant lobby américain des armes à feu – au Texas. Une semaine à peine après la tuerie d’Uvalde, au cours de laquelle un jeune homme de 18 ans a ouvert le feu dans une école primaire et fait 21 victimes, le fabricant d’armes Daniel Defense fait profil bas.
"Nous avons décidé de ne pas assister à ce rendez-vous de la NRA à cause de l’atroce tragédie à Uvalde au Texas où une de nos armes a été utilisée criminellement", a précisé ce groupe dont le siège est en Géorgie.
Un bambin avec un fusil semi-automatique
Le tueur avait en effet acquis un AR-15 DDM4 V7, le fleuron des fusils semi-automatiques de Daniel Defense, pour fêter ses 18 ans. Quelques jours plus tard, équipé de cette arme, il entrait dans l’enceinte de l’école Robb pour y perpétrer un massacre qui a choqué l’Amérique entière.
Sur son site aussi, Daniel Defense a rapidement mis en ligne un message assurant que "toutes nos prières et nos pensées vont aux familles et communautés dévastées par cet acte maléfique. [...] Nous allons collaborer pleinement aux enquêtes des autorités locales et fédérales."
Daniel Defense en a profité pour faire disparaître un autre message, à la une du site jusqu’au lendemain de la tuerie d’Uvalde, qui faisait la promotion d’une "loterie permettant de gagner jusqu’à 15 000 dollars à dépenser en munitions ou armes à feu".
Un type de publicité qui est devenu une sorte de marque de fabrique pour cette société qui, par bien des aspects, "est l’une des pionnières d’une approche commerciale agressive pour la vente d’armes à feu", assure le New York Times. "Daniel Defense incarne plus que quiconque dans le métier des techniques outrancières de marketing", confirme Ryan Busse, un ex-responsable pour un fabricant américain d’armes à feu devenu détracteur de ce milieu, interrogé par le Washington Post.
Une image en particulier, publiée sur Twitter par Daniel Defense dix jours avant la tragédie d’Uvalde, est devenue le symbole des pratiques de cette société qui ne semble reculer devant rien ou presque pour promouvoir ses armes lourdes auprès du très grand public. On y voit un bambin qui doit à peine avoir appris à marcher serrant dans ses bras le même type de fusil semi-automatique qui allait être utilisé par le tireur d’Uvalde. Un cliché, déjà provocateur en lui-même, accompagné d’un appel à "éduquer vos enfants de la bonne manière afin, qu’une fois adultes, ils ne se séparent plus [de leur arme]".
La découverte de ce tweet après le massacre à l’école primaire Robb a valu à Daniel Defense une avalanche de critiques en ligne. À tel point que le groupe a décidé de passer son compte Twitter en privé et de limiter la possibilité de faire des commentaires sur sa page Facebook.
Un PDG fan de Donald Trump
Mais ce n’est probablement pas ce qui va pousser Daniel Defense à changer son fusil commercial d’épaule ou à reconnaître que la vente d’armes de guerre à des jeunes adultes devrait être mieux régulée, à défaut d’être interdite.
Car ce n’est pas la première fois que les armes de cette société se retrouvent sur les lieux d’une tuerie. En 2017, quatre de ses fusils semi-automatiques faisaient partie de l’arsenal du tireur de Las Vegas qui a fait 58 victimes. À l’époque aussi, Daniel Defense avait adressé "ses pensées et prières" aux familles des victimes, mais sans rien changer à ses pratiques commerciales.
Marty Daniel, PDG et fondateur du groupe, n’a exprimé des regrets qu’une seule fois, après une fusillade dans une église baptiste au Texas qui avait fait 27 victimes en 2017. À l’époque, il s’était exprimé en faveur d’un léger durcissement de la loi sur le port d’arme, tout comme l’avait fait la NRA. Mais quelques jours plus tard, il avait changé d’avis, s’excusant auprès de tous ceux qui "défendent le droit constitutionnel de détenir des armes".
La personnalité hors norme de Marty Daniel explique en grande partie la stratégie commerciale du groupe. Ce fan de Donald Trump et grand donateur aux candidats républicains ne manque pas une occasion de raconter comment il est tombé dans le métier un peu par hasard après une sortie prématurée du cursus universitaire. Il se présente comme un touche-à-tout qui a vendu aussi bien des fenêtres que des cheminées.
Son amour pour les armes à feu serait né après avoir échoué à faire son trou dans le golf. Il assure avoir alors découvert le "plaisir" de tirer avec une arme à feu grâce à un ami de golf qui lui aurait dit que ce "sport" lui conviendrait mieux.
Marty Daniel fonde son groupe en 2000 et obtient son premier contrat avec l’armée américaine deux ans plus tard. Depuis lors, son entreprise a décroché plus d’une centaine d’appels d'offres du Pentagone.
Mais les seuls militaires ne suffisent pas à faire la fortune de ce petit fabricant d’armes qui produit seulement un peu plus de 50 000 fusils semi-automatiques – sa spécialité – par an, soit à peine 1 % des parts de marché aux États-Unis.
Pas que pour les militaires
C’est pourquoi Daniel Defense courtise tous azimuts le commun des Américains à partir de 2004. L’interdiction de vendre des armes d’assaut aux simples citoyens sur le sol américain a, en effet, expiré cette année-là.
Depuis lors, l'entreprise veut convaincre tous les fans d’armes à feu qu’ils ont droit aux mêmes AR-15 que les soldats équipés par elle ces 20 dernières années. Elle a même réalisé une publicité en ce sens, qu’elle voulait diffuser durant le Super Bowl en 2014. Mais les organisateurs de cette grand-messe sportivo-médiatique ont refusé de servir de plateforme à la promotion de fusils d’assaut.
Malgré ce revers, Marty Daniel réussit à toucher un public toujours plus large et entre dans le club des 25 plus importants vendeurs d’armes à feu du pays alors qu’"il y a plus de 500 sociétés qui commercialisent des fusils semi-automatiques depuis 2004", rappelle le Washington Post.
L’AR-15 DDM4 V7 utilisé par le tireur d’Uvalde est l’un des 19 modèles fabriqués par Daniel Defense pour que les Américains puissent, selon le slogan de la société, "protéger leur maison et leur famille". Mais il est clair que le groupe ne vise pas que les pères de famille.
L’un de ses derniers clips montre un adolescent qui s’entraîne à tirer, tandis que le groupe a, à plusieurs reprises, utilisé une imagerie de jeux vidéo comme "Call of Duty" ou de films tels que "Star Wars" pour "attirer un public plus jeune", analyse le New York Times.
Un autre fabricant d’armes – Remington – avait utilisé les mêmes ficelles pour vendre ses fusils à des jeunes. Cela lui a coûté cher puisqu’en février 2022, des familles de victimes du massacre de Sandy Hook de 2012 ont obtenu qu’il leur verse 72 millions de dollars (environ 66 millions d'euros) pour avoir utilisé un "marketing irresponsable". Le tireur avait, en effet, utilisé un AR-15 produit par l’une des filiales de Remington.
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Témoignages : au Texas, un accès toujours plus difficile à l'avortement
Publié le : 29/05/2022 - 12:27
Cyrielle CABOT
Depuis septembre 2021, le Texas interdit l'IVG après six semaines de grossesse, c'est-à-dire à un moment où de nombreuses femmes ignorent encore être enceintes. Passé ce délai, elles sont obligées de se rendre dans un autre État ou de recourir au système D. Un aperçu de ce qui attendrait la moitié des femmes américaines si l'arrêt Roe vs Wade était suspendu par la Cour suprême des États-Unis.
Août 2021. La nouvelle tombe comme un couperet : Hayley, 31 ans, découvre qu'elle est enceinte. Une grossesse non désirée. Pour cette journaliste qui vit à Austin, au Texas, une seule issue est envisageable : avorter. Mais dans ce grand État très conservateur, religieux, et où les associations "pro-vie" - selon le vocable qu'elles utilisent - sont particulièrement influentes, interrompre une grossesse est un parcours du combattant. Réglementation stricte, procédure compliquée, manque de médecins… les obstacles sont nombreux.
Surtout, pour Hayley, ces difficultés s'accompagnent d'une course contre la montre. La jeune femme a moins d'un mois avant que le gouvernement texan n'adopte l'une des lois les plus restrictives des États-Unis sur l'accès à l'avortement. À partir du 1er septembre, il interdira d'interrompre une grossesse une fois que les battements de cœur de l'embryon sont détectés, soit environ six semaines, y compris pour les victimes de viol et d'inceste. Un délai très court, qui signifie, concrètement, que les femmes doivent mettre fin à leur grossesse alors même que beaucoup d’entre elles ignorent encore être enceintes.
"À une semaine près, je n'aurais pas pu avorter", raconte Hayley. "Cette période a été la plus angoissante de ma vie. Cette grossesse était le produit d'une relation abusive. Il était impossible que je garde cet enfant."
"Tout est fait pour nous dissuader d'avorter"
Même avant l'adoption de cette nouvelle loi, la Senate Bill 8 (SB8), le Texas s'est toujours illustré comme l'un des États les plus réfractaires à l'avortement, multipliant les réglementations. Conséquence directe : les médecins capables de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse (IVG) manquent cruellement. Pour Hayley, la première grosse difficulté a donc été de trouver un rendez-vous. "J'ai passé plusieurs jours à appeler des cliniques. Mais, pour ne rien arranger, nous étions en pleine épidémie de Covid-19, donc beaucoup refusaient de prendre des patients", explique-t-elle. Au total, il lui faut près de trois semaines pour avoir le premier des trois rendez-vous obligatoires. "L'un sert à dater le début de la grossesse, l'autre est un rendez-vous obligatoire avec un psychologue et, finalement, il y a l'IVG. Tout cela doit toujours être espacé de plusieurs jours", détaille-t-elle.
Se pose ensuite un autre souci : payer l'IVG, une opération exclue des couvertures de santé privées et par le système Medicaid, une assurance maladie pour les personnes en situation de précarité. "J'avais quelques jours pour trouver 600 dollars. Et on ne peut pas étaler les paiements", se souvient-elle. Elle parvient à rassembler la somme grâce à des amies et à des associations.
Hayley se rend finalement dans une clinique d'Austin fin août pour subir l'IVG. "C'était un cauchemar", résume-t-elle. Elle se souvient, d'abord, de son arrivée dans l'établissement, sous les huées de manifestants anti-avortement. "Tout au long de la procédure, les choses sont faites pour essayer de nous dissuader d'avorter", raconte-t-elle. "Par exemple, on m'a lu un document qui m'expliquait que, étant donné que j'ai plus de 30 ans, j'étais peut-être en train de perdre ma dernière chance d'avoir un bébé."
La loi texane oblige, en effet, les médecins à alerter les patientes sur une possible baisse de la fertilité et un risque accru de cancer du sein pour celles qui ont avorté. Des risques pourtant écartés par de nombreuses études scientifiques. La réglementation oblige, par ailleurs, toutes les patientes à faire une échographie juste avant la procédure. "Dans mon cas, j'étais sûre de moi, mais je ne veux pas imaginer ce que peut ressentir une femme qui veut des enfants mais pour qui ce n'est pas le bon moment…", déplore Hayley.
Pour autant, la jeune femme s'estime "très chanceuse". "Aujourd'hui, avec la nouvelle loi, je ne pourrais pas avorter", explique-t-elle. "Je n'aurais jamais trouvé de rendez-vous à temps et je n'aurai jamais pu récolter l'argent dans un délai aussi court." D'après les données du Planning familial américain, plus de 85 % des femmes qui avortent dans le pays le font après six semaines de grossesse.
"J'ai l'impression de vivre dans une dystopie"
Quand Tom* a emménagé dans le sud du Texas il y a trois ans, son ambition était d'aider des patientes comme Hayley. "Quand j'ai commencé à travailler, aucun endroit n'était plus compliqué qu'ici pour avorter. C'est pour cela que j'ai décidé de venir m'installer ici. Je voulais me rendre utile", raconte ce médecin de 34 ans, spécialisé dans les IVG, qui a préféré rester anonyme par crainte de représailles. "Travailler au Texas a toujours été un défi. Mais avant, c'était très gratifiant. J'avais l'impression de faire la différence et les patients étaient très reconnaissants", raconte-t-il.
Mais depuis septembre, la frustration a pris le dessus. "C'est devenu quasiment impossible de faire mon métier. J'ai l'impression de vivre dans une dystopie", déplore-t-il. Il ne compte plus les femmes qui se présentent à son cabinet et à qui il est obligé de refuser une IVG car elles ont dépassé le délai légal. "Je me souviens de cette patiente qui a dû voyager neuf heures rien que pour venir me voir. Elle n'avait pas de clinique plus proche de chez elle", témoigne-t-il. "Elle était enceinte de huit semaines. Le mieux que je pouvais faire, c'était lui expliquer qu'elle devait conduire cinq heures de plus pour sortir de l'État et aller avorter ailleurs… Elle a gardé l'enfant."
Des histoires comme celles-ci, Tom "pourrait en raconter des centaines". "Il y avait aussi cette femme, d'origine mexicaine, en situation irrégulière. Elle avait peur de quitter le Texas. Elle ne l'a pas fait craignant d'être arrêtée et d'être ramenée à la frontière", continue-t-il. "Et cette adolescente de 14 ans… Sa mère et elles avaient voyagé trois heures pour venir me voir, en secret du père. Quand je leur ai dit que je ne pouvais rien faire, c'était la panique. Elles ont fini par aller au Mexique en y laissant une grande partie des économies familiales."
"Heureusement, parfois, il n'est pas trop tard !", dit en souriant le médecin. "Je me rappelle d'une femme de 45 ans, tombée enceinte alors qu'elle pensait ne plus pouvoir l'être. Elle avait déjà deux grands enfants et ne voulait pas de bébé. Elle était tellement soulagée !" S'il contrevenait à la loi, Tom pourrait perdre sa licence de médecin. La loi texane prévoit, par ailleurs, un "dédommagement" de 10 000 dollars à un citoyen qui engagerait une procédure judiciaire et la remporterait contre une personne impliquée dans un avortement illégal.
Avorter ailleurs, une solution coûteuse et compliquée
Face à ces difficultés, un nombre croissant de femmes tentent d'avorter dans un autre État. Une solution cependant très coûteuse et souvent difficile à mettre en place. Avant le mois de septembre, l'association Fund Texas Choice, qui aide les femmes dans cette démarche, recevait entre 40 et 50 appels par mois. Désormais, la ligne est continuellement saturée. "On reçoit environ 300 appels chaque mois. On parvient à aider environ 100 personnes", déplore, par téléphone, Jaylynn Far Munson, responsable de la communication pour l'association.
Concrètement, Fund Texas Choice aide les candidates à l'avortement qui les contactent à s'y retrouver dans toutes les démarches logistiques : "On trouve les billets d'avion ou de car, on réserve la chambre d'hôtel, on prend les rendez-vous, et s'il le faut, on trouve une solution de garde d'enfant…", liste Jaylynn. "Grâce à des dons de particuliers, on finance aussi l'ensemble du déplacement. Les patientes doivent cependant payer la procédure elle-même."
"Au total, pour le voyage, il faut compter entre 500 et 2 000 dollars, selon la destination", détaille-t-elle. "Dans le meilleur des cas, l'IVG coûte 500 dollars, mais en cas de grossesse tardive, par exemple, cela peut monter jusqu'à 2 500."
De toutes les personnes qui se succèdent au bout du fil, la responsable de l'association est particulièrement touchée par les nombreuses femmes en situation irrégulière. "Souvent, elles ne parlent pas bien anglais et sont incapables de naviguer dans toute la paperasse administrative", déplore-t-elle. "On doit les envoyer dans un endroit qu'elles ne connaissent pas. Parfois, c'est la première fois qu'elles montent dans un avion, et elles se retrouvent livrées à elles-mêmes. On ne se rend pas compte de la charge psychologique que cela implique."
Selon une étude menée par le Texas Policy Evaluation Project, un groupe de chercheurs universitaires qui étudient les conséquences de la SB8, environ 5 600 femmes se sont ainsi rendues dans l'un des sept États les plus proches du Texas – Nouveau Mexique, Oklahoma, Louisiane, Arkansas, Colorado, Kansas et Mississippi – pour y avorter entre septembre et décembre 2021.
Le Planning familial américain estime, quant à lui, que le nombre d'avortements au Texas a été divisé par deux depuis septembre. En revanche, dans le Colorado et l'Oklahoma, le nombre de patientes originaires de cet État représenterait la moitié du total des avortements entre le 1er septembre et le 31 décembre, contre 10 % l'année précédente.
"Cela a mis une énorme pression sur les établissements qui pratiquent les IVG dans ces zones", explique Jaylyn. La conséquence : des délais toujours plus longs pour obtenir un rendez-vous. "Avant, il fallait compter environ une semaine. Désormais, cela peut aller jusqu'à un mois. Et quatre semaines, quand on est enceinte d'une grossesse non désirée, c'est très long."
Suspendre l'arrêt Roe vs Wade aurait "un effet domino catastrophique"
Désormais, les patientes vont devoir composer avec un nouvel obstacle. Depuis le 26 mai, l'Oklahoma a décidé à son tour de durcir drastiquement son accès à l'avortement, en l'interdisant "dès la fécondation". En d'autres termes : complètement.
"C'est dramatique", estime Jaylynn. "Non seulement toutes les femmes que nous envoyons en Oklahoma vont devoir aller encore plus loin, mais en plus, les patientes de l'Oklahoma vont aussi devoir aller avorter ailleurs. C'est toujours plus de pression sur les établissements qui pratiquent encore les IVG", s'attriste-t-elle.
Aujourd'hui, Jaylynn a du mal à cacher son inquiétude pour l'avenir. Outre l'Oklahoma, le site Politico révélait, le 2 mai dernier, que la Cour suprême envisageait de suspendre l'arrêt Roe vs Wade, qui garantit théoriquement l'accès à l'avortement au niveau fédéral depuis 1973. Sans cet arrêt, 26 États, dont de nombreux du Sud, interdiraient immédiatement l'avortement. Un "scénario catastrophe" mais qui n'est plus "qu'une question de temps", craint-elle.
"On assistera alors à un effet domino catastrophique", alerte-t-elle. L'association a d'ailleurs déjà commencé à s'y préparer. "Il faudra qu'on envoie les femmes au Mexique, voire à New York. Selon les budgets que l'on a dressés, cela divisera environ par deux le nombre de femmes total que nous pourrons aider."
"Le pire dans tout cela, c'est que cette situation ne va servir qu'à rendre les personnes précaires toujours plus précaires", dénonce Tom. "Les personnes qui le peuvent trouveront toujours des solutions pour avorter. Les autres ne pourront pas se permettre de dépenser des milliers de dollars pour une IVG. Le problème c'est qu'elles ne peuvent pas non plus se permettre d'avoir un autre enfant."
Or, les personnes précaires sont les premières concernées par la problématique. Selon le Guttmacher Institute, un organisme spécialisé dans les droits sexuels et reproductifs, 75 % des personnes qui avortent aux États-Unis sont en situation de précarité. Par ailleurs, 60 % sont issues des communautés afro-américaine ou hispanique.
Vers une explosion des avortements à la maison
Face à la difficulté de se déplacer dans un autre État et aux réglementations de plus en plus strictes dans l'ensemble du pays, les spécialistes de la santé reproductive prédisent que de plus en plus de femmes vont se tourner vers le système D. Outre la pratique de "techniques maisons" glanées sur Internet et bien souvent dangereuses, les médecins s'attendent à une envolée de l'achat de pilules abortives en ligne.
Aujourd'hui, l'IVG médicamenteuse est la technique la plus utilisée aux États-Unis. L'Agence fédérale des médicaments l'autorise, en théorie, jusqu'à dix semaines de grossesse et permet aux médecins de la prescrire par téléconsultation. Mais dans les États les plus conservateurs, comme le Texas, l'IVG médicamenteuse est soumise aux mêmes réglementations et délais que l'intervention chirurgicale traditionnelle par aspiration.
Pour contourner la loi, certaines femmes se tournent donc vers des pharmacies en ligne basées à l'étranger. Un procédé normalement illégal. Selon une étude publiée fin février, en septembre 2021, la pharmacie en ligne danoise Aid Access, qui propose l'envoi par la poste de pilules abortives, a ainsi reçu 1 831 demandes. Trois fois plus qu'à la même période en 2020. "Heureusement, ces procédures sont assez sûres et efficaces. Mais pour beaucoup de femmes, procéder à cela sans accompagnement, en secret, cela peut être très effrayant", déplore Tom.
Après des semaines d'hésitation, Tom a finalement décidé de quitter le Texas. "Je ne peux plus travailler dans ces conditions. Je pars dans un État plus progressiste, où je pourrais réellement aider", explique-t-il. "Et je ne suis pas le seul. Nombre de mes collègues ont le même dilemme, entre rester pour aider ceux qu'on peut encore, ou partir là où on pourra en aider beaucoup plus."
De son côté, Hayley assiste aujourd'hui à toutes les manifestations de défense du droit à l'avortement, appareil photo autour du cou, slogan à la main. "Dans ces manifestations, la parole se libère, le tabou de l'avortement se lève et on se rend compte qu'il n'est pas seulement question de nous, mais aussi de nos sœurs, de nos amies, de nos parents. N'importe qui, un jour, peut avoir besoin d'avorter", souligne-t-elle. Et de conclure : "Il faut à tout prix défendre ce droit fondamental."
*Le prénom a été modifié
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REPORTAGE
"C’est trop tard" : à Washington, une manifestation amère pour protéger le droit à avorter
États-Unis : l'Oklahoma interdit totalement l'avortement
Reporters
États-Unis : le droit à l'avortement menacé
BBC
SANS TITRE
Italy v Germany (19:45 BST)
Italy's rebuild job gets under way in earnest as Roberto Mancini fields a young, inexperienced side, with the likes of Lorenzo Insigne, Jorginho and Marco Verratti released from international duty.
Leonardo Bonucci's absence at centre-back does not help, but they do pair the promising Alessandro Bastoni with the more senior Francesco Acerbi.
Sassuolo's Davide Frattesi makes his debut in midfield, while the forward line is made up of his club-mate Gianluca Scamacca, Napoli's Matteo Politano and Lorenzo Pellegrini or Roma, who have 35 caps between them.
Germany's starting XI is a more established one. They are just fine tuning for Qatar.
Chelsea's Timo Werner leads an attack that also includes Leroy Sane, Serge Gnabry and Thomas Muller.
Niklas Sule partners recent Real Madrid signing Antonio Rudiger in the centre of defence. The least experienced player is RB Leipzig's 25-year-old Benjamin Henrichs at left-back.
Italy v Germany (19:45 BST)
Germany know a thing or two about rebuilds. In 2014, they had to undergo a similar process to Italy under Joachim Low (albeit not from quite the heights that Italy reached so recently).
They are on the verge of something quite exciting now, though, with Hansi Flick unbeaten in nine games as manager - although, granted, the opposition wasn't fierce in Qatar qualification.
They still have some wily, old characters such as Thomas Muller and Antonio Rudiger, but the likes of Serge Gnabry, Leroy Sane and young Jamal Musiala they have skill and pace aplenty in attack.
Italy v Germany (19:45 BST)
Italy played as recently as Wednesday, but I'm sure they would rather forget about it.
They were beaten comfortably by Copa America winners Argentina in the Finalissima at Wembley. 3-0 was the final scoreline, but it could easily have been more.
It was also a game that saw the Azzurri bid farewell to one of the modern game's great defenders, with Giorgio Chiellini playing 45 minutes before retiring.
His experience, grit and talent at the back is just one of the things they need to find a suitable replacement for in this current rebuild of the side.
Just a few months earlier at Wembley, Roberto Mancini's side were dancing around as champions of Europe. Things have gone south very quickly.
Italy v Germany (19:45 BST)
Italy and Germany. Two of global football's true big hitters, with 13 major international titles between them.
Often they have met at the latter stages of tournaments, in tight contests.
Tonight, though, they are at different stages of their current evolution as international sides.
Germany are on a high, on an unbeaten run with an exciting young side, looking optimistically to Qatar at the end of the year.
Italy are rebuilding, a shadow of the team that won the European Championships last year and set that world record unbeaten run. There will be no World Cup for them in December.
Italy v Germany (19:45 BST)
France24 - World
A look at Melenchon opposition group's past five years in the National Assembly
Issued on: 04/06/2022 - 18:13Modified: 04/06/2022 - 18:19
Romain BRUNET
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Jean-Luc Mélenchon’s far-left France Unbowed (La France Insoumise or LFI) party, which came in third in the first round of the 2022 presidential election, has had 17 MPs in the National Assembly since the 2017 legislative elections. They quickly gained notice not only for their ability to create a buzz, but also for blocking certain government texts.
On May 10, 2022, France’s Greens, Communist Party and Socialist Party all agreed to form a historic alliance with the far-left France Unbowed (La France Insoumise or LFI), ahead of the June legislative elections in hopes of securing a lower-house majority. Despite its small number of members currently, LFI has been very active in the National Assembly over the past five years. It has passed 100 or so bills and more than 60 motions for resolutions, tabled more than 60,000 amendments, established four commissions of enquiry and intervened thousands of times in parliament.
In June 2017, Jean-Luc Mélenchon, who had been a senator in Essonne for 18 years, was the only one of the 17 LFI MPs who knew how parliament worked. In fact, his colleagues were mocked during the first few months of their terms for their lack of experience. In addition to the fact that she had been a nurse’s aide prior to being elected, some of Caroline Fiat’s opponents nicknamed her "the deputy Bac -2", referring to her educational trainng, while Adrien Quatennens, who had previously been a customer advisor for EDF (Électricité de France S.A., a French multinational electric utility company), was given the nickname of "Deputy Call-center".
However, the mockery quickly ceased when it became apparent that the LFI MPs were serious about positioning themselves as the opposition to Emmanuel Macron’s presidential majority during his five-year term.
"The LFI MPs have really been very active, very present and very invested in their roles, both in the committee and the Assembly, doing serious groundwork," said Olivier Rozenberg, a professor at Sciences-Po and specialist in parliamentary life.
"Our goal was simple: to be the first opponent and the first proposer", says Mathilde Panot, MP for Val-de-Marne and president of the LFI parliamentary group in the National Assembly. "We wanted to fight the government both by bringing the country's various social struggles into the National Assembly while making sure, each time, to propose another vision by converting our programme into legislative proposals," she continued. "For example, we are the only group that presented a counter-budget every year and a counter-management plan for Covid."
"Our voice should be heard by as many people as possible"
However, it's the stunts from LFI's MPs that have left the biggest mark. Very early on in the legislature, LFI took advange of Palais-Bourbon’s media platform to make themselves known. Alexis Corbière, MP for Seine-Saint-Denis, pushed back against the government’s decision to reduce the personal housing allowance by €5 by presenting a shopping basket before parliament that contained €5’s worth of food. Adrien Quatennens, MP from the North, encouraged the Republic on the Move (La République en Marche, or LREM) MPs to be "insubordinate" during the revision of the Labour Code. And finally, François Ruffin, MP for the Somme, wore the shirt of an amateur football club when he talked about financing non-professional sport. All these actions created a buzz, with videos widely shared on social media.
If LFI and its newly created coalition secures a majority in parliament, no doubt more attention-grabbing actions will take place. It has pledged to introduce a €1,400 monthly minimum wage, a monthly allowance for young people, a price freeze on basic necessities, re-establish the wealth tax, repeal Macron's flat tax on capital gains, an “ecological planning” programme to transition to a greener future and establish a Sixth Republic, an institutional revamp in which the executive’s powers would be reduced in favour of the parliament and people. LFI ran on all these proposals during France’s latest presidential election in April.
"It's true that some of our speeches have had several million views, which was quite unprecedented in the history of the National Assembly," says Panot. "We start from the principle that the words we speak in the Assembly are meant to be heard by the greatest number of people, so you will never hear us talk about amendment no. 6147 aimed at deleting paragraph 4 of Article 2. When Alexis Corbière took out his shopping basket, our primary goal was to bring reality back into the debates."
.@AQuatennens aux députés REM : "Soyez à la hauteur ! N'hésitez pas à vous insoumettre..." https://t.co/9vUOFDUQtY #CodeDuTravail #DirectAN pic.twitter.com/gNVh0LlnqE
July 10, 2017"This strategy has been effective because it is talked about and remembered," says Rozenberg. "But above all, it was also an opportunity to bring to the forefront, alongside Jean-Luc Mélenchon, new figures within LFI who otherwise would not have existed. The result after five years is therefore rather beneficial. A new generation has been trained."
.@Francois_Ruffin (La France insoumise) crée la polémique en portant un maillot de foot dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale >> https://t.co/Re7vu6fXpo #Football #DirectAN pic.twitter.com/AjjowtCqAy
December 7, 2017LFI MPs also took advantage of their parliamentary niches, which were granted to the opposition groups so that they could set the National Assembly’s agenda usually established by the government. This meant that bills with which the government was not comfortable could be voted on, including recognising occupational pathologies resulting from burnout, introducing receipts for identity checks, banning glyphosate, capping bank charges, extending the earned income supplement to young people aged between 18 and 25 and introducing a tax on crisis profiteers.
"All these texts were rejected, but since they were popular with the public, they used them to catch the government off guard," says Rozenberg.
Clémentine Autain, the MP for Seine-Saint-Denis, did however manage to get a resolution passed in January 2022 that recognises endometriosis as a long-term medical condition (ALD). Two days after President Macron presented a plan dedicated to it, this subject made media headlines. It would therefore have been difficult for the presidential majority to vote against this recognition, which authorities had been demanding for several years.
"Blocking deliberations raises questions"
However, the actions of LFI MPs have also been obstructed on numerous occasions. Unable to block a bill due to their low numbers, the LFI group wrote several amendments and points of order in order to slow down the examination of certain texts.
At the beginning of 2020, the pension reform thus resulted in the rebel MPs' tabling of 19,000 amendments. "We acknowledge our obstructionism," said Mélenchon on BFMTV. "Because, in the same way that a trade unionist goes on strike for 43, 45, 50 days and loses salary, the MPs would be failing in their duty if they did not use every possible weapon to delay the final decision that could be imposed automatically in the Chamber."
This has happened to such an extent that the presidential majority is worried about what will happen if a very large number of LFI MPs get elected during the legislative elections on 12 and 19 June. "LFI has adopted a chaos strategy. (...) There is a risk of permanent political guerrilla warfare regarding substance and form," says François de Rugy, the former ‘Macronist’ president of the National Assembly, in an article published on 16 May by L'Opinion.
All the more so as the first opposition group is given – in principle – the presidency of the Finance Committee, another subject of concern for the outgoing presidential majority. "LFI could take advantage of this to investigate Bercy in order to highlight this or that problem regarding public spending or to fully inform themselves of the consequences of abolishing the ISF [solidarity tax on wealth]," says Rozenberg. "But I don't think it will create chaos. Rather, it is an opportunity to see important things happen in the Assembly."
"It's true that if there are 150 or 200 of us, then that changes everything. And being in charge of the finance committee would make us even stronger opponents," says Panot. "That being said," she resumes, "the 'Marcheurs' are right to be afraid of us because we don't want to be the first opposition group: we want the majority."
During the last presidential election in April 2022, LFI’s platform was heavily centred on social issues and the cost of living, and Mélanchon garnered 22% of the vote, narrowly losing to Marine Le Pen, who went up against Macron in the second round.
This article has been adapted from the original in French by Mariamne Everett.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
Jean-Luc Mélenchon, the veteran leftist standing in the way of a Macron-Le Pen rematch
The Campaign Beat
Jean-Luc Mélenchon's call for a Sixth Republic
Macron's new cabinet races to tackle cost of living crisis ahead of legislative elections
New York Times - World
‘Wherever I Am Is Hong Kong’: Migrants Build a New Life in the U.K.
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More than a year after they first began arriving in Britain under a new visa program, people from Hong Kong are settling into their new home. But they still long for the one they left behind.
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By Isabella Kwai
SUTTON, England — The days were short, and so much colder than the ones they had known, when Eric Wong and his family set foot in London in the winter of 2020 to start new lives.
In Hong Kong, Mr. Wong had been an owner of a successful business selling milk tea, and his wife had been a school administrator. In England, as a coronavirus lockdown stretched on, he played with their daughter, Trini, in their apartment and worried that his English was too poor to get him a job. It was difficult to make friends. And he missed the sun.
“I couldn’t see the direction in front of me,” said Mr. Wong, 46, who was a beneficiary of a visa program that gives British overseas passport holders in Hong Kong a path to citizenship. “Nothing was clear.”
A year and a half later, Mr. Wong has found his footing and is doing what he likes best: making and selling Hong Kong-style milk tea — which he hopes will gain traction in this country of tea drinkers — and bringing a taste of home for newcomers from Hong Kong who have taken advantage of the new visa program.
Britain has called the program a humanitarian, post-colonial responsibility after a crackdown in Hong Kong by the Chinese government, saying that Beijing is violating the terms of a handover agreement in 1997 that would leave the former British colony untouched politically.
From bustling cities like Birmingham in the Midlands to vibrant towns like Kingston, south of London, tens of thousands of people from Hong Kong have spent the past year searching for jobs and new homes. They have settled into fast-growing communities of other people from Hong Kong, a comfort for many, but at the cost of leaving behind a city where they had once hoped to grow old with their children, often having to say painful farewells to loved ones.
“You grow up in a place, and you don’t recognize it. It becomes a stranger,” Mr. Wong said on a recent afternoon, reflecting on the changes in Hong Kong as he mixed evaporated milk into a kettle of steaming tea. “When we think of it, we just want to cry.”
He said that he had been forced to leave his ailing father behind in Hong Kong, but that concern for the future of his 4-year-old daughter, after whom he has named his new business in England, had trumped other concerns. “People say I brought Trini to England,” he said, “but I think of it as the opposite: Trini brought me here.”
So far, the new arrivals have been mostly welcomed in Britain. That is in contrast to efforts by the Conservative government of Prime Minister Boris Johnson to send some asylum seekers to Rwanda. Even a program for refugees from Ukraine has been mired in bureaucratic delays.
“The expectation is that this is going to be quite a distinctive migration wave because of how high-skilled it is and the kind of contributions it can make to the knowledge economy,” Peter William Walsh, a senior researcher at the University of Oxford’s Migration Observatory, said of those arriving from Hong Kong.
According to government statistics released in May, there have been 123,400 applications for the visa by people from Hong Kong since its introduction, with as many as 322,400 people expected to come in the first five years of the program.
In Sutton, about 15 miles south of central London, hundreds of families from Hong Kong have passed through the same residential towers, advising friends back home who are thinking about making the move.
There, former firefighters from Hong Kong drive Amazon delivery trucks as they plan their next moves. Old school friends bump into one another on Sutton’s streets. Others attended campaign events together in the lead up to local elections, buoyed by the novelty of being eligible to cast ballots in England, even as the democratic process narrows in Hong Kong.
“It has changed the face of our cultural mix in Sutton, which is wonderful,” said Hannah Miles, an assistant pastor at a local church, speaking of the new arrivals. “We should take this opportunity to make these people feel like family.”
So far, the newcomers there say they have felt welcome.
Before Kago Ng, a former designer, arrived in London last year with her husband and 4-year-old son, Kaspar, she said she wept every night, worrying that they would not find jobs or like the city. “They said in the U.K., we would be second-class citizens, but in Hong Kong we did not feel like first-class citizens,” she said, referring to sentiments they had read online and in the news.
London, Ms. Ng said, has been much better than she imagined. She is taking on some freelance work and staying at home to care for Kaspar, while her husband has found a job repairing watches for Rolex.
But like many others, Ms. Ng worries about a backlash. Housing prices in the area, like elsewhere in a good deal of Britain, have risen during the pandemic, and it is difficult for children to find coveted places in one of the neighborhood’s schools, she said.
“Maybe the local people will think we will dilute the resources,” said Ms. Ng, as she played with Kaspar in their apartment before a dinner of hot pot, a popular meal in Hong Kong. Her brow furrowed with worry. “Maybe they will hate us.”
Settling into their new lives in England has not been without its challenges.
The arrival of all of the newcomers from Hong Kong, fleeing repression by China, has caused rifts with Chinese people in Britain who support the government in Beijing.
Pro-democracy groups from Hong Kong have organized protests in British cities, but they say they are regularly harangued online by supporters of Beijing. Some people from Hong Kong fear speaking publicly about their political views and say they avoid restaurants where the menu is in the simplified Chinese used in the mainland.
People from Hong Kong have a strong sense of identity that is very distinct from people from mainland China, said Richard Choi, a Sutton community leader.
As part of a broad effort to help newcomers settle in, the Rev. Kan Yu, a minister who immigrated from Hong Kong two decades ago, recently started a church service for people from the city to gather. “I wanted to be there to walk alongside them,” she said.
That service has grown to more than 200 worshipers, many of whom one recent Sunday stood in pews, singing hymns in Cantonese. Ms. Yu said her aim was to help new arrivals build confidence and provide them with psychological support.
“How do you deal with your grief and loss?” she said. “You need to let go of a place that you called home for so many years.”
Ms. Yu has co-founded a nonprofit organization linking children and parents with Cantonese-speaking therapists to help guide them through their new lives. Another group is offering art therapy for children to express their feelings. Sports groups are also popular among the new arrivals from Hong Kong.
“It’s a lot of mental stress,” said Kenneth Chu, who used to sell photocopiers for Xerox but now organizes a popular men’s basketball game on Friday nights. “It’s a good idea for them to have some place to relax.”
David Wong, a cellist who played beside pro-democracy protesters on the street during demonstrations in 2014, said he liked the sense of community and support he had found in Sutton. He often encourages Mr. Wong, the tea maker, to practice his English more.
“If you don’t connect with each other and help each other and do things for each other — what do you do?” he said.
The two strangers became friendly when they were neighbors living in the same residential tower.
“We feel this is Hong Kong — the community is here,” said Mr. Wong, the cellist. “Wherever I am is Hong Kong.”
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France24 - Monde
Les Russes témoignent de la réalité parallèle
Publié le : 03/06/2022 - 20:40Modifié le : 03/06/2022 - 22:59
Elena VOLOCHINE
Elena VOLOCHINE
Vu de Russie, ce sont les 100 jours d'une guerre qui n'existe pas. La guerre de la Russie est toujours désignée par Vladimir Poutine comme une "opération militaire spéciale de démilitarisation et de dénazification de l'Ukraine". Une "troisième guerre mondiale" de l'Occident contre la Russie, elle, est brandie par la propagande russe pour justifier cette "opération" : le mythe d'une agression préventive, selon les historiens qui analysent cette rhétorique. Cette semaine, Elena Volochine a recueilli dans sa chronique de rares témoignages de Russes qui ont tenu à partager, malgré les risques de représailles, leur expérience et leur douleur face à cette réalité parallèle, dans laquelle les ont plongés la propagande et la censure de Vladimir Poutine.
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Coups d’éclat, propositions et obstruction : des députés insoumis hyperactifs pendant cinq ans
Publié le : 03/06/2022 - 15:46
Romain BRUNET
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Les 17 députés de La France insoumise, élus en 2017, ont fait preuve d’une très grande activité à l’Assemblée nationale. Très rapidement, ils se sont faits remarquer par leur capacité à créer le buzz, mais aussi en bloquant certains textes du gouvernement.
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
Une centaine de propositions de loi, plus de 60 propositions de résolution, plus de 60 000 amendements déposés, quatre commissions d’enquêtes et des milliers d’interventions dans l’hémicycle : malgré un effectif restreint, le groupe La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale a fait preuve d’hyperactivité ces cinq dernières années.
En juin 2017, Jean-Luc Mélenchon, sénateur de l’Essonne pendant 18 ans, est le seul des 17 députés insoumis à connaître le Parlement. Si bien que l’inexpérience de ses collègues n’a pas manqué d’être raillée lors des premiers mois de la mandature. Aide-soignante avant son élection, Caroline Fiat a ainsi été surnommée par certains opposants "la députée Bac –2", tandis qu’Adrien Quatennens, auparavant conseiller clientèle entreprises pour EDF, s’est vu affubler du sobriquet "député call-center".
>> À lire : Les débutants de 2017 : "Leur inexpérience les a pénalisés"
Les moqueries ont toutefois rapidement cessé devant la volonté des députés LFI de se positionner tout au long du quinquennat d’Emmanuel Macron en opposition frontale à sa majorité présidentielle et de jouer pleinement leur rôle.
"Les députés LFI ont vraiment été très actifs, très présents et très investis dans leur rôle, aussi bien en commission que dans l’hémicycle, en effectuant un travail de fond sérieux", juge Olivier Rozenberg, professeur à Sciences-Po et spécialiste de la vie parlementaire.
"Notre objectif était simple : être premier opposant et premier proposant", résume la députée du Val-de-Marne Mathilde Panot, présidente du groupe LFI. "Nous voulions à la fois combattre le gouvernement en faisant entrer à l’Assemblée nationale les différentes luttes sociales du pays tout en veillant, à chaque fois, à proposer une autre vision en déclinant notre programme en propositions de loi, poursuit-elle. Nous sommes par exemple le seul groupe à avoir présenté un contre-budget tous les ans et un contre-plan de gestion du Covid."
"Notre parole a vocation à être entendue par le plus grand nombre"
Mais ce sont surtout les coups d’éclat des députés LFI qui ont marqué les esprits. Très tôt dans la législature, les Insoumis ont su profiter de la tribune médiatique offerte par le Palais-Bourbon pour faire parler d’eux. Alexis Corbière, député de Seine-Saint-Denis, interpellant le gouvernement sur la baisse des APL en sortant un panier de courses. Adrien Quatennens, député du Nord, encourageant les députés La République en marche à "s'insoumettre" lors de la révision du Code du travail. Ou encore François Ruffin, député de la Somme, portant le maillot d’un club de football amateur pour évoquer le financement du sport non professionnel. Autant de séquences qui ont créé le buzz, avec des vidéos largement partagées sur les réseaux sociaux.
"C’est vrai que certaines de nos interventions ont fait plusieurs millions de vues, ce qui était assez inédit dans l’histoire de l’Assemblée nationale, se réjouit Mathilde Panot. Nous partons du principe que la parole que nous portons dans l’hémicycle a vocation à être entendue par le plus grand nombre, donc vous ne nous entendrez jamais parler de l’amendement n° 6147 visant à supprimer l’alinéa 4 de l’article 2. Quand Alexis Corbière sort son panier de courses, notre but premier, c’est de ramener du réel dans les débats."
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July 10, 2017"Cette stratégie a été efficace puisqu’on en parle et qu’on s’en souvient, analyse Olivier Rozenberg. Mais surtout, cela a aussi été l’occasion de faire émerger, à côté de Jean-Luc Mélenchon, des nouvelles personnalités au sein de LFI qui n’auraient pas pu exister autrement. Le résultat au bout de cinq ans est donc plutôt bénéfique. Une relève a été formée."
.@Francois_Ruffin (La France insoumise) crée la polémique en portant un maillot de foot dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale >> https://t.co/Re7vu6fXpo #Football #DirectAN pic.twitter.com/AjjowtCqAy
December 7, 2017Les Insoumis ont également su tirer profit de leurs niches parlementaires, ces journées accordées aux groupes d’opposition pour qu'ils puissent fixer l’ordre du jour à l’Assemblée nationale – d'ordinaire établi par le gouvernement. Ces journées ont permis de mettre sur le devant de la scène des propositions de loi sur lesquelles le gouvernement n’était pas à l’aise : reconnaissance comme maladies professionnelles des pathologies psychiques résultant de l’épuisement professionnel, mise en place d’un récépissé dans le cadre d’un contrôle d’identité, interdiction du glyphosate, plafonnement des frais bancaires, élargissement du RSA aux jeunes de 18 à 25 ans ou encore création d’une taxe sur les profiteurs de crise.
"Tous ces textes ont été rejetés mais comme ils étaient populaires dans l’opinion, ils leur ont permis de prendre à défaut le gouvernement", explique Olivier Rozenberg.
La députée de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain, a toutefois réussi à faire voter, en janvier 2022, une résolution visant à reconnaître l’endométriose comme une affection longue durée (ALD). Deux jours après la présentation par le président de la République d’un plan lui étant consacré, ce sujet était au centre de l’attention médiatique. Il était donc très difficile pour la majorité présidentielle de voter contre cette reconnaissance, réclamée par les associations depuis plusieurs années.
"Bloquer les délibérations, ça pose question"
L’activité des députés insoumis a toutefois aussi été marquée par de nombreuses obstructions. Dans l’impossibilité de bloquer un projet de loi par le vote en raison de son infériorité numérique, le groupe LFI n’a pas hésité à multiplier les amendements et les rappels au règlement pour ralentir l’examen de certains textes.
Début 2020, la réforme des retraites a ainsi donné lieu au dépôt de 19 000 amendements par les seuls députés insoumis. "Nous allons assumer que nous faisons de l’obstruction, avait alors expliqué Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV. Parce que, de la même manière qu’un syndicaliste fait grève pendant quarante-trois, quarante-cinq, cinquante jours et perd tout son salaire, les députés manqueraient à leur devoir s’ils n’utilisaient pas toutes les armes possibles pour retarder la décision finale qui pourrait s’imposer sans ça mécaniquement dans l’hémicycle. Si on laissait faire, en trois jours ils ont fini."
"Ils ont vraiment tout fait pour bloquer l’adoption de la réforme et pousser le gouvernement à utiliser le 49-3, pour ensuite dénoncer son utilisation et accuser le gouvernement de déni de démocratie. C’est un bon coup stratégique car c’est toujours mauvais pour le pouvoir d’utiliser le 49-3. Mais ils l’ont fait au prix d’une certaine contradiction avec ce que les insoumis disent du rôle que devrait tenir le Parlement. Bloquer les délibérations, ça pose question", souligne Olivier Rozenberg.
À tel point que la perspective de l’arrivée d’un très grand nombre de députés insoumis au Palais-Bourbon après les élections législatives (12 et 19 juin) donne des sueurs froides à la majorité présidentielle. "Les Insoumis sont dans une stratégie de bordélisation. (…) Il y a un risque de guérilla politique permanente sur le fond et sur la forme", prévient l’ancien président macroniste de l’Assemblée nationale, François de Rugy, dans un article publié le 16 mai par L’Opinion.
>> À lire : Les débutants de 2017 : révélations, déçus du macronisme et erreurs de casting
D’autant que le statut de premier groupe d’opposition lui offre en principe la présidence de la commission des finances, autre sujet d’inquiétude de la majorité présidentielle sortante. "Les Insoumis pourraient en profiter pour enquêter à Bercy afin de mettre en avant tel ou tel problème de dépense publique ou pour connaître dans le détail le bilan de la suppression de l’ISF, détaille Olivier Rozenberg. Mais je n’y vois pas un risque de chienlit. C’est plutôt l’occasion de voir des choses importantes se passer au Parlement."
"C’est vrai qu’être 150 ou 200, ça change tout, car les votes où on nous écrase par le nombre, ça devient impossible. Et puis avoir la présidence de la commission des finances nous permettrait d’être des opposants à un niveau encore plus fort", convient Mathilde Panot. "Cela dit, reprend-elle, les Marcheurs ont raison d’avoir peur car nous ne souhaitons pas être le premier groupe d’opposition : nous voulons la majorité."
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Face à "l'école du futur", Jean-Luc Mélenchon promet de "mettre le paquet" sur l'éducation
Législatives 2022
Législatives : Naïma M’Faddel et Ali Camille Hojeij, hérauts des Français de l'étranger "mal aimés"
En meeting, Jean-Luc Mélenchon galvanise la Nupes avec ses "chances de gagner" aux législatives
L'Humanité
Fraction armée rouge : 1972, année rouge sang en Allemagne
Il était une foisAllemagne de l’Ouest, juin 1972. Le noyau historique de la Fraction armée rouge est arrêté après des attentats meurtriers contre la police, la justice, le groupe de presse Springer et des quartiers généraux américains. D’autres militants vont prendre le relais. Retour sur cette organisation, née dans le sillage du mouvement étudiant contre la société de consommation et la guerre au Vietnam, qui croyait « attaquer le système impérialiste sur ses arrières ».
Entre le 11 mai et le 24 mai 1972, la République fédérale d’Allemagne (RFA) est secouée par une vague d’attentats à la bombe frappant les quartiers généraux américains de Francfort et d’Heidelberg, les locaux de la police d’Augsbourg et de Munich, un juge de Karlsruhe et les bâtiments du groupe de presse Springer à Hambourg : quatre militaires américains, dont un officier, sont tués et 70 personnes (policiers, militaires et ouvriers) blessées. Les dégâts matériels sont partout considérables. Dans les heures qui suivent, ces actions sont revendiquées par la Fraction armée rouge (en allemand, Rote Armee Fraktion, RAF).
À l’origine de la Fraction armée rouge (RAF, en allemand), une poignée d’étudiants déterminés à renverser le capitalisme par tous les moyens. © DPA Picture-Alliance via AFP
Active depuis 1970, cette organisation, qui se définit comme fraction armée du mouvement anti-impérialiste, ne s’était jusqu’alors manifestée que par quelques braquages de banques et des cambriolages de bâtiments administratifs, suivis de fusillades avec la police. Mais l’offensive du printemps 1972, frappant six villes éloignées les unes des autres en moins de deux semaines, surprend par son ampleur, sa concentration dans le temps et son haut degré de préparation technique. Cependant, l’impression de puissance qu’elle dégage va être démentie par la rapidité des arrestations : en moins d’un mois, tous les membres du noyau historique de la RAF se retrouvent sous les verrous.
Anne Steiner : « Quand les cartes postales racontent l'histoire des luttes sociales »Seize mille policiers sont affectés à la lutte antiterroriste, 200 000 DM de primes sont offerts pour la capture des 19 suspects figurant sur les avis de recherche diffusés partout dans le pays, et des centaines de personnes sont perquisitionnées et interrogées. Très vite, les moyens engagés par les autorités fédérales payent. Le 1er juin 1972, des blindés encerclent un garage de Francfort où Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Holger Meins ont trouvé refuge. Le 7 juin, Gudrun Ensslin est appréhendée dans un magasin de Hambourg et, dix jours plus tard, Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre. Tous appartiennent au noyau initial de la RAF et, à tort ou à raison, les autorités leur attribuent un rôle majeur dans la conception, la préparation et la réalisation des attentats qui viennent d’ensanglanter l’Allemagne.
Née en 1940 près de Stuttgart, Gudrun Ensslin, étudiante en lettres et anglais, engagée depuis l’adolescence contre le réarmement de l’Allemagne et l’arme atomique, a participé activement au mouvement étudiant allemand qui commence en 1966 avec la protestation contre la guerre du Vietnam. Dans ce cadre, elle a connu Andreas Baader, né en 1943 à Munich, étudiant en art, fréquentant les milieux underground de Berlin. Ensemble, ils ont déjà comparu devant la justice en avril 1968 pour avoir provoqué un incendie dans deux grands magasins de Francfort. Ils entendaient protester contre l’indifférence de la population allemande à l’égard du conflit vietnamien et dénoncer le cynisme de la société de consommation. La journaliste Ulrike Meinhof, née à Oldenbourg en 1934, ancienne membre du KPD (Parti communiste d’Allemagne, dissous en 1956), éditorialiste et rédactrice en chef du magazine d’extrême gauche « Konkret », avait assisté au procès et noué des liens avec eux.
En 1968, Thorwald Proll, Horst Söhnlein, Andreas Baader et Gudrun Ensslin font de leur procès un happening sur le mode de la dérision. © Alamy Stock Photo
Entre-temps, Rudi Dutschke, leader charismatique du mouvement étudiant allemand, avait été victime d’une tentative d’assassinat par un jeune ouvrier proche de l’extrême droite. C’était pour Ulrike Meinhof le signe qu’il était devenu impossible de lutter sans sortir du cadre légal : « Les balles tirées sur Rudi ont mis fin au rêve de la non-violence. Qui ne s’arme pas meurt, qui ne meurt pas est enterré vivant dans les prisons, dans les maisons de rééducation, dans le sinistre béton des tours résidentielles ! »
Cet attentat avait débouché sur une radicalisation du mouvement étudiant et une répression accrue de la part de l’État. Des centaines de manifestants avaient été traduits en justice, condamnés à des peines de prison, et même radiés de l’université comme Holger Meins, né en 1941 à Hambourg, étudiant à l’Académie de cinéma à Berlin. C’est dans ce contexte tendu que s’est formée la RAF à partir d’une vingtaine de militants qui, las de la violence incantatoire des manifestations, envisageaient le recours à la guérilla urbaine sur le modèle des groupes latino-américains. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof, l’avocat Horst Mahler, menacé d’être radié du barreau pour sa participation à des manifestations violentes, et Jan-Carl Raspe, étudiant en sociologie né à Berlin en 1944, engagé dans des expériences de vie alternatives, faisaient partie de ce noyau initial.
Le 19 octobre 1977, le corps du président du syndicat des patrons Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture, après l’annonce des « suicides » en prison de Baader, Ensslin et Raspe. © AFP
Dès leur arrestation, les militants de la RAF sont soumis à des conditions de détention extrêmement strictes. Certaines femmes du groupe, internées à la prison de Cologne-Ossendorf, subissent même un isolement acoustique total avec lumière électrique allumée jour et nuit, dans des conditions de privation sensorielle absolue. En réponse au traitement qui leur est infligé, les prisonniers mènent plusieurs grèves de la faim collectives. La plus longue, de septembre 1974 à février 1975, dure 145 jours et entraîne la mort d’Holger Meins. Certaines revendications, comme le regroupement partiel des prisonniers, ont alors été satisfaites et les détenues de Cologne-Ossendorf ont été transférées dans d’autres lieux d’incarcération.
Le traitement judiciaire est tout aussi exceptionnel. Pour éviter toute tentative d’évasion, un bâtiment spécial a été construit à l’intérieur de l’enceinte de la prison de Stammheim, où sont incarcérés, à partir de 1975, huit des principaux membres du groupe. Les avocats de la RAF font l’objet, à plusieurs reprises, de perquisitions et même d’interpellations. Le verdict est rendu le 28 avril 1977 en l’absence des accusés, trop faibles pour suivre les débats, et des avocats, qui refusent de plaider pour protester contre les atteintes aux droits de la défense. Jan-Carl Raspe, Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont condamnés à la prison à vie. Holger Meins, mort pendant une grève de la faim, et Ulrike Meinhof, retrouvée pendue dans sa cellule le matin du 9 mai 1976, ne seront jamais jugés.
Deux ans plus tard, de nouveaux militants, issus des comités de soutien aux prisonniers, passent à l’action. Le 7 avril 1977, le procureur fédéral Siegfried Buback, rendu responsable de la mort d’Holger Meins et d’Ulrike Meinhof, est abattu avec son chauffeur et un collaborateur. Le 30 juillet 1977, le banquier Jürgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est tué lors d’une tentative d’enlèvement manquée. Enfin, le 5 septembre 1977, Hanns-Martin Schleyer, président du syndicat des patrons allemands et ancien SS, est enlevé par un commando qui exige la libération de onze prisonniers de la RAF parmi lesquels Baader, Ensslin et Raspe. Tandis que les pourparlers traînent en longueur, un commando palestinien détourne un Boeing de la Lufthansa le 13 octobre, et joint ses propres revendications à celles du commando qui a enlevé Schleyer. Quatre jours plus tard, une section antiterroriste allemande donne l’assaut au Boeing, qui s’est posé en Somalie, à Mogadiscio, et libère les otages.
Quelques jours plus tard, leurs funérailles donnent lieu à une manifestation de soutien. Après un long silence, la RAF refait parler d’elle en signant une série d’attentats entre 1985 et 1991. © DPA Picture-Alliance via AFP
Le 17 octobre 1977 au matin, on annonce le suicide de trois prisonniers de Stammheim : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par balles et Gudrun Ensslin par pendaison. La version du suicide est immédiatement contestée par les avocats et les proches qui demandent comment des armes auraient pu être introduites dans la prison la mieux gardée au monde et comment les prisonniers privés, depuis l’enlèvement de Schleyer, de visites, de courrier, de radio et de presse auraient pu apprendre l’action de Mogadiscio et son échec, et s’entendre pour se donner simultanément la mort. Le 19 octobre, le corps de Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture à Mulhouse. La RAF revendique son exécution.
Dans l’ensemble, les actions de 1977 furent critiquées et même condamnées par l’extrême gauche allemande, qui reprochait à la RAF d’être devenue une organisation de libération de ses propres militants et de ne plus avoir aucun objectif politique. Quant au détournement de Mogadiscio, il contredisait un des principes de la RAF : ne pas risquer que des civils soient touchés par des actions de guérilla.
De 1970 à 1977, la RAF a produit un certain nombre de textes (interviews, textes d’explication ou de revendications, lettres de prison, déclarations au procès) qui permettent de comprendre son orientation stratégique, que nous présentons ici. Jamais elle n’a voulu se constituer en avant-garde pour déclencher une révolution en RFA. L’internationalisation du capital, l’uniformisation culturelle, la mobilité de la main-d’œuvre rendaient selon elle caduque cette conception et obligeaient les révolutionnaires à penser la lutte dans le cadre plus global du système impérialiste mondial dominé par le capital américain.
Dans la société industrielle avancée, les classes n’ont pas disparu, mais les exploités n’ont même plus la possibilité de se reconnaître comme tels. Car le système ne s’empare pas seulement de leur force de travail mais aussi de leur subjectivité, de leurs aspirations et de leurs utopies au moyen des mass media et de la consommation massive. Dans ces conditions, se constituer en avant-garde n’aurait aucun sens, mais il faut faire de cette situation, de cette atomisation, le point de départ d’une lutte radicale que tout un chacun peut mener.
Point n’est besoin de rejoindre un lointain foyer de guérilla car c’est dans les métropoles qu’on peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructions, sa technologie, ses systèmes de communication et ses normes culturelles. La Fraction armée rouge est la fraction d’une armée rouge mondiale regroupant tous ceux qui combattent le système impérialiste, en synergie avec les peuples du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.
Après un long silence, la RAF revendique entre 1985 et 1991 plusieurs attentats visant des responsables politico-économiques. En avril 1998, elle annonce sa dissolution dans un communiqué en forme d’autocritique exprimant le regret de n’avoir pas été assez ouverte aux mouvements de contestation des deux dernières décennies, et d’avoir échoué à articuler travail politique légal et action armée.
Depuis les années 1970, nombreux ont été les artistes qui ont été inspirés par la RAF – parmi les plus connus, le peintre Gerhard Richter, le compositeur Helmut Lachenmann, l’écrivain Don DeLillo, les cinéastes Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta –, interrogeant dans leurs œuvres le refus définitif de ces hommes et femmes d’être en paix avec ce monde et leur détermination à le combattre par les armes, au péril de leur vie.
Anne SteinerAllemagneIl était une fois L'Humanité
Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur
Il était une foisLa petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.
Dominique BariCamp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.
La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.
Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?
Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »
Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.
Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA
Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.
Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).
Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP
Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).
Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo
La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.
Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.
La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.
Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).
Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP
Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.
Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.
Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.
Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.
timor orientalIl était une fois France24 - Monde
Au 100e jour de l'invasion de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky se dit certain de sa victoire
Publié le : 03/06/2022 - 06:45Modifié le : 03/06/2022 - 22:55
FRANCE 24
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé, vendredi, que son pays sortirait vainqueur de la guerre contre la Russie, au centième jour du conflit, alors que les combats continuent de s'intensifier dans l'est de l'Ukraine. Voici le fil du 3 juin.
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22 h 33 : l'ambassadeur d'Ukraine à Ankara accuse la Turquie d'acquérir du blé "volé" par la Russie
L'ambassadeur d'Ukraine à Ankara a accusé vendredi la Russie de "voler" et d'exporter des céréales ukrainiennes notamment vers la Turquie. "La Russie vole sans vergogne les céréales d'Ukraine et les exporte depuis la Crimée à l'étranger, notamment vers la Turquie", a dénoncé Vasyl Bodnar dans un message sur Twitter.
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21 h 13 : Vladimir Poutine propose à Macky Sall des solutions pour assurer l'exportation des céréales
Vladimir Poutine a proposé six solutions pour exporter les céréales bloquées en Ukraine à cause du conflit, le président en exercice de l'Union africaine Macky Sall se disant "rassuré" après une rencontre dans la ville de Sotchi avec le chef de l'Etat russe. L'offensive déclenchée par la Russie en Ukraine a paralysé les exportations alimentaires de ces deux géants de l'agriculture, faisant craindre une crise alimentaire mondiale, en particulier en Afrique.
Le président russe a notamment mentionné la possibilité d'exporter en passant par les ports ukrainiens de Marioupol et de Berdiansk, situés sur la mer d'Azov, qui donne accès à la mer Noire, et conquis par les forces russes au cours de leur offensive.
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18 h 13 : deux journalistes de l'agence Reuters légèrement blessés, leur chauffeur tué
Deux journalistes de l'agence de presse internationale Reuters ont été légèrement blessés dans l'est de l'Ukraine, tandis que leur chauffeur, employé par les séparatistes pro-russes, a été tué, a annoncé vendredi l'agence.
"Lors d'un reportage, deux journalistes de Reuters ont été légèrement blessés lorsqu'ils ont été visés par des tirs alors qu'ils étaient en route vers Severodonetsk", a indiqué un porte-parole. Il a précisé que les deux journalistes se trouvaient "dans un véhicule fourni par des séparatistes et conduit par un chauffeur employé par les séparatistes, qui a "été tué".
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17 h 16 : un combattant volontaire français mort en Ukraine
Un Français a été tué "dans des combats" en Ukraine, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères.
"Nous avons appris la triste nouvelle qu'un Français avait été mortellement blessé dans des combats en Ukraine", a fait savoir le Quai d'Orsay dans une réponse écrite. "Nous présentons nos condoléances à sa famille". Selon une source sécuritaire interrogée par l'AFP, l'homme était "un combattant parti comme volontaire". L'identité de cet homme n'a pas été communiquée.
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17 h 05 : la Russie interdit l'entrée sur son sol à 41 Canadiens supplémentaires
La Russie a interdit l'entrée sur son territoire à 41 personnalités canadiennes supplémentaires, en réponse aux sanctions annoncées par Ottawa contre des Russes pour punir Moscou de son offensive en Ukraine.
Cette mesure, qui concerne des "dirigeants d'organisations soutenant les forces ultranationalistes en Ukraine ainsi que de hauts responsables militaires" a été prise "en réponse aux nouvelles sanctions antirusses annoncées par Ottawa le 8 mai concernant la direction du ministère russe de la Défense, des dirigeants militaires et des représentants des milieux d'affaires", a expliqué la diplomatie russe dans un communiqué.
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17 h 02 : Macky Sall "rassuré" après sa rencontre avec Poutine sur les céréales
"Nous sortons d'ici très rassurés et très heureux de nos échanges", a déclaré Macky Sall aux journalistes à l'issue de sa rencontre à Sotchi avec Vladimir Poutine, ajoutant avoir trouvé le président russe "engagé et conscient que la crise et les sanctions créent de sérieux problèmes aux économies faibles, comme les économies africaines".
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15 h 30 : l'Afrique est "victime" du conflit en Ukraine, affirme Macky Sall à Poutine
Le président sénégalais et président de l'Union africaine, Macky Sall, s'est rendu vendredi à Sotchi, dans le sud de la Russie, pour insister auprès de Vladimir Poutine de "prendre conscience" que les pays africains sont "des victimes" du conflit, sur fond de crainte de crise alimentaire mondiale.
"Je suis venu vous voir pour vous demander de prendre conscience que nos pays (...) sont des victimes de cette crise au plan économique", a-t-il déclaré au début de leur rencontre, appelant également à ce que le secteur alimentaire soit "hors des sanctions" imposées par les Occidentaux en représailles de l'offensive militaire russe.
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15 h 13 : l'UE bannit la majeure partie du pétrole russe dans les six mois avec l'entée en vigueur du 6e train de sanctions
L'Union européenne a banni la majeure partie des importations de pétrole russe avec un embargo dans les six mois, dans son 6e paquet de sanctions contre Moscou afin de tarir le financement de la guerre contre l'Ukraine, après des négociations ardues en raison de la pression de la Hongrie.
Elle élargit aussi sa liste noire à une soixantaine de personnalités dont l'ex-gymnaste russe Alina Kabaeva, selon les sanctions publiées au journal officiel de l'UE. Visée pour son rôle dans "la propagande" du Kremlin, des médias lui prêtent une relation avec le président russe Vladimir Poutine que ce dernier a démentie.
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14 h 35 : intenses négociations aux Nations unies pour rouvrir les ports de la mer Noire
Les Nations unies mènent d'intenses et discrètes négociations pour libérer des dizaines de millions de tonnes de céréales ukrainiennes et empêcher une crise alimentaire mondiale, a confirmé le coordinateur de l'ONU en Ukraine, faisant part d'un optimisme très prudent.
Ces négociations sont menées notamment par le Britannique Martin Griffith, secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires, et la costaricienne Rebeca Grynspan, à la tête de la Cnuced, organe des Nations unies chargé du commerce et du développement, a révélé Amin Awad, aux journalistes à Genève, lors d'un point de presse régulier en ligne. L'ONU est jusqu'à présent restée extrêmement discrète sur ces efforts.
"Il y a beaucoup de navettes entre Moscou et d'autres pays qui sont inquiets, mais je ne pense pas qu'il y ait une solution qui émerge très clairement pour le moment", a-t-il dit.
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13 h 35 : Macron sommé de se rendre en Ukraine
Les Premiers ministres britannique, canadien, portugais, le chef de la diplomatie américaine, le président polonais et ceux des pays baltes... Tous ont visité l'Ukraine, mais pas Emmanuel Macron, pourtant à la tête de l'Union européenne, qui, malgré la pression, dit ne vouloir s'y rendre qu'"en temps utile".
Mardi, le chef de l'État français était encore questionné sur le sujet. "J'ai toujours eu la même réponse", a-t-il réagi. "En temps utile, dans les conditions utiles, je ferai ce déplacement."
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13 h 14 : Macky Sall demande à Poutine de "prendre conscience" que les pays africains sont "victimes" du conflit
Le président russe, Vladimir Poutine, donnera dans la journée à son homologue sénégalais Macky Sall, lors d'une rencontre à Sotchi (Russie), "une explication complète de sa vision concernant les céréales" bloquées dans les ports ukrainiens, a indiqué le Kremlin.
De son côté, Macky Sall demande à Vladimir Poutine de "prendre conscience" que les pays africains sont "victimes" du conflit.
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12 h 49 : Moscou affirme avoir atteint "certains résultats" en 100 jours
Le Kremlin a estimé avoir rempli "certains" de ses objectifs après 100 jours d'offensive contre l'Ukraine, jugeant que de "nombreuses localités" avaient été "libérées", permettant aux populations un retour à "une vie pacifique". "Ce travail va se poursuivre, jusqu'à ce que tous les objectifs de l'opération militaire spéciale soient remplis", a dit à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
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12 h 27 : un ancien Premier ministre de Poutine opposé à la guerre annonce s'être exilé
Mikhaïl Kassianov, le premier Premier ministre du président russe Vladimir Poutine, passé depuis lors à l'opposition, a annoncé être à l'étranger, alors qu'il s'était prononcé contre le conflit en Ukraine. "J'espère que c'est pour peu de temps", a-t-il écrit à l'AFP dans un message, confirmant des informations de médias russes.
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12 h 08 : "la victoire sera nôtre", assure Volodymyr Zelensky
Dans une courte vidéo de 36 secondes, se filmant devant le bâtiment de l'administration présidentielle à Kiev aux côtés notamment de son Premier ministre, Denys Chmygal, et du chef du parti présentiel, David Arakhamia, diffusée sur Instagram, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que "la victoire sera nôtre". Et de poursuivre, "les représentants de l'État sont ici, défendant l'Ukraine depuis cent jours"
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11 h 49 : Moscou convoque les responsables de la presse américaine en Russie
Les chefs de bureaux de tous les médias américains implantés en Russie ont été invités à se présenter lundi au centre de presse du ministère russe des Affaires étrangères, a annoncé la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
Selon cette dernière, ils seront alors tenus informés "des conséquences du comportement hostile des États-Unis". "Si le travail des médias russes ne revient pas à la normale aux États-Unis, les mesures les plus strictes seront inévitablement instaurées", a-t-elle menacé.
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11 h 41 : l'Ukraine "avance" vers "la famille européenne", selon son Premier ministre
L'Ukraine "avance" vers "la famille européenne", alors que la Russie elle "se rapproche d'une vie derrière le 'rideau de fer'", a assuré le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, dans un message sur Telegram.
La Russie "se rapproche de la vie derrière le rideau de fer et de l'isolement du monde développé", a-t-il fustigé. Notre destin n'est que la liberté", a-t-il précisé, affirmant que "l'Ukraine gagnera sans aucun doute" la guerre face au voisin russe.
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10 h 27 : la guerre en Ukraine "n'aura pas de vainqueur", selon l'ONU
"Cette guerre n'a et n'aura pas de vainqueur", a affirmé Amin Awad, coordinateur de l'ONU en Ukraine, dans un communiqué publié au 100e jour de l'invasion russe. "Nous avons besoin de paix. La guerre doit cesser", a-t-il exhorté, alors que les négociations entre Kiev et Moscou sont au point mort depuis plusieurs semaines.
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9 h 50 : "Les forces ukrainiennes sont en difficultés dans le Donbass"
Severodonetsk, capitale administrative de la région, est "occupée à 80 %" par les forces russes et les combats font rage dans les rues, selon le gouverneur de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, comme l'explique notre correspondant en Ukraine, Gulliver Cragg.
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8 h 30 : "Il faut se préparer à une guerre d'usure"
Alors que les forces russes contrôlent actuellement "environ 20 %" du territoire ukrainien, soit près de 125 000 km2, selon le président Volodymyr Zelensky, les forces sont en difficulté pour contrer l'armée russe qui s'est concentrée dans le Donbass.
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7 h 09 : des soldats étrangers venus prêter main forte à l'Ukraine
De nombreux volontaires étrangers sont partis combattre en Ukraine. Au début de l'invasion russe, Kiev avait publiquement lancé un appel. S'il est difficile d'évaluer leur nombre réel, ces volontaires sont bien présents sur les lignes de front. France 24 a rencontré un groupe de combattants dans l'est du pays.
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7 h 05 : la pénurie de médicaments sévit en Russie
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7 h 00 : peu de risque de pénurie de carburant pour cet été
Si l'Agence internationale de l'énergie (AIE) évoque le risque de "pénuries" en Europe, les professionnels français comme le gouvernement se montrent rassurants sur l'approvisionnement cet été.
"Lorsque la saison des vacances débutera en Europe et aux États-Unis, la demande en carburant augmentera. Il pourrait alors y avoir des pénuries : par exemple de diesel, d'essence ou de kérosène, surtout en Europe", a déclaré au Spiegel le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol.
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6 h 45 : Belgrade renforce ses liens avec Moscou via le gaz
Au moment où les Européens tentent d'isoler la Russie et de se sevrer tant bien que mal de ses énergies fossiles, la Serbie resserre ses relations avec Moscou au moyen d'un accord sur le gaz russe.
Le pays des Balkans a obtenu un accord "très favorable" pour la fourniture de gaz russe pendant trois ans, a annoncé le président serbe Aleksandar Vucic après un échange téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine dimanche.
La Serbie est candidate à l'entrée dans l'Union européenne depuis dix ans, mais maintient des liens étroits avec le Kremlin. Si Belgrade a condamné à l'ONU l'invasion de l'Ukraine par la Russie fin février, elle refuse de s'aligner sur les sanctions contre Moscou.
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6 h 30 : le confit en Ukraine entre dans son 100e jour
L'invasion de l'Ukraine par la Russie atteint vendredi son 100e jour, une offensive qui a permis à Moscou de s'emparer de 20 % du territoire ukrainien et qui se concentre sur la région du Donbass (est) et sa ville stratégique de Severodonetsk.
"Nous avons rencontré quelques succès dans la bataille pour Severodonetsk. Mais il est encore trop tôt. C'est la zone la plus difficile actuellement", a indiqué jeudi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky, évoquant une situation similaire aux alentours notamment à Lyssytchansk et à Bakhmout. Concernant la région du Donbass dans son ensemble, il a indiqué que la situation n'avait pas "changé de manière significative dans la journée".
Avec AFP
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Reportage
Quand les russophones d’Ukraine se détournent du russe, "la langue de l’ennemi"
INTERVIEW
Embargo de l’UE sur le pétrole russe : "Moscou va accélérer son virage vers l’Asie"
GUERRE EN UKRAINE
Le président de l'Union africaine, Macky Sall, va s'entretenir avec Vladimir Poutine en Russie
France24 - Monde
Exclusif : la Minusma alerte sur une situation intenable au Mali
Publié le : 03/06/2022 - 19:16Modifié le : 03/06/2022 - 21:52
FRANCE 24
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Wassim NASR
France 24 a obtenu en exclusivité le dernier rapport de la Minusma, qui sera soumis le 13 juin prochain au Conseil de sécurité de l'ONU, ainsi qu'une lettre déjà transmise au président de cette instance onusienne. Ce document fait état de la dégradation de la situation politique et sécuritaire au Mali et appelle les forces étatiques à la coopération, à l'aune du départ des troupes françaises de la force Barkhane du pays. Les explications de notre chroniqueur Wassim Nasr.
Dans son dernier rapport trimestriel, consulté en exclusivité par Wassim Nasr, journaliste spécialiste des mouvements jihadistes à France 24, la Minusma demande le renouvellement de son mandat au Mali pour au moins une année supplémentaire. La mission onusienne réclame également plus d'effectifs au sol pour combler le vide laissé par le départ de la force Barkhane sur le territoire malien et pour lutter contre la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays.
À l'heure actuelle, la Minusma compte, au Mali, 12 261 militaires, 1 718 policiers et plus de 1 833 civils originaires de plus de 60 pays opérationnels sur le territoire.
Le rapport signale que la Minusma est toujours opérante dans des zones considérées comme très dangereuses, comme à Kidal, dans le nord-est du Mali, où elle a perdu un militaire de ses contingents jordaniens dans une attaque le 1er juin.
Obstructions des autorités maliennes
Le rapport de la Minusma dénonce par ailleurs des obstructions opérées par les autorités maliennes à la mission de l'ONU. Il décrit dans le détail comment la zone d'exclusion aérienne malienne a empêché la Minusma de faire voler ses appareils, ou encore, comment le pouvoir malien a entravé l'enquête qu'a voulue mener la mission à Moura et dans d'autres régions du centre du Mali.
Selon le rapport, l'État malien ne contrôle plus que 15 % de son territoire -10 % du nord et 21 % du centre - des chiffres jugés alarmants selon Wassim Nasr.
Une lettre qui accompagne le rapport
Le rapport sera accompagné d'une lettre datant du 1er juin et déjà soumise au président du Conseil de sécurité, qui détaille ces obstructions supposées qu'ont subies les forces de la Minusma au Mali.
L'incident du 22 mars dernier où une frappe d'hélicoptère malien a ciblé le contingent britannique de la Minusma dans la région de Tessit y est notamment cité en exemple, relate Wassim Nasr.
"Le départ des troupes françaises de l'opération Barkhane aura un effet direct sur une montée en puissance des mouvements jihadistes", explique Wassim Nasr, mettant en exergue un passage de la lettre qui alerte "sur le danger grandissant des engins explosifs improvisés et des enquêtes qui sont entravées par le pouvoir malien".
Montée en puissance des mouvements jihadistes
"La Minusma insiste sur sa volonté de coordination et de coopération avec les forces maliennes surtout à l'aune du départ des troupes françaises", note Wassim Nasr.
Le retrait des troupes françaises au Mali a eu pour conséquence une forte montée de l'activité des groupes jihadistes sur la zone des trois frontières et une multiplication des exactions, poursuit Wassim Nasr. En l'absence de couverture aérienne des forces françaises et des forces maliennes, les groupes jihadistes bénéficient d'un rayon d'action beaucoup plus large dans la région du Ménaka notamment.
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Au Mali, l'ONU voit une "hausse exponentielle" des violences imputables à l'armée
Mali : un Casque bleu tué dans une attaque "terroriste" à Kidal
BBC
Russian man accused of Alexander Litvinenko killing dies of Covid-19
One of the main suspects in the murder of the former Russian spy and Kremlin critic, Alexander Litvinenko, has died of Covid-19.
Dmitry Kovtun was one of two men UK authorities say fatally poisoned Mr Litvinenko in London in 2006.
Mr Kovtun died at a hospital in the Russian capital Moscow, the Tass state news agency reported on Saturday.
Another suspect in the killing, Andrei Lugovoi, wrote on social media that his "faithful friend" had died.
Mr Litvinenko, a former KGB officer who became a British citizen and outspoken critic of Russian President Vladimir Putin, was poisoned with a radioactive substance at a London hotel where he had met the two men.
He fell ill shortly after the meeting and was admitted to hospital. His condition worsened and he died weeks later on 23 November.
A UK public inquiry conducted 10 years later concluded that the killing was "probably approved" by Russian President Vladimir Putin. From his deathbed, Mr Litvinenko accused President Putin of ordering his killing.
Russia has always denied any involvement in the murder.
The UK inquiry said Mr Lugovoi and Mr Kovtun, both former KBG officers, deliberately poisoned Mr Litvinenko by lacing his cup of green tea with the potent substance Polonium-210.
British investigators found traces of the substance at sites across London where the two men had been, including in offices and hotels.
Separately, the European Court of Human Rights (ECHR) ruled last year that Russia was responsible for the killing.
Both men denied carrying out the murder and Russia refused to extradite them to face trial in the UK.
Mr Kovtun was born in 1965 and trained at the Soviet command academy in Moscow before joining the protection unit of the KGB.
He was serving in East Germany as the Soviet Union collapsed and fled with his first wife to Hamburg to claim political asylum.
Mr Kovtun later returned to Russia, where he was allegedly recruited by Mr Lugovoi.
After the UK report was released, Mr Kovtun told the Interfax news agency: "I am not involved in Litvinenko's death. As for the outcome of the public inquiry that has been published in London, [it] could not have reached any other conclusions based on the falsified and fabricated evidence."
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France24 - Monde
Sécurité alimentaire : Macky Sall "rassuré" après sa rencontre avec Vladimir Poutine
Publié le : 03/06/2022 - 14:02Modifié le : 03/06/2022 - 22:12
FRANCE 24
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Macky Sall était en Russie, vendredi, sur fond de crainte de crise alimentaire pour demander à Vladimir Poutine de "prendre conscience" que les pays africains sont "des victimes" de la guerre en Ukraine. Le président de l'Union africaine, s'est cependant dit "rassuré" au sortir de son entretien avec son homologue russe.
Il était venu plaider la cause de tout un continent. Le président sénégalais, Macky Sall s'est dit, vendredi 3 juin, "rassuré", après sa rencontre avec Vladimir Poutine. Président en exercice de l'Union africaine, il était venu faire part au maître du Kremlin de ses craintes d'une crise alimentaire en Afrique, provoquée par l'offensive russe en Ukraine.
"Nous sortons d'ici très rassurés et très heureux de nos échanges", a déclaré Macky Sall aux journalistes à l'issue d'un entretien de trois heures à Sotchi, dans le sud de la Russie, ajoutant avoir trouvé le président russe "engagé et conscient que la crise et les sanctions créent de sérieux problèmes aux économies faibles, comme les économies africaines".
Depuis la Russie, Macky Sall exhorte les Occidentaux à lever les sanctions sur l'engrais et le blé russes
Le Président #Poutine nous a exprimé sa disponibilité à faciliter l’exportation des céréales ukrainiennes. La Russie est prête à assurer l’exportation de son blé et de son engrais. J’appelle tous les partenaires à lever les sanctions sur le blé et l’engrais. pic.twitter.com/7PqVLNhqWD
June 3, 2022Vladimir Poutine a évoqué "plusieurs moyens de faciliter l'exportation, soit par le port d'Odessa", qui doit toutefois être déminé, soit "par le port de Marioupol", qui a récemment repris du service avec la conquête de la ville par Moscou, ou encore "par le Danube" ou "la Biélorussie", a indiqué Macky Sall.
Au début de l'entrevue, le président sénégalais, qui était accompagné du chef de la Commission de l'Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, avait demandé à Vladimir Poutine de "prendre conscience" que l'Afrique était "victime" de la situation.
L'ONU craint en effet "un ouragan de famines", essentiellement dans des pays africains qui importaient plus de la moitié de leur blé d'Ukraine ou de Russie, d'autant que plus aucun navire ne peut sortir des ports d'Ukraine en raison de l'offensive.
Tenir le secteur alimentaire "hors des sanctions"
Macky Sall a souligné que "la majorité des pays africains" avait "évité de condamner la Russie" lors de deux votes de l'ONU et, qu'avec "l'Asie, le Moyen-Orient ainsi que l'Amérique latine, une bonne partie de l'humanité" avait préféré se tenir à l'écart du conflit.
Le président sénégalais a également relevé que les tensions alimentaires avaient été aggravées par les sanctions occidentales, qui affectent la chaîne logistique, commerciale et financière de la Russie. Il a donc appelé à ce que le secteur alimentaire soit "hors des sanctions" imposées par les Occidentaux contre Moscou.
En raison de ces mesures punitives, "nous n'avons plus accès aux céréales venant de Russie, mais surtout aux engrais", a affirmé Macky Sall, jugeant que cela créait "de sérieuses menaces sur la sécurité alimentaire du continent".
Vladimir Poutine, de son côté, n'a pas abordé ce sujet dans la partie publique de leur rencontre. En revanche il a rappelé le "soutien" de l'Union soviétique aux pays africains "dans la lutte contre la colonisation" et vanté le développement des relations russo-africaines.
Flambée des cours
L'offensive russe en Ukraine a paralysé les exportations alimentaires de ces deux géants de l'agriculture. Cela a entraîné une flambée des cours des céréales et des huiles, dont les prix ont dépassé ceux des printemps arabes de 2011 et des émeutes de la faim de 2008.
>> La guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires
Le programme de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a indiqué que huit à 13 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de sous-nutrition dans le monde, si la crise dure.
Or, les voyants sont au rouge : plus aucun navire ne sort d'Ukraine alors que le pays était aussi le quatrième exportateur de maïs et en passe de devenir le troisième exportateur mondial de blé et assurait seule 50 % du commerce mondial de graines et d'huile de tournesol avant le conflit.
Moscou affirme que le blocage n'est pas de sa faute, ni le résultat de la présence de sa flotte de guerre au large de l'Ukraine, mais qu'il est le résultat du minage des ports ukrainiens par Kiev. En outre, les exportations russes de céréales sont largement bloquées à cause des sanctions logistiques et financières imposées par l'Occident pour punir la Russie.
Un "chantage" selon Kiev
Pour éviter que la crise ne perdure, le Kremlin a réclamé la levée des sanctions et le déminage des ports ukrainiens, position dénoncée comme un "chantage" par Kiev.
Lundi 1er juin, Vladimir Poutine s'est toutefois dit prêt à travailler avec la Turquie pour l'instauration de "corridors maritimes" permettant la libre circulation des marchandises en mer Noire, y compris des "céréales provenant des ports ukrainiens".
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, sera en Turquie le 8 juin pour discuter avec son homologue Mevlüt Cavusoglu de l'instauration de ces corridors.
Avec AFP
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GUERRE EN UKRAINE
Le président de l'Union africaine, Macky Sall, va s'entretenir avec Vladimir Poutine en Russie
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Macky Sall en Russie pour demander au nom de l'Afrique la "libération" des stocks de céréales
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Réfugiés africains d'Ukraine : une solidarité européenne à double vitesse ?
BBC
Mariah Carey sued for copyright over 'All I want for Christmas is You'
Singer Mariah Carey is being sued for copyright infringement over her 1994 Christmas mega-hit, All I Want for Christmas is You.
Songwriter Andy Stone says he co-wrote a song with the same name five years earlier, arguing that Ms Carey exploited his "popularity" and "style".
Despite sharing a title, the two songs appear musically different, but Mr Stone claims Ms Carey caused confusion and did not ask for permission.
Ms Carey has not yet responded.
A must-have on any Christmas playlist, Mariah Carey's All I Want for Christmas is You is one of the best known Christmas records of all time.
Since appearing on the album Merry Christmas in 1994, it has topped the charts in several countries and by 2017 had reportedly earned Ms Carey more than $60m (£48m) in royalties.
The song has been streamed one billion times on Spotify.
In a recent memoir, Ms Carey admitted to composing "most of the song on a cheap little Casio keyboard".
Mr Stone, who performs under the name Vince Vance with the band Vince Vance and the Valiants, is claiming at least $20m (£16m) in damages.
The complaint says that Ms Carey, as well as her co-writer Walter Afanasieff and record label Sony Music Entertainment, have earned "undeserved profits" from the song, arguing that the defendants "knowingly, wilfully, and intentionally engaged in a campaign" to infringe copyright.
Mr Stone argues that he never gave permission for his song to be used for any purpose, including "the creation of a derivative work".
It is not clear why the legal challenge has only been made now, 28 years after Ms Carey's song was released.
The complaint says Mr Stone's lawyers first contacted Ms Carey and her co-defendants last year, but were "unable to come to any agreement".
It is not unusual for different songs to have the same name, and the United States Copyright Office lists 177 entries on its website under the title All I Want for Christmas is You.
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Mariah Carey sued by sister over 'vindictive' book
Mariah's Christmas anthem finally tops the charts
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France24 - Monde
Macky Sall en Russie pour demander au nom de l'Afrique la "libération" des stocks de céréales
Publié le : 02/06/2022 - 23:16
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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Le président sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine, se rend en Russie pour s'entretenir, vendredi, avec son homologue russe Vladimir Poutine à Sotchi. Cette visite "s'inscrit dans le cadre des efforts que mène la présidence en exercice de l'Union pour contribuer à l'accalmie dans la guerre en Ukraine, et à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains". Le décryptage de Sarah Sakho à Dakar.
Un jeune homme a été tué par balles, mercredi 1er juin, à Conakry lors de heurts entre forces de sécurité et manifestants protestant contre la hausse des prix du carburant, ont rapporté des membres de sa famille. Il s'agit d'un des premiers morts dans un contexte de confrontation entre manifestants et forces de sécurité depuis la prise du pouvoir par le colonel Mamady Doumbouya. La Guinée n'a quasiment plus connu d'agitation depuis septembre 2021. Mais l'annonce cette semaine d'une hausse du prix de l'essence a provoqué des mouvements de protestation localisés. Les réactions à cette hausse avec Malick Diakité, correspondant à Conakry.
Le président tunisien Kaïs Saïed, qui s'est octroyé les pleins pouvoirs en juillet dernier, a révoqué jeudi 57 magistrats pour corruption et entrave à des enquêtes, après avoir renforcé, via un décret, sa tutelle de l'autorité supervisant le système judiciaire en Tunisie.
Au Sénégal, une grande innovation à l'occasion de la biennale d'art africain contemporain de Dakar. Plusieurs oeuvres d'art sont exposées dans la rue, à ciel ouvert le long de la corniche ouest de Dakar. Cette initiative vise à démystifier l'art souvent considéré comme élitiste au Sénégal où les musées et les galeries ne sont pas très fréquentés par une bonne partie de la population. Après quatre ans d'absence à cause du Covid-19, c'est un nouveau souffle pour l'art africain contemporain à Dakar. Notre correspondant Elimane Ndao y a fait un tour.
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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Flambée des prix alimentaires : le FMI alerte sur "les risques de troubles sociaux" en Afrique
La chronique de l’éco
Corne de l'Afrique : l'inflation et à une vague de sécheresse provoquent un risque de famine
Invité de l'Économie
Cours des céréales : "Les émeutes de la faim pourraient revenir"
France24 - World
Poland’s Iga Swiatek wins French Open women's tennis final
Issued on: 04/06/2022 - 16:21
NEWS WIRES
Iga Swiatek cruised to her second French Open title by dominating teenager Coco Gauff in the final on Saturday, as the world number one claimed her 35th successive victory.
The 21-year-old Pole stormed to a 6-1, 6-3 win in only 68 minutes on Court Philippe Chatrier, equalling Venus Williams' record for the longest winning run by a woman in the 21st century.
Swiatek celebrated her sixth straight title this year in the players' box with her friends and family.
The Polish player has worn a ribbon in the colours of the Ukraine flag on her cap throughout the tournament. Speaking after her win, Swiatek said, "I wanted to say something to Ukraine, to stay strong, because the war is still there.”
A disconsolate Gauff was left sitting on her seat in tears after a nervous performance, punctuated by 23 unforced errors and three double faults.
The 18-year-old American came up short in her bid to become the youngest Grand Slam singles champion since Maria Sharapova won Wimbledon in 2004.
Swiatek, only the 10th woman to win multiple French Opens in the Open era, lost just one set in the tournament -- against China's Zheng Qinwen in the fourth round.
She has now won all three of her career meetings with Gauff, who was playing in her first major final.
Gauff will now turn her attentions to Sunday's doubles final, where she will face home favourites Caroline Garcia and Kristina Mladenovic alongside compatriot Jessica Pegula.
Swiatek improved her remarkable record in finals, having won her last nine on the WTA Tour.
Gauff looked nervous in the opening exchanges and a flurry of unforced errors handed Swiatek a break in the very first game.
The 18th seed found herself 3-0 and a double break down just 16 minutes into the match, as Swiatek's powerful backhand helped her win a lengthy third game on her fifth break point.
Gauff finally got on the board with a scrappy hold to the delight of the crowd, but she had dropped a set for the first time in the tournament just minutes later.
Swiatek was not playing her best, but a cross-court backhand winner brought up two set points and she took the second opportunity when Gauff fired wide.
The Pole gifted her opponent a potential route back into the match, making four unforced errors to throw away her serve in the first game of the second set.
Swiatek recomposed herself though as the mistakes continued to come from Gauff, breaking back to level at 2-2.
She made it five straight games to move within one of the title, losing only five points in the process.
Gauff dug deep to force Swiatek to serve for the trophy.
But the top seed did just that on her first match point, dropping to the red clay in celebration as Gauff sent a return flying long.
(AFP)
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French Open
Croatia’s Cilic, Norway’s Ruud reach Roland Garros semi-finals for first time
French Open
Swiatek to face 18-year-old Coco Gauff in women’s final at Roland Garros
Djokovic, Nadal ease into last 16 at Roland Garros
BBC
Hungary 1-0 England: Dominik Szoboszlai scores penalty to decide Nations League opener
Last updated on 31 minutes ago31 minutes ago.From the section Englandcomments939
England's Nations League campaign got off to a losing start as a disappointing display brought a deserved defeat by Hungary in Budapest.
This international was billed as taking place behind closed doors as Uefa punishment for racist and homophobic behaviour by Hungary's fans during Euro 2020.
And yet it was played in front of a large crowd, consisting mainly of schoolchildren allowed in under Uefa rules - and the young supporters revelled in a poor England performance and Dominik Szoboszlai's winning goal from the penalty spot after Reece James fouled Zsolt Nagy.
The start of the game was overshadowed by loud jeering of England's players as they took the knee and what followed was a jaded, mediocre effort that carried all the hallmarks of the end of a long season.
West Ham's Jarrod Bowen worked hard on his debut but Leicester defender James Justin, also making his first appearance, suffered an injury and had to be replaced by Bukayo Saka - though the Arsenal man produced a rare England threat with a fine run and shot that Hungary keeper Peter Gulacsi saved with his legs.
England now move on to Munich, where they face Germany in their second Nations League A3 game on Tuesday.
England went into this game on the back of a highly impressive, and lengthy, run of good form that saw them qualify for the World Cup in comfort, so this performance will come as a disappointment to manager Gareth Southgate.
They had not lost, other than to Italy on penalties in the Euro 2020 final at Wembley, since Belgium beat them in November 2020.
England cannot, however, have any complaints about this outcome, other than perhaps the concession of a rather soft penalty.
There are, of course, mitigating circumstances in that these competitive fixtures - although even seasoned internationals such as Belgium's Kevin de Bruyne argue they are little more than glorified friendlies - come at the end of a gruelling season for so many England players.
The visitors lacked spark and it was perhaps no surprise that the likes of Trent Alexander-Arnold looked so jaded having figured in Liverpool's losing Champions League final against Real Madrid only a week ago.
What will concern Southgate was the sloppiness and lack of spark against a Hungary side who looked much fresher and more creative, especially Nagy, who won Szoboszlai's penalty, and Loic Nego.
Harry Kane, seeking his 50th England goal, sparked only fleetingly, although service was sparse, while Southgate's side lacked the energy and zip of their opponents.
There was a competitive edge to this game as far as Hungary and their fans were concerned and how they celebrated at the final whistle.
Southgate will have learned little from this but he would have hoped for better - and will need to get it in Munich if England are not to suffer a similar fate.
This was meant to be a game played behind closed doors to punish Hungary and their fans for their behaviour at Euro 2020 and yet their victory was concluded amid joyous scenes and deafening roars at the final whistle.
Hungary invoked Uefa's Article 73 to invite children aged 14 and under to the game, who had to be accompanied by an adult.
It resulted in a large attendance, England's players being jeered when they took the knee before kick-off and then an almost festival atmosphere as Hungary's players went on a lap of honour.
As punishments go, this was allowed to become a celebration.
Player of the match
SzoboszlaiDominik Szoboszlai
Hungary
Avg
6.64
6.35
6.31
6.29
6.27
6.27
6.25
6.24
6.21
6.19
6.15
6.13
6.10
6.09
6.05
6.01
England
Avg
5.71
4.79
4.77
4.72
4.59
4.50
4.38
4.24
4.11
4.11
4.11
3.94
3.89
3.80
3.54
3.16
Line-ups
Formation 3-4-2-1
Formation 3-4-3
Match Stats
Live Text
Match ends, Hungary 1, England 0.
Second Half ends, Hungary 1, England 0.
Corner, Hungary. Conceded by Jarrod Bowen.
Attempt saved. Martin Ádám (Hungary) left footed shot from outside the box is saved in the centre of the goal. Assisted by Bálint Vécsei.
Jarrod Bowen (England) wins a free kick in the defensive half.
Foul by András Schäfer (Hungary).
Foul by Reece James (England).
Martin Ádám (Hungary) wins a free kick in the defensive half.
Péter Gulácsi (Hungary) is shown the yellow card.
Attempt missed. Harry Kane (England) right footed shot from the left side of the box is close, but misses to the left.
Substitution, Hungary. Bálint Vécsei replaces Zsolt Nagy.
Substitution, Hungary. Martin Ádám replaces Ádám Szalai.
Attempt saved. Harry Kane (England) right footed shot from a difficult angle on the right is saved in the bottom right corner. Assisted by Reece James.
Substitution, Hungary. Callum Styles replaces Ádám Nagy.
Substitution, Hungary. Attila Fiola replaces Dominik Szoboszlai.
Attempt missed. András Schäfer (Hungary) right footed shot from the centre of the box is too high.
Attempt saved. László Kleinheisler (Hungary) left footed shot from the right side of the box is saved in the centre of the goal. Assisted by Ádám Szalai.
Substitution, England. Kalvin Phillips replaces Conor Coady.
Attempt missed. Conor Coady (England) header from the centre of the box is close, but misses to the left. Assisted by Reece James with a cross following a set piece situation.
Jarrod Bowen (England) wins a free kick on the right wing.
BBC
Shot dead by Sri Lankan police while trying to get fuel
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The UN and human rights groups have warned authorities in Sri Lanka against using excessive force at largely peaceful protests during a growing economic crisis.
For weeks, the police have been accused of heavy-handedness during protests, though authorities say the use of water cannon and tear gas is to restore order as tensions escalate.
But the family of a young father who was shot dead by police say they are still fighting for justice.
Video by Neha Sharma, Rajini Vaidyanathan and Gabriella O'Donnell
New York Times - World
Live Updates: Russia Faces Stiff Resistance in Eastern City; Ukraine Claims Small Gains
Kyiv June 4, 9:45 p.m.
Moscow June 4, 9:45 p.m.
Washington June 4, 2:45 p.m.
Street battles raged in the eastern city, Sievierodonetsk, as Ukrainian troops, boosted by foreign volunteers, pushed back against Russian forces. A local Ukrainian official said Kyiv’s forces managed to retake some areas, but control of the city remained contested.
Matthew Mpoke Bigg and Victoria Kim
Fighting in Ukraine on Saturday stretched along a front line in the east that runs for hundreds of miles, piling pressure on the government in Kyiv as its forces confront Russian attacks in multiple locations and international leaders increasingly warn of a war with no clear end in sight.
Street-by-street battles raged in the contested city of Sievierodonetsk, the last major pocket of Ukrainian control in the province of Luhansk in the eastern Donbas region, where Russia’s onslaught is focused. As control has shifted back and forth, a local official who earlier reported that Russian forces had taken most of the city said that Kyiv’s forces managed to claw back a small part of it.
Ukraine has been battling to hang on in Sievierodonetsk, underscoring the government’s determination to resist Russia’s onslaught until the arrival of heavier weapons from the West that could potentially help turn the war in its favor.
On Friday, Ukrainian troops were moving heavy guns and howitzers along the roads toward the front line, pouring men and armor into the fight as Russian artillery targeted Ukrainian guns.
Russia has increasingly turned to airstrikes, both with guided and unguided missiles, in the Donbas to support its “creeping advance,” according to the British Defense Ministry. The combination of Russia’s recent use of airstrikes and artillery fire has been a factor in its small gains in Ukraine’s east. Earlier in the war, by contrast, its use of air power was restricted by its failure to destroy Ukraine’s air defense systems around the capital, Kyiv.
As the war entered its 101st day, the length of the front was a sign of the grinding battles likely to lie ahead. Jens Stoltenberg, NATO’s secretary general, warned this past week that the conflict had become a “war of attrition” and advised allies to be prepared for “the long haul.”
In other developments:
President Emmanuel Macron of France said that President Vladimir V. Putin of Russia must not be “humiliated” if there was to be hope for diplomacy to end the war. His remarks drew a scathing rebuke from Ukraine’s foreign minister, Dmytro Kuleba.
A fire engulfed the wooden All Saints hermitage at a revered a 16th-century monastery in eastern Ukraine, with Russian and Ukrainian officials trading blame for who was responsible. The Holy Dormition Svyatogorsk Lavra is seen as one of the three most sacred sites in Ukraine for Orthodox believers.
An air-launched cruise missile hit the Odesa region, on Ukraine’s Black Sea coast, early Saturday morning, Odesa city officials said on Telegram. The missile struck a mostly agricultural area with warehouses, injuring two people, according to the officials.
Marriott said it was suspending operations in Russia after determining that restrictions set by Western governments would make it impossible for the company to operate or franchise hotels there. Marriott, which said it had been operating in Russia for 25 years, joins a long list of multinational companies pulling out of the country amid sanctions.
Ukraine has cleared more than 127,000 explosive devices from its territory since Russia invaded in late February, according to a United Nations report.
President Vladimir V. Putin of Russia met President Macky Sall of Senegal, the current head of the African Union, on Friday. Russia’s blockade of Ukraine has worsened a food crisis in Africa and the Middle East. Mr. Sall told Mr. Putin, whom he called his “dear friend Vladimir,” that Western sanctions on Russia had compounded Africa’s lack of access to grain — an argument Moscow has been making.
The New York Times
Four foreign soldiers died in combat while fighting for Ukraine, the International Legion for the Defense of Ukraine announced in an online post on Saturday.
The legion offered no details about the circumstances of the deaths but identified the men as Ronald Vogelaar, Michael O’Neill, Björn Benjamin Clavis and Wilfried Blériot. The post also displayed the flags of Germany, Australia, the Netherlands and France.
“We wish to remember and honor our fallen brothers,” the legion said in a Facebook post. “They chose to defend Ukraine’s sovereignty.”
On Friday, the French foreign ministry confirmed news reports that a French citizen had been killed in combat in Ukraine. Dutch media reported on the death of Mr. Vogelaar in early May, while Australia’s government in late May confirmed that Mr. O’Neill had been killed in Ukraine.
The Ukrainian government has declined to say how many foreign volunteer fighters there are in the country, but there are believed to be several thousand. Most of the volunteers are fighting with groups other than the International Legion, which has recently become more selective in recruiting members, taking only those with combat experience.
In early May, Ukrainian officials confirmed an American, a Briton and a Dane had been killed fighting with the International Legion.
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Nicole Tung
The family of Roman Tkachenko, 21, grieving over his body at a cemetery in Kyiv, Ukraine, on Saturday. At least five soldiers were laid to rest on Saturday morning at Lisove Cemetery, on the eastern side of Kyiv, and Ukrainian soldiers carried out a funeral procession for Tkachenko and two other soldiers — Daniil Evtushenko, 19, and Yuriy Segiev, 49 — killed during an artillery strike in the Kharkiv region on May 31. Ukrainian flags flapped in the wind as the three coffins were brought to a section reserved for soldiers who have been killed in combat since 2014.
Alan Yuhas
Ukraine’s government on Saturday reacted angrily to President Emmanuel Macron of France’s statement that Moscow must not be humiliated in order to improve chances of reaching a diplomatic solution.
In an interview with regional French newspapers, Mr. Macron said that President Vladimir V. Putin of Russia had made an “historic mistake” and was isolated, but should be allowed to save face.
“We must not humiliate Russia, so that the day when the fighting stops we can build an exit ramp through diplomatic means,” Mr. Macron, who has tried to position himself as the world’s chief negotiator with the Kremlin, said in the interview, published late Friday. “I am convinced that it is France’s role to be a mediating power.”
Ukraine’s foreign minister, Dmytro Kuleba, responded with a scathing post on social media.
“Calls to avoid humiliation of Russia can only humiliate France and every other country that would call for it,” Mr. Kuleba wrote. Instead, he argued, lives would be saved and peace restored if nations focused “on how to put Russia in its place.”
For months, Mr. Macron has waged a diplomatic campaign to jump-start cease-fire or peace talks between Mr. Putin and President Volodymyr Zelensky of Ukraine. As other leaders have distanced themselves from Mr. Putin since Russia’s invasion of Ukraine, Mr. Macron has spoken to him repeatedly by phone and has flown to meet him in Moscow.
He has also spoken with Mr. Zelensky, but while he has expressed Europe’s commitment to send military and humanitarian aid to Ukraine, he also ruled out seeing Ukraine join the European Union in the near future.
Mr. Macron’s remarks to the French newspapers, published late Friday, echoed similar comments he made in May, when he said neither side should be humiliated or excluded as Germany was in the aftermath of World War I.
Delegations from Ukraine and Russia met for peace talks in Istanbul early in the war, but those efforts stalled weeks ago and show little hope of restarting as the fighting has turned into a slow and artillery-focused war of attrition.
Alexandra E. Petri and Cassandra Vinograd
Ukraine has cleared more than 127,000 explosive devices from its territory since Russia invaded in late February, according to a United Nations report.
The report, issued by the United Nations Development Program, said that the retreat of Russian forces from areas in and around Ukraine’s capital, Kyiv, and the northeast of the country, had “offered space for considerable explosive ordnance clear-up operations.”
Most of the efforts to remove unexploded mines, rockets, bombs and artillery shells undertaken by Ukraine’s State Emergency Services have been focused on urban areas in the Kyiv, Chernihiv, Sumy and Zhytomyr regions, according to the report which was issued on Wednesday. It added that the emergency service had covered an area of more than 28,714 square kilometers (more than 11,000 square miles).
The United Nations has said that it could take years to clear all of the mines in Ukraine. Antipersonnel land mines often kill and maim civilians long after hostilities have ended. Ukraine is one of the 164 nations that signed a 1997 treaty banning their use. The United States and Russia have refused to join it.
The United Nations estimates that more than 12 million Ukrainians have been displaced from their homes since Russia launched a full-scale invasion of the country on Feb. 24. They’ve had to “move across a landscape littered with unexploded rockets, bombs, and land mines,” according to the HALO Trust, a British American charity that clears land mines and other explosive remnants of war to help countries recover after conflicts.
Ukrainian officials have been warning residents of the dangers of explosives since reports emerged that retreating Russian forces left buried land mines and jury-rigged bombs across large parts of the country.
According to Human Rights Watch, Russian forces also have used a new type of antipersonnel mine in the eastern Kharkiv region equipped with sensors that can detect people walking nearby. When the mine senses a person, it launches a small warhead that is lethal up to 50 feet away.
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Matthew Mpoke Bigg
Russia has increased its use of air power in support of artillery and ground troops who are fighting to expand their territory in the Donbas region of eastern Ukraine, including in the city of Sievierodonetsk, a British intelligence report said on Saturday.
Ukrainian forces moved heavy guns and howitzers toward the front line in Sievierodonetsk on Friday, pouring men and armor into the fight in an apparent refusal to pull back from a city that Russia has pounded with missile fire for weeks. A Russian defense ministry statement on Saturday said that Ukrainian forces were retreating from the city, a position that Ukrainian officials have denied. The regional Ukrainian military administrator had said overnight that Ukrainian troops had managed to push back Russian forces by 20 percent.
President Vladimir V. Putin’s forces has made the heavily industrial Donbas region, which borders Russia, the focus of his military campaign after Russian forces failed to seize the capital Kyiv, early in the conflict.
That came in part, because of Moscow’s inability to destroy Ukraine’s air defense systems.
In the war’s second phase, however, Russia has deployed air power to support guided and unguided missile strikes in what the British intelligence report on Sunday called its “creeping advance.”
“The combined use of air and artillery strikes has been a key factor in Russia’s recent tactical successes in the region,” the report said. It noted that the increased use of unguided munitions has “almost certainly” caused civilian casualties.
Sievierodonetsk is in the Luhansk region of the Donbas. The head of the Ukrainian military administration there, Serhiy Haidai, said Saturday that a mother and child were killed in the past day’s fighting, the latest casualties in a battle from which the vast majority of the city’s population has fled. Mr. Haidai did not offer details on how they were killed.
Though the Donbas, where it has held territory since 2014, is Russia’s strategic priority, the front line stretches hundreds of miles from the Russian border north of the country’s second largest city, Kharkiv, to the city of Mykolaiv on the Black Sea. That distance and the expanse of the fighting is putting pressure on Ukraine’s government, whose forces risk being stretched thin.
Russian forces poured “intense fire” on Ukrainian positions in villages north of the city of Kharkiv, the Ukrainian defense ministry said on Saturday.
Further south, in Donetsk Province — which together with Luhansk makes up the Donbas — Russian forces shelled three villages near the city of Sloviansk and attempted an assault on another, the defense ministry said.
And a cruise missile, fired from a plane by Russian forces, hit the Odesa region on the Black Sea coast early Saturday morning, Odesa city officials said on Telegram. The missile struck a mostly agricultural area with warehouses, injuring two people, according to the officials.
Cassandra Vinograd
A fire engulfed the main temple of the wooden All Saints hermitage at a revered a 16th-century monastery in eastern Ukraine on Saturday, Russian and Ukrainian officials said, trading blame for who was responsible.
The Holy Dormition Svyatogorsk Lavra is seen as one of the three most sacred sites in Ukraine for Orthodox believers. Before the war, it drew thousands of pilgrims a year. But the monastery has been damaged by fighting since Russia invaded Ukraine in late February.
An official with Ukraine’s Interior Ministry, Anton Gerashchenko, posted photos and video on Twitter of the All Saints hermitage in flames on Saturday. His hashtag — #RussianWarCrimes — made clear whom he blamed for the fire. Mr. Gerashchenko had warned on Friday that the site was being shelled by Russian forces.
Later in the day, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that Russian artillery had struck the monastery and destroyed the hermitage. It was not the first time the Kremlin had tried to destroy the site, he said.
“It was first destroyed during the Soviet era,” Mr. Zelensky said in a statement. “Later it was rebuilt. And now the Russian army set it on fire.”
Shelling killed four people at the monastery earlier this week, Mr. Zelensky said, stressing that the monastery had no military significance but had served as a shelter for some 300 individuals fleeing the fighting.
But Russia’s defense ministry on Saturday accused withdrawing “Ukrainian nationalists” of setting fire to the wooden building with “incendiary munitions.” It said in a statement that Russian forces were not carrying out combat operations in the area and had not shelled the historical site.
The Ukrainian Orthodox Church said it did not have information on any casualties.
The Svyatogorsk Lavra is built into a high bank of the Seversky Donets River in eastern Ukraine’s Donetsk region, which is at the heart of a fierce battle between Russian and Ukrainian forces for control of the Donbas. Donetsk and the neighboring province of Luhansk make up the Donbas.
Valerie Hopkins contributed reporting.
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Carlotta Gall
Photographs by Finbarr O’Reilly
SIVERSK DISTRICT, Ukraine — One of the few civilians still driving on a road leading toward the battle front, Oleksandr Chaplik skidded to a stop and leaned out the car window to swap information with a villager.
He was taking supplies back to his village, one of a handful still in Ukrainian hands that lie in the path of the Russian advance.
“We are surrounded on all sides,” said Mr. Chaplik, 55, a dairy and livestock farmer. “It is the second month without light, without water, without gas, without communication, without the internet, without news. Basically, horror.”
“But people need to eat,” he said. “I am a businessman. So I am doing my job.”
Mr. Chaplik owns about 75 acres of land near the city of Sievierodonetsk, where Russian and Ukrainian troops have been battling for control in heavy street fighting in recent days. The countryside around his farm is under almost constant bombardment by Russian forces trying to encircle the easternmost Ukrainian forces and lay siege to Sievierodonetsk and Lysychansk.
The roar of multiple rocket launcher systems being fired south of the farm rattled the windows and doors of his home. “Don’t worry, those are Ukrainian,” he said as he gave a tour of his farm. “Here, thank God, the guys are holding firm.”
BELARUS
RUSSIA
Kyiv
Lviv
UKRAINE
Sievierodonetsk
Lysychansk
Dnipro
MOLDOVA
ROMANIA
Sea of
Azov
CRIMEA
100 mileS
By The New York Times
But the war has come dangerously close. Craters from bombs and artillery shells scar his fields. Leaning against the wall of one of his barns stood the casings of a dozen rockets that Mr. Chaplik had collected from around the farm. The rockets delivered cluster bombs, he said, which still littered his hayfields.
“They want to be eating grass,” he said as he walked down the stalls of his 35 dairy cows. “But I cannot let the cows loose on this grass because of these bombs, and I am scared they will fall in the bomb craters.”
Mr. Chaplik is a fraying connection to the world for his increasingly isolated village, which he asked not be named so it would not suffer retribution from Russian troops. At considerable risk to himself, he provides vital supplies and information, and keeps producing food as best he can.
Many other farmers have left the area but he said he could not. “I can’t leave the people,” he said. “If I leave, I will not be able to return to the village, I will not be able to look people in the eye.”
But as the war has crept closer, he has had to shrink his business while trying to keep the farm producing and workers fed and paid. With utilities cut off, he runs the milk machines on generators, but can only operate his refrigerators for 12 hours a day.
“We used to make nearly 100 different milk products,” he said. “I have a two-years-old Parmesan cheese. I made unique products that no one else was making, sour cream, cream, mozzarella, burrata.”
But without electricity he has had to cut down on production. There was a shortage of containers, he added. He removed two cheeses with moldy rinds from a fridge. “They are no good,” he said.
He has moved his food production operations to several different parts of the country, placing part of his dairy production in the nearby market town of Bakhmut, where he already has an organic meat and dairy shop, and relocating his meat production plants to the relatively safe cities of Dnipro and Lviv.
His family has moved, too. His wife is a teacher and two of his children are university students, so they needed to go somewhere with the internet to be able to keep working, he said. They were calling him daily, pleading with him to join them, but he said he still had work to do.
His work force has contracted, as many villagers left with their families for safer parts of the country. “I have fields and machines and diesel but I do not have the workers,” he said. But he pulled together the 10 workers who remained, so they now live and eat together.
Two teenage girls were mucking out the cow stalls. “They are the daughters of my workers. They are children, but I have no workers,” he said.
A pensioner, Lyudmila, 68, has stepped in to run his shop in the village.
“Did you get cucumbers?” she called out, as Mr. Chaplik unloaded bottled water and fresh vegetables from his van.
“Without him we would be lost,” she said. Villagers could not travel to the market, and prices there were much higher anyway, she said.
But the strain shows on Mr. Chaplik’s face. He looks like he has not slept in days. He complained of toothache and a twitch around his eye. One of the hardest things, he said, was fielding the panicked telephone calls from relatives trying to reach the villagers who have remained behind. The cellphone service in the village has been knocked out but they know that Mr. Chaplik drives into town every day to the market, where cell service continues, and they bombard him with calls.
“My nerves are cracking,” he said, as he declined another phone call. “I am working 14 to 15 hours a day. Physically I am tired.”
So now he is arranging for his son to bring in a mobile antenna, so the villagers can be in touch with their relatives.
He sees more problems on the horizon. The war has disrupted farming and food production to such an extent that people in eastern Ukraine could go hungry in coming months, he warned.
The potatoes are already planted, which will provide food for the villagers, he said, but meat and milk will become scarce.
“If I do not prepare feed for my cows they will die this winter,” he said. “I cannot cut the hay because of the cluster bombs in the fields and I need 12,000 bales of hay and I do not have the workers.”
And as he follows the progress of the war, and the steady advance of Russian troops, he said it was likely that they would seize control of the village and he would lose the farm that he built up over more than 20 years.
Separatist forces backed by Russia seized the area in 2014 but were pushed back after a few months. But this time he said he did not expect President Vladimir V. Putin to stop. The Russian leader wants to seize a swath of the country from the city of Kharkiv in the northeast to Odessa in the southwest, he said.
“He will not calm down,” he said. “He will fight for a year, two, three, until he reaches his goal.”
Mr. Chaplik has been slaughtering his pigs, so only one remains, slumbering in his pen. The newborn calves will have to be slaughtered too, he said. “It’s a shame.”
If the Russians came, he added, he would have to leave his guard dogs, six German shepherds. “I could not bear to put them down,” he said. “I will let them loose.”
If the shells came too close, he would take his workers and leave, he said. “I will start anew,” he said. “Give me a little piece of land, in Ukraine, in the United States, wherever. I can build a great business again.”
Victoria Kim
An air-launched cruise missile hit the Odesa region on Ukraine’s Black Sea coast early Saturday morning, Odesa city officials said on Telegram. The missile struck a mostly agricultural area with warehouses, injuring two people, according to the officials.
Victoria Kim
Russia’s recent use of airstrikes and artillery fire has been a factor in its limited success in Ukraine’s east, a contrast with its largely ineffective air attacks earlier in the war, the British Defense Ministry said. The Russian reliance on deep strikes has probably depleted the country’s stock of precision-guided missiles, leading to more use of unguided munitions that can cause substantial civilian casualties, the ministry said.
Victoria Kim
Ukrainian troops engaging in a block-by-block fight for the city of Sievierodonetsk, the last major pocket of Ukrainian control in Luhansk Province, have managed to push back Russian forces by 20 percent, the regional military administrator, Serhiy Haidai, said in a television interview. He had previously said that most of the industrial city had been taken over by the Russians.
Alexandra Petri
According to a report by the United Nations Development Program, the State Emergency Services of Ukraine have removed 127,393 explosive devices, with the efforts focused mostly on urban areas in the Kyiv, Chernihiv, Sumy and Zhytomyr regions. Russia’s retreat from those areas has made them more accessible for clear-up operations, the report said.
Alexandra Petri
In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine also used the 100th day of war as a way of focusing on how numbers have come to define the war: the number of those killed or wounded, or the number of attacks launched against the country. Particularly haunting is the number of children who have been killed in the war, which Mr. Zelensky said was 261 as of Friday morning, a number that could not be independently identified. “For what?" Mr. Zelensky asked. “There are no words that can answer this question.”
Alexandra Petri
Jens Stoltenberg, NATO’s secretary general, said in a Twitter message that he had met with Prime Minister Sanna Marin of Finland while the two officials were in Washington on Friday and discussed Finland’s application to NATO. Mr. Stoltenberg also said he had a “constructive phone call” with President Recep Tayyip Erdogan of Turkey about Mr. Erdogan's concerns with Sweden and Finland joining NATO.
Great to meet with Prime Minister @MarinSanna of our close partner #Finland in Washington. We discussed the need to address #Turkey's concerns & move forward with the #NATO membership application by Finland & Sweden. pic.twitter.com/wPTjhYHMLy
William P. Davis
Marriott said it was suspending operations in Russia because it had determined that restrictions set by Western governments “will make it impossible for Marriott to continue to operate or franchise hotels” there. Marriott, which said it had been operating in Russia for 25 years, joins a long list of multinational firms pulling out of the country amid increasingly severe sanctions aimed at isolating the country’s economy.
Alexandra Petri
Two Reuters journalists were injured and their driver was killed after an attack on their vehicle near the eastern city of Sievierodonetsk, which has been rocked by fierce fighting in recent days as Russian forces have encircled the city. Reuters reported that Alexander Ermochenko, a photographer, and Pavel Klimov, a cameraman, were treated at a hospital.
Farnaz Fassihi
António Guterres, secretary general of the United Nations, marked the 100th day of war in Ukraine by calling for a halt to violence, access for humanitarian aid and protection and evacuation of civilians. “Resolving this conflict will require negotiations and dialogue. The sooner the parties engage in good-faith diplomatic efforts to end this war, the better for the sake of Ukraine, Russia and the world,” said Mr. Guterres in a statement on Friday. He said the U.N. stands ready to help in those efforts.
Mitch Smith
RENO, Nev. — President Volodymyr Zelensky of Ukraine called out several American cities for having sister cities in Russia during a video address to the United States Conference of Mayors meeting on Friday.
Mr. Zelensky, who spoke to the gathering of mayors just after Vice President Kamala Harris, criticized Chicago; Jacksonville, Fla.; Portland, Ore.; San Diego and San Jose, Calif., for maintaining sister-city ties in Russia. He said those relationships should be severed.
“What do those ties give to you? Probably nothing,” Mr. Zelensky said. “But they allow Russia to say that it is not isolated.”
Chicago announced earlier this year that it was suspending, but not permanently ending, its sister-city relationship with Moscow, which had been in place since 1997. Local outlets in San Jose reported earlier this year that city leaders decided to maintain a sister-city relationship with Ekaterinburg, Russia. As of Friday, websites for the sister-city programs in Portland, San Diego and Jacksonville continued to list Russian partners.
Many American municipalities have sister-city relationships in several countries. Though the partnerships can include business and political exchanges, the relationships are largely symbolic and are sometimes administered by local nonprofit organizations.
But Mr. Zelensky, who spoke to the mayors 100 days after Russia invaded his country, said it was wrong to give Russia even the smallest bit of added credibility.
“Don’t make any excuses; don’t maintain relations with Russia,” said Mr. Zelensky, whose speech received applause from the mayors and city employees who had gathered in Reno, Nev. “And please don’t let those who became murderers call your cities their sister cities.”
Officials in Portland referred to a statement from Sister Cities International urging cities not to sever ties with their Russian partners. Officials in the other American cities that Mr. Zelensky named did not immediately respond to requests for comment.
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Alexandra Petri
The nightly address from President Volodymyr Zelensky of Ukraine on Friday was an impassioned one, reflecting on how 100 days of war has dramatically altered the country’s vocabulary, redefining or introducing new words, terms and phrases into Ukrainians’ everyday language. "One hundred days -- one hundred words," he said, as he listed the words as a way to look back at more than three months of war. Justice, heroes, reconstruction, security and liberation are among the words guiding the country forward and giving it hope, Mr. Zelensky said, including what he referred to as the three most important words underpinning their fight: “peace, victory, Ukraine.”
Alexandra Petri
Mr. Zelensky added that he hopes many words that have become common in Ukraine will one day be relegated to the past. Words such as filtration, deportation and torture. But he also used the milestone to offer inspiration. “When we hear the word ‘Patron,’ we remember the most famous sapper of Ukraine,” he said, referring to the bomb-sniffing dog he awarded with state honors last month.
Elian Peltier
DAKAR, Senegal — A meeting on Friday between the head of the African Union and President Vladimir V. Putin of Russia highlighted the acute needs each one hopes the other can fill: Africa needs food, and the Kremlin needs allies.
Russia’s blockade of Ukraine, ordinarily a major exporter of grain, has worsened food crises in Africa and the Middle East, and the African Union chief, President Macky Sall of Senegal, said the grain should be freed up.
“Our countries, although they are far from the theater, are victims of this crisis on an economic level,” Mr. Sall said at a joint news conference with Mr. Putin in the Black Sea resort of Sochi.
At the same time, Mr. Sall told Mr. Putin, whom he called his “dear friend Vladimir,” that Western sanctions on Russia had compounded Africa’s lack of access to grain — an argument Moscow has been making. Mr. Sall explicitly called for the lifting of restrictions on exports of Russian wheat and fertilizer.
Mr. Sall’s comments were something of a diplomatic victory for Mr. Putin. European leaders have accused the Russian president of creating a global food crisis by blocking wheat exports and seizing Ukrainian grain, all the while trying to blame shortages on sanctions imposed by the United States and the European Union.
Global food stocks were already low before the invasion, and the war has made the shortfall worse. African countries import more than 40 percent of their wheat from Russia and Ukraine. The United Nations says food prices worldwide are 23 percent higher than a year ago, reflecting the tight supply.
The United States and its allies have condemned the invasion of Ukraine and have cut most economic ties to Russia, leaving Moscow with fewer diplomatic and trading partners.
But Russia has longstanding ties to many African countries, some dating to its Soviet-era support for liberation struggles against colonial rulers. Mr. Putin has cultivated those relations and has so far mitigated criticism from most African countries.
Mr. Putin gathered African leaders in Sochi in 2019 and has positioned the continent as key to Russia’s interests, while France and the United States have withdrawn from involvement in some conflicts there.
With little investment, Russia has made itself a central player on the continent, becoming Africa’s largest supplier of arms, propping up authoritarian leaders and portraying itself as being on the side of African countries in their fight for more independence from the United States and its allies in Europe and Asia.
“Those friends and allies Russia needs, it can find them on the African continent, so it wants to keep such relations tight,” said Pauline Bax, an expert on Africa with the International Crisis Group.
Still, such efforts have paid off. Russia has managed to mute criticism of its invasion of Ukraine among leaders in Africa but also in Asia and Latin America.
In April, the United Nations General Assembly voted 93 to 24 to exclude Russia from the U.N. Human Rights Council. But most African nations either voted against the measure, abstained or simply did not cast a vote, including countries usually aligned with the views of Western countries, like Senegal, a regional peace broker.
Gilles Yabi, the director of the Wathi research group in Dakar, said the vote created some surprise outside Africa, revealing a perception in the United States and Europe that African countries would not act independently in the crisis.
“The ramifications of the conflict for Africa are economic,” Mr. Yabi said. “It’s legitimate that African countries look at the war according to their interests.”
Appearing with Mr. Putin on Friday, Mr. Sall claimed, erroneously, that “despite enormous pressure, the majority of African countries have avoided to condemn Russia in this situation.” At least 30 of Africa’s 54 countries have condemned the invasion in some fashion, though generally without the vehemence seen in Washington or European capitals.
Paul Stronski, a senior fellow at the Carnegie Endowment for International Peace who has studied Russia’s relations with Africa, said the United States and Europe liked to think that Russia has been isolated since it invaded Ukraine.
“Macky Sall’s visit on behalf of the African Union, the votes at the U.N., show that Russia might be isolated from America, Europe, Taiwan and Japan, but necessarily not from the rest of the world,” he said.
The African Union has vowed to remain in a neutral position in the conflict, and Mr. Sall has tried to cast himself as a potential mediator. Yet in practice, some analysts say, the African Union has showed deference to Russia.
That was evident when, after his talks with Mr. Putin, Mr. Sall was scheduled to fly back to Africa on Friday without meeting with the Ukrainian president, Volodymyr Zelensky.
In addition, Mr. Zelensky has asked for months to address the African Union, and even though Mr. Sall said this week that the Ukrainian leader could soon address the organization in a videoconference, no date has been announced.
Joseph Siegle, the director of research at the Africa Center for Strategic Studies, an arm of the Pentagon’s National Defense University, noted that Mr. Putin has tried to portray his invasion of Ukraine as an ideological battle against the West. That message has resonated across Africa, he said.
Mr. Putin has even used the looming grain shortage to cast the United States and its allies in bad light, he said. “He is twisting the narrative to suggest that the sanctions are causing the pain and price inflation for food across the globe, rather than acknowledging that the entire food crisis related to the conflict is his making,” Mr. Siegle said.
Nicole Tung
Electrical workers installing a new electricity pole near the village of Kukhari, about 58 miles northwest of Kyiv. Homes in smaller villages that were occupied by Russian forces and then retaken have received aid much more slowly than big towns. Without support from the government or organizations, a resident clears debris at his mother’s house, which was destroyed by Russian strikes.
Carlotta Gall and Matthew Mpoke Bigg
SIVERSK, Ukraine — The skies around Sievierodonetsk were heavy with smoke on Friday, with artillery fire and explosions sounding on and off throughout the day as Russian and Ukrainian forces traded blows in a fierce battle for the eastern city.
Ukrainian troops were moving heavy guns and howitzers along the roads toward the frontline, pouring men and armor into the fight as Russian artillery targeted Ukrainian guns.
Russian rockets pummeled an area near Sievierodonetsk late Friday afternoon, landing with multiple heavy explosions that were audible from a nearby village. Grad missiles streaked through the sky from Ukrainian-held territory toward Russian positions.
Russian forces have been edging ever closer to seizing Sievierodonetsk and taking total control of the Luhansk region, part of the broader area known as Donbas, in eastern Ukraine. Capturing the industrial Donbas region could give Mr. Putin a victory to herald to the Russian people.
But Ukraine on Friday was battling to hang on in Sievierodonetsk, underscoring the government’s determination to resist Russia’s onslaught until the arrival of heavier weapons from the West that could potentially help turn the war in its favor.
The head of the Ukrainian military administration in the region, Serhiy Haidai, said Friday that at least one person had been killed in Sievierodonetsk and that the battle was ongoing in the heart of the city. He said that Russian forces maintained their grip on a highway that had acted as a conduit both for people seeking to flee the city as well as for incoming supplies.
That highway runs southwest from Sievierodonetsk across the Seversky Donets River, through the adjoining city of Lysychansk and on to the city of Bakmut in Donetsk province.
Russian artillery has targeted the road, as well as several towns and villages along the route, part of Moscow’s bid to tighten its grip on Luhansk, a province where it already holds almost all of the land. Russia has massed its forces in Luhansk and Donetsk provinces in the Donbas region after failing to seize the capital, Kyiv, early in the conflict.
A British intelligence report said on Friday that Russian forces were “achieving tactical success” in Luhansk and had momentum, noting that they should be able to take full control of the province in the next two weeks. Mr. Haidai has disputed that analysis.
The United States, Britain and Germany all said this week they would supply Ukraine with missile systems that the government of President Volodymyr Zelensky had sought to offset Russia’s advantage in long-range artillery. But it is not clear when those weapons will arrive or how a possible new Ukrainian counteroffensive in the coming weeks will take shape.
Until then, Ukrainian attempts to slow Moscow’s progress in the Donbas could deplete Russia of both personnel and arms.
“Russian forces continued to make incremental, grinding, and costly progress in eastern Ukraine,” said a report by the Institute for the Study of War, a Washington-based think tank. Local residents and Ukrainian officials in the area of Sievierodonetsk said Friday that Ukrainian forces were still holding their own — even pushing back some Russian forces.
One Ukrainian reporter for Radio Liberty traveled in with the Ukrainian army across the last standing bridge into the city. Two Reuters journalists were wounded and their driver was killed after their vehicle, which had been provided by Russia-backed forces, came under fire while heading to Sievierodonetsk on a Russian-held part of road, according to the news agency.
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Ivor Prickett
Amidst stretchers, camouflage netting and bloodstained medical gear, Ukrainian soldiers were examined by medical personnel at a makeshift aid station in Bakhmut, only a few miles west of the Donetsk and Luhansk regional border, in the Donbas region of eastern Ukraine.
Andrew Higgins
Seeking to leverage a global food crisis to get relief from international sanctions, the president of Belarus, Aleksandr G. Lukashenko, said on Friday that Ukrainian grain could travel by rail through his country to ports on the Baltic Sea, but only if Belarus is allowed to use the same ports to export its own goods.
Mr. Lukashenko, a staunch ally of Moscow, made the offer in a telephone conversation with the secretary general of the United Nations, Antonio Guterres, according to Belta, the Belarusian state news agency.
Russia has blockaded Ukraine’s ports on the Black Sea, which were previously the main export route for Ukrainian grain and oilseeds. The war has left around 25 million tons of grain stranded in silos and at risk of rotting away unless it is moved soon.
U.N. officials have warned the blockade will cause rising prices and severe food shortages, particularly in Africa, where famines are possible. Moscow has said it would consider letting grain shipments through the Black Sea in return for the lifting of Western sanctions. Ukraine’s allies have been seeking alternative overland routes.
Belarus controls the railway lines that offer the most direct, cheapest and fastest route for large volumes of grain to be shipped out of Ukraine to the Lithuanian port of Klaipeda and other Baltic ports.
But getting access to those rail lines has been complicated because Belarus is allied with Russia in the current conflict. Belarus was a staging ground for Russia’s Feb. 24 invasion of Ukraine, and Mr. Lukashenko has expressed fury at Western sanctions on what had been his country’s biggest export earner, potash fertilizer.
Belarus, which is landlocked, exported nearly all its potash through the port at Klaipeda until Feb. 1, when Lithuania halted the traffic, severing a vital economic artery for Mr. Lukashenko.
Mr. Lukashenko’s offer to Mr. Guterres seems to be a gambit to restore that lifeline. Ukraine is desperate to start shipping trapped grain before this year’s harvest adds tens of millions more tons, and Kyiv has been relatively open to a deal with Mr. Lukashenko. Other countries, including Lithuania, however, are strongly opposed to cutting Belarus any slack.
Belta reported that the U.N. chief had “asked for a short pause of a few days to talk with the leadership of the countries concerned.”
France24 - World
After Queen Elizabeth, what future for the Commonwealth?
Issued on: 04/06/2022 - 11:58
Diana LIU
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As the United Kingdom celebrates Queen Elizabeth’s 70th year on the throne, many in Britain and abroad are questioning the future of the Commonwealth of Nations, a group of 54 nation-states largely comprised of former British colonies which the Queen has championed throughout her reign. What purpose does this international club of nations serve, and what may the future hold?
With roots in the British empire, the Commonwealth in its modern-day form came about in 1949 with the London Declaration establishing a precedent of member states being “free and equal”. Membership was not contingent on recognising the British monarch as the head of state. King George VI was the political association’s first head, and Elizabeth II took over in 1952 after her ascension to the throne.
Based on free and voluntary cooperation, the 54 member states make up about a quarter of the world’s population, with the vast majority being former British colonies. These member states share in the values of democracy and human rights and champion youth affairs and the environment, among other issues. They participate in a biennial Commonwealth Heads of Government meeting, over which the queen presides, and the Commonwealth Games, an international sporting event which occurs every four years.
“The Commonwealth was created as an alternative way to keep ties of voluntary friendship and mutual interest among nations linked through English language and, for the most part, relationship with Britain as former colonies,” said Cindy McCreery, historian and senior lecturer at the University of Sydney and a specialist in the history of the British Royal Family.
“One of its key achievements is keeping so many diverse states in it - Canada, the UK, Australia, India, Caribbean countries and former colonies in Africa,” McCreery added. “The Commonwealth is also remarkable in that states have left and come back - like South Africa, which left the organisation under apartheid and came back voluntarily”.
Throughout her reign, Queen Elizabeth has played a crucial role in championing the Commonwealth and maintaining its relevance.
“The Commonwealth has always been a priority to the Queen, which is a key reason as to why it still survives,” said Craig Prescott, a lecturer in UK constitutional law at Bangor University.
“She has visited countries in the Commonwealth throughout her reign until relatively recently — her last trip abroad was to Malta in 2015 for the Heads of Government meeting. She has always reminded people of the importance of the Commonwealth, in her Christmas address or in her Commonwealth Day message."
“Elizabeth has been enormously influential. She has taken a great interest in leadership in the Commonwealth Heads of Government meetings, has tried to patch up differences between leaders and keep people feeling as though it is relevant for their nation to stay in the Commonwealth”, McCreery added.
A hangover from the colonial past or a useful platform for smaller states?
Although some of the wealthier nations in the Commonwealth, such as Australia, New Zealand, and Canada, still retain the Queen as their head of state, members in the Caribbean seem keen on breaking with the royal hierarchy. Officials in at least six countries in the Caribbean have indicated they they plan on removing the monarch as their sovereign following Barbados, which became the region’s newest republic at the end of 2021.
Prince William and Kate Middleton, the Duke and Duchess of Cambridge, visited the Caribbean in March in what was widely seen as an attempt to persuade countries not to sever ties with the monarchy. Their visit was met with protests in Belize and in Jamaica, where people called for a formal apology from the royals for the enslavement of Africans and demanded reparations.
Yet, even as smaller states move to reject the monarchy as a symbol of a colonial past to which they no longer wish to be tethered, staying in the Commonwealth could be seen as a way to continue to reap certain benefits under the British crown.
“When Barbados became a republic, it no longer had the Queen as the head of state, but this didn’t change its relationship to the Commonwealth. We don’t see countries leaving the Commonwealth en masse when they become republics,” said McCreery.
“On their own, small states in the Caribbean would have very little leverage in international affairs - so the Commonwealth is the main avenue they have for getting critical mass. The organisation offers a way for smaller states to band together and potentially have more influence regarding issues like climate change. It gives them a global platform to talk about issues of concern to them, find fellow members that share similar experiences, and potentially get wealthier members like Australia to help out in a spirit of friendship,” she added.
“It is significant that 54 nations signed up for it. I think nations feel that there is something in it for them, and that it’s not just a colonial hangover.”
What future for the Commonwealth?
As the monarch celebrates her platinum jubilee, many are asking what the future of the Commonwealth will look like when its strongest champion is succeeded by Prince Charles, who is presently heir to the British throne. The Commonwealth has been criticised as being ineffective, with a poor track record of bringing about major policy changes, and many have suggested that it has perhaps run its course historically.
“The biggest open goal of the Commonwealth is tackling climate change, as many countries in the organisation are likely to suffer greatly due to its effects. The organisation could really have a role to play, for instance by supporting countries to move away from carbon to net zero emissions,” said Prescott.
“Prince Charles has always showed a strong interest in climate change, so this may make him appealing to members of the Commonwealth. But this may require rethinking the shape of the Commonwealth — its resources and capabilities. There hasn’t really been political will to scale it up. It might as well be that it has been superseded by other international organisations and alliances, like the G20”, he adds.
“I bet that Charles will be much more interventionist for issues like the environment and youth affairs,” McCreery predicted. “Charles may actually have the ability to get more done than Elizabeth, as he has significant experience working with organisations that are campaigning in these areas.”
For the historian, the Commonwealth has a future and potential that is not necessarily tied to the Queen. It is a future model of the Commonwealth that may be gathering pace. In recent days, speculation has arisen that Australia may be the next Commonwealth nation to become a republic after the new prime minister, Anthony Albanese, appointed an Assistant Minister for the Republic.
“I think that more members of the Commonwealth will become republics, but that is more linked to their constitutional relationship to Britain rather than membership in the organisation. I’m sure many states would see it as a good organisation to be a part of, even if it’s only as a backup. The Commonwealth has potential, although I am not sure if it will reach it.”
For British conservatives, further engagement with the Commonwealth could help the UK achieve Prime Minister Boris Johnson’s “Global Britain” strategy, which consists of reconnecting with “old friends and new allies” in a post-Brexit world. Yet the success of this aspect of the country's foreign policy remains to be seen.
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CARTOONING FOR PEACE
Honouring Queen Elizabeth II's monumental Platinum Jubilee
PLATINUM JUBILEE
Queen Elizabeth to miss Jubilee thanksgiving service after ‘discomfort’ at kickoff
The Debate
The longest reign: What next for the British monarchy?
New York Times - World
Tanned, Buff and Ready to Pose, Gaza Bodybuilders Feel Weight of Blockade
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Bodybuilding is popular among Palestinians living in Gaza, but travel restrictions and other obstacles as a result of the Israeli blockade make competing abroad a struggle.
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By Raja Abdulrahim
GAZA CITY — Rain, shine or war, one bodybuilder’s day begins with a cup of instant espresso coffee — no sugar or milk — and a power walk, usually along the beachfront boardwalk of Gaza City.
On a chilly spring morning, with a smattering of rain, the beach cabanas were shuttered and the boardwalk’s corn shacks closed as Suhail al-Asaad began his daily workout.
But come summer, the beach will be crowded and Mr. al-Asaad, 43, and his fellow bodybuilders will spend hours lying on the sand, tanning their skin to an inhumanly bronze shade ahead of competitions abroad.
The beach is their best option; there are no tanning salons in Gaza.
Bodybuilding is popular in the Gaza Strip among men, both young and old, and a tiny but growing number of women. They are spurred to strap on back braces and heave weights by a 50 percent unemployment rate, a lack of other recreational options and the feeling of strength it provides amid a sense of powerlessness in the besieged strip.
“The Gaza Strip is closed off, so for young men one of the few outlets they have to release their energy is bodybuilding,” said Mr. al-Asaad, who gels his hair into a wide, spiky fin, giving him the appearance of a buff shark.
In part owing to bodybuilding’s popularity, Gaza has experienced a boom in gyms. There are nearly 130 now. A decade ago there were fewer than 30.
“The sea is in front of us, but because of the occupation I can’t take a boat and go out, we have the mountains in the West Bank but I can’t reach them, we have deserts but I can’t reach them,” said Mahmoud Ammar, a trainer and judge with the Palestine Federation of Bodybuilding and Fitness. “But bodybuilding is something that’s accessible.”
But some of the factors that make the sport particularly appealing here also render it challenging for those like Mr. Asaad who want to establish a name for themselves beyond the narrow strip, which has been under a 16-year land, air and sea blockade by Israel and Egypt.
There are no sponsors. Traveling to international competitions can take days, and many countries are off limits. The food, supplements and protein powder needed to bulk up are expensive. And getting enough steroids to prepare — bodybuilders say that championships turn a blind eye to widespread steroid use — requires trusted friends willing to smuggle in a little at a time.
“In the end there is no real payoff for us, it’s just making a name for yourself and competing in the name of Palestine,” said Mr. al-Asaad as he walked with his chest out, back straight and arms swinging by his side.
At home after his morning cardio, Mr. al-Asaad carefully weighed out and made his breakfast, an oat and egg white omelet with 2 grams each of salt and cinnamon.
The eggs from the previous day’s grocery shopping, which included three kilograms of turkey breast and one kilogram of ground veal, will last him just three days. The items cost $50, nearly what the average worker in Gaza earns during three days of work. He ate the omelet with little pleasure, as his wife, Sally al-Madani, woke up their three sons.
Mr. al-Asaad has been following his strict diet since 2019 with only one cheat day every few months. Even conflict can’t upend his routine.
During the 11-day war between Hamas and Israel in May of 2021, Israeli airstrikes made it too difficult and dangerous to reach the boardwalk, so Mr. Asaad stuck to his neighborhood streets for his morning exercise. But even that was too much of a risk for Ms. Madani.
“I would say, ‘How can you?’” she said. “I’m the type that gets very scared, but he would go out and walk no matter what was happening.”
One such morning he came upon a roadblock set up by residents, who warned him that an Israeli airstrike was imminent. He thanked them, changed direction and continued his power walk.
Three months later, he was in Lebanon competing in his first international competition and won first in his size division.
Mr. Asaad prefers to compete in Lebanon where he was born and where his grandparents fled to from their ancestral village of Akka, or Acre, in what is now northern Israel during the 1948 war that led to Israel’s independence, an event Palestinians refer to as the “nakba,” or catastrophe. His family moved to Gaza when he was 17, after the signing of the Oslo accords.
In 2004 he got a job in the health ministry under the Palestinian Authority, which at the time ran Gaza. Three years later when Hamas won an election and then wrested control of Gaza from the Authority, the 70,000 or so government employees like Mr. Asaad no longer had jobs, but they still collect their salaries.
Mr. Asaad earns extra income as a trainer at a gym and by making instructional online videos, money which goes to his competition preparation, which can cost upward of $5,000 per tournament.
He is still paying off debts incurred from an international competition in November in Beirut, where he took two third-place finishes and one eighth-place.
He is now preparing for the Mister Universe (Amateur) competition in August, also in Beirut.
Once that date gets nearer, he will switch from eating lean turkey and veal to even leaner fish, as he works to get his body to no more than 5 percent body fat.
Despite Gaza’s 25-mile Mediterranean coast line, fish here is expensive because of Israel’s maritime blockade under which fishermen are only allowed to go out 12 nautical miles, severely restricting how much seafood they can catch. (While recreational boating is allowed, there are many restrictions and obstacles, many a result of the blockade, that make it largely unattainable.)
Getting championship-ready in Gaza is just part of the challenge. Getting out of the blockaded enclave presents its own obstacles, including needing to call in favors just to get on the list of people allowed to exit at the Rafah border crossing to Egypt.
Every bodybuilder has a story about a championship missed or nearly missed because of the uncertainty of the border crossing.
In 2004 Tareq Abu Aljedian was heading to a championship in Egypt but was turned away at the crossing because Israel had banned men under the age of 35 from traveling.
Months of training went to waste. It was the last time he tried to compete, overwhelmed by the obstacles.
He now heads the Palestinian bodybuilding federation and is responsible for helping get bodybuilders like Mr. al-Asaad to competitions abroad. It’s not easy.
“These we can’t get visas to, these we can’t either,” he said as he scrolled through the list of International Federation of Bodybuilding and Fitness competitions for 2022, including in Sweden, Norway and Aruba. “Anything in the European Union we don’t get visas to.”
In March, the Gazan bodybuilders were invited to the Asian Cup and Fitness Challenge, but they couldn’t accept. It was held in Iran, which has long backed Hamas.
Had they gone to that competition, it could have raised the specter that they were going for reasons other than to flex their muscles in tiny bathing suits.
“We have to make many calculations,” Mr. al-Asaad said. “We need to make sure we don’t anger any side.”
At one of Gaza’s newest gyms, many of the men lifting weights have been drawn here by Mr. al-Asaad and the reputation he has grown through his competition wins.
With the next tournament still months away, Mr. Asaad is all covered up in a long sleeve shirt. Not until he feels he’s ripped enough does he begin to show skin.
But there is a limit to just how muscular he can get in Gaza.
Playing on the TVs by the treadmills is a video of American bodybuilders working out. They appear about twice the size Mr. Asaad will be at his peak.
He glanced at the TV in between grunts and reverse crunches on the ab workout bench.
“That needs sponsors, that needs money to get that big,” he said, adding it specifically required steroids unavailable in Gaza. “We can’t even dream of looking like that.”
He paused. Then started another set.
Iyad Abuheweila contributed reporting from Gaza City.
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France24 - World
Horse race, pop concert mark third day of Queen's Jubilee celebrations
Issued on: 04/06/2022 - 12:59
NEWS WIRES
A pop concert featuring singers Alicia Keys and Diana Ross and the Epsom Derby horse race take centre stage on the third day of Britain's nationwide celebrations for Queen Elizabeth's Platinum Jubilee.
However, the 96-year-old monarch, a huge horse-racing fan and owner of many thoroughbreds, will skip the 243rd running of the Derby because of "episodic mobility problems" that also forced her to miss a thanksgiving service in her honour on Friday.
Her daughter Princess Anne, who competed in the three-day equestrian event in the 1976 Olympics, is expected to stand in for her mother. Later on Saturday, performers from around the world will entertain some 22,000 people at the "Platinum Party at the Palace", while Elizabeth's son and heir Prince Charles and grandson Prince William will speak.
The queen herself had not been expected to attend. The concert will also feature a specially recorded performance by Elton John, a performance from rock band Queen + Adam Lambert, and conclude with Diana Ross's first live appearance in Britain in 15 years.
Queen guitarist Brian May, who played the national anthem from the roof of the palace at a concert for Elizabeth's golden jubilee in 2002, said the band was happy to have been invited again. "Then there was a moment when I wondered... after Buckingham Palace roof where can you go? Well..., you will see," he said.
Another participant, veteran U.S. musician and record producer Nile Rodgers, said he had no idea what he would be playing. "I look at it like this - whatever the queen asked me to do or her representatives or whatever, I will do that," he told BBC TV.
LILIBET'S BIRTHDAY
Four days of celebrations to mark the monarch's record-breaking 70 years on the throne began with a military parade, a Royal Air Force flypast, and the lighting of beacons across Britain and the world. During Friday's National Service of Thanksgiving at St Paul's Cathedral in London, Archbishop of York Stephen Cottrell used a horse racing analogy in his sermon to pay tribute to the queen.
"Your Majesty, we are sorry that you're not here with us this morning, but we are so glad that you are still in the saddle," he said. "And we are glad that there is still more to come. So thank you for staying the course." A sideshow to the main celebrations has been Prince Harry and his American wife Meghan making their first public appearance together in Britain since quitting official duties to move to Los Angeles two years ago, during which time their relationship with other royals has become strained.
Notably on Saturday, the official Twitter accounts for the monarch, Prince Charles and Prince William all sent messages almost simultaneously to mark the first birthday of Lilibet, the couple's daughter who is named after the queen. Elizabeth had not met her great-granddaughter prior to the trip, and Buckingham Palace has not commented on newspaper reports they had now finally been introduced.
Harry and Meghan have become divisive figures, with supporters regarding them as a breath of fresh air for the tradition-bound monarchy, while critics and many newspapers pour scorn on their behaviour and commercial activities such as striking a deal with global streaming service Netflix.
"So Far Apart", the Daily Mail newspaper said on its front page about the lack of any obvious interaction between Harry and elder brother William at Friday's thanksgiving service.
(REUTERS)
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Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache
Il était une foisC’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.
Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.
Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenirCette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.
Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.
Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.
Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »
Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »
Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.
1947, un massacre colonial français à MadagascarLe 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.
Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».
C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.
Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP
Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.
Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.
Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.
Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.
Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.
En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.
madagascarIl était une foisindépendance1972 New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Thousands Swept Up as Kremlin Clamps Down on War Criticism
The arrests are a stark gauge of how the Kremlin has intensified repression of critics. At least 50 people now face years-long prison sentences.
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By Neil MacFarquhar and Alina Lobzina
Vladimir Efimov, a local politician on the Kamchatka Peninsula in Russia’s Far East, was charged with “discrediting the army” and ordered to pay a $500 fine three times in recent months over antiwar images that he displayed on social media.
When he continued, reposting battlefield pictures like the wholesale destruction of the Ukrainian port city of Mariupol under Russian bombardment, prosecutors ratcheted up the charges and accused him of a felony — punishable by up to five years in prison or stiffer fines.
“They thought that I would be afraid,” Mr. Efimov said, that the fines “would give me cold feet and make me hide away.”
Three months ago, President Vladimir V. Putin signed into law draconian measures designed to silence war critics, putting even use of the word “war” off-limits. They prompted some Russians appalled by the invasion to flee the country, forced independent news outlets to shut down, and created a climate of suspicion in which neighbor turned on neighbor.
While the laws initially led to a few, highly publicized cases, it is now becoming clear that local prosecutors nationwide are applying them with particular zeal.
At least 50 people face prison sentences of up to either 10 years or five years hard labor, or fines of as much as $77,000, for spreading “false information” about the military. More than 2,000 people have been charged with lesser infractions, according to a human rights organization that tracks cases nationwide.
The charges piling up against activists, politicians, journalists and ordinary Russians in big cities and remote towns, from Kamchatka in the Far East to Kaliningrad in the west, provide a stark gauge of how the Kremlin has intensified the repression of those who criticize the war.
“Clearly, the goal was to have a chilling effect on the public and on any critical voices against the military operation,” said Pavel Chikov, the head of the Agora Human Rights Group, which tallied the cases and has helped to defend some of the accused. “To a certain extent it was successful, because people are kind of cautious about how they express their opinions.”
The two laws address slightly different actions. The harsher one criminalized deliberately spreading “false information” about the military, interpreted as anything outside the official version of events. If the actions cause undefined “grave consequences,” the sentence goes up to 15 years imprisonment or an $80,000 fine.
The second outlawed virtually any protest or public criticism of the war as potentially “discrediting” the military, in a kind of “three strikes” law. It carries fines for the initial incidents, while repeat offenders face criminal charges that carry prison sentences of up to five years or financial penalties. To date, four criminal cases have emerged from among the 2,000 charged, but the numbers are expected to rise, Mr. Chikov said.
“If we talk about cases involving freedom of expression, I would say it is the highest number ever,” he added.
With the first criminal cases only now coming to trial, it remains unclear how harshly judges — generally prone to toe the Kremlin line — will treat defendants.
Defense lawyers are not optimistic. “I would like to hope that the courts will be just and they will listen to our arguments,” said Marina Yankina, the lawyer for a freelance journalist in southwestern Siberia whose trial started Wednesday. “But I have been working for a long time, and unfortunately it is not going to happen.”
The charges against her client, Andrei Novashov, 45, from a small city called Prokopyevsk, are a case in point. Mr. Novashov said he was surprised at being accused of spreading “false information” over five social media posts, including a repost from a well-known photojournalist about the Russian military destroying a maternity hospital in Mariupol.
Officers began breaking down his door at 6 a.m. as if he were “some drug dealer or pimp,” he said. Like most defendants, Mr. Novashov was barred by the judge from using the internet or his phone, but he was able to speak to a local podcaster.
“It is impossible to keep silent,” Mr. Novashov said, while noting ruefully that people around town had mostly reacted to his case with indifference. He added: “People have been taught that nothing is going to change, so the less you know, the better you sleep.”
In an echo of Stalinist times, the new laws have galvanized people to turn in their fellow citizens. After Aleksei Gorinov, 61, a local politician in Moscow, publicly criticized Victory Day events for children when Ukrainian children were dying, five Russians reported him to law enforcement, said his lawyer, Sergei N. Telnov.
The authorities started the case against Mr. Gorinov on April 25, took him to jail on April 27, and issued an indictment on May 1, Mr. Telnov said, adding that “it is super fast.” Mr. Gorinov was accused of spreading false information, including calling the conflict a “war,” since officially it remains a “special military operation.”
In letters to supporters from pretrial detention — where he said he initially slept on a cement floor in an overcrowded cell with suspected thieves and drug dealers from Central Asia — Mr. Gorinov wrote that Russia had reached a sad state when someone who criticized a war faced 10 years imprisonment.
Supporters on Wednesday flocked to the start of his trial, which was live-blogged by a reporter from Mediazona, a website that covers court cases. “A man is judged for his opinion,” Mr. Gorinov said, speaking from the metal courtroom cage where Russian defendants are kept. “When else will you see this?”
In one of the first sentences to be handed down, a court in the Zabaikalsky Region, near the border with China, fined the administrator of a social media channel called “I Live in Ruins” about $16,000 this week after he was accused of posting forged documents and videos that contained false information about military operations in Ukraine, according to a local website, Chita.ru.
Mr. Chikov says the new laws were modeled on those devised during the pandemic, when the government banned spreading information about Covid that it had not approved. But only nine people have been prosecuted in two years, he said.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. As airstrikes intensified in the Donbas region of eastern Ukraine, the main focus of Russia’s onslaught, street fighting raged in the contested city of Sievierodonetsk. Jens Stoltenberg, NATO’s secretary general, warned that the conflict appeared to have become a “war of attrition” and advised allies to be prepared for “the long haul.”
Grain exports. The leader of the African Union met with President Vladimir V. Putin of Russia and urged him to release much-needed grain and fertilizer stuck in Ukraine. Western leaders have accused Russia of holding up food supplies in order to weaponize them; many countries across Africa and the Middle East have been facing alarming levels of hunger and starvation as a result of the blockade.
Russian oil embargo. European Union members adopted a sixth package of economic sanctions against Russia, including a long-delayed embargo on most Russian oil. The oil ban effectively exempts Hungary, which had opposed it, from the costly step the rest of the bloc is taking to punish Russia.
It does not take much to be accused of “discrediting” the military. Russians have been prosecuted for wearing workout clothes and even nail polish in the blue and yellow colors of the Ukrainian flag, lawyers said. A lawyer in Kaliningrad defending a client faced the same charge herself after using the word “war” in her arguments.
The vague language of the laws gives prosecutors wide flexibility in bringing charges, while defense lawyers wrestle with how to respond. Defense lawyers said that investigators basically compared what the defendants said with reams of transcripts from briefings by the ministries of Defense and Foreign Affairs.
Anything not in the briefings or denied by officials is treated as a lie, said Vladimir V. Vasin, a defense lawyer. “If they write that something is green, it means that it is green, and if they write something is red, then it is red, and everything else will be untrue,” he said.
Mr. Vasin is defending Mikhail Afanasiev, the editor of an online magazine, New Focus, which covers the Republic of Khakassia in southern Siberia.
Mr. Afanasiev has been held in pretrial detention since April 14 for writing a story called “The Refuseniks” about the dreadful conditions — including a perpetually drunk commander, no food and terrible battlefield organization — that prompted 11 members of Rosgvardia, the Russian national guard, to decline to fight.
The journalist believed that he was just doing his job, Mr. Vasin said, but was charged because what he gleaned from interviews was not in the official briefings.
The swelling case list across Russia indicates that prosecutors realized that Moscow wanted results, lawyers said. “There is a feeling that there is a directive to push the cases to the court as soon as possible,” Mr. Chikov said. “Everyone immediately understood that this was of the highest political priority.”
Still, the constant flow of new cases signaled that the laws have not silenced all opposition, he added.
In Kamchatka, a sparsely populated northern Pacific peninsula, Mr. Efimov, 67, heads the local chapter of Yabloko, an ebbing opposition party.
His antiwar posts were not criticizing the military, he said, but the mass “hysteria” in support of the war. Mr. Efimov vowed to continue despite the criminal charges. “Sit there, shut up and praise the president, this is what it is about,” he said.
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L'Humanité
Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur
Il était une foisCent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.
Edgard GarciaIl aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.
En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images
Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.
Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre Janine Darcey, qui devient son épouse.
Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».
En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites.
Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.
En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images
Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.
Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.
Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.
Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.
Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.
Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.
En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho
Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.
Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : « l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…
La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.
Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.
Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.
Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.
Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité.
Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.
Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.
Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.
(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.
DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE
Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.
chanson françaiseserge reggiani France24 - World
Live: Kyiv says it has regained ground in Sievierodonetsk; Russia reports Ukrainian retreat
Issued on: 04/06/2022 - 07:31Modified: 04/06/2022 - 10:55
FRANCE 24
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Luhansk's local governor said on Saturday some progress had been made in pushing back Russian forces in the Donbas region. Meanwhile, Russian authorities reported that some Ukrainian military units were withdrawing from the strategic eastern city of Sievierodonetsk. Follow our liveblog to see the day's events unfold. All times are Paris time (GMT+2).
19:55pm: Ukrainian front-line soldiers lacking modern artillery
As Russian soldiers have retreated from Kherson, Ukrainian soldiers are holding the front lines using weaponry that is barely fit for purpose.
Despite Western arms deliveries, modern artillery is still lacking. "We lack weapons... to cover all our positions on the front line," one Ukrainian soldier told France 24.
18:58pm: Pope to meet with Ukrainian leaders to discuss possible visit
Pope Francis said on Saturday he would meet soon with Ukrainian officials to discuss the possibility of a visit to their country.
Francis disclosed the coming meeting in a question-and-answer session with children in one of the Vatican's main courtyards.
He said that he wanted to visit Ukraine but had to choose the right time.
"It is not easy to make a decision that could do more harm than good to the rest of the world. I have to find the right moment to do it," he said, according to a Vatican transcript of the event.
"Next week I will receive representatives of the Ukrainian government, who will come here to talk, to talk even about an eventual visit of mine there. We'll see what happens," Francis said.
18:24pm: Ukraine says Russian attack caused fire at famous monastery
A wooden Orthodox church on one of Ukraine's most sacred Orthodox sites was set ablaze Saturday, church authorities said, amid fierce fighting in the Donbas between Russian and Ukrainian forces.
"As a result of hostilities, a large-scale fire broke out on the territory of the All Saints Skete of the Holy Dormition Sviatogirsk Lavra," their statement said.
"The flames completely engulfed the main church of the monastery," it added.
Ukrainian Culture Minister Oleksandr Tkachenko blamed Russian forces for the blaze in a post on social media. He said about 300 displaced Ukrainians had been seeking shelter there, including 60 children.
Plumes of black smoke and flames rose from onion domes of a church structure in an unattributed picture he posted accompanying the statement.
18:22pm: Ukrainian outrage over fresh call from Macron to spare Putin humiliation
Ukrainians have responded with anger to the latest calls from French President Emmanuel Macron to find a resolution to the war in Ukraine that spares Russian President Vladimir Putin from being humiliated.
“People call [Macron] an appeaser,” said France 24’s Gulliver Cragg, reporting from Ukraine. “Most Ukrainians say they want to see Vladimir Putin put on trial for war crimes, and they absolutely want to see Russia humiliated.”
16:43pm: Russia says Ukrainian forces withdrawing from Sievierodonetsk
Russia's army said Saturday that some Ukrainian military units were withdrawing from the key city of Sievierodonetsk in eastern Ukraine.
"Some units of the Ukrainian army, having suffered critical losses during fighting for Sievierodonetsk, are pulling out towards Lysychansk," Sievierodonetsk's twin city, which sits just across a river, the defence ministry said in a statement. It added however that some Ukrainian fighters were still in the city.
14:42pm: Ukraine confirms deaths of four foreign military volunteers
Ukraine announced Saturday the deaths of four foreign military volunteers fighting Russian forces, whose invasion has spurred a wave of solidarity abroad including from experienced combat veterans.
The International Legion of Defence of Ukraine, an official volunteer brigade, announced the men from Germany, the Netherlands, Australia and France had died but did not specify when or under what circumstances.
"We lost our brothers in combat but their bravery, their memory and legacy will forever inspire us," it said in a statement.
Paris on Friday confirmed that a French volunteer fighter had been killed in combat in Ukraine, following reports that the man died in artillery fire in the Kharkiv region.
12:43pm: Russia 'throwing all its power' at Sievierodonetsk: Ukraine governor
Ukraine said Saturday that Russia was using all its available forces to capture the industrial city of Sievierodonetsk in a bid to control the entire eastern Donbas region.
"The situation in the region as a whole is extremely difficult. Fighting is now concentrated in Sievierodonetsk because, as we understand it, the Russian army is throwing all its power, all its reserves in this direction," Luhansk regional governor Sergiy Gaiday said in an interview posted on his official social media.
10:39am: Russia blowing up bridges in Sievierodonetsk to thwart Ukrainian reinforcements
Russian forces are blowing up bridges across the Seversky Donets river to prevent Ukraine bringing in military reinforcements and delivering aid to civilians in the town of Sievierodonetsk, the governor of the Luhansk region said on Saturday.
In a TV broadcast, Serhiy Gaidai said the Ukrainian military continued to hold its positions inside Sievierodonetsk and was pushing back Russian forces in several locations.
9:42am: Another ship meant to take metal to Russia arrives in Mariupol
A ship sent to load metal and ship it to Russia has entered the Ukrainian port of Mariupol, TASS news agency reported on Saturday, the second vessel to arrive in the southeastern city since Russia completed its capture last month.
"The ship has arrived and is in the port," TASS cited a port authority representative as saying, adding that it was to be loaded with metal. Earlier this week, a ship left Mariupol for Russia with a cargo of metal. Ukraine said the shipment from the port, whose capture gave Moscow an overland bridge linking mainland Russia and pro-Russian separatist territory to annexed Crimea, amounted to looting.
9:22am: NATO chief speaks with Erdogan about Finland, Sweden joining
NATO Secretary-General Jens Stoltenberg has met with Finland’s prime minister and spoken to Turkey’s president as he seeks to overcome Turkish resistance to Finland and Sweden joining the alliance.
Stoltenberg, who visited Washington this week, tweeted late Friday that he met with Finnish Prime Minister Sanna Marin while there and discussed “the need to address Turkey’s concerns and move forward” with the Finnish and Swedish membership applications. Russia’s war in Ukraine pushed the Nordic countries to apply to join NATO, but Turkish President Recep Tayyip Erdogan accuses Sweden and Finland of supporting Kurdish militants deemed by Turkey to be "terrorists".
9:20am: Russian air activity remains high over Donbas, says UK military intelligence
Britain's defence ministry said on Saturday that Russian air activity remains high over Ukraine's Donbas region with Russian aircraft carrying out strikes using both guided and unguided munitions. "The increased use of unguided munitions has led to the widespread destruction of built-up areas in the Donbas and has almost certainly caused substantial collateral damage and civilian casualties," the ministry said in a tweet. It said Russia increased its use of tactical air to support its creeping advance, combining air strikes and massed artillery attacks to bring its firepower to bear as its operational focus has switched to the Donbas.
Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 4 June 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/0aOZJCGvVJ🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/3W92EWHUmh
June 4, 20229:00am: Gazprom's gas exports to Europe via Ukraine remain steady
Russian gas producer Gazprom said its supply of gas to Europe through Ukraine via the Sudzha entry point was seen at 41.9 million cubic metres (mcm) on Saturday versus 42.1 mcm on Friday. An application to supply gas via another major entry point, Sokhranovka, was rejected by Ukraine, Gazprom said.
7:54am: Ukraine's intelligence in communication with captured Azovstal fighters
Ukraine's intelligence services are in communication with the captured Azovstal steelworks fighters and Kyiv is doing all it can to ensure their release, Ukrainian Interior Minister Denys Monastyrskiy said late on Friday. Uncertainty has surrounded the fate of hundreds of fighters taken into Russian custody in mid-May after being ordered to stand down. "It is through them (intelligence services) that we are learning about the conditions of the detention, nutrition and the possibility of their release," Monastyrskiy said on Ukrainian television.
"We all know that they will all be here, in Kyiv, and we are doing everything possible to do so." Russia said in May that almost 2,000 Ukrainians had surrendered after making a last stand in the ruins of Mariupol, where they had held out for weeks in bunkers and tunnels beneath the vast Azovstal steelworks. Kyiv wants the fighters returned in a prisoner swap. Some senior Russian lawmakers have demanded that some of the soldiers be put on trial. The Kremlin has said the fighters who surrendered will be treated according to international standards.
6:53am: Japan's Kishida may join NATO summit to discuss Ukraine crisis
Japanese Prime Minister Fumio Kishida is leaning toward attending a summit of leaders from the North Atlantic Treaty Organization (NATO) in late June to spur coordination with the West over Russia's invasion of Ukraine, Kyodo News reported, citing unnamed government sources.
The move would mark an unusually aggressive stance for a Japanese leader although Kishida has repeatedly condemned Russia over what he has described as a "war crime" against Ukraine.
6:00am: Ukraine claims Russian forces pushed back in east in fierce fighting
Russian artillery slammed Ukraine's eastern Donbas region with fierce fighting over the city of Sievierodonetsk, but the local governor said there was some progress in pushing back invading forces. "They (Russians) didn't seize it fully," Lugansk regional governor Sergiy Gaiday said Friday, saying the invading forces had been pushed back "20 percent". "As soon as we get a big amount of Western long-range weapons, we will push their artillery back... and then Russian infantry will run."
Ukrainian troops were still holding an industrial zone in Sievierodonetsk, Gaiday had said, a scenario reminiscent of Mariupol, where a steelworks was the port city's last holdout. The situation in Lysychansk, Sievierodonetsk's twin city, which sits just across a river, looked increasingly dire. About 60 percent of infrastructure and housing had been destroyed, while internet, mobile networks and gas services had been knocked out, said its mayor Oleksandr Zaika.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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L'Humanité
Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move
Il était une foisEn 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.
Michel MullerPhiladelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».
Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.
1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jourDans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.
VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ansC’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».
Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».
Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».
Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.
Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.
Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.
Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.
C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.
Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.
Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.
Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.
Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.
Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.
Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.
Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».
Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.
En savoir plus
Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.
communautésblack panthersMoveÉtats-Unis BBC
England v New Zealand: Joe Root & Ben Stokes give home side hope
Last updated on 32 minutes ago32 minutes ago.From the section Cricketcomments143
Joe Root and Ben Stokes gave England huge hope of a stunning victory on a gripping third day of the first Test against New Zealand at Lord's.
Chasing a challenging 277, England reached 216-5, needing another 61 runs. Though captain Stokes was out for 54, former skipper Root remains on 77, having added 57 with Ben Foakes.
The fifth-wicket pair dragged the home side from 69-4 and England would have been 76-5 had Colin de Grandhomme not overstepped in bowling Stokes when he had only one.
The Stokes-Root partnership added 90 and was only ended by Stokes trying a needless uppercut that gave impressive pace bowler Kyle Jamieson a fourth wicket.
England's turnaround began in the morning session, when they took three wickets in three balls to spark a New Zealand collapse of 6-34.
Daryl Mitchell completed a century, but after he was out for 108 and Tom Blundell for 96, the Black Caps were dismissed for 285.
Then came the ups and downs of the England chase, leaving the prospect of a grandstand conclusion on the fourth morning.
This was a fascinating, fluctuating day of Test cricket, one on which each side enjoyed periods of momentum and ultimately ended with the match balanced on a knife-edge.
The Stuart Broad over in which England claimed the triple strike was electric, the hosts' top-order collapse depressingly familiar, and the Root-Stokes fightback filled with tension.
In the case of Stokes, the captain evoked memories of the 2019 World Cup final, when he hauled England to a famous victory on this ground against the same opponents.
Stokes' reprieve was a huge moment, a present on his 31st birthday. It was part of a miserable day for De Grandhomme, who was run out from the only ball he faced, took the wicket off a no-ball then hobbled out of the game with a heal strain.
If Stokes had remained, England would have started the fourth day as overwhelming favourites and probably much closer to victory, but New Zealand will return knowing they need only one wicket to expose a lengthy tail.
A second new ball is still 15 overs away, yet England are likely to have to come through that challenge if they are to win.
After England lost four wickets for 38 runs, it would have taken the most optimistic supporter to believe they would not lose inside three days, let alone end Saturday possessing such a chance of winning.
With Jamieson causing havoc, Alex Lees shouldered arms to one that kissed off stump, Zak Crawley offered his trademark edge and Jonny Bairstow was bowled playing a booming drive. In between, Ollie Pope was twisted inside out in being bowled by Trent Boult.
Even skipper Stokes looked skittish, often dancing down the pitch, just as he did when was bowled off the De Grandhomme no-ball.
In among the chaos, Root was a reassuring presence, the former captain closing in on 10,000 Test runs with flicks, punches and busy running.
As Stokes settled, he launched spinner Ajaz Patel over mid-wicket with three thrilling sweeps for six. Just as England were getting on top, Stokes looked for an ambitious ramp and gloved Jamieson behind.
Though Foakes only moved to nine, he offered determined support to Root, who sensed a weariness in a New Zealand attack missing De Grandhomme and accelerated late in the day.
To have any hope of winning this match, England had to utilise the second new ball to restrict New Zealand's second innings, which began Saturday on 236-4.
Mitchell moved from 97 to 100 from the first ball he faced, only to edge Broad and become the first of the three wickets to fall in as many balls.
With Broad revving up the crowd, De Grandhomme was distracted by an lbw appeal and was run out by Pope's direct hit from fourth slip, then Jamieson was bowled off his pad.
After watching the chaos from the other end, Blundell got trapped leg before by one that James Anderson got to nip back.
When Tim Southee slashed to slip for Matt Parkinson's first Test wicket, England had taken the last six New Zealand wickets in the space of eight overs.
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Hong Kong stifles memories of Tiananmen Square on anniversary
Issued on: 04/06/2022 - 10:54
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FRANCE 24
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Hong Kong authorities on Saturday strove to stop any public commemoration of the 33rd anniversary of the Tiananmen crackdown, with police warning that gatherings could break the law as Beijing vies to remove all reminders of the events of June 4.
On that day in 1989, the government sent troops and tanks to break up peaceful protests, crushing a weeks-long wave of demonstrations calling for political change and curbs on official corruption. Hundreds, by some estimates more than 1,000, were killed in the crackdown.
Discussion of what happened is highly sensitive to China's communist leadership, and is all but forbidden on the mainland. Semi-autonomous Hong Kong had been the one place in China where large-scale remembrance was still tolerated, until two years ago when Beijing imposed a national security law to snuff out dissent after huge pro-democracy protests in 2019.
Authorities warned the public on Friday that "participating in an unauthorised assembly" risked a maximum penalty of five years' imprisonment. They also closed large parts of Victoria Park, once the site of packed annual candlelight vigils attended by tens of thousands.
One woman told AFP she had lit a candle at home instead and placed a replica of the Goddess of Democracy statue, the original of which stood in Tiananmen Square in 1989, on her windowsill. "For me and many Hong Kongers of my generation, June 4 was our political enlightenment," said the 49-year-old public relations professional, who used to volunteer for the vigil's organisers. On Saturday, she said she would walk around the city wearing a t-shirt with June 4 numerals as a more "subtle" form of commemoration, given the legal risks.
Heightened security
China has gone to exhaustive lengths to erase the crackdown from collective memory, omitting it from history textbooks and scrubbing references to it from the Chinese internet and social media platforms. On Saturday, authorities in Beijing had set up facial recognition devices at roads leading to Tiananmen Square and stopped passersby to check their identification.
The security presence in the area was noticeably bulked up, with two to three times the regular number of officers visible. In Hong Kong too, the area around Victoria Park was heavily policed, with long lines of security vehicles parked next to it. On Friday night, in the nearby bustling Causeway Bay shopping district, a performance artist who whittled a potato into the shape of a candle and held a lighter to it was surrounded by more than a dozen officers and taken away in a police van, an AFP reporter saw.
Police later said they had arrested a 31-year-old woman for "disorderly conduct in a public place". "The government is so scared of any possible assembly," said Dorothy, a 32-year-old coach who spoke to AFP near the park on Saturday morning. She said she had not been a regular attendee at the vigils, but that it was "a great loss for the society". "The most profound impact is on the younger generations as the vigil used to be a window to let them know that such an appalling incident took place in China," she added.
'Memories systematically erased'
In a period of months, decades of commemorations have been wiped from Hong Kong. Since last September, the vigil's leaders have been arrested and charged with subversion, their June 4 museum has been closed, statues have been removed, and memorial church services cancelled. Commemoration events in Macau were also cancelled this year.
US Secretary of State Antony Blinken on Saturday released a statement pledging to continue to "honour and remember those who stood up for human rights and fundamental freedoms". "While many are no longer able to speak up themselves, we and many around the world continue to stand up on their behalf and support their peaceful efforts to promote democracy and the rights of individuals," he said, specifically mentioning the situation in Hong Kong.
Multiple Western Consulate Generals in Hong Kong on Saturday posted Tiananmen tributes on social media as well. "The collective memories of June 4 in Hong Kong are being systematically erased," said Taiwanese President Tsai Ing-wen in a statement. "But we believe that such coarse and unreasonable measures cannot wipe away people's memories."
Vigils will be held globally, with rights group Amnesty International coordinating candlelit ones in 20 cities "to demand justice and show solidarity for Hong Kong". At Victoria Park on Saturday morning, photographer Kityee was confident that people would not forget the events of 1989. "I think most people will not insist on coming here in defiance," she said. "But they will find their own ways of commemoration."
(AFP)
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Pro-Beijing committee picks John Lee as Hong Kong's next leader
Hong Kong leader Carrie Lam says she will not seek a second term
China to install former security chief John Lee as Hong Kong leader
France24 - Monde
Les géants de la Seine
Publié le : 03/06/2022 - 12:01
FRANCE 24
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Le port de Rouen accueille parmi les plus gros cargos du monde. Mais pour arriver jusque-là, il faut guider les géants des mers sur les 80 kilomètres de l'estuaire de la Seine. Une navigation sur le fleuve très risquée et inadaptée pour ces énormes bateaux. Pour les guider, le port dispose de pilotes spécialisés qui rejoignent les bateaux en mer et les emmènent jusqu'au port
Paris-2024 : une cérémonie d'ouverture inédite et grandiose sur la Seine
L'orque malade prise au piège dans la Seine est morte
ELEMENT TERRE
Fleuves : un transport plus écolo ?
France24 - Monde
Le Paris des arts des artistes ukrainiens
Publié le : 03/06/2022 - 16:03Modifié le : 03/06/2022 - 16:05
Valérie FAYOLLE
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Cette semaine, nous consacrons une émission spéciale aux artistes ukrainiens qui ont trouvé refuge à Paris. Nous recevons Olga Dubynska, pianiste et cheffe de chant à l'Opéra de Paris. Elle est arrivée en France en 2014, après la révolution du Maïdan. Avec elle, nous assisterons à une répétition du ballet de Kiev, en résidence au théâtre du Châtelet depuis l'invasion russe en Ukraine.
Nous irons aussi à la rencontre du jeune chanteur baryton Igor Mostovoi, originaire de la ville sinistrée de Marioupol. Exilé en France depuis avril 2022, il prône la musique à la place des armes pour défendre la cause de son pays.
Une émission préparée par Valérie Fayolle, Pauline Heilmann et Stéphanie Cheval.
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Législatives : vers une abstention de tous les records
A chaque élection, le même refrain revient – chaque fois un peu plus fort. Plus le scrutin se rapproche, plus l’angoisse d’une abstention record monte. Les élections législatives des 12 et 19 juin risquent de ne pas échapper à cette règle. Selon une enquête OpinionWay reprise par Le Parisien, samedi 4 juin, seuls 51% des Français sondés déclarent s’intéresser au scrutin. En 2017, ils étaient 61% – soit une chute de dix points en un mandat.
Plus inquiétant encore, une autre enquête menée par l’Ifop dévoile que 52% des Français ont déjà acté qu’ils n’iront pas voter le 12 juin prochain, lors du premier tour. Un taux à peu près équivalent à celui constaté en 2017, puisque 51,3% des Français ne s’étaient pas rendus dans les bureaux de vote.
Intérêt anesthésié
« On a une tendance à la montée de l’abstention. C’est un reflet de la crise de confiance actuelle des électeurs envers la politique », explique Pascal Perrineau, politologue et professeur à Sciences-po, au Parisien. Le contexte joue également : la réélection d’Emmanuel Macron semble anesthésier l’intérêt des Français. « Au sein de la majorité, il y a peut-être le sentiment que faire des législatives un non-enjeu peut être une stratégie positive », analyse Mathieu Galard, directeur de rechercher pour l’institut de sondage Ipsos.
Une démobilisation qui touche surtout les militants déçus par les résultats de l’élection présidentielle : « Certains Français sont déçus des résultats de l’élection présidentielle. Quand vous avez voté Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon il y a deux mois, vous ne vous déplacez pas pour les législatives ». « Les Français se disent que la messe est dite et que ça ne sert à rien de se déplacer », abonde Pascal Perrineau, mais s’ « il devrait y avoir un petit effet Nupes ».
New York Times - World
U.K.’s ‘Brightest and Best’ Visa Leaves Out Africa, India and Latin America
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Under the new program, graduates of top-ranked global colleges can move to Britain for two years, even without a job offer. But critics say the plan nurtures global inequalities.
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By Emma Bubola
LONDON — When Britain started a program this week offering a two-year visa to graduates from some top global universities, Nikhil Mane, an Indian computer science student at New York University, welcomed the news.
“I was happy,” said Mr. Mane, 23, whose university was on the list. “It’s a good way to pursue our dreams.”
More than 5,000 miles away, Adeola Adepoju, 22, a biochemistry student at Olabisi Onabanjo University in Nigeria, also read the announcement with great interest. But he had the opposite reaction.
“I couldn’t believe my eyes,” Mr. Adepoju said. “No university from the third world is ranked.”
Britain’s “High Potential Individual” visa program allows graduates from 37 top-rated world universities in Australia, Canada, China, Europe, Hong Kong, Japan, Singapore and the United States to come to the country for two years even if they do not have a job offer.
A majority of universities on the list are in the United States, including Harvard University, the Massachusetts Institute of Technology and the University of California, San Diego.
The government said the plan would attract the world’s “brightest and best” and benefit the British economy. Critics, however, say the plan nurtures global inequalities and discriminates against most developing countries.
The purpose of the policy is to create “a highly desirable and able pool of mobile talent from which U.K. employers can recruit” and drive economic growth and technological advances, the government said in its announcement. It did not put a cap on the number of applicants who would be accepted, and said that graduates with Ph.D.s would be allowed to stay for three years.
“We want the businesses of tomorrow to be built here today,” Rishi Sunak, the British chancellor of the Exchequer, said in a statement. “Come and join in!”
The program is in line with Britain’s post-Brexit visa policy, which has made entry easier for high-skilled workers and harder for those considered low-skilled ones, as well as asylum seekers. Visa pathways include a skilled worker visa for people who have received a job offer in Britain, a visa for people considered a “leader or potential leader” in certain fields, and a program to allow international students who graduated from British universities to stay for at least two years.
Recent Issues on America’s College Campuses
Mr. Mane, the New York University student, said that after he graduates with a master’s degree, he will be allowed to stay in the United States for three years. After that, his prospects of getting another visa are uncertain.
The opportunity to go to Britain “opens more options,” he said.
The new British visa has been praised in some academic circles in the United States as one to emulate. But many academics, students and politicians in Britain, Africa and India have spoken out against it, saying that the universities that students attend are largely influenced by their social and geographical circumstances, and that the new scheme rewards those who are already more privileged.
“I would not be eligible,” said Deepti Gurdasani, a clinical epidemiologist and a senior lecturer in machine learning at Queen Mary University of London, who went to a university in India that is not on the list. “It is very hurtful to find that you’re devalued and that people within your community are devalued because of arbitrary thresholds.”
Dr. Gurdasani said that as a student, she got one of seven spots to study medicine at Christian Medical College in Vellore, India, for which thousands of students competed. There, she received what she said was rigorous training, seeing patients with very complex illnesses, including infectious diseases, and building expertise that she then brought to Britain.
“We’ve seen the lack of this in the U.K. during the Covid pandemic,” she said. “It’s very, very shocking to see that after that we are seeing the same sort of names, the same universities pop up, which will favor obviously a particular kind of privileged white person.”
Madeleine Sumption, the director of the University of Oxford’s Migration Observatory, which tracks immigration patterns, said the new policy was an innovative idea, but with drawbacks.
“How do you decide who the highly skilled people are?” she asked, adding that the current policy would admit someone who just scraped through Harvard but not the highest achieving students at a top Indian university.
Introducing other criteria for assessing applicants, such as grades, would be fair, she said, but much harder to enforce. “It’s very convenient for the government to just have an institution be on the list or not.”
Britain’s Home Office said the list had been compiled from leading global university ranking lists, and that new international institutions could move up the ranks and later join the list.
However, university rankings are widely criticized in many quarters, with critics saying they often fail to grasp the quality of teaching and often overemphasize research over instruction.
Phil Baty, who is responsible for developing the methodology of the Times Higher Education World University Rankings, which is among those the British government used, said in a post on LinkedIn that “this isn’t what we had in mind when creating the rankings.”
Zubaida Haque, the executive director of Equality Trust, a British charity, said that in offering the new visa, the British government failed to grasp that race, class and financial barriers prevented many deserving students from reaching top universities.
A 2017 study of Ivy League colleges, as well as institutions like the University of Chicago, Stanford, MIT and Duke, most of which are on the British visa list, showed that more students came from families in the top 1 percent of income distribution in the United States than the bottom half.
“This scheme shows that the government does not understand the systemic racial and class inequality in this country and they clearly do not understand it anywhere else,” Ms. Haque said. “It’s an elitist visa scheme.”
She added that the program gave an unfair advantage to those who needed it the least. “There is likely to be a good pipeline for these graduates anyway,” she said.
Christopher Trisos, a senior researcher at the African Climate and Development Initiative at the University of Cape Town, said that the program was also detrimental to Britain itself.
“If U.K. businesses and governments want to play a role in addressing the biggest challenges of this century — energy access, fighting climate change and pandemics — they need to be including skills and knowledge from developing countries,” he said.
Mr. Adepoju, the student from Nigeria, said he hoped to become a researcher in molecular oncology.
“I might not get a degree in the 50 top universities but I have high potential and I want to achieve great things,” he said. But, he added, “It’s their loss, not mine.”
Elian Peltier contributed reporting from Dakar, Senegal.
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France24 - Monde
#MeToo : la France se réveille-t-elle ?
Publié le : 03/06/2022 - 14:36
Virginie HERZ
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En France, le mouvement #MeToo commence à se structurer dans les médias, la politique et le monde du théâtre avec des collectifs de victimes présumées. C'est une étape indispensable pour celles qui brisent le silence autour des violences sexuelles et sont souvent accusées de diffamation par les hommes de pouvoir qu'elles mettent en cause. À l'origine du mouvement #MeToo Theâtre, Marie Coquille Chambel nous explique ses deux ans de procédures judiciaires contre un acteur de la Comédie Française.
À voir aussi dans notre émission : un portrait de la batteuse Viola Smith, pionnière du jazz et longtemps oubliée de l'Histoire de la musique.
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Second Day of Platinum Jubilee Celebrated Queen Elizabeth in Her Absence
After making three public appearances at the start of her Platinum Jubilee festivities, Queen Elizabeth II skipped Friday’s event, where Prince Harry and his wife, Meghan, were among the crowd.
Read our latest coverage of Queen Elizabeth’s Platinum Jubilee celebrations.
Here’s what you need to know:
The service at St. Paul’s Cathedral is the highlight of Friday’s jubilee events.
In the choreography of royal events, Harry and Meghan’s presence is notable.
Harry and Meghan look the part of royals, but with a rebellious twist.
‘End of an era’: Britons reflect on the queen, and what might come next.
In pictures: Queen Elizabeth’s seven decades as monarch.
Will shifts in Australia and New Zealand lead to a ‘divorce’ from the monarchy?
Canadians still admire the queen, but most want to see the monarchy come to an end.
LONDON — With fanfares, pageantry and the ceremonial precision at which Britain excels, Queen Elizabeth II’s seven decades as monarch were celebrated in her absence on Friday at a religious service that saw a rare, carefully choreographed appearance for Prince Harry and his wife, Meghan, alongside other members of the royal family.
After three appearances on Thursday at the start of her Platinum Jubilee celebrations, Queen Elizabeth did not feel well enough to attend a service of thanksgiving at St. Paul’s Cathedral, an event that united the elite of the British establishment in paying tribute to the longest-reigning sovereign in the country’s history.
Britain’s embattled prime minister, Boris Johnson, read from the New Testament at the service. And although the jubilee celebrations were a brief respite for him from political pressures, he was reminded of them upon his arrival at St. Paul’s when some bystanders booed him as he entered. Speculation is growing that the prime minister, who was fined by the police for attending a party at Downing Street that violated pandemic lockdown rules, will face a no-confidence vote in the coming weeks.
Prince Harry and Meghan, however, were cheered when they arrived. Their entrance was carefully managed to ensure that it came before that of Harry’s father, Prince Charles, and of his brother, Prince William, who were then seated some distance away and at the front of the cathedral.
Prince Harry gave up his royal duties in 2020, when he and Meghan left the country for Southern California. In an interview last year with Oprah Winfrey, Harry described his father and brother as being trapped in their roles, and relations have appeared frosty since.
Yet despite being relegated to the second tier of royalty in the seating plan on Friday, Harry and Meghan were allowed to proceed down the aisle of the cathedral, prompting many necks to crane among the specially invited congregation of about 400 people.
Royal watchers interpreted that as a sign of the queen’s determination to involve her grandson in the jubilee celebrations, and not to exclude him and Meghan from the extended family. Inside the cathedral, the television cameras did not capture any images of interaction between Prince Harry and his brother or father.
With the archbishop of Canterbury, Justin Welby, unable to attend because of illness, the task of delivering the sermon fell to the archbishop of York, Stephen Cottrell. He directed part of it to the queen, who was believed to be watching on television.
Referring to her well-known love of horse racing, the archbishop thanked the monarch for “staying the course,” noting that “race of life” was more like a long-distance course than a sprint. “Your Majesty, we are sorry that you are not here with us this morning, but we are so glad that you are still in the saddle,” he said, adding: “We are glad that there is still more to come.”
Aside from the queen, there was one other significant absentee: Prince Andrew, who — scarred by his association with Jeffrey Epstein, the financier and convicted sex offender — has been sent into a form of internal exile. Andrew had planned to attend, but Buckingham Palace said on Thursday that he had tested positive for the coronavirus and would miss the event.
The service of thanksgiving on Friday was intended to exemplify the queen’s special role in British life as both head of state and head of the Church of England. Also invited were diplomats, charity workers and leading politicians.
In addition to Mr. Johnson, his living predecessors — John Major, Tony Blair, Gordon Brown, David Cameron and Theresa May — attended along with their spouses. Keir Starmer, the leader of the opposition Labour Party, was also present, as was London’s mayor, Sadiq Khan.
After an hourlong service, guests were invited to a reception behind closed doors at London’s Guildhall, where, according to the BBC, they were served smoked Norfolk duck breast, smoked salmon, beetroot shortbread and clotted-cream vanilla ice cream.
— Stephen Castle
LONDON — The most eagerly anticipated guests at Friday’s thanksgiving service arrived well before the senior members of the royal family. Prince Harry and his wife, Meghan, walked into St. Paul’s Cathedral shortly after 11 a.m., turning every head in the vaulting nave as the couple walked, hand in hand, to their seats.
In the meticulous choreography of royal ceremonies, there was nothing accidental about their highly visible arrival. The couple, also known as the Duke and Duchess of Sussex, were given their own moment, drawing a loud cheer from the crowd gathered outside St. Paul’s and the rapt attention of everyone seated inside.
It was the first official royal outing for Harry and Meghan since early March 2020, when they attended a service for the British Commonwealth at Westminster Abbey, shortly before decamping Britain for Canada, and later, Southern California. That service was memorable for the palpably chilly atmosphere between Harry; his brother, Prince William; and their father, Prince Charles. The three barely acknowledged one another.
Harry and Meghan no longer have a formal role as senior royals, a diminished status evident in the very different entrances made by Charles and William after the couple had taken their seats.
As the two princes made their formal entrance at St. Paul’s, proceeding through the nave with their wives, BBC’s cameras did not capture any interaction between them and Harry or Meghan. The Duke and Duchess of Sussex were seated a couple of rows behind the senior family members.
— Mark Landler
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Perhaps the most striking thing about the appearance of Prince Harry and Meghan at St. Paul’s Cathedral on Friday was how unstriking it was. At least at first.
From Meghan’s tilted white hat to her neat cream trench dress and pumps to Harry’s morning coat, royal dress protocol was entirely obeyed. It wasn’t exactly an olive branch to the royal family, but it also wasn’t that far off. It almost looked as if their time in California had never happened.
“Looked” being, of course, the operative word because Meghan, the Duchess of Sussex, had actually done something fairly radical.
On the surface, the visuals were entirely of a piece with the subsequent appearance of Prince William and Catherine, Duchess of Cambridge — the prince in the morning dress uniform of the royal family and Catherine in a butter yellow coatdress, a tilted Phillip Treacy hat, a trio of roses tucked under the brim on one side, and her hair, like Meghan’s, in a low bun.
Both women seemed to have taken a fashion lesson from the queen, adopting her favored style of all-in-one-shade dressing, this time in the light tones of a fresh start, and peace (or at least détente). Familial, and otherwise.
But while Catherine’s dress had been made by Emilia Wickstead, a young British designer, and thus served as a predictable moment of national fashion diplomacy, Meghan’s coat — as well as the skirt and shirt beneath it, the gloves, shoes and hat — came from Dior haute couture.
Given the royal family’s longstanding and accepted role in supporting British design by wearing British designers — especially during the most-watched public moments of their lives — Meghan’s decision to eschew a local brand for a storied French name was, sartorially speaking, an unmistakable declaration of independence.
Like Diana, Princess of Wales, who seemed to revel in European luxury fashion after her divorce from Prince Charles, Meghan is now free to wear what she wants. And given all that has gone on, her willingness to toe the royal family line may extend only so far.
— Vanessa Friedman
London’s streets were crowded with visitors and locals enjoying the summer sunshine and a precious few days off to honor Queen Elizabeth II on Friday afternoon, the second of a four-day Platinum Jubilee celebrating her 70 years on the throne.
And in Hyde Park, some also reflected on the past and future of a royal household that has been embodied for seven decades by one woman.
“She has always done her duty, she has always tried to do her best for Great Britain and she has been such a stable figure throughout,” said Marina Burns, 60, who had traveled to London from Oxfordshire to meet her daughter for the celebrations.
How such sentiment will carry over when the queen’s successor, Prince Charles, eventually assumes the throne is an open question.
“Prince Charles, I am sure, is a nice enough gentleman, but it doesn’t have the same feeling,” Ms. Burns said.
Like some other Britons, Ms. Burns is looking to a younger generation of the royal family, and said she felt that Prince William — who is next in line to the throne after Charles — and his wife, Catherine, Duchess of Cambridge, might be more likely to inspire devotion in the way that Queen Elizabeth, 96, has.
“But I do think it feels like the end of an era of the old kings and queens of Europe when she goes,” Ms. Burns said.
Catherine Cooke, 48, and her daughter Lissy, 9, were eating cupcakes on a park bench and talking about the sights they had seen during a two-day visit to the city from their home in North Hampton for the jubilee.
Ms. Cooke came to London 20 years ago for the queen’s Golden Jubilee with her eldest son when he was a newborn, then came 10 years ago with her middle daughter, and now had Lissy by her side. In some ways, she said, it felt like a time of transition for both the nation and herself.
“I have a great respect for the queen — she’s so elegant, so unifying, such a lady,” Ms. Cooke said. “The rest of the family, not so much.”
Ms. Cooke wondered whether William would be a more suitable sovereign than Charles, his father. The nation, she said, needed someone “a bit more in touch, and perhaps he can be that.”
Greg Phelps, 53, from the United States, and Erwin Kunnen, 60, from the Netherlands, seemed to have picked up on the same idea while visiting London for the jubilee.
Referring to the queen, Mr. Phelps said, “Once she passes, how does that change the monarchy?”
Mr. Phelps and Mr. Kunnen both questioned whether Prince Charles would have the same unifying effect as his mother.
“If you want the monarchy to be relevant again, is he going to be a bit too old?” Mr. Phelps said. “Will a younger generation go, ‘I don’t relate to this guy?’”
“But as an American,” he concluded with a laugh, “it’s not my problem.”
— Megan Specia
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Queen Elizabeth II’s Platinum Jubilee, celebrating her 70 years on the British throne, is above all a tribute to one of history’s great acts of constancy.
Her reign has spanned virtually the entire post-World War II era, making her a witness to cultural upheavals from the Beatles to Brexit, technological advances from wireless radio to Zoom, and political leaders from Winston Churchill to Boris Johnson.
From the sepia-tinted pictures of her coronation in 1953 to her emotional televised address to a nation in the grip of the pandemic in 2020, the queen has been an abiding presence in British life for as long as most Britons have been alive.
Her triumphs — history-making visits to South Africa and Ireland — have lifted the country. Her sorrows — the fraught days after the death of Diana, Princess of Wales, in a Paris car crash, or the Covid-enforced isolation of her grieving for her deceased husband, Prince Philip — have become the nation’s sorrows.
Perhaps no living person has met so many famous people, a gallery of heroes and villains ranging from Nelson Mandela to Vladimir V. Putin. But it is her countless meetings with ordinary people that have left perhaps the most lasting imprint of the longest serving British monarch in history.
— Mark Landler
In some countries in the Commonwealth, the global group of former British colonies, the debate over whether to sever ties with Britain’s royal family has been fierce. In 2020, Barbados decided to remove the queen as its head of state and become a republic, and other Caribbean countries may follow.
Yet in Australia and New Zealand — both of which Britain brutally colonized in the 18th century — questions about whether to keep the monarchy have long been ignored in favor of bread-and-butter political issues.
“It’s not something a lot of New Zealanders wake up worrying about,” said Simon O’Connor, a conservative member of Parliament and former chairman of Monarchy New Zealand, a group that encourages New Zealanders to support the monarchy.
However, a change in Australia’s government and Indigenous calls for constitutional reform have prompted a surge in interest in the role of the monarchy.
Both Australia and New Zealand have complicated feelings toward Britain.
Australia was once used to house British prisoners, inspiring a measure of resentment to this day. And although the country rejected becoming a republic in a 1999 referendum, polls now indicate that the public narrowly favors the idea.
New Zealand maintains closer cultural ties with Britain. It is almost a rite of passage for young middle-class New Zealanders to spend time working there, and a substantial plurality of the public opposes becoming a republic.
Support for the monarchy in both nations is often lukewarm and centered on Queen Elizabeth, and many people expect an uptick in republicanism after she dies.
In Australia, the election last month of Anthony Albanese as prime minister may renew the public’s interest in constitutional questions, which inevitably will raise questions about the monarchy’s role.
In his first speech after being elected, Mr. Albanese — a committed republican — promised to heed a plea from Indigenous Australians about their status in society. That campaign, the Uluru Statement from the Heart, seeks a change to the Constitution to guarantee the participation of Indigenous Australians in political debate and recognize their sovereignty, which Britain denied the existence of 300 years ago.
And on Tuesday, in a further sign of Mr. Albanese’s seriousness about constitutional reform, he noted while announcing his cabinet that he had created a new role of “assistant minister for the republic.”
Peter FitzSimons, the chairman of the Australian Republic Movement, which campaigns for Australia to cut ties with the monarchy, said his organization had received $100,000 in donations in the week after Mr. Albanese’s election.
In New Zealand, earlier this year, Te Pāti Māori, a political party representing Indigenous Māori, called for a “divorce” from the monarchy, driven in part by distrust in an institution that oversaw the theft of their lands.
“We put trust in a monarchy that we thought was acting in good faith,” said Rawiri Waititi, a member of Parliament and a co-leader of Te Pāti Māori. “That didn’t happen.”
The “divorce” is part of a set of changes that the party hopes New Zealand will embrace, including establishing a Māori Parliament and allowing for greater Maori self-governance.
Still, New Zealand’s prime minister, Jacinda Ardern, a republican, said last year that she had “never sensed urgency” from the public on the monarchy’s role. She has said that she will not act on the matter while in government.
— Pete McKenzie
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OTTAWA — When Queen Elizabeth II of Britain first took the throne, symbols of the crown and royal coat of arms appeared seemingly everywhere in Canada, which remains part of the Commonwealth, including on mundane objects like mailboxes.
In the decades since, most of those symbols have disappeared — a diminished presence that is reflected as Canada celebrates the queen’s Platinum Jubilee not with an extended weekend or grand tribute, but with a series of low-key, mostly local events.
There will be tree plantings by air cadets in Calgary, Alberta; a geocaching walk in, perhaps appropriately, Cache Creek, British Columbia; plus military parades, garden parties, artistic performances, a photo exhibition and a sound and light show on the nation’s Parliament buildings.
All 325 examples of the Canadian dollar pure-platinum Platinum Jubilee coin are sold out at the Royal Canadian Mint, but Canada Post has plenty of commemorative stamps available.
Queen Elizabeth still commands wide support and respect among Canadians. In an April survey conducted by the Angus Reid Institute, a nonprofit public opinion agency, 62 percent of respondents expressed a favorable view of the queen.
The following month, Prince Charles and his wife, Camilla, Duchess of Cornwall, made a three-day whirlwind royal tour across the vastness of Canada to mark his mother’s reign.
Yet there is growing national ambivalence in Canada over the monarchy as a whole.
Sixty-seven percent of respondents in the April poll said they opposed the idea of Charles succeeding his mother as Canada’s king. As has been the case in Canada since the end of his marriage to Diana, Princess of Wales, crowds at the few open public events that Charles attended last month were comparatively small.
For many in Canada’s increasingly multicultural and diverse population, the monarchy either represents historical oppression or is bafflingly irrelevant.
“There may well be a point at which Canadians say, ‘Huh, who’s this dude on my money?’” said Shachi Kurl, the president of Angus Reid.
Still, to prevent Charles from automatically becoming king of Canada when the queen dies would require amending Canada’s Constitution, which makes the British monarch the head of state. Such an effort would need the unanimous approval of Parliament and the governments of all 10 provinces, said Philippe Lagassé, an associate professor at Carleton University and an expert on the monarchy’s role in Canada.
In a country that is often divided on regional lines, getting that sort of agreement is the kind of a monumental task that no politician might wish to take on.
Even as head of state, the queen has even less authority in Canada than she wields in Britain. Nearly all of her powers have long been held on her behalf by the governor general — the queen’s representative, but one selected by Canada’s cabinet. The current officeholder is Mary Simon, an Inuk from northern Quebec who is Canada’s first Indigenous governor general.
When Charles becomes king, the disappearance of symbols of the crown and the royal coat of arms in Canada’s public spaces may accelerate. And the monarchy itself may just slowly fade out.
— Ian Austen
Of all the places where Queen Elizabeth II remains head of state, the future of the monarchy looks bleakest among the nations of the Caribbean.
Last November, Prince Charles joined Rihanna and other guests at the ceremony in which Barbados dropped the queen as its head of state and became a republic. Now, six other Caribbean nations may follow suit.
In the wake of the Black Lives Matter movement, public sentiment toward the monarchy has soured, and calls for reparations for Britain’s often brutal role in the slave trade have been rising.
Separate tours of the Caribbean this year by Prince Edward, Charles’s brother, and by Prince William, the future king’s son, were the subject of protests over the monarchy and Britain’s brutal history with slavery. The protests forced the cancellation of some stops.
Standing next to William during his visit, Jamaica’s prime minister, Andrew Holness, said his country was “moving on” from Britain’s monarchy. “We intend to fulfill our true ambitions and destiny as an independent, developed, prosperous country,” Mr. Holness said.
In 1972, Arthur Foulkes was present as an opposition delegate to the Bahamas Independence Conference in London. Five decades later, he says it is time for a Bahamian head of state to replace the British monarch.
“I have great respect for Queen Elizabeth II,” Mr. Foulkes said. But he added: “The time has come for us to look beyond the monarchy. I think a lot of us have been thinking that way.”
While the appearance of William and his wife, Catherine, Duchess of Cambridge, stirred debate locally, the couple was not met with notable protests or obvious resentment during their stop in the Bahamas.
The government of the Bahamas has not said that it plans to change the nation’s head of state. But Fred Mitchell, the minister of foreign affairs, has long pushed for the country to become a republic.
“We should have gone to be a republic at independence, but for various internal political reasons, it couldn’t be done,” he said. “When the Bahamian people are persuaded that that’s the direction they want to go in, we will head that way. But there’s no campaign at the moment for constitutional change in that direction.”
Patricia Glinton-Meicholas, a Bahamian author and historian, said discussions about who should be the head of state missed larger and more important questions.
“I’d rather use my voice to talk about those things that we need to fix in our own country,” Ms. Glinton-Meicholas said. “There are major problems from having a slave and colonial past.”
She said that it would be more productive if Caribbean nations pushed for reparations from Britain for slavery and colonialism, and that she would like them to take the form of educational institutions and museums that deal with the history and effects of slavery.
“We should be focusing on how we should repair the damage done,” Ms. Glinton-Meicholas said. “With reparations, give us institutions. Give money for that out of the wealth you acquired from these colonial territories.”
Rachel Knowles-Scott contributed reporting from Long Island, the Bahamas.
— Ian Austen
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LONDON — When Boris Johnson, Britain’s embattled prime minister, gave a reading from the New Testament at a service in St. Paul’s Cathedral during Queen Elizabeth II’s Platinum Jubilee celebrations on Friday, it was a chance for him to step back from domestic political pressures, stride the global stage and rub shoulders with royalty.
Mr. Johnson has faced acute criticism after the publication of an top civil servant’s report that was highly critical of the culture in Downing Street, where lockdown-breaking parties were held during the pandemic. The prime minister himself was fined by the police for attending one such event, and there is growing speculation about a no-confidence vote in his leadership.
Yet this week’s jubilee events have ushered in a brief truce in the political infighting within Mr. Johnson’s Conservative Party as politicians from across the political divide gather to celebrate the queen’s seven-decade reign. There were, however, some boos from the crowd when Mr. Johnson and his wife, Carrie Johnson, arrived at St. Paul’s Cathedral.
Queen Elizabeth has a regular audience with the prime minister, a ritual that in her case began with meetings with Winston Churchill. Yet despite being head of state, she has little real power and defers to elected politicians on matters of policy. She also avoids public statements that might give any indication of her personal views.
Given the history, tradition and global interest in the monarchy, political leaders and other establishment figures have long valued appearing at royal events because it gives them access to some of the stardust of royalty.
Alastair Campbell, who served as spokesman for Prime Minister Tony Blair, described in his diaries his attendance at the queen’s Golden Jubilee media reception at Windsor, in 2002, and observing the impact of her presence on the assembled British journalists.
“There was something truly pathetic about these so-called hardened hacks, many of them self-proclaimed republicans, bowing and scraping the whole time,” he wrote. Queen Elizabeth, he added, “moved effortlessly between them and left grown men in little puddles of excitement as she moved on.”
When the queen attended a dinner for former prime ministers in Downing Street, the atmosphere was also good enough to prompt conversations among hardened political adversaries.
Other politicians have described Queen Elizabeth’s mastery of small talk and her skill at retaining a poker face, including Alan Clark, who served as a minister under Margaret Thatcher’s government.
“Not for the first time I wondered about the queen,” he wrote after one encounter, “Is she really rather dull and stupid? Or is she thinking ‘how do people as dull and stupid as this ever get to be ministers?’”
— Stephen Castle
What with all the bunting, flag waving and street parties, it is clear that many people are spending a significant amount of money over the Platinum Jubilee weekend. In fact, by one estimate, there will be more than 400 million pounds (about $501 million) in jubilee spending, with £280 million of that on souvenirs and gifts alone.
For many businesses, the four-day weekend will bring a welcome boost and some cheer amid a long-running stream of economic problems, including pandemic-related supply chain disruptions, frighteningly large energy bills, hiring challenges and rising food and commodities prices exacerbated by the war in Ukraine.
Sixty percent of small- and medium-size businesses said they expected their revenues to be higher in this quarter compared with a year ago, in part because of the royal celebrations, according to a survey by Barclays. Hospitality businesses are expecting to be the biggest beneficiaries: Industry groups said they believed pubs, bars, restaurants and other venues could earn £400 million more than during a typical Thursday to Sunday at this time of year.
“At last, our beleaguered sector is able to look forward to the sort of trading period that will give it a massive boost as it sets out on the long road to post-pandemic recovery,” the groups said in a joint statement.
Kate Nicholls, the chief executive of UKHospitality, an industry group, said the effect of the bank holiday might be muted because of darkening economic clouds and because the extra days off fall during an existing school vacation, when many families will be away.
“Undoubtedly people are a bit more nervous in the sector that you won’t get that boost and uplift that you’d normally get from a bank holiday because of the suppression of demand you are getting from the talk about a cost of living crisis,” she said.
But even with Pimm’s flowing for four days and endless excuses to socialize, the overall economic impact is relatively small. On the grand scale of Britain’s economy, bank holidays actually decrease the country’s economic output. Many economists are factoring the long weekend into their forecasts that the economy will slow this quarter.
— Eshe Nelson
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The service of thanksgiving at St. Paul’s Cathedral in London on Friday as part of the jubilee celebrations was intended to exemplify Queen Elizabeth II’s special role in British life as both head of state and of the Church of England.
As Supreme Governor of the Church of England, the queen appoints archbishops, bishops and deans of cathedrals on the advice of the prime minister — hence the symbolic importance of the service in St. Paul’s Cathedral.
The recently restored Great Paul, the largest church bell in Britain, was rung, followed by a peal of bells before a service featuring Bible readings, anthems, prayers and congregational hymns to express thanks for the queen’s seven-decade reign.
The State Trumpeters of the Household Cavalry greeted the royal arrivals, and the congregation heard a new anthem by Judith Weir, Master of The Queen’s Music, which sets to music words from the third chapter of the Book of Proverbs.
The choirs of St. Paul’s Cathedral and the Chapel Royal also came together to sing “I Was Glad” by Hubert Parry — a work that is performed at the coronation of British monarchs.
The royal family takes its role as the guardian of the church seriously, and its senior members regularly attend services, whether at St. George’s Chapel in Windsor Castle or the more modest surroundings of the churches near the royal estates at Sandringham and Balmoral.
Also invited to be among about 400 people in attendance on Friday were diplomats and leading politicians, including Prime Minister Boris Johnson, his surviving predecessors, and the leader of the opposition Labour Party, Keir Starmer.
Mr. Johnson gave a reading from the New Testament at the service, illustrating the constitutional links between the government and the monarch, who — though head of state — defers on political matters to those who are elected.
Queen Elizabeth has a regular audience with the prime minister, a ritual that in her case began with meetings with Winston Churchill. Yet the queen is expected to be above politics and invariably avoids venturing opinions on anything that might identify her own views.
— Stephen Castle
The archbishop of York praised Queen Elizabeth II for “a staunch constancy and a steadfast consistency” in her service to Britain, during the sermon at a thanksgiving service at St. Paul’s Cathedral in London on Friday.
“Thank you for continuing to be faithful to the pledges you made 70 years ago,” the archbishop, Stephen Cottrell, said at the event, which was part of a four-day celebration of the queen’s Platinum Jubilee. “Thank you for showing us how service and faithfulness matter. People of all faiths and no faiths and people of good will can learn from this.”
The queen did not attend the service, after experiencing discomfort on Thursday, the first day of jubilee festivities. Archbishop Cottrell was filling in for the archbishop of Canterbury, Justin Welby, who withdrew from jubilee events after testing positive for Covid last weekend.
In a nod to the queen’s long affinity for horse racing, Archbishop Cottrell referred to two of Britain’s most famous racecourses when he said, “Since the scriptures describe life as a race set before us, let me observe that your long reign reflects the distance of Aintree more than the sprints of Epsom.”
“Your Majesty, we’re sorry you’re not with us this morning in person, but we are so glad you are still in the saddle,” the archbishop said. “And we are all glad that there is still more to come.”
— Chris Stanford
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Queen Elizabeth II occupies a unique place in British culture, serving a constitutional, religious and ceremonial role, as both head of state and head of the Church of England, a role held by British monarchs for centuries.
The monarchy’s role in the church dates back to the time of Henry VIII, who in 1534 separated the church in England from the Roman Catholic Church when he renounced the authority of the pope and became the “supreme head on Earth” of the Church of England.
Because of this, Queen Elizabeth’s coronation in 1953 had both a religious and ceremonial element. She appoints archbishops, bishops and deans of the Church of England, who swear an oath of allegiance to her. She does not lead the church on spiritual or practical matters, however. That is left up to the General Synod, the national assembly of the Church of England.
Over the seven decades of the queen’s reign, Britain’s population has grown more secular and more religiously diverse. And as Buckingham Palace describes it, “The queen acknowledges and celebrates religious diversity and tolerance in the U.K. and the Commonwealth.”
— Megan Specia
LONDON — The history of Great Paul, the St. Paul’s Cathedral bell that was rung for a service commemorating Queen Elizabeth II’s Platinum Jubilee celebration on Friday, is one of toil and grandeur.
It is also a story that involves a giant furnace, over 16 and a half tons of metal and now, of muscles and sweat.
The largest bell ever cast in the British Isles, and the largest still being rung there, Great Paul was commissioned in 19th-century Britain, when a penchant for ambitious, monumental objects was reflected in a high demand for large, deep-toned bells.
Several cities around the country got one, but Great Paul “was destined to outrival all competitors in size, weight and public acclaim,” Trevor S. Jennings, an author who specializes in bells, wrote in his book “The Story of Great Paul.”
The bell, made of bronze, was intended to resemble those of cathedrals in continental Europe. But the foundry that created it — run by John Taylor in Loughborough, a town north of London — made it clear that to reach the note that the cathedral was going for, the bell would need to weigh at least 15 tons.
So the foundry built a new, larger furnace to melt copper, tin and old bells from other British churches, and the workers took four days to load more than 40,000 pounds of metal into the furnaces.
When the bell was completed, Mr. Taylor invited locals and workers to a celebratory luncheon, and hundreds of visitors from miles away came to see the bell.
But the work was not over. To transport the huge bell to London, about 140 miles away, options like trains and boats were rejected, because of overly complex logistics, as were elephants — because they weren’t exactly abundant in Britain.
The bell was finally loaded onto a carriage drawn by a steam engine. It took 11 days to reach London, in a large convoy attended by reporters but also vandals trying to inscribe their initials on the bell with chalks and chisels. In May 1882, Great Paul arrived in the cathedral’s southwestern tower, where it still hangs.
Its primacy was tested in 2012 by Britain’s Olympic bell, which weighs about 23 tons but was cast in the Netherlands and is now displayed, silently, in London’s Olympic Park.
Great Paul was also largely silent for over four decades after its electronic motor broke a few years after being installed in the 1970s. After the bell was restored last year, the church’s ringers began sounding it manually so that its powerful, low-pitched chime could resonate across its central London neighborhood.
That is a two-person job, said Simon Read, 26, a member of St. Paul’s Cathedral guild of bell ringers who will ring Great Paul before Friday’s service celebrating the queen’s 70 years as monarch. And it requires tackling the rope with their full bodies to swing the 16-ton bell.
It is, Mr. Read said, a mixture of music and exercise. “I’ll be doing biceps,” he said.
Mr. Read, who has swung bells hundreds of times over the past 12 years, said that Friday’s was the most important performance of his career. His fellow guild members have also helped Britain commemorate notable events: One, who is 90, rang the cathedral’s bells for Winston Churchill’s funeral in 1965, and another rang them for the wedding of Prince Charles and Diana, Princess of Wales, in 1981.
On Friday, bells in churches across Britain rang as Great Paul sounded before the service. St. Paul’s bells will then also ring for four hours after the event, which includes Bible readings, anthems, prayers and hymns to honor the queen for her faith and service.
Mr. Read said he planned to get a good night’s sleep and drink some Gatorade before climbing the narrow stairs to the dark, dusty room above the cathedral’s clock to ring Great Paul for the queen.
“I feel very proud and special to be able to ring the biggest bell in the country,” Mr. Read said, adding, “I would hope that she notices that the bells are ringing.”
— Emma Bubola
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This week’s Platinum Jubilee festivities feature an abundance of royal pomp and circumstance. But on the actual anniversary of the queen’s accession to the throne, back in February, Elizabeth spent a quiet Sunday at her country estate, Sandringham, where her father died on Feb. 6, 1952.
Accession Day has always been a melancholy anniversary for the queen, as much about the death of her father as her own ascension to the throne. Although George VI had been seriously ill, his death was traumatic for the 25-year-old princess, who was by all accounts very close to him.
Still, Elizabeth managed some low-key festivities on this year’s anniversary, cutting a cake and playing host to members of volunteer groups. Among her guests was Angela Wood, an 88-year-old onetime cooking student who created “coronation chicken,” the dish served to 350 V.I.P.’s at the banquet on coronation day in 1953.
Mrs. Wood and the queen discussed the recipe, which calls for diced chicken, tomato paste, a dash of curry powder, brown sugar, a pinch of salt, a splash of red wine, later mixed with mayonnaise and puréed apricots.
“For a month or more,” she told the BBC, “I was cooking a chicken a day, and we had to alter the balance of the spices in the sauce to get it right.”
— Mark Landler
transcript
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Tweedbank - 9 September, 2015
SOUNDBITE (English) Queen Elizabeth II:
“Prince Philip and I are very grateful for the warmth of your welcome on this occasion. Many, including you First Minister, have also kindly noted another significance attaching to today. Although it is not one to which I have ever aspired, inevitably a long life can pass by many milestones. My own is no exception. But I thank you all and the many others at home and overseas for your touching messages of great kindness. So now to the business in hand. It is my very happy duty to declare the Borders Railway open.”
SOUNDBITE (English) Queen Elizabeth II:
“Inevitably a long life can pass by many milestones, my own is no exception. But I thank you all and the many others at home and overseas for your touching messages of great kindness.”
On Sept. 9, 2015, Elizabeth II became Britain’s longest-reigning monarch, surpassing the record set by Queen Victoria. On that day, Steven Erlanger, who was The New York Times’s London bureau chief at the time, wrote about the milestone. Below is an excerpt from that article.
She became queen at 25, and as of 5:30 p.m. British time on Wednesday, at 89, Elizabeth II had ruled for 23,226 days, 16 hours and about 30 minutes, according to the BBC, surpassing Queen Victoria, her great-great-grandmother.
The first Queen Elizabeth gave her name to an age, as did Victoria, in an ever more powerful kingdom. But that is unlikely to be the legacy of this Elizabeth, who has reigned over Britain’s long transition from empire to Commonwealth, from world power to relative international insignificance.
Yet through it all, she has managed to maintain public respect and belief in the monarchy — despite the sometimes scandalous behavior of her children and the spectacular death of Diana, the Princess of Wales — by her regal quiet.
“She has made it an absolute rule to say nothing about anything,” the historian David Starkey told the BBC.
In private, many attest, the queen can sometimes be sharp and even malicious, and a good mimic, Mr. Starkey said. But “in public utterance,” he said, “a very firm and large padlock is placed upon the royal lips.”
In this, the queen has embraced the wisdom of Walter Bagehot in “The English Constitution,” published as a book in 1867, when he said that to preserve a constitutional monarchy, “we must not let in daylight upon magic.”
She has also been rigorous about her responsibilities, again heeding Bagehot when he wrote that a sovereign has “three rights — the right to be consulted, the right to encourage, the right to warn.” He added, “And a king of great sense and sagacity would want no others.”
In his memoir, Tony Blair recounted his first meeting with her as prime minister: “You are my 10th prime minister,” the queen told him. “The first was Winston. That was before you were born.”
The queen spent Wednesday in Scotland, doing her queenly duty. The Duke of Edinburgh, her husband, joined her to open the Scottish Borders Railway, and they rode on a steam train with Scotland’s first minister, Nicola Sturgeon.
There was more fuss in London, where regular business in the House of Commons was postponed for 30 minutes so that legislators could pay tribute.
A flotilla of historical vessels, leisure cruisers and passenger boats took part in a procession between Tower Bridge and the Houses of Parliament. The flotilla did not, however, include the Royal Yacht Britannia, which the queen loved but decommissioned in 1997 in response to public agitation for savings. It is now a tourist attraction in Edinburgh.
The monarchy and the queen are hardly without critics, and the republican movement, which regards the monarchy and its many branches as a waste of space and money, remains vocal.
Graham Smith, head of the anti-monarchist group Republic, said in a statement: “The queen has said nothing and done little that anyone can remember over 63 years in office. So instead, we see commentators and cheerleaders projecting the nation’s history, changes and achievements onto the monarch.”
— Steven Erlanger
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As crowds of people flock to jubilee events across London, some of them can take advantage of a new subway line that opened last week and is named for Queen Elizabeth II, who made a surprise visit to the new line at Paddington Station a week earlier.
The Elizabeth line officially opened at 6:30 a.m. on May 24, after years of construction, delays and a price tag of more than $22 billion. Among the dozens who rode the first train was Prateek Karandikar, 33, a public transit aficionado who lives in central London. He woke before dawn to get there on time and, like other fans who came, dressed in head-to-toe purple — the official color of the Elizabeth line.
“The Elizabeth line is the most significant thing to happen to London’s transport for the last few decades,” Mr. Karandikar said. “So I just knew I had to be there on the first train to see it.”
The line, also known as the Crossrail, will eventually run for more than 62 miles, extending east and west beyond the city limits. Now, the line is partly operating, with full service scheduled to begin in May 2023.
When the queen attended the opening ceremony on May 17, she met workers who had helped build the line and some of those who will run and maintain it. Her youngest son, Prince Edward, the Earl of Wessex, accompanied her.
The queen was given an Oyster card, the transit pass used in London, and shown how to use it on a ticket machine.
At the station, she was welcomed by Prime Minister Boris Johnson; London’s mayor, Sadiq Khan; and Andy Byford, the commissioner of the city’s transit authority and the former leader of New York’s subway system.
“We’re all incredibly touched and moved and grateful to Her Majesty for coming to open the Elizabeth line today,” Mr. Johnson said at the event, according to the BBC. “It was fantastic to see her.”
— Megan Specia and Amanda Holpuch
From Thursday to Sunday, Britain is celebrating the Platinum Jubilee of Queen Elizabeth II, commemorating her 70 years as monarch — a first for a British queen or king.
Thousands of events are taking place around the country and the Commonwealth, and London will host a series of official ceremonies. The celebrations are timed to coincide with her official Queen’s Birthday, an annual public holiday, although Elizabeth’s actual birthday is April 21.
Where to watch it
The New York Times is covering the events for an international audience.
In the United States, ABC News has been covering the jubilee celebrations on “Good Morning America” and “GMA3: What You Need to Know,” broadcast from London and Windsor, England. A Sky News YouTube stream broadcasting some of the events is available in the United States.
In Britain, the events are being livestreamed on the BBC.
What’s on
Friday:
A service of thanksgiving for the queen’s reign will be held at St. Paul’s Cathedral in central London. Great Paul, the largest church bell in Britain, will be rung before the service.
Afterward, members of the royal family are scheduled to attend a reception at London’s Guildhall.
Saturday:
The traditional Derby Stakes, known as the Epsom Derby — one of Britain’s best-known horse races — will be held in the afternoon. The queen had initially been scheduled to attend but canceled to “pace herself” through the weekend, according to the BBC, and then also canceled her appearance on Friday after experiencing “discomfort” on the first day of festivities. Her daughter, Princess Anne, will attend on her behalf.
A Platinum Party concert will take place in the evening at Buckingham Palace, with performances by acts like Elton John, Alicia Keys, Queen, Duran Duran, Andrea Bocelli and Elbow performing. About 22,000 people are expected to attend.
Sunday:
Over 10 million people across Britain and the Commonwealth are expected to join Big Jubilee Lunches.
In the afternoon, a parade featuring dancers, military displays, musicians, gymnasts, key workers and community representatives will be held on the Mall in central London. Ed Sheeran, the British pop star, is scheduled to perform in the parade’s finale.
— Emma Bubola
L'Humanité
Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia
Il était une foisIl était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.
Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.
La Sicile fait figure de laboratoire
Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.
En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.
Collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne
En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).
Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.
La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.
Lien avec le pouvoir politique depuis 1943
Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.
Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.
En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.
Une lutte ouverte contre la Mafia
La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.
L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.
La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.
Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987
Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.
La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.
Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.
Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.
Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.
Rupture entre les représentants politiques et les citoyens
Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.
L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).
Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.
À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.
mafia France24 - Monde
Danse, spectacles vivants, films de mode : (La)Horde réécrit les arts visuels
Publié le : 02/06/2022 - 16:59
À la tête du Ballet National de Marseille depuis 2019, le collectif (La)Horde est animé par trois extraordinaires trentenaires : Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel. Ensemble, ils s’efforcent depuis dix ans de repenser, à travers des films ou performances, toutes les danses, qu'elles soient traditionnelles, classiques ou contemporaines. Si ce programme peut sembler austère, il n'en est rien !
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L'UEFA présente ses excuses pour les incidents au Stade de France
Publié le : 03/06/2022 - 21:25
FRANCE 24
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Près d'une semaine après les incidents survenus au Stade de France en marge de la finale de la Ligue des champions organisée par l'UEFA, l'instance s'est excusée, vendredi, auprès des supporters, regrettant des "événements pénibles".
L'UEFA a présenté, vendredi 3 mai, ses excuses aux supporters qui ont "dû subir" les "événements pénibles" entourant la finale de la Ligue des Champions, samedi, au Stade de France, ou "y assister".
"Aucun fan de football ne devrait être mis dans cette situation, et cela ne doit pas se reproduire", insiste l'instance européenne, qui précise au passage les objectifs de l'enquête ordonnée lundi sur les circonstances de la rencontre remportée par le Real Madrid (1-0) face à Liverpool.
>> À lire aussi : "Soirée chaotique au Stade de France : un raté qui interroge à deux ans des JO de Paris"
Confié à l'ancien ministre portugais de l'Éducation, de la Jeunesse et des Sports, Tiago Brandão Rodrigues, ce rapport devra "identifier les lacunes et les responsabilités de toutes les entités impliquées dans l'organisation de la finale".
Dans le détail, il lui faudra évaluer "tous les plans opérationnels pertinents liés à la sécurité, à la mobilité, à la billetterie", ainsi que la "planification et préparation" des différents acteurs en cause, "y compris sur des sites" distincts du stade tels que les points de rencontre des supporters.
Une enquête associant les supporters
Tiago Brandão Rodrigues contactera pour cela les représentants des supporters, les deux clubs, "les spectateurs en général, la Fédération française de football (FFF), la police, les autorités nationales et locales et l'exploitant du stade", énumère l'UEFA.
Il s'agit pour l'heure de "la seule enquête à laquelle sont associés les supporters", a souligné auprès de l'AFP, Ronan Evain, directeur exécutif de l'association Football Supporters Europe.
Si la communication de l'UEFA "n'avait pas été idéale samedi soir", attribuant laconiquement les incidents aux "milliers de faux billets", "l'essentiel est qu'elle soit là, et mette la pression" sur le ministre de l'Intérieur français Gérald Darmanin, la FFF et la préfecture de police de Paris, "pour qu'ils reconnaissent que les supporters ont été victimes des événements", a ajouté Ronan Evain.
Emmanuel Macron "indigné"
Emmanuel Macron s'est par ailleurs dit "indigné" par "ce que nous avons vu" au Stade de France, annonçant son souhait d'indemniser les supporters ayant un billet qui n'ont pas pu accéder au stade.
"J'ai été comme nous tous indigné par le désordre sous toutes ses formes et par ce que nous avons vu. J'ai une pensée pour les familles qui ont été bousculées, qui n'ont pas pu accéder aux places qu'elles avaient payées. C'est pour cela que je souhaite qu'on puisse les indemniser le plus vite possible", a-t-il souligné dans un entretien à la presse régionale, répétant avoir "demandé au gouvernement de déterminer les responsabilités et de les expliquer dans les moindres détails à nos compatriotes, aux Britanniques et aux Espagnols".
Samedi soir, l'impossibilité d'acheminer dans les temps les spectateurs munis de billets a non seulement retardé de 36 minutes le coup d'envoi du match, mais les scènes de chaos aux abords du stade ont en outre fait le tour du monde.
Bousculades, tentatives d'intrusion d'individus sans billet, supporters – dont des enfants – traités avec brutalité par les forces de l'ordre ou victimes de vols : six jours après, les deux clubs ne décolèrent pas sur leur accueil à Paris pour le plus grand match de la saison en Europe.
Certains supporters n'ont pu entrer dans l'enceinte que bien après le coup d'envoi, tandis que d'autres n'ont jamais pu franchir les portes du stade de 79 000 places.
Avec AFP
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L'Humanité
Nupes. Jean-Luc Mélenchon, sa stratégie pour gagner
La rencontreÀ l’approche d’élections législatives décisives et inédites, Jean-Luc Mélenchon veut convaincre les classes populaires de voter pour les candidats de la gauche rassemblés au sein de la Nupes. Il est possible de « vivre autrement, affirme-t-il. Pour cela, il faut répartir différemment le fruit de la richesse produite entre capital et travail ». Entretien
Diego ChauvetJulia HamlaouiJean-Luc Mélenchon en est convaincu : « la force d’entraînement fera la décision », lors des élections législatives des 12 et 19 juin. Le score de la gauche, sous la bannière de la Nupes, pourrait en effet bouleverser le rapport de forces dans l’Hémicycle, au point de contrecarrer les projets de réformes du président Emmanuel Macron et de contenir l’extrême droite. Le vote des jeunes et des classes populaires, qui comptent parmi les plus abstentionnistes, sera déterminant. Pour « l’Humanité magazine », le chef de file de la France insoumise, qui compte faire son entrée à Matignon, revient sur sa stratégie de conquête et d’exercice du pouvoir, son rapport au peuple, à la lutte des classes et à la planification écologique, ainsi qu’au combat contre les discriminations.
Législatives. Avec son programme, la Nupes défie Emmanuel MacronAvec l’inflation, le pouvoir d’achat est plus que jamais la préoccupation majeure des Français. Emmanuel Macron, qui promet une loi à l’été, comme Marine Le Pen durant la présidentielle se sont emparés de cette question. En quoi faites-vous la différence ?
En prenant la mesure de la gravité de la situation et en apportant des réponses concrètes, à l’inverse des propositions creuses de monsieur Macron. Voyez sa « prime » de 6 000 euros, par exemple. Le chiffre claque fort. Mais il n’y a rien d’obligatoire : tout dépend du bon vouloir du patron. L’an dernier, la « prime » n’a été donnée qu’à 20 % des salariés. C’est du verbiage. Pourtant, 400 000 personnes sont devenues pauvres durant le quinquennat. Quant à Marine Le Pen, elle a jeté l’éponge. Quand elle parle, c’est pour dire qu’elle ne peut pas gagner l’élection. C’est un renfort direct à Macron. Pour nous, c’est le contraire : précis et concret avec un vrai changement de vie à la clé. C’est le Smic à 1 500 euros net, la retraite à 60 ans avec 40 annuités, le dégel du point d’indice, le blocage des prix et des loyers à la baisse… Nous voulons éteindre les incendies inflationnistes dus à la spéculation en faisant payer les profits, pas les gens.
La carte des candidats Nupes, c'est par ici !
Vos adversaires vous reprochent des mesures infinançables...
Oui, on a l’habitude de ce genre de commentaires. Notre scénario économique est passé par la matrice économique de la Banque de France : nos 250 milliards de dépenses génèrent 267 milliards de cotisations, des taxes. Nous gérons mieux qu’eux.
Ceux qui ont le plus intérêt aux changements sont aussi ceux qui votent le moins. L’abstention est-elle l’ennemie à abattre pour les législatives ?
Notre camp a gagné en cohésion et en clarté. Cela sera entraînant face à une droite désunie. Tous les sondages nous placent en tête, sauf un qui réduit à 47 % la participation seulement. Du jamais-vu. Et la situation est totalement nouvelle. La coutume faisait des législatives une formalité administrative après la présidentielle. Elle est prise à revers. Qui sera mobilisé ou pas, en effet ce sera déterminant. C’est la force d’entraînement qui fera la décision. D’où l’importance des slogans qui montrent clairement le chemin victorieux : troisième tour de la présidentielle, appel à m’élire premier ministre en élisant une majorité de députés Nupes. D’ores et déjà, de nombreux indices montrent que les jeunes et les quartiers populaires restent mobilisés. À l’inverse, parmi les classes moyennes supérieures – celles gagnant plus de 2000 euros –, l’illusion Macron s’est épuisée. La start-up nation ne fait plus recette. Beaucoup ne veulent plus brûler leur vie pour des illusions.
Nous voulons éteindre les incendies inflationnistes dus à la spéculation en faisant payer les profits, pas les gens. Un vrai changement de vie à la clé.
Face au RN, ambitionnez-vous toujours de convaincre les « fâchés pas fachos » ?
Évidemment. Encore faut-il bien comprendre ce qui se passe. Refusons la thèse selon laquelle les milieux populaires sont acquis à Le Pen. Car la fraction du peuple la plus opprimée, la plus dépossédée, est de notre côté. Nous sommes la première force à la présidentielle chez les revenus de moins de 1 000 euros, dans le 1 % des villes les plus pauvres, chez les chômeurs, les CDD, les intérimaires. On tient la bonne méthode : dire crûment que l’on peut vivre autrement, et que pour cela il faut répartir différemment le fruit de la richesse produite entre capital et travail.
Un parlement de la Nupes « constructif et insolent »Au fil des rendez-vous électoraux, vous êtes passé d’une stratégie populiste de gauche à l’union de la gauche avec la Nupes pour ces législatives. Pourquoi ?
Quand j’ai quitté le Parti socialiste, il y a quatorze ans, sa stratégie le condamnait à mort. Il rêvait d’un compromis avec le capitalisme financier transnational de notre temps. C’est impossible, car sa vocation est de déréguler sans fin. L’affrontement avec ce social-libéralisme suicidaire qui l’y aidait était nécessaire. Dès lors, l’union était impossible tant que le pôle de la rupture n’était pas central. Tout simplement parce qu’il est impossible d’unir la classe salariale et le peuple contre ses propres intérêts. La dernière présidentielle a tranché. Les gens en ont par-dessus la tête de cette société. Après avoir rendu centrale la ligne de la rupture, tendre la main n’est pas un changement de pied, c’est une nouvelle étape de la même stratégie : l’Union populaire. C’est pourquoi notre accord n’est pas qu’électoral, il est programmatique, avec 650 mesures. Quand toute la gauche dit oui à la planification écologique ou à la retraite à 60 ans avec 40 annuités, quelque chose de substantiel est acquis.
Législatives. La gauche se donne rendez-vous avec l’histoireSi vous arrivez au pouvoir, comment comptez-vous vous assurer des marges de manœuvre face au capital ?
Tenir tête au capital financier est une rude tâche. Pour l’instant, nous avons un rapport de forces électoral. Mais il ne suffira pas à lui seul. Avec des mesures comme le Smic à 1 500 euros qui bouscule toute la grille de salaires, nous encouragerons les mobilisations sociales. Quand elles ont fait défaut, l’union de la gauche du passé a échoué. C’est vrai : le rapport de forces entre le capital financier et la société qu’il parasite peut paraître aujourd’hui très défavorable pour nous. Mais c’est une apparence, car tout le modèle d’économie productive sur lequel il est installé est en panne. Par exemple les chaînes longues d’approvisionnement, qui permettent de négocier le coût du travail toujours plus à la baisse, se sont rompues à l’occasion du Covid et on voit la difficulté à les remettre en route. Surtout, le marché est incapable de proposer la moindre solution à la crise. Au contraire, il l’alimente. Le marché, c’est le chaos et ça se voit. Les dirigeants ne valent pas mieux. Par exemple, l’augmentation des taux d’intérêt par la Banque centrale européenne n’aura aucune conséquence sur l’inflation. Ça ne fera baisser ni le prix de l’essence, ni celui du blé. En revanche, cela contractera la demande. Dès lors, le capital productif lui-même est à son tour mis au pied du mur. Notre politique a besoin d’investissements, de relocalisation et de production pour faire la bifurcation écologique. Un nouveau compromis social est donc possible avec le capital productif. Mais, s’il n’en veut pas, on se passera de lui.
Quand la gauche dit oui à la planification écologique ou à la retraite à 60 ans, quelque chose de substantiel est acquis.
Et dans ce cas, jusqu’où êtes-vous prêt à aller ?
Aussi loin que la nécessité le commandera. On fera sans lui via les pôles publics que nous avons prévus. Prenons un exemple : ou bien Sanofi et quelques autres grands groupes comprennent qu’il faut relocaliser la production des molécules pharmaceutiques sur notre territoire, ou bien on le fait sans eux. Le plus important est de réamorcer le cycle de la confiance démocratique : voter sert à quelque chose ! Et le mandat populaire sera respecté.
Dans « l’Ère du peuple », vous décriviez le peuple urbain comme l’acteur de la révolution citoyenne. Qu’en est-il des zones dites périphériques, désindustrialisées ou encore des entreprises comme lieu d’affrontement de classes ?
Ma thèse décrit un acteur politique nouveau : le peuple. Pourquoi ? Parce que le nombre de gens dont la vie dépend de l’accès aux réseaux collectifs et de leur nature publique ou privée constitue un ensemble de rapports sociaux qui matrice toute la société. D’ailleurs, les plus grandes insurrections sont liées à l’impossibilité d’y accéder. La mise en cause de l’accès à ces réseaux-là a été le point de départ des gilets jaunes. Le peuple inclut la classe salariale et ces zones périurbaines. Ceci dit, attention à un certain simplisme sociologique qui réduit les individus à une seule de leurs facettes. Ils sont des sujets sociaux mais aussi de culture, de tradition. Enfin dans l’entreprise, c’est surtout le statut social des salariés qui compte.
Législatives. La Nupes rêve de jeunes enfin égauxCar le capital financier a réussi à disloquer nos forces sociales, en multipliant les CDD, les contrats d’intérim, les contrats de mission… Vous pouvez avoir sur le même chantier des gens qui font exactement la même tâche, mais qui dépendent de 4, 5, 6 entreprises. Le devoir de notre gouvernement sera l’homogénéisation sociale des salariés. C’est pourquoi la titularisation immédiate des 800 000 contractuels des fonctions publiques n’est pas juste une mesure sociale. C’est aussi une mesure politiquement unificatrice. Dans le secteur privé, c’est pareil. Il s’agit d’imposer des quotas maximaux : 5 % de CDD pour les grandes entreprises, 10 % pour les petites, et l’interdiction du travail détaché. À quoi s’ajoutent des mesures de démocratie dans l’entreprise qui reconstruisent politiquement la classe salariale. L’Union populaire est un projet d’unification du peuple et de la société.
Alors pourquoi affirmez-vous que « le paradigme révolutionnaire n’est plus un paradigme de classe » ?
À propos du concept de classe, Karl Marx dit des choses différentes. Tantôt que le rapport social capital-travail constitue la classe révolutionnaire, tantôt que c’est sa conscience d’elle-même. Mais pour lui les deux faisaient un tout : à la fois une relation sociale et une conscience d’une alternative. Je fais de même. Comment le peuple devient-il le nouvel acteur ? D’abord, c’est son rapport au réseau du collectif : cette relation sociale matérielle explique la lutte populaire contre l’oligarchie qui s’est approprié les réseaux. Ensuite, c’est sa conscience collective. Elle l’entraîne loin. Qui comprend qu’il y a des biens communs met le pied dans le communisme. Car cela impose une limite au droit de propriété. Le paradigme révolutionnaire, pour moi, c’est donc l’intérêt général humain. Le projet en découle : l’harmonie entre les êtres humains et avec la nature. Pourquoi ne pas parler de révolution socialiste ? Parce que la « révolution citoyenne » a un contenu socialiste, mais elle a aussi un contenu écologique et démocratique. Sa motivation fondamentale est de reprendre le contrôle, dans sa vie et dans la cité. Et dans l’entreprise au cœur du rapport social capitaliste. Jean Jaurès disait : « Les ouvriers sont rois dans la cité parce qu’ils votent. Ils restent serfs dans l’entreprise. »
Quand on 1er tour, les cités populaires votent pour moi, c'est du communautarisme ? Et quand au 2e tout elles votent pour Macron, c'est quoi ?
L’entreprise reste donc un lieu clé de cet affrontement…
La citoyenneté y est à conquérir. C’est une des clés de la bifurcation écologique, qui nécessite de savoir ce que l’on produit et comment. L’autre clé, c’est la commune, parce que c’est la structure de base, le compte-gouttes du peuple politique.
Avec le vote des banlieues populaires qui vous a été très favorable à la présidentielle, il vous est reproché – par Emmanuel Macron notamment – une forme de communautarisme. Que répondez-vous ?
Quand au premier tour, les cités populaires votent massivement pour moi, c’est du communautarisme ? Et quand au deuxième tour elles votent massivement pour monsieur Macron, c’est quoi ? Ça suffit les insultes ! Les gens qui y vivent sont déterminés par des logiques de survie qui touchent tous les aspects de leur vie, les aspects sociaux, mais aussi les aspects humains, culturels. Ils ont voté pour les insoumis et ils voteront Nupes par dignité sociale, et aussi parce qu’ils adhèrent à l’idée que je me fais du rapport de l’État à la religion. La laïcité est une séparation du religieux et du politique. Ce n’est pas un athéisme d’État. Monsieur Macron n’est pas à la hauteur de son rôle avec de tels propos.
Amadou Deme : « Si les quartiers populaires votent, on peut battre Macron »Lutte contre les discriminations et universalisme sont-ils conciliables, et si oui, comment les articuler ?
L’universalisme est une ligne d’horizon, des droits égaux pour tous. Mais elle bute tous les jours sur le contraire : les discriminations, les inégalités, la brutalité des relations hommes-femmes… Notre engagement consiste à lever tous ces obstacles pour atteindre l’égalité réelle des droits. La conciliation entre les deux est évidente de notre point de vue. Ce sont les libéraux et leurs discriminations sociales incessantes qui y échouent. Chez nos adversaires, existe une forme d’obscurantisme qui consiste à rendre la question insoluble. Ils opposent l’universalisme et la foi religieuse. C’est absurde : on peut être un parfait universaliste et être croyant. L’autre obscurantisme, c’est de faire passer des faits de science pour une ligne politique. L’intersectionnalité est un outil de sociologie pour voir comment s’empilent les discriminations. Depuis Frantz Fanon, c’est un thème assez banal. Monsieur Blanquer et madame Vidal, avec leur chasse absurde à l’islamo-gauchisme, ont été trop loin. Nous avons d’abord subi cette bataille, mais nous reprenons la main.
Qui comprend qu'il y a des biens communs met le pied dans le communisme. Car cela impose une limite au droit de propriété.
Au-delà du résultat des législatives, quels vœux formez-vous pour l’avenir de la Nupes ?
Nous aimerions qu’elle soit pérenne. D’abord capable de coordonner l’action institutionnelle. Pour cela, il y aura un intergroupe parlementaire. Il faudrait aussi qu’elle soit capable d’organiser et d’impulser les actions à la base. Car sans mobilisation, le pouvoir de l’Union populaire serait affaibli. Si nous ne sommes pas majoritaires, la pérennité sera la condition à remplir pour la suite, maintenant qu’on a déterminé où est le centre de gravité politique à gauche.
législatives 2012Jean-Luc MélenchonNupes France24 - World
'Hate myself for crying': Gauff wins new fans as tears flow in Paris
Issued on: 04/06/2022 - 20:30Modified: 04/06/2022 - 20:28
Paris (AFP) – Coco Gauff wept in her courtside chair, cried on the trophy podium and sobbed again in the press room as the US teenager admitted her French Open final defeat Saturday was a "lot to handle".
Gauff, 18, and the youngest finalist at a major since Maria Sharapova at Wimbledon in 2004, was swept off court by world number one Iga Swiatek 6-1, 6-3 in just 68 minutes.
After a tournament which had seen her celebrate her high school graduation and then win widespread praise for an impassioned plea to end gun violence in the United States, defeat to the Pole was a bitter end.
"The tears just come," she said. "I try really hard not to cry on the court, and I knew whether I won or lost I was. I feel happy really and sad, I don't know how to handle it.
"I hate myself for crying. After the match, my little brother was crying and I felt so bad, because I was trying to just tell him, 'It's just a tennis match'. I'm like, 'Why are you crying?' I'm like, 'I'm crying too, I know. Everybody's crying'. My physio was crying, and I was like, Jeez."
Gauff had reached the final without dropping a set but Swiatek was rarely troubled once she stretched out to a 4-0 lead inside 20 minutes in the first set.
The first set was over in 32 minutes and although Gauff saw a glimmer of hope when she broke for a 2-0 lead in the second set, it only fired up Swiatek even more.
Despite the defeat, the American took as much comfort from completing her education -- which she marked with a series of photographs of her in back cap and gown in front of the Eiffel Tower -- as she did finishing runner-up on Saturday.
"Seeing how much attention those graduation photos I got from just other people, Michelle Obama reposted that, and for me I think it reminded me that people are proud of me outside of tennis," Gauff said.
"I think that moment really changed my perspective going into the tournament, the fact that so many people were happy and proud of me.
"I got almost pretty much the same amount of text messages when I finished that to today or yesterday when I made the final. Finishing school made me realise that I'm more than a tennis player, and that was really something that I was struggling with."
© 2022 AFP
BBC
French Open: Iga Swiatek beats Coco Gauff in Paris final
Last updated on 54 minutes ago54 minutes ago.From the section Tennis
Top seed Iga Swiatek underlined why she was the red-hot French Open favourite by beating Coco Gauff in straight sets to win her second Grand Slam title.
Poland's Swiatek, 21, won 6-1 6-3 against the American teenager to record her 35th straight victory - equalling the longest WTA streak this century.
Gauff, 18, was contesting a first major singles final and made a nervy start.
Swiatek, who also won Roland Garros in 2020, took full advantage and went on to win her sixth successive title.
By fighting back from a break down in the second set, Swiatek won the 56th of her past 58 sets.
She also maintained her streak of winning in finals, extending that record to nine in a row.
With clouds darkening and thunder rumbling overhead, Swiatek brought up two championship points and took the first when Gauff hit a forehand long.
After a warm embrace with Gauff, Swiatek dashed off court to hug her team in the stands - and Poland footballer Robert Lewandowski, who came to watch on his day off from Nations League duty.
"Two years ago winning this title was something amazing and never expected," said Swiatek, who finished her victory speech to send a message of support to Ukraine following the invasion by Russia.
"This time I had worked hard to get here and did everything I could, even though the pressure was tough. The pressure was big but I did it."
The celebrations were in stark contrast to the sight of Gauff, who was distraught as she sat alone on her chair and broke into tears before putting a towel over her head.
"I'm super proud of myself and feeling a lot of emotions. A mix of happiness and sadness," the 18th seed said.
"I'm going to take this experience and hopefully learn from it and get better."
Not since Serena Williams in her prime had there been as strong a favourite for a Grand Slam women's singles title as Swiatek.
In a stunning start to 2022, the Polish player won five consecutive tournaments - in Doha, Indian Wells, Miami, Stuttgart and Rome - and took over as the WTA world number one following Ashleigh Barty's surprise retirement in March.
Since then, her level has increased even further and to a point far higher than any of her rivals on the WTA Tour.
A dominant win against Gauff moved her alongside Venus Williams in holding the longest streak by any WTA player this century.
The differing levels of experience at this stage of tournaments between Swiatek and Gauff - playing in her first final this year - showed from the start.
The American produced a double fault for 0-30 and then a weak backhand for the first break point of the match. That went Swiatek's way when Gauff hit a forehand long.
It continued Swiatek's record of breaking her opponent's serve at the first attempt in every match at Roland Garros this year.
A couple of backhand winners down the line in the next game seemed as if they might settle the American as she took Swiatek to deuce.
However, Swiatek held serve with an ace and a forehand winner and then swamped her opponent's serve to break again for a 3-0 lead.
"I wasn't as nervous really entering the match," Gauff said.
"When I lost the first couple of games the nerves started to come, but when I lost the first set I really came out in the second and had a new mindset."
"But for the most part I think that Iga was just too good."
Supported by a sympathetic crowd who wanted to see a contest, Gauff got on the scoreboard to huge cheers at 4-1 but continued to be overwhelmed as Swiatek wrapped up the opening set in 32 minutes.
Gauff nipped off court at the end of the first set and returned to break in the first game of the second and then held for a 2-0 lead.
But her forehand continued to break down under severe pressure as Swiatek rattled off the next five games to turn the set around.
In the end, Swiatek's greater experience in finals - she has lost only one of her nine at the top level and that was her first in April 2019 - helped secure a victory which most had predicted before the clay-court Grand Slam started.
BBC tennis correspondent Russell Fuller
Iga Swiatek has the ability to overwhelm opponents from the very first ball, and is especially ruthless in finals - she has now won nine in a row in straight sets.
Having celebrated her 21st birthday last Tuesday, she has become the youngest woman to win multiple Grand Slams since Maria Sharapova claimed her second major title at the US Open of 2006.
She has almost precisely twice the number of ranking points of any other player, and that gulf has been all too evident in the six tournaments she has won since her last defeat in the middle of February.
Coco Gauff struggled with her forehand, in the first set especially. It is her weaker side, and so it is of no great surprise that the stroke malfunctioned amid the pressure of a first Grand Slam final.
And once the tears have dried, Gauff will be able to look forward to the future with even greater optimism. She has only just graduated from high school, and yet already has a Grand Slam final under her belt.
France24 - World
England slump to shock defeat in Hungary
Issued on: 04/06/2022 - 20:18Modified: 04/06/2022 - 20:16
Budapest (AFP) – England slumped to their first defeat against Hungary in 60 years on Saturday as the hosts earned a shock 1-0 win in Budapest to launch their Nations League campaign.
Dominik Szoboszlai scored the only goal from the penalty spot as Hungary celebrated their first victory over England since 1962.
Defeat on penalties to Italy in the Euro 2020 final was the only time Gareth Southgate's side had been beaten in their previous 22 games.
However, an experimental side failed to trouble the hosts, who were roared on by a 30,000 crowd largely consisting of school children.
Hungary were forced to play the game behind closed doors due to the behaviour of fans during their home matches at Euro 2020.
UEFA guidelines allow children under the age of 14 to be given free tickets under such circumstances and the Hungarian Football Federation took full advantage.
Southgate handed senior debuts to Jarrod Bowen and James Justin, but the visitors never got going.
Hungary created the better of the chances, Szoboszlai seeing an effort cleared off the line by Conor Coady and captain Adam Szalai's ambitious effort from just inside the England half dropping just wide after he spotted Jordan Pickford off his line.
The home side's pressure paid off when they were awarded a penalty on 64 minutes as substitute Reece James was adjudged to have fouled Zsolt Nagy after the Hungarian left-back controlled a pass in the area.
James was booked as RB Leipzig forward Szoboszlai made no mistake from the spot to put the hosts ahead.
Harry Kane nearly salvaged a point in stoppage time but was inches away from his 50th international goal as his powerful effort flew into the side-netting.
Southgate's men now have to raise themselves for a trip to Germany on Tuesday before hosting Italy and Hungary later this month.
© 2022 AFP
L'Humanité
Reportage. Dans le bassin minier, la gauche fait front face à l’extrême droite
ReportageBruay-la-Buissière, Hénin-Beaumont, Lens et Liévin. Dans ces circonscriptions du Pas- de-Calais détenues par le Rassemblement national, la Nupes présente aux législatives des candidates et candidats PCF, EELV, La FI et PS. Après le résultat encourageant réalisé par une liste Union de la gauche lors des départementales de 2021, tous les espoirs sont permis.
Ludovic FinezLes portières claquent et, en à peine quelques secondes, la douzaine de militants se répartit en petits groupes sous un soleil de plomb. Mission de ce début d’après-midi : tracter dans le quartier du Moulin, à Avion. Le maire communiste de la ville et vice-président du conseil départemental les accompagne. Jean-Marc Tellier est le candidat titulaire de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), en tandem avec Donata Hochart, maire socialiste de Fouquières-lès-Lens, dans la 3e circonscription du Pas-de-Calais qui englobe 13 communes, dont Lens. Coup de sonnette. Après un temps d’attente, Emmanuel ouvre sa porte. « Vous faisiez la sieste ? Désolé… » s’excuse Jean-Marc Tellier, invité à entrer. Visiblement au courant de sa candidature, Emmanuel prend volontiers le tract qu’on lui tend. Cet ancien peintre en bâtiment, en invalidité après avoir été infecté par un staphylocoque à l’hôpital, vit seul. « Je m’en sors mais je me serre la ceinture à la fin du mois. La priorité, ce serait d’avoir un peu plus de sous pour faire les courses », confie-t-il. À côté de l’augmentation du Smic, la profession de foi du candidat met également en avant la « garantie autonomie jeune à 1 063 euros », la « retraite à 60 ans », la « planification écologique » et un budget de « 1 milliard d’euros contre les violences faites aux femmes ». Dans la maison suivante, un monsieur de 75 ans avoue n’avoir « jamais voté de (s)a vie ». « Il y a deux ans, tu m’avais dit que tu irais t’inscrire sur les listes électorales. Tu ne l’as pas fait… » le sermonne le maire avec un petit sourire.
Porte-à-porte, ville par ville
Il est l’heure de remonter en voiture pour se rendre à Lens. Au centre socioculturel François-Vachala, le groupe grossit d’une quinzaine de militants socialistes autour de leur maire, Sylvain Robert. On s’équipe de bouteilles d’eau pour affronter la chaleur. En piste pour un porte-à-porte dans la cité 4, un ancien coron minier. Rue Saint-Amé, de nombreuses maisons sont vides, porte et fenêtres condamnées par un grillage métallique. Le plan de rénovation du quartier prévoit l’aménagement d’un parc urbain, des démolitions et des reconstructions de logements. Un peu isolé au milieu des maisons promises à la destruction, un vieux monsieur accueille avec bienveillance la propagande électorale de la Nupes, satisfait de l’alliance à gauche : « Je préfère ça plutôt qu’ils se battent. » « La rue va être démolie. On m’a proposé un autre logement mais qui ne me convient pas. J’attends, c’est angoissant… Pour la fin de l’année, il faut qu’on soit partis », nous raconte-t-il. Jules accepte le tract mais dit ne pas voter : « Tout le monde galère, les gens ont des petits salaires… Même un petit boulot, on ne dirait pas non. Le seul problème, c’est le transport, je n’ai pas de voiture. » Malgré cela, Jules a du mal à croire à la promesse d’un Smic à 1 500 euros.
Lens, Hénin-Beaumont, Liévin et Bruay-la-Buissière – qui se tiennent dans une zone d’une quarantaine de kilomètres – sont les quatre circonscriptions du Pas-de-Calais actuellement aux mains de l’extrême droite. Dans ces quatre villes, Marine Le Pen a engrangé des scores de 58 à 69 % au deuxième tour de la présidentielle, pour une moyenne de 57,5 % dans le département. À Lens, après le décès en janvier dernier du député José Evrard, ancien communiste passé au Front national puis aux Patriotes avant de finir à Debout la France, son suppléant, Emmanuel Blairy, resté fidèle au RN, a hérité du poste. « On ne les a pas vus pendant cinq ans, assure Jean-Marc Tellier. Ici, il faut un député de terrain, qui travaille avec les maires du coin et qui défend les dossiers locaux. » À commencer par celui, très sensible, de l’habitat. « Pour rénover correctement un logement minier, il faut 80 000 euros, à multiplier par 60 000 logements », calcule le candidat. Autant dire que les budgets promis sont loin du compte. « Des rénovations ont déjà été réalisées, reconnaît Jean-Marc Tellier, mais beaucoup de ces logements sont des passoires thermiques. Certains habitants ont vu leur facture de gaz flamber. » Le maire d’Avion veut également porter à l’Assemblée son combat pour l’interdiction des coupures d’énergie, après avoir convaincu une vingtaine de maires du secteur de voter un arrêté dans ce sens.
« Divisés, nous perdons. unis, nous gagnons »
À Liévin, face au député sortant RN Bruno Bilde, le tandem des candidats de la Nupes réunit également le PS et le PCF, avec pour candidat titulaire le premier adjoint socialiste de Liévin, Jérôme Darras, et sa remplaçante communiste Christelle Buissette, adjointe à Grenay. Le 13 mai, c’est même ensemble que les duos de ces deux circonscriptions ont officialisé leurs candidatures, dans un local du centre de Lens plein à craquer. Pourtant, les relations ont longtemps été difficiles entre les deux formations, particulièrement dans cette partie du bassin minier. « J’ai beaucoup employé le terme de “guerre froide”, sourit Hervé Poly, secrétaire départemental du PCF. Mais le RN impose une prise de conscience. Divisés, nous perdons ; unis, nous gagnons. » Il rappelle ainsi les trois cantons perdus par l’extrême droite dans l’agglomération de Lens-Liévin au profit de candidatures communes PS-PCF lors des départementales de 2021. Ce soir-là, les discours d’union se succèdent. « Nous avons besoin d’une vraie gauche de transformation sociale ! lance ainsi Pierre Boutry, référent local FI. Il n’a pas été possible de faire l’union au premier tour de la présidentielle, désormais la Nupes soulève un nouvel espoir. » Côté majorité présidentielle, Agnès Pannier-Runacher, alors ministre de l’Industrie, lorgnait la circonscription de Lens. Peut-être échaudée par le score de Marine Le Pen dans la ville – 40 % au premier tour de la présidentielle –, elle a renoncé et passé le relais à son compagnon, Nicolas Bays, ex-député PS puis chef de cabinet de Jean-Michel Blanquer. Face à la Macronie et à l’extrême droite, Dominique, militant PS, après avoir assisté à la présentation commune des candidats de la Nupes de Lens et Liévin, commente : « Ce qui faisait la force de la gauche, c’était d’être le parti des travailleurs. Il faut remettre le travail à l’honneur. J’en ai marre qu’on dise que les jeunes sont des fainéants », assure le syndicaliste CFDT, salarié d’une mission locale.
Le faux débat sur la question du voile
Le matin même, c’est sur le marché d’Hénin-Beaumont que s’étaient donné rendez-vous les forces de la Nouvelle Union populaire, qui présente dans cette circonscription Marine Tondelier (EELV), en binôme avec la socialiste Cécile Yosbergue. La première est conseillère municipale à Hénin-Beaumont et conseillère régionale, la seconde adjointe au maire de Carvin et conseillère départementale. Face à elles, la députée sortante Marine Le Pen. Nasser et Aïcha, derrière leur étal de vêtements, accueillent avec plaisir les deux candidates de gauche. « On ne veut pas de Le Pen, expliquent-ils. Elle pense être en terrain conquis mais si les Français ouvrent les yeux… » Le couple s’agace du débat « sur le foulard » qu’elle a lancé pendant la présidentielle : « Nous en avons assez que ce soit toujours la même population qui trinque, la communauté maghrébine. On n’est pas tous des voleurs et des délinquants ! » Eux votent dans une circonscription voisine, mais leur fille habite avec son mari à Hénin-Beaumont. « Elle travaillait pour la mairie avant son accouchement, raconte Aïcha. Ensuite, elle a envoyé des courriers pour revenir. Elle a su par d’autres employés de la ville que si elle n’était pas encartée au RN, elle n’avait aucune chance. » David prend le tract qui annonce la première réunion de l’assemblée populaire, à laquelle il compte se rendre. « Ce qui m’intéresse le plus, c’est l’union de la gauche. » L’accord Nupes, « c’est politiquement judicieux. Mais il y a des trucs que j’aime moins, notamment les positions de Jean-Luc Mélenchon sur la police », nuance-t-il.
S’imposer sur les dossier locaux
Accueil très différent, quelques dizaines de mètres plus loin. Jean Guido et sa compagne Evelyne Dessailly annoncent d’emblée : « On est au FN ! » Et de poursuivre : « On n’est pas bien à Hénin-Beaumont ? Il y a tout ici. Depuis que Steeve Briois (le maire RN de la ville, suppléant de Marine Le Pen aux législatives – NDLR) est là, il a relancé les commerces avec son équipe. Il est à l’écoute des gens. » Un ancrage local de longue date indéniable, qui fait cependant cruellement défaut à Marine Le Pen. « Nous sommes deux militantes de terrain, elle a sa vie à Paris », commente Cécile Yosbergue. « Elle ne sait même pas qu’un habitant de Carvin peut mettre une heure et demie pour aller travailler à Lille », assure-t-elle, évoquant les bouchons qui saturent régulièrement l’A1, entre ces deux villes pourtant distantes de seulement 25 kilomètres. Autre dossier local : les suites de la fermeture de Metaleurop, il y a près de vingt ans, notamment les « taux de plomb inquiétants dans le sol », pointe Marine Tondelier. « Les habitants voient la valeur de leur maison chuter. Des villes se sont engagées en décidant un abattement de la taxe foncière, mais l’État ne compense pas », résume-t-elle. Les deux candidates ont lancé une « assemblée populaire de campagne », qui s’est réunie pour la première fois le 18 mai et qui doit perdurer après l’élection, « ouverte à toutes celles et ceux qui veulent avoir leur mot à dire ». Un peu plus loin, un attroupement se forme. Marine Le Pen, Steeve Briois et leur délégation, suivis par plusieurs caméras, font leur entrée sur le marché. Tout sourires, la candidate RN se prête aux demandes de selfies et s’arrête pour discuter avec une femme. Avec un air grave et compassionnel, il est question d’« insécurité » et de « caméras ». Les candidates de la Nupes le savent, elles ne se présentent pas dans la circonscription la plus facile. Mais, lancent-elles comme une évidence : « Nous habitons ici. »
« La principale insécurité, c’est la pauvreté »
Challenge difficile, également, à Bruay-la- Buissière. Les négociations nationales au sein de la Nupes ont accordé la candidature pour la circonscription à la FI, dont le comité électoral tenait à investir une femme, qui n’a pu être trouvée chez les militants locaux. « Cette candidature m’a été proposée au regard de mon militantisme dans l’Oise », explique Sandrine Coquerie. Cette dernière s’est présentée aux départementales de 2021 dans le canton de Méru, ville dans laquelle Jean-Luc Mélenchon est arrivé largement en tête le 10 avril dernier, avec 37,6 %. « On a raison de se préoccuper des quartiers populaires, note la candidate, mais il ne faut pas oublier la ruralité, les problèmes de transport, la situation des agriculteurs… » « Ici (à Bruay – NDLR), le vote RN semble avant tout basé sur la misère », constate-t-elle. « Il y a de petites incivilités, des activités de débrouille, mais la principale insécurité, ici, c’est la pauvreté », confirme Jean-Luc Lambert, militant insoumis local, ironisant sur le thème majeur de l’extrême droite.
Élu député de la circonscription en 2017, Ludovic Pajot est devenu en 2020 le deuxième maire RN du Pas-de-Calais, en décrochant la ville de Bruay, laissant alors son siège parlementaire à sa remplaçante, Myriane Houplain. Pour l’investiture aux législatives, le RN a préféré à cette dernière Thierry Frappé, premier adjoint de Bruay. Dénonçant une « trahison », elle a rallié Éric Zemmour. Dans la circonscription, « les taux de vote pour le RN suivent ceux de la pauvreté », souligne Jean-Luc Lambert. Le logement et le pouvoir d’achat feront logiquement partie des priorités de campagne de Sandrine Coquerie. « Nous irons là où le RN ne va pas, notamment dans les petits villages », annonce-t-elle. Arnaud Vanderhaeghe, autre militant bruaysien de FI, acquiesce : « Nous voulons montrer qu’il existe une réelle opposition au RN, que les gens peuvent espérer. »
Entretien. « Le clivage droite-gauche revient au premier plan »
Pour le chercheur Luc Rouban, l’émergence de la Nupes contribue à recentrer le débat politique sur le choix du modèle économique et social. Mais la mobilisation, notamment des classes populaires, pourrait faire défaut aux législatives.
Le pouvoir d’achat, en tête du programme de la gauche et dont se sont saisis le RN comme Emmanuel Macron, sera-t-il un sujet de premier plan pour les législatives ?
C’est une préoccupation majeure. Selon la dernière enquête Ipsos, dont le Cevipof est partenaire, le pouvoir d’achat est cité par 57 % des plus de 11 000 enquêtés, devant l’environnement (31 %) et le système de santé (26 %). Il est particulièrement haut parmi ceux qui pensent voter pour la Nupes (60 %) et le RN (67 %). On voit là l’effet de la campagne présidentielle de Marine Le Pen qui a consisté à se décentrer par rapport aux thèmes identitaires classiques de l’extrême droite pour adopter un positionnement plus populiste. Elle a visé l’électorat populaire à la fois contre le macronisme mais aussi contre une gauche, plus radicale que le PS, qui parle davantage à ces catégories. Mais au sein du RN, cette revendication n’est pas adossée à une critique du capitalisme, à un ensemble de considérations sur les inégalités sociales — 11 % des électeurs RN citent la lutte contre celles-ci, contre 39 % de ceux de la Nupes. C’est un vote de colère qui reste assez désorganisé sur le plan idéologique.
Qu’en est-il du risque d’abstention des catégories populaires ?
Elle risque d’être assez forte. Les enquêtes la situent autour de 50 %, comme en 2017 — plus de 60 % parmi les ouvriers et les employés. Les raisons de l’abstention sont toujours complexes, plus encore aux législatives où des enjeux locaux se greffent à des questions plus nationales. Mais nous ne sommes pas sortis du malaise démocratique : une crise de confiance, une mise à distance d’un monde politique qui ne semble plus avoir beaucoup de prise sur la réalité. L’abstention peut aussi être amplifiée en juin par le sentiment que c’est plié d’avance, qu’Emmanuel Macron obtiendra une majorité.
Face à cela, la gauche unie a-t-elle une carte à jouer ?
La gauche a construit une offre, elle reste encore théorique, il faudra voir comment ses électeurs vont se positionner. Face à l’idée qu’Emmanuel Macron a été réélu par défaut, profitant d’une situation chaotique, de beaucoup d’abstention et de l’émiettement de la gauche alors même qu’existent une demande d’égalité et un sentiment d’injustice sociale très fort, ce rassemblement suscite beaucoup de sympathie. Au vu des règles du scrutin, toutefois, les chances que la Nupes obtienne une majorité absolue sont très faibles, mais elle peut, plus certainement, être la première force d’opposition.
Qu’est-ce que cela change, alors que le RN revendiquait jusque-là cette position ?
La question purement identitaire qui a marqué la présidentielle autour de Zemmour passe vraiment au second plan. Là, la question, c’est l’avenir du modèle socio-économique face à une contradiction de fond : on ne peut pas être à la fois pour le libéralisme et le capitalisme et, en même temps, défendre l’environnement. De là découlent des choix sociaux, fiscaux, budgétaires qui remettent au premier plan le clivage droite-gauche. La Nupes, au-delà des divergences réelles entre ses composantes sur certains points, apporte une certaine prise de conscience de ce besoin d’un nouveau modèle. Cela concrétise ce que les écologistes n’ont jamais pleinement réussi à faire : articuler l’écologie avec un projet économique et social.
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Législatives : Jean-Michel Blanquer pris à parti et aspergé de crème à Montargis
L’atterrissage de Jean-Michel Blanquer à Montargis n’est décidément pas de tout repos. Ce samedi 4 juin, l’ancien ministre de l’Education nationale a, une nouvelle fois, pu prendre la température de sa popularité dans la 4e circonscription. La scène s’est déroulée au marché de Montargis, où s’étaient rassemblés plusieurs candidats déterminés à profiter du dernier marché avant le premier tour des élections législatives.
Au cours de sa déambulation, Jean-Michel Blanquer a été vigoureusement pris à parti par deux hommes, dont un professeur de collège. L’ancien ministre de l’Education nationale a été insulté et recouvert de crème Chantilly. Alexandre Cuignache, candidat issu du CNIP (Centre national des indépendants et paysans) investi par Reconquête, était aux premières loges. Il s’est immédiatement avancé pour proposer à son rival du moment une serviette, que ce dernier a accepté. Le candidat zemmouriste explique à Valeurs actuelles « déplorer ce type d’agissements », évocation malheureuse d’une société où « les adversaires politiques ne se respectent plus ».
Montargis: le candidat #Blanquer se fait bousculer et « mousser » par deux individus.
La démocratie, c’est l’opposition des idées et non l’agression. J’ai d’ailleurs tendu une serviette au ministre.https://t.co/TPAA7nDu27
— Reconquête 4ème LOIRET (@ZemmourLoiret) June 4, 2022
Pas de photos s’il vous plaît !
Alexandre Cuignache a également été le témoin d’une autre scène, tout aussi gênante pour Jean-Michel Blanquer. Une journaliste de Radio Courtoisie, qui suivait le candidat Reconquête, a pu prendre des photos et une vidéo de la scène. Immédiatement après l’altercation entre Jean-Michel Blanquer et les deux hommes, plusieurs membres de son équipe ont donc poursuivi la journaliste, exigeant qu’elle supprime sa documentation. Cette dernière est cependant parvenue à s’extraire du marché, et à conserver ses photos.
Quelques instants après, Jean-Michel Blanquer a publié un tweet confirmant l’événement. « Une campagne électorale est un moment de bonheur démocratique par l’échange », écrit-il, racontant avoir été « agressé par deux individus qui veulent casser cela ». « Vive le calme, vive le respect, vive la démocratie », conclue le ministre. Selon les informations de France Bleu, les deux hommes ont été placés en garde à vue.
France24 - World
Swiatek says 35th straight win makes French Open title more 'special'
Issued on: 04/06/2022 - 20:16Modified: 04/06/2022 - 20:14
Paris (AFP) – Iga Swiatek said equalling the longest unbeaten run by a female player in the 21st century made winning her second French Open title on Saturday even more "special".
The world number one drew level with Venus Williams' run of 35 straight wins in 2000 by cruising past teenager Coco Gauff 6-3, 6-1 in the final at Roland Garros.
Swiatek's victory also took her past Serena Williams' longest unbeaten streak of 34 matches.
"I think honestly, it may seem pretty weird, but having that 35th win and kind of doing something more than Serena did, it's something special," said the 21-year-old.
"Because I always wanted to... have some kind of a record. In tennis it's pretty hard after Serena's career.
"So that really hit me, you know. Obviously winning a Grand Slam too, but this one was pretty special because I felt like I've done something that nobody has ever done, and maybe it's gonna be even more."
Swiatek has now won six consecutive tournaments this season, including four WTA 1,000 titles and one major.
She took the world-number-one ranking vacated by the retired Ashleigh Barty and has continued to beat all-comers since.
The Pole won the Indian Wells-Miami double to show her hard-court prowess, having also lifted the title in Doha, and has now dominated on clay by emerging victorious in Stuttgart, Rome and Paris.
But to extend her unbeaten run, she will have to improve her career grass-court record of four wins and four losses in main-draw matches.
Last year, Swiatek showed signs of improvement on the surface by reaching the fourth round at Wimbledon and says she has nothing to lose at the All England Club later this month.
"My coach (Tomasz Wiktorowski) believes I can win more matches on grass," said Swiatek, who has reached the second week at seven consecutive Grand Slam tournaments.
"I don't know about that yet. But I would like to add like one or two.
"But honestly, grass is always tricky. I actually like the part that I have no expectations there. It's something kind of refreshing."
Swiatek has also now won her last nine finals, with the only WTA final defeat in her career coming in a low-key event in Lugano when she was just 17.
"I try to treat it as any other match, which is pretty hard and kind of not possible, because there are always going to be like bigger amount of stress," she added.
"I guess I'm kind of accepting that a little bit more and just, I try to lean on the strengths.
"I'm also aware that my opponents are also going to be stressed. So I try to not panic and just be less stressed than they are."
Swiatek now boasts an impressive 21-2 win-loss record at Roland Garros, although she has a long way to go to match her idol Rafael Nadal's 111-3.
"He had many more chances to lose, so I think his stat is much, much better," she said of the 13-time champion, who faces Casper Ruud in Sunday's men's final.
© 2022 AFP
L'Humanité
Nupes: Un plan d’urgence pour la jeunesse
ActuVendredi 3 juin, les principales organisations de jeunesse, réunie dans le cadre de la Nupes, ont dévoilé un « plan d’urgence » à destination des jeunes.
Lola RuscioVendredi 3 juin, les représentants des organisations de jeunesse (MJCF-EELV- Jeunes socialistes- Génération.s) ont présenté, lors d’une conférence de presse, à Paris, une partie du « programme partagé de gouvernement » de la Nupes : celui dédié à la jeunesse.
Législatives. La Nupes rêve de jeunes enfin égauxPas de hasard dans le choix de ce thème, au moment où les élèves de terminale saisissent leurs vœux d’admission post-bac sur la plateforme Parcoursup. Présentée comme une réforme simplifiant la vie des lycéens désirant suivre des études supérieures, elle allonge en réalité les délais d’attente, générant une importante angoisse, et accroît les inégalités sociales, puisque les algorithmes opèrent un tri entre les candidatures, pénalisant les lycéens les plus fragiles.
Partant de ce constat, la Nupes propose, à l’approche du premier tour des élections législatives, l’abrogation de Parcoursup. « Ce sera un grand soulagement pour tous les jeunes de ce pays (…) qui ont intérêt à ce que la Nupes soit victorieuse pour retrouver de bonnes conditions d’études », lance Aurélien le Coq, co-animateur des jeunes Insoumis. « La jeunesse regorge de forces vives, mais ce potentiel vient se briser sur la société capitaliste, incapable de répondre à ses besoins et aspirations », abonde Assan Lakehoul, coordinateur national du Mouvement jeunes communistes de France (MJCF).
Les forces de gauche portent ainsi plusieurs propositions pour faire entrer les jeunes travailleurs dans le droit commun, notamment en négociant « avec les branches patronales les postes ouverts à stages, pour en finir avec la pratique des CDD déguisés », précise Pauline Rapilly-Ferniot (EELV), candidate de la Nupes dans la 9è circonscription des Hauts-de-Seine. En parallèle, les jeunes salariés bénéficieront d’autres mesures, comme la hausse du SMIC à 1 500 euros.
Plusieurs autres changements seront opérés. Finie, la sélection à l’entrée de l’université. C’est en tout cas ce que promet la Nupes, estimant que ce système touche les plus faibles et remet en cause la mission fondamentale de l’université, à savoir accueillir tout le monde. « C’est une question d’égalité, d’émancipation, c’est le rôle de l’école et de l’enseignement supérieur », rappelle Aurélien le Coq. Et « 30 000 » professeurs supplémentaires seront recrutés pour assurer un enseignement de qualité.
Les autres mesures présentées font consensus parmi les gauches : mise en place d’une allocation d’autonomie mensuelle de 1063 euros pour les 18-25 ans, revalorisation des aides au logement par rapport à l’inflation, création de 15 000 logements étudiants par an, rénovation des universités à hauteur de 2 milliards d’euros mais aussi un plan d’éradication des punaises de lits dans les résidences du CROUS.
JeunesseNupesLégislatives 2022 Valeurs Actuelles
Législatives : Danièle Obono pose aux côtés de Jeremy Corbyn, député de Londres accusé d’antisémitisme
Un soutien qui interpelle. Venue épauler Danielle Simonnet, candidate de la Nupes dans la 15e circonscription de la capitale, ce vendredi 3 juin, Danièle Obono, elle-même en course pour être réélue lors de ces législatives, n’est pas apparue seule. La députée insoumise s’est affichée aux côtés de Jeremy Corbyn, député de Londres pointé du doigt à de nombreuses reprises pour son antisémitisme.
En effet, comme l’indiquait Valeurs actuelles dans plusieurs articles en 2018 et 2019, le curriculum vitae de l’élu britannique est éloquent. Ce militant pro-palestinien a défendu une fresque antisémite, traité les terroristes du Hamas en « amis », été proche d’une organisation négationniste et membre de groupes Facebook antisémites, fait taire un survivant de l’Holocauste, expulsé des opposants juifs d’un rassemblement anti-israélien, copiné avec des personnalités antisémites, complotistes et terroristes, été stipendié par une chaîne d’État iranienne, refusé de visiter le musée Yad Vashem, suspecté « la main d’Israël » derrière un attentat djihadiste, tenté de faire exclure l’État hébreu de l’Eurovision… Il s’est même recueilli sur les tombes des terroristes responsables du massacre des athlètes israéliens aux Jeux olympiques de Munich, en 1972.
« Solidarité, unité, victoire ! » ✌️
Beaucoup d’émotion et de fierté de recevoir ce soir @jeremycorbyn, député de Londres, venu avec @Deputee_Obono en soutien à notre dynamique militante de la #NUPES et notre campagne d’union ! #circo7515 pic.twitter.com/mHW6jM9Ile
— Danielle Simonnet (@Simonnet2) June 3, 2022
La récidive des Insoumis
L’élu anglais est également accusé d’avoir fermé les yeux pendant une très longue période sur les nombreux cas d’antisémitisme au sein du Labour, le parti travailliste britannique, dont il a été le président entre 2015 et 2020. Outrée par la passivité de son parti, une députée et ex-ministre n’avait par exemple pas hésité à prendre à partie Corbyn au Parlement, lui lançant : « Tu es un putain d’antisémite raciste ! ». Dans une tribune publiée en août 2018 dans The Guardian, après des années de silence, il avait alors enfin reconnu le « cancer antisémite » qui gangrène son parti, avant d’en être mis au ban.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que la députée Danièle Obono est remarquée pour sa complaisance envers l’antisémitisme. Au lendemain des attentats de Charlie Hebdo en janvier 2015, elle avait par exemple reproché à ceux qui avaient soutenu les « caricatures racistes de Charlie Hebdo » de s’être « tus quand l’État s’est attaqué à Dieudonné », comme le rapporte L’Express.
Le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a lui aussi déjà fait polémique pour des propos controversés sur les Juifs. En octobre dernier, mentionnant les « traditions » et « scénarios culturels » du judaïsme au sujet d’Éric Zemmour, il avait été accusé de dérapage antisémite par de nombreux responsables politiques et associations, telles que la Licra.
France24 - Monde
L'ONU annonce la mort deux Casques bleus au Mali
Publié le : 03/06/2022 - 21:42
FRANCE 24
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L'ONU a annoncé, vendredi, la mort de deux Casques bleus au Mali après que leur véhicule a heurté un engin explosif, dans le centre du pays, selon un porte-parole de l'organisation.
Deux Casques bleus de la Minusma sont morts et deux autres ont été blessés dans le centre du Mali, a indiqué le porte-parole de la mission Olivier Salgado sur les réseaux sociaux, vendredi 3 juin. Il a en outre précisé que leur véhicule a heurté un engin explosif improvisé. Il s'agit du sixième incident impliquant un convoi de Casques bleus depuis le 22 mai.
Les soldats faisaient partie du contingent égyptien de la Minusma, a indiqué un responsable sécuritaire. L'explosion est survenue près de Douentza, dans le centre du pays, sur l'axe conduisant à Tombouctou.
Ce sont les deuxième et troisième Casques bleus tués en trois jours. Un soldat jordanien a succombé à une attaque à l'arme légère et au lance-roquettes contre le convoi dans lequel il se trouvait mercredi à Kidal.
La mission la plus meurtrière au monde
Avec plus de 12 000 soldats déployés dans ce pays plongé dans la tourmente depuis le déclenchement d'insurrections jihadiste et indépendantiste en 2012, la Minusma est la mission de l'ONU la plus meurtrière au monde. Depuis sa création en 2013, 174 de ses Casques bleus ont trouvé la mort dans des actes hostiles.
Les engins explosifs improvisés (EEI) sont une arme de prédilection des jihadistes contre la Minusma ainsi que les forces maliennes. Ils tuent aussi de nombreux civils.
Sept Casques bleus togolais dans un convoi logistique avaient été tués par l'explosion d'un tel engin en décembre 2021 entre Douentza et Sévaré. Vendredi, les Casques bleus se trouvaient dans une escorte d'une douzaine de véhicules onusiens qui accompagnaient un convoi de camions civils transportant du carburant, a précisé Olivier Salgado .
De tels convois peuvent s'étirer sur des kilomètres. Une mine a explosé au passage du convoi, a rapporté Olivier Salgado. De telles mines peuvent sauter au contact d'une roue ou être actionnées à distance.
Le centre du Mali est l'un des principaux foyers des violences qui ensanglantent le Sahel. Parties du nord, ces violences se sont étendues au centre ainsi qu'au Burkina Faso et au Niger voisins. Elles ont fait des milliers de morts civils et combattants et des centaines de milliers de déplacés.
Deux rapports rendus publics cette semaine, l'un du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, l'autre de la division des droits de l'Homme de la Minusma, s'alarment d'une intensification des violences dans le centre ainsi que le nord.
Avec AFP
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Mali : un Casque bleu tué dans une attaque "terroriste" à Kidal
Combats dans l'est de la RD Congo : huit Casques bleus tués dans un crash d'hélicoptère
Centrafrique : une dizaine de Casques bleus blessés par des tirs de la garde présidentielle
New York Times - World
From the Bones of Victims, a Doctor Unearths a Drug War’s True Toll
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The Saturday Profile
Raquel Fortun, one of only two forensic pathologists in the Philippines, is using her skills to show how other doctors falsely claimed some victims of the country’s drug war had died natural deaths.
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By Sui-Lee Wee
QUEZON CITY, Philippines — Standing in a university classroom surrounded by six skeletons lying on wooden tables, Raquel Fortun held up the broken skull of a man who was slain during President Rodrigo Duterte’s drug war.
She poked a finger through a hole in it.
“This looks like an entry,” said Dr. Fortun, who is one of only two forensic pathologists in the Philippines. “So an apparent gunshot wound to the head for this one.”
Since July 2021, Dr. Fortun, 60, has been quietly examining these bones at the behest of a Catholic priest, the Rev. Flaviano Villanueva, and the families of the victims.
What Dr. Fortun discovered made headlines in the country.
Out of 46 remains that she had examined, there were seven cases in which the death certificates had stated that the cause of death was natural, though her investigations showed them clearly to be homicides. The findings, disclosed at a news conference in April, raised questions about whether medical authorities were complicit in a cover-up.
Dr. Fortun’s discovery also suggests that the true extent of the drug war could be far bigger than what the government has disclosed. Rights activists have long argued that the number of people killed — up to an estimated 30,000 since 2016 — is far higher than the official figure. The Philippine National Police puts the number at over 6,200.
Before Dr. Fortun, there had been no independent inquiry into the drug war, including its many casualties. The International Criminal Court said last year that it would open an investigation, but the Duterte administration said it would block investigators from entering the country.
In response to Dr. Fortun’s findings, the Philippine National Police said it would conduct its own investigation into falsified death certificates, though any conviction is unlikely. Since the drug war began, only three police officers have been imprisoned — for the murder of a 17-year-old boy.
In a country where the justice system is weak, where extrajudicial killings are common, and where forensic pathology is almost nonexistent, Dr. Fortun has a kind of celebrity status. Family members of homicide victims either ring her up at the University of Philippines College of Medicine, where she chairs the pathology department, or track her down on social media.
She is skeptical of the police narrative that many suspects in the drug war were killed because they tried to fight back. She has been critical about the lack of a proper death investigation system in the Philippines that allows the police to handle the evidence, the witnesses and the bodies of victims killed in police shootouts.
“That’s how you get away with murder. Easily,” she said in an interview in her office. “And here I am in my ivory tower, saying: ‘No though, you’re wrong. You’ve missed this, you’ve missed that.’ How do you think they feel about me?”
“They hate me,” she said, chuckling.
Dr. Fortun grew up in Quezon City in a family of lawyers and doctors. As a child, she loved disassembling items, wanting to find out what was wrong with a broken doorknob or car part. She said she gravitated toward pathology, seeing it as “the backbone of medicine.”
Dr. Fortun graduated from medical school in the Philippines in 1987 and started her residency training in anatomic and clinical pathology in 1989 at the University of Philippines’ College of Medicine.
But it was a one-year training course in the King County Medical Examiner’s Office in Seattle in 1994 that led her to focus on forensic pathology. Dr. Fortun left her 4-year-old daughter, Lisa, behind with her in-laws. “That was the most difficult thing ever,” she said.
In a telephone interview, Dr. Richard Harruff, the chief medical examiner at King County and Dr. Fortun’s former boss, said he enjoyed being her mentor because “she wasn’t afraid of anything.”
“She was just as good as any pathologist that I’ve ever trained over the years,” he said. “She just basically absorbed everything, and decomposed bodies and skeletal remains were not a factor at all. She just did the work.”
Over the years, Dr. Harruff said he “always wondered how she managed not to get killed or assassinated.”
It’s a question Dr. Fortun has given a lot of thought to herself.
“Am I at risk? Should I consider moving elsewhere?” Dr. Fortun wondered aloud. “There’s a certain effect on your psyche. You’re not safe. Knowing that in the Philippines, assassins can simply come near you, start shooting and get away with it.”
Whatever the dangers, Dr. Fortun makes no effort to mince her words.
She is voluble on Twitter, where she tweets under the account @Doc4Dead. In 2016, she angered Mr. Duterte’s daughter, Sara Duterte, after she questioned whether Ms. Duterte’s announcement of being pregnant with triplets was part of a public-relations campaign for her father. Ms. Duterte, who is set to become the vice president on June 30, called Dr. Fortun a “bitter melon” and urged her to “turn off her Twitter.”
Dr. Fortun’s work has taken her to Cyprus, The Hague and East Timor. She would make more money if she practiced medicine abroad full time, but said she felt “there was always this guilt that I’m not in the Philippines where I’m needed.”
Most mornings, Dr. Fortun arrives at her makeshift lab in the University of the Philippines’ College of Medicine that she hastily put together with tables sourced from a junkyard. She works alone, sifting, piecing and gluing the bones together. In the past month, those mornings were interrupted by a radiotherapy program to treat early-stage breast cancer, after which she would head to the lab.
“When I’m there in the room with all of these skeletons, I feel that I’m giving them what was denied to them before,” she said. “They were not given a proper investigation, no proper examination. So I’m trying to see what was missed.”
Several things have stood out to Dr. Fortun: the victims were nearly all men, the majority had head wounds, and they were the “poorest of the poor.”
She held up a jawbone without teeth. “They’ve probably never seen a dentist in their life,” she said.
Dr. Fortun is working for free — she charges Father Villanueva about $96 per body to cover only the costs of materials. With more and more bodies that need to be exhumed, she said she “is on a treadmill.”
Dr. Fortun said she hopes to get help from the international forensic community but acknowledged it was unlikely even when Mr. Duterte leaves office. Ferdinand Marcos Jr., elected president in May, has indicated he would not help pursue the I.C.C.’s case and would only allow investigators to enter the Philippines as tourists.
What troubles Dr. Fortun the most, she said, are the unidentified. “What happens to the unnamed, unclaimed bodies?” she asked. “Where are they?”
Dr. Fortun saves hair and finger nails to remind herself that these “were all part of somebody.” Halfway through the interview, she rummaged in a shelf behind her desk and brandished a clear plastic bag of kneecaps she is keeping for possible DNA analysis. (“I love the patella!” she cried.)
“You never lose sight of the fact that you’re dealing with a person,” she said. “Especially when you meet the relatives.”
In presenting his case to the families to have their loved ones’ remains assessed, Father Villanueva, known as “Flavie,” said he told them “we have bones that could speak.”
“In Tagalog, we call it bones of truth,” said Father Villanueva, the founder of the AJ Kalinga Foundation, a nonprofit that is helping victims’ relatives. “Because the bones cannot lie.”
After finishing her examination, Dr. Fortun explains her findings to the families. Father Villanueva said he has seen many of the relatives embrace the urns with their loved ones’ ashes, while listening to her.
Father Villanueva said he knew there was only one person he could turn to to examine the bones. He had never doubted Dr. Fortun as far as her “sense of justice is concerned,” he said, and recalled her excitement when he told her about his plan.
“She’s been demanding, craving, and on a minimum, asking, that we bring bodies to her,” he said.
Five years away from retiring, Dr. Fortun said she sees this project as a culmination of her life’s work.
“When Father Flavie started referring them, I felt the sense of satisfaction, that, OK I’m going to make use of what I know,” she said. “Finally, I wouldn’t feel so useless. I shouldn’t have those regrets anymore of staying.”
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Valeurs Actuelles
[Vidéo] Stade de France : un candidat Reconquête interpelle Gérald Darmanin devant des militants LREM
Depuis le fiasco au Stade de France samedi 28 mai, Gérald Darmanin multiplie vainement les contre-feux. Les explications du ministre de l’Intérieur sur les nombreux débordements en Seine-Saint-Denis lors du match Liverpool-Real Madrid peinent à convaincre les Français, en plus d’être violemment critiquées au sein de l’opposition. De passage à Paris le mardi 31 mai pour soutenir des candidats de la majorité, le ministre de l’Intérieur a été interpellé par un contradicteur inattendu : Garen Shnorhokian, candidat de Reconquête dans la 4e circonscription de la capitale.
J'ai interpellé Darmanin sur les violences au #stadedefrance, écoutez ces extraits de notre échange.Ses effets de manche ne cachent pas son malaise… pic.twitter.com/S09tx6XSS3
— Garen Shnorhokian (@GarenShn) June 1, 2022
« Vous avez accusé les supporteurs anglais d’avoir fait les agressions qui avaient eu lieu autour du Stade de France. Ça a été très vite démenti quand on a vu les vidéos (…). C’étaient des racailles de Saint-Denis et des cités aux alentours », peut-on entendre dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux du jeune membre du parti d’Éric Zemmour.
« Ce ne sont pas les billets qui ont fait des razzias »
Devant des sympathisants et militants LREM, le jeune candidat de Reconquête a ensuite demandé au pensionnaire de la place Beauvau s’il avait « peur du califat de Saint-Denis » au point de préférer se mettre « les diplomaties anglaises à dos », faisant allusion aux déclarations du ministre, qui avait particulièrement visé « les supporters anglais » après les incidents.
« Je vois bien où vous voulez m’amener et je ne vous ferai pas ce plaisir. Comme je sais cependant que j’allais avoir une question ce soir (…), je vous encouragerai à regarder un vrai et un faux billet… » lui a répondu Gérald Darmanin, restant fidèle à l’argumentaire développé au JT de TF1 et devant le Sénat. Et le jeune prétendant à la députation de renchérir : « Ce ne sont pas les billets qui ont fait des razzias sur les supporteurs anglais… »
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : le Quai d'Orsay annonce la mort d'un Français "dans des combats"
Publié le : 03/06/2022 - 18:48
FRANCE 24
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Un Français a été tué "dans des combats" en Ukraine, a annoncé, vendredi, le ministère français des Affaires étrangères, cent jours après le début de l'invasion russe.
Le Quai d'Orsay a annoncé vendredi 3 juin la mort d'un Français "dans des combats" en Ukraine.
"Nous avons appris la triste nouvelle, qu'un Français avait été mortellement blessé dans des combats en Ukraine", a fait savoir le ministère français des Affaires étrangères dans une réponse écrite. "Nous présentons nos condoléances à sa famille".
Selon une source sécuritaire interrogée par l'AFP, l'homme était "un combattant parti comme volontaire".
L'identité de cet homme n'a pas été communiquée, ni le lieu où il a péri. La radio française Europe 1 avait fait état jeudi 2 juin d'un "premier combattant français" tué en Ukraine, "mortellement blessé par des tirs d'artillerie" dans la région de Kharkiv, dans le nord-est du pays.
Combats contre l'armée russe
"Le jeune homme avait rejoint la légion internationale de défense ukrainienne et participait aux combats contre l'armée russe", selon Europe 1.
Le Royaume-Uni avait fait état fin avril de la mort d'un de ses ressortissants et de la disparition d'un autre. Selon les médias britanniques, la personne tuée était un vétéran de l'armée britannique. Ses anciens camarades lui avaient rendu hommage sur une page Facebook et une page de collecte de fonds avait été mise en place.
D'après les médias britanniques, toujours, les deux ressortissants combattaient contre les forces russes comme volontaires.
La guerre en Ukraine est entrée vendredi dans son 100e jour. Peu de temps après l'invasion de son pays par la Russie le 24 février, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait appelé à la formation d'une "légion internationale" de volontaires étrangers pour l'aider à défendre l'Ukraine.
"La victoire sera nôtre", a affirmé vendredi le chef d'État ukrainien, après avoir admis la veille que les troupes russes occupaient actuellement "environ 20 %" du pays.
Le Kremlin assure pour sa part avoir atteint "certains" des objectifs de son invasion censée "dénazifier" l'Ukraine et protéger sa population russophone, et compte "poursuivre jusqu'à ce que tous les objectifs de l'opération militaire spéciale soient remplis".
"L'Ukraine, dans la totalité de son territoire, est une zone de guerre", a insisté le Quai d'Orsay dans sa réponse écrite. "Dans ce contexte, il est formellement déconseillé de se rendre en Ukraine, quel qu'en soit le motif".
Avec AFP
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GUERRE EN UKRAINE
Reportage en Ukraine, auprès des volontaires de la défense territoriale
Témoignages
"On espère arriver à temps" : des volontaires français sur la route de l'Ukraine
LE FIL DU 30 MAI
En Ukraine, Catherine Colonna dénonce un "double crime" après la mort d'un journaliste français
New York Times - World
As Targeted Killings Spike, Hindus Are Desperate to Flee Kashmir
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Decades after militant violence forced many of them out of the disputed region, hundreds of families have left in another exodus.
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By Hari Kumar and Mujib Mashal
ANANTNAG, Kashmir — As hundreds of Hindu families fled the Kashmir region in recent weeks amid a spike in targeted militant attacks, Sandeep Raina, a 38-year-old engineer, resigned himself to his worst fear: that he would have to abandon his home once again.
He had been 8 years old — almost the same age as his son is now — when his family was forced out of the valley by militants in the 1990s. He spent the next two decades moving from place to place before finally returning to Kashmir a decade ago to take up a job, build a home and start a family.
“I have spent my whole life in migration. Who would like to be dislocated again and again?” he said. “But now we can’t live here. We will be killed.”
The return of minority Hindus to Kashmir, two decades after a huge exodus in the face of militant attacks and threats, has been held up by successive Indian governments as an illustration of how they are bringing normalcy to the restive Himalayan region.
But Kashmiri Hindus like Mr. Raina say that their lives have become anything but normal after an intensifying spate of killings — and that they desperately want out. Just this week, three Hindus have been killed: a teacher gunned down outside her school, a bank manager shot at his desk and, on Thursday night, a laborer killed while working at a brick kiln.
The administration of Prime Minister Narendra Modi, Kashmiri Hindus say, has tried to prevent many Hindus from fleeing their residential colonies in recent weeks. The Hindu residents are demanding that the authorities lift the blockades and transfer their jobs and families to safer places outside the valley.
“Our demand is to relocate us to anywhere other than Kashmir, any corner of India,” said T.N. Pandita, a father of two who works as a clerk at the local court in the Baramulla district.
“This morning, we tried to get out, but we were physically barred from leaving,” Mr. Pandita said on Thursday. “Our camp is locked, and the central police forces are deployed outside.”
Mr. Modi’s government has been invested in projecting the majority-Muslim region as a stable, integrated part of India after it dissolved the region’s elected government and revoked Kashmir’s semiautonomous status in 2019 to bring it under the direct rule of New Delhi.
Stripping the region of its special status had long been a goal of India’s Hindu nationalists. Under the direct rule that followed, a clampdown has increasingly quashed dissenting voices.
Kashmir has been disputed between India and Pakistan since the end of British rule in 1947. In the late 1980s, a Kashmiri separatist movement, which received support and training in Pakistan, intensified the targeting of the region’s Hindus, known as Pandits. A mass migration of tens of thousands of Hindu families — perhaps 300,000 people in all — followed. Only a few hundred Hindu families remained.
A little over a decade ago, as the security situation in the valley improved under a heavy Indian military presence, the government encouraged Kashmiri Hindus to return by offering them incentives that included government jobs and payments for buying or rebuilding homes. Thousands of Hindus accepted the offers, taking up residence in a half-dozen Kashmir residential colonies referred to as transit camps.
But Kashmiri Hindu organizations and local residents say there has been a renewed wave of targeted killings in the past two years, an apparent retaliation for Mr. Modi’s decision to revoke the region’s semiautonomous status. Mr. Modi also tried to reduce the requirements for Hindus to take up local jobs and buy property, which the militants and others cite as an effort to reshape the region’s demographics.
The authorities were scrambling for a solution and increasing security in the areas where Kashmiri Hindus live. Amit Shah, India’s home minister, held discussions with senior security officials on Thursday, and was expected to meet with Kashmir’s civilian and military leaders on Friday.
But local leaders said the departures were continuing after security forces eased their blockade at some of the camps on Friday.
Sanjay Tickoo, the head of the Kashmiri Pandit Sangarash Samiti, an organization for Hindus in the region, estimated that as many as 70 percent of the more than 5,000 people who had accepted incentives to move with their families to the valley over the past decade had left.
That figure could not be verified. Police officials in Kashmir did not answer requests for comment.
At the Mattan camp in the Anantnag district, Ranjan Jotshi, a protest leader there, said fewer than two dozen Hindu families remained after about 300 families had left in recent days.
At the Vessu camp in the same district, where Mr. Raina and his family live, one-third of the 900 families have fled their modest two-bedroom houses. In most cases, they had little to take with them, just belongings that could fit into the back of small vehicles.
The residents at Vessu, the largest camp in the region, said they had not gone to work for more than three weeks after the killing of Rahul Bhatt, a civil servant.
Instead, they have focused on holding protests within their camp walls, with a heavy security presence outside trying to prevent them from leaving. They are working to persuade the government to allow them to move together, so they do not lose their jobs and benefits.
Many described life in the area as unbearable. “We are in total mental trauma,” said Sunil Kumar Dhar, a math teacher. “Everybody is taking antidepressants.”
Mr. Raina, the engineer who was first forced out of the valley in the 1990s, said he and his wife had stopped sending their 10-year-old son to school. He said he had received phone calls from four different police stations in charge discouraging him from doing site visits in their areas.
“It reminds me of the same scenes from the 1990s, but now it is worse than that,” he added. “Earlier, many important people were killed. But now anybody can be killed. We are confined to this camp.”
In a letter to the top judge in the region on Wednesday, the Kashmiri Pandit Sangarash Samiti accused the government of “playing with the lives of the religious minorities in Kashmir Valley” and asked the region’s high court to intervene. It also detailed how the authorities were preventing Kashmiri Hindus from relocating to more secure areas.
The organization said that there had been more than a dozen targeted attacks, some fatal, recorded against Hindus since 2020. The Indian news media said a total of 18 Hindus had been killed since the 2019 change in the region’s status. Many Muslims seen as supporting the government have also been killed.
“The government blocked the roads, used electric currents to barricade the walls of the transit camps, the main doors of the transit camps are closed from outside with locks,” the organization said in its letter to the court.
Videos posted by Hindu residents from the Mattan camp on Thursday showed a tense situation during a protest where local officials urged residents to stay. The officials said that they would increase security measures and that residents could work closer to home.
The Kashmiri Hindus told the local officials that it was too late for such measures. Some of them chanted, “What do we want? A right to live!” and “The only solution — relocation! Relocation!”
Mr. Jotshi, the 48-year-old protest leader at Mattan, who works at the local department of social welfare, said that he had been part of a delegation that visited the region’s governor for a meeting, and that the police chief had told attendees it would take three years to rid the region of the remaining militants.
Hours after the meeting with the local officials in the Mattan camp, as panic grew over the killing of the bank manager, security forces barricaded the camp’s exit with vehicles to stop families from leaving.
“Don’t force Kashmiri Pandits to pelt you with stone,” Mr. Jotshi is seen in a video telling the police, referring to an act that young local Kashmiri Muslim sometimes resort to against the region’s heavy security forces.
“We want to leave, at any cost,” Mr. Jotshi said. “We do not want to die here.”
Hari Kumar reported from Anantnag, and Mujib Mashal from New Delhi.
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« Je ne pourrais jamais jouir de la même liberté ailleurs » : Pascal Praud encense CNews
Pascal Praud est un homme heureux. A la tête de l’Heure des Pros depuis 2016, le présentateur star de CNews peut se targuer de bonnes audiences. Dans les colonnes du Parisien, samedi 4 juin, il est longuement revenu sur ce succès alors que la saison s’achève : « Quand je regarde les audiences (700 000 téléspectateurs en moyenne le soir, 400 000 le matin), je suis toujours surpris », explique-t-il, se réjouissant que l’émission soit parvenue à « identifier son public, savoir ce qui lui plaît ».
Et ce qui plaît, c’est sans doute une liberté de ton rare dans le paysage audiovisuel français, que Pascal Praud explique par l’état d’esprit qui anime les dirigeants de CNews : « Jamais je ne quitterais [la chaîne] », assure-t-il. « Je ne pourrais jamais jouir de la même liberté ailleurs », ajoute Pascal Praud, qui apprécie de travailler dans un groupe « où nos patrons nous soutiennent ». Un soutien sans faille, nécessaire compte tenu des fréquentes polémiques, qui n’entraîne cependant pas de dépassement de fonction : « Vincent Bolloré n’a aucun rôle exécutif sur l’éditorial au jour le jour. (…) Son seul credo est la liberté d’expression. »
Défendre la culture française
Dans de telles conditions, Pascal Praud a les mains libres. Il en profite et assume vouloir « faire circuler les idées » : « Moi, j’ai envie de défendre la culture française, la langue française, notre histoire », clame le présentateur vedette – également à l’antenne sur RTL. Un positionnement qui lui attire la foudre de nombreux commentaires, soupçonnant une complaisance vis-à-vis de son ancien collègue, Eric Zemmour.
« Ces sujets-là n’appartiennent pas qu’à monsieur Zemmour que je sache ! », rétorque l’intéressé, qui se réjouit cependant que la campagne présidentielle ait « mis sur la table des sujets comme l’identité, la sécurité, le rapport à l’histoire ». « Moi, je n’incarne pas un mouvement ou un camp mais mes propres idées, que je propose au débat », conclut le présentateur.
France24 - Monde
Roland-Garros : Zverev abandonne sur blessure, Nadal disputera une 14e finale
Publié le : 03/06/2022 - 18:21
Nicolas BAMBA
Le public aura assisté à deux sets et trois heures de jeu d'une demi-finale splendide entre Rafael Nadal et Alexander Zverev, à Roland-Garros, vendredi à Paris. L'Allemand a finalement dû se retirer après s'être tordu la cheville droite. L'Espagnol sera donc en finale le 5 juin face à Marin Cilic ou Casper Ruud.
Un match fantastique qui s'achève dans la douleur et sur des images glaçantes. Le destin a été cruel avec les spectateurs mais, avant tout, avec Alexander Zverev, vendredi 3 juin, lors de la première demi-finale du tournoi de Roland-Garros où l'Allemand affrontait Rafael Nadal. On venait de dépasser les trois heures de jeu sur le court Philippe-Chatrier, l'Espagnol menait un set à zéro et venait d'égaliser dans la deuxième manche (7-6 [8], 6-6) quand son adversaire s'est écroulé.
Le n°3 mondial venait de glisser sur la terre battue pour renvoyer une balle. Immédiatement, le champion olympique à Tokyo a hurlé de douleur et s'est allongé au sol. Les ralentis sont difficiles à voir : sa cheville droite s'est pliée sous un angle anormal, laissant supposer une entorse. Rafael Nadal et plusieurs membres de l'équipe technique du tournoi sont immédiatement venus à son chevet, inquiets. Évacué du terrain sur une chaise roulante, l'Allemand a reçu quelques soins dans les vestiaires.
Mais rien à faire. Peu après, Alexander Zverev est revenu sur le terrain en marchant avec des béquilles pour saluer l'arbitre, son adversaire et le public, incapable de reprendre cette demi-finale. Battu au même stade de la compétition l'an dernier par le Grec Stefanos Tsitsipas, "Sascha" Zverev ambitionnait, cette fois, d'atteindre la finale. Sa blessure a anéanti ses espoirs.
Un premier set au tie-break
Avant ce coup du sort, les deux joueurs avaient offert un nouveau match d'anthologie dans cette quinzaine. L'un et l'autre se sublimaient, Rafael Nadal répondant aux services et coups droits dévastateurs d'Alexander Zverev par les amortis et passing dont il a le secret. L'Allemand, fébrile dans les moments importants et accumulant trop de doubles fautes et de fautes directes, avait perdu une première manche superbe au tie-break, au bout de plus d'1 h 30 de jeu.
Dans la seconde manche, Rafael Nadal a semblé connaître des temps faibles au niveau physique, laissant à son adversaire la main. Cependant, Alexander Zverev n'a pas su saisir les occasions de revenir à une manche partout face au maître des lieux. Ce dernier venait d'inscrire le point qui ouvrait la porte à un nouveau tie-break quand la cheville de l'Allemand a tourné.
Ce n'est pas ainsi que le Majorquin espérait l'emporter, le jour de son 36e anniversaire. Le visage marqué, le n°5 mondial a accompagné son adversaire au moment où celui-ci est venu confirmer à l'arbitre son abandon. Le sport peut s'avérer cruel. Désormais, Rafael Nadal attend de savoir qui le rejoindra en finale, le Croate Marin Cilic où le Norvégien Casper Ruud. Contre l'un ou l'autre, dimanche 5 juin, l'Espagnol visera un 14e sacre à Paris et un 22e Grand Chelem.
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TENNIS
Roland-Garros : Coco Gauff élimine Martina Trevisan et rejoint Iga Swiatek en finale
TENNIS
Roland-Garros : implacable, Iga Swiatek écrase Daria Kasatkina et se hisse en finale
Tennis
Roland-Garros : le Croate Marin Cilic décroche à 33 ans une première demi-finale à Paris
L'Humanité
Suppression du corps diplomatique : tout un symbole !
ChroniqueFrancis WurtzGrève au Quai d’Orsay, ce 2 juin ! Le fait est suffisamment rare pour que l’on s’y arrête : il n’y a qu’un seul précédent (en 2003) dans toute l’histoire de ce ministère emblématique. Le malaise du « Quai » ne date pas d’hier, tant l’écart s’est creusé, année après année, entre l’ambition affichée en haut lieu d’une diplomatie universelle et les moyens, en recul constant, mis à la disposition de cette administration jadis si prestigieuse (diplomatie : – 30 % en dix ans ; défense : + 23 % en cinq ans !). Macron aura réussi à faire déborder le vase. L’ironie du sort veut que ce soit le président dont nombre de diplomates attendaient un sursaut en matière de politique étrangère qui assène à ce secteur le coup le plus rude : la suppression, par décret, du corps diplomatique ! Si cette « réforme » voit effectivement le jour, comme prévu, le 1 er janvier 2023, les futurs « conseillers des affaires étrangères » et autres « ministres plénipotentiaires », chargés de représenter la France dans le monde et d’analyser, en retour, les réalités internationales, en transformation perpétuelle – à une époque où les interdépendances impactent tous les domaines de la vie – ne seront plus des professionnels de la diplomatie. Ils seront choisis parmi les « administrateurs de l’État », vaste vivier de hauts fonctionnaires interchangeables : préfets, inspecteurs des finances ou… diplomate à Abidjan, à Bogota ou à Pékin !
Ancien parlementaire européen, j’ai pu, au gré de mes missions internationales, mesurer et apprécier – à de rares exceptions près – les compétences interdisciplinaires, la culture enrichie au fil des expériences successives et l’indispensable motivation à exercer ce métier si particulier, de nos diplomates. Maîtriser l’histoire des peuples, sinon leur langue ; être à l’aise dans les arcanes des relations internationales ; savoir gérer avec doigté des crises délicates ou des rapports de forces complexes, cela ne s’improvise pas. Être consul général à Jérusalem-Est, en charge du suivi des territoires palestiniens occupés et en négociations constantes avec les autorités israéliennes, ne s’apprend pas dans un institut chargé de former des « administrateurs » ! Représenter dignement la France au Brésil ou en Afrique du Sud a peu de choses à voir avec les prérogatives d’un préfet de région ! Siéger au Conseil de sécurité des Nations unies suppose d’autres affinités que d’exercer ses talents – au demeurant utiles, mais d’une tout autre nature – d’inspecteur des finances.
Cette décision, qui risque de faire de la France le seul grand pays sans diplomates professionnels, est tout un symbole : celui d’un déclassement de la diplomatie française au profit d’une illusoire « puissance » militaire ; celui d’un hyperprésidentialisme accordant au chef de l’État le privilège de nommer « ses » représentants à travers le monde ; celui, enfin, d’un mépris pour tout corps intermédiaire, fût-il aussi spécifique et indispensable que le corps diplomatique, les discours flamboyants ou les coups de com médiatiques du Prince tenant lieu de « parole de la France ». Toute notre solidarité aux diplomates en rébellion contre cette régression historique !
diplomatie française New York Times - World
Israel Builds a Laser Weapon to Zap Threats Out of the Sky
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From science fiction to facts in the air: Israel says a prototype downed rockets and drones in recent tests.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — After two decades of research and experimentation, Israeli defense officials now say they have a working prototype of a high-powered laser gun that can intercept rockets, mortar shells, drones and anti-tank missiles in flight.
Officials said that the system performed successfully in a recent series of live fire tests in the southern Israeli desert, destroying a rocket, a mortar shell and a drone, and prompting a standing ovation from officials watching the action onscreen.
The government has allocated hundreds of millions of dollars to develop the weapon, which Prime Minister Naftali Bennett described this week as a “strategic game changer.” He has pledged “to surround Israel with a laser wall.”
Professionals involved in developing the system say it is still several years away from being fully operational in the field, and experts caution that even then it may initially be of limited use in protecting Israel from heavy incoming rocket fire. Israeli officials have not said whether it would be effective against the precision-guided missiles that Israel says Hezbollah is developing in Lebanon.
Still, laser weapons have moved from science-fiction movies and the gaming fantasy genre to reality. At least one laser weapon, Lockheed Martin’s Helios, has started deployment on U.S. Navy ships.
“There is a lot of promising laser work going on,” said Thomas Karako, a senior fellow at the Center for Strategic and International Studies in Washington. “This isn’t ‘Star Wars’ science fiction anymore.”
The U.S. Army has also been working on laser weapons, including more powerful ones able to down cruise missiles, and is moving toward deployment, Mr. Karako said.
None have been battle tested yet, however, and laser beams have serious limitations, like not being able to shoot through clouds.
Israel’s ground-based laser air defense system, named Iron Beam, is intended to complement, not replace, other elements of Israel’s air defense arsenal including Iron Dome, the well known short-range missile interception system, as well as medium- and long-range missile interception systems.
While those systems fire small guided missiles to intercept incoming projectiles, the new weapon trains laser beams on a particular spot on the projectile, heating it up to the point of destruction.
Israel’s defense minister, Benny Gantz, said that Israel was “one of the first countries in the world” to develop such a weapon.
Brig. Gen. Yaniv Rotem, head of the Defense Ministry’s Research and Development team, said that during the live fire tests in March incoming threats were intercepted within seconds of detection, not minutes as in previous tests, and at a range of up to six miles.
“We have a full system to demonstrate the capability,” he said in an interview. “We are there.”
The quest for laser weapons has had a long history of failure.
In 1983, President Ronald Reagan created the Strategic Defense Initiative, widely mocked as “Star Wars,” to find a way to shoot down nuclear ballistic missiles, including by laser technology. After spending more than $200 billion with little to show for it, that effort was abandoned in 1993.
But research continued under other programs. In the late 1990s, Israel and the United States tried to produce an experimental, high-energy laser system with a less ambitious reach, aimed at destroying rockets in flight. That effort, known as Nautilus, was shelved in 2005, partly because of the system’s bulkiness and poor performance.
The technology has now shifted from the chemical laser, which required corrosive and toxic chemicals to induce a beam and machinery almost the size of an on-site laboratory, to the solid-state laser, which needs only copious amounts of electricity.
And in a recent technological breakthrough, the Israeli developers say they were able to combine many laser beams, at a very high intensity, and have them meet at a specific point on an airborne target.
Israel’s Defense Ministry recently awarded a contract worth more than $100 million to the state-owned Rafael Advanced Defense Systems Ltd., the primary manufacturer of the laser system.
“We’ve been working on laser technologies for about 20 years,” Michael Lurie, Vice President and head of the Land Maneuver Systems Directorate at Rafael, said in an interview. “They were very cumbersome, large, and not effective. We had problems with energy, tracking and the ability to pierce through the atmosphere.”
But in the last couple of years, he said, “We solved the science. Right now we face engineering challenges. But we know the system works.”
Israeli officials say the main advantage of the Iron Beam will be its cost, with interceptions costing little more than the power needed to operate it. Mr. Bennett said the Iron Beam interceptions cost about $3.50 a shot, compared to tens of thousands of dollars apiece for each Iron Dome interception.
Moreover, Iron Dome is heavily subsidized by the United States, which allocated an additional billion dollars for the weapon in the 2022 budget at a time when U.S. military aid to Israel has become increasingly controversial. Israel is also sharing its Iron Beam knowledge with its American allies, Israeli officials said.
General Rotem said that Iron Beam would reverse the economic equation with Israel’s enemies and that Israel would recoup its investment in as little as two weeks of conflict. The initial deployments would be around Gaza, he said, then along all of Israel’s hostile borders.
“Israel never abandoned the idea of laser technology,” said Prof. Gabi Siboni, an expert in military strategy at the Jerusalem Institute for Strategy and Security, an Israeli research center. “It will be cheaper, safer, and less dependent on rearmament.”
But the developers acknowledged that the laser system must be integrated with the other kinetic interception systems because of the weather: The laser beams are ineffective in hazy and cloudy conditions.
Israel is working on an airborne high-powered laser that could intercept threats above the clouds, but that is likely to take years to develop.
Experts also questioned how cheap it will really be to deploy and operate Iron Beam.
Unlike an Iron Dome launcher, which can send up multiple interceptors simultaneously, each finding its own target, laser weapons have to focus on one target before moving on to another, according to Tal Inbar, an independent expert in space and missiles and senior research fellow at the Missile Defense Advocacy Alliance, an American nonpartisan organization.
“So you will need many more systems on the ground,” Mr. Inbar said, “even if they are described as very cheap because they only need electricity.”
But cheap is relative in the world of military spending.
A senior military official said in a recent briefing that Israeli F-35 stealth fighter jets had intercepted two Iranian drones last year in the airspace of a neighboring country. Scrambling the most sophisticated warplanes in Israel’s arsenal to take down cheap drones underlined the huge cost imbalance Israel faces in defending against relatively inexpensive rockets and drones, the official said, speaking on condition of anonymity in line with army rules.
Iron Beam, Israeli officials hope, could correct that imbalance.
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Valeurs Actuelles
“Je suis hyperconservateur” : Pascal Praud ne “reconnaît plus la France” dans laquelle il a “grandi”
Pascal Praud l’admet : « Je ne reconnais plus la France dans laquelle j’ai grandi. » Le célèbre journaliste de CNews – qui connaît un succès phénoménal depuis des mois – a accordé une interview au Parisien, samedi 26 juin. Il a notamment jugé que la « transmission ne s'(était) pas faite » entre les générations, le poussant à ne plus reconnaître son pays. Pascal Praud s’est aussi décrit comme quelqu’un d’« hyperconservateur » notamment « sur la culture, l’histoire, l’autorité et la sécurité ». Il a néanmoins affirmé être « très progressiste sur les sujets de société, type mariage pour tous, PMA, GPA ». « C’est la vie, faut évoluer. Et, sur le plan économique, je suis libéral. » Le présentateur de l’émission L’Heure des Pros sur la chaîne du groupe Canal + a aussi balayé dans Le Parisien : « Qu’on pense que je suis d’extrême droite, c’est dingue ! »
CNews, une « chance » pour Europe 1
Pascal Praud a encore assuré que « certains sujets abordés » sur CNews « n’étaient pas ou peu traités » par les autres médias. « On a été les premiers en télé à parler de la tribune des militaires, par exemple. Tout le monde l’a traitée ensuite. On a une liberté de ton qu’on ne retrouve pas ailleurs, avec des personnalités qui n’hésitent pas à être cash », a-t-il évoqué, en citant le chroniqueur de Face à l’info, Eric Zemmour et la journaliste Laurence Ferrari.
Le rapprochement entre CNews et Europe 1, qui a généré quelques tensions, serait une « chance » pour les salariés de la radio, selon Pascal Praud. Pour lui, le patron de Canal + Vincent Bolloré est « un grand capitaine d’industrie ». « Il peut leur donner des moyens, financiers et éditoriaux, de bâtir une grille plus performante. Europe 1, c’est une radio en grande difficulté aujourd’hui », a-t-il poursuivi dans Le Parisien. Quant à la parodie de l’animateur Sébastien Thoen et de Stéphane Guy – qui ont caricaturé Jean Messiha et Pascal Praud dans L’Heure des Pros, provoquant leur renvoi de Canal + – l’intéressé a jugé que ce sketch était à la fois « drôle et déloyal ». Il a ajouté, plus sérieusement : « Quand vous êtes dans une entreprise, vous devez une fidélité sans faille à la direction. Il n’y a pas de marge de manœuvre. Si vous n’êtes pas content, vous partez. Point. »
L'Humanité
Dans le Donbass en guerre, le serment des blouses blanches de Volnovakha
Histoire de la semainePlus de trois mois après l’invasion russe de l’Ukraine, l'hôpital de Volnovakha dans le Donbass continue de soigner et guérir, malgré les fracas de la guerre. Une prouesse rendue possible grâce au courage, au dévouement et à l’humanisme des équipes médicales et des employés qui œuvrent parmi les gravats. Reportage.
Vadim KamenkaVolnovakha, envoyé spécial.
Une façade est à terre et laisse apparaître un trou béant. Deux étages ont été complètement arrachés. Sur l’autre partie de l’édifice, le toit tient à peine. Cet immense immeuble blanc ravagé, marqué par l’impact des tirs et des obus, se trouve dans le nord de Volnovakha, place Tsentralnaya. « Bienvenue dans notre hôpital ! » s’exclame, les traits tirés, le directeur Viktor Saranov, la cinquantaine passée.
« Je me demande encore comment ces murs percés à plusieurs endroits ne se sont pas tous effondrés », dit-il, en nous indiquant l’ancien bâtiment principal et son entrée. Tout a été déplacé dans une autre aile de l’établissement, le temps de reconstruire les salles et les chambres des patients qui ont été endommagées.
Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Mais L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle. »
Konstantin Zintchenko, responsable administratif de la municipalité
L’équipe médicale fait la fierté des habitants. Dès le début de l’invasion russe, le 24 février, présentée comme une « opération militaire spéciale » par Moscou, la ville ukrainienne, où vivaient plus de 20 000 personnes, se trouve en première ligne des combats, qui vont durer près de trois semaines, faisant des dizaines de morts.
À mi-chemin entre Marioupol et Donetsk
L’intensité des affrontements ne se limite pas à l’hôpital. L’ensemble de cette cité semble avoir subi un gigantesque séisme. « Près de 80 % des infrastructures ont été touchées. Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Cela fait pratiquement deux mois que l’on déblaie. On a réussi à réinstaller dans plusieurs quartiers le gaz, l’électricité, l’eau et à rouvrir des écoles. L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle », explique le responsable administratif de la municipalité, Konstantin Zintchenko, nommé à la mi-avril.
Cet ancien mineur a été choisi par les autorités de la République autoproclamée de Donetsk pour assurer la restauration de Volnovakha, sorte de carrefour routier dont l’emplacement s’avère stratégique – la ville se situe à mi-chemin entre Marioupol et Donetsk.
Tenir jusqu’au dernier patient soigné
Cette vingtaine de jours de combat a paru extrêmement longue aux employés de l’établissement hospitalier, aux infirmières et aux médecins. « On était plus de 70 personnes à travailler malgré les bombardements. Tout a débuté aux alentours du 27 février, quand l’armée ukrainienne est venue dégager le parking et y installer de l’artillerie. Le lendemain, ils se sont installés aux deuxième et troisième étages de la clinique en apportant différents types d’armes comme des lance-grenades. Nous leur avons demandé de partir en leur expliquant que c’était contraire aux règles internationales et que nous avions encore près de 400 patients venus des autres villages. Ils n’ont rien voulu savoir », déplore Viktor Saranov.
Un récit que confirme Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint de l’hôpital. « Nous avons même tenté de les éloigner en récoltant des signatures des patients et du personnel. Puis, nous les avons transmises aux autorités ukrainiennes et militaires en leur demandant de retirer l’armée d’ici et de la déplacer plus loin. Cet appel a été ignoré. Mais nous les avons soignés car nous sommes médecins. »
Viktor Saranov, directeur de l’hôpital, garde espoir : « J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. ». Photo DR
L’ensemble de l’équipe médicale décide de prêter serment : tenir coûte que coûte jusqu’au dernier patient soigné. Ils ne quitteront plus l’hôpital. Des habitants leur apportent des provisions. Ceux qui n’ont pas de cave ou de sous-sol pour se protéger des bombardements incessants des forces russes et des répliques ukrainiennes trouvent refuge ici.
En parcourant les anciennes salles, avec le directeur, un collègue chirurgien lui remémore un épisode. Il nous montre la vidéo. Filmés à l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, ils improvisent avec la vingtaine d’employés, dans une pièce transformée en zone de repos, une petite célébration.
Malgré leur bonne humeur, on les découvre épuisés, couverture sur le dos. « Il n’y avait plus d’électricité, plus d’eau, plus de chauffage. Avec les vitres cassées sur presque l’ensemble des étages, le froid commençait à pénétrer. Mais on a vécu un bon moment, même si les choses étaient vraiment compliquées à cette période. Nous avons tenu en équipe et réussi à stériliser le matériel. Cette solidarité a été essentielle aussi bien entre nous qu’avec les habitants », juge Viktor Saranov.
Les ombres de 2014
Huit ans auparavant, les combats avaient déjà été violents à Volnovakha. À l’époque, peu après les référendums organisés le 11 mai dans les diverses villes des deux oblasts (régions) de Lougansk et Donetsk, les forces du Donbass et l’armée ukrainienne s’étaient affrontées. À l’issue de ces scrutins non reconnus, les deux administrations s’étaient autoproclamées Républiques populaires de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR).
Dans cette période post-Maïdan, qui avait vu le président ukrainien Viktor Ianoukovitch fuir et se faire renverser le 22 février, le nouveau pouvoir installé à Kiev lançait une opération militaire dite « antiterroriste ». Tout juste élu, le milliardaire Petro Porochenko poursuivit l’objectif de rendre son intégrité territoriale au pays après avoir perdu la Crimée, en mars 2014, lors d’un référendum, et d’organiser son rattachement à la Russie.
« À cette époque, nous avions également soigné tout le monde : les soldats ukrainiens comme les opposants, se souvient Viktor Saranov. Nous ne faisons pas de politique. On est là pour sauver des gens. On continuera, quelle que soit l’issue. Mais il faudrait quand même que tout se termine rapidement. Trop de sang a coulé… »
Au final, quand le dernier patient a été soigné, l’ensemble du personnel hospitalier a décidé de rester. « On ne se voyait pas repartir chez nous. Des gens auraient forcément besoin de nous. Et on avait encore de quoi tenir », détaille une infirmière encore sous le choc d’un tir de missile qui a perforé le deuxième étage, faisant plusieurs victimes.
Pour Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint, il ne s’agit pas d’une erreur. « Quand ils se sont enfuis juste avant l’arrivée de l’armée russe et du DNR, ils ont évacué tout leur matériel. En partant, ils ont commencé à tirer sur l’hôpital et même avec le char. Il y avait des trous énormes, notamment sur la maternité », affirme-t-il. Les témoignages sur cet épisode doivent être vérifiés. Mais les gens craignent d’en parler. La plupart, ayant de la famille ou des amis en Ukraine, préfèrent se projeter dans l’avenir.
À l’arrière du bâtiment, où seuls quelques impacts de balles sont visibles, les infirmières s’activent avec des habitants et des employés. Tous se démènent pour que l’ensemble des services de l’hôpital puissent rouvrir : pédiatrie, traumatologie, maternité, immunologie, neurologie, cardiologie, radiologie, etc. « En ce qui concerne les urgences, le plus difficile, ce sont les transports médicalisés. Les ambulances sont prises ou détruites. Et on ne dispose plus d’aménagements spécifiques, tous ont été détruits. On déplace les patients directement du véhicule, à pied, dans des brancards. Il faut les amener jusqu’aux étages par les escaliers car l’ascenseur a brûlé. Grâce aux dons, à l’aide des gens et aux équipes du ministère russe des Situations d’urgence (MTCHS), on a ce qu’il faut en médicaments, salles d’opération », raconte le directeur, également père d’un futur médecin : son fils entame sa dernière année d’études.
Devant le siège de l’administration de la ville, rue Travnya, les drapeaux russe et du DNR flottent déjà. Un troisième s’affiche à leur côté. Il s’agit de la bannière rouge symbolisant la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai. Dans ce quatrième mois de conflit, le lien avec la « grande guerre patriotique », selon le vocable employé en Russie, est fortement mis en avant. Quelques jours après avoir reconnu l’indépendance des deux Républiques du Donbass (DNR, LNR), le président russe avait invoqué, dans ses raisons du conflit, la menace de l’Otan et des États-Unis, la démilitarisation, le risque d’un génocide pour les populations du Donbass et de la dénazification de l’Ukraine… Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a réaffirmé, fin mai, que « l’opération militaire spéciale » se poursuivrait « jusqu’à la réalisation de tous les objectifs ».
« On craint une crise sanitaire »
En attendant, à Volnovakha, le marché a rouvert et les livraisons quotidiennes d’aide et de produits s’intensifient. Dans les magasins, le rouble commence à circuler et à remplacer la grivna, la monnaie ukrainienne. « Il faudra encore du temps pour tout remettre en ordre. Chaque jour on déblaie, mais c’est un travail sans fin. La priorité étant d’y arriver avant l’automne. Avec le mauvais temps et les températures, on craint une crise sanitaire », nous explique une des infirmières. Avec le directeur, elle espère un jour revoir ses anciens collègues partis en Ukraine. Plus de 8 des 44 millions d’habitants ont dû fuir à l’intérieur du pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU ; 6,5 millions sont partis à l’étranger. « Certains veulent revenir, mais c’est impossible désormais. J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. Encore une fois, les populations sont les principales victimes », condamne Viktor Saranov, conscient d’avoir de la chance : sa femme et son fils sont encore en vie. Car, au bout de ces longs mois de guerre, des milliers de civils ont perdu la leur, s’ajoutant au décompte funeste de 15 000 morts depuis 2014. Les nouvelles autorités de Volnovakha, comme c’est le cas des administrations russe et ukrainienne, n’ont pas souhaité communiquer de chiffres précis, même pour la ville.
Les importants mouvements de troupes sur place et les installations défensives laissent peu de doute quant à la poursuite du conflit. De hauts responsables russes ont admis que celui-ci allait durer. Au regard de l’effort humanitaire déployé pour les villes prises par Moscou et les forces du Donbass, à l’instar de Volnovakha et Marioupol, leur avenir semble s’éloigner de Kiev.
Guerre en UkraineUkraineRussiedonetsk France24 - Monde
Allemagne : plusieurs morts et des dizaines de blessés après le déraillement d'un train en Bavière
Publié le : 03/06/2022 - 17:28Modifié le : 03/06/2022 - 21:49
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La police et les autorités locales ont annoncé la mort de quatre personnes après le déraillement d'un train régional en Bavière, dans le sud de l'Allemagne. Au moins trente autres passagers ont été grièvement blessés, selon un bilan provisoire.
Au moins quatre personnes sont mortes et trente autres ont été blessées vendredi 3 juin, en Allemagne, dans le déraillement d'un train régional dans les Alpes bavaroises, non loin du site où se tiendra à la fin du mois le sommet des dirigeants du G7.
Peu après le départ de la station de montagne de Garmisch-Partenkirchen, plusieurs wagons du train à destination de Munich, capitale de la Bavière, sont sortis des rails au niveau de la commune de Burgrain.
La violence de l'accident a fait quatre morts et trente blessés, donc 15 ont dû être transportées dans les hôpitaux de la région, a indiqué la police de Haute-Bavière du Sud.
Des photos publiées par les médias allemands montraient le train en grande partie déraillé, des wagons rouges avec le logo de la Deutsche Bahn et l'inscription Regio couchés dans une zone boisée au pied des montagnes et le long d'une route nationale. Les pompiers, munis d'échelles, des secouristes et des policiers marchaient sur les wagons pour tenter d'atteindre les blessés et les évacuer. La ministre de l'Intérieur Nancy Faeser a annoncé se rendre sur place.
Opération de sauvetage en cours
Les "opérations de sauvetage et d'évacuation se poursuivent à un rythme soutenu" sur place, a expliqué un peu plus tôt la police. Des secours ont aussi été envoyés de l'Autriche voisine et six hélicoptères mobilisés, selon la chaîne d'informations en continu n-tv.
Un porte-parole de la police locale, Stefan Sonntag, a précisé à la télévision que le train régional était "très fréquenté et que de nombreuses personnes l'utilisaient, d'où le nombre élevé de blessés".
Plusieurs médias locaux évoquaient la forte affluence d'élèves rentrant chez eux avant le week-end de la Pentecôte. La cause de l'accident et le nombre exact de blessés ne sont pas connus à ce stade.
L'accident s'est produit à une dizaine de kilomètres du site où se tiendra fin juin le sommet des dirigeants du G7, prévu dans le complexe 5 étoiles du château d'Elmau. Les policiers et les soldats qui avaient été déployés pour préparer et sécuriser le site avant le sommet ont été réaffectés pour participer à l'opération de secours.
Cet accident intervient deux jours après l'entrée en vigueur d'un forfait mensuel de 9 euros permettant de prendre les trains régionaux dans toute l'Allemagne, une offre qui a séduit de nombreux Allemands et fait craindre une surfréquentation des trains.
Des années de sous-investissements ferroviaires
Avant l'entrée en vigueur de cet abonnement exceptionnel, les responsables de la compagnie nationale Deutsche Bahn s'étaient inquiétés des tensions sur le réseau ferroviaire en pleine rénovation, après des années de sous-investissements.
"Jamais auparavant il n'y avait eu autant de chantiers sur le réseau ferré allemand qu'il y en a aujourd'hui", avait décrit en début de semaine le patron du rail allemand Richard Lutz, expliquant que cette situation, et l'augmentation du trafic, était à l'origine d'incidents et d'une fréquence inhabituelle de retards.
L'accident ferroviaire le plus meurtrier en Allemagne s'est produit en 1998, lorsqu'un train à grande vitesse a déraillé à Eschede, en Basse-Saxe, tuant 101 personnes.
L'accident mortel le plus récent a eu lieu le 14 février 2022 : une personne a été tuée et 14 autres blessées dans une collision entre deux trains locaux près de Munich. En 2017, une collision entre un train de voyageurs et un train de marchandises à l'arrêt près de la ville de Düsseldorf (ouest) avait fait 41 blessés.
Avec AFP
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Une tornade dans l'ouest de l'Allemagne fait des dizaines de blessés et d'énormes dégâts
ALLEMAGNE
Allemagne : collision mortelle entre deux trains
L'Humanité
Crise alimentaire. L’Afrique sous menace tente de se faire entendre
ActuLe président en exercice de l’Union Africaine rencontre vendredi Vladimir Poutine pour demander le déblocage des exportations de blé ukrainien et russe. Macky Sall, chef de l’État du Sénégal, avance la carte du non-alignement et de la neutralité pour "porter la voix de l’Afrique"
Nadjib TouaibiaVictime collatérale de la guerre en Ukraine, l’Afrique pousse un cri d’alerte. Le continent dont les populations sont désormais menacées de famine tente de se faire entendre auprès de la Russie pour lever le blocage des exportations de blé.
Les pays africains importaient plus de la moitié de leur blé d’Ukraine ou de Russie, or plus aucun navire ne peut sortir des ports d’Ukraine en raison du conflit. De plus, la flambée des prix des engrais, qui succède à celle du blé, pourrait provoquer, dès cette année, un effondrement de 20 à 50 % des rendements céréaliers en Afrique. De nombreux pays dépendent des engrais produits en Russie, en Ukraine et en Biélorussie, et les agriculteurs sont pris au piège de la spirale déclenchée par la hausse des tarifs du gaz.
« Je suis venu vous voir pour vous demander de prendre conscience que nos pays (…) sont des victimes de cette crise au plan économique », a dit le président de l’Union africaine et du Sénégal Macky Sall à Vladimir Poutine lors d’une rencontre, à la demande de ce dernier, vendredi à Sotchi, dans le sud de la Russie.
« La majorité des pays africains a évité de condamner la Russie » lors de deux votes de l’ONU, et avec « l’Asie, le Moyen-Orient ainsi que l’Amérique latine, une bonne partie de l’humanité » a préféré se tenir à l’écart du conflit, a rappelé le dirigeant de l’Union africaine.
Ce dernier a ainsi plaidé la cause des pays africains sur le ton d’un non-alignement assumé. Aussi, n’a-t-il pas manqué de relever que les sanctions occidentales aggravent également les tensions alimentaires en pesant sur la chaîne logistique, commerciale et financière de la Russie.
« Les sanctions contre la Russie ont entraîné plus de gravité, nous n’avons plus accès aux céréales venant de Russie, mais surtout aux engrais », a relevé le président sénégalais.
Dans ce contexte, les prix ont franchi les niveaux atteints durant les printemps arabes de 2011 et les émeutes de la faim de 2008. Selon, le programme de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) huit à 13 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de sous-nutrition dans le monde si la crise dure.
Vladimir Poutine, quant à lui, a rappelé le « soutien » de l’Union soviétique aux pays africains « dans la lutte contre la colonisation » et évoqué le développement des relations russo-africaines. Le président russe envoie de la sorte un message aux occidentaux sur le thème des alliances historiques de son pays sur le continent Africain
Avant la rencontre avec Macky Sall, le Kremlin avait indiqué que Vladimir Poutine voulait profiter de la venue du président de l’UA pour « donner une explication complète de sa vision de la situation concernant les céréales ukrainiennes ». Selon Moscou le blocage des exportations de céréales est le résultat du minage des ports ukrainiens Kiev et… des sanctions contre la Russie.
Vladimir Poutine serait toutefois favorable à l’ouverture, en collaboration avec la Turquie, de « corridors maritimes » permettant la libre circulation des marchandises en mer Noire, y compris des « céréales provenant des ports ukrainiens ».
Macky Sall n’est peut-être pas rentré bredouille.
union africaineÉtats-Unis BBC
Prince Harry and Meghan navigate a tricky return to duty
By Daniela RelphRoyal correspondent at St Paul's Cathedral
Low-key was always going to be difficult to pull off when you are globally famous, members of the Royal Family, and haven't been seen in the UK together for two years after leaving in controversial circumstances.
But when the Duke and Duchess of Sussex stepped out of the car at the Great West Door of St Paul's Cathedral they were back in the full glare of the royal spotlight.
Unsurprisingly they looked slightly nervous. They held hands tightly. Meghan straightened out the collar of her Dior coat.
They chatted to one another but you could sense their caution.
Huge crowds had gathered outside St Paul's Cathedral for Friday's Platinum Jubilee Service of Thanksgiving. Most of them dedicated supporters of the Royal Family.
Would they welcome the return of Prince Harry and Meghan?
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As the couple climbed the steps, the crowds clapped and cheered. It was a warm, spontaneous response to the couple making their first appearance together at a royal engagement since 2020.
That event was the Commonwealth Service at Westminster Abbey held that March.
Then the mood was far darker. The friction within the Royal Family was played out in front of the cameras for everyone to pick apart, with Prince William and Prince Harry barely exchanging a glance even though they were sat near each other.
The choreography of royal events is always careful and precise and Friday was no exception.
Prince Harry and Meghan were seated on the opposite side of the aisle to the Duke and Duchess of Cambridge avoiding any awkward visuals.
They sat alongside Princess Eugenie and her husband Jack Brooksbank on one side. The couples are close. Eugenie and Jack with their young son had visited the Sussexes in California back in February.
On the other side of them was Lady Sarah Chatto - the daughter of Princess Margaret and the Queen's much-loved niece. A calm and comforting presence. This was a safe seating plan.
When the couple left the cathedral, there was the odd boo from the crowd but it sat amongst plenty of cheering. There was no real hostility.
Amid the pomp, ceremony, party and reflection this weekend, the Platinum Jubilee is also about family with all its flaws and tensions.
The Queen had to watch from home but she had previously made it clear that, whatever the problems and history, her grandson, Prince Harry and his wife, Meghan, were very welcome at the Jubilee celebrations.
The first public hurdle of Harry and Meghan's brief return to royal duty has been successfully navigated.
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Prince Harry and Meghan remain low-key at Jubilee
Queen celebrated for 'staying the course'
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BBC
The monarch's brand of rural chic has been so widely emulated over the years that it now boasts an almost kitsch appeal
In her 70 years on the throne, the Queen has witnessed huge social change, previously unthinkable scientific and technological breakthroughs, and – inevitably – the emergence, decline and re-emergence of countless fashion trends. Some of these she has helped spark: it could be argued that Her Majesty pipped Billie Eilish to the post in the pioneering of neon green, popularised the Gucci horse-bit loafer, and set the ultimate standard for British countryside chic. Others, like the refined New Look of the 1950s championed by Christian Dior or the bold prints of the 1970s, she has wholeheartedly embraced. But, for the most part, she has carved out her own, singular visual identity, aided by a host of advisors, stylists and designers.
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Today, monochromatic co-ords and matching hats form the basis of the Queen's quintessential ensembles, with accessories spanning silk scarves, pearls and Fulton umbrellas, through gloves, brooches and her beloved boxy handbags. Robin Janvrin, her former Private Secretary, tells BBC Culture, "I have always been struck by the Queen's very practical approach to what she wears. She dresses to stand out so that people can see her – bright colours and a hat, with gloves useful when being handed all sorts of things on walkabouts."
Yet, the monarch also has a soft spot for sartorial surprises, from her love of colour, to her zeal for zippy prints. "I think the Queen has very much approached her clothing as a uniform, but she keeps it creative and interesting within those guidelines," Elizabeth Holmes, the author of HRH: So Many Thoughts on Royal Style, tells BBC Culture. Her style is also faultlessly considered, paying subtle homage to countries, cultures, people and occasions both at home and abroad. In celebration of her Platinum Jubilee, we explore the emergence of the monarch's inimitable aesthetic, and the ways in which she has harnessed fashion as a powerful and playful tool across the decades.
The tuxedo-lapel detail on this gown by Norman Hartnell, worn by the Queen in 1952, was daring for the time (Credit: Getty Images)
1950s
The 1950s was the Queen's most trend-centric decade. As a 25-year-old, newly crowned monarch, she embraced the glamour of the post-war era, promoting British fashion and garnering her own style-icon status along the way, with help from her principal couturiers Norman Hartnell and Hardy Amies. "She took to the global stage at a time when the world was largely run by men, and to see her hold on to her razzle-dazzle femininity was just delightful," says Holmes.
Just months after ascending the throne, Elizabeth II wore this sweeping black-and-white Norman Hartnell gown, paired with long white gloves and a dainty tiara, to a special film screening at Leicester Square's Empire Theatre, causing a particular stir. "At first glance, it's a beautiful, very traditional ball gown, which is what you'd expect at a big gala performance," Bethan Holt, author of newly published book The Queen: 70 Years of Majestic Style, tells BBC Culture. "But then you notice its menswear detailing – a tuxedo-lapel finish at the top. Hartnell and the Queen are showing they're not afraid to make a fashion statement." The next day the so-called "Magpie dress" was headline news, spawning multiple copies and DIY patterns.
In 1961 the monarch hosted the Kennedys at Buckingham Palace wearing a pale-blue tulle gown – the encounter was dramatised in TV series The Crown (Credit: Getty Images)
1960s
The early 1960s saw the Queen retain her penchant for pizzazz. When, in 1961, she hosted the Kennedys at Buckingham Palace, HM donned a pale blue evening gown in frilly tulle – a Hartnell trademark – while the First Lady opted for a sleek column dress that was far more á la mode. The encounter was dramatised in The Crown, which played on the rumours that Jackie had been less than impressed by the Queen's "old-fashioned" ensemble. Holmes, however, argues that both women's attire spoke to who they were and what they represented – a matter of unwavering importance to the Queen, especially for landmark events. "She can never go wrong if she sticks to what she knows and that classic silhouette is very familiar to her," says Holt.
Indeed, as the famously free-spirited decade progressed, bringing with it miniskirts, bell-bottoms, tie-dye et al, the monarch reappraised her role as trend-setter, instead setting out to establish the foundations of her now-hallmark style. The era of block colours, slim silhouettes and skirts that have remained steadfastly on or below the knee, had officially begun.
In a yellow polkadot dress by Hardy Amies with matching turban, Her Majesty leaned into the decade's flamboyant style on a 1975 visit to Mexico (Credit: Getty Images)
1970s
The Queen is the world's best-travelled monarch, having visited 117 different countries during her reign. Each of her royal visits has been accompanied by a scrupulously planned, bespoke wardrobe reflecting "the attitudes, or flora and fauna, of the country she's in, whether through colour, style, pattern, or jewellery," Lucinda Hawksley, the author of Elizabeth Revealed, tells BBC Culture. "It's one of the things that makes her such a great diplomat." Holmes agrees: "Her gracious gestures say everything without having to say anything at all, and have influenced the way a lot of female politicians dress today."
Here, the Queen is seen in a sunny yellow polkadot dress by Hardy Amies, and matching turban by Frederick Fox, during a state visit to Mexico in 1975. Traditionally representative of renewal and hope, yellow also symbolises maize, a vital life source, in Mayan culture. The bold choice of colour and pattern demonstrates the Queen's own take on the 1970s trend for striking self-expression, which manifested itself in her eye-catching day and evening wear throughout the decade. Meanwhile, whimsical headwear was becoming a key royal staple. "The Queen reached a moment in middle-age when she hit her stride with her role," notes Holmes. "She recognised the need to keep her presence interesting, and interesting hats make for fantastic photographs, particularly in close-ups."
The Queen's enduring off-duty look, shown here at the 1988 Royal Windsor Horse Show, has been much copied by fashionistas (Credit: Getty Images)
1980s
Taken at The Royal Windsor Horse Show in 1988, this image finds the Queen in her enduring and timeless off-duty uniform – no 80s puff-sleeves here. This is defined by "the tweed skirts and jackets, the jodhpurs, these classic British country items she has made her own," explains Holt, "and that show her as a woman who loves horses and the outdoors." Seemingly without fail, such outfits will be often topped by a Barbour jacket and an exuberantly patterned silk headscarf, often an equine print by Hermes, that Holmes says "shows her personality and somehow makes her more approachable".
The monarch's brand of rural chic has been so widely emulated over the years that it now boasts an almost kitsch appeal. This is perhaps best epitomised by Gucci's spring/ summer 2017 women's show, which took place in Westminster Abbey and saw Alessandro Michele deck his models in gaudy headscarves and colourful tartan skirts, and sporting box handbags and embellished loafers in tribute to HM's downtime look. Elsewhere, legions of well-to-do outdoorsy types have long adopted this mode of styling, albeit in a more muted manner. "I think it gives the Queen anonymity because so many others dress like her, with the headscarf and so on, so she just looks like any older woman at a horse show," says Hawksley.
The sequinned "Harlequin dress" was worn at the Royal Variety Performance in 1999 – it was an experimental choice, perfect for the occasion (Credit: Getty Images)
1990s
The 1990s got off to a bad start for the Windsors, with the Queen proclaiming 1992 an "annus horribilis" on account of royal marriage breakdowns and a devastating fire at Windsor Castle. Things only got worse with the very public unravelling of Prince Charles and Diana's marriage, and Diana's death in 1997. But however turbulent the times, the Queen can be relied upon to show up to perform her duties – throwing in the occasional fashion curve ball for good measure.
This look marks one of her most daring evening ensembles of all time, worn to the Royal Variety Performance in Birmingham in 1999. Made by Karl-Ludwig Rehse, and nicknamed the "Harlequin dress", it comprises a sequinned bodice, made up of multicoloured diamonds, atop a gold, V-striped skirt. "This is a great example of the Queen going all-out for an event," says Holt. "When royals dress up in this way, it shows how much they respect the occasion they're going to. They realise their attendance is the crux of the evening." Equally, it reveals the Queen's continued willingness to experiment, rather wildly in this instance.
A classic tweed coat with a festive red trim was the outfit for a Christmas Day church service at Sandringham – the handbag is by Launer (Credit: Getty Images)
2000s
Never one to shy from a festive statement, the Queen sported this holly-berry-red-edged tweed coat and matching hat to the Christmas Day church service at Sandringham in 2008. It is a look emblematic of the Queen's signature aesthetic – fine-tuned for her later years by her personal stylist Angela Kelly, who took up the role in 2002 – and also demonstrates her unwavering loyalty to her favourite British accessory designers. Throughout her reign, she has carried Launer handbags ("patent leather [styles] in black or white or beige for day use, and gold or silver for evening," as the brand's director Gerald Bodmer has said), and the same style of buckled block-heeled shoe, made not by Gucci but by Anello & Davide.
All this is of course about more than simple preference. "What's been very clever about how the Queen has used fashion since the late 50s is that it has come to represent the Royal Family as an anchor in a crazy, ever-changing world," says Holt.
At her official 90th birthday celebration in 2016, the Queen offered a colour blocking masterclass – in dazzling neon green (Credit: Getty Images)
2010s
The Queen welcomed the dawn of her nonagenarian years in a neon-green two-piece in wool crepe and silk, made by royal favourite Stewart Parvin, and a complementary hat by Rachel Trevor-Morgan proving herself, once again, the reigning queen of colour blocking, with no shade of the rainbow's spectrum seemingly off limits.
"This was a brilliant look that said, 'Yes, I might be 90 but I'm still the head of my family, still the Queen the world has known and loved for decades, and I'm going nowhere soon," says Holt. "And funnily enough, the Queen has really embraced wearing lime green in her 90s: it's become one of her most-worn colours. I think she represents a new generation of older women and how they're seen in society. For so long the narrative around women in their 80s and 90s was 'why worry about clothes at this age?' But she has really shone in the past decade." Holmes agrees: "It is such a hard thing to do as a public figure, to be both expected and exciting, but the Queen does it so admirably."
A delicate floral print was the perfect choice for a visit to Cornwall's Eden Project in 2021 during the G7 Summit (Credit: Getty Images)
2020s
The 2020s finds Her Majesty dressing as upliftingly as ever. At a charity event during last year's G7 summit, which took place at The Eden Project, Cornwall's beautiful "global garden", she tipped her hat to nature in her choice of a delicate floral-print dress by Angela Kelly, paired with the Botswana Sorghum Brooch presented to her by the President of Botswana in 2007.
"The Queen is not someone who can come out and give her opinion in big speeches, and nor would she like to, but she always uses clothes and jewellery to send a little message," notes Holt. "I think in the era of social media everyone's become quite excited about it," she adds, referencing the EU-flag-evoking hat the monarch wore to parliament in 2017 in a move that sparked speculation of her possible status as a "remainer". Such details "underline her feelings in a non-controversial way," Holt continues. And indeed, as Holmes notes shrewdly, "From being a 25-year-old woman to now, the Queen has never once been deemed inappropriate in what she's wearing. She makes it look easier than it really is but the amount of work, thought, effort and resources it takes to never miss in 70 years is incredible."
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France24 - Monde
France : au Lido, un jeune Népalais prend la relève du plumassier
Publié le : 03/06/2022 - 17:18
Samia METHENI
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Plumassier officiel du Lido, Dominique de Roo crée des costumes féériques depuis 50 ans. Mais en 2020, lorsque le covid stoppe net spectacles et défilés de mode, il se résigne à fermer. C'est alors que la relève arrive, sous les traits d'un jeune Népalais de 20 ans.
BBC
They were struck with the idea of using caves as natural refrigerators to store cheese, meat and even milk awaiting processing
It was a crisp, clear summer's afternoon, and our boat was drifting on the sparkling blue waters of Lake Lugano in Switzerland's Italian-speaking canton of Ticino. Local fisherwoman Gabriella Monfredini Rigiani, who organises boat tours and local meal experiences in Ticino, had offered to take me around the lake and its picturesque mountain-clinging villages, many of which are only reachable by boat. As part of my half-day tour, we stopped at some grottos lining the shore of the glacial lake.
"Nothing is more typical of Ticino life than the grotti," she told me, noting that these natural caverns represent authentic Ticino and define the lifestyle of its people.
We docked at a jetty and followed an uneven path to Grotto Descanso, a village tavern housed in a simple stone building with a shaded terrace overlooking the lake. As we got closer, I could see a huge wooden door near the main entrance, below the terrace. We were greeted by the grotto's owner, who, on Rigiani's request, unlocked the door to what looked like a cave. I instantly felt a rush of cold air. Inside was a long wooden table covered with an old-fashioned chequered tablecloth and a wall-mounted wine rack loaded with bottles.
This was one of Ticino's famed grottos, traditional storehouses fashioned out of the natural landscape. Mostly dating to the 17th Century, they were originally used as family cellars, preserving wine, salami, cheese, fruit and vegetables. Similar grottos can be found throughout Ticino, and while some remain as private storehouses and others lie unused and abandoned, many, like this one, have been repurposed as cosy watering holes and village taverns.
The cave cellar at Grotto Descanso is carved out of the natural landscape (Credit: Shikha Shah)
The Italian word "grotta" means a large natural hollow in rock or the earth, and that's how these cellars began. In Ticino, landslides once covered vast areas of the Alpine foothills, often creating caverns between the rocks. Living as they did, in often-isolated villages, the Ticinese took advantage of these natural elements to keep their food fresh for longer.
"Until about 1950, 99.9% of people in Ticino were farmers," Rigiani explained. "The grottos enabled many farmers, especially those residing in remote lakeside settlements, to grow their produce and stock it up."
The reason grottos worked so well as natural fridges is due to their excellent ventilation. Since they usually occurred on rockfall or on an accumulation of scree, they have a porous foundation that guarantees internal air circulation and results in a year-round stable temperature that's ideal for ageing wine. (Some grottos have a mere 1C temperature difference between summer and winter.)
Legend has it that goats, sensing the cool ground on a hot summer's day, were the first ones to discover these grottos. "Hundreds of years ago, some goats were found poking their heads inside the holes in the cave walls, up in the mountains," explained Patricia Carminati, who organises walking tours and food tastings in Ticino. "Soon, the farmers realised that they were doing so to feel the cold air blowing through the walls' holes. That's when they were struck with the idea of using caves as natural refrigerators to store cheese, meat and even milk awaiting processing."
Whenever supplies dwindled at home, the men went off to the grotto to fetch more. In their leisure time, usually at the height of summer before harvesting started, they would sit in front of the grotto, enjoying the cool air flowing out, eating salami and swapping anecdotes or sharing their troubles over a glass of wine.
Locals often put a table and chairs in front of the grotto so they could enjoy the cool air flowing out (Credit: Shikha Shah)
Hours would go by before the children were sent to fetch their fathers home. Soon the women started to join them, until the grottos became a place for people to mingle, eat together and sing.
Over time, the Ticinese started expanding the caves, creating simple architectural solutions that skilfully incorporated the natural resources. If there was a large opening to the cave, for example, some people added a door at the entrance or carved out extra rooms. If the cavern was only accessible via a small hole in the rockfall, families might build an entire house over the top, using the airflow from the cavern below to keep the internal temperature of the home constant.
"Inside rock caves, they built cellars with arched ceilings. If there wasn't enough room for all the supplies, the caverns would be hollowed out a bit more or small stone structures would be built in front of the entrance," Carminati said.
After World War Two, households started to acquire modern refrigerators and the caves' function started to change. "Very few maintained their original function of preserving food and wine," explained Alessandro Rezzonico who formerly arranged grotto-hopping boat tours around Lake Lugano. "In other cases, owners expanded their grottos by installing stone tables, benches and other kinds of seating in the forecourt area. They also began selling their stored produce to passers-by."
Eventually, many of these rustic storehouses, often sitting at the forest limits or on the banks of lakes or rivers, transformed into atmospheric taverns for the public to enjoy regional specialities and conversations in a laid-back, welcoming environment.
The food served at grottos is usually rustic and hearty, featuring traditional Ticinese delicacies (Credit: Tourism Ticino)
Today, grottos are synonymous with Ticino gastronomy and attract both locals and visitors with a warm, family-friendly atmosphere and live music. Despite featuring on the tourist map, most have managed to retain the homely feel of the region's past, serving hearty food made from seasonal produce using recipes passed down through generations.
There is nothing very fancy about it, and perhaps that is what makes it so special
"Eating at the grotto is like savouring your grandma's cooking. Imagine a Ticinese grandmother wearing a poppy-print apron and bringing you food that's flavourful, comforting and prepared with love. There is nothing very fancy about it, and perhaps that is what makes it so special," Carminati said.
In addition to the many typical products produced in Ticino – such as nocino (a walnut liqueur), gazzosa (a semi-sweet carbonated drink made with Sfusati lemons that have been grown on the Amalfi Coast for more than 300 years) and pepe della Valle Maggia (pepper from the Maggia Valley) – expect to feast on traditional Ticinese delicacies like minestrone alla Ticinese (a soup with beans and vegetables), spezzatino (Italian beef stew), busecca alla Ticinese (tripe soup with garlic bread) and torta di pane (Swiss bread cake made from leftover bread and dried fruits).
"Through my grotto tours, I love introducing guests to authentic flavours and succulent dishes that are little known, but very important to the region," said Rigiani.
During my time in Ticino, I visited various other grottos in and around the towns of Lugano, Locarno and Bellinzona.
Grotto America is famous as a meeting place for Ticino emigrants embarking on their journey to the US (Credit: Georg Berg/Alamy)
The 400-year-old Grotto America, located on the banks of the Maggia river in the village of Ponte Brolla, not only offered homemade meals but also a glimpse into Ticino's difficult past as an impoverished agricultural region. As I feasted on luganighetta con risotto (typical Ticino sausage served with risotto), I looked at old paintings and pictures on the walls that told the emigration stories of more than 30,000 Ticino natives who fled to California between 1850 and 1918 to escape the widespread poverty and unemployment in their homeland.
Antico Grotto Ticino, located in the town of Mendrisio was built more than a century ago. Its wine cellar is a hollowed-out calcareous rock that promises excellent conditions for storing large quantities of wine. Managed by Peter and Odette Raith, it was recently refurbished and has a menu featuring traditional recipes from Ticino, Lombardia and the surrounding area, such as luganighetta (grilled snails) with onions.
And from the outdoor terrace at the Grotto San Michele, which lies between the walls and vineyards of the medieval stronghold of Castelgrande. I took in the panoramic views over the roofs of Ticino's capital city of Bellinzona. Slowly sipping a Ticino merlot, allowing its intense flavour to linger in my mouth, I came to understand that while the original purpose of the grotto may have changed, its social customs remain well-preserved.
For many locals, snacking on piquant Alpine cheese at a grotto while playing cards or boccia (a bowls game traditionally played at grottos), remains an ideal way to spend a Sunday. Favoured by both young and old, these ingenious structures, a blend of natural and human architecture, remain symbols of tradition, culture, conviviality and a sense of home.
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France24 - Monde
En Haïti, la détresse des écoliers pris au piège de la guerre des gangs
Publié le : 02/06/2022 - 19:22
Thaïs Chaigne
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Une vidéo filmée par une institutrice en Haïti montre des dizaines d’écoliers accroupis sous leurs bureaux ou allongés dans les couloirs de leur établissement pour éviter des balles perdues. Pour notre Observateur, cette vidéo, publiée sur Twitter le 17 mai, illustre la réalité des écoles dans les banlieues de Port-au-Prince, devenues un théâtre d’affrontements entre gangs rivaux.
Entre balles perdues, kidnappings et assassinats, les conflits armés auraient déjà fait plus d’une centaine de victimes en Haïti depuis le 24 avril, notamment dans la Plaine du Cul-de-sac, au nord-est de la capitale, Port-au-Prince, où deux gangs rivaux, les "400 Mawozo" et celui du "Chien méchant" s’affrontent pour le contrôle du territoire.
As teacher, my heart is broken 💔😭 seeing students of a school at Pernier (Port-au-Prince, Haïti) 🇭🇹 forced to duck to avoid strayed by bullets of armed group. What future for our children? Security matter! @UNICEF@UNICEFHaiti @ONUmigration @Le_HCR @ONU_fr #Haiti pic.twitter.com/tBXmJK3BkH
May 17, 2022Une vidéo filmée par une institutrice en Haïti montre ainsi des dizaines d’écoliers accroupis sous leurs bureaux ou allongés dans les couloirs de leur établissement pour éviter des balles perdues.
Contacté, un de nos Observateurs en Haïti, Niepce Zephirin, a expliqué qu’une radio locale s’est faite l’écho d’affrontements entre la police et des gangs autour de l’école "Institution Salem d'Excellence" (ISE) le 16 mai. Il n'existe aucune occurrence de cette vidéo avant le 17 mai sur les réseaux sociaux.
La rédaction des Observateurs de France 24 n’a pas été en mesure de joindre directement les responsables de l’établissement. Toutefois, un ancien responsable resté en contact avec le personnel de l’école a expliqué, sous couvert d’anonymat, que la vidéo avait été filmée par une institutrice, "sans autorisation". Selon lui, les enseignants ont demandé aux élèves de se baisser et se coucher "après avoir entendu des coups de feu au bout de la rue".
"Parmi mes élèves, il y en a qui ont perdu des membres de leur famille"
Raphel Bélizaire est professeur d’histoire-géographie dans le secondaire, dans la zone de la Plaine de Cul-de-Sac. Il encadre des élèves âgés de dix à quatorze ans. Il a partagé la vidéo sur son compte Twitter pour alerter sur la situation des écoliers et des enfants en Haïti.
En voyant cette vidéo, je me suis demandé 'qu’est-ce que ressentent ces enfants dans cette situation ?' Ils essaient d’étudier, mais ne sont jamais tranquilles.
Parmi mes élèves, il y en a qui ont perdu des membres de leur famille, ou qui ont des proches qui se sont fait kidnapper. Il arrive que des parents appellent l’école pour expliquer que leurs enfants ne vont pas venir, parce que c’est trop dangereux de sortir, ou parce qu’ils ont perdu quelqu'un.
Selon l’ONU, au moins 92 personnes non affiliées à des gangs auraient été tuées entre le 24 avril et le 16 mai, dont des enfants.
"Ces guerres de gangs ont aussi eu pour conséquence une altération complète de la situation socio-économique des parents qui se retrouvent bloqués deux à trois semaines chez eux parce qu’il est dangereux de sortir. Ils doivent parfois fuir leur maison, vivre chez un ami ou même dans des lieux publics. Il devient alors plus difficile pour eux de payer l’école [ à Haïti, 80 % des écoles sont privées et onéreuses, NDLR]."
Les affrontements dans la Plaine du Cul-de-Sac entre les 400 Mawozo et le gang de "Chien méchant" ont déjà fait au moins 9 000 déplacés dans ldepuis le 24 avril selon l'Organisation internationale pour les migrations.
Scène de guerre devant Barbancourt ce matin…les habitants de notre communauté à Damien, ce sont des femmes et enfants de la zone qui fuient sous les balles @DrArielHenry que faites vous?!!!🇭🇹 #SapPapKaKontinye pic.twitter.com/UAWX06W3Vj
May 2, 2022Pour discuter de la situation avec mes élèves, je leur distribue des feuilles où ils racontent ce qu’ils ressentent. L’un d’eux, qui vit dans un quartier particulièrement dangereux, m’a raconté qu’il dormait toujours sous le lit, parce qu’un habitant de son quartier avait reçu une balle alors qu’il était allongé dans son lit, lors d’affrontements armés.
Beaucoup habitent dans des maisons en tôle, donc, il est possible que, quand il y a des rafales de balles, certaines traversent cette tôle. Lorsqu’il m’a raconté cela, j’ai eu le cœur brisé."
"Des élèves sont obligés de laisser leur maison et leur établissement scolaire sans savoir où aller"
En Haïti, près d’un demi-million d’enfants étaient déscolarisés le 5 mai à cause de l'insécurité, selon l’Unicef. Des centaines d’écoles sont à la merci des gangs, qui exigent de l’argent aux responsables pour assurer la sécurité des élèves. Des écoles ont dû fermer, faute de moyens.
En dehors des zones les plus dangereuses, certaines écoles ont été transformées en refuge pour les déplacés. En tout, l'Unicef comptabilise près de 1 700 établissements fermés dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, notamment à la Plaine de Cul-de-Sac et à Martissant.
Quand la situation s’est dégradée dans la Plaine Cul-de-Sac, j’ai d’abord continué d’enseigner en visioconférence. Mais certaines familles n’ont pas l’électricité donc c’est compliqué. Je n’ai même pas du tout enseigné pendant deux semaines, car trop d’élèves ne pouvaient pas suivre.
>> LIRE AUSSI SUR LE SITE DES OBSERVATEURS : Mouvement de protestation en Haïti : "Je ne suis pas allé à l’école depuis deux mois"
Raphel Bélizaire a repris les cours le 16 mai. Il prépare actuellement des évaluations, prévues à partir du 6 juin. Ses élèves sont tous revenus, et il espère qu’ils pourront passer les examens dans de bonnes conditions.
Toutefois, le sort de certains écoliers dans les quartiers les plus dangereux continue de le préoccuper :
[Dans les zones les plus touchées par les groupes armés, les élèves sont obligés de laisser leur maison et leur établissement scolaire sans savoir où aller… Et certains n’arrivent pas à se réinscrire, ils doivent interrompre leur année scolaire.
Les cas de déscolarisation auront des conséquences négatives dans la société haïtienne. Nous sommes dans un pays où le taux d’alphabétisation est déjà bien bas [ 61,7 % en 2016, NDLR].
Des jeunes sans repère sont recrutés par des gangs, car ils n’ont pas d’avenir socialement, ils n’ont que ça à faire. [ L’UNICEF indique avoir reçu des "informations crédibles" selon lesquelles des enfants seraient recrutés par des gangs dans un communiqué publié le 5 mai 2022, NDLR].
Le ministre de l'Éducation nationale, Nesny Manigat, s'est déjà prononcé plusieurs fois sur la question et fait des efforts pour permettre aux écoles qui ont été fermées de rouvrir leurs portes. Cependant, ce n'est pas tâche facile.
Le 20 mai, le ministre a notamment annoncé une série de mesures pour permettre aux écoliers des zones paralysées par la guerre des gangs de passer leur examen et finir leur année académique en cours.
🚨 Des patrouilles policières ont libéré à Carrefour New York, ce mardi 24 mai 2022, vingt-sept (27) écoliers, dont 14 fillettes, qui ont été enlevés par des bandits armés, à bord d'un autobus dans la zone de Meyer.-#pnhhaiti pic.twitter.com/clwrpgzmsf
May 24, 2022À Pernier, dans le quartier de l’établissement "Salem de l'excellence", un policier s’est fait tuer en pleine rue, le 30 mai. Il accompagnait son fils à l’école.
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'Stay strong Ukraine': French Open champion Swiatek in emotional peace plea
Issued on: 04/06/2022 - 20:12
Paris (AFP) – Iga Swiatek received a standing ovation at Roland Garros on Saturday with an emotional "stay strong Ukraine" peace plea after winning her second French Open title.
The 21-year-old Pole was speaking after a 6-1, 6-3 win over Coco Gauff in only 68 minutes on Court Philippe Chatrier, equalling Venus Williams' record for the longest winning run by a woman in the 21st century.
"I wanted to say something to Ukraine, to stay strong, because the war is still there," said Swiatek who has worn a ribbon in the colours of the Ukraine flag on her cap throughout the tournament.
"Since I made my speech in Doha (after winning the tournament in February) it had started and I was hoping when I do the next tournament speech the situation will be better but I will still have hope."
Moments later, she told broadcaster NBC: "The war is still there and people are suffering."
"Many players have taken off the (Ukraine) ribbons and there is huge discussion about next tournaments and points. It's not about that but the whole situation there and I want people to be aware."
Swiatek consoled 18-year-old Gauff, the youngest woman in a Slam final since Maria Sharapova at Wimbledon in 2004.
The American sobbed as she sat courtside at the end of the final and again on the trophy podium.
"First I want to congratulate Coco because you are doing an amazing job. You are progressing all the time. You will find it and you will be there I am pretty sure of that," said the Pole.
"When I was your age, I was in my first year on tour and I didn't know what I was doing.
"I want to thank my team, you guys, I mean, oh my god, without you I wouldn't be here, I'm sure of that. I'm glad every piece has come together and we can do this. We deserve to be here. Thanks for your full support all the time no matter what."
Gauff hoped to return to more Slam finals in the future.
"This is a first time for me so I'll try to get through this," she said on the podium.
"Congratulations Iga, what you have done these past few months has been amazing. Hopefully we can play many finals and I can get a win on you one of these days.
"Thank you to you guys in the crowd who supported me even when I was down. Even when I was down match points you guys cheered me on and that means a lot, so truly, thank you."
© 2022 AFP
BBC
US employers are paying first-year tech workers an average starting salary of $110,027 (£84,000)
Davis Nguyen specialises in helping college seniors begin a career in management consulting. It’s an industry that historically pays well: even before the pandemic, some of the biggest firms offered undergraduates salaries that often approached the six-figure mark.
However, in the current market, Nguyen’s clients are doing particularly well. “They’ll come back and say ‘I have two great offers’,” explains the founder of My Consulting Offer, based in Georgia, US. “One is for $120,000 (£91,630), the other is for $140,000 (£106,900). Today’s climate means graduates can earn much more money than a few years ago.”
Management consulting is among the sectors in which graduates are increasingly walking straight from the lecture hall into six-figure roles – earning pay packets most people will never see in their lifetimes. In Big Tech, entry-level software engineers are often starting on such wages. At the largest banking corporations, pay for first-year analysts has spiked nearly 30% – a $110,000 (£83,979) base salary, in some cases. At the biggest London law firms, some newly qualified solicitors begin their careers on a £107,500 salary ($141,115). Nguyen says “20-year-olds earning $100,000 from the get-go” has increasingly become the norm since the pandemic.
Often, these young employees are joining firms where colleagues began with lower pay, and had to work hard for years to earn six figures. Such organisations would argue it’s a response to market needs: the hiring crisis means the competition for talent remains fierce; if an employer wants the best candidates willing to put in long hours, they have to pay a high price for them.
However, beyond matching the market rate, does offering graduates huge pay packets actually bring benefits, like incentivising longer hours or boosting work ethic? Or can it create unintended consequences, for both the young high-earner as well as the wider workforce?
‘High pay is an expectation’
Wages for graduates have been steadily rising for years. According to 2021 data from US non-profit the National Association of Colleges and Employers, the starting salary for some entry-level workers in particular fields has spiked dramatically: for example, the average wage for a computer-science major has risen to $72,173 (£55,100) – a 7% hike in just one year.
Nicholas Bloom, professor of economics at Stanford University, says demand for labour is fast outstripping supply in sectors, particularly in tech. The financial industry – with jobs that often require 70-hour-plus workweeks – has also driven up starting salaries to hire the best candidates. So, in most cases, graduates are being handed six-figure salaries simply as a “blunt recruitment tool” amid the current labour market conditions, adds Rue Dooley, an HR knowledge advisor for the Society for Human Resource Management (SHRM), based in the US.
“Workers want to be thought of as a prized asset by their employer,” says Dooley. “Younger employees are saying high pay is an expectation not because they necessarily demand it, but because they’re aware of the talent shortage and they know their price.”
This means some entry-level workers can secure huge pay packets before they’ve even left the college dorm. “We’re regularly seeing firms double in size every 18 months, so graduate salaries are closely following the market,” adds Bloom.
In tech, smaller start-ups are also now having to pay entry-level employees higher salaries to match the more-established corporations. Josh Brenner, CEO of recruitment marketplace Hired, based in New York City, says US employers are paying first-year tech workers an average starting salary of $110,027 (£84,000).
Nguyen’s undergrad clients often land jobs with wages that dwarf the pay of his own first management consulting role. He believes it to be a good thing. “The six-figure starting salaries of today are an upward trend that stretches back decades,” he says. “High pay opens up opportunities for people who simply wouldn’t otherwise have had them, and it doesn’t take money away from those who started on lower pay.”
In sectors including law, consulting, finance and computer science, graduates are snagging pay packets many people will never earn in their lives (Credit: Getty Images)
Golden handcuffs – and other problems
But while there are many upsides to the rise of six-figure salaries, these high compensation packets can come with insidious consequences.
In some cases, these workers may find themselves trapped in jobs they hate, especially if workers have built lifestyles around earning big pay-outs – a phenomenon often called ‘golden handcuffs’.
Nguyen says such wages can also skew young employees’ perception of pay, blocking them from pursuing more meaningful career paths. “Some may want to eventually move into teaching or work for a non-profit. Previously, the salary drop was around $50,000. Now, it’s closer to $100,000 – that could be enough to prevent someone from changing careers.”
Huge salaries can also weigh young employees with a psychological burden. Nguyen says some of his undergraduate clients can feel intimidated beginning their working lives in a job that pays a fortune. “There are some who come from low-income backgrounds and think, ‘What did I do to earn so much more than my parents ever made?’ It can cause imposter syndrome.”
Others in the same organisations can also feel negative effects when first-time employees are handed six-figure salaries without hesitation. For example, experienced colleagues may bristle at entry-level compensation packets – especially when they take home less money than a recent graduate, despite years-long tenure at the company. “It can create pay disparity issues,” says Dooley.
Additionally, companies themselves may not necessarily get what they pay for. While sky-high wages can effectively ‘buy’ a candidate’s willingness to regularly clock unpaid overtime, it doesn’t necessarily guarantee better work ethic.
High wages may feel good when someone gets a job, but once they start, they typically want much more: the effects of good pay will be psychologically ‘spent’ – Tomas Chamorro
“The risk is employers, in some cases, assume staff are going to be super motivated because of their high compensation, but in fact they take it for granted,” says Tomas Chamorro, professor of business psychology at University College London. “High wages may feel good when someone gets a job, but once they start, they typically want much more: the effects of good pay will be psychologically ‘spent’.”
'Jobs to grab while you can'
With the labour market as it is, six-figure starting salaries will probably continue to be the norm in certain high-paying industries. But it’s unlikely there’ll be much of a trickle-down effect for entry-level workers in less elite sectors.
Rather than push wages up across the board, six-figure salaries for an ultra-privileged subset of employees may instead drive pay inequities deeper. “What we’re seeing is clearly increasing inequality and the gap keeps growing,” says Bloom. “If you have a computer-science degree you can be earning $250,000 by 25, while if you left school at 16 you might be earning $25,000 – a ten-fold difference.”
The gap will likely keep growing even if the labour market snaps back in terms of supply and demand. Bloom explains while wages often rise, they almost never fall. For example, Nguyen says salaries in management consulting have long endured the rigours of recession. “We’ve seen wages withstand so many economic cycles: firms plan for it and restructure pay, but they wouldn’t ever get rid of the six-figure salary.”
So, given their resistance to the ebb and flow of the market, six-figure graduate wages are not only likely to become more and more ingrained, they may also climb further. And if jobs become scarcer due to a labour-market normalisation, these pay packets will become increasingly out of reach for most people.
“Six-figure starting salaries are here to stay, and if growth cools it'll mean they’ll be even harder to come by,” says Bloom. “These are jobs to grab while you can – if you can – for a privileged few.”
Valeurs Actuelles
Jean-Marie Bigard, Delphine Wespiser… De nombreuses personnalités appellent à la création d’un secrétariat d’État à la condition animale
Ils attendent un vrai tournant de la part du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne. Dans une lettre ouverte adressée à la Première ministre, révélée par Le Parisien samedi 4 juin, dix-huit artistes et figures du monde médiatique réclament une « politique animale efficace et moderne » afin que la France, « pays des droits de l’Homme », devienne aussi celui des « droits de l’animal ». Pour ce faire, ils appellent notamment à la création d’un secrétariat d’État à la condition animale. Ce serait « un message fort au niveau politique, même s’il ne fera pas changer les choses d’un coup de baguette magique », estime Emmanuel Ludot, avocat à l’origine de l’initiative.
Parmi les signataires de la lettre figurent notamment la chanteuse Chantal Goya, les humoristes Jean-Marie Bigard, Laurent Baffie et Vincent Lagaf, l’ancienne Miss France Delphine Wespiser ou encore le chroniqueur de CNews Marc Menant.
Trouver « un équilibre »
Pour ces personnalités, le poids des lobbies et un manque de volonté politique empêchent d’avancer sur le sujet. La loi de novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale et à conforter le lien entre les animaux et les hommes est jugée « insuffisante », et moins efficace qu’une démarche qui consisterait à « intégrer, à chaque projet de loi, une réflexion politique sur l’impact que cela pourrait avoir sur le monde animal ». L’avocat à l’origine de la lette assume par ailleurs sa volonté de « créer la polémique » dans le but de « pousser le gouvernement à se positionner », sans pour autant vouloir froisser les éleveurs et les agriculteurs. « Il faut des abattoirs car des gens mangent encore de la viande, mais il faut que la fin des animaux soit digne », estime-t-il, plaidant pour trouver « un équilibre ».
France24 - World
'It's Roland Garros, it's Rafa!': Moya shrugs off Nadal fears
Issued on: 04/06/2022 - 20:08Modified: 04/06/2022 - 20:06
Paris (AFP) – Rafael Nadal's coach Carlos Moya said Saturday he has no worries over the Spaniard's physical condition ahead of his 14th French Open final by emphasising: "It's Roland Garros and he's Rafa Nadal!"
Nadal takes on Casper Ruud on Sunday with a 14th Paris title in sight and a 22nd Grand Slam crown.
Should he win, the 36-year-old will become the oldest ever men's champion at Roland Garros.
"We rely on the experience factor, on Rafa's game. Here, it's Roland Garros and he's Rafa Nadal!" said Moya.
Nadal has been on court for over 11 hours in his last three rounds to see off Felix Auger-Aliassime, Novak Djokovic and an injury-hit Alexander Zverev.
He arrived at the tournament unsure if he would be able to play after suffering a recurrence of a chronic left foot injury which has plagued him throughout his career.
"On fast courts I would be a bit more worried. But on clay less so because historically he has always recovered well from his matches there," said Moya.
"Even at his age I think he is doing well in recovery, he will rest and I don't think it will be a handicap.
"In the semi-finals (against Zverev) he had a physical decline quickly in the match. It wasn't easy. Obviously it wasn't his best match but he got there with his game, it gives confidence. As each round goes by, he is transformed into a new player."
Moya believes that Nadal's ability to bounce back from wrist, knee and foot injuries at regular periods in his career will stand him in good stead on Sunday against his Norwegian opponent who is 13 years his junior.
"He's a player who, since he was 17, and with all the injuries he's had, and all those months out, has always come back and always won.
"He sharpens up during the first two or three rounds of a Grand Slam, he finds his form, and once he is in the round of 16 or in the quarters, he becomes the Rafa we all know."
© 2022 AFP
BBC
We try to bring order to chaos – Richard Janssen
Rain lashed the windows. A violent sea pounded the steel hull of the ship and the wind roared with primeval power. It was the middle of the night in the summer of 2010. The Kota Kado, a 230m-long container ship, had run aground outside the port of Hong Kong. Her crew had evacuated but standing on the bridge in his life jacket, prepared for the worst, was salvage master Captain Nick Sloane. He beheld the force of the typhoon that now, in the darkness, raged over the stricken vessel.
Sloane was holed up with just five other members of the salvage team. Days earlier, they had arrived to the South China Sea with the aim of saving the Kota Kado. When typhoons were forecast to batter the grounded ship, Sloane made the decision to stay on board overnight with a skeleton crew. He wanted to feel how the vessel flexed in the storm, to understand where it hit her hardest, knowing that this would inform whatever measures they took next. But it was a very close call.
"We nearly lost her that night," he says.
The world's cargo ships, which transport around 90% of global trade, do not always make it to their destination without incident. According to the Safety and Shipping Review by insurance company Allianz, 27 cargo vessels were lost in major incidents during 2021, and 357 during the past decade. They catch fire. They hit rocks, reefs and sand bars. They malfunction. But they don't always sink. Whenever there's a chance to rescue a large ship, their owners almost always take it because these vessels can be worth hundreds of millions of dollars.
The people that shipping firms call on in such situations are called salvors. And they have seen some extraordinary things at sea. Salvors came to the aid of the huge Ever Given container ship after she ran aground, blocked the Suez Canal, and triggered global supply chain issues last year, for example. But when a ship weighing tens or hundreds of thousands of tonnes gets stuck somewhere, how do you free it?
Removing containers from stricken vessels like the Ever Forward – which ran aground in Chesapeake Bay near Baltimore – is a delicate process (Credit: Jim Watson/AFP/Getty Images)
Sloane, now a director at Resolve Marine Group, was on his way home from a World Cup match in South Africa when his phone rang and he first heard that the Kota Kado had got into trouble. He flew to Hong Kong the next day.
The ship had struck a reef on its way to port, which sliced a hole in her side. Two cargo holds began filling with water and she subsided until she eventually ran into a sediment bank about 25 nautical miles (46km) southwest of her destination. Her bow ploughed into the seabed, trapping her. And as more water flooded on board, the heavily laden ship began to sink.
Many were sceptical that she could be rescued at all, remembers Sloane: "A lot of the surveyors said, 'OK, the ship's completely lost, get ready for a wreck removal contract'." But he thought she still had a chance.
"She kept on sinking and the bow, literally every day, sank another half-a-metre to a metre (1.6-3.2ft)," he says. "It was touch-and-go."
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Sloane and his colleagues came up with a plan to reduce the mass of the vessel and pump as much water out of her as possible. This required lighters – barges, which, in Hong Kong, come equipped with large cranes. Luckily, this is often how cargo is unloaded in Hong Kong anyway, so lots of these barges were available and their operators were already well-accustomed to heaving containers off vessels for transport to shore.
Sloane wanted as much cargo removed as possible. In the end, the lighters extricated more than 1,200 individual containers. This sort of operation is time-consuming and difficult, especially given that the Kota Kado was sitting with her bow under water. Plus, the lightest containers tend to be stacked at the top since this helps to lower a ship's centre of gravity and keep her stable – but that means it takes even longer to reach the heavy containers whose removal really makes a difference.
Huge amounts of clay, mud and sand had to be removed to refloat the Ever Given when it became stuck for six days the Suez Canal (Credit: ALP Maritime Services)
Then there were the giant snorkels. To get water out of the vessel, Sloane and his team deposited large pumps under water at the bottom of one of the cargo holds. They also removed hatches on the deck above and welded huge rectangular tubes, or snorkels, onto them before putting them back in place. The snorkels now dangled down into the belly of the ship. Finally, a team of divers connected the pumps below to two sets of hoses that extended vertically up through the snorkels.
The pumps ran flat out, remembers Sloane, to stop water filling the engine room, which contains the most expensive and sensitive machinery.
Eventually, having removed huge volumes of water from the hold, the salvage team was able to fill some of the ship's ballast tanks with air in order to refloat her. Had they tried to do this earlier, the tanks could have ruptured, explains Sloane: "When you get below 10m (33ft), you've got to be very careful about how much pressure you introduce."
Through all of this complicated work, and in spite of not one but two typhoons, the second of which was particularly bad, the Kota Kado was saved and eventually towed to a shipyard for repairs. She is still sailing today, though under a different name.
When ships end up in places they were not really designed for, such as stuck fast in mud or pinned against rocks, the forces of nature can tear them apart. That's why heavy storms presented such a great threat to the Kota Kado.
"Like a paperclip, the more times you bend it, eventually it snaps," says Rosalind Blazejczyk, managing partner and naval architect at Solis Marine Consultants. She explains how problematic it is when a grounded ship is lifted or twisted by successive waves. They can crash into it for hours in a swell or high tide, pushing one end of the vessel up and throwing it down again. Suddenly, steel doesn't seem so strong in those situations. Sloane mentions how his team sometimes weld huge girders to the deck of a ship simply to hold it together.
Blazejczyk says that salvage experts such as herself generally use three dimensional computer models of the ship they are trying to save, in order to better judge the effects of forces acting upon it. "Some ship companies have emergency response services where a model of the ship has been created and is ready to go," she adds.
Salvage teams will place sensors all over the hull to track how it moves and flexes during the operation. Data from those sensors feed into the model automatically, which in turn highlights when a particular part of the ship might be at risk of cracking. Salvors might also use lasers, trained on a stricken ship, to monitor its movement in fine detail.
Tugs that attempt to pull ships free also exert significant forces – but, generally, this alone is nowhere near sufficient to liberate a grounded vessel, says Blazejczyk. This is because the tugs are faced with fighting against what's called the ground reaction force. Blazejczyk recalls one grounding were she calculated that the salvors would have needed 200 tugs to pull the vessel free – an impossible prospect. Instead, teams must often lighten ships somehow or clear away the sediment that has trapped them before they'll budge.
Sometimes there is huge pressure to do this work as quickly as possible. When the Ever Given, one of the largest container ships in the world, got stuck in the Suez Canal on 23 March last year, the ship lay diagonally across the waterway, blocking all traffic. It took six days for her to be freed, during which time more than 200 other vessels were prevented from passing through, leading to a queue of ships more than 60 miles (100km) long as they waited to get through.
A grounding that becomes a blockage tends to be much more high profile. Leendert Muller, managing director of Multraship, recalls the grounding of the container ship the CSCL Jupiter outside the port of Antwerp in 2017. Antwerp is the second-largest port in Europe, after Rotterdam.
Fires on board container ships are a continual hazard on cargo ships, especially when hazardous material not accurately declared (Credit: Indian Coast Guard/GODL India)
"When the trade comes to a stop there, it stops the trade at other ports in Europe because it's a whole chain of trade," explains Muller.
The salvors that came to the aid of the Ever Given, from Boskalis and its subsidiary SMIT Salvage, were well aware of the high stakes. "We try to bring order to chaos," says Richard Janssen, managing director of SMIT. In this case, the Suez Canal Authority used a dredger and excavators to remove a huge volume of mud and sand from below the ship – 30,000 cubic metres (1.06 million cubic feet) in total.
Such was the intensity of public interest in the incident that people starting sharing jokes and memes about the Ever Given on social media. Many poked fun at the seemingly diminutive digger that was pictured heaving sand away from around the massive ship's bow. The vehicle belonged to the Suez Canal authority, not Boskalis or SMIT.
"The digger looks funny because it's relatively small given the size of the vessel but it did actually do a relatively good job," says Janssen, explaining that removing some of the clay from this area helped ensure the Ever Given had enough space to swing free during the refloating operation.
Dredging is a tricky business, too. It's easier to displace sand says Janssen, whereas mud can be more stubborn.
Images of excavators working to clear the silt and mud around the bow of the Ever Given emphasised the enormous scale of the stuck vessel (Credit: UPI/Alamy)
In March, another ship owned by the company Evergreen grounded in mud in Chesapeake Bay, an estuary off the northeast coast of the US. SMIT was again called upon to rescue the Ever Forward, along with local firm Donjon Marine. Initial efforts to tow the vessel free proved unsuccessful so the salvors turned to removing containers one by one. A total of 510 12m (40ft) containers were taken off – though, notably, that's just a fraction of the cargo on a ship that can carry several thousand such containers.
A combination of this cargo removal, dredging and lowering of ballast water levels inside the ship, among other techniques, eventually succeeded in freeing the Ever Forward one month after she ran aground.
Groundings are nightmare scenarios for floating vessels but fires are among the greatest dangers at sea. Despite all of the water that is typically nearby, it can be very hard to put out a blaze in the middle of the ocean. On ships packed with fuel and sometimes highly flammable or explosive cargo, the risks are immense. In recent years, ships carrying cars have been particularly vulnerable to fires as malfunctions or short circuits have sparked onboard blazes. Lithium-ion batteries – especially those in electric vehicles – are now considered a growing risk for cargo ships, according to insurers.
In recent years, ships carrying cars have been particularly vulnerable to fires as malfunctions or short circuits have sparked onboard blazes
In 2018, the Maersk Honam, an ultra large container ship 353m (1,158ft) long, caught fire in the Arabian Sea on its way to the Suez Canal. Tragically, five seafarers lost their lives in the incident. But 22 crew members survived – and the ship did too, thanks to the efforts of SMIT Salvage.
"It was a very intense fire in the forward section of the vessel and of course you're assessing, 'How is this fire going to develop over time?'," explains Janssen. Keeping the blaze contained to the front of the ship avoided damage to the engine room and accommodation to the rear. It was the biggest fire SMIT has ever tackled at sea, says Janssen. It burned on board for a month but salvors brought it under control and eventually extinguished it after towing the ship to a port in Dubai.
After the fire was extinguished on board the Maersk Honam, the debris was removed by diggers and eventually the entire bow section was cut off and replaced (Credit: Boskalis)
Later, at a repair yard, the entire bow section of the Honam was cut off and a new one installed so that she could return to service under a new name, Maersk Halifax, a little over a year after the fire.
Blazejczyk notes that one of the difficulties of putting out a fire on a ship is that, while water is essential to tackle the blaze, you don't want to fill the ship's holds up completely, otherwise the vessel will become unstable or simply sink. Plus, fires can damage fuel containers on board, cause explosions, and send huge volumes of contaminants into the sea.
Fuel oil and polluted water left in the sea after ship fires must be recovered and treated, says Captain John Simpson, Blazejczyk's colleague at Solis. "The sums can rise into the millions," he adds.
Navigational technology has improved in recent years, says Muller, which means ship collisions and groundings ought to become less common, on average, with time. But the flipside is that container ships have gotten significantly bigger and more unwieldy in the last decade or two. The container-carrying capacity of the world's largest ships are today 15 times what they were in the late 1960s. The world's largest container ship – the Ever ACE – has a capacity of 23,992 TEUs (20ft equivalent units) and is 399m (1,309ft) long compared to 1,578 TEUs capable of being carried by the 227m (745ft) long Encounter Bay when it entered service in 1969.
With increasing size, the impact of groundings is also getting bigger, says Muller. Sloane adds that it is getting harder to save the largest ships when fires break out or when they do hit sand bars and mud banks.
Learn more about the challenges of sailing some of the world's biggest container ships in the video below:
The worry is that salvors will increasingly face obstacles that are just too great to overcome. And who knows how that could ricochet through global supply chains, if ships keeping getting into trouble along busy canals or outside major ports.
"Off Hong Kong, you could get these barges around it, Chesapeake Bay, they could get barges around it," Sloane adds, referring to the Kota Kado and the Ever Forward. But, he warns, there is a risk that eventually, one of the larger container ships could run aground in a location where it's much harder to access in such a way during any recovery operation.
"That's going to be challenging," he says. "I think it is going to happen."
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Valeurs Actuelles
Législatives : le mari d’une candidate LR roué de coups par une “dizaine de jeunes” en Alsace
Ce n’est pas le premier militant agressé durant cette campagne des législatives. Alors qu’il était en train de coller des affiches de campagne dans le quartier de Hautepierre à Strasbourg, jeudi 2 juin dans la soirée, le mari d’Audrey Rozenhaft, investie par les Républicains dans la 1re circonscription du Bas-Rhin, a été violemment agressé, rapporte France Bleu. « Mon mari a été lynché par plus d’une dizaine de jeunes venus pour le seul plaisir de frapper », s’est pourfendue la candidate dans une vidéo postée sur son compte Facebook après l’agression.
Selon son récit, deux jeunes sont arrivés sur un scooter et ont tout d’abord arraché l’affiche que Liron Rozenhaft, son mari, venait de coller. Ce dernier la recolle alors, mais quelques minutes plus tard, ce sont cette fois une « dizaine » de jeunes qui réapparaissent et qui le rouent de coups au dos, aux épaules, à la tête et au thorax. Également ciblé par des insultes antisémites, il perd connaissance, avant que des passants s’interposent et appellent les secours. Souffrant d’un épanchement cérébral, l’époux de la candidate LR est finalement contraint de passer la nuit à l’hôpital.
« L’insécurité n’est pas un sentiment, mais une réalité »
« Aucune divergence, qu’elle soit personnelle ou politique, ne peut servir d’excuse à la violence gratuite. Tout mon soutien à votre mari et vous », a par exemple déclaré Sandra Regol, la candidate de la Nupes dans la circonscription. « Aucune violence n’est acceptable. Celle-ci est particulièrement choquante puisqu’elle vise à entraver le débat démocratique », a également condamné Jeanne Barseghian, maire écologiste de Strasbourg.
La candidate LR, elle, ne prend pas de détours dans sa vidéo : « L’insécurité n’est pas un sentiment, mais une réalité. Le laxisme des autorités est responsable d’une explosion de la violence et de la délinquance (…) Je condamne cette barbarie. » Une plainte a été déposée et une enquête a été ouverte. Les policiers tentent notamment de reconstituer la chronologie des faits grâce aux images de vidéosurveillance.
Strasbourg : les dernières actualités
France24 - Monde
Au Sénégal, le plus grand navire-hôpital civil du monde fait ses débuts à Dakar
Publié le : 02/06/2022 - 17:53
Samia METHENI
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Le Global Mercy, plus grand navire-hôpital civil du monde, a fait ses débuts lundi en Afrique, dans le port de Dakar, où il doit rester quatre semaines pour former des professionnels de santé.
New York Times - World
At Least 4 Dead After Train Derails in Germany
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Rescue crews from Austria were helping on the scene in southern Germany, where more than a dozen people were taken to a hospital with serious injuries.
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By Christine Hauser and Christopher F. Schuetze
At least four people were killed and dozens of passengers were injured when their train partly derailed near the Alpine resort town of Garmisch-Partenkirchen in southern Germany, the authorities said.
The regional train was traveling to Munich when it derailed around lunchtime, the police said. A police spokeswoman said that there were about 60 people on the train, and more than a dozen of them were taken to a hospital with serious injuries.
Rescue operations took place with the assistance of helicopters from Austria, which shares a border with Germany in the Garmisch-Partenkirchen region, according to news reports.
Deutsche Bahn, the national railway company, said in a statement that the railway line was shut down between Garmisch-Partenkirchen and Oberau, a municipality in the district. Trains were being rerouted from Munich and other rail arteries.
Local news media showed at least one car spilling down the side of an embankment, as well as passengers sitting along the shoulder of a road near the tracks.
Law enforcement authorities and prosecutors were investigating the cause of the crash. It took place on the third day of a low-cost, nine-euro monthly train ticket plan by the government to help offset high transportation and fuel costs.
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Valeurs Actuelles
A Chambord, 30 000 scouts fêtent leur 50ème anniversaire
A rebours des images de détroussage de supporters anglais par des hordes de banlieue, à l’entrée du Stade de France à Saint-Denis, ce rassemblement devrait refléter l’esprit de joie et de paix qui animent cette communauté. A Chambord, pour le 50e anniversaire des Scouts Unitaires de France (SUF) ce week-end de Pentecôte, ils seront ainsi 29 500 scouts, 1500 chefs et quelques dizaines d’adultes volontaires (les flammèches), soit la totalité des membres du mouvement, à fouler les pelouses du domaine national. « L’esprit du scoutisme est de vivre au plus près de la nature et nous ferons donc revivre un gigantesque camp, le plus grand jamais réalisé en France, explique Pierre du Couëdic, président des SUF. Les activités emblématiques des scouts, au premier chef le grand jeu, émailleront le programme de ce week-end hors du commun ». Les scouts apprécient la vie au grand air, sont joyeux, mais aussi chrétiens par nature. En plus de l’accompagnement spirituel assuré tout au long de ces trois jours par quelque 120 prêtres, une messe sera célébrée le dimanche de la Pentecôte par l’évêque de Nanterre, Matthieu Rougé.
Méga logistique
A la clé de la réussite d’une manifestation d’une telle ampleur, une logistique conséquente. Elle avait été éprouvée en 2007, déjà à Chambord, à l’occasion du centenaire de la naissance du scoutisme en Angleterre sous la férule de Robert Baden Powell. Lieutenant général de l’armée britannique, son fondateur avait ainsi conçu en 1907 le scoutisme sur la base de cinq buts prioritaires: la santé, le sens du concret, la personnalité, le service et la foi en Dieu. Autant de principes qui seront respectés à la lettre dans les allées du parc. Les chiffres de l’organisation du week-end à Chambord donnent le tournis. Acheminés sur le lieu de camp par 550 bus, les 30 000 scouts et guides s’installeront sur une parcelle de 500 hectares. Ils y édifieront une véritable cité provisoire de quelque 500 tentes. Tous munis d’un bracelet nominatif, les jeunes seront placés sous la protection de 60 médecins et secouristes. Un hôpital de campagne est même prévu pour soigner d’éventuelles blessures graves. Enfin, la clé de voute de la réussite du jubilé de Chambord sera la discipline des troupes et le respect des lieux. Sur ce plan, les Scouts Unitaires de France sont en général irréprochables.
Une histoire d’unité
C’est en 1971 que les SUF sont nés d’une scission des Scouts et Guides de France, créés sept ans plus tôt. Deux écoles s’affrontent depuis le départ au sein du mouvement catholique. Pour les responsables des Scouts de France, les patrouilles doivent être séparées par tranches d’âges. Certaines figures de renom, comme Pierre de Montjamont, Michel Menu, Pierre Delsuc et Henry Dhavernas, contestent à l’époque cette approche fragmentée de la pratique du scoutisme. Ils pensent au contraire que les groupes doivent continuer à réunir un panel de jeunes d’âges différents. Suivant l’un des principes fondamentaux du scoutisme que le plus fort doit protéger le plus faible, ils décident de maintenir l’unité de départ. De façon naturelle, ces quelques centaines de « dissidents » baptiseront leur jeune mouvement Scouts Unitaires de France. 15 groupes en constituent l’embryon de départ. Alors que les Scouts de France abandonnent au fil des années certains symboles du scoutisme, la non mixité et le port de l’uniforme notamment, les SUF restent également droits dans leurs rangers. Cette fidélité aux principes fondateurs de Baden Powell se traduit par un développement ininterrompu depuis leur création. De 500 membres en 1971, le mouvement unitaire passe à 10 000 en 1980 avant de tripler ce chiffre jusqu’à aujourd’hui.
Avenir du scoutisme
Contrairement à une fausse croyance, le scoutisme catholique est globalement en progression que ce soit chez les Scouts de France (72 000 membres) ou chez les Scouts d’Europe (35 000 membres). L’individualisme prédominant dans la société française et sa sécularisation croissante depuis les années 70 font parfois figure de repoussoir pour nombre de familles attachées à faire vivre une vraie spiritualité à leurs enfants. « Le nombre de SUF suit largement cette tendance avec une augmentation de 4% par an, indique leur président. Pour autant, la hausse concerne surtout les grandes et moyennes métropoles. La situation est plus compliquée dans les petites villes et en milieu rural, où l’organisation du mouvement peine à constituer des groupes ». Une difficulté croissante qu’ont réussi à pallier les Scouts Unitaires de France depuis moins deux ans. Le mouvement a ainsi mis sur pieds en 2020 un réseau d’équipes et de patrouille libres, rattachées à un simple adulte référent. Ce modèle compte une dizaine d’unités actuellement mais est appelé à se développer pour combler le manque de densité de population de certaines zones de l’Hexagone.
L'Humanité
Tour du monde à la voile : le défi 100 % féminin d'Alexia Barrier
ActuToutes dans le même bateau ! Dans un monde de la course au large dominé par les hommes, la navigatrice monte un projet d’équipage entièrement féminin en vue du Trophée Jules-Verne pour partir à l’assaut du record du tour du monde en multicoque. Récit.
Nicolas Guillermin« C’est un projet qui a du sens, pas seulement un exploit sportif. On ne veut pas juste écrire une page de l’histoire de la voile en devenant, je l’espère, le premier équipage féminin à boucler un tour du monde sans escale et sans assistance sur un multicoque… On veut aussi entraîner dans notre sillage des jeunes filles et des femmes qui, aujourd’hui, n’osent pas plein de choses. On souhaite leur donner confiance en elles et l’envie de réaliser leurs rêves. » Après avoir terminé le Vendée Globe (24e en 2021), Alexia Barrier veut s’attaquer fin 2024 au Trophée Jules-Verne, le record du tour du monde, détenu par Francis Joyon (quarante jours) depuis 2017. Un défi 100 % féminin pour faire « bouger les lignes ».
Le démâtage de Tracy Edwards
La course au large est un des rares sports où la mixité existe, mais force est de constater que les hommes sont ultra-majoritaires. Sur les 33 skippeurs qui ont franchi la ligne de départ du Vendée Globe 2020-2021, tour du monde en solitaire sur des voiliers de la classe Imoca (18,28 mètres), 6 seulement étaient des femmes. En multicoque, ces dernières ne sont tout simplement pas représentées.
Voile. Jeanne et Julia Courtois, les jumelles qui courent en doubleDans l’histoire du Trophée Jules-Verne, créé il y a tout juste trente ans, notamment par Titouan Lamazou et Florence Arthaud, 26 tentatives ont été recensées, dont une seule par un équipage féminin. En 1998, à bord de « Royal Sun Alliance », un catamaran de 92 pieds (28 m), la skippeuse anglaise Tracy Edwards avait été contrainte d’abandonner, en raison d’un démâtage au beau milieu de l’océan Pacifique, alors qu’elle se trouvait dans les temps du record.
La course aux moyens
Vingt-quatre ans après, Alexia Barrier est bien décidée à reprendre le flambeau, même si elle reconnaît ne pas avoir de véritable expérience en multicoque océanique. « C’est un record qui me fascine depuis mon plus jeune âge, nous explique-t-elle. J’ai été déçue d’avoir autant de difficultés à racheter un bateau performant pour le prochain Vendée Globe. Tout était compliqué, il y a eu une flambée des prix sur les bateaux… Ce mode de fonctionnement ne me convenait plus. Comme j’avais très envie depuis longtemps de bâtir un équipage féminin pour le Trophée Jules-Verne, je me suis dit que c’était le moment de sauter le pas et de foncer ! »
Pour se donner les moyens de réussir, la Niçoise a mis en vente son Imoca tout en se lançant à la recherche de sponsors. « De grands groupes internationaux se montrent enthousiastes, ça bouge, mais ça prend du temps, glisse-t-elle, car on présente un programme international avec deux ans de préparation, composé de records comme San Francisco-Yokohama ou Miami-New York. »
Voile. François Gabart : « Sur ces bateaux, on essaie de rendre les risques acceptables »La navigatrice vise un budget de 12 millions d’euros sur quatre ans. « C’est raisonnable par rapport à un projet gagnant sur le Vendée Globe, qui peut monter jusqu’à 20 millions d’euros sur quatre ans, étant donné ce qu’on propose en termes d’image et de visibilité. Une banque est très intéressée et pourrait apporter un tiers du budget jusqu’en 2025. Ça nous permettrait de démarrer rapidement le projet dès cet été. »
8 femmes à bord
Pour accomplir sa révolution, Alexia Barrier avoue avoir un faible pour « Idec Sport », le bateau détenteur du record, mais il n’est pas à la vente. Elle pourrait donc racheter l’ex-« Actual » d’Yves Le Blévec, un trimaran Ultim de 32 mètres, afin de participer à la Route du rhum 2022 en novembre puis s’entraîner à bord avec son équipage après avoir réalisé des « évolutions en chantier ».
Si le sponsor tarde à prendre sa décision, le projet démarrera sur un MOD 70, un multicoque de 21 mètres prêté par un propriétaire italien « en attendant de réunir les fonds nécessaires ». « Les filles sont super-motivées, elles rêvaient d’avoir une place un jour sur le Trophée Jules-Verne, s’exclame celle qui a terminé 2e de la Route de l’équateur en 2007, avec Florence Arthaud et Luc Poupon. On sera 8 à bord mais je forme un groupe de 10 femmes, ou peut-être plus, car sur trois ans il peut se passer plein de choses, c’est mieux d’avoir plus d’équipières… »
« On veut établir un temps de référence féminin »
Plusieurs navigatrices de renom ont déjà donné leur accord, comme Marie Riou et Marie Tabarly, l’Irlandaise Joan Mulloy, l’Américaine Sara Hastreiter, l’Anglaise Dee Caffari, la seule femme à avoir bouclé le tour du monde à la voile dans les deux sens, la Suédoise Helena Darvelid, équipière de Tracy Edwards, ou encore la Suissesse Élodie-Jane Mettraux.
Alexia Barrier peut déjà compter sur la participation de navigatrices chevronnées comme Dee Caffari (à gauche) et Marie Tabarly (à droite). Photos AFP
Pour les aider à se préparer et réussir, plusieurs skippeurs renommés en multicoque comme Paul Larson, Brian Thompson ou Giovanni Soldini ont proposé leurs services bénévolement. « Ils sont enthousiastes et même fiers, car ils ont vraiment envie de porter un équipage féminin au plus haut niveau en multicoque, souligne Alexia Barrier. On veut établir un temps de référence féminin et, si on rencontre des conditions météorologiques optimales, pourquoi pas battre le record de quarante jours ? »
nautismejules vernevoile Valeurs Actuelles
Une ligne à haute tension reconnue responsable des pertes d’un éleveur de vaches normand
C’est une victoire pour un éleveur normand, mais aussi une lueur d’espoir pour plusieurs de ses homologues à travers la France. Le tribunal de Coutances (Manche) a reconnu, jeudi 2 juin, l’impact d’une ligne à très haute tension (THT) sur des vaches laitières, relate France 3 Régions. Réseau de transport d’électricité (RTE), filiale d’EDF, a été condamné à lui verser 458.337 euros. Ce pourrait être l’épilogue de plus de dix ans de combat juridique, mais RTE se réserve encore la possibilité de faire appel.
« Préjudice d’exploitation »
Pendant des années, l’éleveur a vu les cas de « mammites », une infection touchant les mamelles des animaux, se multiplier alors que ses vaches paissaient à proximité de ces lignes transportant 400.000 volts d’électricité. L’origine infectieuse ou alimentaire a été écartée et les experts ont constaté une amélioration nette du comportement des bovins lors d’un arrêt de la ligne, confirmé par le déplacement du troupeau. RTE a été condamné au titre du « préjudice d’exploitation », mais l’éleveur a été débouté concernant la perte économique liée aux mammites, le travail supplémentaire et le préjudice moral.
La décision donne de l’espoir à plusieurs éleveurs bretons également confronté à la proximité de lignes THT et qui ont perdu de nombreuses bêtes. « Ça va réveiller les pouvoirs publics, RTE aussi et ça va certainement obliger à faire des études », explique l’un d’eux à France 3 Régions. D’autres espèrent que l’impact des raccordements éoliens sur le comportement des vaches pourra également être reconnu.
Manche : les dernières actualités
L'Humanité
Finale femmes de Roland-Garros : Swiatek contre Gauff, gros combat en perspective
ActuTennis. La Polonaise Iga Swiatek et l’Américaine Coco Gauff représentent l’avenir du tennis féminin. Elles s’affrontent ce samedi à partir de 15 heures en finale de l'édition 2022 de Roland-Garros. Une finale pleine de promesses.
Éric SerresLa N°1 mondiale, la polonaise, Iga Swiatek, qui avait empoché en 2020 son premier Roland Garros, retrouve ce samedi en finale, la jeune Américaine Coco Gauff. La numéro 1, qui a fêté ses 21 ans mardi dernier, enchaînera-t-elle un 35e succès d’affilée depuis le début de la saison ? Sa dernière défaite remonte à plus de cent jours. C’était un 16 février au tournoi de Dubaï en huitièmes de finale contre la lettone Jeļena Ostapenko.
Swiatek assume parfaitement son nouveau statut
À ce jour, Roland-Garros 2020 reste, malgré tout, le seul Grand Chelem inscrit à son palmarès. Certes en janvier dernier, elle avait atteint le dernier carré à l’Open d’Australie, battue par l’Américaine Danielle Collins, mais son tableau d’honneur reste vierge d’un autre grand succès majeur.
John McEnroe : « Le tennis doit se réinventer pour redevenir passionnant »Malgré tout, un an et demi après son sacre surprise Porte d’Auteuil, Swiatek n’est dorénavant plus une inconnue et assume parfaitement ce nouveau statut mondial, obtenu en avril après l’arrêt de carrière de l’Australienne Ashleigh Barty. « J’ai l’impression que cette saison, tout s’est mis en place. Tout le travail que j’ai réalisé physiquement, tennistiquement et mentalement est là. L’année dernière, je prenais encore de l’expérience. Maintenant, j’utilise mon expérience pour que tout fonctionne comme il faut », a déclaré la jeune polonaise qui n’a laissé qu’un set en route pour rallier cette finale à Paris.
La tête sur les épaules et un tennis de feu
Mais il faudra franchir un dernier obstacle pour décrocher un deuxième titre majeur, car son adversaire, l’Américaine Coco Gauff (23 e mondiale), est tout à la fois une révélation et la confirmation d’un talent entraperçu depuis quelques années. Il y a trois ans, à 15 ans seulement, elle s’était offert le scalp de Venus Williams au premier tour de Wimbledon 2019 pour atteindre finalement les huitièmes de finale.
Tennis. « Toute sa carrière, Roger Federer a joué contre sa nature »Elle s’était de nouveau distinguée en janvier 2020, en éliminant Naomi Osaka, alors championne sortante, au 3e tour de l’Open d’Australie. La voilà désormais la plus jeune finaliste de Roland-Garros depuis plus de vingt ans (Kim Clijsters en 2001). Et la plus jeune en Grand Chelem depuis Maria Sharapova à Wimbledon en 2004. Le tout sans perdre le moindre set.
Roland-Garros 2021. Avec Coco Gauff, la maturité n’attend pasDu haut de ses 18 ans, la Floridienne a donc la tête sur les épaules, un tennis de feu et des idées bien arrêtées. Ainsi après sa demi-finale, remportée face à l’Italienne Martina Trevisan (6-3, 6-1), elle n’a pas hésité à profiter de sa notoriété pour envoyer un message télévisuel fort à ses compatriotes. « Paix. Mettez un terme à la violence armée. », a-t-elle écrit sur une caméra suite à la tuerie dans l’école primaire d’Uvalde au Texas : « Il y a des gens qui regardent ce match dans le monde entier. J’espère que ce message pourra être reçu. Pour moi, c’est très important. C’est un problème en Amérique et c’est une thématique qui me tient à cœur depuis longtemps. Il faut vraiment faire quelque chose. Maintenant que j’ai 18 ans, j’essaie aussi d’être plus consciente de certaines thématiques, parce que je suis en mesure de voter, par exemple, et j’essaie d’utiliser la médiatisation dont je fais l’objet de manière sage. » Deux têtes bien pleines donc, au tennis agressif pour une finale qui devrait tenir toutes ses promesses.
tennis fémininroland-garros France24 - Monde
Sénégal : l'usine de dessalement d'eau de mer de Dakar, un chantier qui inquiète
Publié le : 01/06/2022 - 17:09Modifié le : 01/06/2022 - 18:01
Laura MOUSSET
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Le président Macky Sall a lancé, mardi 31 mai, le chantier de la première usine de dessalement d'eau de mer du Sénégal pour améliorer l'approvisionnement de Dakar et de son agglomération confrontées à des coupures d'eau fréquentes. Mais depuis 2015, ce projet inquiète les défenseurs de l'environnement, les pêcheurs et les commerçants locaux.
New York Times - World
Marking the Queen’s 70 Years on the Throne
By Megan SpeciaJune 2, 2022
Marking the Queen’s 70 Years on the Throne
Marking the Queen’s 70 Years on the Throne
Central London was thronged with revelers on Thursday for the Platinum Jubilee celebrations to mark seven decades since Queen Elizabeth II ascended to the throne.
Here’s what I saw →
Marking the Queen’s 70 Years on the Throne
Some of the biggest royal enthusiasts rose early in the morning, hoping for a glimpse of the royal family during Trooping the Color, a parade to honor the queen and kick off the festivities.
Marking the Queen’s 70 Years on the Throne
Raine Shu, 5, was wearing a handmade Union Jack bow made by her mother.
The family moved from China five years ago, and said that while they were used to the annual parades of China’s Communist Party, they had never seen anything quite like this.
Marking the Queen’s 70 Years on the Throne
One group of friends, mostly from New Zealand, who also share the queen as head of state, sipped mimosas as they watched the parade.
“She’s our queen too,” said Jessica McLauchlan, 28, before her friend Emily Hurle, also 28, chimed in, “We love Lizzie.”
Marking the Queen’s 70 Years on the Throne
Khulood Abdulaziz, 27, and Nicola Persic, 23, two exchange students who attend college in Canterbury, England, rose at dawn to travel to London.
“I like democracies, but I have a fascination with monarchical displays of power,” Mr. Persic, who is Italian, said with a laugh. “And it’s nice to be a part of something people will remember.”
Marking the Queen’s 70 Years on the Throne
A group of women from the United States, Britain and France were spread out on a blanket and deep in discussion about the accuracy of the Netflix series “The Crown.” Carol LaRue and Andi Libuser, who live in the United States, were among them and reflected on what it was like to be here in person.
Marking the Queen’s 70 Years on the Throne
As the parade began, Marian Argent, 77, waved her flag to the beat of the first marching band that passed by. She had gathered with three generations of her family to watch the ceremony.
Marking the Queen’s 70 Years on the Throne
Her sister, Brenda Dalton, 81, was in London for the coronation nearly seven decades ago, and was here again on Thursday. She watched the queen pass through the streets of London in a golden carriage in 1953, and said watching the Jubilee today felt like the end of an era.
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Valeurs Actuelles
Législatives: David Lisnard apporte la nouvelle énergie à Guilhem Carayon
Sur la place Jean-Jaurès à Castres, Guilhem Carayon attend avec impatience le quatrième poids lourd venu le soutenir durant cette campagne. « Rares sont les candidats qui auront reçu autant de soutiens dans cette campagne », se réjouit son père, Bernard Carayon, maire de Lavaur. Après Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez et le surprenant Jean Lassalle, c’est David Lisnard qui vient dans la troisième circonscription du Tarn, ce 3 juin. De quoi ponctuer une « belle campagne », saluée par ses proches mais aussi certains adversaires.
Aux côtés du maire de Cannes, le jeune candidat croit au renouveau de la droite, avec l’émergence de nouveaux visages, et d’un nouveau discours. « David Lisnard apporte un nouveau souffle, ce n’est pas le cas d’autres cadres qui sont jeunes mais ont un discours vieillissant », confie le Tarnais. Les deux hommes avaient fait connaissance en 2021, lorsque Guilhem Carayon se lançait dans la course à la présidence des Jeunes républicains. Outsider, il obtint le soutien de nombreux cadres, dont David Lisnard et passe un accord avec la liste concurrente lui permettant de battre le favori après une tournée effrénée des fédérations. « Un coup de génie, il m’a surpris », se souvient son père, qui assure ne jamais lui avoir livré quelconque place sur un plateau.
En position d’outsider
Guilhem Carayon espère réitérer l’exploit. Dans une circonscription ayant toujours choisi un député de la majorité présidentielle, le jeune candidat pour sa première élection est loin d’être favori. « Ça va être serré, mais si j’arrive au second tour, on peut gagner », lance-t-il à ses supporters. Pour cela, il lance un appel aux électeurs de Marine Le Pen, Jean Lassalle, Eric Zemmour et « ceux qui se sentent trahis par le nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron », pour « ne pas gâcher leur voix » dès le premier tour du scrutin législatif. Un seul objectif : « battre le député LREM playmobil ».
Enchaînant les porte-à-porte depuis le mois de janvier, le candidat avoisine les « 20.000 électeurs » rencontrés sur la troisième circonscription. Tournée des marchés, des manifestations associatives et culturelles, il entend imprimer sa marque en battant campagne différemment des politiciens classiques. Le coup de maître intervient le jeudi 26 mai, lorsqu’il accueille Jean Lassalle dans une fête de village où le candidat à l’élection présidentielle avait recueilli 16% des suffrages. Désormais, il est le seul postulant LR à la députation à pouvoir afficher le soutien du Béarnais sur ses affiches, aux côté du logo LR et des Centristes.
Fixer un cap entre le macronisme et « les extrêmes »
Après Laurent Wauquiez, David Lisnard vient illustrer ce que Guilhem Carayon souhaite incarner : le renouveau de la droite. « C’est un homme clair dans ses convictions dans une époque où règnent les girouettes », félicite le président des jeunes LR qui préfère rester « loyal et fidèle, quitte à être ringard ». De son côté, le maire de Cannes vient « porter témoignage des compétences, de la qualité et de la force d’engagement » du fils Carayon. Selon lui, en cas d’élection à l’Assemblée nationale, « il sera un atout pour le Tarn et défendra à Paris les intérêts locaux ».
La figure montante des Républicains mise sur une « alternative claire et raisonnable » entre « le conformisme du pouvoir et la démagogie des extrêmes ». Le fondateur du parti Nouvelle énergie souhaite fixer un cap en résistant aux effets de mode. Surtout, il entend arrêter de réagir sans cesse à l’émotion mais de bâtir une politique claire et cohérente sur le long terme, « dans le seul intérêt du pays ». A l’heure où une « nouvelle gauche » se met en place, David Lisnard compte sur Guilhem Carayon pour faire émerger « une nouvelle droite ».
Des inquiétudes pour les mois prochains
La prochaine mandature s’annonce périlleuse. Le président de l’AMF avertit sur le risque d’une recrudescence des violences à l’entrée de l’hiver prochain. La faute à une crise de l’offre, notamment en matière énergétique. « On nous le cache aujourd’hui pour des raisons électorales », déplore-t-il. Surtout, les Français se sont habitués à « l’argent magique », distribué par le chéquier « sans provision d’un État surendetté ». Un chéquier qui devrait être rangé d’ici quelques semaines, selon le maire de Cannes, soit juste après le second tour des législatives. Devant les dirigeants d’une entreprise de BTP, près de Castres, comme devant les militants, réunis vendredi au Parc des expositions, David Lisnard tente de diagnostiquer les problèmes de notre société, prenant exemple sur sa gestion de la ville de Cannes, régulièrement plébiscitée. Baisse de la dette, lutte contre les incivilités et contre le déclassement éducatif… « Tout n’est pas parfait, mais on le fait ! », se félicite-t-il. Un exemple dont il espère inspirer la nouvelle génération d’élus des Républicains pour rebâtir la droite après la cuisante défaite de la présidentielle.
France24 - Monde
De Londres à Lagos, le périple d'un motard nigérian pour éradiquer la polio
Publié le : 31/05/2022 - 17:18
Samia METHENI
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Treize pays et 13.000 kilomètres parcourus : Kunle Adeyanju a traversé dimanche la frontière entre le Bénin et le Nigeria, son pays d'origine, après un périple de quarante jours à moto. Objectif: lever des fonds pour soutenir la lutte pour l'éradication de la polio.
L'Humanité
Rafael Nadal, sa 15e demi-finale à Roland-Garros
ActuL’Espagnol affrontera Alexander Zverev, ce vendredi à partir de 14h45, en demi-finale de Roland-Garros. Avant-dernière marche avant d’emporter, peut-être, un 14e titre à Paris, dimanche. S’il perd, c’est que la douleur, qu’il soigne à coups d’anti-inflammatoires, aura eu raison cette fois-ci de sa rage de toujours donner le maximum sur cette terre orangée qu’il aime tant. Récit.
Éric SerresLe destin de l’Espagnol Rafael Nadal sera-t-il lié jusqu’à dimanche soir à celui du Real Madrid, son club de cœur ? Tout comme la « Maison Blanche » qui a soulevé la 14e « coupe aux grandes oreilles », le Majorquin ramènera-t-il chez lui un quatorzième saladier ?
Une première réponse, ce vendredi, en demi-finale de Roland-Garros face à l’Allemand Alexander Zverev, qui, bien que nerveux en début de première semaine, a su se réveiller lors de son quart de finale, en battant en quatre sets (6-4, 6-4, 4-6, 7-6 (9/7)) la future star du tennis mondial, l’Espagnol Carlos Alcaraz.
Au vu des statistiques, Nadal, du haut de ses 36 ans – il fête son anniversaire ce 3 juin –, a toutefois une longueur d’avance sur Zverev et ses 26 printemps. Les oppositions ont jusqu’à présent souvent tourné en faveur de « Rafa », qui a gagné à 6 reprises face au natif de Hambourg et ne s’est incliné que seulement trois fois. Avantage Nadal !
John McEnroe : « Le tennis doit se réinventer pour redevenir passionnant »Un match d’une intensité rare
De plus, malgré ce match référence face à Alcaraz, Alexander Zverev a fait preuve d’une grande irrégularité depuis le début du tournoi. Le n° 3 mondial a connu une première semaine des plus compliquées à l’image de son troisième tour face à l’Espagnol Bernabe Zapata Miralles, 131e mondial et issu des qualifications (7-6 (13/11), 7-5, 6-3). Autant dire que celui que l’on présentait comme l’un des outsiders est certes bien présent dans le dernier carré, mais que cela fut dur.
Dur, à l’image d’une saison où ses frasques colériques auraient pu lui coûter très cher. En février, au tournoi d’Acapulco, frustré par la tournure des événements lors d’une rencontre de double, l’Allemand avait complètement craqué à la fin, s’en prenant physiquement à l’arbitre avec sa raquette. Depuis, son équipementier ne compte plus les outils de travail broyés. Forcément, face au grand favori de la porte d’Auteuil, tout cela pourrait avoir un prix.
Tennis. « Toute sa carrière, Roger Federer a joué contre sa nature »Rafael Nadal, de son côté, a fait honneur à sa réputation d’homme de la terre. Malgré une saison sur cette surface somme toute moyenne, encore une fois, arrivé à Paris, il a retrouvé son meilleur niveau. Le court central, Philippe-Chatrier, de jour comme de nuit, est le théâtre de son exceptionnelle longévité. On en veut pour preuve cette finale avant l’heure qui l’a opposé à l’un de ses meilleurs ennemis, avec le Suisse Roger Federer, le Serbe Novak Djokovic.
En quart de finale, lors d’une de ces fameuses sessions de nuit, au terme d’un match d’une intensité rare, le Marjoquin a pris le dessus sur le tenant du titre et n° 1 mondial en quatre sets (6-2, 4-6, 6-2, 7-6 (4)). Un combat de 4 h 12, qui s’est achevé mercredi à 1 h 15 du matin.
J'aime ce que je fais. Ça me fait vivre des moments inoubliables, mais j’ai aussi beaucoup de jours où je suis malheureux. Que va-t-il se passer dans deux jours ou dans une semaine ? Je ne sais pas. rafael Nadal
Une souffrance récurrente
Mais voilà, les années passent et « Rafa », s’il ne trépasse pas encore, souffre. Il est touché au plus profond de sa chair par ce que l’on appelle le syndrome de Muller-Weiss : une nécrose de l’os scaphoïde de son pied gauche, une pathologie rare. En clair : l’un des os situés au milieu du pied n’est plus irrigué convenablement et meurt progressivement par insuffisance ou suppression de la vascularisation.
Le mal n’est pas nouveau, mais récurrent. Plus les années passent et plus la douleur se fait forte, au point que la suite de son incroyable carrière – 21 titres de grands chelems et pourquoi pas 22 dimanche – pourrait s’arrêter bientôt. « Si je perds le prochain match ou si je ne joue pas bien, ça ne sera pas parce que je ne serai pas concentré. Je suis très stable d’un point de vue émotionnel », a déclaré Nadal.
Tennis. L’ombre de Yannick Noah plane sur Roland-GarrosEt d’ajouter, en guise de conclusion peut-être : « Je ne sais pas ce qui arrivera quand j’aurai fini ce tournoi. J’aime ce que je fais. Ça me fait vivre des moments inoubliables, mais j’ai aussi beaucoup de jours où je suis malheureux. Que va-t-il se passer dans deux jours ou dans une semaine ? Je ne sais pas. » S’il perd, en effet, c’est que la douleur, qu’il soigne à coups d’anti-inflammatoires, aura eu raison cette fois-ci de sa rage de toujours donner le maximum sur cette terre orangée qu’il aime tant.
Va-t-on assister, en cette fin de deuxième semaine à Roland-Garros, au crépuscule d’une génération incroyable de par sa longévité ? Quoi qu’il en soit Nadal et ses 36 ans et Federer et ses 41 ans – absent à Paris – resteront, avec Djokovic, dans les annales de leur sport, et ce pour encore longtemps.
roland-garrostennisrafael nadalAlexander Zverev France24 - Monde
Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:31
La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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SANS TITRE
(Credit: Alamy)
Everything Everywhere All At Once Delightfully bonkers on the surface, this inventive extravaganza from the directing team called Daniels (Daniel Kwan and Daniel Scheinert) has a deep layer of family feeling and a well-earned emotional pull at the end. Michelle Yeoh is ideal and comically straight-faced as Evelyn, a harried laundromat owner with tax problems who enters a multiverse of alt-Evelyns. Exploding with colour, at times the film is a phantasmagoria of morphing identities and shifting universes – in one Evelyn does laundry, in another she's a movie star – yet it always remains true to its believably humane characters. It's the rare art film that can make audiences cry, and also rake in a ton of money, nearly $60 million at the US box office so far. (CJ)
Top Gun: MaverickEven those of us who weren't fans of 1986's Top Gun had to admit that when Pete "Maverick" Mitchell (Tom Cruise) returned to the US Navy's elite fighter-pilot school, the resulting blockbuster was touching, thrilling and pretty much flawless. So ... how do you make a successful sequel to a film that came out more than 30 years ago? Simple, really. You bring back all of the elements that people might remember from the original, but ensure that every single one of those elements is 10 times better, whether it's a slow-burning relationship or a supersonic aerobatic display. (NB)
Happening The past is a template for the present in Audrey Diwan's eloquent, heart-wrenching story of an ordinary college student, Anne (touchingly played by Anamaria Vartolomei), desperate to get an abortion in France in 1963. Knowing that motherhood would destroy her future, Anne unhesitatingly seeks out illegal help, in detailed scenes that expose the hypocrisy of the medical establishment and the callousness of society at large. Diwan's measured approach reflects the heroine's quiet determination, avoiding preachiness and melodrama even as Anne races against time toward a suspenseful ending. Artful and socially resonant, Happening is one of the most poignant and moving films of the year. (CJ)
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Turning Red The animated feature film to beat at next year's Oscars, this joyous Pixar coming-of-age cartoon introduces a 13-year-old Chinese-Canadian (voiced by Rosalie Chiang) who transforms into a giant fluffy red panda whenever she is stressed. Her fast-moving misadventures are rendered with all the expertise you would expect from Pixar, but Turning Red is more personal than the studio's other releases. From its multi-cultural urban setting to its positivity about being a proudly nerdy teenage girl, everything in it seems to come straight from the heart of its director and co-writer, Domee Shi. It already feels like a classic. (NB)
Navalny If Russia had never invaded Ukraine, this documentary about the Russian politician Alexei Navalny would still stand as a gripping, intimate journey with one of Vladimir Putin's most outspoken critics. The film follows him after he was poisoned by a nerve agent in 2020, and received medical treatment in Germany. Navalny himself often speaks directly to the camera – witty and uncompromising as he urges the director, Daniel Roher, not to be boring. In a stunning episode, he pretends to be a Russian government official, and phones a real operative who describes exactly how the Russians poisoned Navalny. Later, the cameras follow him back to Russia. He was quickly put in prison, where he remains. Time has only made this trenchant film more effective. (CJ)
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The Duke
Kempton Bunton, played by Jim Broadbent on irresistible form, is a retired Newcastle taxi driver who confesses to stealing a Goya portrait of The Duke of Wellington from London's National Gallery in 1961. He climbed through one of the Gallery's toilet windows, he explains, because he was upset about the cost of television licence fees for pensioners. Based on true events, The Duke is a witty, well crafted, cosily nostalgic British comedy that nonetheless makes a few sharp political points about establishment snobbery. Sadly, it was the last feature film to be directed by the late Roger Michell (Notting Hill / Venus). (NB)
Men The latest evidence that Alex Garland (Ex Machina, Annihilation) is one of the most audacious directors around, Men is a sly take on sexism and male privilege that is by turns witty, horror-filled, supernatural and socially astute. Jessie Buckley solidly grounds the drama as Harper, alone in a country house as she recovers from a personal trauma, and Rory Kinnear vibrantly plays multiple toxic males, from a schoolboy to a menacing vicar. Seen entirely from Harper's point of view, the film toys with genres but is also a thoughtful exploration of perception and reality, of guilt and grief. (CJ)
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Doctor Strange in the Multiverse of MadnessIt may not be the year's best science-fiction extravaganza about alternate realities – that honour goes to Everything Everywhere All At Once – but Doctor Strange in the Multiverse of Madness is deliriously entertaining in its own right. The weirdest and scariest of Marvel's blockbusters, it was directed by Sam Raimi, who made both the Evil Dead and the Tobey Maguire Spider-Man trilogy, and he fills the screen with his love of classic superhero comics and horror movies. The film isn't just an exuberant celebration of pulp fantasy, though. There are some poignant musings on family, faith and sacrifice in among the flying zombies and green-furred minotaurs. (NB)
The Unbearable Weight of Massive Talent What Jordan Peele's smart, audience-friendly films are to artistic horror, this clever, constantly entertaining meta-movie is to the buddy-action genre. Nicolas Cage is hilariously tongue-in-cheek as a fictional version of himself, hired to attend the birthday party of man who might be a drug lord (Pedro Pascal). In the meta moments, Nick gets career advice from his Wild at Heart era younger self, called Nicky. And inevitably, the plot turns into a pulpy Cage action movie. You don't have to catch every playful allusion to enjoy the film, but they are everywhere, straight through to the final credits, in which we learn that Nicky is played by one Nicolas Kim Coppola (Cage's birth name). (CJ)
Onoda: 10,000 Nights In The JungleLieutenant Hiroo Onoda was a Japanese "holdout", ie, he refused to believe that World War Two had ended in 1945, and he carried on a guerilla campaign in the Philippines until 1974. This three-hour survival epic, directed by Arthur Harari, conveys the story's mind-boggling scale and strangeness, but it's also a sympathetic character study of Onoda (played by Yuya Endo and then, in later years, by Kanji Tsuda). The lieutenant is presented as naive and misguided, but not too different from anyone who clings to their own warped worldview, regardless of all the evidence to the contrary. (NB)
(Credit: Alamy)
After Yang Let's just flatly say: Kogonada is a genius. The director of the stylish character piece Columbus (2017), and a major force behind the exquisite Apple TV+ series Pachinko, he breathes new life and visual brilliance into After Yang's tired-sounding premise of an artificial intelligence with feelings. Colin Farrell is affecting as a father trying to repair his young daughter's beloved AI robot, Yang, played by Justin H Min with the unmistakable glimmer of a human soul. Filmed in a style that is still and beautiful, infused with golden light, and set in a timeless near-future, this transcendent film is stunning, from the exuberant family dance competition in the opening credits to its revelatory ending. (CJ)
True Things Harry Wootliff's first film, Only You, put a romantic-comedy scenario into a real-world setting where happy endings were hard to come by. Her follow-up, adapted from a novel by Deborah Kay Davies, has a similar balance of heart-fluttering passion and unvarnished contemporary reality. Ruth Wilson stars as a bored benefits-office clerk who is pulled out of her workaday life by a dangerously seductive chancer played by Tom Burke. Glowing with dreamy, intimate close-ups, True Things is a shrewd and sensual commentary on the lies we tell ourselves about the people we think we love. (NB)
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L'Humanité
VENDREDI
ActuNicolas GuillerminFOOTBALL / LIGUE DES NATIONS
FRANCE-DANEMARK
Les Bleus retrouvent la compétition et la Ligue des nations, dont ils sont tenants du titre. Karim Benzema est de retour, tandis qu’Olivier Giroud, rappelé il y a deux mois, n’a pas été retenu par Didier Deschamps
M6. 20 H 45
TENNIS / ROLAND-GARROS FINALE DAMES
Victorieuse en 2020, la Polonaise Iga Swiatek, nouvelle numéro un du classement mondial, fait figure de favorite du tournoi depuis la retraite de l’Australienne Ashleigh Barty, la Tchèque Barbora Krejcikova (2e mondiale), lauréate l’an passé, ayant été éliminée dés le 1er tour.
FRANCE 2. 14 H 30
MOTOGP / GRAND PRIX DE CATALOGNE
Champion du monde en titre et bien placé pour conserver sa couronne, Fabio Quartararo (Yamaha) aime bien le tracé catalan. Vainqueur en 2020, auteur de la pole position l’an dernier, le Niçois tentera à nouveau de s’imposer pour glaner des points précieux.
CANAL PLUS SPORT. 14 HEURES
TENNIS / ROLAND-GARROS FINALE MESSIEURS
La 121e édition du tournoi de la porte d’Auteuil s’annonce indécise entre Rafael Nadal, qui souffre d’une blessure chronique au pied, Novak Djokovic, Alexander Zverev et Stefanos Tsitsipas. Un jeune prodige espagnol nommé Carlos Alcaraz, vainqueur du Masters 1000 de Madrid début mai, pourrait bien prendre la relève.
FRANCE 2.14 H 30
FOOTBALL / LIGUE DES NATIONS
CROATIE-FRANCE
Après le Danemark, les Bleus retrouvent leur adversaire de la finale du Mondial 2018 à Split (match retour le 13 juin) avant d’affronter l’Autriche à Vienne, le 10 juin.
M6. 20 H 45
équipe de france de footballfootball France24 - Monde
Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:05
Caroline DE CAMARET
Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.
Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?
Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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'Hate myself for crying': Gauff wins new fans as tears flow in Paris
Issued on: 04/06/2022 - 19:50
Paris (AFP) – Coco Gauff wept in her courtside chair, cried on the trophy podium and sobbed again in the press room as the US teenager admitted her French Open final defeat Saturday was a "lot to handle".
Gauff, 18, and the youngest finalist at a major since Maria Sharapova at Wimbledon in 2004, was swept off court by world number one Iga Swiatek 6-1, 6-3 in just 68 minutes.
After a tournament which had seen her celebrate her high school graduation and then win widespread praise for an impassioned plea to end gun violence in the United States, defeat to the Pole was a bitter end.
"The tears just come," she said. "I try really hard not to cry on the court, and I knew whether I won or lost I was. I feel happy really and sad, I don't know how to handle it.
"I hate myself for crying. After the match, my little brother was crying and I felt so bad, because I was trying to just tell him, 'It's just a tennis match'. I'm like, 'Why are you crying?' I'm like, 'I'm crying too, I know. Everybody's crying'. My physio was crying, and I was like, Jeez."
Gauff had reached the final without dropping a set but Swiatek was rarely troubled once she stretched out to a 4-0 lead inside 20 minutes in the first set.
The first set was over in 32 minutes and although Gauff saw a glimmer of hope when she broke for a 2-0 lead in the second set, it only fired up Swiatek even more.
Despite the defeat, the American took as much comfort from completing her education -- which she marked with a series of photographs of her in back cap and gown in front of the Eiffel Tower -- as she did finishing runner-up on Saturday.
"Seeing how much attention those graduation photos I got from just other people, Michelle Obama reposted that, and for me I think it reminded me that people are proud of me outside of tennis," Gauff said.
"I think that moment really changed my perspective going into the tournament, the fact that so many people were happy and proud of me.
"I got almost pretty much the same amount of text messages when I finished that to today or yesterday when I made the final. Finishing school made me realise that I'm more than a tennis player, and that was really something that I was struggling with."
© 2022 AFP
BBC
Depp v Heard: The in-depth story of the trial
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The six-week defamation case between actors Johnny Depp and Amber Heard attracted global attention. BBC News looks at the key moments from the high-profile trial of the former lovers.
WARNING: This programme contains descriptions of domestic violence viewers may find upsetting.
This video is only available outside the UK. Users in the UK can watch it on iPlayer via this link.
France24 - World
'Diplomacy is for pros, not improvisers': French diplomats strike over reforms, budget cuts
Issued on: 02/06/2022 - 15:03
Romain BRUNET
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French diplomats went on strike Thursday for the first time in 20 years to protest against reforms and budget cuts proposed by President Emmanuel Macron. The unusual strike action is a symptom of the simmering problems that have been affecting France’s Ministry of Foreign Affairs in recent years as diplomats deal with existential questions about their shifting role.
In a rare occurrence at the Ministry of Foreign Affairs, known in France as the Quai d’Orsay, six unions and a group of 500 young diplomats called a strike for June 2 to protest against Macron's reforms, which would change the structure of diplomatic careers. Many of those striking believe that this would mean "the end of French professional diplomacy”. The country has the world's third-largest diplomatic network behind the United States and China, with some 1,800 diplomats and about 13,500 officials working at the ministry.
The new measures would create a new body of state administrators in which senior civil servants will no longer be attached to a specific administration. Instead, they will be asked to change administrations regularly throughout their careers, including shifting from one ministry to another. The reforms will also lead to the merging and gradual phasing out of the two historic bodies of French diplomacy: ambassadors and foreign affairs advisers.
The strike comes at a bad time for the recently re-elected Macron, who has sought to play a leading role in the European Union's response to Russia's invasion of Ukraine.
Ministry officials have said the reforms will preserve the diplomatic profession and careers. Yet the framework of the reform, which is still unclear, does not satisfy the worried diplomats, who are also concerned about years of budget cuts that have seen staffing fall some 20% since 2007.
"This reform is a mistake because it undermines our professional expertise," said a diplomat in Paris who requested anonymity due to professional confidentiality.
"Our profession is one that we learn over time and through our experiences on the ground," the diplomat added. "My skills consist in having a thorough knowledge of a geographical area, as well as the foreign languages I speak. I am not going to become a prefect. We are not interchangeable.”
'Diplomacy is for professionals, not improvisers'
Numerous diplomats announced their intention to strike or expressed their solidarity with the strikers on Twitter using the hashtag #Diplo2metier (professional diplomat). The grassroots movement has spread to the upper echelons of the Quai d’Orsay, and even attracted the support of many senior officials and ambassadors.
"Dialoguing with nearly 200 states in their languages, negotiating, preserving peace – diplomacy is for professionals, not improvisers," wrote Anne Guéguen, Director of North Africa and the Middle East at the Ministry of Foreign Affairs, on Twitter.
Etre #diplo2metier est un engagement fort : au-delà de l'expertise patiemment construite, un choix de vie. Dialoguer avec près de 200 Etats dans leurs langues, négocier, préserver la paix: la diplomatie n'est pas un art de l'impro, mais un métier de pros https://t.co/2iGCMTtSPq
May 27, 2022"I will strike on June 2. Diplomacy brings together a range of professions which are all specific and learned over time. It is a vocation," said Philippe Bertoux, Director of Strategic Affairs, Security and Disarmament at the Ministry.
Le 2 juin, je ferai grève. La diplomatie rassemble une gamme de métiers qui ont tous en commun d’être spécifiques et de s’acquérir dans le temps long. C’est une vocation, pas une compétence parmi d’autres. Rénovation, oui. Effacement, non. https://t.co/8V9Aeu1j6F
May 27, 2022"I will be on strike on June 2 to protest against the reform of the diplomatic corps and the ongoing cuts to the resources of our diplomacy. The return of war in Europe underlines the importance of a strong French diplomacy in the service of French and European interests", tweeted Claire Le Flécher, French ambassador to Kuwait.
Je serai en grève le 2 juin pour protester contre la réforme du corps diplomatique et la réduction continue des moyens de notre diplomatie. Le retour de la guerre en Europe montre l’importance d'une diplomatie 🇨🇵 forte au service des intérêts 🇨🇵 et 🇪🇺 #diplo2metier
May 27, 2022"Emmanuel Macron's objective is to create more mobility between administrations. This is in itself a principle of common sense, but the problem is that it relies on a generalist administration, whereas for certain professions, specialists are needed. Being a diplomat is not a job that you take on without thinking about its implications, in terms of your personal life or training," explains Christian Lequesne, a professor at the Paris Institute of Political Studies and a specialist in French foreign policy.
'We have witnessed the unravelling of this ministry for years'
Beyond the current reforms, the strike also reflects deeper concerns among French diplomats. In an article published in the French daily Le Monde on May 25, the collective of 500 young diplomats expressed concern about a "staggering reduction in resources" (50% of the workforce has been cut in 30 years) and "decades of marginalising the role of the ministry within the state”.
“We have witnessed for years now the unravelling of this ministry through a reduction in resources, but also as certain aspects of our work have been entrusted to others," explains the diplomat quoted above, who requested anonymity.
"It is all the more frustrating, because we do this job at the cost of many personal sacrifices. We work 14 hours a day, and the consequences of the workload on our personal lives, when we have a family and must go abroad, are sometimes difficult to handle. The image the general public has of the ambassador is someone who spends all their time at high-society functions, but that's not what our job is about.”
"It's true that society is still very much stuck on the cliché of the 'Ferrero Rocher' diplomat," says Lequesne.
"The French don't realise that this is a job where you have to manage crises and where civil servants, who are extremely committed, don't count their hours. There is therefore a feeling of injustice about how their profession is perceived".
Testimonies from several diplomats also raise the question of how to define the diplomat’s mission. In France, many other actors are now involved in diplomacy, notably the Ministry of Economy for trade and financial negotiations, the Ministry of Defence with military diplomats specialised in negotiation, and the French Development Agency (AFD) regarding the development aid that France provides around the world.
"These developments are contributing to a certain existential self-questioning among diplomats. But these questions surrounding the diplomat’s role can also be found in quite a few countries, such as the United Kingdom, the United States and Brazil. This is linked to the evolution of international relations and the multiplication of diplomatic actors over the past twenty years," explains Lequesne, who believes that there must be greater reflection on the role of the diplomat in 2022.
France's Ministry of Foreign Affairs, who has recently welcomed as minister Catherine Colonna, a career diplomat whose appointment was interpreted as a "message" to the staff, says it has "established a quality working relationship" with all the trade unions.
The strike is expected to be followed closely by the minister and the Élysée Palace, as the angry diplomats hope to gather enough support to force Emmanuel Macron to reconsider his plan.
This article has been translated from the original in French.
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Profile
Veteran diplomat Catherine Colonna takes the helm at France's troubled foreign ministry
The France 24 Interview
French Foreign Minister Jean-Yves Le Drian: 'I see only declarations but no action' from Russia
World leaders congratulate French President Macron on re-election
France24 - World
‘Proud to be amateurs’: Five years on, have Macron’s political novices delivered?
Issued on: 02/06/2022 - 07:34
Romain BRUNET
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Benjamin DODMAN
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France’s last parliamentary elections in 2017 gave flesh to President Emmanuel Macron’s pledge of political renewal, staffing the country’s National Assembly with newcomers plucked from the public. As their mandate comes up for renewal on June 12-19, has the promised change materialised?
It’s been five years since Macron pulled a party out of his hat and triumphed in parliamentary elections, sending an army of political unknowns to the National Assembly, France’s lower house of parliament.
Macron, himself a relative novice at the time, had promised to regenerate French politics by injecting new blood into parliament. His list of candidates featured men and women in equal numbers. More than half were newcomers to politics – people in ordinary jobs who had never held elected office.
From that list, a staggering 308 were duly elected to the 577-seat assembly. The extraordinary result confirmed both French voters’ desire for change and their habit of handing newly elected presidents a workable majority.
French legislative elections © FRANCE 24
“In 2017 Macron was able to transform a structural weakness into a communication asset,” said Étienne Ollion, a sociologist and author of a book on France’s most recent legislature, noting that Macron’s promise of renewal and his lack of an established party chimed with the public’s anti-establishment mood.
While Macron urged his lawmakers to “be proud to be amateurs”, his “newbies” were frequently mocked in the first months of the legislature, “often unfairly so”, said Ollion, noting that gaffes and mistakes stemming from inexperience were mostly inconsequential.
“When people stammer because they’re not used to speaking in parliament, or are unsure about certain procedures, it’s no big deal,” he said. “If you want politics to be done by ordinary people, then you can’t expect everything to be perfect.”
Members of the opposition coined the phrase ‘Playmobil lawmaker’ to refer to MPs from Macron’s La République en Marche (LREM), deriding their unwavering loyalty to the president. The taunts were nothing new, said Ollion, describing the ‘Playmobil’ jab as “merely the latest sobriquet for MPs who are seen as always toeing the government line, like ‘yes-men’.”
Still, inexperience was inevitably a handicap for the party’s freshly elected lawmakers, stripped of both savoir-faire and connections. As a result, the few who did know how to navigate the National Assembly in the early days faced little competition and were rapidly able to gain prominent positions within the LREM group.
“Within LREM, those who emerged from the ranks were those who already had some experience of politics, whether as elected officials or as their collaborators,” said Ollion. “It’s no small detail considering that Macron promised in 2017 to change politics by renewing the political corps.”
Success stories and casting blunders
While most early figureheads were turncoats from the old parties of right and left, notable exceptions included Jean-Baptiste Djebbari, a lawmaker from rural Haute-Vienne in central France who rose up the ranks to become a junior minister for transport, and Yaël Braun-Pivet, the newly appointed minister for France’s overseas territories.
Things could easily have gone otherwise for Braun-Pivet, a lawyer and charity worker who was elected to represent the Yvelines department south of Paris in 2017 and rapidly found herself propelled to the head of the National Assembly's powerful law commission, a post typically given to seasoned lawmakers.
The political novice was derided early on for mixing up laws and decrees, and for likening her fellow LREM lawmakers to couch potatoes, unaware that her mic was switched on. But what Braun-Pivet lacked in experience she soon made up for in work ethic, while her position ensured she had access to a large team of assistants and advisors.
“Hers is an interesting case because it shows that with just one or two assistants in normal times, French MPs don’t have the means to do their jobs efficiently,” said Ollion. “If Braun-Pivet succeeded, it’s largely thanks to the support she enjoyed by virtue of her post.”
Inevitably, Macron’s army of newcomers also resulted in its share of casting blunders, none more spectacular than Joachim Son-Forget, the MP for French nationals residing in Switzerland and Liechtenstein, whose long list of exploits included body-shaming a parliamentary colleague, posing with assault rifles, sharing a key Macron ally’s leaked sex video, and ultimately backing extreme-right candidate Éric Zemmour in the recent presidential election.
“What a chore to be a lawmaker!” quipped the radiologist-turned-politician in a Le Monde profile two years ago, describing MPs as “petty officials who serve no purpose”. Despite his contempt for the job, Son-Forget is running for another term in office, though this time without the LREM nomination.
So is Alsatian lawmaker Martine Wonner, like Son-Forget a staunch supporter of the controversial doctor and anti-vaxxer champion Didier Raoult. During her tumultuous term in office she described mRNA vaccines against Covid-19 as “genetically-modified junk” and accused both the government and health workers of perpetrating “crimes against humanity”.
‘Just part of the decor’
While Son-Forget and Wonner are both extreme cases, talk of defections has been a recurrent theme during LREM’s five years in power, highlighting the party’s difficulty in bridging the old left-right divide and living up to its promise of renewal.
Policies pursued by Macron and his government alienated many lawmakers, particularly from the party’s left wing. Others were disillusioned with parliament and its relative weakness in a political system dominated by the figure of the president.
“While most of Macron’s novices embraced their mission with enthusiasm, many felt relegated to the background,” said Ollion, pointing to widespread disappointment regarding parliament’s ability to enact change.
Prominent defectors included Matthieu Orphelin, one of the first LREM lawmakers to make a name for themselves – and also one of the first to walk out on Macron’s party in protest at what he described as the government’s lack of ambition on environmental issues.
Orphelin, who backed Green candidate Yannick Jadot in the presidential election, is among 48 lawmakers who quit the LREM group during the legislature – a record under the Fifth Republic instituted by General Charles de Gaulle. By May 2020, the unprecedented haemorrhage had cost Macron’s party its absolute majority in the National Assembly.
Lawmaker Annie Chapelier, a nurse from the southern Gard department, quit LREM earlier that year, slamming a party “disconnected and indifferent to the people” in which the rank and file are expected to “blindly obey”. She later published a vitriolic book denouncing a powerless parliament hostage to lobbies.
“We’re merely part of the decor,” Chapelier told France Inter radio ahead of the upcoming parliamentary elections, in which she will not defend her seat.
Changing the rules of the game
As France heads to the polls on June 12 and 19 to renew the National Assembly, Macron’s ruling party has chosen not to repeat its experiment with political newcomers – discarding all talk of a renewal of French politics.
>> Explainer: How do France's legislative elections work?
Around 70 lawmakers elected in 2017 under the LREM banner have either chosen not to seek a second term or have lost their nomination. Those vacancies have been filled by Macron allies or people who are already well-acquainted with French politics.
In retrospect, LREM’s political novices helped shed light on the nature of contemporary politics and its impact on the lives of elected officials, said Ollion, pointing to threats levelled at members of the ruling party during Macron’s uniquely turbulent years in office, marked by often violent protests.
“It’s a world in which you are no longer in control of your own life, in which there’s a constant dissociation between private life and public image, and in which violence is constant – whether internal, through back-stabbings between colleagues, or external, with members of the public who insult, threaten and in some cases even assault their MPs,” he explained.
The experience of Macron’s “newbies” has also exposed the limits of attempts to breathe new life into the institutions of French democracy at a time of mounting voter disaffection, Ollion added.
“The political novices soon found themselves constrained,” he said. “It’s not enough just to change the personnel. One also needs to change the rules of the game.”
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Mapped: Expats kick off French legislative elections with online voting
Macron's new cabinet races to tackle cost of living crisis ahead of legislative elections
French politics
'Government of shame': Another French minister accused of rape, sparking calls for protest
Valeurs Actuelles
Le mari d’une candidate LR violemment agressé alors qu’il collait des affiches à Strasbourg
Traumatisme crânien, épanchement cérébral, œdème, visage tuméfié, difficultés respiratoires… Telles sont les conséquences de l’agression de Liron Rozenhaft, par une dizaine de jeunes, jeudi 2 juin à Strasbourg. L’époux de la candidate LR dans la première circonscription du Bas-Rhin a été pris à partie dans la soirée alors qu’il se trouvait dans le quartier populaire de Hautepierre pour coller des affiches, relate France 3 Régions. Il s’était rendu sur place avec un autre militant LR, mais s’était brièvement retrouvé seul. « Mon mari s’est fait agresser, par une bande de 10 jeunes. Il y a eu des coups de pied et de poing. Ils étaient en plus une trentaine à regarder », a déclaré la candidate à France 3 Régions.
« Barbarie »
Une agression qui illustre pour Audrey Rozenhaft le fait que « l’insécurité n’est pas un sentiment, mais une réalité ». Dans une vidéo postée sur Facebook, elle a dénoncé le « laxisme des autorités » qui a provoqué une « explosion de la violence » et de la « haine gratuite ». Selon elle, ces agresseurs ont agi non « pas pour le seul plaisir de frapper [mais] surtout de décider de qui a le droit de pénétrer sur ce qu’ils estiment être leur territoire ». Elle a parlé de « délinquants inhumains » et de « barbarie ».
Jean Rottner, président de la région Grand Est, a dénoncé une agression « inacceptable et choquante ». « Je tiens à assurer de ma solidarité le couple Rozenhaft dans cette douloureuse épreuve. Je souhaite que l’enquête en cours conduite par la police nationale aboutisse dans les meilleurs délais », a de son côté fait savoir la maire EELV de Strasbourg, Jeanne Barseghian. Elle a jugé ces faits d’autant plus graves qu’ils « visent à entraver le débat démocratique ».
Strasbourg : les dernières actualités
France24 - World
'Something magnetic about her’: French ex-chambermaid Rachel Keke runs for MP after labour battle
Issued on: 31/05/2022 - 16:53
NEWS WIRES
Former chambermaid Rachel Keke took on her employers and won a gruelling battle for better working conditions in the Paris hotel where she cleaned. Now she's running to be an MP.
Keke, 48, will run on a ticket for a new left-wing alliance in France's parliamentary polls in June.
She faces French President Emmanuel Macron's former sports minister, Roxana Maracineanu, in the fight for a seat in the southeastern Paris suburbs.
"I will beat her. She doesn't live here. She's not from the working-class suburbs," Keke told AFP as she campaigned in the district of Chevilly-Larue on the outskirts of the capital.
"What are you coming here for?," Keke said, as if addressing her rival.
"We are the ones who live in deprived areas and do key jobs. We are the ones who are held in contempt and are exploited. So let us defend ourselves in parliament."
Centrist Macron is seeking a legislative majority to push through his domestic agenda following his re-election in April. The left-wing alliance, made up of new faces such as Keke's, threatens to block his programme.
Keke was one of around 20 chambermaids -- most originally from sub-Saharan Africa -- who defied their employers at an Ibis hotel in northwestern Paris to demand better pay and working conditions.
Nearly two years later, in May 2021, the fight against global hotel giant Accor, which owns the Ibis brand, ended in victory. They won a pay increase of between 250 and 500 euros ($270-540) per month.
French legislative elections © FRANCE 24
'Leader of the masses'
MPs from the far-left France Unbowed (LFI) party supported the women throughout the campaign, leading Keke to campaign for them during the presidential election.
But running for MP was not part of her plans, until local LFI official Hadi Issahnane suggested it to her.
"We're not far from her being a symbol of our political struggle -- quite literally. She naturally embodies it," Issahnane told AFP.
LFI MP Eric Coquerel said Keke "has something magnetic about her".
"She's strong, she finds the right words and doesn't need to read from cues when she speaks".
"She's what I call a leader of the masses," he added.
Keke was born in Ivory Coast. Her mother who sold clothes and her father was a bus driver.
After her mother died when she was 12, she looked after her brothers and sisters.
The mother-of-five arrived in France, aged 26, in 2000.
"I love France," Keke said, recalling the stories she heard as a child about her grandfather, who fought in World War II in the southwestern French city of Pau.
Keke started off as a hairdresser before becoming a hotel cleaning lady.
"After my first day I came home aching all over. It was as if I'd been hit everywhere. It was really hard," she said.
Cleaning is a job that "destroys the body", she said.
'Symbolic importance'
LFI leader Jean-Luc Melenchon emerged as the dominant force on the left in April's presidential election.
He missed out on the run-off vote against Macron by a whisker, beaten into third place by far-right candidate Marine Le Pen.
After Macron's win, Melenchon immediately urged voters to hand the left a parliamentary majority to block the president's pro-business reforms. He himself is seeking to become prime minister.
Part of Melenchon's strategy is to push forward new faces such as Keke -- a candidate of "symbolic importance", according to Emeric Brehier, a former Socialist lawmaker now with the Fondation Jean-Jaures think-tank.
"The left are saying, 'We represent the real working classes and we have representatives of these classes,'" Brehier told AFP.
Stephane Ravacley, a baker who went on hunger strike in eastern France to protest at the planned deportation of his young Guinean apprentice, is also running on the left-wing ticket.
Recent opinion polls show the presidential majority and the left-wing alliance are neck-and-neck in the popular vote.
But the two-stage election -- the first round on June 12 and run-offs on June 19 -- and the fact the LFI's popularity is concentrated in specific geographic areas, suggest Macron's bloc is likely to retain a majority in parliament.
Keke said she was not afraid of being surrounded by professional politicians, mostly from a different social class.
"People know the status of a chambermaid. They know I don't have a Master's degree," she said.
"If I'm asked a question I don't understand, I won't answer. The media need to get used to it."
(AFP)
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Mapped: Expats kick off French legislative elections with online voting
Macron's new cabinet races to tackle cost of living crisis ahead of legislative elections
French politics
'Government of shame': Another French minister accused of rape, sparking calls for protest
BBC
'I was a poor kid but it put steely determination in me'
By Dougal ShawBusiness reporter, BBC News
As a young, black entrepreneur with few industry contacts, Timothy Armoo, 27 has more than beaten the odds to raise investment, scale and then sell his start-up.
He grew up on a council estate in south London and puts some of his success down to a "lucky break" as a teenager.
"When I talk to my girlfriend about it," says Mr Armoo, "she goes, 'you know that you're not meant to be able do this?'"
Mr Armoo founded his social media advertising business, Fanbytes, in 2017, building it up to employ 65 people.
The London company connects social media influencers with big brands for promotion work. He has just sold the business to a larger advertising firm called Brainlabs for an eight-figure sum, he says - both companies are in private hands so the exact sum has not been disclosed.
It is still incredibly difficult for black entrepreneurs to access funding for start-ups.
Less than one per cent of venture capital investment in the UK went to black entrepreneurs between 2009 and 2019, according to a recent report by Extend Ventures - a similar figure to the United States.
And recent government statistics suggest black-owned businesses are four times more likely to have their business loan applications rejected, than white or South Asian business founders.
Mr Armoo was born in Hackney in London but moved to Ghana to live with his grandmother when he was 3 months old, remaining there for ten years.
Returning to London in his early teens, he lived in Mawby House council estate on the Old Kent Road, in a flat with his father, a first generation immigrant. "I was a poor kid, we never had a lot of money and it put some steely determination in me," says Mr Armoo.
But then he got what he calls "a lucky break", when he won a sixth-form scholarship to independent school, Christ's Hospital in London, where boarding fees are more than £12,000 per term.
"It introduced me to a world I hadn't known before," he says.
"There was a kid who one day got picked up by helicopter. It opened up my eyes and gave me a sense of confidence for what is possible, even though there weren't that many people who looked like me there.
He says the experience gave him confidence "in how to talk in certain circles, the subjects you engage in," he then used those skills building Fanbytes for meeting investors among other things.
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Mr Armoo has also capitalised on the growing value of social media influencers in advertising.
Fanbytes signs up social media stars on TikTok, Instagram and Snapchat, getting them to work with big brands to collaborate on their advertising campaigns.
Mr Armoo created Fanbytes with two other black entrepreneurs and close friends, Ambrose Cooke and Mitchell Fasanya.
Mr Cooke developed the company's proprietary algorithm as part of his university dissertation at Imperial College, London. It scrapes data to search for up-and-coming social media influencers - meaning Fanbytes can sign them up before they get popular and expensive.
These days it works with some of TikTok's biggest stars, like Rhia, from the UK, who is a toy influencer with more than 14m followers, and vlogger Bella Poarch, who has 89m followers.
Clients have included everyone from Deliveroo to the UK government.
Fanbytes has been bought up by Brainlabs, a digital advertising company set up in 2012 by former Google employee Daniel Gilbert.
"Influencer marketing has rapidly become an integral part of the digital media mix and influencers have become the new A-listers," says Mr Gilbert, "so to be able to offer it alongside our other capabilities under one roof is a huge advantage to our clients."
TikTok's advertising revenue is likely to triple to $11bn in 2022, more than the combined ad revenues of Twitter and Snapchat, according to research firm, Insider Intelligence.
"Influencer advertising is growing in importance to brands, as people spend increasing amounts of time looking at content from social media personalities," says Rebecca McGrath, Mintel's associate director for Media and Technology.
Nearly one in five (19%) people who viewed influencer content bought a product or service after seeing an influencer promote it on social media in the three months to November 2021, according to a recent Mintel report.
This means advertising firms that still focus on traditional advertising, like print, in the future might start buying smaller start-ups dedicated specifically to influencers, says Ms McGrath.
Mr Armoo hopes that he can inspire others to follow in his footsteps.
One of the biggest hindrances for black founders says Mr Armoo, "is that they don't see other people like them doing it, which would normalise success. The funding is there, and the opportunities are there."
Mr Armoo has been sharing his business advice on his social media accounts.
"I've always seen myself as an entrepreneur first, then a black entrepreneur," he says. "Otherwise, you start to put too much emphasis on your race and you start to think about all the statistics around lower funding rates, or lack of exits, which results in you mentally playing on the back foot.
"Be objective, and solve problems. Focus on being so good they can't ignore you."
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Condamné pour meurtre, le “dépeceur de Montauban” candidat dans le Vaucluse
C’est probablement la candidature la plus surprenante de ces élections législatives. Germain Gaiffe a annoncé, vendredi 3 juin dans un entretien à La Provence, qu’il participera aux élections législatives dans la 2ème circonscription du Vaucluse. Une démarche qui peut surprendre puisque l’homme est connu comme le « dépeceur de Montauban ». Il a été condamné à 30 ans de prison assortis d’une peine de sureté de 20 ans en 1997 pour le meurtre de l’homme d’affaires André Dursus. Plusieurs parties du corps avaient été retrouvées dans divers cours d’eau. Germain Gaiffe a été libéré en 2021.
Provocations et complot
N’ayant pas été frappé d’une peine d’inéligibilité, il est en droit de se présenter aux législatives. Il explique à La Provence que sa première proposition sera d’interdire les candidatures de repris de justice. « Je serai le premier à être destitué de mon mandat », assure-t-il. Une provocation qui n’est pas sa première. Il avait déjà fait parler de lui en organisant son mariage en prison avec Alfredo Stranieri, surnommé « le tueur aux petites annonces », avec en guise de témoins, le terroriste Carlos et l’humoriste controversé Dieudonné.
« Personne d’autre que moi n’est plus légitime à être le représentant du peuple car moi, j’ai pris 30 ans au nom du peuple », défend-il, jugeant que « ce casier judiciaire me permet justement d’être libre de dénoncer le système ». Sur YouTube, l’ancien détenu défend également diverses théories farfelues ou complotistes. Il y parle d’une France gouvernée par les Francs-maçons « qui se prennent pour les fils de Dieu parce que leur grand-mère s’est fait sodomiser par un extra-terrestre », ou assure lutter contre les « mondialistes qui veulent nous asservir et faire de nos enfants des donneurs d’organes génétiquement compatibles avec leurs maîtres ». Il sera notamment opposé à Sylvie Viala (Ensemble) Elisabeth Amoros (LR), François Sandoz (Nupes) et Stanislas Rigault, lui-même secondé par Marion Maréchal (Reconquête !).
Vaucluse : les dernières actualités
France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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New York Times - World
‘Es una jugada de poder’: la expansión del Grupo Wagner respalda la influencia rusa en África
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Más conocida por sus mercenarios, la red también extrae diamantes, propaga desinformación y respalda autócratas para incrementar la influencia de Rusia en ese continente.
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Por Declan Walsh
Los mercenarios disfrutan de un auge en África, donde se les contrata para combatir en algunos de los conflictos más largos del continente. Tal vez la organización más famosa es Wagner Group, una nebulosa red que combina la fuerza militar con intereses comerciales y estratégicos y que ahora está a la vanguardia de la expansión de las ambiciones rusas en África.
En las guerras de Mali, República Centroafricana, Mozambique y Libia han participado combatientes de Wagner. Se alían con líderes en problemas y comandantes de milicias que pueden pagar por sus servicios en efectivo o con lucrativas concesiones mineras de metales preciosos como el oro, los diamantes y el uranio. Las tropas de Wagner han enfrentado acusaciones frecuentes de tortura, asesinato de civiles y otros abusos.
Pero Wagner es mucho más que un simple esquema de intercambio de armas por oro. Al operar a través de una extensa red de empresas fachada se ha convertido en sinónimo de operaciones de amplio espectro apoyadas por el Kremlin en más de una decena de países africanos. Wagner se inmiscuye en política, respalda a autócratas y orquesta campañas de propaganda digital. Dona comida a los pobres y produce películas de acción que transcurren en África. Incluso ha organizado un certamen de belleza.
El Kremlin niega cualquier vínculo con Wagner. Pero funcionarios estadounidenses y europeos, así como la mayoría de expertos, dicen que es una herramienta no oficial del poderío ruso, un modo barato y refutable para que el presidente Vladimir Putin extienda su alcance, reafirme sus reservas frente a las sanciones occidentales y amplíe su influencia en un continente en el que la simpatía por Rusia sigue siendo relativamente elevada.
“Es una jugada de poder por parte de Rusia”, dijo Pauline Bax, directora adjunta para África en el International Crisis Group. “A través de Wagner quiere averiguar hasta qué medida puede propagar su influencia en África. Creo que los resultados han sorprendido a mucha gente”.
Aquí mostramos cómo se ha extendido Wagner Group por África y por qué sus operaciones son cada vez más importantes para Putin.
De dónde viene el nombre de Wagner y cómo llegó hasta África
El Grupo Wagner surgió durante el primer ataque de Putin a Ucrania en 2014, cuando sus mercenarios lucharon junto a los separatistas prorrusos en la región del Donbás. Su comandante era Dmitry Utkin, un comandante retirado de las Fuerzas Especiales Rusas que se dice que es un admirador de la historia y la cultura nazi.
El nombre del grupo, y la sigla militar de identificación de Utkin, proviene del compositor Richard Wagner, el favorito de Hitler. Algunos de los combatientes del grupo comparten esta ideología: en África y el Medio Oriente se han fotografiado símbolos nórdicos antiguos que les gustan a los extremistas blancos en equipos que son propiedad de Wagner.
Wagner se extendió a Siria en 2015, con la tarea de apoyar al presidente Bashar al Asad y apoderarse de los campos de petróleo y gas, según dijeron funcionarios estadounidenses. En 2016, Putin otorgó a Utkin honores militares durante un banquete en el Kremlin. Un año después, Estados Unidos le impuso sanciones a Utkin por sus actividades con Wagner.
El grupo se fue a África en 2017 al parecer bajo la guía de Yevgeny Prigozhin, un magnate ruso conocido como “el cocinero de Putin”.
Prigozhin, como Putin, es de San Petersburgo, donde alguna vez regentó un puesto de perros calientes antes de abrir un negocio de banquetes que prosperó gracias a lucrativos contratos con el Kremlin. Estados Unidos lo sancionó en 2018 por denuncias de que financió una fábrica de trolls rusos acusados de entrometerse en la elección presidencial en 2016.
En África, Wagner empezó a aconsejar a dictadores en dificultades, a poner en marcha campañas de desinformación y a desplegar equipos de observadores electorales falsos, según autoridades occidentales, expertos e investigadores de Naciones Unidas. Empresas vinculadas a Prigozhin operaban minas de oro y diamantes.
Prigozhin niega cualquier relación con Wagner e incluso ha cuestionado la existencia del grupo. “La leyenda de Wagner es solo una leyenda”, dijo en una respuesta por escrito a un cuestionario.
Técnicamente eso puede ser correcto: Wagner, que ya no es una sola empresa, se ha convertido en el nombre de una red rusa no oficial que abarca el continente, según dicen los expertos.
Desde 2016, Estados Unidos ha impuesto al menos siete conjuntos de sanciones a Prigozhin, sus empresas y sus socios, identificando su yate y sus tres jets privados. Facebook y Twitter han eliminado cientos de cuentas falsas operadas por sus asociados. Medios de investigación rusos han documentado sus vínculos cercanos a Putin y al ministerio ruso de Defensa.
Ese perfil hace de Prigozhin una figura muy distinta a otros oligarcas rusos que hicieron sus fortunas a través de las privatizaciones rusas en los años noventa, dicen los expertos.
“No es un empresario independiente per se”, dijo Samuel Ramani del Royal United Services Institute, una organización sin fines de lucro con sede en Londres y autor de un libro de próxima publicación sobre Rusia en África. “Sus intereses de negocios están estrechamente unidos a lo que hace Wagner y recibe una tajada por ser intermediario en los acuerdos entre líderes africanos y el Kremlin”.
¿Dónde opera Wagner?
Una de las primeras incursiones de Wagner en el continente fue un desastre.
En 2019, desplegó alrededor de 160 combatientes en la región de Cabo Delgado, una zona en el norte de Mozambique rica en gas y de mayoría musulmana. Pero en cuestión de semanas, los rebeldes de una filial local del Estado Islámico mataron al menos a siete soldados de Wagner, dijeron funcionarios estadounidenses. Meses más tarde, los rusos se retiraron.
Parece que Wagner aprendió de esos errores en la República Centroafricana, adonde llegó en 2018 para proteger al asediado presidente Faustin-Archange Touadéra. Luego de entrenar a las fuerzas locales de seguridad, ayudó al ejército a repeler una gran ofensiva islamista a principios de 2021.
Pero esos avances modestos tuvieron un alto precio: investigadores de Naciones Unidas averiguaron que efectivos de Wagner mataron civiles, saquearon casas y dispararon contra feligreses en una mezquita. Los críticos dicen que la operación se enfocó en regiones donde las empresas de Prigozhin extraen diamantes.
En Libia, los combatientes de Wagner apoyaron un fallido asalto a Trípoli, la capital, en 2019, liderado por Khalifa Hifter, un comandante ávido de poder. Miles de efectivos de Wagner siguen destacados en cuatro bases por toda Libia, sobre todo cerca de los campos petroleros del país, dicen las autoridades occidentales y los analistas.
En Sudán, Wagner consiguió concesiones de minería de oro e intentó, sin éxito, salvar al líder autoritario del país, el presidente Omar Hassan al Bashir, depuesto en abril de 2019.
Ahora, el principal socio sudanés de Wagner es el general Mohamed Hamdan, un poderoso comandante paramilitar que voló a Moscú en vísperas de la guerra en Ucrania para reunirse con altos funcionarios rusos.
Tal vez la operación más contenciosa de Wagner sea en Mali, adonde las fuerzas de Wagner llegaron en diciembre de 2021 en medio de lo que el Departamento de Estado estadounidense calificó como “un aluvión de desinformación dirigida para ocultar su llegada y actividades”. Pronto sus combatientes se unieron a la lucha contra los insurgentes islamistas.
Pero para mediados de abril, Wagner había estado involucrado en más de una decena de incidentes en los que murieron casi 500 personas, según investigadores y reportes de Naciones Unidas.
Más que mercenarios
Además de proporcionar pistoleros a sueldo, Rusia ha tratado de moldear la política de al menos una decena de países africanos con redes sociales y campañas de influencia política.
El año pasado, el departamento del Tesoro de Estados Unidos identificó lo que llamó “una compañía fachada para las operaciones de influencia de Prigozhin en África”, que dijo que había patrocinado misiones de observación en Zimbabue, Madagascar, la República Democrática del Congo, Sudáfrica y Mozambique.
En 2019, dos rusos empleados por Prigozhin se reunieron con un hijo del exdictador libio Muamar Gadafi, solo para terminar en la cárcel. Después, una empresa vinculada a Prigozhin realizó una película sobre el calvario de los rusos que presentaba a sus captores como sádicos y violentos. Los detenidos fueron liberados en diciembre de 2020.
“¡Los rusos no abandonan a los suyos!”, dijo Concord, la empresa relacionada a Prigozhin, en un comunicado.
Desde octubre de 2019, se han cerrado más de 300 cuentas falsas de Facebook e Instagram vinculadas a Prigozhin que, según esas redes sociales, estaban dirigidas a una decena de países africanos.
Wagner también lucha a través de la cultura popular. En la República Centroafricana, las empresas de Prigozhin patrocinaron un concurso de belleza, fondearon una estación de radio y el año pasado estrenaron una película, Touriste, que glorificaba las acciones de los mercenarios de Wagner en ese país.
En diciembre se emitió en la televisión rusa otra película financiada por Prigozhin, esta vez sobre los sangrientos infortunios de Wagner en Mozambique. Wagner mantiene una presencia discreta en ese país: luego de que sus combatientes se retiraron en 2020, dejaron atrás una célula de ciber combate empleada por el gobierno mozambiqueño, dijo un funcionario de seguridad occidental en África, mencionando reportes de inteligencia europeos.
Recompensas para Putin
Putin indicó las ambiciones de Rusia en África en una cumbre de líderes africanos en Sochi en 2019. En esa ocasión describió al continente como un lugar de “oportunidades significativas” para el Kremlin.
Los analistas dicen que esa expansión forma parte del deseo más amplio de Putin de restablecer a Rusia como una gran potencia, lo que lo enfrentaría en parte con China, Turquía, los Emiratos Árabes Unidos y otros países que han competido por una posición en África a medida que disminuye la influencia occidental en ese continente.
Algunos líderes africanos se sienten atraídos a Moscú debido a las armas: Rusia se ha convertido en el mayor proveedor de armas de África. Pero Putin también está aprovechando profundas corrientes históricas y políticas.
Muchos países africanos se han mostrado renuentes a unirse a la condena occidental hacia Rusia por su ataque a Ucrania, algunos debido a las persistentes simpatías de la época de la Guerra Fría pero muchos otros por su frustración hacia lo que consideran como un desinterés occidental hacia África.
En África occidental, Rusia está aprovechando la ola de opiniones contra Francia en países como Mali, donde la llegada de efectivos de Wagner condujo a la salida de soldados y diplomáticos franceses este año. Un golpe militar en Burkina Faso fue bien recibido por los manifestantes que ondeaban banderas rusas. Y, en Camerún, las autoridades firmaron un acuerdo de defensa con Rusia en abril que algunos han visto como posible precursor de un despliegue de Wagner.
Para noviembre está prevista otra cumbre entre Rusia y África. En esta ocasión la sede propuesta es la ciudad natal de Putin, San Petersburgo, que también es la base de operaciones de Prigozhin.
Elian Peltier colaboró con la reportería desde Dakar, Senegal.
Declan Walsh es el corresponsal principal para África. Antes estuvo radicado en Egipto, desde donde cubría el Medio Oriente y Pakistán. Antes trabajó para The Guardian y es el autor de The Nine Lives of Pakistan. @declanwalsh
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One Voice obtient l’annulation d’un arrêté autorisant la chasse au blaireau en Corrèze
Il n’y aura pas de chasse au blaireau en Corrèze cet été. Le tribunal administratif de Limoges a suspendu, mercredi 1er juin, l’arrêté autorisant le déterrage de l’animal, relate France 3 Régions. Le texte avait été attaqué par l’association animaliste One Voice, qui juge la pratique cruelle. La chasse au blaireau est autorisée dans la région de septembre à mai. Mais cette période est plutôt consacrée au gros gibier et le déterrage est rendu difficile par le gel. Les fédérations de chasseurs demandent donc une dérogation pour l’été chaque année.
Débat sur les dégâts
Mais, de son côté, One Voice a pour stratégie de guetter les failles dans les demandes. En l’espèce, le tribunal a jugé que le dossier déposé par la fédération était incomplet, notamment concernant le nombre d’animaux et l’importance des dégâts qu’ils causent. « Toutes les communes n’ont pas pu recevoir notre enquête. Habituellement, elles sont pourtant une écrasante majorité à nous signaler les désagréments liés à la présence des blaireaux », explique à France 3 Régions le directeur de la fédération des chasseurs de Corrèze. Quelque 700 animaux sont d’ordinaire tués chaque année « Ceux qui luttent contre la chasse sont bien tranquilles en ville, ils ne subissent pas les dégâts », ajoute le chasseur.
Jessica Lefèvre-Grave de One Voice « conteste fermement les dégâts » qui sont attribués aux blaireaux, estimés à 11.000 euros. Le déterrage consiste à lâcher des chiens dans le terrier des blaireaux. Poussés vers la sortie, ceux-ci sont capturés par les chasseurs avec des pinces avant d’être tués. « Ceux qui luttent contre la chasse sont bien tranquilles en ville, ils ne subissent pas les dégâts », justifie le directeur de la fédération des chasseurs.
Corrèze : les dernières actualités
France24 - Monde
La Transnistrie dans l'ombre de la guerre en Ukraine
Publié le : 03/06/2022 - 11:44Modifié le : 03/06/2022 - 11:49
Les Occidentaux suspectent la Transnistrie, une enclave séparatiste coincée entre la Moldavie et l'Ukraine, de servir de base arrière aux forces russes. Ce territoire prorusse, qui réclame son indépendance depuis la dislocation de l'URSS, est d'autant plus stratégique aujourd'hui du fait de sa proximité avec Odessa, la grande ville portuaire ukrainienne de la mer Noire. Lauriane Dherbecourt a pu se rendre dans ce territoire qui refuse, pour l'instant, de prendre part à ce conflit. Elle raconte un pays tiraillé entre l'Est et l'Ouest, entre l'attachement à Moscou et l'ancrage géographique européen.
La Moldavie appelle au "calme" et renforce sa sécurité après une série d'explosions en Transnistrie
BILLET RETOUR
Vidéo : la Transnistrie, république fantoche du bout de l'Europe
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Ligue des champions : le modeste Sheriff Tiraspol surprend le Real Madrid
New York Times - World
‘Allinllachu’. Google Translate añade el quechua a su plataforma
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La incorporación de una de las lenguas indígenas más habladas en América podría ayudar a los funcionarios públicos y a los trabajadores de la salud a conectarse con sus comunidades. (Por cierto, “allinllachu” significa hola).
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Por Mitra Taj
LIMA — Cuando Irma Alvarez Ccoscco se enteró de que el idioma que ha hablado toda su vida, el quechua, había sido añadido a Google Translate, corrió a su computadora para probarlo.
“Dije: ‘Ya, finalmente llegó el día”, recordó. Alvarez Ccoscco, poeta, profesora y activista digital, en una entrevista telefónica. Empezó con algunas frases básicas. “No quise decepcionarme”, dijo. “Y sí, sí funcionaba”.
Era más que una nueva herramienta de comunicación; era la reivindicación de que el quechua y sus varios millones de hablantes en Sudamérica merecían una mayor voz y visibilidad, dijo Alvarez Ccoscco.
Ella y otros activistas del quechua llevaban años impulsando ese argumento. Después de todo, el quechua es una de las lenguas indígenas más habladas en América. Pero ahora, “lo dice una empresa tan grande como Google”, comentó. “Es como decir al mundo: ‘mira, acá estamos’”.
El quechua —o más exactamente el quechua del sur, el principal idioma de la familia lingüística quechua— fue una de las 24 lenguas que Google añadió a su servicio de traducción en mayo. En conjunto, las hablan unos 300 millones de personas. Muchas, como el quechua, son en su mayoría lenguas orales que han sido marginadas durante mucho tiempo, habladas por grupos indígenas o minoritarios.
Google dijo que el objetivo era incluir lenguas poco representadas en la tecnología para “conectar a las comunidades de todo el mundo”.
La herramienta también podría ayudar a los trabajadores de la salud, los profesores, los funcionarios, los agentes de policía y otros a conectar con los hablantes de esas lenguas en sus propias comunidades.
“En los Andes faltan profesionales bilingües en campos muy críticos”, afirma Américo Mendoza-Mori, académico quechuahablante de la Universidad de Harvard que estudia la identidad indígena y lingüística. “Hay millones de hablantes que necesitan ser atendidos y tratados como ciudadanos de su propio país”.
Eliana Cancha, una enfermera peruana de 26 años, dijo que solo dos de cada 10 trabajadores de la salud hablan la lengua quechua que se utiliza ampliamente en la región donde trabaja, lo que obliga a muchos pacientes a tratar de explicar lo que les aqueja señalando partes de su cuerpo.
“No pueden expresarse, o hacerse entender, con los médicos como corresponde”, afirma Cancha, quechuahablante nativa. “Eso quiere decir que no están recibiendo el tratamiento adecuado”.
El quechua surgió entre los agricultores y pastores de los Andes centrales de Perú hace más de 1500 años. En el siglo V, se había expandido en dos grupos principales, con aún más variantes, y en el siglo XV, los incas adoptaron uno de ellos como lengua franca de su vasto imperio, que se extendía desde Colombia hasta Argentina.
En la actualidad, se calcula que entre ocho y 10 millones de personas hablan quechua en Sudamérica, principalmente en Perú, Bolivia y Ecuador. El quechua del sur es, con mucho, el más hablado, con hasta siete millones de hablantes.
Hasta hace poco, el sistema de aprendizaje automático de Google Translate necesitaba ver traducciones de un idioma a otros que conoce para dominarlo, dijo Isaac Caswell, investigador científico de Google Translate. Pero ahora tiene tanta experiencia que puede aprender a traducir un nuevo idioma con nada más que un texto en ese idioma.
Caswell lo comparó con un políglota encerrado en una habitación con nada más que una pila de libros en un nuevo idioma; si se le da el tiempo suficiente, el políglota podría resolverlo.
Las lenguas subreepresentadas como el quechua tienen cada vez más presencia en línea así que el modelo de traducción de Google aprende valiéndose de textos escritos en ese idioma que están disponibles en la web pública.
“A medida que aumenta el número de comunidades en línea, es más posible hacer este tipo de cosas”, afirma Caswell.
El lingala, una lengua centroafricana, también acaba de incorporarse a Google Translate, aunque lo hablan unos 45 millones de personas. Lenguas europeas como el sueco, el finlandés o el catalán, con un número mucho menor de hablantes nativos, han estado en la herramienta de traducción durante años, principalmente porque han estado sobrerrepresentadas en los textos en línea, dijo Caswell.
“La gente lo está celebrando”, dijo Maryk Francq Mavie Amonga, asistente de producción del servicio de noticias multilingüe Africanews y hablante nativo de lingala. “Hay muchos lugares que aún no nos conocen”.
Hace poco más de una década, el quechua apenas existía en internet, dijo Alvarez Ccoscco.
Pero ella y otros activistas de la lengua quechua se han dedicado a digitalizar diccionarios, adaptar software de código abierto al quechua, escribir blogs y revistas electrónicas en quechua y ofrecer versiones en quechua de todo, desde extensos documentos coloniales y cuentos hasta videojuegos.
“Google se está uniendo a este ecosistema existente de esfuerzos digitales para asegurarse de que el idioma está ahí”, dijo Mendoza-Mori.
Dijo que era parte de un movimiento creciente en la comunidad quechuahablante en los últimos años que ha abrazado el idioma y luchado contra los estereotipos que retratan la lengua como una reliquia del pasado o una curiosidad cultural.
Yeni Erazo, de 24 años, administradora de salud en Lima, dijo que, aunque su familia la educó para que se sintiera orgullosa de hablar quechua, fue acosada por hablarlo en la escuela primaria. Incluso en la prestigiosa universidad a la que asistió, dijo, “la gente me miraba de reojo”.
Pero encontró un grupo de quechuahablantes nativos a los que no solamente les gustaba hablar quechua, sino que lo hacían en voz alta como ella. Juntos, hicieron una revista digital en quechua centrada en la identidad cultural, con 11 ediciones hasta ahora, y en este momento trabaja en una serie de videos de TikTok para promover más debates en quechua en las redes sociales.
“Yo me siento yo cuando hablo mi quechua”, dijo. “¿Por qué no debería sentirme orgullosa?”.
Tras la conquista española del Imperio Inca en 1532, el quechua pasó a ser visto como un signo de atraso o una fuente de sospecha por la nueva clase dirigente. Su uso se prohibió oficialmente después de que el líder indígena Túpac Amaru II encabezara una revuelta que recorrió el sur de los Andes a finales del siglo XVIII y que terminó con su tortura, desmembramiento y decapitación en público.
Aun así, los quechuahablantes siguieron constituyendo la mayoría de la población peruana a principios del siglo XX.
Pero en 2017, el porcentaje de peruanos que identificaban el quechua como su primera lengua era solo del 14 por ciento.
A medida que los quechuahablantes migraban del altiplano andino a las ciudades —algunos en busca de oportunidades, otros desarraigados por los conflictos—, la lengua no fue transmitida a las nuevas generaciones.
En los años 80 y 90, las sangrientas batallas entre los insurgentes de izquierda y las fuerzas de seguridad del Estado diezmaron los pueblos quechuahablantes, dejando tras de sí tantos cuerpos torturados y fosas comunes que hasta hoy las familias de “los desaparecidos” siguen recogiendo sus restos.
En Lima, donde muchos huyeron para escapar, “no podías hablar quechua abiertamente porque eras considerado comunista, terrorista”, dijo Ricardo Flores, un rapero, historiador y profesor de quechua que creció en parte en San Juan de Lurigancho, un distrito de la capital con una alta concentración de quechuahablantes.
Flores dijo que aún hoy, “se hacían los desentendidos, algunos señores, en los mercados y en los parques”.
“Pero sí entienden quechua, solo lo reservan para sus casas”.
El estigma ha pesado tanto sobre el quechua que no está claro si la lengua está creciendo o más bien disminuye, dijo Mendoza-Mori. Aunque el último censo de Perú registró un aumento de los hablantes de la lengua, puede ser únicamente porque más personas están dispuestas a reconocer que la hablan, dijo.
Incluso cuando los hablantes de quechua celebraron su inclusión en Google Translate, un profesor de derecho de una importante universidad de Lima fue noticia por preguntar por qué se seguía hablando y alabar el francés, el alemán y el italiano como lenguas de cultura y ciencia.
No cabe duda de que se han hecho avances considerables. En 2016, el canal de medios de comunicación estatal de Perú, TVPerú, añadió un noticiero en quechua a su programación diaria. En 2019, una estudiante de doctorado, Roxana Quispe Collantes, escribió y defendió la primera tesis en quechua en Perú.
De todas las traducciones del quechua que intentó Alvarez Ccoscco, dijo que una en particular la llenaba de orgullo: “Musqusqaykimanta astawan karutaraq chayasaqku”.
Se trata de un verso del escritor peruano José María Arguedas en un poema dedicado a Túpac Amaru II, que, según ella, Google tradujo más o menos correctamente como: “Llegaremos más lejos de lo que nunca soñaste”.
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Économie. La monnaie, un outil de domination ?
Nos recommandations culturellesJean-Christophe le DuigouL’histoire, à chaque période, a vu s’installer une puissance dominante dont la monnaie a été acceptée internationalement. Les États-Unis, depuis la Seconde Guerre mondiale, sont dans ce rôle et bénéficient de ce privilège. Est-ce bientôt le tour de la Chine de prendre leur place ? Analysant les contradictions qui découlent de la suprématie du dollar, les auteurs plaident pour une réforme approfondie du système monétaire international, sous l’égide d’un « Fonds monétaire international libéré enfin de la contrainte du dollar ». Ils rappellent que l’objectif de la Chine n’est pas de remplacer le dollar en tant que devise dominante, mais d’ouvrir des discussions sur le principe même de l’existence d’une devise clé. Ce défi s’engagerait sous nos yeux, tandis qu’à la faveur des mutations de la numérisation, la Chine transformerait sa monnaie. La création d’une monnaie digitale de banque centrale, qui bouleverserait les systèmes de paiement, rebat les cartes.
monnaiemichel aglietta France24 - Monde
Roland-Garros : Alexander Zverev, un gros défi pour Rafael Nadal en demi-finale
Publié le : 03/06/2022 - 06:55
Nicolas BAMBA
Après son exploit face à Novak Djokovic, Rafael Nadal dispute la première demi-finale de l'édition 2022 du tournoi de Roland-Garros, vendredi. Sur la terre battue parisienne, l'Espagnol est le roi. Mais sa forme physique inquiète alors que se dresse face à lui le puissant Alexander Zverev.
Rafael Nadal va-t-il fêter son 36e anniversaire avec une quatorzième qualification pour la finale de Roland-Garros ? Vendredi 3 juin, le Majorquin souffle une bougie supplémentaire. Et pour ce jour particulier, il a droit à un nouveau match au sommet, sur cette terre battue où il a déjà tant brillé.
Trois jours après son quart de finale légendaire contre Novak Djokovic, commencé mardi soir et terminé mercredi à 1 h 16 du matin, Rafael Nadal revient sur le court Philippe-Chartier pour affronter Alexander Zverev en demi-finale.
L’Allemand, actuellement numéro 3 mondial, n'a pas le palmarès ni la réputation de son adversaire du jour à Paris. Et si Rafael Nadal, modèle de professionnalisme, n'a probablement pas l’intention de sous-estimer le demi-finaliste, Alexander Zverev, lui, a les moyens de gripper la machine de son adversaire.
Grab your 🍿 First up on Philippe Chatrier tomorrow!@RafaelNadal 🆚 @AlexZverev@rolandgarros | #RolandGarros pic.twitter.com/G86TVoZ6CM
June 2, 2022Zverev veut enfin gagner
En quarts de finale, celui que l'on surnomme "Sascha" a frappé un grand coup en éliminant le phénomène espagnol Carlos Alcaraz. Exceptionnel depuis le début de l'année, ce dernier semblait destiné à retrouver son aîné Rafael Nadal en demi-finale, dans ce qui aurait pu ressembler à un passage de témoin entre le vétéran et le jeune prodige. Mais Alexander Zverev s'en est mêlé et a sorti Carlos Alcaraz en quatre sets, s'offrant ainsi le droit de défier le maître de la terre battue.
Sacré champion olympique en simple à Tokyo l'été dernier, le géant allemand – 1,98 m – s'était déjà hissé jusqu'en demi-finales lors de la dernière édition de Roland-Garros. Le Grec Stefanos Tsitsipas l'avait alors dompté. Cette fois, il espère bien atteindre la finale, lui qui n'a encore jamais accroché un tournoi du Grand Chelem à son palmarès – son meilleur résultat : finaliste de l'US Open 2020.
Après son succès contre Carlos Alcaraz, Alexander Zverev n’a d’ailleurs pas caché son ambition. "Je n'ai plus 20 ou 21 ans. J'ai 25 ans. Je suis à un stade où je veux gagner, où je suis censé gagner", a-t-il déclaré, alors qu'il ignorait encore s'il affronterait Novak Djokovic ou Rafael Nadal. Mais peu importe l’adversaire, Alexander Zverev veut enfin concrétiser sa progression avec un titre du Grand Chelem.
Il lui faudra donc réaliser un exploit : devenir le troisième homme à battre Rafael Nadal à Roland-Garros. En l’espace de 17 ans et 113 matches porte d’Auteuil, seuls le Suédois Robin Söderling, en 2009, et le Serbe Novak Djokovic, en 2015 et 2021, y sont parvenus.
Dans quel état se trouve Nadal après sa bataille face à Djokovic ?
Mais l'homme aux treize sacres à Paris va aussi devoir se montrer solide pour passer l'obstacle Zverev. L'Allemand sert très fort et développe un jeu agressif. Sa puissance a déjà fait des dégâts : en neuf confrontations face à lui, Rafael Nadal a perdu trois fois, dont une fois sur la terre battue du Masters 1000 de Madrid en 2021. Ces trois revers ont été enregistrés sur leurs quatre derniers face-à-face.
Le "Taureau de Manacor" doit aussi lutter avec un autre adversaire coriace : lui-même, ou plutôt son corps affaibli pour être précis. L'Espagnol n'a pas fait de mystère quant à son état physique. Atteint du syndrome de Müller-Weiss, une nécrose de l'os scaphoïde qui provoque des douleurs chroniques, il souffre le martyre au niveau du pied gauche.
Certes, avec des soins et une flopée d'anti-inflammatoires, Rafael Nadal a pu répondre présent jusque-là. Mais dans quel état est-il après son match contre Djokovic, long de 4 h 12, sachant qu'il avait déjà passé autant de temps sur le court au tour précédent face au Canadien Félix Auger-Aliassime ?
"Ce sera un défi physique mais aussi mental. Normalement, quand Rafa bat Djokovic dans un tournoi du Grand Chelem, c'est en finale et il remporte le trophée. Mais cette fois, c'étaient des quarts. Il a deux jours pour récupérer mais ça va être un test difficile pour Rafa", a prévenu l'ancien tennisman britannique Tim Henman, reconverti consultant pour Eurosport. Qu’elle voie la légende Nadal triompher à nouveau ou l'ambitieux Zverev l'emporter, cette demi-finale va valoir son pesant d'or.
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TENNIS
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Roland-Garros : implacable, Iga Swiatek écrase Daria Kasatkina et se hisse en finale
BBC
Do strawberries really boost your mood?
From their delicious summery taste to their numerous health benefits, there are lots of reasons to make the most of strawberry season...
If there’s one fruit which signifies British summer time, it’s the strawberry. Whether you love eating them in ice cream, on top of a strawberry cheesecake or smashed into an Eton mess, when the sun comes out, there’s nothing quite like them.
But desserts aside, there's quite a few reasons to keep the berries rolling in all summer long.
Are strawberries good for you?
There are lots of claims made about the health benefits of strawberries, including: ‘If you stand in a field of strawberries, it will boost your mood’. So, what’s fact and fiction?
Vitamin C and antioxidants
“Fresh oranges contain about 52mg/100g Vitamin C and strawberries contain 57mg/100g,” says nutritionist Dr Emma Derbyshire, before adding: “Strawberries are a good provider of antioxidants... Vitamin C is an antioxidant and the polyphenols in strawberries which give them their vibrant red colour are also regarded to have antioxidant properties.”
"Polyphenols lower oxidative stress levels which have been linked to conditions such as cancer, cardiovascular diseases, Type 2 diabetes, obesity and inflammation,” says Derbyshire. So yes, they certainly are good for you.
Mood boosting
Research is ongoing but strawberries could well be linked to both improved mood and brain function. “There is a growing body of evidence linking berry ingestion to ‘cognitive function’ (mental processes) in particular. A randomised trial in 2019 found that cognitive performance, measured using a series of attention tasks, was improved for up to six hours after consuming a 400ml smoothie containing an equal blueberry, strawberry, raspberry, and blackberry mix. In contrast, those consuming the placebo dummy drink became cognitively fatigued.”
But how about the research that shows standing in a field of strawberries for 15 minutes can ‘boost your mood’? That’s probably not specific to strawberries but the feeling of being in nature. “Standing in the fresh air can certainly help to give you some thinking time, improving focus and mood – no matter what’s in the field. Potentially, it is possible that the vibrant red colour of the berries and their aroma could also have effects on mood,” says Derbyshire, before joking, “further ‘field’ studies are needed.”
“We should aim for five portions of fruit and vegetables a day and strawberries can be consumed as part of this. About seven average-sized strawberries equate to a portion.”
“Strawberries are perfect to sprinkle onto your breakfast, into yoghurt, or eat on the go as a snack,” says Derbyshire. Before adding: “As with most things in life, everything is moderation is usually fine.”
Fewer wrinkles
Could strawberries really help you develop fewer wrinkles due to the Vitamin C and ellagic acid found in them? Possibly, but more research is needed. “Vitamin C is thought to stimulate collagen production but there are no studies yet that have measured this,” says Derbyshire.
Boost strawberry flavour in recipes
“I love using British produce and strawberries are certainly a shining example of that! I only really use them when they're in season as this is when the British ones are available which have the best flavour,” says chef and food blogger, Izy Hossack. Izy's tips for getting the best out of the fruit:
Get the juices going
“When serving strawberries fresh on a dessert, for example, on a strawberry shortcake, it's a nice idea to toss the sliced strawberries with some sugar and let them sit for a few minutes. This pulls some of the moisture out of the strawberries, creating a flavourful juice, and enhances their flavour.” Vanilla sugar is particularly nice.
Alternatively, stir a bit of strawberry jam through sliced strawberries to add a shiny glaze before sandwiching in sponge cake.
Concentrating flavour
“As strawberries have a high-water content, if you add them straight into a cake batter, they can end up quite soggy, pale and flavourless. My solution is to roast them in the oven before folding into cake batter which concentrates their flavour and sweetness by removing some of that moisture.”
Cooking strawberries robs them of their bright colour, but can redeem a flavourless batch as Nigella explains in her strawberry crumble recipe.
“If you want to use strawberries in a low-moisture recipe, like cookie dough or buttercream icing,” says Hossack, “try using freeze-dried strawberries instead of fresh. The freeze-dried ones have an intense flavour and, as they're completely dry, won't make your cookies cakey or icing runny.”
Complementary flavours
“I find that softer flavours go so well with strawberries, highlighting their fruity aroma instead of masking it. I love to pair strawberries with vanilla, elderflower or lemon zest which all go well in summery recipes. They also go extremely well with certain fruits like raspberries and rhubarb.”
Beyond dessert
“I think fresh strawberries, especially if they're a bit underripe, can be a lovely addition to a salsa. Just dice them and combine with some finely chopped red onion, tomatoes, coriander, lime juice and hot sauce. This is a delicious dip for tortilla chips, or you can spoon into tacos with meat or fried halloumi cheese.”
The tastiest varieties
“Malling Centenary will be the most widely sold variety in May, June and July,” says Nick Marston, chairman of British Summer Fruits. But are they the tastiest?
“This is a tricky one,” he says, before adding: “There are over 600 varieties of strawberries – and sadly I’ve not managed to try them all!”
However, the good news is, whatever British variety you buy this summer, the likelihood is they will be sweet. “This year’s brighter weather has boosted the sugar content in all our varieties,” explains Nick.
If you want to grow strawberries, choose a variety that you are less likely to buy in the shops. They are easy to grow, though do require a little protection from aphids, squirrels and slugs – unless you grow the tiny alpine or wild strawberries which have incredible flavour and are good for ground cover.
For many, the Cambridge Favourite is the go-to strawberry to grow because they’re full of flavour and disease resistant. If you want to try growing something a bit different, these strawberries taste delicious and are hardy:
We’re in for a bumper crop… but will they be picked?
"The summer looks to bring a plentiful supply and they’re also expected to be particularly sweet tasting,” says Marston. However, will there be enough people to pick the fruit?
“Last year the best part of 70 percent of Seasonal Visas were used by Ukrainians, and for obvious reasons many are sadly not able to return this year. As such, scheme operators look to recruit at short notice. However, there are understandably delays in the issuing of visas because the Home Office is quite rightly processing Ukrainian refugees as a priority, and this is delaying the arrival of workers on the Visa scheme. Growers are starting to see some shortages of staff and we fear this will get worse as the season progresses.
“In short, around 17,000 out 30,000 of harvest staff on berry farms are on seasonal worker visas – and as the season is just getting underway, we expect peak labour demand to be late June. Growers are worried and concerned about the situation, but it is perhaps a little too early to measure the real impact.”
Originally published June 2022
L'Humanité
Le spectre de la « stagflation » fait son grand retour
ActuL’inflation galopante et la croissance en berne font redouter à certains un retour à la situation des années 1970, avec des conséquences sociales en cascade. Qu’est-ce que la stagflation ? Comment pouvons-nous éviter de sombrer dans un tel scénario ?
Cyprien BogandaC’est du jamais-vu depuis vingt ans. Selon l’Insee, la hausse des prix atteignait, en avril, 4,8 % sur un an, une augmentation généralisée affectant aussi bien les produits alimentaires que l’énergie. À l’automne dernier, l’inflation restait essentiellement liée au redémarrage de l’activité économique dans le monde, après des mois de mise sous cloche. Ce regain soudain de la demande, dans un contexte de pandémie toujours active, avait pris de court les usines : la pagaille dans les chaînes de production et les circuits de livraison avait même provoqué des pénuries. À cette situation s’est ajoutée la guerre en Ukraine, qui a entraîné une nouvelle flambée des prix, notamment de l’énergie et des céréales. Soucieux d’apaiser la colère sociale à quelques mois de la présidentielle, le gouvernement français a mis en place des mesures destinées à atténuer le choc (bouclier tarifaire, primes…), mais sans augmenter les salaires. Pas suffisant pour épargner les consommateurs : le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages par unité de consommation (1) a déjà baissé de 1,5 % au premier trimestre 2022 et pourrait connaître une nouvelle diminution (– 0,5 %) au deuxième trimestre.
Dans le même temps, la croissance du PIB français fait du surplace (0,0 % au premier trimestre 2022). Voilà qui conduit les économistes à ressortir du placard un concept en vogue dans les années 1970, la « stagflation », mélange de croissance faible et d’inflation marquée. Les économistes ont longtemps considéré cette situation comme impensable : en période de ralentissement, il suffisait d’assouplir les conditions du crédit et de stimuler l’activité par les politiques publiques, et la croissance repartait, en même temps que la hausse des prix. À l’inverse, en cas d’inflation jugée trop forte, une remontée des taux cassait la hausse, quitte à déprimer l’activité. On voit à quel point les instruments économiques classiques sont inopérants en période de stagflation. Durant les années 1970, l’inflation provoquée par le choc pétrolier de 1973 s’est conjuguée à une croissance faible et à un chômage endémique, cauchemar dont les pays ne se sont sortis qu’au prix de politiques d’austérité extrêmement brutales dans les années 1980 : en France, c’est le « tournant de la rigueur » de 1983, caractérisé notamment par la désindexation des salaires et des hausses d’impôts.
Les leviers classiques inopérants
Alors que faire pour éviter de retomber, trente ans plus tard, dans la même spirale ? Pour les économistes « hétérodoxes » (non libéraux), il faut commencer par casser l’inflation, en réintroduisant le contrôle des prix pour les produits de première nécessité. « Il ne suffira pas de décréter les blocages des prix pour que les patrons acceptent de renoncer à leurs marges, prévient Denis Durand, économiste communiste. Il faudra le leur imposer de l’extérieur, et permettre aux travailleurs de contrôler les pratiques des entreprises en matière de formation des prix. » Ensuite, il est nécessaire d’augmenter les salaires (hausses du Smic et du point d’indice, indexation des salaires sur les prix, etc.). « Les conséquences pour les entreprises resteraient tout à fait supportables, notent les économistes Jonathan Marie et Virginie Monvoisin. Les marges des entreprises et, in fine, la rémunération du capital peuvent absorber une partie de ces augmentations de salaires. » En effet, les taux de marge des entreprises atteignent des niveaux stratosphériques (34,2 % en 2021), dopés par les mesures de soutien gouvernementales et les baisses d’impôts de production.
Enfin, il convient de s’attaquer aux insuffisances de l’offre. « La création d’emploi et la formation des salariés doivent devenir les objectifs prioritaires de toutes les politiques économiques martèle Denis Durand. La BCE doit refinancer à des taux très bas les entreprises, mais à condition que cela serve l’emploi : si les multinationales utilisent l’argent pour faire de la croissance externe, elles devront payer beaucoup plus cher. »
Transformer l’appareil productif
Jonathan Marie et Virginie Monvoisin soulignent la nécessité de transformer notre appareil productif, trop dépendant de nos fournisseurs étrangers : « L’inflation actuelle trouve son origine dans les pénuries mondiales et dans l’incapacité de l’offre mondiale à suivre la reprise de la demande consécutive à l’amélioration de la situation sanitaire. Il est indispensable de déclencher et de favoriser une transformation importante de nos outils productifs et de nos modes de consommation. » Avec pour objectifs, entre autres, de désintoxiquer notre économie des énergies fossiles et de gagner en sobriété énergétique.
Le dangereux mirage de la hausse des taux
En principe, l’arme des banques centrales pour juguler l’inflation est la remontée des taux directeurs, c’est-à-dire les taux d’intérêt auxquels elles prêtent de l’argent aux banques en échange de titres mis en garantie. Les banques vont, à leur tour, augmenter les taux auxquels elles prêtent à leurs clients (ménages et entreprises), d’où un resserrement généralisé de l’accès au crédit. La banque centrale américaine vient ainsi de remonter ses taux d’un demi-point, une première depuis 2000. La Banque centrale européenne va relever elle aussi ses taux cet été. Ce qui pose au moins trois problèmes : 1) freiner la demande alors que l’inflation provient d’un problème d’offre n’a pas grand sens ; 2) ralentir l’activité alors que les économies sortent à peine la tête de l’eau risque de provoquer une récession ; 3) en inondant le système financier de liquidités pendant des années, les banques centrales ont alimenté des bulles (notamment une bulle obligataire, liée à l’endettement des États et des entreprises) qu’une remontée des taux trop brutale pourrait faire éclater.
économieinflationcroissance France24 - Monde
À rebours de l’UE, la Serbie signe un accord gazier avec la Russie et s'assure un "hiver sûr"
Publié le : 03/06/2022 - 13:17
FRANCE 24
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Candidate à l'entrée dans l'Union européenne, la Serbie maintient des liens étroits avec la Russie, en guerre contre l'Ukraine depuis fin février. Belgrade a obtenu dimanche un accord favorable pour la livraison de gaz russe pendant trois ans, à rebours de la politique de sanctions menée par l'UE.
Au moment où les Européens tentent d'isoler la Russie et de se sevrer, tant bien que mal, de ses énergies fossiles, la Serbie maintient une relation étroite avec Moscou au moyen d'un accord sur le gaz russe.
Belgrade est candidate à l'adhésion à l'Union européenne (UE) depuis dix ans, tout en entretenant des liens étroits avec le Kremlin. Si la Serbie a condamné à l'ONU l'invasion de l'Ukraine par la Russie, elle refuse toutefois de s'aligner sur les sanctions adoptées contre Moscou.
Le pays des Balkans de sept millions d'habitants a obtenu un accord "très favorable" pour la fourniture de gaz russe pendant trois ans, a annoncé le président serbe Aleksandar Vucic après un échange téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine dimanche.
Le Kremlin s'est contenté de dire que Moscou "continuera à fournir du gaz naturel à la Serbie sans interruption" mais le chef de l'État serbe a assuré qu'il s'agissait "de loin, du meilleur deal en Europe".
"Nous aurons un hiver sûr en matière d'approvisionnement en gaz", a-t-il soutenu, prédisant que le montant de la facture sera alors entre 10 et 12 fois inférieur qu'ailleurs en Europe.
Les pays européens se sont entendus avec peine cette semaine pour bannir une grande partie des importations de pétrole russe afin de tarir le financement de la guerre.
Le bloc veut aussi réduire sa dépendance au gaz. Moscou a coupé les tuyaux de plusieurs pays européens mais la perspective d'un embargo total sur cette source énergétique semble plus lointaine.
>> À lire – En cas d'arrêt des exportations de gaz russe, "Moscou a plus à perdre que l'Europe"
"Arrangements connexes ou concessions politiques"
Bruxelles a condamné l'accord gazier avec Moscou, déclarant attendre de la Serbie qu'elle ne "ne renforce pas davantage ses liens avec la Russie".
"Les pays candidats, y compris la Serbie, doivent progressivement aligner leurs politiques envers des pays tiers sur les politiques et positions de l'UE, y compris par des mesures restrictives", a déclaré le porte-parole de la Commission Peter Stano.
Officiellement, Belgrade affiche l'objectif européen comme une priorité mais évite toute mesure hostile à la Russie. Les médias pro-gouvernementaux répètent des messages épousant les considérations stratégiques du Kremlin.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en début de semaine prochaine à Belgrade selon la diplomatie russe. Il a déclaré récemment à des journalistes serbes que la Russie était "certaine" que leur pays "continuera à faire des choix intelligents".
Des responsables serbes accusent l'Occident de faire pression sur Belgrade afin que le pays se joigne aux sanctions. Certains évoquent même le renoncement à la candidature à l'UE.
"C'est comme s'ils avaient passé la dernière décennie à préparer la société non pas à une accession à l'UE, mais à une alliance avec Moscou", estime Srdjan Cvijic, du groupe BiEPAG (Balkans in Europe Policy Advisory Group), interrogé par l'AFP.
Les détails de cet accord n'ont pas été révélés. Mais "il y a toujours une 'clause fraternelle' inhérente aux prix favorables, qui ne figure pas au contrat mais qui entraîne des arrangements connexes ou des concessions politiques", juge Goran Vasic, spécialiste des énergies à l'Université de Novi Sad.
Monopole
Les autorités serbes démentent que la fourniture de gaz à prix d'ami puisse être considérée comme une "récompense".
"Tous ceux qui nous accusent de ne pas imposer des sanctions à la Russie pour un accord sur le gaz devraient avoir honte", a réagi la Première ministre, Ana Brnabic. "Si l'on n'impose pas de sanctions contre la Russie, c'est par principe".
Belgrade sait gré à la Russie de refuser de reconnaître l'indépendance du Kosovo, son ex-province, et met en avant ses liens historiques et culturels avec le "grand frère" russe.
Mais la Serbie n'a guère de marge de manœuvre : le précédent contrat de livraison de gaz russe – à des tarifs également préférentiels – venait à expiration, sans solution viable pour Belgrade dans un avenir proche.
Au cours des dernières décennies, la Serbie a graduellement octroyé à Moscou un quasi monopole sur son secteur énergétique en construisant des gazoducs destinés uniquement au gaz russe.
En 2008, l'année de la déclaration d'indépendance du Kosovo, elle a vendu une majorité des parts de NIS, sa compagnie gazière et pétrolière, au géant russe Gazprom, décision largement perçue comme le prix payé pour le veto opposé par Moscou à l'ONU à l'ancienne province serbe.
"Il est évident que pendant tout ce temps, on eu un lobby bien organisé qui a défendu le monopole, et qui continue de le faire", ajoute Goran Vasic.
Avec AFP
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La chronique de l’éco
Face à la menace de pénurie de gaz russe, l'Europe reconstitue ses réserves
Le fil du 21 mai
Guerre en Ukraine : après l’électricité, la Russie coupe le gaz vers la Finlande
La chronique de l’éco
L'UE dévoile un plan pour mettre fin à sa dépendance aux hydrocarbures russes
L'Humanité
VIDÉO. Ehpad. Vent de colère chez les salariés du groupe Orpéa
ReportageLes salariés d'une trentaine d'établissements Orpea ont lancé des mouvements de grève ce vendredi 3 juin, pour protester contre la décision du groupe d’Ehpad de ne pas verser de prime d’intéressement cette année. Reportage aux côtés des grévistes à Osny, dans le Val-d’Oise.
Ils en ont ras-le-bol. Rassemblés devant l’Ehpad Orpea d’Osny (95), les salariés, en grande partie des femmes, s’indignent du non-versement de la prime d’intéressement cette année. « Cette prime, c’est la seule carotte qui nous donnait encore la motivation d’aller au travail », déplore Lyse Maurand, aide médico-psychologique rémunérée 1 800 euros bruts après 13 années d’ancienneté à l’Ehpad d’Osny.
Climat de tensions
Au sein de cet Ehpad et à l’image de nombres d’établissements similaires en France, les conditions de travail sont difficiles. « On est en souffrance », alerte Lyse, avançant pour preuve « 30 démissions en l’espace de 2 ans et demi ». Dans ce climat de tensions et de conditions de travail dégradées, le non-versement de la prime d’intéressement -d’une valeur d’environ 700 euros d’après la CGT- ravive la colère de salariés déjà usés.
Le fonctionnement des Ehpad
Sa collègue Solen Hatron, auxiliaire de vie chez Orpea depuis 2010, se partage au quotidien la charge de 32 chambres avec 3 autres salariées. « La plupart du temps, en réalité, nous ne sommes que 3 », regrette la jeune femme, contrainte de devoir « bâcler » des tâches qui lui tiennent pourtant à coeur, soucieuse du bien-être des résidents dont elle s'occupe. « Tout est chronométré, c’est la course perpétuelle, mais les patients ont besoin de notre présence, d’échanger avec nous », souligne Solen, alors que des scandales sur le fonctionnement des Ehpad émergent régulièrement.
La direction d'Orpea, dans la tourmente depuis la sortie en janvier du livre-enquête Les Fossoyeurs de Victor Castanet, a précisé auprès de l'AFP que ses résultats financiers « ne permettaient malheureusement pas de verser un intéressement cette année ».
Un patrimoine de 7,4 milliards d'euros
Un argument difficile à avaler pour les salariés, alors que le groupe devenait « la première foncière européenne de santé, avec un patrimoine de 7,4 milliards d'euros »en 2021, d'après les déclarations de son directeur Yves Le Masne dans un communiqué, et alors que ce dernier, désormais limogé, a grassement perçu un salaire de plus d'un million d'euros par an.
« Avec 3 enfants, un loyer à 1 000 euros et 1 800 euros brut, comment on fait, nous ? » interpelle l’aide médico-psychologique Lyse, encore plus fragilisée par la hausse du prix des carburants et de l'inflation. « Cette prime d’intéressement représentait pour certains des vacances pour leurs enfants, pour d'autres des factures à payer » relève Fabienne Galataud, auxilliaire de vie, qui confesse « ne plus en pouvoir ». Cette décision de l’entreprise, elle la perçoit à l’image du reste: « On est vraiment traités comme des moins que rien ».
France24 - World
Mapped: Expats kick off French legislative elections with online voting
Issued on: 27/05/2022 - 16:29
Tracy MCNICOLL
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Most voters will head to the polls for France's legislative elections on June 12 and 19. But for French residents abroad – who have had representatives of their own in the lower-house National Assembly since 2012 – the vote kicks off online on Friday. French expatriates, who are the only members of the electorate allowed vote via the internet to choose their legislators, will cast ballots in 11 voting districts, from the tiny to the vast.
Ahead of France's presidential election in April, some 1.4 million of the 48.7 million citizens registered to vote had signed up from abroad.
Now set to vote in the country's legislative elections, French expatriates have been sending their own lawmakers to the National Assembly since 2012 to advocate on their behalf on taxation and pension issues; educational and language resources overseas; and consular issues, often those relating to multinational families.
The overseas voting districts range from minuscule District 6 (Liechtenstein and Switzerland) to mammoth District 11, which spans Eastern Europe, Asia and Oceania and represents French nationals based in 49 different countries stretching from Belarus to Tonga.
But the constituency with the most registered voters – more than 230,000 – is District 1, which represents French expats across Canada and the United States.
French voters abroad have four ways to cast their ballots: in person, by proxy, via internet and by mail. The online option returns this year after being suspended for the last legislative elections in 2017 over cyberattack fears in the wake of Donald Trump's election in the United States.
Internet voting for the French legislative first round begins on Friday and runs through June 1. Registered voters who prefer to cast their ballots the old-fashioned way can do so in person at embassies and consulates on June 4 (for voters in the Americas) and June 5 (for voters in other districts abroad).
>> Explainer: How do France's legislative elections work?
Candidates from President Emmanuel Macron's La République en Marche (Republic on the move) party and its ally Le Mouvement démocrate (MoDem) party won 10 of the 11 seats representing French residents abroad in 2017. The only exception was District 8 (Italy, Malta, San Marino, the Holy See, Cyprus, Greece, Turkey, Israel) won by a lawmaker from the centre-right Union of Democrats and Independents (UDI), allied with the conservative Les Républicains party.
French legislative elections © FRANCE 24
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections
Macron's new cabinet races to tackle cost of living crisis ahead of legislative elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Explainer: How do France's legislative elections work?
L'Humanité
Refusons l’inhumain ! Osons l’hospitalité !
CritiqueL’ouvrage collectif, Refusons l’inhumain ! Les écrivains aux côtés des migrants, dirigé par Patrick Chamoiseau et Mélani Le Bris, sera présenté ce week-end au festival Etonnants Voyageurs.
Malou Lebellour-ChatelierL’hospitalité oui, mais pas la même pour tout le monde. Face au conflit en Ukraine, les politiques migratoires des pays européens se sont en réalité révélées discriminatoires. L’Europe, qui avait par le passé accueilli certains réfugiés de guerre, n’avait jamais déployé autant de moyens que pour les exilés ukrainiens, trouvant en un temps record ressources et logement pour les accueillir.
C’est contre cette hospitalité sélective que s’élèvent les vingt-trois voix du collectif « Les écrivains aux côtés des migrants ». Après un premier livre, Osons la fraternité ! paru en 2018, Patrick Chamoiseau et Mélani Le Bris dirigent un nouvel ouvrage Refusons l’inhumain !.
Sous formes de poèmes, de tribunes ou de témoignages, écrivains et philosophes nous invitent à reconnaître avec dignité le visage que le migrant donne à voir, celui de l'humaine condition. Ils nous rappellent que « Je est un autre » et que la guerre, aussi bien que les conséquences du réchauffement climatique, pourraient bien faire de nous les prochains demandeurs d’asiles.
Geste littéraire, geste solidaire
Venus de tous les horizons, du Brésil au Cameroun, en passant par la Bosnie, ils ne constatent pas seulement l’inhumanité humaine, mais nous incitent à inventer de nouvelles formes de solidarité, à oser l’hospitalité pour tous, à ré-enchanter le monde.
Par sa forme même, collective et polyphonique, l’œuvre nous amène à imaginer un langage grâce auquel tout le monde pourrait se faire entendre. « Tous ensemble, nous sommes bien plus grands que nous. C’est ce « plus grand » qu’il nous faut devenir. Qu’il nous faut invoquer. »
L’ouvrage, geste littéraire de soutien aux migrants, est également un geste de solidarité concrète, puisque la totalité des droits d’auteurs seront reversés au Gisti, groupe d’information et de soutien aux immigrés.
Littérature de l’autre, l’ouvrage est soutenu par le festival Etonnants Voyageurs qui, depuis 1990, est ouvert aux vents du monde et s’attache à faire émerger ce qui nous lie. Ce dernier se tient du 4 au 6 juin à Saint-Malo. Refusons l’inhumain ! sera quant à lui présenté le Samedi, en présence des auteurs.
Refusons l’inhumain, ouvrage collectif, Philippe Rey, 240 p. 19 euros
France24 - World
African Union head Sall 'reassured' after talks with Putin on food shortages
Issued on: 03/06/2022 - 19:12
NEWS WIRES
African Union head Macky Sall said on Friday he was "reassured" after talks in Russia with President Vladimir Putin on food shortages caused by Moscow's military campaign in Ukraine.
Putin hosted the Senegalese president, who chairs the African Union, at his Black Sea residence in Sochi on the 100th day of Moscow's offensive in Ukraine. Global food shortages and grain supplies stuck in Ukrainian ports were high on the agenda.
"I found Vladimir Putin committed and aware that the crisis and sanctions create serious problems for weak economies, such as African economies," Sall told journalists, adding that he was leaving Russia "very reassured and very happy with our exchanges".
Ahead of the talks, which lasted three hours, Sall asked Putin to "become aware that our countries, even if they are far from the theatre (of action), are victims on an economic level" of the conflict.
He said it was important to work together so that "everything that concerns food, grain, fertiliser is actually outside" Western sanctions imposed on Moscow after Putin sent troops to Ukraine on February 24.
In his remarks in front of reporters before the talks, Putin did not mention grain supplies but said Russia was "always on Africa's side" and was now keen to ramp up cooperation.
"At the new stage of development, we place great importance on our relations with African countries, and I must say this has had a certain positive result," Putin added.
Putin did not make a statement following the talks.
Washington and Brussels have imposed unprecedented sanctions against Moscow, pushing Putin to seek new markets and strengthen ties with countries in Africa and Asia.
The Kremlin said the two leaders discussed expanding "political dialogue" between Russia and the African Union as well as economic and humanitarian cooperation.
'Exhaustive explanations'
Speaking to reporters earlier on Friday, Putin's spokesman said the Russian leader would explain to Sall "the real state of affairs" concerning grain supplies stuck in Ukrainian ports.
"No-one is blocking these ports, at least not from the Russian side," Kremlin spokesman Dmitry Peskov said.
Putin has said Moscow is ready to look for ways to ship grain stuck at Ukrainian ports but has demanded the West lift sanctions.
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov is expected in Turkey next Wednesday for talks on creating a "security corridor" to unblock grain exports from Ukraine.
Moscow's military campaign in Ukraine and a barrage of international sanctions on Russia have disrupted supplies of fertiliser, wheat and other commodities from both countries, pushing up prices for food and fuel.
>> People & Profit: Global food crisis – Leaders urge action as Ukraine war strains supply chains
Cereal prices in Africa, the world's poorest continent, have surged because of the slump in exports from Ukraine, sharpening the impact of conflict and climate change and sparking fears of social unrest.
The UN has said Africa faces an "unprecedented" crisis caused by the conflict.
On Thursday, landlocked Chad in central Africa declared a "food emergency", urging the international community to help.
Ships loaded with grain remain blocked in Ukraine, which before February was a leading exporter of corn and wheat and alone accounted for 50 percent of world trade in sunflower seeds and oil.
Navigation in the Black Sea has also been hampered by mines placed by both Russian and Ukrainian forces.
In 2019, Putin hosted dozens of African leaders in Sochi in a bid to reassert Russia's influence on the continent.
Though never a colonial power in Africa, Moscow was a crucial player on the continent in the Soviet era, backing independence movements and training a generation of African leaders.
Russia's ties with Africa declined with the collapse of the Soviet Union in 1991 and in recent years China has emerged as a key foreign power on the continent.
(AFP)
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war in ukraine
As it happened: Zelensky vows victory on 100th day of Russian invasion
People & Profit
Global food crisis: Leaders urge action as Ukraine war strains supply chains
WAR IN UKRAINE
African Union chief, Senegal's Macky Sall, to hold talks with Putin in Moscow
BBC
Platinum Jubilee: Princess Charlotte conducts orchestra at Jubilee rehearsal
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Prince William was in Cardiff with the Duchess of Cambridge and two of their children, Prince George and Princess Charlotte - ahead of the Party at the Palace event on Saturday evening.
Princess Charlotte was seen laughing and smiling as she conducted an orchestra playing an instrumental version of the Disney hit, We Don't Talk About Bruno.
You can watch the Party at the Palace on BBC One from 1930BST, and on iPlayer here.
L'Humanité
Cœur brisé
ChroniqueAudrey VernonJe ne voulais pas écrire ce texte, ni même aborder ce sujet et le voilà encore dans l’actualité. Le fils d’un chef étoilé a été tué par un chauffard, un délinquant multirécidiviste. Un enfant a été enlevé à sa famille par une voiture volée. Les détails sont atroces. Un jeune homme a tué un autre jeune homme. Ils étaient nés la même année. Un drame des inégalités. Un jeune homme bien a été tué par un délinquant. Un jeune homme favorisé a été assassiné par un jeune homme défavorisé. Un espoir a été tué par une racaille, disent certains.
Je ne regarde pas, je ne m’y intéresse pas. Trop douloureux. J’aimerais que quelqu’un d’autre écrive un texte, parle de ça : pourquoi notre société fait-elle en sorte qu’une connerie (certes grave) en arrive à tuer une autre personne grâce à des objets que nous avons fabriqués et qui n’existaient pas il y a soixante-dix ans. Un moment d’inattention, un problème matériel, une minute d’énervement conduisent à des meurtres. On ne parle jamais de ceux qui ont tué car on leur a mis une arme entre les mains en leur disant « amuse-toi bien », et dont la vie est détruite elle aussi.
Je repense à Günther Anders et au fameux décalage entre notre puissance technique et nos capacités d’imagination. Imagination rendue impossible par la propagande, dans les films, les publicités autour des voitures surpuissantes. Ni enfants, ni cyclistes, ni piétons. Jamais d’embouteillages, de vieux au volant ou de smartphones en main à toute blinde.
J’aimerais que celui qui va écrire ce texte que je ne peux pas écrire puisse aussi parler de ce que la voiture fait sur l’âme, l’empathie, l’isolement dans l’habitacle, l’invulnérabilité, cela modifie probablement psychiquement l’être qui est au volant… Est-ce en mieux ? Soixante-dix ans après sa diffusion en masse, où sont les études sur l’humanité créée par la voiture ?
80 % de l’espace public, les sols bétonnés, l’air aspiré… Impossibilité pour les enfants de courir dans les rues, stress permanent d’être frôlé par ces monstres d’acier.
Ce ne sont pas des accidents, ce sont des meurtres prémédités : urbanistes, ingénieurs, publicitaires, pouvoirs publics sont complices. Si nous avions le choix comme pour l’ascenseur ou l’avion de refuser de les prendre, si elles étaient dans un espace dédié avec des personnes consentantes, mais personne ne peut refuser de partager le monde avec des voitures.
Je repense à certaines autres brèves qui m’ont brisé le cœur. Sixtine renversée par un poids lourd sur un passage piéton en allant à l’école, un homme écrasé par un bus touristique à la suite d’une altercation, 4 adolescents morts dans le Jura… Solal et ses 4 amis noyés dans un lac dans lequel leur voiture est tombée parce que nous avons bâti un monde dans lequel nos enfants doivent monter dans une voiture pour aller s’amuser.
Reconnaissance à celui ou celle qui signera le texte qui scellera définitivement la mort de la bagnole.
Carte blanche à Audrey Vernon France24 - World
Real Madrid star Karim Benzema drops appeal over 'sex tape' blackmail sentence
Issued on: 04/06/2022 - 11:42
NEWS WIRES
Real Madrid forward Karim Benzema has dropped an appeal against a one-year suspended sentence for complicity in a bid to blackmail former France teammate Mathieu Valbuena with a sex tape, his lawyer said Saturday.
Benzema was sentenced in November 2021 and fined 75,000 euros ($82,000) over the 2015 extortion attempt that shocked French football and saw him exiled from the French national team for five-and-a-half years. The Real Madrid star has finally dropped his appeal, his lawyer Hugues Vigier told AFP, confirming a report on the Actu78 website.
The Versailles court of appeal will notify the parties of the withdrawal order on Tuesday. Vigier previously told French sports daily L'Equipe Benzema did so because he was "exhausted" by the process. "This withdrawal endorses a ruling of condemnation and apparently of guilt. It is a judicial truth. But it is not reality," he said. Scrapping the appeal makes definitive the November ruling against him.
Benzema was one of five people tried over the ultimately unsuccessful attempt to blackmail Valbuena with a sexually explicit video stolen from his phone. He was not accused of being behind the extortion attempt but rather of conspiring with the suspected blackmailers by putting pressure on Valbuena to pay them off.
The 34-year-old footballer had been set to appeal on June 30-July 1 at the court in Versailles, outside Paris. His former lawyer, Antoine Vey, had said Benzema would explain himself in person at the appeal trial. In its November judgment, the Versailles criminal court ruled that Benzema had "implicated himself personally, through subterfuge and lies, to convince his teammate to submit to the blackmail". It added he had shown "no kindness towards Valbuena", as he had claimed, but "just the opposite" and had even appeared to take pleasure in his fellow player's plight.
The affair rocked the French national team and led to the Madrid star being cast out of the side for five-and-a-half years before making a surprise return to "Les Bleus" in 2021 in time for the European championship. Benzema, who has always maintained his innocence, has on several occasions expressed his desire to turn the page on the affair as soon as possible.
News of the star striker's announcement that he was dropping his appeal came just hours after he scored a brilliant opening goal in France's UEFA Nations League clash against Denmark in Paris. The Danes, however, recovered to win 2-1 after substitute Andreas Cornelius scored twice. Benzema is a favourite for the Ballon d'Or after helping Madrid beat Liverpool 1-0 in the Champions League final in Paris last weekend.
(AFP)
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French prosecutors seek suspended sentence for Benzema in Valbuena sex tape trial
'I want a trophy' with France, says Benzema after long exile from international football
French footballer Benzema gets one-year suspended jail term in 'sex tape' trial
France24 - World
UEFA apologises to fans over Champions League final chaos in France
Issued on: 03/06/2022 - 22:04
NEWS WIRES
UEFA apologised to spectators for the first time on Friday for their "frightening and distressing" experience ahead of the Champions League final, saying no football fan should go through such mayhem.
Thousands of supporters were unable to access European club football's showpiece match despite having genuine tickets, in chaotic scenes that saw the French police use tear gas at close range even against children.
"UEFA wishes to sincerely apologise to all spectators who had to experience or witness frightening and distressing events in the build-up to the UEFA Champions League final at the Stade de France on May 28, 2022 in Paris, on a night which should have been a celebration of European club football.
"No football fan should be put in that situation, and it must not happen again," European football's governing body said in a statement.
UEFA wishes to sincerely apologise to all spectators who had to experience or witness frightening and distressing events in the build-up to the UEFA Champions League final last week.An independent review will seek to establish a full picture of what occurred.Full details: ⬇️
June 3, 2022Spanish giants Real Madrid beat England's Liverpool 1-0, but the match was completely overshadowed by the chaos outside the stadium.
Before the game, thousands of Liverpool fans with tickets had to wait for hours to enter the ground, with police using tear gas and pepper spray on the crowds.
Some Liverpool supporters said they feared being crushed after small openings were used to filter the queues.
Many fans from both sides also reported being assaulted and robbed outside the stadium after the match.
Anger and uproar
The chaos sparked anger in Britain, political uproar in France a fortnight ahead of legislative elections, and raised questions about the French capital's capability to host the Olympics in 2024.
UEFA has commissioned an independent review led by Portugal's former government minister Tiago Brandao Rodrigues and aimed at finding the responsibilities and shortcomings of those involved in organising the final.
"UEFA wishes -- and needs -- to understand what happened during the course of the day of the final, and determine lessons learnt to ensure there is no repeat of the actions and events of that day," it said in a statement.
"The review will seek to establish a full picture and timeline of what occurred during the day, both within the stadium and the surrounding areas, including examining spectator flows to the stadium via the various access points," it said as it published the terms of reference.
The review will go through the security, ticketing and planning for the final and will also look at fan meeting points.
It will engage with UEFA, fan groups, Liverpool and Real Madrid, the French Football Federation (FFF), the police, the stadium operator and other public authorities.
"Further information on how relevant parties can submit their testimonies (via a dedicated email address or an online questionnaire) will be communicated shortly," UEFA said.
'Putting the pressure on'
The review will start immediately and be completed in the "shortest possible time-frame" and then set out its findings, conclusions and recommendations.
Once completed, it will be published on UEFA's website.
France's Interior Minister Gerald Darmanin has faced accusations of lying after he blamed the chaos on massive ticket fraud, and has since admitted that the organisation around the final could "clearly" have been better.
The Champions League final kicked off 36 minutes late due to the problems outside.
The review is so far "the only investigation linked to the fans", Football Supporters Europe executive director Ronan Evain told AFP.
If UEFA's communications "were not ideal on Saturday... the main thing is that it is there, and putting the pressure on" Darmanin, the FFF and the Paris police, "so they recognise that the supporters were victims of what happened", Evain added.
(AFP)
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Champions League final 'could have been better organised', French interior minister tells Senate
CHAMPIONS LEAGUE
Liverpool demands apology from French sports minister for Champions League chaos
Champions League
French minister blames 'ticket fraud’ for stadium violence in Champions League final
France24 - World
As it happened: Zelensky vows victory on 100th day of Russian invasion
Issued on: 03/06/2022 - 06:51Modified: 03/06/2022 - 22:47
FRANCE 24
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Ukrainian president Volodymyr Zelensky, on the 100th day since Russia's February 24 invasion, said his country will emerge victorious, as Russian troops pounded the Donbas region. Paris confirmed the death of a French national fighting as a volunteer in Ukraine. And at a meeting in Moscow on Friday, African Union chair Macky Sall told Russian leader Vladimir Putin that Africans are "victims" of the conflict in Ukraine. Read our liveblog below to see how all the day's events unfolded. All times are Paris time (GMT+2).
9:59pm: Putin blames West for food, energy crises
Russian President Vladimir Putin on Friday blamed the West for emerging global food and energy crises and repeated his government’s offers of safe passage for ships exporting grain from Ukraine if mines are removed from the waters.
“Of course, we are now seeing attempts to shift the responsibility for what is happening on the world food market, the emerging problems in this market, onto Russia,” he told Russian TV. “I must say that this is an attempt, as our people say, to shift these problems from a sick to a healthy head.”
As reported by the state-run Tass news agency, Putin also said Western sanctions against Russia would only worsen world markets – reducing the harvest and driving up prices.
He said inflation stemmed from the unprecedented dollar “printing press” during the coronavirus pandemic and blamed short-sighted European policies for under-investment in alternatives to traditional energy supplies and price increases.
The Kremlin leader said Russia wasn’t blocking grain shipments from Ukraine and that the West is using Russia as a scapegoat for its problems.
6:26pm: Two Reuters reporters wounded, driver killed
Two journalists working for the international news agency Reuters were lightly wounded and their driver killed on Friday in eastern Ukraine, a company spokesperson said.
"Two Reuters journalists sustained minor injuries when they came under fire while en route to Severodonetsk," a statement from the agency said.
"They were travelling in a vehicle provided by the Russian-backed separatists and driven by an individual assigned by the separatists. The driver of the vehicle was killed."
5:21pm: France confirms volunteer fighter killed in combat in Ukraine
A French volunteer fighter in Ukraine has been killed in combat, Paris confirmed on Friday following reports that the man died in artillery fire in the Kharkiv region.
"We are aware of the sad news that a French citizen has been fatally wounded during combat in Ukraine," a spokesperson for France's foreign ministry said. "We remind everyone that the whole of Ukraine is a war zone. In this regard, travel to Ukraine is formally advised against, for whatever reason."
3:14pm: EU formally bans most Russian oil, applies sanctions on Putin's alleged girlfriend
The European Union formally adopted a ban agreed by the bloc's leaders on Monday on most Russian oil imports on Friday, hitting Moscow with its toughest sanctions over the war on Ukraine after weeks of wrangling with Hungary.
The sanctions – the sixth wave imposed by the 27-nation EU since the Kremlin launched the invasion in February – include cutting Russia's biggest bank Sberbank from the global SWIFT messaging system, the text published in the bloc's official journal said.
President Vladimir Putin's alleged girlfriend, former gymnast Alina Kabaeva, was also added to an assets freeze and visa ban blacklist, along with Russian army personnel suspected of war crimes in the Ukrainian town of Bucha.
2:35pm: AU head tells Putin that Africans are 'victims' of Ukraine conflict
African Union head Macky Sall on Friday urged Russian President Vladimir Putin to take into account the suffering in African countries from food shortages caused by Moscow's military campaign in Ukraine.
Putin hosted Senegal's president, who chairs the African Union, at his Black Sea residence in Sochi on the 100th day of Moscow's offensive in Ukraine, with global food shortages and grain supplies stuck in Ukrainian ports high on the agenda.
Sall asked Putin to "become aware that our countries, even if they are far from the theatre (of action), are victims on an economic level" of the conflict. He said it was important to work together so that "everything that concerns food, grain, fertiliser is actually outside" of Western sanctions imposed on Moscow after Putin sent troops to Ukraine on February 24.
Sall also said that due to Western sanctions "we no longer have access to grain from Russia and especially fertiliser" that is crucial for Africa's "already deficient" agriculture. "That really creates serious threats to the food security of the continent," Sall added.
12:57pm: Ukraine signs deal with US's Westinghouse to end Russian nuclear fuel needs
Ukraine has signed a deal for the US nuclear power company Westinghouse to supply fuel to all of its atomic power stations in an effort to end the country's reliance on Russian supplies, Ukraine's state nuclear company said on Friday.
The agreement also increases the number of new nuclear units Westinghouse will build to nine from an earlier five, and the company will establish an engineering centre in the country.
Ukraine has four working nuclear power stations, the largest of which, in Zaporizhzhia, fell under Russian control days after the Russian invasion began in February but is still operated by Ukrainian technicians.
12:50pm: Lukashenko would allow Ukrainian grain to transit Belarus in exchange for access to Baltic ports
Minsk is ready to allow the transit of Ukraine's grain to Baltic sea ports via Belarus if it is allowed to ship Belarusian goods from these ports, the Belta news agency quoted Belarus leader Alexander Lukashenko as saying on Friday.
The topic was discussed in a phone call between Lukashenko and UN Secretary-General Antonio Guterres on Friday, Belta added.
12:12pm: Russia summons heads of US media outlets, warns of 'stringent measures'
Russia's Foreign Ministry said it was summoning the heads of US media outlets in Moscow to a meeting next Monday to notify them of tough measures in response to US restrictions against Russian media.
"If the work of the Russian media – operators and journalists – is not normalised in the United States, the most stringent measures will inevitably follow," ministry spokeswoman Maria Zakharova said on Friday.
"To this end, on Monday, June 6, the heads of the Moscow offices of all American media will be invited to the press centre of the Russian Foreign Ministry to explain to them the consequences of their government's hostile line in the media sphere," she added. "We look forward to it."
12:06pm: Putin, not West, responsible for hunger in Africa, says German foreign ministry spokesperson
Germany strongly condemns Russian President Vladimir Putin's attempt to create a narrative that the West is responsible for causing famine in Africa, said a Foreign Ministry spokesperson.
"We have to stress that the fact that there is a risk of famine in parts of the world, that some countries are being cut off from grain exports, is a consequence of the Russian war of aggression and not of western sanctions," added the spokesperson at a regular government news conference on Friday.
10:40am: Ukraine's ambassador says Turkey among those buying grain stolen by Russia
Kyiv's ambassador to Ankara said on Friday Turkey is among the countries that is buying grain that Russia stole from Ukraine.
Ambassador Vasyl Bodnar also told reporters he has sought help from Turkish authorities and Interpol investigating who is involved in the shipments of grains transiting Turkish waters.
10:36am: Ukraine says Russia trying to move war into 'protracted phase'
Ukraine's defence minister on Friday said he believed the Kremlin was trying to move the war into a "protracted phase" by building layered defences in occupied regions in the south of the country.
"The Kremlin is trying to move the war into a protracted phase," Reznikov told the GLOBSEC 2022 Bratislava Forum by video link.
"Instead of advancing, the Russian armies are constructing layered defences" in southern occupied regions, primarily Kherson, he said.
10am: Ukraine investigates deportation of children to Russia as possible genocide
Prosecutors investigating war crimes cases in Ukraine are examining allegations of the forcible deportation of children to Russia since the invasion as they seek to build a genocide indictment, the country’s top prosecutor said in an interview.
International humanitarian law classifies the forced mass deportation of people during a conflict as a war crime.
"Forcibly transfering children" in particular qualifies as genocide, the most serious of war crimes, under the 1948 Genocide Convention that outlawed the intent to destroy - in whole or in part - a national, ethnic, racial or religious group.
Prosecutor General Iryna Venediktova, who is overseeing multiple war crimes inquiries in Ukraine, said "we have more than 20 cases about forcible transfer of people" to Russia from various regions across the eastern European country since the invasion began on February 24.
9:47am: Ukrainians had 'great success' in Kyiv region
The UK ministry of defence said earlier that intelligence shows Russia has failed in its objectives. However, "it's a bit funny for the British to present this as military intelligence because this is really the opinion that's presenting in all the media and which is the very widely shared opinion on the ground in Ukraine", FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv. "The Ukrainian forces had great success in pushing the Russians back from Kyiv region in the north of Ukraine and also to some degree from the Kharkiv region."
9:15am: Ukraine has no plans to attack Russia with US missiles, presidential advisor says
Ukraine does not plan to use multiple-launch rocket systems it receives from the United States to attack facilities in Russia, a Ukrainian presidential advisor said on Friday.
"Ukraine is waging a defensive war and does not plan to use the MLRS to attack facilities in Russia," Mykhailo Podolyak said in a Twitter post. "Our partners know where their weapons are used."
7:55am: UK says on 100th day of Ukraine invasion Russia misses objectives
Britain's defence ministry said that on the 100th day of Russia's invasion of Ukraine that Moscow failed to achieve its initial objectives to seize Kyiv and Ukrainian centres of government but was achieving tactical success in the Donbas.
"Measured against Russia's original plan, none of the strategic objectives have been achieved," Britain's Ministry of Defence said in a Twitter update, but it said it was achieving tactical success in the eastern region of the Donbas and was controlling more than 90% of Luhansk Oblast.
Russia is close to capturing all of Luhansk, one of two Ukrainian regions that make up the swathe of land known as the Donbas.
06:12am: War enters 100th day with Russia controlling ‘fifth of Ukraine’
Ukraine marked 100 days since Moscow’s invasion on Friday with Russian forces hammering the Donbas in their push to capture the country’s east.
The somber milestone came less than 24 hours after Kyiv announced Moscow was now in control of 20 percent of Ukrainian territory, including Crimea and parts of the Donbas seized in 2014.
After being repelled from around the capital, President Vladimir Putin’s troops have set their sights on capturing eastern Ukraine, prompting dire warnings the war could drag on.
Following White House talks with US President Joe Biden, NATO chief Jens Stoltenberg warned Thursday that Ukraine’s allies needed to brace for a gruelling “war of attrition”.
“We just have to be prepared for the long haul,” Stoltenberg said, while reiterating that NATO does not want direct confrontation with Russia.
While the advance has been much slower than Moscow expected, Russian forces have expanded control beyond the 43,000 square kilometres (16,600 square miles).
“Today, about 20 percent of our territory is under the control of the occupiers,” Ukrainian President Volodymyr Zelensky said in an address to Luxembourg lawmakers.
Since Russia’s February 24 invasion, thousands of people have been killed and millions forced to flee, with Ukraine’s east now bearing the brunt of Russia’s assault, which Zelensky said was killing up to 100 Ukrainian soldiers every day.
Street battles were raging in the industrial hub of Severodonetsk in Lugansk, part of the Donbas.
Russia already controls about 80 percent of the strategic city but its defenders are putting up stiff resistance, with Lugansk regional governor Sergiy Gaiday vowing Ukrainian forces will fight “until the end”.
Severodonetsk’s Azot factory, one of Europe’s biggest chemical plants, was targeted by Russian soldiers who fired on one of its administrative buildings and a warehouse where methanol was stored.
Ukrainian troops were still holding an industrial zone, Gaiday said, a situation reminiscent of Mariupol, where a huge steel works was the southeastern port city’s last holdout until Ukrainian troops finally surrendered in late May.
In the city of Sloviansk, about 80 kilometres (50 miles) from Severodonetsk, residents said there were constant bombardments by Russian troops.
“It’s very difficult here,” said paramedic Ekaterina Perednenko, 24, who only returned to the city five days ago but realises that she will have to leave again.
“Shooting is everywhere, it’s scary. No water, electricity or gas,” she said.
In the southern city of Mykolaiv, Russian shelling killed at least one person and injured several others, Ukrainian military officials said late Thursday.
5:11am: Russian Pacific fleet begins week-long exercises
Russia’s Pacific Fleet launched a week-long series of exercises with more than 40 ships and up to 20 aircraft taking part, Russian news agencies quoted the defence ministry as saying.
The ministry statement said the exercises, taking place from June 3-10, would involve, among other matters, “groups of ships together with naval aviation taking part in search operations for (enemy) submarines”.
The exercises were taking place amid Russia’s three-month-old incursion into Ukraine, described by Moscow as a “special military operation”. Ukraine lies thousands of kilometres to the west of where the exercises are occurring in the Pacific.
3:36am: Russia seeks to portray return to normalcy in war-scarred Mariupol
Some children are returning to school in Mariupol after Russian troops captured the Ukrainian port city in a bloody, weeks-long siege. Trucks pass through the streets playing videos from Russian state television as the occupying forces seek to portray a return to normalcy. But signs of death and devastation are everywhere, including in backyard grave sites and massive new cemeteries on the city’s outskirts. A census of those killed in the battle for Mariupol has yet to even begin.
FRANCE 24’s Jennie Shin reports with our colleagues at France 2:
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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WAR IN UKRAINE
African Union chief, Senegal's Macky Sall, to hold talks with Putin in Moscow
As it happened
West must brace for ‘long haul’ in Ukraine, says NATO chief
ON THE GROUND
War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions
France24 - Monde
Reportage : en Russie, les sanctions provoquent des pénuries de médicaments
Publié le : 03/06/2022 - 11:43
Elena VOLOCHINE
Elena VOLOCHINE
Les sanctions prises à la suite de l'invasion en Ukraine se font ressentir en Russie dans le secteur de la santé. Pour se procurer certains médicaments, devenus introuvables dans les pharmacies, les habitants sont contraints de les commander en Turquie.
Trouver certains médicaments relève du casse-tête en Russie. En cause, les sanctions occidentales prises à l'encontre de Moscou après l'invasion de l'Ukraine. Au quotidien, des patients russes doivent trouver des solutions pour contourner les sanctions et poursuivre leur traitement. Un reportage d'Elena Volochine.
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INTERVIEW
Embargo de l’UE sur le pétrole russe : "Moscou va accélérer son virage vers l’Asie"
GUERRE EN UKRAINE
Reportage : dans l'est de l'Ukraine, une trentaine de combattants étrangers sur le front
LE FIL DU 2 JUIN
L'Occident doit se préparer à une "guerre d'usure" en Ukraine, selon le chef de l'Otan
France24 - Monde
Jubilé de la reine : testez vos connaissances sur Elizabeth II
Publié le : 03/06/2022 - 07:14
Faniry ANDRIAMIHAJA
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Le Royaume-Uni célèbre les 70 ans de règne de la reine Elizabeth II pendant quatre jours. À cette occasion, France 24 revient avec Philip Turle sur quelques-uns des nombreux mythes qui entourent la figure de la souveraine.
>> À voir aussi, notre diaporama : Coup d'envoi, en grande pompe, du jubilé de la reine Elizabeth II
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MARKETING ROYAL
Royaume-Uni : pour le jubilé de la reine, des millions d'euros dépensés en souvenirs royaux
70 ans de règne
Au Royaume-Uni, la reine Elizabeth II acclamée pour le début de son jubilé de platine
Le Débat de France 24
Jubilé de platine de la reine Elizabeth II : la fin d'une époque ?
Valeurs Actuelles
Val d’Oise : une soirée entre amis se termine par cinq coups de couteau
C’est une soirée qui a très mal fini. Dans la nuit du vendredi 3 au samedi 4 juin, un jeune homme originaire des Hauts-de-Seine a été poignardé à cinq reprises par l’un de ses amis, né en Seine-Saint-Denis, avec lequel il passait jusque-là la soirée. Selon Le Parisien, les deux amis se trouvaient sur le parking d’une entreprise située à Montmagny, dans le Val-d’Oise. Cette soirée était essentiellement consacrée à consommer de l’alcool, jusqu’à ce qu’une dispute éclate entre les deux amis.
Au plus fort des tensions, le jeune dyonisien quitte les lieux un court instant… avant de revenir armé d’un couteau. Sans coup férir, il plante à cinq reprises son arme dans le corps de son ami, avant de prendre la fuite en voiture et de l’abandonner sur place. Conscient, le jeune homme blessé parvient à appeler les secours. Il est notamment atteint à l’épaule, au coude et à l’aine. Transporté d’urgence à l’hôpital, son pronostic vital n’est pas engagé.
Une autre agression dans la soirée
Dépêché sur place, un officier de police judiciaire a rapidement pu établir que les deux jeunes hommes sont de proches amis. Le couteau a également été retrouvé dans un espace vert, à proximité du parking. En fuite, l’agresseur est toujours activement recherché. Une procédure judiciaire pour tentative d’homicide a été ouverte. Le Parisien note que ce n’est pas le seul fait divers qui a eu lieu dans la région vendredi soir. A Vauréal, un autre jeune homme de 20 ans a été agressé, également au couteau, par une bande de cinq individus alors qu’il venait de retirer de l’argent. Les auteurs sont en fuite.
Valeurs Actuelles
Une relique contenant le “Précieux Sang” du Christ volée à Fécamp
C’est la pièce maîtresse du « trésor » qui était conservé à l’abbatiale de Fécamp (Seine-Maritime). Le « Précieux Sang », une relique renfermant, selon la légende locale, quelques gouttes du sang du Christ, a été volée dans la nuit du mercredi 1er au jeudi 2 juin, rapporte La Croix. Dans un communiqué, l’évêque du Havre, Jean-Luc Brunin, a fait savoir que l’abbatiale de la Sainte-Trinité avait été cambriolée. La porte de la sacristie a été forcée et les deux fioles ainsi que de la vaisselle liturgique et d’autres objets du culte ont été dérobés.
Une célébration « de réparation » organisée
Les malfaiteurs savaient-ils ce qu’ils volaient ? Certains éléments évoquent en tout cas un délit soigneusement planifié. Selon les informations de Paris-Normandie, les accès à l’abbatiale ont été forcés dans le sens de la sortie. Une ou plusieurs personnes auraient donc pu se laisser volontairement enfermer avant la fermeture. Le coffre contenant les fioles n’était protégé par aucun système d’alarme.
« Ce vol advient à quelques jours de la fête où la relique est vénérée par la population fécampoise », déplore le communiqué de l’évêque. Une célébration « de réparation » se tiendra néanmoins mardi 14 juin « avec encore plus de ferveur », promet-il. Selon la légende, quelques gouttes du sang du Christ auraient été apportées sur la côte par une branche de figuier. C’est pour honorer ce miracle que l’abbatiale a été construite en 658.
Seine Maritime : les dernières actualités
France24 - Monde
Face à "l'école du futur", Jean-Luc Mélenchon promet de "mettre le paquet" sur l'éducation
Publié le : 03/06/2022 - 12:42
FRANCE 24
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Jean-Luc Mélenchon a promis vendredi de "mettre le paquet, quoi qu'il en coûte" dans le domaine de l'éducation s'il devenait Premier ministre. Le leader de la France Insoumise dénonce la généralisation de l'approche de "l'école du futur" défendue par Emmanuel Macron.
"C'est abominable, parce que ça veut dire morceler le système scolaire français en établissements autonomes et concurrents" : Jean-Luc Mélenchon n'a pas mâché ses mots, vendredi 3 juin, pour qualifier les annonces d'Emmanuel Macron sur "l'école du futur". En déplacement à Marseille la veille, le président de la République a précisé qu'il voulait généraliser "à partir de l'automne" ce dispositif expérimental.
"Ça ne s'appelle pas faire confiance au terrain, ça s'appelle démembrer l'Éducation nationale", a ajouté le chef de file de LFI sur franceinfo.
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
Selon Jean-Luc Mélenchon, dans une telle approche, "les programmes ne sont pas les mêmes d'un établissement à un autre", ni "les normes de recrutement", qui créeront "une prime au copinage". Résultat, "le peuple (...) aura la double peine : vous aurez un bac, mais on vous dira 'oui mais c'est un bac d'où, de quel lycée ?'", a-t-il assuré, faisant valoir qu'une part des programmes au collège est déjà elle aussi "à la discrétion de chaque collège".
L'ancien candidat à l'élection présidentielle a mis en avant les mesures qu"il appliquerait si la coalition de gauche Nupes emportait les législatives des 12 et 19 juin : "Nous rétablirons l'homogénéité de l'enseignement dans tout le pays, les diplômes auront la même valeur, nous supprimerons Parcoursup, les horaires aléatoires prévus dans le collège, nous recruterons les enseignants autant qu'il en faut jusqu'à ce que tout le monde soit bien encadré et bien éduqué".
"Je considère que la ressource numéro un de la France, ce sont ses enfants et leur intelligence, donc je mettrai le paquet – écoutez-moi bien – quoi qu'il en coûte", a-t-il soutenu, reprenant la formule d'Emmanuel Macron pendant la crise sanitaire.
Il a souligné préférer le concept "d'égalité des droits", avec "un droit égal à un enseignement de très haute qualité où qu'on soit", à celui "d'égalité des chances" qu'il rapproche du loto : "tous ceux qui jouent ont la même chance de gagner, mais il n'y en a qu'un qui gagne".
Avec AFP
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Emmanuel Macron en visite dans "une école du futur" à Marseille
En meeting, Jean-Luc Mélenchon galvanise la Nupes avec ses "chances de gagner" aux législatives
Politique
Élections législatives : l'accord à gauche, coup de maître de Jean-Luc Mélenchon ?
BBC
Platinum Jubilee: Eurovision runner-up Sam Ryder on the 'electric vibe' in London
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Eurovision runner-up Sam Ryder has said there is a "stirring of the soul" in London comparable to what he experienced at the European song contest, ahead of the star-studded Party at the Palace on Saturday evening.
The UK's entry to Eurovision is set to perform alongside the likes of Queen, Diana Ross and George Ezra to mark the Queen's 70 years on the throne.
You can watch the Party at the Palace on BBC One from 1930BST, and on iPlayer here.
Valeurs Actuelles
Val-de-Marne : un homme condamné à six ans de prison pour un braquage de six minutes
Une peine proportionnelle à la durée du délit. Ce jeudi 2 juin, un homme a été condamné par le tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne) à six ans de prison pour « des violences aggravées » au cours d’un braquage, rapporte Le Parisien. Deux jours auparavant, l’homme de 33 ans, seul et le visage masqué, avait attaqué la bijouterie Morel-L’Étoile–d’or située en plein centre-ville à Nogent-sur-Marne. Menaçant la vendeuse et le patron avec une arme de poing, il avait réussi à remplir les poches de son blouson en dépouillant les vitrines de leurs bijoux… en seulement « six minutes ». « Je suis un professionnel du braquage, si tu bouges je te tuerai et j’ai un complice dehors qui attend avec une Kalachnikov », a balancé le malfrat au bijoutier. Et ce dernier de confier, non sans autodérision : « En trente-cinq ans de carrière, c’est mon cinquième braquage ! Vivement la retraite ! »
90.000 euros de bijoux
Si le gérant de la bijouterie n’a connu que cinq attaques de la sorte au cours de sa carrière, il n’en demeure pas moins écoeuré. « Le deuxième en un peu plus de six mois. Cela fait beaucoup », confie-t-il, expliquant avoir décidé de « brader » son autre commerce situé en Seine-Saint-Denis, après un braquage en octobre 2021. « Ma vendeuse, traumatisée, a refusé de s’en occuper. On a préféré vendre. Du coup, elle nous a suivis à Nogent et là, encore un braquage… »
Si le suspect a été retrouvé rapidement par la police, c’est en raison de son propre comportement. En effet, alors que le commerçant s’est empressé de signaler le délit dès le départ de son agresseur, celui-ci est repéré par une patrouille de police circulant dans les environs et a tenté de fuir. Il est finalement interpellé avec son arme sur lui et une grosse partie des bijoux subtilisées, d’une valeur totale estimée à 90.000 euros. Mais il en « manque pour 15.000 euros », regrette le bijoutier, ajoutant que son employée reste totalement « traumatisée » après ces deux braquages successifs.
Val-de-Marne : les dernières actualités
BBC
Platinum Jubilee: New unseen footage shows Queen's affection for horses
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The Queen can be seen caring for the animals in videos to be to be shown as part of ITV's coverage of the Jubilee celebrations.
Filmed at the Royal Stud in Sandringham in April, she speaks affectionately to several horses and foals, alongside her breeding and racing adviser John Warren.
The Queen, a keen horseracing fan, will not attend the Epsom Derby this weekend and will instead watch it on TV from Windsor, Buckingham Palace said.
France24 - World
Brits to celebrate Queen’s Jubilee by spending millions on royal memorabilia
Issued on: 01/06/2022 - 17:45
Joanna YORK
Celebratory events to mark Queen Elizabeth II’s 70th year on the throne will kick off in the UK this week, and all indications are that the British public is keen to mark the occasion: Royal memorabilia – from the distinguished to the bizarre – has been flying off the shelves.
In London and up and down the UK, final preparations are being put in place for the parties, parades and concerts that will be held in honour of the queen’s Platinum Jubilee this weekend. While workers are looking forward to a shorter work week with national holidays declared for Thursday and Friday, Brits in general seem keen to launch themselves into the celebrations with gusto.
For many this means buying royal memorabilia. According to the Centre for Retail Research, people in the UK are expected to spend more than £281 million (more than $350 million) on souvenirs, memorabilia and gifts marking the Platinum Jubilee.
“They are selling like hotcakes,” says Pauline Maclaran, professor of marketing and consumer research at Royal Holloway and co-author of “Royal Fever: The British Monarchy in Consumer Culture”.
“You can't get stuff because people are buying so much.”
Queen, crown and corgis
Queen Elizabeth’s 70 years on the throne make her the longest-serving monarch in Britain’s history, and one that has forged a unique relationship with her subjects. A third of people in the UK claim to have either seen or met the queen in person. She is a reliable and familiar presence in the fabric of public life, rarely putting a foot wrong in her trademark bright outfits and a matching hat, always carrying a handbag.
Now 96 years old, the queen’s public appearances have been reduced in recent months due to ill health and “mobility issues”. In an unusual turn of events, her attendance at the public celebrations to mark her own platinum Jubilee will only be confirmed “on the day itself”, a Buckingham Palace spokesperson said in May.
>> Queen to skip Parliament opening for the 1st time in decades
Although the queen herself has recently become less visible in public life, her image has never been more omnipresent – no mean feat for a face that already appears on every UK postage stamp, pound coin and pound note. An abundance of new souvenirs are being produced to honour the Platinum Jubilee, all emblazoned with her image or symbols associated with her; crowns and her favourite dog breed, the corgi, are popular.
The appearance of these products is no surprise – for centuries, significant royal events have been marked with commemorative souvenirs. When Queen Victoria was on the throne in the 1800s, royal paperweights, handkerchiefs, perfume bottles and biscuit tins were popular.
But in 2022, the offerings have expanded to include some truly eccentric items. Alongside the traditional crockery sets and biscuit tins there are golf balls, dog leads, scented candles, duvet covers, handbags, pyjamas and even garden gnomes. An exclusive Jubilee Barbie doll, styled to look like the queen, sold out when it hit the market in May and is now being resold for up to £300 (almost $380) on online auction sites.
Jubilee camp ready - Royal Gnomes at the ready 😂 pic.twitter.com/6lZSZ4axaP
April 9, 2022Myth of the monarchy
In the world of royal memorabilia, there are clear categories.
“There is very much a distinction in the royal souvenirs market between the high-end collectibles and the lower-end, basic stuff,” Maclaran says. At the high end are commemorative coins produced by the Royal Mint and luxury porcelain that will accrue value as collectables. These are often official souvenirs, authorised by the royal family.
Commissioning these memorabilia is a way to position royal milestones as historic, national events. “The monarchy has always made sure that it is seen as a crucial institution that is at the heart of the nation's history as a way of legitimising its presence within modern Britain,” says Dr Ed Owens, royal historian and author of “The Family Firm”.
“All of these souvenirs, be they official or unofficial, help sustain the myth of the significance of the monarchy to the modern nation.”
While a committed royalist might buy an expensive plate, someone just looking to join in with the celebratory atmosphere might prefer a cheap, funny mug. “The lower-end souvenirs are typically reflective of the British, rather ironic, sense of humour,” Maclaran says. “These items are about having a really good time, full of laughter and bonding with other people as the prime motive rather than actually celebrating the queen.”
“A lot of people would write it off as tat,” Owens says. “But for people who see these events as imbued with historic meaning, they see purchasing things to remember the event as a way of participating within the national community.”
However, some Britons may be taking a rather more irreverent delight in the Jubilee commemorations.
More than 10,000 pieces of crockery to mark the Jubilee were made and printed in China back in May – except they had a typo. Beneath a poorly rendered illustration of the queen’s face were printed the words “Platinum Jubbly”, making them instant collectors’ items.
Best. Present. Ever.Genuine Jubbly mug from @heatherc1976 Love it! Thank you x pic.twitter.com/sPnJzqzf53
May 28, 2022Everyday objects with emotional significance
Many of these objects bearing the queen’s face will be given as gifts or kept as a reminder of a good time had with friends and family, in addition to their historical significance. In this way, even a cheap mug can easily become a family heirloom. “It imbues these objects with quite profound emotional meaning,” says Owens.
These everyday objects, passed between friends or down through generations, further strengthen the connection between the royal family and everyday people. “It’s a way of turning monarchy into something that's extra-ordinary but also very, very ordinary, because people will just have this stuff in their hands,” Owens adds.
“One of the great successes of monarchy is the way that it's embedded itself in everyday life and human emotions.”
Even the irreverent souvenirs that poke fun at the royal family contribute to this effect. When Prince Charles and Diana, princess of Wales, divorced, unofficial commemorative mugs were printed with black lightning bolts dividing an image of the couple on their wedding day. The jokes may not always be gentle, but “it ingrains the royal family into popular culture in a firmer way because it actually makes them something we would miss”, Maclaran says.
“I mean, who could we possibly mock if we didn't have the royal family? That's a hugely essential role.”
What comes next?
This year, there is another reason why people in Britain might be to motivated to buy memorabilia featuring the queen: It is likely that that the Platinum Jubilee will be the last big national celebration in which Elizabeth II plays a starring role.
“The Jubilee is being staged is as Elizabeth II’s last hurrah,” says Owens. “That’s the reason why members of the public are participating in this event as fully as they seem to be, because there is this impending anxiety about what happens next.”
Republicanism is an increasingly popular concept – especially among younger Britons – but even those who don’t support the monarchy may still find the prospect of a new head of state unsettling. It inevitably means a rethink of national identity.
“The royal family run very deep in our consciousness, even if we wouldn't claim to be royalist,” says Maclaran.
While the Platinum Jubilee may be a “last hurrah”, it is also a much-needed diversion. Against a backdrop of soaring energy prices, the aftershocks of Brexit and back-to-back global crises, a royal anniversary sounds like good news – and a good excuse for a party.
Over the four-day weekend, one national pub chain has announced it will sell pints of beer for 6 pence – the same price they were when the queen was crowned 70 years ago. The implications are clear: This is a weekend to get in the celebratory spirit and have fun.
As Maclaran puts it, whether you’re a royalist or not, “a fun time at the Jubilee is even funnier if you're wearing a mask with the queen’s face on it”.
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Elizabeth II marks Platinum Jubilee with ‘Queen Camilla’ announcement
Queen Elizabeth II's 96th birthday marked with gun salutes
ENCORE!
Leading lady: Queen Elizabeth II's cinematic moments
New York Times - World
Elecciones en Colombia
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El ‘Trump’ colombiano podría ganar las elecciones presidenciales
Con un discurso populista, y su verbo incendiario, Hernández podría acaparar a los votantes de la derecha que no quieren arriesgarse con Gustavo Petro, el líder de la izquierda colombiana.
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Por Julie Turkewitz
BOGOTÁ, Colombia — El panorama político de Colombia ha cambiado notablemente en solo 24 horas.
Durante meses, los encuestadores predijeron que Gustavo Petro, un exguerrillero convertido en senador que aspira a ser el primer presidente de izquierda del país, iría a una segunda vuelta presidencial en junio contra Federico Gutiérrez, el candidato conservador que había argumentado que votar por Petro equivalía a “un salto al vacío”.
En cambio, el domingo, los votantes respaldaron a Petro y a Rodolfo Hernández, un exalcalde y un próspero hombre de negocios con una plataforma populista anticorrupción cuyo estatus antisistema, sus declaraciones incendiarias y su enfoque político limitado a un solo tema han hecho que lo comparen con Donald Trump.
La votación, por un izquierdista que ha hecho su carrera atacando a la clase política conservadora y por un candidato relativamente desconocido sin respaldo formal de un partido, representó un repudio al establecimiento conservador que ha gobernado Colombia durante generaciones.
Pero también cambió la situación política para Petro. Ahora es Petro quien se presenta como el cambio seguro, y Hernández es el peligroso salto al vacío.
“Hay cambios que no son cambios”, dijo Petro en un evento de campaña el domingo por la noche, “son suicidios”.
Hernández alguna vez se definió como un seguidor de Adolf Hitler, sugirió combinar los principales ministerios para ahorrar dinero y dice que como presidente planea declarar un estado de emergencia para enfrentar la corrupción, lo que genera temores de que podría cerrar el Congreso o suspender a los alcaldes.
Sin embargo, la derecha tradicional de Colombia ha comenzado a respaldarlo, trayendo consigo muchos de sus votos y haciendo que la victoria de Petro se vea cuesta arriba.
El domingo, Gutiérrez, exalcalde de Medellín, la segunda ciudad más grande del país, apoyó a Hernández y dijo que el propósito era “cuidar la democracia”.
Pero Fernando Posada, un politólogo, dijo que la medida también era el último esfuerzo de la derecha para bloquear a Petro, cuyo plan para rehacer la economía colombiana “pone en riesgo muchos de los intereses de la clase política tradicional”.
“La derecha colombiana llegó a un escenario tan extremadamente desastroso que incluso prefieren un gobierno que no les ofrece nada con tal de que no sea Petro”, dijo Posada.
Hernández, quien hasta hace unas pocas semanas no era muy conocido en la mayor parte del país, fue alcalde de la ciudad de Bucaramanga, ubicada en la parte norte del país. Hizo su fortuna en la construcción, edificando viviendas para personas de bajos ingresos en la década de 1990.
A los 77 años, Hernández consolidó gran parte de su apoyo en TikTok, una vez abofeteó a un concejal de la ciudad frente a las cámaras y recientemente le dijo a The Washington Post que tenía un efecto “mesiánico” en sus seguidores, a quienes comparó con los secuestradores “con lavado de cerebro” que destruyeron las torres gemelas el 11 de septiembre.
Cuando lo presionaron diciéndole que esa comparación era problemática, rechazó la idea. “Lo que estoy comparando es que después de entrar en ese estado, no cambias de posición. No la cambias”.
Hasta hace apenas unos días, la narrativa política de Colombia parecía simple: durante generaciones, la política había estado dominada por unas pocas familias adineradas y, más recientemente, por un conservadurismo de línea dura conocido como uribismo, fundado por el poderoso líder político del país, el expresidente Álvaro Uribe.
Pero la frustración de los votantes con la pobreza, la desigualdad y la inseguridad, que se vio exacerbada por la pandemia, junto con una creciente aceptación de la izquierda luego del proceso de paz firmado en 2016 con la guerrilla colombiana más grande, las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (FARC), pareció cambiar la dinámica.
Para 2022, Petro, quien durante mucho tiempo ha sido el rostro combativo de la izquierda colombiana, pensó que era su momento. Y en los meses previos a las elecciones del 29 de mayo, los votantes acudieron en masa a sus propuestas: una amplia expansión de los programas sociales, detener todas las nuevas perforaciones petroleras en un país que depende de las exportaciones de petróleo y un enfoque en la justicia social.
El argumento era: izquierda contra derecha, cambio contra continuidad, la élite contra el resto del país.
Pero el improbable ascenso de Hernández refleja tanto un rechazo a la élite conservadora como a Petro.
También revela que la narrativa nunca fue tan simple.
Hernández, quien obtuvo el 28 por ciento de los votos, ha atraído a una amplia franja de votantes ansiosos por un cambio pero que nunca podría estar de acuerdo con Petro.
Petro es un exguerrillero que fue miembro de un grupo rebelde llamado el Movimiento 19 de abril (M-19) en un país donde los rebeldes aterrorizaron a la población durante décadas. Y es de izquierda en una nación que comparte frontera con Venezuela, un país sumido en una crisis humanitaria por un gobierno autoritario que reivindica a la izquierda.
Hernández, con su cabello anaranjado y desprolijo y su enfoque político de hombre de negocios, también ha atraído a votantes que dicen que quieren a alguien con la ambición de Trump y que no les preocupa si es propenso a la falta de tacto. (Años después de decir que era seguidor de Adolf Hitler, Hernández aclaró que quería decir que era seguidor de Albert Einstein).
Dos de los mayores problemas del país son la pobreza y la falta de oportunidades, y Hernández apela a las personas diciéndoles que puede ayudarlos a escapar de ambos.
“Creo que él mira a Colombia como una posibilidad de crecimiento. Y en eso creo que se diferencia de los demás candidatos”, dijo Salvador Rizo, de 26 años, consultor tecnológico en Medellín. “Creo que los otros candidatos están viendo una casa que está en llamas y quieren apagar el fuego y preservar la casa. Creo que la opinión de Rodolfo es que hay una casa que puede ser un hotel enorme en el futuro”.
También ha sido un crítico implacable de la corrupción, un problema crónico que algunos colombianos califican como un cáncer.
Al principio, se comprometió a no aceptar dinero de campaña de entidades privadas y dice que él mismo está financiando su candidatura presidencial.
“La gente política roba descaradamente”, dijo Álvaro Mejía, de 29 años, quien dirige una empresa de energía solar en Cali.
Dice que prefiere a Hernández en vez de Petro, un senador desde hace muchos años, precisamente por su falta de experiencia política.
La pregunta es si Hernández podrá mantener este impulso en las semanas previas a la segunda vuelta, mientras figuras políticas clave se alinean con su campaña.
Minutos después de que obtuviera el segundo lugar el domingo, dos poderosas senadoras de la derecha, María Fernanda Cabal y Paloma Valencia, le prometieron su apoyo, y Posada predijo que era probable que otras lo respaldaran.
Uribe, quien apoyó la candidatura de Hernández a la alcaldía en 2015, es una figura cada vez más polémica que aleja a muchos colombianos. Posada pronosticó que no apoyará a Hernández para no restarle votantes.
Si Hernández logra mantener el delicado equilibrio de conseguir los votos de la derecha, sin afectar su imagen, podría ser difícil que Petro logre vencerlo.
Muchos analistas políticos creen que los aproximadamente 8,5 millones de votos que obtuvo Petro el domingo son su techo, y que muchos de los cinco millones de votos de Gutiérrez se sumarán a los seis millones que logró Hernández.
Cuando los resultados quedaron claros, los partidarios de Hernández corrieron a la sede de su campaña en una de las principales avenidas de Bogotá, la capital.
Muchos vestían camisetas, sombreros y ponchos de campaña de color amarillo brillante, que dijeron que habían comprado ellos mismos en vez de que la campaña los repartiera gratis, de acuerdo con los principios de reducción de costos de Hernández.
“Nunca había visto a una persona con las características como las del ingeniero Rodolfo”, dijo Liliana Vargas, una abogada de 39 años, usando un apodo común para Hernández, quien es ingeniero civil. “Es un ser político que no es político”, dijo. “Es la primera vez que estoy totalmente emocionada de participar en unas elecciones democráticas en mi país”.
Cerca de allí, Juan Sebastián Rodríguez, de 39 años, líder de la campaña de Hernández en Bogotá, dijo que el candidato era “un rockstar”.
“Es un fenómeno”, dijo. “Estamos seguros de que vamos a ganar”.
Genevieve Glatsky colaboró en este reportaje desde Bogotá.
Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz
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Valeurs Actuelles
Paris : des policiers ouvrent le feu sur deux individus après un refus d’obtempérer
Des policiers ont ouvert le feu sur un véhicule, samedi 4 juin, rue Ordener dans le 18e arrondissement de Paris. Selon les informations de BFMTV, les tirs ont eu lieu à la suite d’un refus d’obtempérer. Des policiers à vélo ont d’abord tenté de contrôler un automobiliste circulant avec trois passagers, mais celui-ci a refusé de s’arrêter. Les forces de l’ordre sont finalement parvenues à le rattraper alors que le véhicule était bloqué dans la circulation à Barbes.
Une source policière explique à Valeurs actuelles que le conducteur a alors fait mine de s’arrêter, avant d’engager une marche arrière brutale au cours de laquelle il a fauché l’un des trois policiers. Le policier qui est tombé au sol ouvre alors le feu, tout comme l’un de ses collègues situé à l’avant du véhicule. Neuf cartouches ont été tirées par les deux fonctionnaires, plus une autre par une policière arrivée en renfort.
Deux enquêtes ouvertes
Touché au torse, le conducteur a ensuite tenté de prendre la fuite à pied avant d’être interpellé et conduit à l’hôpital. La passagère assise à l’avant a été touchée à la tête. Leurs pronostics vitaux sont engagés. Les deux passagers assis à l’arrière, qui n’ont pas été blessés, ont été interpellés. Selon une information du Point, l’un des deux individus blessés devait effectuer une peine de prison.
Deux enquêtes ont été ouvertes. La première, confiée au 2e district de la police judiciaire de Paris, va se pencher sur la tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique et vise le conducteur du véhicule. La seconde, pour violences volontaires avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique, vise les policiers qui ont ouvert le feu et a été confiée à l’IGPN.
Dans l’après-midi samedi, le syndicat Unité SGP Police 75 a contacté Valeurs actuelles. Le syndicat « souligne le travail difficile effectué sur la voie publique, quotidiennement, par les policiers », rappelant que les refus d’obtempérer « mettent en danger la vie de citoyens et des policiers ». SGP Police souhaite également « bon courage » à ses collègues, qui « seront entendus concernant l’usage des armes ». Et de terminer en appelant la justice à « sanctionner plus sévèrement les refus d’obtempérer afin d’enlever l’envie à d’autres de suivre cet exemple ».
Salut Amory.
Unité sgp police 75 souligne le travail difficile effectué sur la voie publique, quotidiennement, par les policiers.
Nous dénonçons régulièrement l’attitude d’individus prêts à tout pour ne pas se laisser contrôler ou interpeller, mettant en danger la vie de citoyens et des policiers.
L’enquête en cours permettra d’éclairer la justice sur ce qui s’est passé et les motivations du conducteur.
Nos collègues seront entendus concernant l’usage des armes, nous leur souhaitons bon courage.
Il faut absolument que la justice sanctionne plus sévèrement les refus d’obtempérer afin d’enlever l’envie à d’autres de suivre cet exempl
France24 - World
Daniel Defense, the US gunmaker notorious for ‘aggressive marketing’ targeting young adults
Issued on: 31/05/2022 - 14:55
Sébastian SEIBT
The perpetrator of the massacre in Uvalde, Texas, in which 19 children and two adults lost their lives on May 24 – the worst US school shooting in a decade – used a semi-automatic weapon manufactured by the US firm Daniel Defense, one of the most aggressive marketers of assault weapons, notably targeting young adults.
A week after the Uvalde school shooting, Daniel Defense shied away from attending the National Rifle Association convention.
“Daniel Defense is not attending the NRA meeting due to the horrifying tragedy in Uvalde, Texas, where one of our products was criminally misused,” the company’s vice president of marketing Steve Reed said in a statement. “We believe this week is not the appropriate time to be promoting our products in Texas at the NRA meeting.”
Indeed, the killer had acquired an AR-15 DDM4 V7 – Daniel Defense’s flagship semi-automatic rifle – to “celebrate” his 18th birthday. A few days later, he entered Robb Elementary School and carried out the massacre that horrified the world, and shocked the US, even if it was the country's 27th school shooting so far in 2022.
“We are deeply saddened by the tragic events in Texas this week,” read a statement on Daniel Defense’s website posted in the wake of the shooting. “Our thoughts and prayers go out to the families and community devastated by this evil act.”
Daniel Defense also took the opportunity to remove a message – on its website’s home page until the day after the Uvalde massacre – promoting a lottery with a prize of $15,000 to spend on guns or ammunition.
This kind of advertising is typical of Daniel Defense’s aggressive promotional approach. “Daniel Defense is basically the poster child of this egregious, aggressive marketing,” Ryan Busse, a former executive at the gun manufacturer Kimber and now a prominent critic of the US gun industry, told The New York Times.
One particular image – which Daniel Defense posted on Twitter 10 days before the Uvalde massacre – is emblematic of its outré marketing style. It shows a toddler clutching the same type of semi-automatic rifle the Uvalde shooter used, with the biblical proverb: “Train up a child in the way he should go, and when he is old, he will not depart from it.”
An online backlash followed the discovery of this tweet after the Uvalde massacre – prompting Daniel Defense to make its Twitter account private and limit people’s ability to comment on its Facebook page.
Trump fan CEO
This is not the first time, however, that Daniel Defense has received an avalanche of criticism for manufacturing weapons subsequently used in mass shootings. Four of its semi-automatic rifles were part of the arsenal used by the shooter who killed 58 people in Las Vegas in 2017. At the time, Daniel Defense sent its “thoughts and prayers” to victims’ families – but did not change anything about its business practices.
Marty Daniel, the company’s CEO and founder, only expressed regret once – after 27 people were killed in a shooting at a Baptist church in Texas in 2017. Daniel endorsed slightly tightening gun control laws in the aftermath of this massacre, as did the NRA. But he changed his mind a few days later.
Daniel Defense’s website portrays the company’s CEO, a Donald Trump supporter and big donor to Republican candidates, as a jack of all trades who sold windows and fireplaces before finding his métier in gun manufacturing.
It also states that Daniel developed a love for firearms after failing to make his mark in golf. “Daniel Defense got its start because Marty’s golf game sucked,” the website reads. “He would spend most of his free time unwinding on the golf course, until the day a friend invited him to shoot his AR.”
Ever-widening audience
Marty Daniel founded the company in 2000 and won his first contract for the US Army two years later. His company has won more than 100 Pentagon contracts since then.
But Daniel Defense has long been keen to market its wares to private US citizens – courting the general public in its promotional efforts since 2004, upon the expiry of the ban on selling new assault weapons for civilian use that was signed into law by then president Bill Clinton in 1994.
Since then, the company has been keen to convince American gun enthusiasts that they are entitled to the same AR-15s as the soldiers it has equipped over the past two decades – making this point explicit in an advert it unsuccessfully sought to air in local media markets during the Super Bowl in 2014.
Yet Daniel Defense’s marketing ploys have reached an ever-widening audience. The firm is now one of the 25 largest US firearms sellers in a crowded market for its niche, with more than 500 companies making semi-automatic rifles since 2004.
The AR-15 DDM4 V7 used by the Uvalde shooter is one of 19 models Daniel Defense makes that are often marketed to teens. A recent advertising clip shows a teenager practicing shooting, and the company has repeatedly used clips from video games like "Call of Duty" and films such as the "Star Wars" franchise to appeal to fans.
A more famous gun manufacturer, Remington, used the same tricks to sell its weapons to young people. That cost Remington dearly when families of the victims of the 2021 massacre at Sandy Hook Elementary School in Newtown, Connecticut, were awarded a payout of $72 million in a lawsuit for irresponsible marketing after the shooter had used an AR-15 produced by one of the company’s subsidiaries.
This article was translated from the original in French.
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Anti-gun protesters gather outside NRA convention after school massacre
‘Go in there!’: Parents of Texas school shooting victims question police delays
Biden grieves with Uvalde as anger mounts over worst US school shooting in decade
Valeurs Actuelles
Karim Benzema renonce à faire appel dans le procès de la “sextape”
Plus de six ans après, le dossier est désormais bouclé. Condamnée à un an de prison avec sursis et 75.000 euros d’amende en novembre 2021 pour complicité de tentative de chantage dans l’affaire dite de « la sextape », Karim Benzema a décidé de renoncer à faire appel de la décision, rapporte Le Figaro, samedi 4 juin. Une décision qui met un terme à l’un des feuilletons extra-sportifs les plus commentés de l’histoire du ballon rond, qui avait valu au joueur du Real Madrid d’être mis en retrait de la sélection nationale pendant plusieurs années.
Les faits remontent à octobre 2015. Alors en rassemblement avec l’Équipe de France à Clairefontaine (Yvelines), Karim Benzema aurait échangé avec son coéquipier Mathieu Valbuena au sujet d’une vidéo compromettante, la fameuse « sextape », dans laquelle figure ce dernier. Dans son jugement, le tribunal correctionnel de Versailles avait estimé que le joueur de 34 ans s’était « personnellement impliqué, au prix de subterfuges et de mensonges, pour convaincre son coéquipier de se soumettre au chantage », ajoutant qu’il n’a fait preuve « d’aucune bienveillance à l’égard de Mathieu Valbuena, bien au contraire ».
« Ce n’est pas la réalité »
Karim Benzema était le seul des cinq condamnés dans cette affaire pour tentative de chantage ou complicité à avoir fait appel de sa sanction pénale. Son ancien avocat, Me Antoine Vey, avait même déclaré que son client viendrait s’expliquer en personne lors de ce nouveau procès. Mais le joueur, qui est en course pour remporter le célèbre Ballon d’or, s’est finalement ravisé. « Ce désistement entérine une décision de condamnation et apparemment de culpabilité », a déclaré son nouvel avocat depuis mars dernier, auprès de L’Équipe. Et de clamer : « C’est une vérité judiciaire. Mais ce n’est pas la réalité. »
À de multiples reprises, « KB9 » avait exprimé son souhait de voir cette séquence judiciaire se terminer au plus vite. À l’annonce des dates de son procès, il avait ainsi réagi sur Instagram en postant : « Voilà enfin vamonos (on y va), que la mascarade s’éteigne pour toujours. »
New York Times - World
‘Sin mango, no hay vida’: el cambio climático afecta a los agricultores de la India
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Las altas temperaturas primaverales han devastado los cultivos de la fruta más querida del país. “Nunca había visto este fenómeno en mi vida”, dijo un agricultor.
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Por Suhasini Raj
MALIHABAD, India — Ninguna fruta en la India es tan universalmente amada y tan esperada como el mango, que, durante un periodo breve cada año, refresca y endulza los largos días de verano.
Los mangos se añaden a los kebabs, se utilizan en platillos agrios y se hacen puré con menta para preparar bebidas refrescantes. Los conocedores discuten con vehemencia sobre cuál de las decenas de variedades de la India (cada una con un sabor, color y textura distintos) es la mejor y discrepan cortésmente sobre la manera correcta de comer la fruta: cortándola en rebanadas o chupando el jugo directamente de la parte superior.
Pero, este año, este ritual centenario está en peligro. El calor abrasador que ha azotado al norte de la India semanas antes de lo habitual arrasó con las cosechas de mango, lo que amenaza un modo de vida para los miles de pequeños agricultores que cultivan la fruta y los millones de personas que la consumen.
La ola de calor es un claro ejemplo del reto al que se enfrenta la India para garantizar su seguridad alimentaria a medida que se agravan los efectos del cambio climático, lo que empeora sus dificultades para elevar la productividad agrícola hasta los niveles internacionales con el fin de alimentar a una población creciente de casi 1400 millones de personas.
Los peligros de un futuro más caluroso son dolorosamente visibles en una pequeña granja de Malihabad, uno de los principales distritos de cultivo de mangos del norte, donde Mohammed Aslam cuida unos 500 árboles.
Hace unos meses, sus árboles de mango eran la viva imagen de la salud, con sus hojas de color verde intenso que brillaban sobre la tierra bien hidratada y sus ramas con racimos perfectos de flores blancas. Luego, la India vivió el mes de marzo más caluroso en los 122 años de los que se tiene registro, con temperaturas promedio de casi 33 grados Celsius que llegaron a alcanzar los 40 grados. Las flores de mango se marchitaron y murieron antes de dar fruto.
Prácticamente ninguno de los árboles de Aslam, repartidos en 1,6 hectáreas, produjo mangos. En un año normal, habrían dado más de 11 toneladas de la fruta.
“Nunca había visto este fenómeno en mi vida”, dijo una tarde reciente mientras miraba su granja en el estado de Uttar Pradesh, lamentándose por los miles de dólares que iba a perder por la mala cosecha.
Aslam es uno de los cientos de agricultores que han visto con impotencia cómo el calor intenso de marzo se prolongaba hasta el abril más caluroso de los últimos 50 años y se alargaba hasta mayo. En un informe publicado el lunes, los climatólogos aseveraron que las posibilidades de que se produzca una ola de calor de este tipo en la India han aumentado al menos 30 veces desde el siglo XIX.
El calor ha superado con creces la temperatura óptima para la fertilización de los árboles de mango, que ronda los 25 grados Celsius, señaló Dheeraj Kumar Tiwari, científico de una universidad agrícola de Uttar Pradesh.
La India es el mayor productor de mangos del mundo, con casi el 50 por ciento de la cosecha mundial. Gran parte se consume en el país, pero también exporta decenas de millones de dólares en mangos cada año a los Emiratos Árabes Unidos, el Reino Unido, Alemania y Estados Unidos. En la última década, la India ha intentado entrar a los mercados de otros países de la Unión Europea.
En el pasado, el crecimiento de las exportaciones se ha visto limitado por el aumento del costo de los mangos indios en comparación con los de países como Brasil, Perú, Israel y Pakistán. La India se ha esforzado por aumentar la productividad, lo que reduciría los costos.
Incluso antes del calor extremo, las exportaciones de mango de la India se habían visto muy perjudicadas por las interrupciones en la cadena de suministro durante la pandemia, y el año pasado los envíos al extranjero se redujeron casi un 50 por ciento. La principal organización exportadora de la India esperaba que este año hubiera un gran cambio, ya que los gobiernos de la India y de Estados Unidos habían simplificado las condiciones del intercambio comercial.
No obstante, el mal tiempo ha afectado a las cosechas no solo en el norte de la India, sino también en el sur, que se ha visto afectado por lluvias fuertes y prematuras.
En Uttar Pradesh, el centro neurálgico del cultivo del mango en el norte, un funcionario de agricultura del gobierno calculó que la producción de mango en el estado caería cerca de un 20 por ciento este año. La Asociación de Productores de Mango señaló que la producción en el cinturón de cultivo de mango del norte se reduciría cerca de un 70 por ciento.
En el estado de Andhra Pradesh, en el sur, las fuertes lluvias retrasaron un mes la floración de las plantas de mango. Cuando los frutos brotaron, hacía demasiado calor y muchos se cayeron de las ramas antes de tiempo.
B. Sreenivasulu, subdirector del departamento de horticultura del distrito de Chittoor, en Andhra Pradesh, afirmó que durante las fuertes lluvias que azotaron la zona en noviembre y diciembre, cuando se produce la floración, las granjas se inundaron y muchos árboles de las riberas fueron arrancados.
El cultivo de mangos en el distrito, el más productivo del estado, se ha reducido al menos un 30 por ciento esta temporada. “Esta vez, el efecto del cambio climático fue muy visible”, dijo Sreenivasulu. “Como nunca”.
El empeoramiento de las condiciones amenaza los cultivos de mango, cuyas raíces se remontan a cientos de años atrás.
El distrito de Malihabad, en Uttar Pradesh, es conocido por sus deliciosas variedades, como el Dasheri, que lleva el nombre de un poblado de la zona. En el distrito viven muchas familias que cultivan esta fruta desde hace al menos tres generaciones. La mayoría de los agricultores de Malihabad tienen parcelas pequeñas y dependen exclusivamente del mango para su subsistencia.
Jyotsna Kaur Habibullah, quien dirige un mercado de agricultores, inició un festival del mango en 2013 en Malihabad para revivir la tradición de comer mangos directamente del huerto y que los consumidores pudieran estar en contacto directo con los agricultores.
“La comida está intrínsecamente ligada a la cultura de las personas, y los mangos juegan un papel importante no solo en la comida de la región, sino también en el arte y los textiles, también en forma de motivos y poesía”, dijo Habibullah. “La conexión emocional y psicológica de los mangos no es solo con su sabor, sino también con su vínculo con la cultura del lugar y se trata de un legado que no podemos dejar morir”.
Una tarde reciente, teniendo como fondo la serena belleza de los huertos de mangos que se alinean a ambos lados de una carretera tranquila de Malihabad, los agricultores que se habían reunido en un puesto de la carretera expresaron su preocupación por el futuro. Hablaron de diversificar su producción con otras frutas y verduras o de vender sus tierras.
Nadeem Ahmad, agricultor de mangos de tercera generación, dio un largo suspiro mientras entraba en su pequeña granja junto a la autopista. Señaló los árboles que por lo general están cargados de fruta en esta época del año.
“Con todo el dolor de mi corazón, tendré que empezar a talar estos árboles si continúa este patrón”, dijo. “El alma de un agricultor se estremece al ver estos árboles sin fruto”.
Al otro lado de la granja de Ahmad, Aslam aseveró que vivía en una “tensión constante” por un rendimiento de la cosecha de mangos que era apenas un 5 por ciento del de años anteriores. Su hijo de 14 años dijo que no quería seguir con el negocio familiar cuando fuera mayor.
“No habrá suficiente fruta ni siquiera para mis hijos”, dijo Aslam, con su frente cuadrada y arrugada bajo el fuerte sol de la tarde. Señaló que las dificultades lo habían obligado a posponer la boda de su hija.
“Sin mango, no hay vida”, concluyó, con palabras que se fueron apagando con su voz.
Karan Deep Singh colaboró con este reportaje desde Nueva Delhi.
Suhasini Raj ha trabajado durante más de una década como periodista de investigación en medios de comunicación indios e internacionales. Se unió al Times en 2014 y tiene su base en el buró de Nueva Delhi.
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France24 - World
Population decline in Russia: ‘Putin has no choice but to win’ in Ukraine
Issued on: 24/05/2022 - 20:02
Cyrielle CABOT
With a slumping birth rate, a death rate on the rise and immigration slowly falling, Russia is experiencing population decline. Despite having launched some of the most encouraging childbirth policies, Putin is now facing a major problem for someone who believes population is synonymous with power, says French demographer Laurent Chalard.
Russia’s population has been declining at a dizzying rate for the past 30 years. The demographic trend has been steadfast since 1991, when the Soviet Union fell and Russia counted 148.2 million inhabitants within its far-reaching borders. By 2021, that number had fallen to 146.1 million, according to Russian statistics agency Rosstat. What’s even more striking is that, according to demographic projections, the country’s population will continue to fall and reach between 130 and 140 million inhabitants by 2050.
“Russia is paying the cost of the 90s,” explains Alain Blum, a demographer at the National Institute for Demographic Studies (INED) in France. “When the Soviet Union fell, the country plunged into a serious demographic crisis. For the first time, Russia’s mortality rate significantly exceeded its birth rate, leading to a decline in its population.” By the early 2000s, Russia had a population of only 143 million.
“Today, people of childbearing age are those who were born during that period, and there simply aren’t enough of them to drive population growth,” the researcher explains. Especially given that Russia is also facing an increased mortality rate at the moment as a result of the Covid-19 pandemic.
Childbirth policies and migration
But that’s not to say that President Vladimir Putin, who came to power in 2000, hasn’t made efforts to curb the trend. In addition to modernising hospitals and improving healthcare options, he also launched a major set of childbirth policies. “Russia has become one of the most encouraging countries in this regard,” Chalard, who specialises in population movements, points out.
“In recent years, the government has set up financial aid programmes for parents, family allowance systems, bonuses for large families…” Chalard recounts. “Not to mention very active propaganda around the issue. Putin himself regularly advocates for family values and calls on the population to have kids in his public speeches.”
At the same time, Putin has pursued a vast migration policy by opening Russian borders to immigrant workers who often come from Central Asia, facilitating naturalisation procedures for Russian speakers and giving out Russian passports to inhabitants of neighbouring countries. But these migratory movements were stopped dead in their tracks due to Covid-19.
‘Putin is obsessed’
“Putin is obsessed with this demographic issue,” says Chalard. “In his mind, the power of a country is linked to the size of its population. The larger the population, the more powerful the state.”
Following this mindset, Putin presented the demographic crisis as a “historic challenge” in January 2020, and assured his country that “Russia’s destiny and its historic prospects depend on how numerous we will be”.
In the face of this, population decline is clearly a key motivator for Russia in its war against Ukraine, Chalard and Blum agree. Ukraine has a population of 44 million people who are mostly of Slavic descent from the former Soviet bloc. For Putin, the invasion is not only about capturing territory he believes belongs to Russia, but about gaining control over a population he wants to "integrate" into the country.
In its latest population census, Moscow has included the 2.4 million inhabitants of the Donbas, parts of which were administered by pro-Russia separatists before the current invasion. For several weeks now, the Kremlin has also decided to refocus its efforts in the east of Ukraine with one objective in mind: organising local referendums on potential integration into Russia.
Consequences of the war in Ukraine
But could Putin's ambition to boost population growth backfire and, conversely, worsen the demographic crisis?
“If I take Ukrainian sources into account, Russia has sent 165,000 soldiers into Ukraine. That’s nothing compared to the total population, meaning deaths from the war will have a very small impact on Russian demography,” says Chalard. “Unless the situation turns into a global conflict and forces Russia to increase its troop deployment considerably.”
“On the other hand, this demographic anxiety could explain why Moscow is somewhat reluctant to send more soldiers to the front line. The government is well aware that limiting troop losses is important, especially young ones,” the demographer adds.
But the war could also catalyse another phenomenon: Russia’s brain drain. According to the Financial Times, some 150,000 people working in new technologies have fled the country. Many of them have settled in Israel or Turkey, countries stepping up their efforts to attract this wave of workers. “Once again, the impact on countrywide demographics will be limited since the phenomenon is quite marginal. On the other hand, from an economic point of view, this [trend] could have a significant impact in a context already troubled by sanctions,” Chalard explains.
No trust, no babies
Alexey Raksha, a Russian demographer living in Moscow, is already predicting a sharp drop in childbirth over the coming months as a reaction to the war in Ukraine, but above all to the economic crisis linked to the sanctions. “During economic crises, people are less inclined to have children, which is logical,” he explains. “Trust in the future plays a key role in a country’s birth rate.”
“The war will affect births from December,” Raksha predicts. “We’ll see the effects as early as 2023. It’s going to be a bad year for childbirth in Russia. And the following year won’t be much better,” he concludes. His predictions are supported by the latest statistics from Rosstat, which reported a 5 percent drop in births in the first quarter of 2022 compared to last year.
“I think that everything will depend on who wins the war,” adds Chalard. “If Russia wins, the resulting joy could lead to a boom in births. But losing and getting bogged down in an economic crisis will have the opposite effect,” he says. “What is certain is that Putin has his back against the wall. From a demographic point of view, he has no other choice but to win.”
This article has been translated from the original in French.
© France Médias Monde graphic studio
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In the papers
The lessons learned after three months of war in Ukraine
Number of displaced people passes 100 million for first time, says UN
Perspective
Russian invasion of Ukraine is a 'war of civilisation', historian says
L'Humanité
Shirley Jaffe ou le chant clair du monde
Nos recommandations culturellesLe Centre Pompidou consacre une éblouissante exposition à la peintre américaine, dont les œuvres singulières composent une symphonie de la couleur et des formes.
Maurice UlrichC’est la deuxième belle Américaine de la peinture française au XXe siècle. Le XIXe en compte une, Mary Cassatt, impressionniste. Shirley Jaffe, Joan Mitchell… La seconde s’était installée à Vétheuil, sur les bords de Seine, tout près de Giverny, là où Monet s’était absorbé dans ses toiles et l’étang de ses « Nymphéas ». La première, à qui le Centre Pompidou consacre une très belle exposition conçue par Frédéric Paul qui fut de ses proches, arrivée en France en 1949, a toujours peint à Paris, jusque dans son petit appartement-atelier du Quartier latin, rue Saint-Victor. Elles se connaissaient très bien. Leurs parcours sont d’abord proches. Les années d’après guerre voient, en France comme aux États-Unis, la floraison d’une nouvelle forme d’abstraction. Autant elle tendait auparavant à une certaine rigueur, au moins une géométrisation poussée au plus loin par Mondrian, comme une tentative de mise en ordre du monde, autant, dans les années 1950, le geste, la sensibilité, l’émotion deviennent les moteurs d’une peinture a priori libre, voire spontanée. On parle en France d’abstraction lyrique (Schneider, Estève, Poliakoff…), aux États-Unis d’expressionnisme abstrait (Pollock, Kooning, Kline…).
Fille de parents migrants de Russie et d’Autriche-Hongrie intégrés aux États-Unis, la jeune femme a 26 ans quand elle suit son mari venu, grâce à une bourse, étudier à la Sorbonne, comme de nombreux autres artistes américains. Elle se lie avec Sam Francis, James Bishop, le Canadien Jean-Paul Riopelle, compagnon précisément de Joan Mitchell. Elle sous-loue un appartement à la grande artiste Louise Bourgeois, qui a fait le chemin inverse en s’installant aux États-Unis dès 1938.
La découverte de l’abstraction
Les peintures de Shirley Jaffe des années 1950 et 1960 sont de beaux flux et tourbillons de couleurs, des orages, évoquant tantôt des feuillages, du feu, des paysages solaires. Le geste est vif, parfois rageur. Elle tend peu à peu à des compositions plus ordonnées, une certaine géométrisation, mais c’est en 1968 que sa peinture change d’une manière assez radicale avec une toile au titre emblématique, « Little Matisse ».
Encore adolescente, Shirley Jaffe a découvert Kandinsky. C’est, avec Kupka, l’un des tout premiers abstraits. Il ira peu à peu vers des constructions complexes de ronds, de triangles. Avec Matisse, c’est la révolution des papiers découpés de la série « Jazz », ou de « la Tristesse du roi ».
Directrice du musée Matisse de Nice, Claudine Grammont, si elle récuse les rapprochements purement formels entre Matisse, donc, et Shirley Jaffe, n’en évoque pas moins le choc que fut pour cette dernière la découverte de ses papiers découpés, dès 1961. Claudine Grammont évoque son propre regard sur une des toiles de Jaffe de la collection du musée (« Sans titre », 1972) : « Je ne peux me lasser de la regarder, de suivre de près le mouvement de ses formes nettes, d’entendre son chant clair. » C’est ce chant, quand bien même il est soutenu par des noirs intenses (« Playground », 1995), qui fait de l’ensemble de ses œuvres une symphonie de la couleur et des formes, singulière et heureuse, semble-t-il.
Disparue en 2016, totalement impliquée dans la vie artistique de Paris, hors mondanités, elle n’a jamais cherché la lumière. Elle la trouvait dans ses tableaux. « Je suis toujours, disait-elle dans un entretien avec le critique Robert Kushner, à la recherche d’une surprise dans le monde. » Elle voulait « que chaque élément parle, qu’il ait sa voix et qu’il se confronte à tous les autres ». Cette surprise, « je ne peux pas la découvrir d’emblée. C’est au fur et à mesure de mon travail sur un tableau qu’il se passe quelque chose que je réinvente. Je recherche cette réinvention ». Mais aussi : « Mon travail paraît heureux, alors que beaucoup de mes œuvres sont le fruit d’une sorte de désespoir. »
Expositions France24 - World
‘Rejuvenating French pride’: The Battle of Bir Hakeim, 80 years on
Issued on: 27/05/2022 - 07:22
Tom WHEELDON
As World War II inched towards crucial turning points in 1942, British, Commonwealth and Free French forces mounted a heroic defence of their positions at Bir Hakeim, an oasis in the Libyan desert, from May 27 to June 11. While technically a defeat, the two-week battle nevertheless won tremendous respect for General Charles de Gaulle’s Free French – and helped set the stage for the famous British victory at El Alamein, which months later turned the tide of war in the West. FRANCE 24 looks back at the Battle of Bir Hakeim, 80 years later.
While Charles de Gaulle and his exiled Free French forces have a cherished place in France’s collective memory of World War II, the Battle of Bir Hakeim has receded into the background. Ask the average Parisian what Bir Hakeim is and they will tell you that it is a metro station – right next to an iconic bridge over the Seine with the same name.
Yet the Battle of Bir Hakeim played an invaluable role in boosting the pride of the Free French forces – the morale of “the France that fights, the only France, the true France, the eternal France”, as de Gaulle called it in his renowned speech at the Hôtel de Ville upon the Liberation of Paris in August 1944.
The Allies had gone through a dark period before. The Free French exiled in London – and the Resistance waging their heroic struggle within France – had to grapple with the ignominy of France’s capitulation and subsequent collaboration upon the precipitous collapse of the French military in May 1940.
In contrast, the British had seen their finest hour as they repelled the Nazi attempts to invade – with the Royal Air Force defeating the Luftwaffe in the Battle of Britain from July to October 1940. Following this victory, British strategy focused on fighting fascist Italy in North Africa. A series of British victories culminated in the destruction of the Italian 10th Army in the Battle of Beda Fomm in Libya in February 1941.
>> A game changer for the French Resistance: The Barbès metro attack, 80 years on
But the German high command acted decisively to rescue their Italian ally’s collapsing North African campaign, deploying the Afrika Korps in the immediate aftermath of Beda Fomm. Led by Erwin Rommel – arguably Hitler’s most militarily astute general, nicknamed the “Desert Fox” – the Afrika Korps soon turned the tide against the British.
A year after Rommel stepped in, Bir Hakeim was another Allied defeat – on paper. But the Free French proved their worth, resisting with the “utmost gallantry”, as Winston Churchill told the House of Commons at the time.
Even more importantly, by inflicting serious losses on the Afrika Korps, the British, Commonwealth and Free French forces made a mess of Rommel’s strategic plans, allowing the British high command to regroup Allied forces.
In this way, the doomed, heroic defence of Bir Hakeim facilitated a pivotal moment for the Allies – when the legendary Field Marshal Bernard Montgomery took charge and Rommel finally met his match at El Alamein in October-November 1942. This proved decisive in the Western Allies' fight against Germany, as Stalingrad (July 1942 to February 1943) did for the Soviet Union and the Battle of Midway (June 1942) had for the US forces fighting Japan in the Pacific.
To take a closer look at the Battle of Bir Hakeim, FRANCE 24 spoke to Dr Edward G. Lengel, chief historian at the National Medal of Honor Museum in Arlington, Texas.
How did events in the North African theatre and decisions by military high commands lead to the battle taking place at Bir Hakeim?
Tactically, Axis forces had defeated British Imperial forces again and again since Rommel's intervention in North Africa with the Afrika Korps in the spring of 1941. German (not Italian) equipment was far superior, especially in terms of tanks, anti-tank guns and artillery. In Operation Crusader in November-December 1941, Axis forces inflicted losses five times heavier than their own. Strategically, however, the Axis remained in a difficult position in the spring of 1942, thanks to their extended supply lines, British retention of Malta, and especially the ability of intrepid Australian infantry to hold on to the critical port of Tobruk. After the lines surged back and forth in the early months of 1942, they finally settled just west of Tobruk at the so-called Gazala line, anchored in the south at the old fort of Bir Hakeim. Here the British, under Lieutenant General Neil Ritchie, settled down in defensive positions while building reinforcements while Rommel, though reinforced and still outnumbered, prepared a stroke to break up the British line, capture Tobruk and push into Egypt.
And the more short-term context?
Rommel recognised the frailty of the British defensive positions, which were arranged in so-called boxes that did not adequately support each other. Very simply stated, he intended to hold the British along the Libyan coast with attacks by Italian infantry while using his German and Italian armour to break through the British centre and left. Oddly, though, Rommel did not adequately recognise the importance of Bir Hakeim, and so he allowed his German tanks to bypass the fort and left it to his Italian armour to capture it. Big mistake.
Why were the Free French forces involved at Bir Hakeim and how significant was their role in the Allied victory compared to that of British and Commonwealth forces?
Just as Rommel underestimated the Free French at Bir Hakeim under Brigadier General Marie-Pierre Koenig, so did the British. Ritchie posted the Free French brigade, which consisted of a hodgepodge of Foreign Legionnaires (including many Eastern European refugees who had fled the Nazis) and African colonial troops, there almost as an afterthought. But then, he also didn't recognise the fort's tactical importance. As it turned out, though, Koenig's men played an absolutely critical role in holding up the Axis advance. That's not to understate the brave conduct of other British and Commonwealth forces, but the men at Bir Hakeim were positioned to make a difference.
The number of Allied soldiers killed or wounded was in the hundreds, while the same figure was in the thousands for Axis soldiers. What tactics and strategy explain the Allied success at Bir Hakeim?
To be fair, in the early part of the battle the defenders faced mainly Italian forces, whose ineptitude in the attack was well known. Once Rommel recognised that the post was holding up his overall attack, however, he deployed the Luftwaffe, artillery, and significant German tank and infantry forces to take the position. Still, the defenders held on. While their tactics in working from well-concealed “hedgehog” positions were effective, however, it was arguably mainly the raw determination of the Free French that allowed them to hold on for as long as they did.
How consequential was the Allied victory at Bir Hakeim – notably, in building up to the victory at El Alamein and in boosting the morale of the Free French forces?
The defence of Bir Hakeim seriously disrupted Rommel's timeline. Although he would eventually all but destroy the British at Gazala, capture Tobruk, and drive his opponents into Egypt and El Alamein, the contest at Bir Hakeim imposed losses that he could ill afford and exhausted the troops involved. It did play a role in the British ability to reassemble and hold in Egypt. More broadly, while it had no direct role in the cancellation of the invasion of Malta, Bir Hakeim deeply complicated Rommel's strategic problems. Most important, it was vital in rejuvenating French pride after the defeats of 1940, helped to elevate De Gaulle who treated the event as a great French victory, and increased Allied confidence – hitherto non-existent – in the Free French. Bir Hakeim should be recognised in France as a critical moment in the country's recovery from 1940 and resurgence as a great European nation.
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Why did France lose to Germany in 1940?
Valeurs Actuelles
Près d’une tonne de drogue saisie dans la région de Nantes
Une opération de grande envergure a été menée mardi 31 mai dans la région nantaise pour démanteler un important trafic de stupéfiants. Les quantités de drogue saisies sont impressionnantes, relate France Bleu. Une quinzaine de personnes ont été interpellées. L’ampleur de l’affaire a nécessité la création d’une cellule d’enquête nationale à l’automne 2021. Celle-ci a découvert que la drogue avait été achetée en grande quantité puis stockée à Nantes dans des garages. Mais elle a aussi mis au jour un système de blanchiment, l’argent étant investi dans des commerces, des voitures, des produits de luxe ou encore des meubles ou des voyages.
Onze mises en examen
Mardi 31 mai, 200 gendarmes ont été mobilisés pour lancer des perquisitions et des interpellations simultanées à Nantes, en Île-de-France et dans les Hauts-de-France. Au total, 791 kilos de résine de cannabis et 138 kilos de cocaïne ont été saisis, pour un prix à la revente se chiffrant en millions d’euros. Des voitures, des montres, du mobilier et des vêtements ont été saisis, ainsi que 250.000 euros en liquide et placés sur divers comptes bancaires, précise France Bleu.
Onze personnes ont été mises en examen pour trafic de stupéfiants, importation de stupéfiants en bande organisée, association de malfaiteurs et blanchiment. Cinq ont été placées en détention provisoire et les six autres laissées libres sous contrôle judiciaire. Selon le parquet de Rennes, elles encourent entre dix et trente ans de prison. La veille de cette opération, 364 kilos de cocaïne avaient déjà été saisis près de Saint-Nazaire.
Loire-Atlantique : les dernières actualités
New York Times - World
Elecciones en Colombia
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‘Es un momento histórico’: la izquierda de Petro y el populismo de Hernández van a segunda vuelta
Los resultados de la primera ronda de votaciones asestaron un duro golpe a la clase política conservadora en Colombia.
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Por Julie Turkewitz
BOGOTÁ, Colombia — Dos candidatos antisistema, el líder de la izquierda Gustavo Petro y el populista de derecha Rodolfo Hernández, tomaron los primeros lugares en las elecciones presidenciales de Colombia, asestando un duro golpe a la clase política dominante y conservadora del país.
Los dos hombres se enfrentarán en una segunda vuelta electoral el 19 de junio, que se perfila como una de las más importantes en la historia del país. Está en juego el modelo económico del país, su integridad democrática y los medios de vida de millones de personas que se sumieron en la pobreza durante la pandemia.
Con más del 99 por ciento de las boletas contadas el domingo en la noche, Petro logró el respaldo de más del 40 por ciento de los votos, mientras que Hernández recibió poco más del 28 por ciento. Hernández superó por más de cuatro puntos de porcentaje al candidato de la clase dirigente conservadora, Federico Gutiérrez, que figuraba en segundo lugar en las encuestas.
La inesperada victoria de Hernández al segundo lugar muestra a una nación deseosa de elegir a cualquiera que no represente a los dominantes líderes conservadores del país.
Según el politólogo colombiano Daniel García-Peña, el enfrentamiento entre Petro y Hernández representa el “cambio contra el cambio”.
Durante meses, las encuestas habían mostrado a Petro, que plantea una modificación al modelo económico capitalista del país, aventajando al exalcalde conservador de Medellín Federico Gutiérrez.
Fue solo recientemente que Hernandez, postulándose con una plataforma populista y anticorrupción, empezó a subir en los sondeos.
Si Petro al final gana en la próxima ronda de votaciones sería un momento histórico para una de las sociedades más políticamente conservadoras de América Latina, lo que pondría a Colombia en una senda nueva y desconocida.
En su discurso luego de las elecciones, en un hotel cerca del centro de Bogotá, Petro estuvo acompañado por su candidata a la vicepresidencia y dijo que los resultados del domingo mostraban que el proyecto político del actual presidente y sus aliados “ha sido derrotado”.
Luego, rápidamente emitió advertencias sobre Hernández y dijo que votar por él era una regresión peligrosa y desafió al electorado a arriesgarse en lo que calificó como un proyecto progresista, “un cambio de verdad”.
Su ascenso refleja no solo un viraje a la izquierda en toda América Latina, sino un impulso contra los gobiernos de turno que ha cobrado fuerza a medida que la pandemia ha agravado la pobreza y la desigualdad, intensificando la sensación de que las economías de la región están construidas principalmente para servir a las élites.
Ese resentimiento contra el establecimiento político parece haberle dado a Hernández un empujón en la segunda vuelta e indica el poder menguante del uribismo, un conservadurismo de línea dura que ha dominado la política colombiana en las últimas dos décadas y que se llama así por su fundador, el expresidente Álvaro Uribe.
En las mesas de votación de todo el país el domingo, los seguidores de Petro mencionaron esa frustración y un renovado sentimiento de esperanza.
“Es un momento histórico que está viviendo Colombia. No queremos más continuismo, no queremos más Uribismo”, dijo Chiro Castellanos, de 37 años, seguidora de Petro en Sincelejo, una ciudad cercana a la costa caribeña. “Siento que esto es un cambio, es un proyecto de país que no es solo Gustavo Petro”.
Pero en muchos lugares también había temor de lo que ese cambio podría significar, así como llamados a un enfoque más moderado.
“Realmente este país está vuelto nada”, comentó Myriam Matallana, de 55 años, simpatizante de Gutiérrez en Bogotá, la capital. Pero con Petro, dijo, “sería peor”.
Petro ha prometido transformar el sistema económico de Colombia, que dice que alimenta la desigualdad, con la expansión de programas sociales, un alto a la exploración petrolera y el cambio del enfoque del país hacia la industria y la agricultura nacional.
Durante mucho tiempo, Colombia ha sido el aliado más fuerte de Estados Unidos en la región y un triunfo de Petro podría significar un enfrentamiento con Washington. El candidato pidió un reajuste de la relación, lo que incluye cambios en el enfoque de la guerra contra las drogas y una reevaluación de un acuerdo comercial bilateral.
Las elecciones se producen en un momento en el que las encuestas muestran una creciente desconfianza en las instituciones del país, incluido el Congreso, los partidos políticos, el Ejército, la prensa y la Registraduría Nacional, un organismo electoral.
También sucede en momentos en que la violencia va en aumento; a principios de este mes un grupo criminal emitió una orden de inamovilidad que paralizó a una parte considerable del país por al menos cuatro días.
Antes de las elecciones existía la preocupación generalizada de que esos factores podrían afectar el proceso democrático.
“Si nos quedamos en casa diciendo ‘todo el mundo es corrupto’, no vamos a lograr nada”, dijo María Gañan, de 27 años, que votó por Hernández en Bogotá. “Queremos cambiar la historia del país”.
Hernández, quien era relativamente desconocido hasta hace unas pocas semanas, se presentó a los votantes como un candidato anticorrupción, y propuso recompensar a los ciudadanos por denunciar actos de corrupción y nombrar a colombianos que ya residen en el exterior en posiciones diplomáticas, lo que él dice que ahorrará en gastos de viaje y otros costos, además de prohibir festejos innecesarios en las embajadas.
“Hoy perdió el país de la politiquería y la corrupción”, dijo Hernández en una nota que publicó en Facebook para sus seguidores, tras los resultados del domingo.
“Hoy perdieron las gavillas que creerían que serían gobierno eternamente”, añadió.
Pero algunas de las propuestas de Hernández han sido criticadas como antidemocráticas.
En específico, ha propuesto declarar un estado de emergencia por 90 días y suspender todas las funciones judiciales y administrativas para combatir la corrupción, generando temores de que pueda clausurar el congreso o suspender a los alcaldes.
Muchos votantes están hartos del aumento de precios, el alto desempleo, el alza en los costos de la educación, la violencia y los sondeos muestran que una clara mayoría de colombianos tienen una opinión desfavorable del actual gobierno conservador.
Otros candidatos que impulsaron cambios han sido asesinados durante las campañas electorales en Colombia. Petro y su compañera de fórmula, Francia Márquez, han recibido amenazas de muerte, lo que ocasionó que se reforzara su seguridad con guardaespaldas y escudos antibalas.
Sin embargo, la elección también se caracterizó por la ampliación del espectro político.
En cuestión de meses, Márquez, una activista ambiental que, de triunfar se convertiría en la primera vicepresidenta negra del país, se transformó en un fenómeno nacional, y brindó a las elecciones un enfoque de género, raza y conciencia de clase que pocos candidatos han logrado invocar en la historia del país.
Su popularidad ha sido considerada como el reflejo del profundo deseo de muchos votantes —negros, indígenas, pobres, campesinos— de verse representados en los cargos más altos del poder.
El domingo, Márquez podría haber votado en la capital del país. Pero decidió viajar al departamento suroccidental del Cauca, donde se crió.
“Hoy están partiendo la historia de este país en dos”, dijo poco después de depositar su voto. “Hoy una de los nadies y las nadies, de los históricamente excluidos, se pone de pie para ocupar la política”.
Sofía Villamil, Megan Janetsky y Genevieve Glatsky reportaron desde Bogotá, y Federico Rios desde Suárez, Cauca.
Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz
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L'Humanité
Laurent Douzou : « pour le CNR, l’intérêt général doit primer sur l’intérêt particulier »
Le débatDans « Découvrir le programme du CNR », l’historien Laurent Douzou replace l’œuvre politique et sociale de la Résistance dans son contexte, et en souligne la modernité. Un programme pour des « Jours heureux » qu’il est aujourd’hui crucial de reconstruire. Entretien.
Jérôme SkalskiC’est sous l’appellation des « Jours heureux » qu’est connu le programme élaboré pendant l’occupation allemande par les représentants des différents mouvements de la Résistance. Un programme qui constitue un des piliers du contrat social et politique de la France contemporaine. Avec son dernier ouvrage, Laurent Douzou, historien spécialiste de la Seconde Guerre mondiale et de la Résistance, signe un livre à la fois accessible et original qui se donne comme une invitation à la lecture de ce texte, plus souvent cité que lu.
Comment est né le programme du Conseil national de la Résistance ?
Le programme du CNR apparaît au grand jour au printemps 1944. Sa grande originalité par rapport aux nombreux programmes qui ont jalonné l’histoire, l’histoire du mouvement ouvrier en particulier, c’est qu’il est issu de la clandestinité. Cela veut dire qu’il n’y a pas eu de congrès, pas de motions, pas de vote, bref tout ce qui d’habitude précède l’adoption d’un programme. Ce qui l’a fait naître, ce sont des discussions souterraines entre les principales forces résistantes, c’est-à-dire les mouvements de Résistance nés spontanément sous l’Occupation, d’une part – sans tradition, sans mémoire particulière –, les partis politiques et les syndicats, d’autre part, qui sont des instances qui, a contrario, portent une mémoire longue. Pour les partis politiques, c’est essentiellement la SFIO qui s’est effondrée en 1940 et qui est devenue le Comité d’action socialiste et le Parti communiste français. Côté syndicats, c’est la CGT, réunifiée avec les accords du Perreux en avril 1943, et la CFTC. Toutes ces forces ont discuté, de la fin de 1942 au printemps 1944, sur les grandes lignes d’un programme sur lequel elles pourraient s’accorder. Ce programme est extrêmement dense et très ramassé. Au contraire, par exemple, du volumineux « Programme commun » de 1972 qui détaillait les mesures à appliquer, le programme du CNR se contente d’énumérer des principes : il faudra, la Libération venue, trouver les moyens de traduire ces principes en textes de loi et en dispositions réglementaires. Ces principes sont extrêmement forts. C’est, par exemple, l’idée que l’intérêt général doit primer sur l’intérêt particulier. Qu’est-ce que ça veut dire ? Eh bien, par exemple, que la presse ne doit pas être aux mains d’une minorité de gens très puissants et riches. Autres principes : la Sécurité sociale ou la retraite, c’est-à-dire une fin de vie digne pour les travailleurs.
Quelles ont été les conditions de sa diffusion ? Pourquoi a-t-il été appelé « les Jours heureux » ?
Le programme du CNR est adopté à l’unanimité le 15 mars 1944. Il est publié pour la première fois dans son intégralité par le journal « Libération » de la zone sud en mai. Il fait ensuite l’objet de brochures. Il y a une brochure du côté du PCF, et puis une brochure éditée par le mouvement Libération de la zone sud qui fera référence, parce que le chef de la propagande-diffusion de ce mouvement, constatant qu’il n’y avait pas de titre à ce programme, a eu l’idée de l’intituler « les Jours heureux », qui était le titre d’un film qu’il avait en tête.
Vous expliquez dans votre ouvrage l’étrange destin de ce programme, fait d’oubli et de retour sur le devant de la scène politique. Retour au grand jour après une période d’amnésie ?
Est-ce qu’il y a eu une amnésie ? Oui et non. Oui, parce que les conditions de création et d’entrée en vigueur de ce programme ont été oubliées très vite. Non, parce que, étonnamment, ce programme, qui a été concocté par un cercle très restreint de responsables, va être très globalement traduit en actes entre 1944 et 1946. Cela se fait sans coup férir. Par exemple, les lois de nationalisation – ce qui est très étrange quand on regarde cela depuis 2022 – sont adoptées à une écrasante majorité : lois de nationalisation du charbonnage, de l’électricité, de la Banque de France, des banques de dépôt, etc. Bref, toute une kyrielle de lois qui transfèrent de mains privées vers le public et l’État la gouvernance de secteurs entiers de l’économie et de la finance. Si je dis sans coup férir, c’est qu’il y a très peu de contestation, hormis dans les cercles de nostalgiques de Vichy. Le programme entre en vigueur au moment même où l’État reprend ses droits, à travers le général de Gaulle et son gouvernement provisoire, et où le Conseil national de la Résistance, qui est l’instance qui mis au point ce programme, s’efface.
Ce programme fait donc, à l’époque, consensus ?
Oui, absolument. Y compris pour le général de Gaulle, qui était tout à fait acquis aux principes du programme du CNR. Il était entré dans la guerre avec un bagage idéologique qu’on pourrait qualifier de droite, puis, petit à petit, il a évolué sous la pression des événements et des résistants de l’intérieur qui voulaient, pour accepter de se placer sous son autorité, des gages à la fois de républicanisme et de progressisme. En 1942, le général de Gaulle signe un document qui est publié dans la presse clandestine et qui donne ces gages. D’une part, donc, le général de Gaulle, graduellement, à travers son action, glisse vers une conception progressiste et, parallèlement, le centre de gravité de la Résistance intérieure glisse vers la gauche. Cela explique qu’à la Libération, il n’y a pas de débats et pas de controverses sur l’application du programme du CNR, mais elle se fera sous la responsabilité exclusive de l’État, le Conseil national de la Résistance étant célébré mais, en même temps, mis de côté, parce que l’on ne peut pas avoir une dualité du pouvoir.
En quoi le programme du CNR est-il un programme de rupture ?
Le programme du CNR est tout d’abord une rupture avec la IIIe République française finissante, celle qui a mis fin au Front populaire, une République assez répressive à l’égard du mouvement ouvrier, avec la grande grève de novembre 1938. C’est un régime qui crée des camps d’internement, qui met hors la loi le Parti communiste après le pacte germano-soviétique et qui adopte des lois qui ne sont pas, c’est le moins qu’on puisse dire, progressistes, ni dans le domaine économique ni dans le domaine social. Donc, il y a rupture. Si l’on regarde l’état de la France en 1939 et les mesures prises en 1944, on est aux antipodes. D’un autre côté, il y a synthèse. Ce qu’on voit surgir entre 1942 et 1944, et qui est adopté à l’unanimité le 15 mars 1944, ne sort pas d’un chapeau. En réalité, c’est le fruit d’une très longue histoire qui, pour l’essentiel, reprend des revendications du mouvement ouvrier, qu’on peut faire remonter à la Commune et à tout ce mouvement social qui a traversé le XIXe siècle et qui, d’une certaine manière, a culminé avec le Front populaire. Le précédent du Front populaire est selon moi très intéressant. Il y a à la fois son programme, qui est très succinct, pris sous la pression de l’extrême droite qu’on pense capable de prendre le pouvoir, et, en même temps, on ne comprend rien au Front populaire si on ne prend pas en compte la mobilisation populaire, c’est-à-dire le fait qu’entre la victoire législative et la venue au pouvoir de Léon Blum il y a, comme on le sait, des grèves gigantesques. La Résistance est quelque chose du même ordre. À la fois il y a des principes, et puis il y a une pression sociale extraordinairement forte. Alors, quels sont ces principes et en quoi y a-t-il rupture ? Par exemple, le principe de solidarité. La retraite par répartition, cela ne va pas du tout de soi. L’idée que des gens qui sont en activité contribuent à la vie digne de gens qui ont cessé de l’être, c’est une idée très progressiste. Même chose pour la Sécurité sociale. Il y avait eu des lois antérieures à 1944 sur la Sécurité sociale, mais elles étaient très parcellaires. Elles ne valaient pas principe général. Avec le programme du CNR, cela devient un principe général, pour ne rien dire du rétablissement de la démocratie.
Qu’en est-il de l’idée de citoyenneté ?
Fondamentalement, il y a une nouvelle idée de la citoyenneté qui émerge avec le programme du CNR. Il y a un élargissement de la citoyenneté. Par exemple, mais cela ne sera pas mis en œuvre effectivement, il y a toute la question de la représentation ouvrière. Ce n’est pas seulement une question de fonctionnement social de l’entreprise. Cela veut dire que l’on estime qu’au fond tout le monde doit avoir voix au chapitre. Je reviens précisément là-dessus dans mon livre. C’est quelque chose qui ne sera pas mis en œuvre. Il y aura des réquisitions à la Libération, notamment à Marseille sous la férule de Raymond Aubrac, mais cela lui vaudra d’être proprement congédié en janvier 1945 de son poste de commissaire régional de la République. Parce que là, il y a un franchissement d’une ligne rouge. Or, en fait, Raymond Aubrac en faisant cela était parfaitement cohérent avec la teneur du programme du CNR.
Cela concerne aussi les hauts fonctionnaires de l’État ?
Oui, c’est aussi une grande originalité si l’on pense à l’École nationale d’administration que, nous, nous voyons aujourd’hui comme une machine à reproduire les inégalités. Quand cette école est conçue en 1945, c’est en parfaite conformité avec le programme du CNR où chacun doit pouvoir accéder aux fonctions publiques uniquement en fonction de ses mérites. C’est une idée qui paraît peut-être banale aujourd’hui, mais qui est en réalité très neuve. Qu’est-ce qu’il y avait avant l’ENA ? Il y avait, quand on voulait devenir haut fonctionnaire, ce qu’on appelait les écuries, c’est-à-dire une sélection dans l’intimité d’un huis clos en quelque sorte, de quelques jeunes gens triés sur le volet, avec une reproduction de classe très forte. L’ENA telle qu’elle est conçue en 1945, c’est l’antithèse de cela.
En quoi le programme du CNR reste-t-il actuel ?
Normalement, le lot de tout programme, c’est de se démoder très vite. Conçu pour une échéance donnée, soit il est caduc parce qu’il ne recueille pas une majorité, soit il est mis en œuvre et n’est donc plus d’actualité. Or, le programme du CNR a été mis en œuvre et, après une longue période où on ne l’a plus évoqué, il est redevenu d’actualité quand le néolibéralisme a triomphé. Il affirmait des principes qui ont été mis à mal. La précarité croissante que connaissent des secteurs entiers de la société lui confère une actualité réelle, parce que les principes qu’il égrène peuvent redonner un sens, individuellement et collectivement, à la vie sociale. Retrouver en somme un cap qui permette de penser et d’agir solidairement.
Profil
Professeur émérite d’histoire à l’université Lumière Lyon-II et à l’Institut d’études politiques de Lyon, Laurent Douzou est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages, dont « la Résistance française, une histoire périlleuse » (Seuil, 2005), « Lucie Aubrac » (Perrin, 2009) et « la Résistance, une morale en action » (Gallimard, 2010).
programme du CNRrésistanceconseil national de la résistance Valeurs Actuelles
Paris : un homme transportant un fusil d’assaut chargé interpellé en gare de Montparnasse
Plusieurs agents de la Brigade des réseaux franciliens (BRF) ont interpellé un homme dans la gare de Montparnasse, à Paris, ce vendredi 3 juin. Vêtu de noir et le visage dissimulé par une capuche, l’individu transportait un sac de sport dans lequel les policiers ont découvert plusieurs armes à feu. Selon les informations de RTL, il a été repéré alors que les agents de la BRF procédaient à un contrôle d’identité et de bagages à l’arrivée du TGV Bordeaux-Paris.
Arrivé face aux agents, l’homme de 19 ans s’est montré particulièrement stressé, éveillant les soupçons des contrôleurs. C’est en ouvrant son sac que ces derniers ont découvert un fusil d’assaut et un pistolet automatique, tous deux chargés, ainsi qu’un chargeur supplémentaire. En conséquence, le jeune homme a immédiatement été placé en garde à vue.
Un simple coursier ?
Domicilié à Nice, le jeune homme est déjà largement connu des services de police, selon RTL, notamment pour trafic de stupéfiants. Lors de sa garde à vue, poursuit la radio, il a expliqué avoir été payé pour transporter le sac qu’il devait remettre à un homme à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. Il a également assuré qu’il ne connaissait pas le contenu du sac. Une enquête a été confiée au 3e district de la police judiciaire de Paris.
France24 - World
UN Secretary-General's report: An exclusive look into Mali's security situation
Issued on: 03/06/2022 - 20:30
FRANCE 24
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Wassim NASR
FRANCE 24 has had an exclusive look at an official report to be submitted to the UN Security Council on June 13. The document details the current state of the UN's MINUSMA peacekeeping mission in Mali and reveals a surge in recent violence. FRANCE 24's Wassim Nasr tells us more.
The highly detailed 25-page report describes the security situation in Mali as well as the political situation in the West African country. The document says that MINUSMA is asking for a renewal of its mandate for another year, Nasr explains. The United Nations force is also requesting reinforcements in anticipation of the withdrawal of the French-led anti-jihadist Operation Barkhane from Mali.
The document provides insight on where MINUSMA is operating within Mali and it discusses constraints the peacekeeping force has faced in the country. It also paints the picture of a critical state of play, with Malian authorities controlling only 15 percent of the country's territory, including just 10 percent of the north and 21 percent of central Mali.
To watch Wassim Nasr's inside look at the assessment, click on the video player above.
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Sahel
Islamic State group ‘trying to control’ Mali-Niger border with series of attacks
UN report links Malian army to ‘exponential rise’ in abuses
UN peacekeeper killed in 'terrorist' attack in northern Mali
L'Humanité
Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes
Il était une foisLe 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.
Lionel VenturiniIl a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.
Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.
Une ancienne zone de chasse de la noblesse
Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.
L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.
La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.
Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.
Boxe anglaise et patinage artistique
En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.
À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.
En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.
50 portiques courbes
Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.
Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.
Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.
Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.
Un chaudron de béton
Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.
L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.
« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.
Jean-Pierre Rives, maillot en sang
Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).
À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.
La face sombre du supportérisme
Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.
Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.
Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.
L'aire des Qataris
Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.
Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »
(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.
EN SAVOIR PLUS
« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.
« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com
« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr
Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour
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Guerre en Ukraine : plus de 1.400 enquêtes pour trahison et collaboration avec l’ennemi ouvertes par Kiev
Kiev fustige les appels de Paris
25.000 civils bloqués à Sloviansk, cible d’incessants bombardements russes
Vadym Lyakh, maire de Sloviansk, s’est exprimé sur les bombardements russes incessants dont sa ville a été la cible depuis plusieurs jours. « La nuit a été relativement calme, bien que cette semaine nous ayons été bombardés à plusieurs reprises. Il y a des victimes auprès de la population civile, mais aussi des habitations, des écoles », a-t-il indiqué au micro de BFM TV, ce samedi 4 juin.
Sa ville, située dans la région du Donbass, l’un des principaux objectifs de Moscou, a été privée d’électricité et d’eau pendant plusieurs jours. Si les opérations d’évacuation se continuent, 25.000 civils demeurent dans la ville, sur les 100.000 habitants au total.
Plus de 1.400 enquêtes pour trahison et collaboration ouvertes par Kiev
Dans un article du quotidien britannique The Guardian ce samedi, la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova, a indiqué qu’au début du mois de mai, plus de 700 enquêtes pour trahison et 700 autres pour collaboration avec l’ennemi avaient été ouvertes contre des citoyens ukrainiens par Kiev. Certains citoyens sont notamment accusés d’avoir fourni des listes de militaires, de familles de militaires, ou de vétérans de la guerre du Donbass aux forces russes.
Les Russes « jettent toutes leurs réserves sur Sievierodonetsk »
Dans une publication sur Telegram ce samedi matin, le gouverneur ukrainien de la région de Louhansk a affirmé que l’armée de Kiev a repoussé neuf attaques russes au cours des dernières vingt-quatre heures dans la ville de Sievierodonetsk. Il assure notamment qu’un char, huit véhicules blindés, une batterie d’artillerie et un missile de croisière ont été détruits, rapporte Le Monde. Les forces russes « jettent toutes leurs réserves sur Sievierodonetsk », a-t-il déclaré.
France24 - Monde
Sommet de la Cédéao sur les sanctions contre les putschistes d'Afrique de l'Ouest
Publié le : 04/06/2022 - 15:11Modifié le : 04/06/2022 - 15:14
FRANCE 24
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La Cédéao se réunit samedi en sommet extraordinaire à Accra afin de discuter des sanctions adoptées par l'instance ouest-africaine contre les juntes au pouvoir au Mali, au Burkina Faso et en Guinée.
Et de six sommets extraordinaires pour la Cédéao. Les dirigeants ouest-africains se réunissent samedi 4 juin à Accra pour décider d'atténuer ou de durcir les sanctions contre le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, où les juntes arrivées au pouvoir par la force n'entendent pas le quitter de sitôt.
Les dirigeants des pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) rassemblés en fin de matinée dans la capitale ghanéenne doivent dire en particulier s'ils maintiennent, allègent voire lèvent les sévères mesures de rétorsion infligées au Mali le 9 janvier pour stopper le projet des militaires de gouverner cinq années de plus.
>> À revoir : "Exclusif : la Minusma alerte sur une situation intenable au Mali"
Le Burkina, autre pays sahélien pris dans la tourmente jihadiste, et la Guinée ne sont pour l'heure que suspendus des organes de la Cédéao. Mais les juntes au pouvoir entendent y rester trois ans et exposent leur pays aux foudres de la Cédéao.
L'Afrique de l'Ouest a vu se succéder les coups de force des colonels et lieutenants-colonels en moins de deux ans : putsch le 18 août 2020 à Bamako – nouveau fait accompli parachevant le premier le 24 mai 2021 –, putsch le 5 septembre 2021 à Conakry, putsch le 24 janvier 2022 à Ouagadougou.
Résistance des nouveaux hommes forts
Depuis 2020, la Cédéao, alarmée du risque de contagion dans une région vulnérable, multiplie les sommets, les médiations et les pressions pour abréger les périodes dites de transition avant un retour des civils à la direction de leur pays.
Elle se heurte aux résistances des nouveaux hommes forts, qu'il s'agisse du colonel Assimi Goïta au Mali, du colonel Mamady Doumbouya en Guinée ou du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui se sont tous fait investir présidents entre-temps.
Les nouveaux gouvernants en uniforme invoquent, pour rester au pouvoir, la gravité des crises auxquels ils sont confrontés, sécuritaire au Mali et au Burkina, sociale et politique dans les trois pays. Ils veulent avoir le temps nécessaire pour ce qu'ils présentent comme leur entreprise de "refondation" de leur État, et pour l'organisation d'élections crédibles.
Face à la Cédéao, ils se drapent dans la prééminence de la souveraineté nationale sur les règles de gouvernance ouest-africaines.
Espace pour un compromis avec Bamako
Au Mali, la junte s'est dédite de son engagement initial, pris sous la pression de la Cédéao, à céder la place au bout de 18 mois après des élections promises en février 2022. Quand elle est allée jusqu'à envisager cinq années supplémentaires, la Cédéao a sévi vigoureusement le 9 janvier, fermant les frontières et suspendant les échanges commerciaux et financiers, hors produits de première nécessité.
Un rapport de l'ONU publié la semaine écoulée indique que, dans un contexte de crise déjà aiguë, les sanctions ouest-africaines ont "sévèrement affecté" certains secteurs et "empiré les conditions de vie, en particulier celles des pauvres".
Passé les protestations, les autorités ont ramené leurs prétentions à 24 mois. Jusqu'alors, la Cédéao a consenti au maximum à un délai de 16 mois et indiqué que les sanctions ne seraient levées progressivement que quand le Mali présenterait un calendrier acceptable.
Différents protagonistes ont souligné qu'il y avait l'espace pour un compromis.
"En prenant surtout en considération les souffrances du peuple malien, nous pouvons nous mettre d'accord sur une échéance qui serait comprise entre seize et vingt-quatre mois", a dit dernièrement dans le magazine Jeune Afrique le chef de l'État sénégalais, président en exercice de l'Union africaine.
Un délai "impensable" en Guinée
En revanche, "pour la Guinée, la Cédéao va devoir prendre des mesures", a-t-il dit. Il a qualifié d'"impensable" le délai de 39 mois, depuis ramené à 36, que s'impartit le colonel Doumbouya.
Lors d'un précédent sommet le 25 mars, la Cédéao avait donné à la junte jusqu'au 25 avril pour présenter un échéancier "acceptable". À défaut, "des sanctions économiques et financières entreront immédiatement en vigueur", avait-elle prévenu.
La Cédéao a déjà annoncé le gel des avoirs financiers des membres de la junte et de leurs familles. Ils ont l'interdiction de voyager au sein de la Cédéao.
Un Burkina "raisonnable" ?
Le Burkina, lui, "semble plus raisonnable" au président de l'Union africaine.
Le sommet de mars avait fixé au Burkina le même ultimatum qu'à la Guinée. Mais à la demande de la junte, la Cédéao a dépêché fin mai une mission de trois jours pour évaluer la situation au Burkina, où les attaques jihadistes sanglantes se succèdent.
Le rapport de la mission, soumis samedi au sommet d'Accra, constate que "la situation humanitaire et sécuritaire reste difficile" et "il faut évidemment prendre la mesure de cette situation", a déclaré le président de la commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou.
Avec AFP
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L'Entretien de France 24
Pour l'ex-chef de la diplomatie Tiéman Coulibaly, "un régime dictatorial s'installe au Mali"
Le Burkina Faso échappe à de nouvelles sanctions de la Cédéao
Guinée : le chef de la junte militaire opte pour une transition de "39 mois" et déçoit la Cédéao
France24 - Monde
Soudan : un manifestant tué à Khartoum lors d'une manifestation prodémocratie
Publié le : 04/06/2022 - 07:48
FRANCE 24
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Un manifestant a été tué vendredi dans la capitale soudanaise lors d'un rassemblement prodémocratie réclamant justice pour des victimes de la répression du 3 juin 2019. Ce jour-là, un sit-in aux abords du QG de l'état-major de l'armée avait été dispersé dans le sang par des hommes armés en tenue militaire.
L'ONU avait appelé à "ne pas user d'une force excessive". Vendredi 3 juin, un manifestant a été tué dans la capitale soudanaise alors qu’il participait à un rassemblement prodémocratie réclamant justice pour des victimes de la répression.
"Un homme d'une vingtaine d'années a été tué par une balle tirée dans la poitrine par les forces de sécurité", a indiqué un syndicat prodémocratie de praticiens soudanais.
L'expert de l'ONU pour les droits humains Adama Dieng a dénoncé samedi à Khartoum la "tragédie" de la répression qui a tué 99 manifestants depuis le putsch d'octobre, invitant à juger les auteurs et à des actions "concrètes et courageuses".
Des militants avaient appelé à des défilés vendredi en mémoire des 128 morts de la dispersion d'un sit-in le 3 juin 2019 à Khartoum. À l'époque, la rue venait d'obtenir de l'armée en avril qu'elle dépose le dictateur Omar el-Béchir, et avait poursuivi un sit-in aux abords du QG de l'état-major pour forcer les militaires à partager le pouvoir avec des dirigeants civil. Mais le 3 juin, le sit-in avait été dispersé dans le sang par des hommes armés en tenue militaire.
Une première enquête, ordonnée par le Conseil militaire, avait établi que des paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF) étaient impliqués dans ces violences mais elle n'a débouché sur aucun procès. Aujourd'hui, leur chef, le général Mohammed Hamdane Daglo, est le numéro deux du pouvoir militaire installé en octobre par un coup d'État.
"Les militaires à la caserne"
Ce vendredi, ils avaient répondu à l'appel par milliers, selon des journalistes de l'AFP, afin de réclamer justice pour les morts de la "révolution" de 2019 – plus de 250 personnes – et dire à nouveau leur opposition au putsch du général Abdel Fattah al-Burhane et à la répression qui l'a suivi, dont la 99e victime est tombée vendredi.
Dans les rues de la capitale, les manifestants ont scandé pêle-mêle : "On ne veut pas de dédommagement, œil pour œil, dent pour dent" et "Les militaires à la caserne".
Amna Behiri, qui a perdu son fils Abdel Salam le 3 juin 2019, estime que la "révolution vaincra". "Nous sommes pacifiques alors qu'ils nous tirent dessus", a dit à l'AFP cette Soudanaise au tee-shirt floqué du visage de son fils. "Il faut la justice avant toute chose, parce que sans justice, il n'y a pas d'État démocratique (...). La paix et la liberté viendront ensuite", a-t-elle ajouté.
La police a accusé vendredi les manifestants d'avoir attaqué des commissariats, faisant des dégâts et des blessés.
En prévision de cet anniversaire, l'expert de l'ONU Adama Dieng avait appelé sur Twitter "les autorités à faire preuve de retenue et à ne pas user d'une force excessive face aux manifestations".
La "Troïka" – la Norvège, les États-Unis et le Royaume-Uni – à la manœuvre au Soudan avait de son côté fait part de sa "solidarité avec les survivants et les victimes" de la dispersion de juin 2019, réclamant la publication des résultats de l'enquête qui avait été lancée par le gouvernement sur ce massacre.
Lors de sa première visite dans le pays en février, Adama Dieng avait exhorté le pouvoir militaire à cesser de "tirer à balles réelles" et d'utiliser ses grenades lacrymogènes comme des projectiles mortels en tirant directement sur la foule.
Le général Burhane a reconnu que des officiers avaient fait usage de fusils contre des manifestants mais assure qu'il s'agit d'initiatives personnelles contrevenant aux ordres.
Il ne cesse de se dire en faveur d'un dialogue pour relancer la transition démocratique, brutalement interrompue avec son putsch qui a privé le Soudan de son aide internationale vitale.
L'état d'urgence levé
En face, la rue refuse toute négociation avec les militaires tandis que des partis politiques exigent d'abord la libération des dizaines de manifestants et militants jetés en prison depuis octobre.
Mercredi toutefois, des haut gradés ont annoncé avoir rencontré des représentants de l'ONU et de l'Union africaine et s'être accordés sur le "lancement de négociations directes" entre les différents acteurs au Soudan "la semaine prochaine".
L'ONU a de son côté annoncé prolonger d'un an sa mission au Soudan, l'un des pays les plus pauvres au monde où l'inflation et la chute de la livre vont faire plonger un habitant sur deux dans la faim d'ici la fin de l'année selon les Nations unies.
Dimanche, le général Burhane avait levé l'état d'urgence imposé lors de son putsch, un geste vu par des observateurs comme une main tendue vers la rue mais rejeté par les militants.
Avec AFP
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Au Soudan, un jeune homme tué par balles lors des manifestations antiputsch
Au Soudan, fin de l'état d'urgence imposé depuis le coup d'État d'octobre
Soudan : plus de 210 morts dans des violences tribales au Darfour
L'Humanité
Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie
ActuEn complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.
Jean-Jacques RégibierPourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux
Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, « cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.
Gazés pour une collection anatomique
Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.
La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les FrançaisDès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.
Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.
Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.
Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.
Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.
Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazisArrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.
Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie
Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.
La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.
Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.
Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.
nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg France24 - Monde
Rapport de la Minusma sur le Mali, le nombre de morts civils interpellent.
Publié le : 03/06/2022 - 23:41
Fatimata WANE
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La mission des Nations unies au Mali, la Minusma, s'est alarmée de la « hausse exponentielle » du nombre de morts civils au premier trimestre 2022. Wassim Nasr, spécialiste des mouvements djihadistes à France 24 a eu accès en exclusivité au rapport de la Minusma
Macky Sall était ce vendredi en Russie, au menu la guerre en Ukraine et surtout la crise alimentaire qui en découle. Le président en exercice de l'Union africaine s'est dit "rassuré" et Vladimir Poutine s'est dit prêt à faciliter les exportations céréalières.
Sa pièce "Les Restes suprêmes" a ravi le public lors de la 14e édition de la Biennale de Dakar. A travers le parcours d'un masque ancestral, la pièce retrace l'histoire des vestiges de la période coloniale et pose le débat sur la restitution du patrimoine africain. Le metteur en scène rwandais Dorcy Rugamba était l'invité du JTA avec Nathalie Vairac l'une des comédiennes de la pièce.
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E-sport : les clichés passés au crible
Publié le : 03/06/2022 - 19:44Modifié le : 03/06/2022 - 19:48
Guillaume GRALLET
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En dépit d'une reconnaissance au plus haut niveau de l'État, les idées reçues sur le sport persistent. Ils rendraient obèse, violent, addict, macho et moins intelligent. Contre-exemples dans Tech 24, et entretien avec Kayane, joueuse professionnelle de e-sport.
En 2021, une étude révèle que 9,4 millions d'internautes français de 15 ans et plus s'intéressent au e-sport, soit une hausse de 1,6 million par rapport à 2020.
Au-delà des jeux de course, de combat et autres jeux à succès, comme Fortnite et Rocket League, le e-sport réserve de nombreuses surprises. Comme le récent engouement qu'il a suscité dans le monde des échecs. La Fédération française d'échecs (FFE) songe d'ores et déjà à muscler sa section e-sport…
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Les forces aériennes chinoises ont harcelé un avion de patrouille maritime canadien près de la Corée du Nord
par Laurent Lagneau · 2 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, les États-Unis ont soumis au Conseil de sécurité des Nations unies une nouvelle résolution visant à sanctionner encore plus sévèrement la Corée du Nord pour ces derniers tirs de missiles balistiques. Seulement, en raison de leur qualité de membres permanents, la Russie et la Chine y ont mis leur veto.
Cela étant, les sanctions imposées par les résolutions 2375 et 2397 n’ont nullement empêché Pyongyang de poursuivre ses activités nucléaires – un nouvel essai pourrait avoir lieu prochainement – et le développement de son arsenal de missiles balistiques…
Pourtant, en janvier 2018, et afin de documenter les violations de ces sanctions, l’ONU a mis en place l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure chargée de surveiller les trafics illicites en haute mer, dans les environs de la péninsule coréenne. La Marine nationale y engage ponctuellement des moyens, dans le cadre de l’opération « AETO ».
Le Canada participe également à cette mission de surveillance, via l’opération « NEON », laquelle mobilise généralement une frégate et/ou un avion de patrouille maritime CP-140 Aurora, celui-ci étant basé à Kadena [Japon] durant son engagement.
Or, les missions de l’UNSC ECC ne plaise apparemment à tout le monde… Ainsi, ce 2 juin, et alors qu’un CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne [ARC] vient d’achever une mission d’un mois au titre de l’opération NEON, Ottawa a dénoncé l’attitude d’avions de combat chinois à son égard.
« Les Forces armées canadiennes peuvent confirmer qu’à plusieurs reprises au cours de cette plus récente itération de l’opération NEON, des interactions se sont produites entre nos aéronefs de patrouille à long rayon d’action CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne et des aéronefs de la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] », a en effet indiqué le ministère canadien de la Défense.
« Lors de ces interactions, les avions de la PLAAF n’ont pas respecté les normes internationales de sécurité aérienne », a-t-il ajouté, avant de dénoncer un comportement « non professionnel » de la part des pilotes chinois.
« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef intercepteur », explique le ministère canadien, précisant que de tels incidents se sont produits dans l’espace aérien international.
Dans le détail, « plusieurs avions de la PLAAF », dont le type n’a pas été précisé par Ottawa, se seraient approchés suffisamment du CP-140 Aurora pour tenter de le « détourner de sa trajectoire de vol ».
Selon la chaîne canadienne Global News, qui cite des sources au fait de ces incidents, les avions de combat chinois auraient « fréquemment volé à des distances de 6 à 30 mètres de l’avion de patrouille maritime de l’ARC. Ce qui, au regard de la vitesse élevée de ces appareils ne peut qu’accroître le risque de collision…
« La principale préoccupation des Forces armées canadiennes est la sécurité de notre équipage et l’importance que les aéronefs de la PLAAF maintiennent une distance professionnelle par rapport aux aéronefs des FAC volant dans le cadre d’une mission sanctionnée par l’ONU se déroulant dans l’espace aérien international », a souligné le ministère de la Défense, regrettant par ailleurs que de « telles interactions » sont « préoccupantes et de plus en plus fréquentes ».
En novembre dernier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait affirmé que, durant son récent engagement dans l’opération AETO, un Falcon 200 de la Flottille 25 avait été « régulièrement intercepté par des avions de chasse SU30 MKK chinois […] alertés par une frégate de défense anti-aérienne positionnée au sud de la Corée du Nord ». Mais il n’avait pas fait état d’interactions « dangereuses », comme vient de le faire le ministère canadien de la Défense.
Les forces aériennes chinoises ont harcelé un avion de patrouille maritime canadien près de la Corée du Nord
par Laurent Lagneau · 2 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, les États-Unis ont soumis au Conseil de sécurité des Nations unies une nouvelle résolution visant à sanctionner encore plus sévèrement la Corée du Nord pour ces derniers tirs de missiles balistiques. Seulement, en raison de leur qualité de membres permanents, la Russie et la Chine y ont mis leur veto.
Cela étant, les sanctions imposées par les résolutions 2375 et 2397 n’ont nullement empêché Pyongyang de poursuivre ses activités nucléaires – un nouvel essai pourrait avoir lieu prochainement – et le développement de son arsenal de missiles balistiques…
Pourtant, en janvier 2018, et afin de documenter les violations de ces sanctions, l’ONU a mis en place l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure chargée de surveiller les trafics illicites en haute mer, dans les environs de la péninsule coréenne. La Marine nationale y engage ponctuellement des moyens, dans le cadre de l’opération « AETO ».
Le Canada participe également à cette mission de surveillance, via l’opération « NEON », laquelle mobilise généralement une frégate et/ou un avion de patrouille maritime CP-140 Aurora, celui-ci étant basé à Kadena [Japon] durant son engagement.
Or, les missions de l’UNSC ECC ne plaise apparemment à tout le monde… Ainsi, ce 2 juin, et alors qu’un CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne [ARC] vient d’achever une mission d’un mois au titre de l’opération NEON, Ottawa a dénoncé l’attitude d’avions de combat chinois à son égard.
« Les Forces armées canadiennes peuvent confirmer qu’à plusieurs reprises au cours de cette plus récente itération de l’opération NEON, des interactions se sont produites entre nos aéronefs de patrouille à long rayon d’action CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne et des aéronefs de la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] », a en effet indiqué le ministère canadien de la Défense.
« Lors de ces interactions, les avions de la PLAAF n’ont pas respecté les normes internationales de sécurité aérienne », a-t-il ajouté, avant de dénoncer un comportement « non professionnel » de la part des pilotes chinois.
« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef intercepteur », explique le ministère canadien, précisant que de tels incidents se sont produits dans l’espace aérien international.
Dans le détail, « plusieurs avions de la PLAAF », dont le type n’a pas été précisé par Ottawa, se seraient approchés suffisamment du CP-140 Aurora pour tenter de le « détourner de sa trajectoire de vol ».
Selon la chaîne canadienne Global News, qui cite des sources au fait de ces incidents, les avions de combat chinois auraient « fréquemment volé à des distances de 6 à 30 mètres de l’avion de patrouille maritime de l’ARC. Ce qui, au regard de la vitesse élevée de ces appareils ne peut qu’accroître le risque de collision…
« La principale préoccupation des Forces armées canadiennes est la sécurité de notre équipage et l’importance que les aéronefs de la PLAAF maintiennent une distance professionnelle par rapport aux aéronefs des FAC volant dans le cadre d’une mission sanctionnée par l’ONU se déroulant dans l’espace aérien international », a souligné le ministère de la Défense, regrettant par ailleurs que de « telles interactions » sont « préoccupantes et de plus en plus fréquentes ».
En novembre dernier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait affirmé que, durant son récent engagement dans l’opération AETO, un Falcon 200 de la Flottille 25 avait été « régulièrement intercepté par des avions de chasse SU30 MKK chinois […] alertés par une frégate de défense anti-aérienne positionnée au sud de la Corée du Nord ». Mais il n’avait pas fait état d’interactions « dangereuses », comme vient de le faire le ministère canadien de la Défense.
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Cela étant, les sanctions imposées par les résolutions 2375 et 2397 n’ont nullement empêché Pyongyang de poursuivre ses activités nucléaires – un nouvel essai pourrait avoir lieu prochainement – et le développement de son arsenal de missiles balistiques…
Pourtant, en janvier 2018, et afin de documenter les violations de ces sanctions, l’ONU a mis en place l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure chargée de surveiller les trafics illicites en haute mer, dans les environs de la péninsule coréenne. La Marine nationale y engage ponctuellement des moyens, dans le cadre de l’opération « AETO ».
Le Canada participe également à cette mission de surveillance, via l’opération « NEON », laquelle mobilise généralement une frégate et/ou un avion de patrouille maritime CP-140 Aurora, celui-ci étant basé à Kadena [Japon] durant son engagement.
Or, les missions de l’UNSC ECC ne plaise apparemment à tout le monde… Ainsi, ce 2 juin, et alors qu’un CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne [ARC] vient d’achever une mission d’un mois au titre de l’opération NEON, Ottawa a dénoncé l’attitude d’avions de combat chinois à son égard.
« Les Forces armées canadiennes peuvent confirmer qu’à plusieurs reprises au cours de cette plus récente itération de l’opération NEON, des interactions se sont produites entre nos aéronefs de patrouille à long rayon d’action CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne et des aéronefs de la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] », a en effet indiqué le ministère canadien de la Défense.
« Lors de ces interactions, les avions de la PLAAF n’ont pas respecté les normes internationales de sécurité aérienne », a-t-il ajouté, avant de dénoncer un comportement « non professionnel » de la part des pilotes chinois.
« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef intercepteur », explique le ministère canadien, précisant que de tels incidents se sont produits dans l’espace aérien international.
Dans le détail, « plusieurs avions de la PLAAF », dont le type n’a pas été précisé par Ottawa, se seraient approchés suffisamment du CP-140 Aurora pour tenter de le « détourner de sa trajectoire de vol ».
Selon la chaîne canadienne Global News, qui cite des sources au fait de ces incidents, les avions de combat chinois auraient « fréquemment volé à des distances de 6 à 30 mètres de l’avion de patrouille maritime de l’ARC. Ce qui, au regard de la vitesse élevée de ces appareils ne peut qu’accroître le risque de collision…
« La principale préoccupation des Forces armées canadiennes est la sécurité de notre équipage et l’importance que les aéronefs de la PLAAF maintiennent une distance professionnelle par rapport aux aéronefs des FAC volant dans le cadre d’une mission sanctionnée par l’ONU se déroulant dans l’espace aérien international », a souligné le ministère de la Défense, regrettant par ailleurs que de « telles interactions » sont « préoccupantes et de plus en plus fréquentes ».
En novembre dernier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait affirmé que, durant son récent engagement dans l’opération AETO, un Falcon 200 de la Flottille 25 avait été « régulièrement intercepté par des avions de chasse SU30 MKK chinois […] alertés par une frégate de défense anti-aérienne positionnée au sud de la Corée du Nord ». Mais il n’avait pas fait état d’interactions « dangereuses », comme vient de le faire le ministère canadien de la Défense.
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Cela étant, les sanctions imposées par les résolutions 2375 et 2397 n’ont nullement empêché Pyongyang de poursuivre ses activités nucléaires – un nouvel essai pourrait avoir lieu prochainement – et le développement de son arsenal de missiles balistiques…
Pourtant, en janvier 2018, et afin de documenter les violations de ces sanctions, l’ONU a mis en place l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure chargée de surveiller les trafics illicites en haute mer, dans les environs de la péninsule coréenne. La Marine nationale y engage ponctuellement des moyens, dans le cadre de l’opération « AETO ».
Le Canada participe également à cette mission de surveillance, via l’opération « NEON », laquelle mobilise généralement une frégate et/ou un avion de patrouille maritime CP-140 Aurora, celui-ci étant basé à Kadena [Japon] durant son engagement.
Or, les missions de l’UNSC ECC ne plaise apparemment à tout le monde… Ainsi, ce 2 juin, et alors qu’un CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne [ARC] vient d’achever une mission d’un mois au titre de l’opération NEON, Ottawa a dénoncé l’attitude d’avions de combat chinois à son égard.
« Les Forces armées canadiennes peuvent confirmer qu’à plusieurs reprises au cours de cette plus récente itération de l’opération NEON, des interactions se sont produites entre nos aéronefs de patrouille à long rayon d’action CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne et des aéronefs de la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] », a en effet indiqué le ministère canadien de la Défense.
« Lors de ces interactions, les avions de la PLAAF n’ont pas respecté les normes internationales de sécurité aérienne », a-t-il ajouté, avant de dénoncer un comportement « non professionnel » de la part des pilotes chinois.
« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef intercepteur », explique le ministère canadien, précisant que de tels incidents se sont produits dans l’espace aérien international.
Dans le détail, « plusieurs avions de la PLAAF », dont le type n’a pas été précisé par Ottawa, se seraient approchés suffisamment du CP-140 Aurora pour tenter de le « détourner de sa trajectoire de vol ».
Selon la chaîne canadienne Global News, qui cite des sources au fait de ces incidents, les avions de combat chinois auraient « fréquemment volé à des distances de 6 à 30 mètres de l’avion de patrouille maritime de l’ARC. Ce qui, au regard de la vitesse élevée de ces appareils ne peut qu’accroître le risque de collision…
Global News« La principale préoccupation des Forces armées canadiennes est la sécurité de notre équipage et l’importance que les aéronefs de la PLAAF maintiennent une distance professionnelle par rapport aux aéronefs des FAC volant dans le cadre d’une mission sanctionnée par l’ONU se déroulant dans l’espace aérien international », a souligné le ministère de la Défense, regrettant par ailleurs que de « telles interactions » sont « préoccupantes et de plus en plus fréquentes ».
En novembre dernier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait affirmé que, durant son récent engagement dans l’opération AETO, un Falcon 200 de la Flottille 25 avait été « régulièrement intercepté par des avions de chasse SU30 MKK chinois […] alertés par une frégate de défense anti-aérienne positionnée au sud de la Corée du Nord ». Mais il n’avait pas fait état d’interactions « dangereuses », comme vient de le faire le ministère canadien de la Défense.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : le quai d’Orsay confirme la mort d’un combattant français
Poutine fait « une erreur historique », selon Macron
Dans un entretien notamment accordé au Parisien, Emmanuel Macron estime que Vladimir Poutine a fait « une erreur historique et fondamentale » en déclenchant la guerre en Ukraine. « Je le pense et je lui ai dit », a expliqué le chef de l’Etat, assurant tout de même que « la Russie n’en demeure pas moins un grand peuple » qui aura des difficultés à sortir de l’isolement dans lequel son chef l’a placé.
Le quai d’Orsay confirme la mort au combat d’un Français
Un Français a été tué « dans des combats » en Ukraine, a confirmé vendredi le ministère français des Affaires étrangères, 24h après une première information d’Europe 1. « Nous avons appris la triste nouvelle qu’un Français avait été mortellement blessé dans des combats en Ukraine », a écrit le Quai d’Orsay, présentant ses « condoléances à sa famille. »
L’UE passe la sixième
Vendredi 3 juin, l’Union européenne a officiellement interdit la majeure partie des importations de pétrole russe sur son sol, prévoyant la mise en place d’un embargo dans les six mois. Une nouvelle mesure âprement discutée par les 27, qui a pour but d’assécher le financement de la guerre en Ukraine.
En même temps, l’UE a élargi sa liste noire en y ajoutant une soixantaine de personnalités russes, dont l’ex-gymnaste Alina Kabaeva. Accusée de servir de relais à la propagande du Kremlin, plusieurs médias européens lui prêtent une relation avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier a cependant démenti cette dernière information, relate BFMTV.
« Cette guerre n’a et n’aura pas de vainqueur », selon l’ONU
D’après le coordinateur de l’ONU en Ukraine, Amin Awad, cette guerre « n’a et n’aura pas de vainqueur », a-t-il rédigé dans un communiqué relayé par BFM TV. Avant d’appeler à « cesser » ce conflit, alors que les négociations n’ont pas avancé depuis des semaines.
L’UE réaffirme son soutien à l’Ukraine au 100e jour de guerre
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a rappelé dans un tweet que l’UE soutenait encore et toujours l’Ukraine face à l’offensive russe. Ursula von der Leyen a écrit sur son compte Twitter le message suivant : « Il y a 100 jours, la Russie a déclenché sa guerre injustifiable contre l’Ukraine. La bravoure des Ukrainiens force notre respect et notre admiration. L’UE est aux côtés de l’Ukraine. » La chef de l’UE a d’ailleurs précisé qu’elle s’entretiendra avec Emmanuel Macron à Paris au sujet « du soutien actuel et futur de l’UE au pays ».
100 days ago Russia unleashed its unjustifiable war on Ukraine.
The bravery of Ukrainians commands our respect and our admiration.
The EU stands with Ukraine.
Today in Paris, I will discuss with @emmanuelmacron @Europe2022FR the EU’s current & future support to the country.
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) June 3, 2022
Poutine mourant ?
D’après un rapport du renseignement américain, l’état de santé de Vladimir Poutine serait fragilisé par un cancer « à un stade avancé », rapporte le journal américain Newsweek. Le président russe aurait pu être soigné au mois d’avril dernier. Selon une source de Newsweek, « tout le monde sent que la fin est proche » au sein du Kremlin.
50 ambassades de retour à Kiev, se réjouit Zelensky
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a indiqué dans une allocution télévisée, jeudi 2 juin, que 50 ambassades étaient de retour à Kiev, relate BFM TV. En raison de l’invasion russe, les diplomates avaient quitté la capitale pour leur sécurité. Il s’agit de retours « symboliques », s’est réjoui Volodymyr Zelensky : « Chaque nouvelle ambassade qui revient dans notre capitale est un témoignage de la foi en notre victoire. »
100e jour de guerre en Ukraine
Ce vendredi 3 juin est marqué par le 100e jour de conflit entre l’Ukraine et la Russie, depuis que Vladimir Poutine a lancé son offensive pour s’emparer notamment du Donbass – l’une des régions de l’est de l’Ukraine.
Opex 360
Après un nouveau référendum, le Danemark va adhérer à la politique de défense de l’Union européenne
par Laurent Lagneau · 2 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 1992, après les électeurs danois eurent rejeté le Traité de Maastricht instituant l’Union européenne [UE], Copenhague obtint des clauses d’exemption en matière de citoyenneté, de politique monétaire, de défense et de justice lors du Conseil européen d’Édimbourg. Ce qui permit de soumettre à nouveau le texte au vote et de l’adopter.
La conséquence de cette réticence des Danois à adopter le Traité de Maastricht tel qui leur fut initialement proposé est que le Danemark, par ailleurs membre de l’Otan, ne participe pas à la Politique de sécurité et de défense commune [PSDC] et ne contribue donc pas aux missions militaires conduites par l’UE. En outre, il se tient à l’écart de l’Agence européenne de défense [AED].
Pour autant, cette clause d’exemption n’a pas empêché le Danemark de rejoindre l’Initiative européenne d’intervention [IEI], ouverte aux pays européens non membres de l’UE, ou encore d’apporter son soutien à la France lors de l’opération Serval, au Mali [2013] et de participer à la force européenne Takuba, au Mali [même si l’expérience tourna court, en raison d’un imbroglio diplomatique avec Bamako, nldr].
Cela étant, Copenhague aurait pu se satisfaire de cette situation, même si celle-ci ne lui a pas toujours facilité les choses, notamment quand il s’est agi de lancer une mission contre la piraterie dans le golfe de Guinée, la marine danoise ne pouvant pas participer au concept européen de « présence maritime coordonnée ».
Ainsi, le gouvernement danois a souvent été tenté d’organiser un nouveau référendum pour faire annuler cette clause d’exemption en matière de défens européenne. En 2011, il dut même y renoncer, faute de consensus politique pour une telle organisation.
Par la suite, et alors que le contexte sécuritaire en Europe venait d’être bousculé par l’annexion de la Crimée par la Russie et l’activité accrue des forces russes dans le voisinage du Danemark, un référendum put se tenir en décembre 2015. Mais 53,1% votes exprimés n’allèrent pas dans le sens souhaité par le gouvernement alors dirigé par le pro-européen Lars Løkke Rasmussen.
Celui ayant été battu aux élections législatives de juin 2019, celle qui lui a succédé, Mette Frederiksen, du parti social-démocrate, a estimé que l’invasion de l’Ukraine par la Russie pouvait être un opportunité pour mettre un terme à cette clause d’exemption. « Les périodes historiques appellent des décisions historiques », avait-elle justifié, lors de l’annonce d’un nouveau référendum sur cette question.
Et cela, après avoir indiqué qu’un nouvel accord défense allait être conclu avec Washington, afin de permettre la présence de troupes américaines sur le territoire danois. « L’Otan et les États-Unis sont les garants de notre sécurité, c’est pourquoi nous faisons front commun avec les États-Unis lorsque les valeurs occidentales telles que la démocratie et la liberté sont remises en cause », fit en effet valoir Morten Bødskov, le ministre danois de la Défense, quelques jours avant l’attaque de l’Ukraine par la Russie.
Quoi qu’il en soit, les partis pro-européens danois ont fini par obtenir ce qu’ils voulaient. En effet, lors du référendum promis par Mme Fredreriksen, qui s’est tenu le 1er juin, environ 67% des votants se sont prononcés en faveur de la fin de cette clause d’exemption européenne dans le domaine de la défense. L’argument selon lequel l’Otan ne pouvait être que la seule garante de la sécurité du Danemark, comme l’a avancé Morten Messerschmitt, le chef du Parti populaire danois, n’aura donc pas pesé.
« Ce soir, le Danemark a envoyé un signal très important à nos alliés en Europe, à l’Otan et [au président russe Vladimir] Poutine. Nous montrons que lorsque Poutine envahit un pays libre et menace la stabilité en Europe, nous nous unissons », a commenté Mette Frederiksen, une fois les résultats du référendum connus. « Le Danemark peut désormais participer à la coopération européenne en matière de défense et de sécurité. Et pour cela, je suis très, très heureuse », a-t-elle ajouté.
L’offensive russe en Ukraine a fait évoluer des postures que l’on pensait presque intangibles… La Finlande et la Suède, membres de l’UE, ont décidé de renoncer à leur neutralité pour rejoindre l’Otan… Et l’Allemagne entend investir 100 milliards d’euros pour « réparer » ses capacités militaires longtemps négligées.
Après un nouveau référendum, le Danemark va adhérer à la politique de défense de l’Union européenne
par Laurent Lagneau · 2 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 1992, après les électeurs danois eurent rejeté le Traité de Maastricht instituant l’Union européenne [UE], Copenhague obtint des clauses d’exemption en matière de citoyenneté, de politique monétaire, de défense et de justice lors du Conseil européen d’Édimbourg. Ce qui permit de soumettre à nouveau le texte au vote et de l’adopter.
La conséquence de cette réticence des Danois à adopter le Traité de Maastricht tel qui leur fut initialement proposé est que le Danemark, par ailleurs membre de l’Otan, ne participe pas à la Politique de sécurité et de défense commune [PSDC] et ne contribue donc pas aux missions militaires conduites par l’UE. En outre, il se tient à l’écart de l’Agence européenne de défense [AED].
Pour autant, cette clause d’exemption n’a pas empêché le Danemark de rejoindre l’Initiative européenne d’intervention [IEI], ouverte aux pays européens non membres de l’UE, ou encore d’apporter son soutien à la France lors de l’opération Serval, au Mali [2013] et de participer à la force européenne Takuba, au Mali [même si l’expérience tourna court, en raison d’un imbroglio diplomatique avec Bamako, nldr].
Cela étant, Copenhague aurait pu se satisfaire de cette situation, même si celle-ci ne lui a pas toujours facilité les choses, notamment quand il s’est agi de lancer une mission contre la piraterie dans le golfe de Guinée, la marine danoise ne pouvant pas participer au concept européen de « présence maritime coordonnée ».
Ainsi, le gouvernement danois a souvent été tenté d’organiser un nouveau référendum pour faire annuler cette clause d’exemption en matière de défens européenne. En 2011, il dut même y renoncer, faute de consensus politique pour une telle organisation.
Par la suite, et alors que le contexte sécuritaire en Europe venait d’être bousculé par l’annexion de la Crimée par la Russie et l’activité accrue des forces russes dans le voisinage du Danemark, un référendum put se tenir en décembre 2015. Mais 53,1% votes exprimés n’allèrent pas dans le sens souhaité par le gouvernement alors dirigé par le pro-européen Lars Løkke Rasmussen.
Celui ayant été battu aux élections législatives de juin 2019, celle qui lui a succédé, Mette Frederiksen, du parti social-démocrate, a estimé que l’invasion de l’Ukraine par la Russie pouvait être un opportunité pour mettre un terme à cette clause d’exemption. « Les périodes historiques appellent des décisions historiques », avait-elle justifié, lors de l’annonce d’un nouveau référendum sur cette question.
Et cela, après avoir indiqué qu’un nouvel accord défense allait être conclu avec Washington, afin de permettre la présence de troupes américaines sur le territoire danois. « L’Otan et les États-Unis sont les garants de notre sécurité, c’est pourquoi nous faisons front commun avec les États-Unis lorsque les valeurs occidentales telles que la démocratie et la liberté sont remises en cause », fit en effet valoir Morten Bødskov, le ministre danois de la Défense, quelques jours avant l’attaque de l’Ukraine par la Russie.
Quoi qu’il en soit, les partis pro-européens danois ont fini par obtenir ce qu’ils voulaient. En effet, lors du référendum promis par Mme Fredreriksen, qui s’est tenu le 1er juin, environ 67% des votants se sont prononcés en faveur de la fin de cette clause d’exemption européenne dans le domaine de la défense. L’argument selon lequel l’Otan ne pouvait être que la seule garante de la sécurité du Danemark, comme l’a avancé Morten Messerschmitt, le chef du Parti populaire danois, n’aura donc pas pesé.
« Ce soir, le Danemark a envoyé un signal très important à nos alliés en Europe, à l’Otan et [au président russe Vladimir] Poutine. Nous montrons que lorsque Poutine envahit un pays libre et menace la stabilité en Europe, nous nous unissons », a commenté Mette Frederiksen, une fois les résultats du référendum connus. « Le Danemark peut désormais participer à la coopération européenne en matière de défense et de sécurité. Et pour cela, je suis très, très heureuse », a-t-elle ajouté.
L’offensive russe en Ukraine a fait évoluer des postures que l’on pensait presque intangibles… La Finlande et la Suède, membres de l’UE, ont décidé de renoncer à leur neutralité pour rejoindre l’Otan… Et l’Allemagne entend investir 100 milliards d’euros pour « réparer » ses capacités militaires longtemps négligées.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 1992, après les électeurs danois eurent rejeté le Traité de Maastricht instituant l’Union européenne [UE], Copenhague obtint des clauses d’exemption en matière de citoyenneté, de politique monétaire, de défense et de justice lors du Conseil européen d’Édimbourg. Ce qui permit de soumettre à nouveau le texte au vote et de l’adopter.
La conséquence de cette réticence des Danois à adopter le Traité de Maastricht tel qui leur fut initialement proposé est que le Danemark, par ailleurs membre de l’Otan, ne participe pas à la Politique de sécurité et de défense commune [PSDC] et ne contribue donc pas aux missions militaires conduites par l’UE. En outre, il se tient à l’écart de l’Agence européenne de défense [AED].
Pour autant, cette clause d’exemption n’a pas empêché le Danemark de rejoindre l’Initiative européenne d’intervention [IEI], ouverte aux pays européens non membres de l’UE, ou encore d’apporter son soutien à la France lors de l’opération Serval, au Mali [2013] et de participer à la force européenne Takuba, au Mali [même si l’expérience tourna court, en raison d’un imbroglio diplomatique avec Bamako, nldr].
Cela étant, Copenhague aurait pu se satisfaire de cette situation, même si celle-ci ne lui a pas toujours facilité les choses, notamment quand il s’est agi de lancer une mission contre la piraterie dans le golfe de Guinée, la marine danoise ne pouvant pas participer au concept européen de « présence maritime coordonnée ».
Ainsi, le gouvernement danois a souvent été tenté d’organiser un nouveau référendum pour faire annuler cette clause d’exemption en matière de défens européenne. En 2011, il dut même y renoncer, faute de consensus politique pour une telle organisation.
Par la suite, et alors que le contexte sécuritaire en Europe venait d’être bousculé par l’annexion de la Crimée par la Russie et l’activité accrue des forces russes dans le voisinage du Danemark, un référendum put se tenir en décembre 2015. Mais 53,1% votes exprimés n’allèrent pas dans le sens souhaité par le gouvernement alors dirigé par le pro-européen Lars Løkke Rasmussen.
Celui ayant été battu aux élections législatives de juin 2019, celle qui lui a succédé, Mette Frederiksen, du parti social-démocrate, a estimé que l’invasion de l’Ukraine par la Russie pouvait être un opportunité pour mettre un terme à cette clause d’exemption. « Les périodes historiques appellent des décisions historiques », avait-elle justifié, lors de l’annonce d’un nouveau référendum sur cette question.
Et cela, après avoir indiqué qu’un nouvel accord défense allait être conclu avec Washington, afin de permettre la présence de troupes américaines sur le territoire danois. « L’Otan et les États-Unis sont les garants de notre sécurité, c’est pourquoi nous faisons front commun avec les États-Unis lorsque les valeurs occidentales telles que la démocratie et la liberté sont remises en cause », fit en effet valoir Morten Bødskov, le ministre danois de la Défense, quelques jours avant l’attaque de l’Ukraine par la Russie.
Quoi qu’il en soit, les partis pro-européens danois ont fini par obtenir ce qu’ils voulaient. En effet, lors du référendum promis par Mme Fredreriksen, qui s’est tenu le 1er juin, environ 67% des votants se sont prononcés en faveur de la fin de cette clause d’exemption européenne dans le domaine de la défense. L’argument selon lequel l’Otan ne pouvait être que la seule garante de la sécurité du Danemark, comme l’a avancé Morten Messerschmitt, le chef du Parti populaire danois, n’aura donc pas pesé.
« Ce soir, le Danemark a envoyé un signal très important à nos alliés en Europe, à l’Otan et [au président russe Vladimir] Poutine. Nous montrons que lorsque Poutine envahit un pays libre et menace la stabilité en Europe, nous nous unissons », a commenté Mette Frederiksen, une fois les résultats du référendum connus. « Le Danemark peut désormais participer à la coopération européenne en matière de défense et de sécurité. Et pour cela, je suis très, très heureuse », a-t-elle ajouté.
L’offensive russe en Ukraine a fait évoluer des postures que l’on pensait presque intangibles… La Finlande et la Suède, membres de l’UE, ont décidé de renoncer à leur neutralité pour rejoindre l’Otan… Et l’Allemagne entend investir 100 milliards d’euros pour « réparer » ses capacités militaires longtemps négligées.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn 1992, après les électeurs danois eurent rejeté le Traité de Maastricht instituant l’Union européenne [UE], Copenhague obtint des clauses d’exemption en matière de citoyenneté, de politique monétaire, de défense et de justice lors du Conseil européen d’Édimbourg. Ce qui permit de soumettre à nouveau le texte au vote et de l’adopter.
La conséquence de cette réticence des Danois à adopter le Traité de Maastricht tel qui leur fut initialement proposé est que le Danemark, par ailleurs membre de l’Otan, ne participe pas à la Politique de sécurité et de défense commune [PSDC] et ne contribue donc pas aux missions militaires conduites par l’UE. En outre, il se tient à l’écart de l’Agence européenne de défense [AED].
Pour autant, cette clause d’exemption n’a pas empêché le Danemark de rejoindre l’Initiative européenne d’intervention [IEI], ouverte aux pays européens non membres de l’UE, ou encore d’apporter son soutien à la France lors de l’opération Serval, au Mali [2013] et de participer à la force européenne Takuba, au Mali [même si l’expérience tourna court, en raison d’un imbroglio diplomatique avec Bamako, nldr].
Cela étant, Copenhague aurait pu se satisfaire de cette situation, même si celle-ci ne lui a pas toujours facilité les choses, notamment quand il s’est agi de lancer une mission contre la piraterie dans le golfe de Guinée, la marine danoise ne pouvant pas participer au concept européen de « présence maritime coordonnée ».
Ainsi, le gouvernement danois a souvent été tenté d’organiser un nouveau référendum pour faire annuler cette clause d’exemption en matière de défens européenne. En 2011, il dut même y renoncer, faute de consensus politique pour une telle organisation.
Par la suite, et alors que le contexte sécuritaire en Europe venait d’être bousculé par l’annexion de la Crimée par la Russie et l’activité accrue des forces russes dans le voisinage du Danemark, un référendum put se tenir en décembre 2015. Mais 53,1% votes exprimés n’allèrent pas dans le sens souhaité par le gouvernement alors dirigé par le pro-européen Lars Løkke Rasmussen.
Celui ayant été battu aux élections législatives de juin 2019, celle qui lui a succédé, Mette Frederiksen, du parti social-démocrate, a estimé que l’invasion de l’Ukraine par la Russie pouvait être un opportunité pour mettre un terme à cette clause d’exemption. « Les périodes historiques appellent des décisions historiques », avait-elle justifié, lors de l’annonce d’un nouveau référendum sur cette question.
Et cela, après avoir indiqué qu’un nouvel accord défense allait être conclu avec Washington, afin de permettre la présence de troupes américaines sur le territoire danois. « L’Otan et les États-Unis sont les garants de notre sécurité, c’est pourquoi nous faisons front commun avec les États-Unis lorsque les valeurs occidentales telles que la démocratie et la liberté sont remises en cause », fit en effet valoir Morten Bødskov, le ministre danois de la Défense, quelques jours avant l’attaque de l’Ukraine par la Russie.
Quoi qu’il en soit, les partis pro-européens danois ont fini par obtenir ce qu’ils voulaient. En effet, lors du référendum promis par Mme Fredreriksen, qui s’est tenu le 1er juin, environ 67% des votants se sont prononcés en faveur de la fin de cette clause d’exemption européenne dans le domaine de la défense. L’argument selon lequel l’Otan ne pouvait être que la seule garante de la sécurité du Danemark, comme l’a avancé Morten Messerschmitt, le chef du Parti populaire danois, n’aura donc pas pesé.
« Ce soir, le Danemark a envoyé un signal très important à nos alliés en Europe, à l’Otan et [au président russe Vladimir] Poutine. Nous montrons que lorsque Poutine envahit un pays libre et menace la stabilité en Europe, nous nous unissons », a commenté Mette Frederiksen, une fois les résultats du référendum connus. « Le Danemark peut désormais participer à la coopération européenne en matière de défense et de sécurité. Et pour cela, je suis très, très heureuse », a-t-elle ajouté.
L’offensive russe en Ukraine a fait évoluer des postures que l’on pensait presque intangibles… La Finlande et la Suède, membres de l’UE, ont décidé de renoncer à leur neutralité pour rejoindre l’Otan… Et l’Allemagne entend investir 100 milliards d’euros pour « réparer » ses capacités militaires longtemps négligées.
France24 - Monde
Rachat de Twitter : Elon Musk et la Chine, des liaisons dangereuses pour la sécurité américaine ?
Publié le : 03/06/2022 - 19:20
Sébastian SEIBT
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L’offre d’Elon Musk pour racheter Twitter agite les spécialistes américains des questions de sécurité nationale, observe le Washington Post. En cause : les liens entre le groupe Tesla, qui appartient au multimillionnaire, et la Chine. Selon eux, cette opération risquerait de transformer Twitter en mégaphone pour la propagande antiaméricaine de Pékin.
Lorsqu’Elon Musk avait assuré, mi-avril, vouloir acquérir Twitter au nom de la "liberté d’expression", d’aucuns voyaient déjà le spectre de Donald Trump revenir hanter le célèbre réseau social. D’autres redoutent une autre ombre… celle de la Chine, qui profiterait de l’accession du patron de Tesla et de SpaceX à la tête de Twitter. Cette acquisition pourrait constituer une "menace pour la sécurité nationale américaine", ont ainsi assuré une douzaine d’anciens et d’actuels membres de l’administration, chargés de contrôler les investissements étrangers aux États-Unis, interrogés par le Washington Post, jeudi 2 juin.
"Étant donné le volume d’informations, le nombre d’utilisateurs influents et la quantité de données personnelles sensibles dont dispose Twitter, toute possible influence étrangère dans cette opération sera regardée de très près", assure au Washington Post, Richard Sofield, qui a travaillé au Comité pour l'investissement étranger (CFIUS) durant les présidences de Barack Obama et de Donald Trump. Le CFIUS a d’ailleurs commencé à s’intéresser aux ramifications de cette transaction à l’étranger et plus spécifiquement en Chine, souligne le quotidien de la côte Est.
La giga-usine en Chine, talon d’Achille de Tesla ?
L’inquiétude porte essentiellement sur les liens entre Tesla et la Chine. Le Comité pour l’investissement étranger n’est pas le premier à tirer la sonnette d’alarme : Jeff Bezos, le PDG d’Amazon, s’est déjà demandé le 26 avril si "Pékin ne venait pas de gagner un peu de moyen de pression sur notre place du village [Twitter] grâce à cette offre". Mais, à l’époque, les observateurs y avaient surtout vu un coup bas porté par l’un de ses principaux concurrents dans la course à l’espace. Jeff Bezos, patron de Blue Origin, aurait sciemment agité le chiffon rouge chinois, conscient que l’administration américaine est très chatouilleuse sur la question.
Interesting question. Did the Chinese government just gain a bit of leverage over the town square? https://t.co/jTiEnabP6T
April 25, 2022Il n’empêche qu’il est difficile de minimiser la dépendance de Tesla à l’égard de la Chine. "En 2019, Tesla est devenue la première entreprise non chinoise à être propriétaire à 100 % de son usine en Chine et Elon Musk en a profité pour construire une giga-usine qui marche très bien", rappelle Jean-François Dufour, directeur du cabinet de conseil DCA Chine-Analyse.
Pékin avait par ailleurs déroulé le tapis rouge à l’entrepreneur nord-américain en lui faisant bénéficier "d’aides à l’implantation valant plusieurs milliards de dollars à travers des terrains accordés à bas prix, des prêts à faibles taux d’intérêt et des réductions d’impôts", rappelle le New York Times.
En contrepartie, Elon Musk a fait de cette usine la base arrière de son expansion, non seulement en Chine, mais dans toute l’Asie. Preuve de l’importance de ce site pour le numéro 1 mondial des voitures électriques : en 2021, plus de la moitié des automobiles fabriquées par Tesla dans le monde ont été assemblées précisément dans cette usine. À lui seul, le marché chinois a rapporté plus de 13 milliards de dollars à la marque américaine, soit plus d’un quart de ses revenus, détaille le Wall Street Journal.
Des profits qui pourraient rapidement devenir le talon d’Achille de Tesla si Pékin décidait de s’en servir comme moyen de pression. "Les autorités peuvent très bien restreindre l’accès des voitures Tesla au marché chinois si Elon Musk vient à les décevoir d’une manière ou d’une autre", affirme Jean-François Dufour.
Un précédent en 2019
Un tel scénario n’est pas si abracadabrantesque : en 2019, Pékin avait demandé à Tesla de ne pas envoyer aux États-Unis les données que ses voitures connectées collectaient sur les utilisateurs chinois. Sous pression, le groupe d’Elon Musk avait donc ouvert un centre de données à Shanghai deux ans plus tard. Cette bataille pour le contrôle des données personnelles traduit, selon Jean-François Dufour, "la volonté de Pékin de marquer son territoire et de réaffirmer son autorité sur les acteurs étrangers présents sur son territoire".
Et Elon Musk avait alors pu voir à quel point Pékin pouvait se montrer vindicatif à l’égard des entreprises ne caressant pas le régime dans le sens du poil. Ainsi, la marque H&M s’est, elle, retrouvée bannie d’Internet en Chine [et des tout-puissants sites d’e-commerce comme Alibaba] pour avoir décidé, en 2021, de ne plus utiliser de coton provenant de la région du Xinjiang, où Pékin est accusé d’avoir recours au travail forcé dans les champs de coton.
La "giga-usine" de Tesla à Shanghai n’est, en outre, pas sa seule source de dépendance économique à la Chine. Il en va de même pour la fabrication des moteurs électriques dont sont équipées les voitures du groupe américain. Dans un rapport de mai 2022 sur les composants utilisés pour la fabrication de ses véhicules, Tesla note que la plupart viennent de fournisseurs chinois et dépendent de matières premières extraites principalement en Chine ou par des groupes chinois.
"Tesla n’est pas plus dépendant de ces fournisseurs chinois que n’importe quel autre constructeur de voitures électriques, mais vu l’influence d’Elon Musk, Pékin peut davantage être tenté d’utiliser cette arme contre Tesla que contre General Motors ou Volkswagen", résume Jean-François Dufour.
Conscient des implications de cette dépendance, Tesla a évoqué la possibilité de se lancer dans l’industrie minière, mais "cela prendrait plus de sept ans pour y parvenir", a estimé Gavin Montgomery, spécialiste des matières premières pour la cabinet américain, Wood Mackenzie, interrogé par le Washington Post.
Un cheval de Troie de la Chine pour quoi faire ?
Les craintes des autorités américaines de voir Elon Musk se transformer en cheval de Troie de la Chine, s’il rachetait Twitter, viennent aussi du fait que "l’entrepreneur a toujours eu un discours très positif à l’égard de la Chine et de ses intérêts", note Jean-François Dufour. Il a ainsi accepté sans broncher que Pékin ferme son usine à Shanghai au moment du confinement de la capitale économique chinoise en mars. Elon Musk avait pourtant crié au scandale lorsque les autorités californiennes avaient pris une décision similaire avec son usine de Fremont au début de la pandémie, en avril 2020. Il avait même alors menacé de délocaliser toute sa production au Texas.
>> À lire aussi sur France 24 : Covid-19 : Elon Musk rouvre son usine Tesla et met au défi les autorités américaines de l'arrêter
La Chine a donc les moyens d’obtenir d’Elon Musk un traitement de faveur. Mais en quoi cela constitue-t-il un risque pour la sécurité nationale américaine ? D’abord, "un problème évident est l’accès aux données personnelles des utilisateurs de Twitter", affirme au Washington Post un ancien conseiller de Barack Obama, qui a préféré garder l’anonymat.
"La Chine va clairement profiter de cette situation pour demander des informations sur tous ceux qui critiquent Pékin sur Twitter", abonde dans le New York Times, Murong Xuecun, un écrivain chinois qui avait été interrogé par les autorités chinoises en 2019 après deux tweets critiques à l’égard du président chinois Xi Jinping.
"Si Twitter est interdit en Chine, c’est bien parce que Pékin reconnaît que cela peut être un formidable outil d’influence", résume observe Jean-François Dufour. Et selon l’expert, le régime chinois compte bien s’en servir beaucoup plus librement si Elon Musk prend effectivement les rênes du réseau social : "la crainte est que Twitter deviennent un mégaphone mondial pour la propagande chinoise", note cet expert.
Les Chinois sont déjà passés maîtres dans l’art de diffuser leur propagande sur les réseaux sociaux, souvent pour critiquer les États-Unis. Mais Twitter tentait jusqu’à présent de réduire cette désinformation en fermant des faux comptes utilisés uniquement pour amplifier le discours officiel chinois, rappelle le Wall Street Journal. Et la vision d’une "liberté d’expression absolue", défendue si ouvertement avec ardeur par Elon Musk, se marierait très bien avec les ambitions chinoises de porter haut et loin leur message sur la scène internationale.
Les autorités manquent de moyens pour empêcher ce rachat au nom de la sécurité nationale. Le Comité pour l'investissement étranger n'a pas vocation à bloquer une opération entre deux Américaines, ce qui est le cas avec Twitter et Elon Musk. Leur seul espoir est que le patron de Tesla décide finalement qu'être à la tête de l'empire des gazouillis ne l'intéresse plus.
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COUP DE THÉATRE
Elon Musk suspend son rachat de Twitter, mais n'abandonne pas
Le rachat de Twitter ne pourra se faire sans garantie sur les faux comptes, annonce Elon Musk
États-Unis : Elon Musk se dit prêt à réintégrer Donald Trump sur Twitter
Valeurs Actuelles
[Tribune] Ukraine – Russie : ne sacrifions pas les intérêts de la France et du continent européen sur l’autel de nos émotions
L’information est toujours première victime de la guerre. Les nouvelles commentées dans les médias occidentaux en particulier laissent penser que la Russie s’approche d’une déroute en Ukraine à force de patiner face à une résistance tenace. Les forces ukrainiennes se sont en effet révélées dans les premières semaines du conflit, contrariant l’idée d’une campagne éclaire jusqu’à Kiev et l’obtention d’une capitulation rapide. Cette résistance a su émouvoir et même impressionner l’opinion publique occidentale. Elle a certes impressionné car elle était menée face à une des premières armées du monde (même si l’armée ukrainienne dépendait largement des Etats-Unis et de l’OTAN pour toutes ses nécessités). Elle a aussi impressionné car elle a été théâtralisée, tant par les médias occidentaux que par le gouvernement ukrainien. Elle a impressionné enfin car elle était inattendue.
Malgré cette résistance, sa mise en scène dramaturgique et son effet de surprise, l’armée russe devrait finir par l’emporter sur le terrain. Ces dernières semaines, elle est en passe de décrocher une bataille décisive dans le Donbass. Celle-ci est d’ailleurs sur le point d’encercler Severodonetsk, ville clef du théâtre d’opération en cours. Si sincère et vive que soient l’émotion des opinions publiques occidentales et leur soutien au peuple ukrainien, il n’y a pas de doute quant à l’issue finale de ce drame. La Russie sortira militairement gagnante du conflit.
Les Européens peuvent accélérer leurs livraisons d’armes, il faudra toujours des hommes que nous n’enverrons pas pour les pointer à moins de déclencher une improbable guerre ouverte avec la Russie. La Russie sortira du conflit avec une zone d’influence étendue – notamment à l’Est de l’Ukraine. Elle aura atteint certains de ses objectifs de guerre, comme celui de desserrer l’étau qu’allait lui imposer l’OTAN à ses frontières.
Alors que son alliée ukrainienne pourrait être défaite, L’OTAN de son côté n’aura pas tout perdu. Cette organisation que le président de la République disait « en état de mort cérébrale » aura accru son emprise stratégique sur l’Europe de l’ouest – s’affirmant en protecteur d’Etats subjugués par la crainte d’une agression russe. L’Amérique peut désormais vendre des armes à l’Ukraine et aux pays limitrophes de la Russie. Elle profite aussi des embargos imposés à la Russie pour vendre en Europe son pétrole et son gaz de schiste.
Et nous, Européens, qu’aurons-nous gagné à ce bras de fer perdu d’avance ? Notre dépendance stratégique, économique et logistique à l’endroit de l’Amérique s’est accrue et nos relations commerciales et diplomatiques avec la Russie sont durablement coupées.
Notons à ce propos que les sanctions prises n’ont eu aucun effet, comme c’était prévisible, sur l’économie russe et son attitude dans le conflit. Mieux, elles offrent aussi à la Russe de vendre une partie de sa production en rouble alors que le cours de sa devise est au plus haut depuis 5 ans. Les sanctions ne pénalisent que les économies européennes.
Par ailleurs, la redéfinition des politiques d’approvisionnement en gaz des nations européennes n’aura comme seul effet qu’une plus grande dépendance envers les pétromonarchies du Golfe. Intransigeante sur les valeurs quand il s’agit de tourner le dos à une Russie autoritaire, conservatrice et belliqueuse, notre diplomatie oublie les droits de l’Homme, des femmes et la défense des « LGBT+ » pour embrasser la dépendance à l’endroit d’Etats qui les bafouent ouvertement. Au passage, on notera que les occidentaux sont soudainement plus courageux pour décider de sanctions à l’occasion de l’invasion de l’Ukraine par la Russie que contre les Etats-Unis lors de leur invasion de l’Iraq en 2003.
Enfin, et ce dernier point pourrait entraîner les conséquences géopolitiques les plus graves et durables, la Russie risque définitivement de se couper de l’Europe. La grande erreur est que cette crise, durable, va convaincre pour longtemps la Russie de privilégier l’alliance avec la Chine. Celle-ci risque progressivement de se couper de l’Europe et de se fondre, à terme, dans une gigantesque plaque eurasiatique. Ce processus, à l’œuvre depuis déjà plus d’une décennie, va prendre un coup d’accélérateur sans précédent avec cette crise.
Nous savions la position de la Russie délicate. Déjà partagée entre deux continents, elle l’est aussi entre plusieurs espaces de civilisation. Saint Pétersbourg et Moscou rappellent l’Europe par leur architecture, leur art, leur culture, leur genre de vie. A l’inverse, le souvenir de l’Union Soviétique, certaines expériences de despotisme et de surveillance de masse (de l’Okhrana et la Tcheka) rappellent que l’élément asiatique est un des ressorts de l’âme russe et peu importe qu’il ait pris des formes idéologiques et totalitaires ou aujourd’hui géostratégiques pour s’exprimer – et nous savons que la personne humaine compte bien peu en Chine. La Russie européenne a gardé l’Europe contre la poussée des hordes turco-mongols. Elle a aussi subi leur occupation et leur influence.
Civilisation à part, espace de transition, pont entre l’Europe et l’Asie, la Russie est toujours prête à basculer comme elle l’a défait fait par le passé. Dans son histoire, elle a pu se penser alternativement comme une grande nation du concert européen ou au contraire comme sa marge ou même sa négation. Et la Chine est conquérante. Sa stratégique est mondiale. Elle vise de nouveaux territoires pour offrir des débouchés à sa production et sa population. Civilisation de la masse et du nombre, l’Asie ne sera toujours rassasiée d’espaces. Souvenons-nous que les héritiers de Gengis Khan sont arrivés aux portes de Varsovie. Les Européens ont-ils abandonné leurs antiques et si légitimes craintes ?
Nos relations avec la Russie doivent donc être pensées dans le long terme et avec le souci de maintenir l’équilibre, fragile, des grands blocs géopolitiques mondiaux. Certes, nous n’avons pas à oublier le malheur que vivent les Ukrainiens et le comportement parfois choquant de l’armée russe en Ukraine mais il s’agit maintenant de penser l’équilibre des forces en Europe pour l’après-guerre.
France24 - Monde
L'illectronisme, cette inégalité face au numérique que l'on aurait tort d'ignorer
Publié le : 27/05/2022 - 17:59
Guillaume GRALLET
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Ce mot-valise, né de la contraction entre illettrisme et électronique, risque d'handicaper de plus en plus la population, alors que notre démocratie se digitalise. Tour du monde des solutions.
Entré, en 2020, dans le dictionnaire qui le définit comme "l'état d'une personne qui ne maîtrise pas les compétences nécessaires à l'utilisation et à la création des ressources numériques", l'illectronisme va s'observer de plus en plus au quotidien. D’ailleurs, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) a relevé, en 2019, que 23 % des Français de plus de 12 ans ne possédaient pas un smartphone et 24 % un ordinateur. Cette inégalité est de plus en plus sociale.
Les personnes touchées par l’illectronisme sont souvent peu ou pas diplômées – 34 %, contre seulement 2 % des diplômés du supérieur. Une part importante des non-diplômés est âgée, mais même les moins de 60 ans sont plus souvent dans cette situation – 15 %, contre 1 % des diplômés du supérieur.
L'illectronisme touche tous les actifs a degré variable : les cadres et les professions intermédiaires (2 %), les employés (5 %), les artisans (7 %), les ouvriers (11 %) et les agriculteurs (23 %). Deux cadres actifs sur trois ont une maîtrise élevée du numérique, en lien avec leurs usages professionnels.
Pourtant, comme on le voit dans Tech 24, le matériel ne fait pas tout. Comme l'explique un rapport du Sénat, l'illectronisme ne se résoudra pas par un coup de tablette magique. Il est important de donner confiance en soi, de valoriser tout un chacun et de couper court à l'accélération technologique. De Colori aux Descodeuses, des initiatives existent pour contrer cette difficulté numérique. Tour d'horizon des meilleurs initiatives.
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Tueries en série, l’Amérique face à elle-même
Fichue chronologie médiatique ! Vingt-quatre heures après le terrible massacre de l’école primaire Robb, à Uvalde, petite ville du sud du Texas rural, située sur la route entre El Paso et San Antonio, qui a coûté la vie à vingt et une personnes, dont dix-neuf enfants, une femme abattait avec son pistolet un Afro-Américain de 37 ans, à Charleston, en Virginie-Occidentale. Ce dernier s’apprêtait à tirer sur des convives rassemblés dans un appartement, lors d’une fête de jeunes diplômés, avec son fusil semi-automatique AR-15 (le même modèle que celui utilisé à Uvalde, ou, quelques jours plus tôt, à Buffalo, dans l’État de New York, lors d’un carnage perpétré pour des motifs racistes et ayant fait dix victimes, ainsi qu’au cours de tant d’autres tueries aux États-Unis).
Si, sur les réseaux sociaux, la police de Charleston l’a félicitée d’avoir neutralisé à temps l’assaillant, au casier judiciaire aussi nourri que l’était son chargeur, les médias se sont montrés plutôt discrets sur cet acte de bravoure : une simple dépêche de l’agence Associated Press peu relayée par la presse et c’est presque tout.
“Dans un pays où les armes sont hors la loi, seuls les hors-la-loi sont armés”
Car les faits de ce genre ne servent pas la cause de la gauche américaine qui voit dans chacune de ces tragédies autant d’occasions de s’attaquer à l’un des fondements sacrés de la Constitution des États-Unis, sorte de bizarrerie exotique, pour ne pas dire barbare, aux yeux d’Européens forcément plus raffinés en la matière : le deuxième amendement. Cet article qui suit celui sur la liberté d’expression (absolue) et qui garantit, depuis l’adoption du Bill of Rights en 1791, aux citoyens la liberté de former des milices privées et de détenir des armes.
Raconter, par l’exemple, que leur possession, et parfois leur usage, par des adultes responsables peut sauver des innocents est politiquement périlleux. Il y a longtemps – sans doute depuis le mass shooting du lycée de Columbine, en 1999, dans le Colorado, et le succès planétaire du film documentaire que le journaliste Michael Moore en a tiré -que prononcer le proverbe américain « dans un pays où les armes sont hors la loi, seuls les hors-la-loi sont armés » a tôt fait de vous faire passer, en tout cas dans les grandes villes démocrates des deux côtes, au mieux pour un conservateur rétrograde, au pire pour un potentiel assassin. Aux États-Unis, à en croire la petite musique préélectorale servie par Joe Biden lui-même, il semblerait que les armes tuent désormais davantage que les criminels qui s’en servent.
L’Oncle Sam, c’est vrai, a une relation très singulière avec les armes à feu. Unique dans le monde occidental. L’invention, par Rollin White, du barillet chargeable par l’arrière, au milieu du XIXe siècle, brevetée par Smith & Wesson, est ainsi présentée très sérieusement, au musée des Texas Rangers de Waco, comme « aussi capitale que celle de la bombe atomique ». C’est grâce à ce dispositif, explique cette institution, que les colons européens ont remporté les guerres indiennes, en essuyant, du moins dans leur camp, relativement peu de pertes humaines, et que le territoire s’est agrandi vers l’ouest et le sud.
le souvenir d’un peuple peu armé face aux Anglais appartient également à cette mythologie américaine qui voit dans le revolver ou le fusil un moyen d’être à égalité avec de possibles tyrans
Même lointain, le souvenir d’un peuple peu armé face aux Anglais appartient également à cette mythologie américaine qui voit dans le revolver ou le fusil un moyen d’être à égalité avec de possibles tyrans. On ne s’étonnera pas de trouver au Walmart du coin (le géant de la grande distribution) des rayons d’armurerie où, sur présentation de sa seule carte de bibliothèque, il est possible de se procurer des munitions. La moindre petite ville d’un État conservateur organise, plusieurs fois par an, des gun shows à grand renfort de publicités sur les radios locales ; c’est parfois la seule distraction à 100 kilomètres à la ronde.
À Amarillo, au Texas, à une poignée de miles du Nouveau-Mexique à l’ouest, la Cowboy Fast Draw Association a ses habitudes du côté du Big Texan Steak Ranch, gigantesque restaurant au bord de l’autoroute I-40 qui propose un menu avec steak de plus de 2 kilos gratuit aux fins gourmets qui arrivent à le terminer en moins d’une heure (entrée et pommes de terre à la crème comprises). Là, dans la cour de l’établissement, on vient essayer ses armes à feu, discuter de sa passion, entraîner ses enfants, habillés à la texane, et descendre quelques bières sans saveur tout en engloutissant des bretzels aussi épais que les pneus des Harley garées devant le restaurant, sans craindre, bien sûr, d’afficher des positions politiques qu’on n’entend jamais dans les dîners à Washington.
Dallas a bien résisté aux émeutes
Sam Skagway : Je suis armé. Si quelqu’un met le pied dans ma propriété, je le descends. Il est au courant, c’est écrit au-dessus de ma porte
La tête vissée dans son Stetson noir, Sam Skagway, grand-père aimable et loquace dont le holster est comme relié aux bretelles qui retiennent son pantalon, fait figure d’ancien dans cette grande famille. Pas le genre à pratiquer la langue de bois, spécialement avec un journaliste européen, forcément suspect d’être un dangereux “socialiste” : « Je suis armé. Si quelqu’un met le pied dans ma propriété, je le descends. Il est au courant, c’est écrit au-dessus de ma porte. Les malfrats sont parfaitement avertis de nos droits, des droits que l’on tient de Dieu. Oui, de Dieu directement ! », insiste-t-il. Une expression qui revient souvent chez ces gens qui semblent ne connaître que deux textes, inaltérables pour l’éternité : la Bible et leur Constitution.
À quatre heures de route de là, il y a deux ans, Dallas avait plutôt bien résisté à la vague des émeutes et pillages des Black Lives Matter, consécutifs à la mort de George Floyd : les commerçants mais aussi de simples citoyens, appartenant à une milice ou pas, s’étaient organisés pour garder, avec leurs armes, leurs magasins pendant que des antifas manifestaient avec violence dans les rues du centre-ville. La mégalopole du Texas avait échappé aux incidents – parfois graves – survenus à Seattle, dans l’État de Washington ou à Portland dans l’Oregon, deux villes libérales (au sens anglais du terme : c’est-à-dire à gauche) situées dans deux des États les plus restrictifs dans l’interprétation, et donc l’application, du second amendement.
Évidemment, les stéréotypes sur le Texas sont légion. Certes, ce gigantesque État est très permissif, notamment sur la possibilité de porter une arme dissimulée. Mais d’autres sont encore plus laxistes, comme le Mississippi qui autorise la vente de chargeurs de grande capacité. Cultivant sans le vouloir ce cliché sur le Sud, bigot et à la gâchette facile, la National Rifle Association (NRA) tenait le week-end dernier sa convention annuelle à Houston, la grande métropole texane au bord du golfe du Mexique, sorte d’îlot démocrate surpeuplé dans un océan républicain.
La NRA est tout entière vouée au lobbying politique, versant des dizaines de millions de dollars dans les campagnes des candidats au Congrès ; mais, signe des temps, elle est également en faillite : l’association compte plusieurs rivales beaucoup moins susceptibles d’accepter des retouches au caractère sacré du deuxième amendement… Ce raout est surtout l’occasion pour les politiques pro- guns (sincères ou opportunistes) de s’exprimer sur la question de la régulation et du contrôle de la détention d’armes dans un pays où l’on en dénombre 120 pour 100 habitants, avec de grandes différences d’un endroit à un autre puisque les États ruraux sont, de loin, les plus pourvus, le Montana et le Wyoming en comptant le plus grand nombre par habitant.
Ted Cruz, puissant sénateur du Texas – qui ne sera pas concerné, en novembre prochain, par les élections de mi- mandat mais qui songe à la présidentielle de 2024 -, s’est fait l’avocat des Américains ordinaires, sur le ton droitier dont il est familier : « Pour une mère célibataire, vivant dans un quartier difficile, il ne s’agit pas de théorie. C’est une question de sécurité. Priver d’armes des citoyens responsables ne rendra pas un État ou notre nation plus sûrs mais plus dangereux. Dans un monde où l’élite politique rogne sur le financement de la police et où des procureurs de gauche radicale refusent de poursuivre des criminels, jamais le deuxième amendement n’aura été aussi vital que maintenant. »
La Californie compte le plus grand nombre de tueries de masse
Et d’ajouter à ses arguments l’évidence de ce qui fait, chaque jour, la une des faits divers nationaux, en évoquant l’insécurité qui règne dans les grandes villes démocrates, dans des États particulièrement restrictifs en matière d’obtention d’armes : « Baltimore, Washing ton DC et Chicago sont les endroits les plus dangereux du pays ! » Ted Cruz aurait pu rajouter (et c’est au Washington Post que l’on doit cette triste comptabilité) que depuis soixante ans, c’est la Californie, l’État qui restreint le plus les achats et la possession d’armes à feu, qui compte le plus grand nombre de tueries de masse (c’est-à-dire avec au moins quatre victimes) dans les établissements scolaires.
Des milliers d’écoles à travers le pays ont choisi de devenir de véritables sanctuaires : détecteurs de métaux, entrées uniques, policiers ou vigiles, enseignants entraînés au tir. Inenvisageables il y a quelques années, ces méthodes draconiennes, inspirées souvent de l’exemple israélien, sont de plus en plus évoquées comme solutions. C’est ce que ne cesse de répéter Gun Owners of America, le deuxième plus puissant lobby des armes après la NRA et structure bien plus intransigeante que cette dernière, qui rappelle, souvent par la voix de son vice-président Erich Pratt, abonné aux plateaux des chaînes de télé de droite, que « 94% des mass shootings avaient lieu dans des gun free zones [lieux sans armes à feu, NDLR] », se fondant sur des chiffres du FBI, un tantinet exagérés : Gun Owners of America ayant tendance à compter dans ces lieux sans armes à feu tous ceux où un citoyen (et non pas un policier ou un militaire) ne peut pénétrer avec par exemple son revolver ou son fusil.
Toute atteinte au deuxième amendement est explosive
L’association a gagné en importance, indirectement grâce à Donald Trump qui avait interdit l’usage des bump stocks, ces ressorts qui se placent entre la crosse et la détente, et qui permettent de quasiment transformer un semi-automatique en mitraillette, au détriment de la précision. Encore une fois, c’est l’ex-patron de la Maison-Blanche que le monde entier a écouté attentivement à Houston. Possible candidat à l’élection présidentielle de 2024, il a appelé à « armer les citoyens respectueux de la loi pour combattre le mal dans notre société ».
Lorsqu’il était aux commandes du pays, il avait pourtant œuvré plus que Barack Obama pour durcir les conditions d’accès aux armes, notamment en acceptant l’idée des Red Flag laws, dispositif législatif permettant de priver d’équipement les citoyens qui représenteraient un danger. Aujourd’hui, il semble en avoir abandonné la paternité. Le souvenir du 6 janvier 2021 (l’attaque du Capitole par certains de ses partisans) est passé par là : toute atteinte au deuxième amendement est potentiellement explosive, spécialement dans un pays qui n’a jamais été aussi divisé depuis la guerre du Viêtnam. Trump, comme Biden, comprenant parfaitement qu’une guerre civile serait encore plus coûteuse en vies humaines que cette macabre série de massacres.
France24 - World
Nadal advances to his 14th French Open final after Zverev retires with injury
Issued on: 03/06/2022 - 22:39
FRANCE 24
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It was not the ending anyone expected following a three-hour contest that produced plenty of high drama as Rafael Nadal reached the French Open final for an incredible 14th time on Friday – albeit after Alexander Zverev was forced to retire hurt with an ankle injury while trailing 7-6(8) 6-6.
A semi-final between a Spaniard who has won the claycourt major a record 13-times and a red-hot German playing perhaps the best tennis in his career lived up to expectation for three hours and 13 minutes.
It took all that time for the players to exchange brutal shots from the baseline, break serve on numerous occasions and even miss multiple set points.
Yet they never even managed to complete two sets.
The German had been giving the 13-time Roland Garros champion a run for his money until he screamed out in agony after rolling his right ankle in the final point of the 12th game of the second set.
"Tough now. Very sad, he was playing an unbelievable tournament, he's a very good colleague on the tour," Nadal, who will face Norway's Casper Ruud on Sunday, said.
"I know how much he's fighting to win a Grand Slam."
"It was a super tough match. Over three hours and we didn't even finish the second set. Of course being in the final of Roland Garros is a dream without a doubt but at the same time that it finishes that way is tough. Seeing him cry like this is a tough moment."
🏆 1️⃣4️⃣ is just a match away for @RafaelNadal but the Spaniard was quick to acknowledge a difficult exit through injury by @AlexZverev #RolandGarros
June 3, 2022The 25-year-old Zverev, bidding for a maiden Grand Slam title, had matched the Spaniard with his power throughout the contest, breaking him at the start and going 4-2 up.
He had to save three set points after Nadal charged through the next three games but then streaked 6-2 ahead in the tiebreak.
But all four set points were wasted as Nadal, who turned 36 on Friday and is in pursuit of a men's record-extending 22nd Grand Slam crown, came out on top in the tiebreak after 91 minutes.
Amazing set
"He started the match playing amazing," Nadal said. "A miracle that first set but I was there fighting, trying to find solutions,", Nadal said.
"When Sasha is playing well under any condition he is an amazing player. Under these conditions (with increased humidity) it was even more difficult for me to put him away."
With the roof of Court Philippe Chatrier shut due to rain in the French capital, and Nadal struggling to put enough spin on his shots, he failed to hold serve throughout the second set as Zverev raced to a 5-3 lead.
But again he could not serve out the set, being broken as Nadal benefited from a string of mistakes by the German, including three double faults in the very next game.
Zverev was also slapped with a warning for swearing, which prompted the frustrated German to scream at the umpire "I did not say that bad word".
Nadal broke him and eventually drew level.
Zverev refused to surrender and was going toe-to-toe with Nadal until the moment he twisted his ankle as he sprinted to retrieve a shot on his forehand and had to be taken off the court in a wheelchair.
The ear-splitting scream he let out as he collapsed to the ground in agony effectively signalled that it was game over for the German.
After several minutes in the locker room, the clearly-distressed German hobbled back to the arena on crutches to concede the match, hugging his opponent and waving to the crowd who were on their feet to give both players a standing ovation.
Sunday is set 🏆#RolandGarros pic.twitter.com/tDDpsvP01O
June 3, 2022Norway's Casper Ruud makes history
In Friday's other French Open semi-final, Ruud became the first Norwegian man to reach a Grand Slam final when he set-up a French Open title clash with Nadal.
World number eight Ruud defeated Croatia's Marin Cilic 3-6, 6-4, 6-2, 6-2 in a semi-final which was held up when a protester ran onto the court and tied herself by the neck to the net.
She wore a shirt which bore the slogan: "We have 1028 days left" before being eventually cut free by security staff.
The match resumed after a 15-minute delay.
(FRANCE 24 with REUTERS, AFP)
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French Open
Swiatek to face 18-year-old Coco Gauff in women’s final at Roland Garros
Nadal wins four-set clash with Djokovic to make French Open semis
French Open
Nadal easily wins 300th Grand Slam match as Alcaraz, Zverev squeak through
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : les 27 membres de l’UE s’accordent sur de nouvelles sanctions contre Moscou
Un premier français serait mort au combat
Selon des informations d’Europe 1 jeudi 2 juin, un premier combattant français aurait été « mortellement blessé par des tirs d’artillerie » sur le terrain des hostilités en Ukraine. L’homme aurait rejoint la Légion internationale de défense ukrainienne, prenant part aux combats contre les forces russes. Il ferait partie des près de 150 Français partis combattre aux côtés des Ukrainiens, toujours selon la radio.
L’Occident doit se préparer à une « guerre d’usure », prévient l’OTAN
Les pays occidentaux doivent se préparer « à une guerre d’usure » en Ukraine, a estimé ce jeudi le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, après une rencontre avec le président américain Joe Biden à Washington. « Nous devons être préparés sur le long terme », a-t-il martelé devant des journalistes, rapporte Le Monde.
La Suède annonce une nouvelle aide à l’Ukraine
La Suède a annoncé ce jeudi qu’une nouvelle aide importante à l’Ukraine allait être octroyée, comprenant notamment un soutien économique et des équipements militaires, pour un montant total d’un milliard de couronnes, soit environ 95,5 millions d’euros, rapporte BFM TV.. « Nous voyons aujourd’hui une nouvelle phase dans l’invasion russe dans laquelle (la Russie) rassemble des forces dans les régions de l’est et du sud-est de l’Ukraine et il y a eu une demande de soutien dans plusieurs domaines de la part de l’Ukraine », a déclaré le ministre de la Défense suédois Peter Hultqvist.
Accord des 27 sur le 6e paquet de sanctions contre la Russie
Les représentants des vingt-sept membres de l’UE sont tombés d’accord, ce jeudi, sur un sixième paquet de sanctions contre Moscou incluant un embargo pétrolier avec des exemptions, tout en renonçant à inscrire sur la liste noire le chef de l’Eglise orthodoxe russe, selon des informations de BFM TV.
20% du territoire ukrainien sont occupés par la Russie, alerte Zelensky
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a alerté que l’Ukraine était occupée à 20 % par les troupes russes, relate Le Figaro. « Nous devons nous défendre contre la quasi-totalité de l’armée russe. Toutes les formations militaires russes prêtes au combat sont impliquées dans cette agression », a-t-il dénoncé.
La Russie aurait arrêté l’afflux de « mercenaires » étrangers
Le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, a indiqué que la Russie avait réussi à arrêter l’afflux de « mercenaires » étrangers en Ukraine. « Depuis début mai, l’afflux de mercenaires étrangers en Ukraine voulant prendre part aux hostilités contre l’armée russe s’est pour ainsi dire tari », a-t-il d’abord déclaré, relaie Le Figaro. Avant d’annoncer que « des centaines de mercenaires étrangers en Ukraine ont été éliminés » par l’armée russe à l’aide d’armes « de haute précision à longue portée, peu de temps après leur arrivée sur les lieux où ils devaient recevoir un entraînement supplémentaire ». Toutefois, le porte-parole russe a indiqué que la majorité de ces étrangers ont été neutralisés « dans les zones de guerre en raison de leur faible niveau d’entraînement et de leur manque d’expérience ».
5,2 millions d’enfants sont dans le besoin, selon l’Unicef
Dans un communiqué, relayé par Le Figaro, l’Unicef s’est alarmé de la condition des enfants en Ukraine. Une situation qui n’avait pas été connue « depuis la Seconde Guerre mondiale ». Depuis le début de la guerre en Ukraine, deux enfants sur trois ont été déplacés. Nombre d’entre eux ont été victimes de violences psychologiques et physiques. D’après l’Unicef, 5,2 millions d’enfants seraient donc dans le besoin.
Le conflit devrait durer encore de « nombreux mois »
Les Etats-Unis ont estimé que le conflit pourrait durer de « nombreux mois », relate BFM TV. À l’occasion d’une conférence de presse, à Washington, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a estimé, aux côtés du secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg : « Cela pourrait se terminer demain, si la Russie mettait fin à son agression. » Mais, comme le relaie BFM TV ce jeudi 2 juin, Antony Blinken ne voit « aucun signe » allant dans cette direction. Avant qu’un responsable sécuritaire occidental ne confirme que « le conflit devrait durer jusqu’à la fin de cette année, et probablement au-delà ».
New York Times - World
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.
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The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
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By Catherine Porter, Constant Méheut, Matt Apuzzo and Selam Gebrekidan
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DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.
The harvest has begun.
Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.
She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.
Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.
Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.
But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.
The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.
Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.
Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.
Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.
“There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”
He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.
Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.
How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?
Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.
But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.
But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.
No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.
So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.
It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.
This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.
And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.
Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.
“This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.
“The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”
Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.
The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.
In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.
We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.
For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.
We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.
The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.
That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.
But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”
In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.
Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.
They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”
The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.
But Haiti’s troubles didn’t end there.
The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.
Emmanuel Macron’s Second Term as President of France
With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability over the temptation of an extremist lurch.
Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.
Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.
That left precious little to run a country, much less build one.
In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.
Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.
Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.
In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.
The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.
A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”
“It would have set a precedent” for many other countries, he said.
Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.
“People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”
The excitement was short-lived.
A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.
“France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.
“That’s the job of historians,” the ministry said.
Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)
Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.
The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.
“This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.
The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.
“As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.
“We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”
The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.
The most profitable colony in the world
During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.
All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.
Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.
The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.
Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.
“O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”
“To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”
France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.
The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”
The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.
Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.
They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.
Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.
After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.
Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”
Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.
Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.
The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.
But for their masters, it set a chilling precedent.
“The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”
Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”
The ultimatum
Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.
Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”
That day finally came, 21 years after independence.
On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.
They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.
If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”
“I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”
Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.
The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.
But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.
But after three days of meetings, he relented.
Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.
The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.
But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.
In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.
But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.
In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.
“It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”
The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.
The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.
So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.
Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.
It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.
“Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”
‘Reduced by Death’
In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.
The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.
In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.
Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.
“With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.
By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.
What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.
Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.
In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.
Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:
His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.
The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.
In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.
In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.
By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”
It was reminiscent, he said, of slavery.
‘Ready to Fight’
The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.
The French government threatened war to collect the rest.
“An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”
In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.
Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.
“The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.
In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.
The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.
‘And Then Sells Himself’
From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.
The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.
In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.
“They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.
“After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”
Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.
The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.
In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.
Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.
While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.
One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”
The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.
Nearly the only thing Haitian about it was the name.
Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.
After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.
The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.
It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.
When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.
From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.
“It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.
Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.
“The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”
Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.
Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.
“There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.
The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”
‘President for Life’
A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.
François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.
The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.
“The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”
Instead, Duvalier drove his country into despair.
The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”
Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.
Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”
Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.
After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.
After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.
Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.
After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.
Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.
The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.
By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.
“This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”
‘All the Better’
The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.
Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.
Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.
As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.
After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.
Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”
Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”
Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.
Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”
But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.
And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.
That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.
Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.
With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.
Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.
The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.
The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.
“Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.
“We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”
Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.
Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.
“It’s not finished,” he said.
‘Resign yourself to mizè’
The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.
As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.
“All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.
“Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”
Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.
Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.
Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.
“You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.
By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.
“It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”
Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.
“If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”
Then, she got back to work.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.
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France24 - World
France confirms volunteer fighter killed in combat in Ukraine
Issued on: 03/06/2022 - 18:38
NEWS WIRES
A French volunteer fighter in Ukraine has been killed in combat, Paris confirmed on Friday following reports that the man died in artillery fire in the Kharkiv region.
"We are aware of the sad news that a French citizen has been fatally wounded during combat in Ukraine," a foreign ministry spokesperson said.
"We remind everyone that the whole of Ukraine is a war zone. In this regard, travel to Ukraine is formally advised against, for whatever reason."
The Europe 1 radio station reported Thursday that the young man had joined a foreign defence unit in Ukraine and was fighting around Kharkiv, a north-eastern city which has been shelled heavily by Russian forces but remains in Ukrainian hands.
Many foreign fighters have responded to Ukrainian President Volodymyr Zelensky's appeal for volunteers to come and repel invading Russian forces.
The Ukrainian government put their number at around 20,000 in March, though the figure has not been independently verified.
The death was the first time a French fighter has been killed in the war, Europe 1 reported.
In late April, the British government confirmed that one of its citizens, identified in the media as a 36-year-old army veteran, had been killed in Ukraine, and another was missing.
(AFP)
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African Union head tells Putin Africans are 'victims' of Ukraine conflict
On the ground
Foreign fighters explain motivations for joining Ukraine's war effort
French journalist killed in east Ukraine while reporting on evacuating civilians
Valeurs Actuelles
[Ferrand] Elizabeth R
Lors de l’ouverture des jeux Olympiques de 2012, à l’issue d’un jubilé de diamant qui venait de célébrer ses soixante ans de règne, la reine Elizabeth s’était prêtée de bonne grâce à une mise en scène so British : un petit film à l’humour pince-sans-rire montrait la souveraine, emboîtant le pas d’un agent 007 qu’incarnait encore Daniel Craig, monter en hélicoptère et se jeter, en parachute, au-dessus des festivités.
Dix ans plus tard, cette vieille dame toujours pimpante, toujours auréolée de son casque de cheveux blancs impeccables, aborde les célébrations du jubilé de platine avec davantage de gravité sans doute – Elizabeth est veuve depuis treize mois – et peut-être un peu moins d’allant que naguère, mais sans avoir abandonné une once de cet esprit d’humilité qui la distingue.
Elle est pourtant la femme la plus connue du monde et ce, depuis sept décennies. Son profil reconnaissable orne, par milliards, timbres postaux, billets de banque et pièces de monnaie… Monarque de quinze États, chef sans partage de l’Église anglicane, la fille de George VI, nièce d’Édouard VIII, petite-fille de George V, arrière-petite-fille d’Édouard VII et arrière-arrière-petite-fille de celle qu’elle a prise pour modèle – cette reine Victoria décédée en 1901, trois ans et demi après son propre jubilé de diamant – est montée sur le trône en 1952 et a été guidée, dans ses premiers pas officiels, par Winston Churchill en personne.
Grâce à mon ami Stéphane Bern, j’ai eu l’honneur, en 2014, d’être présenté à la reine Elizabeth, lors d’une réception privée à l’ambassade du Royaume-Uni. Sa bonhomie et son sourire, mais également sa vivacité et son sens de la repartie, m’avaient séduit. Jamais je n’oublierai le regard bleu perçant de cette femme infiniment plus énergique, nettement plus présente aux autres que ce que j’aurais pu imaginer – bien plus “professionnelle” aussi. Comme Louis XIV, auquel je serais tenté de la comparer, cette reine d’Angleterre regarde sa charge comme un métier à part entière.
En 1992, pour le quarantième anniversaire de son règne, Elizabeth II avait fait une entorse à la règle du silence et s’était, pour une fois, prêtée au jeu de l’entretien devant les caméras d’Edward Mirzoeff. Le reportage qui en fut tiré s’intitule Elizabeth R – R pour regina … Elle y évoquait justement les contraintes singulières de son singulier office : « La plupart des gens , confiait-elle en cet étonnant document, ont un travail qu’ils peuvent quitter quand ils rentrent à la maison. Dans cette existence-ci, le travail et la vie vont de pair. On ne peut pas vraiment séparer l’un de l’autre. Il s’agit de mûrir dans un rôle que l’on s’habitue à jouer et d’accepter que le sort l’ait voulu ainsi, parce que je crois que la continuité est une chose très importante. Il faut se faire une idée du travail que cela comporte, et ensuite, de ce que rétrospectivement on y trouve de satisfaisant. »
Le jour ou la reine tirera sa révérence, tout ce qui sera resté du « monde d’avant » s’en ira avec elle…
Dix ans plus tard – pour le jubilé de 2002 – le regretté Gonzague Saint Bris se demandait, dans les colonnes du Figaro, « ce qui resterait des tréteaux du rêve si le songe doré de la monarchie » venait à péricliter. Il répondait : « Nous aurions peu ou prou tous alors ce réflexe de crainte de la privation du merveilleux qui fut celui d’un petit Anglais lorsqu’il apprit la mort du grand écrivain Charles Dickens. L’enfant posa simplement cette question inquiète : “Et le Père Noël, il va mourir aussi ?” »
Un jour – le plus tard possible – l’inoxydable reine d’Angleterre tirera sa révérence ; douloureuse perspective. De même que le XVIIe siècle avait attendu, pour se clore, la mort du Grand Roi en 1715, ce sera, ce jour-là, tout ce qu’il reste encore du siècle dernier, celui de notre enfance, tout ce qui nous paraît survivre du “monde d’avant” qui, à jamais, s’en ira avec la Grande Reine… Il pourrait, d’un coup, faire plus sombre encore, et plus froid.
Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.
New York Times - World
Haiti’s Lost Billions
By Lazaro Gamio, Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan, Allison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
The choice: money or war.
The choice: money or war.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
French National Library
French National Library
In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.
Lepelletier de Saint Remy
But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
What France demanded
150 million francs
1st payment
2nd
3rd
4th
5th
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
That was part of France’s plan.
That was part of France’s plan.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
Departmental Archives of Landes
Federico Rios for The New York Times
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
French National Library
In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.
Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.
National Archives, France, CC//379
Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.
The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.
Mauricio Lima for The New York Times
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
It was a disaster — national in name only.
It was a disaster — national in name only.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
Haiti’s debt burden
In 1825 french francs
Double debt
1874 and 1875 loans
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Library of Congress
By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.
French National Library
In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.
U.S. Navy
Museum of the City of New York, via Getty Images
Library of Congress
Bettmann Archive/Getty Images
Bettmann Archive/Getty Images
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Their loot was in New York within days.
Their loot was in New York within days.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
Haiti’s Debt Burden
In 1825 french francs
Americans invade
Franc loses value
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Bettmann Archive/Getty Images
Damon Winter/The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
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Adriana Zehbrauskas for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.
L'Humanité
Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote
Un jour avecD’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.
Aurélien SoucheyreBruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »
L’art de l’injure
Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »
« Jaurès, l’honnête homme »
Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.
Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.
Vieux papiers et jargon taafien
Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.
Histoireassemblée nationale France24 - World
Foreign fighters explain motivations for joining Ukraine's war effort
Issued on: 03/06/2022 - 07:53
FRANCE 24
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At a secret location, FRANCE 24 met a group of foreign fighters who have just joined a unit of the Ukrainian National Guard in the east of the country.
The foreign fighters said they felt the need to do what they could to help Ukraine fight the Russian invasion.
"The President of Ukraine [Volodymyr] Zelensky gave the approval and asked anyone foreign, able and willing to come over to help fight for Ukraine," said Maple, a Canadian.
"I kept seeing the news and just felt I had a skill set that I could at least come over here and help in some way," said Jeff, a former US soldier.
"They are a fairly autonomous group," said Yegir, commander of a Ukrainian special force unit. "They can go to the frontline if need be. They carry the dead and wounded to the rear.”
Click on the video player above to watch FRANCE 24's report.
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WAR IN UKRAINE
African Union chief, Senegal's Macky Sall, to hold talks with Putin in Moscow
war in ukraine
As it happened: Zelensky vows victory on 100th day of Russian invasion
As it happened
West must brace for ‘long haul’ in Ukraine, says NATO chief
Valeurs Actuelles
Etats-Unis : une nouvelle fusillade fait au moins quatre morts à Tulsa
Des morts sont encore à déplorer après une nouvelle fusillade. Mercredi 1er juin, dans l’après-midi, quatre personnes sont décédées dans une attaque à l’arme de poing à Tulsa, dans l’Oklahoma (virgule) aux Etats-Unis. La police de Tulsa a indiqué qu’un individu a fait feu sur le campus de l’hôpital St. Francis Health System, relaie BFM TV. Il était « armé d’un fusil ». Le premier bilan est de quatre morts, sans compter le tireur qui aurait aussi perdu la vie. Les forces de l’ordre n’ont pas précisé les circonstances de sa mort.
La Maison Blanche réagit
Plus tard, dans la soirée de mercredi, la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a réagi sur Twitter : « Le président Biden a été informé de la fusillade à Tulsa, Oklahoma. La Maison Blanche suit de près l’évolution de la situation et a contacté les autorités locales pour leur offrir son soutien. »
President Biden has been briefed on the shooting in Tulsa, Oklahoma. The White House is closely monitoring the situation and has reached out to state and local officials to offer support.
— Karine Jean-Pierre (@PressSec) June 2, 2022
La tuerie d’Uvalde
Ce drame survient une semaine après la tuerie perpétrée à Uvalde au Texas. Mardi 24 mai, une fusillade a éclaté dans l’école primaire Robb. Le suspect, un jeune homme encore adolescent, a pénétré sur les lieux, armé d’un fusil automatique et équipé d’un gilet pare-balles. Au total, 19 enfants âgés de 9 ans à 11 ans ont péri sous ses coups de feu, ainsi que deux enseignants. Après cette fusillade, Joe Biden avait indiqué vouloir mettre en place une régulation plus stricte des armes à feu. « Je crois que les choses sont devenues tellement graves que cela rend tout le monde plus rationnel sur ce sujet », a-t-il évoqué lundi 30 mai, pointant que cela n’a « pas de sens » de pouvoir acheter « quelque chose qui peut tirer jusqu’à 300 balles ».
Valeurs Actuelles
Immobilier : l’heure des arbitrages
La crise sanitaire du Covid restera à jamais dans les mémoires des professionnels de l’immobilier. Et pas seulement pour la hausse des prix (+ 7,1 % en 2021) qui a suivi : après tout, le marché de la pierre est sur une tendance vertigineuse depuis plus de vingt ans. D’abord à Paris, où les prix au mètre carré ont franchi la barre des 10 000 euros, après avoir triplé en euros constants depuis 2001, mais aussi dans le reste du territoire, où ils augmentent désormais plus rapidement que dans la capitale.
Les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes
Non, ce que nous retiendrons de la pandémie, c’est l’appel de la chlorophylle et de l’iode qu’ont ressenti les Français après les confinements. Et plus qu’une envie de grand air, la crise sanitaire a créé chez les Français un besoin d’espace. En ville comme à la campagne, ils veulent plus de volume, une pièce supplémentaire ou des espaces verts. Avec le Covid, les propriétaires se sont parfois rendu compte qu’ils avaient sacrifié leur confort de vie pour habiter au plus près de leur travail. Depuis un an et demi, ils sont revenus aux fondamentaux, une quête de “mieux vivre”. « Cela s’est traduit par une vague sans précédent de Paris vers la province et des villes vers la campagne », observe Olivier de Chabot-Tramecourt, directeur général de Mercure.
Le marche du luxe se porte bien
« Un besoin de reconnexion avec la nature et les provinces françaises » , décrypte Bertrand Couturié, directeur associé de Barnes Propriétés et Châteaux. Jamais le marché du luxe, en particulier celui des maisons avec jardin à Neuilly-sur-Seine ou à Saint-Cloud, ne s’est aussi bien porté. Chez Féau, les transactions sur les biens de plus de 3 millions d’euros ont augmenté de 188 % depuis le premier quadrimestre 2019 ! « Et les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes ; de fait, les prix sont résolument orientés à la hausse » , analyse Charles-Marie Jottras, président de Daniel Féau. De son côté, le président de Barnes, Thibault de Saint Vincent, ajoute : « À Paris ou en proche banlieue, les terrasses qui ouvrent de plain-pied sur un salon, qui se pondéraient auparavant à 50 %, se valorisent désormais au prix d’un mètre carré intérieur. »
On peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part
L’autre effet de la pandémie se mesure sur les marchés financiers. Les flux de liquidités des banques centrales ont propulsé les Bourses mondiales à des valorisations record : dans cet environnement risqué, l’immobilier, notamment le patrimoine de jouissance, c’est-à-dire la résidence principale mais aussi secondaire, est devenu plus que jamais une valeur refuge. Avec, à la clé, une modification du profil des candidats aux maisons de campagne : « Avant le Covid, notre clientèle était essentiellement composée de passionnés de vieilles pierres. Dès le premier confinement, nous avons observé l’arrivée d’une clientèle en quête de verdure, qui présentait un fort pouvoir d’achat et cherchait tous les attributs de confort moderne » , précise Olivier de Chabot-Tramecourt.
« Avec l’acceptation durable du télétravail, la crise sanitaire a entraîné l’apparition d’un nouveau concept : la résidence semi-principale ou semi-secondaire », renchérit Bertrand Couturié. En somme, un temps partagé entre deux lieux de vie ; le plus souvent un appartement à Paris ou dans une grande métropole et une maison de campagne ou en bord de mer. Au cours des dernières années, les marchés de Bordeaux, Nantes et Rennes ont pleinement profité de l’effet TGV. Ce phénomène a conduit à des hausses de prix spectaculaires. De la même façon, on peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part. Mais il est difficile de mesurer l’ampleur de ce mouvement, car le marché régional est déjà très tendu. Plus que l’accessibilité, c’est l’absence de nuisance sonore ou visuelle qui constitue le premier critère de choix.
Même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote
« Plusieurs de nos clients se sont installés au Cap-Ferret, sur la Côte basque ou sur la Côte d’Azur dans l’optique d’y passer entre trois et sept mois par an. Mais après négociation avec leur employeur, ces résidences semi-secondaires deviennent principales » , confie Thibault de Saint Vincent. Il cite l’exemple d’une famille qui se partageait entre son appartement parisien à Montmartre et sa maison à Saint-Malo, avant qu’un rapprochement professionnel ne lui permette de s’installer complètement dans cette dernière.
De nouvelles envies
Les régions qui combinent la proximité de Paris – entre une et deux heures de la capitale – et la facilité d’accès aux gares sont aussi les grandes gagnantes. Parmi les plus prisées, la Normandie, réputée pour ses nombreux loisirs (golf, équitation, chasse… ). Les agences immobilières – dont Sotheby’s, qui vient d’ouvrir une agence à Rouen – ne s’y sont pas trompées. Les biens au prix élevé (1,3 million d’euros pour une maison de 200 mètres carrés à Deauville dans l’agence Daniel Féau, 2,94 millions pour une propriété de 300 mètres carrés à Honfleur chez Barnes) partent parfois en moins d’une semaine et les offres manquent. Le même phénomène s’observe dans le Perche, où les prix oscillent autour de 1,25 million d’euros pour une magnifique propriété à proximité de Mortagne-au-Perche (agence Patrice Besse) et, dans une moindre mesure, en Bourgogne, en particulier sur la côte viticole qui s’étend de Mâcon à Dijon. La région Hauts-de-France, totalement délaissée jusqu’en 2019 et dont les prix sont jusqu’à deux fois inférieurs à ceux de la Normandie, reprend aussi des couleurs.
En cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille.
Signe de ce nouvel attrait, même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote. « Nous vendons trois fois plus de châteaux qu’avant la crise sanitaire. Même dans des régions peu attirantes, la dynamique est là », poursuit Charles-Marie Jottras. Mais attention, acheter un château, ou plus simplement une maison de campagne, engage une vie ; il faut de la passion et une envie manifeste d’investissement, pas seulement financier mais aussi en moyens humains, en énergie, en temps. « Choisissez votre propriété en fonction de votre projet de vie et surtout de vos moyens. Ce n’est pas le château qui s’adapte au châtelain mais bien l’inverse » , glisse Olivier de Chabot-Tramecourt.
L’année 2021 a été celle de tous les records. 2022 sera sans doute une année moins florissante, d’abord parce que la hausse des prix de l’immobilier – et de ceux des matières premières nécessaires aux travaux – a réduit le pouvoir d’achat des ménages. Ensuite parce qu’on ne peut exclure le risque de hausse des taux d’intérêt, même si, pour l’heure, la compétition entre les banques permet encore d’obtenir d’excellentes conditions de crédit. « Depuis plusieurs décennies, les biens luxueux sont beaucoup moins impactés par la hausse des taux que le reste du marché » , estime Charles-Marie Jottras. Il rappelle qu’en cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille. En plus de son patrimoine.
L'Humanité
Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann
ActuÀ Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.
Patrick KamenkaLe 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.
Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.
Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.
Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.
Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…
Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.
Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.
Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.
Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.
Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.
Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).
mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance France24 - World
Transnistria: Moldova's breakaway region in the shadow of war in Ukraine
Issued on: 03/06/2022 - 12:02
With the war in Ukraine now in its 100th day, we focus on the situation in Transnistria, a small breakaway region of Moldova on Ukraine’s south-western border. Western countries suspect the region of acting as a rear base for the Russian military. The separatist enclave, which has claimed its independence since the fall of the Soviet Union, is located near the strategic Ukrainian port city of Odesa on the Black Sea. Our reporter Lauriane Dherbecourt gained rare access to Transnistria, which for now refuses to take part in the conflict in Ukraine. She discovered a land whose people are torn between East and West.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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Moldova urges calm, boosts security after Transnistria blasts
Analysis
Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’
Moldova's pro-Russian president concedes race to pro-European challenger Sandu
L'Humanité
Maternité des Lilas : un symbole face à la rentabilité
ArticleLe Collectif de soutien à la maternité des Lilas et des élus étaient réunis, jeudi 2 juin, devant le ministère de la Santé, pour exiger la pérennisation de l’établissement sous la menace d'une reprise par un groupe privé.
Perrine BontempsPablo PatarinLe 29 avril dernier, Myriam Budan, la directrice de la maternité des Lilas, se réjouissait de la prolongation pour un an du droit d’exercer, finalement accordée par l’Agence régionale de santé (ARS) en raison de la crise du Covid. L’établissement associatif est reconnu depuis des décennies pour la qualité de l’accompagnement proposé aux femmes, pour les naissances comme pour les interruptions volontaires de grossesse. Mais sa situation reste précaire, entre des locaux vétustes, un certain endettement et de multiples promesses de sauvetages non abouties ces dernières années. Une délégation, composée de Jeanne Barral, représentante du comité de soutien des usagers de la maternité, de Lionel Benharous, maire des Lilas et d’une sage-femme, a rencontré un conseiller de la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, afin de trouver des solutions pour le sauvetage de la maternité.
« Une épée de Damoclès au-dessus de la tête »
La délégation est ressortie avec des sentiments mitigés. Aucune promesse n’aurait été faite par un conseiller peu au fait du dossier. « C’est une grosse déception de savoir que rien n’a avancé en un mois », soupirait Jeanne Barral à l’issue du rendez-vous. Très remonté, le maire des Lilas a estimé que « c’est à la ministre d’affirmer son soutien. On nous a redit que nous étions sous tutelle de l’ARS, mais l’ARS dépend du ministère. On attend une annonce forte. Ça fait 11 ans que ça dure. » La délégation a aussi rappelé les promesses non tenues, le gâchis financier d’argent public et l’abandon politique dont la maternité a été victime ces dernières années. En 2012, François Hollande promettait ainsi de nouveaux locaux, avant que l’ARS stoppe ce projet en arguant du coût élevé de la mise aux normes. En 2015, un projet d’extension, en partenariat avec la clinique Floréal de Bagnolet, avait été validé par l’ARS… avant d’être retoqué deux ans plus tard. « C’est une histoire aux nombreux rebondissements et déceptions », déplore Arnold Bac, conseiller municipal délégué aux Lilas. D’autant qu’avant même la fin de cette année de sursis, la maternité va devoir faire face dans six mois à la fin de son bail de location.
Les risques du privé
La délégation a également insisté sur la volonté de la maternité de ne pas être reprise par Avec, groupe privé français qui compte 245 établissements sanitaires et médicaux-sociaux dans toute la France. Celui-ci propose une fusion avec sa clinique Vauban, à Livry-Gargan, incluant un éventuel déménagement. Mais le personnel des Lilas refuse catégoriquement cette option, pour des raisons logistiques mais aussi et surtout, en raison des conséquences financières et philosophiques qui en découleraient.
Selon eux, si Avec pourrait redresser la situation financière de la maternité, ce serait en s’inscrivant dans une logique dominée par la recherche de rentabilité, incompatible avec les pratiques novatrices qui ont cours aux Lilas depuis sa création. La réalisation d’IVG au sein de la maternité pourrait ainsi disparaître, de même que les valeurs de respect de la femme et de son projet de naissance, et la pratique d’accouchements naturels dont elle fut l’une des pionnières. « Nous craignons que la maternité perde toute sa singularité qui a répondu et répond encore aux besoins de ses usagers » ont ainsi exprimés les élus communistes, insoumis et citoyens au conseil départemental de Seine-Saint-Denis. Noël, militant Lutte ouvrière et soutien de la maternité depuis de longues années, exprime ainsi son regret de cette « tendance à rentabiliser la santé ».
Une maternité féministe et innovante
La maternité des Lilas est reconnue pour ses « valeurs humanistes, féministes, et progressistes de la naissance » ; elle revendique son caractère non-lucratif. A l’appui, ses méthodes d’accompagnement respectueux des femmes donnent des résultats chiffrés, avec des taux de césarienne et d’épisiotomie très bas : 0,5% pour cette dernière, là où la moyenne nationale s’élevait à 20% en 2017. « Ma femme a été particulièrement respectée, il n’y a jamais eu d’acte sans notre autorisation », confie Alain, documentariste dont la fille est née aux Lilas. Arnold Bac précise quant à lui qu’à la naissance de son fils, en 1969, « c’était la seule maternité de la région qui acceptait la présence du compagnon ».
Quelque 900 IVG sont également pratiquées chaque année aux Lilas. La disparition de ce service « serait un coup terrible aux droits des femmes », s’insurge Daniel Guiraud, ancien maire (PS) de la ville. À l’heure de la remise en question de l’avortement dans de nombreux pays, la fermeture de cette maternité devient un enjeu fort et symbolique, dans un département où le manque de centres d’orthogénie, tout comme sages-femmes, se fait criant. Pour le maire adjoint, « la loi Veil devient théorique avec ce genre d’actions. De nombreuses femmes pourraient être contraintes de partir à l’étranger, comme autrefois. »
Aujourd’hui, la maternité, qui a toujours bénéficié d’un soutien massif de ses usagers et des élus locaux, refuse de payer sa survie au prix de la remise en cause de son projet. Une pétition, signée par près de 35000 personnes, appelle le ministère à se saisir du dossier et à sauver l’établissement. Le collectif de soutien a annoncé vouloir rencontrer Amélie Verdier, directrice de l’ARS d’Île-de-France, dans le courant du mois de juin, et souhaite faire faire venir la ministre sur place. La mobilisation pour la maternité des Lilas demeure plus que jamais d’actualité.
France24 - World
Global food crisis: Leaders urge action as Ukraine war strains supply chains
Issued on: 03/06/2022 - 14:37
Kate MOODY
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The world is on the verge of its worst food crisis in history. In this special edition, FRANCE 24's Business Editor Kate Moody asks leaders in Davos what they are proposing to protect the most vulnerable. Our reporters also look at how Finland has become one of the most food-resilient countries in the world. Plus we meet Apeel CEO James Rogers, who's fighting against food waste with an all-natural spray that extends the shelf life of fresh fruit and vegetables.
People & Profit
Davos 2022: IMF chief says food export bans 'only making crisis worse'
Business Daily
Davos 2022: EBRD chief warns of risk of 'food crisis' amid war in Ukraine
Business Daily
Davos 2022: International community 'must do more' on food, energy crises
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
L'Humanité
Macron à Marseille en ministre bis de l’éducation
ActuÉcoles. Flanqué d’un Pap Ndiaye muet, le président de la République est revenu à Marseille le 2 juin pour annoncer la généralisation de l’expérimentation qu’il y avait lancée en septembre, et le retour des maths dans le tronc commun en 1 ère… en option.
Olivier ChartrainLe déplacement à Marseille d’Emmanuel Macron et Pap Ndiaye, jeudi 2 juin, a livré deux annonces et une image. Pour les annonces : la réintroduction des mathématiques dans le tronc commun d’enseignements dès la 1 ère, et la généralisation de « l’école du futur » expérimentée dans la cité phocéenne. L’image, quant à elle, est terrible. C’est celle d’un président de la République répondant aux questions des journalistes avec force détails sur l’école, tel un ministre bis de l’Éducation nationale, pendant que ce dernier, mutique, se contente de hocher la tête mécaniquement pour approuver ses paroles…
Voilà pour l’homme qui « incarne », comme l’a encore répété Emmanuel Macron, « ce que nous voulons faire » pour l’école, « un pur produit de la méritocratie républicaine » au « destin d’excellence »… Rappelons que, fils d’un ingénieur des Ponts et d’une prof de sciences, Pap Ndiaye est au moins aussi représentatif de la reproduction des élites que de cette fameuse « méritocratie », qui d’ailleurs n’est mise en avant que pour signifier qu’échec ou réussite dépendent de la seule responsabilité des individus, et non du système avec lequel ils doivent composer. Bref : réduit au silence par la volonté du président de la République ou parce qu’il ne maîtrise pas – pas encore ? – les enjeux qui lui ont été confiés, Pap Ndiaye, symbole de la rupture avec l’ère Blanquer, se voit ainsi exhibé comme un trophée. C’est violent et, pour le penseur de la « condition noire » en France, symboliquement écrasant.
Une expérimentation de la libéralisation scolaire
Emmanuel Macron revenait donc pour la troisième fois à Marseille depuis sa première visite, le 2 septembre 2021. Il y avait alors lancé le plan « Marseille en grand » comprenant, dans le domaine scolaire, la rénovation du bâti scolaire de la ville, laissé à l’abandon pendant les 25 ans du règne de Jean-Claude Gaudin (LR). Ce chantier à 1,2 milliard d’euros (400 millions de financement d’État et 800 millions d’emprunts, dont 650 millions garantis par l’État) démarre encore timidement : sur les 470 écoles de la ville, une vingtaine devrait voir démarrer les travaux cette année, et 80 seraient reconstruites ou créées d’ici 2026.
Mais le chef de l’Etat avait aussi marqué sa volonté de faire de Marseille le laboratoire de « l’école du futur » telle qu’il l’envisage. 50 écoles situées en zone d’éducation prioritaire devaient se voir proposer un « pacte » : des directeurs qui pourraient choisir leurs équipes pédagogiques, une plus grande autonomie pédagogique afin de développer des projets innovants, et 2,5 millions d’euros de financement à la clé. Un projet de libéralisation de l’école rejeté, au départ, par nombre d’enseignants et leurs syndicats. Mais « les directeurs ont été démarchés », raconté Guislaine David, porte-parole du Snuipp-FSU. Et le chantage aux moyens supplémentaires a fini par porter ses fruits : 59 écoles sont engagées dans l’expérimentation.
Sauf que plus d’un tiers d’entre elles ne relèvent pas de l’éducation prioritaire. Sauf qu’on reste dans le flou au niveau des financements, les 40 000 euros par école envisagés ne semblant plus assurés. Sauf qu’en fait de projets innovants, la quasi-totalité des postulants ont tout simplement… recyclé et rhabillé des projets déjà existants. Enfin, les directeurs n’ont pas choisi leurs enseignants sur des postes à profil : ils ont fait partie de commissions de recrutement où siégeaient aussi un inspecteur et un enseignant de l’école, sur des postes dits « à exigence particulière », c’est-à-dire où aucune compétence ou formation reconnue n’est exigée… « Ils ont eu face à eux des gens qu’ils connaissaient », observe Guislaine David, qui se demande « dans quelle mesure ces recrutements se feront sur des critères objectifs »… La syndicaliste dénonce aussi la désorganisation que ces processus de nomination entraînent : « Du coup, il manque des enseignants dans certaines de ces écoles. »
Une heure et demie de maths en commun... mais en option
Mais Emmanuel Macron n’en a cure : il a annoncé qu’il souhaite « dans les prochains mois pouvoir généraliser cette approche », avec « des règles nationales ». Peut-être celles de la loi Rilhac, adoptée fin 2021 et qui attribue aux directeurs d’école une « autorité fonctionnelle » sur leurs collègues ? Au vu de la pénurie d’enseignants annoncée, Guislaine David redoute les conséquences d’une telle généralisation : « On va dire aux directeurs : «Il manque quelqu’un ? Voilà un budget, recrutez-le !» Surtout on va bien vers une école à deux vitesses, avec des établissements qui seront délaissés, où personne ne voudra postuler, et d’autres où il y aura 150 candidats pour un poste. » Soit l’exact contraire de « l’égalité des chances » – et plus encore de l’égalité tout court – au nom de quoi le président de la République pousse les feux de cette dérégulation éducative.
L’autre annonce faite à Marseille concerne le retour des mathématiques dans le tronc commun au lycée, dès la 1 ère. Sauf que… en fait, non : « Il y aura toujours la spécialité maths, a insisté le chef de l’Etat, mais il y aura la possibilité offerte à tous les élèves de choisir hors de la spécialité l’heure et demie de mathématiques qui avait été sortie du tronc commun ». En clair : une heure et demie de maths en plus, mais pas pour ceux qui auront choisi la spécialité, et surtout… en option. En tout cas, à la rentrée prochaine, puisqu’en 2023 les maths feraient leur vrai retour dans le tronc commun.
Une annonce faite alors que la quasi-totalité des conseils de classe de seconde se sont tenus, que les élèves potentiellement concernés ont donc déjà fait leurs choix de spécialités sans avoir la possibilité de tenir compte de cette nouvelle possibilité, et qu’en raison des épreuves du bac, nombre d’entre eux ne mettent déjà quasiment plus les pieds au lycée. On aurait cherché, avec cette annonce tardive, à limiter au maximum la demande afin de ne pas aggraver la pénurie de profs de maths qui s’annonce déjà dramatique à la rentrée, qu’on ne s’y serait pas pris autrement. Pour la secrétaire générale du Snes-FSU, Sophie Vénétitay, « il s’agit d’un affichage politique » qui ne va « pas amener plus d’élèves, ni plus de filles à choisir les maths, alors que c’était le but ».
Éducation nationaleEmmanuel MacronPap Ndiayemarseille France24 - Monde
Roland-Garros : intraitable, Iga Swiatek s'adjuge un deuxième sacre aux dépens de Coco Gauff
Publié le : 04/06/2022 - 16:20Modifié le : 04/06/2022 - 16:59
Romain HOUEIX
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La favorite l'a emporté. La numéro 1 mondiale, Iga Swiatek, a remporté sa 35e victoire d'affilée sur le circuit du tennis féminin en finale de Roland-Garros face à Coco Gauff (6-1, 6-3). Une victoire qui lui permet de soulever la coupe Suzanne-Lenglen pour la deuxième fois de sa carrière.
Il n'y a pas eu de match ou presque. Iga Swiatek, numéro 1 mondiale du tennis féminin, a croqué Coco Gauff samedi 4 juin en finale de Roland-Garros en deux sets : 6-1, 6-3.
Pour sa première finale en Grand chelem, Coco Gauff est apparue tendue sur le court Philippe-Chatrier. Une tension qui lui joue rapidement des tours. Elle concède le break d'entrée à son adversaire avec deux fautes directes et une double faute au service. Iga Swiatek confirme dans la foulée sur son service.
Le troisième jeu est plus disputé avec l'Américaine qui reprend pied mais le point finit également dans l'escarcelle de la Polonaise. Ensuite, la numéro 1 mondiale n'a plus qu'à dérouler pour prendre le premier set face à son adversaire (6-1) en un peu moins de 35 minutes.
Le réveil puis l'effondrement
"Come on!" ("Allez !"), s'enjoint Coco Gauff à la pause. L'Américaine de 18 ans sait qu'il lui faudra alors une performance hors du commun pour renverser son adversaire. Une performance qu'elle se sent capable de provoquer lorsqu'elle fait le break dès le premier jeu de la deuxième manche et confirme dans la foulée (2-0).
Cependant, Iga Siatek ne s'affole pas. Elle s'adjuge le troisième jeu puis défait le break de son adversaire, profitant d'une nouvelle double faute de Coco Gauff. Elle inflige ensuite un jeu blanc à l'Américaine (3-2).
Le début de la fin. Malgré sa lueur d'espoir au début de la manche, Coco Gauff laisse filer le set, victime d'une Iga Swiatek en mode rouleau compresseur. Elle décroche sa 35e victoire d'affilée sur le circuit WTA, ce qui lui permet d'égaler la plus longue série de victoires du siècle réalisée par Venus Williams en 2000, entre Wimbledon et le tournoi de Linz. Cela lui permet surtout de décrocher son deuxième trophée Suzanne Lenglen, deux ans après le premier.
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L'Humanité
Entre signalement de maltraitance sur enfants et secret médical, la justice tranche
ActuLe Dr Eugénie Izard avait fait l’objet d’une interdiction temporaire d’exercice en 2020 pour avoir fait part de ses suspicions de violences sur une fillette au juge des enfants. Le Conseil d’État a jugé cette sanction infondée, renvoyant l’affaire devant le Conseil de l’ordre des médecins.
Loan NguyenC’est une décision qui apporte de l’eau au moulin des défenseurs des enfants victimes de violences. Mardi, le Conseil d’État a jugé infondée la sanction visant le docteur Eugénie Izard, pédopsychiatre toulousaine, qui avait signalé en 2015 au juge des enfants et au président du conseil général de Haute-Garonne des soupçons de maltraitance sur l’une de ses patientes âgée de 8 ans, après avoir saisi une première fois le Procureur de la République en 2014.
Un choix qui lui avait valu en 2020, de la part du Conseil de l’ordre des médecins, une sanction de trois mois d’interdiction d’exercice pour violation du secret professionnel et immixtion dans les affaires de famille. La chambre disciplinaire de l’instance déontologique estimait que la praticienne n’avait pas correctement respecté la procédure de signalement en alertant le juge des enfants et non pas uniquement le Procureur de la République.
« La seule circonstance que ce signalement, contenant des éléments couverts par le secret professionnel, ait été adressé au juge des enfants, qui n’est pas au nombre des autorités mentionnées [par le] code pénal, ne saurait, à elle seule, alors que le juge des enfants était, en l’espèce, déjà saisi de la situation de cet enfant, caractériser un manquement aux dispositions […] du code de la santé publique », a tranché le Conseil d’État.
« Par suite, en se fondant sur cette seule circonstance pour juger que Mme [Izard] a méconnu l’obligation déontologique de secret professionnel, la chambre disciplinaire nationale de l’ordre des médecins a inexactement apprécié les faits qui lui étaient soumis », précise la juridiction suprême, renvoyant l’affaire devant la chambre disciplinaire nationale des médecins.
« La protection des enfants doit primer sur toute autre considération »
Si l’affaire n’est donc pas totalement terminée, cette décision reste un soulagement pour la principale intéressée. « Je suis satisfaite que le Conseil d’État affirme qu’un médecin puisse signaler des cas ou des suspicions de maltraitance directement devant le juge des enfants, c’est un bon signal envoyé, qui va favoriser la coordination de tous les acteurs de la protection de l’enfance », a réagi le Dr Eugénie Izard.
« En revanche, sur la question de l’immixtion dans les affaires familiales, il va falloir modifier la loi. Il n’est pas concevable d’être poursuivi parce qu’on s’est immiscé dans les affaires familiales pour protéger des enfants. La protection des enfants doit primer sur toute autre considération éthique », souligne-t-elle.
En attendant la décision de la chambre disciplinaire nationale, la pédopsychiatre déplore la longueur et la lourdeur de la procédure qui la vise. « Cela m’a coûté des heures et des heures de travail pour préparer les audiences et me défendre. On doit subir la violence de lire des accusations parfois fausses, il y a un préjudice psychologique important. Heureusement que j’ai gardé une solide reconnaissance de la part de mes patients et de mes confrères. D’autres médecins dans mon cas en viennent à voir leur réputation et leur crédit professionnel entamés à cause de procédures similaires. »
« Les enfants victimes existent mais ils restent invisibles en l’absence de signalement »
Alors que le débat sur le rôle que devraient jouer les professionnels de l’enfance, et en particulier les médecins, dans la révélation des affaires de maltraitance et d’inceste fait rage, ce jugement du Conseil d’État conforte les défenseurs des droits de l’enfant. « Parmi les préconisations faites par la Ciivise, il y a l’obligation de signalement de violences sexuelles ou de suspicion de violences sexuelles contre des enfants, et la protection contre les poursuites de ceux qui signalent. La décision du Conseil d’État concernant le Dr Eugénie Izard représente donc un signal positif », a estimé Édouard Durand, juge des enfants et coprésident de la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants (Ciivise).
Pour le magistrat, le traitement des lanceurs d’alerte en matière de violences faites aux enfants est central. « Nous faisons face à un phénomène dans lequel on sait que les enfants victimes existent mais ils restent invisibles car nous ne les repérons pas. Et pour les repérer, il faut que les professionnels de la protection de l’enfance soient sécurisés, non seulement qu’ils soient protégés par des règles claires, mais aussi qu’ils puissent bénéficier d’une cellule de soutien pluridisciplinaire pour les appuyer dans leur signalement », rappelle le coprésident de la Ciivise.
Contacté, le Conseil national de l’ordre des médecins s’est refusé à commenter une procédure disciplinaire toujours en cours.
incestemaltraitanceprotection de l'enfance BBC
Mother of world's only nonuplets on how she cares for nine babies
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The world's only nonuplets - nine babies born at the same time - are "in perfect health", says their mother, Halima Cissé.
Originally from Mali, she gave birth in Morocco after Mali’s government flew her there for specialist care.
Cissé gave birth by Caesarean section and her babies weighed between 500g and 1kg (1.1lb and 2.2lb).
During scans, doctors detected just seven babies.
France24 - World
TV series show: Disney+ mini series 'Oussekine' looks at France's real-life George Floyd
Issued on: 03/06/2022 - 16:27
Olivia SALAZAR-WINSPEAR
Aline BOTTIN
Dheepthika LAURENT
Eve JACKSON
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Our TV critic Dheepthika Laurent looks at a new series from Disney+ that brings police brutality and racism in 1980s France to the small screen. Also, we look at Netflix's weird, controversial but entertaining docu-fiction about notorious Swedish gangster Clark Olofsson, who gave rise to the term "Stockholm syndrome". Apple TV+'s "Now and Then" is an addictive Spanglish murder mystery set in opulent Miami. Finally, we take a deep dive into 1970s London with a new show looking at the rise (and fall) of iconic punk group Sex Pistols.
France24 - World
Alarm bells for Macron amid poll boost for left, headed by firebrand Mélenchon
Issued on: 03/06/2022 - 12:09
NEWS WIRES
France's rejuvenated left-wing parties appear to be gaining ground on President Emmanuel Macron's centrist allies ahead of parliamentary elections later this month, raising fears for the ruling party that it may fail to secure a majority.
A new poll, published late Wednesday by the Ifop-Fiducial group, suggested Macron's Ensemble ("Together") coalition would win 275-310 seats in the vote, possibly below the 289 needed for a majority.
The first round will be held on June 12 and the second one week later on June 19. It is only then that the shape of the new parliament will be clear.
A new grouping of left-wing parties led by hard-left leader Jean-Luc Melenchon was seen making major gains with 170-205 seats, the poll suggested.
French legislative elections © FRANCE 24
"We're taking it seriously because in the media and in the polls the only person who exists, apart from the presidential majority, is Jean-Luc Melenchon," senior ruling party MP Aurore Berge told France 2 television on Thursday.
She said Melenchon's new "Nupes" coalition, which includes the Greens, Socialists and Communists, was the only "strong and credible" alternative.
But if voters failed to give Macron a majority following his re-election on April 24, it would represent a "major destabilisation of politics in our country for years to come," she warned.
France has not had a president and a parliamentary majority from different parties since 1997-2002 when right-wing president Jacques Chirac found himself working with Socialist premier Lionel Jospin.
A constitutional change in 2000 was meant to put an end to this sort of political gridlock by moving the parliamentary elections to immediately after the presidential ones.
A new poll Friday by the BVA group found that only 35 percent of voters wanted Macron to have a majority, however, reflecting the sharply fractured nature of the electorate.
'Real hope'
Macron defeated far-right leader Marine Le Pen in the second round of the presidential election on April 24, winning a second five-year term.
Although he will have a free hand in foreign policy whatever the outcome of the parliamentary polls, his domestic agenda of tax cuts, welfare reform and raising the retirement age hinges on the vote.
Melenchon, a former Trotskyist who heads the France Unbowed party, has a radically different programme that calls for lowering the retirement age to 60, wealth taxes, and hiking the minimum wage by 15 percent.
An average of polls, as calculated by the Politico website, still suggests Macron would win a majority if the vote were held today and surveys remain unreliable, some experts say.
Current projections give the left almost no chance of winning an absolute majority and forming a government.
But at a election rally on Wednesday evening, Melenchon talked up the chances of the left, which was unable to agree a common candidate for the presidential election.
"We've come together to say to the country 'we are an alternative if you've understood that things can't carry on the way they are," he said in front of 1,500 people in Paris.
He is hoping that the left's promise of more social spending and environmental protections, as well as anger over rising prices caused by the war in Ukraine, will lead supporters to turn out.
"If people think we can win, they'll go out to vote in their loads, their bunches, their carriages," the charismatic 70-year-old told the room to applause.
"There's real hope," Socialist party head Olivier Faure told AFP recently.
Macron's LREM party rolled out a new online poster campaign on Wednesday, saying people should not be "dupes" about "Nupes".
'Fragile'
Polls suggest Le Pen's far-right National Rally party would make gains to around 25-49 seats if the vote were held today, while the traditional rightwing Republicans party could see their presence shrink to 39-62 seats.
Brice Teinturier, a political scientist and head of the Ipsos polling group, warned Thursday about the difficulties of making projections in terms of the number of seats of each grouping.
French people were showing little appetite for the campaign, which made high abstention rates likely, and the modelling by polling groups was highly uncertain.
"You can have 40-50 seats which change hands simply because you have one or two points more or less (of the vote), or if you have an abstention rate that changes," he told France Inter radio.
"We're speculating about things that are very fragile," he said.
(AFP)
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Macron's new cabinet races to tackle cost of living crisis ahead of legislative elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
‘Proud to be amateurs’: Five years on, have Macron’s political novices delivered?
Macron revamps cabinet under new Prime Minister Élisabeth Borne
France24 - World
Several killed, dozens injured in train crash near German resort
Issued on: 03/06/2022 - 17:27Modified: 03/06/2022 - 17:28
NEWS WIRES
A train derailed near a Bavarian Alpine resort in southern Germany on Friday killing at least four people and injuring dozens in a region gearing up to host the G7 summit in late June.
Several carriages of the red-coloured local train were lying on their sides on a grassy area next to a highway.
Rescuers stood on the top-facing side of the carriages, using ladders to climb into the wagons to reach trapped passengers.
"In the serious train accident, as of 3:32 pm (1532 GMT), four people were fatally injured," said police in a statement.
"Around 30 passengers were injured, 15 of them so seriously that they have had to be admitted to nearby hospitals," they said, adding that a huge rescue operation was underway.
The accident came as rail officials were nervously watching if a new nine-euro ($10) monthly public transport ticket valid across Germany would lead to overcrowded trains over the bank holiday weekend.
Stefan Sonntag of Upper Bavaria's police force said the regional train was "very crowded and many people were using it, hence the high number of injured".
School holidays were also starting from Saturday in the two southern German regions Baden-Wuerttemberg and Bavaria, raising fears children may count among the train passengers. But Sonntag said he did not have information on that.
The train had just left Garmisch-Partenkirchen for Munich, when the accident took place in the Burgrain district of the resort town, just past midday.
Part of the route between Munich and Garmisch-Partenkirchen has been blocked off and traffic diverted, said German rail operator Deutsche Bahn, which was not yet able to provide a reason for the accident.
Rescue operation
Popular mountain resort Garmisch-Partenkirchen and the surrounding regions have begun preparations to host the G7 summit of world leaders later this month.
From June 26-28, the heads of state and government including US President Joe Biden are due to meet at Schloss Elmau -- 11 kilometres (seven miles) from Garmisch-Partenkirchen.
Police and soldiers who had been deployed to prepare and secure the site ahead of the summit have now also been enlisted to help in the rescue operation.
Three helicopters from Austria's Tyrol region have been scrambled to the scene to provide first aid, according to media reports.
Germany's deadliest rail accident happened in 1998 when a high-speed train operated by state-owned Deutsche Bahn derailed in Eschede in Lower Saxony, killing 101 people.
The most recent fatal crash took place on February 14, 2022, when one person was killed and 14 others hurt in a collision between two local trains near Munich.
In 2017, a passenger train and a stationary freight train collided near the western city of Duesseldorf injuring 41 people.
(AFP)
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New dawn for sleeper trains as European rail companies extend night network
At least two dead as high-speed train derails near Milan, Italy
Several believed killed as train derails in Scotland
Opex 360
Safran va fournir le train d’atterrissage pour un avion de nouvelle génération développé par Lockheed-Martin
par Laurent Lagneau · 1 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe groupe français Safran en a trop dit… ou pas assez. Via un communiqué diffusé le 31 mai, il a en effet indiqué que sa filiale « Safran Landing Systems Canada Inc » venait de remporter un contrat auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour concevoir, développer et qualifier une « structure de train d’atterrissage » destinée à un avion militaire de « nouvelle génération ».
L’industriel n’a pas livré plus de détails, si ce n’est que « cette structure comprendra une conception inédite et sur mesure du train d’atterrissage avant et principal ». De son côté, Lockheed-Martin n’a rien dit au sujet de cette annonce bien mystérieuse.
Outre le F-35, qui n’est désormais plus de « nouvelle génération », Lockheed-Martin développerait l’avion de combat sur lequel doit reposer le NGAD [Next Generation Air Dominance], un programme visant à développer un « système de systèmes » au profit de l’US Air Force. Un démonstrateur a effectué un premier vol en 2020.
Un autre piste serait celle du LMXT, l’avion-ravitailleur pour lequel Lockheed-Martin s’est associé avec Airbus pour répondre à l’appel d’offres KC-Y lancé par l’US Air Force. Enfin, il n’est pas impossible qu’il s’agisse d’un nouveau drone, comme le SR-72, un appareil hypersonique développé par sa division « Skunk Works », chargée des projets « spéciaux » du Pentagone.
« Nous sommes fiers de travailler avec Lockheed-Martin sur ce projet à la pointe de la technologie en vue du développement de cette future plateforme », a commenté Deane Weatherby, le Pdg de la filiale canadienne de Safran.
Cette dernière « apportera à Lockheed-Martin toute son expertise d’ingénierie en matière de structure et de systèmes complets de trains d’atterrissage, afin de répondre aux exigences élevées du marché actuel », a-t-il assuré.
Safran va fournir le train d’atterrissage pour un avion de nouvelle génération développé par Lockheed-Martin
par Laurent Lagneau · 1 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe groupe français Safran en a trop dit… ou pas assez. Via un communiqué diffusé le 31 mai, il a en effet indiqué que sa filiale « Safran Landing Systems Canada Inc » venait de remporter un contrat auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour concevoir, développer et qualifier une « structure de train d’atterrissage » destinée à un avion militaire de « nouvelle génération ».
L’industriel n’a pas livré plus de détails, si ce n’est que « cette structure comprendra une conception inédite et sur mesure du train d’atterrissage avant et principal ». De son côté, Lockheed-Martin n’a rien dit au sujet de cette annonce bien mystérieuse.
Outre le F-35, qui n’est désormais plus de « nouvelle génération », Lockheed-Martin développerait l’avion de combat sur lequel doit reposer le NGAD [Next Generation Air Dominance], un programme visant à développer un « système de systèmes » au profit de l’US Air Force. Un démonstrateur a effectué un premier vol en 2020.
Un autre piste serait celle du LMXT, l’avion-ravitailleur pour lequel Lockheed-Martin s’est associé avec Airbus pour répondre à l’appel d’offres KC-Y lancé par l’US Air Force. Enfin, il n’est pas impossible qu’il s’agisse d’un nouveau drone, comme le SR-72, un appareil hypersonique développé par sa division « Skunk Works », chargée des projets « spéciaux » du Pentagone.
« Nous sommes fiers de travailler avec Lockheed-Martin sur ce projet à la pointe de la technologie en vue du développement de cette future plateforme », a commenté Deane Weatherby, le Pdg de la filiale canadienne de Safran.
Cette dernière « apportera à Lockheed-Martin toute son expertise d’ingénierie en matière de structure et de systèmes complets de trains d’atterrissage, afin de répondre aux exigences élevées du marché actuel », a-t-il assuré.
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L’industriel n’a pas livré plus de détails, si ce n’est que « cette structure comprendra une conception inédite et sur mesure du train d’atterrissage avant et principal ». De son côté, Lockheed-Martin n’a rien dit au sujet de cette annonce bien mystérieuse.
Outre le F-35, qui n’est désormais plus de « nouvelle génération », Lockheed-Martin développerait l’avion de combat sur lequel doit reposer le NGAD [Next Generation Air Dominance], un programme visant à développer un « système de systèmes » au profit de l’US Air Force. Un démonstrateur a effectué un premier vol en 2020.
Un autre piste serait celle du LMXT, l’avion-ravitailleur pour lequel Lockheed-Martin s’est associé avec Airbus pour répondre à l’appel d’offres KC-Y lancé par l’US Air Force. Enfin, il n’est pas impossible qu’il s’agisse d’un nouveau drone, comme le SR-72, un appareil hypersonique développé par sa division « Skunk Works », chargée des projets « spéciaux » du Pentagone.
« Nous sommes fiers de travailler avec Lockheed-Martin sur ce projet à la pointe de la technologie en vue du développement de cette future plateforme », a commenté Deane Weatherby, le Pdg de la filiale canadienne de Safran.
Cette dernière « apportera à Lockheed-Martin toute son expertise d’ingénierie en matière de structure et de systèmes complets de trains d’atterrissage, afin de répondre aux exigences élevées du marché actuel », a-t-il assuré.
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L’industriel n’a pas livré plus de détails, si ce n’est que « cette structure comprendra une conception inédite et sur mesure du train d’atterrissage avant et principal ». De son côté, Lockheed-Martin n’a rien dit au sujet de cette annonce bien mystérieuse.
Outre le F-35, qui n’est désormais plus de « nouvelle génération », Lockheed-Martin développerait l’avion de combat sur lequel doit reposer le NGAD [Next Generation Air Dominance], un programme visant à développer un « système de systèmes » au profit de l’US Air Force. Un démonstrateur a effectué un premier vol en 2020.
Un autre piste serait celle du LMXT, l’avion-ravitailleur pour lequel Lockheed-Martin s’est associé avec Airbus pour répondre à l’appel d’offres KC-Y lancé par l’US Air Force. Enfin, il n’est pas impossible qu’il s’agisse d’un nouveau drone, comme le SR-72, un appareil hypersonique développé par sa division « Skunk Works », chargée des projets « spéciaux » du Pentagone.
« Nous sommes fiers de travailler avec Lockheed-Martin sur ce projet à la pointe de la technologie en vue du développement de cette future plateforme », a commenté Deane Weatherby, le Pdg de la filiale canadienne de Safran.
Cette dernière « apportera à Lockheed-Martin toute son expertise d’ingénierie en matière de structure et de systèmes complets de trains d’atterrissage, afin de répondre aux exigences élevées du marché actuel », a-t-il assuré.
Opex 360
Sécurité alimentaire : Pour le chef d’état-major américain, forcer le blocus du port d’Odessa serait trop risqué
par Laurent Lagneau · 1 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAvec le blocus qu’elle impose au port d’Odessa, la Russie dispose d’un atout maître de son jeu puisqu’elle empêche l’Ukraine d’exporter les 15 à 20 millions de tonnes de blé qu’elle a en stock par la voie maritime, qui est, de loin, la plus pratique. N’ayant plus de débouché en Europe pour écouler ses céréales, Moscou entend réserver ses récoltes aux pays « amis », c’est à dire ceux qui ne sont pas associés aux sanctions visant son économie.
Au-delà de l’inflation que cette situation provoque [le prix de la tonne de blé a pratiquement doublé sur le marché Euronext, ndlr], il y a désormais un risque de pénuries alimentaires, le blé étant l’aliment de base dans de nombreux pays, la Russie et l’Ukraine représentant à eux deux près du tiers des exportations mondiales de cette céréales. Et c’est sans compter aussi les difficultés d’approvisionnement en engrais. Difficultés susceptibles de réduire les rendements agricoles…
La nourriture peut également être une « arme silencieuse », a d’ailleurs fait valoir Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie. Et cette arme prend les responsables occidentaux au dépourvu. Pour autant, il n’est pas question de lever les sanctions infligées à Moscou pour son invasion de l’Ukraine, alors que, justement, les autorités russes en font un préalable pour lâcher du lest…
La semaine passée, la Lituanie a proposé de mettre en place une « coalition navale internatioale » pour briser le blocus du port d’Odessa et escorter les navires commerciaux chargés de blé ukrainien. Et si possible rapidement étant donné que la prochaine récolte arrive…
Ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], l’amiral américauin James Stavridis s’est dit favorable à une telle idée, en établissant un parallèle avec l’action menée par l’US Navy dans les années 1980 afin sécuriser les exportations de pétrole depuis le golfe Persique, au milieu des tensions avec l’Iran.
Seulement, le chef d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, n’est pas favorable à une telle opération, même conduite sous la bannière des Nations unies. « Actuellement, les voies maritimes sont bloquées par des mines [mouillées par les forces ukraniennes pour empêcher tout débarquement dans le secteur d’Odessa] et la marine russe » et « pour ouvrir ces voies maritimes, cela nécessiterait un effort militaire très important de la part d’un pays ou d’un groupe de pays », a-t-il dit à son arrivée au Royaume-Uni, le 31 mai.
Une telle entreprise doit être « basée sur le coût, le risque, les bénéfices et les probabilités de succès. [Or], je dois dire que ce serait une opération militaire à haut risque, qui exigerait un effort important », a insisté le général Milley. D’autant plus que le président américain, Joe Biden, a le souci d’éviter tout risque de confrontation avec les forces russes.
Le même jour, le président français, Emmanuel Macron, a dit avoir proposé à son homologue russe, Vladimir Poutine, le vote d’une résolution à l’ONU visant à lever le blocus russe du port d’Odessa.
« J’ai proposé, dans la discussion que nous avons eue avec [le chancelier allemand] Olaf Scholz samedi dernier [28 mai], au président Poutine que nous prenions l’initiative d’une résolution aux Nations unies pour donner un cadre très clair à cette opération », a déclaré M. Macron, à l’issue du dernier Conseil européen organisé à Bruxelles.
« La décision dépend d’un accord de la Russie et des garanties qu’elle apporte : face au déminage [du port d’Odessa] qui est indispensable pour que les vraquiers et bateaux puissent être acheminés et prendre ces céréales, [il faut] des garanties de sécurité apportées aux Ukrainiens pour éviter qu’ils ne soient attaqués », a ensuite développé le président français. L’Ukraine a besoin de « garanties légitimes de sécurité, c’est le cadre des Nations unies qui nous permettra de le faire », a-t-il continué, avant de souligner le « rôle très important de la Turquie, compte tenu de sa responsabilité dans la mer Noire [via la convention de Montreux, ndlr] » et de ses relations avec Moscou et Kiev.
En attendant, les seules solutions possibles passent par la route et les voies ferrées. Mais, compte tenu de l’ampleur des moyens à mobiliser, elles paraissent très compliqué à mettre en oeuvre, en plus d’être coûteuses. Au mieux, selon un responsable européen cité par l’AFP, elles permettraient de transporter seulement un tiers des stocks de blé ukrainiens.
Sécurité alimentaire : Pour le chef d’état-major américain, forcer le blocus du port d’Odessa serait trop risqué
par Laurent Lagneau · 1 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAvec le blocus qu’elle impose au port d’Odessa, la Russie dispose d’un atout maître de son jeu puisqu’elle empêche l’Ukraine d’exporter les 15 à 20 millions de tonnes de blé qu’elle a en stock par la voie maritime, qui est, de loin, la plus pratique. N’ayant plus de débouché en Europe pour écouler ses céréales, Moscou entend réserver ses récoltes aux pays « amis », c’est à dire ceux qui ne sont pas associés aux sanctions visant son économie.
Au-delà de l’inflation que cette situation provoque [le prix de la tonne de blé a pratiquement doublé sur le marché Euronext, ndlr], il y a désormais un risque de pénuries alimentaires, le blé étant l’aliment de base dans de nombreux pays, la Russie et l’Ukraine représentant à eux deux près du tiers des exportations mondiales de cette céréales. Et c’est sans compter aussi les difficultés d’approvisionnement en engrais. Difficultés susceptibles de réduire les rendements agricoles…
La nourriture peut également être une « arme silencieuse », a d’ailleurs fait valoir Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie. Et cette arme prend les responsables occidentaux au dépourvu. Pour autant, il n’est pas question de lever les sanctions infligées à Moscou pour son invasion de l’Ukraine, alors que, justement, les autorités russes en font un préalable pour lâcher du lest…
La semaine passée, la Lituanie a proposé de mettre en place une « coalition navale internatioale » pour briser le blocus du port d’Odessa et escorter les navires commerciaux chargés de blé ukrainien. Et si possible rapidement étant donné que la prochaine récolte arrive…
Ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], l’amiral américauin James Stavridis s’est dit favorable à une telle idée, en établissant un parallèle avec l’action menée par l’US Navy dans les années 1980 afin sécuriser les exportations de pétrole depuis le golfe Persique, au milieu des tensions avec l’Iran.
Seulement, le chef d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, n’est pas favorable à une telle opération, même conduite sous la bannière des Nations unies. « Actuellement, les voies maritimes sont bloquées par des mines [mouillées par les forces ukraniennes pour empêcher tout débarquement dans le secteur d’Odessa] et la marine russe » et « pour ouvrir ces voies maritimes, cela nécessiterait un effort militaire très important de la part d’un pays ou d’un groupe de pays », a-t-il dit à son arrivée au Royaume-Uni, le 31 mai.
Une telle entreprise doit être « basée sur le coût, le risque, les bénéfices et les probabilités de succès. [Or], je dois dire que ce serait une opération militaire à haut risque, qui exigerait un effort important », a insisté le général Milley. D’autant plus que le président américain, Joe Biden, a le souci d’éviter tout risque de confrontation avec les forces russes.
Le même jour, le président français, Emmanuel Macron, a dit avoir proposé à son homologue russe, Vladimir Poutine, le vote d’une résolution à l’ONU visant à lever le blocus russe du port d’Odessa.
« J’ai proposé, dans la discussion que nous avons eue avec [le chancelier allemand] Olaf Scholz samedi dernier [28 mai], au président Poutine que nous prenions l’initiative d’une résolution aux Nations unies pour donner un cadre très clair à cette opération », a déclaré M. Macron, à l’issue du dernier Conseil européen organisé à Bruxelles.
« La décision dépend d’un accord de la Russie et des garanties qu’elle apporte : face au déminage [du port d’Odessa] qui est indispensable pour que les vraquiers et bateaux puissent être acheminés et prendre ces céréales, [il faut] des garanties de sécurité apportées aux Ukrainiens pour éviter qu’ils ne soient attaqués », a ensuite développé le président français. L’Ukraine a besoin de « garanties légitimes de sécurité, c’est le cadre des Nations unies qui nous permettra de le faire », a-t-il continué, avant de souligner le « rôle très important de la Turquie, compte tenu de sa responsabilité dans la mer Noire [via la convention de Montreux, ndlr] » et de ses relations avec Moscou et Kiev.
En attendant, les seules solutions possibles passent par la route et les voies ferrées. Mais, compte tenu de l’ampleur des moyens à mobiliser, elles paraissent très compliqué à mettre en oeuvre, en plus d’être coûteuses. Au mieux, selon un responsable européen cité par l’AFP, elles permettraient de transporter seulement un tiers des stocks de blé ukrainiens.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAvec le blocus qu’elle impose au port d’Odessa, la Russie dispose d’un atout maître de son jeu puisqu’elle empêche l’Ukraine d’exporter les 15 à 20 millions de tonnes de blé qu’elle a en stock par la voie maritime, qui est, de loin, la plus pratique. N’ayant plus de débouché en Europe pour écouler ses céréales, Moscou entend réserver ses récoltes aux pays « amis », c’est à dire ceux qui ne sont pas associés aux sanctions visant son économie.
Au-delà de l’inflation que cette situation provoque [le prix de la tonne de blé a pratiquement doublé sur le marché Euronext, ndlr], il y a désormais un risque de pénuries alimentaires, le blé étant l’aliment de base dans de nombreux pays, la Russie et l’Ukraine représentant à eux deux près du tiers des exportations mondiales de cette céréales. Et c’est sans compter aussi les difficultés d’approvisionnement en engrais. Difficultés susceptibles de réduire les rendements agricoles…
La nourriture peut également être une « arme silencieuse », a d’ailleurs fait valoir Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie. Et cette arme prend les responsables occidentaux au dépourvu. Pour autant, il n’est pas question de lever les sanctions infligées à Moscou pour son invasion de l’Ukraine, alors que, justement, les autorités russes en font un préalable pour lâcher du lest…
La semaine passée, la Lituanie a proposé de mettre en place une « coalition navale internatioale » pour briser le blocus du port d’Odessa et escorter les navires commerciaux chargés de blé ukrainien. Et si possible rapidement étant donné que la prochaine récolte arrive…
Ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], l’amiral américauin James Stavridis s’est dit favorable à une telle idée, en établissant un parallèle avec l’action menée par l’US Navy dans les années 1980 afin sécuriser les exportations de pétrole depuis le golfe Persique, au milieu des tensions avec l’Iran.
Seulement, le chef d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, n’est pas favorable à une telle opération, même conduite sous la bannière des Nations unies. « Actuellement, les voies maritimes sont bloquées par des mines [mouillées par les forces ukraniennes pour empêcher tout débarquement dans le secteur d’Odessa] et la marine russe » et « pour ouvrir ces voies maritimes, cela nécessiterait un effort militaire très important de la part d’un pays ou d’un groupe de pays », a-t-il dit à son arrivée au Royaume-Uni, le 31 mai.
Une telle entreprise doit être « basée sur le coût, le risque, les bénéfices et les probabilités de succès. [Or], je dois dire que ce serait une opération militaire à haut risque, qui exigerait un effort important », a insisté le général Milley. D’autant plus que le président américain, Joe Biden, a le souci d’éviter tout risque de confrontation avec les forces russes.
Le même jour, le président français, Emmanuel Macron, a dit avoir proposé à son homologue russe, Vladimir Poutine, le vote d’une résolution à l’ONU visant à lever le blocus russe du port d’Odessa.
« J’ai proposé, dans la discussion que nous avons eue avec [le chancelier allemand] Olaf Scholz samedi dernier [28 mai], au président Poutine que nous prenions l’initiative d’une résolution aux Nations unies pour donner un cadre très clair à cette opération », a déclaré M. Macron, à l’issue du dernier Conseil européen organisé à Bruxelles.
« La décision dépend d’un accord de la Russie et des garanties qu’elle apporte : face au déminage [du port d’Odessa] qui est indispensable pour que les vraquiers et bateaux puissent être acheminés et prendre ces céréales, [il faut] des garanties de sécurité apportées aux Ukrainiens pour éviter qu’ils ne soient attaqués », a ensuite développé le président français. L’Ukraine a besoin de « garanties légitimes de sécurité, c’est le cadre des Nations unies qui nous permettra de le faire », a-t-il continué, avant de souligner le « rôle très important de la Turquie, compte tenu de sa responsabilité dans la mer Noire [via la convention de Montreux, ndlr] » et de ses relations avec Moscou et Kiev.
En attendant, les seules solutions possibles passent par la route et les voies ferrées. Mais, compte tenu de l’ampleur des moyens à mobiliser, elles paraissent très compliqué à mettre en oeuvre, en plus d’être coûteuses. Au mieux, selon un responsable européen cité par l’AFP, elles permettraient de transporter seulement un tiers des stocks de blé ukrainiens.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAvec le blocus qu’elle impose au port d’Odessa, la Russie dispose d’un atout maître de son jeu puisqu’elle empêche l’Ukraine d’exporter les 15 à 20 millions de tonnes de blé qu’elle a en stock par la voie maritime, qui est, de loin, la plus pratique. N’ayant plus de débouché en Europe pour écouler ses céréales, Moscou entend réserver ses récoltes aux pays « amis », c’est à dire ceux qui ne sont pas associés aux sanctions visant son économie.
Au-delà de l’inflation que cette situation provoque [le prix de la tonne de blé a pratiquement doublé sur le marché Euronext, ndlr], il y a désormais un risque de pénuries alimentaires, le blé étant l’aliment de base dans de nombreux pays, la Russie et l’Ukraine représentant à eux deux près du tiers des exportations mondiales de cette céréales. Et c’est sans compter aussi les difficultés d’approvisionnement en engrais. Difficultés susceptibles de réduire les rendements agricoles…
La nourriture peut également être une « arme silencieuse », a d’ailleurs fait valoir Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie. Et cette arme prend les responsables occidentaux au dépourvu. Pour autant, il n’est pas question de lever les sanctions infligées à Moscou pour son invasion de l’Ukraine, alors que, justement, les autorités russes en font un préalable pour lâcher du lest…
La semaine passée, la Lituanie a proposé de mettre en place une « coalition navale internatioale » pour briser le blocus du port d’Odessa et escorter les navires commerciaux chargés de blé ukrainien. Et si possible rapidement étant donné que la prochaine récolte arrive…
Ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], l’amiral américauin James Stavridis s’est dit favorable à une telle idée, en établissant un parallèle avec l’action menée par l’US Navy dans les années 1980 afin sécuriser les exportations de pétrole depuis le golfe Persique, au milieu des tensions avec l’Iran.
Seulement, le chef d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, n’est pas favorable à une telle opération, même conduite sous la bannière des Nations unies. « Actuellement, les voies maritimes sont bloquées par des mines [mouillées par les forces ukraniennes pour empêcher tout débarquement dans le secteur d’Odessa] et la marine russe » et « pour ouvrir ces voies maritimes, cela nécessiterait un effort militaire très important de la part d’un pays ou d’un groupe de pays », a-t-il dit à son arrivée au Royaume-Uni, le 31 mai.
Une telle entreprise doit être « basée sur le coût, le risque, les bénéfices et les probabilités de succès. [Or], je dois dire que ce serait une opération militaire à haut risque, qui exigerait un effort important », a insisté le général Milley. D’autant plus que le président américain, Joe Biden, a le souci d’éviter tout risque de confrontation avec les forces russes.
Le même jour, le président français, Emmanuel Macron, a dit avoir proposé à son homologue russe, Vladimir Poutine, le vote d’une résolution à l’ONU visant à lever le blocus russe du port d’Odessa.
« J’ai proposé, dans la discussion que nous avons eue avec [le chancelier allemand] Olaf Scholz samedi dernier [28 mai], au président Poutine que nous prenions l’initiative d’une résolution aux Nations unies pour donner un cadre très clair à cette opération », a déclaré M. Macron, à l’issue du dernier Conseil européen organisé à Bruxelles.
« La décision dépend d’un accord de la Russie et des garanties qu’elle apporte : face au déminage [du port d’Odessa] qui est indispensable pour que les vraquiers et bateaux puissent être acheminés et prendre ces céréales, [il faut] des garanties de sécurité apportées aux Ukrainiens pour éviter qu’ils ne soient attaqués », a ensuite développé le président français. L’Ukraine a besoin de « garanties légitimes de sécurité, c’est le cadre des Nations unies qui nous permettra de le faire », a-t-il continué, avant de souligner le « rôle très important de la Turquie, compte tenu de sa responsabilité dans la mer Noire [via la convention de Montreux, ndlr] » et de ses relations avec Moscou et Kiev.
En attendant, les seules solutions possibles passent par la route et les voies ferrées. Mais, compte tenu de l’ampleur des moyens à mobiliser, elles paraissent très compliqué à mettre en oeuvre, en plus d’être coûteuses. Au mieux, selon un responsable européen cité par l’AFP, elles permettraient de transporter seulement un tiers des stocks de blé ukrainiens.
France24 - World
Johnny Depp v Amber Heard: What it means for the #MeToo movement
Issued on: 03/06/2022 - 15:17
Annette Young
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Does the verdict in the Amber Heard-Johnny Depp trial spell the end of the #MeToo movement? We ask the question as women's activists express their anger over an American jury decision which found Amber Heard defamed ex-husband Johnny Depp with an article in which she said she was a victim of domestic abuse. Plus, it may have had a slow start here in France but the #MeToo movement is beginning to have an impact in a variety of sectors including the media and politics. As well, Annette Young talks to French-Canadian feminist and creator of "Les Glorieuses" newsletter, Rebecca Amsellem, on how defamation lawsuits are becoming a weapon to silence women in #MeToo cases.
Jury awards Depp $15 million in libel case, $2 million to Heard in countersuit
Truth or Fake
Fake news from the Johnny Depp-Amber Heard defamation trial
French #MeToo founder wins ‘historic’ defamation appeal
BBC
Johnny Depp gigs in Gateshead after Amber Heard libel case win
By Ian YoungsEntertainment & arts reporter, in Gateshead
Johnny Depp put his court battle with ex-wife Amber Heard behind him in his first public appearance since the verdict, playing a gig in Gateshead.
The actor and musician joined guitarist Jeff Beck on the latest leg of his UK tour to the delight of hundreds of fans at the Sage venue on Thursday.
Beck also revealed Depp's next career move, an album that the pair will release together next month.
The gig came a day after Depp won the high-profile US defamation case.
He was absent from the Virginia court when the jury decided Heard's claim that she was a victim of domestic abuse was defamatory and false. Instead, Depp was spotted on Wednesday evening in a Newcastle pub with Beck.
After the verdict, he released a statement saying he was looking forward to "a new chapter". That started on Thursday, when he joined the guitar legend on stage for eight songs.
A relaxed Depp did not speak about the trial on stage, but Beck referred to it, saying: "What a result."
The British guitarist told the crowd: "I met this guy five years ago and we've never stopped laughing since. We actually made an album. I don't know how it happened. It will be out in July."
The pair have previously released a cover of John Lennon's Isolation, which was among the tracks Depp sang on Thursday. He also fronted covers of Marvin Gaye's What's Going On, The Everly Brothers' Let It Be Me, Jimi Hendrix's Little Wing and Killing Joke's The Death and Resurrection Show.
"I think he was having fun," said one fan, James Pallister, 32, from Newcastle, afterwards. "He looked really happy. He seemed to be in a great place.
"He's playing music, doing something really fun, and I think that that came across. The crowd was behind him and I think he gave people what they wanted to see. It's great to see him in Newcastle."
The Pirates of the Caribbean star told the trial that music was his first love, above acting. Some concertgoers said they were pleasantly surprised by his singing and guitar playing, even if his musicianship was put in the shade by Beck.
'Like a pub singer'
Regarded as one of the greatest guitarists ever, the one-time Yardbirds star first invited the Hollywood idol on stage with him last week, and Depp will now join all of Beck's remaining dates.
The US star got loud cheers from many in the crowd - but others were not impressed by his presence, and the frenzy around Depp has left Beck in some ways as the support act on his own headline tour.
"Jeff Beck was excellent," said Nick Rowe, 64, from Newcastle, who bought tickets two years ago before the tour was delayed by Covid.
"The thing that spoiled the whole night was the talentless Mr Depp. He was like a drunken pub singer at one point. I don't know what Jeff Beck's thinking of."
There were no critics of Depp among the few hundred outside the Sage, most of whom did not have tickets for the gig but who waited to show their support for the actor.
He eventually repaid them by signing autographs and speaking to his die-hard fans at the venue's stage door after the concert.
"I'm over the moon. I'm so happy," said Curtis Charlton, who had waited since 08:00. "He's a really nice guy. He spent so much time with the little kids at the front speaking to everyone and getting everything signed. He's an absolute legend."
"I'm absolutely buzzing," said another fan, called Gage, who had been outside the venue since 21:00 on Wednesday. "I could honestly cry. I'm ready to go home and go to bed and I am so happy."
Miya Wright, 28, snapped up tickets for the Gateshead concert as soon as she saw that Depp had joined Beck on stage in Sheffield at the weekend.
"I've been a huge fan of his since I was about 10," she said. "And this is just mind-boggling that he's here."
The trial gave an insight into Depp's personal life that was at times unflattering, despite his victory regarding the central allegation of domestic abuse.
Heard also won one of her defamation claims against him, and two years ago a UK judge decided a claim that he was a wife-beater was "substantially true".
But for his army of fans, Wednesday's main verdict vindicated him and the long, often unseemly battle with Heard has not tarnished his image in their eyes.
"I don't think that he's been a perfect saint, but I don't believe the allegations that she put forward," Ms Wright said. "I was always on his side."
Additional reporting by Olivia Richwald.
Reputation: Depp v Heard. Watch key moments from the trial on iPlayer.
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France24 - World
As EU tries to isolate Russia, Serbia hugs its old ally close
Issued on: 03/06/2022 - 12:19
NEWS WIRES
While the European Union scrambles to isolate Russia and reduce energy imports from the country, EU candidate Serbia is tightening its bond with Moscow through a new gas supply deal.
Belgrade has condemned the Russian invasion of Ukraine at the United Nations, but it has refused to take part in sanctions against its old ally, even though Serbia aims to join the EU.
A day before the Europeans agreed to ban most Russian oil imports this week, Belgrade announced a three-year natural gas contract with Moscow, drawing a rebuke from Brussels.
Serbian President Aleksandar Vucic revealed the "very favourable" gas deal -- with "by far the best terms in Europe" -- following a phone call with Russia's Vladimir Putin on Sunday.
"We will have a safe winter when it comes to gas supply," the populist leader boasted, adding that in winter, Serbia will pay "one tenth" of the price shelled out by other European countries.
Russia, meanwhile, has cut gas supplies to several EU nations. The bloc aims to reduce gas imports by two-thirds this year, but an embargo is not in the cards so far.
Underscoring Belgrade's friendly ties with Moscow, Russian Foreign Minister Sergei Lavrov is to visit the Balkan country's capital early next week, the foreign ministry in Moscow said Friday.
Lavrov is to meet Vucic, his Serbian counterpart Nikola Selakovic and Serbian Patriarch Porfirije.
EU spokesman Peter Stano said the bloc expects Serbia "not to further strengthen its ties with Russia".
"Candidate countries, including Serbia, are expected to progressively align their policies towards third countries with the policies and positions adopted by the European Union, including with restrictive measures," Stano said in a statement.
'Side deals'
Belgrade officially proclaims EU accession is a priority, but it has consistently shied away from European policies going against Russian interests while pro-government media echo the fierce messages coming from the Kremlin.
Serbian officials have accused Western countries of pressuring Belgrade to impose sanctions against Russia, and some even suggested that the country should drop its EU bid over the issue.
"It's like they spent the last decade preparing Serbian society not for EU accession, but for an alliance with Moscow," Srdjan Cvijic, member of The Balkans in Europe Policy Advisory Group (BiEPAG) think tank, told AFP.
According to a recent opinion poll, 40 percent of Serbians said they would be "happy" if their country gave up trying join the EU and formed an alliance with Russia instead.
Goran Vasic, assistant research professor at University of Novi Sad, said there is always a "brotherly clause" in gas prices that "is not in the contract but implies side deals or political concessions."
Belgrade rejected the notion that cheap gas was Kremlin's "reward" for not heeding the calls for sanctions.
"All those who accuse us of not imposing sanctions against Russia because of a gas deal should be ashamed of themselves", Serbian Prime Minister Ana Brnabic told local media.
"We don't impose sanctions against Russia out of principle."
Lavrov told Serbian media that Moscow was "certain that they (Serbians) will continue taking the smart choice in this situation".
Energy monopoly
Serbia's president has underlined the diplomatic importance of Russia's refusal to allow international recognition of Serbia's breakaway province of Kosovo and historic, political and cultural ties between Belgrade and Moscow.
But the reality is that there was little room for manoeuver from Belgrade.
The previous gas deal with Russia -- which was also well under market price -- was about to expire with no viable alternative in the near future.
In the last few decades, Serbia gradually allowed Moscow almost complete monopoly over its energy sector by building pipelines solely for Russian gas and selling the majority stake of its oil and gas company (NIS) to Russian energy giant Gazprom.
The 2008 deal, penned only months after Kosovo declared independence, was widely seen as a political concession -- allowing Moscow to connect a major European gas pipeline through Serbia in exchange for the Kremlin vetoing the recognition of Kosovo at the UN.
"It's obvious that all this time there was a well-organised lobbyist group that has defended the monopoly, and still continues to do so," Vasic said.
(AFP)
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On the ground
Foreign fighters explain motivations for joining Ukraine's war effort
war in ukraine
As it happened: Zelensky vows victory on 100th day of Russian invasion
Reporters
Transnistria: Moldova's breakaway region in the shadow of war in Ukraine
Opex 360
La DGA a lancé un appel d’offres européen pour doter l’armée de Terre d’une dizaine de ballons captifs
par Laurent Lagneau · 1 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2019, alors qu’il tenait encore les rênes de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], le général Michel Grintchenko avait estimé que, pour colecter du renseignement, les ballons ou les dirigeables referaient « probablement surface » étant donné leurs « coûts de possession très réduits ».
« L’idée est d’avoir la même boule optronique sur notre futur drone Patroller, le H160, un avion lent, un ballon ou un dirigeable », avait ensuite développé le général Grintchenko, dans les colonnes du magazine spécialisé Air Fan. Recourir de nouveau à des aérostats serait, en quelque sorte, un retour aux sources, l’armée française ayant été la première à en utiliser, notamment lors de la bataille de Fleurus [1794], menée contre les troupes du prince Frédéric de Saxe-Cobourg. En outre, elle créa une compagnie d’aérostiers, considérée comme l’ancêtre de l’ALAT…
Cela étant, lors de l’édition 2018 de BACCARAT, la 4eme compagnie de commandement et de transmissions [CCT] avait utilisé un balon captif pour établir des liaisons avec les hélicoptères de l’ALAT engagés dans cet exercice.
Plus tard, l’utilisation d’aérostats à des fins de renseignement fut expérimentée par la Direction générale de l’armement [DGA], dans le cadre du programme CERBERE [Capacité expérimentale ROEM pour ballons et aérostats légers], avec un ballon « Eagle Owl » fourni par CNIM Air Space et le concours de la Marine nationale, d’Ineo Défense et de l’ONERA.
Enfin, le 11e Régiment d’Artillerie de Marine [RAMa] installa un ballon captif sur la base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi, au Mali, pour en surveiller les approches. Et on en était resté là depuis… Du moins jusqu’à l’appel d’offres qui vient d’être lancé au profit de l’armée de Terre.
« La DGA a lancé un appel à concurrence européen pour doter l’armée de Terre de ballons captifs équipés de boules optroniques permettant de fournir une capacité d’observation et de surveillance en temps réel de jour comme de nuit », a indiqué le ministère des Armées, le 31 mai. Et de préciser que « l’objectif visé est l’acquisition d’une dizaine d’unités », dans le cadre d’un marché d’une durée de 12 ans.
Celui-ci comprendra le « développement du ballon captif équipé du système optronique et de sa remorque, le développement du système de soutien, puis la fourniture des systèmes et leur soutien sur une période de 10 ans ».
Ces ballons captifs devront être « rustiques », avoir une faible empreinte logistique et pouvoir être mis en oeuvre de « manière autonome » par des équipages réduits, « non spécialistes des systèmes aériens ». La DGA exige que leur disponibilité soit élevée malgré les conditions environnementales « difficiles » dans lesquelles ils seront susceptibles d’être déployés et « l’absence d’infrastructure dédiée » pour les protéger.
Un ballon captif présente plusieurs avantages, à commencer par son autonomie de longue [voire de très longue] durée, laquelle permet une surveillance aérienne continue sur une étendue d’autant plus vaste que son altitude sera élevé, et la charge utile importante qu’il peut emporter. En revanche, il exige une logistique assez lourde si on le compare au drone filaire, lequel est plus mobile car plus aisément déployable.
La DGA a lancé un appel d’offres européen pour doter l’armée de Terre d’une dizaine de ballons captifs
par Laurent Lagneau · 1 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2019, alors qu’il tenait encore les rênes de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], le général Michel Grintchenko avait estimé que, pour colecter du renseignement, les ballons ou les dirigeables referaient « probablement surface » étant donné leurs « coûts de possession très réduits ».
« L’idée est d’avoir la même boule optronique sur notre futur drone Patroller, le H160, un avion lent, un ballon ou un dirigeable », avait ensuite développé le général Grintchenko, dans les colonnes du magazine spécialisé Air Fan. Recourir de nouveau à des aérostats serait, en quelque sorte, un retour aux sources, l’armée française ayant été la première à en utiliser, notamment lors de la bataille de Fleurus [1794], menée contre les troupes du prince Frédéric de Saxe-Cobourg. En outre, elle créa une compagnie d’aérostiers, considérée comme l’ancêtre de l’ALAT…
Cela étant, lors de l’édition 2018 de BACCARAT, la 4eme compagnie de commandement et de transmissions [CCT] avait utilisé un balon captif pour établir des liaisons avec les hélicoptères de l’ALAT engagés dans cet exercice.
Plus tard, l’utilisation d’aérostats à des fins de renseignement fut expérimentée par la Direction générale de l’armement [DGA], dans le cadre du programme CERBERE [Capacité expérimentale ROEM pour ballons et aérostats légers], avec un ballon « Eagle Owl » fourni par CNIM Air Space et le concours de la Marine nationale, d’Ineo Défense et de l’ONERA.
Enfin, le 11e Régiment d’Artillerie de Marine [RAMa] installa un ballon captif sur la base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi, au Mali, pour en surveiller les approches. Et on en était resté là depuis… Du moins jusqu’à l’appel d’offres qui vient d’être lancé au profit de l’armée de Terre.
« La DGA a lancé un appel à concurrence européen pour doter l’armée de Terre de ballons captifs équipés de boules optroniques permettant de fournir une capacité d’observation et de surveillance en temps réel de jour comme de nuit », a indiqué le ministère des Armées, le 31 mai. Et de préciser que « l’objectif visé est l’acquisition d’une dizaine d’unités », dans le cadre d’un marché d’une durée de 12 ans.
Celui-ci comprendra le « développement du ballon captif équipé du système optronique et de sa remorque, le développement du système de soutien, puis la fourniture des systèmes et leur soutien sur une période de 10 ans ».
Ces ballons captifs devront être « rustiques », avoir une faible empreinte logistique et pouvoir être mis en oeuvre de « manière autonome » par des équipages réduits, « non spécialistes des systèmes aériens ». La DGA exige que leur disponibilité soit élevée malgré les conditions environnementales « difficiles » dans lesquelles ils seront susceptibles d’être déployés et « l’absence d’infrastructure dédiée » pour les protéger.
Un ballon captif présente plusieurs avantages, à commencer par son autonomie de longue [voire de très longue] durée, laquelle permet une surveillance aérienne continue sur une étendue d’autant plus vaste que son altitude sera élevé, et la charge utile importante qu’il peut emporter. En revanche, il exige une logistique assez lourde si on le compare au drone filaire, lequel est plus mobile car plus aisément déployable.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2019, alors qu’il tenait encore les rênes de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], le général Michel Grintchenko avait estimé que, pour colecter du renseignement, les ballons ou les dirigeables referaient « probablement surface » étant donné leurs « coûts de possession très réduits ».
« L’idée est d’avoir la même boule optronique sur notre futur drone Patroller, le H160, un avion lent, un ballon ou un dirigeable », avait ensuite développé le général Grintchenko, dans les colonnes du magazine spécialisé Air Fan. Recourir de nouveau à des aérostats serait, en quelque sorte, un retour aux sources, l’armée française ayant été la première à en utiliser, notamment lors de la bataille de Fleurus [1794], menée contre les troupes du prince Frédéric de Saxe-Cobourg. En outre, elle créa une compagnie d’aérostiers, considérée comme l’ancêtre de l’ALAT…
Cela étant, lors de l’édition 2018 de BACCARAT, la 4eme compagnie de commandement et de transmissions [CCT] avait utilisé un balon captif pour établir des liaisons avec les hélicoptères de l’ALAT engagés dans cet exercice.
Plus tard, l’utilisation d’aérostats à des fins de renseignement fut expérimentée par la Direction générale de l’armement [DGA], dans le cadre du programme CERBERE [Capacité expérimentale ROEM pour ballons et aérostats légers], avec un ballon « Eagle Owl » fourni par CNIM Air Space et le concours de la Marine nationale, d’Ineo Défense et de l’ONERA.
Enfin, le 11e Régiment d’Artillerie de Marine [RAMa] installa un ballon captif sur la base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi, au Mali, pour en surveiller les approches. Et on en était resté là depuis… Du moins jusqu’à l’appel d’offres qui vient d’être lancé au profit de l’armée de Terre.
« La DGA a lancé un appel à concurrence européen pour doter l’armée de Terre de ballons captifs équipés de boules optroniques permettant de fournir une capacité d’observation et de surveillance en temps réel de jour comme de nuit », a indiqué le ministère des Armées, le 31 mai. Et de préciser que « l’objectif visé est l’acquisition d’une dizaine d’unités », dans le cadre d’un marché d’une durée de 12 ans.
Celui-ci comprendra le « développement du ballon captif équipé du système optronique et de sa remorque, le développement du système de soutien, puis la fourniture des systèmes et leur soutien sur une période de 10 ans ».
Ces ballons captifs devront être « rustiques », avoir une faible empreinte logistique et pouvoir être mis en oeuvre de « manière autonome » par des équipages réduits, « non spécialistes des systèmes aériens ». La DGA exige que leur disponibilité soit élevée malgré les conditions environnementales « difficiles » dans lesquelles ils seront susceptibles d’être déployés et « l’absence d’infrastructure dédiée » pour les protéger.
Un ballon captif présente plusieurs avantages, à commencer par son autonomie de longue [voire de très longue] durée, laquelle permet une surveillance aérienne continue sur une étendue d’autant plus vaste que son altitude sera élevé, et la charge utile importante qu’il peut emporter. En revanche, il exige une logistique assez lourde si on le compare au drone filaire, lequel est plus mobile car plus aisément déployable.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn 2019, alors qu’il tenait encore les rênes de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], le général Michel Grintchenko avait estimé que, pour colecter du renseignement, les ballons ou les dirigeables referaient « probablement surface » étant donné leurs « coûts de possession très réduits ».
« L’idée est d’avoir la même boule optronique sur notre futur drone Patroller, le H160, un avion lent, un ballon ou un dirigeable », avait ensuite développé le général Grintchenko, dans les colonnes du magazine spécialisé Air Fan. Recourir de nouveau à des aérostats serait, en quelque sorte, un retour aux sources, l’armée française ayant été la première à en utiliser, notamment lors de la bataille de Fleurus [1794], menée contre les troupes du prince Frédéric de Saxe-Cobourg. En outre, elle créa une compagnie d’aérostiers, considérée comme l’ancêtre de l’ALAT…
Cela étant, lors de l’édition 2018 de BACCARAT, la 4eme compagnie de commandement et de transmissions [CCT] avait utilisé un balon captif pour établir des liaisons avec les hélicoptères de l’ALAT engagés dans cet exercice.
Plus tard, l’utilisation d’aérostats à des fins de renseignement fut expérimentée par la Direction générale de l’armement [DGA], dans le cadre du programme CERBERE [Capacité expérimentale ROEM pour ballons et aérostats légers], avec un ballon « Eagle Owl » fourni par CNIM Air Space et le concours de la Marine nationale, d’Ineo Défense et de l’ONERA.
programme CERBEREEnfin, le 11e Régiment d’Artillerie de Marine [RAMa] installa un ballon captif sur la base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi, au Mali, pour en surveiller les approches. Et on en était resté là depuis… Du moins jusqu’à l’appel d’offres qui vient d’être lancé au profit de l’armée de Terre.
« La DGA a lancé un appel à concurrence européen pour doter l’armée de Terre de ballons captifs équipés de boules optroniques permettant de fournir une capacité d’observation et de surveillance en temps réel de jour comme de nuit », a indiqué le ministère des Armées, le 31 mai. Et de préciser que « l’objectif visé est l’acquisition d’une dizaine d’unités », dans le cadre d’un marché d’une durée de 12 ans.
appel à concurrenceCelui-ci comprendra le « développement du ballon captif équipé du système optronique et de sa remorque, le développement du système de soutien, puis la fourniture des systèmes et leur soutien sur une période de 10 ans ».
Ces ballons captifs devront être « rustiques », avoir une faible empreinte logistique et pouvoir être mis en oeuvre de « manière autonome » par des équipages réduits, « non spécialistes des systèmes aériens ». La DGA exige que leur disponibilité soit élevée malgré les conditions environnementales « difficiles » dans lesquelles ils seront susceptibles d’être déployés et « l’absence d’infrastructure dédiée » pour les protéger.
Un ballon captif présente plusieurs avantages, à commencer par son autonomie de longue [voire de très longue] durée, laquelle permet une surveillance aérienne continue sur une étendue d’autant plus vaste que son altitude sera élevé, et la charge utile importante qu’il peut emporter. En revanche, il exige une logistique assez lourde si on le compare au drone filaire, lequel est plus mobile car plus aisément déployable.
Opex 360
L’Allemagne va fournir un système anti-aérien IRIS-T SLM à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 1 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerJusqu’à présent, le gouvernement allemand a répondu aux critiques sur la frilosité de son soutien militaire à Kiev par en affirmant que le mieux était de fournir aux forces ukrainiennes des matériels qu’elles pourraient facilement mettre en oeuvre. D’où l’initiative « Ringstausch », qui permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des armes d’origine soviétique livrées par les pays membres de l’Otan à l’Ukraine. À ce jour, la République tchèque [chars T-72] et la Grèce [véhicules de combat d’infanterie BMP-1] bénéficieront de ce dispositif… lequel donne aussi l’occasion à l’industrie allemande de l’armement de signer des contrats complémentaires.
Cela étant, et même si des blindés anti-aériens Gepard ainsi que des obusiers PzH2000 ont été promis à Kiev, la position de Berlin a été mise à mal, ces dernières semaines, par les livraisons d’équipements modernes annoncées par les États-Unis et plusieurs pays européens, dont la France. Ainsi, par exemple, les forces ukrainiennes ont récemment reçu des canons M777 et CAESAr, alors qu’elles n’en avaient jamais disposé jusqu’alors.
D’où la polémique suscitée par les révélations du journal « Welt am Sonntag ». Ainsi, selon ce dernier, le gouvernement allemand aurait réduit son soutien militaire à l’Ukraine au minimum, avec seulement deux livraisons d’armes [des mines anti-chars, nldr] entre le 30 mars et le 26 mai. « Les informations sur les livraisons d’armes spécifiques sont importantes pour la sécurité et donc classifiées. Je vous demande donc de comprendre que je ne peux ni fournir d’informations plus détaillées ni confirmer les détails », a répondu une porte-parole du ministère allemand de la Défense à la presse d’outre-Rhin.
Quoi qu’il en soit, et alors qu’une telle livraison faisait l’objet de bruits de coursive depuis quelques jours, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a annoncé que Berlin livrerait un système anti-aérien IRIS-T-SLM aux forces ukraniennes, lors d’une intervention au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr], ce 1er juin.
« Le gouvernement allemand a décidé de fournir le système de défense antiaérienne le plus moderne dont dispose l’Allemagne, le système IRIS-T. [Il] permettra à l’Ukraine de protéger une grande ville entière contre les frappes aériennes russes », a en effet déclaré M. Scholz, avant d’assurer que Berlin allait accroître son aide militaire à Kiev, notamment via des radars de contre-batterie destinés aux unités d’artillerie ukrainiennes.
Le système IRIS-T-SLM n’est pas encore en service au sein de la Bundeswehr. Développé par Diehl Defence sur la base du missile air-air courte portée IRIS-T, dans le cadre d’une coopération avec Airbus, Hensoldt et Rohde & Schwarz, il se compose d’un radar et d’un système de commandement et de contrôle. Il peut abattre des aéronefs et des missiles de croisière évoluant à 20 km d’altitude, à 40 km de distance.
A priori, Diehl Defence serait en mesure livrer rapidement un tel système à l’Ukraine, notamment en retardant l’exécution d’une commande passée par l’Égypte.
Photo : Diehl Defence
L’Allemagne va fournir un système anti-aérien IRIS-T SLM à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 1 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerJusqu’à présent, le gouvernement allemand a répondu aux critiques sur la frilosité de son soutien militaire à Kiev par en affirmant que le mieux était de fournir aux forces ukrainiennes des matériels qu’elles pourraient facilement mettre en oeuvre. D’où l’initiative « Ringstausch », qui permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des armes d’origine soviétique livrées par les pays membres de l’Otan à l’Ukraine. À ce jour, la République tchèque [chars T-72] et la Grèce [véhicules de combat d’infanterie BMP-1] bénéficieront de ce dispositif… lequel donne aussi l’occasion à l’industrie allemande de l’armement de signer des contrats complémentaires.
Cela étant, et même si des blindés anti-aériens Gepard ainsi que des obusiers PzH2000 ont été promis à Kiev, la position de Berlin a été mise à mal, ces dernières semaines, par les livraisons d’équipements modernes annoncées par les États-Unis et plusieurs pays européens, dont la France. Ainsi, par exemple, les forces ukrainiennes ont récemment reçu des canons M777 et CAESAr, alors qu’elles n’en avaient jamais disposé jusqu’alors.
D’où la polémique suscitée par les révélations du journal « Welt am Sonntag ». Ainsi, selon ce dernier, le gouvernement allemand aurait réduit son soutien militaire à l’Ukraine au minimum, avec seulement deux livraisons d’armes [des mines anti-chars, nldr] entre le 30 mars et le 26 mai. « Les informations sur les livraisons d’armes spécifiques sont importantes pour la sécurité et donc classifiées. Je vous demande donc de comprendre que je ne peux ni fournir d’informations plus détaillées ni confirmer les détails », a répondu une porte-parole du ministère allemand de la Défense à la presse d’outre-Rhin.
Quoi qu’il en soit, et alors qu’une telle livraison faisait l’objet de bruits de coursive depuis quelques jours, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a annoncé que Berlin livrerait un système anti-aérien IRIS-T-SLM aux forces ukraniennes, lors d’une intervention au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr], ce 1er juin.
« Le gouvernement allemand a décidé de fournir le système de défense antiaérienne le plus moderne dont dispose l’Allemagne, le système IRIS-T. [Il] permettra à l’Ukraine de protéger une grande ville entière contre les frappes aériennes russes », a en effet déclaré M. Scholz, avant d’assurer que Berlin allait accroître son aide militaire à Kiev, notamment via des radars de contre-batterie destinés aux unités d’artillerie ukrainiennes.
Le système IRIS-T-SLM n’est pas encore en service au sein de la Bundeswehr. Développé par Diehl Defence sur la base du missile air-air courte portée IRIS-T, dans le cadre d’une coopération avec Airbus, Hensoldt et Rohde & Schwarz, il se compose d’un radar et d’un système de commandement et de contrôle. Il peut abattre des aéronefs et des missiles de croisière évoluant à 20 km d’altitude, à 40 km de distance.
A priori, Diehl Defence serait en mesure livrer rapidement un tel système à l’Ukraine, notamment en retardant l’exécution d’une commande passée par l’Égypte.
Photo : Diehl Defence
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Cela étant, et même si des blindés anti-aériens Gepard ainsi que des obusiers PzH2000 ont été promis à Kiev, la position de Berlin a été mise à mal, ces dernières semaines, par les livraisons d’équipements modernes annoncées par les États-Unis et plusieurs pays européens, dont la France. Ainsi, par exemple, les forces ukrainiennes ont récemment reçu des canons M777 et CAESAr, alors qu’elles n’en avaient jamais disposé jusqu’alors.
D’où la polémique suscitée par les révélations du journal « Welt am Sonntag ». Ainsi, selon ce dernier, le gouvernement allemand aurait réduit son soutien militaire à l’Ukraine au minimum, avec seulement deux livraisons d’armes [des mines anti-chars, nldr] entre le 30 mars et le 26 mai. « Les informations sur les livraisons d’armes spécifiques sont importantes pour la sécurité et donc classifiées. Je vous demande donc de comprendre que je ne peux ni fournir d’informations plus détaillées ni confirmer les détails », a répondu une porte-parole du ministère allemand de la Défense à la presse d’outre-Rhin.
Quoi qu’il en soit, et alors qu’une telle livraison faisait l’objet de bruits de coursive depuis quelques jours, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a annoncé que Berlin livrerait un système anti-aérien IRIS-T-SLM aux forces ukraniennes, lors d’une intervention au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr], ce 1er juin.
« Le gouvernement allemand a décidé de fournir le système de défense antiaérienne le plus moderne dont dispose l’Allemagne, le système IRIS-T. [Il] permettra à l’Ukraine de protéger une grande ville entière contre les frappes aériennes russes », a en effet déclaré M. Scholz, avant d’assurer que Berlin allait accroître son aide militaire à Kiev, notamment via des radars de contre-batterie destinés aux unités d’artillerie ukrainiennes.
Le système IRIS-T-SLM n’est pas encore en service au sein de la Bundeswehr. Développé par Diehl Defence sur la base du missile air-air courte portée IRIS-T, dans le cadre d’une coopération avec Airbus, Hensoldt et Rohde & Schwarz, il se compose d’un radar et d’un système de commandement et de contrôle. Il peut abattre des aéronefs et des missiles de croisière évoluant à 20 km d’altitude, à 40 km de distance.
A priori, Diehl Defence serait en mesure livrer rapidement un tel système à l’Ukraine, notamment en retardant l’exécution d’une commande passée par l’Égypte.
Photo : Diehl Defence
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Cela étant, et même si des blindés anti-aériens Gepard ainsi que des obusiers PzH2000 ont été promis à Kiev, la position de Berlin a été mise à mal, ces dernières semaines, par les livraisons d’équipements modernes annoncées par les États-Unis et plusieurs pays européens, dont la France. Ainsi, par exemple, les forces ukrainiennes ont récemment reçu des canons M777 et CAESAr, alors qu’elles n’en avaient jamais disposé jusqu’alors.
D’où la polémique suscitée par les révélations du journal « Welt am Sonntag ». Ainsi, selon ce dernier, le gouvernement allemand aurait réduit son soutien militaire à l’Ukraine au minimum, avec seulement deux livraisons d’armes [des mines anti-chars, nldr] entre le 30 mars et le 26 mai. « Les informations sur les livraisons d’armes spécifiques sont importantes pour la sécurité et donc classifiées. Je vous demande donc de comprendre que je ne peux ni fournir d’informations plus détaillées ni confirmer les détails », a répondu une porte-parole du ministère allemand de la Défense à la presse d’outre-Rhin.
Quoi qu’il en soit, et alors qu’une telle livraison faisait l’objet de bruits de coursive depuis quelques jours, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a annoncé que Berlin livrerait un système anti-aérien IRIS-T-SLM aux forces ukraniennes, lors d’une intervention au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr], ce 1er juin.
« Le gouvernement allemand a décidé de fournir le système de défense antiaérienne le plus moderne dont dispose l’Allemagne, le système IRIS-T. [Il] permettra à l’Ukraine de protéger une grande ville entière contre les frappes aériennes russes », a en effet déclaré M. Scholz, avant d’assurer que Berlin allait accroître son aide militaire à Kiev, notamment via des radars de contre-batterie destinés aux unités d’artillerie ukrainiennes.
Le système IRIS-T-SLM n’est pas encore en service au sein de la Bundeswehr. Développé par Diehl Defence sur la base du missile air-air courte portée IRIS-T, dans le cadre d’une coopération avec Airbus, Hensoldt et Rohde & Schwarz, il se compose d’un radar et d’un système de commandement et de contrôle. Il peut abattre des aéronefs et des missiles de croisière évoluant à 20 km d’altitude, à 40 km de distance.
A priori, Diehl Defence serait en mesure livrer rapidement un tel système à l’Ukraine, notamment en retardant l’exécution d’une commande passée par l’Égypte.
Photo : Diehl Defence
Valeurs Actuelles
Vivre l’Harmonie à l’île Maurice
L‘île Maurice fut créée d’abord, et ensuite le paradis fut copié sur l’île Maurice… Une citation de Mark Twain tirée de son ouvrage Following The Equator. Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels (déjà implanté sur l’île depuis 1952 avec 8 hôtels) s’en sont sans doute inspirés pour leur projet immobilier, Harmonie Golf & Beach Estate. S’étendant sur une surface de 150 hectares sur la côte ouest de l’île, précisément aux Salines à Rivière Noire, il prévoit la construction, à terme, de 220 villas de luxe, destinées aux acheteurs mauriciens comme étrangers, bâties autour d’un golf de 18 trous, dessiné par Sandlake Golf Design. D’un montant de 250 millions d’euros, il devrait voir le jour en 2025 (pour la première phase) et sera commercialisé en France par un des grands spécialistes de l’immobilier de prestige, Vaneau Luxury Real Estate.
Trois types de villas (les Harmonie Golf Villas), disposant de 3 chambres avec salle de bains, nichées sur des surfaces moyennes de 2 000 mètres carrés, sont proposées à la vente, chacune ayant une orientation principale : le modèle N (pour nord, située face au golf et à la montagne de la Tourelle du Tamarin, surface intérieure nette de 169 mètres carrés pour une surface bâtie de 401 mètres carrés), le modèle W (pour ouest, face au coucher de soleil, 177 mètres carrés pour 430) et le modèle S (pour sud, avec vue sur la mer et la péninsule du Morne, 204 mètres carrés pour 507). Chaque acheteur pourra ensuite choisir entre trois types de décoration (Typik, Metalik et Basaltik).
Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels ont apporté un soin particulier à l’aspect durabilité du projet. Pour chaque villa, l’agence JFA Architects s’est inspirée de la maison de type créole, et a œuvré pour réduire les besoins en énergie (- 30 % par rapport à la norme internationale EarthCheck). Cela a été rendu possible en favorisant la circulation naturelle et transversale de l’air autour d’un patio central à l’allure tropicale, et en utilisant des matériaux à faible empreinte carbone, sélectionnés pour leurs propriétés visant à diminuer la quantité de chaleur et purifier la qualité de l’air.
Le prix catalogue – les villas sont commercialisées en Vefa (vente en l’état futur d’achèvement), sous le cadre légal du Property Development Scheme -varie entre 1,49 million d’euros pour la villa N et 1,61 million pour le modèle S. Ce prix pourra augmenter en fonction des options retenues par les acquéreurs ; il y en a une vingtaine disponibles, dont l’installation de panneaux solaires photovoltaïques (et ce, afin d’avoir une villa 100 % hors réseau électrique) et une quatrième chambre. Il conviendra ensuite de prévoir des charges mensuelles de gestion d’environ 500 euros.
Les promoteurs du projet se sont également engagés à soutenir le progrès économique et social de la région : 5 000 emplois sur le site devraient être créés pendant les trois phases de construction, dont 1 500 lors de la première qui comprendra la construction de 81 villas, du club house et des 9 premiers trous du parcours, tandis qu’il devrait y avoir à terme 500 emplois permanents créés. Il y aura aussi un programme social de 1 million d’euros destiné à l’éducation des jeunes, la formation des adultes, la culture, les loisirs et le sport, l’entrepreneuriat et l’amélioration des conditions de vie.
BBC
Shell's Jackdaw gas field given go-ahead by regulators
By Justin RowlattClimate editor
Development of a major North Sea gas field has been approved by regulators.
The Jackdaw field, east of Aberdeen, has the potential to produce 6.5% of Britain's gas output.
The regulatory approval comes as the UK government seeks to boost domestic energy output following Russia's invasion of Ukraine.
Shell's proposals were initially rejected on environmental grounds in October.
UK Business Minister Kwasi Kwarteng welcomed the decision.
"We're turbocharging renewables and nuclear, but we are also realistic about our energy needs now," he said on Twitter.
"Let's source more of the gas we need from British waters to protect energy security."
Under the new plan, Shell plans to start production from the field in the second half of 2025.
The oil and gas company said the approval came "at a time when UK energy security is critically required."
Shell said it expected to spend £500m in the UK to develop the new facility.
It said the Jackdaw field should be able to provide gas to 1.4m British homes, and its carbon emissions should eventually be captured for storage, if a large project in Peterhead secures funding.
But environmental campaigners have condemned the move.
The activist group Greenpeace said it believed the approval could be unlawful and it was considering legal action.
"Approving Jackdaw is a desperate and destructive decision from Johnson's government, and proves there is no long-term plan," said Ami McCarthy, a political campaigner for Greenpeace.
'Lower carbon footprint'
The approval comes as Britain struggles with soaring energy prices in the wake of the Russian invasion of Ukraine on the 24 February.
Energy independence was a major theme of the UK energy strategy announced by Prime Minister Boris Johnson in early April.
The main focus was investing in renewable and nuclear power but it also promised new licences for gas projects in the North Sea arguing that producing gas in UK waters has a lower carbon footprint than doing so abroad.
It is understood that Shell has changed the way it processes natural gas before it brings it onshore.
The plan had been to vent excess gas at an offshore hub to reduce the corrosive CO2 content in the pipes.
Natural gas is methane, a powerful greenhouse gas.
The UK was one of 100 countries that pledged to cut methane gas emissions by 30% over the next 10 years.
Under the new plan Shell will bring a higher percentage of gas ashore.
It was the Cambo oil field, west of Shetland, that got the attention as world leaders gathered in Glasgow seven months ago to show their commitment to tackling climate change.
Cambo was the test of how serious the UK government really was. As minority partner in the development, Shell pulled out. It was expensive, in deep water, and the politics of it made it a riskier investment.
It had other projects to consider first. Jackdaw, a gas field close to existing infrastructure, was what Shell describes as a "vanilla" project - relatively, very straight forward.
Permission to install a tie-back (subsea link) to a nearby platform had been refused last year, on the grounds that production would raise emissions unacceptably.
Shell appealed. It wants to capture those emissions at the carbon capture and storage plant it is helping to plan for St Fergus in Aberdeenshire (but which the UK government put on the back burner). And it plans also to re-power its offshore platforms with renewable electricity rather than burning gas.
Along with the sudden rise in concern about energy security that followed Russia's invasion of Ukraine, those arguments appear to have won over the UK government and its regulator.
The fight doesn't stop here. The industry saw Jackdaw as a test of whether the UK government is serious about energy security: but for environmental campaigners, it's a test of whether the UK government is serious about climate change.
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Shell urges UK government to unblock Jackdaw
The changing face of the North Sea oil industry
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Opex 360
Finalement, les États-Unis fourniront à l’Ukraine des systèmes d’artillerie HIMARS avec une portée limitée
par Laurent Lagneau · 1 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 30 mai, et alors qu’il était alors question de fournir à Kiev des systèmes d’artillerie M270 MLRS [Multiple Launch Rocket System] ou M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], le président américain, Joe Biden, avait exclu cette possibilité. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », avait-il dit, en réponse à une question posée par la presse.
Effectivement, quelques jours plus tôt, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, avait affirmé qu’aucune décision n’avait été prise à ce sujet, faute, a priori, de consensus au sein de l’administration américaine. On pouvait penser, dès lors, que le débat était clos après la déclaration du locataire de la Maison Blanche.
Cela étant, la portée d’un M270 MLRS [monté sur un châssis chenillé dérivé de celui du blindé Bradley] ou d’un M142 HIMARS [monté sur un châssis 6×6] dépend des munitions utilisées. Ces deux systèmes peuvent tirer à la fois six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm. Dans ce cas, l’un et l’autre sont en mesure d’atteindre une cible à 70/80 km de distance. En revanche, s’ils sont armés du missile tactique MGM-140 ATACMS [Army Tactical Missile System], leur portée est de 300 km.
Finalement, dans une tribune publiée par le New York Times, M. Biden a indiqué que les États-Unis fourniront aux forces ukrainiennes des « systèmes de missile plus avancés et des munitions qui leur permettront de toucher plus précisément des objectifs clés sur le champ de bataille en Ukraine ». Et cela afin de permettre à Kiev d’être « dans la position la plus forte possible » en cas de négociations avec Moscou ».
« Nous n’encourageons pas l’Ukraine et nous ne donnons pas à l’Ukraine les moyens de frapper en dehors de ses frontières », a insisté le président américain. « Nous ne cherchons pas une guerre entre l’Otan et la Russie. Même si je ne suis pas d’accord avec M. Poutine et que je trouve ses actions scandaleuses, les États-Unis n’essaieront pas de provoquer son éviction à Moscou », a-t-il poursuivi.
Plus tard, un haut responsable américain a précisé que les systèmes d’artillerie évoqués par M. Biden sont des M142 HIMARS. Et de préciser que Washington avait reçu l’assurance de Kiev qu’ils ne seraient pas utilisés pour viser le territoire russe. Mais il n’a pas dit si la Crimée [annexée par la Russie] et les régions séparatistes pro-russes de Louhansk et de Donetsk, qui ont proclamé leur indépendance, seront concernées par de telles restrictions.
En attendant, les forces russes poursuivent leur progression dans la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine], en prenant le contrôle de la ville de Lyman et en « consolidant » leurs positions dans le centre de celle de Severodonetsk. Et des combats sont toujours en cours dans les environs de la localité de Popasna.
Dans ces conditions, l’annonce des États-Unis au sujet de la livraison de M142 HIMARS est-elle de nature à changer la donne? Si de tels systèmes permettront aux forces ukrainiennes de riposter aux BM-30 Smertch de leurs adversaires [dotés de 12 tubes de 300 mm et d’une portée comprise entre 70 et 90 km en fonction des munitions utilisées, ndlr], il leur faudra d’abord à apprendre à s’en servir… D’autant que ces pièces d’artillerie sont compliquées à manoeuvrer. Ce qui prendra évidemment du temps. En outre, rien n’a été dit sur le lieu où les artilleurs ukrainiens seront formés.
Se pose également la question de l’approvisionnement en munitions, sachant que les roquettes M31 sont coûteuses. À moins que les M142 HIMARS destinés aux forces ukrainiennes soient livrés avec des munitions non guidées, comme les roquettes à sous-munitions M77 ou M85. Or, leur fiabilité est sujette à caution et leur utilisation étant politiquement sensible dans la mesure où la communauté internationale cherche à les interdire [via, notamment, la Convention sur les armes à sous-munitions, ndlr].
Interestingly, the M777A2 shown has an incomplete digital fire control system- we can see the communication-location assembly missing, which consists of defense advance GPS receiver and SINCGARS. pic.twitter.com/uK9bWZIvWn
— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 14, 2022
Enfin, il est probable que la configuration de ces M142 HIMARS soit différente de ceux utilisés par l’US Army afin d’éviter que certains de leurs dispositifs technologiquement avancés puissent tomber aux mains des forces russes. Ainsi, les obusiers M777, livrés en quantité par les États-Unis à l’Ukraine ont en effet un système de contrôle de tir numérique incomplet…
Quoi qu’il en soit, Moscou n’a pas manqué de réagir aux annonces de Washington. Ainsi, la livraison prochaine de nouvelles armes américaines à l’Ukraine, dont les M142 HIMARS, « renforce le risque » d’une confrontation militaire entre les États-Unis et la Russie, a prévenu Sergueï Riabkov, le vice-ministre de la diplomatie russe, selon l’agence Ria Novosti. « Toute livraison d’armes qui se poursuit, qui augmente, renforce le risque d’un tel développement », a-t-il insisté.
Finalement, les États-Unis fourniront à l’Ukraine des systèmes d’artillerie HIMARS avec une portée limitée
par Laurent Lagneau · 1 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 30 mai, et alors qu’il était alors question de fournir à Kiev des systèmes d’artillerie M270 MLRS [Multiple Launch Rocket System] ou M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], le président américain, Joe Biden, avait exclu cette possibilité. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », avait-il dit, en réponse à une question posée par la presse.
Effectivement, quelques jours plus tôt, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, avait affirmé qu’aucune décision n’avait été prise à ce sujet, faute, a priori, de consensus au sein de l’administration américaine. On pouvait penser, dès lors, que le débat était clos après la déclaration du locataire de la Maison Blanche.
Cela étant, la portée d’un M270 MLRS [monté sur un châssis chenillé dérivé de celui du blindé Bradley] ou d’un M142 HIMARS [monté sur un châssis 6×6] dépend des munitions utilisées. Ces deux systèmes peuvent tirer à la fois six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm. Dans ce cas, l’un et l’autre sont en mesure d’atteindre une cible à 70/80 km de distance. En revanche, s’ils sont armés du missile tactique MGM-140 ATACMS [Army Tactical Missile System], leur portée est de 300 km.
Finalement, dans une tribune publiée par le New York Times, M. Biden a indiqué que les États-Unis fourniront aux forces ukrainiennes des « systèmes de missile plus avancés et des munitions qui leur permettront de toucher plus précisément des objectifs clés sur le champ de bataille en Ukraine ». Et cela afin de permettre à Kiev d’être « dans la position la plus forte possible » en cas de négociations avec Moscou ».
« Nous n’encourageons pas l’Ukraine et nous ne donnons pas à l’Ukraine les moyens de frapper en dehors de ses frontières », a insisté le président américain. « Nous ne cherchons pas une guerre entre l’Otan et la Russie. Même si je ne suis pas d’accord avec M. Poutine et que je trouve ses actions scandaleuses, les États-Unis n’essaieront pas de provoquer son éviction à Moscou », a-t-il poursuivi.
Plus tard, un haut responsable américain a précisé que les systèmes d’artillerie évoqués par M. Biden sont des M142 HIMARS. Et de préciser que Washington avait reçu l’assurance de Kiev qu’ils ne seraient pas utilisés pour viser le territoire russe. Mais il n’a pas dit si la Crimée [annexée par la Russie] et les régions séparatistes pro-russes de Louhansk et de Donetsk, qui ont proclamé leur indépendance, seront concernées par de telles restrictions.
En attendant, les forces russes poursuivent leur progression dans la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine], en prenant le contrôle de la ville de Lyman et en « consolidant » leurs positions dans le centre de celle de Severodonetsk. Et des combats sont toujours en cours dans les environs de la localité de Popasna.
Dans ces conditions, l’annonce des États-Unis au sujet de la livraison de M142 HIMARS est-elle de nature à changer la donne? Si de tels systèmes permettront aux forces ukrainiennes de riposter aux BM-30 Smertch de leurs adversaires [dotés de 12 tubes de 300 mm et d’une portée comprise entre 70 et 90 km en fonction des munitions utilisées, ndlr], il leur faudra d’abord à apprendre à s’en servir… D’autant que ces pièces d’artillerie sont compliquées à manoeuvrer. Ce qui prendra évidemment du temps. En outre, rien n’a été dit sur le lieu où les artilleurs ukrainiens seront formés.
Se pose également la question de l’approvisionnement en munitions, sachant que les roquettes M31 sont coûteuses. À moins que les M142 HIMARS destinés aux forces ukrainiennes soient livrés avec des munitions non guidées, comme les roquettes à sous-munitions M77 ou M85. Or, leur fiabilité est sujette à caution et leur utilisation étant politiquement sensible dans la mesure où la communauté internationale cherche à les interdire [via, notamment, la Convention sur les armes à sous-munitions, ndlr].
Interestingly, the M777A2 shown has an incomplete digital fire control system- we can see the communication-location assembly missing, which consists of defense advance GPS receiver and SINCGARS. pic.twitter.com/uK9bWZIvWn
— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 14, 2022
Enfin, il est probable que la configuration de ces M142 HIMARS soit différente de ceux utilisés par l’US Army afin d’éviter que certains de leurs dispositifs technologiquement avancés puissent tomber aux mains des forces russes. Ainsi, les obusiers M777, livrés en quantité par les États-Unis à l’Ukraine ont en effet un système de contrôle de tir numérique incomplet…
Quoi qu’il en soit, Moscou n’a pas manqué de réagir aux annonces de Washington. Ainsi, la livraison prochaine de nouvelles armes américaines à l’Ukraine, dont les M142 HIMARS, « renforce le risque » d’une confrontation militaire entre les États-Unis et la Russie, a prévenu Sergueï Riabkov, le vice-ministre de la diplomatie russe, selon l’agence Ria Novosti. « Toute livraison d’armes qui se poursuit, qui augmente, renforce le risque d’un tel développement », a-t-il insisté.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 30 mai, et alors qu’il était alors question de fournir à Kiev des systèmes d’artillerie M270 MLRS [Multiple Launch Rocket System] ou M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], le président américain, Joe Biden, avait exclu cette possibilité. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », avait-il dit, en réponse à une question posée par la presse.
Effectivement, quelques jours plus tôt, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, avait affirmé qu’aucune décision n’avait été prise à ce sujet, faute, a priori, de consensus au sein de l’administration américaine. On pouvait penser, dès lors, que le débat était clos après la déclaration du locataire de la Maison Blanche.
Cela étant, la portée d’un M270 MLRS [monté sur un châssis chenillé dérivé de celui du blindé Bradley] ou d’un M142 HIMARS [monté sur un châssis 6×6] dépend des munitions utilisées. Ces deux systèmes peuvent tirer à la fois six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm. Dans ce cas, l’un et l’autre sont en mesure d’atteindre une cible à 70/80 km de distance. En revanche, s’ils sont armés du missile tactique MGM-140 ATACMS [Army Tactical Missile System], leur portée est de 300 km.
Finalement, dans une tribune publiée par le New York Times, M. Biden a indiqué que les États-Unis fourniront aux forces ukrainiennes des « systèmes de missile plus avancés et des munitions qui leur permettront de toucher plus précisément des objectifs clés sur le champ de bataille en Ukraine ». Et cela afin de permettre à Kiev d’être « dans la position la plus forte possible » en cas de négociations avec Moscou ».
« Nous n’encourageons pas l’Ukraine et nous ne donnons pas à l’Ukraine les moyens de frapper en dehors de ses frontières », a insisté le président américain. « Nous ne cherchons pas une guerre entre l’Otan et la Russie. Même si je ne suis pas d’accord avec M. Poutine et que je trouve ses actions scandaleuses, les États-Unis n’essaieront pas de provoquer son éviction à Moscou », a-t-il poursuivi.
Plus tard, un haut responsable américain a précisé que les systèmes d’artillerie évoqués par M. Biden sont des M142 HIMARS. Et de préciser que Washington avait reçu l’assurance de Kiev qu’ils ne seraient pas utilisés pour viser le territoire russe. Mais il n’a pas dit si la Crimée [annexée par la Russie] et les régions séparatistes pro-russes de Louhansk et de Donetsk, qui ont proclamé leur indépendance, seront concernées par de telles restrictions.
En attendant, les forces russes poursuivent leur progression dans la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine], en prenant le contrôle de la ville de Lyman et en « consolidant » leurs positions dans le centre de celle de Severodonetsk. Et des combats sont toujours en cours dans les environs de la localité de Popasna.
Dans ces conditions, l’annonce des États-Unis au sujet de la livraison de M142 HIMARS est-elle de nature à changer la donne? Si de tels systèmes permettront aux forces ukrainiennes de riposter aux BM-30 Smertch de leurs adversaires [dotés de 12 tubes de 300 mm et d’une portée comprise entre 70 et 90 km en fonction des munitions utilisées, ndlr], il leur faudra d’abord à apprendre à s’en servir… D’autant que ces pièces d’artillerie sont compliquées à manoeuvrer. Ce qui prendra évidemment du temps. En outre, rien n’a été dit sur le lieu où les artilleurs ukrainiens seront formés.
Se pose également la question de l’approvisionnement en munitions, sachant que les roquettes M31 sont coûteuses. À moins que les M142 HIMARS destinés aux forces ukrainiennes soient livrés avec des munitions non guidées, comme les roquettes à sous-munitions M77 ou M85. Or, leur fiabilité est sujette à caution et leur utilisation étant politiquement sensible dans la mesure où la communauté internationale cherche à les interdire [via, notamment, la Convention sur les armes à sous-munitions, ndlr].
Interestingly, the M777A2 shown has an incomplete digital fire control system- we can see the communication-location assembly missing, which consists of defense advance GPS receiver and SINCGARS. pic.twitter.com/uK9bWZIvWn
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Enfin, il est probable que la configuration de ces M142 HIMARS soit différente de ceux utilisés par l’US Army afin d’éviter que certains de leurs dispositifs technologiquement avancés puissent tomber aux mains des forces russes. Ainsi, les obusiers M777, livrés en quantité par les États-Unis à l’Ukraine ont en effet un système de contrôle de tir numérique incomplet…
Quoi qu’il en soit, Moscou n’a pas manqué de réagir aux annonces de Washington. Ainsi, la livraison prochaine de nouvelles armes américaines à l’Ukraine, dont les M142 HIMARS, « renforce le risque » d’une confrontation militaire entre les États-Unis et la Russie, a prévenu Sergueï Riabkov, le vice-ministre de la diplomatie russe, selon l’agence Ria Novosti. « Toute livraison d’armes qui se poursuit, qui augmente, renforce le risque d’un tel développement », a-t-il insisté.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLe 30 mai, et alors qu’il était alors question de fournir à Kiev des systèmes d’artillerie M270 MLRS [Multiple Launch Rocket System] ou M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], le président américain, Joe Biden, avait exclu cette possibilité. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », avait-il dit, en réponse à une question posée par la presse.
Effectivement, quelques jours plus tôt, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, avait affirmé qu’aucune décision n’avait été prise à ce sujet, faute, a priori, de consensus au sein de l’administration américaine. On pouvait penser, dès lors, que le débat était clos après la déclaration du locataire de la Maison Blanche.
Cela étant, la portée d’un M270 MLRS [monté sur un châssis chenillé dérivé de celui du blindé Bradley] ou d’un M142 HIMARS [monté sur un châssis 6×6] dépend des munitions utilisées. Ces deux systèmes peuvent tirer à la fois six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm. Dans ce cas, l’un et l’autre sont en mesure d’atteindre une cible à 70/80 km de distance. En revanche, s’ils sont armés du missile tactique MGM-140 ATACMS [Army Tactical Missile System], leur portée est de 300 km.
Finalement, dans une tribune publiée par le New York Times, M. Biden a indiqué que les États-Unis fourniront aux forces ukrainiennes des « systèmes de missile plus avancés et des munitions qui leur permettront de toucher plus précisément des objectifs clés sur le champ de bataille en Ukraine ». Et cela afin de permettre à Kiev d’être « dans la position la plus forte possible » en cas de négociations avec Moscou ».
« Nous n’encourageons pas l’Ukraine et nous ne donnons pas à l’Ukraine les moyens de frapper en dehors de ses frontières », a insisté le président américain. « Nous ne cherchons pas une guerre entre l’Otan et la Russie. Même si je ne suis pas d’accord avec M. Poutine et que je trouve ses actions scandaleuses, les États-Unis n’essaieront pas de provoquer son éviction à Moscou », a-t-il poursuivi.
Plus tard, un haut responsable américain a précisé que les systèmes d’artillerie évoqués par M. Biden sont des M142 HIMARS. Et de préciser que Washington avait reçu l’assurance de Kiev qu’ils ne seraient pas utilisés pour viser le territoire russe. Mais il n’a pas dit si la Crimée [annexée par la Russie] et les régions séparatistes pro-russes de Louhansk et de Donetsk, qui ont proclamé leur indépendance, seront concernées par de telles restrictions.
En attendant, les forces russes poursuivent leur progression dans la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine], en prenant le contrôle de la ville de Lyman et en « consolidant » leurs positions dans le centre de celle de Severodonetsk. Et des combats sont toujours en cours dans les environs de la localité de Popasna.
Dans ces conditions, l’annonce des États-Unis au sujet de la livraison de M142 HIMARS est-elle de nature à changer la donne? Si de tels systèmes permettront aux forces ukrainiennes de riposter aux BM-30 Smertch de leurs adversaires [dotés de 12 tubes de 300 mm et d’une portée comprise entre 70 et 90 km en fonction des munitions utilisées, ndlr], il leur faudra d’abord à apprendre à s’en servir… D’autant que ces pièces d’artillerie sont compliquées à manoeuvrer. Ce qui prendra évidemment du temps. En outre, rien n’a été dit sur le lieu où les artilleurs ukrainiens seront formés.
Se pose également la question de l’approvisionnement en munitions, sachant que les roquettes M31 sont coûteuses. À moins que les M142 HIMARS destinés aux forces ukrainiennes soient livrés avec des munitions non guidées, comme les roquettes à sous-munitions M77 ou M85. Or, leur fiabilité est sujette à caution et leur utilisation étant politiquement sensible dans la mesure où la communauté internationale cherche à les interdire [via, notamment, la Convention sur les armes à sous-munitions, ndlr].
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May 14, 2022
Enfin, il est probable que la configuration de ces M142 HIMARS soit différente de ceux utilisés par l’US Army afin d’éviter que certains de leurs dispositifs technologiquement avancés puissent tomber aux mains des forces russes. Ainsi, les obusiers M777, livrés en quantité par les États-Unis à l’Ukraine ont en effet un système de contrôle de tir numérique incomplet…
Quoi qu’il en soit, Moscou n’a pas manqué de réagir aux annonces de Washington. Ainsi, la livraison prochaine de nouvelles armes américaines à l’Ukraine, dont les M142 HIMARS, « renforce le risque » d’une confrontation militaire entre les États-Unis et la Russie, a prévenu Sergueï Riabkov, le vice-ministre de la diplomatie russe, selon l’agence Ria Novosti. « Toute livraison d’armes qui se poursuit, qui augmente, renforce le risque d’un tel développement », a-t-il insisté.
France24 - Monde
Roland-Garros : le Français Gabriel Debru s'adjuge le tournoi juniors
Publié le : 04/06/2022 - 16:39
FRANCE 24
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Gabriel Debru a remporté samedi le tournoi juniors de Roland-Garros face au Belge Gilles Arnaud Bailly.
À défaut de briller dans le tournoi principal, les Français se distinguent à Roland-Garros dans le tournoi juniors. Gabriel Debru s'est imposé samedi 4 juin en finale face au Belge Gilles Arnaud Bailly, 7-6 (7/5), 6-3. Le jeune Grenoblois succède à Luca Van Assche, vainqueur l'an passé du tournoi réservé aux moins de 18 ans.
✊🇫🇷 Gabriel Debru sacré champion dans le tableau juniors Garçons 💥 #RolandGarros pic.twitter.com/fF6NzBvat1
June 4, 2022Debru est le plus jeune lauréat depuis un certain Holger Rune, invité surprise en quarts du tableau seniors cette semaine après avoir fait tomber le numéro 4 mondial et finaliste sortant Stefanos Tsitsipas.
Le bac à passer
L'Isérois a un atout : sa taille, 1,94 mètre. "Mais je n'ai pas fini de pousser", a déclaré le jeune joueur pendant les qualifications du tournoi seniors, dont il a passé un tour.
L'adolescent de la génération 2005 (21 décembre) s'était reporté, avec succès donc, sur le tournoi juniors. Prochain objectif ? Les écrits du bac de français, qu'il doit passer le 16 juin.
Le droitier, très à l'aise face aux micros comme devant le public du court Simonne-Mathieu, était devenu en novembre à Roanne le quatrième plus jeune joueur à remporter un match du tableau principal d'un tournoi Challenger (le deuxième niveau mondial) depuis 2000.
Avec AFP
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BBC
Investors seek millions from Woodford fund collapse
By Vivienne NunisBusiness reporter, BBC News
Three years ago, Robin McConnachie suddenly found himself unable to access money he'd invested with famed fund manger Neil Woodford.
"I was shocked," said the retired City banker, who had invested £12,000 in the fund which eventually collapsed.
On Friday, lawyers will file a case against the fund's administrators Link Fund Solutions, alleging they failed to properly supervise the investments.
But Link says it acted within the rules and will "vigorously defend itself".
Mr Woodford was one of the UK's most high profile stockpickers and when he set up his own managed fund, he came with an impressive reputation.
At Invesco Perpetual, where he made his name, anyone investing a pension fund of £10,000 with him at the start of his time there would have seen it grow to £250,000 by the time Mr Woodford resigned to launch his own business 26 years later.
Investors, ranging from ordinary people to pension funds, put money into the Woodford Equity Income Fund. At its peak, the fund was reportedly managing more than £10bn.
But as investors became increasingly worried about the investments being made on their behalf, many withdrew their money. More than £500m was taken out in just four weeks.
Then on 3 June 2019 - three years ago today - Link froze the fund, which later collapsed.
"Link was in place to act as the referee," said Daniel Kerrigan, senior associate at the London firm Harcus Parker, which is bringing the case. "They let the fund go off the rails."
Lawyers from the firm will argue Link had a duty to investors to ensure the fund was prudently managed and not overly risky. They say those duties were breached, for instance when the fund invested in unlisted start-ups instead of in large, dividend-paying stocks.
But Link says it will be "vigorously defending" the charges.
"A key responsibility of Link ... was, and is, to act in the best interests of all investors in the Woodford Equity Investment Fund," a Link spokesperson said.
He added: "Link takes this and its other responsibilities very seriously and considers that it has acted at all times in accordance with applicable rules, as well as in the best interests of all investors, and it will continue to do so."
It will be up to the High Court to decide whether the fund's eventual collapse in October 2019 was Link's fault. Neither Mr Woodford himself, nor his company, is targeted by the litigation.
A sale of the fund's assets has already allowed some money to be returned to investors.
Mr McConnachie has so far received just under £8000 in that process but he's hoping the lawsuit can return the rest.
Having invested into Mr Woodford's fund at Invesco Perpetual, he decided to diversify his holdings and direct some of his money in his new venture.
"He was regarded as a high-flying fund manager," Mr McConnachie said. "The prospectus said the new fund will be run along similar lines."
He said he was so angry by the way Link acted, he decided to join the lawsuit against them.
"What Link did or didn't do is simply not acceptable and they should be called to account."
Last year, Neil Woodford spoke publicly about the embarrassing saga, telling The Daily Telegraph he was "very sorry for what [he] did wrong".
He added: "I can't be sorry for the things I didn't do. I didn't make the decision to suspend the fund, I didn't make the decision to liquidate the fund. As history will now show, those decisions were incredibly damaging to investors and they were not mine."
Mr Woodford has since set up a new investment business though it has not been welcomed by all.
The FCA has been carrying out its own investigation into the fund's collapse, and is yet to decide whether to take any action. In January, MPs urged the financial watchdog to move quickly, given the public interest in the scandal.
Harcus Parker represents 7,000 investors who lost money. The initial claim against Link, lodged on Friday, represents 1,500 of those and will seek damages of an estimated £18m.
A further claim relating to the same issue is being brought against Link by the firm Leigh Day. It will represent 12,000 investors.
"There are believed to be around 300,000 people affected by this issue out there," Mr Kerrigan said. "We encourage people who have not signed up to do so."
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Cap sur la “porte des Amériques”
Paul a réalisé un investissement « incroyable ». Ce Français sexagénaire, qui a reçu un gros chèque après avoir cédé ses parts de société, se prépare à une retraite paisible partagée entre Paris et Miami. Déjà, il y passe plusieurs semaines de vacances par an : il apprécie le climat tropical unique aux États-Unis, les longues plages de Miami Beach, la proximité avec l’Amérique latine et les Bahamas, et le dynamisme économique. L’an dernier, Miami s’est hissé à la deuxième place des villes américaines à la plus forte croissance (plus de 1 000 multinationales) et à la première pour l’implantation de start-up. La fiscalité y est très avantageuse pour les particuliers – la Floride ne prélève pas d’impôt sur le revenu, seul l’impôt fédéral s’applique – comme pour les entreprises, avec un taux d’imposition sur les sociétés limité à 5,5 %. Suffisant pour attirer les investisseurs européens et français en particulier, qui peuvent miser sur une rentabilité nette par an de 7 à 9 %.
A Miami, les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20%
« Grâce à sa qualité de vie, Miami a toujours été perçu comme une destination de rêve par les touristes du monde entier. Depuis le Covid, elle est aussi devenue la ville préférée des investisseurs fortunés » , indique Enzo Rosani, directeur de Barnes Miami. Selon le réseau immobilier qui étudie chaque année les acquisitions réalisées par les grandes et très grandes fortunes individuelles, Miami occupe désormais la première place des destinations les plus prisées, loin devant Paris (5e ). Pour le patron de Barnes, Thibault de Saint-Vincent, « les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20 %, même s’ils ont déjà fortement augmenté depuis la dernière crise, comme nous l’avions d’ailleurs prévu ».
Les acquéreurs peuvent acheter en nom propre ou à travers une société, ce qui permet de déduire les frais de déplacement en avion et les charges d’entretien. Dans ce cas, il faut prévoir les frais de constitution de société (entre 1 500 et 2 500 dollars) et de mutations (entre 1 et 2 % du prix).
Les spécialistes de Barnes affirment que plusieurs quartiers disposent d’un fort potentiel. « À Downtown, les bâtiments vieillots ont été remplacés par des tours ultramodernes, dont le projet commercial et résidentiel le plus cher des États-Unis actuellement en construction et qui sera livré en 2025. Il y a fort à parier que ce quartier va détrôner Miami Beach », poursuit Enzo Rosani.
L’agent immobilier cite plusieurs programmes d’investissements locatifs susceptibles d’intéresser des investisseurs : au Marina Blue, un superbe appartement de 122 mètres carrés (2 chambres) avec vue panoramique sur la baie, proposé à la vente à 630 000 dollars ; sur la base d’un loyer de 4 500 dollars, le bien procure un rendement net de 8 %.
Une rentabilité proche de 10 %
Autre quartier, longtemps délaissé : Edgewater, avec un programme neuf offrant une vue panoramique sur la baie et de nombreuses prestations de service (piscines, conciergerie, salle de fitness… ). Les appartements, de 100 à 250 mètres carrés, commercialisés à partir d’un million de dollars, seront livrés en 2024. « Les charges de copropriété qui ont souvent été jugées excessives par le passé sont désormais stabilisées à un niveau acceptable. Ce qui permet une rentabilité nette moyenne proche de 10 % », détaille l’expert de Barnes.
Le cas de Miami est symptomatique du développement des ventes en cryptomonnaies. En janvier, quelques semaines après une vente record d’un bien à 22,5 millions de dollars payé en monnaie numérique, le directeur de Barnes Miami a vendu un penthouse à 6,9 millions de dollars en ethereums. Selon lui, près d’une vente sur cinq dans les programmes neufs se négocie désormais en cryptomonnaies, et cette part pourrait monter à 40 % d’ici à trois ans.
New York Times - World
How a French Bank Captured Haiti
How a French Bank Captured Haiti
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
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By Matt Apuzzo, Constant Méheut, Selam Gebrekidan and Catherine Porter
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Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.
Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.
But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.
“The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.
Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.
Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”
It was all a mirage.
The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.
Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.
Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.
Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.
And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.
French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.
Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.
The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.
That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”
A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)
Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.
The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.
By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.
The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.
The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.
The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”
But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.
And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.
More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.
It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.
“Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”
Hopes and Aspirations
Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.
Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.
Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.
Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.
These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.
Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.
“Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”
But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”
Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.
A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.
‘We Owe More Than Before’
Durrieu knew how to sell a dream.
Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.
It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.
Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”
None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.
“None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”
The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”
Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.
Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.
The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.
That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.
The National Bank
Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.
The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.
Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.
The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.
Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.
Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”
Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.
Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.
‘Betrayed by Their Own Brothers’
The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.
In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”
When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.
Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.
Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.
“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”
That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.
“They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”
Dashed Hopes
Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.
The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.
“It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.
Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.
The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”
Yet Another Loan
The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.
Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.
Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.
It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.
Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.
“Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”
The Fall of the National Bank
Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.
The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.
Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.
But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.
In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.
That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”
As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.
“It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”
That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.
By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.
The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.
After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.
It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.
Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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Athènes va donner ses BMP-1 à Kiev et les remplacer par des véhicules de combat d’infanterie allemands
par Laurent Lagneau · 31 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 19 mai, la République tchèque a confirmé qu’elle recevrait de la part de l’Allemagne quinze chars Leopard 2A4 afin de remplacer une partie des T-72 qu’elle venait de céder à l’Ukraine. Et de préciser par ailleurs qu’elle allait également entamer des négociations pour se procurer jusqu’à 50 Leopard 2A7+ de dernière génération.
Un tel accord a été rendu possible grâce à l’initiative « Ringstausch », laquelle permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des matériels d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les États membres de l’Otan. Et plus que cela encore étant donné qu’elle vise aussi à conclure quelques contrats supplémentaires…
En tout cas, c’est ce qui va également se passer pour la Grèce, qui dispose de véhicules de combat d’infanterie BMP-1A1… d’origine soviétique. En effet, ces derniers avaient d’abord été utilisés par les forces armées de la République démocratique allemand [RDA] avant d’être récupérés, au moment de la réunification, par la Bundeswehr. Puis, ils furent revendus à l’armée grecque dans les années 1990.
Ce 31 mai, à l’issue d’un Conseil européen extraordinaire tenu à Bruxelles, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a en effet indiqué que Berlin va « livrer des véhicules de combat d’infanterie à la Grèce afin qu’Athènes puisse transférer ses équipements d’origine soviétique à l’Ukraine ».
« Nous fournirons à la Grèce des véhicules de combat d’infanterie allemands » et les « ministères de la Défense vont régler les détails et mettre rapidement en œuvre cet accord », a insisté M. Scholz, sans préciser le type des VCI devant être livrés à l’armée grecque.
Cela étant, et d’après le site spécialisé grec « Defence Review », les VCI en question seraient des Marder 1 A3 d’occasion, la Bundeswehr ayant commencé à les remplacer par des Puma. Dans un premier temps, 100 exemplaires seraient livrés à l’armée grecque. Puis 100 autres pourraient suivre en 2023.
Mais l’affaire ne s’arrêterait pas là car, toujours selon la même source, le remplacement des BMP-1A1 par des Marder va marquer le « début des négociations en vue de conclure un contrat pour la modernisation des chars Leopard ainsi qu’un autre pour l’acquisition de 205 véhicules blindés KF-41 Lynx », produits par Rheinmetall.
Pour rappel, doté d’un canon de 30mm monté sur une tourelle Lance 2.0, le KF-41 est un VCI monté sur chenilles d’environ 44 tonnes en configuration de combat. La Hongrie en a commandé 218 exemplaires, pour 2 milliards d’euros.
Quant aux chars, Athènes a l’intention porter 183 chars Leopard 2A4 au standard 2A7 et de remettre à niveau jusqu’à 190 Leopard 1A5. Le montant de ce programme pourrait atteindre 1,9 milliard d’euros.
Athènes va donner ses BMP-1 à Kiev et les remplacer par des véhicules de combat d’infanterie allemands
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Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 19 mai, la République tchèque a confirmé qu’elle recevrait de la part de l’Allemagne quinze chars Leopard 2A4 afin de remplacer une partie des T-72 qu’elle venait de céder à l’Ukraine. Et de préciser par ailleurs qu’elle allait également entamer des négociations pour se procurer jusqu’à 50 Leopard 2A7+ de dernière génération.
Un tel accord a été rendu possible grâce à l’initiative « Ringstausch », laquelle permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des matériels d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les États membres de l’Otan. Et plus que cela encore étant donné qu’elle vise aussi à conclure quelques contrats supplémentaires…
En tout cas, c’est ce qui va également se passer pour la Grèce, qui dispose de véhicules de combat d’infanterie BMP-1A1… d’origine soviétique. En effet, ces derniers avaient d’abord été utilisés par les forces armées de la République démocratique allemand [RDA] avant d’être récupérés, au moment de la réunification, par la Bundeswehr. Puis, ils furent revendus à l’armée grecque dans les années 1990.
Ce 31 mai, à l’issue d’un Conseil européen extraordinaire tenu à Bruxelles, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a en effet indiqué que Berlin va « livrer des véhicules de combat d’infanterie à la Grèce afin qu’Athènes puisse transférer ses équipements d’origine soviétique à l’Ukraine ».
« Nous fournirons à la Grèce des véhicules de combat d’infanterie allemands » et les « ministères de la Défense vont régler les détails et mettre rapidement en œuvre cet accord », a insisté M. Scholz, sans préciser le type des VCI devant être livrés à l’armée grecque.
Cela étant, et d’après le site spécialisé grec « Defence Review », les VCI en question seraient des Marder 1 A3 d’occasion, la Bundeswehr ayant commencé à les remplacer par des Puma. Dans un premier temps, 100 exemplaires seraient livrés à l’armée grecque. Puis 100 autres pourraient suivre en 2023.
Mais l’affaire ne s’arrêterait pas là car, toujours selon la même source, le remplacement des BMP-1A1 par des Marder va marquer le « début des négociations en vue de conclure un contrat pour la modernisation des chars Leopard ainsi qu’un autre pour l’acquisition de 205 véhicules blindés KF-41 Lynx », produits par Rheinmetall.
Pour rappel, doté d’un canon de 30mm monté sur une tourelle Lance 2.0, le KF-41 est un VCI monté sur chenilles d’environ 44 tonnes en configuration de combat. La Hongrie en a commandé 218 exemplaires, pour 2 milliards d’euros.
Quant aux chars, Athènes a l’intention porter 183 chars Leopard 2A4 au standard 2A7 et de remettre à niveau jusqu’à 190 Leopard 1A5. Le montant de ce programme pourrait atteindre 1,9 milliard d’euros.
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Un tel accord a été rendu possible grâce à l’initiative « Ringstausch », laquelle permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des matériels d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les États membres de l’Otan. Et plus que cela encore étant donné qu’elle vise aussi à conclure quelques contrats supplémentaires…
En tout cas, c’est ce qui va également se passer pour la Grèce, qui dispose de véhicules de combat d’infanterie BMP-1A1… d’origine soviétique. En effet, ces derniers avaient d’abord été utilisés par les forces armées de la République démocratique allemand [RDA] avant d’être récupérés, au moment de la réunification, par la Bundeswehr. Puis, ils furent revendus à l’armée grecque dans les années 1990.
Ce 31 mai, à l’issue d’un Conseil européen extraordinaire tenu à Bruxelles, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a en effet indiqué que Berlin va « livrer des véhicules de combat d’infanterie à la Grèce afin qu’Athènes puisse transférer ses équipements d’origine soviétique à l’Ukraine ».
« Nous fournirons à la Grèce des véhicules de combat d’infanterie allemands » et les « ministères de la Défense vont régler les détails et mettre rapidement en œuvre cet accord », a insisté M. Scholz, sans préciser le type des VCI devant être livrés à l’armée grecque.
Cela étant, et d’après le site spécialisé grec « Defence Review », les VCI en question seraient des Marder 1 A3 d’occasion, la Bundeswehr ayant commencé à les remplacer par des Puma. Dans un premier temps, 100 exemplaires seraient livrés à l’armée grecque. Puis 100 autres pourraient suivre en 2023.
Mais l’affaire ne s’arrêterait pas là car, toujours selon la même source, le remplacement des BMP-1A1 par des Marder va marquer le « début des négociations en vue de conclure un contrat pour la modernisation des chars Leopard ainsi qu’un autre pour l’acquisition de 205 véhicules blindés KF-41 Lynx », produits par Rheinmetall.
Pour rappel, doté d’un canon de 30mm monté sur une tourelle Lance 2.0, le KF-41 est un VCI monté sur chenilles d’environ 44 tonnes en configuration de combat. La Hongrie en a commandé 218 exemplaires, pour 2 milliards d’euros.
Quant aux chars, Athènes a l’intention porter 183 chars Leopard 2A4 au standard 2A7 et de remettre à niveau jusqu’à 190 Leopard 1A5. Le montant de ce programme pourrait atteindre 1,9 milliard d’euros.
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Un tel accord a été rendu possible grâce à l’initiative « Ringstausch », laquelle permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des matériels d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les États membres de l’Otan. Et plus que cela encore étant donné qu’elle vise aussi à conclure quelques contrats supplémentaires…
En tout cas, c’est ce qui va également se passer pour la Grèce, qui dispose de véhicules de combat d’infanterie BMP-1A1… d’origine soviétique. En effet, ces derniers avaient d’abord été utilisés par les forces armées de la République démocratique allemand [RDA] avant d’être récupérés, au moment de la réunification, par la Bundeswehr. Puis, ils furent revendus à l’armée grecque dans les années 1990.
furent revendusCe 31 mai, à l’issue d’un Conseil européen extraordinaire tenu à Bruxelles, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a en effet indiqué que Berlin va « livrer des véhicules de combat d’infanterie à la Grèce afin qu’Athènes puisse transférer ses équipements d’origine soviétique à l’Ukraine ».
« Nous fournirons à la Grèce des véhicules de combat d’infanterie allemands » et les « ministères de la Défense vont régler les détails et mettre rapidement en œuvre cet accord », a insisté M. Scholz, sans préciser le type des VCI devant être livrés à l’armée grecque.
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Mais l’affaire ne s’arrêterait pas là car, toujours selon la même source, le remplacement des BMP-1A1 par des Marder va marquer le « début des négociations en vue de conclure un contrat pour la modernisation des chars Leopard ainsi qu’un autre pour l’acquisition de 205 véhicules blindés KF-41 Lynx », produits par Rheinmetall.
Pour rappel, doté d’un canon de 30mm monté sur une tourelle Lance 2.0, le KF-41 est un VCI monté sur chenilles d’environ 44 tonnes en configuration de combat. La Hongrie en a commandé 218 exemplaires, pour 2 milliards d’euros.
Quant aux chars, Athènes a l’intention porter 183 chars Leopard 2A4 au standard 2A7 et de remettre à niveau jusqu’à 190 Leopard 1A5. Le montant de ce programme pourrait atteindre 1,9 milliard d’euros.
France24 - Monde
"Le sport de haut niveau est une vie difficile", confie l'ancienne joueuse de tennis Justine Henin
Publié le : 04/06/2022 - 10:18
FRANCE 24
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Alors que le tournoi de Roland-Garros bat son plein, l'ancienne joueuse de tennis, quatre fois championne de ce Grand Chelem, Justine Henin, s'est confiée, vendredi, au micro de France 24 sur la question de la santé mentale dans le sport, évoquant la pression qui peut parfois paralyser les jeunes athlètes.
"Le sport de haut niveau, c’est une vie difficile, qui est faite de beaucoup de sacrifices et qui ne permet pas la même jeunesse que pour quelqu’un d’autre", s'est confiée l'ancienne numéro 1 mondiale Justine Henin au micro de France 24. "On vit pas mal de pression mais cela reste notre choix", a ajouté la quadruple championne du tournoi de Roland-Garros, alors que la question de la santé mentale des sportifs est régulièrement mise en lumière ces derniers mois.
Si elle explique avoir subi cette pression en tant qu'athlète, au début des années 2000, elle déplore, qu'aujourd'hui, les sportifs vivent dans une "ère de la communication" qui "pose beaucoup de questions". "Et le rapport au temps n’est plus le même. Il faut tout le temps réagir, être sur la balle", regrette-t-elle.
"La question des résultats, de semaine en semaine, a toujours été présente", continue-t-elle. "Mais la concurrence est désormais plus rude et il y a de moins en moins de place pour l’intimité. C'est pour cela qu'il faut un entourage fort."
L'ancienne joueuse de tennis, marraine d'un programme jeunes talents en Belgique, essaie ainsi de faire comprendre aux jeunes sportifs "qu'il est important de se réserver du temps personnel et de rester créatifs...". "L'important, c'est de réussir à transformer ce stress en moteur",conclut-elle.
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BBC
Sheryl Sandberg to leave Facebook after 14 years
By Natalie ShermanBBC Business reporter, New York
Sheryl Sandberg, the chief operating officer of Facebook's parent company Meta, has announced that she is leaving the business after 14 years.
Ms Sandberg announced her departure in a Facebook post, saying she hoped to focus on her foundation and philanthropic work in the future.
Her departure comes as Meta faces a slowdown in advertising sales and more competition from rivals such as TikTok.
Ms Sandberg is one of the most high-profile women in the tech industry.
"When I took this job in 2008, I hoped I would be in this role for five years," wrote Ms Sandberg, known as a powerful second-in-command at the company. "Fourteen years later, it is time for me to write the next chapter of my life."
Javier Olivan, currently Meta's chief growth officer, will take over Ms Sandberg's position in the company when she leaves.
Ms Sandberg, whose husband died suddenly in 2015, is getting re-married this summer. She said she planned to leave the company in the autumn but would remain on the board.
Following her announcement, shares in Meta fell 4%.
Ms Sandberg joined Facebook when it was still a small company led by Mark Zuckerberg, a then-23 year-old Harvard dropout. A veteran of Google, she helped turn its advertising business into a profit powerhouse, as the company grew to include Instagram, WhatsApp and Messenger.
Last year, the company reported more than $117bn in revenue and said more than 2.8 billion people globally used one of its apps daily.
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Books she wrote, including Lean In: Women, Work, and the Will to Lead - which she described as a "sort of feminist manifesto" - made her a global celebrity.
But her star power faded as the company faced criticism for its handling of personal data in relation to political consulting firm Cambridge Analytica and targeted adverts as well as its moderation of social media posts.
Ms Sandberg, who was initially responsible for Facebook's response, appeared to acknowledge some of those challenges in her post, writing: "The debate around social media has changed beyond recognition since those early days."
"To say it hasn't always been easy is an understatement. But it should be hard," she wrote. "The products we make have a huge impact, so we have the responsibility to build them in a way that protects privacy and keeps people safe."
'End of an era'
In his own post, Mr Zuckerberg said Ms Sandberg's departure marked the "end of an era", noting that it was "unusual" for a business partnership like theirs to last so long.
"Sheryl architected our ads business, hired great people, forged our management culture, and taught me how to run a company," he added. "She created opportunities for millions of people around the world, and she deserves the credit for so much of what Meta is today."
He said Mr Olivan's responsibilities would differ from Ms Sandberg's, with Mr Olivan taking on a "more traditional" chief operating officer role that was more focused internally and operationally.
Meta is facing new challenges as countries tighten social media regulations and iPhone maker Apple changes its privacy rules, hitting the social media firm's targeted ad business.
Growth in the number of Facebook users in key markets, such as the US, has been stalled, and it has lost younger users to rivals such as TikTok.
Mr Zuckerberg has been pushing the company to invest heavily in virtual and augmented reality platforms, which he sees as driving the firm's next phase of growth. He renamed the company Meta last year in honour of the shift to the "metaverse".
Insider principal analyst Debra Aho Williamson said Ms Sandberg "had an enormous impact on Facebook, Meta, and the broader business world".
"She helped Facebook build a world-class ad-buying platform and develop ground-breaking ad formats, which enabled the company to become the second largest digital ad business in the world behind Google," she said.
"However, Facebook also faced huge scandals under her watch, including the 2016 election, the Cambridge Analytica privacy debacle in 2018, and the Capitol riots that took place after the 2020 election. And in 2022, Meta is facing a slowdown in user growth and ad revenue that is now testing the business foundation that the company was built on.
"The company needs to find a new way forward, and perhaps this was the best time for Sandberg to depart."
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Facebook owner Meta updates its privacy policy
Female avatar 'sexually assaulted' in Meta VR area
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Dordogne : les vignerons face à une pénurie de verre, ils s’inquiètent pour leurs mises en bouteilles
Ils sont inquiets et ne s’en cachent pas. Une pénurie de bouteilles en verre frappe les vignerons de plein fouet. Et les prix augmentent pour toutes les matières sèches nécessaires au conditionnement du vin (capsules, papier, carton et bouteilles en verre). En Dordogne, Michel Monbouché du château Ladesvinges à Pomport, va ainsi devoir « rogner sur (ses) marges » pour continuer à vendre son vin au même prix. « Quand je m’engage, je m’engage (…) Mais que se passe-t-il si je n’ai pas de bouteilles ? Comment honorer les marchés sur lesquels je suis engagé ? », s’est-il interrogé auprès de Sud Ouest dimanche 29 mai.
Une crise chez les vignerons… et dans la grande distribution
Pour lui, la situation devient « compliquée » puisque le coût des bouteilles en verre a augmenté d’environ « 25 % ». Le prix du carton et des étiquettes est également à la hausse. Son exploitation sort 150 000 bouteilles chaque année. Pour l’instant, il lui reste 5 000 ou 6 000 flacons, mais le viticulteur en aurait besoin d’encore 30 000.
La situation est la même pour Unidor, mais à une échelle plus importante. Le premier site d’embouteillage de la Dordogne, implanté à Saint-Laurent-des-Vignes, sort 15 millions de bouteilles par an. D’après le directeur général d’Unidor, Jean-Marc Fontaine, « la hausse la plus perturbante est arrivée en avril » avec une explosion de « 40 % du coût de fabrication d’une bouteille de vin ». Et le verrier espagnol Vidrala, dont il dépend, a par conséquent augmenté son prix. Pire, les transporteurs sont en grève et la marchandise dédiée à Unidor est « bloquée à la frontière », déplore-t-il auprès de Sud Ouest. Autant les vignerons que la grande distribution devront se serrer la ceinture : « Les commerciaux vont rogner sur leurs marges : 70 % pour eux, 30 % pour nous », a enfin prévenu Jean-Marc Fontaine.
Dordogne : les dernières actualités
L'Humanité
Pap Ndiaye, un ministre novice encadré par de nombreux gardiens du temple
ActuInexpérimenté en politique et à la tête d’un poste très exposé, Pap Ndiaye est assisté d’une équipe à même de le guider. Et peut-être même un peu plus que ça.
Olivier ChartrainPap Ndiaye est cerné. D’un côté, il est engagé par le programme d’Emmanuel Macron qui constitue sa vraie feuille de route ; de l’autre, il se voit entouré d’une équipe qui ne montre guère de signes de rupture avec la politique du ministère Blanquer.
Cet historien reconnu est en effet doublement novice : novice en politique et, surtout, novice dans la conduite d’un ministère qui est à la fois le premier budget (55 millions d’euros) et le premier employeur de l’État, avec 1,2 million de personnel.
Pour lui éviter de découvrir que, comme on ne devient pas enseignant après un job dating de quelques minutes, on n’apprend pas à conduire un tel paquebot en quelques jours, il s’est donc vu adjoindre quelques spécialistes.
De main de maître ou d’une main de fer
En tête de la liste, son directeur de cabinet, Jean-Marc Huart, n’est autre que l’ancien chef de la Direction générale de l’enseignement scolaire de Jean-Michel Blanquer, jusqu’à l’été 2019. Son passage à ce poste, que l’on considère généralement comme celui d’un « ministre bis », aura été marqué par son implication dans le scandale du syndicat fantoche Avenir lycéen, dont la création avait été suscitée et financée par le ministère. Ce n’est pas sa seule qualité. Conseiller technique au cabinet de Xavier Darcos entre 2007 et 2009, il y fut responsable de la réforme ramenant le bac professionnel de quatre à trois ans. De 2013 à 2015, il a aussi participé à l’élaboration de la loi Sapin sur la formation professionnelle.
Bref : outre sa connaissance du ministère, qui devrait le rendre indispensable à son patron, il a le profil idéal pour mener, de main de maître ou d’une main de fer, la réforme du lycée professionnel dont Emmanuel Macron a fait l’un de ses objectifs majeurs. Son arrivée ne doit donc rien au hasard – et peut-être un peu à la volonté d’Emmanuel Macron lui-même…
Même si son rôle est réputé plus administratif que politique, la nomination d’Anne Rubinstein comme cheffe de cabinet et « conseillère spéciale » est un autre signe. Vieille routière des cabinets ministériels, elle a fait partie de celui d’Emmanuel Macron quand il était ministre des Finances. À ce titre, elle est réputée proche du président de la République. Tout comme Julie Benetti, ancienne rectrice de Corse mais surtout animatrice de l’équipe du candidat Macron sur les questions d’éducation lors de la dernière présidentielle.
Une communication optimale avec l’Élysée.…
Enfin, notons que François Weil a été nommé conseiller éducation auprès de la première ministre, Élisabeth Borne. Cet historien n’est autre que le coauteur, en 2000, d’un ouvrage sur la Démocratie américaine au XXe siècle, aux côtés d’un certain… Pap Ndiaye. Point d’appui pour ce dernier auprès d’Élisabeth Borne ou, à l’inverse, relais efficace de celle-ci vers son ministre ? Au moins, une chose est sûre : avec une telle équipe, la communication entre l’Élysée, Matignon et la Rue de Grenelle devrait s’avérer optimale. Tellement optimale que la voix du ministre aura peut-être un peu de mal à s’y distinguer.
Éducation nationalePap NdiayeEmmanuel Macron New York Times - World
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.
The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.
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Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
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By Selam Gebrekidan, Matt Apuzzo, Catherine Porter and Constant Méheut
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In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.
They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.
The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.
The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.
Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.
Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.
“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”
For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.
But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.
By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.
After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.
Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.
Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.
But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.
And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.
“We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”
At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.
But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.
Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.
Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.
The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.
American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”
“It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”
More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.
When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.
“What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.
‘Detrimental to American Interests’
“Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”
For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.
He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”
“Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”
Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.
By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.
The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.
The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.
As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.
One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.
Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.
No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.
“It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.
Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.
Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.
French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.
Claiming the Gold
Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.
His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.
Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.
Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”
According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.
Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.
Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.
In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.
Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.
Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.
The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.
Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.
The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”
Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”
At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.
But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.
In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.
“The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”
‘The Triumph of the Wolf’
An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.
American troops occupied the country the same day.
The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.
The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.
Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.
The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.
“If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.
Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”
Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.
John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.
At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”
Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.
The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.
Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”
“The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.
“Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”
The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.
Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.
“It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.
The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.
In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.
When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.
American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.
According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.
Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.
“This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.
As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.
With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.
“The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.
Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.
“The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”
“In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”
‘Haiti Does Not Want This Loan’
For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.
“Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.
Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.
By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.
Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.
National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.
Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.
That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.
Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.
Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.
Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.
How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.
Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.
“This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.
“I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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Un F/A-18 Super Hornet aux couleurs chinoises
par Laurent Lagneau · 31 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerBasé à la NAS Oceana [Virginie], le Fighter Squadron Composite 12 [VFC-12] est l’un des trois escadrons « agresseurs » de l’Escadre de soutien tactique [Tactical Support Wing] de l’aéronavale américaine, les deux autres étant les VFC-13 et VFC-111, lesquels sont encore dotés de F-5 Tiger.
Pour plus de réalisme lors des entraînements, les avions de ces unités portent les couleurs d’adversaires potentiels. Durant la Guerre Froide, leur livrée était la même que celle des appareils soviétiques [voire de ceux appartenant au Pacte de Varsovie]. Puis, dans les années 1990, ces escadrons « agresseurs » ont adopté les codes et couleurs en vigueur au sein des forces irakiennes, voire iraniennes.
Cela étant, au tournant des années 2000, cette pratique est devenue moins courante. Et, par facilité, l’étoile rouge des avions soviétiqus [et désormais russes] est devenue la marque distinctive des « agresseurs », dont la mission, pour rappel, consiste à tenir le rôle d’une force adverse [REDAIR].
Ainsi, les F/A-18 Hornet du VFC-12 ont adopté, en 2012, la livrée des Su-35 Flanker-E russes. Mais depuis qu’elle met progressivement en oeuvre des F/A-18E/F Super Hornet, cette unité s’est mise à l’heure chinoise. Ce qui, sauf erreur, est inédit.
F/A-18E Super Hornet of VFC-12 Aggressor SQ in PLAAF J-11 camouflage scheme. 🇺🇸🇨🇳Source: Grant Little / USAF, USMC & USN Aggressor/Adversary Aircraft pic.twitter.com/cALot8fZC2
— Stefan Knippschild (@StefanKnippsch3) May 22, 2022
En effet, des photographies montrant l’un de ses nouveaux avions aux couleurs de l’Armée populaire de libération [APL] ont été diffusées via les réseaux sociaux. S’il porte évidemment les marques de l’US Navy ainsi que celle du VFC-12, le F/A-18 Super Hornet en question a une livrée quasiment identique à celle d’un Shenyang J-11. Probablement que d’autres appareils connaîtront un tel sort, ne serait-ce que pour reprendre les couleurs du J-15 « Flying Shark », le chasseur embarqué chinois que les pilotes de l’aéronavale américaine auront sans doute plus de chances de rencontrer…
Un F/A-18 Super Hornet aux couleurs chinoises
par Laurent Lagneau · 31 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerBasé à la NAS Oceana [Virginie], le Fighter Squadron Composite 12 [VFC-12] est l’un des trois escadrons « agresseurs » de l’Escadre de soutien tactique [Tactical Support Wing] de l’aéronavale américaine, les deux autres étant les VFC-13 et VFC-111, lesquels sont encore dotés de F-5 Tiger.
Pour plus de réalisme lors des entraînements, les avions de ces unités portent les couleurs d’adversaires potentiels. Durant la Guerre Froide, leur livrée était la même que celle des appareils soviétiques [voire de ceux appartenant au Pacte de Varsovie]. Puis, dans les années 1990, ces escadrons « agresseurs » ont adopté les codes et couleurs en vigueur au sein des forces irakiennes, voire iraniennes.
Cela étant, au tournant des années 2000, cette pratique est devenue moins courante. Et, par facilité, l’étoile rouge des avions soviétiqus [et désormais russes] est devenue la marque distinctive des « agresseurs », dont la mission, pour rappel, consiste à tenir le rôle d’une force adverse [REDAIR].
Ainsi, les F/A-18 Hornet du VFC-12 ont adopté, en 2012, la livrée des Su-35 Flanker-E russes. Mais depuis qu’elle met progressivement en oeuvre des F/A-18E/F Super Hornet, cette unité s’est mise à l’heure chinoise. Ce qui, sauf erreur, est inédit.
F/A-18E Super Hornet of VFC-12 Aggressor SQ in PLAAF J-11 camouflage scheme. 🇺🇸🇨🇳Source: Grant Little / USAF, USMC & USN Aggressor/Adversary Aircraft pic.twitter.com/cALot8fZC2
— Stefan Knippschild (@StefanKnippsch3) May 22, 2022
En effet, des photographies montrant l’un de ses nouveaux avions aux couleurs de l’Armée populaire de libération [APL] ont été diffusées via les réseaux sociaux. S’il porte évidemment les marques de l’US Navy ainsi que celle du VFC-12, le F/A-18 Super Hornet en question a une livrée quasiment identique à celle d’un Shenyang J-11. Probablement que d’autres appareils connaîtront un tel sort, ne serait-ce que pour reprendre les couleurs du J-15 « Flying Shark », le chasseur embarqué chinois que les pilotes de l’aéronavale américaine auront sans doute plus de chances de rencontrer…
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Pour plus de réalisme lors des entraînements, les avions de ces unités portent les couleurs d’adversaires potentiels. Durant la Guerre Froide, leur livrée était la même que celle des appareils soviétiques [voire de ceux appartenant au Pacte de Varsovie]. Puis, dans les années 1990, ces escadrons « agresseurs » ont adopté les codes et couleurs en vigueur au sein des forces irakiennes, voire iraniennes.
Cela étant, au tournant des années 2000, cette pratique est devenue moins courante. Et, par facilité, l’étoile rouge des avions soviétiqus [et désormais russes] est devenue la marque distinctive des « agresseurs », dont la mission, pour rappel, consiste à tenir le rôle d’une force adverse [REDAIR].
Ainsi, les F/A-18 Hornet du VFC-12 ont adopté, en 2012, la livrée des Su-35 Flanker-E russes. Mais depuis qu’elle met progressivement en oeuvre des F/A-18E/F Super Hornet, cette unité s’est mise à l’heure chinoise. Ce qui, sauf erreur, est inédit.
F/A-18E Super Hornet of VFC-12 Aggressor SQ in PLAAF J-11 camouflage scheme. 🇺🇸🇨🇳Source: Grant Little / USAF, USMC & USN Aggressor/Adversary Aircraft pic.twitter.com/cALot8fZC2
— Stefan Knippschild (@StefanKnippsch3) May 22, 2022
En effet, des photographies montrant l’un de ses nouveaux avions aux couleurs de l’Armée populaire de libération [APL] ont été diffusées via les réseaux sociaux. S’il porte évidemment les marques de l’US Navy ainsi que celle du VFC-12, le F/A-18 Super Hornet en question a une livrée quasiment identique à celle d’un Shenyang J-11. Probablement que d’autres appareils connaîtront un tel sort, ne serait-ce que pour reprendre les couleurs du J-15 « Flying Shark », le chasseur embarqué chinois que les pilotes de l’aéronavale américaine auront sans doute plus de chances de rencontrer…
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Pour plus de réalisme lors des entraînements, les avions de ces unités portent les couleurs d’adversaires potentiels. Durant la Guerre Froide, leur livrée était la même que celle des appareils soviétiques [voire de ceux appartenant au Pacte de Varsovie]. Puis, dans les années 1990, ces escadrons « agresseurs » ont adopté les codes et couleurs en vigueur au sein des forces irakiennes, voire iraniennes.
Cela étant, au tournant des années 2000, cette pratique est devenue moins courante. Et, par facilité, l’étoile rouge des avions soviétiqus [et désormais russes] est devenue la marque distinctive des « agresseurs », dont la mission, pour rappel, consiste à tenir le rôle d’une force adverse [REDAIR].
Ainsi, les F/A-18 Hornet du VFC-12 ont adopté, en 2012, la livrée des Su-35 Flanker-E russes. Mais depuis qu’elle met progressivement en oeuvre des F/A-18E/F Super Hornet, cette unité s’est mise à l’heure chinoise. Ce qui, sauf erreur, est inédit.
F/A-18E Super Hornet of VFC-12 Aggressor SQ in PLAAF J-11 camouflage scheme. 🇺🇸🇨🇳Source: Grant Little / USAF, USMC & USN Aggressor/Adversary Aircraft pic.twitter.com/cALot8fZC2
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May 22, 2022
En effet, des photographies montrant l’un de ses nouveaux avions aux couleurs de l’Armée populaire de libération [APL] ont été diffusées via les réseaux sociaux. S’il porte évidemment les marques de l’US Navy ainsi que celle du VFC-12, le F/A-18 Super Hornet en question a une livrée quasiment identique à celle d’un Shenyang J-11. Probablement que d’autres appareils connaîtront un tel sort, ne serait-ce que pour reprendre les couleurs du J-15 « Flying Shark », le chasseur embarqué chinois que les pilotes de l’aéronavale américaine auront sans doute plus de chances de rencontrer…
France24 - Monde
Sommet de la Terre : 50 ans de discours et l'urgence d'agir (partie 1)
Publié le : 03/06/2022 - 19:05Modifié le : 03/06/2022 - 19:06
Farah BOUCHERAK
En 1972, se tenait le premier sommet de la Terre, organisé par l'ONU à Stockholm. Ces 2 et 3 juin, la capitale suédoise accueille de nouveau la communauté internationale. Au cours des dernières années, les objectifs climatiques très ambitieux se sont multipliés, tout comme les accords internationaux. Et pourtant, nos émissions baissent encore trop lentement. Pourquoi ? Comment accélérer la transition écologique et éviter le désastre ?
Valeurs Actuelles
Le programme économique de Jean-Luc Mélenchon vivement décrié dans un rapport du think tank Terra Nova
« Un plan de dépôt de bilan »
Mais selon le professeur associé à Normale Sup, le principal problème du programme économique de Jean-Luc Mélenchon réside dans le fait que pour être mis en œuvre, le pays devrait encore plus s’endetter et emprunter davantage. « Il faudra financer un énorme déficit, et il n’y a que deux manières de le faire : l’endettement et la création monétaire. Et comme on entre dans une période d’inflation, aucun économiste ne recommandera de financer durablement les déficits par la planche à billets », estime-t-il. Avant de conclure, sans mâcher ses mots sur les experts économiques de La France insoumise : « Ils méconnaissent les lois de l’économie, le fonctionnement de la finance, et surtout, les leçons de l’Histoire. »
L'Humanité
Énergie. Tout savoir sur le nucléaire
Nos recommandations culturellesPierre-Henri LabLe secrétaire général de la fédération mines-énergie de la CGT, Sébastien Menesplier, et l’un de ses prédécesseurs, François Duteil, cosignent un ouvrage présentant leur parti pris en faveur du recours au nucléaire afin de réussir la transition énergétique. Ils pointent le fait que la lutte contre le réchauffement climatique nécessite de réduire drastiquement la consommation d’énergies fossiles, en particulier de charbon, mais aussi de gaz, pour produire de l’électricité. Chiffres et statistiques à l’appui, ils s’attachent à démontrer les avantages de l’atome : faiblesse des émissions de CO2, disponibilité et pilotabilité des moyens de production, coût inférieur aux autres sources, même renouvelables. Les deux auteurs abordent la question du traitement des déchets – en particulier de ceux dits à vie longue, qui resteront radioactifs durant plusieurs milliers d’années –, mais aussi celle de la sûreté des centrales, tordant le cou au passage à des idées fausses comme celle qu’une centrale peut exploser comme une bombe... L’originalité de l’ouvrage est de montrer que le nucléaire en France constitue une véritable filière, qui s’appuie sur le savoir-faire de salariés à qui les deux auteurs donnent la parole tout au long du livre.
cgt mines-énergienucléairecentrales nucléairesÉnergie nucléaire New York Times - World
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
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Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
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By Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan and Matt Apuzzo
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The shock came midway through the speech.
“Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.
The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.
“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”
With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.
Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.
Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.
Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.
“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”
The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.
France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.
“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.
The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.
“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”
Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”
Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.
“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.
“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”
$21,685,135,571.48
Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.
Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.
Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.
“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”
The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.
“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.
Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.
“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”
Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.
After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.
On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.
French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.
But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.
In fact, his estimate may have even been modest.
The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.
But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.
Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.
“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.
The French Fight Back
Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.
The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.
The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.
“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”
France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.
“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”
France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.
Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”
The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.
“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.
Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”
Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.
“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”
Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.
Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.
In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”
In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.
“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.
Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.
“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.
A Flight to Anywhere
The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.
It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.
Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.
Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.
Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.
“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”
With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.
Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.
To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.
Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”
But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.
He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”
A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”
A Silenced History
Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.
“Haiti was really a very bad example” for France, he said.
Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.
A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.
As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.
France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.
Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.
They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.
“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.
Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”
Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.
“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”
In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.
Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.
The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.
One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.
Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.
Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.
“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.
A Painful Reckoning
Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.
But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.
A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”
The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.
In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.
Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.
“The debate, yes, it must be raised,” she said.
The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.
But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.
In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.
“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”
A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)
France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.
“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.
Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.
“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.
“That was a step,” he said. “It’s not finished.”
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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France24 - Monde
Sommet de la Terre : 50 ans de discours, et l'urgence d'agir (Partie 2)
Publié le : 03/06/2022 - 19:05
Farah BOUCHERAK
En 1972, le premier sommet sur l'environnement de l'ONU inaugurait une prise de conscience à l'échelle mondiale. Cinquante ans après, c'est "l'urgence d'agir", selon ses organisateurs. Pandémie, guerre en Ukraine : comment mettre le climat en haut de l'agenda politique mondial alors que les crises s'enchaînent ? Comment transformer notre modèle économique pour préserver la nature ? Le capitalisme est-il compatible avec la préservation de notre planète ?
Valeurs Actuelles
Qui veut casser AgroParisTech ?
Il existe deux profils d’étudiants en agronomie ; ceux qui veulent apprendre pour nourrir le monde et les bobos écolos qui rêvent de révolutionner le ciel et la terre. Des élèves de la prestigieuse école d’ingénieurs AgroParisTech sont passés de l’un à l’autre. La remise des diplômes qui a eu lieu salle Pleyel, le mois dernier, révèle une incroyable manipulation politique.
« Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fi ers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours » , lance un élève. « Agro-ParisTech forme chaque année des centaines d’élèves à travailler pour l’industrie de diverses manières : trafiquer en labo des plantes pour multinationales qui renforcent l’asservissement des agricultrices et agriculteurs » , renchérit un autre. Ou encore : « Ces jobs sont destructeurs et les choisir, c’est nuire en servant les intérêts de quelques-uns » , conclut l’un d’eux.
En parallèle, une étudiante raconte qu’elle s’est installée sur la “Zad” de Notre-Dame-des-Landes. Un autre qu’il s’est engagé contre le nucléaire près de Bure. Un troisième a rejoint le Mouvement des soulèvements de la Terre. Un quatrième a jeté l’éponge et se lance dans le dessin. Un énorme bras d’honneur aux entreprises partenaires d’Agro-ParisTech (Arvalis, Bonduelle, Carrefour, Crédit agricole, Danone, InVivo, Suez, Vinci… ) mais aussi aux contribuables, l’État versant 11,4 millions d’euros en subventions annuelles à l’école.
En bon insoumis, Jean-Luc Mélenchon a immédiatement récupéré l’affaire. Ces jeunes révoltés – dont aucun n’est issu du monde paysan – représentent « l’espoir le plus grand ; que la nouvelle génération “déserte” le monde absurde et cruel dans lequel nous vivons », a-t-il tweeté.
Des étudiants qui se vantent d’avoir découvert « des personnes qui luttaient et que nous avons suivies sur leur terrain de lutte […] , des luttes écologiques » . Qui sont ces influenceurs, ces perturbateurs pour qui ces étudiants ont renoncé à leurs diplômes ? D’abord des intellectuels. Ils inquiètent autant qu’ils illusionnent. « On y voit la pensée de Philippe Descola, anhropologue, ancien professeur au Collège de France, qui affirme être admiratif des manières alternatives, des nouvelles façons d’habiter le monde refusant le profit et citant le combat des zadistes de Notre-Dame-des-Landes », affirme un expert du monde agricole.
Guerre des chapelles avec Hectar
« Et aussi celle de Bruno Latour, sociologue, professeur à Sciences Po qui vient de parler du besoin de “remplacement de la classe bourgeoise actuelle qui nous a trahis par une nouvelle classe écologique qui doit dire avec fierté que ce sont eux les écologistes qui vont définir une nouvelle consistance du monde” », poursuit notre source.
« Pire, j’y vois une action potentielle d’Hectar, l’école d’agriculture créée par Xavier Niel », avance une ancienne enseignante-chercheuse. Entre l’enseignement traditionnel agricole et celui voulu par l’industriel du numérique, pour qui la technologie nous nourrira au nom de l’écologie, « c’est la guerre des chapelles », dit-elle. Et Emmanuel Macron n’y est peut-être pas étranger, son ancienne conseillère agricole, Audrey Bourolleau, étant devenue directrice générale d’Hectar. Avec un souhait, battre en brêche l’enseignement agricole public, qui jusqu’ici fonctionnait très bien. Une insulte au monde paysan.
L'Humanité
L’Australie perd un ardent dénégateur
ActuMarie-Noëlle BertrandLes incendies ont fini par le cramer. Scott Morrison, ex-premier ministre australien, climatosceptique endurci et conservateur émérite, a dû céder la place au progressiste Anthony Albanese à la suite de la victoire, la semaine dernière, des travaillistes aux élections législatives.
Outre ses positions homophobes et antisociales, c’est le déni climatique manifeste de Morrison qui a eu raison de lui. De sécheresses en inondations, l’Australie, cinquième producteur de charbon au monde, n’en finit plus d’écoper les effets de son addiction aux énergies fossiles. Mais les Australiens semblent en avoir soupé, et Anthony Albanese l’a compris, lui qui s’est empressé de clamer son ambition de faire de l’île-continent une « superpuissance des énergies renouvelables ». « Albo » promet aussi de réduire de 43 % les émissions de gaz à effet de serre du pays d’ici à 2030. Il le dit : le climat est une urgence. Mais saura-t-il l’écrire dans l’histoire ? Pas sûr. Le charbon continuera d’alimenter les centrales thermiques, a-t-il fait savoir, et les mines resteront actives. Rien qui n’éclaire l’avenir de la Grande Barrière de corail, dont une étude montre qu’elle vient de subir un nouveau blanchissement sur 91 % de sa surface, provoqué par la hausse des températures de l’eau.
Charivari Valeurs Actuelles
Devoteam : la réussite à la française
À l’hôtel de la décision, les gens dorment bien, se plaît-on à dire en Iran. Les patrons de Devoteam, un des leaders mondiaux du conseil en stratégie numérique, cybersécurité et cloud, sont sûrement d’accord avec ce proverbe perse. Leur dernière décision marquante ? Reprendre le contrôle de leur entreprise en la sortant de la Bourse. Cela fut chose faite le 31 décembre 2021, avec l’aide d’un partenaire, le fonds d’investissement américain KKR. « Après le retrait de la cote, mon frère Godefroy et moi ne dormons pas mieux, mais bien », juge Stanislas de Bentzmann, cofondateur de l’entreprise avec son aîné.
Cette décision aurait été impossible à prendre quelques années plus tôt. Le patron de Devoteam poursuit : « Aujourd’hui, nous avons la maturité pour porter la dette, ce qui n’était pas le cas il y a quinze ans. Nous n’étions pas dans le radar des fonds de private equity, qui ne s’intéressaient pas au secteur. »
Pour les deux hommes, l’intérêt de cette opération est évident : ne plus être soumis aux aléas du marché et donc aux soubresauts de l’action dont le cours a évolué entre 3 et 236 euros dans le passé… Autant dire un parcours digne de montagnes russes où il faut avoir le cœur bien accroché. « Nous avons été maltraités par la Bourse, comme d’ailleurs l’ensemble du secteur », reconnaît Stanislas de Bentzmann, qui a toujours considéré qu’il devait à la fois développer son entreprise, la rendre profitable et dégager suffisamment de cash pour faire face aux impératifs du marché. « Cela aurait pu nous agacer, mais nous, nous n’étions pas vendeurs. »
Maltraité ? le mot est faible… Créée en 1995, la société a été introduite en Bourse quatre ans plus tard, autant dire au meilleur et au pire moment : en pleine expansion de la bulle Internet et quelques mois avant qu’elle n’éclate brutalement. « Devoteam a été valorisé plus de 1 milliard d’euros alors que notre chiffre d’affaires était de moins de 100 millions », se souvient Stanislas de Bentzmann. « Un an après, la valorisation est tombée à 30 millions. » Un choc extrêmement violent qui aurait pu être fatal à la société, car beaucoup de programmes de numérisation des activités de ses clients se sont brutalement arrêtés : jusqu’alors très profitable, elle a été contrainte de se séparer de 20 % de ses salariés : il y allait de sa survie.
Être toujours “en situation d’agilité pour agir vite et fort”
« Dans ces occasions de crise, il faut aller vite, ne pas faire dans la demi-mesure et surtout ne pas attendre que cela s’arrange tout seul », explique Stanislas de Bentzmann. « Nous avons sans doute un peu tardé, nous avons mis en péril la vie de la société. Certes, une entreprise ne peut pas anticiper l’avenir, mais elle doit toujours se mettre en situation d’agilité pour agir vite et fort. » Compte tenu des dernières opérations réalisées sur les titres, Devoteam vaudrait aujourd’hui au moins 1,5 milliard d’euros.
Sortir de la Bourse est aussi un moyen d’être de nouveau indépendant des modes – ou des désirs -des analystes et des marchés financiers. C’est un nouveau départ pour Devoteam, un moyen de « mettre en œuvre une stratégie plus ambitieuse pour laquelle plus de liberté était nécessaire » , explique le patron de la société. Il s’est fixé pour objectif d’atteindre un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros d’ici à 2024 ; la moitié du chiffre d’affaires devrait être réalisée grâce à cinq partenaires stratégiques (Amazon Web Services, Google Cloud, Microsoft, Salesforce, ServiceNow). Une stratégie qui repose à la fois sur des opérations raisonnées de croissance interne et externe.
« Nous ne sommes pas dans une logique de parts de marché et de taille » , explique Stanislas de Bentzmann. « Nous voulons développer une expertise technologique très pointue qui soit reconnue par nos clients. Nos acquisitions répondent à cette logique : nous achetons des savoir-faire complémentaires et ce, afin d’être bien plus efficaces dans les projets de nos clients. » Depuis début 2021, Devoteam a réalisé six acquisitions (Ysance, spécialiste des données ; Nubalia, spécialisé dans le cloud de Google ; Integrity, présent dans le domaine de la cybersécurité ; Cloudeon, Alfun et Necsia, trois partenaires de Microsoft Cloud) et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : d’autres opérations auront lieu en 2022.
Cette année, une première étape devrait être franchie avec un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard d’euros, dont 60 % réalisés hors de France (la première implantation à l’étranger s’est faite en Belgique, en 1999). « Oui, c’est vrai, nous sommes fiers d’atteindre le milliard, mais la fierté réside beaucoup plus dans notre expertise au niveau européen, dans celle développée par nos 10 000 ingénieurs et dans leur impact chez nos clients ». Le patron de Devoteam reconnaît que la croissance externe aurait pu être encore plus rapide, mais cela se serait fait sans doute au risque d’une perte de valeurs : « C’est ce qui nous différencie des acteurs plus orientés vers le conseil, alors que nous sommes davantage tournés vers la technologie. »
D’ici peu devrait se poser la question de la transmission de la société ; les deux fondateurs, Stanislas et Godefroy de Bentzmann, ont respectivement 59 et 64 ans.
Des propositions de rachat ignorées
Une chose est certaine, l’entreprise pourrait ne pas être confiée à la génération suivante : « Être à la fois père et patron n’est pas un bon mélange pour avoir une famille épanouie » , estime le chef d’entreprise. « Les enfants doivent faire leur expérience dans un environnement compétitif. Nous sommes d’ailleurs à l’écoute de nos enfants et neveux qui ont développé la fibre entrepreneuriale en les aidant à financer leurs projets, modestement, un peu à l’image de ce qu’ont fait les Mulliez [la famille créatrice de la galaxie Auchan, NDLR] . »
L’autre certitude à ce point de l’histoire de Devoteam concerne la cession de l’entreprise. Les patrons ont beau recevoir régulièrement des offres, ce ne sont pas des options qu’ils regardent : « La société a une performance, une dynamique hors norme ; il serait dommage de la casser », considère Stanislas de Bentzmann. « Nous avons notre utilité, nous sommes différents des autres avec une expertise très pointue. Nous perdrions alors notre ADN. »
L'Humanité
À Niort, on combat la sécheresse avec l’eau des piscines
Antoine PoncetLa Venise verte n’a jamais aussi bien porté son nom. À Niort (Deux-Sèvres), on utilise les eaux de la patinoire et des piscines municipales pour arroser les espaces verts. Une grande première. Depuis la fin du mois de mai, une pompe achemine l’eau fondue de la patinoire vers des citernes. L’or bleu est également récupéré dans six piscines de la ville, pour un total de 500 m3 stockés. « Autant d’eau qui ne sera pas prélevée dans les nappes phréatiques, c’est du bon sens », estime le maire, Jérôme Baloge (Parti radical). Et il l’assure, la qualité de l’eau « est tout à fait acceptable pour les plantes ». Mais la quantité recyclée ne représente « pas grand-chose » par rapport aux 100 000 m3 que consomment chaque année les végétaux de la ville de Niort, concède Manuel Gasnier, chef du service espaces verts. Dans les Deux-Sèvres, le seuil d’alerte de vigilance sécheresse a d’ores et déjà été dépassé. Cette mesure pourrait au moins limiter les dégâts.
niortécologiepiscinessécheresse France24 - Monde
Réensauvager l'Argentine : le pari gagnant du parc Ibera
Publié le : 03/06/2022 - 16:11
Éléonore VANEL
Le parc Ibera est le plus grand réservoir de biodiversité du pays. Alors que la plupart de la faune avait complètement disparu au XXe siècle, des scientifiques réintroduisent des espèces indigènes en voie de disparition ou complètement disparues. Il abrite des tamanoirs, des aras rouges et même des jaguars, clé de voûte de l'écosystème. Une initiative qui bénéficie aussi aux communautés locales.
L'Australie place les koalas dans sa liste des animaux "en danger"
La Grande Barrière de corail à nouveau touchée par un blanchiment "généralisé"
Outre-Mer
Guyane : l'Amazonie, un réservoir de biodiversité à préserver
Opex 360
Après la Pologne, la Belgique plaide pour exclure les dépenses militaires des règles budgétaires de l’UE
par Laurent Lagneau · 31 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans un rapport publié ce mois-ci, la Cour des comptes a estimé que le ministère des Armées aurait à trouver des marges de manoeuvre budgétaires – et donc à faire des choix capacitaires – au regard de l’état des finances publiques, lequel s’est aggravé sous l’effet des mesures prises durant la pandémie de covid-19, avec un déficit public de 7% du PIB et une dette publique d’environ 120% du PIB. Qui plus est, le contexte actuel favorise l’inflation… et donc une hausse de ce que l’on appelle les coûts des facteurs [notamment pour ce qui concerne l’énergie].
En clair, la France dépasse allègrement les fameux critères de Maastricht de la zone euro, [un déficit et une dette ne devant respectivement pas dépasser 3% et 60% du PIB, ndlr], lesquels ont été suspendu pendant la crise du covid-19. Cela étant, la Commission européenne a entamé un réexamen des règles de la gouvernance économique de l’Union… Et certaines voix se font entendre pour les assouplir, afin de faciliter les investissements en matière de transition écologique…
Mais ce réexamen pourrait aussi être l’occasion de mettre sur la table une idée déjà ancienne : celle consistant à « sortir » les dépenses militaires de ces critères budgétaires. On aurait pu penser que la France allait porter une telle revendication en profitant de sa présidence du Conseil de l’Union européenne… D’autant plus qu’elle arrangerait ses affaires.
Ainsi, en décembre 2013, alors qu’il était ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait plaidé, à l’instar d’un certain Bruno Le Maire, qui a conservé son portefeuille de ministre de l’Économie dans le nouveau gouvernement, pour sortir les surcoûts des opérations extérieures du calcul des déficits. « La France participe à la sécurisation de l’Europe. À ce titre, il serait donc logique que ces modérations financières puissent être exclues des calculs de déficit minimum européen », avait-il dit.
En février 2015, M. Le Drian était revenu à la charge, affirmant que « l’idée d’exclure les dépenses militaires du calcul des déficits publics [commençait] à être entendue au niveau européen. » Et d’ajouter : « Il faut continuer dans cette direction ». Seulement, l’affaire en resta là. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui ne fait que confirmer une tendance amorcée avec l’annexion de la Crimée, va-t-elle faire bouger les lignes?
En tout cas, la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, a remis cette proposition sur la table, sur les ondes de la RTBF, le 30 mai, alors que la Belgique envisage de porter ses dépenses militaires à 2% du PIB à l’horizon 2035 [contre 1,54% actuellement]. Ce qui ne va pas sans susciter quelques tensions au sein de la majorité gouvernementale, les écologistes et les socialistes n’y étant pas favorables parce qu’un tel effort, selon eux, pourrait se faire aux depens des politiques sociales et environnementales…
« Il faut prendre le temps de la réflexion, d’analyser l’évolution de la situation géopolitique, du conflit en particulier, des capacités lacunaires identifiées par l’Union européenne, du nouveau concept stratégique de l’Otan, mais ce n’est pas fermer la porte par dogmatisme… Augmenter le budget de la Défense n’est pas indécent quand on a une guerre sur le continent européen, mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’augmentation du pouvoir d’achat, de la sécurité sociale ou des services publics », a d’abord fait valoir Mme Dedonder, membre du PS belge.
Aussi, a-t-elle continué, la solution serait d’obtenir un accord au niveau européen pour « que les dépenses de défense ne soient plus comptabilisées dans la dette publique ». Le Premier ministre belge, Alexandre de Croo, doit « défendre cette position à cet échelon », a-t-elle insisté.
Une telle proposition pourrait-elle se concrétiser désormais? Ce n’est pas exclu étant donné que, pour la plupart, les pays membres de l’UE ont annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires… C’est notamment le cas de l’Italie, où il est question d’une hausse de 10 milliards dès cette année [*] mais aussi celui des États dits « frugaux », comme les Pays-Bas [+2 milliards, qui vendront s’ajouter à une première hausse de 3 milliards déjà prévue en 2022] et, bien évidemment, l’Allemagne, qui va revoir sa Loi fondamentale pour créer un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à la Bundeswehr.
En outre, la Belgique n’est pas la seule à pousser cette idée : la Pologne y est également favorable. En mars, le chef du gouvernement polonais, Mateusz Morawiecki, a assuré qu’elle gagnait même du terrain au sein du Conseil européen.
La guerre en Ukraine « a complètement bouleversé l’ordre géopolitique en Europe et en fait dans le monde entier » et « si la Pologne souhaite dépenser prochainement 3% de son PIB pour sa politique de défense, alors que d’autres pays y consacrent 1%, il ne serait pas normal que nous soyons pénalisés par la Commission Européenne pour dépassement du déficit budgétaire au niveau de 3% », a plaidé M. Morawiecki.
[*] Finalement, Un accord politique a été trouvé fin mars pour porter les dépenses militaires à 2% du PIB italien d’ici 2028, une hausse de 1,5 milliard du budget de la Défense étant envisagée dès cette année
Après la Pologne, la Belgique plaide pour exclure les dépenses militaires des règles budgétaires de l’UE
par Laurent Lagneau · 31 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDans un rapport publié ce mois-ci, la Cour des comptes a estimé que le ministère des Armées aurait à trouver des marges de manoeuvre budgétaires – et donc à faire des choix capacitaires – au regard de l’état des finances publiques, lequel s’est aggravé sous l’effet des mesures prises durant la pandémie de covid-19, avec un déficit public de 7% du PIB et une dette publique d’environ 120% du PIB. Qui plus est, le contexte actuel favorise l’inflation… et donc une hausse de ce que l’on appelle les coûts des facteurs [notamment pour ce qui concerne l’énergie].
En clair, la France dépasse allègrement les fameux critères de Maastricht de la zone euro, [un déficit et une dette ne devant respectivement pas dépasser 3% et 60% du PIB, ndlr], lesquels ont été suspendu pendant la crise du covid-19. Cela étant, la Commission européenne a entamé un réexamen des règles de la gouvernance économique de l’Union… Et certaines voix se font entendre pour les assouplir, afin de faciliter les investissements en matière de transition écologique…
Mais ce réexamen pourrait aussi être l’occasion de mettre sur la table une idée déjà ancienne : celle consistant à « sortir » les dépenses militaires de ces critères budgétaires. On aurait pu penser que la France allait porter une telle revendication en profitant de sa présidence du Conseil de l’Union européenne… D’autant plus qu’elle arrangerait ses affaires.
Ainsi, en décembre 2013, alors qu’il était ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait plaidé, à l’instar d’un certain Bruno Le Maire, qui a conservé son portefeuille de ministre de l’Économie dans le nouveau gouvernement, pour sortir les surcoûts des opérations extérieures du calcul des déficits. « La France participe à la sécurisation de l’Europe. À ce titre, il serait donc logique que ces modérations financières puissent être exclues des calculs de déficit minimum européen », avait-il dit.
En février 2015, M. Le Drian était revenu à la charge, affirmant que « l’idée d’exclure les dépenses militaires du calcul des déficits publics [commençait] à être entendue au niveau européen. » Et d’ajouter : « Il faut continuer dans cette direction ». Seulement, l’affaire en resta là. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui ne fait que confirmer une tendance amorcée avec l’annexion de la Crimée, va-t-elle faire bouger les lignes?
En tout cas, la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, a remis cette proposition sur la table, sur les ondes de la RTBF, le 30 mai, alors que la Belgique envisage de porter ses dépenses militaires à 2% du PIB à l’horizon 2035 [contre 1,54% actuellement]. Ce qui ne va pas sans susciter quelques tensions au sein de la majorité gouvernementale, les écologistes et les socialistes n’y étant pas favorables parce qu’un tel effort, selon eux, pourrait se faire aux depens des politiques sociales et environnementales…
« Il faut prendre le temps de la réflexion, d’analyser l’évolution de la situation géopolitique, du conflit en particulier, des capacités lacunaires identifiées par l’Union européenne, du nouveau concept stratégique de l’Otan, mais ce n’est pas fermer la porte par dogmatisme… Augmenter le budget de la Défense n’est pas indécent quand on a une guerre sur le continent européen, mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’augmentation du pouvoir d’achat, de la sécurité sociale ou des services publics », a d’abord fait valoir Mme Dedonder, membre du PS belge.
Aussi, a-t-elle continué, la solution serait d’obtenir un accord au niveau européen pour « que les dépenses de défense ne soient plus comptabilisées dans la dette publique ». Le Premier ministre belge, Alexandre de Croo, doit « défendre cette position à cet échelon », a-t-elle insisté.
Une telle proposition pourrait-elle se concrétiser désormais? Ce n’est pas exclu étant donné que, pour la plupart, les pays membres de l’UE ont annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires… C’est notamment le cas de l’Italie, où il est question d’une hausse de 10 milliards dès cette année [*] mais aussi celui des États dits « frugaux », comme les Pays-Bas [+2 milliards, qui vendront s’ajouter à une première hausse de 3 milliards déjà prévue en 2022] et, bien évidemment, l’Allemagne, qui va revoir sa Loi fondamentale pour créer un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à la Bundeswehr.
En outre, la Belgique n’est pas la seule à pousser cette idée : la Pologne y est également favorable. En mars, le chef du gouvernement polonais, Mateusz Morawiecki, a assuré qu’elle gagnait même du terrain au sein du Conseil européen.
La guerre en Ukraine « a complètement bouleversé l’ordre géopolitique en Europe et en fait dans le monde entier » et « si la Pologne souhaite dépenser prochainement 3% de son PIB pour sa politique de défense, alors que d’autres pays y consacrent 1%, il ne serait pas normal que nous soyons pénalisés par la Commission Européenne pour dépassement du déficit budgétaire au niveau de 3% », a plaidé M. Morawiecki.
[*] Finalement, Un accord politique a été trouvé fin mars pour porter les dépenses militaires à 2% du PIB italien d’ici 2028, une hausse de 1,5 milliard du budget de la Défense étant envisagée dès cette année
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En clair, la France dépasse allègrement les fameux critères de Maastricht de la zone euro, [un déficit et une dette ne devant respectivement pas dépasser 3% et 60% du PIB, ndlr], lesquels ont été suspendu pendant la crise du covid-19. Cela étant, la Commission européenne a entamé un réexamen des règles de la gouvernance économique de l’Union… Et certaines voix se font entendre pour les assouplir, afin de faciliter les investissements en matière de transition écologique…
Mais ce réexamen pourrait aussi être l’occasion de mettre sur la table une idée déjà ancienne : celle consistant à « sortir » les dépenses militaires de ces critères budgétaires. On aurait pu penser que la France allait porter une telle revendication en profitant de sa présidence du Conseil de l’Union européenne… D’autant plus qu’elle arrangerait ses affaires.
Ainsi, en décembre 2013, alors qu’il était ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait plaidé, à l’instar d’un certain Bruno Le Maire, qui a conservé son portefeuille de ministre de l’Économie dans le nouveau gouvernement, pour sortir les surcoûts des opérations extérieures du calcul des déficits. « La France participe à la sécurisation de l’Europe. À ce titre, il serait donc logique que ces modérations financières puissent être exclues des calculs de déficit minimum européen », avait-il dit.
En février 2015, M. Le Drian était revenu à la charge, affirmant que « l’idée d’exclure les dépenses militaires du calcul des déficits publics [commençait] à être entendue au niveau européen. » Et d’ajouter : « Il faut continuer dans cette direction ». Seulement, l’affaire en resta là. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui ne fait que confirmer une tendance amorcée avec l’annexion de la Crimée, va-t-elle faire bouger les lignes?
En tout cas, la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, a remis cette proposition sur la table, sur les ondes de la RTBF, le 30 mai, alors que la Belgique envisage de porter ses dépenses militaires à 2% du PIB à l’horizon 2035 [contre 1,54% actuellement]. Ce qui ne va pas sans susciter quelques tensions au sein de la majorité gouvernementale, les écologistes et les socialistes n’y étant pas favorables parce qu’un tel effort, selon eux, pourrait se faire aux depens des politiques sociales et environnementales…
« Il faut prendre le temps de la réflexion, d’analyser l’évolution de la situation géopolitique, du conflit en particulier, des capacités lacunaires identifiées par l’Union européenne, du nouveau concept stratégique de l’Otan, mais ce n’est pas fermer la porte par dogmatisme… Augmenter le budget de la Défense n’est pas indécent quand on a une guerre sur le continent européen, mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’augmentation du pouvoir d’achat, de la sécurité sociale ou des services publics », a d’abord fait valoir Mme Dedonder, membre du PS belge.
Aussi, a-t-elle continué, la solution serait d’obtenir un accord au niveau européen pour « que les dépenses de défense ne soient plus comptabilisées dans la dette publique ». Le Premier ministre belge, Alexandre de Croo, doit « défendre cette position à cet échelon », a-t-elle insisté.
Une telle proposition pourrait-elle se concrétiser désormais? Ce n’est pas exclu étant donné que, pour la plupart, les pays membres de l’UE ont annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires… C’est notamment le cas de l’Italie, où il est question d’une hausse de 10 milliards dès cette année [*] mais aussi celui des États dits « frugaux », comme les Pays-Bas [+2 milliards, qui vendront s’ajouter à une première hausse de 3 milliards déjà prévue en 2022] et, bien évidemment, l’Allemagne, qui va revoir sa Loi fondamentale pour créer un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à la Bundeswehr.
En outre, la Belgique n’est pas la seule à pousser cette idée : la Pologne y est également favorable. En mars, le chef du gouvernement polonais, Mateusz Morawiecki, a assuré qu’elle gagnait même du terrain au sein du Conseil européen.
La guerre en Ukraine « a complètement bouleversé l’ordre géopolitique en Europe et en fait dans le monde entier » et « si la Pologne souhaite dépenser prochainement 3% de son PIB pour sa politique de défense, alors que d’autres pays y consacrent 1%, il ne serait pas normal que nous soyons pénalisés par la Commission Européenne pour dépassement du déficit budgétaire au niveau de 3% », a plaidé M. Morawiecki.
[*] Finalement, Un accord politique a été trouvé fin mars pour porter les dépenses militaires à 2% du PIB italien d’ici 2028, une hausse de 1,5 milliard du budget de la Défense étant envisagée dès cette année
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En clair, la France dépasse allègrement les fameux critères de Maastricht de la zone euro, [un déficit et une dette ne devant respectivement pas dépasser 3% et 60% du PIB, ndlr], lesquels ont été suspendu pendant la crise du covid-19. Cela étant, la Commission européenne a entamé un réexamen des règles de la gouvernance économique de l’Union… Et certaines voix se font entendre pour les assouplir, afin de faciliter les investissements en matière de transition écologique…
Mais ce réexamen pourrait aussi être l’occasion de mettre sur la table une idée déjà ancienne : celle consistant à « sortir » les dépenses militaires de ces critères budgétaires. On aurait pu penser que la France allait porter une telle revendication en profitant de sa présidence du Conseil de l’Union européenne… D’autant plus qu’elle arrangerait ses affaires.
Ainsi, en décembre 2013, alors qu’il était ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait plaidé, à l’instar d’un certain Bruno Le Maire, qui a conservé son portefeuille de ministre de l’Économie dans le nouveau gouvernement, pour sortir les surcoûts des opérations extérieures du calcul des déficits. « La France participe à la sécurisation de l’Europe. À ce titre, il serait donc logique que ces modérations financières puissent être exclues des calculs de déficit minimum européen », avait-il dit.
En février 2015, M. Le Drian était revenu à la charge, affirmant que « l’idée d’exclure les dépenses militaires du calcul des déficits publics [commençait] à être entendue au niveau européen. » Et d’ajouter : « Il faut continuer dans cette direction ». Seulement, l’affaire en resta là. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui ne fait que confirmer une tendance amorcée avec l’annexion de la Crimée, va-t-elle faire bouger les lignes?
En tout cas, la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, a remis cette proposition sur la table, sur les ondes de la RTBF, le 30 mai, alors que la Belgique envisage de porter ses dépenses militaires à 2% du PIB à l’horizon 2035 [contre 1,54% actuellement]. Ce qui ne va pas sans susciter quelques tensions au sein de la majorité gouvernementale, les écologistes et les socialistes n’y étant pas favorables parce qu’un tel effort, selon eux, pourrait se faire aux depens des politiques sociales et environnementales…
« Il faut prendre le temps de la réflexion, d’analyser l’évolution de la situation géopolitique, du conflit en particulier, des capacités lacunaires identifiées par l’Union européenne, du nouveau concept stratégique de l’Otan, mais ce n’est pas fermer la porte par dogmatisme… Augmenter le budget de la Défense n’est pas indécent quand on a une guerre sur le continent européen, mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’augmentation du pouvoir d’achat, de la sécurité sociale ou des services publics », a d’abord fait valoir Mme Dedonder, membre du PS belge.
Aussi, a-t-elle continué, la solution serait d’obtenir un accord au niveau européen pour « que les dépenses de défense ne soient plus comptabilisées dans la dette publique ». Le Premier ministre belge, Alexandre de Croo, doit « défendre cette position à cet échelon », a-t-elle insisté.
Une telle proposition pourrait-elle se concrétiser désormais? Ce n’est pas exclu étant donné que, pour la plupart, les pays membres de l’UE ont annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires… C’est notamment le cas de l’Italie, où il est question d’une hausse de 10 milliards dès cette année [*] mais aussi celui des États dits « frugaux », comme les Pays-Bas [+2 milliards, qui vendront s’ajouter à une première hausse de 3 milliards déjà prévue en 2022] et, bien évidemment, l’Allemagne, qui va revoir sa Loi fondamentale pour créer un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à la Bundeswehr.
d’une hausse de 10 milliardsEn outre, la Belgique n’est pas la seule à pousser cette idée : la Pologne y est également favorable. En mars, le chef du gouvernement polonais, Mateusz Morawiecki, a assuré qu’elle gagnait même du terrain au sein du Conseil européen.
La guerre en Ukraine « a complètement bouleversé l’ordre géopolitique en Europe et en fait dans le monde entier » et « si la Pologne souhaite dépenser prochainement 3% de son PIB pour sa politique de défense, alors que d’autres pays y consacrent 1%, il ne serait pas normal que nous soyons pénalisés par la Commission Européenne pour dépassement du déficit budgétaire au niveau de 3% », a plaidé M. Morawiecki.
[*] Finalement, Un accord politique a été trouvé fin mars pour porter les dépenses militaires à 2% du PIB italien d’ici 2028, une hausse de 1,5 milliard du budget de la Défense étant envisagée dès cette année
a été trouvé Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
France24 - World
‘How much more carnage?’: In primetime address, Biden presses Congress to act on guns
Issued on: 03/06/2022 - 02:51
FRANCE 24
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“Enough, enough,” President Joe Biden exclaimed over and over Thursday night, as he delivered an impassioned address to the nation imploring Congress to take action against gun violence after mass shootings he said had turned schools and other everyday places into “killing fields.”
If legislators fail to act, he warned, voters should use their “outrage” to turn it into a central issue in November’s midterm elections.
Speaking at the White House, Biden acknowledged the stiff political headwinds as he sought to drive up pressure on Congress to pass stricter gun limits after such efforts failed following past attacks.
He repeated calls to restore a ban on the sale of assault-style weapons and high-capacity magazines — and said if Congress won’t embrace all of his proposals, it must at least find compromises like keeping firearms from those with mental health issues or raising the age to buy assault-style weapons from 18 to 21.
“How much more carnage are we willing to accept,” Biden said after last week’s shootings by an 18-year-old gunman, who killed 19 students and two teachers at an elementary school in Uvalde, Texas, and another attack on Wednesday in Tulsa, Oklahoma, where a gunman shot and killed four people and himself at a medical office.
And those came after the May 14 assault in Buffalo, New York, where a white 18-year-old wearing military gear and livestreaming with a helmet camera opened fire with a rifle at a supermarket in a predominantly Black neighbourhood, killing 10 people and wounding three others in what authorities described as “racially motivated violent extremism”.
Rare primetime speech
“This time we have to take the time to do something,” Biden said, calling out the Senate, where 10 Republican votes would be needed to pass legislation.
“I know how hard it is, but I’ll never give up, and if Congress fails, I believe this time a majority of the American people won’t give up either,” he added. “I believe the majority of you will act to turn your outrage into making this issue central to your vote.”
All major broadcast networks broke away from regular programming to carry Biden’s remarks at 7:30 p.m. EDT, before the start of primetime shows.
Biden has used national speeches in the past to speak about the coronavirus pandemic and the chaotic withdrawal of U.S. forces from Afghanistan. But the president has used such addresses sparingly during his nearly 18 months in office, especially during evening hours.
Shortly after Biden’s speech, a man shot and killed two women in the parking lot of a church in Iowa state and then turned the gun on himself, police said, adding three more dead to the toll of recent shootings.
The Iowa shooting took place outside Cornerstone Church, a fundamentalist Christian church east of the city of Ames, while a church program was on inside, said Nicholas Lennie, chief deputy of the Story County Sheriff's Office.
‘No more excuses’
Earlier Thursday, Vice President Kamala Harris spoke about the Oklahoma shooting, saying, “All of us hold the people of Tulsa in our hearts, but we also reaffirm our commitment to passing commonsense gun safety laws.”
“No more excuses. Thoughts and prayers are important, but not enough,” Harris said. “We need Congress to act.”
Visiting Uvalde on Sunday, Biden mourned privately for three-plus hours with anguished families. Faced with chants of “do something” as he departed a church service, the president pledged: “We will.” In his address, he spoke of being passed a note by a woman in a Uvalde church grieving the loss of her grandchild, calling on people to come together and act.
His Thursday night address coincided with bipartisan talks that are intensifying among a core group of senators discussing modest gun policy changes. Republican Sen. Susan Collins of Maine said the group is “making rapid progress,” and Biden has spoken to Connecticut Sen. Chris Murphy, among those leading their party’s efforts on the issue.
Slim path for reform in the Senate
Democrats are hoping Biden’s remarks encourage the bipartisan Senate talks and build pressure on the Republicans to strike an agreement. White House spokesperson Karine Jean-Pierre said Biden is “encouraged” by congressional negotiations but the president wants to give lawmakers “some space” to keep talking.
The private discussions in the Senate, which is split 50-50 between Democrats and Republicans, are not expected to produce the kinds of sweeping reforms being considered by the Democratic-led House — which has approved expansive background checks legislation and will next turn to an assault weapons ban.
But even a House package debated Thursday — and approved by a committee, 25-19 — that is less sweeping but includes a provision raising the required age for buying semi-automatic firearms to 21, faces slim chances in the Senate.
Instead, the bipartisan senators are likely to come up with a more incremental package that would increase federal funding to support state gun safety efforts — with incentives for bolstering school security and mental health resources. The package may also encourage “red-flag laws” to keep firearms away from those who would do harm.
Any major action is still a long shot. While the Senate approved a modest measure to encourage compliance with background checks after a 2017 church mass shooting in Texas and one in Parkland, Florida, the following year, no major legislation cleared the chamber following the devastating massacre of 20 children at Sandy Hook Elementary School in 2012.
(FRANCE 24 with AP)
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Gunman kills four at Oklahoma hospital complex, police say
Biden grieves with Uvalde as anger mounts over worst US school shooting in decade
UVALDE SHOOTING
Daniel Defense, the US gunmaker notorious for ‘aggressive marketing’ targeting young adults
L'Humanité
Entre écologie et aérien, ça ne colle toujours pas
ActuGreenwashing Greenpeace vient de publier un rapport sur l’impact climatique et social des sept plus grosses compagnies aériennes européennes.
Emilio Meslet« Mayday, Mayday, Mayday ! » La planète lance des SOS et le secteur aérien ne fait pas grand-chose pour l’aider. Voilà la conclusion – sévère mais prévisible – du rapport « Vers le crash climatique ? », paru mercredi et commandé par Greenpeace à l’Observatorio de Responsabilidad Social Corporativa. L’institut de recherche espagnol a passé au crible les sept principales compagnies aériennes en Europe sur quatre thématiques (climat, social, dividendes et lobbying). Et le constat est sans appel : peut mieux faire. La Lufthansa, Air France-KLM, IAG, Ryanair, easyJet, SAS et TAP Portugal ont « une marge d’amélioration substantielle (…) en matière de responsabilité environnementale, sociale et de gouvernance ». Le rapport leur donne une note moyenne de 3,9 sur 10.
« nouvelles réductions d’effectifs »
La plus mauvaise note (3,2/10) concerne le volet environnemental. « Les compagnies aériennes européennes ne prennent pas les mesures nécessaires pour diminuer leur impact climatique », écrit Greenpeace. Si six des sept entreprises testées se sont engagées à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, l’ONG parle de « greenwashing » car elles « n’abandonnent pas leurs pratiques polluantes ». Pire, elles « misent sur de fausses solutions » comme la compensation carbone. Sur le social, ce n’est guère mieux avec 3,7/10. Malgré les 30 milliards d’aides publiques reçues pendant la pandémie, les sept compagnies ont « réduit leur main-d’œuvre de 14 % entre 2019 et 2020 ». L’ONG note aussi que « le nombre d’emplois ne devrait pas repartir à la hausse » et qu’il faut s’attendre à de « nouvelles réductions d’effectifs ».
Sur les dividendes, les compagnies apparaissent plus vertueuses. Mais le chiffre est trompeur car il est basé sur 2020, année noire pour les profits des compagnies qui, contrairement aux apparences, n’en ont pas profité pour redistribuer. Preuve en est : « L’écart entre la rémunération des PDG et le salaire moyen s’est encore creusé pour la moitié d’entre elles. » Car, dans l’aérien, les parachutes sont surtout dorés.
transport aérienair franceair france-klmdeutsche lufthansa BBC
Shanghai lockdown: China eases Covid restrictions after two months
By Patrick Jackson and Zubaidah Abdul JalilBBC News
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The Chinese city of Shanghai, the country's economic centre and a global trade hub, has eased Covid curbs after a two-month lockdown.
At midnight local time (16:00 GMT Tuesday), restrictions were relaxed to allow most people to move freely around the city of some 25 million people.
But at least 650,000 residents will remain confined to their homes.
China's overall policy of "zero Covid" remains in place and people catching Covid face quarantine or hospital.
Their close contacts also face the prospect of removal to quarantine and the area immediately around where they live being locked down again.
"This is a day that we dreamed of for a very long time," Shanghai government spokeswoman Yin Xin told reporters.
"Everyone has sacrificed a lot. This day has been hard-won and we need to cherish and protect it, and welcome back the Shanghai we are familiar with and missed."
But new rules have been introduced, with residents required to show a green health code on their smartphone to leave their residential compounds and to enter most places.
Those who want to use public transport or enter banks or malls must have a negative PCR test certificate valid in the last 72 hours. And restrictions on leaving Shanghai remain, with anyone travelling to another city facing quarantine of seven to 14 days upon their return.
Cinemas, museums and gyms remain closed. Most children will also not return to face-to-face schooling.
But the rules did little to temper the relief people felt. Cheers and sounds of jubilation rose as the clock struck midnight on Tuesday, signalling the end of the lockdown. Groups of Shanghai residents gathered on street corners, singing and toasting with drinks as they welcomed their newfound freedom.
"We were locked down too many days. We need to celebrate. Not just me - all the Shanghai people here," one resident told the BBC. "All the bad things [have] gone past, so tomorrow will be fine."
"We are free. I am so happy, I want to work. I want to work tomorrow," said another.
Chinese state media however downplayed the news of people celebrating because authorities had so far been reluctant to define the restrictions as a "lockdown".
State media reports instead described Wednesday as "a new start" and the day of "getting back to normal life, work and production".
Cautious signs of life appeared to be returning to the city as a basic service resumed on public transport, and shops opened, with larger ones operating at 75% capacity.
Men in buttoned down shirts walked into flashy office towers - but not in the same numbers as before the outbreak, with many firms enforcing a staggered return to work.
Joggers, cyclists, skaters and dog walkers defied the muggy heat to take over riverfront parks for a much-awaited breath of fresh air.
Big bang for Shanghai
It was supposed to last just nine days -a staggered lockdown to lessen the impact on Shanghai's economy, state media said.
It lasted 65 days. It crippled the city and scarred its people.
Restrictions are now being eased as quickly as they were imposed. There's no gradual process over several weeks. Instead there's a big bang - one day when most of the emergency rules and regulations are simply being lifted.
The relief is immense - for generations of some families who've lived together behind a locked front door for more than two months; for workers who've lived in tents inside factories where they've carried on working; for the shop and restaurant owners whose livelihood ground to a halt; for the thousands of people forced to leave their homes and sent to quarantine centres.
And for the almost 25 million people who live here.
Read more here: Relief and caution as Shanghai returns to life
The lockdown has seen many residents lose their incomes, struggle to find enough food and cope mentally with prolonged isolation.
Manufacturers including Western car makers Volkswagen and Tesla have been particularly impacted by the restrictions as staff were kept away from factories or had to work in "closed loop" conditions, where they lived at the plants.
The rigidity of the restrictions also caused much frustration in the city.
"Shanghai is such a good place… but with all production, all business paused for two months?" a woman in her 50s from Shanghai told the BBC. "I hope these will all be resumed soon. I want my prosperous Shanghai city back."
That might take longer as the city reopens cautiously.
Speakers were blaring outside an upscale mall, reminding people to wear masks and informing that their temperature would be checked and their health code inspected before they could enter.
Only half the shops would open, the manager told the BBC, since some staff were still in quarantine.
He said he was not too worried about another outbreak.
"We follow [the] government's rules, we do one major cleaning each day," he added. "We do everything we can."
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Entire community relocated over Covid
The hard life of a homeless Shanghai deliveryman
Residents 'running out of food'
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Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
France24 - World
Saudi Arabia: Pioneering female car mechanics flout gender stereotypes
Issued on: 03/06/2022 - 18:14Modified: 03/06/2022 - 18:15
Sam BALL
Only four years ago, women in Saudi Arabia were banned from driving. But now, a handful of pioneering women have gone from behind the wheel to under the hood, taking on jobs as trainee mechanics and challenging gender stereotypes in the still deeply conservative country.
New York Times - World
Deep in Vatican Archives, Scholar Discovers ‘Flabbergasting’ Secrets
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By Jason Horowitz
VATICAN CITY — David Kertzer put down his cappuccino, put on his backpack and went digging for more Vatican secrets.
“There’s an aspect of treasure hunting,” said Mr. Kertzer, a 74-year-old historian.
Moments later he cut through a crowd lined up to see Pope Francis, showed his credentials to the Swiss Guards and entered the archives of the former headquarters for the Holy Roman Inquisition.
Over the last few decades, Mr. Kertzer has turned the inquisitive tables on the church. Using the Vatican’s own archives, the soft-spoken Brown University professor and trustee at the American Academy in Rome has become arguably the most effective excavator of the Vatican’s hidden sins, especially those leading up to and during World War II.
The son of a rabbi who participated in the liberation of Rome as an Army chaplain, Mr. Kertzer grew up in a home that had taken in a foster child whose family was murdered in Auschwitz. That family background, and his activism in college against the Vietnam War, imbued him with a sense of moral outrage — tempered by a scholar’s caution.
The result are works that have won the Pulitzer Prize, captured the imagination of Steven Spielberg and shined a sometimes harsh light on one of earth’s most shadowy institutions.
Mr. Kertzer’s latest book, “The Pope at War,” looks at the church’s role in World War II and the Holocaust — what he considers the formative event of his own life. It documents the private decision-making that led Pope Pius XII to stay essentially silent about Hitler’s genocide and argues that the pontiff’s impact on the war is underestimated. And not in a good way.
“Part of what I hope to accomplish,” Mr. Kertzer said, “is to show how important a role Pius XII played.”
The current pope, Francis, said “the church is not afraid of history,” when in 2019 he ordered the archives of Pius XII opened. But as Francis wrestles with how forcefully to condemn a dictator, this time Vladimir V. Putin of Russia, Mr. Kertzer has unearthed some frightening evidence about the cost of keeping quiet about mass killings.
Mr. Kertzer makes the case that Pius XII’s overriding dread of Communism, his belief that the Axis powers would win the war, and his desire to protect the church’s interests all motivated him to avoid offending Hitler and Mussolini, whose ambassadors had worked to put him on the throne. The pope was also worried, the book shows, that opposing the Führer would alienate millions of German Catholics.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
The book further reveals that a German prince and fervent Nazi acted as a secret back channel between Pius XII and Hitler, and that the pope’s top Vatican adviser on Jewish issues urged him in a letter not to protest a Fascist order to arrest and send to concentration camps most of Italy’s Jews.
“That was flabbergasting,” Mr. Kertzer said about coming across the letter.
Defenders of Pius XII, whose case for sainthood is still being evaluated, have long argued that he worked behind the scenes to help Jews, and that anti-Catholic enemies have sought to stain the institution by sullying the pontiff.
“A more open protest would not have saved a single Jew but killed even more,” Michael Hesemann, who considers Pius XII a champion of Jews, wrote in response to the evidence revealed by Mr. Kertzer, whom he called “heavily biased.”
Mr. Hesemann, who is also the author of a new book about the wartime pope based on the Vatican archives, argued that the Vatican, while following its tradition of neutrality, worked to hide Jews in convents and distribute fake baptism certificates.
Mr. Kertzer argues that the unearthed documents paint a more nuanced picture of Pius XII, showing him as neither the antisemitic monster often called “Hitler’s Pope” nor a hero. But the urge to protect Pius’s reputation, according to Mr. Kertzer, reflects a more general refusal by Italy — and apologists in the Vatican — to come to terms with their complicity in the Second World War, the Holocaust and the murder of Rome’s Jews.
On Oct. 16, 1943, Nazis rounded up more than a thousand of them throughout the city, including hundreds in the Jewish ghetto, now a tourist attraction where crowds feast on Jewish-style artichokes near a church where Jews were once forced to attend conversion sermons.
For two days the Germans held the Jews in a military college near the Vatican, checking to see who was baptized or had Catholic spouses.
“They didn’t want to offend the pope,” Mr. Kertzer said. His book shows that Pius XII’s top aides only interceded with the German ambassador to free “non-Aryan Catholics.” About 250 were released. More than a thousand were murdered in Auschwitz.
In a nearby street, Mr. Kertzer bent down by one of the brass cobblestones memorializing the victims. Above him loomed the Tempio Maggiore, the Great Synagogue of Rome.
“I can’t think of that synagogue,” Mr. Kertzer said, “without thinking of my father.”
When the U.S. Fifth Army reached Rome, Mr. Kertzer’s father, Lt. Morris Kertzer, a Canadian-born rabbi, was with them and officiated at the synagogue.
One U.S. soldier, a Jew from Rome who had emigrated to America when Mussolini introduced Italy’s racial laws, asked Rabbi Kertzer if he could make an announcement to see if his mother had survived the war. The rabbi positioned the soldier at his side, and when the services started, a cry broke out and the G.I.’s mother rushed up to embrace her son.
“That’s the one I remember the most of my father telling,” Mr. Kertzer said.
A year before Mr. Kertzer’s birth in 1948, his parents took in a teenage survivor of Auschwitz. When footage of Nazi soldiers appeared on television, Mr. Kertzer and his older sister, Ruth, would leap to switch the set off to protect their foster sister, Eva.
By then, his father had become the director of interreligious affairs for the American Jewish Committee, essentially to try to strip Christian churches of antisemitism. As part of the normalizing effort, a young Mr. Kertzer appeared on Jack Paar’s “Tonight Show,” singing prayers at the family’s Passover Seder.
At Brown University, his organizing against the Vietnam War nearly got him kicked out, and landed him in a jail cell with Norman Mailer. He stayed in school and became enamored with anthropology and with Susan Dana, a religion major from Maine.
To stay close to her, he went in 1969 to graduate school at Brandeis, where an anthropology professor suggested that his interest in politics and religion made Italy a rich field of study.
The result was a year of research in Bologna with Susan, now his wife, and his first book, “Comrades and Christians.” After earning his Ph.D., positions at Bowdoin and Brown followed, as did two children, a lifelong connection to Italy and a growing familiarity with Italian, and then by chance, Vatican, archives.
In the early 1990s, an Italian history professor told him about Edgardo Mortara, a 6-year-old child of Jewish parents in Bologna. In 1858, the church Inquisitor ordered the boy seized because a Christian servant girl had possibly, and secretly, had him baptized, and so he could not remain in a Jewish family.
The story represented what Mr. Kertzer called “a dual career shift,” toward writing for a general audience and about Jewish themes.
The result was his 1998 book, “The Kidnapping of Edgardo Mortara,” a National Book Award finalist in nonfiction. It caught the eye of his friend, the playwright Tony Kushner, who later gave it to Steven Spielberg, who told Mr. Kertzer he wanted to make it into a movie. Mark Rylance came on board to play Pius IX. Mr. Kushner wrote the screenplay. All they needed was a boy to play Edgardo.
“They auditioned 4,000 — not 3,900 — 4,000 6-to-8-year-old boys in four continents,” Mr. Kertzer said, adding, “Spielberg informs us that he’s not happy with any of the boys.”
The project stalled, but Mr. Kertzer didn’t. He emerged from the archives to publish “The Popes Against the Jews,” about the church’s role in the rise of modern antisemitism. In 2014, he published “The Pope and Mussolini,” examining Pius XI’s role in the rise of fascism and the antisemitic Racial Laws of 1938. It won the Pulitzer Prize.
Since then, Vatican archivists recognize and, sometimes, encourage him.
“Perhaps even they’re happy that some outsider is able to bring this to light because it’s awkward, perhaps, for some of them to do so,” he said.
After spending a recent morning in the archives, Mr. Kertzer emerged with a boyish grin. He had just discovered that even during the German occupation of Rome, Pope Pius XII was still primarily focused on the dangers of Communism. The pope’s top cardinals advised him “to create a Catholic Party. It’s the origins of the Christian Democrats party,” Mr. Kertzer said, referring to the force that dominated Italy for decades to come.
“I doubt anyone has seen it before,” he said. “Well, outside of the Holy Office.”
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BBC
Universities warn of EU-UK research scheme 'close to precipice'
By Jessica ParkerBBC Brussels correspondent
Universities have called for an urgent resolution to a row about UK access to a major EU research programme.
Universities UK, which represents 140 institutions, fears ministers could be about to abandon the Horizon scheme.
In a letter to the European Commission, seen by the BBC, it describes the situation as "close to the precipice."
The EU has indicated UK participation is tied to the row about post-Brexit arrangements for Northern Ireland.
Horizon Europe is the EU's key funding programme for research and innovation, with a current budget of €95.5bn (£81.2bn).
The UK's associate membership was agreed in principle under the 2020 Trade and Co-operation Agreement, but ministers have been drawing up alternatives after complaining access was being blocked by Brussels.
The EU's ambassador to London, João Vale de Almeida, has described Horizon access as "collateral damage" in the impasse over the Northern Ireland Protocol, which governs post-Brexit trading rules for Northern Ireland.
He reportedly said that the "lack of trust" was having "a negative impact in other areas".
Tensions between the EU and UK have escalated since Foreign Secretary Liz Truss said a new law would be introduced to potentially scrap parts of the protocol unilaterally.
The EU accepts the post-Brexit treaty, which Boris Johnson's government signed up to, is causing disruption for Northern Ireland but wants changes within the existing agreement.
In its letter to European Commission Vice-President Maros Sefcovic, Universities UK says that scientific collaboration should not be compromised by "unrelated political disputes".
It warns that many of its members have reported researchers being "forced" to leave projects.
And that the delay is being "keenly felt" by both EU and UK institutions, with the situation "deteriorating every day that the uncertainty drags on".
"Failure to secure UK association to Horizon Europe would be a lose-lose for health, wealth and wellbeing and would do a disservice to future generations in Europe and beyond," the letter adds.
Universities UK believes a decision by ministers to abandon association could come within weeks in what it anticipates would be an irreversible move.
The UK minister for science, research and innovation, George Freeman, has said membership remains the priority but a plan B is being kept on standby.
Scientists and academics have for months raised the alarm that delays in access are creating problems because funding cannot be released to UK collaborators without a formal agreement. And they have expressed concerns that EU researchers will not include UK scientists in their projects.
In March the UK government extended a funding guarantee for successful Horizon Europe applicants, until the end of the 2022.
Last year, Cancer Research UK told the BBC that exclusion from Horizon Europe would be a "significant blow" in efforts to combat cancer. Sir Jeremy Farrar of the Wellcome Trust described Horizon as "the world's biggest international science funding programme".
That programme brings together researchers from industry and academia, with projects ranging from fundamental research to tackling issues such as combating climate change and efforts to find treatments for debilitating diseases.
Universities UK's letter, signed by Prof Paul Boyle of Swansea University, requests a meeting between Mr Sefcovic and UK vice-chancellors.
A UK government spokesperson said: "It's hugely disappointing the EU continues to politicise scientific co-operation by delaying our accession to Horizon.
"If the UK is unable to associate soon, and in good time to make full use of the opportunities they offer, we will introduce a comprehensive alternative to promote global science, research and innovation collaboration."
The European Commission said it looked forward to a "prompt resolution" and that it recognised "the mutual benefit in cooperation in science, research and innovation, nuclear research and space".
But it added the EU-UK Trade and Cooperation Agreement did not provide for a specific obligation to associate the UK "at this point in time, nor for a precise deadline to do so".
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L'Humanité
Santé. Pour vivre longtemps, mieux vaut vivre avec l’élu(e) de son cœur
ActuLes personnes célibataires atteintes d’insuffisance cardiaque semblent avoir une mortalité significativement plus élevée que celles qui vivent en couple. Une récente étude confirme cette étonnante hypothèse, déjà soulevée en 2017. Explications.
Jérémie BazartEn 2017, une étude de l’université d’Atlanta publiée dans le « Journal of the American Heart Association » établissait un lien statistique entre le statut matrimonial d’une personne et son risque de décès.
En l’occurrence, l’étude, qui portait sur plus de 6 000 patients, montrait un risque accru de décès par arrêt cardiaque de 52 % chez les personnes célibataires, divorcées, séparées, veuves ou jamais mariées, par rapport aux personnes mariées…
En pratique, les patients ont été suivis pendant 3,7 ans et, sur cette période, plus de 1 000 décès ont été à déplorer. Dans le détail, concernant le risque de décès par arrêt cardiaque, l’étude a montré qu’il était augmenté de 40 % pour les personnes qui n’avaient jamais été mariées ; de 41 % pour les personnes divorcées ou séparées ; et de 71 % pour les personnes veuves. « J’ai été quelque peu surpris par l’ampleur de l’influence du mariage sur les patients cardiaques », déclarait alors l’auteur principal de l’étude dans un communiqué de l’université d’Atlanta.
Chaque semaine La chronique de Christophe Prudhomme, médecin urgentiste
Ces données coïncident avec une étude française de l’Insee de 2007. Pour expliquer en partie ce résultat, le chercheur d’Atlanta mettait en avant le soutien social fourni par le mariage, et le fait d’avoir un compagnon ou une compagne pour « s’occuper » de soi.
Manque de confiance pour gérer la maladie
Cinq ans plus tard, ce critère de l’aidant est également au cœur d’une nouvelle étude, présentée au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) à Madrid. « Le soutien social aide les personnes à gérer des conditions à long terme », a déclaré dans un communiqué de l’ESC l’auteur de l’étude, le Dr Fabian Kerwagen, du Centre d’insuffisance cardiaque de l’hôpital universitaire de Wurtzbourg, en Allemagne.
Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC« Les conjoints peuvent aider à l’observance des traitements, encourager et aider à développer des comportements plus sains, ce qui pourrait affecter la longévité. Dans cette étude, les patients non mariés présentaient moins d’interactions sociales que les patients mariés et manquaient de confiance pour gérer leur insuffisance cardiaque. Nous cherchons à savoir si ces facteurs pourraient expliquer le taux de survie de ces patients. »
Cette fois, l’étude présentée a inclus 1 008 patients hospitalisés entre 2004 et 2007 pour insuffisance cardiaque ; 633 (63 %) étaient mariés et 375 (37 %) célibataires, dont 195 veufs, 96 jamais mariés et 84 séparés ou divorcés. Au départ, la qualité de vie, les limitations sociales (1) et l’autoefficacité (2) ont été mesurées à l’aide d’un questionnaire spécialement conçu pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. L’humeur dépressive a également été évaluée à l’aide d’un questionnaire standard sur la santé du patient.
« À propos de la qualité de vie globale ou de l’humeur dépressive, explique Fabian Kerwagen, nous n’avons pas observé de différence entre les deux populations. En revanche, le groupe non marié a obtenu de moins bons résultats en matière de limitations sociales et d’autoefficacité par rapport au groupe marié. »
Adapter la posologie au degré de célibat
Au cours du suivi, 679 (67 %) patients sont décédés, et le fait d’être célibataire plutôt que marié était associé à des risques plus élevés de décès, toutes causes confondues. Comme pour l’étude de 2017, les patients veufs présentaient le risque de mortalité le plus élevé, avec des risques augmentés de 1,7 pour les décès toutes causes et de 2,22 pour ceux liés à des maladies cardio-vasculaires, par rapport au groupe marié.
Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?« Le lien entre le mariage et la longévité indique l’importance du soutien social pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Un lien qui a vraiment été démontré avec la mise en place des distanciations sociales pendant la pandémie. Les professionnels de la santé devraient envisager de demander aux patients leur état civil et, plus largement, leur groupe social afin de recommander l’appui de groupes de soutien dans l’objectif de combler des lacunes potentielles », poursuit Fabian Kerwagen. Une piste pour les nombreux malades à travers le monde et en France ?
En 2017, les auteurs allaient même jusqu’à suggérer qu’il pourrait être important de tenir compte de l’état matrimonial d’un patient dans le traitement de sa maladie coronarienne ! Il s’agirait en quelque sorte d’adapter la posologie au degré de célibat… Un critère qui n’est, pour le moment, pas intégré dans les ordonnances ou dans les prises en charge !
Les maladies cardio-vasculaires en France et dans le monde
Ces maladies constituent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit de la première cause de mortalité dans le monde et, d’ici à 2030, près de 23,6 millions de personnes mourront d’une maladie cardio-vasculaire (cardiopathie ou accident vasculaire cérébral, principalement).
Les principaux facteurs de risques de ces pathologies sont constitués par une mauvaise alimentation, un manque d’activité physique, le tabagisme et l’usage nocif de l’alcool. L’OMS affirme que ces facteurs de risques comportementaux sont responsables d’environ 80 % des maladies coronariennes et des accidents vasculaires cérébraux.
En France, selon la Fédération française de cardiologie, ces pathologies représentent la première cause de mortalité chez les femmes et les plus de 65 ans, et la seconde chez les hommes. Elles provoquent 31 % des décès, ces chiffres progressant chaque année, et seraient à l’origine d’environ 140 000 décès par an, soit 400 morts par jour.
sciencesSantémédecine Valeurs Actuelles
Watts et joules : y a-t-il un physicien dans l’avion ?
En préambule de ce papier, de cette mise au point, il nous faut tordre le cou à deux idées reçues concernant les énergies éoliennes et solaires, dites “renouvelables” (en abrégé EnR), mais qui sont mieux caractérisées par les qualificatifs d’“intermittentes” et surtout “aléatoires”. La première assertion est qu’il y aurait “foisonnement” dans leur production. C’est la fameuse antienne reprise par les écologistes et les promoteurs du renouvelable : “Il y a toujours du vent et du soleil quelque part. ” Or, l’examen des diagrammes de production au jour le jour montre que ce n’est pas vrai. Ces données sont accessibles au grand public, via des sites Internet comme celui de RTE (Réseau de transport d’électricité) en France (éCO2mix) ou celui de l’institut Fraunhofer en Allemagne (energy-charts. info). Tout un chacun peut débusquer facilement ce mensonge.
D’abord, il y a – évidemment – la nuit. Il y a, certes, un décalage entre Lisbonne et Athènes, mais pas au point d’effacer l’obscurité sur l’Europe. En outre, contrairement à une idée reçue, l’électricité se transporte mal entre deux points éloignés d’un réseau. Voilà pour le soleil. Ensuite, en ce qui concerne le vent, il y a des périodes où le calme plat règne sur de larges parties de l’Europe, voire sur sa totalité. Cette situation est bien connue des météorologistes, lorsque de gigantesques anticyclones s’établissent sur une grande partie du territoire, et même sur l’Europe tout entière. Cela peut arriver en plein hiver, par un froid très vif, lorsque la consommation est à son maximum.
En France, par exemple, nous sommes restés en moyenne à 3 gigawatts (GW) de vent (pour 18 GW d’ éolien installés) les semaines 2, 3 et 4 de cette année, avec plusieurs passages à quelques centaines de mégawatts (MW) alors que la consommation était de 75 GW en moyenne. Et ce peut être commun à l’Allemagne et à la France, les deux plus grands réseaux européens : le 2 mars, les 154 GW d’éolien et de solaire installés dans les deux pays sont passés par un minimum de 5,3 GW ! Et on peut vérifier que les éoliennes offshore suivent la même courbe : quand il n’y a pas de vent sur terre, il n’y en a pas non plus le long des côtes.
La deuxième assertion est qu’“on saura stocker un jour”. Pourquoi pas ? En attendant que cela arrive, si on reprend l’épisode des trois semaines de janvier déjà cité, un calcul simple montre que pour pallier l’intermittence dans le scénario à 2050 tel qu’il est prévu par le gouvernement, il aurait fallu (selon les méthodes de stockage actuellement connues) soit pomper tout le lac Léman pour le remonter de 224 mètres, soit installer 540 millions de tonnes de packs de batteries Tesla Powerwall. Soit produire 33 milliards de mètres cubes d’hydrogène, les comprimer et les stocker en souterrain. Sans être spécialiste d’aucune de ces techniques, on sent bien qu’on touche du doigt quelque chose de délirant. L’avenir est plein de promesses, mais enfin il ne faut pas exagérer.
Quand il s’agit de potentialité, on peut faire ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas
En réalité, se passer des énergies fossiles et/ou du nucléaire est peut-être possible, pour autant que des technologies à l’état expérimental puissent être validées technologiquement et économiquement, ce qui est loin d’être évident. Maintenant que tout le monde a compris que si on ne dépend plus des Russes pour le gaz, on ira au Qatar, ce qui n’est pas mieux en termes d’indépendance, les études prospectives tablent sur l’hydrogène pour le stockage et sur la fabrication de méthane synthétique à partir d’hydrogène et de CO2. L’hydrogène a sans doute un rôle à jouer dans un panel de solutions. Mais l’institut Fraunhofer a esquissé un scénario “tout renouvelable” à 2050 pour l’Allemagne. Il implique de construire 700 GW d’éolien et de solaire (tous les vingt ans, c’est la durée de vie de ces équipements), 150 GW de turbines à gaz, 90 GW d’électrolyseurs, 500 gigawattheures (GWh) de batteries, sans compter le biométhane, la filière bois, etc.
Pour mémoire, la consommation de pointe de l’Allemagne est de l’ordre de 80 GW actuellement. Là aussi, on laisse le soin au lecteur de juger si tout cela est réaliste (pour rappel : un grille-pain, c’est 1 kilowatt (kW) ; 1 MW, c’est 1 000 grille-pain ; 1 GW, un million).
Revenons maintenant sur le titre et cette funeste confusion entre énergie et puissance. Selon les principes de la physique (qui se fiche de la politique), sur un réseau électrique, la production doit à tout instant égaler la consommation. Cette production instantanée d’énergie, on l’appelle puissance . On la chiffre en kW. C’est donc en kW qu’on doit dimensionner un réseau, et qui plus est, pour répondre à l’égalité entre production et consommation quelles que soient les situations, en kW pilotables à la demande. Or, l’éolien et le solaire ne sont pas pilotables à la demande, ils sont subis. Certes, on pourrait objecter qu’à deux ou trois jours à l’avance, on peut à peu près prévoir le soleil et le vent. Mais un réseau électrique doit se planifier des années à l’avance. À cette échelle de temps, plusieurs fois par an, la production de ces EnR sera quasi nulle. Dans le dimensionnement, on doit donc les compter pour zéro. Bien sûr, plus on installe d’EnR, moins on aura recours aux autres moyens, pilotables ceux-là. Les EnR produiront plus d’énergie, de kilowattheures (kWh), les autres moins (ce qui réduira d’ailleurs leur rentabilité et leur attractivité pour les investisseurs). On arrive donc à la conclusion suivante : on peut remplacer des kWh nucléaires ou fossiles par des kWh éoliens ou solaires, mais pas des kW. Or, ce sont les kW qui garantissent la sécurité du réseau électrique. Pour le dire encore autrement : quand il s’agit de potentialité, on fait ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, et l’approvisionnement électrique est de l’ordre de la nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas.
Jusqu’à une époque récente, la transition énergétique prévoyait d’arrêter en France 14 réacteurs nucléaires « lorsque les EnR auront monté en puissance » . De même, à la question, maintes fois posée aux autorités, “à quoi servent les EnR en France ?”, la réponse a toujours été la même : “avoir d’autres filières en cas de risque systémique sur le nucléaire”. La filière de “secours” étant intermittente non pilotable, nous voilà rassurés ! On aurait pu penser, vu la prise de conscience récente de nos politiques sur la nécessité du nucléaire, qu’ils avaient compris le petit raisonnement entre kW et kWh. Que nenni ! En face du péril russe, ils persistent et signent ; pour pallier les délais de construction du nucléaire et la difficulté d’approvisionnement en gaz, nos ministres, notre président et le chancelier allemand n’ont qu’une réponse : accélérer l’éolien et le solaire. Or, le gigantesque réseau européen était déjà en déficit de kW pilotables avant la guerre en Ukraine et avant l’arrêt des dernières centrales nucléaires belges et allemandes ! En réalité, si on compte sur les énergies renouvelables, les constructeurs de centrales à gaz ont de beaux jours devant eux. Et si les décideurs pouvaient lire (et comprendre) ces lignes, cela pourrait éviter quelques black-out et leurs funestes conséquences.
* Michel Negynas est spécialiste des questions industrielles et environnementales. Dernier ouvrage paru : “Chroniques d’un monde écofantasmé”, en e-book sur toutes librairies Internet, 4,99 €.
BBC
Osinachi Nwachuwku: Husband denies killing Nigeria gospel star
By Chris EwokorBBC News, Abuja
The husband of a top Nigerian gospel singer who died in April in Abuja has pleaded not guilty to all charges relating to her death and alleged abuse in their marriage.
Osinachi Nwachukwu's death sparked outrage after her family alleged she was a domestic abuse victim.
She sang in the 2017 hit gospel song Ekwueme, which has 77 million YouTube views.
Peter Nwachukwu faces 23 charges in total.
Some of them relate to domestic violence, including emotional, verbal and psychological abuse, as well as culpable homicide - an offence that can be punished with the death penalty.
The high court in Abuja ordered that Mr Nwachukwu be remanded in prison.
He has been in detention while the police have been investigating the cause of her death.
Initial reports said the 42-year old music star had been sick with throat cancer, but her family denied it.
Many Nigerians, especially Christians, reacted with sorrow and anger to the news of her death.
Some went online to urge religious leaders not to advise church members to stay in abusive relationships.
The pastor at the church where she was the lead singer, Paul Enenche of Dunamis International Gospel Centre, said as a faith group they had no tolerance of domestic abuse and that he did not know she was an alleged abuse victim.
The late star left behind four children.
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France24 - World
'Justice for Genivaldo': Outrage in Brazil after Black man suffocates in police car
Issued on: 02/06/2022 - 19:09
Sam BALL
Outraged protesters took to the streets of Sao Paulo, Brazil, on June 1 to demand justice in a case of alleged police brutality in which a Black man suffocated after being shut inside the trunk of a police car with an open gas canister.
L'Humanité
Boson W, matière noire : les nouveaux défis du LHC, plus puissant accélérateur de particules au monde
ActuAprès trois années de travaux, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC), enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, reprend du service. Les scientifiques partent en quête d’une nouvelle physique. Objectifs : percer les secrets de la matière et valider – ou pas – les limites des théories actuelles.
Anna MussoEnfoui 100 mètres sous terre près de Genève, le monstre s’est réveillé. Le plus grand et plus puissant accélérateur de particules au monde, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC) géré par le Cern, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, a redémarré avec succès fin avril. Depuis trois ans, scientifiques et ingénieurs s’employaient à perfectionner ce géant technologique afin d’en augmenter sa puissance et sa précision de détection. Le LHC nouvelle version est désormais opérationnel, laissant espérer de nouvelles découvertes et même, envisagent certains, une nouvelle physique.
Le 22 avril, le LHC a repris progressivement son activité
Cet anneau de 27 kilomètres de circonférence, formé de milliers d’aimants supraconducteurs, relève de l’exploit technoscientique. À l’intérieur de l’accélérateur, deux faisceaux de particules circulent en sens opposé, à des énergies très élevées et à une vitesse proche de celle de la lumière, avant d’entrer en collision l’un avec l’autre. Ce sont des protons (particules du noyau de l’atome) qui se heurtent frontalement à des vitesses colossales pour faire apparaître les composants élémentaires de notre monde. Avec pour objectif ultime de percer les secrets de la matière.
Depuis son redémarrage, le 22 avril dernier, le LHC a repris progressivement son activité : un petit nombre de protons a circulé en sens opposé le long de l’immense tunnel circulaire à un taux de collision faible mais qui va monter en puissance. « Les collisions de haute intensité et de haute énergie se produiront dans quelques mois », précise Rhodri Jones, chef de département faisceaux du Cern. Au fur et à mesure que la machine se remet en route, les équipes vont augmenter l’intensité des faisceaux de protons pour réaliser des collisions d’une énergie record.
12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC
« Les travaux ont également permis d’améliorer la précision des quatre détecteurs du LHC », précise Roberto Salerno, chercheur au CNRS, associé au Cern, professeur à l’École polytechnique. « Cela nous permettra d’atteindre davantage de collisions de particules et ainsi de collecter une masse de données bien plus grande. » Les quelque 12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC pourraient alors « étudier le boson de Higgs dans les moindres détails, se réjouit le physicien . Il nous reste à définir avec précision toutes ses propriétés et ses liens avec les autres particules, mais également à découvrir comment il acquiert sa propre masse ».
L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers. Roberto Salerno
Lancées en 2008, les expériences du collisionneur ont permis, en 2012, d’établir la preuve de l’existence du boson de Higgs. Cette particule unique en son genre, surnommée « particule de Dieu », confère leur masse à toutes les autres particules et constitue ainsi l’une des clefs de voûte du modèle standard de la physique des particules. Une théorie, formulée dans les années 1960, qui permet d’expliquer tous les phénomènes observables à l’échelle de l’infiniment petit, conformément à la mécanique quantique. Elle s’applique à toutes les particules connues, ainsi qu’aux trois interactions agissant à cette échelle : électromagnétique, forte et faible. Mais quid de la gravitation, qui, elle, relève de l’infiniment grand, donc de la relativité générale d’Einstein ?
D’ici au prochain arrêt du LHC, programmé en 2026-2028, les physiciens espèrent avancer dans la recherche de ce phénomène gravitationnel et tester le modèle standard, récemment ébranlé par plusieurs expériences. Ainsi du boson W, découvert en 1983, dont la masse s’est avérée, lors d’une toute récente expérience, beaucoup plus lourde que prévu jusqu’ici par la théorie. « Toutes ces anomalies pourraient s’expliquer par une force nouvelle » qui viendrait s’ajouter aux quatre forces fondamentales régissant l’Univers (forte, faible, électromagnétique et gravitationnelle), explique le physicien Harry Cliff, de l’université de Cambridge.
Revoir la théorie d’Einstein
Mais l’un des grands défis pour le LHC serait de mettre au jour une particule hypothétique constituant une forme invisible de matière appelée « matière noire », insensible à la force électromagnétique. Si on ne parvenait pas à la détecter, il faudrait alors revoir la théorie d’Einstein. « L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers », nous explique Roberto Salerno. Composant plus d’un quart de l’Univers, la matière noire reste l’un de plus grands mystères de la physique. Selon Rende Steerenberg, responsable des opérations au Cern, les travaux réalisés sur le LHC devraient « considérablement augmenter la probabilité de nouvelles découvertes dans ce domaine ».
Pour y parvenir, les chercheurs peuvent essayer de produire de la matière noire en réalisant des collisions de protons contre protons. « Mais comme, par définition, cette matière noire n’est pas observable, il nous faudrait la coupler avec d’autres particules afin de déduire son existence par les déviations sur les résultats prévus qu’elle engendre », explique Roberto Salerno . Une autre méthode consisterait à la découvrir grâce à la désintégration de particules connues, comme le boson de Higgs. Alors, un pont pourrait enfin relier la physique de l’infiniment petit à celle de l’infiniment grand.
Encore plus puissant, le collisionneur du futur est déjà dans les tuyaux Un géant, par sa taille et sa puissance, le Futur collisionneur circulaire (FCC) pourrait prendre la relève du LHC à partir de 2040. Les scientifiques et les responsables du CERN planchent sur ce colossal projet depuis 2019. Il s’agirait d’un collisionneur en forme d’anneau, trois fois plus grand et beaucoup plus puissant que le LHC, capable d’atteindre des énergies de collision supérieures à 100 TeV (milliers de milliards d’électronvolts), contre les 14 TeV maximum de l’actuel accélérateur de particules ! « La mission du FCC sera de repousser les frontières de l’énergie et de l’intensité des collisionneurs de particules, dans la perspective de la recherche d’une nouvelle physique », annonce le CERN. Une gigantesque et complexe structure pour explorer des champs de la physique encore inconnus aujourd’hui. Son coût est estimé à une vingtaine de milliards d’euros, mais cet investissement est indispensable aux avancées de notre connaissance du monde.
cernboson de higgssciences Valeurs Actuelles
Centrale solaire près de Marseille: le photovoltaïque de la discorde
Les Pennes-Mirabeau, petite ville provençale de 21 000 habitants dans la périphérie de Marseille. Une commune partagée entre une garrigue préservée et la zone commerciale de Plan de Campagne, l’une des plus importantes de France. La vie politique y est dominée depuis vingt ans par le maire de centre gauche Michel Amiel, ex-PS et ex-LREM. Cette bourgade résidentielle paisible est depuis peu confrontée à une controverse qui enfle. Comme bien d’autres avant elle, la mairie s’est laissé bercer par les sirènes des énergies renouvelables, leur image “verte” et les généreuses subventions publiques qui vont avec.
Lors du conseil municipal de décembre 2021, le premier adjoint, Jean-Marc Leonetti, annonce à la surprise générale le lancement d’un « appel à manifestation d’intérêt pour un projet de production d’électricité photovoltaïque », sur le site de la Grande Colle, juste en face du lycée Louis- Aragon. Il devrait déboucher sur un contrat avec une entreprise privée, censée valoriser cette zone de collines, ravagée par le grand incendie de 2016, où ne pousse plus qu’une courte végétation. Le premier adjoint promet que l’installation, prévue sur 11,7 hectares, servira également de coupe-feu. Face aux protestations des élus d’ opposition, le maire rétorque qu’« à force d’être contre tout, on va finir par s’éclairer à la bougie », et salue la « rentabilité financière incontestable » du projet.
L’information reste néanmoins confidentielle et sort peu de l’enceinte du conseil municipal. L’existence d’un projet est à peine mentionnée, sans précision, dans le Pennois, le magazine de la ville. C’est alors qu’un riverain, Patrick Bragado, découvre le pot aux roses : « J’ai vu des gens se balader sur mon terrain en prenant des mesures avec une carte. J’étais persuadé qu’ils allaient faire du reboisement, donc je suis allé les voir, et c’est là qu’ils m’ont parlé du projet qui avait été voté à la mairie. » Il prévient alors d’autres habitants, dont l’un contacte la presse. « Moi, je l’ai appris par un journaliste qui prenait des photos ! », s’exclame un voisin.
À en croire Jean-Charles Lamathe, habitant du village et bénévole de l’association France Nature Environnement, « dans les documents qui ont été transmis aux entreprises candidates, un paragraphe dit expressément qu’elles n’ont pas le droit de communiquer sur le sujet. Seule la mairie en a le droit, car c’est un projet qu’elle veut garder assez discret ». « Ce sont quand même 11 hectares de zone naturelle qui vont être détruits, c’est un projet industriel en pleine colline », ajoute-t-il. Contactée, la municipalité n’a pas donné suite aux sollicitations de Valeurs actuelles.
Un voisinage divisé
« Moi, je considère que c’est une bonne chose, avance un autre riverain. Je pense que beaucoup de gens sont contre à cause de non-dits, de manque de connaissances ou d’information. Ici, on est en fin de ligne, nous subissons des baisses de tension. Le fait d’avoir une ferme photovoltaïque nous donnerait une assurance au niveau de la qualité du réseau. L’autre avantage des panneaux solaires, c’est que ce ne sont pas des constructions définitives, tout est démontable et recyclable, contrairement aux éoliennes. Les panneaux de nouvelle génération sont généralement conçus pour éviter les problèmes d’éblouissement. Et avec le soleil d’ici, ça serait parfait. »
« On est pratiquement tous défavorables, la seule personne favorable, c’est un monsieur qui est à la mairie et son fils, même si on s’entend très bien, s’amuse Patrick Bragado. Moi, je ne suis pas contre ce projet, mais pas aussi près des maisons, surtout qu’ici nous avons énormément de contraintes : la décharge juste à côté, les avions qui passent au-dessus vers l’aéroport de Marignane, la carrière de plâtre juste derrière, la déchetterie, les camions qui passent toute la journée et les lignes à haute tension. »
Il est vrai que les lignes à très haute tension qui traversent la ville tout près des habitations ont suscité une opposition historique et produisent un fort crépitement lorsqu’il y a de l’humidité ou du vent. Mais elles étaient déjà présentes quand les habitants sont venus s’installer, en connaissance de cause. Une situation bien différente, donc.
Agir avant qu’il ne soit trop tard
Le projet termine sa phase d’appel à manifestation d’intérêt, qui est une présélection des entreprises candidates. Elles répondront ensuite à un appel d’offres en bonne et due forme. « Si le projet en vient à se mettre en place ici, on ira au tribunal, c’est sûr, on ne se laissera pas faire. S’ils le déplacent plus loin, au niveau de la piscine du Jas-de-Rhôdes, qu’ils le fassent. Mais si c’est derrière chez moi, il est sûr qu’il y aura une procédure », avertit Patrick Bragado. Il s’étonne que la commune, qui possède des centaines d’hectares aux alentours, ait choisi ce point si proche des habitations.
En France, les phénomènes de contestation locale des installations de production d’énergies renouvelables se multiplient, à mesure que les sites les plus favorables et les moins dérangeants pour la population sont occupés. Les longues procédures devant les tribunaux administratifs font perdre des années aux porteurs de projets et à l’État. Pour atteindre ses objectifs en matière de transition énergétique, ce dernier met les préfets sous pression pour recouvrir le territoire d’éoliennes et de panneaux solaires.
Lorsqu’une action judiciaire est entreprise, il est souvent trop tard et les habitants doivent s’incliner après des années de combat. Comme à Artigues et à Ollières, dans le Var, où malgré la ténacité des associations, des éoliennes dévastent les abords de la montagne Sainte-Victoire si chère au peintre Paul Cézanne. Auprès de nos confrères de France Bleu Provence, le maire des Pennes-Mirabeau s’est cependant dit ouvert à des aménagements en fonction des remarques. Si les opposants veulent obtenir gain de cause, ils devront agir vite.
France24 - World
Underwater wonder: The race to save a Marseille cave's prehistoric art
Issued on: 31/05/2022 - 17:53
Sam BALL
The Cosquer Cave, whose entrance is deep under water off the coast of Marseille, France, is home to one of Europe's most stunning examples of prehistoric cave art. But with sea levels rising as a result of climate change, archaeologists are in a race against time to study and preserve the site before it is too late.
BBC
How artificial intelligence 'blew up' tennis
By Chiyo RobertsonBusiness reporter, BBC News
Bridie Lynch has been playing and coaching tennis for most of her life.
As her parents run a local tennis club in Wales, she was immersed in the sport from the age of 14.
One aspect she has noticed is the embrace of technology, at all levels of tennis.
"Tennis is such a technical sport. These days, anyone I play or coach is into tech, be it video analysis or longest rally stats."
She uses a range of apps and techniques for her own matches and coaching including a smartphone-based video system called SwingVision, which breaks down her performance with details such as forehand errors and backhand winners.
"Personally, I like having the tech to enhance my game. I can see a clearer vision of what I can improve, from my swing to my patterns of play," she explains.
Data analytics has been around a long time in sport. Perhaps the best known in example of its use is from 2002, when the Oakland Athletics baseball team used statistical analysis to choose their squad, rather than the wisdom of coaches and scouts, and their favoured metrics.
That experience was the core of Michael Lewis's 2003 best-selling book Moneyball, which later become a film staring Brad Pitt and Jonah Hill.
Tennis has also seen this revolution. "Data blew up our sport," says tennis strategist and coach Craig O'Shannessy.
For him the 2015 Australian Open was a key moment.
As Novak Djokovic and Andy Murray battled on court, powerful computers crunched the data and grouped rally length into three distinct categories, essentially short, medium and long.
"We discovered 70% of all points were each player hitting the ball into the court a maximum of just twice," he says.
Mr O'Shannessy, who worked with Novak Djokovic between 2017 to 2019, says that insight made him realise that the way players practice was all wrong.
"Ninety percent of practice is focused on consistency, but only 10% of the match court is in rallies of more than 9 points," he points out.
"This data changed our sport forever," he says.
That manipulation of data has been taken to a new level.
Coaches now have artificial intelligence (AI), where sophisticated software is fed, or trained, with unimaginable amounts of data. The resulting AI can spot patterns that a human would never be able to see.
"AI can sniff out areas of significances. Humans do a very bad job at layering data, whereas AI can do it in seconds," says Mr O'Shannessy.
So, for example, if Novak Djokovic hits 50 winners from his forehand those shots could be broken down in multiple ways or layers. Perhaps 40 of them came when he was serving and then 35 came on the first shot after the serve.
Finding a pattern of play where Novak hits 35 out of 50 winners in exactly same way is a first, according to Mr O'Shannessy.
"We've stumbled around for decades trying to bring all this together."
AI requires vast amounts of data to train and build accurate algorithms.
Raghavan Subramanian is the head of the Infosys Tennis Platform and has been working with the Association of Tennis Professionals (ATP) since 2015 and with The French Open (also known as Roland Garros) for more than three years.
He has access to videos and statistics from around 700 matches every year. "Valuable data that forms the raw material for all our AI and machine learning systems," says Mr Subramanian.
He said accuracy has improved over the past four years, as more training data has become available.
From the player's point of view it means they can analyse a match with more precision. Using the Roland Garros Players App, they can see exactly the placement of key shots, such as winners, errors and serves.
BBC: Live French Open scores and order of play
"We saw a 51% jump in the use of the RG Players App in 2021, compared to the previous year, with 1,100 players and coaches using AI-powered videos," says Mr Subramanian.
The AI is also speeding up media coverage of the tournament. AI is slicing and dicing data to create video content in seconds, a job that would normally take a multimedia team hours to do.
"Fans are able to access and analyse match highlights and other smart playlists almost immediately after a match."
More technology of business:
Although AI is a becoming a more powerful tool, it will only ever be that says Jérôme Meltz, Chief Information and Data Officer, Fédération Française de Tennis (FFT)
"Human and emotional factors remain a priority and the main element that fuels the drama," he says.
The FFT concedes that AI mostly benefits top tier athletes and it will take time for the gains to spread to the wider public.
"AI for performance enhancement remains mainly for the elite, but very little for the general public," says Mr Meltz.
Back in London, Ms Lynch know what she would like to see: "If you could attach a camera to Federer's chest and see his serve from a different perspective, now that would be great."
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L'Humanité
Une intelligence artificielle pour parer aux tsunamis
ActuOn peut désormais mieux prédire la magnitude d’un séisme, de laquelle dépend la taille du raz-de-marée. Une donnée essentielle pour donner l’alerte et protéger les populations. Explications.
Marine CyglerEn 2011, deux minutes après la survenue du gigantesque séisme sous-marin de Fukushima, les Japonais des zones côtières ont reçu un SMS sur leur téléphone les avertissant que le séisme de magnitude 8,1 serait suivi d’un tsunami.
Près d’une heure après le tremblement de terre, les vagues sont en effet arrivées. Sauf que la magnitude du séisme japonais avait été estimée à 8,1, alors qu’en réalité elle était de 9. Cela a eu des conséquences gravissimes car la population s’était préparée pour une vague de 3 mètres de haut, et non pas à ce qui a en effet déferlé sur les côtes, à savoir une vague de 15 mètres de haut.
Capter les vibrations du sol ne suffit pas
Estimer correctement la magnitude d’un grand séisme permettrait de donner une alerte fiable pour les tsunamis. Las, les systèmes d’alerte utilisés aujourd’hui sont incapables de le faire. Mais une équipe internationale (IRD-CNRS-université Côte d’Azur-Observatoire de la Côte d’Azur-Los Alamos National Laboratory-Kyoto University), dont les travaux ont été publiés dans la prestigieuse revue « Nature » le 11 mai propose un tout nouveau système d’alerte permettant d’estimer de manière instantanée la magnitude des grands séismes.
Aujourd’hui, lorsqu’un séisme se produit, des détecteurs captent les toutes premières ondes sismiques, c’est-à-dire les vibrations du sol. Mais très peu de temps s’écoule entre ces signaux et le tremblement de terre, ce qui ne permet d’avertir les populations que quelques secondes avant les secousses.
En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismesLes ondes des tsunamis, elles, se propagent beaucoup moins vite, si bien qu’il y a un délai de trente minutes à deux heures entre le séisme et le tsunami, ce qui laisse aux populations le temps de fuir. « Le problème, c’est que si la magnitude du tremblement de terre est supérieure à 7,8, le système sature et on ne peut pas avoir une meilleure estimation », explique le chercheur Quentin Bletery, qui a participé à l’étude (lire encadré ci-dessous).
Or, ce sont les séismes les plus importants qui sont à l’origine d’un tsunami généralement bien plus meurtrier que le tremblement de terre lui-même. C’est ce qu’il s’est passé le 26 décembre 2004 quand un gigantesque séisme au niveau de Sumatra d’une magnitude de 9,3 a déclenché un tsunami dévastateur qui a touché douze pays et tué plus de 230 000 personnes, en Indonésie et au Sri Lanka principalement.
À la vitesse de la lumière
Les géophysiciens qui ont participé à l’étude ont proposé d’utiliser des signaux gravitationnels, les Prompt Elasto-Gravity Signals (Pegs), qui ont l’avantage de se propager très rapidement, à la vitesse de la lumière.
Mais il fallait encore surmonter un problème majeur : la très faible amplitude des Pegs ne permet pas leur utilisation dans des systèmes d’alerte. Les chercheurs sont parvenus à contourner cette difficulté grâce à un algorithme d’intelligence artificielle qui transforme ces signaux gravitationnels en une estimation tout à fait fiable de la magnitude.
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la roseEt les tsunamis dans tout ça ? Eh bien, le tour de passe-passe est bien là : non seulement le signal gravitationnel est instantané mais, étant donné sa faiblesse, il est capté lors des tremblements de terre les plus puissants, de magnitude supérieure à 8,3, ceux-là mêmes que les sismomètres sont incapables d’évaluer.
Les résultats sont très prometteurs : les Pegs pourraient vraiment améliorer les systèmes d’alerte aux tsunamis. De quoi avoir – enfin – une efficacité sur l’évacuation des populations, la protection des aéroports mais aussi des centrales nucléaires.
« C’est la perturbation de la gravité que l’on mesure »
Le point de vue de Quentin Bletery, géophysicien à l’Institut de recherche pour le développement (IRD)
D’où vient l’idée d’utiliser un signal gravitationnel en sismologie ?
Lors d’un séisme, une énorme masse de roche bouge soudainement, ce qui perturbe le champ de gravité terrestre.
Cette perturbation de la gravité se propage, comme une onde gravitationnelle, à la vitesse de la lumière, c’est-à-dire 50 000 fois plus vite que les ondes sismiques. Mais le signal est si faible qu’il a fallu attendre 2017 pour qu’on l’identifie sur des sismomètres, les appareils qui enregistrent les ondes sismiques. Évidemment, la découverte de ce signal a tout de suite présenté un intérêt potentiel pour l’alerte. Mais exploiter un signal si faible pour estimer quasi instantanément et de manière fiable la magnitude et la localisation du séisme restait un grand challenge. Comme le signal est faible, l’algorithme ne fonctionne, pour l’instant, que sur les plus grands séismes, de magnitude supérieure à 8,2, mais ce sont justement ceux dont on veut connaître la magnitude pour en déduire la taille du tsunami.
Comment avez-vous testé votre algorithme ?
Après l’avoir validé avec des centaines de milliers de signaux gravitationnels virtuels, on a testé notre algorithme avec des données réelles issues d’anciens séismes. L’algorithme nous a donné des estimations quasiment exactes des magnitudes qui avaient été en effet mesurées. On est maintenant en train de l’implémenter au Pérou, où le déploiement d’un réseau d’instruments classiques de surveillance des séismes est en cours. Immense et densément peuplée, située en bord de mer, la capitale, Lima, est très exposée au risque de tsunami car une très grande faille marine se trouve juste en face. Cela fait trois cents ans qu’il n’y a pas eu de séisme et on en attend un sans savoir s’il se produira demain, dans dix, cent ou cinq cents ans.
Quelles sont les autres zones particulièrement exposées aux tsunamis ?
Le tour de l’océan Pacifique est exposé à un risque élevé de tsunami car cet océan se situe sur une grande plaque très ancienne qui s’enfonce sous les autres plaques le long d’immenses failles. L’océan Indien et les Caraïbes sont également concernés.
tsunamis L'Humanité
Canicule, experts et ministre
ChroniqueSylvestre HuetAu nord de l’Inde et au Pakistan voisin, les peuples suffoquent. Alors que les pluies de la mousson ne sont pas encore là, des températures extrêmes, de 45 à plus de 50 °C, épuisent les populations, rendent insupportables les durs labeurs des paysans et ouvriers, tuent les plus faibles. Elles frappent également les cultures. Trop sec, trop chaud pour les jeunes blés dont les rendements menacent de s’écrouler. Alors qu’il espérait remplacer l’Ukraine sur les marchés mondiaux, le premier ministre Indien, Narendra Modi, s’est résigné à un embargo sur les exportations de la céréale.
Question de science : ces températures dévastatrices, ponctuelles et régionales, ont-elles un rapport avec le changement climatique planétaire dû à nos émissions de gaz à effet de serre ? Oui, vient de répondre une étude du service météorologique britannique.
Les scientifiques du Met Office se sont plongés dans plus de 150 simulations du climat planétaire de 1850 à 2100, réalisées pour le rapport du Giec (1). Ils y ont étudié les températures de cette région du monde durant les mois d’avril et mai. Et recherché les probabilités d’une telle canicule précoce dans des simulations intégrant l’intensification de l’effet de serre par nos émissions et dans celles qui font « comme si » ces dernières n’avaient pas existé, ne tenant compte que des seules causes naturelles de variations climatiques.
Résultat ? Si le climat n’avait pas été modifié par nos émissions de gaz à effet de serre, le temps de retour d’une telle canicule aurait été d’une fois tous les trois siècles. Aujourd’hui, avec un climat planétaire réchauffé de 1,1 °C depuis la fin du XIXe siècle, sa probabilité est cent fois supérieure. Elle peut donc revenir tous les trois ans en moyenne. Quant au futur, à l’horizon 2100, même si l’on suivait un scénario de réduction très sévère de nos émissions, de telles températures surviendraient tous les ans.
Le résultat donne raison au Giec, qui, dans le dernier rapport de son groupe 1, affirme ceci : « Certaines des chaleurs extrêmes de la dernière décennie ne seraient très probablement pas survenues sans le réchauffement provoqué par nos émissions de gaz à effet de serre. »
La politique climatique française est-elle à la hauteur de ce défi ? Macron II vient d’en confier la responsabilité à sa première ministre. Mais si Élisabeth Borne ne fait que poursuivre la politique conduite sous Macron I, cela ne suffira pas.
la chronique scientifique de sylvestre huet Valeurs Actuelles
[Vidéo] Eoliennes : la Commission de régularisation de l’énergie plaide pour que ceux qui n’en veulent pas “soient privés d’électricité”
Face aux anti-éoliens, Jean-François Carenco ne se laisse pas intimider. Le président de la Commission de régularisation de l’énergie (CRE) a accordé une interview au journaliste Pascal Perri, dans son émission PerriScope sur LCI, mercredi 7 juillet. Le haut fonctionnaire n’a pas hésité à dire que les Français qui refusent l’implantation d’éoliennes devraient être « privés d’électricité ». En effet, la colère gronde, notamment au nord de la France, où des éoliennes devraient être installées dans La Manche. En Bretagne et en Normandie, de gigantesques parcs éoliens en mer sont prévus au large de Courseulles-sur-mer (Calvados), de Fécamp (Seine-Maritime) et dans la baie de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). De grandes manœuvres conduites par la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, qui souhaite doubler le nombre d’éoliennes d’ici 2028. Fin juin, des manifestations anti-éoliennes se sont succédées, notamment à Caen ou à Saint-Brieuc, pour réclamer l’arrêt immédiat des travaux en cours au large des côtes.
« Que ceux qui ne veulent pas des éoliennes soient privés d’électricité ». La promesse d’une énergie abondante et disponible pour tous est une promesse républicaine, il faut en accepter les contraintes. Jean-François Carenco, président de la @CRE_energie dans #Perriscope sur @LCI. pic.twitter.com/lKJwKfzjDr
— PERRI (@pascalperri) July 7, 2021
Des « désagréments » à accepter ?
Si Jean-François Carenco a avoué que ces protestations lui faisaient « mal au cœur », il a néanmoins pointé « la volonté d’un certain nombre (de Français) de vivre entre-soi, sans tenir compte des besoins de notre pays ». Le président de la CRE – nommé pour un mandat de six ans, par décret du président de la République Emmanuel Macron – a alors lâché : « Je suis pour que ceux qui ne veulent pas des éoliennes soient privés d’électricité. Au moins, c’est plus simple ! » Il a rappelé que « l’énergie est la vie de notre société ensemble » et que « produire de l’énergie » pouvait « créer des désagréments ». Une « évidence », selon lui. Jean-François Carenco a terminé, sur LCI : « Est-ce que l’on peut accepter un certain nombre de désagréments pour que, tous ensemble, nous vivions un peu mieux ? »
BBC
The new airlines betting flying is about to take off
By Adrienne MurrayBusiness reporter, Oslo
The pandemic brought about the most turbulent period in commercial aviation history.
Yet, over the past year dozens of new carriers have started up around the world, hoping that air travel is about to take off again.
"It's actually a very good time to launch an airline," says Bjorn Tore Larsen, chief executive of Norse Atlantic Airways. "There is a huge pent up demand. People haven't been able to travel for two years or more, particularly between continents."
Norse Atlantic Airways is among the newcomers and will begin flying its "longboats" between Europe and North America from 14 June, having snapped up planes for low prices, and being able to secure valuable airport slots including London Gatwick and New York JFK.
The Norwegian firm received more than 3,000 applications for its first 50 pilot jobs.
"These are actually brand new aircraft," says Mr Larsen, pointing to the fleet of Boeing Dreamliners on the tarmac at Oslo Airport. "We were able to get these aircraft much lower [priced] than anyone else has been able to achieve earlier."
Norse will be competing with established players, such a British Airways and Air France. But Mr Larsen believes there are benefits to building the airline from scratch.
"We don't have any legacy systems," he says. "We are able to start off this airline in exactly the way we would like to."
The entrepreneur, who also runs a shipping business, tells the BBC he had a passion for aviation but hadn't been tempted earlier due to the high risks involved - strong competition, typically very expensive to source the aircraft, hard to recruit staff, and difficult to get landing and take-off slots.
"When the stars aligned last year, I viewed it as a once-in-a-lifetime market opportunity," he says. And Mr Larsen isn't alone in spotting a golden opportunity.
The International Air Transport Association (IATA), the trade body that represents the aviation sector, has described 2020 as "the worst year on record".
With flights grounded, global passenger numbers two years ago fell 60% - down to 1.8 billion from 4.5 billion in 2019.
This resulted in 55 airlines going out of business in 2020. Yet, what is perhaps initially surprising is that at the same time 32 new airlines were launched, the IATA has told the BBC.
Due to much of the industry being grounded, these new carriers were able to buy cheap aircraft as prices had fallen alongside the decline in demand. Newly available arrival and departure slots could also be snapped up, and staff were suddenly available.
It was a similar picture in 2021. While worldwide passenger numbers recovered slightly to 2.3 billion, a further 35 airlines closed down, while 57 new ones were launched.
The debutants have taken off in most regions of the world. Avelo, and Breeze are operating in the US, where they are due to be joined later this year by Alaskan airline Northern Pacific.
In Iceland, we now have Play and Niceair, while Australian newcomer Bonza, and India's Akasa, are expected in the skies soon.
"Airlines have never experienced a situation like the last two years," says aviation expert, Hans Joergen Elnaes, from consultancy Winair.
"Yet, there has been a situation where a huge number of aircraft are available, and leasing rates at very attractive prices," explains the aviation analyst.
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
Mr Elnaes adds that, since 2020, new airlines could also easily attract out of work cabin crew and pilots - many of whom lost their jobs during the pandemic.
However, he thinks this unique window has now closed, particularly in terms of securing cheap financing. "The once in a lifetime deals for leasing aircraft was in 2021. Those days are gone."
Both Norse and Iceland's Play will operate low-cost transatlantic flights.
This is an areas of the market where other new entrants have failed. Wow ceased operations in 2019, while Norwegian Airlines axed its long-haul routes in early 2021.
However, Mr Elnaes reckons valuable lessons have been learned, and the current is different.
"Both are being very careful not to be too ambitious, not to operate too many flights, before they have established themselves and see how things work," he says.
Another new Norwegian carrier, Oslo-based Flyr, launched domestic and European flights last summer. Its chief executive, Tonje Wikstrom Frislid, says being small and lean helped it weather the later lockdowns.
"We really had to prove our model. We've really been tested during this past winter, especially," she says. "And we passed the test."
"Setting up a company in itself is a challenge. Creating a new airline is an extreme challenge. And we did it on Teams [video call] mainly."
Ms Frislid adds that the availability of experienced aviation staff looking for work was a big bonus. "You need specific competence to start an airline.
"That's not easy to get a hold of in a normal environment. This pandemic situation opened that possibility."
Soon Flyr will operate 12 aircraft over 46 routes. "We're going to build this gradually," says Ms Frislid.
Among the airline's new recruits is pilot Peter Haglehoj. "The pandemic was quite tough for a lot of people," he says. "So new airlines is good. It means more jobs."
With coronavirus travel restrictions continuing to be lifted around the world, global passenger numbers are now rising strongly. In March they 76% higher than the same month last year, according to the latest figures from the IATA. Yet the organisation still doesn't expect 2019's pre-pandemic high to be equalled until 2024.
And just as the coronavirus crisis has waned, another unforeseen problem has arisen for airlines - the war in Ukraine.
This has made Ukraine too dangerous to fly over, at the same time as Russia has closed its airspace to Western airlines. This has added hours to some routes between Europe and Asia, and made them unprofitable.
More significantly, global oil prices have soared, and the cost of jet fuel has doubled since last year. IATA's director-general, Willie Walsh s has suggested that as a result higher fares are "inevitable".
Yet Mr Elnaes says that passengers are willing to pay any higher costs. "People just want to travel." He adds: "We saw a dampening demand in the first 12 to 14 days after Russia invaded but then it stabilised."
Flyr's Ms Frislid says her airline is flying brand new aircraft, "which saves us about 14% fuel [compared with older planes]. So, that's also one way of handling the increasing fuel prices."
Meanwhile, Norse has opted for a slightly softer launch with fewer aircraft.
"We have the flexibility to enter the market cautiously and in line with demand, which is exactly what we will do," says Mr Larsen, its chief executive.
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France24 - World
Documenting destruction: The race to map Ukraine's historic buildings
Issued on: 30/05/2022 - 17:58Modified: 30/05/2022 - 19:40
Sam BALL
A team of experts is racing against the clock to carry out detailed 3D maps of Ukraine’s historic buildings, hundreds of which have been left severely damaged by three months of brutal warfare. It is hoped the models will conserve the memory of these monuments, help with any future restoration and document the destruction to Ukraine's cultural heritage as a result of Russia's invasion.
El País (ESP)
Por la Ruta de los Pantanos: agua, bosques y sinuosas carreteras en la desconocida Montaña Palentina
PALENCIALos embalses de Compuerto, Camporredondo y Ruesga trazan un viaje de Velilla del Río Carrión a Cervera de Pisuerga, entre pueblos y miradores y a la sombra de los picos Espigüete y Curavacas
En la comarca de la Montaña Palentina, al norte de la provincia de Palencia y en la vertiente sur del sector central de la cordillera Cantábrica, se suceden tres embalses que conforman la Ruta de los Pantanos: Compuerto, Camporredondo y Ruesga, respectivamente. Un recorrido de unos 55 kilómetros que discurren por la estrecha, sinuosa, panorámica y montañosa carretera P-210. Una vía que apenas se separa de esos pantanos que se construyeron para acumular el agua vertida por los ríos de las montañas vecinas para generar energía hidroeléctrica.
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La ruta recorre un paisaje cambiante, como explica Minerva Archaga Miguelañez, ingeniera forestal, educadora ambiental, guía de montaña y gerente de Gea Forestal, una empresa de turismo activo y ecoturismo que realiza actividades relacionadas con la interpretación del patrimonio natural y cultural de la Montaña Palentina. En primavera los embalses están a tope de agua por el deshielo y reflejan los árboles y sus hojas recién brotadas. En verano, en cambio, esta agua se usa para el regadío de la comarca de Tierra de Campos, por lo que su volumen merma. En otoño e invierno el nivel de los embalses suele ser bajo, pero el reflejo de los bosques atlánticos caducifolios y de las cumbres nevadas regalan un hermoso espectáculo.
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Velilla del Río Carrión y Cervera de Pisuerga son los pueblos desde los que se puede iniciar o terminar esta ruta que, si no fuera por los bellos paisajes que invitan a parar, duraría poco más de una hora por carretera. Velilla es un pueblo atravesado por el río Carrión que no se parece mucho a las localidades del sur de Palencia. Su aspecto es más alpino que castellano, y el aire que se respira es fresco. Un pueblo de casas de piedra con tejados a dos aguas, como lo son todos por estas latitudes palentinas. En el Centro de Interpretación de la Trucha, que hace las veces de oficina de turismo, uno puede preguntar, entre otras cosas, por La Ruta de Tus Sueños, un pequeño parque temático dedicado al Ratoncito Pérez pensado para todos los públicos, aunque sobre todo la disfrutan los niños y niñas con dientes de leche.
Muy cerca de Velilla, antes de divisar el embalse de Compuerto, hay un desvío en la P-210 que da acceso al pinar natural de Peña Mayor o pinar de Velilla, un bosque relicto superviviente de los extensos pinares que durante miles de años cubrían las laderas de estas montañas, en el que destaca el árbol conocido como Pino Enroscado. Desde el aparcamiento de dicho pinar, carretera adelante, previa ascensión y paso por un túnel horadado en la roca, se llega a los pueblos de Valcobero y Valsurbio, este último abandonado. De camino a ambos se pueden ver el embalse y la presa de Compuerto, de 1960, construcciones que anegaron un puente romano y varios molinos. El mejor sitio para contemplar este embalse medio vacío es el mirador del Valle de Valcobero, junto a la P-210. Una carretera que no deja de retorcerse nunca y en la que cada curva ofrece una vista que parece ideada por un director de fotografía. Tampoco le faltan mojones de piedra, unos mejor conservados que otros. Así, de fotograma en fotograma, se llega a Camporredondo de Alba, un pueblo entre el embalse de Compuerto y el de Camporredondo, uno de los más antiguos de la provincia, inaugurado por el rey Alfonso XIII en 1930.
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A partir de este punto se suceden las panorámicas más hermosas del viaje. A los pantanos y a la vegetación se suman la visión de montañas solitarias y frías, como el Espigüete. Una mole de caliza más que un pico. Una pirámide de piedra blanca de 2.451 metros de altura y a cuyos pies se encuentran Cardaño de Abajo y Puente Agudín. Este último es un punto de paso y de descanso para senderistas y montañeros que se concentran en el bar del pueblo. Un lugar habitualmente silencioso excepto cuando pasan los pelotones de motocicletas que circulan por la P-210 o cuando se celebra en Velilla del Río Carrión, el tercer domingo de julio, el Día de Fuentes Carrionas y la Montaña Palentina. Una fiesta de folclore tradicional en la que es típico degustar la caldereta o guiso del pastor, a base de carne de oveja.
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Más adelante, en Alba de los Cardaños, en una pronunciada curva y en alto, hay un mirador desde el que se ve el embalse de Camporredondo, el mencionado pueblo y se divisa, otra vez, el Espigüete. El techo de la Montaña Palentina es el Curavacas, un pico de 2.525 metros de altura al que se puede ascender desde el pueblo de Vidrieros, al que se llega tomando un desvío a la altura de Triollo. Un pico de cantos rodados de cuarcita cubierto de líquenes de colores, de los que adopta ese color verde negruzco tan característico y particular de esta cumbre.
Antes de alcanzar el último pantano de la ruta hay que coronar el Alto de la Varga, un puerto de montaña a 1.413 metros de altitud que divide las cuencas fluviales de los ríos Carrión y Pisuerga y en el que se ha habilitado un área de descanso y un mirador desde el que se contempla la alta Montaña Palentina. A partir de este punto comienza un descenso jalonado por bosques de robles y hayas. La senda El Gigante del Valle Estrecho, un camino apto para todo tipo de senderistas, precede al embalse de Ruesga. De los tres, este pantano es el único apto para bañarse (en todos ellos es posible la práctica de deportes acuáticos sin motor); también se puede rodear en bicicleta por un sendero que comunica Ventanilla con el pueblo de Ruesga. Desde este último se vislumbra, entre un manto verde, el parador de Cervera de Pisuerga, en la reserva natural de Fuentes Carrionas, muy cerca de la localidad del mismo nombre. En este núcleo urbano, el más importante de la Montaña Palentina, se pueden visitar el Museo de Arte Chino, una colección privada de fósiles, la Casa del Parque, el Museo Etnográfico de Cantarranas y el Museo Etnográfico Piedad Isla. En Cervera acaba la Ruta de los Pantanos y comenzaban los trayectos que hacía, subida en una Vespa, la fotógrafa palentina Piedad Isla (1926-2009), pero esa es otra ruta. Otra historia de la Montaña Palentina.
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France24 - World
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Georgina ROBERTSON
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Télévision. Quand Ovidie inverse les rapports de pouvoir
Nos recommandations culturellesLa réalisatrice propose une série qui joue sur le principe de la permutation des genres. On y suit le parcours d’un jeune adulte qui entame une carrière dans le porno à la fin des années 1990.
Sohir BelabbasDécrire le milieu du X sans montrer une seule scène de sexe, dénoncer le sexisme sans filmer une seule séquence de violences physiques, c’est la prouesse réalisée par Ovidie dans sa dernière création. De quelle manière y parvient-elle ? Juste en inversant les pouvoirs… Sa série nous plonge dans un univers dystopique, dont les faits s’inspirent de la vie de l’ex-actrice porno. Romain (Jérémy Gillet) est un étudiant de bonne famille de province sans histoire, qui pense trouver dans l’univers du X l’expression d’une rébellion et une voie d’émancipation. Il découvre finalement un milieu assez « ordinaire » : de simples travailleurs, des gens attachants, d’autres violents… Les points communs s’arrêtent là.
Des gens bien ordinaires illustrent le parcours de vie de l’étudiant sur un an en huit courts métrages d’une dizaine de minutes qui « représentent à chaque fois des unités de lieu différentes où le personnage principal doit affronter une nouvelle difficulté », explique la réalisatrice.
Romain, élevé par un père au foyer, vit une relation toxique avec une femme plus âgée que lui. Il découvre un milieu du X dominé par les femmes, où les hommes sont confrontés à la banalité de certaines scènes de violence. Il se heurte à la stigmatisation publique subie par ceux qui exercent le métier d’acteur porno. Pour le jeune acteur belge de 22 ans, qui incarne merveilleusement cette permutation de genre, ce principe permet de « mettre en évidence des comportements sexistes qui seraient passés à la trappe autrement, tant ils sont ordinaires ».
Comme dans cette séquence dans un bus où une vieille dame fixe de son regard libidineux le jeune homme. Une scène glaçante d’oppression ordinaire. Nul besoin de pousser trop loin le principe d’inversion : « Les personnages féminins ne cherchent pas à singer les hommes. Simplement, ils ne répondent pas aux représentations véhiculées la plupart du temps dans les fictions de personnages charmants et sexualisés, même légèrement », poursuit Ovidie.
L’énergie radicale de la jeunesse
Isaure (Raïka Hazanavicius), l’amie intime de Romain, est ce personnage dont on oublie d’ailleurs totalement le genre. Camarade de fac, c’est une militante qui commet des sabotages d’antennes-relais. Elle désapprouve la voie que son ami a empruntée dans le porno, qui ne fait qu’alimenter la marchandisation des corps. Tous deux sont différemment animés par un désir de rébellion : « Isaure agit dans la clandestinité, mais ça va passer aux informations ; Romain, tout le monde va le voir, mais personne ne va le dire. Même les modalités d’action sont inversées », raconte l’actrice.
Romain veut réaliser des films militants. La découverte de ce milieu et de ses conditions de travail lui fait prendre un autre engagement : faire valoir les droits des travailleurs du porno. Les deux amis dégainent des stratégies militantes qui, selon Ovidie, relèvent du « suicide social » : « Pour avoir connu les deux types de personne, ça s’est toujours mal terminé pour tout le monde. Et le monde n’a pas changé pour autant. » Cette énergie radicale déployée par la jeunesse a néanmoins séduit Raïka Hazanavicius : « Ces personnages montrent un feu intérieur qui exprime un besoin de se faire entendre à leur petite échelle. L’un crie le besoin de se réapproprier son corps et sa vie ; l’autre, celui de se réapproprier le pouvoir. Et à 18 ans, on se bat pour les faire exister. »
« Une dénonciation du patriarcat»
Ainsi, dans l’inversion des pouvoirs, toutes les femmes ne représentent pas des oppresseurs. Andrée (Sophie-Marie Larrouy) galère pour trouver un appartement avec ses fiches de paye d’actrice porno. Une manière de faire entendre que la classe sociale prime sur le genre dans les rapports de domination ? Que les femmes au pouvoir sont des hommes comme les autres ? « Non, je pense que cette inversion des genres permet surtout de faire ressortir la domination des hommes sur les femmes. Pour moi, elle exprime une dénonciation du patriarcat. Les discriminations subies par les personnages féminins seront toujours moindres comparées à la stigmatisation que subit une femme qui va perdre ses droits parentaux ou qui prend le risque de se faire violer parce que, dans la rue, on la reconnaît », constate Ovidie .
Grâce à ce rôle, Jérémy Gillet avoue avoir véritablement pris conscience de « la normalisation des oppressions des femmes ». Le pari est réussi pour la réalisatrice de Pornocratie, qui, au-delà de dénoncer, donne à voir une fiction originale qui dépeint avec humour et intelligence cette fin de règne du porno en cassette VHS.
Séries téléviséesovidiepornographieTélévision BBC
In pictures: Harry and Meghan join royals for National Service of Thanksgiving
The Royal Family and guests have attended a service of thanksgiving for the Queen at St Paul's Cathedral - but without the monarch herself. She is resting at Windsor Castle and is believed to have watched the service on television.
Many politicians were among the guests, including Prime Minister Boris Johnson and his wife Carrie.
Among the first members of the Royal Family to arrive were Zara Tindall, the daughter of Princess Anne, and her husband Mike Tindall.
Prince Andrew was not at the service because he has Covid, but both his daughters were there. Princess Beatrice arrived with her husband Edoardo Mapelli Mozzi.
Princess Eugenie arrived with her husband, Jack Brooksbank.
Soon after, Prince Harry and Meghan, Duchess of Sussex, arrived at the service. It was the first time they have been seen in public since coming to the UK from their home in California to attend the Platinum Jubilee celebrations.
They were followed by Princess Anne and her husband Tim Laurence, and Prince Edward and his wife Sophie, Countess of Wessex and their children.
Prince William and his wife Catherine, Duchess of Cambridge, came without their children.
The last guests to arrive were the Prince of Wales and his wife Camilla, Duchess of Cornwall.
Once the service started, Mr Johnson gave a reading.
The most senior members of the Royal Family sat together at the front.
The Wessex family, Princess Eugenie and Princess Beatrice and Prince Harry, sat across the aisle.
After the service, the family left in a procession.
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Valeurs Actuelles
Ukraine : devenons des ouvriers de paix
Les médias européens sont d’habitude prompts à reprendre les déclarations du pape François. Quand celui-ci a déclaré au Corriere della Serra, le 3 mai 2022 : « C’est l’aboiement de l’Otan à la porte de la Russie qui a poussé le chef du Kremlin à mal réagir et à déclencher le conflit », personne n’a salué son propos. Il est pourtant frappé d’un sain réalisme : la Russie n’a pas attaqué l’Ukraine sans raison.
Il faut avoir l’aveuglement de quelques demi-experts pour tenter les explications hystériques qu’on lit partout : ivresse du pouvoir, solitude de la maladie, fanatisme slave. Frayant régulièrement avec une détestable haine du monde russe, ces diabolisations procèdent d’une paresse analytique effarante. Quand tout un pays mobilise ses forces armées, son économie, son appareil industriel dans une opération de cette ampleur, ce n’est ni par folie ni par dessein mégalomaniaque.
Les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité
Oui, les Russes ne supportent plus d’être environnés de nations dont les élites, les diplomaties et les dirigeants sont biberonnés à un atlantisme belliqueux. Oui, les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité. Longtemps, la Russie a souhaité parvenir à un rapprochement avec l’Europe de l’Ouest et a travaillé en ce sens. Il est désormais à craindre que Moscou ne se soucie plus de nos nations, les jugeant inféodées aux États-Unis et désormais incapables d’indépendance sur la scène internationale.
Une autre attitude de l’Europe aurait évité un divorce avec la Russie et certainement empêché cette guerre en Ukraine. L’Union européenne a dérapé à l’Est lors d’élargissements précipités et mal calculés. Au lieu de soutenir l’envergure des nations du monde latin, historiquement portées à l’universel, Bruxelles s’est rendu dépendant d’États que l’histoire condamne à regarder avec angoisse la Russie. Cette évolution pénalise énormément la France dont l’intérêt sera toujours de faire prospérer la fameuse “alliance de revers” avec la Russie.
Par ailleurs, l’Union européenne use de cette situation pour avancer son agenda idéologique. La technocratie bruxelloise fait pression en usant de l’outil fédéraliste pour justifier l’avènement d’un super-État européen. Cette manipulation des opinions publiques correspond à une véritable stratégie du choc, instrumentalisant l’émotion des opinions publiques pour pousser des réformes suicidaires pour la souveraineté de nos nations. L’effet d’entraînement des investissements communs démentiels, comme les 300 milliards proposés pour l’énergie, la volonté de centraliser nos commandes de gaz et d’électricité, la réforme du cadre financier pluriannuel, la création de nouvelles ressources propres sont autant de signaux catastrophiques. Pire, Bruxelles cherche à établir son haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité comme un véritable ministre des Affaires étrangères de l’Union, violant un des derniers éléments fondamentaux de notre souveraineté. Le slogan de la souveraineté européenne n’est pas seulement un contresens politique, il est une trahison de la volonté des peuples et de l’histoire des nations en vue de l’établissement d’une Europe a-nationale. Notre continent est toujours sorti dévasté de ces utopies impériales si contraires au génie de nos peuples.
La France est-elle cependant encore capable d’une politique étrangère ambitieuse ? Le quinquennat d’Emmanuel Macron a largement affaibli notre stature internationale. Chassés d’Afrique, éloignés du Levant, humiliés en Indo-Pacifique, nous sommes une force en déshérence. Pire, notre diplomatie est désormais soumise à toutes les modes idéologiques. Nous avons perdu cette voix forte qui nous permettait d’être le phare du monde non aligné. Puissance multipolaire par excellence, la France s’estompe à l’international alors que nous connaissons le crépuscule de l’hégémonie américaine.
Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen
Ce paradoxe est d’autant plus terrible qu’en 2015 nous étions encore un acteur de stabilisation en Europe orientale. Ce furent Angela Merkel et François Hollande qui réussirent à négocier les accords de Minsk, qui permirent de stopper le conflit né de l’obstination de l’Union européenne à couper Kiev de Moscou. Force est de constater qu’Emmanuel Macron n’a rien fait pour encourager l’application de cet accord. Il faut dire que Zelensky n’a jamais cherché à le respecter.
Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen. Plus personne pour se souvenir qu’il fermait les journaux, bloquait les télévisions, traînait ses opposants devant les tribunaux. Plus personne pour s’étonner que sa tournée des Parlements européens n’ait pas été amorcée avant la crise, afin de préserver la paix dans son pays.
L’illusionniste Zelensky a su émouvoir des capitales européennes qui sont prêtes au suicide économique et géopolitique pour lui plaire. La livraison d’armes en flux tendu à l’Ukraine n’est pas une opération humanitaire, ce n’est même pas une décision stratégique, c’est la création d’un nouveau foyer de crispation qui porte et portera un tort infini à la France et à l’Europe. Nous voyons bien d’ailleurs les drames engendrés par ces fixations en Irak, en Syrie et en Libye.
L’intérêt de la France n’est pas la victoire de la Russie ou de l’Ukraine dans le conflit qui les oppose. Notre intérêt, c’est le retour le plus rapide possible à la paix et à des relations normales avec la Russie. Cette évidence stratégique est aujourd’hui diabolisée par des esprits soucieux de vivre leur guerre d’Espagne par procuration. Cette évidence sera pourtant partagée par toujours plus de Français à mesure qu’ils subiront les effets économiques et sociaux catastrophiques de cette situation. D’ailleurs, les médias finiront peut-être par se lasser des exigences débordantes du président ukrainien.
Cessons d’aboyer à la porte de la Russie. Cessons de fabriquer des opposants d’opérette, des mouvements fantoches et des campagnes agressives contre Moscou. Nous n’avons rien à gagner à devenir les mercenaires d’un empire déclinant quand la Russie, la Chine, l’Inde, l’Argentine, le Brésil ou le Mexique rebattent les cartes de la mondialisation. Nous n’avons rien à gagner à faire durer la guerre en Ukraine. Vite, devenons des ouvriers de paix.
* Thierry Mariani est député européen.
El País (ESP)
La Málaga de los malagueños: las mejores pistas para disfrutar de la ciudad
LONELY PLANETLaura Baena, creadora de Malasmadres, el cantaor Gregorio Valderrama, el arquitecto Salvador Moreno Peralta o el director del Centre Pompidou José María Luna guían entre restaurantes, museos, plazas y jardines de la localidad andaluza
Más información en la nueva guía Málaga de Cerca de Lonely Planet y en www.lonelyplanet.es.
En muy pocos años, Málaga se ha convertido en uno de los destinos estrella de España. Una oferta cultural a lo grande, un clima magnífico, playas estupendas y una inigualable gastronomía hacen que cada vez tenga más y más visitantes. La ciudad andaluza resulta a propios y extraños una ciudad disfrutona y alegre que invita al turismo tranquilo y a disfrutar de los placeres de la buena vida. Doce malagueños comparten algunos de sus rincones favoritos, al margen del turismo y las modas, dibujando entre todos un esbozo a vuelapluma de la auténtica Málaga, la que disfrutan los propios malagueños.
Una plaza en el centro, la de la Merced, y un rincón junto al mar, los Baños del Carmen
La creadora del Club de Malasmadres, Laura Baena, trabaja desde hace años por conseguir una conciliación de la vida familiar y laboral, temática de su último libro Yo no renuncio (editorial Lunwerg). Es malagueña y ejerce orgullosa de embajadora de la ciudad en la que vive. Baena elije dos lugares imprescindibles para conocer aspectos muy diferentes de la ciudad: la plaza de la Merced y los Baños del Carmen.
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La popular plaza de la Merced, donde nació Pablo Ruiz Picasso, es uno de los epicentros de la vida malagueña, sombreada con jacarandas que en primavera tiñen de violeta este rincón rodeado de edificios armoniosos y de restaurantes y cafés con terraza, como la del café La Calle de Bruselas. Allí está todavía la Casa Natal de Picasso, que reúne una gran colección del artista y de muchos de sus coetáneos, además de objetos, documentos y fotografías de la familia. Preside la plaza un monumento al general Torrijos que, sin juicio previo y junto a 48 hombres que le acompañaron en el levantamiento contra el absolutista Fernando VII, fueron fusilados en el arenal de San Andrés. Un obelisco levantado en 1842 señala la cripta en la que descansan estos héroes románticos.
La otra recomendación de Laura Baena para el visitante es acercarse a los Baños del Carmen, un lugar delicioso para comer o tomar algo, sobre todo al atardecer, contemplando una espectacular puesta de sol. Cuando a finales del siglo XIX se pusieron de moda los baños de mar, en Málaga nacieron varios establecimientos privados, todos desaparecidos salvo los Baños del Carmen, abiertos en 1918, que rápidamente se convirtieron en punto de encuentro de la burguesía malagueña. En este gran complejo privado se pagaba para acceder a la playa y se garantizaba el cumplimiento de la moralidad vigente con zonas separadas para hombres y mujeres y una tercera opción para que las familias disfrutaran juntas del baño. En los años veinte, fueron la gran atracción social, con su embarcadero, pista de baile, campo de tenis y hasta un acuario. Llegó a tener un campo de fútbol, donde jugó el Málaga CF hasta que se construyó el estadio de La Rosaleda, que durante un tiempo devino en hipódromo. El balneario siguió en funcionamiento hasta la década de 1980. Tras diversas fases y reformas, lo que hoy podemos contemplar es el proyecto de 1933: el restaurante El Balneario, de dos plantas rodeado de columnas que parecen surgir de las aguas. Ahora también tiene una terraza de copas con coctelería en su azotea en la que es difícil encontrar un hueco al caer la tarde.
Algunas joyas del tapeo malagueño y un paseo por las playas de Pedregalejo
Mapas y Compañía (calle Compañía, 33) es una de las librerías más bonitas de España, toda dedicada al mundo de los viajes, la exploración y la naturaleza. Un verdadero cofre del tesoro para niños y mayores, con libros y objetos escogidos con mucho acierto y expuestos con mimo y buen gusto.
Cuqui Bravo, librera y propietaria, tiene entre sus rincones preferidos de Málaga algunos bares de esos que pasan desapercibidos pero aseguran un magnífico tapeo. Como El Yerno, uno de los que pueblan el mercado de las Atarazanas (acceso por calle Sagasta), perfecto para tomar unas “conchitas finas y unas cañitas bien fresquitas” y volver a la oficina o a casa bien almorzados. Muy cerca de su librería le gusta también acercarse a El almacén del Indiano, un buen rincón gastronómico, con muy buenos aceites, vinos, jamones o quesos, donde también es posible tomarse algo. O el Mesón Antonio, un restaurante con encanto y con mucha historia en el callejón de Fernando de Lesseps, que siendo el constructor del Canal de Suez bien se merecía una calle con salida, explica Bravo con mucha guasa.
También recomienda una escapada a las playas de Pedregalejo, con sus restaurantes y chiringuitos (como el famoso Miguelito el Cariñoso para tomar unos boquerones victorianos), y darse un paseo tranquilo en dirección a la ciudad. Y hace una sugerencia original para “empaparse” de la vida cotidiana malagueña: seguir las crónicas de la ciudad en forma de dibujo rápido que publica todas las semanas en el diario malagueño Sur Luis Ruíz Padrón, arquitecto y corresponsal del colectivo Urban Sketchers, que capta con sus trazos sueltos y expresivos momentos muy concretos de la vida de Málaga.
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La magia de la Alcazaba al atardecer y el parque del Guadalhorce al amanecer
Como responsable de la promoción turística de la ciudad, a Jonathan Gómez Punzón no le resulta fácil escoger los rincones que le enamoran de Málaga. Se decide por recomendar dos imágenes únicas: las de la ciudad desde la Alcazaba al atardecer, antes de que se vaya la luz, y las del parque natural de la desembocadura del Guadalhorce al amanecer.
Levantada en el siglo XI como fortaleza militar, La Alcazaba se convirtió en palacio en el XIII. Sus jardines y murallas ofrecen espléndidas vistas de la bahía. El vecino teatro romano sirvió de cantera y sus sillares, columnas y capiteles están integrados en el conjunto defensivo que se adentra en la ciudad con una torre albarrana e inicia después la subida al conjunto formado por torres, un circuito de murallas, adarves y puertas que dan paso a hermosos jardines con rincones con vistas espectaculares. Fueron los alarifes nazaríes, ya en el siglo XIII, los que levantaron la zona palaciega. En el conjunto se organizan visitas guiadas o teatralizadas como las de la asociación cultural Zegrí, voluntarios que difunden el patrimonio de la ciudad.
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Una escapada deliciosa es el parque del Guadalhorce, en la desembocadura de este río, en Churriana, justo al final del paseo marítimo Antonio Banderas. Es un complejo lagunar de 67 hectáreas, con cinco observatorios de aves migratorias. En el Cerro del Villar, en pleno parque, se encuentran los restos de la que está considerada como una de las ciudades fenicias mejor conservadas de Occidente. No puede visitarse ni está señalizada, pero es una joya arqueológica: el primer enclave en el que se establecieron los fenicios en el siglo IX a.C., antes de que fundaran Malaka. El paraje se puede recorrer a pie o en bicicleta. Hay una bonita pasarela de madera de 270 metros que atraviesa el río.
Un jardín, una iglesia, un teatro, un restaurante familiar y una calle imprescindible
La periodista malagueña Margot Molina es la autora de la nueva guía de Málaga que Lonely Planet ha publicado este mes de mayo. Toda la guía es un resumen de sus recomendaciones para quienes visitan la ciudad, pero también para los propios malagueños que deseen “redescubrirla”. Entre todos los rincones, propone fijarnos en algunos muy especiales, como son la Cónsula de Churriana, con su escuela de Hostelería, el Teatro Cervantes, la iglesia de San Juan, el restaurante Los Hidalgos y los helados de Casa Mira, sin olvidarnos de un imprescindible: la elegante calle Larios.
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La Cónsula, en Churriana, es un hermoso jardín histórico que desde 1933 es sede de la Escuela de Hostelería de Málaga —aquí han estudiado chefs como Dani García, Celia Jiménez o José Carlos García, los tres reconocidos posteriormente con estrellas Michelin—. Nació en el siglo XVIII como finca agrícola y fue un cónsul de Prusia quien, en 1807, levantó una mansión de recreo y creó un jardín clasicista francés. Tiene una bonita historia en la que no faltan invitados ilustres como Ernest Hemingway en 1959. El jardín, con 700 ejemplares de especies exóticas, puede visitarse en el mismo horario en el que está abierto su restaurante.
El Teatro Cervantes, construido a finales del siglo XIX, es el gran escenario de la ciudad, con una temporada lírica de octubre a mayo a la que se añaden también otros ciclos en su programación como el Festival de Teatro de Málaga (enero o febrero), el Festival Internacional de Jazz (noviembre) o el de Música de Cámara (mayo o junio). También es la sede la Orquesta Filarmónica de Málaga.
La autora de la guía Lonely Planet escoge entre las iglesias malagueñas la de San Juan, uno de los cuatro templos que los Reyes Católicos mandaron construir en un arrabal islámico tras la conquista de Málaga en 1487. Es un templo gótico-mudéjar, que ha sufrido grandes transformaciones, pero hoy es un atractivo conjunto barroco, con una colorista y original fachada esgrafiada con motivos geométricos, en el corazón de un barrio comercial y bullicioso.
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Como propuesta gastronómica, propone Los Hidalgos, un entrañable restaurante familiar sin pretensiones y muy popular por su cocina tradicional con reverencia al producto. Destacan sus deliciosas croquetas de piñones y sus frituras de pescado, sobre todo el pez araña y los boquerones victorianos que alcanzan una nota de 10 para los expertos.
Para los golosos amantes de los helados los de Casa Mira están en diferentes puntos de la ciudad, pero merece la pena ir a la sucursal del número 10 de la calle Andrés Pérez, donde se conservan utensilios del siglo XIX, cuando la familia Mira llegó de Jijona cargada con sus recetas de helados y turrones. La sucursal de la calle Larios es la más concurrida. Y por supuesto, nadie puede pasar por Málaga sin pasearse por esta elegante vía, principal arteria comercial del centro, con elegantes edificios de Eduardo Strachan, inaugurada en 1891 y bautizada con el nombre del impulsor de la Revolución Industrial en la ciudad.
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Una peña de flamenco y una vista panorámica con el castillo en lo alto
Decir Valderrama es hablar de una familia imprescindible del flamenco y el cante. Uno de sus representantes es Gregorio Valderrama, cantaor, investigador del flamenco y autor de varias obras sobre la historia del cante. Él recomienda un lugar imprescindible para disfrutar del flamenco en Málaga: La Peña de Juan Breva, donde participa y promueve una intensa programación de actividades en torno a su oficio, que es a la vez su pasión. Abierto en 1958, este centro vivo del estudio y la difusión del flamenco programa actuaciones, conferencias y charlas en torno a este arte y rinde homenaje al famoso cantaor y guitarrista malagueño Juan Breva (1844-1918). Una de sus citas más especiales es la Berza Flamenca, un almuerzo que se sirve el primer viernes de cada mes seguido de una actuación. La peña es además el Museo del Arte Flamenco.
Desde hace casi dos décadas, Málaga se ha convertido en un epicentro del flamenco. Desde el 2005, y en años siempre impares, para no coincidir con la Bienal de Flamenco de Sevilla, Málaga en Flamenco se cita con el baile, el cante y el toque en una treintena de municipios de la provincia, incluida la capital (organizado por la Diputación Provincial). La plaza de toros de La Malagueta es el escenario de las grandes producciones, aunque también participan otros espacios señeros como el Teatro Cervantes, el castillo de Gibralfaro o un escenario al aire libre que se instala delante del teatro romano en la calle Alcazabilla. La cita suele ofrecer medio centenar de espectáculos, muchos de ellos estrenos, y se prolonga durante varios meses. La octava edición está prevista para entre abril y septiembre del 2023.
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Pero al margen del flamenco, para el cantaor Gregorio Valderrama lo que nadie debe perderse es la propia vista de Málaga, que se puede contemplar desde muchos puntos de la ciudad, con el teatro romano en la base y la alcazaba encima. Incluso, desde la propia calle Alcazábilla, con solo alzar la vista. Y a los pies de la Alcazaba se pueden contemplar los restos del Teatro Romano, construcción del siglo I aún en uso y a la vista desde la calle. Su visita es muy recomendable para comprender el pasado de la ciudad. El espacio sigue en uso y en verano se integra en el Festival de los Teatros Romanos de Andalucía, organizado por la Consejería de Cultura.
Una escapada a las periferias: los barrios malagueños
El arquitecto Salvador Moreno Peralta propone salir del centro para ir al encuentro del auténtico espíritu malagueño en cualquiera de sus periferias. Al arquitecto le encanta la vida en los barrios, en los que se puede encontrar autenticidad, como los de La Trinidad y El Perchel —en cuya rehabilitación ha participado y que, aunque están sin terminar, tienen un buen futuro—. Él aboga por estos barrios que han sido siempre como el “negativo” de la ciudad y ahora es donde se refugia la auténtica vida de los malagueños y donde, asegura, uno siempre se va a encontrar cosas muy interesantes.
Como ejemplo de periferia, nos descubre Pedregalejo, al este de la ciudad, un barrio que tiene dos caras bien distintas. En el paseo marítimo El Pedregal se suceden las antiguas casas en las que los pescadores vivían y guardaban sus aparejos, hoy convertidas en restaurantes de pescado. La otra cara es el interior, en la falda del monte de San Telmo, con bonitas mansiones con frondosos jardines. En un paseo se pueden descubrir lugares como Villa Valdecilla, un elegante palacete del estilo ecléctico que destaca por su hermosa fachada con enfoscados en tonos pasteles y ventanas con postigos venecianos. O Villa Martina, enfrente de la anterior,un caserón de dos plantas con toques regionalistas. Y hay muchas más, como El Rosario, una casa de finales del siglo XIX de dos plantas y torreón y aspecto rotundo, dentro de un oasis de tranquilidad a pesar de estar muy cerca del paseo marítimo. Y también algunos colegios, como el de la Asunción, uno de los mejores ejemplos de arquitectura contemporánea de mediados del siglo XX en Málaga, en el que los motivos art déco y los detalles historicistas, especialmente en la espléndida capilla, se combinan a la perfección con las fórmulas racionalistas del Movimiento Moderno. O el Colegio La Presentación, en un imponente palacete de finales del siglo XIX con formas herederas del beaux arts. Estos son solo algunos de los puntos más interesantes de una ruta que puede hacerse a pie y que depara muchas sorpresas.
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Málaga, ciudad de museos
El Centre Pompidou de Málaga es la gran atracción de la nueva zona del Muelle 1, camino de la famosa Farola del puerto, con su cubo transparente cubierto de colores estilo Mondrian. Bajo esta espectacular entrada se encuentra la primera sucursal internacional del museo parisino, con obras de las vanguardias del siglo XX de su colección semipermanente y con interesantes exposiciones temporales y un programa de artes vivas, música y danza. Su director José María Luna recomienda visitarlo, obviamente, pero también no quedarse en él: Málaga tiene una espectacular oferta museística. “Cualquiera de sus museos es un sitio para perderse”, asegura.
Y es que Málaga se ha ganado el sobrenombre de Ciudad de los Museos desde la apertura del Museo Picasso, en el 2003, imprescindible para acercarse a la figura del artista malagueño más universal y que se complementa con la visita a su casa natal. Actualmente alberga 40 museos en su casco antiguo, un récord. La última gran incorporación ha sido el Museo de Málaga, en 2016, el mayor museo de titularidad estatal de Andalucía, aunque gestionado por la comunidad: dos colecciones provinciales, las del Bellas Artes y del Arqueológico, ocupan el impresionante palacio de la Aduana.
La lista se pude completar con el Museo Carmen Thyssen, una oportunidad para acercarse a la pintura andaluza romántica y costumbrista en un palacio renacentista o el Centro de Arte Contemporáneo (CAC), ideal para descubrir nuevas tendencias internacionales gracias a sus ambiciosas exposiciones. Pero hay muchos otros, como el Museo Unicaja de Artes y Costumbres Populares, un antiguo mesón que ofrece un viaje en el tiempo a la artesanía y la vida cotidiana en la provincia desde finales del siglo XVIII; el Museo Interactivo de la Música, con instrumentos de los cinco continentes y conciertos en directo; el Centro Cultural Generación del 27, que mantiene vivo el legado intelectual de este grupo de escritores y artistas tan ligado a la ciudad a través de publicaciones, conferencias y exposiciones, o el Museo de la Semana Santa, donde la Agrupación de Cofradías cuenta su historia desde el siglo XV mediante 150 tallas procesionales, entre otros muchos.
Ya fuera del ámbito cultural, el director del Centre Pompidou recomienda perderse en una tarde-noche agradable en la terraza del parador de Gibralfaro o, como alternativa, en la terraza del parador del Golf, en Churriana. Inaugurado en 1925, este complejo de hotel y restaurante alberga el campo de golf más antiguo de la Costa del Sol. El edificio racionalista se abre al mar con un amplio jardín y su cafetería es un refugio perfecto para disfrutar de la brisa marina de la tarde.
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Un jardín botánico y una taberna cofrade
Un lugar mágico para este joyero malagueño es el Jardín Botánico Histórico de La Concepción, un paraíso romántico que esconde secciones dedicadas a las plantas carnívoras, las orquídeas, los cactus o las palmeras y algunas joyas como el ficus más grande de Europa. Creado en 1855 por los marqueses de la Casa Loring, de 3,5 hectáreas, cuenta con la mejor colección de palmeras de Europa entre sus más de 25.000 plantas de 2.000 especies tropicales y subtropicales. Pero la finca de La Concepción fue primero famosa por la colección arqueológica que sus propietarios exhibían en un templete de estilo dórico en 1859, el Museo Loringiano. La Concepción, declarado Jardín Histórico-Artístico, conserva su trazado decimonónico y edificios como la casa-palacio, el mirador o la casita del jardinero, con una exposición permanente que narra sus orígenes con muñecas Barbie. En este exuberante universo se organizan conciertos, exposiciones o talleres, y puede descubrirse a través de visitas guiadas, teatralizadas o simplemente a pie.
Otro lugar increíble es el recuperado Gran Hotel Miramar. En su día se llamó Hotel Príncipe de Asturias, cuando fue inaugurado en 1926 por el rey Alfonso XIII, en un palacio junto al mar que, tras años con otras funciones hace poco recuperó la original como alojamiento. Aquí tenía Alfonso XIII una suite fue el cuartel general de los escritores estadounidenses Paul y James Bowles, del polifacético poeta Jean Cocteau, del cineasta Orson Welles o del escritor Ernest Hemingway.
Para el joyero resulta difícil escoger un restaurante o bar entre los muchísimos que tiene la ciudad, pero le gusta especialmente Los Marfiles, que practica una buena cocina casera andaluza, con platos como la fritura malagueña, el gazpachuelo o los callos con garbanzos. Otra buena opción es la Taberna cofrade Las Merchanas (Mosquera, 5), ubicada en una antigua carbonería que huele a incienso todo el año: sus paredes están recubiertas, literalmente, de imágenes, objetos de culto y hasta hábitos de la Semana Santa malagueña. Un pasaje junto a la taberna hace las veces de comedor, con toneles de vino como mesas. El lugar es famoso por su caldillo de pintarroja, el solomillo al moscatel y la ensaladilla rusa, recetas salidas de la cocina de la madre y las tías de Pepe Tejón Merchán, el propietario.
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Un romántico paseo por los cementerios
Para el artista Diego Santos entre los lugares más increíbles de Málaga están sus cementerios: el de San Miguel, de principios del siglo XIX, donde están enterradas familias que protagonizaron la Revolución Industrial de la ciudad, como los Larios, con un panteón diseñado por Antonio Palacios en 1930. Aquí está también enterrada la escritora norteamericana Jane Bowles. Paseando entre sus panteones, se puede conocer la historia más reciente de Málaga. El cementerio inglés también merece una visita. Fue el primer camposanto británico de España. Hasta su creación en 1831, a los ingleses se les enterraba de pie, en la playa. Los burgueses de la zona del paseo Reading decidieron que había que darles un enterramiento digno y crear un cementerio protestante. Es un lugar romántico y evocador en el que reposan los restos del hispanista británico Gerald Brenan y su esposa Gamel Woolsey, autora de la imprescindible Málaga en llamas sobre la Guerra Civil, o el poeta Jorge Guillén, de la Generación del 27, entro otros.
Entre los lugares preferidos de Diego Santos están también los Baños del Carmen, el Jardín Botánico de La Concepción, el Retiro de Churriana (un jardín histórico del siglo XVII convertido en un glamuroso jardín cortesano de estilo italiano) o el Mercado de las Atarazanas, con una puerta nazarí y el resto construido en el siglo XIX pero imitando el barrio árabe, una maravilla por fuera y por dentro, con unos puestos magníficos de pescados, carnes, frutas y otros productos malagueños y unos interesantes bares de pescado y marisco. Puestos a escoger un lugar de tapeo propone un lugar lleno de historia: la Taberna Antigua Casa de Guardia, la más antigua de la ciudad (fundada en 1840). Huele a vino a barrica de vino, a madera, tiene su propio vermú y ni siquiera tiene donde sentarse, pero es un bar ideal para el aperitivo con los amigos e imprescindible para conocer Málaga a fondo.
Una calle con quiebros y requiebros y las vistas desde el parador de Gibralfaro
La geógrafa malagueña Belén Zayas se queda con unas calles muy especiales en torno a la calle San Agustín, junto a la catedral. Concretamente con una vía pequeña, adoquinada, antigua, que conecta Santa María con calle Granada, que tiene una perspectiva muy bonita con unos quiebros muy barrocos, “porque ves de repente, y a la vez, el adoquinado, la torre de la catedral o la iglesia de San Agustín”.
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La catedral merece la pena: el templo comenzó a construirse sobre la mezquita aljama seis meses después de la toma de Málaga por los Reyes Católicos. A medio camino entre el gótico y el renacimiento, la catedral fue consagrada, inacabada, en 1588. Las obras se retomaron en el siglo XVIII, pero jamás se concluyeron.
Otra de sus recomendaciones imprescindibles es el Parador de Gibralfaro, solo unos metros más abajo del castillo, con sus inigualables vistas. Su cafetería es uno de los lugares más impresionantes para contemplar la ciudad a vista de pájaro, dominando toda la bahía: la plaza de toros, el parque, el puerto... Cualquier hora del día es buena, pero los atardeceres son memorables.
Su compañera, la geógrafa Maria Jesús Perles, anima a visitar el Pimpi de Florida, que no tiene nada que ver con el otro Pimpi, el emblemático restaurante del centro de Málaga. El Pimpi de Florida, es muy pequeñito, algo “cutre” pero lleno de encanto. Podría definirse como una marisquería con karaoke colectivo, donde se puede tomar pescado y mariscos a ritmo de copla y buen humor. Para tapear propone El Cortijo Pepe, en la misma plaza de la Merced, o acercarnos al Juanito Juan (Av. Salvador Allende, 26), en El Palo, para para tomar un gazpachuelo y su sopa ViñaAB, dos imprescindibles de la gastronomía malagueña. Juanito Juan es una marisquería que ahora está en manos de sus trabajadores después de jubilarse los propietarios, los populares José Miguel García Pepín y Enrique Sánchez. Además de saber que todo el pescado y el marisco es superfresco, allí se puede tomar la famosa sopa ViñaAB o su tarta noruega. Acertaremos si pedimos cualquier pescaíto frito o unas conchas finas, de las mejores de Málaga.
Un festival que cambió una ciudad y muchos rincones para un paseo muy malagueño
La gestora y creadora cultural elige el Festival de Málaga, que ha conseguido ofrecer un proyecto de ciudad a través de la cultura. Se celebra en marzo o abril (la próxima edición es del 10 al 19 de marzo de 2023), y desarrolla un amplio programa de actividades que van más allá del cine.
Una opción muy placentera para disfrutar de la ciudad es caminar por la calle Hilera, en primavera, con ese paseo de jacarandas, con los racimos violetas adornando la calle, algo “muy nuestro”, explica Cristina Consuegra. O deambular por calle Huéscar para tomar una caña bien fresquita en El Despachito de Gloria para seguir después hacia el centro e ir a almorzar al Drunk-O-Rama, espacio auténtico, con buena comida y muy buena música. Su capo, Dani, lleva años peleando por un lugar digno en el centro y por defender una manera de estar en el mundo alejado del turismo de masas “que ensucia las calles y la mirada”. En este paseo se reconoce una Málaga cálida, hecha por malagueños y por otra generación.
Consuegra recomienda otros placeres de deambular por las calles del centro, como visitar La Casa Amarilla, una galería de arte que apuesta por el talento local, justo frente a Casa Aranda:arte y chocolate con churros. Y terminar el día tomando unas copas en el Kipfer & Lover, uno de los primeros bares en Málaga gay friendly. Su ideólogo, José Kipfer, de los mejores coleccionistas de arte de la ciudad, sabe muy bien de qué va esto de la restauración: se trata de cuidar al que viene y convertir el bar en su hogar. “Todo muy nuestro”, asegura.
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Los árboles malagueños y la zona industrial recuperada
A la periodista Primi Sanz hay cosas en Málaga que le emocionan especialmente, como son los árboles. “Unos árboles maravillosos porque hace muy bien tiempo”, asegura. “Hay momentos en los que parece que llueven flores, sobre todo en primavera, con las jacarandas moradas”. A ella le gusta mucho ver la ciudad desde arriba, para tener una visión general de donde estás, ya que es muy alargada y hay que subir a lo alto para tener una perspectiva. Y, tal vez, el mejor lugar para hacerlo es el parador de Gibralfaro. Pero ahora hay otros muchos rincones, como las azoteas de hoteles reconvertidas en bares y miradores excepcionales.
Al margen de los hitos turísticos más populares, recomienda descubrir nuevas zonas como la parte industrial, recuperada, en torno a la zona del paseo de Antonio Banderas, ahora convertida en un barrio lleno de propuestas interesantes que se abren entre las chimeneas de las antiguas fábricas. El litoral oeste de Málaga fue la primera zona de expansión industrial de la ciudad en el siglo XIX, y aquí se construyó el primer barrio obrero: Huelin. En los años ochenta todas las industrias habían cerrado y la zona era un páramo de ruinas, pero en los noventa se empezaron a regenerar las plazas, se trazó un paseo marítimo (dedicado a Antonio Banderas) y ahora es la nueva milla de oro de la ciudad.
Este ensanche de Málaga tiene algunos lugares imprescindibles como el Mercado de Abastos de Huelin, el gran edificio de la Tabacalera (que comparten el Museo Ruso, el Automovilístico y el de la Moda, y La Térmica, un centro cultural polivalente con una programación muy amplia.
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France24 - Monde
Vendre dans le nouveau monde du travail
proposé et financé par
Publié le : 23/05/2022 - 10:52
Business Reporter
Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.
La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.
Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.
Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.
Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.
La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.
Sécurisation des comptes avec le multithreading
Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».
Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.
Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.
Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.
Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.
Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.
L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société
Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.
Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.
C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.
Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.
Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.
S’adapter au « great reshuffle »
Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.
« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »
Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.
En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici
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In pictures: The Royal Family at Jubilee celebrations
The Queen has appeared on the Buckingham Palace balcony as part of official celebrations for her Platinum Jubilee.
The 96-year-old monarch was seen watching troops returning from the official Trooping of the Colour ceremony.
Earlier, members of the Royal Family gathered in central London to attend the parade marking the Queen's official birthday.
Trooping the Colour kicked off four days of celebrations for the Jubilee.
First to appear were Catherine, Duchess of Cambridge and Camilla, Duchess of Cornwall in a horse-drawn carriage - together with Princess Charlotte, Prince George and Prince Louis.
Prince George, Prince Louis and Princess Charlotte are the children of Prince William and Catherine, the Duke and Duchess of Cambridge.
They were followed by Prince Edward and Sophie, Earl and Countess of Wessex, and their children Viscount Severn and Lady Louise Windsor.
Prince Richard, the Duke of Gloucester and a cousin of the Queen, and his wife Birgitte, Duchess of Gloucester rode to the ceremony in another carriage, alongside Princess Anne's husband, Vice Admiral Sir Tim Laurence.
Then Prince Charles, Prince William, and Princess Anne, the Princess Royal, appeared from Buckingham Palace on horseback for their central parts in Trooping the Colour. Prince Charles took the salute from guardsmen and officers at the parade.
Meghan, the Duchess of Sussex, and Prince Harry joined other family who watched the ceremony from a balcony at Horse Guards Parade.
After the ceremony, the family returned to Buckingham Palace. Then the Queen appeared on the balcony, with her cousin Prince Edward, the Duke of Kent.
She was then joined by senior royals for a second appearance on the balcony to watch an RAF flypast.
Only "working royals" and some of their children were invited to join the Queen. Seen here, from left to right: the Duke of Gloucester, and his wife Birgitte, Princess Alexandra, the Duke of Kent, Vice Admiral Tim Lawrence, Princess Anne, Camilla the Duchess of Cornwall, Prince Charles, the Queen, Catherine the Duchess of Cambridge and her children Prince Louis, Princess Charlotte and Prince George, Prince William, the Countess of Wessex, her son Viscount Severn, her daughter Lady Louise Windsor, and the Earl of Wessex.
As is often the case, the children on the balcony stole the show, in particular Prince Louis.
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Valeurs Actuelles
Les multinationales woke contre le modèle universaliste
Valeurs actuelles. Dans votre introduction, vous affirmez que les entreprises cherchent désormais à contribuer à la construction d’un monde meilleur, voire à fixer la norme commune. Comment s’y prennent-elles et de quand datez-vous cette vision de l’entreprise ?
Anne de Guigné. Le lien des entreprises avec la politique et l’intérêt général est très ancien. Au Moyen Âge comme à l’époque moderne, la sphère productive dépendait entièrement du seigneur ou du roi. Au moment de la révolution industrielle, les entreprises commencent à prendre leur indépendance car la puissance publique ne peut plus financer seule les innovations. Cette période voit la création du statut moderne de l’entreprise par actions, qui organise la manière dont des actionnaires se regroupent pour financer des projets. La société à responsabilité limitée va un cran plus loin, en protégeant les actionnaires en cas de défaillance de l’entreprise. L’État accorde toutefois au départ ce statut avec parcimonie, uniquement aux entreprises qui poursuivent un objet lié à l’intérêt général comme la construction de voies ferrées. Au même moment, le modèle paternaliste propose une forme d’aménagement aux tensions latentes entre les logiques capitaliste et démocratique.
Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle
La mondialisation va toutefois changer la donne. Devenues plus puissantes que les États, les plus grandes entreprises s’émancipent de leur tutelle. Ces années libérales se fracassent ensuite sur la crise financière de 2008, qui démontre de manière flagrante les limites de l’économie mal régulée. À partir de là, les réflexions sur la manière de bâtir un capitalisme plus responsable se multiplient. D’autant qu’au même moment, l’urgence écologique s’impose dans le débat. La notion de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s’impose rapidement. Dans son acception la plus radicale, elle va pousser les groupes à s’engager en politique. C’est cette dernière mutation qui m’inquiète.
À quoi pensez-vous en particulier ?
Ce mouvement a été conforté par un changement de régulation aux États-Unis. En 2010, la Cour suprême autorise les entreprises à financer directement les campagnes électorales. C’était une demande à l’époque du Parti républicain, dont les membres espéraient sans doute mettre la main sur des financements issus du pétrole. Aujourd’hui, les conservateurs s’en mordent les doigts car, tant qu’à financer les campagnes, les grands groupes ont de plus en plus tendance à donner bruyamment leur avis sur les législations en cours, quitte à boycotter les États fédérés qui mettent en place des législations, notamment sur les sujets sociétaux (délai pour l’avortement, éducation sexuelle au primaire… ), qui leur semblent contraires au progrès. Aussi compétents que soient ces patrons, sont-ils pour autant légitimes pour définir la norme commune ? Je ne le crois pas. Selon moi, la définition de l’intérêt général doit rester un attribut du politique.
Tout au long de votre ouvrage, vous évoquez de nombreux exemples américains pour montrer que l’entreprise devient un des moteurs du “wokisme”. Les entreprises françaises sont-elles réceptives au modèle américain ?
L’entreprise européenne est tout autant entrée de plain-pied en politique, on le voit très bien à travers la guerre en Ukraine. Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky a cité des groupes qui continuaient à opérer en Russie, en demandant de faire pression pour qu’ils se retirent. Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle, etc. Les entreprises sont plus prudentes, car il existe en France une barrière fondamentale qui est le modèle universaliste. Les quotas raciaux sont par exemple interdits dans le pays.
Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive.
Ces idées communautaristes progressent malgré tout en France, exportées d’abord par les grands groupes américains. Leur matrice essentialiste se décline dans l’Hexagone via la multiplication des formations antiracistes (qui ne sont toutefois pas en France réservées exclusivement aux Blancs), l’apparition de toilettes non genrées pour les personnes non binaires, la demande faite aux salariés de spécifier leur pronom (il/elle/neutre) dans leur signature d’e-mail afin de respecter les personnes transgenres… Autant de revendications de minorités, apparemment anodines, qui, mises bout à bout, participent, à mon sens, à l’atomisation du monde. L’entreprise restait en effet l’un des rares creusets où pouvaient se rencontrer des personnes de tous horizons. Il me semblerait dramatique qu’elle cède à son tour à une vision communautariste du monde.
Vous parlez de l’arrêt de la Cour suprême de 1978, qui encadre les principes de discrimination positive aux États-Unis. Plus de quarante ans après, quelles sont les conséquences de l’instauration de la discrimination positive dans les écoles et les entreprises ?
En tant que Français, quand on évoque l’histoire des luttes raciales aux États-Unis, il faut toujours se rappeler que l’histoire américaine n’a rien à voir avec la nôtre. La ségrégation a existé outre-Atlantique jusque dans les années 1960. Et aux États-Unis, chacun est habitué à se présenter comme membre d’une communauté. La discrimination positive répond à ces données. La législation de 1978 autorise l’établissement de quotas raciaux dans les programmes d’admission des universités uniquement s’ils visent à contribuer à la “diversité” de la population étudiante. Le débat entre les juges de la Cour suprême fut vif et les conséquences de leur décision fulgurantes. S’est ainsi peu à peu diffusée dans la société américaine puis occidentale l’idée que la diversité serait un bien suprême, supérieure même à la notion d’égalité.
La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale.
Vous vous référez à l’expression “capitalisme racial”, un terme inventé par la juriste américaine Nancy Leong. En quoi la quête de la diversité est-elle devenue un business ?
Le “wokisme” répond au départ à des injustices sociales et raciales criantes. Il a prospéré sur des drames aussi atroces que la mort de George Floyd. Nancy Leong, par son expression “capitalisme racial”, s’afflige de l’utilisation cynique et systématique de ces questions d’origine ethnique par les entreprises, qui font de la diversité un simple argument marketing. L’entreprise traitant même la couleur de peau des salariés comme un actif financier parmi d’autres. Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive. Dans la mode, des spécialistes veillent à éviter les procès en appropriation culturelle. Des sensitivity readers, relecteurs professionnels, traquent dans les manuscrits et tous les documents officiels des entreprises tout propos pouvant être jugé comme offensant… Le capitalisme digère tout !
Le “wokisme” se développe majoritairement chez les jeunes. Dès lors, l’arrivée des jeunes dans le monde de l’entreprise signifie-t-elle la “wokisation” de l’entreprise ?
C’est un fait : les jeunes, surtout les urbains, diplômés, des classes moyennes supérieures, sont très sensibles à ces questions de discrimination et tendent à approuver les codes woke . Une fois sur le marché de l’emploi, ils cherchent des entreprises fortement engagées. Et les entreprises leur répondent. Je ne crois toutefois pas que la “wokisation” de l’entreprise soit une fatalité. Les groupes peuvent, à mon sens, répondre à la légitime demande de sens qui émane des jeunes générations, sans se convertir aux matrices communautaristes. D’autres voies sont possibles. Elles sont plus exigeantes car chaque groupe doit réfléchir à une réponse personnelle, alignée avec son objet social.
Le mouvement Black Lives Matter (BLM) apparaît en filigrane dans votre ouvrage. Vous parlez d’entreprises qui se sont saisies de l’affaire pour défendre certaines valeurs. Est-ce être cynique de n’y voir qu’une stratégie de marketing ?
Vous avez raison, tous les cas de figure se rencontrent. Certains patrons ont été authentiquement saisis par le drame de la mort de George Floyd et ont décidé de rejoindre par conviction le mouvement Black Lives Matter, qui entend lutter contre le racisme envers les personnes noires. Je crois toutefois que la plupart des dirigeants ont plutôt tendance à être attentistes et à naviguer au mieux entre les différentes injonctions issues de leurs salariés, de la société civile… qui leur sont adressées. Prenons l’exemple de Starbucks : au lendemain de la mort de George Floyd, la direction demande à ses salariés de ne pas afficher de slogan Black Lives Matter (pin’s, vêtement… ) afin de rester neutres vis-à-vis des clients. Alors que cette demande fuite dans la presse, de multiples activistes appellent au boycott de la chaîne. Quelques jours plus tard, Starbucks produisait ses propres tee-shirts Black Lives Matter à destination de ses salariés. La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale. Le caractère incroyablement moralisant des campagnes publicitaires, ces dernières années, est d’ailleurs frappant. Vous n’achetez plus un produit car il vous est utile ou agréable mais parce qu’il participe à l’avènement d’un monde supposé meilleur.
Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle.
Vous parlez d’une “entreprise providence”. Que signifie ce concept ?
J’évoque l’“entreprise providence” afin d’illustrer l’affaissement de l’État. L’idée étant de s’interroger sur la capacité des groupes privés de remplir ces multiples fonctions de solidarité et de protection, qui étaient classiquement l’apanage du public. Lors de l’épidémie de coronavirus, les entreprises ont ainsi joué un rôle essentiel pour organiser la continuité de la vie : de nombreux groupes se sont portés volontaires pour fabriquer gratuitement du gel hydroalcoolique ou des masques. En France, nous conservons une grande sensibilité aux questions de protection des données individuelles, notamment de santé, mais dans les pays anglo-saxons ou en Asie, elles sont déjà largement monétisées. Les particuliers accordent ainsi un pouvoir de contrôle à ces grands groupes qui me semble vertigineux dans ce contexte de politisation de la sphère économique.
Lorsque Evian s’est excusé pour sa publicité pour la vente d’eau pendant le ramadan, les internautes et les politiques se sont moqués de la réaction de la marque… Un signe d’espoir ?
Dans tous les pays anglo-saxons, et sans doute partout ailleurs en Europe, cet acte de repentance aurait été applaudi. La virulence des réactions au sujet d’Evian révèle la sensibilité de l’opinion française sur ces questions d’immigration. Une grande partie du pays refuse de céder à la vision communautariste. Même si le modèle universaliste apparaît, il est vrai, bien à la peine pour répondre à ce défi d’intégration de populations de plus en plus diverses, je ne crois pas que la matrice woke apporte la moindre solution. Les sociétés, en prise au sujet complexe de l’exercice de la religion au travail, et notamment de l’islam, en font l’expérience tous les jours. Pour assurer la cohabitation sur un même lieu de personnes de cultures différentes, il est bien plus utile de mettre l’accent sur ce qui rassemble tous les salariés que sur ce qui les différencie.
Comment le “capitalisme woke” porte-t-il atteinte au socle national ?
La conversion des multinationales à la matrice woke heurte frontalement le modèle français universaliste. En France, la diversité est gérée depuis plus de deux siècles sur le principe de la séparation entre vie privée et vie publique. Cette distinction peine à survivre dans notre monde contemporain, mais je crois, malgré tout, qu’elle reste précieuse, qu’elle apporte en tout cas plus de solutions aux défis actuels que la grille communautariste. Cette spécificité universaliste explique d’ailleurs que la France est largement perçue à l’étranger comme la terre d’oppression des minorités. Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle. La conversion des grands groupes à cette nouvelle grammaire pose de profondes questions de souveraineté. De manière générale, on constate que le mouvement de mondialisation, qui a longtemps fortifié les démocraties, tend aujourd’hui à les fragiliser. Le capitalisme doit être régulé pour être protégé de ses excès.
Le Capitalisme woke, quand l’entreprise dit le bien et le mal, d’Anne de Guigné, La Cité, 200 pages, 19 €.
New York Times - World
Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist
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Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.
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By Abdi Latif Dahir
MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.
This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.
Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.
“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.
His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.
But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.
“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.
So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.
And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.
Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.
“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”
Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.
The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.
“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.
This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.
But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.
Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.
Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.
It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.
Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.
The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.
Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.
“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”
Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.
For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.
“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.
While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.
“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.
On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”
But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.
Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.
She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.
“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.
In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.
In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”
Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.
Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.
Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.
Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.
Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.
“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.
So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.
His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.
“Somalia and Somalis deserve better,” he said.
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France24 - World
Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
Issued on: 29/04/2022 - 17:47
Catherine NICHOLSON
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It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.
Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
What are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRANCE IN FOCUS
Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France
France's Macron faces a divided nation after election win
Valeurs Actuelles
Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…
Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.
Du rôle de la parole
Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.
Une temporalité sujette à caution
Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.
Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.
Des questions qui en disent long
Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.
Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?
Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?
Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?
Des interventions ignorantes et hostiles…
Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »
Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »
Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »
Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »
Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »
Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.
Que cherchait vraiment la Ciase ?
M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]
Sur le cas Barbarin…
Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.
Une méthodologie douteuse
La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.
Une “prévalence” fabriquée
Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.
Extrapolation à géométrie variable
Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.
Conclusion
Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.
Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.
Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
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Colombia’s Presidential Election
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Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?
Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.
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By Julie Turkewitz
CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”
Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.
“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.
Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.
For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.
Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”
“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.
Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”
Roughly: “Long live our strength, damn it!”
In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.
On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.
Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”
Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.
Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.
In all, 40 percent of the country lives in poverty.
Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”
“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”
To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.
Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.
“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”
She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”
Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.
In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.
“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.
“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.
Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.
Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.
Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.
In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.
The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”
Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.
But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.
The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.
So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.
Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.
If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.
In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”
On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”
Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.
“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.
Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.
At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.
Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.
In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.
Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”
On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.
“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”
Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.
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L'Humanité
Fiscalité. Les impôts, de la gabelle à la révolte des gilets jaunes
Nos recommandations culturellesAntoine PoncetIls portent une ambition pour le moins audacieuse, faire de la fiscalité, thème peu attrayant s’il en est, la clé de voûte de leur documentaire. Et c’est réussi. Xavier Villetard et Gérard Noiriel racontent les évolutions de nos sociétés depuis le Moyen Âge avec l’impôt pour seul objet d’analyse. À travers lui, on voyage dans le temps. Des soulèvements populaires contre les taxes royales jusqu’aux manifestations des gilets jaunes, de l’État providence jusqu’au tournant néolibéral.
Au départ de ce cheminement, il y a une interrogation : « Où va l’argent de mes impôts ? » À l’écran, ceux qui se posent la question sont des Allemands de l’Est oubliés de la réunification, des gilets jaunes qui vivent en marge des grandes métropoles, ou des partisans du Brexit issus des terres ouvrières du nord de l’Angleterre. Tous ont cette impression de porter seuls le poids des crises économiques.
De l’autre côté du prisme, certains tirent profit des inégalités que l’impôt n’arrive plus à compenser. Avec pédagogie, les ex-ministres, économistes ou militants qui sont interviewés donnent des exemples frappants. Quand, en 2008, la crise des subprimes met à genoux l’économie des pays développés, les États soutiennent les banquiers, qui sont pourtant les premiers responsables. Dans l’histoire récente, toujours, les géants du numérique passent entre les mailles de ce grand filet qu’est l’impôt. Quitte à s’enrichir ostensiblement en pleine pandémie. Le documentaire illustre à merveille ces paradoxes. En témoigne cette image forte du siège du ministère français de l’Économie et des Finances, avec au premier plan une rangée de tentes de sans-abri. Par ce récit historique, Xavier Villetard et Gérard Noiriel nous rappellent que l’impôt permet de construire un modèle de société. Avec cette perspective : l’après-Covid est une époque charnière.
Télévision Valeurs Actuelles
Le cercle vicieux des médecins intérimaires
Moins de médecins, moins de malades, a-t-on pensé il y a quelques années. En leur rendant plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, les patients seraient incités à diminuer leur consommation excessive de soins médicaux. Bientôt, par la grâce de ces restrictions, le trou dans les comptes de la Sécurité sociale ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Pourtant, fort curieusement, la baisse du nombre de praticiens à grands coups de numerus clausus n’a pas empêché les gens de continuer à avoir besoin de soignants. Sauf que maintenant il n’y en a plus assez. Ce n’est pas une vraie surprise mais cela cause de vrais ennuis, et la pyramide des âges montre que ceux-ci ne sont pas près de s’arranger.
L’un des aspects qui concentrent beaucoup des effets pervers de la situation, tristement prévisible depuis plus de vingt ans, est celui des médecins remplaçants. À part peut-être Mère Teresa en son temps, ceux qui prennent soin des malades ont parfois besoin de prendre soin d’eux-mêmes. Non pas parce qu’ils formeraient une bande de rois fainéants, mais parce que le serment du médecin, qui figure en annexe du code de déontologie médicale et constitue une sorte de prolongement du serment d’Hippocrate, engage le médecin à déclarer : « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de procurer des soins irréprochables. »
Comme les maladies ne se mettent pas toujours en congés en même temps que le médecin, lorsque ce dernier doit s’absenter il a recours à un médecin remplaçant, qui n’a pas de cabinet à lui mais qui est au système de santé ce que l’huile est à l’engrenage : l’indispensable auxiliaire qui permet à la machine de continuer de tourner. Malheureusement, tels des rois Midas des temps modernes, en organisant la pénurie de médecins, les gouvernements successifs ont changé cette huile en or, et à l’instar du fameux récit mythologique cette transmutation ne s’est pas faite pour le meilleur mais pour le pire.
au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet
Par un mécanisme de marché qui évoque plutôt la loi de la jungle, les trop rares médecins remplaçants sont devenus les rois de la place, même hors déserts médicaux, au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet. Il y a vingt ans, la rétrocession accordée à un remplaçant pouvait être de 70 % (en clair : 70 % du chiffre d’affaires réalisé pendant son remplacement lui revenait). L’on est passé ensuite à 80 %. À présent, 85 % est en passe de devenir la nouvelle norme, et rien ne semble pouvoir stopper la tendance haussière. Atteindre 100 % n’est pas encore la règle mais n’est déjà plus si rare.
Voilà bien des problèmes de riches, diront certains. Les médecins sont loin d’être au plus bas de la pyramide des revenus, ils peuvent bien donner un peu ! Problèmes médicalo-médicaux, renchériront d’autres, qui se demanderont ce que ça peut bien faire au citoyen lambda que des médecins donnent trop ou pas assez à d’autres médecins.
Ami lecteur, sans aller jusqu’à dire comme le Dr Knock que tout bien portant est un malade qui s’ignore, reconnaissons que nous sommes tous appelés à avoir un jour besoin de soins. Et donc, si, quelles qu’en soient les raisons, l’organisation du système de santé conduit à la réduction de l’offre, tout le monde en pâtit.
La position excessivement dominante des remplaçants sur le marché des soins les encourage à se vendre au plus offrant, que ce soit à d’autres médecins ou à des collectivités qui subissent les ravages des déserts médicaux. Ces dernières en sont réduites à signer des contrats de plus en plus léonins pour faire venir des praticiens de moins en moins impliqués. Or si les remplaçants continuent à être courtisés ainsi, ils seront de moins en moins enclins à faire les efforts nécessaires pour que l’offre de soins se maintienne à un niveau acceptable.
Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur.
Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de prétendre que les médecins remplaçants seraient davantage prédisposés au tempérament de mercenaire que le reste de la population. Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur. Il est devenu parfois si difficile de faire face que des praticiens installés en sont désormais à renoncer à chercher des remplaçants, préférant fermer leur cabinet le temps de leur absence plutôt que de se mettre en quête d’une si coûteuse arlésienne.
Que faire ? Parmi les pistes de réflexion, il y a celle des contrats de remplacement. Il serait souhaitable que ceux-ci soient davantage encadrés, de manière à éviter que sous la pression exercée par les circonstances ils s’alignent encore et toujours sur le moins-disant en termes d’investissement individuel. Par exemple, un seuil de rétrocession fixe (ou compris entre certaines limites) pourrait permettre de limiter les risques de “débauchage”. Et il conviendrait de réfléchir à instituer des clauses plus précises, qui dissuadent les annulations intempestives. Aujourd’hui, en effet, rien n’empêche vraiment un remplaçant de renoncer au dernier moment, par simple convenance, à un contrat pourtant signé en bonne et due forme. Seule sa conscience professionnelle peut le retenir de laisser tomber les patients qui lui avaient été confiés et ne pourraient peut-être pas sans dommage attendre le retour de leur médecin référent.
Bien sûr, on ne réglera pas ces questions d’un coup de baguette magique, et encore une fois il n’est pas question de faire porter le chapeau de tous les problèmes aux seuls médecins remplaçants, indispensables au système et dont beaucoup font leur travail avec dévouement pour le bien de tous. Il reste que les problèmes posés par l’organisation actuelle devront absolument être traités dans les débats à venir sur les évolutions nécessaires de notre système de santé, pour faire en sorte que l’idéal de carrière de nos jeunes docteurs ne se rétrécisse pas à celui d’ intermittents de la médecine.
* Asclépios est médecin généraliste.
L'Humanité
Russie. Poutine, un tsar soviétique ?
Nos recommandations culturellesAntoine PoncetSe pencher sur le cas de Vladimir Poutine, ce n’est pas seulement s’intéresser au destin hors normes d’un gamin de Leningrad devenu autocrate. L’histoire de l’ex-espion du KGB est aussi celle de la Russie post-soviétique.
Dans les années 1990, l’essor de l’économie de marché, symbole du monde occidental, plonge une grande partie de la population russe dans l’extrême pauvreté. Si bien que, le soir du 31 décembre 1999, le président Eltsine demande pardon à sa population « parce que beaucoup de rêves ne se sont pas réalisés ». Il achève son discours sur une note d’espoir, l’intronisation du nouveau chef de l’État par intérim, Vladimir Vladimirovitch Poutine.
Ainsi commence le dernier podcast historique signé Philippe Collin. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, le journaliste se donne pour mission de percer le mystère du président russe en cinq épisodes de presque une heure chacun. L’habillage sonore est soigné, comme toujours lorsque Philippe Collin est à la manœuvre. L’auditeur voyage dans le temps, suivant le fil d’archives audio, d’extraits de films et d’entretiens avec des historiens, journalistes ou chercheurs. Retour dans les années 1960. En bas des tours de Leningrad, Vladimir Poutine joue les caïds, s’essaye aux arts martiaux. Plus tard, devenu espion, il assiste au délitement de la Mère Patrie. Humilié par l’histoire, il ne se résigne pas et grimpe dans la hiérarchie du pouvoir jusqu’à en atteindre le sommet. Dès lors, toute son action vise à rétablir un État russe prépondérant. Un rêve de grandeur qui est celui d’un seul homme : Vladimir Poutine.
Podcast France24 - World
ECOWAS leaders discuss sanctions againt juntas in Mali, Burkina Faso and Guinea
Issued on: 04/06/2022 - 18:27
NEWS WIRES
West African leaders on Saturday opened a meeting in Ghana's capital Accra to decide whether to ease or ramp up sanctions against junta-ruled Mali, Burkina Faso and Guinea.
The Economic Community of West African States (ECOWAS) is expected to decide whether to keep, lighten or lift retaliatory measures on Mali, imposed in January after its military regime announced an intention to rule for another five years.
Ghana's President Nana Akufo Ado opened the summit, attended by the heads of state of most of the 15-member countries but without any representative from Mali, Burkina Faso or Guinea visible in the audience.
"This present summit will re-examine and assess the situations in Mali, Guinea and Burkina Faso in light of recent developments within the region and global context," he said.
"Our objective has always been to find ways to help these countries return to constitutional order."
Guinea, Burkina Faso and Mali are currently suspended from ECOWAS bodies.
While Mali has already been slapped with sanctions, the other two countries risk further punitive measures from the bloc after ruling juntas in their respective capitals vowed to hold onto power for another three years.
West Africa has seen a succession of military coups in less than two years -- two in Bamako, followed by Conakry last September and Ouagadougou in January.
Insurgency
ECOWAS, keen to limit political instability spreading further, has held summits and piled on the pressure to shorten the juntas' so-called transition periods before a return to civilian rule.
But strongmen Colonel Assimi Goita in Mali, Colonel Mamady Doumbouya in Guinea and Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba in Burkina Faso, have all flouted that pressure and since been sworn in as presidents.
They invoke the severity of domestic crises -- that span jihadist insurgency to social problems -- and claim they need time to rebuild their states and organise elections.
A UN report published last week said the West African sanctions had contributed to worsening living conditions, particularly for the poor.
One of the most volatile and impoverished countries in the world, Mali is battling a decade-old jihadist revolt, which began with a regional insurrection and then spread to Niger and Burkina Faso.
ECOWAS closed borders and suspended trade and financial exchanges, except for basic necessities.
In Guinea, the military overthrew president Alpha Conde last September and has vowed a return to civilian rule in three years.
Burkina Faso's government was overthrown in January, when disgruntled colonels ousted elected president Roch Marc Christian Kabore.
(AFP)
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UN peacekeeper killed in 'terrorist' attack in northern Mali
UN Secretary-General's report: An exclusive look into Mali's security situation
Suspected jihadists kill dozens in eastern Burkina Faso
Valeurs Actuelles
“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne
Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.
Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.
Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.
Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?
Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.
Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !
Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.
Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.
Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !
Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.
Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !
J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !
Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.
On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »
On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.
On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »
Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).
La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »
Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !
Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »
On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »
Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !
Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »
Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »
Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.
Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.
Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !
Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.
Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.
Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »
Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.
Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »
Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »
C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !
La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !
Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.
Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…
Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !
Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.
J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !
Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.
BBC
Whitby Dracula gathering smashes vampire fancy dress world record
A new world record has been set for the largest gathering of people dressed as vampires.
A total of 1,369 people attended Whitby Abbey in North Yorkshire dressed as the ghoulish character, breaking the previous record of 1,039 set in 2011.
The event was organised to mark 125 years since Bram Stoker's novel Dracula was published in 1897.
The Gothic horror tale was said to have been inspired by Stoker's trip to Whitby in 1890.
Out for the count
The event was organised by English Heritage as part of a year of special events in honour of the book.
The previous record stood at 1,039 vampires set at Doswell in Virginia, USA in 2011.
The "vampires" needed to stand together in the same place for five minutes to break the record.
And shortly after 21:00 BST on Thursday, confirmation came that the record had been broken.
We’ve just broken the GUINNESS WORLD RECORD™ for the Largest Gathering of People Dressed as Vampires with 1369 vampires! 🎉🏅We’d like to say a BIG thank you to everyone who has come along to Whitby Abbey to help make this happen - you all looked fang-tastic! 🧛🧛♀️@GWR pic.twitter.com/0rjjAFVnUa
Ahead of the record attempt, the abbey's manager Mark Williamson said the event had attracted interest from all over the world, including participants who had travelled to the North Yorkshire resort from California.
The event also featured music from local band Westernra and a performance of excerpts of Dracula by theatre group Time Will Tell.
Jack Brookbank, official adjudicator for Guinness World Records, said: "We are quite strict about the official costume that is allowed.
"It must include black shoes, black trousers or dress, waistcoat, shirt, black cape or collared overcoat and fangs on the top set of teeth."
Hundreds of Dracula fans descend on Whitby every year, with many visitors to the resort asking where Dracula's grave is located, forgetting he is a fictional character.
Last year, staff at St Mary's Church posted a note on the door telling tourists not to ask.
The house where Bram Stoker stayed, and where much of the book was researched, still stands and a plaque marks his time there.
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Protester killed in Sudan demonstrations as UN human rights expert visits
Issued on: 04/06/2022 - 08:24
NEWS WIRES
A protester was shot dead in the Sudanese capital Friday, medics said, as UN human rights expert Adama Dieng urged authorities to "refrain from use of excessive force" against demonstrators.
Thousands took to the streets in Khartoum and other cities to demand justice for scores of pro-democracy protesters killed during the suppression of a 2019 sit-in against now ousted dictator Omar al-Bashir, AFP correspondents reported.
"Blood for blood, we will not accept compensation," protesters in Khartoum chanted. Others urged the military "to go back to their barracks". Friday's protests marked the third anniversary of the dispersal of the months-long sit-in outside army headquarters, that was swiftly followed by a palace coup by military top brass which put an end to Bashir's three decades in power.
At least 128 demonstrators were killed, according to medics linked to the protest movement. An investigation was launched later that year but it has yet to announce its findings. Britain, Norway and the United States issued a joint statement Friday "calling for the prompt resolution of the government-appointed investigation into the massacre and disclosure of findings to the public."
Further demonstrations after Bashir's ouster led to the formation of a transitional government but it was toppled last October by army chief Abdel Fattah al-Burhan. There have been repeated protests against the coup which have triggered a bloody crackdown in which nearly 100 people have died, according to pro-democracy medics.
Friday's demonstrations took place as the UN expert on human rights in Sudan visited for the second time since the coup. The UN, along with the African Union and regional grouping IGAD, have been pushing to facilitate Sudanese-led talks to resolve the crisis.
On Wednesday, military official met with UN, AU and IGAD representatives and agreed on "the launch of direct talks" among Sudanese factions next week. On Sunday, Burhan lifted a state of emergency in force since the coup to set the stage for "meaningful dialogue that achieves stability for the transitional period". Since April, Sudanese authorities have released a number of civilian leaders and pro-democracy activists arrested in the crackdown.
(AFP)
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Protester killed in Sudan as thousands rally three years after anti-Bashir uprising
Sudan lifts state of emergency imposed since military coup
Perspective
'No Simple Way Home': New film portrays South Sudan's 'mother of the nation'
New York Times - World
Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style
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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.
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By Elian Peltier and Mady Camara
DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.
Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.
“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”
If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.
“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”
Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.
European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.
From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.
“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”
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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.
Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.
His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.
Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.
At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.
As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.
It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.
Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.
“Why not us?” he said.
Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.
Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.
“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”
His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.
If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.
Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.
Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.
Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.
“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.
The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.
But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.
“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”
Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.
“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”
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“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”
Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?
J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.
Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?
Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.
La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.
Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?
Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».
En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.
Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?
En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.
Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?
Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.
Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.
Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !
Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?
L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.
Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.
Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.
L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?
Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.
Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…
La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?
Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.
En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?
Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.
En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?
Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.
Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !
Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.
L'Humanité
Sexualité. Premiers émois d’une adolescente
Nos recommandations culturellesCaroline ConstantSolange habite à Clèves, une petite ville imaginaire dans les Alpes. Quand le film s’ouvre, elle est encore une fille qui suce son pouce. Mais elle parle déjà de garçons avec ses copines, et vient d’avoir ses premières règles. La séquence suivante, Solange a grandi. Elle a 15 ans. Elle minaude, récite des tirades de grands classiques devant la glace, s’invente des dialogues amoureux. Elle a conscience du trouble que peut générer son corps chez les hommes. Elle aimerait passer à l’action, faire l’amour. Elle s’y prend maladroitement, avec le correspondant de son amie Myrtille, avec un pompier bien plus âgé qu’elle croise dans un bar. Séduction, premiers gestes de la sexualité, elle va vite, sans frein, et souvent à ses dépens. Elle rencontre cet été-là un garçon un peu toxique, Arnaud, dont elle tombe amoureuse. Elle exerce aussi ses griffes sur son baby-sitter, Guillaume, troublé. Ses parents sont aux abonnés absents, inconscients de ce qu’elle traverse, des dangers auxquels elle s’expose. Tiré d’un roman autobiographique de Marie Darrieussecq, ce téléfilm de Rodolphe Tissot montre ce passage de l’enfance à l’âge adulte. Il montre aussi et surtout l’importance de la sexualité à cet âge, la violence des premiers émois amoureux, la découverte enivrante du désir et du plaisir. C’est très joli, souvent juste, très bien filmé et la jeune Louisiane Gouverneur, lumineuse, est une vraie révélation.
Télévision France24 - World
Bomb kills two UN peacekeepers in central Mali
Issued on: 03/06/2022 - 22:09
NEWS WIRES
Two UN peacekeepers were killed and two others injured on Friday after an improvised bomb exploded in central Mali, a spokesman for the MINUSMA mission tweeted.
The soldiers were part of the Egyptian contingent of the UN peacekeeping mission, a security official said.
"The head of MINUSMA condemned the attack," spokesman Olivier Salgado posted.
He said the incident took place near the town of Douentza, on the road to Timbuktu.
On Wednesday, a Jordanian blue helmet was killed in an attack on his convoy in Kidal, in northern Mali.
"A hard, hard week for us. We cannot say enough about the difficulty of our task and the extreme dedication of our peacekeepers," tweeted MINUSMA chief El-Ghassim Wane.
In what is yet again another cowardly attack against our peacekeepers, 2 brave Blue helmets from Egypt lost their lives today while #ServingForPeace with @UN_MINUSMA. These crimes are a blatant violation of international humanitarian law & shall not go unpunished. @EgyptPRNewYork
June 3, 2022With 13,000 members, MINUSMA -- the United Nations Multidimensional Integrated Stabilization Mission in Mali -- is one of the UN's biggest peacekeeping operations, and also one of its most dangerous.
It says 174 troops have died from hostile acts.
"This is the sixth incident in which a UN peacekeeping convoy was hit since May 22," UN spokesman Stephane Dujarric said in New York, condemning the latest attack.
But despite the difficulties the UN peacekeepers are continuing their work in accordance with their Security Council mandate, he added, citing MINUSMA's involvement in the recent restoration of two bridges destroyed in the same region.
Improvised explosive devices (IEDs) are a weapon of choice for jihadists against MINUSMA and Malian forces. They also kill many civilians.
Hotbed of violence
On Friday, the Egyptian peacekeepers were in an escort of a dozen UN vehicles accompanying a convoy of civilian trucks carrying fuel, Salgado said.
Such convoys can stretch for miles.
A mine exploded as the convoy passed, Salgado said.
Mines can be detonated on contact or remotely.
Central Mali is a hotbed of violence and jihadist activity that has spread from the north to the centre of the country, and on to neighbouring Burkina Faso and Niger.
Thousands of civilians and combatants have died and hundreds of thousands have been displaced.
🇲🇱 FRANCE 24 received an #EXCLUSIVE report on the state of UN peacekeeping in #Mali, set to be submitted to the UN Security Council.What's in the 25-page long report?@SimNasr explains that MINUSMA is asking for a renewal of its mandate and for more forces in the region ⤵️ pic.twitter.com/1O5y7vhNhz
June 3, 2022Two reports published this week -- one from UN Secretary General Antonio Guterres and another from the human rights division of MINUSMA -- expressed alarm at the intensification of the violence in central Mali.
Meanwhile a Mali-based coalition of Al-Qaeda aligned militants has claimed responsibility for an attack in Togo last month, the SITE Intelligence monitoring group said Friday.
The Jama'at Nasr al-Islam wal Muslimin (JNIM) has been threatening northern parts of coastal Benin, Ivory Coast, Ghana and Togo.
Togo's government had confirmed a "terrorist attack" on May 11 in the northern town of Kpekankandi, near the border with Burkina Faso, where the insurgents are also present.
Officials had said eight Togolese soldiers died and 13 others were wounded.
(AFP)
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UN report links Malian army to ‘exponential rise’ in abuses
UN peacekeeper killed in 'terrorist' attack in northern Mali
UN Secretary-General's report: An exclusive look into Mali's security situation
Opex 360
La Suisse refuse de vendre à la Pologne ses chars Leopard 2A4 mis en réserve
par Laurent Lagneau · 4 juin 2022
Ayant transféré aux forces ukrainiennes une bonne partie de ses chars T-72 hérités de la période soviétique [le nombre exact n’a pas été confirmé officiellement mais il serait question de 200 exemplaires, ndlr], la Pologne s’emploie désormais à les remplacer, alors que le Royaume-Uni s’était dit prêt à combler ce déficit capacitaire temporaire.
Pour cela, Varsovie comptait sur l’initiative « Ringstausch » qui, justement, prévoit le remplacement par l’Allemagne des équipements datant de la période soviétique livrés à l’Ukraine par les pays membres de l’Otan.
La République tchèque, qui a donné aux forces ukraniennes une partie de ses T-72M1, doit en bénéficier, Berlin ayant annoncé son intention de lui livrer une quinzaine de chars Leopard 2A4 prélevés sur les stocks de la Bundeswehr. En outre, Prague a engagé des discussions pour acquérir 50 Leopard 2A7+. La Slovénie et la Grèce auront également accès ce dispositif après avoir respectivement transféré à l’Ukraine leurs chars M-84 et leurs véhicules de combat d’infanterie BMP-1.
Seulement, il en va autrement pour la Pologne. Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses […] et franchement, nous en sommes très déçu », a récemment lâché Andrzej Duda, le président polonais. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.
À Berlin, on fait valoir qu’il n’est pas possible de « livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts ». Il est « important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a toutefois estimé Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères.
Mais pour la Pologne, le problème reste entier. Aussi cherche-t-elle à se procurer des Leopard 2 [dont elle dispose déjà environ 250 exemplaires] auprès de pays qui en mettent en oeuvre. Et cela, en plus des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams que les États-Unis doivent lui livrer, dans le cadre d’un contrat de 5 milliards d’euros. Et c’est la raison pour laquelle elle s’est tournée vers la… Suisse.
En effet, par le passé l’armée suisse a reçu jusqu’à 380 chars « 87 Leo » [c’est à dire des Leopard 2A4]. Et il lui en reste 134 en ligne et 96 en réserve. Certains ont été transformés en engins de génie ou chars de dépannage. Et 42 ont été repris en 2010 par le groupe allemand Rheinemetall, lequel devait utiliser les « châssis pour la construction de véhicules d’appui », selon un communiqué publié à l’époque.
Quoi qu’il en soit, les Leopard 2A4 mis en réserve ne pouvaient qu’intéresser la Pologne, qui a adressé à cette fin une demande à Berne, en la motivant par le fait qu’elle « a livré des armes en quantité substantielle à l’Ukraine, y compris des moyens lourds, et qu’elle a donc maintenant besoin de moyens pour reconstituer ses propres stocks et capacités de défense ».
Cette démarche s’est révélée vaine, les autorités suisses ayant exclu tout transfert de ces Leopard 2A4. « Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS [département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, ndlr] estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles expliqué, via un communiqué publié le 3 juin.
En revanche, la Suisse estime que l’Allemagne « peut disposer librement » des 42 chars revendus à Rheinmetall. Au passage, ces Leopard 2A4 ne sont pas complets puisque leur canon de 120 mm, leurs mitrailleuses ainsi que d’autres composants avaient été préalablement démontés.
« Le DDPS a confirmé à l’Allemagne que l’utilisation ultérieure des chars vendus il y a douze ans déjà relève de la seule responsabilité de Rheinmetall et est donc soumise à la législation allemande sur l’exportation de matériel de guerre. L’Allemagne peut ainsi décider librement de l’utilisation ultérieure de ces véhicules », a expliqué Armasuisse.
Par ailleurs, Berne a confirmé son refus de donner suite à une demande allemande concernant environ 12400 obus de 35 mm de fabrication suisse pour les blindés anti-aériens Gepard que Berlin a l’intention de donner aux forces ukrainiennes. Même chose pour une requête adressée par le Danemark au sujet de 22 blindés Piranha III produits en Suisse.
« Selon la loi fédérale sur le matériel de guerre [LFMG], les exportations de matériel de guerre doivent être refusées si le pays de destination est impliqué dans un conflit armé international. Or la Russie et l’Ukraine sont impliquées dans un tel conflit. Comme les exportations de matériel de guerre de provenance suisse à destination de l’Ukraine ne peuvent être autorisées en raison de l’égalité de traitement découlant du droit de la neutralité et des dispositions de la LFMG, il n’est pas possible de répondre favorablement aux demandes de l’Allemagne et du Danemark en vue de la transmission de matériel de guerre à l’Ukraine », ont expliqué les autorités suisses.
New York Times - World
Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict
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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.
He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.
But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.
One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.
Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.
Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.
Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.
The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.
Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.
“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”
As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.
While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.
Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”
His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.
Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.
He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.
“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”
He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.
Now they are coming back.
While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.
The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.
“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.
For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.
“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”
Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”
Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.
Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”
Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.
Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.
A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.
“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”
He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.
More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.
As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.
Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.
And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.
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Valeurs Actuelles
Jack Lang soutient la candidature de Saint-Denis pour devenir “capitale européenne de la culture” en 2028
Si à l’international, Saint-Denis est perçue depuis plusieurs jours comme le théâtre du fiasco du Stade de France, pour 2028, la ville voit les choses en grand. Mercredi 1er juin, une assemblée générale s’est tenue dans le but de préparer la candidature de la ville du « 93 » pour devenir « capitale européenne de la culture », rapporte Le Parisien. Parmi les défenseurs du projet présents à la réunion organisée à Épinay-sur-Seine, Jack Lang, ancien ministre de la Culture sous François Mitterrand, lui-même créateur de ce label européen, représente un soutien de poids.
« Saint-Denis a tous les atouts pour incarner ce qui doit être un rêve européen », a assuré l’actuel président de l’Institut du monde arabe (IMA). Avant d’énumérer : « C’est-à-dire une histoire, une culture, une jeunesse, des talents… Et aussi des réponses à des questions que se posent beaucoup de villes : comment redonner à cette jeunesse un espoir, une confiance ? Et c’est bien que ce soit une ville comme celle-là qui soit candidate. »
Mettre fin à « toute une série de clichés »
Selon l’instigateur de la « fête de la musique », cette labélisation pourrait permettre de « vaincre toute une série de clichés » sur la Seine-Saint-Denis. « Par exemple, excusez-moi, toutes les conneries qu’on a pu entendre ces jours derniers », a-t-il lâché, faisant allusion aux nombreux débordements constatés en marge de la finale de la Ligue des Champions au stade de France, ce samedi 28 mai. « Les médias aiment à dire qu’on est les plus violents, que c’est ici qu’il y a le plus de problèmes, comme on l’a encore entendu ce week-end. Il ne s’agit pas de nier les réalités, mais c’est important de donner tous les éléments : on est aussi les plus jeunes, les plus créatifs, les plus ambitieux… », a sobrement ajouté dans le quotidien Leyla Temel, élue de la ville.
L'Humanité
Florent Souillot et Yves Marry : « Il est totalement utopique d’imaginer que des enfants ou des ados vont “bien utiliser” Internet et les réseaux sociaux »
EntretienAnthropologie. Une guerre totale, c’est ainsi que les auteurs osent qualifier la numérisation massive de nos modes de vie. À l’appui d’un travail de terrain, ils évoquent une « véritable mutation anthropologique des cerveaux » en cours et livrent un plaidoyer pour la déconnexion afin de reconquérir l’attention.
Latifa MadaniParce que les écrans nous privent de la conscience de soi et des autres, ils nous isolent sous prétexte de nous connecter, ils menacent notre santé en volant notre temps, toujours plus chaque jour, partout dans le monde, « il est plus que temps de lever les yeux », alertent les auteurs de la Guerre de l’attention (1). La bataille sera rude face aux géants du numérique, mais il faut la mener, car elle est vitale.
Yves Marry a vécu quatre années en Birmanie, où il a été le témoin de l’arrivée soudaine d’Internet et des smartphones. Florent Souillot est responsable du numérique chez Gallimard-Flammarion depuis 2009. Ensemble, ils ont fondé et animent l’association Lève les yeux !, collectif pour la reconquête de l’attention qui organise, entre autres, des ateliers pour sensibiliser les jeunes à l’addiction aux écrans.
La guerre de l’attention, qui nous fait passer l’essentiel de notre temps devant un écran, est une guerre pas comme les autres car nous en sommes à la fois les victimes et les acteurs : lorsque nous cliquons sur un réseau social, que nous évaluons un livreur, que nous « swipons » sur un site de rencontre.
Organisé en quatre parties, l’ouvrage, clair et didactique, dresse un constat sans appel sur « le coût de l’extraction de l’attention » que sont l’enfance diminuée, la société du sans-contact, les périls démocratiques et l’empreinte environnementale. À l’ère d’une « économie de l’attention », il décrypte comment le « capitalisme émotionnel » est le dernier bastion du dogme de la croissance. Enfin, il livre un plaidoyer pour la déconnexion à la fois pour protéger nos enfants et la société et pour assurer la transition écologique.
La guerre de l’attention fait de nombreux dommages : la santé, l’environnement, la démocratie, pouvez-vous nous donner des exemples significatifs ?
Les dégâts les plus visibles sont ceux subis par nos enfants : retards de langage, baisse de la concentration et de la mémoire, du sommeil, hausse de l’obésité, de l’agressivité et du mal-être. Le bombardement attentionnel quotidien dont est victime leur cerveau – plus de dix heures chaque jour pour certains ! – cause des dommages très visibles dont témoignent les parents, professeurs, orthophonistes et professionnels médicaux.
Plus largement, la numérisation massive de nos modes de vie et notre dépendance aux grandes plateformes ont un coût politique et écologique massif : isolement individuel, hystérisation du débat public, primat de l’émotion, etc.
Prenez l’impact énergétique et polluant du numérique (déjà 4 % des émissions de GES, soit davantage que le secteur aérien, et 10 % de l’électricité mondiale) : il est largement sous-estimé car il est en grande partie délocalisé. De l’extraction de terres rares nécessaires à la fabrication des terminaux au transfert et au stockage de données, en passant par un recyclage balbutiant, on assiste à un drame écologique lié à notre dépendance collective au numérique.
Pourtant, la révolution numérique a des aspects positifs indéniables…
Du point de vue de la croissance économique, c’est évident. Et pour l’individu, son quotidien numérisé s’accélère et se fluidifie : se faire livrer, se déplacer, donner son avis, communiquer en tout temps… Tout est à portée de clic, faisant de nous des victimes mais aussi des agents de la guerre de l’attention. Mais à quel coût ? On l’a vu, le monde avance vers l’abîme, les esprits sont aliénés et le numérique, bien loin de constituer une solution, accélère la course vers la catastrophe.
Nous commençons à attester d’une véritable mutation anthropologique des cerveaux assaillis par les shoots des dopamines des marchands d’attention. »
Ajoutons qu’une « révolution » est théoriquement portée par un peuple. Or, cette « révolution numérique » que nous vantent les industriels et les politiques n’a jamais fait l’objet d’un vrai débat démocratique, elle s’impose d’en haut, et ressemble bien plus à un putsch qu’à une révolution.
En quoi la surexposition des enfants aux écrans peut-elle devenir le mal du siècle ? Plus généralement, pourquoi le smartphone est-il, comme vous le dites, une « bombe à fragmentation » ?
On mesure encore mal les conséquences à long terme de l’orgie d’écrans dont nous sommes tous victimes et notamment chez les plus jeunes. Le langage, le sommeil, la capacité à se concentrer et à dialoguer, à exercer une pensée critique, à lire : autant d’éléments fondamentaux de notre humanité et de nos démocraties qui sont attaqués par les écrans.
On se rassure en pensant que des plages de déconnexion permettront de retrouver tout cela, que le « bon usage » suffira, mais, aujourd’hui, personne ne peut témoigner des dégâts de long terme causés par cette situation.
Au contraire, nous commençons à attester d’une véritable mutation anthropologique des cerveaux assaillis par les shoots des dopamines des marchands d’attention, et, ce qui est certain, c’est que ce temps immense passé devant des écrans au détriment d’autres activités ne sera jamais rattrapé.
Mais est-il possible, aujourd’hui, compte tenu de leur dépendance, de protéger les jeunes face aux réseaux sociaux ?
Oui, mais cela demande de la volonté politique : il faudrait lancer une campagne de sensibilisation sur le thème « Pas de smartphone avant 15 ans », car il est totalement utopique d’imaginer que des enfants ou des adolescents vont « bien utiliser » Internet et les réseaux sociaux. Un enfant seul face à un écran connecté accédera forcément à des contenus inappropriés, subira des moqueries, sera désinformé, poussé au narcissisme, à la consommation, à l’addiction, aux nuits courtes.
On peut sensibiliser – on le fait massivement à Marseille avec l’association Lève les yeux ! – mais on ne peut pas lutter à armes égales contre ces entreprises qui ont pris possession de leur attention. Donc, suivons l’exemple des patrons de la Silicon Valley dans les écoles Waldorf : pas de smartphone avant 15 ans, et bien sûr des humains, et non des écrans, pour apprendre.
Peut-on dire que la perte de l’attention est une question vitale ? Voire anthropologique ?
Sans nul doute. Nous rencontrons beaucoup d’enfants de moins de 10 ans qui passent quinze heures par samedi devant un écran, à regarder des vidéos de quelques secondes sur Tik Tok ou à assassiner un maximum de gens sur Call of Duty. Leur intelligence et leur imagination sont directement conditionnées par ces entreprises du numérique passées maîtresses dans l’art de capter l’attention pour amasser des profits faramineux.
Plus profondément, l’idéologie transhumaniste de la plupart des patrons de la Silicon Valley fait le pari du dépassement des limites humaines et planétaires grâce à la technologie. C’est une vision politique qui les arrange bien, car elle justifie de pouvoir s’enrichir au maximum en détruisant les conditions d’habitabilité de la Terre.
Comme l’affirmait Patrick Le Lay, ancien PDG de TF1, avec son « temps de cerveau humain disponible vendu à Coca-Cola », l’attention est une ressource captée et convoitée par les marchés. Elle n’est, écrivez-vous, que « le dernier mets de leur fastueux banquet ». Pouvez-vous expliquer ?
Après les richesses offertes par la terre, le soleil ou la mer, les « capitalistes », au sens des propriétaires des moyens de production, s’en prennent à l’esprit humain, et, en premier lieu, à l’attention. C’est la « dernière frontière » du capitalisme. Une fois la société occidentale équipée de tout le « confort moderne », la publicité s’est imposée pour créer de nouveaux besoins, garantissant un niveau de consommation toujours croissant et permettant de répondre à la crise de surproduction. Plus fort encore, la captation industrielle de notre attention nous a fait intégrer de nouveaux réflexes, participant de la marchandisation inédite de nos existences. Alors que les consciences s’éveillent sur le fait que consommer ne rend pas heureux et détruit la planète, la technologie numérique permet un énième rebond en affinant le ciblage publicitaire et la capacité de manipulation. Ainsi, comme avec le pétrole, des capitaines d’industrie se servent, cette fois dans nos cerveaux, pour bâtir des empires commerciaux, au détriment d’une humanité plus aliénée que jamais.
Quelles sont, selon vous, les fausses promesses du « techno-solutionnisme vert » ?
Pour maintenir leurs profits, les détenteurs de capitaux ont besoin de croissance économique. Alors, face à l’évidence que l’on ne saurait croître à l’infini dans un monde aux ressources finies, ils agitent, depuis les années 1970, la baguette magique du techno-solutionnisme. Elon Musk raconte qu’on ira chercher le pétrole sur d’autres planètes, Mark Zuckerberg veut croire que l’humanité sera mieux reliée grâce à ses réseaux et à son métavers, on nous chante une réduction des émissions de CO2 grâce à l’intelligence artificielle… Autant de contes de fées à l’heure où ces entreprises détruisent les sols, les airs, les eaux, les animaux et les humains partout dans le monde.
Vous consacrez deux chapitres de votre ouvrage aux possibilités de résistance et de résilience. La guerre n’est pas perdue, affirmez-vous. Comment reconquérir l’attention face à la surpuissance des géants du numérique et du capital ?
Au-delà de la résistance individuelle, la reconquête de l’attention doit se mener collectivement et politiquement. Comme pour l’écologie, il est bon de réduire son propre impact, de se sortir de l’addiction, par exemple en arrêtant d’utiliser certaines applications, voire en supprimant le smartphone de son existence. Mais la technologie est un fait éminemment politique : rien ne changera vraiment sans des mesures de cet ordre. Il faut que ceux qui souhaitent représenter les Français prennent la mesure des ravages des écrans sur l’éducation, le bien-être, le débat démocratique, l’avenir de notre planète, et agissent pour mettre fin à la numérisation du monde et promouvoir la déconnexion.
Les États ne sont donc pas impuissants pour ralentir la numérisation du monde et pour contribuer à la déconnexion, à la « contre-culture de l’attention » ?
Ils ont un rôle de premier plan à jouer s’ils acceptent d’abandonner leur course folle vers une croissance infinie, ce qui n’est pas une mince affaire. Un État réellement engagé pour ralentir la numérisation cesserait d’équiper les élèves de tous âges de tablettes, maintiendrait un service public « humain », financerait une véritable politique de prévention. Cela réduirait sans doute le nombre d’enfants traumatisés par ce qu’ils ont vu sur Internet, le cyberharcèlement, l’influence des fausses nouvelles, l’addiction aux jeux vidéo, etc.
Considérez-vous que la prise de conscience des enjeux de cette « guerre totale » est suffisante pour que chacun, partout, tout le temps puisse agir ?
On en est bien loin… Le rouleau compresseur numérique est puissant et rares sont les voix à s’y opposer. Fort heureusement, la prise de conscience écologique est en train d’éclore, de même que l’impératif de sobriété et de décroissance. La jeunesse, à l’instar des étudiants d’AgroParisTech, n’a pas envie d’une Terre inhabitable. De plus en plus de parents se rendent à l’évidence des ravages provoqués par les écrans, ce que ne pourront ignorer beaucoup plus longtemps les responsables politiques. Ces derniers commencent d’ailleurs à proposer des initiatives en ce sens : nous ne sommes qu’au début de ce chemin que nous appelons de nos vœux !
La Guerre de l’attention, comment ne pas la perdreéconomie numériquenumérique Opex 360
Pour ses 30 ans, le Commandement des opérations spéciales lance « Opération Kernel 3.0 »
par Laurent Lagneau · 3 juin 2022
Le Commandement des opérations spéciales [COS] a trouvé un moyen bien particulier pour célébrer ses trente années d’existence. En effet, avec le concours de Cap Gemini et de Succubus Interactive, il propose au grand public de participer à un jeu en ligne qui, appelé « Opération Kernel 3.0« , sera disponible pendant deux semaines, à partir du 27 juin prochain.
« Prenant la forme d’un escape game et d’un challenge de type capture the flag, ce jeu sera […] accessible depuis un ordinateur ou un smartphone. Il invitera les participants à se glisser dans la peau d’un membre des forces spéciales pour déjouer une prise d’otage », explique le ministère des Armées, dans sa dernière synthèse hebdomadaire de l’actualité.
Le scénario? Les participants seront intégrés dans un groupe d’intervention qui aura seulement 50 minutes pour libérer Lise Mitener, une « célèbre physicienne nucléaire française » retenue en otage dans un hôtel par des terroristes, lors d’une conférence internationale.
Pour la petite histoire, le nom de l’otage s’inspire de celui de Lise Meitner, une physicienne ayant joué un rôle important dans la découverte de la fission nucléaire [et qui aurait dû lui assurer le prix Nobel de physique]. Seulement, cette scientifique de renom n’était pas française. Née en Autriche, elle avait pris la nationalité suédoise, après avoir longtemps travaillé en Allemagne.
Quoi qu’il en soit, explique le ministère des Armées, les joueur d’opération Kernel [noyau] devront « devront utiliser tout le savoir-faire des forces spéciales pour mener à bien les différentes missions « , à savoir « réflexion, innovation, technologie, discrétion, coopération et rapidité ».
Qui dit jeu dit lots… En l’occurrence, le COS propose des sauts en parachute, des « goodies » et des entrées pour le Musée de l’Armée, qui va présenter une exposition dédiée aux opérations spéciales de la Seconde Guerre Mondiale à nos jours à partir du 12 octobre prochain.
« De façon inédite, la sélection, la formation, la spécialisation et l’entraînement de ces hommes et femmes sont présentés au grand jour. […] L’exposition présente également pour la première fois leurs modes opératoires, leurs techniques spécifiques, leurs équipements et leur armement. Cette manifestation qui lève le voile sur l’une des entités les plus discrètes de nos Armées est également l’occasion de traiter de la représentation des Forces spéciales au cinéma », précise le Musée de l’Armée.
Le site de l’opération Kernel 3.0 : https://www.operation-kernel.fr/
France24 - World
France hit by drought: Farmers bear the brunt
Issued on: 03/06/2022 - 18:13
Sonia BARITELLO
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Alison SARGENT
In this edition, we're looking at one of the key consequences of climate change: drought. From parched fields, to burning forests, to houses cracking as the ground beneath them dries up, droughts are becoming more frequent in France and around the world. As scientists look for solutions, many are calling for changes to our agricultural model and the way we consume, in the hope of conserving Earth's most precious resource: water.
France has had an exceptionally dry winter, followed by a springtime heatwave, leaving much of the country's water table unable to replenish. We hear from farmers and locals facing the effects of drought.
Meanwhile, some local authorities have created their own mass reservoirs to ensure a supply of water for crops. But this system is controversial.
To understand just how worrisome the lack of water is and discuss solutions, we're joined by Florence Habets, a hydroclimatologist working for France's National Centre for Scientific Research.
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CLIMATE EMERGENCY
France's crop yields will be 'very poor' due to unprecedented drought
Southern France swelters under record high temperatures for May
Tens of thousands march in climate protests across France
Valeurs Actuelles
Dans « Comedian Rhapsodie », Thomas VDB nous fait revivre ses années rock
À quoi reconnaît-on un dingue de musique ? À cette obsession de réécouter non pas une chanson mais quelques secondes qu’il trouve parfaites : « Quand on arrive aux alentours de 2′ 04 ” du titre ( I Just Threw Out The Love Of My Dreams , de Weezer), on se disait que quelque chose n’allait pas, tellement c’était trop bien », explique Thomas VDB (Vandenberghe) dans son livre Comedian Rhapsodie. À la lecture de ce titre qui renvoie au Bohemian Rhapsody de Queen, et parce que quinze cassettes audio figurent sur la jaquette, le lecteur devinera que la musique est le thème central du premier livre de ce chroniqueur de France Inter, que l’auteur de ces lignes n’écoute pas, ou peu, et seulement sous la contrainte.
C’est peut-être un tort ; s’il officie sur cette radio prompte à dénoncer, œillères à l’appui, les travers de la droite, Thomas VDB est ou a été aussi journaliste, comédien, directeur de publication, monteur de spectacles… Un esprit libre dont le premier choc musical fut West Side Story : « Inlassablement, je me demandais si je préférerais être membre des Jets ou des Sharks », se souvient l’auteur qui débute son apprentissage musical avec la très consensuelle écoute des Beatles, mais aussi du tout-venant : « Aussi loin que je me remémore mes passions musicales, je ne suis pas capable de déceler la moindre trace de cohérence dans mes goûts. » À la lecture de Hard Rock Magazine et Hard Force Magazine, ses goûts musicaux prennent progressivement une teneur métal. À la fin des années 1990, Thomas VDB, dont les parents habitaient près de Chinon, lance un fan-club et un fanzine, Divine, du nom d’un titre du groupe Korn. Un succès d’estime – « Dans le Landernau des magazines de rocket métal, la création d’un fan-club jeta une lumière nouvelle et inattendue sur Beaumont-en-Véron », se souvient-il -qui lui permet de rentrer dans l’industrie musicale. Mais il lui faut aussi vivre : Thomas VDB, également comédien intermittent du spectacle, se glisse un temps dans la peau du professeur Brocolino au Carrefour d’Angers.
Bienvenue dans la vie réelle
En 1998, il rencontre Yves Bongarçon, rédacteur en chef de Rock Sound : « J’avais passé les trois quarts de ma vie à écouter de la musique, je voulais que la situation se prolonge, quitte à en faire un métier. » Il signe son premier contrat le 6 avril 1999. Une vie de rêve où il croise les groupes Oasis, Weezer, Deftones, Rammstein, etc., « se sentant comme un reporter de presse, dans le feu de l’action, dans le flux de l’actu ». Il redescend sur terre : « Parfois, je suis transpercé par ce frisson de honte au seul souvenir d’un moment où j’ai dit n’importe quoi », reconnaît-il. Comme ce moment passé avec le chanteur Moby, qui lui jeta : « Si je devais interviewer un artiste qui écrit des essais dans ses disques, je les lirais ! »
À 24 ans, Thomas VDB est nommé rédacteur en chef de la version française de Rolling Stone et découvre qu’il est « devenu le rouage d’un système destiné à aider les majors à vendre des disques ». Bienvenue dans la vie réelle où il doit se confronter aux syndicats, au grammage du papier, aux questions financières, aux rachats. « À partir de ce moment, les choses commencèrent à prendre une tournure encore plus sombre dans ma tête, explique-t-il. J’avais rêvé de devenir [journaliste] et je l’étais devenu. Mais je venais curieusement d ‘en arriver à un point où il fallait que ça cesse. Ma décision était prise. » Thomas VDB est redevenu comédien.
“Comedian Rhapsodie”, de Thomas VDB, Flammarion, 384 pages, 20 €.
L'Humanité
Un avenir très incertain pour la voiture électrique
ActuCe dimanche 5 juin n’est pas seulement celui de la fête catholique de la Pentecôte. C’est aussi la journée mondiale de l’Environnement, ce qui donne lieu à toutes sortes de communications qui vont du ramassage des canettes vides à la promotion de la voiture électrique, laquelle patine déjà en cette fin de printemps marquée par des pics de chaleur et par des orages de grêle en France.
Gérard Le PuillParmi les multiples communications adressées aux journalistes à l’occasion de cette journée mondiale de l’Environnement, l’une nous dit que concernant « le programme de recyclage de canettes hors foyer, « Every Can Counts » lance la 2 e édition de sa campagne pour sensibiliser les consommateurs au tri des canettes via « l’International Recycling Tour 2022 » ! Cet évènement d’envergure se déroulera simultanément les 3, 4 et 5 juin dans 17 pays à travers le monde (Europe et Amérique latine) sur leurs plus beaux sites touristiques… ». Ça ne concerne toutefois que 17 pays.
Ce vendredi 3 juin, un document publié par « Agir pour le climat » indique que « globalement, l’essentiel des aides agricoles (versées par l’Europe au titre de la politique agricole commune, N.D.L.R.) n’incite pas aux pratiques favorables à l’environnement et aggrave les problèmes de revenus agricoles (…) A l’échelle individuelle des exploitants, les aides au revenu sont nettement moins importantes pour les petites et moyennes exploitations (car liées aux surfaces) et moins élevées (par exploitant) pour l’élevage, qui connaît pourtant des difficultés de revenu les plus pérennes ». Plus grave encore, « de multiples dérogations accordées aux importations multiples dérogations accordées aux importations permettent de déplacer l’utilisation des pesticides et des engrais minéraux dans les pays aux normes peu élevées, ce qui aggrave les problèmes de revenu des agriculteurs français ». Ce sont là les conséquences perverses des accords de libre-échange fondés sur le dumping social et environnemental.
Pénurie de graines pour la moutarde de Dijon…
Ces difficultés sont aggravées par les accords de libre-échange que l’Europe ne cesse de négocier des pays tiers. Peu de gens le savent, mais l’actuelle pénurie de graines de moutarde résulte de l’accord de libre-échange signé en 2016 entre l’Union européenne et le Canada. Suite à cet accord qui supprimait les droits de douane, la graine canadienne était plus compétitive que celle produite en Bourgogne pour la moutarde de Dijon. Les producteurs canadiens pouvaient obtenir des rendements plus élevés que les bourguignons car ils pouvaient utiliser un herbicide interdit dans l’Union européenne. Du coup, les industriels de la moutarde de Dijon ont augmenté les importations et la production bourguignonne de graine de moutarde a été divisée par trois en quatre ans. Après quoi, une sécheresse au Canada en 2021 a réduit les rendements et fait grimper les prix pour cause de pénurie.
.. .Et de métaux rares pour la voiture électrique
Depuis deux ans, la conversion à la voiture électrique nous est présentée comme le moyen le plus sûr d’atteindre la neutralité carbone en Europe d’ici 2050. Sans se soucier de savoir comment évolueront les prix des métaux rares pour produire ces voitures et leurs batteries ; sans se soucier davantage de la manière dont sera produite l’électricité. Mais les difficultés surviennent déjà, comme le confirme un article de Lionel Steinman dans « Les Échos » du 2 juin. En voici quelques extraits :
« Les voitures électriques sont vouées à dominer le marché automobile européen d’ici à la prochaine décennie, mais le chemin pour y parvenir s’annonce plus tortueux que prévu (…) les prix ne cessent de grimper, que ce soit pour les modèles premium ou ceux d’entrée de gamme. Celui du Model 3 de Telsa, voiture électrique la plus vendue en Europe l’an dernier, est passé dans sa version de base de 43 800 à 50 990 € sur les six derniers mois (…) D’après le rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) le cours du lithium était le mois dernier sept fois plus élevé qu’en janvier 2021. Les prix du cobalt et du nickel ont doublé (…) Le risque est que la production de matières premières ne puisse suivre à partir de 2025, lorsque les constructeurs donneront un nouveau coup d’accélérateur à leurs ventes de véhicules à batterie pour répondre au durcissement annoncé de leurs obligations en matière de CO2 ».
Mais on aura de l’essence pour partir en vacances
Ce risque de pénurie de matières premières pour réaliser une telle conversion au niveau planétaire était prévisible. Mais dans la course de vitesse engagée entre les firmes pour tirer profit de ce nouveau filon, les industriels ne voulaient pas regarder la réalité en face. Il en allait de même pour la Commission Européenne comme pour les gouvernements des États membres de l’Union européenne. Pourtant, cette conversion engagée pour prendre des parts de marché et réaliser de gros profits risque d’être le grand fiasco des prochaines années en Europe et au-delà.
En attendant, une dépêche de l’Agence France Presse, publiée à 5H ce vendredi matin, indique que, malgré le boycott progressif du pétrole russe par l’Europe, les professionnels de la filière des carburants « ne prévoient pas de pénurie sur la route des vacances » cet été. « Les approvisionnements sont déjà organisés. Heureusement, on n’attend pas le 3 juillet pour se demander si on va avoir du carburant pour les stations-service pour le week-end qui suit », déclare à l’AFP Olivier Gantois, président de l’UFIP Énergies et Mobilités au nom des grands groupes pétroliers en France.
Nous voilà donc rassurés pour cet été !
pénuries France24 - World
Rewilding Argentina: Ibera park's gamble is paying off
Issued on: 03/06/2022 - 16:42Modified: 03/06/2022 - 16:56
Tucked away in the north-eastern corner of Argentina is Ibera park, the world's second-largest wetland. Much of its wildlife vanished during the 20th century due to hunting and aggressive agricultural practices. But over the past 15 years, scientists and conservationists have taken a gamble to "rewild" the area by reintroducing endangered or previously extinct native species, including anteaters, scarlet macaws and even jaguars. The initiative is proving beneficial for both the environment and local communities. Our correspondents report.
Focus
Ivory Coast's wildlife enjoys rebirth thanks to nature reserve
Down to Earth
Rewilding: Nature's recovery
Focus
When nature takes over the British countryside
Valeurs Actuelles
Controverse autour des travaux d’un château accueillant un festival près de Perpignan
Le château de la discorde. Vendredi 27 mai, une association a dénoncé la destruction de parties du château de Ceret, dans les Pyrénées-Orientales, sous prétexte d’aménagements nécessaires à la tenue du festival Les Déferlantes du Sud, qui aura lieu début juillet dans le château, rapporte France 3 Occitanie. Le château d’Aubiry date de 1904, et accueille pour la première fois ce festival musical. Pour ce faire, de nombreux travaux ont dû être réalisés. Mais lesdits travaux ne font manifestement pas l’unanimité.
Le mur de la discorde
Pour l’association ASPAHR (Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Artistique et Historique Roussillonnais), un aménagement en particulier pose problème : la destruction du mur d’enceinte du château sur 35 mètres de long. « Tout a été classé monument historique, le parc, l’enceinte, le château. On ne peut pas faire ce qu’on veut et quand on est propriétaire d’un monument historique, on est responsable de l’intégrité du lieu pour les générations futures », argumente l’association dans un communiqué, relayé par le média local. Pourtant, les propriétaires du lieu sont d’accord, et expliquent que le mur « n’est pas d’origine ». Ils affirment aussi que tout cela se fait en concertation avec les collectivités locales, qui délivrent les autorisations au fur et à mesure. En attendant, les travaux d’aménagement du château se poursuivent pour accueillir les festivaliers, début juillet.
Céret : les dernières actualités
L'Humanité
L’accueil pour toutes et tous
TribuneJeanne Barseghian et Damien Carême Coprésidents de l’Association nationale des villes et territoires accueillants
Monsieur le président de la République,
Votre réélection vous confère, une nouvelle fois, la fonction la plus importante de notre République et une responsabilité immense. Il vous reviendra, comme en 2017, de faire vos choix, tout en tenant davantage compte, nous l’espérons, des positions des associations, des syndicats et plus largement des citoyen·ne·s. Ce changement de méthode, que vous appelez de vos vœux, nous semble un préalable incontournable.
La question de l’accueil inconditionnel, de l’ouverture au monde, de notre capacité à accorder l’asile et à recevoir dignement dans le cadre d’un premier accueil, est centrale. C’est le projet politique que nous portons, à l’Association nationale des villes et territoires accueillants (Anvita), inspiré de l’expérience de nos collectivités territoriales accueillantes. C’est un projet qui se mène au quotidien et qui se déroule sans heurt, ni clivage. L’accueil et l’inclusion des personnes sont des engagements de tous les instants, Monsieur le président de la République.
La crise de l’accueil des exilé·e·s n’est pas due à une crise migratoire mais à une volonté politique partagée par de nombreux gouvernements, depuis près de quarante ans, de bloquer et sécuriser les frontières afin, semble-t-il, de freiner l’immigration. L’immigration est pourtant un fait humain naturel, ses bénéfices pour les sociétés d’accueil sont largement étayés, entre autres dans les derniers rapports de l’OCDE. Il est temps de changer de paradigme et de mettre en œuvre des politiques raisonnées et respectueuses des droits humains. De Paris à Marseille, de Lambersart au Pays basque, en passant par les nombreuses collectivités de l’Anvita, un fil conducteur solidaire et inconditionnel transcende notre association.
La guerre en Ukraine a produit des effets sans précédent en Europe et en France, en termes d’accueil des populations réfugiées. L’Union européenne a activé, pour la première fois, la protection temporaire. Nous le saluons, tout en regrettant vivement que sa mise en œuvre n’ait pas été systématique lors des guerres en Syrie et en Afghanistan alors que les personnes exilées aspiraient à la même paix et à la même protection. Comme en 2015, la France accueille bien moins de réfugié·e·s que d’autres pays, notamment l’Allemagne. Pourtant, l’appel à la générosité et à l’accueil a été largement entendu sous des formes diverses, notamment l’hébergement citoyen, signalant que nos concitoyen·ne·s pouvaient s’emparer largement de cette question sans frilosité. Les associations restent, comme toujours, en première ligne. Sans elles, notre capacité à agir serait singulièrement limitée. C’est le fruit d’un travail quotidien, dans le cadre de la loi, pour soutenir et construire l’accueil le plus digne possible de toutes les personnes exilées, quel que soit leur statut. Enfin, les collectivités, dans leur diversité, y ont elles aussi répondu, notamment celles de notre réseau national. C’est aussi cette France qui vous a permis d’être réélu.
L’accueil réservé aux personnes ukrainiennes doit être un exemple répliquable à toute personne venue chercher refuge sur nos territoires. Aujourd’hui, nous assistons à un accueil différencié selon l’origine : l’accès au travail est garanti aux Ukrainien·ne·s alors qu’il est refusé aux demandeur·euse·s d’asile. Des places d’hébergement sont réservées aux Ukrainien·ne·s, quand de nombreuses autres nationalités se les voient refusées.
Il est temps de changer non seulement de méthode, mais aussi de politique, Monsieur le président, afin de mettre en œuvre un projet d’accueil digne, cohérent avec les moyens nécessaires pour permettre à chacun·e de vivre, temporairement ou plus durablement, dans notre pays avec un accès au logement, à la santé, à l’emploi, à l’éducation et à la culture. Sur ce sujet, notre réponse est claire : l’accueil inconditionnel partout et pour toutes et tous ! Notre réseau et ses collectivités territoriales accueillantes sont prêts à travailler ensemble afin d’apporter des réponses à la hauteur des enjeux.
accueil des migrantssolidaritéEmmanuel Macron France24 - World
Ivory Coast's wildlife enjoys rebirth thanks to nature reserve
Issued on: 02/06/2022 - 16:27Modified: 02/06/2022 - 16:29
Much of the wildlife in Ivory Coast has become virtually extinct after decades of heavy deforestation. But a nature reserve nestled in the centre of the country is doing its best to restore the region's fauna. In just over 20 years, the N’zi River Park has managed to recreate an animal ecosystem, fight poaching and organise its own safaris. Our correspondents report.
Focus
Iraq, a hotbed of wildlife trafficking: Surge in demand sparks fear for endangered species
Across Africa
Kenyan conservationist Richard Leakey dies aged 77
Focus
In Thailand, humans and wild elephants struggle to live side-by-side
Valeurs Actuelles
À Londres pour le jubilé de platine
Le 6 février 1952, la jeune Elizabeth, âgée de 25 ans, accédait au trône du Royaume-Uni à la suite du décès de son père, le roi George VI. En 2022, soixante-dix ans plus tard, elle est la première monarque britannique à fêter son jubilé de platine, une longévité exceptionnelle que le royaume célèbre avec quatre jours fériés, du 2 au 5 juin, mais aussi de nombreux événements et expositions durant l’été. Avant le lancement des festivités, la reine a même inauguré une nouvelle ligne de métro à son nom : la Elizabeth Line relie les périphéries est et ouest de la ville et sera achevée en 2023.
Hotel Café Royal
À un jet de pierre de Regent Street, à deux pas du célèbre magasin de jouets Hamleys et des théâtres de Piccadilly, cet hôtel ouvert en 1863 a été brillamment rénové par l’architecte David Chipperfield en 2012 puis par Piero Lissoni en 2020. Luxueuses et minimalistes, chambres et suites sont désormais totalement au calme et le Spa Akasha est une véritable oasis urbaine avec piscine. Pour le jubilé, le salon Oscar Wilde propose un teatime composé notamment de minisandwichs inspirés par les résidences royales et des gâteaux aux formes des accessoires de mode de la reine. Ceux qui veulent en savoir plus peuvent même prendre un cours sur l’étiquette du teatime avec William Hanson, directeur de The English Manner.
“Teatime” : 80 £ (94 €) par personne avec une coupe de champagne.
Cours d’étiquette : 105 £ (123 €) par personne, www.hotelcaferoyal.com.
Hôtel The Goring
Les plus informés vous diront qu’il s’agit de l’annexe de Buckingham Palace… Sa majesté y possède en effet sa porte d’accès privée. Ouvert en 1910, il fut le premier hôtel au monde où les chambres possédaient leur propre salle de bains avec de l’eau chaude et depuis 2013 le premier à recevoir le brevet royal d’Elizabeth II “pour ses services d’hospitalité”. Repris en 2005 par Jeremy Goring, arrière-petit-fils du fondateur, celui-ci maintient le raffinement des lieux. On vient y déguster le Jubilee Fizz, cocktail de Beirão, liqueur de pêche et Ysabel Regina infusé de banane, surmonté de champagne Bollinger et d’une touche royale de feuilles d’or.
28 £ (33 €), www.thegoring.com.
Hôtel Berkeley
Palace de légende du quartier de Knightsbridge, ce vaste bâtiment est un incontournable de la vie londonienne. Au Berkeley Bar & Terrace, habillé de panneaux de noyer et de colonnes de porcelaine par le décorateur Bryan O’Sullivan, on s’offre un single malt ou un champagne millésimé. À savourer jusqu’au 12 juin, les gâteaux du pâtissier Mourad Khiat, à accompagner d’un cocktail ou d’un thé Earl Grey.
79 £ (92 €) par personne, www.the-berkeley.co.uk.
Hôtel Mandarin Oriental
Trônant sur Knightsbridge, l’hôtel possède une vue magique sur Hyde Park et les toits de Londres. Entièrement rénové en 2017 par Joyce Wang, il est doté de lumineuses suites Art déco et d’un Spa avec piscine. Point d’orgue du lieu, The Rosebery, où se déroule un fabuleux afternoon tea, où sandwichs et douceurs s’arrosent d’une sélection de thés du monde entier.
À partir de 90 £ (105 €) par personne, www.mandarinoriental.com.
Hôtel Great Scotland Yard
Pour les amoureux des chiens. Cet hôtel situé près de Trafalgar dans un bel immeuble victorien est une escale parfaite pour ceux qui voyagent avec leur compagnon à quatre pattes. Parce qu’un peu d’humour anglais ne fait pas de mal, le classique afternoon tea a été décliné en version animale : le Dog Teatime permet aux toutous de découvrir aussi les créations de la pâtissière Verónica Garrido Martinez.
Jusqu’au 21 août, 49 £ (57 €) par personne et 25 £ (29 €) par chien, www.hyatt.com.
Mary Gillick au British Museum
En 1952, la sculptrice Mary Gillick a été invitée à modeler le profil de la reine qui est reproduit sur les pièces de monnaie. Pour ce faire, la reine a pris longuement la pose sous la surveillance du duc d’Édimbourg. Ce profil est également celui que l’on retrouve sur tous les timbres commémoratifs depuis 1966. L’exposition est également consacrée à la carrière de cette artiste, avec notamment les nombreuses médailles réalisées et les portraits en plâtre d’Elizabeth II.
Jusqu’au 31 juillet, www.britishmuseum.org
Royal Collection Trust au château de Windsor
Accessible en seulement cinquante minutes de train depuis la gare de Paddington, la résidence royale est ouverte au public. En plus des appartements, le château présente une exposition spéciale commémorant le couronnement d’Elizabeth II à l’abbaye de Westminster, le 2 juin 1953. On y admire l’imposante robe conçue pour l’événement par le couturier Sir Norman Hartnell, en satin blanc incrusté de perles de rocaille, paillettes et cristaux. La robe de succession, en velours de soie violet, aura nécessité plus de 3 500 heures de travail de douze brodeuses.
Du 7 juillet au 26 septembre, 26,50 £ (31 €) l’entrée, www.rct.uk.
Le shopping spécial jubilé
Buckingham Palace Road Shop, 7 Buckingham Palace Road, Fortnum & Mason, 181 Piccadilly.
Pour tout savoir
www.platinumjubilee.co.uk
www.visitbritain.com
L'Humanité
Message de la grotte Cosquer
TribunePedro Lima Journaliste scientifique
Le 4 juin, la réplique de la grotte Cosquer ouvrira ses portes à Marseille, trente et un ans après la déclaration de sa découverte, le 3 septembre 1991, par le plongeur Henri Cosquer. La cavité originale se situe dans les calanques, entre Marseille et Cassis, et son entrée est noyée par 37 mètres de fond au pied du cap Morgiou. Ce joyau de l’art pariétal et du patrimoine humain a connu un destin extraordinaire. Il y a 33 000 ans, en pleine période glaciaire, des groupes de chasseurs-collecteurs de la période paléolithique, venus d’Afrique et du Proche-Orient, ont commencé à le fréquenter, alors que le niveau marin se situait 120 mètres plus bas que de nos jours. Durant 14 000 ans, ils y ont gravé et dessiné des milliers de figures, et prélevé du calcaire en grande quantité, peut-être à des fins rituelles ou médicinales… Avant que la montée du niveau des océans, à la fin de la dernière glaciation, n’engloutisse la grotte aux trois quarts, et la plonge dans l’oubli, jusqu’à sa redécouverte, dans les années 1980, et la révélation de son art, en juillet 1991.
Sa réplique, réalisée à l’initiative de la région Sud, Provence-Alpes-Côte d’Azur, va enfin offrir l’outil de partage et de connaissance que méritent ses extraordinaires peintures pariétales. Elle va permettre au public du monde entier, attendu nombreux, de se reconnecter avec une histoire et un patrimoine plusieurs fois millénaires. Alors que le public va se presser dans la réplique de la grotte Cosquer, les recherches scientifiques se poursuivent dans le silence de la cavité, hors du temps et de la rumeur du monde. Dans un contexte d’urgence et de péril planant sur le site, du fait de la reprise de la montée du niveau de la mer due au réchauffement climatique, les équipes mandatées par la Drac Paca et l’État, propriétaire de la grotte, relèvent au scanner toutes les parois et les voûtes, et améliorent l’inventaire de l’art pariétal riche à ce jour de 553 figures (ou entités graphiques), parmi lesquelles des chevaux, des phoques et des pingouins qui ont fait la célébrité de la grotte. L’analyse d’empreintes de mains, plus de 70 au total, a montré que des hommes, des femmes et des enfants fréquentaient la cavité. Les chercheurs révèlent aussi l’impact des activités humaines dans ce site d’apparence vierge, sous forme de présence de microplastiques et de polluants divers apportés par la mer.
Quel sera le destin de la cavité du cap Morgiou, véritable patrimoine humain en sursis ? Disparaîtra-t-elle à jamais, engloutie par la montée actuelle du niveau marin ? Nul ne le sait encore. En attendant, sa réplique réalisée grâce aux technologies de pointe et au savoir-faire d’artistes et de sculpteurs hors pair, dont les gestes résonnent avec ceux de leurs lointains prédécesseurs, permet enfin d’en admirer toute la fragile beauté.
patrimoine mondial El País (ESP)
SANS TITRE
El mar y montaña no son las anchoas con leche condensada, sino una venerable costumbre especialmente arraigada en Cataluña consistente en juntar carne con pescado o marisco en algunos platos, casi siempre guisotes de salsorras suculentas. El pollo con cigalas o los pies de cerdo con langostinos se consideran clásicos del género, lo mismo que el plato al que hoy rendimos homenaje: las albóndigas con sepia.
Las mandonguilles amb sípia son una de las especialidades del Tr@mendu, una pequeña vermutería del barrio de Sants en Barcelona que apuesta por incorporar al tapeo clásicos del cazuelismo catalán. Jordi Marzo regenta el local, pero la creadora de estas excelentes albóndigas es su madre, Manoli González. Si quieres aprender a prepararlas con ella, no tienes más que ver el vídeo de arriba.
ALBÓNDIGAS CON SEPIA DEL BAR TR@MENDU
Ingredientes
Para 6-8 personas (unas 30 albóndigas)
- 360 g de carne magra de cerdo picada
- 360 g de papada de cerdo picada
- 180 g de ternera picada
- 600 g de sepia picada en daditos con su melsa
- 2 cebollas medianas
- 2 hojas de laurel
- 2 cucharaditas de ñora en polvo
- 1 cucharadita de tomillo seco
- 150 ml de coñac o brandy
- 2 cucharaditas de caldo de pollo en polvo
- Agua para cubrir (o caldo de pollo si no se utiliza el polvo)
- Harina
- Aceite de oliva
- Sal y pimienta negra
Picada
- 1 rebanada de pan
- 4 dientes de ajo
- 10 g de avellana
- 10 g almendra
- 2 cucharadas de perejil picado
Preparación
- Mezclar las carnes, salarlas, formar las albóndigas y rebozarlas con un poco de harina.
- Freírlas en tandas en una cazuela con aceite abundante bien caliente, lo justo para que se doren. Sacar y reservar.
- Picar la cebolla y rehogarla con un poco de aceite en otra cazuela grande junto al laurel y el tomillo. Cocinar a fuego suave hasta que la cebolla pierda toda su agua y quede oscura y densa, unos 30-40 minutos.
- Añadir la ñora en polvo y rehogar un par de minutos.
- Incorporar la sepia con su melsa y cocinar tres o cuatro minutos. Mojar con el coñac y flambear.
- Añadir las albóndigas, cubrir con caldo o con agua y caldo en polvo y dejar que se cuezan a fuego suave unos 20 minutos, o hasta que la salsa espese.
- Mientras, preparar la picada. Freír los dientes de ajo en una sartén con aceite abundante. Cuando estén dorados, sacarlos a un mortero.
- Freír el pan en el mismo aceite y ponerlo en el mortero también.
- Añadir las almendras, las avellanas y el perejil, y majarlo todo.
- Cuando las albóndigas estén hechas, añadir la picada, menear la cazuela para que todo se mezcle y corregir de sal y pimienta. Apagar el fuego, dejar reposar unos minutos y servir.
El País (ESP)
SANS TITRE
Aló Comidista vuelve a su cita menstrual. En este consultorio vale todo: dudas culinarias, enigmas gastronómicos, problemas psicológicos, cuestiones metafísicas y dramas de la vida contemporánea. Solo tenéis que enviarme un mail a elcomidista[arroba]gmail.com. Responderé a vuestras chorradas (perdón, preocupaciones) el primer jueves de cada mes, salvo festivos, enfermedad grave o fallecimiento.
Isabel: Vivo entre París y Barcelona. En París consideran que las fresas españolas son malísimas (con razón). Aquí las fresas tienen sus variedades: gariguettes, clery, mara des bois, charlotte… o sea como las manzanas o las peras. En España te venden fresas o fresitas y punto. ¿Podrías con tu influencia de rey de los influencers culinarios hacer algo para mejorar la fresa española y exigir nombre y apellidos para este delicioso manjar?
Querida Isabel, creo que me sobrevaloras: mi influencia de rey de los influencers debe de ser una auténtica birria, porque anda que no me he quejado de cosas relacionadas con la comida que no han cambiado en absoluto (o incluso han ido a peor). Pero bueno, por despotricar que no quede, y más en una causa justa como la que planteas. En efecto, mientras en Francia y en otros países europeos su calidad es bastante más decente, muchas de las fresas que se venden en España parecen corchopán teñido de rojo. Son el tomate de las frutas: mucho colorinchi y poco sabor.
Existen fresas procedentes del Maresme en Cataluña o de Aranjuez en Madrid que son generalmente más sabrosas (y más caras). Pero en España, alrededor del 90% de esta fruta proviene de Huelva, donde las variedades más comunes tienen nombre de drag cañí: la Florida-Fortuna y la Rociera. “Las fresas son una fruta de ambiente fresco, y por eso de cuanto más al norte provengan, mejor”, explica Bernat Martí desde la Fundación Alicia. “En Francia, Alemania o los países bálticos, hay mucha costumbre de cultivarlas y comerlas, y donde hay cultura, se defienden mejor las variedades tradicionales, con nombre y apellidos. Se mantiene cierto contacto entre productores y consumidores, y la gente está dispuesta a pagar un poco más por buenos ejemplares”.
“Aquí nos gustan las fresas porque es una fruta con muchos atractivos”, añade Martí, “pero no hay cultura ni tradición, y de ahí viene el desastre. Nos hemos vendido al mercado, que ha impuesto las variedades más productivas, que aguantan mejor, que son más precoces, que se adaptan mejor al clima cálido… dejando a un lado el sabor. Las fresas en España han sido una víctima fácil por el contexto, y hoy no es nada fácil encontrarlas buenas”.
Juan Jesús Medina, investigador director del centro IFAPA de Huelva, coincide en que en Francia “hay mucha más tradición y cultivan variedades que tienen muchísimos años”, pero atribuye la tristeza organoléptica de las fresas españolas a los tiempos de cultivo y compra. “Si vas a un fresal en mayo o principios de junio, verás que están exquisitas; en diciembre, que la fresa ha ido madurando poco a poco, está muy dulce también. Pero entre esas fechas, sobre todo en la parte central casi coincidiendo con la Semana Santa, se dan unas condiciones de producción algo forzadas por los cambios climatológicos de la entrada de la primavera. La fruta termina acelerando su proceso madurativo, y ahí hay una especie de balance negativo a la hora de sintetizar los azúcares. Luego, cuando se estabilizan el alargamiento de los días y de luz, mejora”. Mi experiencia personal concuerda con lo que dice Medina: suelo encontrar fresones de de Huelva más potables en mayo y junio que en los meses anteriores del año.
Soplete: Me encontraba en mi pausa del trabajo cuando me ha recomendado Facebook un video tuyo sobre cómo hacer arroz frito. Por default me salen los videos con subtítulos en inglés o francés, y he aquí mi sorpresa cuando en un momento vi esto.
En cuanto lo he leído me he quedado ojiplático, pensando en lo suculento que el último término suena proviniendo de ti. Lamentablemente, tras retroceder el video me he percatado de que el traductor ha entendido que un soplete (con el que requemabas el arroz del día anterior) se puede traducir por el acto de "soplar" en términos eróticos. Aprovecho mi gratitud a todo el equipo de El Comidista y, en especial, a su dirigente despótico/magnánimo que figura en mis fantasías oníricas con demasiada frecuencia.
Querido Soplete, más que una consulta, veo que este es el típico mail de meter ficha a ver si cuela (y no cuela, porque soy mujer casada cristiana poco dada al zorreo). Aun así, me alegro de que te hayas puesto cachonda imaginando que te la soplo, y a la vez te agradezco que me remitas esta maravillosa traducción. Ese subtítulo plantea una pregunta existencial muy interesante, relacionada con la dualidad persona sensata y práctica / putón que todas llevamos dentro: ¿qué es mejor, tener un wok o una felación? Aunque por mi cara parezco preferir la mamandurria, sinceramente a estas alturas de mi vida no sabría qué contestar.
Canarión: Me has dejado destrozado al descubrirme que las hamburguesas vegetarianas son ultraprocesados. Como contraprestación al daño que me has hecho, contraataco con una nueva pregunta supertrascendental para la humanidad. Cuando hacemos algo al vapor (por ejemplo, verduras), ¿tiene sentido salar el agua e incluso echar especias tipo orégano o pimienta en la misma?
Querido Canarión, esa misma pregunta me he hecho yo cada vez que he puesto especias o sal en el agua en una cocción al vapor. Aunque puedas encontrar recomendada esta práctica en alguna de mis recetas, te voy a ser sincero: mi experiencia me dice que debes tener el paladar de un superhéroe organoléptico (¿Papilaman? ¿Catawoman?) para notar la diferencia entre un agua vulgaris y otra aromatizada. Otra cosa es que mojes ligeramente las verduras o lo que estés cocinando al vapor con unas gotas del líquido, que entonces igual lo percibes. Si no, me da que no vale la pena.
Paula: Todos sabemos que la ensaladilla y el salpicón son cosas distintas, pero ¿en qué se diferencian exactamente?¿Es cosa de ingredientes? ¿Cuestión de aliño? ¿Diferencias geográficas?
Querida Paula, no eres la persona más observadora y espabilada del mundo, porque si lo fueras te habrías dado cuenta de las evidentes diferencias entre un plato y otro. La más importante se llama “mayonesa”, una salsa que raramente te encontrarás en los salpicones -que se aliñan más bien con vinagretas- y verás en el 99,9999% de las ensaladillas. Otra se denomina “patata cocida”, presente siempre como actriz principal en las segundas, pero bastante aleatoria en los primeros: puede estar, pero es raro que sea la prota, porque ese papel se lo suele llevar el marisco o el pescado.
Más allá de una mayor o menor intensidad del purismo ensaladillero, no conozco diferencias geográficas relevantes en el tema en cuestión. Lo que sí resulta curioso es que el salpicón fuera originalmente un plato de aprovechamiento de carne aliñada -hay referencias al mismo en recetarios y obras literarias desde el siglo XVII, empezando por El Quijote-, pero sólo se haya mantenido ese concepto en Latinoamérica. En España, cuando decimos “salpicón” imaginamos de inmediato algo con pulpo, gambas o mejillones, no con ternera o cerdo.
Rodrigo: Estimado Mikel (o estimade secretarie de Mikel), perdona que te moleste para esta mierda, pero tengo un amigo que no sabe utilizar el correo, y sin embargo ha producido y subido a Spotify un disco de temática culinaria rayano con el mal gusto. Te lo mando y así con un poco de suerte cuando pase algo de vergüenza en internet nos deja de dar la vara a nosotros.
Querido Rodrigo, me fascina que penséis que tengo une secretarie. ¿Qué os pensáis que es El Comidista, el banco Santander? ¿Amazon? Ya me gustaría, pero no: aquí somos cuatro gatos y de secretarie, nade de nade. Sobre el disco de tu amigo -el amigo eres tú, ¿verdad?-, seguramente no es Motomami, ni OK Computer ni Ziggy Stardust, pero me ha hecho gracia porque tiene el encanto de lo casero. De hecho, me veo identificado con algunas letras, especialmente la que dice “siento que soy un mal procesado, pero bien emplatado”. Eso es poesía, así que felicita a tu alter ego El Cocinero Funky -nombre con posibilidades de mejora- de mi parte.
Antonieta Le Fabulous: Está de moda en los restaurantes de postín y ciertos programas de televisión cocinar pechuga de pichón, y me la sensación de que muy hecha muy hecha no es que la sirvan. ¿Pichón sí y pollo no? ¿El pichón no tiene esas maravillosas bacterias que te pueden llevar directamente al hospital?
Querida Antonieta Le Fabulous, efectivamente, el pichón está de moda, y yo, que no soy un gran entusiasta de su carne, empiezo a estar hasta la pichita de encontrármelo en los menús degustación de los restaurantes finolis. Es la Black Angus madurada de las aves, y se está convirtiendo en topicazo de lujo para sustituir al pollo de corral.
También tienes razón en que se suele servir bastante cruda, cual solomillo o chuletón, lo que según nos cuentan desde la consultora en Seguridad Alimentaria Saia no es una práctica demasiado recomendable. "El pichón presenta las mismas características que el pollo”, afirma su director, Luis Riera, “y en él encontramos bacterias como la salmonela y campylobacter. Por lo tanto, lo mejor es cocinarlo igual y no dejarlo crudo por dentro. Lo ideal para asegurarnos de que no supone ningún riesgo sería pinchar en el centro del alimento con un termómetro y cocinarlo entre 20 y 30 minutos a 65ºC o 5 minutos a 75ºC".
Aida: Aquí una lectora habitual que sencillamente quería compartir con vosotros una maravilla que acabo de encontrar en este concurso de tortillas de patata de las fiestas de San Gregorio en Baltanás, Palencia. Dicho con todo el respeto, eso sí, que los participantes se lo han currado un montón y tenían ganas de compartir actividades así de ricas después de la pandemia :)
Querida Aida, muchas gracias por enviarnos esta fantasía. Desde aquí felicito al autor o autora: siempre estaremos a favor de las tortillas con dibujos locos encima, las réplicas del coronavirus de pimiento y las mascarillas hechas con tiras de calabacín.
Ramón: Me ha dado por hacer croquetas, debe ser la edad, y ayer por error congelé unas sobras de pollo asado con el que pensaba hacer unas. ¿Puedo descongelar las sobras, hacer las croquetas y volver a congelar las mismas? ¿O lo de cocinar algo descongelado antes de volverlo a congelar solo sirve si el producto congelado inicialmente estaba fresco y no ya cocinado?
Querido Ramón, he explicado 3.978.451 veces esto, pero vamos con la 3.978.452. Un alimento crudo descongelado sí se puede cocinar y congelar después: si el pollo del que me hablas estuviera crudo y lo hubieras cocinado para hacer croquetas, podrías congelar éstas sin problema. Pero no es en absoluto recomendable congelar un alimento ya cocinado, descongelarlo, usarlo en alguna preparación y luego volverlo a congelar.
¿Por qué? Porque la congelación no elimina los posibles microorganismos presentes en el alimento, simplemente paraliza su crecimiento. En los procesos de cocinado y descongelación, la comida ya ha vivido una potencial expansión bacteriana, y si los duplicas, no hay que ser Einstein para comprender que el riesgo aumenta. Así que descongela tu pollo asado, haz lo que quieras con él pero cómetelo en los dos-tres días siguientes sin volver a llevarlo al congelador.
Cachita-girl: No puedo creer que a estas alturas del año nadie, en este Consultorio, haya mencionado tu aparición estelar en Cachitos Nochevieja llenando generosamente y con gracia esas mallas doradas, como la diva que eres. ¿Te las quedaste? ¿Todavía las usas? Dicho esto, comentarte que sigo, hace tiempo, a José Carlos Capel en Instagram y estoy obsesionada con sus lujuriosos desayunos. No sé qué pretendo: creo que me da mucha envidia y ya. Me gustaría saber cómo consigue tener en casa, cada día, esos ingredientes estupendos, estando todo el día arriba y abajo, como parece. Habla con él, de diva a diva, plis…
Querida Cachita-girl, gracias por recordar uno de los momentos más vergonzantes de mi carrera profesional. Por supuesto que me quedé las mallas, y desde entonces siempre cocino con ellas. Son muy fresquitas, especialmente ahora que llega el calor, y en todos los vídeos de El Comidista las llevo puestas, aunque no las veáis porque me tapan los muebles de la cocina.
Así somos los periodistas gastronómicos, cada uno con sus perversiones. Yo me visto de bailarín mariquita de Raffaella -que es lo que siempre soñé ser, pero me quedé sólo en mariquita-, y Capel se pone tibio a desayunar. A mí también me tiene picueto su transformación de pope de la crítica de restaurantes a Pantagruel de Instagram, así que he corrido a trasladarle tus preguntas.
“Mi secreto son los panes, que tengo en un arcón congelador y regenero en el micro y luego en el tostador”, asegura. “El resto lo decido sobre la marcha. Improviso. Todo sencillo. Embutidos, huevos, ahumados… En la nevera de casa hay bastantes cosas. Lo que hago me lo como, doy fe. Y nada de pose, puro placer. Así llevo toda mi vida. Lo que pasa es que Instagram es pernicioso, jajaja”. Por si después de ver lo que desayuna, también te preguntas si Capel pesa 250 kilos, la respuesta es no.
Joan: Cada vez que me encuentro ante el lineal de las conservas, me entra una especie de histeria ante tanto cartonaje. Cada lata en su sarcófago de cartón, cuyo gasto superfluo repercute en el bolsillo del consumidor y contribuye a esquilmar los recursos del planeta. Cuando voy a Francia y Portugal, observo que allí ocurre todo lo contrario y son las propias latas las que con su serigrafía, a veces tan bonitas que da pena abrirlas. ¿Por qué en España seguimos empeñados en aumentar el desperdicio?
Querido Joan, lo del “sarcófago de cartón” me ha dejado helado. Qué dramatismo, hija, ni Greta Thunberg en sus discursos más épicos. Tienes bastante razón en ponerte hecha una hidra, yo también me enciendo cuando veo productos sobreembalados en el súper, que parece que no nos enteramos de que la catástrofe climática está a la vuelta de la esquina.
Sin embargo, todo tiene sus razones, y para entenderlas hemos acudido a una empresa gallega. Según Dionisio Ocariz, jefe de ventas de Conservera de Rianxo, las cajas de cartón se usan por cuestiones de coste y posibilidades de fabricación. “Si yo tengo una lata blanca, es decir, no serigrafiada, puedo usarla para envasar atún, atún claro, bonito, sardinas, almejas, mejillones… Si para cada una de estas referencias uso una lata distinta, me obliga a tener y almacenar 10, 15 o 20 tipos de envases, y eso va a repercutir en el coste”.
“Los conserveros debemos ser más sostenibles”, añade Ocariz. “Por eso procuramos utilizar cartonaje reciclado o tintas diferentes a las de antes, pero no podemos evitar seguir poniéndolo. A futuro hay que tender a hacer otro tipo de embalaje: hay quien, como Canthynnus, reduce en un 30% la cantidad de cartón, lo que pasa es que en gran consumo se hace complicado porque no hay máquinas que hagan ese tipo de envoltura”.
Frederic: Mi pregunta va sobre los toppings. En los restaurantes, en los vídeos de recetas, en las fotos, se ha extendido demasiado la noción de añadir un elemento sobre el plato para resaltar los colores. Por ejemplo, unas hojas de perejil u otra hierba verde sobre un plato de pasta con salsa de tomate. En general son añadidos que no tienen nada que ver con los demás ingredientes, su sabor no corresponde para nada al plato y además siendo crudo tiene un impacto muy fuerte que esconde los sabores cocidos. Y si los dejamos de lado, estamos desperdiciando alimentos. ¿Por qué añadir algo puramente por estética y por qué esta tendencia?
Querido Frederic, lo que llamas “tendencia” se lleva haciendo desde hace siglos en los restaurantes finolis, pero es cierto que la costumbre de rematar los platos con ingredientes más decorativos que otra cosa se ha extendido a todo tipo de establecimientos y hogares. Estoy de acuerdo a medias con tu indignación ante esta práctica. Por un lado, a mí también me toca el níspero que me sirvan platos rematados con medio kilo de brotes y germinados de colorines, como ya manifesté hace un par de siglos en un artículo sobre modas gastronómicas que deberían desaparecer.
Por otro, creo que la estética es importante, y una presentación cuidada -he dicho cuidada, no barroca ni absurda- hace que disfrutes más con la comida. ¿Qué hacemos entonces? Pues intentar añadir cosas que hagan más atractivo el plato, pero cuyo sabor o textura encaje bien en el mismo. ¿Perejil picado porque sí encima de una paella? No. ¿Un poco de albahaca en una pasta con salsa de tomate? Sí. ¿Germinados de alfalfa sobre una merluza en salsa verde? No hace ninguna falta. ¿Cilantro sobre unos fideos de estilo asiático? A tope con ello. Y así, sucesivamente.
Documentación: Carlos Doncel.
Valeurs Actuelles
Un écrin de gourmandise aux Baux-de-Provence
Baumanière, un nom magique. Le propriétaire en est Jean-André Charial. Juché au cœur des Baux-de-Provence, dans l’ombre des rudes et impressionnants rochers, entre la nature minérale et la douceur de vivre de la région, Baumanière est un domaine unique qui se divise en cinq lieux de vie et de gourmandise. Il ne manquait plus que la chocolaterie, imaginée par Jean-André Charial. Valeurs actuelles était l’un des premiers à pousser sa porte et à visiter le superbe atelier artisanal.
Dans cet écrin de gourmandise, Brandon Dehan, le chef pâtissier de l’ Oustau de Baumanière – trois étoiles au guide Michelin – , qui officie au côté de Glen Viel, relève le défi de proposer sa vision du chocolat au travers de ses créations, où le praliné a la primeur. Tablettes gourmandes et tablettes pure origine de Cuba, de Sao Tomé, d’Équateur, du Viêtnam, coffrets de bonbons et diverses confiseries réjouiront les papilles de tous. Située à l’ Oustau et communiquant avec la boutique, sur ce que l’on appelle la “place des artisans”, la chocolaterie, dans le style “échoppe d’antan revisitée”, est agencée avec élégance ; le bois, le verre et le métal y ont été privilégiés. Elle est la dernière nouveauté voulue par le propriétaire gastronome, fou de chocolat depuis son enfance, évidemment. On adore l’air bougon légendaire de Jean-André Charial, qui s’éclaire à l’instant où il goûte ces grands crus aux saveurs exotiques ou épicées. Ses yeux brillants prouvent son amour pour le chocolat. Avec Brandon Dehan, ils en ont la même vision.
« J’affectionne tellement ce produit aux possibilités infinies ! Le chocolat est le péché mignon de Jean-André Charial. Cela me tenait à cœur de réaliser avec lui ce projet, c’est un nouveau challenge très excitant que nous abordons avec une passion commune », nous dit le chef pâtissier.
Oustau de Baumanière, Mas de Baumanière, Les Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Tél. : 04.90.54.33.07.
Valeurs Actuelles
Audi repense le monospace
À la fois « salon roulant » et « bureau mobile ». C’est ainsi qu’Audi présente son concept d’Urbansphere. Cette sorte de supermonospace constitue le troisième et dernier opus d’une série de créations lancée en 2021. Il y eut d’abord l’Audi Skysphere, vision spectaculaire de la GT du futur, puis le concept Grand-sphere, prestigieuse berline à quatre places (déjà évoquée dans ces pages). L’Urbansphere a été imaginé dans les studios d’Audi à Pékin et Ingolstadt pour le public chinois et ses mégapoles. Tout part de l’intérieur pour aller vers l’extérieur. Le souci d’espace dicte des volumes qui se veulent « grandioses », puisque la voiture, de près de 1,8 mètre à la toise, atteint plus de 5,5 mètres de long, avec un empattement (la distance entre les essieux) de plus de 3 mètres. Même l’incroyable Rolls-Royce Ghost doit s’incliner en termes de mensurations. L’Urbansphere est bien l’Audi la plus gigantesque de l’histoire de la marque. Et elle destinée à transporter seulement quatre personnes.
PRESTATIONS
Mais quel confort ! La voiture se pilote elle-même dans des secteurs géographiques spécifiques. C’est le stade 4 sur une échelle à 5 niveaux, dont le degré ultime permet l’autonomie totale en tout lieu. Ici, le conducteur pourra reprendre la main hors des zones urbaines définies ou des portions d’autoroute laissées à l’appréciation de la seule intelligence artificielle. L’Urbansphere viendra chercher ses passagers, trouvera une place de parking et se rechargera sans intervention humaine, la plupart du temps. Le déplacement se veut entièrement tourné vers le bien-être des occupants : absence de pied milieu, portes à ouverture antagoniste pour un accès facilité, fauteuils individuels pivotants avec haut-parleurs intégrés dans les appuie-tête pour un espace sonore à la carte. Un écran de cinéma tombe même du pavillon pour les visioconférences ou bien pour vivre le grand frisson du septième art.
TECHNIQUE
Les spécifications font rêver : quatre roues motrices et directrices, suspension pneumatique, batterie extra-plate de 120 kilowattheures ouvrant droit à 750 kilomètres d’autonomie théorique. Les accus alimentent deux blocs électriques délivrant ensemble jusqu’à 295 kilowatts, soit 400 chevaux, avec un couple de 690 newtons-mètres. La technologie de 800 volts autorise ici 270 kilowatts de puissance de charge. De quoi obtenir 300 kilomètres d’autonomie en dix minutes. Ce concept a-t-il un avenir sur le vieux continent ? Tout dépendra des infrastructures de charge, encore bien vacillantes, mais il est permis de rêver.
Valeurs Actuelles
Jean des Cars : « Elizabeth II est un témoin actif de soixante-dix ans de nos vies »
Valeurs actuelles. Elizabeth II fête cette semaine son jubilé de platine. Bien qu’elle suscite l’admiration de son peuple, Elizabeth Alexandra Mary était-elle prête à être reine ?
Jean des Cars. Lorsqu’elle naît en 1926, Elizabeth est princesse de famille royale. En aucun cas elle doit accéder au trône puisque son oncle, le futur Edouard VIII, doit être le prochain souverain. Puis vient le fameux scandale avec Mrs Wallis Simpson. Pour les Britanniques, l’année 1936 est un cauchemar. En janvier, Georges V, grand-père d’Elizabeth, meurt. Edouard VIII règne quelques mois puis abdique sans avoir été couronné. C’est donc son frère, Georges VI, qui monte sur le trône. Elizabeth II devient une princesse héritière à la fin du mois de novembre 1936. À partir de cette année, sa vie change.
Elle n’a donc pas été éduquée pour être reine …
Elle a été éduquée comme une princesse. Elle avait une gouvernante belge. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Elizabeth passe la majorité de son temps à Windsor (comté royal du Berkshire) avec sa sœur Margaret puisque Londres, et notamment le palais de Buckingham, étaient bombardés. Pendant sa jeunesse, Elizabeth a fait l’expérience de la guerre, des restrictions, de la peur et a vu des familles meurtries par la perte d’un proche. Durant la guerre, elle a droit à un œuf par semaine, le dimanche. Elle apprend à conduire des camions et des voitures si bien qu’on lui concède des talents de mécanicienne. À partir de 1942, alors que la guerre s’envenime, Georges VI informe sa “Lilibeth” de tous les dossiers confidentiels.
Elizabeth II a été sacrée reine du Royaume-Uni le 2 juin 1953 en la cathédrale de Westminster. Racontez-nous cette journée.
Elizabeth a appris qu’elle était reine le 2 février 1953 alors qu’elle était en voyage avec son époux au Kenya. Partie en princesse héritière, elle revient en reine. Dès l’annonce de la mort de Georges VI, Philip marche deux pas derrière Elizabeth, protocole oblige. Le gouvernement l’attend au grand complet à l’aéroport puis après le passage devant le conseil privé au palais de Saint-James, elle est reconnue comme héritière légitime. On prépare alors son couronnement et son sacre. Elizabeth exige que la cérémonie soit télévisée pour que les gens qui habitent dans les coins les plus reculés du Royaume-Uni et du Commonwealth puissent avoir le sentiment d’être conviés à Westminster. Winston Churchill était contre. Il s’agissait d’une opération mondiale de fin de guerre dans un Royaume-Uni en crise économique. J’avais dix ans lorsque j’ai vu “le spectacle” du couronnement de la reine retransmis à l’Olympia. Le sacre était discrètement filmé si bien qu’on n’a pas pu voir le moment de l’onction sacrée. Avec cette cérémonie, Elizabeth devient dès 1953 la reine de l’image… et elle l’est restée ! Petite précision importante, on dit toujours reine d’Angleterre alors qu’elle est reine du Royaume-Uni et d’une quinzaine d’États du Commonwealth, ce qui n’est pas rien.
Dans l’imaginaire populaire, Elizabeth II est perçue comme une femme à la fois rieuse et sérieuse. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur sa personnalité et ses qualités ?
Elizabeth, très consciencieuse, travaille beaucoup. Elle étudie ses dossiers jusqu’à tard dans la nuit. On disait il n’y a pas si longtemps que si l’on voyait à Buckingham une fenêtre illuminée encore à 11 heures du soir, c’est que la reine est encore en train d’examiner les dossiers du gouvernement. Tout le monde a salué sa conscience professionnelle. Outre cette qualité, Elizabeth marque les esprits par son sens de l’humour. Elle aime beaucoup rire. Un jour, un membre du parti travailliste a dit à un journaliste : « Notre reine a de très jolies jambes. » Cette phrase a fait beaucoup de bruit si bien que l’homme en question s’est excusé auprès de Buckingham. La reine a répondu avec un grand naturel : « Il y a longtemps qu’un homme politique n’avait dit quelque chose d’aimable sur moi ».
En 2012, pendant les JO, elle a tourné dans le plus grand secret ce petit film avec Daniel Craig où elle joue son propre rôle. « Good evening Mr. Bond », a t-elle dit à la star hollywoodienne. Puis on a cru qu’elle sautait en parachute ! Les dizaines de milliers de spectateurs et les millions de téléspectateurs étaient stupéfaits. Elle a un sens de l’humour et de l’autodérision dans la tradition. Autre qualité importante, Elizabeth aime mettre les gens à l’aise. Lorsqu’elle a une audience avec une personne et qu’elle souhaite en finir, elle change son sac de bras discrètement pour que sa dame d’honneur mette fin à l’entrevue et présente l’invité suivant.
Enfin, c’est quelqu’un qui tient sa parole. Elle est très solide dans ses engagements. Elle avait promis au président du Ghana Kwame Nkrumah de venir le voir. Après plusieurs annulations, elle a décidé de le rencontrer malgré la réticence du gouvernement travailliste qui voyait d’un mauvais oeil que la reine se rende dans un pays devenu marxiste. Il y a une photo extraordinaire d’Elizabeth dansant avec le président du Ghana. Après cette danse, Kwame Nkrumah a déclaré que c’était « la reine la plus socialiste du monde ».
Quand on parle d’Elizabeth II, nous viennent tout de suite à l’esprit ses chiens et ses chevaux. Quelles sont les passions qui l’animent ?
Je dirais que la vie à la campagne est sa plus grande passion. C’était d’ailleurs le grand drame de Diana. Elizabeth aime les piques niques, la nature et l’équitation. D’ailleurs, Londres est la ville où le cheval a conservé toute sa place car il y a toujours des cavalcades. Elizabeth est elle-même une grande cavalière. Le jour de son couronnement, elle a parié sur son cheval qui a malheureusement perdu. Après cela, Elizabeth a consolé l’entraîneur ! Très récemment, on l’a vu éclater de rire parce que son cheval avait gagné une course équestre. Cette photo est très touchante quand on sait ce qu’a traversé la reine dernièrement entre la mort de son mari et les histoires de famille. Signe de sa passion pour l’équitation, Elizabeth va recevoir d’Emmanuel Macron un cheval de la garde républicaine à l’occasion de son jubilé de platine.
Durant ses soixante-dix ans de règne, la reine a été confrontée à plusieurs crises. Quelles sont celles qui l’ont le plus marquée ?
Toutes. La première crise politique et militaire a été celle de Suez en 1956 où Elizabeth a été mal conseillée. Cela a été un grand échec. Il y a aussi d’autres crises plus discrètes mais qui ont fait du bruit plus tard comme la découverte que sieur Anthony Blunt avait été un agent secret du roi Georges VI. La reine n’était pas contente de cette découverte. Elle a vécu aussi des scandales familiaux et toujours avec beaucoup de calme. Il y a également l’année 1992, cette « annus horribilis » avec, entre autres, l’incendie du palais de Windsor. Cette bâtisse de 1 000 d’histoire représente beaucoup pour la reine. C’est la plus grande forteresse du monde habitée. Pour l’anecdote, le grand-père d’Elizabeth a décidé en 1917 de remplacer le nom allemand familial de Saxe-Cobourgau au profit de Windsor qui retire toute consonance germanique. En 1992, son fils Andrew se sépare de sa femme, Sarah Ferguson, et sa fille, Anne, divorce de son premier mari, le capitaine Mark Phillips. À cela, s’ajoute la sortie du livre de Diana qui révèle ses problèmes conjugaux et la liaison de son époux le Prince Charles avec Camilla Parker-Bowles.
La relation tendue entre Diana et Elizabeth II n’a-t-elle pas entachée la monarchie ?
Avec Diana, il y a toujours eu beaucoup de mal entendu. Diana en voulait à la reine qui ne voulait pas qu’elle soit protégée par les agents de sécurité. Lady Di est tombée entre les mains de Dodi Al-Fayed qui était un personnage douteux. Cela a été très dur.
Elizabeth est un extraordinaire mélange de tradition et d’innovation
Puis, la princesse de Galles est décédée dans un accident de voiture sous le pont de l’Alma en août 1997. On en a voulu à la reine car elle n’est pas revenue de Balmoral tout de suite. Il a fallu que Tony Blair intervienne. En réalité, Elizabeth voulait protéger ses petits-enfants William et Harry. Ce malentendu a conduit à une crise de la couronne. Les choses se sont arrangées lorsque Elizabeth a perdu sa mère, “la Reine mère”, décédée à l’âge de 101 ans, le 30 mars 2002.
En 70 ans de règne, Elizabeth II a été une témoin privilégiée des progrès techniques et des avancées sociales. Est-elle pour autant une reine moderne ?
Elle l’est ! Elizabeth est un extraordinaire mélange de tradition et d’innovation. Elle accompagne dans les années 60 ce qu’on appelle le Swinging London, qui est un temps anglais de folie et de rénovation marqué par les Beatle et les Rolling Stones, entre autres. La monarchie est un spectacle et la reine a su vivre avec son temps. Elle est passée très vite des téléphones cryptés au téléphone portable et à internet. Elle regarde ses courriels et aussi les réseaux sociaux. Mais la reine préfère tout de même les discussions et les moments familiaux au téléphone. Elle a fait remarquer un jour à Meghan et à Kate que ce serait bien qu’elles lâchent leur portable de temps en temps.
La reine n’était pas ravie du vote en faveur du Brexit
La reine a-t-elle déjà enfreint ne serait-ce qu’une fois à son devoir de réserve ?
Oui, notamment lors du référendum sur l’indépendance de l’Écosse. Tony Blair a expliqué que « la reine a ronronné de satisfaction » en apprenant la victoire du “non”. Ce n’est pas une surprise tant la reine est attachée à l’Écosse. Certains commentateurs pensent que la reine a montré son mécontentement au moment du Brexit. Au parlement, elle était tout de bleu vêtu et portait un chapeau avec des fleurs jaunes qui rappellent les étoiles du drapeau européen. Elizabeth, se considérant Européenne, n’était pas ravie du vote en faveur du Brexit. Il faut se souvenir de son enthousiasme lors de l’inauguration du tunnel sous la Manche.
Le duc d’Édimbourg est décédé l’année dernière. Quel couple formait-il ?
Avec son humour invraisemblable et ses plaisanteries parfois douteuses, Philip d’Edimbourg a séduit la reine. Il a toujours été là pour elle. Rendez-vous compte qu’Elizabeth est tombée amoureuse de lui alors qu’elle n’avait que treize ans en juillet 1939. Elle a un sens de la décision qui est formidable : « Ce sera lui et personne d’autre », a-t-elle dit à l’époque. Les préparatifs du mariage étaient compliqués puisque les sœurs de Philip étaient mariées avec des Allemands.
Lors de leur noce d’or, Elizabeth a fait savoir à son époux qu’il était « son roc ». Le prince Philip est décédé le 9 avril 2021. Lors des funérailles, Elizabeth a touché le monde entier avec sa robe et son masque noirs. Mais la reine n’a pas voulu imposer sa vision du deuil au monde entier. Peu de temps après, elle s’est rendue au sommet des chefs d’État et de gouvernement en Cornouailles et portait une robe claire.
Que ma vie soit longue ou courte, je serai au service de votre nation
Malgré le poids de la fonction, Elizabeth II a t-elle été suffisamment présente pour sa famille ?
La reine a été obligée après son couronnement de faire un tour du monde. Le prince Charles et la princesse Anne ont été séparés de leur mère le temps du voyage. Elizabeth a été très souvent absente. Charles se sentait un peu seul mais heureusement il a eu sa grand-mère, la reine mère, avec lui. La reine a été prise par son devoir d’État. Malgré ça, elle a un grand sens de la famille. J’ai été très frappé par son discours de Noël retransmis en décembre dernier qui était humaniste et sensible. Elle y parle entre autres de la douleur des gens qui perdent des proches en raison de la guerre ou de la maladie. Ce discours a bouleversé des gens qui ont perdu un être cher. À cette occasion, des photos des personnes les plus importantes de sa vie ; on y voit son père, George VI, son fils, Charles et son petit-fils, William. Harry et Meghan sont absents…
Les liens entre Elizabeth II et Harry et Meghan sont-ils rompus ?
Elle a été très déçue par le déballage médiatique de son petit-fils. L’interview d’Oprah Winfrey a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et les mémoires d’Harry vont bientôt être publiés… La reine a été très blessée lorsque Meghan, jugeant que ça n’avait pas de «grand intérêt», a refusé de rendre visite aux Etats du Commonwealth en Afrique. Il faut se souvenir de son discours à sa majorité le 21 avril 1947 : « Que ma vie soit longue ou courte, je serai au service de votre nation », a t-elle dit. La relation va de l’avant avec Harry. Malgré les drames de famille, Elizabeth va essayer d’avoir le maximum de gens sur le balcon de Buckingham. Peut-être pas Andrew puisqu’il a trop dégradé l’image de la couronne avec ses scandales sexuels. Elizabeth II est très courageuse et a beaucoup de retenu. Elle n’expose pas les querelles familiales et son linge sale pour protéger la couronne.
Elizabeth II est un témoin actif du siècle dernier
Comment les Anglais préparent-ils ce jubilé ?
Il y aura de grandes fêtes avec des défilés et des banquets. Tout le Royaume-Uni est en effervescence. Son peuple pourra profiter de la célébration puisque le pays a décrété trois ou quatre jours fériés. Elizabeth II bat le record de longévité de Victoria. Elle est tellement contente de pouvoir fêter son jubilé de platine. Les Anglais sont également rassurés de voir que leur souveraine prépare sagement l’avenir. En février dernier, elle a désigné Camilla future reine consort. De son côté, le prince Charles a accès au contenu des dossiers secrets du gouvernement. Il y a trois semaines, il a récité son premier discours du trône au parlement.
Lorsqu’elle devient reine, Staline est toujours à Moscou
Ce n’est pas le premier livre sur Elizabeth II que vous écrivez. Pourquoi cette reine vous fascine autant ?
Elle me fascine car elle est un témoin actif de soixante-dix ans de nos vies. Personne d’autre n’arrive à sa cheville. Elle a connu un nombre important de gens, de présidents français, de papes. François Mitterrand était fasciné par ce personnage qui a connu tellement de crises : celles de l’après-guerre, de la décolonisation, etc. Elle est actuellement le seul chef d’État en fonction qui a connu la Seconde Guerre mondiale. Lorsqu’elle devient reine, Staline est toujours à Moscou. C’est fou comme parcours ! S’il y a une chose qu’elle ne fera jamais c’est bien d’abdiquer. Elle peut être malade et affaiblie, elle restera toujours. Dans ce cas de figure, une régence pourra être proclamée. Elizabeth II a une force qui suscite mon admiration.
Jean des Cars, Pour la reine – hommage à Elizabeth II, 227 pages, Perrin, 15€
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Lilibet s’en va-t-en guerre
Le 3 septembre 1939, le Royaume-Uni s’engage, aux côtés de la France, dans la plus sombre aventure de son histoire. Le roi et la reine regagnent Londres, tandis qu’Elizabeth, alors âgée de 13 ans, et sa sœur Margaret, 9 ans, demeurent au château écossais de Balmoral jusqu’à Noël. Elles séjournent ensuite à Sandringham, dans le Norfolk, avant d’être installées à Windsor, à 40 kilomètres à l’ouest de la capitale.
Au plus fort de la bataille d’Angleterre, au cours de l’été de 1940, on colporte la rumeur que les deux jeunes princesses seraient transférées au Canada, pour leur sécurité. La reine, leur mère, met les choses au point d’une phrase péremptoire : « Les enfants ne peuvent pas partir sans moi, et je ne veux pas laisser le roi, et le roi, bien sûr, ne veut pas partir. » Une unité spéciale de l’armée a toutefois pour mission d’assurer la protection rapprochée des membres de la famille royale et de les conduire en lieu sûr en cas d’invasion ennemie.
Chaque week-end, George VI et son épouse quittent “Buck House” pour retrouver leurs filles à Windsor. Au reste, la vieille forteresse n’est guère moins exposée que Londres. Plus de trois cents projectiles tomberont sur le domaine durant la guerre. Des photos de propagande montreront d’ailleurs les petites princesses creusant des tranchées dans les pelouses du parc ou y plantant des légumes, afin de lutter contre les pénuries alimentaires ! À Noël 1940, Elizabeth organise une pantomime en faveur du Queen’s Wool Fund, qui collecte de la laine afin de tricoter des chandails aux militaires.
Le 13 octobre précédent, elle a réalisé sa première allocution radiophonique à la BBC, s’adressant aux enfants des villes évacués à la campagne en raison du Blitz : « Des milliers d’entre vous dans ce pays ont dû quitter leur foyer et être séparés de leurs pères et mères. Ma sœur Margaret Rose et moi éprouvons beaucoup de sentiments à votre égard, car nous savons par expérience ce que signifie être loin de ceux que nous aimons le plus. […] Avant de terminer je peux vous dire en toute vérité que nous, les enfants à la maison, sommes pleins de gaieté et de courage. Nous essayons de faire tout notre possible pour aider nos valeureux marins, soldats et aviateurs, et nous essayons également de supporter notre propre part du danger et de la tristesse de la guerre. Nous savons, chacun de nous, que tout se terminera bien, car Dieu prendra soin de nous et nous donnera la victoire et la paix. Et quand la paix viendra, rappelez-vous que ce sera à nous, les enfants d’aujourd’hui, de faire du monde de demain un endroit meilleur et plus heureux. »
À Buckingham, c’est spartiate
C’est pourtant au cours de cette période mouvementée que va prendre tournure la « romance » entre Elizabeth et le prince Philippe de Grèce, qui sert alors dans la Royal Navy en Méditerranée. En octobre 1941, celui-ci passe une permission à Windsor où il fait le récit de ses combats devant une petite princesse pâmée d’admiration. Quelques semaines plus tard, Elizabeth adresse au marin de ses rêves une carte de vœux avec sa photographie dédicacée. Galant, Philippe lui retourne la politesse. Évoquant les prochaines noces d’une de ses connaissances, dans une lettre à sa cousine Diana Bowes-Lyon, la princesse s’abandonne à la confidence : « C’est tellement drôle de voir l’une de ses amies fiancée, n’est-ce pas ? Non pas que je souhaite moi-même me fiancer ! Oh non ! Je suis maintenant la fière détentrice d’une très grande photographie de Philippe, qui est posée sur le manteau de la cheminée et me fixe. J’ai dû passer à travers un tas de taquineries quand elle est arrivée, mais j’admets que Maman a dit : “C’est un beau garçon”, ce avec quoi je suis d’accord. »
À Buckingham comme à Windsor, les conditions de vie sont spartiates. Il est interdit de consommer plus de 30 litres d’eau chaude par bain. Chaque chambre ne dispose que d’une ampoule et d’un faible radiateur électrique. Sur les plats d’argent et d’or hérités de la reine Victoria sont servies les mêmes rations frugales que dans n’importe quel foyer britannique. Cependant, la princesse adolescente commence à être initiée aux affaires d’État par George VI, qui lui fait lire les documents officiels. La future reine reçoit par ailleurs un enseignement privé d’histoire constitutionnelle avec sir Henry Marten, vice-président du collège d’Eton. À l’occasion de son 16e anniversaire, le 21 avril 1942, elle est promue colonel en chef du régiment des Grenadier Guards, qu’elle passe très sérieusement en revue.
C’est un jeune homme grave et charmant qui est arrivé, avec plus rien du garçon plutôt présomptueux que j’avais d’abord connu
À la fin de l’année suivante, Philippe reparaît pour les fêtes à Windsor, flanqué de son cousin David Mountbatten. La gouvernante de la princesse, l’indiscrète Marion Crawford, révélera qu’elle n’avait jamais « connu Lilibet plus animée. Il y avait un éclat sur elle qu’aucun d’entre nous n’avait jamais vu. […] C’est un jeune homme grave et charmant qui est arrivé, avec plus rien du garçon plutôt présomptueux que j’avais d’abord connu. Il ressemble plus que jamais, j’ai trouvé, à un Viking, buriné par la tempête et qui avait bourlingué, et ses manières ne laissaient rien à désirer ».
Le 18 décembre 1943, Philippe et David applaudissent à une pantomime assez simplette, intitulée Aladdin, où Elizabeth interprète le rôle-titre et sa sœur Margaret celui de Roxana. Vêtue d’un kimono, la princesse fait une démonstration de tap dance et ravit un auditoire conquis d’avance par des plaisanteries plutôt mièvres. Pour le réveillon, le jeune lieutenant est convié à la table royale où il narre ses mésaventures au large des côtes italiennes. Puis, au coin du feu, il enchaîne sur des histoires de fantômes. « Nous nous étions préparés à avoir peur, et nous n’avons pas eu peur, déplorera Margaret. C’était très décevant. »
Le soir du Boxing Day – le 26 décembre -, on joue d’abord aux charades, avant de rouler le tapis du salon cramoisi. Au son du gramophone, Philippe et David entraînent alors leurs deux jeunes cousines, « gambadant et cabriolant jusqu’à près d’une heure du matin », selon l’expression de sir Alan Lascelles, le secrétaire privé du roi.
En février 1945, à l’approche de ses 19 ans, Élisabeth s’enrôle dans l’Auxiliary Territorial Service, le Service territorial auxiliaire, sous le matricule 230873. Elle suit une formation de conductrice et de mécanicienne au centre d’entraînement de Camberley, dans le Surrey. Elle y apprend à changer une roue, à réparer un moteur ainsi qu’à piloter camions et ambulances. Cela lui vaudra le grade de capitaine à titre honoraire… et le surnom de “Princess Auto Mechanic”.
Elizabeth, en uniforme, se mêle à la cohue
« Nous sommes sortis huit fois tous ensemble », note avec fierté George VI.
Enfin, le 8 mai 1945 sonne l’heure de la victoire. Dès l’annonce de la capitulation nazie, la foule converge vers les grilles de Buckingham, scandant : « Nous voulons le roi ! Nous voulons la reine ! » La famille royale apparaît bientôt sur le balcon, rejointe un moment plus tard par le Premier ministre, Winston Churchill. Ce sont alors des acclamations sans fin et le God Save the King est repris en chœur par des milliers de voix. « Nous sommes sortis huit fois tous ensemble », note avec fierté George VI.
Au crépuscule, alors que des milliers de Londoniens en liesse continuent de manifester leur joie exubérante, du Mall à Trafalgar Square, la princesse Elizabeth, revêtue de son uniforme, se mêle à la cohue avec sa jeune sœur, à la faveur de l’obscurité.
Dans un entretien de 1985, la reine se souviendra : « Nous étions terrifiées à l’idée d’être reconnues, alors j’ai tiré ma casquette d’uniforme bien au-dessus de mes yeux. » Elle décrira les « rangées de personnes inconnues se tenant par le bras et marchant dans Whitehall. Nous étions tous emportés par des vagues de bonheur et de soulagement ». Les princesses auraient été même vues à l’hôtel Ritz, dansant une conga endiablée ! Et Elizabeth II de conclure, nostalgique : « Je pense que cela a été l’une des nuits les plus mémorables de ma vie. »
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Quand l’Amérique finançait l’effort de guerre soviétique
Désigné par Staline comme ambassadeur d’Union soviétique à Washington, Maxime Litvinov n’est pas réputé pour sa jovialité. Mais ce 7 novembre 1941, il saute de joie en apprenant le résultat d’un vote qui vient d’avoir lieu au Congrès : la loi sur le crédit-bail ( Lend Lease Act, LLA) a été amendée pour inclure dans ses bénéficiaires l’URSS et une première ligne de 1 milliard de dollars est dégagée au profit de Moscou. « Maintenant, nous ne pouvons que gagner la guerre ! », hurle de joie le diplomate.
Le crédit-bail ouvre un horizon radieux. Face à un public encore largement isolationniste et qui ne veut pas se mêler à la guerre qui dévaste le continent européen depuis septembre 1939, le président Roosevelt, décidé à faire des États-Unis un « arsenal de la démocratie », a avancé avec précaution.
Malgré sa réélection, en novembre 1940, le président démocrate doit composer avec son opinion, favorable au maintien de la neutralité. Néanmoins, il est parvenu à convaincre le Congrès de voter, le 11 mars 1941, une loi qui lui permet de faire bénéficier, à crédit, d’équipements civils et militaires, tout pays dont la défense contre l’agression allemande est jugée, selon lui, « vitale » pour les États-Unis.
Le Royaume-Uni est le premier bénéficiaire de cette aide. Afin d’expliquer cette entorse à la neutralité, Roosevelt recourt à une comparaison qui restera célèbre : « Si la maison de votre voisin est en feu, vous ne lui vendrez pas pour 15 dollars votre tuyau d’arrosage, mais vous le lui prêterez… »
Le 24 juin 1941, deux jours après le lancement de l’opération Barbarossa, l’invasion de l’Union soviétique par l’Allemagne hitlérienne, Roosevelt débloque les avoirs soviétiques gelés dans les banques américaines depuis la révolution bolchevique et autorise une première vente d’armes à son profit. Peut-il aller plus loin et aider un régime qui, depuis Lénine, dénonce les États-Unis comme « le premier pays de l’impérialisme mondial », et avec lequel Washington n’a établi des relations diplomatiques qu’en 1933 ?
Une mission pour vérifier la solidité de l’URSS face à Hitler
Roosevelt envoie son proche conseiller Harry Hopkins rencontrer Staline : il a pour mission de vérifier si, malgré les revers essuyés par l’Armée rouge, abondamment détaillés par l’attaché militaire américain à Moscou, l’Union soviétique peut résister à Hitler. Depuis la capitale soviétique, Hopkins (qui sera plus tard soupçonné d’avoir été un agent d’influence communiste) envoie un télégramme rassurant sur le moral des Soviétiques.
Aussitôt, Roosevelt donne ordre de livrer 200 chasseurs P-40. Mais c’est l’extension à l’URSS de la loi LLA par le Congrès, le 7 novembre 1941, qui va tout changer. Ironie de l’histoire, c’est cette même loi que Joe Biden vient de réactiver, mais cette fois contre la Russie, pour accélérer la fourniture d’armes à l’Ukraine.
Entre 1941 et 1945, pendant quatre ans, la formidable machine industrielle américaine va livrer à l’Union soviétique plus de 18 millions de tonnes de matériel. Les États-Unis enverront plus de 14 000 avions, 409 526 véhicules dont 43 728 Jeeps, 3 510 amphibies, 12 161 blindés de combat, 136 190 pièces d’artillerie légère. Mais aussi 325 784 tonnes d’explosifs, 205 torpilleurs, 140 chasseurs de sous-marins, 28 frégates…
Au total, un tiers des munitions brûlées par les Soviétiques viendront de l’allié américain. Les camions Dodge et Studebaker représenteront jusqu’à un tiers du parc motorisé soviétique. C’est sur les châssis des Studebaker que sont montés les lance-roquettes multiples Katioucha, les “orgues de Staline”.
Depuis septembre 1939, le président Roosevelt est décidé à faire des Etats-Unis un « arsenal de la démocratie ». Mais il avance avec précaution.
L’assistance américaine fait entrer l’Armée rouge dans la modernité. Pour la communication sans fil, 35 800 postes radio émetteurs- récepteurs sont fournis. Pour la communication avec fil, celle que préfère Staline, les services de l’Armée rouge reçoivent 3 400 kilomètres de câble marin, 1 823 kilomètres de câble sous-marin, plus d’un million et demi de kilomètres de câble télégraphique.
Avec les avions américains, les Soviétiques disposent aussi d’équipements spéciaux et d’experts venus d’outre-Atlantique : presses à moulage, instruments de contrôle aéronautique, moteurs, ingénieurs… Les nouveaux modèles d’avions soviétiques Yakovlev Yak-3 ou Lavotchkine La-5, bien plus performants, n’auraient pas été concevables sans cet appui.
Face à la fulgurance de l’avancée allemande, les Soviétiques n’avaient pas pu évacuer une bonne part de leur matériel ferroviaire : l’Amérique leur envoie près de 2 000 locomotives et plus de 10 000 wagons. Elle s’occupe aussi de l’intendance. Les soldats de l’Armée rouge vont être nourris grâce à 5 millions de tonnes de rations, vêtus grâce à 55 millions de mètres de tissu de coton et 49 millions de mètres de tissu en laine. Ils vont être chaussés grâce à 14 millions de paires de chaussures.
Ford envoie une usine complète de pneumatiques
À New York, après la victoire, une formule fera florès : « Les Alliés ont vaincu l’Allemagne grâce au sang des Russes et aux pâtés de conserve américains. » Aciers spéciaux inconnus des Soviétiques, kérosène à indice d’octane élevé pour les moteurs d’avion, cuivre, aluminium, métaux non ferreux indispensables à l’effort de guerre, sont également livrés.
En novembre 1942, Ford envoie même une usine complète de pneumatiques en pièces détachées. Seule la fin de la guerre empêche le transfert, initialement prévu, d’autres usines clés en main, parmi lesquelles une raffinerie de pétrole.
Dans un entretien, en juin 1944, avec un haut fonctionnaire du département d’État américain, Staline concède : « Environ deux tiers de toutes les entreprises industrielles d’Union soviétique ont été construites avec le concours ou l’assistance technique des États-Unis. »
L’aide américaine, qui s’accélère après l’entrée en guerre contre le Japon et l’Allemagne, en décembre 1941, arrive en URSS par toutes les voies disponibles : à l’est par l’Alaska et la Sibérie (“la route du Pacifique”), au nord par les ports de Mourmansk et Arkhangelsk (“la route de l’Arctique”), au sud par l’Iran (“le corridor persan”), alors sous occupation militaire soviéto-britannique.
Les Soviétiques masquent l’importance du prêt-bail
Mais la propagande soviétique passe sous silence ce colossal appui venu du camp “impérialiste”, sans lequel les contre-offensives de l’Armée rouge n’auraient pas été possibles. Le matériel à peine reçu, toute indication sur son origine est aussitôt effacée.
Comme le rapporte, en 1943, le général Deane, chef de la mission militaire américaine à Moscou, frappé par cette ingratitude, « les Soviétiques taisent les dimensions exactes du prêt-bail (et n’en parlent que sous pression) se justifiant par la nécessité de garder le secret ». Staline ne reconnaîtra publiquement cette dette qu’une fois, lors de la conférence de Téhéran, en novembre 1943, lors d’un dîner avec Roosevelt et Churchill : « Sans les machines américaines , dit-il, les Nations unies n’auraient jamais pu gagner la guerre. » Une position qu’il répétera en privé, note Nikita Khrouchtchev dans ses Mémoires.
Une fois la guerre terminée, les Américains mettront dix ans à récupérer leurs unités navales prêtées. Sur les 11,3 milliards de dollars consentis en aide matérielle durant la guerre (soit 170 milliards en valeur actualisée), Washington, en reconnaissance de la contribution soviétique à la victoire finale sur le nazisme, ne demandera que le remboursement de 1,3 milliard, une demande étalée sur trente ans ! Une facture jugée trop lourde par Moscou. Il faudra attendre le 18 octobre 1972 pour trouver un accord final et l’URSS ne remboursera finalement que 6 % (ou 1,3 %, en tenant compte de l’érosion monétaire) de ce qu’elle avait reçu…
Pour Churchill, le prêt-bail fut « l’acte financier le plus désinteressé et le plus noble jamais accompli par un pays dans toute l’histoire »
En bonne logique, l’appui de l’Amérique continuera d’être occulté ou minimisé pendant toute la guerre froide. Héros de la guerre, le maréchal Joukov s’en émeut en 1963, selon des archives du KGB qui l’a mis sur écoute : « On nous dit que les alliés ne nous ont pas aidés. Mais sans le matériel américain, nous n’aurions pas pu continuer la guerre… »
Le public russe restera jusqu’à ce jour entretenu dans la mythologie d’une Grande Guerre patriotique remportée par le seul sacrifice de ses anciens. Comme le résume Vladimir Poutine, le 9 mai 2021, « le peuple soviétique a libéré l’Europe de la peste brune ».
Il faut attendre l’année 2004 pour voir l’ouverture, à Moscou, sur une initiative privée, du musée des Alliés et du Prêt-bail, destiné à rendre hommage à « l’acte financier le plus désintéressé et le plus noble jamais accompli par un pays dans toute l’histoire » , selon les paroles de Churchill. Aux dernières nouvelles, il aurait été fermé.