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Produire des fruits en France va devenir compliqué

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Un ouvrage de synthèse, rédigé par 47 coauteurs (1) et coordonné par Jean-Michel Legave, ancien directeur de recherche à l’INRAE, montre que les risques induits par le réchauffement climatique dans un pays tempéré comme la France ne cessent d’augmenter. On constate une augmentation des gelées tardives mais aussi des insectes prédateurs à la belle saison, sans oublier les maladies des plantes imputables au réchauffement climatique.

Gérard Le Puill

Depuis quelques jours, les reportages télévisés se multiplient pour nous montrer comment les arboriculteurs et les vignerons tentent de lutter contre les dégâts du gel. S’il est trop tôt pour faire un bilan complet, il apparaît déjà que les pertes de récoltes seront encore importantes cette année. Parallèlement, le dernier rapport que vient de publier le GIEC permet de penser que la bataille pour maintenir le réchauffement climatique sous la barre de +2°C par rapport au début du XXIème siècle est déjà perdue. On peut donc penser que des hivers de plus en plus doux en France feront démarrer la végétation de plus en plus tôt, tandis que les gelées tardives seront de plus en plus dévastatrices. Mais elles ne seront qu’une calamité en forte croissance parmi d’autres.

Dans nos grandes surfaces, qu’il s’agisse des pommes, des poires, des pêches ou des abricots, nous voyons depuis des décennies des produits bien calibrés et de couleur identique proposés en libre-service. On peut même opérer un dernier tri avant de faire passer à la pesée le volume que nous achetons. Mais nous ignorons quelle proportion a été jetée à la poubelle au moment du tri sélectif qui permet au producteur d’avoir la certitude que sa livraison ne lui sera pas renvoyée à ses frais. Malgré le combat mené par certaines associations caritatives, les fruits et légumes présentant quelques « défauts d’aspect » ne trouvent toujours pas leur place dans les rayons de la grande distribution.

Pour ce qui est des fruits, si rien ne change dans ce domaine, les quantités à jeter pour des « défauts d’aspect » seront en augmentation dans les prochaines décennies. C’est l’une des conclusions que l’on peut tirer de la lecture du livre titré « Les productions fruitières à l’heure du changement climatique »(1) qui vient de paraître. Évoquant les pommes du Limousin, il nous informe en page 261 que « depuis les années 2010-2015, l’implantation de nouveaux vergers sans l’appoint de l’irrigation est de plus en plus risqué et l’installation de jeunes arboriculteurs ne peut être envisagée sans un accès à l’irrigation. Les conditions climatiques de l’année 2019 en donnent un bon exemple, puisqu’une diminution significative du calibre moyen des fruits a été observée à la suite d’un printemps froid et humide, suivi d’une sécheresse marquée et de températures très élevées pendant une grande partie de l’été (…) Le maintien de l’attractivité économique de la pomme du Limousin est donc fonction de la capacité des arboriculteurs à adapter leurs vergers et leurs pratiques de culture à l’évolution du climat, sans forcément exclure une diversité variétale » , avertissent les auteurs de l‘ouvrage.

Six années successives de gelées tardives en France

De tels changements demandent des moyens financiers et ne sont donc pas gagnés d’avance. D’autant qu’on lit aussi en pages 199 et 203 que pour l’abricot, par exemple, « les années à très faible production correspondent généralement à des années où le gel a touché l’ensemble des différentes régions de production (…) Récemment, les gels successifs de 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021 ont fragilisé les filières arboricoles ou viticoles ». Cela nous donne six années successives de gelées tardives au printemps. Voilà qui ne laisse guère de moyens arboriculteurs comme aux vignerons pour investir afin de s’adapter aux conséquences du réchauffement climatique.

L’ouvrage évoque aussi « l’influence des conditions climatiques sur la qualité des fruits avec le commentaire suivant en page 290 : « La croissance du fruit et sa composition en sucres sont notamment déterminées par les entrées de carbone et d’eau dans le fruit. Comme des températures élevées et des situations de déficit hydrique peuvent réduire ces entrées au niveau de la plante, on doit s’attendre à des modifications du calibre et de la composition des fruits sous l’influence du changement climatique (…) Chez le pêcher cela conduit à la production de fruits de plus petite taille ».

Promouvoir l’agroécologie et l’agroforesterie

Pour limiter les conséquences néfastes du réchauffement climatique en productions fruitières, les auteurs de l’ouvrage préconisent de nouvelles formes d’agroécologie et d’agroforesterie. Dans le premier cas, « favoriser l’enherbement permet de réduire la température de l‘air par évapotranspiration ». Dans le second, « l’agroforesterie joue un rôle de tampon contre les températures élevées et peut donc potentiellement atténuer les excès de température et de rayonnement liés au changement climatique (…) Si la consommation hydrique d’un système agroforestier est globalement plus élevée du fait de la plus forte densité des plantes arborescentes, arbustives et herbacées, le système lui-même, par sa structure spatiale et temporelle, optimise l’utilisation de l’eau par différents mécanismes.

Mais d’autres problèmes se posent déjà aux arboriculteurs. L’ouvrage précise en page 320, que « la majorité des ravageurs des arbres fruitiers sont des arthropodes » à savoir des insectes et des acariens. Et la hausse de la température moyenne constatée au fil des ans « apparaît comme la variable du taux de croissance des populations de ravageurs (…) Depuis le début des années 2000, un nombre croissant de témoignages de producteurs et d’experts des cultures fruitières révèle une plus grande fréquence d’années caractérisées des développements inhabituels de certains ravageurs et maladies, ainsi que des augmentations de leurs dégâts respectifs. L’imputation du changement climatique dans ces tendances est également suspectée dans ces témoignages », lit-on en pages 232 et  333 dans le chapitre 10 intitulé « L’anticipation des impacts du changement climatique sur les bioagresseurs en arboriculture fruitière ».

Renouer avec les fruits de son jardin

Il résulte de la lecture de cet ouvrage que le métier d’arboriculteur sera, au cours de ce XXIème siècle soumis à de très gros risques, tandis que des pénuries seront à craindre du côté des consommateurs, comme on l’a vu pour certains fruits d’été en 2021. Dans une France qui compte énormément de maisons individuelles, avec un terrain qui couvre souvent plus de 500 m2, planter quelques pommiers, poiriers et abricotiers, au-dessus des framboisiers et des fraisiers peut permettre de récolter beaucoup de fruits à la belle saison, tout en donnant de l’ombre aux cultures potagères et en captant du carbone. Stocker dans une citerne l’eau de pluie qui tombe sur la maison permet aussi de mettre en place un système d’irrigation à débit contrôlé pour les arbres fruitiers comme pour les plantes potagères.

Tout indique déjà que de tels choix seront plus favorables aux jeunes générations que celui qui consiste à installer une piscine individuelle. D’autant que nous risquons de manquer d’eau pour la remplir en été.

fruits et légumes alimentation
Opex 360

Les groupements de commandos vont récupérer les Poids lourds des forces spéciales au standard 1

par Laurent Lagneau · 3 avril 2022

En 2014, un rapport du Sénat avait estimé que l’état des véhicules utilisés par les unités relevant du Commandement des opérations spéciales [COS] était « préoccupant », au point que leur remplacement devait être envisagé. Et cela d’autant plus qu’ils étaient alors soumis à une intense activité opérationnelle, qui plus est dans des environnements susceptibles d’accélérer leur usure.

Cependant, en janvier 2016, la Direction générale de l’armement [DGA] confia à Arquus [Renault Truck Defense ou RTD, à l’époque] le soin de développer et de livrer 241 Véhicules légers de forces spéciales [VLFS] ainsi que 202 Poids Lourds des Forces Spéciales [PLFS], afin de remplacer respectivement les Véhicules de patrouille SAS [VPS] et les VLRA.

Lors de l’annonce de ces deux commandes, la DGA avait précisé que les 25 premiers PLFS seraient livrés dès 2016 dans un  » premier standard pour répondre aux besoins les plus urgents » et que la livraison des VLFS commencerait à partir de 2018.

Un an plus tard, la DGA annonça que l’objectif fixé à Arquus pour les PLFS avait été tenu. Et de se féliciter qu’il n’avait fallu que treize mois pour développer, assembler, tester et qualifier ces 25 premiers exemplaires. Seulement, le COS estima que ces nouveaux véhicules ne correspondaient pas exactement à ses besoins et qu’ils souffraient de « dysfonctionnements » susceptibles de contrarier leur utilisation en opération. Aussi furent-ils renvoyés chez l’industriel.

Profondément modifiés, ces 25 PLFS au standard 1 furent de nouveau livrés au COS en avril 2019. Mais, visiblement, ils ne donnent toujours pas satisfaction à leurs utilisateurs. « Ces véhicules ont montré trop de limites d’emploi », est-il avancé dans le dernier numéro du magazine spécialisé RAIDS.

Ces 25 PLFS au standard 1 vont encore retourner chez l’industriel, lequel va les « reconditionner » pour ensuite les livrer à l’armée de Terre. En effet, ils serviront aux patrouilles motorisées du Groupement de commandos de Montagne [GCM] ainsi qu’à celles du Groupement des commandos parachutistes [GCP]. « Les conditions d’emploi sont légèrement différentes, même si les théatres sont souvent identitiques, comme c’est le cas actuellement au Sahel », explique RAIDS.

Quant au standard 2 du PLFS, le mgazine fait état de « progrès », des essais étatiques étant en cours « depuis plusieurs mois ». Mais en attendant, et afin de remplacer rapidement une partie des VLRA, le COS a commandé au constructeur Technamm un lot de VOSAPP, un véhicule 6×6 dont le « maquettage est en phase finale », selon RAIDS.

Par ailleurs, dans l’attente du VLFS, le COS s’est tourné vers Technamm pour obtenir des véhicules de patrouille spéciale [VPS, désormais appelés véhicules d’opération spéciale pour la patrouille – ou VOSPAT]. Trente exemplaires lui ont été livrés en 2020 et il vient de recevoir un second lot de 35 unités. Ce véhicule « semble donner […] toute satisfaction, grâce à un surcroît de puissance et une bonne installation [des systèmes] de communication », assure RAIDS.

Valeurs Actuelles

Algérie, le dernier acte de la tragédie

Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

« De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

« Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

Des rafales, des hommes à terre…

Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

« La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

“Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Le retour des carnets de Charles Darwin

Gaël De Santis

C’est un monument de l’histoire de la science qui a été retrouvé le 9 mars 2022 au quatrième étage de la bibliothèque de Cambridge. Qui en est le donateur ? On l’ignore. Le petit paquet a été déposé dans un recoin non couvert par la vidéosurveillance. Mais celui qui a fait ça a aussi laissé une carte de vœux, avec l’inscription « Joyeuses Pâques ». Cette fête célèbre la résurrection de Jésus. Là, ce sont deux carnets de l’agnostique Charles Darwin, père de la théorie de l’évolution, qui ressurgissent. Voilà vingt ans qu’ils étaient considérés comme volés par l’institution universitaire. Ils avaient été sortis de la salle en 2000 pour être photographiés. Et en 2001, lors d’un inventaire, leur disparition avait été constatée. L’un des carnets comprend l’esquisse de « l’arbre de vie », le symbole de la théorie de l’évolution, selon laquelle l’humain n’est qu’une espèce parmi d’autres. Les deux carnets seront prochainement exposés lors d’un événement consacré au scientifique.

L'Humanité

Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?

Actu

Alors que nous allons voter dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle, la défense du pourvoir d’achat par la hausse des salaires et des pensions de retraite devient la principale préoccupation des Français. Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la spéculation mondiale sur les produits énergétiques et alimentaires se traduit aussi par les hausses de prix spéculatives, difficilement supportables pour beaucoup de nos concitoyens. 

Gérard Le Puill

Publiée le 31 mars, une note de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), portait le titre suivant: «En février 2022, les prix des produits agricoles à la production ralentissent légèrement à + 14,4% sur un an après + 15,7% en janvier». Dans le détail, cette note faisait état d’une hausse de 21,1% du prix des céréales sur douze mois, de 16% pour les vins, de 26% pour les graines oléagineuses,  de 13,9% pour les animaux de boucherie, de 10,4% pour les poulets et de 13,20% pour le lait. Si ces hausses sont effectivement élevées, elles se sont surtout produites à partir de l’été 2021, en raison de récoltes mondiales inférieures aux prévisions.

Ces hausses moyennes constatées sur douze mois ne signifient pas que les paysans en ont vraiment bénéficié en termes de revenu au moment de vendre leurs produits. Beaucoup de céréales ont été vendues par les producteurs sur le marché à terme avant la hausse des cours intervenues à partir de l’été  2021. Durant l’automne de la même année, le prix du kilo de carcasse de porc évoluait entre 1,20€ et 1,25€ de semaine en semaine sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor, contre plus de 1,50€ au printemps. Mais la tonne de maïs qui entre dans l’alimentation des cochons coûtait 245€ en moyenne durant l’automne 2021, contre moins de 200€ en 2020 et 160€ en 2019. Durant ce même automne 2021,  la tonne de colza-  dont on extrait de l’huile pour la consommation humaine et des tourteaux pour alimenter le bétail- se vendait 700€ en moyenne contre 400€ un an plus tôt. Or,  que l’on produise de la viande de porc, de volaille ou du lait de vache, l’achat de ces tourteaux est indispensable pour équilibrer la nourriture du bétail.

Nouvelle et forte spéculation depuis cinq semaines 

Publiée hier matin une, dépêche de l’Agence France Presse (AFP) citait le témoignage d’un producteur d’œufs de poule qui indiquait que ses coûts de production allaient augmenter de 500€ par jour du fait de la seule hausse du prix de céréales, soit une dépense de 15.000€ de plus par mois.  Pour s’en sortir il avait besoin d’augmenter de 1,35 centimes le prix de l’œuf au départ de la ferme. Mais il n’est pas certain de l’obtenir. Car les enseignes de la grande distribution refusent souvent de prendre en compte cette hausse des coûts de production, ce qui ne les empêche pas d’augmenter sensiblement certains de leurs prix sur les produits du quotidien. C’est le cas du beurre dont le prix est en passe de doubler en deux ans, contre moins de 20% pour le prix du lait de vache qui demeure encore trop bas au regard de la hausse des coûts de production.

Les calculs de l’INSEE sur l’évolution des prix agricoles entre mars 2021 et février 2022 ne prenaient pas en compte ce qui a changé dès l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Le 1 er mars, la tonne de blé français destiné à l’exportation cotait 332€ contre 255€ deux semaines plus tôt. Il en allait de même pour la tonne de maïs à 290€ contre 240€. Le 29 mars la tonne de blé cotait 365€ et la tonne de maïs 347€. En deux ans, le prix de la tonne de graines de colza est passé de 400€ à 941€. 

Les hausses de prix des énergies se répercutent aux aliments 

Du fait de la guerre, l’Ukraine et la Russie ont arrêté leurs exportations de blé, de maïs et de tournesol depuis plus d’un mois. Mais des pays importateurs comme l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Liban et quelques autres voient le prix du blé et des autres céréales s’envoler. Du coup, certains sont aux achats auprès des pays occidentaux tandis que d’autres attendent de voir si les prix vont baisser avant de passer des commandes à des pays exportateurs comme la France, le Canada, les Etats Unis, l’Argentine ou l’Australie. Tout cela alimente la spéculation dans les salles de marché. 

Dans les exploitations agricoles, le prix des carburants pour le tracteur, des engrais pour les cultures,  du gaz pour le chauffage des serres, des maternités de porcelets et de poussins, vont aussi augmenter les coûts de production durant les prochains mois. Ajoutons que les abattages massifs de poulets et de palmipèdes à foie gras de janvier à mars pour tenter d’éradiquer la grippe aviaire ont causé d’importantes pertes de revenu dans les exploitations spécialisées. La hausse des coûts de production est également subie parles nombreuses PME dans l’industrie agroalimentaire. Cela va du prix des carburants pour les transports de marchandise à celui de l’énergie sur les chaînes de production, sans oublier le prix des emballages également en forte hausse.  L’inflation va continuer et revaloriser le seul SMIC ne suffira pas pour maintenir le pouvoir d’achat des Français. Il faudra aussi augmenter les salaires, les pensions de retraite, les allocations familiales,  les aides personnalisées au logement, les minimas sociaux. 

Avoir plus de députés communistes à la prochaine assemblée

Quel que soient les résultats du premier et du second tour de l’élection présidentielle, nous voterons à nouveau au mois de juin pour élire les députés.  Voilà aussi une question qui interpelle chaque électeur s’il veut que son vote pèse sur la politique de la prochaine législature.  A ce propos,  le combat acharné mené par André Chassaigne durant la mandature qui se termine a permis d’obtenir une revalorisation des retraites paysannes depuis l’automne 2021. Voilà qui montre montre à quel point il est important d’avoir des parlementaires communistes en France. 

Grâce à cette loi, un ancien chef d’exploitation né en 1942 et bénéficiant d’une carrière complète, dont 31 ans comme chef d’exploitation et 11 ans comme aide familial auprès de ses parents avant de leur succéder,  pouvait confier au magazine trimestriel «La Terre» paru en mars,  que sa pension mensuelle était passée de 858€ en octobre dernier à 1.019€ depuis le mois de novembre.

Mais ce combat d’André Chassaigne avait commencé en 2016, alors que François Hollande était encore président de la République. Voté cette année là par les députés, le projet de loi Chassaigne ne put passer devant le Sénat avant l’élection présidentielle de 2017. Il fut ensuite écarté par le président Macron et ses ministres. Il a ensuite fallu qu’André Chassaigne trouve des ouvertures via la procédure des «niches parlementaires »  pour faire voter deux textes en automne 2021. 

Depuis, quand il prend publiquement la parole,  Emmanuel Macron ne manque pas une occasion pour intégrer cet acquis à son bilan! 

Salaires et pouvoir d'achatÉlections 2022
France24 - Monde

Mali : HRW accuse des soldats maliens et présumés russes d'avoir exécuté 300 civils en mars

Publié le : 05/04/2022 - 09:08Modifié le : 05/04/2022 - 15:55

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Dans un rapport publié mardi, Human Rights Watch affirme que des soldats maliens associés à des mercenaires étrangers ont exécuté sommairement 300 civils fin mars dans une localité du centre du Mali. Ces faits sont "le pire épisode d'atrocités" commises depuis le déchaînement des violences dans le pays en 2012, dit l'ONG.

Des soldats maliens associés à des combattants étrangers présumés russes ont exécuté sommairement 300 civils, dont certains qu'ils soupçonnaient être des jihadistes, fin mars dans une localité du centre du pays, dénonce Human Rights Watch (HRW).

Dans un rapport publié mardi 5 avril, l'ONG décrit un massacre perpétré sur plusieurs jours entre le 27 et le 31 mars dans la localité de Moura, entre Mopti et Djenné, dans une région qui est l'un des principaux foyers des violences sahéliennes.

Ces faits sont "le pire épisode d'atrocités" commises depuis le déchaînement des violences au Mali en 2012, dit l'organisation, qui cite 27 personnes informées des événements, dont 19 survivants et témoins.

Des "spéculations diffamatoires", selon la junte

Aucune réaction à ce rapport n'a été obtenue dans un premier temps des autorités dominées par les militaires qui ont pris le pouvoir par la force en 2020.

Alors que les messages se multipliaient sur les réseaux sociaux, celles-ci ont donné vendredi une tout autre version des événements de Moura, parlant d'opération qui avait permis d'abattre 203 membres de "groupes armés terroristes" et d'en arrêter 51 autres. Elles se sont inscrites en faux contre des "spéculations diffamatoires".

Mais la Mission de l'ONU au Mali, les États-Unis, l'Union européenne et la France ont exprimé leur préoccupation devant les informations remontant de Moura.

#Mali | La France est gravement préoccupée par les informations faisant état d'exactions massives à Moura par des éléments des forces armées 🇲🇱 accompagnées de mercenaires 🇷🇺 du groupe Wagner, et qui auraient causé la mort de centaines de civils.→ https://t.co/WmaDZG1lxV pic.twitter.com/X8yluZhACs

April 4, 2022

"Le gouvernement malien doit de façon urgente et impartiale ouvrir une enquête sur ces meurtres de masse, y compris sur le rôle de soldats étrangers", dit Corinne Dufka, directrice pour le Sahel à HRW. Pour la crédibilité de ces investigations, les autorités doivent se faire assister de l'Union africaine et des Nations unies, souligne-t-elle.

Les événements de Moura ont commencé le 27 mars par l'arrivée en hélicoptères de soldats en pleine foire aux bestiaux, dit HRW. Les soldats auraient alors échangé des tirs avec une trentaine d'islamistes armés qui se trouvaient dans la foule ; plusieurs islamistes, quelques civils et deux soldats étrangers auraient été tués.

Moura est décrite comme une localité passée, comme beaucoup d'autres au Mali, sous la coupe de groupes affiliés à Al-Qaïda.

Avec des renforts transportés par hélicoptères, les soldats maliens et étrangers ont pris le contrôle de Moura, relatent les témoins cités par HRW.

Les étrangers sont assimilés à des Russes parce qu'ils ne parlent pas français et qu'il a beaucoup été question dans les médias, y compris de la part des autorités, de l'arrivée de soldats russes ces derniers mois pour aider à combattre les jihadistes.

Fosses communes et corps brûlés

Les soldats auraient ratissé la localité, "exécutant" un certain nombre de personnes et en capturant des centaines d'autres. Les jours suivants, ils auraient exécuté par balles et par petits groupes des dizaines de captifs, peut-être en fonction de leur tenue vestimentaire ou parce qu'ils portaient la barbe suivant des règles édictées par les jihadistes, ou en raison de leur appartenance ethnique.

Selon HRW, "la grande majorité" des hommes exécutés étaient peuls, un groupe dans lequel les jihadistes ont largement recruté.

"Tuer délibérément ou maltraiter un individu en détention est un crime de guerre", rappelle l'ONG.

Des civils ont été forcés de creuser des fosses communes avant d'être exécutés et certaines dépouilles ont été brûlées au point d'être méconnaissables, conclut HRW.

Avec AFP

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Violences au Mali : les raisons de la montée en puissance de l'organisation État islamique au Sahel

Valeurs Actuelles

Des musées d’Occitanie aident à sauvegarder le patrimoine culturel ukrainien menacé par la guerre

« Concrètement, nous avons récupéré des boîtes de conditionnement conçues spécifiquement pour de la conservation à long terme de manuscrits, des caisses, des rouleaux de papier bulles, des protections pour cadres de tableaux, etc. » Voilà ce que Claire Leger, régisseuse des collections pour les musées départementaux de la Haute-Garonne, a déclaré à France Bleu Occitanie dimanche 3 avril, pour expliquer l’initiative d’une quinzaine de musées et de fonds d’archives départementaux d’Occitanie. L’objectif : collecter un maximum de matériel pour protéger le patrimoine culturel ukrainien menacé par la guerre.

Dix tonnes de matériel de conservation et de stockage

Dix tonnes de matériel de stockage et de conservation ont été récupérées bénévolement auprès de musées et de fonds d’archives des départements de Haute-Garonne, de l’Aude, du Tarn, du Tarn-et-Garonne, du Lot et du Gard. Ces dons doivent partir prochainement pour l’Ukraine via la Pologne. Une fois là-bas, ils seront acheminés sur le territoire ukrainien par le biais de corridors humanitaires. Une première initiative de ce type avait été organisée à la mi-mars en Île-de-France par l’association le Bouclier bleu, une ONG internationale, reconnue par l’Unesco, travaillant pour la préservation du patrimoine culturel des pays ayant signé la Convention de La Haye de 1954 sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé.

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Pourquoi faut-il abroger les lois travail ? Pour aller plus loin

Le débat

Des lois El Khomri aux ordonnances Macron, la décennie écoulée a vu une mise en cause du droit du travail. Quel est l’objectif de cette attaque en règle ? Et existe-t-il une alternative ?

Pierre Chaillan

Il faut redonner la priorité aux droits sociaux fondamentaux. Pour ce faire, une démarche est engagée pour un autre Code du travail.

Josépha Dirringer Juriste, maîtresse de conférences de droit privé, université de Rennes-I

Les lois travail ont fragilisé le droit du licenciement, en limitant le pouvoir du juge et en offrant aux employeurs une panoplie d’outils pour mener à bien leurs restructurations. Elles ont supprimé les délégués du personnel (DP), le comité d’entreprise (CE) et le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) pour leur substituer le comité social et économique (CSE), réduisant au passage le nombre des représentants des salariés et les éloignant des collectifs de travail.

Elles ont instrumentalisé le droit des salariés à la négociation collective en faisant de l’accord d’entreprise un outil de gestion de l’entreprise capable de réduire les avantages des salariés prévus par les accords de branche et de modifier le contrat de travail sans égard pour le principe de faveur. Il faut assurément abroger ces lois.

D’abord, parce qu’elles sont socialement injustes. Elles n’ont eu de cesse de renforcer le pouvoir patronal, feignant d’ignorer l’inégalité du rapport salarial et la dépendance économique dans laquelle se trouvent les salariés.

Ensuite, parce qu’elles procèdent d’un travestissement de la réalité sociale. Pour un peu, on serait tenté de croire que les salariés sont devenus des entrepreneurs « agiles » sur le marché du travail et que ce sont les employeurs qui ont désormais besoin d’aide et d’assistance.

La hiérarchie des normes sociales n’est plus une pyramide, mais un dédale mouvant, dans lequel, le citoyen se perd et l’État de droit s’effrite.

Enfin, parce qu’elles sont juridiquement critiquables, dans la forme comme dans le fond. Dans la forme, ces lois témoignent d’une formulation du droit devenu illisible. Le droit du travail est devenu un bazar composé de toute une série de règles assorties d’exceptions, d’habilitations à négocier, complétées par une myriade de décrets, eux-mêmes précisés par des foires aux questions (FAQ) et des fiches pratiques sans valeur juridique.

La hiérarchie des normes sociales n’est plus une pyramide, mais un dédale mouvant. Dans ce dédale, le citoyen se perd et l’État de droit s’effrite. À l’instar du travail réalisé par le groupe de recherches pour un autre Code du travail (GR-Pact), il faut rétablir le sens, la portée et la stabilité de la loi.

Cette démarche va beaucoup plus loin que la seule abrogation des lois travail, car la sape du droit du travail est plus ancienne que cela – on se rappellera les préludes qu’ont été les lois de 2013, 2015 et 2016 – et surtout plus profonde.

Sur le fond, ce sont les atteintes aux droits sociaux fondamentaux qui posent question. Des batailles judiciaires sont menées pour que soient reconnues ces atteintes, mais il n’est pas toujours facile de convaincre les juges que les droits fondamentaux ne sont plus assortis des garanties légales suffisantes.

Que l’on songe aux actions contre la barémisation des indemnités de licenciement, aux difficultés à faire respecter le droit des salariés à être informés et consultés ou encore au combat des travailleurs de plateforme, les batailles sont longues et sur plusieurs fronts. Mais pour chaque affaire s’affirme une conviction, celle de devoir remettre la loi au service des droits sociaux fondamentaux plutôt qu’à celui du marché.

Parce ce que ces lois ont affaibli le rapport de forces collectif des travailleurs, l’enjeu est de leur tourner le dos en refondant le pacte social républicain.

Aymeric Seassau Membre de l’exécutif du PCF en charge du travail et des entreprises

Il faut en effet parler des lois travail, au pluriel. Les ordonnances Macron n’ont été qu’une version XXL venant compléter un cycle de quatre réformes : accord national interprofessionnel (ANI) en 2013, lois Macron et Rebsamen en 2015, loi El Khomri en 2016. Sans aucun doute, il faut les abroger. Elles ont affaibli le rapport de forces collectif des travailleurs avec la fameuse « inversion de la hiérarchie des normes » ou encore en supprimant les CHSCT, auparavant chargés de garantir la santé au travail des salariés. Au fond, ces lois s’inscrivent dans une contre-révolution libérale visant à dynamiter le socle du pacte social bâti à la Libération, après plusieurs dizaines d’années de conquêtes ouvrières et syndicales.

Nous sommes donc confrontés tout simplement à un choix de civilisation. Avec son projet d’une « France des Jours heureux », Fabien Roussel est le seul candidat à la présidentielle à proposer une refondation complète du pacte social républicain. Parce qu’abroger ne suffira pas.

Avec le projet de sécurité d’emploi et de formation (SEF), il s’agit de gagner une société sans chômage permettant d’alterner tout au long de sa vie l’emploi ou la formation en conservant un bon niveau de revenus. C’est fondamental parce que, en libérant les travailleurs de la menace du chômage, il s’agit non seulement de garantir le droit au travail, mais aussi de renforcer la capacité de lutte et d’action des salarié-e-s et de leurs organisations syndicales.

Il s’agit de gagner un nouveau socle de droits nouveaux d’intervention pour les salarié-e-s, qui porteront sur l’organisation du travail, sur la gestion et les orientations stratégiques de l’entreprise.

Au contraire d’un « marché du travail » organisé autour du chômage et de la précarité, le projet des « Jours heureux » est fondé sur une révolution du travail comme un temps essentiel de la vie sociale, où se forgent des solidarités, des intérêts communs, la satisfaction de contribuer à l’utilité collective. Pour réussir, il s’agit de transformer en profondeur les règles qui régissent les entreprises, les banques, l’État et les institutions publiques. Et, pour nous, cette transformation profonde ne peut qu’être l’œuvre des travailleur-euse-s.

Voilà pourquoi le programme de Fabien Roussel compte parmi ses toutes premières mesures l’abrogation des lois travail, le rétablissement du CE et du CHSCT, ainsi que la primauté de l’accord de branche sur l’accord d’entreprise. Mais, surtout, il s’agit de gagner un nouveau socle de droits nouveaux d’intervention pour les salarié-e-s et leurs représentant-e-s. Ils porteront sur l’organisation du travail comme sur la gestion et les orientations stratégiques de l’entreprise. Ils incluront un droit de veto suspensif sur les projets de restructuration et les licenciements, et franchiront un pas décisif dans les droits décisionnels des salarié-e-s.

Ce sont les travailleur-euse-s qui ont tenu le pays debout pendant la crise pandémique. Ils et elles sont la richesse du pays et leur force collective, la clé du changement. Avec Fabien Roussel, ils et elles disposent d’un bulletin de vote pour se défendre et pour gagner des droits nouveaux.

Le programme des Jours heureux sur Le programme - Fabien Roussel 2022

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France24 - Monde

Guerre en Ukraine : en Russie, la ville usine de Togliatti au bord du gouffre

Publié le : 05/04/2022 - 17:43Modifié le : 05/04/2022 - 18:02

Laura MOUSSET Suivre

Depuis des générations, la ville de Togliatti, située au bord de la Volga, vit au rythme de l’usine automobile du constructeur russe AvtoVAZ, détenu à 68 % par Renault. Mais avec la guerre en Ukraine et les sanctions internationales qui se répercutent notamment sur le fonctionnement de l’usine, les travailleurs d'AvtoVAZ s’inquiètent pour leur avenir.

Valeurs Actuelles

Comment les châteaux de la Loire, fleurons de la culture française, attirent à nouveau les touristes

« Elles portent les marques de la tendresse royale ». C’est ainsi que Balzac qualifie les rives de la Loire dans son roman historique sur Catherine de Médicis. L’écrivain réaliste poursuit : « Les châteaux de Chambord, de Blois, d’Amboise, de Chenonceaux, de Chaumont, du Plessis-lez-Tours, tous ceux que les maîtresses de nos rois, que les financiers et les seigneurs se bâtirent à Véretz, Azay-le-Rideau, Ussé, Villandry, Valençay, Chanteloup, Duretal, dont quelques-uns ont disparu, mais dont la plupart vivent encore, sont d’admirables monuments où respirent des merveilles de cette époque ».

Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2000, le Val de Loire abrite de nombreux châteaux, souvent oubliés des habitants, par habitude. Car en Touraine, les châteaux de la Loire font partie du paysage. Jeanne, qui réside dans la commune de Saint-Avertin (37), témoigne : « On est tellement accoutumé à côtoyer ces châteaux, qu’on oublie souvent de réaliser la richesse qu’ils représentent ».

De fait, nombre de tourangeaux préfèrent profiter des vacances pour voyager, plutôt que de redécouvrir leur région. Et la crise sanitaire n’a pas favorisé le tourisme : le ministère de la Culture recense une chute de 60% de la fréquentation touristique en France en 2020. Même après le confinement, les visites culturelles n’ont pas repris leur essor. En Touraine, selon la plateforme de l’information territoriale « Pilote », le château de Chambord a accueilli 707 000 visiteurs dans son domaine en 2021, contre 1 130 000 en 2019. Ce million de visiteurs annuels s’inscrivait dans une croissance régulière de la fréquentation depuis quelques années.

L’art de vivre tourangeau mis en valeur par le « Jardin de la France »

Alors pour remettre ces châteaux à l’honneur, la région Centre-Val de Loire a souhaité pérenniser la dynamique touristique et culturelle, créée en 2019 autour de l’évènement exceptionnel « Viva Leonardo da Vinci », en lançant « Les Nouvelles Renaissances ». D’après le rapport du projet, « Les Nouvelles Renaissances » veulent « s’imposer au fil des années comme un festival de la créativité et de l’art de vivre incontournable, mettant sous les projecteurs tous les atouts et valeurs du territoire régional ». L’édition 2022, intitulée le « Jardin de la France », se donne pour objectif de remettre à l’honneur la richesse des parcs des châteaux, et de montrer « une région du bien manger, du manger sain, qui s’impose en tant que contrées des bons légumes et des bons fruits, vignobles compris ». Ce qui n’est pas sans rappeler la culture gastronomique rabelaisienne !

Concrètement, ce festival de l’art de vivre soutient et valorise tout projet événementiel régional inscrit dans la thématique du « Jardin de la France ». Une opportunité pour faire découvrir des lieux méconnus et favoriser les savoir-faire régionaux. Marie Olivron, responsable de l’évènement, témoigne : « Les Nouvelles Renaissances est un programme culturel et touristique pour mettre en valeur la région et échanger autour de quatre thématiques : nature et patrimoine, création et culture, art de vivre et gastronomie, science et innovation ».

Pour l’heure, plusieurs éléments sont à l’affiche. Le château de Chambord, demeure de François 1er, organise un spectacle de chevaux et de rapaces dans son parc. Le château de la Bourdaisière, à Montlouis-sur-Loire, met en place une exposition dans ses jardins et ses caves autour du voyage du Petit Prince de Saint-Exupéry, tandis que des conférences autour du sculpteur Pierre Ripert, créateur d’un monde balzacien en miniature au début du XXème siècle. De même, des visites guidées dans les vignobles ligériens sont proposées aux amateurs de vin.

Promouvoir un héritage historique

Mais beaucoup de châteaux de la Loire, situés dans des régions voisines, rouvrent également leurs portes pour la nouvelle saison touristique : s’ils ne s’inscrivent pas dans le projet du « Jardin de la France », ils rivalisent toutefois d’ingéniosité pour accueillir leurs visiteurs et valoriser leur histoire, dès le début du mois d’avril : exposition culinaire au château de Valençay (36), fête des jardiniers au château du Lude (72) ou visite ludique au château du Rivau (37). Autant de lieux exceptionnels, forteresses médiévales, monuments religieux ou jardins royaux qui ambitionnent de promouvoir leur héritage auprès du public. L’association des Châteaux de la Loire, qui regroupe plus de 80 monuments, encourage la valorisation de ces joyaux du patrimoine ligérien.

Des projets attrayants, qui, devraient susciter ou réveiller la curiosité des tourangeaux et de leurs voisins, pour des châteaux qui constituent le fleuron de la culture française et qui ont séduit tant de poètes. Faut-il rappeler que la première représentation du Bourgeois Gentilhomme par Molière s’est déroulée au château de Chambord ? Que le lyrisme ronsardien de « Mignonne allons voir si la rose » fut inspiré de ses amours en Touraine ? Que Charles Perrault écrivit son conte de La Belle au bois dormant au château d’Ussé ?

Pourquoi les rives de la Loire possèdent tant de charme concentré dans un morceau de la France ? C’est, selon Balzac, grâce à « sa physionomie particulière » : « La France historique est là ! », écrit-il. « L’Auvergne est l’Auvergne, le Languedoc n’est que le Languedoc, mais la Touraine est la France, et le fleuve le plus national pour nous est la Loire qui arrose la Touraine. On doit dès lors moins s’ étonner de la quantité de monuments enfermés dans les départements qui ont pris le nom et les dérivations du nom de la Loire. À chaque pas qu’ on fait dans ce pays d’enchantements, on découvre un tableau dont la bordure est une rivière ou un ovale tranquille qui réfléchit dans ses profondeurs liquides un château, ses tourelles, ses bois, ses eaux jaillissantes. Il était naturel que là où vivait de préférence la Royauté, où elle établit si longtemps sa cour, vinssent se grouper les hautes fortunes, les distinctions de race et de mérite, et qu’elles s’y élevassent des palais grands comme elles ». Une belle méditation sur l’héritage historique du Val de Loire.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Some Ukrainian Refugees Are Returning Home, Despite the Risks

A growing number of families, convinced the war could last for years, have decided that facing danger at home is better than life as a refugee.

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By Jane Arraf

LVIV, Ukraine — From her bearing and demeanor, the college instructor waiting at the Lviv bus station appeared to be accustomed to respect and, judging by her fur-trimmed coat and pink mohair hat adorned with a sparkling pin, used to a certain elegance.

But after two weeks on the road as a refugee with her daughter and 1-year-old grandson, she had had enough.

In Poland and the Czech Republic, Oksana, who did not want to give her last name, said she was just another refugee in a shelter who did not speak the language.

“Nobody needs us,” she said. “Nobody needs teachers. Knowing the Czech language is obligatory. They would be ready to take me as a cleaning lady, but even then I would need to find a place to live.”

Now she and her family were joining the growing number of Ukrainians who were returning home.

For the first time since the Russian invasion six weeks ago, an increasing number of travelers coming through the western Ukrainian city of Lviv and other transit hubs are returning home rather than fleeing.

There are still far more citizens leaving their homes. But according to travelers and officials, the surge in returnees reflects a growing belief that the war could last years, and a willingness to live with a measure of danger rather than live as a refugee in another country, bereft of home and community.

It also highlights the difficulties European countries have had providing for Ukrainians in the continent’s biggest refugee crisis since World War II.

“The statistics have changed a lot recently,” Yurii Buchko, the deputy military administrator for Lviv, said in an interview. “In the beginning of the war 10 times the number of people left as those who returned.” Now, he said, on some days half of those crossing the border in Lviv Province were returning home rather than leaving.

The returnees are largely women and children. Most Ukrainian men of military age with fewer than three children were banned from leaving the country at the start of the war. At the border with Poland, virtually all the drivers of civilian cars crossing the border are women. The trains and bus stations are packed with women and children.

“People have now understood what war is like and that even with war, you can stay and live in Ukraine, in Lviv,” Mr. Buchko said. “They left at the beginning because of the panic, but they have family members still here.”

He said Ukrainians were also returning to go back to work as more shops and businesses reopened.

On Saturday, a fairly typical day, 18,000 Ukrainians left the country, while 9,000 crossed back again through border posts in his province, he said. He said that while some were traders transporting goods, many were Ukrainian families intending to go home. Figures from Ukraine’s border guard confirm the trend.

More than four million Ukrainians have fled the country since the war began, and more than seven million have fled their homes but remained in Ukraine.

Many who stayed in the country had evacuated to Lviv and to other cities and towns closer to the Polish border, which were thought to be safer than cities in the south and east.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Recent rocket attacks in Lviv, including on a military training base and an oil installation, killed several dozen people but for the most part the city has remained untouched.

Travelers and officials said that some people were returning to the capital, Kyiv, because of the Russian retreat there.

At Lviv’s ornate century-old train station, Valeria Yuriivna stood on the platform about to board a train to Mykolaiv, which remains under heavy fire from Russian airstrikes. Her 14-year-old daughter and their dog were already on the train. Her eldest daughter was waiting for her at home in Mykolaiv.

Ms. Yiriivna, a government employee, said they had been terrified by Russian shelling, which shook their apartment building. But she said it had been difficult staying with friends in Lviv with her daughter and dog for an entire month.

“They have been bombing hospitals in Mykolaiv,” she said. “They need people to help, to cover the windows with blast film. I am going back to volunteer.”

She and others said they were worried that something would happen to the railway, preventing them from getting home.

When an air-raid siren sounded at the train station late Monday night, a crush of travelers headed underground to await the all-clear sign: weary mothers dragging suitcases while holding crying children, city dwellers with small dogs in their arms, an opera singer returning from a concert in Poland.

Most of the frequent air-raid sirens in this historic city mark the presence of Russian fighter jets heading for targets in eastern Ukraine.

Yurii Savchuck, a conductor, directed passengers to their train cars. A medical team ran frantically up the stairs carrying a frail older woman in a wheelchair, rushing to get her on the train in time.

Russia-Ukraine War: Key Developments

U.N. meeting. President Volodymyr Zelensky of Ukraine addressed the United Nations Security Council, detailing the horrors he saw in Bucha, the Kyiv suburb where Russian troops have been accused of killing civilians, and laying out a powerful indictment of the U.N.’s failure to prevent the invasion.

Russian atrocities. The growing evidence that civilians in Bucha had been killed purposely and indiscriminately by Russian soldiers spurred calls by Western leaders to hold Russia accountable. A Times analysis of satellite imagery refuted claims by Russia that the killings occurred after its soldiers had left.

Pushing for more sanctions. The images from Bucha prompted the European Commission to propose new measures against Russia, including a ban on coal imports. The United States started blocking Russia from making debt payments using dollars held in American banks.

On the ground. As Russian forces have retreated around Kyiv, Ukrainian and Western officials said that Russia appeared to be positioning troops for an intensified assault in the eastern Donbas region, where the port city of Mariupol remains under a brutal siege.

“For the last couple of days more people have been going home,” said Mr. Savchuck, a 20-year veteran of the Ukrainian railroad. “Not everyone has the money to stay abroad for long. Also Kyiv was liberated and people want to see if their houses are destroyed.”

At the headquarters of Lviv’s military administration, Mr. Buchko and his staff emerged from a bunker after the latest all-clear. More than a month into the war, the sirens were so routine that employees were sitting on benches chatting, sharing jokes and talking on their phones. He and other officials were making plans to reopen more businesses so more Ukrainians could return and get back to work.

“At the beginning of the war, we were understanding or hoping that this war would last for a week or probably a few days,” he said “Right now we see that it’s going to last not for months probably, but for several years. And we have to live with that.”

At the bus station on Sunday, Oksana and her family were trying to find a taxi to the train station to go to their home to Dnipro, in eastern Ukraine, despite the fact that it has recently been hit by Russian missiles. But life as a refugee seemed worse.

“We were roaming for more than two weeks,” Oksana said. “From Poland to the Czech Republic then back to Poland and then here.”

“We were staying in a small center in the Czech Republic,” said her daughter Halyna, who is also a college instructor. “You need to do everything for yourself and everything is in Czech so you can’t understand it.”

In Poland they moved into a hotel after living in a shelter for two days but then ran out of money.

“It was difficult,” Halyna said. “Everyone was in the same room. Poland especially was very helpful with food and other things but we had no place to live.”

Others arriving by bus from Poland said the Poles had been very welcoming but were overwhelmed by the number of people arriving.

“Everyone there wants to come home,” Oksana said.

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L'Humanité

Analyse. Après Boutcha, l’ONU se penche sur les crimes russes

Actu

DROIT INTERNATIONAL Volodymyr Zelensky a demandé la création d’une commission d’enquête. Moscou accuse les forces ukrainiennes de se comporter « comme des nazis ». À charge pour la CPI de définir la nature des actes commis en Ukraine.

Christophe DeroubaixLina Sankari

Tolkien, le maître de la fantasy, a à son tour fait son entrée sur le terrain de guerre. Et avec lui, ses « Orques », des créatures abjectes avides de massacre. C’est désormais ainsi que certains Ukrainiens désignent l’armée russe. Les centaines de corps de civils retrouvés dans les rues de la ville de Boutcha, dans la région de Kiev, après le départ des troupes de Vladimir Poutine, semblent leur donner raison, mais, insiste sur son compte Twitter Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences à Paris-Nanterre, « en tant que sociologue, je ne peux évidemment pas souscrire aux thèses de la monstruosité. Notre tâche est de comprendre ce qui s’est passé ». Reste donc à définir ces crimes.

Hier, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est exprimé en direct lors du Conseil de sécurité des Nations unies. Une première en six semaines de conflit. L’ombre de Boutcha a plané sur cette réunion prévue de longue date. La veille, il s’était rendu sur place une demi-heure, où il a accusé les forces russes de «  crimes de guerre », qui seront, selon lui, « reconnus comme génocide ». Après avoir détaillé la liste des crimes de guerre et des exécutions sommaires, le président ukrainien a indiqué que Boutcha n’était qu’un exemple parmi d’autres. Disant disposer de « preuves irréfutables, (d’)images satellitaires », il a demandé l’ouverture d’une enquête, la comparution des responsables russes « devant un tribunal comme celui de Nuremberg », en référence à la cour qui jugea les nazis en 1945. Une allusion loin d’être anodine, puisque ce procès constitue la première étape de l’établissement d’une juridiction pénale internationale. Volodymyr Zelensky a également exhorté à la suspension de la Russie, qui par son droit de veto bloque le fonctionnement du Conseil de sécurité. Autre point fort de son intervention, la réforme du système des Nations unies pour que la paix soit préservée de manière effective. Pour ce faire, le président ukrainien propose une « conférence internationale à Kiev ». Le Kremlin évoque « falsifications » et mises en scène tandis que son représentant à l’ONU nie l’existence de preuves et de témoignages. Et contre-attaque en accusant les forces ukrainiennes de se comporter « comme des nazis (…) dans la bonne tradition de Goebbels ».

la russie ne reconnaît pas la cour pénale internationale ; l’Ukraine, si

C’est ici que la Cour pénale internationale (CPI) entre en piste. L’Ukraine n’en est pas membre, mais a accepté, en 2014, la juridiction de l’instance. La Russie a, quant à elle, révoqué sa signature du statut de Rome (qu’elle n’avait par ailleurs jamais ratifié), fondateur de la CPI, en 2016. En clair, des Russes ne pourront répondre de leurs actes que s’ils venaient à être arrêtés sur le territoire d’un État qui respecte cette juridiction. Le retrait russe était alors motivé par un rapport du procureur daté de la même année spécifiant que « la Fédération de Russie déploie ses forces armées pour prendre le contrôle de certaines parties du territoire ukrainien sans le consentement du gouvernement de ce pays ». Le droit continuerait toutefois à s’appliquer, puisque le territoire de la Crimée et de Sébastopol subit, selon la définition internationale, un état d’occupation. À cet égard, la CPI peut donc avoir compétence sur d’éventuels crimes si le Conseil de sécurité des Nations unies donne son feu vert.

Depuis le procès de Nuremberg, relève des crimes de guerre tout « assassinat, mauvais traitement ou déportation pour des travaux forcés, ou pour tout autre but, des populations civiles dans les territoires occupés, assassinat ou mauvais traitements des prisonniers de guerre ou des personnes en mer, exécution des otages, pillages de biens publics ou privés, destruction sans motif des villes et des villages, ou dévastation que ne justifient pas les exigences mi litaires ». L’emploi du mot génocide ne peut pas non plus être pensé en dehors de sa définition juridique qui prend également sa source à Nuremberg. Dans l’acte d’accusation, on peut lire que les criminels de guerre nazis « s’étaient livrés au génocide délibéré et systématique, c’est-à-dire à l’extermination de groupes raciaux et nationaux parmi la population civile de certains territoires occupés afin de détruire des races ou classes déterminées de populations et de groupes nationaux, raciaux ou religieux ». En janvier 1946, la première session de l’Assemblée générale des Nations unies explicite ce qu’il convient d’entendre par «  génocide », avant que cette définition ne soit gravée dans le marbre par la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948.

L’article II stipule que « le génocide s’entend de l’un quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel : meurtre de membres du groupe ; atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale o u partielle ; mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ; transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe ». Ce qui caractérise un génocide n’est donc par en soi l’un des actes répertoriés mais l’intention, via ces « moyens » employés, de détruire un groupe pour ce qu’il est. Ni un massacre révoltant, ni un accablant bilan en nombre de morts ne constituent, au regard du droit international, un « génocide ».

On pourrait objecter : en quoi le droit prime lorsque, avec un mot, on peut alerter, sensibiliser sur un drame vécu par des êtres humains ? Qualifier de « génocide » tout crime de guerre, voire un crime contre l’humanité peut revenir à nier la nature singulière de ce qu’est réellement un génocide, et d’une certaine façon à le banaliser. L’ONU reconnaît pour sa part trois génocides : celui des Arméniens par l’Empire ottoman, en 1915-1916 ; celui des juifs par les nazis, de 1941 à 1945 ; celui des Tutsis par le pouvoir hutu, au Rwanda, en 1994. Quant à la notion de « crime contre l’humanité », elle a elle aussi été créée lors du procès de Nuremberg et désigne une « violation délibérée et ignominieuse des droits fondamentaux d’un individu ou d’un groupe d’individus inspirée par des motifs politiques, philosophiques, raciaux ou religieux ». En tout état de cause, c’est la CPI qui est habilitée à déterminer la nature des faits commis en Ukraine, personne d’autre.

Guerre en Ukrainecrimes de guerreVolodymyr Zelenskyconseil de sécurité
France24 - Monde

Darfour : le procès du "colonel des colonels" s'ouvre devant la CPI

Publié le : 05/04/2022 - 08:14Modifié le : 05/04/2022 - 15:02

FRANCE 24 Suivre

L'ex-chef de milice soudanais Ali Muhammad Ali Abd-al-Rahman sera, mardi, la première personne jugée devant la Cour pénale internationale pour les exactions commises au Darfour il y a près de vingt ans. Le collaborateur de l'ex-président soudanais Omar el-Béchir, accusé de 31 chefs de crimes de guerre et contre l'humanité, a plaidé non coupable lors de l'ouverture de son procès.

Un ex-chef de milice a plaidé non coupable mardi 5 avril de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité lors de l'ouverture de son procès devant la Cour pénale internationale (CPI) pour des atrocités commises au Darfour, théâtre d'un bain de sang il y a près de 20 ans.

Ali Muhammad Ali Abd-al-Rahman, ancien chef de la milice janjawid, force supplétive du gouvernement soudanais, est la première personne à être jugée devant la CPI – qui siège à La Haye, aux Pays-Bas – pour les atrocités commises lors de ce conflit.

Ce premier procès sur les crimes au Darfour s'ouvre au moment où la cour, créée en 2002 pour juger des individus pour des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité ou des actes de génocide, enquête actuellement sur les exactions commises dans un autre conflit, celui qui sévit en Ukraine depuis plus d'un mois.

Le procureur général de la CPI, Karim Khan, qui mène l'enquête en Ukraine, était devant les magistrats mardi pour l'ouverture du procès d'Ali Muhammad Ali Abd-al-Rahman, 72 ans, qu'il accuse d'avoir été un "participant conscient et volontaire aux crimes" commis au Darfour.

>> À lire aussi : "L'instabilité et les violences au Darfour ravivées par le coup d'État au Soudan"

"Je plaide non coupable de tous les chefs d'accusation, je suis innocent de toutes ces charges, je ne suis pas coupable de quelque charge que ce soit", a répondu Ali Muhammad Ali Abd-al-Rahman, collaborateur de l'ex-président soudanais Omar el-Béchir.

Au moins 45 personnes sont mortes la semaine ayant précédé l'ouverture de ce procès, dans de nouveaux affrontements tribaux dans cette région de l'ouest du Soudan régulièrement endeuillée par des violences, selon les services de sécurité locaux.

Également connu sous son nom de guerre d'Ali Kosheib, Ali Muhammad Ali Abd-al-Rahman est accusé de 31 chefs de crimes de guerre et contre l'humanité, commis en 2003-2004 au Darfour.

L'audience, diffusée à la télévision d'État au Darfour, a notamment été suivie dans le camp de Kalma, un des plus grands camps de déplacés du Darfour. "J'espère qu'il aura ce qu'il mérite", a déclaré à l'AFP Mohamed Issa, qui vivait dans la région de Mukjar au Darfour central, un des endroits où Ali Muhammad Ali Abd-al-Rahman et ses forces auraient commis des atrocités. L'ex-chef de milice et ses forces ont tué son père et son frère, et incendié leur maison dans sa ville natale, a affirmé Mohamed Issa.

Un homme "fier du pouvoir qu'il pensait exercer"

Le conflit au Darfour a éclaté lorsque des membres de minorités ethniques ont pris les armes contre le régime de Khartoum, dominé par la majorité arabe. Khartoum a répondu avec les Janjawids, une force issue des tribus nomades de la région.

Le bilan humain du conflit est estimé à 300 000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon les Nations unies.

"J'ai été surpris d'apprendre que Kosheib a nié les accusations d'avoir tué notre peuple", a déclaré un autre résident du camp de Kalma, Adam Musa. "Je l'ai vu emmener des hommes de notre village et aucun d'eux n'est revenu", a-t-il ajouté.

Ali Muhammad Ali Abd-al-Rahman "était fier du pouvoir qu'il pensait exercer", a déclaré mardi devant les magistrats le procureur de la CPI, Karim Khan. "Il y a pléthore d'éléments de preuves émanant de sources différentes démontrant que l'accusé a tué", et ordonné et participé à des crimes, "des témoins l'ont vu, entendu, reconnu", a-t-il poursuivi.

"Colonel des colonels"

La CPI avait émis en avril 2007 un mandat d'arrêt contre Ali Muhammad Ali Abd-al-Rahman, qui avait fui en République centrafricaine en février 2020 lorsque le nouveau gouvernement soudanais avait annoncé son intention de coopérer avec les enquêteurs de la juridiction. Il s'est finalement rendu en juin 2020 à la CPI après 13 ans de fuite, tout en niant les charges à son encontre.

Selon les procureurs de la CPI, le chef de milice, soutenu par les forces soudanaises, a mené des attaques contre des villages dans la zone de Wadi Salih au Darfour en août 2003.

Au cours de ces attaques, au moins 100 villageois ont été assassinés, des femmes et des filles ont été violées et les membres du groupe ethnique prédominant Four ont été transférés de force et persécutés.

Surnommé "colonel des colonels", il est également accusé d'avoir mobilisé, recruté, armé et approvisionné les milices janjawids sous son commandement.

Omar el-Béchir, qui a dirigé le Soudan d'une main de fer pendant trois décennies avant d'être destitué en avril 2019 après des mois de manifestations, ainsi que deux autres dirigeants sont réclamés depuis plus de dix ans par la CPI pour "génocide" et crimes contre l'humanité lors du conflit au Darfour.

"Nous attendons avec impatience qu'el-Béchir et Ahmed Haroun (un des autres dirigeants en fuite) soient jugés", a déclaré Adam Musa depuis le camp de Kalma.

Avec AFP

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Des violences entre tribus rivales au Darfour font près de 140 morts en trois jours

Décryptage

L'instabilité et les violences au Darfour ravivées par le coup d'État au Soudan

Le Soudan va remettre à la CPI Omar el-Béchir et d'anciens dirigeants recherchés

Valeurs Actuelles

Une histoire de la famille Peugeot

Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.

C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »

Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.

Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.

C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »

Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

El País (ESP)

SANS TITRE

Cuando pensamos en cocina balcánica es posible que lo primero que nos venga a la cabeza sean guisos contundentes, carnes y todo tipo de untables para el aperitivo, pero también hay zonas donde se prepara mucha verdura, tanto cocinada como cruda. Macedonia es una de las regiones más fértiles, con una huerta que ofrece desde manzanas hasta legumbres, pasando por tomates, pimientos -con los que preparan el delicioso ajvar-, uvas, sandías, melocotones, tomates y pimientos en temporada.

Mi amigo Nikola Lazovski, macedonio afincado en Barcelona y autor de esta receta, me cuenta que “la col en ensalada es muy típica en toda la zona de los Balcanes, y concretamente en Macedonia se suele combinar con zanahoria y con remolacha o rábanos, todo lo que sea fresco y de la zona”. Otra ensalada que se come con la intención de fortalecer el sistema inmunitario -por allí en invierno hace frío y hay que intentar mantener los virus a raya, aunque es nuestra alimentación al completo y no un plato en particular la que nos ayudará en esos menesteres- es la de manzana rallada, remolacha y zanahoria.

Si no se nos da muy bien lo de cortar la col fina y sospechamos que puede quedar un poco basta al mordisco, podemos aliñarla previamente con parte de la vinagreta y dejarla reposar media hora: el ácido del vinagre -Nikola usa balsámico de Módena, yo la he replicado con vinagre de manzana y también queda muy bien- y la sal ayudarán a que se ablande y sea un bocado mucho más agradable.

Aunque tal cual está muy buena, seguro que un poco de salmón o trucha ahumados, unas anchoas, bonito en aceite o unos daditos de queso le quedan de muerte; los frutos secos también tienen pinta de ser buenos invitados a esa fiesta y las frutas deshidratadas como orejones o pasas pueden darle un toque de alegría. Si lo que queremos es más acidez, podemos dejar el pepino encurtiendo en la nevera desde el día anterior con una mezcla de vinagre, agua, sal y azúcar (y ya que estamos preparar de más, porque dura días y se lo podemos añadir desde a un plato de lentejas vegetarianas hasta a un sandwich de queso fundido).

Dificultad

La de cortar la col bien fina.

Ingredientes

Para 4 personas (como guarnición)

  • 250 g de repollo blanco
  • 250 g de col lombarda
  • 2 zanahorias frescas
  • 1 pepino pequeño
  • 1 puñado de hojas de perejil
  • ½ cucharadita de semillas de comino
  • 1 cucharada de eneldo fresco picado
  • Aceite de oliva virgen
  • Vinagre balsámico o de manzana
  • Sal
  • Pimienta
  • Una pizca de ajo en polvo

Preparación

  1. Cortar muy finas las dos coles, con una mandolina -con mucho cuidado para no cortarse- o un cuchillo afilado y paciencia.
  2. Rallar las zanahorias y trocear el pepino en daditos. Picar el eneldo.
  3. Preparar el aliño con aceite, vinagre, sal, pimienta, el comino y el ajo en polvo. Remover bien.
  4. Mezclar bien la vinagreta con el resto de ingredientes, reposar 10 minutos y servir.

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

L'Humanité

Des nouvelles de notre révolution

Chronique

Mejdaline Mhiri

Rédactrice en cheffe des Sportives

Le 21 mars 2021, plus de 150 journalistes sportives ­signaient une tribune dans le Monde pour exprimer publiquement leur ras-le-bol du sexisme subi au travail et leur envie « d’occuper le terrain ». Ce même jour était diffusé sur Canal PLus le précieux documentaire de Marie Portolano, Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste. Le retrait des passages liés aux agissements de Pierre Ménès, l’un des consultants phares de la chaîne cryptée, augmentait encore son retentissement médiatique. Le combat féministe dans le milieu du journalisme sportif ne faisait que commencer. Avec cinq autres collègues, nous lancions l’association Femmes journalistes de sport. Ni Laurie Delhostal (ex-Canal Plus, aujourd’hui à Prime Video), ni moi-même, coprésidentes du collectif, ne pouvions pronostiquer le ralliement massif, ou pas, de nos consœurs… Nos seules certitudes s’appuyaient alors sur le triste constat de notre ultraminorité dans les rédactions, autour de 10 %, et du climat trop souvent délétère qui y règne.

De suite, les multiples adhésions confirmèrent l’urgence. Nous sommes actuellement 207 ! Alors, jeudi dernier, à Paris, nous échangions sur cette première année de lutte, lors d’un événement nommé Bamboche (oui, parce que nous aimons l’humour), pour réaliser un bilan d’étape. Ces derniers mois, nous avons débuté la mise en place d’un observatoire scientifique pour nous compter et affiner notre analyse : combien sommes-nous exactement à exercer ce métier ? Combien gagnons-nous ? À quel point les postes à responsabilité et le commentaire sportif nous sont ­ (in)accessibles ? Un annuaire en ligne valorise désormais les adhérentes pour ne plus entendre les chefs de rédaction soutenir « qu’ils adoreraient recruter des femmes mais qu’elles ne postulent pas », sous-entendant au passage que nous n’existons pas.

Une charte porteuse de solutions est en cours d’écriture afin de mieux fonctionner en mixité. Un groupe d’adhérentes se charge de recueillir la parole des femmes victimes de situations violentes, pesantes. Un système de marrainage permet de prodiguer des conseils avisés aux débutantes. Enfin, nous avons sollicité toutes les écoles de journalisme du pays et de nombreux établissements scolaires. Nous souhaitons incarner des rôles modèles auprès des jeunes, notamment des filles, pour partager notre passion et l’amour de notre profession. Plusieurs projets sont en cours d’élaboration, par exemple en lien avec les Jeux de Paris 2024.Surtout, jeudi soir, nous avons ri et levé le coude, tout en discutant des résultats des dernières compétitions. Parce que la sororité, la bienveillance et la troisième mi-temps constituent la base de notre système de jeu.

La chronique sportive de Mejdaline MhirisexismeFéminismejournalisme
France24 - Monde

Mali : Human Rights Watch pointe des "exactions" de l'armée malienne à Moura

Publié le : 05/04/2022 - 23:14

Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre

Un nouveau rapport de Human Rights Watch pointe du doigt les forces armées maliennes (FAMa). L'ONG les accuse d'avoir perpétré un "massacre" dans le village de Moura situé dans le centre du pays. C'est dans cette localité que l'armée malienne avait lancé une opération du 23 au 31 mars contre des jihadistes. L'armée affirme avoir tué 203 combattants islamistes, mais l'ONG conteste ce bilan. Carine Kaneza Nantulya, directrice du plaidoyer pour l'Afrique pour HRW, est l'invitée de cette édition.

Ali Muhammad Ali Abd-al-Rahman, ancien chef de la milice janjawid, a plaidé non coupable, mardi 5 avril, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité lors de l'ouverture de son procès devant la Cour pénale internationale (CPI) pour des atrocités commises au Darfour, théâtre d'un bain de sang il y a près de 20 ans. Également connu sous son nom de guerre d'Ali Kosheib, cet ancien chef de milice est accusé de 31 chefs de crimes de guerre et contre l'humanité, commis en 2003-2004 au Darfour.

Après les combats entre l'armée et les rebelles du M23 fin mars dans l'est de la République démocratique du Congo, quelque 10 000 personnes se sont enfuies vers l'Ouganda tout proche, selon le Haut-commissariat de l'ONU aux réfugiés. Et des milliers d'autres se sont précipitées vers Rutshuru, chef-lieu du territoire du même nom. Traumatisés par ce qu'ils ont vécu, ces déplacés se retrouvent à vivre dans des conditions très précaires, entassés dans des écoles ou des églises.

Cheffe d'édition : Célia Caracena

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Mali : HRW accuse des soldats maliens et présumés russes d'avoir exécuté 300 civils en mars

Procès Sankara : après six mois d'audience, verdict attendu au Burkina Faso

Darfour : le procès du "colonel des colonels" s'ouvre devant la CPI

Valeurs Actuelles

Impériale Peugeot 308 Hybrid

PHILOSOPHIE

La 308 inaugure le nouveau logo de la marque, un lion conquérant, épuré, véritable blason. Elle a gagné 11 centimètres en longueur et se caractérise par son long capot. Agressivité des lignes, carrosserie sculptée, elle est mieux campée sur la route. L’empattement gagne 55 millimètres, ce qui profite aux passagers à l’arrière. Dans les versions hybrides qui ont retenu notre attention, le confort de conduite atteint un niveau exceptionnel, sans même avoir à recourir à une suspension pilotée. La concurrence ne peut s’aligner sur ce point. Le coffre peut contenir 412 litres sur ce modèle, mais les versions à batterie plafonnent à 361 litres, celle-ci prenant place sous le plancher, au niveau du puits réservé en principe à la roue de secours.

PRESTATIONS

D’emblée, l’intérieur nous plonge dans une ambiance très technologique avec le fameux i-Cockpit tant prisé par la clientèle. Le petit volant à méplat très sportif fait son effet. La dalle centrale de 10 pouces fonctionne comme un smartphone désormais. On fait défiler les panneaux visuels comme on tourne les pages d’un livre. En mode navigation, on peut zoomer sur la carte avec deux doigts. L’utilisateur n’est plus piégé par le méandre des menus et dispose maintenant de raccourcis tactiles et personnalisables. Ici, pour retrouver en un éclair sa station préférée, son carnet de contacts ou sa température idéale dans l’habitacle. Sans oublier un rang de boutons classiques pour accéder aux fonctions vitales de l’auto, comme la climatisation ou les aides à la conduite. Un petit bémol toutefois en termes d’ergonomie avec l’écran de conduite, un peu caché par le volant pourtant réglable. Et puis certains seront peut-être déroutés par cet effet 3D pour l’affichage des compteurs.

TECHNIQUE

Au volant du haut de gamme hybride de 225 chevaux, on ne se refuse rien. Le 180 chevaux essence couplé à un bloc électrique de 81 kilowatts pousse fort. S’agissant d’une hybride rechargeable, vous pourrez aussi rouler près de 60 kilomètres sans émettre un gramme de CO2. Belle précision dans la conduite, avec une direction saine et informative. Le poids de plus de 1,6 tonne se fait à peine ressentir sur route sinueuse. Peugeot excelle plus que jamais en matière de tenue de route. Cette version de 225 chevaux a une petite sœur de 180 chevaux, à peine moins puissante et aussi agréable. De quoi faire baisser un peu la facture sans renoncer au plaisir. La version break SW fera bien des heureux également. Les versions thermiques classiques (dès 24 800 euros) demeurent l’alternative. Un Diesel figure aussi au catalogue pour les “gros rouleurs”.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

Quand les salariés paient l’addition de la guerre en Ukraine

Actu

Économie La présence de groupes français en Russie, tels Leroy Merlin, Decathlon ou Renault, pèse sur leurs employés dans l’Hexagone, tiraillés par les décisions de leurs directions.

Cécile Rousseau

La guerre a fait irruption dans son magasin sans prévenir, un soir de mars, aux alentours de 19 heures. « L’homme est entré en brandissant un drapeau ukrainien, raconte Lisa Maruskin, vendeuse au Decathlon de la Madeleine (Paris) et élue CFDT. Il a crié “Decathlon assassin !” Les vigiles l’ont interpellé dans l’allée centrale et l’ont raccompagné vers la sortie. Cela ne m’a pas affectée plus que ça, mais une collègue inquiète m’a dit récemment : “Un jour, quelqu’un va débarquer ici et péter les plombs…” »

Chez Decathlon, Auchan ou Leroy Merlin, les rumeurs de la guerre qui se déroule à plus de 2 000 kilomètres se sont invitées dans le quotidien des salariés, pris en tenaille entre la crainte des répercussions économique en cas de départ de la Russie et la solidarité envers les collègues russes ou ukrainiens. Faut-il partir de Russie, quitte à y laisser des plumes ? Faut-il rester, au risque de se retrouver accusé de financer – indirectement – les bombes qui pleuvent sur Marioupol ? Dans l’enseigne de bricolage qui salarie toujours près de 45 000 travailleurs sur le sol russe, ces questions hantent les employés depuis cette funeste nuit du 21 mars. Le centre commercial Retroville, dans le nord-ouest de Kiev, est alors pulvérisé par un bombardement de l’armée russe. Au moins huit personnes trouvent la mort. Sur Instagram, le compte officiel de Leroy Merlin Ukraine publie une photo d’un magasin dévasté par l’explosion barrée de la mention « Stop sales in Russia » (arrêtez les ventes en Russie). L’onde de choc gagne la France.

« Un peu partout dans le pays, on me rapporte des incidents, assure Bernard Vigourous, élu FO de l’enseigne de bricolage. Des clients nous traitent de suppôts de Poutine… “J’espère que vos enfants mourront sous les bombes”, nous a dit quelqu’un. Certains collègues gardent une capacité de recul, d’autres sont choqués. Je n’ai pas de problème avec les clients qui nous boycottent au nom de leurs convictions. Mais ceux qui achètent chez nous et nous insultent ensuite… »

Pris à partie par les clients

Le délégué syndical nous a envoyé quelques photos prises dans les Leroy Merlin au cours des dernières semaines. Sur l’une d’entre elles, on voit une image de bombardement ornée de cette phrase s’adressant aux clients potentiels : « Ce magasin continue de financer le régime de Poutine. Chaque euro dépensé ici finance l’armement de la Russie. Chaque euro dépensé ici coûte des vies humaines en Ukraine. » « Il y a bien sûr des magasins où il ne se passe rien du tout, reprend Bernard Vigourous. Dans d’autres, des clients mécontents lancent quelques phrases aux personnels de caisses, avant de partir. Se prendre ça en pleine figure, c’est violent… »

Avant le début de la guerre en Ukraine, plus de 500 entreprises françaises employant 160 000 salariés étaient implantées en Russie, dont 35 multinationales du CAC 40. Depuis, sous la pression, un certain nombre ont plié bagage, à l’image de Decathlon. « La direction a suspendu ses activités en Russie, mais uniquement parce qu’elle ne pouvait plus approvisionner ses magasins en raison des sanctions internationales, précise Sébastien Chauvin, de la CFDT. Nos containers passent par les ports européens, où ils se sont retrouvés bloqués. On a entendu dire que les salariés russes continueraient à percevoir leur rémunération : la direction n’agit pas par pure générosité, mais pour s’assurer que les salariés seront toujours là quand ils rouvriront ! Avec un salaire moyen en deçà de 400 euros par mois, cela ne pèse pas trop sur les finances du groupe… »

Pour sa part, Leroy Merlin a décidé de garder ses magasins ouverts, arguant qu’une fermeture pourrait être considérée comme une « faillite préméditée » « ouvrant la voie à une expropriation qui renforcerait les moyens financiers de la Russie ». Les syndicalistes que nous avons interrogés sont divisés. Un élu du groupe Mulliez nous a confié, sous couvert d’anonymat : « Je suis totalement solidaire du peuple ukrainien. Mais je vois mal ce qu’on aurait à gagner en quittant la Russie : cela risque de retomber sur la figure des salariés russes, qui pourraient se retrouver licenciés, sans pour autant arrêter Poutine. Si on veut prendre des mesures économiques efficaces, arrêtons d’importer du gaz de Russie ! » Réaction diamétralement opposée de Lisa Maruskin : « J’étais totalement opposée à ce que Decathlon reste là-bas. C’est d’ailleurs une position partagée par environ 60 % des salariés de mon magasin… Notre direction est gouvernée par des préoccupations uniquement financières. »

Après l’intervention du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, devant l’Assemblée nationale dénonçant le maintien du groupe Auchan en Russie (spécialisé dans le hard-discount), le PDG, Yves Claude, s’était expliqué dans le Journal du dimanche, assurant que « le plus important à nos yeux est de préserver nos collaborateurs et d’assurer notre mission première, qui est de continuer à nourrir les populations dans ces deux pays (Russie et Ukraine) ». Face à ces arguments, les employés sont tiraillés. « Ce n’est pas évident de se positionner. Le conflit aura un impact mais nous n’avons aucune visibilité pour l’instant, résume Christophe Delay, élu FO au CSEC. C’est compliqué en termes d’image et en même temps, les salariés sur place n’y sont pour rien. » Alors que le pays représente 10 % du chiffre d’affaires global (3,2 milliards d’euros de ventes en 2021, avec des pertes à venir en 2022), le groupe a tout de même annoncé le blocage des investissements en Russie.

renault réfléchit aux « options possibles »

Il n’y a pas que la famille Mulliez qui aurait beaucoup à perdre en cas de départ : de toutes les grandes entreprises françaises, Renault est probablement l’une de celles qui jouent le plus gros. Sa division auto y réalise la moitié de son résultat opérationnel, ce qui est considérable. Le 23 mars, la direction s’est résignée à annoncer la suspension des activités de son usine de Moscou, tout en assurant réfléchir aux « options possibles concernant sa participation dans AvtoVAZ », premier constructeur russe (40 000 salariés). De quoi donner des sueurs froides à certains. « Les conséquences financières peuvent être très importantes, redoute Laurent Giblot, de la CGT. Depuis 2018, nous accumulons les problèmes : d’abord une crise de gouvernance de deux ans (suite à l’arrestation de Carlos Ghosn – NDLR), ensuite la Covid, puis la crise des composants… Heureusement que l’État a mis la main à la poche pour financer nos salaires à coups de chômage partiel. Mais le groupe est très affaibli. Le marché russe est le deuxième plus gros du constructeur, et je crains des répercussions très fortes sur l’emploi. »

Les salariés suivent l’évolution du conflit à travers l’intranet de Renault, où ils reçoivent parfois des messages de leurs collègues russes. « Les travailleurs d’AvtoVAZ, on les connaît depuis des années, raconte Florent Grimaldi (CGT). Tout le monde se sent concerné. Beaucoup d’entre nous sont choqués par la communication de Renault, qui ne parle que de “crise ukrainienne” et très peu de “guerre”. Sur l’intranet du groupe, nous recevons des réactions très touchantes. Il y a quelques jours, un collègue russe a osé écrire qu’il avait peur d’être doublement victime de ce conflit : d’abord parce qu’il se retrouve embringué dans une guerre qu’il n’a pas voulue et qu’il dénonce ; ensuite parce qu’il pourrait subir les conséquences sociales d’un éventuel départ de Renault. »

Nul ne sait si la direction finira par se désengager pour de bon, ni si elle prendra prétexte des conséquences de la guerre pour annoncer de nouvelles restructurations. « Le sentiment qui domine, c’est que les salariés seront perdants quoi qu’il arrive, soupire Florent Grimaldi. La direction commence déjà à nous expliquer qu’il va falloir accélérer le programme de réduction des coûts, sans faire de lien direct avec la Russie. Une chose est sûre : s’ils s’estiment perdants, c’est à nous qu’ils feront payer les pots cassés. »

Guerre en Ukrainedécathlonrenaultauchan
France24 - Monde

Trêve incertaine au Yémen : gouvernement et rebelles s'accusent mutuellement de violations

Publié le : 06/04/2022 - 12:04

Meriem AMELLAL

La trêve entre les forces pro-gouvernementales, soutenues par l'Arabie Saoudite, et les rebelles Houthis, semble compromise au Yémen. Après sept ans de guerre, un cessez-le-feu de deux mois accepté le 2 avril par les belligérants, n'aura pas tenu. Gouvernement et rebelles s'accusent mutuellement de l'avoir violé. François Burgat, directeur de recherches au CNRS et chercheur à l'Institut de recherches et d'études sur les mondes arabes et musulmans (IREMAM), analyse la situation sur le terrain.

L'Irak est en train de devenir une nouvelle terre d'opportunités pour les Libanais. Ils seraient, selon Bagdad, plus de 20 000 à s'être rendus dans le pays en l'espace d'un an. L'Irak est loin d'avoir renoué avec la stabilité, mais la situation au Liban est devenue insoutenable. Rencontre avec quelques uns de ces exilés libanais en Irak.

En Égypte, un spectacle exclusivement féminin est proposé au Caire, à l'initiative de quatre femmes, humoristes et actrices. Il s'agit du premier stand-up du genre dans ce pays très conservateur. Elles s'appellent  Noha Kato, Reem Nabil, Bernadette et Sarrah Abdelrahman, et espèrent inspirer d'autres femmes et les encourager à monter sur scène.

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Yémen : une trêve de deux mois débute au premier jour du ramadan

Irak : l'élection par les députés du président est reportée à mercredi, faute de quorum

Trois Palestiniens du Jihad islamique tués lors d'une opération israélienne en Cisjordanie

France24 - Monde

Afghanistan : l'impossible conditionnement de l'aide humanitaire à l'éducation des filles

Publié le : 31/03/2022 - 20:32

Bahar MAKOOI Suivre

Alors que l’ONU tente de mobiliser une aide humanitaire record de 4,4 milliards de dollars pour remédier à une grave crise humanitaire en Afghanistan, la décision des Taliban de fermer les collèges et lycées pour les Afghanes risque d'empêcher l'octroi des aides internationales.  

L'Afghanistan privée de dons ? Les conséquences de la décision brutale des Taliban d’interdire aux filles les écoles secondaires commencent à se faire sentir. La Banque mondiale a annoncé, mercredi 30 mars, la suspension de quatre projets d'une valeur d'environ 600 millions de dollars (540,9 millions d'euros). 

Ces projets étaient prêts à être mis en œuvre par des agences des Nations unies pour soutenir des initiatives dans les secteurs de l'éducation, de la santé et de l'agriculture, ainsi que les moyens de subsistance des communautés. C’était sans compter le revirement soudain des Taliban, qui sont revenus la semaine dernière sur leur décision de permettre aux filles d'étudier dans le secondaire, quelques heures à peine après la réouverture annoncée de longue date. Une volte-face qui a provoqué une vague d’indignation dans le monde et chez les femmes afghanes. 

Ce grand bond en arrière risque désormais de compromettre non seulement la reconnaissance internationale du régime de ces islamistes fondamentalistes, mais surtout les milliards d’euros d’aide internationale prévus pour sortir l’Afghanistan d’une profonde crise économique et humanitaire.

Pour cause, la communauté internationale a fait du droit à l'éducation pour toutes et tous une condition de l'octroi de cette aide. Avant la Banque mondiale, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) avait, lui aussi, émis des réserves quant à l’attribution des aides promises à l’Afghanistan après le revirement des nouveaux maîtres de Kaboul. L'aide de la communauté internationale pourrait ainsi aller vers d'autres crises humanitaires dans le monde si les Taliban tardent à rouvrir les collèges et les lycées pour filles en Afghanistan, a ainsi prévenu le chef du PNUD, Achim Steiner, en visite, lundi, à Kaboul. 

Pourtant, le temps presse. Depuis l'arrivée au pouvoir des Taliban et l'arrêt des financements internationaux, qui représentaient 75 % du budget afghan, le pays est plongé dans une profonde crise qui aggrave une situation humanitaire déjà désastreuse après quatre décennies de conflits et des récentes sécheresses. Selon les Nations unies, quelque 23 millions d’Afghans souffrent désormais de la faim et 95 % des habitants du pays ne mangent pas à leur faim, tandis que 10 millions d'enfants ont un besoin urgent d'aide pour survivre. 

"Un million d'enfants en sévère malnutrition sont au bord de la mort", a pour sa part averti le chef de l'ONU, Antonio Guterres, qui tente de mobiliser une aide humanitaire record de 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros), tout en condamnant les interdictions édictées par les Taliban aux Afghanes. Une conférence des donateurs, coorganisée jeudi 31 mars par l'ONU, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Qatar, visait à réunir cet appel de fonds, le plus grand jamais engagé pour un seul pays. Mais jusqu'à présent, seuls 13 % de la somme nécessaire ont été promis. 

"Ils ne feront jamais de concessions"

"Les donateurs risquent de se montrer moins généreux, or chaque dollar compte pour sauver des vies humaines", déplore Heather Barr, co-directrice par intérim de la division Droits des femmes de Human Rights Watch (HRW). Jointe à Islamabad par France 24, elle se dit pessimiste quant à la réouverture des écoles pour filles en Afghanistan.

Le ministère afghan de l'Éducation, qui n'a donné aucune explication claire pour justifier la fermeture du secondaire aux filles, avait évoqué "quelques problèmes d'ordre pratique non résolus avant la date limite prévue pour l'ouverture". Une déclaration laissant entendre qu’un compromis serait possible sur l’adoption d’un uniforme pour les jeunes afghanes, une tenue qui viserait notamment à couvrir leur visage sur le trajet de l’école.   

"Les Taliban ont pris le pouvoir en août 2021, et en sept mois ils n’ont toujours pas trouvé de solution ?", ironise Heather Barr. "Je n’y crois pas. Ils ne feront jamais de concessions. Ils vont faire miroiter ça et ne le feront jamais, tout comme il y a 25 ans".  

Dénonçant une augmentation des attaques contre les droits des femmes, HRW estime que les Taliban "semblent avoir cessé de faire semblant d'apaiser les donateurs dans l'espoir d'obtenir de l'aide et de la reconnaissance". L'ONG rappelle d’autres restrictions annoncées les jours suivant la fermeture des écoles pour filles, comme l’interdiction aux femmes de voyager en avion sans un membre masculin de leur famille, ou encore l’interdiction pour elles de fréquenter les parcs de Kaboul quatre jours par semaine. 

Des Taliban divisés au sujet des libertés accordées aux femmes 

"Les Taliban sont encore divisés en factions. Les luttes de pouvoir entre ces groupes ont joué sur ces revirements de dernière minute en défaveur des Afghanes", assure Heather Barr.  

"Certains Taliban ont été éduqués en dehors de l’Afghanistan, ils ont passé du temps au Pakistan, ou ailleurs. Notamment au Qatar, où ils ont pu constater que l’islam encourageait l’éducation des femmes tout en faisant respecter des règles vestimentaires strictes pour celles-ci", explique à France 24 Afzal Ashraf, maître de conférences en relations internationales et sécurité à l'Université de Loughborough. "Mais la plupart ont une approche plus traditionnelle. Ils souhaitent que les femmes ne sortent pas de la maison. Ces Taliban considèrent toute concession sur cette question comme une défaite de l'Occident, qui veut qu'ils scolarisent les jeunes filles dans le cadre de son désir constant de changer les croyances et les coutumes de leur peuple".

Le chercheur avance par ailleurs que chez les Taliban, le leadership n'est pas central. Aussi, le poids politique des différentes factions change au gré des alliances. "Leur influence est proportionnelle à la puissance militaire, elle est fondée sur le nombre d'hommes qui suivent un chef taliban plutôt que sur des motifs religieux". Une complexité qui explique sans doute les volte-face à répétition et le flou politique depuis l'arrivée des Taliban au pouvoir.  

"Ne punissez pas tous les Afghans"  

Pour nombre d’observateurs de la société afghane, l’Occident ne doit pas s’attendre à des engagements des maîtres de Kaboul en matière d’éducation et ne doit pas lier l’aide humanitaire aux politiques incertaines du nouvel exécutif afghan, d’autant que l’urgence est autre. "Ne doit-on pas sauver la vie des femmes avant de se soucier de leur éducation ? Sans cette aide, des Afghanes et leurs bébés vont mourir. La question de l’éducation des jeunes filles afghanes ne se posera plus, puisqu’elles seront mortes de faim", souligne Afzal Ashraf. 

"Ne punissez pas tous les Afghans pour les abus des Taliban", implore de son côté HRW. "L'Afghanistan souffre d'une crise humanitaire largement due aux décisions des donateurs, en particulier des États-Unis. Les exactions des Taliban ne doivent pas freiner les efforts des donateurs pour endiguer la crise humanitaire et débloquer l'économie afghane". 

Avec AFP

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En Afghanistan, "certains vendent déjà leurs enfants pour nourrir leur famille"

Afghanistan : les Taliban interdisent finalement aux filles de reprendre l'école

Manifestation en Afghanistan contre la fermeture des collèges et lycées aux filles

France24 - Monde

Il y a 80 ans, le départ du premier convoi de déportation de juifs de France

Publié le : 27/03/2022 - 09:38

Stéphanie TROUILLARD Suivre

Le 27 mars 1942, le premier convoi de juifs partait de France avec 1 112 hommes, pour moitié des détenus du camp de Drancy et pour l'autre, des détenus du camp de Compiègne. Cette date peu connue marque pourtant le départ d'une nouvelle étape dans la mise en œuvre des persécutions. Après ce premier départ, 73 autres convois vont mener à la mort près de 72 000 personnes.

"On nous avait donné une miche de pain et un bout de saucisson, mais rien à boire. Et on a voyagé trois nuits et trois jours. Et quand on s'arrêtait, on réclamait à boire. On n'a jamais pu avoir de quoi boire." Dans un entretien réalisé en 2005 par l'INA, Jacques Smaer, rescapé du camp d'Auschwitz-Birkenau décédé en 2019, avait livré son témoignage sur sa déportation. "On ne savait pas où on partait. On savait qu'on partait vers l'Est parce qu'on prenait l'Est", avait-il alors raconté.

En ce 27 mars 1942, Jacques Smaer ne connaît pas encore la destination de ce sinistre voyage : le camp d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne. Le jeune homme alors âgé de 20 ans vient de monter dans le convoi n°1. Pour la première fois, un transport de juifs est organisé depuis la France.

Ce premier départ se situe au croisement de deux politiques menées par l'occupant allemand : celle de répression et celle de persécution. Quelques mois plus tôt, après des attentats contre des soldats allemands, la politique des otages avait été enclenchée. "À partir de la fin de l'été 1941, des otages sont arrêtés dans la population française et exécutés en cas d'attaque contre des soldats allemands. Conscientes de l'impopularité d'une telle politique, les autorités d'occupation privilégient les communistes et les juifs dans leurs opérations de prise d'otages et d'exécution, de façon à pouvoir les présenter comme des ennemis 'extérieurs' au peuple français", décrit l'historien Nicolas Morzelle, auteur d'une étude sur le convoi n°1.

Une "externalisation de la répression"

Mais cette mesure se révèle contreproductive et impopulaire. Le commandement militaire allemand opte finalement pour une "externalisation" de la répression et décide d'envoyer vers l'Est un convoi de répression constitués "d'éléments criminels judéo-bolcheviks [qui] seront déportés aux travaux forcés à l'Est". Dans le même temps, "l'Obersturmführer SSTheodor Dannecker, chef du 'service juif' de la Gestapo et représentant d'Adolf Eichmann à Paris, souhaite accélérer la persécution des juifs en France", précise Nicolas Morzelle. En décembre 1941, la décision d'exterminer les juifs d'Europe a été prise par Adolf Hitler et formalisée en janvier 1942 lors de la conférence de Wannsee. Sa mise en œuvre est reculée en raison d'un manque de trains, et c'est finalement le 27 mars 1942 que ce premier convoi est établi.

À son bord, 1 112 hommes. "Le premier groupe est constitué d'hommes arrêtés lors d'une rafle menée à Paris par la police française encadrée par la Feldgendarmerie entre le 20 et le 25 août 1941. Ils sont internés à Drancy", détaille Nicolas Morzelle. "Le deuxième groupe est constitué d'hommes arrêtés lors de la rafle du 12 décembre 1941, toujours à Paris, surnommée la 'rafle des notables'. Elle doit son surnom au fait que, sur ordre du MBF [le Militärbefehlshaber in Frankreich, le commandement militaire allemand en France, NDLR] et au grand dam des autorités de Vichy, elle vise volontairement des juifs de nationalité française, appartenant majoritairement à des milieux privilégiés qui sont conduits au camp de Royallieu, à Compiègne", poursuit-il.

Le train est ainsi formé au départ de la gare du Bourget-Drancy avec 565 hommes du camp de Drancy, puis il prend la direction de Compiègne, où il est complété avec 547 hommes pris au camp de Royallieu. Il s'agit du seul convoi parti de France constitué de wagons de voyageurs de 3e classe et pas encore de wagons à bestiaux. Il arrive au camp d'Auschwitz-Birkenau, trois jours plus tard, le 30 mars, à 5 h 33 du matin.

29 survivants sur 1 112 hommes

Contrairement à beaucoup d'autres convois qui suivront, tous les déportés sont alors sélectionnés pour les travaux forcés. "Auschwitz n'est pas encore le grand centre d'extermination qu'il deviendra par la suite. Des expérimentations de gazage ont certes été effectuées sur des prisonniers de guerre soviétiques à l'automne 1941 dans le Krema I [la morgue du camp principal d'Auschwitz I, NDLR]. Et au cours du mois de mars 1942, une cabane a été aménagée en chambre à gaz (le Bunker I) dans le bois de Birkenau, dans laquelle on commence à gazer des juifs venus de Haute-Silésie. Cependant, ces opérations sont encore 'limitées' par rapport à celles qui seront mises en œuvre à partir de l'été 1942", explique Nicolas Morzelle.

Les déportés venus de France reçoivent ainsi des numéros de matricule allant de 27 533 à 28 664. Même s'ils échappent à l'extermination à leur arrivée, leur survie reste limitée. 90 % des hommes de ce convoi meurent dans les cinq premiers mois, victimes d'épuisement, de mauvais traitements infligés par les gardiens et les kapos, de maladies, de la faim ou de sélections aléatoires selon leur état de faiblesse pour la chambre à gaz. En janvier 1945, après la libération du camp et les terribles marches de la mort, ils ne sont plus que 29 survivants, selon l'étude menée par Alexandre Doulut, Serge Klarsfeld et Sandrine Labeau.

Certains de ces hommes, comme Jacques Smaer, ont témoigné de leur déportation, mais ce convoi n'occupe pas une place si importante dans la mémoire collective. "Il s'agit pourtant du premier convoi de personnes qui sont déportées pour aucun autre motif que celui d'être désigné pour juif", insiste Karen Taieb, la responsable des archives du Mémorial de la Shoah. "Cette date est importante car elle marque une nouvelle étape dans la mise en place des persécutions, sans doute le paroxysme. Après ce premier départ, ce sont près de 73 convois qui vont suivre, menant à la mort près de 72 000 personnes", ajoute-t-elle.

"Je pars à destination inconnue"

Pour commémorer ce convoi et les 80 ans de l'année 1942 durant laquelle 45 736 juifs sont déportés de France, soit plus de 60 % du total des juifs déportés de France au cours de la guerre, le Mémorial de la Shoah à Drancy consacre une exposition aux lettres d'internés intitulée "C'est demain que nous partons".

Pour le convoi n°1, Karen Taieb a choisi une lettre rédigée par Motel Reznik, la veille du départ, depuis Drancy et adressée à sa femme. "Chérie mon amour. Avec un cœur plein de décision je vais t'annoncer une nouvelle qu'est peut-être très frappante sur le moment mais espérons que ça donnerait meilleur résultat que jusqu'à présent : je pars à destination inconnue, on dit que c'est pour travailler", écrit, le 26 mars 1942, ce juif polonais. "Ne t'en fais pas si tu n'auras pas de correspondance, cela va certainement prendre quelque temps jusqu'on puisse donner de nos nouvelles et pour tout ce temps-là vous toi, Cécile et Jacquie chérie, serez toujours auprès de moi. Toi, ma chère femme, tu t'arrangeras à la maison comme tu pourras et tu m'attendras, et je reviendrai à toi." Motel Reznik ne retrouvera pas sa femme. Immatriculé par le numéro 27 827 à son arrivée à Auschwitz-Birkenau, il trouvera la mort dans le camp le 13 juin 1942.

Quatre-vingt ans plus tard, le Mémorial de la Shoah continue de collecter ces documents. "Il y a encore des trésors à mettre en lumière. J'espère que cette exposition donnera envie à de nombreuses personnes de nous confier les lettres et autres archives, car ils vont réaliser que ce n'est pas juste pour les ranger dans des boîtes mais qu'elles ont un intérêt bien au-delà du strict cercle familial", souligne Karen Taieb. Comme le résume la responsable des archives, "ces lettres sont tout ce qu'il reste des déportés".

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France24 - Monde

Ukraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie

Publié le : 05/04/2022 - 19:17

Bahar MAKOOI Suivre

Tandis que Moscou dément avoir commis tout crime de guerre à Boutcha et accuse l'Ukraine d'avoir procédé à une mise en scène, plusieurs experts dressent un parallèle entre les atrocités découvertes dans cette ville ukrainienne et les crimes de guerre de l’armée russe en Tchétchénie. Une stratégie visant à susciter la terreur dans le but de soumettre les populations civiles à l’occupant.

La diffusion dans les médias internationaux des photos prises à Boutcha, ville située au nord-ouest de Kiev – photos montrant des corps dans la rue, certains les mains liées dans le dos ou partiellement brûlés, ainsi que des fosses communes –, a suscité l’effroi de la communauté internationale. Les Occidentaux accusent la Russie de "crimes de guerre" tandis que Moscou dément et parle de mise en scène des Ukrainiens.

"Tous les signes pointent vers le fait que les victimes ont été ciblées délibérément et tuées directement. Et ces preuves sont très inquiétantes", soulignait mardi 5 avril la porte-parole du Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Elizabeth Throssell, rappelant que le droit humanitaire international interdit de s'attaquer délibérément aux civils, ce qui équivaut à un crime de guerre.

Pour Carole Grimaud Potter, spécialiste de la Russie à l’université de Montpellier et fondatrice de Creer (Center for Russia and Eastern Europe Research), interrogée par France 24, le parallèle avec les exactions commises par l’armée russe lors des deux guerres de Tchétchénie (1994-1996 et 1999-2000) est évident. "En Tchétchénie, tout civil était considéré comme un terroriste. Les Russes appelaient cette guerre-là une 'opération antiterroriste'. Le mot ‘antiterroriste’ a été remplacé cette fois par 'antinazi'. En Ukraine, Moscou désigne de nouveau un groupe de population, cible des civils considérés comme complices de cette idéologie, ennemis des Russes et qu’il faut écraser", analyse-t-elle.

En Tchétchénie, les civils ont été "ciblés" tant au sol que par voie aérienne avec des bombardements sur les infrastructures civiles, comme les habitations, les écoles et les hôpitaux, précise la chercheuse. Des enlèvements, des arrestations et de la torture ont également eu lieu. Une stratégie visant "à susciter la terreur, afin que les civils se soumettent à l’occupant".

Des salles d'interrogatoire ?

Ces derniers jours, Carole Grimaud Potter a reconnu des procédés similaires dans les macabres découvertes de Boutcha. Lundi, les corps de cinq hommes avec les mains liées ont été retrouvés dans la cave d'un sanatorium pour enfants de la ville ukrainienne. "Ça m’a immédiatement fait penser à une salle d’interrogatoire", affirme-t-elle. "Durant la guerre en Tchétchénie, les Russes avaient mis en place des 'camps de filtration', des centres d’interrogatoire où les hommes civils tchétchènes étaient arrêtés et mis en détention pour y être interrogés, y compris sous la torture."

La chercheuse dresse un parallèle avec l’enlèvement, le 12 mars, d’Oleh Baturin, un journaliste de la ville ukrainienne de Kherson, interrogé huit jours durant par l’armée et soumis à des tortures psychologiques. "L’armée russe semble appliquer les mêmes méthodes."

La "faiblesse tactique" compensée par "l’écrasement des civils"

"Le procédé est le même qu’en Afghanistan, en Syrie et dans le Donbass, celle d’une culture militaire de la brutalité et de la létalité, une culture militaire déshumanisée", estime pour sa part Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes à la London School of Economics, contacté par France 24. "L’institution que représente l’armée ne se préoccupe pas de limiter les crimes de guerre, il n’y a pas de tribunaux qui punissent cela. Les militaires ont toute latitude pour déraper sans aucun garde-fou. C’est donc une façon d’encourager ce genre de comportement", ajoute-t-il.

À Grozny, lors de la première guerre de Tchétchénie, l’armée russe avait dû gérer sa frustration, n’étant pas parvenue à prendre le contrôle de la capitale tchétchène. "Composée essentiellement de conscrits ne sachant pas à quoi s’attendre, l’armée russe avait fait entrer de longues colonnes de chars et de blindés dans la ville, certaine de renverser en un éclair les dirigeants tchétchènes. Sur place, les blindés russes s’étaient heurtés à des unités de combattants tchétchènes ultramotivés, armés de missiles antichar. En l’espace d’une nuit, des centaines de soldats et de blindés russes étaient tombés dans les embuscades tendues par les Tchétchènes et s’étaient retrouvés pris au piège des flammes", a relaté le 29 mars la journaliste du New York Times Carlotta Gall, témoin de la prise de Grozny en 1995.

"L’armée russe a compensé sa faiblesse tactique par un écrasement des civils", analyse Carole Grimaud Potter, qui rappelle que 25 000 civils ont perdu la vie dans ce conflit. Sous l’effet des bombes, Grozny est devenue "un paysage lunaire ravagé. Je me souviens que les immeubles étaient coupés en deux et que le contenu de la vie des gens se déversait de leurs appartements à l'air libre", décrit Carlotta Gall. En 2003, les Nations unies avaient qualifié la capitale tchétchène de ville la plus détruite sur Terre.

Une médiatisation très différente

Toutefois, un monde sépare la guerre en Ukraine du conflit en Tchétchénie. "À la fin des années 1990, les réseaux sociaux n’existaient pas encore. Les images de la guerre en Tchétchénie avaient été très facilement censurées", souligne Carole Grimaud Potter. "Des ONG comme Memorial ont travaillé pour documenter ces crimes de guerre. Des journalistes aussi, comme Anna Politkovskaïa, ce qui lui a coûté la vie."

L’ONG russe Memorial, qui enquêtait depuis plus de trente ans sur les purges soviétiques et recensait les répressions contemporaines, a d’ailleurs été dissoute le 28 décembre par la Cour suprême russe. "Cette décision, intervenue quelques semaines à peine avant l’invasion de l’Ukraine, est-elle une coïncidence ?", se demande la spécialiste de la Russie.

Aujourd’hui, la Russie doit composer avec les informations diffusées sur les plateformes et par les médias présents en Ukraine, même si l’accès à certaines zones du conflit comme la ville de Marioupol reste très compliqué.

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Les Occidentaux veulent enquêter sur les "crimes de guerre" de l'armée russe à Boutcha

Info ou intox

Ces images de Boutcha ne montrent pas des "faux cadavres" qui bougent

LE FIL DU 3 AVRIL

Volodymyr Zelensky accuse les dirigeants russes de "meurtres" et de "tortures" à Boutcha

France24 - Monde

En cas d'arrêt des exportations de gaz russe, "Moscou a plus à perdre que l'Europe"

Publié le : 02/04/2022 - 12:11

David RICH Suivre

Alors que Vladimir Poutine a annoncé jeudi que le gaz russe devrait désormais être payé en roubles, l'Union européenne, premier client de Moscou, lui a opposé un refus catégorique et affirmé envisager d'autres scénarios pour son approvisionnement. France 24 décrypte avec Francis Perrin, spécialiste des questions énergétiques à l'Iris, cette nouvelle étape du bras de fer autour de la guerre en Ukraine. 

La guerre en Ukraine pourrait-elle provoquer un arrêt prématuré des exportations de gaz russe vers l'Europe ? Alors que les pays de l'Union européenne (UE) avaient décidé d'exclure de leurs sanctions contre la Russie les contrats gaziers, Vladimir Poutine a annoncé, jeudi 31 mars, que les pays "inamicaux" devraient dorénavant régler leurs factures en roubles.

Une requête jugée inacceptable par l'UE, premier acheteur mondial de gaz russe, qui a appelé la Russie à honorer ses contrats, qui prévoient un paiement en euros et parfois en dollars. 

Face aux menaces de Moscou, qui affirme désormais envisager de se tourner vers le marché asiatique, les gouvernements français et allemand ont indiqué jeudi se préparer à un éventuel arrêt des importations de gaz russe.

Pour analyser les conséquences potentielles d'une telle décision pour l'UE ainsi que pour la Russie, France 24 s'est entretenu avec Francis Perrin, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), spécialiste des questions énergétiques. 

France 24 : Comment analysez-vous l'annonce de Vladimir Poutine ? Les dirigeants européens affirment avoir reçu des gages qu'ils pourraient continuer à acheter du gaz en euros, la menace de la Russie est-elle crédible ? 

Francis Perrin : Cette menace n'est pas véritablement crédible. Pour deux raisons.

Tout d'abord, elle est en contradiction avec le contenu des contrats qui lient Gazprom et les entreprises gazières européennes, qui prévoient un paiement en euros et parfois en dollars. Modifier de tels contrats de manière unilatérale est illégal, et Vladimir Poutine le sait.

L'autre raison est qu'il y a depuis Moscou plusieurs sons de cloche : Vladimir Poutine qui annonce l'obligation ; le même Vladimir Poutine qui rassure Olaf Scholz et Mario Draghi en leur disant que rien ne change, et le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui parle d'une mise en œuvre progressive du paiement en roubles. 

Il s'agit donc à mon sens d'un bluff, dont Vladimir Poutine est un grand spécialiste. Comme souvent, il fait une déclaration percutante pour jauger les réactions et adapter sa stratégie. 

Paris et Berlin affirment se préparer à un éventuel arrêt des importations de gaz russe, ont-elles des possibilités de repli suffisantes 

Il faut d'abord dire que si les Européens n'ont pas pris de sanctions sur le gaz russe – qui représente 45 % de leurs importations –, c'est parce qu'ils ne peuvent s'en passer à court terme. Pour autant, avec la guerre en Ukraine, un plan est désormais sur la table pour réduire significativement cette dépendance sur l'année 2022, dans l'optique d'une sortie de totale du gaz russe pour 2027. Il existe pour cela trois leviers : trouver de nouveaux fournisseurs de gaz naturel, remplacer une partie de la consommation gazière par d'autres sources d'énergie, notamment des sources renouvelables, et enfin faire des économies sur la consommation actuelle. Cette stratégie devrait permettre de réduire au moins d'un tiers les importations russes cette année. 

Pour ce qui est des nouveaux fournisseurs, un contrat a déjà été signé avec les États-Unis, pour une augmentation de ses livraisons de gaz naturel liquéfié, qui devrait compenser, à terme, un tiers des importations russes actuelles. Parmi les autres partenaires potentiels, il y a le Qatar, l'Algérie, le Nigeria, l'Égypte, la Norvège ou bien encore l'Azerbaïdjan. 

La Russie est le plus gros fournisseur de gaz d'Europe et l'Europe son principal client. Dans le contexte de guerre actuel, Vladimir Poutine est-il vraiment en position de force sur ce dossier 

La Russie n'est pas en position de force pour une raison simple : elle est encore plus dépendante du marché européen que l'Europe ne l'est des exportations russes. Autrement dit, Moscou a plus à perdre que l'Europe dans cette affaire.

Pour l'UE, il n'est bien sûr pas simple de tourner la page russe, mais elle possède déjà les infrastructures suffisantes pour augmenter ses importations de gaz naturel liquéfié, au moins dans un premier temps. Si ces livraisons coûtent plus cher, elles présentent un avantage majeur : celui d'êtres plus souples, car livrées par bateau et non pas le biais de gazoducs. Cette souplesse permet une plus grande sécurité d'approvisionnement, car elle rend plus facile la diversification des sources. 

Du côté de la Russie, l'industrie est principalement tournée vers l'Europe et de gros investissements d'infrastructures seront nécessaires pour exporter massivement le gaz par voie maritime, ce qui nécessite de le liquéfier. En dehors de l'UE, Moscou exporte du gaz au Japon, en Corée et en Chine. Les deux premiers, alliés des États-Unis, se rangeront derrière sa position. Reste la Chine, qui est certes un allié de la Russie, mais avec qui les discussions d'accords commerciaux ne sont pas simples, surtout si le rapport de force est en sa faveur.

Bien sûr, la Russie elle aussi prospectera pour trouver de nouveaux clients, mais sa situation sera plus difficile, car elle a moins de partenaires que l'Europe, mais aussi moins de partenaires potentiels. 

>> À (re)voir FOCUS - L'Union européenne contrainte de repenser sa stratégie énergétique

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L'Allemagne démarche aux quatre coins du monde pour acheter du gaz

Guerre en Ukraine

Moscou va imposer aux pays "inamicaux" le paiement du gaz en roubles

Le fil du 25 mars

La Russie va concentrer ses opérations sur le Donbass, l'UE s'entend sur des achats communs de gaz

France24 - Monde

Ligue des champions : Hazard et Courtois, deux destins opposés à Madrid avant de retrouver Chelsea

Publié le : 06/04/2022 - 07:51

Nicolas BAMBA

Eden Hazard et Thibaut Courtois évoluent sous le même maillot du Real Madrid, mais leur aventure espagnole ne se passe pas vraiment de la même manière. Avant de retrouver Chelsea, mercredi en quart de finale aller de la Ligue des champions, le gardien est dans une forme étincelante. L'ailier, miné par les blessures, est indisponible et bien loin de son niveau d'antan.

Les bourreaux des Français sont face à face. Champion d'Europe en titre, vainqueur sans trembler de Lille au tour précédent, Chelsea accueille le Real Madrid, cauchemar du PSG. C'est à Stamford Bridge que ce quart de finale aller se tient, mercredi 6 avril. Un stade que connaissent bien Thibaut Courtois et Eden Hazard.

Le géant belge (1,99 m) a gardé la cage des Blues entre 2014 et 2018. L'ailier, lui, a porté les couleurs du club londonien de 2012 à 2019. À un an d'intervalle, l'un et l'autre ont quitté la capitale anglaise pour rallier le Real Madrid... avec des réussites très diverses.

Courtois, une saison de galère avant l'épanouissement

Quand il signe pour la Maison Blanche en août 2018 contre une indemnité d'environ 40 millions d'euros, Thibaut Courtois est l'un des meilleurs joueurs du monde à son poste. Quelques jours plus tôt, il a été sacré meilleur gardien du Mondial en Russie. Et en rejoignant le Real, l'international belge franchit un nouveau cap.

Sa première année s'avère pourtant très compliquée. Le club madrilène souffre, orphelin de Cristiano Ronaldo, et Thibaut Courtois est à la peine. La concurrence avec Keylor Navas, le gardien costaricien qui a remporté les trois dernières Ligues des champions, sème le trouble, à tel point qu'à Madrid, certains s'interrogent sur le bien-fondé de ce recrutement.

Depuis, les critiques ont laissé place aux louanges. Keylor Navas est parti à Paris et Thibaut Courtois a pris une nouvelle dimension. Indiscutable dans la cage, le Belge multiplie les grosses performances. Le Real a terminé champion d'Espagne 2020 avec la meilleure défense (25 buts encaissés). Sur la saison en cours, les parades de Courtois se marient à merveille aux buts en série de Karim Benzema : les Merengues sont confortablement installés en tête de la Liga.

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April 2, 2022

Le portier fait l'unanimité désormais. Les socios adorent leur joueur indéboulonnable. Pas sûr que cela ravisse du côté de Chelsea, où les supporters ont très peu apprécié son départ, au point de le traiter de "serpent" ("snake"). "Chelsea restera une équipe spéciale pour moi. Ils m'ont aidé à devenir le gardien que je suis aujourd'hui. (...) C'est toujours un plaisir de jouer contre eux", a confié Thibaut Courtois dans son podcast "Thibaut Talks", même s'il sait qu'il y aura "forcément des sifflets" à son égard.

Hazard foudroyé par une cascade de blessures

Eden Hazard sera lui épargné par les huées. Et pour cause : il ne sera pas sur le terrain. L'ancien Lillois a dû être opéré pour se faire retirer une plaque de la jambe droite, posée il y a un an après une fissure du péroné. Le n° 7 risque de ne pas rejouer avant la fin de cette saison 2021-2022, pendant laquelle il n'est apparu qu'à 22 reprises, pour un temps de jeu moyen inférieur à 40 minutes par match. Ses statistiques sont faméliques : un but inscrit et deux passes décisives.

C'est peu dire que la Maison Blanche broie du noir à propos du Belge. Quand il l'a recruté en juin 2019 pour plus de 100 millions d'euros, le club espagnol pensait tenir son nouveau maître à jouer. Seulement voilà, Eden Hazard enchaîne depuis lors blessures et rechutes : 22 apparitions en 2019-2020 (un but, sept passes décisives), 21 apparitions en 2020-2021 (quatre buts, une passe décisive), et donc cet exercice 2021-2022 du même acabit. Au total, il a été absent sur blessures pendant plus de 460 jours ces trois dernières années.

Le feu follet qui mettait les défenses au supplice avec Lille et Chelsea a largement perdu de son éclat. À 31 ans, il n'a plus beaucoup de soutien au sein du Real Madrid, où l'on a presque tiré un trait sur lui et où l'on rêve de Kylian Mbappé comme prochain joyau. Même quand Eden Hazard est disponible, l'entraîneur Carlo Ancelotti ne le considère guère plus que comme un remplaçant, nettement derrière Karim Benzema, Vinicius, Rodrygo et Marco Asensio dans la hiérarchie des attaquants.

En plus de son calvaire sportif en Espagne, Eden Hazard s'est mis à dos les supporters il y a moins d'un an en commettant un impair : alors que le Real venait de se faire éliminer en demi-finale de la Ligue des champions par... Chelsea, il était apparu hilare aux côtés de ses anciens coéquipiers. Il semble loin, le temps où il rayonnait dans l'autre camp.

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Football : l’imbroglio judiciaire perdure autour de la greffe de foie d’Éric Abidal

Tirage au sort

Ligue des champions : Chelsea-Real Madrid, le choc des quarts de finale

Liga : le Barça humilie le Real au Bernabéu

France24 - Monde

Présidentielle française : l'inclassable Jean Lassalle, le héraut des campagnes

Publié le : 06/04/2022 - 11:01Modifié le : 06/04/2022 - 11:07

Jean Lassalle, candidat du parti "Résistons !" à la présidentielle française, en est à sa deuxième tentative. Il s'autoproclame candidat de la "France authentique" et aime rappeler ses origines paysannes. Karina Chabour, journaliste politique à France 24, dresse le portrait de ce candidat atypique, placé devant la socialiste Anne Hidalgo dans les sondages.

France24 - World

Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?

Issued on: 05/04/2022 - 07:01Modified: 05/04/2022 - 07:02

Benjamin DODMAN Follow

Global outrage over the gruesome killing of civilians in Ukraine's Bucha has heightened the pressure on Europe to halt its imports of Russian gas. Having led the way, Lithuania and its Baltic neighbours are urging their EU partners to join them in ending all purchases of Moscow’s “toxic” gas.

European leaders vowed on Monday to slap fresh sanctions on Russia following the discovery of a mass grave and tied bodies shot at close range in a northern suburb of Kyiv. But even as they recoiled in horror at the images coming from Bucha, they looked unlikely to agree to unwind the lucrative energy imports that critics say are financing Russia’s invasion of Ukraine.

Lithuania, meanwhile, has done just that – announcing at the weekend that it was ending all imports of Russian gas.

“From now on, Lithuania won’t be consuming a cubic cm of toxic Russian gas,” Ingrida Simonyte, the country’s prime minister, wrote on Twitter on Sunday, hailing her country as the first EU member “to refuse Russian gas imports”.

From now and so on Lithuania won't be consuming a cubic cm of toxic russian gas. LT is the first EU country to refuse Russian gas import.

April 3, 2022

The announcement was celebrated as a milestone in achieving energy independence in the former Soviet republic of 2.8 million. It capped a remarkable turnaround for a country that imported almost all of its gas from Russia as recently as 2015.

“Years ago, my country made decisions that today allow us with no pain to break energy ties with the aggressor,” added Lithuania’s president, Gitanas Nauseda, in a separate post. “If we can do it, the rest of Europe can do it too!”

‘Independence’

Like its fellow Baltic states, Lithuania was once heavily reliant on Russian energy imports. But the situation has changed dramatically since 2014, when the country launched a liquid natural gas (LNG) terminal, aptly named “Independence”, in the port city of Klaipeda.

“We understood long ago that to be reliant on one source, namely [Russia’s] Gazprom, was too dangerous for us. So we bought this terminal as a kind of insurance policy,” said Zygimantas Mauricas, chief economist at the Vilnius-based financial institute, Luminor Lietuva, in an interview with FRANCE 24.

“It’s been a very successful investment,” he added. “Not only have we discontinued paying Russia. Now we also sell gas to our neighbours Latvia and Estonia; and from next month, we’ll be selling to Poland too.”

While Latvia and Estonia don’t have an LNG terminal of their own, discussions are under way to build one in partnership with Finland. In the meantime, the operator of Latvia’s natural gas storage facility has said they will rely on existing reserves to also halt imports from Russia.

Crucially, said Mauricas, Latvia has recently taken back control of its gas infrastructure, which used to be in Gazprom’s hands. As a result, it has enough reserves to ride out the rest of the year and can afford to break with Russia.

“The Baltic states realised early on that Russia was using energy as a political tool, we didn’t want to be pushed into a corner,” he said, noting that energy prices have been going up since long before the war in Ukraine. “Russia started the energy war last summer, I’m amazed how the leaders of Western Europe failed to see this earlier.”

Boomerang effect

The three Baltic states have been among the loudest voices urging Europe to end its dependence on Russian oil and gas. Last week, Lithuania’s Nauseda told his EU partners to stop buying Russian fuel “because the Kremlin regime uses this money to finance the destruction of Ukrainian cities and attacks on peaceful civilians”.

Russia supplies about 40% of Europe's gas needs. The share is even larger in countries like Germany, which has been convulsed by a debate over how to unwind a business relationship that is helping to finance the Kremlin’s war effort.

As pictures of the Bucha killings emerged on Sunday, Germany’s Defence Minister Christine Lambrecht broke a longstanding taboo in her country by stating that the EU must discuss banning the import of Russian gas – only to be contradicted by cabinet colleagues the next day.

“The problem for Europe is always the same: how do we inflict pain on Russia without hurting ourselves,” said Nicolas Mazzucchi, a research fellow and energy special at the Fondation pour la recherche stratégique in Paris. “If you strike at the strategic heart of Europe’s economic partnership with Russia, then inevitably there is a boomerang effect.”

When it comes to halting Russian imports, the Baltic states have both an advantage and a headstart over the rest of Europe, Mazzucchi added.

“The Baltic states, as well as Poland, have been striving for many years to reduce their dependence on Russia, notably regarding gas supplies,” he told FRANCE 24. “The three Baltic states are also smaller and less populous than many other EU members, with very different consumer structures. We’re talking about a relatively small consumption of gas compared to the likes of France or Germany.”

Last month, EU leaders laid out a strategy that could cut reliance on this fuel source by two thirds within a year. "Even that target will be extremely hard to meet," said Mazzucchi.

“To supply the Baltic states, you need to find about 10 to 12 million cubic metres per year; it’s difficult but doable,” he said. “On the other hand, when the EU says it plans to reduce its imports of Russian gas by two thirds, that’s 100 billion cubic metres. It’s a whole different scale and a whole different economic and geopolitical problem. We don’t have 100 billion cubic metres that are readily available.”

By pipeline or boat

While there is no shortage of natural gas around the world, the trouble is getting it to Europe, either by pipeline or by boat.

One option would be to boost imports from Azerbaijan, “but that would mean widening the existing pipeline or building a new one", said Mazzucchi, noting that Azerbaijan’s production capacity is also much smaller than Russia’s. Pipelines carrying Algerian gas to southern Europe offer another option, “but one that is not ideal in terms of economic and geopolitical stability", he added.

Overall, Europe should beware of replacing its dependence on Russia with dependence on another supplier, Mazzucchi cautioned, adding that LNG shipments offer a better chance of spreading risk across a pool of suppliers. In the short term, however, such supplies are set to fall short of Europe’s vast demand. 

The US has agreed to boost its shipments of liquified natural gas to Europe by 70%, aiming to supply 50 billion cubic metres per year until at least 2030. But that would still only be a third of what Europe imports from Russia, meaning other sources will be needed too.

“The EU can turn to eastern Mediterranean countries, like Cyprus, Israel and perhaps Egypt, but not all countries have available supplies or the capacity to liquefy the gas,” said Mazzucchi. He pointed to another obstacle in the limited number of gas tankers, which are almost exclusively built in Asia and take time to assemble.

The scarcity of immediately available resources means Europe will have to prove it can coordinate and share, said Ben McWilliams, a research analyst in climate and energy policy at the Bruegel Institute in Brussels, in an interview with FRANCE 24.

“LNG is the obvious solution, but as things stand it can only make up for about half the Russian gas, and that’s already stretching it,” he said. “We need coordination and solidarity in gas imports, ideally importing as a single bloc – as the European Commission is now trying to do – rather than having individual member states compete on the international markets and drive prices up.”

This will mean helping member states that have neither LNG terminals nor storage facilities, he said, as well as those like Austria that are heavily reliant on Russian gas and with no access to the sea.

Going green

According to Vilnius-based Mauricas, Europe also needs to be more careful in its choice of suppliers if it wishes to reduce its dependence on autocratic regimes. He said the West’s eagerness to shut down its own production capabilities while demand is still rising had left it at the mercy of autocrats – while bankrolling their regimes.

Europe’s scramble for alternatives to Russian gas and oil comes as the continent’s last extractors of fossil fuels are winding down their operations in an attempt to offset catastrophic global warming. But passing the buck is not a solution, Mauricas argued.

“Fossil fuels are no greener coming from Russia than they are coming from Norway. In fact, they are killing people in Ukraine, as we speak,” he said. “We need to import more energy sources from democratic regimes, which in turn need to step up supply while also investing heavily in renewables.”

That’s another field where Baltic states have been leading the way, added Mauricas, for whom Lithuania’s LNG terminal is “just one side of the coin – the other being a reduction in consumption”.

He pointed to the transformation of Lithuania’s central heating system, which “used to be gas-dominated and now runs at 80% on biofuel", noting that Estonia had made even greater progress. “Our low population density means there is plenty of space to develop wind farms and other renewable projects, both on land and at sea,” he added. It all makes economic sense too, with “gas prices likely to remain high in the near future".

“We shouldn’t be using gas to generate electricity, as some countries in Europe still do,” Mauricas said. “We should be using nuclear power, wind farms or even coal in the short term – particularly when you see what gas is paying for in Ukraine.”

A politically sensitive issue

Mazzucchi agreed that speeding up the transition to green energy sources is one viable option for countries, like Germany, that still rely on gas to generate electricity. There is also scope for European countries to make the storage, transport and distribution of gas across the block more efficient, he said, though cautioning that attempts to reduce household consumption will be a much harder sell.

“Politically it’s a highly sensitive issue,” he explained. “In France, for instance, gas is mainly used for cooking and heating. How do you tell people who just bought a gas cooker that they can’t use it anymore?”

Energy prices have emerged as the hot-button issue in the final stretch of France’s presidential campaign, with candidates rushing to promise subsidies and price caps. Widespread concern over the galloping inflation has played into the hands of far-right candidate Marine Le Pen, who opposed Western sanctions against Russia on the grounds that they would hurt French taxpayers too.

Curbing domestic consumption needs to be part of a coordinated strategy aimed at weaning European economies off their addiction to gas, said McWilliams.

“We need to pause production in certain industrial sectors, substitute gas on the electricity markets, and households now and over the next winter to be considerate with their heating,” he said, noting that the end of the cold season should help the continent replenish its reserves.

“If we’re really serious about solidarity with Ukraine and this course of sanction, then we’ve got to cut demand,” he added. “We need to see gas no longer as a cheap commodity but as a more precious one that needs to be managed more carefully.”

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Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage

US strikes liquid gas deal with EU as bloc seeks to cut dependency on Russia

The Debate

Mother of all sanctions: Can the West do without Russian oil and gas?

L'Humanité

Guerre en Ukraine en direct. Nouvelles sanctions contre Moscou : l'actu du 6 avril

Le président russe Vladimir Poutine a lancé une offensive contre l'Ukraine le 24 février 2022, après des mois de tensions diplomatiques et des affrontements dans le Donbass qui ont déjà fait 14 000 morts.

  • Ce conflit décrété par le Kremlin a conduit des millions d'Ukrainiens à fuir les combats.
  • Tandis que la situation militaire s'enlise, et malgré des crimes de guerres qui commencent à être documentés, des négociations ont été ouvertes entre le pouvoir russe et les représentants du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux en comprendre tous les enjeux.

4 heures 42 min
France24 - World

Good times: Luxury watchmakers face soaring demand

Issued on: 06/04/2022 - 14:24Modified: 06/04/2022 - 14:22

Zurich (AFP) – Times have been so good for luxury watchmakers that they are running behind demand, forcing some to delay the release of new collections and others to invest more in production capacity.

After the pandemic severely hit the global economy in 2020, the sector enjoyed a spectacular recovery last year and started 2022 with a bang, though Russia's war in Ukraine created new uncertainties.

Watches were the best performing business for French luxury group Hermes, with sales soaring by 73 percent last year.

"We had an extraordinary year in the watches business," Hermes vice president Guillaume de Seynes told AFP at Watches and Wonders in Geneva this week, one of the industry's biggest annual showcases.

"We can feel a very strong dynamic for watchmaking everywhere in the world," he said, adding that there was hot demand for a men's watch model last year.

"We could have even sold more if we had been able to make more," de Seynes said, noting that watchmakers face a "demand phenomenon that exceeds production capacity."

His priority for 2022 is to invest in production.

Solid year

The Oris brand also had "a very strong year", said its chief executive, Rolf Studer.

Oris watches range between 1,800 and 7,200 Swiss francs ($1,928 and $7,710 or 1,767 euros and 7,064 euros).

The company had to delay the launch of a new collection in the higher price range because it did not produce enough watch movements -- their internal mechanisms -- in its workshops.

The watch was supposed to come out last summer but it is only launching now.

"We planned too conservatively," Studer said.

"So we decided to keep the movements for the watches that were already out instead of launching new models and not be able to supply existing models already on the market," he added.

Swiss watch exports rebounded last year, rising by 31.2 percent after a 21.8-percent contraction in 2020, when countries closed borders and went into strict Covid lockdowns.

Exports have not only exceeded pre-pandemic levels, they beat their 2014 record, too.

They went up by almost 16 percent in the first two months of this year, according to industry data, though the recovery has been seen only in watches worth more than 3,000 Swiss francs.

Wait list

The sector is now bracing for the fallout from the war in Ukraine and sanctions on Russia, which has a sizeable rich client base.

But the industry can rely on long wait lists for higher-end timepieces.

"Since we didn't have enough watches for other markets, we will sell those that won't be delivered to Russia elsewhere," Edouard Meylan, CEO of H. Moser & Cie., told AFP.

All of his 2022 production is already pre-sold to retailers and partly pre-paid by final customers.

H. Moser only makes 2,000 watches per year at an average price of 45,000 Swiss francs. The watchmaker is even rejecting orders for timepieces that require a more than two-year wait.

"There's uncertainty that can be created in other markets, particularly financial markets," Meylan said.

"But we would have to have a big crash for an independent brand like ours to be affected," he added.

© 2022 AFP

L'Humanité

C215, portraitiste poétique et politique

Un jour avec

L’artiste urbain donne à voir, à travers ses œuvres, des figures de résistance et de résilience. Un rapport au passé qui dialogue avec le présent le plus brûlant.

Clément GarciaClément Garcia

Au palier de son vaste atelier, niché au troisième étage d’un quartier industriel d’Ivry-sur-Seine, le regard est happé par la large gare de triage qui relie la ville à la capitale. Un décor de fer et de verre. Le lieu est parfaitement assorti au bric-à-brac dans lequel l’artiste urbain Christian Guémy, alias C215, crée, invente, concrétise ses multiples projets personnels, institutionnels ou militants.

C’est lui qui a orné la « der » de l’Humanité de portraits de résistants communistes, préalablement accrochés place du Colonel-Fabien. C’est lui encore que le musée de l’Ordre de la Libération a choisi pour portraitiser, sur mobilier urbain, les différents compagnons.

« Utilité » et « indulgence »

Dans vingt-cinq établissements pénitentiaires, l’artiste a réalisé une quarantaine de fresques dont, à Fresnes, le portrait de Missak Manouchian qui côtoie celui de Berty Albrecht, érigé à quelques mètres du lieu où la résistante fut retrouvée pendue. « Ce sont mes sujets qui me choisissent et qui m’enseignent », confesse-t-il. Si un sujet, toutefois, le choisit plus qu’un autre, c’est bien celui de la résistance : « Les figures de résistance sont toutes des figures de résilience. »

Son parcours, couronné par un grade de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2019, a de quoi monter le bourrichon. « Chez moi, il n’y a pas de miroir », indique-t-il, comme pour conjurer le sort. « Je ne me considère pas comme un immense artiste », ajoute-t-il, convoquant deux mots, comme des mantras : « utilité » et « indulgence ».

« Du papier et un scalpel »

C215 persiste à penser son art rudimentaire. « Le point de départ n’a pas changé : du papier et un scalpel », invariables outils nécessaires à la réalisation des pochoirs qui laissent apparaître, grâce aux bombes de peinture, d’innombrables portraits. « Je vois la technique du pochoir comme un outil de contrainte : un seul processus, être assis et patient. C’est ce cadre de travail contraint qui me donne une liberté. »

Lorsque la guerre éclate en Ukraine, une phrase du président Zelensky l’interpelle, qui croise ses réflexions esthétiques : « Le président n’est pas une icône, ni une idole ou un portrait. Accrochez les photos de vos enfants à la place et regardez-les à chaque fois que vous prenez une décision. » Christian Guémy saisit au bond l’universalité du propos et réalise aussitôt le portrait d’une petite Ukrainienne qui décore, depuis un mois, un pan d’immeuble face à la mairie du 13e arrondissement de Paris. Résistance, encore.

« Une inspiration chrétienne laïcisée »

Au fil d’une discussion qui convoque Jeanne d’Arc et Charles Péguy, C215, qui expose en ce moment même à la Maison Elsa Triolet-Aragon, confie son goût pour le dialogue avec le passé qu’il a construit en étudiant « l’architecture religieuse de la Renaissance tardive ». Il revendique « une inspiration chrétienne laïcisée », que les nombreuses images iconiques de son atelier laissent deviner : « L’humain, le sans-abri, l’exclu, le marginal, l’enfant sont au centre de mon travail. » L’enfant, encore : « Je suis un orphelin qui a dû se battre pour construire son identité à travers l’art. »

L’artiste a beau avoir « hâte que (l’élection présidentielle) soit terminée », il tient à faire valoir son avis. Son bulletin ira au candidat communiste Fabien Roussel : « Je suis content qu’une candidature émerge à gauche autour d’idées simples, l’universalisme, la laïcité, l’industrialisation, qui parlent aux milieux populaires. Elle peut permettre de fédérer pour reconstruire un pôle autour de ces idées-là, car il y a un besoin de clarification. » Lorsqu’il croise le candidat communiste, il lui lance : « N’oubliez jamais que nous ne sommes pas des Américains ! »

« Une forme d’apothéose de l’humanité »

L’artiste se méfie de la discrimination positive, et la vague intersectionnelle l’interroge : « Je trouve qu’ils posent de bonnes questions, mais je ne valide pas les réponses. Il faut trouver des réponses universelles, un idéal commun qui transcende les différences. Mais l’universalisme ne doit pas reposer sur ses lauriers. Il doit par exemple intégrer l’héritage postcolonial. Mais un monde où chacun tient son guichet ? Non merci ! »

Christian Guémy, qui est passé par là, ne goûte guère « le fétichisme de la pauvreté, le côté crypto-franciscain » qu’il voit poindre dans la société. « J’aspire à ce que tout le monde consomme un peu plus et beaucoup mieux. Sur l’ensemble des êtres humains qui ont foulé le sol de la planète, un sur dix vit aujourd’hui. On vit une forme d’apothéose de l’humanité grâce à la science, la médecine, la culture. Ce n’est pas condamnable. La seule chose qui m’intéresse, c’est comment rendre ça durable. »

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L'Humanité

Combien ?

Billet

Maurice Ulrich

« La Fayette nous voici » ? Une fois de plus après la guerre de 14-18, le Débarquement en Normandie et on ne sait plus quoi, les États-Unis vont-ils sauver l’Europe ? Le pétrole américain contre le pétrole et le gaz russes. Joe Biden s’est adressé aux pétroliers en les invitant à forer, tirer tout ce qu’on peut du pétrole de schiste, forer encore : « C’est le moment d’agir pour le bien de votre pays, pour le bien du monde, d’investir dans la production immédiate dont nous avons besoin pour répondre à Vladimir Poutine. » Bien, pour ce gérant très décontracté de portefeuilles cité par les Échos, mais « comme la majorité des investisseurs nous avons été frustrés », et l’urgence de répondre à la crise, « ce n’est pas de la responsabilité de cette industrie ». Okay, mais en plus de cela, explique un grand patron du secteur, « l’exploitation-production n’a pas produit le retour sur capital suffisant pour les actionnaires, donc nous devons ­résoudre ce problème d’abord ». Sauver le monde, peut-être, mais d’abord combien ça rapporte ?

le billet de Maurice Ulrich
L'Humanité

Maria, réfugiée ukrainienne, « Maintenant, je connais la valeur de la paix et de la générosité »

Reportage

Fuyant Kiev et les bombes, Maria et Ludmila sont arrivées le 22 mars chez Bénédicte, dans un petit village du Gard dont le maire communiste mène une politique active d’accueil des réfugiés. Les deux femmes, qui ont tout perdu durant leur exode, racontent la peur, l’angoisse, l’effroi, mais aussi la découverte de la solidarité. Reportage

Émilien UrbachÉmilien Urbach

Domessargues (Gard), envoyé spécial.

Au début de la guerre en Ukraine, Maria, 89 ans, et sa fille Ludmila, 61 ans, comptaient bien rester à Kiev. Mais les bombardements les ont finalement poussées à fuir. Le 22 mars, elles sont arrivées dans le petit village gardois de Domessargues, à une trentaine de kilomètres de Nîmes. Une destination qu’elles n’ont pas choisie par hasard. Elles y sont hébergées par l’une des habitantes de cette commune de 750 âmes, Bénédicte Banet, une journaliste reporter d’images que les deux femmes avaient rencontrée en 2010, lors de la réalisation d’un documentaire en Ukraine. « Maria hébergeait l’équipe du film. Lorsque la guerre a éclaté, j’ai repris contact avec elle, raconte la journaliste. Maria et Ludmila souhaitaient rester sur place mais lorsque leur immeuble a été touché, elles m’ont annoncé qu’elles venaient en France. »

Ce 5 avril, soirée de solidarité avec le peuple ukrainien : découvrez le programme

La carte du Parti communiste ukrainien, une des rares affaires que Maria a pu conserver

Pendant leur traversée de l’Europe, Maria et Ludmila se sont fait voler tout ce qu’elles avaient emporté. Elles n’ont conservé que ce qu’elles avaient dans leurs poches : leurs papiers d’identité. Et pour Maria, une carte inattendue, celle du Parti communiste ukrainien. « Plus jeune, ma mère travaillait à l’usine, raconte Ludmila.

Nous vivions dans le centre-ville de Kiev. Avec ces colonnes de chars, ces bruits d’avions et tous ces immeubles détruits… Ludmila

Aujourd’hui, elle est très âgée et n’a plus vraiment toute sa tête, mais, à l’époque, c’était une militante très engagée. Pas moi. Mais je n’ai pas de problèmes avec ça, tant que les personnes sont généreuses et bienveillantes… C’est le cas de ma mère. » Cette carte du Parti ukrainien, Maria n’a pas manqué de la montrer à Bernard Clément, le maire PCF de Domessargues, quand il «  lui a confié être communiste », glisse l’édile. Ce dernier a d’ailleurs immortalisé ce moment par une photographie envoyée au candidat des « Jours heureux », Fabien Roussel. « C’était un moment émouvant à plus d’un titre. C’est une des rares affaires que Maria a pu conserver. »

Lire aussi : Solidarité. L’accueil exemplaire des Ukrainiens en France

C’est pour sa mère que Ludmila a décidé de fuir l’Ukraine, loin de son fils, quadragénaire, resté au pays pour résister à l’attaque russe. « Ma mère connaît la guerre, raconte cette grande femme souriante. Mais elle avait 6 ans en 1939 et habitait à la campagne. Là, nous vivions dans le centre-ville de Kiev. Avec ces colonnes de chars, ces bruits d’avions et tous ces immeubles détruits… Pendant plusieurs jours, ma mère n’a plus dormi. »

Les flammes, les sirènes, la fumée omniprésente

Debout à l’ombre d’un olivier, dans le jardin de son hôte, elle fait le récit des jours d’horreur vécus entre le 24 février et le 16 mars, jour de leur départ. L’angoisse lorsque les médias annoncent l’entrée de l’armée russe en Ukraine. La peur aux premiers sons lointains des explosions. L’effroi à la vue des habitations détruites à côté de chez elles. Les flammes, les sirènes, la fumée omniprésente. Le sous-sol où elles se réfugient. L’avion russe touché qui les frôle avant de s’écraser. « Et puis, un jour, j’étais dans notre appartement au septième étage, décrit Ludmila, en fermant les yeux. J’ai entendu plusieurs sifflements et une explosion sourde, juste au pied de notre immeuble. J’ai cru que tout allait s’écrouler. Une voisine, qui partait en voiture pour mettre ses enfants à l’abri à Budapest, a proposé de nous emmener. Nous avons eu une heure pour faire notre choix. Nous avons pris quelques affaires et sommes parties. » Elles traversent l’Ukraine, la Roumanie et rejoignent la capitale hongroise, où elles montent dans un train en direction de Paris.

 Nous l’avions déjà fait pour les réfugiés afghans et syriens.  Bernard Clément, maire de Domessargues

Accueillir « cela passe aussi par la création de logements sociaux »

À l’arrivée des deux femmes, Bénédicte Banet prévient Bernard Clément, qui l’assure de son soutien. « La municipalité est prête à accueillir des réfugiés ukrainiens, précise le maire communiste. Nous avons demandé au bailleur gestionnaire des logements sociaux de la commune de mettre à disposition des appartements. Nous l’avions déjà fait pour les réfugiés afghans et syriens. Pour l’instant, nous n’avons pas de réponse, mais nous soutenons les particuliers qui ouvrent leur maison. »

Pour offrir l’hospitalité aux personnes exilées, les communes et les particuliers devraient être mieux soutenus par l’État, estime l’élu. « Une autre famille de Domessargues s’est manifestée pour accueillir quelqu’un, abonde Valérie Mary, la secrétaire de mairie. Mais elle n’était pas sûre d’en avoir les moyens. » En tant que président de l’Association des élus communistes et républicains (Adecr) du Gard, Bernard Clément propose « la création d’un guichet unique dans chaque préfecture. Les collectivités locales et les particuliers souhaitant apporter leur contribution à la solidarité pourraient, en situation de crise, y faire appel afin que l’État leur donne des moyens et coordonne le dispositif au niveau départemental. Cela passe aussi par la création de logements sociaux. Car si le parc est trop étroit pour les demandeu rs déjà résidents en France, il devient plus difficile de le mobiliser dans l’urgence pour ceux qui cherchent refuge chez nous. »

Pour cette équipe municipale, ces questions sont cruciales. « Je considère que tous ceux qui fuient une misère, quelle qu’elle soit, sont des réfugiés, insiste Bernard Clément. Ceux qu’on nomme les “climatiques” vont être de plus en plus nombreux et les pays occidentaux subissent les conséquences de leur manque d’investissement dans l’accès à l’eau, à l’électricité ou tout simplement à l’autonomie alimentaire. »

Pour l’heure, à Domessargues, élus et habitants font avec leurs propres moyens pour permettre à Ludmila et Maria de trouver un peu de répit et de réconfort. « Maintenant, je connais la valeur de la paix et de la générosité humaine », résume Ludmila dans un large sourire éclairé par le soleil printanier, qui, ce 29 mars, transperce un mince voile nuageux.

Intégration, des mesures inédites

Pour la première fois, l’Union européenne a décidé d’activer la directive de 2001 sur la « protection temporaire » pour les réfugiés ukrainiens. Elle leur permet de travailler immédiatement, de bénéficier d’aides au logement et d’une couverture maladie, ce qui n’est pas le cas des autres exilés. En matière d’accès aux soins, le ministre de la Santé a stipulé aux caisses d’assurance-maladie que le délai de carence de trois mois instauré en 2019 pour les demandeurs d’asile par le gouvernement ne s’appliquait pas aux Ukrainiens.

Réfugiés ukrainienssolidaritéaccueil des migrantsSolidarité Ukraine
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Ce 5 avril, soirée de solidarité avec le peuple ukrainien : découvrez le programme

Fidèle à sa longue tradition de solidarité et aux valeurs pacifistes et humanistes qui l’animent depuis sa création, le journal l’Humanité remettra, mardi 5 avril prochain, au Secours populaire français (SPF) le fruit de la collecte de dons, engagée, le 9 mars, auprès de ses lectrices et lecteurs, afin de contribuer à l’action conduite sur le terrain par le SPF pour venir en aide aux réfugié.es dans les pays proches de l’Ukraine.

La remise de ces dons, d’un montant conséquent, se fera à l’occasion d’une soirée exceptionnelle ouverte au public sur réservation, à laquelle participeront de nombreuses personnalités du monde politique, associatif, culturel et syndical. Découvrez le programme.

 

 

AU PROGRAMME  DE LA SOIREE

Table-ronde « Comprendre le conflit. Faire taire les armes »

Avec :

Anna COLIN LEBEDEV, enseignante-chercheuse, spécialiste des sociétés postsoviétiques,

Francis WURTZ, député européen honoraire,

Vadim KAMENKA, journaliste à l’Humanité envoyé spécial en Ukraine

Iryna DMYTRYCHYN, historienne, traductrice et maître de conférences à l’Institut national des langues et civilisations orientales, spécialiste de l'Ukraine (sous réserve)

Des témoignages

Une famille ukrainienne réfugiée en France et Marie-Christine VERGIAT, ancienne députée européenne, Vice-Présidente de la Ligue des droits de l’Homme

Culture et solidarité

Laurent GAUDÉ, écrivain, Prix Goncourt 2004,

Olivier RABOURDIN, comédien

Philippe MARTINEZ, secrétaire général de la CGT,

 et un tour de chant de GARANCE

Après dix ans de carrière et toujours armée de sa guitare acoustique, la chanteuse et comédienne nous réserve de bien beaux moments de chanson, avec les textes et les mélodies bien troussés dont elle a le secret.

Après un premier album en 2010, une participation remarquée au Grand Zebrock en 2013, un second album en 2014, un spectacle, BLEU, où elle poursuit son exploration du féminin, plus de 500 concerts dont un passage salué sur la Scène Zebrock de la Fête de l’Humanité, on ne l’arrête plus! Attachée à la transmission, elle achève une tournée dans les lycées d’Ile de France avec Mélomanes!, projet porté par Zebrock.

Remise des dons de l’Humanité au Secours populaire français

Henriette STEINBERG, secrétaire générale du Secours populaire français, et Fabien GAY, directeur de l’Humanité

Cliquez pour vous inscrire et participer

Solidarité Ukraine
L'Humanité

Boycott. Trois cinéastes ukrainiens montent au front culturel

Entretien

Marina Stepanska, Iryna Tsilyk et Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk ont quitté Kiev dès le début du conflit. Ils racontent leur quotidien et s’expriment sur le boycott des œuvres et de la culture russes.

Traduction Anna Koriagina

Michaël MélinardSophie Joubert

Les cinéastes Marina Stepanska, Iryna Tsilyk et Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk ont tous trois quitté Kyiv pour se réfugier dans une zone plus calme de l’Ukraine, sans renoncer à mener le combat contre l’envahisseur russe. Ils mènent leur guerre sur le front culturel, documentant le conflit pour l’une, organisant un atelier de théâtre pour les adolescents déplacés pour l’autre. Tous appellent au boycott ou à la mise en pause de la culture russe, invoquant la part de responsabilité des artistes de ce pays.

Certes, leur position tranche avec celles défendues par nos titres. Nous avions alerté sur le risque d’amalgame entre les artistes russes et Vladimir Poutine. Pourtant, il nous semblait primordial de publier ces témoignages forts afin de mieux comprendre le profond fossé qui sépare les cinéastes des pays belligérants.

La paix future reste à construire. Le chantier s’annonce immense, à la mesure des tranchées béantes creusées par les bombes. Espérons que les artistes sachent imaginer un nouveau récit pour rendre ce nouveau monde pacifique envisageable.

Témoignages

« L’intelligentsia russe porte la responsabilité de cette guerre »

De Lviv, la cinéaste ukrainienne Marina Stepanska, prix du public au festival Premiers Plans d’Angers avec Falling en 2018, tente de soigner les maux des ados avec le théâtre. Elle critique le silence de ses homologues russes, dont les récits alimentent selon elle la politique expansionniste de Poutine.

Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Je vais très bien par rapport à la plupart de mes concitoyens. Je vous parle de Lviv, un lieu relativement sûr, même si, ces derniers jours, des sirènes sonnent à peu près toutes les deux heures. Je suis peut-être de bonne humeur à cause d’un studio de théâtre que j’ai initié pour les adolescents déplacés. Nous nous voyons régulièrement. Ils me donnent beaucoup d’énergie. Ils s’ouvrent de plus en plus et arrivent, grâce au théâtre, à digérer les tensions de cette réalité atroce.

Comment avez-vous créé ces ateliers ?

Je viens de Kyiv. Je me suis retrouvée à Lviv en conduisant la famille d’amis dans un lieu plus sûr. Je suis arrivée avec un sac à dos en étant consciente que je devrais peut-être rester. Je n’avais pas d’équipement technique, mais surtout, je n’avais ni l’énergie, ni l’envie de filmer, surtout dans une ville qui n’est pas au front mais à l’arrière. L’idée de fonder ces cours de théâtre m’est venue très spontanément.

Avec un ami, dans un théâtre de Lviv qui abrite des gens déplacés, nous nous sommes occupés de familles qui prenaient le bus pour rejoindre Cracovie. Dans l’une d’elles, avec deux enfants, l’une ado et l’autre un peu plus jeune, la mère était totalement déconnectée de la réalité. Le père s’occupait de toute la logistique. Les parents donnaient l’impression d’avoir oublié combien d’enfants ils avaient. Tout au long du chemin pour le bus, mon ami acteur et moi avons raconté des histoires aux deux filles pour les rassurer et les calmer.

Le lendemain, en mangeant avec mes copines, leurs ados regardaient les photos de soldats tués à la guerre sur leur fil d’actualité. Leur mère n’avait plus la force, ni les ressources pour diriger leur attention dans une autre direction. J’ai vite trouvé un jeu très simple pour la concentration et l’attention. Je fais souvent cet exercice avec mes acteurs. Je me suis dit que faire la même chose avec d’autres ados ramènerait leur attention vers la réalité. J’ai mis une annonce sur Facebook, plusieurs parents m’ont contactée. Ils sont parfois une quinzaine, parfois plus. Tout dépend de la situation.

Que peut-on faire pour aider les artistes ukrainiens ?

Je ne vous parle pas en tant qu’artiste mais comme une citoyenne ordinaire. Je ne veux pas dissocier les artistes du peuple ukrainien. Nous n’avons pas besoin d’une protection particulière. Bien sûr, certains artistes sont en train de sauver les collections, d’avoir des pratiques liées à leur activité. Mais je demande de boycotter la Russie et la culture russe du champ de l’information. Nous les Ukrainiens savons que chaque Russe porte la responsabilité de cette guerre, surtout l’intelligentsia. Pas seulement les 70 % qui ont exprimé leur soutien à la guerre menée par Poutine.

Pourquoi ?

Depuis la chute de l’Union soviétique, des récits parlent de la supériorité de la culture russe par rapport à celles des anciens pays de l’Union, en particulier de l’Ukraine. Ils les jugent moins significatives, nient parfois leur existence. Ce récit a mis dans la tête du peuple russe qu’il pouvait s’approprier l’Ukraine. Aucun intellectuel russe ne parle de l’Ukraine comme d’un pays souverain. Ils n’ont jamais été dans une optique anticolonialiste et anti-impérialiste.

Quelle forme aimeriez-vous voir prendre ce boycott ?

Tout d’abord, je considère absolument inapproprié et inacceptable toute forme de coexistence des Ukrainiens et des soi-disant victimes du régime poutinien dans le même espace artistique. Je n’ai aucun dialogue à avoir avec mes anciens amis, collègues et citoyens russes. Aucun ne s’est publiquement exprimé sur la question de la guerre. Même si certains d’entre eux sont déjà à l’étranger, donc en sécurité. Nous les Ukrainiens et les Ukrainiennes sommes restés dans notre pays avec notre peuple. Certains d’entre nous sont directement en danger. Pourquoi ces soi-disant victimes fuient leur pays et cherchent-elles, une fois installées ailleurs, un moyen de diffuser leur art et leur travail ? Je ne comprends pas quand on me parle de dialogue. De mon point de vue, ils ont abandonné leur peuple. La tâche de ceux dont le métier est la pratique intellectuelle est de travailler avec les leurs. Pour les artistes russes, le dialogue devrait avoir lieu en Russie avec les gens qui considèrent la guerre avec l’Ukraine justifiée. Il y a encore un mois, je me voyais comme une réalisatrice en train d’écrire mon scénario, me demandant quand j’allais aller au Festival de Cannes. Depuis le 24 février, cela n’a plus d’importance.

« On ne sait pas ce qu’il va nous arriver dans l’heure qui vient, il n’y a pas de zone de sécurité »

Né en 1983, Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk est l’auteur de plusieurs courts métrages dont Weightlifter, récompensé par le Short Grand Prix du Festival du film de Varsovie. Son premier long métrage, Pamfir, qui se passe à la frontière entre l’Ukraine et l’Union européenne, n’est pas encore sorti. Après avoir fait de l’aide humanitaire au début de la guerre, il documente les conséquences du conflit sur la vie quotidienne des Ukrainiens.

 Pendant toutes ces semaines, j’ai eu la sensation d’avoir perdu mon chez-moi. J’ai deux valises, une grande qui est chez mes amis et une petite avec laquelle je voyage. Le 24 février, le jour du début de la guerre, j’étais à Kiev avec ma fiancée. Le matin, nous avons été réveillés par le bruit des bombes. Nous habitons à côté de Juliani, l’aéroport intra-muros de Kiev, une des bombes a été larguée à côté de notre maison. Nous avons vu un missile à 500 m de chez nous et nous avons dû partir presque tout de suite. Nous sommes arrivés dans un village près de Lviv et, au bout d’une semaine, nous avons encore été réveillés par les bombardements de la base militaire. On ne sait pas ce qu’il va nous arriver dans l’heure qui vient, il n’y a pas de zone de sécurité.

En arrivant à Lviv, je connaissais l’existence de Babylon’13, un collectif de documentaristes créé en 2013-2014 pendant la “révolution de la dignité”, dite révolution de Maïdan. Il compte à ce jour environ 40 personnes, des réalisateurs et réalisatrices, des chefs opérateurs, des producteurs. Plusieurs personnes filment en ce moment même à Kiev, dans le Donbass, comme Yuri Gontarouk.

Je cherche les histoires de gens dont la vie a été totalement changée par la guerre. J’ai rencontré des sculpteurs qui travaillaient sur des monuments ou des statues religieuses et qui se sont mis à produire des obstacles antichars. En ce moment, je filme surtout les gens qui travaillent à la frontière et défendent le périmètre de mon pays. Je filme aussi un acteur qui fait des spectacles dans les abris. Parfois, une sirène se déclenche pendant le spectacle et ils sont obligés d’arrêter. Entre-temps, les gens sont descendus dans les abris. Je documente ces changements qui vont perdurer. Il est déjà évident que l’ancienne manière de vivre ne sera plus valable. Nous devrons avoir de nouvelles approches.

Une des particularités de Babylon’13 est sa réactivité. Pendant la révolution de Maïdan, leurs vidéos ont été mises en ligne presque instantanément. Les réalisateurs et réalisatrices sont libres de faire ce qu’ils ou elle veulent de leurs films. Les gens à l’étranger vont voir nos films. J’espère que nos voix seront entendues dans le monde entier, en tant qu’auteurs et en tant que citoyens. Pour nous, le cinéma peut aussi être une arme puissante. 

« Le silence de mes collègues russes fait partie du crime »

Le dernier film de cette autrice et documentariste, The Earth Is Blue As an Orange, a été primé à Sundance. La peur et les tremblements de son fils pendant les bombardements l’ont poussée à quitter Kiev, sa ville natale. Aujourd’hui à Lviv, elle témoigne à défaut de pouvoir filmer.

Je n’ai pas tourné une seule séquence, une seule image depuis le début de la guerre. Je suis incapable d’être réalisatrice. Avant le déclenchement de l’invasion russe, je travaillais sur un projet documentaire autour de cet état d’angoisse dont ma génération souffre et sur les leçons mal apprises du XXe siècle. Il est important de rompre ce cercle vicieux. Mais quand l’histoire se réécrit sous vos propres yeux, il faut de la distance. Je dois d’abord vivre ce présent. Pendant ces jours de guerre, je suis revenue vers un autre moi, l’écrivaine. C’est important de s’exprimer puisque la guerre d’information fait partie intégrante du conflit.

Cet immense soutien des Européens est une grande surprise pour moi. En même temps, beaucoup d’Européens ne connaissent pas vraiment notre histoire. Ils ne font pas de différence entre les Ukrainiens et les Russes. Aujourd’hui, nous avons besoin de toutes les plateformes possibles pour expliquer notre histoire et notre optique. En Europe et en France, un discours prétend que l’Ukraine a toujours été une partie de la Russie. Ce type de messages est extrêmement dangereux. Aujourd’hui, nous avons une possibilité unique d’entendre des voix ukrainiennes après toutes ces années et ces siècles d’occupation russe.

L’entourage de Poutine pense que l’identité, la langue et la culture ukrainiennes ne devraient pas exister. Ce n’est pas qu’une guerre contre l’Ukraine mais contre le monde entier. Nous prenons les premiers coups. Dans cette situation atroce, nous avons besoin de tous les soutiens. Il ne faut pas sous-estimer la force de la culture et de l’art. Il faut mettre en pause la culture russe jusqu’à ce que la Russie accepte sa faute et sa responsabilité. La culture russe a créé ce terreau pour que les graines des idées poutiniennes puissent être plantées en portant un regard impérialiste et hautain sur et contre les Ukrainiens. J’ai guetté la réaction de mes collègues russes. Malheureusement, ils sont restés silencieux pendant les mois précédant l’invasion. Ce silence fait partie du crime. Cette tragédie et ces traumatismes devront être profondément étudiés pour que la nation russe réalise son immense responsabilité. Il faut créer de nouvelles conditions, de nouveaux récits pour ne pas répéter les mêmes erreurs.

Guerre en UkrainecinéastescinémaTribunes pour la paix en Ukraine
L'Humanité

Carte interactive. Ces pays qui accueillent les millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays

Regard de cartographe #13. C'est un mouvement de population tel que l’Europe n’en a pas connu depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des millions de réfugiés ukrainiens qui ont fui leur pays depuis le début de la guerre.

Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), plus de 4 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.

Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?

Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,3 million se trouvent aujourd'hui en Pologne,  600 000 en Roumanie, 390 000 en Moldavie et 365 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte ! 

Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes. 

Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.

Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.

Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.

(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert.

Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat. Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.

Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.

Guerre en UkraineSolidarité UkraineRéfugiés ukrainiens
L'Humanité

Avec le Secours populaire, solidarité avec le peuple ukrainien

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. Cette guerre totale voulue par l’autocrate du Kremlin, qui a déjà fait parler la force et la terreur à Grozny et à Alep, arrive après des années de tensions, de montée des nationalismes et d’une course effrénée au surarmement. Tout doit être fait, par la diplomatie et une action politique résolue, pour éviter une escalade guerrière qui serait dramatique pour les peuples. Il faut aussi dénoncer ceux qui aujourd’hui sont ce qu’il convient d’appeler des « profiteurs de guerre », en faisant jouer la spéculation sur le prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. Il faut imposer d’urgence le blocage des prix qui avaient, faut-il le rappeler, déjà augmenté avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

« L’Humanité », fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et la violence, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ils seraient aujourd’hui plus de deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines.

Alors que Kiev est encerclé, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et continuer d’œuvrer pour que de réels couloirs humanitaires restent ouverts afin de permettre aux populations civiles de quitter les zones d’affrontement. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité. Il ne peut y avoir de « tri » dans la fraternité !

C’est pour cela que nous avons lancé une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français, à l’instar d’autres initiatives prises ces dernières années pour les peuples afghan, palestinien, syrien, ou encore l’assistance envers Haïti.

Nous avons déjà commencé à récolter un certain nombre de dons. Avec le Secours populaire français, nous vous en remercions et nous continuons à appeler nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à amplifier ce mouvement de solidarité en envoyant des dons et des mots pour la paix. Chaque message participera à faire grandir le mouvement pour la paix et chaque euro collecté permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Notre envoyé spécial en Pologne, qui suit un des partenaires du Secours populaire français sur place, relate ces actions dans les colonnes de « l’Humanité » quotidienne. Les dons seront reversés intégralement à notre partenaire à l’occasion d’une grande soirée de solidarité.

Une nouvelle fois, avec vous, « l’Humanité » répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

EditorialUkraineGuerre en UkraineRussie
L'Humanité

Gagner la paix et changer la société

Chronique

Patrick Le Hyaric

Dans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.

Les bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités, sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.

 Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.

Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans L’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de L’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, qui se sont  déclaré prêts à organiser des médiations.

Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique.Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’Otan. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.

Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de parts et d'autres de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries, parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésitée a utiliser le journal télévisé de la chaine la plus regardée pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.

L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement  de ses richesses agricoles et de son sous-sol.

C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec des grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.

Quelle hypocrisie , quel enfumage  quand pendant les discussions sur la  « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé des engins atomiques fournis par … Les Etats –Unis. La militarisation se fait au profit des Etats Unis qui veulent faire de l’Union Européenne le gendarme envers La Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.

D’ores et déjà, cette guerre à de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du sud.

Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.

Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.

Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.

L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole leurs profits.

En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total, ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.

De même, le conseil européen vient de décider de créer un nouveau fond pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.

Le débat public en vue du choix du président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable, afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.

Refusant cette voie, le chef de l’Etat veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.

Il entend ainsi faire accepter, sans discussions, de nouvelles mesures de régression sociale comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre  RSA.

Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.

Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics que. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.

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« La gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours »

Entretien

Avec la guerre qui frappe l’Ukraine depuis trois semaines, la situation ne cesse de se dégrader pour les populations. Une aide d’urgence s’organise pour les réfugiés et les personnes qui ont dû rester. La présidente de l’association « Four leaf clover », Mila Havryliuk nous décrit le contexte à Odessa.

Patrick Kamenka

Présidente de l’Association ukrainienne pour la solidarité, « Four leaf clover », partenaire du Secours populaire français

Face au désastre humanitaire et les plus de deux millions de réfugiés qui ont quitté leur pays, les associations sur place tentent d’organiser des lieux d’accueil, de soins et de refuge. La solidarité se met en marche.

Quelle est la situation dans la ville portuaire d’Odessa sur les bords de la mer Noire ?

La ville s’est transformée en zone de refuge permettant d’apporter une aide humanitaire aux populations des localités environnantes qui fuient les bombardements. Car Odessa reste encore plus ou moins sûre par rapport à d’autres agglomérations en Ukraine. Les gens fuient les zones de combat situées le long de la mer Noire : Kherson, Mykolaïv, etc. Selon nos informations quelque 1 600 réfugiés gagnent quotidiennement Odessa où l’eau fonctionne toujours. Le ravitaillement alimentaire demeure encore accessible dans les magasins, ainsi que les produits d’hygiène. Nous aidons aussi les réfugiés à se connecter à Internet qui fonctionne toujours, même si le débit est lent. Nous essayons également de mettre le maximum de gens dans les abris contre les risques de bombardements. Pour la population locale, des bénévoles avec l’aide de la municipalité distribuent dans les foyers une aide alimentaire aux personnes qui ne peuvent pas déplacer : les personnes âgées, les handicapés, les mères de famille nombreuse sans ressource car les maris sont partis au front.

Quelle forme d’aide votre organisation humanitaire apporte aux réfugiés ?

Nous organisons des points d’aide avec une distribution notamment alimentaire. Ainsi la gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours et la solidarité. Les écoles, jardins d’enfants et autres établissements ont été réquisitionnés pour héberger les réfugiés à qui l’on distribue des couvertures, des vêtements chauds recueillis par la population de la ville. En effet, il pouvait encore neiger sur place et il fait encore relativement froid. Les réfugiés sont pris en charge pour leur permettre de reprendre des forces après avoir dû fuir leurs lieux d’habitation à cause des combats. De plus nous leur apportons – notamment aux enfants — un soutien psychologique face aux traumatismes, aux chocs et à la panique endurés dans leur fuite et qui pour beaucoup se trouvent sans issue.

Après Odessa où se dirigent les personnes déplacées ?

Nombre de ces réfugiés tentent ensuite rejoindre en voiture la frontière avec la Moldavie pour quitter l’Ukraine. Nos bénévoles leur distribuent des boissons chaudes et des rations alimentaires car l’attente est longue aux postes frontières. Ceux qui ne disposent pas de moyen de locomotion peuvent encore prendre le train formé de quatre wagons qui part d’Odessa en direction de la frontière roumaine.

Nous avons également réquisitionné des centres de vacances où nous pouvons héberger et nourrir les réfugiés qui ensuite prennent la direction de la Moldavie avec notre aide.

Face à l’avancée des combats, est-ce que les habitants quittent Odessa ?

La ville, qui comptait à l’origine un million d’habitants, au moins 30 % de la population a quitté la ville depuis le début de l’entrée des troupes russes en Ukraine. C’est pourquoi aujourd’hui il apparaît difficile d’estimer le nombre précis de personnes qui sont restées. Car la population fluctue du fait des mouvements permanents entre les réfugiés qui arrivent et qui repartent et les habitants qui quittent la ville devant les menaces de plus en plus grandes de combats.

Nous espérons surtout que cette ville historique sera épargnée d’autant qu’elle constitue désormais un centre névralgique pour l’accueil des populations réfugiées.

Quels sont vos besoins en aide humanitaire ?

Les produits de première nécessité sont avant tout l’aide alimentaire, les produits d’hygiène, mais aussi les vêtements chauds, couvertures, sacs de couchage, que nous achetons sur place grâce aux dons reçus en particulier auprès du Secours populaire français.

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L'Humanité

Vos mots pour la paix

Événement

Vos mots pour la paix

Pour la paix en Ukraine et par la solidarité avec le peuple ukrainien et le peuple russe. Contre la surenchère guerrière.

Jacques Olichon, Plérin

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Rien ne justifie la guerre contre un peuple souverain, quel qu’il soit.

Honte aux agresseurs.

Respect pour le peuple ukrainien.

Solidarité avec tous ceux qui souffrent, chez eux ou en exil.

Hervé Le Berre, Rennes

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Vive la paix !

Solidarité.

Élisabeth Caumont Dartiguelongue

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Je suis née en 1944 au mois d’Août au moment de la Libération. Mon père y participait, quelque part dans le maquis. Il m’a appris que la paix était quelque chose de précieux. C’est insupportable de voir toutes ces vies brisées, ces destructions, ces larmes, ces enfants terrorisés.

Que la paix revienne vite que vous puissiez rentrer chez vous.

Marie Le Fournis, Saint-Etienne-du-Rouvray

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Mot pour la paix

Cessez-le-feu immédiat, retrait des chars russe.

L’OTAN n’a rien à faire en Europe.

Solidarité avec les populations.

France Di Giusto, Assas

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On parle de folie d’un homme… Mais, si la solidarité avec le peuple ukrainien et l’exigence d’un cessez-le-feu et de la construction de la paix venaient à faiblir, il faudrait malheureusement parler de folie du monde lui-même…

André et Jeanne Albertini, Eureux

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Dans l’espoir d’une PAIX durable.

Claudette Hubert, Meaux

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STOP À LA BARBARIE – STOP À LA GUERRE

Simone Guerin-Klajnmic, Sartrouville

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Solidaire du peuple UKRAINIEN pour l’arrêt immédiat de la guerre, halte aux destructions, halte aux souffrances infligées au peuple UKRAINIEN.

VIVE LA PAIX…

Michel Hoguin, Coudrecieux

***

En soutien et en solidarité avec le peuple ukrainien injustement agressé et mutilé.

Pour un retour à la paix au plus vite.

Gilbert Sinquin, Chateaulin

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Halte à la guerre.

La paix doit devenir un droit de l’Homme.

*** 

« Je peux bien dire qu’il fait beau 

Même s’il pleut sur mon visage 

Croire au soleil quand tombe l’eau » 

Louis Aragon, Le Fou d’Elsa 

*** 

L’agression de la Russie sur l’Ukraine, pour restructurer l’empire des Tsars, est contraire à tous pays respectueux de l’humanité. 

C’est un désastre qui interpelle le monde. Mais je n’oublie pas pour autant, les nombreuses guerres qui, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sont déclenchées à travers le monde. Et cela dans l’indifférence générale. 

Depuis 77 ans, la France et des pays membres de l’OTAN sont à l’origine de la tuerie des hommes dans le monde et ils oublient facilement leurs méfaits. De là à penser que l’OTAN est une organisation dangereuse, je le crois fortement et pense qu’il y a urgence à ce que la France en sorte, à nouveau, rapidement. 

De plus, arrêtons de recevoir, en grande pompe, les nombreux dictateurs qui sévissent de par le monde. 

*** 

Chers amis,  

J’ai 82 ans et j’ai vécu les abris et tout ce que je vois à la télé me rappelle ces mauvais souvenirs [et] me fend le cœur.  

Bon courage à tous. 

Françoise. 

*** 

Vive la paix et vive la vie 

« Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert 

Foutez-nous la PAIX. 

M. et Mme Rouanet 

*** 

Nous sommes de la génération qui avons subi la guerre ; les bombardements. 

Une pensée pour ce peuple qui souffre. 

Bien cordialement 

M. et Mme Marzaiolli 

*** 

C’est d’abord à tous les réfugiés que je pense. 

Moi-même réfugié en 1940, dans la Nièvre, l’image de ce flot ininterrompu de réfugiés, venant parfois de très loin, à pied, en vélo, dans des chariots, femmes, enfants, est gravée dans ma mémoire… 

Et, évidemment, la paix, à imposer… Je suis adhérent du Mouvement de la Paix, car je pense que « la lutte pour une paix juste, durable » devrait être la priorité. 

Oui, « paix et solidarité » pour sortir de notre monde de l’inhumain… 

René Bailly 

*** 

À vous tous. Les enfants, femmes qui prennent les armes qui fuyez les bombes, [qui] me rappellent les Français sur les routes que nous étions lorsque j’étais une gosse. Les maisons bombardées. Jamais je n’aurais cru revoir cela. Un dingue – copie d’Hitler – est là. 

J’ai bientôt 85 ans. Mon vieux cœur vous accompagne dans votre courage, votre lutte. 

Il faut l’arrêter !!! 

*** 

« La paix, rien que la paix, toute la paix » 

Pour une Ukraine indépendante et neutre ! Garanties du retour de sa démocratie et d’une paix durable en Europe.  

Solidarité avec le peuple ukrainien ! Retrait des forces russes ! 

Mobilisation internationale ! 

Mouvement vers la paix ! 

Jacqueline Guillien  

***  

Que le peuple ukrainien retrouve la paix et sérénité le plus rapidement possible. 

Edmond et Joséphine Le Boubennec 

*** 

Guerre à la guerre. 

Paix non seulement en Ukraine mais au Moyen-Orient, en Afrique. 

Faisons taire tous ceux qui poussent au crime. 

(J’étais enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale et jeune homme pendant les « événements » d’Algérie) 

Alain Zamponi 

*** 

Pour un cessez-le-feu immédiat. 

J’ai 82 ans, j’ai lutté pour la justice, le progrès humain, la Paix. 

Mon cœur pleure devant le désastre humain que représente l’invasion de l’Ukraine, un de plus après l’Irak, la Syrie, la Lybie, l’Afghanistan.  

Je suis en colère contre Poutine et tous ceux qui n’ont rien fait pour sauvegarder la paix du monde. 

Solidaire du peuple ukrainien, je demande aux nations du monde de tout faire pour créer un avenir de paix, de coopération, de fraternité. 

Jacqueline Dietrich 

*** 

Résister à l’ignoble tragédie d’une guerre injuste ; se battre contre l’oppression, soutenir un/les peuples qui souffrent. 

Je suis donc en total soutien avec le peuple ukrainien contre cette guerre et la tyrannie, pour le dialogue entre les peuples et la paix. 

Fraternellement, 

Daniel Mauve 

*** 

Paix en Ukraine et autodétermination pour le peuple ukrainien. 

Michel Coste 

*** 

Ces deux peuples ont longtemps vécu ensemble, ils ont une culture commune. Rien ne justifie l’agression menée par le Président Poutine. 

En même temps que les négociations dont l’ONU (qu’il convient de renforcer) doit être partie prenante et garantir la sécurité des deux parties, les troupes russes doivent se retirer. Plutôt que de s’engager dans une course folle aux armements l’Europe doit se consacrer à l’amélioration des conditions de vie de la population très dégradées par cette guerre (coût de l’énergie entraînant des fermetures d’entreprises, de grosses difficultés pour les agriculteurs, les pécheurs). 

Eugène Crepeau 

*** 

Message pour la paix en Ukraine. 

Poutine et son clan commettent un crime de guerre en Ukraine ; ils ont, de ce fait, sali la Russie aux yeux du monde. 

Aujourd’hui : soutien sans faille aux Ukrainiens ! et adresse au peuple russe : débarrassez-vous du clan Poutine pour retrouver PAIX et LIBERTÉ ! et pour que l’Europe se fasse elle-même « de l’Atlantique à l’Oural » ! 

VICTOIRE à L’UKRAINE ! 

André Canqueteau 

*** 

La paix se construit tous les jours et sans arrêt tant que les humains seront sur terre. 

Solidarité avec le peuple ukrainien. 

Christian Coutarde 

*** 

Vive la solidarité conjointe Huma – SPF que j’ai toujours soutenu selon mes moyens financiers. Pour moi, depuis toujours, le SPF est l’association humanitaire la mieux. 

Evelyne 

*** 

À 83 ans, arrière-petit-fils de Juif Ukrainien d’Odessa, je suis solidaire du peuple courageux d’Ukraine. Poutine et ses oligarques seront condamnés, par le peuple russe qui a tant donné pour les libertés. 

Continuons les soutiens actifs et les sanctions, multiplions les batailles diplomatiques dans l’unité des pays européens. 

Sortons de l’OTAN et de la domination américaine militaire sur l’Europe.  

STOP ! à la guerre. Paix liberté et démocratie pour l’Ukraine. Restons le pays des Droits de l’Homme et des Lumières. 

Gérard Lucas 

*** 

Mon message pour la PAIX en Ukraine. 

Né en 1940 à Lyon, Capitale de la Résistance, dans une famille entièrement acquise à la lutte pour la Liberté et la Paix, j’ai été confronté à la folie des hommes, à leur responsabilité meurtrière pour ce qui concerne des hommes de pouvoir qui n’hésitent pas à sacrifier la vie d’enfants pour leurs intérêts. 

Honte à eux et mobilisation des gens pour imposer un monde de PAIX et de Fraternité. 

À bas la guerre et vive l’amitié entre tous les peuples ! 

Gaby et Georges Grivolo, Malay 

*** 

Solidarité avec le peuple ukrainien victime de la guerre 

Retour de la voie diplomatique à la place des solutions guerrières 

Arrêt des combats et des bombardements en Ukraine 

Solidarité avec les pacifistes russes 

Pour que vivent la paix et la fraternité entre les peuples russes et ukrainiens 

Colette et Georges Jorda, Nanterre 

*** 

Non à toutes les guerres, pour l’amitié entre les peuples dans le respect de notre planète, et de sa biodiversité à préserver absolument. 

Alain Dautherives, Nîmes 

*** 

La paix doit intervenir le plus rapidement possible, tout doit être fait pour sauver les femmes, les enfants, les personnes âgées… 

Non à la guerre. 

Oui au droit de vivre en paix. 

Nous savons trop bien que les guerres sont inutiles. 

Très vite il faut arrêter les combats. 

Jean-Paul Brezillon, Sète. 

*** 

Il n’y a rien de plus horrible que la guerre. 

Je ne pensais pas vivre cela au XXIème siècle. 

Liberté, Fraternité, Solidarité sont les valeurs les plus importantes à défendre. 

Vivent les pacifistes du monde entier. 

Catherine Carmel, Bagneux 

*** 

Du fond du cœur, je souhaite que la paix revienne vite en Ukraine ! Que de chagrin et de désespoir de devoir tout quitter sous les bombes et la mitraille ! Que ces femmes, ces enfants, ces familles trouvent la force de tenir et gardent l’espoir de se trouver réunis le plus tôt possible ! 

Il est de notre devoir d’y contribuer ! 

Sylviane Luquet, Paris 

*** 

Notre priorité, tout faire pour favoriser le dialogue et construire une logique diplomatique de paix, afin d’arrêter les armes de la force poutinière antidémocratique… 

Francis Peyron et Yvette Zappaterra 

*** 

Pour que cesse la folie meurtrière de POUTINE et que le peuple russe retrouve la démocratie. 

Michel Velez, Saint-Verand 

*** 

La situation du peuple ukrainien est terrible. C’est la première fois que mon don est important (élevé pour moi) car je souhaite que le Secours Populaire puisse apporter « un peu de réconfort » à toutes ces familles complètement perdues et démunies. Je pense très fort à eux et qu’enfin cette destruction s’arrête. 

Michelle Tual, Montreuil 

*** 

Un humain tue un humain. 

Sommes-nous civilisés ? 

NON à la guerre assassine en Ukraine 

OUI à la Paix 

OUI à la solidarité entre les peuples 

OUI au désarmement nucléaire dans le monde. 

Merci à l’Huma et au Secours Populaire. 

Josette et Jacky Tello, Bédarieux 

*** 

J’apporte mon soutien au peuple ukrainien, contraint de fuir son pays ravagé par la guerre. 

Ceux, qui aujourd’hui se considèrent comme les « maîtres du monde », font fi de l’intérêt des peuples dans tous ces pays dominés par certains intérêts impérialistes et mercantiles. Il est inacceptable qu’une seule vie puisse être sacrifiée au nom de ces intérêts. 

Partout dans le monde des peuples subissent les assauts meurtriers de ces dirigeants, considérés comme « autoritaires » ou « dictateurs », selon les différentes « analyses ». 

Peu importe les mots, la réalité doit nous inciter à combattre, pacifiquement, pour que cessent toutes les oppressions et que l’humain redevienne une valeur universelle. 

Claude Allies, Breil-sur-Roya 

*** 

Question : Comment en est-on arrivé là ? 

Soit Poutine est devenu fou, soit la montée de sa considération face à la sécurité de la Russie lui fait perdre la tête. 

Son cœur est devenu plus dur que sa table de marbre. Il ne respecte même plus, les lieux sacrés comme les hôpitaux ou autres. La guerre ne doit pas se prolonger, une solution diplomatique doit être trouvée. Car les risques dont grands pour nous tous. Nous, communistes ne seront pas épargnés, on nous accusera d’être semblables. Les États-Unis sont des va-t’en guerre et n’arrangent pas les choses. 

Pensons très fort aux correspondants sur place. 

Claire Prononce, Moëlan-sur-Mer 

*** 

De tout cœur avec vous, je vous souhaite bon courage, pense très fort à vous et vos souffrances, courage et amitié à votre peuple. 

Robert Courrier, Gentilly 

*** 

Que les larmes se taisent et qu’un vol de colombes envahisse l’Ukraine. 

Jean-Louis Naudet, Mehun-sur-Yèvre 

*** 

Que l’Ukraine ne soit pas la base de lancement de l’OTAN et de l’Union européenne et que la Russie soit inculpée de crimes contre l’humanité. 

Clara et Guy 

*** 

Toute ma fraternelle solidarité au peuple ukrainien et à toutes les forces qui s’unissent pour la paix, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.  

La folie ne peut pas l’emporter sur le courage et la volonté, la fraternité et la solidarité. 

Marie-Claude 

*** 

J’en appelle à tous les peuples pour exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, seul garant d’une paix durable en Europe et dans le reste du monde. 

Marie-Claire Daubigné, Aigrefeuille d’Aunis 

*** 

HALTE À LA GUERRE 

Pour le cessez-le-feu immédiat en Ukraine 

Pour la protection des civils 

Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, comme de tous ceux qui fuient les guerres dans leurs pays 

Si tu veux la paix, prépare la paix. 

Alain FERRAROTTI, Arbonne-la-Forêt 

*** 

Je suis fière de mon parti qui a toujours lutté contre les différents conflits. 

Bouleversée par cette guerre je soutiens le peuple ukrainien et souhaite que cette tragédie se termine au plus tôt diplomatiquement. 

Nadine, communiste de toujours 

Nadine Sicard, Millau 

*** 

Ce que les peuples veulent ce ne sont pas des bombes, la peur, la misère. Ils veulent aimer, rire, chanter des berceuses à leurs enfants. Qu’ont-ils fait ces bambins pour mériter ça ?! 

À bas les « grands » de ce monde !! 

« Quelle connerie la guerre » !!! 

Jacques Gastaud, Belvédère 

*** 

Solidarité entre les peuples du monde entier. 

À bas la guerre… 

Vive la paix 

En finir avec Poutine. 

Janine Buferne 

*** 

PAIX 

1. Je voudrais faire un poème 

Immense, sur tout ce que j’aime 

Être le chantre des oiseaux et des fleurs 

Des femmes, et des élans du cœur 

2. Chanter les mères berçant tendrement 

Leurs tout-petits. Rien de plus émouvant 

Que les frimousses roses et fraîches 

Mais hélas, on écrase des crèches 

3. J’aimerais être un artisan 

Qui sur son métier se penchant 

Créerait des objets merveilleux 

Pour le confort, et le goût des yeux ! 

5. Pour des nobles causes prêter mes bras 

Des combats pacifiques être le soldat 

Mais hélas, chaque jour des fous meurtriers 

Détruisent des usines et des chantiers 

6. Être un laborieux paysan 

Qui jour et nuit creuserait son champ 

Ensemençant la terre entière 

Pour voir se lever des récoltes fières 

7. Savoir la faim à jamais disparue 

Par le vertueux sillon de la charrue 

À chacun sa croute et sa pierre 

Mais hélas, on brûle des rizières 

8. Je voudrais être un grand professeur 

Pour mettre dans les âmes et dans les cœurs 

La bonne et saine éducation 

À tous les êtres de toutes les nations 

9. De la culture être le prophète 

L’instruction serait alors une fête 

Où tous et chacun auraient son rôle 

Mais hélas, on bombarde des écoles 

10. Je voudrais être un grand prêtre 

Donner le bonheur à tous les êtres 

Réunir sur une grande place 

En famille, toutes les races 

11. Distribuer le pain et le vin 

Rendre à tous ce qui leur appartient 

Le blanc et le noir seraient frères 

L’amour laverait la misère 

12. Serait-ce donc un rêve insensé 

Que règne enfin sur la terre la PAIX 

Où on entendrait un grand écho 

La joie des enfants, le chant des oiseaux 

Robert Pagnossin 

*** 

Chers amis 

Que dire de cette situation faite à tout un peuple qui subit le fracas des bombes, laissant la mort régner en maître. Si le peuple ukrainien est en « première ligne », l’Europe prend en pleine face cette agression meurtrière, y compris le peuple russe qui va aussi payer le prix fort de l’irresponsabilité d’un autocrate au service de son complexe militaro-industriel. Si vous pouvez transmettre à tous ceux et toutes celles qui luttent pour la paix mon soutien. 

Fraternelles salutations 

Georges Bernard, Echirolles 

*** 

Bonjour, 

À l’attention du peuple ukrainien avec toute mon amitié. Pour la paix, dans l’immédiat, il faut faire taire les armes, toutes les armes et les soldats russe doivent quitter l’Ukraine. 

En 1964, j’ai eu l’occasion de faire un séjour à Kiev avec un groupe en voyage organisé et j’en garde un très bon souvenir, on a tout fait pour nous rendre ce séjour agréable, pour nous servir à table, de charmantes jeunes filles toujours avec le sourire.  

En 1992 par hasard et par l’intermédiaire de l’Huma, j’ai fait la connaissance d’une jeune étudiante qui parle et écrit très bien notre langue, et je l’ai invitée un mois chez moi en Savoie. C’est Aliokina Orsana et qui habitait Kiev. Je n’ai pas de nouvelles depuis plus de 20 ans. Si vraiment par hasard on retrouve cette jeune femme qui a un peu plus de 50 ans, je serais très heureux de l’accueillir à nouveau. 

Avec mes amicales salutations 

Julien Buisson, Briançon 

*** 

Message pour la paix. 

La guerre à la guerre pacifiquement. Suivre l’idée de « Mandela » pour un monde Arc-en-ciel, quelle que soit la couleur de notre peau, nos origines, nos pensées. 

Un monde humain, solidaire, fraternel.  

Être citoyen du Monde. 

Un moyen : le désarmement. 

Comme Martin Luther King, « Je fais un rêve ». 

*** 

La guerre, quelle connerie ! 

Qui peut décider de la vie d’autrui, des peuples ? 

Quelle honte pour ces individus lâches, dénués de toute valeur humaine. Est-ce que le « courage » se trouve dans les bombes ? 

Soutien au peuple ukrainien 

Jack-André 

*** 

À tous mes amis qui souffrent, je leur dis ; prenez soin de vos enfants. 

Courage et espoir en une paix retrouvée. 

*** 

Seule la lutte contre l’inhumain, si nous acceptons de le combattre ensemble, peut réconcilier celui qui croyait au ciel comme celui qui n’y croyait pas. 

Louis Aragon, cité par Martine et Yannick Griveau, Romorantin 

*** 

Camarades 

Aucun raisonnement ! Aucune cause ne peut conduire à la destruction d’un pays ! D’un peuple ! Je le redis… AUCUN ! 

Car si je devais écrire un ultime message il serait pour le MOT : PAIX : la PAIX sans condition, la paix pour tous ceux qui fuient par la mer, sur les routes ! Dans le froid, la faim, la neige etc. 

- Aujourd’hui c’est le peuple ukrainien qui subit cette horreur ! 

- Alors ! de toutes ces monstruosités : la GUERRE !? est l’inutile terreur d’inaccessibles va-t’en guerre ! 

Pour la PAIX je participe au soutien des UKRAINIENS avec l’amitié de tous les Français, de notre journal « l’HUMANITÉ et le Secours Populaire » 

- Une grand-mère française qui avait 2 ans sur les routes en 1940, fuyant les hordes : « NAZIS » 

Yvette Graffeuil, Fontenay-le-Fleury 

*** 

Le modeste chèque pour aider le peuple ukrainien. 

Avec notre souhait que les armes se taisent et que des négociations nécessaires ramènent les peuples à la paix. 

Bernard Comte, Arlay 

***  

D’où qu’ils viennent, les réfugiés sont avant tout des être humains. Ceux qui comme Le Pen, Zemmour, Pécresse et la Bouchart, Maire de Calais, perdent à mes yeux tous droits à l’Humanité, au respect et à la dignité. 

Norbert Lecomte, Chissay-en-Touraine 

*** 

Je vous souhaite la PAIX au plus vite. 

Jacqueline Poustilnik, les Sables-d-Olonne 

*** 

Mon profond respect pour la résistance héroïque du peuple ukrainien face à son belliqueux agresseur. 

Mon espoir le plus cher : que la solidarité dont il fait preuve permette que la raison l’emporte et qu’il retrouve la paix, une vie digne et apaisée. 

Nicole Chaumont, Chatellerault 

*** 

NON à LA GUERRE 

Et si NOS GOUVERNANCES 

1. CESSAIENT LEURS LEÇONS 

2. DÉCIDAIENT LA LIBRE CIRCULATION 

3. LIBERTÉ, avec pour seul papier « habitant de la Terre », avec « Liberté» de parole, partage et Respect des Biens Communs. 

Enfin un seul costume pour tous 

Tendresse – Humanité. 

GARANT D’UN AVENIR ici-bas 

Martine Gramond, Argenteuil 

*** 

Aux enfants d’Ukraine 

Qu’en cette fin d’hiver, les armes se taisent, que l’eau revienne pour vous nourrir, que la chaleur de vos logements et le regard tendre de vos familles réunies à nouveau préparent vos jeunes vies à connaître la tendresse la solidarité le bonheur l’intelligence. 

Monique Longuenesse, Taillade 

*** 

Nous vous aimons tous… 

Nicole et Marc Perrin, Saou 

*** 

« À la manière dont un esprit se satisfait, on reconnaît l’étendue de sa perte. » Hegel 

La barbarie plus forte que la culture ! 

Ce rouge-gorge , qui vient chaque jour, fidèle au poste, picorer les miettes de pain, éparpillées devant ma porte… semble être sensible à la musique de Bach. 

Plus de musique et moins de fusils ! La fraternité n’est pas un vain mot ; envolons-nous par-delà les frontières ! 

Marie-Noël Bourrel-Dubois, Tabanac 

*** 

Avec ces quelques mots je me joins à toutes les femmes et tous les hommes bouleversés, percutés par cette guerre. Je pense aux pères, mères, grands-parents, enfants : victimes : morts, blessés ou exilés. 

Rien ne peut justifier cette agression barbare. 

Il est urgent que cela cesse. 

Le peuple ukrainien doit retrouver sa souveraineté, sa liberté, la paix. 

Tous les peuples de la région et du monde n’ont-ils pas vocation à vivre ensemble afin de bâtir une humanité réelle et pacifique ? 

Des défis immenses sont à relever afin que chaque être humain vive dignement (inégalités, pauvreté, environnement). Fraternité. 

Désarmement. 

Philippe Lamotte, Le Mans 

*** 

Chers Camarades, 

Voici un soutien moral et financier aux Ukrainien(ne)s victimes de cette guerre absolument insensée et sidérante qui illustre le : « Quelle connerie, la guerre ! » de Jacques Prévert. 

Comment la diplomatie et la concertation n’ont pu parvenir à rapprocher les points de vue sur la territorialité du Donbass, de la Crimée, de Lougansk ? 

Il semblerait que les deux parties Putin-Zylynsky [Poutine-Zelensky] aient été chauffées à blanc (depuis 1999, 2008, 2014) par l’OTAN (qu’il faudrait dissoudre !), l’Union européenne, et la finance internationale qui rejoignent Jean Jaurès sur : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ». 

La finance et les marchands d’armes illustrent l’analyse désabusée d’Anatole France, après la Première Guerre Mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. » 

Victor Kowalyk, Cusset 

*** 

Quelle connerie, quelle saloperie la guerre ! 

Dès que je l’ai pu, j’ai manifesté, milité à l’Appel des Cent pour la paix et l’amitié entre les peuples pour crier mon horreur contre la guerre. 

Mon père envoyé dans les tranchées en 1916 à 19 ans est revenu gazé, cassé par les horreurs qu’il a vécues et dont il n’a jamais parlé, qui m’ont marqué pour toujours. 

Aujourd’hui j’ai 84 ans et j’ai toujours connu la guerre. 

Enfant c’était l’occupation, les bombardements, la peur, la faim, le froid. 

Adolescent, adulte : les guerres coloniales et surtout celle dont on ne devait pas dire le nom ; la guerre d’Algérie pour laquelle j’ai été incorporé pendant 22 mois. 

Et puis le Vietnam, l’Afghanistan.  

Aujourd’hui toutes ces guerres cachées mais toutes aussi meurtrières pour les populations civiles. Et tous ces exilés abandonnés à leur sort, refoulés de partout. 

Sommes-nous encore humains ? 

Heureusement que je suis communiste depuis plus de 50 ans car je sais que toutes ces guerres ont la même origine : le capitalisme. Un monde fondé sur la recherche du profit comme moteur de l’activité humaine ne peut conduire qu’au même résultat : l’injustice, la violence, la guerre. 

Peut-être un jour entendrons-nous retentir partout dans le monde le refrain du chant des réfractaires de la guerre 14-18 : 

Non, non plus de combats 

La guerre est une boucherie 

Ici comme là-bas 

Les hommes n’ont qu’une patrie. 

Non, non plus de combats 

La guerre fait trop de misères 

Aimons-nous peuples d’ici-bas 

Ne nous tuons plus entre frères. 

René Borriglione, Nice 

***

Pour un cessez-le-feu immédiat, le respect des frontières et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Annie Ferri, Rillieux-la-Pape

*** 

Solidarité avec l’Ukraine mais n’oublions pas tous ces peuples qui fuient la guerre et qui espèrent une main tendue.

Martine et Alain Theux, Saint-Médard/Jalles

***

Au peuple de la Terre, militante de la Paix depuis la création de l’Appel des Cent pour la Paix.

Je suis née en 1936 et j’ai la PAIX au cœur.

Gilberte Tallaron, Sète

***

Solidarité avec le peuple ukrainien martyr et avec le peuple russe luttant l’un et l’autre de manière différente contre la guerre faite à l’Ukraine écrasée sous les bombes.

Bernard Schneider, Langeais

***

Je soutiens de tout mon cœur la cause des Ukrainiens.

Je souhaite que cette sale guerre s’arrête au plus vite.

Aucun conflit ne se règle par la guerre. Il faut négocier sans relâche.

Pierrette Pronteau, Mézières-sur-Seine

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Pour que cesse la folie de cette guerre qui frappe le peuple ukrainien, sidère le peuple russe et nous fiat tous trembler.

Pour que demain nous vivions dans la paix des peuples.

Fabienne Guerineau, Luçon

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Que cette guerre cesse et halte aux fauteurs de guerre.

Jean-Pierre Grégoire, Paris

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Encore et toujours ce mot de Prévert : « Quelle connerie la guerre ! »

Monique et Patrick Fontaine, Illier et Laramade

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Il faut tenir bon face au nouveau Tsar de Russie ! La Liberté et la Démocratie sont des valeurs fondamentales qui ne se négocient pas.

Courage, courage à nos amis Ukrainiens.

Ruth Constant et Robert Benech, Samois-sur-Seine

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À la population ukrainienne martyre

Face à l’ignominie de la guerre, il vous faut beaucoup de courage. Sachez que des millions de pacifistes dans le monde vous soutiennent pour que votre avenir et celui de vos enfants retrouvent le plus vite possible le chemin du bonheur.

Avec nos amicales salutations

Arlette et François André, Romainville

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Cher·es ami·es de l’Humanité et du Secours Populaire,

Merci de cette initiative qui me permet d’apporter mon humble soutien aux populations victimes de la folie guerrière.

Aujourd’hui le peuple d’Ukraine victime, hier et encore aujourd’hui tant d’autres femmes et hommes sur la planète.

Plus que jamais je veux la paix et je me sens et me veux solidaire de votre action. J’ai confiance en vus et comme vous je souhaite un monde ou mes enfants, mes petits-enfants pourraient vivre en paix, ouvert à l’autre comme le dit si justement Madame Henriette Steinberg.

Militante féministe d’une association qui sait ce que veut dire la Résistance et la solidarité, Femmes solidaires, je pense aussi bien sûr aux femmes russes qui manifestent contre cette guerre.

Que les armes se taisent !

Avec mon soutien sincère et amical,

Marie Chapet, Arcomps

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La guerre est la pire des solutions ! Plus jamais ça au XXIème siècle !

Anne-Marie Gueguen, Grenoble

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Avec tout mon soutien et toute ma peine pour le peuple ukrainien, victime de la folie d’un homme !

Marie-José Lardon, Belmont d’Azergues

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Je ne crois pas au ciel

Mais peut-être y crois-tu

Ce n’est pas l’essentiel

Quand tout semble foutu

Mon ami ukrainien

La belle de Moscou

Prenez-vous par la main

Déjouez les mauvais coups

La bande de brigands

Qui a déclenché la guerre

Se fout bien des enfants

Se fout bien de leur mère

La course aux armements

Attisée par l’OTAN

Ça ne vaut pas la Paix

La Solidarité

Que les peuples s’en mêlent

À Moscou comme à Kiev

Que cesse enfin la grêle

Que commence le rêve !

Jean-Louis Ré

Saint-Flour

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« Seules la Paix et la Solidarité peuvent nous donner la force de reconstruire nos vies et donner de l’espoir pour le futur »

Adelaïde Stieler, Bischwiller

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Petite aide tout en espérant qu’elle serve très rapidement à la reconstruction de l’Ukraine et à préserver la vie.

Jacqueline Ayral, Plaisance du Touch

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Espoir

Paix

Et Liberté

Pour le peuple UKRAINIEN

Marina et Didier Morel, Clermont l’Herault

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Les peuples seront toujours aux côtés des êtres qui souffrent.

Le capitalisme n’engendre que souffrances, guerres…

Notre lutte et engagement doit être contre ce système pour que l’humanité puisse vivre en paix.

Chantal Carrière, Saint Gely du Fesc

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Les décisions mortifères d’un homme ne peuvent rien face à mon rêve d’humanité.

Éliane Meyniac, Malakoff

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Message de la solidarité et pour la Paix

De tout cœur avec le peuple UKRAINIEN face à l’invasion de l’UKRAINE par la Russie gouvernée par un dictateur Vladimir Poutine.

Aujourd’hui tous les responsables politiques doivent d’urgence s’unir pour ensemble arrêter de suivre la logique militaire et de faire prévaloir l’aspiration des peuples à la Paix.

Ensemble arrêtons les guerres pour le bien-être de la planète et des populations dans le monde.

Patrick Grivet, Fontcouverte

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Avec ce don pour la solidarité avec le peuple ukrainien victime de l’agression de la Russie poutinienne, recevez cette image de Paix [Mère en enfant, Picasso] dessinée par l’auteur de « Guernica ». Pour nous rappeler que de l’Espagne en 1936 à l’Ukraine en 2022 en passant par l’Algérie (j’écris ce message le 19 mars) et le Vietnam, c’est toujours le même combat contre les armes, ceux qui les vendent et en profitent, ceux qui en usent et en abusent, et pour la survie de notre humanité.

Fernand Etiemble, Saint Jacques de la Lande

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Nous vous soutenons, vous pouvez compter sur la France. Courage à vous, le printemps arrive, tenez bon !

Une famille d’Auvergnats

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Quand on aura reconverti les usines qui fabriquent les armes en usines qui fabriqueront des machines agricoles on aura fait un grand pas vers la paix.

Philippe Devray, Sète

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J’appelle de tout mon cœur, les dirigeants européens, russe et américains à ne pas se laisser entraîner dans une guerre immonde. Les populations n’ont pas demandé cela mais elles sont les premières à en souffrir.

J’espère que la raison se fera entendre et que des négociations pourront rapidement déboucher sur une solution pacifique.

Je souhaite, à tous les Ukrainiens et Ukrainiennes, force et courage en attendant ce jour heureux.

Michèle Ventribout, Dammartin en Goele

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Louis Aragon, XV. « Chant de la paix » in Les Yeux et la Mémoire, Éditions Gallimard, 1954/

Extrait :

C'est la paix qui force le crime

A s'agenouiller dans l'aveu

Et qui crie avec les victimes

Cessez le feu

Cessez partout le feu sur l'homme et la nature

Sur la serre et le champ les jardins les pâtures

Sur la table et le banc sur l'arbre et la toiture

Sur la mer des poissons et celle des mâtures

Sur le ciel où l'audace et l'oiseau s'aventurent

Sur le passé de pierre où rêve la sculpture

Sur les choses d'ici sur les choses futures

Sur ce cœur dans son cœur qu'une mère défend

Cessez le feu partout sur la femme et l'enfant

Agnès Rey, Paris

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Nous souhaitons que la PAIX revienne au plus vite en UKRAINE pour que cesse la souffrance de son peuple.

Soutien à tous ceux qui en Russie prennent position contre la guerre de manière courageuse.

Jacques et Chantal Commenge, Blagnac

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Supplique pour le peuple ukrainien : laissez-le vivre en paix ! Que ses enfants puissent grandir en toute sérénité.

Force, courage et espérance

Ingrid Fend, Blot l’Église

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Oui, le peuple ukrainien qui subit la barbarie de Poutine a grand besoin de notre solidarité ainsi que les citoyens russes qui manifestent avec un immense courage contre la guerre.

Poutine devra répondre de ses crimes de guerre devant le TPI mais dans l’immédiat la solidarité internationale doit imposer un cessez-le-feu !

Une fois que les armes se seront tues et que l’armée russe aura fait demi-tour, le moment sera venu de reconsidérer les relations internationales, de sortir des logiques de guerre et des rapports de domination, de revaloriser le rôle de l’ONU, de s’affranchir des alliances militaires d’un autre temps, et de s’attaquer aux racines des guerres ; la mondialisation libérale et ses conséquences sociales et économiques désastreuses pour les peuples.

Michel Beaumale, Plougoumelen

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Un jour tous les peuples du monde se dresseront contre leurs dirigeants imbéciles qui les envoient à leur place se battre contre les autres pour satisfaire leurs intérêts en attisant la haine.

Oui à l’envoi d’aides humanitaires et médicales.

Non à l’envoi d’armement.

Martine Poussineau, Stains

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Paix pour l’Ukraine 

Paix pour la Russie

Fraternité !

Maryse Angles, Franconville-la-Garenne

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Message pour la paix.

Je souhaite du fond du cœur que la diplomatie mondiale mette toute sa force pour l’arrêt de cette guerre en Ukraine qui tue des innocents.

André Bizot, Lardiers

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De tout cœur avec le peuple ukrainien.

Philippe de Charpin, Saint-Malo

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À ma petite fille chérie de cœur : KATIA de Kiev partie pour LVIV

Son mari youri sur le front à LVIV

Ses enfants Stanislas et Daniel

À Tania et Serguei son beau-frère et leurs enfants à KIEV et leurs trois enfants

À Ania, Serguei restés à Korosten

À Paulik

À ses parents Viera et Pietr à Jytomyr

À sa belle-mère Olga à Kiev

Et à tout le peuple ukrainien qui souffre dans ces moments immondes de la guerre.

Devant toutes ces horreurs, massacres.

Tout ce travail à faire pour se reconstruire.

Que de souvenirs pour toute cette jeunesse sous les bombardements, le froid, la misère.

Pour que le monde soit plus beau et que nous puissions dire : « Plus jamais ça » et vivre tous en paix.

Amitiés à tous les peuples et beaucoup de bonheur.

« Non à la guerre, Paix en Ukraine » et que volent les colombes vers la liberté comme :

Toi ma petite Katia et toi Youri l’aviez si bien fait à la sortie de votre mariage à la mairie de Kiev.

Liliane Gauthier, Coulanges-la-Vineuse

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« La guerre, c’est la guerre des hommes ; la paix, c’est la guerre des idées. »

Victor Hugo

Être humain autrement.

« Il est temps d’être humain autrement et de remettre au monde notre

Et si toi aussi

Ton arbre généalogique est un Eucalyptus arc-en-ciel

Si toi aussi

Tu connais la magie des matières que seul l’art t’enseigne

[…]

Alors tu sais que l’humanité ne compte qu’un seul peuple vu de tout là-haut

Un seul peuple avec plusieurs langues, plusieurs cultures et plusieurs couleurs de peau »

Souleymane Diamanka

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Message pacifique au Président Poutine.

Monsieur le Président. En 1789 dans notre modeste pays de France dont la langue était parlée à la cour du Tsar, on a osé considérer que le roi était un homme ordinaire passible de la peine capitale, il fut guillotiné. En 1871, dans la Commune de Paris, des ouvriers, des artisans ont eu l’audace de prendre le pouvoir pour eux-mêmes. En 1917, votre Révolution dite d’Octobre apporte enfin au monde un espoir illimité pour tous les misérables de la planète. 1941 c’est Barbarossa, l’horrible attaque nazie va tétaniser de nombreux peuples pour lesquels votre immense pays était un espoir. Combien de peuples ardents ont suivi avec angoisse les progrès de l’Armée Rouge ? Et la capitulation de l’armée allemande réputée invincible fut saluée dans l’allégresse. En 1958, vos scientifiques lancent le premier satellite artificiel : POURQUOI a-t-il fallu que votre pays qui restait encore une référence, sombre brutalement dans la pire création humaine : la GUERRE !?? Vous êtes devenus les mêmes criminels que les pilotes américains qui pulvérisaient l’agent Orange sur le malheureux Vietnam, et qui ne supportent pas la liberté de Cuba de se diriger lui-même par son vil blocus économique de cette île audacieuse. Songez un instant au mal que vous infligez à votre pays qui va de plus en plus ressembler à l’Amérique ! S’en relèvera-t-il ?

Jacky Roche, Espinasse Vozelle

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L’aile cassée, le faucon est contraint de se poser. Seul, à mille lieues du monde vivant, il sait que souffle sur cette terre désolée, les embruns de la vie et de la mort.

Alors imaginez sa surprise de voir un jeune garçon, seul lui aussi, au milieu de cette terre aride. La blondeur de l’enfant rappelle à l’oiseau, combien autrefois une multitude d’épis de blé couvraient l’ensemble de ce pays.

Le faucon s’approche. Qu’est-ce que ce garçon fait là ?

L’enfant debout dessine dans l’air un mouvement ample de la main. Le faucon s’approche encore pour mieux le regarder.

Le jeune garçon, qui pour l’oiseau doit venir d’une autre planète, avance de quelques pas, plonge la main dans un sac et recommence son geste. On peut lire sur le sac « Graines de fleurs des champs »

L’oiseau va plus près. Le compteur Geiger qu’il porte s’affole à l’approche de l’enfant. Le garçon regarde l’oiseau, lui sourit. Il fait à nouveau quelques pas et s’arrête…

En bordure du monde survivant, un jeune garçon est tombé au sol. Ses dernières larmes abreuvent un temps suspendu et que de maigres sillons naissent l’espoir d’un futur champ de fleurs.

Richard Dufour

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Pour la paix, bataillons-nous avec des paroles d'amour plutôt qu'avec des armes.

Abdel Kahoul

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C’est tous les réfugiés qu’il faut accueillir, les réfugiés de tous les pays, et dans tous les pays du monde (du moins par leurs habitants qui en ont les moyens), quelles que soient leur religion, la couleur de leur peau….

Guy Laval, Paris

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Ni OTAN ni Poutine. Aucun peuple n’a intérêt à la guerre, elle ne profite qu’aux marchands d’armes.

Françoise Wotkiewicz, Saint-Julien-Molin-Molette

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Ukrainiens ou Russes, vous êtes tous mes frères !

Pierre Plougonven, Crozon

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Solidarité totale avec le peuple ukrainien. Pour le droit de tous les peuples à vivre dans la PAIX !

Michèle Tricoire, Liez

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Pour un sourire d’enfant ukrainien, avant de construire, enfin, un monde de paix.

Mireille Berhault, Beaurepaire

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À vous Ukrainiens…

Pour la PAIX, la joie, la LIBERTÉ…

Chaque jour nos cœurs se serrent en pensant à vous, enfants martyrs, femmes blessées, hommes fatigués mais courageux !!!

Jean-Patrick Duranton, Bourges

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À nos amis UKRAINIENS

Comme le chantait Jean Ferrat, c’est un joli nom ”camarade”.

Soyons tous des camarades pour mettre hors d’ETAT de nuire tous les despotes de la Terre et POUTINE en particulier.

Vive l’amitié et solidarité avec l’Ukraine.

Bernard le Faye, Feytiat

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Je n’ai pas de mots assez forts, assez terribles, assez méchants pour condamner ce crime contre la paix et contre l’Humanité.

Je n’ai pas de mots assez doux, assez tendre de plein d’Amour à offrir au peuple d’Ukraine.

Solidarité.

Gérard Gouiran, Marsillargues

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… « Quelle connerie la guerre »…

À tous les Ukrainiens mais également à tous ceux victimes des dictatures, des conflits, de répression…

Fabienne Lassechere, Plougasnou

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Assez de détresse humaine. Inventons une nouvelle société humaine sans exploiteurs de leurs semblables : ce serait la véritable ”innovation”.

Alain Brune, La Boussac

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Certaines nuits je dors très mal en pensant à ce qu’endure le peuple ukrainien. Et la photo qui me hante est celle de l’Humanité Magazine du 17 mars où l’on voit cet homme et cet enfant dans une telle détresse : leur ville, Irpin, est dévastée par la guerre. Ne rien faire et ne rien dire pour ajouter des larmes aux larmes. La solution est politique.

Guy Pernot, Rambouillet

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Cette guerre en Ukraine réveille en moi de douloureux souvenirs.

J’avais cinq ans en 1940 quand avec ma famille, nous fuyions la guerre et l’invasion nazie. C’était au sud d’Orléans, en Sologne, et les escadrilles nazies mitraillaient les colonnes de civils circulant sur la route…

La guerre est une plaie produite par la société capitaliste. Il faut redonner toute sa force de pacification à l’ONU et combattre pour la paix dans le monde avec toutes les organisations dont le Mouvement de la Paix qui œuvrent pour le désarmement général, et luttent contre le mortel danger de la force nucléaire.

Jean-Claude Rimboux, Chartainvilliers

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Solidarité avec le peuple ukrainien… Oui !

Mais je trouve très choquant que d’autres migrants fuyant eux aussi la guerre, le crime, la haine, la faim ou la misère dont ils sont victimes dans leurs pays, ne trouvent de ”salut” que devant des barbelés, ou périssent en mer… noyés… oubliés.

André Perez, Sainte-Genevière-des-Bois

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J’adresse des vœux de Paix, d’arrêt immédiat des conflits et vœux de solidarité avec les peuples.

Affections et amitiés sincères.

Gardez courage, espoir de bonheur.

Sincères amitiés. Amicales pensées.

Sylvie Lebeau, Saint-Jean-la-Poterie

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Solidarité avec le peuple ukrainien et pour que cette guerre soit la dernière et cesse vite.

Christian Rampon Molle, Aubervilliers

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La guerre, c’est la finance par tous les moyens, la Pai, la condition d’un monde plus juste et plus humain !

(Et la démocratie, la conquête durable du pouvoir des humbles)

Courage à tous

François Sikirdji, Saint-Denis

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On stoppe la fabrication des armes, pas d’armes pas de guerre. L’argent servirait au bien-être des peuples. Je sais je rêve.

Courage à tous.

Corinne Guigue, Marseille

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Je vais avoir 90 ans… 39-44 j’ai connu… 2022 : voir les horreurs en Ukraine !?! Non. NON.

Courage à tous là-bas, hommes, femmes, enfants. Que pouvons-nous faire… ici… en France pour stopper ces horreurs ?

Nicole (Colombier, Brignais)

8 petits-enfants

8 arrières-petits-enfants…

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Comme le disait Jacques Prévert « Quelle connerie la guerre ! »

Non à l’augmentation des dépenses militaires ! Luttons pour le désarmement mondial !

Comme le montre aussi l’actualité l’Humanité a mieux à faire ! Développons des moyens pour la Vie et pas pour la Mort !

STOP à la guerre décidée par quelques-uns au profit de quelques-uns qui détiennent l’industrie de l’armement.

La Guerre est une catastrophe humanitaire, écologique et économique, aucun peuple n’y a intérêt !

PEUPLES DE TOUS LES PAYS UNISSONS-NOUS !

Je soutiens la solidarité aux réfugiés sans aucune discrimination.

Le 21 mars 2022, Florence Rolland, La Rochelle

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Chers Camarades,

Je suis profondément bouleversé par le drame qui frappe actuellement le peuple ukrainien, mais également impressionné par le courage de tous ceux et toutes celles qui résistent héroïquement aux troupes russes. Cette guerre terrible doit cesser. Pour cela, le cessez-le-feu doit intervenir le plus rapidement possible, être suivi du retrait rapide de l’armée russe et de la tenue dès que possible d’une conférence internationale réunissant toutes les parties concernées par ce conflit très meurtrier aboutissant à la reconstruction du pays et au retour de tous les réfugiés.

Mais l’OTAN doit renoncer définitivement à toute extension vers l’Est et à tout projet d’installation de missiles braqués sur la Russie. Dans le cas contraire, il y aurait un risque important de guerre généralisée…

J’ajoute enfin que tous les va-t-en guerre, bellicistes qui, en France, jettent de l’huile sur le feu devraient se taire au lieu de tenir des propos irresponsables et savoir qu’il est lâche et indigne de faire la guerre ”avec le sang des autres”.

Fraternellement

Pascal Gonzalez, Lognes

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« Quand, dans le conflit Russie/Ukraine, l’Europe arrivera à la solidarité, des propositions de Paix et non de guerre »

Josiane Bruciamacchie

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« Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté »

Je ne me souviens pas de l’auteur de cette phrase. Sans doute un homme d’Église… Saint Luc

Ces mots-là sont toujours d’actualité. Malheureusement, il n’y a pas que les Ukrainiens qui souffrent dans notre monde actuel. D’autres pays sont en guerre et d’autres gens fuient.

Bien sûr il faut aider l’Ukraine comme il faudrait aussi aides les autres.

Fraternellement

Claude Savasta, retraité cheminot

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Avec toute ma compassion et admiration pour le peuple ukrainien, ayant aussi connu l’exode en 1940.

Jacqueline Joston

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C’est horrible la guerre.

Paix en Ukraine.

Yvonne Kanian

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Une très forte pensée pour toutes ces personnes qui souffrent face à une situation que nous ne pensions plus revoir. De toutes mes forces j’espère une paix prochaine, aux grands et petits, qui ne méritent pas cette situation.

La paix à bientôt !

Eva Lemoine

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Des vies s’envolent comme les feuilles à l’automne et pourtant c’est le printemps.

Les feuilles des arbres qui s’envolent ont un sens, les vies d’innocents dans une guerre n’en ont pas.

Marie-José Angiboust

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Les peuples veulent coopérer pour se développer, sans guerres, sans menaces, sans blocus ni sanctions.

Jésus Rubio

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« Quelle connerie la guerre ! » disait J. Prévert.

Sauvons la paix en étant tous frères et sœurs de quelque couleur que ce soit.

Tous les migrants à égalité.

On ne fuit pas son pays par plaisir, mais seulement pour sauver sa vie.

Félicitations et bon courage à tous ceux qui luttent pour la paix.

Odette Beaupin

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Que soit fait l’impossible pour effacer l’inacceptable. Imposer la paix pour gommer le chaos, la barbarie, l’horrible souffrance d’un peuple. Pour nous redonner Espoir et Dignité en agissant pour eux et pour nous.

Sylvie Breau

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En solidarité avec les associations qui œuvrent pour l’accueil des réfugiés, d’où qu’ils viennent.

Christian Cadiou

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Pour un accueil digne de tous les réfugiés sans discrimination ukrainiens, syriens, afghans… Pour un monde de liberté, fraternité et solidarité.

Avec les Pacifistes du Monde entier.

Pour un retour de l’ONU dans le règlement des conflits internationaux.

Luce Lepaul

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Solidaire de la population ukrainienne victime des attaques insensées de Vladimir Poutine. Négociations au plus vite – retrait immédiat des troupes russes – Stop aux bombardements !

PAIX IMMÉDIATE

Danielle Rollat, Bagneux

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Quelle connerie la guerre. Les peuples trinquent pendant que les gros en profitent et s’engraissent. Arrêt des combats, négociations et désarmement unilatéralement comme le chantait Jean Ferrat.

Retraite CGT Bondy

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Paix, solidarité avec les peuples du monde entier : que les armes se taisent en Ukraine, Palestine… On ne tue pas la misère. Nous sommes TOUS HUMAINS !

Pierrette Forest

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Soutien face aux souffrances et à la destruction.

Solidarité et accompagnement des populations pour leur survie.

Paix : responsabilités des instances internationales et européennes pour la sauvegarde du monde

Liliane Durand Prudent

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NON À LA GUERRE !!! Elle est le plus grand crime contre l’HUMANITÉ !!!

Accusons tous ces gouvernants d’en être les responsables !!

Pour un lopin de terre !! une mine d’or !! de diamant !! ces gouvernants, au nom de la patrie, vont amener nos jeunes soldats à devenir des criminels !! Comment peut-on demander à nos jeunes soldats d’assassiner ces merveilles du monde que sont les enfants… Comment peut-on croire que ces soldats vont pouvoir vivre (s’ils ne sont pas eux-mêmes fauchés par les armes) le reste de leur vie avec le regard, les cris de l’enfant qu’ils viennent d’assassiner parce qu’ils avaient une arme entre leurs mains !!

Comment peut-on leur demander d’assassiner ces femmes (l’origine de ce monde… après les avoir violées, souvent)… d’assassiner des vieillards sans défense qui ont déjà vécu ces horreurs !!

La guerre est le plus grand crime contre l’Humanité !!!!

L’avant-guerre, les (fauteurs de guerre) la préparaient déjà avec le racisme, la précarité, les inégalités, la. Haine de l’autre !! L’autre c’est toi ! C’est nous ! À dresser les peuples les uns contre les autres c’est la barbarie annoncée !! N’écoutons pas ces gouvernants qui vont faire de nos enfants de « la chair à canon » ! comme disaient nos ancêtres !! Nous avons trop besoin d’eux pour peupler nos écoles et entendre le soir les berceuses de nos mères !!

Disons NON à la GUERRE !!!

Ensemble on peu affronter des montagnes et surtout affronter ces gouvernants qui ne rêvent que de puissance, de voler le « château de l’autre » !! Ne donnons pas la vie de nos enfants pour une poignée d’hommes milliardaires « ces coffres-forts » qui vont faire d’eux des criminels ! Et qui ne partageront jamais avec nous ce qu’ils ont volé à l’autre !! La monnaie est leur raison de vivre !!

Le chant noir de leurs crimes n’est pas fait de mélodies douces mais des cris de l’enfer !! Relisons les témoignages de nos pères soldats qui ont vécu l’enfer des tranchées… guerres injustes souvent !!

Imaginons plutôt à supprimer les frontières qui nous séparent de l’autre !! Le patriotisme ne veut rien dire !! La terre appartient à tous !!

Remplissons les théâtres, les champs, les églises, de chants heureux et non de pleurs de nos mères !!

La terre appartient à tous !!!

Elle peut nourrir, aimer tous ces enfants sans être obligée d’accepter en échange leurs crimes de guerre !!! Ne leur donnons pas la vie de nos enfants ! leur jeunesse !!

La guerre est le réservoir de tous les malheurs !!

Les criminels en répondront un jour devant l’histoire !!!

Sauvons la PAIX qui efface les frontières!!! Nous fait danser ensemble! Inventer la fraternité ! l’amour ! le beau ! l’égalité !! la liberté !

La PAIX est un bien magnifique où s’épanouissent nos enfants dans une nature bienfaisante. Elle fait naître les chants compris de tous !! La PAIX est belle comme la colombe de PICASSO qui s’envole vers le ciel en bravant les canons. Ces canons que l’ont devrait enfouir à jamais dans le feu des entrailles de la terre !!

NOTRE TERRE À TOUS !!!

Pierrette Benaccetti

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Solidarité UkraineMots pour la paix
L'Humanité

Qui propose quoi ? Comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle 2022

Avant l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, nous avons synthétisé plusieurs centaines de propositions des candidats, classées autour de 17 grandes thématiques proches des préoccupations des Français.

la rédaction

ouvrir le Comparateur

La campagne pour l'élection présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour de cette élection structurante et déterminante de la Ve République. 12 candidats sont en lice.

Le contexte particulier marqué par la guerre en Ukraine dans lequel se déroule ce scrutin risque de réduire à la portion congrue les débats et confrontations nécessaires entre les candidats et les projets qu'ils portent.

Pour que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, l'Humanité met à disposition des internautes ce comparateur des programmes des candidats soutenus par les principales formations politiques ou ayant le plus d’intentions de votes selon les sondages.

Cas particulier, le président sortant, Emmanuel Macron, n’a dévoilé sa candidature que tardivement, le 3 mars, et n’a pas encore détaillé son programme. Nous ajouterons ces informations dès que possible. Nous vous proposons d’ores et déjà un rapide bilan de son action dans différents domaines et avons sélectionné des déclarations qui donnent à voir ce qu’il envisage pour un éventuel second mandat. 

Notre comparateur de programmes synthétise plusieurs centaines de propositions, et ce qui différencie les candidats autour de 17 thèmes. D’autres seront ajoutés au fur et à mesure.

Que se soit pour connaître les principaux engagements d'un candidat ou pour comparer les différentes propositions sur un sujet, ce comparateur vous permettra d'en savoir plus sur « qui propose quoi ».

ÉLECTIONS 2022. Un seul endroit pour suivre toute l'actualité de la campagne de la présidentielle et des législatives.

Nous avons sélectionné pour vous

En fin de compte... C’est quoi le macronisme ?

Débat. Les sondages influencent-ils les électeurs ?

  • La campagne vue de...

Saint-Claude (Jura), une ville en colère

À Mer (Loir-et-Cher) : l’accès aux soins en cale sèche

Roubaix (Nord) : « On ne demande pas du luxe, juste un toit »

À Allonnes (Sarthe), « on ne sait plus pour qui voter »

Avion (Pas-de-Calais) : dans le bassin minier, « on préfère se démerder tout seuls »

Vaulx-en-Velin (Rhône). Au pied des tours, « l’écœurement »

À Neuilly (Hauts-de-Seine) : droite ou extrême droite ? « Pour la première fois, on hésite »

    Notre émission politique

A VOTÉ #7. La guerre des clips

A VOTÉ #6. Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?

A VOTÉ #5. Valérie Pécresse va-t-elle couler la droite ?

A VOTÉ #4. Vous avez aimé Macron 1, vous allez adorer Macron 2 !

A VOTÉ #3. Comment la guerre en Ukraine percute la campagne présidentielle

A VOTÉ #2. Il est encore temps de s’inscrire sur les listes électorales !

A VOTÉ #1. Retraite à 60 ans : Le Pen et le RN tombent le masque

  • Sujets de campagne

Comment la gauche compte mettre au pas la finance

La vieille arnaque du « Travailler plus »

Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves

Le programme de 10 personnalités pour remettre la Culture sur le devant de la scène

« Grand remplacement », aux origines d'une théorie raciste

Hervé Le Bras : « Hier comme demain, le grand remplacement n’a aucune réalité »

Cinq chantiers pour instituer l’égalité hommes-femmes

L'Humanité relance le débat sur le logement

Droits de succession : la gauche affiche sa volonté de réformer

Services publics : jeu de dupes à droite et au RN

Les Français sont-ils lassés du présidentialisme ?

Quelles solutions pour ramener les jeunes aux urnes ?

Qui veut la peau de la Constitution ?

Sur l’Europe, des gauches « irréconciliables » ?

 

Présidentielle 2022Élections 2022démocratieLogement
L'Humanité

Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers

Actu

Les révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.

Vadim Kamenka

Une semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.

Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

En Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.

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Des entreprises détenues par son groupe d’amis

Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.

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Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.

Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2

À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».

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Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.

Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?

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Pour éliminer Le Pen, les contradictions de Jean-Luc Mélenchon

Actu

À Toulouse dimanche, le candidat de l’Union populaire, qui engrange de nouveaux soutiens d’intellectuels, a étrillé Macron et tenté de convaincre qu’il peut l’emporter.

Diego Chauvet

« O n va gagner ! » Sur la place du Capitole à Toulouse, la foule se motive. C’est la dernière semaine de campagne qui s’ouvre, et les sympathisants insoumis veulent y croire. Jean-Luc Mélenchon bénéficie d’une dynamique dans les sondages. En cette fin de campagne, il est donné à 15-16 % au premier tour mais… Marine Le Pen, en deuxième position, grimpe aussi, relevant toujours plus haut la barre du second tour. Depuis plusieurs semaines, les soutiens du candidat de l’Union populaire le présentent comme le seul « vote utile » pour voir la gauche au second tour. Lui-même appelle à chaque meeting ses électeurs à « faire barrage au premier tour », c’est-à-dire à lui permettre d’accéder au second et d’éliminer l’extrême droite. Ce discours de fin de campagne semble porter ses fruits, puisque Jean-Luc Mélenchon s’installe comme le « troisième homme » du scrutin.

L'éducation : un enjeu majeur de l’élection

Signe de ce mouvement vers un « vote utile », des appels à voter pour lui émanent de plusieurs centaines d’intellectuels. Ainsi, 180 économistes affirment dans un texte publié sur Mediapart qu’il est « aujourd’hui le seul en mesure de porter nos espoirs de changement au second tour de l’élection ». Parmi eux, Jean Gadrey, Jean-Marie Harribey ou encore Bernard Friot, qui saluent un programme économique qui « propose de rompre avec les politiques qui accroissent les inégalités, fragilisent les services publics, abîment les écosystèmes et érodent la base productive ». Le lendemain, 800 universitaires ont appelé dans l’Obs à voter en faveur de Mélenchon le 10 avril, « parce que la gauche au second tour est chaque jour un peu plus vraisemblable ».

« Nous souhaitons simplement que l’enseignement supérieur et la recherche, au même titre que l’enseignement secondaire et primaire, la justice, l’hôpital et l’ensemble des services publics retrouvent le sens de leurs missions »comparer les programmes justifient les signataires, parmi lesquels la philosophe Sandra Laugier ou le politologue Rémi Lefebvre. À Toulouse, Jean-Luc Mélenchon leur a renvoyé l’ascenseur dans son discours : au-delà de l’élimination de l’extrême droite, il fait des projets d’Emmanuel Macron en matière d’éducation, de l’école à l’université, un enjeu majeur de l’élection : « Quoi que vous pensiez de l’Union populaire, quoi que vous pensiez de moi ou de ces conversations stupides sur mon caractère, je vous en prie, comprenez que le pays est en état d’urgence et qu’il faut empêcher à tout prix qu’il fasse la réforme scolaire parce que c’est, sinon, la fin de la patrie. »

Pas de consigne pour le second tour

Emmanuel Macron est d’ailleurs, ce dimanche, sa cible principale. Jean-Luc Mélenchon qualifie de « festival de bobards » le meeting de samedi du président-candidat. « Comment a-t-il pu imaginer envoyer un gosse de 12 ans en apprentissage ? » interroge-t-il, en rappelant les conventions internationales dont la France est signataire et « la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans ». Le candidat de l’Union populaire dénonce également les « 6 millions de chômeurs, toutes catégories confondues », les « 12 millions de personnes qui ont eu froid cet hiver » en raison des prix de l’énergie, les « 17 000 lits d’hôpitaux supprimés depuis que Macron est président, dont 5 700 en pleine crise sanitaire » ! Au sujet du scandale McKinsey, il promet : « Si vous m’élisez, tous les contrats avec les cabinets de conseil seront suspendus » et « il sera interdit de confier au privé ce que l’État et ses fonctionnaires pleins d’intelligence et de savoir-faire sont capables de faire eux-mêmes ». Il attaque également les candidats d’extrême droite, Marine Le Pen en tête, sur la question du pouvoir d’achat et des salaires.

Bref, le vote utile pour éliminer l’extrême droite, ce serait lui. Sauf qu’il subsiste un écueil : quatre jours plus tôt, dans un entretien accordé au Télégramme, Jean-Luc Mélenchon s’est refusé, comme au soir du premier tour de 2017, à donner une consigne de vote en cas de second tour Macron-Le Pen, et annonce qu’il consultera ses 310 000 soutiens sur Internet. Alors que la candidate d’extrême droite bénéficie elle aussi d’un « vote utile » au sein de la droite et chez les électeurs d’Éric Zemmour, qu’elle est donnée par deux enquêtes d’opinion à 47 % au second tour, le risque est cette fois bien plus grand de la voir l’emporter. Ce qui fait contester par ses concurrents à gauche la qualité de vote « utile » du bulletin Mélenchon, faute de position ferme sur le second tour s’il en était absent, et préférer par nombre de leurs électeurs un « vote de conviction ». Jean-Luc Mélenchon et ses 11 hologrammes tenteront de les convaincre une dernière fois, mardi 5 avril.

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VIDÉO. Présidentielle. Fabien Roussel : « Le 10 avril, votez pour vos convictions »

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À quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle, le 10 avril, le candidat communiste Fabien Roussel nous a reçus dans son bureau, situé au dernier étage du siège du Parti communiste français, pour un entretien à découvrir en intégralité dans l'Humanité Magazine, le 7 avril « Ne votez pas en fonction du second tour, votez pour vos idées, pour des réformes heureuses car on en a tellement besoin » , souligne le député du Nord, qui a réussi à populariser sa campagne des « Jours heureux ».

L'Humanité

A VOTÉ #7 - La guerre des clips

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Depuis le 28 mars, et alors que s'applique désormais l'égalité stricte du temps de parole, les candidats à la présidentielle ferraillent à coups de clips de campagne à la télévision. Qui est le plus « punchlineur », le plus mitterrandien, le plus anxiogène, la plus enrhumée ? On fait le récap' pour vous, dans ce nouvel épisode d'A voté, notre chronique de la campagne. 

Cyprien Caddeo

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause. 

L'Humanité

VIDÉO. Carburants et précarité : la colère gronde chez les chauffeurs VTC

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Environ 150 chauffeurs VTC (voiture de transport avec chauffeur), ont manifesté lundi, à Paris, afin d'exiger plus de protection alors que la hausse du prix de l'essence grève leurs revenus. Une première mobilisation qui s'est tenue à l'appel de l'intersyndicale nationale VTC (INV).

"On veut un tarif minimum, horaire et kilométrique, négocié entre le gouvernement et les indépendants", a souligné Brahim Ben Ali, secrétaire général de l'INV, le syndicat national des chauffeurs VTC, qui revendique un peu plus de 2200 adhérents. 

"On a vu énormément de chauffeurs s'enfuir de cette profession qui nous promettait d'être nos propres patrons"."Même si l'Etat nous aide sur le prix du carburant, les plateformes vont baisser les prix pour attirer les clients", a dénoncé le responsable syndicale.

Des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine

Autour de la Nation, où se sont rassemblés les chauffeurs, certains décrivaient des revenus divisés par deux depuis le début de la pandémie, avec des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine. Uber, leader du marché, est au centre des attaques pour les fortes commissions qu'il prélève alors que les tarifs des course évoluent régulièrement à la baisse. Une situation devenue intenable avec la hausse des prix des carburants.

Les gens veulent du low cost

"Est-ce que l'on veut demain, pour nos enfants et petits enfants, des professions précaires, sans droit et sans aucune visibilité", s'alarme Denis Oudinet, président d'une petite société de VTC. Très inquiet pour l'avenir de sa société, l'entrepreneur rajoute : "Tout le monde regarde le prix donc les gens veulent du low cost et malheureusement, à ce prix là, on ne peut pas avoir un service de qualité."

A Nantes, selon la police, une quinzaine de VTC ont organisé une opération escargot sur la rocade. L'opération a duré moins d'une heure et provoqué 3 km de ralentissements selon Bison Futé.Des actions de VTC étaient également prévues à Bordeaux, Toulouse et Marseille entre lundi et mardi, et l'INV promet d'accélérer le mouvement début avril avec des opérations escargot, notamment à Rungis. 

M. Ben Ali a aussi interpellé les candidats à l'élection présidentielle à se positionner sur cette question des plateformes. "Qu'allez-vous faire si demain, vous êtes dans un monde où il n'y a pas une police du numérique pour réguler tout ça ? Dans un monde où on utilise les citoyens que l'on jette à la poubelle sans raison...Voilà la question aujourd'hui ?"

L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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A VOTÉ #6 - Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?

Vidéo

La guerre en Ukraine a aggravé la hausse du prix des carburants en Europe. En France, le litre d'essence dépasse les 2 €. Journaliste au service planète, Emilio Meslet décrypte les propositions des candidats à la présidentielle pour lutter contre ces hausses.

Emilio Meslet

 

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

Réalisation et montage : Marius Caillol.

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VIDÉO.« Est-ce que Monsieur Macron nous écoute ? »: manifestation des retraités à Paris

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Neuf organisations syndicales de retraités se sont mobilisées ce jeudi 24 mars dans toute la France, réclamant une augmentation des pensions de retraite pour faire face à la hausse du coût de la vie et de la santé.

Ils en ont « ras-le-bol d’être maltraités ». Des retraités manifestaient jeudi 24 mars dans une vingtaine de grandes villes, à l'appel de neuf organisations, dont la CCGT, FO ou le SNES-FSU, pour réclamer une hausse des pensions en pleine flambée de l'inflation et à deux semaines de l'élection présidentielle.

Dans le cortège parisien, le message porté par les quelques 3 000 manifestants est clair: « Macron, rends les sous ! ». Parmi les pistes évoquées par les manifestants pour rétablir l’équilibre dans le pouvoir d’achat des retraités, un plafonnement des pensions et retraites à 1 500 euros minimum, avec indexation sur l’inflation, ou encore l’instauration d’un 13ème mois pour les retraités.

« On se prive »

Huguette, retraitée du personnel d’EDF-GDF se demande bien si « Monsieur Macron » les écoute, eux, les retraités. Aujourd’hui, cette militante du parti communiste français perçoit 1 300 euros par mois. « Ce n’est quand même pas l’Amérique ! », ironise-t-elle. « Entre la CSG et les taxes sur les pensions, les mutuelles et tout ce que l’on doit payer au quotidien, c’est difficile de s’en sortir », assure Huguette, qui, de plus, accuse le coup de l’augmentation de l’inflation dans sa vie de tous les jours.

Alors, elle se prive: « on ne part pas en vacances, on regarde attentivement le prix des biens et l’on achète ce qu’il y a de pas trop cher », regrette-t-elle, mettant en avant, par ailleurs, le programme du candidat communiste Fabien Roussel pour défendre le pouvoir d’achat des Français.

Si elle est descendue dans la rue, c’est également pour défendre l’avenir des générations futures: « J’ai eu 4 enfants, 13 petits enfants et 9 arrières petits-enfants, et tout ce qui se passe les concerne aussi.  », s’inquiète-t-elle, alors qu’ils sont « tous partis de l’idée qu’ils n’auront, eux, de toute façon, pas de retraite… ».

Interrogations autour de la réforme des retraites 

La question du report de l’âge du départ à la retraite est une inquiétude partagée par de nombreux manifestants, concernés par le sort de ces actifs qui devront travailler encore plus tard, comme le propose Emmanuel Macron, qui souhaite fixer à 65 ans l’âge de départ légal.

Jean-Jacques Brilland s’estime chanceux d’avoir mis fin à son activité à 62 ans. « Je mesure ma chance, car chaque année qui passe à nos âges se ressent physiquement et intellectuellement ». Retarder l’âge de départ à la retraite à 65 ans serait une aberration, estime-t-il :« À cet âge, beaucoup de travailleurs n’auront plus l’intégrité physique ou intellectuelle de continuer à travailler ». Sur ce sujet, la CGT affirme qu’actuellement, « la moitié des salariés ne sont plus en poste lorsqu'ils prennent officiellement leur retraite ». Entre invalidité et chômage, de quoi « douter des économies que l’État pourrait réaliser, car il faudra bien indemniser ces gens-là et ne pas les laisser crever de faim », alerte Jean-Jacques.

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Les réfugiés ukrainiennes, cibles des prédateurs

Pas honte

Alors que 90 % des 4 millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays seraient des femmes et des enfants, les alertes sur les risques d’exploitation des êtres humains se multiplient.

Alexandra Chaignon

C’est l’une des conséquences délétères de la guerre en Ukraine : ici, en France, les agences matrimoniales, notamment celles spécialisées dans les rencontres avec des femmes de l’Est, font face à un afflux de propositions d’hébergement de la part d’hommes.

Des intentions pour la plupart douteuses, loin d’une quelconque vocation humanitaire, qui masquent une réalité sordide : profiter de l’exil de ces femmes vulnérables. Si la plupart n’aboutissent pas, elles révèlent combien la crainte, relayée par de nombreuses organisations humanitaires, est à prendre au sérieux : l’exploitation des êtres humains.

Des cibles pour les réseaux criminels

Depuis le début de l’invasion russe, près de 4 millions de civils ont fui l’Ukraine. Parmi eux, 90 % seraient des femmes et des enfants déracinés : autant de cibles pour les réseaux criminels. Le 23 mars, la commissaire européenne aux affaires intérieures s’est d’ailleurs inquiétée du « risque énorme » de trafic de femmes et d’enfants, après que l’agence européenne de police Europol eut publié un communiqué sur le sujet.

Cette dernière estime qu’« à court terme les risques les plus élevés concernent le ciblage potentiel des victimes par des criminels sous prétexte de promettre un transport, un logement gratuit, un emploi ou d’autres formes de soutien immédiat ».

Les exemples ne manquent pas. « En Pologne, certaines femmes se voient proposer un hébergement en échange de faveurs sexuelles », avance pour sa part Geneviève Colas, coordinatrice pour le Secours catholique-Caritas France du collectif Ensemble contre la traite des êtres humains.

Carte interactive. Ces pays qui accueillent les millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays

Selon le Fonds des Nations unies pour la population, « la violence basée sur le genre est un problème grave que des millions de femmes et de filles, qui vivent dans l’ombre du conflit dans l’est de l’Ukraine depuis huit ans, ne connaissent que trop bien ».

Selon une enquête réalisée en 2019 pour l’organisation, près de 75 % des femmes du pays rapportent avoir subi « au moins une forme de violence depuis l’âge de 15 ans et une sur trois des violences physiques ou sexuelles ».

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À Odessa, chacun se prépare à sa façon à l’offensive russe

Reportage

Le grand port de la mer Noire a été la cible de bombardements dimanche. Et Zelensky affirmait ce lundi encore que le Kremlin avait pour objectif d'occuper Odessa. De quoi raviver les craintes, mais également la mobilisation : elle ne faiblit pas dans la ville, qu’il s’agisse de collecter de la nourriture pour les soldats ukrainiens, fabriquer des gilets pare-balles ou participer à un entraînement militaire. Reportage.

Pierre Barbancey

Odessa (Ukraine), envoyé spécial.

Les bombardements qui ont détruit une raffinerie et trois dépôts de carburant dans la banlieue d’Odessa, dimanche matin, viennent de rappeler brusquement à ce grand port de la mer Noire que la guerre, pratiquement invisible jusque-là, se trouvait bel et bien à ses portes. Plusieurs énormes colonnes de fumée noire et des flammes s’élevaient au-dessus d’une zone industrielle. Des tirs de roquettes qui n’ont fait aucune victime, selon l’armée.

« La région d’Odessa fait partie des cibles prioritaires de l’ennemi. Celui-ci poursuit sa pratique sournoise de frapper des infrastructures sensibles », a expliqué un officier du commandement régional sud, Vladislav Nazarov, réitérant l’interdiction de toute publication sur la localisation ou les dégâts des frappes.

Ces derniers jours, l’étau militaire et psychologique s’était comme desserré. Le couvre-feu démarrait à 21 heures et non plus 19 heures. Et surtout, l’alcool, prohibé depuis le début des combats le 24 février, était de nouveau en vente libre. Dans les magasins, vins et spiritueux reprenaient le chemin des rayons et des devantures.

De quoi réjouir adolescents et jeunes adultes, qui, régulièrement, se faisaient attraper dans la rue, en plein couvre-feu, des bières à la main. Une infraction punie de vingt pompes à exécuter immédiatement, si la brigade territoriale leur mettait la main dessus.

Des rues barrées de barbelés et de « hérissons tchèques »

Vendredi, le week-end s’annonçait déjà chaud. Les balles traçantes rouges qui déchiraient la nuit et les explosions qui ont suivi – trois missiles Iskander dont on ne sait s’ils ont atteint leur but ou ont été détruits en vol – n’ont pas entamé cette soif de vie comme on pouvait le voir samedi : des familles entières partaient se promener, pique-nique dans les paniers agrémenté de quelques bonnes bouteilles.

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Si le couvre-feu a été allégé, les défenses mises en place dans la ville, en revanche, ont été renforcées. C’est particulièrement le cas dans le centre, où les monuments historiques sont à peine visibles. Des murs de sacs de sable ont été érigés devant le vénérable opéra, tandis que la statue du duc de Richelieu n’est même plus perceptible.

Dans ce périmètre, les rues ont été barrées à l’aide de barbelés et de ce qu’on appelle des « hérissons tchèques », des obstacles antichars composés de pièces d’acier soudées entre elles à angle droit. De drôles de croix, tel un cimetière militaire en souffrance.

L'attaque peut aussi venir de la mer

Le fameux escalier, décor d’une scène mémorable du film Potemkine, de Eisenstein, n’est plus que l’ombre de lui-même. De là, on aperçoit cependant la baie d’Odessa balayée par le vent, comme sciée par les vagues. Comme d’autres, Maks, un jeune artiste, vient scruter l’horizon, voir si un navire russe ne pointe pas son nez, annonçant un débarquement amphibie sur les plages de Chernomorsk et Zatoka. C’est ce qu’affirmait, au début du mois de mars, Alexander Velmozhko, en charge de la communication pour les brigades de défense territoriale. Plus personne ne sait quoi penser. À l’instar de Maks : « Vous croyez que les Russes vont essayer de prendre la ville ? »

Une attaque contre Odessa peut effectivement venir de la mer. Mais également de l’est, où l’armée russe contrôle déjà le port de Kherson et avance vers celui de Mykolaïv, verrou d’Odessa. L’ouest reste exposé puisque des troupes russes se trouvent en Transnistrie, une langue de terre entre la Moldavie et l’Ukraine.

Ukraine. Des éclats d’obus dans les mains de Valentina et Svetlana

Les bombardements de ces derniers jours ont ravivé les craintes, mais également la mobilisation, qui prend les formes les plus diverses dans une espèce d’unité où l’attaque de la Maison des syndicats, en mai 2014, par l’extrême droite, faisant une soixantaine de morts, semble définitivement oubliée.

« Chaque petite aide peut amener la victoire »

« Tous les Ukrainiens peuvent être utiles d’une manière ou d’une autre, estime Dima, 31 ans. Tout le monde n’a pas besoin de combattre. Chaque petite aide peut amener la victoire. C’est pas seulement les armes. Le style warriors c’est pour les Studios Marvel. »

 Après la guerre, tout va changer, on aura une vie meilleure », veut croire Dima.

À la tête d’une agence immobilière dans le « civil », il ne manque pas d’idées. Exempté d’armée pour des raisons physiques, il a eu l’idée de fabriquer des gilets pare-balles. « Je ne sais pas tuer mais je peux sauver des vies », relève-t-il. Après avoir mis sa femme et sa fille à l’abri, il vend sa voiture, prend contact avec des entreprises et lance le projet en utilisant les locaux inoccupés d’une boutique de vêtements. Des volontaires affluent pour assembler les plaques puis envoyer le matériel là où l’armée le demande.

« Après la guerre, tout va changer, on aura une vie meilleure, veut-il croire. Et si on n’est pas contents de ce que fait Zelensky, on retournera à Maïdan » (place de Kiev théâtre des événements de 2014 – NDLR). Agacé par nos questions –  « je ne les aime pas », dit-il avec agressivité – sur l’Alliance atlantique et les États-Unis, il concède néanmoins que « si l’Ukraine était membre de l’Otan et qu’il fallait faire la guerre à la Russie, je me battrais contre cette décision. On ne choisit pas ses voisins mais je ne veux pas faire la guerre ». Dehors, un garçon et une fille finissent de taguer un tee-shirt : « Stop the war. »

Collecte de bouteilles vides pour faire des cocktails Molotov

Comme les films à sketchs des années 1960, où les personnages se croisent d’une histoire à l’autre, les trajectoires individuelles entrent en interférence. Vania, par exemple, n’a que 21 ans mais évolue dans ce qu’il appelle le marché digital.

Lui aussi s’est demandé quoi faire, le 24 février. Dans un quartier d’Odessa, via un café dont il connaissait les patrons, aidé par des amis, il collecte des bouteilles de verre vides pour la fabrication de cocktails Molotov. Les casiers se remplissent vite.

Solidarité. L’accueil exemplaire des Ukrainiens en France

« Puis, on a décidé d’aider les soldats. » Une mise de fonds commune à 20 000 hryvnia (la monnaie ukrainienne), soit un peu plus de 600 euros, permet de fournir de l’eau et des vivres. L’initiative se répand sur les réseaux sociaux, la somme initiale est triplée. « On s’est alors lancés dans les équipements militaires, via des boîtes du coin », souligne Vania.

Le centre d’entraînement de la division 55

Le lien avec Dima se fait automatiquement pour les gilets pare-balles, mais il faut aussi fabriquer des cagoules, des vêtements thermiques… Toujours à la recherche d’argent, Vania a demandé à des coiffeurs et des tatoueurs de venir exercer dans les locaux du café et de reverser leurs appointements.

L’autre bout de cette chaîne se trouve quelque part dans la banlieue d’Odessa. Une usine désaffectée a été transformée en centre d’entraînement pour les volontaires. C’est la division 55. Lorsque nous arrivons, plusieurs groupes composés d’une dizaine de personnes – femmes et hommes – sont en ligne dans la cour, face à leur instructeur qui leur montre une kalachnikov.

Tous apprennent ainsi à porter l’arme et à se déplacer avec. La véritable formation, avec tirs à balles réelles, est réservée à ceux qui veulent entrer dans les brigades territoriales.

« La seule solution, c’est la capitulation russe »

Sur une cible, la tête de Poutine et cette inscription : « Tuez ce bâtard. » Au bout de quarante jours de guerre, personne ne veut être pris au dépourvu. À l’instar d’Oksana, 40 ans. Dreadlocks rouge et noir, revêtue d’une tenue de moto en cuir bleu, elle est, normalement, spécialisée dans les produits pour enfants. Elle vient là pour la quatrième fois « car on ne sait pas ce qui va se passer ».

À ses yeux, les négociations en cours entre l’Ukraine et la Russie « ne sont pour l’instant que des paroles ». Si elle espère « ne plus entendre les sirènes d’alerte », elle refuse « de laisser Donetsk, Lougansk et la Crimée aux Russes, après tous ces morts et toutes ces destructions. La seule solution, c’est la capitulation russe ».

Avant les événements en Crimée, j’étais prorusse. Mais j’ai changé, parce que la Russie est agressive et barbare.

Aleks, tatoueur

Aleks, 28 ans, tatoueur de son état, qui a maintenant accès au stand de tir, dit vouloir « acheter une arme pour pouvoir (se) défendre. Si ça arrive, (je) serai prêt ». Contrairement à Oksana, il ne voit aucun inconvénient à « lâcher des territoires où les populations avaient déjà décidé de se séparer de l’Ukraine. Mais il faut organiser un référendum ».

Lui dont la fiancée est russe prédit que « ce conflit va être long. Avant les événements en Crimée, j’étais prorusse. Mais j’ai changé, parce que la Russie est agressive et barbare. Je ne veux pas vivre dans un tel environnement ». Sur ces paroles, il saisit son fusil, ajuste la cible et appuie sur la détente, sûr de lui.

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L'Humanité

Diplomatie. ​​​​​​​Hubert Védrine : « L’Occident n’est plus capable de realpolitik »

Entretien

L’ancien ministre des Affaires étrangères (1997-2002) analyse les causes de la guerre en cours entre la Russie et l’Ukraine, ainsi que la montée du discours nationaliste et anti-occidental du Kremlin.

Marc de Miramon

Hubert Védrine (1), qui vient de publier son dernier livre Une vision du monde aux éditions Bouquins, a notamment organisé avec les États-Unis, la Russie et plusieurs pays européens la conférence de Rambouillet, dont l’échec entraîna la guerre menée contre la Serbie de Slobodan Milosevic par l’Otan en 1999. Un précédent brandi par Moscou, comme l’intervention militaire en Libye en 2011, pour dénoncer les violations du droit international attribuées au « camp » occidental et justifier sa propre agression de l’Ukraine.

L’engrenage des événements qui a conduit à la guerre a-t-il été bien compris en Occident ? Comment en est-on arrivé là ?

Il faut rappeler que les relations entre les Européens et la Russie ont toujours été compliquées. Avec l’URSS, pendant un siècle, il y a eu des périodes de tension extrême, l’alliance de la Seconde Guerre mondiale puis la guerre froide, la coexistence pacifique, la détente… Plus récemment, avec la réapparition de la Russie à partir de 1992, il faut distinguer l’ère de Boris Eltsine, un mauvais souvenir pour les Russes, les mandats de Poutine 1 et 2, puis celui de Dmitri Medvedev. Et la suite, les mandats Poutine 3 et 4, beaucoup plus anti-Occidentaux avec le réveil d’un nationalisme agressif allié à l’Église orthodoxe.

J’estime, comme beaucoup d’Américains vétérans de la guerre froide, que ce soit Brzezinski, Kissinger, Kennan, Matlock ou Mearsheimer, qu’il aurait fallu s’y prendre autrement. Après, s’y ajoute l’erreur énorme commise avec le sommet de Bucarest en 2008, où l’Otan a déclaré que l’Ukraine avait vocation à rentrer dans l’Otan mais sans le concrétiser, notamment parce que Sarkozy et Merkel s’y opposaient. C’était un chiffon rouge agité face au taureau russe.

Il aurait fallu dire : soit on met l’Ukraine dans l’Otan et on négocie avec la Russie sur Sébastopol (Crimée – NDLR), la libre circulation de ses navires en mer Noire et en relançant une négociation sur la sécurité en Europe, celle dont même Kissinger a regretté qu’elle n’ait pas eu lieu. Ou alors on disait : « Non, l’Ukraine n’a pas vocation à rentrer dans l’Otan », et on bâtissait un système de neutralité au-delà de la simple proclamation politique, avec des garanties croisées, russes, occidentales et autres. On n’a fait ni l’un ni l’autre, et on est resté à cette annonce qui était une provocation pure. C’est tragique.

Fallait-il être beaucoup plus exigeant sur l’application des accords de Minsk ? Sans doute, puisque ces derniers n’ont été respectés ni par la partie prorusses, ni par le gouvernement de Kiev. Dans la période encore plus récente, quand les services américains ont su que l’offensive était programmée, peut-être que la concrétisation d’une force dissuasive aurait contraint Poutine à renoncer à l’attaque du 24 février.

Peut-on également remonter à la guerre de l’Otan en Serbie, qui a abouti à l’indépendance du Kosovo ?

Les Russes le font mais c’est contestable. Dans l’argumentation de Poutine développée à partir du discours de Munich en 2007, il y a l’affirmation que les Occidentaux mentent tout le temps, qu’on ne peut pas leur faire confiance. La preuve avec la Libye, et c’est vrai qu’on est allé au-delà de la résolution de l’ONU qui ne visait qu’à protéger les populations civiles de Benghazi. Et il y a le débat sur le Kosovo.

L’interprétation de Poutine est que les Occidentaux ont attaqué la Serbie sans mandat de l’ONU pour lui arracher cette province, et qu’ils ont eu tort à 100 %. J’ai été un des ministres du groupe de contact qui a géré cette affaire, et j’aurai une lecture différente. Il faut rappeler qu’il y a eu dix-huit mois de négociations entre les ministres russes, américains, allemands, italiens, britanniques et français, avec les Serbes et les Kosovars, au cours desquels le groupe a vraiment cherché un arrangement auquel Slobodan Milosevic s’est opposé de manière absolue. Beaucoup de Russes le considéraient d’ailleurs comme entêté de façon absurde.

J’ai même organisé avec le Britannique Robin Cook la conférence de Rambouillet pour donner une dernière chance à la solution politique et qui a capoté à cause du refus du Kosovo (qui a finalement accepté sous la pression américaine) et de Milosevic. Nous avons conclu, la mort dans l’âme, qu’il fallait employer la force. Et ça, ce n’est pas l’Otan qui a pris la décision au départ, et qui a été dans cette affaire un prestataire de services. Nous lui avons demandé de casser l’armée serbe. Le ministre russe s’est retiré en disant qu’il ne pouvait pas cautionner cela.

Jacques Chirac, après discussions avec Alain Richard (ministre de la Défense de l’époque - NDLR), Lionel Jospin et moi-même, exigeait tous les jours du général américain Wesley Clark (patron de la force de l’Otan en Europe) de ne pas frapper les infrastructures civiles. Sous la puissance des bombardements, Milosevic a fini, hélas trop tard, par lâcher. Après, et cela contredit l’argumentation russe actuelle, le ministre Igor Ivanov est revenu autour de la table. Nous avons rédigé ensemble la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU et décidé « l’autonomie substantielle » du Kosovo et non son indépendance. Ensuite, il est vrai que les autorités kosovares n’ont rien fait pour protéger les minorités serbes et leurs églises.

Très présent dans le discours de Poutine, il y a aussi le gouvernement ukrainien issu de la révolution de Maïdan en 2014, que Moscou dénonce comme illégal sur le plan du droit international, et qui a été soutenu par l’UE et les États-Unis…

Chacun pensera ce qu’il veut de cette dénonciation par Moscou. Ce qui est vrai, c’est que l’accord d’association entre l’Ukraine et l’UE a été conçu, dit-on, sous influence de la Pologne pour couper complètement l’économie ukrainienne de l’économie russe, alors qu’elles étaient très imbriquées. Cela fait partie des provocations inutiles des Occidentaux, comme la localisation de systèmes antimissiles, sous la présidence de Barack Obama, aux frontières de la Russie avec des justifications contestables, Washington affirmant protéger l’Europe contre des éventuels tirs de missile iraniens. Pour la Russie, il s’agissait d’une tentative de neutralisation de sa propre force de dissuasion.

Y a-t-il, selon vous, dans la réflexion de Vladimir Poutine, un véritable rejet de l’Occident et de la démocratie ? Comment interpréter les propos du patriarche Kirill, qui évoque un affrontement fondamental entre la civilisation helléno-chrétienne et la décadence occidentale ?

Avant d’être une guerre de religion ou de civilisation, il s’agit d’un affrontement historique et géopolitique classique. Gardez à l’esprit la formule de Poutine : « Celui qui ne regrette pas l’Union soviétique n’a pas de cœur, celui qui veut la rétablir n’a pas de tête », même si, malheureusement, il a évolué sur le second point…

L’idée que l’origine du monde slave soit à Kiev et « La Rus’ » (ancienne entité étatique constituée de la Russie, de la Biélorussie et de l’Ukraine actuelles - NDLR), c’est quelque chose de profond pour les Russes. Au départ, ça n’a rien à voir avec les « valeurs » ou la « démocratie », il s’agit d’une question identitaire et culturelle fondamentale, notions que l’Occident a cru périmées mais qui existent encore dans le reste du monde. François Mitterrand disait : « N’oubliez pas que l’Ukraine était à l’origine du monde slave avant même que la Bretagne ne fasse partie de la France ». Oui, il y a pour une partie des Russes une obsession ukrainienne. Ensuite, il y a une haine du système atlantiste dominé par les États-Unis, dans lequel, pour Vladimir Poutine, les Européens ne sont que des pions.

La Russie et la Chine ont de lourds contentieux historiques, voire territoriaux. Cette guerre peut-elle fédérer un axe « eurasiatique » qui abreuve la réflexion russe depuis une vingtaine d’années ?

Personne en Occident n’agit dans ce but. Depuis Obama, les États-Unis sont obsédés par le défi de la Chine et ils n’ont pas du tout envie en théorie que la Russie se jette dans ses bras. Et même si c’est déjà un peu le cas, ils ne pensent pas que cela puisse aller très loin. Les Russes n’en veulent pas non plus. En dépit de cela, tout va dans ce sens depuis quinze ou vingt ans, et cette guerre renforce ce mouvement. Mais ce n’est ni un projet ni une intention. En réalité, l’Occident moderne n’est plus capable de faire de la realpolitik comme Richelieu, De Gaulle, Kissinger ou même Mitterrand. Car nous sommes contraints par des émotions géantes, même si elles sont moralement honorables.

Une partie des élites états-uniennes, notamment leur complexe militaro-industriel, n’a-t-elle pas besoin de « diaboliser » la Russie pour vendre des armes à ses frontières, en Pologne, dans les pays Baltes et même en Ukraine ?

La Russie s’en charge elle-même ! Mais cela peut évoluer, cela dépend des périodes, du contexte et des présidents. Et ça n’est pas vrai qu’aux États-Unis. Par exemple, la position polonaise dominante aujourd’hui, c’est qu’il faudrait n’avoir plus aucun lien avec la Russie, même diplomatique. Le poids du complexe militaro-industriel, formule de Dwight Eisenhower, est indéniable. Mais son existence n’a pas empêché les États-Unis de négocier des traités avec l’Union soviétique pendant la guerre froide.

Après, c’est vrai qu’il existe une conjonction d’intérêts entre le Pentagone et l’Otan qui préfèrent la menace russe. Neutraliser la Chine paraît beaucoup plus compliqué et moins profitable. Poutine vient en quelque sorte d’apporter de l’eau à leur moulin en attaquant l’Ukraine. Quant à Joe Biden, ses déclarations sont destinées aux Polonais américains, qui sont près de dix millions et qui sont très partagés électoralement entre démocrates et républicains. Mais Biden ne veut pas de la guerre avec la Russie et c’est pour cela qu’il a refusé l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne, ce qui signifierait abattre des avions russes. Donc, il compense avec des déclarations fracassantes.

Que vous inspirent les débats qui agitent la presse occidentale sur l’éventuel déséquilibre mental de Vladimir Poutine ?

Je me méfie de la « pathologisation » de l’adversaire qui dispense de réfléchir. L’Occident est tellement bouleversé, sidéré et déstabilisé qu’il ne peut pas attribuer un comportement aussi hostile à autre chose que de la folie. Mais ça me paraît un peu court. C’est peut-être pire en réalité, car Poutine est assez représentatif d’un vrai courant nationaliste régressif qui a été réveillé en Russie. Mais cela ne justifie pas ni même n’explique la décision d’entrer en guerre. Peut-être a-t-il lu et cru des rapports lui expliquant que la population ukrainienne allait accueillir ses soldats en libérateurs, ou que l’armée ukrainienne allait s’effondrer comme un château de cartes ?

Que faut-il attendre des négociations qui se déroulent actuellement sous la houlette de la Turquie ?

Je n’ai pas d’éléments mais je ne vois pas très bien ce qu’il y a à négocier en ce moment, si ce n’est le maintien du gouvernement de Kiev. S’il y a une sortie, elle se fera probablement à partir de l’acceptation par Kiev du fait accompli.

Comment sortir de cette logique de confrontation avec la Russie ?

Il faudrait déjà que la Russie s’y prête… Après, il faudra y réfléchir. Comment revenir un jour à une coexistence pacifique, puis à une forme de « détente » comme au temps de la guerre froide, avec la Russie qui ne sera jamais une social-démocratie scandinave. Mais on n’en est pas là. Tout cela est un gâchis épouvantable, la souffrance des Ukrainiens et tout le reste.

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L’ONU évoque des « crimes de guerre » près de Kiev

Actu

Les témoignages se multiplient sur le massacre de civils par l’armée russe à Boutcha et Irpin. La Russie dénonce des fausses nouvelles et des falsifications.

Vadim Kamenka

Les images qui proviennent de Boutcha et d’Irpin depuis plusieurs jours s’avèrent effroyables. La haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, s’est déclarée « horrifiée », lundi, face aux massacres potentiels perpétrés par l’armée russe dans les environs de Kiev. « Les informations qui se font jour, de cette zone et d’ailleurs, soulèvent des questions graves et inquiétantes sur de possibles crimes de guerre et atteintes graves au droit international humanitaire », a-t-elle indiqué, appelant aussi à « préserver toutes les preuves ». Des preuves, le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, n’en a pas besoin. Pour lui, l’affaire est entendue : il s’agit d’un « génocide » perpétré par Moscou.

En attendant de nouvelles sanctions, réclamées notamment par la France et l’Allemagne, contre Moscou, l’Union européenne va envoyer des équipes d’enquêteurs en Ukraine pour aider au recueil de preuves. Plusieurs ONG, dont Human Rights Watch, évoquent déjà avoir recueilli des témoignages confirmant des viols, des meurtres et des actes de violence contre des personnes détenues par les forces russes, et qui devraient faire l’objet d’enquêtes en tant que « crimes de guerre ».

violences insoutenables

« Il est essentiel qu’une enquête indépendante conduise à une responsabilisation efficace », a confirmé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Mais Moscou estime qu’il s’agit de fausses nouvelles et de « provocations haineuses » commises par l’Ukraine, et appelle à une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies. « Nous rejetons catégoriquement toutes les accusations », a confirmé le porte-parole de la présidence, Dmitri Peskov, ce lundi. Et d’indiquer à la presse que les experts du ministère russe de la Défense avaient découvert des signes de « falsifications vidéo » dans les images présentées par les autorités ukrainiennes comme preuves d’un massacre. Dmitri Peskov a appelé les dirigeants étrangers à ne pas avancer « d’accusations hâtives » à l’égard de Moscou et que « cela fasse l’objet de discussions internationales ».

En Russie, la communication du Kremlin tourne autour de trois récits : un faux massacre ; des Ukrainiens qui ont tué des « partisans russes » ; les morts à Boutcha sont en fait des soldats russes. De son côté, Anna Colin Lebedev, spécialiste des sociétés postsoviétiques à l’université Paris-Nanterre, s’interroge face aux preuves « qui s’accumulent des actes de violence insoutenables perpétrés par l’armée russe. (…) Comment un jeune homme ordinaire se ­retrouve-t-il meurtrier de civils, ou tortionnaire, ou génocidaire ? » Et elle constate deux choses : « L’armée russe n’est pas une armée de mercenaires entraînés exécutant de sang-froid des ordres. Côté soldats, appelés et contractuels, nous avons de très jeunes hommes, à peine sortis de l’adolescence, issus de milieux modestes et de provinces. Ces soldats ont été propulsés là sans préparation et sans information. » La seconde remarque porte sur la société russe, qui, depuis des années, connaît « une militarisation et la brutalisation de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale ». Et « ce n’est pas un hasard si c’est le nazisme que le régime poutinien pointe comme adversaire en Ukraine ».

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Solidarité. L’accueil exemplaire des Ukrainiens en France

Reportage

La générosité envers les familles qui ont tout perdu, à la suite de l’invasion de l’armée russe, prouve qu’un accueil digne pour tous ceux qui fuient les conflits est possible. C’est cette solidarité qui sera à l’honneur le 5 avril lors de la soirée pour la paix et la solidarité avec le peuple Ukrainien, durant laquelle l’Humanité remettra au Secours Populaire Français le fruit de la collecte de dons engagée, le 9 mars, auprès de ses lectrices et lecteurs.

Eugénie Barbezat

Depuis ce 24 février, où l’armée de Vladimir Poutine a attaqué l’Ukraine, plus de 10 millions de femmes, d’hommes et d’enfants ont quitté leur domicile, et même leur pays pour 4 millions d’entre eux.

Si la France a pour l’instant accueilli sur son sol un peu moins de 40 000 réfugiés ukrainiens, Emmanuel Macron a indiqué qu’elle était en situation d’en accueillir au moins 100 000. Une enveloppe de 400 millions d’euros a été débloquée par le ministère des Finances pour assurer l’accueil, l’aide alimentaire ou encore le logement de ces personnes. Avant même que l’État et les collectivités locales ne prennent les choses en main, les citoyens et les associations se sont immédiatement mobilisés, à l’instar du Secours populaire français (SPF).

Maria, réfugiée ukrainienne, « Maintenant, je connais la valeur de la paix et de la générosité »

« Ce matin, je reviens avec ma famille, et deux autres ! » lance Julia en passant la porte du local du Secours populaire de Pantin (Seine-Saint-Denis). Originaire de Korostychiv, à l’ouest de Kiev, la quadragénaire s’est installée en France il y a neuf ans. Depuis la mort de son mari, elle élève seule ses deux adolescents en enchaînant divers emplois : femme de ménage, garde d’enfants, professeur de violon… « Depuis le début de la guerre, je suis aussi devenue interprète et un peu assistante sociale », plaisante-t-elle.

À huit dans un petit appartement

Dès le déclenchement du conflit en Ukraine, elle a insisté pour que sa cousine Hanna la rejoigne à Pantin avec ses enfants. « Ils ne voulaient pas partir, mais quand une bombe est tombée juste à côté de chez eux, ils ont pris un bus pour Varsovie. De là, ils ont pris le train pour Berlin, avant de rejoindre Paris en car. Plus de deux jours de voyage… Ils sont arrivés épuisés, le 8 mars. Heureusement qu’ils ont fui à temps. Désormais, l’autoroute entre Jytomyr et la frontière a été bombardée et on ne peut plus passer », raconte Julia, qui a ouvert sa porte à sa cousine, élégante jeune femme d’une trentaine d’années, à ses deux enfants Sophia et Bogdan, de 5 et 2 ans, ainsi qu’à deux neveux de Hanna, Oleh, 15 ans, et Sacha-Olexander, 9 ans.

Depuis trois semaines, leur quotidien est rythmé par les démarches administratives. « Préfecture, Office français de l’immigration et de l’intégration, assurance-maladie, inscription des enfants à l’école… Sophia a déjà plein de copines et sait dire bonjour et merci en français », se félicite Hanna, qui était comptable en Ukraine. Uri, son mari, est mobilisé, mais il les appelle tous les soirs. « Les petits sont tristes, ils pleurent. Leur papa et leur maison leur manquent », confie la frêle jeune femme, les larmes aux yeux. Même s’ils sont plus grands, ses neveux souffrent aussi de l’absence leurs parents. « Leur mère est médecin, elle est restée pour soigner les blessés. Et leur père, qui dirige une entreprise de menuiserie, est devenu chauffeur d’ambulance », explique Julia.

La mère de famille a dû pousser les meubles pour qu’ils puissent tenir à huit dans son petit appartement. « Heureusement, le Secours populaire nous aide beaucoup. On a pu récupérer des vêtements, une poussette, des chèques alimentaires et aussi de la nourriture, car je ne pouvais pas tout assumer. Et ils nous ont même offert une entrée pour visiter le château de Versailles », détaille-t-elle. « Nous prêtons aussi des ordinateurs pour que les étudiants puissent suivre les cours en ligne, Sacha aura le sien la semaine prochaine », promet Nicolas Romarie, le secrétaire général de l’antenne du SPF de Pantin, tandis que Pia, une énergique bénévole, en prépare un pour Diana, 19 ans, étudiante en littérature, très motivée pour suivre ses cours « en attendant de rentrer bientôt à la maison ».

Avec sa mère Lubov, qui a décidé de partir quand le restaurant où elle était chef cuisinière a fermé, sa tante Natalya, qui travaillait dans une boulangerie, et ses deux cousins, Angelyna et Evgeny, ils sont arrivés le 5 mars en bus d’Ivano-Frankivsk, une ville de l’ouest de l’Ukraine. Ils sont hébergés pour quelques semaines à l’hôtel, en attendant un logement plus pérenne, et surtout de retrouver leur pays.

Un temps de latence mis à profit par les services de la protection de l’enfance du département pour effectuer un bilan au sein même des lieux d’accueil, en Seine-Saint-Denis. «Ces personnes restent au maximum un mois sur place, donc nous n’engageons pas un véritable suivi. Mais nous avons fait intervenir des psychologues pour permettre aux enfants d’évacuer le traumatisme de leur départ précipité », souligne Gladys Moueza, responsable de la protection maternelle et infantile (PMI) à Noisy-le-Grand.

« Chaque semaine, de nouvelles familles arrivent »

L’antenne du SPF de Pantin est devenue un point nodal de la socialisation des réfugiés qui arrivent d’Ukraine. Outre l’aide matérielle, ils trouvent dans le grand bâtiment de l’école, mis à disposition de l’association les samedis par la municipalité, un lieu de convivialité où reprendre goût à la vie. « On organise des lotos, des jeux pour les enfants et, pour Pâques, on prépare une grande chasse aux œufs », énumère Marylène Claire, en charge de l’accueil et qui coordonne la joyeuse équipe de bénévoles. « Chaque semaine, de nouvelles familles ukrainiennes arrivent à notre permanence. On en aide déjà une bonne quinzaine depuis début mars », ajoute-t-elle en consultant les fiches où sont recensés leurs besoins.

Souvent, c’est un ou une compatriote installé en France qui les oriente vers le SPF. C’est le cas de Vita qui, avec sa petite fille de 4,5 ans, a rejoint il y a un mois sa mère, installée à Pantin depuis plusieurs années. Olga, leur voisine originaire d’Ivano-Frankivsk, les a accompagnées jusqu’à la permanence de l’association, ainsi qu’une autre jeune maman récemment arrivée. « C’est dur pour eux de tout quitter, on doit être solidaires. Mais ma famille a aussi des difficultés car mon mari et moi, même si on travaille et que nos enfants vont à l’école ici, n’arrivons pas à avoir nos papiers. Peut-être qu’avec la guerre, la France n’osera pas nous renvoyer », espère la jeune femme blonde au doux regard translucide.

Dans les Alpes-Maritimes, département par lequel transitent 45 % des Ukrainiens arrivant en France, le SPF est également aux avant-postes. « À Nice, dès la fin février, nous avons renforcé les permanences avec des bénévoles russophones pour pouvoir expliquer aux nouveaux arrivants les démarches à accomplir, identifier leurs besoins les plus urgents », explique Jean Stellittano, secrétaire général de la fédération départementale du SPF. Des cours de français ont démarré, souvent assurés par des enseignants retraités.

Un camion du SPF, dans lequel des bénévoles proposent du café et une écoute, est installé devant la préfecture, où les familles font la queue parfois des heures afin de s’enregistrer dans ce département. « On a aussi équipé des logements proposés aux familles afin qu’elles puissent avoir quelques meubles et appareils électroménagers en arrivant. Il a fallu aussi mettre en place des connexions Internet pour que les étudiants et les lycéens puissent suivre leurs cours en ligne et que les appels vers leurs proches restés en Ukraine soient moins chers », précise Jean Stellittano.

Toujours en partant des besoins exprimés par les bénéficiaires, l’association propose un coffre-fort numérique pour conserver leurs documents et leur facilite l’ouverture d’un compte en banque où déposer leurs économies et encaisser leurs premiers salaires.

3 200 réfugiés présents en Île-de-France 

Quant aux simples citoyens, leur solidarité s’est immédiatement concrétisée par des dons ou des propositions d’hébergement pour les réfugiés. Sébastien Champalone, 42 ans, a ainsi décidé de mettre ses compétences professionnelles au service de l’accueil des Ukrainiens. « J’ai vu un reportage montrant des mères et des enfants en train de fuir l’Ukraine. Ces images me hantaient, j’ai cherché ce que je pouvais faire pour aider. J’ai fait un tour rapide sur Internet et constaté qu’il n’existait pas encore de plateforme pour centraliser les propositions et les demandes d’ hébergement. Comme je suis développeur Web, j’ai décidé d’en créer une », raconte ce père de famille domicilié dans le Morbihan.

Disparition des dinosaures, ça sent le soufre !

Deux jours plus tard, il mettait en ligne le site solidarite-accueil-refugies-ukrainiens.fr, un outil multilingue, simple et intuitif. Son initiative a tout de suite rencontré un grand succès, avec plus de 1 000 visites quotidiennes, d’autant que le site du gouvernement n’a été mis en place que plus d’une semaine après. « Aujourd’hui, nous recensons plus de 2 500 propositions d’hébergement, et plus de 300 ont déjà trouvé preneur. Les retours sont très positifs et très touchants », ajoute-t-il pudiquement.

« Les hébergements citoyens, c’est formidable, mais cela ne suffira pas, réagit néanmoins Jean Stellittano. Nous allons, hélas, devoir penser les conséquences de ce conflit sur le temps long. D’ailleurs, on anticipe déjà les vacances d’été. En juillet, un village “Copains du monde” accueillera des petits Ukrainiens et leur mère, ainsi que des enfants marocains, des Sénégalais, et des sinistrés de la tempête Alex. Notre principe, c’est d’accueillir tout le monde sans discrimination et de mélanger nos p ublics. »

Même réflexion de la part de Stéphane Troussel, président (PS) du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, territoire particulièrement concerné par l’accueil des réfugiés ukrainiens. Sur les 3 200 présents en Île-de-France, un millier est hébergé dans les cinq centres d’accueil du département où, après un premier bilan, ils sont répartis dans la France entière en fonction de leurs désirs et des attaches qu’ils peuvent y compter.

« Cette expérience nous prouve que l’accueil des réfugiés est possible, s’il est organisé. Il ne peut pas y avoir de droit d’asile à double vitesse. Cela doit être une leçon pour la suite », affirme Stéphane Troussel. « Ce qui est mis en place aujourd’hui pour les Ukrainiens correspond à ce que prévoit la convention de Genève : mise à l’abri systématique, libre circulation des personnes, droit de travailler et accès aux soins. »

« C’est ce que nous demandons de longue date pour tous ceux qui fuient les conflits, quelles que soient leur religion ou leur couleur de peau, abonde Carine Rolland, présidente de Médecins du monde. Or, depuis trente ans, on est dans une politique de rejet des exilés précaires. Si, tout à coup, on change de logiciel, tout le monde va peut-être comprendre que cette politique humaine que l’on réclame est réaliste. »

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Finances. Qu’est-ce que Swift, le système bancaire dont on parle tant ?

Actu

En guise de sanctions financières pour avoir envahi l’Ukraine, plusieurs banques russes ont été exclues du réseau de messagerie Swift. Voyons ce qui se cache derrière cet acronyme et si la « punition » atteint son but : le bannissement de la Russie de la finance mondiale.

Pierric Marissal

Swift est une entreprise privée belge, Society for Worldwide Inter­bank Financial Telecommunication de son nom complet, qui propose aux institutions financières du monde entier un système de messagerie instantanée. Quelque 11 000 établissements, principalement des banques réparties dans 200 pays, s’y échangent plus de 40 millions de messages par jour.

Ce réseau électronique permet à 11 000 institutions financières de réaliser des échanges de fonds quasi immédiatement, non pas sous la forme de transferts, mais d’ordres de virements.

Swift a progressivement remplacé le télex, ce réseau de téléscripteurs connectés via les réseaux téléphoniques. Ces messages sont principalement des ordres de virement. Comme le système financier ­repose sur la confiance, les infor­mations envoyées ne sont pas annulées. Si une banque se dédit, elle perd de sa crédibilité. Lorsqu’un ordre de virement passe par la messagerie, il est en général effectif trente minutes après. Au final, Swift ressemble à un énorme registre de comptes où est inscrit qui a viré des fonds, quand et à qui.

Guerre en Ukraine : quelles conséquences des sanctions prises contre la Russie ?

En être exclu ne revient donc pas à ­sortir du système financier, contrairement à ce que d’aucuns ont pu penser à l’annonce de l’éviction de certaines banques russes du système. En revanche, les opérations qui n’y passent plus sont sérieusement ralenties. Car si Swift domine le marché, des concurrents existent, comme le chinois Cips, qui connecte 1 300 banques dans plus de 100 pays. Ou encore SPFS, développé justement par la banque centrale de Moscou, qui rassemble principalement des établissements russes, arméniens, biélorusses, kazakhs ou kirghiz.

Les sanctions pleuvent mais ne mouillent pas trop Poutine...

Ainsi, privée de Swift, la Russie peut emprunter ces autres moyens d’émettre ou de recevoir des paiements, moins pratiques et plus chers. Le SPFS prend une commission à chaque ordre émis par sa messagerie. En outre, cette messagerie domestique n’est ouverte qu’aux horaires de travail, tandis que Swift fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Importations d’hydrocarbures

Les conséquences concrètes du bannissement partiel des établissements russes restent aujourd’hui difficiles à évaluer, puisqu’ils concernent les flux financiers. Il n’en reste pas moins que le rouble a vu sa valeur chuter et que plusieurs fonds se sont mis à spéculer sur un possible défaut de paiement de la Russie. Certains experts avancent au doigt mouillé que l’ensemble des sanctions pourrait faire chuter le PIB russe de 1 à 5 points. D’autres, comme JP Morgan, anticipent une récession supérieure à 7 %.

L’Europe vise l’abandon des fossiles russes d’ici 2027

De 2012 à 2016, l’Iran avait subi la même exclusion de Swift. Si son économie ne s’était pas effondrée, elle en avait énormément souffert, en particulier son commerce extérieur, car ces sanctions financières étaient accompagnées d’un véritable embargo sur le pétrole iranien. Ce que ne subissait pas réellement, à l’heure du bouclage de cet article, la Russie. L’or noir est pourtant le nerf de la guerre : selon le cabinet Rystad Energy, les pays qui ont adopté des sanctions contre Moscou représentent plus de 200 milliards de dollars d’importations d’hydrocarbures par an, contre moins de 50 milliards pour la Chine et environ 25 milliards pour le reste du monde. Notons toutefois qu’au fil des semaines, de plus en plus d’établissements russes, mais aussi biélorusses, sont touchés par cette sanction.

Un registre dans la kleptocratie

Mais la mainmise de l’Occident sur Swift a ses limites. Après le 11 septembre 2001, les États-Unis se sont bien accordé un droit de regard sur la messagerie pour tenter de repérer les circuits de financement du terrorisme. Mais, vingt ans plus tard, les plus de 40 millions de transactions enregistrées quotidiennement rendent la tâche colossale. Avec des moyens et un peu de volonté politique, garder un œil sur la messagerie pourrait néanmoins permettre de surveiller les comptes en banque officiels des oligarques russes visés par les sanctions.

Et, de manière plus large, de quiconque soupçonné d’évasion fiscale ou de blanchir de l’argent sale. Il est par exemple facile de demander à Swift toutes les entrées et sorties de fonds sur un compte précis et, ainsi, de rassembler petit à petit des preuves de mouvements suspects. Outre le ralentissement de l’économie, l’exclusion de la messagerie peut agacer les riches kleptocrates russes, et remettre en cause leur soutien à Poutine. Ils ont d’autant plus de pouvoir que le pays est parmi les plus inégalitaires au monde : 1 % des Russes les plus fortunés possédaient 58,2 % des ­richesses du pays en 2020.

Outre la volonté de mettre en grande difficulté l’économie du pays, l’exclusion de la plupart des banques russes de la messagerie Swift a été justifiée par l’objectif de mettre à genoux les oligarques proches du Kremlin. Mais l’efficacité de l’opération ne va pas de soi. Tout d’abord, tous ont eu largement l’opportunité, le temps que les sanctions soient discutées et mises en place, de placer leur argent dans des paradis fiscaux lointains, derrière un écheveau de sociétés-écrans. Des structures qui sont par définition opaques et n’utilisent pas la messagerie Swift. En revanche, ces propriétaires de grandes sociétés industrielles et énergétiques risquent de rencontrer des problèmes pour rapatrier leur fortune dans des banques ayant pignon sur rue, notamment à Londres où ils sont nombreux à vivre. Schématiquement, si l’on ne peut, via Swift, suivre l’argent sale dans les officines des îles Caïmans par exemple, on peut essayer de voir disparaître et surtout réapparaître ces sommes dans des banques traditionnelles.

banquesSwiftGuerre en UkraineRussie
L'Humanité

Pouvoir envisager l’avenir

Chronique

Charlotte Recoquillon

Safya (1) contemple sa petite pile de passeports pleins de photos et de tampons. À 37 ans, elle a déjà changé de nationalité plusieurs fois. Née en Crimée en 1985, en URSS, son acte de naissance indique qu’elle est russe. C’est d’ailleurs sa langue maternelle et la première culture dans laquelle elle évolue, y compris à l’école primaire, où elle apprend l’histoire russe.

Puis, en 1992, après la dislocation de l’URSS, Safya devient ukrainienne. Changement de passeport, changement de langue, changement de programme. Elle doit apprendre l’histoire et la langue ukrainiennes. « À l’école, on a appris l’histoire russe, puis ukrainienne, puis russe de nouveau. Finalement, on n’a rien appris ! » Pas facile de se familiariser avec une autre culture et d’être obligée de passer son bac (l’équivalent) en ukrainien, se souvient-elle. En plus, comme d’autres russophones de Crimée ou de Sébastopol, elle n’est même pas considérée comme une « vraie Ukrainienne ».

En 2015, après l’annexion de la Crimée, nouveau changement. Safya redevient russe. Cette fois, on lui demande de défendre et de revendiquer son identité ukrainienne face à l’« envahisseur » russe. Depuis 2004, Safya vit en France, où elle est venue faire ses études. En 2015, nouveau passeport au compteur : elle acquiert la nationalité française.

C’est donc d’ici que la guerre la déchire. Elle est très inquiète pour la Crimée, où les bases militaires sont nombreuses et le risque de bombardements très élevé. Depuis 2014, il y avait déjà beaucoup de sanctions de la communauté internationale. Il n’y avait pas beaucoup de vols et pas vraiment de travail, mais maintenant, c’est pire. Elle est inquiète. Elle ne sait pas si elle pourra retourner en Crimée, s’il y aura un rideau de fer, ou comment la vie va continuer. Elle ne sait pas quand elle reverra ses parents. L’annonce, le 29 mars, d’une période de négociations du statut de la Crimée pendant encore quinze ans l’effraie. « Ça veut dire toute ma vie… Je ne sais pas quoi faire. Je m’en fiche de la nationalité, je veux juste pouvoir envisager un avenir. Je veux juste la paix  », souffle Safya. Mais la haine augmente et les discours politiques empoisonnent la population. Il faut désormais faire preuve de diplomatie pour discuter avec des amis, des voisins, les gens avec qui on a grandi.

Désabusée, elle ne voit aucune issue heureuse. « Même si on redevient ukrainiens, la haine va augmenter car les Russes verront les Ukrainiens comme des envahisseurs. Et si on reste russes, il y aura encore plus de sanctions internationales car l’Union européenne ne va jamais vouloir reconnaître la Crimée comme russe. Et on ne pourra jamais retourner s’installer là-bas.  » C’est une région magnifique, m’assure-t-elle.

Ukrainecrimée
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La science des rézosociaux

Chronique

Sylvestre Huet

« Suivez la science ! » clament des manifestants ­juvéniles exigeant des politiques contre la menace climatique. On aimerait bien entendre le même slogan à propos des réseaux sociaux numériques des géants Facebook ou Twitter. Car, nous dit la science, ils sont dangereux. En 2018, la revue Science proclamait que, sur Twitter, le faux se répand plus vite et plus fort que le vrai. La faute à l’attraction humaine pour ce qui sort de l’ordinaire, un trait issu de notre histoire évolutive. L’observation serait aujourd’hui contestée, mais d’autres scientifiques sont venus apporter leur analyse.

Selon des spécialistes de l’évolution, ces plateformes ­exploitent le besoin humain pour la validation de nos opinions par l’entourage et la conversation permanente. Un atout dans les temps anciens où l’homme devait inventer la société et le langage. Aujourd’hui, un mécanisme dévastateur de l’esprit critique et de la démocratie. Comme l’appétit pour le sucre : il y a des dizaines de milliers d’années, il favorisait la recherche d’aliments efficaces, c’est devenu une cause de l’épidémie mondiale d’obésité.

Les géants du Net conduisent la plus grande expérience de psychologie sociale jamais réalisée en promouvant des comportements « de polarisation, tribaux et de désinformation », accuse Zeynep Tufekci, sociologue à la Columbia University (1). Avant la pandémie de Covid, des scientifiques craignaient que des populations ne s’affrontent pour piller des camions pleins de vaccins en cas de menace sur leur santé. Effarés, ils constatent que le quart des adultes états-uniens ne sont pas vaccinés, victimes d’un bullshit massif ­déferlant via les réseaux numériques.

Le problème est civilisationnel. Comment affronter les défis planétaires sans une approche rationnelle, fondée sur le partage des connaissances ? Et politique. Car les propriétaires de ces plateformes vendent leurs utilisateurs aux annonceurs publicitaires. Plus les trafics accélèrent, plus le faux se répand, plus ils gagnent de l’argent par centaines de milliards. Il faut une science de cette crise de la désinformation pour mieux la comprendre. Il faut aussi une politique pour que les tuyaux du Net se remplissent de vrai et se vident du faux. L’idée que ce problème n’a rien à voir avec leur propriété et les milliards de profits générés par la seule publicité, mais se résume aux algorithmes et à la psychologie sociale, semble alors d’une grande naïveté.

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L'Humanité

Fabien Roussel veut incarner le vote contre l’évasion fiscale

Actu

Campagne Le candidat PCF entend s’attaquer aux « délinquants en col blanc ». Il propose la création de « brigades Eliot Ness » , chargées de récupérer entre 80 et 100 milliards d’euros qui s’évaporent, chaque année, dans les paradis fiscaux.

Naïm SakhiJulia Hamlaoui

Villeurbanne (Rhône), envoyés spéciaux.

Il y en a qui s’en prennent au RSA, qui ciblent la dépense publique et fustigent la dette. Et puis, il y a un candidat à la présidentielle qui garde en ligne de mire le fléau de l’évasion fiscale, qui coûte entre 80 et 100 milliards d’euros aux finances publiques par an. Durant près d’une heure, samedi, en meeting près de Lyon, Fabien Roussel s’est attaché à dénoncer cette insupportable « délinquance en col blanc ». « Certains disent “optimisation fiscale”. C’est plus chic, c’est légal, mais c’est tout aussi déloyal et antipatriotique », accuse le candidat PCF. « Avec ces 100 milliards d’euros, tous les ans, on peut doubler le budget de l’éducation nationale et, en même temps, supprimer la CSG ou encore financer la retraite à 60 ans, qui ne coûte que 27 milliards d’euros », assure celui qui veut récupérer cet argent. « Le vote rentable, celui qui remplira nos caisses pour vivre mieux, c’est le vote de la France des Jours heureux ! » lance-t-il, avant de détailler comment il entend « mettre le paquet ».

Si Fabien Roussel devient président de la République, le sénateur PCF Éric Bocquet sera nommé ministre de la Lutte contre l’évasion fiscale. Et le gouvernement mettra sur pied des « brigades Eliot Ness », en recrutant 30 000 agents des impôts. « Elles seront chargées de traquer les fraudeurs fiscaux jusqu’à ce qu’ils finissent derrière les barreaux », précise Fabien Roussel. Le candidat plaide aussi pour le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales. « Avec moi, c’est l’État qui calcule le montant et il l’imposera avant que les bénéfices ne partent dans les paradis fiscaux, assure le député.  C’est possible, j’ai déjà déposé le texte de loi » à l’Assemblée nationale, prévient-il. « Je serai toujours votre soutien sur ce combat-là », affirme Nicolas Forissier, lanceur d’alerte dans le scandale de la banque suisse UBS, dans une vidéo diffusée durant le meeting.

« La casa de Roussel »

La veille, le vendredi 1er avril, le candidat communiste avait lancé l’opération « Gros poissons » pour lutter contre la fraude fiscale. Si la mise en scène et l’affiche « La casa de Roussel », inspirée d’une célèbre série espagnole, tenaient de la blague, l’initiative était très sérieuse sur le fond. Avec un sourire, plusieurs militants se sont retrouvés devant le siège de l’Autorité des marchés financiers, à Paris, en combinaisons rouges et masques à l’effigie de Fabien Roussel. « Voilà notre 1er avril : la chasse aux gros poissons est ouverte. Ce tas de billets symbolise cet argent qui manque à la République. Il y a 100 sacs contenant chacun 1 milliard d’euros. C’est votre argent, c’est notre argent, on veut le retrouver dans le progrès social, dans les services publics, dans notre pouvoir d’achat  ! » lance le prétendant à l’Élysée ceint de son écharpe de député, depuis une nacelle parée d’une banderole « Le vote contre l’évasion fiscale, c’est Roussel !» 

Le candidat poursuit sa plaidoirie. « J’accuse les fraudeurs fiscaux de piller la République  ! » assène-t-il, avant d’envoyer sur le même banc les « cabinets fiscalistes, cabinets de conseil, sociétés offshore qui font le jeu de la fraude », «  les traités européens responsables de la concurrence fiscale déloyale », ou encore « les multinationales du CAC 40 qui font le choix d’installer leur siège social dans ces paradis fiscaux ». « J’accuse aussi ce gouvernement, comme le précédent, de complicité. Sur 100 milliards d’évasion, il n’en récupère que 10, à peine 10 % », dénonce-t-il, avant de dérouler des propositions. Dont l’établissement d’une « vraie liste » des paradis fiscaux et la tenue d’une « conférence européenne » dédiée à la lutte contre la fraude. En pleine affaire McKinsey, révélée par la commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseil dont la sénatrice PCF Éliane Assassi est la rapporteure, Fabien Roussel l’assure : « Voilà à quoi sert le vote communiste. C’est un vote utile pour lutter contre l’évasion fiscale.  »

« pour que l’argent serve les gens »

À côté de Lyon, samedi, le candidat s’est de nouveau indigné de cette affaire. « Passer des contrats avec des McKinsey tout en sachant qu’ils ne payent pas d’impôts ? Oui, dit le candidat Macron, c’est anormal, mais c’est légal », déplore le député. En cinq ans, 2,3 milliards d’euros au minimum ont été dépensés par l’État auprès de cabinets de conseil. Et ce alors même que la Macronie détricote la haute fonction publique et impose des cures d’austérité aux administrations… À l’inverse de ce que réalise Emmanuel Macron, « voter communiste », c’est voter pour des services publics de qualité, contre l’évasion fiscale et « pour que l’argent serve les g ens », assurent les militants réunis au meeting.

Une allusion directe à la pression du « vote utile » à gauche, qui s’amplifie à l’approche du scrutin. « J’hésite avec Jadot et Mé lenchon, mais Roussel, c’est mon choix de cœur. Il sait parler et ne renonce pas aux idéaux sociaux de la gauche », confie Pascal, qui regrette l’absence d’une union à gauche pour « empêcher Marine Le Pen d’atteindre le second tour ». « Je vais sans doute finir par voter utile. Mais la candidature communiste construit l’avenir. Fabien Roussel est la relève de la gauche radicale », mesure Jordan. « Jean-Luc Mélenchon n’a rien fait de ses 19 % de 2017. Pas question de “voter utile”. Je l’ai fait en 2012 et 2017, et cela n’a rien apporté pour changer la vie. Maintenant, je vote pour mes idées », répond Morgane. « On ne vote pas en fonction des calculs, mais pour des convictions », souligne à son tour Bernard Thibault. Dans une vidéo, l’ancien secrétaire général de la CGT a appelé à voter Fabien Roussel, rappelant que «  dès que le PCF a eu une influence dans le pays, ce sont l à que les acquis sociaux ont été les plus forts ».

« La pente est rude mais nous la grimpons. Il reste encore huit jours pour renouer avec les grands progrès et les grandes espérances dont notre pays a le secret », affirme Fabien Roussel. Ce meeting près de Lyon a marqué l’avant-dernier exercice du genre pour le candidat, d’ici au 10 avril. Le prochain aura lieu à Lille, jeudi. Pour l’occasion, ses équipes ont affrété un TGV, le « train des gens heureux », au départ de Paris. «  Je suis à vos côtés aujourd’hui et je le serai demain. Toute la force que vous mettez, c’est de la force pour se faire respecter ! » assure le candidat.

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L'Humanité

Présidentielle. Contre la fraude fiscale, Fabien Roussel s’érige en « vote rentable »

Actu

En meeting près de Lyon, le candidat communiste entend s’attaquer aux « délinquants en col blanc », et propose la création de « brigades Elliot Ness », chargées de récupérer les 100 milliards d’euros qui s’évaporent, chaque année, dans les paradis fiscaux.

Naïm Sakhi

Villeurbanne (Rhône), envoyé spécial.

À huit jours du premier tour, ce meeting lyonnais de Fabien Roussel fait doublement écho à l’actualité. Par les intempéries climatiques, d’abord, la neige ayant empêché plusieurs bus venus de la Loire et du Puy-de-Dôme de rejoindre les près de 4 000 personnes réunies au double mixte de Villeurbanne. Par le thème du discours, ensuite, axé sur la lutte contre l’évasion fiscale. « Passer des contrats avec des McKinsey tout en sachant qu’ils ne payent pas d’impôts ? Oui, dit le candidat Macron, c’est anormal, mais, c’est légal », déplore le communiste. Une allusion au scandale qui éclabousse l’actuel locataire de l’Élysée, autour des cabinets conseils qui ont bénéficié, en 5 ans, de 2,3 milliards d’euros de commandes publiques.

Eric Bocquet à Bercy

Durant près d’une heure, samedi 2 avril, Fabien Roussel s’est attaché à dénoncer « la délinquance en col blanc ». Un fléau qui coûte près de 100 milliards d’euros aux finances publiques. « Certains disent ’’optimisation fiscale’’. C’est plus chic, c’est légal, mais c’est tout aussi déloyal et antipatriotique », poursuit-il. Dans l’assistance, Jordan, 18 ans, approuve. « Ce n’est pas être contre les riches, mais si quelqu’un en a les moyens, il se doit d’aider la société », mesure l’étudiant. Pour ce faire, le candidat communiste entend mettre sur pied des « brigades Elliot Ness », en recrutant 30 000 agents des impôts. « Ils seront chargés de traquer les fraudeurs fiscaux jusqu’à ce qu’ils finissent derrière les barreaux », précise-t-il. « Je serai toujours votre soutien sur ce combat-là », assure le lanceur d’alerte dans le scandale de la banque suisse UBS, Nicolas Forissier, dans une vidéo diffusée en amont du discours.

Car cette lutte pour une « finance éthique » est menée de longue date par le secrétaire national du PCF qui s'est plusieurs fois illustré sur ce terrain à l'Assemblée nationale. L’intéressé plaide aussi en faveur du prélèvement à̀ la source des bénéfices des multinationales. « Avec moi, c’est l’État qui calcule le montant et il l’imposera avant que les bénéfices ne partent dans les paradis fiscaux, assure le député. C’est possible, j’ai déjà déposé le texte de loi. » Un combat qu’il confiera, s’il est élu, au sénateur PCF Éric Bocquet, au travers d’un ministère dédié. « Avec ces 100 milliards d’euros, tous les ans, on peut doubler le budget de l’Éducation nationale et, en même temps, supprimer la CSG ou encore financer la retraite à 60 ans qui ne coûte que 27 milliards d’euros », assure Fabien Roussel. « Le vote rentable, celui qui remplira nos caisses pour vivre mieux, c’est le vote de la France des jours heureux », clame le candidat du PCF.

Soutien de Bernard Thibault

Une allusion directe à la pression du « vote utile » à gauche, qui s’amplifie à l’approche du scrutin. « J’hésite avec Jadot et Mélenchon, mais Roussel c’est mon choix de cœur », confie Pascal, à l’image du quart des électeurs qui se déclare certain d’aller voter mais ne sait toujours pas quel bulletin glisser dans l’urne. Ce consultant en informatique de 57 ans regrette l’absence d’union à gauche « pour empêcher Marine Le Pen d’atteindre le second tour ». « Fabien Roussel sait parler et il ne renonce pas aux idéaux sociaux de la gauche », poursuit l’ancien militant PS. Une hésitation que partage aussi Jordan : « Je vais sans doute finir par voter utile. Mais cette candidature construit l’avenir. Fabien Roussel est la relève de la gauche radicale ». « Jean-Luc Mélenchon n’a rien fait de ses 19 % » de 2017, nuance Morgane, venue avec son bébé. Pour cette cadre territoriale de 35 ans, plus question de « vote utile » : « Je l’ai fait en 2012 et 2017 et cela n’a rien apporté pour changer la vie. Maintenant, je vote pour mes idées ». « On ne vote pas en fonction des calculs, mais pour des convictions », souligne Bernard Thibault. Dans une vidéo, l’ancien secrétaire général de la CGT a dévoilé son soutien à Fabien Roussel, rappelant que «  dès que le PCF a eu une influence dans le pays, ce sont là que les acquis sociaux ont été les plus forts ».

« La pente est rude mais nous la grimpons. Il reste encore huit jours pour renouer avec les grands progrès et les grandes espérances dont notre pays a le secret », affirme Fabien Roussel. En terres lyonnaises, ce meeting marque l’avant-dernier exercice du genre pour le candidat, d’ici au 10 avril. Le prochain aura lieu à Lille, chez le député du Nord, jeudi. Pour l’occasion, ses équipes ont affrété un TGV, le « train des gens heureux », au départ de Paris. Regardant vers l’avenir, le communiste l’assure : «  Je suis à vos côtés aujourd’hui et je le serai demain. Toute la force que vous mettez, c’est de la force pour se faire respecter. »

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L'Humanité

L’urgence démocratique est là

Éditorial

Fabien Gay

Considérons-nous que, pour exercer librement leurs choix électoraux éclairés, les citoyens et les citoyennes doivent disposer des informations nécessaires ? Au regard de la campagne électorale que nous vivons, privés de débats entre les candidates et candidats et alors même qu’une partie croissante du corps électoral boude les élections, la question mérite d’être posée.

À moins de dix jours du premier tour de la présidentielle, le président-candidat refuse le débat pour éviter le bilan de son quinquennat ; des candidats ayant obtenu leurs parrainages se voient privés de soirées avec les autres sur des grandes chaînes de télévision sous des prétextes de plus en plus discutables. Il n’y a pas loin que celles et ceux qui sont amenés à se déplacer aux urnes aient l’impression qu’on leur confisque le débat sur l’élection, donc leur choix.

Les soutiens du président-candidat se relaient pour asséner leur unique argument : « Aucun président sortant n’a fait de débats du premier tour, d’autant plus qu’il est en tête dans les sondages. Il ne va pas s’abîmer. » Fermez le ban, il n’y a rien à débattre, pas même la retraite à 65 ans, le travail pour celles et ceux qui touchent le RSA, ou encore la grande ­Sécurité ­sociale. Et s’il arrive en tête de l’élection, rien ne pourra le dévier de ces réformes annoncées mais jamais débattues, ni contredites. Le président nous a vendu le Grand Débat permanent mais, autant sur la forme que sur le fond, il ne fait que reprendre le pire du ­libéralisme économique vieux de trois siècles à l’aide d’une Constitution datant de 1958.

Contrairement à l’époque des présidents Mitterrand et Chirac, nous vivons aujourd’hui une ère d’information continue et de pseudo-débat permanent. Alors que le régime monarchique de la Ve République, le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral ont renforcé le présidentialisme, refuser de débattre revient à priver les citoyennes et citoyens d’un choix éclairé.

Personne ne peut prévoir ni le résultat ni le taux de participation, mais l’urgence démocratique est là et le changement vers une VIe République nécessaire pour redonner du pouvoir au Parlement, aux citoyens dans la cité, aux salariés dans l’entreprise.

Cette hyperprésidentialisation a un second effet pervers. Sommés de ne pas voter pour « nos idées » pour éviter la « dispersion », il nous faudrait voter « utile », car être absent du second tour, c’est être éliminé. Alors, depuis cinquante ans, les forces qui dominent, à droite comme à gauche, utilisent cet argument au détriment des autres forces, éloignant au fil du temps une partie des citoyens du fait même de voter.

Le vote utile n’a fait que nourrir des désillusions, ­associé au « nouveau » système des primaires, véritable machine à perdre les élections – exception faite du candidat Hollande –, broyer des idées et faire du ­gagnant ou de la gagnante le « prisonnier du vaincu » – comme Pécresse de Ciotti ou Jadot de Rousseau.

Pour l’emporter, la gauche doit regagner la bataille idéologique et faire 50,1 % au second tour. En portant une campagne positive, en parlant différemment du salaire, de l’emploi, de l’énergie ou de la réindustrialisation, le candidat communiste Fabien Roussel s’emploie à redonner de l’espoir et à regagner des points sur l’abstention.

Plus haut sera le score de Fabien Roussel, plus haut sera celui de toute la gauche – permettant de gagner en cas de qualification d’un candidat de gauche au second tour. Chaque vote pour le candidat communiste n’est donc pas « perdu » mais nécessaire et vital, et comptera au mois d’avril mais aussi aux législatives, pour élire un maximum de députés communistes et, dans les mois à venir, pour conquérir les Jours heureux.

Fabien RousselPrésidentielle 2022
L'Humanité

Évasion Fiscale. Fabien Roussel déclare ouverte la pêche aux « gros poissons »

Actu

Le candidat communiste à la présidentielle et les militants du PCF se sont lancés ce vendredi dans une opération « Casa de Roussel » pour dénoncer l’évasion fiscale avec un happening reprenant en plein Paris les codes de la célèbre série.

Julia Hamlaoui

#Grospoissons, c’est un mystérieux hashtag lancé par le PCF sur les réseaux sociaux à la veille du 1 eravril. La presse, elle, est convoquée le lendemain pour une « pêche au gros » du côté du métro Grands boulevards. Le cigare et les billets de banque qu’arbore le poisson accompagnant l’invitation donnent certes un indice sur ce que prépare le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel, mais le secret demeure bien gardé.

Jour J, H-90 minutes : c’est l’effervescence place du Colonel Fabien où on joue à fond la carte de l’opération clandestine. Et pour cause les militants s’apprêtent à dérouler le scénario de « La casa de Roussel », comme le proclame l’affiche inspirée de la célèbre série mise en ligne un peu plus tard. Au troisième sous-sol du siège de la formation, c’est Olivier Marchais qui endosse le rôle du professeur. En attendant son entrée en scène, les participants continuent de s’interroger, ils ne sont pas plus au parfum : « alors qu’est-ce qu’on va faire ? », lance l’un, « il est question de déguisement, on m’a dit de prendre un sac à dos », répond l’autre.

Le rideau (un vrai, rouge et accroché au mur de béton, duquel dépassent la tête de Bernard Arnault et le logo de la BNP – un autre indice) ne tarde pas à se lever : le plan du casse est littéralement dévoilé. « Notre cible c’est l’Autorité des marchés financiers au métro Bourse, commence le coordinateur de la campagne. À 19 heures vous recevrez un SMS, commencez à converger vers le carrefour et au coup de sifflet enfilez votre combinaison rouge et… votre masque Fabien Roussel. » Applaudissement dans l’assistance.  « Ça correspond bien aux Jours heureux (le nom du programme du PCF, N.D.L.R.), on va porter un message des plus sérieux tout en se marrant », glisse Luce une communiste du 20e arrondissement parisien.

Rejoints par une autre équipe briefée dans le Val-de-Marne, les braqueurs d’un jour sont à l’heure au rendez-vous. Des trois camions qui bloquent la circulation sont sortis 100 sacs griffés des noms du Crédits agricole, de la Société générale, et autre Natixis. Tout est prêt, des « Fabien président » commencent à être scandés. La star du happening présidentiel peut arriver. « Voilà notre premier avril : la chasse au gros poisson est ouverte. Ce tas de billets symbolise cet argent qui manque à la République. Il y a 100 sacs contenant chacun 1 milliard d’euros. C’est votre argent, c’est notre argent, on veut le retrouver dans le progrès social, dans les services publics, dans notre pouvoir d’achat », lance le prétendant à l’Élysée ceint de son écharpe de député, depuis une nacelle parée d’une banderole « Le vote contre l’évasion fiscale c’est Roussel ! ».

Et le candidat d’enchaîner sa plaidoirie : « J’accuse les fraudeurs fiscaux de piller la République », assène-t-il avant d’envoyer sur le même banc les « cabinets fiscalistes, cabinets de conseil, sociétés offshore qui font le jeu de la fraude », «  les traités européens responsables de la concurrence fiscale déloyale », ou encore « les multinationales du CAC 40 qui font le choix d’installer leur siège social dans ces paradis fiscaux ». « J’accuse aussi, poursuit-il, ce gouvernement comme le précédent de complicité. Sur 100 milliards d’évasion il n’en récupère que 10, à peine 10 %. Moi président de la République, je nommerai un ministre chargé de la lutte contre la fraude fiscale », promet-il déroulant ses propositions, de l’établissement d’une « vraie liste » des pays concernés, à la tenue d’une « conférence européenne » dédiée, en passant par le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales. Et en pleine affaire Mckinsey, révélée par la commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseil dont la sénatrice PCF Éliane Assassi est la rapporteure, Fabien Roussel l’assure : « Voilà à quoi sert le vote communiste. C’est un vote utile pour lutter contre l’évasion fiscale. »

Présidentielle 2022Fabien Rousselpcfévasion fiscale
L'Humanité

Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »

Premier plan

Guerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.

Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien Soucheyre

À un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.

À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.

Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.

POUVOIR D’ACHAT

Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?

Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.

Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…

Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.

L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?

Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.

Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?

L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.

Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...

Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.

La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?

Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.

Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?

Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.

GUERRE EN UKRAINE

Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?

Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.

Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.

Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?

La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : «  J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.

Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?

Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.

CLIMAT

Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?

C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.

C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.

Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.

Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.

Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.

Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.

Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?

Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.

Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.

Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?

Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.

On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.

Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre

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L'Humanité

La dynamique de l’espoir

Éditorial

Cédric Clérin

Face aux crises sociales, démocratiques et environnementales que traverse notre pays, la gauche a paru ces dernières années en panne de réponse : exercice du pouvoir bien éloigné des besoins populaires pour les uns et difficulté à proposer un projet mobilisateur pour les autres. Ces carences ont contribué à permettre à l’extrême droite de faire son lit. À tel point que l’actuelle élection présidentielle ressemble un peu à la double peine : un nouveau candidat d’extrême droite plus virulent que jamais et une candidate « historique » qui profite de ces outrances pour être plus menaçante que jamais. Il faudra donc, si elle est aux portes du pouvoir, tout faire pour l’empêcher d’y accéder.

Mais depuis vingt ans et le coup de semonce du 21 avril 2002, nous avons appris que toutes les stratégies électorales ne résolvent pas la question centrale : comment mieux répondre aux aspirations populaires, ramener aux urnes et dans le camp de l’émancipation ceux qui cherchent ailleurs le moyen de changer un système qui leur est devenu insupportable ?

C’est le sillon que tente de creuser depuis des mois Fabien Roussel avec ses « Jours heureux ». Il fait en ce sens une proposition claire et novatrice : répondre aux crises par le progrès partagé. La dynamique de l’espoir contre le désenchantement. Les questions sociales sont portées haut et les urgences écologiques peuvent par ce biais trouver une nouvelle audience chez ceux qui n’y voyaient jusqu’alors que des sacrifices dans une vie qui s’y résume déjà trop.

Chaque sensibilité de gauche propose d’ailleurs, avec plus au moins de succès, des voies pour s’en sortir. Faut-il faire taire toutes ces propositions versées au débat, nécessairement pluriel à gauche, et s’en remettre à une seule candidature dont l’unique voix porterait ? L’efficacité immédiate d’une telle tactique est incertaine mais l’effacement du débat à gauche est, lui, certainement une voie sans issue. Le jour est peut-être venu pour que les stratégies électorales ne soient plus le cache-misère d’une gauche dont le défi reste de répondre au problème de fond : comment (re)devenir aux yeux du peuple l’outil de son émancipation.

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L'Humanité

La gauche veut plus d’argent et d’agents

Actu

Loin de ses adversaires de droite et d’extrême droite, la gauche veut renforcer les services publics. Le candidat communiste, Fabien Roussel, propose un plan de création de 500 000 postes.

Naïm Sakhi

L’adage du mouvement social « de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins » est constitutif des services publics. De la petite enfance au grand âge, la fonction publique intervient quotidiennement dans la vie de chacun. Mise à l’épreuve durant la pandémie, elle est aujourd’hui des plus affaiblie après des années de politiques d’austérité. Le quinquennat Macron a fait fondre ses effectifs de 70 000 agents territoriaux, après les 85 000 fonctionnaires déjà supprimés sous Nicolas Sarkozy, dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) et le non-­remplacement d’un agent sur deux. « Nous n’avons jamais eu autant besoin de services publics, utiles et accessibles à tous, qui s’opposent à ces logiques mortifères » de rentabilité des marchés financiers, assure pourtant Fabien Roussel dans son programme.

Au total, le candidat communiste à la présidentielle ambitionne de recruter 500 000 fonctionnaires en cinq ans. 30 000 agents pour une police de proximité et le même nombre dans les services fiscaux pour récupérer les 80 milliards d’euros qui s’évaporent chaque année dans la fraude et l’évasion fiscales. Il souhaite aussi recruter « 50 000 ouvriers, techniciens, ingénieurs » qui « seront nécessaires dans l’énergie, afin de garantir un mix énergétique ». Auxquels s’ajouteront 90 000 postes d’enseignants et 200 000 postes créés, au total, dans les hôpitaux et Ehpad. Le candidat défend aussi une hausse généralisée des salaires de 30 % dans la fonction publique.

Enfin, il table sur la création d’une nouvelle branche de la fonction publique dédiée aux métiers du lien, en soustrayant ces emplois des logiques de marché. Selon son décompte, cette mesure concernerait 1,3 million de personnes et même « 1,8 au terme de (son) mandat » – compte tenu des postes qu’il entend créer –, « protégées par un statut et avec un salaire qui ne sera pas inférieur à 1 700 euros net et 2 100 brut ».

Une santé prise en charge à 100 %

De son côté, Jean-Luc Mélenchon (FI) table sur la création de 15 000 nouveaux postes d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). Plus largement, l’insoumis vise le recrutement d’un million de fonctionnaires dans des « secteurs indispensables » tels que l’hôpital, l’éducation ou encore la justice. Les candidats du PCF et de FI se retrouvent sur la nécessité de développer le maillage territorial des services publics. Fabien Roussel promet un établissement de santé « à moins de trente minutes de transport » dans chacun des bassins de vie. Le candidat de l’Union populaire élargit cette mesure à « tous les services publics essentiels ». Anne Hidalgo (PS) entend quant à elle « garantir » pour les cinq prochaines années « la carte des services publics ».

Mais c’est pour les services aux plus jeunes que la socialiste veut porter le gros des efforts. D’abord en poussant de 470 000 à 600 000, en dix ans, l’offre de places en crèche dans un service public dédié à la petite enfance. Ensuite, dans l’école, avec un plan de rattrapage des salaires des enseignants avec des débuts de carrière à 2 300 euros net, contre 1 700 aujourd’hui, couplé à un « plan mixité » dans les départements « permettant de mettre fin aux collèges­ghettos ». L’écologiste Yannick Jadot table, lui, sur une hausse des salaires des professeurs de 20 % sur le quinquennat « pour les situer dans la moyenne des pays de l’OCDE » et sur le recrutement de 65 000 enseignants. C’est 160 000 chez Jean-Luc Mélenchon.

Concernant la santé, Yannick Jadot veut l’embauche de 100 000 infirmiers couplée à la création d’une « réserve » composée des 180 000 soignants « qui avaient rejoint spontanément les hôpitaux pendant la pandémie ». Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon veulent en finir avec le renoncement aux soins pour raisons financières en instaurant la prise en charge à 100 % des dépenses de santé. Sur le volet dépendance des personnes âgées, Anne Hidalgo propose aussi un plan de formation et de recrutement aux métiers du grand âge. Les candidats communistes et insoumis se retrouvent sur l’interdiction des Ehpad à but lucratif.

fin de l’évasion fiscale

Reste la question du financement. La fondation ultralibérale Ifrap estime, dans une étude pour le Figaro Magazine, les dépenses du programme de Fabien Roussel à 287 milliards d’euros par an, tous secteurs confondus. Le communiste chiffre à 87 milliards son plan global pour les services publics et la Sécurité sociale. Pour le financer, il entend tripler l’ISF, instaurer un impôt plus progressif et porté à 15 tranches, supprimer les niches fiscales et surtout mettre fin à l’évasion fiscale, notamment en introduisant un impôt à la source sur les profits des multinationales. Une logique de redistribution pour financer des services publics, la seule richesse de ceux qui n’en ont pas.

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L'Humanité

Présidentielle. Dans les coulisses des « jours heureux »

Histoire de la semaine

Après un an de campagne, Fabien Roussel s’est imposé dans le paysage politique. à l’approche du premier tour de la présidentielle, le 10 avril, et tandis que les appels à « voter utile » se font plus pressants, depuis le QG de l’espace Niemeyer comme sur les routes de France, la campagne se mène tambour battant.

Cathy Dos Santos

L’écho de la voix se fait plus puissant. Les mots sont articulés, les intonations et temps de respiration pesés. Dans son bureau, sous les photos de sa compagne, Dorothée, et de ses cinq enfants sur une bibliothèque où figure en bonne place « le Bonheur de rire », de Georges Wolinski, Fabien Roussel s’imprègne du discours qu’il prononcera dans quelques heures à Nantes. Rare moment d’accalmie dans un agenda blindé, où le candidat communiste à la présidentielle enchaîne meetings et rencontres, court de plateaux de télévision en studios de radio.

Présidentielle 2022. Fabien Roussel appelle à bâtir une « gauche nouvelle et populaire »

Dans le couloir du cinquième étage de l’espace Niemeyer, à Paris, les va-et-vient sont incessants. L’équipe de campagne – une vingtaine de personnes, là où les autres partis en comptent pléthore – ne ménage pas ses efforts depuis un an. Elle est ventre à terre mais sur le pont, alors que se profile le 1er tour de l’élection, le 10 avril. Les téléphones ne sonnent pas ; ils saturent. Les temps forts s’enchaînent, sans pause. Ils n’empêchent pas les sourires, les rires et le plaisir d’être ensemble. C’est la France des « jours heureux » en pratique. « Il souhaitait faire une campagne heureuse et nous la faisons. Cette attitude positive donne de l’espoir aux gens, aux militants. Même fatigué, Fabien a toujours un mot pour dire “Je compte sur toi”. Il est exigeant, mais toujours dans la bienveillance », confie Christophe Grassullo, son chef de cabinet.

« Une voix originale à gauche »

La dernière ligne droite avant le scrutin n’a pourtant rien d’une croisière. La consigne que s’applique Fabien Roussel tient en quelques mots : dormir peu, se lever tôt et se coucher tard. « On s’attaque à une étape de montagne, au col du Tourmalet, alors qu’on en a plein les pattes. Mais c’est maintenant qu’il faut faire la différence, celle de l’espoir à gauche. Nous sommes en train de construire pour l’avenir. Il faut envoyer du bois et marteler que nous sommes le vote pour renforcer la France sociale, républicaine et laïque, féministe, écologiste », insiste-t-il, tel un capitaine de route, devant une partie de son équipe de campagne. Malgré les traits tirés et la voix éraillée, le candidat est remonté à bloc. « Face à l’adversité, on ne doit pas être défensif mais offensif, être combattant comme jamais. Nous faisons cette campagne parce que nous croyons en nos idées, en notre projet de société. C’est une campagne de convictions, alors, au 1er tour, on vote pour ses idées », assène-t-il, en faisant les cent pas dans cette salle de réunion qui, en son temps, a vu s’écrire le programme commun.

LE CANDIDAT DU PCF A SU IMPOSER UN STYLE, UN TON ET SURTOUT DES IDÉES, AU POINT DE BOUSCULER LE RONRON D’UNE CAMPAGNE FADE ET PRESQUE ATONE.

En novembre, sept mois après le lancement de sa candidature, Fabien Roussel avait prévenu que la route serait longue et semée d’embûches. Dans un contexte « pestilentiel », saturé par les idées de l’extrême droite et les coups durs de la Macronie, replacer la question sociale au cœur de la présidentielle relevait de la gageure. Et pourtant, le secrétaire national du PCF est parvenu à creuser un sillon. « Fabien porte une voix originale à gauche sur des questions qui avaient été désertées : le pouvoir d’achat, le droit à l’alimentation, la laïcité, la justice fiscale. Il les aborde de façon populaire. Il manifeste de l’empathie pour le monde du travail, pour le peuple de gauche, afin de faire respecter leur dignité. Son souci a toujours été de répondre aux préoccupations populaires, mais surtout d’être compris. Sa parole est claire, directe et compréhensible. Il comprend les classes populaires et le monde du travail et, en retour, ils le comprennent », soutient Christophe Grassullo.

L’analyse. Fin de la vie chère : demandez le programme !

Avant même de se présenter à la présidentielle, Fabien Roussel avait entrepris un tour de France des entreprises – 130 au total –, là où les travailleurs cumulent des bas salaires et le sentiment d’être délaissés, méprisés. Ces souffrances ont d’ailleurs nourri l’exigence de justice sociale qui irrigue le programme des « jours heureux ». Depuis un an, il a englouti des dizaines de milliers de kilomètres, entre Paris et sa circonscription de Saint-Amand-les-Eaux, dans le Nord, entre la capitale et les principales villes de France et d’outre-mer. Sans jamais regarder le compteur. Et puis, il y a eu l’Ukraine. « C’est une campagne éprouvante, exaltante et tellement exceptionnelle avec cette guerre aux portes de l’Europe. Elle a bousculé tous les débats et les meetings. Dans ce contexte de guerre, il faut pourtant aussi parler des préoccupations des Français, comme le pouvoir d’achat ou encore la vie chère, faire émerger des propositions, les rendre audibles », juge Fabien Roussel.

Salles combles à Paris, bordeaux, marseille

Dans la voiture qui file à la gare Montparnasse, il est pendu au téléphone, cale ses prochains rendez-vous, anticipe les grands moments à venir. Sur le quai, avant de s’engouffrer dans le TGV, direction la capitale de la Loire-Atlantique, il se prête volontiers au jeu des photos, comme avec Thierry, contrôleur de la SNCF, qui votera certainement pour lui, car « il a un discours honnête, il parle du travail, des salaires ». Inconnu hier encore du grand public, et désormais météorite médiatique à la faveur d’une fausse polémique manger bon et sain – montée en épingle sur les réseaux sociaux, Fabien Roussel a su imposer un style, un ton et surtout des idées, au point de bousculer le ronron d’une campagne fade et presque atone. « Il a l’air comme nous, simple et naturel, avenant et abordable. Il touche à tout ce qui nous concerne, il veut s’engager sur les vrais soucis du quotidien », déclare Cindy Monfort, une Nantaise de 30 ans, mère de deux enfants qui assistait, pour la première fois, à un meeting politique. Ce qui l’a convaincue ? « L’égalité des droits des femmes et des hommes, le combat contre les violences faites aux femmes et la réforme pour la retraite à 60 ans », explique-t-elle.

VIDÉO Les 5 passages clés du discours de Fabien Roussel à Marseille

Ce soir-là, comme à Paris, Bordeaux ou Marseille, le candidat a encore fait salle comble. Son empathie naturelle le pousse vers la foule qui le lui rend bien. Embrassades et accolades, demandes de photos et de dédicaces, il reçoit aussi des encouragements appuyés de nombreux curieux et militants communistes fiers d’en découdre dans cette campagne. Elle est pourtant dure ; les coups sont rudes, à l’instar de l’article de Mediapart le soupçonnant d’emploi fictif et que Fabien Roussel a encaissé sans fléchir. Les temps de recueillement impossibles, malgré la perte d’un grand-père chéri et d’un beau-père.

Fabien Roussel promet de doubler le budget de la justice

Alors que le 10 avril frappe à la porte, la tension se fait plus palpable. Le débat politique se durcit, mais l’équipe fait corps. « Des dynamiques se dessinent. Fabien Roussel se maintient à un niveau correct. Mais on peut aller au-delà, il ne faut pas s’en tenir à notre stade. Beaucoup de gens commencent à s’intéresser à l’élection. Notre état d’esprit repose sur notre ligne de propositions, d’une part, sur la revalorisation du travail et des pensions, la force de la République sociale, laïque, féministe et écologique, alors qu’Emmanuel Macron travaille à son délitement, et, d’autre part, continuer de compter sur la force de Fabien, son discours, son ouverture, sa proximité avec les gens, la sympathie qu’il dégage », fait valoir Ian Brossat, le directeur de la campagne.

Rassemblement autour de sa candidature

Cet « au-delà », ce sont les indécis, les abstentionnistes, les électeurs qui ne votent plus, car trop déçus, trop en colère, trop résignés, auxquels Fabien Roussel a toujours voulu parler. Sa personnalité et les lignes maîtresses du programme de la France des « jours heureux », dont le fameux « roussellement » qui ambitionne de faire banquer les gros de la finance qui détournent des milliards d’euros pour redistribuer les richesses, ont porté leurs fruits. Elles ont permis de convaincre au-delà de la seule famille politique du communiste, et de fédérer d’autres formations, comme le Mouvement républicain et citoyen, la Gauche républicaine et socialiste, les Radicaux de gauche, la Nouvelle Gauche socialiste, ainsi que République et Socialisme, qui ont fait de Fabien Roussel leur candidat, sans renier leur propre sensibilité.

LE VOTE UTILE, C’EST DÉVASTATEUR. À CE JEU - LÀ, NOUS NE VOTONS PLUS JAMAIS POUR DES IDÉES : ON VOTE PAR DÉFAUT ET C’EST TERRIBLE. FABIEN ROUSSEL

Cette dynamique est aujourd’hui confrontée aux appels pressants à « voter utile », censé déjouer le scénario d’un duel Macron-Le Pen au second tour. « Depuis combien d’élections présidentielles avons-nous droit à ce vote utile ? C’est dévastateur parce qu’à ce jeu-là, nous ne votons plus jamais pour des idées, nous ne votons plus jamais pour la personne dont nous nous sentons le plus proche : on vote par défaut et c’est terrible, dénonce Fabien Roussel. Il faut, au contraire, voter pour ses idées, pour celui pour qui on a envie de voter. J’ai fait le choix dans cette campagne de porter des réformes heureuses. Et je souhaite vivement que nous puissions les faire vivre. C’est ce qui doit compter le 10 avril et cela comptera pour la suite. »

Le vote utile et tourné vers l’avenir, c’est Fabien Roussel

Ses partenaires de route, compagnons de la création d’un conseil national de la République chargé de mettre en place les « jours heureux », partagent cet état d’esprit. « Fabien Roussel est le vote utile. Les thèmes qu’il a soulevés sont au cœur de la campagne, comme l’évasion fiscale », rappelle Emmanuel Maurel, l’un des fondateurs de la Gauche républicaine et socialiste, qui a rejoint l’atelier de campagne. Aux yeux de l’ancien socialiste, il est utile également pour « reconstruire la gauche de demain ». Car « la suite » pointée par le communiste est imminente, avec les élections législatives qui auront lieu dans la foulée et dont l’objectif est de faire élire un nombre conséquent de députés des « jours heureux ». « Cela va compter pour les luttes que nous devrons mener, pour donner du poids aux idées que nous défendons : la revalorisation des salaires et des retraites, le pouvoir d’achat, la République sociale, laïque, écologiste et féministe. Plus on donnera de la force à ma candidature le 10 avril, plus nous serons en capacité de défendre ce projet de société », fait valoir un candidat énergique en toutes circonstances.

Pour suivre la campagne du candidat PCF, Fabien Roussel

En novembre 2021, lors de l’inauguration de son QG de campagne, le « FabLab », Fabien Roussel avait prévenu, sourire aux lèvres mais avec sérieux, que la route serait longue, très longue. Il avait à cet égard comparé la campagne à « un marathon » qui invite à « savoir se projeter sur la durée ». Le 10 avril n’est pas une ligne d’arrivée, mais une étape.

Fabien Rousselles jours heureuxPrésidentielle 2022vote utile
L'Humanité

Un pactole à récupérer

Éditorial

Stéphane Sahuc

80 milliards d’euros, c’est le chiffre vertigineux de la fraude fiscale en France. Entendons-nous bien : il ne s’agit pas de la somme des avoirs non déclarés à l’impôt, mais bien du montant soustrait annuellement aux caisses de l’État. Pour avoir une idée de ce que cela représente : le budget de l’éducation nationale est de 52 milliards d’euros. Et encore, ces 80 milliards n’incluent pas l’optimisation fiscale qui n’est rien d’autre que de la fraude légale.

Et ce sont les mêmes paradis fiscaux, dont certains sont à nos portes, qui accueillent et blanchissent l’argent de la fraude fiscale, celui de la drogue, de la traite des humains et des trafics d’armes . Pandora Papers, Panama Papers, LuxLeaks, l’accumulation d’enquêtes et de scandales n’a jamais débouché sur un véritable tournant dans la lutte contre les fraudeurs. Prendre de véritables mesures pour éradiquer la fraude fiscale implique une volonté politique sans faille. Rien qu’en France, on imagine sans peine le travail que pourrait fournir une administration fiscale si elle disposait, comme le propose Fabien Roussel, de quelques centaines d’inspecteurs et contrôleurs supplémentaires. Un investissement somme toute minime au regard du trésor à récupérer, explique le candidat communiste à la présidentielle, qui a fait de la lutte contre la fraude fiscale l’un de ses principaux chevaux de bataille. D’autant que la guerre en Ukraine n’aura eu qu’une vertu : démontrer qu’il est possible de bloquer, voire de confisquer les avoirs et les comptes d’individus, d’entreprises, et même d’États.

Dans ce contexte, les interrogations soulevées par certains de nos confrères à propos de l’étonnante faiblesse du patrimoine du président de la République, et mettant en cause la véracité de ses déclarations de revenus, notamment lorsqu’il était banquier chez Rothschild, ne peuvent être traitées par le silence du côté de l’Élysée. Emmanuel Macron ne doit pas laisser planer un doute qui profitera malheureusement à l’extrême droite plutôt qu’à ceux qui s’engagent contre la fraude fiscale. Il faut que le président s’explique, et il serait bien inspiré d’en profiter pour se positionner sur certaines des propositions portées sur ce sujet par le candidat communiste.

Prendre de véritables mesures pour éradiquer la fraude fiscale implique une volonté politique sans faille.

Editorialfraude fiscalePrésidentielle 2022Emmanuel Macron
Le Figaro

McKinsey : enquête ouverte depuis le 31 mars pour blanchiment aggravé de fraude fiscale

Wladimir Garcin-BersonOcéane Herrero

Le rapport de la commission sénatoriale avait accusé les entités françaises du cabinet McKinsey d'optimisation fiscale.

Le parquet national financier (PNF) a annoncé ce mercredi 6 avril avoir ouvert une enquête préliminaire depuis le 31 mars pour blanchiment aggravé de fraude fiscale à la suite de la publication par le Sénat d'un rapport sur le recours croissant à des cabinets de conseil privés par l'État et leur «influence sur les politiques publiques». L'enquête du PNF, ouverte après «des vérifications», a été confiée au Service d'enquêtes judiciaires des finances (SEJF), précise Jean-François Bohnert dans un communiqué, qui ne mentionne pas le nom de McKinsey.

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Dans son rapport, la commission d'enquête du Sénat a accusé les entités françaises du cabinet McKinsey d'optimisation fiscale, de telle sorte qu'elles n'auraient versé aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020. «Le cabinet McKinsey est bien assujetti à l'impôt sur les sociétés (IS) en France mais ses versements s'établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans», concluait le rapport, contredisant des propos «tenus sous serment» devant les sénateurs par un directeur associé du cabinet en France.

Ainsi, selon la commission d'enquête menée par le président Arnaud Bazin (LR) et la rapporteure la sénatrice Éliane Assassi (CRCE), l'entreprise aurait échappé à l'impôt sur les sociétés malgré un chiffre d’affaires «sur le territoire national» qui a atteint «329 millions d'euros en 2020, dont environ 5% dans le secteur public» et le fait qu'«il emploie environ 600 salariés» en France. Les sénateurs avaient alors qualifié cette pratique d'«exemple caricatural d'optimisation fiscale», grâce à des «prix de transfert» facturés par la maison mère, basée au Delaware, aux filiales françaises.

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Arnaud Bazin avait en revanche indiqué au Figaro la semaine dernière que la légalité du système d'optimisation échafaudé par McKinsey ne faisait «pas de doute». Toute la question, dans ce dossier, est de savoir si les prix de transfert ont été justement évalués ou surévalués afin de réduire la base imposable en France, et donc l'impôt sur les sociétés. Un travail sur lequel s'est penché le fisc depuis fin 2021 : un contrôle fiscal a été lancé à cette époque sur les comptes de l'entreprise, a confirmé le ministre délégué chargé des Comptes publics, Olivier Dussopt, la semaine dernière. Selon des experts interrogés par nos soins, la procédure pourrait durer plusieurs mois et inclura du contradictoire.

De son côté, le cabinet disait respecter «l'ensemble des règles fiscales et sociales françaises applicables» et ajoutait payer «la fiscalité directe et indirecte due chaque année». Dans un premier temps, McKinsey France expliquait avoir payé «de l'ordre de 422 millions d'euros d'impôts et de charges sociales» entre 2011 et 2020, sans préciser la part d'IS dans cette somme. Puis, dans un deuxième temps, le cabinet avait indiqué qu'une de ses filiales françaises «de mise en œuvre a payé 6 ans l'impôt sur les sociétés», sur cette période, sans noter combien.

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Un sujet hautement politique

«Depuis le début, nous appelons à ce que toute la vérité soit faite sur les pratiques fiscales de ce cabinet», a réagi le porte-parole du gouvernement, interrogé au sortir du conseil des ministres. L'enquête du PNF s'inscrit dans la droite ligne de celle de la DGFIP sur les comptes de l'entreprise, a estimé Gabriel Attal. «Ce cabinet de conseil paiera ce qu'il doit payer», a-t-il ajouté, rappelant l'engagement de l'exécutif pour une taxation minimale des multinationales, à l'échelle mondiale.

Plusieurs candidats ont réagi rapidement à l'annonce du PNF. «La fraude fiscale, enfin au menu de cette campagne !», s'est réjoui le communiste Fabien Roussel. «Enfin !», a salué Eric Zemmour, quand Nicolas Dupont-Aignan a appelé à aller plus loin, en lançant une enquête sur «les éventuels conflits d'intérêt entre E. Macron et les cabinets de conseil ? Et sur son patrimoine ?».

Le recours aux cabinets de conseil par l'État ainsi que les soupçons d'optimisation fiscale qui pèsent sur McKinsey ont été au cœur d'une polémique ces dernières semaines. S'y mêlent également des accusations de favoritisme : les oppositions soulignent que d'anciens membres du cabinet de conseil ont pu participer, à titre bénévole, à la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron, en 2017, avant de rejoindre les rangs de la Macronie. Du «copinage», cinglent des représentants de droite comme de gauche. Trois sénateurs membres du mouvement Reconquête! d'Eric Zemmour - Stéphane Ravier, Guillaume Peltier et Sébastien Meurant - avaient d'ailleurs annoncé ce mardi 5 avril leur volonté de saisir le PNF à ce propos.

Le gouvernement a vigoureusement réfuté les différentes accusations, rappelant par exemple que le recours aux cabinets de conseil n'était pas nouveau et que les sommes en jeu sont bien plus importantes à l'étranger. «S'il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal», a rétorqué dimanche 27 mars Emmanuel Macron à ceux qui lui reprochent ces nombreux contrats.

Mort de Jérémie Cohen : l'Élysée a contacté les parents du jeune juif agressé puis écrasé par un tramway

INFO LE FIGARO - À la demande du président, le cabinet du chef de l'État s'est entretenu avec la mère puis avec le père de la victime ce lundi soir.

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En Martinique, «c’est le gun qui parle la nuit»

REPORTAGE - L’instauration d’un couvre-feu entre 19 heures et 5 heures n’a pas fait baisser la fièvre sur l’île.

Le premier ministre luxembourgeois en meeting pour Macron

INFO LE FIGARO - Xavier Bettel participera jeudi à Strasbourg à une réunion publique en faveur de la réélection du chef de l'État.

L'Humanité

Face aux indécis, Fabien Roussel cherche à convaincre

Actu

CAMPAGNE Le candidat communiste participait lundi soir à un porte-à-porte dans un quartier populaire de Malakoff. Aux habitants, il a dit vouloir rendre leur vote le plus utile possible et « redonner de l’espoir ».

Diego Chauvet

« Il reste 30 % de Français qui n’ont pas encore fait de choix. C’est énorme, et ça peut tout changer », mesure Fabien Roussel. Alors lundi soir, à Malakoff (Hauts-de-Seine), le candidat PCF à la présidentielle s’est déplacé dans un bâtiment de la commune pour un porte-à-porte aux côtés des militants. Avec cet objectif : convaincre les abstentionnistes et ceux qui hésitent encore. Entouré d’une nuée de caméras et de micros, le secrétaire national du PCF s’engouffre dans le hall. Direction le 17e étage de ce HLM, où il commence à sonner aux portes. C’est Lydie, une retraitée, qui lui ouvre et le reconnaît. « Je ne peux plus faire grand-chose, mais je parle autour de moi, dit-elle d’emblée. Ce que je veux, c’est que le fascisme ne passe pas. » Du coup, question presque naturelle d’un journaliste : « Fabien Roussel est-il un bon candidat ? Il est derrière Jean-Luc Mélenchon dans les sondages. » Réponse de Lydie : « Je vais voter quand même pour Fabien Roussel. » Le candidat communiste n’a pas besoin de convaincre Lydie, seulement de l’écouter parler de sa petite retraite pour constater que son programme en la matière (la retraite à taux plein à 60 ans) correspond à ses besoins et attentes.

Quelques étages plus bas, c’est un futur retraité qui lui ouvre. Fonctionnaire catégorie C à Paris, il s’arrêtera en octobre 2023. Et déjà, il s’inquiète : « Je vais devoir me débrouiller avec 1 400 euros par mois, c’est-à-dire avec 600 euros de moins, après toute une vie de travail. » Il constate amer que les « primes » qui ont complété son salaire ne comptent pas dans le calcul de sa retraite. « Je suis pour que l’on calcule les pensions sur les dix dernières années de carrière », lui rappelle alors Fabien Roussel.

« donner de la force »

Le futur retraité écoute, acquiesce. Il dit ne pas avoir encore choisi pour qui il votera, et qu’il se déterminera à la dernière minute. Une autre fonctionnaire, catégorie C également, se plaint de la faiblesse de sa rémunération et de l’augmentation des prix. « Je propose le dégel du point d’indice des fonctionnaires, souligne Fabien Roussel.  Et la baisse des factures de gaz et d’électricité. »

À un autre étage encore, c’est un homme qui se dit « déchiré » qui ouvre sa porte au candidat. « Déchiré » par le choix qu’il devra faire dimanche dans les urnes. « Je regrette qu’il n’y ait pas d’union de la gauche », dit-il au candidat communiste, en affichant sa proximité avec ses idées et son programme. « J’hésite malgré tout à voter pour Jean-Luc Mélenchon. Le problème, c’est la porte ouverte actuellement à Macron et Le Pen », redoute-t-il. « Je voudrais que votre vote soit le plus utile possible », lui répond alors Fabien Roussel. « Comment peut-on imaginer que toutes ces idées que j’ai défendues dans la campagne soient balayées ? Ou pas utiles ? Je veux leur donner du poids, de la force. » Le candidat PCF rencontre ensuite d’autres indécis qui n’en disent pas plus sur leurs hésitations. Puis il évoque la situation des handicapés et son programme pour l’écologie avec un jeune de 18 ans qui votera pour la première fois le 10 avril.

Fabien RousselPrésidentielle 2022abstentionclasses populaires
Le Figaro

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

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REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne sont revenus pour se venger et punir la population locale.

Margaux Benn

Borodyanka n'est plus qu'un champ de ruines. Quasiment tous les bâtiments sont détruits. Plusieurs chars calcinés et des dizaines de voitures éventrées jonchent les rues de la ville et de ses alentours, et presque tous les immeubles sont détruits. Presque aucun mur, ni aucun véhicule ne porte, peint à la bombe de peinture, la lettre V, utilisée comme symbole par les Russes.

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Sur une grande place, Olexandr patrouille, fouille les voitures et s'assure que les quelques passants qui croisent son chemin ne s'aventurent pas trop loin sur le bord de la route : « il reste des mines que les Russes ont posées », met en garde un membre de la Défense territoriale, l'organisation de volontaires civils qui supplée l'armée. « Dans ce bâtiment, des gens s'étaient réfugiés en sous-sol à l'abri des bombardements. Mais l'immeuble a été touché et, lorsqu'il s'est écroulé, les gravats ont brisé une canalisation d'eau. Le sous-sol s'est peu à peu rempli d'eau, et tous ces gens sont morts noyés », continue-t-il, désignant les restes de ce qui semble avoir été un immeuble résidentiel, près de la place.

À Borodyanka, l'horreur continue. Le monde avait déjà été saisi d'effroi à la découverte des atrocités commises dans la périphérie de Kiev, imputées aux soldats russes qui les occupaient. Mais à mesure que l'armée ukrainienne sillonne les villages alentour, le tableau des atrocités se fait plus complet. La procureur générale d'Ukraine, Iryna Venediktova, a affirmé lundi qu'à Borodyanka, petite ville à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Kiev, « la situation serait bien pire en termes de victimes » qu'à Boutcha. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky confirme : « Des informations indiquent déjà que le nombre de victimes des occupants pourrait être encore plus élevé à Borodyanka et dans d'autres villes libérées. » Et d'ajouter que « dans de nombreux villages des districts libérés des régions de Kiev, Tchernihiv et Soumy, les occupants ont commis des actes que les habitants n'avaient jamais vus, même pendant l'occupation nazie, il y a 80 ans ».

Les cadavres qui jonchaient les rues de la ville ont été enlevés. D'abord par les Russes, affirme Olexandr : « Ils demandaient aux civils – je le sais car c'est arrivé à mon frère – de ramasser les corps. Ils empilaient ceux des soldats russes et ceux des Ukrainiens dans des camions séparés, et les amenaient on ne sait où », détaille le quadragénaire. Après la reprise de la ville par les forces ukrainiennes, les soldats se sont employés à en ôter encore un grand nombre.

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De nombreux corps restent pourtant dans les ruines, comme celui de cette femme à moitié décomposé qui semble peu à peu ne faire qu'un avec le tas de pierres et de béton dans une cour d'immeuble, à côté de jeux pour enfants. Les soldats russes ont laissé de nombreux pièges dans les cadavres, que les démineurs doivent inspecter avant qu'ils soient enlevés.

« Les Russes sont venus ici par trois vagues : tout d'abord, ils ont été repoussés par l'armée ukrainienne. Puis, ils sont revenus et ont commis toutes sortes d'exactions. Et enfin, il y a eu les punisseurs. Ils voulaient nous faire subir le pire de l'horreur », raconte-t-il. Non loin, un vieil homme se promène à vélo dans son quartier résidentiel. Il se rappelle avec effroi de l'occupation russe de sa ville : « Ils prenaient des hommes au hasard pour les séquestrer. Un jour, l'un d'eux, qui avait été relâché, est venu chez moi se réfugier et chercher à manger. C'était un jeune d'une trentaine d'années qui s'appelait Andriy. Il m'a raconté que, dans la pièce voisine de celle où ils l'avaient torturé, les Russes préparaient des grillades en riant !» témoigne-t-il. « Il m'a raconté que les Russes avaient retiré des côtes à l'un des hommes avec lesquels il était retenu », affirme le vieil homme.

À quelques portes de là, Vitaly saute de sa petite camionnette. Ce chauffeur pour une compagnie de réparation du système électrique s'accorde une pause entre deux virées : de nombreux pylônes électriques ont été endommagés par les combats. Tandis que son épouse fait la lessive dans la petite cour intérieure, sa mère, Lioubov, l'invite chaleureusement dans la cuisine. La maison est criblée d'impacts de balles.

« Des membres de la Défense territoriale avaient garé près de chez moi un camion militaire russe Ural, qu'ils avaient sûrement confisqué à l'ennemi. Ils avaient stocké des munitions dedans. Le 16 mars, alors que je prenais le thé, des Russes ont fait irruption chez moi », raconte Vitaly. « Ils m'ont mis un sac en plastique sur la tête, m'ont menotté avec des liens en plastique et m'ont jeté dans un véhicule », déclare-t-il. Arrivés dans une autre maison, ils ont remplacé les liens en plastique par des menottes en métal, si serrées que Vitaly en conserve encore des marques sur les poignets, et ont commencé à le torturer.

Je leur répétais que je n'en savais rien, que je ne faisais pas partie de la Défense territoriale, mais ils s'en fichaient

« Ils ont mis des bouts de sparadrap sur mes genoux comme s'ils en faisaient des cibles, puis ont tiré juste à côté au moins six fois pour me faire peur. Ils m'ont frappé les jambes avec la crosse de leurs fusils et m'ont donné des électrochocs. » Objectif : recueillir des informations sur des habitants qui collaboraient avec les forces ukrainiennes. « Je leur répétais que je n'en savais rien, que je ne faisais pas partie de la Défense territoriale, mais ils s'en fichaient », se rappelle ce colosse de 43 ans, essuyant des larmes qu'il n'arrive pas à réfréner. « À plusieurs reprises, ils ont aussi serré le sac plastique sur ma tête comme pour m'étouffer, » continue-t-il.

Dans la maison où il était retenu, les yeux en permanence bandés, Vitaly affirme avoir entendu deux voix de femmes – peut-être des habitantes de la maison réquisitionnée – ainsi que celles de six ou sept hommes. « Au moins l'un d'eux s'est fait passer à tabac, comme moi. Les femmes avaient le droit de boire, et peut-être de manger, je ne sais pas. Les hommes, non. Et lorsque j'ai demandé à aller aux toilettes, on m'a dit de faire mes besoins là où j'étais assis, » précise-t-il.

Sa mère le regarde. Elle pleure aussi. Lorsque son fils subissait ce calvaire, elle était dans un village d'un district voisin, cachée avec le reste de la famille : elle n'a écouté son récit qu'à son retour, après la libération de la ville. Vitaly décide de clore son récit : deux jours et demi plus tard, le 18 dans l'après-midi, les Russes l'ont sorti de la pièce et transporté dans trois voitures successives jusqu'à un endroit alentour. « Dans la voiture, le chauffeur n'arrêtait pas de s'énerver, de dire qu'on devrait m'achever. L'homme assis sur le siège du passager lui disait : “il en a eu pour son compte, laissons-le” », raconte-t-il. Une fois arrivés, ils l'ont laissé sur un bloc de béton. « Le deuxième homme m'a ordonné d'attendre cinq minutes avant d'enlever le sac que j'avais sur la tête. Puis, il s'est approché et, plus doucement, avant de partir, il a murmuré : “pardonne-moi, mon frère”. »

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La mère et le fils se regardent tendrement. « Le principal, c'est que tout le monde soit en vie, » soupire Lioubov. « Et qu'aujourd'hui, nous puissions célébrer ce gros morceau de pain apporté par un ami : le premier que nous allons manger depuis un mois ! » Son frère, venu le saluer, relate d'étranges conversations qu'il aurait eues avec des soldats russes, dont la plupart étaient très jeunes : « Ils étaient surpris de voir du bitume dans le village. Comme s'ils pensaient qu'en Ukraine, nous n'avions que des endroits terreux ! Et, lorsque j'ai demandé pourquoi ils étaient là, ils m'ont répondu qu'ils devaient combattre les fascistes. Qu'ils avaient vu, à la télévision, qu'il y avait des nazis chez nous », grince le trentenaire.

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L'Humanité

Arnaque sociale, Le Pen double la mise

Actu

EXTRÊME DROITE L’émergence de la candidature Zemmour et le rejet de la politique antisociale de Macron ont conduit la cheffe du RN à se présenter comme la candidate du « pouvoir d’achat », abusant d’une image lisse et consensuelle. Rien n’est plus faux. Son programme est même plus libéral que jamais.

Benjamin König

Chez Ésope, elle s’appelle la fable du loup déguisé en agneau. Pour sa troisième participation à une présidentielle, Marine Le Pen veut jouer à la candidate « rassembleuse », et a axé sa campagne sur le pouvoir d’achat. Celle qui était arrivée au second tour en 2017 profite cette année du rejet qu’inspire le président sortant, Emmanuel Macron, mais aussi de « la porosité idéologique entre droite parlementaire et extrême droite qui n’avait jamais semblé aussi grande ». C’est ce qu’écrivent les politologues Antoine Bristielle et Max-Valentin Robert dans une note de la Fondation Jean-Jaurès parue le 4 avril. De plus, si Éric Zemmour a apporté une concurrence d’extrême droite, « d’un autre côté, la présence de ce candidat aux saillies et au programme encore plus radicaux est venue renforcer la dédiabolisation de Marine Le Pen », poursuivent les auteurs.

Cette stratégie du « sous-marin » s’est doublée de grossières ficelles de communication : Marine Le Pen a voulu donner dans les médias une image rassurante, posant entourée de ses animaux de compagnie. Sur ses affiches de campagne, elle joue la carte de la « femme d’État » ; « Je suis prête », peut-on lire au-dessous du traditionnel « Marine présidente ». Surtout, la cheffe du RN s’est érigée en chantre des classes populaires et moyennes, défendant le « pouvoir d’achat ». Un discours de façade qui semble correspondre aux attentes de la majeure partie de son électorat : selon l’enquête du Cevipof, 57,8 % de ses électeurs estiment que «  il convient de prendre aux riches pour assurer la justice sociale », et 57,4 % souhaitent « une augmentation des impôts des plus riches ». Selon l’association Vigilance et initiatives syndicales antifascistes (Visa, lire l’entretien ci-contre), « la candidature d’Éric Zemmour pousse le RN à deux choses : avoir un projet plus structuré et plus ferme sur l’immigration, et mettre en avant une “sensibilité sociale” ». Mais qu’on ne s’y trompe pas : « La campagne de Marine Le Pen est une véritable supercherie de communication qui ne doit leurrer personne. »

« rien sur la hausse du Smic, rien sur la réduction du temps de travail »

C’est là le tour de prestidigitation. Car, si on le décortique, son programme n’a rien de social. Dans une note publiée le 23 mars, la CGT pointe les « questions économiques et sociales (qui) sont le cœur de l’ambition de normalisation du RN », mais dont le « fil conducteur est toujours la préférence nationale ». Surtout, « au-delà des slogans affichés qui peuvent apparaître comme sociaux, rien ne remet en cause les inégalités ». Pour preuve : la hausse des salaires de 10 % promise pour tous les salariés gagnant jusqu’à 3 fois le Smic n’est qu’une simple incitation. Celle-ci repose sur « la vieille recette libérale de l’exonération de cotisations sociales patronales », décrypte le syndicat, qui souligne que le programme de Marine Le Pen ne contient « rien sur la hausse du Smic, rien sur la réduction du temps de travail, rien sur les droits des salariés ». La candidate du RN dénonçait le 10 novembre dans une tribune aux Échos « le niveau des cotisations sociales (qui) est un frein à l’augmentation des salaires : il pèse sur la compétitivité des entreprises ».

Le programme radicalement ultralibéral d’Éric Zemmour (retraite à 64 ans, baisse d’impôts pour les entreprises à hauteur de 30 milliards d’euros, exonération de « charges sociales », exonération d’impôt pour toute donation ou succession jusqu’à 200 000 euros par enfant) a d’ailleurs contribué à ce que Marine Le Pen durcisse ses propositions. Après l’abandon de sa promesse de revenir sur la loi travail, elle veut aussi favoriser la transmission du patrimoine, en ramenant à dix ans (contre quinze aujourd’hui) le délai de donation nette d’impôt de 100 000 euros, et en supprimant les droits de succession sur les biens immobiliers inférieurs à 300 000 euros. Mais c’est sur l’enjeu central des retraites que le revirement est le plus spectaculaire : portée depuis 2011, sa mesure de retraite à 60 ans a été rangée au placard. Place à 42 annuités de cotisations, où seules les personnes ayant commencé à travailler avant 20 ans peuvent partir dès 60 ans. « Déjà que les enfants issus des classes populaires accèdent de moins en moins aux études supérieures, avec le RN, c’est la reproduction assurée des inégalités de classe ! » dénonce la CGT. Idem avec sa proposition d’exonérer d’impôt sur le revenu tous les Français de moins de 30 ans – traders ou footballeurs compris –, ainsi que d’impôt sur les sociétés pour tous les entrepreneurs de moins de 30 ans. Deux mesures profondément inégalitaires, puisque les plus précaires ne paient pas ces impôts.

la suppression des allocations familiales pour les étrangers et celle de l’aide médicale d’État

Pour se démarquer d’Éric Zemmour, et surtout pour apparaître face à Emmanuel Macron comme la « candidate du peuple », Marine Le Pen affirme vouloir « rendre 12 milliards d’euros aux Français ». Mais sa seule mesure concrète consiste en une baisse de la TVA sur l’énergie, les carburants et un panier d’une centaine de produits de première nécessité. Rien n’est cependant prévu pour lutter contre les inégalités de revenus. Et pour financer cette baisse de la TVA, Marine Le Pen entend s’en prendre, dans la tradition de l’extrême droite, aux immigrés. Son projet de « référendum clés en main contre l’immigration » prévoit la préférence nationale en matière d’emploi, d’aides sociales et de logement, la suppression des allocations familiales pour les étrangers et celle de l’aide médicale d’État (AME). « On nous dit qu’il manqu e 1 milliard pour l’emploi, et bien en supprimant l’AME on retrouve ce milliard ! » s’écriait-elle en octobre. Une AME qui représente seulement 0,4 % des dépenses de santé…

Quant à l’hôpital public, elle parle de « 2,5 milliards d’euros réservés à nos soignants » mais en contrepartie d’une « transformation centrée sur l’efficacité, la rationalisation des dépenses et la fin de la bureaucratie ». Du pur langage libéral. Malgré son déguisement et sa « stratégie de dissimulation » dénoncée conjointement par la CGT, la FSU et Solidaires, Marine Le Pen demeure plus que jamais d’extrême droite.

Marine Le PenExtrême droitePrésidentielle 2022Éric Zemmour
L'Humanité

Résultats élection présidentielle 2022. Bilan du premier tour : carte interactive par villes et départements

  • Découvrez dès dimanche soir les résultats du premier tour de l'élection présidentielle 2022 dans votre commune, votre département et votre région en temps réel avec notre carte interactive.
  • Retrouvez en attendant les résultats de la présidentielle 2017 dans votre commune et votre département avec les cartes ci-dessous.
  • Et suivez ici dans notre direct l'actualité politique avant le premier tour de l'élection présidentielle.

Présidentielle 2017 Les résultats du 1er tour : 

Présidentielle 2017 Les résultats du 2nd tour :

Présidentielle 2022Élections 2022Résultats présidentielle 2022
L'Humanité

Un élan formidable

Éditorial

Stéphane Sahuc

Une fois de plus, les Français, et particulièrement nos lectrices et lecteurs, ont fait preuve d’un élan de solidarité formidable. L’opération que notre journal a menée conjointement avec le Secours populaire pour venir en aide aux réfugiés ukrainiens est un immense succès. En quelques semaines, ce sont des dizaines de milliers d’euros qui ont été récoltés. C’est cet argent que Fabien Gay, directeur de l’Humanité, remettra ce mardi à l’association, à l’occasion d’une grande soirée à Paris.

Ce souffle de solidarité n’est pas surprenant. Les enquêtes d’opinion, notamment celles menées par Ipsos et Sciences Po, montrent que les valeurs de solidarité et d’égalité sont très largement perçues comme positives. À gauche, bien sûr, mais également chez l’ensemble des Français. Le paradoxe qui crève les yeux dans cette situation est bien évidemment le décalage entre ce positionnement solidaire des Français et les sondages électoraux. Les intentions de vote cumulées des candidats d’extrême droite flirtent avec les 35 %. 45 % si on y ajoute celles de la candidate de droite, qui n’a pas grand-chose à envier à ses concurrents sur le terrain de la détestation de l’autre. Ce que révèle cet écart est une surmobilisation d’un électorat qui se retrouve, pour diverses raisons, dans des thématiques réactionnaires, haineuses et populistes.

Pour celles et ceux qui portent une vision solidaire de la société et qui s’engagent pour qu’elle soit portée le plus haut possible dans les urnes, l’enjeu, à quelques jours du premier tour, devrait être de convaincre ceux qui n’ont pas encore décidé de se déplacer. Ce sont ces jeunes, ces électeurs des quartiers populaires dont on annonce aujourd’hui l’abstention qui peuvent faire la différence et ouvrir une perspective crédible. Ce sont eux qu’il faut convaincre, plutôt que de dépenser de l’énergie au jeu du siphon. La seule dynamique gagnante sera celle qui verra progresser l’ensemble des forces qui portent, malgré leurs divergences, une vision solidaire de la société et un espoir. Et pour cela, il faut assumer de dire que l’extrême droite est l’ennemie que l’on contribuera à faire battre… quoi qu’il arrive.

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L'Humanité

La Fondation Jean-Jaurès rappelle que Marine Le Pen est bien d’extrême droite

Recentrée grâce à la candidature d’Eric Zemmour, Marine Le Pen tente de faire croire qu’elle a délaissé sa posture antisystème pour endosser la cape de la candidate de l’union des Français, souriante et proche du peuple. Un rapport de la Fondation Jean-Jaurès, publié ce lundi, s’attache à battre en brèche cette stratégie de dédiabolisation. Alors qu’elle tente de se détacher de l’image historique du Front National de papa, son programme reste le même : un projet d’extrême droite. Sans l’ombre d’un doute.

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L'Humanité

Présidentielle. Valérie Pécresse cible Macron devant un public clairsemé

Actu

La candidate LR n’a pas fait le plein, dimanche, pour son deuxième et dernier grand meeting de campagne, à Paris. Seulement 2 600 personnes ont écouté la prétendante de droite qui a cherché, avec insistance et démonstrations hasardeuses, à se distinguer de la politique du président de la République.

Florent LE DU

Valérie Pécresse ne fait plus recette. Son meeting raté, il y a deux mois au Zénith de Paris, raillé sur la forme et consternant sur le fond (un discours vide agrémenté d’une référence au « grand remplacement »), a semble-t-il échaudé le peuple de droite. Dimanche, le hall 6 du Parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris, sonnait terriblement creux. Les chaises espacées dans cette salle froide et peu spacieuse n’auront même pas créé l’illusion voulue : beaucoup sont restées vides, et Valérie Pécresse n’a pas fait salle comble. Seules 2 600 personnes, selon notre décompte, se sont déplacées pour voir la candidate Les Républicains à l’élection présidentielle – son équipe de campagne annonce 5 000 spectateurs. Un chiffre extraordinairement bas pour l’un des deux seuls « grands » meetings de la représentante du parti de droite à une élection présidentielle. Il y a cinq ans, en plein PenelopeGate, François Fillon réunissait plus de 30 000 soutiens au Trocadéro à une semaine du premier tour.

« Plus de chances au Loto que de voir Valérie Pécresse au second tour »

« Ici il n’y a pas de défaitistes, il y a de l’enthousiasme pour faire campagne jusqu’au bout pour notre candidate », a voulu relativiser Xavier Bertrand. Pourtant, même parmi les militants venus acclamer la présidente de la région Île-de-France, l’engouement qui existait dans les premiers mois de la campagne semble retombé. « Je commence à me dire que j’ai plus de chances de gagner au Loto que de voir Valérie Pécresse au second tour, et pourtant je ne joue jamais, regrette dans un rire jaune Quentin, militant des Jeunes Républicains. Il faut qu’on reste mobilisés jusqu’au bout quoi qu’il arrive, qu’on montre avant les législatives que notre droite n’est pas morte, que la France en a besoin. » Siphonné par l’extrême droite d’Eric Zemmour d’un côté et, surtout, par Emmanuel Macron de l’autre, l’électorat de droite ne suit plus son parti historique.

« Nous allons faire mentir tous ceux qui nous expliquent que l’élection est jouée », veut pourtant croire Valérie Pécresse, qui a, dès le début de son discours, ciblé ses adversaires : « Dans cette campagne, tout est permis. On peut faire de l’Élysée son QG. (…) Monter de toutes pièces, comme Eric Zemmour, une fausse rencontre dans une station-service. On peut refuser le débat avec les autres candidats, comme Mme Le Pen ou le président qui, de son balcon, regarde de haut la démocratie. » Sur la forme, Valérie Pécresse semble avoir retenu des leçons du Zénith : plus directe, elle ne s’est cette fois pas laissée déborder par son public ni aller à des interprétations qui sonnent faux. Sur le fond, elle a eu, comme à son habitude, beaucoup de difficultés à détailler un programme clair et distinct de ses concurrents. La candidate LR a à peine développé ses propositions : la retraite à 65 ans, la suppression de 200 000 postes de fonctionnaires, l’instauration de quotas migratoires, l’augmentation du Smic de 10 % (en supprimant des cotisations et en misant sur de très hypothétiques négociations avec le patronat), ou son objectif de rembourser la dette par son triptyque « gaspiller moins, dépenser mieux et travailler plus ».

Dans l’espoir du « sursaut » des électeurs

Son discours, comme sa stratégie de campagne depuis plusieurs semaines, aura principalement consisté à montrer qu’Emmanuel Macron « ne porte pas une politique de droite ». « Méfiez-vous des contrefaçons », a scandé la présidente de la région Île-de-France, qui présente sa famille politique comme « seuls héritiers du général de Gaulle ». Elle a taclé le président de la République sur son bilan : 9 millions de personnes sous le seuil de pauvreté, « l’augmentation de 30 % des coups et blessures volontaires », l’accueil de « 1,4 million d’étrangers entre 2017 et 2020 », ou encore son « inaction climatique ». Avant de se lancer dans une leçon de ce que serait une politique de droite : « Nous incarnons l’ordre contre le désordre des extrêmes. Nous défendons le travail contre l’assistanat. Nous défendons la liberté d’entreprendre contre l’enfer bureaucratique. Nous défendons la souveraineté nationale et non le déclassement national ». Pas certain que Les Républicains proposent ici une vision réellement différente d’Emmanuel Macron, accusé par la prétendante à sa succession de l’avoir désignée « depuis janvier, l’adversaire à abattre ».

Valérie Pécresse veut croire au « sursaut » des électeurs de droite et rêve de donner tort à la dizaine de cadres de LR qui ont déjà rejoint La République en marche : « La trahison est devenue à ce point banale qu’on trouve normal que la campagne présidentielle se résume à des campagnes de débauchage », a-t-elle glissé en leur direction. Son discours se termine même par une anaphore enflammée, appelant tous les déçus de la Macronie à la rejoindre : « J’appelle tous les Français à qui Emmanuel Macron a infligé son mépris à me rejoindre. J’appelle les courageux des premières lignes qualifiés de derniers de cordées. J’appelle les invisibles qui donnent tout et sont décrits comme des gens ’’qui ne sont rien’’ »…

Huées au nom de Nicolas Sarkozy

Déjà focalisés sur Emmanuel Macron, une vingtaine d’élus et cadres de LR avaient auparavant défilé à la tribune pour distribuer les mauvais points. Xavier Bertrand a ainsi qualifié le président de la République de candidat « de gauche » ; Brice Hortefeux a dressé le bilan d’un chef d’État qui aurait « conduit le pays au bord de la falaise » ; Bruno Retailleau a dénoncé le prétendu « renoncement » du locataire de l’Élysée quant à la « grandeur de la France » ; Laurent Wauquiez a répété que « quand on est de droite », on « interdit les burkinis », on ne « parle pas » de violences policières ou de crime contre l’humanité en Algérie ; et Michel Barnier a taclé le gouvernement sur l’affaire McKinsey et le recours aux cabinets privés (qui avait déjà explosé sous Nicolas Sarkozy).

Pendant plus de deux heures, ces figures de la droite ont tâché de montrer qu’elles défendent un projet différent, au sein d’un parti rassemblé, quand bien même une explosion de LR au soir du 10 avril paraît possible. Presque tous étaient présents, avec une exception notable : celle de Nicolas Sarkozy, qui ne sera jamais intervenu pendant toute cette campagne. Son nom a tout de même été prononcé. Le conseiller régional Yann Wehrling a voulu montrer que l’ancien président de la République était « à la pointe » en matière d’écologie : huées dans une grande partie du public à l’évocation du nom de l’ex-chef de l’État. Les sifflets ne sont pas passés inaperçus : « Ce n’est absolument pas la réaction que je cherchais », s’est étonné le soutien de Valérie Pécresse. Si même au sujet de Nicolas Sarkozy, la droite se divise…

Florent Le Du

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L'Humanité

Injustifiable

Éditorial

Sébastien Crépel

La France ne va pas se réveiller le 24 avril subitement en accord avec les idées lepénistes au point de confier à leur représentante les clés de l’Élysée. Et pourtant, cela pourrait quand même arriver, si les adversaires les plus résolus de l’extrême droite baissent la garde à l’instant décisif. La cheffe du Rassemblement national attend son heure en tablant sur sa meilleure alliée : l’abstention de ceux qui ne veulent pas qu’elle accède au pouvoir, et qui sont la majorité.

Face à ce danger bien réel, les stratégies divergent pour empêcher l’extrême droite de parvenir à ses fins. Bien sûr, rien n’est encore joué, et Marine Le Pen pourrait ne pas passer le cap du premier tour. Mais il ne suffira pas de méthode Coué et d’appels au « vote utile » pour que ce mince espoir se réalise. La cheffe de l’extrême droite paraît bien installée en deuxième position, devançant de cinq à six points ses poursuivants dans les sondages, c’est-à-dire dépassant assez nettement le score cumulé de Jean-Luc Mélenchon et de Fabien Roussel. En d’autres termes, tout miser sur le « vote utile » pour déloger Marine Le Pen au premier tour risque fort de se muer en double peine pour l’électeur de gauche. Après avoir sacrifié son vote de conviction au premier tour, celui-ci pourrait se retrouver quand même à devoir choisir entre Le Pen et Macron au second… Au risque de se démobiliser.

L’autre solution consiste à capitaliser le maximum de voix de gauche dès le premier tour, en comptant avec la candidature de Fabien Roussel pour y parvenir. Des votes utiles dans tous les cas de figure, car soit ces voix augmenteront les chances du candidat de gauche au second tour pour l’emporter, soit elles formeront une force suffisante pour barrer la route à Le Pen. À une condition : que personne n’ait la main qui tremble entre les deux tours. Pour Fabien Roussel, la cause est entendue. L’hésitation de Jean-Luc Mélenchon, qui entend consulter sur la consigne entre vote blanc et vote anti-Le Pen, est par contre injustifiable. On ne peut appeler à faire barrage au RN dès le premier tour et s’en laver les mains au second, au prétexte que l’on ne serait pas soi-même qualifié.

Présidentielle 2022
Le Figaro

L'Inde soutient une enquête indépendante sur les cadavres de Boutcha

EN COURS : Mis à jour le 6 avril 2022 à 14:02

L'Inde est «profondément troublée» par les «meurtres» de civils dans la ville de Boutcha en Ukraine et soutient le principe d'une enquête indépendante, a déclaré mercredi le ministre des Affaires étrangères S. Jaishankar devant le parlement indien. «Il s'agit d'une affaire extrêmement grave et nous soutenons l'appel à une enquête indépendante», a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie indienne a «condamné fermement ces meurtres», en référence à la découverte de nombreux cadavres dans la ville ukrainienne à Boutcha, près de la capitale Kiev, après le retrait des troupes russes.

L'Assemblée générale de l'ONU votera jeudi sur une suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme

L'Assemblée générale de l'ONU procédera jeudi à 10h (heure locale) à un vote sur une demande des Occidentaux de suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme en raison de l'invasion de l'Ukraine, a annoncé la présidence de l'Assemblée.

Pour que la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme, siégeant à Genève, soit décidée, il faut une majorité des 2/3 des pays qui voteront pour et contre lors du scrutin auquel sont conviés les 193 membres de l'Assemblée générale.

La Chine censure un film sur l'Ukraine

Le film évoque la révolte de Maïdan à Kiev en 2013, visiblement une ligne rouge pour Pékin en pleine guerre en Ukraine. «Olga», qui devait être projeté en Chine, a été retiré de l'affiche, a indiqué mercredi l'ambassade de Suisse à Pékin.

Une première projection, organisée la semaine dernière par la Suisse dans une salle de cinéma pékinoise, avait déjà été «empêchée à la dernière minute par les autorités chinoises», a indiqué l'ambassade helvétique. «La raison donnée était d'abord le Covid, puis le contenu du film», a ajouté la représentation de Berne, qui dit avoir «immédiatement protesté» auprès des autorités locales.

Le film, réalisé par le Français Elie Grappe, avait été sélectionné pour représenter la Suisse dans la course aux Oscars. Il devait être présenté à Pékin dans le cadre du Mois de la Francophonie. Il raconte l'histoire d'une gymnase ukrainienne, Olga, contrainte de s'entraîner en Suisse alors qu'éclate dans son pays la révolte de Maïdan, qui devait aboutir au renversement du président prorusse Viktor Ianoukovitch, suivi de l'annexion de la Crimée par Moscou.

Pour Boris Johnson, les morts de civils à Boutcha «ne semblent pas éloignées d'un génocide»

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a estimé mercredi que les morts de civils à Boutcha et ailleurs en Ukraine, attribuées à l'armée russe, «ne semblent pas loin du génocide».

«Quand vous regardez ce qui se passe à Boutcha, les révélations sur ce que (le président russe Vladimir) Poutine a fait en Ukraine, (cela) ne semble pas loin du génocide selon moi», a déclaré le dirigeant conservateur, se disant sûr que davantage de sanctions occidentales seraient imposées contre des intérêts russes.

Des bombardements continus sur Severodonetsk, dans l'Est

Des obus et des roquettes s'abattaient mercredi à intervalles réguliers sur la ville industrielle de Severodonetsk, dans l'Est de l'Ukraine, ont constaté à la mi-journée des journalistes de l'AFP. Un bâtiment était en feu et de très rares civils étaient visibles dans les rues.

Les habitants se risquaient à sortir quand les bombardements s'interrompaient quelques minutes, avant de courir se mettre à couvert quand les frappes reprenaient, ont vu des journalistes de l'AFP.

Severodonetsk, plus de 100.000 habitants avant la guerre, est la ville la plus à l'Est tenue par l'armée ukrainienne, tout près de la ligne de front avec les territoires séparatistes prorusses.

La Russie annonce avoir réglé en roubles une dette en dollars

Le ministère des Finances russe a annoncé mercredi avoir réglé en roubles une dette en dollars à la suite du refus d'une banque étrangère d'effectuer le paiement en dollars, ce qui l'expose à un risque de défaut.

«Une banque étrangère a refusé d'exécuter des instructions» de paiement d'un montant de 649,2 millions de dollars dû le 4 avril, indique le ministère dans un communiqué, affirmant donc avoir donc été «contraint de faire appel à une institution financière russe pour faire les versements nécessaires (...) dans la devise de la Fédération de Russie».

La Chine évoque des images «profondément dérangeantes» de civils morts à Boutcha

La Chine a évoqué mercredi des images «profondément dérangeantes» après la découverte de cadavres dans la ville de Boutcha en Ukraine, tout en se refusant à incriminer la Russie.

Alors que les images de la ville libérée de l'occupation russe ont entraîné une condamnation générale de Moscou et des appels à un renforcement des sanctions internationales, Pékin s'est abstenu d'accuser son allié russe.

«Les informations et les images de civils morts à Boutcha sont profondément dérangeantes», a reconnu devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian.

» À VOIR AUSSI - Washington dit avoir «des rapports crédibles sur des tortures, viols et civils exécutés» à Boutcha

Deux civils tués dans le bombardement d'un centre de distribution d'aide dans l’est

Deux civils ont été tués et cinq blessés dans le bombardement d'un centre de distribution d'aide à Vougledar, dans l’est de l'Ukraine, a annoncé mercredi le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kirilenko.

«Le site de distribution d'aide humanitaire a été bombardé par les fascistes russes à l'aide de roquettes à Vougledar. Il y a deux morts et cinq blessés», a déclaré Pavlo Kirilenko sur Telegram. L'attaque «a eu lieu pendant la distribution d'aide humanitaire», a-t-il précisé, publiant des photos montrant des corps inertes gisant à l'extérieur d'un bâtiment dont les fenêtres sont soufflées.

Zelensky fustige l'«indécision» des Européens sur les sanctions contre la Russie

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fustigé mercredi, dans une adresse au Parlement irlandais, l'«indécision» de certains dirigeants dans l'introduction de sanctions contre la Russie, pressant l'UE de durcir encore ses mesures.

«Il y a des mécanismes qui permettent de le faire, la seule chose qui manque, c'est une approche de principe de certains dirigeants, politiques ou économiques, qui pensent toujours que la guerre et les crimes de guerre ne sont pas des choses aussi terribles que des pertes financières», a déclaré Volodymyr Zelensky, insistant: «Nous ne pouvons tolérer aucune indécision après ce que nous avons traversé».

» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: Volodymyr Zelensky réfute la version russe face à l'ONU

La Grèce va expulser 12 diplomates russes

La Grèce va expulser douze diplomates russes, a indiqué mercredi un communiqué du ministère grec des Affaires étrangères à l'instar de décisions similaires la veilles par d'autres pays européens.

«Les autorités grecques ont déclaré personae non gratae 12 membres des missions diplomatiques et consulaires de la Fédération de Russie, accrédités en Grèce», a précisé ce texte, précisant que le secrétaire général du ministère en avait informé l'ambassadeur de Russie en Grèce.

La Hongrie convoque l'ambassadeur ukrainien après des «insultes»

Le gouvernement hongrois a convoqué mercredi l'ambassadeur ukrainien pour protester contre des «insultes» de Kiev sur la position de Budapest vis-à-vis de l'invasion russe. «Il est temps que les dirigeants ukrainiens cessent d'insulter la Hongrie et reconnaissent le choix du peuple hongrois», a déclaré le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto. Le premier ministre nationaliste Viktor Orban, largement réélu dimanche soir pour un quatrième mandat d'affilée, s'en était déjà pris au président ukrainien, qu'il avait désigné parmi ses adversaires. «Même lui» n'avait pu empêcher sa victoire, s'était-il vanté dans son discours le soir même, alors que la Hongrie est désormais considérée par l'influente ONG américaine Freedom House un «régime hybride», et non plus comme une démocratie.

» LIRE AUSSI - Viktor Orban triomphe en Hongrie et s’isole du reste de l’Europe

Durant la campagne électorale en Hongrie, Volodymyr Zelensky a appelé à plusieurs reprises Viktor Orban, vu comme l'allié le plus proche de Moscou au sein de l'Union européenne (UE), à choisir son camp. Il l'a accusé d'avoir «perdu son honneur» à cause de ses liens avec Vladimir Poutine. Bien que la Hongrie soit membre de l'Otan comme de l'UE, Budapest a refusé d'envoyer des armes à l'Ukraine voisine, insistant sur sa volonté de rester en dehors du conflit pour «protéger» les Hongrois. Le pays s'oppose par ailleurs à des sanctions contre le pétrole et le gaz russes, comme l'Allemagne et l'Autriche.

La Russie pourrait-elle être exclue du conseil de sécurité de l'ONU?

Depuis que les troupes russes ont franchi la frontière ukrainienne, les sanctions économiques internationales se multiplient contre Moscou. Mais est-ce suffisant face à la détermination de Vladimir Poutine? Alors qu'une enquête internationale a été lancée afin de définir si l'armée russe est responsable de «crimes de guerre», Volomydyr Zelensky a demandé à exclure la Russie de son siège au Conseil de sécurité de l'ONU. S'appuyant sur les images d'horreur du massacre à Boutcha, près de Kiev, le président ukrainien a insisté pour que «le droit de veto ne signifie pas le droit de tuer». Les États-Unis ont de leur côté déclaré «travailler à la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU». Mais est-ce possible? Nous avons vérifié.

Le pape fustige «une cruauté toujours plus horrible» à Boutcha y compris contre «des civils»

Le pape François a fustigé mercredi la «cruauté toujours plus horrible» qui frappe en Ukraine «y compris contre des civils», en référence au «massacre de Boutcha». «Les récentes nouvelles de la guerre en Ukraine (...) attestent de nouvelles atrocités, comme le massacre de Boutcha, une cruauté toujours plus horrible, commise aussi contre des civils, des femmes et des enfants», a déclaré le pape à la fin de son audience générale.

La République tchèque envoie des chars d’assaut à l’Ukraine

La République tchèque a envoyé de vieux chars de conception soviétique en Ukraine, afin de combattre une force d'invasion russe bien mieux équipée, rapporte le Wall Street Journal. Ces livraisons, annoncées par trois responsables tchèques et slovaques, sont les premières du genre depuis le début de l'invasion russe le 24 février. La République tchèque et la Slovaquie voisine, qui partagent une frontière avec l'Ukraine, envisagent également d'ouvrir leurs installations industrielles militaires pour réparer et remettre en état les équipements militaires ukrainiens endommagés, explique le quotidien américain.

L'ambassade de Turquie retourne à Kiev

La Turquie a entrepris de rouvrir son ambassade en Ukraine dans la capitale, Kiev, après l'avoir temporairement déplacée à la frontière roumaine en mars par sécurité, a indiqué l'ambassade. «Nous avions temporairement déplacé nos activités dans la ville de Tchernivtsi, devenue le centre logistique des efforts d'évacuation. Nous sommes rentrés aujourd'hui à Kiev, chez nous», a annoncé mardi soir l'ambassade de Turquie en Ukraine sur son compte Twitter. Selon la chaîne privée turque NTV, l'ambassade a repris ses activités dès mercredi matin dans la capitale ukrainienne.

» LIRE AUSSI - Renaud Girard: «Le recentrage diplomatique de la Turquie»

Ankara avait déplacé son ambassade le 11 mars à Tchernivtsi, dans le sud-est de l'Ukraine, à une quarantaine de kilomètres de la frontière roumaine. La Turquie avait évacué le personnel de son ambassade «pour des raisons de sécurité», avait expliqué un responsable du ministère turc des Affaires étrangères à l'AFP, alors que l'armée russe approchait la capitale ukrainienne. La Turquie, qui s'implique beaucoup dans les négociations entre Kiev et Moscou pour parvenir à un accord de cessez-le-feu, a été un des derniers pays à conserver une représentation dans la capitale de l'Ukraine, dont elle est un proche allié.

L'UE devra prendre des sanctions sur le pétrole et le gaz russes «tôt ou tard»

L'Union européenne devra prendre «tôt ou tard» des sanctions sur le pétrole et le gaz russes, a déclaré mercredi le président du Conseil européen Charles Michel, dénonçant les «crimes contre l'humanité» perpétrés à Boutcha «et beaucoup d'autres villes» en Ukraine. «Je pense que des mesures sur le pétrole et même le gaz seront nécessaires tôt ou tard», a déclaré le responsable belge devant les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg. La Commission européenne a proposé mardi aux Vingt-Sept de durcir les sanctions contre Moscou, en arrêtant leurs achats de charbon russe, qui représentent 45% des importations de l'UE, et en fermant les ports européens aux bateaux russes.

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Les Pays-Bas immobilisent 14 yachts dans le cadre des sanctions contre la Russie

Les autorités douanières néerlandaises ont immobilisé 14 yachts dans des chantiers navals, dont douze en construction et deux en entretien, qui sont visés par les sanctions contre la Russie, a indiqué mercredi le ministre des Affaires étrangères. «Compte tenu des mesures actuelles, ces navires ne peuvent pas être livrés, transférés ou exportés pour le moment», a déclaré Wopke Hoekstra, dans une lettre au Parlement néerlandais.

» LIRE AUSSI - Les Européens peinent à s’unir sur les sanctions contre l’énergie russe» À VOIR AUSSI - À la demande des États-Unis, l'Espagne saisit un yacht appartenant à un oligarque russe proche de Poutine

Une mère écrit son numéro de téléphone sur le dos de sa fille de peur d'être séparée d'elle

Lorsque la guerre a commencé, la mère ukrainienne a eu ce réflexe pour prévenir le risque d'une séparation d'avec sa fille, alors que leur famille habitait Kiev. La jeune femme a expliqué ce geste, qu'elle avait photographié et posté sur les réseaux sociaux, avant de recevoir de nombreux messages de soutien. «C'est le 24 février que je fais cette photo, quand la guerre a commencé», a-t-elle raconté sur BFMTV. «J'avais très peur, on voulait quitter Kiev [...] mes mains tremblaient et c'est pour ça que l'écriture n'est pas très lisible sur son dos». Lisez notre article.

Un dépôt de pétrole détruit par l'armée russe près de Dnipro dans l’est

Un dépôt de pétrole proche de Dnipro, dans l’est de l'Ukraine, a été bombardé et détruit par l'armée russe dans la nuit de mardi à mercredi, sans faire de victimes, ont annoncé mercredi les autorités locales. «Ce fut une nuit difficile. L'ennemi a attaqué par les airs et a touché un dépôt de pétrole et une usine. Le dépôt est détruit (...) et un feu puissant ravage l'usine», a déclaré le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk, Valentin Reznitchenko, sur Telegram. «Heureusement, il n'y a pas de blessés», a-t-il précisé, indiquant quelque temps après que «l'incendie a été éteint par les pompiers» qui ont «lutté pendant plus de huit heures».

» LIRE AUSSI - À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Selon Mikola Loukachouk, chef du conseil régional de Dnipropetrovsk, le bombardement de l'armée russe a eu lieu «tard mardi soir» à Novomoskovsk, 25 km au nord-est de Dnipro. «L'ennemi vise cyniquement des cibles civiles», a déploré le responsable, selon qui «à cet endroit, il n'y avait pas de militaires» ukrainiens. Ville industrielle d'un million d'habitants, Dnipro est traversée par le Dniepr, le fleuve qui sépare l’est de l'Ukraine du reste du pays.

La Turquie réclame une enquête sur les cadavres de Boutcha

La Turquie a réclamé mercredi une enquête indépendante sur les cadavres retrouvés dans la ville ukrainienne de Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le départ des troupes russes, rejoignant l'indignation mondiale. «Les images du massacre, qui ont été publiées dans la presse depuis diverses régions dont Boutcha et Irpin près de Kiev, sont choquantes et tristes pour l'humanité», écrit le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

» LIRE AUSSI - Ukraine : comment les ONG enquêtent sur les crimes de guerre

Mis à part un tweet de l'ambassade de Turquie en Ukraine publié lundi, le communiqué de mercredi est la première réaction officielle de la Turquie. Le pays va continuer à travailler pour faire cesser de telles «scènes honteuses au nom de l'humanité», a conclu le communiqué. Membre de l'Otan, la Turquie a des liens forts à la fois avec la Russie et l'Ukraine. Elle s'est impliquée dans les médiations entre les deux pays en vue de mettre fin au conflit.

«Le massacre de Boutcha entre dans la définition du crime de guerre»

«Les images montrant des personnes tuées avec les mains attachées dans le dos donnent à penser qu'elles ont été victimes d'exécutions, ce qui autorise à penser qu'il s'agit d'actes délibérés. Mais cela n'est, pour le moment, qu'une supposition.» Le massacre de civils à Boutcha constitue une infraction grave à la quatrième convention de Genève, explique au Figaro Didier Rebut, directeur de l'Institut de criminologie et de droit pénal de Paris. Lisez notre entretien.

» À VOIR AUSSI - Boutcha: Zelensky dénonce des «crimes de guerre» qui seront reconnus comme «génocide»

Une voiture percute le portail de l’ambassade de Russie à Bucarest

Un homme est mort ce mercredi en percutant avec sa voiture le portail de l'ambassade de Russie à Bucarest, a annoncé la police de la capitale roumaine dans un communiqué relayé par Reuters. Une vidéo enregistrée avant l'arrivée des pompiers montrait l'avant de la voiture en flammes alors qu'elle était encastrée dans le portail. Il est trop tôt pour savoir s’il s’agissait d’un accident ou d’un acte délibéré.

Au cours des dernières semaines, plusieurs ambassades russes ailleurs en Europe ont été prises pour cibles par des manifestants irrités par l'invasion de l'Ukraine. La police a déclaré qu'elle enquêtait et n'a pas divulgué l'identité du conducteur.

Peut-on parler de «génocide» à Boutcha ?

Des «milliers de personnes tuées et torturées, avec des extrémités coupées, des femmes violées, des enfants tués». Depuis le centre-ville de Boutcha, Volodymyr Zelensky est revenu lundi sur les multiples exactions commises par l'armée russe à l'encontre du peuple ukrainien et en particulier sur les massacres effectués dans cette petite ville récemment libérée près de Kiev. «Ce sont des crimes de guerre, et ils seront reconnus par le monde comme un génocide», a déclaré le chef d'État ukrainien. Mais qu'en est-il juridiquement? À quelles conditions peut-on parler d'un génocide? Nous avons vérifié.

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De nouvelles armes pour l’Ukraine

Mardi, le porte-parole du Pentagone John Kirby a annoncé le déblocage d'une aide sécuritaire supplémentaire à l'Ukraine pouvant aller jusqu'à 100 millions de dollars. Ce qui porte à 1,7 milliard de dollars l'aide américaine allouée depuis l'invasion le 24 février. Il s'agit de «répondre à un besoin ukrainien urgent de systèmes antichars Javelin supplémentaires, que les États-Unis ont fournis à l'Ukraine et qu'ils ont si efficacement utilisés pour défendre leur pays», a-t-il expliqué dans un communiqué.

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«Les États-Unis, aux côtés de nos alliés et partenaires, soutiennent fermement la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine», a relevé le secrétaire d'Etat Antony Blinken dans un communiqué distinct.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions

Lundi 4 avril, vers 16 heures, des frappes ont semé la désolation dans un quartier de Mykolaïv, port situé dans l’estuaire de la mer Noire à soixante-dix kilomètres à l’est d’Odessa, et qui a fait l’objet, lors de cette même journée, de multiples bombardements. Sa prise par les forces russes permettrait à ces dernières d’opérer une jonction, côté ouest, avec la Crimée annexée. Au total, la mairie de Mykolaïv faisait état, mardi, de onze morts et 61 blessés. Ce bilan confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative. Lisez le récit de Pierre Avril, notre envoyé spécial dans le sud de l’Ukraine.

» À VOIR AUSSI - «La moitié du bâtiment a été détruite»: l'administration régionale de Mykolaïv touchée par une frappe russe en Ukraine

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka

Borodyanka n'est plus qu'un champ de ruines. Quasiment tous les bâtiments sont détruits. Plusieurs chars calcinés et des dizaines de voitures éventrées jonchent les rues de la ville et de ses alentours, et presque tous les immeubles sont détruits. Presque aucun mur, ni aucun véhicule ne porte, peint à la bombe de peinture, la lettre V, utilisée comme symbole par les Russes. Lisez le récit de Margaux Benn, notre envoyée spéciale dans le nord de l'Ukraine.

Nouvelles sanctions contre Moscou, accusé d'avoir commis des «crimes de guerre»

Après l'onde de choc provoquée par les découvertes faites à Boutcha, l'Union européenne et Washington ont intensifié leur pression économique et diplomatique sur Moscou, déjà visé par un épais mille-feuilles de sanctions décidées à travers le monde. Et les États-Unis prévoient d'en adopter de nouvelles mercredi, en coordination avec l'Union européenne et le G7, visant notamment à interdire «tout nouvel investissement» en Russie, selon une source proche du dossier.

L'Union européenne a de son côté promis de nouvelles sanctions «cette semaine» contre la Russie. La Commission européenne a proposé que les Vingt-Sept cessent leurs achats de charbon russe, qui représentent 45% des importations de l'UE, et qu'ils ferment leurs ports aux bateaux opérés par des Russes. Le Trésor américain a annoncé mardi qu'il n'autorisait plus Moscou à rembourser sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines.

» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: Volodymyr Zelensky réfute la version russe face à l'ONU

Le Royaume-Uni a gelé 350 milliards de dollars de devises étrangères du régime russe, le «trésor de guerre» du président Vladimir Poutine, a déclaré mardi à Varsovie la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss. Et les expulsions en masse de diplomates russes s'enchainent depuis lundi. De France, d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne et de Slovénie, en tout près de 200 diplomates russes ont été chassés d'Europe en 48 heures.

La situation en Ukraine sera également au programme de la réunion mercredi et jeudi à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Otan, a indiqué mardi le secrétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg, précisant qu'ils allaient aussi discuter avec leur homologue ukrainien Dmytro Kouleba des besoins des forces ukrainiennes.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine : Poutine dénonce les pressions sur Gazprom en Europe et menace de représailles

Le point sur la situation militaire en trois cartes

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle délimitait une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts au nord, au sud et à l’est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev au nord et se concentrent dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014 et où se concentrent les principaux combats actuellement. Au sud, la ligne de front est immobilisée.

À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv – deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants – et de Soumy, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée. En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans plusieurs quartiers de la ville.

Le front au sud a comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l’ouest, voire une remontée vers le nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes aujourd'hui interrompues.

» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en directÀ VOIR AUSSI - «La Russie va concentrer ses opérations sur le Donbass», analyse Alexis Feertchak

Le principal retournement de ces derniers jours est la fin – au moins temporaire – de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés dans les premiers jours d'avril alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle – premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique – et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes: il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus – puisqu'ils se sont retirés de la région – cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, en termes d'ampleur des déploiements, le front du nord apparaissait comme le plus stratégique.

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct consacré à la 41e journée de conflit entre la Russie et l'Ukraine. Minute par minute, suivez les nouvelles informations au sujet de cette guerre et de l’invasion russe dans le pays.

Retrouvez le déroulé de la journée de mardi ici.

L'Inde soutient une enquête indépendante sur les cadavres de Boutcha

L'Inde est «profondément troublée» par les «meurtres» de civils dans la ville de Boutcha en Ukraine et soutient le principe d'une enquête indépendante, a déclaré mercredi le ministre des Affaires étrangères S. Jaishankar devant le parlement indien. «Il s'agit d'une affaire extrêmement grave et nous soutenons l'appel à une enquête indépendante», a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie indienne a «condamné fermement ces meurtres», en référence à la découverte de nombreux cadavres dans la ville ukrainienne à Boutcha, près de la capitale Kiev, après le retrait des troupes russes.

L'Assemblée générale de l'ONU votera jeudi sur une suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme

L'Assemblée générale de l'ONU procédera jeudi à 10h (heure locale) à un vote sur une demande des Occidentaux de suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme en raison de l'invasion de l'Ukraine, a annoncé la présidence de l'Assemblée.

Pour que la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme, siégeant à Genève, soit décidée, il faut une majorité des 2/3 des pays qui voteront pour et contre lors du scrutin auquel sont conviés les 193 membres de l'Assemblée générale.

La Chine censure un film sur l'Ukraine

Le film évoque la révolte de Maïdan à Kiev en 2013, visiblement une ligne rouge pour Pékin en pleine guerre en Ukraine. «Olga», qui devait être projeté en Chine, a été retiré de l'affiche, a indiqué mercredi l'ambassade de Suisse à Pékin.

Une première projection, organisée la semaine dernière par la Suisse dans une salle de cinéma pékinoise, avait déjà été «empêchée à la dernière minute par les autorités chinoises», a indiqué l'ambassade helvétique. «La raison donnée était d'abord le Covid, puis le contenu du film», a ajouté la représentation de Berne, qui dit avoir «immédiatement protesté» auprès des autorités locales.

Le film, réalisé par le Français Elie Grappe, avait été sélectionné pour représenter la Suisse dans la course aux Oscars. Il devait être présenté à Pékin dans le cadre du Mois de la Francophonie. Il raconte l'histoire d'une gymnase ukrainienne, Olga, contrainte de s'entraîner en Suisse alors qu'éclate dans son pays la révolte de Maïdan, qui devait aboutir au renversement du président prorusse Viktor Ianoukovitch, suivi de l'annexion de la Crimée par Moscou.

Pour Boris Johnson, les morts de civils à Boutcha «ne semblent pas éloignées d'un génocide»

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a estimé mercredi que les morts de civils à Boutcha et ailleurs en Ukraine, attribuées à l'armée russe, «ne semblent pas loin du génocide».

«Quand vous regardez ce qui se passe à Boutcha, les révélations sur ce que (le président russe Vladimir) Poutine a fait en Ukraine, (cela) ne semble pas loin du génocide selon moi», a déclaré le dirigeant conservateur, se disant sûr que davantage de sanctions occidentales seraient imposées contre des intérêts russes.

Des bombardements continus sur Severodonetsk, dans l'Est

Des obus et des roquettes s'abattaient mercredi à intervalles réguliers sur la ville industrielle de Severodonetsk, dans l'Est de l'Ukraine, ont constaté à la mi-journée des journalistes de l'AFP. Un bâtiment était en feu et de très rares civils étaient visibles dans les rues.

Les habitants se risquaient à sortir quand les bombardements s'interrompaient quelques minutes, avant de courir se mettre à couvert quand les frappes reprenaient, ont vu des journalistes de l'AFP.

Severodonetsk, plus de 100.000 habitants avant la guerre, est la ville la plus à l'Est tenue par l'armée ukrainienne, tout près de la ligne de front avec les territoires séparatistes prorusses.

La Russie annonce avoir réglé en roubles une dette en dollars

Le ministère des Finances russe a annoncé mercredi avoir réglé en roubles une dette en dollars à la suite du refus d'une banque étrangère d'effectuer le paiement en dollars, ce qui l'expose à un risque de défaut.

«Une banque étrangère a refusé d'exécuter des instructions» de paiement d'un montant de 649,2 millions de dollars dû le 4 avril, indique le ministère dans un communiqué, affirmant donc avoir donc été «contraint de faire appel à une institution financière russe pour faire les versements nécessaires (...) dans la devise de la Fédération de Russie».

La Chine évoque des images «profondément dérangeantes» de civils morts à Boutcha

La Chine a évoqué mercredi des images «profondément dérangeantes» après la découverte de cadavres dans la ville de Boutcha en Ukraine, tout en se refusant à incriminer la Russie.

Alors que les images de la ville libérée de l'occupation russe ont entraîné une condamnation générale de Moscou et des appels à un renforcement des sanctions internationales, Pékin s'est abstenu d'accuser son allié russe.

«Les informations et les images de civils morts à Boutcha sont profondément dérangeantes», a reconnu devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian.

» À VOIR AUSSI - Washington dit avoir «des rapports crédibles sur des tortures, viols et civils exécutés» à Boutcha

Deux civils tués dans le bombardement d'un centre de distribution d'aide dans l’est

Deux civils ont été tués et cinq blessés dans le bombardement d'un centre de distribution d'aide à Vougledar, dans l’est de l'Ukraine, a annoncé mercredi le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kirilenko.

«Le site de distribution d'aide humanitaire a été bombardé par les fascistes russes à l'aide de roquettes à Vougledar. Il y a deux morts et cinq blessés», a déclaré Pavlo Kirilenko sur Telegram. L'attaque «a eu lieu pendant la distribution d'aide humanitaire», a-t-il précisé, publiant des photos montrant des corps inertes gisant à l'extérieur d'un bâtiment dont les fenêtres sont soufflées.

Zelensky fustige l'«indécision» des Européens sur les sanctions contre la Russie

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fustigé mercredi, dans une adresse au Parlement irlandais, l'«indécision» de certains dirigeants dans l'introduction de sanctions contre la Russie, pressant l'UE de durcir encore ses mesures.

«Il y a des mécanismes qui permettent de le faire, la seule chose qui manque, c'est une approche de principe de certains dirigeants, politiques ou économiques, qui pensent toujours que la guerre et les crimes de guerre ne sont pas des choses aussi terribles que des pertes financières», a déclaré Volodymyr Zelensky, insistant: «Nous ne pouvons tolérer aucune indécision après ce que nous avons traversé».

» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: Volodymyr Zelensky réfute la version russe face à l'ONU

La Grèce va expulser 12 diplomates russes

La Grèce va expulser douze diplomates russes, a indiqué mercredi un communiqué du ministère grec des Affaires étrangères à l'instar de décisions similaires la veilles par d'autres pays européens.

«Les autorités grecques ont déclaré personae non gratae 12 membres des missions diplomatiques et consulaires de la Fédération de Russie, accrédités en Grèce», a précisé ce texte, précisant que le secrétaire général du ministère en avait informé l'ambassadeur de Russie en Grèce.

La Hongrie convoque l'ambassadeur ukrainien après des «insultes»

Le gouvernement hongrois a convoqué mercredi l'ambassadeur ukrainien pour protester contre des «insultes» de Kiev sur la position de Budapest vis-à-vis de l'invasion russe. «Il est temps que les dirigeants ukrainiens cessent d'insulter la Hongrie et reconnaissent le choix du peuple hongrois», a déclaré le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto. Le premier ministre nationaliste Viktor Orban, largement réélu dimanche soir pour un quatrième mandat d'affilée, s'en était déjà pris au président ukrainien, qu'il avait désigné parmi ses adversaires. «Même lui» n'avait pu empêcher sa victoire, s'était-il vanté dans son discours le soir même, alors que la Hongrie est désormais considérée par l'influente ONG américaine Freedom House un «régime hybride», et non plus comme une démocratie.

» LIRE AUSSI - Viktor Orban triomphe en Hongrie et s’isole du reste de l’Europe

Durant la campagne électorale en Hongrie, Volodymyr Zelensky a appelé à plusieurs reprises Viktor Orban, vu comme l'allié le plus proche de Moscou au sein de l'Union européenne (UE), à choisir son camp. Il l'a accusé d'avoir «perdu son honneur» à cause de ses liens avec Vladimir Poutine. Bien que la Hongrie soit membre de l'Otan comme de l'UE, Budapest a refusé d'envoyer des armes à l'Ukraine voisine, insistant sur sa volonté de rester en dehors du conflit pour «protéger» les Hongrois. Le pays s'oppose par ailleurs à des sanctions contre le pétrole et le gaz russes, comme l'Allemagne et l'Autriche.

La Russie pourrait-elle être exclue du conseil de sécurité de l'ONU?

Depuis que les troupes russes ont franchi la frontière ukrainienne, les sanctions économiques internationales se multiplient contre Moscou. Mais est-ce suffisant face à la détermination de Vladimir Poutine? Alors qu'une enquête internationale a été lancée afin de définir si l'armée russe est responsable de «crimes de guerre», Volomydyr Zelensky a demandé à exclure la Russie de son siège au Conseil de sécurité de l'ONU. S'appuyant sur les images d'horreur du massacre à Boutcha, près de Kiev, le président ukrainien a insisté pour que «le droit de veto ne signifie pas le droit de tuer». Les États-Unis ont de leur côté déclaré «travailler à la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU». Mais est-ce possible? Nous avons vérifié.

Le pape fustige «une cruauté toujours plus horrible» à Boutcha y compris contre «des civils»

Le pape François a fustigé mercredi la «cruauté toujours plus horrible» qui frappe en Ukraine «y compris contre des civils», en référence au «massacre de Boutcha». «Les récentes nouvelles de la guerre en Ukraine (...) attestent de nouvelles atrocités, comme le massacre de Boutcha, une cruauté toujours plus horrible, commise aussi contre des civils, des femmes et des enfants», a déclaré le pape à la fin de son audience générale.

La République tchèque envoie des chars d’assaut à l’Ukraine

La République tchèque a envoyé de vieux chars de conception soviétique en Ukraine, afin de combattre une force d'invasion russe bien mieux équipée, rapporte le Wall Street Journal. Ces livraisons, annoncées par trois responsables tchèques et slovaques, sont les premières du genre depuis le début de l'invasion russe le 24 février. La République tchèque et la Slovaquie voisine, qui partagent une frontière avec l'Ukraine, envisagent également d'ouvrir leurs installations industrielles militaires pour réparer et remettre en état les équipements militaires ukrainiens endommagés, explique le quotidien américain.

L'ambassade de Turquie retourne à Kiev

La Turquie a entrepris de rouvrir son ambassade en Ukraine dans la capitale, Kiev, après l'avoir temporairement déplacée à la frontière roumaine en mars par sécurité, a indiqué l'ambassade. «Nous avions temporairement déplacé nos activités dans la ville de Tchernivtsi, devenue le centre logistique des efforts d'évacuation. Nous sommes rentrés aujourd'hui à Kiev, chez nous», a annoncé mardi soir l'ambassade de Turquie en Ukraine sur son compte Twitter. Selon la chaîne privée turque NTV, l'ambassade a repris ses activités dès mercredi matin dans la capitale ukrainienne.

» LIRE AUSSI - Renaud Girard: «Le recentrage diplomatique de la Turquie»

Ankara avait déplacé son ambassade le 11 mars à Tchernivtsi, dans le sud-est de l'Ukraine, à une quarantaine de kilomètres de la frontière roumaine. La Turquie avait évacué le personnel de son ambassade «pour des raisons de sécurité», avait expliqué un responsable du ministère turc des Affaires étrangères à l'AFP, alors que l'armée russe approchait la capitale ukrainienne. La Turquie, qui s'implique beaucoup dans les négociations entre Kiev et Moscou pour parvenir à un accord de cessez-le-feu, a été un des derniers pays à conserver une représentation dans la capitale de l'Ukraine, dont elle est un proche allié.

L'UE devra prendre des sanctions sur le pétrole et le gaz russes «tôt ou tard»

L'Union européenne devra prendre «tôt ou tard» des sanctions sur le pétrole et le gaz russes, a déclaré mercredi le président du Conseil européen Charles Michel, dénonçant les «crimes contre l'humanité» perpétrés à Boutcha «et beaucoup d'autres villes» en Ukraine. «Je pense que des mesures sur le pétrole et même le gaz seront nécessaires tôt ou tard», a déclaré le responsable belge devant les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg. La Commission européenne a proposé mardi aux Vingt-Sept de durcir les sanctions contre Moscou, en arrêtant leurs achats de charbon russe, qui représentent 45% des importations de l'UE, et en fermant les ports européens aux bateaux russes.

» LIRE AUSSI - Énergie: l’Europe peut-elle vraiment se passer du pétrole russe?

Les Pays-Bas immobilisent 14 yachts dans le cadre des sanctions contre la Russie

Les autorités douanières néerlandaises ont immobilisé 14 yachts dans des chantiers navals, dont douze en construction et deux en entretien, qui sont visés par les sanctions contre la Russie, a indiqué mercredi le ministre des Affaires étrangères. «Compte tenu des mesures actuelles, ces navires ne peuvent pas être livrés, transférés ou exportés pour le moment», a déclaré Wopke Hoekstra, dans une lettre au Parlement néerlandais.

» LIRE AUSSI - Les Européens peinent à s’unir sur les sanctions contre l’énergie russe» À VOIR AUSSI - À la demande des États-Unis, l'Espagne saisit un yacht appartenant à un oligarque russe proche de Poutine

Une mère écrit son numéro de téléphone sur le dos de sa fille de peur d'être séparée d'elle

Lorsque la guerre a commencé, la mère ukrainienne a eu ce réflexe pour prévenir le risque d'une séparation d'avec sa fille, alors que leur famille habitait Kiev. La jeune femme a expliqué ce geste, qu'elle avait photographié et posté sur les réseaux sociaux, avant de recevoir de nombreux messages de soutien. «C'est le 24 février que je fais cette photo, quand la guerre a commencé», a-t-elle raconté sur BFMTV. «J'avais très peur, on voulait quitter Kiev [...] mes mains tremblaient et c'est pour ça que l'écriture n'est pas très lisible sur son dos». Lisez notre article.

Un dépôt de pétrole détruit par l'armée russe près de Dnipro dans l’est

Un dépôt de pétrole proche de Dnipro, dans l’est de l'Ukraine, a été bombardé et détruit par l'armée russe dans la nuit de mardi à mercredi, sans faire de victimes, ont annoncé mercredi les autorités locales. «Ce fut une nuit difficile. L'ennemi a attaqué par les airs et a touché un dépôt de pétrole et une usine. Le dépôt est détruit (...) et un feu puissant ravage l'usine», a déclaré le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk, Valentin Reznitchenko, sur Telegram. «Heureusement, il n'y a pas de blessés», a-t-il précisé, indiquant quelque temps après que «l'incendie a été éteint par les pompiers» qui ont «lutté pendant plus de huit heures».

» LIRE AUSSI - À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Selon Mikola Loukachouk, chef du conseil régional de Dnipropetrovsk, le bombardement de l'armée russe a eu lieu «tard mardi soir» à Novomoskovsk, 25 km au nord-est de Dnipro. «L'ennemi vise cyniquement des cibles civiles», a déploré le responsable, selon qui «à cet endroit, il n'y avait pas de militaires» ukrainiens. Ville industrielle d'un million d'habitants, Dnipro est traversée par le Dniepr, le fleuve qui sépare l’est de l'Ukraine du reste du pays.

La Turquie réclame une enquête sur les cadavres de Boutcha

La Turquie a réclamé mercredi une enquête indépendante sur les cadavres retrouvés dans la ville ukrainienne de Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le départ des troupes russes, rejoignant l'indignation mondiale. «Les images du massacre, qui ont été publiées dans la presse depuis diverses régions dont Boutcha et Irpin près de Kiev, sont choquantes et tristes pour l'humanité», écrit le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

» LIRE AUSSI - Ukraine : comment les ONG enquêtent sur les crimes de guerre

Mis à part un tweet de l'ambassade de Turquie en Ukraine publié lundi, le communiqué de mercredi est la première réaction officielle de la Turquie. Le pays va continuer à travailler pour faire cesser de telles «scènes honteuses au nom de l'humanité», a conclu le communiqué. Membre de l'Otan, la Turquie a des liens forts à la fois avec la Russie et l'Ukraine. Elle s'est impliquée dans les médiations entre les deux pays en vue de mettre fin au conflit.

«Le massacre de Boutcha entre dans la définition du crime de guerre»

«Les images montrant des personnes tuées avec les mains attachées dans le dos donnent à penser qu'elles ont été victimes d'exécutions, ce qui autorise à penser qu'il s'agit d'actes délibérés. Mais cela n'est, pour le moment, qu'une supposition.» Le massacre de civils à Boutcha constitue une infraction grave à la quatrième convention de Genève, explique au Figaro Didier Rebut, directeur de l'Institut de criminologie et de droit pénal de Paris. Lisez notre entretien.

» À VOIR AUSSI - Boutcha: Zelensky dénonce des «crimes de guerre» qui seront reconnus comme «génocide»

Une voiture percute le portail de l’ambassade de Russie à Bucarest

Un homme est mort ce mercredi en percutant avec sa voiture le portail de l'ambassade de Russie à Bucarest, a annoncé la police de la capitale roumaine dans un communiqué relayé par Reuters. Une vidéo enregistrée avant l'arrivée des pompiers montrait l'avant de la voiture en flammes alors qu'elle était encastrée dans le portail. Il est trop tôt pour savoir s’il s’agissait d’un accident ou d’un acte délibéré.

Au cours des dernières semaines, plusieurs ambassades russes ailleurs en Europe ont été prises pour cibles par des manifestants irrités par l'invasion de l'Ukraine. La police a déclaré qu'elle enquêtait et n'a pas divulgué l'identité du conducteur.

Peut-on parler de «génocide» à Boutcha ?

Des «milliers de personnes tuées et torturées, avec des extrémités coupées, des femmes violées, des enfants tués». Depuis le centre-ville de Boutcha, Volodymyr Zelensky est revenu lundi sur les multiples exactions commises par l'armée russe à l'encontre du peuple ukrainien et en particulier sur les massacres effectués dans cette petite ville récemment libérée près de Kiev. «Ce sont des crimes de guerre, et ils seront reconnus par le monde comme un génocide», a déclaré le chef d'État ukrainien. Mais qu'en est-il juridiquement? À quelles conditions peut-on parler d'un génocide? Nous avons vérifié.

» À VOIR AUSSI - «Génocide», «crime de guerre», «crime contre l'humanité»: comment qualifier ce qu'il s'est passé à Boutcha?

De nouvelles armes pour l’Ukraine

Mardi, le porte-parole du Pentagone John Kirby a annoncé le déblocage d'une aide sécuritaire supplémentaire à l'Ukraine pouvant aller jusqu'à 100 millions de dollars. Ce qui porte à 1,7 milliard de dollars l'aide américaine allouée depuis l'invasion le 24 février. Il s'agit de «répondre à un besoin ukrainien urgent de systèmes antichars Javelin supplémentaires, que les États-Unis ont fournis à l'Ukraine et qu'ils ont si efficacement utilisés pour défendre leur pays», a-t-il expliqué dans un communiqué.

» LIRE AUSSI - Soukhoï Su-34, Katioucha, Javelin... Dix armes emblématiques de la guerre en Ukraine

«Les États-Unis, aux côtés de nos alliés et partenaires, soutiennent fermement la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine», a relevé le secrétaire d'Etat Antony Blinken dans un communiqué distinct.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions

Lundi 4 avril, vers 16 heures, des frappes ont semé la désolation dans un quartier de Mykolaïv, port situé dans l’estuaire de la mer Noire à soixante-dix kilomètres à l’est d’Odessa, et qui a fait l’objet, lors de cette même journée, de multiples bombardements. Sa prise par les forces russes permettrait à ces dernières d’opérer une jonction, côté ouest, avec la Crimée annexée. Au total, la mairie de Mykolaïv faisait état, mardi, de onze morts et 61 blessés. Ce bilan confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative. Lisez le récit de Pierre Avril, notre envoyé spécial dans le sud de l’Ukraine.

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Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka

Borodyanka n'est plus qu'un champ de ruines. Quasiment tous les bâtiments sont détruits. Plusieurs chars calcinés et des dizaines de voitures éventrées jonchent les rues de la ville et de ses alentours, et presque tous les immeubles sont détruits. Presque aucun mur, ni aucun véhicule ne porte, peint à la bombe de peinture, la lettre V, utilisée comme symbole par les Russes. Lisez le récit de Margaux Benn, notre envoyée spéciale dans le nord de l'Ukraine.

Nouvelles sanctions contre Moscou, accusé d'avoir commis des «crimes de guerre»

Après l'onde de choc provoquée par les découvertes faites à Boutcha, l'Union européenne et Washington ont intensifié leur pression économique et diplomatique sur Moscou, déjà visé par un épais mille-feuilles de sanctions décidées à travers le monde. Et les États-Unis prévoient d'en adopter de nouvelles mercredi, en coordination avec l'Union européenne et le G7, visant notamment à interdire «tout nouvel investissement» en Russie, selon une source proche du dossier.

L'Union européenne a de son côté promis de nouvelles sanctions «cette semaine» contre la Russie. La Commission européenne a proposé que les Vingt-Sept cessent leurs achats de charbon russe, qui représentent 45% des importations de l'UE, et qu'ils ferment leurs ports aux bateaux opérés par des Russes. Le Trésor américain a annoncé mardi qu'il n'autorisait plus Moscou à rembourser sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines.

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Le Royaume-Uni a gelé 350 milliards de dollars de devises étrangères du régime russe, le «trésor de guerre» du président Vladimir Poutine, a déclaré mardi à Varsovie la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss. Et les expulsions en masse de diplomates russes s'enchainent depuis lundi. De France, d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne et de Slovénie, en tout près de 200 diplomates russes ont été chassés d'Europe en 48 heures.

La situation en Ukraine sera également au programme de la réunion mercredi et jeudi à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Otan, a indiqué mardi le secrétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg, précisant qu'ils allaient aussi discuter avec leur homologue ukrainien Dmytro Kouleba des besoins des forces ukrainiennes.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine : Poutine dénonce les pressions sur Gazprom en Europe et menace de représailles

Le point sur la situation militaire en trois cartes

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle délimitait une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts au nord, au sud et à l’est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev au nord et se concentrent dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014 et où se concentrent les principaux combats actuellement. Au sud, la ligne de front est immobilisée.

À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv – deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants – et de Soumy, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée. En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans plusieurs quartiers de la ville.

Le front au sud a comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l’ouest, voire une remontée vers le nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes aujourd'hui interrompues.

» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en directÀ VOIR AUSSI - «La Russie va concentrer ses opérations sur le Donbass», analyse Alexis Feertchak

Le principal retournement de ces derniers jours est la fin – au moins temporaire – de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés dans les premiers jours d'avril alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle – premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique – et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes: il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus – puisqu'ils se sont retirés de la région – cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, en termes d'ampleur des déploiements, le front du nord apparaissait comme le plus stratégique.

Bonjour à tous

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Retrouvez le déroulé de la journée de mardi ici.

Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions

Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.

Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 41e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays.

Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?

Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

L'Humanité

À l’Arena, Macron souffle le show et l’effroi

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Présidentielle Samedi, à la Défense, le chef de l’État a (enfin) tenu son premier meeting de campagne. Un spectacle de deux heures où, droit dans ses bottes sur la casse sociale, il a « en même temps » tenté de rassurer les indécis de gauche.

Cyprien CaddeoLola RuscioEmilio Meslet

Président, candidat et… catcheur ? Bain de foule avant la montée sur le « ring », pyrotechnie, fumigènes, percussions électroniques, banderoles de supporters, 30 000 militants chauffés à blanc… Emmanuel Macron a soigné son entrée en scène, samedi 2 avril, dans son grand meeting du premier tour de la présidentielle, à la Défense Arena (Nanterre, Hauts-de-Seine). Le premier, et le seul, d’ailleurs. L’événement se devait donc de ressembler à un show digne du Super Bowl. D’être une véritable démonstration de force, à huit jours du premier tour d’une élection sans campagne digne ce nom. « Je ne crois pas qu’on gagne des voix avec un meeting, commente Patrick Vignal, député LaREM de l’Hérault. L a campagne n’a pas été d’un très haut niveau, c’est important d’avoir ce moment pour galvaniser les troupes, se retrouver, leur donner l’envie et l’énergie de tracter. »

La Macronie, qui tient la qualification au second tour comme acquise, a réalisé qu’elle ne pourrait pas se priver d’un grand baroud militant. D’autant que l’écart se resserre en cas d’affrontement final avec Marine Le Pen (52,5 %, contre 47,5 % selon un récent sondage Elabe). Avant l’entrée en scène, les ministres ont d’ailleurs défilé devant la presse pour jouer la prudence : « On est vigilants pour le premier tour, mais surtout pour le second. Il faut rappeler qui sont Marine Le Pen et Éric Zemmour, l’extrême droite raciste et xénophobe qui va s’allier au second tour », prévient Emmanuelle Wargon, ministre du Logement. « L’abstention est un risque, il faut réaffirmer le débat d’idées, de valeurs, de projets », renchérit la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili. Prudence, mais pas trop non plus : « On aurait tort de passer de l’euphorie à la peur en dix jours, nuance le sénateur François Patriat.  Entre les deux, il y a la lucidité. »

Le président-candidat, lui, trace sa route, sans commenter les sondages. Pendant 2 h 20, drogué à lui-même, il a empilé les antiennes macronistes, les concepts creux, évoquant « le laboratoire de la volonté », « les militants de l’idéal », « le combat du progrès contre le repli », « le dépassement, qui n’est pas un effacement des différences, mais qui se nourrit des inspirations de chacun » – ­ +comprendra qui pourra.

Quand macron plagie poutou...

Dans les tribunes, cela semble parler à Emmanuel, qui discute de politique avec son fils. Ce cinquantenaire, patron d’une TPE, glissera un bulletin en faveur du président sortant, comme en 2017 : « J’aime son pragmatisme, il ne se demande pas si telle idée est de gauche ou de droite, il fait juste ce qui lui semble bien pour le pays », se ­félicite-t-il. Un peu plus loin, Nicolas, étudiant en droit à Assas (Paris), membre des Jeunes avec Macron (et ex-Jeune avec Juppé), se gargarise aussi du « en même temps » désormais éculé : « J ’aime chez lui son côté consensuel (les gilets jaunes apprécieront – NDLR), sa capacité à être libéral tout en préservant la protection sociale, il ne va pas promettre des choses délirantes comme le Smic à 2 000 euros. »

Toutefois, Emmanuel Macron s’est, semble-t-il, souvenu que pour être « et de gauche et de droite », il fallait faire semblant d’être – un peu – de gauche. Alors le chef de l’État consacre une partie de son discours au social et au sociétal, faisant applaudir les soignants et les enseignants, « ces artisans de la République » dont il promet qu’ils seront mieux rémunérés. On s’étouffe quand il déclare, en parlant des personnes âgées dépendantes, que « leurs vies valent plus que les profits » (reprenant donc un slogan de… Philippe Poutou, le candidat du NPA avec qui il ne veut pas débattre). On rit jaune quand il jure que la protection de l’enfance et l’égalité hommes-femmes seront les grandes causes du quinquennat – comme lors du précédent, donc ? Des accents sociaux taillés pour convaincre un électorat social-démocrate encore indécis et dont il aura besoin, au moins pour un éventuel second tour.

Pour autant, le président de la République assume les propositions les plus droitières de son nouveau programme. « Il n’y a pas d’État-providence sans État productif ! » tranche-t-il. La dette ? Il faudra la rembourser « car il n’y a pas davantage d’argent magique aujourd’hui qu’hier ». Mais, puisqu’il n’est pas question d’augmenter les impôts, il s’agira «  de travailler plus et de travailler plus longtemps », avec la retraite à 65 ans. Le RSA conditionné ? « Pas une peine de travaux d’intérêt général, comme je l’ai entendu, mais une main tendue vers les bénéficiaires, pour réapprendre, retrouver le goût de bien faire, retourner vers l’emploi. » L’assurance-chômage ? « Oui, j’assume, le plein-emploi, c’est possible. Le système viendra nous dire que c’est impossible et c’est pourquoi nous le ferons. »

De quoi séduire Paul, 24 ans, Brushing impeccable et sourire ultra-bright. Lui hésite encore entre Emmanuel Macron et Valérie Pécresse (LR). « Je me sens d’habitude proche de la droite, j’avais voté Fillon en 2017, raconte ce diplômé d’une école d’ingénieurs.  Là, j’attends de lire les programmes, mais je me reconnais davantage dans Macron. Son leadership est meilleur que celui de Pécresse, et il a fait beaucoup pour les start-up. »- Le jeune homme souhaite bientôt créer sa propre entreprise : le profil type de l’électeur macronien.

Le chef de l’État capitalise sur les crises

« C’est le seul en qui j’ai confiance », confie Abderrahmane, 65 ans, infirmier bientôt à la retraite. Et sur la crise sanitaire ? Aide-soignante dans les Yvelines, Christelle pense qu’ « il a fait au mieux, qu’il n’est pas un surhomme ». Sur le reste, elle a du mal à citer une mesure du nouveau programme, si ce n’est la retraite à 65 ans : « Cela me semble raisonnable, il faut bien remplir les caisses. Moi, j’ai 47 ans, je me vois très bien travailler jusqu’à 65 ans, sans problème. » Plus que les promesses de nouvelles réformes, d’autres louent sa « bonne » gestion concernant la guerre en Ukraine et sa capacité à « rassurer » les Français.

Emmanuel Macron s’appuie sur cette crédibilité que lui ont donné les crises. L’effet de vide et l’effondrement des partis font le reste de sa force. D’ailleurs, le chef de l’État n’accorde que quelques mots pour ses adversaires. Zemmour et Le Pen sont étrillés d’une raillerie sur « ceux qui se réclament de De Gaulle mais sont les héritiers de ceux qui ont combattu le général ». Jean-Luc Mélenchon est écarté d’un tacle à « ceux qui se revendiquent de Jaurès et Clemenceau mais sont devenus profondément antirépublicains et versent dans l’indigénisme ». L’anathème est aisé, en particulier lorsqu’on s’abstient de débattre. Mais la Macronie a évidemment adoré.

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L'Humanité

Romy Schneider, femme libre du cinéma français

Prescription culture

Exposition La Cinémathèque retrace de manière émouvante la carrière de l’actrice caméléon, figure intense du cinéma français qui incarna des personnages féminins forts dans les années 1970.

Cécile Rousseau

Quarante ans après sa mort, l’étoile de Romy Schneider brille toujours. Un premier portrait photographique à la fois solaire et mélancolique donne d’emblée la tonalité de l’exposition qui lui est consacrée à la Cinémathèque française. De ses débuts sur grand écran auprès de sa mère, Magda Schneider, dans la série à succès des  Sissi jusqu’à son dernier film, la Passante du Sans-Souci, les multiples facettes de l’actrice sont mises en regard de ses audacieux virages artistiques.

Exit les costumes d’époque et les « Heimat » films. À la fin des années 1950, elle arrache sa liberté et croise sur sa route un jeune novice prometteur : Alain Delon. Alors que le cinéma français lui ouvre les bras, la jeune Allemande décide de partir tenter l’aventure hollywoodienne. Elle s’essaie alors au registre comique avant de reprendre un aller simple pour l’Europe.

Prestation intense

Cette balade thématique riche en anecdotes revient notamment sur les traumatismes de la Seconde Guerre mondiale. En jouant dans des films comme  le Train ou  le Vieux Fusil, Romy Schneider tente de conjurer le passé et la proximité de sa mère avec Hitler. Sur le tournage du  Vieux Fusil, de Robert Enrico, inspiré de la tuerie d’Oradour-sur-Glane, sa prestation est tellement intense que l’équipe technique en reste tétanisée.

Casser son image, tenter des aventures extrêmes jusqu’à l’épuisement, se jeter dans l’arène de jeunes réalisateurs comme Andrzej Zulawski avec le traumatisant l’Important c’est d’aimer n’a jamais fait peur à la comédienne. Marquée au fer rouge par le rôle lisse d’Elisabeth de Bavière (Sissi), elle va pouvoir montrer une face plus noire de ce même personnage historique grâce à Luchino Visconti dans  Ludwig. Si le début de l’exposition est didactique et peu immersif, au fil des minutes, sa carrière en contre-pied frappe par sa cohérence, habilement soulignée par la scénographie.

L’actrice a assumé tous ses choix

Intense, complexe et à fleur de peau, la puissance d’incarnation de Romy Schneider a fasciné les metteurs en scène. Henri-Georges Clouzot l’avait choisie dans son film maudit et inachevé  l’Enfer pour incarner les différents états d’une relation amoureuse minée par la jalousie. Quelques sublimes séquences psychédéliques sont d’ailleurs présentées au public. Sans se revendiquer féministe, l’actrice, devenue égérie de mode, comme le rappelle la présence du tailleur Chanel porté dans  Boccace 70, a assumé tous ses choix parfois radicaux. Vedette de papier glacé, pourchassée par la presse people, elle ira jusqu’à organiser des séances photo pour se réapproprier ce corps surexposé. Assumant le temps qui passe devant la caméra, la comédienne n’hésite pas non plus à se vieillir, comme dans le méconnu  Fantôme d’amour, de Dino Risi. « En ­réalité, j’étais simplement en avance sur mon temps. À une époque où il n’était encore nulle part question de la libération de la femme, j’ai entrepris ma propre libération. J’ai forgé moi-même mon destin et je ne le regrette pas. »(1)

Au-delà de cette trajectoire moderne, la Cinémathèque pointe son intervention créative décisive sur certains films, dans la réécriture des dialogues mais aussi dans la réalisation de son doublage en plusieurs langues. Mais la plongée la plus saisissante de la visite se révèle être le coup de foudre artistique de sa carrière. Les cinq longs métrages dirigés par Claude Sautet vont faire d’elle l’incarnation de la femme française des années 1970. Dans les Choses de la vie, Max et les ferrailleurs, César et Rosalie, Mado et Une histoire simple, elle enchaîne des rôles forts, tenant tête à des hommes machos et un peu fragiles. La diffusion de la Chanson d’Hélène (musique des  Choses de la vie) et la projection de différents extraits achèvent de déposer un voile d’émotion.

Des documents en vitrine, comme des plans de travail de tournage et des petits messages manuscrits, saisissent le perfectionnisme partagé par « le meilleur metteur en scène du monde », selon Romy Schneider, et sa comédienne fétiche. Entre les lettres envoyées depuis la thalassothérapie à Quiberon et les citations disséminées sur le parcours, les retrouvailles avec l’actrice sont presque charnelles. De rares clichés personnels effleurent aussi les cassures profondes, dont le décès accidentel de son fils David en 1981. Dans ses derniers films à la tonalité sombre, tous ses personnages finissent d’ailleurs par trépasser. Geste prémonitoire, elle écrivait à Claude Sautet quelques années avant la fin : « Parfois ici, j’aime bien regarder les vieilles personnes seules ou des vieux couples à la fin de leur vie, avec ce calme qui n’est pas un vide (pas toujours). Un calme que je n’atteindrai jamais peut-être. Parce que je ne serai jamais peut-être vraiment vieille ? »

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Le Figaro

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Pierre Avril

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

Envoyé spécial à Mykolaïv

C’est un quartier typique et ordinaire des grandes villes ukrainiennes. Un grand boulevard bordé de hauts immeubles résidentiels, eux-mêmes séparés par des allées en terre et des cours équipées de jeux d’enfants. Le long du boulevard, des commerces, des petits cafés, et une station de «marchrout», ces mini-vans transformés en taxis collectifs, aux arrêts aléatoires, qui permettent de sillonner la cité à prix réduit. L’inverse absolu d’une cible militaire.

Lundi 4 avril, vers 16 heures, des frappes ont semé la désolation dans ce quartier de Mykolaïv, un port situé dans l’estuaire de la mer Noire à soixante-dix kilomètres à l’est d’Odessa, et qui a fait l’objet, lors de cette même journée, de multiples bombardements. Sa prise par les forces russes permettrait à ces dernières d’opérer une jonction, côté ouest, avec la Crimée annexée. Au total, la mairie de Mykolaïv faisait état, mardi, de onze morts et 61 blessés. Ce bilan confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

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Les témoignages recueillis sur place par Le Figaro, corroborés par des sources militaires, ainsi que l’examen des impacts, indiquent que l’armée russe a utilisé des bombes à sous-munitions. Ces engins explosent en l’air, dispersant des milliers de projectiles - le cas échéant létaux - sur une très large superficie. Leur utilisation est prohibée en vertu d’une convention parrainée par l’ONU, à laquelle la Russie - comme les États-Unis et l’Ukraine - n’a pas souscrit.

«Ils veulent simplement nous tuer»

À une centaine de mètres de la place de la Victoire, obélisque effilé célébrant la victoire de l’Armée rouge contre les troupes nazies, le corps d’une vendeuse de fruits et légumes repose dans une mare de sang. Il est recouvert d’un manteau rouge, d’où un survêtement violet et des baskets blanches dépassent. Cette femme avait installé une échoppe improvisée sur un bout de trottoir, y apportant quelques fruits et légumes, ces produits qui souvent font défaut à ses concitoyens. On aperçoit une salade sur un cageot. Accroupi à ses côtés, un proche, le regard perdu, laisse sa main reposée sur le manteau. Une fois retourné, le corps de la victime présente de multiples blessures, au visage et à la poitrine.

La population est en état de sidération. «Vous pouvez me dire en quoi, il s’agit ici d’un objectif stratégique? La première unité militaire est située à douze kilomètres. Regardez vous-mêmes, ce sont des gens normaux, comme cette femme. Dans notre cour, il n’y a même pas de magasins au cas où ils voudraient nous priver de nourriture, que des immeubles d’habitation. Il y a une école où les enfants vont étudier. Non! Ils veulent simplement nous tuer», s’emporte Irina, qui travaillait dans son appartement au moment des explosions.

Vous pouvez me dire en quoi, il s’agit ici d’un objectif stratégique ? Dans notre cour, il n’y a que des immeubles d’habitation. Non ! Ils veulent simplement nous tuer

Cette employée de banque montre la façade de son immeuble, de l’autre côté la place de la Victoire, où l’on devine au loin des vitres brisées. Immobilisé, un taxi collectif a perdu toutes ses vitres, explosées. Les mêmes observations se répètent. Les dommages matériels ne sont pas spectaculaires, mais leur périmètre est immense. Sur un simple rayon d’une cinquantaine de mètres, on relève au sol au moins une dizaine de petits cratères. Moins de cinq explosions ont été recensées par les témoins.

Des impacts de bombes à sous-munitions

En retrait du boulevard principal, l’allée en terre qui sépare deux rangées d’immeubles s’appelle la rue de la Paix. «Un quartier ordinairement tranquille», résument les résidents. Sur une porte rouge et le long de la façade, des multitudes de petits impacts, accréditant la thèse de l’utilisation de bombes à sous-munitions. Moscou a pour tradition de démentir ces accusations, et attribue en revanche cet usage à son ennemi ukrainien. Plus loin encore, un immeuble a été frappé à deux reprises: la première fois il y a trois semaines, endommageant le sixième étage, puis avant-hier, lundi 4 avril, cette fois au rez-de-chaussée. La scène laisse perplexe quant à la stratégie militaire déployée par les forces russes.

«Leur unique but est de transformer Mykolaïv en Marioupol, ainsi pourront-ils présenter cette opération à leurs consommateurs domestiques comme un exemple de ‘‘dénazification’’ d’une région russe», interprète, avec un brin d’ironie, Vladimir Pletentchouk, porte-parole de l’administration militaire de la région. Pour cet officier ukrainien - dont les aïeux furent déportés en Sibérie sous Staline après que le dictateur a provoqué la famine en Ukraine - l’armée russe a l’intention de poursuivre vers l’ouest jusqu’à la Moldavie. Cette ancienne république soviétique est frontalière d’Odessa. Mais un large couloir situé au nord du pays - la Transnistrie - est contrôlé par Moscou, où son armée possède des forces militaires. La situation est identique dans les deux républiques ukrainiennes du Donbass (Louhansk et Donetsk), où les troupes du Kremlin se sont récemment redéployées.

Pour sa part, l’armée russe affirme ne viser que des objectifs militaires stratégiques, et non pas des civils. Ainsi, dimanche à Odessa, elle a frappé des réservoirs d’essence alimentant, selon elle, les soldats de Mykolaïv. Quelques heures plus tard, ce fut au tour du port stratégique d’Otchakov, traditionnellement interdit d’accès aux journalistes. Vladimir Pletentchouk en minimise l’impact sur les ravitaillements. «Nous avons nos propres stocks d’essence et notre propre logistique», réplique l’officier, alors que les automobilistes voient leurs pleins limités, au mieux, à vingt litres. Ce dernier défend la thèse de tirs indiscriminés, émanant en particulier de Kherson, la ville plus à l’est du littoral, frontalière de la Crimée, et désormais sous contrôle de Moscou.

Recours aux options civiles et militaires

À Mykolaïv en revanche, l’armée russe a, de toute évidence, recours aux deux options - civiles et militaires. Juste derrière le bâtiment éventré de l’administration régionale où ont péri plus de 36 personnes, une roquette a frappé, dimanche dans la nuit, une usine de réparations de navire - comme l’atteste une plaque sur la façade du bâtiment. Cette usine, située dans un coin de rue désertée, abrite plus probablement des unités de l’armée ukrainienne. Le cas échéant, la présence de ces dernières ne pourrait échapper aux services de renseignement russe. À l’intérieur, aucune trace manifeste d’activité industrielle. Soudain, des lourdes portes s’échappent une automitrailleuse.

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Deux cents mètres à gauche, une roquette a totalement détruit un bâtiment non identifiable, dont la façade s’est écroulée sur elle-même. Deux témoins expliquent qu’il s’agissait d’un hôtel, comme le confirme l’alignement apparent des pièces et la présence sur le rebord des fenêtres de systèmes de climatisation. Lundi, dans la matinée, outre un centre commercial, un hôpital, notamment, a été frappé dans le sud de la ville. L’après-midi le même établissement hospitalier a été l’objet d’une attaque, parmi d’autres infrastructures civiles, selon des informations corroborées par la Croix-Rouge.

«On parle ici de missiles de croisière dont la vitesse est supérieure à deux Mach et demi», rappelle Vladimir Pletentchouk. Ces missiles sont très difficiles à intercepter par l’Ukraine. C’est pourquoi le porte-parole militaire de Mykolaïv exige des Occidentaux l’érection d’une zone d’exclusion aérienne et la délivrance de systèmes élaborés - y compris maritimes - de défense antiaérienne, et pas seulement des Stringer portatifs. L’Union européenne et les États-Unis s’y refusent.

Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions

Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.

Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 41e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays.

Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?

Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

L'Humanité

Les contes amoraux de Ryûsuke Hamaguchi

Prescription culture

Cinéma Le réalisateur de Drive My Car surprend et séduit avec trois histoires de hasard où les femmes sont au centre. Une subtile variation sur l’œuvre d’Éric Rohmer.

Sophie Joubert

Une jeune femme juvénile pose devant l’objectif de son amie. Après la séance, toutes deux partagent un taxi qui doit les ramener en ville. Dans l’espace contraint de l’habitacle, Tsugumi, la photographe, se confie à Meiko : elle a rencontré un homme avec qui elle a passé un moment magique. À mesure que Tsugumi déroule son récit, Meiko (et le spectateur avec elle) comprend que l’homme en question est son ex-petit ami, dont elle est séparée depuis deux ans. C’est le début d’un jeu cruel où l’amour et la jalousie percutent l’amitié. Dans la Porte ouverte, le deuxième conte, une jeune femme mariée qui a une aventure avec un étudiant accepte un drôle de pacte : elle devra séduire le professeur d’université et écrivain reconnu qui est responsable du renvoi et de l’humiliation de son amant. Se faisant passer pour une admiratrice, elle s’introduit dans son bureau et lit à voix haute un passage hautement érotique de son dernier roman en enregistrant la scène à l’insu du professeur. Encore une fois, la troisième histoire, est une légère dystopie qui se passe dans un monde où un virus informatique empêche l’usage d’Internet et des téléphones portables. Invitée à une réunion d’anciens élèves, Natsuko croit reconnaître, sur un escalator, son amoureuse de jeunesse. L’une monte, l’autre descend, comme pour signifier qu’elles ne prennent pas la vie dans le même sens. D’une méprise initiale naîtront une véritable rencontre et un face-à-face troublant où chacune joue à être une autre.

profondeur et fantaisie, humour et érotisme

Après le virtuose Drive My Car, Ryûsuke Hamaguchi met ses pas dans ceux d’Éric Rohmer avec ces trois contes où la parole tient une place centrale. Alliant profondeur et fantaisie, humour et érotisme, il décale un cinéma littéraire et cérébral en s’autorisant des pas de côté vers l’étrangeté et l’imagination. Magie, le premier conte, juxtapose deux fins possibles du triangle amoureux : celle, cruelle, qui se passe dans la tête de Meiko, et celle qui laisse une chance à la relation naissante. Dans Encore une fois, l’absence d’outils numériques est presque imperceptible mais crée un ralentissement du temps propice à la rencontre.

Remarquable directeur d’acteurs, Hamaguchi privilégie les dialogues et les confrontations dans des lieux simples et neutres qui laissent toute la place aux mots : une voiture, un bureau, le parvis d’une gare de province (on pense aux villes nouvelles chez Rohmer). On croirait une scène de théâtre, un plateau dépouillé où le verbe est au premier plan. Il faut une grande confiance en ses interprètes et en l’histoire qu’on raconte pour tenir le spectateur en haleine avec un récit de plusieurs minutes à l’arrière d’un taxi, sans autre image que le visage des actrices en gros plan et en champ-contrechamp.

Écrits à l’origine pour faire partie d’une série de sept variations sur le thème du hasard et de la coïncidence, ces trois contes peuvent se lire comme des portraits de femmes à trois âges de la vie, entre la vingtaine et la quarantaine, tandis que les hommes sont au second plan, muets ou hors champ. C’est probablement le vrai sujet de ce film subtil, porté par les pièces pour piano limpides de Robert Schumann.

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L'Humanité

Vedette, l’amour Vache

Prescription culture

Cinéma. Vedette vit dans les alpages suisses. Elle est belle, forte, combative. C’est une reine. Mais même les vaches se cachent pour mourir. Une fable philosophique sur l’homme et l’animal.

Marie-José Sirach

Au loin, on entend les cloches tintinnabuler. Une partition musicale pour paysage alpestre dont la beauté subjugue. La caméra, comme en apesanteur, s’attarde sur les sommets enneigés qui se découpent dans un ciel bleu intense. Calme et volupté. La caméra entame sa descente jusqu’à se rapprocher, ni trop loin, ni trop près, d’un troupeau de vaches. Des bêtes impressionnantes, au pelage noir, aux cornes imposantes. Dans ce décor paradisiaque sis en plein cœur du Valais dominé par la dent Blanche (4357 mètres), paissent des vaches et des hommes tant leurs vies se mêlent, s’emmêlent. Vedette est l’une de ces vaches. Reine des neiges et des combats dans des arènes improvisées, elle est désormais trop âgée pour se mesurer aux plus jeunes de ses congénères. Ses propriétaires, même si cette notion de propriété est balayée par celle de famille, la retirent du troupeau et lui aménagent une étable près du petit chalet qu’occupe un couple de cinéastes, Claudine Bories et Patrice Chagnard,

Ensemble, tous les trois, ils vont tenter de s’apprivoiser les uns les autres dans des tentatives d’approche joyeuses et iconoclastes où les rapports homme/animal s’en trouveront renversés. Si le couple, plutôt citadin, urbain, ignore tout de la vie des vaches, il va apprendre. “Parlez-lui”, leur conseille la propriétaire. Certes, mais que dire à une vache ? Lorsque Claudine Bories lui fait lecture de la théorie de l’animal-machine de Descartes qui stipule que l’animal ne ressent rien, qu’il n’existe que par la volonté de l’Homme, etc. on mesure la violence du propos qui, après coup, explique - ou justifie - encore aujourd’hui la maltraitance animale, l’élevage intensif (à ces fichues fermes des Mille vaches).

Vedette mâchouille, Vedette rumine tout ça, regarde le monde de ses grands yeux doux et nous aussi. Ce film se métamorphose en une fable philosophique animalière, une histoire où le temps s’écoule doucement. Vedette mettra bas un joli veau. Puis mourra doucement. Ses propriétaires, Élise et Nicole, ont finalement décidé de la manger. Une nourriture terrestre et spirituelle, une façon de prolonger, à travers elles d’eux, la vie de Vedette.

cinéma
Le Figaro

Cinq signes qui montrent que vous devriez travailler à votre compte...

Quentin Périnel

NOS CONSEILS - Et si vous n'aviez pas réellement besoin d'être salarié pour exercer votre métier ? Devenir freelance peut comporter de nombreux avantages.

Travailler en indépendant. Un rêve pour certains, une utopie, un monde totalement inaccessible... Pourtant, les chiffres montrent année après année que les actifs sont de plus en plus nombreux à franchir le pas et à devenir leur propre employeur. Évidemment, ce changement de carrière peut sembler vertigineux ; du jour au lendemain, ni collègues, ni entreprise, ni quoi que ce soit qui a trait à une organisation traditionnelle ! Il serait idiot et totalement faux de souligner que tout le monde peut devenir indépendant. Le «salariat bashing» n'a pas lieu d'être. C'est un mode de travail qui ne peut correspondre à certains métiers, et surtout, à certaines personnalités. Ce qui est certain aussi, c'est que de nombreux actifs - peut-être vous ! - sont des indépendants qui s'ignorent encore...

À lire aussiCe que vous risquez si vous avez une liaison amoureuse au travail

Vincent Huguet est cofondateur de Malt, plateforme leader en Europe pour l'emploi des freelances. Il raconte au Figaro cinq situations qui montrent qu'un actif peut songer à devenir indépendant... «Même si le terme de freelance se démocratise sans cesse et que le nombre d'indépendants s'accroît, il peut y avoir - à juste titre - une certaine peur de sauter le pas», observe Vincent Huguet, qui est parfaitement lucide sur le fait que ce n'est «pas la fin du salariat» et que ce dernier présente «bien des avantages.»

Quand chaque journée se ressemble à la minute près...

Un signal est particulièrement alarmant, a fortiori lorsque l'on travaille dans des grandes entreprises : le temps passé en réunion. Si vous passez votre journée en réunion, à débattre en permanence de sujets internes... c'est qu'il est temps de songer à la suite. «Quand votre job consiste exclusivement à travailler pour de l'interne et jamais pour des clients, c'est un signe que vous êtes dans une organisation trop complexe, et que vous n'êtes pas utile, observe Vincent Huguet. C'est le syndrome des bullshit jobs, théorisé par l'anthropologue David Graeber. Plus tôt on s'en rend compte, mieux c'est...» C'est une constante dans les grands groupes avec plusieurs centaines de salariés... «Occuper» tout le monde est parfois difficile. Le fondateur d'Amazon Jeff Bezos l'a fabuleusement résumé dans sa «règle des deux pizzas.» Pleine de bon sens, elle consiste à conserver des équipes de petites tailles - que l'on pourrait théoriquement nourrir avec deux pizzas - tout particulièrement lorsqu'il s'agit de programmer une réunion ou de prendre une décision. Conclusion : plus une équipe est fournie, plus la probabilité que certains éléments soient «inutiles» est élevée...

À lire aussiUn iPhone dans le coma

Dès que la journée est strictement la même semaine après semaine, mois après mois... il faut se poser des questions. Les habitudes millimétrées, au travail, sont souvent des mauvais signaux. Cela concerne le lieu, mais aussi les tâches, le timing... Caricaturalement, on pourrait dire que dès lors que l'on arrive au bureau à 9h et qu'on le quitte à 18h précises chaque jour, c'est qu'il y a un loup. «Il faut prendre le contrôle de son rythme de travail, observe Vincent Huguet. Le disséquer à sa façon, l'organiser comme on le souhaite, d'où on veut... Si cela n'est pas possible, il s'agit de comprendre pourquoi. Et de réagir.» C'est un signe des Temps : le présentéisme à l'ancienne n'a plus lieu d'être. Très naturellement, il y a des journées plus chargées et d'autres plus légères... Dans un monde du travail moderne, avoir la liberté de fixer ses «horaires naturels» - dixit Vincent Huguet - est absolument essentiel.

L'envie d'avoir envie n'est plus là...

Autre signe des Temps : vos amis qui décident de se mettre à leur compte se comptent sur les doigts d'une main... et vous êtes terriblement curieux - voire jaloux - de leur nouvelle vie professionnelle. Mieux : dès que vous commencez à enquêter, de votre côté, les conditions possibles pour vous mettre à votre compte, et ce que cela pourrait changer dans votre vie, c'est que vous avez la bougeotte ! Combien vaut votre job en indépendant ? Quelle charge de travail cela impliquerait ? Combien de clients potentiels ? Les recherches sur Google fusent ! «La curiosité vis-à-vis des autres est un phénomène naturel lorsqu'on parle d'une tendance, analyse Vincent Huguet. Chez Malt, les freelance se toisent, comparent leurs profils sans cesse sur notre plateforme.» Le boom des démissions et la notion de «flexibilité» qui est de plus en plus importante chez les candidats font penser à la fable du Loup et du Chien de La Fontaine. Sa morale ? Mieux vaut être pauvre et libre que riche et esclave - mieux vaut vivre pauvre mais indépendant que dans une cage dorée. Une morale à méditer. Et à mettre en relief de façon moins manichéenne...

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Quand l'idée même de revenir au bureau vous incommode au point de vous dégoûter ou de vous empêcher de dormir, cela doit vous titiller : il est temps de changer d'air. Peut-être que cela traduit simplement une envie de changer d'entreprise, mais cela peut également signifier des envies d'indépendance et de liberté. Steve Jobs, le fondateur d'Apple, a eu cette pensée très juste : «Si aujourd'hui était le dernier jour de ma vie, voudrais-je faire ce que je prévois de faire aujourd'hui ?» Si la réponse est un grand «NON» pendant plusieurs jours de suite, je sais que je dois changer quelque chose... «C'est fréquent : les gens ne veulent pas revenir au bureau parce qu'ils peuvent plus voir leurs managers ou leur environnement de travail, et ils décident de dire stop», observe Vincent Huguet. «Dire stop», évidemment, est un luxe qui n'est pas pour tout le monde...

Enfin, dernier signal alarmant : quand vous avez viscéralement envie de vous former, d'apprendre, de sortir de votre zone de confort, et de rencontrer des gens inspirants, c'est que, vraiment, vous avez envie de changement ! Et comme le disait si bien Winston Churchill - qui aurait pu être conférencier en développement personnel - «il n'y a rien de négatif dans le changement, si c'est dans la bonne direction.»

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Le «bureau de demain» n'existe pas

CHRONIQUE - L'Histoire nous apprend que la prospective est loin d'être fiable. Au lieu d'alimenter sans cesse les fantasmes du futur, il faudrait plutôt s'intéresser... au présent.

Mailinblack: «Une façon de travailler différente»

Mailinblack occupe la 21e place du palmarès Best Workplaces dans la catégorie 50 à 249 salariés.

Le Figaro

Le député M'jid El Guerrab jugé pour la violente agression d'un responsable PS

En 2017, le député (ex-LREM) avait asséné des coups de casque de scooter au responsable socialiste Boris Faure.

Le député ex-LREM M'jid El Guerrab est jugé ce jeudi à Paris pour «violences volontaires», pour avoir asséné en 2017 des coups de casque de scooter au responsable socialiste Boris Faure, sur fond de rivalité politique.

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Le procès devait se tenir en octobre mais avait été renvoyé à la demande de la défense, qui souhaitait que soient projetées devant le tribunal correctionnel les images de l'altercation, filmées par deux caméras de vidéosurveillance.

Le 30 août 2017, Boris Faure, premier secrétaire PS de la Fédération des Français de l'étranger, rencontre par hasard M'jid El Guerrab, nouveau député LREM des Français de l'étranger. La conversation s'envenime entre les deux responsables politiques, brouillés depuis le départ du PS de M'jid El Guerrab pour La République en marche d'Emmanuel Macron, fin 2016.

« Mon pronostic vital était engagé. J'ai entrouvert les portes de la mort »

La «bande-vidéo contredit l'essentiel des témoignages qui sont dans le dossier», a affirmé à l'AFP l'avocat de M'jid El Guerrab, Antoine Vey. Selon lui, le député est «attrapé par le bras» et porte alors des coups de casque dans «un geste de défense, réflexe», il ne porte pas de «coup au sol» et «reste jusqu'à l'arrivée de la police».

Le député, aujourd'hui âgé de 38 ans, «ne va pas contester la nature des faits» et «s'est excusé» des conséquences de son geste, mais il veut faire reconnaître que «lui aussi a été insulté puis violenté», même si les violences ne sont «pas de même intensité», a ajouté Me Vey. «Un écran de fumée», a répliqué l'un des avocats de Boris Faure, Patrick Klugman, estimant que «l'inversion des responsabilités est la constante de M'jid El Guerrab». Les images sont au contraire «accablantes pour le prévenu», qui «va clairement au contact», a-t-il assuré à l'AFP.

Une hémorragie cérébrale

Selon l'accusation, en dépit de la plainte pour «violences volontaires» déposée par le député immédiatement après l'altercation, la violence et l'intensité des coups qu'il a portés sont sans commune mesure avec le geste de Boris Faure. Atteint d'un traumatisme crânien et d'une hémorragie cérébrale, ce dernier avait été opéré en urgence et avait passé trois jours en réanimation, avant d'être hospitalisé à nouveau quelques jours plus tard.

«Les chirurgiens ont bien travaillé ce 30 août 2017. (...) L'hématome cérébral était dangereux. Mon pronostic vital engagé. J'ai entrouvert les portes de la mort», a écrit sur Twitter le 30 mars Boris Faure, 48 ans aujourd'hui. «Je demande justice. Sans amertume, ni rancune. Justice pleine et entière pour des faits de violence extrême», a aussi déclaré le 1er avril dans un billet de blog celui qui est aujourd'hui responsable syndical à l'UNSA.

Un nouveau renvoi sera demandé

La plainte de M'jid El Guerrab avait initialement été classée sans suite, mais cette décision a été annulée en novembre dernier, pour des questions de forme, selon les conclusions de la défense envoyées à Me Klugman. Me Vey va demander jeudi un nouveau renvoi pour cette raison, y voyant une preuve que le «dossier a été mal instruit». «C'est un scandale, cinq ans après les faits», a réagi Me Klugman, estimant qu'il s'agit d'une «stratégie dilatoire de la part de la défense, qui vise à tout faire pour éviter que M'jid El Guerrab soit jugé avant les élections législatives» des 12 et 19 juin.

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Poursuivi pour avoir «volontairement commis des violences ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours» avec «une arme par destination», M'jid El Guerrab encourt jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende. Face au tollé provoqué par cette affaire, il avait démissionné du parti présidentiel en septembre 2017, tout en gardant son mandat parlementaire.

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La mort du conducteur d'une camionnette volée le week-end dernier avait été suivie de plusieurs nuits de violences. L'auteur du tir, présenté devant un juge d'instruction vendredi, avait affirmé «s'être senti en état de légitime défense», selon le procureur.

El País (ESP)

SANS TITRE

¿Cuál es el mayor atractivo turístico de León? La catedral y los barrios Húmedo y Romántico tienen un rival muy serio en esa competición: las tapas gratis. Aunque existen otras ciudades en España donde te suelen sacar algo de picar sin coste añadido al pedir algo de beber, en León esta práctica es religión, y no se entiende la existencia de un bar que renuncie a ella. "Si no das tapas gratis, no vendría nadie", explican algunos dueños de negocios de hostelería de la ciudad.

La gratuidad implica, en más de una ocasión, baja calidad. Por eso es importante saber dónde ir si se quiere disfrutar de esta tradición. Nuestros guías en la ruta de las tapas gratis de León son Yolanda León y Juanjo Pérez, cocineros del restaurante leonés Cocinandos (una estrella Michelin), buenos conocedores de la gastronomía local.

RUTA DE TAPAS GRATIS EN LEÓN

Si quieres saber por qué estos establecimientos son recomendables y qué tipo de tapas gratis ofrecen, mira el vídeo de arriba.

Rúa 11

C/ Rúa, 11. Mapa.

La Ribera

C/ Fernando C. Regueral, 8. Mapa.

Camarote Madrid

C/ Cervantes, 8. Mapa.

Entrecalles

C/ López Castrillón, 7. Mapa.

La Trastienda del 13

C/ Ancha, 1. Mapa.

Casa Blas

C/ Sampiro, 1. Mapa.

Rincón del Gaucho

Azabachería, 6. Mapa.

La Competencia

Varias localizaciones.

Casa Llamas

C/ de Laureano Díez Canseco, 13. Mapa.

Bar Rebote

Plaza San Martín, 9. Mapa.

Le Figaro

Buitoni : le préfet du Nord interdit la production de pizzas dans l'usine

Les différentes inspections, qui mettent en évidence un «niveau dégradé de la maîtrise de l'hygiène alimentaire» dans l'usine, ont conduit le préfet à prendre cette décision.

Le préfet du Nord a interdit la production de pizzas au sein de l'usine Buitoni à Caudry, après plusieurs cas graves de contamination d'enfants par la bactérie Escherichia coli et des décès, possiblement liés à la consommation de ces produits, a indiqué mercredi la préfecture du Nord.

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«L'activité industrielle de production alimentaire, en ce qui concerne les deux lignes de production de pizzas de l'usine» de Caudry est «arrêtée», peut-on lire dans un arrêté préfectoral pris le 1er avril que l'AFP a pu consulter, confirmant une information du Canard enchaîné. Cette décision «fait suite à deux inspections d'hygiène approfondies» menées les 22 et 29 mars par des agents de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) du Nord et de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), «dans le cadre de leurs investigations réalisées en lien avec l'alerte E. coli STEC», a précisé la préfecture à l'AFP.

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Ces inspections «ont mis en évidence un niveau dégradé de la maîtrise de l'hygiène alimentaire dans l'usine de Caudry, qui a justifié la prise d'un arrêté de cessation des activités industrielles de production dans l'usine». L'abrogation de l'arrêté et la reprise de la production «seront conditionnées à la mise en conformité de l'usine vis-à-vis de ses obligations en termes d'hygiène alimentaire», et «de contrôles et de maîtrise des risques microbiologiques». La France connaît depuis fin février une recrudescence de cas d'insuffisance rénale chez des enfants liés à une contamination à E. coli. Plusieurs de ces cas sont liés à la consommation de pizzas Fraich'Up de Buitoni, produites sur le site de Caudry, ont confirmé les autorités sanitaires.

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Nestlé a effectué 75 prélèvements sur la ligne de fabrication concernée et dans toute l'usine, «tous négatifs», avait indiqué le 31 mars à l'AFP Pierre-Alexandre Teulié, directeur général de la communication de Nestlé France. Une enquête pour «homicides involontaires», «tromperie» et «mise en danger d'autrui» a été ouverte dans cette affaire le 22 mars, menée par le pôle de santé publique du parquet de Paris.

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Ferrero rappelle des produits Kinder pour des suspicions de salmonelles

Selon Santé publique France, la consommation de certains de ces produits a précédé l'apparition de symptômes chez 15 malades interrogés.

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Lactalis rappelle des fromages brie et coulommiers de la marque Graindorge

Les fromages rappelés sont susceptibles de contenir un agent responsable de la listériose, une infection alimentaire rare mais particulièrement meurtrière.

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Comment les enseignes font passer la pilule de l’inflation dans les rayons

DÉCRYPTAGE - Les prix ont progressé de 1,5 % en mars, et ce n’est pas fini.

El País (ESP)

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¿Cuál es el mayor atractivo turístico de León? La catedral y los barrios Húmedo y Romántico tienen un rival muy serio en esa competición: las tapas gratis. Aunque existen otras ciudades en España donde te suelen sacar algo de picar sin coste añadido al pedir algo de beber, en León esta práctica es religión, y no se entiende la existencia de un bar que renuncie a ella. "Si no das tapas gratis, no vendría nadie", explican algunos dueños de negocios de hostelería de la ciudad.

La gratuidad implica, en más de una ocasión, baja calidad. Por eso es importante saber dónde ir si se quiere disfrutar de esta tradición. Nuestros guías en la ruta de las tapas gratis de León son Yolanda León y Juanjo Pérez, cocineros del restaurante leonés Cocinandos (una estrella Michelin), buenos conocedores de la gastronomía local.

RUTA DE TAPAS GRATIS EN LEÓN

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Rúa 11

C/ Rúa, 11. Mapa.

La Ribera

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Camarote Madrid

C/ Cervantes, 8. Mapa.

Entrecalles

C/ López Castrillón, 7. Mapa.

La Trastienda del 13

C/ Ancha, 1. Mapa.

Casa Blas

C/ Sampiro, 1. Mapa.

Rincón del Gaucho

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Varias localizaciones.

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Le Figaro

Présidentielle 2022: la bataille des programmes

Dinah CohenFrançois-Xavier BourmaudCharles SapinWally BordasPierre LepelletierSophie de Ravinel

DÉCRYPTAGE - Privilégiant souvent un catalogue de propositions à une vision d’avenir, certains ont parfois eu des difficultés à «imprimer» dans l’opinion.

Il y a eu la «force tranquille» de François Mitterrand, la «fracture sociale» de Jacques Chirac, l’inlassable «travailler plus pour gagner plus» de Nicolas Sarkozy, ou la célèbre formule de François Hollande: «Mon adversaire, c’est le monde de la finance.» Il a parfois suffi d’un bon mot, d’une phrase forte, d’une idée phare, pour qu’un candidat soit porté par un élan. Et que la simple évocation de son slogan rappelle le souvenir de sa campagne victorieuse. Alors, à quatre jours du premier tour, cette campagne, souvent jugée atone, interroge. Que restera-t-il des douze candidats en lice?

La question s’est posée dès les premières semaines. «Il faut porter un projet de civilisation. Les gens attendent une vision, une manière de voir la société», prévenait en septembre un cadre des Républicains, inquiet de ne pas trouver ces éléments dans son camp. Six mois plus tard, le même n’est pas beaucoup plus rassuré. Au PS comme chez Les Républicains, force est de constater que les deux candidates n’ont pas «imprimé» dans l’opinion. L’une presque étouffée par un parti qui ne s’est pas reconstruit, l’autre parfois noyée dans un catalogue de propositions. «De quoi Anne Hidalgo est-elle le nom? Quand on pose la question aux gens, ils ne savent pas répondre», regrette un élu socialiste de premier plan. «Il y avait des trucs super dans le programme de Valérie Pécresse, mais elle a toujours voulu faire la bonne élève et elle a sorti dix mille mesures techniques. C’est impossible à expliquer sur les marchés», abonde un militant LR. «C’est la candidate de la fiche de paie», tente de convaincre la porte-parole Agnès Evren, qui affirme que «le marqueur du pouvoir d’achat s’est imposé lui-même». Mais reconnaît, sans le vouloir, que la candidate n’a pas été prescriptrice en la matière.

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À l’inverse, certains estiment avoir gagné la bataille idéologique en prenant le pas sur le débat. Pour Marine Le Pen, les paris du pouvoir d’achat et d’une campagne de terrain semblent avoir installé l’idée d’une candidate de proximité, au programme empreint de marqueurs sociaux. «Quand on a sorti ce thème, on nous a pris pour des cons, on nous a enterrés», se remémore avec ironie l’entourage de la candidate, convaincu de la nécessité de garder ce cap pour les derniers jours de campagne.

Son adversaire nationaliste, Éric Zemmour, revendique, lui, d’avoir su installer les sujets identitaires dans le paysage médiatique. «Pour nous, le problème a longtemps été contraire aux autres. On nous a reproché de n’avoir que la vision, mais on a montré qu’on avait une réponse à chaque problème en égrainant notre programme», défend Jonathan Nadler, coordinateur du programme du candidat Reconquête!. Avant même d’officialiser sa candidature, l’ancien polémiste s’était d’ailleurs prêté à l’exercice du débat, en s’opposant à Jean-Luc Mélenchon. Les longues heures d’échange avaient alors permis aux deux équipes de se féliciter d’une vraie confrontation de visions, aux antipodes l’une de l’autre.

En panne de renouvellement

Aujourd’hui, Clémence Guetté, coresponsable du programme de L’Avenir en commun, estime que la compétition se résume à trois choix de société: le «néolibéralisme» d’Emmanuel Macron, le «projet classique de l’extrême droite», et celui de La France insoumise, basé sur une «refonte de notre système démocratique» et la défense de la justice sociale. Exit, donc, les partis plus traditionnels en panne de renouvellement et dont «Macron a absorbé les visions». «Il existe deux types de candidatures, tente également d’expliquer un observateur socialiste de la campagne.Les candidatures de gestion et celles de sens. Les premières conviennent aux élections locales, où les électeurs cherchent un bon père de famille. Mais pour une élection nationale, comme les européennes ou la présidentielle, il faut donner un horizon, un sens. Ce que ne portent plus ni le PS ni LR.»

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Si le «en même temps» de 2017 a donc porté ses fruits en mettant à mal les anciennes forces structurantes, il sème désormais le trouble chez les macronistes. Longtemps annoncé comme seul détenteur d’un vrai projet d’avenir, Emmanuel Macron a finalement mis sur la table nombre de mesures souvent piochées chez ses concurrents. De quoi mettre dans l’embarras ses troupes, parfois en difficulté pour résumer ce que propose le candidat pour les dix, quinze ou vingt prochaines années. Pour contourner le sujet, certains préfèrent même préparer le terrain pour le second tour, présenté comme celui de la «vraie» campagne. «Il y aura une clarification à ce moment-là. Deux visions vont véritablement s’opposer, et il faudra choisir», prédit une Marcheuse de la première heure. Laquelle n’émet pas l’ombre d’un doute sur la présence de Marine Le Pen lors de ce face-à-face.

Retrouvez dans notre dossier les différents prétendants à l’Élysée et leurs propositions pour la France.

Emmanuel Macron assume le changement dans la continuité

Emmanuel Macron dégage deux priorités dans son programme. D’abord l’école qu’il veut rendre plus efficace en agissant tant au niveau national que local. Sur le premier volet, il propose d’augmenter la rémunération des enseignants qui s’investissent dans le projet éducatif de leur établissement. Sur le second, il propose de laisser plus d’autonomie aux établissements scolaires, notamment pour recruter les professeurs. C’est la même méthode qu’il compte appliquer à la santé en redonnant de l’autonomie aux services.

Autre réforme d’envergure de son projet, la réforme des retraites. Il compte repousser à 65 ans l’âge de départ. Une source d’économie qui, conjuguée à son objectif de retour au plein-emploi, permettra de réduire la dette.

Dans l’ensemble, son programme s’inscrit dans le prolongement de celui de 2017, dont l’axe principal visait à redonner de l’autonomie aux Français, mais avec une promesse de changement de méthode pour l’appliquer.

Retrouvez le programme d’Emmanuel Macron

Marine Le Pen lutte contre le «grand déclassement»

C’est un pari que ses équipes, elles-mêmes, qualifiaient d’aussi risqué qu’audacieux. Concurrencée sur ses fondamentaux par son rival nationaliste, Éric Zemmour, Marine Le Pen a, dès septembre, refusé la surenchère sur les thèmes de l’immigration ou de l’identité. Persuadée être déjà largement identifiée dans l’opinion sur ces sujets sur lesquels le Front national a prospéré depuis cinquante ans, c’est, au contraire, sur le pouvoir d’achat des Français et le recouvrement des «souverainetés» que la candidate du Rassemblement national a consacré la majeure partie de sa campagne. Au gré de déplacements éloignés des grandes lignes de TGV, la députée du Pas-de-Calais a matraqué sa proposition phare: la baisse de la TVA à 5,5 % sur l’énergie. Ses équipes voient dans la forte inflation causée par les suites de la pandémie puis surtout par la guerre en Ukraine, une confirmation du bien-fondé de cette stratégie. Reste à savoir si le prix à la pompe se révélera un mobilisateur suffisamment puissant dans les urnes.

Retrouvez le programme de Marine Le Pen

Valérie Pécresse vise le régalien et le pouvoir d’achat

Ses priorités sont le «retour à l’ordre» et le «pouvoir d’achat». Tout au long de sa campagne, Valérie Pécresse a martelé ce message. Pour augmenter le pouvoir d’achat, la candidate LR souhaite augmenter tous les salaires de 10 %, revaloriser les allocations familiales ou encore convertir les RTT en salaire. Dimanche, la prétendante a même annoncé vouloir instaurer la TVA à 5,5 % au lieu de 10 % sur les transports collectifs afin d’en faire baisser les prix. Sur l’aspect régalien, Valérie Pécresse a fait valoir à de nombreuses reprises sa volonté de lutter contre le communautarisme, les trafics et la délinquance. Elle plaide entre autres pour instaurer des quotas d’immigration votés chaque année par le Parlement, renforcer et contrôler les conditions du regroupement familial et pour augmenter de plus de 50 % en cinq ans les moyens des tribunaux. Par ailleurs, elle souhaite un statut national des polices municipales avec armement obligatoire dans les communes de plus de 5000 habitants.

Retrouvez le programme de Valérie Pécresse

Éric Zemmour combat le «grand remplacement»

Davantage qu’une ligne de force, Éric Zemmour présente la défense civilisationnelle et la lutte contre le «grand remplacement» démographique comme le motif premier de son engagement en politique. La véritable cause de sa mue d’essayiste à succès en candidat à l’élection présidentielle. «Si je ne gagne pas, je crains que la France ne soit bientôt plus la France. Elle s’appellera encore la France, mais sera devenue un pays à majorité musulmane, africaine, qui appartiendra à une autre civilisation», livrait-il encore dans un entretien au Figaro ce lundi. Au mois de septembre, l’auteur du Suicide français théorisait que gagner une présidentielle, «c’est imposer sa question, à laquelle on a la réponse.» Avant que la recrudescence du Covid et la guerre en Ukraine ne remplacent, dans l’opinion, ses thématiques phares de l’immigration et de l’identité.

Retrouvez le programme d’Éric Zemmour

Jean-Luc Mélenchon axe sur le pouvoir d’achat des Français

Donné en troisième position dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon rêve de coiffer au poteau Marine Le Pen pour se qualifier au second tour. L’Insoumis estime qu’un réservoir de voix existe dans l’électorat de son éternelle rivale, ces fameux «fâchés mais pas fachos». Pour y parvenir, le candidat axe essentiellement sa fin de campagne sur les priorités sociales. Jean-Luc Mélenchon martèle trois de ses mesures phares: le blocage des prix pour les produits de première nécessité - dont le gaz, l’électricité et l’essence -, la retraite à 60 ans et la hausse du smic à 1400 euros net. Autant de propositions que ne défend pas Marine Le Pen, répète-t-il. Un tract comparatif des deux programmes a d’ailleurs été distribué à plus de cinq millions d’exemplaires. Plus généralement, Jean-Luc Mélenchon tient à apparaître comme le candidat de «la rupture», notamment en matière d’écologie. Pour lutter contre le réchauffement climatique, il évoque une «bifurcation» et non seulement «une transition», avec notamment une sortie progressive du nucléaire.

Retrouvez le programme de Jean-Luc Mélenchon

Fabien Roussel veut faire la guerre à l’évasion fiscale

Révélation de la campagne après avoir défendu la «gastronomie française», Fabien Roussel compte bien finir en beauté en terminant devant la socialiste Anne Hidalgo dimanche. Pour se démarquer à gauche, le communiste jette ses dernières forces dans la lutte contre l’évasion fiscale. «La fraude fiscale, l’évasion fiscale, l’optimisation fiscale, avec nous, c’est terminé», a-t-il encore lancé vendredi dernier lors d’une action coup de poing devant les locaux de l’Autorité des marchés financiers à Paris. Le candidat du PCF estime que récupérer ces fonds permettra de financer son projet social. Figure notamment dans celui-ci «la semaine de travail de 32 heures» , l’augmentation du smic à 1500 euros net ou encore la gratuité des transports en commun et du permis de conduire pour les moins de 25 ans.

Retrouvez le programme de Fabien Roussel

Anne Hidalgo donne la priorité à la justice sociale

Après avoir fait la preuve à Paris de ses convictions sur la défense de l’environnement durant des années, la candidate du PS, Anne Hidalgo, s’est concentrée sur la justice sociale dans sa campagne présidentielle. Marqueur fort d’un début de campagne agitée, le doublement du salaire des profs - sur lequel elle est ensuite revenue - a constitué sa rampe de lancement. Avec ses «70 propositions pour mieux vivre ensemble», déclinaison d’un projet «républicain, social et écologique», Hidalgo parcourt les classiques du camp sur lequel elle est ancrée, celui de la social-démocratie. Elle promet d’abroger les réformes d’Emmanuel Macron sur l’assurance-retraite, de revaloriser le smic, d’assurer un minimum vieillesse, d’instaurer la proportionnelle à l’Assemblée, d’abaisser le droit de vote à 16 ans ou encore un impôt sur la fortune fléché vers le climat.

Retrouvez le programme d’Anne Hidalgo

Yannick Jadot mise encore et toujours sur l’écologie

Le programme du candidat écologiste n’a pas varié depuis le lancement de sa campagne. Yannick Jadot prétend «réconcilier les Français avec leur avenir» face aux dossiers jugés prioritaires, dont «le réchauffement climatique et la disparition du vivant». Les solutions vont de l’arrêt de 10 centrales nucléaires d’ici à 2035 - à terme, promesse d’une énergie 100 % renouvelable - à la fin de l’élevage industriel et la mise en place d’un ISF climatique ou d’un traité environnemental européen. Sur les retraites, il ne souhaite pas d’allongement de l’âge de départ mais des pensions au smic a minima, lui-même revalorisé. Yannick Jadot propose également l’embauche d’enseignants, d’infirmiers et de magistrats… Et sur le plan institutionnel, un septennat non renouvelable pour le chef de l’État.

Retrouvez le programme de Yannick Jadot

Jean Lassalle cherche à «reconstruire» l’État

Le candidat de Résistons! a privilégié cette année les propositions institutionnelles. Reconnaissance du vote blanc, recours aux référendums d’initiative citoyenne, retour au septennat soumis à référendum, rétablissement du cumul des mandats de parlementaire et de maire… En lice pour la deuxième fois, Jean Lassalle aspire à «reconstruire» l’État, qu’il caractérise désormais de «dictature molle». Fidèle à son tropisme rural, il veut aussi faire des campagnes la grande cause nationale des années à venir.

Retrouvez le programme de Jean Lassalle

Philippe Poutou compte redistribuer les richesses

Pour sa troisième campagne consécutive, Philippe Poutou continue sa lutte contre le capitalisme. Face à l’«urgence du moment», l’ancien ouvrier défend un revenu minimum fixé à 1800 euros nets, la réduction du temps de travail hebdomadaire à 28 heures et quatre jours, et le départ à la retraite à 60 ans. Le candidat propose également de «prendre dans la poche des milliardaires qui aujourd’hui volent l’argent à la collectivité» pour redistribuer davantage les richesses.

Retrouvez le programme de Philippe Poutou

Nathalie Arthaud poursuit sa lutte pour les travailleurs

Elle se présente comme la candidate du camp des travailleurs. À nouveau en campagne, après deux tentatives en 2012 et 2017, Nathalie Arthaud martèle dans les médias la nécessité pour les Français de vivre dignement de leur travail. Elle souhaite pour cela augmenter les salaires et élever à 2000 euros net le revenu minimum comme celui des retraites. La professeur d’économie et de gestion veut aussi abolir le secret bancaire, rendre publique l’utilisation des profits des entreprises et exproprier les grandes fortunes.

Retrouvez le programme de Nathalie Arthaud

Dupont-Aignan entend mener une campagne pour les libertés

C’est au thème de la «liberté» que Nicolas Dupont-Aignan a consacré sa troisième campagne. Mobilisé durant la crise sanitaire pour en dénoncer la gestion, le candidat défend désormais la suppression de l’état d’urgence sanitaire et des mesures restrictives. Sur la politique étrangère, le partisan du souverainisme défend l’arrêt immédiat des négociations pour l’élargissement de l’UE et l’affranchissement des conventions européennes encadrant l’immigration. Il veut aussi soumettre la question migratoire à référendum.

Retrouvez le programme de Nicolas Dupont-Aignan

Mort de Jérémie Cohen : le père de la victime reçu ce mardi au QG d'Éric Zemmour

INFO LE FIGARO - À sa demande, le père de Jérémie Cohen, un jeune homme de confession juive écrasé en février par un tramway après une agression par une dizaine d'individus, est reçu ce mardi par Éric Zemmour.

Retraite à 65 ans: la promesse la plus clivante du président-candidat

Ce point-clé du programme d’Emmanuel Macron est largement rejeté par les Français.

Présidentielle 2022 : le lapsus de Zemmour sur les législatives

En parlant trop vite, le candidat nationaliste a annoncé qu'il serait prétendant à la députation. Avant de rectifier le tir quelques secondes après.

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L'Humanité

« à la mort, à la vie ! » , misère et grandeur de l’homme

Prescription culture

Exposition Le musée des Beaux-Arts de Lyon, évoque le thème des vanités dans l’art, déclinant les paroles de l’Écclésiaste, des danses macabres aux œuvres contemporaines.

Maurice Ulrich

Lyon, envoyé spécial.

On entre en hésitant dans une salle obscure. On distingue vaguement trois écrans et trois projecteurs. Le temps passe. Puis, d’un seul coup, une femme apparaît, lumineuse et spectrale. Quelques secondes, puis plus rien. On attend de nouveau. Une autre personne apparaît. Il faut rester devant cette vidéo de Bill Viola, de 1993, appelée Tiny Deaths, pour en éprouver le pouvoir. C’est, disons-le sans emphase, une expérience, dans cette exposition « À la mort, à la vie ! », sur le thème des vanités donc, du musée des Beaux-Arts de Lyon, en collaboration avec le musée des Confluences et le musée d’Art contemporain sous la direction de Sylvie Ramond. On finit par éprouver un malaise diffus devant ces revenants, avec le sentiment d’en être, nous aussi, et sans doute, la pandémie y est-elle pour beaucoup. La mort, que l’on occultait au quotidien, est revenue dans le monde avec une intensité que nous ne croyions plus possible. La guerre maintenant nous sidère.

La vidéo de Bill Viola est une des œuvres les plus fortes et les plus troublantes du parcours proposé, à la fois historique et thématique, des danses macabres liées aux grandes pestes jusqu’aux œuvres contemporaines comme celles d’Erick Dietman, Jim Dine, Philippe Cognée… On peut encore attirer d’emblée l’attention sur un Picasso, le seul de l’exposition, de la collection du musée. Le peintre l’a toujours gardé. Il représente, avec une économie de moyens exceptionnelle, avec juste du blanc, du bleu et du jaune, un crâne humain de face, mais qui semble nous regarder, hypnotique. Nous sommes en 1946. On retrouvera cette intensité dans un autoportrait au crayon de couleur de Picasso, quelque temps avant sa mort.

« La vie est une ombre passante... »

Vanité des vanités, tout est vanité. Ces mots sont ceux de l’Écclésiaste, le livre le plus tragique, le plus désespéré de la Bible, au point qu’on se demande quels purent être ses rédacteurs. La vie passe comme une ombre. Shakespeare s’en souviendra dans Macbeth. « La vie est une ombre passante…  » Vanité de l’espérance elle-même quand la mort frappe de toutes parts et qu’il n’y a plus qu’à danser autour des cadavres. Vanité de la beauté et tromperie des miroirs. Vanité des richesses. Les natures mortes des pays du Nord au XVIIe siècle présentent des bouquets somptueux, de riches tables de repas, mais toujours un ver, une mouche, une trace de pourriture évoquent la décomposition et la finitude. Les instruments de musique eux-mêmes nous renvoient à l’éphémère. La musique n’est qu’un souffle… Le crâne humain, bien sûr, est un objet de méditation. Il n’est pas de cabinet de philosophe où il ne figure, comme dans les représentations de saint Jérôme au désert, dont l’exposition propose trois interprétations. Le monde animal n’est pas absent de la sphère des vanités. Que ce soit par la dérision, quand des singes jouent les humains en costume, en fumant ou devant des miroirs, ou par la métaphore brutale de la viande exposée (Francis Bacon, Carcasse de viande et oiseau de proie, 1980). Il faut alors avoir en tête la pensée de Pascal : grandeur et misère de l’homme dans la conscience du merveilleux et du tragique.

Expositionslyon
Le Figaro

Marine Le Pen: «Je suis prête à gouverner»

Charles Sapin

GRAND ENTRETIEN - La candidate RN vante son projet «parfaitement réalisable, juridiquement fiable et financièrement soutenable».

LE FIGARO. - L’ensemble des sondages vous donnent de nouveau qualifiée au second tour face à Emmanuel Macron. En avez-vous douté ces six derniers mois?

Marine LE PEN. - Je n’ai jamais cessé d’être confiante. Parce qu’il y a une cohérence à ce second tour entreEmmanuel Macron et moi. Les Français sont un peuple politique. Ils s’y sont pris à deux fois pour faire leur choix entre le libéralisme et le socialisme, entre Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand en 1981. Il n’est pas étonnant qu’ils s’y reprennent à deux fois pour choisir entre la nation et la mondialisation. Là est le grand choix fondamental. Emmanuel Macron et moi présentons deux projets complets et antagonistes. J’ai théorisé il y a de nombreuses années la disparition du clivage droite-gauche. Remplacé par le véritable clivage entre les nationaux et les postnationaux. Entre ceux qui considèrent que la nation doit perdurer ainsi que l’intégralité des protections qu’elle engendre. Et ceux qui ont une vision postnationale, qui considèrent que la nation est un vieux concept dont on doit se débarrasser. Pour qui les frontières humaines et même parfois morales relèvent du passé. Les partis politiques, dits traditionnels, sont en voie d’affaissement précisément parce qu’ils sont traversés par cette nouvelle ligne de fracture. QuandEmmanuel Macron se présente en 2017, il rentre dans ma roue et accepte ce nouveau clivage, laissant les anciens partis essayer indéfiniment de sauver la vieille opposition entre droite et gauche. C’était hier le Parti socialiste et le parti Les Républicains. Aujourd’hui Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour.

Quand le général de Gaulle dit qu’une présidentielle, c’est la rencontre entre un homme et le peuple, il décrit une alchimie

Qu’est-ce qui vous fait dire que vous pourriez davantage l’emporter cette fois-ci?

Parce que je suis prête personnellement et politiquement. Voilà cinq ans que je travaille ce projet. Je l’ai adapté à la situation d’aujourd’hui de manière pragmatique. Je l’ai frotté à des professionnels, à des juristes, à des constitutionnalistes, à des hauts fonctionnaires. Je l’ai affiné quand cela était nécessaire. Il est aujourd’hui parfaitement réalisable, juridiquement fiable et financièrement soutenable. Moi-même je n’aborde pas cette élection présidentielle dans le même état d’esprit qu’il y a cinq ans. Je suis au bout d’une forme de maturité, d’un parcours commencé il y a vingt ans. J’ai 53 ans. J’ai acquis une expérience. Ne plus être à la tête de mon mouvement m’a libérée de la bataille partisane. Je suis aujourd’hui prête à gouverner. À côté de cela, Emmanuel Macron a dorénavant un bilan, contesté par des millions de Français. Ceux qui n’ont pas l’intention de voter pour lui ont vocation à voter pour moi au second tour. Quand le général de Gaulle dit qu’une présidentielle, c’est la rencontre entre un homme et le peuple, il décrit une alchimie. Un moment où l’ensemble des éléments se conjuguent pour créer l’élection. Nous y sommes.

Face à une abstention plus forte scrutin après scrutin, vous misez sur la proximité et mettez l’accent sur le pouvoir d’achat. Mais les Français attendent-ils d’une présidentielle la baisse du prix à la pompe?

Pas seulement. Mais aussi. Le rôle du président de la République est de mettre en place des protections. Je suis confrontée à deux candidats qui sont des candidats hémiplégiques. Éric Zemmour d’un côté et Jean-Luc Mélenchon de l’autre. L’un ne s’intéresse qu’à la protection civilisationnelle, le second ne s’intéresse qu’à la protection sociale. Je suis la candidate qui fait les deux, attachée à toutes les sécurités qu’elles soient économiques, sociales, physiques ou identitaires. Les Français attendent quelque chose de global. C’est pour cela que je veux à la fois rendre leur argent et leur pays aux Français. Deux axes qui permettent à ma campagne d’être complète. Le pouvoir d’achat n’est pas plus important que le reste. Mais ce n’est pas méprisable, comme Éric Zemmour a cru pouvoir le dire. Des millions de Français sont à 5 euros près à la fin du mois. J’entends donner une stabilité à notre pays. Pas seulement diplomatique ou économique, mais aussi une stabilité sociale. Parce qu’il n’y a pas de bonheur dans l’insécurité du quotidien.

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Vos adversaires vous qualifient de «socialiste» en économie et vous accusent d’avoir abandonné le programme historique du FN sur le régalien. Que leur répondez-vous?

Être socialiste, c’est augmenter les dépenses et augmenter les impôts. Je veux baisser les deux. Qu’il s’agisse des impôts de transmission, pour les familles ou pour les TPE et PME. Ces attaques ne résistent pas à l’analyse. Mon programme est simplement social. Si effectivement, s’attacher aux plus vulnérables c’est être socialiste, c’est terrible pour la droite. Être de droite ce n’est pas avoir une vision égoïste et laisser les plus vulnérables sur le côté de la route. Ça, c’est la droite macronisée, la droite d’argent. Ma politique fiscale est pensée comme un levier dans un sens exactement opposé à celui d’Emmanuel Macron. Lui taxe l’enracinement et exonère la spéculation. Je veux faire l’inverse. Je n’ai pas davantage de convergences programmatiques avec Jean-Luc Mélenchon. Il est pour une augmentation massive du smic, moi pour un dispositif incitatif. Je ne partage pas son objectif de déposséder des gens. Pour ce qui est des sujets régaliens, entre notre livre blanc sur la sécurité, sur la justice, sur l’immigration ou sur la police, nous aurons été ceux qui ont le plus travaillé en termes de production politique et intellectuelle ces cinq dernières années.

Sur l’euro, l’Union européenne, Schengen, la CEDH, mais aussi sur la peine de mort, la binationalité, l’immigration zéro ou la retraite à 60 ans, vous avez fait évoluer votre programme du tout au tout. Au risque de perdre en constance et en cohérence?

Je ne le crois pas. En réalité, mes objectifs restent inchangés. Ce sont les moyens pour y parvenir qui ont évolué. Nous avons fait un travail plus approfondi et avons mis au point des propositions à la fois moins critiquables et surtout plus efficaces. Prenons par exemple la CEDH. Nous étions pour en sortir parce qu’elle nous empêchait de mettre en œuvre notre politique migratoire. Grâce à notre référendum sur l’immigration, nous rendons inapplicable en droit interne les textes internationaux contraires à la Constitution. Tout en constitutionnalisant la lutte contre l’immigration. C’est plus malin. Et cela permet aux Français de conserver la protection supplémentaire que confère la convention européenne des droits de l’homme. Quant aux retraites, nous devons désormais composer avec un passif de 600 milliards d’euros supplémentaire. Mais mon objectif de justice reste inchangé: plus on travaille tôt, plus c’est un travail manuel, plus on peut partir tôt. Je n’ai pas le goût de l’effort inutile. Dans cette campagne présidentielle, mon objectif n’est pas d’être au second tour. Encore moins de contribuer à je ne sais quelle recomposition politique. Mais de pouvoir appliquer le programme qui est le nôtre et empêcher Emmanuel Macron d’aller au bout de sa volonté de dynamiter notre système de protection sociale, dynamiter l’enseignement national, dynamiter les fondements même du fonctionnement de l’État.

Emmanuel Macron joue sur les peurs, comme il l’a fait tout au long de son mandat. Il va désormais devoir renforcer son argumentation

Emmanuel Macron vous qualifie, avec Éric Zemmour, de «tandem d’extrême droite» «politiquement abject».

C’est quand même une dialectique extrêmement vintage. Cette façon de crier au loup sans jamais donner le moindre élément pour l’étayer est datée. Voilà un homme qui a réprimé les libertés, réprimé des manifestations avec une violence sans précédent depuis des décennies. Et qui vient dire ensuite que Marine Le Pen est un danger pour les libertés individuelles et la démocratie. C’est une plaisanterie. Il n’y a pas plus attaché à la démocratie que moi. Je veux la renforcer avec le référendum d’initiative populaire. Il n’y a pas plus attaché que moi aux libertés individuelles, puisque à chaque fois qu’elles ont été attaquées, je me suis levée pour les défendre. C’est une forme de paresse intellectuelle du système. Emmanuel Macron joue sur les peurs, comme il l’a fait tout au long de son mandat. Il va désormais devoir renforcer son argumentation.

La candidature de votre rival Éric Zemmour n’est-elle pas, a posteriori, devenue un atout tant dans votre entreprise de dédiabolisation qu’en termes de réserve de voix pour le second tour?

Même si elle a pu avoir quelques aspects positifs pour moi, je persiste à penser que sa candidature est négative pour le camp national. Elle a provoqué des divisions qui mettront du temps à se résorber. J’entends, moi, réconcilier les Français. Nous nous sommes battus durant quarante ans pour faire reconnaître le problème de l’immigration et celui du fondamentalisme islamiste. Tout le monde acquiesce peut-être aujourd’hui. Ce n’était pas le cas il y a encore dix ans. Finalement, Éric Zemmour a recréé de la division là où il n’y en avait plus. Il l’a fait avec des provocations qui permettent à nos adversaires de rediaboliser, de recaricaturer notre combat. Je persiste à penser que si nous étions partis unis à cette élection, nous serions probablement en tête dès le premier tour. Les choses sont ainsi, c’est la démocratie.

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Élue présidente de la République, avec qui gouvernerez-vous?

Je n’ai aucune inquiétude sur ma capacité à former trois gouvernements s’il le fallait. Un certain nombre de personnes de très grand talent dans le mouvement que j’ai présidé y auront évidemment leur place. J’ai déjà annoncé que Jean-Paul Garraud serait mon ministre de la Justice et que, très certainement, Hervé Juvin serait mon ministre de l’Écologie. Jordan Bardella a parfaitement les qualités pour devenir ministre. Je peux en citer d’autres comme Franck Allisio, presque plus connu qu’Édouard Philippe quand il a été nommé premier ministre. Et puis il y a des gens que vous ne connaissez pas. Ils sont hauts fonctionnaires, chefs d’entreprise… Ceux avec qui j’ai travaillé ces cinq ans dernières années mais qui ont préféré garder l’anonymat. Je n’ai pas la science infuse. Je n’ai pas préparé le livre blanc sur la sécurité ni l’intégralité de mon programme économique toute seule, chez moi, avec mes chats. Je souhaite, de plus, constituer un gouvernement d’union nationale. Donc être en position d’accueillir des personnalités d’autres familles politiques qui partagent des points de convergence avec moi et qui souhaiteront participer à la réussite de la France demain. Je souhaite 15 ministres. Ainsi que des secrétaires d’État à qui seront assignées des missions précises pour six mois. C’est un changement d’état d’esprit.

Que vous inspirent les terribles scènes de Boutcha en Ukraine?

Le massacre de civils désarmés est constitutif de crime de guerre. Il faut déclencher une enquête de l’ONU et que le tribunal pénal international se saisisse. J’ai exprimé immédiatement ma solidarité envers le peuple ukrainien comme mon souhait d’accueillir les réfugiés. En tant que souverainiste, je défends la souveraineté des nations. Toute nation qui en attaque une autre et porte atteinte à sa souveraineté territoriale a tort. La Russie est l’agresseur. L’Ukraine, l’agressée. Mais attention aux solutions proposées par le gouvernement français. Les sanctions économiques contre la Russie peuvent, à court terme, provoquer l’effondrement du pouvoir d’achat des Français. Celles proposées par la France pourraient, si elles étaient appliquées, toucher notre économie sans commune mesure avec ce qu’elle a subi durant la pandémie: soit des faillites d’entreprises, une recrudescence du chômage et l’accroissement de la pauvreté. À moyen ou long terme, ces mesures pourraient avoir pour conséquence la constitution d’un bloc Russie-Chine. Associer le pays le plus peuplé et le pays le plus grand du monde, l’usine du monde avec le premier producteur de matière première est une folie géopolitique.

Avec la politique sécuritaire et pénale très ferme que je mettrai en œuvre, l’insécurité reculera, les coupables seront sévèrement punis et les victimes prises en considération

Le pays est sous le choc après la mort de Jérémie Cohen. Que vous inspire ce drame?

Tout d’abord de la compassion pour sa famille, touchée non seulement par la disparition d’un être cher, mais aussi par ce qui semble être un mensonge quant aux circonstances de sa mort. Jérémie vient s’ajouter à la longue liste des victimes de l’ensauvagement de la société que nous dénonçons depuis tant d’années, voire à la liste des victimes de l’antisémitisme. Cette situation n’est pas une fatalité. Avec la politique sécuritaire et pénale très ferme que je mettrai en œuvre, l’insécurité reculera, les coupables seront sévèrement punis et les victimes prises en considération.

De quoi l’affaire McKinsey est-elle le nom?

C’est non seulement une affaire d’État mais c’est un concentré de l’intégralité de ce qu’on peut reprocher à nos dirigeants politiques depuis trente ans, précisément parce qu’elle symbolise l’effondrement d’une forme de morale publique. De la notion même de bien commun. Elle pose le problème évidemment de conflit d’intérêt et de la souveraineté. Il semblerait que les mêmes personnes ayant travaillé pour l’État pendant cinq ans ont bénévolement contribué à la campagne d’Emmanuel Macron en 2017. Par ces cabinets, l’intégralité des données de santé qui concerne aussi le fonctionnement interne de l’État français, ses forces, ses faiblesses, sont désormais entre les mains du gouvernement américain. Outre une forme d’humiliation pour la fonction publique, la question que l’on peut se poser est: ces cabinets sont-ils là pour conseiller ou pour décider? L’intégralité de la politique d’Emmanuel Macron correspond aux préconisations mondiales de McKinsey: affaiblissement de la protection sociale et de l’appareil de l’État sous une forme de privatisation progressive.

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Le Figaro

Présidentielle 2022 : à Lille, Mélenchon promet que l'accès au second tour «peut se jouer à peu de choses»

Pierre Lepelletier

En meeting à Lille, et dans onze autres villes en hologrammes, le candidat de La France Insoumise a encore une fois voulu convaincre les «fâchés mais pas fachos» tentés par Marine Le Pen.

À quoi pensait Jean-Luc Mélenchon en chantant, poing levé, la Marseillaise à la fin de son meeting à Lille? Le candidat a annoncé que 2022 serait sa dernière campagne présidentielle, après celles de 2012 et 2017. En montant sur scène ce mardi soir, le tribun savait donc que ce rassemblement pouvait être le dernier en cas d'échec dimanche, au premier tour. L'Insoumis fait mine de ne pas y penser et prévoit même déjà un meeting... d'entre-deux-tours: le dimanche 17 avril, «sans doute au stade Charléty», à Paris. À quelques longueurs de Marine Le Pen, classée deuxième derrière Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon a en effet assuré que la qualification au second tour «peut se jouer à peu de choses». «Nous savons que nous pouvons porter la plus incroyable bifurcation politique qu'on puisse imaginer», a-t-il lancé.

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«Où ça vous mène de porter Le Pen au pouvoir?»

Présent à Lille, mais aussi virtuellement dans onze villes en hologrammes, Jean-Luc Mélenchon a poursuivi sa stratégie tenue depuis plusieurs semaines: convaincre les «fâchés mais pas fachos» tentés par Marine Le Pen. «À la fin, où ça vous mène de porter cette femme au pouvoir?», leur a-t-il demandé. Le candidat de LFI a voulu démontrer par A+B que la candidate du RN ne défendait aucune mesure sociale. Il a notamment épinglé sa proposition de baisser les charges sociales pour augmenter les salaires. «Ces cotisations sont du salaire différé. À la fin vous devrez quand même compenser par vos impôts!», a-t-il prévenu. Avant de s'adresser directement à elle: «Si vous voulez faire la bonne élève dans la branche éco, dites des choses crédibles!»

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Pour enfoncer le clou, Jean-Luc Mélenchon a énuméré toutes les fois où Marine Le Pen, députée du Pas-de-Calais, avait été «absente» des débats parlementaires. «Absente pour rétablir l'impôt sur la fortune, absente pour proposer de taxer les profiteurs de crise, absente pour la nationalisation des autoroutes, absente pour la donner le RSA de 18 à 25 ans…», a-t-il listé. Sur la réforme des retraites, enclenchée mais suspendue en 2020: «Son nom n'apparaît pas une seule fois dans les comptes rendus. Ni en commission, ni en séance plénière. C'est une honte!», a jugé le candidat. «Voilà la mystification dans laquelle des milliers de gens se laissent embarquer parce qu'ils ne réfléchissent pas plus que ça», a déploré l'Insoumis.

Macron, président «menteur»

Volontiers moqueur, il a d'ailleurs raillé sa rivale et sa passion pour les chats. «Moi, je n'ai pas de chat. Je n'ai qu'un cactus. C'est moins sympa pour Instagram. Mais nous, on veut fermer les fermes usines. Et elle, qu'est-ce qu'elle dit? Rien! Sur le broyage des poussins? Rien! Nous, on arrêtera ça immédiatement», a-t-il promis. Jean-Luc Mélenchon s'est également attardé quelques instants sur Emmanuel Macron, un président sortant «menteur», selon lui, lorsqu'il défend son bilan. «Cet homme vient tranquillement vous dire ce qu'il va faire, alors qu'il vient de passer cinq ans à la présidence de la République et qu'il n'a rien fait!», a-t-il fustigé.

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Suffisant pour créer la surprise dans cinq jours? Les Insoumis rêvent de voir apparaître le visage de Jean-Luc Mélenchon sur leur écran de télévision dimanche à 20 heures. Et préfèrent ne plus trop s'attarder sur les sondages. «Ceux du jeudi ou du vendredi ne seront pas les résultats de dimanche. Vous allez voir!», pronostique Manuel Bompard, le directeur de campagne.

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L'Humanité

Un souffle danois sur la Normandie

Prescription culture

Exposition L’abbaye de Jumièges accueille huit artistes danois utilisant la photographie dans des projets qui vont du documentaire au conceptuel ou au plasticien. Un lieu a découvrir sans attendre…

Magali Jauffret

Jumièges (Seine-Maritime), envoyée spéciale.

L’abbaye de Jumièges, sise non loin de Vernon, en Seine-Maritime, présente, en son logis abbatial, une exposition qui montre les œuvres de huit artistes danois. Un événement organisé dans le cadre de la deuxième édition de « Lumières nordiques ».

D’entrée, on est surpris par la finesse, la netteté extraordinaire du grain des masques mortuaires réalisés en 1940 par un dentiste, déposés au Musée national d’histoire de Copenhague, où ils ont été photographiés, puis reproduits en grand format par Torben Eskerod (35 ans). Parmi eux, des personnalités telles que Karen Blixen, l’écrivaine de la Ferme africaine. Dans une autre série de ce photographe, des portraits, dont le tirage a été endommagé par l’eau, ont été sauvés. Mais là, c’est la matière photographique qui a été attaquée.

Multiplicité des formes

Dans une autre salle, nous sommes captivés par la démarche de Peter Funch (46 ans), qui, dans le cadre d’un projet sur le Mur de l’Atlantique, est allé chercher dans ces vestiges de guerre une vision en noir et blanc depuis l’intérieur des blockhaus. L’illusion, comme dans le Désert des Tartares de Dino Buzzati, de la qualité d’un point de vue qui donne l’impression que le bâti est un rempart protecteur.

On poursuit en noir et blanc avec Veronika Geiger (34 ans), qui travaille aux côtés d’un géologue. Car son terrain de jeu, situé en Islande, est un désert de laves volcaniques. Là, s’inscrivant plus dans les arts plastiques que dans la photographie, elle fait parler une grande surface de papier sur laquelle elle projette directement la matière minérale, créant ainsi des œuvres abstraites.

Jeppe Lange (34 ans) crée des effets hypnotiques tout en camaïeux de couleur dans un film d’animation fondé sur des centaines de tableaux impressionnistes. Et c’est saisissant. Emilie Lundstrom (36 ans) a recours, elle, au cyanotype, procédé de tirage photo mis au point au XIXe siècle, qui produit des images bleu cyan différentes selon le matériau sur lequel elles sont imprimées et selon leur exposition à la lumière. Elle fait l’expérience de coucher ses portraits et paysages sur des pierres issues de la carrière voisine de l’abbaye normande.

Diversité des sujets

Ebbe Stub Wittrup (47 ans) se sert, pour ses grands formats numériques aux couleurs délavées, de diapositives anonymes représentant le même groupe d’alpinistes encordés, en excursion sur de hauts sommets norvégiens et suisses. Il joue si bien sur la couleur, la forme, la lumière que l’on croirait de la peinture presque abstraite. La série ainsi obtenue se nomme Réalité présumée. C’est dire…

Lotte Floe Christensen (41 ans) a brossé le portrait in situ, comme une preuve, des plantes endémiques qui poussent toutes seules, cependant que Joakim Eskildsen (50 ans) a capté, dans une lumière nocturne bleutée d’une grande douceur, des jeunes et des paysages en bord de mer, du côté de Skagen, village connu pour avoir accueilli une communauté de peintres.

Expositionsarts plastiquesphotographiedanemark
Le Figaro

Avoir un jumeau, une force ou un obstacle à l’autonomie?

PSYCHOLOGIE - Ils ne connaissent pas la solitude qui pèse sur les êtres humains ordinaires, et se construisent en un duo plus ou moins fusionnel. Les parents doivent-ils «dégémelliser» leurs jumeaux?

«Frères jumeaux à la vie à la mort», «Inséparables jusqu’au bout, ils seront enterrés ensemble…» En janvier dernier, le décès à six jours d’intervalle des célèbres jumeaux du PAF Igor et Grichka Bogdanov a fait couler beaucoup d’encre. Phénomène hors norme qui interroge notre identité et notre unicité, «la gémellité a toujours fasciné les hommes et les civilisations», affirme le psychologue Fabrice Bak, auteur de Jumeaux. 25 histoires pour faire de la gémellité une force (Solar Éditions, 2021). «Considérés, dans certaines cultures, comme un bienfait des dieux, les jumeaux peuvent aussi être ceux qui apportent le malheur, comme Romulus et Remus, les fondateurs de Rome, qui symbolisent la lutte pour le pouvoir», rappelle-t-il. Les jumeaux inspirent aussi les auteurs de bande dessinée (Dupont et Dupond dans Tintin) ou le cinéma (Les Demoiselles de Rochefort , de Jacques Demy). Et, avec des grossesses plus tardives et le recours plus fréquent à la procréation médicalement assistée, ils n’ont jamais aussi été nombreux qu’aujourd’hui: 1,6 million de paires de jumeaux naissent chaque année dans le monde, soit 1 bébé sur 40, un chiffre qui a augmenté d’un tiers depuis les années 1980.

Comment se construit-on lorsqu’on a un «double»? Est-ce toujours une force d’avoir un jumeau? «Dès leurs premiers mois in utero, les jumeaux ont la chance d’avoir déjà un compagnon de vie. C’est une vraie force qu’un singleton (un bébé unique) ne possède pas et qu’il va rechercher à travers une rencontre sentimentale», affirme Fabrice Bak. Dans Le Banquet, Platon raconte comment Zeus sépara les hommes en deux, les condamnant à rechercher leur moitié de par le monde. «Si les jumeaux nous fascinent, c’est peut-être parce qu’ils viennent au monde avec cette moitié idéale qui les complète, ce qui semble les dispenser de cette quête que tout être unique mène au cours de sa vie», suggère également la journaliste Isabelle Lortholary, elle-même jumelle et auteur de Jumelles, jumeaux. Une histoire de miroirs (Albin Michel, 2018).

La séparation entre les jumeaux doit s’effectuer progressivement, sans être imposée. Il n’y a par exemple aucune raison de les séparer avant le début ou le milieu de l’école primaire

Delivrés de cette «solitude ontologique» qui pèse sur les épaules du commun des mortels, les jumeaux ont un mode de développement qui leur est propre. En 1994, Fabrice Bak a ainsi modélisé ce qui a été considéré comme le premier «modèle développemental gémellaire». Par rapport à un enfant unique, un jumeau connaîtrait ainsi une étape supplémentaire dans sa construction: la fusion gémellaire, entre la naissance et 2 ans. «Les parents vont les unifier en une entité, l’entité gémellaire, afin de pouvoir répondre plus facilement à leurs sollicitations», explique-t-il. Bien souvent, si l’un est changé ou nourri, l’autre le sera aussi. «Ces réponses apportées en simultané vont engendrer un retard de développement qui se comblera tout à fait naturellement, précise le psychologue. À cet âge de la fusion, le parent n’est pas le seul modèle: lorsqu’il montre quelque chose à l’enfant (jouet à encastrer…), le jumeau imite parfois son co-jumeau - qui a peut-être mal compris le geste - plutôt que son parent, d’où un léger décalé en termes de maturation cognitive.»

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Vient ensuite la phase de complémentarité (jusqu’à 6-7 ans), où les parents et l’environnement cherchent à attribuer à chacun des caractéristiques spécifiques. Deux phases d’autonomisation - la première avec l’entrée à l’école, puis la seconde, aux alentours de 12 ans, avec l’arrivée de l’adolescence - permettent ensuite à chacun des jumeaux d’être considéré comme un individu à part entière.

Séparation progressive

La difficulté, pour les parents, consiste souvent à ne pas faire durer trop longtemps la période de fusion, à lutter contre cette fascination qui peut les saisir eux aussi devant leurs deux enfants presque identiques, surtout lorsqu’il s’agit de jumeaux monozygotes, issus du même œuf et pourvus du même sexe et du même patrimoine génétique. Restés trop fusionnels, certains jumeaux peuvent en effet avoir du mal à construire leur vie amoureuse. Dans son ouvrage, Fabrice Bak évoque par exemple le cas de Christophe, 34 ans, qui s’est séparé de sa compagne après la naissance de leur enfant: celle-ci prenait toutes les décisions concernant leur fils avec sa sœur jumelle, l’empêchant ainsi de prendre sa place de père…

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Parfois, c’est la rivalité qui s’installe entre les jumeaux: lors de la phase de complémentarité, l’un a peut-être été paré de caractéristiques plus positives que l’autre, qui a pu se sentir moins valorisé. Pas toujours facile pour les parents de les aider à se différencier sans les enfermer dans des rôles trop déterminés qui peuvent les empêcher de faire émerger pleinement leur personnalité…

Pionnier des recherches sur la gémellité (avec notamment Les jumeaux, le couple et la personne, PUF, 1960), le psychologue René Zazzo recommandait dans les années 1970 de «dégémelliser» ce couple pas comme les autres. Fabrice Bak n’est pas d’accord: «La séparation entre les jumeaux doit s’effectuer progressivement, sans être imposée. Il n’y a par exemple aucune raison de les séparer avant le début ou le milieu de l’école primaire. L’enjeu, c’est de respecter les différentes phases de leur développement, de les aider à développer un lien spécifique qui restera toute leur vie, en complément, et non en concurrence, d’une relation amoureuse.»

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LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

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NOS CONSEILS SANTÉ - En cas d'infarctus, chaque minute est cruciale pour le pronostic vital. Pourtant, les symptômes sont encore trop souvent méconnus, en particulier ceux qui touchent les femmes.

Covid-19 : les hospitalisations toujours en hausse

Le nombre de cas de Covid-19 reste élevé en France, aussi bien pour les contaminations que pour les hospitalisations, selon les chiffres des autorités sanitaires dimanche.

L'Humanité

Carburants : faut-il plafonner le prix à la pompe ?

Le débat

La flambée des prix du pétrole a porté ceux du gasoil et de l’essence au-dessus de 2 euros le litre, grevant le revenu des familles déjà entamé par l’inflation.

Pierre-Henri LabPierre-Henri Lab

Le blocage des prix profiterait aussi aux plus aisés. La CGT revendique une augmentation des salaires, une baisse des taxes et la restauration de l’ISF.

 Nathalie Verdeil Secrétaire confédérale de la CGT

Aux discours déjà bien engagés sur l’inévitable montée des prix des carburants et des énergies carbonées pour respecter les engagements vis-à-vis de la transition écologique, vient s’ajouter celui sur l’augmentation du coût de la vie due à la reprise de l’économie et à la guerre en Ukraine.

Prendre en compte les enjeux environnementaux ne se fera pas sans prendre en compte leur acceptabilité sociale, tout comme ce ne sont pas aux travailleurs de supporter ces augmentations pendant que les grands groupes pétroliers s’enrichissent et parient sur la guerre !

La vie chère est souvent un détonateur de luttes parce que le premier problème, c’est que, pour des millions de travailleurs, les salaires sont trop bas dans notre pays pour se nourrir, se loger, se déplacer, se chauffer, se soigner, se cultiver, se distraire… vivre tout simplement ! C’est pour ça que la plupart des automobilistes interrogés à la pompe sur une baisse de 15 centimes au litre, de 30 ou même de 40 centimes, répondent que ce n’est pas suffisant.

Plutôt que le blocage des prix, la CGT revendique un ensemble de mesures fiscales et sociales qui répondent aux besoins, tout en luttant contre la hausse des inégalités. Des mesures qui portent sur le long terme et qui peuvent être rapidement mises en place parce qu’elles dépendent de la seule volonté du gouvernement.

Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat.

Un blocage des prix ne peut être seul envisagé car il bénéficierait de la même façon à tous, des plus précaires aux plus riches, donc surtout aux plus gros consommateurs et aux plus pollueurs. Le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Économie, invite les Français à faire des efforts sur la consommation d’énergie et nous dit qu’il va ruiner la Russie avec les sanctions.

En attendant, la politique du gouvernement a enrichi les plus riches et plongé dans la précarité les plus pauvres, surtout celles et ceux obligés de prendre leur voiture pour aller travailler. En même temps, l’État engrange 60 % de taxes pour chaque litre d’essence ou de gasoil acheté. Au-delà du carburant, c’est l’énergie qui est considérée comme une marchandise. Elle est devenue un objet de spéculation comme les autres.

Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat. On peut assez facilement constater que l’allègement de la fiscalité des plus riches dès le début du quinquennat n’a certainement bénéficié ni aux intérêts du pays ni à ses citoyens, et a renforcé le creusement des inégalités.

Au-delà des promesses électorales, la CGT propose une pétition, disponible sur son site Internet, pour un Smic à 2 000 euros brut avec la revalorisation de tous les salaires dans le public et le privé ; la TVA à 5,5 % sur les carburants ; le retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

Pour soulager immédiatement les familles, il faut bloquer les prix. Sur le long terme, il faut investir en faveur du transport public.

 Jacques Baudrier Adjoint PCF à la maire de Paris et administrateur d’Île-de-France Mobilités

Des dizaines de millions de Français ont besoin de leur automobile au quotidien. La hausse des prix des carburants attaque de plein fouet leur pouvoir d’achat et c’est insupportable pour nombre d’entre eux. Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. C’est une mesure d’urgence indispensable. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales, en particulier celles qui font des profits sur le pétrole comme Total, qui s’apprête à distribuer un montant record de 7 milliards de dividendes à ses actionnaires en 2022.

Mais il faut aussi prendre au plus vite des mesures pour consommer moins de carburant, moins de produits pétroliers. Aujourd’hui, 12 % du pétrole et 17 % du gaz importés en France viennent de Russie. La consommation au quotidien de ces produits pétroliers est mauvaise pour le climat et en plus donne des moyens à la Russie pour continuer son agression inqualifiable contre l’Ukraine.

Fabien Roussel propose de respecter les recommandations du GIEC et que la France investisse pour le climat 6 % de son PIB chaque année. Il propose le plan le plus ambitieux pour le climat de tous les candidats à la présidentielle avec 65 milliards d’investissements publics supplémentaires par an.

Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales.

Beaucoup des mesures qu’il comprend auront un effet immédiat pour consommer moins de carburant. La prime à la conversion de 10 000 euros pour permettre aux 14 millions de propriétaires de voitures Crit’Air 3, 4 ou 5 d’acheter une nouvelle voiture permettra de faire évoluer le parc automobile vers des voitures qui consomment beaucoup moins. Le « grand remplacement » des 3,5 millions de chaudières au fioul, grâce à des aides à hauteur de 3 milliards par an, permettra de supprimer directement 12 % de la consommation française de produits pétroliers, soit autant que les importations de pétrole russe. Les 20 milliards par an investis dans la rénovation énergétique des logements permettront de réduire fortement la consommation de gaz.

La gratuité des transports publics, la baisse de 30 % du prix du train, la gratuité des trajets domicile-travail en TER, la création d’un réseau cyclable de 100 000 kilomètres, les investissements supplémentaires massifs pour le rail (5 milliards par an), les transports publics (3 milliards par an) et le vélo (1 milliard par an) permettront aussi d’offrir des alternatives moins polluantes, et de réduire la consommation de carburant.

La droite, Macron ou Pécresse, et l’extrême droite version Le Pen ou Zemmour préfèrent maintenir les cadeaux aux plus riches et la suppression de l’ISF, et ne veulent pas investir pour le climat. Ils sont irresponsables.

Fabien Roussel propose, lui, d’investir massivement pour sauver le climat, tout en donnant à chacun la possibilité de se déplacer et de se chauffer. Il faut pour cela bloquer les prix des carburants et investir pour en consommer moins. On ne sauvera pas le climat contre le peuple, mais avec le peuple. C’est ce que propose le candidat des Jours heureux.

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L'Humanité

Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

Décryptage

Alors que les tarifs de l'essence et du gaz oil atteignent des niveaux record, les mesures du gouvernement ne suffisent pas à réduire durablement la facture des automobilistes et des professionnels.

Marie ToulgoatMarion d'Allard

Les prix à la pompe atteignent des records et la tendance n’est pas à la baisse. Face à une réalité qui dégrade sévèrement le pouvoir d’achat des automobilistes, le gouvernement a pris le parti d’accorder une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant pour une durée de quatre mois. Ce lundi, Jean Castex a également évoqué réfléchir à un dispositif « plus ciblé » en direction de « ceux qui gagnent peu » et de « ceux qui roulent beaucoup », sans donner plus de détails. Des mesures saupoudrées au gré de la volatilité des prix, alors que d’autres leviers existent que le gouvernement rechigne à actionner.

Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

1. Remettre à plat l’imposition

Les taxes représentent environ 60 % du prix d’un plein. À la TVA de 20 % sur le pétrole brut s’ajoute, en effet, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui représente approximativement 40 % de la note réglée par les automobilistes. Une seconde TVA prélevée sur la TICPE complète l’addition. Les impôts représentent ainsi un pactole non négligeable que le gouvernement pourrait moduler pour faire baisser les prix à la pompe. « Si le prix des carburants explose, il faut baisser les taxes », estimait il y a quelques semaines l’économiste Christophe Ramaux, sur France Info.

Les propositions en ce sens ne manquent pas. Tandis que certains recommandent de réduire la TVA à 5,5 %, comme pour les produits de première nécessité, d’autres suggèrent de rogner la TICPE. Certaines de ces options ont d’ailleurs été passées au banc d’essai ces dernières années. En 2000, le gouvernement de Lionel Jospin avait opté pour la Tipp (ex-TICPE) flottante, permettant de moduler l’impôt selon les cours du pétrole. En 2012, le nouvellement élu François Hollande avait aussi baissé le niveau de cette taxe. Depuis 2018 et la crise des gilets jaunes, la TICPE est tout bonnement gelée.

Pour autant, selon l’économiste atterré Thomas Porcher, ces baisses ponctuelles des taxes ne diffèrent pas beaucoup de la récente ristourne du gouvernement. « Si on ne fait pas de refonte totale de la taxation du carburant, on sera toujours confrontés à ces situations où on sera contraints de baisser les prix de quelques centimes, mais ils continueront d’augmenter quoi qu’il arrive ! » tranche-t-il. En ce sens, l’économiste préconise de se passer de la TICPE et de la TVA – injustes puisque le même montant est facturé à tous les consommateurs – au profit d’un impôt plus progressif. « Il faudrait conduire une réflexion par département. À Paris, seulement 14 % des actifs se rendent au travail en voiture, contre 85 %, voire 90 % dans le reste de la France. La taxation sur les carburants devrait être plus forte dans la capitale pour inciter les gens à prendre les transports en commun et plus faible là où la voiture est indispensable », illustre le spécialiste.

2. Taxer les profits des pétroliers

Les profits des multinationales du pétrole s’envolent à mesure que les prix à la pompe flambent. Selon les chiffres de l’OCDE, les surprofits engrangés par les géants du secteur depuis le début de la guerre en Ukraine atteignent, au global, 200 milliards de dollars (181 milliards d’euros). Taxer la rente pétrolière serait donc un des leviers pour réduire la facture des automobilistes. D’ailleurs, le gouvernement n’exclurait pas de l’actionner, d’après les informations du Figaro. Mais, si l’option est bien sur la table des fonctionnaires de Bercy, Bruno Le Maire, lui, continue de se montrer sceptique. « Si, à chaque changement de conjoncture, votre réponse est une nouvelle taxe, vous affaiblissez toutes les entreprises parce que vous affaiblissez l’attractivité de votre pays », a fait valoir récemment le ministre de l’Économie.

En dehors de l’antienne sur l’attractivité, mettre en place une telle taxation exceptionnelle ne semble pas si facile, prévient pour sa part Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE, qui dénonce une « certaine forme de démagogie » sur la question. « La majeure partie des profits dégagés par les grands pétroliers, TotalEnergies entre autres (qui affiche 16 milliards d’euros de profits sur la seule année 2021 – NDLR), est réalisée sur leurs opérations d’extraction, donc à l’étranger. La partie distribution, en France, sur laquelle une taxe pourrait s’appliquer est très minoritaire », explique l’économiste. En d’autres termes, poursuit Xavier Timbeau, « les pétroliers sont des entreprises privées qui font leurs profits à l’étranger ». Pour autant, « tout cela ne signifie pas que ces profits sont légitimes, mais la seule question qu’il convient de se poser, c’est : “Pourquoi existe-t-il une rente pétrolière ?” » conclut l’économiste.

3. Bloquer les prix par décret

Serait-il possible de tout simplement empêcher que les prix dépassent un certain plafond ? Le Code du commerce, en tout cas, le permet. Le gouvernement est habilité à décider par décret du blocage des prix, dans le cas d’une « situation de crise, de circonstances exceptionnelles, d’une calamité publique ou d’une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé », pour une durée de six mois au maximum. L’idée, reprise par de nombreux candidats à l’élection présidentielle, est adoubée par l’économiste Thomas Porcher. « On pourrait recourir au blocage des prix puisque la guerre en Ukraine est une circonstance exceptionnelle », confirme-t-il.

Ce mécanisme temporaire d’urgence a d’ailleurs été utilisé dans le passé. En 1990, lorsque la première guerre du Golfe éclatait et que les prix à la pompe subissaient une poussée inflationniste, le ministre de l’Économie, Pierre Bérégovoy, avait décidé de prix plafonds pour les carburants, pour préserver le pouvoir d’achat des automobilistes et des professionnels. Plus récemment, en juillet 2020, le gouvernement a plafonné les prix du gel hydroalcoolique.

Si le gouvernement choisissait de bloquer les prix du carburant, qui paierait la note ? Les autorités pourraient décider de mettre les groupes pétroliers à contribution en réduisant leurs marges. Pour compléter, l’État serait toutefois contraint de faire l’impasse sur une partie des taxes sur le carburant, qui représentent une part substantielle de l’addition.

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Le Figaro

«Vous lui avez fait quoi à Narumi?» : face aux éléments qui l'accablent, Nicolas Zepeda continue de nier être le meurtrier de sa petite amie

Le jeune trentenaire est accusé d'avoir tué son ex-petite amie japonaise en 2016, à Besançon, alors qu'il était pris d'une crise de jalousie.

Malgré les cris d'épouvante, les images d'un rôdeur qui pourrait être lui et sa jalousie maladive, les nombreux éléments qui l'accablent et des témoignages édifiants présentés aux jurés de la cour d'Assises du Doubs, Nicolas Zepeda, au septième jour de son procès, continue de nier être l'auteur du meurtre de son ex-petite amie japonaise Narumi Kurosaki, à Besançon, en 2016. Il a réfuté tout comportement suspect en amont de ses retrouvailles avec elle le 4 décembre 2016. Depuis, la jeune femme n'a jamais été revue, son corps n'a jamais été retrouvé. La journée de mercredi 6 avril sera consacrée à l'audition des parties civiles.

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«Je ne suis pas cette personne-là», a déclaré le Chilien de 31 ans dès la reprise de son interrogatoire, à 14 heures, devant la cour d'Assises du Doubs. Le président de la cour Matthieu Husson le confrontait à deux témoignages d'étudiantes entendues la veille et qui l'avaient formellement identifié comme celui qui se dissimulait dans la cuisine commune de la résidence universitaire de Besançon où logeait Narumi Kurosaki.

Des «cris stridents»

L'épisode s'était produit quelques jours avant les retrouvailles entre l'étudiante japonaise et son ex-petit ami chilien, le 4 décembre 2016, avant qu'elle ne disparaisse sans laisser de trace. «La première fois que j'entre dans ce bâtiment, c'est avec Narumi», a-t-il maintenu, s'exprimant en espagnol et écrasant quelques larmes quand il évoque le moment où il la revoit. Ces derniers jours, le jeune trentenaire, dont les parents venus du Chili ne manquent pas une minute des audiences, a fait face aux nombreux témoignages et éléments de l'enquête qui font de lui l'unique et principal suspect de ce qu'il qualifie toujours de «disparition» de Narumi Kurosaki.

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La cour a examiné vendredi ses relevés téléphoniques ainsi que les données de géolocalisation qui, selon l'accusation, signent un piratage des réseaux sociaux utilisés par Narumi Kurosaki dans le but de convaincre ses proches qu'elle était toujours vivante après le 4 décembre. Lundi, plusieurs étudiants dont les chambres étaient proches de celle de Narumi Kurosaki ont décrit les «cris stridents» et le «râle» qui les avaient réveillés dans cette nuit du 4 au 5 décembre 2016 que Nicolas Zepeda reconnaît avoir passée avec Narumi. Un moment très douloureux pour la mère de l'étudiante, qui ne cesse de serrer contre elle le portrait de sa fille.

Puis des images de vidéosurveillance de l'arrière du bâtiment ont montré un même individu, portant cagoule et blouson noir, passer à treize reprises et prendre des photos, apparemment de la fenêtre de la chambre de Narumi Kurosaki. Le procès de Nicolas Zepeda, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, doit se poursuivre jusqu'au 12 avril.

«Vous n'avouerez jamais»

«Vous lui avez fait quoi à Narumi?», finit par attaquer frontalement Me Sylvie Galley, avocate de la famille de la victime, au bout de quatre heures d'un interrogatoire qui en durera sept au total. La réponse lapidaire du Chilien de 31 ans tombe immédiatement: «Rien». «Alors qu'est-ce qu'elle fait depuis cinq ans Narumi, si elle n'est pas morte?», insiste l'avocate. «J'aimerais bien le savoir», répond l'accusé, insaisissable et imperturbable. Conservant son allure sérieuse, confortée par sa chemise et sa cravate serrée sur son col, le Chilien a répondu aux nombreuses questions avec une voix claire et ferme, mais aussi avec force circonvolutions et en reprenant régulièrement les interprètes qui assurent la traduction de l'espagnol au français.

L'avocat général Etienne Manteaux est revenu longuement sur tous les «mensonges» de Nicolas Zepeda. Point par point, il a souligné les incohérences de l'accusé, balayé les ambiguïtés et martelé les éléments à charge contre le Chilien qui est resté campé sur ses positions. «M. Zepeda vous n'avouerez pas. Je suis persuadé que ce n'est pas votre intérêt , mais c'est votre droit», a-t-il fini par lâcher, visiblement énervé.

Le petit ami, partie civile

Le dernier petit ami de Narumi Kurosaki, Arthur Del Piccolo, a exigé mercredi 6 avril des «réponses» de Nicolas Zepeda. Le Français de 26 ans qui s'est constitué partie civile aux côtés de la famille de la jeune femme, a témoigné en visioconférence depuis un tribunal de Tokyo où il réside actuellement pour rappeler la «mémoire de Narumi» et «obtenir justice». Ingénieur commercial, il s'est adressé directement à l'accusé, resté impassible tout au long de cet échange. «Qu'est ce qui s'est passé dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016 ? Pourquoi, comment, dans quelles circonstances est-elle morte ?», lui a-t-il demandé. «Et surtout, la question la plus importante, où est le corps de Narumi ? Nous avons besoin de ces réponses pour faire notre deuil», a souligné Arthur Del Piccolo. La jeune femme qui avait rompu avec lui en octobre 2016, avant de rencontrer Arthur Del Piccolo.

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Le 5 décembre, Arthur Del Piccolo avait reçu un message de rupture. «Je suis passé par plusieurs étapes émotionnelles : de la colère, de la tristesse, de l'impuissance, mais globalement c'est vraiment la tristesse qui a pris le dessus», s'est-il souvenu à la barre de cour d'assises. Puis il avait été gagné par «l'inquiétude». «Mon inquiétude explose quand la police judiciaire vient me voir quelques jours avant Noël et m'annonce que Narumi n'est certainement plus en vie et que le seul suspect est Nicolas Zepeda», a-t-il ajouté. Les enquêteurs estimeront par la suite que le Chilien était l'auteur du message de rupture et qu'il entendait ainsi retarder le lancement des recherches. «J'ai vécu une très belle histoire d'amour, une relation intime que je chéris encore aujourd'hui», a confié Arthur Del Piccolo.

Témoignages des étudiantes

Dès le début de l'interrogatoire, le président de la cour Matthieu Husson avait confronté Nicolas Zepeda aux témoignages entendus lundi de deux étudiantes. Celles-ci l'ont formellement identifié comme étant l'homme qui se dissimulait dans la cuisine commune de la résidence universitaire de Besançon où Narumi Kurosaki logeait depuis l'été 2016. «Je ne suis pas cette personne-là», a contesté le Chilien qui avait connu Narumi Kurosaki en 2015, à l'université au Japon, et avait mal vécu le départ de la jeune femme en France à l'été 2016 pour une année d'études à Besançon.

Depuis le début de son procès, Nicolas Zepeda a à peine varié sa version, celle de retrouvailles amoureuses, dont le souvenir l'a fait pleurer à l'audience, et d'un départ de Besançon le 6 décembre à l'aube, alors que Narumi était encore vivante. Tout juste a-t-il fini par admettre avoir fait preuve de «jalousie» à l'égard des nouvelles amitiés de l'étudiante en France et que son arrivée jusqu'au parking de la résidence étudiante n'était «pas un hasard». Des points que lui a fait confirmer mardi soir son avocate, Me Jacqueline Laffont.

Absence de corps

Seul et unique suspect, Nicolas Zepeda, a lui affirmé qu'il dormait et n'avait rien entendu. «Je pense qu'il faudrait continuer des recherches pour savoir ce qui s'est passé», a-t-il même suggéré. Des images de vidéosurveillance ont également révélé la présence d'un individu, passé début décembre à treize reprises et prenant des photos à l'arrière de la résidence universitaire. «Ce n'est pas moi», a réaffirmé l'accusé alors que la géolocalisation de sa voiture atteste qu'il se trouvait sur place.

Autre question restée sans réponse : pourquoi s'est-il arrêté, avant et après son passage à Besançon, dans une zone boisée du Jura où, selon l'accusation, il se serait débarrassé du corps ? «Personne ne va là, sauf si on veut y aller exprès», a relevé le président de la cour. Prévu pour durer jusqu'au 12 avril, le procès de Nicolas Zepeda attire chaque jour de plus en plus de public au tribunal judiciaire de Besançon.

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Tours : un homme agresse un soutien d'Éric Zemmour et lui crache dessus

Une plainte a été déposée et une enquête est en cours pour identifier l'agresseur.

Manche: un avion avec deux personnes à bord disparaît en mer

L'appareil volait en compagnie de cinq autres avions de tourisme, partis du Royaume-Uni pour rejoindre Le Touquet.

Automobiliste tué à Sevran : le parquet demande la mise en examen du policier pour «violences volontaires ayant entraîné la mort»

La mort du conducteur d'une camionnette volée le week-end dernier avait été suivie de plusieurs nuits de violences. L'auteur du tir, présenté devant un juge d'instruction vendredi, avait affirmé «s'être senti en état de légitime défense», selon le procureur.

Le Figaro

Inceste : ces parents qui ne respectent pas les droits de visite de leurs enfants pour les protéger de leurs ex

Madeleine Meteyer

ENQUÊTE - La Commission indépendante sur l'inceste recommande de modifier le délit «de non-représentation» pour certains parents. Les avocats préviennent : «Il y a un risque d'abus».

Tous les quinze jours, Charlotte*, aide soignante de 32 ans, mère de Maya, 7 ans, et Sophia, 5 ans, est convoquée à la gendarmerie pour «non-représentation d'enfant». Elle a déjà fait trois gardes à vue. Et son jugement en correctionnelle est prévu le 31 mai. Elle risque un an d'emprisonnement, 15.000 € d'amende, le retrait de l'autorité parentale. Selon l'article 227-5 du Code pénal, «le fait de refuser indûment de représenter un enfant mineur à la personne qui a le droit de le réclamer» est un délit. Depuis février 2020, c'est à leur père, son ex-mari, que Charlotte ne présente pas ses filles. Depuis cette date et tous les 15 jours, il dépose plainte contre elle.

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L'affaire commence en novembre 2018. Alors que sa mère la douche, Maya, 3 ans, raconte que son père la touche, en montrant ses parties intimes. Charlotte part aussitôt porter plainte à la gendarmerie de Luceau (Sarthe). «Je n'ai pas cru une seconde qu'elle inventait, ça faisait plusieurs mois que son comportement avait complètement changé». Face aux gendarmes, l'aide-soignante raconte les faits, décrit le harcèlement que «Monsieur» lui inflige depuis leur séparation et s'entend dire que «98% des enfants mentent». Quant à Maya, auditionnée trois semaines après, elle ne dit rien. «Elle pleure et hurle ″non” dès que l'enquêteur commence sa question», rapporte le gendarme. En avril 2019, la plainte est classée sans suite, le père a invoqué de «simples fessées». Charlotte est alors sommée de respecter le rythme de garde. Elle s'exécute bien que son aînée pleure, vomisse, se débatte.

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En janvier 2020, la cadette, Sophia, confesse des douleurs aux parties intimes. Plusieurs rapports de spécialistes s'inquiètent des «plaintes spontanées» de l'enfant à ce sujet. Dans la gendarmerie d'une ville voisine de Luceau, la fillette est entendue selon le protocole Mélanie - une procédure adaptée à l'écoute des mineurs victimes. L'enquête est ouverte en février 2020. Mais après avoir été récupérée par la gendarmerie qui avait ouvert celle concernant Maya, elle est refermée, faute de preuve. Charlotte est de nouveau sommée de laisser ses filles retourner chez leur père. Cette fois, elle refuse. «Elles m'ont révélé des choses, je les crois et je préfère payer des dommages et intérêts plutôt que de les exposer à un danger».

Protéger ceux qui protègent

Aux yeux de la Commission Indépendante sur l'Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants (Ciivise), qui se réunit depuis décembre 2020 et a rendu son dernier rapport le 31 mars, les parents comme Charlotte sont des «parents protecteurs». S'ils ne respectent pas les droits de visite et d'hébergement de l'autre parent, c'est qu'ils craignent un danger. Et il convient, dit la Ciivise, de les «protéger» pour qu'ils puissent protéger leurs enfants. Le 23 novembre 2021, dans le sillage des premières recommandations de la Commission à ce sujet, un décret a été publié. Il dispose que «lorsqu'un parent mis en cause pour non-représentation d'enfant allègue que l'enfant est victime de violences par l'autre parent, le procureur de La République doit faire vérifier ces allégations avant toute poursuite pour non-représentation d'enfant.» Fin mars, la Ciivise a formulé deux autres demandes :

– Prévoir dans la loi le retrait systématique de l'autorité parentale en cas de condamnation d'un parent pour violences sexuelles incestueuses contre son enfant.

– Prévoir la suspension de plein droit de l'autorité parentale et des droits de visite et d'hébergement du parent poursuivi pour viol ou agression sexuelle incestueuse contre son enfant.

La première recommandation n'aura pas de mal à entrer dans la loi : elle y figure déjà ! D'après l'article 222-31-2, le juge est tenu de retirer son autorité parentale au parent violent. La Ciivise en fait mention car dans les faits, il ne le fait pas forcément. «La loi change tout le temps et certains juges, fatigués, ne se tiennent pas au courant de son évolution», nous explique Charlotte Joubert, juge au tribunal judiciaire d'Aix-en-Provence. Il s'agirait donc de rafraîchir les esprits. Voire de les contraindre.

Des recommandations excessives ?

En revanche, la seconde recommandation devrait avoir beaucoup plus de mal à se frayer un chemin dans notre Code Pénal. À travers elle, la Ciivise demande que l'ouverture d'une enquête suffise à suspendre les poursuites pour non-représentation d'enfant. Un bafouement de la présomption d'innocence, d'après l'avocate Héloïse Kawaishi. «Il existe des enquêtes ouvertes sur des innocents, rappelle cette spécialiste. Suspendre totalement les droits d'un parent et donc le délit de non-représentation serait d'autant plus dangereux que le parent protecteur n'est pas toujours celui qui se présente comme tel. Parmi nos clients, nous avons environ 20% de parents qui accusent l'autre de commettre des violences alors que les violents, soupire-t-elle, ce sont eux.»

La juge Charlotte Joubert est sur la même ligne «Je n'aime pas les mesures de plein droit (c'est-à-dire automatiques, NDLR), le juge doit pouvoir apprécier les situations au cas par cas. Car les parents hystériques, qui inventent, ça existe. On peut porter plainte sans fondement. Ce que je recommande, c'est plutôt que la saisine du juge aux affaires familiales ou juge des enfants soit automatique en cas de poursuites. » Afin qu'il soit tenu de s'interroger sur le meilleur lieu de résidence de l'enfant à la lumière des faits qui ont motivé l'ouverture de l'enquête.

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Même Christine Cerrada, pourtant avocate de l'association L'enfance au cœur et grande admiratrice du travail fourni par la Ciivise estime cette seconde recommandation excessive. «Je suis à fond pour la protection de l'enfance mais je suis devenue pragmatique. Plus on demande des choses qui sont illusoires et moins on les obtient. L'ouverture d'une enquête, c'est trop léger, beaucoup s'interrompent en cours de route. Et même souvent même immédiatement par un classement sans suite, la protection de l'enfant est donc bien insuffisante.»

Il y a, dit-elle, des rustines plus urgentes et plus faciles à appliquer pour corriger ce système qui forcent les parents protecteurs à enfreindre la loi. «Il faudrait une refonte du délit de non-représentation d'enfant. Qu'un parent qui a un motif sérieux, fondé sur un faisceau d'indices indiquant une maltraitance, pour ne pas présenter son enfant ne soit pas poursuivi. » Quels pourraient être ces indices indiquant une maltraitance ? «La parole de l'enfant certifiée par au moins un médecin rapportant les symptômes devrait suffire.»

Pour la sénatrice Laurence Rossignol, ancienne ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, c'est encore trop demander aux parents protecteurs. «La parole de l'enfant doit suffire. Il faut l'écouter pour voir chez quel parent il court un risque.» Elle juge les recommandations de la Ciivise encore tièdes : «Il faut tout simplement supprimer le délit de non-représentation à 99% utilisé par des hommes violents pour persécuter leurs anciennes compagnes».

Les conjoints violents qui ont la garde et ne représentent pas les enfants à l'autre parent pour les persécuter ne pourront donc plus être poursuivis? Elle balaie «c'est un phénomène plus que marginal.»

*Les prénoms ont été modifiés car la procédure est en cours.

Le fisc sur la piste des piscines dissimulées

RÉCIT - Les services de l’État ont recours à un logiciel d’intelligence artificielle dont les erreurs irritent les propriétaires.

Mort de Jérémie Cohen: le mystère persiste, des témoins espérés

RÉCIT - L'enquête sur la mort d'un jeune Juif à Bobigny se poursuit. Le mobile antisémite n'est pas avéré à ce stade.

Les notaires alertent sur la sensible question des droits de succession

Les professionnels militent pour ce qu’ils appellent «un régime de transmission vertueux», alors que l’État et la justice se désengagent en matière de famille.

Le Figaro

Enquête du BEA après un «incident grave» sur un vol Air France à l'atterrissage à Roissy

Les pilotes d'un Boeing 777 ont été confrontés lundi à une «instabilité des commandes de vol».

Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) a annoncé mercredi enquêter pour déterminer les causes de l'«incident grave», survenu début avril d'un Boeing 777 d'Air France, en phase d'atterrissage à Roissy quand les pilotes ont été confrontés à une «instabilité des commandes de vol».

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«Instabilité des commandes de vol en finale, remise des gaz, dureté des commandes et oscillations de trajectoire, @BEA_Aero ouvre une enquête de sécurité» sur l'«incident grave», mardi matin à Paris-Charles De Gaulle, indique le BEA sur Twitter. Dans la nomenclature de l'aviation civile internationale, l'incident grave est un «incident dont les circonstances indiquent qu'il y a eu une forte probabilité d'accident». La classification de l'incident comme «grave» tient notamment au fait qu'il est intervenu «en phase d'approche, là où il y a le plus de risque», avec la phase de décollage, selon une source proche du BEA. Ce type d'enquêtes est «régulièrement» ouvert par le BEA, selon cette source, précisant que l'incident en question n'a pas provoqué de blessé.

De son côté, Air France «confirme que l'équipage du vol AF011 du 4 avril 2022 reliant New-York JFK à Paris-CDG en B777 a interrompu sa séquence d'atterrissage et effectué une remise de gaz lors de l'approche à Paris-Charles de Gaulle», selon une déclaration transmise à l'AFP. «L'équipage a posé l'appareil normalement après une seconde approche», ajoute la compagnie. Des extraits audio des échanges entre le cockpit et la tour de contrôle mis en ligne sur internet témoignent de l'incident. «Stop, stop», dit l'un des pilotes à son collègue, d'une voix stressée. «Je vous rappelle», dit-il ensuite à la tour de contrôle qui le contactait. «On a remis les gaz, 4000 pieds (environ 1300 mètres), on va les maintenir, on va vous rappeler», dit-il ensuite. Les données du vol visibles sur le site FlightRadar indiquent que l'avion se trouvait peu auparavant à 400 mètres d'altitude.

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«On a remis les gaz donc, problème de commandes de vol, l'avion a fait à peu près n'importe quoi», explique le pilote à la tour une fois la situation stabilisée. Selon Air France, «la remise de gaz est définie par les autorités, les constructeurs aéronautiques et Air France comme une procédure normale qui va dans le sens de la sécurité». «Les équipages sont formés et régulièrement entraînés à ces procédures pratiquées par l'ensemble des compagnies aériennes afin de garantir la sécurité des vols et des passagers qui sont des impératifs absolus pour Air France», ajoute la compagnie qui «comprend et regrette l'inconfort ayant pu être ressenti par les clients. Les boîtes noires contenant l'enregistrement des données du vol (FDR) et des conversations dans le cockpit (CVR) ont été récupérées et sont »en cours d'analyse», selon le BEA.

Après des années de folie dépensière, les milliardaires russes se font discrets en France

ENQUÊTE - Yachts, jets privés, factures astronomiques... Avant la guerre en Ukraine, la clientèle russe représentait un marché majeur pour le secteur touristique et des services, que ce soit sur la Côte d'Azur ou à Courchevel.

Prix de l'électricité: les syndicats de l'énergie saisissent le Conseil d'État

Les syndicats contestent le décret pris par le gouvernement qui oblige EDF à augmenter les volumes d'électricité vendus à bas prix à d'autres fournisseurs d'électricité.

Pétrole: les exportations de l'Irak atteignent une valeur record en 50 ans

Le montant des exportations irakiennes de pétrole est tiré vers le haut par la flambée des prix.

Le Figaro

Pourquoi les expatriés peuvent perdre si facilement leur français

DÉCRYPTAGE - Il arrive souvent que les expatriés perdent un peu d'aisance dans leur langue maternelle. Ce phénomène d'«attrition des langues», sans gravité, peut être atténué.

«Depuis que je me suis installée à Londres, j'ai l'impression d'avoir perdu mon français.» Quand elle appelle ses parents ou ses amis en France, Marie, employée dans la finance, bute parfois sur des mots, et le plus souvent ceux de la vie courante. «La dernière fois, c'était quand je voulais expliquer à mon père que j'avais postulé à une offre d'emploi dans une autre entreprise. Mais le seul terme qui m'arrivait à l'esprit était “apply” et non candidater ou postuler. J'ai mis au moins plusieurs secondes, si ce n'est une bonne minute, pour retrouver ce mot, le tout sous les rires de mon père pour qui cela est devenu une habitude de me voir m'emmêler les pinceaux», raconte la trentenaire.

Marie a emménagé dans la capitale anglaise il y a plus de 8 ans, juste après ses études. Dès son arrivée, et pour réussir son expatriation, la jeune femme a tenu à s'immerger dans le milieu anglophone, même si elle s'est aussi constituée au fil des années un petit groupe d'amis français. «Mais ils sont comme moi et ont constaté eux aussi qu'à force de parler en anglais toute la journée au travail, ils avaient fini par perdre du vocabulaire, des expressions ou encore de la simple grammaire quand ils s'expriment en français

Retrouver un mot

Des mots qui viennent plus rapidement dans la langue du pays de son expatriation ou encore la mélanger avec le français dans la même phrase est un phénomène normal, d'autant plus quand cela fait longtemps que l'on a quitté la France. «C'est une question de moindre exposition et de moindre pratique du français. Nos mots sont rangés dans notre mémoire explicite (comme quand on se rappelle des chiffres de son code bancaire) et non pas dans la mémoire implicite (comme quand on tape le code instinctivement sans réfléchir aux chiffres)», explique Sophie Schieber, diplômée en master of Science in Psychology of Language à L'Université d'Edimbourg et spécialiste de la psycholinguistique. Selon l'experte, cette perte graduelle de sa langue maternelle est la suite logique de l'acquisition d'une langue seconde. C'est ce qu'avaient déjà expliqué en 2017 les chercheurs psycholinguistes Schmid and Kӧpke : plus on maîtrise une langue étrangère, moins on pratique sa langue maternelle et donc plus on a de chance de la perdre.

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Cela va alors demander un effort pour retrouver un mot, une expression. Un effort, qui nécessite la connexion de neurones. Plus cette connexion est fréquente, plus les synapses, ces liens entre les neurones, sont fortes, et plus la connexion est rapide. Donc si un mot ou une expression sont moins présents dans votre quotidien - ce qui est le cas dans une expatriation car il est possible d'évoluer dans un environnement exclusivement tourné vers une autre langue -, il est donc moins présent dans la mémoire.

Gérer le regard de ses proches

Mais tout le monde n'est pas affecté de la même manière, souligne la spécialiste de la psycholinguistique. Cela peut dépendre de son environnement mais aussi des différences individuelles «en particulier les fonctions exécutives». «Quand nous parlons anglais par exemple, nous inhibons toutes les autres langues que nous avons apprises et ça aussi demande un effort de la part de notre cerveau et taxe un peu plus notre mémoire de travail», précise la Française. Les enfants nés ou ayant grandi très jeunes dans un environnement bilingue, voire multilingue, n'ont pas ce problème. «Un enfant exposé dès son plus jeune âge à l'apprentissage de langues les verra s'incruster plus profondément dans son cerveau.» Donc avec beaucoup moins de chance d'avoir des problèmes de passer de l'une à l'autre. «Si on a déjà été exposé depuis longtemps à d'autres langues que sa langue maternelle, le processus peut être plus fluide ou évident», confirme également Noémie Jean Clarke, qui enseigne le français aux étrangers à Londres, via son école «Eclectic Minds».

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Perdre un peu sa langue maternelle quand on vit dans un pays étranger n'est donc pas grave, tient à rassurer Sophie Schieber. «C'est même très commun de perdre la grammaire et le lexique en premier.» «Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui n'avait pas eu ce problème», ajoute Noémie Jean Clarke. Elle-même quand elle habitait dans la campagne anglaise, avant de s'installer à Londres, elle avait constaté que son français s'était quelque peu érodé avec le temps. «C'est intéressant de voir que, même en étant professeure de français, ma langue maternelle s'était appauvrie car je la parlais de moins en moins souvent».

Selon l'enseignante, ce qui est plus compliqué en réalité, c'est gérer le regard des proches restés en France par exemple. Certains pourraient en effet se moquer de cette perte du français, parfois même mal jugée parce que synonyme de prétention. «Il faut juste savoir travailler son ego sur cette question. On n'a pas à se sentir diminué car on a oublié un mot et ne pas prendre mal le fait d'être corrigé ou de demander de l'aide quand on cherche un mot. Celles et ceux qui ne sont pas passés par une longue expatriation ne peuvent pas toujours comprendre ce que l'on vit».

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Reste que cette attrition des langues peut être maîtrisée. Pour cultiver sa grammaire et son vocabulaire, il faut entretenir et donc pratiquer son français au maximum. Noémie Jean Clarke recommande par exemple d'écouter les informations françaises, des podcasts. Sophie Schieber, elle, rappelle qu'il n'est pas possible de perdre sa langue maternelle. «Les seules études, montrant des cas d'attrition complète de la langue maternelle, sont fondées sur le cas d'enfants coréens adoptés par des parents français ou suédois entre l'âge de 0 et 10 ans (sans plus aucun contact avec la langue maternelle), c'est-à-dire avant l'âge critique, autrement dit la puberté.» La spécialiste de la psycholinguistique conseille d'ailleurs aux parents de jeunes enfants de maintenir la langue maternelle à la maison de manière régulière au moins jusqu'à l'adolescence.

Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions

Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.

Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 41e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays.

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Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

Le Figaro

Les VTC manifestent à Rungis, Nantes et Bordeaux pour «faire entendre la détresse des chauffeurs»

Ils réclament des mesures pour leur permettre de faire face à la hausse des prix des carburants, mais aussi pour mieux réguler la profession.

Rungis, Nantes, Bordeaux... Dans plusieurs villes françaises, les chauffeurs VTC étaient appelés à manifester ce mercredi matin à l'appel de l'intersyndicale nationale VTC (INV), pour dénoncer la paupérisation de leur profession, dans le contexte de hausse des prix des carburants.

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Une quarantaine de chauffeurs a bloqué entre 5h et 10h30 une des portes du marché de gros de Rungis (Val-de-Marne), selon des images diffusées par le syndicat INV, qui a lancé la manifestation, bloquant la porte de Thiais et provoquant des embouteillages. Le syndicat demande que le gouvernement fasse pression sur les plateformes de VTC pour augmenter et clarifier les tarifs, limite le nombre d'inscrits, et accompagne la hausse des prix des carburants, selon un communiqué diffusé mardi. Il prévoit une nouvelle action jeudi matin à Paris, sur la place d'Italie.

A Bordeaux, un cortège de 75 VTC a bloqué la rocade à partir de 7h, selon la préfecture. Ils étaient «une centaine» selon les organisateurs, qui comptabilisent 1600 chauffeurs sur Bordeaux, et revendiquent également des places dédiées devant la gare et l'aéroport pour prendre les clients en toute sécurité. Des actions similaires étaient également prévues à Lyon et Toulouse. A Nantes, une vingtaine de chauffeurs de VTC ont lancé à 8h une opération de filtrage sur le périphérique, notamment sur les deux ponts de la Loire, Cheviré et Bellevue. «On veut montrer qu'on est présents. On en est à revendiquer la difficulté de notre travail. Cela fait 10 ans que le métier de VTC existe, il y a des plateformes qui nous exploitent, 10-12h sans avoir de suivi derrière, la hausse du carburant, on a l'impression de ne pas être pris en compte par l'Etat», a déclaré un des organisateurs de la manifestation joint au téléphone par l'AFP.

Les organisateurs se disaient «un peu déçus» de la faible mobilisation. «On voulait quelque chose d'un peu costaud. On est vingtaine alors qu'on est environ 300 à travailler sur Nantes», a ajouté ce coorganisateur de la manifestation. «Ce n'est pas courant qu'on manifeste, mais avec la hausse du carburant, les routiers, les agriculteurs, ont tous eu quelque chose, sauf les VTC».

«Chèque carburant évolutif» et le remboursement de la TICPE

Cette mobilisation nationale succède à plusieurs autres ces dernières semaines. Dans un communiqué publié mardi, l'INV explique vouloir «faire entendre la détresse des chauffeurs VTC face aux difficultés croissantes» de la profession, touchée «de plein fouet par les crises successives (gilets jaunes, Covid-19, crise ukrainienne, etc.)». L'intersyndicale souhaite aussi dénoncer «le laxisme total du gouvernement sur une régulation de (la) profession, laissant le champ libre aux plateformes numériques».

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Elle appelle notamment l'exécutif à mettre en place un «chèque carburant évolutif» et le remboursement de la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) flottante pour les chauffeurs VTC, pour faire face à la hausse des prix des carburants. Selon BFM Paris Île-de-France, les syndicats VTC doivent être reçus par la préfecture du Val-de-Marne et la délégation du ministère des transports ce mercredi après-midi. Ils prévoient déjà une nouvelle manifestation place d'Italie à Paris jeudi matin.

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GRAND DÉCRYPTAGE - Deux candidats à droite veulent relancer une «vraie» politique familiale, cassée par François Hollande, avec comme corollaire le décrochage de la natalité.

L'Humanité

Essence, gazole : « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »

Reportage

À la campagne comme à la ville, dans les stations-service, pistolet de carburant en main, les automobilistes de la périphérie de Nice témoignent de leurs difficultés face à la hausse des prix. Reportage

Émilien Urbach

Cantaron/Nice (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.

Dans l’arrière-pays niçois, tous les habitants de la vallée du Paillon viennent remplir leur réservoir au supermarché de Cantaron, sur les rives du fleuve qui, autrefois, en aval, enserrait Babazouk, la vieille ville de Nice. Sur le grand panneau rouge, noir et blanc, ce lundi 21 mars au matin, les prix affichés des carburants dépassent pour la plupart les 2 euros le litre.

Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

« En tant qu’infirmier libéral, je fais 40 000 kilomètres par an, explique Philippe. Si c’était pour le plaisir, je choisirais de moins rouler, mais je n’ai pas le choix. Je paye. » Même son de cloche pour Syndie, coiffeuse à domicile. « C’est mon outil de travail, explique-t-elle en pointant sa voiture avec le pistolet de la pompe à essence. Bientôt, ça va me coûter plus cher d’aller travailler que de rester chez moi. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui payent. Je ne suis pas sûre que dans les familles riches, on calcule les prix des courses… »

Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achat

Ici, la voiture est indispensable

Ici, on n’est pas loin de Nice mais tout de même en milieu rural. La voiture y est indispensable, au-delà même du trajet pour aller au travail. Les routes ne sont pas vraiment plates dans ce Piémont alpin et l’idée de prendre le vélo pour des petits déplacements requiert une bonne forme physique. Retraité, Jean-Jacques s’occupe justement d’un club cycliste dans la vallée et en veut aux responsables politiques locaux. « Ils découvrent qu’on pourrait imaginer des pistes cyclables pour se rendre en ville, mais rien n’a été prévu quand ils ont transformé les axes routiers, dénonce-t-il. Maintenant, c’est presque dangereux d’utiliser celles qui ont été tracées au sol. » Salvatore, également retraité, est venu remplir le réservoir rouge de sa débroussailleuse et n’imagine pas, lui, utiliser son vélo pour se déplacer. « J’évite de rouler pour rien, résume-t-il en haussant les épaules. Quand je pars faire les courses, je remplis le coffre pour deux semaines au lieu d’une seule. »

Une précarité grandissante

Tout le monde essaie de trouver des solutions. Certaines témoignent surtout d’une précarité grandissante. « Je mange plus de pâtes pour pouvoir payer mon plein, annonce Christelle, travailleuse en Ehpad. Cette hausse est une catastrophe. Comment voulez-vous que je m’en sorte avec 1 200 euros par mois ? Et ce n’est pas leurs 15 centimes qui vont changer quoi que ce soit. Il faut augmenter les salaires ! »

Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

Le sentiment que cette crise vient surtout aggraver les injustices est largement partagé. « Un coup, c’est les gilets jaunes, ensuite le Covid, et maintenant la guerre en Ukraine, reprend Jean-Jacques, accoudé au toit de sa voiture. Chaque fois, on demande aux plus modestes de faire des efforts pendant que d’autres en profitent et se sucrent sur notre dos. »

La colère gronde contre les compagnies pétrolières

Les bénéfices engrangés ces derniers mois par les compagnies pétrolières ont du mal à passer. « Que des entreprises fassent de l’argent, ce n’est pas le problème, convient Philippe. Mais on pourrait quand même imaginer que les richesses soient un peu mieux réparties. Et sur des secteurs aussi importants que l’énergie, l’État devrait avoir le monopole. »

Bientôt ça va me coûter plus cher d'aller travailler que de rester chez moi.

Pierre arrive pour faire le plein de son camion-grue et voit les choses différemment. « Je n’y crois pas, à leurs histoires de solidarité avec les Ukrainiens, rouspète cet entrepreneur du bâtiment. On paye déjà assez, on n’a pas à sortir de l’argent pour les autres. Il faudrait surtout que le gouvernement baisse les charges. Moi, si ça continue, je répercuterai la hausse sur les prix facturés à mes clients. »

Dans une station du centre-ville de Nice, Richard, artisan serrurier, tient à peu près le même discours. Lui conduit une petite moto. Ici, les prix sont en moyenne 10 centimes plus élevés qu’à Cantaron. Du coup, les personnes conduisant des deux-roues y sont aussi plus nombreuses que les automobilistes. « Un plein peut me durer un mois, sourit Benjamin. D’autant que, la plupart du temps, je me déplace en bus. Mais je suis plus inquiet de la hausse des prix de l’électricité et du gaz… »

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L'Humanité

Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications

Actu

L’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.

Jérémie Bazart

«Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille ­seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.

Les objectifs de la France pour 2030

♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.

Les prix des carburants à la pompe ­atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (­pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du ­robinet serait de bon augure, et pas si ­insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette ­réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.

Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du Giec

L’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ­ingénieurs utilisent des catalyseurs », ­expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le ­potentiel de production de l’hydrogène.

Des composants peu coûteux et abondants

Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le ­nickel et le fer.

L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.

De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des ­catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydro­gène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie ­réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.

Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité ­décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.

 

Le dihydrogène : des atouts et des limites

Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.

scienceshydrogènecarburantsrapport du giec
Le Figaro

Mort de Jérémie Cohen: le mystère persiste, des témoins espérés

Guillaume PoingtStéphane Kovacs

RÉCIT - L'enquête sur la mort d'un jeune Juif à Bobigny se poursuit. Le mobile antisémite n'est pas avéré à ce stade.

En marge de l'enquête policière, la famille de Jérémie Cohen a mené ses propres investigations. Puis a contacté le candidat Éric Zemmour, « pour ne pas que l'enquête soit fermée ou étouffée ». Violemment agressé avant d'être percuté par un tramway à Bobigny, le jeune habitant de Seine-Saint-Denis, de confession juive, est mort dans la nuit du 16 février dernier. Alors qu'Emmanuel Macron a demandé, mardi, « la clarté complète » sur ce drame, qui ne doit pas donner lieu à des « manipulations politiques », la mort du jeune homme soulève encore de nombreuses questions. « Il ne ressort pas des témoignages recueillis jusqu'à présent que l'agression ait été commise pour des motifs discriminatoires, a indiqué mardi après-midi le procureur de Bobigny. Ni que la victime était porteuse, de manière apparente ou non, d'une kippa au moment de la scène de violence. »

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Une première enquête avait été ouverte en février, pour ce qui s'apparentait alors à un accident mortel de la circulation. Mercredi 16 février, peu après 20 heures, Jérémie Cohen, 31 ans, souffrant d'un léger « handicap physique et mental » selon l'avocat de la famille, Me Franck Serfati, était renversé par un tramway, dans le centre-ville de Bobigny. En arrêt cardiorespiratoire et victime d'un traumatisme crânien, il était décédé à l'hôpital peu après minuit. Mais alors que l'enquête est rapidement classée, la famille s'interroge. « Mes enfants ont fait les flyers (lançant un appel à témoins), ils les ont distribués, ils ont dû se battre pour essayer de porter plainte correctement, a raconté le père, Gérald Cohen, sur le plateau de « TPMP!» lundi soir. On a quasiment été seuls pour faire tout ça. On ne comprenait pas ce qui nous arrivait, car on a confiance en la justice. » C'est grâce à leur enquête, disent-ils, que les frères de la victime auraient mis la main sur une vidéo, accréditant l'hypothèse d'une violente agression juste avant le drame.

Au départ, les enquêteurs sont partis sur un banal accident voyageur, car les caméras sur la voie publique ne fonctionnaient pas ce jour-là à cause d'un souci lié à la fibre

Selon une source policière, cette vidéo, enregistrée par un touriste de Dubaï, aurait été transmise à l'International Police Association (IPA). Puis la plateforme aurait envoyé les images à l'Inspection générale de la police (IGPN). Le 10 mars, le commissariat de Bobigny la reçoit. C'est la raison pour laquelle le parquet de Bobigny, avisé dans la foulée, a finalement ouvert une information judiciaire, le 29 mars, du chef de « violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». « Rapidement, les éléments recueillis permettaient de comprendre que, quelques instants avant l'accident, la victime avait subi des violences », détaillait le parquet de Bobigny lundi. « C'est la vidéo envoyée par le touriste qui a relancé les choses, confirme une source proche du dossier. Au départ, les enquêteurs sont partis sur un banal accident voyageur, car les caméras sur la voie publique ne fonctionnaient pas ce jour-là à cause d'un souci lié à la fibre. Il y avait peu de témoins de l'agression et l'enquête de voisinage n'a rien donné. » Abondamment relayées par les réseaux sociaux depuis lundi, les images montrent un attroupement d'une quinzaine d'individus dans la rue. On y voit le jeune homme se faire frapper à deux reprises au moins, puis prendre la fuite. Traversant précipitamment les voies ferrées, il est percuté par un tramway.

Recherche de témoins

À l'équipe d'Éric Zemmour, Gérald Cohen a parlé d'une « kippa blanche, tachée de sang » retrouvée près du corps et remise par la police à la famille. Selon une source très bien informée, le jeune homme ne la portait pas sur la tête lors de l'agression. Saisi par David, l'un des frères de la victime, qui vit en Israël, pour se pencher sur « le dysfonctionnement policier », Me Gilles-William Goldnadel « n'écarte pas la thèse antisémite, mais ne la privilégie pas non plus » : « On n'a qu'une certitude, c'est qu'une bande de racailles s'en est prise à ce jeune homme, handicapé mental », relève-t-il.

On n'a qu'une certitude, c'est qu'une bande de racailles s'en est prise à ce jeune homme, handicapé mental

Même prudence du côté de Sammy Ghozlan, président du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNCVA), à qui la famille s'est adressée au lendemain du drame : « Jérémie Cohen avait l'habitude de porter sa kippa, mais personne ne sait s'il la portait ce soir-là. » « Lundi soir, les parents m'ont cependant indiqué qu'ils voulaient que le caractère antisémite soit pris en compte, précise-t-il au Figaro. Dans la vidéo, on entend parler en arabe. Je crois qu'on va parvenir à identifier les agresseurs… »

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La recherche de témoins se poursuit. Un individu ayant indiqué avoir porté assistance à la victime qui se faisait agresser a précisé aux enquêteurs que d'autres personnes étaient également intervenues. « Des investigations techniques sur les images de la vidéo, a conclu le procureur Éric Mathais, seront effectuées pour améliorer leur qualité et affiner leur analyse. »

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Les professionnels militent pour ce qu’ils appellent «un régime de transmission vertueux», alors que l’État et la justice se désengagent en matière de famille.

Le Figaro

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L'Humanité

«  80 kilomètres à faire pour aller travailler »

Actu

À Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.

Marie-Noëlle Bertrand

Bourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.

« M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.

« Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.

Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. «  Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.

carburantshausse des prixessenceUkraine
Le Figaro

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

Margaux Benn

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Envoyée spéciale à Kiev

En près de dix ans de métier, Kateryna Haliant n’avait jamais pleuré après une consultation. «C’est parce qu’on ne m’avait jamais raconté l’enfer», dit-elle. Cette psychologue clinicienne est l’une des quelques professionnels qui ont choisi de recevoir en consultation, gratuitement et de manière anonyme, des jeunes filles et des femmes affirmant avoir été violées par des militaires russes dans des territoires que ces derniers occupaient.

Les histoires se ressemblent, «comme si les Russes avaient planifié tout cela», juge Kateryna Haliant. «D’abord, le matin ou l’après-midi, les soldats vérifiaient qui vivait dans les maisons. Puis ils revenaient le soir, tuaient les éventuels hommes du foyer, pillaient l’argent et les objets précieux. Ils mangeaient et buvaient ce qu’ils trouvaient dans la maison et, quand ils étaient saouls, ils violaient les filles et les femmes. Même en présence d’enfants», raconte-t-elle, précisant que dans quasiment tous les cas connus par elle et ses collègues il s’agit de viols en réunion commis par des hommes de tous âges.

Les jeunes filles que je prends en charge n’ont plus de dents : les Russes leur ont cassées, en plus de les avoir violées

«La plupart des victimes auxquelles mes collègues et moi avons parlé jusqu’à présent sont mineures. Ce sont des adolescentes», rapporte-t-elle. «Cela donne une indication de la gravité générale de ces crimes, mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg», continue-t-elle. Pour l’instant, elle a personnellement eu vent d’une vingtaine de cas, principalement des jeunes femmes qui vivaient à Irpin, Boutcha et Hostomel, épicentres des combats opposant les forces ukrainiennes à l’armée russe, dans la périphérie au nord-ouest de Kiev. «Cela s’explique car les Russes s’en sont récemment retirés, donc certaines femmes peuvent venir témoigner», dit-elle.

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«Pourquoi?»

«Les victimes que l’on connaît ont dû surmonter deux obstacles: ressortir vivantes de leur calvaire, et venir le raconter. Or, beaucoup d’entre elles sont mortes», croit savoir la thérapeute. Certains cas demeureront donc à jamais inconnus. Quant à certaines femmes qui ont été trouvées vivantes et avaient subi des violences trop importantes, nombre d’entre elles n’ont pas survécu et sont mortes à l’hôpital. À Boutcha, une ville dans la périphérie de Kiev, parmi les cadavres qui jonchaient les routes jusqu’à aujourd’hui (les autorités ont nettoyé la ville), il y avait des femmes au corps à moitié calciné. D’autres étaient des enfants.

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Les trois patientes actuelles de Kateryna Haliant, âgées de 16, 17 et 20 ans, ont presque totalement perdu la parole. Certaines sont si choquées qu’elles ne se souviennent plus de leur propre nom ou d’informations basiques sur leur identité ou leur vie. Mais en plus des traumatismes qui bloquent les souvenirs et les mots, il y a les séquelles physiques. «Les jeunes filles que je prends en charge n’ont plus de dents: les Russes leur ont cassées, en plus de les avoir violées», détaille-t-elle. Sa voix se brise. «Pourquoi? Par barbarie pure? Pour les empêcher de parler? Je ne comprends pas», lâche la thérapeute.

Alors, celles qui n’ont pas été battues au point d’avoir les bras cassés dessinent ou écrivent. «Pour l’instant, les sessions, ce sont surtout des pleurs, entrecoupés de mots: les miens. Le processus de guérison, pour ces femmes, va prendre beaucoup, beaucoup de temps», conclut-elle.

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Parmi les autres séquelles physiques relevées par les médecins ayant ausculté les survivantes figuraient également des problèmes d’organes internes. Certaines des survivantes doivent subir d’importantes opérations de reconstruction gynécologique. Des chirurgiens ont proposé leurs services gratuitement.

Plusieurs groupes informels de psychologues volontaires récoltent ces témoignages, qui alimenteront un dossier compilé par le bureau de la procureur générale d’Ukraine, Irina Venediktova, pour être envoyé à la Cour pénale internationale. Irina Venediktova a déjà fait état, au-delà des allégations d’agressions sexuelles, de 410 corps sans vie de civils découverts dans les territoires proches de Kiev récemment repris aux troupes russes. Le plus grand charnier concerne Boutcha: après le retrait des troupes russes, l’armée ukrainienne y a découvert une vingtaine de cadavres de civils dans les rues ainsi que des fosses communes recelant des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants ayant été abattus et, bien souvent, torturés.À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: à Boutcha, l’armée russe laisse l’horreur derrière elle

Des «crimes de guerre»

Selon Human Rights Watch, le 4 mars, à Boutcha, des Russes ont par exemple forcé cinq hommes à s’agenouiller, leur ont couvert la tête avec leur tee-shirt et ont exécuté l’un d’eux en tirant à l’arrière de sa tête. Le 6, à Vozel, un village non loin, des soldats ont jeté une grenade fumigène dans un sous-sol, puis ont ouvert le feu sur une femme et un enfant de 14 ans qui tentaient de fuir. Dans la région voisine de Chernihiv, où les combats continuent, les Russes ont rassemblé au moins six hommes le 27 février et les ont exécutés, selon la mère de l’un d’eux qui se trouvait à proximité et a relaté le crime à Human Rights Watch.

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Carla Del Ponte, l’ancienne procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, a appelé la Cour pénale internationale à émettre un mandat d’arrêt international contre le président russe, Vladimir Poutine. Hugh Williamson, directeur de la division Europe et Asie centrale de l’organisation, souligne que «les viols, les meurtres et autres actes de violences commis par des soldats russes contre les populations devraient être soumis à une enquête et considérés comme des crimes de guerre».

Les Russes étaient ici comme les maîtres des lieux

Plusieurs habitants de villages et de villes en périphérie de Kiev ont par ailleurs indiqué au Figaro que les soldats russes pillaient systématiquement les maisons. Bois de chauffage, nourriture, alcool, vêtements et même petit électroménager étaient dérobés. «Non seulement ils prenaient ce qu’ils voulaient, mais ils réclamaient et donnaient des ordres», s’insurgeait ainsi, samedi dernier, une femme âgée dans la ville d’Irpin.

Des bouteilles de vin et de champagne vides étaient éparpillées près des logements. «Les Russes étaient ici comme les maîtres des lieux», se rappelait Myroslav, 53 ans.

Ce lundi, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est rendu dans la ville de Boutcha. Il a dénoncé «des crimes de guerre qui seront reconnus par le monde comme un génocide», tout en indiquant qu’il poursuivrait ses efforts «diplomatiques et militaires» pour mettre fin au conflit. La haute commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, s’est dite «horrifiée» par les informations remontant des zones en périphérie de Kiev, appelant tous ceux qui le peuvent à «conserver toutes les preuves». Emmanuel Macron abonde, évoquant aussi des «crimes de guerre» tout en se positionnant en faveur de plus de sanctions sur les exportations russes de pétrole et de charbon.

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La Russie, elle, rejette «catégoriquement» toutes les accusations. Un porte-parole du Kremlin a publiquement dénoncé ce qu’il a appelé des «falsifications vidéo» décelées par des experts du ministère de la Défense russe en ce qui concerne les scènes découvertes à Boutcha. En retour, Moscou demande une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour statuer sur les supposées «provocations haineuses» de l’Ukraine.

Depuis des années déjà, dans la région du Donbass, à l’est de l’Ukraine, de nombreux assassinats extrajudiciaires et autres actes de torture sont imputés non seulement aux groupes séparatistes locaux mais également aux troupes russes, rappelle pourtant Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences à l’université Paris-Nanterre. «Toute personne accusée d’œuvrer pour le compte de l’Ukraine y est enlevée, arrêtée ou tuée, et les allégations d’abus sont légion», expose-t-elle.

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Par le passé, dans d’autres théâtres de conflit (dans le Caucase, en Tchétchénie…), l’armée russe s’est plusieurs fois illustrée par la sauvagerie de ses violences à l’encontre des civils. «Aujourd’hui, vingt ans plus tard, les soldats russes qui combattent en Ukraine sont les fils des soldats qui étaient en Tchétchénie, remarque la sociologue. Tout comme en Tchétchénie, ils commettent des abus contre un peuple voisin qui, linguistiquement et culturellement, leur ressemble.»

Comment expliquer que des soldats envoyés dans un pays voisin commettent viols, tueries et autres actes de torture? «Les soldats russes qui se trouvent en Ukraine sont souvent de tout jeunes hommes, à peine sortis de l’adolescence, propulsés dans l’horreur d’un contexte de guerre sans préparation ni information», analyse Anna Colin Lebedev, qui souligne que «ces facteurs ont depuis longtemps été prouvés comme favorisant des comportements inhabituels et violents en opération». Les forces armées sont, par ailleurs, des institutions violentes en Russie. «Les violences commises par les policiers, les tortures perpétrées en milieu carcéral, la réputation violente de l’armée font qu’en Russie, les hommes en arme sont nécessairement perçus - ou se perçoivent - comme violents», ajoute Anna Colin Lebedev.À VOIR AUSSI - Boutcha: Zelensky dénonce des «crimes de guerre» qui seront reconnus comme «génocide»

Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions

Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.

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L'Humanité

Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent

Actu

La flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.

Bruno Odent

Des centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.

L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.

La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public

Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz ­et à son gouvernement de coalition – SPD­-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.

La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.

Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowatt­heure que sur le front climatique.

Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules ­l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.

Allemagnehausse des prixTarification de l'énergiepauvreté en europe
Le Figaro

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«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

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Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

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Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

L'Humanité

Éditorial. Ça gronde

Éditorial

Cédric Clérin

Mobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.

Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.

La question sociale frappe à la porte et la droite et son extrême, qui ont tout misé sur les questions migratoires et sécuritaires, se voient dans l’incapacité d’y répondre. C’est à gauche que devrait donc se mener le débat sur les vrais enjeux de notre temps : comment permettre à chacun de vivre dignement et de ne pas subir les grands changements à l’œuvre ? L’heure n’est plus à la demi-mesure mais aux changements structurels quant à notre manière de produire, de répartir les richesses, de nous déplacer… Voilà quelques-unes des questions qui devraient agiter le débat. Certains à gauche, comme Fabien Roussel hier encore sur les péages, s’évertuent déjà à les mettre sur le tapis. L’urgence sociale peut-elle changer le cours de l’actuelle élection ?

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L'Humanité

Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe

Actu

Les tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.

Diego ChauvetMarion d'Allard

Poussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.

1. Les plus modestes paient le prix fort

Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et tenir  jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.

2. Une augmentation sur fond de tensions internationales

L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.

3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire

« Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».

4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle

Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.

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Le Figaro

Ces voitures des années 90 dans lesquelles investir avant qu'il ne soit trop tard

Marti Blancho

CLASSEMENT EXCLUSIF - Grâce à des données inédites, Le Figaro a classé les voitures de collection récentes dont la cote a le plus grimpé ces deux dernières années.

Et si dans votre garage dormait une voiture des années 90 qui se vendrait aujourd'hui à plus de 20.000 euros sur le marché de l'occasion ? Certains véhicules de la fin du siècle dernier peuvent désormais prétendre à la carte grise de collection et leur cote s'envole. Plusieurs autos qui vont bientôt souffler leurs 30 bougies peuvent ainsi s'avérer être un bon placement. Pour vous aider à dégotter la perle rare, nous avons passé au crible des données exclusives fournies par un site spécialisé, Benzin. Nous avons classé les modèles dont les prix sur le marché de l'occasion ont le plus grimpé ces derniers mois. Ces véhicules pourraient bien continuer à s'apprécier pour atteindre de nouveaux records. «Il faut acheter malin, débusquer les valeurs montantes du moment ou de demain», avance François-Xavier Basse, fondateur du magazine spécialisé Youngtimers. «C'est un moyen de se protéger de l'inflation et c'est surtout plus drôle et rentable qu'un livret A», assure David Silvestre, fondateur de ce site d'enchères.

Quatre voitures françaises dans le top

Parmi les dix voitures dont la cote s'est le plus envolée, on retrouve quatre modèles de constructeurs français. Et notamment l'iconique Peugeot 205 GTI 1.9. Venu au monde en 1986, ce petit bolide de moins d'une tonne emmené par 130 chevaux se négocie aujourd'hui pour plusieurs dizaines de milliers d'euros. En début d'année, la vente record a même doublé le prix moyen de 2019. Une voiture de grande série «symbole des années 90» dont le prix parfois gonflé s'explique par «le très bon état de préservation» du modèle, d'après François-Xavier Basse.

L'augmentation la plus spectaculaire revient cependant à une autre française : la Peugeot 306 cabriolet, dont la production s'est arrêtée en 2002. La décapotable compacte a vu sa cote bondir de 176% en à peine trois ans. Mais son prix record reste contenu sous la barre des 10.000 euros en 2022. De quoi s'acheter une auto dessinée par le fameux carrossier italien Pininfarina, plus connu pour ses Ferrari et Maserati.

Pininfarina signe d'ailleurs le dessin d'une autre Peugeot de notre palmarès : la 406 Coupé, dans sa version dopée par un moteur V6. Toujours pour moins de 10.000 euros, on pourra s'offrir une belle machine assemblée dans la botte.

Le phénomène Youngtimer

Signe que les années 80 et 90 ont le vent en poupe, les dix véhicules de notre classement figurent aussi parmi les plus vendus du site Benzin. Rien de plus normal pour son fondateur, qui explique cet engouement par l'arrivée sur le marché de l'occasion d'acheteurs pour qui ces autos étaient iconiques dans leur jeunesse. Le phénomène a pris une telle ampleur qu'il a même un nom : Youngtimer, mot anglais qui désigne ces véhicules de collection de la fin de siècle dernier.

« Dans le milieu de la collection, tout est question de pyramide des âges. Les passionnés commencent toujours par s'intéresser à la voiture qui les a touchés quand ils étaient enfants, éclaircit François-Xavier Basse. Ceux nés dans les années 1980-90 vont collectionner des véhicules de cette période et ils ont désormais l'âge et les moyens de se les acheter

Il faut dire que les années 90 sont à la mode. Même les marques de luxe boudent les derniers bolides modernes, préférant mettre en scène leurs aînés dans les spots publicitaires. À l’instar de Dior, qui fait rouler Robert Pattinson au volant d'une BMW e30.

« Faible kilométrage, première main et première peinture »

Mais comment s'y retrouver dans l'offre et éviter une mauvaise surprise ? Avant tout, mieux vaut acheter français. Les voitures des constructeurs nationaux «se vendent mieux et plus cher, à l'instar des Fiat en Italie ou des Mercedes en Allemagne», explique François-Xavier Basse. Le spécialiste recommande de «choisir ce qui nous plaît», tout en conseillant les versions sportives et haut de gamme ainsi que les séries limitées des voitures des années 90 – début 2000. La couleur peut aussi faire grimper la cote quand elle correspond à celle du modèle de lancement ou à une édition spéciale. «La 206 cabriolet, par exemple, se vend mieux quand elle est jaune.»

Une fois son dévolu jeté, on préférera un modèle d'origine ou le plus proche possible de son état premier (avec des pièces détachées d'origine facilement trouvables) afin de faciliter la revente. L'idéal pour une véritable voiture de collection étant de respecter la sainte trinité : «une première main, première peinture et à faible kilométrage, soit moins de 100.000 km», énumère le fondateur de Youngtimers.

Mais avant le paiement, une inspection poussée de la carrosserie s'impose. On fera particulièrement attention à la rouille, «un facteur de dépenses qui peut vite se transformer en cauchemar». David Silvestre recommande ainsi de payer jusqu'à 10% de plus pour une voiture propre et saine : «les petites économies se transforment souvent en grosses pertes financières».

Éviter Crit'Air avec la carte grise de collection

Une fois l'auto achetée, il sera possible d'opter pour la carte grise «véhicule de collection». La demande peut se faire en ligne, sur le site de l'ANTS, à condition de fournir «une attestation établie soit par le constructeur ou son représentant en France, soit par la Fédération française des véhicules d'époque (FFVE)». Pour l'obtenir, il faudra que la voiture ait plus de 30 ans, ne soit plus produite et que ses caractéristiques techniques n'aient pas été modifiées.

Cette formalité n'est cependant pas obligatoire pour pouvoir circuler. Rouler dans une auto trentenaire avec une carte grise normale reste tout à fait réglementaire. Pourtant, deux avantages peuvent vous pousser à en faire la demande. D'abord, le contrôle technique n'est obligatoire qu'une fois tous les cinq ans pour les véhicules de collection. Enfin, ils sont exonérés des restrictions des Zones à faible émission sur tout l'Hexagone. De quoi parader en ville sans vignette Crit'Air.

Méthodologie détaillée

Pour établir ce palmarès nous avons utilisé des données exclusives du site d'annonces vérifiées Benzin . Il s'agit des dix voitures dont le prix moyen a le plus augmenté depuis les années 2019-2020. Ont été choisis les véhicules avec suffisamment de ventes pour établir une moyenne fiable.

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DÉCRYPTAGE - Le renforcement de la sécurité et du confort va modeler des véhicules très différents de ceux d’aujourd’hui. Bienvenue dans le monde de demain.

Bizzarrini 5300 GT, la renaissance d’une icône

ACTUALITÉ - Relancée par le groupe Pegasus, la marque italienne va produire 24 répliques de sa mythique berlinette née en 1963.

Le Figaro

Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 41e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle délimitait une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev au Nord et se concentrent dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014 et où se concentrent les principaux combats actuellement. Au Sud, la ligne de front est immobilisée.

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Malgré cette réorientation, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dès les premiers jours du conflit. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni renverser le gouvernement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade improbable, se déroulent désormais largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

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Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, pourraient par ailleurs conquérir le port stratégique de Marioupol dans les prochains jours, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Ce retrait russe partiel montre que Moscou n'est pas en mesure de réaliser une poussée sur toute la ligne de front : un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes, évoqué il y a quinze jours par le chef d'état-major français, le général Burkhard, est à ce stade improbable, en revanche un enlisement des forces russes est loin d'être certain dans la mesure où les Russes concentrent désormais leur effort dans le Donbass. En revanche, l'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre - ce qui ne signifie pas pour autant la fin du conflit - est avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

Passons en revue les fronts.

À l'Est, avancée russe dans le Donbass

À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv - deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants - et de Soumy, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée.

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Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes ne contrôlant à ce jour que 40% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud. Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum. Mais les Russes avancent par ailleurs lentement dans cette zone fortement urbanisée - avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk - qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile.

En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans plusieurs quartiers de la ville. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr

La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes aujourd'hui interrompues.

Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint, mais il est plus qu'improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. On en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif russe. Dans la même direction mais de l'autre côté du fleuve, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait leur permettre de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord, mais un tel mouvement est improbable à court terme car la bataille du Donbass s'annonce longue.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement de ces derniers jours est la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés dans les premiers jours d'avril alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, en termes d'ampleur des déploiements, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard du dispositif militaire engagé au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le Donbass. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord vont pouvoir être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estime Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les forces russes sont essoufflées et manquent de masse, ce qui était initialement leur qualité supposée».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et la guerre va-t-elle se limiter désormais aux deux oblasts de Donetsk et Lougansk ? Ou Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? Il est trop tôt pour le dire.

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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Il leur faut obtenir des résultats minimaux. [Mais] les deux parties ont des espoirs d'avancée militaire dans les jours ou semaines à venir. La fenêtre de négociation vient donc de se refermer. Surtout, plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

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La guerre en Ukraine, un «signe divin» pour l'État Islamique

Dans un texte publié dans une de ses revues, l'organisation terroriste s'est réjouie de cette «guerre entre croisés» qui serait une «punition» pour les pays de «chrétiens mécréants».

L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

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Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe

VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.

Le Figaro

Présidentielle 2022: «Campagne à la peine»

Yves Thréard

L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

Qu’on le veuille ou non, cette campagne n’accroche pas. Les sondeurs s’attendent même, ce dimanche, à un taux d’abstention record. Celui-ci pourrait dépasser au premier tour le niveau de 2002, qui avait été de 28,4 %. Cette année-là, Jean-Marie Le Pen avait créé la surprise en s’invitant au second tour. L’insécurité avait dominé les débats dans les dernières semaines. Vingt ans plus tard, celle-ci est toujours présente, ô combien, mais au milieu de beaucoup d’autres thèmes qui peinent à s’imposer. À l’exception du pouvoir d’achat, dont Marine Le Pen, sa fille, fait précisément son cheval de bataille.

Ce manque d’intérêt, dit-on, s’expliquerait. Les Français auraient la tête ailleurs. La crise sanitaire puis désormais la guerre en Ukraine auraient tétanisé les esprits, détourné l’attention, escamoté la campagne. Deux faux prétextes. De nature très différente, ces deux événements auraient dû, au contraire, susciter de multiples interrogations sur les capacités de notre pays à faire front. Dieu sait si les Français sont d’un naturel inquiet et pessimiste!

Sans doute la première raison de cette absence d’engouement vient-elle plutôt de la défiance grandissante des électeurs. Notamment chez les jeunes. À force de faire des promesses qu’ils ne tiennent pas ou qu’ils savent ne pas pouvoir tenir, les politiques ont perdu une partie de l’opinion publique, qui leur lance: «Causez toujours, on ne vous croit plus.» Le rejet est tel que celle-ci décide parfois d’exprimer ses choix ou ses colères autrement que dans les urnes. Le second motif de désintérêt réside peut-être, cette année, dans la faiblesse de l’offre. Les projets, qui échappent rarement aux catalogues de propositions indigestes, ne brillent pas toujours par leur cohérence. Quant à ceux qui les portent, ils n’ont pas trouvé, semble-t-il, la recette de cette alchimie qui fait, soudain, se rencontrer un homme ou une femme et le peuple…

Cette campagne, à la peine, a déçu. Mais l’essentiel est moins le panache dans le verbe avant l’élection que l’efficacité dans l’action après. En France, on a la fâcheuse tendance de privilégier l’un plutôt que l’autre. Et si l’on changeait?

Présidentielle: «La grande dépolitisation»

L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.

«L’Histoire et l’élection»

L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.

Gilles-William Goldnadel: «L'éternelle diabolisation de l'“extrême droite” ou l'impossible débat démocratique»

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Alors que certains commentateurs politiques insistaient sur l'affadissement de sa figure, l'avocat s'étonne de voir Marine Le Pen de nouveau affublée de l'étiquette d'«extrême droite», quand la dynamique des sondages lui est favorable.

Le Figaro

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Le Figaro

Grèce ou Portugal : quel est le meilleur eldorado fiscal pour les retraités ?

Guillaume Errard

NOS CONSEILS - La qualité de vie, le faible coût de la vie et l'immobilier bon marché ne sont pas les seuls atouts de la Grèce et du Portugal. Découvrez celui de ces deux champions qui tire le mieux son épingle du jeu.

L'indétrônable Portugal est-il tombé de ce son piédestal ? Pendant longtemps, le pays lusitanien a fait figure d'eldorado pour les retraités étrangers. La qualité de vie et la sécurité qui y régnaient attiraient en nombre les seniors. Sans oublier un argument massue. En 2009, soit un an avant la crise économique qui a frappé de plein fouet le Portugal, le gouvernement local a mis en place un régime fiscal en or pour les retraités étrangers. Leurs revenus (pensions et dividendes) générés hors du Portugal étaient tout simplement exonérés d'impôts. Et ce, pour 10 ans. Pour en bénéficier, il fallait tout de même respecter deux conditions : ne pas avoir résidé au Portugal au cours des 5 dernières années et y demeurer (comme locataire ou propriétaire) au moins 183 jours (consécutifs ou pas) par an.

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Depuis deux ans, ce régime de faveur a été supprimé. Les pensions de source étrangère pour les retraités du secteur privé uniquement ne sont plus imposées à 0% mais à 10%. Un taux qui reste largement inférieur à celui pratiqué en France. Mais il est désormais légèrement moins attractif que celui fixé par un autre pays d'Europe du sud : la Grèce. Profitant du recul portugais, le gouvernement hellénique a, en effet, fait voter un dispositif plus avantageux pour les retraités, en juillet 2020, soit 5 mois après l'entrée en vigueur de celui du Portugal. Les revenus hors Grèce des retraités étrangers sont taxés à 7%, comme en Italie mais, pour bénéficier de ce régime fiscal avantageux au-delà des Alpes, vous devez élire domicile dans une ville de moins de 20.000 habitants, dans l'une de ces 8 régions du sud de la «botte» : Sicile, Calabre, Sardaigne, Campanie, Basilicate, Abruzzes, Pouilles et Molise.

Les Cyclades attirent les jeunes retraités

En Grèce, le taux est non seulement plus avantageux que celui du Portugal mais court sur une durée plus longue : 15 ans au lieu de 10. Pour le reste, les conditions imposées sont quasi-identiques : votre pays d'origine doit avoir signé une convention fiscale avec la Grèce. Ce qui est le cas de la France. Par ailleurs, vous ne devez pas avoir été résident fiscal en Grèce durant 5 des 6 dernières années précédant votre installation. Au bord de la faillite il y a dix ans, le pays se redresse petit à petit. Et après avoir longtemps été raillée, la Grèce se rêve désormais en eldorado fiscal. «Depuis 2-3 ans, nous avons constaté un intérêt croissant de la part de jeunes retraités français notamment pour les Cyclades mais plus pour le climat et la qualité de vie. L'architecture blanche rappelle à certains la Corse», affirme Panayota Marceau, avocate fiscaliste grecque installée à Paris et à Athènes.

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Mais il semble que le Portugal conserve encore une longueur d'avance dans le cœur des retraités tricolores. «Les Français n'ont pas encore connaissance du régime fiscal avantageux grec, confirme Me Mathilde Maurer, notaire du groupe Monassier. Et la Grèce, notamment les îles, paraît plus loin à certains que le Portugal». Car qui dit îles grecques, dit prix immobiliers élevés (jusqu'à quelques millions d'euros), mais aussi éloignement vis-à-vis des proches et de la France. Ce qui peut poser problème en cas de rapatriement par exemple. Un détail non négligeable pour les retraités. Le Portugal n'a pas ce handicap et a également fait montre d'un sacré dynamisme économique, avant la guerre en Ukraine.

Des retraités pas si inactifs au Portugal

«À cause du Covid, les retraités français sont moins nombreux à s'être installés au Portugal parce qu'ils voulaient rester près de leur famille, reconnaît Me Sandrine Bisson Marvão, avocate franco-portugaise spécialiste du droit immobilier. Mais le pays garde la cote auprès d'eux grâce à la qualité de vie, la sécurité sans compter le coût de la vie et les prix immobiliers qui sont abordables.» Le dynamisme est tel qu'il arrive que des retraités français n'arrivent pas seuls. «Certains retraités n'hésitent pas à s'installer en famille car les étrangers actifs bénéficient eux aussi d'avantages fiscaux s'ils ont une profession à haute valeur ajoutée (médecins, R&D, technologies, journalistes, artisans ou dans le domaine de la mode, de la joaillerie, vinicole …) : leurs revenus de source portugaise sont imposés à un taux forfaitaire unique de 20%», raconte Sandrine Bisson Marvão. Une bonne nouvelle pour le Portugal qui veut montrer qu'il est aussi capable d'attirer une population plus jeune et pas seulement pour une question fiscale.

Une fois sur place, d'autres retraités n'hésitent pas à remettre le bleu de chauffe. « Ils reprennent une activité salariale dans la médecine, commerce, hôtellerie ou en tant qu'ingénieur, donnent des conseils ou font du mentorat auprès des plus jeunes, ce qui est très apprécié au Portugal», poursuit l'avocate franco-portugaise. Une manière de s'occuper, de s'intégrer à leur nouvelle vie mais aussi de profiter des avantages d'être un «résident non habituel» actif : leurs revenus de source portugaise sont imposés à un taux forfaitaire unique de 20%.

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Mais ces avantages fiscaux ne doivent pas être la seule raison de votre expatriation, aux dires de Mathilde Maurer. «S'installer en Grèce ou au Portugal uniquement pour la fiscalité avantageuse est une très mauvaise stratégie», met en garde la notaire du groupe Monassier. Cette experte en droit international conseille aux retraités français qui envisageraient de s'installer en Grèce ou au Portugal de bien préparer leur projet en amont. «Les gens pensent que ce type de projet va de soi mais c'est un vrai dépaysement, insiste-t-elle. Il faut l'envisager dans toutes ses dimensions et ne pas négliger l'aspect civil».

«Au bout de 10 ans, vous pouvez vous retrouver soumis au régime matrimonial de votre pays d'accueil qui entre en vigueur, indique Me Maurer. Par ailleurs, ce n'est pas parce que vous êtes expatriés que votre succession échappera obligatoirement à la fiscalité française. Enfin, il convient de s'assurer de remplir toutes les conditions pour devenir résident fiscal grec ou portugais. Il est ainsi préférable de ne pas posséder de logement permanent en France.» Sachez enfin qu'au bout de 10 ans (Portugal) et 15 ans (Grèce), les retraités étrangers sont imposés comme les locaux. En France, la pension moyenne s'élève à 1530 euros bruts par mois, selon la Drees. Une retraite taxée à 15% au Portugal et 22% en Grèce. Pour des seniors plus aisés, le taux grimpe à environ 29% au Portugal et 37% en Grèce si vous gagnez plus de 3000 euros par mois. Et au maximum respectivement 40% et 45%. Et c'est là que les expatriés se posent sans doute cette question : dois-je retourner en France et «construire» une nouvelle vie ? Pas évident pour des septuagénaires voire octogénaires.

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L’inflation pénalise le pouvoir d’achat des retraités

En théorie, les retraites sont indexées sur l’inflation, selon le code la Sécurité sociale. Mais, en pratique, le gouvernement peut prendre une mesure différente, à titre exceptionnel.

Retraites: Emmanuel Macron peaufine son nouveau projet de régime universel

La réforme visera à harmoniser les règles mais pour les seules générations futures.

L'Humanité

Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »

Actu

Coûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, ­experte en mobilités bas carbone. Entretien.

Marie-Noëlle Bertrand

Laura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project

L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.

Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?

Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».

Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?

Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.

Où porter les efforts en priorité ?

Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.

La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…

Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.

Peut-on aller vite ?

Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.

aménagement du territoirecarburantsTarification de l'énergie
Le Figaro

Énergie, éducation, Ukraine : nous avons vérifié neuf déclarations de Yannick Jadot

Le Figaro

LA VÉRIFICATION - Le candidat écologiste est crédité d'environ 5% des intentions de vote. Le Figaro s'est penché sur certaines de ses déclarations et propositions.

Après leur succès aux élections européennes, les écologistes pourront-ils créer de nouveau la surprise à la présidentielle ? Crédité d'environ 5% d'intentions de vote dans les sondages, Yannick Jadot compte sur la «forte mobilisation» de ses troupes pour assurer un bon score à son parti, dimanche prochain.

Mais que peut-on penser des déclarations et propositions de l'écologiste ? Comme pour les autres candidats à l'élection présidentielle, Le Figaro a vérifié plusieurs des déclarations de Yannick Jadot. Florilège.

Politique : l'union fait-elle la force de la gauche ?

L'union, un prérequis pour accéder à l'Élysée ? En septembre dernier, Yannick Jadot regrettait la division de la gauche. «Si nous y allons divisés, nous n'avons aucune chance de gagner. Il nous faudra une candidature unique», disait alors l'écologiste. Une position contestée par Fabien Roussel : «avoir plusieurs candidats à une élection présidentielle n'a jamais empêché la gauche de l'emporter», assurait le candidat du PCF. Alors, qui a raison ?

À lire aussiPrésidentielle 2022 : le morcellement de la gauche est-il forcément synonyme de défaite ?

Agriculture : le bio est-il moins subventionné ?

Défenseur de l'agriculture bio, Yannick Jadot s'est offusqué, en septembre dernier, de la manière dont les fonds sont distribués dans l'Hexagone. «La France est le seul pays d'Europe où un agriculteur en conventionnel touche davantage de subventions qu'un agriculteur en bio», déclarait alors le candidat, appelant à «changer de modèle agricole». Mais avait-il raison ?

À lire aussiEn France, les agriculteurs conventionnels sont-ils plus subventionnés que les agriculteurs bio ?

Énergie : le renouvelable crée-t-il plus d'emplois que le nucléaire ?

Opposé au nucléaire, Yannick Jadot avançait, en février, un argument économique pour justifier le développement du renouvelable : «les énergies renouvelables créent trois fois plus d'emplois que le nucléaire», déclarait alors l'écologiste. Un argument déjà entendu dans la bouche de Benoît Hamon, qui indiquait, en 2017, qu'«à production d'énergie équivalente, les énergies renouvelables créent six fois plus d'emplois que le nucléaire». À raison ?

À lire aussiLes énergies renouvelables créent-elles «trois fois plus d'emplois que le nucléaire» ?

Éducation : écourter les vacances pour améliorer les résultats des élèves ?

Les écoliers français devraient-ils sacrifier une partie de leurs congés pour améliorer leurs notes ? Mi-mars, Yannick Jadot disait ne pas exclure de limiter la durée des vacances scolaires, s'il était élu, en indiquant que «tous les pays qui obtiennent de meilleurs résultats scolaires que nous ont moins de congés scolaires». Ce constat est-il vrai ? La France accorde-t-elle plus de vacances scolaires que ses voisins ?

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Énergie : le renouvelable, solution pour garantir l'indépendance énergétique de la France ?

Pourvoyeur d'emplois, le renouvelable est aussi, pour Yannick Jadot, la meilleure solution pour garantir l'indépendance énergétique de l'Hexagone. «Les énergies renouvelables sont les seules énergies de paix, de sécurité et d'indépendance», avançait-il en mars. Quelques jours plus tôt, le candidat avait souligné les importations d'uranium nécessaires pour alimenter les centrales nucléaires, s'offusquant de cette dépendance de la France vis-à-vis de l'étranger. Alors, les énergies renouvelables peuvent-elles garantir la souveraineté énergétique de la France ?

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Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine est-il un «criminel de guerre» ?

Yannick Jadot assume un langage particulièrement virulent à l'encontre de l'occupant du Kremlin, le qualifiant, à plusieurs reprises, de «criminel de guerre». «Oui, Poutine est un dictateur et un criminel de guerre», écrivait-il ainsi sur Twitter, début avril. Qu'en est-il juridiquement ? L'assassinat de civils entre-t-il dans la catégorie des «crimes de guerre», voire de «crimes contre l'humanité» ou de «génocide» ? Et, en pratique, Vladimir Poutine et des dirigeants russes pourraient-ils être jugés ?

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Éducation : les professeurs français travaillent-ils 42h par semaine ?

Alors qu'Emmanuel Macron a promis une «augmentation substantielle» aux enseignants en échange de missions «supplémentaires», Yannick Jadot l'a assuré : «Il n'est pas question d'augmenter la charge de travail des enseignants. Ils sont déjà à 42 heures par semaine». Ce chiffre est-il juste ?

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Énergies renouvelables : la France, bonnet d'âne de l'UE ?

Proche de Yannick Jadot, la candidate malheureuse à la primaire EELV Sandrine Rousseau s'est émue, en février, d'un visuel d'Alternative économique particulièrement peu reluisant pour l'Hexagone. Celui-ci montrait en effet l'écart en pourcentage entre le «niveau atteint en 2020 [des renouvelables dans la consommation d'énergie finale] par rapport à l'objectif d'énergie renouvelable édicté en 2009». La France arrivait en dernière position. «S'il n'était pas question de notre avenir, nous pourrions presque en rire», a commenté sobrement Sandrine Rousseau. Mais que peut-on en penser ?

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Guerre en Ukraine : TotalEnergies, «complice» de crimes de guerre ?

Depuis plusieurs jours, Yannick Jadot accuse directement le géant tricolore TotalEnergies d'être «complice des crimes en Ukraine». Pour le candidat, le groupe «participe à alimenter les recettes de Poutine et à financier la guerre en Ukraine». Une «honte» pour la France, à ses yeux. Alors, un tel statut existe-t-il en droit international ? Est-il applicable à une société plutôt qu'à une personne, et en l'espèce à TotalEnergies ou à toute entreprise française qui maintiendrait une activité en Russie ?

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Mort de Jérémie Cohen : le père de la victime reçu ce mardi au QG d'Éric Zemmour

INFO LE FIGARO - À sa demande, le père de Jérémie Cohen, un jeune homme de confession juive écrasé en février par un tramway après une agression par une dizaine d'individus, est reçu ce mardi par Éric Zemmour.

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Le Figaro

Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…

Camille Lestienne

TOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.

  • Face au rebond de l'épidémie, Jean Castex a annoncé le 12 mars l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Au total, cela fait 2,5 millions de personnes éligibles environ a précisé le ministère de la Santé. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) s'est prononcée le 18 mars en faveur de l'ouverture de la quatrième dose aux personnes de plus de 65 ans à risque, sur la base du volontariat. Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.

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  • Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.

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  • Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).

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  • Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
  • Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.

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Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.

1. Où en est la campagne de vaccination?

En France. Au 20 mars 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,3 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,1% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 39,4 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.

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2. Qui peut se faire vacciner et quand ?

Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.

• Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.

L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.

• Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.

Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.

• Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.

• Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.

Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.

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3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?

L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.

En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.

L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.

Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.

4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?

Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.

Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).

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Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.

Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.

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Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.

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5. Pourquoi se faire vacciner?

La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.

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Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.

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6. Doit-on craindre des effets secondaires?

Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)

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L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).

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Le Figaro

Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?

Le Figaro

FOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.

Moins de deux mois après son entrée en vigueur le 24 janvier dernier, le passe vaccinal a été suspendu le 14 mars, tout comme le port du masque dans la plupart des lieux publics. La raison ? Malgré un rebond récent des contaminations au Covid-19, les indicateurs hospitaliers se sont stabilisés. Le sésame vaccinal n'est ainsi plus exigé, ni dans les lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales, foires et salons professionnels, ni dans les transports publics longue distance interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux).

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Mais si le passe vaccinal n'est plus, le passe sanitaire est toujours obligatoire dans certains lieux. Le Figaro fait le point.

Comment activer le passe sanitaire ?

Le passe sanitaire se présente sous la forme d'un QR code stocké dans l'application TousAntiCovid ou en format papier. Il peut être activé par plusieurs documents :

  • Un certificat de vaccination attestant d'un schéma vaccinal complet de plus de sept jours (avec une dose de rappel pour les majeurs sauf en cas d'infection plus de trois mois après la deuxième dose).
  • Un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures.
  • Un certificat de rétablissement (test positif d'au moins 11 jours et de moins de 4 mois pour les personnes non vaccinées ou d'une durée illimitée pour les personnes vaccinées).
  • Un certificat attestant une contre-indication médicale à la vaccination.

Dans quels établissements faut-il présenter un passe sanitaire?

Le passe sanitaire est exigé pour les personnes de plus de 12 ans, accompagnants ou visiteurs, se rendant dans les établissements de santé suivants:

  • Les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux.
  • Les maisons de retraites, Ehpad.
  • Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap.

Les patients qui ont un soin programmé à l'hôpital doivent se munir d'un passe sanitaire, sauf décision contraire du chef de service. L'obligation est évidemment levée dans toutes les situations d'urgence.

En revanche, l'obligation vaccinale pour les soignants (avec une dose de rappel) est maintenue, a précisé le premier ministre sur TF1 le 3 mars dernier.

Puis-je voyager sans passe sanitaire ?

Oui en France, en trains, cars ou avions, mais le passe sanitaire peut être exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France et dans certains territoires d'Outre-mer où des restrictions sont maintenues. Les voyageurs doivent toujours se conformer aux règles du pays de destination en Europe ou ailleurs. Certains pays comme l'Irlande ou l'Islande n'exigent plus aucun document de santé, preuve de vaccination ou test alors que d'autres imposent une vaccination complète.

En France, les autorités ont établi une classification par couleur des pays du monde en fonction du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Le service voyage du Figaro tient à jour la liste des pays classés aujourd'hui en vert ou en orange. Depuis le 1er juillet 2021, le QR code présent sur le passe sanitaire français peut être lu partout en Europe, directement dans l'application TousAntiCovid ou au format papier, en français et en anglais.

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Jusqu'à quand?

Le recours au passe sanitaire est possible jusqu'à l'été. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 a prolongé jusqu'au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Elle prévoit notamment la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'à cette date si la situation sanitaire le justifie.

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En Europe, les règles relatives à la présentation par les voyageurs de leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union sont prévues au plan juridique jusqu'au 30 juin 2023, selon.

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L'Humanité

Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts

Actu

Depuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.

Julia HamlaouiNaïm Sakhi

Gilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère !  »  « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.

Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total  ! » martèle-t-il.

« Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.

Présidentielle 2022Fabien Rousselcarburantsdividendes
Le Figaro

Les cinq innovations qui vont changer la voiture

Sylvain Reisser

DÉCRYPTAGE - Le renforcement de la sécurité et du confort va modeler des véhicules très différents de ceux d’aujourd’hui. Bienvenue dans le monde de demain.

Cela ressemble à des scènes de science-fiction. C’est en réalité un film d’anticipation. Les automobilistes ne tiennent plus le volant entre leurs mains, mais un journal ou un magazine. Ils ne regardent même plus la route du coin de l’œil. Ils n’ont pas non plus besoin d’agir sur les pédales. Parfois leurs paupières se ferment. Les véhicules communiquent entre eux et avec les infrastructures. Ils se conduisent sans aucune intervention humaine. Ils prennent des décisions à la place du conducteur. Accélèrent, freinent, tournent et se garent.

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Grâce aux progrès de l’intelligence artificielle et aux assistances à la conduite qui envahissent nos automobiles, ce scénario est en passe de devenir une réalité. Il ne s’agit ici ni de dénoncer ni de se féliciter de cette évolution, mais de comprendre les ressorts de cette révolution sans précédent. La société a renoncé à apprendre à conduire et à bien se conduire sur les routes. Elle n’a plus le goût de l’effort et préfère le renoncement à l’apprentissage, la distraction à la discipline. Certains pourront y voir l’alignement sur le plus petit dénominateur commun ou un nivellement par le bas, mais c’est une constante de la société d’aujourd’hui.

La voiture de papa et de grand-papa a vécu. Celle de demain devient un lieu de vie où l’on fait tout sauf conduire. Son cerveau électronique a pour mission de façonner un avenir sans collision. Puisque les conducteurs sont trop imprudents et trop négligents, il a été décidé de leur retirer la conduite et de rendre l’automobile autonome. C’est un enjeu de société: le coût humain et financier des accidents est devenu insupportable. Les études menées aux États-Unis par la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration) prévoient une réduction de 80% des accidents d’ici à 2035 grâce aux véhicules autonomes et connectés. Principale conséquence, le montant des primes d’assurance va fondre.

Si la société ne se résout plus à voir les drames de la route comme une fatalité, elle considère également que la conduite est un temps perdu. La voiture autonome va permettre de restituer ces moments afin de vaquer à d’autres occupations. Tant pis pour ceux qui envisagent encore la conduite comme un plaisir. Demain, la voiture va rouler sur des rails virtuels. D’une certaine manière, on réinvente le train. Les équipementiers sont en première ligne pour conduire ces évolutions. Nous avons pu nous en rendre compte en répondant à l’invitation de Valeo, qui présentait ses dernières innovations à quelques constructeurs, sur le circuit Beltoise de Trappes.

● La voiture prend les commandes

C’est un tournant sur la route encore semée d’embûches de la voiture autonome. En décembre dernier, Mercedes a reçu, pour la Classe S, la première homologation valable au niveau international pour la conduite automatisée de niveau 3. À condition que la législation nationale le permette, le conducteur de la limousine étoilé peut donc fermer les yeux et déléguer la conduite au système Drive Pilot jusqu’à une vitesse de 60 km/h, c’est-à-dire dans des situations de trafic dense sur des tronçons d’autoroute appropriés. Mercedes va lancer son système en Allemagne dans le courant du premier semestre et, en parallèle, il va demander l’autorisation réglementaire en Californie et au Nevada dans le courant de l’année. Et en France? La législation ne l’autorise pas encore. Un essai dans les environs du circuit Beltoise nous a permis de constater que le système, basé sur les lidars, des appareils qui s’apparentent à des miroirs parce qu’ils filtrent les impulsions de lumière infrarouge qu’ils envoient, était quasiment au point. De troisième génération, le dernier lidar, est capable de scanner sur 500 lignes, au lieu de 16 avant. Grâce à des algorithmes et à l’intelligence artificielle, le lidar est capable de classifier ce qu’il voit. Quant à déléguer la conduite en ville, il y a encore trop d’aléas pour que cela se fasse de manière totalement sécurisée.

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● L’électrification de masse

Avant l’interdiction de la vente de véhicules à moteur thermique souhaitée pour 2035 par la Commission européenne, le secteur automobile doit faire face à une trajectoire de réduction draconienne de l’empreinte carbone qui rend incontournable l’électrification d’une grande partie de l’offre. L’enjeu est de proposer cette mobilité à un prix abordable. Valeo fait le pari de l’hybridation légère reposant sur l’adoption d’un réseau électrique secondaire en 48 volts. En installant le système électrique sur le train arrière d’une traction, la récupération de l’énergie au freinage est optimisée et, ce n’est pas rien, la transmission peut s’effectuer sur quatre roues. L’électrification devient alors un allié de la sécurité.

● L’éclairage intelligent

L’éclairage n’est qu’au début d’une révolution. Dotés désormais de la technologie à LED, les feux ne permettent plus seulement de voir et d’être vu. Ils assurent également une fonction de communication. Les lumières deviennent une composante à part entière de la signature de la marque, un élément de style de la voiture, reconnaissable entre mille. La digitalisation le rend personnalisable. Avec la voiture électrique, qui se dispense de radiateur dans la calandre, l’éclairage va pouvoir s’étendre sur une plus grande surface. Connectés, les feux participent enfin à la sécurité, avertissant autant le conducteur que les autres usagers de la route, notamment les piétons et les cyclistes, de la présence d’un danger. Dès que les réglementations le permettront, les feux afficheront des messages, projetteront des informations et des pictogrammes sur la chaussée. On pourra avertir le véhicule qui suit qu’une voiture est en panne sur le bas-côté ou qu’une autre arrive en face. Ici encore, il s’agit de pallier les négligences du conducteur et de l’aider dans sa prise de décision.

● L’intérieur repensé

Les écrans et les dalles numériques sont-ils déjà condamnés à terme? Ce n’est pas impossible. Valeo, comme d’autres équipementiers, réfléchit à dissimuler la technologie au profit de surfaces épurées. Sur une console centrale, on peut imaginer que les fonctions n’apparaissent qu’à la demande en éclairant seulement certaines zones. Dans la dernière partie de la décennie actuelle, l’habitacle pourrait se transformer en un univers immersif avec la projection d’images sur la planche de bord et sur le pavillon du véhicule. S’appuyant sur la vidéoprojection, la technologie n’est qu’au début de la phase d’expérimentation, mais déjà ses capacités sont très étendues. Avec ce système, tous les boutons physiques disparaissent au profit d’éléments sensoriels. La projection d’images et d’icônes sur les surfaces intérieures du véhicule ouvre un champ d’applications immenses. C’est ainsi, par exemple, la porte ouverte à la diffusion de publicité à bord. Chez Valeo, les ingénieurs pensent que cela peut avoir du sens dans le cadre de véhicules en autopartage. Pour payer moins cher le service, les utilisateurs seraient prêts à accepter les informations à caractère commercial.

● Le stationnement piloté

L’angoisse que suscite le fait de stationner sa voiture dans un garage exigu ou entre deux véhicules ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir. Il sera possible de piloter la manœuvre à distance via la clé de contact ou depuis un smartphone. Le système existe déjà depuis 2015 sur la BMW Série 7, mais il est en train de se démocratiser. La technologie va aussi permettre d’aller plus loin. À l’entrée d’un parking dont le plan aura été modélisé, le véhicule ira se stationner de manière totalement autonome. On n’aura même pas besoin de l’accompagner. Le système fonctionnera également en sens inverse et il sera possible, à l’entrée d’un parking par exemple, de faire venir la voiture.

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Le Figaro

Seule une vraie canaille aura 10/10 à ce test sur l’argot

Le Figaro

QUIZ - «Tailler le bout de gras», «compter les punaises»... Êtes-vous incollable sur la langue verte? Faites le test pour le vérifier.

Piocher de temps en temps un mot dans le vocabulaire argotique a quelque chose de savoureux. «Frangine» , «môme» , «flouze» , «thune» , «arpions» ... La langue verte est d’une richesse infinie. Sa vitalité n’est plus à démontrer. Nous parlons encore aujourd’hui de «bagnole», de «flic», de «mec» ou de «clope». Le langage de la pègre est né dans le monde des voleurs, des escrocs et des voyous. C’est sans doute ce qui lui confère tout son charme.

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Les expressions argotiques témoignent de cette créativité. Quand on «plante un drapeau», c’est qu’on ne paye pas une dette. «Rhabiller le gamin» a pour sens «resservir à boire», et «s’en tamponner le coquillard» désigne élégamment le fait de «se moquer de quelque chose, n’en avoir cure».

Saurez-vous comprendre le sens de ces formules truculentes? La rédaction vous propose de le vérifier à l’issue de ce test.

Si vous connaissez ces verbes, vous parlez un français riche et suranné

QUIZ - «Renarder», «avocasser»... La langue française recèle de délicieux verbes d’antan. Les connaissez-vous?

Le Figaro

Présidentielle J-5: la bataille du récit, Macron réinstalle le match de 2017, Le Pen «prête à gouverner»

John Timsit

Retrouvez tous les jours votre rendez-vous politique quotidien: «20h22 - La Lettre présidentielle».

Chers abonnés,

Est-il temps de tirer un premier bilan de cette campagne ? Si elle n'est pas encore terminée - les candidats ont trois jours devant eux pour convaincre avant le premier tour et deux semaines et demie avant le 24 avril -, les grandes lignes programmatiques et les visions idéologiques de chacun ont déjà pu être largement développées depuis plusieurs mois. De quoi revenir, ce soir, sur cette guerre parallèle entre les prétendants pour imposer leur propre récit et donc dicter le tempo médiatique et politique. Nous reviendrons sur cette bataille qui fait rage entre les impétrants. Au programme aussi ce soir, Emmanuel Macron en déplacement mardi en Bretagne qui se repositionne face à Marine Le Pen en prévision du second tour. Nous évoquerons également l'interview que la leader du RN accorde mardi soir au Figaro, dans laquelle elle se dit «prête» à gouverner.Merci de votre lecture attentive et de votre fidélité.Très bonne soirée,John Timsit

Les candidats mènent la bataille du récit

Que retenir de cette campagne et de ses prétendants ? À quelques jours du premier tour, ce moment électoral, censé faire vibrer les foules, n'a pas eu l'effet escompté. Au PS comme à LR, les deux leaders de ces anciens partis de gouvernement n'ont, sans aucun doute, pas réussi à imprimer dans l'opinion. «De quoi Anne Hidalgo est-elle le nom ? Quand on pose la question aux gens, ils ne savent pas répondre», déplore même un élu socialiste. D'autres, à l'inverse, considèrent avoir remporté la guerre des idées à l'image de Marine Le Pen, qui a préempté depuis plusieurs mois l'enjeu du pouvoir d'achat. «Quand on a sorti ce thème, on nous a pris pour des cons, on nous a enterrés», se rappelle ironiquement l'entourage de la candidate nationaliste. Éric Zemmour, de son côté, revendique d'avoir imposé ses items civilisationnels et identitaires dans le paysage médiatique. Lisez l'article de Dinah Cohen.

Des programmes entre constance et pragmatisme

Comment allier dans un projet présidentiel continuité et changements face à une société qui bouge ? Comment paraître cohérent et en même temps s'adapter aux nouveaux défis auxquels la politique doit répondre ? Jean-Luc Mélenchon a ainsi reconnu être «devenu, au cours des dernières années, profondément écologiste». Marine Le Pen, de son côté, a dû «tout revoir, tout refaire» après l'échec de 2017 pour «retirer les sujets trop anxiogènes», selon les dires de son conseiller spécial Philippe Olivier. Des revirements qui ne sont pas d'actualité dans l'équipe du patron de Reconquête!. « Si je regarde une vidéo de 2003, je vois qu'Éric Zemmour dit toujours la même chose. Ça me rassure », développe un membre de sa campagne. Lisez l'article de Dinah Cohen.

En Bretagne, Macron réinstalle le match avec Le Pen

Quelques jours après avoir dénoncé le «tandem de l'extrême droite» que constituait Marine Le Pen et Éric Zemmour dans cette élection, Emmanuel Macron a décidé de changer de stratégie pour cibler directement son adversaire du RN. Lors d'un déplacement à Spézet (Finistère) mardi, le président-candidat n'a pas retenu ses coups contre l'ancienne finaliste de 2017. Façon de préparer dès à présent la nouvelle confrontation que promettent les sondages pour le second tour entre les deux impétrants. Alors qu'il refusait jusque-là de nommer ses concurrents, le sortant assume ses attaques et étrille «un clan» Le Pen dans une interview à la Presse quotidienne régionale. Une ligne de fracture qui se fait également, comme il y a cinq ans, sur la question européenne. Lisez l'article d'Arthur Berdah.

Marine Le Pen au Figaro : «Je suis prête personnellement et politiquement à gouverner»

Alors que la plupart des études d'opinion placent Marine Le Pen en bonne position pour se qualifier au second tour de l'élection présidentielle, la candidate nationaliste donne une longue interview au Figaro. L'occasion de revenir sur sa campagne qui a pu connaître quelques turbulences ces derniers mois. «Je n'ai jamais cessé d'être confiante. Parce qu'il y a une cohérence à ce second tour entre Emmanuel Macron et moi. Les Français sont un peuple politique. Ils s'y sont pris à deux fois pour faire leur choix entre le libéralisme et le socialisme, entre Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand en 1981. Il n'est pas étonnant qu'ils s'y reprennent à deux fois pour choisir entre la nation et la mondialisation», considère la prétendante du RN. Ayant raté son second tour il y a cinq ans après son mauvais débat télévisé, Marine Le Pen le martèle pour façonner sa posture présidentielle : «Je suis prête personnellement et politiquement. Voilà cinq ans que je travaille ce projet. Je l'ai adapté à la situation d'aujourd'hui de manière pragmatique.» Lisez l'entretien de Marine Le Pen, réalisé par Charles Sapin.

Chez les socialistes, la situation s'annonce encore confuse le 10 avril

Quid de l'avenir du PS ? À quelques jours du premier tour, tous les proches d'Anne Hidalgo s'interrogent sur les suites à donner au parti à la rose promis à un score historiquement bas. À commencer par le maire de Nancy, Matthieu Klein : «Il faudra un acte politique fondateur (...). Il y a tout un espace politique qui doit être reconquis, celui de la gauche réformiste, de gouvernement, avec des socialistes, des écologistes, des personnalités de gauche de la macronie en recherche d'une nouvelle étape dans la vie politique.» Quant à François Hollande, possible candidat aux législatives en Corrèze, il laisse planer le doute sur ses intentions. «Il a des ambitions pour la gauche après la présidentielle, pour créer une force collective nouvelle permettant à la gauche de rester à l'Assemblée nationale car pour le moment ce n'est pas garanti», réplique son entourage. Lisez l'article de Sophie de Ravinel.

La «grande vadrouille» des jeunes LR pour convaincre de voter Pécresse

Jusqu'à vendredi soir, 150 militants du parti de la droite sillonneront la France pour convaincre les électeurs de voter pour Valérie Pécresse. Une opération lancée il y a un peu plus d'une semaine par le mouvement jeunesse des Républicains à travers une trentaine de territoires. Et ce, afin de présenter le projet de la prétendante, en grande difficulté à la vue des derniers sondages. «Nous avons ciblé un certain nombre de départements dans lesquels la mobilisation est faible mais le potentiel électoral important, précise Guilhem Carayon, le président des jeunes LR. Beaucoup de Français n'ont pas encore arrêté leur vote. C'est à nous de leur expliquer que Valérie Pécresse est la candidate de la droite républicaine, qu'elle porte un projet d'ordre et d'autorité et qu'elle est la seule capable de battre Emmanuel Macron.» Lisez l'article de Wally Bordas.

La photo du jour : Pécresse lors de son voyage express en Guadeloupe

Le souvenir de «Papy Voise» en 2002 : le «contre-point» de Guillaume Tabard

«Fait divers dramatique et insupportable ou débat politique inévitable ? En demandant la “clarté complète” sur la mort de Jérémy Cohen, Emmanuel Macron a mis en garde contre les “manipulations politiques quelles qu'elles soient”. Cet appel à la décence se heurte à une évidence : un fait divers qui accède aux journaux télévisés est par essence un fait public. Parce qu'il est question de violence, de délinquance de bandes de jeunes et parce que la question du caractère antisémite de l'agression est posée, les acteurs publics ne peuvent pas s'en désintéresser ; a fortiori des candidats à l'élection présidentielle», analyse notre chroniqueur Guillaume Tabard. Lisez le contre-point en intégralité.

Ce qu'il ne fallait pas manquer aujourd'hui

Boutcha : Zemmour appelle à la prudence face aux «images »

Après l'indignation de la communauté internationale face aux tueries dans la ville ukrainienne, le leader de Reconquête! exhorte à la précaution. S'il condamne les exactions commises, Éric Zemmour prévient mardi matin sur France 2 : «Il faut être sûr que ces massacres soient le fait de troupes russes». S'il y a déjà eu, selon lui «beaucoup de manipulations d'images», «ça ne veut pas dire que c'est le cas, (il faut) simplement être prudent.» Lisez l'article de Dinah Cohen.

Mort de Jérémie Cohen : les candidats à la présidentielle font part de leur émotion et de leurs interrogations

C'est l'affaire qui occupe une partie de la campagne à quelques jours du premier tour. Après la mort de Jérémie Cohen mi février à Bobigny, attaqué par une dizaine d'individus, puis percuté par un Tramway, une information judiciaire a été ouverte à la fin du mois de mars. Si le caractère antisémite n'a pas été retenu pour l'instant, la plupart des candidats à l'élection présidentielle s'en sont saisis. À commencer par Éric Zemmour, fustigeant sur Twitter un «silence assourdissant sur les faits depuis deux mois» et l'«omerta médiatique et politique» sur la question. Le cabinet d'Emmanuel Macron étant rentré en contact avec les parents de la victime lundi soir, selon les informations du Figaro, sa principale opposante Marine Le Pen, s'est volontairement montrée énigmatique mardi matin sur France Inter : «La vraie question, c'est est-ce qu'il n'y a pas eu une instrumentalisation en cachant ces faits ?» Lisez l'article de Jean Cittone et de Dinah Cohen.

Quant à Emmanuel Macron, en déplacement dans le Finistère, il demande «la meilleure transparence» et «que l'investigation soit la plus rapide possible» pour les proches de la victime qui ont «vécu quelque chose d'absolument affreux». Le tout, avant de cibler les tentatives de récupération de ses adversaires : «Des drames humains, il y en a chaque jour, ils ne doivent pas donner lieu à des manipulations politiques quelles qu'elles soient.» Lisez l'article d'Arthur Berdah.

Un second tour Macron-Le Pen «n'aura pas lieu », prédit Mélenchon

Si la plupart des sondages prédisent la même affiche finale que lors du second tour de l'élection présidentielle de 2017, l'Insoumis a dit ne pas croire à cette hypothèse. Invité mardi matin de France Info, Jean-Luc Mélenchon, interrogé sur sa consigne de vote si le duel se répétait, considère que «ça n'aura pas lieu, ça, Macron/Le Pen». «Je pense que j'ai une très sérieuse probabilité d'y arriver et que Monsieur Macron ferait bien de se demander s'il est réellement certain qu'il va s'y trouver. Regardez les courbes», a-t-il lancé alors que celui qui se présente pour la troisième fois connaît une dynamique depuis quelques semaines.

Les candidats à suivre ce mercredi...

Yannick Jadot

L'écologiste sera l'invité de RTL à 7h30. Et en déplacement à Bouxwiller (Bas-Rhin) dès 15h.

Marine Le Pen

La prétendante du RN sera l'invitée d'Europe 1 à 8h10, puis celle du JT de TF1 à 20h.

Éric Zemmour

Le leader de Reconquête! sera l'invité de France Inter à 8h20 et celui de MediAvenir à 19h.

Jean Lassalle

Le candidat de Résistons! sera l'invité de CNews à 8h15.

Valérie Pécresse

La candidate de la droite sera l'invitée de France Info à 8h30, avant d'effectuer un déplacement en Ile-de-France.

Anne Hidalgo

La socialiste sera l'invitée de BFMTV à 8h30, puis organisera une réunion publique à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) dès 19h30.

Nicolas Dupont-Aignan

Le prétendant DLF tiendra un grand meeting à Paris dès 19h.

Fabien Roussel

Le communiste sera l'invité du JT de France 2 à 20h.

Emmanuel Macron

Le président-candidat sera l'invité du JT de TF1 à 20h.

Philippe Poutou

Le leader du NPA sera l'invité de France 2 à 7h30, et tiendra un meeting à Bordeaux (Gironde) à 20h30.

Mort de Jérémie Cohen : le père de la victime reçu ce mardi au QG d'Éric Zemmour

INFO LE FIGARO - À sa demande, le père de Jérémie Cohen, un jeune homme de confession juive écrasé en février par un tramway après une agression par une dizaine d'individus, est reçu ce mardi par Éric Zemmour.

Retraite à 65 ans: la promesse la plus clivante du président-candidat

Ce point-clé du programme d’Emmanuel Macron est largement rejeté par les Français.

Éric Zemmour: «Je suis le seul vote vital pour sauver la France et rebâtir la droite»

GRAND ENTRETIEN - Le candidat de Reconquête! assure ne pas croire aux sondages et dit sa certitude d’être au second tour de l’élection présidentielle.

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Le Figaro

La lettre du Figaro du 6 avril 2022

Louise Darbon

La bataille des programmes entre les candidats à la présidentielle, un entretien avec Marine Le Pen et un reportage dans la ville dévastée de Borodyanka, au nord-ouest de Kiev.

Chers lecteurs,

À quatre jours du premier tour, on peut aisément dire que la campagne présidentielle n'a pas pris. Et qu'à moins d'un miracle, elle ne prendra pas d'ici dimanche. Sans intérêt, frustrante, atone, un peu bizarre, elle n'a pas «imprimé», comme on dit. Mais bon, il va bien falloir voter. Alors pour vous aider un peu à démêler les choses entre les douze catalogues de mesures qui vous sont présentés, Le Figaro vous propose un beau comparateur de programmes.

Après Irpin, notre reporter en Ukraine vous emmène aujourd'hui dans la petite ville dévastée de Borodyanka, à une cinquantaine de kilomètres de Kiev.

Nous fêtons aujourd'hui les Marcellin, pensez à eux.

Je vous souhaite une très bonne journée!

Louise Darbon

• À la une

Présidentielle : la bataille des programmes

Ils sont onze à vouloir prendre la place d'Emmanuel Macron (en plus d'Emmanuel Macron lui-même qui veut la garder, sa place). C'est beaucoup. Alors, pour vous convaincre de voter pour eux, les prétendants à l'Élysée ont concocté de beaux programmes, bien remplis, bien complets. Mais qui ne marquent pas forcément les esprits – et ce, depuis le début de la campagne.

Les candidates PS et LR n'ont pas trop réussi à se tailler une image claire dans l'opinion, à dire de quoi elles étaient le nom. Marine Le Pen, elle, se félicite d'avoir anticipé l'importance que prendrait le pouvoir d'achat dans les préoccupations des Français. Quant à Zemmour, il estime qu'il est bien le seul à avoir su proposer une vision en installant les sujets identitaires dans le débat. Côté Mélenchon, c'est un véritable choix de société – et pas des moindres – qu'on dit proposer: celui de «refonte de notre système démocratique» et la défense de la justice sociale. Et Macron, qui a un peu pioché chez ses adversaires pour l'instant, attend le second tour pour mettre la lumière sur «deux visions qui vont véritablement s'opposer».

Au milieu de ces chiffres, mesures et promesses, il est normal de se sentir perdu. Le Figaro le sait et comme il aime ses abonnés, il a décidé de s'associer à l'Institut Thomas More pour compiler les propositions et réaliser un magnifique comparateur de programmes.

Aucun candidat n'a su parler de la France aux Français. (...) Cela donne une campagne assez antipolitique, réduite à des coups médiatiques, des invectives et des monologues, sans dépassement, sans grands desseins discutés et confrontés. (...) Personne n'a pris au sérieux le premier des maux dont souffre le pays: sa fragmentation

On en a discuté avec le directeur général de l'institut, Jean-Thomas Lesueur, qui a trouvé la campagne franchement bof. Ces catalogues de mesures n'ont pas servi à crédibiliser les candidats qui ne sont pas parvenus à vraiment dessiner de vision de la France. Les sondages sont clairs: les Français ne s'intéressent pas trop à la campagne. Seuls deux thèmes sortent du lot: le pouvoir d'achat et le contexte international (la guerre en Ukraine s'étant largement invitée dans la présidentielle française).

• L'éditorial

Présidentielle 2022: «Campagne à la peine»

Qu'on le veuille ou non, cette campagne n'accroche pas. Les sondeurs s'attendent même, ce dimanche, à un taux d'abstention record. Celui-ci pourrait dépasser au premier tour le niveau de 2002, qui avait été de 28,4%. Cette année-là, Jean-Marie Le Pen avait créé la surprise en s'invitant au second tour. L'insécurité avait dominé les débats dans les dernières semaines. Vingt ans plus tard, celle-ci est toujours présente, ô combien, mais au milieu de beaucoup d'autres thèmes qui peinent à s'imposer. À l'exception du pouvoir d'achat, dont Marine Le Pen, sa fille, fait précisément son cheval de bataille.

Ce manque d'intérêt, dit-on, s'expliquerait. Les Français auraient la tête ailleurs. La crise sanitaire puis désormais la guerre en Ukraine auraient tétanisé les esprits, détourné l'attention, escamoté la campagne. Deux faux prétextes. De nature très différente, ces deux événements auraient dû, au contraire, susciter de multiples interrogations sur les capacités de notre pays à faire front. Dieu sait si les Français sont d'un naturel inquiet et pessimiste!

Sans doute la première raison de cette absence d'engouement vient-elle plutôt de la défiance grandissante des électeurs. Notamment chez les jeunes. À force de faire des promesses qu'ils ne tiennent pas ou qu'ils savent ne pas pouvoir tenir, les politiques ont perdu une partie de l'opinion publique, qui leur lance: «Causez toujours, on ne vous croit plus.» Le rejet est tel que celle-ci décide parfois d'exprimer ses choix ou ses colères autrement que dans les urnes. Le second motif de désintérêt réside peut-être, cette année, dans la faiblesse de l'offre. Les projets, qui échappent rarement aux catalogues de propositions indigestes, ne brillent pas toujours par leur cohérence. Quant à ceux qui les portent, ils n'ont pas trouvé, semble-t-il, la recette de cette alchimie qui fait, soudain, se rencontrer un homme ou une femme et le peuple…

Cette campagne, à la peine, a déçu. Mais l'essentiel est moins le panache dans le verbe avant l'élection que l'efficacité dans l'action après. En France, on a la fâcheuse tendance de privilégier l'un plutôt que l'autre. Et si l'on changeait?

• L'entretien du jour

Marine Le Pen: «Je suis prête personnellement et politiquement à gouverner»

Marine Le Pen n'a pas attendu 2022 et la campagne présidentielle pour dire que le clivage droite-gauche, c'était fini. La nouvelle partition, c'est d'un côté «ceux qui considèrent que la nation doit perdurer» et de l'autre, «ceux qui ont une vision postnationale». Elle est des premiers. Et puis, après toutes ces années, toutes ces campagnes, elle est prête, ça y est. Son programme est très bien, «parfaitement réalisable, juridiquement fiable et financièrement soutenable». Elle l'a préparé avec des tas de gens compétents. La candidate RN ne choisit pas entre protection civilisationnelle (comme Zemmour) et protection sociale (comme Mélenchon), elle fait mieux: elle fait les deux pour «rendre leur argent et leur pays aux Français».

Elle est aussi absolument attachée à la démocratie et aux libertés individuelles. Alors les attaques de Macron, elle trouve cela un peu fort de café – surtout à voir les répressions de libertés ou des manifestations sous son quinquennat. L'hôpital, la charité, tout ça...

• Ce qui se passe en Ukraine

Moscou dit que tout ce qu'on voit, tout ce qu'on nous dit sur les exactions de son armée en Ukraine est faux, archifaux: une «mise en scène orchestrée», une «falsification monstrueuse». En cause? La découverte ce week-end de l’horreur de Boutcha, ses charniers, ses corps de civils dans les rues, tués alors qu’on leur avait lié les mains dans le dos. Boutcha ne serait cependant pas un cas isolé. À Borodyanka, «la situation serait bien pire en termes de victimes» . La petite ville située à cinquante kilomètres de la capitale n’est plus que ruines. La population y a vécu trois vagues d’assaut des Russes, le premier repoussé par l’armée ukrainienne, «puis, ils sont revenus et ont commis toutes sortes d'exactions. Et enfin, il y a eu les punisseurs». Les morts, on ne les voit pas, car la plupart des cadavres ont été retirés des rues par l’armée russe puis par les forces ukrainiennes. Notre reporter là-bas a rencontré les habitants qui n’ont pas fui, à l’image de Vitaly qui raconte la torture que lui ont infligée les soldats de Poutine.

À Mykolaïv aussi, la guerre continue sans relâche. Les frappes s'abattent constamment sur la ville. Les Russes utilisent des bombes à sous-munition: elles explosent en l'air, dispersent partout des projectiles qui tuent ceux qui se trouvent au mauvais endroit au mauvais moment comme cette vendeuse de fruits et légumes installée sur un trottoir, dont il ne reste plus que le cadavre ensanglanté.

• Les informations à connaître en vous levant

Lactalis rappelle des fromages brie et coulommiers de la marque Graindorge - Les fromages rappelés sont susceptibles de contenir un agent responsable de la listériose, une infection alimentaire rare mais particulièrement meurtrière. [En savoir plus]

État de droit : la Hongrie menacée par l'UE d'être privée de fonds - La procédure inédite permet de suspendre le versement de fonds européens en cas de violation des principes de l'État de droit. [En savoir plus]

Qu'est-ce qu'on a tous fait au bon Dieu, En même temps, Abuela … Les films à voir ou à éviter cette semaine - La suite des aventures de la plus multiculturelle des familles françaises, la cocasse comédie politique de Kervern et Delépine, le nouveau film horrifique du réalisateur de Rec... Que faut-il aller voir au cinéma cette semaine? [En savoir plus]

• Ce qui s'est dit dans «Le Club Le Figaro présidentielle»

Dernier Club Le Figaro présidentielle avant le premier tour. Une belle occasion de faire le bilan de la campagne, n'est-ce pas? Pour faire le point, évaluer quel candidat a fait la meilleure campagne, voir quel thème a été négligé, Yves Thréard s'est entouré hier soir du politologue Benjamin Morel, de Jacques-Olivier Martin, le rédacteur en chef du Figaro Économie, de Claire Bommelaer du service Culture du Figaro et de Charles Jaigu, grand reporter au Figaro Magazine. Et leur a demandé ce qu'ils avaient pensé de cette grosse séquence politique. Si voir ou revoir la conversation menée par tout ce beau monde vous dit, cliquez juste là.

• Les articles à ne pas manquer

Le journaliste du Canard enchaîné qui se vendait à l'Est

Jean Clémentin était un sacré filou. Journaliste du Canard enchaîné, le bonhomme était l'un des mieux informés de la profession, apparemment. Et n'aurait pas hésité à partager ce qu'il savait avec les services secrets tchécoslovaques et polonais en pleine guerre froide. Jean Clémentin s'est fait acheter par les amis de l'URSS, en échange de montants non négligeables mais pas mirobolants non plus. Mais attention, la fripouille avait tout de même une conscience et refusa toujours de livrer des informations «préjudiciables aux intérêts des Français». Ce qui avait le don d'agacer des Polonais et Tchécoslovaques toujours soupçonneux de la personnalité du monsieur.

La fusée Ariane décroche le «contrat du siècle» avec Amazon

Jeff Bezos a beaucoup d'idées, plein d'argent et il aime l'espace. Il voudrait donc déployer 3236 satellites d'ici cinq ans pour constituer sa constellation géante au doux nom de Kuiper. Et pour ce faire, le patron d'Amazon a décidé d'acheter des tas de fusées (38 exactement) dont 18 à Arianespace. C'est le plus important contrat de l'histoire du groupe européen. Un contrat qui est le fruit de deux années de travail et qui lance joliment la carrière commerciale de la fusée Ariane 6 – surtout qu'Arianespace est le seul partenaire non américain qu'Amazon a retenu.

Au Mali, l'effroyable massacre de Moura

Le monde n'est pas très joli en ce moment. La guerre en Ukraine révèle ses horreurs jour après jour et l'on découvre aussi que le Mali est de ces pays abîmés par des massacres de civils innocents. La ville de Moura aurait ainsi été le théâtre d'une tuerie de masse qu'Amidou, un habitant de là-bas, a racontée à Tanguy Berthemet et Margot Bellone. L'armée malienne s'est félicitée d'avoir abattu quelque 200 combattants terroristes. Un nombre qui fait tiquer. D'autant plus que, selon les dires des gens sur place, les djihadistes visés s'étant fondus dans la foule, militaires maliens et mercenaires de la société russe Wagner auraient en fait procédé à des exécutions sommaires dans la population civile.

• Une peinture pour la fin

C'est bien pratique à retenir: l'immense peintre Raphaël est né et mort un 6 avril (respectivement en 1483 et 1520). Une double occasion de célébrer son génie en admirant ses Trois Grâces par exemple.

Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 41e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays.

Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions

Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.

Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe

VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.

Le Figaro

Soupçons de greffe de foie illégale : pourquoi l'affaire Abidal fait polémique

Lucas Michel

DECRYPTAGE - Bénéficiaire d'une greffe du foie en 2012, l'ancien défenseur du Barça est au cœur de soupçons de trafic d'organes en raison de l'incertitude sur l'identité du donneur.

Eric Abidal est régulièrement au centre de la polémique dans le monde du football ces dernières semaines. Souvent à ses dépens. Après avoir été cité comme un protagoniste de premier plan dans «l'affaire Hamraoui», l'ancien défenseur international (66 sélections) voit les zones d'ombre concernant sa greffe de foie revenir sur le devant de la scène. une opération datant de maintenant dix ans qui rattrape une nouvelle fois celui qui portait alors les couleurs du Barça.

Quand Abidal a-t-il reçu une greffe de foie ?

Atteint d'un cancer du foie, le latéral gauche du FC Barcelone subit une première opération en 2011 avant de voir la tumeur réapparaître. Une nouvelle solution est alors trouvée avec une greffe de foie, réalisée en 2012. Abidal bénéficie alors d'une greffe par le concours de son cousin germain, Gérard Armand. Un cousin en réalité très éloigné, les deux hommes ne s'étant croisés qu'à quelques reprises lors de réunions familiales. En attendant de voir la polémique naître de cette relation trouble, Abidal parviendra à rechausser les crampons à Monaco puis à l'Olympiakos avant de prendre sa retraite en 2015.

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Comment est née la polémique ?

Ce lundi, le quotidien espagnol El Confidencial a relancé le débat sur le lien de parenté entre Abidal et Gérard Armand. Selon le média en ligne, les deux hommes ne seraient pas cousins germains mais n'auraient en réalité qu'une grand-mère en commun, suite à un nouvel examen biologique effectué par l'Institut national de toxicologie. Tandis que la «relation de famille est essentielle afin d'autoriser une greffe», rappelle El Confidencial, ces nouvelles révélations, transmises dans un rapport au tribunal, convoquent le souvenir des soupçons de greffe illégale. En 2017, sur la base d'écoutes téléphoniques impliquant le président du club catalan de l'époque, Sandro Rosell, une enquête avait été ouverte en Espagne sur fond de trafic d'organes. Clôturée une première fois en 2018 faute d'éléments probants, elle sera réouverte en 2019 avant donc de revenir sur le devant de la scène en ce mois d'avril 2022, soit exactement dix ans après l'opération qui a sauvé la vie de l'ancien Lyonnais.

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Quel est le lien de parenté entre Abidal et Gérard Armand ?

Une greffe salvatrice donc, dont l'intéressé avait tenu à partager une photo pour attester de la véracité de sa relation familiale avec son cousin Gérard : «Je veux demander le respect pour mon cousin Gérard et défendre son honnêteté». Gérard Armand confirme lui-même le lien au Parisien : «Son père est le frère de ma mère, et j'avais amené l'acte de naissance pour le prouver quand j'avais été convoqué à Barcelone au tribunal». Brouillés depuis les révélations d'El Confidencial en 2018 («Je n'ai pas eu de nouvelles depuis quatre ans»), les deux hommes pourraient donc se retrouver au tribunal, alors que les derniers examens toxicologiques ont déjà été transmis au parquet. Si sa qualité de donneur a bien été vérifiée par une échographie en 2018, Gérard Armand est loin d'en avoir terminé avec cette histoire, dont il regrette les zones d'ombre et l'absence de l'ancien footballeur. «Je savais qu'on allait en arriver là, assure-t-il Depuis le début, c'est louche, cette histoire. Ça fait quatre ans que ça dure quand même. Là, je m'inquiète. Et je n'ai plus du tout confiance en lui.»

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Que risque Abidal ?

Si Eric Abidal et son représentant, tout comme le FC Barcelone, démentent à l'envi tout trafic illégal d'organes, l'ancien ambassadeur du club devrait donc de nouveau apporter des preuves de son innocence devant la justice espagnole. Le cabinet de l'avocat Pau Molins, qui défend l'ancien président Sandro Rosell, affirme que le rapport remis au tribunal ne se prononce pas sur un éventuel lien de parenté en raison «d'examens incomplets», qui pourraient donner lieu à de nouveaux examens toxicologiques. Média en pointe sur cette affaire, El Confidencial précise que le code pénal espagnol prévoit entre cinq et huit ans de prison pour toute personne impliquée dans un trafic illégal d'organes.

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Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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Le Figaro

Meurtre d'Aramburu : le récit glaçant d'un témoin de la bagarre, «s'il avait pu, il l'aurait tué avec ses poings»

Le Figaro

Dans les colonnes de L'Equipe, un riverain ayant assisté à la bagarre entre l'ancien rugbyman et Loïk Le Priol livre un témoignage effarant.

Après avoir pris la fuite en Hongrie, Loïk Le Priol dort derrière les barreaux à Paris. L'homme de 27 ans, ancien commando marine et figure de la mouvance d'ultradroite, est soupçonné d'avoir ouvert le feu sur l'ancien rugbyman argentin Federico Martin Aramburu, tué par balles après une altercation dans un bar de Saint-Germain-des-Près, le 19 mars. Un peu plus de quinze jours après les faits, le témoignage d'un riverain ayant assisté à la bagarre initiale publié ce mercredi par L'Equipe jette une lumière crue sur la détermination et la violence du principal suspect.

Réveillé par des hurlements et des insultes

«Ce matin-là, je suis en train de dormir. Malgré le double vitrage, je me fais réveiller par des hurlements, des insultes. Mon premier réflexe, c'est d'aller voir. Il est 5 h 55 à peu près, ce qui a été corroboré par des images de vidéosurveillance (…) Malgré l'heure, il y a beaucoup de gens aux fenêtres, ce qui témoigne de la violence de la scène. C'est tellement violent, déterminé, et l'homme au sol ne réagit tellement pas, qu'une fraction de seconde je me dis qu'il a dû merder et qu'il ''accepte'' de prendre une raclée», raconte, dans le quotidien sportif, le témoin, marqué par «la détermination d'un des gars», Loïk Le Priol en l'occurrence.

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«Hegarty leur faisait trop peur. C'est une armoire !»

«Il tente d'y retourner (après avoir été séparé de sa victime par le personnel du bar), il continue de hurler des insultes mais il est empêché par quelqu'un que je n'ai pas identifié. Je suis persuadé que s'il avait pu y retourner, il y serait retourné, Je pense que s'il avait pu le tuer avec ses poings, il l'aurait tué avec ses poings. Il hurlait "Ta mère la pute ! "», poursuit le riverain selon qui Aramburu «vient de se faire défoncer et ne cherche même pas à rendre les coups (…) Il ne voulait pas se battre, bien sûr que non». «C'est très subjectif mais maintenant que je connais le profil des protagonistes, je pense qu'ils s'en sont pris à Aramburu parce que (Shaun) Hegarty (l'ami de l'Argentin qui l'accompagnait) leur faisait trop peur. C'est une armoire !»

Entendu de longues heures sur les lieux du crime par les enquêteurs, le riverain, sorti de chez lui après avoir entendu les coups de feu, a souhaité témoigner dans L'Equipe car «personne ne parle de cette bagarre, elle a été courte mais hyper violente.» Dans l'action, il a vu Le Priol tenter «de sortir à plusieurs reprises un truc de sa poche ! J'ai voulu crier, je ne l'ai pas fait. Je me suis dit "ils vont me prendre pour un taré ". Je me suis dit au pire c'est un couteau». «Des bastons, j'en ai vu, mais là, c'est bizarre, c'est la première fois que j'avais le pressentiment que ça pouvait partir plus loin, ajoute le voisin. Il (l'agresseur suspecté) paraissait tellement déterminé. Personne ne semblait pouvoir le calmer.»

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Rififi à Biarritz : Blanco évincé, "Galactiques" révoqués, Brusque élu, la justice saisie

Exclu de l'association amateur du BO, Serge Blanco a convoqué une Assemblée générale. Qui a voté à l'unanimité la mise à l'écart de la direction actuelle et nommé Nicolas Brusque président. La justice tranchera le 19 avril.

Rugby : quand Dupont et Ntamack ... rencontrent Macron à la radio

LE SCAN SPORT - Les deux stars du Stade Toulousain et du XV de France ont croisé le président de la République ce matin dans les locaux de France Inter.

Rugby : à la FFR, la succession à Bernard Laporte est ouverte

INFO LE FIGARO - Le président de la FFR a annoncé à ses collaborateurs son intention de ne pas poursuivre au-delà de 2024. Le successeur naturel, Serge Simon, poussé à prendre du recul, de nouveaux prétendants se mettent sur les rangs.

L'Humanité

Bricolage. Mieux isoler ses fenêtres sans les remplacer

Actu

À l’heure où l’énergie coûte si cher, il est utile de rappeler quelques techniques rapides d’isolation des fenêtres, par où passent tout de même quelque 15 % des déperditions thermiques d’une habitation.

Marcel Guedj

Avant de remplacer une fenêtre traditionnelle en bois, il y a plusieurs solutions pour en améliorer facilement l’isolation thermique (contre le froid et le chaud), et parfois phonique selon la performance du produit. On utilise notamment des joints de calfeutrement (en mousse polyuréthane, plastique, thermoplastique, caoutchouc EPDM, silicone) qui se posent dans la feuillure, entre le dormant et les vantaux, sur tout l’encadrement.

Durabilité

Ces joints sont disponibles en rouleaux de différentes largeurs que l’on doit choisir en fonction de celle de l’espace dans lequel ils doivent être insérés. Ils peuvent aussi servir à calfeutrer une porte.

Il s’agit de joints autoadhésifs de différentes couleurs (blanc, marron, noir, etc.), soit universels (pour menuiseries en bois, PVC ou alu), soit spécifiques (c’est indiqué sur l’emballage). Ces produits présentent par ailleurs une durabilité différente (jusqu’à quinze ans pour certains d’entre eux) et une efficacité variable, certains s’usant plus vite que d’autres.

Matériel

  • Spatule
  • Cutter
  • Savon liquide
  • Papier abrasif à grain fin
  • Alcool à brûler
  • Chiffon

La pose d’un joint de calfeutrement en 6 étapes

  1. Nettoyer les supports à l’alcool à brûler avec un chiffon et gratter éventuellement avec la lame d’une petite spatule sur une fenêtre en bois.
  2. Poncer avec du papier abrasif fin si nécessaire pour avoir une surface lisse. Sur une fenêtre en PVC, utiliser uniquement une éponge et de l’eau savonneuse.
  3. Laisser sécher un quart d’heure.
  4. Retirer la pellicule protectrice ou séparer les deux brins du joint sur quelques centimètres.
  5. Appuyer fermement pour faire adhérer le joint depuis un angle et progresser jusqu’à l’angle opposé en ôtant la pellicule protectrice au fur et à mesure.
  6. Couper le joint au cutter pour plus de précision, une fois parvenu dans un angle. Procéder ainsi sur tout le périmètre.

Pour une excellente étanchéité

Les mastics d’isolation au silicone disponibles en cartouche doivent être posés avec un pistolet, comme les mastics d’étanchéité. Leur avantage est d’épouser parfaitement le profil de la feuillure, et donc d’assurer une liaison parfaite entre les vantaux et le dormant.

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Bricolage
Le Figaro

M, l’enfant du siècle: le livre événement sur l’ascension de Benito Mussolini bientôt adapté en série

  • Par  Le TVMag.com
  • Mis à jour le 06/04/2022 à 11:26
  • Publié le 06/04/2022 à 11:26

Le scénariste des très réussis The New Pope et Il Miracolo mettra à l’écran cet ouvrage couronné par le prix Goncourt italien.

Par le passé, il y eut les séries Mussolini and I avec Bob Hoskins et Anthony Hopkins (1985) ainsi que Le jeune Mussolini avec Antonio Banderas (1993). Un nouveau programme actuellement en production racontera l’histoire de l’instituteur socialiste devenu le premier fasciste arrivé à la tête d’un État, il y a tout juste cent ans. Le site spécialisé américain Variety explique qu’il s’agira d’une adaptation en huit épisodes de la biographie romancée M, l’enfant du siècle, un pavé de 863 pages signé Antonio Scurati, qui fut un événement éditorial à sa sortie en 2020 et reçut le Goncourt italien, le prix Strega.

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La série débutera en 1919. L’Italie, cette jeune nation affaiblie économiquement et traumatisée par la guerre, marquée par des grèves dans les usines et les campagnes, voit alors l’émergence des premiers fascistes. Ceux-ci fulminent contre le bolchevisme et les traités de paix, qu’il juge indignes, signés à la fin de la Première Guerre mondiale. Après avoir raconté la marche sur Rome qui ouvre la voie du pouvoir à Mussolini, le programme couvrira jusqu’à l’année 1925, quand le député socialiste Giuseppe Di Vagno est assassiné par un escadron fasciste.

Stefano Bises et Davide Serino sont à l’écriture. Le premier a notamment travaillé sur Il Miracolo , The New Pope , qui comptent parmi les meilleures créations sérielles italiennes de ces dernières années. On retrouve, du côté de la production, les studios Sky (The New Pope, We Are Who We Are, Gomorrah), The Appartment Pictures (È stata la mano di Dio ) ainsi que Pathé. Le tournage doit débuter en 2023. Rien à filtrer quant aux acteurs envisagés pour cette série.

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Le Figaro

Épuisés par le monde de l'entreprise, ces 25-30 ans qui quittent tout pour devenir coach ou sophrologue

Sofiane Zaizoune

Après un début de carrière éprouvant, parfois marqué par un burn-out, certains décident de se consacrer au bien-être, le leur comme celui des autres. Une reconversion complexe, où tous les métiers ne se valent pas.

Ellen a hésité, consulté, interrogé. Puis s'est résignée, à 27 ans, à se lancer dans les cinq ans d'études nécessaires pour devenir psychologue. «Au départ, je visais le coaching, mais on m'a mise en garde contre les risques que je ferais prendre à des patients, faute de connaître les pathologies psychiques de base. Et puis, j'ai l'impression que la France reste réfractaire au coaching, contrairement aux États-Unis», explique cette Parisienne, étudiante à l'Université Paris-Nanterre depuis septembre. Elle pensait pourtant en avoir fini avec les études, dont elle était sortie auréolée de succès : classe préparatoire, HEC, stages aux quatre coins du monde et, tout juste diplômée, un CDI dans le conseil. Comme un précipité chimiquement pur de «voie royale».

«Esclavage moderne», «atroce», «je me suis fait laver le cerveau» : ce sont les mots qu'elle pose aujourd'hui sur son expérience, d'une voix où la colère affleure. «Dans le conseil, je travaillais jusqu'à 23h30, minimum, sans aucune reconnaissance ni considération.» En 2020, après un burn-out, elle démissionne et rejoint une start-up où le management est bien meilleur mais le travail, dénué de sens pour elle. «J'analysais des chiffres, seule derrière mon ordinateur, pour mesurer les performances des commerciaux. Je jouais la police mais n'apportais rien de concret à l'entreprise.» En 2021, nouveau burn-out, nouvel arrêt maladie, nouvelle démission. «Je me dis alors que je n'ai pas le choix : il me faut un métier qui a du sens, se souvient Ellen. Je veux aider ceux qui vivent la même chose que moi à être eux-mêmes, à explorer d'autres voies possibles, loin du bullshit dont on nous bourre le crâne.»

Instinct de survie

D'autres, nombreux, partagent des trajectoires similaires, dont la souffrance est le point de départ. Sur les réseaux sociaux ou dans les communautés d'entraide, on ne compte plus les témoignages de ces déçus de l'entreprise, qui prennent soudain conscience de l'importance de prendre soin d'eux. Avec, bien souvent, le sentiment d'une urgence : ralentir pour se reconnecter à soi et à son corps. «Je me suis lancée sur le chemin de Compostelle. Marcher seule dans le silence apporte de premières réponses», raconte Charlène, 27 ans. Ancienne salariée d'un cabinet de conseil, elle rejoint en 2019 une association d'aide aux réfugiés - transformée en start-up entre-temps - et accède, en quelques mois, à un poste de cadre dirigeante. Une trajectoire respectable, en apparence. Plutôt un traquenard, juge-t-elle aujourd'hui : «Je me suis laissée endormir et me suis trompée deux fois. D'abord, lorsque j'ai pris l'ascension hiérarchique pour un signe de succès. Puis, quand j'ai cru qu'un employeur dont je partageais les valeurs suffirait à composer un quotidien qui a du sens». En 2020, elle est arrêtée pour burn-out et démissionne quelques mois plus tard. Au fil des semaines, l'idée émerge, puis s'impose : la suite s'écrira loin des open spaces et aura le bien-être pour fil rouge.

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Souffrir, au nom de quoi ?

Combien sont-ils, ces jeunes qui renoncent à leur carrière à peine entamée ? Difficile à dire. Mais les signaux d'une remise en question générale sont bien là. L'heure est à la quête de sens, de flexibilité, de temps libre et de bienveillance. Des critères propulsés à la première place, loin devant le CDI, indispensable aux yeux de 25% seulement des diplômés à Bac +5, d'après une étude de l'école de la reconversion SomanyWays. Le burn-out agit parfois comme l'étincelle qui ravive ces valeurs. Et pousse de jeunes salariés à tout quitter pour ne plus se préoccuper que de bien-être, le leur comme celui des autres.

Encore faut-il savoir s'orienter dans un univers hétéroclite, où se mêlent des centaines de métiers, de la psychologie au yoga en passant par la nutrition ou l'hypnose. «J'ai “benchmarké” des dizaines de professions, rencontré jusqu'à cinq personnes par semaine pendant quatre mois», raconte Charlène. Aujourd'hui fondatrice de 17h le dimanche, une future plateforme visant à aider les jeunes actifs à trouver un thérapeute adapté, elle achève tout juste une formation de sophrologue. «Cette discipline implique une posture thérapeutique qui me convient, a été fondée par un neuropsychiatre et est reconnue comme soin complémentaire par une partie du corps médical, énumère-t-elle. Je l'ai aussi choisie par pragmatisme : six mois de formation seulement me permettent de confirmer mon désir de reconversion, sans pour autant devenir un charlatan ou une énième coach de vie.»

La tentation du coaching

Au royaume du développement personnel, les coachs sont rois. Dopé par les évolutions du monde du travail et l'engouement massif pour le développement personnel, leur nombre a augmenté de 33 % entre 2015 et 2019, selon l'International Coach Federation (ICF). D'un bout à l'autre d'un large spectre - coachs en éloquence, rangement, leadership, «coach de vie»... , la pratique se veut pleine de promesses, des plus réalistes aux plus floues. Jusqu'à friser avec la psychanalyse ou, au contraire, l'ésotérisme : réparation de traumatismes enfouis, disparition des «pensées limitantes» ou «autonomie émotionnelle» pour une «pleine réalisation de soi», promettent les uns ou les autres. Les abus, s'ils restent minoritaires, semblent de plus en plus nombreux, comme le révèle le dernier rapport de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).

Le sentiment que le métier de coach apporte une forme de soin dans le capitalisme constitue l'un des puissants attraits de cette profession

Il faut dire que la profession, non régulée, est accessible via des formations très diverses. Toutes ne se valent pas, mais beaucoup sont courtes – un argument de poids pour les salariés en reconversion. Ils y voient aussi l'opportunité de mettre à profit leur expérience passée. «Le sentiment que le métier de coach apporte une forme de soin dans le capitalisme, qu'il permet une réparation par une sorte de don envers ceux que l'on a été, constitue l'un des puissants attraits de cette profession», souligne la sociologue Scarlett Salman, maîtresse de conférences à l'Université Gustave-Eiffel et auteure d'Aux bons soins du capitalisme : le coaching en entreprise (1).

Derrière les promesses

Une intention généreuse, sans doute, mais qui ne manque pas d'interroger. D'abord parce que l'expérience ne fait pas l'expertise. Avoir fait un burn-out ou, plus simplement, rencontré des difficultés dans sa carrière, ne rend pas apte à guider les autres. Encore moins si l'on choisit le coaching, qui renforce les travers du capitalisme plus qu'il ne les atténue. Derrière ses objectifs affichés – «libérer la créativité», «gagner en leadership», «devenir soi»…, la pratique reste un outil au service d'une mécanique bien huilée.

«C'est ce que j'appelle le tournant personnel du capitalisme, explique Scarlett Salman. On rationalise les dimensions personnelles des individus, on en fait des moyens qu'il convient d'adapter aux fins. Par ailleurs, le coaching, s'il fournit des techniques et donne une marge d'action, charge aussi l'individu de résoudre des problèmes liés à l'organisation, au collectif. La discipline fait aussi la jonction entre des éléments contradictoires : les discours néomanagériaux qui valorisent le sens et la créativité, d'une part, et la réalité des organisations, des hiérarchies et des enjeux de contrôle, encore solides, d'autre part.» Personnalisation du travail, contrôle des salariés, souci de la productivité. Les mêmes travers, en somme, que de jeunes actifs échaudés cherchent à fuir en tournant le dos à l'entreprise.

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Culte de l'indépendance

Un autre obstacle, de taille, se dresse sur la route des aspirants coachs : gagner sa vie n'a rien d'évident. Si 10.000 personnes se forment au coaching, seules 2500 environ l'exercent, d'après Scarlett Salman : «la profession est soumise à un risque économique très fort. 95 % des coachs ont d'autres activités, parfois majoritaires, comme du conseil ou de la formation, d'après l'ICF. Derrière les discours qui valorisent l'indépendance, il y a donc une incertitude massive quant aux revenus».

Pour les coachs, comme pour nombre d'autres métiers, la réalité des travailleurs indépendants est plus souvent teintée d'horaires à rallonge, de congés trop rares, d'un stress continu quant à ses finances et d'un sentiment de solitude difficile à combler. Un prix que beaucoup sont prêts à payer au nom de la liberté et de l'épanouissement personnel, érigées en vertus cardinales. «Tout n'est pas tout rose, concède Charlène, mais, pour la première fois, j'ai l'impression d'être au bon endroit, au bon moment. Je me sens comme un arbre, enraciné, et non plus comme une plante en pot qu'on déplace à droite, à gauche.» Jusqu'à, peut-être, un nouveau virage. Qu'importe, tant qu'elle le décide, seule.

(1) Aux bons soins du capitalisme : le coaching en entreprise, de Scarlett Salman, Presses de Sciences Po, 320 pages, 25€. Disponible sur leslibraires.fr.

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L'Humanité

Compte formation piraté. Le mode d’emploi pour faire rétablir vos droits

Actu

Si, comme des milliers de bénéficiaires, vous avez été victime d’arnaque visant à siphonner votre « compte formation », pas de panique, ces sommes ne sont pas perdues. Suivez le guide.

Mélanie Mermoz

Depuis juillet 2021, il n’est plus possible de transférer ses heures acquises au titre du droit individuel à la formation sur son compte personnel formation (CPF). Le rythme des appels et emails concernant ce sujet ont ralenti, sans disparaître tout à fait. Après les escroqueries à la rénovation énergétique, les arnaques CPF ont été la plaie des derniers mois.

Le procédé est toujours le même

Il faut dire que le public potentiel est important : en France, 38 millions d’actifs bénéficient de droits au titre du CPF. Entre 2020 et 2021, 4 948 signalements ont été remontés aux services de l’administration (chiffre RTL). Le nombre de victimes est sans doute encore plus important.

Ni la Caisse des dépôts, qui gère la plate­forme, ni Pole emploi, ni le ministère du Travail n’appellent au sujet de votre CPF.

Le procédé est toujours le même : vous recevez un appel ou un courriel vous invitant à profiter d’une formation « gratuite ». Au téléphone, la personne, qui dit appartenir à la plateforme Mon compte formation, vous propose de vous aider à faire valoir vos droits à la formation. Pour cela, elle a simplement besoin que vous lui donniez votre numéro de Sécurité sociale et le mot de passe de votre compte personnel de formation. Si vous n’avez pas encore créé de compte, elle vous propose de vous aider à le faire.

Pas question d’accepter : ni la Caisse des dépôts, qui gère la plate­forme, ni Pole emploi, ni le ministère du Travail n’appellent au sujet de votre CPF. Le but de votre interlocuteur est de vous soutirer ces informations et de vous inscrire à une formation « bidon », et donc de récupérer l’argent de votre CPF.

Inscrit à votre insu ? C’est une fraude !

Si vous avez été victime de cette arnaque, tout n’est pas perdu. La première chose à faire est d’immédiatement changer votre mot de passe – le mieux est d’en créer un complexe, dédié à ce seul usage, et de le noter.

Ensuite, consultez votre historique CPF. Vous pourrez alors voir les connexions dont vous n’êtes pas l’auteur. Si vous vous rendez compte que vous avez été inscrit à votre insu à une formation, il s’agit bien sûr d’une fraude. Avant de la signaler, multipliez les captures d’écran pour pouvoir appuyer votre plainte.

Effectuer un signalement

Vous allez, en effet, avoir besoin de différents éléments : le numéro de téléphone ou l’adresse e-mail avec laquelle les escrocs vous ont contacté, les dates et heures auxquelles ils se sont connectés à votre compte, le nom de la formation à laquelle ils vous ont inscrit, les coordonnées de l’organisme de formation, le numéro du dossier de formation, le montant détourné...

Vous pouvez vous faire aider par la plateforme Info escroqueries du ministère de l’Intérieur, au 0 805 805 817 (appel gratuit). Ces éléments collectés, vous pouvez effectuer alors un signalement sur la page « Avertissement » de la plateforme Mon compte formation. Cette démarche a une utilité à la fois collective (faire radier les organismes malhonnêtes) et individuelle : si la tromperie est avérée, votre CPF sera recrédité du montant détourné. Porter plainte auprès de la police est la dernière étape.

droit du travailformation professionnelle
Le Figaro

Au Mali, l’effroyable massacre de Moura

Tanguy BerthemetMargot Bellone

RÉCIT - Selon des témoins, la tuerie dans ce village est le fait de militaires maliens et des mercenaires russes.

Amidou (1) n’a toujours pas totalement réalisé. Il veut continuer à croire que ce 27 mars n’a été qu’un méchant cauchemar. Il était à Moura ce matin-là avec son frère, tous deux venus de leur village voisin pour le marché dominical. «On a d’abord entendu des bruits d’hélicoptères. Et puis ensuite des coups de feu, des explosions. Je me suis caché puis j’ai essayé de quitter. Mais un autre hélicoptère est arrivé d’où on a tiré sur ceux qui essayaient de fuir à pied ou à moto. Après les militaires sont restés cinq jours à tuer. Il y a eu beaucoup de morts.»

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Le raid dans ce gros bourg de la région de Mopti, au centre du Mali, commence vers 11 heures. Deux hélicoptères atterrissent effectivement non loin des lieux du marché au bétail réputé. «Des militaires en sont sortis. Ce n’étaient que des Blancs, de vrais Blancs. Ils ont tout de suite tiré sur les gens», raconte un témoignage anonyme rapporté par une ONG locale. Cet homme assure «qu’il parlait une langue inconnue». «Après, j’ai su qu’ils étaient russes». Les services occidentaux affirment qu’environ un millier de mercenaires russophones de la société militaire privée Wagner sont présents au Mali depuis décembre. Les autorités de Bamako affirment que ce sont des «formateurs», ce que le Kremlin, curieusement, dément.

Arrestations, pillages et exécutions

D’après Human Rights Watch (HRW), auteur d’un rapport sur le massacre publié le 5 avril, un rapide combat s’engage alors entre «ces Blancs» et une trentaine de djihadistes présents, avant que ces derniers ne déposent les armes et se fondent dans la population. Dans la soirée du dimanche, d’autres militaires arrivent, notamment de nombreux soldats des Forces armées maliennes (FAMa), exerçant un véritable blocus de Moura. Il durera jusqu’au jeudi 31 mars. Pendant ces journées, les soldats fouilleront maison par maison, arrêtant les hommes, et pillant à l’occasion.

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Comme bien d’autres, Amidou et son frère sont interpellés. L’un des détenus, selon HRW, a assisté à plusieurs exécutions.  «Nous avons été arrêtés par sept Russes et conduits près de la rivière où il y avait cent autres hommes. Quelques heures plus tard, une dizaine d’autres Russes et des interprètes militaires maliens sont arrivés. Ils nous ont parlé. (…) Puis ils ont désigné mon frère et un autre homme. J’ai pensé qu’ils allaient les interroger. Ils les ont emmenés quelques mètres plus loin et les ont exécutés, point barre. Dans les jours suivants, j’ai vu d’autres personnes, par groupes de deux ou trois, tués de la même façon… Dix-neuf au total.»

Ils ont désigné mon frère et un autre homme. J’ai pensé qu’ils allaient les interroger. Ils les ont emmenés quelques mètres plus loin et les ont exécutés, point barre

Les récits mettent aussi en avant le creusement, par une quarantaine de détenus, de trois vastes fosses communes, à quelques centaines de mètres des lieux où les «prisonniers» étaient détenus. C’est là que la plupart des assassinats ont eu lieu selon HRW. Plusieurs autres sources racontent le même «tri» préalable aux meurtres. Les prisonniers auraient été divisés en trois groupes. Le premier, celui de «djihadistes» qui ont été exécutés. Le second composé de «suspects» et le dernier, celui des «innocents» qui ont été libérés peu à peu. Les derniers ont recouvré la liberté le jeudi 31 mars, peu avant le départ des soldats après cinq jours de ce huis clos sanglant. Le bilan provisoire de l’Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled) pourrait être de 400 victimes, dont de 60 à 100 djihadistes, la plupart non armés. Human Rights Watch estime à 300 le nombre de décès.

«Les djihadistes font la loi»

Pour l’ONG locale, les raisons de ce «tri» ne sont pas mystérieuses: «Bien sûr des djihadistes ont été tués. Mais pas en majorité. Ils ont surtout cherché les Peuls et les ont tués. Ils n’étaient pas des djihadistes, juste de bergers.» Les Peuls, membres d’une ethnie de pasteurs, sont de fait des boucs émissaires habituels, désignés comme extrémistes car ils composent une large part de la Katiba Macina, une mouvance liée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), la filiale d’al-Qaida. Or, nul ne le nie, Moura est de fait occupée par les djihadistes de cette katiba. Depuis des mois, dans cette ville d’environ 10 000 âmes, difficilement accessible dans cette zone inondable, «les djihadistes font la loi», explique un représentant d’une association de la région, qui tient à rester anonyme.

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«Là-bas, les villageois n’ont pas d’autres choix que de respecter leurs règles car l’État est absent. Les djihadistes prélèvent l’impôt, raccourcissent les pantalons des hommes, frappent les femmes quand elles ne sont pas vêtues de manière “décente”. On ne peut pas jouer de musique.» Cette présence du GSIM à Moura était parfaitement connue mais l’armée malienne n’avait jusqu’à présent jamais tenté d’entrer dans Moura. Dans un communiqué publié vendredi, l’état-major malien a reconnu «une opération de grande envergure (…) dans la zone de Moura». Elle aurait permis d’abattre «203 combattants» de «groupes armés terroristes», et «l’interpellation de 51 personnes». Il n’évoque aucune perte parmi les FAMa. Ce bilan flatteur a soulevé beaucoup d’interrogations. Jamais, en une décennie de guerre au Mali, autant de djihadistes n’ont été tués dans une seule opération.

C’est une tuerie de masse intentionnelle et planifiée. Il s’agit de jouer la terreur contre la terreur djihadiste, en coinçant les civils au milieu

Paris, dont les relations sont désormais plus que tendues avec Bamako, s’est dit «préoccupé par les informations faisant état d’exactions massives dans le village de Moura» et «appelle à l’ouverture rapide d’enquêtes nationales et internationales pour établir les responsabilités». Washington a fait de même tandis que l’Union européenne envisage de mettre un terme à sa mission de formation des FAMa. La mission locale de l’ONU (Minusma), sous le feu d’intenses critiques pour ne pas s’être déployée à Moura alors même que la rumeur des tueries enflait, a promis de faire le nécessaire. Mais pour l’heure, les autorités maliennes lui refusent les autorisations.

Peu croient d’ailleurs en l’éventualité d’une enquête rapide. «Ce ne sont pas des exactions. Il ne faut pas se tromper. C’est autre chose. C’est une tuerie de masse intentionnelle et planifiée. Il s’agit de jouer la terreur contre la terreur djihadiste, en coinçant les civils au milieu», estime une source sécuritaire, y voyant «une vieille technique brutale et vouée à l’échec». Selon des sources locales, les djihadistes étaient de retour pour prêcher à Moura dès vendredi.

(1) Le prénom a été modifié.

La guerre en Ukraine, un «signe divin» pour l'État Islamique

Dans un texte publié dans une de ses revues, l'organisation terroriste s'est réjouie de cette «guerre entre croisés» qui serait une «punition» pour les pays de «chrétiens mécréants».

L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

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Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe

VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.

Le Figaro

Euromillions : un Français qui a gagné 200 millions d'euros verse son gain à sa fondation pour l'environnement

«Je ne jouais que lors des cagnottes importantes, dans un seul but : consacrer la majeure partie de cette somme à la création d'une fondation», a affirmé le multimillionnaire.

Comme il l'avait rêvé, le gagnant français des 200 millions d'euros remportés en décembre 2020 à l'EuroMillions va verser la quasi-totalité de la somme à une fondation qu'il a créée pour la préservation de l'environnement, selon les informations du journal Le Parisien confirmées par l'AFP.

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Pas de voitures de sport, de bateaux ou de châteaux pour ce grand chanceux, mais plutôt une fondation dédiée à «la protection et la revitalisation des forêts, la préservation et la régénération de la biodiversité et le soutien aux aidants familiaux», comme expliqué sur le site du fonds de dotation d'Anyama.

«Je ne jouais que lors des cagnottes importantes, dans un seul but : consacrer la majeure partie de cette somme à la création d'une fondation», a affirmé le multimillionnaire dans une lettre ouverte disponible sur le site internet d'Anyama, fondation qui porte le nom d'une ville ivoirienne près d'Abidjan où il a vécu.

«Continuer à vivre paisiblement»

Dans une correspondance avec Le Parisien, celui que la Française des jeux (FDJ) surnomme «Guy» a assuré avoir déjà «transmis la majeure partie» de son gain à son fonds de dotation depuis sa victoire en décembre 2020, et a précisé qu'il donnerait «progressivement la quasi-totalité» à cette même fondation.

Il explique avoir l'intention de «continuer à vivre paisiblement, dans la discrétion la plus totale». Aucune information sur lui n'est fournie sur le site de sa fondation, qui en revanche met en avant l'identité des experts de divers horizons qui oeuvrent pour Anyama. «Au cours de ma vie, j'ai été le témoin en Côte d'Ivoire du passage incessant de camions chargés d'arbres coupés dans les forêts du Burkina Faso. Ce ballet de camions m'a beaucoup marqué, indigné», a indiqué le généreux donateur dans sa lettre ouverte.

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Interrogée par l'AFP, la FDJ qualifie de «grande première» un don d'une telle ampleur et les raisons qui ont poussé le gagnant à jouer, soulignant qu'il «n'est pas rare que les gagnants soient généreux, mais ce qui est une première c'est la proportion du gain versée à une cause philanthropique». Ce jackpot de 200 millions d'euros est le deuxième plus gros gain jamais gagné en France. Le plus important de l'histoire en France, un gain de 220 millions d'euros, a été remporté près d'un an plus tard, en octobre 2021 par un Français.

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France24 - World

Live: Zelensky slams European 'indecisiveness' over Russia sanctions

Issued on: 06/04/2022 - 06:44

FRANCE 24 Follow

The US and its allies on Wednesday prepared new sanctions on Moscow over civilian killings in northern Ukraine, which President Volodymyr Zelensky described as "war crimes". Addressing Ireland’s parliament on Wednesday, Zelensky called on the country to convince its EU partners to introduce even more rigid sanctions. Follow our live blog for all the latest developments. All times are Paris time [GMT+2].

2:24 pm: Satellite images show Russian denials on Bucha 'not tenable', Germany says

The German government said on Wednesday that satellite images from last month provided strong counterevidence against Russian denials of involvement in civilian deaths in the Ukrainian town of Bucha.

Government spokesman Steffen Hebestreit told reporters that the "evaluation of satellite images" led Berlin to conclude that "Russian declarations" that images of civilian deaths "were posed scenes or that they were not responsible for the murders are in our view not tenable".

2:22 pm: Russia to pay Eurobonds in roubles as long as reserves remain blocked

Russia edged closer to a potential default on its international debt on Wednesday as it paid dollar bondholders in roubles and said it would continue to do so as long as its foreign exchange reserves are blocked by sanctions.

The United States on Monday stopped Russia from paying holders of its sovereign debt more than $600 million from reserves held at US banks, saying Moscow had to choose between draining its dollar reserves and default. Russia has not defaulted on its external debt since reneging on payments due after the 1917 Bolshevik Revolution.

2:18pm: Russian shelling destroys high-rise buildings in eastern Ukraine's Sievierodonetsk

Ten high-rise buildings are on fire in the eastern Ukrainian town of Sievierodonetsk after Russian forces shelled the town on Wednesday, the governor of the eastern Luhansk region said in an online post. He said that there was no information yet on any casualties.

Sievierodonetsk is the temporary headquarters of the regional authorities as Luhansk city has been controlled by Russia-backed separatists since 2014.

1:14 pm: UK's PM calls Bucha killings in Ukraine not 'far short of genocide'

The sight of tied bodies shot at close range in the Ukrainian streets of Bucha do not "look far short of genocide," British Prime Minister Boris Johnson said on Wednesday.

The deaths in Bucha, outside Kyiv, have triggered a global outcry and pledges of further sanctions against Russia from the West.

"When you look at what's happening in Bucha, the revelations that we are seeing from what [Russian President Vladimir] Putin has done in Ukraine, which doesn't look far short of genocide to me, it is no wonder that people are responding in the way that they are," he told reporters.

"And I have no doubt that the international community – Britain very much in the front rank – will be moving again in lockstep to impose more sanctions and more penalties on Vladimir Putin's regime."

1:11 pm: Norway expels three Russian diplomats

Norway has decided to expel from Russia's embassy in Oslo three diplomats who have conducted activities that are incompatible with their diplomatic status, the Norwegian foreign ministry said on Wednesday.

"It is not by chance that these expulsions take place now," Norwegian Minister of Foreign Affairs Anniken Huitfeldt said in a statement.

"They come at a time when the world is shocked by reports of Russian forces' crimes against civilians, in particular in the town of Bucha outside Kyiv. In this situation we pay particular attention to unwanted Russian activities in Norway," she said.

1:07 pm: Convoy of more than 500 people reaches Zaporizhzhia in Ukraine

An International Committee of the Red Cross (ICRC) team has led a convoy of buses and private cars carrying more than 500 people to Zaporizhzhia after the civilians fled the besieged Ukrainian town of Mariupol on their own, the ICRC said on Wednesday.

"This convoy's arrival to Zaporizhzhia is a huge relief for hundreds of people who have suffered immensely and are now in a safer location. It's clear, though, that thousands more civilians trapped inside Mariupol need safe passage out and aid to come in," Pascal Hundt, the ICRC's head of delegation in Ukraine, said in a statement.

11:17 am: Ukraine's Zelensky says he cannot tolerate 'indecisiveness' on sanctions

Ukrainian President Volodymyr Zelensky said he could not tolerate any indecisiveness from Western countries on imposing new sanctions on Russia, in an address to Ireland's parliament on Wednesday.

"When we are hearing new rhetoric about sanctions...I can't tolerate any indecisiveness after everything that Russian troops have done," he told a rare joint sitting of both houses of parliament by video link, calling on Ireland to convince its EU partners to introduce more rigid sanctions.

Speaking via an interpreter, Zelensky said Ukraine civilian infrastructure, including a fuel depot, was hit by Russian missiles overnight and accused Moscow of deliberately provoking a food crisis by using hunger as a "weapon".

11:08 am: Ukraine's foreign minister says gas and oil embargo needed to stop Putin

Ukraine's foreign minister welcomed new European Union sanctions planned against Russia over its invasion of Ukraine, but said an embargo on Russian gas and oil was needed "to stop" President Vladimir Putin.

"I appreciate the strengthening of the fifth EU sanctions package: bans on Russian coal, vessels accessing EU ports, and road transport operators," Foreign Minister Dmytro Kuleba wrote on Twitter. "But it will take a gas/oil embargo and de-SWIFTing of all Russian banks to stop Putin. Difficult times require difficult decisions."

10:41 am: Russia wants to keep diplomatic ties with West despite expulsions

Russia wants to maintain diplomatic relations with Western countries despite a series of expulsions of its diplomats, the Interfax news agency cited Russian Deputy Foreign Minister Alexander Grushko as saying on Wednesday.

Grushko said European countries disrupting the work of Russian diplomats were damaging their own interests.

10:23 am: Pope, holding Ukrainian flag, condemns 'atrocities, such as the massacre of Bucha'

Pope Francis on Wednesday condemned "the massacre of Bucha' and held up a Ukrainian flag that was sent to him from the town where bound bodies shot at close range, a mass grave and other signs of executions were found.

"Recent news from the war in Ukraine, instead of bringing relief and hope, brought new atrocities, such as the massacre of Bucha," he said at the end of his weekly audience.

"Cruelty that is increasingly horrendous, even against civilians, defenceless women and children. They are victims whose innocent blood cries out up to heaven and implores: 'Stop this war!'" he said.

10:10 am: Putin ally Medvedev vows international legal battle over property seizures

Moscow will fight attempts to seize Russian property abroad in courts around the world, former president Dmitry Medvedev said in a post on the Telegram social network on Wednesday.

"Opponents of Russia... should understand that they will face a large number of cases in courts. Both in the national courts of the United States and Europe and in international courts," said Medvedev, who served as president from 2008 to 2012 and is now deputy secretary of Russia's Security Council.

9:16 am: The European Union prepares ban on Russian coal exports

The EU sanction package will include sanctions that were discussed before the Bucha massacres but the revelations from earlier this week provided the impetus to adopt the sanctions sooner rather than later. FRANCE 24's Dave Keating reports from Brussels. 

9:09 am: Ban on Russian oil and gas imports will be 'needed' at some point: EU's Michel

The European Union will have to introduce measures against imports of Russian oil and even gas at some point as a way to pressure Moscow to stop its invasion of Ukraine, European Council President Charles Michel said on Wednesday.

"I think that measures on oil and even gas will also be needed sooner or later," Michel told the European Parliament.

9:00 am: The world must act to stop 'mass murder' in Ukraine says UK health minister

The world must act to stop the mass murder in Ukraine, British Health Secretary Sajid Javid said on Wednesday. "This is mass murder on an unprecedented scale in Europe. We haven't seen the likes of this I think since 1995," he told BBC television.

"I don't want to be commemorating another genocide in Europe years from now. We have the power, the world has the power to stop this, and it must act."

8:43 am: Russian border guards came under fire in region bordering Ukraine

A Russian regional official said on Wednesday that border guards in the Kursk region bordering Ukraine had come under fire.

"Yesterday, on April 5, they tried to fire mortars at the position of our border guards in the Sudzhansky district," said Roman Starovoit, the governor of the Kursk region. "Russian border guards returned fire...There were no casualties or damage on our side."

8:35 am: Russian troops are reportedly massing on the border near Kharkiv

The Ukrainian armed forces claim they are still pushing forward to the east of Kharkiv despite reports of fierce battles taking place there. The situation outside of Kharkiv remains very tense and difficult for many people stuck in more remote towns and villages. FRANCE 24's senior reporter Catherine Norris-Trent reports from Kharkiv. 

 

 

8:00 am: Turkey calls for probe into civilian deaths in Bucha

Turkey on Wednesday joined the global condemnation of the murder of civilians in the town of Bucha and other cities in Ukraine, and called for an independent investigation.

"The images of the massacre, which have been published in the press from various regions including Bucha and Irpin near Kyiv, are appalling and sad for humanity," the foreign ministry said in a statement.

Aside from a tweeted message by the Turkish embassy in Ukraine on Monday, it was the first official reaction from Turkey after dozens of bodies were found in mass graves or littering the streets near the Ukrainian capital over the weekend.

6:30 am: Fresh round of US sanctions will respond in part to killings in Bucha, Ukraine

A new round of US sanctions to be imposed on Russia will in part be a response to the killings of civilians in the Ukrainian town of Bucha, White House press secretary Jen Psaki said on Tuesday.

The sanctions "will target Russian government officials, their family members, Russian owned financial institutions, also state owned enterprises," Psaki said.

3:25 am: US to provide additional $100 million in security assistance to Ukraine, says Blinken

The United States will provide an additional $100 million in security assistance to Ukraine, including anti-armor systems, Secretary of State Antony Blinken said on Tuesday.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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Zelensky tells UN that Russia must be expelled from Security Council

Truth or Fake

Debunking Russian claims that Bucha killings are staged

The Debate

Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine

France24 - World

‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn blind eye to threat from Russia?

Issued on: 05/04/2022 - 22:02

Benjamin DODMAN Follow

The escalating civilian toll of Vladimir Putin’s war in Ukraine has fuelled calls for a reappraisal of more than a decade of French and German efforts to engage with a leader whose forces stand accused of committing horrific war crimes in Ukraine.

Ukraine’s embattled President Volodymyr Zelensky did not mince his words as he addressed Western leaders in a video message late on Sunday, just hours after witnessing the trail of death and destruction that Russian forces left in their wake as they retreated from Kyiv’s northern suburb of Bucha.

He had a special message for the former leaders of Germany and France, Angela Merkel and Nicolas Sarkozy, whom he accused of denying Ukraine a path to NATO.

"I invite Ms Merkel and Mr Sarkozy to visit Bucha and see what the policy of concessions to Russia has led to in 14 years," Zelensky said, referring to the gruesome killing of Ukrainian civilians in towns north of the capital – which world powers have described as "war crimes".

“See with your own eyes the tortured and slain Ukrainians,” he added.

Zelensky was speaking on the anniversary of the 2008 NATO summit in Bucharest, where the transatlantic alliance offered Georgia and Ukraine a promise of future membership but without a timetable – a compromise that, according to Zelensky, left Ukraine in a “grey zone” and exposed to Russian aggression.

“They thought that by refusing Ukraine, they could appease Russia, to convince it to respect Ukraine and live normally alongside us,” he said in his video address, accusing NATO members of acting “in fear” of the Kremlin.

Collapse of the post-Cold War order

Back in 2008, both France and Germany had deemed it too early for Ukraine and Georgia to join NATO, arguing that neither country was ready. They also warned that bringing in the former Soviet Republics would compromise relations with Russia, echoing warnings voiced by US diplomats who sought to dissuade the White House from offering a concrete path to membership.

In a short statement issued by her spokeswoman on Monday, Merkel said she “stood by her decisions in relation to the 2008 NATO summit in Bucharest”. She also offered her support to “all efforts to bring an end to Russia’s barbarism and war against Ukraine”.

In hindsight, “it is hard to know whether a membership plan for Ukraine would have been enough to dissuade Putin,” said Laure Delcour, an expert in EU-Russia relations at the Sorbonne Nouvelle University in Paris.

“NATO membership is a very long process and it is quite possible that Ukraine would still not be a member as we speak,” she told FRANCE 24. “One can also imagine that Putin would have moved faster to thwart Ukraine’s admission.”

“Move fast” is precisely what Putin did just four months after the Bucharest summit, sending his tanks into Georgia in support of pro-Russian separatists in the breakaway provinces of Abkhazia and South Ossetia. He repeated the trick six years later in Ukraine’s Donbas region, going one step further with the annexation of Crimea.

Each of Putin’s incursions met an ambivalent response from European leaders, alternating between heated rhetoric and sanctions, at first, and attempts at détente, soon after. With Ukraine now in the throes of a catastrophic war, those leaders stand accused of emboldening the Russian president and being blind to his imperialist ambitions.

>> Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’

“Europe didn’t go wrong, Germany and France did,” said Thomas Kleine-Brockhoff, vice-president of the German Marshall Fund and head of its Berlin office, in an interview with FRANCE 24. 

“France and Germany tend to speak for the rest of Europe. But these miss-assessments were made in Paris and Berlin, not elsewhere. Eastern Europe didn’t go wrong, northern Europe didn’t go wrong,” he added.

Kleine-Brockhoff said the war in Ukraine called for an urgent reappraisal of German and French policy vis-à-vis Russia. He added: “Not only is the post-Cold War order crumbling in front of our eyes, so are the strategies deployed by Germany and France.”

Nord Stream repentance

The reappraisal is well under way in Germany, where Putin’s invasion of Ukraine has cast a pall over the legacy left by Merkel after 16 years at the helm.

“What Germany and Europe have experienced over the last days is nothing short of a reversal of Merkel's policies of guaranteeing peace and freedom through treaties with despots,” the conservative daily Die Welt wrote last month, describing the former chancellor’s trade-based diplomacy as “an error”.

Criticism has come from some of Merkel's closest aides, including her former defence minister, Annegret Kramp-Karrenbauer, who has condemned Germany's “historical failure” to bolster its military over the years. “After Georgia, Crimea, and Donbas, we have not prepared anything that would have really deterred Putin,” she tweeted in March.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

Under particular scrutiny is Germany's reliance on Russian energy, which accounted for 36 percent of its gas imports when Putin seized Crimea and had risen to 55 percent by the time the Kremlin’s tanks rolled into Ukraine. The dependence on Russian power has left Berlin saying it is unable to follow a call by the US and other allies to impose a full energy embargo on Moscow.

>> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?

German President Frank-Walter Steinmeier, who served as foreign minister in two of Merkel's cabinets, on Monday admitted that he made a “mistake” in pushing for Nord Stream 2, the controversial pipeline built to double gas imports from Russia to Germany.

“We were holding on to bridges that Russia no longer believed in and from which our partners had warned us about,” he said. 

The United States and EU members like Poland had deeply opposed the €10 billion pipeline which bypasses Ukraine, depriving Kyiv of gas transit fees. After obstinately defending it through its construction, Germany finally put the project on ice following Russia's invasion of Ukraine.

Like Merkel, Steinmeier has come under fire over the pipeline project. His Social Democrats in particular have over the years pushed for closer ties with Russia – most notably Merkel's predecessor Gerhard Schroeder, who has refused to quit key posts at Russian energy giants Rosneft and Gazprom despite the war in Ukraine.

“We failed to build a common European house,” Steinmeier said. “I did not believe Vladimir Putin would embrace his country's complete economic, political and moral ruin for the sake of his imperial madness,” he added. “Like others, I was mistaken.”

Running after a chimaera

The war in Ukraine has pricked the bubble Germany had been living in since the 1990s, said Kleine-Brockhoff, “a post-Cold War order offering it the most advantageous international set-up since industrialisation, with peace, affluence, and the idea that the country could get along with everybody and therefore did not need to guarantee its own defence”.

An “end-of-history” thinking had led countries like Germany to “believe that the whole world was on a path to democracy”, Kleine-Brockhoff added. “Russia would take time but would eventually come on board, that was the idea. It proved to be a chimaera.”

“Germany believed that trade would be a peacemaker, that interconnectedness would prevent us from going to war with each other,” he said. “There was a belief that trading with Russia, notably with what it does best, namely oil and gas, was a strategy for peace. But that strategy has failed.”

Turning to France, Kleine-Brockhoff said an ingrained French “ideology of European strategic autonomy” had driven President Emmanuel Macron into a “wrong assessment of Putin, of who he is and of what he wants”, as well as a misunderstanding of Europe’s position vis-à-vis the United States and Russia.

“We’ve seen that the defence of Europe is not Europe, it’s NATO,” he said. “That’s the conclusion from everything we’re seeing [in Ukraine]. The solution to our security problem lies in Western unity – not in fantasies of European armies that will never become true.”

A tour of France’s chateaux

Delusions about the nature of Russia’s leader and Europe’s ability to reason with him have led Macron to engage with Putin for longer than is warranted, according to Kleine-Brockhoff.

“The attempt to prevent war and to engage the Russians is not to be criticised – what is to be criticised is the lofty ambitions, instead of a more realistic assessment of what is possible,” he said, adding: “For how long do you engage in serial phone calls with mass murderers?”

The problem is not so much the dialogue as the timing and purpose, said Sorbonne University’s Delcour, noting that “some form of dialogue is necessary insofar as Russia will remain both Europe’s and Ukraine’s neighbour – but one has to be clear about the objectives”.

While Macron’s recent exchanges with Putin have been focused on preventing the war, and then ending the bloodshed, past attempts at a rapprochement with Moscow had sent mixed messages, she explained.

No foreign leader has Macron tried harder to sway than the Russian president, whom he treated to a grand reception at the Palace of Versailles in May 2017, just two weeks after taking office. He hosted Putin again two years later, this time at the Fort de Brégançon, the summer retreat of French presidents. 

“A Russia that turns its back on Europe is not in our interest,” Macron stated at the time, a year after he celebrated France’s World Cup win in a VIP box in Moscow at Putin’s invitation – an event other Western officials had shunned over the Skripal poisonings in London.

“The Brégançon meeting took place a year after the Skripal affair and five years after the annexation of Crimea, and was preceded by very little consultation with EU allies,” Delcour noted. “In that context, one can legitimately question the wisdom of inviting Putin for a reset.”

As Europe reflects on two decades of failing to deter the strongman in the Kremlin, it is important to distinguish between the factors behind Moscow’s post-Cold War angst, some of them understandable, and Putin’s own decision to wage war on Russia’s neighbours, Delcour added.

“We know NATO enlargement had a major impact on Moscow’s perceptions, but the real problem is how Russia responded to enlargement,” she said. “We should not confuse cause and consequence. In this case, the problem is the consequence.”

>> Did NATO ‘betray’ Russia by expanding to the East?

Ultimately, Macron and his predecessors have been guilty of clinging to the belief that Putin could be accommodated within a security architecture he has repeatedly rejected and violated, said Kleine-Brockhoff.

“We have wanted to believe that Russia would come on board to become a responsible stakeholder in the current European and global order,” he said. “And we have chosen to overlook the indications to the contrary.”

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France to expel 35 Russian diplomats after Moscow's invasion of Ukraine

The Debate

Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine

WAR IN UKRAINE

Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage

Le Figaro

«En France, gouvernement et administration ne rendent pas assez de comptes»

Eugénie Bastié

ENTRETIEN - Le recours, par la puissance publique, aux cabinets de conseil traduit la rencontre entre le pire de l’étatisme et le pire du libéralisme managérial, argumente l’essayiste Laetitia Strauch-Bonart.

Laetitia Strauch-Bonart publie «De la France. Ce pays que l’on croyait connaître» (Perrin/Les Presses de la Cité), un essai sur les travers de notre pays suradministré. L’auteur y critique la culture de l’irresponsabilité et la préférence pour le consensus mou, qui, à ses yeux, caractérisent nos élites.

LE FIGARO. - La campagne présidentielle s’achève, et la réforme de l’État n’a pas été un sujet de débat. Faut-il s’en étonner?

Laetitia STRAUCH-BONART. - Je n’aime pas le terme de «réforme de l’État», trop marqué du sceau du quinquennat Sarkozy et de la fameuse RGPP («révision générale des politiques publiques»), qui n’a guère été un succès. C’est un terme trop managérial. Il y a une incapacité à penser, non pas la «réforme» de l’État ni son «périmètre», mais tout simplement son rôle et sa pertinence. Cela dénote une forme de paresse et d’inertie. Depuis l’après-guerre, on a façonné un État de plus en plus protecteur, qui intervient de façon accrue dans la vie sociale, le bien-être et même l’intime.

Les Français me font penser à des adolescents qui ruent dans les brancards, mais, quand il s’agit de claquer la porte de chez eux, hésitent, car ils sont quand même trop bien chez Papa et Maman !

Or cette extension du domaine de l’État n’est au fond remise en question par aucun parti. La gauche ne conçoit pas autrement le soutien aux catégories populaires, alors que le lien social et l’entraide peuvent exister hors de l’État. Quant à la droite, elle adhère à la nécessité d’un État «régalien» fort, parfois au mépris des libertés individuelles. Gauche et droite communient dans l’idée que l’intérêt général ne peut advenir que par l’État, non la société civile. Ce faisant, on empêche les individus de construire des liens plus organiques. C’est ce pacte faustien de la «société de créance» que je dénonce dans mon livre.

Cela fait quarante ans que les libéraux s’époumonent à faire ce diagnostic. N’y a-t-il pas une fatalité culturelle française à l’étatisme?

D’abord, les libéraux historiques, comme Benjamin Constant et Alexis de Tocqueville, font partie de notre tradition intellectuelle et appartiennent à la culture française. Ensuite, quarante ans, c’est peu à l’échelle d’un pays! Nous avons dans notre histoire des précédents qui suggèrent qu’on peut faire autrement. La IIIe République était une démocratie parlementaire dénuée de présidentialisme et elle a accompli bien des choses.

À lire aussiPolémique sur les cabinets de conseil: six questions pour démêler le vrai du faux

C’est aussi une époque d’épanouissement de la culture, et ce sans aide de l’État, comme le montre excellemment Marc Fumaroli dans son livre L’État culturel (1991), par opposition à la V République, où il diagnostique l’émergence d’une «volonté de culture» orchestrée par l’État inconnue du siècle précédent - et surtout moins fructueuse en termes artistiques. Par ailleurs, au début du XX siècle, la France n’était pas aussi centralisée. La reconstruction d’après-guerre a ajouté la planification économique à la centralisation administrative, mais rien ne dit que nous n’aurions pas pu faire autrement. Nous cumulons aujourd’hui un État-gendarme et un État-providence qui se nourrissent mutuellement et dont la portée n’est guère interrogée.

Le «quoi qu’il en coûte» s’est imposé comme un réflexe politique. Va-t-il être difficile de sortir de cette logique?

Le problème de la France, c’est que, une fois que l’État fait un pas en avant, il ne retourne pas en arrière. Je défends l’intervention massive de l’État en temps de crise, car c’est d’une certaine façon l’essence de son rôle - nous protéger dans des circonstances où la somme des actions individuelles est impuissante. Même Friedrich Hayek prônait l’intervention de l’État en temps d’épidémie. Le Royaume-Uni a lui aussi offert aux entreprises des aides très généreuses pendant le Covid, mais le sous-entendu est toujours qu’il s’agit de l’exception et non de la règle. En France, toute dépense publique nouvelle se transforme en dû.

Le Sénat a confirmé l’ampleur du recours aux cabinets de conseil par l’État. Que vous inspire cette pratique?

Ce qui me frappe, ce n’est pas tant qu’on fasse appel au secteur privé, c’est la démission d’un État qui a abdiqué la réflexion sur sa pertinence en la remplaçant par celle sur son efficience. L’État ne demande pas aux cabinets de conseil une aide extérieure pour l’aider à penser son rôle, ce qui pourrait être à la rigueur possible, mais simplement pour rechercher plus d’efficacité.

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C’est un aveu d’impéritie. L’État a simplement externalisé de façon managériale certaines tâches organisationnelles sans se préoccuper aucunement des questions de fond. De fait, on ne cherche pas le «moins d’État» mais le «mieux d’État». En réalité, on n’obtient ni l’un ni l’autre, tout en entretenant l’opacité de l’administration. On réunit le pire de l’étatisme avec le pire du libéralisme managérial, sans parler de l’usage de cette langue horrible de la «start-up nation».

Vous évoquez aussi la fameuse «culture de l’irresponsabilité» qui régnerait en France...

Il y a dans notre pays une opacité du pouvoir qui nous vient de loin, probablement de l’Ancien Régime, la dimension sacrée qui lui est attachée faisant que, lui demander des comptes, c’est comme lui porter atteinte. L’intellectuel anglais Walter Bagehot, au XIXe siècle, distinguait deux parties de ce qu’il appelait la «constitution», sa partie «dignifiée» (ou «noble» ou «imposante») - le monarque - et sa partie «efficiente» - l’exécutif gouvernemental. Il vantait la séparation des deux. Le problème est qu’en France le président de la République cumule ces deux dimensions, la verticalité et la gestion des affaires courantes, ce qui crée de la confusion: faut-il le respecter avec crainte ou le tenir responsable de la politique du gouvernement?

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À cela s’ajoute de l’obscurité à tous les étages, à commencer par un exécutif à deux têtes et un rapport ambigu entre celui-ci et l’administration, selon un accord tacite: l’administration fait tout, accepte de porter le chapeau d’erreurs qu’elle n’a pas commises pour avoir l’assurance de continuer à tirer les ficelles, tandis que l’exécutif s’arroge des succès dont il n’est pas toujours responsable. Nous n’avons aucune culture de l’évaluation politique, et pas de commissions parlementaires puissantes capables de demander des comptes au gouvernement. On n’évalue pas, donc on ne sanctionne pas. Le limogeage récent du directeur du renseignement militaire qui n’aurait pas vu venir l’attaque en Ukraine semble un cas exceptionnel: Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé, est toujours là, alors qu’il a mal préparé le pays à la pandémie de Covid-19. Il est de bon ton, en France, de critiquer la transparence comme si c’était du voyeurisme. Mais je crois que nos élites politiques gagneraient tout de même à s’inspirer de ce qu’on appelle en anglais l’«accountability», et qui n’est pas - c’est révélateur - traduisible en français: le fait de rendre des comptes.

Vous décrivez un pays, qui, sous des dehors éruptifs, a une préférence pour le consensus mou. La France serait en réalité un pays centriste?

On a remplacé le conflit politique par le conflit social. La politique n’est plus un espace de débat où s’affrontent des visions du monde antagonistes. Est-ce qu’une Margaret Thatcher ou un Boris Johnson auraient été élus en France, ou marginalisés aux «extrêmes»? Les Français me font penser à des adolescents qui ruent dans les brancards, mais, quand il s’agit de claquer la porte de chez eux, hésitent, car ils sont quand même trop bien chez Papa et Maman! Nous avons tellement peur de l’instabilité politique que nous nous réfugions dans le consensus. La confrontation se passe dans la rue, pas dans l’hémicycle, et n’aboutit qu’à la sauvegarde du statu quo plutôt qu’à une alliance de ruptures et de compromis, ce qui devrait être le rôle du politique.

*«De la France. Ce pays que l’on croyait connaître», de Laetitia Strauch-Bonart, Perrin/Les Presses de la Cité, 400 p., 22 €.

«Disney, école, sport, réseaux sociaux... Le lobbying trans s'introduit à tous les niveaux de la société»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Disney promet de favoriser les personnages issus de la communauté LGBT et des minorités raciales. Ces grandes firmes culturelles participent à la promotion de l'idéologie trans, en faisant fi des intérêts de l'enfant, expliquent les cliniciennes Caroline Eliacheff et Céline Masson.

Mort de Jérémie Cohen: vers une nouvelle affaire Sarah Halimi ?

FIGAROVOX/TRIBUNE - Le 4 avril, le parquet a ouvert une information judiciaire après la mort de Jérémie Cohen, agressé puis percuté par un tramway en février dernier. Céline Pina déplore que la famille ait dû elle-même enquêter sur les circonstances de l'accident de ce jeune homme de confession juive.

Pourquoi le niveau des élèves en mathématiques est-il si mauvais en France ?

FIGAROVOX/TRIBUNE - Une adolescente ukrainienne scolarisée en France s'est étonnée du faible niveau en mathématiques de sa nouvelle classe. Pour l'essayiste Sami Biasoni, le pédagogisme et le manque de maîtrise des savoirs fondamentaux expliquent le faible niveau des élèves français.

France24 - World

'The useful vote': French presidential contenders irk rivals with tactical taboo

Issued on: 06/04/2022 - 12:14

Tracy MCNICOLL Follow

Presidential campaigns offer an abundance of catch phrases, whether slogans finessed by a candidate's team to deliver maximum impact or coined spontaneously on the trail. The proclamations of presidential hopefuls bring texture to an election race and come to define a campaign – for a news cycle or forever in the history books. FRANCE 24 breaks through the language barrier to bring you the buzzwords of the 2022 French presidential race. In the spotlight: "Vote utile", the useful vote.

The topic materialises with every French presidential vote and yet nevertheless elicits a frenzy of pearl-clutching from the relevant offended adversaries: the vote utile, the appeal to cast one's ballot usefully. The idea is a compromise: Go for a tolerable candidate with the best chance at the top prize, rather than the ideal pick in a perfect world. Better to win vaguely contented than to lose in a blaze of glory on stubborn principle.

But the prospect of such tactical voting is so frowned upon in France, particularly on the left, that the candidate with the most to gain from it in the 2022 presidential race, far-leftist Jean-Luc Mélenchon, has dodged that loaded phrase. Instead, he favours "le vote efficace", the efficient vote.

"I don't like the term 'useful vote'," Mélenchon demurred in a February tweet thanking former Socialist presidential candidate Ségolène Royal for controversially endorsing the La France Insoumise party candidate as the only sound tactical choice on the left. "The useless vote doesn't exist. Everyone deploys a conviction and deposits a ballot with the country's best interest in mind," said the 70-year-old.

Mélenchon continues to climb in the polls ahead of the French presidential election's first round on Sunday, leaving behind an idling pack of left-wing rivals. With many voters still undecided and up to 30 percent considering abstaining, Mélenchon is seeking to better his 2017 performance, when a late surge left him just 600,000 votes shy of advancing to the run-off duel.

But the leftist adversaries that Mélenchon is offending – namely Socialist candidate Anne Hidalgo, French Communist Party (PCF) candidate Fabien Roussel and Greens candidate Yannick Jadot – are pointedly not falling for his semantic antics. Mélenchon does want a useful vote, the rivals say, and they won't stand for it. Jadot last week deemed "a useful or efficient vote" a "mirage", while Hidalgo on Sunday urged lapsed Socialists to "come back to your first family", even as she polls at under 2 percent.

Where does the term come from?

Candidates' entreaties to vote tactically have been a mainstay of French politics at least since the 2002 presidential election's historic shocker: Back then, for the very first time, a far-right candidate, the grizzled rabble-rouser Jean-Marie Le Pen, insinuated himself into the presidential run-off with less than 17 percent of the vote, beating out the much-heralded Socialist Party candidate Lionel Jospin, much to the surprise of all concerned.

>> Flashback: Jean-Marie Le Pen's 2002 'thunderclap' shocker

In 2002, the toxic alchemy of record low voter turnout, a record high number of candidates lowering the vote-count bar needed to advance, a glut of competing leftists, and plain old overconfidence proved politically deadly. The left wing was eliminated in the first round, leftist voters held their noses to re-elect the conservative Jacques Chirac over Le Pen in a run-off landslide, the defeated Socialist Jospin quit politics forever, and the general sentiment was. "never again".

In a 2019 study, the independent French media watchdog Acrimed found that the press and wire services had only used the term "useful vote" 39 times in the eight months running up to that fateful 2002 presidential vote. But their use of the term skyrocketed in the races to follow: 1,075 times in 2007, 1,068 in 2012 and, finally, 1,503 in 2017, when Marine Le Pen followed in her father's footsteps and scored a place for the far-right in the final.

Taboo remains

Be it a design flaw of France's two-round electoral system or its cathartic saving grace, the notion of voting tactically on the first Sunday of a presidential election remains somewhat taboo.

When Charles de Gaulle, a founding father of France's Fifth Republic and its first president, helped design the nation's modern system for voting by universal suffrage after 1958, he imbued it with his own mistrust of political parties and sought to curb their influence.

The upshot has been a presidential first-round ballot brimming with options of every political stripe, a wide palette of candidates who hardly need to engage in compromise to stand for France's top job. Indeed, the left-wing choices on offer habitually include a couple of revolutionaries – this time, there are two candidates from the Trotskyist school alone, Philippe Poutou and Nathalie Artaud.

Spoiled for choice, a common French voter refrain is that the first round is for voting with one's heart while the second is for voting with one's head. Voters are free to choose their (more or less) ideal candidate at the ballot box on the election's first Sunday. Pragmatism's place is in the resulting run-off two weekends later – when many are reduced to choosing between the lesser of two evils.

"The presidential election is two rounds. There is one where we vote for our ideas. It's a vote of conviction," PCF candidate Roussel told RTL radio on Friday. "Otherwise, we do it like they do in the United States: Republican, Democrat, one round, two candidates and we speak no more of it. There have always been five or six candidates on the right and five or six candidates on the left. The French love to vote for the one that they feel the closest to in the first round. Leave them to it," the Communist chief implored.

Roussel can take solace in the knowledge his party faithful won't begrudge him that stance. He won his party's leadership in 2018 on a specific pledge to put the French Communist Party back on the presidential ballot in 2022. The party regretted having declined to field a candidate under its own banner during the last two elections, backing Mélenchon instead. In the end, no matter how close the far-leftist had come to the ultimate prize in 2017, it wasn't worth it.

Le Pen turns the tables

With two high-polling far-right candidates on the presidential ballot in 2022, Marine Le Pen has, too, been appealing for a tactical vote in her favour at the expense of rival newcomer Éric Zemmour. Closing the gap on the centrist incumbent Emmanuel Macron down the stretch – and finally poised to profit from the tactical voting first brandished to keep her father from winning the Élysée Palace – she, however, doesn't shy away from the term. Keen to prevent Zemmour from splitting the far-right vote and keeping her from a run-off rematch with Macron, Le Pen used a campaign ad to command of voters "neither abstention nor dispersion, but a useful vote. Very useful".

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‘Happy days’: French Communist candidate promises a return to the good times

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'Kärcher': Pécresse rinses off a classic to show crime won't wash with her

French Presidential Election

Explainer: How does France's two-round presidential election work?

Le Figaro

Judo : l'entraîneur Alain Schmitt jugé en appel pour violences conjugales sur Margaux Pinot

Le technicien avait été relaxé en première instance.

Deux visages tuméfiés, et de nombreuses questions. Quatre mois après sa retentissante relaxe en première instance, l'entraîneur de judo Alain Schmitt est jugé vendredi en appel à Paris pour les violences conjugales dont l'accuse la championne olympique Margaux Pinot.

Ce qui apparaissait d'abord comme une classique affaire de violences conjugales dans un domicile du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), jugée tard dans la nuit en comparution immédiate au tribunal de Bobigny, s'est avéré un dossier nettement plus opaque qu'escompté, qui a pris une ampleur médiatique et une coloration sociétale inattendues.

Dans une époque extrêmement sensible au sujet des violences faites aux femmes, la relaxe judiciaire de l'ex-membre de l'équipe de France - qui nie avoir frappé sa compagne -, suivie de la publication par Margaux Pinot d'une photo de sa tête contusionnée dans un cri de rage sur les réseaux sociaux, ont fait scandale en fin d'année dernière.

Pendant des jours, les ex-amants ont refait de multiples fois le procès par conférences de presse et plateaux télé interposés. Personnalités sportives et politiques, comme Teddy Riner ou Roxana Maracineanu, ont publiquement soutenu la jeune femme de 27 ans, médaille d'or aux derniers Jeux olympiques avec l'équipe de France mixte et soudain propulsée en victime emblématique des violences conjugales impunies.

Or dans cette affaire, les deux protagonistes, qui présentaient chacun de multiples ecchymoses, offrent avec le même aplomb des versions totalement contradictoires des événements de la nuit du 28 novembre 2021.

Liaison cachée

Alain Schmitt, 43 ans, a-t-il frappé Margaux Pinot à coups de poings en rentrant éméché de soirée, sa compagne n'ayant fait que se défendre, comme elle le dit ? Ou bien Margaux Pinot s'est-elle jetée sur lui lors d'une dispute et se sont-ils cognés à travers l'appartement au cours d'un corps à corps alors qu'il essayait de la calmer, comme lui l'affirme ?

«Aussi sensible que soit le sujet des violences conjugales, il ne peut conduire à retenir une présomption de culpabilité qui n'est pas prévue par la loi», a considéré le tribunal de Bobigny dans son jugement du 30 novembre consulté par l'AFP, en estimant les preuves insuffisantes pour condamner Alain Schmitt.

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Car, selon les juges de première instance, «les éléments objectifs, tout comme les lésions observées sur l'un et sur l'autre, les traces de lutte constatées dans l'appartement» accréditent en effet tout aussi bien le récit de Margaux Pinot que celui du prévenu. Le parquet, qui avait requis une condamnation, a fait appel.

Associés sur les tatamis de l'Étoile sportive du Blanc-Mesnil par une relation d'entraîneur à athlète, Alain Schmitt et Margaux Pinot entretenaient aussi depuis plusieurs années à la ville une romance secrète et en dents de scie.

La nuit des faits, le médaillé de bronze aux Mondiaux de 2013 (-81 kg) s'apprêtait à prendre un avion pour Israël. Il partait entraîner l'équipe féminine israélienne, un poste qu'il avait selon lui pris pour quitter le club du Blanc-Mesnil et ainsi fuir une relation sentimentale décrite comme toxique.

Après un verre avec des amis, il a rejoint la judokate dans son appartement. Vers 02H00 du matin, le couple s'est disputé, en est venu aux mains. Blessée, en culotte, Margaux Pinot s'est précipitée chez une voisine en relatant que son compagnon s'apprêtait à la «tuer». Appelée, la police a interpellé Alain Schmitt, le T-shirt déchiré, qui montait à bord d'un Uber.

«Mon client aborde l'audience de vendredi extrêmement sereinement, il est très confiant et tranquille», a déclaré à l'AFP son avocate Caroline Wassermann, soulignant qu'Alain Schmitt «n'a jamais changé de discours» depuis le début. Le conseil de Margaux Pinot, Me Rachid Madid, a indiqué que la sportive et lui-même ne s'exprimeraient pas avant le procès.

Suite à cette affaire, la Fédération israélienne de judo a mis fin à sa collaboration prévue avec Alain Schmitt. Ce dernier entraîne aujourd'hui les sélections nationales masculine et féminine de Bulgarie.

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Le Figaro

Lactalis rappelle des fromages brie et coulommiers de la marque Graindorge

Les fromages rappelés sont susceptibles de contenir un agent responsable de la listériose, une infection alimentaire rare mais particulièrement meurtrière.

Une campagne nationale de rappel concernant six fromages issus d'une fromagerie de la marque Graindorge (groupe Lactalis) et commercialisés par des grandes enseignes a été lancée mardi 5 avril, car ils pourraient contenir la bactérie responsable de la listériose, selon le site gouvernemental Rappel Conso. Elle concerne «quelques centaines de fromages», a indiqué à l'AFP Bruno Lefèvre, le directeur la Fromagerie de Livarot qui les a produits et qui appartient à Graindorge. Il s'agit de Coulommiers et de Bries 1 kg de marque Normanville et de marque Graindorge. Ces fromages rappelés sont susceptibles de contenir des Listeria monocytogenes (agent responsable de la listériose).

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Un contrôle a mis en évidence «une très faible présence de Listeria monocytogenes sur un seul fromage», a indiqué à l'AFP M. Lefèvre. Et «conformément à nos procédures qualité, nous avons décidé d'appliquer le principe de précaution et de rappeler l'ensemble du lot fabriqué à partir de lait collecté chez 4 de nos producteurs de lait» basés dans le Pays d'Auge, a-t-il expliqué. La listériose, infection alimentaire, est rare - quelques centaines de cas par an en France -, mais une fois déclarée, elle peut être meurtrière: environ un quart des patients décèdent. Le délai d'incubation peut aller jusqu'à huit semaines.

Graindorge est une marque spécialisée dans l'achat et la transformation de laits crus, détenue depuis 2016 par Lactalis. Les fromages concernés ont été commercialisés dans la France entière depuis la mi-mars dans les supermarchés des enseignes Auchan, Leclerc, Casino, Carrefour, Intermarché, Cora, Système U, mais aussi Schiever (très présent dans le nord-est) et les épiceries «NOUS Anti Gaspi». Un autre coulommiers commercialisé par Franprix et portant le même numéro de lot fait l'objet d'un rappel dans les mêmes conditions.

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Un rappel jusqu'au 19 avril

Le site gouvernemental recommande de rapporter les produits pour se faire rembourser ou de les détruire. Les personnes qui auraient consommé les produits et présentant de la fièvre, isolée ou accompagnée de maux de tête, et des courbatures sont invitées à consulter leur médecin. Les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées et les personnes âgées doivent être particulièrement attentives à ces symptômes, est-il précisé. La procédure de rappel doit prendre fin le 19 avril. Le numéro d'identification des lots rappelés est 250222LI9 et la marque de salubrité ou estampille est FR 14.371.001 CE, selon le site rappel.conso.gouv.fr.

Cette campagne intervient dans le sillage d'un rappel massif de pizzas surgelées de la marque Buitoni, après plusieurs cas graves de contamination d'enfants par la bactérie Escherichia coli et des décès, possiblement liés à la consommation de ces produits. Une enquête est en cours sur cette affaire. À deux semaines de Pâques, plusieurs dizaines de cas de salmonellose ont par ailleurs été détectés en Europe et les soupçons se tournent vers des produits chocolatés Kinder fabriqués en Belgique et rappelés par le fabricant Ferrero.

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Selon Santé publique France, la consommation de certains de ces produits a précédé l'apparition de symptômes chez 15 malades interrogés.

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L'Humanité

Quand un deuxième enfant arrive, tout change et l’amour se démultiplie

Actu

Un nouveau venu dans la famille ? Cet « heureux » événement révolutionne le quotidien du foyer et la vie du plus grand qui doit trouver sa place, appréhender sa situation d’aîné, apprendre à vivre en fratrie et partager l’attention de ceux qui n’avaient d’yeux que pour lui.

Noé Blouin

Un nouveau venu dans la famille est toujours un événement. Pour les parents, mais aussi pour le ou la futur(e) aîné(e) du petit bout de chou qui est encore dans le ventre de sa maman. Lui qui avait l’habitude d’être seul au monde va bientôt devoir apprendre à partager l’attention de ses parents. Pour les plus petits, ce nouveau monde plein d’inconnu peut être une période de stress, de peur, ou de jalousie quant à l’arrivée du petit dernier. Mais les sentiments de l’enfant sont un peu plus complexes que cela et les parents interprètent parfois un peu vite des comportements, et les jugent problématiques. Ceux-ci méritent pourtant d’être nuancés.

« Empathie naturelle »

S’il convient de garder le secret au début (80 à 90 % des fausses couches se produisent durant les douze premières semaines), mieux vaut ensuite ne pas trop tarder à informer l’enfant. En effet, maintenu dans l’ignorance, le petit va percevoir des signes de changement dans le quotidien familial sans pouvoir mettre de mots dessus. Pour lui permettre d’appréhender cette nouvelle situation, les parents peuvent le faire participer aux choses positives de la grossesse : sentir le ventre qui bouge, échanger sur l’arrivée du bébé, etc. Pour toute la famille, la venue d’un petit frère ou d’une petite sœur est une fête. C’est dans ce contexte que le futur aîné appréhendera au mieux l’arrivée d’un nouveau membre. En moyenne, il arrive lorsque l’aîné est âgé d’environ 3 ans. C’est une année qui correspond aussi à l’entrée en maternelle, autre cap qui vient chambouler une toute jeune existence. Le mieux est donc d’y aller graduellement. L’apprentissage du partage, comme l’éducation en général, prend du temps.

Il n’est pas exclu qu’après la naissance de son cadet, l’aîné se mette à régresser pour essayer de capter l’attention de ses parents, qui semblent bien plus préoccupés par le plus jeune, moins autonome. Là encore, il faut laisser du temps, ne pas mettre de pression pour que son premier enfant soit « le grand » et lui expliquer à quel point c’est agréable de dormir dans un lit sans barreaux, d’aller à l’école plutôt que de rester auprès de sa mère. Qu’il se sente lésé ou non, pour peu que l’enfant soit autorisé à y assister, à y participer, à observer sa maman s’occuper d’un plus petit a quelque chose d’exaltant et même de rassurantr. « À ce moment-là, les identifications parentales sont très puissantes, car nous nous éprouvons d’abord comme parents, l’identification sexuelle ne se confirmant que plus tard », expliquait la psychologue Hélène Sallez en 2017 dans la revue « Spirale », tout en défendant l’idée d’une « empathie naturelle » parfois réprimée par l’éducation.

La naissance d’une fratrie

Chaque enfant est différent. Penser que la jalousie et la violence de l’aîné envers le nouveau-né vont être obligatoirement de mise est une erreur. Dans les cas où le phénomène se produit, c’est, comme bien souvent, la communication qui permet de résoudre le problème. Ici, il faut pousser l’enfant à se confier et lui réexpliquer qu’il a toujours sa place dans cette famille. Dans les actes, cela passe aussi par dégager du temps pour être avec lui. Les jeux de société, la lecture du soir, des moments partagés avec lui l’aideront à faire passer plus ou moins rapidement cette crise existentielle.

Malgré les tumultes, l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur dans une vie marque finalement la naissance d’une relation aussi tumultueuse que fondamentale. Le pédopsychiatre Marcel Rufo, auteur d’un livre sur le sujet, définissait la fraternité et ses aspérités ainsi : « Une maladie d’amour chronique. »

Famille
L'Humanité

Recettes. Tout, vous saurez tout sur le céleri

Actu

Peu apprécié des petits mais doté de mille et un bienfaits pour la santé, le céleri fait partie des légumes verts en vogue. En branche ou en « rave party », savoureux cru ou cuit, il se cuisine de la racine aux feuilles et se marie à tous les plats, du plus simple au plus raffiné. Magique céleri !

Noé Blouin

Du goût, peu de calories et une nuée de propriétés bénéfiques pour le corps : le céleri semble avoir tout pour lui. Ces dernières années, ce légume de la famille des apiacées s’est forgé une réputation de produit miracle. En branche ou rave, en jus bien frais ou rémoulade, cet incontournable des recettes de grand-mère possède en effet plusieurs vertus indispensables pour une alimentation équilibrée. Mais pourquoi un tel attrait ? Depuis sa découverte il y a au moins deux millénaires, il a d’abord été utilisé comme produit médicinal. Il était apprécié pour sa teneur avérée en sodium naturel – donc à déconseiller pour les régimes sans sel –, par exemple, pour les fibres qu’il contient ou ses effets diurétiques, qui aident les reins à bien fonctionner, carminatifs et dépuratifs. 

Des auteurs peu scrupuleux ont aussi prétendu que les calories nécessaires à sa digestion étaient plus importantes que l’apport du produit en lui-même. C’est qu’une belle branche de céleri ne contient qu’une quinzaine, voire une vingtaine de calories au maximum. Mais des études plus sérieuses ont montré depuis que l’« effet calorie négatif » n’était que fiction et ne devait pas faire oublier toutes les vertus de ce légume, qui, en plus d’être abordable, est largement cultivé en France.

Osez la version sucrée

Sorti de terre et lavé, le céleri se retrouve directement dans le commerce en branche ou rave. Cette seconde forme est en réalité la racine d’une variété de céleri, cultivée pour son tubercule chargé en minéraux et en oligoéléments rares, comme le sélénium. Pour être sûrs de ne pas se tromper devant l’étal du primeur, il faut le choisir lourd et blanc. Pour le céleri branche, qui se récolte de fin juillet jusqu’à l’automne, vérifier que celui-ci brille d’un beau vert tendre et que ses pétioles bien fermes se cassent d’un coup sec. 

Au réfrigérateur, on peut le garder quelques jours, enveloppé dans du film plastique. Plus résistant, le céleri-rave se garde, comme de nombreux tubercules, trois semaines hors du frigo. Il existe des centaines de recettes pour le cuisiner. Pour un apéritif sortant un peu de l’ordinaire, les branches croquantes garnies d’un peu de fromage à pâte persillé sont un excellent choix. Si l’on pense souvent au céleri rémoulade, on peut aussi plonger la rave découpée en fines lamelles dans une sauce proche de la mayonnaise. I

l existe également des solutions moins caloriques, en remplaçant l’huile et les œufs par du fromage blanc. Cuit, le céleri se décline en gratin, en soupe, en purée, en chips, en frites, en bâtonnets, poêlé, rôti ou à la vapeur. Seule l’imagination du cuisinier semble être la limite de ce produit complexe et riche, que certains cuisinent même sucré (son alliance subtile avec la pomme granny-smith aidant) pour des desserts hors du commun.

Côté branche : velouté gourmand

Ingrédients pour 4 personnes :  600 grammes de céleri branche, 1 oignon, 30 cl de crème fraîche, 1 c. à s. d’huile d’olive, 100 g de lardons, 1 cube de bouillon de volaille, 50 cl d’eau, Curry en poudre, Ciboulette.

  1. Éplucher puis hacher finement l’oignon et découper le céleri.
  2. Faire revenir quelques minutes l’oignon dans une casserole avec un filet d’huile d’olive. Ajouter les morceaux de céleri et une pincée de curry et mélanger.
  3. Verser 50 cl d’eau et le cube de bouillon. Laisser cuire une vingtaine de minutes à feu doux, en mélangeant sporadiquement.
  4. Faire bien griller à sec les lardons dans une poêle.
  5. Après cuisson, mixer le céleri, l’oignon et le bouillon en ajoutant la crème fraîche.
  6. Au dressage, ajouter les lardons dans le bol et la ciboulette hachée.

Côté rave : ravioles de céleri aux champignons

Ingrédients pour 4 personnes : 1 céleri-rave, 400 g de champignons de Paris frais, 1 grosse ou 2 petites échalotes, 20 cl de crème fraîche épaisse, une dizaine de noisettes beurre salé, Huile d’olive, Sel, poivre.

  1. Éplucher le céleri-rave, en enlevant la peau sur 1 cm pour atteindre la partie la plus blanche.
  2. Détailler de gros morceaux et passer à la mandoline pour obtenir des lamelles d’environ 4 mm d’épaisseur.
  3. Plonger les durant 2 min 30 dans une casserole d’eau bouillante.
  4. Faire revenir quelques minutes à feu vif avec du beurre les champignons frais et l’échalote découpés en petits morceaux. En baissant le feu, ajouter la crème fraîche et les noisettes concassées. Saler, poivrer.
  5. Détailler les lamelles de céleri en faisant des ronds d’environ 8 cm de diamètre à l’emporte-pièce (un mug et un couteau feront l’affaire). Ajouter la sauce aux champignons et plier les lamelles en deux.
  6. Arroser d’un filet d’huile d’olive et servir.

    À lire

    Légumes plaisir. Comme les épinards ou le navet le céleri ne fait pas partie des stars de la cantine. Pour de nombreux parents, faire manger des légumes à leurs enfants se révèle un véritable casse-tête. Dans « le Petit Ogret », Jean-Christophe Morera et Marie-Pierre Oddoux évoquent ce problème en racontant l’histoire d’une fratrie d’ogres abandonnés dans la forêt et forcés à manger des choux. Une manière ludique d’amener les petits à voir un peu plus loin que le bord de leur assiette et découvrir, comme Petit Ogret, que les légumes aussi peuvent être délicieux.

        À voir

        Stars en tablier. Qui de mieux que les concernés pour raconter leur histoire ? Dans le podcast « Chefs », David Ordono rencontre ceux qui font vivre la cuisine d’aujourd’hui, des plus grands étoilés, comme Guy Savoy ou Yannick Alléno, jusqu’aux jeunes espoirs de la gastronomie moderne, comme Alessandra Montagne. En une quarantaine de minutes, le journaliste revient sur la carrière et les aspirations de ces stars en tablier, dans des entretiens inspirants et gastronomiques.

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        Bon et sainrecettes
        Le Figaro

        Énergie: l’Europe peut-elle vraiment se passer du pétrole russe?

        Armelle Bohineust

        LA VÉRIFICATION - Si certaines voix plaident pour un embargo visant le pétrole et les produits pétroliers russes, d’autres rappellent que remplacer le brut de Russie n’est pas simple.

        LA QUESTION. Le massacre de Boutcha, en Ukraine, va-t-il forcer la main aux Européens? Depuis plusieurs semaines, les vingt-sept débattent sur l’utilité et les conséquences d’un embargo sur les importations de pétrole russe. Un moyen de frapper le Kremlin au portefeuille, argumentent les soutiens de cette piste. «Le pétrole, ça fait très mal à la Russie. “Taper” sur le pétrole est très important», a indiqué cette semaine le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Clément Beaune. La veille, Emmanuel Macron se disait «favorable» à de nouvelles sanctions sur ces produits.

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        Les précédentes séries de sanctions déjà imposées par l’UE, notamment à l’encontre de la finance et du commerce russes, n’ont pas incité le Kremlin à baisser les armes. Et l’UE est confrontée à un choix difficile. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, l’a appelée, en particulier l’Allemagne, à cesser tout «commerce» avec la Russie, notamment de ressources énergétiques. Mardi après-midi, la présidente de la Commission européenne a confirmé que la cinquième série de sanctions incluait un embargo sur les «importations de charbon en provenance de Russie, d’une valeur de 4 milliards d’euros par an». Bruxelles planche aussi sur des «sanctions supplémentaires, y compris sur les importations de pétrole». Sur ce point, l’exécutif européen réfléchit à des «taxes» ou à la «mise en place de canaux de paiement spécifiques, comme un compte de garantie bloqué», a précisé Ursula von der Leyen.

        Par le passé, le Kremlin a mis les Occidentaux en garde, en pointant «l’influence néfaste sur le marché énergétique en Europe d’un tel embargo», soulignant qu’il frapperait «tout le monde», et que, contrairement aux Européens, «les Américains n’y perdraient rien». Mais peut-on vraiment se passer du pétrole russe? Et à quel prix?

        VÉRIFIONS. Cibler le pétrole russe, comme l’ont déjà annoncé les États-Unis et la Grande-Bretagne, est délicat, car l’UE est très dépendante de la Russie sur le plan énergétique. Celle-ci assure 46% des importations de gaz, 45% des importations de charbon et un quart des importations de pétrole. Moscou est aussi le deuxième exportateur mondial de brut et ses exportations comptent pour 7% de la consommation mondiale (proche de 100 millions de barils par jour). «Les recettes d’exportation de pétrole vers l’Europe rapportent environ 500 millions de dollars par jour» à Moscou, rappelle Maria Shagina, chercheuse ukrainienne spécialisée sur les sanctions à l’Institut finlandais des affaires internationales.

        Un lourd impact sur le pétrole

        Des pays comme la Lituanie ou l’Irlande font pression pour un embargo énergétique. D’autres, comme l’Allemagne, redoutent de voir bondir encore les prix stratosphériques de l’énergie en Europe. Si un embargo sur l’énergie russe risque de mettre en difficulté l’UE essentiellement sur le gaz, il aurait aussi un lourd impact sur le pétrole. Le prix du brent, qui a frôlé les 140 dollars il y a deux semaines, dépassait 108 dollars mardi.

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        L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estimait il y a peu que, même sans embargo européen sur le pétrole russe, les perturbations subies par les exportations de Moscou pourraient priver le marché mondial de 3 millions de barils par jour (Mbj). En face, le ralentissement de la croissance dû à la guerre en Ukraine ferait baisser la consommation mondiale de seulement 1,3 Mbj sur les neuf derniers mois de l’année, estime l’AIE. Début avril, les membres de l’AIE ont aussi annoncé qu’ils puiseraient dans leurs réserves stratégiques de pétrole pour tenter de faire baisser les cours, en mettant des «dizaines de millions de barils de pétrole supplémentaires» sur le marché.

        Une «réduction temporaire»

        Des pays tentent de convaincre les grands producteurs d’ouvrir les vannes. Le Japon a appelé dimanche les Émirats arabes unis à augmenter leur extraction de brut. Les Émirats sont le seul membre de l’Opep+, avec l’Arabie saoudite, à disposer de capacités supplémentaires conséquentes. Et ils se sont dits favorables à une augmentation de la production à un rythme supérieur à celui adopté jusqu’ici. Mais l’Opep+, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, dont la Russie, a préféré s’en tenir pour l’instant à l’augmentation graduelle de 400.000 barils par jour chaque mois démarrée en juillet dernier afin d’annuler progressivement les fermetures de vannes réalisées pendant l’épidémie de Covid-19.

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        La dernière réunion de l’Opep+, le 31 mars,n’a pas entraîné de changement majeur. La production des pays membres n’augmentera que modérément en avril: «la persistance des fondamentaux du marché pétrolier et le consensus sur les perspectives [indiquent] un marché bien équilibré, et la volatilité actuelle n’est pas causée par les fondamentaux, mais par les développements géopolitiques en cours», ont noté les pays producteurs.

        Les observateurs attendent des évolutions de l’Opep. «Celui-ci bougera sans doute en mai pour deux raisons, anticipe Guy Maisonnier, ingénieur économiste de l’Ifpen (Institut français du pétrole énergies nouvelles). L’accord de juillet 2021 prévoyait de nouvelles références de production à cette date et la visibilité sur les livraisons effectives russes en avril sera plus claire», estime-t-il. Si de nouveaux freins n’apparaissent pas. L’Arabie saoudite a en effet annoncéil y a quelques joursune «réduction temporaire» de sa production dans une installation d’Aramco, touchée par une attaque des rebelles houthistes du Yémen voisin.

        On peut penser qu’il leur faudra six mois pour obtenir des volumes conséquents

        Les États-Unis, premier producteur mondial, n’agissent pas plus pour élargir l’offre, bien que Joe Biden, soucieux de modérer la hausse des prix à la pompe, ait indiqué qu’il ne mettrait pas de bâtons dans les roues de ses producteurs. Le nombre de puits de pétrole en activité a légèrement diminué la semaine dernière, indiquait dimanche le cabinet spécialisé Baker Hughes. Selon les compagnies américaines, les insuffisances en logistique et en matériel rendent difficile un coup de fouet rapide à la production. Elles sont aussi ravies de profiter des prix très élevés de l’or noir. «Des pétroliers comme ExxonMobil ont indiqué qu’ils allaient renforcer leur production aux États-Unis. On peut penser qu’il leur faudra six mois pour obtenir des volumes conséquents et atteindre environ 1 Mbj de plus en moyenne annuelle», nuance Guy Maisonnier.

        «Les grands mouvements de pétrole se redessinent»

        En Europe, ni la Norvège, ni la Grande-Bretagne, où la production de pétrole est plutôt en baisse, ne pourraient contribuer à une hausse significative de l’offre. En revanche, si un accord est enfin trouvé avec l’Iran, Téhéran pourrait ajouter environ 1 Mbj sur le marché en trois à six mois, estime l’expert de l’Ifpen. Les États-Unis ont par ailleurs entamé des négociations avec le Venezuela, afin que le pays augmente sa production. Toutefois, les infrastructures pétrolières y sont défaillantes et il faudra des années pour obtenir des hausses conséquentes, ajoute l’économiste de l’Ifpen.

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        En attendant, «les grands mouvements de pétrole se redessinent. On constate une forte baisse de la consommation en Europe et aux États-Unis, ainsi qu’une stabilité de la production mondiale», observe Antoine Rostand, de la société d’analyse Kayrros. Peu à peu, les flux de pétrole se réorganisent entre la Chine et le reste du monde.

        Reste la question, délicate, des conséquences économiques d’un arrêt des importations de pétrole russe. Dans une note, le Conseil d’analyse économique (CAE) juge qu’un embargo sur les importations d’hydrocarbures aurait un effet «modeste» sur la croissance française, de l’ordre de «0,15 à 0,3% du revenu national brut». L’effet est plus important en Allemagne, de 0,3% à 3%, selon les scénarios. «Même à court terme, les entreprises et l’économie dans son ensemble peuvent substituer (même très partiellement) des sources d’énergie à d’autres et intermédiaires ou produits finis à d’autres», écrivent les auteurs.

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        L'Humanité

        Rive gauche à Paris, sur la piste des communards

        Actu

        Si Montmartre demeure le haut lieu de la Commune de 1871 et de la résistance aux versaillais, la Butte-aux-Cailles, au sud de la capitale, fut l’autre place forte des fédérés. Retour, à pied, sur le théâtre d’un tragique et glorieux épisode de l’histoire.

        Léa Gaucher

        Entre le 21 et le 28 mai 1871, la Commune de Paris vit ses derniers jours. Face à l’armée, femmes et hommes se battent quartier par quartier, barricade par barricade. Sur la Butte-aux-Cailles et dans la vallée de la Bièvre à ses pieds, la résistance est acharnée. La déambulation dans les rues de la capitale nécessite un peu d’imagination : il n’y a plus de traces des combats et ce quartier du 13e arrondissement de Paris a été complètement transformé depuis la dernière révolution française.

        Le 25 mai 1871, trois colonnes versaillaises dirigées par le général de brigade Alfred Bocher s’avancent sur les boulevards Port-Royal et Arago en direction des Gobelins. Entrées dans Paris le 21, les forces d’Adolphe Thiers occupent déjà plusieurs arrondissements au sud- ouest de la cité. Les troupes traversent l’île aux Singes, à l’emplacement actuel du square René-le-Gall. L’îlot est enserré par deux bras de la Bièvre, dont les eaux sont encore intensément exploitées. Au sud, des guinguettes côtoient de modestes jardins, entretenus par les ouvriers de la manufacture des Gobelins. La fabrique, devenue royale puis nationale, tire son nom d’une famille non pas de tapissiers mais de teinturiers qui doit sa renommée à ses rouges vifs « à l’écarlate ». Au nord, les habitations des ouvriers des tanneries et des mégisseries installées sur les berges sont insalubres. Les versaillais prennent la rue de Croulebarbe, dont le tracé épouse celui de la rivière et où un moulin resta en activité jusqu’en 1826. La couverture de l’affluent de la Seine, en 1912, puis l’aménagement des jardins et la construction du bâtiment du Mobilier national, dans les années 1930, vont définitivement effacer les traces de ce passé industriel.

        à défaut de mémorial, une place

        Les soldats ont un objectif : l’actuelle place d’Italie et la mairie du 13e arrondissement, où le général communard Walery­ Wroblewski, réfugié en France après l’insurrection polonaise de 1863, a installé son quartier général. Le 31 octobre 1870, lors d’un premier soulèvement des Parisiens au lendemain de la défaite du Bourget face aux Prussiens, la garde nationale est entrée de force dans le bâtiment et a hissé le drapeau rouge sur le toit. La place a été rebaptisée en avril 1871 place Émile-Duval, en l’honneur de l’ouvrier fondeur en fer devenu général qui vient d’être fusillé. Le militant a appliqué la doctrine d’action d’Auguste Blanqui, qui vécut quelques années plus tard au numéro 25 du boulevard qui porte son nom. Au-dessus de l’enseigne de l’hôtel qui s’y trouve aujourd’hui, une plaque rappelle que le révolutionnaire socialiste, « l’Enfermé », y passa les trois dernières années de sa vie, de sa dernière sortie de prison jusqu’à sa mort en 1881. Au printemps 1871, l’artère est hérissée de barricades. Sur le versant nord de la Butte-aux-Cailles, une douzaine de pièces d’artillerie sont installées sur la pente abrupte.

        Dans l’ancien faubourg, parisien depuis une dizaine d’années seulement, peu de rues sont pavées et les habitants, des chiffonniers et des ouvriers du cuir notamment, vivent dans la misère. Au numéro 46 de la rue des Cinq-Diamants se tient le local des Amies et Amis de la Commune de Paris. Créée en 1882 par les communards rentrés d’exil et de déportation, elle est la plus ancienne organisation du mouvement ouvrier français encore en activité. À défaut de mémorial, la petite place de la Commune-de-Paris réveille le souvenir de la terrible bataille qui s’est déroulée ici. Si Wroblewski et ses trois bataillons de fédérés sont parvenus à repousser à quatre reprises les assauts des 23 000 soldats du général Ernest Courtot de Cissey, le 25 mai au matin, après trente-six heures de résistance acharnée, ils doivent céder à la cinquième attaque des troupes versaillaises, considérablement renforcées.

        un toast au « temps des cerises »

        Des centaines de prisonniers sont exécutés. Wroblewski parvient à franchir la Seine avec un millier d’hommes par le pont d’Austerlitz, mais les versaillais sont désormais maîtres de toute la rive gauche.

        Bilan humain de la « semaine sanglante » : entre 3 000 et 5 000 fédérés tués au combat et au moins 15 000 autres massacrés, selon des chiffres qui ne font pas consensus parmi les historiens. Des morts sans sépulture enfouis dans « ce tragique sous-sol de Paris », selon la formule de Victor Hugo. Aux 18-20 de la rue de la Butte-aux-Cailles, le Temps des cerises, restaurant organisé comme société coopérative ouvrière de production, est sans doute l’endroit idéal pour leur porter un toast avec un verre de vin, rouge de préférence.

        Des Gobelins à la Butte-aux-Cailles

        1. Départ de la station de métro les Gobelins.

        2. Le square René-le-Gall (anciennement l’île aux Singes).

        3. La manufacture des Gobelins.

        4. La mairie du 13e arrondissement, QG du général de la Commune Wroblewski.

        5. Au 46, rue des Cinq-Diamants, le local des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871.

        6. Aux 18-20, rue de la Butte- aux-Cailles, le restaurant le Temps des cerises organisé en Scop.

        Découverte
        Le Figaro

        La Chronique des Bridgerton : le passage le plus «sulfureux» du livre n'est pas dans la saison 2

        Disponible depuis le 25 mars sur Netflix, cette nouvelle salve d'épisodes est adaptée du roman Anthony, de Julia Quinn. Les scénaristes de la série ont cependant pris quelques libertés avec la saga littéraire.

        Après Daphne Bridgerton (Phoebe Dynevor), c'est désormais au tour de son frère aîné, Anthony (Jonathan Bailey), d'occuper le devant de la scène. Ce dernier est le héros de La Chronique des Bridgerton , saison 2, sortie le 25 mars sur Netflix. Cette nouvelle salve d'épisodes, librement adaptée du roman Anthony de Julia Quinn, relate le triangle amoureux entre l'aîné du clan et les sœurs Kate (Simone Ashley) et Edwina (Charithra Chandran) Sharma. Malgré quelques séquences osées, les scénaristes ont omis d'inclure dans cette saison 2 l'un des passages les plus scandaleux du livre, comme l'a souligné Slate, ce mercredi 6 avril.

        Piqûres d'abeilles

        Dans ces nouveaux épisodes, les spectateurs découvrent que le père des enfants Bridgerton est décédé après avoir été piqué par une abeille. Traumatisé par cet événement, Anthony vole tout naturellement au secours de Kate Sharma lorsqu'elle est elle-même piquée par l'insecte.

        Si la séquence est porteuse d'une véritable tension sexuelle entre les deux personnages dans la série, elle est un brin plus sulfureuse dans le livre. Julia Quinn y relate en effet comment Anthony tente de sauver Kate, en choisissant d'extraire le venin de l'insecte qui l'a piquée à la poitrine - et ce, d'une manière un brin inattendue.

        En vidéo, La Chronique des Bridgerton, la bande-annonce de la saison 2

        Deux destins (trop ?) similaires

        «Il avait repoussé le menton de Kate en arrière et s'approchait d'elle, presque comme s'il s'apprêtait à l'embrasser, peut-on lire dans le roman. - Je vais devoir sucer le venin, annonça-t-il sobrement. Ne bougez pas, surtout. - Anthony ! glapit-elle. Vous ne pouvez pas... Un cri étouffé lui échappa, l'empêchant de terminer sa phrase, quand elle sentit ses lèvres se poser sur sa peau et l'aspirer doucement.» Tous deux sont alors surpris par leurs mères, et se voient contraints de se marier pour préserver l'honneur de Kate Sharma. Une scène qui rappelle les circonstances de l'union entre Daphne Bridgerton et le duc d'Hastings (Regé-Jean Page) dans la saison 1 - ce qui expliquerait, selon Slate, les modifications apportées par les scénaristes dans la saison 2.

        «J'y vais depuis que j'ai 4 ans» : Suzanne Lindon fait de rares confidences sur sa psychanalyse

        La fille de Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon, qui a rejoint le casting d'En thérapie pour sa deuxième saison, s'est confiée sur un aspect important de sa jeunesse.

        Tom Cruise invite Kate Middleton et le prince William à une projection très privée du nouveau Top Gun

        Alors que le public s'apprête à découvrir, près de 36 ans plus tard, la suite du film culte de Tony Scott sorti en 1986, Tom Cruise a voulu offrir au couple princier une avant-première de choix.

        «Les plus beaux seins d'Hollywood» : la réaction des grands-parents de Sydney Sweeney face à ses scènes de nu dans Euphoria

        Invitée dans l'émission d'Ellen DeGeneres, jeudi 31 mars, l'actrice s'est confiée sur la façon dont les membres de sa famille ont réagi lorsqu'ils ont vu certaines scènes de la série.

        Le Figaro

        «Tueur de DRH» : lors d'une énième reconstitution, le principal suspect toujours mutique

        L'homme, accusé d'avoir tué trois personnes en janvier 2021 et d'avoir tenté d'en tuer une quatrième, avait déjà refusé de participer aux précédentes reconstitutions.

        L'ingénieur chômeur Gabriel Fortin, 47 ans, accusé d'avoir tué trois personnes en janvier 2021 dans la Drôme, l'Ardèche et le Haut-Rhin et d'avoir tenté de tuer une quatrième, a refusé de participer à une reconstitution mardi 5 avril, a indiqué au Figaro une source judiciaire proche du dossier, confirmant une information du Parisien .

        À lire aussi«Tueur de DRH» : l'accusé a refusé de participer à la première reconstitution dans la Drôme

        Une reconstitution qui avait pour but de rejouer le meurtre d'Estelle Luce, à Wolfgantzen, dans le Haut-Rhin, sur le parking de l'entreprise Knauf. Mais, à l'instar des reconstitutions des 14 décembre 2021 et 16 mars 2022, Gabriel Fortin s'est enfermé dans son mutisme, refusant de collaborer.

        Le suspect mutique jusqu'au bout

        Gabriel Fortin était arrivé peu après 19 heures dans un fourgon de l'administration pénitentiaire sur le parking de l'entreprise Knauf, à Wolfgantzen, dans le Haut-Rhin, où avait été retrouvé le 26 janvier 2021 en fin d'après-midi le corps sans vie d'Estelle Luce, DRH de 39 ans, tuée par balles dans sa voiture.

        Entamée vers 19h30, la reconstitution s'est achevée peu avant minuit, a expliqué à l'AFP Me Jean-Marc Muller-Thomann, l'avocat des deux enfants d'Estelle Luce et de leur père, ancien compagnon de la victime.

        Gabriel Fortin, qui «n'a pas voulu sortir du fourgon» et a indiqué qu'il n'avait «aucune déclaration à faire», a maintenu cette attitude tout au long de la reconstitution, a expliqué Me Muller-Thomann. Mutique depuis son interpellation, Gabriel Fortin «ne s'exprime pas et ne se défend pas», a constaté le conseil, expliquant que le suspect avait toutefois été «invité à se manifester» au cours de la reconstitution «s'il changeait d'avis».

        Cette reconstitution a permis «de valider les constatations techniques» et «les recoupements qui ont été faits» permettent «d'asseoir le sérieux du dossier à l'encontre» de Gabriel Fortin. L'avocat du compagnon de la DRH au moment de sa mort ainsi que celui de l'entreprise Knauf étaient présents à la reconstitution, contrairement à ceux de Gabriel Fortin, selon Me Muller-Thomann. Sollicitée par l'AFP, l'un des conseils du suspect, Me Lætitia Galland, n'a pas réagi.

        Dirigée par la juge d'instruction de Valence, Julie Demesse, en charge du dossier, la reconstitution s'est déroulée principalement de nuit, sur le parking éclairé par les lampadaires, afin de correspondre aux conditions dans lesquelles s'est produit le drame.

        Gabriel Fortin est également soupçonné d'avoir tiré, sans le toucher, sur un autre DRH, domicilié à Wattwiller, dans le Haut-Rhin, à une quarantaine de kilomètres de Wolfgantzen, le jour même de l'assassinat de Mme Luce. Cet homme avait travaillé avec elle en 2008 aux ressources humaines d'une entreprise d'Eure-et-Loir dont Gabriel Fortin avait été licencié, selon le parquet de Mulhouse.

        Cette tentative d'assassinat, pour laquelle Gabriel Fortin a également été mis en examen, fera l'objet d'une quatrième et dernière reconstitution mercredi, à Wattwiller.

        Les victimes avaient licencié le principal suspect

        Le 14 décembre 2021, Gabriel Fortin avait déjà refusé de coopérer pour la reconstitution de l'assassinat d'une conseillère de Pôle Emploi abattue à Valence. Le 16 mars 2022, lorsqu'il s'agissait de reconstituer l'assassinat de la directrice des ressources humaines de la société Faun Environnement, à Guilherand-Granges, en Ardèche, le principal suspect avait objecté le même refus.

        Les enquêteurs avaient fait le lien entre le meurtre d'Estelle Luce et l'agression, quelques jours plus tard, d'un responsable des ressources humaines à son domicile de Wattwiller, dans le Haut-Rhin : ces deux personnes avaient procédé au licenciement du suspect. Ils avaient ensuite associé ces crimes avec l'assassinat de la conseillère Pôle Emploi à Valence et celui de la directrice des ressources humaines de Faun Environnement : Gabriel Fortin avait été radié de cette agence Pôle Emploi en 2013 et il avait travaillé chez Faun Environnement entre 2008 et 2010.

        Meurthe-et-Moselle : une femme soupçonnée d'avoir écrasé son concubin

        La procédure avait été initialement ouverte pour «tentative d'homicide volontaire», mais la conductrice sera finalement présentée mardi à un juge d'instruction pour «meurtre par conjoint», a précisé le procureur.

        Marseille : debout entre deux rames, un jeune homme se tue dans le métro

        La victime a été retrouvée «sans vie sur la voie, jeudi vers 09h15, au niveau de la station de La Blancarde», au centre-est de Marseille, a indiqué la régie des transports métropolitains dans un communiqué.

        Tours : un homme agresse un soutien d'Éric Zemmour et lui crache dessus

        Une plainte a été déposée et une enquête est en cours pour identifier l'agresseur.

        Le Figaro

        L'augmentation du prix du logement peut-elle engendrer les «gilets jaunes» de demain ?

        Ronan Planchon

        ENTRETIEN - Le logement est une bombe sociale, estime Robin Rivaton. En cause: les populations locales sont chassées des centres par la spéculation et les jeunes peinent à accéder à la propriété, argumente l'essayiste et spécialiste de l'immobilier.

        Robin Rivaton, ancien conseiller économique de Bruno Le Maire et de Valérie Pécresse, est membre du conseil scientifique de la Fondation pour l'innovation politique. Son dernier livre paru s'intitule Souriez, vous êtes filmés! (Éditions de l'Observatoire).

        Le 9 février, vous avez publié une note pour le think tank Real Estech une note intitulée Le logement, bombe sociale à venir». Pourquoi, selon vous, le logement pourrait entraîner une crise sociale majeure ? Quand pourrait-elle avoir lieu ?

        Le logement devrait trôner tout en haut des politiques publiques. Il est le principal poste de dépense des Français et, parce qu'il est dynamique, impacte lourdement le pouvoir d'achat. En moyenne, les Français consacrent un peu moins de 20% de leurs revenus aux dépenses de logement, à savoir les loyers, les remboursements d'emprunt et les charges, déductions faites des aides au logement. Ce budget était de 16% en 2000. Le logement est responsable de l'état maussade de l'opinion publique, en dépit des bonnes nouvelles économiques. Si personne n'arrive à réconcilier la statistique de hausse du pouvoir d'achat avec l'insatisfaction exprimée à ce sujet, c'est que ces gains ont été mangés par l'immobilier.

        Le logement est au cœur de nos vies. Il aiguillonne les salaires et réduit donc la compétitivité de nos industries, absorbant les augmentations de salaire. Le logement est une réserve de valeur et en cela assure tout autant la constitution du patrimoine que la reproduction des inégalités. Une petite partie de la population a pu, bénéficier de la baisse des taux d'intérêt pour accumuler les propriétés, mais les difficultés d'accès à la propriété sont criantes – le taux de propriétaires stagne dans notre pays depuis 15 ans alors qu'il n'a cessé d'augmenter dans les autres pays développés.

        Le logement est le principal endroit où s'exprime la fracture entre insiders et outsiders pour reprendre une dialectique chère au candidat Macron en 2017.

        Enfin, la taxation de l'immobilier est directement liée à l'aménagement du territoire et reflète les déséquilibres territoriaux autant qu'il les exacerbe. À l’intérieur des logements, la suroccupation pèse sur la fécondité. Si les jeunes ne peuvent pas quitter leurs parents, ils se mettent en couple plus tard et abandonnent, par exemple, l'idée d'avoir un troisième enfant. La violence conjugale prospère lorsque des couples divorcés ne peuvent décohabiter.

        Les difficultés d’accès à la propriété pour les jeunes sont-elles, aussi, le signe d'une fracture générationnelle ? La vraie fracture entre les «boomers» et les «millenials» est-elle là ?

        Le logement est l'endroit principal où s'exprime la fracture entre insiders et outsiders pour reprendre une dialectique chère au candidat Macron en 2017. La stagnation du nombre de propriétaires depuis 15 ans et l'abandon de toute ambition politique à ce sujet depuis «La France de propriétaires» montre un creusement générationnel. Les ménages âgés qui, ont pu accéder à la propriété jusqu'au début des années 2000, ont réalisé de substantielles plus-values ou sont assis sur des plus-values potentielles conséquentes. Mieux insérés dans la vie politique, nombre d'entre eux entretiennent un mouvement de fond hostile à la construction et la densification. Derrière leur démarche innocente de défense du cadre de vie se cache, souvent, un intérêt bien senti en faveur de la poursuite de la hausse des prix. Pour rappel, si les ménages consacrent en moyenne 20 % de leurs revenus à leur logement, ce taux d'effort en logement est plus élevé pour les locataires du secteur libre (29%) et les accédants à la propriété (28%) que pour les locataires du secteur social (24%). L'écart s'est encore creusé depuis cinq ans. Le taux d'effort pour les 11 millions de ménages propriétaires non-accédants, dégagés des charges de remboursement, est quant à lui très décalé (10%). Le fossé générationnel entre insiders et outsiders se retrouve également pour l'offre locative notamment dans le monde du logement social.

        Pour qu'un mouvement social émerge, il faut un événement catalyseur. Quel pourrait-il être ? La crise des « gilets jaunes » avait commencé avec l'abaissement de la vitesse 80 km/h. Mais si les Français sont des millions à conduire sur les routes chaque jour, ils ne se rendent pas tous chez le notaire au même moment…

        Le logement peut être une bombe sociale potentielle, avec une crise sociale sous-jacente. Mais il n'y a pas la mèche, pas d'évènement qui pourrait être l'élément déclencheur d'une contestation violente comme a pu l'être la hausse du prix de l'essence pour les «gilets jaunes». Certains pourraient, de manière assez cynique, se dire qu'il faut du temps avant que le manque de logements ne se traduise en contestation. Les gens se serrent, partagent les appartements, paient plus cher. Après tout, n'est-ce pas ce qu'acceptent docilement les Britanniques qui paient leurs loyers à la semaine, s'entassent dans les sous-sols, prennent des chambres en colocation, même en couple ? Il est difficile de savoir quel événement pourrait servir de détonateur à une éventuelle bombe sociale mais, en tout cas, la colère gronde en France.

        Il est possible d'avoir un discours politique attractif centré sur l'aménagement du territoire.

        Toutefois, trois éléments pourraient susciter une contestation d'ampleur : les lois environnementales appliquées au secteur du logement telles que l'interdiction de louer pour les passoires énergétiques, autrement dit les logements avec un diagnostic de performance énergétique compris entre G et F, l'interdiction des chaudières au fioul ou encore le zéro artificialisation nette ; une réforme de la taxe foncière avec la révision des valeurs locatives cadastrales prévue pour 2026. Mais aussi le retour des retraités pauvres vers 2040, qui subiront les conséquences des différentes réformes de retraite et qui, toute leur vie, auront été locataires.

        Pour l'instant, la colère se limite aux zones littorales touristiques où les habitants des grandes villes, notamment les Parisiens, sont accusés de faire flamber les prix. Pourrait-elle s'étendre à la capitale, où les prix du foncier explosent ainsi qu'à d'autres métropoles ? Quid des villes moyennes ?

        Il est vrai que, pour l'instant, le phénomène reste très concentré. Depuis quelques mois, des banderoles et des inscriptions proclamant «Le Pays basque n'est pas à vendre» fleurissent sur les agences immobilières du littoral, ravivant le souvenir des années 2007 et 2008, quand le mouvement Irrintzi avait revendiqué des actions violentes contre plusieurs enseignes et résidences secondaires. En mars 2021 à Urrugne, une banderole arborant le message «Parisiens, rentrez chez vous, vous êtes le virus du Pays basque» avait été déployée. On voit aussi quelques velléités plus timides en Bretagne. La contagion au reste du territoire semble pour l'instant limitée. Dans les grandes métropoles, le coût élevé du logement est connu et la suroccupation des logements limite le risque d'assister à une explosion du nombre de personnes sans domicile fixe. Dans les villes moyennes, les effets sont plus brutaux car ce sont de petits marchés avec peu de transactions. Toutefois, le foncier est généralement peu contraint dès qu'on s'éloigne des zones centrales. Les populations locales subissent un éloignement croissant du centre-ville lorsqu'elles souhaitent accéder à la propriété, situation qui peut en cas de forte hausse des prix de l'essence susciter une forte colère. Mais c'est la taxation de l'essence qui est mise en cause alors que le problème sous-jacent est immobilier.

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        Quelles sont les solutions pour éviter cette crise ?

        Il est possible d'avoir un discours politique attractif centré sur l'aménagement du territoire. Il faut d'abord construire. D'ailleurs, la plupart des Français (62%) estiment qu'il n'y a pas assez de logements en France, seuls 12% considérant qu'il y en a trop. Le détenteur final du pouvoir d'urbanisme, c'est l'élu local. Il faut donc l'aider à construire. D'abord en passant à une pré-approbation des autorisations de construire. Si un projet répond au critère répond aux critères du plan local d'urbanisme, il doit être pré-approuvé. On inverse alors le schéma actuel, qui dit que tout ce qui n'est pas autorisé est interdit en stipulant que ce qui n'est pas interdit est autorisé. Ensuite, il faut leur donner plus des ressources propres, ressources propres que la disparition de la taxe d'habitation a obérées. Cela passe par une refonte de la fiscalité immobilière, c'est-à-dire la taxe foncière, les droits de mutation à titre onéreux et l'impôt sur la fortune immobilière, en un impôt unique, sur le patrimoine, progressif, de 1% et 1,5% et qui s'appuierait sur la valeur nette des biens (valeur d'acquisition moins la dette). Ce qui bénéficierait aux ménages qui viennent d'acheter plutôt qu'à ceux qui en héritent, puisqu'il n'y a pas de dettes pour ces derniers. Une large partie de cet impôt serait reversée par péréquation aux villes qui construisent pour conduire une réelle politique d'aménagement du territoire.

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        Le Figaro

        Twitter limite la portée des comptes gouvernementaux russes

        Ces comptes officiels ne seront plus «recommandés» aux utilisateurs du réseau social dans aucune catégorie du site ou de l'application.

        Twitter a annoncé mardi de nouvelles mesures contre les comptes gouvernementaux russes pour réduire la circulation de la propagande officielle russe sur le réseau social. Ces comptes officiels ne seront plus «recommandés» aux utilisateurs de Twitter dans aucune catégorie du site ou de l'application, y compris en cas de recherche, a indiqué la plateforme dans un communiqué mardi.

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        L'entreprise californienne, comme son voisin Meta (Facebook, Instagram), avait déjà bloqué les comptes des médias russes RT et Sputnik dans l'Union européenne. Moscou avait répondu en restreignant l'accès à Twitter dans le pays (et en bloquant Facebook et Instagram).

        Forte censure en Russie

        «Nous ne faciliterons pas la diffusion (des messages) des comptes gouvernementaux d'États qui limitent l'accès libre à l'information et sont impliqués dans des conflits armés entre États - que Twitter soit bloqué dans ce pays ou pas», justifie le groupe. «Quand un gouvernement bloque ou limite l'accès à des services numériques (...) mais continue à utiliser ces services pour sa propre communication, cela crée un grave déséquilibre», continue Twitter. Le compte officiel anglophone du président russe Vladimir Poutine compte seulement 1,7 million d'abonnés.

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        Depuis le début de l'offensive russe le 24 février, les autorités de Moscou ont accentué la censure, déjà forte, pour contrôler le récit qu'en font les télévisions, les journaux, mais aussi les simples particuliers sur les réseaux sociaux. Utiliser des mots comme «guerre» ou «invasion» pour décrire l'intervention ou évoquer des actions contre des civils est interdit. En outre, les principaux médias indépendants qui existent encore en Russie ont été bloqués ou ont suspendu leur activité pour éviter les ennuis.

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        Valeurs Actuelles

        [Benedetti] Macron, le grand méchant doute

        Dernière ligne droite avant l’inattendu ? Ainsi se présente cette fin de campagne de premier tour. Depuis plus d’une semaine, trois phénomènes se combinent pour produire une incertaine scène électorale : un infléchissement des intentions de vote en faveur d’Emmanuel Macron qui reste néanmoins dominant à ce stade, une progression continue de Marine Le Pen qui selon certains sondages pourrait retrouver son résultat de 2017, un resserrement des hypothèses de second tour entre le premier et la seconde dans la perspective du second tour.

        Ces projections potentielles viennent nécessairement renforcer les doutes sur le choix tactique d’Emmanuel Macron consistant à réduire sa campagne au minimum militant pour ne rien perdre de son capital présidentiel, pour éviter en conséquence de trop s’exposer et pour tenir enfin la ligne d’une reconduction qui s’imposerait de la sorte naturellement. La trame de la guerre en Ukraine a conforté sans doute dans un premier temps cette disposition ; elle paraît à proportion que le premier tour se rapproche moins efficiente comme si le chef de l’État n’était plus en contrôle d’une situation qui progressivement tendrait à lui échapper.

        Tout se passe comme s’il existait “une porte étroite” qu’il fallait patiemment pousser pour opérer un début de compréhension de la société et de communion possible avec le peuple.

        Ainsi faut-il sans doute interpréter la tonalité générale de son seul meeting de campagne où le curseur social a fixé un discours qui prononcé paradoxalement devant les caciques ralliés de la droite a voulu peut-être anticiper un réveil éventuel des électorats populaires… On chercherait en vain d’autres raisons à cette triangulation conjoncturelle que celles métabolisant le revival citoyen des classes populaires ainsi que l’hypothèse de leur ralliement structurel à sa principale concurrente. Il est vrai qu’entre-temps la question la plus domestique de tous les enjeux du scrutin a gagné en volume : le pouvoir d’achat s’est imposé comme le visiteur du soir montant de cette fin de campagne.

        Alors que d’aucuns voyaient dans le régalien ou l’identitaire, parfois les deux articulés, la martingale décisive, ou que le sortant lui se suffisait à exciper ses états de service par temps de crise sanitaire ou géopolitique, la défense du budget des ménages s’est invitée comme la matrice de ce scrutin 2022. Non pas qu’elle soit une finalité exclusive en soi, mais parce qu’elle est aussi un moyen ou un levier de sens.

        Elle est une condition condensant bien d’autres préoccupations qui cristallisent par le concret, représentations et valeurs collectives : non seulement le confort de vie, mais aussi le sentiment d’équité et d’égalité, la perception de l’avenir et de ses potentialités tant régressives que progressives, le rapport à l’État qui en France, plus qu’ailleurs, est indissociable de la relation à la nation.

        Tout se passe comme s’il existait “une porte étroite” qu’il fallait patiemment pousser pour opérer un début de compréhension de la société et de communion possible avec le peuple. Les tensions inflationnistes dopées par la guerre en Ukraine ont accéléré la puissance de feu d’un sujet qui touche à la fois à la vie quotidienne et d’une certaine manière au salut collectif. Cette amplification inquiète vient, à quelques encablures d’un premier tour que l’on annonçait enjambé, réouvrir un jeu dont nul ne peut prévoir avec certitude l’issue.

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        CBD, ou les bienfaits du chanvre

        Actu

        Depuis quelques années, les boutiques fleurissent à tous les coins de rue et l’offre marketing bat son plein. Après un feuilleton législatif à rebondissements, comment s’initier au CBD sans se planter ?

        Marie Mersier

        Le CBD, ou cannabidiol, est un cannabinoïde présent dans la fleur de chanvre, tout comme le THC. Ce qui va faire la différence et donc induire des usages et des effets singuliers, c’est la concentration plus ou moins élevée en THC et en CBD, car dans le cannabis il existe plein de variétés : certaines très riches en THC, d’autres en CBD. Les premières, considérées comme stupéfiants, correspondent à un usage « récréatif », le THC ayant des effets psychoactifs modifiant l’état de conscience du consommateur et pouvant provoquer une accoutumance. Les deuxièmes, s’apparentant au « cannabis bien-être », sont dépourvues de THC ou en tout cas à un taux inférieur à 0,2 %.

        Le CBD a la capacité de réguler et dynamiser un système clé de notre organisme : le système endocannabinoïde, sorte de chef d’orchestre jouant un rôle central dans l’équilibre de notre corps. Il a ainsi de nombreux atouts « bien-être », confirmés par l’expérience positive des personnes en consommant et par des études menées dans le domaine. Anti-inflammatoire, le CBD peut réduire les douleurs dans le corps, qu’elles soient musculaires, articulaires… Par ailleurs, en régulant la production de sérotonine, il agit sur les états anxieux. Son spectre d’action est dès lors très vaste : il peut contribuer à améliorer la qualité du sommeil, aider à la récupération sportive ou offrir une alternative lorsque l’on souhaite se détacher de la consommation du THC.

        En huiles sublinguales, en capsules à ingérer, par vaporisation ou par combustion de la fleur, le CBD se prête à de multiples usages et besoins. En quelques années, il a connu un véritable essor, mais difficile de s’y retrouver face à une offre qui abonde et qui ne garantit pas toujours la qualité des produits. La France est autorisée à cultiver des variétés de chanvre avec un maximum de 0,2 % de THC, mais n’a pas le droit d’isoler la fleur pour la vendre, ni de l’extraire en France pour fabriquer les huiles ou baumes à base CBD. Le CBD que l’on consomme en France a poussé ou a été transformé à l’étranger, parfois de façon très éthique, parfois non.

         

        Apaisant ou stimulant

        Pour s’orienter avec justesse, nous avons glané quelques conseils auprès de Frédéric Gié, fondateur d’Arpa (ar-pa.fr/), l’une des marques précurseurs dans le domaine du CBD. Arpa propose des huiles 100 % naturelles issues de de chanvre biologique cultivé en France, Suisse et Autriche et se rend disponible 7 jours sur 7 afin de répondre à toutes les questions de néophytes ou de consommateurs aguerris. « Le CBD est un produit qui aide à tendre vers un certain équilibre, mais les bienfaits ressentis seront propres à chacun. Il ne faut pas s’attendre à des effets miraculeux du jour au lendemain, mais plutôt être patient et régulier dans ses prises, jusqu’à trouver le dosage adéquat. Sur certains, le CBD aura un effet apaisant, sur d’autres il sera stimulant », explique-t-il. « Quant à la fleur, qui aura un effet assez immédiat sur l’état de détente mais moins durable que les huiles sur les inflammations ou douleurs, je conseille de ne pas la fumer pour éviter la combustion, mais de la consommer grâce à un vaporisateur. Il faut, enfin, sensibiliser les consommateurs sur la provenance du CBD qu’ils vont acheter, ajoute Frédéric Gié, et les inciter à aller vers des produits au plus proche de la plante qui auront vraiment conservé un maximum de principes actifs. »

        Bien-être
        Le Figaro

        Massacres à Boutcha : peut-on parler de «génocide» en Ukraine ?

        Jeanne Paturaud

        LA VÉRIFICATION - Depuis la ville endeuillée, Volodymyr Zelensky a déploré lundi des crimes de guerre qui devront être reconnus comme «génocide». Repris par l'Espagne et la Pologne, ce terme correspond-il à la réalité de la situation ?

        LA QUESTION. Des «milliers de personnes tuées et torturées, avec des extrémités coupées, des femmes violées, des enfants tués». Depuis le centre-ville de Boutcha, Volodymyr Zelensky est revenu lundi sur les multiples exactions commises par l'armée russe à l'encontre du peuple ukrainien et en particulier sur les massacres effectués dans cette petite ville récemment libérée près de Kiev. «Ce sont des crimes de guerre, et ils seront reconnus par le monde comme un génocide», a déclaré le chef d'État ukrainien. Ce n'est pas la première fois que Volodymyr Zelensky utilise le terme «génocide». Le 9 mars dernier, après le bombardement d'un hôpital pour enfants dans la ville de Marioupol, le chef d'État ukrainien avait déjà expliqué que cette attaque était «une preuve qu'un génocide [était] en cours en Ukraine».

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        Au sein de la communauté internationale, deux dirigeants européens ont également choisi d'employer ce mot. Si Emmanuel Macron a évoqué lundi sur France Inter des «indices très clairs de crimes de guerre», le premier ministre espagnol Pedro Sanchez a évoqué un «possible génocide» et réclame la comparution des coupables «devant la Cour pénale internationale». Le même jour, c’est le premier ministre de la Pologne qui reprenait le terme en appelant à créer une «commission d’enquête internationale pour génocide».

        Qu'en est-il juridiquement ? À quelles conditions peut-on parler d'un génocide ?

        VÉRIFIONS. L’usage de ce terme n’est pas évident. L'ensemble des spécialistes s'accordent à dire qu'il est encore tôt pour déterminer la nature des crimes commis par les autorités russes sur le sol ukrainien. Ce travail de collecte et d'analyse sera d'ailleurs effectué par la Cour de justice internationale (CIJ) ainsi que par la Cour pénale internationale (CPI) durant plusieurs années afin de déterminer la responsabilité de la Russie en tant qu'État et de ses dirigeants, militaires et politiques.

        En droit international la notion de «génocide» est définie par l’article 2 de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide en date du 9 décembre 1948. Le texte énonce deux éléments constitutifs du crime de génocide.

        D’abord, un élément matériel : une série d’actes comme des meurtres, le transport forcé d’enfants ou l’atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale. Ensuite un élément moral : ces actes doivent être commis «dans l’intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux».

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        La découverte des exactions commises dans la ville de Boutcha pourrait correspondre au premier élément. Si le nombre de morts reste encore incertain, la procureure générale de l’Ukraine a affirmé que les corps sans vie de 410 civils ont été retrouvés dans les territoires de la région de Kiev récemment repris aux troupes russes. Parmi eux, à Boutcha, cinq hommes retrouvés exécutés, les mains liées, dans une cave. Samedi, les journalistes de l’AFP affirmaient de leur côté avoir vu «une vingtaine de cadavres gisant sur le sol d’une seule et même rue» de Boutcha, les images ayant ensuite été largement diffusées.

        En revanche, le raisonnement est plus complexe concernant le second élément. «Les actes ne démontrent pas la volonté, explique Elsa Marie, docteur en droit public. Il ne suffit pas de s’en prendre à des civils, de vouloir les vaincre ou d’exercer des représailles à leur encontre pour prouver cet élément».

        Pas de «solution finale»

        Pour démontrer cette volonté politique, la spécialiste explique qu’il n’existe pas un faisceau d’indices particulier : «cela peut être un document de l’État-major qui ordonne de détruire toute la population ukrainienne, ce qui semble peu probable». De fait, «les ordres donnés n’ont pas forcément été tous écrits et l’argument martelé par les autorités russes était paradoxalement d’empêcher un génocide, pas d'en imposer un», poursuit Elsa Marie.

        Une recherche d'indices qui, selon Yann Jurovics, ne devrait pas conclure à l’existence d’un génocide, pour plusieurs raisons. D'abord, selon le maître de conférences en droit international à l'Université d'Évry, du fait de l'absence d'une «solution finale». «C'est l'élément fondamental : une décision politique, supérieure, qui impose de vouloir tuer l'ensemble du groupe, explique le spécialiste de la notion. Si une solution finale avait été pensée, on pourrait identifier des outils de financement ou d'armement. Il devrait exister des indices significatifs comme une liste administrative de gens à tuer, une hiérarchie d'exécution ou un centre de mise à mort ». Autant d'éléments qui ne peuvent être prouvés dans l'immédiat.

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        Autre argument qui, selon le juriste, contredit cette hypothèse : l'idéologie génocidaire ne peut, selon lui, s'arrêter à une ville. «Pour qu'il y ait génocide, il faut qu'il y ait la volonté de détruire l'ensemble du groupe national ukrainien. En l'espèce les criminels se sont arrêtés à Boutcha ou sa région et n'ont pas agi de la même façon ailleurs en Ukraine», analyse Yann Jurovics, avant de poursuivre : «Ce n'est pas sous-estimer la criminalité russe que de dire ça. La politique est différente de celle des milices au Rwanda où, en 1994, chaque Tutsi à la vue des miliciens, enfant ou adulte, était assassiné».

        Un terme affectif

        Alors, pourquoi Volodymyr Zelensky comme les premiers ministres espagnol ou polonais utilisent-ils si rapidement un terme qui ne se justifie pas juridiquement à ce stade ? Parce que «le génocide est, dans l’imaginaire collectif, le crime le plus grave qui puisse être commis», analyse le professeur de droit international à l’Université d’Aix Marseille, Romain Le Bœuf. «Mobiliser l’idée du crime de génocide, c’est associer le comportement russe au comportement des nazis, que la Russie prétend précisément combattre.» C’est aussi dénoncer la gravité ultime de ce qui a été commis : «En utilisant ce terme, on s’attend à des réactions au sein de la communauté internationale. Le mot génocide dépasse pour certains le droit : c’est un terme profondément affectif».

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        Un usage «tentant dans l’urgence», mais auquel «il ne faut pas céder» conclut Romain Le Bœuf. «Nous n’arriverons pas à gagner la bataille de l’opinion en invoquant un crime dont, à la fin, une cour internationale nous dirait éventuellement qu'il n'a pas existé. Il n’y a pas une hiérarchie des crimes avec au sommet le génocide. Ce sont simplement différentes façons de qualifier juridiquement des faits de violence extrême».

        En résumé, le travail des tribunaux internationaux pour déterminer si ces exactions constituent un génocide à l'encontre du peuple ukrainien devrait prendre plusieurs années, il est donc trop tôt pour considérer si ce terme juridique correspond à la situation. Par ailleurs, plusieurs éléments laissent penser qu'il ne s'agit pas d'un génocide, comme l'absence d'une «solution finale» décidée par les autorités politiques russes. L'usage du mot «génocide» est de fait davantage symbolique que juridique, cette notion étant dans l'imaginaire collectif le crime le plus grave qui puisse être commis.

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        INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 41e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays.

        Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?

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        Valeurs Actuelles

        [Entretien] Meyer Habib : « Ce n’était pas un accident de tramway, Jérémy Cohen était poursuivi par une bande de racailles »

        Valeurs actuelles. Une vidéo diffusée lundi sur les réseaux sociaux montre Jérémy Cohen fuyant un groupe d’individus qui l’agressaient avant d’être percuté par un tramway. Que vous inspirent ces images inédites ? Meyer Habib. J’ai vu la vidéo et elle est dramatique. C’est encore une affaire de petites racailles qui frappent quelqu’un, manifestement juif parce qu’il portait une kippa. On lui a cassé les dents, il s’est fait molester. On sait qu’il avait un léger handicap. Il est tombé dans un guet-apens près de Bobigny, et les images parlent d’elles-mêmes. Ce sont des scènes qui sont hélas devenues courantes aujourd’hui. Ça c’est mal fini, c’est ça le drame. Ce jeune garçon est mort dans des conditions dramatiques. Il ne devait pas mourir. Maintenant, est-ce une attaque antisémite ? Je ne sais pas. Certes, il portait une kippa, mais tant que l’on n’a pas tous les détails, il faut rester très prudent.

        Pensez-vous qu’il y ait un lien entre son agression et sa mort ? Il va de soi que ce n’était pas un accident de tramway. Ce jeune homme était poursuivi par une bande de racailles, il avait pratiquement perdu sa lucidité. Et c’est comme ça qu’il a percuté le tramway. Je ne dis pas que ce sont les racailles qui l’ont poussé, mais s’il n’avait pas été frappé, il est évident qu’il ne serait pas mort. Maintenant, je ne peux pas aller plus loin que ce que je sais.

        Qu’est-ce que cela dit des violences et de l’antisémitisme en France ? Le procureur ne parle pas encore d’antisémitisme. Moi, je mets un point d’interrogation, à ce stade, on y est obligé. J’ai parlé aux proches de la famille. Les agresseurs savaient qu’il était juif. La coïncidence est terrible avec l’affaire Sarah Halimi, qui avait été mise sous silence médiatique à cause des élections, il y a cinq ans. Devant cette affaire, tout le monde paraissait incrédule, car cela paraissait incroyable.

        Pourquoi ce silence des élites politiques ? En tout cas, je n’ai pas eu de silence, j’ai eu un retour de Gérald Darmanin et du ministère de la Justice. Les pouvoirs publics prennent très au sérieux cette affaire. Le procureur de la République a ouvert une information judiciaire, maintenant il faut attendre pour en savoir plus. À ce stade, il faut laisser la justice faire. Nous sommes en pleine campagne présidentielle, il ne faut ni exagérer ni relativiser. Il faut être extrêmement factuel, ne pas trop en faire. Les images parlent d’elles-mêmes : elles sont édifiantes, tout le monde les a vues, et tout le monde les condamne.

        Les faits datent du 16 février dernier. Pourquoi cette affaire ne resurgit-elle que maintenant ? Je ne peux pas vous dire. Je sais que dans un premier temps, certains avocats avaient conseillé de ne pas médiatiser, ils ont décidé maintenant d’en parler. Dans ce genre de cas, il ne faut pas médiatiser, mais dire la vérité et raconter les faits. On ne peut plus continuer comme ça, ce qui se passe en France en ce moment est dramatique, c’est tout. La famille, quant à elle, a décidé de ne plus se taire.

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        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Le Figaro

        Un nouvel épisode de la guerre des ego entre Musk et Bezos

        Véronique Guillermard

        RÉCIT - Les deux hommes partagent une même «vision» de l’avenir, mais n’ont pas du tout les mêmes priorités.

        «Elon Musk avait très envie d’en être mais impossible pour Jeff Bezos de se mettre dans sa main!», résume un observateur averti. L’offre de SpaceX pour participer au déploiement de la constellation Kuiper a été écartée. «Jeff Bezos a choisi en fonction de critères rationnels. Il a opté pour des partenaires qui n’avaient pas de conflit d’intérêts: SpaceX est une société de lancement de satellites mais est aussi, avec Starlink, le concurrent des autres constellations», analyse un industriel européen. Mais d’autres critères plus personnels ont pesé.

        Car les deux tycoons du New Space se détestent cordialement. Tweets ironiques, échanges d’amabilité, concurrence exacerbée… et style de vie différent. Tout sépare un Elon Musk, fantasque et extraverti, dont la vie privée défraye régulièrement la chronique, et un Jeff Bezos plus discret qui, jusqu’à son divorce en mai 2021, après vingt-cinq ans de mariage, se vantait de la stabilité de sa vie privée.

        Concurrence frontale

        Leur personnalité et leurs compétences sont très différentes. «Elon Musk a un côté potache. C’est une tête brûlée, géniale et un peu dingue. Jeff Bezos est du genre sérieux et calme», résument des proches des deux hommes. Elon Musk est un ingénieur qui s’implique dans toutes les décisions techniques. Jeff Bezos est un formidable commerçant, qui ne s’est pas autant investi personnellement , analyse un expert averti.

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        Les deux hommes partagent toutefois la même «vision»: la Terre est un monde fini et menacé ; pour survivre, l’humanité devra la quitter et s’installer dans l’espace. Blue Origin, créé en 2000, et SpaceX, né en 2002, sont en concurrence frontale pour concrétiser cette vision. Or, les deux hommes n’ont pas eu les mêmes priorités. Une fois sa fortune faite, Elon Musk a investi tout son argent dans SpaceX, qui occupe la majorité de son temps. «Pour lui, la réussite de SpaceX était une question de survie. Il fallait que ça marche, qu’il convainque la Nasa de lui faire confiance, sinon il perdait tout», rappelle François Chopard, fondateur de l’accélérateur Starburst.

        Jeff Bezos a créé Amazon en 1994 en anticipant le potentiel des ventes sur internet, ce qui a fait de lui l’homme le plus riche du monde (tout juste détrôné par Elon Musk, selon le dernier classement Forbes des dix plus grandes fortunes mondiales!). Il n’avait pas un besoin existentiel des fonds de la Nasa. Blue Origin est devenu sa priorité depuis qu’il a quitté la direction opérationnelle d’Amazon en juin dernier.

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        Industriellement, SpaceX a atteint une maturité supérieure. La méthode Musk «est empirique. SpaceX multiplie les prototypes avec un cycle de développement rapide et une démarche d’amélioration continue. À l’heure du tout digital, cela semble contre-intuitif mais les résultats sont là», développe Arthur Sauzay, spécialiste du spatial et avocat au cabinet Allen & Overy. Musk n’a pas peur de l’échec ni de casser des prototypes. La méthode Bezos est plus conventionnelle.

        Ce n’est qu’une fois le programme totalement «dérisqué» sur ordinateur que le prototype est construit. Au final, Elon Musk affiche une nette avance, que ce soit dans les lanceurs avec le Falcon 9 réutilisable, dans les constellations avec Starlink, dans les vols habités avec Crew Dragon et son successeur et, avec Starship, un lanceur géant, dédié à la Lune et à Mars. Le bilan de Jeff Bezos est plus mince. Hors la petite fusée New Shepard, qui vient de réaliser son quatrième vol touristique suborbital, aucun programme n’a encore volé.

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        DÉCRYPTAGE - Il vend ses activités logistiques à l’armateur MSC. Une révolution pour le groupe et pour le continent.

        Aucun risque de pénurie alimentaire en France avant l'été, selon Leclerc

        Michel-Edouard Leclerc appelle les consommateurs à ne pas surstocker inutilement. Le PDG du groupe Leclerc ne voit pas de risque de pénurie avant l'été mais prévoit une hausse de l'inflation.

        Le Figaro

        Haute-Savoie : une station propose le forfait de ski à 1 euro pour tous les électeurs du premier tour de la présidentielle

        Cette opération vise à inciter les skieurs à aller voter, alors que l'abstention s'annonce historiquement élevée.

        La station des Gets, en Haute-Savoie, lance une opération insolite pour lutter contre l'abstention. Tous ceux qui iront voter au premier tour de l'élection présidentielle ce dimanche 10 avril pourront bénéficier le jour même d'un forfait de ski journée à 1 euro, contre 37,40 euros habituellement.

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        «Parce que pratiquer son loisir préféré le dimanche n'est pas incompatible avec celui d'accomplir un acte citoyen», justifie la station dans un communiqué présentant l'opération, baptisée «Tous Skitoyens».

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        Valable uniquement ce dimanche

        Pour en profiter, il suffira de présenter en caisse sa carte d'électeur tamponnée en date du 10 avril 2022, ou le récépissé d'une procuration valide signée par l'administration. Cette offre est valable seulement ce dimanche, puisqu'il s'agit du dernier jour d'ouverture du domaine skiable de la saison. «Cette offre est également valable pour les piétons», précise la station.

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        Le taux d'abstention s'annonce record ce dimanche, pour une élection présidentielle. Près d'un électeur sur trois (31%) pourrait en effet ne pas mettre de bulletin dans l'urne, selon le dernier sondage Ifop pour le Journal du dimanche paru samedi. En 2017, le taux d'abstention s'était élevé à 22,23 % au premier tour et à 25,44 % au second.

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        Après des années de folie dépensière, les milliardaires russes se font discrets en France

        ENQUÊTE - Yachts, jets privés, factures astronomiques... Avant la guerre en Ukraine, la clientèle russe représentait un marché majeur pour le secteur touristique et des services, que ce soit sur la Côte d'Azur ou à Courchevel.

        Prix de l'électricité: les syndicats de l'énergie saisissent le Conseil d'État

        Les syndicats contestent le décret pris par le gouvernement qui oblige EDF à augmenter les volumes d'électricité vendus à bas prix à d'autres fournisseurs d'électricité.

        Pétrole: les exportations de l'Irak atteignent une valeur record en 50 ans

        Le montant des exportations irakiennes de pétrole est tiré vers le haut par la flambée des prix.

        Valeurs Actuelles

        [Entretien] Éric Ciotti : « Il faut que justice soit rendue pour la famille de Jérémy Cohen »

        Valeurs actuelles. L’affaire de l’agression de Jérémy Cohen avait été vite classée comme un banal fait divers. Pourquoi selon-vous, cette affaire ressort-elle maintenant, en revêtant selon les dires de certains un caractère antisémite ? Éric Ciotti. Elle ressort manifestement grâce au courage des parents de Jérémy Cohen. Ils ont réussi à retrouver des vidéos de cette agression sordide. Incontestablement, elle a été le fait générateur de la mort de Jérémy Cohen lorsqu’il a été renversé par ce tram. On voit très bien sur cette vidéo l’agression dont il a été la victime. Cette agression sauvage a été menée par une horde de barbares. Malheureusement, ce type d’incivilités sont de plus en plus fréquentes dans notre société.

        Cet antisémitisme s’est-il banalisé dans notre pays ? Les actes antisémites se sont démultipliés dans notre pays. C’est un fait incontestable. Ces agressions sont insupportables. Elles constituent une abomination pour notre République. Tout doit être fait par les pouvoirs politiques pour combattre cette banalisation.

        Qu’est-ce-qui explique que ce phénomène soit particulièrement prégnant dans les banlieues ? Cet antisémitisme est le contre-miroir de l’islamisme. Ce phénomène ravage nos banlieues. Il faut avoir le courage de les dénoncer. C’est peut-être pour cela que certains veulent occulter ces faits. On a l’impression que cet antisémitisme trouve des excuses chez certains représentants de l’extrême gauche, qui défendent cette haine naturellement entretenue par l’islamisme.

        À Toulouse, en mars dernier, Emmanuel Macron rendait hommage aux victimes juives de l’attentat de l’école Ohr Torah. Il tenait un discours fort pour lutter contre la propagation de cette haine au sein de la société. Quel est le bilan du quinquennat d’Emmanuel Macron dans ce domaine ? Son bilan est catastrophique, à l’image de tout ce qu’il a tenté d’entreprendre dans les domaines du régalien. Le quinquennat d’Emmanuel Macron concorde avec l’augmentation exponentielle des actes antisémites. Emmanuel Macron est dans la logorrhée verbale plutôt que dans l’action efficace.

        Cet antisémitisme trouve des excuses chez certains représentants de l’extrême gauche, qui défendent cette haine naturellement entretenue par l’islamisme.

        Qu’entendez-vous lorsque vous dites à la tribune de l’Assemblée nationale, en décembre 2019, que « l’antisionisme est l’autre visage de l’antisémitisme » ? Pour l’extrême gauche, la haine d’Israël justifie les attaques et les insultes contres les juifs de France. L’antisionisme est la vitrine légale pour certains de l’antisémitisme. Cette manipulation doit être combattue avec force par la République.

        Au sein de votre famille politique, quelles mesures proposez-vous dans le cadre de la campagne électorale ? En quoi peuvent-elles répondre aux maux de ce phénomène de société ? Dans le cadre de ma campagne au Congrès, j’avais émis la proposition que les actes antisémites soit sanctionnés par des peines planchers et des peines minimales. L’objectif était d’avoir des sanctions lourdes dès la première agression antisémite. Rien ne doit être banalisé, ni toléré. La réponse pénale doit être exemplaire pour être dissuasive. Valérie Pécresse souhaite à ce titre considérablement renforcé la réponse pénale. Il y aura notamment l’impulsion d’une nouvelle politique pénale dévolue au parquet, pour systématiquement sanctionner le moindre propos ou acte antisémite.

        L’antisémitisme est-il passé sous silence au cours de cette campagne électorale ? Cette agression peut-elle être le fait divers de trop pour les Français ? Le pouvoir qui est le détenteur d’un bilan aussi catastrophique en matière de sécurité essaye d’occulter la réalité des chiffres et des faits. Il faut que la vérité revienne. Ce que je souhaite c’est que cet acte soit sanctionné comme il le mérite. Il faut que justice soit rendue pour la famille de Jérémy Cohen et que rien ne soit dissimulé à nos concitoyens.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Le Figaro

        Comment bien déchiffrer une étiquette de vêtement ?

        Présentée comme une mini-carte d’identité, l'étiquette d'un vêtement n'est pas toujours facile à décoder. Quelques pistes pour comprendre ce qu'il ressort de sa lecture, et ce qu'elle nous dit de l'origine d'un habit.

        «Les étiquettes sont hypergrandes, mais il n’y a rien dedans». Le constat amer que pose Audrey Millet, l'auteure du Livre noir de la mode (1) , sur la lecture d'une étiquette met en évidence que celle-ci n'est pas si simple. Ce petit morceau de tissu, que l'on retrouve dans l'envers des habits, est souvent le seul indice sur lequel le consommateur peut se reposer pour obtenir des informations concernant la fabrication d'un vêtement. D'où vient-il ? Comment l'entretenir ? Respecte-t-il l'environnement ? Qui sont les personnes qui le fabriquent ? Sur l'étiquette, les réponses se lisent entre les lignes.

        Audrey Millet rappelle que l'étiquette s’est répandue au XIXe siècle parce que «le consommateur n’était plus capable de repérer à l'œil nu la différence entre les fibres synthétiques et les fibres naturelles». Aujourd’hui, une directive européenne applicable aux 27 pays États membres de l'UE encadre son contenu. Elle impose que le pourcentage des différentes fibres textiles qui composent le vêtement soit inscrit, tout comme la taille de l'habit (qui varie selon les pays et les fabricants). En revanche, les conseils d'entretien et la mention «Made» in sont facultatifs. Pour autant, ils sont très souvent mentionnés, donnant des consignes sur le lavage du vêtement et des indications géographiques sur le lieu de fabrication et/ou la provenance du produit.

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        Quelle lecture derrière les fibres mentionnées ?

        D'un seul coup d'œil, on peut lire la composition textile d'un vêtement et le pourcentage de chacune des fibres utilisées. En revanche, le pays d'où ces dernières proviennent, la manière dont elles ont été produites, ou encore savoir si elles sont ou non écologiques, n'est pas une information mise directement à disposition du consommateur. Ces éléments peuvent toutefois être induits par le nom des fibres mentionnées dont la production et l'origine permettent de donner une deuxième lecture. Encore faut-il les connaître. Ces fibres que l'on détaille ci-dessous se rangent en trois grandes catégories : naturelles (coton, lin/chanvre, laine, soie), celluloses (viscose, lyocell, acrylique) et synthétiques (polyester, nylon / acrylique, élasthane).

        Le lin et le chanvre Le chanvre est principalement cultivé en Europe. Idem pour les deux tiers de la production du lin qui s'épanouissent en Europe centrale et de l'est, où les zones de culture sont naturellement irriguées ; en particulier dans le nord de la France, en Belgique et aux Pays-Bas, qui représentent à eux-seuls 80% de la production mondiale. Contrairement aux idées reçues, «le lin n’est pas exclusivement une matière d’été, car il s'agit d'une fibre thermorégulatrice», précise Audrey Millet. Le tissu, de nature robuste, s'adapte ainsi aux variations de températures : il est léger l'été et tient chaud l'hiver.

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        Le lyocellCette matière artificielle, également connue sous le nom de Tencel, est fabriquée à partir de pulpe de bois d'eucalyptus transformée par broyage à l'aide d'un solvant organique non toxique. Sa texture douce, résistante et absorbante induit une utilisation principalement estivale. Biodégradable, la fibre est présentée aujourd'hui comme une alternative écologique à la viscose, à condition que celle-ci soit bien issue de forêts certifiées FSC. Quand c'est le cas, les marques souvent le mentionnent, mais il arrive que certaines n'en fassent pas un argument marketing. L'information échappe donc à l'œil du consommateur.

        La viscoseIl s'agit d'une matière douce et résistante fabriquée à partir de bambou, dont le procédé de fabrication est décrié par les écologistes pour son impact sur l'environnement. En cause, les recours aux pesticides chimiques, au bain de soude (nécessaire pour la transformation de la matière première) et à une grande quantité d'eau. La culture intensive de bambou qu'implique la viscose est aussi pointée du doigt pour sa participation à la déforestation. Toutefois, toutes les viscoses ne sont pas une catastrophe écologique. Une matière plus responsable est possible, si elle est issue de pulpe d'arbres provenant de forêts certifiées PEFC – FSE ou FSC.

        Le cotonIl s'agit d'une fibre naturelle facile d'entretien, peu allergisante, et dont la production est présente sur les cinq continents. Les principaux producteurs mondiaux sont la Chine, les USA, l'Inde et le Pakistan (70% de la production), ainsi que le Brésil, l'Afrique de l'Ouest, l'Ouzbékistan et la Turquie... Grand buveur d'eau (environ 10.000 litres pour produire un 1kg de coton), le cotonnier cultivé en milieu pluvial et tropical est l'idéal pour limiter son impact environnemental (la culture intensive du coton dans les steppes désertiques du Kazakhstan et de l'Ouzbékistan a montré qu'elle avait fait perdre 9/10ème de la surface de la mer d'Aral après que les deux fleuves qui l'alimentaient ont été détournés pour irriguer les champs). Le coton est aussi un grand consommateur d'engrais chimiques et pesticides. Selon l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), sa culture représente une «pollution agricole» et même un «risque de santé» pour les cultivateurs. Ses fibres subissent des traitements chimiques polluants comme le blanchiment au chlore et des teintures aux métaux lourds. L'Agence présente ainsi le coton bio comme une alternative plus écologique qui consomme environ deux fois moins d'eau. Il est cultivé sans OGM, ni pesticide, le plus souvent avec du compost naturel, visant à protéger la plante des agressions extérieures. Le coton recyclé est également une option plus responsable, mais sa fibre, plus courte, s'abîme plus rapidement. Les marques sont ainsi contraintes de la mélanger à des fibres neuves pour pouvoir l'utiliser dans une optique de durabilité.

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        La laine Pour les vêtements, la laine provient de la tonte de moutons. Celle-ci est naturelle, facilement recyclable, totalement biodégradable, et possède des propriétés thermorégulatrices. Trois pays concentrent l'essentiel de cette production : l'Australie, la Chine et La Nouvelle-Zélande, puis suivent l'Iran, l'Angleterre et l'Argentine. Mais l'utilisation de la laine ne fait pas l'unanimité : plusieurs voix se sont élevées pour démontrer les mauvais impacts de la production de la laine sur l'environnement et sur le bien-être animal. Pour connaître les conditions d'élevage, il faut se référer aux labels. La certification Woolmark permet d'identifier la laine de première qualité, issue de la tonte d'animaux sains et vivants, et donnent une visibilité sur la composition, la durabilité, la solidité du produit et la qualité des teintures utilisées. Les labels «wool rich blend» et «wool blend performance» indiquent que les produits contiennent entre 50% et 99,9% de laine vierge, mélangée à des matières synthétiques. Une mention «pure laine» ou «100 % laine» sur une étiquette indique comment laver un vêtement, mais ne garantit pas la qualité de la laine. La laine biologique répond à un cadre écoresponsable et garantit le bien-être animal et se définit par différents labels: GOTS (Global Organic Textile Standard), Oeko-tex, Organica ou kbT. Enfin, la mention «laine recyclée» indique que nous sommes en présence d'une matière éco-responsable, mais n'en garantit pas la qualité.

        Le polyester Dérivée du pétrole, cette fibre synthétique découverte dans les années 1940 représente 70% des fibres textiles synthétiques utilisées chaque année. Peu chère à la fabrication, elle est reconnue pour sa résistance et sa propriété élastique, et est à l'origine utilisée dans les vêtements de sport. Aujourd'hui généralisée, elle est responsable d'une grande partie de la pollution des océans, en raison des microparticules de plastique qu'elle dégage à chacun de ses lavages. La fondation Ellen McArthur décrivait en 2015 une fuite de 500.000 tonnes par an de ces fibres minuscules, sur une production de 53 millions de tonnes de textile. Il existe une version recyclée (le PET) du polyester, considérée comme une alternative plus écologique, mais pas dépourvue de critiques. Il est fabriqué à partir d'une matière déjà existante, lui offrant ainsi une seconde vie, mais le recyclage du polyester (possible jusqu'à deux ou trois fois maximum) ne résout pas le problème de la libération des microparticules.

        L'élasthanne Souvent cachée dans nos jeans, l'élasthanne donne élasticité et confort aux vêtements. On la retrouve parfois sous l'appellation «Spandex» ou en encore «Lycra». Elle implique les mêmes inconvénients que le polyester, étant également un dérivé du pétrole.

        L'acrylique et le nylon Tous deux dérivés du pétrole, ils rejettent des gaz toxiques pendant leur production, en plus des mêmes inconvénients que les autres matières fabriquées à partir de l'or noir. L'acrylique n'est pas recyclable tandis que le nylon l'est.

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        Que cache l'inscription «Made in» ?

        A l'origine, cette mention n'avait rien d'une obligation légale. La pratique a vu le jour en Grande-Bretagne, au XIXe siècle, dans un but protectionniste. Depuis, l'appellation «Made in», restée facultative dans le cadre de l'étiquetage vestimentaire, impose un cadre réglementaire strict pour les entreprises qui décident de l'employer. Au sujet des pays de production, Audrey Millet déconseille fortement la Birmanie et la Thaïlande, qui ont remplacé la Chine dans les pays qui rémunèrent le moins ses employés. Et au refrain «la Chine s'est améliorée», l'auteure rappelle le scandale des Ouïgours qui éclabousse toujours la filière textile chinoise. Cependant, toutes les entreprises chinoises ne sont pas concernées, certaines disposant d'un vrai savoir-faire qui n'existe pas ailleurs. C'est le cas du travail de la soie, de la laine mais aussi certaines teintures comme le batik.

        Concernant la mention «Made in France», les marques peuvent s'en prévaloir si le vêtement a été fabriqué en France, mais pas nécessairement dans sa totalité. «Le “Made in France” ou bien “Fabriqué en France” est une mention attestant que le produit en question est de fabrication française. Une marchandise est considérée comme originaire du pays où a lieu la dernière transformation substantielle ou représentant un stade de fabrication important », stipule la Direction de l'information légale et administrative. Ainsi, un vêtement fabriqué à l'étranger et dont seul le conditionnement a été effectué en France ne peut prétendre à cette mention. Idem pour des pièces auxquelles auraient été apportées de simples finitions en France. Et bon à savoir : un vêtement fabriqué sur le territoire français à partir d'un tissu venu de Tunisie ou de Chine peut bénéficier de l'appellation «Made in France» si la confection, a été réalisée sur le sol français.

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        Une appellation floue

        Difficilement appréhendable et compréhensible pour le consommateur, ces règles n'aident pas le consommateur à y voir très clair. Notamment quand le vêtement est fabriqué à partir de composants issus de plusieurs pays. Ainsi, un fil peut venir d'Italie, le cachemire de Mongolie, et le tout être assemblé en Chine. La seule mention d'un pays est donc une information partielle, à prendre avec du recul. Elle peut éventuellement donner des indications sur l'empreinte carbone d'un vêtement, ou sur la façon dont il a été produit en fonction des lois en vigueur dans le pays. Rym Trabelsi, cofondatrice de l'application Clear Fashion, incite le consommateur à «questionner le conseiller de vente et aller sur le site internet de la marque» pour obtenir davantage d'informations sur la source du vêtement.

        Les pièges

        L'auteure Audrey Millet invite à se méfier de certains termes «illusoires» à l'instar de «Design in France» qui peuvent figurer sur certaines étiquettes de marques françaises. «C'est clairement une tentative de greenwashing puisqu'il va créer une confusion entre production et création», explique-t-elle.

        Autres pièges : les labels créés par les marques qui viennent se loger en grand sur les étiquettes prix ou sur les étiquettes de composition. Souvent baptisés «conscious» ou «green», ces certifications respectent uniquement les règles que les entreprises veulent bien se fixer. «Les clients ne sont pas dupes, ils sont nombreux à penser qu'il s'agit uniquement d'un moyen d'augmenter les prix», ajoute Rym Trabelsi. Pour consommer en toute conscience ces produits, il faut donc en priorité s'informer des engagements que contiennent les labels des marques.

        (1) Le Livre noir de la mode : Création, production, manipulation de Audrey Millet, paru le 18 mars 2021, Éd. Les Pérégrines, 280 pages, 20€

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        Le Figaro

        Parcoursup: en écoles d’infirmiers, les candidatures sont nombreuses, les abandons aussi

        Par AFP agence • Figaro Etudiant • Publié le 06/04/2022 à 11:27 • Mis à jour le 06/04/2022 à 14:17

        Les Ifsi reçoivent chaque année davantage de candidatures sur Parcoursup. Pourtant, de nombreux étudiants abandonnent le cursus en cours de route, ce qui aggrave la pénurie de soignants.

        Les 365 instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) ont reçu plus de 689.000 dossiers de candidatures sur la plateforme d’orientation post-bac en 2021, selon le ministère de l’Enseignement supérieur. Il y a seulement quatre ans, les écoles recensaient 180.000 candidatures. Une envolée qui s’explique -en partie- par la réforme de 2019. Jusqu’alors, les candidats devaient passer un concours pour chaque école à laquelle ils postulaient, avec frais d’inscription à la clé et déplacements. Depuis 2019, les bacheliers candidatent sur dossier auprès de 10 Ifsi maximum sur Parcoursup, sans frais ni concours.

        » LIRE AUSSI - «J’ai lavé un cadavre sans le savoir»: le calvaire des étudiants infirmiers bizutés à l’hôpital

        «Le métier est très valorisé et respecté» dans l’opinion publique «mais il existe un gouffre entre la formation et la réalité du terrain», dit à l’AFP Mathilde Padilla, présidente de la fédération des étudiants infirmiers (Fnesi). Le diplôme d’infirmier représente «une filière attractive» mais qui peine à retenir les étudiants, constate-t-elle. Un «gouffre» qui explique, selon la jeune femme, les défections au cours du cursus de formation. Ces abandons se traduisent ensuite en difficultés de recrutement par les hôpitaux, selon une commission d’enquête du Sénat publiée en mars dernier.

        Ainsi, deux mois après la rentrée 2021, près de 13% des étudiants ont lâché leur formation, selon les chiffres de 165 Ifsi transmis au Comité des instituts de formation du paramédical (Cefiec). Soit autant de futurs infirmiers perdus pour un secteur «aux besoins de recrutement très importants», rappelle Amélie Roux, responsable des ressources humaines pour la Fédération hospitalière de France (FHF).

        La découverte de l’hôpital entraîne des désillusions

        Campagne de pubs, annonce d’ouverture de 10.000 contrats d’apprentissage à la rentrée prochaine: le gouvernement vient d’annoncer une série de mesures pour varier les profils d’étudiants dans le paramédical. Dans un secteur où écoles et établissements de santé ont peu recours aux contrats d’apprentissage, le gouvernement espère ainsi attirer un nouveau public et limiter le nombre d’abandons dus à des raisons financières.

        Pour les représentants d’étudiants et formateurs infirmiers contactés par l’AFP, l’apprentissage est «un moyen, mais pas la solution à tout». «Entre les stages et les apprentissages théoriques», la formation dans le paramédical s’appuie déjà sur le travail de terrain, souligne Amélie Roux, de la FHF.C’est la confrontation avec la réalité de l’hôpital ou autres établissements de soins, découverts pendant les stages, qui est la première cause des abandons par les étudiants lors de leur cursus, pointe Mathilde Padilla. L’enquête du Cefiec évoque, elle, les «erreurs d’orientation» et des «motifs personnels» plaidés par les étudiants sur le départ.

        Une sélection inadaptée

        «Le concours donnait au moins aux étudiants le temps de maturer un projet et de réfléchir au métier d’infirmier», avance Michèle Appelshaeuser, présidente du Cefiec. Le rapport du Sénat publié fin mars tacle la «moindre pertinence» de l’accès en école via Parcoursup. «La sélection, où il n’y a plus d’entretien, n’est pas adaptée», a jugé Rémi Salomon, président de la commission médicale des Hôpitaux de Paris, lors de son audition au Sénat. La «demande surabondante» de lycéens souhaitant devenir infirmiers «dirige vers les Ifsi trop de profils paraissant insuffisamment motivés ou préparés à la réalité de la formation», estime le rapport du Sénat.

        La présidente de la fédération d’étudiants infirmiers dit être «complètement contre» un retour du concours d’entrée. Mathilde Padilla en appelle plutôt à une homogénéisation des critères de recrutement entre les 365 Ifsi, et surtout à un «travail sur l’orientation», dès le lycée, pour éviter les désillusions une fois en école.

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        L'Humanité

        La vieille arnaque du « Travailler plus »

        Actu

        Inefficace économiquement et injuste socialement, le leitmotiv sur l’allongement du temps de travail commun à LaREM, LR et l’extrême droite occupe plus que jamais une place de choix dans les programmes. Des candidats de gauche y opposent une tout autre logique : « travailler moins pour travailler tous ».

        Julia HamlaouiFlorent LE DU

        Depuis le « travailler plus » de Nicolas Sarkozy, de l’eau a coulé sous les ponts. Mais la formule demeure une obsession à droite. Quant au « gagner plus » avec lequel l’ex-président avait séduit, les candidats en lice ne s’en embarrassent plus vraiment. La ficelle de cette vieille arnaque sociale – entre chantage à l’emploi et au pouvoir d’achat – n’en est que plus grosse et se pare de nouveaux atours. Avec la crise sanitaire, et la guerre en Ukraine, c’est la question de la souveraineté qui sert désormais de prétexte. Dès l’annonce de sa candidature, Emmanuel Macron a donné le ton. « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus », a-t-il écrit dans sa « lettre aux Français ». La prétendante LR, Valérie Pécresse, qui propose un « choc de pouvoir d’achat » en échange d’heures au travail en hausse, n’est pas en reste, ni le candidat d’extrême droite Éric Zemmour, pour qui « travailler plus pour gagner plus était un excellent principe ».

        Les uns et les autres manient aussi l’argument de la « compétitivité ». « Quand on se compare, nous sommes un pays qui travaille moins que les autres (…), à la fois dans le cycle de vie et en horaires ­cumulés », plaide Emmanuel Macron. Une rhétorique loin d’être nouvelle mais tronquée, selon l’économiste Christophe Ramaux : « En prenant en compte les emplois à temps partiel, la France est dans la moyenne de la zone euro sur le temps de travail hebdomadaire, calculé sur une année entière. Nous sommes à 34,9 heures, l’Allemagne 34,2, le Danemark 33, les Pays-Bas, 30,6. Les pays qui sont bien au-dessus sont la Grèce et le Portugal, à 38 heures. » Mais peu importe pour la droite et l’extrême droite, qui cherchent à justifier l’appropriation par le capital d’une part toujours plus grande des richesses produites par le travail. Et ce, alors même que « la nécessité d’une transition écologique interroge la course à ce qui est devenu un “travailler plus pour produire plus”, au risque de perdre sa vie à la ­gagner », souligne l’économiste Anne Eydoux.

        seuls les dividendes augmentent

        Cette logique mortifère se décline très concrètement dans les programmes, à commencer par le chapitre retraite. « Nous sommes dans une société qui vieillit, c’est une chance ; il est donc normal, que nous ­travaillions plus », insiste le président-candidat. Il entend repousser l’âge légal de départ à 65 ans, comme Valérie Pécresse et à peine plus qu’Éric ­Zemmour (64 ans), tandis que Marine Le Pen a renoncé à la retraite à 60 ans pour tous. Or, « rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivités soient rendus au capital », avance le député PCF Pierre Dharréville, dont le candidat, Fabien Roussel, propose un retour à 60 ans avec 37,5 annuités. D’autant que les inégalités sont abyssales : selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches.

        « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 %, alors que les salaires n’ont augmenté que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 % », ajoute le député FI Adrien Quatennens, qui prône une tout autre répartition. Contrairement à Anne Hidalgo et Yannick Jadot qui plaident pour le statu quo à 62 ans, Jean-Luc Mélenchon défend également la retraite à 60 ans, mais avec 40 annuités. Une question de justice sociale, comme d’efficacité économique, puisque le départ des seniors permet l’embauche des plus jeunes.

        À l’instar de Richard Ferrand, l’un des porte-voix de la Macronie, les partisans du report de l’âge légal présentent la mesure comme l’unique moyen « d’équilibrer l’ensemble du système ». En passant sous silence le montant des prestations sociales qu’induirait une retraite plus tardive (chômage, invalidité), et en tentant d’invisibiliser les alternatives de financement des candidats de gauche. Dont la mise à contribution des revenus financiers, la fin des exonérations de ­cotisations sociales (comme le Cice), l’égalité ­salariale et les créations d’emplois qui permettraient de remplir davantage les caisses.

        fabien roussel  plaide pour les 32 heures

        Droite et extrême droite ne s’arrêtent pas là : le temps de travail hebdomadaire est aussi en ligne de mire. Valérie Pécresse veut ainsi « laisser aux entreprises le pouvoir de sortir des 35 heures ». Comme Éric Zemmour, elle entend « complètement défiscaliser et ­décharger les heures supplémentaires » et y ajoute la possibilité de « convertir les RTT en salaire ». De son côté, Emmanuel Macron propose un compte épargne-temps « monétisable » et « portable » afin, affirme- t-il, « de permettre à chacun de choisir différemment son temps de travail dans le cycle de vie, et son rapport au travail, à son temps et à l’argent qu’on gagne ». Là encore, l’inefficacité économique guette : « Cela va toujours dans le même sens, non seulement les salariés sont fragilisés face au patronat, mais en plus lorsque la flexibilité s’accroît, les entreprises ne font pas travailler plus. La défiscalisation des heures supplémentaires n’a augmenté ni l’emploi ni le volume général de production », assure l’économiste atterrée Mireille Bruyère, qui pointe de surcroît « les inégalités engendrées par ces dérégulations ».

        À l’inverse, la réduction du temps de travail a un ­impact contre le chômage, comme l’expérience des 35 heures l’a montré avec environ 350 000 créations d’emplois. Une voie que souhaitent poursuivre les candidats de gauche, comme l’écologiste Yannick Jadot qui veut « une convention citoyenne » sur le sujet et envisage la semaine de quatre jours. Mais aussi Jean-Luc Mélenchon qui propose de « rétablir les 35 heures en majorant les heures supplémentaires » et de « passer aux 32 heures dans les métiers pénibles ». Fabien Roussel plaide lui pour « la semaine de travail à 32 heures, sans diminution de salaire ». De telles réformes doivent se combiner avec l’amélioration des conditions de travail, insiste la sociologue Dominique Méda, qui pointe « un phénomène d’adaptation dans les entreprises : lors du passage aux 35 heures, elles ont embauché mais pas autant que nécessaire, intensifiant la productivité, ce qui explique que cela soit mal vu chez certains salariés ».

        L’enjeu est de taille, à moins de deux semaines du premier tour. Mais si droite et extrême droite sont en bonne place dans les intentions de vote selon les sondages, les propositions de gauche ont néanmoins la cote, puisque 71 % des Français, selon l’Ifop, sont favorables à la retraite à 60 ans.

        Présidentielle 2022temps de travailréforme des retraites
        Le Figaro

        «Vu d'Ailleurs» N°84 - Poutine ou l'UE

        Edouard de Mareschal

        LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - La revue de presse européenne, par Édouard de Mareschal.

        Chers abonnés,

        Ce devait être l'un des rendez-vous marquants du printemps en Europe, mais la campagne des élections législatives hongroises a été totalement éclipsée par la guerre en Ukraine – comme l'élection présidentielle française. Les Hongrois votent donc ce dimanche pour désigner leur prochain premier ministre. Viktor Orbán (Fidesz), qui brigue un quatrième mandat successif, aborde le scrutin avec une légère avance dans les sondages. Mais il est talonné par le conservateur Péter Márki-Zay.

        «MZP» s'est fait connaître en 2018 par un coup d'éclat: aux élections municipales, il s'est fait élire à Hódmezővásárhely (prononcer Hode-maizeu-vachar-heille), dans le sud-est du pays. Dans ce bastion réputé imprenable du Fidesz, il était parvenu à fédérer toute l'opposition. Quatre ans plus tard, Márki-Zay espère renouveler l'exploit au niveau national. Vainqueur de la primaire commune de l'opposition à Orbán en octobre 2021, il est actuellement à la tête d'une grande coalition de six partis qui vont de la droite de la droite (Jobbik) à la gauche, en passant par les Verts.

        Márki-Zay est un concurrent redoutable pour Orban. Conservateur, catholique pratiquant et père de sept enfants, MZP a bien des points communs avec l'homme fort de Hongrie. Ferme sur l'immigration, conservateur sur le plan sociétal (opposé «à titre personnel» au divorce ou à l'avortement), il n'offre aucun angle d'attaque sur son flanc droit.

        Mais Márki-Zay cultive surtout ses différences avec Orbán. Il ne manque pas une occasion de les rappeler: libéral assumé, proeuropéen et défenseur d'un État séculier, il dénonce un système corrompu, une gestion économique «calamiteuse», une presse sous influence et un système judiciaire aux ordres du pouvoir. Dans un courrier adressé à Ursula von der Leyen, Charles Michel et Roberta Metsola, il a assuré qu'en cas d'élection, son nouveau gouvernement rejoindrait immédiatement le Parquet européen contre la fraude et «restaurerait l'état de droit» en Hongrie.

        MZP présente donc ce scrutin comme un vote pour l'Europe. «L'enjeu de l'élection est clair: l'Europe ou Poutine», a-t-il dit à nos confrères de Politico . Il accuse Orbán de s'être compromis avec la Russie. Le premier ministre sortant rend coup sur coup, se posant en gardien de la paix face à un candidat voulant précipiter la Hongrie dans la guerre par ses prises de position favorables au soutien – y compris armé – à l'Ukraine.

        La faiblesse de MZP, ce sont ses troupes. Affilié à aucun appareil politique, il dirige une coalition hétéroclite qui tient uniquement par la volonté commune de faire tomber Orbán. La victoire puis l'exercice du pouvoir pourraient sonner la fin de l'union.

        LIRE L'ARTICLE DU FIGARO

        «Coup de foudre»

        L'arme serait si performante que les Américains en auraient acheté plusieurs centaines d'exemplaires à la Pologne en février dernier. Sur le front ukrainien, le Piorun («coup de foudre» en polonais) fait des ravages sur les appareils russes. Un tiers moins cher que le Stinger américain, la nouvelle version du lance-missile polonais serait surtout deux fois plus performant, avancent nos confrères de la Gazeta Wyborcza. L'arme est efficace dès dix mètres d'altitude (contre 180 mètres pour son équivalent américain), ce qui rend le rase-mottes inefficace.

        Au côté des États-Unis, de la Russie ou de la France, la Pologne fait partie du club très fermé des fabricants de «Manpads», pour «Man portable air-defence systems». Le Piorun est la version améliorée du Grom des années 90, qui a déjà fait ses preuves face aux Russes en Géorgie en 2008. Ironie du sort: l'arme a été développée sur la base de l'Igla soviétique. Mais l'URSS avait vendu cette technologie sans fournir d'éléments techniques clés, tel que le coordinateur du système de guidage. Ce qui n'avait pas été anticipé, c'est que la Pologne soit un jour en mesure de maîtriser cette technologie.

        LIRE L'ARTICLE DE LA GAZETA WYBORCZA

        Retour de l'histoire

        Que peut ressentir un Juif qui se réfugie en Allemagne, d'où venait autrefois l'ennemi? La question est posée par Die Welt, qui raconte l'histoire de quelque 10.000 survivants de l'Holocauste vivant en Ukraine, qui ont été surpris par l'invasion russe. Une cinquantaine d'entre eux arrive au compte-gouttes en Allemagne, pays qu'ils avaient fui pendant la Seconde Guerre mondiale.

        LIRE LE REPORTAGE DE DIE WELT

        La phrase de la semaine

        À l'heure actuelle, la Russie ne dispose pas de base légale formelle autorisant la confiscation des actifs de sociétés ou ressortissants issus de pays hostiles

        La menace pèse sur les entreprises qui quittent la Russie: vont-elles voir leurs actifs saisis? À Moscou, la question des expropriations n'est pas encore tranchée. Mais début mars, Russie unie (parti majoritaire, soutien de Vladimir Poutine) a déposé une proposition de loi en ce sens: cela va de la nationalisation pure et simple à une alternative consistant à placer ces sociétés sous administrateur russe. Une forme de tutelle étatique, levée en cas de retour. La Tribune de Genève suit le dossier de très près car, comme la France, la Suisse a de nombreux actifs en Russie. La marque de montres de luxe Audemars Piguet, par exemple, a subi une saisie de «plusieurs millions» de francs suisses à Moscou alors que Berne s'apprêtait à reprendre à son compte les sanctions européennes interdisant d'envoyer des articles de luxe en Russie.

        LIRE L'ARTICLE DE LA TRIBUNE DE GENEVE

        À lire aussi

        Les très vieux arbres assurent la vitalité des forêts. Ainsi, un chêne de 900 ans peut abriter une biodiversité extrêmement importante, qui peut même être contagieuse. Et les vieux arbres approvisionnent les plus jeunes en eau. Comment cela fonctionne-t-il?

        LIRE L'ARTICLE DE DIE WELT

        Manolo Blahnik est l'un des créateurs de chaussures les plus célèbres au monde. Après un demi-siècle de carrière, il souhaiterait désormais fabriquer moins de pièces, qu'on réparerait encore et encore. Toujours isolé en raison de la pandémie, il continue de travailler et de dessiner avec passion.

        LIRE L'ARTICLE D'EL PAIS

        Icône de style depuis les années 1990, Laetitia Casta a commencé sa carrière à 14 ans. Sa force et sa naïveté – selon ses propres mots – lui ont permis d'éviter la disgrâce qui frappe tant de victimes du succès. Elle s'est lancée dans le cinéma et le théâtre. À 43 ans, elle continue de se renouveler, explique El País.

        LIRE L'ARTICLE D'EL PAIS

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        Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions

        Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.

        Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

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        Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?

        Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

        France24 - Monde

        En direct : Zelensky fustige "l'indécision" des Européens sur les sanctions contre la Russie

        Publié le : 06/04/2022 - 06:41Modifié le : 06/04/2022 - 13:24

        FRANCE 24 Suivre

        Les Occidentaux durcissent leurs positions, mercredi, après la récente découverte de nombreux cadavres à Boutcha, près de la capitale de l'Ukraine où les bombardements russes se poursuivent dans plusieurs régions cruciales stratégiquement. Par ailleurs, le président du Conseil européen, Charles Michel, estime que l'UE devra prendre des sanctions "tôt ou tard" sur le pétrole et le gaz russes. Suivez notre direct sur la guerre en Ukraine.

        • 13 h 20 : les morts de civils à Boutcha "ne semblent pas loin du génocide", selon Boris Johnson

        "Quand vous regardez ce qui se passe à Boutcha, les révélations sur ce que (le président russe Vladimir) Poutine a fait en Ukraine, (cela) ne semble pas loin du génocide selon moi", a déclaré le Premier ministre britannique Boris Johnson, se disant sûr que davantage de sanctions occidentales seraient imposées contre des intérêts russes.

        • 12 05 : la Russie annonce avoir réglé en roubles une dette en dollars

        Le ministère des Finances russe a annoncé avoir réglé en roubles une dette en dollars à la suite du refus d'une banque étrangère d'effectuer le paiement en dollars, ce qui l'expose à un risque de défaut.

        "Une banque étrangère a refusé d'exécuter des instructions" de paiement d'un montant de 649,2 millions de dollars dûs le 4 avril, indique le ministère dans un communiqué, affirmant donc avoir été "contraint de faire appel à une institution financière russe pour faire les versements nécessaires […] dans la devise de la Fédération de Russie".

        • 11 h 50 : deux civils tués dans le bombardement d'un centre de distribution d'aide dans l'est 

        Deux civils ont été tués et cinq blessés dans le bombardement d'un centre de distribution d'aide à Vougledar, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kirilenko. L'attaque "a eu lieu pendant la distribution d'aide humanitaire", a-t-il précisé, publiant des photos montrant des corps inertes, gisant à l'extérieur d'un bâtiment dont les fenêtres sont soufflées.

        • 11 h 20 : Volodymyr Zelensky fustige l'"indécision" des Européens

        Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fustigé, dans une adresse au Parlement irlandais, l'"indécision" de certains dirigeants dans l'introduction de sanctions contre la Russie, pressant l'UE de durcir encore ses mesures.

        • 11 h 15 : la Grèce va expulser douze diplomates russes

        "Les autorités grecques ont déclaré personæ non gratæ douze membres des missions diplomatiques et consulaires de la Fédération de Russie, accrédités en Grèce", a indiqué un communiqué du ministère grec des Affaires étrangères, précisant que le secrétaire général du ministère en avait informé l'ambassadeur de Russie en Grèce. 

        • 10 h 10 : après Boutcha, le pape fustige "une cruauté toujours plus horrible"

        "Les récentes nouvelles de la guerre en Ukraine (...) attestent de nouvelles atrocités, comme le massacre de Boutcha, une cruauté toujours plus horrible, commise aussi contre des civils, des femmes et des enfants", a dénoncé le pape François.

        >> Ukraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie

        • 9 h 45 : l'ambassade de Turquie retourne à Kiev

        La Turquie a entrepris de rouvrir son ambassade en Ukraine dans la capitale, Kiev, après l'avoir temporairement déplacée à la frontière roumaine, en mars, par sécurité. "Nous avions temporairement déplacé nos activités dans la ville de Tchernivtsi, devenue le centre logistique des efforts d'évacuation. Nous sommes rentrés aujourd'hui à Kiev, chez nous", a annoncé l'ambassade de Turquie en Ukraine sur son compte Twitter.

        • 9 h 20 : des sanctions sur le pétrole et le gaz russes seront "nécessaires tôt ou tard"

        Des sanctions sur le pétrole et le gaz russes seront "nécessaires tôt ou tard", a affirmé le président du Conseil européen, Charles Michel, dénonçant les "crimes contre l'humanité" perpétrés à Boutcha "et beaucoup d'autres villes" en Ukraine.

          "Je pense que des mesures sur le pétrole et même le gaz seront nécessaires tôt ou tard", a déclaré le responsable belge devant les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg.

        We are toughening our sanctions to keep maximum pressure on the Kremlin.The new package includes a ban on coal imports.And I think that measures on oil, and even gas, will also be needed sooner or later. pic.twitter.com/bhc9NGu4as

        April 6, 2022

        >> À lire : En cas d'arrêt des exportations de gaz russe, "Moscou a plus à perdre que l'Europe"

        • 9 h 05 : les Pays-Bas immobilisent 14 yachts en raison des sanctions contre la Russie

        Les autorités douanières néerlandaises ont immobilisé quatorze yachts dans des chantiers navals, dont douze en construction et deux en entretien, qui sont visés par les sanctions contre la Russie, a indiqué le ministre des Affaires étrangères. "Compte tenu des mesures actuelles, ces navires ne peuvent pas être livrés, transférés ou exportés pour le moment", a déclaré Wopke Hoekstra, dans une lettre au parlement néerlandais.

        • 8 h 45 : un dépôt de pétrole détruit par l'armée russe près de Dniepr

        Un dépôt de pétrole proche de Dniepr, dans l'est de l'Ukraine, a été bombardé et détruit par l'armée russe dans la nuit, sans faire de victimes, ont annoncé les autorités locales. "Ce fut une nuit difficile. L'ennemi a attaqué par les airs et a touché un dépôt de pétrole et une usine. Le dépôt est détruit (...) et un feu puissant ravage l'usine", a déclaré le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk, Valentin Reznitchenko, sur Telegram.

        • 8 h 30 : la Turquie réclame une enquête sur les cadavres de Boutcha

        "Les images du massacre, qui ont été publiées dans la presse depuis diverses régions dont Boutcha et Irpin près de Kiev, sont choquantes et tristes pour l'humanité", a écrit le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué, réclamant la mise en place d'une enquête indépendante.

        Mis à part un tweet de l'ambassade de Turquie en Ukraine publié le 4 avril, ce communiqué est la première réaction officielle d'Ankara, après que des dizaines de cadavres ont été retrouvés dans des fosses communes ou dans les rues pendant le week-end.

        • 8 h 25 : à Kharkiv, les bombardements se poursuivent

        À Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, les combats sont permanents depuis le début de l'invasion russe. "Tous les jours, des habitations, des hôpitaux, des écoles sont touchés par des bombardements aériens", témoigne Roméo Langlois, envoyé spécial dans la ville. 

        • Notre décryptage à 7 h 45 : les Russes se redéployent dans le sud-est de l'Ukraine

        À la suite du récent retrait des troupes russes qui assiégeaient Kiev et sa région, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan, avait estimé, mardi, que la Russie se renforçait pour "prendre le contrôle de l'ensemble du Donbass", dans l'est de l'Ukraine, et pour réaliser "un pont terrestre avec la Crimée", annexée par Moscou en 2014.

        Armelle Charrier, chroniqueuse internationale.

        • 6 h 30 : vers de nouvelles sanctions contre Moscou

        Les États-Unis prévoient adopter de nouvelles sanctions contre la Russie mercredi, en coordination avec l'Union européenne et le G7, visant notamment à interdire "tout nouvel investissement" en Russie, selon une source proche du dossier.

        L'Union européenne a de son côté promis de nouvelles sanctions "cette semaine" contre la Russie. La Commission européenne a proposé que les Vingt-Sept cessent leurs achats de charbon russe, qui représentent 45 % des importations de l'UE, et qu'ils ferment leurs ports aux bateaux opérés par des Russes.

        • 3 h 21 : les États-Unis vont fournir une aide supplémentaire de 100 millions de dollars à l'Ukraine

        Les États-Unis fourniront une aide supplémentaire en matière de sécurité de 100 millions de dollars (91,8 millions d'euros) à l'Ukraine, qui comprendra notamment des systèmes antichar, a déclaré mardi le secrétaire d'État américain Antony Blinken.

        Avec AFP

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        Ukraine : pendant la guerre, les affaires continuent pour les fonds spéculatifs

        EXCLUSIF

        Reportage en Ukraine : à Kharkiv, un mariage sous les bombes russes

        Le Débat de France 24

        Guerre en Ukraine : faut-il boycotter la culture russe ?

        Le Figaro

        Étudier dans le métarvers sera possible dès septembre 2022

        Par Victor Merat • Publié le 05/04/2022 à 18:15 • Mis à jour le 05/04/2022 à 18:23

        Ce métavers éducatif accueillera des étudiants dès la rentrée de septembre 2022. Cette innovation technologique veut révolutionner l’enseignement supérieur.

        Le campus type, présenté par l’architecte Manal Rachdi, a les allures de Palm Islands, cet archipel artificiel en forme de palmier situé aux Émirats arabes unis. Des dômes de verre, des parcs sous-marins, des amphithéâtres extensibles à souhait . Voilà le nouveau monde, le projet de rupture dans l’enseignement supérieur qu’apporte le numérique.

        » LIRE AUSSI - À Neoma, les étudiants ont fait leur rentrée sur un campus virtuel aux allures de jeu vidéo

        C’est l’essence de Metakwark, métavers éducatif, un univers virtuel 3D et immersif dans lequel interagissent des utilisateurs représentés par des avatars. Il accueillera des étudiants dès septembre 2022. Présenté à Paris ce mardi 5 avril, ce projet est porté par la société Kwark Éducation, Manzalab (le concepteur technique de Metakwark) et l’architecte Manal Rachdi. Le projet en actuelle phase d’expérimentation agrège déjà plusieurs partenaires: des grandes écoles de commerce comme l’ESC Pau.

        Des établissements ouverts 24/24h, sept jours sur sept

        Concrètement, un établissement sera représenté sous la forme d’un univers 3D dans lequel les étudiants pourront avoir cours (sur le même principe qu’un cours en distanciel), interagir entre eux, assister à des masterclass ou encore travailler en groupe. Ils accéderont à cet univers directement sur internet ou via des lunettes à réalité virtuelle. Et ce, tous les jours, 24/24h. Grâce à des partenariats, l’étudiant d’un établissement français pourra assister aux cyber-cours d’une école en Inde, par exemple.

        Les futurs partenaires auront le choix de reprendre ce modèle, façonner le leur ou créer leur double numérique.

        Quelle différence avec les cours en ligne, apparus pendant le premier confinement? «Metakwark est plus immersif et le rôle de l’architecture est la clé. Elle permet de susciter une émotion positive et de créer un état de bien-être, de sérénité, ou bien de booster la créativité en fonction des environnements et des couleurs choisies», explique Alban Miconnet, président de Kwark Éducation. Et d’ajouter: «C’est un environnement ouvert en permanence, on peut s’y promener, rencontrer des personnes, flâner...» Une espèce de réplique des Sims, ce jeu vidéo de simulation de vie en 3D.

        .

        La rédaction vous conseille

        Le Figaro

        Le journal du mercato : Lukaku passerait des coups de fil à l'Inter Milan, Tchouaméni fait une croix sur le PSG

        Lukaku tenté par l'Inter, Tottenham fan de Kulusevski ou Tchouaméni loin de Paris : toutes les infos du mercato foot de ce mercredi 6 avril 2022.

        Lukaku prêt à tout pour revenir à l'Inter ?

        La stabilité, Romelu Lukaku ne connaît pas très bien. Après deux grosses saisons à l'Inter Milan, l'attaquant belge était retourné à Chelsea l'été dernier pour 113 M€. Mais comme lors de son premier passage (2011-2014), Lukaku ne s'y impose pas, cette fois sous les ordres de Thomas Tuchel. Il avait même taclé publiquement le club et l'entraîneur allemand en décembre. Selon la Gazzetta dello Sport , un retour à l'Inter n'a rien d'une chimère. Lukaku (28 ans) serait en contacts réguliers avec ses anciens dirigeants. L'idée de ses messages, d'après la Gazzetta, serait la suivante : «Si vous me voulez, si vous me reprenez, je suis là.»

        À VOIR AUSSI – Le meilleur de Lukaku à l'Inter Milan (2019-2021)

        Le champion d'Italie en titre devrait patienter jusqu'à l'été prochain. Qui sera le nouveau propriétaire de Chelsea ? Lukaku, sous contrat jusqu'en 2026, va-t-il vraiment demander son départ ? Si oui, l'Inter envisage déjà un prêt. Les soucis économiques qui l'avaient forcé à vendre Lukaku ne sont pas derrière lui. Il serait d'ailleurs impossible pour l'Inter de s'acquitter des 12,5 M€ annuels que perçoit Lukaku. Au mieux, ce serait 7,5 M€. Reste à voir jusqu'où est prêt à aller le Belge, qui s'inquiète d'un trop faible temps de jeu en vue de la Coupe du monde, en novembre prochain.

        Tchouaméni (Monaco) en passe de recaler le PSG

        Mardi, le quotidien madrilène AS révélait qu'un duel entre le Real Madrid et Chelsea se profilait pour le milieu de l'AS Monaco, Aurélien Tchouaméni. Rayonnant avec l'ASM comme avec les Bleus, Tchouaméni (21 ans) aurait un bon de sortie cet été en cas de chèque de 60 M€. Le PSG serait à la traîne dans ce dossier, et c'est ce que confirme Le Parisien ce mercredi. Tchouaméni lui-même aurait soufflé à ses proches que «son avenir se dessinerait à l'étranger plutôt qu'en France», écrit le journal francilien. Tout n'est pas perdu pour le leader de Ligue 1 d'ici au mercato estival. Mais les choses semblent néanmoins bien mal embarquées.

        À VOIR AUSSI – Le meilleur de Tchouaméni avec Monaco la saison dernière

        Tottenham va déjà acheter Kulusevski (Juventus)

        Pourquoi attendre le début du mercato pour faire ses emplettes ? Tottenham s'apprête à recruter définitivement Dejan Kulusevski, prêté par la Juventus depuis le 31 janvier. Comme l'explique le Times , les Spurs sont comblés par le milieu offensif suédois de 21 ans. Ils devraient ainsi activer une clause pour l'acheter immédiatement contre 30 M€. S'ils attendent que son prêt expire, l'option d'achat grimpera à 40 M€. Une perte de temps et d'argent aux yeux du club londonien. Kulusevski a compilé 2 buts et 5 passes décisives en 10 matches de Premier League, où Tottenham se classe 4e.

        Barcelone : Araujo quasiment prolongé

        Sauf retournement de situation, Ronald Araujo va prolonger son contrat de trois saisons au FC Barcelone, jusqu'en juin 2026. Comme révélé par la chaîne catalane Gol Television , une réunion entre l'agent du défenseur uruguayen et les dirigeants du Barça a eu lieu ce mardi. «L'accord est maintenant très proche, il ne manque plus que des détails. Ça pourrait être une question de jours», a confié l'agent d'Araujo. Défenseur central de métier qui a dépanné à droite, Araujo (23 ans) a joué 13 des 16 derniers matches de Liga du Barça en intégralité.

        À VOIR AUSSI – Quand Araujo offre son maillot à des supporters uruguayens du Barça après la victoire contre l'Atlético en février (4-2)

        Pays-Bas : Koeman sélectionneur en 2023 (officiel)

        Remercié par le FC Barcelone en octobre dernier, Ronald Koeman aura passé plus d'un an sans emploi avant de reprendre du service. Le technicien néerlandais prendra la relève de Louis van Gaal à la tête des Pays-Bas à l'issue de la Coupe du monde 2022, a annoncé la fédération néerlandaise de football. Koeman, 59 ans, avait déjà tenu ce poste entre 2018 et 2020. Il s'est engagé contractuellement jusqu'au Mondial 2026.

        Ligue 1 : Metz récupère un attaquant camerounais libéré en Russie

        L'attaquant camerounais Didier Lamkel Zé, qui avait été prêté par le Royal Antwerp (première division…

        Le journal du mercato : le Barça reprend espoir pour prolonger Dembélé, duel Real-Chelsea pour Tchouaméni ?

        Mbappé loin du Barça, Dembélé qui pourrait y prolonger ou le Real qui mise sur Tchouaméni : toutes les infos du mercato foot de ce mardi 5 avril 2022.

        France24 - Monde

        McKinsey : enquête ouverte pour blanchiment aggravé de fraude fiscale

        Publié le : 06/04/2022 - 12:10Modifié le : 06/04/2022 - 12:43

        FRANCE 24 Suivre

        Une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale visant le cabinet de conseil McKinsey a été ouverte par la parquet national financier le 31 mars, a annoncé l'institution judiciaire mercredi. 

        Le parquet national financier (PNF) a ouvert le jeudi 31 mars une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale, après avoir pris connaissance du rapport du Sénat sur l'influence des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques, a annoncé mercredi 6 avril le procureur national financier dans un communiqué.

        Dans ce rapport, la commission d'enquête du Sénat a accusé les entités françaises du cabinet McKinsey "d'optimisation fiscale", de telle sorte qu'elles n'auraient versé aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020.

        McKinsey avait affirmé respecter les règles fiscales françaises, précisant qu'une de ses filiales avait payé l'impôt sur les sociétés pendant six ans sur la période au cours de laquelle le Sénat l'accuse.

        >> À lire sur France24.com : McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle

        L'enquête du PNF, ouverte après "des vérifications", a été confiée au Service d'enquêtes judiciaires des finances (SEJF), précise le communiqué qui ne mentionne pas le nom de McKinsey.

        En pleine campagne présidentielle, les oppositions politiques au chef de l'État ont depuis demandé de manière répétée l'ouverture d'une enquête sur ce qu'elles considèrent comme du favoritisme dont la majorité macroniste ferait preuve au profit de ce cabinet de conseil, dont certains membres ont pu œuvrer pour la Macronie, notamment lors de la présidentielle 2017.

        "S'il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal", a rétorqué dimanche 27 mars Emmanuel Macron à ceux qui lui reprochent ces nombreux contrats. Le président candidat a estimé notamment que le non-paiement de l'impôt sur les sociétés par McKinsey s'expliquait par les règles fiscales en vigueur. 

        Dimanche, le chef de file des députés LREM, Christophe Castaner, a dénoncé une "opération politique". 

        "Nous assumons. L'État a toujours eu recours à des cabinets de conseil depuis le début des années 2000. Valérie Pécresse a mis en œuvre la loi de réforme de l'Université en s'appuyant sur des cabinets de conseil. À droite comme à gauche, ils dirigent des collectivités territoriales qui ont recours à eux", a affirmé de son côté le même jour le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt sur Radio J.

        Avec AFP

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        Présindentielle 2022 à J-10 : les opposants à E. Macron s'emparent de "l'affaire McKinsey"

        ÉLYSÉE 2022

        McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle

        France24 - Monde

        En Israël, Naftali Bennett et sa coalition perdent leur majorité au Parlement

        Publié le : 06/04/2022 - 10:29

        FRANCE 24 Suivre

        Moins d'un an après son arrivée au pouvoir, la coalition du Premier ministre, Naftali Bennett, a perdu, mercredi, sa majorité au Parlement après le départ surprise d'une députée de droite, aussitôt courtisée par le chef de l'opposition, Benjamin Netanyahu.

        Une nouvelle crise politique en Israël.  La députée Idit Silman, élue de la formation de droite radicale Yamina du Premier ministre Bennett, a quitté, mercredi 6 avril, le gouvernement de coalition qui disposait de 61 sièges, seuil de la majorité à la Knesset, le Parlement israélien comptant 120 députés.

        "J'ai tenté la voie de l'unité. J'ai énormément travaillé pour cette coalition, mais malheureusement je ne peux pas nuire à l'identité juive d'Israël", a déclaré la ministre dans un communiqué, donnant le "la" à une journée politique intense dans le pays, qui a tenu quatre législatives en deux ans, de 2019 à 2021. 

        Naftali Bennett et le centriste Yaïr Lapid avaient finalement réuni, en juin dernier, une coalition hétéroclite soutenue par 61 députés composée de la gauche, le centre, des partis de droite et une formation arabe, une première dans l'histoire d'Israël, pour mettre fin à plus de 12 ans consécutifs de règne de Benjamin Netanyahu.

        "Je mets fin à ma présence dans la coalition et je vais tenter de parler à mes amis afin de retourner à la maison et former un gouvernement de droite. Et je sais que je ne suis pas la seule à me sentir ainsi", a ajouté la députée Silman dont la déclaration a été aussitôt saluée par le chef de l'opposition.

        "Idit, tu viens de prouver que ce qui guide ton action est l'identité juive d'Israël, la terre d'Israël, et je t'accueille à nouveau dans le camp national", a déclaré dans une vidéo Benjamin Netanyahu, qui dirige un bloc de l'opposition de droite réunissant son parti, le Likoud, des formations juives orthodoxes et de l'extrême droite.

        Querelle autour de la pâque juive

        Le travail législatif de la Knesset est actuellement en pause et le budget, qui doit être approuvé par une majorité pour éviter la dissolution de la chambre, a déjà été validé par le Parlement. 

        La coalition dispose désormais de 60 sièges, soit autant que l'opposition. Mais si celle-ci parvenait à rallier au moins un autre député au gouvernement, elle pourrait tenir un vote de non confiance et ainsi potentiellement mener le pays vers de nouvelles élections législatives.

        Benjamin Netanyahu, qui cherche à revenir au pouvoir en dépit de son procès pour corruption, a appelé les autres élus de droite dans le gouvernement de coalition à rejoindre son camp. "Vous serez accueillis à bras ouverts et avec tous les honneurs", a-t-il déclaré mercredi, alors que l'opposition de droite avait déjà prévu une grande manifestation en soirée à Jérusalem contre le gouvernement de coalition.

        Le départ de la députée Silman intervient après une querelle avec le ministre de la Santé, Nitzan Horowitz. ce dernier avait demandé aux hôpitaux, en conformité avec une décision de la Cour suprême d'autoriser la distribution de pain au levain - et non azyme comme le veut la tradition juive - pendant la pâque juive.

        Mais des commentateurs politiques ont remis en cause ce seul motif, faisant plutôt état de tensions au sein de la coalition qui réunit à la fois des députés de la droite radicale et du parti arabe Ra'am. 

        Avec AFP

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        "Marche des drapeaux" de l'extrême droite à Jérusalem-Est, premier test pour le gouvernement

        Naftali Bennett, un stratège politique de la droite nationaliste à la tête d'Israël

        Le Figaro

        Revivez le treizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

        John Timsit

        Un premier bilan de la campagne a été tiré dans ce nouveau numéro, présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

        Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

        À lire aussi«Macron assassin» : à Dijon, le président-candidat étrille «l'indignité» du «candidat malentendant» Zemmour

        Pour le treizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Benjamin Morel, politologue et maître de conférences à Paris II. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Charles Jaigu, grand reporter au Figaro Magazine et chroniqueur au Figaro (Débat et opinion), de Claire Bommelaer, grand reporter au service Culture du Figaro, et de Jacques-Olivier Martin, rédacteur en chef du Figaro Économie.

        À lire aussiPrésident-candidat: «Mauvaise excuse»

        Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Qui, parmi les prétendants, a fait la meilleure campagne ?», «Un thème ou des thèmes ont-ils été oubliés ?», «Que faut-il penser généralement de la campagne ?»

        «Qui, parmi les prétendants, a fait la meilleure campagne ?»

        À quelques jours du premier tour, seuls deux des actuels douze candidats à l'Élysée seront qualifiés dimanche pour la finale de ce scrutin présidentiel. D'où cette question : qui a fait la meilleure campagne ? Si Marine Le Pen a su retrouver une dynamique après avoir posé ses jalons depuis plusieurs mois sur la thématique du pouvoir d'achat, Jean-Luc Mélenchon, lui aussi, connaît une même poussée dans l'opinion. À l’inverse, Valérie Pécresse et Éric Zemmour, pour des raisons bien différentes, ont décroché sous les 10% dans les sondages. Pendant ce temps, Emmanuel Macron accélère pour ne pas voir son avance s'éroder.

        «Un thème a-t-il été oublié ?»

        Alors que le Covid, la guerre en Ukraine et le pouvoir d'achat ont marqué la campagne ces derniers mois, des thématiques ont-elles été oubliées ou effacées au fil des débats ? C'est la question que beaucoup se posent dans un contexte national mais surtout international qui a parfois peu laissé de place à l'émergence d'autres enjeux qui préoccupent pourtant les Français.

        «Que faut-il penser généralement de la campagne ?»

        Au moment où la première partie de la campagne se termine, beaucoup en ressortent déçus face à une période électorale très poussive et qui n'a pas imprimé dans l'opinion. Covid, Ukraine, entrée tardive du président-candidat... le faible intérêt que portent les Français à cette élection présidentielle a de quoi interroger et fait craindre un fort taux d'abstention dimanche prochain.

        » Voir l'émission du mardi 5 avril :

        » Écouter l'émission en podcast :

        Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr

        Mort de Jérémie Cohen : le père de la victime reçu ce mardi au QG d'Éric Zemmour

        INFO LE FIGARO - À sa demande, le père de Jérémie Cohen, un jeune homme de confession juive écrasé en février par un tramway après une agression par une dizaine d'individus, est reçu ce mardi par Éric Zemmour.

        Retraite à 65 ans: la promesse la plus clivante du président-candidat

        Ce point-clé du programme d’Emmanuel Macron est largement rejeté par les Français.

        Éric Zemmour: «Je suis le seul vote vital pour sauver la France et rebâtir la droite»

        GRAND ENTRETIEN - Le candidat de Reconquête! assure ne pas croire aux sondages et dit sa certitude d’être au second tour de l’élection présidentielle.

        France24 - World

        'McKinsey Affair': Prosecutors probe French state's use of private consultancy firms

        Issued on: 06/04/2022 - 14:22

        FRANCE 24 Follow

        France's financial prosecutor said on Wednesday it had opened a preliminary investigation into the role of private consultancy firms used by the state and into possible tax fraud, just days ahead of the first round of France's presidential election. 

        The probe comes after a Senate inquiry committee revealed that state spending on consulting firms had skyrocketed during President Emmanuel Macron's term in office.

        The French president has been forced to defend his government's liberal use of public money on the likes of US-based giant McKinsey, with political rivals sensing an opportunity to narrow his lead just 10 days ahead of the first round of presidential elections on April 10.

        >> McKinsey affair ‘galvanises’ Macron’s opponents – but gives them a ‘weak weapon’

        In its report last month, the Senate investigation concluded that public spending on consultants had more than doubled from 2018-2021, reaching more than €1 billion ($1.1 billion) last year, a record.

        The investigation, which condemned the “sprawling phenomenon”, also slammed McKinsey – which declared 329 million euros of sales in France over the last ten years – for failing to pay corporate taxes on that money, which McKinsey denies. 

        Although government use of private consultants is common elsewhere, the practice is viewed with suspicion in France, where an elite civil service is expected to manage public affairs.

        While Macron is still the overwhelming favourite to win a new term, the critiques come as polls suggest the vote may be tighter than expected.

        French presidential election © France 24

        “You get the impression that there's something murky, but that's not true,” Macron said last week, challenging anyone with evidence of wrongdoing to report it to authorities.

        He argued that public procurement policies had been strictly followed and additional help had been required during the Covid-19 pandemic, when ministries and civil servants were stretched thin.

        Attention has focused in particular on McKinsey, whose eye-watering fees and tax policies have seen it join other US corporate bogeymen in France – from the BlackRock investment group to Goldman Sachs to genetically modified seed-maker Monsanto.

        Some of Macron's rivals have hinted at possible criminality while others have focused on what they see as irresponsible spending and overly cosy relations between the government and companies known for high prices and cut-throat business advice. 

        “With me, consulting groups will be gone,” hard-left candidate Jean-Luc Mélenchon promised last week, while far-right leader Marine Le Pen's party has denounced a “state scandal”.

        >> Who are the 11 candidates challenging Emmanuel Macron?

        Several candidates blasted the government for giving private consultants precedence over France’s highly trained civil servants, noting that their reach extended well beyond management of the Covid-19 pandemic.

        McKinsey “received half a million euros to reflect on teachers’ jobs", said Nathalie Arthaud, the candidate from the hard-left Lutte Ouvrière (Workers’ Struggle) party, herself a teacher.

        “I reflect on my job every day when I face my students (...) but I don’t ask for half a million; I ask for a decent pay rise, like many workers.”

        (FRANCE 24 with AFP, REUTERS)

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        McKinsey affair ‘galvanises’ Macron’s opponents – but gives them a ‘weak weapon’

        FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

        'McKinsey Affair': Macron under fire from election rivals over costly consultancy fees

        France 2022: The Campaign

        'McKinsey Affair': Could using private consultants weaken Macron's campaign?

        France24 - World

        Russian nationalist leader Vladimir Zhirinovsky dies at 75

        Issued on: 06/04/2022 - 14:16

        NEWS WIRES

        Russian nationalist leader Vladimir Zhirinovsky, a senior lawmaker whose sulphurous rhetoric and antics alarmed the West but appealed to Russians’ aggrievement and wounded pride, has died at age 75, the speaker of the lower house of Russia's parliament said Wednesday. 

        State Duma speaker Vyacheslav Volodin said Zhirinovsky died after “a serious and prolonged illness.” The lawmaker was hospitalized with COVID-19 on February 2; in late March, Kremlin spokesman Dmitry Peskov said Zhirinovsky was “in serious condition.” 

        As the leader of the Liberal Democratic Party for three decades, Zhirinovsky was infamous for making vehement statements that were neither liberal nor democratic, and typically delivered with a ferocious glare. 

        He advocated for Russia to forcefully regain control of Alaska from the United States, suggested that Russia hit former Ukrainian President Petro Poroshenko’s residence with a nuclear weapon and said he wanted a DNA test to see if he was related to Donald Trump. 

        He also claimed he had received a total of eight COVID-19 shots since August 2020. 

        While Zhirinovsky played the role of a wild man, many saw him as a tamed one submissive to the Kremlin. In parliament, his party routinely voted to support measures put forth by the more stolid United Russia party, which is President Vladimir Putin’s power base. 

        Zhirinovsky founded the Liberal Democrats in 1991 as the Soviet Union was pulling apart, and the group became the country’s first officially recognized opposition party. Later accounts contend that its formation was a KGB project aimed at diverting legitimate opposition sentiment into ineffectual channels.

        In its early years, the party had a significant presence in parliament. It won the single largest share of votes in the 1993 parliamentary election and took 64 seats in the 450-member Duma. Its prominence steadily declined, and after the 2021 election, the party was down to 21 seats. 

        Though the party’s influence fell, Zhirinovsky remained a vivid figure whose comments were received with enthusiasm or revulsion but rarely indifference.

        Zhirinovsky was born in Almaty, the capital of then-Soviet Kazakhstan, as Vladimir Volfovich Eidelstein, and moved to Moscow at age 18 to undertake Turkish studies at Moscow State University. 

        After military service, he held a variety of posts in state committees and unions. His political activities were little-noticed until the Liberal Democratic Party's founding eight months before the Soviet Union’s collapse.

        Zhirinovsky’s father, who abandoned the family in 1949, was a Jew of Polish descent – an inconvenient heritage given the strong antisemitic views of Russian nationalists. Zhirinovsky long denied he had Jewish ancestry but finally acknowledged it in a 2001 book, dismissing the importance of his ethnic background in a characteristically harsh assessment.

        “Why should I reject Russian blood, Russian culture, Russian land, and fall in love with the Jewish people only because of that single drop of blood that my father left in my mother’s body?” he wrote. 

        (AP)

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        'Putin will be gone soon': Exiled Russian dissident Ilya Ponomarev

        As it happened

        France to expel 35 Russian diplomats after Moscow's invasion of Ukraine

        WAR IN UKRAINE

        ‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn blind eye to threat from Russia?

        France24 - World

        Iran to lay to rest cleric stabbed to death by suspected jihadist

        Issued on: 06/04/2022 - 13:34Modified: 06/04/2022 - 13:32

        Tehran (AFP) – Iran was to hold a memorial service Wednesday for a Shiite Muslim cleric stabbed to death a day earlier by a suspected Sunni extremist in the revered Imam Reza shrine in the northeastern city of Mashhad.

        The chief suspect in the bloody attack was named as Abdolatif Moradi, 21, an ethnic Uzbek who had entered Iran illegally via the Pakistani border a year ago, the Tasnim news agency reported.

        Moradi had "worked in transport" in a poor city district and had been active on social media using pseudonyms including Abdolatif al-Salafi to "spread takfiri ideology and confront Shiites".

        Iran's President Ebrahim Raisi blamed the knife attack, which wounded two other clerics, on the influence of US-based "takfiri" -- a term used for Muslims who brand others as apostates, condemning them to death, and usually referring to Sunni extremists.

        Raisi -- who once chaired the charitable foundation that runs the gold-domed Imam Reza shrine -- instructed Iran's intelligence ministry to probe the killing of the cleric Mohammad Aslani, who held the rank of hojatoleslam.

        The assailant struck on Iran's third day of the holy month of Ramadan as large crowds of worshippers had gathered in the courtyard of the shrine of Imam Reza, one of the most revered figures in Shiite Islam.

        Authorities arrested six suspected accomplices, including the chief suspect's two brothers, after the attack in Mashhad, Iran's second largest city with more than three million people.

        The assailant stabbed one of the victims "20 times", the Tasnim report said.

        Martyrs' square

        Flowers were placed at the scene of the attack, in the courtyard of the mausoleum of Imam Reza, the eighth of the 12 holy imams in Shiite Islam, Iran's state religion since the 16th century.

        The Fars news agency released a picture of the three victims seated together in Mashhad, naming the two wounded clerics only as Pakdaman and Daraei.

        The memorial service for Aslani was to take place in the evening, state news agency IRNA reported. His body will be carried by shrine officials, who will circle the courtyard several times while worshippers read the Koran.

        He will be buried on Thursday in a square reserved for martyrs in the shrine's courtyard.

        The head of media at the mausoleum, who gave his name as Mr Rostamzadeh, told AFP that "after the knife attack, the assailant was arrested by security services and 15 minutes later everything was back to normal.

        "People were absolutely not afraid -- on the contrary, it aroused religious fervour," he said. "There was no closure or interruption."

        "There are a lot of people, the shrine is full of worshippers and pilgrims who attend religious ceremonies, especially during Ramadan."

        The Islamic Republic of Iran has a population of 83 million, 90 percent of whom are Shiite Muslims.

        © 2022 AFP

        Le Figaro

        À la prison de Fresnes, des détenus en concert avec l'orchestre de Radio France

        Guidés par la chanteuse lyrique Johanne Cassar et le violoncelliste Jérémie Maillard, dix prisonniers ont chanté mardi devant une quarantaine de détenus, avant une diffusion du concert sur Radio France.

        Sur scène, aux côtés de l'orchestre philharmonique de Radio France, dix chanteurs font leur entrée. Graves, un peu gênés, ils entonnent: «Le ciel est par-dessus le toit, si bleu, si calme» depuis la prison de Fresnes, où ils sont détenus.

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        Éclairée par des néons, une vaste ancienne chapelle aux fenêtres protégées de rideaux bleu foncé sert de salle de concert pour ces jeunes hommes en survêtement, qui donnent leur premier concert de musique classique devant un public d'une quarantaine d'autres détenus, mardi 5 avril, au sud de Paris. Leurs voix sont guidées par la soprano Johanne Cassar et portées par les violons, violoncelles, le basson, la contrebasse et la batterie, des douze musiciens de l'orchestre de Radio France.

        Ça fait les voyous dehors, des vocalises dedans

        Entre les morceaux Una furtiva lagrima de Gaetano Donizetti ou Va Pensiero de Giuseppe Verdi, les chanteurs, debout ou assis à cheval sur des chaises en plastique, prennent la parole:

        - «Maintenant il faut tenir, dit un détenu.

        - Recevoir des visites, poursuit un autre.

        - Créer une routine, ajoute un troisième.

        - Se muscler.

        - Et sortir de sa cellule, sortir de sa cellule, sortir de sa cellule.

        - Alors garder l'envie, je ne suis pas un numéro d'écrou.»

        Sur les gradins en bois, le public applaudit, puis rit franchement quand l'un d'eux ajoute: «Ça fait les voyous dehors, des vocalises dedans».

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        C'est la seconde fois que Johanne Cassar, directrice artistique de l'association Coloratura, mène le projet Empreinte musicale, après une première expérience à la maison d'arrêt des femmes de Fleury-Mérogis (Essonne) en 2018. «Pour nous, musiciens classiques, la musique est une passion, un métier, mais c'est aussi vraiment une force», explique l'artiste, à l'autorité naturelle, qui n'hésite pas à monter sur scène pour se mêler aux détenus, au moment du rappel. «En apportant cette musique, avec toute l'exigence qu'elle demande, on essaie de transmettre cette force à des gens qui sont évidemment en difficulté».

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        Pendant une quinzaine d'ateliers, des instrumentistes ont joué devant les prisonniers, qui ont découvert et appris des extraits d'opéra, grâce à la collaboration du pianiste Emmanuel Christien, mais aussi de Radio France et notamment du violoncelliste Jérémie Maillard. Après le concert, le groupe va aussi enregistrer une pièce spécialement créée par Francesco Filidei. Le tout organisé par le Service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) et soutenu par la fondation Art Explora.

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        «Ces ateliers révèlent une part d'intime», se félicite Camille Blumberg du SPIP, confiant avoir «eu l'impression de vraiment voir» les détenus quand ils ont découvert l'orchestre, leur carapace «de gros durs» laissant place à un respect sincère face à un univers jusqu'ici méconnu. Ce concert «très touchant» montre que les détenus «sont capables de se surpasser», renchérit le directeur de la prison, Jimmy Delliste.

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        Dans l'ancienne chapelle, Rayan, prévenu de 24 ans aux cheveux attachés en couette, chante sans regarder ses notes. (Son prénom, comme ceux des autres détenus, a été modifié, ndlr). Au départ, le jeune, inscrit à l'atelier pour ne plus être «enfermé 22 heures sur 24», était resté «perplexe» devant la soprano déterminée à les faire chanter: du classique, quand lui écoute du rap ? De l'italien, quand il n'y comprend rien ? Et sa gêne lors des premiers échauffements de voix... Aujourd'hui, Rayan irradie. Sa «bonne mémoire» l'a promu «leader» avec «des responsabilités»: «quand le groupe a un trou, ils me suivent».

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        Moussa, aussi, a évolué. Le condamné d'une vingtaine d'années s'était d'abord inscrit pour avoir des «remises de peine supplémentaires». Puis, à une répétition à laquelle l'AFP a pu assister, le jeune, vêtu d'un jogging du PSG, fermait les yeux en chantant, comme renversé. L'opéra «fait rire» mais fait s'évader aussi, livrait-il: «Tu te laisses aller vraiment, c'est comme si tu te transportais». Le jour J, Moussa est toutefois absent au concert, pour cause d'«indiscipline».

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        Karim, 20 ans, lui «sort demain», après quinze mois de détention. «C'est un nouveau départ» car il s'estime désormais davantage capable: «avant de venir ici, j'aurais jamais cru pouvoir chanter devant des gens». Malgré la «boule au ventre» des premières notes, le détenu bientôt libéré s'est «senti dans son élément» avec l'orchestre, ces gens du «dehors». Emu ? «C'est un grand mot ému, mais oui ça va, ça va, j'suis joyeux».

        Les Grammy Awards feront-ils oublier la gifle de Will Smith aux Oscars ?

        La grande cérémonie américaine des récompenses musicales pourrait susciter l'intérêt des fans avec en lice des stars telles qu’Olivia Rodrigo, Kanye West, Lady Gaga et Barack Obama pour le meilleur album «parlé».

        Jon Batiste, Olivia Rodrigo, Billie Eilish, les grands favoris des Grammy Awards

        La cérémonie, qui se tient dimanche à Las Vegas, a dévoilé la liste des nominations, avec en tête Olivia Rodrigo qui cumule six citations.

        Avec Si tu me payes un verre par Renaud, la chanson française trinque

        Le chanteur énervant dévoile une reprise de Serge Reggiani qui annonce un album de reprises le 6 mai. Son titre ? Métèque.

        France24 - World

        NBA player Kanter out to corner UN rights chief on China

        Issued on: 06/04/2022 - 13:14Modified: 06/04/2022 - 13:13

        Geneva (AFP) – Long-time NBA player Enes Kanter Freedom, whose advocacy on Xinjiang and Tibet has ruffled feathers, hopes to bend UN human rights chief Michelle Bachelet's ear on Thursday about her forthcoming China visit.

        Kanter Freedom has emerged as one of China's most vocal critics in the sporting world: a rare athlete willing to forgo lucrative endorsements to speak on issues such as Beijing's treatment of its Uyghur Muslim and Tibetan minorities.

        And at an event they are both due to attend in Geneva, he hopes to spur Bachelet into "solid action" on China rather than mere condemnation.

        "I am really hopeful for that meeting," he told AFP.

        "We need change, and change cannot wait any more. We need to take immediate action. What she represents is to bring awareness but what I want to tell her is, don't just talk about it: be about it.

        "Take some solid actions because condemning is good, it brings awareness, but it doesn't change anything."

        The UN High Commissioner for Human Rights is set to make a long-delayed visit to China in May, including to Xinjiang, where Western lawmakers have accused Beijing of genocide against the Uyghurs -- allegations vigorously denied by China.

        "We don't have time to wait. People are dying and getting killed, so she definitely needs to push whoever she needs to push," said Kanter Freedom.

        Money versus morals

        He was raised in Turkey and played for the national team but criticised President Recep Tayyip Erdogan over rights issues and had his passport revoked by the Turkish government in 2017.

        For several years afterwards, Kanter said he feared for his life and refused to leave North America.

        The former Boston Celtics centre, who made his NBA debut in 2011 with the Utah Jazz, became a US citizen last November and added Freedom to his name to celebrate his new nationality.

        He will be presented Wednesday with the 2022 Courage Award at the 14th annual Geneva Summit for Human Rights and Democracy, organised by rights NGOs, for "risking his career" to speak out on the Uyghurs.

        China is by far the NBA's largest overseas market but in October last year Chinese streaming service Tencent stopped showing Celtics games after Kanter Freedom branded President Xi Jinping a "brutal dictator".

        Kanter Freedom said that athletes nowadays have a huge platform due to their social media reach, and urged them to use it to raise issues that transcend sport -- even if it risked sponsorship deal opportunities.

        He called for a boycott of the Beijing Winter Olympics in February and while pleased with the diplomatic snub from some countries, he said athletes should also have taken a stand.

        "They have picked money and business over morals, principles and values. So shame on all these athletes who attended," he said.

        Kanter Freedom said China was closely watching the world's response to Russia's war in Ukraine and called for tougher sanctions on Moscow to deter Beijing from invading Taiwan.

        "We don't want another Ukraine to happen to Taiwan," he said.

        Traded, then released

        NBA basketball only returned to Chinese state broadcaster CCTV for the first time in nearly 18 months last week, after China blacklisted it after a Houston Rockets official voiced support for Hong Kong's pro-democracy movement.

        Kanter Freedom feels he is paying a price for his advocacy.

        The Celtics traded him in February to the Rockets -- who immediately released him, leaving him looking for a new NBA team.

        "I averaged double-double last year and people know I can still go out there and play," he said, citing his statistics.

        "I'm 29 and I plan to play another six or seven years in the league because my body feels healthy and I love basketball.

        "I do believe that yes, they are punishing me in a way, and making sure every other athlete sees what I am going through so they won't talk about the issues that are happening in China."

        But he added: "I don't regret anything that I have done. If I could go back in time, I would do it even louder."

        © 2022 AFP

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        Le Figaro

        Le journaliste du Canard enchaîné qui se vendait à l’Est

        Jean Chichizola

        RÉCIT - Après Prague, Varsovie: en pleine guerre froide, Jean Clémentin s’est laissé acheter par les services de deux pays «frères» de l’URSS.

        La scène est digne d’un roman de John le Carré. Ce 25 avril 1957, deux hommes se rencontrent près d’une église de Fribourg, ville suisse réputée pour son Musée de la marionnette. L’un d’eux a, dans sa poche gauche, un numéro du Journal de Genève. Un étrange dialogue s’engage:

        «Je vous ai rencontré quelque part.

        - Moi aussi je vous connais.

        - Je crois que nous nous sommes vus à Marseille.

        - Non, plutôt à Bordeaux.»

        Le contact est établi. L’un des deux hommes, venu de Varsovie, est un capitaine du ministère des Affaires intérieures polonais. L’autre, un journaliste français, Jean Clémentin, âgé aujourd’hui de 97 ans. Cette ex-plume du Canard enchaîné n’a donc pas seulement collaboré avec la Tchécoslovaquie (nos éditions du 5 mars) mais aussi avec les services polonais. Pour une «prime» mensuelle de 40.000 anciens francs (un peu moins de 900 euros) et des versements totaux d’au moins 800.000 anciens francs (un peu moins de 18.000 euros). Des montants significatifs mais raisonnables. «L’argent, décrypte un ancien du contre-espionnage français, n’était pas un problème pour les services (de l’Est) mais ils craignaient que leurs agents attirent l’attention en dépensant des sommes importantes.»

        L’argent, n’était pas un problème pour les services mais ils craignaient que leurs agents attirent l’attention en dépensant des sommes importantes

        Ces informations se trouvent à Varsovie, dans le dossier «5110/56» consacré à Jean Clémentin, sous le nom de code «Jeannes». Le Figaro a pu le consulter grâce à l’universitaire Przemysław Gasztold, qui travaille sur des thèmes liés à l’histoire de la guerre froide.

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        Le premier contact entre Clémentin et les Polonais remonterait au 2 octobre 1954, quand le journaliste rencontre «Rudy», du service de presse de l’ambassade de Tchécoslovaquie. Clémentin est alors journaliste à Libération, créé dans la Résistance et proche du PCF. L’homme intéresse Varsovie car il est accrédité auprès de l’Otan. Mais aussi pour ses contacts politiques, journalistiques et diplomatiques. Et enfin pour des relations qu’il aurait nouées avec le deuxième bureau (renseignement de l’armée française) lors d’un séjour en Indochine entre 1945 et 1950. Par la suite, l’officier traitant de Clémentin affirmera à ses chefs qu’il lui a bien parlé de ses «amis» du deuxième bureau. Mais le journaliste niera, évoquant un «grave malentendu».

        Le 17 novembre 1955, «Rudy» mène en tout cas «un entretien de recrutement». «Jeannes» fournira, pour de l’argent, des «informations politiques inédites». Le dossier précise que «Jeannes se trouvait dans une situation financière difficile». Clémentin refuse de donner des informations «préjudiciables aux intérêts français». De 1955 à 1957, lors de réunions dans le métro, des cafés, des restaurants, ou même au domicile du journaliste, la «coopération» est à la fois fructueuse et frustrante pour les Polonais. «Jeannes» fournit des études «sur le mouvement européen et la politique française envers le Moyen-Orient, l’Otan, l’Indochine».

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        Sur l’Otan, il livre «un relevé des dépenses militaires des États membres, des informations sur la réunion du comité d’experts (en février 1957), sur les sessions du Conseil de l’Atlantique Nord en mai 1956 et novembre-décembre 1956». En avril 1956, il accepte de se rendre à Londres «lors de la visite des dirigeants soviétiques (Khrouchtchev et Boulganine)» pour livrer des «informations générales» à un espion polonais en poste au Royaume-Uni. Mais Varsovie est mécontent. Passe encore que «Jeannes» refuse de s’en prendre aux intérêts français. En janvier 1957, il précise ainsi à son nouvel officier traitant «Jacek» «qu’il était au courant quelques jours à l’avance» de l’opération franco-britannique de Suez (contre Nasser en octobre 1956) mais qu’il s’est tu. «Jeannes» refuse aussi de donner ses sources et contacts, qui ignorent qu’il travaille pour l’Est. Sous la pression, il livre toutefois quelques noms de journalistes, dont un du Figaro, d’hommes politiques ou de diplomates français, allemands ou américains.

        Le dernier mystère

        Il évoque une certaine «Olga», traductrice à l’Otan, qui «traduit des comptes rendus de réunions» et a travaillé pour les Allemands à Paris sous l’Occupation. Mais les Polonais ont toujours l’impression que leur «agent», dont ils ne sont pas «sûrs à 100 %» se joue d’eux et ne leur fournit en tout cas que des éléments de valeur «variable» et rien de «secret». La réunion de Fribourg, le 25 avril 1957, vise à mettre la pression sur Clémentin. C’est un fiasco: le journaliste dément les informations de son officier traitant, affirme avoir fait un simple travail «d’attaché de presse», refuse un doublement ou un triplement de sa rémunération. Et veut manifestement jeter l’éponge. Devant l’insistance du capitaine des services polonais, «Jeannes» accepte finalement de continuer à fournir à l’oral des informations sur l’Otan et une nouvelle rencontre est fixée à Berlin-Est à l’automne 1957. Clémentin ne s’y rend pas et n’est recontacté par les Polonais qu’en juin 1958.

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        Lors de rencontres avec son nouvel officier traitant, «Urszula», il évoque encore les échanges de Gaulle-Adenauer ou les plans de l’Otan. Mais Varsovie se méfie de plus en plus d’un homme qui, s’il fait partie du «groupe des journalistes les mieux informés de Paris», semble instable, sans cesse à la recherche d’argent, et surtout, péché capital, en relation présumée avec les services français. En 1960 les Polonais coupent les ponts. Plus patients, les Tchécoslovaques, eux aussi irrités et soupçonneux, ont gardé leur agent, rémunéré depuis 1957, et fait publier dans le Canard enchaîné plusieurs articles de désinformation avant d’arrêter la collaboration en 1969.

        Reste un dernier mystère: Prague et Varsovie ont apparemment ignoré avoir le même agent. Mais chaque service des pays «frères» comptait un superviseur du KGB. Y a-t-il alors un dossier Clémentin à Moscou? Si tel est le cas, il est à l’abri. Tout droit surgie de la guerre froide, l’affaire rappelle aussi que l’espionnage est toujours d’actualité. «Je suis allé à Moscou après la fin de l’URSS, raconte un policier français. Un Russe des services m’a dit qu’ils continueraient bien sûr à espionner. Il a ajouté: quand on a appris à nager, c’est pour la vie.» Les espions russes nagent aujourd’hui dans des eaux agitées, mais sans doute très poissonneuses.

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        Valeurs Actuelles

        Mort de Jérémy Cohen : effroi et émotion de la classe politique après de nouvelles révélations

        Il s’appelait Jérémy Cohen. Âgé de 31 ans et porteur d’un handicap, ce jeune homme a été lynché par une bande de jeunes le 17 février dernier. Tabassé dans une rue passante, il tombe, se relève puis, déboussolé, court pour fuir ses agresseurs. Groggy, Jérémy traverse des voies ferrées. Un tramway passe au même moment, le percute. Le choc se produit entre les arrêts Libération et La Ferme, Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Transporté à l’hôpital en état d’urgence absolue, Jérémy ne survivra pas à ses blessures.

        Lundi, une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux a permis d’éclaircir le contexte de cet accident et les secondes qui l’ont précédé. Le banal accident de la route devient alors une agression possiblement antisémite.

        La droite émue et horrifiée

        Éric Zemmour a été le premier candidat à la présidentielle à réagir sur les réseaux sociaux. Il fustige le silence des médias dans cette affaire : « Ni aucun média, ni aucun politicien, ni aucun membre du gouvernement ne parle de la mort de Jérémy Cohen, tabassé par des racailles. » Marine Le Pen, elle aussi, condamne l’omerta médiatique autour de l’agression. « Ce qui était présenté comme un accident pourrait être un meurtre antisémite. Comment expliquer le silence sur cette affaire et ses motivations ? », a tweeté la candidate.

        Contacté par Valeurs actuelles, le porte-parole du RN, Julien Odoul, explique être « horrifié par cette attaque ». Le conseiller régional de Bourgogne Franche-Comté critique la politique d’Emmanuel Macron qui depuis cinq ans « ne protège pas les juifs ». À l’image de ce qui a été fait pour Adama Traoré, Julien Odoul souhaite « la justice pour Jérémy ».

        Consterné par l’absence de réaction chez une partie de la classe politique, le cadre du Rassemblement national déplore une émotion à deux vitesses : « La gauche mettait un genou à terre pour George Floyd et condamnait la Police nationale française, mais se tait sur la montée de l’antisémitisme en France et sur ce type d’agressions commises par des racailles. »

        Pour la sénatrice LR, Alexandra Borchio-Fontimp, cette affaire rappelle tristement celle d’Ilan Halimi et de Sarah Halimi, tous les deux tués en raison de leur confession juive. « Il faut faire de toute urgence la lumière sur les conditions atroces de sa mort », affirme la directrice de campagne de la candidate Valérie Pécresse. « Profondément choquée » par les images, Alexandra Borchio-Fontimp souhaite que la vérité « sur le caractère antisémite de cette agression » soit révélée.

        Une agression antisémite ?

        En réaction, le parquet de Bobigny a fait savoir que deux procédures, dont une pour violences volontaires en réunion, ont été regroupées en un seul dossier judiciaire. Le 29 mars, une information judiciaire visant la qualification la plus haute, à savoir violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner, a été ouverte. Néanmoins, le parquet ne fait pas état d’un quelconque signe religieux porté par la victime. La justice ajoutera le caractère antisémite à la qualification pénale retenue si l’enquête le démontre.

        Les proches de la victime se sont fortement mobilisés quelques jours après le décès de Jérémy. Ses frères sont allés à la recherche de témoins et ont distribué des flyers dans les boîtes aux lettres. Ils ont même réussi à retrouver la vidéo de la scène de l’agression et de l’accident. « La mort de Jérémy est liée à une agression dont il a été victime par une bande de jeunes immédiatement avant d’être percuté », a réagi la famille de la victime sur Radio Shalom.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Zhirinovsky: Russia's ultra-nationalist who predicted Ukraine conflict

        Issued on: 06/04/2022 - 13:08Modified: 06/04/2022 - 13:06

        Moscow (AFP) – Vladimir Zhirinovsky, Russia's veteran firebrand with a flair for political theatre who appeared to predict Russia's military action in Ukraine, died at the age of 75 on Wednesday.

        The politician -- who was reported to have been in grave condition after being hospitalised in early February with Covid -- died after a "serious and prolonged illness", the head of the lower house of parliament, Vyacheslav Volodin, said.

        Known for his nationalist populism and a skill navigating the Kremlin's political world, Zhirinovsky had reportedly been inoculated eight times with coronavirus vaccines.

        Brash, confrontational and prone to eyebrow-raising antics, Zhirinovsky was a fixture on the Russian political scene for the past three decades and thrived on controversy.

        He co-founded and led the Liberal-Democratic Party of Russia (LDPR), one of main forces in the country's parliament, since 1990.

        Zhirinovsky took part in all of post-Soviet Russia's presidential elections and had been a member of parliament since 1993 when his party scored a major success with nearly 23 percent of the vote.

        Often described as a clown in Russian political circles, he was known for his fiery anti-American, anti-liberal and anti-Communist speeches.

        - 'Not a peaceful year' -

        He appeared to predict Russia's military action in Ukraine when he addressed parliament in late December.

        "This won't be a peaceful year," he said in reference to 2022, urging Russian forces to strike Ukraine.

        "This will be a year when Russia will finally become a great country again and everyone will have to shut up."

        He even mentioned February 22 -- the day President Vladimir Putin recognised Ukraine's two breakaway regions as independent before he ordered troops into the pro-Western country two days later.

        Since Moscow's annexation of Crimea in 2014 and its subsequent stand-off with the West, Zhirinovsky had shifted into making anti-Kyiv public speeches.

        After the annexation, Zhirinovsky arrived in parliament wearing a military uniform and launched into an anti-Ukrainian tirade from the podium.

        Zhirinovsky's wrath was also often directed against the United States.

        "At night our scientists will slightly change the gravitational field of the Earth, and your country will be under water!" he said in a 2002 video, where he appeared to be visibly drunk.

        Zhirinovsky was also known for making anti-Jewish statements, despite acknowledging his father's Jewish heritage.

        Bad-boy reputation aside, Zhirinovsky was considered a skillful political operator and carefully toed the Kremlin line.

        "Only the Russian leader decides what will happen to the world in the next 10 to 15 years," he said in April 2021.

        He will be remembered for his frequent nationalist outbursts and often outrageous behaviour, such as throwing a glass of juice at liberal opponent Boris Nemtsov during a televised debate and fighting in parliament's lower house, the Duma.

        Supporters described him as a charismatic orator, who was popular with Russians nostalgic for the USSR as well as those disappointed with the Communists, democrats and Putin. Critics found his provocative nationalism shocking.

        Russia's liberal opposition despised him for being the Kremlin's token opponent who helped channel discontent.

        - 'Give each woman a man' -

        Members of Zhirinovsky's party were behind some of the country's most attention-grabbing legislative initiatives. One LDPR lawmaker proposed stripping Russian women of citizenship for marrying foreigners. Another proposed banning the US dollar and allowing women to take two days of paid leave a month when they menstruate.

        Zhirinovsky himself last year suggested pushing back the age of childhood to 30 because Russians "don't understand a thing until they're 30, they are all children."

        In 2007, Andrei Lugovoi, who is wanted in Britain in the murder of former Russian agent Alexander Litvinenko, was elected to Russia's parliament as a representative of Zhirinovsky's party and still sits in the Duma.

        Born in 1946 in Soviet-era Kazakhstan, Zhirinovsky entered politics after studying Turkish, philosophy and law.

        Putin was only an adviser to the mayor of Saint Petersburg when Russians first heard Zhirinovsky's outbursts during the post-Soviet country's first free presidential election in 1991.

        The politician promised to lower the prices of vodka and "give each woman a man". He placed third with six million votes.

        The LDPR has advocated for the return of Moscow's many lost territories, including Alaska, which Russia sold to the United States in 1867.

        Zhirinovsky famously said he hoped that one day Russian soldiers could "wash their boots in the waters of the Indian Ocean."

        Though marginalised in recent years, Zhirinovsky continued to deliver nationalist rants in parliament and regularly appeared on Russian television talk shows.

        © 2022 AFP

        L'Humanité

        Comment consolider le système des retraites ?

        Chronique

        Jean-Christophe le Duigou

        L’idée « d’une retraite à 60 ans » est plébiscitée par les salariés. Mais 8 sur 10 d’entre eux s’interrogent sur la solidité financière des régimes de retraites. Et pour cause ! Depuis 20 ans, gouvernements et patronat accréditent l’idée d’un système au bord de la faillite et ne cessent, sous couvert d’urgence financière, de mettre en œuvre des réformes qui amputent les droits des assurés. Emmanuel Macron, candidat-président, promet une économie de 12 à 18 milliards d’euros, en … reculant d’encore de 2 ou 3 ans l’âge de départ à la retraite. Si 65 ans devenait l’âge minimal de liquidation des droits cela signifierait pour une partie de la population, féminine en majorité, désireuse d’échapper à la décote, une retraite à…7O ans ! On voudrait tuer notre système par répartition, système bâti sur la solidarité et la confiance, qu’on ne s’y prendrait pas autrement.  

        Pour le jeune qui entre aujourd’hui sur le marché du travail à 20 ans et qui réussirait à obtenir le plein de ses droits à l’issue de sa carrière, la promesse de pension chute d’un quart. Dit autrement, la retraite d’un ouvrier ou d’un employé ayant eu une carrière complète, ne représentera plus, régime de base et régime complémentaire confondus, que moins de 2/3 du dernier salaire d’activité contre plus des 3/4 pour la génération qui a cessé son activité il y a 15 ans. La retraite ne serait plus dès lors le prolongement de la vie de travail avec le maintien du niveau de vie mais une « assurance »  dont les gouvernants peuvent réduire le niveau en fonction des vicissitudes de la conjoncture, une assurance justifiant que ceux qui le peuvent financièrement souscrivent de couteux compléments.

        Il ne s’agit pas de nier les besoins de financement des caisses de retraites, ce qui serait absurde : le nombre de retraités augmentera jusqu’en 2030 relativement à la population totale.  Si l’on veut maintenir le niveau des pensions, il faudra bien augmenter les moyens collectifs alloués au financement des retraites. Cela n’est nullement impossible. La difficulté est moins technique que politique.

        Les retraités ne sont pas un coût mais bien une catégorie sociale à part entière, répondant à nombre de besoins et assurant des fonctions sociales importantes. Ils sont surtout des travailleurs qui pendant toute leur vie ont contribué à développer la richesse collective. Ils ont assumé le paiement de la retraite de la génération précédente et doivent pouvoir compter sur la solidarité de la nouvelle génération pour assurer la leur.

        Il est pour cela essentiel de réfléchir aux conditions d’intégration des jeunes dans le pacte de solidarité, fondement de la répartition. Comment ces derniers peuvent-ils être parties-prenantes d’un système dans lequel ils ne peuvent entrer que tardivement en moyenne à plus de 20 ans ? Comment peuvent-ils croire au système alors qu’on leur explique que l’horizon de leur retraite s’éloigne inéluctablement et que leur situation sera de moins en moins favorable ? Comment peuvent-ils espérer une plus grande liberté de choix dans leurs parcours de vie, si en fin de compte le système de retraite leur est inaccessible ?

        Deux mesures immédiates peuvent et doivent être prises. Il s’agit d’abord de réamarrer les pensions aux salaires en garantissant une évolution parallèle de leurs montants. Il s’agit ensuite de considérer les jeunes précaires, les jeunes à la recherche d’emplois stables comme des cotisants de plein droit. Une partie des années d’études pourrait aussi être validée afin de compenser une entrée plus tardive dans la vie active.

        Il y a donc des réponses possibles au défi des retraites à condition de ne pas pousser les jeunes à faire sécession. Ce sont ces pistes qu’il faut d’urgence explorer si l’on veut consolider le principe de solidarité, fondement du système par répartition et gage d’un revenu décent pour chaque retraité.

        réforme des retraites
        France24 - World

        Far-left Melenchon makes last push to reach French presidential run-off

        Issued on: 06/04/2022 - 12:08Modified: 06/04/2022 - 12:30

        Wassim Cornet

        Far-left French candidate Jean-Luc Melenchon talked climate, feminism and cost of living at a rally on Tuesday in a bid to persuade youth and undecided voters ahead of Sunday's ballot. The first round of France's presidential election is tipped to be a repeat showdown between incumbent Emmanuel Macron and far-right Marine Le Pen, according to pollsters. FRANCE 24's Wassim Cornet reports from Lille, France.

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        Les 4 preuves que Macron poursuit sa droitisation à tout-va

        Actu

        Retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à une activité, nouvelle baisse des impôts sur la production… Le président-candidat revendique une vision conservatrice des enjeux sociaux et sociétaux, loin du prétendu « humanisme » dont il se réclamait en 2017.

        Lola Ruscio

        Après cinq années passéés à singer les mesures et les discours de la droite, Emmanuel Macron a franchi un nouveau palier qu’il mettra en scène lors de son premier grand meeting, ce samedi à Nanterre (Hauts-de-Seine).

        Conditionnement du RSA à l’exercice d’une activité, retraite à 65 ans, surenchère sécuritaire et anti-immigration, attaque contre les services publics et baisse des cotisations… Le candidat continue de piocher dans la boîte à idées du Medef et de la droite en se détournant désormais ouvertement du projet « d’émancipation » qu’il prétendait porter en 2017.

        Cette stratégie visant à siphonner définitivement l’électorat LR représente la suite logique des politiques mises en place sous son mandat.

        1. Un modèle social menacé de disparition

        Dans son livre Révolution et dans son programme de 2017, Emmanuel Macron s’engageait à créer un « système universel de retraite » fondé sur les principes « d’équité » et de « justice sociale », sans « modifier l’âge de départ à la retraite ». Sa réforme abandonnée en 2019 prévoyait tout l’inverse, quand bien même le président jurait ne pas vouloir toucher à l’âge de départ. Il montre désormais son vrai visage et ne s’embarrasse plus de faux-semblants : s’il est réélu cette année, le chef de l’État entend faire travailler les Français jusqu’à 65 ans ! Il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions des retraités », argumente-t-il. Sa réforme ne prévoit pourtant rien pour obliger les patrons à embaucher les salariés âgés au chômage. Bien au contraire, elle organise un élargissement du cumul emploi-retraite qui serait « plus simple et plus avantageux » pour les entreprises. Une proposition similaire à celle de Valérie Pécresse (LR), qui entend « libéraliser totalement le cumul d’un emploi et d’une retraite ». Emmanuel Macron a également annoncé une nouvelle refonte de l’assurance-chômage, déjà considérablement affaiblie sous son mandat.

        2. Un programme économique au service du capital

        L’ancien banquier d’affaires prend soin de faire de beaux cadeaux aux grands patrons. Sous son mandat, ils ont déjà obtenu la suppression de l’ISF, l’instauration d’une flat tax sur les revenus du capital et la pérennisation du CICE, qui en cumulé ont fait perdre plus de 100 milliards d’euros à l’État. Et Emmanuel Macron propose désormais une baisse massive « des impôts sur la production ». À la demande du Medef, il entend supprimer la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises à hauteur de 7,5 milliards d’euros par an. L’argument est toujours le même : ces impôts pèseraient trop lourd sur les entreprises. Mais dans le même mouvement, le candidat appelle à « rembourser la dette » et à retrouver un déficit à 3 % du PIB. Comment faire si de nouveaux cadeaux sont faits aux riches ? En retirant 10 milliards d’euros aux collectivités locales, comme le président vient de l’annoncer, alors même que celles-ci font vivre les services publics et la commande publique…

        Mobilisé au service du capital, Emmanuel Macron veut aussi « poursuivre la modernisation du Code du travail engagée avec les ordonnances de 2017 », soit le détricoter toujours plus au nom d’une prétendue « compétitivité ». D’autres droits sociaux sont dans le viseur puisque le candidat veut s’attaquer au RSA, versé aux plus démunis. Absente de son projet 2017, la refonte de cette aide apparaît aujourd’hui comme l’une de ses priorités. En cas de réélection, il conditionnera le RSA à l’ « obligation de consacrer quinze à vingt heures par semaine » à une activité. Une façon de stigmatiser les plus précaires sans répondre à la question de l’emploi.

        3. Un virage conservateur revendiqué sur l’immigration

        En 2017, Emmanuel Macron promettait « d’accueillir dignement les réfugiés ». Mais les temps et les discours ont changé. Le président sortant tient aujourd’hui une ligne réactionnaire en promettant l’expulsion systématique des déboutés du droit d’asile ou le durcissement des conditions d’accès aux titres de séjour. Il veut également expulser « les étrangers ou les personnes détenant des titres provisoires qui troublent l’ordre public ». Une volonté de se montrer « ferme » sur l’immigration qui ne date pas d’hier. Dès les premiers mois de son mandat, le président avait fait des mesures d’éloignement un cheval de bataille, notamment avec la loi asile et immigration défendue par l’ancien ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Un texte qui a considérablement nui à l’accueil et aux conditions de vie des exilés en France. Et que le président-candidat veut aggraver en copiant plusieurs mesures défendues par Valérie Pécresse.

        4. Un « pacte républicain » aux accents répressifs

        Quand Emmanuel Macron parle des quartiers sensibles, c’est uniquement sous un prisme sécuritaire. Il s’engage ainsi à créer une « force d’action républicaine » qui « va permettre de projeter des forces de sécurité dédiées qui vont venir sécuriser le quartier, aider à démanteler les principaux points de deal ». En parallèle, son programme de 2022 ne prévoit aucune mesure de soutien aux quartiers populaires, tandis qu’il promettait il y a cinq ans la création de « 10 000 » emplois pour les jeunes. Le président, qui a jeté aux orties le rapport Borloo sur les quartiers prioritaires, souhaite s’enfermer dans le tout-répressif sans se poser la question des services publics, de la formation et de l’emploi. Il entend ainsi doubler la présence policière sur la voie publique, augmenter significativement le budget du ministère de l’Intérieur et créer 200 brigades de gendarmerie en milieu rural, etc.

        Celui qui a présidé à la répression des gilets jaunes et voulu interdire journalistes et citoyens de filmer la police tient également un double discours sur les violences policières. En mars 2017, il déclarait : « Ce n’est pas possible quand il y a une violence policière qu’il n’y ait aucune sanction dans la hiérarchie policière. Il y a un commissaire de police, il y a un directeur départemental de la sécurité publique, il y a un préfet et il y a un ministre… » Mais depuis, le chef de l’État a sans cesse soutenu les ministres de l’Intérieur et la hiérarchie policière, alors même que des affaires de brutalités policières ont secoué le quinquennat. Aujourd’hui, il récuse même l’usage du terme de violence policière. Par conséquent, aucune mesure n’est prévue dans son projet pour lutter contre ce problème systémique.

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        Valeurs Actuelles

        McKinsey et les cabinets de conseil, grands brûlés d’une affaire politique

        Boule puante pour le gouvernement, véritable “scandale d’État” pour les oppositions, l’affaire McKinsey n’en finit plus d’empoisonner la campagne d’Emmanuel Macron. Depuis la publication, le 17 mars, d’un rapport de la commission d’enquête parlementaire du Sénat sur « l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques », chaque jour apporte son lot de révélations sur des pratiques discutables, entre optimisation fiscale, coûts faramineux des prestations, et soupçons de conflits d’intérêts. 

         Au cœur de la polémique, le cabinet de conseil américain McKinsey. Habituée à travailler dans l’ombre, la firme privée se trouve désormais sous les feux de la rampe. Une mauvaise publicité  dont on s’agace en interne : « Tout ce tapage est proprement hors-sol », explique un proche du dossier qui espère « un retour au rationnel » après la présidentielle. L’interroge-t-on sur d’éventuels liens de trop grande proximité avec le gouvernement, il proteste vivement : « Le cabinet ne sert aucun dessein politique. Il se contente de fournir un travail impartial et professionnel à ses prestataires, en l’occurrence des ministères. » En d’autres mots, tout lien idéologique entre des membres du gouvernement ou le chef de l’État et des personnalités du cabinet haut placées ne saurait être que fortuit. 

         D’après notre interlocuteur, la firme ne craint pas grand-chose sur le plan juridique. D’autant que le conseil public ne représente qu’une goutte d’eau dans les activités de McKinsey : 5 % de son chiffre d’affaires. L’entreprise de consulting privée, comme tous les acteurs du secteur, est soumise aux appels d’offres et aux limites prévues par la loi pour ce genre de contrat. 

        Une polémique politique 

        S’agissant plus spécifiquement des accusations de “travail bâclé” de certaines prestations de McKinsey – mis en exergue par l’enquête sénatoriale – la défense du cabinet se veut succincte : « Tout n’est pas toujours parfait dans le rendu d’une entreprise quelle qu’elle soit, mais rien de reprochable à cela. » Est-ce à dire que cette polémique a été montée à de basses fins électorales ? « Absolument, le cabinet est clean et s’est contenté de faire son travail. » En gage de bonne foi, un cadre de McKinsey se dit favorable « à un maximum de transparence, quitte à ce que de nouvelles lois soient votées en ce sens ». Une crainte reste majeure pour le cabinet : « Les contre-vérités dues à l’émoi politique. » « Contre-vérité » en référence au fait que sur 1 milliard dépensé en conseil l’année dernière, seul 1 % a été alloué à McKinsey comme l’explique pourtant le rapport du sénat. « Une quantité minime que beaucoup de citoyens semblent ignorer », se désole le cabinet. 

         Du côté des concurrents de McKinsey, qui pour la plupart ont été épargnés par l’affaire, « il n’y a pas d’inquiétudes particulières quant à l’avenir du conseil public », assure un avocat d’affaires. « Le recours à ces consultants privés est vieux comme le monde », poursuit-il. 

        C’est oublier que le poison de la suspicion s’est répandu dans l’inconscient collectif. L’écosystème des cabinets de conseil fera très certainement désormais l’objet d’une vigilance accrue : « Ils ne paniquent pas juridiquement. Mais par la faute d’un d’entre eux, McKinsey en l’occurrence, ils craignent un emballement politique. Comme toujours en France, l’emballement émotionnel accouche d’un emballement politique, avec toutes les conséquences qui en découlent : réglementation toujours plus contraignante, pénalisation de la profession, etc. », regrette l’avocat.

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        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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        France24 - World

        What economic policies are France’s presidential candidates proposing?

        Issued on: 05/04/2022 - 12:27

        Aude MAZOUE

        Economic policy has taken something of a back seat in a French presidential campaign initially focused on cultural and identity issues, then overshadowed by the war in Ukraine. But as the country prepares for the April 10 first round, the various candidates are offering different visions of France’s economic future.  

        The French economy performed better than expected after the calamitous effects of the Covid crisis, with 7 percent growth in 2021 – higher than Germany, Italy and Spain. Unemployment sank to 7.4 percent in the fourth quarter of 2021, its lowest rate since 2008.

        But despite President Emmanuel Macron’s “whatever it takes” approach – throwing as many resources as necessary at dealing with the fallout from Covid – France’s public debt remains substantial, at 112.9 percent of GDP in 2021 (although down from 115.7 percent in 2020), according to the national statistics office INSEE. France was the only country in Europe to see public spending surpass 60 percent of GDP in 2020.

        FRANCE 24 looks at what all the candidates are proposing on the economy.

        Centrist

        Emmanuel Macron has moved to the right on cultural issues since entering the Élysée Palace in 2017, along with the centre ground of the French electorate. But on economic policy he remains true to the en même temps (“at the same time”) approach at the core of his original presidential campaign, keeping a foot in both the centre-right and the centre-left.

        The incumbent and favourite wants to renew the dirigiste (interventionist) approach Charles de Gaulle used in the 1960s for the fourth industrial revolution – proposing to pump €30 billion into high-tech industries including semiconductors, space exploration and the life sciences.   

        Macron is looking anew to protectionist policies –  much like those favoured by his main election rival, nationalist-populist Marine Le Pen – and is looking for a way to force the state to buy French products, although it is unclear how he would circumvent the EU’s restrictive state aid laws

        At the same time, Macron wants to increase the inheritance tax threshold from €100,000 to €150,000 while widening the threshold’s application to indirect relatives of the deceased, such as nephews, nieces and step-children.

        As a social liberal, Macron also wants to recognise “how families have transformed” by giving couples who live together the same tax status as married couples or those in a civil partnership.

        Conservative

        Valérie Pécresse, candidate for the traditional conservative Les Républicains (The Republicans or LR) party, has based much of her campaign around the charge that Macron is merely a “pale imitation” of a centre-right leader. As such, she hopes to go further than Macron in economic liberalism, proposing to get rid of France’s famous 35-hour working week in sector-by-sector agreements between business groups and trade unions. Pécresse wants to cut 150,000 civil service jobs and abolish companies’ “social solidarity” contributions – which she sees as an “absurd” tax that dents firms’ competitiveness. She also wants to reduce VAT on electricity, housing and cultural goods.

        Pécresse is keen to reach out beyond LR’s bourgeois core support base with a proposal to guarantee a 10 percent increase in the net salary of people earning less than €2,800 per month within the next five years.

        Far right

        Keen to attract LR voters that are members of what he terms the “patriotic bourgeoisie”, far-right pundit-turned-candidate Éric Zemmour wants to prove his credentials as an economic liberal, proposing a 15 percent tax cut for small businesses, artisans and farmers. He also wants to reduce the inheritance tax, abolish the tax entirely for the transfer of family companies and allow people to transfer property to relatives tax free.  Zemmour also proposes exempting primary residences from property tax and eliminating the annual TV licence fee.

        But the far-right candidate also has a protectionist streak, calling for the “full reimbursement” of any state subsidies given to firms that take jobs offshore. He also wants low-salaried workers to receive a 13th month of pay, funding it by reducing national insurance contributions.  

        Targeting a working-class core vote, nationalist-populist Rassemblement National (National Rally) leader Marine Le Pen has a more statist economic platform than her far-right rival. She wants to intervene to set prices, give out subsidies to prop up faltering sectors of the economy and set up a French sovereign wealth fund to invest in strategic sectors.

        Le Pen also favours replacing the current property tax with a wealth tax directed at the rich, totally exempting primary residences. Keen to attract the youth vote, Le Pen wants to get rid of income tax for workers aged under 30 “so that they stay in France and start families here”.

        Le Pen’s nationalist-populist rival Nicolas Dupont-Aignan of Debout la France (Stand Up France) is also looking to court workers with the promise of an 8 percent wage increase for all. He has also proposed expanding the role of employees in managing companies and restoring the wealth tax Macron abolished.

        Left and far left

        The most popular candidate on France’s flagging left and Le Pen’s biggest rival in the battle for a ticket to the second round, La France Insoumise (France Unbowed) leader Jean-Luc Mélenchon hopes to pass a “social emergency law” as soon as possible after taking office, increasing the minimum wage to €1,400 per month (from €1,269.03 at present) and capping salary differences between workers and CEOs at 1 to 20.

        He also wants to give 800,000 public sector workers on temporary contracts permanent tenure – while preventing the top companies listed on the French stock exchange, the CAC 40, from paying dividends.

        What’s more, Mélenchon wants to bring capital gains tax up to the same level as income tax, introduce a progressive corporate tax and seize all inheritances greater than €12 million (a measure of dubious constitutionality).

        The once venerable Socialist Party is a shadow of its former self, having lost votes to Macron in the centre as well as Mélenchon on the far left in 2017. The party’s candidate, Paris Mayor Anne Hidalgo, nevertheless proposes an ambitious economic programme looking to increase the minimum wage by 15 percent, recruit tens of thousands of civil servants and create a new wealth tax she believes will raise €4 billion to spend on environmental “transition”.

        Hidalgo also hopes to institute a €5,000 endowment for people who reach 18 to spend on professional or private projects.

        Like many of her presidential rivals, Hidalgo wants to reduce the inheritance tax, exempting all fortunes below €300,000 – which would ensure that 95 percent of the population would not pay anything.

        Hidalgo’s leftist rival, Yannick Jadot of the Green party, wants to increase the minimum wage by 10 percent and to reduce the hours people have to work. Jadot favours a universal basic income, paid to everybody from the age of 18, and recruiting more than 200,000 new public sector workers.

        Jadot also favours increasing VAT on energy to encourage more environmentally friendly behaviour. As the French Greens have so far enjoyed little appeal outside urban areas, Jadot is trying to reach out to rural voters by proposing financial incentives to pass family farms down to relatives.  

        Betting that the likes of Hidalgo and Jadot have little appeal to the French working class, Communist candidate Fabien Roussel has distinguished himself a throwback to the post-war left, hoping to appeal to a nostalgic nation. Roussel proposes creating 500,000 new civil service posts, increasing civil service salaries by 30 percent, and equalising pay between both men and woman and private and public sector employers within a year.

        Far-left candidate Nathalie Arthaud of the communist Lutte ouvrière (Workers’ Fight) party wants to abolish VAT, end “banking secrecy”, exempt workers from “fuel taxes”, and expropriate the entirety of both wealthy people’s fortunes and corporate profits.

        Arthaud’s fellow far-leftist Philippe Poutou wants to nationalise energy and pharmaceutical companies, create one million public sector jobs and increase all incomes by €400.

        Nationalisation is also on the agenda for Jean Lassalle, leader of the small Resistons! (Resist!) party. Formerly an acolyte of perennial centrist candidate François Bayrou, the rurally-focused Lassalle proposes a “new Marshall Plan” to revitalise the countryside and to exempt firms located in places with fewer than 15,000 from corporation and property taxes.

        This article was translated from the original in French.

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        French left in disarray as right, far right dominate presidential campaign

        2022 FRENCH ELECTIONS

        McKinsey affair ‘galvanises’ Macron’s opponents – but gives them a ‘weak weapon’

        2022 FRENCH ELECTIONS

        Macron’s blunt vow to ‘piss off’ the unvaccinated takes aim at centrist voters

        Le Figaro

        Lucile Woodward, Julie Pujols-Benoit… Ces reines du fitness à suivre pour se muscler efficacement et sérieusement

        Victoria Hidoussi

        Coachs, danseuses, sportives… Elles triomphent sur les réseaux avec leurs méthodes inédites et inspirent leur communauté en partageant leur quotidien.

        C'est l'activité sportive la plus populaire au monde et en France (1) : le fitness s'impose en tête des disciplines devant la course, le cyclisme, le football et la natation. Dépoussiéré par des coachs créatives qui ont la bougeotte, l'héritier de l'aérobic se réinvente sur le digital. Car depuis la pandémie de Covid-19 et les confinements successifs qui ont poussé les amateurs à s'entraîner à la maison, le marché du sport à distance poursuit son expansion. Après la fermeture des salles, les téléchargements d'applications de santé et de fitness sont passés de 565 millions à 811 millions rien qu'au cours du deuxième trimestre de 2020 (2).

        Un engouement qui ne faiblit pas, puisque 80 % des membres d'un club songent à poursuivre les entraînements virtuels (3). Sur Instagram et YouTube, eldorados des nouvelles tendances holistiques, une multitude de cours en live et de nouveaux programmes gratuits ont vu le jour durant cette période, rendant la pratique accessible au plus grand nombre, mais ouvrant aussi la porte à un coaching amateur et opportuniste. Des professeures certifiées se sont démarquées en créant leurs propres plateformes en ligne, proposant du contenu plus qualitatif sur abonnement ou à la demande.

        À lire aussi«Streak running» : est-il efficace de courir tous les jours ?

        En vidéo, pourquoi il est bon de transpirer

        Ces instructrices vedettes ont convaincu des centaines de milliers de fidèles grâce à leurs concepts innovants (de la danse classique mêlée à du boot camp, du Pilates sur des chansons pop des années 2000, ou encore du yoga dynamique sur de la musique hip-hop), mais pas que… Ces nouvelles gourous du bien-être à l'aura fédératrice ont su nouer des liens avec leur communauté à travers l'écran, en dialoguant en temps réel avec leurs abonnés et en révélant les coulisses d’une femme entrepreneure sur les réseaux sociaux. Portraits de six d'entre elles qui font transpirer les Français autant qu'elles les passionnent.

        (1) Étude Ipsos « Global views on exercise and team sport », juillet 2021. (2) Rapport « State of Mobile 2022 » de la société d'analyse App Annie. (3) Étude mondiale sur les consommateurs de fitness 2021 par Les Mills.

        Lucile Woodward, le sens de l'équilibre

        ● Son parcours Cette ex-journaliste scientifique a tout plaqué pour passer le diplôme d'État de coach sportif. Précurseure à l'époque où le terme «influenceur» n'existe pas encore, elle crée sa chaîne YouTube en 2014. Elle y parle sans tabou de toutes les préoccupations forme et bien-être féminines au sens large. Trois ans plus tard, elle crée sa propre méthode, Body by Lucile, qu'elle perfectionne aujourd'hui, entourée d'une équipe de nutritionnistes et de psychologues pour assurer un accompagnement complet. Sa franchise et sa bienveillance sont particulièrement appréciées par ses 257.000 abonnés sur Instagram.

         Sa méthode Des programmes réalistes et progressifs pour obtenir des résultats sur le long terme et les tenir. Élaborés en fonction des saisons ou des thématiques (jambes, ventre, bras, natation, running…), ces e-books multimédias contiennent des séances de sport virtuelles, des idées de menus équilibrés, ou encore des enregistrements audio pour booster sa motivation. De quoi faciliter la vie de ses clientes, «des femmes qui ont une grosse charge mentale, des boulots prenants, des enfants, et qui veulent tout mener de front. Celles qui sont très actives et qui ont d'énormes contraintes de temps et d'organisation», détaille-t-elle.

        ● Son conseil bien-être «Mon meilleur rituel pour lutter contre mes problèmes de sommeil, c'est de faire du sport le matin à la lumière du jour. Ça réveille et ça met en forme pour la journée, surtout quand on a mal dormi. Les bénéfices se font ressentir le soir même.»

        Programmes sportifs à partir de 39,90 € en téléchargement sur lucilewoodward.com

        Sissy Mua, concentré d'énergie

         Son parcours L'influenceuse au 1,5 million d'abonnés sur Instagram est entrée dans la cour des grandes depuis qu'elle a passé sa formation de coach. Pourtant, la Niçoise est loin d'être une débutante : elle fête les 11 ans de sa chaîne YouTube, qui l'a propulsée au rang de star du fitness grâce à ses vidéos «Bikini avec Sissy». Face au succès fulgurant de ses séances gratuites, cette ingénieure en biologie de formation, fonde, en 2018, la plateforme TrainSweatEat avec son partenaire, Tini.

         Sa méthode Des entraînements courts et intenses, chronométrés à la seconde près pour les rentabiliser au maximum. Du HIIT (High intensity interval training) à la musculation, en passant par le cross training, la multitude de disciplines proposées (encadrées par d'autres coachs spécialisés) galvanise ses adeptes, qui cherchent une transformation rapide et radicale. Même la récupération et la nutrition (100 % végane) ne sont pas oubliées. «L'objectif, ce n'est pas juste d'enchaîner les programmes les uns derrière les autres, mais de les faire tous ensemble. C'est cet effet de groupe qui pousse les gens à rester motivés. Ils ne se sentent pas seuls devant leur télé, ils savent que d'autres personnes s'entraînent avec eux. On est une grande famille, et c'est ce qui fait notre force», résume Sissy Mua, qui compte près d'un million d'inscrits sur son application.

        ● Son conseil bien-être «Je m'entraîne le matin pour être sûre de m'octroyer ce temps pour moi, car, trop souvent, le soir, ma séance passait à la trappe à cause de mes grosses journées de travail. Ainsi, je me mets à l'œuvre de bonne humeur, car mon objectif sportif a été accompli.»

        Application TrainSweatEat, abonnement à partir de 5,50 € par mois sur trainsweateat.com

        Anouk Hamel, l'ange de la vitalité

        ● Son parcours Danseuse au conservatoire de Paris pendant plus de dix ans, Anouk se blesse avant de passer le concours d'entrée à l'Opéra. En guise d'échappatoire, cette coach diplômée d'État enseigne dans des salles de sport prestigieuses à Paris (Klay, Ken Club, 21Blanche, le Ritz…), où elle se constitue une clientèle privée. Sa cote de popularité grandit sur le digital durant la pandémie : «Je donnais jusqu'à cinq cours par jour en direct sur les réseaux sociaux des clubs, c'était la frénésie totale. Au début, on était une dizaine, à la fin, on était des milliers, se souvient-elle. Mes abonnés ont commencé à utiliser le hashtag #BodyByAnouk pour partager leurs résultats physiques avant/après sur Instagram. Puis, c'est devenu mon entreprise et mon studio de cours en ligne.»

         Sa méthode Il ne faut pas se fier à son physique angélique : cette blonde solaire ne ménage pas ses élèves avec ses entraînements soutenus mêlant flows de Pilates, cardioboxing ou encore barre au sol. Celle qui partage sa vie entre Le Cap, en Afrique du Sud, et Paris apporte toujours une dimension holistique à ses trainings (méditation, stretching, exercices de respiration…), tournés aux quatre coins du monde, avec des paysages à couper le souffle pour décor.

         Son conseil bien-être «Le matin, je pratique le stomach vacuum en faisant au moins 10 à 20 respirations. Ça permet d'activer le transit et de faire beaucoup de bien au ventre en le massant.»

        Abonnement à partir de 16 € par mois sur bodybyanouk.com

        Julie Granger, ballerine à l'américaine

        ● Son parcours Cette danseuse professionnelle a fait ses armes dans les compagnies du Boston Ballet et du Joffrey Ballet de Chicago. Sélectionnée par la prestigieuse chaîne de gym Equinox, elle enseigne alors le fitness à New York, où elle lance de nouveaux concepts déposés. De retour en France, Julie Granger fonde The Studio Paris : «Je voulais apporter le fitness du futur à l'américaine qui manquait ici», explique-t-elle, citant notamment parmi ses créations le Brooklyn Barre (un mix de Pilates, de danse et de barre au sol), ou encore le Ballerina Training (un cours de circuit training façon boot camp). Après le confinement, elle change de business modèle en le convertissant totalement sur le digital. Ses cours en anglais, qu'elle tourne dans les plus beaux hôtels du monde, attirent des clientes de San Francisco à Sydney. En parallèle, elle vient d'être nommée experte bien-être de la maison Guerlain.

        ● Sa méthode Un langage et des mouvements inspirés de la danse classique : pointes tendues, pliés et autres échappées se mêlent à des mouvements de HIIT. Le tout sur de la musique pop électro. «Les gens s'imaginent le cours cliché en tutu, mais c'est du vrai workout, qui fait transpirer et donne des courbatures. On garde les qualités de l'entraînement d'un danseur, qui dessine des muscles longs et fins, tout en travaillant sa posture et en gagnant en élégance et en confiance en soi», assure Julie Granger.

        ● Son conseil bien-être «Je commence toujours ma journée en buvant une eau chaude citronnée, avec une cuillerée de miel afin d'éclaircir ma voix avant les cours. Les matins d'été, j'aime faire mon super smoothie : une banane, deux glaçons, du lait d'amande et une cuillerée de beurre d'amande.»

        Abonnement à partir de 30 € par mois sur thestudioparis.com

        Clotilde Chaumet, yogi hip-hop

        ● Son parcours C'est en Californie que la jeune femme se prend de passion pour le yoga, avant de se former à la méthode ashtanga en Inde. À son retour en France, en 2016, elle fonde TIHHY (Très intense hip-hop yoga), un cours à l'opposé des ambiances zen et mystiques traditionnelles, car c'est dans les salles obscures des studios d'indoor cycling Dynamo que cette coach hyperactive se fait connaître des Parisiens. Elle complète sa formation de yoga à Los Angeles et s'initie dans la foulée aux sound baths (bains sonores avec des bols de cristaux). Après avoir apaisé ses plus de 44.000 abonnés sur Instagram au son de ses «bols magiques» durant la pandémie, l'ambassadrice Nike se lance sur le digital : «C'est ce qui a élargi ma communauté à la province et au Canada. Certains ont découvert qu'on pouvait aussi progresser en pratiquant en ligne», constate Clotilde Chaumet.

        ● Sa méthode Du yoga vinyasa punchy sur de la musique urbaine, entre performance artistique et expérience spirituelle. Le rythme volontairement intense pousse au dépassement de soi et inclut des défis, comme des positions sur les mains pour «dédramatiser, se challenger, se faire confiance», assure-t-elle.

        ● Son conseil bien-être «Tous les jours, je pratique au moins cinq minutes de méditation, juste pour me rebrancher à ma respiration, à mon esprit. Les sound baths m'ont vraiment aidée à retrouver de l'apaisement.»

        Abonnement à partir de 16 € par mois sur tv.tihhy.com

        Julie Pujols-Benoit, la coach des stars

        ● Son parcours C'est un malheureux événement qui a fait naître sa vocation : «Un jour, j'ai renversé l'eau de ma bouilloire sur moi. La moitié de mon corps était brûlée au deuxième et au troisième degré. J'ai porté une combinaison spéciale durant un an et demi. C'est ainsi que j'ai pris conscience que le mouvement me manquait énormément», raconte Julie Pujols-Benoit. Une fois rétablie, la Bordelaise d'origine prend sa revanche en empochant, en 2010, le diplôme d'État de coach sportif haut la main, avant de se former au Pilates. Elle compte aujourd'hui parmi ses clientes Adèle Exarchopoulos, Ana Girardot ou encore Géraldine Nakache.

        ● Sa méthode Se sculpter une taille de guêpe et le fessier de Jennifer Lopez sur une playlist pêchue des années 2000 : c'est la recette de son célèbre Pilates Booty, qui fait salle comble dans les clubs de sport parisiens. Pendant le confinement, ses séances en direct sur Instagram lui apportent une nouvelle notoriété (65.000 abonnés) et l'encouragent à recréer Les Cours de Julie en ligne. On y retrouve ses nombreuses méthodes (Color Sculpt, Barre Fitness…), recommandées par des gynécologues pour leurs bienfaits sur la tonification du périnée.

        ● Son conseil beauté et bien-être «L'automassage du visage avec un gua sha ou avec les doigts. Je le fais le matin et le soir dans mon lit, pendant cinq à dix minutes. C'est rapide, ça ne coûte pas cher, et ça fait vraiment du bien à la peau.»

        Abonnement à partir de 25 € par mois sur lescoursdejulie.com

        «Plus on monte, plus notre corps se dégrade» : les confessions de l'himalayiste Sophie Lavaud sur la survie en «zones de mort»

        Interview.- Alpiniste-himalayiste chevronnée, la Française passe plus de 100 nuits par an au-delà de 5000 mètres d'altitude. Elle livre les clefs de la survie en milieu hostile.

        L'Humanité

        Les perdants de la future réforme des retraites donnent de la voix

        Premier plan

        Entre le recul de l’âge légal de départ à 65 ans et la fin programmée des régimes spéciaux, la réforme imaginée par le candidat Emmanuel Macron va toucher de nombreux travailleurs déjà soumis à des conditions de travail difficiles.

        Cécile RousseauCyprien Boganda

        Qu’il semble loin, le temps où un certain Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle de 2017, s’engageait à ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite ! « Il restera à 62 ans ! » martelait-il alors, soulignant dans son programme l’ineptie économique d’un éventuel recul. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le Macron 2022 semble décidé à enterrer la promesse faite par celui de 2017. Le président­-candidat a prévenu : s’il est réélu, l’âge légal de départ passera de 62 à 65 ans en 2034. Et de façon abrupte. Si le projet de réforme Delevoye-Philippe, mis en échec par les mobilisations en 2019 et 2020, se donnait dix ans pour se mettre en place, ne touchant que les générations 1975 et suivantes, celui présenté il y a huit jours commencera à s’abattre sur les personnes nées dès 1961. Tant pis si celles-ci pensaient déclencher leurs droits à pension l’an prochain, dès 62 ans : elles devront travailler quatre mois de plus. Chacune des ­générations suivantes, jusqu’à celle de 1969, se verra accablée d’un trimestre supplémentaire à cotiser, afin de parvenir à l’officialisation du nouvel âge légal de départ à 65 ans, en 2034.

        Aucune urgence économique

        Cette réforme est d’autant plus brutale qu’elle n’est justifiée par aucune urgence économique (lire notre entretien). Le Conseil d’orientation des retraites (COR) le rappelait en juin 2021 : « Malgré le contexte de la crise sanitaire et le vieillissement progressif de la population française, les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon de la projection, c’est-à-dire 2070. »

        Valérie Pistone craint de se retrouver prise au piège de ces nouvelles bornes d’âge. Née en 1965, l’infirmière à l’hôpital gériatrique René- Muret à Sevran (Seine-Saint-Denis) n’imagine pas une seconde pousser son activité jusqu’à 65 ans : « Cette mesure s’inscrit dans un quinquennat injuste pour les soignants et ne prend absolument pas en compte le quotidien professionnel des gens », tacle celle qui est aussi syndicaliste SUD santé. La quinquagénaire avait initialement envisagé son départ pour 2025. En 2012, elle avait choisi de passer en catégorie A de la fonction publique avec une retraite portée à 60 ans. Un effort consenti pour percevoir un meilleur salaire. D’autres infirmières sont restées en catégorie B (catégorie active) et ont conservé la possibilité de départ à 57 ans. « Je me suis assise sur la pénibilité à ce moment-là, je n’aurais peut-être pas dû », glisse-t-elle, en précisant bien que les primes des infirmières ou de week-end ne rentrent pas dans le calcul de la pension.

         

        Miser sur la formation et l’embauche des jeunes

        Alors que les tâches administratives se sont multipliées pour coller à l’impératif de rentabilité et que le quotidien s’est alourdi avec le Covid, Valérie est épuisée : « On y laisse notre santé, donc on aimerait bien profiter de notre retraite. Quand on s’occupe des autres, il faut être en forme ! D’ailleurs, je ne fais pas des actes, mais des soins. L’interaction avec le patient est essentielle, surtout pour les personnes âgées. » À rebours de la future réforme, la soignante souhaiterait plutôt que les personnes proches de la retraite puissent diminuer leurs heures et qu’en retour, un jeune soit formé puis embauché.

        Chez d’autres spécialistes du soin, le corps a déjà lâché. Fabienne Montet, aide à domicile de 53 ans, souffre de multiples pathologies apparues dans l’exercice de son travail-passion : tendinite du bassin, arthrose aux deux genoux, hernie discale… « On est seul pour effectuer les transferts du lit au fauteuil avec des personnes qui n’ont souvent plus aucune autonomie. On est auxiliaire de vie, femme de ménage… Le métier est très physique, comme celui d’assistante maternelle que j’occupais avant. » En arrêt maladie depuis un an et en parcours de reconnaissance de maladie professionnelle, elle envisage une reconversion dans un métier administratif. Pourtant, selon ses calculs, Fabienne ne pourrait prétendre à une retraite complète qu’à 67 ans, avec un montant de misère. « J’ai travaillé à temps plein puis à temps partiel pour m’occuper de mes trois enfants, le tout payée un peu plus de 8 euros de l’heure, soit le Smic ! s’indigne-t-elle. Je devrais toucher 1 000 euros de pension. Je vis comment avec cette somme, compte tenu de l’augmentation des prix ? Sans mon mari artisan, je ne m’en sortirais pas. Plutôt que de subir la réforme d’un président installé bien au chaud dans son bureau, j’attendais une augmentation de salaire et la reconnaissance de la difficulté de notre travail. »

         

        L’usine à gaz du compte professionnel de prévention

        Dans le secteur du bâtiment, cet éloignement de l’âge légal de départ paraît aussi inconcevable. Si la pénibilité­ des tâches n’est plus à démontrer, leur reconnaissance concrète reste compliquée. Le compte professionnel de prévention (ex-compte pénibilité) a tout d’une usine à gaz. « Quatre critères de pénibilité ont été supprimés par Emmanuel Macron, comme l’exposition à des vibrations et le port de charges lourdes. Pour les critères restants, on nous répond qu’on ne peut pas toujours mesurer l’impact réel sur le salarié », déplore Ali Tolu, représentant CGT au comité de groupe de Vinci.

        Tenir jusqu’à 62 ans relève déjà de l’exploit. « Comme les patrons proposent rarement des postes aménagés, à 55 ans, de très nombreux collègues finissent licenciés pour inaptitude avec juste les indemnités légales. Beaucoup d’anciens, partis en retraite, sont tombés malades quelques mois après et sont décédés, dénonce Seyfettin Kurnaz, représentant de FO dans l’entreprise Dodin Campenon Bernard.

        Une impression de bis repetita de 2019

        Décidé à ignorer les particularités inhérentes aux métiers, l’actuel locataire de l’Élysée a réaffirmé sa volonté de supprimer les régimes spéciaux. Ciblés explicitement, les agents de la RATP ont une impression de bis repetita de l’année 2019. « Notre régime nous donne théoriquement le droit de partir à 52 ans avec vingt-sept années d’ancienneté­ pour les conducteurs et à 57 ans pour les agents de maintenance, rappelle Pierre Yaghlekdjian, délégué syndical CGT. Dans les faits, c’est très compliqué car l’impact des réformes précédentes s’amplifie avec le temps. Tout cela vise à réduire le montant des pensions car aucun conducteur ne restera jusqu’à 65 ans au volant, en horaires de nuit, en repos ­décalé… »

        En grève ce vendredi contre la dénonciation des accords sur les conditions de travail par leur direction en vue de la privatisation du réseau bus, les conducteurs refusent de travailler, entre autres, une heure de plus par jour. Une mobilisation qui devrait en appeler bien d’autres en cas de réélection du président de la République.

        réforme des retraitesEmmanuel Macronfinancement des retraitesRetraite à 60 ans
        France24 - World

        'Macron looks right through you!': Socialist candidate Hidalgo calls on progressives to return to the fold

        Issued on: 04/04/2022 - 17:33

        With a week to go before the first round of France's presidential election, Anne Hidalgo is languishing at under 2 percent in the polls. If those voter surveys bear out at the ballot box on April 10, the performance would mark a historic low for the embattled Socialist Party. And so a distinct sense of foreboding reigned as supporters gathered Sunday for Hidalgo's rally in Paris, where she remains mayor, with the party already poised for a post-election ideological reckoning.

        The 19th-century Cirque d'Hiver, a circus venue in Paris's 11th arrondissement (district), is something of a good luck charm for Anne Hidalgo. It was here in 2014 that she wrapped up her first successful campaign for Paris City Hall. And so, as if to exorcise the hard luck of her beleaguered presidential bid and harken back to the good times, the Socialists chose to return to the covered colosseum on Sunday for her last presidential campaign rally with one more week to go.

        As a sign of how far the party has tumbled, just five years after Socialist President François Hollande ceded the Élysée Palace torch to centrist rival Emmanuel Macron, the arena's 2,000 seats were slow to fill on Sunday. A stark contrast with Macron's rally across town the night before, with its 30,000 supporters psyched to re-elect the incumbent. "We don't have the same means," a Hidalgo campaign official explained.

        So forget the merchandise stand, the watchword here is sobriety. After all, the final score on Election Day counts for a party's bottom line, too. The difference between scoring above or below 5 percent of the vote in France makes all the difference, with state financing subsidies slashed for candidates who fall below that golden threshold.

        Despite the ominous polls, some of the Socialist supporters who turned up to cheer on Hidalgo on Sunday still believe their candidate could be this election's dark horse. "We can do it. We absolutely have to convince the undecided and the abstainers," said Léo, a 22-year-old party member who admits this has been "a difficult campaign".

        >> Low blows and a Royal snub: Struggling French left bemoans ‘ugly’ campaign

        "The campaign was completely stifled by Macron," a fellow member chimed in. "But we have nothing to be ashamed of and we will continue to relay our ideas."

        To muster the troops down the home stretch of this 2022 campaign, two Socialist heavyweights – Lille mayor Martine Aubry, and Bernard Cazeneuve, Hollande's former interior minister, turned out on Sunday to lend a hand. Aubry, a onetime party chief and former Socialist social affairs minister, is still remembered fondly as an architect of France's 35-hour workweek, cherished as a mark of social progress on the left.

        "Nous somme indestructibles !" @Anne_Hidalgo au Cirque d'Hiver dans une salle qui explose d'énergie. pic.twitter.com/G0hY5YMDIZ

        April 3, 2022

        Taking the stage in a sea of French, European and rainbow flags, sporting a blue jacket and a wide smile, Hidalgo began by paying tribute to the supporting pair of party luminaries. "Yes, the left that does France good is here! It is here with you, Martine, who changed lives, profoundly and lastingly, with the 35-hour workweek, with universal health coverage, with the law against exclusion. You, Martine, are for me an inspiration and a guide showing us the most essential way, the way of social justice and of loyalty," the candidate declared.

        Keen to prove polls wrong

        Hidalgo then called for all hands on deck next Sunday, slamming the polls she deemed "limited and biased" and the "zealous pundits who scorned democratic debate". Alluding to far-right pundit-turned-presidential candidate Éric Zemmour, Hidalgo declared, "Together, we can ward off the depressing luck forecast for this campaign, one that elevated vulgarity, promoted violent speech and held out a microphone to the hatred of others, to anti-Semitism, to racism, to sexism."

        After addressing the war in Ukraine and calling for an end to buying Russian fuel, "the gas of shame", Hidalgo launched into an attack on Macron's record after five years in office. "His record speaks for itself. As for his [re-election] platform, who would dare call it socially progressive? Who reduced to nothing the tax on big fortunes? He did!" she said. "Who did away with the hardship criteria we put into place for pensions?" she asked and the crowd replied: "He did!"

        "If you have left-wing ideas, if you are concerned about social progress, about justice, about ecology, you have to know: Emmanuel Macron looks right through you!" she continued. "Come back to your first family, the realistic and reasonable left, one that admits its mistakes," she appealed.

        Having dispatched with Macron, Hidalgo's next target was far-leftist candidate Jean-Luc Mélenchon. A former Socialist who quit to start his own outfit further to the left, Mélenchon is running ahead of a pack of disparate leftists in the polls ahead of the first round and fancies his chances at advancing to the decisive run-off on April 24. Hidalgo accused Mélenchon, who has come out against sending weapons to Ukraine, of indulging Russian leader Vladimir Putin. "For now, you'd be voting for a candidate who refused to help the Ukrainians," she told the crowd.

        Turning to her own platform, Hidalgo laid out her key pledge: an emergency law in favour of young people that would order free everyday commutes for those under 26 and eliminate enrolment fees at all French universities.

        "In the days to come, every vote won will provide new hope for the future. Each citizen we convince will be giving social justice and climate justice a chance. So let's not give up!" she implored, her voice rasping, to general acclamation and chants of "Hidalgo présidente!"

        'Battle of the clans'

        After the rally, some supporters boasted unswayable optimism, while others seemed to have already turned the page on an election to forget, thinking ahead to how France's left wing might seek to rebuild. Daniel, for one, with more than 50 years of Socialist Party activism under his belt, wants to "get back to the fundamentals" of French socialism: tending to household purchasing power and fighting poverty. "Now everybody needs to park their egos so we don't relive the same unpleasantness in five years' time," he scoffed.

        And yet, behind the scenes, some fear a battle is in the offing between a new generation of Socialists and the old guard, the so-called "elephants", angling to take back control of the party. Hollande, who served as party chief for 11 years before going on to win France's top job in 2012, has made it known that he wants to "do his part" in the rebuilding process. The 67-year-old may even run for a lower-house National Assembly seat in June.

        And he isn't the only one of the party's relative household names to be issuing clarion calls for a rebuild, even before the votes are counted. Suffice it to say, a new phase of uncertainty awaits.

        "We know it's a difficult time, but we don't want a battle of the clans," Socialist Party chief Olivier Faure told FRANCE 24, recalling that "every time we have managed to come together, we have won".

        Indeed, one of the paradoxes of the Socialist Party is that, while it has almost disappeared from the French political landscape at the national level, the party's footprint at the local level remains deep: the Socialists hold the presidency in six of 13 French regions and hold nearly a quarter of the country's 101 departments. Hidalgo, after all, stood as a party success story when she earned the 2022 Socialist nomination last October, a year after winning re-election as mayor of the French capital.

        And so beyond next Sunday's vote – and the first-round ouster and historic defeat all but the most ardent faithful expect the party to suffer – all Socialist eyes will be on the so-called third round, those make-or-break legislative elections in June.

        This article has been translated from the original in French.

        French presidential election © France 24

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        Macron seeks to fire up voters, coax leftists onside amid far-right challenge

        FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

        On This Day in 2007: France's power couple keeps up the façade in a race riven by intrigue

        FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

        A new Republic: Leftist Mélenchon promises to topple France’s ‘presidential monarchy’

        Le Monde

        Nicolas Zepeda, la forteresse du déni

        Lors de son interrogatoire devant la cour d’assises du Doubs, mardi, le jeune Chilien a démenti son implication dans l’assassinat de Narumi Kurosaki, son ex-petite amie japonaise, en décembre 2016 à Besançon, en dépit de l’accumulation des charges qui pèsent sur lui.

        L’interrogatoire de Nicolas Zepeda venait à peine de commencer, mardi 5 avril, que déjà il fallait se résigner : on ne saurait ni comment Narumi Kurosaki a été tuée, dans la chambre 106 de la résidence étudiante de Besançon, durant la nuit du 4 au 5 décembre 2016, ni où son corps a été dissimulé. « Est-ce vous que l’on aperçoit à treize reprises sur les images de vidéosurveillance de la résidence ?

        – Non, ce n’est pas moi, Monsieur le président.

        – Est-ce vous qui avez été vu deux fois, par deux étudiantes, caché dans la cuisine de cette résidence ?

        – Je ne suis pas cette personne. »

        Nicolas Zepeda n’est pas « cette personne » maladivement jalouse, obsédée depuis des semaines par la rupture que lui avait imposée son ex-petite amie japonaise, s’introduisant dans ses messageries, contrôlant les photos de ses copains masculins sur son mur Facebook, traquant obstinément les preuves de sa liberté retrouvée et de son nouveau bonheur amoureux. Il n’est pas « cette personne », engluée dans la détresse et la blessure d’orgueil, qui prépare en secret un voyage de Santiago du Chili jusqu’à Besançon, achète dès son arrivée un bidon de cinq litres de liquide inflammable, des allumettes et un détergent, espionne pendant trois nuits et deux jours la fenêtre de la chambre 106 de l’étudiante, l’invite à dîner, la fait disparaître, et usurpe dans les jours qui suivent ses adresses IP sur les réseaux sociaux pour tenter de rassurer tous ceux qui s’inquiètent de l’absence de la jeune femme, avant de rentrer dans son pays.

        Nicolas Zepeda, sa jalousie mortifère, et l’insoutenable liberté de Narumi Kurosaki

        Non, le jeune homme, issu d’une famille chilienne catholique pratiquante et aisée, aîné et seul garçon d’une fratrie de trois, fils gâté par sa mère et héritier désigné de la réussite professionnelle de son père, ne peut pas être cette personne, coupable d’avoir assassiné Narumi Kurosaki.

        Une fois, une seule, Nicolas Zepeda a vacillé

        Que pèse l’accumulation vertigineuse de preuves, en images, en témoignages, en expertises téléphoniques, informatiques, en milliers de messages exhumés, en recoupement irréfragable de toutes ces données, face à des parents qui, dès les premiers soupçons, ont bâti une forteresse autour de leur fils ? Qui ont fait appel à l’un des plus grands cabinets d’avocats de Santiago afin de s’assurer que, jamais, le jeune Chilien ne devrait rendre des comptes à la justice française ? Qui, lorsque l’impensable est arrivé – son extradition vers la France et la perspective de comparaître devant une cour d’assises – ont choisi Me Jacqueline Laffont, l’une des avocates les plus réputées de la place de Paris, conseil d’un ancien président de la République, pour le représenter ? Qui, avant l’ouverture du procès ont multiplié les entretiens dans la presse pour proclamer son innocence ? Qui, depuis mardi 29 mars, sont assis au premier rang du public, les yeux rivés au box de l’accusé ? Et qui, ce mardi 5 avril, ont été autorisés par le président Matthieu Husson, à déjeuner et à s’entretenir avec lui, juste avant qu’il soit interrogé ?

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        France24 - World

        Will France’s Yellow Vests come back to haunt Macron on election day?

        Issued on: 01/04/2022 - 21:10

        Benjamin DODMAN Follow

        The most potent protest movement in recent French history, the Yellow Vest uprising looked at one point like it might bring a premature end to Emmanuel Macron’s presidency. More than three years after it was smothered, its politicised remnants are counting on their ballots to finish the job.

        France’s upcoming presidential election has been described as the least suspenseful in decades, a lopsided contest in which Macron is widely expected to prevail over a motley crew of challengers rejected by a majority of voters.

        It’s a prospect 56-year-old Jérôme Batret finds hard to stomach, more than three years after the farmer from rural Auvergne first donned a “yellow vest” in protest at Macron’s government – joining an unconventional insurgency that caught Paris elites napping, rattling the government, baffling commentators, and eventually inspiring copy-cat protests around the world.

        Named after the now-famous fluorescent waistcoats that are mandatory in French cars, the Gilets jaunes (Yellow Vests) staged more than 60 consecutive weeks of protests against economic hardship, mounting inequality and a discredited political establishment. They manned roundabouts across the country night and day, took to the streets of towns and cities on every Saturday, and at their peak in December 2018 even stormed the Arc de Triomphe in central Paris, amid scenes of chaos not witnessed since May 1968.

        On the day a sea of yellow swarmed the Champs-Elysées, protesters in Batret’s usually tranquil hometown of Le Puy-en-Velay set fire to the local police prefecture with a molotov cocktail. When the French president paid a secretive visit days later to offer shaken officers his support, his vehicle was chased away by angry protesters shouting “Tous pourris” (You’re all corrupt) and “Macron resign”.

        Batret was among the very first Gilets jaunes, manning a nearby roundabout non-stop for three weeks. During those heady days, it felt like Macron’s fall was “only a matter of days”, he recalls in an interview with FRANCE 24. Little did he expect the young president would see off the challenge and come back stronger three years later, poised for another mandate.

        “He didn’t respect the people back then and he doesn’t respect them now,” says Batret, citing Macron’s pledge last year to “emmerde” (piss off) those who reject Covid-19 vaccines. “We have a president who wants to piss off his own people – and yet he’ll win again.”

        ‘Politicians in Paris don’t give a shit about us’

        Like other rural and suburban workers who formed the backbone of the Yellow Vest insurgency, Batret says his spending power has plummeted during Macron’s five years in office – a turbulent term marked by the coronavirus pandemic and now the fallout from the war in Ukraine. Surging energy prices mean most of his earnings are now swallowed up by the fuel he needs to run his car and tractor, and heat his house.

        “People in Paris tell me it’s not so bad for them, but out here in the countryside we’ve got no choice,” he says. “My sons work 35 kilometres from home. That’s 400 euros per month in petrol just to get to work.”

        The trigger for the Yellow Vest uprising was an unpopular fuel tax, ostensibly designed to finance France’s transition to a green economy – though it soon became apparent that its proceeds would mostly be used to plug a budget deficit widened by the government’s tax cuts for businesses. The levy infuriated motorists in rural and suburban areas starved of public transport and other services, where households are heavily reliant on their cars. 

        This original association with motor vehicles, cemented by the symbol of the high-visibility vests, allowed some commentators in well-connected cities to dismiss the protesters as recalcitrant, selfish motorists unconcerned by climate change – an image that has largely stuck. 

        “Politicians in Paris don’t give a shit about us,” says Batret. “They make empty promises come election time and then leave us to rot. They have no respect for the people.”

        A longtime conservative voter, the organic farmer says he will no longer vote for career politicians “who’ve never done anything real in their lives”. On April 10 he will cast his ballot in favour of Jean Lassalle, the Occitan-speaking son of Pyrenean shepherds who was fined 1,500 euros in 2018 for wearing a gilet jaune in France’s National Assembly. 

        “I know lots of people who never voted before but are now interested in the ‘small candidates’, like Lassalle, [trotskyist Philippe] Poutou, and others who never get mentioned in the media,” says Batret. “I also know people who’ll back extremists like [far-right polemicist] Eric Zemmour, but that says more about their state of despair than their true beliefs.”

        When voters head back to the polls two weeks later for the second-round run-off, polls suggest they are likely to face a repeat of the 2017 duel between Macron and veteran far-right candidate Marine Le Pen – a prospect Batret is not relishing.

        “On April 24 they’ll be telling us to back Macron as the lesser evil, but I don’t think he is,” he says. “If it’s Macron versus Le Pen again, I’ll vote Le Pen. And if it’s Zemmour, I’ll leave the country.”

        ‘The Gilets jaunes didn’t just evaporate’

        Within months of the rioting witnessed on the Champs Elysée in late 2018, the number of Yellow Vests out on the streets had starkly diminished, and Macron could claim to have largely seen off the most formidable challenge to his presidency. 

        In terms of its material objectives, the movement was only partially successful. It forced the government into a series of crisis measures to prop up purchasing power, for instance by raising minimum pensions, which helped sap support for the movement. So did Macron’s “Great National Debate”, called in response to the protests, which the ubiquitous president soon turned into a town-hall road-show offering him unrivalled media coverage – while the Yellow Vests were kept at bay. 

        Still, the movement left an indelible mark on France, sending a clear warning to the country’s self-styled “Jupiterian” president and putting neglected swathes of the country back on the map.

        “The Gilets jaunes didn’t just evaporate after taking off their vests,” says Magali Della Sudda, a researcher at Sciences-Po in Bordeaux, who has studied the uprising from its inception and continues to monitor its resurgences. 

        While the Yellow Vests are now a scattered and diminished force, Della Sudda identifies successive “waves of mobilisation”, some coinciding with policies or statements that galvanised protesters, like the introduction of a Covid-19 health pass restricting people’s freedom of movement or Macron’s pledge to “emmerde” anti-vaxxers.

        “There are signs the movement is picking up again, focusing once again on its original themes of purchasing power and social justice,” she says, pointing to the tentative return of Yellow Vests on roundabouts across the country. 

        “Of course history never repeats itself quite the same way, but we can expect the movement to gain traction again, in one form or another, in the coming months – for instance if Macron puts his pension reform back on the table,” she adds, referring to an unpopular pension overhaul which the government forced through parliament without a vote and then suspended amid the pandemic.

        Della Sudda says this year’s presidential campaign has done very little to address the grievances voiced by the Yellow Vests and their supporters, further fuelling popular resentment of politicians. Having pored over some of the tens of thousands of cahiers de doléances (complaint books) drawn up as part of Macron’s national debate, she points to a glaring gap between the country’s dominant political discourse and ordinary people’s real concerns.

        “There is a huge discrepancy between the complaints voiced by the Gilets jaunes and by the broader public and the way political parties and the media fail to address these topics,” she says. “It took a war in Ukraine for candidates and the media to start talking about purchasing power – but the problem of energy and food prices did not start with the war.”

        Surveys have consistently placed the cost of living at the top of voters’ concerns, followed by health and the environment – largely mirroring the priorities listed by French citizens in the cahiers de doléances, particularly those from rural areas where hospitals and other public services have shut over the years. And yet prior to Russia’s invasion of Ukraine, the presidential campaign was dominated by talk of immigration and Islam, driven by the unrivalled media exposure enjoyed by the likes of Zemmour.

        >> Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate

        The gross inadequacy of the campaign means it is still unclear whether the bulk of the Gilets jaunes will boycott the polls or choose to cast protest votes instead, says Della Sudda, though stressing that the uprising has left a profound imprint on many, politicising citizens who previously shunned the polls. She says there are signs large swathes of the movement will seize on the opportunity to deliver their verdict on Macron’s government.

        Toppling France’s ‘presidential monarchy’

        The Yellow Vests’ relative inexperience of politics has contributed to generating misconceptions – as with their use of the term “apolitical” to stress their rejection of traditional party politics. Studies carried out at the height of the movement revealed that most participants were first-time protesters with no political or union affiliation. A majority said they didn’t believe in the traditional left-right divide, but theirs was a rejection of partisan politics, not of politics per se. 

        One of the defining features of the Yellow Vests is their attempt to reclaim politics by wresting it from the control of parties and institutions they see as undemocratic. As Della Sudda puts it, “one can credit the movement with getting the French to show interest in their institutions and constitution – a remarkable feat in its own right.” 

        Those institutions are failing the people, says 56-year-old Sabine, a primary school teacher from the Montpellier area in southern France, who declined to give her full name. She ranks among the numerous Gilets jaunes who have taken up grassroots politics after years of abstaining from the electoral process.

        “I used to boycott the Fifth Republic’s anti-democratic elections,” she says, referring to the presidential regime instituted more than 60 years ago by France’s wartime hero, General Charles De Gaulle. “But after five years of Macron, I’ve decided to use my ballot to stop the rot.”

        Sabine likens the Yellow Vest experience to a personal and collective awakening to politics and rampant injustice. She describes its members as “society’s invisible people who have risen up, who have sprung from the earth with their bright jackets, a symbol of alertness and visibility”.

        “First there was the uprising, then the movement took root on roundabouts and on social media, and by way of regular meetings and assemblies,” she says. “Over time we were able to elaborate a political thought, in the noble sense of the word, meaning a commitment to improve the society we live in.”

        More than three years after they first donned their bright jackets, Sabine and a dozen fellow activists are still out on the roundabout they've occupied on the outskirts of Montpellier since the start of the movement. After lengthy discussions, most members have agreed to back leftist candidate Jean-Luc Mélenchon on April 10.

        “There were two main requirements for our choice of candidate: to carry our aspirations and have a chance of beating Macron. Mélenchon is the only one who meets both,” the teacher explains. She points to his pledges to impose a cap on prices, boost wages, bolster public services and convene a constituent assembly tasked with drafting a new constitution and replacing France’s “presidential monarchy”.

        >> A new Republic: Leftist Mélenchon promises to topple France’s ‘presidential monarchy’

        “Mélenchon is not our ideal candidate, he’s not to everyone's taste and we are well aware that there’s no easy fix. But he’s our best option. We’re at a crossroads: either we change course now or we let those in power dismantle our social system,” Sabine adds. “But our struggle won’t end at the ballot box. Whoever wins on April 24, we’ll keep up the fight.”

        Anyone but Macron

        A veteran leftist who is having his third shot at the presidency, Mélenchon is locked in a battle for second place with his longtime rival Le Pen – and polls suggest he is likely to fall short once again, missing out on the April 24 run-off. Second-round data also looks more encouraging for Le Pen, who has significantly narrowed the gap with Macron since she lost by more than 20 percentage points five years ago.

        >> Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?

        On paper, the narrowing gap means Le Pen is more likely to benefit from the “anyone but Macron” vote than Mélenchon, says Della Sudda, with some supporters claiming that widespread anger could propel her to an unlikely victory over the president. 

        “It’s an argument I’ve been hearing on the roundabouts, voiced by a minority of Yellow Vests. But it’s not clear it will translate into widespread support for Le Pen,” she says. “Anti-Macronism is just one component of the Yellow Vest vote; and the National Rally doesn’t carry all of their aspirations – far from it.”

        French presidential election © France 24

        Both the National Rally and Mélenchon's La France insoumise (France unbowed) have been cautious in their appeals to the Gilets jaunes, wary of scaring away more moderate voters, says Frédéric Gonthier, a political scientist at the Pacte research centre in Grenoble, who has carried out extensive surveys of the Yellow Vest movement.

        “Mélenchon and Le Pen are trying to present themselves as credible alternatives to Macron, by softening the more divisive elements in their platforms and tempering their populist pitch,” he explains. “For candidates who are trying to project an image of respectability, overtly anti-elitist statements aimed at seducing the Yellow Vests would be counterproductive.” 

        Vying for the working-class vote, the two candidates have focused on the hardship endured by France’s most vulnerable, hoping to draw the Yellow Vests among them without overt appeals. 

        Mélenchon has had to tread carefully, says Gonthier, noting that many Yellow Vests were deeply suspicious of his longtime membership of the Socialist Party, seeing him as a political “apparatchik”. As for Le Pen, “her party is deeply uncomfortable with the issue of police brutality, which is intimately associated with the Gilets jaunes.”

        A tiny window of opportunity

        The Yellow Vests’ often violent protests were met with a fierce crackdown that eventually smothered the movement, but not the anger. During the first months of unrest, dozens of protesters, journalists and bystanders suffered shocking injuries – including gouged eyes and hands ripped off – as a result of the rubber bullets and stun grenades used by riot police, while scores of officers were also wounded. The government’s steadfast refusal to question the police tactics, with Macron at one point saying “there is no such thing as police violence”, infuriated the Yellow Vests and further radicalised its diehard members.

        Daniel Bodin’s voice breaks into sobs when recalling the violence of those days. The 66-year-old was among the first to man the roundabout near Montpellier, where he and Sabine still don their high-visibility jackets. “We’d never seen anything like it before. They treated us like pariahs,” he says of the “brutal repression” ordered by a president he describes as “authoritarian”.

        There is something visceral about the revulsion Macron elicits among many Yellow Vests, who are prone to citing his derogatory comments – such as telling an unemployed man he need only “cross the street” to find a job, complaining about the “crazy money” France spends on welfare, and urging pensioners to “complain less” about their shrinking allowances.

        “His comments are proof of his contempt for small folk like us, but it would be foolish to stop at that. It’s the laws he passed that upset me most,” says Bodin, pointing to the Covid-19 health pass and a contentious law extending police powers as evidence of civic freedoms being curtailed under Macron.

        Like others in his group, Bodin is routing for Mélenchon in the election. He sees it as the only chance to reverse “the downward slide into neoliberal economics” and “put our politics back into the people’s hands”. He singles out for praise the leftist candidate’s pledge to introduce a so-called “citizen’s initiative referendum”, giving voters the power to initiate policy and revoke their elected representatives.

        “But we are neither fans, nor groupies,” he cautions. “And we don’t claim to tell people how they should vote – that’s what political parties do.”

        Bodin acknowledges deep divisions within the Yellow Vest movement, between those willing to engage with the electoral process and others who “would rather wait for the system to collapse or a civil war to break out”. “I understand those who are disgusted by politics and don’t want to vote,” he adds. “But we have a tiny window of opportunity and we must give it a try.”

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        A year of insurgency: How Yellow Vests left ‘indelible mark’ on French politics

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        France's Mélenchon looks to magic up more leftist votes with hologram campaign rallies

        Issued on: 05/04/2022 - 16:21

        FRANCE 24 Follow

        Five days before the French presidential election's first round, far-left candidate Jean-Luc Mélenchon is multiplying his efforts – and, in a sense, himself – in a spectacular bid to rally hesitant lefists onside with one final high-tech rally before Sunday's crucial vote. Mélenchon will take the stage on Tuesday night in Lille – while across the country the 70-year-old's hologram addresses crowds in 11 other cities.

        Mélenchon, running third in polls ahead of Sunday's first round, has built momentum down the stretch, leaving a peloton of leftist rivals decisively in the distance on voter surveys in recent weeks. Pollsters have him within shouting distance (albeit quite a loud shout) of the frontrunners, incumbent French President Emmanuel Macron and far-right 2017 finalist Marine Le Pen, hoping to advance to the April 24 run-off.

        Mélenchon paints himself as a "turtle sage" slowly but surely making his way to the front of this presidential race. But the oldest candidate vying for France's top job in 2022 is arguably the contender most open to getting his message across through innovative technology.

        🔴 PREMIÈRE MONDIALE - Ce mardi 5 avril, rendez-vous à #Lille et dans 11 autres villes à moins de 2h de chez vous pour un multi-meeting Hologramme !➡️ Le direct sur Youtube dès 19h30 : https://t.co/zkOAJNJ5um👉 Retrouvez toutes les informations : https://t.co/WFGvoEt2M1 pic.twitter.com/oYTaOvl9L7

        April 5, 2022

        And so the La France Insoumise ("France Unbowed" or LFI) party candidate will reprise the cutting-edge gimmick that he first put to spectacular use during his 2017 run. Mélenchon will appear live in the flesh on Tuesday night at the Grand Palais hall in Lille, northern France, while his 3D image is projected in real time onto stages in cities dotted across France: Albertville, Besançon, Le Havre, Montluçon, Metz, Narbonne, Nice, Poitiers, Pau, Trappes, and Vannes.

        🇫🇷 Le 10 avril on vote ! 🗳 Si vous voulez que ça change, il faut voter ! ➡️ Essayez vous aussi mon #HologrammeDePoche :- sur Instagram : https://t.co/g7N4qD208s- sur Snapchat : https://t.co/Ay774V0n2z pic.twitter.com/3LjqPkhdIA

        April 4, 2022

        "We are aiming for a mesh across the territory. Jean-Luc Mélenchon or one of his holograms will be less than 250 kilometres from every French person," boasted Bastien Lachaud, who is organising the rallies.

        "It's a technological feat that necessitates weeks of preparation," added Lachaud, a party lawmaker who serves in the lower-house National Assembly.

        Ne le cherchez pas plus longtemps, il est avec Poppy ma chienne 🐶 #HologrammeDePoche #MelenchonSecondTour #MelenchonPresident2022 #MelenchonPartout pic.twitter.com/VVAsfu4FOH

        April 4, 2022

        Ahead of the rally, Mélenchon also launched a "pocket hologram" filter of himself on Instagram and Snapchat, allowing anyone to conjure the ambitious far-leftist wherever they like. On Twitter, some posted their personal, portable Mélenchons into their back gardens, inside a refrigerator door hovering among their sauces, alongside their pets or even at Ireland's parliament, all with the campaign-provided hashtag #HologrammeDePoche.

        Surprise appearance on the Plinth at Leinster House today au sein du parlement irlandais #HologrammeDePoche #JLM2022 pic.twitter.com/o116OFwBq6

        April 5, 2022

        The candidate, for his part, tweeted a video of himself with a mini-Mélenchon "teleported" onto his own shoulder urging supporters to go vote on April 10.

        A new poll on Monday by the Ifop firm had Mélenchon at 15.5 percent ahead of the first-round vote, up from 14 percent a week ago. The survey had him trailing Le Pen (22 percent) and Macron (27.5) for a coveted place in the final duel.

        (FRANCE 24 with AFP)

        French presidential election © France 24

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        'Macron looks right through you!': Socialist candidate Hidalgo calls on progressives to return to the fold

        FRANCE

        France's far-left candidate Mélenchon campaigns as hologram

        Le Figaro

        Burkina : l'ex-président Blaise Compaoré condamné à vie pour l'assassinat de Sankara

        Ce procès historique s'est ouvert en octobre 2021, 34 ans après la mort de Sankara, icône panafricaine, assassiné lors d'un coup d'État qui a porté au pouvoir Blaise Compaoré, condamné à perpétuité.

        Les trois principaux accusés de l'assassinat de l'ex-président du Burkina Faso Thomas Sankara en 1987, dont l'ancien chef de l'État Blaise Compaoré, ont été condamnés mercredi 6 avril à la prison à perpétuité par le tribunal militaire de Ouagadougou.

        À lire aussiThomas Sankara, l'éternelle légende panafricaine

        Outre Blaise Compaoré, les deux autres condamnés à la prison à vie sont le commandant de sa garde à l'époque des faits, Hyacinthe Kafando, et le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l'armée lors du putsch de 1987. Le général Diendéré purge déjà une peine de 20 ans de prison pour sa participation à une tentative de coup d'État en 2015, un an après la chute de Blaise Compaoré suite à une insurrection populaire. Blaise Compaoré, en exil en Côte d'Ivoire depuis sa chute, et Hyacinthe Kafando, en fuite depuis 2016, étaient les grands absents de ce procès-fleuve qui avait débuté il y a six mois. Les trois hommes sont condamnés pour «attentat à la sûreté de l'État». Blaise Compaoré et Gilbert Diendéré sont également reconnus coupables de «complicité d'assassinat» et Hyacinthe Kafando, soupçonné d'avoir mené le commando qui a tué Thomas Sankara, d'«assassinat». Ils ont quinze jours pour faire appel de ces lourdes sentences.

        À lire aussiDans un Burkina Faso meurtri, les militaires imposent sans mal leur règne

        Les juges sont allés au-delà des réquisitions du Parquet militaire qui avait demandé 30 ans de prison contre Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando et 20 ans contre M. Diendéré. Huit autres accusés ont été condamnés à des peines allant de trois ans à vingt ans de prison. Trois accusés, enfin, ont été acquittés. Le verdict a été accueilli par des applaudissements dans la salle du tribunal, a constaté un journaliste de l'AFP. Ce procès historique s'était ouvert en octobre 2021, 34 ans après la mort de Sankara, icône panafricaine, assassiné lors d'un coup d'État qui a porté au pouvoir Blaise Compaoré. Ses avocats avaient dès le début dénoncé «un procès politique» devant «une juridiction d'exception», estimant que la procédure «ne vaut rien». Blaise Compaoré était soupçonné d'être le commanditaire de l'assassinat de son ancien compagnon d'armes et ami arrivé au pouvoir par un putsch en 1983, ce qu'il a toujours nié.

        Pas de «vengeance»

        La plupart des douze accusés présents, dont le général Diendéré, ont plaidé non coupable et les avocats de la famille Sankara ont regretté qu'aucun n'ait avoué ou ne se soit repenti. «Personne! Nous demandons au tribunal de rendre justice aux familles. Nous ne voulons pas une vengeance, nous demandons simplement justice», a déclaré l'un d'eux, Prosper Farama. Le procès a été perturbé par le coup d'État du 24 janvier du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba qui a renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré. Il a été une première fois suspendu au lendemain du putsch, puis le 31 janvier, «jusqu'au rétablissement de la Constitution» mise en sommeil lors du coup d'État, puis rétablie par la junte au pouvoir, permettant sa reprise.

        Mais de nouvelles interruptions sont intervenues, dont une à la suite de la prestation de serment de Paul-Henri Sandaogo Damiba devant le Conseil constitutionnel, le 16 février. La défense a alors introduit une requête en soulignant qu'on demandait des condamnations pour «attentat à la sûreté de l'État», alors que le putsch du lieutenant-colonel Damiba, validé par le Conseil constitutionnel, constituait en lui-même un «attentat à la sûreté de l'État». Cela «consacre la prise de pouvoir par la force comme un mode constitutionnel de dévolution du pouvoir», avaient soutenu les avocats de la défense.

        À lire aussiLes derniers mystères de la mort de Thomas Sankara

        Un argument «non fondé» rejeté par le Conseil constitutionnel, permettant la reprise du procès. Arrivé au pouvoir par un coup d'État en 1983, Thomas Sankara a été tué avec douze de ses compagnons par un commando lors d'une réunion au siège du Conseil national de la révolution (CNR) à Ouagadougou. Il avait 37 ans. La mort de Thomas Sankara, qui voulait «décoloniser les mentalités» et bouleverser l'ordre mondial en prenant la défense des pauvres et des opprimés, a été un sujet tabou pendant les 27 ans de pouvoir de Blaise Compaoré, contraint de partir après une insurrection populaire en 2014.

        Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions

        Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.

        La guerre en Ukraine, un «signe divin» pour l'État Islamique

        Dans un texte publié dans une de ses revues, l'organisation terroriste s'est réjouie de cette «guerre entre croisés» qui serait une «punition» pour les pays de «chrétiens mécréants».

        L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

        Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

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        France24 - World

        Macron seeks to fire up voters, coax leftists onside amid far-right challenge

        Issued on: 03/04/2022 - 17:56

        Tracy MCNICOLL Follow

        Just weeks ago, Emmanuel Macron's chances of not running away with the French presidential election looked about as likely as April snow in Paris. And yet wintry winds blew anew on Saturday as Macron finally hosted his first – and only – re-election campaign rally. With eight days to go until the vote's first round next Sunday, the frosty chill focusing minds is far-right challenger Marine Le Pen breathing down Macron's neck – and the realisation he'll need lukewarm leftists onside to beat her.

        Some 30,000 supporters, many bussed in from all over France, braved the cold and icy roads to cheer on the incumbent centrist at Paris La Défense Arena, in the shadow of the capital's glassy business towers, flanked, improbably, by a cemetery. Europe's largest covered venue, the arena was built for rugby and concerts. But Macron fans – who were promised a show worthy of an American Super Bowl halftime – were more than happy to mix sport metaphors as they anxiously awaited their champ.

        Paraphrasing a classic France football chant, fresh-faced Young People with Macron acolytes, spread across three stadium sections in red, white and blue campaign t-shirts, shouted: "And one, and two, and five more years!" A brass band belted out stadium classics. Banners boasted "Team Manu" or "Droit au but" (Straight to the goal), the motto of Macron's beloved Olympique Marseille football club. A warm-up man led hands-in-the-air Iceland-style football claps and enlisted Prime Minister Jean Castex to start a Mexican wave.

        With a beer in one hand and twinned Macron and France flags in the other, 23-year-old Baptiste Cornuau wouldn't have missed it. His bus to Paris left Bordeaux at 5am on Saturday morning. "There are very, very few rallies, very, very little chance to see our candidate, and today we're all here," said the wine dealer, sporting an "Emmanuel Macron With You" t-shirt. "We're the only [campaign] to have risked hiring a big hall," he said, after rivals opted for outdoor venues. "We're doing it. We can be counted. We know how many of us are here tonight."

        Seventeen-year-old Cédric Lallouet and his friend Basile made the trip from Deauville, on the Normandy coast, to rally for their favourite candidate. "There will probably only be one, so we're here for support," said Lallouet. "He's still president, so he does have other tasks. I think doing a rally as gigantic as this one is already wonderful." The pair won't be old enough to vote in either round of this election on April 10 or 24, but they figure showing up is good enough – as long as everyone else in the arena casts a Macron ballot on their behalf.

        Civil servant Anne Trippette, 59, travelled from Toulouse for the event. "I've followed him for five years, but this is the first time I've come to see him in person. This is the place to be, that's for sure," she said. Her candidate needs five more years to wrap up his reforms, she said. But she's anxious about voter turnout. "It's like a football match. As long as the final whistle hasn't blown, there is everything left to play for," she said. "Abstention and the extremes rising will hurt us. The polls are in our favour, but you can't rely on that. People have to vote and vote Macron."

        All the fanfare was only prelude to Macron's arrival in a spray of pyrotechnics, the blue-suited president clutching every extended hand as he made his way to a boxing-ring-style stage set up under six jumbo screens. "Do you hear the passion?!" Macron bellowed as he took the mic. Then the candidate launched into an address that lasted a full 130 minutes, nearly without pause. It did not go straight to the goal. But having settled for a single rally appearance and now suddenly on the defensive, the candidate has a lot to accomplish and little time left.

        Night and day, five years on

        Macron's 2017 campaign was the stuff of legend: a 39-year-old independent centrist, never before elected to any public office, founding his own party, poaching talent literally left, right and centre, and then beating all the odds to become France's youngest-ever president. A meteoric rise full of swagger and le goût du risque. Flash forward five years on and the incumbent's re-election bid is a study in contrasts.

        Running to win a new term, Macron, distracted by his diplomatic efforts to end a war in Ukraine, has run a strikingly minimal campaign, vanishingly short on risk: A late start, few unscripted moments, a firm refusal to debate any of his 11 first-round rivals face-to-face, and cabinet ministers enlisted as stand-ins on rally stages. Macron did hold a marathon four-hour press conference to lay out his platform for the media. But predictably, only tiny snippets stuck – the ones his rivals left and right could paint as brutish during their own prolific campaign appearances: raising the retirement age to 65 and conditioning welfare payments on up to 20 hours of work.

        And yet for months – with rivals divided left and right and a Ukraine-inflected rally-round-the-flag bounce giving him a comfortable cushion in the polls – Macron looked set to coast to the finish regardless. Until a poll by the Elabe firm last week focused minds sharpish. It showed Marine Le Pen at 47.5 percent for the April 24 run-off, a margin-of-error away from winning the Élysée Palace for the far right.

        Polls, of course, are at best only snapshots in time, not predictions. But drastic recent shifts are bound to give the incumbent pause for thought. Over two short weeks, Macron's lead over Le Pen in the first round next Sunday has narrowed from 15 points to just five – 26 percent for Macron versus 21 for Le Pen – according to Ipsos, another pollster. The Ifop firm, for its part, similarly had Macron at 27 to Le Pen at 22 on Sunday. Every pollster has the pair remaining comfortable frontrunners to advance to the second round. But Macron's lead has faded even more starkly for that critical run-off. He was 24 points up on Le Pen just two weeks ago (62 percent to 38) on Ipsos's rolling daily survey. The gap on Saturday had narrowed to six.

        >> Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?

        In elections past, France could count on voters across the political mainstream to join together and vote out any far-right presidential finalist en masse, a phenomenon dubbed the Republican front. But 2022 is different. A newcomer on the far right, hardline pundit-turned-politician Éric Zemmour has made Le Pen more palatable by comparison. Le Pen herself has learned from her decisive 2017 defeat to Macron and led a campaign in tune with French voters' top worry, purchasing power. Meanwhile Macron, who ran as a centrist in 2017 only to govern to the right of centre, suddenly finds himself needing leftist support to beat Le Pen in a run-off. But many left-leaning voters, exasperated by a leader they nicknamed "the president of the rich", are tempted to abstain this time, sitting out the run-off in the name of "fool me once, shame on you...."

        Macron’s odes to socialists, communists

        And so Macron had his work cut out on Saturday, mounting his defence at La Défense. He had to convince left-leaning voters he remains a sound choice, while reminding his own supporters and voters writ large that Le Pen's far right remains a real and present danger.

        Ticking through his record and platform for a full hour in granular detail, Macron time and again underlined his commitment to social justice. He emphasised reforms that played well on the left, like smaller classroom sizes in underprivileged neighbourhoods and single women and lesbian couples gaining access to medically assisted pregnancy. He made pointed allusions to Socialist former president François Mitterrand, vaunting "the tranquil force of fraternity" and a "France united", transparent references to the leftist hero's winning 1981 and 1988 campaign slogans, respectively. And curiously, Macron ventured even further left when, lamenting abuse revelations in privately run senior care homes, the onetime investment banker quoted a classic slogan of the Trotskyite New Anti-Capitalist Party (NPA): "Our lives, their lives, are worth more than any profits."

        And yet, covering his bases with an array of his cabinet ministers poached from the conservative Les Républicains looking on, Macron reminded the rapt crowd that his brand of social welfare takes root in trickle-down economics. "There is no magic money," he said. "Not more than there was five years ago," he added, touting his plan to put France to work, pledging he won't raise taxes or add to France's debt burden. "There is no welfare state if there isn't a strong productive state that creates wealth so it can be redistributed," he said.

        >> Five years of Macron: France’s economy trickles down in drips and drops (Part 2 of 4)

        Over more than two hours on stage, Macron never cited Le Pen or Zemmour by name. But in the closing minutes of his speech he railed against "abject politics" and warned against complacency over extremes that have become "commonplace".

        "Don't believe the pollsters or the pundits who tell you that it's impossible, unthinkable, that the election is over, that all will be fine," he warned. "Look at us! Look at yourselves! Five years ago, they said it was impossible [we would win]," he recalled. "Look at Brexit and so many elections, all that seemed improbable and yet came to pass. Nothing is impossible."

        "The extremist danger today is all the greater in that, for months, for years, alternative truths have been trivialised," he said, lambasting those who spout "filthy lies and nauseating theories", "the worst conspiracy theories on the Covid-19 vaccine", and the media who air them time and again, unquestioningly.

        In a thinly veiled reference to Le Pen, whose party has once sought campaign financing in Russia and more recently reportedly in Hungary, he slammed "candidates that call themselves patriots while financing their platforms and parties abroad". He alluded to far-right parties' fascist heritage and warned voters tempted by their purchasing power promises that they would send low-income earners to the poorhouse and bankrupt their pensions.

        "The fight is now!" Macron roared at the pulpit. "It's the battle between progress and retreat, of patriotism and Europe against the nationalists. The choices in April are simple. Do you want a France of equality, of ecology, of progress? Then help us! Join us!" he cried out, calling on "all those from social democrats to Gaullist [conservatives], and the ecologists who have yet to join us, to do so".

        'He's got mojo'

        Will that sundry assortment of voters hear Macron's message in the home stretch of this election? Ironically, Macron waited so long to deliver his first campaign rally speech that, through the quirk of French election regulations that decree all 12 candidates get perfectly equal airtime down the stretch, most broadcasters only aired short excerpts of the president's two-hour appeal.

        But inside the arena on Saturday, before heading back out into the unseasonable cold, Macron enthusiasts were elated. "It was extraordinary. A real speech about progress," said retired bank employee Alain Andrien, 73, from La Meuse, in eastern France. "I wasn't a Macronist from the start. But I am now, all the way," added Andrien, who "comes from the left" and volunteers pasting posters for Macron's re-election campaign. "He spoke about united France. That's not unfamiliar for people who voted for Mitterrand," he smiled.

        "He mobilised the troops and that's important," said Patricia Rodriguez, 68, a retired teacher from the greater Paris area. Rodriguez, who'd always voted centrist, explained she only got involved with politics five years ago, for Macron. "He's got mojo," she said after the first and last rally of her candidate's campaign. "We hope he wins because he's the only one who can save France. Because who knows where we're headed, with the Russians. We don't know how it will degenerate," she said. "And there are still reforms to do. We need five more years to see them through."

        But Rodriguez, too, frets about turnout. "Some people no longer believe in anything. Others will swing into action so Macron goes away. So it's true that Macron's election isn't at all for sure."

        Irony of ironies, if Macron manages to convince France he could lose in April, he'll be halfway to the goal of another term.

        French presidential election © France 24

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        Le Figaro

        «Massacres en Ukraine: où mène la rhétorique néosoviétique de la ‘‘dénazification’’»

        FIGAROVOX/TRIBUNE - Comment des soldats russes ont pu, en Ukraine, commettre des atrocités contre de nombreux civils? Grand connaisseur des États totalitaires communistes et des régimes postsoviétiques, le journaliste et essayiste Thierry Wolton répond à cette question.

        Au-delà de l’indignation, de la sidération, de la condamnation que suscitent les images insoutenables et les témoignages accablants sur le martyre des habitants de Boutcha, d’Irpin, d’Hostomel, depuis le retrait de l’armée russe, c’est sur la possibilité de tels crimes qu’il convient de s’interroger, non pour les excuser, mais pour les comprendre.

        Comment des soldats et leur commandement ont-ils pu se livrer, sur le sol européen, à de telles exactions, comment ont-ils pu quitter ces lieux sans chercher à camoufler leurs forfaits, comment ont-ils cru qu’ils pourraient échapper à leur responsabilité aux yeux du monde dans cette guerre médiatisée? C’est à ces questions qu’il faut tenter de répondre pour se préparer à d’autres chocs du genre, à Kherson, Marioupol et dans toutes les autres villes victimes de ce conflit impitoyable.

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        Dans notre vieille Europe meurtrie par deux guerres mondiales, de tels drames semblaient à jamais bannis. En France, ce que l’on a vu à Boutcha fait penser, par exemple, au terrible sort subi par les habitants d’Oradour-sur-Glane au passage, en juin 1944, de la division SS Das Reich en pleine retraite: une vengeance de vaincus. Appelé à libérer l’Ukraine du nazisme comme le serine la propagande de Moscou depuis le début du conflit, le soldat russe, contraint de se retirer des territoires «ennemis» conquis, s’est-il lui aussi senti vaincu au point de punir ceux qui ne l’ont pas accueilli en libérateur?

        Au-delà de cette conjecture, c’est sur la mentalité de ce soldat, de ses supérieurs jusqu’au plus haut niveau, jusqu’au Kremlin, qu’il convient de s’interroger pour tenter de comprendre l’impensable. Les Russes vivent depuis plusieurs années dans un monde alternatif que leur a imposé Poutine, obsédé par ses rêves de reconquête de l’empire. Dans ce monde-là, la guerre livrée est juste car l’ennemi qualifié de nazi est une abomination de l’humanité. Vu d’ici, l’argument prête au ridicule, entendu là-bas au quotidien, il entre dans les têtes, surtout si tout autre raisonnement est interdit. Plus un univers est clos plus la propagande fonctionne.

        Le soutien à cette guerre d’une bonne partie de la population, qui croit en une résurgence du nazisme en Ukraine et à la volonté des pays occidentaux d’humilier la Russie, comme nombre de reportages et témoignages l’ont montré, illustre le succès de la méthode. Les messages du pouvoir renvoient à la gloire passée de la «Grande Guerre patriotique» (terme consacré, dans le pays, pour désigner la guerre entre l’URSS et l’Allemagne nazie, de juin 1941 à mai 1945, NDLR), ravivée par le Kremlin depuis plusieurs années, et à l’humiliation ressentie par un peuple passé du jour au lendemain, après la chute du régime soviétique en 1991, du respect dû à la puissance militaire de l’URSS, à l’indifférence du monde occidental envers un pays, le leur, à l’économie ruinée par soixante-dix ans de communisme. Damer le pion aux Ukrainiens tentés par l’Ouest donne satisfaction à la nostalgie de l’homme rouge si bien analysée par la Prix Nobel Svetlana Alexievitch (La Fin de l’homme rouge, Acte Sud, 2013).

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        L’ombre du passé ne cesse de peser sur ces événements. Le fait de n’avoir jamais cherché à en faire le bilan, en Russie d’abord, dans le reste du monde ensuite où le drame communiste est en grande partie tombé dans les oubliettes, explique l’impression que nous avons d’un bégaiement de l’histoire en découvrant ces crimes commis. Après la découverte tardive de la vraie personnalité de Poutine, en digne héritier du KGB, c’est maintenant à la mentalité soviétique que le monde occidental est confronté, avec effroi.

        Le soldat russe d’aujourd’hui

        En premier lieu, l’homme de troupe russe n’est pas mieux traité que le soldat soviétique d’hier: discipline de fer, brimades multiples, bizutages cruels sont son lot. La professionnalisation de l’armée a plutôt accentué ces dérives. Le jeune homme forgé de la sorte, endoctriné, pour qui la guerre est devenue le métier contrairement au conscrit, ce jeune homme-là a perdu ses repères d’humanité. Tous les peuples qui ont été confrontés à l’Armée rouge du temps de l’URSS en ont éprouvé la cruauté. La guerre n’a jamais été un dîner de gala, mais menée par l’Union soviétique, elle fut toujours un enfer pour ceux qui l’ont affrontée. Cela aussi a été oublié. Staline, le héros de Poutine, à qui l’on rapportait un jour que ses soldats se livraient aux vols, aux pillages, aux viols - 2 millions de femmes allemandes ont subi ce sort dans les derniers mois de la guerre, et l’on lira avec profit Une femme à Berlin (Gallimard, 2006) et Grandeur et misère de l’Armée rouge, de Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri (Le Seuil, 2011) - répondit, indifférent, qu’il fallait bien qu’ils se distraient. Se «payer» sur le dos de l’ennemi est une tradition héritée de ce passé.

        Pour mieux le comprendre, il faut savoir que le soldat russe d’aujourd’hui, à l’instar du soldat soviétique d’antan, vit la guerre dans la misère. Du temps de l’URSS, la «glorieuse» Armée rouge bénéficiait du meilleur de l’industrie. Elle n’échappait pas pour autant aux déficiences du système. L’armement qui a fait si peur aux états-majors occidentaux n’a jamais été aussi performant qu’il était estimé. Dans la Russie actuelle, le complexe militaro-industriel est encore le premier servi, mais dans un pays relégué au rang d’une puissance moyenne en termes de PIB, cela ne peut pas ramener l’armée au premier plan.

        À cela s’ajoute la corruption, un mal qui frappe l’ensemble de l’économie, singulièrement le monde militaire. Au temps de l’URSS, l’état-major détournait les fonds pendant que l’homme de troupe volait le matériel pour le revendre au marché noir. C’est toujours le cas. Peu avant le début du conflit en Ukraine, les cours de l’essence ont baissé en Biélorussie sous le coup d’un marché noir florissant, consécutif au siphonnage des réservoirs de blindés, stationnés sur place, par les soldats russes en quête d’argent facile.

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        Cette guerre montre que la logistique n’est pas le fort de cette armée russe. Approvisionnement déficient, blindés immobilisés, armes défectueuses, sont ses maux entre autres. Le soldat, lui, est tenté de se nourrir sur la bête, sur l’ennemi - il le doit, même - pour garder la forme et le moral. Celui qui résiste est abattu sans autre procès. Pour faire marcher ces hommes, mal équipés, mal nourris, il faut les motiver par le mépris éprouvé envers ceux d’en face. Dans ce cas, les éliminer paraît presque une juste cause. La soi-disant dénazification de l’Ukraine sert à donner bonne conscience aux criminels. Cet état d’esprit explique qu’ils aient laissé les scènes de crime en l’état. Fort de leur droit moral, ils ont sans doute estimé n’avoir rien à se reprocher, à cacher.

        Comme dans toute armée, le soldat est le dernier maillon, mais ce qu’il fait sur le terrain répond aux ordres qu’il reçoit. Ce qui s’est passé à Boutcha, Irpin, Hostomel n’a pu se faire, au mieux sans l’indifférence, au pis sans le quitus d’un commandement bienveillant envers ses hommes qui devaient se «distraire» pour qu’ils oublient leur sort. L’hostilité de la population ukrainienne a dû aiguiser leurs frustrations de «libérateurs». Le commandement de l’armée russe est lui-même un héritage du passé, non point en hommes, une nouvelle génération est à sa tête, mais dans la mentalité. La manière dont cette guerre a été préparée, l’usage intensif des bombardements, les pénuries, tout renvoie à l’Armée rouge d’hier, y compris et surtout l’importance des pertes humaines.

        La responsabilité de Poutine

        «La Grande Guerre patriotique» a été gagnée au prix de 25 millions de morts dont une bonne partie,quelle que soit la férocité des combats contre les nazis, est due à l’incurie du commandement, en premier lieu de Staline qui ordonnait des offensives au mépris des pertes humaines, dans une indifférence des vies sacrifiées comme seul un régime totalitaire est capable de l’éprouver.

        L’armée russe de Poutine paye pleinement l’absence de réformes, impossibles à mener de la part d’un pouvoir nostalgique de l’Union soviétique. Trop d’intérêts, trop d’aveuglement, trop de mépris pour l’ennemi occidental excluent qu’il ait pu en être autrement. Le poisson pourrit par la tête, dit-on, la responsabilité de Poutine dans ces enchaînements est totale. Si, un jour, des comptes devaient être rendus sur les modalités de cette guerre en Ukraine, il serait déplorable que seuls quelques lampistes en fassent les frais.

        * Parmi les nombreux ouvrages remarqués de Thierry Wolton, signalons «Une histoire mondiale du communisme» en trois volumes chez Grasset, qui a fait événement : «Les Bourreaux» (2015), «Les Victimes» (2016), «Les Complices» (2017), couronnée par le prix Jan-Michalski de littérature 2017 et par le prix Aujourd’hui 2018. Il est également l’auteur, dès 2008, d’une enquête très alarmante sur le maître du Kremlin, «Le KGB au pouvoir, le système Poutine» (Buchet-Chastel). Dernier livre paru: «Penser le communisme» (Grasset, 2021).

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        France24 - World

        Israeli lawmaker quits, threatening Bennett's fragile hold on parliament

        Issued on: 06/04/2022 - 10:15

        NEWS WIRES

        Israeli Prime Minister Naftali Bennett lost his razor-thin parliamentary majority on Wednesday after a lawmaker from his nationalist party quit, leaving his government with a more precarious grip on power but in no immediate danger of collapse. 

        The walkout by Idit Silman, a step she said she took on ideological grounds, left Bennett in control of 60 of the 120 seats in the Knesset. As the assembly is in spring recess, the premier was spared any imminent no-confidence votes.

        To succeed, such votes would need the backing of at least 61 lawmakers, including Arab legislators who are outside the ruling coalition but also long-time political enemies of the current opposition leader, former prime minister Benjamin Netanyahu.

        But by abandoning her post as Knesset coalition chairwoman in the name of preserving "the Jewish identity of the State of Israel", Silman dealt a blow to Bennett's efforts to keep together a rare alliance of liberal and Arab deputies who opted to join his government last June.

        Assembling that coalition empowered Bennett to end Netanyahu's record 12 years in power. Netanyahu welcomed Silman "back home to the nationalist camp" and urged similarly minded coalition members to follow suit.

        Bennett had no immediate comment. Religious Affairs Minister Matan Kahane of the premier's now shrunken Yamina ("Rightward") party said Silman's announcement had come as a surprise.

        "I hope it's reversible," Kahane told Army Radio. "This government is doing good things for the nation."

        Silman, an Orthodox Jew, has also clashed with the health minister over whether Israeli hospitals should enforce strict kosher regulations during the upcoming Passover holiday. Secular Jews and Arab Israelis would likely chafe against such curbs.

        In her statement, Silman voiced hope for the creation of a right-wing government "even during this current Knesset" – a call for Bennett's coalition to be brought down before the next election, which is slated for 2025.

        (AP) 

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        Several killed in West Bank clashes after Palestinian attacks in Israel

        Israeli security forces kill three militants in West Bank amid surge of violence

        Israeli-Arab summit displays unity against Iran, calls for Israeli-Palestinian talks

        Le Figaro

        Trente ans après, Sarajevo a gardé son âme et ses cicatrices

        ENQUÊTE - Le siège de la capitale bosniaque, qui débuta le 6 avril 1992, allait durer près de quatre ans, marquant au fer cette ville multiethnique. Mais l’esprit de Sarajevo a survécu, même si la guerre en Ukraine réveille le traumatisme des habitants.

        Envoyée spéciale à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine)

        Dans mes pires cauchemars, je n’aurais pas imaginé qu’il pût y avoir une guerre en Yougoslavie, et surtout pas un siège de Sarajevo. D’ailleurs, moi qui avais été membre des pionniers sous Tito, je ne comprends toujours pas comment cela a pu arriver.» Haris Bjelak avait 28 ans le 6 avril 1992, lorsque allait débuter le siège de la capitale de Bosnie-Herzégovine, une des six composantes de la République socialiste fédérative de Yougoslavie. Il était chauffeur de taxi.

        «Quelques jours avant que le pire ne se déclenche, un journaliste de la télévision indépendante Yutel avait demandé aux soldats de l’armée populaire yougoslave (JNA) pourquoi ils creusaient des tranchées sur les collines ceinturant la ville. “C’est une défense contre l’ennemi extérieur”, avaient-ils répondu. On n’a pas tout de suite réalisé que les canons étaient pointés vers la ville», souffle Haris sur un ton las, le visage raviné.

        D’un coup, à 19 ans, moi qui avais un groupe de musique, une belle bande de copains, je me suis retrouvé sous une pluie quotidienne de bombes, cible mouvante des snipers

        En ce début de printemps, il y a trente ans, la Slovénie et la Croatie étaient reconnues comme des États indépendants par la Communauté européenne (CE). Elles avaient déjà, de fait, quitté la Yougoslavie un an auparavant. Un cessez-le-feu venait de mettre fin à plusieurs mois de combats, qui s’étaient soldés par de lourds dommages et des centaines de milliers de réfugiés. Car, pour le gouvernement de Belgrade, dirigé par Slobodan Milosevic, il s’agissait de «sécessions illégitimes», qu’il fallait empêcher militairement. Le gouvernement de Bosnie-Herzégovine avait lui aussi déclaré son indépendance le 15 octobre 1991. Ce à quoi les Serbes de Bosnie avaient réagi en proclamant la Republika Srpska (RS) et les Croates la République d’Herceg Bosna. Les violences entre membres des communautés serbe, croate et musulmane se multipliaient.

        «Je voulais défendre ma ville»

        Le 5 avril, des milliers de citoyens pacifistes de toutes les communautés, et tous ceux qui ne s’identifiaient pas à ces catégories nationales, s’étaient rassemblés devant le Parlement. C’est alors que les premiers «snipers» (tireurs d’élite) ont ouvert le feu sur la foule. Sarajevo basculait dans un enfer qui allait durer près de quatre ans, assiégée d’abord par la JNA, puis par l’armée de la RS. Le siège ne fut définitivement levé qu’en février 1996, deux mois après la signature des accords de paix de Dayton. Il y eut 11.510 victimes civiles, dont plus de 1500 enfants.

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        «Dès les premiers tirs, on s’est rassemblés dans notre “mahala” (quartier, NDLR) de Bistrik et on a rejoint les unités de volontaires pour défendre notre ville. Nous étions en jeans et baskets, réduits à fabriquer des pistolets avec des tuyaux de plomberie», raconte Haris. Sa mère a été tuée durant le siège par la chute d’un obus alors qu’elle faisait la queue devant une pharmacie.

        «D’un coup, à 19 ans, moi qui avais un groupe de musique, une belle bande de copains, je me suis retrouvé sous une pluie quotidienne de bombes, cible mouvante des snipers», témoigne Almir Kurt Kugla, acteur illustre et designer excentrique, attablé à un bar du quartier ottoman Bascarsija. Il a rejoint l’Armée de Bosnie qui s’est créé dans la foulée. «Je voulais défendre ma ville contre le nationalisme», explique-t-il. C’est pour la même raison que certains Serbes de Sarajevo ont intégré les rangs de l’Armée de Bosnie. Le plus connu était Jovan Divjak, retraité de l’armée yougoslave devenu général, qui s’est placé dans le camp des défenseurs de Sarajevo. «L’idée d’une armée bosnienne multiethnique m’avait conquis», avait-il déclaré en 2017 dans une interview à l’AFP.

        «Des fêtes surréalistes dans des caves»

        Durant les premières semaines, on a consommé les stocks de vivres. Puis sont venues la soif et la faim. «Quand il y avait de la farine, on mangeait un pain aux orties. Sinon, on avait des bons, ou des conserves de l’aide humanitaire, infâmes, datant souvent de la guerre du Vietnam. Le plus important, c’était les cigarettes, monnaie d’échange pour du pain ou un paquet de café. Heureusement, on avait notre fabrique de tabac qui produisait les populaires Drina», se souvient Almir.

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        Pour faire marcher une ampoule, on raccordait un moteur de voiture au gaz de ville. Pour l’eau, on se ravitaillait dans les puits qui subsistaient dans certaines cours, ou on faisait la queue la nuit devant les camions-citernes. Le bois de chauffage était une denrée rare. Alors tout devenait combustible: baskets, pneus, livres, arbres des parcs… «Je rêvais du jour où j’allais à nouveau pouvoir marcher droit dans ma ville, sans baisser la tête pour essayer d’échapper aux tirs», témoigne Strajo Krsmanovic, un Serbe qui travaillait alors à la télévision et dirige aujourd’hui la Galerie nationale.

        «Nous avons vécu un calvaire. Il y a eu des massacres de masse lorsque des obus de mortier sont tombés sur le marché de Markale, dans la queue devant une boulangerie, ou une citerne d’eau…», rappelle Vildana Selimbegovic, reporter du siège, aujourd’hui rédactrice en chef d’Oslobodjenje («Libération»), qui a réussi à paraître durant toute la guerre. Son fils avait 5 ans lorsque son mari a péri. Dans son petit bureau du quartier de Bistrik, sis dans un immeuble flambant neuf construit sur les cendres de l’ancienne bâtisse qui abritait le journal, elle poursuit: «Pratiquement tous les bâtiments ont subi des dommages. Les chars ont visé les hôpitaux, le Parlement, la Bibliothèque nationale… Mais pendant ce temps, il y avait des fêtes surréalistes improvisées dans les caves célébrant la rage de vivre, et un spectacle presque tous les soirs: 3 102 œuvres artistiques ont été produites, 48 concerts proposés dans des décors en ruine, plus de 180 expositions organisées…»

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        La plupart des édifices emblématiques dévastés ont été reconstruits. Le mélange d’Orient, d’architecture austro-hongroise et de modernisme socialiste demeure. Les traces physiques du siège sont à peine visibles, même si de nombreuses façades portent encore les stigmates des impacts de balles, et les plaques commémoratives aux victimes du siège jalonnent le paysage. Les mêmes tramways brinquebalants d’avant-guerre circulent. Seules les tours de verre et les centres commerciaux indiquent qu’on a changé d’époque.

        La peur d’une nouvelle guerre

        Mais que reste-t-il de l’esprit si particulier de Sarajevo? Celui qui a toujours distingué les citadins (raja) des montagnards nationalistes et frustes (papci). Sachant que sur les 150.000 Serbes que comptait Sarajevo sur ses 500.000 habitants avant la guerre, la plupart sont partis, tout comme les Croates. La ville compte désormais moins de 400.000 habitants, à près de 90 % Bosniaques musulmans. Les enfants des vieilles familles de Sarajevo, porteuses d’une culture citadine, sont partis à l’étranger tandis que les villageois bosniaques chassés des zones contrôlées par les Serbes s’y sont installés en masse.

        L’espèce endémique traditionnelle, mais pas nationaliste, du vieux Sarajevo a survécu, même si elle est en danger

        «Sarajevo n’est plus la même, mais elle est la plus plurielle de Bosnie et elle a su garder le multiculturalisme inscrit dans sa mémoire, tout comme l’antifascisme», estime le politicologue Adnan Huskic. «Au sortir de la guerre, “selam” a remplacé “dobar dan” pour dire bonjour et les mosquées ont poussé comme des champignons. Mais le fanatisme religieux n’a pas pris. L’église orthodoxe, la cathédrale catholique, la synagogue et la mosquée d’Ali Pasha, blotties dans le centre-ville, sont restées les symboles de la cité, et le Parti d’action démocratique (SDA) du nationaliste Bakir Izetbegovic n’a pas réussi à changer le nom de l’artère principale, Maréchal-Tito», rappelle-t-il. Lui-même, qui avait 19 ans en 1992 et s’est engagé dans l’Armée de Bosnie, a gardé le même cercle mixte d’amis. Le fait que son père ait été tué par un éclat d’obus n’y a rien changé. «L’espèce endémique traditionnelle, mais pas nationaliste, du vieux Sarajevo a survécu, même si elle est en danger», assure Haris.

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        «La ville n’est pas encore morte, même si les discours rétrogrades dominent partout: la maire de la ville est une jeune femme de 32 ans, aux origines mixtes, et le maire de l’arrondissement du centre est Serbe», souligne Strajo Krsmanovic. Srdjan Mandic, ce maire serbe cinquantenaire qui a obtenu 66 % des voix au suffrage direct, lui aussi vétéran de l’Armée de Bosnie, a perdu sa mère durant le siège. Si un de ses premiers gestes a été de rallumer la flamme éternelle érigée sur la colline de Vrace, symbole de la lutte antifasciste, pour lui la priorité est de se consacrer aux enjeux d’infrastructures, de lutte contre la pollution et contre la corruption omniprésente des classes politiques de tous bords. «Ma plus grande humiliation pendant la guerre, c’était dans le tunnel construit sous l’aéroport, qui a permis de ravitailler la ville en vivres et matériel de guerre, ainsi qu’en aide humanitaire. En tant que soldat, je devais assurer la sécurité du trafic de nourriture d’un criminel de Sarajevo. Je voudrais enfin sortir de ce tunnel investi par les profiteurs de guerre», assure-t-il.

        Une perspective difficile à atteindre, tant les mêmes cercles et partis ethniques se partagent le pouvoir et les prébendes de l’État. Devant les menaces de sécession de Milorad Dodik, l’homme fort de la RS, et les revendications de Dragan Covic, le leader des Croates de Bosnie, la peur d’une nouvelle guerre hante les esprits. L’atmosphère est encore plus plombée par la guerre en Ukraine, qui réveille les traumatismes et pousse la population à faire des stocks de pâtes et de farine. «On n’a même plus notre emblématique fabrique de tabac, fermée il y a quelques jours, victime de la transition économique et de la corruption», soupire Haris avec un sourire nostalgique.

        Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe

        VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.

        Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?

        Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

        Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions

        Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.

        Valeurs Actuelles

        Présidentielle : la tentation de la “grève civique”

        « Je vis, je suis partisan, écrivait d’une plume enfiévrée le jeune Antonio Gramsci. C’est pourquoi je hais qui ne prend pas parti, je hais les indifférents. » Un siècle plus tard, à l’orée d’une élection présidentielle au pays de la “Grande Révolution”, seuls 71 % des Français affirment être certains d’aller voter, révèle un sondage BVA pour RTL. Désertion militante des jeunes, risque d’abstention massive, désintérêt croissant pour le débat public… Les « poids morts de l’Histoire » seraient-ils donc devenus légions, comme le craignait le communiste sarde ? Rien n’est moins sûr. Dans l’agora comme dans les urnes, c’est plutôt la « grève civique », dont Jean-Luc Mélenchon annonçait déjà l’inexorable flambée à l’issue des élections municipales, qui bat son plein. Une « insurrection froide », née lors des scrutins de 2020 et 2021, au cours desquels l’abstention a atteint 58 %, puis 65 % des voix, et qui pourrait geler définitivement les rouages de la Ve République. Si toutefois elle venait à s’étendre et perdurer.

        L’hiver des peuples

        Hypothèse qu’il faudra sans doute prendre au sérieux dans les années à venir, tant les études sur le sujet montrent qu’elle est plausible. 63 % des jeunes indiquent par exemple n’avoir « aucune proximité » avec un parti politique, note l’Institut Montaigne. Et « seuls 69 % des Français inscrits sur les listes électorales se disent intéressés » par l’élection présidentielle d’avril, indique de son côté la fondation Jean Jaurès. Des chiffres qui devraient alerter depuis longtemps la classe politique, plutôt que de la faire benoîtement changer de stratégie de campagne… D’autant que la grande démobilisation observée en France serait loin d’être « proprement française » et toucherait en réalité « l’ensemble des démocraties libérales », souligne le politologue Jean-Yves Camus.

        Quoique multifactoriel, ce phénomène naissant serait avant tout le symptôme d’un « pessimisme » général, enjoignant les individus à délaisser le collectif pour la sphère privée. Tout particulièrement « depuis la pandémie », constate le spécialiste de la droite qui, sans cacher son dépit, affirme que « la carrière est devenue l’horizon de l’individu post-moderne ». Une réflexion sur la montée de l’individualisme qui doit nécessairement s’accompagner d’un pan d’analyse plus politique. « À force de parjure démocratique, un dégoût a fini par naître chez quiconque prenait au sérieux la chose publique », défend quant à lui Guillaume Bigot, chroniqueur et essayiste. À rebours des poncifs sans arrêts adressées aux Français qui ne se rendent plus aux urnes, l’auteur de Populophobie (Plon) défend que ceux-là ne cultivent en aucun cas de l’indifférence à l’égard de la chose publique.

        L’urgence climatique fait certes recette dans la rue, mais Europe Écologie-Les Verts peine à s’imposer dans les urnes.

        Bien au contraire, leur abstentionnisme revêt même, selon lui, un caractère « civique » : on ne saurait donner l’onction à des élus qui n’ont pas tenu parole depuis les années 1980. Du tournant de la rigueur au référendum de 2005… Le paradoxe abstentionniste décrit par le président de France souveraine trouve d’ailleurs un écho dans les écrits d’Adélaïde Zulfikarpasic, sondeuse de la Fondation Jean Jaurès, selon qui « l’engagement n’est pas mort, c’est la politique qui est moribonde ». Ou, plus précisément, c’est le « lien de confiance des Français dans les politiques et leur capacité – essentielle – à tenir leurs engagements qui est mort », étaye-t-elle dans Les Français sur le fil de l’engagement. En attestent d’ailleurs les mobilisations fréquentes des dernières décennies.

        Le XXe siècle à travers les âges

        Du mouvement des gilets jaunes à la “grève pour le climat”, en passant par la mobilisation contre la réforme des retraites : salariés, précaires, chômeurs, jeunes et fonctionnaires ont tous ensemble battu le pavé de la capitale dans les années 2010. Sans parler des bonnets rouges, de manifestations contre la loi El Khomri et contre la mise en concurrence du rail, ou encore de la Manif Pour Tous, durant lesquels petits patrons, provinciaux et catholiques ont également garni les cortèges. Une ébullition politique constante, dont la particularité est qu’elle peine systématiquement à trouver des débouchés politiques.

        Tantôt parce que la base n’en veut pas, comme lors des manifestations insurrectionnelles de l’hiver 2018, tantôt parce que l’offre laisse à désirer…. « L’urgence climatique fait certes recette dans la rue, mais les récents sondages montrent bien qu’Europe Écologie-Les Verts peine à s’imposer dans les urnes », note Jean-Yves Camus, en guise d’exemple. Comment comprendre alors cette incapacité des partis à transformer la multitude plébéienne en masse militante ? C’est que la classe politique actuelle n’est « pas encore complètement sortie du XXe siècle », répond Guillaume Bigot. D’un côté, le « bloc élitaire », incarné par Emmanuel Macron ou Valérie Pécresse, défend le vieux néo-libéralisme des années 90. De l’autre, le bloc d’opposition, comprenant Jean-Luc Mélenchon, Éric Zemmour et Marine Le Pen, reste « prisonnier des caricatures communistes et fascistes de l’après-guerre ». Tout du moins dans son traitement médiatique.

        Le centrisme semble voué à l’hégémonie, à moins d’un sursaut de participation.

        Sur les cases de cet échiquier politique, recomposé à la suite de l’élection présidentielle de 2017, « aucune alliance n’est donc possible » entre les opposants, tranche encore Bigot. Une impasse qui rend les chances de victoire des alternatives politiques quasiment nulles, décourageant ainsi les Français de s’engager dans le militantisme. Combien de collages, de meetings, de campagnes Twitter, de tractages et de boîtages des militants de La France insoumise et Reconquête! pour finalement ne même pas accéder au second tour ? Combien d’espoirs lepénistes échoués sur les “barrages républicains” ? Élection après élection, le volontarisme militant se heurte à la cruelle réalité de la sociologie électorale en France : les catégories socio-professionnelles supérieures et les retraités, groupes sociaux qui votent le plus, sont majoritairement macronistes. Et en démocratie, c’est évidemment le nombre qui fait la loi. Entre vote de classe et refus des extrêmes, typique des générations de cet interminable XXe siècle, le centrisme semble voué à l’hégémonie, à moins d’un sursaut de participation. Hypothèse peu probable, comme vu plus haut.

        Vers une montée de la violence

        Or, « une situation prérévolutionnaire éclate lorsque ceux d’en haut ne peuvent plus, ceux d’en bas ne veulent plus, et ceux du milieu basculent avec ceux d’en bas », écrivait Lénine, résumant d’une simple saillie sa stratégie du “défaitisme révolutionnaire”. Un mot qui résonne avec une acuité particulière dans l’actualité, tant est flagrant le délitement de l’adhésion au système électoral. Jusque dans le langage militant, tout porte à croire que la France se dirige « vers une société d’individus atomisés », analyse Jean-Yves Camus, observant au passage que le “nous” a été supplanté par le “je” dans les slogans en manifestation. Certes, « nous » ne sommes peut-être plus des « Juifs allemands », comme scandé en Mai-68. Mais « je suis Charlie ».

        La preuve sémantique que « l’idée du collectif, du service de l’État et de l’intérêt général est morte » au sein du peuple comme parmi les élites, ajoute le politologue. Pessimiste, Camus envisage de possibles affrontements violents « groupes contre groupes » dans un avenir proche, faute de canalisation politique des colères et d’adhésion au principe même de la représentation politique, pourtant à la racine de tout processus démocratique. La popularité du Référendum d’initiative citoyenne parmi les gilets jaunes et la volonté toujours plus prégnante à gauche de démocratie participative, sont là pour en témoigner. Des idées qui peuvent certes paraître folles, mais là encore, comment ne pas comprendre que des électeurs considérant, selon l’Institut Jean Jaurès, que « l’avenir du système social (58 %), les retraites (58 %), l’éducation (58 %) ou encore la situation économique de la France (57 %) compteront “beaucoup” dans leur choix de vote » ; n’aient pas été désespérés d’assister à une campagne où le Covid, puis la guerre en Ukraine, ont occupé presque tous les discours. Seule la question de l’immigration, déterminante pour 43 % des Français, a été suffisamment traitée en début de campagne.

        Une miette jetée à l’électorat de droite, qui ne suffira sans doute pas à renouer les liens brisés entre citoyens et politiques. Surtout en période d’inflation massive. « La République n’est qu’un vain fantôme », avertissait déjà Jacques Roux, le “curé rouge” de 1789, quand augmente « de jour en jour le prix des denrées auquel les trois quarts des citoyens ne peuvent atteindre sans verser des larmes. » À bon entendeur.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        Pour Michaël Zemmour « la retraite à 65 ans, un choix politique, non économique »

        Entretien

        L’économiste Michaël Zemmour décortique la réforme macroniste et met en garde contre ses effets pervers à court et moyen terme.

        Cyprien Boganda

        Contrairement à ce que beaucoup de libéraux nous assurent depuis des années, notre régime de retraite n’est pas menacé. L’acharnement de l’actuel président à vouloir repousser l’âge de départ, en cas de deuxième mandat, est donc en bonne partie motivé par des raisons idéologiques.

        Comment analysez-vous la rapidité du recul de l’âge de départ à la retraite voulu par Emmanuel Macron ?

        L’objectif affiché est de repousser de trois ans l’âge légal de départ, au rythme de quatre mois par an. Cela va concerner des personnes qui se trouvent déjà aux portes de la retraite : imaginez la situation de ceux qui comptaient partir à 62 ans en 2023 et qui vont devoir attendre quatre mois supplémentaires. Quant à la génération née en 1969, elle devra patienter trois ans de plus. C’est une très grosse augmentation.

        Pour avoir une idée des conséquences immédiates d’un tel recul, on peut analyser ce qui s’est produit lors du passage de 60 à 62 ans (après la réforme des retraites de 2010 de Nicolas Sarkozy – NDLR). Pour résumer, les gens qui étaient encore en emploi à 60 ans sont restés deux ans supplémentaires.

        En revanche, tous ceux qui n’avaient plus de travail à ce moment-là (je rappelle que c’est le cas d’une personne sur deux au moment où elle prend sa retraite) ont vu se prolonger cette période de précarité où le taux de pauvreté est très marqué.

        Le deuxième effet produit par le recul de l’âge de départ se situe au niveau des conditions de travail. Avec l’âge, les risques d’incapacité faible ou sérieuse augmentent fortement. Dans le secteur du nettoyage, par exemple, le taux d’emploi chute après 45 ans à la suite de tous les facteurs de pénibilité (troubles musculo-squelettiques, notamment).

        Y a-t-il une logique économique derrière la décision d’allonger la durée de cotisation au régime des retraites ?

        Selon moi, cette mesure n’est pas une réponse à une nécessité financière : le Conseil d’orientation des retraites (COR) nous explique que le déficit va se résorber de lui-même à l’horizon 2030 et que le régime des retraites n’est pas menacé. Les économies représentées par un passage à 65 ans excéderaient largement ce qui serait nécessaire pour revenir à l’équilibre. En réalité, cette mesure ne répond pas à une logique économique, mais relève d’un choix politique.

        Emmanuel Macron cherche soit à réduire les dépenses publiques en tant que telles au nom d’une idée non démontrée selon laquelle une baisse des dépenses serait nécessairement une bonne chose pour l’économie, soit à augmenter la population présente sur le marché du travail (ce qu’on appelle « l’offre du travail »).

        Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire affirme en substance que « nous rembourserons notre dette publique par la croissance créée par la réforme des retraites ». Selon ce raisonnement, la réduction de la part des retraites dans le PIB, et plus largement de nos dépenses publiques, dynamiserait mécaniquement l’économie. Pour un économiste, c’est une logique curieuse qui ne repose sur aucune démonstration.

        Quelles pourraient être les conséquences sociales, à long terme, d’un nouveau recul de l’âge de la retraite ?

        Le temps que l’on passe à la retraite a déjà commencé à diminuer, car les précédentes réformes ont reculé l’âge de départ plus vite que nous ne réalisions des gains d’espérance de vie : autrement dit, cette nouvelle mesure conduirait surtout à raccourcir encore la durée de la retraite.

        Les salariés atteindront l’âge légal plus tard, et en plus mauvaise santé. Par ailleurs, on sait déjà que nous allons vers un appauvrissement relatif des retraités : le niveau de vie de ces derniers par rapport à celui des actifs sera 20 % plus faible en 2070. En réalité, le vrai sujet, c’est que si l’on ne fait rien, les retraités pourraient connaître l’expérience d’un déclassement demain.

        Emmanuel Macron n’essaie-t-il pas de s’attaquer à ce risque d’apauvrissement des retraités en relevant le minimum vieillesse à 1 100 euros ?

        Cette proposition est cosmétique. Le gouvernement précise bien que ces 1 100 euros ne seraient accordés qu’aux personnes avec des carrières complètes… c’est-à-dire à des gens qui, très largement, perçoivent déjà ce niveau de pension ! Ce sont les retraités aux carrières incomplètes qui sont les plus pauvres.

        Il faudrait prendre de vraies mesures pour s’attaquer au problème en envisageant une véritable retraite minimale, certes plus coûteuse pour les finances publiques. Cela supposerait de redéfinir les conditions nécessaires pour percevoir les minima de retraite : aujourd’hui, ils ne se déclenchent que lorsque l’on part à temps plein. Demain, certaines personnes devront donc attendre 67 ans pour pouvoir les toucher.

        michael zemmourréforme des retraitesRetraite à 60 ansdépart à la retraite
        France24 - World

        EU allies expel more than 200 Russian diplomats and staff amid outrage over Bucha killings

        Issued on: 05/04/2022 - 13:33

        NEWS WIRES

        EU nations expelled dozens more Russian diplomats Tuesday amid increasing outrage over the Ukraine conflict, in coordinated moves that have seen more than 200 envoys and staff sent home in 48 hours.

        After Germany and France announced around 75 expulsions between them Monday, countries including Italy, Spain and Slovenia followed suit Tuesday -- while the European Union itself declared "persona non grata" a group of Russian officials working with its institutions.

        The expulsions were for alleged spying or "national security reasons", but come after international condemnation of killings in the town of Bucha, near Kyiv, where dozens of bodies were discovered after Russian troops withdrew.

        Moscow has rejected Western accusations that its forces were responsible, suggesting that released images are fake or the deaths occurred after they pulled out.

        Kremlin spokesman Dmitry Peskov told reporters Tuesday that the mass expulsions of its diplomats was "a short-sighted move".

        "Narrowing down opportunities for diplomatic communication in such an unprecedentedly difficult crisis environment is a short-sighted move that will further complicate our communication, which is necessary to find a solution," he said.

        "And this will inevitably lead to retaliatory steps," he added. 

        The expulsions come as the EU discusses a fifth round of sanctions on Russia for its invasion of Ukraine on February 24.

        'Unbearable images' 

        Italy announced it was sending home 30 Russian diplomats for reasons of "national security", as part of coordinated action with its EU and US allies.

        Later, Prime Minister Mario Draghi called for independent investigations into the killing of civilians in Ukraine that "deeply shake our souls".

        "War crimes must be punished. (Russian) President (Vladimir) Putin, the authorities, the Russian army will have to answer for their actions," he said.

        Slovenia's government said 33 Russian diplomats were being expelled and the Russian ambassador summoned to express the country's "shock over the killing of Ukrainian civilians".

        It later recalled its ambassador to Russia, Branko Rakovec, back to Slovenia for consultations.

        Estonia, which shares a border with Russia, said it was expelling 14 Russian consular staff, including seven employees with diplomatic status, and closing Russia's consulate general and consulate office.

        Romania announced the expulsion of 10 members of the Russian embassy in Bucharest, while Portugal also declared 10 staff in its Russian embassy "persona non grata" for carrying out activities "contrary to national security".

        And Spain's government said it was expelling immediately around 25 Russian diplomats and embassy staff who "represent a threat to the interest of the country".

        Keeping dialogue open

        In Madrid, Foreign Minister Jose Manuel Albares expressed his country's outrage at "the unbearable images we have seen of the massacre of civilians in the town of Bucha".

        But he said Russia's ambassador to Spain will stay on to keep dialogue open, "because we do not lose hope that Putin's war will end".

        Denmark will also keep the Russian ambassador for the same reasons -- while expelling 15 "intelligence officers" accused of spying, the government said.

        It condemned what it called "Russia's brutality" in Bucha, saying: "Deliberate attacks against civilians are a war crime."

        Sweden's foreign minister, Ann Linde, told reporters it was expelling three Russian diplomats who "conducted illegal intelligence operations in Sweden".

        On Monday, France expelled 35 Russian diplomats, German officials said Berlin was sending home 40 and Lithuania expelled the Russian ambassador.

        Ukrainian President Volodymyr Zelensky has urged the world to enforce tough new sanctions on Moscow over the killings in Bucha, which he has described as "war crimes" and "genocide".

        (AFP)

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        EU, US plan fresh Russia sanctions over Bucha massacre

        AS IT HAPPENED

        Zelensky tells UN that Russia must be expelled from Security Council

        WAR IN UKRAINE

        Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?

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        France24 - Monde

        “On a du mal à oublier les gens restés sur place” : le récit en images d’un bénévole français en Ukraine

        Publié le : 05/04/2022 - 17:56

        Fatma Ben Hamad Suivre

        Comme beaucoup de bénévoles européens depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, le Français Geoffroy Bire participe depuis début mars à des convois humanitaires qui livrent du matériel médical en Pologne, au plus proche de la frontière ukrainienne, et aident des Ukrainiens cherchant à quitter le pays à joindre des zones plus sûres en Europe. Il apporte son témoignage, agrémenté de photos prises sur la route, à la rédaction des Observateurs de France 24. 

        Photographe de profession, Geoffroy Bire est bénévole depuis début mars pour l’association “Solidarité Ukraine-Lyon”, créée en mars 2022 en parallèle de l’invasion russe en Ukraine qui engendre un flux de déplacés ukrainiens et étrangers en Europe. Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) compte au 29 mars plus de 4 millions de réfugiés dont 2,9 millions en Pologne, un chiffre jamais enregistré en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

        Depuis début mars, l’association a envoyé quatre caravanes composées de six véhicules, allant de Lyon à Zamosc, une ville polonaise située à une soixantaine de kilomètres des frontières ukrainiennes. Geoffrey a participé jusque-là à deux de ces convois humanitaires. Il a documenté dans une série de photos l’expédition du 25 au 27 mars, qu’il a envoyées à la rédaction des Observateurs. 

        Le récit accompagnant les images a comme fil conducteur Kori, une petite perruche verte et jaune transportée le 27 mars du camp pour réfugiés de Zamosc à Lyon, dans sa cage, avec ses propriétaires. Le photographe a choisi de construire son récit autour de l’oiseau, racontant à travers son voyage le sentiment d'aliénation que les réfugiés peuvent vivre en quittant leur pays pour un pays étranger.

        “Parfois, nous devons convaincre les gens hésitants”

        Contacté, Geoffrey Bire raconte:

        Nous travaillons sous couvert de la Croix Rouge, c’est-à-dire que l’organisation nous affuble de son logo, afin de faciliter l’accès aux frontières, et fluidifier les échanges avec la police polonaise, notamment lorsque l’on organise le transfert de demandeurs d’asile ou des réfugiés ukrainiens vers l’Europe. Ça nous donne une légitimité. À ma toute première expédition, nous avons livré du matériel médical à Zamosc. Là-bas, nous déchargeons les dons auprès de nos partenaires polonais, qui les distribuent à leur tour, à la fois aux camps de réfugiés ukrainiens en Pologne et les envoient aussi sur le front en Ukraine.

        J’ai rejoint l’équipe des convois, dans un premier temps, en réaction au choc que m’a fait l’actualité en Ukraine. Puis, après le premier trajet, on a du mal à oublier les gens restés sur place, alors on y retourne. Nous partons toujours en binôme, pour se relayer sur la conduite. Nous essayons de partir le vendredi soir et revenir en France dimanche, ce qui nous fait environ vingt-cinq heures de route pour l’aller, environ cinquante heures aller-retour. 

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        Cette série de photos suit le fil du trajet : les premières images montrent le départ aux aurores de Lyon, on organise les communications par radio, on fait le point sur l’itinéraire… Jusqu’ici, nous avons transporté 46 personnes de Pologne en France dans nos camions. Une fois les dons livrés au dépôt, nous allons visiter le camp de réfugiés et nous préparons le départ des personnes qui souhaitent venir en France. 

        Parfois, nous devons convaincre les gens hésitants. C’est dur de quitter son pays, surtout lorsqu'on n’a aucun repère dans son futur pays d’accueil. Ils ont aussi besoin d’être rassurés sur qui les transporte. Mais grâce aux traducteurs, nous arrivons à gagner une certaine forme de confiance.

        D’autres personnes ont déjà des contacts ou des proches en France ou dans d’autres pays européens ; le départ leur est un peu moins difficile. Nous avons transporté des réfugiés venant de Kharkiv, de Kiev ou encore de Lviv.

        “Nous avons pu échanger à l’aide de signes et de dessins, c’est un bon moyen pour briser la glace”

        Dans le convoi du dimanche 27 mars, j’ai transporté avec moi une famille ukrainienne de Kiev : une grand-mère, une mère et un enfant, les propriétaires de l’oiseau Kori. La grand-mère habitait à côté de l’aéroport qui a été bombardé [l’aéroport militaire de Gostomel, bombardé le 25 février, se trouve à quelques 70 kilomètres au nord-ouest de Kiev]. Sa maison est sûrement détruite aujourd’hui.

        Elles ont dormi une grande partie du trajet, mais nous avons pu échanger à l’aide de signes et de dessins, c’est un bon moyen pour briser la glace. Cependant, elles ne parlaient pas beaucoup de leurs ‘hommes’, restés en Ukraine. Leur première occupation, c’est de savoir s’il y aura d’autres Ukrainiens sur place, dans le foyer d’accueil. 

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        Parfois il n’est pas possible de garantir le foyer pour une famille avant le départ, mais nous arrivons finalement à gérer ça à distance, sur le trajet du retour. Nous n’avons pas le droit de déposer les réfugiés dans la rue en France, il faut prévoir un foyer pour les héberger. Quant aux enfants, il faut vérifier qu’ils sont bien accompagnés de leurs proches, car il y a eu beaucoup de disparitions aux frontières.

        Heureusement, il y a une structure d’accueil qui assure le processus d'insertion à Lyon, avec des traducteurs, des aides-sociales : toute une chaîne de solidarité qui se crée ! Et en attendant la fin de la crise, on essaie de faire ce qu’on peut.

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        À l’image de Geoffrey Bire, si vous souhaitez nous transmettre des histoires, des témoignages, ou des images amateur concernant votre implication autour de la situation en Ukraine, n’hésitez pas à écrire à notre rédaction à l’adresse suivante : observateurs@france24.com ; ou contactez-nous sur Facebook ou sur Instagram.

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        Le Figaro

        Les chaînes YouTube de Drake, Justin Bieber ou encore Taylor Swift piratées

        Le Figaro

        L'attaque, résolue dans la matinée du mardi 5 avril, a été revendiquée par un groupe espagnol de soutien à un escroc condamné à deux ans de prison.

        La frayeur a été de courte durée. Mardi, les abonnés aux chaînes YouTube d'une myriade des musiciens les plus en vue ont eu la surprise de voir défiler, parmi leurs notifications, un train de vidéos pour le moins inhabituelles. Titrées différemment, elles présentaient toutes un clip amateur d'un petit plus d'une minute, mettant en scène un individu à la guitare, atteint d'alopécie, associé au mot-dièse #FreePacoSanz.

        À lire aussiAvec Sacré bordel, Bigflo et Oli chantent leurs doutes et leur amour de la France avant la présidentielle

        Taylor Swift, Travis Scot, Eminem, Justin Bieber, Drake, Lil Nas X, Cardi B, The Weeknd, Ariana Grande, Jay-Z, Michael Jackson… Plus d'une vingtaine de comptes de personnalités, totalisant plus de 200 millions d'abonnés, ont été concernés par le piratage, avant que la situation ne revienne à la normale et que les vidéos ne soient supprimées dans la matinée. Celles-ci présentaient Paco Sanz, un Espagnol condamné en février 2021 à deux ans de prison. Diagnostiqué comme souffrant du syndrome de Cowden, une maladie génétique rare, il avait été reconnu coupable d'avoir escroqué plus de 264.000 euros à des milliers de personnes en prétendant frauduleusement se trouver en phase terminale et au seuil de la mort.

        Revendication espagnole

        Depuis sa condamnation, un mouvement de soutien à Paco Sanz a fleuri sur Internet, en particulier sur le web hispanophone. À caractère satirique, selon le site d'information espagnol El Diario , ce mouvement est notamment incarné sur la toile par le groupe Los Pelaos, qui a revendiqué sur Twitter l'attaque sur les comptes des différentes vedettes. Le même ensemble avait déjà piraté en 2021, pour la même cause, les comptes Twitter de plusieurs médias espagnols.

        Mercredi matin, YouTube n'avait toujours pas réagi au sujet du piratage des différents comptes officiels des artistes. L'intrusion implique que les comptes Google associés aux différentes chaînes ont aussi été usurpés pendant une partie de la matinée du 5 avril. La majorité des comptes, si ce n'est la totalité, relèvent toutefois de chaînes professionnelles gérées par des intermédiaires, réduisant ainsi les risques de fuites de données personnelles des différents musiciens. Interrogé par le média américain The Verge , l'un de ces intermédiaires, le diffuseur Vevo, spécialisé dans les clips en ligne, a reconnu avoir fait l'objet d'une attaque, achevée depuis, et a affirmé passer en revue ses mesures de sécurité.

        Le Kremlin veut «expliquer» le conflit en Ukraine et la géopolitique à Gérard Depardieu

        Selon le porte-parole de Vladimir Poutine, le géant du cinéma français ne saisit pas les enjeux de la guerre. La critique de l'acteur agace. Un député demande que lui soit retiré la nationalité russe et le transfert de ses biens immobiliers dans le pays à des associations caritatives.

        Pour dégager le jubé disparu de Notre-Dame de Paris, les archéologues obtiennent un sursis

        L'établissement public en charge de la reconstruction a consenti à la poursuite des fouilles après la découverte de précieux éléments sculptés, inconnus jusqu'à ce jour.

        Un collectif souhaite débaptiser un collège Soljenitsyne en raison de la proximité de l'écrivain avec Vladimir Poutine

        Une pétition soutenue par plusieurs syndicats de Vendée propose de changer le nom d'un établissement scolaire d'Aizenay, près de La Roche-sur-Yon, au profit de l'anarchiste ukrainien Voline.

        France24 - Monde

        Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"

        Publié le : 05/04/2022 - 20:13

        Stéphanie TROUILLARD Suivre

        Depuis près d'une vingtaine d'années, le prêtre français Patrick Desbois identifie les sites ayant servi à l'extermination des juifs en Europe de l'Est au cours de la Seconde Guerre mondiale. Après avoir fait un travail analogue auprès des Yazidis victimes du groupe État islamique en Irak et en Syrie, il a décidé de collecter des témoignages des victimes de la guerre actuelle en Ukraine.

        À la tête de l'association Yahad - In Unum, le prêtre français Patrick Desbois documente depuis près de vingt ans les crimes commis par les nazis contre les juifs en Europe de l'Est lors de la Seconde Guerre mondiale. Avec ses équipes, ce petit-fils de déporté enquête sur les exécutions de masse. Il a aussi accompagné des Yazidis victimes des exactions du groupe État islamique en Irak et en Syrie.

        Dès le début de l'invasion russe en Ukraine, le père Desbois a décidé de lancer une collecte de témoignages sur ce conflit. Directeur du conseil académique du mémorial de Babi Yar à Kiev – un site qui contient les restes de près de 34 000 juifs massacrés en 1941 alors que la ville était sous occupation nazie –, il a commencé à interroger des victimes de la guerre en Ukraine. Avec l'aide de médiateurs sur le terrain, il a pu enregistrer ces entretiens en utilisant une application de visioconférence.

        France 24 : Pourquoi avoir décidé de lancer cette collecte de témoignages sur la guerre actuelle en Ukraine ?

        Patrick Desbois Lorsque la guerre en Ukraine a éclaté, un de mes meilleurs amis, Ruslan Kavatsiuk, le directeur-adjoint du mémorial de Babi Yar, m’a dit cette phrase terrible : "Patrick, tu vas revenir pour nos fosses communes à nous." Je ne pensais vraiment pas qu’il y en aurait. Mais quand on a commencé à voir les massacres de civils sans aucune motivation militaire, cela m’a semblé évident de faire ce travail de collecte. Si je ne le fais pas, qui va le faire ? Il y a vingt ans qu'on travaille en Ukraine. En tout, on a interrogé 8 000 personnes de l’ex-Union soviétique témoins de la Shoah par balles. On connaît énormément de gens, les villages, la topographie.

        Father Patrick Desbois starts investigation of crimes committed by the Russian Federation in #Ukraine. The goal of the project: Discovering the horrors of the crimes committed on a massive scale against the Ukrainian civilian population. @desbois_patrick pic.twitter.com/x3MZQbyb24

        March 25, 2022

        De quelle façon procédez-vous pour recueillir ces témoignages ?

        On est une équipe de quatre personnes ici en Europe de l’Ouest et on a une équipe d'une douzaine de médiateurs sur place. L'un d'eux est à Irpin et il cherche des témoins. Il connaît beaucoup de gens et nous introduit. On sent aussi l'urgence de le faire. Les témoins peuvent rapidement se disperser.

        Les gens acceptent de parler à visage découvert, en zoom et en donnant leur vraie identité. Cela m'a surpris. Quels que soient les dommages qu’ils ont subis, ils veulent rester dans leur pays et le défendre. Dans toutes les enquêtes que j’ai faites, je n'ai jamais vu ça. J'ai en tête le témoignage d'une femme blessée et qui se trouvait à l'hôpital. Elle avait perdu une partie de sa famille alors qu'ils étaient en voiture. Elle a presque pleuré pendant l’entretien, mais quand elle a fini, elle a dit : "Dès que je vais mieux, je reprends ma vie et je vais aider les gens." Je n’en revenais pas. Il y a vraiment un esprit de résistance.

        Comment le travail que vous avez déjà effectué sur les crimes de masse vous a-t-il aidé ?

        En Irak, on a filmé 450 Yazidis qui venaient de sortir de chez Daech et qui cherchaient à identifier leurs violeurs ou leurs assassins. Sans ces précédentes enquêtes, on ne pourrait pas faire ce travail aujourd'hui. On sait gérer ce genre d'entretiens. Je pense à une femme qui était en voiture avec son fils de trois ans sur les genoux. Elle nous a dit qu’elle avait tout de suite compris qu’une balle avait traversé le corps de son enfant. On lui a demandé beaucoup de détails sur la couleur de la voiture, si elle avait pu être confondue avec un véhicule militaire ou encore le lieu exact de l’attaque. Il fallait pouvoir la situer sur une carte interactive et voir s’il n’y avait pas d’objectifs militaires dans cette zone car il est clair que les Russes vont dire qu'il s'agit de dégâts collatéraux et qu’il n’y a pas d’atteintes envers les civils.

        Cette dénégation récurrente des Russes me frappe tout particulièrement. Quand ils bombardent une maternité, comme à Marioupol, ils disent que ce n'était plus une maternité et qu’il n’y avait pas de femmes enceintes. Ils dénient le crime dès qu'il est dénoncé. Pour les corps retrouvés dans la ville de Boutcha, ils disent qu'ils ont été placés là, qu'ils ne sont pas morts et que les cadavres bougent. Historiquement, je n’avais jamais vu cela. Chaque fois qu’un crime est découvert, ils le dénient le jour même en détail. C’est comme si à Oradour-sur-Glane, le jour même, les Allemands avaient dit : "Non, ce sont les résistants qui ont tiré sur les habitants. On n'a tué personne."

        Ces démentis rapides s'expliquent par l’accélération due aux médias sociaux et par le fait que la guerre menée par Poutine est appuyée par une propagande inimaginable. Toute faille à la propagande doit être comblée tout de suite. Je pense aussi qu'après les annonces d'ouvertures d'enquête par la Cour pénale internationale ou de jugement en France ou en Allemagne, les Russes savent que des actions en justice vont être menées. Ils cherchent une protection immédiate. Les témoignages que nous recueillons seront des preuves pour ces enquêtes.

        Je me souviens de Kherson, de son rabbin, de sa synagogue et de son aide aux plus pauvres. Je me souviens des fosses communes des juifs fusillés. Et mon coeur est avec vous. On annonce Kherson est tombée. Poutine n'a pas libéré Kherson, il l'a anéantie. pic.twitter.com/oGdmjjMtWY

        March 3, 2022

        Qu'avez-vous ressenti en découvrant les images des exactions commises dans la ville de Boutcha ?

        Cela m’a fait songer aux rues de Kigali. On savait que des crimes avaient été commis en Ukraine, mais jusque là, on ne savait pas que les Russes avaient fusillé des gens en masse et qu'ils avaient utilisé la méthode des fosses communes. En diffusant ces images, on montre aux autorités russes qu’elles sont sous notre regard. Nous leur disons : "Nous savons que vous tuez des civils, nous savons que vous violez des femmes, nous savons que vous pillez des appartements. Toute la planète vous regarde et vous serez jugés. Vos démentis ne tiendront pas." Malgré tout, je crains que les Russes se disent qu'ils ont fait une erreur à Boutcha et qu'ils décident désormais de faire disparaître les preuves, comme cela s'est beaucoup fait pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils savent qu’on expose leurs victimes et leurs crimes et ils peuvent décider de donner des ordres dans ce sens.

        Est-ce qu’il y a aussi des similitudes avec les témoignages que vous avez recueillis sur la Seconde Guerre mondiale ?

        Les gens à qui on a lavé la tête par la propagande se transforment en criminels, avec viols, vols et assassinats. J’ai vu cela plusieurs fois dans des villages touchés par les Allemands. Ils venaient soi-disant "avec la pureté de la race" et disaient qu’ils ne faisaient qu’éliminer une "sous-race". Mais quand on les voyait sur le terrain, ils violaient des femmes, ils massacraient des familles et ils pillaient des appartements. Il n’y a pas de crime pur, cela n’existe pas. Et de voir qu'aujourd'hui, quelqu'un a pu lancer une idéologie qui mobilise ainsi une population et une armée et que cette propagande continue de marcher, c'est presque irréel. Les gens pensent que l’humanité a avancé sur ces questions-là, mais apparemment le degré de liberté de conscience est très fragile.

        C’est presque incroyable que ces crimes commis quasiment en public arrivent aux frontières de l’Europe, à deux heures et demie d’avion de Paris. Tout le monde est révolté en voyant Boutcha, mais je me demande ce que cela va être quand Marioupol va être libérée ? Il faut s’attendre à des scènes de massacres beaucoup plus larges. Il y aura des Boutcha un peu partout.

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        Les Occidentaux veulent enquêter sur les "crimes de guerre" de l'armée russe à Boutcha

        Info ou intox

        Ces images de Boutcha ne montrent pas des "faux cadavres" qui bougent

        IL Y A 80 ANS

        Babi Yar : "Le premier grand massacre de la Shoah par balles"

        Le Figaro

        Notre critique de Qu’est-ce qu’on a tous fait au Bon Dieu?: Clavier et Lauby font le sketch

        CRITIQUE - Le duo formé par les deux acteurs n’a rien perdu de son abattage comique pour incarner une vieille France conservatrice.

        Après les Tuche, revoilà les Verneuil, l’autre famille préférée des Français. On résume. Comme les prolos, les bourgeois cathos de Chinon touchent le gros lot dans le premier épisode: quatre gendres sortis tout droit d’une pub Benetton. Un Noir, un Arabe, un Chinois et un Juif. Dans le deuxième, les gendres menacent de quitter la France et les Verneuil se démènent pour les faire rester (enfin, surtout leurs filles) en leur brossant le tableau d’un pays idyllique.

        À lire aussiQu’est-ce qu’on a tous fait au Bon Dieu? La bande-annonce du troisième film dévoilée

        Au début de ce troisième et nouvel épisode, les Verneuil (enfin, surtout Claude, le père) font au contraire tout pour éviter ces gendres envahissants («ils sont partout» dans les rues de Chinon). Ils ne sont pas au bout de leur peine. Leurs filles ont la généreuse idée d’organiser une fête surprise pour leurs quarante ans de mariage en invitant les parents de leurs conjoints. Comme dans les précédents opus, elles font de la figuration, à l’exception de Ségolène. La peintre dépressive expose sa série Abattoir (des carcasses d’animaux) et se retrouve au cœur d’une sous-intrigue poussive avec Helmut, un collectionneur d’art allemand. Les gendres ne sont guère plus intéressants.

        Charles décroche le rôle d’un Jésus noir au théâtre, et Rachid et David rejouent sans conviction le conflit israélo-palestinien dans leur jardin. Le couple Verneuil continue, lui, de faire tenir debout la famille et le film. Le duo formé par Christian Clavier et Chantal Lauby n’a rien perdu de son abattage comique pour incarner une vieille France conservatrice. Seul Pascal Nzonzi dans le rôle d’André Koffi fait le poids face à Clavier. Les autres parents n’ont pas grand-chose à se mettre sous la dent. Le film ne leur en laisse guère le temps, plus proche d’une suite de sketchs que d’une comédie véritablement écrite et mise en scène.

        «Qu’est-ce qu’on a tous fait au bon Dieu?». Comédie de Philippe de Chauveron. Avec Christian Clavier, Chantal Lauby, Ary Abittan. Durée: 1h38.

        Qu'est-ce qu'on a tous fait au bon Dieu, En même temps, Abuela… Les films à voir ou à éviter cette semaine

        La suite des aventures de la plus multiculturelle des familles françaises, la cocasse comédie politique de Kervern et Delépine, le nouveau film horrifique du réalisateur de Rec... Que faut-il aller voir au cinéma cette semaine ?

        Will Smith démissionne de l'Académie des Oscars après sa gifle

        «Mes actions lors de la cérémonie des 94e Oscars ont été choquantes, douloureuses et inexcusables. (...) La liste de ceux que j'ai blessés est longue », écrit l'acteur américain dans un communiqué publié vendredi.

        Jonathan Cohen, itinéraire d’un outsider de l’humour

        PORTRAIT - Second rôle il y a une dizaine d’années, le comédien multiplie désormais les succès sur petit et grand écran. Il campe un désopilant homme politique dans En même temps, dernier film du duo Kervern et Delépine.

        Le Monde

        Jusqu’au bout, quitte à tout perdre

        Tribune. Six semaines de guerre, de terreur. Les bombardements, la destruction et le meurtre de civils continuent. Les Ukrainiens résistent et mènent des contre-offensives contre l’agresseur russe, qui renonce à conquérir Kiev mais redouble de férocité au sud et à l’est. Les pays occidentaux imposent des sanctions drastiques à la Russie, fournissent armes et aide à l’Ukraine et accueillent les réfugiés par millions. Encore trop peu, très tard.

        La position des autorités ukrainiennes, de l’armée et de la population est une et inébranlable : repousser l’armée russe, porter secours aux assiégés et aux personnes déplacées, tenter une négociation pour obtenir un cessez-le-feu, rassembler les preuves des crimes de guerre. Aucune dissension, aucune rumeur défaitiste, tous sont soudés derrière le président Zelensky et la défense nationale.

        « Le bilan de Poutine à la tête de la Russie est une longue descente aux enfers d’un pays dont il a fait un agresseur »

        Le contraste avec la position russe est renversant. C’est une cacophonie de menaces, mensonges, ordres et contre-ordres, et lourds silences. Les Russes vivent dans ces cris et stupeurs, pétrifiés par la violence de la propagande. Les élites politiques et économiques sont atterrées. Les commandants militaires sont dépassés par les pertes considérables dans leurs rangs, y compris des généraux et officiers. Les différents corps de combattants, mal coordonnés entre eux, ne savent pas quelle est leur mission, manquent de ravitaillement et de munitions. Se joignent à eux des troupes spéciales biélorusses, des mercenaires Wagner, des hommes de main du tyran tchétchène. Les exactions se multiplient.

        Comment expliquer que Vladimir Poutine, avec ses services de renseignement, ses militaires, ses infiltrés en Ukraine, ait commis une telle erreur stratégique ? Cette guerre d’invasion était inconcevable parce qu’elle n’avait pas de but défini et s’avérait très risquée pour l’armée russe. Et pourtant elle a été lancée, prouvant ainsi que les aléas et les risques n’ont pas été pris en compte dans les calculs. Peut-être même n’y avait-il ni calcul ni plan précis. Peut-être les chefs de l’armée et du renseignement n’ont-ils pu faire entendre leurs réserves. Ont-ils même été tenus au courant du projet délirant d’anéantissement de l’Ukraine que Poutine avait mûri ? N’ont-ils pas averti le chef de l’Etat de la riposte certaine des Occidentaux, avec de nouvelles sanctions contre Moscou et un soutien militaire et financier à Kiev ?

        Le témoignage livré par les rares personnalités qui ont pu parler au président russe, comme Alexeï Koudrine, ancien ministre des finances, est simple et terrifiant : Vladimir Poutine n’écoutait pas, refusait d’entendre et répondait invariablement : « La Russie n’a pas d’autre choix. » Jusqu’au bout, Poutine n’admettra pas qu’il a eu tort, quitte à tout perdre.

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        France24 - Monde

        Des médicaments "intelligents" : vers des comprimés personnalisés et connectés

        Publié le : 06/04/2022 - 14:16Modifié le : 06/04/2022 - 14:20

        Jusqu'à présent, les médicaments que nous prenions étaient génériques. Les mêmes pilules, pour tout le monde, dans le même emballage. Mais une nouvelle ère est en train de s'ouvrir, celle de la médecine et des médicaments sur mesure en fonction de la condition physique et des particularités de chacun. La chronique de Julia Sieger, journaliste santé et sciences à France 24.

        Le Monde

        Duplicité

        Editorial du « Monde ». Sixième cycle d’évaluation, troisième volet. Les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) se déclinent comme une tragédie grecque, qui compterait de plus en plus d’actes et de scènes, sans pour autant donner le sentiment que le dénouement annoncé puisse être réécrit. Le dernier opus publié lundi 4 avril ne fait pas exception à la règle.

        Le GIEC appelle à des mesures immédiates et dans tous les secteurs pour « garantir un avenir vivable »

        En dépit des avertissements, des manifestations toujours plus visibles du réchauffement climatique, de la prise de conscience grandissante dans l’opinion publique de la gravité de la situation, le GIEC sonne le tocsin, une fois encore, avec un compte à rebours qui se raccourcit dangereusement. Après trois décennies de mobilisation onusienne, au travers de vingt-six COP, le monde ne s’est toujours pas mis sur la bonne trajectoire pour qu’il reste encore vivable d’ici à la fin du siècle. Désespérant.

        Cette énième alerte est évidemment nécessaire, mais elle s’ajoute aux précédentes dans une sorte de routine du catastrophisme dont nous serions incapables de nous extraire pour sauver ce qui peut encore l’être. « C’est maintenant ou jamais », avertit, avec un air de déjà-vu, Jim Skea, le coprésident du groupe du GIEC qui a travaillé sur cette publication. Mais, alors que les climatosceptiques sont clairement une espèce en voie de disparition, toute une partie de l’humanité trouve, malgré tout, de bonnes raisons pour continuer à procrastiner.

        Ce décalage entre des constats toujours plus alarmistes et des réponses politiques qui peinent à se hisser à la hauteur des enjeux doit interroger. Dire que rien ne bouge, comme certains tentent de le faire croire, finit par être contre-productif. Même si énormément reste à faire, mieux vaut adopter une stratégie d’encouragement et d’incrémentation pour mobiliser.

        En France, la question climatique a beau progresser dans l’opinion, elle ne profite pas à Europe Ecologie-Les Verts. Le parti, qui en a fait son porte-étendard, plafonne dans les intentions de vote à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle. Une fois le scrutin passé, ses dirigeants ne pourront pas faire l’économie d’une introspection sur ce paradoxe.

        L’autre écueil réside dans la duplicité de certains gouvernements et grandes entreprises, qui, pensant gagner du temps, ne joignent pas leur parole à leurs actes. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, n’a pas hésité à les accuser de mensonges, qui ont conduit au constat accablant dressé par le GIEC.

        Rapport du GIEC : « Chaque émission de gaz à effet de serre évitée réduit le changement climatique et ses effets »

        Son dernier rapport ne se contente pas d’alerter, il tente aussi d’esquisser des solutions en appelant à se défaire le plus vite possible de notre dépendance aux énergies fossiles. La baisse spectaculaire du coût des technologies bas carbone (panneaux solaires, batteries, éolien) doit nous y aider. Mais, plus important encore, il faut réfléchir à la façon d’accompagner ce sevrage, qui affectera en premier lieu les plus pauvres, les Etats comme les individus.

        La sobriété, un levier pour accélérer la lutte contre le dérèglement climatique

        La modification des comportements – en matière de consommation de l’énergie, d’alimentation, de transport, de logement – et la décarbonation de l’industrie vont nécessiter d’énormes transferts financiers. Collectivement, nous avons les moyens d’assumer les coûts de cette transition. Reste qu’il faut maintenant mobiliser, organiser, répartir le plus équitablement possible ces transferts. Ces sujets fondamentaux ne sont pas suffisamment au cœur du débat politique. Tant qu’ils ne seront pas sérieusement traités, les rapports du GIEC risquent de continuer à s’empiler, malgré l’urgence.

        Le Monde

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        France24 - Monde

        Figure controversée, l'ultranationaliste russe Vladimir Jirinovski est mort

        Publié le : 06/04/2022 - 14:15

        FRANCE 24 Suivre

        Figure de la vie politique russe connue pour ses positions ultra-nationalistes et ses diatribes régulières, Vladimir Jirinovski est mort, mercredi, à l'âge de 75 ans. Ses idées anti-occidentales et sur la grandeur de la Russie, se sont peu à peu imposées comme dominant la vie publique, y compris au Kremlin.

        Vladimir Jirinovski est mort mercredi 6 avril, à 75 ans. Connu pour ses tirades nationalistes, ce mastodonte de la politique russe a su habilement garder son parti à flot dans l'ère post-soviétique, sans jamais fâcher Vladimir Poutine.

        À la tête pendant plus de 30 ans du Parti Libéral-Démocrate (LDPR), classé à l'extrême droite, il a participé à presque toutes les présidentielles de la Russie moderne et son parti a toujours été représenté dans les instances locales et nationales, jouant le rôle d'opposant bruyant, mais pas rebelle.

        Ce sont ses diatribes, ses élans guerriers et ses apparitions improbables qui resteront dans les mémoires des Russes, comme les fois où il a jeté un verre d'eau lors d'un débat en insultant son adversaire, ou s'est battu dans l'enceinte du Parlement avec un député.

        Son dernier coup d'éclat remonte au 27 décembre, lorsqu'il avait prédit que 2022 "ne sera pas une année pacifique, ce sera l'année où la Russie redeviendra une puissance", appelant à "attendre le 22 février". Hasard de calendrier ou pas, la veille de ce jour-là Vladimir Poutine reconnaît les séparatistes prorusses du Donbass ukrainien, avant de faire entrer ses troupes en Ukraine le 24.

        En 2014, il arrive dans l'hémicycle en tenue militaire et se lance dans une tirade anti-ukrainienne, un mois après l'annexion de la Crimée par Moscou. C'est par de tels moments de politique spectacle que Jirinovski a bâti sa réputation, mais il ne s'est jamais opposé au système Poutine dont il a été en réalité un écrou.

        "Seul le chef de la Russie décide de ce qu'il adviendra du monde dans les 10 à 15 prochaines années", lançait-il encore en avril 2021, à l'âge de 75 ans.

        Quelques semaines plus tard, il propose de repousser l'âge de la majorité à 30 ans, car les Russes "ne comprennent rien jusqu'à 30 ans, ce sont des enfants".

        Xénophobie et nationalisme

        Né en 1946 au Kazakhstan, alors république soviétique, Vladimir Jirinovski se lance en politique après des études de langue, de philosophie et de droit, ainsi qu'un service militaire à Tbilissi, en Géorgie. La région se trouve alors à un tournant de l'histoire.

        Vladimir Poutine n'était encore qu'un simple conseiller du maire de Saint-Pétersbourg lorsque les premiers éclats de Jirinovski apparaissent à la télévision, à l'occasion de l'élection présidentielle russe de 1991, peu avant la dissolution définitive de l'URSS, à laquelle il termine à la troisième place.

        Dans un discours resté célèbre, il fustige alors la perte des républiques soviétiques qui se sont séparées de la Russie et promet de "redresser la Russie à genou".

        Créé en 1989, son Parti Libéral-Démocrate porte très mal son nom, étant fondé sur la xénophobie, le militarisme, l'autoritarisme et le retour des nombreux territoires "perdus", y compris l'Alaska, vendue par la Russie aux États-Unis à l'époque tsariste.

        Trois ans plus tard, il remporte sa plus grande victoire politique en décrochant 64 sièges au Parlement, provoquant la stupeur des Occidentaux, qui suivent attentivement les soubresauts de la politique russe dans le chaos des années post-soviétiques.

        Une figure controversée

        Figure controversée, son nationalisme provocateur choque alors une partie de la population russe, tout comme ses insultes envers ses détracteurs, ses bagarres ou ses tirades contre les États-Unis, les communistes et les Juifs, tout en reconnaissant que son père en était un.

        "Nos scientifiques modifieront légèrement le champ gravitationnel de la Terre et votre pays sera sous l'eau !", lance-t-il encore à l'attention des États-Unis dans une vidéo de 2002, où il apparaît visiblement éméché.

        Pour ses partisans, il est au contraire un politique habile et orateur charismatique, qui sait jouer de la politique pour récupérer les voix de nostalgiques de l'URSS mais aussi des déçus des communistes, des démocrates et du système Poutine.

        Pour nombre d'observateurs, il s'est contenté d'être un outil du Kremlin pour canaliser les mécontents.

        Lorsqu'en 2020, le gouverneur LDPR Sergueï Fourgal, qui avait battu aux élections le candidat du Kremlin, est arrêté pour une affaire de triple meurtre dénoncée comme politique, Vladimir Jirinovski hausse le ton et menace de quitter le Parlement avec toute sa faction.

        "Le monde entier saura quel bazar il y a en Russie !", lance-t-il furieux. En fin de compte, le fidèle opposant de Poutine n'en fera rien.

        Avec AFP

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        .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Le Débat de France 24

        Guerre en Ukraine : Poutine rêve-t-il d'une Grande Russie ?

        Le Monde

        Idéologiquement datées

        Chronique. Un temps occultée par la pandémie puis la guerre en Ukraine, la question sociale fait un retour en force dans la campagne présidentielle. C’est elle qui anime la dernière semaine précédant le premier tour, avec la mise en exergue de propositions-chocs autour du pouvoir d’achat : suppression de la TVA sur un panier de produits de première nécessité (Marine Le Pen), smic à 1 400 euros net par mois (Jean-Luc Mélenchon), prime de pouvoir d’achat pouvant aller jusqu’à 6 000 euros sans charges ni impôt (Emmanuel Macron), hausse des salaires de 10 % sur un quinquennat (Valérie Pécresse), blocage des prix de l’énergie (Anne Hidalgo).

        Election présidentielle 2022 : comment le pouvoir d’achat a redessiné la fin de la campagne

        La flambée des prix du pétrole et du gaz, le retour des tensions inflationnistes au sortir d’une crise sanitaire qui a profondément déréglé le fonctionnement de l’économie alimentent une inquiétude qui n’est pas que conjoncturelle : au rythme des crises que traverse le pays depuis cinq ans, personne ne peut jurer de quoi l’avenir sera fait. Ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts craignent d’en être une fois de plus les victimes. Le comportement électoral des classes moyennes et populaires, leur crainte du déclassement sont devenus l’enjeu majeur de cette fin de campagne.

        Le fait que le match se concentre autour d’un tout petit nombre de candidats – Emmanuel Macron, Marine Le Pen et, dans une moindre mesure, Jean-Luc Mélenchon – révèle la disqualification des deux grands partis qui ont naguère dominé la vie politique. Anne Hidalgo croyait bien faire en entrant en campagne sur la promesse d’une hausse substantielle du salaire des enseignants, lesquels ont longtemps constitué la clientèle électorale du Parti socialiste. Elle a fait chou blanc. Valérie Pécresse pensait trouver du souffle en réactivant le slogan gagnant de 2007 « travailler plus pour gagner plus » et en lui adjoignant un volet sécuritaire musclé. L’une et l’autre sont pourtant apparues idéologiquement datées, sans cesse renvoyées aux bilans respectifs de la gauche et de la droite au pouvoir, comptables des années durant lesquelles la France a encaissé le choc de la mondialisation sur fond de désindustrialisation et de chômage de masse. Dans le rôle de procureurs implacables, Jean-Luc Mélenchon à gauche, Eric Zemmour à droite.

        Comment la campagne de Valérie Pécresse s’est enrayée

        Les fissures qui ont eu raison des deux camps, parce que l’électorat populaire les a abandonnés, étaient présentes depuis longtemps. Elles sont apparues en 1992 au moment du référendum sur Maastricht, se sont creusées en 2005 lors du référendum sur le traité constitutionnel européen et ont depuis poursuivi leur œuvre à bas bruit, entraînant un début de recomposition politique en 2017. Le duel Macron-Le Pen a alors supplanté la traditionnelle alternance gauche-droite autour du clivage entre « progressistes » et nationaux.

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        Le Figaro

        Qu'est-ce qu'on a tous fait au bon Dieu, En même temps, Abuela… Les films à voir ou à éviter cette semaine

        Olivier DelcroixEric Neuhoff

        La suite des aventures de la plus multiculturelle des familles françaises, la cocasse comédie politique de Kervern et Delépine, le nouveau film horrifique du réalisateur de Rec... Que faut-il aller voir au cinéma cette semaine ?

        En même temps - À voir

        Comédie de Gustave Kervern et Benoît Delépine, 1h46

        Ensemble. Kervern et Delépine ont pris le slogan au pied de la lettre. Dans leur film, deux élus que tout oppose se retrouvent collés l'un à l'autre. On se dit que la convergence des luttes a des effets pervers. Ça n'est pas tout à fait exact. Ils ont été victimes de militantes féministes qui les ont surpris dans un bar à hôtesses. Le maire de droite tâchait de convaincre le militant écologiste de voter pour son projet de parc d'attractions. Les voici donc scotchés dans une position on ne peut plus ambiguë. À partir d'un présupposé absurde, Gustave Kervern et Benoît Delépine décrivent une France perdue, soulèvent les dessous de la politique, avec une grâce souriante, une invention jamais démentie, les haussements d'épaules d'un Mocky qui aurait troqué la rage contre une bonhomie enjouée. Il faut préciser que les acteurs leur sont d'un secours inespéré. É.N.

        À lire aussiNotre critique d’En même temps: la politique, quel spectacle!

        Contes du hasard et autres fantaisies - À voir

        Drame de Ryusuke Hamaguchi, 2h01

        En une poignée de films et d'années, Ryusuke Hamaguchi, 43 ans, s'est taillé une belle réputation, devenant la coqueluche des festivals internationaux tout en élargissant son cercle d'admirateurs. Jusqu'au triomphe de Drive my Car , propulsé à Cannes avant d'achever sa course fulgurante aux Oscars. Contes du hasard et autres fantaisies, constitué de trois histoires, rappelle que le cinéaste japonais aime expérimenter les modes narratifs. Hamaguchi remet sur le métier ses thèmes de prédilection. Le hasard, l'amour, l'amitié.

        À lire aussiRyusuke Hamaguchi: «L’inspiration me vient toujours par les mots»

        Le premier segment explore un triangle amoureux quand une femme comprend que son amie sort avec son ex. Un quiproquo est aussi au cœur de la troisième histoire qui imagine un virus informatique et un retour au courrier postal. Hamaguchi transcende ces duos par un art du dialogue vertigineux. Chaque conversation charrie son lot de non-dit, de double sens, de malaise. É.S.

        À lire aussiNotre critique de Contes du hasard et autres fantaisies: des maux d’amour

        Abuela - À voir

        Horreur de Paco Plaza, 1h40

        Une vieille dame boit un thé derrière la vitre d'un café madrilène. Chignon impeccable, veste pied-de-poule, cette grand-mère aristocratique attend avec une certaine impatience. Elle relève sa manche et regarde sa montre. Soudain, la montre s'arrête. Revenue dans son appartement, elle découvre sur le tapis de son salon le corps sans vie d'une autre grand-mère. Elle sourit. Une jeune femme nue surgit à contre-jour d'une autre pièce. Blonde, désirable, elle s'approche de la douairière. Soudain, les deux femmes s'enlacent en riant et le titre Abuela s'inscrit en lettres jaunes, chic et suranné…Considéré comme l'un des maîtres du cinéma d'horreur espagnol, le cinéaste Paco Plaza est le réalisateur de la saga d'épouvante Rec. Même s'il traite toujours de possession, son nouveau film est beaucoup plus soigné sur le plan cinématographique. La thématique de la vieillesse et de la transmission (aussi horrifique soit-elle) habite la trame de ce long-métrage aux plans étudiés. O.D.

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        Qu'est-ce qu'on a tous fait au bon Dieu - On peut voir

        Comédie de Philippe de Chauveron, 1h38

        Après les Tuche,revoilà les Verneuil, l'autre famille préférée des Français. On résume. Dans le premier épisode : quatre gendres sortis tout droit d'une pub Benetton. Un Noir, un Arabe, un Chinois et un Juif. Dans le deuxième, les gendres menacent de quitter la France et les Verneuil se démènent pour les faire rester. Au début de ce troisième et nouvel épisode, les Verneuil (enfin, surtout Claude, le père) font au contraire tout pour éviter ces gendres envahissants. Ils ne sont pas au bout de leur peine. Le duo formé par Christian Clavier et Chantal Lauby n'a rien perdu de son abattage comique pour incarner une vieille France conservatrice. É.S.

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        Employé/patron - On peut voir

        Drame de Manuel Nieto, 1 h 46

        Nahuel Pérez Biscayart joue un fils à papa à la tête d'une exploitation agricole qui recrute un jeune homme pauvre épris de course de cheval. L'Uruguayen Manuel Nieto met en scène avec minutie les rapports de classe entre les deux, sans vraiment transcender la dimension sociale de son histoire. É. S

        Libertad - On peut voir

        Drame de Clara Roquet, 1 h 44

        Comme chaque été sur la Costa Brava, la famille se réunit dans la maison qui domine la mer. La grand-mère a la maladie d'Alzheimer. La timide Nora, 15 ans, sympathise avec la fille de l'aide-soignante colombienne. Les sorties en bateau, les plongeons dans la piscine, les soirées en boîte n'effacent pas les différences de classe. Ce premier film est sensible, discret, un peu attendu. Il y règne un doux parfum de vacances. C'est déjà ça. É. N.

        Inexorable - À éviter

        Thriller de Fabrice Du Welz, 1 h 38

        Cet auteur de best-sellers a épousé la fille de son éditeur. Engager une baby-sitter constitue une décision moins heureuse. L'adolescente se révèle perverse. Évidemment, le gros nigaud d'écrivain succombe à ses charmes. Ce thriller soi-disant horrifique sombre vite dans le ridicule et ne réserve pas la moindre surprise. Même Poelvoorde a l'air de s'ennuyer. Et nous donc. É. N.

        Jonathan Cohen, itinéraire d’un outsider de l’humour

        PORTRAIT - Second rôle il y a une dizaine d’années, le comédien multiplie désormais les succès sur petit et grand écran. Il campe un désopilant homme politique dans En même temps, dernier film du duo Kervern et Delépine.

        Notre critique de Qu’est-ce qu’on a tous fait au Bon Dieu?: Clavier et Lauby font le sketch

        CRITIQUE - Le duo formé par les deux acteurs n’a rien perdu de son abattage comique pour incarner une vieille France conservatrice.

        France24 - Monde

        Conflit dans le Haut Karabakh : une trêve peu respectée

        Publié le : 06/04/2022 - 13:59Modifié le : 06/04/2022 - 14:05

        Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian doit rencontrer le président azerbaïdjanais ce mercredi 6 avril pour s'entendre sur le lancement de pourparlers de paix sur le conflit au Haut Karabakh. Il y a quelques jours, Moscou accusait l'Azerbaïdjan d'avoir violé son cessez-le-feu avec l'Arménie. Retour sur les termes de cet accord qui avait été signé à la fin de la guerre en novembre 2020.

        Le Monde

        Régionalisation

        Chronique. Ceux qui aiment le risque lorsqu’ils prennent l’avion peuvent prendre une correspondance serrée, sur une compagnie low cost, sans choisir leur siège, et ils s’en sortiront à bon prix. Mais qu’advienne un incident technique, une tempête de neige ou un surbooking, la bonne affaire se transforme vite en cauchemar, et l’intrépide voyageur se dit, penaud, qu’il aurait préféré un vol direct, sur une grande compagnie, pour prendre l’avion suivant et en payant sa place pour garantir son siège. C’est plus sûr, mais c’est plus cher.

        « L’âge d’or de la mondialisation est derrière nous, place à la “slowbalisation” »

        Il en va de l’aviation comme de la mondialisation : tout était serré, au plus près, au plus économique, à condition que tout fonctionne. Mais que survienne une guerre commerciale avec la Chine, une pandémie telle que celle du Covid-19 ou un boycott inédit, comme celui consécutif à l’invasion russe de l’Ukraine, et plus rien ne fonctionne. On le voit dans les goulets d’étranglement, l’envolée des prix des matières premières, qui entravent la reprise économique, et les risques politiques inédits qui vont conduire à devoir s’assurer contre des risques jugés naguère inexistants.

        Un des cas les plus emblématiques est sans doute la pression exercée sur Auchan pour qu’il se retire de Russie. Imaginait-on que le supermarché du coin, qui alimente les petites gens, soit menacé pour cause de conflit armé ? Dans ce contexte, rien n’est sûr, et chacun va vouloir se protéger, qu’il soit dans le camp du « bien » ou celui des « agresseurs ».

        « L’invasion russe de l’Ukraine a mis fin à la mondialisation que nous avons connue au cours des trois dernières décennies, écrit à ses actionnaires Larry Fink, patron de BlackRock, premier gestionnaire d’actifs du monde. Les entreprises et les gouvernements du monde vont être incités à réanalyser leurs lieux de fabrication et d’assemblage », accélérant un phénomène initié par le Covid-19.

        Pour l’instant, c’est le gaz russe qui attire l’attention, mais, selon Larry Fink, « les entreprises et les gouvernements examineront également plus largement leurs dépendances à l’égard d’autres nations ». Il prévoit des relocalisations à domicile ou dans des pays « amis », estimant que le Mexique, le Brésil, les Etats-Unis ou des centres de fabrication en Asie du Sud-Est pourraient en bénéficier. Mais tout cela à un prix : « Une réorientation à grande échelle des chaînes d’approvisionnement sera intrinsèquement inflationniste. »

        Cette démondialisation, ou plutôt cette régionalisation, va conduire à deux blocs sans cesse plus séparés : celui de la Chine et celui des Etats-Unis. Et aussi à moins de concurrence, comme le déplore Adam Posen, président du Peterson Institute, think tank libéral basé à Washington : « Si les entreprises chinoises et américaines ne sont plus en concurrence, elles seront davantage susceptibles d’être inefficaces, et les consommateurs seront moins susceptibles d’obtenir autant de variété et de fiabilité qu’actuellement. Lorsque ce consommateur est le gouvernement, les entreprises nationales protégées seront encore plus susceptibles de se livrer au gaspillage et à la fraude, car il y aura moins de concurrence pour les marchés publics », met en garde M. Posen, qui voit déjà les entreprises se draper dans le nationalisme et la peur des menaces à la sécurité nationale.

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        France24 - Monde

        Il faudra extraire beaucoup de CO2 de l'air et de l'eau, selon l'ONU

        Publié le : 06/04/2022 - 13:56Modifié le : 06/04/2022 - 13:54

        Paris (AFP) – Le monde devra recourir au captage et stockage du CO2 de l'air et des océans, quel que soit le rythme auquel il parvient à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, estime l'ONU dans son dernier rapport de référence.

        Longtemps perçues comme marginales ou comme un stratagème de l'industrie pour éviter de réduire ses émissions, les mesures d'élimination du dioxyde de carbone (EDC) sont désormais un outil nécessaire, selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec).

        "C'est le premier rapport du Giec à affirmer clairement que l'élimination du CO2 est nécessaire pour atteindre nos objectifs climatiques", a souligné Steve Smith, à la tête de l'initiative Oxford Net Zero, à l'Université d'Oxford.

        L'accord de Paris appelle à limiter le réchauffement en dessous de 2°C, voire 1,5°C, par rapport à la seconde moitié du 19e siècle. Selon les scénarios les plus ambitieux en matière de réduction des émissions, plusieurs milliards de tonnes de CO2 devront être extraites chaque année de l'atmosphère d'ici 2050 - à comparer aux émissions actuelles d'environ 40 milliards de tonnes par an.

        Cela pourra servir aux secteurs où les émissions seront difficiles à réduire, comme les transports aérien et maritime, ou le ciment. Ou à refroidir l'atmosphère si les limites de l'accord de Paris sont dépassées.

        Dans une étude publiée mi-mars, le cabinet norvégien de recherche énergétique Rystad Energy estimait que le marché des équipements de captage et stockage du CO2 quadruplerait entre 2022 et 2025, pour atteindre en cumulé plus de 50 milliards de dollars en 2025.

        Croître, brûler, enterrer

        Il existe différentes méthodes pour réaliser ces "émissions négatives".

        Tous les modèles du Giec réservent une part importante à la technique de bioénergie avec captage et stockage du dioxyde de carbone, qui consiste à faire pousser des arbres qui absorbent du CO2 pendant leur croissance, puis de les brûler afin de produire de l'énergie (biomasse) et d'enterrer le CO2 issu de cette combustion, dans des mines abandonnées par exemple.

        D'ici 2050, cela permettrait d'éliminer un peu moins de 3 milliards de tonnes de CO2.

        Pour un résultat du même ordre de grandeur, une autre solution est de restaurer des forêts et de planter des arbres pour absorber et stocker le CO2, par la photosynthèse.

        Mais ce qui fonctionne sur le papier ne se matérialise pas encore.

        Un des rares projets de bioénergie avec captage développés à l'échelle commerciale dans le monde, au Royaume-Uni, a été retiré de l'indice boursier S&P Énergie Propre après avoir échoué aux critères de durabilité.

        La superficie nécessaire pour réduire significativement les niveaux de CO2 par la plantation d'arbres - jusqu'à deux fois la taille de l'Inde - pourrait peser sur les cultures destinées à l'alimentation ou la biodiversité.

        Systèmes de compensation

        Technologie la plus récente, le captage direct du CO2 dans l'air et son stockage, via des procédés chimiques, attise aussi les intérêts.

        La société suisse Climeworks, un des leaders du secteur, a annoncé mardi avoir levé 650 millions de dollars, au lendemain de la publication du rapport du Giec.

        Mais le potentiel pour des projets d'envergure reste à prouver: les installations de Climeworks en Islande - les plus grandes au monde - éliminent en un an ce que l'humanité émet en trois ou quatre secondes.

        D'autres techniques d'EDC sont à des stades variés d'expérimentation et de développement: amélioration de la capacité des sols à piéger le carbone, conversion de la biomasse en une substance ressemblant à du charbon de bois appelée biochar, restauration des tourbières et des zones humides côtières, ou encore la "météorisation augmentée", à savoir le broyage de roches riches en minéraux qui absorbent le CO2 pour les répandre sur terre ou en mer.

        Les océans, eux, absorbent déjà plus de 30% des émissions de carbone de l'humanité, et les scientifiques expérimentent des moyens d'accroître cette capacité, par exemple en renforçant artificiellement l'alcalinité marine ou en "fertilisant" les océans, c'est-à-dire en augmentant la densité du phytoplancton qui produit et séquestre le carbone organique par photosynthèse.

        © 2022 AFP

        France24 - Monde

        McKinsey : enquête ouverte par le parquet national financier pour blanchiment aggravé de fraude fiscale

        Publié le : 06/04/2022 - 13:56

        Le parquet national financier (PNF) a ouvert le 31 mars une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale après les accusations de la commission d'enquête du Sénat sur l'influence des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques, a annoncé mercredi 6 avril le procureur national financier dans un communiqué.

        Le Monde

        A l’approche du premier tour de l’élection présidentielle, les risques d’un scrutin incertain

        La neuvième vague de l’enquête réalisée par Ipsos-Sopra Steria avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès pour « Le Monde » indique que plusieurs inconnues demeurent avant le premier tour de l’élection, prévu dimanche.

        A quatre jours du premier tour de l’élection présidentielle française, dimanche 10 avril, se dessine un horizon politique plus qu’incertain. Si la finale qui semble se dessiner entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen est celle prévue depuis plusieurs mois, l’écart entre le président sortant et la candidate d’extrême droite n’en finit pas de se resserrer, y compris dans les projections de second tour. En embuscade, à gauche, Jean-Luc Mélenchon pourrait bien créer la surprise.

        Au terme de cette drôle de campagne – où le débat politique est toujours passé au second plan, d’abord derrière l’épidémie de Covid-19, puis derrière la guerre en Ukraine –, l’état d’esprit des Français est un mélange potentiellement détonant. Ils sont ainsi peu intéressés par une élection qui n’a pas vu de débat entre les candidats, et encore moins de confrontations de projets. Quelque 37 % d’entre eux se sentent proches de « la France en colère et très contestataire », 55 % de celle « mécontente ».

        Election présidentielle 2022 : en un coup d’œil, visualisez les grands clivages entre les candidats

        Tout se passe comme si les mouvements en cours n’attendaient que le jour du vote pour surgir au grand jour. Ce sont là les principales leçons de la neuvième vague de l’enquête électorale réalisée par Ipsos-Sopra Steria, en partenariat avec le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et la Fondation Jean Jaurès pour Le Monde.

        Les intentions de vote au premier tour de la présidentielle

        Ces résultats des 2 et 3 mars sont issus d'une enquête de terrain complémentaire, réalisée en plus de la précédente (24 au 27 février), afin de mesurer les effets de la guerre en Ukraine. Le panel est plus restreint que lors des vagues de sondages classiques : il a été réalisé sur un panel de 3 599 personnes représentatif de la population française (méthodologie des quotas), dont 2 386 personnes certaines d'aller voter, et 2 274 ayant exprimé une intention de vote.

        La force de notre panel est son amplitude, puisque l’échantillon utilisé est de 12 600 personnes. Les intentions de vote au premier tour sont calculées à partir des sondés « certains d’aller voter ayant exprimé une intention de vote », soit 8 341 personnes. Résultat : les marges d’erreur pour le premier tour sont très faibles, comprises entre 0,2 et 0,9 point. L’enquête a été réalisée du 2 au 4 avril, soit une dizaine de jours après la précédente.

        Une finale présumée connue mais serrée

        Avec respectivement 26,5 % des intentions de vote (marge d’erreur de plus ou moins 0,9 point) et 21,5 % (même marge d’erreur), Emmanuel Macron et Marine Le Pen devraient de nouveau s’affronter au second tour, comme en 2017. M. Macron – qui a officialisé tardivement sa candidature – a toujours fait la course en tête depuis octobre 2021. Il connaît cependant une érosion des intentions de vote en sa faveur (− 4 points en un mois) quand, sur la même période, la prétendante d’extrême droite a gagné 7 points. Il faut dire que la campagne de M. Macron semble laborieuse et lui-même paraît distant, porteur de mesures peu populaires (l’âge du départ à la retraite repoussé à 65 ans ou encore les contreparties exigées au revenu de solidarité active). Preuve de sa dynamique, Mme Le Pen convainc pour sa part des électeurs d’Eric Zemmour (qui recueille 10 %, marge d’erreur de plus ou moins 0,6 point), mais aussi de M. Macron.

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        L'Humanité

        Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle

        Actu

        Le 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.

        Diego Chauvet

        «Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.

        Un grand coup de pression dans la campagne

        Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».

        Smic à 1 400 euros net et blocage des prix

        Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.

         Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon

        Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.

        Jean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022réforme des retraitesunion populaire
        France24 - World

        From Ukraine with love: Newlyweds defy Russian bombs in Kharkiv

        Issued on: 05/04/2022 - 14:17Modified: 05/04/2022 - 17:20

        FRANCE 24 Follow Romeo LANGLOIS Catherine NORRIS TRENT Achraf ABID

        Authorities in the Kharkiv region have reported more than 50 shells have fallen in the past 24 hours alone as Russian attacks on the northeastern Ukrainian city continue. But even as the prospect of a Russian offensive looms large, one couple has chosen to send out a message of love – and resistance. FRANCE 24’s Catherine Norris Trent, Achraf Abid and Romeo Langlois report.

        Amid the devastation of a bombed-out building in central Kharkiv, Anton and Nastya have decided to convey a message of hope and resistance by getting married amid the ruins of their city.  

        “Despite all the atrocities committed in Kharkiv and Ukraine, there’s still space for love...,” Anton begins, with Nastya continuing: "…and for kindness and warmth. Only feelings like this can help us to cope – and to win."  

        The couple have chosen to publicise their wedding to show the world that love can prevail even in a time of war and to shine a light on the tragedies unfolding on the ground.

        Click on the video player above to watch the full report.

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        On the ground: Kharkiv residents caught in the line of fire

        War in Ukraine

        As it happened: Russia launches rockets on Kharkiv, advances troops on Kyiv

        ENCORE!

        'It's morally impossible to leave my home': Artist Pavlo Makov stands firm in Kharkiv

        France24 - World

        Chileans to vote on new constitution on Sept 4, says government

        Issued on: 06/04/2022 - 01:58

        NEWS WIRES

        Chileans will vote in a mandatory referendum on September 4 to approve or reject a new constitution to replace the one enacted in 1980 by the regime of dictator Augusto Pinochet, the government said Tuesday.

        The country, which elected a leftist president in December after a polarising race, is going through profound change since an anti-inequality social uprising in 2019 that left dozens dead, rocking the economy and political establishment.

        Those protests had the backing of former student leader Gabriel Boric, elected president over a far-right candidate on promises of installing a "welfare state."

        He also vowed to undo Chile's constitutionally protected neo-liberal economic model, which is credited with the country's relative wealth but blamed for its deep-rooted social inequality.

        The 2019 protests led to a referendum in 2020 in which Chileans voted overwhelmingly in favour or changing the constitution.

        This led to elections in May 2021 for 155 members of the Constitutional Convention tasked with drafting a new founding law for the South American country.

        The largely left-leaning elected body started work on the text in July last year.

        On Tuesday, Boric's government said Chileans will vote on the new constitution on September 4.

        The date is symbolic in Chile: it was the traditional date for presidential elections until the coup d'etat that ousted socialist leader Salvador Allende in 1973 and introduced nearly two decades of brutal dictatorship.

        Some 15 million eligible voters will have two months to weigh the proposed text before making their mark in September, the government said.

        (AFP)

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        High hopes and a raft of challenges as Chile shifts left under Boric

        Chile’s Congress approves bill to legalize same-sex marriage

        Leftist Boric wins Chile presidential election after far-right rival quickly concedes

        Le Figaro

        Isère : l'ultragauche suspectée d'avoir mis le feu à des lignes électriques, plongeant des milliers d'habitants dans le noir

        Un incendie volontaire a privé d'électricité de nombreux foyers. C'est une grande entreprise spécialisée dans la fabrication de semi-conducteurs, STMicroélectronics, qui semblait visée.

        Sur les arches du pont reliant les communes de Crolles et de Villard-Bonnot (Isère), les traces laissées par les flammes sont encore bien visibles. En ce début de matinée, la gendarmerie bloque toujours l'accès au pont, qui permet chaque jour à des milliers d'automobilistes d'enjamber l'Isère pour rejoindre l'autoroute, toute proche. C'est ici, à 20 kilomètres de Grenoble, que neuf lignes électriques, dont une ligne à haute tension de 225 000 volts, toutes situées sous le tablier du pont, ont été incendiées dans la nuit de lundi à mardi. Maîtrisé dès le début de la matinée, l'incendie est le second à toucher des installations électriques dans le secteur en 24 heures. La veille, un poste haute tension de RTE avait également été ciblé dans la nuit par un incendie, dans la commune voisine de Froges.

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        Dans le viseur des enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie : la piste de l'ultragauche, historiquement active dans la région de Grenoble. Des inscriptions et un symbole anarchiste, retrouvés à proximité du poste à haute tension incendié dans la nuit de dimanche à lundi, ont permis d'orienter les enquêteurs sur cette piste, selon une information du Dauphiné Libéré. Mardi matin, Eric Vaillant, procureur de la République de Grenoble annonçait « [faire] le lien » entre les deux affaires, pour lesquelles aucune revendication n'a pour le moment été enregistrée.

        Cible de ces actions : la société STMicroélectronics, géant franco-italien de la fabrication de semi-conducteur, dont l'une des unités de production, qui compte 4300 salariés, est installée à Crolles. Alimentée par les lignes électriques qui ont été incendiées, l'entreprise a été nommément visée par les inscriptions retrouvées en début de semaine, dénonçant une consommation électrique jugée excessive. Alors que le premier incendie, survenu sur un poste à haute tension n'avait occasionné qu'une coupure temporaire de courant sur le site, ce second acte de malveillance a entraîné une coupure d'alimentation électrique de plusieurs heures et une suspension de la production. Une source connaissant bien le fonctionnement du site indiquait au Figaro mardi matin l'important travail désormais nécessaire pour redémarrer les installations : «Il va falloir reprogrammer toutes les machines et nettoyer les salles blanches, qui ont été en contact avec de la poussière, à cause de l'arrêt des recycleurs d'air. Ça peut prendre un certain temps.»

        Retour de l'ultragauche

        Depuis 2017 et le début d'une vague d'incendies criminels revendiqués par l'ultragauche dans la région grenobloise, qui ont touché une quinzaine de cibles, parmi lesquelles une gendarmerie, les locaux de France Bleu Isère, la salle du conseil municipal de Grenoble, une église ou encore un entrepôt Enedis, rarement une action attribuée à l'ultragauche n'avait touché un bassin de population aussi large.

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        Au-delà de l'entreprise STMicroélectronics, toute la zone d'activité de Crolles, comptant parmi les plus dynamiques de la région, a en effet été affectée par la coupure de courant, ainsi que 5539 foyers, selon les chiffres de la préfecture de l'Isère, dont la plupart ont pu être raccordés au réseau en début de matinée. « La priorité d'Enedis a été de rétablir l'électricité pour les particuliers, en déployant des groupes électrogènes au niveau des transformateurs, sur tout le territoire », explique-t-on du côté de la Communauté de communes du Grésivaudan. Pour les entreprises, le retour à la normale était espéré pour la fin de journée.

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        France24 - World

        Turkey juggles relationships with Russia, Ukraine amid economic crisis

        Issued on: 31/03/2022 - 12:52

        Tom WHEELDON

        Turkey has played a major role in the search for an end to the Ukraine war as the host for this week’s talks between Moscow and Kyiv – the product of an ambivalent stance experts say is largely rooted in the troubled Turkish economy’s deep links to both countries.

        Weeks before Russia and Ukraine agreed on Istanbul as the site for the March 28-30 peace talks, President Recep Tayyip Erdogan made Turkey’s equivocal position clear, saying “we cannot give up” on either nation the day before Russia invaded.

        Ankara has stayed true to this approach. The Turkish foreign ministry called the invasion “unacceptable” and a “grave violation of international law” when it began on February 24. Four days later Turkey followed Ukraine’s request to recognise the conflict as a war, allowing it to close the Bosphorus and Dardanelles straits to most warships under the 1936 Montreux Convention.  

        Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

        However, Turkey also opposes the Western sanctions imposed on Russia – with Foreign Minister Mevlut Cavusoglu emphasising that Russian oligarchs are “of course” welcome in Turkey and free to do business there in accordance with international law.  

        These statements exemplify Turkey’s distinct position on the conflict – “pro-Ukrainian” but “not outright anti-Russian”, as summarised by Ozgur Unluhisarcikli, director of the German Marshall Fund’s Ankara bureau, in an interview with FRANCE 24.

        ‘Extremely vulnerable’ 

        Turkey’s “economic crisis” is the “most important factor in its calculations”, Howard Eissenstat, a Turkey expert at St. Lawrence University in New York state and the Middle East Institute in Washington DC, put it to FRANCE 24.

        The Turkish lira lost 47 percent of its value over the past year, as prices soared by over 54 percent. This 20-year inflation high marked a new nadir in the currency crisis wracking Turkey since 2018, a crisis experts blame on Erdogan’s belief – contrary to all economic evidence – that higher interest rates cause inflation. 

        Turkey does not want to “antagonise Russia”, Eissenstat noted, because it is “extremely vulnerable to a loss of Russian wheat, gas and oil”. 

        Russia is in effect a vital trading partner for the beleaguered Turkish economy, providing 45 percent of its natural gas and a colossal 70 percent of its wheat. The latter is an especially high-priority import, seeing as escalating bread prices are a major source of discontent in Turkey. Russia is also Turkey’s biggest source of tourists, with its 4.7 million visitors accounting for 19 percent of all travellers to the country in 2021. 

        ‘Competitive co-operation’ 

        Historically, Turkey and Russia have a track record of antagonising each other, most notably when the clashing geostrategic manoeuvrings of Tsarist Russia and the Ottoman Empire saw them fight on more than 10 occasions from the sixteenth century to the twentieth century. At the outset of the Cold War, Kemalist Turkey’s axiomatic anti-communism and pro-Western ethos prompted it to join NATO and host US nuclear missiles, a major source of Soviet vexation until they were removed after the Cuban Missile Crisis. 

        The most recent Russo-Turkish diplomatic crisis flared in 2015, when Turkey shot down a Russian jet near the Syrian border. But a formal apology from Erdogan soon ended Moscow’s retaliatory sanctions – inaugurating a rapid thaw in relations that weathered Russia and Turkey backing opposing sides in the Syria, Libya and Nagorno-Karabakh wars. This recent paradigm in Russo-Turkish relations is best described as “competitive co-operation”, the German Marshall Fund’s Unluhisarcikli said, in which supporting rival forces abroad “doesn’t prevent them from cooperating in the fields of energy and trade”.

        A year on from that swiftly resolved spat with Russia, a dramatic coup attempt sparked a pervasive crackdown as Ankara held responsible Islamic cleric Fetullah Gulen and his movement. Erdogan’s government felt the West was not supportive enough after this would-be putsch.

        Thus the failed coup set the stage for Turkey-Russia ties to deepen, explained Reilly Barry, a Turkey researcher at Harvard University. Following the putsch attempt, Russian President Vladimir Putin “successfully sowed more seeds of doubt into Erdogan’s mind that the West is not his ultimate protector and security assurance, and achieved his desired effect to create a wedge among NATO allies when Turkey purchased the S-400 missile system from Russia, a major red line for a NATO country to cross", Barry told FRANCE 24. “So, the Turkish government has formulated a stance on seeing Russia as a potential major power protector in cases when Western relations and alliances do not suit Turkey’s best interests.” 

        In this context, “having been close with Russia and Putin lately more so than at any other time in recent history, it would make Turkey extremely vulnerable to be condemning Russia in the language that the US and Western European countries are”, Barry continued.  

        “It is also important to remember the US and other countries do not share a sea with Russia and are not only separated by one other country [Georgia],” she added.

        ‘Longstanding interests in Ukraine’ 

        At the same time, Turkey has more extensive economic ties to Ukraine than most of those Western nations. Ukraine supplies 15 percent of Turkey’s all-important wheat imports, making it Turkey’s second-biggest provider. Some 2 million Ukrainians holidayed there last year, making them Turkey’s third-biggest source of tourism. 

        Turkey’s burgeoning defence sector established major ties with Ukraine before Kyiv’s crisis with Moscow. Ukraine announced last year it was building a factory for the co-production of the Bayraktar TB2 drone – Turkey’s most famous military export, renowned for its effectiveness for Azerbaijan in the Nagorno-Karabakh war and now for Ukraine as it fights Russia. Ukraine has also signed deals to manufacture engines for both forthcoming new models of the TB2 and a forthcoming Turkish military helicopter. 

        And the drone manufacturer is not just any Turkish private company: Baykar’s Chief Technology Officer Selcuk Bayraktar is Erdogan’s son-in-law. 

        Turkey’s “longstanding economic interests in Ukraine” mean it “doesn’t see any eventual gain in Russia taking over” the country, Eissenstat said. That explains why Turkey “quietly would like to support Ukraine”, he continued, despite its keenness to avoid alienating Russia. 

        So far, Ankara’s balancing act between these two demands has preserved decent relations with both sides. Turkey not only hosted this week’s peace talks, it also received the Russian and Ukrainian foreign ministers for trilateral talks earlier in March, before the Turkish foreign minister visited both Kyiv and Moscow. 

        This shows that Turkey’s need for links to both Russia and Ukraine is far from unrequited, Eissenstat concluded: “Both countries have been willing to play ball with Ankara,” he said. “You don’t see Moscow complaining about the Bayraktars. You don’t see Kyiv complaining about the lack of Turkish sanctions. Both have been fulsome in their praise – and that’s because both want Ankara on their side as much as possible and to prevent it from going to the other side.” 

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        Turkey challenges allies and enemies alike in quest for ‘larger role on world stage’

        Europe ‘lacks leverage’ over Turkey amid Erdogan migrant threat

        Business Daily

        Turkey's inflation rate soars to 49% as Erdogan defends policy

        Le Monde

        Australie : la facture salée des sous-marins

        La rupture du « contrat du siècle » avec la France, au bénéfice de l’accord tripartite entre Canberra, Washington et Londres (Aukus), pourrait coûter à Canberra quelque 3,7 milliards d’euros.

        C’est au détour d’une audition parlementaire sur le budget 2022-2023 que les contribuables australiens ont découvert, vendredi 1er avril, combien allait leur coûter la résiliation du contrat avec l’industriel français Naval Group pour l’acquisition de douze sous-marins à propulsion diesel-électrique : 3,7 milliards d’euros. Certes une bagatelle comparée à la somme qu’ils devront débourser pour se doter de sous-marins à propulsion nucléaire britanniques ou américains, évaluée entre 80 et 115 milliards d’euros, selon une étude publiée, en décembre 2021, par l’Institut australien de politique stratégique (ASPI).

        « Nous savions qu’en optant pour des sous-marins à propulsion nucléaire plutôt que ceux à propulsion diesel-électrique initialement prévus les conséquences seraient importantes. Mais nous étions prêts à prendre des décisions difficiles », s’est défendu, vendredi 1er avril, le ministre des finances, Simon Birmingham. Début mars, le premier ministre, Scott Morrison, avait décrit l’accord tripartite entre Canberra, Washington et Londres (Aukus), annoncé en septembre 2021, comme le « partenariat de défense le plus important depuis l’Anzus [le traité de sécurité signé en 1951 par l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis après la seconde guerre mondiale] », à un moment où l’île-continent « est confrontée à l’environnement sécuritaire le plus difficile et le plus dangereux depuis quatre-vingts ans ». Dans le viseur du chef du gouvernement : la montée en puissance de la Chine dans la région Indo-Pacifique.

        Après la crise des sous-marins, la stratégie « indo-pacifique » de la France dans l’inconnu

        La Chine fait peur

        Cette somme de 3,7 milliards, qui n’est qu’une estimation dès lors que les négociations avec Naval Group sont toujours en cours, couvre l’ensemble des dépenses engagées par Canberra depuis la signature du « contrat du siècle », en 2016 : les coûts de l’industriel français, ceux de l’américain Lockheed Martin, qui devait fournir le système de combat des Barracuda, ceux des sous-traitants, sans oublier les frais liés à la construction du chantier naval en Australie-Méridionale. Naval Group, qui a perdu, avec ce contrat, environ 10 % de son activité (quelque 4 milliards d’euros), ne touchera qu’une partie de ce montant.

        « C’est un terrible gâchis, mais des sous-marins à propulsion conventionnelle ne faisaient plus sens, étant donné l’évolution de notre environnement stratégique. La Chine est bien plus agressive et dispose d’une capacité de projection bien supérieure à ce que nous avions anticipé en 2016 », assure Michael Shoebridge, directeur du programme de défense de l’ASPI. Deux nouveaux éléments sont venus renforcer ce constat, ces derniers mois.

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        Le Figaro

        Réservations de vacances à la dernière minute : ce qui a changé

        Annelot Huijgen

        DÉCRYPTAGE - L'incertitude liée à la crise sanitaire a incité à la réservation de dernière minute ces deux dernières années. Même si les restrictions sont aujourd'hui presque partout levées, l'attentisme perdure. Et contribue à faire monter les prix des séjours.

        En cette fin de mois de mars maussade, les clients sont au rendez-vous au Relais Thalasso d’Hendaye (Pyrénées-Atlantiques). « Après un hiver difficile, la fréquentation et les réservations repartent à la hausse, mais elles se font plus tardivement qu'avant le Covid », pointe son directeur, David Casadewall. Dans cet établissement avec vue sur la plage et les Pyrénées espagnoles, le délai moyen entre la réservation et le séjour a été plus que divisé par deux en deux ans, pour atteindre un mois.

        « Pour les soins et les courts séjours, les réservations se font même quelques jours à l'avance, voir la veille pour le lendemain », détaille le responsable, ajoutant que ses pairs font le même constat. Et ce qui vaut pour les férus d'hydromassages vaut pour ceux qui veulent passer leurs vacances sur l'eau.

        « C'est du jamais vu »

        « Les clients réservent leurs croisières jusqu'à une semaine avant le départ. C'est du jamais vu », s'étonne Leslie Peden, directeur commercial de Celestyal Cruises. « Cette tendance dernière minute est très visible, constate également Laurent Calando, cofondateur de Samboat, qui propose 45 000 bateaux à la location dans plus de 70 destinations. Nous l'avons observé en 2021 avec une explosion de la demande en mai et juin. Mais c'est pareil pour les Caraïbes en ce début d'année : des séjours ont même été confirmés deux jours avant l'embarquement ».

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        Pour les Villages Clubs du Soleil (17 clubs, 9500 lits), implantés entre autres dans les stations savoyardes Arc 1800 et Les Menuires « les réservations pour la saison hivernale ont démarré presque six semaines plus tard que d'habitude, mais ensuite la demande a été telle que nous avons rattrapé ce temps perdu. Et nous vendons aujourd'hui toujours des séjours au ski alors que nous sommes à quelques jours de la fermeture des stations », relate Jérôme Pasquet, président du directoire.

        Malgré la fin des restrictions, les comportements perdurent

        Mieux vaut tard que jamais dit le dicton. Il s'applique depuis deux ans particulièrement au tourisme, où les confinements successifs et les restrictions de circulation ont incité les vacanciers, et ceux qui les transportent et les accueillent, à la plus grande prudence. Pour éviter des déceptions, les voyageurs ont pris l'habitude de trancher de plus en plus tard, confortés par des conditions d'annulation et de report favorables.

        À tel point que la définition même de « dernière minute » - dont le délai (nombre de jours entre la réservation et le départ) varie selon les destinations, les activités et les moyens de transport - a évolué, y compris chez Lastminute. Le site qui doit sa renommée aux offres à prix cassés note que « pour les vacances d'été, la fenêtre entre la réservation et le voyage s'est raccourcie, de 48 jours de moyenne en 2019 à 32 jours en 2021 ». Plus étonnant, alors que les restrictions sont progressivement levées, les comportements ne changent pas : « pour les petites vacances, le délai est passé de 20 jours avant la pandémie à 14 jours pour les dernières vacances de février », observe-t-on chez Lastminute.

        L'influence de la guerre en Ukraine

        « Le taux de départ dans le mois pour le mois en cours (79 335 clients au 22 mars, versus 158 006 clients pour le mois de mars complet en 2019), est de 28%, versus 19% il y a deux ans, l'écart est énorme», estime Frédéric Pilloud, directeur du digital chez MisterFly. Surtout, ce taux n'a pas baissé pas entre février et mars et la part des achats anticipés, pour des départs en septembre et au-delà, reste de 6%, contre 11% en 2019. En cause, toujours, le fait que les destinations lointaines soient délaissées. « Depuis des décennies, janvier représente le pic des réservations de vol long-courrier, cela n'a pas été le cas cette année. La période électorale n'aide pas à se projeter, mais normalement, en mars, la tendance pour la saison estivale est tout de même connue », rappelle le dirigeant. Pourquoi donc toujours aussi peu de visibilité ?

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        « L'année 2022 s'annonçait meilleure… jusqu'à ce que la guerre n'éclate, pointe Michel Yves Labbé, qui, après avoir vendu le tour-opérateur Directours, a fondé l'application Départ Demain en 2014. Pour les professionnels, l'incertitude liée au Covid a en quelque sorte fait place à celle générée par le conflit russo-ukrainien. Avant la pandémie, nous avions l'habitude de solder trois fois par semaine des invendus. Nous venons tout juste de reprendre, mais à raison d'une vente flash par semaine », explique ce spécialiste, pour qui les conditions du modèle initial de la « dernière minute » - la vente de séjours invendus à des prix cassés à des voyageurs flexibles - ne sont pas réunies. « Les vols charter n'ont pas repris, cela devrait être le cas à partir de Pâques . En attendant, nous proposons des croisières fluviales sur le Danube et le Rhin pour lesquelles nous avons négocié la gratuité pour les enfants et une réduction pour les célibataires, qui paient toujours le prix fort ».

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        Hausse du prix des billets d'avion

        Tout indique que, cet été, tout le monde sera logé à la même enseigne que ces voyageurs en solo. Car dans le domaine touristique, la guerre aux portes de l'Europe a des conséquences multiples, à la fois sur le moral, incitant à rester plus près de la maison, et le portefeuille. D'une part en raison de l'inflation, la hausse des prix de l'énergie commençant à être répercutée aux voyageurs. D'autre part par l'effet mécanique de la demande qui dépasse d'ores et déjà l'offre pour certaines destinations, alors que d'autres sont écartées. « L'Asie est particulièrement impactée, car les compagnies doivent faire un détour, rajoutant deux à trois heures de vol, ce qui contribue à faire grimper les prix des billets », cite Frédéric Pilloud.

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        D'après MisterFly, le prix moyen d'un billet d'avion moyen-courrier a augmenté de 13% en février (sur un an) et même de près de 20% en mars, en raison de l'augmentation du kérosène et l'effet mécanique du « yield management ». « De plus, le Maghreb devient un point d'interrogation avec la crise du blé, tout comme la Croatie , qui se trouve assimilée aux Balkans et est donc, injustement, délaissée », énumère le responsable, qui pense que les États-Unis et le Canada seront la « destination refuge » pour ceux qui veulent changer de continent. Mais à quel prix ?

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        Réserver plus tard sera plus cher

        Est-ce que la hausse des prix va dissiper l'attentisme ? Pour ceux qui ont déjà pris la décision de rester cet été en France, peut-être. Trainline note en tout cas que la part de billets réservés moins d'une semaine à l'avance, après avoir atteint un pic de 62% en 2021 soit dix points de plus qu'en 2019, « a commencé à baisser depuis le début de l'année, à 57%. Ce qui s'explique essentiellement par une hausse de réservations effectuées plus d'un mois avant le départ, représentant 16% du total, versus 11% en 2021 et 19% en 2019 ».

        Pour louer une voiture cet été, mieux vaut aussi se dépêcher. « Comme l'an dernier, les flottes sont insuffisantes et la demande, toujours en recul d'un tiers par rapport à 2019 d'ailleurs, est très localisée », alerte Jean-Philippe Côté, directeur de Carigami. Après une augmentation moyenne des tarifs de 35% (sur un an) en mars 2021, Carigami chiffre la hausse actuellement à 60% ! « Pour disposer d'une voiture à Ajaccio en ce mois de juillet, il faudra débourser plus de 80 euros par jour, contre 34 euros il y a deux ans. Et à Los Angeles, le tarif sera de 125 euros, plus du double. Mais à cela s'ajoute le carburant », pointe le responsable, qui a calculé un montant total de 587 euros pour une semaine au volant d'une «citadine».

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        « Les réservations à la dernière minute se feront à des prix élevés pour cet été, comme cela a été le cas cet hiver car il n'y aura pas d'invendus et les coûts d'exploitation – l'énergie, mais aussi les coûts salariaux et les investissements dans la transition écologique – sont en hausse », met en garde Jérôme Pasquet, des Villages Clubs du Soleil. Après avoir accueilli seulement 25 000 clients en 2021, il a bon espoir de revenir au niveau de 2019, « soit 120 00 clients, mais avec un établissement en moins », explique le président, qui observe « un grand retour des vacances collectives » et souligne « le côté rassurant d'une formule tout compris ». Dans les établissements montagnards de ce groupe marseillais, on se prépare déjà à une bonne fréquentation, car la montagne « c'est moins cher, il y a moins de monde et il fait moins chaud ». Même succès escompté pour ceux près de la mer, notamment le nouveau Club du Soleil sur la côte Atlantique, à Soustons, qui ouvrira ses portes en juin, tout comme le Center Parcs situé également dans Les Landes, à cent kilomètres dans les terres. « La plage est accessible à vélo », précise Jérôme Pasquet, ce qui permet de faire des économies de carburant et de plaire aux vacanciers souhaitant des vacances plus écoresponsables. Et plus à l'autre bout du monde, comme cela a pu être favorisé par le modèle de la réservation à la « dernière minute » de destinations phares.

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        Pour ceux qui veulent passer des vacances en accord avec leurs moyens, leurs envies et conscience, mieux vaut ne pas attendre et faire preuve de créativité. « Le tarif moyen est de 2100 euros la semaine pour un voilier sans skipper pour six personnes, soit 350 euros par personne. Cela reste abordable quand on sait que le bateau correspond à la fois à un moyen de transport, à un logement et à une activité », plaide Laurent Calando de Samboat. Avis aux amateurs de voile, mais pas seulement.

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        France24 - Monde

        Présidentielle 2022 : la dette publique reléguée au second plan ?

        Publié le : 06/04/2022 - 10:15Modifié le : 06/04/2022 - 10:16

        Line RIFAI Suivre

        Malgré la flambée de la dette publique, le sujet n'a pas occupé une place centrale dans les débats économiques et politiques de la campagne présidentielle en France. Mais cela pourrait changer, car l'incertitude du scrutin inquiète les investisseurs, et les rendements sur la dette française grimpent. L'inflation et la perspective d'un resserrement de la politique monétaire pourraient aussi renchérir le coût de l'endettement de l'État au cours du prochain quinquennat.

        La semaine de l'éco

        Explosion de la dette : comment réformer les règles budgétaires de l'UE ?

        La semaine de l'éco

        Dette publique : faut-il s'en inquiéter ?

        LE GROS MOT DE L’ÉCO

        Dette publique, partageons l’addition !

        Le Figaro

        Embauches: Pôle emploi prévoit «une année de tous les records»

        William Plummer

        Le niveau de recrutements devrait atteindre un niveau élevé grâce aux besoins très importants des entreprises.

        Après une année 2021 inédite en termes de créations d'emplois et de décrue du chômage, 2022 pourrait également s'inscrire dans une très bonne dynamique. Les recrutements prévus cette année atteignent en effet « un niveau record », d'après l'enquête annuelle « besoins en main-d'œuvre » de Pôle emploi, publiée ce mardi.

        L'étude fait état de 3,046 millions de projets d'embauches pour 2022, soit 323.000 de plus que l'année dernière. Cette évolution s'explique par une hausse sensible de la proportion d'établissements prévoyant de recruter : ils seraient 32,8 % à vouloir augmenter leurs effectifs en 2022, contre 26,5 % en 2021. Cette réelle amélioration s'accompagne d'un autre point positif : 54,3 % des projets d'embauche sont prévus en CDI, ce qui représente une hausse de 11,5 points, et 70,8 % en contrat durable (CDI ou CDD de plus de six mois).

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        Reste que l'opérateur public, en ayant interrogé 420.000 établissements entre octobre et décembre 2021, n'a pas pris en compte les répercussions du conflit en Ukraine sur le tissu économique tricolore. Et l'inflation généralisée, conjuguée à diverses pénuries, pourrait dans les prochains mois – voire semaines – miner le moral des entreprises. Pôle emploi se veut pour l'heure particulièrement rassurant. « Compte tenu du contexte, il pourrait y avoir un ralentissement ; mais quand on regarde les niveaux d'offres d'emploi à la mi-mars, ils restent extrêmement élevés. C'est un thermomètre qui nous montre que les employeurs cherchent toujours à recruter et que la tendance est bonne », commente Stéphane Ducatez, directeur des études et de la performance.

        Pas assez de candidats

        Au global, 60 % des intentions d'embauche émanent des services. Mais la hausse des projets de recrutement est également portée par la construction (+21,8% sur un an) qui poursuit sa hausse année après année, ou par l'industrie (+23,8%) qui retrouve depuis peu une dynamique positive. L'hébergement-restauration (+23,4%) connaît aussi une très forte évolution, qui doit beaucoup à la levée des sanctions sanitaires. Du côté des métiers les plus recherchés, les saisonniers de l'agriculture et de l'hôtellerie-restauration sont toujours autant prisés, comme les professionnels du soin et d'accompagnement (aides-soignants, aides à domicile, infirmiers), les agents d'entretien mais aussi ceux de la logistique (conducteurs routiers, manutentionnaires).

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        Conséquence de cet appétit des employeurs, les difficultés de recrutement atteignent, elles aussi, des niveaux inédits. En 2022, 57,9 % des projets d'embauche sont jugés « difficiles » par les entreprises, soit une augmentation de 13 points par rapport à 2021. Il faut remonter à l'année 2002 pour retrouver des niveaux d'obstacles similaires. Les tensions les plus fortes se concentrent dans la construction, avec les métiers de couvreurs, de plombiers, de menuisiers ou encore de peintres, mais aussi dans l'industrie, la réparation automobile et la santé.

        Si ces difficultés sont plus grandes dans les petites entreprises « qui n'ont pas de service RH et doivent recruter souvent dans l'urgence », elles sont également fortes dans les grandes. « D'autant plus qu'en période de redémarrage économique, beaucoup d'entreprises recrutent en même temps », souligne Stéphane Ducatez. Les entreprises craignent en premier lieu de ne pas avoir assez de candidats, ou avec un profil inadéquat. Dans près de 9 cas sur 10, le recrutement aura bien lieu, mais il prendra toutefois plus de temps. Et l'employeur devra rendre l'offre plus attractive (conditions de travail, salaire), élargir son recrutement ou former un candidat

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        France24 - Monde

        Présidentielle : pour Jean-Luc Mélenchon, "ça peut se jouer à pas grand-chose"

        Publié le : 06/04/2022 - 00:11

        FRANCE 24 Suivre

         Le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a tenu mardi des meetings dans 12 villes françaises différentes grâce à ses hologrammes. Le prétendant à l'Élysée s'est dit capable de porter "la plus incroyable bifurcation politique" en cas de qualification pour le second tour de la présidentielle, dimanche.

        Jean-Luc Mélenchon et les hologrammes, qui diffusaient dans 11 autres villes sa prestation de meeting mardi 5 avril à Lille, ont convoqué "la plus incroyable bifurcation politique" dans le cas de son accession au second tour dimanche.

        Ces 12 meetings simultanés ont rassemblé plus de 20 000 personnes selon LFI, dans des villes choisies pour quadriller le territoire, de Pau à Besançon, de Nice au Havre en passant par Narbonne.

        Notre destin est au bout des doigts. Nous pouvons porter la plus incroyable bifurcation politique imaginable. Cela va se jouer à peu de choses. Continuez la mobilisation jusqu'au bout. Nous continuons notre marche de tortue, et les lièvres seront derrière. #MelenchonHologrammes pic.twitter.com/IQ4TYCYDtO

        April 5, 2022

        La soirée était pensée comme l'apogée de l'organisation de campagne de La France insoumise, qui a écrasé la concurrence à gauche et maintenu en vie son espoir d'une qualification au second tour, même si Marine Le Pen devance largement Jean-Luc Mélenchon dans tous les sondages à la deuxième place.

        "Pari technique"

        Le directeur de campagne Manuel Bompard et l'organisateur Bastien Lachaud ont poussé un soupir de soulagement en fin de meeting : "Ce soir c'était un pari technique avec 1 000 personnes impliquées, tout a fonctionné."

        Et une clameur énorme du public lillois a accompagné l'apparition, sur l'écran, des 11 autres salles, où l'hologramme du candidat tout juste monté sur scène apparaissait.

        Des dirigeants politiques découvrent qu'on appelle « or gris » les personnes en #EHPAD ? Menteurs ! Il y avait des rapports, et c'est nous qui les avons écrits. Vous le saviez, ce sont vos amis. Si vous transformez tout en marchandise, alors vos pères et mères en deviennent. pic.twitter.com/G2ZScg5hGw

        April 5, 2022

        La clameur avait été tout aussi sonore quelques minutes plus tôt, lorsque le député nordiste Adrien Quatennens avait lancé en préambule à la salle : "Je pense à vous tous quand le visage de Jean-Luc Mélenchon va s'afficher pour le second tour."

        Andréa Escoute, 20 ans, en licence de sciences politiques, est justement de celles qui ont fini par se résoudre à voter pour l'Insoumis, alors qu'elle est plutôt sociale-démocrate dans l'âme : "Je suis contente que Jean-Luc Mélenchon monte. Dans ma licence on était tous dépités de l'état de la gauche, ça va mieux même si on n'est pas tous convaincus par lui. On en a discuté et on va se mobiliser pour ne pas se retrouver avec Marine Le Pen au second tour."

        "Coup de pied"

        Elle est en colère contre le reste de la gauche, a-t-elle confié à l'AFP: "Ça peut leur mettre un coup de pied, vous voyez comment ça peut faire quand on a travaillé ?"

        Un cadre de la campagne d'Anne Hidalgo le reconnaissait d'ailleurs mardi, "Mélenchon était au combat depuis cinq ans, il s'est préparé, il a le métier, le charisme, la force oratoire, et son parti il ne l'a mis en route que pour lui, pas pour les élections intermédiaires".

        >> À lire : Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon se rêve en candidat surprise du second tour

        Le tribun lui-même a jeté toutes ses forces dans son dernier meeting, prononçant l'un des discours les plus longs et les plus enlevés de sa campagne, évoquant "la grande roue de l'histoire et ses engrenages". Il reste "trois jours" de campagne, s'est-il exclamé : "En ce moment nous sentons notre destin au bout des doigts, nous pouvons porter la plus incroyable bifurcation politique !"

        "Hallucination néolibérale"

        Bifurcation pour s'éloigner de "l'hallucination néolibérale", pour "rompre économiquement avec ce système fou qui veut tout transformer en marchandise", et pour renouer avec "le temps long".

        Jean-Luc Mélenchon a prévenu que "ça peut se jouer à pas grand-chose". Alors pour espérer doubler la candidate d'extrême droite, il a pilonné Marine Le Pen, en s'adressant à ses électeurs "fâchés mais pas fachos".  "Comment pouvez-vous porter quelqu'un à ce point éloigné de vos préoccupations de vie élémentaires ?", a tonné le tribun, disant vouloir "mettre fin à cette mystification".

        >> À lire : Quand le vote utile devient l’enjeu majeur pour accéder au second tour

        Par exemple, lors du débat parlementaire sur la réforme des retraites, entre la fin 2019 et le début 2020, "son nom n'apparaît pas une seule fois dans les comptes-rendus sur la réforme des retraites, elle ne s'en est pas mêlée une seconde, jamais !"

        Jean-Luc Mélenchon a aussi livré un condensé de son programme, s'attardant notamment sur la "révolution féministe", séquence qui a occasionné plusieurs des clameurs les plus enthousiastes de la foule.

        Et tout en livrant une sorte de bilan de sa carrière, rappelant que la relève insoumise était assurée avec ses jeunes et nombreux lieutenants, il a motivé ses troupes pour convaincre les indécis : "On a encore trois jours (...). Faites-leur sentir avec délicatesse mais force que tout le monde est responsable, individuellement, personnellement, de ce qui va advenir."

        Avec AFP

        Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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        Présidentielle : quand le vote utile devient l’enjeu majeur pour accéder au second tour

        ÉLYSÉE 2022

        Présidentielle : les clips de campagne des 12 candidats

        ÉLYSÉE 2022

        Présidentielle : quelles sont les propositions économiques des candidats ?

        Le Monde

        Jean-Luc Mélenchon et ses hologrammes appellent à « la plus incroyable bifurcation politique »

        A trois jours de la fin de la campagne, le candidat « insoumis » à l’élection présidentielle 2022 a tenu un grand meeting à Lille, retransmis, grâce à des hologrammes, dans onze autres villes du pays.

        Jean-Luc Mélenchon et ses hologrammes – son meeting de Lille, mardi 5 avril était diffusé grâce à ce procédé dans onze autres villes – ont appelé à « la plus incroyable bifurcation politique » dans le cas de son accession au second tour dimanche.

        Ces retransmissions simultanées ont permis au candidat de l’Union populaire de rassembler plus de 20 000 personnes, selon La France insoumise (LFI), dans des villes choisies pour quadriller le territoire, de Pau à Besançon, de Nice au Havre (Seine-Maritime) en passant par Narbonne (Aude).

        La soirée avait été pensée comme l’apogée de la campagne de M. Mélenchon, qui a écrasé la concurrence à gauche et maintenu en vie l’espoir d’une qualification au second tour de la présidentielle, même si Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement national, le devance dans tous les sondages.

        Le directeur de campagne de M. Mélenchon, Manuel Bompard, et le député (LFI) de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud ont poussé un soupir de soulagement en fin de meeting : « Ce soir c’était un pari technique avec 1 000 personnes impliquées ; tout a fonctionné ».

        « Ne pas se retrouver avec Marine Le Pen au second tour »

        Une clameur énorme du public lillois a accompagné l’apparition du candidat sur les écrans des onze autres salles où son hologramme apparaissait. Elle avait été tout aussi sonore quelques minutes plus tôt lorsque le député (LFI) du Nord Adrien Quatennens avait lancé en préambule à la salle : « Je penserai à vous tous quand le visage de Jean-Luc Mélenchon va s’afficher [dimanche, révélant qu’il est qualifié] pour le second tour ».

        La renaissance du candidat Mélenchon

        Andréa Escoute, 20 ans, en licence de sciences politiques, est justement de celles qui ont fini par se résoudre à voter pour l’« insoumis », alors qu’elle est plutôt sociale-démocrate dans l’âme : « Je suis contente que Mélenchon monte. Dans ma licence on était tous dépités de l’état de la gauche, ça va mieux même si on n’est pas tous convaincus. On en a discuté et on va se mobiliser pour ne pas se retrouver avec Le Pen au second tour. »

        Un cadre de la campagne de la socialiste Anne Hidalgo le reconnaissait d’ailleurs, mardi, « Mélenchon était au combat depuis cinq ans, il s’est préparé, il a le métier, le charisme, la force oratoire ; et son parti, il ne l’a mis en route que pour lui, pas pour les élections intermédiaires ».

        « Hallucination néolibérale »

        Le tribun lui-même a jeté toutes ses forces dans son meeting lillois, prononçant l’un des discours les plus longs et les plus enlevés de sa campagne, évoquant « la grande roue de l’histoire et ses engrenages ». Il reste « trois jours » de campagne, s’est-il exclamé : « En ce moment nous sentons notre destin au bout des doigts, nous pouvons porter la plus incroyable bifurcation politique ! »

        Le jour où… En 2012, la candidature de Jean-Luc Mélenchon séduit des artistes et intellectuels de gauche

        Bifurcation pour s’éloigner de « l’hallucination néolibérale », pour « rompre économiquement avec ce système fou qui veut tout transformer en marchandise », et pour renouer avec « le temps long ». Jean-Luc Mélenchon a prévenu que « ça peut se jouer à pas grand-chose ». Alors pour espérer doubler la candidate d’extrême droite, il a pilonné Marine Le Pen, en s’adressant à ses électeurs « fâchés mais pas fachos ».

        « Comment pouvez-vous porter quelqu’un à ce point éloigné de vos préoccupations de vie élémentaires ? », a tonné le tribun, disant vouloir « mettre fin à cette mystification ». A propos du débat parlementaire sur la réforme des retraites, entre la fin 2019 et le début 2020, il observe que « son nom n’apparaît pas une seule fois dans les comptes rendus, elle ne s’en est pas mêlée une seconde, jamais ! »

        Jean-Luc Mélenchon a aussi livré un condensé de son programme, s’attardant notamment sur la « révolution féministe », séquence qui a soulevé l’enthousiasme de la foule. Et tout en livrant une sorte de bilan de sa carrière, rappelant que la relève insoumise était assurée avec ses jeunes et nombreux lieutenants, il a motivé ses troupes pour convaincre les indécis : « On a encore trois jours (…). Faites-leur sentir avec délicatesse mais force que tout le monde est responsable, individuellement, personnellement, de ce qui va advenir ».

        Le Monde avec AFP

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        France24 - Monde

        Présidentielle : quand le vote utile devient l’enjeu majeur pour accéder au second tour

        Publié le : 05/04/2022 - 17:08

        Romain BRUNET Suivre

        Pour un candidat à l’élection présidentielle, le choix des mots n'est jamais anodin. Tout au long de la campagne, France 24 vous explique les raisons ayant poussé un candidat à l’Élysée à prononcer un mot ou une expression. Cette semaine, le "vote utile" et ses dérivés utilisés aussi bien par Jean-Luc Mélenchon que par Marine Le Pen.

        "Aujourd’hui, il est évident que le vote utile, à gauche, c’est Mélenchon." Avec cette déclaration prononcée le 16 février sur BFMTV, l’ancienne candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal, lançait la bataille du vote utile à gauche.

        Depuis, le candidat insoumis préfère parler de "vote efficace". Longtemps victime des appels au vote utile favorisant le Parti socialiste, le candidat à l’élection présidentielle se refuse à reprendre à son compte cette expression, assurant qu’il n’y a pas de "vote inutile". Pour autant, le "vote efficace" qu’il appelle de ses vœux a bien la même fonction : il s’agit ici de convaincre des électeurs hésitants à miser sur le candidat de leur famille politique – en l’occurrence la gauche – le mieux placé, selon les sondages, pour atteindre le second tour, à savoir Jean-Luc Mélenchon (entre 15 et 17 % des intentions de vote selon les sondages).

        Le soutien de @RoyalSegolene est le bienvenu. Mais je n'aime pas le terme « vote utile », le vote inutile n'existe pas, chacun déploie une conviction et met un bulletin de vote en pensant à l'intérêt du pays. #LaFranceDansLesYeux pic.twitter.com/9VJmBZGklI

        February 17, 2022

        En face, Anne Hidalgo tente de convaincre que seul le Parti socialiste peut représenter un vote utile. "S’il y a un vote utile, c’est celui d’une gauche en capacité de rassembler une majorité de Français et de mener une vraie politique. Je suis cette gauche-là qui peut conduire au pouvoir et au gouvernement", a-t-elle affirmé le 20 février sur Radio J. Quant à Yannick Jadot, il insiste sur la nécessité de voter par conviction. "On agite le mirage d’un vote utile ou efficace. Mais le vote utile au premier tour, c’est le vote de conviction", a lancé le candidat écologiste le 27 mars lors de son meeting au Zénith de Paris, estimant que le vote écologiste était un "vote de lucidité".

        Le vote utile est également invoqué à l’extrême droite. Consciente du danger Mélenchon qui pourrait la priver d’un second tour, Marine Le Pen a appelé les électeurs tentés par un vote Éric Zemmour de voter utile. "J’en appelle aux électeurs qui sont attachés à la France, parce que Jean-Luc Mélenchon soutient des théories racialistes, des groupements islamistes (…). Tous ceux qui sont des patriotes doivent regarder cette situation et voter en conscience pour permettre à une candidate nationale de pouvoir être présente" au second tour, a-t-elle déclaré le 21 mars sur Franceinfo. Elle se veut même très explicite dans l'un de ses clips de campagne : "Ni abstention, ni dispersion. Mais un vote utile, très utile." Réponse d’Éric Zemmour dimanche 3 avril dans Le Figaro, à nouveau formulée mardi 5 avril sur France 2 : "Il n’y a pas de vote utile, je suis le vote vital."

        A tout les patriotes, a tout le peuple tous aux urnes le 10 avril et voter #MarineLePen 👏 Le seul vote utile de cette #Presidentielle2022 c'est de voter Marine Le Pen 🇫🇷 mettons un terme à #MacronCNon#JeVoteMarine #MarinePresidente #Marine2022 #DynamiqueMarine #avecmarine pic.twitter.com/DfPh2oKNFZ

        March 28, 2022

        D’où vient l’expression "vote utile" ?

        La question du "vote utile" est apparue dans le débat politique français après l’élimination du candidat socialiste Lionel Jospin au premier tour de l’élection présidentielle de 2002, selon l’observatoire des médias Acrimed. Favori des sondages, l'ancien Premier ministre avait dû composer avec sept autres candidatures de gauche, n'obtenant au soir du premier tour que 16,18 % des voix, derrière Jacques Chirac (19,88 %) et Jean-Marie Le Pen (16,86 %). Dans une enquête publiée en 2019, Acrimed note que le terme "vote utile" n’a été utilisé que 39 fois par les médias lors de la campagne présidentielle de 2002, contre 1 075 fois en 2007, 1 068 fois en 2012 et 1 503 fois en 2017.

        Le concept est simple : il s’agit pour un électeur de voter pour le candidat de sa famille politique le mieux placé dans les sondages afin de lui assurer une qualification au second tour, plutôt que de voter par conviction pour un autre candidat, dont les chances d’accéder au second tour son quasi nulles – le but étant d’éviter une dispersion des voix, comme ce fut le cas en 2002 pour la gauche.

        Est-il utile d’appeler au vote utile ?

        En 2017, Jean-Luc Mélenchon avait pleinement profité du vote utile pour finir avec 19,58 % des suffrages, tandis que le candidat socialiste d’alors, Benoît Hamon, ne recueillait que 6,36 % des voix. Pour accéder au second tour de la présidentielle de 2022, le député des Bouches-du-Rhône sait qu’il a besoin d’une dynamique similaire, détaillée par une récente note de la Fondation Jean Jaurès. Convaincre les électeurs hésitants de voter pour lui même s’il ne représente pas leur choix de cœur est donc primordial pour le candidat insoumis.

        La même logique est à l’œuvre chez Marine Le Pen, qui a besoin de réduire au maximum le score d’Éric Zemmour, autre candidat d’extrême droite. Son objectif semble en passe de se réaliser : alors que les deux candidats étaient encore proches dans les sondages à la mi-février, leurs courbes ont depuis pris des chemins inverses, Marine Le Pen dépassant désormais les 20 % d’intentions de vote, Éric Zemmour se situant sous les 10 %.

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        Présidentielle : dernière semaine de campagne pour les candidats

        Le Figaro

        Pâques 2022: les meilleurs œufs et pâtisseries au chocolat à s’offrir

        Alice BosioHugo de Saint Phalle

        LA SÉLECTION DU FIGARO - Œufs en tous genres, animaux, mais aussi pâtisseries: l’avalanche de chocolat fait son retour pour le plus grand plaisir des petits et des grands gourmands. Voici nos coups de cœur de l’année.

        Les œufs comme à la ferme: Cheval Blanc Paris

        Faut-il encore présenter Maxime Frédéric, talent aussi modeste qu’éclatant de Cheval Blanc Paris, récemment reconnu par le Guide Michelin? Jusqu’à fin avril, le Limbar, son terrain de jeu de prédilection du rez-de-chaussée, se transforme en «Chocolaterie». Où se délecter de son goûter en version tout chocolat (de 65 à 95€), mais aussi s’offrir ses créations pascales à emporter, tel le spectaculaire œuf Carrousel avec son mécanisme 100% cacao (85€ sur commande) ou le coffret ultragourmand d’œufs en clin d’œil à la ferme familiale normande du pâtissier.

        À lire aussiLe chocolat fait son show: nos huit coups de cœur au cacao à Paris

        À chacune des six races anciennes de poules soigneusement dessinées correspond un œuf de couleur (bleu, roux, kaki…), garni de son praliné (sarrasin, pistache…) et son caramel (vanille, fleur d’oranger…).

        La Chocolaterie au Limbar. 8, quai du Louvre (1er). Tél.: 01 79 35 50 44. Tlj de 9h à 18h. Collection des œufs de la ferme: 36€. Jusqu’au 30 avril.

        Les œufs à plat: Alléno & Rivoire

        Depuis quelques mois, un nouveau chocolatier a fait son entrée directement dans la cour des grands. À la manœuvre, le chef multi-étoilé Yannick Alléno et son pâtissier chez Ledoyen, le trentenaire Aurélien Rivoire. Leur chocolat «autrement» est le fruit d’un travail de «cuisiniers», particulièrement attentif à la réduction des sucres. Pour Pâques, outre un Œuf dans la coque (95€) délicieusement garni, les chefs ont imaginé une collection d’œufs plats, décorés en relief, expédiables dans toute la France. Disponibles en quatre tailles (poule, tortue, dragon et dinosaure), en chocolat noir ou au lait, ils sont déclinés en plusieurs garnitures, à la fois croustillantes et fondantes: ganache lait et praliné noisettes, ganache noire et praliné noix de pécan (notre favori) et croustillant de riz soufflé et cacahuètes.

        9, rue du Champ-de-Mars (7e). Tél.: 01 82 83 03 32. Tlj de 10h à 19h30 (9h à 13h30 le dim.). Vente en ligne sur chocolat-allenorivoire.fr. Œufs à plat de 6 à 49€. Assortiments à partir de 16€. Jusqu’au 18 avril.

        L’œuf précieux: Park Hyatt Paris-Vendôme

        Arrivée cet automne aux commandes du sucré rue de la Paix, après trois ans auprès d’Alléno et Rivoire, Naraé Kim s’est inspirée pour sa première création pascale des joailliers voisins, afin d’imaginer un œuf (noir ou au lait) comme serti de pierres précieuses. Un trompe-l’œil chic que la chef pâtissière coréenne de 33 ans, sensible à l’art comme à la minéralité, réalise grâce à une technique de cristallisation du sucre à base de vin, nécessitant environ quatre semaines de pose! La coque épaisse de chocolat, pensée comme du granit, est un petit bijou de gourmandise, grâce à sa garniture de gianduja au chocolat au lait et noir, et noisettes du Piémont caramélisées.

        Sur commande au Park Hyatt Vendôme. 5, rue de la Paix (2e). Tél.: 01 58 71 10 60. Et en vente au Printemps du Goût (9e). Petit œuf (750 g): 40€ ; grand œuf (1,4 kg): 100€. Jusqu’au 17 avril.

        L’entremets Olivier: Nina Métayer x Kalios

        Lorsqu’elle choisit, il y a de cela quelques mois, le rameau d’olivier, symbole de paix, pour ses créations de Pâques, Nina Métayer n’imagine pas la résonance tragique avec l’actualité. À côté d’un œuf, noir ou au lait, entouré de rameaux (69€), elle a conçu un entremets étonnant au chocolat et à l’olive de Kalamata, en collaboration avec les produits grecs Kalios. La pâtisserie ovale, glacée au chocolat et décorée d’un rameau d’olivier, se compose de plusieurs couches: sur un sablé croustillant au chocolat et fleur de sel, un biscuit cacao à l’huile et éclats d’olives, un praliné noisettes et olives, et une mousse au chocolat noir et zestes de citron (Bachès). Un équilibre subtil entre douceur, amertume et fruit!

        Précommande sur delicatisserie.com. Livraison ou retrait (gratuit) au Printemps du Goût (9e), au labo Délicatisserie (Issy-les-Moulineaux) et chez Yaya Secrétan (19e, les 16 et 17 avril). Entremets individuel: 7,50€ ; à partager (8 pers.): 49€. Jusqu’au 10 mai.

        Le poulpe: le Chocolat Alain Ducasse

        Voici plusieurs années qu’Alain Ducasse et sa manufacture, avec la complicité du designer Pierre Tachon, explorent le registre marin pour enrichir leur bestiaire pascal. Aux cocottes, lapins et œufs aux lignes géométriques racées se sont joints notamment le homard et le crabe.

        À lire aussiAlain Ducasse se lance dans le burger... végétal

        Cette année, le poulpe s’invite à la fête. Comme fossilisé dans un galet épais, de forme hexagonale, l’animal surprend avec sa recette aux accents marins: un praliné amande aux zestes de citron et algue wakamé, laquelle dévoile son parfum en toute fin de bouche. Superbe d’équilibre et de fraîcheur, la palme de l’audace!

        40, rue de la Roquette (11e). Tél.: 01 48 05 82 86. Autres boutiques et e-shop: lechocolat-alainducasse.com. Poulpe (70 g): 15€.

        L’œuf coq ou poule: Patrick Roger

        Artiste et artisan, Patrick Roger a secoué le monde de la chocolaterie avec ses créations d’orfèvre et ses boutiques, semblables à des galeries d’art contemporain. Pas étonnant de le voir signer l’un des œufs les mieux drapés de la saison, son œuf coq ou poule, à l’arrondi absolument parfait, orné d’une cible bleu, blanc, rouge en son centre, comme peinte minute au pinceau. Au chocolat noir de Madagascar, l’œuf, de beau calibre même dans sa taille la plus petite, renferme un généreux stock de fritures au praliné et gianduja au chocolat noir. Le look est là, le goût aussi, évidemment.

        2-4, place Saint-Sulpice (6e). Tél.: 01 43 29 88 70. Autres boutiques et e-shop: patrickroger.com. Œuf coq ou poule, en 4 tailles, de 13,50 cm à 20 cm et de 55 à 110€.

        Les œufs brouillés: À la Mère de Famille

        Ceux-là ne passeront pas leurs vacances ensemble. Moue boudeuse, dos à dos dans un joli coffret orangé et doré aux couleurs de la maison, les deux œufs plats (c’est la tendance cette année) se sont brouillés. L’histoire ne dit pas ce qui les a séparés mais l’on sait ce qui va les réunir: votre gosier. Seul ou en famille, vous ne ferez que quelques bouchées de ces deux énergumènes, l’un au chocolat noir 65%, l’autre au chocolat au lait 36%, enrobant chacun un praliné amande et noisette feuilleté. C’est tout ce qu’ils méritent!

        35, rue du Faubourg-Montmartre (9e). Tél.: 01 47 70 83 69. Autres boutiques et e-shop: lameredefamille.com. Œufs brouillés (200 g): 28€.

        Les Œufs de Plaq

        La nouvelle manufacture éthique de chocolat de la rue du Nil ne pouvait pas rater les fêtes de Pâques. Voici leurs créations affûtées au look résolument moderne, mais toujours bon esprit et au packaging très soigné. Là aussi, les créations sont à plat, et figurent d’adorables poussins, tout juste venus au monde. Au choix, deux versions de chocolat (noir 74% ou lait 58%), fourrées de quatre pralinés différents, dont le plus addictif est assurément celui à la pistache de Bronte. Disponibles en grande taille et emballé comme une tablette, ou en version mini, dans des coffrets tout mignons (24 pièces, de 27 à 36€). À croquer!

        4, rue du Nil (2e). Tél.: 01 40 39 09 54. Autres boutiques et e-shop: plaqchocolat.com. Œuf de Plaq (130 g): de 20 à 26€. Jusqu’au 17 avril.

        Le Cococktail: Edwart

        Depuis plusieurs saisons, Edwin Yansané, à l’enseigne d’Edwart, nous amuse et nous régale avec sa troupe colorée d’animaux rigolos, du castor militaire au renne de Noël. Cette année, à Pâques, poussin, pioupiou et renard entrent dans la danse. Mais c’est le Cococktail qui a retenu notre attention. On le dirait sorti de l’imagination du barman d’une paillote tropicale: posée sur un socle en praliné qui se gloutonne, une fausse noix de coco aux allures d’œuf, constituée de chocolat noir de Tanzanie 68% et recouverte d’une couche de chocolat blanc aux notes de caramel pour figurer la mousse. Dessous, une garniture foisonnante de fritures et d’œufs pralinés. Enfin un cocktail à consommer sans modération!

        17, rue Vieille-du-Temple (4e). Tél.: 01 42 78 48 92. Autres boutiques et e-shop: edwart.fr. Cococktail (450 g): 48€. Jusqu’au 19 avril.

        L’entremets Noisette: Ritz Paris Le Comptoir

        Pour la première saison de sa boutique-écrin Ritz Paris Le Comptoir, François Perret twiste sa pâtisserie signature: la madeleine… sous toutes ses formes! Pour les accros au chocolat, ce sera la grosse madeleine en chocolat noir (72%), blanc ou lait, garnie de friture gourmande (62€). Ceux qui préfèrent les gâteaux de voyage craqueront pour le coffret de madeleines noisettes au cœur noisette, glacées au chocolat au lait et décorées d’un petit lapin régressif (30€ les 5).

        À lire aussiFrançois Perret prépare-t-il la pâtisserie de l’année?

        Enfin, ne ratez pas son fameux entremets madeleine à partager, dans une version à la noisette très gourmande, relevée par une pointe de fleur de sel: dacquoise noisette, mousse muscovado et cœur crémeux gianduja.

        38, rue Cambon (1er). Tél.: 01 43 16 30 26. Tlj sf dim., de 8h à 19h. Précommande sur ritzparislecomptoir.com. Entremets Noisette: 32€. Jusqu’au 30 avril.

        Mallory Gabsi, ex «Top Chef» et futur grand, ouvre son restaurant à Paris 17e

        CRITIQUE GASTRONOMIQUE - Le demi-finaliste de la saison 11 de «Top Chef», figure de la filière belge, baptise son premier restaurant par son nom.

        L’art contemporain et le design à l’honneur: notre sélection des meilleures galeries de la capitale

        Des deux côtés de la Seine, l’art contemporain et le design sont à l’honneur cette semaine. D’Art Paris au PAD, Paris confirme sa place de capitale de la création.

        Israéliens, libanais, syriens: les nouveaux restaurants levantins en vue à Paris

        LA SÉLECTION DU FIGARO - Ces tables, issues de la nouvelle vague levantine, rendant hommage à la cuisine de la Méditerranée orientale ont, depuis plusieurs années déjà, le vent en poupe dans la capitale. Banc d’essai des dernières venues.

        Le Monde

        SANS TITRE

        Live animé par Pierrick Leurent

        • L’une des principales lignes de front du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, était stable, mardi 5 avril, mais dans l’attente d’une offensive russe imminente, a constaté l’Agence France-Presse. La Russie se renforce pour « prendre le contrôle de l’ensemble du Donbass » et pour réaliser « un pont terrestre avec la Crimée », annexée par Moscou en 2014, a affirmé le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.
        • Dans les alentours de Kiev évacués par l’armée russe, les découvertes macabres se multiplient. Selon la procureure générale d’Ukraine, la situation à Borodianka (à 60 kilomètres à l’ouest de Kiev) serait encore pire « en matière de victimes » que celle de Boutcha.
        • Selon le dernier rapport du renseignement britannique, les forces ukrainiennes ont repris une large part du nord de l’Ukraine, « forçant les Russes à se retirer des zones autour de Tchernihiv et du nord de Kiev ». Dans la région de Kharkiv, l’ISW prédit le retrait complet des forces russes de l’oblast de Soumy dans les prochains jours.
        • A Kherson, dans le Sud-Ouest, les positions russes se maintiennent, selon Michel Goya, bien qu’elles apparaissent amoindries. L’ISW fait état de contre-attaques efficaces menées par les forces ukrainiennes, qui leur auraient permis de regagner du terrain dans la région.
        • Volodymyr Zelensky a accusé, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, les forces russes d’avoir envoyé des « centaines de milliers » d’Ukrainiens en Russie. Par ailleurs, le président ukrainien a demandé que la Russie soit « tenue responsable » des « pires crimes de guerre » depuis la seconde guerre mondiale, tout en réclamant son exclusion du Conseil de sécurité.
        • Le Parquet national antiterroriste français a annoncé, mardi, avoir ouvert trois nouvelles enquêtes pour « crimes de guerre » pour des faits commis au préjudice de ressortissants français en Ukraine depuis le début de l’invasion par la Russie. La Russie continue de rejeter « catégoriquement » toutes les accusations.
        • Près de 200 diplomates russes ont été expulsés d’Europe en quarante-huit heures. Après l’Allemagne, la France et la Lituanie, l’Italie, l’Espagne, le Danemark et la Slovénie ont, à leur tour, expulsé, mardi, en masse des diplomates russes, marquant une nouvelle dégradation des relations avec Moscou.
        • La Commission européenne a proposé aux Vingt-Sept de durcir les sanctions contre Moscou, en arrêtant leurs achats de charbon russe (45 % des importations de l’UE) et en fermant les ports européens aux bateaux opérés par des Russes. Bruxelles propose également une interdiction totale des transactions pour quatre banques russes clés. Les Etats-Unis interdisent à la Russie de payer sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines.
        • Plus de 4,2 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion ordonnée par le président russe, Vladimir Poutine, le 24 février, selon les chiffres du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies.

        Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine

        Factuel. Exactions à Boutcha, en Ukraine : de nombreux pays accusent la Russie, qui conteste

        Décryptage. Les Européens prêts à un embargo sur le charbon russe

        Reportage. A Tbilissi, les exilés russes n’envisagent pas de « retour possible »

        Récit. Tour de France des initiatives en faveur des réfugiés ukrainiens

        Décryptage. Massacre de Boutcha : sur les réseaux sociaux, l’opération de désinformation de Moscou

        Entretien. « En Russie, les crises ne sont pas l’exception, elles sont la règle »

        Vidéo. A Boutcha, les rues transformées en cimetière à ciel ouvert

        Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien

        « Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

        France24 - Monde

        Présidentielle : les clips de campagne des 12 candidats

        Publié le : 05/04/2022 - 16:48

        FRANCE 24 Suivre

        Temps de parole, affiches, clips de campagne : avec le début de la campagne officielle, lundi 28 mars, les candidats et les médias audiovisuels sont tenus de respecter des règles strictes.

        Fini les interviews tous azimuts des principaux candidats, pendant que les autres se battent pour grappiller quelques minutes d'antenne. Le temps de parole des douze candidats à la présidentielle, du président Macron à la candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud, est désormais décompté selon le principe d'égalité stricte, chacun disposant du même temps d'antenne dans les médias audiovisuels.

        Il en va ainsi des clips de campagne sur les radios et télévisions, que France 24 diffusera sur son antenne et mettra en ligne tous les jours jusqu’au vendredi 8 avril minuit, date de fin de la campagne officielle.

        Le premier tour de l’élection présidentielle a lieu le dimanche 10 avril. Un second tour est prévu le dimanche 24 avril.

        Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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        Présidentielle : dans les quartiers nord de Marseille, Valérie Pécresse prône l'"impunité zéro"

        Égalité du temps de parole : les effets inattendus pour les "petits candidats"

        ÉLYSÉE 2022

        McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle

        Le Figaro

        Sisley, la French Touch qui ne manque pas d’air

        Hélène Guillaume

        DÉCRYPTAGE - La marque de beauté a atterri dans la cabine de soin du lounge «La Première Air France» de l’aéroport de Roissy. Une escale à la hauteur de cette entreprise familiale.

        On peut difficilement faire plus «niche» que l’espace bien-être du lounge «La Première Air France» de Roissy-Charles-de-Gaulle. Pour être éligible à l’un des massages anti-jet lag ou éclat repulpant, il s’agit en effet d’être l’un des quatre passagers voyageant en première sur l’un des quinze vols long-courriers affrétés quotidiennement par notre compagnie aérienne nationale, entre CDG et San Franciso, Los Angeles, Miami, New York, Washington, Mexico, Abidjan, Johannesbourg, Sao Paulo…

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        La fin, il y a deux ans, de l’exploitation des A380 (grands pourvoyeurs de places en «first»), puis la baisse des liaisons vers la Chine liée à la pandémie, ont momentanément raréfié le profil du client VIP. Aujourd’hui, il s’agit donc plutôt d’un homme, Français ou Américain, arrivé, par exemple, de New York le matin sur le vol 007 et repartant à 23 h 30 pour Johannesburg par l’AF990, profitant du confort du lounge pour se reposer, déjeuner chez Alain Ducasse (qui signe la carte des mets) ou encore, pour confier son corps ou ses traits marqués par le décalage horaire aux mains expertes d’une esthéticienne... Sisley!

        La décoration des lieux et la conception des protocoles ont été réalisées main dans la main avec les équipes d’Air France qui, comme nous, sont très concernées par les notions de service et de conseil

        Car depuis décembre, la marque française a investi les 40 mètres carrés répartis entre une cabine de soin (qui propose une demi-heure offerte sur rendez-vous) et une mini-boutique rassemblant ses produits cutanés et capillaires, ses maquillages et ses parfums. «La décoration des lieux et la conception des protocoles ont été réalisées main dans la main avec les équipes d’Air France qui, comme nous, sont très concernées par les notions de service et de conseil, explique Philippe d’Ornano, président du groupe Sisley. Pour ce type de projets, on essaie toujours de comprendre et de s’adapter à notre partenaire. Le haut de gamme, c’est avant tout d’imaginer des concepts personnalisés.»

        Être à la beauté ce que Ducasse est à la gastronomie

        Pour La Première Air France, Sisley est donc à la beauté ce qu’Alain Ducasse est à la gastronomie: un (groupe) esthète ancré dans la tradition et poussé par l’innovation, recherchant l’excellence et le sourcing du produit juste. Alors, certes, il existe bien d’autres très belles marques de cosmétiques françaises, mais celle-ci cultive une «French Touch» qui fait mouche partout dans le monde et s’explique par une trajectoire à part. «Ma famille travaille dans la cosmétique depuis presque 90 ans!, confirme Philippe d’Ornano. Il y a plein de détails qui font le succès d’une marque mais le premier critère dans un secteur aussi concurrentiel est la qualité des produits. Or, nous sommes pionniers dans l’utilisation d’actifs issus de la chimie des plantes, non pour des raisons écologiques - elles sont venues après - mais parce que cette technologie donnait les meilleurs résultats.»

        Comment une marque familiale peut-elle rivaliser en termes de recherche et développement avec ses concurrents, les multinationales? «Vous savez, la recherche, c’est une relation entre des chercheurs qui travaillent sur des sujets, des gens qui connaissent le marché et d’autres qui éventuellement vont “marketer” le produit. Dans une entreprise comme la nôtre, on travaille en direct avec les équipes de recherche alors que certains labos géants souffrent parfois d’être suradministrés, ils se referment et ne sont pas aussi créatifs. Il y a aussi la question de vos choix de recherche. Prenez l’exemple de Steve Wozniak (cofondateur d’Apple avec Steve Jobs) qui, travaillant pour HP, avait proposé à sa direction un nouveau projet qui lui a été refusé. Il a démissionné et a lancé lui-même Apple… La recherche, ce n’est pas une grosse boîte où vous mettez plein de machines, plein de chercheurs et à qui vous passez les plateaux-repas sous la porte en disant: “On vous libérera quand vous aurez trouvé”. Elle nécessite d’être ouverte, de savoir où a lieu l’innovation, de repérer les bonnes idées et d’imaginer comment les appliquer.»

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        Le dirigeant français se souvient lorsque jeune homme, lors d’un déjeuner du mercredi avec ses parents, Hubert et Isabelle d’Ornano, après la réunion hebdomadaire avec le laboratoire, son père lui avait dit: «Ça y est, on a le produit». «Il parlait de Sisleÿum, notre anti-âge pour homme. Dix ans qu’ils étaient sur ce projet, je pensais qu’ils ne le sortiraient jamais… et c’est devenu un cas d’école! La leçon la plus importante que j’ai retenue est de prendre le temps de faire un produit. Notre ligne capillaire Hair Rituel a également nécessité presque une décennie de mise au point. J’avais calculé à une époque que nos concurrents lançaient entre 15 et 45 produits de soin par an, nous entre 3 et 5. C’est la force des entreprises familiales, des gens très impliqués sur le long terme dans leurs produits, parce qu’au final, c’est vous et votre réputation.»

        La leçon la plus importante que j’ai retenue est de prendre le temps de faire un produit. Notre ligne capillaire Hair Rituel a également nécessité presque une décennie de mise au point

        Quand Philippe d’Ornano est entré dans l’affaire, celle-ci comptait une centaine de salariés, aujourd’hui, elle atteint les 5 000 de 100 nationalités différentes. Parmi eux, les démonstratrices que l’on retrouve dans certaines enseignes de beauté et dans les «maisons» Sisley. «Je me souviens d’une conversation avec une de nos conseillères en parfumerie qui me disait que malgré nos prix élevés, nos clientes n’étaient pas uniquement celles du luxe. Si toutes les femmes n’ont pas les moyens de s’offrir des sacs coûteux, la plupart peuvent tout de même investir dans nos formules… Et même quand elles ne peuvent pas, elles n’hésitent pas à demander des échantillons Sisley!»

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        Le spécialiste de l’équipement de running s’installe à Iten, haut lieu de la course à pied. Un projet humanitaire destiné aux Athlètes locaux.

        Audrey Millet: «Le maillot de bain est un vêtement politique»

        ENTRETIEN - Selon la docteur en histoire et chercheuse à l’université d’Oslo, le costume de plage témoigne de la manière dont la peau a été rendue publique tout au long du XXe siècle.

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        Esthétique et éthique sont le moteur de la Française, ambassadrice de l’upcycling.

        Le Monde

        A l’agenda du mardi 5 avril

        Live animé par Jérémie Lamothe et Simon Auffret

        Un direct quotidien. A cinq jours du premier tour de l’élection présidentielle et à un peu plus de deux mois des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…

        « Multimeeting ». Jean-Luc Mélenchon sera en meeting au Grand Palais de Lille, mais aussi dans onze autres villes par la grâce de l’hologramme. A partir de 19 h 30.

        Déplacements. Emmanuel Macron (La République en marche) se rend à 12 h 30 à Spézet (Finistère) pour parler des thèmes de l’Europe et de la relation entre l’Etat et les religions.A 13 heures, Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts) participe à la manifestation des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) devant le secrétariat d’Etat chargé des personnes handicapées.

        Dans le poste. Nouvel épisode d’« Elysée 2022 » à 21 h 10, sur France 2, avec cette fois les candidats Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Valérie Pécresse, Philippe Poutou et Eric Zemmour. Emmanuel Macron a, lui, décliné l’invitation. A suivre en direct sur Lemonde.fr.

        Nos articles pour approfondir

        Les essentiels de la campagne

        Le Figaro

        PSG : la mère de Mbappé salue une décision interdisant les joueurs à faire de la publicité pour les paris sportifs

        Sur les réseaux sociaux, Fayza Lamari, la mère de Kylian Mbappé a «applaudi» une initiative visant à interdire les joueurs de faire la publicité des paris sportifs outre-Manche.

        Chez les Mbappé, lPourquoi Kylian Mbappé a les sites de paris sportifs dans son viseur. Il y a quelques semaines, Kylian Mbappé avait refusé de participer à la promotion des sponsors des Bleus, dont Betclic, site de paris sportifs, fait partie.

        À lire aussiPourquoi Kylian Mbappé a les sites de paris sportifs dans son viseur

        Quelques jours plus tard, le joueur du Paris Saint-Germain, pourtant peu présent sur les réseaux sociaux, s'était exprimé sur Twitter, après une blague de mauvais goût de la part de Winamax, autre application pour parier sur le sport. «Le danger des paris en ligne… ne plus avoir de limite. Un peu de respect svp», commentait la star des Bleus. Ce mercredi matin, c'est Fayza Lamari, la mère du natif de Bondy, qui salue une initiative allant dans le sens des valeurs défendues par son fils.

        À VOIR AUSSI – 2 buts et 3 passes décisives : le match exceptionnel de Mbappé contre Lorient dimanche dernier (5-1)

        À lire aussi«Un peu de respect svp»: Mbappé tacle un site de paris en ligne

        Usant d'émojis qui applaudissent, la mère de Kylian Mbappé salue la décision prise chez nos voisins britanniques d'interdire aux sportifs d'apparaître dans des publicités pour des jeux de hasards ou des sites de paris sportifs au Royaume-Uni. Un amendement qui prendra effet le 1er octobre prochain.

        «Honte à nos joueurs, gloire à nos couleurs» : avec le silence et le mépris comme arme, les supporters du PSG toujours en colère

        Comme prévu, le Collectif Ultras Paris a continué de manifester sa colère dimanche au Parc des Princes, malgré la démonstration du PSG face à Lorient (5-1).

        «J'étais bourré, voilà pourquoi c'est passé…» : quand Neymar ironise sur son hygiène de vie au PSG

        Dans un message publié sur les réseaux sociaux, le Brésilien du PSG n'a pas manqué de répliquer à ses détracteurs après sa belle prestation contre Lorient (5-1) dimanche soir.

        Tops/Flops Saint-Etienne-Marseille : Dieng et Guendouzi se régalent, la défense des Verts craque

        Les Marseillais marquent 4 buts et profitent des erreurs individuelles des défenseurs Stéphanois, retrouvez les tops et les flops de Saint-Etienne-Marseille (2-4).

        France24 - Monde

        Anne Hidalgo à 2 % des intentions de vote : l'avenir du PS en question

        Publié le : 06/04/2022 - 13:30

        Roselyne FEBVRE Suivre

        À cinq jours de l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon s'installe à la troisième place dans les sondages, ce qui agace fortement la candidate socialiste Anne Hidalgo, qui plafonne à 2 % dans les intentions de vote. Lors de chaque meeting, la candidate du PS s'attaque à son rival de gauche. Roselyne Febvre en débat avec Pierre Jacquemain, de la revue Regards, et Bruno Jeudy, de Paris Match 

        ÉLYSÉE 2022

        Présidentielle : pour Jean-Luc Mélenchon, "ça peut se jouer à pas grand-chose"

        ÉLYSÉE 2022

        Présidentielle : quelles sont les propositions économiques des candidats ?

        ÉLYSÉE 2022

        Présidentielle : au Cirque d’Hiver, le dernier tour de piste d’Anne Hidalgo

        BBC

        SANS TITRE

        Hugo Bachega

        BBC News, Lviv

        The mayor of the besieged Ukrainian port of Mariupol, Vadym Boychenko, says the humanitarian condition in the city is "terrible", and that Russian airstrikes have continued almost non-stop.

        Boychenko has told the BBC that Russia launched more than 100 missiles on Tuesday alone.

        The BBC cannot independently verify the claim as communication with the city is extremely difficult.

        The mayor is no longer in the city, which has been surrounded by Russian troops for more than a month, and receives updates from remaining residents.

        Pictures from Mariupol show a city devastated, with the city council estimating that 90% of buildings have been damaged or destroyed, a third of them beyond repair.

        Boychenko estimated that at least 120,000 residents remain in Mariupol. Attempts by the Red Cross to allow the safe evacuation of civilians have failed in recent days.

        You can read more about the impact of the seige of Mariupol on its residents here.

        "It's a real hell that Russia created in my city," Boychenko says. "They are war criminals and must be punished for what they’ve done. But all we have to do now is to safely evacuate people from the city".

        The latest assessment by the UK Ministry of Defence says heavy fighting and Russian airstrikes have continued, and that the situation for civilians is worsening.

        The sight of tied bodies shot at close range in the Ukrainian streets of Bucha don't "look far short of genocide", UK Prime Minister Boris Johnson says.

        The deaths in Bucha, outside Ukraine's capital Kyiv, have triggered a global outcry and pledges of further sanctions against Russia from the West.

        "I'm afraid when you look at what's happening in Bucha, the revelations that we are seeing from what Putin has done in Ukraine, which doesn't look far short of genocide to me, it is no wonder that people are responding in the way that they are," he told journalists, Reuters reports.

        Russia has denied that its forces carried out atrocities in Bucha.

        Twenty-five women and girls have said they were raped by Russian forces in Bucha, a senior Ukrainian official has told the BBC.

        Lyudmyla Denisova, the Ukrainian Parliament's Human Rights Commissioner, said a telephone helpline offering support had received at least 25 reports of rape of women and girls aged between 14 and 24 by Russian soldiers.

        She said Ukraine had evidence of "genocide of Ukrainian people" and of military crimes, adding that rape was "the new weapon" of Russian forces.

        Denisova added: "Together there were 25 women aged 14-24 that were raped by Russian soldiers.

        "That was happening for a month. We will keep documenting these terrible crimes, unfortunately, and every criminal will be punished."

        Russia has denied carrying out atrocities in Bucha.

        Paul Adams

        BBC Diplomatic correspondent

        It shouldn’t really come as much of a surprise that the EU has spent more on Russian energy since 28 February than on supporting Ukraine's war effort.

        The EU's 1bn euros (£830m) of military assistance is hardly an insignificant amount, particularly when combined with other Western commitments (the US total is now around $1.7bn).

        But when the EU's foreign policy chief Josep Borrell mentioned the figure earlier today, he clearly meant it to sound shocking, to concentrate vexed European minds on how the EU can wean itself off Russian fossil fuels.

        It's an anguished debate on a continent where Russian energy is so crucial and where many voices, notably German, are warning of the economic damage that could be wrought by rapid sanctions on oil and gas.

        Today, the EU is poised to end imports of Russian coal, but as Borrell says, this is only "a small share of the bill".

        Coal imports are dwarfed by purchases of Russian oil and gas.

        If you're just joining us, here is a round-up of the latest developments on day 42 of the war in Ukraine.

        In Donbas, eastern Ukraine:

        Elsewhere in Ukraine:

        Global developments:

        Russian forces continue to shell cities in eastern and southern Ukraine, and strike targets elsewhere with missiles. Ukraine's second city, Kharkiv, saw intense shelling overnight.

        There were also further artillery attacks in parts of Luhansk and Donetsk regions where fighting is expected to intensify in the weeks ahead, as Russia regroups its forces.

        According to the General Staff of the Ukrainian Armed Forces, Russia targeted Ukrainian army positions and civilian infrastructure in Borivske, Novoluhanske, Solodke, Marinka and Zolota Nyva — in the eastern Luhansk and Donetsk regions.

        Russian forces have also been continuing their offensive against Mariupol, which it has blockaded and relentlessly bombarded for over a month. The latest intelligence update from the UK's Ministry of Defence said the humanitarian situation in the city was "worsening".

        It said: "Most of the city's 160,000 residents have no light, communication, medicine, heat or water. Russian forces have prevented humanitarian access, likely to pressure defenders to surrender."

        Elsewhere, Russia has destroyed an oil depot near the city of Dnipro, and hit targets in the Vinnytsia region of central Ukraine, and Radekhiv in the west.

        Anna Holligan

        BBC News Hague correspondent

        Twelve Russian-linked yachts have been banned from leaving the Netherlands. The vessels, which are currently being built, have been seized in line with sanctions imposed on Russia as part of the EU-wide response to the invasion of Ukraine.

        It should perhaps come as no surprise that this proud sea-faring nation has been producing the luxury ships now subject to sanctions.

        In a letter submitted to parliament, Dutch Foreign Minister Wopke Hoekstra explained that while there were no Russian super-yachts currently anchored in the Netherlands, 12 Russian-linked vessels were under construction at five Dutch shipyards. One of these yachts is under investigation due to a suspected link to someone listed on the European sanctions list.

        Another two Russian-linked yachts, which were being fixed in the Netherlands, have also been seized - including one under investigation due to a suspected link to someone listed on the European sanctions list.

        Thousands of people are trying to escape Ukraine's Donbas region as Russia shifts the focus of its war to eastern Ukraine.

        Families have been queueing at Kramatorsk central station for days and some have been saying goodbye to loved ones staying behind.

        European Union leaders are facing growing pressure to sanction Russian energy exports following accusations its troops have carried out war crimes in Ukraine.

        The EU Commission is proposing a ban on coal exports that'll be considered today as part of a wide-ranging fifth package of sanctions.

        But the head of the European Council, Charles Michel, has told the European Parliament he thinks "measures on oil and even gas will also be needed sooner or later".

        Other Western allies, including the United States and Britain, are expected to impose additional sanctions on Russia today.

        Pope Francis condemned the "massacre of Bucha" and kissed a Ukrainian flag he said was sent to him from the town during his weekly audience at the Vatican's auditorium.

        "Recent news from the war in Ukraine, instead of bringing relief and hope, brought new atrocities, such as the massacre of Bucha," Reuters quoted him as saying.

        "Cruelty that is increasingly horrendous, even against civilians, defenceless women and children."

        On Tuesday at the UN Security Council, Ukrainian President Volodymyr Zelensky accused the Russian military of carrying out the worst crimes since World War Two. The Kremlin has claimed there is no evidence Russian troops have carried out the atrocities they have been accused of.

        Pope Francis unfolded a Ukrainian flag he said had been brought to him from Bucha and held it up for the audience, which broke into applause.

        He then asked a group of children refugees who arrived on Tuesday from Ukraine to come up to him.

        "These children had to flee in order to arrive in a safe land. This is the fruit of war. Let's not forget them and let's not forget the Ukrainian people," he said, before giving each child a gift of a chocolate Easter egg.

        Ukrainian President Volodymyr Zelensky says Russia is using hunger as a weapon in its attempt to win territory.

        Speaking via a translator, he told the Irish Parliament that Russian missiles were "destroying things that are sustaining livelihoods".

        He said Russian forces had blocked all of Ukraine's sea ports and ships with food for export.

        Ukraine is one of the world's biggest producers in agriculture and food – and Zelensky said Russia's actions would lead to a shortage of food and heightening costs for millions of hungry people across the globe.

        "For them hunger is a weapon against us, ordinary people as an instrument of domination," he said.

        Zelensky also urged Ireland's political leaders to use their influence to convince other EU nations to introduce even tougher sanctions to halt President Putin's invasion. The EU is meeting today to discuss further sanctions.

        Ukraine's deputy prime minister has said in online comments that she's aiming for 11 humanitarian corridors to open today to help evacuate civilians, Reuters reports.

        Five of these corridors are to get people to safety from the region of Luhansk, in eastern Ukraine, ahead of an expected Russian offensive.

        The corridors will take civilians west from Sievierodonetsk, Lysychansk, Popasna, Rubizhne and Hirske to the town of Bakhmut, Ukrainian news site Ukrinform says.

        Deputy PM Iryna Vereshchuk said on her Telegram channel that 3,846 people were evacuated yesterday including 1,080 people from the Luhansk region.

        The European Union has spent €35bn (£29bn) on Russian fuel since the start of the war, compared to an outlay of just €1bn to Ukraine in arms and weapons, the EU's foreign policy chief has said.

        "We have to help [the Ukrainians] defend themselves... We have given Ukraine €1bn. It might seem a lot but €1bn is what we pay Putin every day for the energy he provides us," he told the European Parliament.

        His remarks come as EU ambassadors meet to consider a fifth round of sanctions against Moscow – including a ban on imports of Russian coal.

        "Today we put an end to coal but this is only a small share of the bill," Borrell told MEPs.

        European Commission chief Ursula von der Leyen has said the EU is "working on" additional measures including restrictions on oil imports.

        Jenny Hill

        BBC News, Moscow

        You can be fairly certain the Kremlin will trot out the same narrative it has in response to previous sanctions - that the West is looking for any excuse to sanction Russia.

        Vladimir Putin said last week the West has been waging an economic war against Russia for years in order to undermine its development.

        He is trying to tell the Russian people they are, in effect, the victims here and there is no causal relationship to what's happening in Ukraine.

        In his words, Western sanctions are the price Russia must pay for freedom and independence.

        The Kremlin's narrative is that this is not a war - it's a special military operation designed to defend the interests of Russian-speaking people living in the east of Ukraine.

        But increasingly the Kremlin is portraying Ukraine as the real aggressor.

        It is trying, Russians are told, to acquire nuclear weapons, it's trying to develop biological ones, there's evidence, people here are told, that Ukraine wants to try and use those kinds of weapons against Russia.

        Regarding the footage out of Bucha, some Russians are seeing that, but they're being told that it's fake news.

        It's very difficult to get access to any other sources of information, even social media channels - many of them have been blocked here.

        And so many Russians believe what they're being told.

        Jonathan Beale

        BBC News, Donbas

        Thousands of people who live in the Donbas in eastern Ukraine are fleeing west, as Russia is stepping up its offensive.

        There are still some signs of life in the villages, towns and cities we travel through in this region of eastern Ukraine - but they're quickly emptying out.

        We visited the town of Lysychansk, about a mile from the front line. It's one of many residential areas to have been hit by Russian artillery over the past few days.

        Shattered glass and blocks of concrete lay strewn across the streets, along with the twisted steel remnants of the shelling. We could still hear the occasional rumble of artillery in the distance.

        A Ukrainian soldier led us through the mostly-deserted streets to an underground shelter.

        Inside in a gloomy room we talked to two old women, who were trying to keep warm in front of an electric fire.

        We asked them who they thought was responsible for shelling their town - astonishingly, neither blamed Russia or President Vladimir Putin. They thought their grim situation was as much the fault of Ukraine and President Volodymyr Zelensky.

        The women, who'd grown up in the Soviet era, seemed to share Putin's nostalgia for the past.

        Our translator explained they'd probably watched and believed what they'd seen and heard from Russian state media.

        This wasn't the view of everyone we spoke to, but it highlights the closer ties eastern Ukraine has to Russia - as well as a generational divide.

        Joel Gunter

        BBC News, in Bucha, Ukraine

        In the Kyiv suburb of Bucha, where evidence suggests Russian troops executed innocent civilians, fresh atrocities are still being uncovered.

        Iryna Abramov told the BBC how Russian troops stormed the home she shared with her husband Oleg, set it on fire, and took Oleg out onto the pavement outside.

        Iryna's father Volodymyr, who lived next door, raced to put out the fire, crying out for his son-in-law to help. But the reply came from the Russian soldiers, Volodymyr said.

        "Oleg will not help you anymore."

        Oleg Abramov, a 40-year-old welder who lived a quiet life in Bucha, was apparently shot at point blank range outside his home, just moments after the Russian troops arrived.

        "My husband wasn't a soldier. He had never held a gun. He was a peaceful man," Iryna said.

        "They took him from our house in his slippers, asked him to take his shirt off, asked him to kneel on the ground, and killed him."

        When she ran out and found his disfigured body, the four Russian soldiers who dragged him out were standing casually drinking water, she said.

        She screamed at them to shoot her, and one raised his gun, then lowered it, then raised it again, and lowered it, until Volodymyr dragged her back inside.

        Read the full story here

        Ukrainian officials say more than 400 people are missing from the town of Hostomel which, along with Bucha and Irpin, bore the brunt of Russia's offensive on Ukraine's capital Kyiv.

        Local official Taras Dumenko says most of the bodies of Hostomel's residents were found in neighbouring villages and the town of Bucha.

        He says the Russians must have abducted people and taken them away, many of them to be shot, reports the Interfax Ukraine news agency.

        Ukrainian authorities in the Luhansk region hope to evacuate civilians through five humanitarian corridors on Wednesday, ahead of a feared Russian offensive in the east, Reuters reports.

        "We will take everyone out if the Russians allow us to get to the meeting places [for evacuation]. Because, as you can see, they don't always observe ceasefires," the Luhansk region governor Serhiy Gaidai writes on Telegram.

        "I appeal to every resident of the Luhansk region – evacuate while it is safe... While there are buses and trains – take this opportunity."

        In a separate video address, Gaidai says Russian forces haven't managed to break through Ukrainian defences in his region but are destroying "everything in their path".

        European Union ambassadors are meeting today to decide whether to impose fresh sanctions on Russia.

        Calls in the West for new measures to damage the Russian economy have intensified following allegations of war crimes in Ukraine. Moscow denies that its forces have committed atrocities.

        Yesterday, European Commission head Ursula von der Leyen set out a list of proposals, including:

        The EU was also working on other sanctions including on imports of Russian oil, von der Leyen said.

        Fuel bans have so far proven a sticking point, with countries including Germany heavily reliant on buying from Russia.

        You can read more about the EU’s plans here.

        At least 167 children have been killed in Ukraine and 279 wounded in the Russian invasion, Ukrainian officials say.

        Some 927 schools and other educational buildings have been damaged in shelling and bombardment, the Ukrainian prosecutor-general's office added in a message on Telegram this morning.

        The biggest number of child casualties (81) was registered in the Donetsk region of eastern Ukraine, followed by the wider region of Kyiv (78) and the Kharkiv region (64).

        The BBC cannot independently verify these figures.

        Le Monde

        SANS TITRE

        Live animé par Clémence Apetogbor, Pierre Bouvier, Fatoumata Sillah et Eléa Pommiers

        • L’une des principales lignes de front du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, était stable, mardi 5 avril, mais dans l’attente d’une offensive russe imminente, a constaté l’Agence France-Presse. La Russie se renforce pour « prendre le contrôle de l’ensemble du Donbass » et pour réaliser « un pont terrestre avec la Crimée », annexée par Moscou en 2014, a affirmé le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.
        • Dans les alentours de Kiev dont l’armée russe s’est retirée, les découvertes macabres se multiplient. Selon la procureure générale d’Ukraine, la situation à Borodianka (à 60 kilomètres à l’ouest de Kiev) serait encore pire « en matière de victimes » que celle de Boutcha.
        • Selon le dernier rapport du renseignement britannique, les forces ukrainiennes ont repris une large part du nord de l’Ukraine, « forçant les Russes à se retirer des zones autour de Tchernihiv et du nord de Kiev ». Dans la région de Kharkiv, l’Institute for the Study of War (ISW) prédit le retrait complet des forces russes de l’oblast de Soumy dans les prochains jours.
        • A Kherson, dans le Sud-Ouest, les positions russes se maintiennent, selon l’historien et ancien militaire Michel Goya, bien qu’elles apparaissent amoindries. L’ISW fait état de contre-attaques efficaces menées par les forces ukrainiennes, qui leur auraient permis de regagner du terrain dans la région.
        • Volodymyr Zelensky a accusé, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, les forces russes d’avoir envoyé des « centaines de milliers » d’Ukrainiens en Russie. Par ailleurs, le président ukrainien a demandé que la Russie soit « tenue responsable » des « pires crimes de guerre » depuis la seconde guerre mondiale, tout en réclamant son exclusion du Conseil de sécurité.
        • Le Parquet national antiterroriste français a annoncé, mardi, avoir ouvert trois nouvelles enquêtes pour « crimes de guerre » pour des faits commis au préjudice de ressortissants français en Ukraine depuis le début de l’invasion par la Russie. La Russie continue de rejeter « catégoriquement » toutes les accusations.
        • Près de 200 diplomates russes ont été expulsés d’Europe en quarante-huit heures. Après l’Allemagne, la France et la Lituanie, l’Italie, l’Espagne, le Danemark et la Slovénie ont, à leur tour, expulsé, mardi, en masse des diplomates russes, marquant une nouvelle dégradation des relations avec Moscou.
        • La Commission européenne a proposé aux Vingt-Sept de durcir les sanctions contre Moscou, en arrêtant leurs achats de charbon russe (45 % des importations de l’UE) et en fermant les ports européens aux bateaux opérés par des Russes. Bruxelles propose également une interdiction totale des transactions pour quatre banques russes clés. Les Etats-Unis vont fournir à Kiev 100 millions de dollars d’aide sécuritaire supplémentaire.
        • Plus de 4,2 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion ordonnée par le président russe, Vladimir Poutine, le 24 février, selon les chiffres du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies.

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        Factuel. Exactions à Boutcha, en Ukraine : de nombreux pays accusent la Russie, qui conteste

        Décryptage. Les Européens prêts à un embargo sur le charbon russe

        Reportage. A Tbilissi, les exilés russes n’envisagent pas de « retour possible »

        Récit. Tour de France des initiatives en faveur des réfugiés ukrainiens

        Décryptage. Massacre de Boutcha : sur les réseaux sociaux, l’opération de désinformation de Moscou

        Entretien. « En Russie, les crises ne sont pas l’exception, elles sont la règle »

        Vidéo. A Boutcha, les rues transformées en cimetière à ciel ouvert

        Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien

        « Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

        Le Figaro

        Qui a dit que les fiançailles étaient ringardes?

        Marine Regimbeau

        ENQUÊTE - La tradition de la bague d’engagement est en vogue. La popularité des posts des célébrités, le trafic sur les e-shops des grands joailliers et le nombre de marques digitales qui ont fleuri ces dernières années en témoignent.

        Voilà plusieurs week-ends que, devant la boutique Cartier du boulevard des Capucines à Paris, une longue file se forme chaque samedi après-midi. Des bancs ont même été installés devant les vitrines à destination des clients qui attendent patiemment (ou non) leur tour pour entrer… Certains veulent faire réparer un bijou, d’autres viennent acheter un cadeau ou faire du repérage à l’instar de ce jeune couple de trentenaires qui cherche une bague de fiançailles. «Nous n’avons pas pris rendez-vous, mais nous avons passé de nombreuses heures sur les sites internet des grands joailliers pour faire le tour de l’offre et trouver la bague de notre vie», expliquent-ils. Une méthode partagée par une majorité de futurs mariés.

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        «Lorsque les clients entrent en magasin, deux tiers d’entre eux ont déjà opéré une première sélection sur le site, confirme Nicolas Bos, président de Van Cleef &Arpels. La digitalisation a beaucoup fait évoluer l’acte d’achat, y compris en ce qui concerne la catégorie des alliances et des fiançailles.» Ces 25-35 ans repèrent en ligne, écument les comptes Instagram et partagent des tableaux Pinterest, avant de finaliser leur choix en boutique. Certains accomplissent la démarche inverse en essayant en magasin puis en concrétisant leur achat sur l’e-shop des joailliers. Ils font leur étude de marché, derrière leur ordinateur, en comparant les prix désormais affichés par tous les bijoutiers. Même dans ce secteur perçu comme conservateur, la fluidité entre les deux mondes, numérique et physique, est plus forte que jamais. Et les confinements, assortis de longues périodes de fermeture, ont accéléré ces nouvelles habitudes.

        Non seulement cette dynamique attise la désirabilité des acteurs traditionnels, notamment ceux de la place Vendôme, mais elle a aussi permis à des concepts alternatifs de se développer. Ainsi, les réseaux sociaux ont facilité l’émergence de DNVB (Digital Native Vertical Brand), ces jeunes marques nées sur internet qui proposent une offre différente en termes de design et de prix et cherchent à fédérer une communauté. Tel Gemmyo, pure player lancé en 2011, dont le compte Instagram a converti nombre de fiancés de la jeune génération. Ou encore, la marque de Leïla Buecher, dont les clients lui disent souvent que, avant de découvrir ses bijoux en diamants faciles à vivre au quotidien, ils n’avaient jamais osé s’intéresser à la joaillerie. «Il y a quelques mois, j’ai commencé à chercher ma bague de fiançailles et je me suis naturellement tournée vers les créateurs sur Instagram, témoigne Marion, 25 ans. Comme le label de Los Angeles, Après Jewelry.» Même si, au final, son amoureux lui a offert une bague Coco Crush en or blanc serti de diamants signée Chanel…

        Ci-dessus: en septembre 2020, l’actrice Lily Collins officialisait ses fiançailles avec le réalisateur Charlie McDowell sur Instagram et présentait sa bague créée par la Californienne Irene Neuwirth.

        Diamants de laboratoire et joaillerie circulaire

        Pour cette génération, la question environnementale se pose aussi pour le précieux. Internet et les réseaux sociaux sont ainsi un formidable relais pour une marque comme Courbet, spécialiste du diamant de laboratoire. «Durant la pandémie, nous avons observé que beaucoup de jeunes gens allaient se documenter sur notre site, indique Manuel Mallen, le cofondateur de la marque, qui s’autoqualifie «joaillier écologique». «Quand ils viennent chez nous place Vendôme, ils sont aujourd’hui très informés, et recherchent une création éthique.»

        Quand de jeunes clients viennent chez nous place Vendôme, ils sont très informés et recherchent une création éthique

        Dans un tout autre style, le label Héloïse & Abélard défend une joaillerie circulaire en sertissant des diamants recyclés. Sa fondatrice, Héloïse Schapiro, multiplie les interactions avec ses clients via son site et son Instagram. «En joaillerie, je ne crois pas au 100 % digital, nuance toutefois la jeune femme, qui reçoit dans son showroom de la rue du Louvre (Paris 1er). Il arrive toujours un moment où on a besoin d’un vrai rendez-vous pour découvrir la bague et se l’approprier. Que ce soit les hommes venant seuls faire une surprise à leur dulcinée, ou les femmes souhaitant se rendre compte des volumes et vérifier qu’elles se sentent à l’aise avec le bijou.»

        Vintage et seconde main

        La quête d’une bague singulière, voire unique, peut également pousser les couples vers le seconde main. «Mon fiancé a surveillé le marché des enchères via internet, raconte la Lyonnaise Marie-Amélie. Il a aussi repéré en parallèle de très beaux modèles Cartier à des prix attractifs… Mais le vendeur a eu le Covid, ce qui a retardé la vente et j’ai finalement reçu un sublime solitaire en or blanc non signé.» Si le phénomène reste limité dans le cas des fiançailles, Collector Square accueille ainsi des clients «qui ont repéré un modèle chez un joaillier et, pour des questions de budget, se tournent vers des pièces vintage similaires», raconte Constance Lauvinerie, responsable du département bijou de la plateforme.

        Il n’est pas rare que ces couples qui ont fait le choix du vintage, de marques accessibles ou de créateurs confidentiels s’orientent, lorsqu’il s’agit de la seconde étape, celles des alliances, vers la place Vendôme. C’est le cas de Berfin, jeune Parisienne d’origine turque qui rêve d’allier un anneau Cartier à sa bague de fiançailles Histoire d’Or. Ou de Mathilde, Française de Glasgow qui n’a pas encore fixé la date de ses noces. En revanche, elle sait déjà qu’elle optera pour une alliance Cartier qui se mariera parfaitement avec le solitaire en or blanc acquis 1200 € par son futur époux écossais chez l’enseigne britannique Fraser Hart.

        Les petits prix des grands joailliers

        Cartier

        Le premier prix pour un bout d’éternité signé du «joaillier des rois, rois des joailliers» est de 3150 €. À ce prix-là, la pierre est petite (0,1 carat) mais arbore de jolies formes (brillant, cœur, émeraude) et fait son effet sur un anneau pavé.

        Van Cleef & Arpels

        Ce travail de perlage de l’or est une des signatures du célèbre joaillier. Il renvoie divinement la lumière autour du diamant comme sur ce solitaire Perlée en or rose (recyclé, comme 100 % de la production de la marque) serti d’un brillant de 0,3 carat, vendu 3800 €.

        Tiffany & Co

        Au même titre que le jean Levi’s ou le soda Coca-Cola, le diamant Tiffany est une icône américaine. L’offre du joaillier (désormais propriété du groupe français LVMH) est très large et commence à 2100 € pour une bague en platine sertie d’un brillant de 0,25 carat.

        Boucheron

        Le motif Clou de Paris - un classique de l’horlogerie et de la joaillerie, devenu cher à Boucheron - facette l’or et donne un éclat particulier à cette bague sertie d’un diamant de 0,2 carat, vendue 3000 € et signée du premier bijoutier à s’être installé place Vendôme, en 1893.

        Chaumet

        Le joaillier de Napoléon s’y connaît en bijoux de sentiments. Et comme toutes les occasions sont bonnes, Chaumet a imaginé de délicates «bagues de demande» (qui s’additionnent à celles de fiançailles et aux alliances), serties d’un diamant taille poire (à partir de 2830 €).

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        France24 - World

        Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories

        Issued on: 29/03/2022 - 17:44

        Lara BULLENS Follow

        Ukrainian journalists, public officials, civil rights activists and even civilians who are vocal against the invasion of their country are being arbitrarily detained by Russian forces. The tactic is being used to instil fear in local communities, some say, with forced detentions lasting anywhere from a day to two weeks. 

        It was an icy cold morning on March 23 when Russian forces knocked on Svetlana Zalizetskaya’s front door in Melitopol in southeast Ukraine. Hoping to find her inside, they came face to face with her elderly parents instead. “I wasn’t home at the time,” she told FRANCE 24. The three armed men searched the place, turning the house “upside down”, and took her 75-year-old father to an unknown location.

        Zalizetskaya, the director of local newspaper Holovna Gazeta Melitopolya and news website RIA-Melitopol, had fled the city days earlier. “I was intimidated by Galina Danilchenko,” she said, referring to the pro-Russian acting mayor who replaced Ivan Fedorov, who was himself abducted on March 11 and eventually released in exchange for nine Russian conscripts.

        “[Danilchenko] asked me to become a propagandist for Russia and to start reporting in support of the occupation. She tried to convince me by promising a great career in Moscow,” said Zalizetskaya, who refused the proposal and packed her things to leave the city for fear of reprisal. A few days later, she received a call and found that her father had been taken hostage.

        “Their demand was clear: he would be returned if I gave myself in.” But Zalizetskaya turned down the Russian proposal once again, “so they demanded that I shut down RIA-Melitopol”.

        On March 25, two days after her father’s abduction, Zalizetskaya posted on Facebook announcing the transfer of her news website to third parties “in exchange for evacuation” and "in territory controlled by Ukraine" who, according to her, "provide objective information". She is still sharing articles by RIA-Melitopol on her Facebook page and said that she did not personally consent to cooperation beyond the statement. 

        Her father was released later that day, relatively unscathed but deprived of the medicine he needed and badly shaken up by his abduction. Though Zalizetskaya was relieved, the anger she feels is palpable. “I regard such actions of the occupying forces as terrorism,” she said, adding that she is determined to continue working as a journalist to document the horrors Ukrainians face in Russian-occupied territories.

        #Ukraine: RIA-Melitopol editor-in-chief Svitlana Zalizetska’s father was released last night after being taken hostage by Russian forces earlier this week. Zalizetska refused to cooperate with Russian authorities and instead transferred control of her news site to third parties. pic.twitter.com/w23Vog6X2M

        March 26, 2022

        This wasn’t the first time a journalist or a relative had been detained by Russian forces in Ukraine. The UN’s monitoring mission on the ground, which is documenting abductions, found that 21 journalists and civil society activists have been arrested since Russia began its invasion on February 24. Family members are often kept in the dark on the whereabouts of their loved ones, without any idea of what is happening to them. Of the 21 captured, only nine have been “reportedly released”, according to the UN.

        International nonprofit Reporters Without Borders also published a handful of alarming accounts regarding the detention, torture, intimidation and threats media workers in Ukraine are facing. 

        Consequences of speaking out

        The UN says many perpetrators of abductions come from the Kherson, Luhansk and Zaporizhzhia regions, home to self-proclaimed “republics” allied with the Russian Federation and pro-Russian armed groups. Cases have also been reported in parts of Kyiv, Kheron, Donetsk, Sumy and Chernihiv.

        “It’s becoming increasingly dangerous for journalists and editors to stay in regions occupied by Russia,” Sergiy Tomilenko, president of Ukraine’s National Union of Journalists, told FRANCE 24. “They are isolated in these territories. They can’t leave.”

        Local officials are also being targeted for detention. Abductions have also been alleged in northern cities including Nova Kakhovka, where the secretary of the city council has vanished, and in Bucha, where six local council members were detained and eventually released following a Russia raid, according to the BBC.

        The UN found that 24 public officials and civil servants of local authorities had been detained in Russian-controlled regions. Thirteen have reportedly been released, but the location and status of the remaining 11 are unknown. 

        Political analyst Mattia Nelles, who is normally based in Kyiv but now lives in Germany, has been tracking abductions in the east and south of Ukraine. He said Russian forces will target “anyone who is actively speaking out against the occupation” and are especially quick to detain those calling for protests.

        “I even heard of two cases in Kherson where people were randomly picked up at checkpoints after Russian forces searched their phones and found many pro-Ukrainian channels open on their Telegram [app],” he explained. “My friend who lives there says he never takes his phone with him when he goes outside now.”

        ‘You could be next’

        Nelles, his Ukrainian wife and her parents managed to flee the country early on, though a large part of their family is still living in Svatove, a city in the Luhansk Oblast. On March 26, neighbours informed his uncle that Russian forces had come looking for him. “It was unclear why, but we assumed it was because he is an army veteran. He served as a medic in 2016 and 2018 for the Ukrainian army in Donbas.”

        His uncle went into hiding, but Russian forces found him shortly after and detained him for interrogation. “It lasted three hours,” Nelles said. “And it turned out that they were looking for his son-in-law, who is an active army soldier and is also registered at my uncle’s house. Hence the mix-up.”

        Nelles’ uncle was released and, despite being deeply distressed, was unharmed. Others, like the Ukrainian fixer for Radio France who was tortured for nine days, were not as lucky.

        “There are varying degrees of severity when it comes to how [Russian occupiers] treat people,” Nelles explained. “I imagine that it’s a case-by-case situation. It depends on how much the person resists, how involved they are with the Ukrainian army, or how much of a problem they were for the occupying forces.”

        It also depends on what Russian forces want to get out of their detainees. When speaking about the abduction of Zalizetskaya's father, Tomilenko explained that the case was a clear example of Russia trying to neutralise Ukrainian media by using a carrot-and-stick method. “First, they arrest local journalists and editors, [and] try to intimidate them into saying they support the occupation,” he said. If this fails, Russian forces “simply demand that they stop covering the news”.

        The goal of the abductions is crystal clear. They are an effective means of instilling fear in local populations, making it easier for Russian forces to exert control. And for some, it seems to be working. Tomilenko hears of new abductions on a daily basis and has an increasing number of journalist colleagues afraid to leave their houses. “Two colleagues in Kherson haven’t gone outside in two weeks,” he said.

        In an effort to clamp down, human rights organisations in Ukraine are putting together missing persons lists and campaigning to shed light on what is happening on the ground. Ukraine’s National Union of Journalists has also published guidelines for journalists and editors in occupied territories, urging them to refrain from posting anything on social media and to use pseudonyms if working as local correspondents for international or national media outlets.

        But the sense of intimidation left behind by the abductions can be felt by even the most courageous souls. “The message being sent out is: ‘If you dare to speak out, you could be next’,” Nelles explained. “That is terrifying. Especially for those who hold any official position.”

        Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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        Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

        Reporter's notebook

        From Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war

        The Observers

        War in Ukraine: Kherson residents stand up to Russians, and a military expert outlines Russia's weaponry

        Le Monde

        La renaissance du candidat Mélenchon

        Plus encore qu’en 2017, le candidat de La France insoumise à l’élection présidentielle a voulu faire une campagne apaisante. Une forme de normalisation qui souffre une exception : le terrain géopolitique en Ukraine.

        Huit jours avant le premier tour, Jean-Luc Mélenchon est au collège des Bernardins, à Paris. Il rend visite aux artisans qui restaurent Notre-Dame. « Vous avez pleuré quand elle a brûlé ? Moi aussi », dit-il. L’occasion de s’adresser en « laïcard » aux cathos de gauche, de jeter des ponts… Entre son programme et les dernières encycliques du pape. Il fallait oser. Dans cette dernière semaine de campagne, le sort de Jean-Luc Mélenchon est suspendu. « Rien n’est jamais perdu avant la dernière heure », assure-t-il.

        Le lendemain, à Toulouse, la place du Capitole sera noire de monde. Et mardi 5 avril à Lille, il lance de nouveau sa multiplication en hologrammes. Avant de donner rendez-vous au stade Charléty, à Paris, le dimanche 17, en cas d’accession au second tour. Dans cette campagne, Jean-Luc Mélenchon et sa machine militante n’auront pas faibli. « Nous n’avons pas fait d’erreur », veut croire Manuel Bompard, son directeur de campagne. Mais, malgré l’effort, l’interstice pour accéder au second tour reste étroit.

        Jean-Luc Mélenchon et ses hologrammes, Emmanuel Macron dans le Finistère et cinq candidats à « Elysée 2022 » : retrouvez l’actualité politique du mardi 5 avril

        C’est bientôt l’heure, pour l’ancien trotskiste, de s’en remettre au destin, ou plutôt à l’histoire. Car le franc-maçon ne croit pas à la Providence. Aux Bernardins, l’ascenseur est cassé ; le candidat de l’Union populaire monte à pied. Il se souvient à voix haute avoir porté François Mitterrand, malade, à la fin de ses jours, dans les escaliers. M. Mélenchon n’a jamais fléchi dans son admiration du « Vieux », comme il l’appelle. Cette année, il a presque fait campagne dans ses pas.

        Oublié le fond rouge des affiches de 2012, et le ciel voilé de 2017 a laissé place à une mer étale. Ses adversaires lui reprochent encore le « bruit et la fureur », il s’en étonne. « Je ne trouve pas », répondait-il, mercredi 30 mars sur France Inter, alors qu’on lui présentait une phrase d’Anne Hidalgo l’accusant de créer le « chaos ».

        Le Pen, Mélenchon, Macron, la bataille du « vote utile » qui pourrait influencer le premier tour de l’élection présidentielle

        De mois en mois, il a tout fait pour mettre à distance cette image. Les perquisitions au siège de LFI en 2018 ? Chez les plus jeunes, « la République, c’est moi », clamé par Jean-Luc Mélenchon devant les enquêteurs, est devenu un mème, presque récupéré dans le système de communication TikTok de sa « fanbase ». Selon plusieurs sondages, le candidat de LFI a retrouvé sa popularité d’avant l’affaire, et imputait, le 9 mars, au « vieux journalisme » le matraquage sur son « image abîmée ». « La page est en train de se tourner », ajoutait-il.

        Si, en 2017, Jean-Luc Mélenchon s’était retrouvé en épouvantail, ciblé par tous ses adversaires, y compris de droite, cinq ans plus tard, il a été attaqué presque exclusivement par ses concurrents de gauche, sur son rapport au régime russe dans la guerre en Ukraine. Le signe qu’il ne fait plus peur à droite… Ou que personne ne l’attend au second tour.

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        L'Humanité

        Présidentielle. Les mauvais coups que mijote Emmanuel Macron pour son deuxième mandat

        Enquête

        Le président de la République a annoncé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Que prépare-t-il ? Réforme des retraites et des institutions, fin des 35 heures et attaques contre la Sécurité sociale au nom de la dette... S’il est réélu, Macron, aux manettes d’un deuxième quinquennat, va se lâcher. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée. décryptage et Entretien

        Aurélien Soucheyre

        Emmanuel Macron aura attendu le dernier moment pour se déclarer candidat à la présidentielle, à travers une lettre publiée jeudi soir dans la presse quotidienne régionale. Mais le président, très investi sur le sujet de la guerre en Ukraine, va-t-il seulement faire campagne ? Quel programme proposera-t-il aux Français ? Quels coups durs et coups de bluff leur réserve-t-il ? Macron n’a jamais renoncé à son projet de sape des fondamentaux démocratiques et sociaux. Décryptage.

        Qui propose quoi ? Comparez les programmes des candidats à l'élection présidentielle !

        La retraite pour les riches

        Dans sa missive, le chef de l’État se veut clair : « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production. »

        « Bien sûr, il va falloir remettre les retraites sur la table », confirme d’emblée Roland Lescure, qui fait partie des députés LaREM qui travaillent au nouveau programme d’Emmanuel Macron. Soit l’une des réformes les plus impopulaires du quinquennat, abandonnée en pleine crise sanitaire au plus grand regret de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui appelle sans cesse à la reprendre. « Il faut bien la relancer pour des raisons de dette et de financement », confirme Sacha Houlié, qui soumet lui aussi des idées en interne.

        La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

        Les arguments types déjà utilisés en 2018 et 2019 sont toujours là : « Aucune pension ne doit être sous les 1 000 euros. » Mais à partir de combien d’années de travail ? Les macronistes n’ont pas de réponse. Reste à savoir s’ils entendent reprendre le texte déjà adopté en première lecture, à coups de 49-3, ou non. « Il faut tout remettre à zéro et ne rien s’interdire, affirme Bruno Questel, député LaREM. Il faut faire davantage de coconstructions, même si la concertation avait duré dix-huit mois quand même avec Jean-Paul Delevoye. »

        L’ex-haut commissaire à la réforme des retraites, qui défendait un texte sans aucune garantie de montant de pension et d’âge de départ, avait dû démissionner après la révélation de ses liens étroits avec les assurances, très intéressées par une privatisation des retraites. Si le programme n’est pas encore ficelé, Macron lui-même s’est prononcé en novembre pour la suppression des régimes spéciaux et la possibilité de travailler plus longtemps. Concernant le temps hebdomadaire de travail, ses équipes parlent déjà d’en finir avec les 35 heures.

        Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

        Des institutions verrouillées

        « Une autre réforme qu’il faut relancer, c’est celle des institutions », mesure Roland Lescure. Celle-ci avait été stoppée par l’affaire Benalla. Mais que contenait-elle ? Un renforcement accru de la verticalité de l’exécutif à travers l’affaiblissement d’un Parlement de plus en plus transformé en chambre d’enregistrement.

        « Je pense toujours qu’il faut réduire le nombre de députés et de sénateurs », affirme Sacha Houlié, qui souhaite également instaurer une dose de proportionnelle de 25 % pour les législatives. « Je suis pour la proportionnelle intégrale », prévient cependant Erwan Balanant, député Modem, qui défend ici une proposition chère à François Bayrou.

        Comment les deux partis les plus importants de la majorité dialoguent-ils pour préparer le programme de Macron ? « On travaille, mais c’est difficile de faire vivre une campagne qui n’existe pas vraiment », observe l’élu.

        Les marcheurs promettent néanmoins « d’innover pour faire vivre la démocratie, comme lors du grand débat national et lors de la Convention citoyenne pour le climat ». Deux innovations, en effet. Mais les cahiers de doléances des gilets jaunes et les recommandations des citoyens tirés au sort lors de la Convention sur le climat ont été jetés aux orties.

        Enfumage sur l’énergie

        Le président sortant a annoncé depuis Belfort vouloir renforcer le nucléaire : « Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de huit EPR2 additionnels ».

        Dans son courrier de candidature, il plaide également pour « continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial ». Le tout afin de « devenir une grande nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon ».

        « Décarboner l’énergie est un enjeu majeur et non négociable, mais celui du contrôle public de la production et de la distribution de l’énergie l’est tout autant », fait valoir Sébastien Jumel. Le député PCF fustige un président « qui essaie de rattraper ses erreurs juste avant le scrutin présidentiel ». Après avoir laissé General Electric acheter l’essentiel d’Alstom, le chef de l’État s’est réjoui du rachat des turbines Arabelle par EDF. Et Bruno Le Maire a même déclaré qu’une nationalisation d’EDF « ne doit pas être écartée ».

        « En réalité, ce gouvernement a volontairement affaibli EDF et le risque de voir démantelée cette structure primordiale est réel. Elle pourrait être découpée comme l’a été la SNCF. De plus, il laisse totalement les énergies vertes et renouvelables au privé », ajoute le parlementaire communiste. Derrière les coups de com de l’exécutif se cache un véritable risque de privatisation accrue de la filière, quand bien même les macronistes reprennent de plus en plus l’expression de « souveraineté énergétique », notamment depuis l’invasion russe en Ukraine.

        Une grande attaque contre la Sécu

        L’Humanité avait révélé que la Macronie voulait supprimer toutes les références au budget de la Sécurité sociale dans la Constitution, avant de faire marche arrière.

        Elle parle désormais de mettre en place une « grande Sécu ». L’idée, sur le papier, est alléchante : la prise en charge par l’assurance-maladie de toutes les dépenses de santé, y compris celles jusque-là dévolues aux complémentaires. Sauf qu’en réalité, le projet entend instaurer un « panier de soins » limité, ainsi qu’un « périmètre remboursable » au-delà duquel les dépenses seront… à la charge individuelle des patients ! Il s’agira donc avant tout d’un beau cadeau aux assurances privées, bien loin de tout esprit mutualiste.

        Grande sécu, grosse manip’

        D’ailleurs, le rapport remis sur la « grande Sécu » invite à la « régulation » des dépenses, soit une réduction des dépenses publiques et sociales de santé. Et au lieu de lever les exonérations de cotisations sociales (75 milliards d’euros par an sont ici à récupérer !) et de taxer le capital, le rapport n’évoque comme source de financement que la TVA et la CSG, soit essentiellement les poches des Français.

        Du reste, concernant les aides sociales telles que le RSA, les APL ou l’ancienne prime d’activité, elles pourraient se voir fusionnées au sein d’un « filet de protection » unique. Mais la Macronie ne précise ni les montants ni les personnes concernées.

        En débat Financement, mutualisme, accès aux soins. Comment répondre au projet de « Grande Sécurité sociale » ?

        Les services publics dans le viseur

        Les marcheurs parlent désormais de « refonder l’école et l’hôpital » après leur avoir fait tant de mal. Le président promet ainsi que la « priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés », et qu’en « matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux ». « Il faut mettre des moyens massifs. Dans les années 1980, un professeur en début de carrière touchait 2,3 Smic. Aujourd’hui, c’est 1,2 Smic, ce n’est pas normal », assure l’élu LaREM Sacha Houlié. « L’Élysée parle surtout de supprimer le Capes et le recrutement à vie dans l’éducation nationale. L’idée, c’est encore une fois de casser la fonction publique, de remplir les établissements de vacataires et d’affaiblir l’école de la République », s’inquiète Pierre Dharréville, député PCF.

        Même son de cloche pour l’hôpital et les Ehpad : « Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines », écrit Emmanuel Macron. « L’attitude de surprise de l’exécutif devant le scandale Orpea est révoltante, s’insurge le parlementaire marseillais. Cela fait des années que nous dénonçons cette situation.

        Quelles préconisations du rapport Fiat-Iborra ont été retenues par LaREM sur le sujet ? Quasiment aucune. » Quant à la cinquième branche de la Sécu dédiée à la dépendance, elle a bien été créée pour 2022, mais sans pour autant être financée. Les services publics pourraient également trinquer au motif que Bruno Le Maire exclut « toute idée de nouvelle recette fiscale pour financer l’amortissement de la dette », et préconise surtout une baisse de la dépense publique.

        Vers un durcissement sécuritaire

        Le nombre de personnes mutilées en manifestations n’avait jamais été aussi fort depuis le départ de De Gaulle. L’hôte de l’Élysée, qui a fait réprimer par la violence les revendications sociales des gilets jaunes, a également commencé à privatiser les missions de police avec la loi de sécurité globale. « Parce que le respect des lois n’est pas négociable, nous poursuivrons l’investissement dans nos forces de sécurité et notre justice », assure le président-candidat dans un paragraphe de sa lettre à la rhétorique toute sarkozyste, où il évoque « une histoire, une langue, une culture que, lorsque l’on est français, on se doit de connaître, d’aimer, de partager ».

        Il a annoncé pour 2022 son intention d’augmenter de 1,5 milliard d’euros le budget du ministère de l’Intérieur, de lutter contre « l’intolérable combat que certains mènent contre les forces de l’ordre » et de simplifier les mesures pénales. Si l’exécutif n’a pas pu mettre en place l’interdiction qui devait être faite à tous de filmer la police, il entend mieux « encadrer » la présence des journalistes en manifestation, et n’a pas renoncé à la surveillance par drones, malgré les avis du Conseil d’État. La multiplication des états d’urgence, des interdictions de manifester et le renforcement permanent des pouvoirs des préfets interrogent de plus en plus quant à la nature du régime. Réélu, Macron se sentirait autorisé à aggraver cette dérive.

        Frédéric Dabi : « Une campagne figée sous l’effet drapeau qui bénéficie au sortant »

        La déclaration de candidature du chef de l’État intervient dans un contexte de guerre inédit pour une élection présidentielle. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée et le place en position de force.

        C’est en pleine guerre qu’Emmanuel Macron vient de se déclarer officiellement pour la présidentielle. Quelles conséquences peut avoir ce contexte sur sa candidature ?

        C’est une situation inédite, jamais nous n’avions connu de crise si aiguë si près de la présidentielle. Et elle bénéficie clairement à Emmanuel Macron. Il est passé en moins d’une semaine de 26 à 29 % d’intentions de vote et relègue à plus de 12 points ses premiers poursuivants. Cette progression est due à ce que j’appelle « l’effet drapeau » : dans un contexte de crise, beaucoup de Français resserrent les rangs autour du président de la République. Cela a été un peu le cas lors du Covid, mais cette fois c’est particulièrement spectaculaire. Cette guerre exacerbe une logique de distinction en faveur du locataire de l’Élysée. Cela signifie que nombre d’électeurs n’imaginent pas un autre candidat faire mieux que lui à sa place. Les enjeux internationaux font partie de la panoplie présidentielle. Quand, en 2012, nous interrogions les futurs électeurs pour savoir s’ils pensaient que François Hollande ferait mieux que Nicolas Sarkozy, le prétendant socialiste devançait le chef de l’État sortant en tout domaine sauf sur la dimension internationale. De surcroît, Emmanuel Macron est préservé d’un sentiment de fin de règne qui peut nuire au sortant, parce que, par la force des choses, il peut tous les jours montrer qu’il est en action. En outre, cet effet drapeau fige la campagne et empêche pour l’instant l’émergence d’autres thématiques qui pourraient le gêner.

        En 2017, le candidat Macron faisait campagne sur le thème « et de droite et de gauche ». Cinq ans plus tard comment se compose son électorat ?

        Contrairement à ce qui a pu être dit, on observe une certaine continuité. En 2017, Emmanuel Macron a capté presque 50 % de l’électorat 2012 de François Hollande, un électeur de Nicolas Sarkozy sur cinq et tous ceux de François Bayrou. En 2022, il conserve trois quarts de son électorat de 2017 et prend 10 % de celui de Jean-Luc Mélenchon, 24 % de celui de Benoît Hamon, et 27 % de celui de François Fillon. Même si les Français ont le sentiment que sa politique est de droite, son équation « électorat », qui consiste à capter des votants de chaque bord, mise à mal pendant le mouvement des gilets jaunes ou avant le Covid, fonctionne désormais peu ou prou. Et cette crise si singulière va sans doute la favoriser.

        En revanche, l’implantation locale, concernant les élus comme le parti LaREM, a assez peu fonctionné. Cela peut-il être un handicap pour la constitution d’une majorité ?

        À l’issue de cette longue séquence électorale 2017-2022, on voit que le dégagisme qui a marqué le quinquennat de François Hollande ne s’est pas poursuivi. Mais aussi que coexistent un champ politique national dominé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et un espace local où les partis traditionnels PCF, PS, LR, UDI ont plutôt bien tenu. Néanmoins, cette dernière donnée ne posera aucun souci au chef de l’État dans la course à l’Élysée. Aux législatives, cela peut avoir des conséquences si des députés En marche élus en 2017 se représentent. Mais n’oublions pas l’effet de souffle lié à une victoire à la présidentielle. Il est, pour l’heure, difficilement mesurable mais il devrait quand même lui assurer, s’il était réélu, un avantage sans doute décisif.

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        Le Figaro

        Jonathan Cohen, itinéraire d’un outsider de l’humour

        Benjamin Puech

        PORTRAIT - Second rôle il y a une dizaine d’années, le comédien multiplie désormais les succès sur petit et grand écran. Il campe un désopilant homme politique dans En même temps, dernier film du duo Kervern et Delépine.

        Pas de pitié pour les stylistes. Jonathan Cohen porte des baskets avec un pantalon de costume. L’acteur croit au mélange des genres. Dans En même temps, il incarne un politique «droitard», croisement de Républicain et de macroniste, qui cherche à vendre un projet immobilier à un maire écolo (Vincent Macaigne). Gustave Kervern, qui avait manqué de jeter l’éponge avec Benoît Delépine avant de réaliser ce dixième film, ne tarit pas d’éloges sur la nouvelle recrue de leur écurie grolandaise: «Il rebondissait toujours, trouvait un synonyme plus intéressant encore. Il était bluffant.»

        Jonathan Cohen est un enfant de Groland. «J’ai été impressionné par l’intelligence et la drôlerie permanente de leur écriture, précise l’acteur de 41 ans. Et je n’étais pas mécontent de participer à un long-métrage qui défende féminisme et écologie.» Il est prêt à tourner à nouveau avec les cinéastes «sans même lire le scénario». On salive en imaginant un duo Houellebecq-Cohen… «Je n’ai aucun plan de carrière mais j’aime m’inscrire dans des comédies qui ont un univers original, différent», poursuit le comédien. Récemment, dans Énorme, comédie décalée de Sophie Letourneur, il incarnait un mari prêt à tout pour avoir un enfant de sa femme, Marina Foïs. Une façon de questionner les genres. Autre projet, il sera à l’affiche de Making Of, «première comédie» de Cédric Kahn, ainsi que du prochain Astérix, de Guillaume Canet. Et sa série, Le Flambeau, parodie de «Koh-Lanta» pour Canal+, doit sortir fin mai.

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        Il y a dix ans, Jonathan Cohen enchaînait pourtant les seconds rôles dans des comédies pas toujours mémorables. «Je n’avais pas vraiment le courage d’apporter ma touche, dit-il. J’étais un peu frustré.» Sa bonne fée s’appelle Kyan Khojandi. En 2015, le réalisateur de Bref l’invite à rejoindre sa série Bloqué, sur Canal+. Et à laisser libre cours à ses improvisations qui carburent aux anglicismes et au verlan. Succès. Une série dérivée est créée autour de son personnage, Serge le Mytho. Les propositions affluent alors côté cinéma. Il campe un rabbin névrosé dans la comédie Coexister de Fabrice Éboué. «Avec lui, je pleurais de rire dès le matin au maquillage», confesse Ramzy Bedia. Dans Terrible Jungle, Cohen incarne un gendarme légèrement abruti face à Catherine Deneuve. À cause de qui, d’ailleurs, il a repris la cigarette, ce qui est sans doute une raison légitime.

        La Flamme, diffusée en 2020, donne un nouveau tour à sa carrière. De Pierre Niney à Leïla Bekhti, les acteurs n’ont pas boudé leur plaisir de jouer dans cette importation d’un humour à l’américaine, proche des films de Will Ferrell, qui aime naviguer dans l’absurde. La série, qui parodie la téléréalité «The Bachelor», a rencontré un joli succès sur Canal+. «D’un point de vue personnel, je suis devenu plus doux avec moi-même, confie Jonathan Cohen. J’ai longtemps été trop sensible. Aux échecs comme aux réussites.»

        «Chercher l’inconfort»

        Il a beau dire qu’il n’est «pas si connu», l’acteur jouit d’une sacrée réputation auprès de la jeunesse qui apprécie son bagou et son phrasé dans l’air du temps. Les vidéos des youtubeurs McFly et Carlito auxquelles il participe alignent jusqu’à 10 millions de vues. Il y a deux semaines, Jonathan Cohen chantait aussi devant 20.000 jeunes à Bercy, au concert de son ami Orelsan. Le comédien a interprété avec un accent américain une rengaine farfelue inventée durant le confinement. Rien de plus jubilatoire, pour lui, que ces coups de folie. «Il faut toujours chercher l’inconfort, ne pas être bourgeois», s’enthousiasme-t-il.

        À lire aussiDans les coulisses de La Flamme, la parodie de luxe du Bachelor de Jonathan Cohen pour Canal +

        «Je le considère comme un grand acteur, déclare Gérard Darmon qui nourrit une affection particulière pour son cadet. Il est talentueux et sait garder les pieds sur terre. Il se trouve encore au tout début de sa vie professionnelle.» Ils ont joué dans la série de Netflix Family Business, entre 2019 et 2021. «Ce qui protège Jonathan, c’est qu’il courra toujours après sa légitimité, analyse de son côté Muriel Mayette-Holtz. Il mettra toujours plus d’humour, de générosité que les autres.» La directrice du Théâtre national de Nice et ancienne patronne de la Comédie-Française fut son professeur au Conservatoire national supérieur d’art dramatique, au début des années 2000. Elle se souvient d’un «merveilleux» élève, qui maquillait ses émotions avec l’humour. «Comme un funambule, il donnait l’impression d’être toujours étonné d’être là.»

        Il faut toujours chercher l’inconfort, ne pas être bourgeois

        Il l’était sans doute vraiment. Quand son ami Olivier Rosemberg (présent aussi dans Family Business) le traîne dans un cours de théâtre, Jonathan Cohen, qui n’a pas 20 ans, vend des fenêtres. «Je faisais croire tous les jours que c’était mon premier jour. Je n’étais pas mauvais mais je me suis pris des kilos de vestes…» Il n’avait pas son bac, loupé à peu de choses. Le contact avec les planches le bouleverse. «C’est là où je voulais être, je revenais pour n’importe quel prétexte.» Raymond Acquaviva le remarque, lui enjoint de préparer le conservatoire. Là-bas, Daniel Mesguich lui demande d’insister sur une rime féminine. «Je savais seulement qu’il y avait douze syllabes dans un vers…» Cela suffira à lui ouvrir un horizon.

        «Au départ, se remémore Olivier Rosemberg, nous n’avions pas tellement le fantasme d’être comédien, mais celui de changer de vie. Les perspectives étaient étroites, se résumaient aux stages, l’été, dans les agences bancaires de nos mères. On s’était même abonné à Challenges pour savoir comment les autres s’en étaient sortis…» Leur jeunesse se déroule dans le nord de Paris. La grisaille de Pantin tranche sur le soleil qui brille dans les souvenirs des parents de Jonathan. Son grand-père, de l’autre côté de la Méditerrannée, avait été rabbin à Oran, avant de devenir le premier secrétaire du grand rabbin de France Jacob Kaplan. «C’était un homme de foi plein de liberté, raconte l’acteur. Il aimait autant composer des chants sacrés que regarder des matchs de boxe, des films de kung-fu ou de Bébel.» Comme son saltimbanque de petit-fils, il croyait au mélange des genres.

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        France24 - Monde

        Ukraine : pendant la guerre, les affaires continuent pour les fonds spéculatifs

        Publié le : 05/04/2022 - 17:45

        Sébastian SEIBT Suivre

        Plusieurs fonds spéculatifs sont très actifs depuis le début de l’invasion russe en Ukraine. Le montant des transactions sur des actifs russes ou ukrainiens a été multiplié par deux ou trois par rapport à avant la guerre, d'après les données pour le mois de mars publiées dans plusieurs médias la semaine dernière.

        "Je reçois beaucoup d’appels de mes anciennes connaissances dans le milieu des fonds spéculatifs qui me demandent si elles doivent acheter des actifs russes dévalorisés [à cause de la guerre]. Je leur réponds que ce serait comme acheter des 'bonds' allemands à l’époque de l’Holocauste. Un peu de décence !" Ce parallèle osé est signé Bill Browder, PDG du fonds d’investissement Hermitage Capital Management et détracteur de longue date de Vladimir Poutine.

        Cet homme d’affaires américain s’inquiétait, début mars, de l’avidité de certains spéculateurs qui verraient avant tout dans la guerre d’invasion menée en Ukraine par Moscou une occasion de faire des affaires à l’est.

        Les colonnes de chars russes n’arrêtent pas les spéculateurs

        Et un mois plus tard, les premiers chiffres qui circulent lui donnent raison. "Les volumes d’échanges sur la dette des entreprises russes et ukrainiennes sont passés de moins de 100 millions de dollars avant le 24 février à entre 300 millions et 500 millions de dollars début mars. Et depuis lors, le montant des transactions est resté largement au-dessus de 100 millions de dollars", a constaté Alexandre Baradez, analyste financier chez IG France, contacté par France 24. "Il n’y a jamais eu autant de transactions sur des valeurs russes depuis mars 2020", ajoute Bloomberg.

        En d’autres termes, il y a ceux qui cherchent désespérément à se défaire des actifs russes ou ukrainiens qu’ils avaient dans leur portefeuille. Ce n’est pas étonnant : "Les grands fonds institutionnels et les banques n’ont aucune envie de se retrouver avec des actions d’entreprises d’un pays frappé par des sanctions sans précédent. C’est très mauvais pour la réputation, et les clients de ces fonds cherchent souvent à ne pas être associés à des guerres", explique Alexandre Baradez.

        Mais ce qui est plus surprenant, c’est que, de l'autre côté, il y a ceux qui achètent. Les colonnes de chars russes qui avançaient sur Kiev, les bombardements intensifs sur les villes ukrainiennes n’ont pas empêché des spécialistes de la spéculation comme les fonds Aurelius, Silver Point ou GoldenTree de sauter sur l’occasion, raconte le Financial Times le 24 mars. "Ce sont des fonds généralement spécialisés dans l’achat et la revente de dettes souveraines de pays en difficulté financière et qui ont estimé qu’il y avait de l’argent à se faire en Russie et Ukraine", précise Alexandre Baradez. Il estime qu’il ne doit pas y avoir plus de quelques dizaines de fonds spéculatifs qui osent, actuellement, faire leur marché en Russie.

        Leur calcul est simple : les investisseurs institutionnels qui détenaient de la dette russe ou ukrainienne vont chercher à se débarrasser de leurs actifs… à n’importe quel prix. "Les prix ont chuté de 75 % à 80 % sur certains actifs", précise l’analyste d’IG France. Ces spéculateurs se sont dit que ce ne sont pas quelques bombes ou sanctions qui "vont faire que certaines banques russes qui comptent parmi les plus importantes au monde ou des géants gaziers et pétroliers russes ne valent plus que quelques centaines de millions de dollars alors qu’avant la guerre, ces groupes valaient des dizaines de milliards de dollars", a détaillé la chaîne économique américaine Bloomberg le 30 mars.

        Yandex, Gazprom, Lukoil ou encore Russian Railways ont la cote

        Ces fonds spéculatifs se sont rués sur les actifs du géant russe de l’Internet Yandex, de l’omniprésent Gazprom, du principal producteur russe de pétrole Lukoil, du spécialiste de l’acier Novolipetsk Steel ou encore de l’exploitant des chemins de fer russes Russian Railways, précise Bloomberg.

        Ces boursicoteurs ont même réussi à racheter de la dette souveraine russe, ce qui n’est pas une mince affaire, a découvert Bloomberg. "En raison des sanctions internationales, la Russie n’est pas autorisée à lever de l’argent en émettant des bons du Trésor et cette dette ne peut être échangée sur les marchés financiers", rappelle Alexandre Baradez. Pour s’en procurer, il faut donc se remettre le titre de main à main, explique le New York Post.

        >> À lire aussi : "Guerre en Ukraine : faut-il avoir peur d’un défaut de paiement de la Russie ?"

        Des transactions presque sous le manteau qui peuvent rapporter gros, souligne le journal américain. "Un titre russe qui arrive à échéance en septembre s’échangeait récemment à 48 cents, ce qui signifie que si Moscou peut rembourser à ce moment-là la valeur initiale auquel le 'bond' a été émis, ces créanciers pourraient faire un bénéfice de plus de 100 %", souligne le New York Post.

        Mais il n’y a pas que la dette russe qui intéresse les spéculateurs. Ils sont aussi à l’affût de tout ce qui vient d’Ukraine. Plusieurs investisseurs ont acquis de la dette souveraine ukrainienne après le début de la guerre et "compte continuer à en acheter davantage", note le Financial Times. Là encore, le chaos et la destruction semés par la guerre ont fait fuir la plupart des investisseurs, mais "avec des titres dont la valeur a chuté de 80 %, certains se disent qu’il est impossible qu’un pays soutenu aussi massivement par l’Occident puisse faire défaut, ce qui signifie que ces actifs finiront par regagner en valeur", explique Alexandre Baradez, l'analyste financier. "Le seul scénario dans lequel je vois cette dette souveraine perdre toute sa valeur, c’est si la Russie occupe complètement, et pour longtemps, l’Ukraine", assure un de ces spéculateurs au Financial Times.

        Des paris extrêmement risqués

        La plupart de ces spéculateurs préfèrent rester en retrait des projecteurs médiatiques. "Ils sont là pour faire de l’argent, pas pour faire du bruit", résume Alexandre Baradez. Mais certains se montrent plus loquaces que d’autres. C’est le cas de David Amaryan, un investisseur arménien et directeur du fonds d’investissement Balchug Capital, qui a expliqué longuement au Wall Street Journal le 3 avril pourquoi il avait commencé à acheter des actifs russes "le jour où Vladimir Poutine a déclaré la guerre à l’Ukraine".

        David Amaryan a dépensé des millions de dollars pour acheter des titres de Rosneft, Lukoil, Gazprom ou encore de la banque Sberbank. Sa justification ? "J’ai téléphoné à mes clients pour leur demander si ça leur posait un problème que j’investisse leur argent dans des entreprises russes, ils m’ont dit de faire mon travail et de leur rapporter de l’argent", résume-t-il.

        Aujourd’hui, plus de 50 % des fonds qu’il gère sont placés dans des valeurs russes. Il sait que ces crises peuvent rapporter gros, il avait déjà suivi le même chemin en 2014 après l’annexion de la Crimée, note le Wall Street Journal. "Les mauvaises phases ont toujours une fin", assure-t-il. À l’en croire, il suffirait de mettre des œillères à sa morale et d'être patient.

        "Ce sont des paris extrêmement risqués", veut croire, de son côté, Alexandre Baradez. Certes, les spéculateurs font ce qu’ils font à chaque crise et achètent quand personne d’autre ne veut le faire. Mais se faire de l’argent sur le dos des combats meurtriers en Ukraine est peut-être plus dangereux que de chercher à spéculer sur la crise financière de 2008 ou la faillite de l’Argentine en 2001, par exemple.

        Les sanctions internationales peuvent encore être étendues. La découverte du charnier à Boutcha a poussé l’Europe à envisager de plus en plus sérieusement un embargo sur le charbon, le gaz ou le pétrole russes. Des hypothèses que les spéculateurs qui ont misé sur Gazprom, Lukoil ou Rosneft n’ont pas cru possibles.

        Firebird Management, un fonds spéculatif spécialisé dans la Russie, va à contre-courant de certains de ses confrères et cherche actuellement à vendre une partie de ses actifs russes, raconte le Financial Times. Ce fonds avait beaucoup gagné après l’annexion de la Crimée, mais il avait aussi perdu gros en 1998, après la faillite de la Russie. Et il sait que même si toutes les choses ont une fin, parfois elles peuvent s’achever sur un K.O.

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        New York Times - World

        Ukraine Live Updates: Europe and NATO Weigh Tougher Steps to Punish Russia

        Kyiv April 6, 3:31 p.m.

        Moscow April 6, 3:31 p.m.

        Washington April 6, 8:31 a.m.

        The European Union was discussing a ban on imports of Russian coal, and NATO leaders were considering more military aid to Ukraine. The escalation in pressure came after President Volodymyr Zelensky delivered a fiery speech to the U.N. Security Council.

        Megan Specia and Cora Engelbrecht

        Here are the latest developments in the war in Ukraine.

        A day after President Volodymyr Zelensky of Ukraine demanded a tougher global response to mounting evidence of atrocities by Russian forces, European Union and NATO leaders were meeting on Wednesday to consider additional sanctions against Moscow and military assistance to Ukraine.

        E.U. leaders were weighing a ban on buying Russian coal and a ban on Russian vessels in European ports, and deliberations were extended by a day to Thursday. If approved, the measures would be the harshest the bloc has enforced since President Vladimir V. Putin of Russia launched the invasion six weeks ago, but Ukrainian leaders called for even stricter penalties.

        “The only way to avert Russian war expanding beyond Ukraine is to provide us with the fullest support,” tweeted Ukraine’s foreign minister, Dmytro Kuleba. “Maximum sanctions. All the weapons.”

        The growing global outrage has followed the publication of harrowing images of bodies of civilians lying dead in streets recently abandoned by retreating Russian forces as Ukrainian troops retake much of the north of the country. Mr. Zelensky shocked the United Nations Security Council chamber into silence on Tuesday when he showed a video featuring images of the bloated, charred bodies of civilians, including children, found strewn around the city of Bucha, northwest of Kyiv, some having been shot in the head.

        The images have galvanized greater action from the West. The Biden administration announced an additional shipment of up to $100 million in military supplies for Ukraine and is expected to impose broader sanctions on two of Russia’s biggest banks. And the foreign ministers of NATO countries were scheduled to discuss furnishing Ukraine with more equipment, including anti-tank weapons and air-defense systems at a meeting in Brussels.

        The military aid was expected to bolster a Ukrainian Army that has repelled Russia’s attempts to seize Kyiv, the capital, and was moving to regain full control over Ukraine’s northern borders with Russia and Belarus. But military analysts say that as Russian forces have nearly completed their withdrawal from around Kyiv, they are preparing for intensified assaults against eastern and southern Ukraine.

        Other major developments:

        Russian shelling in the Black Sea port of Mykolaiv is increasingly targeting civilian infrastructure and homes, local officials say. Russian forces also continue to bombard the southern city of Mariupol, where a convoy led by the International Committee of the Red Cross has failed in recent days to reach as many as 130,000 people who have been trapped for weeks in increasingly dire conditions.

        A growing number of Ukrainian families, convinced that the war could last years, have decided that facing danger at home is better than living as refugees and have begun returning to the country.

        Video verified by The New York Times adds to mounting evidence of atrocities carried out while Russia’s military occupied Bucha.

        The United States has started blocking Russia from making debt payments using dollars held in American banks, a move intended to deplete Russia’s international currency reserves and potentially push it toward its first foreign currency debt default in a century.

        Claire Moses

        The Netherlands blocks more than a dozen Russian-owned superyachts.

        The Dutch government said on Wednesday that it was stopping 14 superyachts from leaving the Netherlands, joining several other nations in freezing giant luxury vessels linked to Russian oligarchs as the West imposes sanctions on Moscow over its war in Ukraine.

        Although the government says that no yachts are anchored in the Netherlands, many are built there. Twelve yachts that the government believes are Russian-owned are being constructed in the Netherlands, and two more are in the country for maintenance.

        “Because of the current export measures, these vessels cannot be delivered,” the Dutch foreign minister, Wopke Hoekstra, wrote in a letter to Parliament.

        Last week, President Volodymyr Zelensky of Ukraine addressed the Dutch Parliament by video, calling for more sanctions and urging the Netherlands to stop importing Russian gas. Dutch lawmakers have accused Prime Minister Mark Rutte and his government of not doing enough and acting too slowly compared with other countries in response to the war.

        The Netherlands has frozen 516 million euros (about $563 million) in Russian funds, as well as €155 million in transactions, Mr. Hoekstra said in his letter.

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        Cora Engelbrecht

        Russian forces now control 60 percent of the town of Rubizhne, in the eastern Luhansk region, according to the governor, Serhiy Haidai. “Evacuations are taking place under the roar of enemy guns,” he wrote on Facebook on Wednesday, adding that about 30,000 people had been transported from the region since Russia invaded the country.

        Megan Specia

        A Red Cross convoy transports hundreds of civilians who fled Mariupol.

        The International Committee of the Red Cross led a convoy of buses and private cars carrying more than 500 people to the southeastern Ukrainian city of Zaporizhzhia on Wednesday, after failing for five days to reach the besieged city of Mariupol as security conditions on the ground made it impossible to enter.

        The civilians transported by the convoy had managed to flee from the besieged city of Mariupol on their own to the nearby city of Berdyansk. The convoy then left Berdyansk on Tuesday and reached Zaporizhzhia, about 100 miles away, on Wednesday.

        Megan Specia and Michael Schwirtz

        In the Ukrainian port city of Mykolaiv, residential areas are increasingly under threat.

        Residential areas of Ukraine’s Black Sea port of Mykolaiv have been under near constant bombardment for days, according to local officials, the latest escalation in a southern city as Russian forces have increasingly shifted focus to the region and the east of the country.

        Last week, a missile blasted a hole in the side of a government building in Mykolaiv, killing dozens. On Sunday, deadly strikes injured a 15-year-old, among several others. On Monday, at least 11 people were killed and 61 wounded in attacks, the regional governor said.

        Shelling in the city has continued nearly every day for weeks, but civilian infrastructure and homes have increasingly been targeted, local officials and soldiers say. Russian forces have struck residential buildings, a hospital, an orphanage and schools in recent days, Oleksandr Senkevych, the mayor of Mykolaiv, said.

        The assault on the city and others in Ukraine’s south comes as Russian forces refocus after withdrawing from positions in the north and northeast. Mykolaiv is a main target because of its location along the Black Sea coast between Russian forces in the east and Odesa, the headquarters of the Ukrainian Navy and the country’s largest civilian port, in the west.

        Russian forces have increasingly laid siege to cities they have failed to control, targeting civilians and infrastructure to demoralize populations. In the case of places like Mariupol, the besieged southern port city, they have used hunger as a weapon of war, military analysts say.

        Ukrainian soldiers defending Mykolaiv said most of the attacks in recent days appeared to be directed at civilian targets rather than at their positions in and around the city.

        “Two days ago, some bombs hit our positions, but now it’s quiet,” said Sgt. Ruslan Khoda, who is based in Mykolaiv.

        On Tuesday and Wednesday, air raid alarms again echoed through the early morning hours in Mykolaiv, according to Mr. Senkevych, who urged residents to take shelter immediately in a series of posts on social media.

        The Russian government has said it is targeting military infrastructure. On Tuesday, the Russian Defense Ministry said in a statement that air-based and land-based missiles had destroyed five Ukrainian fuel depots, including in Mykolaiv, which it said were being used to resupply Ukrainian forces in the area.

        Military analysts have said the actions in the region are part of Russia’s broader offensive. Jens Stoltenberg, the secretary general of NATO, said in a news conference ahead of a meeting with foreign ministers on Wednesday and Thursday that in coming weeks a further Russian push is expected in eastern and southern Ukraine.

        The goal, he said, is to take the entire Donbas region in Ukraine’s east, portions of which have been held by Russia-backed separatists since 2014, and to create a land bridge to Crimea, which was annexed by Russia in 2014.

        Vitaly Kim, the governor of the Mykolaiv region, said that missiles struck a children’s hospital on Monday. He shared video of the attack in which a British ambulance that had been donated to the hospital was hit. The video could not immediately be verified.

        Mr. Kim, in a separate video message posted early on Wednesday to his Telegram channel, said that the situation overnight had remained relatively calm and that he had talked with residents of the city and the region.

        “People are tough,” he said, but added that “after the atrocities in Bucha, the mood is completely different and direct clashes will be different.”

        Troops based in the region said they have learned the rhythms of Russian attacks and know how to protect themselves, limiting casualties among soldiers.

        “We are well dug in and have learned how to act during shelling,” said a sergeant from the Mykolaiv-based 79th Air Assault Brigade, who would only give his first name, Andrei. “I feel sorry for the civilian population, who should not be dying.”

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        The New York Times

        Why proving war crimes is hard: ‘The Daily’ looks to lessons from Bosnia’s genocide.

        Many around the world are calling the indiscriminate attacks on civilians in Bucha, a suburb northwest of the Ukrainian capital, Kyiv, a war crime. But as a new episode of “The Daily” podcast explains, investigating such atrocities is painstakingly complicated. Could one case that resulted in convictions — the genocide in Bosnia in the 1990s — offer lessons on how to proceed? (This episode details graphic scenes.)

        Listen to ‘The Daily’: Why Proving War Crimes Is Difficult and Rare

        Karan Deep Singh

        India condemns the killing of civilians in Ukraine, but keeps its delicate stance on the war.

        NEW DELHI — As international outrage over Russian killings of civilians in Ukraine boiled over, India hardened its stance on Tuesday for the first time since the war began, with its permanent representative to the United Nations telling a meeting of the Security Council, “We unequivocally condemn these killings and support the call for an independent investigation.”

        Yet analysts say the strong statement from India — a longtime and important ally of Russia’s —  is in line with the middle path it has defined for itself, rather than signaling any shift from its policy of staying above the fray in the dispute between the West and Russia.

        “Ultimately, India remained relatively nonaligned while clearly and unequivocally condemning the killing of civilians, thus showing a primary concern for the people of Ukraine without wanting to get drawn into the broader geopolitical contest itself,” said Rohan Mukherjee, an assistant professor of political science at the Yale-NUS College in Singapore.

        India has been reluctant to criticize Russia, one of its largest suppliers of weapons, over the war. Instead, it has emphasized the need for neutrality in humanitarian assistance and called for diplomacy to end the conflict, whose economic effects are increasingly being felt within India as oil and fertilizer prices soar.

        India shares deep historical and cultural ties with Russia, and its privileged place was visible last week when Prime Minister Narendra Modi met with Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, in New Delhi. Mr. Modi did not meet with Wang Yi, the Chinese foreign minister, or Liz Truss, the British foreign secretary, who were also in New Delhi last week.

        India’s statement at the United Nations on Tuesday was in some ways closer to China’s than those of the United States, Britain and the European Union, Mr. Mukherjee said. “The main difference between India and China was the latter’s emphasis on verifying the authenticity of the images coming out of Bucha,” he said, referring to growing evidence of atrocities carried out in a Kyiv suburb.

        Experts say that with its continuing stance, India risks alienating the West at a time when the country’s ill-equipped military remains stretched on two fronts by territorial disputes with China and Pakistan. On the other hand, if India goes against Russia, it could endanger its own supply of weapons for any future conflict with China or Pakistan.

        India maintained its balancing act on Tuesday, promising at the Security Council meeting to supply more humanitarian aid to Ukraine in the coming days. “We stand ready to provide more medical supplies,” said T.S. Tirumurti, the country’s representative.

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        Matina Stevis-Gridneff

        Banning Russian imports of oil and gas to the European Union will be necessary “sooner or later,” said Charles Michel, the president of the European Council. The bloc said it would consider a ban on Russian coal and start working on banning oil. But steps on Russian gas have been regarded as too far.

        Kimiko de Freytas-Tamura

        What it’s like when your loved ones won’t leave Ukraine.

        Jane Tuv is having so many panic attacks about her aunt, who is refusing to leave Kyiv, the Ukrainian capital, that she has turned to medication. The recent horrifying discovery of civilian bodies in a Kyiv suburb has made her even more afraid.

        Ms. Tuv, who lives in Rego Park, Queens, has meticulously mapped out instructions with bus and train schedules for her aunt, Tetiana Guzik. She has wired money and looked up places to stay in Poland, Hungary and Romania. But Ms. Guzik is staying put.

        “I literally told her the exact steps she needs to take,” Ms. Tuv, 36, said. “But she’s coming up with all sorts of excuses.”

        In a recent WhatsApp interview, Ms. Guzik, 53, explained that she had fled before, with all the subsequent feelings of panic, fear and loss, when Russia took over her hometown in Crimea in 2014. It had taken her years to feel like she was home again, and Kyiv was where she intended to stay.

        Ms. Guzik tries to placate her niece in New York by sending her photos of food items she is able to find amid shortages: cherry-liqueur chocolates one day, a baguette another.

        “Look!” she said to Ms. Tuv during a WhatsApp chat after one such successful foraging, before describing how, on a recent trip to the supermarket, she heard a loud bang. She ran out to find a rocket had fallen and gotten stuck between two houses. Still, that didn’t deter her: She was staying.

        “Have you lost your mind?” Ms. Tuv recalled saying to her aunt.

        “Have you lost your mind?” her aunt retorted. “Stop being hysterical and go take your meds.”

        Such fraught conversations — between middle-aged and older people refusing to join the exodus of four million Ukrainians from their homeland and their panicked, imploring relatives overseas — have been taking place since the war began. And many of those conversations involve residents of the New York City metropolitan area, which has the largest Ukrainian community in the United States.

        Reasons for staying vary. For some it’s pride of place, a need not to desert the homeland. For others, it’s the paralyzing fear of unknown factors, like getting caught in crossfire while on a bus or train or bridge. For those who have seen war and displacement before — something many Ukrainians are familiar with — it can be a triggered response to past trauma and violence, psychologists say.

        “You’re in an altered state,” said Sophia Richman, a Holocaust survivor who is a faculty member at New York University’s Postdoctoral Program in Psychotherapy and Psychoanalysis.

        “You could justify to yourself and it would be a true rationalization — ‘Oh, everything will be all right. I’m sure everything will be all right.’” Basically, she said, for many older people who have experienced warlike situations before, a kind of self-defense can kick in.

        This makes sense to Nazar Lubchenko, who has parents and extended family in Kramatorsk, a town bordering Donetsk, one of the breakaway regions that Russia invaded eight years ago. The town was captured for three months. Once Ukraine regained control of the area, his parents renovated their “dacha,” or summer house, planting vegetables and pruning their peach trees.

        “There is a saying in Ukraine which roughly translates to there being a cherry tree next to my home, and the bees are humming. It symbolizes your ideal life in Ukraine — you have your house, your property and your garden,” he said. “So they will not leave it.”

        When the invasion began in February, Kramatorsk was shelled a number of times. Mr. Lubchenko, 32, who lives in Hoboken, N.J., urged his parents to take a train to western Ukraine. His appeals fell on deaf ears.

        Taras, his father, shared a link that gave instructions on how to operate an antitank missile, followed by a winking emoji. Olga, his mother, explained that a local oligarch “would take care of us,” and then shared photos that showed her planting seeds in the garden.

        “They won’t grow well in the basement where you’ll be hiding,” responded Mr. Lubchenko, who has a degree in nuclear physics from M.I.T. and works at a hedge fund.

        Although he has the resources to help, no amount of money will change his parents’ mind, Mr. Lubchenko said. “They think that they know everything about this life and have all their life experience, and they don’t need any advice from me.”

        His parents went through the Russian invasion eight years ago, and they are predicting the same will happen this time around, he said. “They still have pasta left over from 2014!”

        Liza Gutina, who lives in Boerum Hill, Brooklyn, has a 65-year old uncle who is refusing to leave Kherson, in southern Ukraine, one of the cities that was taken over by the Russians in the early days of the invasion.

        At first her uncle Alexander, a mathematician who asked not to be fully identified, was staying put for logistical reasons: The routes out of the city were blocked, and some people got killed on their way out. But now conditions in the streets, her uncle said, have gone from frightening to practically absurd. She worries that he sees life there as a new normal — something disturbing, but survivable.

        After the Russian soldiers finished looting, her uncle told her, they confined themselves to their armed vehicles in particular parts of the city. Occasionally, he would pass by local protests on his daily walks, during which he would watch the soldiers forcefully remove the most active participants. A few days later, they’d be released and he’d see the protesters again, at another rally.

        “I feel like I’m in a sci-fi movie where you live a normal life, but you know the aliens are there, and every so often, they steal people, and then give them back,” he said during a recent WhatsApp conversation.

        For some older Ukrainians, familiarity continues to trump uncertainty.

        Sasha Krasny, 48, who lives in Forest Hills, Queens, has been trying to persuade her 83-year-old aunt, Ludmila Steblina, to leave her home in Kharkiv, where a bomb went off on her street two weeks ago, blowing out the balcony windows of her apartment.

        “I thought that would shake her up,” Ms. Krasny said. “But she’s like, ‘No. I know everything here. I know what to expect. If I left, I don’t know where I’m going. I don’t know how I’m going to survive this journey. If I need to go to the bathroom, who will I ask for help?’”

        After the bomb, Ms. Steblina moved her bed away from the windows, but then fell ill from the cold wind that entered through the blown-out windows, she said. Ms. Krasny worked with volunteers to get her aunt a heater. But future help is uncertain — some of the volunteers have died amid heavy shelling. When there is shelling, Ms. Steblina sits inside her bathtub.

        “It’s so stressful for me to be on the outside,” Ms. Krasny said. “I cannot even comprehend what it feels like to be there, so I have to be cognizant of that. Putting pressure — I don’t think it works.”

        Ms. Guzik, Ms. Tuv’s aunt in Kyiv, has tried to explain to her niece why she is intent on staying in the capital.

        “Look, you’re round your four walls. You feel safer than when you’re just out wherever you are,” she said from her living room one recent evening, her windows taped over with thick fabric, so that the light would not attract the attention of nocturnal missile strikes.

        She tried to cheer her niece up, describing how she was skirting a ban on alcohol sales, which was just lifted, by stocking up on chocolates filled with cherry liqueur and getting mildly drunk.

        She smiled at her niece, her cheeks glowing white from the light of her smartphone.

        “Somebody has to keep the roots here,” she said, “because whoever hasn’t left yet has to be responsible for keeping the roots.”

        Misha Friedman contributed reporting.

        Benjamin Novak

        Hungary, a friend to Russia, summons the Ukrainian ambassador.

        Hungary’s foreign minister said on Wednesday that he had summoned the Ukrainian ambassador to insist that the Kyiv government “cease insulting Hungary and acknowledge the will of the Hungarian people.”

        The announcement by the minister, Peter Szijjarto, on Facebook came days after elections in Hungary in which Prime Minister Viktor Orban, who maintains good relations with President Vladimir V. Putin of Russia, was elected to a fourth consecutive term.

        Hungary, a member of the European Union, signed off on an initial package of E.U. sanctions against Russia but has been an outspoken opponent of sanctions against Russian energy. It has also refused to permit weapons transfers to Ukraine through Hungarian territory.

        Russia’s invasion of Ukraine forced Mr. Orban into political contortions in the weeks leading up to Hungary’s elections. But Mr. Orban has parried criticism of his close ties to Moscow by in effect declaring neutrality in the war, declining to condemn Russia’s aggression and accusing his opponents of seeking to drag Hungary into the conflict.

        Days before the election, Mr. Orban claimed Ukraine’s leadership had “made a pact” with his political rivals. Earlier, Mr. Szijjarto claimed that his Ukrainian counterpart, Dmytro Kuleba, had called the Ukrainian ambassador, Ljubov Vasilina Nepop, to “consult on the possibility of influencing the election results in Hungary” in cahoots with the opposition. Ukraine has denied interfering in the election.

        Mr. Kuleba responded by accusing his Hungarian counterpart of “inventing nonsense” for “short-term benefit before the elections” and “destroying the long-term relationship” between the two countries.

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        Niki Kitsantonis

        Greece has declared 12 members of Russia’s diplomatic and consular service personae non gratae, Greece’s foreign ministry said on Wednesday, becoming the latest in a series of countries to order the expulsion of Russian diplomats in the wake of atrocities in Ukraine.

        Ivan Nechepurenko

        The Russian Defense Ministry said in a statement that its air-based and land-based missiles had destroyed five Ukrainian fuel depots, including in Mykolaiv and in Novomoskovsk, near Dnipro. The facilities were used to resupply Ukrainian forces in Kharkiv, Mykolaiv and the Donbas areas, the ministry said.

        Jane Arraf

        The Ukrainian military said that two cruise missiles intercepted Tuesday night over Lviv province had been launched from Russian jets using Belarusian airspace.

        Jane Arraf

        The Ukrainian military said it had shot down two Russian cruise missiles over Radekhiv, about 40 miles from Lviv in western Ukraine, late Tuesday. It said wreckage from the missiles landed on the outskirts of the city, igniting fires. No one was injured.

        Choe Sang-Hun

        Among South Koreans, the war has revived the nuclear deterrence debate.

        SEOUL — When Ukraine gave up its nuclear weapons in the 1990s, experts debated whether the decision would make the country safer or more vulnerable to an invasion from Moscow, its nuclear-armed neighbor.

        Now, as Russia pounds Ukrainian cities while being accused of committing atrocities against civilians, many in South Korea say there is no more room for debate.

        Since the conflict began, South Koreans have flooded online chat rooms with discussions about their country’s need to have nuclear weapons to prevent an invasion from North Korea, their own nuclear-armed neighbor. On Tuesday, North Korea warned that it would use its nuclear weapons “at the outset of war,” should one with the South ever start.

        Like Ukraine, South Korea once had nuclear weapons within its borders. And Seoul abandoned its own covert nuclear program in the 1970s in exchange for security guarantees from the United States. But as they watch Ukrainians battle Russian forces and plead for outside military assistance, many South Koreans fear that was a mistake.

        “There is no justice in this world, only national interests,” said one commentator on Twitter. “We must build our own defense, arming ourselves with nuclear weapons, unless we want to find ourselves in the sorry state Ukraine is in now.”

        Katrin Bennhold

        Germany scrambles to wean itself off of Russian gas.

        LUBMIN, Germany — Past a nudist beach and a sleepy marina, a gigantic mesh of metallic pipes rises from the pine forest behind the tiny village of Lubmin on Germany’s Baltic coast.

        If few people have heard of Lubmin, from Berlin to Washington almost everyone seems to know the name of the two gas pipelines arriving here directly from Russia: Nord Stream 1, which carries almost 60 million cubic meters of natural gas per year to keep Europe’s biggest economy humming. And Nord Stream 2, built to increase that flow but abruptly shuttered in the run-up to Russia’s attack on Ukraine.

        The pair of pipelines has become a twin symbol of Germany’s dangerous dependence on Russian gas — and the country’s belated and frenzied effort to wean itself off it — with calls growing for the European Union to hit Moscow with tougher sanctions as atrocities come to light in Ukraine.

        On Tuesday, the European Commission, the E.U.’s executive branch, proposed banning imports of Russian coal and soon, possibly, its oil. But Russian gas — far more critical to Germany and much of the rest of Europe — was off the table. At least for now.

        “We are dependent on them,” said Axel Vogt, the mayor of Lubmin, which has a population of just 2,119, as he stood in the industrial harbor between the two pipelines one recent morning. “None of us imagined Russia ever going to war. Now Russia is one of our main suppliers of gas and that’s not something we can change overnight.”

        That dependence on Russia — accounting for more than a quarter of Germany’s total energy use — has meant that Berlin has so far refused to cut off President Vladimir V. Putin, whose war it is effectively subsidizing to the tune of an estimated 200 million euros, or about $220 million, in energy payments every day.

        The images of mass graves and murdered civilians in the Ukrainian town of Bucha have horrified Europe and spurred demands for a Russian energy embargo, especially among Germany’s eastern neighbors.

        “Buying Russian oil and gas is financing war crimes,” said Gabrielius Landsbergis, the foreign minister of Lithuania, which has stopped all Russian gas imports. “Dear E.U. friends, pull the plug. Don’t be an accomplice.”

        Chancellor Olaf Scholz of Germany reacted swiftly to the images from Bucha, condemning the “war crimes committed by the Russian military,” expelling 40 Russian diplomats and promising new and tougher sanctions on Moscow. Germany’s network regulator went so far as to take over the German subsidiary of Gazprom, Russia’s main gas company and owner of Nord Stream.

        But government ministers have, for now, ruled out a ban on Russian gas imports. The reasons are clear.

        One in two German homes is heated with gas, and gas also powers much of Germany’s vaunted export industry. For years, Berlin happily relied on Moscow for more than half of its gas imports, a third of its oil and half of its hard coal imports, ignoring warnings from the United States and other allies about Russia weaponizing its energy supplies.

        Quitting that habit will not be easy in the short term without a shock to a German economy that like others in Europe is still recovering from the pandemic.

        “Our strategy is to become independent of Russian gas, coal and oil — but not immediately,” said Robert Habeck, Germany’s economy minister and vice chancellor, who has been busy traveling to Qatar and Washington in search of alternative gas contracts.

        The government is taking steps to make Germany independent of Russian coal by the summer, and of Russian oil by the end of the year. Already, the share of oil imports from Russia has fallen to 20 percent and Russian coal imports have been halved.

        But gas — on which Germany is banking as a bridge toward its goal of a carbon neutral economy by 2045 — is an entirely different matter. Mr. Habeck and others said that becoming independent of the Russian supply would take at least two years.

        “We can’t substitute gas in the short term,” Christian Lindner, the finance minister said. “We would harm ourselves more than them.”

        It has not helped that Germany committed itself to phasing out nuclear power under former Chancellor Angela Merkel, leaving the country more reliant on Russia than before. The legacy of that decision can be seen in Lubmin, too.

        Behind the gleaming pipelines are the outlines of a shuttered nuclear power plant, once the biggest in the Communist East Germany. The same year that Ms. Merkel celebrated the opening of Nord Stream 2, she announced that Germany would be quitting nuclear power. The last three nuclear plants are scheduled to come off the grid this year.

        “That was a huge mistake, which in light of what’s happening now is more evident than ever,” said Mr. Vogt, the mayor.

        Even before Russia’s attack on Ukraine, plans by Mr. Scholz’ new coalition to simultaneously phase out nuclear power and coal while turning Germany into a carbon-neutral economy looked ambitious.

        Now even politicians with the Greens, like Mr. Habeck, are exploring what it would take to keep the last nuclear plants running longer. Some worry that the 2030 deadline for closing the last coal plants might also have to be pushed back.

        But the pressure for a swift exit from Russian fossil fuels is growing even within Germany, with some arguing that rooted in its own history of genocide, Germany had a moral obligation that trumped economic considerations.

        “The country that proudly proclaims that Europe will ‘never again’ see the likes of Auschwitz is pumping 200 million euros each day into Putin’s war chest,” the financial newspaper Handelsblatt wrote in an editorial. “All of a sudden the discussion in Germany about whether our economy would grow by 6 percent or just 3 percent in the event of an energy embargo seems petty and insignificant. We resemble a hostage to the Kremlin.”

        Russia’s war on Ukraine was a wake-up call for Germany, which for decades had bet that trade and economic interdependence with Moscow would keep the peace in Europe.

        But, within days of the invasion, Mr. Scholz vowed to break with the energy policy of Ms. Merkel and her predecessor Gerhard Schröder, who still sits on the board of the Russian oil company Rosneft and chairs the shareholders committee of Nord Stream 2.

        Mr. Vogt, the mayor of Lubmin, remembers hosting Ms. Merkel and Mr. Schröder in 2011. They had come to open the gas spigot with Dmitri Medvedev, then Russia’s President. “This gas pipeline will make Europe’s energy supply significantly safer,” Mr. Schröder said at the time.

        In February, after Mr. Scholz suspended Nord Stream 2, Mr. Medvedev, now deputy chair of the Russian security council, said on Twitter: “Welcome to a new world, in which Europeans will soon pay 2,000 euros for 1,000 cubic meters gas.”

        On her morning walk along the beach and past the pipelines in Lubmin one recent morning, Petra Krüger, a 57-year-old radiologist assistant and mother of two, said she was worried about rising energy costs and was only heating in the afternoons now. She recalled the excitement in the village when the original Nord Stream pipeline was built after years of industrial decline.

        “It felt like the community had gained this long-term lifeline,” she recalled.

        “We were all fooled,” she added. “We should have never allowed ourselves to become this dependent. It’s scary.”

        Rising energy costs not only in Germany but also across Europe have raised questions of who will be hurt more by a Russian energy embargo — Mr. Putin or the West.

        Some argue that Germany should cut the gas ties first.

        “We should act before Putin does,” said Roderich Kiesewetter, a conservative lawmaker and member on the foreign affairs committee of the German Parliament.

        The prospect of Mr. Putin himself closing the gas tap is a scenario that the German government is actively preparing for. Last week, Mr. Habeck activated the first step of a national gas emergency plan that could eventually lead to the rationing of natural gas.

        Every day, a crisis team of government representatives, regulators and private industry meets to monitor gas supplies. If they start running low, the government will intervene to begin rationing natural gas supplies. Households and critical public services, including hospitals and emergency services, would be prioritized over industry, according to a planning document.

        Not only Nord Stream is controlled by Russia. So is Germany’s — and Western Europe’s — biggest gas storage facility, which was taken over by Gazprom in 2015 along with others. Some of these facilities have been running conspicuously low, say German officials, who spy a strategic move by Moscow.

        “We must increase precautionary measures to be prepared for an escalation on the part of Russia,” said Mr. Habeck, the economy minister, urging German consumers and companies to begin making efforts to cut their energy use wherever possible.

        “Every kilowatt-hour counts,” he said.

        But already there is the concern that Germany will trade one dependency for another.

        Long term, the strategy is to accelerate Germany’s move into renewable energies — or “freedom energies,” as the finance minister called them. The government is offering new subsidies for the wind and solar sector. Until a decade ago, Germany was a leader in solar production. Today, 95 percent of solar cells and 85 percent of solar modules are made in China.

        “If Russia and China ganged up on us right now, they could flatten us,” said Gunter Erfurt, chief executive of Meyer Burger, the only European company currently making solar modules with its own solar cells. “We need to bring solar manufacturing back to Europe. Europe needs to diversify and fast.”

        “We have a lot of sun and wind up here,” Mr. Vogt said. “Maybe that’s the next chapter.”

        Christopher F. Schuetze contributed reporting from Berlin.

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        Dan Bilefsky and Marlise Simons

        Amid talk of war crimes in Ukraine, there are lessons from the Balkan bloodshed.

        The evidence of apparent atrocities in Ukraine, with civilians executed in the suburbs of Kyiv, brings to mind another European horror: the bloody Balkan wars of the 1990s and the sometimes fraught, yearslong effort to bring those responsible to justice.

        In 1999, Slobodan Milosevic, the former president of Yugoslavia and the architect of a decade of war that took more than 200,000 lives and tore the country apart, became the first sitting head of state to be charged with war crimes. Three years later, he became the first former head of state to stand trial for genocide for the war in Bosnia and Herzegovina, as well as for crimes against humanity and violations of the Geneva Conventions for the wars in Croatia and Kosovo.

        Recalling the significance of the trial, Human Rights Watch, the advocacy group, observed in a 2006 report that bringing the former president before an international criminal tribunal “marked the end of the era when being a head of state meant immunity from prosecution.”

        Since then, it noted, other former heads of state, including the former Liberian prime minister Charles Taylor and the Iraqi leader Saddam Hussein, have been brought to justice.

        Mr. Taylor was sentenced to 50 years in prison for his role in atrocities committed during Sierra Leone’s civil war in the 1990s. Mr. Hussein was convicted in 2006 by an Iraqi special tribunal for crimes against humanity for the brutal repression of a Shiite town in the 1980s and sentenced to death by hanging.

        Mr. Milosevic died in his prison cell in The Hague in 2006, denying his victims the closure of a final judgment, but the public airing of his heinous crimes was nevertheless an important moral and legal reckoning.

        While the circumstances in Ukraine and the Balkan wars differ in fundamental ways, including the scope and scale of the bloodshed, some parallels jump out — not least of which is Russia’s obfuscation and denial. In the face of graphic evidence that Ukrainian civilians in the suburb of Bucha, some with hands bound, were killed by Russian soldiers, Moscow has claimed it is all a “hoax.”

        Mr. Milosevic, too, responded with a fanciful conspiracy theory when he was accused of complicity in the 1995 massacre at Srebrenica, in Bosnia, during which some 8,000 Muslim men and boys were killed, many with their hands tied behind their backs. He said the people really responsible for the worst bloodbath in Europe since World War II were French intelligence operatives, Muslim officials from Bosnia and mercenaries.

        The wartime massacre of civilians at a Sarajevo market was not done by Serbs but staged by Muslims with bodies from a morgue, he claimed.

        “It is all lies,” he said, as his trial began.

        Whatever the echoes, legal experts say that bringing the Kremlin to account would be far more difficult than it was with Mr. Milosevic.

        In the first place, no sitting president has ever been handed over to an international court. While President Vladimir V. Putin has significant public support and leads a nuclear power, Mr. Milosevic had already been ousted from power by the time he was sent to The Hague in June 2001.

        And Russia is not Serbia.

        Mr. Putin is an authoritarian leader with vociferous antagonism toward the West and its legal structures.

        The Serbian prime minister in power when Mr. Milosevic was handed over for trial, Zoran Djindjic, was eager for a rapprochement with the West, while $30 billion in foreign aid to rebuild Serbia’s devastated economy was at stake.

        The burden of proof for war crimes, moreover, is very high.

        Even with the Serbian government’s reluctant cooperation after Mr. Djindjic was assassinated in 2003, the task was difficult because of Mr. Milosevic’s obstructionism. A defiant Mr. Milosevic refused to recognize the U.N. war crimes tribunal, lied, dissembled and called in sick when insider witnesses materialized.

        War crimes prosecutors are sometimes fortunate enough to have real-time evidence of atrocities at their disposal, but they still face enormous challenges. Many dots must be connected.

        In the case of Mr. Putin, prosecutors would have to demonstrate that he issued specific orders that led to specific atrocities or that he knew about the crimes or did nothing to prevent them. Prosecutors would also have to show that Russian commanders had intentionally targeted civilian structures, or struck them during attacks that failed to discriminate between civilian and military targets.

        Experts say the International Criminal Court in The Hague offers the best chance for real accountability for Russia. It was established in 1998 after separate United Nations tribunals that prosecuted mass atrocities in Rwanda and the former Yugoslavia demonstrated the need for a standing judicial body to handle such cases.

        The United States is not among the Hague court’s 123 member nations, and Mr. Putin recently instructed his government to withdraw from the treaty that created the court. His government assailed the tribunal as “ineffective and one-sided.”

        By contrast, the tribunal that tried Mr. Milosevic was created by the United Nations Security Council in 1993 to track down and punish those responsible for the horrific violence against civilians during the breakup of Yugoslavia. As such, it had some political muscle behind it.

        Megan Specia

        The Russian military launched several air strikes on the Dnipropetrovsk region in central Ukraine overnight, hitting an oil depot and a plant, according to a statement from the governor.

        John Yoon

        New Zealand said on Wednesday that it would introduce a tariff of 35 percent on all Russian imports and expand export bans to industrial products closely connected to Russia in its "most significant economic response.” New Zealand added that it had provided funding to the I.C.C. to investigate allegations of Russian war crimes.

        Anushka Patil

        Turkey’s embassy in Ukraine has returned to Kyiv after temporarily relocating. The ambassadors from Lithuania and Estonia will also be returning to Kyiv.

        Katie Rogers

        As early as Wednesday, the Biden administration will announce additional sanctions against Russia for the killings of Ukrainian citizens, according to a person familiar with the plans who was not authorized to detail them publicly. The administration will expand existing sanctions against Sberbank, the largest financial institution in Russia, and Alfa Bank, one of the country’s largest private lenders. The administration will also announce sanctions against adult children of Vladimir V. Putin, the Russian president.

        John Ismay

        The Biden administration has authorized an additional shipment of up to $100 million in military supplies that will be taken from existing Defense Department stockpiles, the Pentagon announced in an email sent to reporters Tuesday night.

        Farnaz Fassihi and Rick Gladstone

        Nazis and Hitler are verbal daggers in the Ukraine war.

        As Russia’s war in Ukraine rages to horrific new levels each day, the comparisons are growing louder to Nazis targeting and killing innocent Jews in World War II, an especially traumatic legacy in both countries.

        Russia has invoked Nazis as part of its propaganda to justify invading Ukraine, claiming its tanks rolled into the neighboring country to eliminate what the Kremlin has described as Nazi militia members terrorizing populations supporting Russia.

        Vasily Nebenzya, Russia’s ambassador to the United Nations, told the Security Council on Tuesday that Nazis in Ukraine were “running the show,” and added, “how can it be any other way when the people running Ukraine are Nazi collaborators?”

        But now, in the aftermath of harrowing images surfacing from dozens of civilians killed and tortured in the Kyiv suburb of Bucha, Ukraine’s government and its allies have flipped the Nazi narrative to use against Russia.

        President Volodymyr Zelensky, who is Jewish and lost family members in the Holocaust, addressed the Council on Tuesday and called for the creation of an international tribunal to prosecute Russians, modeled after the Nuremberg trials that prosecuted Nazi war criminals.

        “Anyone who has given criminal orders and carried them out by killing our people will be brought before the tribunal, which should be similar to Nuremberg tribunals,” said Mr. Zelensky. He gave examples of two Nazi war criminals and said he wanted to remind Russia that none of them “escaped punishment.”

        Ukraine’s ambassador to the United Nations, Sergiy Kyslytsya, was much more direct comparing Russia’s war strategy to Hitler’s.

        “How have Russians gotten to the cruelty of Nazis?,” asked Mr. Kyslytsya. “When have you started acting like Nazis? Killing civilians, setting the task to finally resolve the Ukrainian issue like Hitler attempted to resolve the Jewish issue.”

        Even the United States ambassador, Linda Thomas-Greenfield, made an oblique reference to the Nazi concentration camps on Tuesday in her speech of support for Ukraine.

        Ms. Thomas-Greenfield said Russian forces had removed thousands of Ukrainian civilians from their cities and taken them to “filtration camps” in Russia. She said their passports, IDs and mobile phones were taken away and families were separated.

        “I do not need to spell out what these so-called filtration camps are reminiscent of. It’s chilling, and we cannot look away,” said Ms. Thomas-Greenfield.

        The Nazi slur first began when President Vladimir V. Putin of Russia sought to use stereotypes, distorted reality and his country’s lingering World War II trauma to justify his Feb. 24 invasion of Ukraine.

        The Kremlin has cast the war as an extension of Russia’s fight against evil in what is known in Russia as the Great Patriotic War, relying on Russian pride in the victory over Nazi Germany to translate into popular support.

        Many scholars of genocide and Nazism have criticized Mr. Putin’s rhetoric to “de-Nazify” Ukraine as historically erroneous and repugnant.

        It may seem hard to fathom that regular Russians could accept Mr. Putin’s comparison of neighboring Ukraine — where millions of Russians have relatives and friends — to Nazi Germany, which invaded the Soviet Union at the cost of some 27 million Soviet lives, including as many as seven million in Ukraine, which was part of the Soviet Union then.

        Like many falsehoods, the Kremlin’s narrative about a Nazi-controlled Ukraine has a connection to reality.

        Jewish groups and others have, in fact, criticized Ukraine since its pro-Western revolution in 2014 for allowing Ukrainian independence fighters who at one point sided with Nazi Germany to be venerated as national heroes. And some fringe nationalist groups, which have no representation in Ukraine’s Parliament, use racist rhetoric and symbolism associated with Nazi Germany.

        Anton Troianovski contributed reporting.

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        Jesus Jiménez

        A Red Cross convoy to Mariupol has stalled, the organization says.

        A desperately needed aid convoy that has been trying to reach Mariupol since Friday has still not made it to the besieged port city in southern Ukraine.

        The latest hurdle came on Monday, when members of the International Committee of the Red Cross were detained in Manhush, on the outskirts of Mariupol, the organization said Tuesday.

        The Red Cross team, which includes nine workers and three vehicles, was released Monday night, a spokesman for the organization said. It was not clear how long they were held.

        “This is of great relief to us and to their families,” the I.C.R.C. spokesman said. “This incident yesterday shows how volatile and complex the operation to facilitate safe passage around Mariupol has been for our team.”

        Iryna Vereshchuk, the Ukrainian deputy prime minister, said on Facebook that it was Russian troops who had blocked the Red Cross team. They were released after negotiations, she said.

        On Friday, the Red Cross, citing “a glimmer of hope,” said it hoped to carry thousands of people out of Mariupol in an evacuation convoy of about 54 buses.

        But on Tuesday, the newly released team members did not try to enter the city, focusing instead on helping people in areas nearby, the spokesman said.

        Thousands of civilians remain trapped in Mariupol with limited access to food, water and electricity. The city has been subject to devastating attacks by Russian forces for weeks.

        While plans for the large-scale Red Cross evacuation have not yet materialized, small groups have been able to leave the city in private vehicles, according to local officials.

        Speaking to the Spanish Parliament on Tuesday, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that Russian troops had blocked access to Mariupol for more than three weeks. He said that more than 90 percent of all buildings in the city had been destroyed, and that Russian aircraft have targeted buildings where civilians were known to be hiding.

        “They are destroying this city completely,” Mr. Zelensky said. “There is already nothing there but ruins.”

        Mauricio Lima

        A ceremony in Lviv, in western Ukraine, was held Tuesday in memory of civilians killed in Bucha and other areas occupied by Russian forces.

        Malachy Browne and Dmitriy Khavin

        Russian soldiers opened fire on a cyclist in Bucha, new video shows.

        New video has emerged that adds to mounting evidence of atrocities carried out while Russia’s military occupied the suburban town of Bucha, northwest of Kyiv.

        The video shows a cyclist moving along a street in Bucha, dismounting and walking a bicycle around the corner onto a street occupied by Russian soldiers. As soon as the cyclist rounds the turn, a Russian armored vehicle fires several high-caliber rounds along the thoroughfare. A second armored vehicle fires two rounds in the direction of the cyclist. A plume of dust and smoke rises from the scene.

        The video is aerial footage recorded by Ukraine’s military in early March when Russian forces still held the town. It has been independently verified by The New York Times.

        Weeks later, after Russia withdrew from Bucha, a body in civilian clothes was filmed beside a bicycle in this precise location in a second video verified by The Times. The body, with one leg mangled, lies behind a concrete utility pillar that has collapsed from an apparent strike. The damage to the pillar is consistent with high-caliber ammunition. The person’s clothing — a dark blue top and lighter pants — matches the cyclist’s attire.

        In the aerial footage, the Russian armored vehicles visible on the street appear to be BMD-4 infantry fighting vehicles, which are commonly mounted with a 100-millimeter gun and 30-millimeter cannon, according to a Times analysis of the video. More than 20 Russian military vehicles are positioned near the two vehicles that fired, both on the same street and stretching for blocks along a cross street.

        The military convoy is stationed at an intersection on Yablonska Street, where The Times on Monday documented more than a dozen dead bodies. Satellite images confirmed that the people were killed in March while Russia controlled the town; the new video confirms that a Russian convoy was situated where many of those bodies were found.

        John Ismay contributed reporting and David Botti contributed video editing.

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        Mauricio Lima

        Some Ukrainians choose to return home and face the risks over living as a refugee.

        Some Ukrainians are returning to Lviv, despite the risks, like Mariia Seniuk, with her two daughters, deciding that being at home is better than living in a neighboring country where they don’t speak the language and don’t have jobs; the Lviv train station’s underground serves as a shelter when air-raid sirens go off; the main bus terminal in Lviv serves international passengers; some days lately, more people have arrived in Lviv by train than have left.

        Le Monde

        Mort de Jeremie Cohen à Bobigny : d’Eric Zemmour à Emmanuel Macron, les candidats à la présidentielle réagissent au drame

        Si plusieurs responsables politiques s’interrogent sur le caractère antisémite de l’agression, les violences n’ont pas de « motifs discriminatoires », à ce stade de l’enquête, a déclaré, mardi, le procureur de Bobigny, Eric Mathais.

        A cinq jours du premier tour, les circonstances entourant la mort de Jeremie Cohen suscitent les réactions de plusieurs candidats à la présidentielle, à l’extrême droite, à gauche, comme à l’Elysée. Le mercredi 16 février, ce jeune homme de 31 ans a été frappé par des jeunes avant de s’enfuir en courant. En traversant les voies ferrées, il a été percuté par un tramway à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Victime d’un arrêt cardiorespiratoire et d’un traumatisme crânien, il a succombé peu après minuit à l’hôpital.

        « On a tous été bouleversés par les scènes qui ont été rendues publiques et je veux dire ma solidarité et mon soutien à la famille de Jeremie Cohen », a déclaré Emmanuel Macron, mardi 5 avril, lors d’un déplacement à Spézet, dans le Finistère. « La justice doit passer, la clarté complète doit être faite », a-t-il poursuivi, soulignant qu’« une instruction a été ouverte » et que « la justice mène de manière indépendante son travail ». Le président candidat a souhaité que « l’investigation soit la plus rapide possible pour apporter des réponses » à la famille du jeune homme.

        Le cabinet d’Emmanuel Macron avait déjà appelé lundi 4 avril, à sa demande, les parents de ce jeune de confession juive. Le cabinet du président avait eu au téléphone la mère puis le père de la victime, « pour leur transmettre un message de compassion et leur faire savoir que, dans le respect de l’indépendance de la justice, tous les moyens d’enquête seront mis en œuvre pour identifier les auteurs de cette agression et faire toute la lumière sur cette affaire », a fait savoir l’Elysée mardi, confirmant une information du Figaro.

        Son cabinet « a demandé au garde des Sceaux de suivre de près et de tenir le président personnellement informé », a encore précisé l’Elysée.

        Mort de Jeremy Cohen à Bobigny : ouverture d’une enquête pour « violences volontaires en réunion »

        « Omerta médiatique et politique »

        Plusieurs autres candidats à l’Elysée ont réclamé toute la lumière sur ce drame. A travers un tweet, Valérie Pécresse, la candidate des Républicains, a pointé, lundi, un « lynchage ignoble, qui pourrait être de nature antisémite », et a plaidé pour une « impunité zéro face aux barbares ».

        La candidate d’extrême droite Marine Le Pen (Rassemblement national) a évoqué lundi dans un tweet ce qui « pourrait être un meurtre antisémite », puis a parlé, mardi, sur France Inter d’un « acte criminel ». « Donc pourquoi avoir caché ça en accident, c’est une vraie question » à moins d’une semaine du premier tour de la présidentielle, a-t-elle poursuivi, se demandant « s’il ne faut pas une enquête parlementaire ».

        Son rival à l’extrême droite Eric Zemmour (Reconquête !) a aussi tweeté lundi à plusieurs reprises à ce propos. Dans l’un de ses messages, il s’interrogeait : « Est-il mort pour fuir les racailles ? Est-il mort parce que juif ? Pourquoi cette affaire est-elle étouffée ? ».

        Si une enquête pour « violences volontaires en réunion » a été ouverte à la fin du mois de mars et annoncée par le procureur de Bobigny, lundi 4 avril, les violences qui ont précédé la mort de Jeremie Cohen n’ont – à ce stade de l’enquête – pas de « motifs discriminatoires », a déclaré, mardi, le procureur de Bobigny, Eric Mathais. « Aucun élément ne permet à ce jour d’établir avec certitude que la victime était porteuse, de manière apparente ou non, d’une kippa au moment de la scène de violence », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.

        Invité du journal de 20 heures de TF1 lundi soir, le candidat de Reconquête ! a par ailleurs annoncé que son « premier geste symbolique », s’il est élu, sera de rendre visite à la famille de Jeremie Cohen, dénonçant de nouveau à cette occasion une « omerta médiatique et politique ».

        Interrogé sur le fait que le candidat d’extrême droite Eric Zemmour ait évoqué le premier ces faits, M. Macron a répondu mardi : « Les drames humains, il y en a tous les jours, ils ne doivent pas donner lieu à des manipulations politiques, quelles qu’elles soient. »

        « La lumière doit être faite »

        La candidate d’extrême gauche Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) a, elle, dénoncé « une instrumentalisation qui est faite par Eric Zemmour de ce drame », l’accusant de vouloir mettre « toute la violence de la société sur le dos de l’immigration ».

        Pour Jean-Luc Mélenchon, le candidat de La France insoumise, « la question qu’on doit se poser, c’est pourquoi les familles doivent faire les enquêtes ; normalement, c’est la police ». « Toute la lumière doit être faite » sur une « motivation éventuelle antisémite » qui, « si c’est le cas, doit être établie en toute clarté » pour que les auteurs puissent être « poursuivis et condamnés », a-t-il dit sur Sud Radio.

        Le candidat communiste, Fabien Roussel, a lui aussi souhaité que toute la lumière soit faite, soulignant que « l’antisémitisme est un véritable poison dans notre République ». Pour Yannick Jadot, une agression antisémite « serait absolument abominable ». « J’ai entendu le désespoir de cette famille, qui a elle-même essayé de savoir la vérité, et qui n’a pas été beaucoup aidée », a déclaré le candidat écologiste sur BFM-TV/RMC.

        « Pas de réponses sûres et certaines »

        « Pour l’instant, non, on n’a pas de preuves tangibles. Il serait inutile, mensonger, voire inefficace, d’aller aujourd’hui crier à l’acte antisémite », a réagi mardi sur RMC, l’avocat de la famille, Franck Serfati. « Pour autant, il existe un certain nombre de faits. Une kippa a été retrouvée près du corps et a été restituée par les forces de l’ordre à la famille. Circulait-il avec une kippa sur la tête ? Pour l’instant, la question se pose, mais nous n’avons pas de réponses sûres et certaines », a-t-il encore dit.

        Lundi soir, le père du jeune homme avait expliqué sur BFM-TV avoir « demandé à Eric Zemmour s’il pouvait [les] aider dans le cadre de l’enquête ». « Il a essayé de nous aider pour ne pas que l’enquête soit fermée ou étouffée », avait-il ajouté.

        Une première enquête avait été ouverte pour homicide involontaire, pour déterminer les circonstances de la mort de Jeremie Cohen. « L’hypothèse que la victime ait traversé les voies du tramway pour échapper à ses agresseurs était naturellement prise en compte », a souligné le procureur de la République de Bobigny, Eric Mathais, dans son communiqué. Le 29 mars, une information judiciaire a été ouverte du chef de « violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner », a poursuivi le procureur.

        L’irruption d’un fait divers dans la dernière ligne droite d’une présidentielle rappelle la campagne de 2002 et l’emballement médiatique autour de l’affaire « Papy Voise » trois jours avant le premier tour. Paul Voise, 72 ans, vivant pauvrement, avait été agressé dans son petit pavillon d’un quartier populaire d’Orléans. Après l’avoir roué de coups, le ou les agresseurs avaient incendié sa demeure. Le visage tuméfié du vieil homme était ensuite passé en boucle sur tous les écrans : dix-neuf fois, par exemple, sur la seule chaîne LCI. Le candidat d’extrême droite Jean-Marie Le Pen était parvenu à se hisser au second tour de l’élection présidentielle face à Jacques Chirac et au détriment du socialiste Lionel Jospin.

        Le Monde

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        BBC

        The guitarist who saved hundreds of people on a sinking cruise liner

        By Sarah McDermottBBC

        When the luxury liner Oceanos started taking on water in rough seas during a voyage around the coast of South Africa in 1991, musician Moss Hills and his colleagues suddenly found themselves responsible for everyone on board.

        It was during dinner that Moss Hills began to realise just how severe the storm was. The ship's waiters, normally completely adept at carrying drinks and food without spilling anything, were struggling. Moss, a guitarist from Zimbabwe working on board the cruise liner alongside his wife Tracy, a bass player, had never seen the waiters dropping trays before.

        Earlier that day, gale-force winds and heavy rains had delayed sailing for the final leg of the cruise towards Durban several times. But with no sign of conditions improving, the captain eventually decided to lift anchor and the Oceanos, with 581 guests and crew on board, sailed off into 40-knot winds and 9m-high (30ft) waves.

        Moss and Tracy, both in their 30s, would usually host parties up on the pool deck as the ship sailed away from port. But that day the party had been moved indoors, and Moss braced his body while he played his guitar, trying to keep his balance as the ship pitched and rolled.

        "The storm just got worse and worse," Moss says.

        At dinner, Tracy - who her husband describes as unflappable - decided to go to their cabin to organise an emergency bag, just in case.

        "Off she went," Moss says, "and suddenly - boom - all the lights went out."

        When none of the ship's officers appeared to issue instructions, Moss, who was not easily frightened, began to feel uneasy.

        "You're on a ship in the middle of the ocean, in the dark of night, in a terrible storm," he says, "I felt this tightening in my stomach."

        When small, dim emergency lights came on, Moss went up to the lounge to check on the musical instruments on stage. Microphone and cymbal stands were strewn about. Then he suddenly realised he couldn't hear the constant, throbbing, background noise of the engines. The ship had lost power and was slowing down.

        Soon the 153m (502ft) Oceanos was drifting sideways onto the crashing waves.

        The ship, says Moss, was getting hammered.

        Anxious guests began pouring into the lounge. Pot plants, ashtrays, and chairs were sliding around, and people had to move from their seats to sit on the floor as the ship lurched wildly from one side to the other, port to starboard.

        About an hour passed, and the mood in the lounge grew tense. Moss grabbed an acoustic guitar and began singing with some of the other entertainers to try to keep people calm. But as time stretched on, Moss noticed that the ship was heeling - no longer coming back to a level position when it was being thrown about in the storm.

        "Something bad is happening," Moss said to Tracy, "I'm going to try and find out what's going on."

        Hear Moss tell his story in a new series of Life Changing on 6 April 2022 at 0900 on BBC Radio 4 - or listen to the podcast.

        More from Life Changing:

        Hanging on to the handrails, Moss and another entertainer, Julian, a magician from Yorkshire, made their way through the darkness below deck. They could hear excited voices speaking many different languages. Officers were running around, some were carrying bags, some had life jackets on, and some were wet.

        "Everyone was pretty wild-eyed and panicked-looking," Moss says. "We were trying to ask, 'What's happening?' but it was like we didn't exist."

        Julian and Moss continued down to the engine room - the lowest part of the ship.

        "We were way below the waterline, in the dark, on our own, and there was no-one there," Moss says. "That would never, ever happen, even when you're docked."

        The thick, metal doors which acted as a safety barrier by preventing water moving from one compartment of a ship to another in the event of flooding, were tightly closed.

        "But it sounded like there was a large body of water sloshing about behind those watertight doors," Moss says.

        The Oceanos was sinking.

        Back up in the lounge, there had still not been any announcements about what was going on. Moss found the cruise director who said the captain had told her they were going to have to abandon the ship.

        "Then we found out that one lifeboat had already gone with a lot of the crew and senior officers on it," he says.

        Moss and the others had no idea how to evacuate a cruise ship, nor how to launch the lifeboats which hung high above the deck along each of the ship's sides, but there was nobody more qualified around to do it.

        One by one, they began lowering the starboard side lifeboats down to the deck. They didn't know how to keep them steady as people got on, so Moss improvised by standing with one leg on the deck of the ship and the other on a lifeboat.

        But each time the ship rolled to starboard, Moss would have to jump back onto the Oceanos before the lifeboat swung away, opening up a gap of a couple of metres, and then swung back, smashing with such force against the ship's hull that bits of it came splintering off.

        Each heaving lifeboat, now with as many as 90 people in it, many screaming in fear, would then be lowered down to the sea on cables. But Moss had no idea how to start the engines or even where the keys were.

        "We'd let them go, off into the night, and they would just drift away into the pounding waves," he says. "The people in the lifeboats had a torturous time - they were getting deluged in spray, it was cold and completely dark, but we just had to carry on until all of the starboard side lifeboats were launched."

        By now the Oceanos was taking in more and more water and heeling markedly to its starboard side. Launching the remaining lifeboats on the port side safely was near impossible.

        Instead of being lowered down to the water once loaded up with people, the lifeboats would cling to the side of the ship until the next big wave rolled in, tipping the ship enough to let them dangle freely.

        "And then gravity would suddenly drop the lifeboat three or four metres (13 ft) in one go, almost tipping people out into the open water, it was horrific," Moss says.

        Eventually, he realised it was too dangerous to continue.

        "In the effort to try and rescue people we were possibly going to kill them," Moss says.

        And time was running out.

        Unable to launch any more lifeboats, but with hundreds of people still in need of rescue, Moss and others made their way up to the ship's bridge - where they assumed they would find the captain and the remaining senior officers - to ask what to do next.

        "We looked inside, but there was no one there," Moss says. "That's when we realised - it's just us."

        Orangey-red lights blinked in the darkness, but Moss had no idea what most of the equipment was for, never mind how it worked. They took turns trying to use the radio to send an SOS.

        "I was calling, 'Mayday! Mayday! Mayday!' and just waiting for somebody to answer," Moss says.

        A big, deep, rich voice eventually replied. "Yes, what is your Mayday?"

        Relieved, Moss explained that he was on the cruise ship Oceanos and that it was sinking.

        "OK. How long have you got left to float?"

        "I don't know - we've got the starboard railings in the water, we're rolling around, we've taken on a huge amount of water," Moss said. "We still have at least 200 people on board."

        "OK. What is your position?"

        "We're probably about halfway between the port of East London and Durban."

        "No, no, no, what are your coordinates?"

        Moss had no idea what their coordinates were.

        "What rank are you?"

        "Well, I'm not a rank - I'm a guitarist."

        A moment's silence.

        "What are you doing on the bridge?"

        "Well, there's nobody else here."

        "Who's on the bridge with you?"

        "So I said, 'It's me, my wife - the bass player, we've got a magician here…'"

        Moss was put in contact with two small ships that were close to the Oceanos. They told Moss to find the captain and get him onto the bridge. But Moss had no idea where he was.

        "I knew he wouldn't be down below because we were sinking," he says. "I was making regular checks to see where the water level was, and one deck below us was flooded."

        Eventually, Moss found the captain, right at the back of the ship, smoking in the darkness. Moss explained that they needed his help - urgently.

        "He was just looking at me, wide-eyed and vacant, saying, 'It's not necessary, it's not necessary,'" Moss says.

        "I think he was in deep, deep shock."

        The two ships close to the Oceanos had only one lifeboat each, so there was little they could do to help. They shared the sinking vessel's coordinates with the South African authorities who began to organise an air rescue mission.

        As the storm continued to batter the ship, Moss and Tracy sat together in the near darkness, praying that help would arrive before it was too late.

        "I think the ship is going to go down and it's very likely we're going to go down with it," Moss said to his wife.

        He and Tracy had a 15-year-old daughter, Amber, who'd been on board the Oceanos for the holidays and disembarked just days earlier. Amber was now back at boarding school in South Africa.

        "She can't lose both parents," Moss remembers saying. "Whatever we do, we've got to make sure at least one of us gets off."

        More than three hours passed before the first rescue helicopter arrived and hovered above the ship.

        Two navy divers were winched down to the Oceanos' deck. They said they needed help to get everyone off before the ship sank, and Moss was given a five-minute crash course on how to run a helicopter airlift.

        "Remember, the harness needs to be quite tight under people's underarms," the navy diver told him. "Make sure you get it right because otherwise they'll tip upside down and fall out - you'll kill them on the deck. Do two at a time or else we're going to run out of time. OK? Go."

        One navy diver went to organise the helicopter rescue at the rear of the ship and Tracy and Moss were to organise a second at the front. But as the ship sank ever lower beneath the waves, people began jumping off the steeply pitching deck in panic and a rigid inflatable had to be launched into the churning sea to rescue them.

        Dangling in mid-air from the helicopter cable, people who Moss was trying to save were being blown against parts of the ship by the strong winds as they were winched into the sky. There was no way of knowing how badly hurt they were and Moss momentarily lost his nerve. But with so many people still on board, he realised he had no choice but to keep going.

        In total, five helicopters joined the rescue mission, shuttling back and forth, carrying 12 people at a time to safety as dawn broke and the darkness lifted.

        Drained and exhausted, Moss and Tracy were among the last to be strapped into harnesses.

        "As we were hovering above the ship it really hit me," Moss says, "I could see the Oceanos was in a critical situation. We could see waves breaking over the bow where we had been rescuing people."

        When the helicopter carrying Moss touched down on the grass, cruise passengers ran towards him singing and cheering, and reaching out to hug him.

        "I started to choke up and sob," Moss says, "and then I collapsed."

        On 4 August 1991, about 45 minutes after the last person on board had been airlifted to safety, the Oceanos slipped away below the water. Everyone who had been put into lifeboats was rescued by passing ships and remarkably no lives were lost.

        Moss and Tracy, who now live in Liverpool, continued working as cruise ship entertainers for many years. Even now, three decades later, Tracy prefers not to talk about the sinking or dwell on how close they all came to losing their lives.

        But Moss, who's been asked about the Oceanos many, many times, finds it cathartic to talk about. He looks back on what happened with great relief.

        "I'm not invincible," Moss says, "but if I can get through that, I can get through anything."

        There was an inquiry in Greece which found the captain of the Oceanos and four other senior officers negligent in the ship's sinking.

        All images courtesy of Moss Hills, unless otherwise stated.

        Listen to Moss Hills on Life Changing - producer Thomas Harding Assinder

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        La majorité a présenté, jeudi 10 mars, sa future réforme en cas de second mandat. Avec un report de l’âge légal de départ à la retraite – comme le proposent Valérie Pécresse et Éric Zemmour – affiché comme indispensable pour faire face à des « difficultés de financement » et à l’allongement de l’espérance de vie. Des arguments fallacieux.

        Florent LE DU

        Cinq ans de plus pour finaliser la destruction de notre modèle social. Deux ans après avoir renoncé à sa réforme des ­retraites pour cause de crise sanitaire, le président-candidat promet aux travailleurs un scénario encore plus sombre en cas de second mandat : attendre 65 ans pour partir à la retraite à taux plein. Exit la proposition de fin 2019 d’introduire un « âge pivot » qui n’avait pas valeur de couperet à 64 ans, le chef de l’État veut bien repousser au-delà de 62 ans l’âge légal de départ, comme Valérie Pécresse (65 ans) et Éric Zemmour (64 ans).

        « C’est une réforme de responsabilité et de justice », a osé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, jeudi. Les arguments fallacieux ne manqueront pas pour défendre cette « réforme prioritaire » qui doit se faire progressivement, jusqu’à 2032. Le 9 novembre, Emmanuel Macron avait ainsi prévenu qu’il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions de nos retraités ». Comme ses concurrents de droite et d’extrême droite, la majorité présente le report de l’âge de départ comme le seul moyen « d’équilibrer l’ensemble du système », comme l’a soutenu Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Mais réformer le financement des retraites est d’abord une question de choix politique. « Les difficultés dont parle la majorité sont dues aux critères capitalistes qui dictent notre gestion de l’économie en voulant toujours faire baisser le coût du travail et des cotisations pour laisser plus de place aux profits », explique l’économiste communiste Denis Durand. Pour Jean-Marie Harribey, ancien coprésident d’Attac, « la droite veut faire oublier que d’autres solutions existent, comme augmenter les volumes des cotisations en augmentant leur part dans le salaire brut, en embauchant davantage, en augmentant les salaires, en stoppant les exonérations accordées aux plus riches . »

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        un quart des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans

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        Repousser l’âge de départ à la retraite ­continuerait d’accroître ces inégalités sociales. Économiquement, avec des difficultés d’embauche des plus de 60 ans et la tentation de prendre une ­retraite anticipée avec une pension revue à la baisse. Du point de vue de la santé également alors que, toujours selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches. Mais la majorité sortante a tout prévu. Selon Richard Ferrand, la ­réforme « doit permettre, dès l’âge de 40 ans, d’investir dans les formations et de faire en sorte qu’on soit en capacité physique, intellectuelle de se réorienter et d’embrasser d’autres tâches dans sa deuxième partie de carrière ». Plutôt que de prendre en compte la pénibilité de certains métiers et des carrières, la Macronie exhorte les Français à s’adapter, anticiper. Défense de vous plaindre si à 60 ans le travail ronge votre santé : vous n’aviez qu’à y penser avant.

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        ENJEU DE CAMPAGNE Comme le président qui veut reporter la retraite à 65 ans, les tenants du « travailler plus » disent qu’il n’existe pas d’alternative. Pourtant, des candidats de gauche proposent de la ramener à 60 ans, financements à l’appui.

        Julia Hamlaoui

        Travailler toujours plus. Tel est le credo d’Emmanuel Macron, dont le futur programme prévoit, a confirmé jeudi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, de reporter la retraite à 65 ans (lire page 10). C’est aussi ce que proposent Valérie Pécresse ou encore Éric Zemmour. Pourtant, près de quarante ans après son premier aboutissement, le combat pour la retraite à 60 ans est toujours d’actualité : 71 % des Français se déclarent favorables à son retour, selon un sondage Ifop paru dans le JDD en février. La mobilisation historique en 2019 contre la réforme du chef de l’État en témoigne également. Mais que mettent au juste sur la table ceux des candidats qui proposent de réduire le temps de travail ?

        « L’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail. En dégageant une offre importante d’emplois dans des délais rapides, (le départ à la retraite à 60 ans) associera efficacité économique et progrès social », plaide le programme du candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. « Rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivité soient rendus au capital », ajoute le député PCF Pierre Dharréville, précisant que la mesure est assortie d’une « pension à taux plein garantie pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail ». À défaut, « les jeunes qui entrent tard dans l’emploi n’auraient pas le bon nombre d’annuités ».

        La question de ce fameux nombre de trimestres de ­cotisation est également posée dans le monde syndical : « Il s’agit de ne plus nécessairement se référer à des annuités car cela permet de prendre en compte les différents parcours professionnels, les durées de formation, de recherche d’un premier emploi, de transition… » défend Régis Mezzasalma, en charge du dossier pour la CGT, qui porte l’ambition d’une « retraite à 60 ans pour toutes et tous ». En attendant l’avènement d’un tel système, le PCF plaide pour un retour à 37,5 annuités. « Le sens de l’Histoire, ce n’est pas d’allonger la durée du travail et notre proposition de sécurité d’emploi et de formation s’inscrit dans ce mouvement », explique l’économiste communiste Denis Durand.

        Anne Hidalgo et Yannick Jadot pour le statu quo à 62 ans

        Cet âge de départ à 60 ans est également défendu dans son programme présidentiel par Jean-Luc Mélenchon. Nuance   chez les insoumis, le compteur affiche 40 annuités de cotisation pour ouvrir le droit au départ à taux plein. « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 % alors que les salaires n’ont progressé que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 %. Le capital s’est bien servi, maintenant c’est l’heure du travail », estime le député FI Adrien Quatennens. La mesure, pointe-t-il, s’inscrit « au volet diminution et répartition du temps de travail de notre programme, avec un réel retour aux 35 heures et une 6e  semaine de congés payés ».

        La candidate PS, Anne Hidalgo, en revanche, souhaite, peu ou prou, le statu quo avec un « âge légal de départ (qui) ne sera pas augmenté, et plafonné aux 62 ans actuels ». Même position pour l’écologiste Yannick Jadot, dont le programme promet de ne reporter « en aucun cas l’âge légal de départ à la retraite », s’engageant à permettre « à toutes celles et tous ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ».

        Élément tout aussi essentiel que l’âge de départ, le niveau des pensions est également au cœur de toutes les attentions. D’ailleurs, la maire de Paris justifie sa position sur la borne d’âge en plaidant la priorité aux « retraités qui ont des petites pensions et une vie professionnelle difficile pour les augmenter et pour leur permettre de vivre mieux ». Elle propose ainsi de porter « les montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros » et de rétablir « les 4 critères de pénibilité supprimés par le président sortant ». Des ­revalorisations que ceux des candidats qui plaident pour le retour à 60 ans ne comptent pas sacrifier. « Aucune pension sous le Smic, revalorisé à 1 400 euros net, pour une carrière complète », promet Adrien Quatennens. «  Nous voulons que tout le monde parte à la retraite avec un ­minimum de 1 200 euros », répond aussi Fabien Roussel, qui, au-delà du Smic, veut atteindre 75 % du revenu net d’activité et indexer les pensions à l’évolution des salaires. Quant au calcul, le député du Nord défend un retour aux 10 meilleures années dans le privé, avec dans le public la création d’un droit d’option entre les six derniers mois et l’alignement sur le privé en incluant les primes.

        Des progrès sociaux qui nécessitent des financements ? Impossible, jurent en chœur les droites et le Medef. À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon assume que ce soit « la mesure la plus chère de tout (son) programme ». « Cela suppose 2 points de plus aux quasi 14 % du PIB consacrés aux retraites », complète Adrien Quatennens. La FI compte sur les cotisations supplémentaires qu’apporteraient l’égalité salariale femmes-hommes, la création d’emplois – dont 1,5 million par la planification écologique – et la hausse des salaires. « Augmenter de 1 % les salaires fait rentrer 2,5 milliards d’euros dans la caisse », y rappelle-t-on. Des leviers qu’entend aussi actionner le PCF : « Concrètement, cela signifie d’aller vers une société zéro chômage » via « l’embauche de 500 000 fonctionnaires, des conférences permanentes pour l’emploi et la formation, mais aussi par l’attribution de droits nouveaux aux salariés dans les entreprises. Au bout de cinq ans, nous visons 650 milliards d’euros de PIB supplémentaires », détaille Denis Durand.

        Exit, bien sûr, la retraite par capitalisation. Pour renforcer le système par répartition, une « surcotisation de 2 points sur tous les salaires au-delà de 3 400 euros » est aussi à l’ordre du jour chez la FI, quand le PCF mise aussi sur une nouvelle contribution, celle des revenus financiers, à hauteur de 30 milliards d’euros. Sans compter la suppression des exonérations de cotisations. À commencer par le Cice, qui grève les comptes d’environ 20 milliards d’euros. « La cotisation sociale – la part différée du salaire – ne doit pas être une variable d’ajustement qui sert à financer des politiques économiques. C’est pour ça que la Sécurité sociale n’a pas été pensée à sa création comme une structure d’État », insiste le parlementaire communiste des Bouches-du-Rhône, dont le parti propose « de faire progressivement disparaître la CSG », contrairement à la FI, qui veut la « rendre progressive avec 14 tranches ». Selon le sondage Ifop, les catégories populaires sont les plus favorables (85 %) à la retraite à 60 ans, que le RN vient d’enterrer. Reste à savoir si elles se mobiliseront quand l’électorat de droite, lui, ne s’y trompera pas.

        Présidentielle 2022Retraite à 60 ansréforme des retraitesFabien Roussel
        France24 - World

        ‘At first people yelled … now they interact more’: #CallRussia fights Kremlin propaganda

        Issued on: 25/03/2022 - 11:23

        Louise NORDSTROM Follow

        When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.

        On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”

        From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.

        "One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.

        ‘Putin will take care of you!’

        Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.

        Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”

        Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.

        “For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”

        Hate mail and hacking attacks

        In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”

        Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting  “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.

        The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.

        “They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”

        ‘The conversations are getting longer’

        But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”

        Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.

        Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”

        “The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”

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        New York Times - World

        Decades On, Ex-Leader of Burkina Faso Convicted in Killing of Predecessor

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        A military tribunal sentenced former President Blaise Compaoré, who is now in exile, to life imprisonment for his role in the 1987 killing of Thomas Sankara.

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        By Declan Walsh

        A military tribunal in Burkina Faso convicted in absentia a former president, Blaise Compaoré, and sentenced him on Wednesday to life imprisonment for his role in the assassination of his predecessor in 1987.

        Mr. Compaoré, who lives in exile in Ivory Coast and refused to participate in the trial, was not present for the verdict — the climax of a much-anticipated attempt to deliver justice for one of Africa’s most infamous political assassinations.

        His predecessor, Thomas Sankara, a firebrand Marxist revolutionary whose principled rule and defiance of the West earned him adulation across Africa, was gunned down by soldiers in the capital, Ouagadougou, in October 1987 as part of the military coup that brought Mr. Compaoré, a longtime friend, to power.

        Mr. Compaoré went on to rule Burkina Faso with an iron fist until 2014, when popular protests forced him to flee to Ivory Coast with the help of French soldiers. He suppressed any discussion of Mr. Sankara’s death for years, and he always denied any role in it.

        The military tribunal had been carried out in a heavily protected courthouse since October, hearing evident evidence against Mr. Compaoré and 13 other men, mostly former soldiers and their commanders. Twelve other people were killed alongside Mr. Sankara, mostly aides who had been meeting with him when soldiers turned up outside their door.

        The legal proceedings were briefly delayed in late January after the military seized power in the landlocked West African nation, the most recent of several military coups since the country’s independence from France in 1960.

        The tribunal also delivered a sentence of life imprisonment against Hyacinthe Kafando, Mr. Compaoré’s former head of security, and Gen. Gilbert Diendéré, a senior army commander at the time of the assassination.

        Like Mr. Compaoré, Mr. Kafando was not present for the verdict, having fled into hiding years ago. Mr. Diendéré has been in prison since 2015 for his part in a failed coup following the ouster of Mr. Compaoré a year earlier.

        Of the other accused men, eight were sentenced to between three and 20 years of imprisonment by the tribunal, and three were acquitted.

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        BBC

        Carlo Ancelotti: Real Madrid manager on brink of history – so why is his job on line?

        Last updated on 7 hours ago7 hours ago.From the section European Football

        His team are 12 points clear at the top of La Liga and preparing for a Champions League quarter-final with Chelsea, so why is Real Madrid boss Carlo Ancelotti apparently still in serious danger of being fired?

        To understand the Italian's precarious position, it's necessary to consider the context of his arrival at the club last summer.

        Real were in a fair amount of turmoil, with a trophy-less season followed by the departure of iconic boss Zinedine Zidane along with captain Sergio Ramos and his central defensive partner Raphael Varane.

        At such a precarious time in terms of morale, club president Florentino Perez needed a safe pair of hands, someone to lead the short-term task of calmly guiding the team out of choppy waters.

        A sense of stability and continuity was required and nobody fitted the bill better than Ancelotti, whose experience and easy-going manner made him the perfect candidate to restore order.

        He has unquestionably achieved that aim. Real have taken advantage of an inconsistent season from reigning champions Atletico Madrid, a dreadful start from Barcelona and a lack of firepower at Sevilla to establish a surely impregnable position at the top of La Liga - meaning that Ancelotti is poised to become the first manager in history to win the title in each of Europe's big five leagues.

        Whether Ancelotti - who will be at Stamford Bridge after testing negative for Covid on Wednesday - will be given the opportunity to defend the crown next season, however, is a different matter.

        Real's results over the course of the campaign have largely been better than their performances, with the team often over-reliant on Karim Benzema for attacking inspiration and Thibaut Courtois for goalkeeping heroics.

        The absence of the former was particularly notable a couple of weeks ago when Real suffered a humiliating 4-0 home thrashing at the hands of a rejuvenated Barcelona, who are already looking capable of making a serious push for all silverware next season.

        A major criticism of Ancelotti throughout the season is that he has shown a very limited ability to rotate his squad, repeatedly lining up with pretty much the same starting XI irrespective of how well they are playing.

        With Benzema unavailable for last month's Clasico, Real's lack of strategic variety was exposed to an alarming degree as Barca cantered to an unimaginably easy victory - and Ancelotti only weakened his position by a disastrous half-time tactical change which had to be abandoned when the visitors scored two minutes after the restart.

        For Perez, embarrassing performances of that nature are generally a signal to change the coach: Rafael Benitez was fired shortly after a 4-0 home defeat by Barca in 2015; Julen Lopetegui went immediately after a 5-1 loss at the Nou Camp in 2018, and Santi Solari was dismissed following a 4-1 Champions League home defeat by Ajax a few months later.

        The suspicion that Perez doesn't entirely trust Ancelotti is strengthened by a simple fact: he has already fired the Italian once, in 2015, when Ancelotti was sacked a year after landing the club's 10th European title.

        Back then, a humbling 4-0 mid-season loss against Atletico played a major part in turning Perez against the coach.

        It looks increasingly likely history will be repeated in the coming weeks, with only another Champions League triumph or a perfect finale to the league campaign expected to be enough to persuade Perez against firing Ancelotti.

        So if the Italian goes (again), who replaces him this time?

        As with Manchester United, Mauricio Pochettino has long been linked with a move to the Bernabeu, while Julian Nagelsmann of Bayern Munich is admired by Perez and Real legend Raul is coming increasingly into the picture after an impressive spell in charge of the club's B team.

        Whoever is at the helm, they will have to oversee a period of transition. Long-standing stalwarts Benzema, Luka Modric, Toni Kroos and Dani Carvajal must be gradually replaced, while unwanted veterans Gareth Bale, Isco and Marcelo will leave at the end of the season when their contracts expire.

        The midfield can be rejuvenated by more prominent roles for Fede Valverde and Eduardo Camavinga, who have been largely sidelined by Ancelotti's ongoing insistence on starting with Modric, Kroos and Casemiro whenever possible.

        Looming largest in the background, however, is Kylian Mbappe.

        Real have done everything possible over the past few years to lure French superstar Mbappe away from Paris St-Germain, and it appears inevitable that the long-standing quest to bring him to the Bernabeu will finally bear fruit this summer.

        His coaching preferences are bound to be taken into consideration before his eventual arrival.

        With Borussia Dortmund's Erling Braut Haaland also targeted by Perez, who is desperate to retain his club's place among Europe's elite despite the financial advantages of clubs such as PSG and Manchester City, the starting XI for Real Madrid next season could look very different to the batch of players routinely selected by Ancelotti.

        And so could the figure in the dugout.

        France24 - World

        Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

        Issued on: 26/03/2022 - 19:36

        France is taking its share of Ukrainian refugees with locals in Paris stepping up to help as the refugee crisis escalates. FRANCE 24 met some of those fleeing the war and the Parisians who are helping them navigate the French system at the only "Welcome Ukraine" centre in the French capital. 

        The war in Ukraine has stunned the world and triggered unprecedented international solidarity with millions of people fleeing Russian bombs ever since the conflict broke out on February 24. While the humanitarian response has been swift, resources in countries where Ukrainians have sought refuge are being stretched.

        “The Paris prefecture is closed over the weekend”, a group of security guards informs a small gathering of disoriented Ukrainian refugees upon their arrival at the “Welcome Ukraine” centre at Porte de Versailles, in south-west Paris on Saturday. The Paris municipal website says the centre is open seven days a week, from 9 am to 6 pm, but today its administrative services are closed. Only the Ukrainians in need of housing are accepted. The refugees who arrive at the centre stoically accept the news and exit meekly out through the gates of the pavilion, clutching their personal belongings and identification papers.

        Martine and her husband Pierre, who are French citizens, have come to the centre with Ukrainian refugees Svetlana, 53 years old, and her daughter Alyssa, 19 years old. All four of them seem at a loss as to what to do next after learning that the administrative branches of the centre are closed. They linger in the sunshine of the early spring morning and exchange phone numbers with an authoritative Russian-speaking woman who has showed up with another group of refugees and provides advice on how to navigate the labyrinth of French bureaucracy. 

        When asked how they met their charges, Martine says, “Through Mozambique!” a hint of a smile behind her mask. “My son lives in Mozambique where he has a friend who asked him if we could help”. The French couple agreed to come to the aid of the two women despite knowing nothing of their past and having to grapple with a language barrier.

        A gruelling trip through Europe

        They learned, with the help of Google Translate and Google Maps, where Svetlana and Alyssa had come from: the left bank of the Dnieper River, in a city called Dnipro. They learned that the two women had taken a gruelling five-day trip after leaving Ukraine, traveling by bus from Poland to Berlin, then taking a plane from Berlin to Paris, before arriving in Meudon, a French town a few kilometres away from the “Welcome Ukraine” centre. Martine and her husband had picked them up from another person's residence that very morning.

        The office of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), counted a total of 3,772,599 Ukrainian refugees on its website on Saturday, an increase of 46,793 since the last count on Friday. Along with Poland, Romania and Moldavia have been taking in most of the refugees and are under immense pressure to welcome and in many cases resettle more and more of those fleeing. Many refugees are trying their luck and going west, whether or not they have family or friends awaiting them.

        While it is still uncertain whether Svetlana and Alyssa will obtain the status of temporary protection in France, “they want to be autonomous and find work, which is the hardest part”, says Martine. As of March 23, France has accepted 26,000 refugees from Ukraine, 10,500 of whom have received temporary residence permits. 

        Individuals respond immediately

        “Associations are able to provide lodging but individuals are better at providing immediate responses like finding schools for children, feeding people, helping them obtain documents”, says Martine. “It’s natural for me to help because a century ago my grandfather left Odessa in a boat. He was fleeing the civil war in Russia. It touches me to see people going through the same struggles today”.

        Svetlana and her daughter, who had left the site to take out money from a cash machine, return, looking surprisingly happy as they stroll together in the spring weather along the avenue Ernest Renan. Rejoining Martine and Pierre, they then walk away from the centre toward an unknown future, their destinies temporarily linked because of the war.

        At noon, a bus arrives and a large crowd disembarks. Many carry suitcases and backpacks, a baby screams in the distance. Those brought to the centre by the Red Cross, will only stay at the centre for one or two days before leaving for other parts of France. At the same time, Olena and her father, from Cherkasy, arrive at the gates of the welcome centre. 

        “I invited my father to France for his birthday and because it was the kid’s vacation, but the war broke out and he stayed with us”, says Olena, a resident of France. “We are here because my father had cancer and if anything happens to his health I want him to be covered by the French security system”.

        Her mission today is to obtain the Carte Vitale for her father, the green and yellow card with a microchip that allows holders to access the French healthcare system, but they are turned away and told to return Monday.

        Olena says that her father will stay with her family however long the war lasts. “Everybody wants to go home”, she says, tears welling up in her eyes.

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        Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees

        ON THE GROUND

        ‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation

        On the ground

        More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns

        BBC

        52% of 1,000 single UK adults reported experiencing single shaming “since the start of the pandemic”

        Asking why someone is ‘still’ single and assuring them they’ll ‘find their person soon’ may seem like thoughtful, even sensitive, ways to check in on single friends. However, these simple phrases constitute ‘single shaming’ – and they’re likely to be more harmful than helpful. 

        Single shaming results from negative biases about people who are not partnered: they must be sad and lonely for not having a partner; they’re actively looking for one, but haven’t found a match yet; and there must be something wrong with them that’s causing to them to wind up alone. All these stereotypes are driven by pressures to conform to long-held societal standards: get the partner, shared home, 2.4 kids and dog, and a person has assembled all the ingredients they need for a happy life.

        While people have been steadily re-evaluating these social norms for decades, recent research suggests single shaming is still going strong. Data from a survey by dating service Match, seen by BBC Worklife, shows 52% of 1,000 single UK adults reported experiencing single shaming “since the start of the pandemic”, likely due to the increased focus on whom people could rely on during lockdowns. And even though 59% said they were “content with their relationship status”, they still were the target of intrusive questions.

        The persistence of these biases against singletons is not only demeaning, but also outdated in many countries. “Singlehood was once considered a transitional period, when people marked time until they were married or re-married,” says Bella DePaulo, author of Singled Out: How Singles are Stereotyped, Stigmatized, and Ignored, and Still Live Happily Ever After. But now, she says, Americans spend more years of their adult lives single than married. In 1970, she points out, citing US census data, 40% of US households consisted of married couples and their children, while 17% lived alone as singles. By 2012, 27% of US households consisted of singles, and just 20% were parents and children.

        But even with these changing statistics, it’s clear both anecdotally and in the research that people who aren’t in romantic relationships continue to get a hard time from their coupled-up friends and family – and also from themselves. Even as singles seem to increasingly embrace and choose their relationship status, the pressure to find dates isn’t necessarily going away. But there may be at least some progress in the offing, as the growing representation of single people in the population may begin to outweigh the stigmatisation of singlehood.

        In the film Bridget Jones's Diary, the titular character judges herself for her single status, despite her success (Credit: Getty Images)

        The harms of single shaming

        According to New York City-based psychotherapist Allison Abrams, single shaming is “negatively judging somebody for not being partnered up and not conforming to society’s expectations… of being married at a certain age”.

        Shamers treat non-partnered people “differently” as a result, she says. “People tend to think that you’re bored and alone when you’re single,” adds Paris-based Ipek Kucuk, dating expert with the dating app Happn.

        In the study shared by Match, researchers asked about the common “shaming phrases” single people have heard from others, and 35% said they were told “you’ll find someone soon”. Twenty-nine percent heard “you must be so lonely”, while 38% reported general pity over their relationship status.

        DePaulo says myths around singletons include the idea that married couples have a special mastery of life that single people don’t; that the lives of singles are “tragic”; and that being single implies being selfish. (Indeed, some research supports that these are myths, including a 2018 German study suggesting that stereotypes around miserable singles and happy couples are not at all correct.)

        The stereotypes about singles aren’t just wrong – they can also have damaging consequences. As psychotherapist Abrams says, internalised shame from societal attitudes towards singles can negatively affect self-image. Even if a single person’s friends and family aren’t shaming them for their status, not hitting big life milestones like marriage and children can take a toll – especially on someone who’s actively looking for a partner – because it’s what society tends to expect of them. 

        “Many times, I've seen that play a part in depression,” says Abrams. A normalised ‘script’ for successful life can even force those who are happy being single to reconsider that attitude, and seek out something they’re fairly sure they don’t want, just so they can fit in with cultural norms.

        And single shaming comes from many sources beyond nosy parents and friends. Governments play a part, by offering various benefits to those who are legally married, of which single people can’t take advantage. Some people believe this sends a message about the “right way” to go about life, serving as positive reinforcement for partnered people and making it very difficult for singles not to internalise the idea that they’re getting adulthood wrong.

        In the US, for example, an employee can add their spouse to their health care plan – but single people can’t do that for important people like siblings or close friends, points out DePaulo. Couples and families also get perks not available to singles in other realms, ranging from discounts on vacations to workplaces granting special allowances for those with nuclear families.

        Spinster versus bachelor 

        Like any cultural stigma, single shaming isn’t equally distributed. Women tend to endure the brunt of it, and certain cultures emphasise marriage and having children more than others.

        First, consider the words to describe single women as opposed to men. While men are known as ‘bachelors’, women are called ‘spinsters’. In the late Middle Ages, the latter originated as a term to describe women who spun wool professionally, most of whom were unmarried. The lower-status job was easier for them to get, since more desirable jobs were generally reserved for married women – who, through their husbands, could afford the materials required to do higher-status work. ‘Bachelors’, meanwhile, are often portrayed as fun, potentially suave (if not sleazy), living their best lives and carefree – these positive connotations go all the way back to Geoffrey Chaucer’s The Canterbury Tales.

        ‘Spinster’ has taken on even more negative connotations over time, used to disparage unmarried (and young) women in popular culture, such as in Bridget Jones’s Diary (the titular character is in her early 30s with a solid job in London, yet dwells on her ‘spinster’ status).

        Plenty of singletons report being content with their status – yet still report experiencing single shaming (Credit: Getty Images)

        “According to the conventional wisdom – which is neither wise nor even accurate – women care more about marriage than men do,” says DePaulo. “So, I think single women are more often subjected to the annoying sorts of questions like, ‘Are you seeing anyone?’” Anecdotally, Abrams says more of her female clients share experiences of being single-shamed than her male clients, but caveats that her overall client population skews female.

        “Single men can get treated in disparaging and dismissive ways, too,” DePaulo adds, such as people perceiving them as childish, unable to care for themselves or “obsessed with sex”. 

        Cultural demographics can influence the prevalence of single shaming, too. In her practice, Abrams has found clients with certain backgrounds, like those with families from Korea, China and India, tend to experience more pronounced single shaming from family members, as do some of her clients who moved to New York from the middle of the US. These cultures tend to emphasise more traditional gender roles around marriage, and not complying with these traditions can appear particularly unconventional. “I’ve heard one [client] say to me something like, [their] family feels shame for them not having a child at… 30 or even younger,” says Abrams. 

        The ‘power of numbers’

        What it means to be single is changing, and some experts believe the shifts, both in attitudes and demographics, could help normalise singlehood – and potentially diminish the jump to judge the unpartnered.

        In recent years, influential figures on social media and traditional celebrities alike have spoken out proudly about their single status. Actor Emma Watson, for example, has publicly described herself as “self-partnered”, encouraging others to view their own lack of a romantic partner as positive, not negative. “As more people are embracing their status as a single person, I think more people feel liberated to do the same,” says Abrams.

        Single women are more often subjected to the annoying sorts of questions like, ‘Are you seeing anyone?’

        Dating app Bumble’s research from October 2021, seen by BBC Worklife, showed that 53% of the more than 8,500 Bumble users surveyed across Canada, France, Germany, India, Mexico, the Philippines, Australia, the UK and the US “realized that it’s okay to be alone for a while”, thanks to the pandemic. Additionally, since Covid-19, many singletons have reported positive feelings and outcomes regarding their relationship status. Per the Match survey, 42% said they “enjoyed” being single during the pandemic.

        However, this statistic implies the other 58% of respondents did not; in fact, pandemic-wrought isolation affected many singles negatively, and increased shaming for some ­– Match reported 37% of singles surveyed said they got more questions from “concerned friends and family” about their love lives. Indeed, Abrams suggests single shaming is “still pretty rampant”, even as the ever-growing numbers of singles in countries like the US suggest a possible movement away from this behaviour.

        Still, experts are hopeful that these changing demographics will continue to evolve judgements around singlehood. DePaulo calls this uptick in singletons “the power of numbers”, saying “just about every time the Census Bureau releases its latest statistics, the findings show that there are more single people, and a greater proportion of single people, than there were before”. 

        She adds: “When whole swaths of the population are unmarried – in the US, close to half – it gets harder to insist that they all have something wrong with them.”

        Valeurs Actuelles

        Par crainte de “zemmourisation”, la majorité EELV de Strasbourg refuse d’inscrire la laïcité dans le règlement intérieur du conseil municipal

        Le 14 décembre dernier, la majorité de gauche de la ville a exclu le terme laïcité de sa charte de fonctionnement.

        Nouvel exemple pour le moins révélateur de la confusion qui règne, au sein d’une partie de la gauche, avec certains principes républicains. Le 14 décembre, à Strasbourg, la nouvelle majorité PCF / EELV et l’opposition se sont écharpées sur un point précis du règlement à voter : l’inscription du terme « laïcité», révèle les Dernières nouvelles d’Alsace.

        La laïcité, une « terrorisation  » des esprits

        Le journal explique que plusieurs élus d’opposition – du PS à la droite – souhaitent, ce jour-là, que la charte de fonctionnement soit alignée sur celle de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) et intègre le mot « laïcité ». Rappelons que cette dernière notion est profondément ancrée dans les institutions de la Ve République. Mais une adjointe à la mairie, Caroline Zorn, répond, le 14 décembre, durant le conseil municipal, que les élus qui y siègent ne sont « pas des agents de la fonction publique », lesquels sont astreints à une neutralité. Une autre adjointe, Hulliya Turan, va plus loin : pour elle, cette volonté de l’opposition s’apparente à une « terrorisation  » et à une « zemmourisation » des esprits. Elle met aussi en avant le « climat actuel ». Finalement, ce point du règlement, sans la notion de laïcité, est voté ce jour-là.

        Sur Twitter, le 14 décembre, le journaliste des DNA, Philippe Dossmann, rapporte les propos de l’ancienne maire PS de Strasbourg, aujourd’hui conseillère municipale. « Nous nous sommes sentis insultés et choqués par les propos de l’adjointe [sur la] ‘zemourisation’ (…) Refus de voter, attends que la maire se présente pour poursuivre. Je suis en colère, première fois que j’assiste à un tel débat », lâche-t-elle. Sur le même média social, l’élu Agir Pierre Jakubowicz explique : « Nous avons demandé l’inscription de la laïcité dans la charte des valeurs du Conseil de Strasbourg. Refus de la majorité EELV et PCF à qui cela posait problème… » D’après lui, il y a donc « des ambiguïtés à lever d’urgence pour servir ensemble la République et ses valeurs fondamentales ! »

        Nous avons demandé l’inscription de la #laïcité dans la charte des valeurs du Conseil de #Strasbourg. Refus de la majorité #EELV et #PCF à qui cela posait problème… Il y a des ambiguïtés à lever d’urgence pour servir ensemble la #République et ses valeurs fondamentales ! pic.twitter.com/VGv45uJdWe

        — Pierre Jakubowicz ???? (@PJakubowicz) December 15, 2020

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Le Monde

        Antibes Juan-les-Pins, terres d’inspiration(s) en Méditerranée

        Une destination de rêve en toutes saisons

        Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

        Antibes, ses ruelles pavées, son Fort carré, Juan-les-Pins ; son festival de jazz, ses plages de sable fin et la Presqu’île du Cap d’Antibes, poumon vert d’Antibes Juan-les-Pins, ont en commun la douceur de vivre ! Version arty, jazzy, nature et archi… À chacun son voyage au bord de la Méditerranée.

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        Les trésors d’Antibes

        Son centre historique, lové entre des remparts dessinés par Vauban, est une perle de la Côte d’Azur. Une fois passée la Porte Marine, on plonge dans le dédale de ruelles du vieil Antibes ; la rue Sade et ses petits commerces, la rue Saint-Bernardin et sa chapelle gothique, les charmantes ruelles du Haut et du Bas Castelet de la Commune du Safranier, le cours Masséna et son marché provençal couvert… Une balade piétonne enchanteresse au cours de laquelle on ne manquera pas une halte au Musée Picasso ! Fondé sur l’ancienne acropole de la ville grecque d’Antipolis, il a été habité jusqu’en 1608 par la famille Grimaldi. On peut y admirer quelque 275 œuvres de Picasso ainsi que celles de Fernand Léger, Modigliani, Miró ou Nicolas de Staël. La Galerie municipale des Bains Douches, installée dans les casemates d’Antibes, d’anciens locaux militaires, recense peintres, céramistes et maîtres verriers et organise des expositions !

        À deux pas du centre urbain, domine le Fort Carré entouré d’un îlot de verdure de 4 hectares semé de palmiers européens, d’oliviers, de caroubiers et de fleurs qui regardent la mer, terrain de jeux des plus grands sportifs ! Parmi eux, Alain Bernard, champion olympique de natation en 2008 et 2012 ou Nicolas Charbonnier, quintuple champion du monde de voile et médaillé de bronze aux JO de Pékin. Sans oublier les autres « stars » d’Antibes : Jean Quiquampoix (double médaillé : argent à Rio) et médaille d’or en tir rapide au JO de Tokyo et Alexis Raynaud, médaille de bronze à la carabine à Rio. Pour profiter de l’art de vivre dans la vieille ville, on pose ses valises à la Villa Port d’Antibes & Spa, un hôtel 4 étoiles flambant neuf situé à deux pas du Port Vauban. Côté régalades, on ne manquera pas les pâtisseries du chef Lilian Bonnefoi, dans son atelier boutique de la place du Safranier, les ateliers de cuisine des fleurs organisés par Yves Terrillon ou un repas gastronomique au Figuier de Saint-Esprit, la table étoilée du chef Christian Morisset.

        La Presqu’île et le Cap d’Antibes

        Antibes Juan-les-Pins, c’est aussi un littoral de 23 km et des espaces naturels préservés. Depuis 2013, le site « Baie et cap d’Antibes-îles de Lérins » est d’ailleurs classé Zone Natura 2000 avec ses côtes rocheuses, le site du Fort Carré et le Bois de la Garoupe. Ce dernier, qui recense 9 hectares, abrite une majestueuse forêt de chênes verts ! Sur un promontoire rocheux, à l’extrémité Sud du Cap d’Antibes, la Batterie du Graillon, organise des visites guidées sur sa faune et sa flore à préserver. En suivant le balisage du sentier de « Tire-poil », une promenade de 3,7 km autour du Cap d’Antibes, on découvrira de nombreuses essences méditerranéennes. On peut aussi flâner dans le jardin et la roseraie de la Villa Eilenroc, symbole du luxe de la Belle Epoque, qui plonge sur la baie des milliardaires. Légende de la Riviera, l’Hôtel du Cap-Eden-Roc, 5 étoiles, a fêté ses 150 ans en 2020. Ne manquez pas son restaurant Louroc, 1 étoile Michelin, dont la carte est signée Eric Frechon en collaboration avec les chefs Sébastien Broda et Lilian Bonnefoi.

        Juan-les-Pins, côté nature et jazz

        Véritable icône du jazz, c’est à Juan-les-Pins que le saxophoniste et clarinettiste Sidney Bechet a composé ses plus grands morceaux. Un an après son décès, en 1960, le mythique festival Jazz à Juan, qui se tient chaque année en juillet, a vu le jour ! C’est en sifflotant un air jazzy que l’on peut parcourir le jardin botanique de la Villa Thuret labellisé « Jardin remarquable » avec ses pins parasols centenaires et ses espèces en voie d’extinction. Entre Juan-les-Pins et Antibes, le parc Exflora ouvre une parenthèse nature au cœur des nuances du jardin méditerranéen, depuis la Rome antique à la Riviera du XIXe siècle. Enfin, en juin, on ne manquera pas les Voiles d’Antibes, une régate qui convoque les plus beaux voiliers du monde, dans la baie d’Antibes Juan-les-Pins. Peut-être les apercevrez-vous depuis votre chambre à l’Hôtel Belles Rives, ancienne demeure de Francis Scott Fitzgerald, niché dans une anse du cap d’Antibes.

        www.antibesjuanlespins.com

        Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

        BBC

        As the word spectrum suggests, autism covers a range of conditions

        In January, while recovering from Covid, I received another diagnosis.

        The symptoms first appeared during childhood. It's just that no one recognised them. There isn't the medical equivalent of a quick lateral flow test for the condition either. It requires expert assessment to combine behavioural puzzles – using pieces that appear to come from separate jigsaws – to create an unexpectedly new picture.

        This explains why I wasn't diagnosed with a life-long developmental disability until the age of 60. Embarrassingly, a former BBC science correspondent missed her own breaking news.

        I am autistic.

        Not surprisingly, it is a lot to process. It means, in commonly used language, I am "on the spectrum". Or neurodiverse. A "different" thinker.

        I am that woman with no volume control who probably interrupted your conversation because a thought exploded from her head and immediately out of her mouth. The woman who is so brutally honest you might recall her as rude. The one who got overly excited about space stamps or wildflowers and kept going on about women's hidden histories, Wally Funk and the Mercury 13. The one who wouldn't shut up or let it lie.

        One doctor said I was the oldest diagnosis he'd ever come across. But while many adults report feeling empowered by a late autism diagnosis, I am not one of them. At least not yet. My initial response was a mixture of shock and shame.

        Getting a later-life diagnosis can mean people have to reframe experiences from earlier in their life (Credit: Busà Photography/Getty Images)

        I felt broken.

        Since the diagnosis I've been slowly reframing six decades of relationships, actions and behaviour through this new and alternative lens. In the same way a prism disperses light into a rainbow, my understanding of how and why I behave the way I do is expanding. It is both revelational and unnerving. 

        As a science journalist, naturally I've done my research and I've found out I'm far from alone. The US Centers for Disease Control and Prevention estimates that 1% of the world's population is on the autism spectrum.

        So, I am one among 74 million.

        Most people get their diagnosis as children. Most of those children will be boys. The male to female autism ratio, according to the UK's National Autistic Society (NAS), is around 3:1, but the number of women being diagnosed with autism is increasing.

        Autism experts realised only relatively recently that some girls "present" differently to boys and this may have caused an under-diagnosis in the past. Girls were assessed based on the behavioural observations of the opposite sex. They wouldn't always have ticked the "right" boxes.

        As the word spectrum suggests, autism covers a range of conditions. The World Health Organization defines it as "characterised by some degree of difficulty with social interaction and communication" as well as different forms of behaviours, "such as difficulty with transition from one activity to another, a focus on details and unusual reactions to sensations".

        Ah, yes, sensations…

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        Most of my time outdoors is spent wearing sunglasses as my eyes are sensitive to bright light. Then there's my intense dislike of certain textures and sounds. I once refused to go to school because pupils ate too loudly and, for a long period of time when young, would only eat tomato soup and chocolate pudding. In my 20s, I left my first-ever Japanese meal extremely hungry because I had gagged at the sight of sashimi.

        I am also not entirely comfortable if anyone gets too physically close or "invades my body space". This discomfort is disguised by offering a handshake or a smile during an introduction rather than the awful increasing social tendency to hug or kiss. But I can be caught off guard. Once, when a French scientist loomed towards my cheek for a continental greeting, I panicked and told him rather forcefully: "Back off."

        Sue Nelson says she would often take an obsessive interest in subjects as diverse as space exploration and species of wildflower (Credit: Jacky Parker Photography/Getty Images)

        Then there are my colour quirks. Don't ask why, but I can't eat orange and yellow foods together. Ordering an English breakfast means ensuring that beans and egg are not served on the same plate or using, as comic character Alan Partridge once demonstrated, a sausage breakwater. No wonder I was labelled the family crank.

        But we all have quirks, right?

        In fact, apart from almost offending a scientist, who accepted my hasty explanation of "I'm British" for not welcoming three – yes an agonising three – cheek kisses, none of these quirks have interfered with a reasonably successful career involving communication despite a communication disability.

        As someone who makes multiple lists daily, I'm also permanently worried things won't go as planned

        This is because I am social and chatty, present podcasts and can give public talks. Unlike many autistic people, I also have no problems making eye contact.

        Behind the scenes, however, is where the pain and difficulties of having autism reveals itself. I have difficulty feigning interest in a topic I don't care about and am terrible at small talk, often an important part of getting to know people. This has sometimes caused isolation and feelings of intense loneliness and rejection.

        Before most events or broadcasts I suffer nervous stomach cramps, experience panic attacks or – in worst scenarios – mini-meltdowns that few, other than my husband, witness.

        As someone who makes multiple lists daily, I'm also permanently worried things won't go as planned. I over-prepare and get stressed trying to recall the entire contents of a book I've read for a three-minute interview.

        "For a long period of time when young, I would only eat tomato soup and chocolate pudding" (Credit: Loooby/Getty Images)

        Afterwards, when the relief of performing has worn off, I tend to withdraw at the earliest opportunity to decompress and lie down. A lot of social interaction leaves me physically exhausted. That loud, talkative woman has retreated to welcome solitude.

        But this, apparently, is what many women with autism often do. We "mask" or fake it. Hiding discomfort under a veneer of geniality and learned social behaviour.

        Then along came coronavirus…

        I began producing a new weekly radio documentary for BBC World Service with the network's OS (Outside Source) team. As everyone struggled to make sense of a frightening new reality, it brought people together from across the globe to share deeply meaningful conversations.

        The pandemic, as for many, caused hairline cracks within my psyche to deepen

        Not surprisingly, many of those conversations were raw and emotional. The work meant listening to them repeatedly for editing. In the early hours of the morning I'd replay them in my head on a permanent loop: the hospital doctor in India who couldn't save his father from Covid. The loneliness shared by those isolated in the Canadian prairies or Australian outback. The unbearable sadness and grief of those whose loved ones died alone.

        I had insomnia for almost a year. Most days I would work in tears listening to the riveting, poignant, yet often unbearable humanity.

        The pandemic, as for many, caused hairline cracks within my psyche to deepen. These cracks widened into chasms of heightened and uncontrollable sensitivities and emotions. Some days I was depressed. On others I couldn't stop painting, usually planets or moons, or identified wildflowers compulsively. Then along came a fungi obsession, where I would walk for hours to find a specific mushroom. My sensory idiosyncrasies went haywire. The drone of a bathroom fan through the bedroom wall was physically and mentally distressing.

        Something wasn't right. A doctor agreed and referred me to a mental health team but everyone else was also having a mental health crisis. Months went by before I even received a preliminary phone call.

        An NAS survey in 2019 reported anxiety and depression are the most common mental health problems for those with autism and that three out of four adults needed help with their mental health in the previous five years. I dread to think what those figures will be now.

        Unlike many autistic people, Sue Nelson found no issue with eye contact (Credit: Frederic Cirou/PhotoAlto/Gertty Images)

        Fortunately, in 2021, there was a moment of serendipity. I was producing Smart Women, Male Genius, which examined the sexism from scientific and social attitudes towards intelligence.

        Autism conditions range from debilitating speech, language and cognitive issues requiring lifelong care to milder social problems. Like everyone else, the condition covers a range of IQs. While researching intelligence, I discovered that – despite no proven link – genius was often associated with a form of autism known as Asperger's Syndrome. This contributes falsely to the notion that most geniuses are men since more men are diagnosed with Asperger's.

        Named after Hans Asperger, an Austrian paediatrician who did important autism research with children, most professionals avoid using his name as history revealed he collaborated with the Third Reich in the murder of children. The American Psychiatric Association even removed the term Asperger's from the fifth edition of the Diagnostic and Statistical Manual in 2013.

        In some of the simple social exercises, there was an almost laughable disparity between how well I thought it had gone and their clinical judgement

        The preferred term for all types of autism is now autism spectrum disorder (ASD). But ASD isn't liked by everyone either because "disorder" can have negative connotations, so you'll often see ASD referred to as autism spectrum condition (ASC) too.

        I booked biochemist Camilla Pang for the programme. She was diagnosed with Asperger's as a child and wrote the award-winning book, Explaining Humans, about her condition. Reading it became a series of light-bulb moments. After our pre-interview, I mentioned how many of her experiences chimed with mine and that it had made me contemplate getting an assessment for autism. She thought it was a great idea.

        In my county there is a two-year waiting list for a child autism diagnosis. It is much longer for adults, so I found a reputable company and paid for a private assessment. It involved several extensive questionnaires and consultations with psychologists. One interviewed my mother for several hours about my behaviour as a child.

        While awaiting the results, I realised that if autism didn't account for my behaviour, the frequent misunderstandings and other unintentional upsets, my family was right. I had foot-in-mouth disease instead.

        "As someone who makes multiple lists daily, I'm also permanently worried things won't go as planned" (Credit: Johner Bildbyra/Getty Images)

        The positive diagnosis of ASC still floored me. It was painfully clear from the report, for instance, that I had little awareness of how my behaviour was perceived during the assessment. After reading how I had effectively monologued (my word not theirs) about some of my favourite topics, I felt acutely embarrassed. In some of the simple social exercises, there was an almost laughable disparity between how well I thought it had gone and their clinical judgement. My eye contact was not always great either.

        It uncovered things I knew: I didn't speak until I was 18 months old and then it was the sentence "look at the lights" at Christmas. It also uncovered things I didn't know, or perhaps refused to remember: hair loss through stress between the age of 11-12.

        At the end of the detailed 30-page assessment, six of the nine recommended books were about Asperger's.

        Climate activist Greta Thunberg, who also has Asperger's, described her differences in thinking resulting from autism as a "superpower". I'm not at this stage yet. But my "hidden in plain sight" autism traits are informing both my past and present.

        I was in the worst possible job for someone who gets anxious over unexpected changes

        The assessment is helping me, and my husband, understand my behaviour and anxieties. He believes it is why I found being a science correspondent excruciatingly stressful.

        News, by definition, is all about change. But unlike most news journalists (including him), I hated any updates or breaking stories because they upset my plans. Basically, I was in the worst possible job for someone who gets anxious over unexpected changes.

        It also explained why I gravitated towards longer-form documentaries and wrote Wally Funk's Race for Space. These activities are far less stressful, indulge my obsessions and reward attention to detail, since I hone in on the minutiae. This is a good quality for editing but can sometimes be at the expense of the bigger picture.

        After returning from Heathrow Airport via a local taxi firm, I couldn't recall the driver's name but described, in huge detail, a large intricate tattoo on the man's left arm. My husband was astounded. "That's the driver with one arm."

        Environmental activist Greta Thunberg is one of the most high-profile people with an autism diagnosis (Credit: Christopher Furlong/Getty Images)

        I honestly hadn't noticed.

        So, these are strange times (in more ways than one), but I can envisage a day where the fragmented parts of my life, those puzzling episodes that didn't make sense, reform with more clarity and understanding.

        During the assessment exit interview, the psychologist said many of their autism clients had also reported worsening symptoms during the pandemic so the most important action right now is controlling my anxiety.

        Family and friends have been incredibly supportive. No one was overly surprised. It turns out several family members have autism, far more than I realised. More importantly, even in my limited personal discussions so far, it has encouraged one young woman – whose symptoms mirror mine – to start her own diagnosis path. Another friend is finally getting her daughter assessed after realising she was just like me.

        This is why I've gone public about having autism. This new understanding of life is a huge gift. I wish I'd got a diagnosis earlier. Admittedly, I'm still processing it all but no longer view myself as broken. I am simply wired differently. And that's OK.

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        Valeurs Actuelles

        McKinsey : une enquête ouverte pour “blanchiment aggravé de fraude fiscale” par le Parquet national financier

        La polémique McKinsey continue. Après avoir suscité la controverse, le recours aux cabinets de conseils par l’exécutif prend désormais une tournure judiciaire. Le Parquet national financier (PNF) a annoncé,  mercredi 6 avril, l’ouverture d’une enquête préliminaire pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale », indique le quotidien Le Monde. Une initiative découlant d’un rapport du Sénat à propos du recours de l’Etat à ces entreprises, publié le 17 mars.

        329 millions de chiffre d’affaires

        À ce stade, le PNF n’a pas détaillé précisément les contours de son enquête, ni les suspects visés. Le motif annoncé par le parquet national financier laisse cependant à penser que les investigations porteront sur les pratiques fiscales du cabinet McKinsey, juge Le Monde. Dans son rapport, le Sénat avait révélé que le cabinet américain n’avait pas payé d’impôt sur les sociétés en France entre 2011 et 2020. Alors même que son chiffre d’affaires s’élevait à 329 millions d’euros en 2020.

        Le 23 mars, Emmanuel Macron avait réagi à la polémique, se disant « choqué » par les pratiques fiscales de McKinsey, tout en rappelant qu’elle n’avait rien d’illégales. De son côté, le cabinet de conseil a assuré « respecter les règles fiscales françaises », sans pour autant remettre en cause le rapport réalisé par le Sénat.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        Retraites : le grand revirement de Marine Le Pen

        Actu

        La candidate du Rassemblement national a entériné, jeudi 17 février, l’abandon de la retraite à 60 ans, qu’elle défendait bec et ongles depuis dix ans.

        Benjamin König

        C’est la « question centrale du programme que je défends », qui touche à la « juste répartition des richesses et à la conception de notre modèle social (…) après tant de décennies de trahison et de fausses promesses ». C’est par ces mots que Marine Le Pen a entamé la présentation de son projet de réforme des retraites, jeudi, pour mieux noyer le poisson. Car, après plusieurs semaines de tergiversations, il paraissait de plus en plus clair que la cheffe du RN était sur le point d’abandonner un des marqueurs sociaux forts de son projet politique, qu’elle défendait depuis dix ans : le retour à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Lors de son premier grand meeting, à Reims, le 5 février, elle n’en a pipé mot.

        Exclusif : la retraite à 60 ans ? Les cadres votent pour !

        Cette fois, si elle a dit croire « au système de protection sociale français », c’était pour mieux le dénoncer au prétexte qu’il aurait été « dévoyé et ouvert au monde entier ». Dans le détail, son projet ne fait nulle mention de l’âge légal, aujourd’hui fixé à 62 ans. Il ne sera possible de partir à 60 ans à taux plein qu’à deux conditions : avoir commencé à travailler entre 17 et 20,5 ans, et avoir cotisé et validé 40 annuités. Pour la tranche suivante, ceux qui ont commencé à travailler entre 21 et 24,5 ans, la cheffe du RN propose « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations » pour un départ entre « 60,75 et 62 ans ». Pour les autres, les 42 années de cotisations seront maintenues et l’âge effectif de départ à la retraite monterait donc à 67 ans. Et si elle a bien évoqué la question de la pénibilité, elle n’a en rien détaillé les modalités de sa prise en compte.

        Des gages aux patrons

        Pourtant, voici à peine plus de trois mois, le 15 novembre 2021, Marine Le Pen, déjà candidate à l’élection présidentielle, exposait sa vision du sujet : « La manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation. » Elle critique alors « la vision ultralibérale (qui) consiste à dire qu’il faut un allongement indéfini de la durée de travail ». Et met en avant « un choix budgétaire » pour financer ce départ à 60 ans. Début février, Marine Le Pen et son entourage réfutent encore tout virage. « Rien ne change ! avance Philippe Ballard, l’ex-journaliste devenu directeur de la communication : Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, et tous les autres auront aussi 40 annuités pour partir à la retraite. » Raté. En réalité, ce changement de pied avait déjà été esquissé dès janvier dernier. Tout à sa volonté de se « présidentialiser », la candidate avait montré patte blanche lors de son déjeuner avec le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), un organisme patronal inféodé au Medef. « C’est un vrai problème », lui ont alors lancé les patrons présents, à propos du financement de l’âge légal à 60 ans. Marine Le Pen leur répond déjà que son seul objectif est d’éviter que des salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans ne doivent attendre l’âge légal de 62 ans. Et donne des gages pour le reste…

        Course à l’échalote

        Ce recul est d’autant plus criant que les programmes des deux élections présidentielles précédentes sont des plus clairs. Celui de 2017 indique : « Engagement n° 52 : fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour percevoir une retraite pleine. » En 2012, il était plus net encore, puisque à l’âge légal de 60 ans et aux 40 annuités s’ajoutait un « élargissement de l’assiette aux revenus du capital pour financer l’ensemble des prestations ». Mais là encore, il y avait un loup libéral : cet élargissement de l’assiette était justifié par une « perte de compétitivité » due aux cotisations.

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        Si, à l’instar d’autres propositions comme la sotie de l’euro, Marine Le Pen fait machine arrière sur celle centrale des retraites, c’est également en raison de la bataille qui se joue à droite et à l’extrême droite entre la cheffe du RN, Éric Zemmour et Valérie Pécresse. Cette dernière annonce un âge légal de 65 ans, quand l’ex-chroniqueur du Figaro parle de 64 ans. Dans cette course à l’échalote, Marine Le Pen a été critiquée jusque dans son camp pour des positions jugées bien trop « sociales », notamment de la part de l’aile ultralibérale et conservatrice qui refuse ce que ses partisans nomment le « national-populisme ». C’est cette fraction du RN, politiquement plus encline à l’union des droites, qui a pour partie rejoint Éric Zemmour. Jeudi, Marine Le Pen a ponctué son laïus d’une formule traditionnelle du RN : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas. » Difficile à croire.

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        BBC

        Borodyanka: 'There are a lot of people left under the rubble'

        By Jeremy BowenBBC News, Borodyanka

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        The destruction in the centre of Borodyanka is the worst for its size I have seen in any of the towns around Kyiv, including Irpin and Bucha, which were much fought over.

        Down the main street from the roundabout at the entrance to the town there is a massive amount of damage. Destroyed and burnt-out buildings, homes turned to rubble, the twisted wreckage of cars, and then more collapsed buildings.

        Borodyanka, which is not far from the border with Belarus and was on the main axis of the Russian advance on Kyiv, has been very heavily shelled.

        It is not the kind of shelling that happens in couple of bombardments. This takes application.

        Several witnesses told the BBC that Russian troops stopped attempts to dig survivors out of wrecked buildings, threatening people who wanted to do so at gunpoint.

        Ukrainian officials say that the Russians may have committed worse atrocities in Borodyanka than in Bucha, where bodies of men who looked to have been summarily killed were found lying in the street after the Russians pulled out, and several hundred other bodies were in a mass grave.

        At the moment, though, the extent of what was done to civilians in Borodyanka during the Russian occupation is not yet clear.

        The reason is that the rubble of bomb sites has not yet been moved. Those in the town believe that corpses of civilians are lying under them, but the number is not known.

        The worst killing in Borodyanka might have come when several large blocks of flats were destroyed.

        In a line of big cream-coloured buildings, several have been flattened. The fire-blackened gaps that they occupied are like missing teeth.

        Tons of concrete and steel collapsed into the cellars under the flats. Several people said dozens of civilians were lying dead under the rubble. The police said it could be hundreds. They are waiting for cranes and heavy lifting gear to start moving huge amounts of rubble to recover bodies.

        Dmytro Stashevskyi, a middle-aged man, is lucky to be alive. I met him when he was cleaning up a smashed and looted shop he rented out as a pharmacy.

        His family left Borodyanka on 24 February when the Russians invaded. Dmytro stayed on to safeguard their property. The Russians were moving tanks and men through the town, so with his neighbours, he spent much of his time in the cellar under their building, day as well as night.

        By the evening of 1 March he decided that he had to sleep somewhere less exposed to the Russians, so went to another shelter on the edge of town.

        When he returned in the morning the building was rubble and the cellar where he had been staying with friends and neighbours was filled with twisted concrete and steel.

        "I came back at 08:30 in the morning and the apartment was already destroyed. My mum, my wife and daughter were all praying for me. Before it all happened, there was talk of Russian tank columns moving through the city and shooting at everything. I didn't believe it at first, but then I saw them shooting at civilian houses."

        Dmytro's wife Svetlana was trying to clear up his mother's destroyed flat in the building next door, which was still standing. She said the Russians stopped attempts to rescue any survivors.

        "They were all our neighbours", she said. "Shortly after the attack, people nearby heard some voices, Russian soldiers stopped them digging. They threatened to shoot if they tried."

        "There are a lot of people left under the rubble," confirmed another woman, Maria, who was busy sorting mirrors and pictures that could be salvaged and throwing the rest into a skip behind her apartment block. "My soul hurts. I knew all those people. We knew they were there from the first day, but they wouldn't let us get them out."

        Maria and many others told us that Russian troops looted their property.

        The Russians "stole everything that glittered," she said. "They even took my lingerie. They beat everything, they gutted everything… it's all smashed."

        Many people left Borodyanka when the invasion began on 24 February. A few who have come back were walking around the ruins, dazed and distressed by what they were seeing.

        Svitlana Gontar, who had just returned on Tuesday morning, sobbed as she saw what had become of her hometown.

        "It was so green. It was really nice. Kids studied here. We had three schools, a technical and a music college. Now, we don't have anything. Children have lost their childhood, their memories, everything."

        Outside the golden-domed Ukrainian Orthodox church, a local priest, Father Dmytro, was supervising the distribution of bread outside the golden-domed church. He said he had witnessed Russian snipers killing civilians.

        "It was the 2 March near the petrol station. We were driving along, followed by two civilian cars. They just shot them - it was an execution."

        "Since the Russians left, we have tried to provide humanitarian aid - mostly supplies from western Ukraine. But it has to be food that will keep. Most people still don't have any power or heat."

        The biggest bomb sites in Borodyanka could only have been hit by air strikes or ballistic missiles. The laws of war state civilians are protected and killing them is a crime unless they are involved with military action.

        Unless it can be proved that the blocks of flats were military sites, then their destruction and the death of the hundreds whose bodies local police fear lie underneath, could amount to a war crime.

        Reports of actions by Russian forces in Ukraine that could be crimes of war are accumulating. One question is what redress, if any, will be available for victims and their families.

        The best recent example was the war crimes tribunal in The Hague that prosecuted some of the worst perpetrators in the wars of former Yugoslavia in the 1990s. That was authorised by the UN Security Council.

        But Russia is a veto-wielding permanent member, so that avenue is likely to be closed for Ukraine.

        Father Dmytro has no doubt about what Russia's actions in his country amount to. "[The Russians] did everything possible to destroy the country of Ukraine. This was not a war between armies - this war was against the entire country of Ukraine."

        War in Ukraine: More coverage

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        Hwasong-15 ou Hwasong-17 : la Corée du Nord aurait-elle truqué son dernier tir de missile ?

        Publié le : 27/03/2022 - 14:39

        Marc DAOU Suivre

        Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui a supervisé le tir du plus puissant missile balistique intercontinental (ICBM) du pays, jeudi 24 mars, s'est dit prêt pour une "confrontation de longue haleine" avec les États-Unis. Après l'inquiétude des pays voisins et l'indignation exprimée par la communauté internationale, des doutes sont apparus sur la nature du missile qui a été lancé.

        Washington et Seoul sont convaincus que le régime nord-coréen a truqué le lancement, jeudi, de son missile balistique intercontinental (ICBM), rapporte, dimanche 27 mars, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. "Les alliés pensent que le Nord a de nouveau testé jeudi un ICBM Hwasong-15, du même type que celui qu'il a tiré fin 2017, selon plusieurs sources, indique Yonhap. Et ce, alors que le Nord a publiquement revendiqué le succès du lancement d'un missile Hwasong-17", soit le dernier modèle de missile.

        Cette analyse, émanant des services de renseignements et de données satellitaires, se base sur l’aspect du moteur-fusée du missile, précisément sur le nombre de ses tuyères, et le temps de combustion du premier étage du projectile, tous deux caractéristiques du Hwasong-15 et non pas du Hwasong-17.

        Par ailleurs, des experts ont également mis en doute le récit nord-coréen en constatant que la photo prise au moment du lancement du missile montrait un ciel clair à Pyongyang, alors que le temps était nuageux dans la capitale nord-coréenne à l'heure précise du tir.

        At @JamesMartinCNS, we agree with @ColinZwirko that some of the footage released by North Korea is from the failed test on the morning of March 16 instead of the successful March 24 afternoon test.The TEL's shadow matches a morning launch much better than an afternoon launch. pic.twitter.com/2uzYo02G52

        March 25, 2022

        Ils ont également relevé que de nombreuses images du test du 24 mars ne correspondent pas aux images satellite du site de lancement.

        Lots of KCTV footage of the Hwasong-17 ICBM test doesn't match up with satellite imagery of the launch sitePossible scenario: it's Hwasong-17 footage up until it exploded on March 16, using Hwasong-15 flight data March 24 as coverhttps://t.co/sh5nmkDc4K

        March 25, 2022

        S'agit-il des images de l'essai de missile du 16 mars ? Celui-ci s'était soldé par un échec, le projectile explosant dans le ciel au-dessus de Pyongyang peu après son lancement depuis l'aéroport de Sunan, au nord de la capitale. Le régime garde un silence complet sur cet événement.

        Selon les analyses du ministère de la Défense japonais, le missile a volé pendant 71 minutes avant de tomber dans la zone économique exclusive, dans la mer du Japon, à environ 150 km à l'ouest de la péninsule d'Oshima, dans l'île septentrionale de Hokkaido.

        "Étant donné que le missile balistique a cette fois-ci volé à une altitude de plus de 6 000 km, ce qui était beaucoup plus haut que l'ICBM Hwasong-15 qui a été lancé en novembre 2017, on pense que celui d'aujourd'hui est un nouvel ICBM", avait déclaré, le 24 mars, le numéro deux du ministère japonais de la Défense, Makoto Oniki.

        Depuis, l'armée sud-coréenne a minimisé l'importance de ces données, selon Yonhap, en expliquant que le projectile tiré la semaine dernière peut très bien être un Hwasong-15 porteur d'une ogive plus légère conçu pour voler en apparence comme un Hwasong-17, à plus longue portée.

        "Missile monstre"

        Car en effet, le missile qui a été tiré jeudi a volé plus haut et plus loin que tous les précédents ICBM testés par le pays doté de l'arme nucléaire. Ce qui le rend capable de frapper n'importe quelle partie du territoire américain.

        Dévoilé pour la première fois en octobre 2020 et surnommé "missile monstre" par les analystes, le Hwasong-17, que Pyongyang affirme avoir tiré, n'avait jamais été testé auparavant. Et ce en rupture du moratoire sur les lancements de missiles balistiques intercontinentaux auquel Kim Jong Un s'était engagé en 2017.

        NEW: First images of North Korea's Hwasongpho-17 ICBM. pic.twitter.com/QyC8E6hjMT

        March 24, 2022

        Le dirigeant nord-coréen, qui a personnellement supervisé l'essai du 24 mars, selon les images diffusées en Corée du Nord, en est si fier qu’il a ordonné le tournage d’un clip de propagande dans lequel il apparaît en blouson de cuir noir et de lunettes de soleil sombres, déambulant avec des officiers devant un énorme missile.

        Le régime n’a jamais caché sa priorité : développer un ICBM capable de porter plusieurs ogives conventionnelles ou nucléaires suivant chacune une trajectoire indépendante, difficiles à intercepter par les systèmes antimissiles. 

        "Ce qui est important avec (Hwasong-17), ce n'est pas la distance qu'il peut parcourir, mais ce qu'il peut potentiellement transporter, c'est-à-dire des ogives multiples", a déclaré l'analyste Ankit Panda à l'AFP.

        Les résolutions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et d'armement, de procéder à des essais de missiles balistiques, ce qui n'a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type depuis le début de l'année.

        Mais il ne s'agissait pas jusqu'à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d'avoir testé certains systèmes d'ICBM lors de ces lancements.

        Hwasong-15 ou Hwasong-17, pour Kim Jong Un le message reste le même, comme le résume Jeffrey Lewis, de l'Institut Middlebury en Californie, sur Twitter : "Je serai capable de vous atomiser si vous m'envahissez. Alors ne le faites pas !".

        Avec AFP 

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        Tir de missile intercontinental nord-coréen : Washington impose de nouvelles sanctions

        La Corée du Nord tire un missile intercontinental, Séoul riposte avec plusieurs missiles

        La Corée du Nord échoue à tirer un "projectile non identifié", selon Séoul

        Le Monde

        Bouches-du-Rhône, toute l’expérience de la Provence

        Une destination de rêve en toutes saisons

        Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

        Territoire solaire, multiculturel, aux sites préservés, les Bouches-du-Rhône font alterner un littoral minéral sublime et un arrière-pays authentique. Partez à la rencontre de cette Provence de contrastes et de simplicité que l’on expérimente en osant sortir des sentiers battus !

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        Bouches-du-Rhône : un territoire à croquer

        Intégrées à la Vallée de la Gastronomie - cette destination gourmande qui relie Dijon à Marseille - les Bouches-du-Rhône vous emmènent en voyage gastronomique ! Embarquement immédiat à Marseille qui, après le succès de l’année de la gastronomie en 2019 (Plus de 2 millions de participants), remet le couvert pour la 4e édition avec l’événement MPG2022, devenu culte. Au programme : la 3e édition des dîners insolites programmés tout au long du mois de juillet dans des lieux décalés avec des chef (fe) s épatant(e) s. Mais avant cela : le grand banquet dressé sur la Corniche Kennedy à Marseille et qui réunit quelque 1 000 convives face au soleil couchant pour un dîner hors normes.

        En juin, place au Street Food Festival ! Producteurs locaux, artisans, chefs et métiers de bouche mettent en commun leur savoir-faire sur fond de DJ sets et de performances street art. On profite de l’escapade dans ce département pour s’intéresser au spiritueux local, le pastis ! Comme celui élaboré par la distillerie Garagaï à partir de 20 plantes et fleurs fraîches récoltées aux abords de la Sainte-Victoire. Pour aller plus loin dans la découverte de la Provence, cap sur les Alpilles ! L’écurie Petit Roman organise des balades à cheval gourmandes en formule ½ journée ou bivouac avec des pros formés par des indiens Navajos. Au Domaine du Temps perdu à Mouriès, vous découvrirez une ferme écosystémique semée d’oliviers et d’amandiers, qui produit une bonne huile d’olive AOP des Baux-de-Provence. Et, puisqu’on est dans le coin, pourquoi ne pas faire un saut au Mas de la Pyramide à Saint-Rémy-de-Provence, un musée rural implanté dans d’anciennes carrières romaines. Très impressionnant le travail de taille sur ce rocher dressé à 20 mètres de hauteur !

        S’immerger en pleine nature

        On peut également chausser ses chaussures de marche pour partir à l’assaut du nouveau GR La Routo qui relie la France à l’Italie, sur le tronçon qui part d’Arles, traverse Maussanne-les-Alpilles et débouche sur Aix-en-Provence. À Peyrolles-en-Provence, la balade suit le fil de l’ancien canal du Verdon, sur 12 km. Une véritable page d’histoire de l’irrigation ! Plus contemplatif comme itinéraire : on grimpe à bord du petit train de la Côte Bleue qui relie Marseille à Miramas via Martigues. 60 km de voie ferrée avec vues plongeantes sur la pinède et les eaux cristallines !

        Faites donc un break sportif à Carry-le-Rouet pour une randonnée de 12,4 km, celle de Notre Dame du Rouet et Bon Jean, qui en met plein la vue ! Envie de Camargue ? Pour varier du cheval ou du vélo, on fend les eaux en paddle ! Trott Camargue, la base de loisirs des Saintes-Maries-de-la-Mer loue des trott-paddle, une trottinette de mer qui file à 11 km/h. Repos bien mérité au Mas du Couvin, un établissement typiquement camarguais au cœur des étangs et des marais, ou aux Lodges de Camargue, des sortes de cabanes de pêcheurs sur pilotis à Port-Saint-Louis-du-Rhône.

        De nouveaux regards, des écrins mythiques

        La cité arlésienne, aux portes de la Camargue, n’a pas fini de faire parler d’elle ! Au succès des Rencontres de la photographie, à la nouvelle dynamique impulsée par le Parc des Ateliers de Luma, s’ajoute l’ouverture de la Fondation Lee Ufan, l’artiste contemporain de l’extrême dépouillement, entre les murs de l’Hôtel Vernon réhabilité par Tadao Ando. Avec ce nouveau lieu de culture, la ville s’affirme comme une référence de l’art contemporain !

        Consacré au fabuleux destin de Paul Ricard, le nouveau musée du Domaine de Méjanes présente des spectacles de taureaux, des balades à cheval, des hébergements en roulotte et des restaurants. Et, pour cultiver vos connaissances sur la Camargue, ne manquez pas le nouveau musée d’archéologie maritime et d’ethnographie aux Saintes-Maries-de-la-Mer. C’est à la Villa Méditerranée de Marseille qu’il faudra aussi se rendre pour découvrir une réplique de la Grotte Cosquer, la seule grotte préhistorique sous-marine avec plus de 500 œuvres d’art pariétales enfoui à 37 mètres de profondeur !

        www.myprovence.fr/

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        L'Humanité

        En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

        Il était une fois

        Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

        Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

        On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

        Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

        La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

        Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

        La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

        Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

        C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

        Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

        Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

        Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

        Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

        Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

        La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

        En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

        Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

        C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

        La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

        Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

        Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

        pilulecontraceptionsimone veillucien neuwirth
        BBC

        Ukraine War: Western leaders to impose further sanctions on Russia

        Ukrainian President Volodymyr Zelensky has said he "cannot tolerate any indecisiveness" ahead of the West imposing further sanctions on Russia.

        The US said on Tuesday the measures will target financial and state-owned bodies, some officials and oligarchs.

        Media reports suggest Russian President Vladimir Putin's daughters will be among those on the list.

        The European Union is also expected to cut off Russian coal imports as concern over alleged war crimes increases.

        But Mr Zelensky, speaking to the Irish parliament on Wednesday, said there was still a need to convince some in Europe who believe "war and war crimes are not as horrific as financial losses" to back tougher sanctions.

        He added that "Russian oil cannot feed the Russian military machine", with Ukraine's foreign minister arguing on Twitter that an embargo on gas and oil was needed to truly impact Russia's ability to finance the war.

        Josep Borrell, the EU's chief diplomat, separately acknowledged on Wednesday that the one billion euros ($1.09bn; £833m) Europe spent on Russian energy every day put into sharp perspective the billion euros given to Ukraine in military assistance since the start of the invasion.

        War in Ukraine: More coverage

        Some European member states, including Germany, are heavily reliant on Russian energy and had been reluctant to directly target the sector.

        However, in a first, the European Commission proposed a potential ban on imports of Russian coal on Tuesday, which must be agreed by all 27 members. Europe buys around €4bn ($4.4bn; £3.3bn) worth of coal from Moscow every year.

        Sentiment appeared to change after evidence of Russian war crimes emerged, with French President Emmanuel Macron joining calls for a ban on coal earlier this week.

        The ban was suggested ahead of a range of sanctions set to be announced in coordination with the US and other G7 nations.

        White House spokesperson Jen Psaki said on Tuesday a number were aimed at "holding accountable the Russian kleptocracy that funds and supports Putin's war".

        Ms Psaki told reporters that the sanctions, which are expected to include a ban on all new investment in Russia, will "degrade key instruments of Russian state power, impose acute and immediate economic harm on Russia".

        The Wall Street Journal said on Tuesday that Sberbank, Russia's largest lender, may be among those targeted.

        Ms Psaki refused to comment on the reports that Mr Putin's daughters would be targeted.

        European member states are also expected to impose a "full transaction ban" on four Russian banks and ban a range of other Russian and Belarusian imports, including wood, cement, seafood and liquor, worth €5.5 billion ($6bn; £4.59bn).

        And Ursula von der Leyen, the European Commission president, said she intends to close EU ports to Russian vessels and ban Russian and Belarusian road transport operators from the region.

        Ms Von der Leyen accused Russia of "waging a cruel and ruthless war" against Ukrainian civilians and said the EU must "sustain utmost pressure on Putin and the Russian government at this critical point".

        But Lithuanian Foreign Minister Gabrielius Landsbergis on Tuesday evening criticized the EU's proposed sanctions package, calling it a "feeble response" which is "an invitation for more atrocities."

        "Coal, four banks…a ban on ports and borders (with exceptions) is not really an adequate sanctions package to the massacres that are being uncovered," Mr Landsbergis wrote on Twitter.

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        France24 - Monde

        Au Mali, la junte protège ses soldats à tout prix

        Publié le : 01/04/2022 - 15:07

        David RICH Suivre

        Alors que les soldats français de Barkhane quittent le Mali, la junte au pouvoir multiplie ces dernières semaines les déclarations sur les avancées militaires contre les groupes jihadistes. Dans le même temps, les accusations d’exactions à l'encontre de ses soldats se multiplient.    

        "La présence de Wagner au Mali c’est quoi ? Des exactions et la limitation des libertés publiques". Interviewé sur France 24 mercredi 30 mars, le ministre français des Affaires étrangères Jean Yves le Drian a, de nouveau, fustigé la présence de miliciens russes du groupe Wagner au Mali auprès des forces nationales, et dont la junte au pouvoir est selon lui l’"otage".  

        Ces derniers mois en effet, des témoignages relayés par plusieurs médias, dont RFI et France 24, ainsi que l’organisation humanitaire Human Rights Watch, accusent l’armée malienne, ainsi que des combattants blancs, soupçonnés d’appartenir au groupe russe Wagner, d’exactions commises contre des civils dans plusieurs régions du Mali. Ce serait actuellement le cas à Moura, village du centre du pays, dans la région de Mopti, assiégé par l'armée et des combattants russes. Des accusations en nombre, jugées "préoccupantes" par l’ONU mais rejetées par la junte, qui nie toute présence de miliciens russes et dénonce une tentative de déstabilisation des forces armées maliennes (FAMa).   

        Haro sur les médias français  

        Le 16 mars, dans un communiqué, la junte malienne annonce la suspension de France 24 et RFI, accusés de "fausses allégations" d'exactions commises par l'armée malienne. Une décision qui fait suite à la publication par RFI d’un reportage en deux parties contenant des témoignages de civils narrant des pillages et exécutions sommaires commises par les soldats maliens, parfois accompagnés de blancs, non francophones, suspectés d’appartenir à Wagner.     

        Dénonçant "la volonté criminelle de journalistes" visant à "semer la haine", la junte oppose un rejet catégorique à "ces allégations contre les vaillantes FAMa". Le communiqué précise qu’il est désormais interdit aux médias maliens de publier ou partager des contenus des deux médias français, qui appartiennent au même groupe.   

        Un mois plus tôt un autre media français avait été visé par la junte, Jeune Afrique, dont l’envoyé spécial Benjamin Roger avait été arrêté, le 6 février, puis expulsé moins de 24 h après son arrivée sur le sol malien. Lui aussi travaillait sur le rôle des miliciens de Wagner auprès des forces maliennes. Son enquête, publié le 18 février, se fait l’écho de leurs méthodes "brutales" et "expéditives" sur le terrain qui ont "tendance à désinhiber" les FAMa.     

        Pourtant, depuis les premières rumeurs de la signature d'un contrat entre la junte malienne et la milice Wagner, rapportées en septembre 2021 par Reuters, Bamako nie farouchement toute présence de mercenaires russes sur son sol. Seul des instructeurs russes sont présents au Mali et ces derniers ne participent aucunement aux combats, insiste Bamako.  

        Un "complot" pour "discréditer l’armée"  

        Interviewé sur RFI le 17 février, Fousseynou Ouattara, le vice-président de la commission Défense du Conseil national de transition (CNT), fustige une "manipulation pure et simple" orchestrée de toute pièce pour décrédibiliser l’armée malienne. "Est-ce que vous avez le nom des Maliens qui témoignent de cela ? Vous savez dans certains villages, la situation est telle que si vous donnez de l’argent à un Malien, un pauvre qui souffre, il vous dira tout ce que vous voulez" assène-t-il au micro de David Baché. 

        💬 🇲🇱 Accusations d’exactions : «un complot pour cacher les succès de l’armée malienne» estime Fousseynou Ouattara le vice-président de la commission Défense du Conseil national de transition (CNT) du #Mali. 🎙 D. Baché #RFImatin 👇 pic.twitter.com/NzEGYGvJaQ

        March 17, 2022

        De son côté, l’organisation humanitaire Human Rights Watch (HRW) a publié, le 15 février, un rapport documentant la mort de 107 civils dans le centre et le sud-ouest du Mali, depuis décembre 2021, "dont au moins 71 impliqueraient des membres des forces gouvernementales". À nouveau, l’implication de "soldats blancs" parlant une langue inconnue y est rapportée. 

        Dans une réponse datée du 14 mars, le ministère de la Défense malien revient point par point sur les exactions documentées par l’ONG. "La lutte contre l’impunité demeure aujourd’hui une priorité pour le commandement militaire" déclare-t-il avant de se livrer à une attaque en règle contre le rapport d’ Human Rights  : "Ces allégations sont très souvent tendancieuses, non recoupées, rapportés selon des témoignages non contradictoires et ne s’appuyant sur aucune preuve tangible". 

        "Le cancer de l’impunité" 

        Après la publication du rapport de HRW, plusieurs enquêtes ont été ouvertes, selon les autorités maliennes, pour faire la lumière sur les accusations d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées ou involontaires et de représailles contre des civils. Une initiative saluée par Alioune Tine, expert indépendant de la situation des droits de l’Homme au Mali auprès des Nations unies, qui met néanmoins en garde le gouvernement malien, dans son dernier rapport présenté cette semaine à Genève.

        "Je tiens à souligner que la pratique consistant à réfuter en bloc les allégations de violations des droits de l’Homme avant même d’avoir mené des enquêtes, risque de faire peser le doute sur l’engagement international des autorités maliennes en matière de droits de l’Homme et leur volonté politique de lutter contre le cancer de l’impunité" souligne-t-il. 

        Selon l’expert des Nations unies, cette approche "risque de faire croire aux potentiels violateurs des droits humains que l’Etat malien les protège" et pourrait être instrumentalisée par les groupes armés pour se présenter auprès du peuple comme une "solution de substitution crédible à la défaillance de l’Etat". 

        Depuis les publications de RFI et HRW, d’autres accusations ont fait surface. À Ansongo, dans le nord-est du Mali, l’armée se voit accusée d’avoir exécuté, le 26 mars, un groupe de civils fuyant les attaques de L'État islamique dans le Grand Sahara (EIGS). 

        De son côté, la junte malienne préfère mettre l’accent sur la montée en puissance des FAMa. "Aujourd’hui nous pouvons dire avec fierté que notre Armée nationale est capable d’opérer en toute autonomie sans demander de l’aide à qui que ce soit", a insisté le ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara, le 30 mars depuis l’aéroport Modibo Keïta près de Bamako, exhibant fièrement de nouveaux équipements militaires, dont des hélicoptères de combat et des radars dernière génération, en provenance de Russie. 

        Un premier lot de matériels militaire a été réceptionné, le 30 mars 2022 par le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le Colonel Sadio Camara à l’aéroport international Président Modibo Keita Bamako-Sénou.Lire tout l'article à ce lien : https://t.co/NoL3UGwhek pic.twitter.com/UAys3oFUao

        March 30, 2022

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        Près de 600 civils ont été tués au Mali en 2021 selon la Minusma

        Décryptage

        Violences au Mali : les raisons de la montée en puissance de l'organisation État islamique au Sahel

        La Cédéao maintient ses lourdes sanctions contre le Mali

        New York Times - World

        Russia-Ukraine War

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        The End of the (Pipe)line? Germany Scrambles to Wean Itself Off Russian Gas

        Katrin Bennhold

        LUBMIN, Germany — Past a nudist beach and a sleepy marina, a gigantic mesh of metallic pipes rises from the pine forest behind the tiny village of Lubmin on Germany’s Baltic coast.

        If few people have heard of Lubmin, from Berlin to Washington almost everyone seems to know the name of the two gas pipelines arriving here directly from Russia: Nord Stream 1, which carries almost 60 million cubic meters of natural gas per year to keep Europe’s biggest economy humming. And Nord Stream 2, built to increase that flow but abruptly shuttered in the run-up to Russia’s attack on Ukraine.

        The pair of pipelines has become a twin symbol of Germany’s dangerous dependence on Russian gas — and the country’s belated and frenzied effort to wean itself off it — with calls growing for the European Union to hit Moscow with tougher sanctions as atrocities come to light in Ukraine.

        On Tuesday, the European Commission, the E.U.’s executive branch, proposed banning imports of Russian coal and soon, possibly, its oil. But Russian gas — far more critical to Germany and much of the rest of Europe — was off the table. At least for now.

        “We are dependent on them,” said Axel Vogt, the mayor of Lubmin, which has a population of just 2,119, as he stood in the industrial harbor between the two pipelines one recent morning. “None of us imagined Russia ever going to war. Now Russia is one of our main suppliers of gas and that’s not something we can change overnight.”

        That dependence on Russia — accounting for more than a quarter of Germany’s total energy use — has meant that Berlin has so far refused to cut off President Vladimir V. Putin, whose war it is effectively subsidizing to the tune of an estimated 200 million euros, or about $220 million, in energy payments every day.

        The images of mass graves and murdered civilians in the Ukrainian town of Bucha have horrified Europe and spurred demands for a Russian energy embargo, especially among Germany’s eastern neighbors.

        “Buying Russian oil and gas is financing war crimes,” said Gabrielius Landsbergis, the foreign minister of Lithuania, which has stopped all Russian gas imports. “Dear E.U. friends, pull the plug. Don’t be an accomplice.”

        Chancellor Olaf Scholz of Germany reacted swiftly to the images from Bucha, condemning the “war crimes committed by the Russian military,” expelling 40 Russian diplomats and promising new and tougher sanctions on Moscow. Germany’s network regulator went so far as to take over the German subsidiary of Gazprom, Russia’s main gas company and owner of Nord Stream.

        But government ministers have, for now, ruled out a ban on Russian gas imports. The reasons are clear.

        One in two German homes is heated with gas, and gas also powers much of Germany’s vaunted export industry. For years, Berlin happily relied on Moscow for more than half of its gas imports, a third of its oil and half of its hard coal imports, ignoring warnings from the United States and other allies about Russia weaponizing its energy supplies.

        Quitting that habit will not be easy in the short term without a shock to a German economy that like others in Europe is still recovering from the pandemic.

        “Our strategy is to become independent of Russian gas, coal and oil — but not immediately,” said Robert Habeck, Germany’s economy minister and vice chancellor, who has been busy traveling to Qatar and Washington in search of alternative gas contracts.

        The government is taking steps to make Germany independent of Russian coal by the summer, and of Russian oil by the end of the year. Already, the share of oil imports from Russia has fallen to 20 percent and Russian coal imports have been halved.

        But gas — on which Germany is banking as a bridge toward its goal of a carbon neutral economy by 2045 — is an entirely different matter. Mr. Habeck and others said that becoming independent of the Russian supply would take at least two years.

        “We can’t substitute gas in the short term,” Christian Lindner, the finance minister said. “We would harm ourselves more than them.”

        It has not helped that Germany committed itself to phasing out nuclear power under former Chancellor Angela Merkel, leaving the country more reliant on Russia than before. The legacy of that decision can be seen in Lubmin, too.

        Behind the gleaming pipelines are the outlines of a shuttered nuclear power plant, once the biggest in the Communist East Germany. The same year that Ms. Merkel celebrated the opening of Nord Stream 2, she announced that Germany would be quitting nuclear power. The last three nuclear plants are scheduled to come off the grid this year.

        “That was a huge mistake, which in light of what’s happening now is more evident than ever,” said Mr. Vogt, the mayor.

        Even before Russia’s attack on Ukraine, plans by Mr. Scholz’ new coalition to simultaneously phase out nuclear power and coal while turning Germany into a carbon-neutral economy looked ambitious.

        Now even politicians with the Greens, like Mr. Habeck, are exploring what it would take to keep the last nuclear plants running longer. Some worry that the 2030 deadline for closing the last coal plants might also have to be pushed back.

        But the pressure for a swift exit from Russian fossil fuels is growing even within Germany, with some arguing that rooted in its own history of genocide, Germany had a moral obligation that trumped economic considerations.

        “The country that proudly proclaims that Europe will ‘never again’ see the likes of Auschwitz is pumping 200 million euros each day into Putin’s war chest,” the financial newspaper Handelsblatt wrote in an editorial. “All of a sudden the discussion in Germany about whether our economy would grow by 6 percent or just 3 percent in the event of an energy embargo seems petty and insignificant. We resemble a hostage to the Kremlin.”

        Russia’s war on Ukraine was a wake-up call for Germany, which for decades had bet that trade and economic interdependence with Moscow would keep the peace in Europe.

        But, within days of the invasion, Mr. Scholz vowed to break with the energy policy of Ms. Merkel and her predecessor Gerhard Schröder, who still sits on the board of the Russian oil company Rosneft and chairs the shareholders committee of Nord Stream 2.

        Russia-Ukraine War: Key Developments

        U.N. meeting. President Volodymyr Zelensky of Ukraine addressed the United Nations Security Council, detailing the horrors he saw in Bucha, the Kyiv suburb where Russian troops have been accused of killing civilians, and laying out a powerful indictment of the U.N.’s failure to prevent the invasion.

        Russian atrocities. The growing evidence that civilians in Bucha had been killed purposely and indiscriminately by Russian soldiers spurred calls by Western leaders to hold Russia accountable. A Times analysis of satellite imagery refuted claims by Russia that the killings occurred after its soldiers had left.

        Pushing for more sanctions. The images from Bucha prompted the European Commission to propose new measures against Russia, including a ban on coal imports. The United States started blocking Russia from making debt payments using dollars held in American banks.

        On the ground. As Russian forces have retreated around Kyiv, Ukrainian and Western officials said that Russia appeared to be positioning troops for an intensified assault in the eastern Donbas region, where the port city of Mariupol remains under a brutal siege.

        Mr. Vogt, the mayor of Lubmin, remembers hosting Ms. Merkel and Mr. Schröder in 2011. They had come to open the gas spigot with Dmitri Medvedev, then Russia’s President. “This gas pipeline will make Europe’s energy supply significantly safer,” Mr. Schröder said at the time.

        In February, after Mr. Scholz suspended Nord Stream 2, Mr. Medvedev, now deputy chair of the Russian security council, said on Twitter: “Welcome to a new world, in which Europeans will soon pay 2,000 euros for 1,000 cubic meters gas.”

        On her morning walk along the beach and past the pipelines in Lubmin one recent morning, Petra Krüger, a 57-year-old radiologist assistant and mother of two, said she was worried about rising energy costs and was only heating in the afternoons now. She recalled the excitement in the village when the original Nord Stream pipeline was built after years of industrial decline.

        “It felt like the community had gained this long-term lifeline,” she recalled.

        “We were all fooled,” she added. “We should have never allowed ourselves to become this dependent. It’s scary.”

        Rising energy costs not only in Germany but also across Europe have raised questions of who will be hurt more by a Russian energy embargo — Mr. Putin or the West.

        Some argue that Germany should cut the gas ties first.

        “We should act before Putin does,” said Roderich Kiesewetter, a conservative lawmaker and member on the foreign affairs committee of the German Parliament.

        The prospect of Mr. Putin himself closing the gas tap is a scenario that the German government is actively preparing for. Last week, Mr. Habeck activated the first step of a national gas emergency plan that could eventually lead to the rationing of natural gas.

        Every day, a crisis team of government representatives, regulators and private industry meets to monitor gas supplies. If they start running low, the government will intervene to begin rationing natural gas supplies. Households and critical public services, including hospitals and emergency services, would be prioritized over industry, according to a planning document.

        Not only Nord Stream is controlled by Russia. So is Germany’s — and Western Europe’s — biggest gas storage facility, which was taken over by Gazprom in 2015 along with others. Some of these facilities have been running conspicuously low, say German officials, who spy a strategic move by Moscow.

        “We must increase precautionary measures to be prepared for an escalation on the part of Russia,” said Mr. Habeck, the economy minister, urging German consumers and companies to begin making efforts to cut their energy use wherever possible.

        “Every kilowatt-hour counts,” he said.

        But already there is the concern that Germany will trade one dependency for another.

        Long term, the strategy is to accelerate Germany’s move into renewable energies — or “freedom energies,” as the finance minister called them. The government is offering new subsidies for the wind and solar sector. Until a decade ago, Germany was a leader in solar production. Today, 95 percent of solar cells and 85 percent of solar modules are made in China.

        “If Russia and China ganged up on us right now, they could flatten us,” said Gunter Erfurt, chief executive of Meyer Burger, the only European company currently making solar modules with its own solar cells. “We need to bring solar manufacturing back to Europe. Europe needs to diversify and fast.”

        “We have a lot of sun and wind up here,” Mr. Vogt said. “Maybe that’s the next chapter.”

        Christopher F. Schuetze contributed reporting from Berlin.

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        France24 - Monde

        État de droit : l'UE lance la procédure qui pourrait priver la Hongrie de fonds européens

        Publié le : 05/04/2022 - 20:43

        FRANCE 24 Suivre

        Deux jours après une quatrième victoire électorale d'affilée pour le dirigeant souverainiste Viktor Orban, la Commission européenne s'est décidée à lancer contre la Hongrie une procédure inédite permettant, en cas de violations de l'État de droit, de suspendre le versement de fonds européens.

        La Commission européenne est passée à l'acte mardi 5 avril contre la Hongrie, deux jours après une nouvelle victoire électorale du souverainiste Viktor Orban, en annonçant le déclenchement d'une procédure qui pourrait priver Budapest de fonds européens en raison d'accusations de corruption.

        Le lancement de cette procédure inédite a été annoncé par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, devant le Parlement européen, qui a applaudi cette initiative.

        La Pologne, autre pays régulièrement aux prises avec Bruxelles sur les questions d'État de droit, échappe en revanche à une telle procédure à ce stade.

        Le commissaire européen au Budget, Johannes Hahn, "a parlé aujourd'hui (mardi) avec les autorités hongroises et les a informées que nous allions maintenant envoyer la lettre de mise en demeure pour activer le mécanisme", a déclaré la responsable allemande lors d'une séance de questions-réponses avec les eurodéputés.

        Elle n'a pas précisé quel était le contenu de cette lettre. Mais dans un précédent courrier envoyé en novembre à Budapest, la Commission avait exprimé ses inquiétudes à propos de problèmes de passation de marchés publics, de conflits d'intérêts et de corruption.

        Une lutte insuffisante contre la corruption est aussi la raison du blocage par la Commission du plan de relance hongrois, d'un montant de 7,2 milliards d'euros de subventions européennes. Les discussions avec Budapest sur cette question "ne permettent actuellement pas de trouver un terrain d'entente", a commenté Ursula von der Leyen.

        Bruxelles veut "punir les électeurs hongrois", selon Budapest

        Gergely Gulyas, le chef de cabinet du Premier ministre Viktor Orban, a accusé la Commission de "commettre une erreur" et de vouloir "punir les électeurs hongrois pour ne pas avoir exprimé une opinion au goût de Bruxelles lors des élections" de dimanche.

        Félicité par le président russe Vladimir Poutine dont il est proche, Viktor Orban n'a pas manqué de s'en prendre aux "bureaucrates de Bruxelles" dans son discours de victoire, égratignant aussi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Des commentaires peu appréciés à Bruxelles, en pleine invasion russe de l'Ukraine.

        Le mécanisme de "conditionnalité" est une procédure en vigueur depuis janvier 2021, mais encore jamais utilisée, permettant de suspendre le versement de fonds européens à un pays où sont constatées des violations de l'État de droit portant atteinte aux finances de l'UE.

        Une éventuelle suspension ou une réduction des paiements doit être approuvée par au moins 15 États membres sur 27 représentant au moins 65 % de la population totale de l'UE. Une telle procédure devrait prendre entre six et neuf mois.

        La Cour de justice de l'UE a confirmé la légalité de ce règlement mi-février, en rejetant les recours en annulation de la Hongrie et de la Pologne. Le Parlement européen pressait depuis des mois la Commission d'activer ce mécanisme, mais cette dernière avait décidé d'attendre le feu vert de la Cour.

        "Enfin !"

        "Cela arrive, enfin !", s'est exclamé sur Twitter l'eurodéputé allemand Daniel Freund (Verts). L'élue hongroise Katalin Cseh (Renew Europe) a pour sa part épinglé le "retard considérable et inutile" de cette décision.

        ‼️BREAKING‼️"We will now send the formal letter of notification to start the conditionality mechanism (to the Hungarian government)."Von der Leyen just now in plenary.It's happening.FINALLY! pic.twitter.com/WiAbjMdpel

        April 5, 2022

        "Ce fut une erreur stratégique de ne pas déclencher le mécanisme bien avant les élections", a estimé Gwendoline Delbos-Corfield (Verts), rapportrice du Parlement européen sur la Hongrie.

        "Beaucoup d'éléments montrent une captation des fonds européens par le régime et des proches d'Orban", a souligné l'expert Éric Maurice, de la Fondation Schuman.

        Pour la Pologne, les atteintes au budget de l'UE, une condition pour pouvoir mettre en œuvre le règlement de conditionnalité, "sont moins évidentes malgré l'affaiblissement de l'État de droit dû au manque d'indépendance des juges", selon lui.

        Cette question des réformes judiciaires menées par le parti nationaliste-populiste PiS au pouvoir en Pologne a valu à Varsovie plusieurs condamnations de la justice européenne et des pénalités financières.

        La Commission a fixé trois conditions pour approuver le plan de relance polonais (23,9 milliards d'euros de subventions) : le démantèlement d'une chambre disciplinaire controversée, la réforme du régime disciplinaire des juges et la réintégration des juges révoqués.

        Le gouvernement polonais doit faire passer une loi au Parlement qui remplisse ces trois critères, a expliqué la présidente de la Commission. "Nous en sommes proches mais nous n'y sommes pas encore", a dit Ursula von der Leyen, qui doit se rendre le 9 avril à Varsovie pour participer à une collecte de fonds en faveur des réfugiés ukrainiens. La Pologne est le pays qui en accueille le plus grand nombre (1,5 million selon les autorités).

        Avec AFP

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        Législatives en Hongrie : Viktor Orbán revendique une quatrième victoire d'affilée

        Hongrie : forte mobilisation des électeurs lors de législatives décisives pour Viktor Orban

        PORTRAIT

        Législatives en Hongrie : Peter Marki-Zay, le candidat qui veut rompre avec les années Orban

        BBC

        Ukraine war: Zelensky tells UN of horrors of Russian invasion

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        Ukraine's President Volodymyr Zelensky has accused the Russian military of carrying out the worst crimes since World War Two.

        He told the UN security council that civilians had been murdered and Russian tanks had crushed people "for pleasure".

        He called for those responsible to be tried as Nazis wer at Nuremberg.

        Gruesome images of bodies lying in the street in towns such as Bucha have generated condemnation worldwide.

        After his speech by video link to the Security Council, Mr Zelensky showed a graphic video of images of dead Ukrainians, some burned and disfigured.

        "The Russian military searched for and purposefully killed anyone who served our country," he said.

        "They killed entire families, adults and children, and they tried to burn the bodies."

        Russian UN Ambassador Vasily Nebenzia said there was no evidence Russian troops had carried out atrocities.

        "We've heard once again a huge amount of lies about Russian soldiers and military," he said.

        Moral high ground

        As expected, President Volodymyr Zelensky launched a ferocious, passionate attack on the Russian military for its alleged violations in Bucha and elsewhere.

        The catalogue of horrors Mr Zelensky lists includes throats slashed, limbs cut off, and women raped in front of their children.

        He says there's no difference between this and the actions of terrorists, except that Russia is a member of the UN Security Council.

        This is the speech of a man who feels he has the highest of moral high grounds.

        Mr Zelensky said the UN had to act, because not doing so would mean there was no point to the world body.

        "Are you ready to close the UN? And the time of international law is gone? If your answer is no, then you need to act immediately," he said, adding that "accountability must be inevitable".

        "We are dealing with a state that turns its veto at the UN Security Council into the right to [cause] death," he said.

        He called for the establishment of a special international tribunal to deal with the crimes, and for Russia to be removed from the UN's Security Council.

        There was "not a single crime they would not commit", Mr Zelensky added.

        "The world has yet to see they have done in other occupied cities and regions of our country."

        UN Secretary-General António Guterres said he would "never forget" seeing images of dead civilians in Bucha.

        He warned the Security Council that Russia's invasion is one of the greatest challenges ever to the international order "because of its nature, intensity, and consequences".

        The US reiterated its call for Russia to be suspended from the UN Human Rights Council.

        Linda Thomas-Greenfield, the US ambassador to the UN, told the Security Council: "Russia should not have a position of authority in a body whose very purpose is to promote respect for human rights."

        China, which has avoided criticising the Russian invasion, said that the reports of civilian deaths in Ukraine were "very disturbing", but said any accusations should be based on verified facts.

        War in Ukraine: More coverage

        The Ukrainian government started a war crimes investigation on Monday after it said the bodies of 410 civilians had been found in areas around Kyiv.

        The images from Bucha prompted US President Joe Biden to call for his Russian counterpart Vladimir Putin to be tried for war crimes.

        A growing number of Western nations have expelled Russian diplomats in response to the discovery of the atrocities, while new sanctions against Russia are being discussed.

        European Commission President Ursula von der Leyen and foreign affairs chief Josep Borrell will travel to Kyiv to meet the Ukrainian president later in the week, Ms von der Leyen's spokesman said.

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        Fermeture du journal algérien "Liberté" : "Une volonté de museler la presse ?"

        Publié le : 06/04/2022 - 01:00

        FRANCE 24 Suivre

        L’un des fleurons de la presse indépendante francophone en Algérie, le quotidien Liberté, ferme ses portes. Son principal actionnaire, l’homme d’affaires et milliardaire Issad Rebrab, a annoncé son intention d’organiser, le 6 avril, une assemblée générale pour un dépôt de bilan et la dissolution du titre. Sur France 24, Farid Dms Debah, fondateur du Mouvement citoyen pour l’Algérie, se demande "s’il n’y a pas une volonté de museler la presse" derrière cette décision.

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        Eric Zemmour sera candidat aux élections législatives en cas de défaite à la présidentielle

        Eric Zemmour a évoqué l’après-présidentielle. Lors de l’émission « Elysée 2022 », diffusée mardi 5 avril sur France 2, le candidat de Reconquête ! a été interrogé sur son avenir politique en cas de défaite au premier tour de l’élection présidentielle, le 10 avril prochain. L’ancien journaliste a alors affirmé qu’il « [sera] candidat » aux élections législatives les 12 et 19 juin prochains. « Je serai candidat, je n’abandonnerai pas le peuple français », a-t-il ainsi affirmé.

        Zemmour est le « seul » à pouvoir faire l’union des droites

        Pour le candidat souverainiste, les ambitions ne se cantonnent pas à la présidentielle. Rêvant d’un second tour, il aimerait aussi redistribuer les cartes à droite lors de ces législatives. « Des gens de LR, comme Ciotti, comme François-Xavier Bellamy, madame Morano et d’autres me rejoindront, car je suis le seul à pouvoir faire cela. La vie politique va changer si je suis au second tour », a-t-il affirmé 

        Au micro de RTL, le 15 décembre dernier, Eric Zemmour affirmait avoir « un parti politique qui est en place et qui aura des candidats aux élections législatives ».

        Avec cette ambition d’union des droites, le candidat à la présidentielle croit à la victoire, malgré des sondages défavorables. « Les sondages se sont toujours trompés. Rien n’est joué, il faut aller voter », a-t-il déclaré sur France 2.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        These images from Bucha do not show 'fake corpses' staged by the Ukrainian army

        Issued on: 04/04/2022 - 17:47Modified: 05/04/2022 - 12:33

        Images published on April 3 showed the bodies of more than a dozen civilians who had been killed in Bucha, a town near Kyiv that had been occupied by the Russian army. Some of the bodies had their hands tied and some were shot in the head. Since then, several Russian media outlets and pro-Russian social media accounts have published a video that claims to show evidence the corpses in this video were staged. The FRANCE 24 Observers team analysed its claims.

        If you only have a minute

        • On April 3, at least 21 bodies, appearing to be civilians, were found on a street in Bucha, and at least 410 civilians have been killed in the town. Bucha, in the Kyiv region, had been occupied by Russian forces since February 27.
        • Several Russian media outlets and pro-Russian social media accounts have shared a video online that claims to prove that these bodies were fake and "staged" by Ukraine. They said that several clues shown in the videos provided evidence that the civilians lying on the roadside were still alive. 
        • In fact, the low-quality video was edited together from a post by the Ukrainian Ministry of Defence. Analysing the original video can help prove that the evidence cited by Russian media doesn't stand up. Other footage taken in Bucha further demonstrates that the civilian bodies are genuine.

        The verification in detail

        "Ukraine is producing fakes to compromise Russian army?" On April 3, Russian state television channel Pervi Kanal, as well as Russia's deputy ambassador to the United Nations, Dmitry Polyanskiy, shared a video on Facebook and Twitter. 

        The video, accumulating tens of thousands of views, was also picked up by pro-Russian accounts in French and English. They all claimed that this video proves that the civilian bodies found in Bucha after the departure of Russian troops were staged by the Ukrainian defence ministry.

        Finding the source of the video

        This supposed proof that the bodies found in Bucha were not actually killed comes from a video that was originally published on Twitter on April 2 by the Ukrainian ministry of defence. It shows a Ukrainian military convoy driving along a street in Bucha, passing by several bodies. 

        According to the posts shared by Pervi Kanal and Polyanskiy, two details in the video prove that the people in the streets of Bucha were "actors". 

        First, they say that one of the bodies makes a hand movement ten seconds into the video, as the convoy passes by. Then, they say that, 48 seconds into the video, one of the civilians can be seen standing up in the car's wing mirror. 

        But in reality, these two pieces of evidence depend on the poor quality of the video, which obscures details. We took a closer look at the original video, which was posted in higher quality by the Ukrainian ministry of defence, in order to disprove these claims. 

        Misinterpreted evidence

        We were able to find out the supposed movement of a person's hand is not that at all. In fact, the movement that appears in the video comes from a mark on the car's windshield. The same mark can be seen at several points in the video.

        Moreover, if you watch the same video in negative (with all the colours inverted), the difference between the mark on the windshield and the body becomes more clear. The Twitter account @AuroraIntel demonstrated this difference in a video.

        Getting fed up of this “it’s a moving arm” bullsh….. it’s a raindrop on the windscreen, alongside an inverted channel version for more clarity. The whole arm moving thing is just ridiculous. pic.twitter.com/ZiuEX4rFWc

        April 3, 2022

        The second so-called indication that these bodies have been staged is also a visual misinterpretation. The higher-quality video makes it clear that the body that supposedly stands up after the car passes by is actually an optical effect due to the curvature of the side mirror. As the car moved farther away from the body, the same image distortion applies to the reflection of the body, but also of the surrounding buildings. 

        It's easier to see this visual effect in a slowed-down version of the video. The Twitter account @SPITFIREVA posted an excerpt in slow motion, confirming that the body does not move.

        Here's a slowed down video of the body in the wing-mirror, for use against those that think a mirror distortion is a moving body. pic.twitter.com/RK7FNrS0ko

        April 3, 2022

        Confirming with images taken from different angles

        Since the original video was published on April 2, several media outlets have reported from the same location, notably Al-Jazeera and The Guardian.

        Benjamin Strick, the director of investigations for the Centre for Information Resilience, compared images in these media reports to the April 2 video and found that each of these sources show exactly the same bodies lying in the same locations and positions. This verification makes the possibility of staging this scene with actors even more remote.

        These claims that footage of bodies seen in Ukraine's Bucha are staged are just ridiculous. There are numerous alternative angles that show they have not moved, and are quite real.Source 1: https://t.co/3fERuLxcpFSource 2: https://t.co/j0pzRwTeNn https://t.co/cb78v1rBrw pic.twitter.com/AVB2MXVVsl

        April 4, 2022

        Zelensky has accused the Russian army of committing a "genocide" in Bucha. Meanwhile, the Kremlin's spokesman rejected the accusations, citing “signs of video forgery and various fakes". The UN human rights chief said she was "horrified" by the killings, referring to "possible war crimes".

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        New York Times - World

        Russia-Ukraine War

        Why Tracking Putin’s Wealth Is So Difficult

        Amid speculation that oligarchs are holding cash and luxury assets for the Russian president, many of his extravagances can be traced elsewhere: the Russian state.

        Credit...Alexey Nikolsky/Agence France-Presse — Getty Images

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        By Mike McIntire

        Buried in a 421-page legal filing in an obscure court case is a single sentence, offered almost as an afterthought, about a meeting at a Geneva restaurant where two businessmen chatted about “a yacht which had been presented to Mr. Putin.”

        The passing reference, cited in a 2010 judge’s decision in London on a financial dispute involving a shipping company, is the rare bit of public evidence directly linking President Vladimir V. Putin of Russia to any of the luxury boats, planes or villas associated with him over the years. It has taken on new significance as U.S. and European authorities pursue the hidden wealth of Mr. Putin and people close to him in response to Russia’s invasion of Ukraine.

        But the British court document also holds a clue to why it has been so hard to clearly connect the Russian president to his rumored riches. The yacht, called the Olympia, was managed by a company in Cyprus, where corporation filings show that the true owner was not Mr. Putin — it was the Russian government.

        Indeed, it is one of many extravagant assets long speculated to be Mr. Putin’s that actually are owned or controlled by the state, showing how much the private interests of the president and his inner circle have merged with those of the government he has dominated for two decades. Others include a sprawling resort, a fleet of expensive automobiles, fancy planes and still more yachts.

        The United States and its allies have created a multinational task force to track and seize assets of at least 50 wealthy Russians, including Mr. Putin, and announced rewards for information that helps in the effort. But some analysts question whether it will have much impact on the Russian president, who has never been found to personally own much worth confiscating.

        While there has been much media and public discussion that oligarchs and old Putin friends could be secretly holding valuable property on his behalf, or keeping his cash for him in offshore companies and Swiss bank accounts, many of his more obvious luxuries are embedded in state-owned enterprises and largely beyond the reach of Western sanctions.

        Alina Polyakova, an expert on Russian foreign affairs who leads the Center for European Policy Analysis, said that because government resources and agencies were most likely used to shield at least some of his purported wealth, targeting Mr. Putin personally with sanctions was mainly symbolic.

        “To get to him, as well, we’d have to sanction the entire Russian government,” she said. “And, of course, there are reasons why Europe and the United States are not prepared to do so.”

        Economically blocking the whole of the Russian state would mean, for instance, fully blacklisting Gazprom, one of the world’s largest energy companies and a major source of natural gas in Europe. So far, the company has faced only limited sanctions aimed mainly at restricting its purchases of certain debt and equity, even as worldwide outrage grows over apparent Russian atrocities in Ukraine.

        Yet, Gazprom figures in any calculus of Mr. Putin’s possible wealth. Though luxury real estate would seem to have little to do with its core mission, the state-run gas company built a plush hideaway that the Russian president enjoys in the mountainous Altai region of Siberia. Despite claims that the project was not connected to the Kremlin, a report co-written by a former deputy prime minister and Putin critic, Boris Nemtsov, noted that the location was “being provided with security by the FSO” — the federal protective service assigned to the Russian president and other high-level officials.

        The mountain resort was among 20 properties described in the 2012 report by Mr. Nemtsov as being available to Mr. Putin, along with dozens of luxury aircraft, four yachts, and 11 wristwatches with a retail value of nearly $700,000, all allegedly paid for with public funds.

        Mr. Nemtsov was assassinated in 2015, shot in the back while crossing a bridge in view of the Kremlin.

        Because of the efforts by the few independent news organizations operating in Russia before the recent crackdown on free speech, as well as opposition voices like Mr. Nemtsov and Aleksei A. Navalny, the notion that Mr. Putin is living large on the taxpayers’ dime is hardly a secret. The Kremlin has long denied that he lives beyond his means — officially, he collects a salary of about $140,000 and has a small apartment in Moscow. But his spokesman told a Russian newspaper, in response to Mr. Nemtsov’s allegations, that the Russian president also uses state-owned residences and vehicles “in accordance with the law.”

        Live Updates: Russia-Ukraine War

        The presence of Mr. Putin’s protective detail has been seen as a telltale sign of his hidden ties to various extravagances. Sergei Kolesnikov, a former business partner of a Putin ally, wrote an open letter in 2010 asserting that government funds had been diverted to help develop a $1 billion estate on the Black Sea that became known as “Putin’s palace.”

        An investigation released last year by Mr. Navalny, the jailed opposition leader, found that the palace had been guarded by members of the federal protective service, and that Russia’s internal security agency, the FSB, had at one point enforced a no-fly zone over it.

        Russia-Ukraine War: Key Developments

        U.N. meeting. President Volodymyr Zelensky of Ukraine addressed the United Nations Security Council, detailing the horrors he saw in Bucha, the Kyiv suburb where Russian troops have been accused of killing civilians, and laying out a powerful indictment of the U.N.’s failure to prevent the invasion.

        Russian atrocities. The growing evidence that civilians in Bucha had been killed purposely and indiscriminately by Russian soldiers spurred calls by Western leaders to hold Russia accountable. A Times analysis of satellite imagery refuted claims by Russia that the killings occurred after its soldiers had left.

        Pushing for more sanctions. The images from Bucha prompted the European Commission to propose new measures against Russia, including a ban on coal imports. The United States started blocking Russia from making debt payments using dollars held in American banks.

        On the ground. As Russian forces have retreated around Kyiv, Ukrainian and Western officials said that Russia appeared to be positioning troops for an intensified assault in the eastern Donbas region, where the port city of Mariupol remains under a brutal siege.

        Most recently, Mr. Navalny’s team reported that it had linked crew members on a $700 million superyacht to the same Kremlin protective detail, amid speculation that the vessel, whose ownership is obscured by offshore shell companies, was secretly used by Mr. Putin. The 459-foot yacht, named the Scheherazade, has two helicopter pads and is topped with a cluster of satellite domes. It is currently dry-docked in Italy.

        “If the owner of the yacht cannot be identified — it’s some offshore company from the Marshall Islands — then we will try to establish who works on it and who pays them salaries,” Maria Pevchikh, a member of Mr. Navalny’s team, said in a video describing the investigation.

        The New York Times, which first reported that U.S. officials had indications the yacht could be tied to Mr. Putin, has not been able to independently confirm the Navalny team’s findings about the crew’s security connections, and American officials declined to specify what information they had that could pierce the veil of corporate secrecy surrounding the vessel’s offshore ownership.

        Indeed, many jurisdictions traditionally have offered not only tax advantages to managing assets through offshore shells, but also corporation registries that make it difficult, if not impossible, to publicly identify the ultimate owners. It is primarily through leaks from law firms specializing in these services that wealthy Russians have been discovered to be frequent clients.

        And sometimes the Russian government itself is the beneficiary.

        Leaked files known as the Paradise Papers, from the Appleby law firm in Bermuda, revealed offshore projects on behalf of several enterprises controlled by the Russian state, including VTB Capital, an investment bank, and Gazprom. Another involved the $53.9 million purchase of a Bombardier Global 6000 private jet by an obscure Cyprus company, Genetechma Finance Ltd.

        Appleby’s records show that Genetechma was operating, ultimately, on behalf of VEB, a state-owned economic development bank with ties to Russian intelligence. VEB, whose chairman has reportedly used private jets, controlled the Cyprus-based Genetechma through a Luxembourg subsidiary.

        A different Cyprus company surfaced in the ownership chain of the Olympia yacht, whose connection to Mr. Putin appeared in the British court documents. The litigation involved convoluted allegations of self-dealing among executives at several Russian shipping companies, including Sovcomflot, whose majority owner is the Russian government.

        In a decision by a London court in 2010, Justice Andrew Smith described how various players involved attributed their positions of influence to having “a good relationship” with Mr. Putin, and in one instance, recalled a meeting at the Lipp Brasserie in Geneva where the gift of the Olympia to him was mentioned. The yacht, estimated to cost $35 million to $50 million in 2002 and reportedly outfitted with marble baths, extensive gilding and a Jacuzzi, was said to be “managed by Unicom,” a Cyprus-based company.

        Corporation records in Cyprus, which in recent years has become more rigorous about requiring transparency of ownership, show that Unicom was owned by a Bermuda company, whose “ultimate parent corporation” was a state-owned shipping company in Russia.

        The Olympia, which sails under a Cayman Islands registration, was last known to be in the Baltic Sea near St. Petersburg.

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        BBC

        SANS TITRE

        West Ham v Lyon (Thurs, 20:00BST)

        Simon Stone

        BBC Sport

        It is a quirky fact that West Ham's first four European campaigns - between 1965 and 1981 - all saw them reach at least the quarter-final stage.

        Yet in the next four, they never got past the second round and in two instances, failed to make it out of the qualifiers.

        David Moyes' side have reached the last eight this time around and now face a Lyon outfit, whose domestic form has been patchy, but whom knocked Porto out at the last-16 stage.

        Moyes is due to speak to the media shortly.

        Chelsea v Real Madrid (20:00 BST)

        Chelsea winger Christian Pulisic believes the Blues have every reason to be confident heading into their Champions League quarter-final with Real Madrid.

        Last year the two sides met at the semi-final stage, with Chelsea coming out on top before going on to win the trophy against Manchester City.

        Pulisic was on the scoresheet the last time Madrid played host to Chelsea and he is hoping for more of the same on their next visit.

        "We should take confidence because obviously we got good results against them last year and we are going to hope to do the same this year," said the American.

        "Obviously they are a big team and it is never going to be an easy Champions League knockout game, but knowing we did it last season we should be confident and that will be our mindset going into it.

        "It should definitely give us confidence - not overconfidence, but knowing we were able to do it last season against some of the biggest teams in the world definitely helps us."

        Chelsea v Real Madrid (20:00 BST)

        Chelsea boss Thomas Tuchel spoke to the media before tonight's Champions League quarter-final first leg at Real Madrid.

        Here are the key lines from his news conference:

        Leicester v PSV Eindhoven (Thur, 20:00 BST)

        Leicester City

        PSV Eindhoven are second in the Dutch Eredivisie, only four points behind leaders Ajax, and take on Leicester City in the first leg of the Europa Conference League quarter final on Thursday.

        Castagne is expecting a tough night. He said: "They’re good players, so you’re not going to see a big difference in technical ability.

        "I think it’s going to be about intensity and about tactics. We’ll be trying to get the biggest advantage possible and take that to the second leg.”

        Leicester v PSV Eindhoven (Thurs, 20:00 BST)

        Leicester City

        More from Leicester full-back Timothy Castagne, who hopes the club can win the Europa Conference League and earn a place in next season's Europa League.

        He says: "It’s a good competition, we’re getting close to the end, these are big games.

        "Getting into Europe this season is a huge priority, we still have the Premier League, but why close options?

        "It is also a possibility of a trophy which you can't say no to. We are very motivated."

        Leicester v PSV Eindhoven (Thurs, 20:00 BST)

        Leicester City

        Leicester City take on PSV Eindhoven at the King Power Stadium on Thursday in their Uefa Europa Conference League quarter-final first-leg tie.

        Belgium defender Timothy Castagne and manager Brendan Rodgers will be speaking. Castagne believes the Foxes' 1-1 draw at Manchester United at the weekend shows they are "getting back to their old self".

        He adds: "When you come back from Old Trafford with a sour taste in your mouth, it tells you things are going better.

        "Dutch teams often play good football, but have problems defensively. We hope to exploit that. We can’t underestimate anyone, some people think because we’re from the Premier League, and they play in the Eredivisie, it will be easy.

        "We want to show the intensity that's shown in the Premier League, we’ll see if they can manage that. If they take risks, we can get chances from that, but obviously we have to get the pressing right."

        #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

        Whatever happens Sunday I think Manchester City will take great confidence in the fact they don't have to play Palace in any remaining games.

        #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

        Sulaimon Adelekan: Arjen Robben is the best player to have played for both Chelsea and Real Madrid. His inside cut and curl on his left foot was a classic move.

        #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

        Even though he did nothing for both clubs Samuel Eto'o was phenomenal.

        Quite a niche shout, all things considered...

        Leicester v PSV Eindhoven (Thu, 20:00 BST)

        Sam Holloway, LeicesterFanTV

        At first a lot of fans, myself included, thought that this new Europa Conference League was a bit of a joke, the worst of the best. At the beginning of the season, I didn’t think we would get relegated down to it as we’d have a strong run in the Europa League.

        With a shaky season and getting knocked out of the Europa League, it was all doom and gloom about competing in the Europa Conference League, and It felt like a waste of time.

        We’ve under-performed this season, competing nowhere near our standards from the past two. I thought it near impossible to get into a Europa League spot for a third successive season, but that is now very achievable for us via the Europa Conference League.

        After beating Rennes, we’re in the quarter-finals against PSV, and actually it is very entertaining. The teams in this competition are no joke, with the likes of PSV, Roma and Marseille all fighting to get into the final. We have found a gateway back into Europa League football, and it’s all or nothing from now on.

        We have nothing else to compete for this season, no FA Cup, middle of the road in the Premier League, and we are one of the favourites to win the Europa Conference League - so we should buckle down and give it our best shot.

        It would be a massive statement from the club to win another major cup - two pieces of silverware in two seasons - and it would feel amazing for the "Leicester City" name to be the first in history on the Europa Conference League trophy.

        Well, dear reader.

        We'll be bringing you Leicester's news conference - hopefully - in the next few minutes, before it is West Ham's turn around 13:30.

        There is also a huge clash at the bottom of the Premier League as Burnley host Everton. How do you see that one going?

        #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

        Keep your thoughts on everything else coming, but lets have a bit of fun.

        We want to hear your suggestions for the best player to play for both Chelsea and Real Madrid, ahead of their clash tonight.

        Makelele, Courtois, Hazard, Robben?

        Let us know who and why in the usual ways!

        Braga v Rangers (Thu, 20:00 BST)

        Rangers striker Alfredo Morelos has been ruled out for the rest of the season after having surgery on the thigh he injured on duty with Colombia.

        Rangers expect the 25-year-old to return to training during pre-season.

        The forward is the Ibrox club's top scorer with 18 goals this season and his absence is a significant blow.

        Rangers face a fight to retain the Scottish Premiership title, meet Celtic in the Scottish Cup semi-finals and are in the last eight of the Europa League.

        Paris St-Germain have made an offer to France midfielder Paul Pogba, 29, as he enters the final months of his Manchester United contract - but the Ligue 1 club have offered less money than United. (MEN)

        Real Madrid remain confident of signing 23-year-old France forward Kylian Mbappe from PSG this summer, despite reports suggesting he is close to agreeing a new deal to stay in Paris.(90min)

        Tottenham Hotspur's England striker Harry Kane, 28, would be curious to listen to any offer from Manchester United this summer before making a decision on his long-term future.(The Athletic - subscription required)

        Barcelona want to sign Bayern Munich and Poland striker Robert Lewandowski, 33, who wants a three-year deal.(Sport)

        Man City 1-0 Atletico Madrid

        #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

        JustAThought: It’s too simple to say Sunday will decide the title, 7 games left for both teams after that and surprises possible. Not sure many expected MCFC to drop 4 points to Saints and 5 to Palace, or LFC to drop 2 to Brentford and 2 to Brighton. Too close to call still.

        Matt Le Tissier says he has "stepped aside" from his role as ambassador at former club Southampton.

        The former midfielder said he took the step to "separate the work I believe in from my relationship with the club."

        On Tuesday, he deleted a tweet suggesting media manipulation in the reporting on the war in Ukraine.

        "My views are my own and always have been, and it's important to take this step today to avoid any confusion," Le Tissier wrote on Twitter.

        Full story.

        Chelsea v Real Madrid (20:00 BST)

        His team are 12 points clear at the top of La Liga and preparing for a Champions League quarter-final with Chelsea, so why is Real Madrid boss Carlo Ancelotti apparently still in serious danger of being fired?

        To understand the Italian's precarious position, it's necessary to consider the context of his arrival at the club last summer.

        Read on.

        Jurgen Klopp has confirmed Liverpool will not be joining the race to sign Borussia Dortmund striker Erling Haaland.

        "We will not be going near there," Klopp told Sport Bild magazine. "The figures being mentioned out there are crazy. We have nothing to do with them. No chance.

        "That's something I honestly don't want. That's no fun at all," he said.

        France24 - World

        Top EU body launches procedure to strip Hungary of funding over corruption

        Issued on: 05/04/2022 - 20:14

        NEWS WIRES

        The EU executive on Tuesday launched a never-used procedure against Hungary that could see the Hungarian government stripped of EU funding for falling short on anticorruption and flouting democratic standards.

        The move comes two days after Hungarian Prime Minister Viktor Orban won re-election with an overwhelming majority, claiming his victory as a win over liberal values defended by Brussels.

        The nationalist and ally of Russian President Vladimir Putin is frequently accused in Brussels of backsliding on democratic norms.

        The European Commission "will now send the letter of formal notification to start the conditionality mechanism," European Commission head Ursula von der Leyen said to applause at a plenary session of the European Parliament in Strasbourg, France.

        The latest clash with Hungary is over its public procurement system, conflict of interests and corruption and could see Budapest lose EU cash if endorsed by a super-majority of the 27 member states.

        Orban's chief of staff Gergely Gulyas urged the European Commission "not to punish Hungarian voters for expressing an opinion not to Brussels' taste" in the elections.

        "Brussels is making a mistake," he added, "the basic rules of democracy must be accepted by the Commission".

        Gulyas urged the European Union to "return to common sense and dialogue".

        Regularly criticised by the EU for undermining the rule of law, Orban attacked the "Brussels bureaucrats" in his victory speech, after securing a fourth term in office.

        The conditionality mechanism was created in 2020, after a summit at the height of the coronavirus pandemic that agreed common borrowing to build an 800-billion-euro ($900 billion) pile of grants and loans for EU countries to recover.

        Budget hawks, including the Netherlands and Nordic countries, demanded the conditionality mechanism to put guard rails around the spending of taxpayers' money.

        'Long overdue'

        Hungary and Poland challenged the new procedure in the EU's top court. But the European Court of Justice in February greenlit its use, saying the European Union "must be able to defend those values".

        The commission has been under pressure from the European Parliament to apply the conditionality mechanism against Poland and Hungary. The legislature launched legal action to make the commission act.

        "This is long overdue. The failure of the Hungarian government to manage public money transparently is well known and documented," said French MEP Gwendoline Delbos-Corfield.

        "How can a member state use EU funds properly when the independence of the judiciary has been destroyed and there are no sufficient safeguards against corruption?" she added.

        The use of the mechanism adds to a long list of other procedures the commission has taken over rule-of-law concerns against Hungary and Poland that has included court ordered fines.

        The issue of corruption is also the reason for the commission's blocking of the Hungarian recovery plan, worth 7.2 billion euros in European subsidies.

        (AFP)

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        Hungary's nationalist leader Viktor Orban wins fourth successive term

        In the papers

        Ahead of election, Hungary's Viktor Orban faces uncomfortable Putin reckoning

        EU's top court 'on right track' to cut funds to Poland, Hungary for violating democratic rights

        Valeurs Actuelles

        La « colère froide » de Nicolas Sarkozy après les sifflets au meeting de Valérie Pécresse

        Les militants des Républicains ont, semble-t-il, choisi leur camp. Face au silence pesant de Nicolas Sarkozy lors de cette campagne, les sympathisants LR ont copieusement sifflé l’ancien président de la République lors du dernier meeting de Valérie Pécresse au Parc des expositions à la Porte de Versailles, à Paris, dimanche 3 avril. 

        « On me siffle dans les meetings LR ? »

        Visiblement remonté par l’attitude du public à son égard, l’ancien chef de l’Etat n’a pas mâché ses mots en privé. « J’ai eu Nicolas Sarkozy trois fois au téléphone depuis. Il n’est pas énervé, mais plutôt dans une colère froide », a raconté un parlementaire, rapporte Sud-Ouest, mardi 5 avril. « Qu’elle continue comme ça, c’est bien ! », aurait lancé ironiquement l’ancien président à propos de Valérie Pécresse. À un de ses amis, il a lâché : « On me siffle dans les meetings LR ? Elle compte finir à combien ? », faisant référence à la candidate en difficulté dans les sondages.

        Face à la polémique, Valérie Pécresse a essayé d’appeler l’ancien candidat à l’investiture des Républicains en 2017 après le meeting, en vain. Pour la candidate LR, les électeurs de droite ont exprimé leur « tristesse », a-t-elle affirmé dans l’émission « Elysée 2022 », sur France 2, mardi 5 avril. Les relations entre les deux ont toujours été tendues durant cette campagne. Celui qui n’a toujours pas soutenu publiquement Valérie Pécresse était pourtant invité au meeting de la Porte de Versailles, mais le fondateur des Républicains a préféré décliner, restant une nouvelle fois à l’écart de la candidate.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        Ben Stokes: England vice-captain waiting on result of knee scan

        Last updated on 3 hours ago3 hours ago.From the section Cricket

        England vice-captain Ben Stokes says he cannot make any plans for the summer until he has had a scan to assess the extent of a knee problem.

        The Durham all-rounder struggled with the issue during England's recent series defeat against West Indies.

        The County Championship starts on Thursday, while England's first Test of the summer against New Zealand is scheduled for the start of June.

        "At the moment, no training until I get these scans," said Stokes.

        Speaking on the Round the Wicket podcast, Stokes added: "Then we find out what is going on, then hopefully can make a plan from there on."

        England endured a difficult winter that included a 4-0 Ashes humbling by Australia, before a 1-0 defeat by West Indies made it four series defeats in a row and extended their winless run to nine Tests.

        Stokes insisted there were some positives to take from their tour in the Caribbean, though he admitted the players may have been guilty of "playing the situation over playing the man."

        "I said in the changing room after the last game, unfortunately all that hard work we put in the first two games is going to be forgotten about because of how this last game has gone, and that's just how sport goes," Stokes said.

        "It's what people focus on, but I think what we need to do is to just play the man a bit more rather than the situation.

        "I think that is something that this whole group can take forward - break it down and just go 'right, it's me against you' rather than me against the whole situation of this whole game."

        France24 - World

        Zelensky tells UN that Russia must be expelled from Security Council

        Issued on: 05/04/2022 - 06:49Modified: 05/04/2022 - 14:11

        FRANCE 24 Follow Vedika BAHL Follow

        Ukrainian President Volodymyr Zelensky urged the UN Security Council to expel Russia “so it cannot block decisions about its own war” during a video address to a meeting of the council on Tuesday. Zelensky also said that Russian forces have committed “the most terrible war crimes” since World War II in Ukraine, two days after footage emerged of dead bodies in the streets of Bucha near Kyiv. Read our live blog for all the latest developments. All times are Paris time [GMT+2].

        3:25 am: US to provide additional $100 million in security assistance to Ukraine, says Blinken

        The United States will provide an additional $100 million in security assistance to Ukraine, including anti-armor systems, Secretary of State Antony Blinken said on Tuesday.

        2:50 am: Twitter moves to limit reach of Russian govt accounts

        Twitter announced Tuesday it was introducing new measures against Russian government accounts to reduce the impact of official propaganda on the social network. 

        The official accounts will no longer be "recommended" to Twitter users across all categories of the app, including in searches, the platform said in a statement. 

        The California company, like its rival Meta, parent company of Facebook and Instagram, had already blocked the accounts of the Russian state-run media RT and Sputnik in the European Union. 

        Moscow responded by restricting access to Twitter in the country, and blocking Facebook and Instagram.

        "We will not amplify or recommend government accounts belonging to states that limit access to free information and are engaged in armed interstate conflict – whether Twitter is blocked in that country or not," Twitter said in a statement.

        11:00 pm: Explosions heard in west Ukraine, no casualties reported, say officials

        No casualties were reported following explosions Tuesday in the Lviv region in western Ukraine, local officials said.

        "Explosions near Radekhiv," regional governor Maksim Kositsky said on Telegram, referring to a town about 70 kilometres (40 miles) northeast of Lviv. "Everybody must remain in shelters."

        A short while later he said in another post: "As of this hour, there is no information on victims."

        After Russian troops withdrew from the Kyiv region in recent days, Ukrainian officials say they are bracing themselves for a Russian assault in Donbas, eastern Ukraine.

        9:30 pm: Russian forces' blockade still restricting evacuation of Mariupol, Ukraine says

        People in the besieged city of Mariupol are still only able to flee on foot or by private car as efforts to organise mass evacuations by bus to safer parts of Ukraine have failed, Ukraine's Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said in an online post.

        A total of 3,846 people were evacuated from Ukrainian cities through humanitarian corridors on Tuesday, slightly more than the 3,376 who escaped on Monday, the deputy prime minister said.

        Vereshchuk said seven buses trying to get to Mariupol had not managed to make their way through a Russian blockade to reach the first part of the evacuation route out of the city.

        Efforts to evacuate civilians in Mariupol – some with the help of the International Committee of the Red Cross (ICRC) – have repeatedly broken down, with both sides in the war blaming each other.

        9:20 pm: Bucha war crimes claim aims to derail Ukraine talks, says Russia's Lavrov

        Russian Foreign Minister Sergei Lavrov on Tuesday said the discovery of bodies in the Ukrainian town of Bucha was a "provocation" aimed at scuppering talks between Moscow and Kyiv.

        "A question arises: What purpose does this blatantly untruthful provocation serve? We are led to believe it is to find a pretext to torpedo the ongoing negotiations," Lavrov said in a video message broadcast on Russian television.

        8:30 pm: Doctors Without Borders says team witnessed Russian strikes during visit to Mykolaiv

        Medical charity Doctors Without Borders (Médecins sans frontières or MSF) said in a statement on Tuesday that its team witnessed Russian strikes during a hospital visit on Monday in Mykolaiv in southern Ukraine and managed to take cover and escape unharmed.

        "Several explosions took place in close proximity to our staff over the course of about 10 minutes," said MSF head of mission in Ukraine Michel-Olivier Lacharité. "As they were leaving the area, the MSF team saw injured people and at least one dead body."

        The Geneva-based MSF did not give details on how it knew the strikes were Russian and did not provide evidence beyond the statement.

        6:50 pm: Britain says sanctions have frozen $350 billion in Russian 'war chest'

        Britain has frozen some $350 billion in assets from the "war chest" of Russian President Vladimir Putin, British Foreign Secretary Liz Truss said during a visit to Warsaw on Tuesday.

        "So far, our sanctions have had a crippling impact on those who feed and fund Putin's war machine. This week we will announce that we've frozen over $350 billion of Putin's war chest," Truss said.

        6:14 pm: Zelensky invokes Nazi bombing of Guernica in address to Spanish parliament

        Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Tuesday compared Russia's devastating assault on his country to the Nazis' 1937 bombing of the town of Guernica in an address to Spain's parliament. 

        "It's April 2022 but it seems like April 1937 when the whole world heard about one of your cities, Guernica," he told lawmakers of the atrocity when aircraft from Hitler's "Condor Legion" carpet-bombed Guernica during Spain's 1936-1939 civil war in support of General Francisco Franco's nationalist forces.

        Hundreds of people were killed, many of whom were at a weekly market in the town centre, in an atrocity that shocked the world and was immortalised in Picasso's haunting anti-war painting. 

        Historians give an estimated death toll of between 150 and 300 people, while local authorities give a much higher figure of 1,654.

        5:49 pm: UN views graphic video of Ukraine war victims 

        Ukraine's President Volodymyr Zelensky showed the UN Security Council a graphic video Tuesday of dead women, children and men, including burned bodies and victims in mass graves, in shocking images of atrocities committed during Russia's invasion.

        The 90-second clip – which showed partially uncovered dead in shallow graves, several bodies in a courtyard and dead people with hands tied behind their back slumped towards a wall – played minutes after Zelensky addressed the 15-member council by videolink.

        5:43 pm: Zelensky speech sparks calls to expel Russia from UN's Human Rights Council

        In an impassioned speech to the Security Council on Tuesday, Ukraine's President Volodymyr Zelensky demanded accountability for “Russian crimes” in Ukraine, and said Russia should be removed from the UN Security Council.

        The US and Albanian representatives said they supported removing Russia from the UN Human Rights Council, a different body. This process could be initiated in the coming days, says FRANCE 24’s Jessica le Masurier reporting from New York.

        5:15 pm: ‘Dangerous’ for Russia to remain on UN Human Rights Council, says US envoy

        The US envoy to the UN Linda Thomas-Greenfield said that given a “growing mountain of evidence”, Russia should not remain on the UN Human Rights Council.

        “It is dangerous,” Thomas-Greenfield said during a UN Security Council meeting.

        Her comments followed a call minutes earlier from Ukrainian President Volodymyr Zelensky to remove Russia from the Security Council.

        4:58 pm: Zelensky says Ukraine has suffered 'most terrible war crimes' since World War II

        Ukrainian President Volodymyr Zelensky said “the most terrible war crimes in the world” since World War II are being committed in while speaking to the UN Security Council via video.

        Zelensky described scenes of rape, torture and killing of civilians in Ukraine. He said “hundreds of thousands” of Ukrainians had been deported to Russia.

        He said the civilian deaths recently documented in Bucha were “only one example” of what Russian forces have been doing throughout Ukraine since the war began and said more evidence of war crimes will emerge.

        He said, for Russia, “accountability must be inevitable”.

        Zelensky called for the UN to “act immediately” and expel Russia from the UN Security Council. He also called for reform of the international body. “We must do everything in our power to pass on to the next generation an effective UN with the power to take preventative action to ensure peace,” he said.

        4:43 pm: Claims Russia used cluster bombs in Ukraine are 'credible', UN says

        A top UN official told the 15-member Security Council including Moscow's envoy on Tuesday of "credible" claims Russia has used indiscriminate cluster munitions at least two dozen times in populated parts of Ukraine.

        UN human rights body "OHCHR has received credible allegations that Russian forces have used cluster munitions in populated areas at least 24 times," UN undersecretary-general for political and peacebuilding affairs, Rosemary DiCarlo, told the meeting on Russia's invasion of Ukraine.

        She said the global body was "gravely concerned by the persistent use of explosive weapons with a wide impact area",saying such weapons are causing the most civilian casualties in the war. 

        4:31 pm: Russian invasion of Ukraine 'one of the greatest challenges ever to the international order' says UN chief

        UN Secretary-General Antonio Guterres warned the Security Council on Tuesday that Russia's invasion of Ukraine is one of "the greatest challenges ever to the international order", "because of its nature, intensity, and consequences".

        Guterres said the war was putting even more pressure on the developing world, with more than 1.2 billion people particularly vulnerable to spiking food, energy and fertilizer costs.

        "We are already seeing some countries move from vulnerability into crisis, and signs of serious social unrest," he added.

        3:51 pm: Putin says Russia will monitor food exports to 'hostile' countries

        Russian President Vladimir Putin said Tuesday Moscow would carefully "monitor" food exports to "hostile" nations as the West pummels the country with sanctions over its war in Ukraine.

        "Against the backdrop of global food shortages, this year we will have to be prudent with supplies abroad and carefully monitor such exports to countries that are clearly hostile towards us," Putin said at a meeting.

        The Russian president also condemned European "pressure" on the Russian gas provider Gazprom, and warned of possible reprisals.

        3:23 pm: NATO chief fears 'more atrocities' will be discovered in Ukraine

        NATO chief Jens Stoltenberg said Tuesday he feared there were "more atrocities" to be discovered in areas of Ukraine that were occupied by Russian troops.

        "When and if they withdraw the troops and Ukrainian troops take over, I'm afraid they will see more mass graves, more atrocities and more examples of war crimes," he told a media conference.

        3:04 pm: EU proposes fifth set of sanctions on Russia including coal ban

        The European Union’s executive branch has proposed a ban on coal imports from Russia in what would be the first sanctions targeting the country’s lucrative energy industry over its war in Ukraine. 

        European Commission President Ursula von der Leyen said Tuesday that the EU needed to increase the pressure on Russian President Vladimir Putin after what she described as the “heinous crimes” carried out around Kyiv.

        Von der Leyen said the ban on coal imports is worth €4 billion per year. She added that the EU has already started working on additional sanctions, including on oil imports.

        Von der Leyen didn’t mention natural gas. A consensus among the 27 EU member countries on targeting gas that’s used to generate electricity, heat homes and power industry would be more difficult to secure.

        >> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?

        2:42 pm: NATO and allies to discuss delivery of advanced weapons to Ukraine

        Foreign affairs minister's from all 30 NATO countries are set to meet on April 6 and 7 to discuss possible security guarantees and increased military support for Ukraine. 

        The countries will discuss the delivery of advanced weapons including anti tank-weapons to Ukraine, NATO Secretary General Jens Stoltenberg said in a press conference on April 5.

        Unusually, non-members, Ukraine, Finland, Sweden, Georgia, Japan, South Korea, Australia, New Zealand and the European Union are also expected to join the talks. FRANCE 24's Dave Keating reports from Brussels.

        2:00 pm: More than 7.1 million Ukrainians internally displaced since war, IOM says

        According to the UN's International Organisation for Migration (IOM), more than 7.1 million people have been internally displaced in Ukraine due to the Russian invasion. This represents a 10 percent increase compared to the initial estimates in the first round of surveys on March 16.

        Additional evaluations provided by the UN refugee agency UNHCR suggest that 4.2 million more Ukrainians have been forced to flee their country due to the war.

        12:50 pm: France opens investigation into allegations of war crimes in Ukraine

        The French anti-terrorism prosecutor announced Tuesday that it was investigating possible Russian war crimes involving French citizens in three Ukrainian cities – Mariupol, Gostomel and Chernhiv – committed between Feb 24 and March 16. 

        11:51 am: France summons Russian ambassador after expelling diplomats

        France summoned the Russian ambassador, Alexey Meshkov, on Tuesday, the French foreign ministry said, a day after expelling 35 Russian diplomats amid allegations of war crimes in Bucha, Ukraine.

        11:12 am: Italy, Spain expel dozens of Russian diplomats 

        Italy and Spain on Tuesday became the latest EU allies to announce they would expel dozens of Russian diplomats amid outrage over what appear to be summary killings in Bucha. Earlier in the day, Denmark and Sweden said they would throw out a number of Russian diplomatic staff.

        The announcements follow similar moves by EU members, including France which on Monday expelled 35 Russian diplomats, and Germany, where officials said 40 diplomats had been sent home.

        Russia has promised to retaliate against the expulsions.

        10:55 am: EU’s von der Leyen and Borrell to meet Zelensky in Kyiv

        European Commission President Ursula von der Leyen and the EU’s top diplomat Josep Borrell will travel to Kyiv this week for a meeting with Ukrainian President Volodymyr Zelensky, an EU spokesman said on Tuesday.

        The meeting will take place “prior to the pledging event #StandUpForUkraine on Saturday in Warsaw”, EU spokesman Eric Mamer wrote on Twitter.

        10:43 am: Zelensky criticises Hungary's Orban for Russia support

        During a televised interview to local media, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said that Hungarian Prime Minister Viktor Orban would have to choose between Moscow and the "other world". This comes after the Hungarian leader won a fourth consecutive term in Hungary's elections Sunday.

        10:38 am: Russia threatens to fine Wikipedia over ‘false information’

        Russian communications regulator authority, Roskomnadzor, has demanded that Wikipedia removes "material with inaccurate information of public interest" concerning the war in Ukraine. The government agency has accused the website of hosting false information regarding what the Kremlin calls a “special military operation” in the country. The site faces up to 4 million Roubles ($48,000) in fines.

        10:02 am: Denmark expels 15 Russian diplomats over Bucha killings

        The Danish government has decided to expel 15 Russian diplomats following reports of mass graves being found and of civilian killings in the Ukrainian town of Bucha, according to Danish Foreign Minister Jeppe Kofod. The 15 expelled diplomats are accused of spying, he explained.

         "We have established that the 15 expelled intelligence officers have conducted spying on Danish soil," Kofod told reporters after a meeting in parliament, adding that they wished to send a "clear signal" that spying in Denmark was "unacceptable".

        Russia responded by saying it would retaliate the move.

        09:44 am: Kyiv mayor estimates ‘almost 20,000’ Russian troops have died in Ukraine

        Kyiv’s Mayor Vitali Klitschko on Tuesday estimated Russian troop losses at “almost 20,000” since the start of the Russian invasion on February 24, without citing evidence of his claim.

        Russia, meanwhile, has only confirmed 498 casualties so far – a number that was made public in the beginning of March but which has not been updated since then.

        Death tolls in the conflict have been extremely difficult for independent observers to verify due to the lack of trustworthy information and the challenges of accessing the most violence-fraught areas.

        Last week, however, NATO estimated that between 7,000 and 15,000 Russian soldiers have been killed in the conflict.

        08:40 am: Red Cross team held on way to Mariupol ‘released’

        A team from the International Committee of the Red Cross (ICRC) has been released after being stopped during an attempt to reach the southern Ukrainian city of Mariupol and held in nearby Manhush, Ukraine’s Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said Tuesday.

        “After negotiations, they were released during the night and sent to Zaporizhzhia,” she said referring to a nearby city.

        The team had been aiming to reach the besieged city of Mariupol on Monday and evacuate some of the remaining residents who are lacking basic supplies. It was their fourth such attempt since Friday.

        08:38 am: EU 'probably' to adopt new Russia sanctions Wednesday, French minister says

        The European Union will most likely adopt a new round of sanctions against Russia on Wednesday after reports of killings of civilians in northern Ukraine by Russian forces, said France's European Affairs Minister Clement Beaune.

        "The new sanctions will probably be adopted tomorrow," Beaune told RFI radio on Tuesday, adding the EU should also quickly act on gas and coal imports from Russia.

        Russia denied any accusations related to the murder of civilians, including in Bucha. Its envoy to the United Nations, Vasily Nebenzya, said Russia will present "empirical evidence" to the United Nations Security Council on Tuesday showing its forces were not involved in atrocities.

        07:57 am: ‘Extraordinary defeat of Russian forces’ in Bucha

        Despite the massive destruction and dead civilians they allegedly left behind them, Russian forces do not seem to have retreated from the town of Bucha, near Kyiv, voluntarily, but rather because they faced an “extraordinary defeat” by Ukrainian troops. “It was clearly not an orderly withdrawal from these areas. There are destroyed Russian military vehicles absolutely everywhere,” FRANCE 24’s Ukraine correspondent Gulliver Cragg reports.

        6:30 am: Ukraine’s Zelensky to address UN Security Council 

        Ukrainian President Volodymyr Zelensky will address the United Nations Security Council on Tuesday after saying it is in Kyiv’s interest to have the most open investigation into the killing of civilians in Ukraine.

        He said that in Bucha, where mass graves and bodies were found after Ukraine took the town back from Russian forces, at least 300 civilians have been killed, and he expects that in Borodyanka and other towns the number of casualties may be even higher.

        The speech will be Zelensky's first to the UN body since Russia's invasion. It comes after he made an emotional trip to Bucha outside the capital, where dozens of bodies were discovered after the withdrawal of Russian troops.

        Horrific images of corpses lying in the streets, some with their hands bound behind them, have drawn international condemnation.

        4:04 am: Moscow warns of ‘symmetrical’ response to Western countries’ expulsion of Russian diplomats

        Russia will respond proportionately to the expulsion of its diplomats from a number of Western countries, Russian ex-president and deputy head of security council Dmitry Medvedev said late on Monday.

        “Everyone knows the answer: it will be symmetrical and destructive for bilateral relations,” Medvedev said in a posting on his Telegram channel.

        “Who have they punished? First of all, themselves.”

        On Monday, France said it would expel 35 Russian diplomats over Moscow’s actions in Ukraine and Germany declared “significant number” of Russian diplomats as undesirable.

        “If this continues, it will be fitting, as I wrote back on 26th February –  to slam shut the door on Western embassies,” Medvedev said. “It will be cheaper for everyone. And then we will end up just looking at each other in no other way than through gunsights.”

        (FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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        Debunking Russian claims that Bucha killings are staged

        WAR IN UKRAINE

        Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage

        The Debate

        Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine

        Valeurs Actuelles

        [Saint Clair] Macron en tête des sondages ou la responsabilité de la classe bourgeoise dans la disparition de la France

        Qui est donc responsable de la mascarade actuelle, et de la réélection programmée d’un Emmanuel Macron qui caracole en tête des sondages de premier tour, à 27 %, qui sort vainqueur de n’importe quel duel de second tour à plus de 54 %, alors que son bilan est calamiteux, que son programme est fantomatique et que sa campagne est lamentable ? Nombreux sont ceux qui en viennent à se demander si les sondages sont véritablement fiables ; à prétendre qu’il existe un vote caché qui va tout bouleverser. On entend partout des gens s’interroger : « Ce n’est pas possible, personne autour de moi ne déclare voter pour Macron, comment fait-il pour être en tête des sondages ? »

        Y-a-t-il une arnaque ? Oui, il y en a une ! Massive ! Mais elle ne vient pas des sondeurs, lesquels peuvent se tromper mais l’assument ouvertement. L’arnaque est sociologique. Elle vient d’une partie du peuple – la classe bourgeoise – qui travaille à la ruine de la France, si cette ruine peut favoriser ses intérêts privés, et qui a trouvé en Emmanuel Macron son incarnation politique idéale : narcissique, cynique, totalement incompétent et creux, mais en apparence subtil et intelligent. S’il existe peut-être un vote caché dû à l’incertitude qui pèse sur le comportement des abstentionnistes ; il existe sans aucun doute un vote dissimulé : le vote Macron.

        La politique d’immigration incontrôlée du gouvernement qu’ils qualifient de « tradition humaniste française de l’accueil des étrangers » – étrangers auxquels ils ne se mélangent jamais par ailleurs.

        Ce vote est un vote honteux, non avoué, dont les principaux responsables n’osent parler ouvertement de peur d’être conspués. Un vote de gosses de riches qui tiennent un discours mondain très social, mais qui cherchent tous les moyens pour accroître leur épargne privée et préserver leurs privilèges. Qui sont-ils, les tenants de cette aristocratie capitaliste ? Les téléspectateurs de « Quotidien », sur TMC, et de « C à vous », sur France 5, par exemple, des adeptes de l’entre soi qui se félicitent de la politique d’immigration incontrôlée du gouvernement qu’ils qualifient de « tradition humaniste française de l’accueil des étrangers » – étrangers auxquels ils ne se mélangent jamais par ailleurs, préférant défiscaliser les dons qu’ils consentent aux associations militantes qui les prennent en charge, et si possible loin de chez eux.

        Ce sont également les gosses de riches qui pullulent dans les grandes écoles, et notamment les écoles de commerce où l’on fabrique la quintessence de la société artificielle et consumériste actuelle. À ce titre, un exercice électoral in situ, réalisé au sein de l’ESSEC-Cergy est fort intéressant en ce qu’il révèle que 49 % des participants votent Emmanuel Macron. Numéro 2 au classement ? Jean-Luc Mélenchon : la gauche “woke”, alliée des islamistes et des indigénistes. Éric Zemmour n’arrive qu’en 3e position avec 10 %. Marine Le Pen ? En avant dernière place, avec 1 %, aux côtés de Philippe Poutou… Sociologie en rupture par rapport à celle du pays… Mais, ils font comme papa et maman, “entrepreneurs” ou “cadres supérieurs”, qui votent à 52 % pour Emmanuel Macron, à en croire une étude OpinionWay pour les Echos.

        Un citoyen du monde ne s’inquiète pas de l’avenir d’un minuscule territoire tel que la France ; sa vie est ailleurs.

        Notons en aparté que ces “citoyens du monde”, fils et petits-fils de boomers bourgeois, pleurnichent dans le même temps dans les colonnes du Figaro parce qu’aux abords de l’ESSEC-Cergy, ils ne sont plus en sécurité. La sécurité du pays, ils s’en foutent ; c’est la leur qui les intéresse, uniquement. L’islamisation de la France ? Le chaos dans les cités façon Bac Nord ? Le suicide des agriculteurs, des policiers ? La dette publique de la France, qui dépasse 2 800 milliards d’euros, la plus importante d’Europe ? Le nombre d’homicides le plus élevé d’Europe, avec 779 homicides en 2018 ? La vente d’Alstom aux Américains, d’Alcatel aux Finlandais, de Lafarge aux Suisses, d’Essilor aux Italiens, d’ADP, de Techip, de PSA… – pour reprendre les propos d’Olivier Marleix ? Ils s’en foutent tout autant : un citoyen du monde ne s’inquiète pas de l’avenir d’un minuscule territoire tel que la France ; sa vie est ailleurs. Il se sent davantage chez lui à Berlin ou à New York qu’en Picardie – pour reprendre les termes de ce « fils de » emblématique de cette “élite” cosmopolite déracinée, Raphaël Glucksmann.

        Alors le peuple français peut bien conspuer Emmanuel Macron, et lui reprocher l’état du pays – et il aura raison ! – mais il ne doit pas oublier qu’Emmanuel Macron n’est pas arrivé au pouvoir par hasard. Il a fallu qu’il soit élu, et réélu ! La disparition de la France dans le chaos n’est pas le fait d’un seul homme, mais d’une classe d’individus élitaire, la classe bourgeoise mondialisée, dont la majorité (relativement aux autres groupes socio-politiques) lui permet de s’incarner politiquement et de brader les intérêts du pays à son profit, de le dépecer pour s’enrichir, et de laisser ensuite les restes aux immigrés qui viendront lorsqu’elle sera partie, ailleurs…

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        Matt Le Tissier 'steps aside' from ambassador role at Southampton

        Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Southampton

        Matt Le Tissier says he has "stepped aside" from his role as ambassador at former club Southampton.

        The former midfielder said he took the step to "separate the work I believe in from my relationship with the club."

        On Tuesday, he deleted a tweet suggesting media manipulation in the reporting on the war in Ukraine.

        "My views are my own and always have been, and it's important to take this step today to avoid any confusion," Le Tissier wrote on Twitter.

        "I will always remain a fan and supporter of everything Saints. I can, however, see that due to recent events it's important to separate the work I believe in from my relationship with the club."

        After deleting the tweet about the war in Ukraine, the 53-year-old said it was because people were "missing the point" and insisted he did not advocate war "in any way shape or form."

        In recent years the former England international has become known for having outspoken views, including on the media and the Covid-19 pandemic, but speaking to the Telegraph external-linkin February he rejected suggestions he was a conspiracy theorist.

        Le Tissier, who was appointed club ambassador in January 2019, is Southampton's second all-time top scorer after scoring 209 goals in 540 games between 1986 and 2002.

        After retiring from playing he became a TV pundit and worked as a panellist on Sky Sports' Soccer Saturday programme until August 2020.

        France24 - Monde

        Reportage en Ukraine : à Kharkiv, un mariage sous les bombes russes

        Publié le : 05/04/2022 - 18:30

        FRANCE 24 Suivre Roméo LANGLOIS

        Alors que les bombardements et les combats se multiplient dans l'est de l'Ukraine et que Kharkiv est encerclée, un couple a choisi d'envoyer au monde un message d'amour – et de résistance – en se mariant au milieu des ruines de la deuxième ville du pays. Reportage de Catherine Norris Trent, Achraf Abid et Roméo Langlois, envoyés spéciaux de France 24 en Ukraine.

        Anton et Nastya sont bien décidés à envoyer au monde un message d'espoir et de résistance en se mariant au milieu des ruines de leur ville, Kharkiv, cible d'intenses bombardements russes depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, lancée le 24 février.

        "Malgré toutes les atrocités commises à Kharkiv et en Ukraine, il y a encore une place pour l'amour", assure Anton à France 24.

        "Et pour la tendresse et la douceur, ajoute Nastya. Seuls ces sentiments-là nous permettront de survivre et de gagner."

        Le couple a choisi de se marier pour montrer que l'amour peut prévaloir même en temps de guerre et pour mettre en lumière les tragédies qui se déroulent sur le sol ukrainien.

        Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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        Ces images de Boutcha ne montrent pas des "faux cadavres" qui bougent

        Le monde dans tous ses États

        Guerre en Ukraine : bientôt la faim ?

        Le Débat de France 24

        Guerre en Ukraine : après Boutcha, l'Occident poussé à réagir ?

        Valeurs Actuelles

        [Tribune] Mort de Jérémy Cohen : “Antisémitisme, quand oserons-nous dire vraiment stop ?”

        « Des jeunes gens antisémites, ça existe donc, cela ? Il y a donc des cerveaux neufs, des âmes neuves, que cet imbécile poison a déjà déséquilibrés ? Quelle tristesse, quelle inquiétude, pour le vingtième siècle qui va s’ouvrir ! » 125 ans après, les mots de Zola sont tristement toujours l’actualité.

        L’affaire Jérémy Cohen résonne ces dernières heures comme un rappel glaçant de l’antisémitisme, cette bête immonde qui rôde dans le monde et continue d’infiltrer pernicieusement notre communauté internationale depuis trop longtemps. Les prénoms des récentes victimes s’accumulent ; Ilan, Sébastien, Jonathan, Arié, Gabriel, Myriam, Mireille, Sarah et peut-être désormais Jérémy. Une liste bien trop longue qui ne peut que faire écho aux prénoms des enfants juifs assassinés pendant la Shoah, cités à haute voix dans le mémorial des enfants, au musée Yad Vashem où je viens de me recueillir à Jérusalem.

        Ce poison, au lieu de s’amoindrir, ne cesse de se solidifier. Loin de faire de ce drame l’unique étendard de la lutte contre l’antisémitisme, la publication sur les réseaux sociaux d’une vidéo insoutenable devrait permettre de faire toute la lumière sur cette tragique nuit du 16 février. Ainsi et bien que prenant acte que le Procureur de Bobigny affirme qu’à ce stade de l’enquête, cette agression barbare ne présente pas de « motifs discriminatoires », il faut rappeler que dans l’affaire Sarah Halimi, ce n’est pas moins de neuf mois qui ont dû s’écouler avant que l’antisémitisme criant de ce drame soit reconnu.

        Dans l’affaire Sarah Halimi, ce n’est pas moins de neuf mois qui ont dû s’écouler avant que l’antisémitisme criant de ce drame soit reconnu.

        Alors que le service central du renseignement recense pour l’année 2021 près de 1659 actes anti-religieux, les faits antisémites s’élèvent quant à eux à 589. Il n’est plus tolérable que neuf personnes de confession juive sur dix estiment que ce fléau continue de croître indéniablement. Un seul message doit être envoyé, une seule finalité poursuivie ; répéter que nous n’accepterons plus qu’elles soient les sujets d’une telle haine.

        L’impunité et le silence nauséabond qui peuvent parfois entourer ces actes laissent planer le doute quant à la capacité de notre pays à pouvoir y mettre fin. En perpétuelle augmentation, soit plus de 16 % pour cette dernière année, les réponses apportées ne sont que des démonstrations médiatiques se limitant à la seule indignation. Inadmissible, la révolte ne tardera pas à grandir si la classe politique ne montre pas qu’elle a compris la nécessité de renforcer ses politiques publiques de lutte contre toutes formes de racisme. Une nation forte et fière ne peut se construire sur l’aversion d’un peuple, d’une ethnie ou encore d’une couleur de peau. La France, particulièrement à travers la Justice, doit perpétuer le combat pour la Liberté, l’Egalité et la Fraternité, principes fondateurs de sa grandeur. Si les dernières actualités, comme l’affaire Sarah Halimi, sont venues secouer la communauté nationale, elles ont surtout interrogé sur le laxisme judiciaire qui pouvait en résulter. Comment expliquer aux proches de victimes que leur bourreau ne sera pas condamné à juste peine, au moyen que le caractère antisémite ne peut être démontré et ce malgré le fait qu’il soit reconnu par tous et souvent lâchement assumé par l’auteur ?

        Comment expliquer aux proches de victimes que leur bourreau ne sera pas condamné à juste peine, au moyen que le caractère antisémite ne peut être démontré et ce malgré le fait qu’il soit reconnu par tous et souvent lâchement assumé par l’auteur ?

        Consciente que ce virus sociétal ranime des fractures sombres de l’Histoire, il est essentiel que la peur change de camp. Si personne ne naît antisémite, certains terreaux en favorisent l’émergence. A l’avenir, les programmes des Écoles de la République devront donc aborder cet enjeu avec plus d’insistance en mettant un point d’honneur sur les droits de l’Homme et la citoyenneté. Corollaire inévitable dans cette lutte, le combat contre la haine en ligne n’est plus un choix mais une impérieuse nécessité.

        Aucun individu ne doit être violenté ou massacré pour ce qu’il est ou ce en quoi il croit ! Faisons de la lutte contre l’antisémitisme une grande cause nationale qui fédèrera tous les Français.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        New York Times - World

        Russia-Ukraine War

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        In South Korea, Ukraine War Revives the Nuclear Question

        Seoul abandoned a covert program in the 1970s, but some argue it is time for the country to embrace its nuclear ambitions and safeguard against a Russia-style invasion.

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        By Choe Sang-Hun

        SEOUL — When Ukraine gave up its nuclear weapons in the 1990s, experts debated whether the decision would make the country safer or more vulnerable to an invasion from Moscow, its nuclear-armed neighbor.

        Now, as Russia pounds Ukrainian cities while being accused of committing atrocities against civilians, many in South Korea say there is no more room for debate.

        Since the conflict began, South Koreans have flooded online chat rooms with discussions about their country’s need to have nuclear weapons to prevent an invasion from North Korea, their own nuclear-armed neighbor. On Tuesday, North Korea warned that it would use its nuclear weapons “at the outset of war,” should one with the South ever start.

        Like Ukraine, South Korea once had nuclear weapons within its borders. And Seoul abandoned its own covert nuclear program in the 1970s in exchange for security guarantees from the United States. But as they watch Ukrainians battle Russian forces and plead for outside military assistance, many South Koreans fear that was a mistake.

        “There is no justice in this world, only national interests,” said one commentator on Twitter. “We must build our own defense, arming ourselves with nuclear weapons, unless we want to find ourselves in the sorry state Ukraine is in now.”

        South Koreans have demanded nuclear weapons for years as North Korea expanded its arsenal and provoked Washington with missile tests. In one recent survey of South Koreans, 71 percent of the respondents supported arming the country with nuclear weapons, according to a research paper published in February by the Carnegie Endowment and the Chicago Council on Global Affairs.

        While North and South Korea see the war in Ukraine differently — with the North supporting Russia and the South condemning Moscow’s military adventurism — both countries appear to have drawn similar conclusions from the conflict.

        For South Koreans, the war has shown the extent to which a nuclear-armed power can get away with invading a non-nuclear neighbor when fears of nuclear war make intervention less likely. And for the North, it offered further proof of the advantages of a homegrown nuclear deterrent.

        Analysts say North Korea is now more determined than ever to keep its nuclear arsenal, as the South confronts its own vulnerability.

        “The war in Ukraine is a chilling reminder that when things get really dicey, there is a limit to how much your friends can do for you,” said Cho Kyong-hwan, a member of the Presidential Commission on Policy Planning in Seoul. “At the end of the day, you only have your own power to defend yourself.”

        Drawing parallels between South Korea and Ukraine can be misleading. South Korea ranks sixth in the world in military strength and North Korea is 30th, according to the Global Firepower Index, which ranks conventional war-making capabilities. (Ukraine is 22nd and Russia is second.)

        Ukraine is not a NATO member and does not have a formal alliance with the United States, whereas Seoul and Washington are bound by a mutual defense treaty.

        When the defense chiefs of the United States and South Korea held their annual meeting in December, Washington renewed its commitment to “extended deterrence,” vowing to defend its South Korean ally with all its military capabilities, “including nuclear,” should war break out on the Korean Peninsula. About 28,500 American troops are stationed here.

        Still, many in the country cannot shake the fear that they might one day be abandoned by the United States.

        South Koreans questioned Washington’s commitment to the alliance when President Donald J. Trump demanded what they said were exorbitant sums for keeping American troops in the country. They watched in disbelief as the United States led a chaotic withdrawal from Afghanistan last year.

        Live Updates: Russia-Ukraine War

        And as they witnessed Washington’s failure to prevent the Russian invasion of Ukraine, they wondered whether the United States would stop North Korea from invading the South, especially at the risk of leaving American cities and military bases in the Asia-Pacific more vulnerable to a nuclear attack.

        “We don’t see global American leadership anymore. Instead, we rather find it feckless and helpless,” Lee Sang-min, a senior lawmaker affiliated with the governing Democratic Party, told a parliamentary hearing in February. “We even get skeptical whether we should rely entirely on the United States on issues that relate directly to our survival and prosperity.”

        People in both Koreas view themselves as a small nation that has suffered numerous invasions and been occupied and divided by foreign forces. A once-common Korean saying advised: “Don’t trust the Americans and don’t be fooled by the Soviets, the Japanese will rise again and the Chinese will kill you — Koreans, be careful!”

        Last week, Ukrainian officials warned that Russia may try to divide their country as Korea was divided after World War II.

        Kim Jong-un, the leader of North Korea, has called his nuclear arsenal a “treasured sword” that will safeguard his country once and for all from foreign invaders. “We must be strong,” Mr. Kim said after resuming intercontinental ballistic missile tests in March. Only “nuclear war deterrence” will protect North Korea from “all threats and blackmails by the imperialists.”

        Not long ago, similar ideas were popular in South Korea. In the 1990s, a novel titled “The Rose of Sharon Blooms Again” became a runaway best seller, with a plotline promoting nuclear nationalism.

        In the book, the C.I.A. is suspected of assassinating a Korean nuclear physicist to stop him from building nuclear weapons, but South and North Korea join forces to build them — and deter another Japanese invasion of Korea.

        “Who can guarantee that the Americans will remain our protector forever?” the protagonist, a newspaper reporter chasing the C.I.A. plot, says in the novel’s most famous line.

        In real life, South Korea’s military dictator, Park Chung-hee, embarked on a covert nuclear weapons program in the 1970s, when the United States began reducing its military presence in the country. Washington forced Seoul to abandon the program, promising to keep the country under its so-called nuclear umbrella.

        Russia-Ukraine War: Key Developments

        U.N. meeting. President Volodymyr Zelensky of Ukraine addressed the United Nations Security Council, detailing the horrors he saw in Bucha, the Kyiv suburb where Russian troops have been accused of killing civilians, and laying out a powerful indictment of the U.N.’s failure to prevent the invasion.

        Russian atrocities. The growing evidence that civilians in Bucha had been killed purposely and indiscriminately by Russian soldiers spurred calls by Western leaders to hold Russia accountable. A Times analysis of satellite imagery refuted claims by Russia that the killings occurred after its soldiers had left.

        Pushing for more sanctions. The images from Bucha prompted the European Commission to propose new measures against Russia, including a ban on coal imports. The United States started blocking Russia from making debt payments using dollars held in American banks.

        On the ground. As Russian forces have retreated around Kyiv, Ukrainian and Western officials said that Russia appeared to be positioning troops for an intensified assault in the eastern Donbas region, where the port city of Mariupol remains under a brutal siege.

        In 1991, the United States withdrew all of its nuclear weapons from South Korea, once numbering as many as 950, as part of the global nuclear arms reduction program. But Washington could not stop North Korea from building its own nuclear arsenal.

        That has left South Korea facing three nuclear states to the north and west: North Korea, Russia and China.

        “South Koreans wonder who would protect them if the United States bowed out,” said Lee Byong-chul, an expert in nuclear proliferation at Kyungnam University’s Institute for Far Eastern Studies in Seoul.

        Calls for nuclear weapons have often bubbled up in South Korea over the decades, but they have never become a part of a mainstream political movement. President-elect Yoon Suk-yeol, who has promised to strengthen ties with the United States, has disavowed a nuclear-armed South Korea.

        Washington fears that if Seoul were to build nuclear weapons, it would trigger a regional arms race and eliminate any hope of a nuclear-free Korean Peninsula. Secretary of the Army Christine Elizabeth Wormuth said last month that she “would be hesitant to contemplate” bringing nuclear weapons back to the peninsula.

        Analysts like Mr. Cho, however, have argued it is time for Washington to boost South Korea’s confidence in extended deterrence. One possibility, they say, is to introduce a nuclear-sharing agreement with Seoul, similar to the one in which NATO aircraft would be allowed to carry American nuclear weapons in wartime.

        When considering such options, South Koreans have more than a belligerent North Korea in mind: In the Carnegie Endowment survey, 56 percent of the respondents said that China would be “the biggest threat” to South Korea in the next 10 years.

        If China were to invade Taiwan — the self-governing, democratic island that Beijing claims as its own — would North Korea, Beijing’s ally, see that as an opportunity to invade the South? And if Washington were facing conflicts in both Taiwan and South Korea, how would it respond?

        Uncomfortable questions such as these have led to “greater calls for South Korea to actually have its own nuclear deterrent,” said Jenny Town, a senior fellow at the Stimson Center in Washington, during an online forum last month. “This is an issue that we’re really going to have to grapple with in the near future.”

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        BBC

        SANS TITRE

        Thirty kilometres west of central Karachi, on the border of Balochistan province, members of Pakistan's Anti-Terrorism Force were waiting for me.

        With AK-47s in hand, they approached the vehicle to check my passport and NOC (No Objection Certificate), the official, government-issued permit that allows foreigners to travel in sensitive areas of the country. Once they were satisfied that everything was in order, I set off, accompanied by my guide and members of the Anti-Terrorism Force, in convoy towards the Makran Coast – the starting point of my road trip towards the Iranian border.

        "For decades, the Makran, indeed all of Balochistan, was off-limits, not only to Westerners but Pakistanis from outside the province too," said my guide, Amir Akram, as Karachi's vast suburbs slowly gave way to mesquite-covered scrubland. "Previously, I wouldn't have dared to come here because of the separatist movement and the presence of some militant Islamists. But nowadays, the army have Balochistan under control. We're safe. Travelling with a security detail is just SOP: Standard Operational Procedure. It's also the only way to see the Makran Coast, and I want you show you the highlights of one of the most beautiful, friendly and culturally rich regions in all of Pakistan." (While it is still complex to arrange travel to the area, that it is possible at all is a relatively recent development, Akram said.)

        We would be doing this by driving National Highway 10, more commonly known as the Makran Coastal Highway – a 584km route through the south of Balochistan that ends at the border with Iran. Renowned as one of the most dramatic drives anywhere in South Asia, much of the Makran Coastal Highway skirts the Arabian Sea, its sparkling cerulean waters dotted with fishing boats out searching for eel, sardine, crab and lobster.

        Much of the Makran Coastal Highway runs along the cerulean Arabian Sea (Credit: Muhammad Owais Khan/Getty Images)

        "Fishing has been the mainstay of the Makran economy for centuries," Akram told me; the name 'Makran' itself is said to be a corruption of the Persian word for 'fish eaters'. Today, it's just as important, but locals may also be involved in other industries, such as ship-breaking and even smuggling."

        Some 200km from Karachi, we reached the first main destination along the highway: the rugged expanses of the Hingol National Park, Pakistan's largest, where surreal lunar landscapes have been sculpted by the Makran's whipping ocean winds, furnace-like heat and occasional deluges of storm water.

        Hingol National Park is the largest in Pakistan (Credit: Simon Urwin)

        Just inside the park perimeter, a rough track led us to the foot of a rare geological oddity – a pair of volcanoes that emit mud rather than lava. Every year, a caravan of pilgrims climb to their summits at the start of a spiritual quest considered one of the holiest in the Hindu faith. "Tens of thousands of people come from all over Balochistan and Sindh provinces for the Mata Hinglaj Yatra," Akram told me. "They light candles and throw coconuts into the crater, declaring their sins out loud and asking for forgiveness before taking a purifying bath in the Hingol River. Then they are in a fit state to visit the Hinglaj Mata shrine nearby. It's a journey which – along with performing good deeds in life – is believed to elevate the soul."

        The sacred Hingol River, where pilgrims bathe before visiting the Hinglaj Mata shrine (Credit: Simon Urwin)

        We followed a path into the depths of a cool, dark canyon. There, below a rocky overhang, we met an elderly gentleman named Maharaj Gopal who was keeping watchful guard over an ornate glass box – the Hinglaj Mata shrine. He invited us to sit before recounting the story of the shrine.

        "In the first yuga (era of humankind) millions of years ago, the goddess Sati died, and the deity Vishnu had her body cut into 51 parts," said Gopal. "The pieces fell to Earth, mostly over India, but part of her head landed here in the Makran. All of these sites are known as Shatki Peetha – holy places where Hindus travel to revere the goddess, a devotion they will perform until the end of time.

        "That day will come sometime soon," he added, rather disconcertingly. "We are now in the fourth and final yuga. When it ends, all that you see here, all of the Makran, the whole world in fact, will be totally destroyed."

        Maharaj Gopal keeps guard at the Hinglaj Mata shrine (Credit: Simon Urwin)

        His doom-laden prediction hanging in the air, he handed out coconuts with a smile and wished us well on the journey ahead. We set off, skirting the great fortress cliffs and rock spires of the Makran Coastal Range. For much of the journey there were only rare glimpses of life in Pakistan's largest but least populated province: the occasional farmer heading to a distant market on his donkey; village boys engaged in the national pastime – cricket – on makeshift pitches marked in the dust and sand.

        The highway began to climb steeply, testing our vehicle's four-wheel-drive, but taking a greater toll on some of the gaudily painted trucks that also plied the route – shearing their axles and toppling their loads despite the many trinkets they carried on board to ward off the evil eye and keep them safe from harm.

        "Nowadays it can be a rough ride on a good asphalt road," said Akram, as we inched around a hairpin bend. "But back in Alexander the Great's time, his army travelled across this harsh terrain on foot and horseback. In 325 BCE it is said he led 30,000 troops from his campaign in India across the Makran towards Babylon [in modern-day Iraq]. There was terrible suffering in the heat and many casualties. Only half of those that started the journey are thought to have crossed into what is modern-day Iran alive." Today's highway is widely believed to be the same route Alexander the Great took, although it's difficult to know for sure.

        The highway skirts the mountains of the Makran Coastal Range (Credit: Simon Urwin)

        Our last stop was some 50km east of the Iranian border in the dusty town of Jiwani. Its main street was dominated by the statue of a turbaned sardar, one of the old tribal chiefs of Balochistan whose power was traditionally passed from one eldest son to another in a "turbanning" ceremony, the equivalent of a coronation. We went in search of a regal monument of a different kind: a hut built especially for Queen Victoria, now part of a high-security complex occupied by the Pakistani coastguard's Second Battalion.

        Although the hut is normally closed to the public, after much polite diplomacy a captain allowed us through the security barriers to see the bungalow down by the shores of the Arabian Sea. He told us that, since Queen Victoria had heard of the beautiful Makran sunsets, this viewing hut was built for her in 1876. Historians say she never came to this part of the world, but elderly locals insist she did.

        We climbed the front steps of the far-from-palatial residence. Inside were just three small, sparse rooms: a bedroom, dining room and sitting room. Few original details remained except for a telephone linking the hut to servants' quarters – buildings that had recently been converted to accommodate the coastguard's anti-smuggling operations.

        "It's big business," the captain said as we chatted over cups of green tea. "It's mostly gasoline, but also drugs and weapons. But here we are perfectly placed to keep an eye on any cross-border traffic as well as illicit activities in the Gulf of Oman."

        Sunset-watchers gather at Sunset Point on Jiwani Beach (Credit: Simon Urwin)

        We weren't allowed to stay to watch the sunset, but the captain recommended a spot on Jiwani Beach nearby. When we arrived, a group of visitors from the city of Sibi, more than 1,000km to the north-east, had already gathered to witness the spectacle.

        "The long journey is worth the effort," one of them said, "because a Makran sunset is like no other. As the sun drops in the sky it turns many beautiful colours: from yellow to orange, then streaked with red like a pomegranate, and finally shades of purple. When it disappears into the night, we say our prayers and hope that by the grace of God it will rise again next morning. And that Inshallah, God willing, we ourselves will live to see another day."

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        France24 - Monde

        Volodymyr Zelensky réclame l'exclusion de la Russie du Conseil de sécurité

        Publié le : 05/04/2022 - 06:41Modifié le : 05/04/2022 - 21:30

        Aude MAZOUE Suivre Yona HELAOUA Suivre Marc DAOU Suivre Alice BROGAT

        Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est exprimé par visioconférence devant le Conseil de sécurité de l'ONU, après la découverte de massacres imputés aux forces russes, notamment à Boutcha. Il a appelé, entre autre, à une réforme du droit de veto pour éviter que la Russie reste impunie. Par ailleurs, le Parquet national antiterroriste français a ouvert trois enquêtes pour "crimes de guerre" en Ukraine. Retrouvez les événements de la journée du 5 mars.

        • 3 h 21 : les États-Unis vont fournir une aide supplémentaire de 100 millions de dollars à l'Ukraine

        Les États-Unis fourniront une aide supplémentaire en matière de sécurité de 100 millions de dollars (91,8 millions d'euros) à l'Ukraine, qui comprendra notamment des systèmes antichar, a déclaré le secrétaire d'État américain, Antony Blinken.

        • 2 h 33 : Twitter limite la portée des comptes gouvernementaux russes

        Twitter a annoncé, mardi, de nouvelles mesures contre les comptes gouvernementaux russes pour réduire la circulation de la propagande officielle du Kremlin sur le réseau social. Ces comptes ne seront plus "recommandés" aux utilisateurs du réseau social dans aucune catégorie du site ou de l'application, y compris en cas de recherche, a indiqué la plateforme dans un communiqué.

        • 22 h 37 : explosions dans la région de Lviv

        Des explosions ont eu lieu mardi soir dans la petite ville de Radekhiv, à 70 kilomètres de Lviv, la grande cité de l'ouest de l'Ukraine, a annoncé un responsable local, appelant la population à se mettre à l'abri.

        "Explosions dans la région de Radekhiv. Tout le monde reste à l'abri", a écrit sur Telegram Maksym Kozitskiï, à la tête de l'administration militaire régionale. "À cette heure, nous ne disposons pas d'informations sur d'éventuelles victimes", a-t-il ajouté.

        Une journaliste de l'AFP à Lviv y a entendu des sirènes d'alerte antiaérienne.

        • 22 h : démantèlement d'une importante plateforme russe du "darknet"

        La "plus grande" plateforme de vente du "darknet" mondial, dénommée "Hydra Market" et opérant en langue russe depuis 2015, a été démantelée et des bitcoins d'une valeur de 23 millions d'euros ont été saisis, a annoncé mardi la justice allemande.

        • 21 h : Moscou dit avoir abattu deux hélicoptères venus évacuer des chefs militaires ukrainiens de Marioupol

        L'armée russe a affirmé mardi avoir abattu deux hélicoptères ukrainiens cherchant à évacuer des chefs d'un bataillon nationaliste défendant le port assiégé de Marioupol, tout en appelant une nouvelle fois ces défenseurs à déposer les armes.

        "Ce matin, 5 avril, autour de Marioupol, une nouvelle tentative du régime de Kiev pour évacuer des chefs du bataillon nationaliste Azov a été avortée. Deux hélicoptères ukrainiens Mi-8, essayant d'atteindre la ville depuis la mer, ont été abattus par des systèmes anti-aériens portatifs", a indiqué le porte-parole du ministère de la Défense, Igor Konachenkov.

        Le responsable a assuré que Moscou avait proposé mardi matin aux combattants ukrainiens de déposer les armes et de quitter la ville "via un itinéraire convenu" vers le territoire sous contrôle de Kiev.

        • 19 h 56 : Boutcha vise à "torpiller" les négociations russo-ukrainiennes, selon Moscou

        Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a estimé mardi que la découverte de cadavres dans la ville ukrainienne de Boutcha était une "provocation" visant à faire échouer les négociations en cours entre Kiev et Moscou.

        "Une question se pose : à quoi sert cette provocation ouverte et mensongère (...) ? Nous sommes amenés à penser qu'elle sert à trouver un prétexte pour torpiller les négociations en cours", a affirmé Sergueï Lavrov dans un message vidéo diffusé à la télévision russe.

        • 18 h 09 : le Royaume-Uni a gelé 350 milliards de dollars du "trésor de guerre de Poutine"

        Londres a gelé 350 milliards de dollars du "trésor de guerre" du président russe Vladimir Poutine, a déclaré mardi à Varsovie la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss.

        "Jusqu'à présent, nos sanctions ont eu un effet paralysant sur ceux qui alimentent et financent la machine de guerre de Poutine. Cette semaine, nous annoncerons que nous avons gelé plus de 350 milliards de dollars du trésor de guerre de Poutine", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse commune avec son homologue polonais, Zbigniew Rau.

        • 17 h 33 : devant le Parlement espagnol, Volodymyr Zelensky évoque Guernica

        Le président Volodymyr Zelensky a comparé mardi la guerre en Ukraine au massacre de Guernica, petite ville du Pays basque espagnol bombardée en 1937 par l'aviation nazie en soutien des troupes franquistes durant la Guerre civile espagnole.

        "Nous sommes en avril 2022 mais on se croirait en avril 1937, quand le monde a appris ce qui se passait dans l'une de vos villes, Guernica", a-t-il déclaré lors d'une intervention diffusée en direct à la Chambre des députés espagnole.

        • 17 h 29 : la vidéo finalement diffusée

        Le président Volodymyr Zelensky a finalement réussi à diffuser au Conseil de sécurité de l'ONU une vidéo présentant des images très crues de personnes tuées en Ukraine.

        Ce sont des "images épouvantables", a déclaré l'ambassadrice britannique Barbara Woodward, se disant "scandalisée". Plusieurs corps ou parties de corps figuraient sur ces images, sur un fond sonore accentuant la dramatisation de la vidéo.

        • 16 h 59 : l'allocution de Volodymyr Zelensky se conclut sur un problème technique

        Alors que le président ukrainien souhaitait diffuser une vidéo des atrocités survenues dans son pays, le clip en question n'a jamais pu être montré.

        • 16 h 41 : Volodymyr Zelensky s'adresse au Conseil de sécurité

        Le président ukrainien a commencé à s'exprimer par visioconférence devant le Conseil de sécurité des Nations unies. "Le monde n'a pas encore vu ce que la Russie a fait dans d'autres parties du pays. (...) Les coupables doivent rendre des comptes"; a souligné Volodymyr Zelensky. "Les Russes souhaitent s'emparer de nos richesses, (...) nous coloniser."

        "Le droit de veto russe est un droit de tuer", a encore estimé le président ukrainien, qui a appelé à ce que la Russie soit "tenue responsable" pour "crimes de guerre".

        Volodymyr Zelensky a enfin réclamé l'exclusion de la Russie du Conseil de sécurité de l'ONU.

        • 16 h 32 : Martin Griffiths prend la parole à son tour

        "Les civils ukrainiens paient le prix fort dans cette guerre", rappelle Martin Griffiths, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires.

        Mille quatre cents trente civils ont déjà été tués depuis le début du conflit, dont 121 enfants. Des "chiffres très probablement sous-estimés", explique-t-il. "Ces chiffres ne feront qu'augmenter."

        Il réclame que les civils puissent se mettre à l'abri sans avoir à craindre des attaques.

        • 16 h 16 : Antonio Guterres s'exprime devant le Conseil de sécurité

        Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, introduit l'ordre du jour. Il estime que l'attaque de la Russie, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, en Ukraine, membre de l'ONU, constitue un des plus grands défis à l'ordre international jamais vus. Il affirme également à titre personnel qu'il n'oubliera jamais les images de Boutcha.

        Le secrétaire général des Nations unies a également rappelé que la crise ukrainienne a des conséquences mondiales, avec plus de 1,2 milliard d’habitants vulnérables à l’augmentation des coûts des aliments, de l’énergie et des engrais.

        Il a appelé à des négociations sérieuses, respectant les principes de l'ONU.

        • 15 h 33 : Antony Blinken dénonce une "campagne délibérée pour tuer, torturer, violer" à Boutcha

        Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a dénoncé mardi une "campagne délibérée pour tuer, torturer, violer" à Boutcha, ville ukrainienne où ont été découverts des dizaines de cadavres après le retrait des troupes russes.

        "Ce que nous avons vu à Boutcha n'est pas l'acte isolé d'une unité dévoyée. C'est une campagne délibérée pour tuer, torturer, violer, commettre des atrocités", a déclaré le secrétaire d'État américain avant de s'envoler pour Bruxelles.

        "Cela renforce notre détermination et la détermination de pays à travers le monde de s'assurer que d'une façon ou d'une autre, un jour ou l'autre, ceux qui ont commis ces actes soient tenus pour responsables", a-t-il affirmé.

        • 15 h 15 : Vladimir Poutine veut "surveiller" les exportations alimentaires vers les pays "hostiles" et dénonce les pressions sur Gazprom

        Le président russe Vladimir Poutine a proposé mardi de "surveiller" les livraisons alimentaires vers les pays "hostiles" au Kremlin, en pleine vague de sanctions contre Moscou.

        "Cette année, sur fond de pénurie alimentaire mondiale, nous allons devoir être plus attentifs aux livraisons alimentaires à l'étranger et surveiller en particulier les conditions de ces exportations vers les pays qui mènent contre nous une politique hostile", a-t-il affirmé, lors d'une réunion retransmise à la télévision publique.

        Le président russe a également dénoncé la "pression" exercée contre Gazprom en Europe, soulignant que nationaliser des actifs russes était "une arme à double tranchant".

        • 14 h 57 : l'Otan redoute la découverte "d'autres atrocités" commises par les forces russes en Ukraine

        Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a dit mardi redouter la découverte "d'autres atrocités" lors de la reprise des territoires contrôlés par les Russes en Ukraine et a dénoncé des "crimes de guerre".

        "Je crains que nous soyons témoins d'autres atrocités. Les Russes contrôlent encore une partie du territoire ukrainien. Quand il sera repris, nous risquons de découvrir plus de fosses communes, plus d'atrocités, de crimes de guerre, et cela souligne l'importance d'enquêtes pour établir tous les faits afin que les responsables soient traduits en justice", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse à Bruxelles.

        • 14 h 43 :  les nouvelles sanctions de l'UE "devront intégrer le pétrole et le charbon", indique Jean-Yves Le Drian

        Les nouvelles sanctions en discussion au sein de l'Union européenne contre la Russie "devront intégrer le pétrole et le charbon", a déclaré, à Berlin, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.

        "Nous travaillons ensemble, la France et l'Allemagne, à la définition de ce que pourrait être ce nouveau paquet (de sanctions) qui devra intégrer le pétrole et le charbon" russes, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères lors d'une conférence de presse à Berlin, tenue notamment avec son homologue allemande, Annalena Baerbock.

         

        • 14 h 25 : Washington interdit à la Russie de payer sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines

        L'administration américaine n'autorise plus la Russie, à partir de mardi, à rembourser sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines, renforçant la pression et faisant croître le risque d'un défaut de paiement russe.

        • 14 h 19 : selon l'Otan, la Russie se prépare à prendre "le contrôle de l'ensemble" du Donbass

        La Russie se renforce pour "prendre le contrôle de l'ensemble du Donbass", dans l'est de l'Ukraine, et réaliser "un pont terrestre avec la Crimée", annexée par Moscou en 2014, a affirmé mardi le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.

        "Nous sommes dans une phase cruciale de la guerre", a-t-il averti au cours d'une conférence de presse à la veille d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance.

        • 14 h 15 : une vingtaine de diplomates russes expulsés d'Espagne

        L'Espagne va expulser quelque 25 diplomates et personnels diplomatiques russes, en réaction aux crimes de guerre présumés commis par l'armée russe en Ukraine, a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères, Jose Manuel Albares.

         

        • 13 h 04 : Danone réfléchit à l'éventualité de quitter la Russie

        Danone réfléchit à la possibilité de quitter la Russie, à la suite des soupçons de crimes de guerre commis par l'armée russe dans la ville ukrainienne de Boutcha, a-t-on appris auprès d'une source au fait du dossier. À ce stade, aucune décision n'a été prise par le groupe. 

        • 12 h 59 : tous les paiements européens à la Russie sont "tachés de sang", selon le maire de Kiev

        Le maire de Kiev a exhorté les responsables politiques européens à couper tous les liens commerciaux avec Moscou, estimant que les paiements à la Russie étaient "tachés de sang" et alimentaient le "génocide des Ukrainiens".

        • 12 h 52 : Ursula von der Leyen et Joseph Borrell se rendront à Kiev "cette semaine"

        La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se rendra "cette semaine" à Kiev, accompagnée du chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell, a annoncé mardi son porte-parole.

        • 12 h 49 : le parquet antiterroriste français annonce l'ouverture d'enquêtes pour "crimes de guerre" en Ukraine

        Le parquet national antiterroriste (Pnat) français a annoncé mardi avoir ouvert trois nouvelles enquêtes pour "crimes de guerre", pour des faits commis au préjudice de ressortissants français en Ukraine depuis l'invasion de la Russie.

        Les faits visés auraient été commis à Marioupol (sud de l'Ukraine) entre le 25 février et le 16 mars, à Gostomel (région de Kiev) entre le 1er et le 12 mars et Tcherniguiv (nord) depuis le 24 février, date à laquelle les troupes russes ont envahi l'Ukraine, a précisé le Pnat, compétent pour ce type d'infraction, dans un communiqué.

        "Ils sont susceptibles d'être qualifiés de crimes de guerre matérialisés par des atteintes volontaires à l'intégrité psychique, des attaques délibérées contre des personnes civiles ne prenant pas part aux hostilités, des privations délibérées de biens indispensables à la survie de personnes civiles et/ou des attaques délibérées contre des biens à caractère civil, des vols, destructions et détériorations de biens", a expliqué le parquet antiterroriste.

        • 12 h 11 : la commission européenne va proposer plusieurs milliards de nouvelles sanctions contre la Russie 

        La Commission européenne va proposer aux Vingt-Sept un vaste train de sanctions supplémentaires contre la Russie, avec notamment des embargos sur les importations de charbon, de caoutchouc mais aussi de caviar, pour un montant estimé autour de neuf milliards d'euros par an, a-t-on appris mardi auprès d'une source européenne.

        • 11 h 51 : La France convoque l'ambassadeur de Russie à Paris après l'expulsion de diplomates russes

        La France a convoqué l'ambassadeur de Russie à Paris après la décision antérieure de la France d'expulser 35 diplomates russes en réaction à la guerre en Ukraine, a déclaré le ministère français des affaires étrangères.

        • 10 h 53 : démantèlement d'une importante plateforme russe du darknet

        La "plus grande" plateforme de vente du darknet mondial, dénommée "Hydra Market" et opérant en langue russe depuis 2015, a été démantelée et des bitcoins d'une valeur de 23 millions d'euros ont été saisis, a annoncé la justice allemande.

        • 10 h 52 : l'UE discute de sanctions sur les importations de charbon et pétrole russes

        Les 27 pays de l'UE discutent de sanctions sur les importations de charbon et pétrole russes, après la découverte d'un grand nombre de corps dans la région de Kiev, a indiqué un responsable européen à Luxembourg. "Il y a des discussions sur ce qui peut être fait dans le secteur de l'énergie, comme le charbon et le pétrole", a déclaré le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis, avant une réunion des ministres des Finances de l'UE à Luxembourg pour débattre du contenu d'un cinquième paquet de sanctions européennes.

        • 10 h 33 :  des images satellites américaines de Boutcha semblent réfuter la version russe

        Des images satellites publiées lundi par la société américaine Maxar Technologies semblent réfuter les affirmations russes selon lesquelles les cadavres de personnes en vêtements civils trouvés dans la ville ukrainienne de Boutcha y étaient déjà avant que les troupes russes n'évacuent les lieux.

        • 9 h 59 : les discussions avec la Russie sont la "seule option", selon Volodymyr Zelensky

        Le président ukrainien, Volodimir Zelensky, a indiqué dans une déclaration retransmise à la télévision que la tenue de pourparlers avec la Russie était la "seule option" pour l'Ukraine, même si de telles discussions constituent désormais un "défi". Il a précisé qu'il était possible qu'il ne discute pas directement avec le président russe Vladimir Poutine, alors que l'éventualité d'un entretien bilatéral avait été soulevée samedi.

        • 9 h 07 : bombardements sur Kramatorsk, principale ville aux mains de Kiev dans l'est

        Plusieurs bombardements ont touché dans la nuit Kramatorsk, grande ville dans l'est de l'Ukraine sous la menace d'une offensive des troupes russes.

        • 9 h 00 : Kiev annonce que l'équipe du CICR bloquée près de Marioupol a été "libérée"

        Le vice Premier-ministre a indiqué que l'équipe du CICR "retenue" par la police dans une localité proche de Marioupol a été "libérée" après négociations et a pu gagner les abords de Zaporizhzhia.

        • 6 h 30 : Volodymyr Zelensky attendu devant le Conseil de sécurité de l'ONU

        Le dirigeant ukrainien, qui a dénoncé des "crimes de guerre" et un "génocide" après la mise à jour de dizaines de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha et dans d'autres localités près de la capitale ukrainienne, interviendra mardi 5 avril devant le Conseil de sécurité pour la première fois depuis l'invasion de son pays par la Russie, a indiqué le Royaume-Uni qui préside actuellement cette instance des Nations unies.

        Dans une vidéo diffusée dans la nuit de lundi à mardi, Volodymyr Zelensky a confirmé cette intervention, dont on ne sait pas si elle aura lieu en direct ou en différé. "Le temps viendra quand chaque Russe apprendra toute la vérité sur qui d'entre leurs compatriotes a tué. Qui a donné les ordres", a-t-il déclaré, appelant à renforcer les sanctions contre Moscou et à livrer davantage d'armements à son pays.

        • 4 h 00 : nouvelles sanctions occidentales prévues "cette semaine"

        Les États-Unis et leurs alliés veulent annoncer "cette semaine" de nouvelles sanctions économiques contre la Russie, tandis que l'Ukraine recevra plus d'assistance militaire, a annoncé le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.

        L'Union européenne discute, de son côté, en "urgence" de nouvelles sanctions contre Moscou, réclamées notamment par la France et l'Allemagne, a indiqué le haut-représentant de l'UE, Josep Borrell.

        Le président français, Emmanuel Macron, a évoqué des sanctions individuelles et des mesures sur "le charbon et le pétrole". L'Allemagne et l'Autriche ont exclu des sanctions contre le secteur gazier russe.

        Avec AFP

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        Ces images de Boutcha ne montrent pas des "faux cadavres" qui bougent

        Le monde dans tous ses États

        Guerre en Ukraine : bientôt la faim ?

        Le Débat de France 24

        Guerre en Ukraine : après Boutcha, l'Occident poussé à réagir ?

        Valeurs Actuelles

        Un test d’anglais au collège propose un genre « autre », l’Éducation nationale plaide « l’erreur »

        Un banal test d’anglais a viré à la polémique. En effet, un des choix proposés aux élèves de troisième au moment de mentionner leur genre a déconcerté les parents d’élèves. L’évaluation organisée par la plateforme Evalang, organisme placé sous la tutelle du ministère de l’Éducation nationale, offrait trois choix de réponses : masculin, féminin ou « autre », relate Le Figaro, mardi 5 avril.

        Une association dénonce « une idéologie »

        Alertée par des parents d’élèves, l’association « Juristes pour l’enfance » a publié un communiqué dans lequel elle fustige la mention d’un troisième choix. « Il est en effet inadmissible qu’un test d’anglais soit l’occasion et le prétexte pour véhiculer auprès de jeunes collégiens une idéologie remettant en cause la binarité des sexes et l’existence de deux sexes », a-t-elle affirmé avant d’ajouter que cette « idéologie » est développée « sans le moindre fondement scientifique ».

        Face à la polémique et aux multiples appels reçus, le ministère de l’Education nationale a évoqué une « erreur », et a retiré le choix « autre » du formulaire, rapporte le quotidien. Si elle regrette que certains élèves aient pu être troublés, l’association a estimé que la décision du gouvernement est en « conformité avec le réel et la loi française ».

        Le collectif appelle les pouvoirs publics à une « plus grande vigilance ». « Cet évènement révèle l’urgence de préserver la jeunesse des obsessions que certains adultes avides de déconstruction veulent leur imposer », a-t-elle souligné.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Fermeture du quotidien algérien Liberté : "L'échec d'une époque"

        Publié le : 06/04/2022 - 10:57Modifié le : 06/04/2022 - 11:29

        Hélène FRADE

        À la une de la presse, ce mercredi 6 avril, le discours prononcé par Volodymyr Zelensky devant l'ONU, au cours duquel il a accusé la Russie de "crimes de guerre" et demandé son exclusion du Conseil de sécurité. Comment la guerre en Ukraine ravive chez les Bosniens les traumatismes de la guerre de Bosnie-Herzégovine, 30 ans après le début du siège de Sarajevo. La fermeture du quotidien Liberté, fleuron de la presse francophone algérienne. Et des postes à pourvoir en Antarctique.

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        À la une de la presse, le discours prononcé par le président ukrainien devant l’ONU, mardi 5 avril, dans lequel il a exhorté la communauté internationale à agir "immédiatement" contre la Russie.

        Le quotidien The Independent relate que Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de "crimes de guerre" et demandé son exclusion du Conseil de sécurité, ainsi que la mise en place d’une instance "équivalente (au tribunal de) Nuremberg", pour juger les responsables de ces crimes. El Mundo rapporte que, Quelques heures auparavant,le président ukrainien était intervenu devant le Parlement espagnol, où il avait comparé le massacre des Ukrainiens à celui de Guernica, cette ville du Pays basque espagnol bombardée en 1937 par des avions allemands et italiens, en appelant à une profonde réforme de l’ONU, afin que "le droit de veto ne signifie pas le droit de mourir".

        ☕️ ¡Buenos días!📰 La portada de El Mundo pic.twitter.com/6xiafZtPhD

        April 6, 2022

        Cet appel est relayé, également, par la presse française. Le quotidien Libération cite à la une Volodymyr Zelensky : "L'ONU autorise la Russie à semer la mort". Avec la photo d'un cadavre retrouvé à Motyzhin, à l’ouest de Kiev, là où ont été retrouvés les corps de la maire du village, celui de son mari, de leur fils et de deux autres hommes. Une réalité niée, hier, par le représentant de la Russie à l’ONU, dans la droite ligne, bien sûr, du discours du Kremlin. Selon Libé, il martèle que "tout est mensonge, que rien n’est vérité, que les faits n’existent pas, que les images mentent, que les satellites se trompent, et que les corps bougent".

        À la une de Libération ce mercredi : 🔴 «L’ONU autorise la Russie à semer la mort» – Zelensky devant les Nations unieshttps://t.co/nj2k4mQp7h #Boutcha pic.twitter.com/lpRtanbYVw

        April 5, 2022L'Obs

        La guerre en Ukraine ravive chez les Bosniens les traumatismes de la guerre de Bosnie-Herzégovine, 30 ans après le début du siège de Sarajevo, le 6 avril 1992. L’envoyée spéciale de La Croix, qui s’est rendue à Sarajevo, Mostar, et Banja Luka, raconte comment la guerre en Ukraine "a fait sourdre la peur et une infinie tristesse", partout dans le pays.

        L'ancien diplomate Igor Davidovic, exprime un sentiment d’inquiétude et de lassitude. "Il y a beaucoup de peur de ce qui pourrait se passer ici. Or la peur, prévient-il, c'est le levier principal qu'utilisent les nationalistes". "La communauté internationale est fatiguée de nous. Les trois partis nationalistes (serbe, bosniaque et croate) ouvrent des conflits pour susciter des tensions et gagner les élections qu’ils manipulent. Pourtant, nous sommes prêts à une vie commune bien plus que ce que prône l’élite politique", assure-t-il. La Russie, rappelle La Croix, est particulièrement active en Republika Srpska, où elle soutient le dirigeant Milorad Dodik et ses velléités sécessionnistes. Un partenariat a même été scellé avec la police russe en 2016 et deux ans plus tard, en 2018, déjà, des spécialistes ont alerté sur le fait que Vladimir Poutine œuvrait à la formation d’une force paramilitaire dans le pays.

        À la une également ce matin, la disparition du quotidien algérien Liberté, dont le principal actionnaire a annoncé son intention d’organiser, aujourd’hui, une assemblée générale, pour acter un dépôt de bilan et la dissolution du titre. "Née des douloureux événements d'octobre 88, (lorsque des manifestations spontanées contre le pouvoir avaient éclaté un peu partout dans le pays), ayant grandi dans le sang de la terreur islamiste, la presse libre, acquis démocratique chèrement payé, est menacée d’extinction. La fermeture annoncée de Liberté signe l’échec d’une époque", regrette le quotidien, dont l’édito tient lieu d’épitaphe. "Soixante ans après son indépendance, le pays pour lequel les meilleurs de ses enfants sont morts doit définitivement rompre avec ses démons. Il doit laisser place, toute la place, à la vie, à l’avenir qui ne peut s’écrire sans la liberté, sans Liberté".

        Demain à la UNE de #Liberté Édition du 06 avril 2022 #Presse #Crise #Liberté #Ukraine #Russie #Hydrocarbure #Ramadhan #Flambée #Algérie pic.twitter.com/TMk1osmKDn

        April 5, 2022

        "Sale temps pour la presse francophone en Algérie" : le site Slate rappelle que vingt-six titres, dont près de la moitié d'expression française, ont cessé de paraître entre 2014 et 2017 - un phénomène attribué à un ordre politique "de plus en plus répressif", à un modèle économique "devenu obsolète", à "la gloutonnerie effrénée de certains éditeurs", mais aussi au recul de la langue française en Algérie. Combien de quotidiens francophones indépendants restera-t-il demain dans le pays ? À voir, pour terminer, avec le dessin de Dilem, pour Liberté, et son humour noir habituel. "Bientôt le retour de la presse unique" dans les kiosques : "Le journal, et un briquet, svp", demande un client. Un dessin publié, comme toujours, par Liberté.

        🇩🇿 ‘Le droit de savoir, le devoir d’informer’Une grosse pensée pour nos confrères du quotidien indépendant Liberté Algérie qui signent leur dernière une ce mercredi après 30 ans de parution. Perte immense. Pensée pour le génial @dilem_ali https://t.co/QomeWIobpo pic.twitter.com/A4ccMzYVtF

        April 6, 2022

        À celles et ceux que cette riante actualité donnerait envie de prendre le large, de partir très loin, je recommande de jeter un cil à USA Today, qui fait état de plusieurs offres d’emploi assez inhabituelles. C'est vraiment très loin, puisque les postes à pourvoir se trouvent en Antarctique, à Port Lockroy, sur l’île Goudier, dans l’archipel Palmer, qui se trouve tout à l’ouest de la péninsule. Parmi les offres proposées, il y a la gestion d’un bureau de poste et d’une boutique cadeaux, mais aussi le comptage des pingouins et autres bestioles sauvages. Pour ce qui est des conditions de travail, il paraît que c’est "basique mais confortable", que l'électricité est limitée et qu’il n'y a pas d'eau courante ni d'accès à Internet, ce qui signifie "une communication très minimale" avec le monde extérieur. Si vous êtes intéressé, vous avez jusqu’au 25 avril prochain pour déposer votre candidature.

        Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.

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        Volodymyr Zelensky réclame l'exclusion de la Russie du Conseil de sécurité

        INTERVIEW

        Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"

        Fermeture du journal algérien "Liberté" : "Une volonté de museler la presse ?"

        BBC

        For some, the impulse to retreat to nature seems to answer a profound, atavistic need to recognise they are part of the natural world

        Burying our heads in a book and our toes in a beach offers escape from frantic working lives for many of us. Yet, when it comes to some of the world's most beautiful escapist getaways, from hotels and private villas to entire resorts, a complex, multisensory raft of factors come into play.

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        Storytelling is the buzzword in interiors for creating spaces that imaginatively reference a venue's location and history, giving it a unique atmosphere. For guests, such decors draw attention to the venue's interesting past, overtly or subliminally, and make their stay more memorable.

        A new book More Escapism explores some of the most beautiful retreats around the world (Credit: Courtesy Azulik)

        Storytelling was a central concern for interior design firm Champalimaud Design when remodelling the interior of Troutbeck Hotel in New York's Hudson Valley, a former inn with historical and literary associations. "We preserved the house's historic aspects, including its stained-glass windows and original fireplace," says Ed Bakos of Champalimaud. "Many of the fabrics used for the furnishings were collected over years. The idea is for guests to feel completely at home in a layered place they can wander around and discover."

        Escapist getaways can also include creative, witty touches that depart from historical authenticity. These can still deepen guests' connection to them – and boost their wellbeing. According to Pauline Sheldon, professor at the University of Hawaii, "Wellness includes an aliveness connected to creativity. In the design of spaces, a surprise element is important. Something that sparks a sense of wonder or awe and brings the visitor to the present moment is mentally calming."

        Surprise elements abound in the projects of California-born interior designer and landscape architect Bill Bensley, whose maximalist maxim is "If it's worth doing, it's worth overdoing". After studying urban design at Harvard, he founded his studios in Bangkok and Bali in 1989 and 1990 respectively. His new book More Escapism: Hotels, Resorts and Gardens showcases 12 of his projects in Cambodia, Thailand, Vietnam, Indonesia and Laos. One of these – beach resort JW Marriott Lamarck University in Phu Qoc, Vietnam – riffs off its former incarnation as a university (named after French naturalist Jean-Baptiste Lamarck).

        The designer of the Lamarck channelled the spirit of the former university campus in a playful way (Credit: Courtesy JW Marriott Phu Qoc)

        Writing about it in his book, Bensley says: "I don't like big hotels – who does? So what's a designer like me do? I figured I needed to invent a culture, break the scale of a big hotel into a series of small ones and create a place to make people laugh – why do hotels have to be so serious? I wrote an elaborate script that includes a history of each building: when it was built and for what purpose. I live by the idea that a hotel should be like a movie, have a plot that makes it worth watching more than once."

        In the event, he channelled the spirit of the former university campus in a playful, visually entertaining way, full of eye-catching details. He named several of its buildings after university departments, such as the "department of physical education" (spa and gym) and the "department of chemistry" (beach bar). Hallways display original etchings of natural studies, some dating back to 1760. "For two years, we collected some 3,000 antiques and vintage pieces to give the university authenticity," he says. These include a 19th-Century elevator, school bells arranged on the reception desk and sporting trophies cluttering a monumental storage unit. "We try to dive into local history as much as possible, and draw from it," says Bensley.

        There is a sense of history in many of the retreats designed by Bill Bensley (Credit: Courtesy MGallery Hotel de la Coupole)

        And Bensley admits that designers can fall into the trap of over-theming interiors to stultifying rather than inspiring effect – a theme-park look is best avoided, and is "the challenge with a strong narrative".

        One antidote to predictable interiors are unexpected, surreal elements, a hallmark of many escapist getaways. At another Bensley project, Shinta Mani Wild, a luxury camp in Cardamom Forest, Cambodia, an antique rocking horse suspended above the bar appears to fly through the space – a wingless Pegasus perhaps. Elsewhere armchairs and bookshelves crammed with books offer guests the opportunity to escape into the worlds of novelists or poets.

        Natural remedy

        Another key characteristic of ultra-escapist getaways is their proximity to nature. "Tourists today want to connect with local regions through their senses. They seek out spaces that bring nature inside – green, planted walls, flowing water, pleasant, natural aromas," says Sheldon. "There's a restaurant in Slovenia where the tables have living planted herbs for diners to pluck and enjoy. One critical element that is often forgotten is fresh air – the ability to breathe deeply without pollutants and air-conditioning is important to wellness."

        Shinta Mani is located in the rainforest, and fully immerses visitors in the natural setting (Credit: Courtesy Bill Bensley)

        Shinta Mani Wild's bar is a structure with a roof but no walls, its parameters informally defined by a ruggedly raw boulder on one side, as well as panoramic jungle views. The resort is located in one of South East Asia's last unfragmented rainforests, and fully immerses visitors in nature. Asked what he requires from a truly escapist bolthole, Bensley says, "True wilderness – my favourite escape" and "No wifi (or at least very limited)". In his book, he points out that Shinta Mani Wild's attractions include sounds emanating from the forest, from a thunderous, fast-flowing waterfall to serene birdsong. "Rhythmic sounds, including crashing waves, enhance wellness," says Sheldon. "These can still a busy mind, although best of all is silence. But silence shouldn't be enforced."

        Shinta Mani Wild doesn't deprive its guests of creature comforts though. A tent housing a restaurant looks like it's been parachuted into an impenetrable forest, except that its décor is maximalist, sybaritic and playful. There are stylish table settings with wine glasses and banquettes covered in a camouflage fabric, gleefully described by the room's interior designer as "camp". A jungle-facing daybed seems to invite post-prandial contemplation of the tropical wilds. In Bensley's world, natural settings and luxurious furnishings aren't deemed incompatible.

        Hong Kong-based interior designer André Fu, meanwhile, has capitalised on the tranquility of nature at his project, Hotel The Mitsui in Kyoto. "I worked with Kyoto landscape master Shunsaku Miyagi to create a Japanese garden that fosters calm through flowers, grasses, water and breezes… A water pool outside the hotel's tea lounge provides a visual reflection of the landscape beyond. I like to design immersive environments that feel present and emotionally connected to their surroundings through scents, floristry and music."

        The environmentalist complex Azulik Uh May in Mexico has walkways made of indigenous, vine-like bejuco wood (Credit: Courtesy Azulik)

        For some, the impulse to retreat to nature seems to answer a profound, atavistic need to recognise they are part of the natural world. "We've distanced ourselves from nature and its wisdom," says Eduardo Neira, known as Roth, founder of Azulik Uh May, an environmentalist complex of villas rising above the jungle on the Yucatán Peninsula, Mexico. The villas are uncompromisingly organic in shape, with curved concrete and fibreglass walls and trees growing through the floor. They're linked by walkways made of indigenous, vine-like bejuco wood.

        "When architectural structures follow the pattern of surrounding environment in a consistent, organic way, it helps people to reconnect with nature, which we humans are a part of," says Roth. The project chimes with the current trend for biophilic design, which incorporates nature – through water, trees, plants, light and natural ventilation – into architecture, in the interests of environmentalism, biodiversity and wellness.

        Biophilia is also influencing escapist homes. A desire to connect with nature was the main inspiration behind a holiday home in Ibiza, with new interiors designed by architect and designer Natalia Miyar. "My clients, a London couple, bought a contemporary house in countryside facing the sea as a luxurious retreat from their busy lives," she says. "Our brief was to create a stylish, modern villa filled with warmth, anchored by organic shapes and colours in tune with the Balearic setting. We softened the building's modern architecture, using a palette of texture and pattern that combined warm hues with accents of vibrant turquoise that references the sea. Wherever possible, we chose natural materials and finishes – tumbled stone, rough edging and cane furniture – over ones with sharp, clean lines to achieve a rustic feel that connects the house with the outdoors. This has a calming effect." The house has retractable, floor-to-ceiling windows designed to connect a terrace seamlessly with the living room. "Everything we chose helps bring the natural, exterior palette indoors," adds Miyar.

        The soft palette and textures in the décor of this Ibiza home create a calm mood (Credit: Natalia Miyar)

        According to Sheldon, the use of natural materials is paramount when creating escapist getaways that also prize wellness: "Natural building materials, especially those that reflect the natural environment in the region, establishing a sense of place, are to be welcomed. The overall focus when promoting wellness needs to be on nature, which holds the clue to our wellness much more than something we can dream up."

        Even so, in today's escapist getaways, the artificial and natural, actual history and myth are often intertwined. There is no set formula for the perfect retreat: it can be a construct with artificial features designed to fire the imagination – or a space embracing nature, allowing the mind to disconnect from all mundane concerns.

        More Escapism: Hotels, Resorts and Gardens by Bill Bensley is published by Thames & Hudson.

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        New York Times - World

        Israel’s Government in Crisis After Senior Lawmaker Quits Coalition

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        Idit Silman, the de facto government whip, left the coalition, depriving the government of a parliamentary majority. But her move does not mean the opposition can win a vote of no confidence, at least for now.

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        By Patrick Kingsley and Isabel Kershner

        JERUSALEM — Israel’s fragile government was thrown into crisis on Wednesday after a senior lawmaker quit the coalition, leaving it without a majority in Parliament.

        Idit Silman, the chairwoman of the governing coalition and effectively its chief whip, said in a letter to Prime Minister Naftali Bennett that she was resigning because coalition colleagues had failed to compromise and that the government’s direction did not reflect the values of the voters who brought her party to power. She said it was time to change course and to try to form a new “national, Jewish, Zionist” coalition with right-wing lawmakers.

        The move followed prolonged tensions among leftist, secular, Arab and right-wing members of the coalition, a fractious group of eight parties that agreed to work together only last June after four inconclusive elections in two years had left the country without a functional government or a state budget.

        The issue came to a head this week after the left-wing health minister, Nitzan Horowitz, instructed officials to uphold a Supreme Court decision allowing patients to bring leavened bread into hospitals during the upcoming Jewish holiday of Passover. Ms. Silman, a right-wing and religious lawmaker, opposed the measure, which contravenes Jewish law.

        “I won’t be able to lend a hand to the damage to the state of Israel’s and the Israeli people’s Jewish character,” Ms. Silman said in an earlier statement published by N12, one of Israel’s main private news groups. “I am ending my membership in the coalition, and I will continue to try to persuade my colleagues to return home and to form a right-wing government. I know that I’m not the only one who feels this way.”

        The coalition crisis comes at a delicate time after a series of deadly terrorist attacks that had already put pressure on the government. Israel’s security forces remain on high alert amid fears of more unrest and violence over the next month, when the rare convergence of Ramadan, Passover and Easter is expected to raise tensions further between Israelis and Palestinians.

        Ms. Silman’s resignation means the government can count only on the support of 60 members in the 120-seat Parliament, losing the razor-thin, one-seat majority it has had since June.

        But her departure from the coalition does not mean the government will immediately collapse or give a parliamentary majority to the opposition, which is led by Benjamin Netanyahu, the former prime minister. Mr. Netanyahu welcomed Ms. Silman’s decision in a brief video posted on social media, and he encouraged other right-wing members of the coalition to follow her example.

        Parliament is also in recess for another five weeks, so it is unlikely there will be a vote of no confidence in the government in the near future. But once it is back in session, the government will be unable to pass legislation without the support of opposition lawmakers, and this could encourage other disgruntled members of the coalition to announce their resignations, as well.

        A road back to power for Mr. Netanyahu, who is standing trial for corruption, remains complicated and far from assured.

        But in a speech to a special debate in Parliament convened on Wednesday by the opposition on what it described as government inaction in the face of a wave of terrorism, Mr. Netanyahu called for more coalition members “whose hearts are in the right place” to defect and declared that the days of the current government were numbered.

        “Join Idit, join us,” Mr. Netanyahu said. “Come back home.”

        A spokeswoman for Mr. Bennett, who is also the head of Ms. Silman’s party, Yamina, declined to comment immediately.

        Ms. Silman did not immediately reply to requests for comment.

        Mr. Bennett was holding a series of meetings on Wednesday with other members of Yamina’s parliamentary faction and with the leaders of other parties in the coalition in an effort to shore up the government.

        Merav Michaeli, the transport minister and leader of the Labor party, a center-left coalition partner, described Wednesday’s events as a difficult moment for the government but added that she and her party would “make every effort to keep this coalition working and functioning.”

        While the timing of Ms. Silman’s resignation was a surprise, the coalition was fragile and few analysts expected it to last a full four-year term. Its one-seat majority always meant that just a single defection would be enough to threaten the government’s collapse.

        The eight parties in the coalition shared little in coming together last summer beyond their desire to oust Mr. Netanyahu, who had refused to resign despite the corruption charges against him. This prompted some of his long-term allies to leave his party and form their own right-wing factions.

        Most of the parties did not initially want to join forces, and did so only because they considered the alternatives — either a fifth election or joining forces with Mr. Netanyahu — even worse.

        Despite their differences, the coalition managed to unite on some key issues — most notably passing the first state budget in more than three years. But they clashed regularly over the rights of and funding for Israel’s Arab minority, the relationship between state and religion, and Israeli policy in the occupied West Bank.

        Most groups within the coalition came under intense criticism, and sometimes abuse, from their base for allying with their political opponents and for making compromises that contradicted their political ideals.

        Right-wing lawmakers like Ms. Silman were subjected to particularly strong hostility, with protesters picketing her home last summer and bombarding her with offensive text messages.

        Arriving at her synagogue last June, she found several posters fixed on a wall outside, each with her portrait overlaid with the slogan that read, “Idit Silman stitched together a government with terror supporters.”

        Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Haifa, Israel, and Gabby Sobelman from Rehovot, Israel.

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        Valeurs Actuelles

        Île-de-France : les hommes représentent 20 % des victimes de violences conjugales, mais leur parole est peu entendue

        Depuis 2019, l’année de la naissance du Grenelle des violences conjugales et du mouvement #Metoo, les violences faites aux femmes sont devenues une priorité de la justice et de la police. Qu’en est-il du sort des hommes battus ? Ces derniers sont sous une emprise encore souvent jugée honteuse. En Île-de-France, ils représentent environ 20 % des cas de victimes conjugales, rapporte le Parisien, mardi 5 avril. Mais au quotidien, ils éprouvent parfois des difficultés à se faire entendre, que ce soit lors des enquêtes, ou même, devant la justice.

        Dans cette région, rien que pour l’année 2021, le ministère de l’Intérieur a identifié plus de 32 000 plaintes pour des coups et blessures intrafamiliaux. Parmi elles, selon les sources du quotidien régional, près de 6 500 victimes seraient des hommes. Or, avocats et associatifs assurent que leur parole n’est pas écoutée. « Il ne faut plus qu’ils aient honte. Il est temps de penser les violences conjugales en termes d’égalité. Il faut intégrer que ce sont des situations catastrophiques, car leur virilité s’effondre comme leur estime de soi, confirme Maître Martine Moscovici dans les colonnes de nos confrères. Ils souffrent de culpabilité et sont aussi sous emprise. »

        « Déni, refus et rejet » 

        Certaines associations, comme SOS Hommes battus, viennent en aide aux victimes masculines. « Il s’agit de dégrossir un peu le terrain, car les hommes sont dans des états psychoaffectifs délicats. Ils sont affaiblis et peu lucides. En plus, ils subissent des réactions diverses et variées : du déni, du refus ou du rejet, il faut les orienter et les remotiver », explique au Parisien Ulrick Lemarchands, le président de l’association SOS Hommes battus. Il juge que les policiers et les gendarmes ne sont pas formés pour accueillir les hommes battus : « Ils n’ont pas les codes pour les accompagner. » 

        De leur côté, pourtant, interrogées par le journal, les forces de l’ordre assurent effectuer leur travail sans aucune distinction. « La différence est peut-être sensible à chaud, relève, de son côté, un officier qui dirige une équipe d’enquêteurs spécialisés en Île-de-France. Quand une femme a des enfants en bas âge, on aura tendance à la convoquer le lendemain pour qu’elle s’organise. Alors qu’un homme sera immédiatement interpellé. » 

        Les femmes « présentées comme manipulées et sous influence » 

        Quid de la justice ? Cette dernière traite-t-elle les hommes victimes de violence conjugale comme les femmes ? Non, assure Maître Martine Moscovici, dans les colonnes du Parisien. Celle-ci pointe une disproportion importante dans le traitement judiciaire des affaires. Même son de cloche du côté de Joffrey Meyer, avocat versaillais. « Devant les cours d’assises sur des faits de violences et/ou des incestes sur les enfants, [les femmes] sont présentées comme manipulées et sous influence des hommes, éclaire-t-il. Comme si elles n’étaient pas des êtres libres et responsables. Globalement, pour les peines, elles s’en tirent mieux que les hommes. » 

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Reed Brody, avocat : "Jamais la justice internationale ne s'est mobilisée aussi vite" qu'en Ukraine

        Publié le : 06/04/2022 - 12:23

        Pauline PACCARD Suivre

        Surnommé le "chasseur de dictateurs", l’avocat américain Reed Brody est un spécialiste de la défense des droits de l'Homme qui a longtemps travaillé aux côtés de Human Rights Watch. Il revient sur les notions de crime de guerre, de crime contre l'humanité et crime d'agression et insiste sur l'importance du travail d'enquête destiné à déterminer les responsables des atrocités commises en Ukraine.  

        INTERVIEW

        Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"

        DÉCRYPTAGE

        Ukraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie

        Les Occidentaux veulent enquêter sur les "crimes de guerre" de l'armée russe à Boutcha

        BBC

        US employers are paying first-year tech workers an average starting salary of $110,027 (£84,000)

        Davis Nguyen specialises in helping college seniors begin a career in management consulting. It’s an industry that historically pays well: even before the pandemic, some of the biggest firms offered undergraduates salaries that often approached the six-figure mark. 

        However, in the current market, Nguyen’s clients are doing particularly well. “They’ll come back and say ‘I have two great offers’,” explains the founder of My Consulting Offer, based in Georgia, US. “One is for $120,000 (£91,630), the other is for $140,000 (£106,900). Today’s climate means graduates can earn much more money than a few years ago.”

        Management consulting is among the sectors in which graduates are increasingly walking straight from the lecture hall into six-figure roles – earning pay packets most people will never see in their lifetimes. In Big Tech, entry-level software engineers are often starting on such wages. At the largest banking corporations, pay for first-year analysts has spiked nearly 30% – a $110,000 (£83,979) base salary, in some cases. At the biggest London law firms, some newly qualified solicitors begin their careers on a £107,500 salary ($141,115). Nguyen says “20-year-olds earning $100,000 from the get-go” has increasingly become the norm since the pandemic.

        Often, these young employees are joining firms where colleagues began with lower pay, and had to work hard for years to earn six figures. Such organisations would argue it’s a response to market needs: the hiring crisis means the competition for talent remains fierce; if an employer wants the best candidates willing to put in long hours, they have to pay a high price for them.

        However, beyond matching the market rate, does offering graduates huge pay packets actually bring benefits, like incentivising longer hours or boosting work ethic? Or can it create unintended consequences, for both the young high-earner as well as the wider workforce?

        ‘High pay is an expectation’ 

        Wages for graduates have been steadily rising for years. According to 2021 data from US non-profit the National Association of Colleges and Employers, the starting salary for some entry-level workers in particular fields has spiked dramatically: for example, the average wage for a computer-science major has risen to $72,173 (£55,100) – a 7% hike in just one year.

        Nicholas Bloom, professor of economics at Stanford University, says demand for labour is fast outstripping supply in sectors, particularly in tech. The financial industry – with jobs that often require 70-hour-plus workweeks – has also driven up starting salaries to hire the best candidates. So, in most cases, graduates are being handed six-figure salaries simply as a “blunt recruitment tool” amid the current labour market conditions, adds Rue Dooley, an HR knowledge advisor for the Society for Human Resource Management (SHRM), based in the US.

        “Workers want to be thought of as a prized asset by their employer,” says Dooley. “Younger employees are saying high pay is an expectation not because they necessarily demand it, but because they’re aware of the talent shortage and they know their price.” 

        This means some entry-level workers can secure huge pay packets before they’ve even left the college dorm. “We’re regularly seeing firms double in size every 18 months, so graduate salaries are closely following the market,” adds Bloom.

        In tech, smaller start-ups are also now having to pay entry-level employees higher salaries to match the more-established corporations. Josh Brenner, CEO of recruitment marketplace Hired, based in New York City, says US employers are paying first-year tech workers an average starting salary of $110,027 (£84,000). 

        Nguyen’s undergrad clients often land jobs with wages that dwarf the pay of his own first management consulting role. He believes it to be a good thing. “The six-figure starting salaries of today are an upward trend that stretches back decades,” he says. “High pay opens up opportunities for people who simply wouldn’t otherwise have had them, and it doesn’t take money away from those who started on lower pay.”

        In sectors including law, consulting, finance and computer science, graduates are snagging pay packets many people will never earn in their lives (Credit: Getty Images)

        Golden handcuffs – and other problems

        But while there are many upsides to the rise of six-figure salaries, these high compensation packets can come with insidious consequences.

        In some cases, these workers may find themselves trapped in jobs they hate, especially if workers have built lifestyles around earning big pay-outs – a phenomenon often called ‘golden handcuffs’.

        Nguyen says such wages can also skew young employees’ perception of pay, blocking them from pursuing more meaningful career paths. “Some may want to eventually move into teaching or work for a non-profit. Previously, the salary drop was around $50,000. Now, it’s closer to $100,000 – that could be enough to prevent someone from changing careers.”

        Huge salaries can also weigh young employees with a psychological burden. Nguyen says some of his undergraduate clients can feel intimidated beginning their working lives in a job that pays a fortune. “There are some who come from low-income backgrounds and think, ‘What did I do to earn so much more than my parents ever made?’ It can cause imposter syndrome.” 

        Others in the same organisations can also feel negative effects when first-time employees are handed six-figure salaries without hesitation. For example, experienced colleagues may bristle at entry-level compensation packets – especially when they take home less money than a recent graduate, despite years-long tenure at the company. “It can create pay disparity issues,” says Dooley.

        Additionally, companies themselves may not necessarily get what they pay for. While sky-high wages can effectively ‘buy’ a candidate’s willingness to regularly clock unpaid overtime, it doesn’t necessarily guarantee better work ethic.

        High wages may feel good when someone gets a job, but once they start, they typically want much more: the effects of good pay will be psychologically ‘spent’ – Tomas Chamorro

        “The risk is employers, in some cases, assume staff are going to be super motivated because of their high compensation, but in fact they take it for granted,” says Tomas Chamorro, professor of business psychology at University College London. “High wages may feel good when someone gets a job, but once they start, they typically want much more: the effects of good pay will be psychologically ‘spent’.” 

        'Jobs to grab while you can'

        With the labour market as it is, six-figure starting salaries will probably continue to be the norm in certain high-paying industries. But it’s unlikely there’ll be much of a trickle-down effect for entry-level workers in less elite sectors.

        Rather than push wages up across the board, six-figure salaries for an ultra-privileged subset of employees may instead drive pay inequities deeper. “What we’re seeing is clearly increasing inequality and the gap keeps growing,” says Bloom. “If you have a computer-science degree you can be earning $250,000 by 25, while if you left school at 16 you might be earning $25,000 – a ten-fold difference.”

        The gap will likely keep growing even if the labour market snaps back in terms of supply and demand. Bloom explains while wages often rise, they almost never fall. For example, Nguyen says salaries in management consulting have long endured the rigours of recession. “We’ve seen wages withstand so many economic cycles: firms plan for it and restructure pay, but they wouldn’t ever get rid of the six-figure salary.”

        So, given their resistance to the ebb and flow of the market, six-figure graduate wages are not only likely to become more and more ingrained, they may also climb further. And if jobs become scarcer due to a labour-market normalisation, these pay packets will become increasingly out of reach for most people. 

        “Six-figure starting salaries are here to stay, and if growth cools it'll mean they’ll be even harder to come by,” says Bloom. “These are jobs to grab while you can – if you can – for a privileged few.”

        Valeurs Actuelles

        Les éoliennes du parc du Lauragais pointées du doigt pour leur mauvais état

        Nuisances sonores et visuelles

        Du côté des maires concernés, on reconnaît que les questions de la pollution sonore et visuelle continuent de susciter les critiques. Mais les édiles mettent aussi en avant la manne financière que représente la présence d’éoliennes sur leur commune, qui rapporte des dizaines de milliers d’euros en taxe professionnelle.

        Haute-Garonne : les dernières actualités

        À Toulouse, un chef d’orchestre russe prié de démissionner, ses musiciens le soutiennent

        Un migrant tente de séquestrer une jeune fille dans un squat à Toulouse

        Toulouse : refusant de se soumettre à un contrôle, un automobiliste percute trois policiers

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

        Il était une fois

        Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

        Pascal Cauchy

        L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

        Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

        Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

        Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

        1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

        Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

        Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

        Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

        Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

        L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

        La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

        Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

        Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

        La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

        Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

        Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

        Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

        La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

        Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

        Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

        L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

        Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

        En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

        De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

        L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

        enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite
        New York Times - World

        With a $2.1 Million Cure Their Only Hope, Parents Plead for Help Online

        India makes many of the world’s drugs, but treatments for rare diseases like spinal muscular atrophy are imported and prohibitively costly. In desperation, parents are raising funds on social media.

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        By Sameer Yasir and Shalini Venugopal Bhagat

        Photographs and Video by Sara Hylton

        ELURU, India — When her baby started struggling to breathe, Stella Praveen had a terrible feeling that something was gravely wrong with her 14-month-old daughter, Ellen.

        She ran barefoot to a nearby clinic, but the doctors there said the child needed to see a specialist right away. Without an ambulance, she jumped on the back of a motorcycle and rode 35 miles to a children’s hospital in another town, where Ellen remained in intensive care for 12 days.

        Two weeks later, Ms. Praveen learned that her daughter, who had never been able to lift her neck nor roll over, was suffering from spinal muscular atrophy, a rare condition often fatal by age 2.

        “We had not even heard of this disease,” Ms. Praveen said as tears rolled down her face. “She was misdiagnosed many times.”

        The Praveen family was momentarily heartened when it learned that a promising gene therapy treatment was available, but was quickly crestfallen when it heard the cost: $2.1 million.

        In India, and in many of the world’s poorer countries, the pharmaceutical industry’s latest advances for rare diseases are often agonizingly out of reach, impossible for almost all but the wealthiest families to afford and not covered by health insurance.

        In desperation — and encouraged by the occasional success story — families are turning to social media to raise funds.

        Every morning, Ellen’s father, Rayapudi Praveen, sends hundreds of emails on five crowdfunding websites like ImpactGuru and GoFundMe, asking people to contribute money to save his daughter’s life.

        “Dear Sir, my daughter Ellen is suffering,” every email begins. “Can you help us?”

        With only four months left before Ellen turns 2, time is running out — and the family is still far from its goal.

        Spinal muscular atrophy is an inherited neuromuscular disease that kills more infants worldwide than any other genetic disorder. In India, one study put its prevalence at one in every 7,744 live births, or about 3,200 Indian babies each year.

        Symptoms for all four types of the condition emerge at different stages. Infants like Ellen with Type 1, the most severe, show symptoms within their first six months of life: struggling to move their limbs, to swallow, to suck and eventually to breathe. They usually do not live past 2.

        Across India, pediatric neurologists said, rising awareness among parents about the disease is leading to more patients being identified.

        In recent years, India has established a reputation as a low-cost manufacturing hub for multinational pharmaceuticals, and the drugs made here are often substantially cheaper than imported ones, thanks in part to government price caps.

        But the therapies for many rare diseases are still typically imported, forcing patients and parents to confront an excruciating truth: India’s status as a rising pharmaceutical superpower is of no help to them.

        In 2019, the U.S. Food and Drug Administration approved the gene therapy Zolgensma, which alters the underlying genetic cause of spinal muscular atrophy and may permanently stop the disease’s progression.

        At $2.1 million, the Zolgensma therapy from the pharmaceutical firm Novartis is believed to be the highest price ever set for a one-time treatment.

        Spinraza, another drug, costs $750,000 in the first year and $375,000 a year after that, and needs to be taken for a lifetime.

        Business & Economy: Latest Updates

        Neither Zolgensma nor Spinraza, made by Biogen, is manufactured in India or approved for use here, so parents import them with the help of their doctors, a process that involves special government approvals.

        The only drug approved for the condition in India is Evrysdi, manufactured by Roche. It’s the cheapest among the three treatments, but it still costs $53,000 to $80,000 a year, and that’s a discounted price for India, negotiated with Roche by the government.

        None of these drugs are covered by insurance in India, so families face a wrenching choice: Raise the necessary money or see their children waste away.

        So far, the Praveens have raised just over $100,000 for Ellen’s treatment, but they’re not giving up hope, and their optimism isn’t entirely unfounded.

        Since May 2019, when Zolgensma was introduced, the parents of at least 10 children have succeeded in raising the $2.1 million through crowdfunding.

        Last year, Yogesh Gupta started a crowdfunding campaign and sent emails to anyone he knew asking for help for his son, Ayaansh, who has Type 1. Soon a team of 125 friends, colleagues and relatives began sending messages on social media platforms to politicians and Bollywood stars. Moved by the plight of the child, the officials and celebrities not only donated money themselves but also helped spread the word.

        After three and a half months, Mr. Gupta said he raised $2.1 million.

        “There is a lot of improvement,” Mr. Gupta said of his son after he received the Zolgensma treatment. “He can slightly lift his legs and neck control is far better.”

        Raman Nagumantri is more than halfway there, having raised $1.6 million for his 19-month-old daughter, Khyati.

        “We don’t remember a day when we have slept for the whole night since she was diagnosed,” Mr. Nagumantri said. “But we are close, and I can do anything, anything, to get those required funds in these four months.”

        For almost all the world’s children with Type 1, their best chance of survival may lie with the Global Managed Access Program, or gMAP, which provides Zolgensma for free to a select number of eligible patients under the age of 2 in countries where the gene therapy has not received regulatory approval or is not covered by insurance.

        Representatives from Novartis said more than 250 children from around the world had received the therapy free through gMAP.

        Novartis declined to share the total number of patients from India, but Dr. Ann Mathew, a leading pediatric neurologist, who has over 400 spinal muscular atrophy patients, said 40 children had received the treatment in the past year across India, the majority through gMAP. Nineteen of her patients have taken Zolgensma in the past 13 months, 16 free and three paid.

        Biogen said 200 patients in India had received Spinraza for free.

        Patient advocacy groups are pushing for government intervention to negotiate better prices with pharmaceutical companies.

        “When the government intervenes, the prices will automatically go down,” said Alpana Sharma, co-founder of Cure SMA, a parent-led advocacy group. “This is what happened with cancer and other rare diseases like hemophilia.”

        While the parents of children with Type 1 face a harrowingly short time period for a cure, the treatments for Type 2, which has debilitating effects but is not typically fatal before adulthood, are also far beyond the means of most caregivers.

        In the coastal state of Goa, Ruby Borges and her husband, Benedict Borges, were devastated when their 5-year-old son, Dylan, was diagnosed three years ago with S.M.A.-Type 2. In most cases, Type 2 symptoms arrive between six and 18 months, and children suffering from it cannot walk.

        At the time of Dylan’s diagnosis, Spinraza was the only treatment available.

        After he didn’t get into the compassionate access program, his parents turned to crowdfunding. Months of appeals made through church groups in their community helped collect $57,000. At that rate, it would take years to source the money to pay for Spinraza, and in the meantime, Dylan was growing weaker as his muscles atrophied.

        Doctors advised Dylan’s parents to start him on Evrysdi. They managed to buy enough supply of that drug to last through the end of the year. Dylan’s mother feels that the medication and intense physiotherapy are helping, and she said she had seen a 20 percent improvement in his condition. But she worries about how long she can keep relying on the generosity of strangers to keep her son alive.

        “People laugh when they hear the price of the medicine,” Ms. Borges said. “They wonder if I’m going to spend it on a car or a big house.”

        The parents of Ellen need even more money and have even less time.

        On a recent afternoon, her father walked down a dirt road toward a nearby highway, where he hitched a ride to the city of Vijayawada. Hours later, he arrived at the large house of a businessman-philanthropist he hoped could help.

        But it was not to be.

        “Accept your fate and move on,” the businessman told him.

        Mr. Praveen looked through a window onto the businessman’s sprawling lawn and vowed not to give up.

        “I will fight to her last breath,” he said.

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        L'Humanité

        Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

        Il était une fois

        Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

        Hassane Zerrouky

        La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

        En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

        Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

        Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

        Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

        « Premier pas vers la restauration du califat »

        Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

        En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

        La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

        En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

        Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

        Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

        Le « djihad » contre le « taghut »

        À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

        Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

        « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

        Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

        Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

        Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

        C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

        À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

        BBC

        The year-round average for PM2.5 pollution in New Delhi was the worst of any capital city in the world by a large margin

        The onset of spring brings relief in more ways than one to New Delhi. The air is cool and crisp, and with the milder weather come light showers that make the vegetation more lush. Around April, south-westerly winds sweep through the region, and the blanket of acrid smog that covers the city in the autumn and winter months begins to disperse. But it never really goes away.

        For the last 10 years, Shaheen Khokhar has witnessed this annual cycle as a resident of Gurugram, south-west of New Delhi in the Northern Indian state of Haryana. Around October, when she drives into the city, the unnaturally grey, seemingly overcast skies creep up without warning. "One minute, there's sunshine, and the next, you're engulfed in this dark, smoky haze," she says. "Every day, we see a deeply distressing, visual reminder of the pollution that we're forced to live with."

        The effects of that pollution range from skin and eye irritation to severe neurological, cardiovascular and respiratory diseases, asthma, chronic obstructive pulmonary disease, bronchitis, lung capacity loss, emphysema, cancer, and increased mortality rates. Globally, outdoor air pollution kills around 4.2 million people each year.

        In October and November, school children across Northern India, especially in India's capital of New Delhi and in the vicinity around Gurugram, have to contend with frequent disruptions. As the pollution worsens, schools shut for around two weeks every year. "Our children have worn masks to school long before the Covid crisis," says Khokhar.

        Twenty-one of the world's 30 cities with the worst levels of air pollution are in India, according to data compiled in the 2021 World Air Quality Report. Six Indian cities are in the top 10. New Delhi, India's capital, has the highest exposure to toxic air in the country. People in India had the fifth highest annual recordings of fine particulate matter (PM2.5), a particularly harmful form of air pollution. The year-round average for PM2.5 pollution in New Delhi was the worst of any capital city in the world by a large margin.

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        Industrial pollution and vehicular emissions are some of the greatest factors accounting for toxic air the whole year round, according to a report by the think tank Observer Research Foundation. But in the months of October and November, the pollution grows still more intense because of farmland fires. In 2019, Nasa's Earth observing satellites detected these fires from space.

        Exactly how much of the annual peak in air pollution is down to crop burning is uncertain – official figures put it at around 10%, while other research suggests it could be higher. In New Delhi, crop burning is thought to contribute as much as 42% of all particulate matter in the air. In the state of Haryana, observed PM2.5 and PM10 (a larger but also harmful form of particulate matter) rise to 2-3 times higher than National Ambient Air Quality Standard limits during the autumn burning season. People from all age groups experience increased respiratory illnesses during this time of year.

        A significant proportion of New Delhi's air pollution is generated outside the city bounds by burning crop fields after harvest (Credit: Getty Images)

        In 2015, crop burning was made illegal in Delhi and the states of Rajasthan, Punjab, Uttar Pradesh and Haryana – but the ban has proven hard to enforce. In January 2019, the Indian government launched the National Clean Air Program, a five-year plan aiming to curb worsening levels of pollution across the country and to improve monitoring and awareness. Today, the country may be on the cusp of change. The answer has involved addressing age-old agricultural practices that are worsening pollution, says Ashok Kumar Singh, director of the Indian Agricultural Research Institute. 

        No fire without smoke

        On a pleasant afternoon in September 2021, Dhruv Sawhney, an engineer and COO of nurture.farm, a digital platform for sustainable agricultural solutions, was addressing an audience of 200 men and women – all farmers in a village near Karnal in Haryana. In the open courtyard of a farmer's home, filled with rickety chairs stools and lightweight cots, and surrounded by ripe paddy fields, Sawhney explained how switching to a new method of clearing agricultural residue could help the farmer earn more, and in the long-term, would improve the health of the soil.

        The emissions from travel it took to report this story were 0kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.

        As is commonplace in these gatherings, Sawhney was met with some disbelief. One burly farmer in particular wasn't impressed. "Are you sure this will work?" he asked sceptically. "I'd rather set my fields alight and be done with it."

        Sawhney paused mid-speech. "If it doesn't work, I'll set your fields alight myself," he joked.

        The solution he was urging farmers to try was a new organic microbial spray developed by the Indian Agricultural Research Institute in New Delhi. Sawhney's platform, nurture.farm, was one of 12 Indian companies to whom the institute had licensed the use of this technology in August 2021.

        Called the Pusa Decomposer, it is composed of seven different species of fungus naturally present in the soil, says Singh. After many lab trials, these species of fungi were found to be extremely effective in decomposing the stubble for energy and nutrients. This microbial spray would completely and rapidly decompose the stubble still left in the fields after the paddy was harvested. Within three weeks, the old stubble would integrate with the soil, acting as compost for the next growing season.

        But field tests alone wouldn't be enough to see the spray rolled out among farmers. Understanding why farmers set their fields alight in the first place was critical to developing a solution, says Singh.

        "Rice and wheat are predominant crops in India. These are crops that require substantial ground water for good growth," he says. "Ten years ago, rice paddy was cultivated in the beginning of April, during the hot summer months and harvested in September."

        Burning crop residue after harvest has been outlawed in several Indian states, but the ban has proved hard to enforce (Credit: Getty Images)

        However, because of groundwater depletion, the government decided to shift the sowing season to mid-June (when groundwater would be replenished by India's monsoons). The crop would then be harvested in the first week of November.

        November is also the ideal time for farmers to grow wheat. "When you delay sowing wheat past 20 November, the yield declines drastically," says Singh. "So now, the farmer has a very narrow window to clear the fields of paddy stalks [residue from the rice harvest] and to prepare the field for sowing wheat. Burning this residue allows them to clear their fields quickly."

        The practice flourished from the 1980s, particularly after Indian farmers started using mechanised harvesting techniques that left plenty of paddy stalks stuck in the soil. Prior to this, traditional labour meant harvesting paddy by hand. While this may have been time-consuming, it didn't leave the fields studded with stalks, Singh says. However, as farmers scaled up operations, 23 million tonnes of paddy residue is now burnt every year in Northern India. If you could package up all those stalks into 20kg (44lb) bales and stack them on top of one another, the tower would reach further than the Moon.

        From waste to wealth

        The fungal spray was not the first solution put forward to deal with the astronomical scale of the problem. In 2014, farmers were given the option to sow a drought tolerant hybrid rice variety that could be harvested in 120 days – that would give them a month to plough their fields manually and get rid of paddy stalk instead of burning the residue. However, hybrid varieties of rice weren't as popular with farmers as they remained unconvinced of their economic viability.

        In 2006, The Happy Seeder – a machine devised for sowing could also remove the stubble, mulching and scattering it across the field. And though the government offers it at a 50% subsidy for small farmers, it is still an expensive proposition, especially if you are farming smaller parcels of land. The Indian Agricultural Research Institute noted the machine didn't distribute seeds uniformly and it caused issues with germination. Many farmers saw it as unviable investment

        The fungal spray, too, got off to a bumpy start. Initially, farmers were required to ferment and prepare the microbial solution themselves. Each farmer was given five capsules containing the fungi. They were instructed to add five litres of water to each capsule, 150g of jaggery (a type of cane sugar that acted as a food source for the fungi) and 15g of chickpea (a source of protein). Each capsule was fermented for three days, and 25 litres of this solution was manually sprayed onto the fields over a period of two weeks. Each capsule cost the farmer 60-70 rupees (61-71p/80-93 cents) and could be used over one hectare (2.5 acres).

        Applying a microbial spray to the crop waste allows the stalks to degrade into the soil, enriching it for the next harvest (Credit: nurture.farm)

        However, media reports indicated that farmers weren't able to execute the solution effectively and authorities surmised that there were bound to be irregularities in preparing the capsules. The Pusa decomposer is now available in powder form; 300g of the formula is enough to spray on roughly half a hectare of land. Adapting the process has ensured that machines, made freely available to farmers, spray the fields in a more uniform way. The decomposed stubble enriches the soil, reducing dependence on chemical fertilisers by as much as 25%, says Singh. "When farmers burn the crop residue, the temperature of the top layer of soil rises to 42C and ends up killing all the beneficial microbes in the soil. The microbial spray, however, enriches the soil," he says.

        The solution tackles not just air pollution, but poor soil health that can compromise our quality of food and water, according to a report led by Natalia Rodríguez Eugenio of the Food and Agriculture Organization of the United Nations. Poor soil health has the ability to impact biodiversity as well, says Rattan Lal, a distinguished professor of soil science at Ohio State University, Columbus.

        "Soil in India is increasingly depleted of its organic matter stock," says Lal, who is not connected with the project. "In north-western states such as Punjab, Haryana, Rajasthan and Uttar Pradesh, soil organic carbon content in the surface 30cm (1ft) layer of soil is less than 0.25% and often as little as 0.1%." The optimal range for soil organic carbon should at least be 1-1.5%. He sees the fungal spray as a promising way to address the gap. "This way of using agricultural residue won't have adverse effects on the health of the soil," he says. "However, it's important to keep an eye on the cost and to ensure that the farmer is compensated for adapting a process that protects the planet." 

        Earlier, some amount of crop residue was used as cattle feed before farmers burnt the rest. Using the Pusa spray could mean that there may be less available to feed India's 553 million livestock, says Lal. "Ensuring that doesn't happen and keeping an eye on the domino effect is important too. A judicious management of crop residue is critical to strengthening the 'one health' concept – the health of soil, plants, animals, people and ecosystems – it's all inter-related," he says.

        Krishna Kumar, 48, has been farming for the last 30 years in the village of Bhanan Khera in the Hisar district of Haryana, where he owns five acres of land and has leased another 15. "I was intrigued by the decomposer spray, ever since a relative recommended I try it out," he says.

        He used it last year and the crop residue on his lands decomposed completely. It enriched the soil and helped him save around 1,000-1,500 rupees (£10-15) per acre in fertiliser costs. He believes the long-term health of the soil looks promising. "Burning our fields, dealing with all that smoke isn't easy for the farmer either. I'm glad there's another viable option now," he says.

        The smoke from burning crop fields in autumn is visible from space, covering swathes of Northern India (Credit: Nasa Earth Observatory/Lauren Dauphin)

        Companies like nurture.farm have stepped in to make the process of deploying the microbial spray much easier for farmers, offering an app where the spraying can be booked for free, as well as offering other paid agricultural services such as equipment hire. Sawhney hopes eventually that the app could become a platform for the sale of carbon credits, due to the emissions saved by fungal decomposition.

        Out of 3 million hectares (7.4 million acres) in Punjab under paddy, roughly half was burnt in the last cropping season across North India, says Singh. So far, the Pusa decomposer has been employed across 500,000 hectares (1.2 million acres) in the four states where the majority of the crop burning takes place: Punjab, Haryana, Delhi and Uttar Pradesh. 

        After being used in this pilot project over a single season (the next phase will span a bigger area), it's still too early to exactly quantify the spray's impact on curbing overall pollution. Stubble burning remains just one part of India's air pollution challenge, alongside industry and transport. But if the spray is adopted on a wider scale, with more farmers and companies signing on, the difference could be quite significant, says Singh. Especially when pollution peaks in October and November.

        As the relative respite of spring and changing winds help to thin the smog in the region of New Delhi, residents like Shaheen Khokhar can only hope that interventions like this microbial spray might make the onset of the next smog a little more manageable than the season just past.

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        France24 - World

        EU, US plan fresh Russia sanctions over Bucha massacre

        Issued on: 05/04/2022 - 07:36

        NEWS WIRES

        The United States and Europe were planning new sanctions on Tuesday to punish Moscow over civilian killings in Ukraine, and President Volodymyr Zelenskiy warned more deaths were likely to be uncovered in areas seized from Russian invaders.

        Russian forces withdrew from towns north of the capital Kyiv last week as it turns its assault to Ukraine's south and east.

        Ukrainian troops recaptured towns devastated by nearly six weeks of war, including Bucha, where dead civilians lined the streets.

        Searing images of a mass grave in Bucha and the bound bodies of people shot at close range drew an international outcry on Monday.

        U.S. President Joe Biden called for a war crimes trial against Russia's President Vladimir Putin and the United States will ask the U.N. General Assembly to suspend Russia from the Human Rights Council.

        Russia denied any accusations related to the murder of civilians and said it would present "empirical evidence" to a meeting of the United Nations Security Council on Tuesday proving its forces were not involved.

        In an early morning video address, Zelenskiy said he would also address the Security Council on Tuesday as he builds support for an investigation into the killings in Bucha.

        "And this is only one town. One of many Ukrainian communities which the Russian forces managed to capture," Zelenskiy said. "Now, there is information that in Borodyanka and some other liberated Ukrainian towns, the number of casualties of the occupiers may be even much higher," he added, referring to a town 25 km (16 miles) west of Bucha.

        Reuters saw several bodies apparently shot at close range, along with makeshift burials and a mass grave in Bucha, but could not independently verify the number of dead or who was responsible.

        Ukraine's foreign minister, Dmytro Kuleba, said he spoke with U.N. Secretary-General Antonio Guterres about Bucha and stressed "that Ukraine will use all available UN mechanisms to collect evidence and hold Russian war criminals to account."

        Kuleba also spoke with his Chinese counterpart Wang Yi in a phone call on Monday, with Beijing again calling for talks to end the conflict in Ukraine.

        The call, which Beijing said was made at Ukraine's request, was the first reported high-level conversation between the countries since March 1, when Kuleba asked Beijing to use its ties with Moscow to stop Russia's invasion, the Ukrainian foreign ministry said at the time.

        'Feel the consequences'

        Russia launched what it calls a "special military operation" in Ukraine on Feb. 24, aiming to demilitarise and "denazify" Ukraine. Ukraine and the West say the invasion was illegal and unjustified.

        Russian forces pulled back from the capital Kyiv in the face of unexpectedly lethal and mobile Ukrainian resistance using Western anti-tank weaponry.

        Moscow painted the withdrawal as a goodwill gesture at peace talks, which last convened on Friday. Negotiators had been due to convene on Monday, but neither side has given an update on the talks.

        German Chancellor Olaf Scholz said on Monday that Putin and his supporters would "feel the consequences" of events in Bucha and that Western allies would agree further sanctions against Moscow in the coming days.

        Biden's national security adviser, Jake Sullivan, said new U.S. sanctions against Moscow would be announced this week. The U.S. State Department said it was supporting an international team of prosecutors and experts to collect and analyse evidence of atrocities.

        France and Germany said they would expel Russian diplomats.

        Russia would respond in kind and "slam shut the door on Western embassies", Russian ex-president and deputy head of security council Dmitry Medvedev said.

        "It will be cheaper for everyone. And then we will end up just looking at each other in no other way than through gunsights."

        German Defence Minister Christine Lambrecht said the European Union must discuss banning Russian gas, though other officials urged caution around measures that could touch off a European energy crisis.

        Russia supplies about a third of Europe's gas, and Putin has tried to use energy as a lever to fight back against Western sanctions. But Moscow has maintained gas flows through key pipeline routes into Europe, despite uncertainty over Putin's demands for payments in roubles.

        The United States stopped the Russian government from paying holders of its sovereign debt more than $600 million from reserves held at American banks, in a move meant to ratchet up pressure on Moscow and eat into its holdings of U.S. dollars.

        Battles in the east

        Ukraine said it was preparing for about 60,000 Russian reservists to be called in to reinforce Moscow's offensive in the east, where Russia's main targets have included the port of Mariupol and Kharkiv, the country's second-largest city.

        Ukraine's general staff said Russian forces aimed to fully take over the Donetsk and Luhansk provinces claimed by Russian-backed separatists and encircle a group of Ukrainian forces.

        "Russian troops have attacked Mykolayiv with cluster munitions banned by the Geneva convention. Whole blocks of civilian buildings have come under fire, in particular, a children's hospital. There are dead and wounded, including children," the general staff said in a daily update on Tuesday.

        Reuters could not independently verify the claims.

        In Mariupol, a southeastern town on the Azov Sea that has been under siege for weeks, Reuters images showed three bodies in civilian clothes lying in the street, one against a wall sprayed with blood.

        A team from the International Committee of the Red Cross (ICRC) was stopped during an attempt to reach Mariupol to evacuate civilians, and is now being held in a nearby town, a spokesperson said on Monday.

        West of Mariupol, in the town of Mykolaiv, shelling on Monday killed 10 people, including a child, and injured 46 others, regional administration head Oleksandr Senkevich said.

        Reuters was not immediately able to verify the report.

        (REUTERS)

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        Zelensky tells UN that Russia must be expelled from Security Council

        WAR IN UKRAINE

        Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?

        As it happened

        France to expel 35 Russian diplomats after Moscow's invasion of Ukraine

        Valeurs Actuelles

        Mort de Jérémy Cohen : les parents du jeune homme contactés par l’Élysée

        Les circonstances du décès de Jérémy Cohen, jeune homme de confession juive qui a perdu la vie mi-février, renversé par un tramway à Bobigny (Seine-Saint-Denis), après avoir tenté de fuir une agression, ont ému la classe politique. Son père, agacé de ce qu’il jugeait être un manque de médiatisation de l’affaire, a décidé de prendre contact avec Éric Zemmour. Selon de récentes informations, dévoilées par le Figaro, les parents de la victime ont été contactés par l’Élysée, lundi 4 avril. Au cours de la soirée, le cabinet du chef de l’État s’est entretenu avec eux, à la demande du président de la République. 

        Le caractère antisémite n’est pas établi 

        Le cabinet du chef de l’État s’est successivement entretenu avec la mère de Jérémy Cohen, puis avec son père. L’objectif de cette démarche : transmettre la « compassion » d’Emmanuel Macron. « Choqué » et « secoué », le locataire de l’Élysée a, par ailleurs, tenu à leur confier que, « dans le respect de l’indépendance de la justice, tous les moyens d’enquête seront mis en œuvre pour identifier les auteurs de cette agression et faire toute la lumière sur cette affaire », relayent nos confrères. 

        Selon un communiqué du parquet de Bobigny diffusé lundi 4 avril, une information judiciaire pour « violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner » a été ouverte le 29 mars dernier. À l’heure actuelle, les autorités affirment qu’aucun élément n’aurait permis d’établir de façon claire et concrète le caractère antisémite de cette affaire, rappelle le Figaro« C’est le travail de l’enquête que de le déterminer, a précisé une source proche du dossier dans les colonnes du quotidien national, avant d’assurer que s’il [apparaissait] que cela [était] avéré, les faits seraient alors immédiatement requalifiés. » 

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        New York Times - World

        Russia-Ukraine War

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        Russian soldiers opened fire on a cyclist in Bucha, new video shows.

        Malachy Browne and Dmitriy Khavin

        New video has emerged that adds to mounting evidence of atrocities carried out while Russia’s military occupied the suburban town of Bucha, northwest of Kyiv.

        The video shows a cyclist moving along a street in Bucha, dismounting and walking a bicycle around the corner onto a street occupied by Russian soldiers. As soon as the cyclist rounds the turn, a Russian armored vehicle fires several high-caliber rounds along the thoroughfare. A second armored vehicle fires two rounds in the direction of the cyclist. A plume of dust and smoke rises from the scene.

        The video is aerial footage recorded by Ukraine’s military in early March when Russian forces still held the town. It has been independently verified by The New York Times.

        Weeks later, after Russia withdrew from Bucha, a body in civilian clothes was filmed beside a bicycle in this precise location in a second video verified by The Times. The body, with one leg mangled, lies behind a concrete utility pillar that has collapsed from an apparent strike. The damage to the pillar is consistent with high-caliber ammunition. The person’s clothing — a dark blue top and lighter pants — matches the cyclist’s attire.

        In the aerial footage, the Russian armored vehicles visible on the street appear to be BMD-4 infantry fighting vehicles, which are commonly mounted with a 100-millimeter gun and 30-millimeter cannon, according to a Times analysis of the video. More than 20 Russian military vehicles are positioned near the two vehicles that fired, both on the same street and stretching for blocks along a cross street.

        The military convoy is stationed at an intersection on Yablonska Street, where The Times on Monday documented more than a dozen dead bodies. Satellite images confirmed that the people were killed in March while Russia controlled the town; the new video confirms that a Russian convoy was situated where many of those bodies were found.

        John Ismay contributed reporting and David Botti contributed video editing.

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        BBC

        Around 60% of Oosterwold is set aside to support "urban agriculture", cutting the climate-change impact of food miles

        A little over a century ago, anyone looking out over the water on the eastern edges of Amsterdam on a clear day would have seen Dutch fishermen hauling their nets from the sea. Today the view is very different – more than 200,000 people now live in a spot that was once covered by the waters of the IJsselmeer, an inland sea created when the opening into the North Sea was cut off by a long dyke in the 1930s.

        The settlement created where water once lay is Almere – the newest city in the Netherlands, growing from non-existence in the 1970s to the country's eighth-largest city today. If Atlantis was the ancient city myth says disappeared beneath the waves, Almere is the modern riposte, risen from the sea. And it has done so as perhaps the world's most experimental city, realising differing expressions of the concept of "design for living".

        Many of Almere's expanding array of distinctive neighbourhoods provide a forum for both urban innovation and individual personal expression. Over the past 15 years, for example, the Homeruskwartier neighbourhood has provided a canvas for around 1,500 self-builders to give free rein to their imagination, creating a cornucopia of individualised homes set within tree-lined boulevards, parkland and waterways, accompanied by local schools, markets and community facilities. 

        The district manager behind the first decade of this blast of people-led architectural self-expression was Dutch experimental architect Jacqueline Tellinga. "Designers agreed on one thing: Almere should not be high-rise, anonymous, monotonous," she says. For her, the huge diversity of houses all across Almere would simply not have been possible if conventional developers had been in charge.

        Within this general freedom of development, some areas of Almere channel intriguing specific themes. In Regenboogbuurt (Rainbow Neighbourhood), kaleidoscope colours rule – tall curvy yellow houses butt up against aquamarine semis and bright red residential towers (the Rode Donders), which reference grain silos once typical of Dutch agricultural landscapes. 

        The 20-mile-long (32km) dyke and causeway across the Zuiderzee created the IJsselmeer inland saltwater lake when it was completed in 1932 (Credit: Alamy)

        De Fantasie (The Fantasy), meanwhile, is an enclave featuring eye-popping buildings that won a 1982 design competition setting radical rules for its entrants. These included banning any use of foundations in their construction and rewarding designs that played ingeniously with materials and internal living spaces. The cluster of remarkable homes that resulted now attracts architecture fans from around the world to admire the contrasting results – from the Paneelhuis's duo of fairytale-like geometric thatched houses fashioned in startling triangular planes, to the Psyche house which integrates materials as different as mahogany, glass and aluminium into a structure featuring a wing-like living space supported by bent column trusses. 

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        But cities are not just inhabited by those with the wherewithal to build such outlandish structures. The Almere Poort district features low-cost homes designed to offer quality housing designed by local architects for families with annual household incomes below €20,000 (£16,800/$22,000). But rather than greying tower blocks and crumbling neighbourhoods that accompany the cheapest housing in most global cities, Almere Poort combines this affordability with an uplifting quality of life thanks to a natural setting including woodland and a fine neighbourhood beach. 

        "It's the interplay between experiments and proven techniques that makes Almere such a fascinating model for others," says Winy Maas, founding partner of Rotterdam-based global architecture and urbanism practice MVRDV, whose Almere 2030 masterplan provides a loose template to inspire the city's development over the next decade, working in partnership with those who live here. 

        "We don't believe that any city should be the result of the vision of just one person or one organisation," says Maas. 

        The birth of a new city

        The creation of the world's largest artificial island – christened Flevoland, and covering just under 1,000 sq km (386 sq miles) – at the end of the 1960s provided the land where Almere sits, with the first inhabitants arriving in the late 1970s. It provided the nucleus of the municipality formally established in 1984. The pioneering new city took its name from the early medieval Dutch word for the inland sea from which its land was created.

        The principal practical reason for Almere's creation was to relieve housing pressure in one of the most densely populated parts of the Netherlands, providing a blank canvas in an unspoilt natural setting to relieve cramming more people into the two principal nearby cities, Amsterdam and Utrecht.

        The Regenboogbuurt in Almere features brightly coloured residential buildings including Rode Donders, which echo Dutch grain silos that once dotted the landscape (Credit: Alamy)

        For initial inspiration, Almere's city planners looked in part to a model provided by a movement that took shape in England in the early 20th Century – exemplified by planned new towns like Letchworth Garden City and Welwyn Garden City to the north of London. The blueprints for these came from a visionary British urban planner with a name like a Dickens character.

        "Almere was a variation on the Garden City principles of Ebenezer Howard," explains JaapJan Berg, a researcher in urban planning with ties to the influential International New Town Institute. He described Almere in his 2007 Dutch-language book Adolescent Almere as a place of "ideals, ambitions, guts and experiments". 

        The ideals of Garden Cities include an abundance of living space, up-to-date housing designs, schools and health care centres integral to neighbourhoods, good public transport, and short distances between living areas and green surroundings.

        It was an approach mocked at the time by some Dutch town planners used to ideas of high-rise modern city living which dominated much post-war planning. One leading 1970s architect, Carel Weeber, described the first parts of Almere to be built as examples of Nieuwe Truttigheid ("New Foolishness").

        The initial template for Almere was laid down by the world-renowned Dutch architect Rem Koolhaas, via his award-winning practice Office for Metropolitan Architecture. Koolhaas began by creating a distinctive three-tier city centre. This concentrated car parking underground, complemented by ground-level shopping and leisure facilities now rendered free from traffic. The triple stack design was completed by an upper layer of planted green spaces on the rooftops of the ground-level buildings, on which houses and small blocks of apartments sit.

        Nature was also integrated from the start into a city in the shape of over 40km (25 miles) of coastline and 400km (249 miles) of dedicated cycle paths. "Residents mostly live within five minutes of parks, cycle paths and public transportation," says Liesbeth Hollander, a spokesperson for the Almere's tourist board. "People often mention it as an important reason why they appreciate living in Almere so much."

        The freedom provided to Almere's residents to play a key role in the development and appearance of their city has also caused raised eyebrows. When MVRDV first presented their vision of Almere as a sort of "open source" collection of scattered resident-designed neighbourhoods, architectural and urban planning peers at the 2012 Venice Architecture Biennale, Winy Maas says some European colleagues viewed the idea as so radical to be almost insane. Some Latin American colleagues, meanwhile, warned of negative parallels between the free rein being given to residents and what they saw as the chaos of places like the higgledy-piggledy favelas of Brazil. 

        A living experiment

        Ask Maas whether Almere is basically an experimental city and he gives a nuanced response. "Almere is not an experimental city exactly, but a city in which experiments can happen," he says. "The difference is subtle but important. The city has always incorporated tried-and-tested features of urbanism – multiple cores, strong transport connections, and so on. But we find ways to experiment within those frameworks. Or more importantly, we find ways to let others experiment."

        Part of that process has drawn on a revolutionary approach to urban planning using game play – the brainchild of Ekim Tan, founder of a game-based initiative called Play the City, created in 2009 as a product of her PhD research at Delft University of Technology. The game can be created in different versions tailormade to explore the practicalities of locations with differing characters and needs.

        Almere has been built on land reclaimed from the IJsselmeer inland sea and some neighbourhoods feature floating villas (Credit: Frans Lemmens/Alamy)

        Play the City brings together groups of locals to make choices about various aspects of land use and infrastructure design within an interactive game environment, which requires compromises to be made at different stages for the game to progress. This approach aims to discover what city dwellers actually want in their living environment, while also sparking collaborative decision-making and conflict resolution using cards, boards and interactive videos.

        Almere residents have played Tan's "game" regularly over the past decade to provide input into the evolution of different neighbourhoods – a process which also provides insights for urban planners like Tan, who get to see "which rules people used most, for which reason – or which rules they avoided or broke".

        Take the use of Play the City to guide the evolution of the Almere district of Oosterwold, a unique  area designed to encourage local food production. Around 60% of its area is set aside to support "urban agriculture", giving residents not only the physical and emotional benefits of harvesting their own food, but also cutting the climate-change impact of food miles.

        Around 1,000 people came together for Play the City: Oosterwold in 2011, mixing local residents with farmers, Almere city planners, legal experts, and the Dutch national water board – insights from the latter being important in a nation mostly below sea-level. (Read more about the 1,000-year history of the Netherlands' water boards.)

        Among outcomes from the game play was a clear wish by people to build their homes as near to water as possible – prompting the city authorities to amend a previous planning criteria about having a 2m (6.6ft) access strip on each side of every building plot. Players also found themselves guided by the game play into community compromises such things as road layout, after realising that everyone spreading their plots haphazardly would not work well.

        New neighbourhoods set to take shape during the coming decade include proposals for 500 floating houses on a giant lake

        These citizen games also fed into MVRDV's masterplan. "We didn't really plan anything in concrete detail, but instead allowed residents to build their own neighbourhoods," says Maas. "In return they have more responsibility – to plan streets with their neighbours, to arrange their own energy provision, and so on. That part sounds radical to some people – but it's really just how cities were built for centuries."

        New neighbourhoods set to take shape during the coming decade include Almere Pampus – a neighbourhood whose avenues of experimentation include proposals for 500 floating houses on a giant lake.

        Almere will also be using its hosting of Floriade 2022 – the world's largest international exposition in the field of horticulture – taking place later this year (from April to October) to create a permanent new green neighbourhood in the heart of the city once the exhibitors have left.

        A template for others

        Almere's evolution is inspiring other cities too, by providing examples of innovative urban planning in action. "Professionals – politicians, architects, city planners – come from all over the world to look and learn from Almere," says JaapJan Berg, citing particular interest from China. "They have been working on new towns and cities there on a completely different scale – places like Shenzhen. In the UK, I would mention Milton Keynes, and in France, Marne-la-Vallee."

        MVRDV, meanwhile, have drawn on principles from Almere in their ongoing redevelopment of the city centre of the Dutch city of Eindhoven, which aims at allow that city to expand significantly, yet still retain an air of "cosiness". Cues from Almere include creating green city centre living spaces and using brightly-coloured buildings in striking shapes to enliven the feel of the cityscape. 

        Principles learned in Almere are also being deployed on a smaller scale in the little Dutch village of Overschild, which saw almost 80% of its homes badly damaged as a result of earthquakes triggered by fracking in the area.

        Hot water that heats up to 25,000 houses is piped to Almere in an 11km-long (6.8-mile) pipe from the Diemen combined heat and power station (Credit: Ashley Cooper/Alamy)

        Key ideas trialled in Almere that are being introduced here include the chance for residents to design their own new homes, alongside collective decision making on infrastructure and facilities. "Residents were asked what their wishes were and how they felt the village should look like in 10 years – [then] we have given the residents a toolbox which will give them the help and inspiration needed to take the future into their own hands," says Winy Maas.   

        While Almere is providing a bold test bed for urban experiments and open-minded approaches to city planning, Jacqueline Tellinga, the project manager of Almere's Homeruskwartier neighbourhood, cautions against losing sight of some practicalities, such as the risk of urban spread. "Distances are large, the roads are nice and wide – more reason perhaps to drive your car instead of walking, biking or taking public transport," she says.

        But unlike many cities around the world – where residents are priced out of city centres, leading to an expansion of the suburbs – Almere is showing signs of becoming less suburban rather than more so. It has led some researchers to describe Almere as an example of a new type of hybrid suburban town.

        JaapJan Berg offers a more positive spin on Almere's lack of the typical continuous urban spread some see as inherent in the idea of a city. "Almere is at its weakest when judged as a normal city," he says. "But its unfinishedness gives Almere room in choosing and keeping multiple options open. Maintaining this spatial as well as mental idea of unfinishedness give the city a continuous momentum."

        Winy Maas agrees. "Successful cities always arise from the input of multiple people over years, decades, sometimes millennia," he says. "It's this belief that has led to Almere's reputation for experimentation – how we allow individuals to add their own vision."

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        France24 - World

        Can Moscow ignore the outrage? Russia rejects mounting evidence of Ukraine war crimes

        Issued on: 05/04/2022 - 20:09

        François PICARD Follow Aline BOTTIN François PICARD Follow

        Moscow has so far shrugged off hard evidence of summary executions in the liberated Kyiv suburb of Bucha, evidence which continues to mount. As the West dials up sanctions and arms shipments, as Ukraine's president makes his case to the UN Security Council, we gauge the mood in the room. Will blanket denials be enough to keep on board nations big and small who by necessity or principle see it in their interest to give equal air time to the Kremlin?

        On Day 41 of Russia's invasion, what's Vladimir Putin's objective? To submit Ukraine or simply destroy it? With every passing day, Moscow still refuses to let relief in for the besieged port city of Mariupol. What's the objective? We ask about the facts on the ground. 

        Produced by Charles Wente, Léopoldine Iribarren, Imen Mellaz and Aline Bottin. 

        Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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        • Catherine NORRIS TRENT, FRANCE 24 senior reporter
        • Kira RUDIK, Ukrainian MP, Leader of Golos Zmin
        • Yves DOUTRIAUX, Former deputy spokesperson, French Foreign Ministry
        • Alexander BIKBOV, Sociologist and Associate Fellow, EHESS
        AS IT HAPPENED

        Zelensky tells UN that Russia must be expelled from Security Council

        EU allies expel more than 200 Russian diplomats and staff amid outrage over Bucha killings

        War in Ukraine

        EU, US plan fresh Russia sanctions over Bucha massacre

        Valeurs Actuelles

        Eric Zemmour et le maire EELV de Lyon s’écharpent au sujet de la réduction de la vitesse à 30 km/h

        Des attaques en règle. Mercredi 30 mars, alors que devait entrer ce jour-là en vigueur la nouvelle règle de la réduction de vitesse à 30 km/h pour les automobilistes circulant à Lyon, cette mesure n’a manifestement pas échappé au candidat de droite à l’élection présidentielle Eric Zemmour, qui a durement taclé le maire écologiste de la ville, Grégory Doucet, sur le réseau social Twitter, rapporte LyonMag. Car c’est bel et bien Grégory Doucet qui est à l’origine de cette mesure, et il s’en est félicité en ces termes : « La Ville de Lyon passe aujourd’hui à 30km/h sur la quasi-totalité de son territoire ! Lyon rejoint ainsi la dynamique métropolitaine en faveur d’une ville plus apaisée et d’un meilleur partage de l’espace public », se réjouissait-il.

        La Ville de Lyon passe aujourd’hui à 30km/h sur la quasi totalité de son territoire !#Lyon rejoint ainsi la dynamique métropolitaine en faveur d’une ville plus apaisée et d’un meilleur partage de l’espace public.#Ville30 pic.twitter.com/XEg4gU42oW

        — Grégory Doucet (@Gregorydoucet) March 30, 2022

        Eric Zemmour reprend Grégory Doucet à la volée

        Sauf que le candidat de Reconquête ! n’a pas laissé passer pareille occasion de se payer le maire écologiste : « L’absurdité verte. Un véhicule pollue davantage à 30 km/h qu’à 50 km/h. », a-t-il écrit, avant d’affirmer : « Je rétablirai la vitesse limite de 50 km/h en ville pour protéger les Français de la haine anti-automobilistes des maires PS et EELV. » Et de conclure : « Soutien à nos automobilistes et à nos taxis. »

        L’absurdité verte. Un véhicule pollue davantage à 30 km/h qu’à 50 km/h. Je rétablirai la vitesse limite de 50 km/h en ville pour protéger les Français de la haine anti-automobilistes des maires PS et EELV. Soutien à nos automobilistes et à nos taxis. https://t.co/5mw6oS7AnF

        — Eric Zemmour (@ZemmourEric) March 30, 2022

        Mais Grégory Doucet ne s’est pas laissé faire et a répondu, cash : « Votre ignorance et votre cynisme confèrent à l’indignité. Le sujet de la #Ville30, c’est la sécurité routière : le risque de décès d’un piéton heurté à 50 km/h est de 80 %. À 30 km/h, il est de 10 %. Nous parlons ici de sauver des vies Monsieur Zemmour… »

        Votre ignorance et votre cynisme confèrent à l’indignité.

        Le sujet de la #Ville30, c’est la sécurité routière : Le risque de décès d’un piéton heurté à 50 km/h est de 80%. A 30 km/h, il est de 10%.

        Nous parlons ici de sauver des vies Mr Zemmour… https://t.co/n1ljSpO5nV https://t.co/Ebb663gq2W pic.twitter.com/87b74iAgUS

        — Grégory Doucet (@Gregorydoucet) March 30, 2022

        Les deux politiques ne sont pas près de se réconcilier.

        Lyon : les dernières actualités

        Elus verts : droit d’inventaire

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        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        New York Times - World

        Russia-Ukraine War

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        What are war crimes, and how are they prosecuted?

        Victoria Kim

        World leaders have vowed to hold President Vladimir V. Putin responsible for war crimes as evidence mounts that Russian forces killed civilians in Ukraine.

        The Kremlin has denied the allegations and says that recent images from the Kyiv suburb of Bucha, which was liberated from Russian control in the past week, were staged. But President Biden has called him a war criminal. And President Volodymyr Zelensky has said Mr. Putin is responsible for genocide.

        If past prosecutions of war crimes are any indication, the process is arduous and thorough, and takes years of investigations and litigation that are only decided decades after a conflict ends.

        Here’s what you need to know:

        What is a war crime?

        A war crime is an act committed during armed conflict that violates international humanitarian laws designed to protect civilians. The rules of war are codified in various treaties, including the Geneva Convention of 1949 and the Hague Conventions of 1899 and 1907.

        The primary entity that can hold individuals accountable for war crimes is the International Criminal Court. It was established in 1988 through a treaty known as the Rome Statute that lists actions that can be prosecuted as war crimes, including willful killings, torture and intentional attacks on civilians. Some cases have been brought before special tribunals created by the United Nations.

        What evidence is there of potential war crimes in Ukraine?

        Ukraine’s prosecutor general, Iryna Venediktova, said the bodies of 410 people, apparently all civilians, have been recovered from the Kyiv region. Human Rights Watch said it had documented cases of rape, executions and looting of civilian property.

        The New York Times has reported accounts of indiscriminate killings, torture and other violence against civilians. The I.C.C. had already launched a criminal investigation of possible war crimes in early March.

        “What they did in Bucha, or the bombing of a hospital or a school, those are prima facie war crimes,” said Kwon O-Gon, an expert on international law who served as a judge on the International Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia.

        How are war crimes investigated?

        War crimes are investigated as any criminal activity would be, through interviewing witnesses, reviewing photos or videos and collecting forensic evidence, including ballistics analysis, autopsies or DNA testing. Prosecutors need to prove beyond a reasonable doubt that individuals knowingly committed the crimes.

        Tougher to prove is how much a head of state knew and or was directly responsible for what happened under their command.

        What are the chances Vladimir Putin will be held accountable?

        The I.C.C. does not have its own police force or military. The court is reliant on states to hand over its owns citizens to the court for prosecution. That’s unlikely to happen with Russia’s high-level officials, much less Mr. Putin.

        Russia-Ukraine War: Key Developments

        U.N. meeting. President Volodymyr Zelensky of Ukraine addressed the United Nations Security Council, detailing the horrors he saw in Bucha, the Kyiv suburb where Russian troops have been accused of killing civilians, and laying out a powerful indictment of the U.N.’s failure to prevent the invasion.

        Russian atrocities. The growing evidence that civilians in Bucha had been killed purposely and indiscriminately by Russian soldiers spurred calls by Western leaders to hold Russia accountable. A Times analysis of satellite imagery refuted claims by Russia that the killings occurred after its soldiers had left.

        Pushing for more sanctions. The images from Bucha prompted the European Commission to propose new measures against Russia, including a ban on coal imports. The United States started blocking Russia from making debt payments using dollars held in American banks.

        On the ground. As Russian forces have retreated around Kyiv, Ukrainian and Western officials said that Russia appeared to be positioning troops for an intensified assault in the eastern Donbas region, where the port city of Mariupol remains under a brutal siege.

        Mr. Kwon noted there are no statutes of limitations for war crimes. Evidence or insider information could emerge years later, and Putin or others could be handed over to the court to ultimately be held accountable.

        “Even if it takes 10 years or 20 years, even if it’s after Putin is removed from power, he could be brought to the dock,” Mr. Kwon said.

        Which heads of state have been tried for war crimes?

        Slobodan Milosevic, known as the “Butcher of the Balkans,” was the first former head of state to be tried for such crimes in 2002. He died in his cell in The Hague as his four-year trial drew to a close, before a verdict was reached.

        Charles G. Taylor, the former president of Liberia, was sentenced to 50 years in 2012 for atrocities committed in Sierra Leone during its civil war in the 1990s. Laurent Gbagbo, former president of Ivory Coast, was acquitted of crimes against humanity and other charges related to violence that followed the country’s presidential election in 2010.

        The I.C.C. issued an arrest warrant for Libya’s leader, Col. Muammar el-Qaddafi, in 2011 accusing him of crimes against humanity, but he was killed that October before he faced trial.

        Former President Omar Hassan al-Bashir of Sudan is wanted by the court on charges of genocide and war crimes in the Darfur region, but he has not been turned over by Sudan’s transitional government.

        Anushka Patil contributed reporting.

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        France24 - World

        Debunking Russian claims that attack on Mariupol maternity hospital was staged

        Issued on: 05/04/2022 - 23:06

        Catalina Marchant de Abreu Follow

        A recent video released by a Russian government-linked account interviews Marianna Vishegirskaya, a victim of the March 9 Russian air strike on a maternity hospital in Mariupol. The Kremlin falsely claims that this woman, a beauty blogger from Mariupol, was an actress who faked the photos of the attack in eastern Ukraine. We take a closer look in this edition of Truth or Fake. 

        BBC

        Brazil at work: Black and held back

        By Ivana DavidovicBusiness reporter, BBC News

        "I felt my career was limited by my skin tone. I would hear that I didn't match the profile. Or that I wouldn't be someone they would promote," recalls Luana Genot.

        Ms Genot does not have the fondest of memories of trying to break into the communications industry in Brazil.

        But instead of just getting angry, she decided to do something about it: she is now the executive director of the Identities of Brazil Institute, an NGO which helps companies change their culture around black staff.

        However, Ms Genot's professional start in life was very different. She started modelling when she was still a teenager living in Rio, and her career in fashion took her all across the globe, from London to Paris to South Africa.

        The work might have appeared glamorous from the outside, but Ms Genot felt held back because of the colour of her skin, as clients often could not imagine someone like her representing their brands.

        When she quit modelling and returned home, she encountered the same roadblocks.

        'Fake racial democracy'

        More than 50% percent of the country's 208m people define themselves as black or "pardo", a category in the Brazilian census which describes people of mixed race.

        However, data from 2016 show that black people only occupy around 6% of managerial positions and get paid an average 44% less overall.

        "Here there is this racial democracy myth where everyone, regardless of their skin tone, can be welcomed. And that's fake," Ms Genot says. "The message for me was that this paradise doesn't exist. We need to build it."

        Which is exactly what she is trying to do with her Institute - helping Brazilian companies be more "actively anti-racist", as she calls it.

        She sees how much companies benefit from attracting and keeping black talent that would not view a corporate job as a possibility.

        "This is not a favour for black people. Companies need those black heads to think about products and services that cater for the Brazilian majority."

        Change at the top

        Things have started to change in recent years. Affirmative action has found fertile ground in Brazil. State institutions and public universities have established quotas for black workers and students.

        But for one person, quotas are not enough to make a difference. Just over a year ago, Luiza Trajano, the Brazilian billionaire owner of the country's largest retailer Magazine Luiza, decided to open its coveted management trainee scheme to black applicants only.

        Ms Trajano, who is white, started working in her family's a small gift shop, which opened back in 1957. She took the reins of the business in 1991 and turned it into a retail behemoth, selling everything from moisturisers to MacBooks. She says that concerns about her own unconscious bias made her come up with this plan.

        She recalls how at her birthday parties or at her home there were never any black women present. And she felt she needed to do something about it.

        When she drilled into the figures, she discovered that 52% of the people working for Magazine Luiza were black, but at management level, they were only 16%.

        Every year Magazine Luiza would reserve a few spaces on the management trainee programme for black people, but they just would not get any applicants.

        But, when they changed tack and opened it exclusively to black people, 21,000 applied for 20 positions. They also made sure that new trainees were paid the same as their white counterparts.

        "It seems to me that black staff now feel like they belong regardless of their position," concludes Ms Trajano.

        Lack of representation

        Attempts to improve the recruitment and promotion of black staff are just one side of the coin. Access to education can be difficult for many black youngsters.

        Alabe Nujara, who now works for the Guetto Institute NGO in São Paulo, was one of the people behind a successful campaign to introduce quotas for disadvantaged students at federal institutions. When, in 2009, he became the first from his family to go to university, he did not see anyone there who looked like him.

        But, despite being a successful student and campaigner, Mr Nujara found it very challenging being a black man trying to forge a career in public relations. His impression is that black people have a much better chance at international companies with premises in the country.

        When he landed a job with a French company, he said that people were constantly surprised he was black when they eventually met him in person. The assumption from phone calls and emails was that someone in his position, fluent in French and English, must be white.

        And this anecdotal evidence is echoed in research done by Graziella Moraes Silva, a Brazilian professor of sociology and anthropology who currently works at the Graduate Institute in Switzerland.

        Back in her home country, she researched the experiences of black professionals in Brazil.

        Prof Moraes Silva found that, for many, the first time they actually felt good about being black in their careers was in the United States.

        "Which, I think, tells you something about the type of recognition that those people were not getting in Brazil," she says.

        Prof Moraes Silva says that Brazil - the last American nation to abolish slavery in 1888 - has sought to project the image of a country of mixed descent, where the colour of a person's skin does not count.

        For Luana Genot, there is genuine belief that the kind of change she is working towards is achievable in her lifetime.

        "I work to not exist any more," she says jokingly.

        "In 50 years, I want to go around companies and see more black professionals as managers, as directors. I don't want to be needed any more."

        To hear more about why many black Brazilian professionals still struggle to feel accepted and get promoted, listen to Ivana Davidovic's report on the BBC World Service's Business Daily programme.

        Clarification 6 April 2022: A previous version of this article stated that more than 50% of Brazilians defined themselves as black. It has been amended to clarify that the figure refers to those who identify themselves as black or "pardo".

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        France24 - World

        Death of French Jewish man puts crime in focus ahead of presidential election

        Issued on: 05/04/2022 - 21:38

        Marc Perelman Follow Shirli SITBON

        Ahead of the first round of France's presidential election on Sunday, the death of Jeremy Cohen, a French Jewish man, is making headlines. A viral video shows Cohen being hit by a tram as he escaped a group of attackers. The tragedy is now stirring political controversy, since it was because of a tweet by far-right presidential hopeful Éric Zemmour that the case got propelled to the headlines. Plus, FRANCE 24 attends far-left candidate Jean-Luc Mélenchon's very modern hologram rally, as well as Communist challenger Fabien Roussel's more traditional "apéritifs".

        French presidential election © France 24

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        • Angela DIFFLEY, FRANCE 24 Campaign Commentator
        FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

        What economic policies are France’s presidential candidates proposing?

        FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

        France's Mélenchon looks to magic up more leftist votes with hologram campaign rallies

        In the papers

        'French election opens up as Marine Le Pen surges'

        BBC

        South Korea: Why so many struggle to sleep

        By Chloe HadjimatheouBBC News

        South Korea is one of the most sleep deprived nations on earth, and it has taken a massive toll on its population.

        Ji-Eun began having trouble sleeping when her office hours became so gruelling she couldn't relax any longer.

        On average she worked from 07:00 until around 22:00 but on particularly busy days, the 29-year-old public relations officer would find herself in the office until three in the morning.

        Her boss often called in the middle of the night, requesting something be done right away.

        "It was almost like I forgot how to relax," she says.

        At the Dream Sleep Clinic in the glitzy Gangnam district of Seoul, Dr Ji-hyeon Lee, a psychiatrist specialising in sleep, says she often sees clients who take up to 20 sleeping pills a night.

        "It usually takes time to fall asleep, but Koreans want to sleep real quick and so they take medication," she says.

        Addiction to sleep medication is a national epidemic. There are no official statistics but it is estimated 100,000 Koreans are addicted to sleeping pills.

        When they still can't sleep they often resort to drinking alcohol on top of the medication - with dangerous consequences.

        ''People sleep walk. They go to the refrigerator and eat a lot of things unconsciously, including uncooked food,'' Dr Lee says. ''There were even cases of car accidents in the centre of Seoul caused by a sleepwalking patient.''

        Dr Lee is used to seeing chronic insomniacs suffering from what is known as hypo-arousal. Some of her patients tell her it has been decades since they have slept for more than a few hours a night.

        ''They cry [but] still hold a single thread of hope [when they come here]. It's a really sad situation,'' she says.

        Overworked, stressed out and sleep deprived

        South Korea is one of the most sleep deprived nations on earth. It also has the highest suicide rate among developed nations, the highest consumption of hard liquor and a huge number of people on antidepressants.

        There are historic reasons for these statistics.

        In just a few decades the country has gone from being one of the poorest countries on earth to one of the world's most technologically advanced nations. It also wields considerable soft power, with its growing influence on pop culture.

        Nations with a similar trajectory, like Saudi Arabia and the UAE, could tap into their natural resources, but Korea has no such hidden wealth. It transformed itself through the sheer dedication of a population driven by a collective nationalism pushing them to work harder and faster.

        One result is that its people are overworked, stressed out and sleep deprived.

        Now, an entire industry has grown around catering to those who can't sleep - with the sleep industry estimated to be worth $2.5bn in 2019.

        The burgeoning sleep-aid industry

        In Seoul, whole department stores are devoted to sleep products, from the perfect sheets to the optimum pillow, while pharmacies offer shelves full of herbal sleep remedies and tonics.

        And then there are the tech approaches to insomnia. A little over two years ago Daniel Tudor started a meditation app - Kokkiri - aimed at helping stressed out young Koreans.

        Although Korea is historically a Buddhist country, young people think of meditation as an old person's pastime, not something an office worker in Seoul might do. Daniel says he had to re-import and re-package meditation as a Western idea for young Koreans to find it attractive.

        More traditional institutions have also joined in on the action.

        Hyerang Sunim is a Buddhist nun who helps run a Temple-Stay retreat on the edge of Seoul where the sleep-deprived can engage in meditation and absorb Buddhist teachings.

        In the past these kinds of mini-breaks were reserved for retirees who wanted teachings and prayer. Now the participants tend to be younger, working-age Koreans. But these same Buddhist temples have also been criticised for making a profit from such retreats.

        ''Of course there are concerns… but I think the benefits outweigh them,'' said Hyerang Sunim.

        ''Traditionally it has been rare to see young people come and seek the Buddhist teachings. And they are getting a lot out of their interactions with the temple stay.''

        The need for fundamental change

        Lee Hye-ri, who attended one such Buddhist retreat after the pressure at work became too much, says she has learned to take responsibility for her stress.

        ''Everything starts from me, all problems start with me. That's what I learned here.''

        But framing the solution to stress and sleep deprivation as something to be dealt with at the individual level can be problematic.

        Those who believe the problem is caused by an unreasonable work culture and societal pressures have criticised this individualistic approach saying it is tantamount to victim-blaming. These critics say meditation or relaxation is a sticking plaster and that real solutions can only come about through fundamental changes to society.

        Ji-Eun was eventually so sleep deprived and stressed that she quit her job. These days she works far more reasonable hours as a freelancer and the pandemic means she can work from home. She has also sought professional help at Dr Lee's sleep clinic to manage her insomnia.

        ''What's the point of working so hard now that we've made it as a country?'' Ji-Eun says. ''We should be able to relax.''

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        Valeurs Actuelles

        Un ancien Ehpad de la Haute-Vienne va être transformé en centre d’accueil pour les réfugiés ukrainiens

        Ce centre d’accueil doit ouvrir le 18 avril prochain. Mercredi 6 avril, France 3 Nouvelle-Aquitaine révèle que l’ancien Ehpad de la commune de Saint-Junien, dans la Haute-Vienne, va être prochainement transformé en centre d’accueil pour des réfugiés en provenance d’Ukraine. Cet ancien Ehpad, fermé en 2017, avait déjà servi de centre d’accueil pour des migrants, avant d’être transformé en centre de vaccination contre le Covid durant la crise sanitaire. « En partenariat avec la mairie, qui est très mobilisée sur ce projet, et les partenaires associatifs de la commune, nous allons aménager les locaux : il faut installer des douches, des machines à laver, équiper les chambres, aménager la cuisine collective. Il y a aussi quelques travaux à faire. Le site devrait être opérationnel le 18 avril prochain », détaille Claire Robert-Haury, directrice générale de l’Association de réinsertion sociale en Limousin, qui doit s’occuper du projet.

        120 places disponibles

        La commune explique que 120 places seront disponibles pour ces réfugiés ukrainiens. L’Etat doit financer en grande partie ce centre d’accueil qui devrait rester ouvert durant six mois. Les réfugiés ont ensuite vocation à être hébergés soit dans des familles d’accueil, soit dans des appartements. Ils pourront bénéficier d’un suivi administratif et médical. En attendant, Claire Robert-Haury explique que son association compte bien sur l’aide de toutes les bonnes volontés : « Nous solliciterons certainement des bénévoles pour proposer des animations, donner des cours de français, ou assurer la traduction. Les structures locales sont aussi impliquées, comme l’APAJH 87 (association pour adultes et jeunes handicapés) qui emmènera les enfants de réfugiés à la piscine de Saint-Junien le week-end », expose-t-elle.

        Haute-Vienne : les dernières actualités

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        Limoges : plusieurs véhicules brûlés sur le parking de l’ARS, la police judiciaire saisie

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        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        EU poised to ban Russian coal in new sanctions

        Issued on: 05/04/2022 - 22:46

        Kate MOODY Follow

        The European Union has proposed a ban on imports of Russian coal, as the bloc expands sanctions on Moscow. But how important is coal to the EU's energy mix? Also in the show: Elon Musk officially joins the board of directors of Twitter, after becoming the platform's single biggest shareholder. 

        BBC

        Trevor Immelman: 'I didn't look at the leaderboard at all'

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        Trevor Immelman won his first Major title at the 2008 Masters, leading the field all the way from the opening round to the final Sunday.

        Immelman became the second South African golfer, after Gary Player, to wear the Green Jacket after finishing three shots clear of Tiger Woods.

        Here he describes how he played the 18th hole in the final round, and how one last surprise was waiting for him on the fairway.

        France24 - World

        South African rapper Dope Saint Jude on her new EP 'Higher Self'

        Issued on: 05/04/2022 - 16:11

        Marjorie HACHE

        Dope Saint Jude grew up in Cape Town, South Africa in a religious household. But in no  way did that stop her from becoming one of the country's leading queer feminist rappers, bringing messages of hope and empowerment to the world. Her background in music production and brief stint as a drag king respectively paved the way for her beat-making skills and love for the stage. Her new EP "Higher Self" looks set to take her to the next level. Marjorie Hache sat down with her in Paris to chat about her career and some of her influences.

        L'Humanité

        Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée

        Il était une fois

        Reporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.

        Patrick Apel-Muller

        Elle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.

        Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.

        Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes

        À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.

        Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.

        « Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »

        C’est le temps des choix, des apprentissages

        La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).

        Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.

        Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »

        Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste

        Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.

        En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.

        Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée

        Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.

        Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.

        Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale

        « Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.

        Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.

        Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.

        Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.

        Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images

        Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth

        « Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.

        À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».

        marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois
        Valeurs Actuelles

        Une frégate russe interdite de participation à l’Escale à Sète

        Le « Shtandart » n’est pas le bienvenu dans le port de Sète (Hérault). Mercredi 6 avril, ce navire russe a appris qu’il ne pourrait pas participer au festival l’Escale à Sète, qui doit se tenir du 12 au 18 avril, rapporte France 3 Occitanie. Une mesure de rétorsion vis-à-vis de la Russie, engagée depuis plus d’un mois dans un conflit avec l’Ukraine. « On est très déçu. On connaît le capitaine, l’équipage parmi lequel il y a des Ukrainiens. On les connaît tous depuis des années. Ils sont investis dans le soutien au peuple ukrainien depuis l’invasion des troupes russes. Ils ont même convoyé des médicaments ! », a déploré Wolfgang Idiri, le directeur général du festival l’Escale à Sète.

        Réplique d’une frégate du XVIIIe siècle

        Le « Shtandart », soit l’Étendard, en russe, est la réplique conforme d’une célèbre frégate russe construite au XVIIIe siècle par le tsar Pierre Le Grand. Cette réplique, totalement en bois, date de 1999. Elle reprend toutes les caractéristiques du bateau original : trois mâts, 30 mètres de hauteur, 35 mètres de long, 28 canons et un tonnage de plus de 200 tonnes, précise France 3 Occitanie. La préfecture de l’Hérault, à l’origine de la décision de ne pas accueillir le navire russe, précise que cette venue pourrait provoquer des troubles à l’ordre public et que les conditions de sécurité ne seraient pas réunies. Pourtant, le bateau n’a pas été en Russie depuis dix ans, et est un navire civil.

        Hérault : les dernières actualités

        Les gendarmes démantèlent un gros trafic de cocaïne entre la Guyane et Montpellier

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        Montpellier : une capitaine de gendarmerie s’immole par le feu

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        New York Times - World

        El Salvador’s New Law on Gangs Raises Censorship Fears

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        A measure punishing the sharing of information about gangs is so vague, critics say, that virtually anyone can be arrested for speaking or writing about them, putting journalists in the cross hairs.

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        By Maria Abi-Habib and Bryan Avelar

        El Salvador’s Congress passed a measure late Tuesday to punish anyone who shares information about gangs with up to 15 years in prison, a move that observers say could lead to the censorship of journalists and more mass detentions.

        The change to the penal code comes amid a state of emergency that has allowed security forces to detain civilians, without evidence, under suspicion for being involved in a gang. Security forces have detained about 6,000 people since the state of emergency was approved last week.

        The measure appears intended to criminalize the relaying of gang messages. But critics say that the new law is so vague that it could be used to charge virtually anyone who speaks generally about the gangs, such as describing their territorial control or sharing gang graffiti, signs or messages in public or private communications.

        Paired with the government’s new ability to intercept the correspondence and communications of Salvadoran citizens without a court order — a measure passed under the state of emergency — the change could see thousands more detained.

        “Salvadoran journalism has, for years, brought state abuses out of the gloom, and this series of actions indicate they want to silence it,” said Astrid Valencia, Amnesty International’s researcher for Central America.

        “There is concern that the recent reform and the vagueness of the terms used may become the last obstacle promoted by Salvadoran authorities to limit the exercise of the right to inform and be informed.”

        The measures were put in place after a wave of violence over three days late last month that left at least 87 dead throughout the country. The authorities attributed the killings to MS-13, the largest gang with the greatest territorial control in El Salvador. On March 26, at least 62 people were killed when the gang started shooting anyone found on the street, officials said, as opposed to those involved in gang turf wars.

        It was the deadliest day on record in the country since the end of its brutal civil war 30 years ago.

        The wave of violence appeared to be a message by MS-13 to the government to renegotiate a deal allegedly forged shortly after Nayib Bukele came to power as president in 2019. The U.S. Treasury Department accused the government of providing financial incentives, prostitutes, mobile phones and other perks to gang leaders in prison in exchange for a reduction in violence and homicides across the country. The department imposed sanctions on top officials in Mr. Bukele’s government late last year over the secret pact.

        Mr. Bukele has denied that his government has a clandestine deal with the gangs.

        He had campaigned on a pledge to restore security to El Salvador. He is wildly popular, with an approval rating of about 85 percent. During his nearly three-year rule, homicides have fallen drastically, making the violence late last month all the more shocking.

        Shortly after the law was passed, Mr. Bukele, 40, took to his favored platform, Twitter, to address the measure.

        “When the Germans wanted to eradicate Nazism, they prohibited by law all Nazi symbols as well as messages, apologies and everything aimed at promoting Nazism,” Mr. Bukele tweeted on Tuesday night. “Now we will do that with the gangs.”

        The new measure states that any “radio, television, written or digital media” that “reproduce or transmit messages or communications originating from said criminal groups” could be subject to 10 to 15 years in prison.

        Representative Guillermo Gallegos said during the plenary session to discuss the change, “What we are restricting is terrorist groups that may be advertising themselves — through some bad Salvadorans they advertise in the media.”

        The Salvadoran Journalists’ Association called the new measures “gag order reforms” that represent “a clear attempt to censor news outlets” covering gangs.

        Salvadoran news outlets have been closely documenting the thousands who have been arrested since last week, when the state of emergency came into effect. Detention centers in the capital, San Salvador, are so full that detainees are being sent to jails in rural areas.

        While the government has claimed that the 6,000 people arrested since last week are all gang members, evidence is emerging that innocent civilians are being rounded up as they walk through their neighborhood, torn away from their children, friends or relatives and piled onto buses before they are driven off to jails across the country. On Tuesday, a journalist watched as a child with autism was detained, his mother crumpling onto the street, wailing with grief.

        The news media has faced withering criticism from government officials, including accusations that they are sympathizing with gangs. A local news outlet, El Faro, was the first to break the news of the government’s pact with the gangs, and after that article was published, spyware was downloaded on the phones of most El Faro reporters.

        Observers have raised concerns about the independence of El Salvador’s judicial system during the state of emergency. Last week, Mr. Bukele took to Twitter to order the investigation of a judge after the judge freed several gang members. Hours later, local news media reported that the judge had been transferred to a remote area in the interior of the country, presumably as punishment.

        Under the state of emergency, freedom of assembly has been banned and the right to state-sponsored legal defense upon detention has been suspended. Since the arrests are unfolding in the poorest neighborhoods in the country, the change affects mostly detained residents of those areas.

        Mr. Bukele has mocked the international community and rights groups that have expressed concern over the arrests.

        “If they love the gang members so much, come get them, we’ll give them to them two for one,” the president Tweeted recently.

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        BBC

        Does it matter if we know where our food comes from?

        By Elna SchutzBusiness reporter, South Africa

        "My parents were coffee growers, I am a coffee grower, I have known how to handle coffee since my birth," says Faustin Mulomba, from Bweremana in the west of the Democratic Republic of Congo (DR Congo).

        Mr Mulomba has spent most of his life working in coffee cultivation, but last year was put in charge of a coffee-washing station for the AMKA co-operative, a group of more than 2,000 farmers close to Lake Kivu.

        Here, beans from farms across the region have their outer skin and pulp removed. They are washed, sorted and dried, before being sent to the city for further processing.

        Up to 120,000kg of coffee cherries pass through his station in a year, which amounts to a little less than a container full of green coffee beans.

        While Mr Mulomba's family has a long history in coffee production, the introduction of new technology has changed the way he looks at the business.

        Now, when beans from his co-operative are sold to Nespresso, the company uses sophisticated data capturing and storage methods - including blockchain technology - to track the beans as they move from the farm to the customer.

        Blockchain is a digital ledger, or a log, of transactions. The information is distributed and stored among a network of users. The idea behind using the ledger is to make the information easy to verify, but difficult to manipulate.

        In practice, Mr Mulomba uses a simple smartphone app to scan QR codes that give him information about a particular bag of coffee, such as the weight and pulping data.

        For Mr Mulomba, the new tech means he can see how much coffee has been produced in the co-operative, where the coffee is and if it has been handled correctly.

        "It is a good tool because [...] it allows us to measure, or to have all the quantities supplied to the co-operative in real-time," he says.

        Nespresso partnered with Australia-based start-up, OpenSC, a technology firm that specialises in food traceability. OpenSC has also worked with Austral Fisheries, using global-positioning system (GPS) data and sensors on fishing boats, to ensure vessels are not fishing in marine protected areas.

        Chief executive and co-founder, Markus Mutz, says this system is a better than the alternative - manual spot-checks carried out by officials.

        "Why would you trace something [in the first place] unless there's something about it that you can be proud of, or that is valuable?" he explains.

        Retaining continuous data from the source of production can help improve the entire production process - preventing losses and bad practices.

        But such tracing is not without its challenges. Like any process that requires a database, the quality of the information being fed-in is critical to its success. For instance, back in DR Congo, when coffee is harvested at night, there can be connection problems and delays in capturing the data.

        Fairtrade International's Director of Global Impact, Arisbe Mendoza, says tracing technology unlocks opportunities for monitoring and supporting fair treatment and pay for workers across the supply chain.

        The organisation would like to see more traceability in international trade.

        Yet, she echoes Mr Mulomba's concerns, Ms Mendoza says: "My experience for some of the initiatives that we have had in the system is that technology is not the issue, it is the capacity building that we need to do behind this to ensure that producers and everyone in the supply chain who will be using these tools, is understanding and able to use it fully."

        She says producers and farmers need to have full access and use of the data in the supply chain, to negotiate prices, prove compliance, and access markets. But often this is not the case, or data rights are unclear.

        "Producers might have access to information, but not necessarily the rights to it. We need to ensure that they own the data, then they also can make use of the data anyway they want."

        Sara Eckhouse, executive director of FoodShot Global, a food system investment platform, says not being able to trace food fuels consumer distrust and can even perpetuate bad labour practices, or lack of sustainability.

        However, she is concerned that the costs and logistical difficulties of traceability will end up being pushed back to the producers. She also cautions that adding marketing around traceability to products could be more confusing than helpful for shoppers - who are already faced by a variety of supposedly sustainable labels.

        "If each company is still going to have their own standards that they're verifying for, and if there's no uniform standard or expectation that everybody is meeting a minimum, you could still have companies making claims like 'blockchain verified sustainable', but what does that actually mean?"

        More technology of business:

        Shalini Unnikrishnan, is managing director and partner at the Boston Consulting Group (BCG), which supports a variety of projects working on food tracing, including at OpenSC. She says consumers are increasingly willing to change their food shopping habits for more sustainable products, including paying more money for certain items.

        Mrs Unnikrishnan adds that while across the so-called 'digital agriculture' sector, there are lots of small exciting companies and pilots popping-up, policy frameworks are needed to scale these businesses up.

        "I think regulation standards are really fundamental to make sure that the changes happening, are happening at scale," she says, because these provide companies, farmers and buyers "a signal of what is required and a framework for standards."

        So, what do customers think?

        German management consultant, Thomas Kunze, is a coffee lover who enjoys buying locally-sourced beans on his international travels. Quality and sourcing from interesting locations is important to him. He recently bought some limited edition coffee pods that display the traceability tool.

        When Mr Kunze scans the package's QR code, he sees which area, or cooperative, his coffee came from, including the profiles of some of the farmers and whether they have been paid for their produce.

        "It is interesting but not important," he says about seeing the journey his brew took. "Traceability is nice to see but, because I don't know anything about the different locations, I would need more information about the steps and locations."

        Back in DR Congo, Mr Mulomba cheerily invites coffee drinkers to visit. "It is very important that the consumers render us visits, [then] maybe they will know our reality on the ground."

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        A country short of doctors: Exploring France's 'medical deserts'

        Issued on: 01/04/2022 - 12:56

        Claire PACCALIN

        The French healthcare system is often held up as an example for its quality of treatment and universality of coverage. But disparities exist across the country, with a severe shortage of doctors in certain areas seriously limiting access to care, a phenomenon the French call "medical deserts". Although the government has decided to increase the number of students accepted to medical school, this measure will take almost a decade to bear fruit. FRANCE 24's reporters Pauline Godart and Claire Paccalin went to find out what it's like to live and work in a "medical desert".

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        200,000 Dead, One Lone Defendant as Darfur Trial Begins

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        A brutal campaign in western Sudan left the world aghast. Two decades later, the first and only Darfur war crimes trial opened for a man accused of leading the terrifying janjaweed militia.

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        By Marlise Simons and Isabella Kwai

        They were known as the janjaweed, the armed militia men who came racing on camels and horses at dawn, moving fast to kill and rape, burning huts and leaving another village destroyed in the Darfur region of Sudan’s impoverished far west.

        Their leader was reputed to be Ali Kushayb, who human rights groups say stood out for his ruthless efficiency in the government-led campaign to crush a 2003 rebellion in Darfur.

        On Tuesday, Mr. Kushayb went on trial at the International Criminal Court in The Hague, where he is charged with 31 counts of war crimes and crimes against humanity, including persecution, pillaging, murder and rape, all of which he denies.

        Mr. Kushayb is the first suspect to be tried on charges of playing a major role in the bloody campaign that took more than 200,000 lives and drove more than two million people from their homes.

        His lawyer, Cyril Laucci, has said that the court has the wrong Kushayb. In court on Tuesday, Mr. Kushayb appeared stoic as the charges were read out. “I am innocent of all of these charges,” he said when asked for his plea. He is expected to give a statement later in the trial.

        Prosecutors on Tuesday said that they had evidence, including witness accounts from those who knew him before the crisis, that the man on trial was the same one who was indicted in 2007 for his role in more than 300 murders and the expulsion of some 40,000 civilians in 2003 and 2004.

        Mr. Kushayb is accused of recruiting, arming and supplying hundreds of militia fighters under his command and serving as the liaison between them and the Sudanese government in the country’s capital, Khartoum. He led brutal attacks on ordinary people, including farmers, students and traders, in villages that he suspected were hiding rebel fighters, prosecutors said, and told his men to show no mercy.

        The beginning of the trial was a “momentous day,” said Karim Khan, chief prosecutor for the International Criminal Court, who said in his opening statement that millions of Sudanese had waited for justice after being forced to flee and suffering atrocities that left lasting trauma.

        Mr. Kushayb was not a remote participant, Mr. Khan said, but one who killed, ordered and participated in crimes. Mr. Khan described accounts of Mr. Kushayb and his men torturing detainees, stripping the clothes off women and girls before raping them, and killing children.

        According to prosecutors, witnesses said that he ordered the killing of several children younger than 12 and approved the mutilation of detainees with hot irons and knives. In several accounts to prosecutors, witnesses said that they saw Mr. Kushayb striking community elders and children with an ax.

        The leader took pride, Mr. Khan said, in having a feared reputation. “There was a wanton disregard for basic humanity,” he added.

        Mr. Kushayb’s arrest in 2020 caught prosecutors by surprise. The court said that he had surrendered to local authorities in a remote part of Central African Republic, where he had settled after also leading a troupe of violent mercenaries there.

        It was not clear if Mr. Kushayb knew that the United States had offered a reward for his capture. But questions remain about why — or whether — he had turned himself in.

        Other, higher-ranking actors in the brutal Darfur campaign are wanted by the court, especially Sudan’s former military ruler, Omar Hassan al-Bashir, and two of his senior associates, including his defense minister. All three have been indicted on charges of crimes against humanity, war crimes and genocide.

        Mr. al-Bashir always flouted his arrest warrant, arguing that the International Criminal Court, which he called a racist proxy for the West, had no jurisdiction over him or Sudan, and he urged all African countries to withdraw from it. Mr. al-Bashir’s three decades in power ended in 2019, raising hopes that he might be sent to The Hague for trial. But those hopes have faded after a fresh military coup last October brought back members of the old guard.

        The blood bath in Darfur in the early 2000s shocked the world. Intensive news coverage prompted an outpouring of sympathy and created the international movement Save Darfur. Few people might have known where Darfur was, but action groups spread images of the tens of thousands of Black Darfuris fleeing the scorched-earth campaign by Sudan’s government and its Arab militia gangs, ostensibly intended to quash several rebel groups.

        A United Nations commission found that both the government and the rebels were guilty of atrocities, but it said that the government forces had bombed villages from planes and helicopters and had resorted to violence on a far greater scale, committing crimes “no less serious and heinous than genocide.”

        In 2005, the public outcry led the United Nations Security Council, for the first time, to ask the International Criminal Court to open an investigation, and the court issued arrest warrants.

        But no arrests were made until that of Mr. Kushayb.

        Some lawyers and human rights activists have welcomed the case, even after all the years of delay and with only a single suspect in the dock.

        “Since the atrocities began in Darfur there has been near-total impunity, and in some cases alleged abusers have even been rewarded,” said Elise Keppler, an associate director at Human Rights Watch. “Abuses continue to this day in Darfur, no doubt because there is no accountability.”

        But the Kushayb case has underlined the limitations of the International Criminal Court’s reach. For all its ambitions, the founders gave limited powers to the permanent court, whose mandate is to try the worst crimes against humanity, war crimes, genocide and aggression.

        The court depends on a government’s political will and cooperation to allow serious investigations, which require access to archives and police and government records, and sometimes to do forensic work in prisons and graveyards. And the court has no police to enforce its arrest warrants.

        Karim Khan, who took over as the court’s chief prosecutor last year, joined his predecessor in chiding the Security Council for sending the Sudan case to the court 17 years ago without providing political muscle or financial help to support the necessary work. Investigations in Darfur were halted some eight years ago after a prosecutor said all potential means of access were blocked in Sudan.

        Still, lawyers familiar with the Kushayb case appear confident that it can lead to a conviction because the defendant is accused of having been present in the area where and when killings took place and investigators have had access to hundreds of victims in refugee camps across the border in Chad. The indictment against Mr. Kushayb says that he “is alleged to have personally participated in some of the attacks against civilians” in at least four towns.

        Experts say, however, that it will be harder to connect all the dots needed to hold Mr. al-Bashir, the former president, and his two top lieutenants accountable for their suspected crimes because such a prosecution, especially one that takes place a great distance from the atrocities, typically requires documents, orders, testimony from insiders, intercepts and other evidence that can be difficult and time consuming to obtain.

        Even if Mr. al-Bashir and his former lieutenants were to arrive at the court unexpectedly, it would take time to put them on trial because their cases were halted.

        Mr. Khan, the prosecutor, told the U.N. Security Council in January that he was satisfied with the case against Mr. Kushayb and the defense minister, Abdel Rahim Muhammad Hussein.

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        Valeurs Actuelles

        Migrants : le projet de caméras sur le littoral du Pas-de-Calais au point mort

        C’est une déception pour plusieurs élus du Pas-de-Calais qui espéraient pouvoir lutter plus efficacement contre les traversées illégales de migrants. Le projet « Terminus », qui prévoyait la dotation de caméras de surveillance très perfectionnées aux communes exposées à ce phénomène, a finalement été interrompu, révèle La Voix du Nord, mardi 5 avril. Seule la ville de Calais bénéficiera pour l’instant de ces outils. La sous-préfecture précise qu’il ne s’agit que d’un report du déploiement de ces caméras, initialement prévu pour le 31 mars, et finalement soumis au succès de cette première expérimentation.

        Un financement insuffisant

        Le projet apparaissait pourtant sur de bons rails. Une vingtaine de communes s’étaient portées candidates pour expérimenter le système. Il prévoyait notamment des caméras capables de lire les plaques d’immatriculation pour surveiller les allées et venues de passeurs. Un moyen de couvrir l’accès aux plages souvent dépourvues de surveillance. Le projet devait bénéficier d’une enveloppe britannique de 200 000 euros, dans le cadre des accords entre Paris et Londres pour la sécurisation du littoral. Mais selon La Voix du Nord, celle-ci est insuffisante pour équiper toutes les villes.

        Pas-de-Calais : les dernières actualités

        À Calais, le Secours catholique veut ouvrir une « maison d’entraide » pour les migrants

        Calais : une bombe de la Seconde Guerre mondiale à désamorcer au sud du port

        Pas-de-Calais : plus de 200 migrants qui tentaient de rejoindre l’Angleterre sauvés

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Militia leader accused of war crimes ‘rampaged’ across Darfur, ICC told

        Issued on: 05/04/2022 - 07:59

        FRANCE 24 Follow FRANCE 24 Follow

        A former Sudanese militia chief led a campaign of murder, rape and torture across Darfur, the International Criminal Court heard on Tuesday, as the first trial for war crimes in the region got underway.

        Ali Muhammad Ali Abd-Al-Rahman, an ally of deposed Sudanese strongman Omar al-Bashir, faces 31 counts of war crimes and crimes against humanity for his role in the conflict almost 20 years ago.

        His trial is the first before the Hague-based ICC for crimes in Darfur, in which 300,000 people were killed and 2.5 million fled their homes, according to UN figures.

        The trial also comes as the world's eyes turn to possible war crimes committed in Ukraine.

        "You will hear evidence that he (Abd-Al-Rahman) and his forces rampaged across different parts of Darfur," the ICC's chief prosecutor Karim Khan told judges.

        He "inflicted severe pain and suffering on women, children and men in the villages that he left in his wake," Khan said.

        Abd-Al-Rahman, 72, a senior commander of the Janjaweed militia – a notorious armed group created by the Sudanese government – pleaded not guilty after the historic trial opened.

        "I reject all these charges. I am innocent of all these charges," Abd-Al-Rahman told judges at the ICC, a court set up in 2002 to try the world's worst crimes.

        Wearing a dark blue suit, light blue shirt and fiddling with his maroon tie, Abd-Al-Rahman sat motionless as the 31 counts of war crimes and crimes against humanity allegedly committed in 2003 and 2004 were being read.

        The long charge sheet describes acts of murder, rape, torture and pillaging.

        Fighting broke out in Darfur when Black African rebels, complaining of systematic discrimination, took up arms against Bashir's Arab-dominated regime.

        Khartoum responded by unleashing the Janjaweed, a force drawn from among the region's nomadic tribes.

        Rights groups described it as a deliberate campaign of ethnic cleansing targeting the Fur, Masalit and Zaghawa ethnic groups.

        'None came back'

        In April 2007, the ICC issued an arrest warrant for Abd-Al-Rahman, also known by the nom de guerre of Ali Kushayb.

        He fled to the Central African Republic in February 2020 when the new Sudanese government announced its intention to cooperate with the ICC investigation.

        Four months later, he surrendered voluntarily.

        Watching the trial from the Kalma camp for displaced people in Darfur, some of the victims of the conflict said they were happy to see justice being done.

        "I feel relieved while watching him in court today and I hope he gets what he deserves," Darfuri Mohamed Issa told AFP.

        Adam Musa, a resident of the camp since 2005, said: "I was surprised to hear that Kushayb denied the charges of killing our people. I have seen him take away men from our village and none of them came back."

        Abd-Al-Rahman's trial is the first-ever stemming from a UN Security Council referral.

        Former president Omar al-Bashir and three others are still being sought by the ICC for crimes in Darfur.

        Bashir remained in Sudan after his ouster in 2019, despite calls for him and two other associates to be handed over to the ICC for prosecution.

        ICC announce opening of Ali Muhammad Ali Abd-Al-Rahman trial

        Today at the #ICC: Opening of the #AbdAlRahman trial, for war crimes and crimes against humanity in #Darfur, #Sudan. 🎥 Watch it at 10:00 (CEST):➡️ #ICC website: https://t.co/WgqpFhXXk8 (Courtroom 3)➡️ Facebook: https://t.co/OOdpXKM6qf pic.twitter.com/IKo0HaGj8M

        April 5, 2022

        'Feared reputation'

        Prosecutors said Abd-Al-Rahman, who carried the title of "colonel of colonels" in the Janjaweed, played a central role in a series of attacks on at least four villages in west Darfur.

        He is charged with both directing attacks, as well as mobilising, recruiting, arming and supplying to Janjaweed militia under his command.

        Abd-Al-Rahman "took pride in the power that he thought he exerted ... and a strange glee in his feared reputation", Khan told the judges.

        During these attacks, at least 100 villagers were murdered, women and girls were raped and the members of the predominantly Fur ethnic group subjected to forcible transfer and persecution.

        After one attack on a village in late February and early March 2002, 100 Fur men including community leaders, doctors and teachers were taken to a police station in the town of Mukjar, where they were interrogated and tortured.

        Fifty detainees were driven out into the countryside, told to lie face down and were then executed, prosecutors said.

        In another incident in March 2004, between 100 to 200 Fur men were detained and taken to an open area at the Deleig police station where they were tortured, prosecutors added.

        "Abd-Al-Rahman stood or walked on the backs of detainees, hit them ... kicked them, and verbally abused them," said Khan.

        "He literally trampled on their rights," the prosecutor said.

        (AFP)

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        Sudan reaches historic peace deal with rebel groups

        International court hears evidence in landmark Darfur war crimes case

        Sudan to transfer longtime leader Omar al-Bashir to ICC over crimes in Darfur

        Valeurs Actuelles

        [Info VA] Trois policiers agressés lors d’une intervention, à Canteleu, en Seine-Maritime

        Coup de poing

        🔴 La scène s’est déroulée ce mardi à Canteleu, en banlieue de Rouen, indique une source policière à @Valeurs. Les policiers tentaient d’intercepter un véhicule dont les 3 occupants venaient d’agresser un certain Jonathan L. à la batte de baseball 1/3pic.twitter.com/Ulwq4lvdaf

        — Amaury Bucco (@AmauryBucco) April 6, 2022

        Jets de pavés

        À Rouen, les policiers interpellent l’auteur d’une agression sordide à la batte de baseball qui a toujours le sang de sa victime sur sa chaussure. Ses copains attaquent les collègues pour le libérer en criant à la bavure. C’est donc ça el famoso victimes incomprises ? pic.twitter.com/LNPB5deuBB

        — Linda Kebbab (@LindaKebbab) April 6, 2022

        Puis, leur véhicule administratif est pris pour cible. Dans une vidéo filmée depuis un balcon, on peut voir trois individus asséner des coups de pieds à la carrosserie de la voiture de police. Une vitre est brisée. Faute de renforts, les policiers décident alors de cesser l’interpellation et de libérer l’individu, qui prend la fuite. Une batte de base-ball sera finalement retrouvée dans le coffre de la Citroën blanche.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        New York Times - World

        Jewish Man’s Death Near Paris Fuels Outrage on Election Eve

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        Newly surfaced video shows the man, who was hit by a tram in February, fleeing an assault. It has fueled suspicions of an antisemitic motive days before France’s presidential vote.

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        By Aurelien Breeden

        PARIS — When Jérémy Cohen, 31, a Jewish man living in a northern suburb of Paris, died in February after being hit by a tram, his death was initially reported as an accident and garnered little attention.

        But the episode set off outrage this week after a video surfaced on social media showing that Mr. Cohen, who was identified by prosecutors, had been fleeing a beating by a group of young men when he crossed the tram tracks — raising suspicions that an antisemitic assault had precipitated his death and turning it into a political flashpoint just days before France’s presidential election.

        Candidates entering the final stretch of the presidential campaign are now rushing to demand clarity on the exact circumstances of Mr. Cohen’s death, injecting new volatility into an already close race.

        Prosecutors have opened an assault and involuntary manslaughter investigation and, while not ruling it out, have said there is no evidence so far of an antisemitic motive. But no arrests have been made, and the authorities have not yet established why Mr. Cohen was attacked.

        Politicians on the far-right have been most vocal about the case — especially Éric Zemmour, the anti-immigrant pundit whose campaign has flagged in recent weeks and who has brushed over the case’s unknowns to depict France as a crime-ridden country. He has vowed that his first symbolic gesture as president would be to visit Mr. Cohen’s family.

        But the case also echoed longstanding frustration in the French Jewish community that antisemitism and attacks against Jews are often minimized or mishandled by France’s media and authorities.

        “I expect the justice system to shed all of the light on his death and to explore all leads, including widening the legal proceedings to include antisemitism,” Francis Kalifat, the president of the Representative Council of Jewish Institutions of France, said on Twitter.

        Gérald Cohen, Mr. Cohen’s father, told BFMTV on Monday that he had reached out to Mr. Zemmour in hopes of publicizing the death and speeding up the investigation. Mr. Zemmour is Jewish, although his rise — propelled by attempts to rehabilitate France’s Vichy regime, which collaborated with the Nazis during World War II — has split France’s Jewish community.

        President Emmanuel Macron told reporters during a campaign stop in Brittany, in western France, on Tuesday that he wanted “full clarity” about Mr. Cohen’s death, but cautioned against “political manipulations.”

        Learn More About France’s Presidential Election

        The run-up to the first round of the election has been dominated by issues such as security, immigration and national identity.

        Mr. Macron is still widely expected to make it past the first round of voting on Sunday, but the latest polls show that his lead in a potential runoff against Marine Le Pen, the far-right leader, is dwindling.

        In a sign of how seriously he was treating the investigation into Mr. Cohen’s death, Mr. Macron’s office said that he had asked the justice minister to closely monitor the case and to keep him “personally informed” about it.

        In 2017, weeks before Mr. Macron’s election, a 65-year-old Jewish woman, Sarah Halimi, was thrown out of her window by a man who had smoked cannabis. But it took until 2021 for France’s highest court to rule that the man couldn’t stand trial for her death because it determined he was in a state of acute mental delirium brought on by his drug consumption, prompting widespread outrage. Mr. Macron himself had called for a trial in the case, which is emblematic of the Jewish community’s frustration with France’s legal system.

        Mr. Zemmour, who describes France as besieged by Islam and immigration, was the first to bring national attention to Mr. Cohen’s case in several Twitter posts on Monday. He followed up with a scathing opinion article in Valeurs Actuelles, a conservative publication, calling Mr. Cohen’s death a “horrendous symptom of the tragedy that our country is experiencing.”

        Other candidates across the spectrum quickly reacted in Mr. Zemmour’s wake.

        Ms. Le Pen wrote on Twitter that “what was presented as an accident could be an antisemitic murder,” while Jean-Luc Mélenchon, the far-left candidate in the presidential election, expressed support for Mr. Cohen’s family and asked for “truth and justice.”

        In the days and weeks after the incident, two of Mr. Cohen’s brothers appealed to people living near the scene of the assault for information, putting fliers in mailboxes. Someone reached out with a video of the incident, which was also shared with the police. It is unclear who initially posted the video on social media, but it gained prominence after Mr. Zemmour shared it.

        Who Is Running for President of France?

        The campaign begins. French citizens will go to the polls in April to begin electing a president. Here is a look at the candidates:

        The incumbent. President Emmanuel Macron, an inveterate political gambler who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the crisis in Ukraine.

        A center-right candidate. Valérie Pécresse, the current leader of the Paris region, recently won the nomination of the Republicans by adopting a vocabulary with racial and colonial undertones. She now faces the difficult task of enlarging her support base.

        A Trump-style provocateur. Éric Zemmour, a longtime conservative journalist and a right-wing television star, says he is running to “save” a country that he says is being assailed by Islam, immigration and identity politics.

        The far-right veteran. Marine Le Pen, who has long used fiery rhetoric to fight her way to power in France, is seeking to sanitize her image. She finished third in 2012 and was defeated by Mr. Macron in the 2017 runoff.

        A fiery French leftist. For months, left-wing candidates barely made a dent with voters. Then Jean-Luc Mélenchon, a skilled orator and the leader of the far-left France Unbowed movement, started surging in voter surveys. He now sits comfortably in third place.

        That footage of the Feb. 16 assault was filmed at a distance, seemingly by an onlooker in a nearby building. It shows about a dozen young men surrounding Mr. Cohen in front of a building entrance on a busy street in Bobigny, a northern suburb of Paris, at around 8 p.m. Several of them appear to push, shove or hit Mr. Cohen, who falls to the ground.

        Another figure then joins the group and starts violently punching him. Mr. Cohen flees and crosses the street onto the tracks and is hit by the tram, trapped in its undercarriage. Mr. Cohen died several hours later in the hospital.

        Éric Mathais, the prosecutor in Bobigny, said at a news conference on Tuesday that investigators were questioning witnesses but had not yet determined what had motivated the assault or whether Mr. Cohen had been targeted because he was Jewish. But he said that any new evidence of an antisemitic motive would be taken into account.

        Mr. Cohen had a white skullcap that police later returned to his family after finding it near the scene of the incident, but it was unclear whether he was wearing it at the time of the assault, according to prosecutors and Mr. Cohen’s family.

        Mr. Cohen’s father said his son was a “kind” man who had studied math and computer science after high school and was “pulling his life back together” after experiencing depression.

        “They hit, hit and hit him, but he never defended himself,” Mr. Cohen said of his son, adding that, for him, “the tramway was the result of everything that happened before.”

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        France24 - World

        From Kabul to Europe: One journalist's experience of the migrant route

        Issued on: 05/04/2022 - 11:32Modified: 05/04/2022 - 11:35

        Haxie MEYERS-BELKIN Follow

        In 2016, Matthieu Aikins was a journalist living in the Afghan capital Kabul. When the war finally pushed his Afghan friend Omar to flee his homeland and leave everything he knew in a bid to reach Europe, Aikins decided to join him. "The Naked Don’t Fear the Water" is the book that came out of the friends' journey, one that is both extraordinary but also painfully commonplace for the millions of Syrian, Iraqi and Afghan refugees who have made similar gut-wrenching decisions to seek out a better life. Aikins joined us for Perspective to tell us more.

        The book has recently been translated into French under the title "Les humbles ne craignent pas l'eau". 

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        France24 - Monde

        Guerre en Ukraine : faut-il boycotter la culture russe ?

        Publié le : 05/04/2022 - 20:25

        Stéphanie ANTOINE Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

        Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, de nombreux artistes russes ont été déprogrammés d'évènements culturels. C'est le cas des chefs d'orchestre Valery Gergiev et Tugan Sokhiev, ou encore de la soprano Anna Netrebko. Des représentations du ballet du Bolchoï prévues cet été au Royal Opera House à Londres ont également été annulées. Par ailleurs, la Russie a été exclue du concours de l'Eurovision. En Ukraine, un mouvement de cinéastes appelle au boycott total du cinéma russe.

        Une émission préparée par Élise Duffau, Émilie Lambert et Morgane Minair

        Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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        • Frédéric MITTERRAND, Auteur de "1938, l’œil du cyclone" (XO éditions, février 2022), ancien ministre de la Culture
        • Irena KARPA, Écrivaine, scénariste et musicienne ukrainienne
        • Luba JURGENSON, Vice-présidente de l’ONG Memorial France, professeur de littérature russe à l’Université de la Sorbonne, écrivaine
        • Evgueni GALPERINE, Compositeur français d’origine russe et ukrainienne
        MOBILISATION

        "La guerre détruit tout" : le monde russe de la culture dénonce la guerre en Ukraine

        À L’AFFICHE !

        Boycott des cinéastes russes : le monde de la culture divisé

        À L’AFFICHE !

        Émission 100 % musique avec la DJ ukrainienne Kate Zubok et l'artiste français Lewis OfMan

        France24 - Monde

        Santé : la France des déserts médicaux

        Publié le : 01/04/2022 - 14:14

        Pauline GODART Claire PACCALIN

        Le système de santé français est souvent cité en exemple pour sa qualité et son universalité. Mais les disparités sont nombreuses sur le territoire, la pénurie de médecins dans certaines zones limitant grandement l'accès aux soins. Et si le gouvernement a choisi d'augmenter le nombre d'étudiants pouvant être admis en médecine, les effets de cette mesure ne se feront sentir que d'ici plusieurs années. Nos reporters Pauline Godart et Claire Paccalin se sont rendues dans plusieurs déserts médicaux de l'Hexagone.

        ÉLYSÉE 2022

        Présidentielle : que proposent les candidats en matière de santé ?

        SANTÉ

        Les principales annonces du plan santé d'Emmanuel Macron

        SANTÉ

        Le système de santé français, une gloire en déclin en Europe

        Valeurs Actuelles

        [Info VA] Un policier s’est suicidé dans l’Essonne

        Nouveau drame au sein des forces de l’ordre. Un policier affecté à la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) de l’Essonne (91) s’est suicidé, selon nos informations. Il a été retrouvé pendu à son domicile, précise une source policière. Depuis le début de l’année 2022, 21 policiers se sont donné la mort, selon CNews.

        Plus d’informations à suivre…

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Prominent Egyptian dissident Abdel Fattah launches hunger strike in prison

        Issued on: 05/04/2022 - 05:24

        NEWS WIRES

        Egyptian activist Alaa Abdel Fattah, a key figure in the country’s 2011 revolution, began a hunger strike in prison over the weekend, his mother Laila Soueif said Monday.

        “He refuses to eat, because his prison conditions must change,” Soueif told AFP, adding that her son has been placed under “heavy supervision, in solitary confinement”.

        “He is not allowed books or exercise, and this prison is known for not respecting any laws,” she continued.

        Abdel Fattah was sentenced in December to five years in prison after he was convicted along with two others of “broadcasting false news”.

        He had already been in pre-trial detention in Cairo’s Tora prison since September 2019 before the sentencing.

        Abdel Fattah’s sister, Mona Seif, announced the hunger strike in a Twitter post earlier on Monday.

        “Today was @alaa’s visit, he told me he is on hunger strike since 1st day of Ramadan, Saturday,” she wrote.

        Today was @alaa's visit, he told me he is on hunger strike since 1st day of Ramadan, Saturday, and returned all food we brought him. Only took medication, tea and personal hygiene products

        I'll take a moment to process, then we'll share in more detail his updates#FreeAlaa

        April 4, 2022

        Seif added that he “returned all food we brought him. Only took medication, tea and personal hygiene products”.

        Abdel Fattah has spent the better part of the past decade behind bars, having also been arrested under former presidents Hosni Mubarak and Mohammed Morsi.

        His latest arrest came in September 2019 in the wake of rare protests called for by an exiled dissident businessman against President Abdel Fattah al-Sisi.

        Rights groups say Egypt is holding some 60,000 political prisoners, many facing brutal conditions and overcrowded cells.

        (AFP)

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        Israeli-Arab summit displays unity against Iran, calls for Israeli-Palestinian talks

        The France 24 Interview

        Freed activist Ramy Shaath says 'arbitrary detentions' on the rise in Egypt

        Cairo court sentences Egyptian revolution activist Alaa Abdel Fattah to five years in prison

        Valeurs Actuelles

        Île-de-France : un gendarme en garde à vue après une rixe avec des jeunes

        Sur les lieux, les policiers ont découvert un jeune homme de 17 ans blessé d’un coup de couteau avec une plaie d’un centimètre sur trois au niveau de l’épaule. L’adolescent a alors été transporté à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne. Ses amis accusent le gendarme de lui avoir causé cette blessure. Ce dernier a été placé en garde à vue au commissariat de police. L’arme en question n’a pas été retrouvée par les policiers.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne

        Il était une fois

        Le 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.

        Gaël De Santis

        Les intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.

        Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.

        La « partitocratie » est à son comble

        Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.

        Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.

        À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.

        Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.

        Des billets de banque volettent au-dessus de la foule

        C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.

        Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».

        Une mort civile des suspects

        Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.

        Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.

        Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique

        Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.

        Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.

        Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus

        Le tribunal populaire et médiatique

        Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.

        À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.

        Italiesilvio berlusconicorruptionenrico berlinguer
        Valeurs Actuelles

        Un homme agressé à coups de machette par des voleurs dans le Nord

        Une violente agression. Dans la nuit du samedi 2 au dimanche 3 avril, un homme a été agressé à coups de machette à Lewarde, dans le Nord, rapporte CNews. Il était aux alentours de minuit, lorsqu’un habitant de cette commune a remarqué un groupe de trois individus rôdant autour d’un véhicule stationné devant son domicile. L’homme est alors sorti de chez lui pour demander au groupe de partir. C’est à ce moment-là qu’un des membres du groupe suspect s’en est pris à lui à l’aide d’une machette, le blessant à la tête.

        Une interpellation

        La victime a été prise en charge par les services de secours et souffrirait d’une plaie de six centimètres à la tête ainsi que d’une fracture à la mâchoire. Son pronostic vital n’est pas engagé. Le trio de suspect a entre-temps pris la fuite. Mais, grâce au signalement des voisins de la victime, l’un des individus, porteur de l’arme du crime, a été interpellé peu après par les forces de l’ordre. Âgé de dix-huit ans, le suspect était alcoolisé, et a été placé en garde à vue. Il est déjà connu des services de police. L’enquête a été confiée à la sûreté urbaine.

        Nord : les dernières actualités

        Un migrant érythréen meurt électrocuté sur un wagon de la gare de Valenciennes

        Nord : un sexagénaire contraint de cohabiter avec des squatteurs pendant des mois

        Lille : un restaurant de spécialités russes reçoit une lettre de menaces

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        Ukraine war: Destruction in the Ukrainian town of Borodyanka

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        The town of Borodyanka may have faced some the worst attacks since Russia launched its invasion of Ukraine.

        Police in the town, which is about 60km (40 miles) north-west of Kyiv, say there could be hundreds of people buried under the rubble of civilian apartment blocks destroyed in Russian shelling attacks.

        The BBC's Jeremy Bowen met people returning to Borodyanka.

        France24 - Monde

        Jean-Luc Mélenchon qui “refuse qu’on le touche” ? Attention à cette vidéo hors contexte

        Publié le : 04/04/2022 - 14:13

        Une vidéo relayée principalement par des soutiens et des comptes favorables au candidat à la présidentielle du parti Reconquête, Éric Zemmour, prétend montrer Jean-Luc Mélenchon, candidat de l’Union populaire, refuser qu’une femme le touche dans la rue. Ceux qui partagent cet extrait ironisent sur le “candidat du peuple” qui refuserait tout contact avec celui-ci. Mais si la vidéo est authentique, elle a été prise en plein rebond de la pandémie de Covid-19.

        La vérification en bref

        • Une vidéo prétend montrer Jean-Luc Mélenchon refuser qu'une passante le touche. Elle montrerait, selon des partisans d'Éric Zemmour, que le candidat de l'Union populaire n'est pas si proche du peuple qu'il le prétend.
        • La vidéo est authentique et vient du média La Provence, mais a été prise en septembre 2020 à Marseille dans un contexte de recrudescence de la pandémie de Covid-19.

        La vidéo a été publiée à la fois sur Facebook, notamment par Jean Messiha, soutien d’Éric Zemmour, mais aussi sur Twitter où elle est relayée par des comptes favorables au parti Reconquête. On y voit Jean-Luc Mélenchon, entouré d’une dizaine de personnes, déclarer : “Il faut éviter de me toucher, les gens”. Une femme s’approche alors de lui et lui touche le dos, ce qui fait réagir le candidat : “Je viens de vous dire qu’il faut éviter de me toucher !”.

        L amour du « peuple » à la sauce ultra gauche . Votez pour moi mais cassez vous ne me touchez pas ! « Ma personne est sacrée ». 🤴 A vomir. A côté d’un ⁦@ZemmourEric⁩ qui crie son amour aux français les embrasses les sert dans ses bras…#melenchon #zemmour pic.twitter.com/fqYmPuMdAq

        March 28, 2022

        Pour les internautes qui relaient cet extrait, ce serait ainsi la preuve que Jean-Luc Mélenchon, qui “se présente comme le défenseur du peuple [...] n’aime visiblement pas le contact avec celui-ci.” Certaines versions de ces publications comparent même Éric Zemmour enlaçant un de ses soutiens lors de son meeting au Trocadéro et l’attitude de Jean-Luc Mélenchon. 

        D'un côté, Eric Zemmour qui est pris dans les bras de ses adhérents.De l'autre, Mélenchon qui pleurniche : "Ne me touchez pas!" #ZemmourTrocadero pic.twitter.com/l6Eg3xCbiH

        March 28, 2022

        Dans quel contexte a été prise cette vidéo ?

        Si la vidéo est authentique, en cherchant “Mélenchon, Je vous ai demandé de ne pas me toucher” sur un moteur de recherche, il est possible de retrouver facilement la trace de ce contenu. 

        La vidéo de six secondes avait été filmée par le journal La Provence, le 17 septembre 2020, soit en plein cœur de la pandémie de Covid-19. 

        La scène avait eu lieu lors d’une manifestation de la rentrée politique à Marseille, ville où le taux d’incidence était alors de 299,5 cas pour 100 000 habitants, soit très largement au-dessus du seuil d’alerte de 50 cas pour 100 000 habitants. 

        La légende de la vidéo publiée sur YouTube précise d’ailleurs : “[Jean-Luc Mélenchon] a rappelé aux personnes qui souhaitaient prendre des photos avec lui, de garder leur distance, en période de covid.”

        Contactée par nos confrères de l’AFP Factuel, la journaliste autrice de ces images, Héloïse Penica, a précisé :

        "C'était l'une des premières manifestations post-confinement. Jean-Luc Mélenchon avait commencé sa visite en s'adressant aux médias dans un pôle dédié au sein d'une tente, où il nous avait déjà demandé de garder nos distances et de mettre notre masque, et il devait ensuite rejoindre le cortège pour discuter avec ses organisateurs tranquillement pendant la manifestation. [...] Nous avons pu le suivre par petits groupes de journalistes, mais il était protégé par son staff pour éviter justement que des personnes ne viennent le voir ou lui demander des photos. Il n'arrêtait pas de se laver les mains au gel hydroalcoolique pendant la manifestation.”

        La séquence rappelle une intox similaire lors de la précédente élection présidentielle : des publications avaient relayé une vidéo d’Emmanuel Macron se “lavant les mains”, selon eux, après avoir serré la main à un ouvrier. Mais la séquence avait été prise après une partie de pêche pendant laquelle le candidat de 2017 avait manipulé des anguilles.

        Vous voulez nous signaler une potentielle intox en images autour de la présidentielle française ou sur un autre sujet ? Contactez-nous sur notre compte Twitter @InfoIntoxF24 !

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        L'Humanité

        En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom

        Il était une fois

        Vingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.

        Bernard Frédérick

        Le maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».

        Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».

        La revanche de Vichy

        Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.

         Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.

         Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.

        Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.

        Condamner le gouvernement du Front populaire

        Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.

        Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.

        Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.

        « Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »

        Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »

        Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »

        Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain

         De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !

        Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »

        Léon Blum et Édouard Daladier accusent

        Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »

         Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »

        Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).

        Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés

        Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »

        En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».

        Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».

        Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats

        Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».

        Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.

        Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.

        www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier
        France24 - Monde

        Gaz russe : les pays Baltes, fers de lance européens de l’autonomie énergétique

        Publié le : 05/04/2022 - 14:02

        Benjamin DODMAN

        L'indignation mondiale suscitée par le massacre de Boutcha, dans le nord de l'Ukraine, a renforcé la pression exercée sur l'Europe pour qu'elle mette fin à ses importations de gaz russe. Après avoir montré la voie, la Lituanie et ses voisins baltes exhortent leurs partenaires de l'UE à les rejoindre pour mettre fin à tous les achats de gaz "toxique" de Moscou.

        Un charnier, des corps attachés, abattus à bout portant… Après le massacre de Boutcha, dans la banlieue du nord-ouest de Kiev, les dirigeants européens ont promis, lundi 4 avril, d'imposer de nouvelles sanctions à la Russie, qu'ils tiennent responsable.

        Mais alors même qu'ils s'indignaient de l'horreur de ces images, il semblait peu probable qu'ils acceptent de mettre fin aux importations lucratives de gaz russe qui, selon les critiques, financent l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

        Pourtant, la Lituanie l’a fait, elle, annonçant mettre fin à toutes ses importations de gaz russe.

        "À partir de maintenant, la Lituanie ne consommera plus un centimètre cube de gaz russe toxique", a écrit, dimanche, Ingrida Simonyte, Première ministre du pays, sur Twitter, saluant son pays comme le premier membre de l'Union européenne (UE) "à refuser les importations de gaz russe".

        From now and so on Lithuania won't be consuming a cubic cm of toxic russian gas. LT is the first EU country to refuse Russian gas import.

        April 3, 2022

        Cette annonce a été célébrée comme une étape importante de l'indépendance énergétique de cette ancienne république soviétique de 2,8 millions d'habitants. Elle a couronné un revirement remarquable pour un pays qui, en 2015, importait presque tout son gaz de Russie.

        "Il y a des années, mon pays a pris des décisions qui nous permettent aujourd'hui de rompre sans douleur les liens énergétiques avec l'agresseur", a ajouté le président lituanien, Gitanas Nauseda, dans un post séparé. "Si nous pouvons le faire, le reste de l'Europe peut le faire aussi !"

        >>  En cas d'arrêt des exportations de gaz russe, "Moscou a plus à perdre que l'Europe"

        Le terminal de gaz "Indépendance"

        Comme ses voisins baltes, la Lituanie était autrefois fortement dépendante des importations d'énergie russes, mais la situation a radicalement changé dès 2014, lorsque le pays a lancé un terminal de gaz naturel liquide (GNL), judicieusement nommé "Indépendance", dans la ville portuaire de Klaipeda.

        "Nous avons compris, il y a longtemps, que dépendre d'une seule source, à savoir [le russe] Gazprom, était trop dangereux pour nous. Nous avons donc acheté ce terminal comme une sorte de police d'assurance", explique Mauricas Zygimantas, économiste à l'institut financier Luminor Lietuva, basé à Vilnius, dans une interview accordée à France 24. 

        "C'est un investissement très réussi", ajoute-t-il. "Non seulement nous avons cessé de financer la Russie, mais désormais nous vendons aussi du gaz à nos voisins, la Lettonie et l'Estonie, et à partir du mois prochain, nous vendrons également du gaz à la Pologne."

        Si la Lettonie et l'Estonie ne disposent pas de leur propre terminal GNL, des discussions sont en cours pour en construire un en partenariat avec la Finlande. Entre-temps, l'exploitant de l'installation de stockage de gaz naturel de la Lettonie a déclaré qu'il comptait sur les réserves existantes pour mettre fin aux importations en provenance de Russie.

        Selon Mauricas Zygimantas, la Lettonie a récemment repris le contrôle de ses infrastructures gazières, qui étaient auparavant entre les mains de Gazprom. Elle dispose donc de suffisamment de réserves pour tenir le coup jusqu'à la fin de l'année, et peut se permettre de rompre avec la Russie.

        "Les États baltes ont compris très tôt que la Russie utilisait l'énergie comme un outil politique, nous ne voulions pas être acculés", affirme-t-il, notant que les prix de l'énergie augmentent depuis bien avant la guerre en Ukraine. "La Russie a commencé la guerre de l'énergie l'été dernier, je suis étonné que les dirigeants de l'Europe occidentale n'aient pas vu cela plus tôt."

        Effet boomerang

        Les trois États baltes ont été parmi les voix les plus fortes à demander à l'UE de mettre fin à sa dépendance à l'égard du pétrole et du gaz russes. Une semaine plus tôt, déjà, le président lituanien, Gitanas Nauseda, avait appelé ses partenaires européens à cesser d'acheter du carburant russe "car le régime du Kremlin utilise cet argent pour financer la destruction des villes ukrainiennes et les attaques contre des civils pacifiques".

        La Russie fournit environ 40 % des besoins en gaz de l'Europe. Cette part est encore plus importante dans des pays comme l'Allemagne, qui a été secouée par un débat sur la manière de mettre fin à une relation commerciale contribuant à financer l'effort de guerre du Kremlin.

        Alors que l’Europe découvrait les images du massacre de Boutcha, dimanche, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a brisé un tabou de longue date en déclarant que l'UE devait discuter de l'interdiction de l'importation de gaz russe - avant d'être contredite par ses collègues du cabinet le lendemain.

        "Le problème pour l'Europe est toujours le même : comment infliger une douleur à la Russie sans nous blesser nous-mêmes", interroge Nicolas Mazzucchi, chercheur et spécialiste de l'énergie à la Fondation pour la recherche stratégique à Paris. "Si vous frappez le cœur stratégique du partenariat économique de l'Europe avec la Russie, il y a inévitablement un effet boomerang."

        Lorsqu'il s'agit de mettre un terme aux importations russes, les États baltes ont à la fois un avantage et une longueur d'avance sur le reste de l'Europe, ajoute Nicolas Mazzucchi.

        "Les États baltes, ainsi que la Pologne, s'efforcent depuis de nombreuses années de réduire leur dépendance vis-à-vis de la Russie, notamment en ce qui concerne l'approvisionnement en gaz", a-t-il déclaré. "Les trois États baltes sont également plus petits et moins peuplés que de nombreux autres membres de l'UE, avec des structures de consommation très différentes. Nous parlons d'une consommation de gaz relativement faible par rapport à des pays comme la France ou l'Allemagne."

        En mars dernier, les dirigeants de l'UE ont défini une stratégie qui pourrait réduire de deux tiers la dépendance à l'égard de cette source de carburant d'ici un an. Mais même cet objectif sera extrêmement difficile à atteindre, affirme Nicolas Mazzucchi.

        "Pour approvisionner les États baltes, il faut trouver environ 10 à 12 millions de mètres cubes par an, c'est difficile mais faisable", précise-t-il. "En revanche, lorsque l'UE déclare vouloir réduire de deux tiers ses importations de gaz russe, cela représente 100 milliards de mètres cubes. C'est une tout autre échelle et un tout autre problème économique et géopolitique. Nous n'avons pas 100 milliards de mètres cubes qui sont facilement disponibles", poursuit le chercheur.

        Par gazoduc ou par bateau

        Si le gaz naturel ne manque pas dans le monde, le problème est de l'acheminer vers l'Europe, par gazoduc ou par bateau.

        Une option serait d'augmenter les importations en provenance d'Azerbaïdjan, "mais cela impliquerait d'élargir le gazoduc existant ou d'en construire un nouveau", explique Nicolas Mazzucchi, notant que la capacité de production de l'Azerbaïdjan est également beaucoup plus faible que celle de la Russie. Les gazoducs transportant le gaz algérien vers le sud de l'Europe offrent une autre option, "mais qui n'est pas idéale en matière de stabilité économique et géopolitique", ajoute-t-il.

        Dans l'ensemble, l'Europe devrait se garder de remplacer sa dépendance à l'égard de la Russie par une dépendance à l'égard d'un autre fournisseur, avertit le spécialiste de l’énergie, ajoutant que les expéditions de GNL offrent une meilleure chance de répartir le risque sur un ensemble de fournisseurs. À court terme, toutefois, ces approvisionnements ne suffiront pas à répondre à l'énorme demande de l'Europe.

        Les États-Unis ont accepté d'expédier 15 milliards de mètres cubes supplémentaires de GNL à l'Europe d'ici à la fin de l'année, afin de fournir 50 milliards de mètres cubes par an jusqu'en 2030 au moins. Mais cela ne représenterait toujours qu'un tiers des importations européennes en provenance de Russie, ce qui signifie que d'autres sources seront également nécessaires.

        "L'UE peut se tourner vers les pays de la Méditerranée orientale, comme Chypre, Israël et peut-être l'Égypte, mais tous les pays n'ont pas d'approvisionnement disponible ou la capacité de liquéfier le gaz", explique Nicolas Mazzucchi, évoquant un autre obstacle : le nombre limité de gaziers, presque exclusivement construits en Asie et dont l'assemblage prend du temps.

        La rareté des ressources immédiatement disponibles signifie que l'Europe devra prouver qu'elle peut coordonner et partager, estime Ben McWilliams, analyste et chercheur en politique climatique et énergétique à l'Institut Bruegel de Bruxelles.

        "Le GNL est la solution évidente, mais en l'état actuel des choses, il ne peut compenser qu'environ la moitié du gaz russe, et c'est déjà étiré", poursuit-il auprès de France 24. "Nous avons besoin de coordination et de solidarité dans les importations de gaz, idéalement en important en tant que bloc unique - comme la Commission européenne essaie maintenant de le faire - plutôt que de laisser les États membres individuels se faire concurrence sur les marchés internationaux et faire grimper les prix." 

        Cela signifie qu'il faudra aider les États membres qui ne disposent ni de terminaux GNL ni d'installations de stockage, ajoute-t-il, ainsi que ceux qui, comme l'Autriche, sont fortement dépendants du gaz russe et n'ont pas d'accès à la mer. 

        Le virage vert

        Reste que, selon l'économiste lituanien Mauricas Zygimantas, l'UE doit également être plus prudente dans le choix de ses fournisseurs si elle souhaite réduire sa dépendance vis-à-vis des régimes autocratiques. Il explique notamment que l'empressement de l'Occident à fermer ses propres capacités de production alors que la demande continue d'augmenter l'a laissé à la merci des autocrates, tout en finançant leurs régimes.

        L'Europe s'efforce de trouver des alternatives au gaz et au pétrole russes alors que les derniers extracteurs de combustibles fossiles du continent réduisent leurs activités pour tenter de limiter le réchauffement de la planète. Mais se renvoyer la balle n'est pas une solution, estime l'économiste.

        "Les combustibles fossiles ne sont pas plus verts en provenance de Russie qu'en provenance de Norvège. En fait, ils tuent des gens en Ukraine, au moment où nous parlons", rappelle-t-il. "Nous devons importer davantage de sources énergétiques en provenance de régimes démocratiques, qui doivent à leur tour augmenter l'offre tout en investissant massivement dans les énergies renouvelables."

        C'est un autre domaine dans lequel les États baltes ont ouvert la voie, ajoute l’économiste, pour qui le terminal GNL de la Lituanie ne représente "qu'un revers de la médaille - l'autre étant la réduction de la consommation".

        Mauricas Zygimantas souligne, par ailleurs, la transformation du système de chauffage central de la Lituanie, qui "était dominé par le gaz et fonctionne désormais à 80 % au biocarburant", notant que l'Estonie a fait des progrès encore plus importants. "Notre faible densité de population signifie qu'il y a beaucoup d'espace pour développer des parcs éoliens et d'autres projets renouvelables, tant sur terre qu'en mer", ajoute-t-il. Tout cela est également logique sur le plan économique, car "les prix du gaz devraient rester élevés dans un avenir proche".

        "Nous ne devrions pas utiliser le gaz pour produire de l'électricité, comme le font encore certains pays d'Europe", conclut Zygimantas. "Nous devrions utiliser l'énergie nucléaire, les parcs éoliens ou même le charbon à court terme, d’autant plus lorsque l’on voit ce que le gaz finance en Ukraine."

        Une question politiquement sensible

        Le chercheur spécialiste de l'énergie Nicolas Mazzucci estime, quant à lui, que l'accélération de la transition vers les sources d'énergie verte est une option viable pour les pays, comme l'Allemagne, qui dépendent encore du gaz pour produire de l'électricité.

        Les pays européens ont également la possibilité de rendre plus efficaces le stockage, le transport et la distribution du gaz à travers le bloc, dit-il, tout en avertissant que les tentatives de réduire la consommation des ménages seront beaucoup plus difficiles à vendre.

        "Politiquement, c'est une question très sensible", conclut-il. "En France, par exemple, le gaz est principalement utilisé pour la cuisine et le chauffage. Comment dire aux gens qui viennent d'acheter une cuisinière à gaz qu'ils ne peuvent plus l'utiliser ?" C'est peut-être le prix à payer pour sauver l'Ukraine.

        Article adapté de l'anglais par Pauline Rouquette. Retrouvez ici la version originale.

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        L'Allemagne démarche aux quatre coins du monde pour acheter du gaz

        Guerre en Ukraine : Berlin prend le contrôle de la filiale allemande de Gazprom

        INTERVIEW

        En cas d'arrêt des exportations de gaz russe, "Moscou a plus à perdre que l'Europe"

        Valeurs Actuelles

        Nouvelle agression d’un gardien dans un centre de détention de Roanne

        La fois de trop. Lundi 4 avril, un surveillant du centre de détention de Roanne, dans la Loire, a subi une agression par un détenu, rapporte Le Progrès. Alors qu’il entrait dans la cellule du détenu avec un collègue, car celui-ci se serait légèrement blessé, le détenu s’en est pris à l’agent pénitentiaire. Il a tenté de forcer le passage en bousculant le surveillant, puis a soulevé l’agent par la taille, avant de le frapper violemment d’un coup-de-poing au visage. C’est le syndicat pénitentiaire Ufap Unsa justice qui a signalé ces faits dans un communiqué de presse publié le lendemain, mardi 5 avril.

        Trois agressions en trois semaines

        Par la voix de son délégué syndical, Jean-Louis Picornell, l’Ufap Unsa justice indique que « c’est la troisième agression de ce type en trois semaines ». Le délégué syndical précise le profil des détenus agresseurs : « Des détenus souffrant de troubles psychologiques », ajoutant que les surveillants pénitentiaires ont « de plus en plus de mal à les gérer ». En conséquence de quoi le syndicat exige que les surveillants puissent travailler en groupe, tout en mettant en garde contre l’isolement des agents face à ce type de comportement agressif.

        Roanne : les dernières actualités

        Roanne : Jean Castex annonce deux milliards d’euros de commande d’armement pour l’armée française

        Roanne : un jeune homme séquestré, volé et torturé à son domicile, les auteurs recherchés

        Loire : un professeur agressé par un individu cagoulé, trois adolescents placés en garde à vue

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        New York Times - World

        Stolen Darwin Notebooks, Missing for Decades, Are Returned

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        The two notebooks were anonymously returned to the Cambridge University Library 22 years after they went missing. A note addressed to the librarian read: “Happy Easter.”

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        By Daniel Victor

        Twenty-two years after a pair of notebooks filled with Charles Darwin’s early musings went missing from the Cambridge University Library, they were anonymously returned in good condition last month along with a note to the elated librarian: “Happy Easter.”

        “Happy” scarcely begins to describe the reaction of Jessica Gardner, the university librarian who spearheaded an international publicity blitz in 2020 to recover the notebooks. Filled with Darwin’s scrawled handwriting and sketches from 1837, including the famous “tree of life” drawing, the notebooks recorded his thought process as he began sketching out ideas that would later develop into world-famous theories still revered and studied today, including the theory of natural selection.

        On March 9, outside her office in an area of the library with no cameras, someone placed a bright pink gift bag. Dr. Gardner and her colleagues first recognized the original blue box that had been taken from the archives. Then, inside a brown envelope, they found the notebooks they had long sought inside tightly wrapped cling wrap, along with the typed note wishing her a Happy Easter.

        “I still feel shaky,” she said in an interview on Tuesday, when the university announced that the notebooks had been recovered. “It’s really hard to express how overjoyed I am.”

        After waiting a few days — the police, who are continuing an investigation, instructed the university to wait before removing the notebooks from the plastic wrap — the university’s conservation experts delicately unsheathed them. Along with a team of experts, they looked through every page of both books, searching for damage or missing pages.

        Jim Secord, the director of the university’s Darwin Correspondence Project, which has assembled the scientist’s writings, was among those who handled the notebooks, having also handled them in the 1990s before they went missing. He said it was immediately apparent that they were genuine, and that they had been kept in good condition with no missing pages.

        Forgery was not a concern, he said — it would have been far too difficult to forge the several types of ink, the aged paper or the clasps on the leather binding, let alone the box it came in from the archives.

        “There’s no question, I think, they are the real notebooks,” he said.

        The notebooks had been held in the library’s Special Collections Strong Rooms, where the rarest and most valuable items in its collection are stored. They were taken out to be photographed in September 2000. During a routine check a month later, the small box that contained the two notebooks was found to be missing, the library said. Years of fruitless searching led the library and national experts in cultural heritage theft to conclude that they had most likely been stolen.

        The return of the notebooks brings relative closure to the academics eager to bring them home to the university’s treasured collection of Darwin’s correspondence. But it has done little to settle the many mysteries that remain: how the notebooks went missing, who took them, what happened in those 22 years, and why they were returned now.

        The police in Cambridgeshire said in a statement that the investigation remained open, adding that “we share the university’s delight that these priceless notebooks are now back where they belong.”

        There’s no way to know what prompted someone to hand back the notebooks. But Dr. Gardner said she believed the public appeal for information in 2020, which prompted worldwide media coverage, including an article in The New York Times, could have been a factor. Perhaps someone’s conscience was pricked.

        Getting the notebooks back at any point would have been a joy, but Dr. Gardner was particularly pleased that they can now be included in an exhibition starting in July. The exhibition, “Darwin in Conversation,” will come to the New York Public Library in spring 2023.

        “Charles Darwin means so much to people around the world,” Dr. Gardner said. The university’s archive includes thousands of his letters, but “these two are so important,” she said.

        The contents of the notebooks had long been digitized, so scholars could still study his words and images even when the books themselves were missing.

        But Mr. Secord said that they contained “unparalleled insight into how an individual comes up with a discovery,” and that there was incalculable value to seeing the physical objects. Imagining Darwin scribbling in a grubby book, one that would have been readily available at stationery stores across London at the time, reflects how ordinary settings can give rise to enormous thought, he said.

        “I do think they help to make the discoveries real and concrete,” he said, “and I think for us that’s really important to see.”

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        Valeurs Actuelles

        Affaire Jérémie Cohen : “Pas de motifs discriminatoires” à ce stade de l’enquête, déclare le procureur de Bobigny

        « Violences volontaires »

        Le parquet de Bobigny a annoncé avoir ouvert une information judiciaire le 29 mars pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », soit la qualification pénale « la plus haute envisageable à ce stade des investigations ».

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        New York Times - World

        Guerra Rusia-Ucrania

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        Las fotografías de las atrocidades en Ucrania horrorizan al mundo

        La aparente ejecución de civiles ucranianos por parte de las fuerzas rusas en retirada, con sus cuerpos esparcidos por calles y patios, ha centrado la atención en lo que constituye un crimen de guerra.

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        Por Rick Gladstone

        Tal vez fue la forma en que los cuerpos sin vida, ensangrentados por los disparos y algunos con las manos atadas, fueron dejados en las calles o trasladados a fosas comunes improvisadas. O la realidad de verlos tan cerca en las fotografías y los videos que circularon ampliamente.

        Han sucedido otras atrocidades en las semanas transcurridas desde que Rusia invadió Ucrania, concentrando gran parte de su poder armamentístico en sitios donde hay viviendas y puntos de reunión de los ucranianos de a pie, pero la indignación internacional que provocaron se ha visto eclipsada por la reacción ante las revelaciones de que los soldados rusos en retirada dejaron muchos civiles asesinados cerca de la capital ucraniana.

        Algunos de los cuerpos que fueron encontrados el fin de semana pasado en las afueras de Kiev estaban bocabajo y otros estaban acurrucados. Al parecer, los civiles fueron asesinados mientras andaban en sus bicicletas, caminaban por las calles o en los sótanos de las casas. En Bucha, un suburbio de Kiev donde se encontraron muchas de las personas fallecidas, una mujer descubrió tres cuerpos en su jardín.

        Muchas de las víctimas habían recibido disparos en la cabeza. Un forense dijo que su equipo había recolectado docenas de cuerpos en Bucha. Durante los primeros días de la guerra los rusos disparaban contra cualquier persona, mientras sus tanques atravesaban la ciudad, dijeron algunos residentes.

        Los funcionarios rusos negaron tener cualquier responsabilidad en esas muertes y descartaron las fotografías de los cuerpos diciendo que eran fabricadas, pero las imágenes satelitales tomadas durante la ocupación rusa de Bucha, y otras ciudades, desmintieron sus afirmaciones.

        Un análisis de las imágenes satelitales realizado por The New York Times mostró puntos en las coordenadas exactas donde las fuerzas y los periodistas ucranianos encontraron los cuerpos en las áreas recién liberadas. Eso corroboró los relatos de testigos que dijeron que muchos estuvieron allí durante semanas.

        Los asesinatos sumarios de civiles se suman a las crecientes evidencias de numerosas violaciones flagrantes de las leyes de la guerra cometidas por las fuerzas rusas, como se describen en los Convenios de Ginebra y las definiciones de la Corte Penal Internacional de los crímenes de guerra.

        En los casos de crímenes de guerra, los fiscales tienen una tarea cuesta arriba. Pero los expertos en derecho internacional aseguran que las angustiosas imágenes de civiles asesinados a tiros en Bucha y otras ciudades abandonadas por los rusos, junto con los relatos de testigos oculares, podrían proporcionar una gran cantidad de documentación para las investigaciones.

        A diferencia de otros horrores de la guerra de Ucrania, como el bombardeo de un hospital de maternidad, el derrumbe de un teatro donde la gente se refugiaba o el bombardeo de edificios de apartamentos, los asesinatos en Bucha no pueden ser presentados como daños no intencionales ni pueden ser negados fácilmente como propaganda por los rusos.

        “Aquí lo que es diferente es que tienes imágenes de civiles ejecutados con las manos atadas, ese es un tipo de delito completamente diferente”, dijo Alex Whiting, profesor invitado en la Facultad de Derecho de Harvard que ha trabajado en procesamientos internacionales de crímenes de guerra. “Esto se parece mucho a un crimen”.

        Rachel Denber, subdirectora de la división de Europa y Asia Central de Human Rights Watch, que ha estado reuniendo evidencia de crímenes de guerra en Ucrania, dijo que los asesinatos han generado tanta conmoción en parte porque muchas de las otras muertes de civiles en la guerra han sido causadas ​​por ataques y bombardeos indiscriminados, aunque eso no significa que sean menos atroces.

        “Creo que una de las razones por las que la gente tiene una reacción diferente al descubrimiento de estos cuerpos es la sospecha de que estas víctimas no fueron indiscriminadas, sino deliberadas”, dijo.

        Cuando Rusia comenzó la invasión el 24 de febrero, existían expectativas generalizadas de que su fuerza superior subyugaría con rapidez a Ucrania. Pero cuando encontraron la feroz resistencia ucraniana, los rusos pronto recurrieron a los ataques y bombardeos de misiles a gran escala, haciendo poca o ninguna distinción entre objetivos civiles y militares, y arrasando la totalidad o gran parte de algunas ciudades y pueblos.

        De alguna manera, según los expertos legales, las imágenes de civiles ejecutados a quemarropa transmiten una malevolencia más personal.

        “Supongo que en un nivel, al ver una ciudad destruida, uno piensa que este tipo de cosas suceden en la guerra”, dijo Andrew Clapham, profesor de derecho internacional en el Instituto de Graduados de Ginebra, quien es uno de los asesores del gobierno de Ucrania. “La gente suspende su horror y dice que eso podría suceder en tiempos de guerra”.

        Pero las muertes en las afueras de Kiev, según el académico, mostraban la intención de matar a civiles.

        “Es mucho más obvio que no hay excusas”, dijo Clapham.

        Aquí presentamos un desglose geográfico de dónde se han reportado algunas de las peores atrocidades registradas en la guerra en Ucrania:

        Mariúpol

        El puerto del sureste, uno de los primeros objetivos de la invasión rusa, ha estado sitiado durante semanas con poca comida y cortes de los servicios de agua o energía. Según algunas estimaciones, su antigua población de 450.000 habitantes se ha reducido a 100.000 o menos. El 9 de marzo, un ataque con misiles por parte de Rusia dañó severamente un hospital de maternidad, dejando un número indeterminado de víctimas. Un bombardeo ruso ejecutado el 16 de marzo destruyó el Teatro Dramático Mariúpol, donde cientos de civiles habían buscado refugio y donde se había escrito la palabra “niños” en letras grandes en el exterior para disuadir a los atacantes aéreos. Funcionarios ucranianos dijeron que 300 personas que estaban en el interior murieron. El 21 de marzo, funcionarios ucranianos dijeron que los militares rusos habían trasladado a unos 4500 residentes de Mariúpol a territorio ruso, lo que, de confirmarse como una reubicación forzada, sería un posible crimen de guerra.

        Járkov

        La ciudad de 1,5 millones en el este de Ucrania, la segunda más grande del país, ha sido objeto de ataques aéreos rusos con misiles, artillería y municiones en racimo, armas ampliamente prohibidas que esparcen bombas en un área extensa. Según los residentes y los videos verificados por The New York Times, la destrucción de Járkov ha incluido escuelas primarias y residencias. Las autoridades ucranianas estimaron recientemente que al menos 500 personas habían muerto. Y Human Rights Watch, en un informe publicado el domingo sobre posibles crímenes de guerra en Ucrania, dijo que había documentado al menos un caso de violación por parte de soldados rusos en la región de Járkov, el 13 de marzo.

        Chernígov

        La ciudad del norte, cerca de la frontera con Bielorrusia, fue un refugio temporal para muchos civiles que buscaban escapar del avance inicial de Rusia para rodear Kiev. Pero las fuerzas rusas también sometieron a Chernígov a implacables ataques aéreos, después de que los defensores ucranianos impidieran que los invasores tomaran esa ciudad. Testigos dijeron que los ataques rusos destruyeron escuelas, dañaron hospitales y afectaron a personas civiles que esperaban en las filas para comprar pan.

        Mykolaiv

        La gran ciudad industrial del sur, con una población de 500.000 habitantes, que bloquea el camino del ejército ruso al puerto de Odesa en el mar Negro, ha resistido varios avances y ataques aéreos rusos. Uno destruyó un cuartel militar marino que mató a decenas, otros fueron más indiscriminados. Los ataques con misiles se han estrellado contra edificios de apartamentos residenciales. Y la semana pasada, un ataque con misiles golpeó un edificio del gobierno y mató al menos a 36 personas. Durante el fin de semana y el lunes, se informaron otros ataques mortales contra vehículos y viviendas en la ciudad y sus alrededores.

        Suburbios de Kiev

        Se han encontrado muchos cuerpos de civiles en los suburbios al norte de Kiev, principalmente en Bucha, pero hasta el lunes no se había determinado un recuento exacto. En su informe del domingo, Human Rights Watch relató la ejecución sumaria de un hombre de Bucha, el 4 de marzo, por parte de soldados rusos y el asesinato de una madre y su hija de 14 años en otra ciudad del norte, Vorzel, unos días después.

        También se ha informado de violencia sexual por parte de los ocupantes rusos. El mes pasado, la fiscal general de Ucrania, Iryna Venediktova, dijo en una publicación de Facebook que un soldado ruso había matado a un civil desarmado y luego había violado repetidamente a su esposa en un suburbio de Kiev.

        Laura A. Dickinson, profesora de la Facultad de Derecho de la Universidad George Washington que se especializa en derecho internacional, dijo que las fotografías de los cuerpos en los suburbios de Kiev ofrecen algunos de los signos más convincentes de que la parte rusa ha cometido atrocidades, independientemente de las negaciones del Kremlin.

        “La evidencia es bastante condenatoria, diría yo”, comentó. “Es difícil descartarla como falsa”.

        Rick Gladstone es editor y escritor de la sección de International con sede en Nueva York. Ha trabajado en el Times desde 1997, en donde comenzó como editor en la sección de Negocios. @rickgladstone

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        Lignes électriques incendiées : des militants de l’ultragauche suspectés

        5 539 foyers privés d’électricité

        À Crolles, la société franco-italienne STMicroelectronics, qui fabrique des semi-conducteurs, aurait été visée. Alimentée par les lignes électriques incendiées, l’entreprise a subi une suspension de sa production. Elle a été nommément désignée par les inscriptions retrouvées en début de semaine. Des mots dénonçant une consommation électrique jugée excessive. 5 539 foyers à Crolles ont également été affectés par la coupure de courant, selon les chiffres de la préfecture de l’Isère rapporté par Le Figaro.

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        New York Times - World

        Perú da marcha atrás al estado de emergencia en Lima en medio de protestas

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        El presidente Pedro Castillo había prohibido a los residentes de la capital salir de sus casas durante 24 horas, lo que generó preocupación entre grupos de derechos humanos y críticos. Pero las protestas han continuado después de que eliminara la medida.

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        Por Mitra Taj

        LIMA— El presidente de Perú, Pedro Castillo, eliminó el decreto de emergencia que había suspendido algunas libertades civiles en Lima, la capital. Mientras tanto, su gobierno, que se encuentra cada vez más aislado, tenía dificultades para apaciguar una serie de protestas a causa del aumento de precios de combustible, alimentos y fertilizantes que ha afectado al país en días recientes.

        Castillo había anunciado el toque de queda un poco antes de la medianoche del lunes, en un mensaje televisado que sorprendió a muchos en la capital, que tiene casi 10 millones de habitantes, y que desencadenó críticas de muchos sectores de la sociedad peruana. Al emitir las restricciones, citó la violencia reciente y exigió que los residentes de Lima y la ciudad portuaria vecina de Callao permanecieran en sus hogares durante aproximadamente 24 horas.

        El presidente tuvo que dar marcha atrás el martes, mientras manifestantes vestidos con las camisetas rojiblancas de la selección nacional de fútbol que ondeaban banderas de Perú desafiaron el mandato de no salir y se congregaron en el centro de Lima para exigir su renuncia, cuando Castillo entablaba conversaciones con los legisladores. Los manifestantes celebraron fuera del Congreso luego de que el descontento generalizado lo llevara a reconsiderar la medida.

        “El Perú no está pasando por un buen momento”, dijo Castillo después de levantar el toque de queda. Agregó que su gobierno había tenido que actuar: “estamos trasladándonos al despacho para rubricar y dejar sin efecto esta medida de inamovilidad”.

        Al atardecer continuaban los enfrentamientos entre los manifestantes y la policía; los agentes lanzaron gases lacrimógenos y la gente les arrojaba piedras.

        La orden había entrado en vigor solo dos horas antes del anuncio televisado de Castillo, lo que desconcertó a un país en el que muchas personas han ido perdiendo la confianza en el gobierno luego de que, en los últimos años, una seguidilla de escándalos de corrupción, rencillas políticas e inestabilidad han obligado a tres presidentes a abandonar el cargo y mandado a varios exmandatarios y políticos a prisión.

        De inmediato, la medida había sido calificada como desproporcionada y autoritaria por abogados de derechos humanos, activistas y críticos del gobierno; los analistas dijeron que revela la creciente paranoia de la gestión de Castillo, que tras ocho meses en el cargo ha gobernado de manera errática y perdido apoyo en todos los sectores políticos.

        Eduardo Dargent, un politólogo en Lima, dijo que se trataba de “una medida defensiva de un gobierno débil, de un gobierno torpe, de un gobierno que se ha debilitado”.

        La Defensoría del Pueblo, una agencia del Estado que defiende los derechos humanos, así como representantes de distintos partidos políticos, grupos de derechos humanos y asociaciones empresariales habían hecho llamados a Castillo para que revirtiera la medida. El martes por la tarde, al menos cientos de manifestantes desafiaron el toque de queda y se reunieron en el centro para protestar y pedir la renuncia de Castillo.

        El lunes se cumplieron dos semanas de las protestas que en un inicio eran contra los precios de combustible y fertilizantes, producto de la invasión de Rusia a Ucrania, y que se han convertido en amplias manifestaciones antigubernamentales en varias regiones del país. Se han registrado al menos cuatro fallecimientos relacionados con la agitación.

        Si bien la mayor parte de la violencia de los días recientes había sucedido fuera de la capital, un ministro del gabinete de Castillo indicó el martes que la decisión de imponer toque de queda en Lima estaba fundamentada en información proporcionada por Jorge Montoya, un congresista de extrema derecha y oficial retirado de la Marina que recién la semana pasada apoyaba el segundo intento fallido de iniciar un juicio político para destituir al presidente.

        El martes, Montoya le dijo a la prensa que tenía conocimiento de informes de inteligencia que indicaban que la gente planeaba “bajar de los cerros” para saquear Lima, una declaración que hacía eco de una teoría de la conspiración en la capital que se aprovecha de los discursos racistas sobre los peruanos de los Andes.

        Residentes de algunas zonas de la capital golpearon cacerolas como protesta a la medida el martes. Las calles de la capital lucían en buena medida vacías en la mañana, según las imágenes emitidas en los noticieros televisivos. El transporte público y las escuelas estaban cerradas y la policía había instalado puestos de revisión para restringir el tránsito.

        Juan López, un recepcionista de un edificio en Lima que tiene 27 años, no se enteró de la medida sino hasta la mañana del martes. “Todo estaba desolado”, dijo.

        “Hay tantas cosas que prometió y al final no hizo nada. Es una decepción”, dijo López de Castillo. Para él, el estado de emergencia parecía ser “una provocación”, comentó. “Creo que la gente se va a levantar”.

        Castillo, un exactivista sindical de extracción campesina que en 2017 lideró un paro de maestros que duró dos meses y paralizó las escuelas, anunció el decreto la víspera del trigésimo aniversario del “autogolpe” de Alberto Fujimori, el día en que el líder ordenó que el ejército tomara el control del Congreso y los juzgados y que marca el inicio de su régimen autoritario.

        Como Fujimori, Castillo fue electo democráticamente con una plataforma populista, impulsado por una ola de descontento contra la clase gobernante tras años de crisis políticas y económicas. En la elección del año pasado derrotó por un estrecho margen a la hija de Fujimori, quien ha pasado a encarnar a la élite política.

        En sus primeros ocho meses en el cargo, Castillo ha ido agotando su capital político y se ha hundido en las encuestas de aceptación mientras zigzaguea de izquierda a derecha, tropezando de escándalo en escándalo y haciendo una serie de nombramientos controversiales al tiempo que fracasa en proponer reformas significativas.

        Hasta ahora ha sobrevivido a dos juicios políticos y enfrenta cada vez más acusaciones de corrupción que los analistas dicen que casi con certeza ocasionarán que se le investigue formalmente por actividades criminales una vez que termine su mandato y el fuero presidencial.

        “Mientras continúa esta suerte de incompetencia e inutilidad, la tentación autoritaria crece, y de ahí es de donde yo creo que viene esto”, dijo Jo-Marie Burt, una profesora de estudios latinoamericanos en la Universidad George Mason que vivió en Lima durante el sangriento conflicto interno de los años ochenta, cuando el gobierno combatía a las insurgencias izquierdistas y los toques de queda nocturnos eran rutinarios.

        En Perú, dijo Burt, no se implementaron toques de queda de 24 horas ni siquiera durante los peores periodos de la violencia.

        Después de ignorar las protestas durante varios días, Castillo acusó a los líderes de las manifestaciones de recibir pagos para incitar la inestabilidad, lo que indignó a los manifestantes. Su primer ministro dijo que si a la gente ya no le alcanzaba para comprar pollo, que mejor comieran pescado, a pesar de que el pescado es más caro. Y su ministro de Defensa pareció desestimar las cuatro muertes vinculadas con las protestas.

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        France24 - World

        Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage

        Issued on: 04/04/2022 - 19:15

        NEWS WIRES Kethevane GORJESTANI Follow

        Moscow faced global revulsion and accusations of war crimes Monday after the Russian pullout from the outskirts of Kyiv revealed streets strewn with corpses of what appeared to be civilians, some of whom had seemingly been killed deliberately at close range. 

        The images of battered bodies out in the open or in hastily dug graves led to calls for tougher sanctions against the Kremlin, namely a cutoff of fuel imports from Russia. Germany reacted by expelling 40 Russian diplomats, and Lithuania threw out its Russian ambassador.

        Ukrainian President Volodymyr Zelenskyy left the capital, Kyiv, for his first reported trip since the war began nearly six weeks ago to see for himself what he called the “genocide” and “war crimes” in the town of Bucha, the site of some of the horrors.

        “Dead people have been found in barrels, basements, strangled, tortured,” said Zelenskyy, who again called on Russia to move quickly to negotiate an agreement to end to the war.

        European leaders and the United Nations human rights chief condemned the bloodshed, some of them also branding it genocide, and U.S. President Joe Biden said Russian President Vladimir Putin should face a war crimes trial.

        “This guy is brutal, and what’s happening in Bucha is outrageous,” said Biden, who also promised to increase sanctions against Moscow.

        Russian Foreign Minister Sergey Lavrov dismissed the scenes outside Kyiv as a “stage-managed anti-Russian provocation.” Kremlin spokesperson Dmitry Peskov said the images contained “signs of video forgery and various fakes." Russia similarly rejected previous allegations of atrocities as fabrications on Ukraine's part.

        Ukrainian officials said the bodies of 410 civilians  were found in towns around Kyiv that were recaptured from Russian forces in recent days.

        In Bucha, northwest of the capital, Associated Press journalists saw 21 bodies, including a group of nine in civilian clothes who appeared to have been shot at close range. At least two had their hands tied behind their backs. A bag of groceries were spilled by one of the dead.

        The full extent of the bloodshed in the Kyiv area has yet to emerge, but by all accounts the horrors in the shattered southern port city of Mariupol are likely to be even worse.

        “This is a war of murders, a lot of blood. A lot of civilians are dying,” said Natalia Svitlova, a refugee from Dnipro in eastern Ukraine who fled to Poland. “I don’t understand why this is possible in the 21st century and why no one can stop it.”

        In close coordination with Ukraine and other Member States and partners at the UN, the United States is going to seek Russia’s suspension from the UN Human Rights Council.

        April 4, 2022

        Moscow continued to press its offensive in eastern Ukraine, where little news has made it to the outside world since the war began Feb. 24. Russia, in withdrawing from the capital area in recent days, has said its main focus is gaining control the Donbas, the largely Russian-speaking industrial region in the country's east that includes Mariupol.

        About two-thirds of the Russian troops around Kyiv have now left and are either in Belarus or on their way there, probably getting more supplies and reinforcements, said a senior U.S. defense official who spoke on condition of anonymity to discuss an intelligence assessment.

        Russian forces also appear to be repositioning artillery and troops to try to take the city of Izyum, which lies on a key route to the Donbas, the official said.

        European allies, though united in outrage over the aftermath outside Kyiv, appeared split on how to respond. 

        Poland, which is on Ukraine's border and has taken in large numbers of refugees, angrily singled out France and Germany for not taking tougher action and urged Europe to quickly wean itself off Russian energy. But Germany said it would stick with a more gradual approach of phasing out coal and oil imports over the next several months.

        Western and Ukrainian leaders have accused Russia of war crimes before, and the International Criminal Court’s prosecutor has opened an investigation.  But the latest reports ratcheted up the condemnation. 

        European Union foreign policy chief Josep Borrell said “the Russian authorities are responsible for these atrocities, committed while they had effective control of the area.”

        French President Emmanuel Macron said there is “clear evidence of war crimes” in Bucha that demand new punitive measures. “I’m in favor of a new round of sanctions and in particular on coal and gasoline. We need to act,” he said on France-Inter radio.

        But Poland’s prime minister, who described Russia under Putin as a “totalitarian-fascist state,” called for actions “that will finally break Putin’s war machine."

        "Would you negotiate with Hitler, with Stalin, with Pol Pot?” Mateusz Morawiecki asked of Macron.

        In announcing Germany's expulsion of Russian diplomats, Foreign Minister Annalena Baerbock said Germany will take further punitive measures. She said the images from Bucha reveal the “unbelievable brutality of the Russian leadership and those who follow its propaganda."

        “We must fear similar images from many other places occupied by Russian troops in Ukraine,” she added.

        The U.S. and its allies have sought to punish Russia for the invasion by imposing sweeping sanctions but fear further harm to the global economy, which is still recovering from the pandemic. Europe is in a particular bind, since it gets 40% of its gas and 25% of its oil from Russia. 

        Putin’s Feb. 24 invasion  has left thousands of people dead and forced more than 4 million Ukrainians to flee their country. 

        Putin has said the attack is aimed at eliminating a security threat and has demanded that Ukraine drop its bid to join NATO. Ukraine insists it never posed any threat but has offered to declare itself neutral. 

        While Putin's initial goal apparently was to take Kyiv and install a Kremlin-friendly government, Russian forces faced stiff resistance outside the capital and on other fronts and have now retreated from some areas.

        Britain’s Defense Ministry said Russia continues to flood soldiers and mercenaries from the Wagner military group into the Donbas. It said Russian troops are still trying to take Mariupol, which has seen weeks of heavy fighting and some of the worst suffering of the war.

        (AP)

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        .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN ON THE GROUND

        Ukrainian soldiers find 'trail of horror' after retaking Bucha district

        As it happened

        France to expel 35 Russian diplomats after Moscow's invasion of Ukraine

        AS IT HAPPENED

        Zelensky slams ‘torture of whole nation’ as Bucha killings spark outrage

        France24 - World

        Biden Supreme Court nominee Jackson advances toward final Senate confirmation

        Issued on: 05/04/2022 - 03:13

        NEWS WIRES

        U.S. Supreme Court nominee Ketanji Brown Jackson secured the support of two more Senate Republicans on Monday, as she cleared a procedural hurdle toward becoming the first Black woman to serve on the nation’s top judicial body.

        Republicans Lisa Murkowski and Mitt Romney joined Susan Collins in saying they would vote to confirm Jackson, 51, to a lifetime seat on the court later this week. They also supported a procedural 53-47 vote to bring her nomination to the Senate floor after the Senate Judiciary Committee deadlocked 11-11 along party lines on whether to advance the nomination.

        Murkowski and Romney, who do not serve on the Judiciary Committee, announced their backing of Jackson as the Senate began voting to “discharge” the nomination from the panel, propelling it to the full Senate.

        Their endorsement came after Collins last week became the first Republican senator to announce her support for Jackson.

        Jackson is expected to win the backing of all 48 Democrats and two independents, giving her a majority of support in the 100-member chamber.

        Her confirmation would not change the court’s current 6-3 conservative majority, as she would fill the seat of liberal Justice Stephen Breyer, who is retiring.

        “After multiple in-depth conversations with Judge Jackson and deliberative review of her record and recent hearings, I will support her historic nomination to be an Associate Justice on the U.S. Supreme Court,” Murkowski said in a statement.

        The three Republicans voiced concern over the increasing partisanship of the Supreme Court confirmation process.

        “While I do not expect to agree with every decision she may make on the Court, I believe that she more than meets the standard of excellence and integrity,” Romney said.

        Earlier, top Senate Democrat Chuck Schumer said he will “set in motion” the process that will lead to a final Senate vote later this week to confirm Jackson, a federal appellate court judge, to the lifetime post.

        The committee vote followed confirmation hearings last month that again exposed a stark partisan divide toward Supreme Court nominees. Democrats praised Jackson’s qualifications and record while hailing the history-making aspect of her nomination. Republicans often pursued hostile lines of questioning and tried to paint Jackson as a dangerous liberal activist.

        Three prior confirmations

        Democratic Senator Dick Durbin, the Judiciary Committee’s chairman, noted on Monday that the panel had voted to confirm Jackson to three previous posts, and he lamented what he called baseless attacks by some Republicans.

        “They repeatedly interrupted and badgered Judge Jackson and accused her of vile things in front of her parents, her husband and her children. There was table-pounding - some literal - from a few of my colleagues. They repeated discredited claims about Judge Jackson’s character,” Durbin said.

        Several Republican senators accused her of being lenient on child pornography offenders during her time as a federal trial court judge. Jackson defended her record, saying she did her “duty to hold the defendants accountable.” Sentencing experts called the penalties she imposed within the mainstream among federal judges, while American Bar Association witnesses rejected claims that Jackson was “soft on crime.”

        During her confirmation hearings, Jackson pledged independence if confirmed and embraced a limited role for jurists. She also reflected on opportunities she has had that her parents, who grew up in an era of racial segregation in the South, did not.

        Senator Lindsay Graham, the committee’s sole Republican to vote to confirm Jackson last June for a seat on the U.S. Court of Appeals for the District of Columbia Circuit, helped seal the committee’s deadlock by deciding to vote no this time.

        A final confirmation vote on Jackson was expected for Thursday or Friday.

        (REUTERS)

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        Biden nominates Kentanji Brown Jackson to serve on US Supreme Court

        US Senate begins grilling Biden Supreme Court nominee Jackson

        Biden Supreme Court pick Jackson fends off Republican barbs on second day of hearings

        BBC

        The siege of Sarajevo 30 years on: ‘We felt forgotten'

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        The siege of Sarajevo started 30 years ago this week. It was the longest siege in modern history.

        Over a quarter of a million people lived under heavy bombardment and shelling for nearly four years. More than 10,000 people died.

        Zlata Filipovic was amongst the Bosnian children who witnessed the atrocities in their hometown. Her solace was the diary she kept.

        She now lives and works as a film producer in Dublin, from where she spoke to the BBC about her life under siege and its echoes in Ukraine.

        Producer: Cagil Kasapoglu

        Valeurs Actuelles

        Mort de Jérémy Cohen : Emmanuel Macron dénonce des « manipulations politiques »

        Le 17 février dernier, Jérémy Cohen, un jeune homme de confession juive, a perdu la vie après avoir été renversé par un tramway à Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Au moment des faits, il tentait de fuir une agression. Une information judiciaire a été ouverte pour « violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».

        Face aux réactions de plusieurs candidats à la présidentielle au drame, Emmanuel Macron a dénoncé des « récupérations politiques » lors d’un déplacement dans le village de Spézet (Finistère), mardi 5 février. « Les drames humains, il y en a chaque jour. Ils ne doivent pas donner lieu à des manipulations politiques quelles qu’elles soient. Il doit y avoir un travail de police et de justice », a-t-il indiqué, cité par Le Figaro.

        Le père de la victime, Gérald Cohen, a indiqué avoir pris contact avec Eric Zemmour, le 4 avril, sur BFMTV. « J’ai demandé, effectivement, à Eric Zemmour s’il pouvait nous aider, dans le cadre de l’enquête, pour faire quelque chose », a-t-il précisé regrettant la faible médiatisation du drame. « Et il a essayé de nous aider […] pour ne pas que l’enquête soit fermée ou étouffée », a-t-il ajouté.

        Emmanuel Macron demande de la « transparence »

        Alors que les circonstances du décès de Jérémy Cohen ont ému la classe politique, le président de la République souhaite la « transparence » dans cette affaire et « accompagner cette famille qui a vécu quelque chose d’absolument affreux ». « La meilleure transparence, c’est que l’investigation soit la plus rapide possible pour apporter des réponses », a-t-il indiqué.

        Selon des informations du Figaro, les parents de la victime ont été contactés par l’Élysée, lundi 4 avril. Au cours de la soirée, le cabinet du chef de l’État s’est entretenu avec eux, à la demande du président de la République. 

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        Valeurs Actuelles

        Guerre en Ukraine : Zelensky demande l’exclusion de la Russie du Conseil de sécurité de l’ONU

        Devant l'ONU, le président ukrainien a affirmé que les forces russes doivent être « tenues responsables » pour « les pires crimes de guerre » depuis la Seconde Guerre mondiale.

        Après avoir accusé Vladimir Poutine de « propager la mort » et d’être « le plus grand criminel de la planète », Volodymyr Zelensky a réclamé, mardi 5 avril, lors d’une prise de parole devant l’ONU en visio conférence, que la Russie soit exclue du Conseil de sécurité de l’ONU pour que « le droit de veto ne signifie pas le droit de tuer », relate Le Figaro.

        Pour la première fois, l’Allemagne s’équipe de drones armés

        La commission de la défense du Bundestag a approuvé l’achat de 140 drones armés du modèle israélien Heron TP, a déclaré à l’AFP une source parlementaire. Le ministère de la défense compte utiliser 60 d’entre eux pour des entraînements et les 80 autres pour un « usage opérationnel », selon le projet adopté par la commission, indique Le Monde.

        L’Union européenne devra prendre « tôt ou tard » des mesures sur le pétrole et le gaz russe, juge le président du Conseil européen

        Mercredi 6 avril, le président du Conseil européen, Charles Michel a déclaré que l’Union européenne devra prendre « tôt ou tard » des mesures sur le pétrole et le gaz russe. Devant les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg, Charles Michel a dénoncé les « crimes contre l’humanité » commis à Boutcha et « beaucoup d’autres villes » en Ukraine.

        Les Etats-Unis annoncent une aide sécuritaire de 100 000 millions de dollars à l’Ukraine

        La Maison Blanche a annoncé, mardi 5 avril, une nouvelle aide sécuritaire de 100 000 millions de dollars à l’Ukraine, indique Franceinfo. Il s’agit de « répondre à un besoin ukrainien urgent de systèmes antichars Javelin supplémentaires, que les Etats-Unis ont fournis à l’Ukraine et qu’ils ont (…) utilisés pour défendre leur pays » face à l’invasion russe, a précisé un porte-parole du Pentagone.

        Les enfants ukrainiens seront accueillis en crèche gratuitement

        Les enfants ukrainiens arrivés en France à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie pourront être accueillis en crèche gratuitement cette année, a annoncé hier la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf). Les Caf « prendront directement en charge le coût de leur accueil », a-t-elle ajouté, indique Le Figaro.

        L’Ukraine a « besoin d’armes lourdes », selon le ministre des affaires étrangères ukrainien

        Dmytro Kuleba, ministre des affaires étrangères ukrainien, a déclaré, mardi 5 avril, sur BFMTV, que l’armée ukrainienne a « besoin d’armes lourdes, la Russie a des milliers de tanks, des chars, des véhicules armés… Nous ne pouvons pas les arrêter avec des armes légères ». Il demande notamment l’aide des pays européens.

         Le chef de la diplomatie américaine estime que le massacre de Boutcha « n’est pas un acte isolé »

        Antony Blinken s’est exprimé sur le massacre dans la ville ukrainienne où ont été découverts des dizaines de cadavres après le retrait de troupes russes. « Ce que nous avons vu à Boutcha n’est pas l’acte isolé d’une unité dévoyée. C’est une campagne délibérée pour tuer, torturer, violer, commettre des atrocités », a-t-il affirmé, relate franceinfo.

        Le Royaume-Uni annonce avoir gelé 320 milliards d’euros du « trésor de guerre de Poutine »

        Près de 350 milliards de dollars ( soit 320 milliards d’euros) ont été gelés par le Royaume-Uni a déclaré, mardi 5 avril, à Varsovie, la ministre britannique des affaires étrangères, Liz Truss. Un montant qualifié de « trésor de guerre » de Vladimir Poutine par la ministre, rapporte Le Figaro.

        600 000 Ukrainiens ont rejoint la Russie de leur plein gré

        La Russie a procédé à l’évacuation de « 600 000 personnes » d’Ukraine, sans qu’elles soient parties « sous la contrainte ou enlevées » contrairement aux affirmations du président ukrainien, a indiqué, mardi 5 avril, l’ambassadeur russe auprès de l’ONU, Vassily Nebenzia. « Nous ne sommes pas venus en Ukraine conquérir des territoires », a-t-il déclaré, relaie Le Monde.

        Zelensky demande l’exclusion de la Russie du Conseil de sécurité de l’ONU

        Le président ukrainien a demandé que la Russie soit « tenue responsable » pour « les pires crimes de guerre » depuis la Seconde guerre mondiale, rapporte Le Figaro. Devant l’ONU, Volodymyr Zelensky a appelé à ce que la Russie soit exclue du Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’elle endosse sa responsabilité dans la guerre en Ukraine.

        Le président ukrainien demande la création d’un tribunal « comme à Nuremberg »

        Volodymyr Zelensky souhaite l’organisation d’une conférence internationale à Kiev, rapporte Le Monde. Il demande également une « justice punitive » où les dirigeants russes seront jugés lors d’un procès « comme à Nuremberg ». Le président ukrainien accuse Vladimir Poutine de « propager la mort » et d’être « le plus grand criminel de la planète ».

        Poutine menace d’exporter moins de denrées agricoles vers « les pays hostiles »

        Le président russe s’est exprimé  à la télévision russe, ce mardi 5 avril, concernant les capacités agricoles en Russie. « Nous devrons faire attention cette année aux quantités que nous exportons notamment quand il s’agit de pays qui mènent une politique hostile à note égard », a-t-il déclaré, relaie BFMTV.

        Le directeur de l’Otan redoute la découverte « d’autres atrocités » commises par les forces Russes

        Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a indiqué, ce mardi 5 avril, redouter la découverte « d’autres atrocités » lors de la reprise des territoires contrôlés par les Russes en Ukraine et a dénoncé des « crimes de guerre », relate Le Figaro.

        La Russie se renforce dans l’est de l’Ukraine

        La Russie se renforce pour « prendre le contrôle de l’ensemble du Donbass », dans l’est de l’Ukraine. L’objectif est de réaliser « un pont terrestre avec la Crimée », annexée par Moscou en 2014, a affirmé mardi le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg. « Nous sommes dans une phase cruciale de la guerre », a-t-il ajouté, relaie BFMTV.

        L’Italie expulse une trentaine de diplomates russes 

        L’Italie a décidé d’expulser 30 diplomates russes pour des raisons de « sécurité nationale ». L’annonce a été faite ce mardi, à Berlin, par le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio, auprès de la chaîne d’informations italienne RaiNews24. Cette décision fait suite à des mesures similaires prises la veille par l’Allemagne et la France, et mardi matin par le Danemark. 

        Un réservoir d’acide nitrique touché par une frappe à Roubijné 

        Un réservoir d’acide citrique a été touché par une frappe russe ce lundi, à Roubijné, dans la région de Louhansk, à l’est de l’Ukraine. L’annonce a été faite par le gouverneur de la région, Serhiy Haida, relate BFM TV. Par conséquent, il a enjoint les habitants à se confiner.

        Pékin réclame des pourparlers de paix 

        Comme l’indique 20Minutes, Pékin a réitéré son appel à des pourparlers de paix afin de résoudre la guerre en Ukraine. Et cela, à l’occasion d’un entretien entre les ministres chinois et ukrainien des Affaires étrangères. Dans le même temps, les forces russes sont accusées d’avoir commis des massacres. La communauté internationale a intensifié, au cours des derniers jours, ses condamnations à l’encontre de la Russie, après la découverte d’un certain nombre de cadavres dans la région de Kiev. Des décès imputés à l’armée russe, qui dément toute implication. 

        L’Union européenne va interdire le charbon russe  

        L’Union européenne va interdire les importations de charbon russe, rapportent ce mardi plusieurs médias, parmi lesquels l’agence de presse Reuters et Bloomberg. Et cela, en citant des sources au sein de la Commission européenne. Toutefois, ni le gaz ni le pétrole ne sont sanctionnés, à ce stade. Par ailleurs, Bruxelles va interdire les exportations en direction de la Russie de semi-conducteurs et de machines destinées, notamment, à l’extraction du gaz, observe BFM TV. Sur le territoire des 27 Etats-membres, les poids lourds et les navires russes seront également interdits.

        Au nord de l’Ukraine, les Russes en recul

        Au cours de son analyse quotidienne du conflit en Ukraine, le ministère de la Défense britannique a constaté le reflux des forces russes au nord du pays, relaye 20Minutes, mardi 5 avril. « Les combats de bas niveau devraient se poursuivre dans certaines parties des régions nouvellement reprises, mais diminuer considérablement au cours de cette semaine alors que le reste des forces russes se retire », a détaillé Londres. Le ministère de la Défense britannique a également jugé que les forces russes qui se retiraient du nord allaient avoir besoin « d’un rééquipement et d’une remise à neuf importante » avant leur « redéploiement » dans l’est de l’Ukraine.

        Zelensky : « Le nombre de victimes pourrait être plus élevé à Borodyanka »

        Le dirigeant ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fait savoir que la Russie allait « essayer de cacher les traces de ses crimes », après la découverte de nombreux corps portant des tenues de civils à Boutcha. « Ils ne l’ont pas fait à Boutcha lorsqu’ils se sont retirés, mais dans une autre région, c’est possible », a-t-il déclaré mardi 5 avril, dans un message vidéo, indique BFM TV. « Des informations indiquent déjà que le nombre de victimes des occupants pourrait être encore plus élevé à Borodyanka et dans d’autres villes libérées, a-t-il ensuite détaillé. Dans de nombreux villages des districts libérés des régions de Kiev, Tchernihiv et Soumy, les occupants ont commis des actes que les habitants n’avaient jamais vus, même pendant l’occupation nazie, il y a 80 ans. »

        De nouvelles sanctions occidentales attendues

        Les Etats-Unis et leurs alliés ont l’intention d’annoncer au cours de « cette semaine » de nouvelles sanctions économiques contre la Russie, rapporte France 24. Dans le même temps, l’Ukraine recevra davantage d’assistance militaire, a assuré le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan. L’Union européenne discute, de son côté, en « urgence » de nouvelles sanctions contre Moscou. Celles-ci sont notamment réclamées par la France et l’Allemagne, a déclaré Josep Borrell, le haut-représentant de l’UE.

        Ukraine : l’ambassadeur de Russie en France convoqué

        L’ambassadeur de Russie en France est convoqué ce mardi au Quai d’Orsay. Et cela, afin de se voir notifier l’expulsion de diplomates dont les activités sont contraires aux intérêts de sécurité de la France, d’après BFM TV, qui cite des sources diplomatiques. Pour rappel, la France a annoncé ce lundi son intention d’expulser 35 diplomates russes de son territoire, par le biais d’un communiqué.

        Expulsion de diplomates : Medvedev veut une réponse de Moscou

        La France a pris la décision d’expulser plusieurs dizaines de diplomates russes, dans le cadre d’une nouvelle sanction décidée en concertation avec les autres nations européennes. Dans ce contexte, Dimitri Medvedev, ex-président russe, souhaite que Moscou agisse de même contre les pays occidentaux, relaye BFM TV, ce mardi. « La réponse [de la Russie] sera symétrique et bilatérale », a-t-il développé sur Telegram, comme le rapporte l’agence de presse Reuters. Et de conclure : « Si cela continue, [il faudra] claquer la porte des ambassades occidentales. […] Ce sera moins cher pour tout le monde. Et puis, nous finirons par nous regarder […] qu’à travers des lunettes de visée. »

        Après le retrait russe, le maire de Kiev prudent

        Les habitants de Kiev qui ont fui l’invasion russe ont été appelés, lundi 4 avril, par le maire de la capitale ukrainienne – Vitali Klitschko – à ne pas y retourner avant « au moins une semaine ». D’après lui, des bombardements russes peuvent encore s’y produire, observe Libération.

        Des civils torturés

        Dmytro Zhyvytsky, le gouverneur de l’oblast de Soumy, qui se situe au nord de Kharkiv, a assuré ce mardi que l’armée ukrainienne avait retrouvé trois corps de civils torturés, indique 20Minutes. Les cadavres ont été découverts dans le quartier de Konotop, qui se trouve à l’ouest de l’oblast de Soumy. Le 3 avril, les forces russes se sont retirées de la région de Soumy.

        Suspension de la Russie du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU ?

        Ce lundi, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont réclamé la « suspension » de la Russie du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, rapporte BFM TV. Et cela, en réponse « aux images de Boutcha », la ville ukrainienne où ont été retrouvés, après le départ des forces russes, de nombreux cadavres. Un vote de l’Assemblée générale de l’ONU, afin de décider de cette suspension, pourrait intervenir dès ce jeudi, d’après Washington. Moscou a réagi en qualifiant cette démarche d’« incroyable » et en arguant qu’elle ne faciliterait pas les « pourparlers de paix » entre les Russes et les Ukrainiens.

        Des bombardements sur Kramatorsk

        Un certain nombre de bombardements ont touché, au cours de la nuit du lundi au mardi 5 avril, la grande ville de Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, relaye 20Minutes. Celle-ci est contrôlée par Kiev, mais sous la menace d’une offensive des troupes russes. Selon des informations citées par nos confrères, ces tirs, certainement de missiles ou de roquettes longue portée, ont notamment détruit une école du centre-ville, aux alentours de 3 heures, heure locale. Quelques heures plus tard, au petit matin, un cratère fumant d’une dizaine de mètres de diamètre était apparu dans la cour de l’établissement scolaire, en partie effondré. Aux alentours, plusieurs vitres ont été soufflées. Toutefois, des habitants du quartier n’ont fait état d’aucune victime. Apparemment, l’école était vide. Pour l’heure, aucun bilan officiel n’a été communiqué.

        L’équipe du CICR a été « libérée »

        Ce mardi, Kiev a fait savoir que l’équipe du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui était « retenue » par la police, dans une localité proche de Marioupol, avait été « libérée » après moult négociations, et qu’elle avait pu gagner ensuite les abords de Zaporizhzhia, indique France 24.

        Vingt réfugiés ukrainiens arrivent à Tokyo

        Vingt Ukrainiens qui ont fui la guerre sont arrivés à l’aéroport de Tokyo (Japon) à bord d’un avion gouvernemental japonais, ce mardi, rapporte Le Monde. Et cela, alors même que le pays du Soleil-Levant est extrêmement réfractaire à l’accueil de réfugiés. Ces derniers, qui se trouvaient en Pologne à la suite de l’invasion russe, sont arrivés avec le ministre des Affaires étrangères japonais, Yoshimasa Hayashi. Ce dernier était en visite à Varsovie.

        Une plateforme russe du darknet​ démantelée

        Comme le rapporte 20Minutes ce mardi, la « plus grande » plateforme de vente du darknet mondial, dénommée « Hydra Market », qui opérait en langue russe depuis 2015, a été démantelée. L’annonce a été faite par la justice allemande. Des bitcoins d’une valeur de 23 millions d’euros ont été saisis. « Les serveurs du plus grand marché du darknet au monde ont été confisqués et 543 bitcoins pour une valeur totale d’environ 23 millions d’euros ont été sécurisés », stipule un communiqué rédigé par le parquet de Francfort. Les enquêteurs suspectent cette plateforme, comptant près de 17 millions de clients, de servir à des activités criminelles et à du blanchiment d’argent.

        La présidente de la Commission et le chef de la diplomatie de l’UE bientôt à Kiev

        La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ainsi que le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, se rendront à Kiev au cours de « cette semaine », a appris BFM TV.

        Les discussions avec la Russie ? La « seule option »

        Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a estimé dans une déclaration retransmise à la télévision que la tenue de pourparlers avec la Russie était la « seule option » pour l’Ukraine, indique France 24. Et cela, même si de telles discussions constituent à l’heure actuelle un « défi ». Ensuite, le dirigeant a précisé qu’il était possible qu’il ne discute pas directement avec le président russe, Vladimir Poutine. Et cela, alors même que l’éventualité d’un entretien bilatéral avait été soulevée samedi 2 avril.

        L’ouverture de sept couloirs humanitaires

        « Aujourd’hui [mardi 5 avril], il y aura sept couloirs humanitaires. De Marioupol à Zaporijia, par votre propre moyen de transport », a déclaré Iryna Verechtchouk, la vice-première ministre de l’Ukraine, avant de donner quelques précisions concernant la situation de la ville portuaire de Marioupol, détruite à 90 % d’après son maire, relaye Libération. « Malgré les promesses de leurs dirigeants, les forces d’occupation ne permettent à personne d’entrer dans la ville assiégée, a-t-elle ainsi détaillé. Le dernier exemple en date est le blocage de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge, à Manhush. Après les pourparlers, ils ont été libérés dans la nuit et envoyés à Zaporijia. »

        Moscou accuse Kiev de vouloir « mettre en scène » des civils tués

        Ce mardi, la Russie a accusé les autorités ukrainiennes de préparer des « mises en scène » de civils tués par les forces de Moscou dans plusieurs villes, relaye 20Minutes. Et cela, en pleine indignation internationale, après la découverte de dizaines cadavres dans la ville de Boutcha. Accusée par les Occidentaux et les autorités ukrainiennes d’avoir tué des civils dans cette ville proche de Kiev, l’armée russe a nié toute responsabilité.

        La guerre en Ukraine se poursuit, au 41e jour de l’offensive russe. Après la découverte de massacres imputés aux forces russes près de Kiev, et notamment à Boutcha, Volodymyr Zelensky – le dirigeant ukrainien – va s’adresser mardi 5 avril au Conseil de sécurité de l’ONU, relaye BFM TV. Et cela, après s’être rendu la veille à Boutcha. Volodymyr Zelensky, qui a fustigé des « crimes de guerre », mais également un « génocide », après la mise à jour de dizaines de cadavres vêtus de vêtements civils à Boutcha, ainsi que dans d’autres localités à proximité de la capitale ukrainienne, interviendra devant le Conseil de sécurité pour la première fois depuis l’invasion de son pays. L’annonce a été faite par le Royaume-Uni, qui préside actuellement cette instance.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Valeurs Actuelles

        L’ancien candidat LR à la présidentielle, Philippe Juvin, aide des civils et des militaires en Ukraine

        Depuis la fin du mois de mars 2022, Philippe Juvin est en Ukraine. Et ce, notamment dans le but d’enseigner les gestes de sauvetage en temps de guerre aux civils et militaires, relate CNews, mardi 5 avril. Sur Twitter, le médecin explique être parti « depuis quelques jours en Ukraine pour donner un coup de main » à ses collègues ukrainiens.

        Depuis quelques jours en Ukraine pour donner un coup de main a mes collègues ukrainiens. Et former civils et militaires aux gestes de sauvetage.

        Il leur manque des garrots (1 pour 20 ou 30 soldats là où chacun devrait en avoir 1) et bien d’autres choses.

        Peuple courageux. pic.twitter.com/Os57FBGXdv

        — 🇫🇷 🇪🇺 Pr Philippe Juvin, MD PhD (@philippejuvin) April 3, 2022

        Alors que l’Ukraine est la cible des attaques russes depuis fin février 2022, le professeur de médecine s’est d’abord rendu au nord du pays, mais n’est pas précisément géolocalisé pour des raisons de sécurité. À des milliers de kilomètres, il continue d’exercer ses fonctions de maire à distance.

        Un précédent voyage en 2014

        L’élu n’avait informé que peu de gens de son entourage de son voyage. Outre sa famille, la candidate LR à l’élection présidentielle, Valérie Pécresse, était notamment au courant. Dimanche 3 avril, lors du meeting de campagne de la femme politique, les militants LR ont appris que Philippe Juvin était sur le front ukrainien via un message vidéo du médecin : « J’aurais aimé être avec vous, mais je suis parti aider mes collègues médecins ukrainiens », déclarait-il ainsi, comme l’a rapporté Le Parisien.

        Auprès du quotidien francilien, l’édile a indiqué être parti avec « deux énormes sacs de matériels », car sur place, cela manque. « En France, chaque soldat a son garrot dans son paquetage. Là, ils en ont un pour trente soldats », a-t-il ainsi expliqué.

        L’élu des Hauts-de-Seine s’était déjà rendu en 2014 à Kiev, capitale ukrainienne, pour soigner les manifestants, lors du soulèvement contre le dirigeant Ianoukovytch. Quelques années auparavant, le médecin avait effectué un séjour de quelques mois en Afghanistan sur un camp militaire en 2008 auprès des forces de l’OTAN pour se former à la médecine de guerre.

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        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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        L'Humanité

        Mort de Jérémy Cohen, la famille et le parquet appellent à la prudence

        Actu

        Le jeune homme, de confession juive, est mort le 16 février, percuté par un tramway après avoir été agressé, ce qu’a révélé une vidéo récemment diffusée. Malgré des contours incertains, l’extrême droite évoque un acte antisémite et une dissimulation médiatique.

        Florent LE DU

        Que s’est-il réellement passé à Bobigny (Seine-Saint-Denis) le soir du 16 février ? Ce jour-là, Jérémy Cohen, 31 ans, perdait la vie, percuté par un tramway. Une enquête avait alors été ouverte par le parquet de Bobigny pour « homicide involontaire », avant que de nouveaux éléments soient apportés au dossier. Un appel à témoignages émis par la famille de la victime a permis de récupérer une vidéo dans laquelle on voit le jeune homme, de confession juive, tabassé par un groupe d’une dizaine d’individus, avant de fuir et d’être percuté par le tramway.

        Après avoir récupéré cette vidéo mi-mars, une information judiciaire a été ouverte pour « violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner », le 29 mars, a précisé le procureur Éric Mathais, dans un communiqué publié lundi. Il ajoute : « L’hypothèse que la victime ait traversé les voies du tramway pour échapper à ses agresseurs était naturellement prise en compte. »

        Le caractère antisémite pas retenu pour l'instant

        Cette même vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux, le week-end dernier, et rapidement reprise par des personnalités politiques, Éric Zemmour et Marine Le Pen en tête, soulignant le caractère possiblement antisémite de l’agression.

        Si la candidate du RN s’est faite prudente en évoquant une affaire qui « pourrait être un meurtre antisémite », celui de Reconquête ne s’embarrasse pas des précautions d’usage : « Laxisme de la justice. Lâcheté des médias. Antisémitisme enragé. Mépris pour la vie humaine chez les racailles. Mensonges permanents pour couvrir la criminalité immigrée. Tout le cocktail empoisonné de la France contemporaine est résumé par cette affaire », écrit-il dans une tribune publiée par Valeurs actuelles, lundi.

        Pour l’heure, le parquet de Bobigny n’a pas retenu le caractère antisémite comme circonstance aggravante de l’agression. « En l’état, aucun élément n’a permis jusque-là de la caractériser. Si les investigations permettent d’établir des éléments objectifs sur le lien entre l’agression et la religion de la victime, cet élément sera immédiatement pris en compte en procédure », a détaillé le parquet.

        « Toute la lumière » doit être faite

        La famille de Jérémy Cohen invite aussi à la prudence, tout en indiquant qu’une kippa appartenant à la victime avait été retrouvée sur les lieux du drame. Ce qu’a confirmé l’avocat de la famille, Franck Serfati, qui ne s’avance pas pour autant sur les motifs de l’agression : « Ma position aujourd’hui, c’est de ne pas crier à l’acte antisémite, car ce serait malhonnête. À ce stade, ce sont des affabulations », indique-t-il.

        Ainsi, les principaux candidats de gauche à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Fabien Roussel, ont appelé à ce que « toute la lumière » soit faite dans cette affaire, tandis que le cabinet d’Emmanuel Macron a joint les parents de la victime.

        Les candidats d’extrême droite, cherchant à instrumentaliser le drame, ont continué à multiplier les interventions sur ce sujet, tous deux laissant entendre que les médias auraient « étouffé l’affaire ». Marine Le Pen et Éric Zemmour ont ainsi exhumé un article du Parisien qui, le lendemain de la mort de Jérémy Cohen, relatait un simple accident. Ce qui leur avait été signalé par les services de police, qui, comme la justice jusqu’à mi-mars, ignoraient tout des circonstances du drame.

        justice
        France24 - Monde

        États-Unis : à Jackson, une interminable crise de l’eau

        Publié le : 05/04/2022 - 16:22

        Samia METHENI Suivre

        Dans la capitale du Mississippi, des dizaines d'enfants quittent chaque jour leur école car il est impossible d'y remplir les chasses d'eau. Manque de pression, eau brunâtre contaminée au plomb, usine de traitement centenaire...La ville de Jackson est en proie depuis des années à une crise de l'eau interminable. 

        Valeurs Actuelles

        Mali : la France “gravement préoccupée” par des exactions de militaires maliens “accompagnés de mercenaires russes”

        La France s’est dit « gravement préoccupée » par de possibles « exactions » commises au Mali. Ces dernières auraient été perpétrées par des soldats maliens « accompagnés de mercenaires » du groupe privé russe Wagner, relaye France Info. L’information a été communiquée par le ministère des Affaires étrangères, lundi 4 avril. Dans un communiqué, Paris a appelé « à l’ouverture rapide d’enquêtes nationales et internationales pour établir les responsabilités de ces actes et traduire en justice leurs auteurs ». Avant de se dire, peu après, inquiet « de la multiplication des exactions au centre du Mali, depuis le début de l’année 2022, et de l’impunité dans laquelle celles-ci se déroulent »

        Des « centaines de civils » tués 

        Dans le détail, dans le communiqué rédigé par le Quai d’Orsay, on peut lire que la France est « préoccupée par les informations faisant état d’exactions massives dans le village de Moura par des éléments des forces armées maliennes accompagnées de mercenaires russes du groupe Wagner ». Des exactions qui auraient « causé la mort de centaines de civils », indiquent nos confrères. 

        Vendredi 1er avril, au cours de la soirée, l’armée malienne avait affirmé de son côté dans un communiqué avoir tué « 203 combattants » de « groupes armés terroristes ». Et cela, à l’occasion d’une opération menée dans une zone sahélienne du centre du Mali, du 23 au 31 mars. Selon des informations citées par France Info, ce bilan n’a, pour l’heure, pas pu être vérifié. Vendredi également, l’état-major a enjoint « les populations à la retenue contre les spéculations diffamatoires à l’encontre » des forces armées maliennes. 

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Ukraine : à Lviv, un célèbre chef cuisinier offre des repas aux réfugiés

        Publié le : 30/03/2022 - 18:25Modifié le : 30/03/2022 - 18:29

        Juliette Halliez Suivre

        Lorsque la Russie a commencé à attaquer l'Ukraine en février, le célèbre chef ukrainien Ievgen Klopotenko, basé à Kiev, n'a pas eu pour réaction instinctive de prendre une arme. Son restaurant ouvert depuis un peu plus d'une semaine à Lviv sert des repas gratuits aux réfugiés.

        L'Humanité

        L’imposture

        Éditorial

        Jean-Emmanuel Ducoin

        À cinq jours du premier tour de l’élection présidentielle, l’affaire devient sérieuse, inquiétante et mortifère. Après une longue campagne à bas bruit et en trompe-l’œil, Marine Le Pen entre dans la ligne droite comme si de rien n’était, en mode « ordinaire », surjouant le calme et l’absence totale de prise de risque, s’installant dans les derniers sondages au plus haut, même lors d’un hypothétique et crispant second tour. Partout, dans le paysage public et médiacratique, la « dédiabolisation » puis la « banalisation » de sa personne, de son programme comme de ses idées se sont transformées en « normalisation ». Emmanuel Macron en personne avoue avoir échoué en ce domaine, et pour cause : de droitisation en ultradroitisation de sa politique, il n’aura eu de cesse, depuis cinq ans, d’installer sa meilleure ennemie dans ce futur duel afin d’assurer sa réélection, allant jusqu’à lui abaisser des ponts-levis stratégiques. À trop souhaiter et désigner son adversaire, on l’accrédite.

        La perspective de vivre un cataclysme antidémocratique ne provoquerait donc plus la peur et ne serait plus associée au nom de Marine Le Pen. Soyons sérieux. Sur la forme, la candidate du Rassemblement national a policé ses discours, apparaissant plus « modérée » qu’Éric Zemmour, son acolyte maurrassien et pétainiste qui aura servi jusqu’au bout de leurre afin qu’elle apparaisse plus « acceptable », sinon « fréquentable ». Mais, sur le fond, le RN reste authentiquement d’extrême droite, en prise directe avec le FN du père. Un parti contraire aux valeurs ­démocratiques et républicaines. Le nationalisme xénophobe de Marine Le Pen constitue d’ailleurs l’une des branches matricielles de l’extrême droite européenne.

        De la préférence nationale aux atteintes à la Constitution et aux droits fondamentaux en tout genre, la menace n’est en rien un fantasme. Tout pourrait être démembré à l’aune de la discrimination assumée et de l’inégalité, l’État, les contre-pouvoirs, les syndicats, la laïcité, le féminisme, etc. Sans parler des droits sociaux ! Car voilà bien la principale imposture de Marine Le Pen : celle de se revendiquer en candidate « sociale ». En évoquant le « pouvoir d’achat » du matin au soir, elle parle d’abord et avant tout de son éventuel « pouvoir », par lequel la République serait en danger.

        Valeurs Actuelles

        [Vidéo] Ramadan : une prière géante organisée à Times Square

        Le ramadan a démarré le 1er avril et durera pendant un mois, comme le veut la tradition. Aux Etats-Unis, des centaines de musulmans ont profité de cette occasion et se sont réunis samedi 2 avril pour célébrer le début de ce mois de jeûne. Comme le fait savoir CBS New York, les fidèles se sont installés dans la soirée à Times Square pour participer à une prière géante en public.

        New York City’s iconic #TimesSquare hosted over 1,000 #Muslims who broke their fast and attended the “first-ever” #Tarawih prayers on Saturday, the first day of the Muslim holy month of Ramadan.#Ramadan #RamadanMubarak #Ramadan2022 #RamadanKareem pic.twitter.com/HZnDVBkiuN

        — MuslimWomensCouncil (@MWC_Bradford) April 4, 2022

        Expliquer la religion

        Leurs tapis de prière installés au sol, des centaines d’hommes se sont agenouillés pour prier au son de « Allah Akbar ». Ils ont ensuite profité d’un repas avant de démarrer le jeûne islamique au lever du soleil durant trente jours. « Nous sommes ici pour expliquer notre religion à tous ceux qui ne savent pas ce qu’est l’islam », a expliqué un fidèle. Les New Yorkais qui se trouvaient dans les rues ont donc assisté à cette prière géante prononcée au haut-parleur et résonnant fort dans la ville américaine.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Eldorado des Russes, le Monténégro est inquiet pour son avenir

        Publié le : 29/03/2022 - 17:51Modifié le : 29/03/2022 - 18:01

        AFP Juliette Halliez Suivre

        Le Monténégro est depuis longtemps un aimant à super yachts, touristes et spéculateurs immobiliers venus de Russie. Mais le pays riverain de l'Adriatique a promis de s'aligner sur les sanctions contre Moscou et son avenir semble incertain sans l'afflux d'argent russe. 

        L'Humanité

        Le réchauffement climatique laisse les électeurs froids

        Actu

        Alors qu’une majorité de Français placent l’écologie parmi les préoccupations majeures, ils ne sont que 20 % à juger la thématique réellement déterminante pour leur vote.

        Emilio Meslet

        C’est une façon de rattraper la présidentielle par le col avant qu’il ne soit trop tard. Jusqu’ici, les questions énergétiques mises à part, la campagne n’a pas vraiment mis l’écologie au cœur des débats. Et ce malgré la publication, ces derniers mois, des trois volets de l’alarmant sixième rapport du Giec. Alors, les ONG du mouvement climat ont conçu leur « marche climat pour le futur », prévue le 9 avril dans toute la France, à la veille du premier tour, comme un rappel de dernière minute. Un moyen de remémorer aux électeurs que le quinquennat à venir est crucial dans la lutte contre le dérèglement climatique et qu’il faut en tenir compte au moment de glisser un bulletin dans l’urne. Ce qui, au regard des dernières enquêtes d’opinion, est loin d’être une évidence pour bon nombre de citoyens.

        36 % des jeunes placent la thématique juste derrière le pouvoir d’achat

        Il y a, certes, « 8 Français sur 10 qui placent l’environnement au rang des priorités », rappelle Bernard Sananès, président d’Elabe. Mais, selon un sondage du même institut, quand 55 % des sondés votent d’abord en fonction du pouvoir d’achat, ils ne sont que 20 % à affirmer que la problématique écologique déterminera leur choix. C’est 8 points de moins qu’en avril 2021. « On va d’abord voter pour la fin du mois avant de voter pour la fin du monde, parce que c’est plus concret. D’autant plus qu’il y a une grande réserve vis-à-vis de l’écologie politique et que Yannick Jadot n’a pas réussi à imposer le sujet dans la campagne », explique Bernard Sananès. Et Daniel Boy, directeur de recherche émérite au Cevipof et spécialiste de la question, de compléter : « L’écologie détermine le vote dans les moments de forte mobilisation politique et médiatique, comme lors du Grenelle de l’environnement (2007) ou de la COP21 (2015). Pendant cette présidentielle, les candidats en ont peu parlé parce qu’en réalité ça ne fait gagner que peu de voix… »

        Certains choisissent tout de même de faire de l’écologie le pivot de leur choix du 10 avril. C’est le cas de 36 % des jeunes, qui placent la thématique juste derrière le pouvoir d’achat. Pour autant ils ne se tournent pas spécifiquement vers la candidature de Yannick Jadot, qui ne récolterait que 10 % des voix chez les 18-24 ans.

        Une partie du peuple de gauche fera de même, « celui qui a un haut niveau d’études et un fort capital culturel », note Daniel Boy. Ceux-là mêmes qui n’ont donc pas vraiment de difficulté à allier fin du mois et fin du monde et qui peuvent être tentés par un vote Macron. « Il peut être perçu comme le plus crédible, malgré son maigre bilan, pour ceux qui trouvent que l’écologie de Jadot ou de Mélenchon est trop radicale, ou ceux qui croient plus dans l’entreprise que dans l’État », analyse Daniel Boy.

        Aux autres, avec leur marche, les associations du mouvement climat veulent envoyer un message pour les convaincre : « Il n’y a pas lieu d’opposer le pouvoir d’achat et les propositions écologiques qu’on défend, assure Élodie Nace, porte-parole d’Alternatiba. Quand on lutte contre l’implantation d’un entrepôt Amazon, on se bat à la fois contre l’artificialisation des sols et pour la défense des commerces de proximité. » Mais le message arrivera-t-il à temps ?

        écologiePrésidentielle 2022participation
        New York Times - World

        ‘Los generales nos han robado el futuro’: los rebeldes de Birmania luchan en la selva contra el régimen militar

        Muchos jóvenes birmanos han abandonado sus profesiones para participar en los combates diarios contra los militares que ejecutaron el golpe de Estado en 2021.

        Un hombre que trabajaba como coordinador de banquetes de un hotel de Rangún, a la derecha, ahora se encuentra entre los combatientes de las milicias rebeldes que luchan contra el ejército de Birmania en las selvas y colinas del estado de Kayin.Credit...Adam Dean para The New York Times

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        Por Hannah Beech

        En las cimas de la selva, a un kilómetro y medio de las líneas del frente en el este de Birmania, un hombre que solía trabajar como coordinador de banquetes en un hotel deslizaba su dedo índice en el gatillo de un rifle de asalto. Un dentista recordaba que tuvo que sacar las larvas de una herida de bala infectada de un joven combatiente. Una directora de mercadeo describió los drones comerciales adaptados que maneja para frustrar al enemigo.

        Más de un año después de que los militares de Birmania tomaran el control total con un golpe de Estado —encarcelando a los líderes elegidos de la nación, matando a más de 1700 civiles y deteniendo al menos a 13.000 personas más—, el país está en guerra, y algunos combatientes insólitos participan en la contienda.

        Por un lado está una junta militar que, aparte de un breve intervalo de gobierno semidemocrático, ha gobernado con una fuerza brutal durante medio siglo. Por otro lado, decenas de miles de jóvenes citadinos que se han alzado en armas, cambiando los cursos universitarios, los videojuegos y el brillante esmalte de uñas por la vida y la muerte en la selva.

        Los periodistas de The New York Times visitaron recientemente un campamento en la selva del este de Birmania, donde unos 3000 miembros de una milicia reciente subsisten en toscos refugios de bambú o lona y libran batallas casi a diario.

        Aunque su número es una fracción de uno de los mayores ejércitos permanentes del sudeste asiático, estos guerreros de la Generación Z han desequilibrado a un ejército que lleva mucho tiempo haciendo de los crímenes de guerra su carta de presentación. Y el conflicto se está intensificando, aunque la atención del mundo se ha centrado en otras atrocidades como la invasión de Rusia a Ucrania.

        En la actualidad, lejos de consolidar su dominio sobre el país, el ejército birmano, conocido como el Tatmadaw, se ve obligado a luchar en decenas de frentes, desde las tierras fronterizas cerca de India, China y Tailandia hasta las aldeas y pueblos del corazón del país. Las escaramuzas suceden casi a diario, y también se registran bajas.

        “Estoy luchando porque no acepto el golpe militar y no acepto que nos quieran quitar la democracia”, dijo una partera de una ciudad del sur de Birmania que, como otras personas, no quiso que se utilizara su nombre para proteger a sus familiares.

        Conocida con el nombre de guerra de Blancanieves, llegó en mayo a una zona controlada por un grupo étnico armado que lleva décadas luchando por su autonomía. Desde entonces, los rebeldes étnicos y los desertores del ejército la enseñaron a cargar un rifle, montar una granada artesanal y realizar el triaje en el campo de batalla.

        “Nuestra generación tiene ideales”, dijo. “Creemos en la libertad”.

        Su hijo de tres años sigue en la ciudad y dijo que no sabe adónde se fue su madre. Blancanieves acarició a un cachorro que se abrió paso por el campamento y se subió al regazo de varios combatientes.

        “Es algo para querer”, dijo.

        Ante los ataques de las milicias civiles, que luchan junto a los grupos étnicos insurgentes, el Tatmadaw ha intensificado la contraofensiva, al lanzar ataques aéreos, quemar pueblos y aterrorizar a quienes se oponen a su toma del poder.

        “Todo lo que el Tatmadaw sabe hacer es matar”, dijo Ko Thant, quien afirma que era un capitán antes de desertar de la 77 División de Infantería Ligera del ejército el año pasado y que desde entonces ha entrenado a cientos de civiles en tácticas de campo de batalla. “Nos lavaron el cerebro todo el tiempo, pero algunos hemos despertado”.

        La oposición al golpe de Estado que los militares ejecutaron en febrero de 2021 comenzó con una avalancha de millones de personas en las calles de las ciudades y pueblos de Birmania. Con sandalias, tacones altos y, en el caso de los monjes budistas, descalzos, el país se manifestó pacíficamente exigiendo el retorno de sus dirigentes electos. En pocas semanas, el Tatmadaw volvió a su antiguo manual. Los francotiradores del ejército atacaron a los manifestantes con disparos únicos y mortales en la cabeza.

        Algunos jóvenes que habían alcanzado la mayoría de edad durante la década de reformas de Birmania vieron que el mensaje de disidencia no violenta de los veteranos activistas por la democracia era de poca utilidad. Ellos querían contratacar.

        “Las protestas pacíficas no funcionan si el enemigo quiere matarnos”, dijo Naw Htee, trabajadora social convertida en sargento de la milicia. “Tenemos que defendernos”.

        Con pequeñas hebillas en el pelo, señalaba los fragmentos de mortero y los proyectiles de artillería, los restos de la guerra que habían llovido sobre el campamento selvático donde vivía. Un joven se sentó junto a ella, con una cicatriz en el hombro de un tiroteo sucedido el mes pasado.

        Ahora hay cientos de milicias civiles en toda Birmania, organizadas de forma imprecisa en las llamadas Fuerzas de Defensa del Pueblo. Cada milicia le jura lealtad a un gobierno civil clandestino, el Gobierno de Unidad Nacional, que se formó tras el golpe de Estado, y algunos batallones están dirigidos por legisladores destituidos.

        El Gobierno de Unidad Nacional afirma haber recaudado más de 30 millones de dólares para el esfuerzo de guerra, en su mayoría procedentes de donaciones de civiles. La oleada de dinero ha creado curiosos desequilibrios. Mientras que los miembros veteranos de los grupos armados étnicos luchan con viejos rifles atados con cinta adhesiva, algunos efectivos que pertenecen a las Fuerzas de Defensa del Pueblo tienen armamento nuevo con miras telescópicas caras, aunque todos siguen sufriendo la escasez de armas.

        Para los chicos citadinos, que suelen tener manos delicadas, soportar una selva infestada de serpientes y plagada de malaria es un logro, y mucho más evitar los francotiradores, los proyectiles de mortero y los ataques aéreos del Tatmadaw.

        “Los combatientes en la selva han sacrificado sus vidas por el país, y les tengo un respeto especial”, dijo U Yee Mon, quien antes era poeta y ahora es ministro de Defensa del Gobierno de Unidad Nacional.

        Algunos de los jóvenes combatientes escaparon de las órdenes de detención emitidas por su participación en las protestas posteriores al golpe. No tuvieron más remedio que huir.

        En un informe sobre derechos humanos publicado el 15 de marzo, Naciones Unidas acusó a la junta militar de desatar crímenes de guerra masivos contra su propio pueblo tras el golpe.

        Pero, aparte de algunas sanciones financieras y las palabras de condena, la comunidad mundial ha hecho poco para castigar a la junta de Birmania. El Gobierno de Unidad Nacional no ha obtenido el reconocimiento de ningún país, aunque sus filas están llenas de políticos elegidos por el voto popular. Con pocas esperanzas de ayuda exterior, la autoridad clandestina se ha asociado con los grupos étnicos insurgentes que controlan el territorio en las regiones fronterizas de Birmania. Juntos, han formado un ferrocarril subterráneo para poner a los jóvenes a salvo, y para entrenarlos en los fundamentos de la guerra.

        En una mañana de este mes, un pelotón de combatientes de la resistencia, ninguno mayor de 26 años, bajó a las trincheras del frente del este de Birmania, evitando las minas terrestres artesanales que habían plantado para defender su territorio porque las posiciones del ejército estaban muy cerca. Sus respiraciones estaban agitadas. Un combatiente tropezó con una rama y rompió una de sus sandalias. Un par de milicianos llevaban chalecos antibalas, pero sin las placas balísticas duras que podrían salvarles la vida.

        “No me gusta ver sangre”, dijo Ko Kyaw, estudiante universitario de 19 años, con una bala en la mano. “Me hace sentir mareado”.

        Unas horas más tarde, un par de helicópteros de ataque del Tatmadaw ametrallaron las trincheras rebeldes, aunque la inteligencia de avanzada ya las había despejado. Por la noche, como casi todas las noches, los francotiradores del Tatmadaw apuntaron a cualquier cosa que les llamara la atención: el resplandor de un celular cuyo usuario quizás estaba consultando Facebook, o la brasa roja de un porro de cannabis.

        El mismo día, en el norte, un profesor y un estudiante de medicina que se habían unido a la resistencia murieron, uno de ellos de un disparo en la cabeza por un francotirador militar y el otro derribado por un proyectil de mortero.

        El Gobierno de Unidad Nacional afirma que las Fuerzas de Defensa del Pueblo, que luchan junto a combatientes más experimentados de las milicias étnicas, mataron a unos 9000 soldados del Tatmadaw desde junio de 2021 hasta febrero de 2022. (Unos 300 milicianos han muerto en combate, según el gobierno clandestino). Un portavoz militar de Birmania dijo que el número real de muertos era menor, y que las cifras de las autoridades rebeldes no podían ser confirmadas. Pero fuentes militares reconocieron que el Tatmadaw estaba preocupado por el aumento de las bajas.

        Los heridos de la resistencia son atendidos en una clínica al aire libre en la selva con mesas de operaciones de bambú y un dispensario construido con tiras de bambú. Ko Mon Gyi, miembro de la milicia, descansaba en una plataforma de madera, con la pierna vendada por una herida de bala sufrida en los combates del mes pasado. Otros ocho combatientes fueron heridos ese día.

        “Apenas esté sano, volveré a pelear”, dijo. “Es mi deber”.

        Un médico que sirvió en el Tatmadaw durante casi una decena de años dirige la clínica. Como médico de campo, el doctor Drid, como se llama a sí mismo, trató a los soldados del Tatmadaw heridos en los combates contra algunos de los mismos rebeldes étnicos que ahora atiende su batallón de las Fuerzas de Defensa del Pueblo.

        “Creo en los derechos humanos y en la democracia”, dijo el doctor Drid. “El Tatmadaw debería luchar por esas cosas, protegerlas”.

        Al antiguo médico del ejército le temblaba la voz y las manos cuando describía el día del año pasado en que dejó su casa y desertó. No le dijo a su familia adónde había ido por miedo a que el Tatmadaw tomara represalias contra ellos; algunos familiares de soldados que desertaron han sido encarcelados y torturados. Por lo que su hijo sabe, dijo, podría haber muerto en combate.

        “Son unos cobardes”, dijo, de las fuerzas armadas a las que se unió a los 15 años. “Son robots que no pueden pensar”.

        Para los miembros de la joven generación de Birmania, el golpe de Estado supuso el regreso a un pasado casi inimaginable, sin Facebook ni inversiones extranjeras. Bajo el antiguo régimen del ejército, Birmania había sido uno de los países más aislados del mundo. Desde el golpe, la nueva junta, liderada por el general en jefe Min Aung Hlaing, prohibió las redes sociales, destruyó la economía y volvió a atrincherar a toda una nación.

        “Los generales nos han robado el futuro”, afirma Ko Arkar, que hasta el golpe trabajaba como chef en un hotel de Rangún, la mayor ciudad de Birmania.

        Solía pasarse el día clarificando el consomé de carne y asando perfectos filetes término medio. Ahora patrulla el frente con un ingeniero de redes, un trabajador de una fábrica de ropa y un medallista de vela en los Juegos del Sudeste Asiático.

        Otras generaciones de jóvenes birmanos han intentado desbancar a los militares de la selva. Sucedió en 1962, tras el primer golpe de Estado del ejército, y sucedió en 1988, después de que el Tatmadaw aplastara las protestas masivas en la versión birmana de la masacre de la Plaza de Tiananmén. Hace casi 35 años, estudiantes e intelectuales huyeron a los mismos bosques donde ahora se refugian las Fuerzas de Defensa del Pueblo.

        Ellos también se alinearon con los rebeldes étnicos que llevan décadas luchando por su derecho a gobernarse. Al cabo de unos años, ese movimiento armado liderado por los estudiantes se desvaneció. Los grupos étnicos que les dieron refugio descubrieron que los estudiantes y sus compatriotas no estaban tan dedicados a las nociones de igualdad étnica como esperaban. Y los militares siguieron en el poder.

        Esta vez, la resistencia está mejor organizada y financiada. Ha aprovechado las energías de los jóvenes de todo el país, que luchan tanto en entornos urbanos como rurales. Y se está asociando de forma más amistosa con grupos armados étnicos, como los que representan a la minoría karen, que ha estado luchando en uno de los conflictos civiles más largos del mundo.

        “Sabemos lo malvado que es el Tatmadaw porque ha estado matando a nuestra gente y violando a nuestras mujeres”, dijo Saw Bu Paw, comandante de un batallón del Ejército de Liberación Nacional Karen, uno de las docenas de grupos étnicos rebeldes. “Con el golpe, todo el mundo en todo el país conoce su naturaleza malvada”.

        Los investigadores de las Naciones Unidas han afirmado que el trato que el ejército de Birmania da a algunas de las minorías étnicas del país tiene las características de un genocidio. Este mes, Estados Unidos también calificó como un genocidio a la campaña del Tatmadaw contra la minoría musulmana rohinyá.

        Aunque no existen datos sólidos, el número de deserciones del Tatmadaw parece estar aumentando. Incluso antes del golpe, los soldados estaban sobrecargados y mal pagados.

        “¿Quién quiere ser soldado ahora?”, se pregunta el doctor Wai, otro médico del Tatmadaw que desertó y que ahora atiende a las Fuerzas de Defensa del Pueblo en el bosque. “Es una carrera vergonzosa”.

        La guerra es fea, y los rebeldes han sido acusados de cometer abusos. En las ciudades, los miembros de las Fuerzas de Defensa del Pueblo han implementado una campaña de asesinatos y bombardeos que suscita dudas sobre si, a veces, las rencillas personales se llevan a cabo con el pretexto de luchar por la democracia.

        Sin embargo, la resistencia sigue creciendo y atrae a reclutas inverosímiles.

        Hasta el año pasado, John Henry Newman, como se le conoce por su nombre de bautismo, estudiaba para ser sacerdote en un seminario católico romano de Rangún. Sus dedos, que antes tenían práctica en acariciar las cuentas del rosario, han apretado una y otra vez el gatillo de un rifle. En los combates de diciembre en el este de Birmania, el enemigo estaba tan cerca, dijo, que disparó, pero no sabe si sus balas hicieron contacto.

        “Matar es un pecado”, dijo. “Pero no cuando se trata de una guerra buena”.

        Hannah Beech es la corresponsal principal para Asia, con sede en Bangkok. Anteriormente era la jefa del buró para el sureste asiático. Antes de ocupar ese puesto, reportó para la revista Time desde Pekín, Shanghái, Hong Kong y Bangkok. @hkbeech

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        France24 - Monde

        Une université ukrainienne transformée en usine de pansements pour les soldats au front

        Publié le : 29/03/2022 - 16:11Modifié le : 29/03/2022 - 16:45

        Laura MOUSSET Suivre

        Le département de chimie organique de l'université nationale polytechnique de Lviv, en Ukraine, fabrique un pansement médical protecteur pour les soldats et les travailleurs de première ligne blessés par les frappes russes. Le pansement hydrogel est passé du stade expérimental à la production de masse depuis le début de la guerre en Ukraine.

        New York Times - World

        Guerra Rusia-Ucrania

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        Los cuerpos en Bucha estuvieron tendidos durante semanas, según muestran imágenes satelitales

        Las fotografías de civiles muertos causaron indignación generalizada y escepticismo. El equipo de Investigaciones Visuales del Times verificó las imágenes.

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        Por Malachy BrowneDavid Botti y Haley Willis

        Un análisis de imágenes satelitales realizado por The New York Times refuta las afirmaciones de las autoridades rusas que indican que el asesinato de civiles en Bucha, un suburbio en Kiev, ocurrió luego de que sus soldados habían salido del lugar.

        El fin de semana, cuando se difundieron imágenes de los cuerpos de civiles muertos tendidos en las calles de Bucha —muchos de ellos con las manos atadas, y algunos con heridas de bala en la cabeza— el Ministerio de Defensa de Rusia negó cualquier responsabilidad. En una publicación de Telegram el domingo, el ministerio insinuó que los cuerpos habían sido colocados en las calles luego de que “todas las unidades rusas se retiraron por completo de Bucha” el 30 de marzo.

        Rusia afirmó que las imágenes eran “otro engaño” y convocaron a una reunión de emergencia del Consejo de Seguridad de Naciones Unidas para discutir lo que calificó de “provocaciones de radicales ucranianos” en Bucha.

        Sin embargo, un análisis de los videos y las imágenes de satélite realizado por el Times muestra que muchos de los civiles fueron asesinados hace más de tres semanas, cuando el ejército ruso controlaba el lugar.

        Un video filmado por un concejal local el 1 de abril muestra varios cuerpos esparcidos por la calle Yablonska en Bucha. Las imágenes de satélite que Maxar Technologies brindó al Times muestran que al menos 11 de ellos habían estado en la calle desde el 11 de marzo, fecha en la cual, según los propios informes rusos, la localidad estaba ocupada por Rusia.

        Para confirmar el momento en que los cuerpos aparecieron y establecer cuándo podrían haber sido asesinados los civiles, el equipo de Investigaciones Visuales del Times realizó un análisis de antes y después a las imágenes satelitales. Las imágenes muestran que entre el 9 y el 11 de marzo aparecieron a lo largo de la calle Yablonska objetos oscuros similares en tamaño a un cuerpo humano. Estas formas aparecen en las posiciones precisas en las que los cuerpos fueron conseguidos luego de que las fuerzas ucranianas recuperaron Bucha, tal como lo muestran los videos del 1 de abril. Más análisis muestran que los objetos permanecieron en esas posiciones a lo largo de tres semanas.

        Where Bodies Were Found in a Kyiv Suburb

        Bucha

        UKRAINE

        16 miles to downtown Kyiv

        Mass

        grave

        Bucha

        Bucha

        train station

        Vokzal St.

        Satellite images show more than 12 bodies along this stretch of road.

        Yablonska St.

        1/2 MILE

        Bucha

        UKRAINE

        16 miles to downtown Kyiv

        Mass

        grave

        Bucha

        Vokzal St.

        Bucha

        train station

        Yablonska St.

        Satellite images show more than 12 bodies along this stretch of road.

        1/2 MILE

        By The New York Times

        No están claras las causas de muerte. Algunos de los cuerpos se hallaban junto a lo que parece ser un cráter de impacto. Otros se hallaron junto a autos abandonados. Tres de los cuerpos yacían junto a bicicletas. Algunos tienen las manos atadas en la espalda con tela blanca. Los cuerpos estaban dispersos a lo largo de más de 800 metros de la calle Yablonska.

        Un segundo video tomado en la calle Yablonska muestra tres cuerpos más. Uno yace junto a una bicicleta, otro junto a un auto abandonado. Las imágenes de satélites muestran que los autos abandonados y el cuerpo cercano aparecieron entre el 20 y el 21 de marzo.

        Estos son solo algunos de los cuerpos de civiles descubiertos desde el sábado. The Associated Press publicó imágenes de al menos seis hombres que yacen juntos en la parte de atrás de un edificio de oficinas, algunos con las manos atadas en la espalda. El edificio se ubica alrededor de un kilómetro y medio al oeste de otras víctimas que fueron encontradas a lo largo de la calle Yablonska.

        A más de kilómetro y medio de ahí, un fotógrafo del Times descubrió el cuerpo de un hombre con un tiro en la cabeza que yacía junto a una bicicleta.

        Malachy Browne es un productor sénior de noticias en el equipo de Investigaciones Visuales. Su trabajo ha sido reconocido con cuatro premios Emmy y compartió un premio Pulitzer en 2020 por una serie de reportajes que mostraban la culpabilidad rusa en el bombardeo de hospitales en Siria. @malachybrowneFacebook

        David Botti es un productor sénior en el equipo de Investigaciones Visuales que combina la elaboración de reportes tradicionales con análisis forense digital y métodos de código abierto. Antes trabajó para la BBC en Washington y Londres, y como periodista independiente en el Medio Oriente.

        Haley Willis es una periodista del equipo de Investigaciones Visuales y combina el periodismo tradicional con análisis forense digital y métodos de código abierto. En 2020 recibió un premio George Polk por reportajes internacionales y un Emmy por el documental The Siege of Culiacán. @heytherehaIey

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        L'Humanité

        Fatima Oussoufa, femme de combat, gardienne d’idéaux

        Prescription culture

        Télévision Julien Blanc-Gras suit le quotidien de la concierge de son immeuble, militante pour la démocratie aux Comores, son pays d’origine.

        Sohir Belabbas

        « Non, je ne me doutais pas que ma concierge attaquait des ambassades entre deux coups de serpillière. » Le récit à la première personne du réalisateur Julien Blanc-Gras s’intéresse à sa concierge, Fatima Oussoufa. Depuis deux ans, elle se bat pour destituer le colonel Azali Assoumani, président des Comores. La gardienne d’immeuble fait partie de l’appel de Paris aux Comores, un collectif d’opposants au régime. Comme d’autres compatriotes (ils sont au total 400 000 en France, l’équivalent d’un tiers de la population de l’archipel), Fatima ne supporte pas la misère et les atteintes aux droits humains perpétrées par le régime. À 8 000 kilomètres de son pays d’origine, avec son collectif, elle espère provoquer un mouvement social, un printemps comorien.

        Fatima Oussoufa travaille à Paris et vit en banlieue avec ses trois enfants. Il y a vingt ans, elle a quitté son pays, puis son mari, et se démène depuis pour s’en sortir. Sans rien lâcher de ses combats : pendant qu’elle organise les actions avec un camarade au téléphone, elle frotte les portes et sort les poubelles. Le président des Comores doit arriver pour une visite officielle en France, son collectif organise un comité d’accueil. À défaut de surprendre « Gozibi », le mal-aimé en comorien, Fatima enfarine son conseiller. Elle est arrêtée à l’aéroport, la vidéo circule sur les réseaux sociaux. Elle devient une figure de proue du mouvement et une opposante désormais fichée par les autorités comoriennes. Mais le soulèvement au pays ne prend pas.

        Le film suit le quotidien de cette militante, entre engagement politique, vie professionnelle et vie familiale. Il montre la difficulté de concilier tous ses combats au quotidien, comme sa légitimité à lutter de l’extérieur. Une histoire d’immigration, de « double absence », comme la décrivait si bien le sociologue Abdelmalek Sayad.

        Télévisiondocumentairefrance 2comores
        France24 - Monde

        Conférence sur l’avenir de l'Europe : Camille Girard, la santé et le handicap à cœur

        Publié le : 06/04/2022 - 07:37

        Xavier CHEMISSEUR

        Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Camille Girard, l’une des benjamines de la Conférence, originaire de Toulouse.

        Depuis son siège en haut de l’hémicycle, Camille bat la mesure du pied droit sur la moquette du confortable Parlement de Strasbourg. Dans quelques minutes, elle va prendre la parole pour livrer son avis sur la séance du jour de l’assemblée plénière de la Conférence sur l’avenir de l’Europe.

        Après plusieurs mois de travail au sein du groupe santé, Camille a pris de l’assurance mais c’est la première fois qu’elle va parler en public au Parlement de Strasbourg. Elle ne disposera que d’une minute de temps de parole, alors elle choisit les mots, les remplace et tente de se les réapproprier fébrilement. Le texte prend forme peu à peu, devant elle, sur son téléphone portable. Elle espère provoquer un électrochoc dans les rangs des députés européens participant à l’événement.

        "Il faut vraiment que ça les booste un peu plus et qu’ils sortent de leur zone de confort, qu’ils arrivent à gérer nos recommandations différemment de la façon dont ils gèrent les affaires habituellement", assure-t-elle avec un brin d’impatience. "Je me dis que je n’ai pas fait tout ça pour rien quand même, car j'ai donné de mon temps, de la fatigue, je me suis vraiment donnée à fond. Je veux que notre travail soit utile et mis en application."

        Un message volontaire et empreint d’humilité

        À peine le temps d’apporter quelques retouches à son intervention, son nom apparaît sur l’écran géant. Guy Verhofstadt, qui copréside cette assemblée plénière de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, l’invite à prendre la parole.

        "C’était très intense. Quand j'ai vu mon nom, je me suis dit que je n'avais plus le temps de réfléchir. Il va falloir se lever. Il va falloir parler. Quand j'ai entendu 'Girard', j'ai vite enlevé mon casque. Je me suis levée, j’ai allumé mon micro, j'ai inspiré et j'ai parlé. J'ai regardé ma mère d'un coin de l'œil", se souvient-elle.

        Des mots simples, un message volontaire mais également empreint d’humilité – et un instant immortalisé par sa mère, portable à la main. En tant que mineure, Camille est accompagnée de sa mère pendant les plénières. C’est elle qui l’a inscrite à la Conférence. La candidature de sa fille a été retenue et Camille est même rapidement devenue ambassadrice de son groupe de travail, le panel consacré à la santé. Avant la Conférence, elle était peu habituée aux thématiques européennes mais en quelques mois, le Parlement de Strasbourg est devenu un lieu où elle a pris ses habitudes. Elle a aussi appris à défendre ses recommandations et celles de son groupe de travail.

        "C'est la première fois qu'on est là, que les citoyens participent pleinement à cette aventure et donnent leur avis sous cette forme. C'est une innovation. Je pense qu'il faudrait quand même sortir de sa zone de confort. C'est déjà quelque chose de différent qu'on soit là, c'est la première fois", dit fièrement Camille. "Pourquoi ne pas gérer aussi nos idées différemment ? Et que ça ne prenne pas des années, et qu'il n'y ait pas qu'une seule recommandation sur une centaine qui passe."

        Le bilan de son groupe de travail : 51 recommandations en faveur de la santé

        Camille est sur tous les fronts ce samedi-là. Elle interviendra une deuxième fois en tant que porte-parole pour porter les recommandations de son groupe de travail consacré à la santé.

        Une cinquantaine de recommandations (51 exactement). Le fruit de plusieurs mois de discussions, de confrontation et de recherche de solutions à des problématiques assez variées. Début octobre, Camille a été élue ambassadrice au sein de son groupe pour travailler au sein de la plénière, un instant clef qui a poussé l’une des benjamines de la Conférence à se lancer pleinement dans l’aventure. À seulement 16 ans, il lui a fallu appréhender un nouvel environnement complexe, apprendre en temps réel le fonctionnement des institutions et approfondir sa connaissance des dossiers de la santé au niveau européen.

        Avant le Covid-19, la santé n’entrait que partiellement dans le domaine de compétence de l’Union européenne mais la pandémie a changé la donne. Le groupe de Camille souhaite en profiter pour faire avancer le développement des soins pour tous au sein des 27.

        Une santé à échelle européenne et l’inclusion du handicap

        Les États membres sont encore loin d’avancer au même rythme dans le domaine de la santé, ce qui chagrine la jeune panéliste et donne lieu à de nombreuses discussions en famille.

        "Si j’avais une baguette magique, je crois vraiment que c’est ce que je changerais en premier, parce que là, on n’est pas du tout unis", déplore Camille. "Dans plein de domaines, d’ailleurs, et ça pose question. Plus d’union, à ce niveau-là, la santé, ça ferait partie de la solution pour que tout le monde aille dans le bon sens", glisse-t-elle sous le regard complice de son père.

        Chez Camille, à Toulouse, l’Union européenne s’est invitée dans les discussions. Le sujet de la santé, lui, était déjà abondamment évoqué. La question du handicap et de l’inclusion retient particulièrement l’attention de Camille et de sa mère.

        "Ce sujet-là me touche personnellement. Déjà parce que j’ai quelques personnes dans ma famille qui sont en situation de handicap, et également en raison de mon travail : je travaille dans un service RH", explique Stéverine, la mère de Camille.

        "On en parle, c’est vrai. Ça fait partie du quotidien : du tien et donc du nôtre", complète Camille. "J’aimerais bien aller porter ça mais j’ai l’impression que mon avis n’est pas encore assez construit. Il y a certains problèmes que je vois à mon échelle mais vous, vous voyez plus dans les entreprises, dans votre vie quotidienne. Moi, je me réveille et je vais au lycée."

        Le baccalauréat et la Conférence sur l’avenir de l’Europe la même année

        Mener de front la Conférence et sa vie de lycéenne n’est d’ailleurs pas toujours simple pour la Toulousaine. Mais Camille a appris à jongler entre les cours de terminale, les devoirs à rattraper et sa présence à la Conférence. "Il y a des moments où je me suis dit que j'allais arrêter mais je suis là", confirme-t-elle dans un sourire.

        Son expérience au sein de la Conférence, Camille a décidé de la partager avec ses camarades de classe du lycée Ozenne à Toulouse. Les lycéens n’ont pas forcément une bonne connaissance des institutions mais se prêtent au jeu. Une heure de questions-réponses menées sans langue de bois. Un exercice périlleux pour Camille, qui ne se laisse pas déstabiliser.

        "Au début, je ne pensais pas trop que cette Conférence allait vraiment changer quelque chose. Et puis est arrivée la deuxième session, quand j’ai été nommée ambassadrice, et là, ça a un peu changé : il y avait des députés et on a parlé avec eux. Dans les groupes de travail aussi, on était avec eux. On avait l’impression de donner notre avis à des personnes qui peuvent faire quelque chose", raconte-t-elle.

        "Ça t’a donné envie de faire une carrière politique ?", lui demande un camarade.

        "Non, pas du tout, précise-t-elle. Je pense que c’est une expérience très enrichissante mais je ne me vois pas être là-dedans plus tard. C’est très intéressant, j’aime bien pouvoir donner mon avis mais débattre sur des sujets toute la journée, ça ne m’intéresse pas beaucoup."

        "Est-ce que tu penses que ça a un vrai impact politique ou c’est trop difficile de faire ressortir quelque chose parce qu’il y a trop de différences entre les pays ?", interroge un autre élève.

        "C’est compliqué mais je pense qu’on peut essayer de trouver un accord sur tous ces sujets", rassure Camille.

        Cette expérience au sein de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, Camille la partage aussi sur les réseaux sociaux en petit comité, auprès de ses proches et de ses amis, qui se chargent ensuite de la relayer. Peu à peu, Camille s’est prise au jeu. Pour elle, la Conférence est une opportunité.

        "La Camille du mois de septembre était perdue et elle s'est dit 'Dans quoi ma mère m'a embarquée ?' Et là, la Camille de maintenant, elle se dit 'Heureusement que ma mère m’y a embarquée parce que c’est vraiment un truc de fou.'"

        Une transformation en temps réel : "Maintenant, c’est à fond 'one life'"

        Touchée par le Covid-19 en janvier, elle n’a pas pu participer à la seule séance de travail en dehors du Parlement de Strasbourg, à Natolin, près de Varsovie, en Pologne. La déception passée, elle a décidé de s’investir jusqu’au bout dans cette aventure à la fois humaine et citoyenne.

        "Le Covid, le rendez-vous manqué de Natolin, ça a été un électrochoc. Je me suis dit que c'était une raison de plus pour m'impliquer à fond. Et puis le fait d’en parler autour de moi, que tout le monde me dise 'Ah, c'est une opportunité de dingue, t'as vraiment de la chance d'être là' m'a fait vraiment prendre conscience que ça, je ne le vivrai qu'une fois probablement et que, du coup, maintenant, c'est à fond 'one life'."

        Une transformation, une mue en temps réel qui n’a pas échappé à l’entourage de cette Conférence et notamment aux députés européens venus féliciter Stéverine pour l’implication de sa fille, qui aborde en avril deux de ses dernières séances plénières à Strasbourg avec forcément beaucoup d’attentes et d’émotion. Il y sera question de porter les propositions des groupes de travail. Celui de la santé pourra compter sur l’énergie et la fraîcheur d’une Camille plus investie que jamais.

        Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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        Portrait : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

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        Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

        Ici l'Europe

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        New York Times - World

        ‘Una empresa global ha tenido que retroceder’: una protesta en Brasil provoca un cambio en la política de LinkedIn

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        Después de que activistas brasileños se enfrentaran a LinkedIn por eliminar los anuncios de empleo que buscaban a candidatos negros e indígenas, la empresa cambió su política global.

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        Por Jack Nicas y Flávia Milhorance

        RÍO DE JANEIRO — En febrero, un laboratorio de ideas en São Paulo buscaba un coordinador financiero. Era un puesto a distancia, a medio tiempo y, según decía la publicación en la red social LinkedIn, de preferencia pedía que se postularan candidatos negros e indígenas.

        Tratándose de Brasil, el anuncio era inocuo. Muchas compañías brasileñas han empezado a buscar de manera explícita a empleados negros e indígenas para diversificar sus plantillas, un paso que pretende revertir la profunda desigualdad que asedia al país desde que su territorio fue colonizado por primera vez hace siglos.

        Entonces, LinkedIn, que domina el sector en Brasil, retiró la publicación sobre la vacante, lo que desencadenó un debate sobre por qué una compañía con sede en California habría de controlar la forma en que un país de Sudamérica aborda el racismo de su pasado y su presente. Durante el mes siguiente, decenas de empresas importantes protestaron, los fiscales federales abrieron investigaciones y los activistas demandaron.

        La semana pasada, LinkedIn se retractó de su postura. La compañía, que es propiedad de Microsoft, dijo que había aprendido de la experiencia en Brasil, por lo que cambió su política global para permitir anuncios clasificados de trabajo que buscan de manera explícita candidatos que sean “miembros de grupos históricamente desfavorecidos en la contratación”.

        El caso fue el ejemplo más reciente de cómo un puñado de entidades tecnológicas de Estados Unidos ejerce una enorme influencia en países extranjeros al implementar políticas globales que a menudo chocan con esas culturas o traen consigo conflictos, abusos u otras consecuencias indeseadas.

        “La conectividad global tiene muchas ventajas a las que no me gustaría renunciar”, dijo Eileen Donahoe, una exfuncionaria del gobierno de Barack Obama que ahora estudia políticas digitales globales en la Universidad de Stanford. “Pero lo que está saliendo a la superficie en este caso es el aspecto negativo de esa conectividad global y del dominio generalizado”.

        En este caso, la reacción ha logrado cambiar las normas de LinkedIn, no solo en Brasil, sino en todo el mundo. El replanteamiento de LinkedIn muestra cómo los países se oponen cada vez más a las grandes empresas tecnológicas y las obligan a cambiar sus políticas, lo cual tiene repercusiones globales.

        Una ley europea de privacidad de datos que entró en vigor en 2018 derivó en gran medida a la proliferación mundial de alertas en los sitios web que piden a los visitantes que acepten cookies, o el software de seguimiento incrustado detrás de la mayoría de las páginas web. La Unión Europea se dispone ahora a aprobar nuevas normas que podrían obligar a las empresas tecnológicas a hacer que sus aplicaciones de mensajería funcionen con los productos de sus rivales, lo que probablemente afecte a personas más allá del bloque. Y a finales del año pasado, una investigación en Japón hizo que Apple revisara importantes normas para muchos fabricantes de aplicaciones, mientras que las directrices en el Reino Unido llevaron a los gigantes tecnológicos a modificar el funcionamiento de sus productos para proteger mejor a los menores en todo el mundo.

        “A menudo la tendencia ha sido una ley real o una regulación gubernamental” que obliga a las empresas tecnológicas a replantearse sus políticas, dijo Donahoe. Pero con el caso de LinkedIn, dijo, “esto fue más una protesta pública”.

        Como muchos países, Brasil tiene una historia brutal de racismo. Desde la llegada de los primeros colonos europeos, los indígenas fueron masacrados durante cientos de años. Brasil importó más esclavos que ningún otro país y fue la última nación de América en abolir la esclavitud, en 1888. Incluso hoy, en un país en el que más de la mitad de la población es negra, los negros ocupan menos de uno de cada 100 puestos directivos en las empresas, según un estudio.

        La lucha por la igualdad ha cobrado fuerza en los últimos años, en parte impulsada por un aumento de los programas de acción afirmativa. En 2020, Magazine Luiza, un gigante brasileño del comercio minorista con más de 1400 tiendas, anunció que su programa de formación de ejecutivos estaría abierto únicamente a candidatos negros.

        El anuncio encendió un debate nacional. Muchos conservadores en Brasil criticaron a la empresa, tachando su política de racista, mientras que muchos en la izquierda la aplaudieron. “Fuimos ‘cancelados’ en las redes sociales, incluso por diputados”, dijo Frederico Trajano, director general de Magazine Luiza. Sin embargo, desde entonces, disposiciones similares en Brasil “han prosperado”, afirmó. “El número de iniciativas nuevas es impresionante”.

        En Estados Unidos, compañías como Google, Twitter y J.P. Morgan han introducido en los últimos años programas de interinatos para determinadas minorías, los cuales se presentan como una manera de crear una base de talento más diversa. Sin embargo, aunque se han realizado esfuerzos grandes para diversificar la mano de obra cualificada en muchas empresas estadounidenses, la legislación de Estados Unidos prohíbe en general los anuncios de empleo que muestren preferencia por una raza en particular.

        En Brasil, varias decisiones judiciales recientes han confirmado las políticas de acción afirmativa, dejando en claro que las empresas pueden dar preferencia a los empleados negros e indígenas, explicó Elisiane Santos, fiscala del Ministerio Público del Trabajo. “Ciertamente es legal”, declaró.

        Como resultado, las empresas se han vuelto más audaces. Así, cuando Laut, un instituto de investigación de São Paulo, publicó su anuncio para un coordinador financiero en el que se “daba preferencia” a los candidatos negros e indígenas, la medida no fue algo realmente innovador. Fue más sorpresivo cuando, tres días después, el 28 de febrero, LinkedIn quitó el anuncio y le comunicó a Laut, el Centro de Análisis de la Libertad y el Autoritarismo, en un correo electrónico que el anuncio violaba sus políticas.

        Natura & Co., una empresa brasileña de belleza personal con 35.000 empleados, dijo más tarde que LinkedIn también había retirado su anuncio en el que se buscaba una persona de color para un puesto de dirección.

        La medida de LinkedIn reavivó el debate nacional sobre las políticas de discriminación positiva. LinkedIn se convirtió en objeto de las críticas de la izquierda y fue vista como una defensora de la derecha.

        “La postura de LinkedIn con respecto a Brasil es una aplicación colonialista de la ley para proteger el racismo”, escribió en Twitter Pedro Abramovay, quien fue el segundo de abordo del Ministerio de Justicia de Brasil.

        La cuenta oficial de LinkedIn respondió diciendo que su política se aplicaba a todos los usuarios a nivel mundial y que prohibía las vacantes de empleo que dieran preferencia o excluyeran a candidatos por motivos de “edad, género, religión, etnia, raza u orientación sexual”.

        Raphael Vicente, abogado y profesor de São Paulo que dirige una iniciativa para promover políticas de acción afirmativa, comenzó a reunir firmas de empresas para una carta de protesta contra esa política. Más de 40 compañías firmaron, entre ellas Coca-Cola, Intel, Procter & Gamble, Bayer y Unilever. “Una política así puede suponer un enorme revés para el país”, escribió Vicente, añadiendo que revertiría el efecto de los programas de discriminación positiva por los que él y otros activistas han luchado.

        LinkedIn tiene una posición dominante en Brasil en lo que respecta a los clasificados de empleo. Brasil es el tercer mercado más grande de LinkedIn, después de Estados Unidos e India, con 55 millones de usuarios, o una de cada cuatro personas en Brasil.

        Después de que LinkedIn quitara los anuncios, el Ministerio Público de São Paulo, el Ministerio Público del Trabajo y una agencia federal de derechos del consumidor enviaron avisos a la empresa solicitando más información. Educafro, un grupo de justicia racial, demandó entonces a LinkedIn, diciendo que su política era racista y violaba la legislación brasileña. El grupo pidió más de dos millones de dólares por daños y perjuicios, los cuales dijo que utilizaría en programas de educación para la población negra.

        El martes, después de que The New York Times pidiera comentarios sobre la eliminación de los anuncios de empleo, LinkedIn dijo que estaba cambiando su política a fin de permitir tales anuncios, siempre y cuando sean legales en un país determinado. “Es importante hacer esto bien y nos comprometemos a seguir aprendiendo y mejorando”, dijo la empresa en un comunicado. No quiso hacer más comentarios.

        En 2010, una ley federal en Brasil exigió a las empresas crear “igualdad de oportunidades en el mercado laboral para la población negra”, aunque no especificó cómo. En 2012, el Tribunal Supremo de Brasil respaldó las cuotas raciales en las universidades públicas. Y en 2014, una nueva ley exigía que el 20 por ciento de las personas contratadas a través de los exámenes de la administración pública fueran negras.

        Vicente dijo que cuando él y otros activistas comenzaron a impulsar la acción afirmativa en Brasil en 2015, las empresas brasileñas todavía se resistieron. “Ahora una empresa global ha tenido que retroceder en el tema”, dijo. “Aquí, el mensaje a las empresas es muy claro”.

        Jack Nicas es el jefe del buró de Brasil, desde donde cubre Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente cubrió temas de tecnología desde San Francisco y, antes de unirse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicasFacebook

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        France24 - Monde

        Présidence de l'UE, guerre en Ukraine, présence en Afrique : quelle politique étrangère française ?

        Publié le : 30/03/2022 - 20:52

        Stéphanie ANTOINE Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

        Jusqu’au bout de sa présidence, Emmanuel Macron essaie de jouer le rôle de médiateur sur la scène internationale. Dernièrement, le président français a tenté d’éviter que la Russie n’envahisse l’Ukraine. En Afrique, malgré le retrait des forces françaises du Mali, le chef de l'État a réussi à impliquer d’autres pays européens au sein de la force Takuba. En Europe, la France - qui préside le Conseil de l'Union européenne pendant six mois - espère avancer sur la politique de défense commune.

        Une émission préparée par Louma Sanbar et Morgane Minair

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        • Vincent HUGEUX, Journaliste indépendant et essayiste, spécialiste de l'Afrique, auteur de "Tyrans d'Afrique" (éditions Perrin, mars 2021)
        • Michel DUCLOS, Diplomate, conseiller spécial à l’Institut Montaigne, auteur de "La France dans le bouleversement du monde" (éditions de l’Observatoire, octobre 2021)
        L'Entretien de France 24

        Jean-Yves Le Drian : "Je ne croirai Moscou que sur des actes" de désescalade en Ukraine

        ÉLYSÉE 2022

        Entre campagne électorale et Ukraine, Emmanuel Macron sur le fil du "en même temps"

        À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie

        France24 - Monde

        France-Luxembourg : à Esch-sur-Alzette, une amitié en acier

        Publié le : 24/02/2022 - 21:31

        Alix LE BOURDON

        Cité au lourd passé industriel, Esch-sur-Alzette s’étend le long de la frontière française. La deuxième ville du Luxembourg est l'un des symboles du succès sidérurgique de ce petit pays au XXème siècle. Ses nombreuses friches industrielles en sont les témoins. Le multiculturalisme est l’autre marque de ce passé, avec 120 nationalités représentées, dont une en particulier, les Français. Et pas seulement à cause de leur proximité géographique : de nombreux travailleurs de l’Hexagone sont venus dans le Grand-Duché pour prêter main forte au secteur de la sidérurgie en pleine expansion.

        La ville reste empreinte de cette histoire. Elle a même été choisie comme capitale européenne de la culture en 2022, avec une série d’événements qui commencera le 26 février.

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        Le Luxembourg devient le premier pays à rendre gratuits les transports publics

        Ici l'Europe

        Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (2/2)

        Ici l'Europe

        Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (1/2)

        France24 - World

        International Space Station: First all-private astronaut crew readies for launch

        Issued on: 05/04/2022 - 19:28

        Sam BALL

        For the first time in its more than 20 years of operation the International Space Station (ISS) is getting ready to welcome its first-ever all-private astronaut team. A four-man crew assembled by Houston-based start-up Axiom are set to blast off for the ISS on Friday in what the company and NASA have hailed as a major milestone in the growing commercialisation of spaceflight.

        France24 - World

        'We will be forced to steal': Taliban bans poppy cultivation

        Issued on: 04/04/2022 - 18:12

        Sam BALL

        Afghanistan is the world's biggest producer of opium poppies, the sap of which is used to produce heroin, in an industry that accounts for tens of thousands of jobs and a substantial proportion of the country's GDP. But now, the ruling Taliban has said it plans to put an end to poppy cultivation, leaving farmers fearing for their future in a country whose economy is in freefall.

        Valeurs Actuelles

        Coupe de monde de football au Qatar : les drapeaux-arcs-en-ciel confisqués pour “protéger” les supporters

        La coupe du monde de football 2022 débutera le 21 novembre prochain au Qatar, et réserve déjà son lot de controverses. Comme l’a rapporté BFMTV le 1er avril, un haut responsable chargé de la sécurité de l’événement a annoncé que les drapeaux arc-en-ciel pourraient être confisqués aux supporters. Ce dernier a évoqué une raison sécuritaire, en expliquant vouloir « protéger » les supporters face à d’éventuelles agressions. Bien que les organisateurs répètent en boucle que la communauté LGBTQ+ ne risque rien à Doha, la déclaration d’Abdulaziz Abdullah Al Ansari remet en cause cette idée.

        Discrimination ambiante

        Depuis sa désignation comme pays hôte de la compétition, le Qatar a suscité de nombreuses critiques, et cette annonce ne devrait pas arranger la situation. En effet, de nombreuses personnes se sont insurgées que la coupe du monde ne se déroule dans ce pays où les valeurs du sport et les droits de l’homme y sont controversés. « Si vous voulez démontrer votre point de vue sur la situation LGBTQ, démontrez-le dans une société où il sera accepté », a expliqué Abdulaziz Abdullah Al Ansari, tout en assurant que ses propos n’étaient pas discriminatoires. A la suite de ces déclarations qui sont venues s’ajouter à ceux du président du comité d’organisation du Mondial, qui avait indiqué fin 2021 que « l’homosexualité n’est pas autorisée » dans l’émirat, plusieurs associations ont pris le sujet à bras le corps. C’est le cas par exemple du réseau anti-discrimination FARE qui a fait part de sa « préoccupation » et indiqué que cette décision ne pourrait pas être « considérée comme acceptable ».

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        French presidential elections: 'I gave my vote to a foreigner'

        Issued on: 01/04/2022 - 16:32

        Sam BALL

        When Iona, a 24-year-old student from Toulouse, casts her vote in this year's French presidential election, she won't be voting for the candidate of her choice but rather one chosen by Amir – a Moroccan immigrant whom she had never met until recently. They were put in touch by Alter-Votants, a service that allows French people who do not plan to vote to cast their ballots on behalf of foreigners living in France who would not normally get a say in the election because of their nationality.

        L'Humanité

        « Nous n’avons pas la statue de la Liberté mais la Canebière »

        Prescription culture

        Dans le documentaire de Hugues Nancy, Marseille est présentée sous une lumière vive et passionnante.

        Gérald RossiGérald Rossi

        En 1896, les frères Lumière filment le Vieux-Port de Marseille. Ce premier document, qui mérite le qualificatif d’historique, est un des nombreux films précieux (et colorisés) que propose ce passionnant documentaire de Hugues Nancy. Et Clara Luciani, qui fait se raconter à la première personne du singulier la cité phocéenne millénaire, lui prête sa voix. Depuis les frères Lumière, « inventeurs » du cinématographe, Marseille est, dans le monde contemporain, la ville de France le plus souvent filmée après Paris. Mais l’histoire débute voilà près de trois mille ans, avec la rencontre et le mariage de la belle princesse gauloise Gyptis et du beau marin grec Prôtis.

        Un « parler » unique en Provence

        « On dit qu’ils étaient beaux, mais on n’en sait rien, peut-être qu’elle était une “cagole”et que lui était un “cake” », s’amuse Médéric Gasquet-Cyrus. Car, pour lui, Marseille c’est aussi un « parler » unique en Provence. Ce que ne contredisent pas les autres intervenants connus, comme la metteure en scène et directrice du Théâtre national de la Criée, Macha Makeïeff, le cinéaste Robert Guédiguian, la comédienne Ariane Ascaride… ou d’autres habitants de la ville. Et tous montrent une fierté réfléchie d’ « être marseillais ». Et dire, comme l’un d’eux, « nous n’avons pas la statue de la Liberté, mais nous avons la Canebière », n’est pas une galéjade.

        Populaire avec sa main-d’œuvre de multiples origines

        Lorsque Louis XIV fait construire les deux forts (Saint-Jean et Saint-Nicolas), il fait tourner une partie des canons de défense vers la mer, mais une autre vers la ville, dont il craint la violence populaire. Car, populaire, Marseille l’a toujours été, avec sa main-d’œuvre de multiples origines, qui s’est usée à trimer sur les quais comme dans les usines de sucre, dans les savonneries, etc.

        Du Corbusier à l’OM

        La cité phocéenne a également été martyrisée sous l’occupation nazie, avec rafles de juifs et dynamitage d’une part de son cœur historique ( le Panier). Après la Libération, la municipalité, conduite par le communiste Jean Cristofol, s’attache à la reconstruction. Marseille, c’est aussi le Chant des Marseillais, composé en 1792 et devenu l’hymne national ; la « maison du fada », construite entre 1947 et 1952, pour parler de l’immeuble futuriste de Le Corbusier qui suscite toujours des passions ; ou encore l’OM, qui, bien plus qu’un club de foot, est un état d’esprit et de résistances.

        Marseille, pointe le film, est une ville de tensions sociales, parfois racistes, et de délinquance. Mais c’est avant tout une cité de solidarité. Philippe Fragione (Akhenaton) la compare à une mosaïque : « Si on la regarde de trop près, on ne voit que de petits morceaux de toutes les couleurs. Mais si on prend un peu recul, elle apparaît dans toute sa beauté. » Et dans son attachante complexité.

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        Valeurs Actuelles

        Législatives en Hongrie : le parti de Viktor Orban arrive largement en tête

        Alors que la présidentielle se profile en France, les Hongrois ont quant à eux dû voter dimanche 3 avril dans le cadre des élections législatives. Comme l’a indiqué Le Figaro, c’est le parti du Premier ministre nationaliste Viktor Orban qui est arrivé largement en tête dans les urnes. Il s’agit de la quatrième victoire d’affilée pour le dirigeant souverainiste hongrois. Bien que les résultats définitifs ne soient pas encore connus, sa victoire est déjà confirmée par les premiers résultats partiels publiés par le Bureau national électoral. La participation au scrutin s’est établie à 68,7%, un chiffre proche du record d’il y a quatre ans.

        🇫🇷🇭🇺 Félicitations à Viktor Orbán pour sa victoire écrasante aux élections législatives en Hongrie.

        Quand le peuple vote, le peuple gagne ! pic.twitter.com/UYFfsAvhFL

        — Marine Le Pen (@MLP_officiel) April 3, 2022

        « Victoire exceptionnelle »

        Pour ces élections, les analystes avaient prédit un combat serré comme jamais, puisque l’homme politique de 58 ans était notamment confronté à l’alliance inédite de six partis pour lui faire barrage. Pourtant, son parti Fidesz a recueilli 54,24% des voix après le dépouillement de 77% des bulletins. Le résultat officiel complet sera connu dans les prochains jours. En attendant, Viktor Orban s’est félicité de cette réussite : « Nous avons remporté une victoire exceptionnelle, une victoire si grande qu’on peut sans doute la voir depuis la Lune, et en tout cas certainement depuis Bruxelles », a-t-il déclaré dans un discours. En France, Marine Le Pen a tenu à adresser ses félicitations au dirigeant souverainiste, avec qui elle partage de nombreux points d’accord. La candidate du Rassemblement national a tenu à souligner une « victoire écrasante » sur son compte Twitter, et ajouté une phrase qu’elle compte bien voir appliquée les 10 et 24 avril prochains : « Si le peuple vote, le peuple gagne ! »

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        'My soul aches': As war still rages, some Ukrainian refugees return home

        Issued on: 01/04/2022 - 11:29Modified: 01/04/2022 - 11:37

        Sam BALL

        More than four million people have now fled the war in Ukraine, according to the UN. But now, even as fighting in the country still rages, some refugees are choosing to return, whether to be with family they left behind or simply because they miss their home country.

        L'Humanité

        Melissa Lucio dans la mécanique infernale de la « justice » texane

        Prescription culture

        Télévision Accusée d’infanticide, cette femme, qui clame son innocence, risque d’être exécutée le 27 avril au pénitencier de Huntsville. Un documentaire multiprimé tire le signal d’alarme.

        Laurent Etre

        Le film s’ouvre sur des extraits de l’audition de Melissa Lucio, mère de quatorze enfants, accusée d’infanticide et condamnée à la peine capitale par un tribunal du Texas. C’était en 2008. Depuis, elle se trouve toujours en détention dans les couloirs de la mort d’une prison du même État. Et c’est d’un parloir que s’exprime cette femme de 53 ans. « J’ai perdu douze ans de ma vie (le documentaire date de 2020 – NDLR), sans mes enfants. (…) Je ne comprends pas comment la justice a pu me faire ça », lâche-t-elle en voix off, avant que son visage raviné par le chagrin n’apparaisse à l’écran. Son sort se joue en ce moment, car ses avocats ont déposé un nouveau recours contre une exécution dont la date est fixée au 27 avril. C’est dire la portée que revêt aujourd’hui la diffusion, par Canal Plus, du film de Sabrina Van Tassel.

        En ménageant ses effets, la réalisatrice reconstitue le puzzle de l’affaire au fil des témoignages des proches et des professionnels impliqués. Très vite, les premières failles apparaissent du côté de l’accusation. Certes, le corps de Mariah, 2 ans et dernière-née de la vaste fratrie, a bien été retrouvé couvert d’ecchymoses. Mais l’avocate d’appel de Melissa Lucio fait observer que ni dans les témoignages des autres enfants, ni dans les 2 000 à 3 000 pages du dossier des services sociaux, il n’est fait état de violences.

        Victime de la « tolérance zéro »

        Surtout, des éléments attestant que Mariah serait en réalité décédée des suites d’une chute d’escalier ont été étrangement écartés par la première équipe de « défense ». Ils sont ici repris un à un. Et c’est ainsi que l’on découvre, en sus des pressions exercées par les enquêteurs pour obtenir des aveux, les motivations électoralistes d’un procureur général, tenant de la « tolérance zéro », qui menait campagne pour sa réélection à l’époque du procès. Un juge tellement exemplaire qu’il a été condamné à treize ans de prison pour corruption, en 2014.

        Au final, l’hypothèse de la culpabilité de Melissa dans la mort de sa fille se délite. Et c’est bien un véritable acharnement judiciaire qui se trouve mis au jour. D’origine hispanique et pauvre, victime d’abus sexuels dès son jeune âge, puis de la part de ses deux maris successifs, Melissa, qui a par ailleurs connu les affres de la drogue, est une personnalité vulnérable, confrontée à un système d’une dureté implacable. Le film interroge la notion de responsabilité, en déploie toute la complexité, à rebours des jugements à l’emporte-pièce. Un documentaire percutant.

        Télévisiondocumentairecanal pluspeine de mort
        BBC

        Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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        The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

        The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

        But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

        Valeurs Actuelles

        Guerre en Ukraine : après le massacre de Boutcha, la France va expulser 35 diplomates russes

        La guerre en Ukraine se poursuit, au 40e jour de l’offensive russe, et « le massacre de Boutcha était délibéré. » Ces propos ont été tenus dimanche 3 avril par le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, au lendemain de la découverte de nombreux cadavres dans cette ville située au nord-ouest de Kiev, tout juste reprise à l’armée russe, rapporte France 24. Le ministre a ensuite appelé à de « nouvelles sanctions dévastatrices [immédiates] du G7 ».

        L’Union européenne réfléchit à de nouvelles sanctions contre la Russie

        L’Union européenne a annoncé lundi 4 avril discuter de nouvelles sanctions contre Moscou. Une « urgence» provoquée par la découverte d’un grand nombre de corps dans la région de Kiev, a déclaré le haut représentant de l’UE Josep Borell. Une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE est programmée pour le lundi 11 avril, à Luxembourg, indique 20 minutes.

        La France va expulser 35 diplomates russes

        La Quai d’Orsay annonce que la France va expulser une trentaine de Russes sous « statut diplomatique », indique BFMTV. Une expulsion qui concerne de « nombreux personnels russes sous statut diplomatique affectés en France dont les activités sont contraires à nos intérêts de sécurité », indique un communiqué du ministère.

        Joe Biden réclame un « procès pour crimes de guerre »

        Le président américain Joe Biden a déclaré lundi 4 avril vouloir « un procès pour crimes de guerre » après la découverte des exactions commises à Boutcha, en Ukraine. Le chef d’Etat a fait savoir sa volonté de prendre « des sanctions supplémentaires » contre la Russie, indique Le Figaro.

        En visite à Boutcha, Volodymyr Zelensky évoque « un génocide »

        Volodymyr Zelensky, en visite à Boutcha ce lundi 4 avril a déclaré : « Ce sont des crimes de guerre. Et cela sera reconnu par le monde comme un génocide ». Le président ukrainien a discuté avec les habitants de la localité, meurtrie par de nombreuses exactions. Sur les négociations avec Moscou, le chef d’État a indiqué qu’il poursuivait ses efforts « diplomatiques et militaires ».

        Emmanuel Macron évoque des « crimes de guerre »

        Invité sur France Inter ce 4 avril, Emmanuel Macron a réagi au massacre perpétré à Boutcha, située dans la banlieue de Kiev. « Je pense qu’on est tous extrêmement choqués et nous l’avons condamné avec la plus grande fermeté », a déclaré le Président après que plus de 400 civils aient été retrouvés morts dans la ville ukrainienne. Après cet évènement extrêmement violent, le chef de l’Etat a même expliqué qu’il y avait des « indices très clairs de crimes de guerre » ayant pu être commis par des militaires russes. « Il n’y aura pas de paix sans justice », a insisté Emmanuel Macron, en assénant que les responsables de ces crimes « devront en répondre », et que de nouvelles sanctions contre Moscou devraient être prononcées.

        La Russie dément avoir procédé à des exactions à Boutcha, Zelensky réplique

        Le ministère de la Défense russe a démenti avoir mené des « actions violentes » à l’encontre des civils à Boutcha, près de Kiev, et a accusé le pouvoir ukrainien d’avoir fabriqué « toutes les photos et vidéos publiées ». De son côté, Volodymyr Zelensky est revenu sur ces exactions, attribuant « une responsabilité commune » aux dirigeants de la Fédération de Russie « pour ces meurtres, pour ces tortures, (…) pour les balles tirées dans la nuque », cite Le Monde.

        L’effroi d’Antony Blinken après les violences à Boutcha

        Les violences imputées aux forces russes, qui se sont déroulées à Boutcha, sont « un coup de poing à l’estomac » et « cela doit s’arrêter », a estimé avec effroi ce dimanche le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dont les propos sont cités par BFM TV. « Nous ne pouvons pas normaliser cela. C’est la réalité de ce qui se passe chaque jour, tant que la brutalité de la Russie contre l’Ukraine se poursuit », a-t-il réagi sur la chaîne CNN, avant de réaffirmer que les Etats-Unis contribuaient à « documenter » d’éventuels « crimes de guerre » afin que leurs responsables « rendent des comptes ».

        Paris condamne les « exactions massives »

        La France condamne les « exactions massives » perpétrées par l’armée russe dans les villes d’Ukraine qu’elle occupait encore ces dernières semaines, relaye France 24. Et en particulier à Boutcha, comme l’a précisé Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères. « Je condamne avec la plus grande fermeté de tels actes constitutifs, s’ils sont confirmés, de crimes de guerre », a déclaré celui-ci dans un communiqué. Le chef de la diplomatie française a peu après fait savoir que Paris comptait travailler avec l’Ukraine et la Cour pénale internationale (CPI) pour que ces actes « ne restent pas impunis et que leurs responsables soient jugés et condamnés ».

        Boutcha : nouvelle découverte macabre

        Les corps de 57 personnes ont été découverts dans une fosse commune à Boutcha, a déclaré ce dimanche Serhii Kaplytchny, le chef des secours locaux, comme le relate de son côté Libération. Un certain nombre de témoignages font état d’exécutions de civils dans la ville. Autant d’« atrocités » qui ont été dénoncées par la communauté internationale.

        Le Kremlin juge « impossible » d’isoler la Russie

        Tandis que les sanctions internationales se multiplient depuis le 24 février, le Kremlin a estimé ce dimanche qu’il était « impossible » d’isoler la Russie dans le monde contemporain, relaye BFM TV. Un « isolement de la Russie, c’est technologiquement impossible dans le monde contemporain », a argué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision publique russe Rossia 1, dont des extraits ont été publiés par les agences de presse russes. Et de conclure : « La Russie est bien plus grande que l’Europe. »

        Le pape condamne à nouveau la « guerre sacrilège »

        Comme la veille, le pape François a de nouveau condamné ce dimanche à Malte « la guerre sacrilège » menée dans une Ukraine « martyrisée », rapporte France 24. Et cela, quelques heures après la découverte de cadavres de civils qui a suscité choc et indignation en Europe. « Prions pour la paix en pensant à la tragédie humanitaire de l’Ukraine martyrisée, encore sous les bombardements de cette guerre sacrilège », a réagi le pape à l’issue d’une messe en plein air qui s’est déroulée devant au moins 12 000 personnes, dans la capitale, La Valette.

        La colère de Berlin

        Le vice-chancelier et ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck, a fustigé ce dimanche un « terrible crime de guerre » perpétré à Boutcha, relaye Libération. Ensuite, il a confié qu’il souhaitait que de nouvelles sanctions économiques soient adoptées par les pays de l’UE contre Moscou. « Ce terrible crime de guerre ne peut pas rester sans réponse », a estimé l’écologiste auprès du journal allemand Bild. Et cela, au lendemain de la découverte de nombreux cadavres à Boutcha, une ville reprise aux Russes. Et de conclure : « Je pense qu’un renforcement des sanctions est indiqué. C’est ce que nous préparons avec nos partenaires de l’UE. »

        « J’espère que la population russe va se réveiller »

        Gennadiy Trukhanov, le maire d’Odessa, a déclaré ce dimanche sur BFM TV qu’il conservait l’espoir d’un sursaut de la population et de l’armée russes face aux directives de Moscou. « En ce qui concerne Vladimir Poutine et son entourage proche, je n’ai pas d’espoir. Mais j’espère que les soldats et les Russes qui ont été trahis vont se réveiller, a-t-il confié. Ce n’est pas une opération militaire spéciale, c’est une guerre fratricide. On tue, on massacre des civils. Mon seul espoir, c’est que le peuple russe dise non. » 

        Onze maires et dirigeants locaux « enlevés »

        La vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a annoncé ce dimanche que onze maires et dirigeants d’administrations locales d’Ukraine étaient toujours en captivité, après avoir été enlevés par les troupes russes, rapporte France 24. « A ce jour, onze chefs de communautés locales des régions de Kiev, Kherson, Kharkiv, Zaporojie, Mykolaïv et Donetsk sont en captivité », a-t-elle expliqué dans un message vidéo publié sur son compte Telegram.

        Boutcha : l’Europe fustige des « atrocités »

        Le président du Conseil européen, Charles Michel, a reproché ce dimanche à l’armée russe d’avoir commis des « atrocités » dans la région de Kiev, réclamant davantage de sanctions à l’encontre de Moscou, indique Libération. Charles Michel s’est dit « choqué par les images obsédantes des atrocités commises par l’armée russe dans la région libérée de Kyiv » sur Twitter, en mentionnant le hashtag « #BuchaMassacre », qui correspond au nom de la localité ukrainienne reprise aux Russes. Là-bas, près de 300 personnes ont été enterrées dans des fosses communes. « L’UE aide l’Ukraine et des ONG à rassembler les preuves nécessaires pour des poursuites devant les cours internationales », a ensuite ajouté le président du Conseil européen.

        Près de 4,2 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays

        D’après des chiffres de l’ONU communiqués ce dimanche et cités par BFM TV, environ 4,2 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion ordonnée, le 24 février, par le dirigeant russe, Vladimir Poutine.

        Vers une « enquête pour crimes de guerre » ?

        « Alors que les troupes russes sont contraintes de battre en retraite, nous voyons de plus en plus en plus de preuves des actes révoltants commis par les forces d’invasion dans des villes comme Irpin et Boutcha », a estimé Liz Truss, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, au Commonwealth et au Développement du Royaume-Uni, dans un communiqué, comme l’indique 20Minutes. Ces « attaques indiscriminées contre des civils innocents » doivent faire l’objet d’une « enquête pour crimes de guerre », a-t-elle ajouté ensuite.

        Des viols et des exécutions sommaires

        L’ONG Human Rights Watch a publié ce dimanche un rapport qui fait état de nombreuses violations du droit de la guerre en Ukraine, dans les zones sous contrôle des forces russes, rapporte Libération. Et cela, notamment à Tchernihiv, à Kharkiv, ainsi que dans les environs de Kiev. « Parmi les cas que nous avons enregistrés et étudiés, il y a de nombreux viols, deux cas d’exécution sommaire – de six hommes dans un cas et d’un homme dans l’autre – ainsi que d’autres cas de violences illégales [….] qui se sont déroulés entre le 27 février et le 14 mars », détaille dans un communiqué, publié à Varsovie, Hugh Williamson, chef de la section Europe et Asie centrale de HRW. Et d’ajouter : « Ce que nous avons documenté relève d’une cruauté et d’une violence délibérées et indicibles. Les viols, les meurtres et les autres actes de violence contre des civils ukrainiens commis par des forces russes doivent être poursuivis comme des crimes de guerre. »

        Sommet Poutine-Zelensky : des conditions pas réunies

        Les négociateurs russes et ukrainiens n’ont toujours pas rédigé de projet d’accord de paix qui pourrait permettre d’envisager des réunions au sommet. Et notamment entre Vladimir Poutine et son homologue Volodymyr Zelensky, a expliqué le principal négociateur russe, Vladimir Medinski, cité par France 24, dimanche 3 avril. Ainsi, sur l’application Telegram, Vladimir Medinski a indiqué que la position de Moscou sur le statut de la Crimée, annexée en 2014, ainsi que du Donbass, où le Kremlin a reconnu l’indépendance des républiques séparatistes de Donetsk et Louhansk, demeurait inchangée et que les négociations avec Kiev reprendraient lundi 4 avril.

        Vers un « cessez-le-feu humanitaire » ?

        Un haut responsable de l’ONU va s’évertuer, ce dimanche à Moscou, d’obtenir un « cessez-le-feu humanitaire » en Ukraine. Là-bas, de possibles exactions sur des civils ont été rapportées dans la région de Kiev, qui a été dévastée avant d’être finalement reprise aux Russes par les Ukrainiens, rappelle BFM TV. Ainsi, le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths, se rendra ce dimanche dans la capitale russe, avant d’aller à Kiev, comme l’avait annoncé vendredi 1er avril Antonio Guterres, le chef des Nations unies. Selon lui, l’ONU « ne renonce pas à la perspective d’arrêter les combats » en Ukraine.

        La France et l’Allemagne accusées d’être trop favorables à Moscou

        Le vice-Premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski, jugé comme étant l’homme fort du pouvoir à Varsovie, a reproché à la France ainsi qu’à l’Allemagne leur supposée trop grande proximité avec la Russie, dans le contexte de l’offensive en Ukraine, relaye BFM TV. « L’Allemagne, comme la France, a un fort penchant en faveur de Moscou », a-t-il estimé dans une interview publiée ce dimanche par le quotidien allemand Die Welt. Concernant Berlin, Jaroslaw Kaczynski l’a notamment accusée de ne pas livrer suffisamment d’armes à l’Ukraine et de refuser un embargo sur le pétrole qui provient de Russie. Et de conclure : « Pendant des années, le gouvernement allemand n’a pas voulu voir ce que faisait la Russie sous la direction de Poutine et on voit le résultat aujourd’hui. »

        Marioupol : un millier de personnes évacuées

        Après avoir été impossibles pendant plusieurs semaines, des évacuations ont commencé à petite échelle. Samedi 2 avril, un millier de personnes ont été évacuées de Marioupol, rapporte Libération. Ainsi, « 1 263 personnes » ont voyagé de Marioupol et Berdiansk jusqu’à Zaporijia, par leurs propres moyens. Dans le même temps, une dizaine de bus en convoi sont partis de Berdiansk, avec à leur bord 300 habitants de Marioupol. L’annonce a été faite au cours de la soirée par la vice-Première ministre, Iryna Verechtchouk, sur Telegram. Dans l’est du pays, d’autres évacuations ont eu lieu.

        Marioupol : un documentariste lituanien tué

        Le réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius a été tué samedi 2 avril dans la ville ukrainienne de Marioupol, où il documentait la situation de ce port assiégé, relayent Les Echos.

        Aucune victime dans les frappes sur Odessa

        La série de frappes qui a touché ce dimanche matin la ville d’Odessa, située dans le sud-ouest du pays, n’a fait aucune victime, d’après l’armée ukrainienne, citée par BFM TV. Dans le détail, il s’agissait d’une attaque de roquettes, a détaillé Vladislav Nazarov, un officier du commandement régional Sud, dans un communiqué.

        Odessa : Moscou dit avoir détruit une raffinerie et des dépôts de carburant

        Le ministère de la Défense russe a affirmé ce dimanche matin que l’armée avait détruit une raffinerie ainsi que des dépôts de carburant, à l’occasion de la série de frappes sur Odessa, au sud-ouest du pays, relaye BFM TV. « Ce matin, des missiles maritimes et terrestres de haute précision ont détruit une raffinerie et trois sites de stockage de carburants et de lubrifiants près de la ville d’Odessa », a précisé Moscou dans son point quotidien. D’après le ministère de la Défense, ces sites fournissaient du carburant aux forces ukrainiennes, en direction de la ville de Mykolaïv.

        Une approche « plus réaliste » de l’Ukraine d’un statut neutre

        Le négociateur en chef russe dans les pourparlers de paix avec l’Ukraine, Vladimir Medinski, a fait ce dimanche l’éloge d’une position « plus réaliste » de Kiev disposée, sous conditions, à accepter un statut neutre du pays, réclamé par Moscou, indique France 24. « La partie ukrainienne a adopté une approche plus réaliste des questions liées au statut neutre et dénucléarisé de l’Ukraine », a indiqué Vladimir Medinski sur la messagerie Telegram, avant d’ajouter qu’un projet d’accord approprié n’était pas encore prêt à être soumis aux dirigeants des deux pays.

        Capturées par les Russes, des femmes ont été rasées

        « Parmi les 86 Ukrainiens captifs, libérés aujourd’hui en échange de soldats russes, il y avait 15 femmes. Les Russes ont rasé nos belles femmes, spécifiquement pour les humilier », fustige sur Twitter l’analyste politique ukrainienne Maria Zolkina, comme le relate Libération. Des pratiques qui rappellent notamment les tontes de femmes, accusées d’avoir collaboré avec les Allemands, à l’issue de la Seconde Guerre mondiale.

        Among 86 #Ukrainian captives, released today in exchange for RU soldiers, there were 15 women. Russians shaved our beautiful women baldly specifically to humiliate them. Never you will humiliate #Ukraine. Never will you humiliate any UA woman, they are the bravest in the world pic.twitter.com/nZSIHMW4QK

        — Maria Zolkina (@Mariia_Zolkina) April 2, 2022

        Des bénéfices pour les marchands d’armes américains 

        Les milliers de missiles, de drones et de munitions envoyés par les Etats-Unis en Ukraine n’ont pas directement rempli les coffres des marchands d’armes américains. Toutefois, ces derniers devraient profiter à plus long terme de la guerre, avec des pays occidentaux soucieux de muscler leur défense face à Moscou, analyse 20Minutes. En effet, Washington, à l’instar de certains de ses alliés, a puisé dans ses stocks afin de fournir à l’armée ukrainienne ses missiles Stinger et Javelin. Des armes qui avaient été payées depuis longtemps à leurs fabricants : Lockheed-Martin et Raytheon Technologies. 

        Autrement dit, s’il n’y a pas eu d’achat supplémentaire, il va en revanche falloir reconstituer les stocks, ce qui est une aubaine pour les fabricants, poursuit le site d’informations. Par ailleurs, de nombreux Etats européens ont confié leur intention de relever le budget de leur armée. C’est notamment le cas de Berlin. De ce fait, « les pays vont aussi probablement chercher à augmenter l’interopérabilité [de leurs équipements] avec ceux des Etats-Unis, qui [sont] quand même le pilier de l’OTAN », détaille Eric Heginbotham, du Centre des études internationales du MIT, dont les propos sont cités par nos confrères. Mi-mars, l’Allemagne a décidé d’acquérir des avions de chasse F-35 de Lockheed. A savoir, les mêmes que ceux utilisés par les Etats-Unis. 

        Odessa : une aide humanitaire grecque 

        Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, devrait « très bientôt » arriver à Odessa. Ce grand port ukrainien, situé sur la mer Noire, a été bombardé dimanche matin par les forces russes. L’annonce, relayée par Libération, a été faite par le ministère de Nikos Dendias. « Il apporte de l’aide humanitaire, qui sera remise aux autorités de la ville », et a l’intention de discuter avec elles de « la création d’un mécanisme permanent de distribution d’aide humanitaire ». D’autre part, Nikos Dendias rencontrera un certain nombre de membres de la communauté grecque de cette ville et a l’intention d’y rouvrir le consulat grec. 

        La région de Kiev « libérée » 

        Les Ukrainiens ont repris le contrôle de la totalité de la région de Kiev, après le retrait des forces russes de villes-clés situées près de la capitale, a fait savoir ce samedi la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar, comme le relaye 20Minutes. Les localités d’« Irpin, Boutcha, Gostomel et toute la région de Kiev ont été libérées de l’envahisseur », a-t-elle assuré sur Facebook. Chacune de ces villes a été dévastée par les combats. Lundi dernier, les Ukrainiens avait expliqué avoir reconquis Irpin, aux mains des Russes depuis fin février. Ce samedi, le gouvernement ukrainien a jugé que les forces russes opéraient un « retrait rapide » des régions de Kiev et de Tcherniguiv, situées dans le nord du pays, avec pour objectif de se redéployer en direction de l’Est et du Sud.

        Des explosions à Odessa

        Dimanche 3 avril, une série d’explosions a été entendue en début de matinée à Odessa, principal port de l’Ukraine, situé sur la mer Noire, dans le sud-ouest du pays, selon des informations citées par BFM TV. Ces explosions, survenues aux alentours de 6 heures du matin, ont été accompagnées d’au moins trois colonnes de fumée noire et de flammes visibles. Et cela, apparemment dans une zone industrielle. 

        « Odessa a été attaquée depuis les airs. Des incendies ont été signalés dans certaines zones. Une partie des missiles a été abattue par la défense aérienne. Il est recommandé de fermer les fenêtres », a indiqué sur son compte Telegram Anton Guerachtchenko, conseiller du ministre de l’Intérieur ukrainien, dont les propos sont cités par nos confrères. 

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        Alaa Abdel-Fattah, le plus célèbre détenu politique d’Égypte, en grève de la faim

        Publié le : 05/04/2022 - 05:19

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        Alaa Abdel-Fattah, icône de la révolution égyptienne, condamné à cinq ans de prison pour "diffusion de fausses informations", a commencé une grève de la faim pour protester contre sa détention, a annoncé, lundi, la mère du détenu.

        Alaa Abdel-Fattah, figure centrale de la "révolution" de 2011 et détenu politique le plus célèbre d'Égypte, est en grève de la faim depuis samedi pour dénoncer sa détention, a annoncé sa mère Laila Soueif, lundi 4 avril,  à l'AFP.

        "Il refuse de s'alimenter parce que sa situation carcérale doit changer, il est placé sous surveillance renforcée, à l'isolement, il n'a pas droit à des livres, à de l'exercice physique et cette prison est connue pour ne respecter aucune loi", a-t-elle expliqué.

        En décembre, Alaa Abdel Fattah, 40 ans, avait écopé de cinq ans de prison pour "diffusion de fausses informations" et son ancien avocat Mohamed al-Baqer et le blogueur Mohamed Ibrahim, alias Oxygen, de quatre ans. Condamnés par un tribunal d'exception, ils n'ont pas le droit d'interjeter appel. 

        Sa sœur Mona Seif a indiqué sur Twitter qu'elle avait rendu visite lundi à son frère en prison, où il a refusé de prendre la nourriture qu'elle lui avait portée, car "il était en grève de la faim depuis le premier jour du ramadan (samedi)".

        Triste record

        Figure centrale du soulèvement populaire qui a chassé le président Hosni Moubarak lors du Printemps arabe, Alaa Abdel Fattah détient un triste record : il a été emprisonné sous tous les présidents du plus peuplé des pays arabes depuis plus d'une décennie.

        Sa dernière arrestation remonte à septembre 2019, après de rares manifestations contre le président actuel Abdel Fattah al-Sissi, qui a progressivement muselé la population depuis son arrivée au pouvoir en 2013.

        Le pays compte 60 000 détenus d'opinion, dont selon Amnesty International, "des militants pacifiques, des défenseurs des droits humains, des avocats, des universitaires et des journalistes détenus uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d'expression, de réunion pacifique et d'association".

        Parmi eux figure l'ancien candidat malheureux à l'unique présidentielle démocratique d'Égypte, en 2012, Abdel Moneim Aboul Foutouh, un ancien dirigeant des Frères musulmans - organisation déclarée "terroriste" par le pouvoir. Sa famille a indiqué dans un communiqué qu'il avait "subi le 23 mars une agression barbare menée par un officier" dans sa prison d'un faubourg du Caire, tenant "le régime pour responsable de sa vie et de sa santé physique et mentale".

        Avec AFP

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        Condamnation d’Alaa Abdel-Fattah, icône de la révolution de 2011 : "Nul n’est à l’abri en Égypte"

        Une icône de la révolution égyptienne, Alaa Abdel-Fattah, écope de cinq ans de prison

        France24 - Monde

        Ces images de Boutcha ne montrent pas des "faux cadavres" mis en scène par l’armée ukrainienne

        Publié le : 04/04/2022 - 17:47

        Arthur Bamas Suivre

        Le 3 avril, des cadavres de civils ont été découverts à Boutcha, une ville de la région de Kiev qui était occupée par l’armée russe. Depuis, plusieurs médias russes et comptes prorusses ont partagé une même vidéo sur les réseaux sociaux, assurant qu’elle démontrerait que ces cadavres seraient une mise en scène. En réalité, les indices mentionnés dans cette vidéo sont faux.

        La vérification en bref

        • Le 3 avril, une vingtaine de cadavres de civils ont été découverts le long d’une route à Boutcha et au moins 350 dans toute la ville. Cette localité de la région de Kiev était occupée par l’armée russe depuis le 27 février.
        • Plusieurs médias russes et des comptes prorusses ont partagé sur les réseaux sociaux une même vidéo censée démontrer que cette découverte de cadavres a été mise en scène par l’Ukraine. D’après eux, plusieurs "indices" prouveraient que certains civils jonchant le bord de route sont en fait encore vivants.
        • Cette vidéo de mauvaise qualité est un montage réalisé à partir d’une publication du ministère ukrainien de la Défense. En étudiant la vidéo d’origine, on constate que les "indices" mentionnés par les médias russes sont faux. D’autres images permettent de vérifier que ces corps de civils sont authentiques.

        Le détail de la vérification

        "L’Ukraine produit des fake news pour décrédibiliser l’armée russe." Le 3 avril, la télévision russe d’État Pervi Kanal, mais aussi Dmitry Polyanskiy, l’ambassadeur adjoint de la Russie auprès des Nations unies, ont partagé sur Facebook et Twitter une même vidéo. Ces images cumulant plus de 40 000 vues ont ensuite été reprises par des comptes francophones et anglophones prorusses. Elles prétendent démontrer que la découverte de cadavres de civils dans la ville de Boutcha après le départ de l’armée russe a été mise en scène par le ministère ukrainien de la Défense.

        Retrouver les images d'origine

        Cette fausse démonstration est issue d’une vidéo publiée le 2 avril par le compte Twitter du ministère ukrainien de la Défense. On y voit un convoi militaire ukrainien rouler sur une route de Boutcha en évitant plusieurs cadavres de civils.

        D’après la télévision russe Pervi Kanal et Dmitry Polyanskiy, deux détails démontreraient que certains de ces civils sont en réalité vivants. À la dixième seconde de la vidéo, un des corps esquisserait un mouvement de la main lors du passage du convoi. Puis, à la 48e seconde de la vidéo, on pourrait apercevoir dans le rétroviseur d’une des voitures un civil se relever.

        En réalité, ces deux "indices" reposent surtout sur la mauvaise qualité de la vidéo qui ne permet pas de distinguer tous les détails. En étudiant la vidéo d’origine, postée en meilleure qualité par le compte Twitter du ministère ukrainien de la Défense, on peut vérifier que ces interprétations sont fausses.

        Des indices mal interprétés

        Tout d’abord, le soi-disant mouvement de la main n’en est pas un. Il s’agit en fait de la superposition du corps et d’une tache présente sur le pare-brise de la voiture. On retrouve cette même tache à plusieurs moments de la vidéo.

        De plus, si l’on regarde la même vidéo en négatif (c'est-à-dire en inversant toutes les couleurs), la différence entre cette tache du pare-brise et le corps apparaît d’autant plus flagrante. C’est ce qu’a fait le compte Twitter Aurora Intel sur cette vidéo partagée ici.

        Getting fed up of this “it’s a moving arm” bullsh….. it’s a raindrop on the windscreen, alongside an inverted channel version for more clarity. The whole arm moving thing is just ridiculous. pic.twitter.com/ZiuEX4rFWc

        April 3, 2022

        Le deuxième "indice", c’est-à-dire l’image du rétroviseur qui montrerait le corps se relever après le passage de la voiture, est lui aussi mal interprété. La vidéo de meilleure qualité permet de vérifier qu’il s’agit d’un effet d’optique dû à la courbure du miroir du rétroviseur. Lorsque la voiture s’éloigne du corps, ce même effet de distorsion de l’image s’applique au reflet du cadavre, mais aussi à celui des bâtiments alentour.

        Pour mieux identifier cet effet visuel, on peut aussi regarder une version ralentie de cette vidéo. Le compte Twitter @SPITFIREVA a publié ici un extrait ralenti de ce passage de la vidéo, ce qui permet une fois de plus de vérifier que le corps n’est pas en mouvement.

        Here's a slowed down video of the body in the wing-mirror, for use against those that think a mirror distortion is a moving body. pic.twitter.com/RK7FNrS0ko

        April 3, 2022

        Des images confirmées sous d'autres angles

        Depuis la publication de cette vidéo le 2 avril, plusieurs médias ont réalisé des reportages au même endroit. C’est notamment le cas de la chaîne qatari Al-Jazira et du journal britannique The Guardian.

        Benjamin Strick, directeur des enquêtes pour le Centre for Information Resilience, a comparé les images de ces reportages publiés le 3 avril à celles de la vidéo diffusée par le ministère ukrainien de la Défense. Or il a constaté que ces images montrent exactement les mêmes corps gisant sur la même route. Une vérification qui éloigne plus encore le scénario d'une mise en scène faite par l'Ukraine.

        These claims that footage of bodies seen in Ukraine's Bucha are staged are just ridiculous. There are numerous alternative angles that show they have not moved, and are quite real.Source 1: https://t.co/3fERuLxcpFSource 2: https://t.co/j0pzRwTeNn https://t.co/cb78v1rBrw pic.twitter.com/AVB2MXVVsl

        April 4, 2022

        Depuis la découverte de corps de civils à Boutcha le 2 avril, le président ukrainien a accusé l’armée russe d’avoir commis un "massacre". Le porte-parole du Kremlin a lui indiqué que Moscou "rejette toutes ces accusations", tandis que la haut-commissaire aux droits de l’Homme des Nations unies a évoqué de "possibles crimes de guerre".

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        L'Humanité

        Au Mali, les « sentinelles » la tête dans le sable

        Prescription culture

        Télévision Alors que l’armée française met fin à l’opération «Barkhane», une fiction s’interroge sur le sens de sa présence dans ce pays du Sahel.

        Grégory Marin

        « Si on n’est pas ici pour aider les Maliens à faire régner le droit et la justice, qu’est-ce qu’on fout au Mali ? » Jeune lieutenante de l’armée française, Anaïs Collet (Pauline Parigot) a accepté avec enthousiasme d’emmener son unité dans l’opération «Barkhane». Mais, dès les premiers affrontements, des doutes se font jour. Au quotidien, ses hommes, Mendy (Birane Ba), Ravalet (Louis Peres), Djibril (Samy Seghir), ne sont pas faciles à gérer, la population est devenue hostile… « La France soutient le Mali, mais le Mali ne soutient personne », lâche le capitaine Lefort (Yannick Choirat), qui lui-même n’a pas toujours la foi requise par l’institution militaire.

        Créée par Thibault Valletoux (qui a déjà travaillé sur Totems, Paris police 1900) et Frédéric Krivine (cocréateur d’ Un village français), Sentinelles s’est donné pour ambition de « raconter autre chose sur la guerre que les séries américaines ». Par exemple, « sur le passé colonial de la France, à travers la présence de Mendy ou de Djibril », avance le réalisateur Jean-Philippe Amar.

        La série permet de croiser enjeux de mémoire et géopolitique, terrorisme et multiculturalisme, explique Thibault Valletoux : « On voulait complexifier. Plusieurs personnages, c’est plusieurs points de vue, de la confrontation, de la nuance… »

        On pourra s’interroger sur la présence d’un consultant de l’armée dans les crédits. La série « n’est pas une vitrine », assure Amar, mais « on porte un poids », complète Yannick Choirat. Malgré les paradoxes soulignés, les ambiguïtés de certains personnages, c’est aussi un « portrait de la jeunesse sous les drapeaux », lance le producteur Emmanuel Daucé. Au moment où la France se retire du Mali, il est d’autant plus utile de questionner le sens de cet engagement.

        Séries téléviséesMaliopération Barkhane
        New York Times - World

        ‘Fighting Was Easier’: Taliban Take On a Treacherous, Avalanche-Prone Pass

        Afghanistan Dispatch

        After overthrowing the government, the Taliban are now trying to save what’s left of the roads they spent years blowing up, with none more critical than a two-mile-high pass through the Hindu Kush.

        Inside one of the tunnels in the Salang Pass in northern Afghanistan.Credit...

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        By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary

        Photographs by Kiana Hayeri

        THE SALANG PASS, Afghanistan — The Taliban commander’s sneakers had soaked through from the melting snow, but that was the least of his problems. It was avalanche season in the Salang Pass, a rugged cut of switchback roads that gash through the Hindu Kush mountains in northern Afghanistan like some man-made insult to nature, and he was determined to keep the essential trade route open during his first season as its caretaker.

        The worry about traffic flow was both new and strange to the commander, Salahuddin Ayoubi, and his band of former insurgents. Over the last 20 years, the Taliban had mastered destroying Afghanistan’s roads and killing the people on them. Culverts, ditches, bridges, canal paths, dirt trails and highways: None were safe from the Taliban’s array of homemade explosives.

        But that all ended half a year ago. After overthrowing the Western-backed government in August, the Taliban are now trying to save what’s left of the economic arteries they had spent so long tearing apart.

        Nowhere is that more important than in the Salang Pass, where, at over two miles high, thousands of trucks lumber through the jagged mountains every day. It is the only viable land route to Kabul, the capital, from Afghanistan’s north and bordering countries like Uzbekistan. Everything bumps up its slopes and down its draws: Fuel, flour, coal, consumer goods, livestock, people.

        Whether approaching the pass from the north or south, vehicles are welcomed with an unexpected and signature flourish: dozens of car washers, often little more than one man or boy with a black hose that shoots cold river water in a continuous arc, waiting for a customer.

        For the weary traveler, who just spent hours zigzagging through the mountains that tower over either side of the road like stone gods, the cleaners are beacons, signaling good news: You’ve made it through the pass and survived the trip. So far.

        50 miles

        SALANG PASS

        HINDU KUSH Mountains

        AH76

        Kabul

        AFGHANISTAN

        TURKMEN.

        AFGHAN.

        PAKISTAN

        PAK.

        By The New York Times

        After decades of war, overuse and ad hoc repairs, the highway is in poor shape and prone to calamity. Navigating it demands a certain daring.

        So does the upkeep.

        “The fighting was easier than dealing with this,” Mr. Ayoubi, 31, said last month, before hopping in his mud-spattered white pickup truck and making his way down the road, stopping occasionally to manage clogged columns of trucks.

        Accidents and breakdowns are common occurrences on the potholed and perilous journey across the pass. But the greatest fear is getting stuck in a traffic jam in one of the highway’s long, pitch-black tunnels, where the buildup of carbon monoxide can suffocate those trapped within.

        The centerpiece of the highway is the Salang Tunnel. Constructed by the Soviets in the 1960s, it was once the highest tunnel in the world.

        Reporting From Afghanistan

        Though there are different sections, the largest part of the tunnel is more than a mile long and takes anywhere between 10 to 15 minutes to traverse in the best scenario. The darkness within is all-encompassing, interrupted only by flickering yellow lights that seem to hang in midair because of the smoke and dust. Ventilation systems are limited to sets of fans at either end that do little except whine above the engine noise.

        In the fall of 1982 it is estimated that more than 150 people died in the tunnel from an explosion of some kind, though details of the event still remain murky. Disasters such as that, along with avalanches like those in 2010 that killed dozens, loom over the Taliban running the pass, along with the several hundred infrequently paid former government workers alongside them.

        To slow the road’s further destruction, the Taliban have strictly enforced weight restrictions on the trucks navigating the pass. The move is a small but substantive one, highlighting the group’s shift from a ragtag insurgency to a government acutely aware that foreign-funded road workers and lucrative construction contracts won’t materialize anytime soon.

        But that decision hasn’t been without consequences: With trucks carrying less cargo, drivers are making less money each trip. That means they are spending less in the snack shops, hotels and restaurants that dot the road along the pass, piling additional misery on those who make their living here in a country whose economy was already collapsing.

        “These Taliban policies affect all of us,” said Abdullah, 44, a shopkeeper who sells dried fruit and soft drinks. He is a second-generation Salang resident, and his stonewalled home overlooks the northern approach to the pass like a lighthouse. When his children peer out the windows to watch the convoy of trucks below, they look like tiny lighthouse keepers.

        “In the past truck drivers would come and order three meals, now they just order one and share it,” Abdullah said.

        In front of Abdullah’s house, Ahmad Yar, 24, a stocky truck driver hauling flour from the northern city of Mazar-i-Sharif, wasn’t thinking about his next meal. His truck, upon which his livelihood depended, had broken down. But in a fortunate twist of fate, he managed to frantically flag down a passing bus that miraculously had just the part he needed.

        “Under the former government, we carried 40 tons of flour, now it’s 20,” Mr. Yar said, explaining that the Western-backed government couldn’t have cared less if his truck had been overweight. He then scampered up into his cab, threw his truck in gear and began the long trek up the pass.

        Mr. Ayoubi defended the Taliban’s decision to enforce weight restrictions — and to alternate northbound and southbound traffic each day to avoid clogging the tunnels — arguing that keeping the road somewhat functional was better in the long run for Salang’s economy than letting it be completely destroyed.

        But the short-term consequences have been devastating for Abdul Rasul, 49, a one-eyed food vendor who has been selling kebabs for 16 years in a spot tucked away behind the rows of car washers and the twisted metal of wrecked vehicles littered along the roadside. This season he’s made about $300, down from his average of around $1,000.

        “They’re making less money,” he said of his customers, “so they’re taking less kebabs.”

        “It’s not like the years before,” he added.

        And indeed it isn’t, with the country’s economy in a shambles and the Taliban’s forces searching in the side valleys around the pass for remnants of resistance forces.

        Everything seems to be different in the Salang Pass this year, except for the pass itself.

        The towering rows of mountains and the rock-strewn valleys are as they’ve always been. In the distance, truck after truck could be seeing crawling up the pass like a line of ants. Beggars and cold dogs sit at the hairpin turns, where drivers have to slow almost to a stop. The passing old Soviet trucks and Ford pickups provide a history lesson of former occupiers.

        Abdul Rahim Akhgar, 54, a traffic officer in the Salang for nearly three decades, held this same job the last time the Taliban were in power in the 1990s. On a recent afternoon he stood on the roadside at the northern mouth of the pass and looked at a twisted flatbed truck that had veered off the road and slammed into the side of a house below an hour or two earlier.

        The crash killed one passenger and about a dozen or so caged chickens. Mr. Akhgar reckoned that 50 people die in the pass in accidents each year. But all in all, he added, it’s better now.

        “There’s no fighting,” he said as a young boy wrestled with a chicken that survived the crash. “And travelers can travel easier.”

        Najim Rahim contributed reporting from Houston.

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        L'Humanité

        Mondiaux de Ski-alpinisme. L’irrésistible ascension d’une discipline

        Actu

        Jusqu’au 9 avril, Flaine, en Haute-Savoie, accueille les finales de Coupe du monde de ce sport exigeant où les Français excellent. Des athlètes qui attendent avec impatience d’intégrer le programme des JO de Milan-Cortina, en 2026.

        Georgia Diaz

        Le ski-alpinisme est le versant compétition et technique du ski de ­randonnée. Une discipline d’endurance alternant des ascensions vertigineuses sur des skis légers équipés de peau de phoque ou à pied, skis dans le sac, puis des descentes hors piste. « Quand on aime l’effort et la montagne, c’est juste génial », soutient Axelle Gachet-Mollaret­.

        « Gagner devant mon fils et ma famille »

        À 29 ans, elle est une des meilleures athlètes de la discipline – encadrée en France par la Fédération de la montagne et de l’escalade. À son palmarès, notamment, trois consécrations sur la mythique Pierra Menta (2016, 2018, 2022), un record du monde de kilomètre vertical détenu depuis 2019 et plus d’une ­dizaine de titres de championne du monde, d’Europe et de France.

        La Française a quasiment tout gagné et fait carton plein, cet hiver, sur les courses individuelles de Coupe du monde. Cinq victoires en autant de manches disputées. « Le calendrier était dense. J’ai choisi de renoncer à quelques courses pour pouvoir gérer au mieux ma vie personnelle, professionnelle et sportive (kinésithérapeute, elle est aussi maman depuis août 2020 — NDLR). Les résultats prouvent que c’était une bonne chose. J’ai fait une superbe saison et ce sera un beau défi que de gagner à Flaine devant mon fils et ma famille », avance-t-elle.

        Épreuve reine de la discipline, l’individuelle, avec ses quelque 1 800 m de ­dénivelé positif et sa succession de cinq montées et descentes à réaliser le plus rapidement possible, est le format de course préféré d’Axelle Gachet-Mollaret, qui excelle aussi en vertical race, montée sèche sur 700 mètres de dénivelé…

        Dans l’armée des champions

        Le ski-alpinisme requiert d’être des sportifs « complets tant du point de vue physique que mental. Et contrairement à ce que beaucoup pourraient croire, il n’y a pas que la montée qui compte ! La descente peut permettre de creuser les écarts au chrono », poursuit la Française.

        « Ski en hiver, vélo et ski-roue en été, préparation physique ­générale, gainage, étirements, récupération : un athlète de haut niveau s’entraîne de 700 à 1 000 heures par an », détaille Thibault Anselmet, 24 ans et déjà numéro 2 mondial chez les hommes. « J’ai commencé le ski alpin à 3 ans, fait mes premières randonnées dans les traces de mon père vers 13 ou 14 ans et j’y ai pris goût », raconte-t-il.

        Membre de l’armée des champions, le groupe de sportifs de haut niveau sous contrat avec le ministère de la Défense, il peut se consacrer pleinement à sa carrière dans un univers majoritairement amateur ou semi-professionnel. « Notre sport évolue. L’implication des athlètes va probablement croître à l’approche des JO, et avec elle, le niveau et la densité de la concurrence », prévoit-il. L’intégration du ski-alpinisme au programme des Jeux de Milan-Cortina en 2026 a été entérinée lors de la 138e session du CIO, en août 2021

        L’ancrage historique de la pratique dans les Alpes ainsi que son dynamisme croissant ont motivé cette décision. « On attend d’avoir plus de précisions quant aux modalités de sélection, nombre de dossards alloués dans chaque discipline et déroulement de la compétition, pour savoir comment s’entraîner et que mettre en place pour performer, mais c’est une chance énorme », se réjouit Anselmet. Et Axelle Gachet-Mollaret­ de renchérir : « Cela fera connaître notre sport et lui permettra peut-être d’avoir un peu plus de moyens. »

        Arêtes vertigineuses

        Et tant pis si, pour répondre aux critères du CIO en matière de présence de public, les épreuves doivent se dérouler au plus près des pistes et perdre peut-être de leur dimension sauvage. « Tant que le parcours est technique, qu’il y a des conversions et des portages, ça nous va. Il n’y a pas besoin de faire des arêtes ­vertigineuses pour que la compétition soit intéressante. »

        À la Fédération française de montagne et d’escalade, le président, Alain Carrière, ne cache pas son enthousiasme. « La France est depuis longtemps dans les nations qui comptent. C’est particulièrement vrai cette année, avec sept titres remportés aux championnats d’Europe, toutes catégories et disciplines confondues. Cela nous met en confiance et ouvre de belles perspectives pour les Jeux. »

        La structuration de la discipline, forte de 7 000 à 8 000 licenciés, s’accélère. En septembre, un pôle espoirs ski-alpinisme doit ouvrir à Font-Romeu. « On travaille aussi au développement du premier pôle France à Chamonix avec l’École nationale des sports de montagne (ENSM) », précise le dirigeant. ­Affaire à suivre.

        ski
        BBC

        Rare identical Cheshire triplets were 'one-in-200 million'

        By Suzanne HaileyBBC North West Tonight

        The parents of "one-in-200 million" identical triplet boys are reflecting on the "best but hardest job" as they celebrate their sons' first birthday.

        Gina Dewdney and her husband Craig were shocked when doctors at Liverpool Women's Hospital told them their naturally-conceived babies were such a rare occurrence.

        When born the boys spent six weeks in hospital before going home.

        Now Jimmy, Jensen and Jaxson are celebrating their milestone birthday.

        Mrs Dewdney, from Frodsham in Cheshire, said: "They've gone through so much already in their tiny little lives so it's going to be a big celebration for them and for us as well.

        "Being a mum is the best job I've ever had. It's the hardest job by far but I absolutely love it now, even through the lack of sleep and the hospital visits.

        "It's tough but I'm loving it, I really am."

        Mrs Dewdney, 34, said she had an "inkling" she was having twins at first - which was later confirmed with a scan - before the couple spotted a third head on the screen.

        "Twenty minutes into the scan Craig said 'is that a third head?' and there was silence," she said.

        "The consultant said in 25 years of scanning they'd never seen triplets, and they were all sharing one placenta which is super, super rare."

        Mr Dewdney, 35, said: "I was just like 'how does that work holding them?' And I was thinking that's a lot of nappies."

        The couple said they had now established a carefully planned routine.

        "If they are even 20 minutes out of sync from one another, you'll settle one down and then the other one will wake up and then that one could potentially wake up the baby that you've just put to sleep," Mr Dewdney said.

        "Feeding time is interesting. I have to tidy away while Gina is feeding them or if Gina is spoon-feeding two of them I'll go in with the other. It's just learning how to work together with them".

        The couple have set up the Cheshire Triplets Instagram page to share their daily routines with almost 20,000 followers.

        "I'm getting loads of interest from people from all around the world who are having triplets or twins," Mrs Dewdney said.

        "They just want to know life hacks, how to do things, how I manage with three so its been a really positive thing that's come out of this."

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        La Corée du Nord menace d'utiliser l'arme nucléaire en cas d'attaque du Sud

        Publié le : 05/04/2022 - 04:58

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        Kim Yo-jong, l'influente sœur du dirigeant nord-coréen, a prévenu, mardi, que son pays utiliserait l'arme nucléaire en cas d'attaque de la Corée du Sud. Elle répondait directement à des commentaires du ministre sud-coréen de la Défense.

        La Corée du Nord est opposée à la guerre mais sera contrainte d'utiliser ses capacités nucléaires si la Corée du Sud choisit la voie de la confrontation militaire ou effectue une attaque préventive, a déclaré, mardi 5 avril, Kim Yo-jong, la puissante sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.

        Citée par l'agence de presse officielle KCNA, elle a qualifié de "très grande erreur" les récents commentaires du ministre sud-coréen de la Défense évoquant des attaques contre la Corée du Nord, alors que Suh Wook a indiqué, vendredi, que Séoul disposait d'un éventail de missiles pouvant atteindre rapidement et avec précision toute cible nord-coréenne.

        Pyongyang a tiré depuis le début de l'année plusieurs missiles à la puissance croissante, des essais qui font craindre à Séoul et à Washington une reprise des tests nucléaires pour la première fois depuis 2017, les discussions sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne étant dans l'impasse.

        Pas son principal ennemi

        Dans le communiqué relayé mardi, Kim Yo-jong a déclaré que la Corée du Nord était opposée à la guerre, un scénario qui laisserait la péninsule en ruines, et qu'elle ne considérait pas la Corée du Sud comme son principal ennemi.

        "En d'autres termes, cela signifie qu'à moins que l'armée sud-coréenne ne prenne des actions militaires contre notre État, elle ne sera pas considérée comme une cible", a-t-elle dit, selon la KCNA.

        "Mais si la Corée du Sud, pour une quelconque raison (...), opte pour une action militaire telle qu'une 'frappe préventive' comme vanté par (Suh Wook), la situation changera. La Corée du Sud deviendra alors une cible."

        Avec Reuters

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        UTMB : du tour du Mont-Blanc au tour du monde

        Actu

        ULTRA-TRAIL Course de référence en montagne, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc donne le coup d’envoi, jeudi 7 avril, de son circuit mondial, l’UTMB World Series. Retour sur une success story française et familiale.

        Nicolas Guillermin

        « On a créé l’Ultra-Trail du Mont-Blanc avec mon mari Michel, en 2003, par passion. On n’avait aucun business plan, on était soutenus par quelques copains. Très vite, nous avons été surpris par le nombre d’inscriptions dès le mois de décembre, alors que la course a lieu en août. 722 coureurs de 25 nationalités ont pris le départ. Les gens nous prenaient pour des fous de vouloir faire le tour du Mont-Blanc. C’était l’année de la grande canicule et la course a coïncidé avec le premier week-end de mauvais temps, beaucoup de coureurs ont abandonné en raison des chemins glissants, 67 seulement ont franchi la ligne d’arrivée. Le mythe était né. »

        Dix-neuf ans plus tard, l’engouement populaire ne s’est pas démenti et Catherine Poletti, qui a cocréé cette épreuve unique, où les traileurs dépassent leurs limites physiques et mentales dans le cadre magnifique des cimes alpines, concède qu’elle ne s’attendait pas « à un tel développement », mais souligne que c’est « le résultat de beaucoup de travail ». Course de référence d’une discipline qui s’est rapidement internationalisée, l’UTMB est devenu une marque et occupe une place centrale dans le calendrier du trail running, qui avait besoin d’une réorganisation pour plus de lisibilité. C’est désormais chose faite avec la première édition de l’UTMB World Series, un circuit mondial d’ultra-trail composé de 25 événements sur 5 continents, dont 15 en Europe, qui débute le 7 avril en Croatie avec l’Istria 100 by UTMB, où plus de 2 000 coureurs sont attendus.

        « Pour participer au tirage au sort de l’UTMB Mont-Blanc, les coureurs devront avoir disputé au moins une course du circuit UTMB World Series, explique Catherine Poletti. Peu importe qu’ils finissent premiers ou derniers. » Victime de son succès, la course de Chamonix est en effet, depuis plusieurs années, obligée de tirer au sort les 10 000 chanceux qui auront le droit de prendre le départ de l’une des 7 courses. « En 2019, on a eu 32 000 demandes ! On a été obligés d’en refuser plus des deux tiers », regrette l’organisatrice, qui travaille avec sa fille et son fils. Face à cet afflux, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc a dû se réinventer afin d’offrir un accès égalitaire à ceux qui veulent prétendre accomplir le défi de parcourir les 170 km autour du toit de l’Europe en passant par l’Italie et la Suisse avec 10 000 mètres de dénivelé positif ou participer à l’une des 6 autres courses plus courtes en distance.

        les amateurs représentent plus de 90 % des participants

        « Pour ne pas sélectionner par l’argent et être le plus juste possible, on a décidé de mettre en place un tirage au sort à partir de 2010, précise Catherine Poletti. Participer à au moins une course montre aussi qu’on a de l’expérience. C’est important en termes de sécurité, car il y a des passages de haute montagne. » Hormis les professionnels qui, de par leurs classements à des épreuves durant la saison, se qualifieront pour le rendez-vous tant attendu du mois d’août, les amateurs devront collecter des « running stones » en terminant au moins un événement. Les « running stones » sont cumulables et chacune offre une chance supplémentaire d’être tiré au sort. Un règlement qui peut sembler compliqué mais qui s’avère nécessaire quand on sait que les amateurs représentent plus de 90 % des participants.

        Pour créer ce circuit, l’UTMB Group, qui compte aujourd’hui 50 salariés, s’est associé à The Ironman Group, spécialiste international de triathlon et notamment de course de VTT, mais reste l’actionnaire majoritaire. Chacune des 25 épreuves sera une déclinaison de l’UTMB de Chamonix, qui est devenu la référence au niveau de l’organisation. « On a un cahier des charges très complet en termes de sécurité, santé, qualité des ravitaillements, marquage des courses, inclusion des habitants, hébergements, respect de l’environnement, transports en commun… L’objectif de ce circuit mondial, précise Catherine Poletti , ce n’est pas que les coureurs disputent les 25 épreuves, bien au contraire. Les courses ont été créées partout où il y a de nombreux bassins de coureurs comme en Europe, où elles sont majoritaires. L’objectif, c’est d’aller vers eux plutôt qu’ils viennent à nous afin d’éviter de parcourir le monde. »

        >

        course à piedmont blanc
        New York Times - World

        (Bangkok): A Push for Parentheses Miffs Thais (Who Have Bigger Problems)

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        Bangkok Dispatch

        The government wants Thailand’s capital to be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok). Thais don’t object to the name, but they’d prefer their leaders focus on fixing the economy.

        Send any friend a story

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        By Hannah Beech

        BANGKOK — Each morning in her market stall in the Bangkok Noi district of the Thai capital, Jintana Rapsomruay rolls balls of dough into a snack known for its resemblance to the eggs of an oversize lizard. The sweet treat, which looks like a doughnut hole, was supposedly invented by a consort of the first king of the Chakri Dynasty, which continues to reign 240 years later.

        The 18th-century monarch liked to nosh on the eggs of water monitor lizards, so the story goes, but the concubine couldn’t get her hands on any, so she substituted dough stuffed with sweet bean paste. The king — among whose accomplishments was moving the Thai capital to its present location — was pleased.

        The snack remains popular to this day, but Ms. Jintana can barely get by. Like millions of Thais struggling amid the coronavirus pandemic, her income has plummeted by half.

        That is why Ms. Jintana, 60, says she is mystified, and miffed, by all of the time and attention given to the debate in Thailand over whether the capital should be known internationally as “Bangkok,” after the old riverside settlement where she lives, or “Krung Thep Maha Nakhon.”

        “If I were the government, I would first take care of my people and fix the economy instead of making a fuss over a name for political reasons,” she said. “There are more important things to do.”

        The formal name of the capital of Thailand runs 168 letters, so long that it has entered the Guinness World Records: Krung Thep Maha Nakhon Amon Rattanakosin Mahinthara Ayuthaya Mahadilok Phop Noppharat Ratchathani Burirom Udomratchaniwet Mahasathan Amon Piman Awatan Sathit Sakkathattiya Witsanukam Prasit.

        None of those 168 Thai letters, it should be noted, spells out “Bangkok.”

        The full moniker means City of Angels, Grand City of Immortals, Magnificent City of Nine Jewels (and so on and so on). It is drawn from the holy Pali and Sanskrit languages used in Buddhist and Hindu texts.

        In February, the Office of the Royal Society, the official guardian of the Thai language, issued a decision that appeared to underscore its position that the capital should be known everywhere as Krung Thep Maha Nakhon, rather than Bangkok.

        The Royal Society’s ruling was subtle, rendering the formal name for international purposes as “Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok),” rather than what it had been: “Krung Thep Maha Nakhon; Bangkok.”

        “By using the parentheses, this punctuation mark emphasizes the importance of the name in front of the parentheses,” said Santi Phakidkham, the deputy secretary general of the Office of the Royal Society.

        The Thai cabinet — headed by Prime Minister Prayuth Chan-ocha, a former military chief and leader of the 2014 coup — approved the Royal Society’s ruling with its own decree, making a parenthetical Bangkok the law of the land.

        The shift from semicolon to parentheses has provoked public dissatisfaction. But it’s not the name itself to which anyone really objects; the capital is universally known to Thai speakers as Krung Thep, or, by the initials “Kor Tor Mor.”

        Rather, the way an elite clique did the update is what bothered some in a populace that appears increasingly unwilling to accept diktats from royalist, tradition-bound institutions.

        “Using Krung Thep over Bangkok is crazy to the point of being idiotic,” said Charnvit Kasetsiri, a Thai historian and former rector of Thammasat University in Bangkok. “The upper-class Thais love to do this kind of thing, changing common names, real Thai names, into these fancy, partly Pali, partly Sanskrit, mixed up names.”

        Mr. Charnvit noted that other Thai city names have been gussied up over the years, leading to confusion among locals who continue to refer to their hometowns by the older names. Korat, for instance, is formally known as Nakhon Ratchasima. On road signs, the more common form is sometimes appended in parentheses.

        The government’s push to use what it considers a loftier name for the capital comes amid broader efforts to update international nomenclature, including President Recep Tayyip Erdoğan’s campaign to change Turkey to Türkiye and a push to refer to the capital of Ukraine as Kyiv rather than the Russian Kiev, a change The New York Times recently adopted.

        It also comes amid a global movement to address the legacy of colonialism, including in place names.

        But Thailand is the one country in Southeast Asia never to have been colonized, and the name Bangkok is not a relic of empire.

        At a time when so many in Thailand are suffering from the economic fallout of the coronavirus pandemic, some Thais are wondering whether an official policy of Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok) is really among the most pressing issues for the government.

        “I don’t want to say more about the capital name because I don’t have good connections,” Ms. Jintana said, her fingers rolling dough. “But what I know is that all these people, they don’t even see vendors like me as human.”

        While a mass protest movement has stalled, discontent with Mr. Prayuth’s government simmers. Some critics of the coup that brought him to power fled overseas and turned up dead. Dozens of young protest leaders have been imprisoned.

        Prosecutions of royal defamation have increased sharply, with a former civil servant sentenced last year to more than four decades in prison. Some protest leaders have called for the monarchy to submit to the Constitution and are now facing, collectively, hundreds of years in prison for lèse-majesté, which criminalizes criticism of senior members of the royal family.

        “People across Thailand, not just the young, recognize the argument of reforming the monarchy,” said Netiwit Chotiphatphaisal, who was elected president of the Student Union at Chulalongkorn University in Bangkok. “It’s not marginal, it’s mainstream.”

        Mr. Netiwit lost his position in February after the school administration determined that he was connected to an event involving activists who have called for monarchical reform.

        Some Thais are more enthusiastic about the government espousing the longer name.

        On a recent morning, Vichian Bunthawi, 88, a retired palace guard, sat cross-legged on a bench at the sleepy railway station in Bangkok Noi. The capital should be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon, he said, remembering how his primary schoolteacher would write the full name on the chalkboard.

        “Krung Thep Maha Nakhon is the name of the capital,” he said. “It is where the king lives.”

        The first king of the Chakri Dynasty, Rama I, moved the capital in 1782, from the left bank of the Chao Phraya River, where the Bangkok Noi district is, to the east bank. On marshy ground, he and his successors built gilded, jeweled palaces. The full name of Krung Thep Maha Nakhon includes a paean to “an enormous royal palace resembling the heavenly abode in which the reincarnated god reigns.” In Thai tradition, the king is semi-divine.

        2 MILES

        SIRAT EXPWY.

        9

        BANGKOK

        NOI

        Chao Phraya R.

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        Thailand

        Bangkok

        cam.

        vietnam

        Map data from OpenStreetMap

        By The New York Times

        In 1932, absolute monarchy was abolished, but the royal family still retains an enormous presence in Thai life. Giant posters of King Maha Vajiralongkorn Bodindradebayavarangkun and Queen Suthida Vajiralongkorn Na Ayudhya, the current king’s fourth wife, tower over public places.

        The king, whose lavish lifestyle contrasts with the austerity forced upon many Thais by the pandemic, spends most of his time in Germany.

        Whether as Krung Thep Maha Nakhon or Bangkok, the character of the capital has changed drastically over the decades. City planners filled in the canals that used to be the city’s transportation arteries. Rice paddies gave way to malls and condominiums.

        In a back alley behind a Buddhist temple in Bangkok Noi, Chana Ratsami still plays a Thai xylophone. His wife’s family of palace attendants lived in Bangkok Noi for generations.

        Now, he said, the lane’s residents are mostly migrants from upcountry.

        “They don’t know the history of this place,” he said, describing how the traffic-choked road at the end of the lane used to be a canal with boats floating past, filled with flowers and fruit. “I miss the old city, no matter what it’s called.”

        Muktita Suhartono contributed reporting.

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        BBC

        Ed Sheeran wins Shape of You copyright case and hits out at 'baseless' claims

        Ed Sheeran has won a High Court copyright battle over his 2017 hit Shape of You.

        A judge ruled on Wednesday that the singer-songwriter had not plagiarised the 2015 song Oh Why by Sami Chokri.

        Chokri, a grime artist who performs under the name Sami Switch, had claimed the "Oh I" hook in Sheeran's track was "strikingly similar" to an "Oh why" refrain in his own track.

        After the ruling, Sheeran said such "baseless" claims "are way too common".

        In a video on social media, he said there was now a culture "where a claim is made with the idea that a settlement will be cheaper than taking it to court, even if there's no basis for the claim".

        He added: "It's really damaging to the songwriting industry. There's only so many notes and very few chords used in pop music.

        "Coincidence is bound to happen if 60,000 songs are being released every day on Spotify. That's 22 million songs a year and there's only 12 notes that are available."

        A post shared by Ed Sheeran (@teddysphotos)

        Shape of You was the UK's best-selling song of 2017 in the UK and is Spotify's most-streamed ever.

        Judge Antony Zacaroli ruled that Sheeran had "neither deliberately nor subconsciously copied" Chokri's song.

        He acknowledged there were "similarities between the one-bar phrase" in Shape of You and Oh Why, but said "such similarities are only a starting point for a possible infringement" of copyright.

        After studying the musical elements, he said there were "differences between the relevant parts" of the songs, which "provide compelling evidence that the 'Oh I' phrase" in Sheeran's song "originated from sources other than Oh Why".

        He added that there was only a "speculative foundation" for the defence's case that Sheeran had heard Chokri's song before writing Shape of You. "I find, as a matter of fact, that he had not heard it," he said.

        Sheeran wrote his chart-topping track with two collaborators, Snow Patrol's John McDaid and producer Steven McCutcheon, who all denied having previously heard Oh Why.

        The case dates back to 2018, when the trio asked the High Court to declare they had not infringed the copyright of Chokri and his co-writer Ross O'Donoghue. That led to an 11-day trial in London last month.

        This ruling will come as a huge relief to Ed Sheeran, who took the unusual step of pre-emptively suing Sami Chokri and Ross O'Donoghue in 2018 in an attempt to clear his name.

        He was stung by the accusation that he'd deliberately copied another writer's work without giving them credit. On the witness stand, the star was often terse and abrupt as he explained how, in several other instances, he shared royalties with writers who inspired him. Even on Shape of You, he protested, some of the profits went to the writers of TLC's No Scrubs.

        He later sang Nina Simone's Feeling Good and Blackstreet's No Diggity on the stand in an attempt to prove the melody he was accused of stealing was commonplace in pop music.

        Chokri was more emotional. He said he felt "robbed" by an artist he respected, and that he wished the trial had never come to court. However, he remained adamant that Sheeran had heard and copied his song.

        In the end, the judge disagreed. In order for copyright infringement to be proved, Chokri needed to prove that Sheeran had listened to his song - otherwise the similarities would just be coincidence. But Mr Justice Zacaroli said Chokri's team had failed to establish that Oh Why had ever graced Sheeran's speakers.

        As a star who has faced his fair share of copyright claims, Sheeran will presumably hope this verdict makes future litigants think twice.

        'Immense stress'

        The Shape of You songwriters took legal action in 2018 after the track's royalties were frozen when Chokri and O'Donoghue asked the Performing Rights Society (PRS) to add them to the hit's credits as co-writers.

        Shape of You earns Sheeran, McDaid and McCutcheon about £5m a year, the court heard, despite almost 10% of the payments having being frozen due to the dispute.

        In his ruling, Mr Justice Zacaroli said Sheeran and his collaborators were justified in thinking the request from Chokri and O'Donoghue to be named as co-writers "was a tactic designed to extract a settlement".

        After the initial legal action, Chokri and O'Donoghue launched a counter-claim alleging copyright infringement.

        In a joint statement after the judgement, Sheeran, McDaid and McCutcheon said their mental health and creativity had suffered as a result of the case, as well as their wallets.

        "There was a lot of talk throughout this case about cost," they said. "But there is more than just a financial cost. There is a cost on creativity. When we are tangled up in law suits, we are not making music or playing shows.

        "There is a cost on our mental health. The stress this causes on all sides is immense. It affects so many aspects of our everyday lives and the lives of our families and friends. We are not corporations. We are not entities. We are human beings."

        'Completely fair'

        Giving evidence last month, Sheeran denied that he "borrows" ideas from unknown songwriters without acknowledgement, insisting he was always "completely fair" in crediting people who contribute to his work.

        Andrew Sutcliffe QC, representing Chokri and O'Donoghue, labelled Sheeran a "magpie", claiming he "habitually copies" other artists and that it was "extremely likely" he had previously heard Oh Why.

        In closing arguments last month, Mr Sutcliffe said there was an "indisputable similarity between the works". But Sheeran's lawyer said the case against him was "so strained as to be logically unintelligible".

        Forensic musicologists were called by both sides to argue the case, giving contrasting views. One said the songs were "distinctly different" but the other argued they contained "significant similarities".

        Ian Mill QC, representing Sheeran, said the case had been "deeply traumatising" for the star and his collaborators, while Chokri described the High Court case as "the worst few weeks of my life".

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        Selon le Giec, l'humanité dispose de trois ans pour réduire ses émissions de CO2

        Publié le : 04/04/2022 - 17:07Modifié le : 04/04/2022 - 17:38

        FRANCE 24 Suivre

        Dans un contexte sensible de guerre en Ukraine exposant la dépendance des économies aux énergies fossiles, les experts climat de l'ONU (Giec) ont publié lundi leur éventail de scénarios pour limiter le réchauffement et ses impacts déjà dévastateurs. Selon les scientifiques, l'humanité n'a plus que trois ans pour agir pour conserver un monde "vivable". 

        Les promesses "creuses" entraînent la planète vers un réchauffement désastreux de 3 °C mais le monde a encore une chance d'éviter le pire, en transformant radicalement l'économie et en faisant plafonner les émissions d'ici moins de trois ans. Et en commençant par se désintoxiquer des énergies fossiles.

        Le troisième volet de la trilogie scientifique des experts climat de l'ONU (Giec) publié lundi ne laisse pas de place au doute : sans une réduction "rapide, radicale et le plus souvent immédiate" des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs, il ne sera pas possible de limiter le réchauffement à +1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle, ni même à +2 °C.

        Mais les États qui s'y sont pourtant engagés en signant l'accord de Paris ne sont pour l'instant pas à la hauteur de l'enjeu, alors qu'un réchauffement de +1,1 °C rend d'ores et déjà "très vulnérable" la moitié de l'humanité, frappée par des canicules, sécheresses, tempêtes et inondations qui se multiplient.

        "Certains gouvernements et responsables d'entreprises disent une chose et en font une autre. Pour le dire simplement, ils mentent", a d'ailleurs souligné le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qualifiant "d'accablant" ce nouveau rapport du Giec sur les solutions pour limiter le réchauffement.

        Selon le rapport, sans un renforcement des politiques actuelles, le monde se dirige vers un réchauffement de +3,2 °C d'ici la fin du siècle, et même si les engagements pris par les gouvernements pour la conférence climat de l'ONU COP26 l'an dernier étaient tenus, le mercure monterait de +2,8 °C, alors que chaque dixième de degré supplémentaire provoque son lot de nouvelles catastrophes climatiques.

        Pour ne pas aller droit vers cet avenir de souffrance, il faudrait que les émissions atteignent leur pic avant 2025, dans seulement trois ans, et diminuent de près de la moitié d'ici 2030 par rapport à 2019, selon le Giec.

        Dépendance aux énergies fossiles

        "Nous sommes à un tournant. Nos décisions aujourd'hui peuvent assurer un avenir vivable", insiste le patron du Giec, Hoesung Lee, assurant que ce nouveau rapport donne les "outils" pour le faire.

        Ainsi, pour respecter +1,5 °C, l'usage sans capture de carbone (technologie non mature à grande échelle) du charbon devrait être totalement stoppé et ceux du pétrole et du gaz réduits de 60 % et 70 %, respectivement, d'ici 2050 par rapport aux niveaux de 2019.

        La "quasi-totalité de la production mondiale d'électricité devant provenir de sources zéro ou bas carbone", insiste le Giec.

        >> À voir : "Transition énergétique en Afrique : la décarbonation, un défi économique majeur"

        Un scénario qui prend une lumière particulière avec la guerre en Ukraine, qui a exposé la dépendance des économies aux énergies fossiles, dénoncée de longue date par les défenseurs du climat.

        "Cela me brise le cœur, en tant que militante climat ukrainienne, de vivre une guerre qui porte en son cœur l'argent des fossiles", a commenté Olha Boiko, membre du Climate Action Network. "L'argent que nous avons supplié de ne pas investir dans l'énergie sale vole désormais au-dessus de nos têtes sous forme de bombes."

        Au-delà de l'énergie, qui représente environ un tiers des émissions, tous les secteurs (transports, industrie, agriculture, bâtiments...) doivent également entamer leur mue rapide, de la réduction de la déforestation à la rénovation énergétique des logements, en passant par l'électrification des véhicules (à condition qu'ils soient alimentés par une électricité bas carbone).

        Sans oublier le déploiement de méthodes de captage et de stockage du carbone qui seront "inévitables" pour parvenir à la neutralité carbone au début des années 2050 et limiter le réchauffement à +1,5 °C.

        Les plus riches pointés du doigt

        Pour la première fois, les experts de l'ONU consacrent également un chapitre entier à la demande, estimant qu'agir sur ce levier pourrait réduire les émissions de 40 à 70 % d'ici à 2050.

        "Disposer des politiques publiques, des infrastructures et de la technologie pour rendre possibles les changements dans nos modes de vie et nos comportements (...) offre un important potentiel (de réduction) inexploité", souligne Priyadarshi Shukla, un des coprésidents du groupe de travail ayant produit ce rapport de quelque 2 800 pages.

        Alors que tous ces sujets touchent à l'organisation même de nos modes de vie, de consommation et de production, dans des pays aux ressources et aux niveaux de vie différents, l'approbation ligne par ligne, mot par mot, du "résumé pour les décideurs" a débordé de plus de 48 heures sur les deux semaines prévues.

        Selon des sources internes des discussions, la question clé des flux financiers nécessaires aux pays en développement pour faire leur transition a été très disputée dans la dernière ligne droite de ce marathon en ligne et à huis clos.

        >> À voir : "Vanessa Nakate : 'Les pays riches et responsables doivent payer pour la crise climatique'

        Comme le souligne le rapport, "pour faire face à l'ampleur de ce défi, il faudrait que les flux de financement climatique soient multipliés par quatre à huit d'ici à 2030", a souligné lundi Madeleine Diouf Sarr, au nom du groupe des pays les moins avancés. "Sans compter le financement de l'adaptation et le financement des pertes et préjudices."

        Des inégalités entre pays mais aussi entre riches et pauvres en général, avec les 10 % des ménages avec les plus hauts revenus dans le monde qui représentent entre 36 et 45 % des émissions, relève le Giec.

        Avec AFP

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        Rapport du Giec 2022 : vers une situation climatique irréversible ?

        La Grande Barrière de corail à nouveau touchée par un blanchiment "généralisé"

        L’invité du jour

        Cyril Dion, écrivain : "La question écologique est la grande cause du XXIe siècle"

        L'Humanité

        Les Bleues balayent les Irlandaises

        Nicolas Guillermin

        Rugby Les Françaises poursuivent leur marche en avant. Six jours après avoir battu l’Italie à Grenoble (39-6), les Bleues ont largement dominé l’Irlande (40-5), samedi 2 avril à Toulouse, signant une deuxième victoire bonifiée consécutive dans le tournoi des Six Nations 2022. Pour ce match, la sélectionneuse, Annick Hayraud, a opéré sept changements dans le XV titulaire avec notamment Laure Sansus, alignée au poste de numéro 9 d’entrée de jeu, qui a apporté dynamisme et maîtrise, effaçant les maladresses et les imprécisions vues à Grenoble. Avec six essais inscrits dans un match contrôlé de bout en bout, les Bleues (10 points) ont fait le plein de confiance avant leur déplacement en Écosse, le 10 avril, à Glasgow.

        rugbytournoi des 6 nationsrugby féminin
        BBC

        Farming labour shortage could mean price rises, MPs warn

        By Claire MarshallBBC Rural Affairs Correspondent

        Chronic labour shortages in the food and farming sector could lead to price rises and the UK becoming more dependent on food imports, MPs warn.

        The report by the Environment, Food and Rural Affairs Committee said Covid and Brexit had a huge impact on the sector.

        MPs want ministers to ease English language rules for skilled workers, and expand the seasonal worker visa scheme.

        The Department for Environment, Food and Rural Affairs (Defra) said it was "continuing to work with the sector".

        500,000 vacancies

        Last year, a sudden decline in overseas labour led to more than half a million job vacancies in the food and farming sector, out of a workforce of four million.

        Almost a quarter of the UK daffodil crop was left unpicked. Fruit suppliers were forced to leave produce rotting in the fields.

        A lack of skilled butchers and abattoir workers meant some 35,000 pigs destined to be made into sausages, bacon and chops were incinerated or rendered - reduced to lard.

        When the supply of Christmas turkeys was threatened by a shortage of workers and HGV drivers, the government stepped in and set up a temporary visa scheme.

        However the committee heard that industry members had been warning the government since spring 2021 and that this was "too little too late". It led to a serious impact on animal welfare, food security, and the mental health of workers.

        Price rises

        While the report welcomed "some of the government's work" it warned that "without fundamental change" the UK was facing "a chain reaction of wage rises, leading to price increases and food production being exported abroad".

        Neil Parish, chairman of the EFRA committee, said: "The government's attitude to the plight of food and farming workers was particularly disappointing."

        MPs said they were "struck by the government's failure to grasp the labour issues" and there had been an "unwelcome tendency ... to blame the sector for not doing more to tackle the problem or fully utilising the immigration system, on the basis of incorrect information on its own immigration system".

        Nick Allen, chief executive of the British Meat Processors Association, said the impact of the new post-Brexit immigration regime and Covid had been "crippling".

        "As a result of the conflict in Ukraine, we find ourselves faced with a severe test of the UK's food security, it's clear that this approach has allowed structural weaknesses to develop, which have compromised Britain's food resilience."

        The FDF's director of policy and corporate affairs, Jayne Almond, said: "Compounding the inflationary pressures on UK food and drink manufacturers, many businesses continue to struggle with systemic labour shortages."

        The new report calls for a "radical rethink" of labour strategy, including a review of the skilled workers visa scheme; and for the seasonal workers pilot visa scheme to be made permanent.

        It also said there should be a 'tailoring' of the English language requirement to the "needs of the industry". This could mean less stringent testing for some workers.

        Longer-term, home-grown talent should be "nurtured", said the MPs, alongside the development of new technology.

        In a statement, Defra said it was looking at how new technology could be used in the sector.

        It added: "We fully acknowledge that the food and farming industry is facing labour challenges and we continue to work with the sector to mitigate them.

        "We have given the industry greater certainty by enabling the seasonal workers scheme until the end of 2024, allowing overseas workers to come to the UK for up to six months to work in the horticulture sector.

        "Our new points-based immigration system also expanded the skilled worker route to many more occupations, including butchers, who can now be recruited from anywhere in the world."

        Related Topics

        France24 - Monde

        Les Occidentaux veulent enquêter sur les "crimes de guerre" de l'armée russe à Boutcha

        Publié le : 04/04/2022 - 19:36

        FRANCE 24 Suivre

        Alors que les corps sans vie de plusieurs dizaines de civils ont été retrouvés dans la région de Kiev, notamment dans la ville de Boutcha récemment reprise aux troupes russes, plusieurs pays occidentaux veulent enquêter sur d'éventuels "crimes de guerre" en Ukraine.

        Les Occidentaux ont appelé lundi 4 avril à enquêter sur les "crimes de guerre" imputés aux soldats russes dans la région de Kiev, démentis en bloc par Moscou mais qualifiés de "génocide" par l'Ukraine.

        Les Nations unies et plusieurs pays occidentaux ont affiché leur indignation après la découverte ce week-end de dizaines de corps portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, dans les rues ou des fosses communes, à la suite du retrait des Russes, qui desserrent l'étau sur la capitale pour se concentrer sur le sud et l'est du pays.

        La haut-commissaire aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, s'est dite "horrifiée" et a appelé "à préserver toutes les preuves" de ces "possibles crimes de guerre" et "violations graves des droits de l'Homme".

        Le président américain Joe Biden a réclamé lundi un "procès pour crimes de guerre" et dit vouloir prendre "des sanctions supplémentaires" contre la Russie. "Il faut qu'il rende des comptes", a-t-il ajouté à propos de son homologue russe Vladimir Poutine, en répétant qu'il le considérait comme un "criminel de guerre".

        De nouvelles sanctions contre la Russie étaient discutées lundi au sein de l'Union européenne, réclamées notamment par la France et l'Allemagne.

        L'UE a également annoncé avoir mis en place "une équipe d'enquête conjointe avec l'Ukraine pour recueillir des preuves et enquêter sur les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité", a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

        L'UE souhaite notamment unir ses forces avec la Cour pénale internationale (CPI), qui enquête depuis le 3 mars sur des allégations de crimes de guerre en Ukraine.

        "Les auteurs de ces crimes odieux ne doivent pas rester impunis", a ajouté Ursula von der Leyen après un entretien avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

        Volodymyr Zelensky en déplacement à Boutcha

        Ce dernier s'est rendu lundi à Boutcha, où il a dénoncé les exactions de l'armée russe, des "crimes de guerre" qui seront "reconnus comme un génocide", un terme également mentionné un peu plus tôt par le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, et son homologue polonais, Mateusz Morawiecki.

        "Chaque jour, lorsque nos combattants entrent et reprennent des territoires, vous voyez ce qu'il se passe", a ajouté devant la presse Volodymyr Zelensky, vêtu d'un manteau kaki et d'un gilet pare-balle, entouré par des militaires dans les rues de Boutcha dévastée. Selon lui, des "milliers de personnes" ont été "tuées et torturées" par les Russes, "avec des extrémités coupées, des femmes violées, des enfants tués".

        Lioudmila Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien, a par ailleurs affirmé lundi que les soldats ukrainiens capturés par l'armée russe et récemment libérés avaient fait état de "traitements inhumains" subis en captivité.

        Le Kremlin avait vivement réagi lundi matin en rejetant "catégoriquement toutes les accusations", par la voix de son porte-parole, Dmitri Peskov, qui a appelé les dirigeants étrangers à ne pas avancer d'"accusations hâtives" à l'égard de Moscou et à "écouter au moins les arguments russes".

        L'armée russe était parvenue à Boutcha et dans la ville voisine d'Irpin, qui borde Kiev au nord-ouest, très rapidement après le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février. Dans les semaines qui ont suivi, les deux villes ont été le théâtre de féroces combats qui les ont en partie dévastées et qui ont fait fuir la plupart des habitants.

        Les Ukrainiens ont annoncé les avoir reprises ces derniers jours, après que les Russes ont indiqué desserrer l'étau sur Kiev et le Nord pour concentrer leurs efforts militaires sur l'est du pays.

        "Une balle dans la nuque"

        Selon la procureure générale d'Ukraine, Iryna Venediktova, les dépouilles de 410 civils ont été retrouvées à Boutcha et dans d'autres territoires de la région de Kiev récemment repris aux troupes russes.

        Samedi, l'AFP avait vu à Boutcha les cadavres d'au moins 22 personnes portant des vêtements civils dans des rues. Le maire de la ville, Anatoli Fedorouk, avait assuré qu'elles ont été tuées d'"une balle dans la nuque", suggérant des exécutions sommaires massives de la part des soldats russes.

        Anatoli Fedorouk a par ailleurs affirmé que "280 personnes" avaient été enterrées "dans des fosses communes" car elles ne pouvaient être inhumées dans les cimetières communaux, tous à portée des tirs russes pendant les combats.

        "À en juger par ce que nous avons vu, on ne peut pas faire confiance à ces images vidéo", a répondu Dmitri Peskov. Selon le porte-parole du Kremlin, des experts russes ont découvert des signes de "falsifications vidéo" et des "fakes" dans les images présentées par les autorités ukrainiennes comme preuves d'un massacre russe.

        Moscou, qui dément toute exaction de son fait, a annoncé lundi qu'elle allait enquêter sur cette "provocation haineuse" qui vise selon elle à "discréditer" les forces russes en Ukraine. Et demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU pour statuer sur ces exactions commises selon elle par "des radicaux ukrainiens" à Boutcha.

        L'armée russe semble se retirer effectivement des alentours de Kiev et du nord de l'Ukraine, et se concentrer sur le Sud et l'Est.

        Dimanche, elle a notamment bombardé les villes d'Otchakiv et de Mykolaïv, où huit personnes ont été tuées et 34 blessées, a indiqué le Parquet ukrainien.

        Selon des experts militaires occidentaux, la Russie cherche avant tout à contrôler un territoire continu allant de la Crimée aux deux Républiques séparatistes prorusses du Donbass, Donetsk et Louhansk.

        Une seule ville l'en empêche : la cité portuaire de Marioupol (dans le sud-est du pays), qu'elle pilonne sans relâche depuis plus d'un mois, laissant la population livrée à elle-même, dans des conditions terribles.

        Marioupol, qui avant la guerre comptait près d'un demi-million d'habitants, est détruite "à 90 %" et "40 % de ses infrastructures" sont "irrécupérables", a annoncé lundi son maire, Vadim Boïtchenko.

        Dans l'Est, la situation est "tendue" dans toute la partie du Donbass sous contrôle de l'Ukraine, où l'armée est prête à affronter les forces russes, et la population civile doit évacuer sans délai, selon les autorités locales.

        Nouvelles sanctions en préparation

        Les Occidentaux veulent désormais adopter de nouvelles mesures contre Moscou, après avoir déjà acté plusieurs trains de sanctions depuis le 24 février, ciblant massivement des entreprises, des banques, des hauts responsables, des oligarques, et interdisant l'exportation de biens vers la Russie. Pour adopter un nouveau train de sanctions au niveau européen, l'unanimité est nécessaire entre les 27 de l'UE.

        La pression porte ainsi notamment sur les hydrocarbures, importante ressource financière pour la Russie. Mais l'Allemagne a prévenu lundi qu'elle ne pouvait pas se passer des livraisons de gaz russe "à court terme" et des sanctions contre Moscou dans ce secteur feraient plus mal à l'UE qu'à la Russie, a souligné le ministre allemand des Finances, Christian Lindner.

        Les États-Unis ont interdit l'importation de pétrole et de gaz russes peu après l'invasion de l'Ukraine, mais pas l'UE, qui s'approvisionnait en Russie à hauteur de 40 % environ en 2021.

        Moscou anticipe déjà un éventuel alourdissement des sanctions. Mais "tôt ou tard, nous devrons établir un dialogue, que quelqu'un outre-Atlantique le souhaite ou non", a souligné le porte-parole du Kremlin.

        La guerre, intense, a fait, a minima, des milliers de morts et contraint à l'exil plus de 4,2 millions d'Ukrainiens, à 90 % des femmes et des enfants.

        Avec AFP

         

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        Reportage : l'aéroport d'Hostomel repris aux mains des Russes, au prix de lourdes pertes

        Revue de presse

        Massacres de civils à Boutcha : "À Marioupol ou dans le reste de l'Ukraine demain ?"

        LE FIL DU 2 AVRIL

        L'Ukraine affirme avoir repris le contrôle de toute la région de Kiev

        Valeurs Actuelles

        Produits alimentaires : le patron de Lidl estime qu’il n’y aura “pas de pénuries” d’huile et appelle les clients à être “raisonnables”

        La guerre en Ukraine se poursuit, au 39e jour de l’offensive russe, et se pose régulièrement la question de pénuries alimentaires, notamment en matière d’huile. Le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, Michel Biéro, s’est confié à ce sujet dans les colonnes du Parisien, samedi 2 avril. Selon lui, il n’y aura « pas de pénuries » d’huile. Raison pour laquelle il enjoint les clients à se montrer « raisonnables », en ne faisant pas de stocks. En revanche, il a précisé à nos confrères que les consommateurs devaient s’attendre à des hausses de prix généralisées, cette année, sur les produits alimentaires.  

        Une inflation de 5 à 8 % 

        Tous produits confondus, à combien Michel Biéro estime-t-il la hausse des prix à laquelle les clients doivent s’attendre ? « En janvier, j’avais estimé que l’inflation serait de 3 à 3,5 % au premier semestre dans l’alimentaire. Je pense désormais que la hausse des prix en France sera vraisemblablement deux fois plus forte, aux alentours de 5 à 8 % », a-t-il avancé auprès du quotidien régional. Avant d’ajouter, l’instant d’après, à ce sujet : « Certes, c’est beaucoup, notamment pour les familles aux revenus très modestes, mais nous ne sommes pas dans la même problématique pour le pouvoir d’achat que l’envolée du gaz ou du carburant. » 

        Vers des pénuries de poulets et d’œufs ? 

        Si Michel Biéro juge qu’aucun manque d’huile alimentaire n’est à craindre, toutefois, il estime que d’autres catégories de produits pourraient être concernées par des risques de pénuries. « Il y a un vrai risque pour les poulets et les œufs », commente-t-il auprès du ParisienDans ces deux cas, 80 % du prix de production est lié à l’alimentation de l’animal, des graines, détaille ensuite le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Or, l’Ukraine était le grenier de l’Europe. » 

        Aussi, bien que des stocks ont été faits, depuis la dernière récolte de l’automne 2021, « il y a beaucoup de spéculations autour de la peur que les semis n’arrivent pas à temps en Ukraine pour être plantés dans les semaines qui viennent », a-t-il ensuite poursuivi dans les colonnes du journal. Ce qui, ajoute Michel Biéro, compromettrait la prochaine récolte. Et de conclure : « Côté poulets, nous avons un autre souci : le plus gros producteur au monde est ukrainien. Il sortait 1,5 million de bêtes par semaine. L’ensemble du marché européen se tend et cherche d’autres sources d’approvisionnement. » 

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        Lebanon's economic crash leaves prisoners forgotten with little medical care

        This video can not be played

        To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

        Since late 2019, Lebanon has been suffering a severe economic crisis, including a massive currency depreciation as well as shortages of fuel, medicines and electricity.

        The Lebanese currency has lost 90% of its value, which means salaries cannot buy basic goods like food or sanitary items, while widespread power outages are common due to fuel shortages. Prisons are overcrowded and their inmates have no access to medical care, unless they can pay for it privately.

        France24 - World

        France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

        Issued on: 24/02/2022 - 18:04

        Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

        Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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        Valeurs Actuelles

        “Zones à faibles émissions”, tout comprendre à cette bombe à retardement qui menace les automobilistes

        Une ZFE (zone à faibles émissions) est une zone urbaine dont la circulation est réglementée en fonction du niveau de pollution des véhicules. Son périmètre peut s’étendre à l’ensemble d’une ville, à plusieurs communes limitrophes ou à l’intégralité d’une agglomération. La mise en place de ces zones fait suite à une demande des instances européennes qui reprochaient à la France des dépassements des seuils d’émissions de polluants dans certaines villes. Depuis l’été 2021, la loi Climat et Résilience oblige toutes les agglomérations de plus de 150000 habitants à mettre en place une ZFE au plus tard au 1er janvier 2025. Au total, plus d’une quarantaine de zones seront fortement restreintes à la circulation avec une interdiction des voitures Crit’Air 3 et au-delà dans toutes les ZFE françaises à cette date butoir. En France, la distinction entre les véhicules autorisés à circuler ou non se fait sur la base d’une vignette « Crit’Air » qui peut être commandée sur internet à moins de 4 euros avec six niveaux de classification: de Crit’Air 0 (véhicules électriques et à hydrogène) à Crit’air 5 (voitures Diesel produites entre 1997 et 2000). Les voitures plus anciennes n’auront, elles, pas le droit d’avoir une vignette… Quant aux voitures à essence, elles se partagent les vignettes allant de 1 à 3. Les moteurs Diesel n’ont droit qu’à une vignette allant de 2 à 5. Autant dire que l’obtention d’un sésame vers les villes sera difficile. Et la sélection commence dès maintenant.

        Plus de la moitié des voitures concernées

        Il existe dès à présent plus d’une dizaine de ZFE dans plusieurs agglomérations, dont l’organisation reste assez libre avant la date couperet de 2025. Par exemple, la métropole du Grand Paris interdit déjà les modèles à vignettes Crit’Air 4 et 5 et non classés (et annonce l’interdiction des Crit’Air 3 dès 2023) tandis que d’autres agglomérations n’ont prévu de mettre en place les premières interdictions que cet été. C’est le cas de la Métropole de Montpellier qui annonce les premières restrictions dès le 1er juillet avec tout de même comme objectif, l’interdiction pure et simple de tous les véhicules Diesel en 2028. Ces inégalités territoriales ajoutées à une absence d’information risquent de provoquer une grande incompréhension des usagers, en particulier ceux qui voyageront d’une agglomération à une autre avec leur voiture, qu’elle soit Diesel ou même essence. La Métropole Grand Lyon annonce déjà la couleur avec l’interdiction progressive de la circulation des véhicules classés Crit’Air 4, 3 et même… 2, de 2023 à 2026 !

        Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir…

        Avec de telles contraintes, 70% du parc automobile actuel ne pourrait plus rouler à Lyon et ses alentours. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, la réforme du contrôle technique a fait bondir les prix des interventions en raison des nouvelles normes anti-pollution… A quoi bon avoir fait payer plus cher des millions d’automobilistes au nom de la qualité de l’air pour finalement les bannir des agglomérations ? Notons que les restrictions établies de façon permanente dans chaque ZFE peuvent être plus sévères en cas d’épisode de pollution. Ce fut le cas lundi 28 mars, à la demande du préfet, où la métropole de Lille n’a autorisé que les vignettes Crit’Air de 0 à 3 à circuler.

        Too Fast, too Furious ?

        Si nous pouvons espérer que la majorité des métropoles ne feront pas trop de zèle d’ici 2025, près de 40% du parc automobile devra être renouvelé après le 31 décembre 2024 puisque les véhicules avec un Crit’Air 3, 4, 5 ne pourront plus rouler dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir… Une mise à la poubelle pour des millions de voitures qui ne sera probablement pas sans conséquence pour l’environnement. Un comble pour une réforme qui au départ devait lutter contre la pollution. Comment imaginer un instant que ces voitures inutilisables en ville auront une quelconque valeur à la vente ? Beaucoup de propriétaires essayeront de se débarrasser de leur voiture en bon état de marche mais… Qui en voudra ? Cette obsolescence programmée des voitures thermiques va obliger des millions de Français à s’équiper d’un véhicule neuf, sachant qu’un modèle électrique ou hybride neuf coûte plus de 20000 euros en moyenne. Face à cette brutalité dont l’échéance, rappelons-le, est au plus tard dans moins de 3 ans, des associations se dressent pour alerter de ce futur projet. C’est le cas de la Ligue de défense des conducteurs, qui demande un moratoire sur les ZFE. Près de 80000 personnes ont signé une pétition en ligne qui sera adressée au gouvernement. Cette association préconise une disparition progressive et douce des voitures thermiques jusqu’à 2035, date à laquelle la majorité des véhicules à essence seront en fin de vie. Selon elle, les mesures actuelles vont pénaliser les foyers les plus modestes et accélérer la désertification des centres villes. Par ailleurs, la Ligue de défense des conducteurs pointe du doigt la « vidéo verbalisation » qui est prévue pour faire appliquer les nouvelles règles avec à la clé une amende de 68 euros pour ceux qui n’auront pas la bonne vignette. En plus d’actions auprès des parlementaires et d’une action en justice contre l’État, l’association 40 millions d’automobilistes invite les conducteurs à manifester leur mécontentement en téléchargeant un modèle de lettre à envoyer au Président de la République. L’association dénonce un « projet anti-social » visant à instaurer des « Zones à Forte Exclusion ».

        Vers une tension sociale

        Il y a quelques jours, l’Institut CSA a publié une étude sur les ZFE. Il en résulte que c’est le pouvoir d’achat qui semble être le problème majeur pour les Français. Uniquement 14 % des personnes impactées par une ZFE disposent de 20 000 euros ou plus pour changer de voiture, contre 36 % d’entre eux qui déclarent ne pas avoir les moyens d’acheter un nouveau véhicule Crit’Air 1. Au total, un véhicule sur deux impacté par les ZFE ne sera pas remplacé, notamment en raison d’un manque de moyens financiers. Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, a déclaré le 28 mars dernier au micro d’Europe 1 que « ce sont des millions de véhicules et des millions de personnes qui vont être touchés l’année prochaine, quand on va arriver au Crit’Air 3. » Patrice Leclerc n’écarte pas qu’une nouvelle révolte type gilets jaunes ait lieu. Il poursuit : « Nous avons 8 000 véhicules en Crit’Air 3, 4, 5. On a l’une des populations les plus pauvres d’ Île-de-France, donc ce sont ceux qui ne peuvent pas épargner, et il y a aussi les personnes âgées qui refusent d’emprunter sur plusieurs années pour s’acheter une nouvelle voiture, et c’est vrai aussi pour les petits entrepreneurs. »

        Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs.

        Catherine est retraitée et vit aux environs de Montpellier. Son logement est situé dans la future ZFE de l’agglomération montpelliéraine. Sans langue de bois, elle nous explique qu’elle n’a pas l’intention de changer sa voiture qui sera bientôt interdite de rouler: « Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs. »

        Quelles solutions ?

        Questionné par Valeurs actuelles, un patron d’une concession Citroën de l’Hérault nous explique que ses clients se dirigent de plus en plus vers la location longue durée. « Le leasing permet de lisser les prix et permet d’avoir un véhicule neuf sans avoir à l’acheter, ce qui est utile avec ces nouvelles règles de vignettes. De plus, nos clients se séparent de leur voiture à la fin de la location sans avoir à gérer la vente. On s’occupe de ça et ils peuvent repartir avec un véhicule encore plus récent et moins polluant. » Pour ceux qui auront les moyens d’acheter une voiture neuve, des primes à la conversion seront possibles pouvant aller jusqu’à 5000 euros en fonction du véhicule et des revenus. À cela s’ajoute un dispositif de bonus national allant de 1000 à 6000 euros en fonction du modèle. Dans certaines ZFE, des aides spécifiques sont prévues, comme un prêt à taux zéro. Malgré ces aides, il n’en reste pas moins que ces coups de pouce ne concerneront pas les foyers modestes en raison des prix déjà très élevés des voitures hybrides et électriques. Notons que l’âge moyen des véhicules en France est de 11 ans et ne fait que progresser malgré les primes déjà en vigueur depuis plusieurs années.

        D’autres solutions sont possibles, mais elles semblent peu viables sur le long terme. Le GPL (gaz à pétrole liquéfié) n’est pas proposé par beaucoup de constructeurs et même s’il semble revenir en force en France, en raison de l’envolée des prix des carburants et de sa classification en Crit’Air 1, il y a peu de pompes GPL disponibles sur le territoire. Environ une station sur 7 seulement en dispose actuellement.

        Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique…

        Le bioéthanol, quant à lui, est un carburant végétal qui fonctionne uniquement sur les véhicules à essence avec un boîtier connecté au moteur. L’opération coûte environ 1000 euros. Malgré de nombreux témoignages vantant cette méthode, il faut souligner que toutes les voitures à essence ne sont pas compatibles avec la pose d’un boîtier électronique. Et, selon nos informations, le véhicule modifié ne change pas son classement aux normes Crit’Air ! Il gardera la vignette qu’il avait avant sa mutation. L’intérêt est donc très limité dans le temps. Il est également possible de transformer sa voiture à essence en voiture électrique, mais la technique appelée Rétrofit est coûteuse. Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique et les prix peuvent augmenter en fonction de l’autonomie demandée…

        Le retour en force des voitures de collection

        L’autre solution un peu folle serait l’achat d’une voiture de collection. Ces « vieilles dames » représentent environ 0,5% du parc roulant. Or, ce chiffre pourrait bondir dans les prochaines années et de nombreux concessionnaires remarquent une demande pour ces automobiles de plus de 30 ans. La Fédération française des véhicules d’époque (FFVE) agit auprès des ZFE pour que les voitures de collection bénéficient d’une dérogation. Paris, Rouen, Reims et Nice ont déjà répondu favorablement à cette demande et d’autres ZFE sont en cours de réflexion. Cela peut paraître aberrant de voir des voitures de plus de 30 ans autorisées à rouler tandis que celles qui ont 10 ans de moins ne le seront plus au nom de la pollution de l’air… La FFVE met en avant que les modèles de collection roulent en moyenne 15 fois moins que les autres… Du moins pour l’instant. Alors, tout le monde en 2 CV ?

        La solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire.

        Enfin, pour ceux qui ont l’ âme d’un John Wayne, la solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire, rapporté par France 3, le 14 mars dernier, en expliquant qu’il allait désormais venir à son travail avec sa jument. S’il ne précise pas la vignette que possède sa voiture qui fonctionne au Gazole, le jeune homme explique que ce sont les motivations économiques qui l’ont amené à faire ce choix. Il est possible que cet exemple en inspire d’autres, compte tenu des nouvelles règles drastiques qui se préparent dans les agglomérations.

        Sous couvert d’écologie, des millions de voitures vont être purement et simplement interdites en ville d’ici 2025, voire même avant, selon les choix locaux. Outre la question budgétaire qui va être un réel problème pour un grand nombre de Français, la question industrielle se pose également. Avec la pénurie des matières premières accentuée par la crise sanitaire, il semble peu probable que les constructeurs arrivent à fournir un nombre suffisant de voitures non polluantes à un prix abordable et dans des délais raisonnables. Par ailleurs, plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont déclaré qu’ils mettraient fin aux ZFE en cas de victoire. C’est le cas par exemple d’ Eric Zemmour, de Nicolas Dupont Aignan, de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon. Ils redoutent, en particulier, la probabilité d’une bombe sociale après les prochaines élections si le plan prévu pour 2025 se met en place. En interdisant l’accès aux agglomérations à des millions de Français qui voudront travailler, se soigner, se former, faire leurs achats, avec comme unique solution un endettement via un crédit à la consommation, ou l’achat hypothétique d’une calèche… Des millions de John Wayne risquent de sortir leur Colt !

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        La réduction du temps de travail, c’est la liberté

        Chronique

        Pierre Ivorra

        Au 1er janvier 2022, 4,2 millions de personnes – 2,2 millions de femmes et 2 millions d’hommes – avaient entre 60 et 64 ans et seraient donc directement concernées si l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans était déjà appliqué. L’on mesure combien cette proposition portée par le patronat, la droite et l’extrême droite est coupée de la réalité de l’activité des seniors avant et après 60 ans. Au troisième trimestre 2021, sur 8,4 millions de personnes âgées de 55 ans et plus, 1 million étaient au chômage, dont la moitié depuis au moins vingt-quatre mois, 21,1 % travaillaient à temps partiel, 6,1 % occupaient un emploi temporaire et 3,8 % un emploi aidé. Mesure-t-on quel serait le champ de ruines humain si les départs en retraite étaient reculés ? Une partie des seniors auraient le choix entre pointer à Pôle emploi et vivre avec un salaire dérisoire.

        En outre, l’espérance de vie n’est guère épargnée par les différences de classe. C’est ainsi que les hommes qui font partie des 5 % les « moins riches » avaient, sur la période 2012-2016, une espérance de vie de 71,7 ans, contre 84,4 ans pour les 5 % les plus riches, soit 12,7 années d’écart. Selon une enquête de 2013 de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), l’espérance de vie à 60 ans est de 24 ans pour les cadres et de 19,6 ans pour les ouvriers, chez les hommes. Chez les femmes, elle est de 27,8 chez les premières et de 25,5 chez les secondes.

        La différence est encore plus marquée si l’on s’intéresse à l’espérance de vie en bonne santé. Toujours selon la Drees, en 2003, un ouvrier de 35 ans peut espérer vivre sans incapacité jusqu’à 59 ans, contre 69 ans pour un homme cadre. Pour les ouvrières de 35 ans, elles peuvent compter vivre sans incapacité jusqu’à 62 ans, alors que cet âge s’élève à 70 ans pour les femmes cadres. Depuis, la situation ne s’est guère améliorée.

        Mais, au-delà de ces réalités, nous sommes confrontés à un vrai débat de société : l’homme est-il condamné à passer sa vie à travailler ? « Tu gagneras ta vie à la sueur de ton front », dit la Bible. L’actionnaire qui siège dans des conseils d’administration peut espérer y rester jusqu’à 70 ans afin d’y être grassement rémunéré et il n’aura pas le même point de vue qu’un salarié qui a trimé toute sa vie. Pour Marx, « le règne de la liberté commence seulement à partir du moment où cesse le travail dicté par la nécessité et les fins extérieures ; il se situe donc, par sa nature même, au-delà de la sphère de la production matérielle proprement dite ». La réduction du temps de travail au cours de la semaine et de la vie, c’est ça la liberté !

        temps de travailrttréforme des retraitesRetraite à 60 ans
        BBC

        Ukraine war: Many more cities like Bucha says President Zelensky

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        Ukrainian President Volodymyr Zelensky has addressed the United Nations Security Council.

        Speaking to the council via video link for the first time since Russia invaded Ukraine, he said, "the most terrible war crimes since the end of World War Two are being committed".

        He also said, "the world has yet to see what they have done in other occupied regions and cities of the country... accountability must be inevitable."

        Zelensky's comments follow his visit to the town of Bucha on Monday, where the bodies of dead Ukrainian civilians were seen.

        L'Humanité

        RSA : à droite, travail forcé ; à gauche, pied à l’étrier

        Décryptage

        Enjeu de campagne Alors que le gouvernement et la droite foncent tête baissée pour conditionner le revenu de solidarité active à des heures d’activité ou de bénévolat, les allocataires, premiers concernés, rappellent que ce dispositif souffre déjà de nombreuses insuffisances.

        Cécile Rousseau

        « J e ne suis pas pour l’esclavagisme ! » a lancé Emmanuel Macron. Après le tollé provoqué par son intention, s’il est réélu, de conditionner le revenu de solidarité active (RSA) à 15 ou 20 heures de bénévolat par semaine, le candidat à la présidentielle s’est senti obligé de préciser que si ces heures « sont un travail », elles devraient être « rémunérées au Smic ». La ministre du Travail Élisabeth Borne est arrivée à la rescousse en précisant que ces contreparties seraient « des formations ou des immersions en entreprise ». Si l’exécutif tente de se démarquer de la proposition de Valérie Pécresse, prônant une activité de 15 heures par semaine au service de la collectivité, la logique de culpabilisation des allocataires et de mise au travail forcé est la même.

        Pour Guillaume Allègre, économiste à l’OFCE, cette mesure est absurde : « Poser une conditionnalité en termes d’insertion professionnelle est stigmatisant pour les plus pauvres. Selon plusieurs études, la conditionnalité sous peine de sanction a deux conséquences possibles : une sortie vers le bas, avec moins de recours à la prestation, et une sortie vers le haut, vers un travail plus précaire que celui que l’on aurait trouvé si on avait un peu attendu. Cela pourrait générer des trappes à emplois précaires. En revanche, on sait que si les personnes sont volontaires pour entrer dans un dispositif, comme c’est le cas pour les contrats d’engagement jeunes, cela peut produire des effets. » Selon Pierre Garnodier, secrétaire général de la CGT chômeurs, cette annonce du locataire de l’Élysée pourrait aussi viser « à recaser les personnes jugées les moins employables par les entreprises. Comme celles-ci refusent d’embaucher, on impose donc du bénévolat aux allocataires ».

        Au-delà des discours électoralistes droitiers, le dispositif né en 2008, devenu un véritable filet de sécurité pour 1,9 million de foyers, est perfectible. Un rapport de la Cour des comptes, paru en janvier dernier, pointait ses faiblesses, comme le non-recours qui concerne un tiers des bénéficiaires potentiels, mais aussi une réduction limitée de la grande pauvreté, un accompagnement insuffisant et une insertion professionnelle difficile.

        1. Une protection limitée contre la pauvreté

        Sans discontinuer depuis 2010, 65 % des bénéficiaires vivent en dessous du seuil de pauvreté, soit une part quatre fois plus élevée que la population générale, selon la Cour des comptes, qui note que le revenu protège toutefois contre la très grande pauvreté. Insuffisant pour vivre décemment, le RSA incite à la reprise rapide d’un emploi. S’il est versé sous condition des revenus du foyer, obtenir ou conserver l’allocation relève parfois du parcours du combattant.

        Domiciliée dans les Landes, Sophie (1), 47 ans, en invalidité à 80 % à cause d’une polyarthrite rhumatoïde, ne comprend toujours pas dans quel engrenage elle a mis le doigt. Au chômage, son mari fait une demande de RSA. « Le département m’a alors demandé de me remettre au travail. Une assistante sociale m’a même traitée de fainéante ! On m’a envoyé une offre pour bosser dans un Ehpad alors que je ne peux pas rester debout », dénonce-t-elle. Les coups de pression et les galères s’enchaînent. Parce que son compagnon a touché 70 euros de droits d’auteur en omettant de les déclarer, le RSA est suspendu trois mois. En retour, 2 300 euros de remboursement leur sont exigés. Sans attendre, Sophie est aussi convoquée devant la commission disciplinaire du département, financeur du RSA. L’allocation est suspendue une nouvelle fois car elle n’a pas trouvé de travail. À deux sur sa pension d’invalidité de 440 euros avec 600 euros de loyer, Sophie se sent plonger : « On croule sous les dettes. Je m’attends bientôt aux coupures d’électricité. Mon compagnon cherche un job activement mais c’est le désert ! On avance au jour le jour. »

        2. Un suivi défaillant des allocataires

        C’est l’autre maillon faible du RSA. 40 % des bénéficiaires ne disposent pas d’un contrat d’accompagnement, censé être obligatoire pour formaliser les engagements entre l’État et la personne. Comme le pointent les sages de la rue Cambon, lorsqu’il existe, celui-ci est « souvent inadapté aux difficultés spécifiques des allocataires ». Les RSistes suivis par Pôle emploi bénéficient ainsi de moins d’une prestation par an, de type atelier ou formation. Même constat pour ceux pris en charge par les départements. Au final, 18 % des allocataires ne sont pas du tout orientés vers un organisme de suivi. Comme l’observe Guillaume Allègre, « l’accompagnement peut être positif si les gens sont intéressés par ce qu’on leur propose, quand on leur apporte un soutien réel en termes de formation mais aussi de santé, par exemple ».

        Au RSA depuis 2004, Joëlle, ancienne commerçante, ne sait plus en quelle langue exprimer ses besoins auprès de Pôle emploi et du conseil départemental. Depuis 2017, cette quinquagénaire basée à 35 kilomètres de Châteauroux (Indre) et touchant 497 euros d’allocation n’a plus de véhicule. Coincée, elle ne peut répondre aux offres ponctuelles de distribution d’annuaires ou de plis électoraux comme cela a été le cas pendant des années. « J’ai remué ciel et terre pour trouver des financements afin d’acheter une voiture. On me refuse l’accès à un microcrédit social parce qu’il ne me restait rien à la fin du mois, soupire Joëlle, dont l’absurdité de la situation n’a pas de limites. Pôle emploi m’a dit que je pourrais louer un deux-roues quand j’aurai une promesse d’embauche. Je tourne en rond comme ça depuis cinq ans. »

        Alors que son accompagnement individuel est quasi inexistant et jamais réalisé par le même conseiller, Joëlle a en revanche été rappelée à l’ordre pour respecter ses devoirs. Contrôlée à l’automne 2021, son allocation a été suspendue quelques mois pour insuffisance d’actes de recherche d’emploi. Sourde à ses difficultés, l’ex-ANPE lui a proposé, la semaine passée, d’intégrer Parcours emploi compétences, chose qu’elle ne peut toujours pas accepter faute de… moyen de transport.

        3. Une insertion au compte-gouttes

        Selon la Cour des comptes, l’accès à l’emploi reste plus difficile pour les allocataires. Le taux de retour vers un travail (3,9 % par mois en 2019) est bien inférieur à celui de la moyenne des chômeurs (8,2 %) et les reprises sont en général plus précaires. Ainsi, sept ans après l’entrée au RSA, seuls 34 % ne sont plus bénéficiaires et ont un job (stable pour un tiers d’entre eux). « Si le système ne fonctionne pas, c’est aussi parce qu’il n’y a pas assez d’emplois, souligne Guillaume Allègre, de l’OFCE. Le taux de chômage reste élevé, autour de 7 %. Sans compter que les personnes les moins qualifiées voient les postes leur passer sous le nez au profit des plus qualifiées. »

        Karim, 43 ans, au RSA depuis 2011, affiche un beau CV et un diplôme d’école de commerce. Spécialisé dans les métiers de l’emploi et de la formation, il a pourtant passé la plupart de son temps sans contrat, ces dix dernières années. « Mon problème principal est que les entreprises ne veulent pas recruter des demandeurs d’emploi de longue durée, assure-t-il. À cette discrimination d’inemployabilité s’ajoute celle liée aux origines. Lors de mes recherches, on m’a demandé de changer plusieurs fois de prénom. Le gouvernement devrait envisager de mettre la pression sur les sociétés, plutôt que de vouloir nous asservir avec du bénévolat obligatoire. » Hyperactif dans sa quête de travail, postulant tous azimuts, il voit aussi la gestion de son quotidien occuper une place importante de son temps : « Il faut faire un choix entre manger et se loger ! tranche Karim. Je vais déjeuner tous les midis chez mes parents pour m’alimenter. On se casse la tête sur la flambée des prix au quotidien. On somatise sur sa propre précarité quand toute la société nous renvoie une image de lâche. Le RSA ne m’aide pas à m’insérer mais à survivre. Ma dignité, c’est de tenter de résister au rouleau compresseur. »

        4. Quelles solutions pour plus d’efficacité ?

        La Cour des comptes préconise l’augmentation de la couverture de la population cible, l’application des droits et des devoirs réciproques, ainsi qu’une responsabilisation accrue des départements et une réforme du financement. De son côté, Guillaume Allègre estime nécessaire le relèvement du niveau de l’allocation. « Si les transferts sociaux sont élevés en France, les minima sociaux sont, eux, dans la moyenne européenne, rappelle-t-il. Pour réduire le non-recours, il faudrait aussi simplifier le formulaire. Le RSA devrait également être ouvert aux moins de 25 ans. » Les candidats de gauche à la présidentielle, Fabien Roussel, Jean-Luc Mélenchon ou encore Anne Hidalgo, proposent justement, sous différentes modalités, une extension aux jeunes. « Mais, tant qu’il n’y a pas de plein-emploi, nous serons dans le partage de la misère », conclut l’économiste.

        Associer des heures d’activité au versement du RSA : la proposition est déjà expérimentée depuis quelques années en Alsace, pour un résultat très limité. En 2016, le conseil départemental du Haut-Rhin avait voté l’obligation pour tout bénéficiaire d’effectuer sept heures de bénévolat par semaine, avant de remplacer l’obligation par une incitation. Cinq ans après, seuls 1 298 allocataires sur 43 000 en Alsace sont engagés dans le programme, soit seulement 3 % d’entre eux. Si la collectivité européenne d’Alsace (CEA) ne communique pas sur ses effets sur l’insertion professionnelle, les acteurs associatifs estiment que cette politique offre à certains l’opportunité de « mettre le pied à l’étrier ». Léa Bally, assistante sociale, rappelle cependant que le dispositif n’est pas accessible à tous. « Les personnes qui vivent des situations difficiles, des problèmes familiaux, de santé, de logement ne sont pas forcément en capacité » d’y prendre part.

        rsainsertion professionnelleÉlections 2022
        Valeurs Actuelles

        Inflation qui s’envole, pouvoir d’achat qui s’effondre : chute historique de la confiance des ménages

        L’inflation, brutale, balaye le retour de la croissance. Première illustration dans les données publiées ce mardi par l’Insee. La confiance des ménages a chuté de 6 points entre février et mars. Un tel repli mensuel est historique. « Il n’a été égalé ou dépassé qu’au moment de la récession de 1993 et du confinement d’avril 2020 », observent les analystes de BNP Paribas. Il y a bien une explication : sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et des produits agricoles, la hausse des prix à la consommation a atteint 4,5 % en mars sur un an. Et l’avenir s’annonce pire encore : l’indice mesurant l’inflation future a fait un bon de 50 points. « Le second trimestre devrait marquer une nouvelle hausse de l’inflation de 2,2 %, un record depuis 1983 » poursuit-on chez BNP Paribas. Et comme la confiance est le moteur de la consommation, il est fort à parier que l’Insee revoie à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022. En parallèle, il y a une autre alerte : le pouvoir d’achat, devenu depuis quelques semaines le thème central de la campagne présidentielle, est en repli. Selon une étude de l’Institut Molinari, la France affiche un pouvoir d’achat des salariés de 7 % inférieur à ceux des autres pays européens. Et cette fois, il y a un autre responsable : le poids des impôts et des cotisations sociales qui atteignent 51 % pour un célibataire et 45 % pour un couple avec deux enfants, soit plus de 7 points en moyenne que dans les autres pays européens, selon cette étude. « La France continue d’être peu compétitive pour les entreprises et les salariés », résume l’Institut. Employer des salariés en France coûte cher, rapporte peu et le pouvoir d’achat des salariés est moyen. » Et de conclure : « Pour les hauts salaires [qui sont ceux qui consomment le plus, NDLR], la France reste la pire destination. »

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture

        Issued on: 16/02/2022 - 16:01

        For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.

        Valeurs Actuelles

        Pouvoir d’achat, le grand enfumage

        À chaque campagne présidentielle sa thématique. La lutte contre la fracture sociale, par Jacques Chirac, en 1995, suivie par la lutte contre l’insécurité, sept ans plus tard, le « travailler plus pour gagner plus », de Nicolas Sarkozy, en 2007, le « président normal », de François Hollande, en 2012 et la « start-up nation » d’Emmanuel Macron, en 2017. L’élection de 2022 n’échappe pas à la règle et un thème émerge depuis quelques mois : le pouvoir d’achat. Il est vrai qu’il est malmené, ne serait-ce que parce que les prix de l’énergie et des matières premières atteignent des sommets, alimentés par les scories de la crise du Covid-19 et par le conflit russo-ukrainien.

        Pour l’Insee, une chose serait claire : le pouvoir d’achat augmente, si l’on se réfère à ses derniers chiffres (+ 0,7 % au 4e trimestre 2021), publiés le 25 février (peut-être l’Institut sera-t-il amené à revoir sa position avec un litre de carburant à plus de 2 euros). Un sentiment à l’opposé du vécu des Français, qui se demandent si le pouvoir d’achat n’est pas comme la température : il y a le réel et le ressenti. Sans doute parce que c’est sur les dépenses contraintes (énergie, loyer, alimentation, transport, abonnements télécoms et Internet…) que se concentrent les hausses de prix et surtout parce que les augmentations salariales ne suivent pas. Et ce n’est pas le dégel du point d’indice de la fonction publique, qui sera revalorisé cet été, qui peut faire oublier la réalité.

        Le gouvernement a beau multiplier les cadeaux de fin de mandat (chèque énergie, plafonnement des hausses du prix du gaz, baisse de 15 centimes du litre d’essence… ), sa générosité – 30 milliards d’euros en six mois – rencontrera tôt ou tard des limites budgétaires. Parce que les raisons à la hausse des prix semblent mondiales – l’inflation, en février, a atteint 7,9 % aux États-Unis ! – et durablement installées, il semble que le pire soit devant nous. Maigre consolation, il n’est jamais certain, dit-on.

        L’énergie, principal moteur de l’inflation

        Le prix du gazole à 2,1407 euros le litre en moyenne, le SP 95-E10 à 2,0286 euros, soit plus de 10 centimes plus cher que l’essence… cette flambée des prix, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, l’a comparée au choc pétrolier de 1973, où le prix de l’or noir, en trois mois, avait été multiplié par quatre. Le prix du baril a atteint 139 dollars, à 8 dollars de son record absolu, atteint en 2008 ; les spécialistes redoutent de le voir continuer son ascension. Jusqu’à 200 dollars, estiment les analystes d’Euler Hermes.

        Selon leurs prévisions, la facture d’énergie des Français pourrait atteindre 2 800 euros en 2022, en augmentation de 400 euros. Et ce, malgré les mesures gouvernementales pour tenter d’amortir une partie du choc. Le Premier ministre a récemment annoncé une baisse de 15 centimes par litre sur l’ensemble des carburants, à partir du 1er avril et pendant quatre mois, mesure qui devrait coûter 2 milliards d’euros à l’État. De même, le gouvernement a limité les hausses de l’électricité à 4 %, en réduisant les taxes. Le prix du gaz a été gelé à son niveau d’octobre 2021, pour l’ensemble de 2022. Au total, le ministère de l’Économie chiffre à 22 milliards d’euros le coût des aides sur l’énergie, en 2022, sans compter le plan d’aide aux entreprises dévoilé le 16 mars. De l’argent magique qui n’empêchera pas une chute de 1,5 point du pouvoir d’achat, selon les estimations d’Euler Hermes. Et si l’Europe venait à décider de cesser toute importation de gaz russe, l’impact sur le pouvoir d’achat serait de 3 points.

        L’alimentation : quand la hausse des prix s’invite à table

        Michel-Édouard Leclerc est très clair : « L’inflation que nous voyons actuellement dans les magasins est une conséquence de l’après-Covid », a-t-il déclaré sur CNews, avant d’ajouter : « La guerre en Ukraine, c’est l’inflation à venir. » Jusque début février, l’augmentation des prix des produits de grande consommation était évaluée à 3 % sur l’année. Selon les dernières statistiques de l’Insee, les produits frais étaient les premiers touchés (+ 5,9 % en un an), suivis par les légumes (+ 5,8 %), le pain et les céréales (+ 2,7 %). Cela, c’était avant le conflit ukrainien. Depuis, les cours des matières premières agricoles flambent : ceux du blé sont passés de 250 à 440 euros la tonne – la Russie et l’Ukraine représentant un tiers des exportations mondiales de blé – et les cours du maïs, du colza, des pommes de terre, de l’huile de tournesol ont atteint des niveaux records. Les céréales étant la base de l’alimentation animale, le prix du lait, du beurre, des fromages et de la viande subissent un effet domino.

        Dans les rayons, les augmentations commencent à se faire sentir. Elles atteignent d’ores et déjà entre 7 et 10 % pour les produits à base de céréales. Et, mauvaise nouvelle pour les foyers les plus modestes, ce sont les produits d’entrée de gamme qui subissent les plus fortes augmentations. Le prix de paquets de farine premier prix a augmenté de 15 %. Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, évalue à 550 euros par mois le budget alimentation pour une famille avec deux enfants : « Avec la crise ukrainienne, il faudra ajouter 10 à 12 euros par mois. »

        Des augmentations qui sont sans commune mesure avec celles observées dans les pays émergents, qui, contrairement à la France, sont importateurs nets de céréales. En Afrique, et en particulier en Égypte, premier importateur mondial de blé, le prix de la farine a augmenté de 48 %, la viande de 35 %, l’huile de cuisson de 32 %… « La guerre en Ukraine signifie la faim en Afrique », a déploré la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva. De son côté, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a reconnu la semaine dernière être « extrêmement inquiet » en raison du « risque de famine que nous avons à l’international ». Avec, en toile de fond, le risque d’émeutes de la faim à l’image de celles de 2008.

        Le transport change de braquet

        S’il vous prenait l’idée de faire un Paris-Shanghai en classe éco, cela vous coûtera la somme de… 8 056 euros. Normal, car avec une crise sanitaire qui connaît des soubresauts, les vols entre la Chine et le reste du monde ne sont pas revenus à la normale. La loi de l’offre et de la demande joue donc à plein. Mais à ce prix, il faudra bien ajouter la hausse du prix du kérosène. Par ailleurs, et depuis l’interdiction de survol de la Russie, les trajets aériens entre l’Europe et l’Asie sont plus longs, donc plus gourmands en carburant.

        Les coûts de transport sont déjà répercutés sur les prix de nombreux produits importés, surtout depuis l’Asie, qui représente à elle seule plus de 40 % des marchandises importées. Entre mars 2020 et mars 2022, la valeur du World Container Index, représentatif des coûts de logistique, a été multipliée par six. Le transport par bateau d’un conteneur en provenance de Chine à destination de l’Europe coûte en moyenne 15 000 euros, contre 3 000 euros avant la pandémie. Quant au transport par route, beaucoup de chauffeurs étant ukrainiens, la pénurie de main-d’œuvre existante depuis la pandémie ne fait que s’exacerber…

        Pour les particuliers, avec une essence de plus en plus chère, beaucoup pensent passer à l’électrique. Or, face à une demande importante alors que le prix des matières premières explose et qu’il y a une pénurie de composants électroniques, Tesla a décidé d’augmenter le prix du Model3 de plus de 3 000 euros ; vendu plus de 45 000 euros, ce véhicule ne donne maintenant plus droit qu’à un bonus écologique réduit. En outre, mieux vaut être patient : si vous la commandez maintenant, vous ne serez pas livré avant un an, sauf si vous décidez d’ajouter quelques options, auquel cas le délai est ramené à huit mois.

        Les matériaux de construction : entre pénurie et flambée des prix

        Il faut remonter à 2008 pour observer de telles hausses de prix : en un an, l’acier s’est apprécié de 73 %, le PVC de 69 %, l’aluminium de 41 %, le cuivre de 33 %. Sans compter les hausses des prix des ciments, des tuiles et briques, de la peinture… Depuis trois semaines, le conflit ukrainien fait trembler les professionnels du bâtiment. En deux jours, la tonne de fer a augmenté de… 50 % ! Les cours du bois sec, qui étaient déjà passés de 250 à 450 euros la tonne, se rapprochent des 500 euros.

        Les risques de pénurie sont nombreux, l’Ukraine étant un important fournisseur de résineux servant à la fabrication de contreplaqué. À la destruction d’usines s’ajoutent les conséquences de l’embargo sur les échanges commerciaux avec la Russie. Au total, cela fait 20 % de bois de construction en moins pour la France. Selon la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, les artisans pourraient augmenter leurs devis jusqu’à 30 % pour répercuter non seulement les tensions sur les prix des matériaux, mais aussi ceux de l’ énergie. Ce n’est pas rien.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history

        Issued on: 10/02/2022 - 11:14

        The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.

        Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.

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        New York Times - World

        A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway

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        Afghanistan Dispatch

        Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.

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        By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary

        Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.

        ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.

        Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.

        It is the only store for miles.

        “I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.

        That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.

        While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.

        The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.

        There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.

        But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?

        Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.

        Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.

        Reporting From Afghanistan

        “About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.

        He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.

        From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.

        TURKMENISTAN

        AFGHANISTAN

        Kabul

        Herat

        WARDAK

        KABUL-KANDAHAR HWY.

        (HWy.1)

        1

        ZABUL

        Kandahar   

        KANDAHAR

        PAKISTAN

        100 miles

        By The New York Times

        He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.

        Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.

        A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.

        Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields parched and their wells dry.

        “I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.

        A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.

        “We are hungry,” Wahdat said.

        With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.

        Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.

        The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.

        Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.

        The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.

        “I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”

        A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.

        Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.

        Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.

        But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.

        Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.

        “I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”

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        France24 - World

        Burkina Faso’s ex-president Compaoré sentenced to life over pan-African folk hero Sankara’s murder

        Issued on: 06/04/2022 - 12:46

        Benjamin DODMAN Follow

        Burkina Faso's former president Blaise Compaoré was sentenced in absentia to life in jail over his role in the 1987 murder of the country's revolutionary folk hero Thomas Sankara, a military court ruled on Wednesday, wrapping up a long-awaited trial that was disrupted by a coup.

        An iconic figure sometimes dubbed the “African Che Guevara”, Sankara was just 33 when he came to power in 1983, setting in motion a revolution that pledged to “decolonise African minds” and continues to inspire followers across the continent.

        The short-lived experiment came to a brutal end on October 15, 1987, when he and 12 colleagues were gunned down by a hit squad during a meeting at the presidential palace in Ouagadougou. The massacre coincided with a coup that took Sankara's erstwhile comrade Compaoré to power.

        On Wednesday, a special military tribunal ruled that Compaoré was guilty of complicity in Sankara’s murder, sentencing him and his former head of security, Hyacinthe Kafando, to life in jail. General Gilbert Diendéré, one of the commanders of the army during the 1987 coup and the main defendant present at the trial, was also sentenced to life.

        Prosecutors had demanded a 30-year jail term for Compaoré, who was deposed in a 2014 popular uprising and has lived in exile in neighbouring Ivory Coast ever since. The former president, who denounced a “political trial”, was tried in absentia on counts of attacking state security, concealing a corpse and complicity in a murder.

        Throughout his 27-year reign, Compaoré clamped a tight lid on the circumstances of Sankara's demise, fuelling speculation that he was the mastermind. It was only after his ouster that Sankara’s remains were finally exhumed, paving the way for the long-waited trial.

        International ‘conspiracy’

        One of the world's poorest countries, Burkina Faso has a long history of political turmoil and is battling a jihadist insurgency that has claimed some 2,000 lives and displaced up to 1.8 million people.

        Reflecting the turmoil, the trial was briefly suspended after a coup on January 24 that deposed the elected president, Roch Marc Christian Kaboré. It resumed after a new military strongman, Paul-Henri Sandaogo Damiba, restored the constitution and swore an oath.

        Tensions between Sankara and his erstwhile ally Compaoré were described in detail during the six-month proceedings, with several witnesses pointing to an “international conspiracy” to remove a troublesome leader who was not afraid to challenge the world order and rebuke France, the former colonial power.

        “The tragedy of October 15, 1987 was a result of pressure exerted by a number of heads of state, including Félix Houphouët Boigny,” said Abdoul Salam Kaboré, a sports minister under Sankara, referring to Ivory Coast’s former ruler and a key French ally.

        Speaking via video-link from France, Sankara’s former close aide Moussa Diallo said there was no doubt the assassination “was premeditated” and that Houphouët Boigny “was at the heart of the plot”. 

        The longtime Ivorian leader once told Sankara, “You have to change, and if you don’t, we will change you,” Serge Théophile Balima, a former head of Burkina Faso’s state TV, testified in court.

        In its closing statement, the prosecution recounted in grim detail the day Sankara was murdered by a hit squad that burst into a meeting of his National Revolutionary Council meeting, killing his guards. 

        “The squad then ordered president Sankara and his colleagues to leave the room,” the prosecution said. “They would then be killed one by one.”

        Ballistics experts told the trial Sankara had been shot in the chest at least seven times by assassins using tracer rounds. At least one bullet was fired in his back.

        The defendants had claimed the victims died in a botched attempt to arrest Sankara after he and Compaoré fell out over the direction the country's revolution was taking.

        During the trial, “None of the accused confessed or repented – not a single one!” said Prosper Farama, a lawyer representing the Sankara family, adding that the family wanted “justice, not revenge”. 

        ‘Pride of Africa’

        While Sankara’s death put an end to his revolution, the premature and brutal manner of his demise would help cement the legend of a progressive leader who sought to empower the people in a continent blighted by colonial plunder and mismanagement.

        Sankara followed in the footsteps of previous pan-African icons, including the likes of Ghana’s Kwame Nkrumah and Patrice Lumumba of the Democratic Republic of Congo, historian Amzat Boukari-Yabara told FRANCE 24 at the start of the trial.

        “His originality was to defend the principle of people’s emancipation, rather than the emancipation of states. He called on the people of Africa to join forces around regional struggles, such as fighting desertification, and around continental challenges, like ending debt bondage,” Boukari-Yabara explained.

        “On matters of governance, women’s rights, fighting forced marriage and female genital mutilation, climate and culture, he was a pioneer,” he added. “His assassination clearly marked the end of revolutionary pan-Africanism.” 

        The man who renamed the former French colony of Haute-Volta as Burkina Faso – meaning the “Land of the Honest”, or “Upright” – was ahead of his time in recognising climate change and desertification as the single biggest threat to the well-being of its people. 

        “The desert is at our gates, it’s already upon us, ready to engulf us,” he warned as he launched a massive tree-planting drive to “re-green” the country, halt soil erosion and foster sustainable agriculture. More than three decades after his death, his vision of a “wall of trees” holding back the encroaching desert has taken root in a pan-African project of breathtaking scale, a cross-continental barrier stretching from the Atlantic Ocean to the Red Sea.

        >> Read more: Can the ‘Great Green Wall’ carry Sankara’s pan-African dream? 

        None of this was possible without the liberation of women, Sankara would stress in his fiery speeches up and down the country, pointing out that women “carry the other half of the sky” – on top of the wood that fuels stoves and cookers and the water that feeds their families, their crops and their livestock. 

        “May my eyes never see and my feet never take me to a society where half the people are held in silence,” he once said. “I hear the roar of women’s silence. I sense the rumble of their storm and feel the fury of their revolt.”

        That spirit has outlived Burkina Faso’s revolutionary captain, said Serge Ouédraogo, a high-school teacher in the capital, Ouagadougou – outshining the darker aspects of Sankara’s legacy, including his efforts to silence dissenters.

        “Sankara is a whole philosophy, a way of thinking and living. He’s the pride of Africa,” Ouédraogo told AFP. “Today we can say that Sankara is a compass for the people of Burkina Faso. He’s a guide, the one who charts a path of hope for the people.”

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        Soldier admits role in 1987 murder of Burkina Faso's revolutionary leader Sankara

        Can the ‘Great Green Wall’ carry out Sankara’s ecological, pan-African dream?

        EYE ON AFRICA

        Long-awaited Sankara murder trial postponed until October 25

        New York Times - World

        Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.

        Ottawa Dispatch

        Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.

        Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...

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        By Ian Austen

        Photographs by Aaron Vincent Elkaim

        OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.

        But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.

        “This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”

        Chris Neil, who played in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.

        Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.

        More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.

        When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.

        Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.

        Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.

        “Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”

        Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.

        CANADA

        ONTARIO

        QUEBEC

        Detail

        area

        Arrowhead

        Provincial Park

        Toronto

        N.Y.

        QUEBEC

        Patinage en Forêt

        Rideau Canal

        Skateway

        ONTARIO

        Icelynd

        Ottawa

        10 mileS

        By The New York Times

        When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.

        The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.

        To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.

        Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.

        Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.

        But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.

        Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.

        The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.

        This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.

        The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.

        One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.

        But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.

        While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.

        Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.

        Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.

        In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.

        But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.

        “It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”

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        Valeurs Actuelles

        La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture

        À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.

        Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.

        Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.

        En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.

        Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique

        Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.

        Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.

        Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        Peru inflation: Civilians and police clash in Peru protests

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        Protests have taken place across Peru, as oil, gas and toll road prices rise.

        On Monday, a national strike took place in the country in response to inflation rising to a 26 year high.

        Protesters created road blocks with burning tyres and also burnt toll booths in the city of Ica.

        Clashes with police resulted in some demonstrators being detained. The government says it has been taking measures to curb rising fuel prices, including using subsidies.

        France24 - World

        Rights groups accuse Ethiopian forces of committing war crimes in Tigray

        Issued on: 06/04/2022 - 04:07

        NEWS WIRES

        Security forces and their allies in a disputed part of conflict-hit northern Ethiopia committed abuses against Tigrayans that amounted to war crimes and crimes against humanity, two rights groups said Wednesday.

        Amnesty International and Human Rights Watch (HRW) said Tigrayan civilians had been targeted in "a relentless campaign of ethnic cleansing" in the long-contested western Tigray region since the outbreak of Ethiopia's war in November 2020.

        Over the ensuing months, several hundred thousand Tigrayans were forcibly expelled from western Tigray in a "coordinated" manner by security forces and civilian authorities through ethnically-motivated rape, murder, starvation, and other serious violations.

        "These widespread and systematic attacks against the Tigrayan civilian population amount to crimes against humanity, as well as war crimes," Amnesty and HRW said in a joint report titled "We Will Erase You From This Land".

        Over 15 months, HRW and Amnesty interviewed more than 400 people including refugees who fled into Sudan, and witnesses to the violence still living inside western Tigray and elsewhere in Ethiopia.

        They documented the sexual enslavement and gang rape of Tigrayan women, including a victim whose attackers said they were "purifying" her blood.

        They also gathered testimony about the death of Tigrayans in overcrowded prisons, and the summary execution of dozens of men by a river.

        The atrocities were blamed on newly-appointed civilian administrators in western Tigray, and regional forces and irregular militias from the neighbouring Amhara region.

        Amharas and Tigrayans are two of Ethiopia's largest ethnic groups, and both lay historic claim in full to the vast fertile expanse of western Tigray that stretches from the Tekeze River to Sudan.

        The United States in March 2021 said "acts of ethnic cleansing" were taking place in western Tigray. Amhara authorities dismissed the accusations as "propaganda".

        'Shocking' crimes 

        But the rights watchdogs also pointed the finger at Addis Ababa, accusing the government of Prime Minister Abiy Ahmed of covering up abuses and severely restricting independent access to western Tigray.

        The atrocities there unfolded "with the acquiescence and possible participation of Ethiopian federal forces", the report said.

        "Ethiopian authorities have steadfastly denied the shocking breadth of the crimes that have unfolded and have egregiously failed to address them," said Kenneth Roth, executive director of HRW.

        Seventeen months ago Abiy sent troops into Tigray after accusing the region's former ruling party, the Tigray People's Liberation Front (TPLF), of orchestrating attacks on federal army camps.

        Western Tigray was swiftly captured by federal and Amhara forces, and a new administration appointed.

        HRW and Amnesty said local officials banned the Tigrayan language from use, displayed signs around towns ordering Tigrayans to leave, and denied access to farmland and humanitarian aid.

        Eritrean troops – allied with Ethiopia in the fight against the TPLF – joined Amhara forces in looting crops and livestock, and driving Tigrayans from their homes, the rights groups said.

        Thousands were rounded up and held in grim detention camps where deaths occurred: "Some died as a result of torture, denial of medical care, and lack of food and water; guards killed others," the report said.

        Abiy promised a swift end to the conflict but it dragged on, with the frontline shifting many times and conflict expanding beyond Tigray. 

        Untold numbers of civilians have died, and fighters on all sides have been accused of grave atrocities against civilians.

        Addis Ababa declared a "humanitarian truce" last month, while the rebels agreed to a "cessation of hostilities" on the condition that aid reach Tigray.

        Some supplies has since reached the stricken region but humanitarian groups say it is nowhere near enough given the hundreds of thousands facing starvation across Tigray.

        (AFP)

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        Ethiopia declares 'indefinite humanitarian truce' to allow aid into Tigray

        Tigray rebels gang-raped women and girls in Ethiopia conflict, says Amnesty Int'l

        Tigray rebels commit to ‘cessation of hostilities’ after Ethiopia’s truce announcement

        New York Times - World

        At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’

        Angkor Wat Dispatch

        Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.

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        By Richard C. Paddock

        Photographs and Video by Thomas Cristofoletti

        ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.

        Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.

        “It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.

        But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.

        This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.

        “This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”

        Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.

        The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.

        Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.

        Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.

        In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.

        A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.

        Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.

        Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.

        Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”

        Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.

        But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.

        At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.

        Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.

        Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.

        “I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”

        Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.

        In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.

        Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.

        In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.

        “You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”

        Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.

        “There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”

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        BBC

        Instagram: Presenter Rachel Riley received series of porn messages

        By Shiona McCallumTechnology reporter

        A television presenter was sent 31 videos of a penis by a single man on Instagram direct messages (DMs).

        Rachel Riley, who co-presents Countdown, said knowing that people have sent her these "turns my stomach".

        The DMs were uncovered by disinformation researchers the Center for Countering Digital Hate (CCDH).

        Instagram, owned by Meta, said the platform offers a way to filter abusive messages so that users do not have to see them.

        Abusive messages 'ignored'

        The CCDH is a non-profit organisation which monitors and lobbies against online hate and misinformation.

        Its research found 90% of abuse in private messages is ignored by Instagram, despite being reported to moderators.

        Five celebrities, including Ms Riley and actress Amber Heard, gave their social accounts to the CCDH so their DMs could be monitored over a number of months.

        The researchers logged abuse sent by 253 accounts and reported them using the Instagram app or website. They found that 227 remained active at least a month after their reports were filed.

        Meta told the BBC it does not disable accounts over one violation of its rules. Instead, the user will get a strike and will not be able to send any more DMs for a set period of time.

        Serial cyberflashers

        The CCDH found that Instagram DMs are regularly being used to send image-based sexual abuse.

        These include cyberflashing, where an abuser sends another person an image of their genitals without consent, or unsolicited photos known as "dick pics".

        It also uncovered the fact that several users who sent image-based sexual abuse were "serial cyberflashers".

        The UK government has recently announced it will use its new Online Safety Bill to make cyberflashing a criminal offence.

        Within Ms Riley's data, CCDH's researchers found one man had sent her three images and 31 videos of his penis. In 26 of them, he is masturbating, including one on to a tablet computer displaying a photo of the presenter.

        Ms Riley, 36, said, "It really makes me not want to go into my DMs at all because it's revolting. It's astounding to know that strangers are sending porn - it empowers them to know that it's gone to your inbox."

        Cindy Southworth, the head of women's safety at Meta, told the BBC: "The harassment of women is unacceptable.

        "That's why we don't allow gender-based hate or any threat of sexual violence, and last year we announced stronger protections for female public figures.

        "Messages from people you don't follow go to a separate request inbox where you can either block or report the sender, or you can turn off message requests altogether."

        Ms Riley said: "On Instagram, anyone can privately send you something that should be illegal. If they did it on the street, they'd be arrested."

        Death threats

        Ms Heard, who has more than four million followers on Instagram, has received death threats by voice note.

        The CCDH also found that one in seven voice notes sent to the women were abusive.

        According to Instagram: "You can report abusive photos, videos and messages that are sent to you". However, voice notes are not specifically included in its policy.

        The CCDH said it could not report a voice note death threat that an account had sent to Ms Heard, but the research team did manage to report the account, which remained active.

        Meta said when an entire DM chat is reported, the review teams can look at voice notes within that chat.

        Imran Ahmed, CCDH chief executive, told the BBC: "Voice notes are not something you can instantly react to and block, they are something you are forced to experience - whether that's a business proposal, or someone performing a violent sexual act or making a death threat."

        Ms Heard said she had been dealing with this level of abuse of a very long time. She no longer uses her own Instagram account.

        "Social media is how we connect with one another today, and that medium is pretty much off limits to me. That's the sacrifice I made, the compromise, the deal I made for my mental health" she said.

        Not your average Instagram user

        Also included in the study were Jamie Klingler, the co-founder of Reclaim These Streets, author Bryony Gordon, and Sharan Dhaliwal, the founder of Burnt Roti magazine - they had all received personal attacks.

        The women were aware that they are not representative of the average woman on Instagram - but each worries that the abuse they are sent online could hamper women's free speech.

        Ms Heard said: "If I can't open Instagram, if I can't engage at all, then what does it say about a person who doesn't have the emotional resources that I have, that come with age and experience?"

        Ms Riley also expressed concern about younger females, saying: "Teenage girls could receive this stuff while no-one else knows, because it's behind closed doors. It's invasive and disgusting."

        Researchers looked through 8,717 DMs from data downloads of all five women in the study, and found that one in 15 of them broke Instagram's rules on abuse and harassment.

        After analysing the text, audio, image, and video messages, 567 contained misogyny, image-based sexual abuse, other hatred and graphic violence.

        Mr Ahmed continued: "There is an epidemic of misogynist abuse taking place in women's DMs. Meta and Instagram must put the rights of women before profit."

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        “Nous appelons les maires de France à aider l’Ukraine”

        Martine Denoune. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, vous venez d’ouvrir un fonds d’urgence…

        Mgr Pascal Gollnisch. Depuis février dernier, nous intervenons auprès de quatre exarchats ou diocèses gréco-catholiques d’Ukraine. Cette aide d’urgence soutiendra les familles ukrainiennes confrontées à une grave crise humanitaire. Qu’elles soient encore en Ukraine ou en exil dans des pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, Hongrie -, il faut bien sûr leur procurer de la nourriture, des soins et un logement. Lorsque les pères sont restés pour combattre, les mères déplacées se retrouvent avec leurs enfants à scolariser au plus vite pour éviter tout risque de désocialisation. Nous devons aider les familles à se reconstruire. Par ailleurs, nous appelons les maires de France à jumeler leur commune avec des communes ukrainiennes. Nous pouvons faciliter les premières prises de contact.

        Nous pensons que nos frères ukrainiens ont le droit de vivre en paix dans leurs frontières reconnues sur le plan international.

        Comment menez-vous vos actions de soutien au Moyen-Orient ?

        De Beyrouth à Bagdad en passant par Damas, nous sommes à l’écoute des communautés chrétiennes, en général catholiques. Leurs besoins portent essentiellement sur l’éducation, la santé, l’action sociale et culturelle, domaines où elles sont actives, au service de tous.

        Un comité d’attribution étudie chaque demande d’aide que nous envoient ces communautés chrétiennes. Si elle est acceptée, nous lançons un appel à la générosité auprès de nos bienfaiteurs. Un important projet – construction d’un dispensaire ou d’une grosse école -peut être partagé avec d’autres associations. Nous soutenons un peu plus de 1 200 projets par an.

        Quelles réflexions vous inspire l’éducation au Moyen-Orient ?

        Au Levant, les écoles chrétiennes reçoivent des élèves aussi bien chrétiens que musulmans. Au pays du Cèdre, la situation est dramatique : arrêt des subventions, manque de moyens des familles pour payer la scolarité, exil des professeurs.

        Devant ce système scolaire en crise, le gouvernement a créé en 2020 un fonds de soutien des écoles francophones chrétiennes du Moyen-Orient, conjointement avec L’Œuvre d’Orient. Afin de soutenir la francophonie auprès de 400 000 élèves, ce fonds a aidé, l’an dernier, 174 écoles chrétiennes, dont 129 au Liban, 16 en Égypte, 13 en Palestine, 7 en Israël et 3 en Jordanie. Vu les immenses besoins, sa dotation financière en 2021 de 2 millions d’euros devrait être doublée cette année.

        L’Œuvre d’Orient intervient aussi pour la restauration du patrimoine au Moyen-Orient…

        Cela fait partie intégrante du processus de la construction de la paix. Au-delà de leur restauration matérielle, ces sites incarnent la présence historique et l’identité des communautés chrétiennes, que Daech a voulu faire disparaître. À Qaraqosh, nous avons aidé à la reconstruction de la cathédrale qui a accueilli le pape François lors de son voyage en Irak, l’an dernier. Toujours en Irak, à Mossoul et au Kurdistan à Erbil, nous intervenons aux côtés de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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        France24 - Monde

        Guerre en Ukraine : Berlin prend le contrôle de la filiale allemande de Gazprom

        Publié le : 04/04/2022 - 19:51

        FRANCE 24 Suivre

        L'Allemagne a décidé lundi de prendre le contrôle de manière temporaire de Gazprom Germania après l'annonce du groupe russe, en fin de semaine dernière, de son "retrait" de la filiale allemande. Une mesure exceptionnelle destinée à garantir l'approvisionnement énergétique du pays.

        C'est une mesure sans précédent à la hauteur des enjeux en matière de sécurité énergétique pour Berlin. L'État allemand va prendre le contrôle temporaire de la filiale allemande du géant russe Gazprom, en raison de son "importance pour l'approvisionnement" en énergie, a annoncé lundi 4 avril le ministre de l'Économie, Robert Habeck.

        L'agence fédérale des réseaux va devenir jusqu'au 30 septembre l'administrateur de "Gazprom Germania", dont Gazprom était l'unique propriétaire. Or le groupe avait annoncé vendredi son "retrait" de cette filiale, sans immédiatement indiquer de repreneur, créant un flou sur l'avenir de l'entité en plein conflit autour du gaz russe.

        Les filiales de Gazprom sont les opérateurs d'importantes infrastructures de stockage de gaz et de carburants en Allemagne. Gazprom Germania détient à son tour plusieurs filiales au Royaume-Uni, en Suisse et en République tchèque.

        "Le gouvernement fait ce qui est nécessaire pour assurer la sécurité d'approvisionnement en Allemagne, et ceci inclut de ne pas exposer les infrastructures d'énergie à des décisions arbitraires du Kremlin", a expliqué Robert Habeck lors d'une conférence de presse.

        "Les droits de vote des propriétaires de Gazprom Germania sont transférés à l'agence fédérale des réseaux", la Bundesnetzagentur, qui "peut prendre toutes les décisions nécessaires pour garantir l'approvisionnement", a détaillé le ministre.

        Une nationalisation des filiales de Rosneft envisagée

        Vendredi, le géant russe avait annoncé dans un communiqué avoir "mis fin le 31 mars à sa participation dans Gazprom Germania et l'ensemble des actifs de celle-ci" sans détailler la nouvelle structure de propriété.

        Berlin dit toutefois avoir "eu connaissance" d'une acquisition de l'entreprise par des entités aux "origines incertaines", qui aurait dû être signalée au gouvernement, et d'une "volonté de liquidation" de Gazprom Germania.

        Cette "incertitude sur la propriété" de Gazprom Germania et la nécessité de "garantir la sécurité de l'approvisionnement" en énergie du pays a poussé le ministère à prendre cette mesure exceptionnelle.

        Selon la presse allemande, Berlin envisagerait également une nationalisation des filiales du premier groupe pétrolier russe Rosneft, un acteur clé du marché de l'essence en tant qu'exploitant de raffineries.

        Avec AFP

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        BBC

        Shanghai Covid lockdown extended to entire city

        Chinese authorities have extended their lockdown of Shanghai to cover all its 25 million people after a fresh surge in Covid cases.

        Initially, there had been separate measures for the eastern and western sides, but the whole city is now subject to indefinite restrictions.

        Shanghai is the largest single city to be locked down to date.

        The important financial hub has battled a new wave of coronavirus infections for more than a month.

        Reported cases have risen to more than 13,000 a day, although the numbers are not high by some international standards.

        Residents in some areas of the city said the strict policy meant no-one was allowed to leave their housing compounds, not even to collect essential provisions.

        They reported difficulties in ordering food and water online, with restrictions on when customers are able to place their orders, because of a shortage of supplies and delivery staff.

        This country's "zero-Covid" system is, at best, struggling to cope.

        China has done Covid lockdowns before, but not on the scale of its financial mega-city.

        The logistical challenges required to confine 25 million people to their homes, while keeping them fed, are huge.

        Social media here is full of angry residents complaining that they can't order food because the delivery system is clogged up.

        Centralised isolation facilities - many using only camp beds, with no showers or other facilities - are bursting with infected people squashed in next to one another.

        One of China's few reliable media outlets, Caixin, has reported that close contacts of infected people will be moved to neighbouring provinces. This could potentially involve hundreds of thousands of Shanghai residents.

        The Chinese government's complete elimination strategy has become something of a mantra, with the government ridiculing other countries for sacrificing their own people on the altar of opening up.

        Some medical specialists here have tried to get the message through that, for a vaccinated person, catching the Omicron variant of Covid will probably not necessitate going to hospital - that you can simply ride it out at home until you recover.

        Few people in China seem to be aware of this. Their officials and state media have kept it from them.

        So the lockdowns continue and it's not only Shanghai closed right now. Jilin City (3.6 million people), Changchun (nine million), Xuzhou (nine million), the steel city of Tangshan (7.7 million) and various other towns and villages are keeping their residents indoors.

        The strain on people, and the economic cost of it all, must be enormous.

        The city is testing the limits of China's zero-Covid strategy, amid growing public anger over quarantine rules.

        The policy sets China apart from most other countries which are trying to live with the virus.

        But the increased transmissibility and milder nature of the Omicron variant has led to questions over whether the current strategy is sustainable in the long run.

        "Currently, Shanghai's epidemic prevention and control is at the most difficult and most critical stage," said Wu Qianyu, an official with the municipal health commission.

        "We must adhere to the general policy of dynamic clearance without hesitation, without wavering."

        On Monday, Shanghai reported a record 13,086 new asymptomatic coronavirus cases, after a city-wide testing programme took samples from more than 25 million people in 24 hours.

        At least 38,000 people have been deployed to Shanghai from other regions, in what state media have said is the biggest nationwide medical operation since the shutdown of Wuhan in early 2020.

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        France24 - Monde

        Paris et Berlin expulsent des dizaines de diplomates russes

        Publié le : 04/04/2022 - 06:43Modifié le : 04/04/2022 - 21:30

        FRANCE 24 Suivre

        Le président ukrainien s'est rendu lundi à Boutcha, ville proche de Kiev, où l'armée russe est accusée d'avoir commis un "massacre" de civils. Les Européens discutent d'un alourdissement des sanctions contre Moscou, qui rejette "catégoriquement" les allégations de crimes de guerre. La France et l'Allemagne ont décidé d'expulser plusieurs dizaines de diplomates russes. Retrouvez le fil du 4 avril.

        •  3 h 04 : la Russie prévient de mesures "symétriques" après les expulsions de diplomates

        La Russie répondra de manière proportionnelle aux expulsions de ses diplomates ordonnées par un certain nombre de pays occidentaux, a déclaré l'ancien président du pays et directeur adjoint du conseil national de sécurité, Dmitri Medvedev.

        Dans un message sur Telegram, il a écrit que "tout le monde connaît la réponse : elle sera symétrique et destructrice pour les relations bilatérales". "Qui ont-ils puni ? En premier lieu, eux-mêmes".

        • 0 h 14 : Zelensky s'exprimera mardi devant le Conseil de sécurité de l'ONU

        Le président ukrainien a indiqué qu'il s'exprimerait mardi devant le Conseil de sécurité des Nations unies, après avoir déclaré qu'il était dans l'intérêt de Kiev qu'une enquête transparente soit ouverte sur l'assassinat de civils en Ukraine.

        Alors qu'au moins 300 civils ont été tués à Boutcha, où des fosses communes et des cadavres ont été découverts après que l'Ukraine a repris le contrôle de la ville aux troupes russes, il a dit s'attendre à ce que le bilan soit encore plus lourd à Bodoryanka et dans d'autres villes du pays.

        • 22 h 47 : une équipe de la Croix-Rouge retenue près de Marioupol

        Une équipe du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été interceptée et retenue près de Marioupol, a-t-on appris lundi auprès d'un porte-parole de l'organisation humanitaire. L'équipe est retenue dans la "ville de Manhouch, à 20 km à l'ouest de Marioupol", a dit à Reuters Jason Straziuso.

        Irina Verechtchouk, la vice-Première ministre ukrainienne, a accusé "l'armée d'occupation" d'être responsable de cette situation, ce que le CICR n'a pas confirmé. Ce dernier précise toutefois qu'il ne s'agit pas d'une prise d'otage et que des discussions sont en cours pour obtenir la libération du personnel de la Croix-Rouge.

        • 21 h 16 : la Russie va désormais "concentrer son offensive" sur l'Est et certaines zones du Sud, selon Washington

        La Russie "est en train de repositionner ses forces pour concentrer son offensive sur l'est et des parties du sud de l'Ukraine", a assuré lundi le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.

        "La Russie a essayé de soumettre toute l'Ukraine et a échoué. Désormais, elle va essayer de s'imposer dans certaines parties du pays", a-t-il jugé, estimant que cette nouvelle phase de l'offensive militaire russe "pourrait durer des mois ou plus".

        Washington a également annoncé que de nouvelles sanctions occidentales seront prises contre la Russie "cette semaine".

        • 21 h 08 : les habitants de Kiev ayant fui sont appelés à ne pas y retourner "pour le moment"

        Les habitants de Kiev ayant fui l'invasion russe sont appelés par le maire de la capitale ukrainienne, Vitali Klitschko, à ne pas y retourner avant "au moins une semaine", des bombardements russes pouvant encore, selon lui, s'y produire.

        "Nous n'excluons pas la possibilité de tirs de roquettes. Oui, notre défense anti-aérienne fonctionne parfaitement. Mais tout peut arriver. Je demande donc aux gens d'attendre pour le moment et de ne pas revenir", a-t-il dit dans un message sur Telegram.

        • 20 h 19 : la Russie soutient à Marioupol un maire autoproclamé

        À Marioupol, la Russie a apporté son soutien à un maire autoproclamé qui collabore avec les forces russes déployées dans certains quartiers de la ville, a déclaré lundi le conseil municipal dans un message en ligne.

        Port du sud-est de l'Ukraine, Marioupol est encerclé depuis les premiers jours de l'invasion russe lancée le 24 février mais l'armée russe n'est pour l'instant pas parvenue à en prendre le contrôle complet selon les autorités ukrainiennes.

        • 20 h 12 : les corps de cinq hommes avec les mains liées retrouvés dans une cave à Boutcha 

        Les corps de cinq hommes avec les mains liées ont été retrouvés dans la cave d'un sanatorium pour enfants à Boutcha, une ville près de Kiev reprise par les Ukrainiens aux Russes où des massacres ont été perpétrés, a annoncé lundi le bureau de la procureure générale d'Ukraine.

        Ces "civils non armés" dont les cadavres ont été mis au jour par les forces de l'ordre ont été "battus" avant d'être tués par des "soldats des forces armées de la Fédération de Russie", assure la même source sur Telegram. Des photos montrant ces corps accompagnent le communiqué.

        • 19 h 33 : après l'Allemagne, la France expulse à son tour plusieurs dizaines de diplomates russes

        La France va expulser "de nombreux" Russes bénéficiant du statut diplomatique, a annoncé lundi le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Selon une source proche du Quai d'Orsay, 35 diplomates seraient concernés.

        Pour le ministère des Affaires étrangères – qui précise que "cette action s'inscrit dans une démarche européenne" –, les activités des diplomates visés par ces mesures sont contraires aux intérêts de sécurité de la France.

        • 19 h 21 : la présidente du Parlement européen réclame des "embargos contraignants" sur les énergies russes

        La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a appelé lundi les dirigeants des 27 à instaurer des "embargos contraignants" sur les importations énergétiques russes, et accusé la Russie d'avoir commis des "crimes de guerre" en Ukraine.

        "L'Europe doit accélérer sur sa politique de dépendance zéro vis-à-vis du Kremlin, se libérer des approvisionnements énergétiques russes, mettre en place des embargos contraignants et cesser de financer indirectement les bombes", a déclaré Roberta Metsola en ouverture de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg.

        • 18 h 22 : l'Allemagne expulse 40 diplomates russes en poste à Berlin

        L'Allemagne a décidé d'expulser "un nombre élevé" de diplomates russes en poste à Berlin, en lien avec la guerre en Ukraine, a annoncé lundi la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock. Selon des informations de l'AFP, ce nombre s'élève à 40.

        La cheffe de la diplomatie a souligné que ces employés de l'ambassade de Russie constituaient "une menace pour ceux et celles qui cherchent une protection chez nous". L'Allemagne accueille plus de 300 000 réfugiés ukrainiens ayant fui les combats dans leur pays depuis le 24 février.

        • 16 h 43 : l'État allemand prend temporairement le contrôle de la filiale allemande de Gazprom 

        L'État allemand va prendre le contrôle temporaire de la filiale allemande du géant russe Gazprom, en raison de son "importance pour l'approvisionnement" en énergie de l'Allemagne, a annoncé le ministre de l'Économie, Robert Habeck.

        L'agence fédérale des réseaux va devenir jusqu'au 30 septembre l'administrateur de Gazprom Germania, dont Gazprom était l'unique propriétaire. Mais le groupe avait annoncé vendredi son "retrait" de cette filiale, sans immédiatement indiquer de repreneur, créant un flou sur l'avenir de l'entité en plein conflit autour du gaz russe.

        • 16 h 39 : Joe Biden veut un "procès pour crimes de guerre" après Boutcha

        Le président américain Joe Biden a une nouvelle fois qualifié Vladimir Poutine de criminel de guerre et s'est prononcé en faveur de l'organisation d'un procès pour crimes de guerre commis en Ukraine dans le cadre de l'offensive militaire de la Russie.

        "Nous devons rassembler les informations" et "nous devons avoir tous les détails" pour "avoir un procès pour crimes de guerre", a-t-il dit. Interrogé pour savoir s'il pensait qu'il s'agissait là d'un "génocide", il a répondu : "Non, je pense que c'est un crime de guerre."

        Le président américain a également assuré qu'il voulait prendre "des sanctions supplémentaires" contre la Russie.

        • 15 h 53 : l'UE veut aider l'Ukraine à recueillir des preuves sur d'éventuels crimes de guerre russes

        L'Union européenne est prête à envoyer des équipes d'enquêteurs en Ukraine pour aider au recueil de preuves sur les crimes de guerre dont les forces russes sont accusées dans la région de Kiev, a annoncé la présidente de la Commission européenne.

        "Les auteurs de ces crimes odieux ne doivent pas rester impunis. L'UE a mis en place une équipe d'enquête conjointe avec l'Ukraine pour recueillir des preuves et enquêter sur les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité", a déclaré Ursula von der Leyen après un entretien avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

        • 15 h 52 : la Lituanie expulse l'ambassadeur de Russie

        La Lituanie a annoncé l'expulsion de l'ambassadeur de Russie. "En réponse à l'agression militaire de la Russie contre l'Ukraine souveraine et aux atrocités commises par les forces armées russes dans diverses villes ukrainiennes occupées, y compris l'horrible massacre de Boutcha, le gouvernement lituanien a décidé de réduire la représentation diplomatique et l'ambassadeur de la Fédération de Russie devra quitter la Lituanie", a déclaré à la presse le chef de la diplomatie lituanienne, Gabrielius Landsbergis.

        Russian ambassador was asked to leave Lithuania.Lithuanian ambassador in Ukraine is coming back to Kyiv. That is the 🇱🇹 decision made today.

        April 4, 2022
        • 15 h 39 : les États-Unis veulent faire suspendre la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU

        Les États-Unis vont tenter d'obtenir la "suspension" de la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, en réponse notamment "aux images de Boutcha", ville ukrainienne où ont été retrouvés les cadavres de nombreux civils, a annoncé lundi l'ambassadrice américaine aux Nations unies.

        "Nous ne pouvons pas laisser un État membre qui est en train de saper tous les principes qui nous tiennent à cœur participer au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU", a tweeté l'ambassadrice Linda Thomas-Greenfield.

        • 15 h 20 : la ville de Marioupol détruite à 90 %

        La ville portuaire assiégée de Marioupol dans le sud-est de l'Ukraine est détruite "à 90 %" et "40 % de ses infrastructures" sont "irrécupérables", a annoncé son maire, Vadim Boïtchenko.

        "La triste nouvelle est que 90 % des infrastructures de la ville sont détruites et 40 % d'entres elles sont irrécupérables", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, précisant qu'"environ 130 000 habitants" y restaient toujours coincés.

        • 14 h 57 : le président Zelensky en déplacement à Boutcha

        Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu dans la ville de Boutcha, au nord-ouest de Kiev, où les forces russes sont accusées de "massacre".

        "Chaque jour, lorsque nos combattants entrent et reprennent des territoires, vous voyez ce qu'il se passe", a déclaré Volodymyr Zelensky à des médias dont l'AFP, en gilet pare-balles et accompagné de militaires ukrainiens, dans une rue de Boutcha dévastée par les combats. "Ce sont des crimes de guerre et ce sera reconnu par le monde comme un génocide", a-t-il dénoncé.

        • 13 h 06 : Berlin compte adopter de nouvelles sanctions dans les jours prochains

        L'Allemagne et ses partenaires internationaux vont convenir de sanctions supplémentaires contre la Russie dans les prochains jours, a déclaré un porte-parole du gouvernement fédéral, précisant que l'Union européenne resterait unie pour ces nouvelles mesures.

        "Nous prendrons de nouvelles mesures dans les jours à venir, en consultant d'abord nos alliés", a déclaré ce porte-parole, soulignant que le président russe Vladimir "Poutine et ses partisans ressentiront les conséquences de ces sanctions supplémentaires."

        • 13 h 01 : la haut-commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU "horrifiée" par les images de Boutcha

        "Les informations qui se font jour de cette zone et ailleurs soulèvent des questions graves et inquiétantes sur de possibles crimes de guerre et atteintes graves au droit humanitaire international et des violations graves des droits de l'Homme", a souligné la haut-commissaire aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, dans un communiqué, appelant aussi "à préserver toutes les preuves".

        • 11 h 56 : Moscou rejette "catégoriquement" toutes les accusations sur les morts de Boutcha

        "Nous rejetons catégoriquement toutes les accusations", a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à la presse, assurant que les experts du ministère russe de la Défense avaient découvert des signes de "falsifications vidéo" et des "fakes" dans les images présentées par les autorités ukrainiennes comme preuves d'un massacre dont elles accusent la Russie.

        • 11 h 25 : l'UE évoque un "génocide" et discute de nouvelles sanctions contre Moscou

        Les Européens, révoltés par les images de dizaines de cadavres retrouvés dans les environs de Kiev, discutent d'un alourdissement des sanctions contre Moscou, accusé de "génocide" en Ukraine mais qui nie en bloc et dénonce une provocation.

        • 11 h 12 : Moscou va enquêter sur une "provocation" contre l'armée russe

        La Russie a annoncé lundi qu'elle allait enquêter sur une "provocation" visant à "discréditer" les forces russes en Ukraine, après la découverte d'un grand nombre de cadavres de civils à Boutcha, près de Kiev.

        Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé dimanche la Russie de commettre un "génocide" en Ukraine, au lendemain de cette découverte.

        • 8 h 43 : Emmanuel Macron favorable à de nouvelles sanctions

        "Il y a des indices très clairs de crimes de guerre" dans la petite ville de Boutcha, et il est "à peu près établi que c'est l'armée russe" qui y était présente, a déclaré le président français sur la radio France Inter. Emmanuel Macron s'est dit "favorable" à ce que l'Union européenne décide de nouvelles sanctions vis-à-vis de la Russie, en évoquant le pétrole et le charbon, après la découverte de centaines de corps de civils dans la région de Kiev.

        • 8 h18 : "l'esprit de résistance" demeure à Kharkiv

        Bel exemple de résistance en Ukraine, un mariage a été célébré au milieu des ruines à Kharkiv, "où des bombes peuvent s'abattre à tout moment", comme l'explique Roméo Langlois, envoyé spécial de France 24. 

         

         

        • 8 h12 : image satellite de la fosse commune

         

         

        • 6 h 30 : vers de nouvelles sanctions contre Moscou

        Volodymyr Zelensky a fustigé les troupes russes composées, selon lui, de "meurtriers, tortionnaires, violeurs, pilleurs", après le massacre de civils mis au jour à Boutcha, près de Kiev, qui devrait entraîner cette semaine de nouvelles sanctions occidentales contre Moscou.

        Lesquelles ? Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a cadré ses attentes dans un tweet : "J'exige de nouvelles sanctions dévastatrices du G7 MAINTENANT : embargo sur le pétrole, le gaz et le charbon, fermer tous les ports aux navires et marchandises russes, déconnecter toutes les banques russes de SWIFT".

        • 4 h 13 : V. Zelensky demande du soutien pour l'Ukraine dans une vidéo aux Grammy Awards

        Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, est apparu, dimanche soir, dans une vidéo diffusée lors de la cérémonie des Grammy Awards, la réunion annuelle de l'industrie musicale aux États-Unis, demandant au public et aux téléspectateurs de soutenir les Ukrainiens "de la manière que vous pouvez".

        "Qu'est-ce qui est à l'opposé de la musique ? Le silence des villes en ruines et des personnes tuées", a-t-il dit. "Remplissez le silence avec votre musique. Remplissez-le aujourd'hui, pour raconter notre histoire (...) Tout, mais pas le silence."

        Here is Ukrainian President Volodymyr Zelenskyy's pre-taped speech at the #Grammys, introducing a performance for Ukraine from John Legend: "Our musicians wear body armor instead of tuxedos. They sing to the wounded in hospitals." https://t.co/rjX2S54hkr pic.twitter.com/43fcZTrjQK

        April 4, 2022

        Avec AFP et Reuters

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        BBC

        Dune: The Indian behind VFX Oscar for sci-fi epic

        By Andrew ClaranceBBC News, Delhi

        Just minutes into watching Dune, it's easy to see why it won an Oscar for its visual effects.

        The sweeping majesty of the desert comes alive in Denis Villeneuve's epic sci-fi film based on Frank Herbert's 1965 novel. Critics have called it a "colossal spectacle" with "arresting, filigreed and meaningful" designs and textures.

        But what few know is that Namit Malhotra, the 46-year-old CEO behind the company that crafted Dune's stunning visual effects, started his journey in India - and specifically Bollywood.

        The desert planet of Arrakis - where this saga of love and war unfolds - was designed in astounding detail by London-based visual effects and animation company DNEG. Its team of visual effects artists and engineers made nearly 1,200 VFX shots of the film's 1,700 - the film's VFX supervisors told BBC Click that each element was designed to "heighten the photorealism of Villeneuve's immersive vision".

        "What you actually experience is a function of production design, music, cinematography and many other parts coming together to create that world," Mr Malhotra says over the phone from his office in London.

        It's a long way from the garage in Mumbai, India's financial hub, where he launched his business in 1995. Now, he heads a global firm that has won seven Oscars.

        He knew he would always be associated with the world of movies - his grandfather was a Bollywood cinematographer who worked on one of India's first colour films in 1953, Jhansi Ki Rani. His father produced major Bollywood films, including Shahenshah, a 1988 cult classic starring superstar Amitabh Bachchan.

        Just after he turned 18, Mr Malhotra told his father he wanted to become a director. But his father, who had observed how fast the movie business was changing, encouraged him to learn more about the craft of making movies, including what was happening on the technology side.

        He said that Mr Malhotra "could direct films anytime" but tech was a gamechanger.

        So, Mr Malhotra started a company, offering editing services to filmmakers. A year later, in 1995, he founded Prime Focus, which expanded to do post-production.

        "When we started, we were constantly innovating. Everything we did was the first of its kind in India," Mr Malhotra says.

        In 2004, they brought a motion-control rig - a robotic crane used for special visual effects - to India for the first time.

        "It was a complicated tool. It would take four hours to set up on a shoot. Actors and directors would say, 'What is this thing?'" he recalls.

        By then, Indians had watched Hollywood spectacles such as the Lord of the Rings trilogy, which used technology such as the digital intermediate (DI) process to tweak colour and image characteristics.

        "We were able to replicate that," he says.

        But as Prime Focus grew, Mr Malhotra says he found that Indian filmmakers were slow to adapt to the changes it offered.

        "Change is very hard in the film business. They're comfortable with how they make their movies. It was a struggle to get everybody to latch on to new technology," he says.

        That's when he began thinking of expanding abroad.

        "What gave me confidence was that we could do this in India at one-fourth the price. So why couldn't we leverage this and take it to the West?"

        Prime Focus - which listed on Indian stock exchanges in 2006 - soon entered the US and the UK by acquiring smaller post-production companies.

        In 2010, it was the first company to convert an entire Hollywood film - Clash of the Titans - from 2D to 3D.

        Four years later, it bought London-based Double Negative, which had already won an Oscar for visual effects for Christopher Nolan's Inception.

        Since then, the company has won six more Oscars for visual affects, including for Tenet and Interstellar.

        Mr Malhotra is still actively interested in the Indian film industry and is one of the producers of the upcoming Bollywood superhero movie Brahmastra.

        "Everyone likes a spectacle. Everyone likes Spiderman. Everyone likes Avatar," he says.

        And Indians films are starting to spend more on visual affects, he adds, pointing to Telugu film director SS Rajamouli's blockbuster period extravaganza, Baahubali, and now, RRR.

        "The spend on VFX is going up. These films are ground-breaking in the sense that we haven't seen a period film that has used visuals effects to bring in such a 'wow' experience" he says.

        Why has India, which started making movies more than a century ago, not produced a film like Avatar or Interstellar?

        "Our filmmakers have a different reference point for cinema," Mr Malhotra says - Nolan, for instance, regards Stanley Kubrick's sci-fi epic 2001: A Space Odyssey as the benchmark of filmmaking.

        "So when Nolan wants to make an Interstellar, he's thinking of how can he push the boundaries of filmmaking and storytelling like that film did in 1968," he says.

        Indian directors, on the other hand, turn to the country's own rich film history for inspiration.

        "If director and actor Raj Kapoor was very popular with a certain kind of filmmaking in the 50s and 60s, there are more movies which will take a piece out of that cinema rather than give you a Star Wars or Space Odyssey."

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        À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

        « Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

        À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

        « La SNCF a volontairement annulé des trains »

        Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

        Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

        Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

        La gauche réunie derrière Assa Traoré 

        D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

        La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

        Une prière de rue organisée au milieu de la route 

        La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

        En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

        Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

        Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

        — charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

        La famille Traoré : une guerre de l’image 

        À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

        La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

        Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

        Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

        Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

        De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

        Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

        « On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

        Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

        Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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        France24 - Monde

        Pakistan : la popularité effilochée d’Imran Khan le pousse à jouer son va-tout

        Publié le : 04/04/2022 - 19:10

        Bahar MAKOOI Suivre Sonia GHEZALI

        Ancienne vedette de cricket, le Premier ministre pakistanais Imran Khan a vu sa popularité s’écrouler en quelques années. Il est désormais fragilisé par une mauvaise gestion économique et lâché par l’armée. Son recours à des législatives anticipées est une manœuvre politique désespérée pour rester au pouvoir.

        Imran Khan tente le tout pour le tout, quitte à passer pour un mauvais joueur. L’ancienne star du cricket, devenue Premier ministre du Pakistan en 2018, a mis en place un habile stratagème qui lui a permis d'éviter in extremis, dimanche 3 avril, le vote d'une motion de censure de l’opposition à son encontre.

        Sentant le vent tourner, le dirigeant pakistanais a obtenu de son allié, le président Arif Alvi, qu'il prononce la dissolution de l’Assemblée nationale, ce qui a entraîné la convocation de législatives anticipées sous 90 jours.

        Alors que les parlementaires s’apprêtaient à prendre place dans l’hémicycle pour entamer la procédure de destitution, le Premier ministre a pris les députés de court, apparaissant à la télévision pour annoncer la dissolution de leur organe. Quasi simultanément, le vice-président du Parlement, Qasim Suri, un fidèle d’Imran Khan, a refusé de soumettre la motion de censure au vote, au prétexte qu'elle était le produit d'une "ingérence étrangère" prétendue des États-Unis.

        Saisie par l’opposition, la Cour suprême doit statuer mardi sur la légalité de ce refus de soumettre dimanche la motion de censure au vote.

        Imran Khan sait qu’il joue là ses ultimes atouts dans ce qui pourrait être son dernier match politique. Aussi, cet ancien sportif d’exception cherche à gagner du temps et espère retrouver sa légitimité grâce aux urnes. Toutefois, l’opération est périlleuse, car le héros national du cricket a rongé toute sa cote de popularité.

        Des promesses économiques non tenues

        Son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), qu’il a contribué à fonder en 1996, lui reste fidèle. Tout comme ses alliés placés à des postes clefs du pouvoir, tel que le très honorifique président de la République, Arif Alvi, qui a prononcé la dissolution de l’Assemblée, ou encore le vice-président de la chambre, Qasim Suri. Cependant, le Premier ministre compte de plus en plus d’adversaires, dont une partie des militaires pakistanais qui avaient soutenu son accession au pouvoir.

        L'ancien joueur de cricket a longtemps joui d'une réelle popularité mais celle-ci s’est s'effilochée en raison d'une situation économique très dégradée, avec une inflation galopante, une roupie faible et une dette écrasante.

        Imran Khan est arrivé au pouvoir en 2018, après la victoire aux législatives du PTI, sur des promesses populistes mêlant réformes sociales, conservatisme religieux et lutte contre la corruption. Comme chef du gouvernement, il a d'abord capitalisé sur son image d'incorruptible et la lassitude de la société à l'égard des partis traditionnels, qui ont monopolisé le pouvoir pendant des décennies avec l'armée.

        Pendant la pandémie de Covid-19, son choix de ne pas imposer de confinement national, qui aurait "fait mourir de faim" les gens, s'est révélé populaire et gagnant. Les 220 millions de Pakistanais, majoritairement très jeunes, ont été largement épargnés (30 000 morts).

        Mais, même s'il avait hérité de finances sinistrées, la conjoncture économique et ses mauvais choix ont fini par le rattraper, le tassement de sa cote de popularité ces derniers mois incitant ses alliés au sein de la coalition au pouvoir à se rapprocher de l'opposition pour tenter de le pousser vers la sortie.

        En cause, notamment, une série de mesures mettant fin à des exonérations de taxes sur les produits du quotidien, adoptées par son gouvernement, afin d'obtenir un prêt du FMI.

        Dans la rue, les mécontentements se font eux aussi entendre. "Lorsque le gouvernement du PTI est arrivé au pouvoir, il a fait beaucoup de promesses, mais il n’a pu en tenir aucune. Ils n’ont pas pu contrôler l’inflation. Ils n’ont aucune stratégie. Maintenant, la situation est si mauvaise que je ne pense pas que les prochains puissent être capables de faire quelque chose pour l’améliorer", s’insurge un jeune Pakistanais déçu, au micro de la correspondante de France 24 à Islamabad.

        L’ancien play-boy devenu soutien des radicaux

        Souvent accusé d'avoir restreint l'espace d'expression de la presse, Imran Khan a aussi suscité l'indignation des organisations féministes en établissant plusieurs fois un lien entre le viol et la manière de s'habiller des femmes, dans un pays où les violences sexuelles sont courantes.

        Ce fils d'une riche famille de Lahore, diplômé d'Oxford, marié trois fois après avoir entretenu pendant sa carrière sportive une réputation de play-boy habitué aux boîtes de nuit les plus sélectes de Londres, s'est aussi vu reprocher sa complaisance envers les religieux radicaux.

        Imran khan on his wedding day with beautiful @Jemima_Khan looking amazingly handsome pic.twitter.com/w4CJm46BKV

        November 4, 2014

        L’homme a beaucoup changé. En 1995, il épousait Jemima Goldsmith, une riche héritière anglaise, amie de Lady Diana. Son mariage était couvert par la presse people du monde entier. Vingt ans plus tard, en 2018, marié en troisièmes noces, il pose avec sa nouvelle épouse Bushra Bibi, issue d'une famille religieuse. Signe de conservatisme au Pakistan, un voile rouge dissimule le visage de la femme. Une évolution qui laisse apparaître son conservatisme grandissant.

        #PTI confirms @ImranKhanPTI wedding . Congrats pic.twitter.com/vj9rI7f0q6

        February 18, 2018

        L’ancien jet-setteur de 69 ans s’affiche désormais de plus en plus souvent le chapelet à la main et défend avec véhémence la controversée loi sur le blasphème.

        En novembre, son gouvernement a d’ailleurs levé l'interdiction pesant sur le Tehreek-e-Labbaik Pakistan (TLP), décrétée en avril après de violentes manifestations antifrançaises organisées par ce parti islamiste, qui dénonçait le soutien apporté par la France au droit de caricaturer, notamment le prophète Mahomet.

        "Taliban Khan"

        Ses détracteurs vont même jusqu’à le surnommer "Taliban Khan", l’attaquant pour n'avoir jamais cessé de prôner le dialogue avec les groupes insurgés violents liés aux Taliban.

        D’autant que la prise du pouvoir par les Taliban en Afghanistan à la mi-août a contribué à détériorer la sécurité au Pakistan. Après plusieurs années d'un calme relatif, les attentats ont repris de plus belle depuis août, menés par les Taliban pakistanais du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), la branche régionale du groupe État islamique (EI-K), ou des groupes séparatistes baloutches, malgré les assurances de Kaboul que le sol afghan ne serait pas utilisé à de telles fins.

        Des dizaines de personnes ont été tuée dans un attentat suicide le 4 mars lors de la prière dans une mosquée chiite de Peshawar, faisant de cette attaque la plus meurtrière qu'ait connu le pays depuis 2018.

        L'armée en désaccord avec la politique étrangère

        Les efforts d’Imran Khan pour positionner le Pakistan en acteur régional incontournable n'ont guère porté non plus. Les liens avec Washington et les pays européens se sont distendus, notamment sous l'effet de ses positions anti-américaines et de ses diatribes contre l'islamophobie, déguisée à ses yeux, en Occident, sous les traits de la liberté d'expression.

        Islamabad s'est encore plus rapproché de la Chine. Et la visite officielle à Moscou d'Imran Khan le jour même du déclenchement de la guerre en Ukraine lui a valu nombre de moqueries.

        Une politique étrangère qui n’est pas du goût des militaires tout puissants dans ce pays. Les déclarations du chef de l’armée, le général Qamar Javed Bajwa, sont venues calmer à plusieurs reprises l’ardeur des propos du Premier ministre.

        Le dernier rappel à l’ordre ne s’est pas fait attendre, samedi, quelques heures à peine après que le Premier ministre a accusé les États-Unis d’avoir fomenté la motion de censure à son égard. "Nous partageons une longue histoire d'excellentes relations stratégiques avec les États-Unis, qui restent notre premier marché à l'export", a immédiatement fait savoir le général Qamar Javed Bajwa, preuve qu’un froid s’est installé entre les deux hommes. Une chose est sûre : les militaires pakistanais ne viendront pas sauver l’ancien héros national s’il venait à perdre son dernier match.

        Imran Khan conserve pour l’instant son poste de Premier ministre pour une période de quinze jours environ, le temps qu’un gouvernement intérimaire soit mis en place.

        Avec AFP

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        Pakistan : la stratégie du "bon et mauvais Taliban" se retourne contre Islamabad

        Pakistan : le Premier ministre Imran Khan en sursis après la défection de son principal allié

        Pakistan : le Premier ministre échappe à une motion de censure, l'Assemblée nationale dissoute

        BBC

        Climate change: IPCC scientists report five ways to save the planet

        Matt McGrathEnvironment correspondent@mattmcgrathbbcon Twitter

        The dangers of climate change have been well reported for years. But what's had less attention is how the world could effectively tackle the issue.

        Yesterday, UN scientists laid out a plan that they believe could help people avoid the worst impacts of rising temperatures.

        The report, by the UN's Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC), essentially calls for a revolution in how we produce energy and power our world.

        To avoid very dangerous warming, carbon emissions need to peak within three years, and fall rapidly after that.

        Even then, technology to pull CO2 from the air will still be needed to keep temperatures down.

        Here are five key ideas that the researchers say are critical to keeping the world safe.

        1 - Coal is on the dole (again!)

        The 63 dense pages of this IPCC report are littered with qualifications and dense footnotes.

        But all the verbiage can't hide the scientists' central message. If the world wants to steer clear of dangerous warming, fossil fuels are toast.

        Keeping the world under 1.5C requires emissions to peak by 2025, the researchers say, and shrink by 43% by the end of this decade.

        The most effective way of making that switch is to generate energy from sustainable sources like wind and solar.

        The authors point to the collapse in costs of these technologies, down around 85% across the decade from 2010.

        And while the war in Ukraine is making governments in Europe flirt with carbon-rich coal once again, there's wide political acceptance that cheap, sustainable energy is the only road to Putin-free power.

        So for the temperature of the planet (as well as the politics of the present), the IPCC believes that coal should finally be retired for good.

        "I think that's a very strong message, no new coal power plants. Otherwise, you're really risking 1.5C," said Prof Jan Christoph Minx, from the University of Leeds, and an IPCC co-ordinating lead author.

        "I think the big message coming from here is we need to end the age of fossil fuel. And we don't only need to end it, but we need to end it very quickly."

        2 - Pie in the sky gets real…

        A few short years ago, the idea of a technological fix to climate change was generally seen as the preserve of the eccentric.

        From spraying things into the atmosphere to cool the Earth to blocking out the Sun with space-based shields, various ideas were mocked, knocked and quickly forgotten.

        But as the climate crisis has escalated and cutting carbon emissions has proven difficult, researchers have been forced to look again at the role of technology in both limiting and reducing CO2 in the atmosphere.

        The idea of carbon dioxide removal (CDR) has now gone fully mainstream with the endorsement of the IPCC in this latest report.

        The scientists are blunt - keeping temperatures down won't really be possible without some form of removal, be it via trees or air filtering machines.

        There's a lot of opposition from environmentalists, some of whom accuse the IPCC of giving in to fossil fuel producing countries and putting far too much emphasis on technologies that in essence remain unproven.

        "The major shortcoming that I see is that the report is way too weak on the rapid phase out of fossil fuels," said Linda Schneider from the Heinrich Böll Foundation in Berlin.

        "I would have hoped that the report would have put forward the most reliable kind of safe pathways towards 1.5C without an overshoot and reliance on technologies that we just don't know if they will work."

        3 - Curbing demand is a secret weapon

        One of the big differences with this report from previous releases is that social science features heavily.

        This is mainly focussed on the ideas of reducing people's demand for energy in the areas of shelter, mobility and nutrition.

        This covers a multitude of areas - including low carbon diets, food waste, how we build our cities, and how we shift people to more carbon friendly transport options.

        The IPCC believes changes in these areas could limit emissions from end-use sectors by 40-70% by 2050, while improving well-being.

        That's a huge goal but the report is quite specific and detailed - and yes it will take incentives and nudges from governments.

        But it feels like a fairly painless way to really make an impact.

        4 - Cooling the planet with cash…

        Tackling climate change has often been delayed due to the perceived high-cost implications.

        But that sense has changed in recent years as the financial toll of climate disasters has steadily climbed.

        Now the IPCC are weighing in with some new guidance on the costs.

        The bottom line is that transforming our world, won't (and please pardon the pun) cost the Earth.

        Right now, the IPCC says there is far too much money still flowing towards fossil fuels and not to clean energy climate solutions.

        If fossil fuel subsidies from governments were removed, this would reduce emissions by up to 10% by 2030, according to Greenpeace.

        In the longer term, the IPCC says that models that incorporate the economic damages caused by climate change show that the global cost of limiting warming to 2C over this century is lower than the global economic benefits of reducing warming.

        Keeping temperatures well under 2C costs a bit more, but not much, given the avoided damages, and wide range of co-benefits such as cleaner air and water.

        "If you take the most aggressive scenarios in the entire report, it would cost, at most 0.1% of the rate of annual GDP growth assumed," said Prof Michael Grubb, from University College London, a co-ordinating lead author of the report.

        5 - Eat the rich… or copy them?

        There is renewed emphasis in this report on the outsized impact that richer people are having on the planet.

        According to the IPCC, the 10% of households with the highest per capita emissions contribute up to 45% of consumption-based household greenhouse gas emissions.

        In essence, the report says that the world's richest people are spending way too much of their money on mobility, including on private jets.

        So you would think that this would make them good targets for greater taxation or other means of curtailing their emissions?

        That may well be the case, but some IPCC authors believe the rich have other roles to play in helping the world towards net-zero.

        "Wealthy individuals contribute disproportionately to higher emissions but they have a high potential for emissions reductions, whilst maintaining high levels of well-being and a decent living standard," said Prof Patrick Devine-Wright, an IPCC lead author from the University of Exeter.

        "I think there are individuals with high socioeconomic status who are capable of reducing their emissions by becoming role models of low carbon lifestyles, by choosing to invest in low carbon businesses and opportunities, and by lobbying for stringent climate policies."

        Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.

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        Valeurs Actuelles

        Une si longue attente

        C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

        À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

        Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

        Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

        Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

        Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

        Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

        Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

        Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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        L’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis vont coopérer dans le domaine des armes hypersoniques

        par Laurent Lagneau · 6 avril 2022

        Malgré le lancement de leur programme « Conventional Prompt Global Strike », qui devait aboutir à la capacité de viser une cible n’importe où dans le monde en moins d’une heure, au début des années 2000, les États-Unis ont pris du retard dans le développement d’armes hypersoniques, notamment par rapport à la Russie et la Chine.

        Cependant, le 5 avril, la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation, a annoncé le succès d’un essai réalisé en mars par Lockheed-Martin et Aerojet Rocketdyne dans le cadre du programme HAWC [Hypersonic Air-breathing Weapon Concept]. Celui vise à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique. Lors de ce test, et après avoir été largué par un bombardier B-52H Stratofortress, l’engin a atteint l’altitude de 65’000 pieds [soit près de 20’000 mètre] et parcouru 300 nautiques, en volant à une vitesse de croisière supérieure à Mach 5.

        Il s’agit du second essai réussi mené dans le cadre du programme HAWC, après celui effectué en septembre 2021, avec un missile développé par Raytheon et Northrop Grumman.

        Outre le HAWC, d’autres projets d’armes hypervéloces sont en cours de développement aux États-Unis, avec des fortunes diverses. Ainsi, le Common Hypersonic Glide Body [C-HGB], commun à l’US Army et l’US Navy, doit donner lieu à un planeur hypersonique lancé par un missile. Et l’Air Launched Rapid Response Weapon [ARRW ou ARROW, encore appelé AGM-183A] a connu plusieurs échecs ces derniers mois.

        Outre ces programmes, les États-Unis ont conduisent un autre… en coopération avec l’Australie. Appelé SCIFIRE [Southern Cross Integrated Flight Research Experiment], il doit permettre le développement d’un missile de croisière conventionnel hypersonique pouvant être emporté par des chasseurs-bombardiers existants [comme le F-35A par exemple], voire les avions de patrouille maritime P-8A Poseidon.

        En janvier dernier, le ministère australien de la Défense a inauguré un centre de recherche dédié aux armes hypersoniques à Eagle Farm, près de Brisbane, avec l’objectif de soutenir la collaboration entre la défense, les universités et les industriels, dont Thales Australia, qui tient un rôle prépondérant dans ce programme.

        À ces efforts vont désormais se joindre le Royaume-Uni, au titre de l’alliance stratégique AUKUS, dont la création a été annoncée en septembre 2021.

        « Nous nous sommes […] engagés aujourd’hui [05/04] à entamer une nouvelle coopération trilatérale en matière de capacités de guerre hypersonique, contre-hypersonique et électronique ainsi qu’à élargir le partage d’informations et à approfondir la coopération en matière d’innovation en matière de défense », ont en effet annoncé le président américain, Joe Biden, le chef du gouvenement australien, Scott Morrison et le Premier ministre britannique, Boris Johnson, dans un communiqué conjoint.

        « Ces initiatives s’ajouteront à nos efforts en cours pour approfondir la coopération sur les cybercapacités, l’intelligence artificielle, les technologies quantiques et les capacités sous-marines […]. Au fur et à mesure de l’avancement de nos travaux sur ces capacités et sur d’autres capacités essentielles à la défense et à la sécurité, nous chercherons des occasions d’engager des alliés et des partenaires proches », ont ajouté les trois responsables.

        D’après l’agence Reuters, des reponsables britanniques ont indiqué que le Royaume-Uni ne rejoindrait pas, du moins pour le moment, le programme SCIFIRE. En revanche, ils ont expliqué que les trois membres d’AUKUS « travailleraient ensemble sur la recherche et le développement pour élargir leurs options ».

        En matière de technologies liées au vol hypersonique, le Royaume-Unu peut s’appuyer sur BAE Systems et Rolls Royce… mais aussi et surtout sur l’entreprise Reaction Engines, qui travaille sur le moteur SABRE [Synergetic Air-Breathing Rocket Engine], lequel se veut « révolutionnaire ».

        L'Humanité

        Kervern et Delépine : « Il fallait une petite voix comme la nôtre qui parle d’écologie et de féminisme »

        Entretien

        Pour leur dixième long métrage, « En même temps », les créateurs de « Groland » Kervern et Delépine signent une œuvre qui lorgne vers le film à sketchs. Deux élus locaux de bords politiques opposés se retrouvent collés l’un à l’autre, au sens propre ! C’est drôle, vivifiant et absurde.

        Michaël Mélinard

        Après « les Promesses », « Municipale », « la Campagne de France », « la Disparition », « le Monde d’hier » et « Retour à Reims (fragments) », la politique s’invite à nouveau dans le cinéma français. Cette fois sous un aspect à la fois trivial et comique. Pour leur dixième long métrage, Kervern et Delépine ont conçu un duo antinomique typique d’un « buddy movie », mais d’un nouveau genre. Les antihéros dissemblables sont bien obligés de faire un bout de parcours ensemble. Mais ils sont littéralement collés l’un à l’autre. La faute à un gang féministe qui a profité de leur passage dans un bar à hôtesses, le bien nommé FMI, pour punir deux élus locaux avec une glu surpuissante. Le premier, Becquet (Jonathan Cohen), est le tenant d’une droite décomplexée, qui « dit tout haut ce que les Français pensent tout haut ». Le second est un élu écologiste, Molitor (Vincent Macaigne), qui s’oppose au Citizen Park, un parc de loisirs qui promet, avec une bonne dose de greenwashing, des monceaux d’emplois dans l’agglomération. Avec un sens du rythme et un art de la réplique que n’aurait pas renié Audiard, Kervern et Delépine signent leur film le plus comique. Même si le récit peine à retomber sur ses pattes dans sa dernière partie, cette fable politique, environnementale et féministe rend hommage à l’engagement, dans sa part la plus ludique et la plus grisante.

        Le film sort pendant la campagne présidentielle. Peut-on voir dans ce choix une stratégie de communication ?

        Benoît Delépine C’est une stratégie de politique. Même si c’est notre petite voix, nous voulions participer au débat qu’on pressentait atone. L’année dernière, nous nous doutions que, comme tous les cinq ans, on allait nous faire peur sur l’immigration et la sécurité sans nous parler du reste. Il fallait au moins une petite voix comme la nôtre qui parle d’écologie et de féminisme.

        Pourquoi choisissez-vous de mettre en scène deux élus locaux ?

        Gustave Kervern Nous connaissons un peu mieux les problématiques locales. Nous aimons tourner en province. Les maires sont des gens plutôt sympathiques, même si certains ont leurs casseroles. Ils permettent de parler de problèmes qui touchent un peu plus les gens. C’est un film de proximité.

        Benoît Delépine N’importe quel élu local est forcé de discuter avec tout le monde. Même si nous sommes moqueurs, ce choix s’est surtout fait par respect pour les élus locaux que nous côtoyons. Je trouve insensé qu’un mec comme le candidat d’extrême droite puisse se présenter à une élection présidentielle. Il n’a jamais été maire d’un bled. Il n’est que dans les idées.

        Gustave Kervern Macron n’a jamais été maire non plus.

        Benoît Delépine Il aurait dû l’être avant, parce que cette conscience de l’autre est un minimum. Dans n’importe quel boulot, on te demande d’avoir fait un petit truc avant de monter dans la hiérarchie. Là, c’est un boulot tellement important qu’on peut n’avoir aucune expérience. C’est complètement dingue.

        Est-ce une sorte d’hommage déguisé au seul vrai président, celui de « Groland » ?

        Benoît Delépine Notre président était un dictateur éclairé. Je ne sais pas où est la lumière de Poutine.

        Gustave Kervern Tout part de « Groland ». Quand on réfléchit à une idée, qu’on part faire des séminaires de deux-trois jours – pas plus, sinon, ça devient n’importe quoi –, on tombe toujours sur des Grolandais. Ils te filent la pêche, parce que les vies des gens sont souvent extraordinaires. Le tissu local grolandais est sans fin.

        L’un des élus est de gauche, l’autre de droite. Que racontent-ils de la politique française ?

        Gustave Kervern Le point de départ est une vieille idée rangée dans notre armoire, avec un mec de droite et un de gauche classiques, un RPR et un socialiste. Macron a tout fait exploser. Nous avons extrémisé le mec de droite, écologisé le mec de gauche pour coller un peu plus à la réalité, bien que l’écologie soit dans les choux.

        Benoît Delépine ll y aura toujours cette confrontation droite-gauche. Ce ne sont pas seulement deux camps politiques, mais l’opposition entre une forme d’individualisme de droite et de goût du collectif plus à gauche. On a ça en chacun d’entre nous. On veut faire des choses collectivement tout en ayant envie d’être peinard à la maison. Ce besoin de cocon est fœtal. Les coller tous les deux est inédit. Du coup, cela peut changer les choses.

        Qu’implique cette proximité physique en termes de mise en scène ?

        Gustave Kervern Nous sommes passés par des moments de doute. Nous avons voulu abandonner l’idée plusieurs fois. Avoir deux mecs collés en permanence l’un à l’autre ne s’est jamais vu. Il fallait trouver les axes intéressants pour varier les positions et ne pas les avoir toujours en pied, parce qu’au bout d’un moment, c’est un peu ridicule. Travailler là-dessus est très excitant et génial pour des réalisateurs.

        Benoît Delépine Même pour des acteurs. C’est complètement fou. Ils sont tous les deux, mais ne se voient pas. Il y a une façon unique de jouer chacun dans son monde tout en étant tout proche. Cette proximité nous a obligés à des trésors de créativité.

        Pourquoi faites-vous un film résolument féministe dont les deux (anti)héros sont des hommes ?

        Gustave Kervern Nous sommes les premiers concernés par ce problème. Le fait que des hommes fassent le film pour défendre cette cause, c’est quasiment normal. Le gang de féministes contrebalance tout ça. Le problème des féministes, c’est l’incapacité des hommes à voir et à admettre leurs erreurs.

        Benoît Delépine Ce n’est pas plus mal de mettre en scène deux hommes politiques au sommet de leur art pour montrer les dégats du patriarcat.

        Gustave Kervern À chaque fois que tu fais un truc, tu te poses des milliards de questions pour savoir comment cela va être reçu. Avec les réseaux sociaux, tout prend des proportions inouïes. Ça fait peur. Maintenant, il faudrait qu’un vrai docteur joue le rôle d’un docteur, qu’un vrai transgenre incarne un transgenre. Une œuvre d’art donne le droit de faire ce qu’on veut.

        Ce film est aussi une réflexion sur l’engagement ?

        Benoît Delépine Nous pourrions être cyniques jusqu’au bout, mais nous voulions que le film soit engagé du côté de l’écologie et du féminisme. Il y a surtout l’engagement de nos magnifiques héroïnes. Elles partent à l’assaut, s’éclatent, sont créatives. Quoi qu’il arrive, elles auront vécu quelque chose d’extraordinaire qui va les marquer pour la vie. On croit à cette forme d’engagement. Nous l’avons vécu plutôt du côté des entartistes belges, plutôt anars. C’est trop bon, mais il faut oser y aller.

        Dans quelle mesure vos films se répondent-ils ?

        Benoît Delépine Dans « I Feel Good », nous avions l’impression qu’il n’y avait aucune proposition politique qui aille dans le sens d’une décroissance et de l’écologie. En visitant cet Emmaüs de Lescar Pau, nous nous sommes rendu compte que des gens tentaient cette expérience-là. Ils ont lancé un nouveau projet. Ils sont maintenant totalement autosuffisants en termes de bouffe, d’élevage, de permaculture. Ils ont monté un nouveau restaurant magnifique. Ils sont autosuffisants grâce à la récupération. Ils n’ont aucune subvention. Ces compagnons prouvent que c’est possible. Avec nos normes, on vit tous dans des trucs stéréotypés. Là-bas, ils ont de la couleur. Aucune maison n’est pareille. Ils donnent envie, nous montrent la voie. C’est ce qu’on voulait montrer dans « I Feel Good », et qu’on continue à croire. Ce ne sont pas les milliardaires qui nous montrent la voie en lançant une fusée sur Mars pour vivre dans un désert invivable. Ces compagnons arrivent vraiment, entre les bouts de ficelle, la récup et une joie de vivre et de culture, à nous donner plus envie.

        Gustave Kervern Le point commun de tous les personnages que l’on fait est qu’ils sont tous un peu perdus. Comme nous d’ailleurs. Tous nos personnages doutent. C’est ce qu’on questionne avec nos sketchs à « Groland ». Nos films sont faits de tout ce qui nous paraît délirant et absurde.

        C’est votre film le plus grolandais en termes d’écriture ?

        Benoît Delépine C’est le plus dialogué, peut-être le plus comique, avec une situation encore plus incongrue que d’habitude. Donc c’est notre film le plus grolandais.

        cinémagustave kervernbenoît delépine
        France24 - Monde

        Procès Sankara au Burkina Faso : l'ex-président Blaise Compaoré condamné à la perpétuité

        Publié le : 06/04/2022 - 12:45Modifié le : 06/04/2022 - 14:01

        FRANCE 24 Suivre

        L'ex-président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a été condamné à la perpétuité dans le cadre du procès Sankara, a annoncé mercredi le tribunal judiciaire de Ouagadougou. 

        Le tribunal militaire de Ouagadougou a rendu son jugement, mercredi 6 avril, dans l'affaire des assassins présumés de l'ancien président burkinabè Thomas Sankara. Quatorze accusés comparaissaient dans ce procès, notamment l'ancien chef d'État Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando, son chef de la sécurité. Blaise Compaoré a été condamné à la perpétuité. 

        Le tribunal militaire de Ouagadougou a également condamné à la perpétuité le commandant de sa garde Hyacinthe Kafando et le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l'armée lors du putsch de 1987.

        Le général Diendéré purge déjà une peine de 20 ans de prison pour sa participation à une tentative de coup d'État en 2015, un an après la chute de Blaise Compaoré suite à une insurrection populaire.

        Les trois hommes sont condamnés pour "attentat à la sûreté de l'État". Blaise Compaoré et Gilbert Diendéré sont également reconnus coupables de "complicité d'assassinat" et Hyacinthe Kafando, soupçonné d'avoir mené le commando qui a tué Thomas Sankara, d'"assassinat". Ils ont quinze jours pour faire appel de ces lourdes sentences.

        Les juges sont allés au-delà des réquisitions du Parquet militaire, qui avait demandé 30 ans de prison contre Blaise Compaoré et Kafando, et 20 ans contre Gilbert Diendéré.

        Huit autres accusés ont été condamnés à des peines allant de trois ans à vingt ans de prison. Trois accusés, enfin, ont été acquittés.

        Le verdict a été accueilli par des applaudissements dans la salle du tribunal, a constaté un journaliste de l'AFP.

        Six mois de procès

        Ce procès historique s'était ouvert en octobre 2021, trente-quatre ans après la mort de Sankara, icône panafricaine, assassiné lors d'un coup d'État qui a porté au pouvoir Blaise Compaoré. Ce dernier, en exil à Abidjan depuis sa chute en 2014, n'a pas assisté aux audiences. Ses avocats ont dénoncé à plusieurs reprises "un procès politique" devant "une juridiction d'exception", estimant que la procédure "ne vaut rien".

        Blaise Compaoré était soupçonné d'être le commanditaire de l'assassinat de son ancien compagnon d'armes et ami arrivé au pouvoir par un putsch en 1983, ce qu'il a toujours nié.

        La plupart des douze accusés présents, dont le général Diendéré, ont plaidé non coupable et les avocats de la famille Sankara ont regretté qu'aucun n'ait avoué ou ne se soit repenti. "Personne ! Nous demandons au tribunal de rendre justice aux familles. Nous ne voulons pas une vengeance, nous demandons simplement justice", a déclaré l'un d'eux, Prosper Farama.

        Le procès a été perturbé par le coup d'État du 24 janvier du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré.

        Il a une première fois été suspendu au lendemain du putsch, puis le 31 janvier, "jusqu'au rétablissement de la Constitution" mise en sommeil lors du coup d'État, puis rétablie par la junte au pouvoir, permettant sa reprise. Mais de nouvelles interruptions sont intervenues, dont une à la suite de la prestation de serment de Paul-Henri Sandaogo Damiba devant le Conseil constitutionnel, le 16 février.

        La défense a alors introduit une requête en soulignant qu'on demandait des condamnations pour "attentat à la sûreté de l'État", alors que le putsch du lieutenant-colonel Damiba, validé par le Conseil constitutionnel, constituait en lui-même un "attentat à la sûreté de l'État".

        Cela "consacre la prise de pouvoir par la force comme un mode constitutionnel de dévolution du pouvoir", avaient soutenu les avocats de la défense.

        Un argument "non fondé" rejeté par le Conseil constitutionnel, permettant la reprise du procès.

        Avec AFP

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        Procès Sankara : 30 ans de prison requis contre l'ex-président Compaoré

        Procès Sankara : après six mois d'audience, verdict attendu au Burkina Faso

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        Nexter s’allie avec Hellenic Defence Systems pour proposer le VBCI Philoctete à l’armée grecque

        par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

        Après les frégates de défense d’intervention et les Rafale, la Grèce va-t-elle de nouveau se tourner vers la France pour moderniser son infanterie mécanisée, laquelle repose actuellement sur des plusieurs modèles de véhicules blindés de conception ancienne [M113A2, Leonidas II et BMP-1 d’origine russe, ndlr]? En tout cas, Nexter Systems s’y prépare.

        Et cela d’autant plus que l’armée grecque ne doit pas trop tarder à renouveller ses moyens. « Nous en sommes arrivés à aujourd’hui à de gros problèmes de vieillissement et de dévaluation opérationnelle auxquels sont confrontés les véhicules blindés grecs. Malheureusement, les échecs, les omissions et les occasions manquées du passé font que les forces mécanisées et blindées manquent d’un véhicule blindé moderne agile et doté d’une grande puissance de feu », notait ainsi le site spécialisé grec Defence Review, en 2019.

        En juillet 2021, Nexter avait profité de la première édition du salon DEFEA, organisé à Athènes, pour lever le voile sur une nouvelle version du Véhicule Blindé de Combat d’Infanterie [VBCI], appelée « PHILOCTETE », du nom d’un héros de la Guerre de Troie. Et d’assurer que ce blindé répondrait aux « exigences de l’armée grecque en matière de mobilité, de protection, de modularité et de puissance de feu ».

        Mais pour mettre plus de chance de son côté pour séduire l’état-major grec [notamment face à l’allemand Rheinmetall, qui lorgne sur ce marché potentiel avec son KF-41 Lynx], Nexter vient de nouer un partenariat stratégique avec Hellenic Defence Systems [HDS], une entreprise publique grecque spécialisée dans la conception et la production de systèmes d’armes, de missiles et de munitions. L’annonce en a été faite de 5 avril.

        « Nexter a signé un partenariat stratégique avec Hellenic Defence Systems pour répondre aux besoins de l’armée grecque en matière de véhicules de combat d’infanterie modernisés avec le PHILOCTETE. […] Ce partenariat participe pleinement à la dynamique de renforcement de la relation franco-grecque dans le domaine de la Défense », a fait valoir l’industriel français.

        Cette version du VBCI proposée à l’armée grecque dispose d’une motorisation plus puissante, grâce à un nouveau moteur de 600 cv, ce qui est censé lui assurer une « très haute mobilité tactique, stratégique et opérative ». D’une masse de 32 tonnes, elle est dotée d’une tourelle téléopérée armée du canon 40 CTA, qui utilise des munitions télescoptée de 40mm, ainsi que de missiles moyenne portée [MMP], produits par MBDA.

        Dans sa communication, Nexter insiste surtout sur l’apport du 40 CTA, capable de tirer les « les différentes munitions télescopées de 40mm qui représentent le futur des munitions de moyen calibre : obus explosifs, airburst et obus flèches capables de percer jusqu’à 140mm d’acier à blindage ». Aussi, souligne l’industriel, « l’armement de dernière génération de la tourelle T40 offre au PHILOCTETE une capacité de réponse à toutes les menaces terrestres modernes du champ de bataille ».

        BBC

        Masters 2022: Adam Scott says 2013 conclusion 'felt more like a football game'

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        Adam Scott won the 2013 Masters in dramatic fashion, beating Angel Cabrera in a play-off, with a birdie at the par-four 10th as darkness fell.

        After a final-round 69, Scott was tied with Cabrera on nine under par.

        Scott is the only Australian to have worn the famous Green Jacket - here he describes his six-iron shot at the 10th that paved the way for glory.

        L'Humanité

        Une cavale sur fond de lutte des classes

        CINÉMA L’Uruguayen Manuel Nieto Zas signe une savoureuse métaphore sur la mondialisation et le capitalisme.

        Manuel Nieto Zas pose, avec Employé/patron, un récit à la frontière entre l’Uruguay et le Brésil. Il explore le genre du western dont il détourne les codes – chevaux, conquêtes de territoires prétendus vierges – afin de le muer en grinçante chronique sociale autour de la mondialisation. Rodrigo, fils du patron d’une grande exploitation agricole, recrute Carlos, un jeune père de famille pour conduire un tracteur. À l’occasion d’une visite de ses proches, il invite sa femme et leur bébé à partager sa cabine. Un moment d’inattention, un défaut de signalisation d’un fossé et c’est l’accident. L’enfant n’y survit pas et la responsabilité de Rodrigo, en charge de l’exploitation, est engagée. Ce dernier met tout en œuvre pour éviter des poursuites judiciaires au point de convaincre son père de prêter son cheval le plus précieux à son employé pour lui permettre de disputer un prestigieux raid équestre. Entre une bourgeoisie qui s’est enrichie à la faveur de la crise économique et des paysans attachés à leurs territoires malgré le dénuement, Manuel Nieto Zas explore un jeu de dupes savoureux où le vernis des relations sociales s’écaille allègrement. Porté par une distribution mixte, entre acteurs professionnels, en tête desquels le charismatique Nahuel Pérez Biscayart resplendit, et des comédiens non professionnels qui s’intègrent à merveille dans le dispositif, le cinéaste signe une belle métaphore sur le capitalisme qui trace une voie originale entre Lucrecia Martel et Bruno Dumont.

        France24 - Monde

        Procès Sankara : après six mois d'audience, verdict attendu au Burkina Faso

        Publié le : 06/04/2022 - 09:16

        FRANCE 24 Suivre Kalidou SY

        Le tribunal militaire de Ouagadougou doit rendre, mercredi, son jugement dans l’affaire des assassins présumés de l'ancien président burkinabè Thomas Sankara. Quatorze accusés comparaissaient dans ce procès, notamment l’ancien chef d'État Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando, son chef de la sécurité. 

        Après plusieurs années d'instruction, et six mois d'audience, le verdict du procès des assassins présumés de l'ancien président burkinabè Thomas Sankara, tué en 1987, est attendu mercredi 6 avril. 

        Ce procès historique s'est ouvert en octobre 2021, 34 ans après la mort de Sankara, icône panafricaine, assassiné lors d'un coup d'État qui a porté au pouvoir Blaise Compaoré, principal accusé. Ce dernier, en exil à Abidjan depuis sa chute en 2014, n'a pas assisté aux audiences. Ses avocats ont dénoncé "un procès politique" devant "une juridiction d'exception", estimant que la procédure "ne vaut rien".

        Trente ans de prison ferme ont été requis contre lui par le parquet du tribunal militaire de Ouagadougou pour "attentat à la sûreté de l'État", "recel de cadavre" et "complicité d'assassinat".

        Arrivé au pouvoir par un coup d'État en 1983, Thomas Sankara a été tué le 15 octobre 1987. © France 24

        Quatorze accusés

        Blaise Compaoré est soupçonné d'être le commanditaire de l'assassinat de son ancien compagnon d'armes et ami arrivé au pouvoir par un putsch en 1983, ce qu'il a toujours nié. La même peine a été requise contre Hyacinthe Kafando, ancien commandant de la garde de Blaise Compaoré, autre grand absent de ce procès, en fuite depuis 2016 et accusé d'"assassinat".

        Outre ces deux absents de marque, douze autres accusés ont assisté à ce procès fleuve, parmi lesquels le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l'armée lors du putsch de 1987, pour qui le parquet militaire a requis vingt ans de prison pour les mêmes chefs d'inculpation que Blaise Compaoré, plus "la subornation de témoins".

        Le général Diendéré purge déjà une peine de vingt ans pour une tentative de coup d'État en 2015. 

        Comme la plupart des accusés présents, il a plaidé non coupable et les avocats de la famille Sankara ont regretté qu'aucun n'ait avoué ou ne se soit repenti. "Personne ! Nous demandons au tribunal de rendre justice aux familles. Nous ne voulons pas une vengeance, nous demandons simplement justice", a déclaré l'un d'eux, Prosper Farama.

        Un procès perturbé par le coup d'État du 24 janvier

        Le procès a été perturbé par le coup d'État du 24 janvier du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré.

        Il a une première fois été suspendu au lendemain du putsch, puis le 31 janvier, "jusqu'au rétablissement de la Constitution" mise en sommeil lors du coup d'État, puis rétablie par la junte au pouvoir, permettant sa reprise. Mais de nouvelles interruptions sont intervenues, dont une à la suite de la prestation de serment de Paul-Henri Sandaogo Damiba devant le Conseil constitutionnel, le 16 février.

        La défense a alors introduit une requête en soulignant qu'on demandait des condamnations pour "attentat à la sûreté de l'État", alors que le putsch du lieutenant-colonel Damiba, validé par le Conseil constitutionnel, constituait en lui-même un "attentat à la sûreté de l'État".

        Cela "consacre la prise de pouvoir par la force comme un mode constitutionnel de dévolution du pouvoir", avaient soutenu les avocats de la défense.

        Un argument "non fondé" rejeté par le Conseil constitutionnel, permettant la reprise du procès.

        Arrivé au pouvoir par un coup d'État en 1983, Thomas Sankara a été tué avec douze de ses compagnons par un commando, lors d'une réunion au siège du Conseil national de la révolution (CNR) à Ouagadougou. Il avait 37 ans.

        La mort de Thomas Sankara, qui voulait "décoloniser les mentalités" et bouleverser l'ordre mondial en prenant la défense des pauvres et des opprimés, a été un sujet tabou pendant les 27 ans de pouvoir de Blaise Compaoré, contraint de partir après une insurrection populaire en 2014.

        Avec AFP

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        Procès Sankara : 30 ans de prison requis contre l'ex-président Compaoré

        Burkina Faso : le procès de l'assassinat de Thomas Sankara reprend à Ouagadougou

        INTERVIEW

        Procès Sankara : que reste-il du panafricanisme défendu par le leader révolutionnaire africain ?

        BBC

        Pet cloning is getting more popular despite the cost

        By Stav DimitropoulosBusiness reporter

        When John Mendola's beloved pet dog was diagnosed with terminal cancer he decided to have her cloned.

        Mr Mendola is a retired New York police officer. Back in 2006 he was on duty at a station on Long Island when a small, scruffy stray dog was brought in.

        "The dog was matted, you couldn't even brush her... and she had bad teeth, yet she was absolutely adorable and so appreciative," he says.

        Coming off duty that day, Mr Mendola told his colleagues there was no need to take the white and brown furry animal to a shelter as he would take her home with him. "It was the best thing I did in my life," says the 52-year-old.

        The rescue dog, a designer breed called a Shih Apso, loved children and playing. Mr Mendola named her Princess after the numerous heroines in Disney animated movies.

        It was 10 years later, in 2016, when a vet had to give him the bad news that Princess had cancer. Mr Mendola immediately called a Texas-based company called Viagen Pets and Equine, which is the first and only US firm to offer commercial cloning of dogs and cats.

        Mr Mendola says he knew about the process after watching a South Korean documentary on the topic. The Asian country is a leader in the field, and produced the first cloned dog back in 2005.

        Viagen took a biopsy, or tissue sample from Princess before she passed away in 2017. From that genetic material two clones were subsequently born to a surrogate mother dog a year later. The puppies were genetically identical to Princess.

        Mr Mendola named them Princess Ariel and Princess Jasmine, in another nod to Disney films.

        "The spotting, the hair, everything is pretty much the same, even the mannerisms," he says. "You know how dogs sometimes get up and shake their whole body? They both do it at the same time, just like Princess did."

        The cloning of pets is controversial, but growing in popularity despite its continuing high cost. Viagen says it is now cloning "more and more pets every year", and has cloned "hundreds" since it first opened for business in 2015.

        The firm charges $50,000 (£38,000) to clone a dog, $30,000 for a cat, and $85,000 for a horse. That cost is obviously out of the range of most of us, but a number of famous people have revealed in recent years that they have had their dogs cloned, or were planning to do so.

        Back in 2018, Barbra Streisand disclosed that she had used Viagen to clone two puppies from her former pet Samantha.

        That same year, The Sun newspaper reported that music mogul and talent show judge Simon Cowell was "100 per cent cloning" his three Yorkshire terriers.

        There are a number of specific cloning techniques, but typically a cell nucleus from the animal you wish to clone is injected into a donor egg that has had its genetic material removed. The egg is then prompted to grow, in a laboratory, into an embryo. The embryo is subsequently implanted in the uterus, or womb, of a surrogate mother who goes on to give birth to to puppy, kitten or foal.

        Blake Russell, Viagen's president, says the genetic material of the animal you wish to clone can be stored almost indefinitely before the cloning process takes place. This is thanks to the use of very low frozen temperatures, or cryopreservation.

        "A cloned pet is, simply put, an identical genetic twin, separated by years, decades, perhaps centuries," he adds.

        His company says it "is committed to the health and wellbeing of each and every dog and cat with whom we work", and it adheres to all US regulation.

        Yet animal welfare organisations have significant concerns about the sector. For example, a number of scientific studies have suggested that cloned animals are more prone to disease.

        Other critics point to the industry's high failure rate - the large number of clones that are not born fit and healthy. One 2018 report by Columbia University in New York put the average success rate at just 20%. This means that you need numerous surrogate mums to allow for multiple attempts.

        Penny Hawkins, an animal welfare expert at the Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, says it can be painful and distressing for the female animals that have their eggs removed for donation, and for those that are prepared for surrogate pregnancy.

        Additionally, a cloned animal is never going to be an exact copy of the original pet, predominantly when it comes to behaviour, she says. "There is so much more to an animal than their DNA, and cloned animals will inevitably have different life experiences, resulting in animals with different personalities."

        Even a Viagen official was reported last year to have said that 25% of an animal's personality comes from its upbringing or nurture.

        Dr Hawkins adds: "We would recommend anyone looking for a new pet to become part of their family to adopt one of the thousands of animals in rescue centres looking for their forever home."

        Elisa Allen, director of animal rights group People for the Ethical Treatment of Animals (Peta), also wants people to get a rescue dog instead of a clone.

        "Animals' personalities, quirks, and very essence simply cannot be replicated," she says. "And when you consider that millions of wonderful, adoptable dogs and cats are languishing in animal shelters every year or dying in terrifying ways after being abandoned, you realise that cloning adds to the homeless-animal overpopulation crisis.

        "Peta encourages anyone looking to bring another animal companion into their life to adopt from their local shelter instead of fuelling cloning, a cruel moneymaking fad."

        Geneticist, Andrew Hessel, counters that pet cloning comes with very few ethical concerns, if it is done responsibly.

        "Someone might say 'why clone animals, when there are all these other animals available for adoption?'," he says. "Yet, you can make the same argument with human children.

        "Why have your own child when there are all these children available for adoption? And pets also become members of the family."

        New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

        Back on Long Island, Mr Mendola says that Princesses Ariel and Princess Jasmine are healthy and happy.

        Before the original Princess died he adopted another rescue dog called Bebe. "When I brought the new puppies home, Bebe took to them right away," he says.

        "She had missed Princess. She smelled them and she was happy. They are Princess."

        Bebe died unexpectedly this year, but Mr Mendola was already prepared - he has some of her genetic material stored for potential future cloning.

        Additional reporting by New Economy series editor Will Smale.

        L'Humanité

        Poelvoorde mordant dans un huis clos étouffant

        Prescription culture

        Grégory Marin

        CINÉMA Après quelques écarts hollywoodiens, Fabrice Du Welz s’est-il définitivement réancré dans ce qu’il sait faire de mieux ? On peut le penser, sa dernière production, Inexorable, creusant un peu plus profondément le sillon de son Adoration, qui, en 2019, marquait un retour aux sources tendance Calvaire… Benoît Poelvoorde incarne Marcel Bellmer, un auteur en panne après un gros succès, vivant avec son éditrice Jeanne (Mélanie Doutey) et leurs enfants. L’arrivée de la mordante Gloria (Alba Gaïa Bellugi) va perturber leur fragile équilibre et révéler d’anciens secrets. Inexorable porte bien son nom : jusqu’au dénouement, le spectateur ne peut s’extraire de ce huis clos étouffant qui rappelle par moments la Main sur le berceau. G. M.

        cinéma
        New York Times - World

        Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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        The Saturday profile

        At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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        By Jason Horowitz

        TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

        There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

        Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

        But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

        “By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

        He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

        A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

        “Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

        Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

        The Great Read

        More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

        In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

        The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

        “I lived this duality,” Mr. Basso said.

        In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

        And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

        “The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

        Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

        He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

        In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

        That levity was hard-earned.

        Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

        “We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

        But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

        His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

        In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

        In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

        In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

        “He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

        Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

        “He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

        Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

        After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

        “I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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        France24 - Monde

        Éthiopie : des ONG dénoncent un "nettoyage ethnique" au Tigré

        Publié le : 06/04/2022 - 03:52

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        Les ONG Amnesty International et Human Rights Watch affirment, dans un rapport conjoint publié mercredi, que des forces spéciales et milices de la région d'Amhara, en Éthiopie, se livrent, depuis novembre 2020, à un "nettoyage ethnique" pour forcer certains Tigréens à quitter leurs foyers.

        Deux grandes organisations de défense des droits de l'Homme ont accusé, mercredi 6 avril, les forces armées de la région d'Amhara, en Éthiopie, de mener une campagne de nettoyage ethnique contre les Tigréens au cours d'une guerre qui a tué des milliers de civils et déplacé plus d'un million de personnes.

        Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) ont déclaré dans un rapport conjoint que les abus commis par des responsables de la région d'Amhara, des forces spéciales régionales et des milices lors des combats dans l'ouest du Tigré, constituaient des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Elles ont également accusé l'armée éthiopienne de complicité dans ces actes.

        "Depuis novembre 2020, les responsables et les forces de sécurité de la région d'Amhara se sont engagés dans une campagne implacable de nettoyage ethnique pour forcer les Tigréens de l'ouest du Tigré à quitter leurs foyers", a déclaré Kenneth Roth, directeur exécutif de HRW.

        "Mensonges"

        Gizachew Muluneh, porte-parole du gouvernement de la région d'Amhara, a déclaré à Reuters que les allégations d'abus et de nettoyage ethnique dans l'ouest du Tigré étaient des "mensonges" et des informations "fabriquées".

        Amnesty et HRW ont déclaré que les forces tigréennes ont également commis des abus au cours de la guerre de 17 mois, mais que ce n'était pas l'objet du rapport.

        L'enquête, qui se fonde sur 427 entretiens avec des survivants, des membres de leur famille et des témoins, constitue l'évaluation la plus complète à ce jour des exactions commises pendant la guerre dans le Tigré occidental.

        Cette région a connu certaines des pires violences de la guerre, qui a opposé le gouvernement du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, et ses alliés de la région d'Amhara au Front populaire de libération du Tigré (TPLF). Le TPLF dominait le gouvernement éthiopien avant l'arrivée au pouvoir d'Abiy Ahmed en 2018. Les régions d'Amhara et du Tigré revendiquent toutes deux la zone, qui est contrôlée par les forces d'Amhara et l'armée éthiopienne.

        Restrictions linguistiques

        Outre les massacres répétés, le rapport cite des réunions au cours desquelles des responsables de la région d'Amhara ont discuté de plans visant à éliminer les Tigréens et les restrictions qu'ils ont imposées à leur langue comme preuves de nettoyage ethnique.

        Les autorités fédérales n'ont pas enquêté sur ces allégations. Toujours selon le rapport, l'armée nationale a commis "des meurtres, des arrestations et des détentions arbitraires, ainsi que des actes de torture contre la population tigréenne".

        Avec Reuters

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        En Éthiopie, le gouvernement décrète une "trêve humanitaire illimitée"

        Éthiopie : les rebelles du Tigré s’engagent dans un cessez-le-feu

        En Éthiopie, treize camions d'aide humanitaire sont arrivés à Mekele, au Tigré

        L'Humanité

        Béla Tarr, du cinéma social à l’aventure plastique

        Prescription culture

        Cinéma Sortie en version restaurée de trois films, dont deux inédits, des deux grandes parties de la carrière du magicien-plasticien du 7e art hongrois passé du « cinéma-vérité » au plan-séquence.

        Vincent Ostria

        Un jour, Béla Tarr a mis les doigts dans la prise et son cinéma a complètement changé. Non pas qu’il soit devenu plus énervé et qu’il ait soudain réalisé des œuvres stridentes. Mais le grand cinéaste hongrois est devenu rock’n’roll parce qu’il a pris le temps de filmer et qu’il a fait du plan-séquence un atout esthétique. Tarr s’est révélé un plasticien génial et sa mise en scène a acquis une sérénité élégiaque.

        On constate cet immense changement grâce à une minirétrospective regroupant deux inédits de ses débuts, le Nid familial et l’Outsider, et l’ultérieur Damnation. Si, a priori, l’Outsider et Damnation n’ont rien à voir, en fait Tarr dépeint toujours la même chose : l’impossible rapport entre les sexes et les difficultés de la survie. Dès son premier film, le Nid familial (1979), assimilable au nid de vipères bazinien, il décrit la situation inextricable d’un couple hébergé par les parents du jeune homme, dont le père hait sa belle-fille. La différence majeure avec Damnation, où la situation n’est pas plus rose, c’est la manière dont Tarr filme en gros plan, caméra à l’épaule, et circonscrit l’action aux dialogues. Cela ressemble à ce qu’on appelait alors « cinéma-vérité » : de la fiction aux apparences documentaires. C’est encore plus flagrant avec l’Outsider (1981) où, en dehors des scènes dialoguées, tout est réel. Du coup, l’importance du personnage principal, Andras, jeune chevelu amateur de violon, est réduite. Même son statut d’outsider n’est pas flagrant, car il évolue dans un univers de marginaux (musiciens, alcooliques, malades mentaux). Ici comme dans le Nid familial, ce qui domine, c’est l’animosité des rapports humains, qui trahissent un état critique de la société magyare de l’époque, tiraillée entre l’attirance pour le modèle occidental et la précarité économique.

        Des héros aux pulsions destructrices

        La rupture esthétique va survenir grâce à l’écrivain Laszlo Krasznahorkai, avec qui Tarr va entamer une ­collaboration fructueuse. Elle commence par Damnation  (1988), où le cinéaste fait carrément un pas en arrière, revenant définitivement au noir et blanc et décrivant un monde mental et archaïque figé dans un marasme immémorial. D’où le titre, Damnation. Il désigne l’espèce de malédiction biblique qui touchera désormais ses héros aux pulsions destructrices, oscillant entre aspirations métaphysiques et pulsions néfastes. Dans Damnation, Karrer, homme veule doté d’un orgueil malsain, passe son temps entre le Titanik Bar, où il boit et reboit, et le lit de sa maîtresse, chanteuse mariée sur qui il déverse toute son amertume. Mais l’essentiel, c’est la forme : voir le splendide premier plan où l’on découvre des bennes défilant inlassablement ; spectacle lancinant que Karrer, immobile, de dos, observe depuis sa fenêtre. Manière de poser le décor (industriel) et l’ambiance (morosité et inaction) de la deuxième période de la carrière de Tarr (culminant avec le monumental Satantango), qui nous plonge dans un monde rétro et postapocalyptique, une similidystopie où tout aurait été irrémédiablement perdu.

        cinémahongrie
        BBC

        In pictures: Behind the shop facade

        Maurice Dorfman ran Jeannette Fashions, a traditional haberdashery shop and the longest-surviving independent shop on Clapham High Street, south London.

        His death, in February last year, aged 87, brought to an end a remarkable 60 years of family trading in the heart of Clapham.

        And for the past 18 months, Clapham photographer Jim Grover has been piecing together Dorfman's life.

        "More than 60 people have shared their stories, old photographs, and mementoes with me, such is the breadth and depth of affection for Maurice in the local community and the desire to help me create a fitting tribute," Grover says.

        "He was still opening his shop, every day, in his 80s."

        Dorfman's parents came from Jewish tailoring families - and in the late 1950s, the family moved into 20-22 Clapham High Street, an enormous four-storey building, five windows wide, with two shopfronts.

        In the "swinging 60s", the first two floors were a dressmaking factory.

        Dorfman delivered the dresses to London's fashion shops.

        And the family lived above the business.

        Grover photographed the objects and pictures he found on fabrics from Dorfman's shop.

        And among the many items restored especially for the exhibition is an early 1960s Kodachrome slide showing Dorfman and his mother, Jeanette, with their Harley-Davidson motorbikes.

        "This tribute to Maurice is also a piece of social history, bringing back memories of some of the popular pleasures of the 1960s such as motorcycling rallies, ballroom dancing, camping holidays, and sailing, all of which were a big part of Maurice's life," Grover says.

        The death of his mother, in 1982, made Dorfman give up his job, as a cutter in the West End, and return to run the family business, which had been turned into Jeannette Fashions.

        Catering to the needs of the numerous local seamstresses, costumiers, knitters, crocheteers and dressmakers, it thrived.

        And some of Dorfman's customers from the 1980s still have their dress patterns.

        "I had every type of fabric you could want," he told Grover, in 2016, "silks… satins… jacquards… wedding-dress fabrics… everything... anything.

        "People used to buy the patterns and then they'd buy the fabric.

        "I used to have to chain the pattern books to the table because people used to pinch the bloody books."

        In the 60s, Dorfman's girlfriend was Margaret (pictured above, on the left), originally a dressmaker and seamstress, whom he met at a ballroom-dancing lesson in a small studio on the High Street.

        And as part of this project, Grover tracked down her daughter, Anne (on the right), a successful wedding photographer, in the US.

        "He was so kind," she said, "he included me in everything.

        "When he took her to the theatre and romantic dinners I went too - my poor mother."

        One of the many dog owners who made regular visits to Dorfman's shop told Grover: "He absolutely loved my dog and vice versa.

        "I couldn't actually walk past the shop if I had the dog without being dragged in for a biscuit.

        "He always had a biscuit for my dog and a sweetie for my son."

        Following the death of his father, in 1992, Dorfman lived a modest life, alone for 30 years in the enormous flat above the shop, with few of the conveniences of modern life, such as central heating.

        "His home is a beautiful time capsule from a bygone era," Grover says.

        From the windows of his flat, Dorfman witnessed the profound changes to the High Street over six decades.

        The photographs above show the junction with Aristotle Road, in the 1960s and this year.

        Many contributors mentioned Dorfman's generosity and kindnesses in the local community - but reciprocal offers of help and support as he grew older were frustratingly rebuffed.

        One customer made him a pair of fingerless mittens with the green wool that he stocked and remembers Dorfman asking what he was supposed to do with them.

        Although after a while, he came to admit they were "actually pretty good".

        Two bouts of cancer, his advancing age and the general challenges facing independent High Street shops gradually took their toll.

        The annual rates bill alone exceeded the shop's sales, in its final years.

        It was no longer a commercial enterprise - but Dorfman continued to open up every day, giving purpose to his life.

        Stock levels dwindled and the shop became a pale shadow of its glory years.

        "It was a bit run-down but it looked colourful and it looked exciting and you could go in there and you could feel comfortable," one of Dorfman's customers of many years said.

        "The shop had a wonderful homemade feel to all of the various fittings," Grover says.

        "I had never noticed the handmade clapper on the ceiling above his cutting room table - but someone who once worked there, back in the 1980s, told me that if the shop got busy, then Maurice would pull the cord which would bang the ceiling, summoning help from the home upstairs."

        After Dorfman died, Grover filled the shop window with portraits of him - as a tribute and to communicate his death to the community.

        "The display of affection for this man, and the recognition of the valuable role he had fulfilled in the community for so long, made me realise that I needed to do something more," Grover says.

        "And so began my 18-month journey of discovery - an immense journey I never intended or anticipated and a journey filled with surprises and discoveries.

        "But for me, Maurice was one of life's unsung heroes who richly deserves to be celebrated and recognised."

        Behind the Shop Facade: The Life of Maurice Dorfman is at Clapham Library throughout April.

        Grover's other work can be seen on his website.

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        France24 - Monde

        Avec les satellites, une armée des ondes au service de l'Ukraine

        Publié le : 01/04/2022 - 16:31

        Guillaume GRALLET Suivre

        En Ukraine, les satellites sont utilisés pour s’informer, témoigner auprès du reste du monde ou encore orienter les drones de combat. Cette bataille qui se déroule au-dessus de nos têtes pourrait influencer le cours de l'Histoire. Décryptage.

        A-t-on surestimé la capacité de la Russie à submerger l'Ukraine sur le front cyber ? Cette semaine, nous nous intéressons aux différentes luttes d'influence, tout comme à la cyberdéstabilisation en cours dans le domaine des airs, avec notamment l'intervention d'Asma Mhalla, enseignante en numérique à Sciences Po et auteure du récent rapport "Cyberespace : extension du domaine de la lutte. Penser la techno-politique au XXIe siècle à l'aune de la guerre en Ukraine", publié avec la Fondation Jean-Jaurès.

        Le conflit en cours relance également la bataille entre la constellation américaine Starlink et sa concurrente britannique OneWeb. Une conséquence mondiale supplémentaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

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        New York Times - World

        ‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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        The Saturday Profile

        A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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        By Raphael Minder

        MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

        So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

        “I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

        Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

        In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

        In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

        During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

        Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

        But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

        Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

        In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

        Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

        While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

        Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

        “For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

        Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

        He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

        “Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

        As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

        “The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

        Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

        “The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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        L'Humanité

        Coup de force colonialiste en Tunisie

        Il était une fois

        Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

        Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

        C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

        Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

        Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

        Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

        Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

        Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

        Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

        Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

        « L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

        À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

        Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

        Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

        « Le soutien de la classe ouvrière de France »

        Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

        Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

        Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

        Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

        Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

        Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

        Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

        Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

        Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

        tunisiedécolonisation
        New York Times - World

        Russia-Ukraine War

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        For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar

        Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.

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        By Carlotta Gall

        LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.

        Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.

        For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.

        Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.

        War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.

        “I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.

        More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.

        “I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”

        Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.

        Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.

        As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.

        “I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.

        The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.

        As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.

        “We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”

        Live Updates: Russia-Ukraine War

        He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.

        Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.

        A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”

        His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.

        Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.

        In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.

        “That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”

        Russia-Ukraine War: Key Developments

        U.N. meeting. President Volodymyr Zelensky of Ukraine addressed the United Nations Security Council, detailing the horrors he saw in Bucha, the Kyiv suburb where Russian troops have been accused of killing civilians, and laying out a powerful indictment of the U.N.’s failure to prevent the invasion.

        Russian atrocities. The growing evidence that civilians in Bucha had been killed purposely and indiscriminately by Russian soldiers spurred calls by Western leaders to hold Russia accountable. A Times analysis of satellite imagery refuted claims by Russia that the killings occurred after its soldiers had left.

        Pushing for more sanctions. The images from Bucha prompted the European Commission to propose new measures against Russia, including a ban on coal imports. The United States started blocking Russia from making debt payments using dollars held in American banks.

        On the ground. As Russian forces have retreated around Kyiv, Ukrainian and Western officials said that Russia appeared to be positioning troops for an intensified assault in the eastern Donbas region, where the port city of Mariupol remains under a brutal siege.

        In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.

        In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.

        “He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”

        Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.

        In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.

        After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.

        Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.

        But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”

        “So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”

        Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”

        He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”

        “It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”

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        France24 - World

        NGO accuses Malian troops, Russian mercenaries of killing hundreds of civilians

        Issued on: 05/04/2022 - 08:47Modified: 05/04/2022 - 08:49

        NEWS WIRES

        Malian troops and suspected Russian mercenaries allegedly executed around 300 civilian men over five days during a military operation in a central town, Human Rights Watch (HRW) said in a report on Tuesday.

        The killings took place between March 27 and 31 in Moura, a rural town of around 10,000 inhabitants in the Mopti region, a hotspot of jihadist activity that has intensified and spread to neighbouring countries in the Sahel region.

        "The incident is the worst single atrocity reported in Mali's decade-long armed conflict," HRW said.

        The reported executions sparked condemnation from the United States, the European Union, France and Germany, who have all called on the Malian government to allow for an independent investigation.

        #Mali | La France est gravement préoccupée par les informations faisant état d'exactions massives à Moura par des éléments des forces armées 🇲🇱 accompagnées de mercenaires 🇷🇺 du groupe Wagner, et qui auraient causé la mort de centaines de civils.→ https://t.co/WmaDZG1lxV pic.twitter.com/X8yluZhACs

        April 4, 2022

        The West African country's army on Saturday said it had killed more than 200 Islamist militants in the operation in Moura after it received information about a meeting between rebel groups. It added that it would investigate any allegations of rights abuses.

        A Mali military spokesman did not immediately respond to requests for comment on the report by New York-based HRW.

        Nineteen witnesses told the rights group that Malian and Russian-speaking soldiers arrived by helicopter and exchanged two rounds of gunfire with Islamist fighters, during which rebels, soldiers and a few civilians were killed.

        The troops then deployed through the town, summarily executed several men then gathered hundreds of unarmed others from their homes and took them to the bank of a nearby river, the witnesses told HRW.

        Many were traders from surrounding villages who came to attend the town's weekly livestock market. Some were infiltrated militants, the witnesses told HRW.

        The men were held for five days under the sun and arbitrarily selected for execution by gunfire during the night.

        Bodies were piled into three mass graves, HRW said.

        The operation allegedly involved over 100 Russian-speaking men, according to multiple security sources who spoke to HRW.

        Several witnesses also described white soldiers speaking an unfamiliar foreign language they believed to be Russian.

        One trader said he was drinking tea with his two brothers while waiting for the market to start when he heard shooting.

        "Seven Russians approached, gesturing for us to get up. There were no Malian soldiers with them. They searched us and the house, then took us east of the village, near the river, where we found another 100 men," he told HRW.

        "Another group of Russians pointed at my brothers and another man. I thought they were going for interrogation. They took them several metres away and executed them, point blank," he said.

        Reuters was unable to independently confirm the witnesses' accounts.

        Mali's transitional government, which took power in a 2020 military coup, is battling the insurgency with the help of private military contractors belonging to Russia's Wagner group.

        Both Mali and Russia have previously said they are not mercenaries but trainers helping local troops with equipment bought from Russia.

        (REUTERS)  

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        Mali's ruling junta orders suspension of FRANCE 24 and RFI

        UN report says nearly 600 civilians killed in Mali amid anti-jihadist fight

        The France 24 Interview

        Mali’s Prime Minister Choguel Maiga: France had 'a plan' to overthrow the junta government

        BBC

        Patrick Demarchelier: Fashion photographer dies aged 78

        Patrick Demarchelier, who photographed famous figures including Princess Diana, Beyonce, Madonna and Jennifer Lopez, has died at the age of 78.

        Described by the princess as a "dream", he also worked on advertising campaigns for Dior, Chanel, Yves Saint Laurent, Tommy Hilfiger and Carolina Herrera.

        The French photographer's picture of Diana featured on the cover of Vogue's 1991 December issue.

        Demarchelier's representatives announced his death on Instagram.

        A post shared by info@demarchelierfineart.com (@patrickdemarchelier)

        The photographer - who was namechecked in 2006 film The Devil Wears Prada by Meryl Streep's infamous magazine editor character - also worked for high-profile titles including Harper's Bazaar, Elle and Rolling Stone.

        Model Bella Hadid posted on Instagram: "I am grateful to have been lucky enough to be in front of your lens. Most gentle, most legendary, soft but full of life. You will be missed Patrick. Rest In Peace."

        Others paying tribute included US designer Vera Wang, who said she was "saddened to the core".

        "I will always treasure his talent, his kindness and our long history," she wrote on Instagram.

        Sharing pictures of herself taken by Demarchelier, Cindy Crawford said: "Rest In Peace, @patrickdemarchelier. Thanks for so many great memories and beautiful, timeless images."

        Actress Kate Hudson said she had "so many memories" of working with the photographer.

        "I had the pleasure of being photographed by Patrick often and always enjoyed him and his team so much," she wrote.

        Model Christie Brinkley wrote: "I loved working with Patrick. I loved just hanging with Patrick on the many trips we did. I just loved him.

        "He was a creative genius but in a casual seemingly effortless way, and he was fun and funny in his broken Franglais."

        Celebrity hair stylist Sam McKnight, who also worked with Diana, said he had "so much" to thank Demarchelier for.

        "Oh I am so sad to hear this," he wrote. "I had the BEST TIMES with Patrick, endless incredible iconic photos, wonderful memories, a lifetime of laughter, I have so much to thank him for, there will never be another."

        He is survived by his wife Mia, his three sons Gustaf, Arthur, Victor and three grandchildren, his representatives said.

        In 2018, he was accused of sexual harassment, which he denied.

        In an investigation that year by the Boston Globe, six models and a former assistant accused Demarchelier of unwanted sexual advances.

        In response, he said he had "never, never, never" touched a model inappropriately, saying the accusations were "pure lying" by models who "get frustrated if they don't work".

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        Valeurs Actuelles

        [Edito] Mickaël Fonton – Pourquoi les gilets jaunes n’auraient jamais dû quitter les ronds-points

        En délaissant leur mode de protestation original pour des manifestations plus conventionnelles, les gilets jaunes ont perdu leur identité et permis le maintien en vie d’une extrême gauche dont l’emprise sur le pays est pourtant à l’origine de leur malheur.

        Tout ça pour ça ! S’ils avaient su, les pauvres, à quel point leur mouvement se retournerait contre eux, il y a fort à parier qu’ils ne l’auraient jamais sorti, leur gilet jaune. Ils l’auraient laissé dans leur voiture, à prendre la poussière, objet moche et très largement inutile qu’on s’est quand même forcé à acheter pour éviter de se prendre une amende – déjà une amende – en cas de contrôle policier.

        Mais il était fort, le ras-le-bol, l’impression que trop, c’est trop, que ça va deux minutes, le foutage de gueule. « Qu’est-ce que vous faites du pognon ? » avait lancé Jacline Mouraud. C’est vrai : qu’est-ce qu’on fait du pognon, en France ? Ce pognon que l’Etat nous prend, parce que c’est son droit, sous formes d’impôts et de taxes aussi diverses que variées. Ce pognon qu’on lui donnait sans râler depuis des décennies parce qu’on était obéissants, honnêtes et qu’on croyait qu’il s’en servait encore plutôt pas mal, l’Etat, de notre argent. Pour nous défendre, nous protéger, instruire nos enfants et soigner nos vieux. Or ce qu’on voit, en fait, depuis le début, depuis qu’on paye des impôts, soit trente ou quarante ans, ce qu’on voit c’est que tout ça, ce sont des conneries. On paye toujours plus d’impôts, on est toujours plus ponctionnés, rackettés, de tous les côtés, on peine à boucler les fins de mois et, en plus, on se fait engueuler et tout ça pour rien ou presque. Pour plus d’insécurité, plus de déracinement, plus de solitude, plus de chômage. Il monte forcément aux lèvres l’envie de gueuler, l’envie de demander des comptes. « Rend le pognon, Macron ! »

        On paye toujours plus d’impôts, on est toujours plus ponctionnés, rackettés, de tous les côtés, on peine à boucler les fins de mois et, en plus, on se fait engueuler et tout ça pour rien ou presque

        Le cri originel des gilets jaunes, c’est ça. Ce n’est pas « donne-nous du pognon », ce n’est pas la demande éternelle de toujours plus de moyens, c’est très différent. C’est le refus de se voir encore et toujours ponctionnés pour toujours plus de bêtises. On connait la chanson. Comme Brel, elle dit aux gilets jaunes :

        « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour la solidarité avec les pauvres. Et le gilet jaune de répondre : d’accord, d’accord. « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour aider les sans-papiers. D’accord, d’accord. « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour lutter contre l’homophobie. D’accord, d’accord. « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour sauver la planète. Et là nos grands Jacques se reprennent soudain et disent : stop. Assez ! Non possumus. Plus prosaïquement : « Non mais ce n’est pas bientôt fini ces conneries ? Quoi le climat ? Merde le climat ! C’est ma famille que je vois. Mon usine qui ferme. Mon village déserté. Mon église en ruines. Ne me fait pas chier avec ton écologie, connard ! Arrête, avec tes leçons de morale, avec tes leçons tout court, toi dont les diplômes ne valent pas mon Bac ou le certificat d’études de mon père. Ne nous fais pas chier, t’entend ? »

        Cette certitude soudaine que tout ce qu’on nous a vendu (modèle social, Etat providence, valeurs de la République, transition écologique et solidaire) s’avère être une fantastique machine à fabriquer de la misère sous toutes ses formes

        Ce coup de gueule, ce sursaut vital d’un pays profond qui sent qu’il est déjà tard, qu’il est pire que tard, qu’il va bientôt être vraiment trop tard, cette certitude soudaine que tout ce qu’on nous a vendu (modèle social, Etat providence, valeurs de la République, transition écologique et solidaire) s’avère être une fantastique machine à fabriquer de la misère sous toutes ses formes, ce réflexe de survie, personne ne l’avait anticipé. Personne et surtout pas les habituels contestataires, les professionnels de la grève, du blocage, les syndicalistes, les droits de l’hommistes, les minorités discriminées qui nous pourrissent la vie à annuler des trains, arpenter nos boulevards et réclamer des droits depuis quarante ans. Le gilet jaune originel, c’est précisément le rejet de tout ça. Le gilet jaune, c’est ce qui reste d’un pays comme la France après quarante années de politique aux service des premiers, c’est-à-dire après quarante années d’une politique démagogique, cynique, honteuse, aussi ruineuse qu’inefficace.

        Imaginons un instant la panique d’un Philippe Martinez, patron de la CGT (ou d’un Jean-Luc Mélenchon, son pendant politique). Imaginons sa sidération devant un mouvement qu’il ne comprend pas et qui, quand il commence à le percevoir, lui apparaît radicalement différent de ce à quoi il est habitué. Déjà ringardisés par les immenses cortèges des Manifs pour tous, les mouvements syndicaux à l’ancienne voient apparaître cette fois des gens qui semblent leur ressembler et qui disent tout autre chose qu’eux. Des gens qui semblent leur ressembler et qui leur disent tout simplement : vous nous avez bien mis dans la merde, vous et les vôtres, à clochardiser lentement ce beau pays, à ruiner toute une nation en vous accrochant à vos fauteuils, à vos statuts, à vos régimes, à vos avantages acquis.

        La différence est que, la Manif pour tous, tous les Martinez de France, tous les grévistes de Navarre, tous les syndicalistes savaient y répondre. Des cathos, des aristos, des fachos, circulez, dehors ! Mais là ? Que dire à Jacline et aux autres ? Que dire aux artisans, aux retraités, aux petits patrons, aux travailleurs indépendants, aux jeunes pros, aux infirmières libérales ? Rien du tout ! Les gilets jaunes, c’était la mort des syndicats classiques donc, osons-le dire, la résurrection tant attendue de la France. A tout le moins le début de sa résurrection. L’aube du renouveau.

        Seulement voilà : dans la panique qui devait être la sienne à la contemplation d’un mouvement qui signait son arrêt de mort, sa relégation définitive dans les poubelles de l’histoire, Philippe Martinez a senti d’un coup une délicieuse brise d’hiver lui chatouiller les moustaches. « Oh les idiots, ils font comme nous », a-t-il dû s’écrier au bout du troisième ou du quatrième dimanche. Comment ça, comme nous ? Eh bien oui, ils bloquent, ils filtrent, ils manifestent, avec un peu de chance ils vont finir par casser. On connait. On est sauvés. Je l’imagine dire à ses sbires : « Venez les gars, on va faire croire qu’eux, c’est nous ». « Eux, c’est nous ». La phrase a d’ailleurs été explicitement prononcée par Mélenchon lui-même. « Les dégradations sur les Champs Elysées sont le fait de l’extrême-gauche », s’est-il vanté, après un nouveau samedi de désordre et de casse. Comprendre : c’est nous qui sommes revenus à la manœuvre. Fallait-il qu’ils aient eu peur, tous ces gauchistes, d’avoir perdu la main, d’avoir été mis au rebut, pour revendiquer ainsi des débordements qu’en général ils tentent plutôt de minimiser ou d’imputer à d’autres. Et ça a marché ! Ça a marché au-delà de toute mesure. Ils sont revenus dans le jeu. Les gilets jaunes du début avec leurs revendications originales (la fin de la taxe carbone notamment), ont cédé le pas, ils sont retournés chez eux. Très vite, d’ailleurs. Après Noël, le ton avait déjà changé. La suppression de l’ISF et les habituelles revendications gauchistes étaient revenues au premier plan : haro sur les patrons, sur les entreprises, sur le capitalisme…

        La première fois que j’ai croisé des gilets jaunes, je leur ai fait un doigt d’honneur.

        Il me faut confesser quelque chose : la première fois que j’ai croisé des gilets jaunes, je leur ai fait un doigt d’honneur. Ce n’est pas très joli, pas très poli et pourtant j’y ai mis tout mon cœur. J’étais en voiture, j’allais prendre un TGV à Montauban pour remonter à Paris, avec ma femme et mon bébé de trois mois. Un blocage improvisé nous a fait sortir de l’autoroute. Nous avons manqué notre train, perdu 120 euros, passé trois heures sur les petites routes du Tarn-et-Garonne et du Lot pour rentrer chez nous, avec l’obligation de reprendre un train le lendemain. Dès ce jour-là, j’ai su que leur révolte n’irait nulle part. Je l’ai dit, je l’ai écrit. En choisissant ce mode d’action (faire suer des gens qui ne leur avaient rien demandé), ils se condamnaient d’avance. Ils se condamnaient doublement : d’abord en se coupant de toute une frange de la population que ce viol de la liberté individuelle révulse, à juste titre, en ce qu’il renvoie précisément à des modes d’action qui ont tué la France à petit feu ; ensuite parce que le trouble à l’ordre public, s’il attire les médias, vous rend aussi dépendant de leur travail ; or il est rapidement apparu que les médias méprisaient ces gilets jaunes qu’ils ne comprenaient pas. Il y avait donc fort à parier que BFMTV et consorts allaient s’évertuer à faire rentrer le discours des gilets jaunes dans des cases connues – celles de l’extrême gauche (ou, à la rigueur, des populistes). Et les lâcher en rase campagne au premier changement de vent dans l’actualité.

        Et c’est bien ce qui s’est passé ! Peu à peu, un travail de filtre s’est mis en place. La revendication originelle s’est effacée. Non ils n’étaient pas réacs – alors qu’au départ la gauche violente, qui sait reconnaître ses ennemis, les a bel et bien décrits comme ça ; non ils ne sont pas opposés aux délires de l’écologie – alors que l’étincelle motrice de leur mouvement, c’était précisément ça ; si, si, ils sont plutôt de gauche, il y en a qui votent Mélenchon etc. « Quand une erreur tombe dans le domaine public, elle n’en sort plus jamais et après ça s’appelle l’histoire », dit la formule. Voilà le drame : il fallait tout faire pour ne pas faire comme l’extrême-gauche, pour que tout rapprochement soit impensable. Or le blocage, l’entrave au libre déplacement, est la marque de cette extrême-gauche, qui a toujours vomi la liberté. Le rapprochement s’est fait. Il a tué le mouvement et ressuscité la CGT. Un an après les gilets jaunes du 17 novembre 2018 sont oubliés. Et les responsables de leur misère paradent, plus forts que jamais.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        Wild shots: Scottish Nature Photography Awards winners

        The winners of the Scottish Nature Photography Awards 2021 have been announced.

        The overall winner is landscape photographer Darren Cole, whose winning image portrays a dramatic scene of a muirburn fire, a controlled fire to burn away dead vegetation, below snow-covered peaks near his home on the Isle of Harris.

        The picture - called Ice and Fire - also won the environmental category.

        There is more information on the winners and the competition on the awards' website.

        All images are copyrighted.

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        Valeurs Actuelles

        La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie

        À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.

        Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.

        Progression de l’euthanasie en Europe

        À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.

        En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.

        Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.

        Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle

        On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.

        Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.

        En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.

        L’euthanasie progresse en Europe

        Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.

        En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.

        Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.

        Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.

        Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie

        En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.

        Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.

        D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.

        La sédation profonde, un glissement dangereux

        Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.

        Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?

        Incohérence du droit

        Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.

        Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).

        Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.

        * Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        New York Times - World

        At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada

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        The Saturday Profile

        After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.

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        By Vjosa Isai

        MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.

        By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.

        Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.

        She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.

        She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.

        When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.

        By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”

        She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.

        Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.

        The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.

        No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.

        “A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”

        As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.

        “It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”

        Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.

        “Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”

        She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.

        But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.

        “I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”

        In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.

        Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.

        Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.

        “When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”

        She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.

        She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”

        The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.

        She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.

        Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”

        As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.

        “Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”

        Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”

        One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.

        Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.

        “Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”

        In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”

        Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.

        People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.

        Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”

        “If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”

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        L’Italie veut porter le niveau de ses dépenses militaires à 2% du PIB en 2028

        par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

        Troisième économie de l’Union européenne [UE], l’Italie dut imposer une diète budgétaire sévère à ses forces armées à partir de 2012, soit au moment de la crise de la dette. Pour le président du Conseil, qui était alors Mario Monti, l’enjeu était de réaliser au moins 20 milliards d’euros d’économies dans les deux années à venir… Et le budget militaire fut donc largement mis à contribution pour tenir cet objectif.

        En 2015, selon les chiffres de l’Otan, les dépenses militaires italiennes s’élevèrent à 17,6 milliards d’euros. Puis elles augmentèrent significativement par la suite, pour s’établir à un peu plus de 20 milliards d’euros en 2016. Un nouvel effort important fut consenti à partir de 2020, le budget des forces transalpines ayant fini par dépasser la barre des 26 milliards d’euros.

        Et cela alors que la situation politique ne s’y prêtait pas forcément, la coalition gouvernementale dirigée par Mario Draghi devant faire avec les différentes sensibilités qui la composent, certaines, comme celle incarnée par le Mouvement Cinq Étoiles [située à gauche], n’étant pas forcément favorables à une hausse aussi élevée des dépenses militaires.

        Quoi qu’il en soit, l’effort de défense de l’Italie a atteint 1,4% de son PIB en 2021 [soit 28,3 milliards d’euros]. Ce qui lui permet de lancer et de financer de nombreux programmes, comme la construction du porte-aéronefs Trieste, l’achat d’avions de combat F-35, la participation au projet Tempest, les études relatives à deux nouveaux « Cacciatorpediniere » [ou « destroyers »] ou bien encore le renouvellement des blindés médians.

        Pour autant, cela s’avère encore insuffisant pour atteindre l’objectif consistant à porter les dépenses militaires à 2% du PIB d’ici à 2024. Objectif auquel a adhéré l’Italie lors du sommet de l’Otan organisé à Newport [Royaume-Uni] en 2014, soit après l’annexion de la Crimée par la Russie.

        Si, après avoir longtemps traîné les pieds, l’Allemagne a fini par consentir à faire un effort significatif pour ses forces armées après l’invasion de l’Ukraine par la Russie [avec un fonds spécial de 100 milliards d’euros et un budget militaire d’un montant supérier à 2% du PIB], l’Italie s’apprête à en faire de même… Mais d’ici à 2028.

        Ainsi, le 30 mars, la majorité qui soutient le gouvernement de M. Draghi a fini par se mettre d’accord sur une trajectoire financière visant à atteindre l’objectif souscrit par Rome dans le cadre de l’Otan. Mais au prix d’une concession au Mouvement Cinq Étoiles, qui a en effet obtenu que les dépenses militaires italiennes soient portés à 2% du PIB en 2028, et non en 2024. À cette échéance, les forces armées transalpines devraient bénéficier d’un budget annuel supérieur d’environ 12 milliards d’euros par rapport à celui de 2022.

        Cela étant, tout ceci est à mettre au conditionnel… étant donné que nul ne sait quelle sera la coalition gouvernementale qui dirigera l’Italie d’ici-là. En attendant, cette hausse des dépenses militaires à2% du PIB n’est pas soutenue par l’opinion publique italienne. Selon un sondage publié le 29 mars par TgLa7, seulement 34% des personnes interrogées y sont favorables, contre 54% qui estiment qu’un tel effort n’est pas nécessaire.

        France24 - World

        The marshes of Bourges in France's Loire Valley

        Issued on: 04/04/2022 - 17:37

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        The city of Bourges in central France is famous for its UNESCO-listed cathedral and medieval city centre. But the capital of the Berry region has another historic asset: its marshes, a labyrinth of vegetable gardens. Located a few minutes from the city centre, the people of Bourges have enthusiastically maintained them for more than a century. This small corner of paradise is now attracting more and more city dwellers looking for peace and quiet. FRANCE 24 takes you to discover this unique but fragile ecosystem.

        France24 - World

        Emissions must peak before 2025 for 'liveable future', UN report says

        Issued on: 04/04/2022 - 17:04

        FRANCE 24 Follow Vedika BAHL Follow

        Humanity has less than three years to halt the rise of planet-warming carbon pollution, UN climate experts warned Monday, with any delay to peak greenhouse gas emissions likely to result in smashing through warming targets.  

        The UN's Intergovernmental Panel on Climate Change said emissions have to peak before 2025 and drop sharply to keep even the more conservative Paris treaty warming goal of two degrees Celsius in play.   

        "We are at a crossroads," said IPCC chief Hoesung Lee. "The decisions we make now can secure a liveable future. We have the tools and know-how required to limit warming." 

        Reports from the Intergovernmental Panel on Climate Change are considered the most authoritative assessments of the state of global warming, its impacts and the measures being taken to tackle it.

        The cut-off point for data in the report was last autumn. As such the impact of recent sanctions on Russia as a result of the war in Ukraine have not been included.

        Governments agreed in the 2015 Paris accord to cap global warming at 1.5 degrees Celsius this century in order to avoid a climate catastrophe, but many experts say doing so will require drastic cuts to greenhouse gas emissions.

        How to keep a world addicted to fossil fuels liveable 

        The UN Intergovernmental Panel on Climate Change on Monday presented options for slashing greenhouse gas emissions and extracting CO2 from the air in order to avert catastrophic climate change.

        Burning fossil fuels and deforestation have heated Earth's surface 1.1 degrees Celsius above mid-19th century levels, and nations have pledged under the 2015 Paris Agreement to cap global warming at "well below" 2C, or 1.5C if possible. 

        Here are some of the landmark 2,800-page report's key findings:

        Peak emissions by 2025

        Failing to sharply curb greenhouse gas emissions beyond national pledges before 2030 would put a 1.5C world "beyond reach".

        Current carbon-cutting policies would lower emissions only slightly by 2050, leading to global warming of 3.2C by century's end.

        Even a 2C cap would become hugely challenging: annual emissions would need to decline by 1.5 billion tonnes of CO2 or equivalent gases (GtCO2-eq) every year from 2030 to 2050 – roughly the same annual decrease as in 2020 when Covid lockdowns paralysed the global economy.

        To keep global temperatures below 1.5C, 2C or even 2.5C, emissions must peak before 2025. 

        But in 2021 emissions recovered to record pre-pandemic levels of more than 40 billion tonnes of CO2 (40 GtCO2).

        At 2019 levels of emissions, Earth's "carbon budget" for a two-thirds chance of staying under the 1.5C threshold will be used up within eight years. 

        Replace energy from fossil fuels... 

        If current oil, gas and coal energy infrastructure were to operate without sequestering emissions for their designed lifetime, capping global warming at 1.5C would be impossible.

        Limiting the rise in global temperature to 2C would mean that 30 percent of oil, 50 percent of gas, and 80 percent of coal reserves cannot be burned unless technology is used to catch and store the CO2 released. 

        "The economic impact of stranded assets could amount to trillions of dollars," the report warns.

        Eliminating fossil fuel subsidies could reduce emissions by up to 10 percent by 2030, while freeing up cash for building low-carbon public transport and other public services.

        ...with clean energy 

        By 2050, the world must transition to a "net zero" global economy in which almost all energy – not just electricity – comes from non-carbon-polluting sources to keep the Paris temperature targets in play.

        Global wind capacity grew by 70 percent while solar photovoltaic (PV) rose by 170 percent from 2015 to 2019.

        But solar and wind together only accounted for eight percent of total electricity generation in 2019.

        Taken together, low-and zero-carbon electricity generation technologies – including nuclear and hydro power – produced 37 percent of global electricity. The rest came from fossil fuels, especially coal.

        Reduce demand for energy 

        So-called demand-side strategies – plant-based diets, electric vehicles, car-free mobility, telecommuting, climate-proof buildings, enhanced energy efficiencies, fewer long-haul flights – could cut CO2 emissions by 40-70 percent by 2050.

        "Rapid and deep changes in demand make it easier for every sector to reduce greenhouse gas emissions in the short and medium term," the report said.

        Globally, households with income in the top 10 percent contribute up to 45 percent of total greenhouse gas emissions.

        Curb methane 

        The potent greenhouse gas methane – 21 times more powerful than CO2 over a 100-year time span –accounts for nearly 20 percent of global warming. 

        A third of that in 2019 was from fossil fuel production leaks. It is also generated by livestock (cows and sheep) and landfills. There are natural sources of methane as well.

        To cap warming at 1.5C or even 2C methane emissions – which have been rising steadily – will need to drop 50 percent by 2050 compared to 2019 levels.  

        Suck CO2 from the air 

        Even in optimistic emissions scenarios, several billion tonnes of CO2 will need to be extracted each year from the atmosphere by 2050, and an accumulated total of hundreds of billions of tonnes by 2100. 

        "Carbon dioxide removal (CDR) is necessary to achieve net zero CO2 and greenhouse gas emissions both globally and nationally," the report says.

        Strategies ranging from tree-planting to machines that chemically extract CO2 from thin air will compensate for sectors of the economy that most likely won't be able to decarbonise by 2050 such as aviation, shipping and cement.

        If global warming overshoots the Paris treaty targets, CDR will be also be needed to lower Earth's surface temperature.

        Action is costly but... 

        Capping global warming at 1.5C without overshooting the mark by a wide margin will require investing about $2.3 trillion a year in the electricity sector from 2023 to 2052. If 2C is the target, that figure drops to $1.7 trillion.

        In 2021, about $750 billion was spent on clean energy technologies and efficiency worldwide, according to the International Energy Agency (IEA).

        Overall, investment in CO2 reduction is deeply inadequate.

        Wealthy nations are spending two to five times less than required. The shortfall is four to eight times below the $1.6 trillion to $3.2 trillion per year needed in developing and emerging countries.

        Emissions reduction "pathways" likely to limit warming to 2C would see a drop in global GDP of 1.3 percent to 2.7 percent in 2050, compared to a continuation of current policies. Limiting warming to 1.5C would drive down GDP 2.6 percent to 4.2 percent.

        ...doing nothing costs more 

        These GDP estimates, however, do not account for economic upside of avoided climate impacts, ranging from extreme weather disasters to ecosystem collapse to reduced food supply.

        "The benefits of pathways likely to limit warming to 2C outweigh mitigation costs over the 21st century," the report concludes.  

        The economic benefits of reduced air pollution – which causes some seven million premature deaths each year -- would be on the "same order of magnitude" as the costs of cutting emissions, potentially even larger.  

        Providing universal access to modern energy services – increasing global greenhouse gas emissions by only a few percentage points – would also bring huge quality-of-life improvements.

        (FRANCE 24 with AFP)

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        La Serbie négocierait l’achat d’au moins 6 Rafale auprès de Dassault Aviation

        par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

        En juillet 2020, le président Aleksandar Vučić, qui vient d’être réélu, avait plaidé pour un renforcement significatif des capacités militaires de son pays en raison des « tensions internationales ». Et d’insister en particulier sur le renouvellement des moyens des forces aériennes de son pays, ceux-ci reposant notamment sur une dizaine de chasseurs MiG-29 « Fulcrum » [alors récemment acquis auprès de la Russie] et vingt avions d’attaque Soko J-22.

        Évidemment, au regard de la proximité entre Belgrade et Moscou, on pensait que l’état-major serbe privilégierait l’acquisition de nouveaux avions de combat russes [comme le Su-30 ou le Su-35] dès qu’il aurait les coudées franches.

        « Ce genre d’achat est en grande partie une question de politique. Les avions russes nous conviendraient mieux en raison de leur technologie et de notre expérience en matière de formation et de maintenance », avait d’ailleurs admis le général Kovacevic, un ancien responsable des forces aériennes serbes, dans les colonnes du journal Vesti. Cependant, il n’avait pas écarté l’hypothèse d’un achat auprès d’un pays occidental, en citant le JAS-39 Gripen suédois.

        Un an et demi plus tard, et alors que le président Vučić venait d’annoncer une hausse d’environ 500 millions d’euros des dépenses militaires pour l’année 2022, le ministre serbe de la Défense, Nebojša Stefanović, confia à la Radio-Télévision de Serbie que les responsables de la force aérienne [serbe] avaient recommandé l’achat de Rafale. « On verra ce qu’on décidera après une analyse approndie. De toute façon, cela suppose un énorme investissement qui ne peut que faire l’objet d’un examen stratégique », avait-il alors expliqué.

        A priori, l’affaire est passé au stade suivant. En effet, selon La Tribune, qui s’appuie sur des « sources concordantes », Belgrade négocierait actuellement un contrat portant sur la livraison de six à douze Rafale auprès de Dassault Aviation, qui aurait remis une offre au début du mois de mars. Pour autant, une éventuelle commande est encore loin de se concrétiser.

        Pour cela, il faudra qu’un tel contrat – s’il est signé – obtienne l’aval du gouvernement français, les demandes de licence d’exportation devant être instruites par la Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre [CIEEMG]. En 2019, celle-ci a autorisé la vente de missiles anti-aérien Mistral 3 à la Serbie. Mais le contexte était alors différent, la Russie, avec qui Belgrade entretient des liens étroits [voire fraternels], n’avait pas envahi l’Ukraine.

        Cela étant, la vente de Rafale à la Serbie permettrait sans doute de contrer les influences russe et chinoise dans ce pays [et dans les Balkans occidentaux en général], alors que ce pays négocie depuis 2014 son adhésion à l’adhésion européenne [UE], avec laquelle il a signé un accord de stabilisation d’association. Par ailleurs, Belgrade a rejoint le Parternariat pour la paix [PPP] de l’Otan en 2006.

        Valeurs Actuelles

        Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer

        Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.

        Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.

        l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine

        Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.

        Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité

        Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.

        L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.

        Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !

        * Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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        L’administration américaine autorise la vente de huit avions F-16V supplémentaires à la Bulgarie

        par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

        Entre les contraintes économiques et budgétaires, les hésitations sur le type d’avion à acquérir et les dissensions politiques, la modernisation de l’aviation de combat bulgare n’aura pas été une affaire simple.

        Ainsi, en 2017, Sofia fit part de son intention de se procurer huit JAS-39 Gripen auprès du constructeur suédois Saab afin de remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes, alors très sollicités par l’activité aérienne russe en mer Noire. Mais ce choix fut vite remis en cause, notamment parce qu’il avait été fait par un gouvernement intérimaire, alors chargé de gérer les affaires courantes avant de nouvelles élections législatives.

        Finalement, un nouvel appel d’offres fut lancé, avec quatre prétendants en lice, à savoir le F/A-18 Super Hornet de Boeing, le F-16 « Viper » de Lockheed-Martin, l’Eurofighter tranche 1 [proposé par l’Italie] et, à nouveau le JAS-39 Gripen E/F. La candidature du Rafale ne fut pas présentée.

        En décembre 2018, et malgré une offre de dernière minute de Saab, qui proposait dix Gripen E/F pour un prix entrant dans l’enveloppe budgétaire intialement prévue, Sofia annonça avoir retenu le F-16 « Viper » pour remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes. Après des difficultés dans les négociations avec Lockheed-Martin et en dépit de l’opposition du président bulgare, Roumen Radev [un ancien pilote de chasse, ndlr], la commande fut officialisée en juillet 2019, pour 1,256 milliard de dollars. Les livraisons devaient alors commencer à partir de la fin 2023. Sauf que, à cause de la pandémie de covid-19, qui a perturbé les chaînes de production aux États-Unis, ce calendrier a été décalé de deux ans. En attendant, la Bulgarie compte sur l’Otan pour l’aider à assurer la protection de son espace aérien.

        Reste que, avec les vols d’entraînement, les indisponibilités pour maintenance et les missions de police du ciel, le nombre de F-16V commandés est très insuffisant. Aussi, en août 2021, Sofia a émis le souhait d’acquérir huit exemplaires supplémentaires auprès des États-Unis. Et, depuis l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, une telle commande est devenue une impérieuse nécessité.

        Alors qu’il a été demandé à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine – ce qui le gouvernement bulgare a refusé – la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains, a publié un avis, le 4 avril, pour recommander au Congrès d’accepter la vente de huit F-16V supplémentaires à la Bulgarie, pour un montant estimé à 1,673 milliard de dollars. Cette somme est identique à celle qui avait été indiquée en juin 2019 dans le « devis » relatif aux huit premiers F-16V. Probablement que Sofia obtiendra les mêmes facilités financières accordées par Washington il y a près de trois ans.

        Cette vente potentielle « va améliorer la capacité de la Bulgarie à faire face aux menaces actuelles et futures, en permettant à la force aérienne bulgare de déployer régulièrement des avions de chasse moderne dans la région de la mer Noire », a fait valoir la DSCA.

        À noter que le Pentagone, via son porte-parole, John Kirby, a cru bon de préciser que cet avis de la DSCA n’avait rien à voir avec la demande faite à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine. D’autant plus que cette nouvelle commande ne pourra pas être honorée, au mieux, avant trois ou quatre ans.

        Pour rappel, le F-16 Block 70 « Viper » est équipé de d’un radar AESA [antenne active], de la Liaison 16, d’un ordinateur de mission avancé, d’une connectivité améliorée et d’un affichage de suivi de terrain [Center Pedestal Display].

        France24 - Monde

        Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?

        Publié le : 01/04/2022 - 15:38

        Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.

        Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.

        Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.

        ► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?

        a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués. 

        VPN : mode d'emploi 

        Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.

        S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.

        Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.  

        ProtonVPN, le meilleur du gratuit  

        Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.

        Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran. 

        Avantages et inconvénients des VPN 

        Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ?  Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.

        Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).  

        Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.

        Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.

        Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.

        Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages 

        Signalons que les offres premium, donc payantes, de proton VPN ajoutent au dispositif gratuit de multiples fonctionnalités. Elles sont, certes, très performantes, mais excessivement chères, ce qui exclut de facto un grand nombre d'utilisateurs. Comparativement, les VPN de la concurrence affichent à prix moindre des services bien supérieurs inclus par défaut dans leurs formules qui débloqueront n'importe quelles plates-formes et contenus Web inaccessibles, quel que soit le pays dans lequel vous résidez.

        Ces VPN par abonnement comme ExpressVPN, CyberGhot ou encore NordVPN ont été conçus pour un usage intensif de l'Internet avec des vitesses de connexion optimales. Tous ces logiciels proposent, par ailleurs, le test gratuit de leurs solutions payantes pendant trente jours minimum.

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        France24 - Monde

        Guerre en Ukraine : Alicher Ousmanov ou les limites de la chasse aux oligarques russes

        Publié le : 31/03/2022 - 18:17

        Sébastian SEIBT Suivre

        Le milliardaire russe Alicher Ousmanov fait l’objet de sanctions en demi-teinte de la part des États-Unis. Une approche prudente voulue par Washington, a révélé le Wall Street Journal. L’exemple de cet oligarque souligne la difficulté de faire pression sur l’entourage de Vladimir Poutine au-delà des mesures les plus voyantes comme la saisie de yachts. 

        Il fait figure de symbole de la chasse aux multimilliardaires russes et à leurs signes extérieurs de richesse. Alicher Ousmanov, parfois décrit comme “l’oligarque favori” de Vladimir Poutine, n’arrête pas de voir ses actifs les plus “bling bling” saisis par les autorités européennes et américaines, qui ont mis cet homme d’affaires, longtemps le plus riche de Russie, sur leur liste noire début mars dans le cadre des sanctions contre la Russie.

        Mais, en parallèle, pendant les saisies, les affaires continuent. Le régime de sanctions que Washington a mis en place contre Alicher Ousmanov lui permet malgré tout de continuer à commercer avec le reste du monde (presque) comme si de rien n’était, a révélé le Wall Street Journal mercredi 30 mars. Le quotidien économique américain a même pu consulter des échanges d'e-mails au sein de l’administration Biden. Les fonctionnaires américains y évoquent une stratégie "d'atténuation" de l’effet des sanctions contre ce magnat du fer, des métaux en général et des télécommunications.

        Voiture blindée et yacht démesuré

        Alicher Ousmanov est devenu l’incarnation d’une certaine schizophrénie des sanctions internationales contre les oligarques. D’un côté, il faut frapper fort ceux qui sont accusés de s’être enrichis grâce à leur proximité avec Vladimir Poutine. “Il est moralement difficilement acceptable de laisser ces richissimes russes profiter des avantages du mode de vie à l’occidentale alors qu’ils ont toujours été aux côtés du président russe”, expliquait début février à France 24 Peter Rutland,  universitaire américain et auteur d’un ouvrage sur l’élite économique russe.

        >>  Champagne, voitures de luxe… le mode de vie de l’élite russe dans le collimateur des Occidentaux 

        Alicher Ousmanov a senti plusieurs fois le bâton des sanctions s’abattre sur son patrimoine. Sa Mercedes de grand luxe, estimée à plus de 600 000 euros, a été saisie en Italie mercredi 30 mars. Le véhicule, lourdement blindé - il est censé parer l’explosion simultanée de deux grenades -, est soupçonné d’avoir servi à Vladimir Poutine et à certains de ses invités de marque pour se déplacer en toute tranquillité, souligne le Guardian.

        Deux semaines plus tôt, c’est le yacht de ce milliardaire, dont la fortune personnelle était estimée à 21 milliards de dollars avant la guerre en Ukraine, qui avait été immobilisé en Allemagne. Une décision des autorités qui n'est pas passée inaperçue car le "Dilbar", long de 156 mètres, est l’un des plus grands yachts du monde, et il encombre depuis plus d’un mois le port de Hambourg. 

        Mais ce n’est pas tout. Alicher Ousmanov ne peut plus utiliser l’un de ses deux avions privés et les autorités italiennes ont saisi une de ses villas ainsi que cinq autres voitures. Le club de football britannique d’Everton a aussi mis un terme à tous ses contrats avec le multimilliardaire russe, qui était son plus important sponsor.

        Autant de mesures qui n’ont pas plu au principal intéressé, qui les a qualifiées “d’injustes et de légalement infondées”. Il a rappelé que tous ses actifs avaient été placés dans des “trusts” britanniques - des entités financières qui apparaissent comme les propriétaires légaux des biens - au bénéfice de ses enfants, juste avant le début de la guerre en Ukraine. Alicher Ousmanov a ainsi déploré que les autorités européennes aient visé des actifs qui ne lui appartenaient pas… C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Allemagne refuse d’utiliser le terme de "saisie" pour le yacht "Dilbar" et préfère évoquer une immobilisation.

        Des sanctions “atténuées”

        Mais ces sanctions ne heurtent pas les sources de revenus d’Alicher Ousmanov. Et c’est là que le bât blesse. L’Europe a décidé de s’en prendre en priorité aux actifs personnels des oligarques. De son côté, Washington veut aussi sanctionner les entreprises que ces élites économiques russes dirigent. Sauf que les États-Unis ont mitonné un régime de sanctions sur mesure pour les groupes contrôlés par Alicher Ousmanov, une manœuvre qui dénote à quel point les États-Unis craignent qu’une grande sévérité fasse trop de dommages collatéraux parmi les groupes occidentaux. 

        >> À voir aussi sur France 24 : Oligarques sanctionnés, quel impact ?

        Les sanctions ne s’imposent jamais à une entreprise, si la personne visée en détient plus de 50 %. Washington aurait pu faire une exception à cette règle générale pour Alicher Ousmanov, qui ne possède que 49 % d’USM, le conglomérat et fonds d’investissement qui est à l’origine de sa fortune. C’est cette multinationale qui contrôle Metalloinvest, le géant russe du fer et des mines ; elle gère aussi ses investissements dans des groupes comme Facebook, Twitter, Uber, Airbnb, Xiaomi, etc.

        Restent donc les “centaines d’autres sociétés” dont cet oligarque est l’actionnaire majoritaire, note le Wall Street Journal. Mais le Trésor américain a émis une “exemption générale” permettant à tous les groupes appartenant à Alicher Ousmanov d’échapper “pour l’instant” aux sanctions. 

        Pour faire avaler la couleuvre, “on doit faire passer le message qu’on est en train de regarder plus en détail ces entreprises, ou quelque chose comme ça”, a écrit une responsable du Trésor américain dans un e-mail interne consulté par le Wall Street Journal.

        “Je n’ai jamais vu un tel régime d’exemption, et encore moins pour un oligarque russe”, a reconnu au quotidien économique américain George Voloshin, un analyste spécialisé dans les crimes financiers pour Aperio Intelligence, une société britannique de conseils financiers et économiques. 

        Mais les États-Unis savent très bien que tenter de faire mal à un oligarque peut être très douloureux pour le reste du monde. En 2018, les sanctions drastiques décidées par le président Donald Trump contre le magnat russe de l’aluminium Oleg Deripaska avaient entraîné une réaction en chaîne. Il y avait d’abord eu une hausse de plus de 15 % des prix de l’aluminium, puis des filiales en Europe de Rusal (la multinationale appartenant à Oleg Deripaska) avaient flirté avec le défaut de paiement et plusieurs partenaires commerciaux de premier plan de ce groupe russe - tels que Siemens, Mercedes ou le géant minier Rio Tinto - avaient perdu des millions d’euros de contrats. Washington avait dû, en urgence, distribuer des licences exceptionnelles permettant à Rusal de recommencer à opérer normalement sur la scène internationale.

        Risque de dommages collatéraux

        L’administration Biden n’a aucune envie de voir l’histoire se répéter avec Alicher Ousmanov, qui est l’un des acteurs majeurs du marché du fer… “Des usines au Texas, en Caroline du Nord et dans le Mississippi dépendent des matières premières fournies par Metalloinvest”, rappelle le Wall Street Journal.

        Des sanctions contre Metalloinvest pourraient faire exploser le cours du fer, dans un contexte déjà marqué par une forte hausse du prix des matières premières. Ironiquement, Alicher Ousmanov aurait pu en profiter puisque USM est à la tête des “plus importantes réserves de fer au monde”, souligne le site Mining Digital

        Surtout, le Trésor américain a reconnu ne pas avoir une image précise de l’étendue de l’empire d’Alicher Ousmanov. L’administration américaine a identifié au moins 800 entités dans lesquelles l’oligarque russe a des participations. Impossible d’évaluer l’ampleur des dommages collatéraux si Washington interdisait à tous les groupes américains (y compris le système bancaire) de faire des affaires avec la myriade d’entités reliées au milliardaire.

        En 2019, après le fiasco des sanctions contre Oleg Deripaska, des spécialistes des sanctions internationales, comme Joshua Kirschenbaum du German Marshall Fund, avaient averti qu’en l’état actuel, l’arsenal des sanctions américaines ne permettaient pas de faire pression efficacement sur l’entourage de Vladimir Poutine. La manière dont l’administration Biden avance prudemment avec Alicher Ousmanov démontre que Washington n’a toujours pas réussi à résoudre cette équation. Ou, comme le dit un autre membre du Trésor américain dans un e-mail consulté par le Wall Street Journal, “cette approche fait plus penser à une opération de com’ qu’à des sanctions financières”. 

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        Roman Abramovitch, l'oligarque devenu négociateur

        CRISE UKRAINIENNE

        Gaz, oligarques, finance... Comment la Russie se protège des sanctions occidentales

        Le Débat de France 24

        Oligarques sanctionnés, quel impact ?

        Valeurs Actuelles

        [Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour

        Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »

        Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.

        Eric Zemmour et la civilisation

        Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.

        A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

        Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !

        Des religions et des visions du monde différentes

        Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

        On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.

        La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.

        C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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        Terrorisme : Le Burkina Faso parle de « diversifier ses partenariats militaires »

        par Laurent Lagneau · 4 avril 2022

        Le putsch qui, en janvier, a renversé le président burkinabè, Marc-Roch Kaboré, a certes fragilisé les relations entre Paris et Ouagadougou. Pour autant, il n’a pas remis en cause la coopération militaire entre les deux pays, le Burkina Faso abritant le groupement français de forces spéciales « Sabre ».

        Cependant, et comme cela a été le cas précédemment au Mali [et en Centrafrique], et alors que les groupes jihadistes y renforcent leur influence, un sentiment anti-français semble se répandre au Burkina Faso, comme en témoignent les difficultés rencontrées en novembre par un convoi logistique de Barkhane devant traverser le pays pour rejoindre Gao… ou comme encore les campagnes d’infox sur les réseaux sociaux.

        La semaine passée, la coalition « Faso Lagam Taaba Zaaka » a manifesté à Ouagadougou pour appeler le nouveau pouvoir en place, incarné le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, à rejeter les accords avec la France pour se tourner vers la Russie, jugée mieux placée pour combattre les organisations terroristes.

        « Les autorités doivent diversifier leur partenaires dans cette lutte contre le terrorisme en allant vers les pays comme la Russie, la Chine, la Corée du nord qui sont des puissances militaires », a expliqué Ismaël Nana, le secrétaire général de cette coalition. Et d’insister : « Nous contestons l’installation de bases de forces étrangères qui ne méritent plus notre confiance. Nous demandons l’annulation des accords coloniaux en matière de défense ».

        La Russie est-elle à la manoeuvre, comme au Mali? Ce n’est pas exclu, d’autant plus que le putsch de janvier avait été salué par Evguéni Prigojine, un proche du Kremlin qui est aussi l’un des principaux actionnaire du groupe paramilitaire russe Wagner…

        « Tous ces soi-disant coups d’État sont dus au fait que l’Occident essaie de gouverner les États et de supprimer leurs priorités nationales, d’imposer des valeurs étrangères aux Africains, parfois en se moquant clairement d’eux », avait ainsi fait valoir celui que l’on surnomme le « cusinier de Poutine ».

        En outre, et d’après des informations du journal en ligne The Daily Beast, l’auteur du coup d’État aurait demandé au président Roch Marc Christian Kaboré de « faire intervenir le groupe Wagner » afin d’aider les forces burkinabè. Une idée « rapidement rejetée », celui qui allait être renversé quelques jours plus tard ayant rappelé que les « gouvernements européens venaient de condamner le déploiement de ces paramilitaires russes au Mali ».

        Quoi qu’il en soit, nommé à la tête du gouvernement burkinabè il y a un mois, Albert Ouédraogo a estimé, ce 4 avril, que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires, sans donner plus de précisions.

        « En ce qui concerne la coopération militaire avec d’autres États notamment, l’option est désormais de diversifier les partenariats, afin d’optimiser les atouts spécifiques de chaque partenaire », a en effet déclaré M. Ouédraogo. « En tout état de cause, ces partenariats seront fondés sur le respect de notre indépendance territoriale et la sincérité », a-t-il ajouté. Des propos qui font écho à ceux tenus par Choguel Kokalla Maïga, le chef du gouverment de transition malien, en septembre 2021.

        « Face au péril terroriste, nous n’avons d’autre choix que de sauvegarder l’intégrité territoriale, en libérant les zones occupées par les groupes terroristes, en y ramenant la sécurité et en assurant la continuité du service public et le développement local », a encore ajouté le Premier ministre burkinabè, qui a également affirmé avoir « engagé d’importants projets d’équipements qui vont permettre de renforcer les moyens matériels et logistiques des forces de sécurité, construire de nouvelles infrastructures de sécurité et apporter un appui au déploiement de l’administration publique ».

        L'Humanité

        Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre

        Actu

        Le 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.

        Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs ­algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.

        Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

        En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».

        Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.

        L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée

        Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.

        Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.

        Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.

        Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud

        La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.

        Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens

        Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.

        Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.

        Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.

        La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.

        Emmanuel Alcaraz, historien

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        L'Humanité

        Mémoires incandescentes

        Actu

        Guerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.

        Latifa Madani

        Soixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.

        Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.

        « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »

        Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.

        Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.

        Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.

        Guerre d'Algérie
        Valeurs Actuelles

        Alpes-Maritimes : une collecte pour sauver l’abbaye de la Madone de Levens

        Il s’agit d’un « témoin précieux de l’architecture du “premier art roman” dans le Sud-Est de la France », selon la Fondation du patrimoine. Sa délégation des Alpes-Maritimes va lancer, vendredi 8 avril, une collecte de fonds afin de sauver l’abbaye de la Madone des Près de Levens. Elle espère lever 5 000 euros pour restaurer cette ancienne église, actuellement dans un « état de péril ». « Le monument historique remarquable pourra être restauré autour d’un projet global alliant préservation du patrimoine, agriculture, économie, tourisme », affirme le maire de la commune, Antoine Veran sur la page dédiée à la collecte.

        Une crypte bien conservée mais en danger

        Mentionnée pour la première fois en 1075, l’église dépendait de l’abbaye de Saint-Pons jusqu’à la Révolution française, lors de laquelle elle fut vendue. Des bâtiments modernes sont par la suite venus s’ajouter à la structure d’origine. Elle a depuis été acquise par la mairie de Levens. La Fondation du patrimoine souligne que sa crypte du XIe siècle « est parfaitement conservée et d’une grande beauté. Elle est classée, ainsi que l’abside qui la surmonte, au titre des Monuments Historiques depuis 1965 ».

        Néanmoins, des travaux « d’urgence » et « de sauvetage » sont nécessaires pour faire face notamment aux problèmes d’infiltrations qui fragilisent la crypte. Les sommes récoltées doivent également permettre de faire disparaître les végétaux qui infestent la toiture. Le projet pourrait s’étaler sur plus de deux ans.

        Alpes-Maritimes : les dernières actualités

        À Nice, des contrôleurs de transports en commun agressés au tournevis

        Le combat de Jean-François Illy, le “commissaire courage”, pour laver son honneur après son limogeage public

        Dans les Alpes-Maritimes, le grand feuilleton de la droite proche du dénouement

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Ligue des champions : De Bruyne délivre Manchester City contre l'Atlético de Madrid

        Publié le : 05/04/2022 - 22:51

        Nicolas BAMBA

        Devant son public, le Manchester City de Pep Guardiola a trouvé la clé du coffre-fort de l'Atlético de Madrid, mardi en quart de finale aller de la Ligue des champions, grâce à Kevin De Bruyne à 20 minutes de la fin (1-0). Pour espérer atteindre le dernier carré, les Colchoneros madrilènes devront inverser la tendance lors du match retour chez eux.

        Le football offensif de Pep Guardiola contre celui défensif, presque ennuyeux mais efficace, de Diego Simeone : le quart de finale aller de la Ligue des champions entre Manchester City et l'Atlético de Madrid était dépeint, avant le coup d'envoi, comme une opposition entre deux styles radicalement différents. Cette impression était la bonne. Sur la pelouse de Manchester, les visiteurs ont déployé, pendant une longue partie du match, leur art du jeu cadenassé si difficile à déstabiliser.

        Le spectacle s'en est ressenti durant les 45 premières minutes. Avec Kevin De Bruyne, Riyad Mahrez, Raheem Sterling ou encore Bernardo Silva, Manchester City a monopolisé le ballon, comme à son habitude, sans parvenir à déséquilibrer un Atlético compact et replié dans ses 30 derniers mètres. Les chiffres des Colchoneros parlent d'eux-mêmes : 30% de possession de balle, aucun tir, aucune occasion, aucun corner obtenu, un seul hors-jeu, seulement 147 passes (contre plus de 400 côté City)...

        Après ce premier acte intéressant tactiquement mais décevant, les deux équipes sont revenues sur le terrain pour la deuxième période avec de meilleures intentions côté madrilène. Et là, le spectacle a davantage plu aux spectateurs et téléspectateurs.

        Entrée en jeu décisive de Foden

        L'Atlético s'est autorisé quelques envolées en contre-attaque avec Marcos Llorente (46e) et Antoine Griezmann (48e), sans grand danger. Pas assez en tout cas pour faire déjouer Manchester City, toujours dominateur. Jan Oblak s'est employé pour sortir en deux temps un coup franc direct signé Kevin De Bruyne (55e). Le moment clé de cette deuxième période est intervenu à la 68e minute, quand Guardiola a procédé à un triple changement dans son onze : exit Raheem Sterling, Ilkay Gundogan et Riyad Mahrez, remplacés respectivement par Gabriel Jesus, Jack Grealish et Phil Foden.

        Ce dernier n'a eu besoin que de quelques instants pour prouver à son entraîneur qu'il ne s'était pas trompé en lui faisant confiance. D'une petite passe parfaitement dosée, le jeune Foden a lancé Kevin De Bruyne dans le dos de la défense des Matelassiers. Et le Belge, d'une frappe puissante, a enfin trompé le géant Oblak et inscrit, par la même occasion, son premier but de la saison en Ligue des champions (70e).

        Porté par son buteur et son passeur décisif, supérieurs techniquement à leurs adversaire, Manchester City a gardé la mainmise sur ce quart de finale en dépit des tentatives de révolte de l'Atlético. À l'arrivée, les Skyblues s'imposent sur le plus petit des scores en toute logique. Un résultat qu'il faudra confirmer au match retour, le 13 avril au Wanda-Metropolitano.

        We are the City boys! 👊🔵🔵 1-0 🔴 #ManCity pic.twitter.com/ufWq61dL5O

        April 5, 2022

        Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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        Mali : Barkhane a « neutralisé » une trentaine de jihadistes durant ses manoeuvres logistiques

        par Laurent Lagneau · 4 avril 2022

        Un retrait militaire est souvent une manoeuvre compliquée, qui demande une planification et une coordination des moyens aussi précise que possible. D’autant plus que, durant de telles opérations logistiques, une force peut être plus vulnérable qu’auparavant. « C’est un véritable défi sécuritaire », a récemment souligné le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’un entretien diffusé par France24. Et de rappeler que les « groupes armés terroristes sont encore présents ».

        Évidemment, avec la perspective du départ de la force Barkhane, ceux-ci ont accentué leurs actions. C’est notamment le cas de la Province de l’État islamique au Sahel [ex-EIGS] qui, malgré les pertes qui lui ont été infligées au cours de ces derniers mois [avec plusieurs de ces hauts dirigeants éliminés], remonte en puissance dans la région dite des trois frontières ainsi que dans celle de Gao, en multipliant les attaques contre le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] et Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA], deux organisations signataires de l’accord de paix signé à Alger en 2015.

        Aussi, dans cette situation, Barkhane enchaîne les opérations de sécurisation « pro-actives », alors que, désormais chaque semaine, des convois logistiques font la liaison entre ses bases avancées et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

        Ainsi, le 24 mars, grâce à un drone Reaper, un groupe d’une quinzaine de combattants de l’État islamique a été mis hors de combat par une frappe aérienne, ce qui, a précisé l’État-major des armées [EMA] dans son dernier compte-rendu des opérations, a « contribué à la protection de l’emprise de Ménaka », vers laquelle les terroristes se dirigeaient.

        Les jours suivants, Barkhane a dû livrer plusieurs combats. Le 26 mars, lors d’une « opération de sécurisation », le détachement franco-tchèque du groupement européen Takuba [TG2], appuyé par des hélicoptères Tigre, a repéré un groupe armé terroriste [GAT] dans la vallée d’Erenga, décrite par l’EMA comme étant un « sanctuaire jihadiste » au sud d’In Delimane, dans le Liptako malien.

        Le compte-rendu de l’état-major ne s’attarde pas sur cette ation, si ce n’est que les militaires français et tchèques ont eu « plusieurs engagements successifs » avec les jihadistes. Ceux-ci se sont soldés par la « neutralisation » de « plusieurs » terroristes ainsi que par la saisie de quatre motos et de l’armement.

        Cinq jours plus tard, toujours dans le même secteur, le détachement franco-tchèque aurait pu tomber dans une embuscade si un drone Reaper n’avait pas repéré le rassemblement d’une dizaine de terroristes de l’EI à quelques kilomètres de la position de la formation de Takuba. Une première frappe aérienne « a permis de neutraliser ce groupe ». Mais il en a fallu une seconde, effectuée par un Mirage 2000, pour mettre hors de combat « 4 autres terroristes en embuscade à proximité du TG 2 ».

        Entretemps, également engagé dans une opération de sécurisation dans les environs de la base avancée de Gossi, en appui des convois logistiques présents dans la zone, le sous-groupement commando de Barkhane a été « pris à partie par des éléments armés », qui ont été mis hors de combat. L’EMA n’a pas précisé à quelle formation ils appartenaient.

        Par ailleurs, outre ces opérations de sécurisation, Barkhane continue également la traque des chefs jihadistes. Ainsi, le 28 mars, l’un d’eux, Boubacar Banon, affilié au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], a été « neutralisé » par une frappe réalisée par un drone Reaper alors qu’il circulait à moto, à 30 km au nord de Gossi. C’est un « nouveau succès tactique significatif pour la force Barkhane qui reste déterminée à poursuivre le combat contre les groupes armés terroristes, avec ses alliés sahéliens, européens et nord-américains », s’est félicité l’EMA.

        Dans le même temps, les Forces armées maliennes [FAMa] et le groupe paramilitaire russe Wagner n’ont a priori pas fait de détail dans le village de Moura, situé dans la région de Mopti [centre du Mali]. Le 2 avril, l’état-major malien a affirmé que plus de 200 jihadistes, membres du GSIM, avaient été tués lors d’une opération qui aura duré plus d’une semaine.

        Seulement, des exactions contre la la population civile auraient été commises. La Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a d’ailleurs fait part de ses préoccupations au sujet d’allégations de violences survenues contre les civils ». Et d’assurer qu’elle est « en concertation avec les autorités maliennes pour [en] établir les faits et les circonstances ».

        Ce 4 avril, le ministère français des Affaires étrangères s’est dit « préoccupé par les informations faisant état d’exactions massives dans le village de Moura par des éléments des forces armées maliennes accompagnées de mercenaires russes du groupe Wagner, et qui auraient causé la mort de centaines de civils ».

        L'Humanité

        Henri Curiel, un ardent internationaliste

        Actu

        La journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».

        La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.

        Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.

         La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS. 

        L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.

        Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.

        Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.

        Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).

        À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.

        En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.

        En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.

        Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.

        Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…

        Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.

        Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.

        Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.

        Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».

        FranceAlgérieGuerre d'Algérie
        Valeurs Actuelles

        Les nouvelles chaussures de l’élégance

        Double Bexley

        La Chigwell de Bexley est une chaussure homme à double boucle avec bout légèrement mufflé lui donnant une subtile touche d’originalité. Réalisé en cousu Blake sur semelle cuir avec un dessus en veau box aniline patiné à la main, avec trépointe en cuir, ce modèle est un must.

        149 €. www.bexley.fr

        Revisité Tod’s

        Célèbre pour ses mocassins à picots, Tod’s dévoile sa version du Penny Loafer, un modèle que les étudiants américains de l’Ivy League portaient. Ils glissaient une pièce de monnaie dans l’ouverture avant afin de pouvoir utiliser les cabines de téléphone publiques. Mocassin en cuir martelé avec applique, accessoire penny en métal griffé, talon inclinable, semelle en gomme avec gommini en relief. 495 €. www.tods.com

        Made in England Edward Green

        Edward Green, manufacture britannique de souliers masculins depuis 1890, conçoit des collections de chaussures au style intemporel mêlant tradition de fabrication et élégance anglaise. Le Piccadilly Leather Penny Loafer rend hommage aux modèles que portaient les étudiants américains sur les campus.

        1 120 €. www.edwardgreen.com et www.mrporter.com

        Légèreté John Lobb

        John Lobb dévoile son nouveau mocassin à pampilles avec une reliure française sur le tablier et la ligne supérieure. Baptisée 0221L, sa forme crée une pointe décontractée et arrondie. La chaussure est présentée dans différents coloris de daim souple et montée sur la semelle unique Tensile imaginée par le bottier.

        Prix sur demande. www.johnlobb.com

        Élancé Emling

        La Napoléon, imaginée par Emling, est une bottine à double boucle dont la finesse des lignes est soulignée par l’assemblage de deux types de cuir : le cuir lisse et le veau velours. Fidèle aux exigences de la ligne Couture quant à la qualité des matériaux choisis, ce modèle offre souplesse et élégance en toute circonstance.

        450 €. www.emling.fr

        Collaboration Weston-Uniforme

        J. M. Weston et Uniforme, marque de mode masculine fondée en 2017 par Hugues Fauchard et Rémi Bats, imaginent une version inédite du derby golf, un des modèles phares du bottier. En cuir grainé noir, il est créé avec une triple semelle montée en cousu Goodyear et paré de piqûres contrastées en fil blanc cassé assorties aux lacets.

        1 150 €. eu.jmweston.com

        Monochrome Crockett & Jones

        Le bottier anglais Crockett & Jones dévoile les nouveaux modèles de sa ligne The Black Editions. Les formes, façonnées dans des cuirs noirs, sont montées sur des semelles en caoutchouc assorties légèrement surdimensionnées comme Whitby, une chaussure de moine à double boucle fabriquée à partir du meilleur veau de cavalerie.

        575 €. eu.crockettandjones.com

        Gentleman Berluti

        Berluti imagine une nouvelle variation à sa forme Infini. Ce derby légèrement effilé est façonné en cuir Venezia patiné à la main, donnant ainsi transparence et profondeur exceptionnelles. De construction Blake, ce modèle est monté sur une semelle extérieure crantée en caoutchouc. Ses doublure et semelle intérieure sont rembourrées pour un confort maximal. 1 820 €. www.berluti.com

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Ligue des champions : Liverpool entrevoit les demi-finales après sa victoire à Benfica

        Publié le : 05/04/2022 - 23:45

        FRANCE 24 Suivre

        Le Liverpool FC a dominé le Benfica Lisbonne (3-1) mardi et se rapproche ainsi du dernier carré de la Ligue des champions. Les Reds devront confirmer au match retour, le 13 avril.

        Liverpool a fait un grand pas vers le dernier carré de la Ligue des champions en s'imposant mardi 5 avril à Lisbonne sur le terrain de Benfica (3-1), un résultat fidèle à la supériorité affichée par les Anglais lors de ce quart de finale aller.

        Les Reds, vainqueurs de la Ligue des champions en 2019 mais éliminés par le Real Madrid à ce stade de la compétition la saison dernière, ont ouvert le score sur corner par Ibrahima Konaté (17e), avant que Sadio Mané (34e) ne fasse le break avant la fin de la première période.

        Profitant d'une bourde du même Konaté, Darwin Nunez a réduit l'écart en début de deuxième période (49e), mais Luis Diaz a fixé le score final en toute fin de rencontre, laissant peu de suspense pour le rendez-vous retour, le 13 avril à Anfield Road.

        Au coup d'envoi, l'entraîneur Jürgen Klopp avait choisi de ne pas aligner son capitaine Jordan Henderson, peut-être pour le ménager avant le quart retour de C1 mais aussi avant le double duel contre Manchester City, dimanche, pour un choc au sommet de la Premier League, et six jours plus tard en demi-finale de Coupe d'Angleterre. Trois jours plus tard, c'est un déplacement en championnat chez le rival historique Manchester United qui attendra Liverpool.

        Le voyage à Lisbonne ne leur aura pas trop compliqué les choses, Liverpool confirmant son statut de favori sur le terrain. Après avoir créé le danger par Salah (9e) puis Keita (12e) les visiteurs ont logiquement ouvert le score sur corner, d'une tête facile du jeune franco-malien Ibrahima Konaté (1-0, 17e), qui a ainsi marqué son premier but pour les Reds.

        Salah reste muet

        Benfica a alors tenté de réagir, mais n'est pas arrivé pas à dépasser le pressing haut des Reds, qui récupéraient le ballon dans la partie de terrain adverse pour lancer des attaques successives vers la cage de Vlachodimos. Le portier grec de l'équipe locale a d'ailleurs signé une des meilleures performances individuelles de son équipe, en remportant deux duels contre Mohamed Salah (24e, 45e), sur le podium des buteurs de cette édition avec huit réalisations.

        Vlachodimos aurait difficilement pu éviter le deuxième but anglais, lorsque le latéral droit de Liverpool Trent Alexander-Arnold, tout juste revenu d'une petite blessure, a placé une longue passe en profondeur sur la tête de Luis Diaz, qui a offert à Sadio Mané son troisième but de la saison dans la compétition (2-0, 34e).

        Au retour des vestiaires, les bouillonnants spectateurs de l'Estadio da Luz y ont crû à nouveau quand l'Uruguayen Darwin Nunez a profité d'un énorme raté de Konaté en pleine surface de réparation pour ajuster le gardien Alisson Becker (2-1, 49e). C'était ensuite au tour de Becker de briller, en détournant une belle frappe d'Everton (61e).

        Au moment même où Benfica se montrait plus menaçant, Klopp a sorti d'un coup Salah, Mané et Thiago Alcantara, suggérant à nouveau qu'il voulait garder de la réserve pour le match de ce week-end contre City. Mais le coach allemand a eu raison de se fier à la maîtrise de ses joueurs, le Colombien Luis Diaz convertissant en but une belle passe en profondeur de Keita (3-1, 87e).

        We take a two-goal lead back to Anfield ✊#SLBLIV | #UCL pic.twitter.com/yjS3FNIkXV

        April 5, 2022

        Avec AFP

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        La Marine royale néerlandaise va réduire sa flotte de sous-marins Walrus… afin de pouvoir la conserver

        par Laurent Lagneau · 4 avril 2022

        Cela fait maintenant plus de huit ans que les Pays-Bas ont lancé le programme « WRES » afin de remplacer les quatre sous-marins à propulsion classique de type Walrus mis en oeuvre par la Marine royale néerlandaise. D’un montant évalué à environ 2,5 milliards d’euros, ce projet insiste sur les transferts de technologies et l’implication de l’industrie locale dans la construction et le maintien en condition opérationelle des quatre futurs navires.

        Dans le même temps, les quatre sous-marins de type Walrus ont été modernisés pour leur redonner suffisamment de potentiel pour demeurer en service jusqu’en 2025, voire 2028. Cette modernisation a consisté à remettre leur coque à neuf, à remplacer leur périscope par un mat optronique et à leur installer un nouveau système de gestion de combat ainsi que des capteurs de dernière génération et un module dédié aux opérations spéciales.

        Pour le programme WRES, trois industriels sont ont en lice, dont le français Naval Group [associé à l’intégrateur Royal IHC] avec le Shortfin Barracuda, l’allemand ThyssenKrupp Marin Systems [avec le U212CD] et le suédois Kockums [avec le A26]. L’espagnol Navantia a été écarté de l’appel d’offres en décembre 2019, faute d’avoir été en mesure de nouer des partenariats avec des industriels néerlandais à un niveau suffisant.

        Selon le calendrier initial, le ministère néerlandais de la Défense aurait dû annoncer le nom du constructeur naval retenu pour le programme WRES en 2021. Finalement, cette échéance a été repoussée à une date indéterminée. En cause? Une dialogue difficile avec les soumissionnaires, ceux-ci n’ayant « pas livré les informations souhaitées ». En octobre dernier, et alors que les chances de remplacer les quatre Walrus dans les délais prévus s’amenuisaient, il a indiqué avoir mis en place un « groupe de travail » pour examiner les solutions possibles pour les maintenir plus longtemps en service. Les conclusions étaient attendues dans le courant du printemps 2022.

        Et le ministère a tenu parole. En effet, le 1er avril, considérant que la Marine royale néerlandaise ne peut pas se priver d’une flotte de sous-marins, il a donc fait part de sa décision de prolonger deux des quatre « Walrus », à savoir les plus récents.

        « Afin de maintenir une capacité sous-marine jusqu’à ce que les nouveaux bateaux soient disponibles, les sous-marins actuels devront naviguer plus longtemps. L’objectif est qu’ils puissent naviguer juqu’au milieu des années 2030, mais sous réserve que les conditions de sécurité soient respectées, ce qui nécessitera, entre autre, une approche différente en matière de maintenance », a ainsi indiqué le ministère néerlandais de la Défense.

        Aussi, deux des quatre sous-marins de la classe Walrus seront désarmés. « Des parties de ces deux bateaux les plus anciens serviront à l’entretien des deux autres », a-t-il précisé. En clair, les HNMLS Walrus et Zeeleeuw vont donc être retirés du service pour être « cannibalisés ».

        Par ailleurs, afin d’accélérer la mise en oeuvre du programme WRES, le ministère va revoir les modalités de l’appel d’offres qu’il a lancé, notamment en séparant l’achat des sous-marins de leur entretien. Les trois soumissionnaires vont donc être invités à remettre leurs offres avant la fin de cette année. « Ce n’est qu’après que des accords sur la maintenance pendant la durée de vie [des sous-marins] seront conclus », a-t-il précisé, avant d’insister – c’est à noter – sur la capacité de ces futurs navires à tirer des missiles de croisière à longue portée.

        Désormais, les deux premiers sous-marins construits dans le cadre du programme WRES devraient être admis au service durant la période 2034-2037, soit trois ans de plus qu’initialement prévu… Mais trois ans de moins si le processus actuel avait été maintenu en l’état.

        Sans doute que la Marine royale néerlandaise ne se trouverait pas dans une telle situation si les Pays-Bas n’avaient pas autant baissé leurs dépenses militaires au cours de ces dernières années. En 2014, et alors que la Russie venait d’annexer la Crimée, celles-ci avaient atteint leur plus bas niveau… en 200 ans, pour atteindre 1,06% du PIB seulement. Maintenant que la guerre est de retour en Europe, le gouvernement néerlandais a décidé de mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu, avec un effort visant à porter le budget de ses forces armées à un montant équivalent à 2% du PIB, conformément à l’objectif auquel tous les pays membres de l’Otan ont souscrit, en 2014.

        L'Humanité

        « C’est un vrai métier et il faut l’aimer pour le faire »

        Reportage

        Éducation Les accompagnants d’élèves en situation de handicap du Val-de-Marne sont en grève depuis le 10 janvier. Ils étaient dans la rue, le mardi 5 avril, à l’occasion d’une journée nationale de mobilisation.

        Olivier Chartrain

        Les super-héros sont là ! En habit de lumière devant le bâtiment ultramoderne du secrétariat d’État chargé des personnes handicapées, Captain AESH et Wonder AESH, proches cousins de Captain America et Wonder Woman, ne sont pas venus pour arrêter les méchants. Encore que : AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) parmi les AESH, ils manifestent pour « un vrai statut, un vrai salaire ». L’appel à la grève du mardi 5 avril est un appel national, signé d’une large intersyndicale (CGT, FSU, Solidaires, Snalc et SNCL), qui s’inscrit dans la suite des mobilisations, ces derniers mois, de ces salariés précaires de l’éducation.

        Mais, cette fois, avant d’arriver devant le ministère de l’Éducation nationale, terminus de la manifestation, tout part du Val-de-Marne. Dans ce département du sud de la couronne francilienne, les AESH sont en effet en grève depuis le… 10 janvier. Bientôt trois mois ! Un record qui battrait celui des salariés de la RATP en grève contre la réforme des retraites, affirme Jérôme Antoine, animateur de la CGT Éduc’action pour les AESH dans le département. Tout est parti d’un avenant à leur contrat de travail, pour imposer la généralisation des Pial (pôles inclusifs d’accompagnement localisé). Encore un acronyme qui recouvre le fameux principe de la mutualisation, source majeure de la dégradation des conditions d’accueil des élèves en situation de handicap et des conditions de travail de leurs accompagnants. Pour schématiser, la mutualisation, c’est, plutôt que chaque enfant se voie attribuer un accompagnement en fonction de ses besoins, estimés par les maisons du handicap des conseils départementaux, il doit partager son AESH avec un, deux… ou bien plus encore d’autres élèves. Un ajustement comptable, en fonction du budget et du nombre d’AESH disponibles dans le Pial, au mépris de ce à quoi chaque enfant devrait avoir droit. L’école inclusive version Macron.

        Dans le Val-de-Marne, la pilule n’est pas passée. Assemblée générale le 6 janvier, et début de la grève illimitée le 10. Ouverture dans la foulée d’une caisse de grève sous forme de cagnotte Leetchi, parce que, quand on gagne en moyenne 700 euros par mois pour 21 heures par semaine (juste 160 euros de plus que le RSA), tenir une grève dans la durée serait sans cela impossible. Ce n’est pas tout : « On a fait la tournée des écoles  pour aller à la rencontre des collègues mais aussi des enseignants, des parents d’élèves, raconte Lauranne, elle aussi à la CGT Éduc’action. On doit en être à 500 établissements, cela a permis d’élargir le mouvement. » Et la solidarité autour de celui-ci, avec une cagnotte qui compte désormais plus de 34 000 euros et le soutien d’élus comme la députée Mathilde Panot (FI) ou la conseillère départementale Flore Munck (PCF).

        On retrouve Captain AESH, Bruno dans la vraie vie, qui exerce en lycée à Créteil, auprès de cinq à six élèves. « C’est beaucoup, confie-t-il, ça me laisse trois heures maxi par semaine pour chacun d’entre eux. » Trop peu, notamment pour ceux qui ont besoin de lui pour accéder aux salles de classe en fauteuil roulant ou prendre des notes en cours. Quand Bruno ne peut pas être avec eux, ils doivent se débrouiller ou demander l’aide d’un surveillant. « Avec trois heures par semaine, on ne peut pas répondre à leurs besoins. On sait qu’ils sont en souffrance et on se sent impuissant », confie Captain AESH dans son déguisement aux muscles rembourrés.

        Ils refusent le rôle de « bouche-trous » des écoles

        Comme tant d’autres AESH, pour tenter de joindre les deux bouts, Bruno cumule les emplois : aide aux devoirs, aide à domicile, voire jardinage. Beaucoup complètent en surveillant la cantine ou en animant les activités périscolaires. Précisément ce à quoi Emmanuel Macron voudrait les contraindre, dans la ­logique de ses annonces du 17 mars où il promettait aux AESH « 35 heures par semaine » mais avec, en contrepartie, un rôle de « bouche-trous » des écoles, dont les accompagnants ne veulent pas. « Ce n’est pas pour le salaire qu’on reste, s’exclame Françoise, AESH à Limeil-Brévannes depuis quinze ans. C’est un vrai métier, à mi-chemin du péda gogique et du soin, et il faut l’aimer pour le faire. Nous voulons un statut de catégorie B de la fonction publique, un vrai salaire à temps complet, des formations et, bien sûr, l’abandon des Pial. » Une revendication que les AESH du Val-de-Marne portent à bout de bras depuis trois mois en tentant d’élargir leur mouvement. « On ne reçoit rien de l’institution, conclut Françoise avec émotion, mais beaucoup des enfants, quand on arrive à les faire progresser vers l’autonomie. » 700 euros, pour un tel engagement : qui peut encore le supporter ?

        AESHÉducation nationaleval de marne
        Valeurs Actuelles

        Cosmétiques, la tendance du fait maison

        C’ est moi qui l’ai fait ! L’idée du bien fait chez soi a toujours existé dans la beauté avec les décoctions de grand-mère. Depuis quelques années, la tendance a pris un coup de fouet par réaction aux produits cosmétiques existants issus de la pétrochimie (perturbateurs endocriniens, tensioactifs polluants et irritants… ). Et certains se sont mis à concocter eux-mêmes leurs produits.

        Puis la pandémie a renforcé la tendance : du temps chez soi, du temps pour soi… avec en prime une quête de naturel et de traçabilité. De la même façon qu’ils ont massivement confectionné leur pain lors du premier confinement, « 33 % des Français se sont en effet lancés dans la beauté home made » , constate le bureau d’études Toluna. Pour répondre à une demande qui aujourd’hui se confirme, des livres de beauté dédiés au DIY ( do it yourself, “faites-le vous-même”) se multiplient, comme la Fabrique de cosmétiques naturels de Marika Wilmes et Hester de Goede (Marabout, 10,90 euros), ou Fabriquer ses produits de beauté et santé de Régine Quéva (Larousse Pratique, 14,90 euros).

        « Un phénomène qui repose sur trois intentions : le désir de reprendre le contrôle sur ce que l’on consomme, l’envie de s’offrir du sur-mesure et la satisfaction d’un travail réalisé par ses soins », remarque Alexandre Colin, cofondateur de MyCosmetik. Il y a de nombreux kits prêts à l’emploi : Mes premières tambouilles, de Waam (32 euros sur waamcosmetics.com), DIY Crème de jour universelle, de MyCosmetik (22,75 euros sur mycosmetik.fr), ou le coffret cosmétique maison Crème visage booster de jeunesse d’Aroma-Zone (14,50 € sur aroma-zone.com).

        Les conseils de Dieynaba Ndoye, dirigeante de Waam

        Leader sur ce marché, Aroma-Zone, dans chacune de ses boutiques, « dispose de présentoirs à thème (cosmétiques solides, crèmes visage… ), proposant à ces “consomm’acteurs” deux à trois ingrédients simples pour obtenir ensuite chez soi un produit fi ni » , explique Pascale Ruberti, sa responsable R & D. « Les magasins organisent des animations régulières pour apprendre à réaliser sur place son shampooing, son sérum… et même son parfum », ajoute-t-elle (à partir de 49 euros les trois heures).

        « Comme en cuisine, on ne peut pas utiliser n’importe quoi n’importe comment, surtout en ce qui concerne les huiles essentielles » , remarque le Dr Isabelle Gallay, dermatologue à Dijon et vice-présidente du Syndicat des dermatologues- vénéréologues. Ce que confirme Dieynaba Ndoye, fondatrice de Waam, qui, sur son site, délivre toujours des formules courtes et naturelles. « Chaque recette est testée sous le contrôle d’un toxicologue, d’un chargé d’affaires réglementaires, d’un cosmétologue ou d’un pharmacien » , précise Pascale Ruberti.

        « Les préparations recommandées sont d’ailleurs soumises aux normes européennes et à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé », explique Alexandre Colin. Attention cependant, certains tutos sur Internet n’ont aucune caution professionnelle. Enfin, l’hygiène doit être irréprochable pour la préparation comme pour la conservation des produits : « Trois mois maximum pour une formule avec de l’eau et six avec une formule sans. À conserver au réfrigérateur de préférence », conclut le Dr Isabelle Gallay.

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        France24 - Monde

        Football : l’imbroglio judiciaire perdure autour de la greffe de foie d’Éric Abidal

        Publié le : 05/04/2022 - 18:16

        FRANCE 24 Suivre

        Un rapport envoyé au tribunal qui enquête sur la greffe de foie reçue par l'ex-joueur du FC Barcelone, Éric Abidal, en 2012, n'élucide pas s'il y a un lien de parenté avec le donneur. Les preuves sont "incomplètes" selon la défense de l'ancien président du club catalan, Sandro Rosell. Au Parisien, Gérard Armand, le donneur, martèle qu’il est bien le cousin d’Éric Abidal.

        L’ancien footballeur français Éric Abidal, l’ancien président du FC Barcelone Sandro Rosell et l'ancien dirigeant du Barça Juan José Castillo sont visés par une enquête pour des irrégularités présumées autour de la greffe de foie qui avait sauvé le joueur d'une tumeur en 2012, et un soupçon d'achat d'organe illégal.

        Le cabinet de l'avocat Pau Molins, qui défend Sandro Rosell, a affirmé mardi 5 avril à l'AFP que le rapport ne se prononce pas sur un éventuel lien de parenté entre Éric Abidal et son donneur Gérard Armand, et qu'il lui faudrait pour ce faire mener des examens supplémentaires.

        Si aucun lien de parenté n'est établi à l'issue de ces examens, cela accréditerait l'hypothèse d'un achat illégal d'organe, dont Sandro Rosell s'est toujours défendu.

        "Les examens sont incomplets, le tribunal pourrait en exiger de nouveaux"

        Lundi, le média espagnol El Confidencial a affirmé que l'Institut espagnol de toxicologie "n'a pas pu prouver que l'ancien joueur du FC Barcelone Éric Abidal et son supposé cousin qui lui a donné une partie de son foie en 2012, Gérard Armand, sont de la même famille".

        "Les examens réalisés à cet effet sont incomplets, et le tribunal pourrait en exiger de nouveaux, comme le suggère l'Institut national de toxicologie lui-même", a affirmé le cabinet d'avocats dans un communiqué transmis à l'AFP, clamant une nouvelle fois l'innocence de l'ancien président du Barça (2010-2014).

        Le rapport, dont un extrait est cité dans le communiqué transmis par la défense de Sandro Rosell, assure que "les échantillons analysés ne sont pas les plus indiqués pour cette étude de parentalité, car comme montré dans les résultats, les profils génétiques obtenus sont partiels du fait de la dégradation génétique dont souffrent les tissus prélevés une fois introduits dans les liquides prévus pour leur conservation".

        "Si ce tribunal désire obtenir des résultats concluants pour son enquête, il devrait demander à ce que soient prélevés des échantillons biologiques des deux géniteurs de M. Armand ainsi que des deux géniteurs de M. Abidal, s'ils sont disponibles, ou au moins des éventuels frères et/ou sœurs biologiques", ajoute le rapport.

        Ainsi, d'après le cabinet d'avocats de Pau Molins, "on ne peut affirmer, comme l'ont fait certains médias de manière infondée et injuste, et qui se contredisent quand on leur montre le rapport, que messieurs Armand et Abidal n'ont un quelconque lien de parenté".

        "Éric est vraiment mon cousin germain", assure le donneur

        Les doutes sur un éventuel recours à un trafic d'organe proviennent d'appels téléphoniques entre Sandro Rosell et un interlocuteur inconnu enregistré dans le répertoire de l'ex-président sous le nom de "Juanjo" selon la presse, interceptés par la police en avril 2017. Transmis à la justice, ils ont donné lieu à l'ouverture d'une enquête pour présomption de trafic d'organe.

        "M. Rosell n'a participé ou n'est intervenu de quelconque manière dans la gestion de la greffe de M. Abidal", a insisté mardi sa défense.

        Dans un entretien accordé au quotidien Le Parisien, Gérard Armand, le donneur lors de la greffe, a réagi aux dernières informations. "Éric est vraiment mon cousin germain. Son père est le frère de ma mère, et j’avais amené l’acte de naissance pour le prouver quand j’avais été convoqué à Barcelone au tribunal", explique-t-il.

        Désormais brouillé avec l’ancien international français, dont il n’a "plus de nouvelles depuis quatre ans" et en qui il n’a "plus du tout confiance", Gérard Armand affirme avoir réalisé une échographie durant l’été 2018 pour prouver qu’il a bien été prélevé d’une partie de son foie.

        "Mon foie a repoussé vite, globalement, je n’ai pas eu de soucis. Mais j’en ai eu des petits. Par exemple, ma cicatrice n’est pas nette comme la sienne (celle d’Éric Abidal). J’ai eu des infections au niveau des tissus de la cicatrice, et ça a un peu gonflé. Donc j’ai une petite bosse sur le ventre, ça se voit quand je me mets torse nu", détaille-t-il.

        Avec AFP

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        Opex 360

        Les États-Unis cherchent des chars T-72 pour les livrer aux forces ukrainiennes

        par Laurent Lagneau · 4 avril 2022

        Le transfert vers l’Ukraine d’avions de combat MiG-29 « Fulcrum » encore en service au sein de quelques forces aériennes de pays membres de l’Otan n’ayant pas été possible, il en ira sans doute autrement pour avec les blindés.

        Déjà, le 1er avril, l’Allemagne a donné son feu vert à l’envoi en Ukraine d’une cinquantaine de BMP-1A1, c’est à dire des véhicules de combat d’infanterie ayant servi sous les couleurs de la République démocratique allemande [RDA], avant d’être revendus à la Suède, qui les a ensuite cédés à la République tchèque sous l’appellation « PBV 501 », après les avoir modernisés.

        Étant donné qu’elles disposent déjà de BMP-1 – comme leurs homologues russes – les forces ukrainiennes n’auront évidemment aucune difficulté à mettre en oeuvre ces PBV501, même s’ils ont été profondément remaniés. Et cela vaut aussi pour les chars de combat T-72, que les États-Unis veulent envoyer en Ukraine, en sollicitant plusieurs pays de l’Otan qui en sont encore dotés.

        Par rapport aux MiG-29 [voire au système de défense aérienne S-300 pour lequel la Slovaquie a été sollicitée par le Pentagone], le transfert de chars T-72 vers les forces ukrainiennes posera beaucoup moins de difficultés étant donné que certains de ces pays de l’Otan qui en alignent encore en ont mis près de 300 en réserve au total.

        Tel est le cas, par exemple, de la Bulgarie, avec 250 exemplaires mis sous cocon [contre 160 en service]. Ou encore celui la Hongrie, qui en a mis 134 de côté. En outre, les forces hongroises vont remplacer leurs 34 T-72 encore en service par 44 Leopard 2A7 et 12 Leopard 2A4 commandés auprès de l’allemand Krauss-Maffei Wegmann.

        En Pologne, l’Arme blindée cavalerie [ABC] est encore puissante, avec plus de 860 chars en dotation, dont 249 Leopard, 232 PT-91 Twardy et 382 T-72 modernisés. Ces derniers doivent être prochainement remplacés par 250 M1A2 SEPv3 Abrams, dont l’achat a été confirmé pour environ 5 milliards d’euros.

        Quant aux autres alliés de l’Otan dotés de T-72, il leur sera difficile de s’en séparer, sauf à se priver d’une telle capacité. La Slovaquie n’en a ainsi conservé qu’une vingtaine d’exemplaires.

        Quoi qu’l en soit, a indiqué le New York Times, le 1er avril, les États-Unis consultent actuellement leur alliés pour fournir des T-72 à l’Ukraine, afin de répondre à un besoin exprimé par Volodymyr Zelinski, le président ukrainien. Selon le quotidien, ces chars pourraient être engagés au Donbass [sud-est], où les forces russes accentuent leur pression.

        Plus largement, les États-Unis ont indiqué qu’ils fourniraient 300 millions d’aides supplémentaires à l’Ukraine, ce qui permettre de financer l’envoi de munitions rôdeuses, de drones et de missiles.

        « Les Etats-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine depuis la prise de fonction de l’administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d’aide militaire depuis l’invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie », a fait valoir John Kirby, le porte-parole du Pentagone. « Cette décision souligne l’engagement sans faille des Etats-Unis envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en soutien à sa campagne héroïque pour repousser la guerre décidée par la Russie », a-t-il ajouté.

        #UkraineWar: The Russian Army is now visually confirmed to have lost at least 400 tanks since it began its invasion of Ukraine on February 24, 2022.

        When including our backlog, the actual number of tanks visually confirmed to have been lost approaches 450. pic.twitter.com/kQm9CfMmEz

        — Oryx (@oryxspioenkop) April 3, 2022

        Avant l’invasion russe, l’armée ukrainienne disposait d’un nombre assez significatif de chars de combat, dont des T-64, des T-72 et des T-80. Il a été rapporté qu’elle avait pu récupérer des engins abandonnés sur le terrain par son homologue russe, laquelle en aurait perdu près de 450 depuis le 24 février, à en croire le site oryxspioenkop.com, qui s’appuie sur les photographies diffusées via les réseaux sociaux pour établir ses bilans.

        Cependant, si les pertes russes sont assez bien documentées, il en va autrement de celles subies par les forces ukrainiennes. « La question des ressources est un grand facteur d’incertitude, en raison de l’efficacité de la propagande de Kiev et de la ‘discipline informationnelle’ des combattants », a récemment relevé la Fondation pour la recherche stratégique [FRS], dans une note sur le conflit. « On ignore ainsi l’état de l’ordre de bataille ukrainien, qui a dû également accuser de lourdes pertes », a-t-elle ajouté.

        Photo : Ministère polonais de la Défense

        L'Humanité

        Morning routine : un café arrosé de sexisme

        Chronique

        Violaine de Filippis Abate

        Le 31 mars est entrée en vigueur la loi pour renforcer la prévention en santé au travail qui élargit la notion de harcèlement. Désormais, le Code du travail englobe dans sa définition du délit de harcèlement sexuel à la fois les propos ou comportements à connotation sexuelle, mais aussi sexiste. Ceci opère un alignement avec le Code pénal, qui incluait déjà dans sa définition les propos ou comportements à connotation sexiste.

        Cette évolution législative justifie de requestionner la signification et le rôle spécifique du sexisme en entreprise au sein du système patriarcal et à son service. Dans le milieu professionnel, il implique une pesanteur sur les femmes qui les inhibe dans leur quotidien au travail et dans leur progression de carrière. Le sexisme ordinaire agit comme un frein au développement professionnel. Une des raisons qui expliquent l’inégalité professionnelle est donc une discrimination moins perceptible, puisque non retranscrite directement par les écarts de salaires, qui est une peur lancinante de regards, propos et agissements : « blagues » sur la tenue ou l’apparence physique, sous-entendus douteux, etc. La réalité des agressions sexuelles ne doit pas faire oublier celle de ces petites attentions « gauloises » non moins écrasantes.

        Quasiment 6 entrepreneuses sur 10 déclarent avoir reçu des propositions de relations sexuelles contre un financement ou une mise en relation. De manière générale, les hommes interrogés semblent confondre séduction et sexisme puisque 56 % déclarent avoir le sentiment qu’il n’est plus possible de séduire sans être perçu comme sexiste.

        Ces chiffres dépeignant un climat inégalitaire ambiant sont ceux issus du rapport sur l’état du sexisme en France publié en mars par le Haut Conseil à l’égalité (HCE), intégrant un nouvel outil intitulé Baromètre sexisme, qui aborde l’expérience concrète des femmes. Le HCE pointe la perception du sexisme comme un « état de fait », quelque chose de quasi immuable et presque inévitable aujourd’hui. Ainsi, 80 % des individus déclarent trouver les dispositifs existants insuffisants et mal appliqués, notamment les sanctions. Cela met une nouvelle fois en exergue le fossé entre l’acquisition des droits et leur application réelle. À titre d’exemple, encore 70 % des femmes de 18 à 24 ans ne s’habillent pas comme elles le souhaiteraient par peur.

        Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que le sexisme ordinaire qui humilie « gentiment, pour rigoler » finit par inhiber les travailleuses. Il fonctionne ainsi de manière prophylactique pour que le patriarcat n’ait même pas besoin de discriminer brutalement. Son travail de sape s’est fait en amont, et très souvent aux yeux de tous. La routine des femmes en entreprise : un petit café et une bonne dose de sexisme !

        la chronique féministe de Violaine de Filippis Abatesexismeentreprises
        New York Times - World

        In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act

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        Saturday Profile

        Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.

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        By Jason Horowitz

        ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.

        In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.

        Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.

        “Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.

        “Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.

        She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.

        An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.

        The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.

        For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.

        “I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.

        “It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”

        The Great Read

        More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

        She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.

        But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”

        Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.

        She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”

        In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.

        Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.

        “We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”

        The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).

        What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.

        That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.

        Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.

        For the princess, the past few years have been a constant battle.

        In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)

        She considers the inspection tantamount to a home invasion.

        As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”

        But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.

        “This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”

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        France24 - Monde

        Rapport du Giec 2022 : vers une situation climatique irréversible ?

        Publié le : 04/04/2022 - 14:05

        Aziza NAIT SIBAHA Suivre

        Un nouveau rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) va être publié le 4 avril. Il proposera un éventail de scénarios pour limiter le réchauffement climatique et ses impacts déjà dévastateurs. Les discussions entre les 195 pays membres du Giec ont commencé voilà deux semaines et tous ne partagent pas la même vision.

        Une émission préparée par Aziza Nait Sibaha, Mohamed Chenteur et Jessica Fahed 

        Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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        Cyril Dion, écrivain : "La question écologique est la grande cause du XXIe siècle"

        La semaine de l'éco

        Le climat, grand oublié de la campagne présidentielle

        L’invité du jour

        Vanessa Nakate : "Les pays riches et responsables doivent payer pour la crise climatique"

        Valeurs Actuelles

        Michelin accueille dans son palmarès de nouveaux étoilés

        Pour la première fois, la cérémonie des étoiles du Guide Michelin a eu lieu en province. En présence de 200 maîtres queux et 100 journalistes de tous les pays, elle fut l’occasion de célébrer tous les métiers de la gastronomie. Son palmarès était très attendu. Ont été nommés deux nouveaux trois-étoiles, Dimitri Droisneau à Cassis et Arnaud Donckele à Plénitude de l’hôtel Cheval Blanc Paris (photo). Ce dernier reçoit, après six mois d’existence, les trois étoiles d’emblée ; seul, Yannick Alléno au Pavillon Ledoyen avait signé cet exploit en 2015.

        Six nouveaux restaurants étoilés

        Parmi les deux-étoiles, six nouveaux restaurants : L’Oiseau Blanc au Penin-sula à Paris avec David Bizet, dont nous avons souvent parlé ; Lalique au château Lafaurie-Peyraguey avec le chef Jérôme Schilling ; mais aussi Duende, le restaurant de l’hôtel L’Imperator à Nîmes, sous la direction de Pierre Gagnaire, avec, sur place, Nicolas Fontaine et Julien Caligo ; deux étoiles aussi pour Marcel Ravin au Monte Carlo Bay, pour le chef grec Philip Chrono-poulos et pour Bruno Verjus à Paris.

        La province à l’honneur

        Quant aux une-étoile, ils étaient 41 à monter sur le podium. Une jolie évidence avec le retour dans le guide rouge des frères Pourcel, qui se voient octroyer une étoile pour leur établissement à Montpellier, ouvert il y a moins d’un an. Le Pays basque français, longtemps boudé, semble avoir été enfin découvert : les honneurs ont été rendus au basque Guillaume Roget pour Ekaitza à Ciboure, ouvert l’année dernière, et au nouveau chef de l’ Hôtel du Palais à Biarritz, Aurélien Largeau. Anne-Sophie Pic et Hélène Darroze, nos étendards féminins, elles aussi récoltent des étoiles supplémentaires, l’une à Megève, l’autre à Villa La Coste près d’Aix-en-Provence.

        La journée s’est terminée avec d’énormes applaudissements pour Alexandre Mazzia, trois étoiles en 2021, et Hélène Darroze, deux étoiles en 2021, qui n’avaient pas pu recevoir leur récompense en communauté à cause de la pandémie, l’année dernière.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Opex 360

        Un député avance l’idée d’un drone de combat embarqué dérivé du nEUROn pour la Marine nationale

        par Laurent Lagneau · 3 avril 2022

        Dans son programme pour la prochaine élection présidentielle, Emmanuel Macron ne prévoit pas de porter les dépenses militaires au-delà des 2% du PIB et donc de l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25. En revanche, il dit vouloir mettre l’accent sur les innovations de rupture afin de faire face aux « nouvelles menaces », en citant les armes électromagnétiques, le camouflage optique pour les véhicules de combat, les drones sous-marins, les missiles hypersoniques ou encore les nanosatellites de surveillance spatiale.

        Cependant, et au regard de la nouvelle donne géostratégique, cet objectif rappelé par le président sortant – soit un budget militaire de 50 milliards d’euros en 2025 – risque d’être insuffisant pour remédier aux déficits capacitaires dont souffrent les armées. Selon un récent rapport parlementaire relatif à la « haute intensité », il faudrait, pour cela, aller au moins jusqu’à 2,5% du PIB. En outre, la France pourrait se faire distancer par l’Allemagne, qui a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros au profit des équipements de la Bundeswehr, laquelle devrait aussi bénéficier, à terme, d’une enveloppe annuelle d’environ 70 milliards.

        Si le programme de M. Macron est succinct en matière de défense, l’un de ses soutiens, le député Fabien Gouttefarde, ne manque pas d’idées. Et certaines peuvent être « diruptives », comme celle consistant à transformer deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] en lanceurs de missiles de croisière naval, tout en maintenant le format actuel de la composante océanique de la dissuasion nucléaire.

        Le député a émis cette idée dans une tribune publiée cette semaine par le site Atlantico. Tribune dans laquelle, tout en soulignant la nécessité d’un effort particulier dans le domaine de la robotique, il a également proprosé le développement d’un Rafale de guerre électronique, d’un blindé Griffon doté de capacités anti-aérienne [avec une tourelle Mistral] ou encore d’un drone d’attaque à l’image du Bayraktar TB2 turc.

        Dans une nouvelle tribune, publiée cette fois par Marine&Océans, . Gouttefarde a plus largement évoqué les capacités de la Marine nationale, dont le format ne répond que « partiellement » aux missions qui lui sont confiées. « Il est nécessaire de quitter le confort de la logique des dividendes de la paix pour prendre pied dans celle de la compétition », écrit-il.

        Outre l’idée de convertir deux SNLE en porteurs de missiles de croisière navals afin d’offrir « au président de la République un outil de dialogue politique de haute intensité, pour un coût relativement maitrisé », le député plaide pour un septième sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Suffren. Cela lui semble « incontournable si l’on veut pouvoir déployer régulièrement des SNA jusque dans le Pacifique ». En outre, poursuit-il, des « drones sous-marins, capables de surveiller les câbles Internet si vitaux à nos économies, sont également à envisager ». Ce qui est prévu dans le cadre de la stragégie pour les fonds marins dévoilée en février par le ministère des Armées… mais avec des moyens pour le moment limités.

        S’agisssant de la flotte de surface, M. Gouttefarde estime qu’il davantage de Patrouilleurs océaniques [PO], dont dix exemplaires ont été commandés. Pour lui, il en faudrait cinq de plus, ce qui « permettrait de remplacer les frégates de type La Fayette à partir de 2032 en induisant des économiques d’échelles sur un programme qui concerne les trois grands chantiers métropolitains ».

        Toujours dans ce domaine, il faudrait, selon le député, remplacer les actuelles six frégates de surveillance de type Floréal affectés en outre-Mer par huit corvettes issues du programme européen European Patrol Corvette [EPC]. Pour rappel, ces navires doivent être dotés de capacités militaires renforcées.

        Quant aux navires dits de premier rang, dont le nombre est fixé à 15 par la LPM 2019-25, M. Gouttefarde propose de conduire la rénovation à mi-vie des frégates de défense aérienne [FDA ou « Horizon »] Forbin et Chevalier Paul ainsi que la construction deux nouvelles grandes frégates anti-aérienne et anti-missile dans le cadre d’une coopération avec l’Italie. De tels bâtiments seraient destinés « prioritairement à la mission de réassurance, à la discrétion de l’action diplomatique du gouvernement ».

        Par ailleurs, le parlementaire n’écarte pas l’idée d’un second porte-avions de nouvelle génération afin de « restaurer la plénitude de la permanence d’alerte », à laquelle il se dit favorable. « Une décision devra être prise en 2025 » et « ce sera au président de la République d’apprécier si les conditions sont réunies », avance M. Gouttefarde.

        Cela étant, un second porte-avions de nouvelle génération nécessiterait sans doute de revoir à la hausse le format de la chasse embarquée, laquelle compte trois flottilles équipées de Rafale Marine [soit quarante avions en tout]. Mais pour le député, il faudrait d’abord commander un quatrième avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye et ouvrir la « réflexion sur la réalisation d’un drone de combat embarqué, dérivé du nEUROn ».

        Pour rappel, le nEUROn est un démonstrateur de drone de combat développé à partir de 2003 dans le cadre d’une coopération européenne, avec Dassault Aviation pour maître d’oeuvre. Et ce programme a tenu toutes ses promesses.

        L’idée d’un drone de combat embarqué a été examinée par la marine américaine, via un projet confié à Northrop Grumman. Ce qui a donné lieu au démonstrateur X-47B, lequel a été le premier drone à opérer depuis le pont d’envol d’un porte-avions. Finalement, l’US Navy a décidé de ne pas aller plus loin, préférant confier à Boeing le soin de développer le MQ-25 Stingray, un drone ravitailleur.

        Quoi qu’il en soit, en 2016, le nEUROn a réalisé des essais avec le porte-avions Charles de Gaulle, la Marine nationale ayant alors souhaité que « soit étudiée l’aptitude de drones de combat à évoluer en espace aéromaritime et à être ultérieurement mis en œuvre à partir des bâtiments de surface ». Évidemment, il n’était pas question d’appontage et de catapultage.

        Cette campagne d’essais avait en effet consisté à vérifier le comportement du nEUROn dans un environnement naval et à évaluer sa furtivité face aux capteurs du Charles de Gaulle. Ce travail a probablement nourri la réflexion concernant le Système de combat aérien du futur [SCAF].

        L'Humanité

        Vers un effondrement de l’hôpital public

        Chronique

        Christophe Prudhomme

        Les personnels de santé alertent depuis des années sur la dégradation de l’hôpital public sans être entendus. Les quelques mesures prises dans le cadre du Ségur de la santé sont très loin d’être à la hauteur des besoins et la situation continue de s’aggraver, comme le montrent des exemples récents. Les urgences du centre hospitalier régional d’Orléans ont été obligées de fermer du fait d’une cascade d’arrêts de travail d’un personnel en épuisement professionnel. Plus grave, à Strasbourg, un homme est mort sur un brancard aux urgences après douze heures d’attente sans surveillance.

        Ce nouveau drame s’ajoute à tous ceux qui ne sont pas forcément médiatisés, mais qui surviennent malheureusement trop fréquemment. Il faut aussi insister sur les milliers de lits fermés par manque de personnel. Et tout cela n’a rien à voir avec l’épidémie de Covid, qui n’a été que le révélateur de la grande misère de nos hôpitaux. Ce ne sont plus de petits établissements qui craquent aujourd’hui mais les plus grands hôpitaux français. C’est la résultante des politiques menées avec constance ces dernières années par les différents gouvernements, associant réduction du nombre de personnel formé, tant au niveau médical que paramédical, et étranglement financier, se traduisant par des fermetures massives de lits.

        Ce qui est particulièrement révoltant sont les mensonges proférés par les différents ministres et présidents de la République depuis maintenant plusieurs décennies. Tous nous expliquant qu’il fallait privilégier le maintien à domicile des personnes âgées, les prises en charge ambulatoires, en stigmatisant les patients qui « viendraient pour rien aux urgences », alors qu’ils ont laissé aussi se dégrader la médecine de ville, avec un nombre de généralistes très insuffisant, mal répartis sur le territoire et avec un mode d’exercice libéral ne répondant plus aux besoins de la population.

        Les conséquences sont aujourd’hui dramatiques pour la population, qui n’arrive plus à se soigner correctement, sauf pour ceux qui peuvent se permettre de payer de très importants dépassements d’honoraires pour accéder à des circuits privilégiés de prise en charge. Pour stopper cette casse organisée de notre système de santé, dont l’objectif est d’aller vers un système à l’américaine piloté par le secteur marchand, nous avons besoin d’un changement politique radical. Nos hôpitaux et plus globalement notre système de santé ne résisteront pas à cinq nouvelles années de poursuite et d’accélération des politiques libérales destructrices des services publics et de notre système de protection sociale solidaire.

        Le billet du Dr Christophe PrudhommeSantéHôpital publicségur de la santé
        Valeurs Actuelles

        La première des “légions internationales”

        Ce 22 juillet 1936, André Malraux décolle du Bourget à destination de Madrid. L’écrivain part en mission d’information à la demande du ministre de l’Air, Pierre Cot, et de son chef de cabinet, un sous-préfet alors inconnu nommé Jean Moulin. Cinq jours plus tôt, le général Franco a lancé, à partir du Maroc espagnol, un coup d’État militaire contre le gouvernement de gauche de la République espagnole. La guerre civile est déclenchée.

        À Paris, le gouvernement du Front populaire dirigé par le socialiste Léon Blum a pour premier réflexe de vouloir venir en aide aux autorités légales madrilènes. Encore faut-il le faire discrètement. D’où le choix d’envoyer le romancier pour sonder les besoins qui sont les leurs.

        Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires”

        À son retour, Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires” – on dirait aujourd’hui des mercenaires. Nommé colonel par les autorités espagnoles, Malraux va assurer le commandement de cette escadrille España ; il en fera la publicité dans son roman l’Espoir.

        L’écrivain français est l’un des premiers parmi les milliers d’étrangers qui vont venir se battre en Espagne. Certes, à la demande de Paris et de Londres, Rome et Berlin ont accepté le principe d’un pacte de non-intervention, signé en août 1936. Aucun des gouvernements n’a alors intérêt à voir le conflit dégénérer en une nouvelle guerre mondiale. Mais très vite, l’Italie et l’Allemagne d’un côté, la France et l’Union soviétique de l’autre, envoient discrètement des armes, des munitions et du matériel aux nationalistes pour les premiers, aux républicains pour les seconds.

        Mais Moscou va changer la donne. À l’initiative du Komintern, l’Internationale communiste, un appel est lancé, le 18 septembre, aux volontaires que l’on appelle à aller se battre auprès « des camarades espagnols en lutte contre le fascisme ». Des dizaines de milliers d’hommes et plusieurs centaines de femmes – de 35 000 à 50 000 au total, estime-t-on – provenant d’une cinquantaine de pays, vont répondre à l’appel.

        Une mobilisation inédite de civils pour une guerre à l’étranger et dont l’ampleur ne se retrouvera que huit décennies plus tard, quand plus de 20 000 volontaires seront intégrés à la Légion internationale organisée par le gouvernement ukrainien, en riposte à l’invasion russe du 24 février 2022.

        D’emblée, la création des Brigades internationales suscite l’engouement des militants et sympathisants communistes. Ils affluent de Paris et de New York, anciens combattants de la Première Guerre mondiale, infirmières britanniques, réfugiés politiques allemands et italiens, ou même polonais.

        Un bataillon balkanique levé par le futur maréchal Tito

        Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris. Le député communiste André Marty est envoyé en Espagne comme inspecteur général des brigades internationales. Le communiste croate Josip Broz (le futur maréchal Tito) lève un bataillon balkanique.

        Parmi tous ces volontaires surgissent des personnalités. Le médecin canadien Norman Bethune créera sur le front la première unité mobile de transfusion sanguine. Le Hongrois Endre Erno Friedmann, connu plus tard sous le nom de Robert Capa, s’engage comme photographe de guerre chez les républicains. Le romancier américain Ernest Hemingway va les rejoindre.

        Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris

        Si les communistes sont les plus nombreux, certains viennent d’autres horizons comme l’acteur Jean-Pierre Aumont ou la philosophe Simone Weil : « Je n’aime pas la guerre mais ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent », écrit-elle à Georges Bernanos, pour justifier son voyage. Elle reviendra, horrifiée par « la barbarie » de ses camarades « qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir ».

        Dans son Hommage à la Catalogne, George Orwell décrit le manque d’armement de certains des brigadistes : « Il ne fait guère de doute que les communistes retinrent définitivement les armes de crainte qu’il n’en allât trop aux mains des anarchistes qui ultérieurement s’en serviraient pour atteindre un but révolutionnaire. »

        Le communiste hongrois Arthur Koestler, engagé comme journaliste, puisera lui aussi, dans cette expérience, de quoi nourrir sa dénonciation du totalitarisme.

        Rassemblés à Albacete, une ville de Castille-La Manche, à 250 kilomètres au sud-est de Madrid, les brigadistes se regroupent par nationalités. Les Français, les plus nombreux, forment les bataillons Commune de Paris, Henri-Barbusse, Vaillant-Couturier ; les Allemands, le bataillon Thälmann (du nom du dirigeant communiste emprisonné par les nazis depuis mai 1933), les Polonais, les bataillons Dabrowski (un insurgé de la révolte de 1863) et Mickiewicz (le poète romantique), les Italiens, le bataillon Garibaldi (le héros de l’unité italienne), les Américains, les bataillons Abraham-Lincoln et George-Washington, reconnaissables à leurs beaux uniformes, les Canadiens, le bataillon Mackenzie-Papineau (les chefs des rébellions de 1837)… Bref, tous les noms propres tirés de l’histoire de chaque nation.

        Les photos de Capa font la légende des brigades

        À peine entraînés, les volontaires sont envoyés au front, dès le début de novembre 1936, à Madrid, menacé par les troupes franquistes. Les durs combats qu’ils livrent, dans la Cité universitaire, au nord-ouest de la capitale, où ils se battent à la baïonnette dans les amphis, assurent leur réputation.

        Popularisés par les photos de Capa, ces affrontements vont faire la légende des Brigades. En tournée aux États-Unis, de Washington à Hollywood, en février 1937, Malraux s’appuiera sur ces combats dont il fait une épopée pour gagner le soutien de l’opinion publique américaine.

        Partout, la propagande vante la cause des “internationalistes”. « Paris ne doit pas être le Madrid de demain », clame une affiche du Comité franco-espagnol chargé de recueillir des dons en France. Les syndicats appellent au boycottage des produits de l’Espagne franquiste. À Paris, le quotidien Ce soir est créé grâce aux fonds de la République espagnole afin de plaider sa cause ; Louis Aragon est l’un de ses directeurs.

        Galvanisés par la résistance de Madrid, à l’automne 1936, qui leur est en partie redevable, les brigadistes vont tenir, au prix de lourdes pertes, les différents fronts autour de la capitale et participer ensuite à des tentatives de contre-offensives. Mais le déséquilibre des forces joue en leur défaveur.

        « Beaucoup de volontaires, venus spontanément, croyaient qu’un combat de rue allait en quelques semaines libérer la République du putsch fasciste », écrit le brigadiste Roger Codou. « La réalité était différente , poursuit-il, c’était une autre guerre qui était engagée, une interminable guerre de positions avec la boue, le froid, la merde et le sang. »

        Les “volontaires” de la légion Condor soutiennent Franco

        Aidées par des “volontaires” italiens – tous envoyés par Mussolini – et l’aviation allemande de la légion Condor, également constituée de “volontaires”, les troupes de Franco prennent l’avantage.

        À la demande de Paris et Londres, inquiets de l’internationalisation du conflit, le gouvernement de la République espagnole consent au renvoi des Brigades. Le 28 octobre 1938, un dernier défilé d’adieu, la Despedida, est organisé pour eux, à Barcelone.

        La dirigeante du PC espagnol, Dolores Ibárruri, la Pasionaria, leur rend un hommage enflammé : « Vous pouvez partir fièrement. Vous êtes l’histoire. Vous êtes la légende… »

        Les retours seront pourtant contrastés. L’ouvrier métallurgiste (et futur résistant) Henry Rol-Tanguy témoigne : « Au syndicat, j’ai dû me fâcher. D’aucuns m’interpellaient : “Ah voilà le traîneur de sabre !” À côté de l’aspect immédiat, idiot, stupide et blessant pour celui qui revient, cela signifie qu’on n’avait pas pleinement saisi, jusque dans le mouvement ouvrier français, ce que nous avions fait, ce qu’on représentait. »

        Empêchés de revenir dans leur propre pays ou déclarés apatrides, les Allemands, Italiens, Tchèques, Polonais, Autrichiens qui franchissent les Pyrénées sont internés dans des camps du sud de la France. Le sort des Soviétiques, à leur retour à Moscou, est plus brutal encore : sur ordre de Staline, qui se méfie de ces combattants parce qu’ils auraient pu être contaminés par d’autres idéologies et par leurs camarades étrangers, beaucoup sont discrètement liquidés.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Opex 360

        Le Service de Santé des Armées disposera de 331 nouveaux blindés médicalisés d’ici 2029

        par Laurent Lagneau · 2 avril 2022

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        Jusqu’à présent, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation], l’armée de Terre a reçu 339 Véhicules blindés multirôles [VBMR] lourds « Griffon », lesquels sont destinés à remplacer les Véhicules de l’avant blindé [VAB], utilisés depuis les années 1970. Et, cette année, 113 exemplaires supplémentaires devraient les rejoindre, tout comme les 70 premiers VBMR légers « Serval ».

        Pour rappel, selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de Terre comptera 1872 Griffon et 978 Serval à l’horizon 2030. Et un certain nombre de ces véhicules sera mis à la disposition du Service de Santé des Armées [SSA] pour lui permettre d’assurer le « soutien médical de l’avant ».

        Actuellement, le SSA utilise les VAB Sanitaires [VAB SAN] mis en service à une époque où un conflit de haute intensité en Allemagne faisait partie des hypothèses probables. Il s’agissait alors de pouvoir donner les soins de bases aux aux blessés, que l’on attendait nombreux, puis de les évacuer rapidement vers un hôpital de campagne évidemment situé à l’arrière de la ligne de front.

        Si l’approche du SSA en matière d’évacuation sanitaire a évolué au gré des RETEX [retours d’expérience] et de la nature des menaces, le VAB SAN est resté… Au plus a-t-il été modernisé, comme en 1998, avec l’intégration d’une boîte de vitesses automatique, de nouvelles supensions et d’un surblindage. Ou encore avec les versions « CIED », qui a consisté à renforcer la protection contre les engins explosifs improvisés, et EVOL CIED, dotée de sièges anti-mine, d’un nouveau système porte-brancard, de rangements supplémentaires, etc.

        Le développement du VAB EVOL CIED a été lancé en 2019, afin justement d’atteindre l’arrivée des Griffon et autres Serval en version sanitaire. Arrivée qui coïncidera avec la mise en oeuvre du plan stratégique SSA 2030.

        Dans le cadre de celui-ci, le SSA s’est donné comme objectif de mettre en place des « capacités médicales et chirurgicales légères, agiles et à faible empreinte logistique, permettant de suivre au plus près la manœuvre tactique ». Et, comme l’explique le dernier numéro de son magazine interne [Actu Santé], ce « modèle nouveau entraîne une conceptualisation du soutien médical, non plus en structures médicales, mais en niveaux de soins et donc en effet médical à obtenir ».

        Ainsi, le SSA estimant qu’un soldat blessé doit savoir « se mettre à l’abri, participer au combat dans la mesure du possible et mettre en œuvre lui-même les moyens de contrôler ses hémorragies » [ce qui augmente les chances de survie, ndlr], une Trousse individuelle du combattant de nouvelle génération [TIC NG], comprenant notamment des pansements compressifs et des syrettes de morphine, entrera en dotation. Ainsi, il pourra attendre d’être pris en charge par des opérateurs de sauvetage [OPS] et des opérateurs de premiers secours au combat [OPSC], dont « les compétences et parcours professionnels sont actuellement en cours de définition par l’armée de Terre et le SSA », explique Actu Santé.

        Plus généralement, le soutien médical d’unités de la taille d’un sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] sera « réalisé avec le lot médical polyvalent [LMP] », destiné aux « équipes médicales mobiles » [EMM] et censé permettre de répondre aux « urgences et aux affections médicales les plus fréquentes pendant une durée limitée ».

        Ce LMP armera les VAB SAN, dans l’attente de leur remplacement dans le cadre du programme SCORPION. Au total, précise Actu Santé, le SSA devrait disposer de 196 Griffon et de 135 Serval en version sanitaire. Les premiers seront destinés aux équipes paramédicales mobiles [EPM] et escouades d’évacuation sanitaire [EES] tandis que les second iront aux équipes médicales mobiles.

        « Leur conception fait l’objet d’un suivi constant de la DCSSA par l’intermédiaire de sa division ‘opérations’, de la composante ‘médecine des forces’ et de la composante ‘ravitaillement' », précise Actu Santé. Leur entrée en service permettra ainsi le retrait des VAB SAN à l’horizon 2029.

        Par ailleurs, les véhicules 4×4 Land Rover SAN seront également remplacés, le programme « véhicule léger tactique polyvalent non protégé version santé [VLTP NP SAN] » ayant été lancé. Reposant, donc, sur le VT4 fourni par Arquus, il doit se concrétiser en 2025.

        Le Service de Santé des Armées disposera de 331 nouveaux blindés médicalisés d’ici 2029

        par Laurent Lagneau · 2 avril 2022

        Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

        Jusqu’à présent, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation], l’armée de Terre a reçu 339 Véhicules blindés multirôles [VBMR] lourds « Griffon », lesquels sont destinés à remplacer les Véhicules de l’avant blindé [VAB], utilisés depuis les années 1970. Et, cette année, 113 exemplaires supplémentaires devraient les rejoindre, tout comme les 70 premiers VBMR légers « Serval ».

        Pour rappel, selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de Terre comptera 1872 Griffon et 978 Serval à l’horizon 2030. Et un certain nombre de ces véhicules sera mis à la disposition du Service de Santé des Armées [SSA] pour lui permettre d’assurer le « soutien médical de l’avant ».

        Actuellement, le SSA utilise les VAB Sanitaires [VAB SAN] mis en service à une époque où un conflit de haute intensité en Allemagne faisait partie des hypothèses probables. Il s’agissait alors de pouvoir donner les soins de bases aux aux blessés, que l’on attendait nombreux, puis de les évacuer rapidement vers un hôpital de campagne évidemment situé à l’arrière de la ligne de front.

        Si l’approche du SSA en matière d’évacuation sanitaire a évolué au gré des RETEX [retours d’expérience] et de la nature des menaces, le VAB SAN est resté… Au plus a-t-il été modernisé, comme en 1998, avec l’intégration d’une boîte de vitesses automatique, de nouvelles supensions et d’un surblindage. Ou encore avec les versions « CIED », qui a consisté à renforcer la protection contre les engins explosifs improvisés, et EVOL CIED, dotée de sièges anti-mine, d’un nouveau système porte-brancard, de rangements supplémentaires, etc.

        Le développement du VAB EVOL CIED a été lancé en 2019, afin justement d’atteindre l’arrivée des Griffon et autres Serval en version sanitaire. Arrivée qui coïncidera avec la mise en oeuvre du plan stratégique SSA 2030.

        Dans le cadre de celui-ci, le SSA s’est donné comme objectif de mettre en place des « capacités médicales et chirurgicales légères, agiles et à faible empreinte logistique, permettant de suivre au plus près la manœuvre tactique ». Et, comme l’explique le dernier numéro de son magazine interne [Actu Santé], ce « modèle nouveau entraîne une conceptualisation du soutien médical, non plus en structures médicales, mais en niveaux de soins et donc en effet médical à obtenir ».

        Ainsi, le SSA estimant qu’un soldat blessé doit savoir « se mettre à l’abri, participer au combat dans la mesure du possible et mettre en œuvre lui-même les moyens de contrôler ses hémorragies » [ce qui augmente les chances de survie, ndlr], une Trousse individuelle du combattant de nouvelle génération [TIC NG], comprenant notamment des pansements compressifs et des syrettes de morphine, entrera en dotation. Ainsi, il pourra attendre d’être pris en charge par des opérateurs de sauvetage [OPS] et des opérateurs de premiers secours au combat [OPSC], dont « les compétences et parcours professionnels sont actuellement en cours de définition par l’armée de Terre et le SSA », explique Actu Santé.

        Plus généralement, le soutien médical d’unités de la taille d’un sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] sera « réalisé avec le lot médical polyvalent [LMP] », destiné aux « équipes médicales mobiles » [EMM] et censé permettre de répondre aux « urgences et aux affections médicales les plus fréquentes pendant une durée limitée ».

        Ce LMP armera les VAB SAN, dans l’attente de leur remplacement dans le cadre du programme SCORPION. Au total, précise Actu Santé, le SSA devrait disposer de 196 Griffon et de 135 Serval en version sanitaire. Les premiers seront destinés aux équipes paramédicales mobiles [EPM] et escouades d’évacuation sanitaire [EES] tandis que les second iront aux équipes médicales mobiles.

        « Leur conception fait l’objet d’un suivi constant de la DCSSA par l’intermédiaire de sa division ‘opérations’, de la composante ‘médecine des forces’ et de la composante ‘ravitaillement' », précise Actu Santé. Leur entrée en service permettra ainsi le retrait des VAB SAN à l’horizon 2029.

        Par ailleurs, les véhicules 4×4 Land Rover SAN seront également remplacés, le programme « véhicule léger tactique polyvalent non protégé version santé [VLTP NP SAN] » ayant été lancé. Reposant, donc, sur le VT4 fourni par Arquus, il doit se concrétiser en 2025.

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        Jusqu’à présent, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation], l’armée de Terre a reçu 339 Véhicules blindés multirôles [VBMR] lourds « Griffon », lesquels sont destinés à remplacer les Véhicules de l’avant blindé [VAB], utilisés depuis les années 1970. Et, cette année, 113 exemplaires supplémentaires devraient les rejoindre, tout comme les 70 premiers VBMR légers « Serval ».

        Pour rappel, selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de Terre comptera 1872 Griffon et 978 Serval à l’horizon 2030. Et un certain nombre de ces véhicules sera mis à la disposition du Service de Santé des Armées [SSA] pour lui permettre d’assurer le « soutien médical de l’avant ».

        Actuellement, le SSA utilise les VAB Sanitaires [VAB SAN] mis en service à une époque où un conflit de haute intensité en Allemagne faisait partie des hypothèses probables. Il s’agissait alors de pouvoir donner les soins de bases aux aux blessés, que l’on attendait nombreux, puis de les évacuer rapidement vers un hôpital de campagne évidemment situé à l’arrière de la ligne de front.

        Si l’approche du SSA en matière d’évacuation sanitaire a évolué au gré des RETEX [retours d’expérience] et de la nature des menaces, le VAB SAN est resté… Au plus a-t-il été modernisé, comme en 1998, avec l’intégration d’une boîte de vitesses automatique, de nouvelles supensions et d’un surblindage. Ou encore avec les versions « CIED », qui a consisté à renforcer la protection contre les engins explosifs improvisés, et EVOL CIED, dotée de sièges anti-mine, d’un nouveau système porte-brancard, de rangements supplémentaires, etc.

        Le développement du VAB EVOL CIED a été lancé en 2019, afin justement d’atteindre l’arrivée des Griffon et autres Serval en version sanitaire. Arrivée qui coïncidera avec la mise en oeuvre du plan stratégique SSA 2030.

        Dans le cadre de celui-ci, le SSA s’est donné comme objectif de mettre en place des « capacités médicales et chirurgicales légères, agiles et à faible empreinte logistique, permettant de suivre au plus près la manœuvre tactique ». Et, comme l’explique le dernier numéro de son magazine interne [Actu Santé], ce « modèle nouveau entraîne une conceptualisation du soutien médical, non plus en structures médicales, mais en niveaux de soins et donc en effet médical à obtenir ».

        Ainsi, le SSA estimant qu’un soldat blessé doit savoir « se mettre à l’abri, participer au combat dans la mesure du possible et mettre en œuvre lui-même les moyens de contrôler ses hémorragies » [ce qui augmente les chances de survie, ndlr], une Trousse individuelle du combattant de nouvelle génération [TIC NG], comprenant notamment des pansements compressifs et des syrettes de morphine, entrera en dotation. Ainsi, il pourra attendre d’être pris en charge par des opérateurs de sauvetage [OPS] et des opérateurs de premiers secours au combat [OPSC], dont « les compétences et parcours professionnels sont actuellement en cours de définition par l’armée de Terre et le SSA », explique Actu Santé.

        Plus généralement, le soutien médical d’unités de la taille d’un sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] sera « réalisé avec le lot médical polyvalent [LMP] », destiné aux « équipes médicales mobiles » [EMM] et censé permettre de répondre aux « urgences et aux affections médicales les plus fréquentes pendant une durée limitée ».

        Ce LMP armera les VAB SAN, dans l’attente de leur remplacement dans le cadre du programme SCORPION. Au total, précise Actu Santé, le SSA devrait disposer de 196 Griffon et de 135 Serval en version sanitaire. Les premiers seront destinés aux équipes paramédicales mobiles [EPM] et escouades d’évacuation sanitaire [EES] tandis que les second iront aux équipes médicales mobiles.

        « Leur conception fait l’objet d’un suivi constant de la DCSSA par l’intermédiaire de sa division ‘opérations’, de la composante ‘médecine des forces’ et de la composante ‘ravitaillement' », précise Actu Santé. Leur entrée en service permettra ainsi le retrait des VAB SAN à l’horizon 2029.

        Par ailleurs, les véhicules 4×4 Land Rover SAN seront également remplacés, le programme « véhicule léger tactique polyvalent non protégé version santé [VLTP NP SAN] » ayant été lancé. Reposant, donc, sur le VT4 fourni par Arquus, il doit se concrétiser en 2025.

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        Jusqu’à présent, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation], l’armée de Terre a reçu 339 Véhicules blindés multirôles [VBMR] lourds « Griffon », lesquels sont destinés à remplacer les Véhicules de l’avant blindé [VAB], utilisés depuis les années 1970. Et, cette année, 113 exemplaires supplémentaires devraient les rejoindre, tout comme les 70 premiers VBMR légers « Serval ».

        Pour rappel, selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de Terre comptera 1872 Griffon et 978 Serval à l’horizon 2030. Et un certain nombre de ces véhicules sera mis à la disposition du Service de Santé des Armées [SSA] pour lui permettre d’assurer le « soutien médical de l’avant ».

        Actuellement, le SSA utilise les VAB Sanitaires [VAB SAN] mis en service à une époque où un conflit de haute intensité en Allemagne faisait partie des hypothèses probables. Il s’agissait alors de pouvoir donner les soins de bases aux aux blessés, que l’on attendait nombreux, puis de les évacuer rapidement vers un hôpital de campagne évidemment situé à l’arrière de la ligne de front.

        Si l’approche du SSA en matière d’évacuation sanitaire a évolué au gré des RETEX [retours d’expérience] et de la nature des menaces, le VAB SAN est resté… Au plus a-t-il été modernisé, comme en 1998, avec l’intégration d’une boîte de vitesses automatique, de nouvelles supensions et d’un surblindage. Ou encore avec les versions « CIED », qui a consisté à renforcer la protection contre les engins explosifs improvisés, et EVOL CIED, dotée de sièges anti-mine, d’un nouveau système porte-brancard, de rangements supplémentaires, etc.

        Le développement du VAB EVOL CIED a été lancé en 2019, afin justement d’atteindre l’arrivée des Griffon et autres Serval en version sanitaire. Arrivée qui coïncidera avec la mise en oeuvre du plan stratégique SSA 2030.

        Dans le cadre de celui-ci, le SSA s’est donné comme objectif de mettre en place des « capacités médicales et chirurgicales légères, agiles et à faible empreinte logistique, permettant de suivre au plus près la manœuvre tactique ». Et, comme l’explique le dernier numéro de son magazine interne [Actu Santé], ce « modèle nouveau entraîne une conceptualisation du soutien médical, non plus en structures médicales, mais en niveaux de soins et donc en effet médical à obtenir ».

        dernier numéro

        Ainsi, le SSA estimant qu’un soldat blessé doit savoir « se mettre à l’abri, participer au combat dans la mesure du possible et mettre en œuvre lui-même les moyens de contrôler ses hémorragies » [ce qui augmente les chances de survie, ndlr], une Trousse individuelle du combattant de nouvelle génération [TIC NG], comprenant notamment des pansements compressifs et des syrettes de morphine, entrera en dotation. Ainsi, il pourra attendre d’être pris en charge par des opérateurs de sauvetage [OPS] et des opérateurs de premiers secours au combat [OPSC], dont « les compétences et parcours professionnels sont actuellement en cours de définition par l’armée de Terre et le SSA », explique Actu Santé.

        Plus généralement, le soutien médical d’unités de la taille d’un sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] sera « réalisé avec le lot médical polyvalent [LMP] », destiné aux « équipes médicales mobiles » [EMM] et censé permettre de répondre aux « urgences et aux affections médicales les plus fréquentes pendant une durée limitée ».

        Ce LMP armera les VAB SAN, dans l’attente de leur remplacement dans le cadre du programme SCORPION. Au total, précise Actu Santé, le SSA devrait disposer de 196 Griffon et de 135 Serval en version sanitaire. Les premiers seront destinés aux équipes paramédicales mobiles [EPM] et escouades d’évacuation sanitaire [EES] tandis que les second iront aux équipes médicales mobiles.

        « Leur conception fait l’objet d’un suivi constant de la DCSSA par l’intermédiaire de sa division ‘opérations’, de la composante ‘médecine des forces’ et de la composante ‘ravitaillement' », précise Actu Santé. Leur entrée en service permettra ainsi le retrait des VAB SAN à l’horizon 2029.

        Par ailleurs, les véhicules 4×4 Land Rover SAN seront également remplacés, le programme « véhicule léger tactique polyvalent non protégé version santé [VLTP NP SAN] » ayant été lancé. Reposant, donc, sur le VT4 fourni par Arquus, il doit se concrétiser en 2025.

        France24 - Monde

        Le climat, grand oublié de la campagne présidentielle

        Publié le : 01/04/2022 - 19:04

        Line RIFAI Suivre

        Même si les Français sont de plus en plus préoccupés par la question climatique, les enquêtes d'opinion montrent que l'environnement n'est pas en tête des principaux enjeux de l'élection présidentielle de 2022. Il arrive même en sixième position, derrière le pouvoir d'achat, la protection sociale, la sécurité, l'immigration et l'emploi, selon le dernier baromètre OpinionWay pour Les Échos. La guerre en Ukraine et la crise énergétique qui en découle sont-elles en train d'occulter l'urgence écologique ?

        • Katheline SCHUBERT, Professeure d'économie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
        • Jacques PERCEBOIS, Professeur émérite, Université de Montpellier
        L'Humanité

        Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

        Premier plan

        Le troisième et ultime volet du sixième rapport du Giec décrit un futur climatique en deux teintes : cataclysmique, si rien ne change ; soutenable, si de profondes mesures sont prises immédiatement dans tous les secteurs économiques.

        Marie-Noëlle Bertrand

        Après de longues et houleuses discussions entre États, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) a fini par rendre public, lundi 4 avril, le troisième et ultime volet de son sixième rapport d’évaluation. Publiés en août et en février, les deux premiers analysaient les risques de réchauffement, leurs impacts sur le système Terre et les sociétés humaines, ainsi que nos capacités à nous y adapter. Bien que tout aussi alarmant, celui-ci s’attache à explorer les solutions pour éviter le pire. Elles existent, à condition de faire vite, insistent les experts de l’ONU.

        1. Urgence climatique : trois ans pour inverser la courbe

        Malgré un quart de siècle de négociations internationales sur le climat, les émissions de gaz à effet de serre (GES) n’ont cessé d’augmenter. On en produit aujourd’hui 54 % de plus qu’en 1990. Les dix dernières années n’ont rien arrangé (+12 % entre 2010 et 2019). Seule consolation : si la hausse persiste, elle décélère. Les émissions augmentent désormais de 1,3 % par an, contre 2,1 % par an entre 2000 et 2009. Reste que tout cela, ajouté aux émissions cumulées dans l’atmosphère depuis 1850, nous place face à un mur.

        Plus le temps de faire dans la dentelle : si l’on veut limiter le réchauffement à +1,5 °C d’ici à la fin du siècle, il faut réduire de 43 % nos émissions globales avant 2030. Cela implique d’amorcer leur décrue dès 2025. Mais ne nous y trompons pas : il ne nous reste ni huit ans ni même trois ans pour agir. Les mesures doivent être « immédiates et profondes », insiste le Giec. L’effort est sensiblement moindre si l’on décide de tolérer +2 °C (ultime seuil au-delà duquel il deviendra trop coûteux, voire impossible de s’adapter dans certaines grandes régions du monde). Cet objectif implique d’avoir réduit de 27 % nos émissions d’ici à 2030, mais le délai dont nous disposons n’est en aucun cas plus long.

        Concrètement, cela veut dire limiter à son strict minimum l’exploitation des énergies fossiles, principales émettrices de CO2. Pour s’en tenir à un réchauffement de +1,5 °C, l’usage du charbon devra avoir été réduit de 95 % à horizon 2050, celui du pétrole de 60 % et celui du gaz de 45 % – à condition que les systèmes de production résiduels puissent être équipés de dispositifs de capture et de stockage de CO2, technologie dont tous les prototypes s’avèrent encore immatures. En se contentant de limiter le réchauffement à +2 °C, ces baisses sont à peine moins drastiques (85 % pour le charbon, 30 % pour le pétrole et 15 % pour le gaz).

        Pour l’heure, on est loin d’y être : les politiques énergétiques et industrielles actuelles ouvrent la voie à un réchauffement de 3,2 °C d’ici à la fin du siècle.

        2. Transports, industrie, agriculture : réguler tous les secteurs économiques

        Tous les secteurs économiques doivent être mis à contribution, prévient le Giec. Celui de l’énergie en premier chef, qui va devoir redéployer des sources à faibles émissions. Les énergies renouvelables et le nucléaire sont appelés à produire plus d’électricité et d’hydrogène vert, en substitution des énergies fossiles. Éolien et solaire ont un bel avenir devant eux, insistent les experts, qui notent que leurs coûts unitaires ont baissé de 55 % et 85 % depuis 2010 et que leur viabilité s’est accrue.

        L’industrie doit, quant à elle, agir sur la gestion de la demande. « L’utilisation de l’acier, du ciment, du plastique et d’autres matériaux augmente à l’échelle mondiale et dans la plupart des régions », déplorent les experts. Or, il existe « de nombreuses options durables » qui peuvent contribuer à réduire l’usage de ces matériaux très émetteurs, entre autres leur réutilisation dans le cadre d’une économie plus circulaire.

        Les villes se voient interpellées comme des secteurs à part entière. Ces territoires, qui devraient rassembler 70 % de la population mondiale en 2050, émettent déjà près de 70 % des émissions de GES mondiales. Transport, bâtiments, espaces verts : ils offrent aussi des « occasions d’accroître l’efficacité des ressources et de réduire considérablement les émissions de GES » à condition que leurs efforts portent sur « la réduction ou la modification » de la consommation d’énergie et de matériaux, l’électrification et l’amélioration de l’absorption du carbone.

        Le transport, justement, est un levier urgent à actionner : il émet, aujourd’hui, 23 % des émissions de CO2, mais ce taux pourrait grimper à 50 % d’ici à 2050 sans actions fermes. Inverser la tendance passera par une baisse du trafic aérien, maritime et routier, ainsi qu’une optimisation de technologies nouvelles – par exemple la voiture électrique, les agrocarburants « durables » et l’hydrogène vert. Les experts préviennent toutefois : tout n’est pas encore opérationnel en la matière.

        Dans tous ces secteurs, un large éventail d’instruments réglementaires « se sont avérés efficaces pour réduire les émissions ». Cet éventail inclut les codes du bâtiment, les règles à fixer en matière d’efficacité énergétique des véhicules ou encore de procédés industriels à faibles émissions.

        3. Agriculture et forêts : alliés pour le développement durable

        Le secteur des sols et de l’agriculture est appelé à se transformer à double titre : les systèmes alimentaires émettent jusqu’à 42 % de GES, rappelle le Giec, et pourtant le monde continue d’avoir faim. La déforestation, elle, induit une large part des émissions de CO2. La bonne nouvelle, insistent les experts, est que les deux maux relèvent du même remède : « Les produits agricoles et forestiers d’origine durable peuvent être utilisés au lieu de produits à plus forte intensité de GES. » Le reboisement ou le développement de couverts végétaux peuvent servir à la fois de ressources alimentaires et de puits de carbone, indispensables pour atteindre la neutralité carbone d’ici à la seconde moitié du siècle.

        Mais, gare, préviennent les experts : ces options de séquestration du carbone sont à double tranchant. Elles offrent des avantages en termes de « biodiversité et de conservation des écosystèmes, de sécurité alimentaire et hydrique, d’approvisionnement en bois, de moyens de subsistance, de régime foncier et de droits d’utilisation des terres des peuples autochtones, les collectivités locales et les petits propriétaires fonciers ». Mais elles génèrent aussi des risques sur tous ces points : reboiser à très grande échelle et sans régulation, ou couvrir les espaces de monocultures à destination énergétique non seulement ne suffira pas à atteindre les objectifs climatiques, mais entrerait en concurrence avec d’autres usages des terres, singulièrement ceux dédiés à l’alimentation.

        4. Des politiques publiques au service de la sobriété

        Agir sur la demande domestique d’énergie et la consommation de biens et services permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % à 70 % d’ici à 2050, estiment les experts de l’ONU. Cela implique de changer en profondeur nos modes de vies « à l’occidentale ».

        Ainsi, préférer le train à l’avion quand cela est possible permettrait de diminuer de 10 % à 40 % les émissions de l’aviation d’ici à 2040. Vivre sans voiture, passer à un régime alimentaire composé de peu de produits animaux, opter pour le tourisme local ou changer son système de chauffage peuvent « réduire l’empreinte carbone d’un individu jusqu’à 9 tonnes d’équivalent CO2  » par an, évalue le Giec, lequel ne met pas pour autant tout le monde dans le même sac. « L’empreinte carbone moyenne par habitant en Afghanistan n’atteint même pas 1 tonne, quand celle d’un Français atteint un peu plus de 10 tonnes », illustre-t-il, rappelant que « la moitié la plus pauvre de la population mondiale est responsable d’environ 10 % » des émissions liées à la consommation, alors qu’environ 50 % de ces émissions peuvent être attribuées aux 10 % les plus riches.

        Pas question, en outre, de ramener ces changements à des responsabilités individuelles. « Disposer des politiques publiques, des infrastructures et de la technologie pour rendre possibles les changements dans nos modes de vie et nos comportements (…) offre un important potentiel inexploité », souligne Priyadarshi Shukla, coprésident du groupe de travail. Les experts insistent, enfin, sur l’enjeu démocratique : l’engagement citoyen dans des cadres de délibération inclusifs sera déterminant pour engager les bons mouvements de société.

        rapport du giecRéchauffement climatique
        France24 - World

        Qatar 2022: FIFA faces new attack over human rights in World Cup host Qatar

        Issued on: 01/04/2022 - 18:45Modified: 01/04/2022 - 19:01

        Lingering divisions over FIFA's decision to hold the World Cup in Qatar overshadowed the annual congress of football's world governing body on Thursday, forcing its president Gianni Infantino to insist that the event had already brought change to the Arab state.

        Valeurs Actuelles

        [d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus

        Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.

        Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.

        Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.

        Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre

        Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).

        Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.

        “Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.

        Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.

        Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.

        Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.

        Réunir et traiter les archives des soldats disparus 

        Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.

        Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Opex 360

        Le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par Berlin profitera surtout aux forces aériennes allemandes

        par Laurent Lagneau · 2 avril 2022

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        Une force aérienne allemande [Luftwaffe] « au plus bas ». Tel était le constat dressé en juin 2018 par son chef d’état-major, le général Ingo Gerhartz, qui venait alors de prendre ses fonctions. Et de déplorer le [très] faible taux de disponibilité des aéronefs [avec, par exemple, seulement 39 Eurofighter EF-2000 en état de vol sur 128], le manque de pièces de rechange et des délais industriels beaucoup trop longs.

        À l’époque, le général Gerhartz bataillait pour obtenir davantage de crédits, alors que la coaliton gouvernementale, alors dirigée par Angela Merkel, se déchirait sur la hausse du budget devant être alloué à la Bundeswehr [forces armées allemandes, ndlr]. À l’époque, le ministre des Finances, un certain Olaf Scholz, n’était pas le plus disposé à augmenter significativement les dépenses militaires allemandes.

        Depuis, le contexte a radicalement changé, sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Désormais devenu chancelier, M. Scholz a bien été obligé de changer son fusil d’épaule. Le 27 février, il a ainsi annoncé la création d’un fonds de défense doté de 100 milliards d’euros pour remédier aux carences de la Bundeswehr, dont le budget annuel devrait être progressivement porté à environ 70 milliards [soit l’équivalent de 2% du PIB].

        Selon des informations obtenues par l’agence Reuters, cette manne devrait profiter essentiellement à la Luftwaffe. En effet, il est question que celle-ci obtienne 40% du fonds de défense annoncé par M. Scholz. Soit 40 milliards d’euros, un montant comparable au budget alloué au ministère français des Armées en 2022.

        Cette somme permettra à la Luftwaffe d’acquérir sans problème la trentaine de chasseurs-bombardiers F-35A dont elle a besoin pour maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan [il n’est pas impossible qu’elle en commande même davantage] ainsi que des capacités de guerre électronique. En outre, elle pourra investir dans le Système de combat aérien du futur [SCAF], le programme mené en coopération avec la France et l’Espagne. Et si l’Allemagne est en mesure de commander plus d’exemplaires que ses deux autres partenaires, il faudra probablement s’attendre à de nouvelles difficultés au niveau de la conduite de ce projet, toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus. Mais l’un des chantiers les plus importants sera sans doute celui de la défense antimissile.

        Le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, a estimé qu’elle était plus que jamais nécessaire pour prémunir l’Allemagne contre les missiles Iskander, déployés dans l’enclave russe de Kaliningrad. « Les Israéliens et les Américains possèdent de tels systèmes [antimissiles]. Lequel préférons-nous ? Parviendrons-nous à mettre en place un système global [de défense antimissile] au sein de l’Otan ? Ce sont les questions auxquelles nous devons répondre maintenant », a-t-i dit, dans un entretien publié par le Welt am Sonntag, ce 2 avril.

        « Jusqu’à présent, une seule chose est claire : nous n’avons ni le temps ni l’argent pour développer ces systèmes par nous-mêmes car la menace des missiles est connue pour être déjà là », a ajouté le général Zorn. D’où l’intérêt de Berlin pour le THAAD américain et l’Arrow-3 israélien.

        « À propos des matériels que nous achetons aux États-Unis, pour moi, ce qui est très important, c’est d’avoir des capacités […]. Donc, quand nous avons besoin de matériels, qu’est-ce que nous faisons? Eh bien nous regardons ce qui existe sur le marché et ce que nous pouvons acheter tout prêt. Et lorsque nous ne le trouvons pas, nous lançons éventuellement un projet de développement », avait eu déjà eu l’occasion d’expliquer le général Zorn, lors d’une audition devant les députés français, l’an passé.

        Par ailleurs, s’agissant des 100 milliards d’euros du fonds de défense, le général Zorn a fait valoir que ce montant ne doit rien au hasard. « Au début de la législative, nous avons réfléchi aux projets d’armement à privilégier. Nous somme arrivé à cette somme. La crise ukranienne a renforcé la prise de conscience sur la nécessité de mieux équiper la Bundeswehr. C’est clair pour moi : ce fonds spécial servira exclusivement à cela et il ne sera ni destiné aux indemnités du personnel ni à la mise en œuvre d’un concept de sécurité étendu », a-t-il dit.

        Selon Reuters, via ce fonds spécial, les forces terrestres allemandes obtiendront environ 17 milliards quand la Deutsche Marine devra se contenter de 10 milliards. Enfin, 27 milliards serviront à améliorer les capacités de commandement et de contrôle.

        Le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par Berlin profitera surtout aux forces aériennes allemandes

        par Laurent Lagneau · 2 avril 2022

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        Une force aérienne allemande [Luftwaffe] « au plus bas ». Tel était le constat dressé en juin 2018 par son chef d’état-major, le général Ingo Gerhartz, qui venait alors de prendre ses fonctions. Et de déplorer le [très] faible taux de disponibilité des aéronefs [avec, par exemple, seulement 39 Eurofighter EF-2000 en état de vol sur 128], le manque de pièces de rechange et des délais industriels beaucoup trop longs.

        À l’époque, le général Gerhartz bataillait pour obtenir davantage de crédits, alors que la coaliton gouvernementale, alors dirigée par Angela Merkel, se déchirait sur la hausse du budget devant être alloué à la Bundeswehr [forces armées allemandes, ndlr]. À l’époque, le ministre des Finances, un certain Olaf Scholz, n’était pas le plus disposé à augmenter significativement les dépenses militaires allemandes.

        Depuis, le contexte a radicalement changé, sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Désormais devenu chancelier, M. Scholz a bien été obligé de changer son fusil d’épaule. Le 27 février, il a ainsi annoncé la création d’un fonds de défense doté de 100 milliards d’euros pour remédier aux carences de la Bundeswehr, dont le budget annuel devrait être progressivement porté à environ 70 milliards [soit l’équivalent de 2% du PIB].

        Selon des informations obtenues par l’agence Reuters, cette manne devrait profiter essentiellement à la Luftwaffe. En effet, il est question que celle-ci obtienne 40% du fonds de défense annoncé par M. Scholz. Soit 40 milliards d’euros, un montant comparable au budget alloué au ministère français des Armées en 2022.

        Cette somme permettra à la Luftwaffe d’acquérir sans problème la trentaine de chasseurs-bombardiers F-35A dont elle a besoin pour maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan [il n’est pas impossible qu’elle en commande même davantage] ainsi que des capacités de guerre électronique. En outre, elle pourra investir dans le Système de combat aérien du futur [SCAF], le programme mené en coopération avec la France et l’Espagne. Et si l’Allemagne est en mesure de commander plus d’exemplaires que ses deux autres partenaires, il faudra probablement s’attendre à de nouvelles difficultés au niveau de la conduite de ce projet, toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus. Mais l’un des chantiers les plus importants sera sans doute celui de la défense antimissile.

        Le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, a estimé qu’elle était plus que jamais nécessaire pour prémunir l’Allemagne contre les missiles Iskander, déployés dans l’enclave russe de Kaliningrad. « Les Israéliens et les Américains possèdent de tels systèmes [antimissiles]. Lequel préférons-nous ? Parviendrons-nous à mettre en place un système global [de défense antimissile] au sein de l’Otan ? Ce sont les questions auxquelles nous devons répondre maintenant », a-t-i dit, dans un entretien publié par le Welt am Sonntag, ce 2 avril.

        « Jusqu’à présent, une seule chose est claire : nous n’avons ni le temps ni l’argent pour développer ces systèmes par nous-mêmes car la menace des missiles est connue pour être déjà là », a ajouté le général Zorn. D’où l’intérêt de Berlin pour le THAAD américain et l’Arrow-3 israélien.

        « À propos des matériels que nous achetons aux États-Unis, pour moi, ce qui est très important, c’est d’avoir des capacités […]. Donc, quand nous avons besoin de matériels, qu’est-ce que nous faisons? Eh bien nous regardons ce qui existe sur le marché et ce que nous pouvons acheter tout prêt. Et lorsque nous ne le trouvons pas, nous lançons éventuellement un projet de développement », avait eu déjà eu l’occasion d’expliquer le général Zorn, lors d’une audition devant les députés français, l’an passé.

        Par ailleurs, s’agissant des 100 milliards d’euros du fonds de défense, le général Zorn a fait valoir que ce montant ne doit rien au hasard. « Au début de la législative, nous avons réfléchi aux projets d’armement à privilégier. Nous somme arrivé à cette somme. La crise ukranienne a renforcé la prise de conscience sur la nécessité de mieux équiper la Bundeswehr. C’est clair pour moi : ce fonds spécial servira exclusivement à cela et il ne sera ni destiné aux indemnités du personnel ni à la mise en œuvre d’un concept de sécurité étendu », a-t-il dit.

        Selon Reuters, via ce fonds spécial, les forces terrestres allemandes obtiendront environ 17 milliards quand la Deutsche Marine devra se contenter de 10 milliards. Enfin, 27 milliards serviront à améliorer les capacités de commandement et de contrôle.

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        Une force aérienne allemande [Luftwaffe] « au plus bas ». Tel était le constat dressé en juin 2018 par son chef d’état-major, le général Ingo Gerhartz, qui venait alors de prendre ses fonctions. Et de déplorer le [très] faible taux de disponibilité des aéronefs [avec, par exemple, seulement 39 Eurofighter EF-2000 en état de vol sur 128], le manque de pièces de rechange et des délais industriels beaucoup trop longs.

        À l’époque, le général Gerhartz bataillait pour obtenir davantage de crédits, alors que la coaliton gouvernementale, alors dirigée par Angela Merkel, se déchirait sur la hausse du budget devant être alloué à la Bundeswehr [forces armées allemandes, ndlr]. À l’époque, le ministre des Finances, un certain Olaf Scholz, n’était pas le plus disposé à augmenter significativement les dépenses militaires allemandes.

        Depuis, le contexte a radicalement changé, sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Désormais devenu chancelier, M. Scholz a bien été obligé de changer son fusil d’épaule. Le 27 février, il a ainsi annoncé la création d’un fonds de défense doté de 100 milliards d’euros pour remédier aux carences de la Bundeswehr, dont le budget annuel devrait être progressivement porté à environ 70 milliards [soit l’équivalent de 2% du PIB].

        Selon des informations obtenues par l’agence Reuters, cette manne devrait profiter essentiellement à la Luftwaffe. En effet, il est question que celle-ci obtienne 40% du fonds de défense annoncé par M. Scholz. Soit 40 milliards d’euros, un montant comparable au budget alloué au ministère français des Armées en 2022.

        Cette somme permettra à la Luftwaffe d’acquérir sans problème la trentaine de chasseurs-bombardiers F-35A dont elle a besoin pour maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan [il n’est pas impossible qu’elle en commande même davantage] ainsi que des capacités de guerre électronique. En outre, elle pourra investir dans le Système de combat aérien du futur [SCAF], le programme mené en coopération avec la France et l’Espagne. Et si l’Allemagne est en mesure de commander plus d’exemplaires que ses deux autres partenaires, il faudra probablement s’attendre à de nouvelles difficultés au niveau de la conduite de ce projet, toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus. Mais l’un des chantiers les plus importants sera sans doute celui de la défense antimissile.

        Le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, a estimé qu’elle était plus que jamais nécessaire pour prémunir l’Allemagne contre les missiles Iskander, déployés dans l’enclave russe de Kaliningrad. « Les Israéliens et les Américains possèdent de tels systèmes [antimissiles]. Lequel préférons-nous ? Parviendrons-nous à mettre en place un système global [de défense antimissile] au sein de l’Otan ? Ce sont les questions auxquelles nous devons répondre maintenant », a-t-i dit, dans un entretien publié par le Welt am Sonntag, ce 2 avril.

        « Jusqu’à présent, une seule chose est claire : nous n’avons ni le temps ni l’argent pour développer ces systèmes par nous-mêmes car la menace des missiles est connue pour être déjà là », a ajouté le général Zorn. D’où l’intérêt de Berlin pour le THAAD américain et l’Arrow-3 israélien.

        « À propos des matériels que nous achetons aux États-Unis, pour moi, ce qui est très important, c’est d’avoir des capacités […]. Donc, quand nous avons besoin de matériels, qu’est-ce que nous faisons? Eh bien nous regardons ce qui existe sur le marché et ce que nous pouvons acheter tout prêt. Et lorsque nous ne le trouvons pas, nous lançons éventuellement un projet de développement », avait eu déjà eu l’occasion d’expliquer le général Zorn, lors d’une audition devant les députés français, l’an passé.

        Par ailleurs, s’agissant des 100 milliards d’euros du fonds de défense, le général Zorn a fait valoir que ce montant ne doit rien au hasard. « Au début de la législative, nous avons réfléchi aux projets d’armement à privilégier. Nous somme arrivé à cette somme. La crise ukranienne a renforcé la prise de conscience sur la nécessité de mieux équiper la Bundeswehr. C’est clair pour moi : ce fonds spécial servira exclusivement à cela et il ne sera ni destiné aux indemnités du personnel ni à la mise en œuvre d’un concept de sécurité étendu », a-t-il dit.

        Selon Reuters, via ce fonds spécial, les forces terrestres allemandes obtiendront environ 17 milliards quand la Deutsche Marine devra se contenter de 10 milliards. Enfin, 27 milliards serviront à améliorer les capacités de commandement et de contrôle.

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        Une force aérienne allemande [Luftwaffe] « au plus bas ». Tel était le constat dressé en juin 2018 par son chef d’état-major, le général Ingo Gerhartz, qui venait alors de prendre ses fonctions. Et de déplorer le [très] faible taux de disponibilité des aéronefs [avec, par exemple, seulement 39 Eurofighter EF-2000 en état de vol sur 128], le manque de pièces de rechange et des délais industriels beaucoup trop longs.

        À l’époque, le général Gerhartz bataillait pour obtenir davantage de crédits, alors que la coaliton gouvernementale, alors dirigée par Angela Merkel, se déchirait sur la hausse du budget devant être alloué à la Bundeswehr [forces armées allemandes, ndlr]. À l’époque, le ministre des Finances, un certain Olaf Scholz, n’était pas le plus disposé à augmenter significativement les dépenses militaires allemandes.

        Depuis, le contexte a radicalement changé, sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Désormais devenu chancelier, M. Scholz a bien été obligé de changer son fusil d’épaule. Le 27 février, il a ainsi annoncé la création d’un fonds de défense doté de 100 milliards d’euros pour remédier aux carences de la Bundeswehr, dont le budget annuel devrait être progressivement porté à environ 70 milliards [soit l’équivalent de 2% du PIB].

        Selon des informations obtenues par l’agence Reuters, cette manne devrait profiter essentiellement à la Luftwaffe. En effet, il est question que celle-ci obtienne 40% du fonds de défense annoncé par M. Scholz. Soit 40 milliards d’euros, un montant comparable au budget alloué au ministère français des Armées en 2022.

        Cette somme permettra à la Luftwaffe d’acquérir sans problème la trentaine de chasseurs-bombardiers F-35A dont elle a besoin pour maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan [il n’est pas impossible qu’elle en commande même davantage] ainsi que des capacités de guerre électronique. En outre, elle pourra investir dans le Système de combat aérien du futur [SCAF], le programme mené en coopération avec la France et l’Espagne. Et si l’Allemagne est en mesure de commander plus d’exemplaires que ses deux autres partenaires, il faudra probablement s’attendre à de nouvelles difficultés au niveau de la conduite de ce projet, toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus. Mais l’un des chantiers les plus importants sera sans doute celui de la défense antimissile.

        Le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, a estimé qu’elle était plus que jamais nécessaire pour prémunir l’Allemagne contre les missiles Iskander, déployés dans l’enclave russe de Kaliningrad. « Les Israéliens et les Américains possèdent de tels systèmes [antimissiles]. Lequel préférons-nous ? Parviendrons-nous à mettre en place un système global [de défense antimissile] au sein de l’Otan ? Ce sont les questions auxquelles nous devons répondre maintenant », a-t-i dit, dans un entretien publié par le Welt am Sonntag, ce 2 avril.

        « Jusqu’à présent, une seule chose est claire : nous n’avons ni le temps ni l’argent pour développer ces systèmes par nous-mêmes car la menace des missiles est connue pour être déjà là », a ajouté le général Zorn. D’où l’intérêt de Berlin pour le THAAD américain et l’Arrow-3 israélien.

        « À propos des matériels que nous achetons aux États-Unis, pour moi, ce qui est très important, c’est d’avoir des capacités […]. Donc, quand nous avons besoin de matériels, qu’est-ce que nous faisons? Eh bien nous regardons ce qui existe sur le marché et ce que nous pouvons acheter tout prêt. Et lorsque nous ne le trouvons pas, nous lançons éventuellement un projet de développement », avait eu déjà eu l’occasion d’expliquer le général Zorn, lors d’une audition devant les députés français, l’an passé.

        Par ailleurs, s’agissant des 100 milliards d’euros du fonds de défense, le général Zorn a fait valoir que ce montant ne doit rien au hasard. « Au début de la législative, nous avons réfléchi aux projets d’armement à privilégier. Nous somme arrivé à cette somme. La crise ukranienne a renforcé la prise de conscience sur la nécessité de mieux équiper la Bundeswehr. C’est clair pour moi : ce fonds spécial servira exclusivement à cela et il ne sera ni destiné aux indemnités du personnel ni à la mise en œuvre d’un concept de sécurité étendu », a-t-il dit.

        Selon Reuters, via ce fonds spécial, les forces terrestres allemandes obtiendront environ 17 milliards quand la Deutsche Marine devra se contenter de 10 milliards. Enfin, 27 milliards serviront à améliorer les capacités de commandement et de contrôle.

        L'Humanité

        Le GIEC met les énergies fossiles au ban de nos économies

        Actu

        Le troisième et dernier volet du sixième rapport du groupe intergouvernemental d’experts sur le climat plaide pour une réduction drastique de l’usage du charbon, du pétrole et du gaz. Énergie décarbonée et sobriété sont à l’avant poste des alternatives.

        Marie-Noëlle Bertrand

        Comme les deux premiers, publié en aout et février dernier, le troisième volet du sixième rapport du Giec sonne le tocsin climatique. « Sans réductions immédiates et profondes des émissions dans tous les secteurs, limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C est hors de portée », souligne le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat. L’effort est conséquent : il faut, affirme le GIEC, réussir à les baisser de 43% avant la fin de la décennie et par rapport à leur niveau de 2019 (d’avant crise sanitaire, donc). Surtout, cette troisième et dernière publication avant longtemps s’attelle à mesurer les transitions à opérer dans tous les grands secteurs économiques. Agriculture, transport, industrie mais aussi finances : pas un n’échappe à la nécessité de se transformer. Le bouleversement, pour être efficace, doit être profond, insiste le GIEC. Ceci explique peut-être cela : rarement, et peut être même jamais, évaluation du GIEC n’aura pris tant de temps à être discutée, remodelée et finalement validée par les Etats rassemblés à Genève, finalisée avec trois jours de retard sur le calendrier annoncé.

        Réduction drastique des énergies fossiles

        L’énergie, évidemment, est en ligne de front. Tous les chemins permettant de limiter le réchauffement en deçà de 2 °C passent par une réduction drastique des énergies fossiles. Si tous les gisements de pétrole, de gaz et de charbon actuellement en service devaient être exploités jusqu’à leur terme sans l’usage de technologie de capture carbone, encore immature à ce jour, les deux objectifs deviendront impossibles à tenir. D’ailleurs, rappelle le GIEC, les politiques actuelles ouvrent la voie à un réchauffement de 3,2°C d’ici à la fin du siècle.

        Pour s’en tenir à un réchauffement de +1,5°C, l’usage du charbon devra avoir été réduit de 95% à l’horizon 2050, celui du pétrole de 60% et celui du gaz de 45%. En se contentant de limiter le réchauffement à +2 °C, ces baisses sont à peine moins fortes (-85% pour le charbon, -30% pour le pétrole et -15% pour le gaz).

        Déjà, tenir ce dernier objectif s’annonce compliqué: de 2030 à 2050, il faudrait réduire chaque année les émissions au niveau de celles enregistrées en 2020, au plein cœur de la pandémie, alors qu’une large partie de l’économie mondiale était stoppée net. Dès 2021, elles étaient reparties à la hausse, retrouvant leur niveaux records d’avant le coronavirus. 

        Les jeux ne sont pas faits : tout peut encore changer, assure le GIEC

        Mais les jeux ne sont pas faits : tout peut encore changer, assure le GIEC. C’est là même tout l’objet de ce troisième volet. Éliminer les subventions aux énergies fossiles pourrait faire baisser les émissions de 10%, donne-t-il pour exemple. Plus largement, les scientifiques plaident pour un très lourd transfert vers le nucléaire, l’hydraulique et les énergies renouvelables, afin de répondre aux besoins énergétiques. Il table aussi sur des politiques publiques structurelles aptes à nous diriger vers des sociétés plus sobres. Généraliser les mobilités douces, les véhicules électriques, le télétravail, l’isolation des bâtiments ou encore limiter les déplacements en avion pourrait permettre de réduire les émissions de 40% à 70% d’ici à 2050.  « Des modifications profondes et rapides de la demande faciliteront la réduction à court et moyen terme des émissions dans tous les secteurs», souligne le rapport, qui rappelle au passage que les 10% des ménages les plus riches représentent jusqu’à 45% des émissions totales.

        Tout cela, bien sûr, nécessitera des moyens : près de 2.300 milliards de dollars par an entre 2023 et 2052, rien que pour le secteur de l’électricité, si l’on souhaite tenir l’objectif des 1,5°C ; 1.700 milliards s’il s’agit de limiter le réchauffement à +2°C. Là encore, il va falloir changer la donne : selon le Giec, les pays riches dépensent aujourd’hui deux à cinq fois moins que ce qui serait nécessaire.Mais si la facture parait lourde, les sociétés humaines pourraient être payées en retour. «Les avantages des scénarios permettant de limiter le réchauffement à 2°C dépassent les coûts des mesures (nécessaires) sur la totalité du XXIe siècle,» souligne le rapport.

        Les seuls bénéfices en matière de santé publique d’une réduction de la pollution de l’air -cause de 7 millions de décès prématurés par an dans le monde - seraient, par exemple, du même ordre que les investissements pour atteindre cet objectif.

        Marie-Noëlle Bertrand avec AFP

        rapport du giecClimat
        France24 - Monde

        Présidentielle 2022 : Macron sur le terrain de l'écologie

        Publié le : 01/04/2022 - 13:47Modifié le : 01/04/2022 - 13:56

        Marie SCHUSTER

        Mobilisation générale dans le camp d'Emmanuel Macron. Le président-candidat est retourné ce jeudi sur le terrain, à Fouras, en Charente-Martime, pour un déplacement sur le thème de l'écologie. Les précisions de Marie Schuster, journaliste pour FRANCE 24.

        Opex 360

        La Russie a livré deux nouveaux hélicoptères et des radars de « dernières génération » aux forces maliennes

        par Laurent Lagneau · 1 avril 2022

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        Alors que la force française Barkhane se retire progressivement du Mali, suite à une décision annoncée par le président Macron le 17 février dernier, et que la « Province de l’État islamique au Sahel » [ex-EIGS] a visiblement repris du poil de la bête dans la région dite des trois frontières, le groupe paramilitaire russe Wagner semble y accroître son emprise sur la junte au pouvoir à Bamako, à en croire Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères.

        « Tous les éléments que nous avons montrent que la présence de Wagner au Mali, ce sont des exactions et la limitation des libertés publiques », a dit le chef de la diplomatie française, le 30 mars, à l’antenne de France24. « C’est un nouvel autoritarisme qui fait que la junte au pouvoir est prise un peu en otage aussi sur ces points-là par la force Wagner », a-t-il poursuivi. Et de conclure : « Wagner, qui était réputé devoir être une force de libération, c’est une force d’exaction et de prédation ».

        Pour rappel, Wagner, dont l’actionnaire principal a ses entrées au Kremlin, a été sollicité par la junte malienne en septembre 2021. Mais bien avant, le Mali s’était rapproché de la Russie en signant des accords de coopération militaire. C’est ainsi que, à partir de janvier 2020, Moscou livra aux forces armées maliennes [FAMa] deux hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 « Hind » , puis quatre Mil Mi-17.

        Et la flotte d’hélicoptères des FAMa vient encore de s’étoffer, avec la livraison d’au moins deux autres Mil Mi-35P, le 30 mars. A priori, d’autres devraient suivre, à en juger par les propos tenus par le colonel Sadio Camara, le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants.

        « Ce premier lot des matériels composés, entre autres, de deux hélicoptères de combat, des radars dernière génération capable de détecter en 3D des objets volant à une vitesse pouvant atteindre 8000 km/h et beaucoup d’autres matériels nécessaires dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent qui sévit dans notre pays sont des fruits d’un partenariat sincère et très ancien », a-t-il en effet déclaré. Et s’il parle de « premier lot », c’est qu’un second est attendu par les FAMa.

        Quant au radar évoqué par le colonel Camara, il s’agit du système mobile 59N6-TE, mis au point par le bureau d’études russe NNIIRT. Et l’on voit mal quelle pourra être son utilité pour combattre les groupes armés terroristes [GAT] qui sévissent au Mali.

        « Aujourd’hui nous pouvons dire avec fierté que notre armée nationale est capable d’opérer en toute autonomie sans demander de l’aide à qui que ce soit », s’est félicité le colonel Camara, qui n’a aucune précision sur les conditions d’acquisition de ces équipements.

        Pour rappel, le Mali n’a pas voté les résolutions adoptées par l’Assemblée générale de l’ONU pour exiger la fin de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

        La Russie a livré deux nouveaux hélicoptères et des radars de « dernières génération » aux forces maliennes

        par Laurent Lagneau · 1 avril 2022

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        Alors que la force française Barkhane se retire progressivement du Mali, suite à une décision annoncée par le président Macron le 17 février dernier, et que la « Province de l’État islamique au Sahel » [ex-EIGS] a visiblement repris du poil de la bête dans la région dite des trois frontières, le groupe paramilitaire russe Wagner semble y accroître son emprise sur la junte au pouvoir à Bamako, à en croire Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères.

        « Tous les éléments que nous avons montrent que la présence de Wagner au Mali, ce sont des exactions et la limitation des libertés publiques », a dit le chef de la diplomatie française, le 30 mars, à l’antenne de France24. « C’est un nouvel autoritarisme qui fait que la junte au pouvoir est prise un peu en otage aussi sur ces points-là par la force Wagner », a-t-il poursuivi. Et de conclure : « Wagner, qui était réputé devoir être une force de libération, c’est une force d’exaction et de prédation ».

        Pour rappel, Wagner, dont l’actionnaire principal a ses entrées au Kremlin, a été sollicité par la junte malienne en septembre 2021. Mais bien avant, le Mali s’était rapproché de la Russie en signant des accords de coopération militaire. C’est ainsi que, à partir de janvier 2020, Moscou livra aux forces armées maliennes [FAMa] deux hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 « Hind » , puis quatre Mil Mi-17.

        Et la flotte d’hélicoptères des FAMa vient encore de s’étoffer, avec la livraison d’au moins deux autres Mil Mi-35P, le 30 mars. A priori, d’autres devraient suivre, à en juger par les propos tenus par le colonel Sadio Camara, le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants.

        « Ce premier lot des matériels composés, entre autres, de deux hélicoptères de combat, des radars dernière génération capable de détecter en 3D des objets volant à une vitesse pouvant atteindre 8000 km/h et beaucoup d’autres matériels nécessaires dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent qui sévit dans notre pays sont des fruits d’un partenariat sincère et très ancien », a-t-il en effet déclaré. Et s’il parle de « premier lot », c’est qu’un second est attendu par les FAMa.

        Quant au radar évoqué par le colonel Camara, il s’agit du système mobile 59N6-TE, mis au point par le bureau d’études russe NNIIRT. Et l’on voit mal quelle pourra être son utilité pour combattre les groupes armés terroristes [GAT] qui sévissent au Mali.

        « Aujourd’hui nous pouvons dire avec fierté que notre armée nationale est capable d’opérer en toute autonomie sans demander de l’aide à qui que ce soit », s’est félicité le colonel Camara, qui n’a aucune précision sur les conditions d’acquisition de ces équipements.

        Pour rappel, le Mali n’a pas voté les résolutions adoptées par l’Assemblée générale de l’ONU pour exiger la fin de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

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        Alors que la force française Barkhane se retire progressivement du Mali, suite à une décision annoncée par le président Macron le 17 février dernier, et que la « Province de l’État islamique au Sahel » [ex-EIGS] a visiblement repris du poil de la bête dans la région dite des trois frontières, le groupe paramilitaire russe Wagner semble y accroître son emprise sur la junte au pouvoir à Bamako, à en croire Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères.

        « Tous les éléments que nous avons montrent que la présence de Wagner au Mali, ce sont des exactions et la limitation des libertés publiques », a dit le chef de la diplomatie française, le 30 mars, à l’antenne de France24. « C’est un nouvel autoritarisme qui fait que la junte au pouvoir est prise un peu en otage aussi sur ces points-là par la force Wagner », a-t-il poursuivi. Et de conclure : « Wagner, qui était réputé devoir être une force de libération, c’est une force d’exaction et de prédation ».

        Pour rappel, Wagner, dont l’actionnaire principal a ses entrées au Kremlin, a été sollicité par la junte malienne en septembre 2021. Mais bien avant, le Mali s’était rapproché de la Russie en signant des accords de coopération militaire. C’est ainsi que, à partir de janvier 2020, Moscou livra aux forces armées maliennes [FAMa] deux hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 « Hind » , puis quatre Mil Mi-17.

        Et la flotte d’hélicoptères des FAMa vient encore de s’étoffer, avec la livraison d’au moins deux autres Mil Mi-35P, le 30 mars. A priori, d’autres devraient suivre, à en juger par les propos tenus par le colonel Sadio Camara, le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants.

        « Ce premier lot des matériels composés, entre autres, de deux hélicoptères de combat, des radars dernière génération capable de détecter en 3D des objets volant à une vitesse pouvant atteindre 8000 km/h et beaucoup d’autres matériels nécessaires dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent qui sévit dans notre pays sont des fruits d’un partenariat sincère et très ancien », a-t-il en effet déclaré. Et s’il parle de « premier lot », c’est qu’un second est attendu par les FAMa.

        Quant au radar évoqué par le colonel Camara, il s’agit du système mobile 59N6-TE, mis au point par le bureau d’études russe NNIIRT. Et l’on voit mal quelle pourra être son utilité pour combattre les groupes armés terroristes [GAT] qui sévissent au Mali.

        « Aujourd’hui nous pouvons dire avec fierté que notre armée nationale est capable d’opérer en toute autonomie sans demander de l’aide à qui que ce soit », s’est félicité le colonel Camara, qui n’a aucune précision sur les conditions d’acquisition de ces équipements.

        Pour rappel, le Mali n’a pas voté les résolutions adoptées par l’Assemblée générale de l’ONU pour exiger la fin de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

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        Alors que la force française Barkhane se retire progressivement du Mali, suite à une décision annoncée par le président Macron le 17 février dernier, et que la « Province de l’État islamique au Sahel » [ex-EIGS] a visiblement repris du poil de la bête dans la région dite des trois frontières, le groupe paramilitaire russe Wagner semble y accroître son emprise sur la junte au pouvoir à Bamako, à en croire Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères.

        « Tous les éléments que nous avons montrent que la présence de Wagner au Mali, ce sont des exactions et la limitation des libertés publiques », a dit le chef de la diplomatie française, le 30 mars, à l’antenne de France24. « C’est un nouvel autoritarisme qui fait que la junte au pouvoir est prise un peu en otage aussi sur ces points-là par la force Wagner », a-t-il poursuivi. Et de conclure : « Wagner, qui était réputé devoir être une force de libération, c’est une force d’exaction et de prédation ».

        Pour rappel, Wagner, dont l’actionnaire principal a ses entrées au Kremlin, a été sollicité par la junte malienne en septembre 2021. Mais bien avant, le Mali s’était rapproché de la Russie en signant des accords de coopération militaire. C’est ainsi que, à partir de janvier 2020, Moscou livra aux forces armées maliennes [FAMa] deux hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 « Hind » , puis quatre Mil Mi-17.

        Et la flotte d’hélicoptères des FAMa vient encore de s’étoffer, avec la livraison d’au moins deux autres Mil Mi-35P, le 30 mars. A priori, d’autres devraient suivre, à en juger par les propos tenus par le colonel Sadio Camara, le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants.

        « Ce premier lot des matériels composés, entre autres, de deux hélicoptères de combat, des radars dernière génération capable de détecter en 3D des objets volant à une vitesse pouvant atteindre 8000 km/h et beaucoup d’autres matériels nécessaires dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent qui sévit dans notre pays sont des fruits d’un partenariat sincère et très ancien », a-t-il en effet déclaré. Et s’il parle de « premier lot », c’est qu’un second est attendu par les FAMa.

        Quant au radar évoqué par le colonel Camara, il s’agit du système mobile 59N6-TE, mis au point par le bureau d’études russe NNIIRT. Et l’on voit mal quelle pourra être son utilité pour combattre les groupes armés terroristes [GAT] qui sévissent au Mali.

        « Aujourd’hui nous pouvons dire avec fierté que notre armée nationale est capable d’opérer en toute autonomie sans demander de l’aide à qui que ce soit », s’est félicité le colonel Camara, qui n’a aucune précision sur les conditions d’acquisition de ces équipements.

        Pour rappel, le Mali n’a pas voté les résolutions adoptées par l’Assemblée générale de l’ONU pour exiger la fin de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

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        Lutte anti-sous-marine : L’US Navy a choisi le sonar CAPTAS-4 de Thales et Leonardo pour ses futures frégates

        par Laurent Lagneau · 2 avril 2022

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        Initialement, le programme « Littoral Combat Ship » [LCS] visait à doter la marine américaine de 52 frégates légères polyvalentes pour 37 milliards de dollars, en confiant leur construction à deux groupements industriels. L’idée était alors de développer deux types de navires différents, à savoir un monocoque [classe Freedom] et un trimaran [classe Independence], puis de leur ajouter des modules capacitaires en fonction de leurs missions [lutte anti-sous-marine et anti-navire, déminage, renseignement, surveillance côtière, opérations spéciales].

        Seulement, ce programme a viré au fiasco, avec une hausse exponentielle des coûts et des navires qui se sont avérés moins performants que prévus. D’où la volonté de l’US Navy d’arrêter les frais. Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle a fait part de son intention de retirer du service les 9 frégates de la classe Freedom et de ne pas doter celles de la classe Independence de capacités de lutte anti-sous-marine.

        Celles-ci devaient en grande partie reposer sur le sonar remorqué DART [Dual-mode Array Transmitter] développé par Raytheon Technologies. Tout comme celles des futures frégates de la classe Constellation, dont il est question de doter l’US Navy de vingt unités dans le cadre du programme FFG[X]. Pour rappel, la conception de ces navires est dérivée de la variante italienne de la frégate multimissions [FREMM].

        Mais là encore, le développement du DART n’a pas donné pleinement satisfaction… Au point que ses essais ont été interrompus en septembre dernier. Si ce sonar a pu démontrer sa capacité à détecter et suivre un sous-marin, il est apparu qu’il manquait de fiabilité et que ses performances n’étaient pas à la hauteur de ce qu’attendait la marine américaine, notamment à cause d’un manque de stabilité une fois en immersion et de problèmes au niveau de ses transducteurs [dispositifs convertissant un signal électrique en une onde sonar, ndlr].

        Aussi, l’US Navy a donc considéré qu’il fallait, là aussi, arrêter les frais. Le 31 mars, le contre-amiral Casey Moton, responsable des programmes LCS et FFG[X], a expliqué à la presse que l’US Navy n’avait plus le temps d’attendre, alors que le chantier de la première frégate de classe Constellation doit démarrer en 2022. Et d’annoncer que le DART serait remplacé par le sonar actif/passif à basse fréquence et à immersion variable CAPTAS-4, produit Advanced Acoustics Concepts, un co-entreprise détenue par le français Thales et l’italien Leonardo DRS.

        Le CAPTAS-4 a été choisi « en raison de ses performances éprouvées et de sa maturité technique », ce qui « réduit le risque de l’intégrer dans le système de combat de guerre sous-marine [AN/SQQ-89] » des frégates de type Constellation, a souligné le contre-amiral Moton.

        Il est vrai que l’US Navy a pu mesurer l’efficacité du CAPTAS-4 en opérant aux côtés de la Marine nationale. En effet, en décembre 2021, et pour la seconde année consécutive, deux frégates multimissions françaises ont remporté le trophée Hook’em Award, qui récompense les unités de l’Otan s’étant distinguées dans des opérations de lutte anti-sous-marine.

        Pour rappel, ce n’est pas la première fois que la marine américaine choisit des moyens de détection produits par Thales, le groupe français lui fournissant les sonars à basse fréquence trempés de type ALFS [Airborne Low Frequency Sonar] destinés à ses hélicoptères MH-60R « Seahawk ».

        Lutte anti-sous-marine : L’US Navy a choisi le sonar CAPTAS-4 de Thales et Leonardo pour ses futures frégates

        par Laurent Lagneau · 2 avril 2022

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        Initialement, le programme « Littoral Combat Ship » [LCS] visait à doter la marine américaine de 52 frégates légères polyvalentes pour 37 milliards de dollars, en confiant leur construction à deux groupements industriels. L’idée était alors de développer deux types de navires différents, à savoir un monocoque [classe Freedom] et un trimaran [classe Independence], puis de leur ajouter des modules capacitaires en fonction de leurs missions [lutte anti-sous-marine et anti-navire, déminage, renseignement, surveillance côtière, opérations spéciales].

        Seulement, ce programme a viré au fiasco, avec une hausse exponentielle des coûts et des navires qui se sont avérés moins performants que prévus. D’où la volonté de l’US Navy d’arrêter les frais. Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle a fait part de son intention de retirer du service les 9 frégates de la classe Freedom et de ne pas doter celles de la classe Independence de capacités de lutte anti-sous-marine.

        Celles-ci devaient en grande partie reposer sur le sonar remorqué DART [Dual-mode Array Transmitter] développé par Raytheon Technologies. Tout comme celles des futures frégates de la classe Constellation, dont il est question de doter l’US Navy de vingt unités dans le cadre du programme FFG[X]. Pour rappel, la conception de ces navires est dérivée de la variante italienne de la frégate multimissions [FREMM].

        Mais là encore, le développement du DART n’a pas donné pleinement satisfaction… Au point que ses essais ont été interrompus en septembre dernier. Si ce sonar a pu démontrer sa capacité à détecter et suivre un sous-marin, il est apparu qu’il manquait de fiabilité et que ses performances n’étaient pas à la hauteur de ce qu’attendait la marine américaine, notamment à cause d’un manque de stabilité une fois en immersion et de problèmes au niveau de ses transducteurs [dispositifs convertissant un signal électrique en une onde sonar, ndlr].

        Aussi, l’US Navy a donc considéré qu’il fallait, là aussi, arrêter les frais. Le 31 mars, le contre-amiral Casey Moton, responsable des programmes LCS et FFG[X], a expliqué à la presse que l’US Navy n’avait plus le temps d’attendre, alors que le chantier de la première frégate de classe Constellation doit démarrer en 2022. Et d’annoncer que le DART serait remplacé par le sonar actif/passif à basse fréquence et à immersion variable CAPTAS-4, produit Advanced Acoustics Concepts, un co-entreprise détenue par le français Thales et l’italien Leonardo DRS.

        Le CAPTAS-4 a été choisi « en raison de ses performances éprouvées et de sa maturité technique », ce qui « réduit le risque de l’intégrer dans le système de combat de guerre sous-marine [AN/SQQ-89] » des frégates de type Constellation, a souligné le contre-amiral Moton.

        Il est vrai que l’US Navy a pu mesurer l’efficacité du CAPTAS-4 en opérant aux côtés de la Marine nationale. En effet, en décembre 2021, et pour la seconde année consécutive, deux frégates multimissions françaises ont remporté le trophée Hook’em Award, qui récompense les unités de l’Otan s’étant distinguées dans des opérations de lutte anti-sous-marine.

        Pour rappel, ce n’est pas la première fois que la marine américaine choisit des moyens de détection produits par Thales, le groupe français lui fournissant les sonars à basse fréquence trempés de type ALFS [Airborne Low Frequency Sonar] destinés à ses hélicoptères MH-60R « Seahawk ».

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        Initialement, le programme « Littoral Combat Ship » [LCS] visait à doter la marine américaine de 52 frégates légères polyvalentes pour 37 milliards de dollars, en confiant leur construction à deux groupements industriels. L’idée était alors de développer deux types de navires différents, à savoir un monocoque [classe Freedom] et un trimaran [classe Independence], puis de leur ajouter des modules capacitaires en fonction de leurs missions [lutte anti-sous-marine et anti-navire, déminage, renseignement, surveillance côtière, opérations spéciales].

        Seulement, ce programme a viré au fiasco, avec une hausse exponentielle des coûts et des navires qui se sont avérés moins performants que prévus. D’où la volonté de l’US Navy d’arrêter les frais. Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle a fait part de son intention de retirer du service les 9 frégates de la classe Freedom et de ne pas doter celles de la classe Independence de capacités de lutte anti-sous-marine.

        Celles-ci devaient en grande partie reposer sur le sonar remorqué DART [Dual-mode Array Transmitter] développé par Raytheon Technologies. Tout comme celles des futures frégates de la classe Constellation, dont il est question de doter l’US Navy de vingt unités dans le cadre du programme FFG[X]. Pour rappel, la conception de ces navires est dérivée de la variante italienne de la frégate multimissions [FREMM].

        Mais là encore, le développement du DART n’a pas donné pleinement satisfaction… Au point que ses essais ont été interrompus en septembre dernier. Si ce sonar a pu démontrer sa capacité à détecter et suivre un sous-marin, il est apparu qu’il manquait de fiabilité et que ses performances n’étaient pas à la hauteur de ce qu’attendait la marine américaine, notamment à cause d’un manque de stabilité une fois en immersion et de problèmes au niveau de ses transducteurs [dispositifs convertissant un signal électrique en une onde sonar, ndlr].

        Aussi, l’US Navy a donc considéré qu’il fallait, là aussi, arrêter les frais. Le 31 mars, le contre-amiral Casey Moton, responsable des programmes LCS et FFG[X], a expliqué à la presse que l’US Navy n’avait plus le temps d’attendre, alors que le chantier de la première frégate de classe Constellation doit démarrer en 2022. Et d’annoncer que le DART serait remplacé par le sonar actif/passif à basse fréquence et à immersion variable CAPTAS-4, produit Advanced Acoustics Concepts, un co-entreprise détenue par le français Thales et l’italien Leonardo DRS.

        Le CAPTAS-4 a été choisi « en raison de ses performances éprouvées et de sa maturité technique », ce qui « réduit le risque de l’intégrer dans le système de combat de guerre sous-marine [AN/SQQ-89] » des frégates de type Constellation, a souligné le contre-amiral Moton.

        Il est vrai que l’US Navy a pu mesurer l’efficacité du CAPTAS-4 en opérant aux côtés de la Marine nationale. En effet, en décembre 2021, et pour la seconde année consécutive, deux frégates multimissions françaises ont remporté le trophée Hook’em Award, qui récompense les unités de l’Otan s’étant distinguées dans des opérations de lutte anti-sous-marine.

        Pour rappel, ce n’est pas la première fois que la marine américaine choisit des moyens de détection produits par Thales, le groupe français lui fournissant les sonars à basse fréquence trempés de type ALFS [Airborne Low Frequency Sonar] destinés à ses hélicoptères MH-60R « Seahawk ».

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        Initialement, le programme « Littoral Combat Ship » [LCS] visait à doter la marine américaine de 52 frégates légères polyvalentes pour 37 milliards de dollars, en confiant leur construction à deux groupements industriels. L’idée était alors de développer deux types de navires différents, à savoir un monocoque [classe Freedom] et un trimaran [classe Independence], puis de leur ajouter des modules capacitaires en fonction de leurs missions [lutte anti-sous-marine et anti-navire, déminage, renseignement, surveillance côtière, opérations spéciales].

        Seulement, ce programme a viré au fiasco, avec une hausse exponentielle des coûts et des navires qui se sont avérés moins performants que prévus. D’où la volonté de l’US Navy d’arrêter les frais. Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle a fait part de son intention de retirer du service les 9 frégates de la classe Freedom et de ne pas doter celles de la classe Independence de capacités de lutte anti-sous-marine.

        Celles-ci devaient en grande partie reposer sur le sonar remorqué DART [Dual-mode Array Transmitter] développé par Raytheon Technologies. Tout comme celles des futures frégates de la classe Constellation, dont il est question de doter l’US Navy de vingt unités dans le cadre du programme FFG[X]. Pour rappel, la conception de ces navires est dérivée de la variante italienne de la frégate multimissions [FREMM].

        Mais là encore, le développement du DART n’a pas donné pleinement satisfaction… Au point que ses essais ont été interrompus en septembre dernier. Si ce sonar a pu démontrer sa capacité à détecter et suivre un sous-marin, il est apparu qu’il manquait de fiabilité et que ses performances n’étaient pas à la hauteur de ce qu’attendait la marine américaine, notamment à cause d’un manque de stabilité une fois en immersion et de problèmes au niveau de ses transducteurs [dispositifs convertissant un signal électrique en une onde sonar, ndlr].

        Aussi, l’US Navy a donc considéré qu’il fallait, là aussi, arrêter les frais. Le 31 mars, le contre-amiral Casey Moton, responsable des programmes LCS et FFG[X], a expliqué à la presse que l’US Navy n’avait plus le temps d’attendre, alors que le chantier de la première frégate de classe Constellation doit démarrer en 2022. Et d’annoncer que le DART serait remplacé par le sonar actif/passif à basse fréquence et à immersion variable CAPTAS-4, produit Advanced Acoustics Concepts, un co-entreprise détenue par le français Thales et l’italien Leonardo DRS.

        Le CAPTAS-4 a été choisi « en raison de ses performances éprouvées et de sa maturité technique », ce qui « réduit le risque de l’intégrer dans le système de combat de guerre sous-marine [AN/SQQ-89] » des frégates de type Constellation, a souligné le contre-amiral Moton.

        Il est vrai que l’US Navy a pu mesurer l’efficacité du CAPTAS-4 en opérant aux côtés de la Marine nationale. En effet, en décembre 2021, et pour la seconde année consécutive, deux frégates multimissions françaises ont remporté le trophée Hook’em Award, qui récompense les unités de l’Otan s’étant distinguées dans des opérations de lutte anti-sous-marine.

        Pour rappel, ce n’est pas la première fois que la marine américaine choisit des moyens de détection produits par Thales, le groupe français lui fournissant les sonars à basse fréquence trempés de type ALFS [Airborne Low Frequency Sonar] destinés à ses hélicoptères MH-60R « Seahawk ».

        L'Humanité

        3e volet du rapport du Giec : capturer le carbone, une vraie-fausse bonne idée

        Actu

        Climat. Le Giec rend public, ce lundi, le troisième volet de son sixième rapport, qui met à plat des solutions. Et alerte : toutes ne se valent pas. Explications

        Marie-Noëlle Bertrand

        Tous les chemins pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C sont-ils bons à prendre ? C’est une question à laquelle le Giec répondra ce lundi 4 avril. Le groupe international d’experts sur l’évaluation du changement climatique doit rendre public le troisième et dernier volet de son sixième rapport d’évaluation.

        • Le premier, remis en août 2021, portait sur les perspectives de réchauffement en fonction des niveaux d’émissions de gaz à effet de serre à venir, et leurs effets physiques sur le Système terrestre.
        • Le deuxième, publié en octobre, évaluait l’impact de ces différents scénarios sur les écosystèmes et les sociétés humaines.
        • Ce troisième volet doit s’attacher à déterminer les trajectoires industrielles et économiques à suivre de façon à limiter la hausse des températures, soit les solutions qui sont à notre disposition.

        Là encore, plusieurs scénarios vont être mis sur la table avec, à chaque fois, une évaluation de leur impact sur l’emploi et, plus largement, de leur soutenabilité sociale.

        Produire des « émissions négatives »

        Les technologies et dispositifs de capture et de stockage du carbone comptent au nombre des leviers envisagés à moyen terme. Non sans soulever quelques questions, pour ne pas dire des réserves.

         Ces technologies ne doivent être envisagées que pour pallier ce que l’on sera obligé d’émettre en ultime ressort.

        Nadia Maizi, chercheuse à Mine Paris-PSL, co-auteure du rapport du Giec

        « À coup sûr, ils ne sont pas une solution à eux seuls », prévient Nadia Maizi, chercheuse à Mine Paris-PSL et figurant à la liste des auteurs principaux de ce troisième volet. « Ces technologies ne doivent être envisagées que pour pallier ce que l’on sera obligé d’émettre en ultime ressort. » Car les précédents travaux du Giec sont clairs à ce propos : rien ne remplacera la nécessaire baisse de nos émissions.

        Décryptage vidéo Dérèglement climatique : concrètement, qu'est-ce que l'on peut faire ?

        Reste que leur concentration est telle aujourd’hui que transformer nos économies ne suffira pas. Pour limiter le réchauffement à 1,5 °C ou 2 °C, seuils critiques au-delà desquels l’adaptation deviendra trop coûteuse pour les sociétés humaines, voire impossible dans plusieurs grandes régions du globe, il va falloir produire des « émissions négatives », autrement dit ravaler du carbone déjà présent dans l’air. Et c’est là que les choses se corsent.

        Une capacité d’absorption saturée

        « Les océans et la végétation sont d’ores et déjà des puits de carbone naturels », rappelle Nadia Maizi. Mais face à un enrichissement permanent de l’atmosphère en CO2, leur capacité d’absorption sature. Des dispositifs complémentaires sont étudiés depuis quelques années.

        Ceux dits biologiques focalisent de nombreuses attentions. Il faut dire qu’il y a de quoi y voir une plutôt bonne idée. La reconstitution de forêts disparues, voire la création d’espaces boisés à très grande échelle comptent parmi cet éventail.

        Urgence climatique. Qu’est-ce qui bloque ?

        Ce que l’on nomme les Beccs en anglais – pour Bioenergy Carbon Capture and Storage – également. Ces projets consistent à boiser de vastes espaces avec des essences forestières à croissance rapide, à exploiter cette biomasse en la brûlant pour produire de l’énergie et, enfin, à capter le CO2 émis au moment de la combustion.

        Dangereuses monocultures

        Le Giec étudie leur usage dans certains de ses rapports passés, entre autres celui produit en 2018 sur les conséquences d’un réchauffement de 1,5 °C. Or, tout en notant l’immaturité de ces dispositifs, il en pointe également les dangers. « Faire reposer la décarbonation de l’économie sur ces changements d’usage des terres à grande échelle est incompatible avec l’atteinte d’une grande partie des objectifs de développement durable (ODD) tels qu’adoptés à New York en 2015 », souligne ainsi l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales) dans une note d’analyse datée de 2019.

        Faire ces choix mettrait en concurrence ces espaces forestiers avec ceux nécessaires à une agriculture nourricière.

        En d’autres termes, faire ces choix mettrait en concurrence ces espaces forestiers avec ceux nécessaires à une agriculture nourricière. Le risque de famine s’en trouverait accru. Celui d’éroder la biodiversité également. Car, paradoxalement, « la demande en bois nécessaire au fonctionnement des Beccs risque d’augmenter et, avec elle, la déforestation », soulignait Peter Holding, agriculteur australien, représentant de l’organisation Farmers for Climate Action, lors d’un colloque tenu en ligne la semaine dernière à l’initiative de l’European Climate Foundation.

        Planter ou nourrir : Oxfam alerte sur les dangers des stratégies de neutralité carbone

        « Les communautés autochtones pourraient elles aussi souffrir de ces procédés », pointaient d’autres intervenants. Toutes ces monocultures dédiées nécessitent, enfin, énormément d’eau, relève pour sa part Nadia Maizi. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Au Giec de peaufiner la réponse, mais tous ceux qui ont étudié la chose de près le disent : l’usage de ces puits biologiques devra être extrêmement limité, au risque, sinon, d’être contre-productif.

        La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?

        QU’EST-CE QUE LE GIEC ?Créé par l’ONU, en 1988, le Giec (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ) est un organisme intergouvernemental chargé « d’évaluer les travaux scientifiques consacrés au changement climatique ».

        Il regroupe des centaines de chercheurs du monde entier et produit tous les cinq à sept ans un rapport d’évaluation qui synthétise l’ensemble des connaissances sur le sujet. 

        Le Giec est organisé en trois groupes travaillant sur des thèmes ainsi répartis :

        •  la physique du système climatique.
        • les impacts du réchauffement climatique sur l’environnement et les sociétés, et les mesures d’adaptation à mettre en place.
        • les moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre. 
        Réchauffement climatiqueGieccarboneco2
        El País (ESP)

        Vidrio soplado: la magia de un arte milenario en La Granja

        SEGOVIA

        La Real Fábrica de Cristales es el único centro en España que transmite esta técnica ancestral que, desde el pasado 23 de marzo, aspira a convertirse en patrimonio cultural de la Unesco. Entramos en sus talleres y museo, con brillantes vidrieras y piezas del siglo XVIII

        “La elaboración del vidrio soplado no ha cambiado mucho desde la época de los romanos”, asegura Alba Martín, quien desde el pasado mes de diciembre enseña a 15 nuevos aprendices esta técnica ancestral –se estima que apareció en Siria en torno al siglo I antes de Cristo– en la escuela de la Real Fábrica de Cristales de La Granja (Segovia), centro de la que ella misma fue alumna hace casi dos décadas, y el único en España que transmite actualmente este arte milenario. El preciso manejo de horno, caña, ferre y bancal –las herramientas básicas, ya usadas también por los romanos– por sus maestros sopladores, prácticamente magia a ojos de cualquiera, fueron declarados patrimonio cultural inmaterial por el Gobierno español en julio de 2021.“Es un oficio que corre el riesgo de quedar en el olvido”, advierte Paloma Pastor, directora del Museo Tecnológico de la Real Fábrica de Cristales, abierto de nuevo al público tras las restricciones pandémicas, y en cuya visita guiada se puede conocer y contemplar, in situ, tan fascinante proceso creativo.

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        El momento no puede ser más oportuno: el pasado 10 de febrero se inauguró el Año Internacional del Vidrio, con el que la ONU pretende sensibilizar sobre la importancia económica, tecnológica y social de este material, “uno de los más versátiles y transformadores de la historia”, según la institución, y cuya técnica artesanal de soplado aspira, desde el 23 de marzo, a entrar en la lista de patrimonio cultural de la Unesco.

        “Quienes nos visitan se quedan francamente sorprendidos por la dimensión y la importancia que tiene el edificio”, asegura Pastor. Quizá porque la llamada nave de hornos, que inicia el recorrido por el museo de la Real Fábrica de Cristales, parece, a primera vista, más una iglesia que una factoría. Nos adentramos en el mismo pabellón que José Díaz Gamones, arquitecto del Real Sitio, proyectó en 1770 a las afueras de La Granja por encargo de Carlos III. Un espacio diáfano, de gruesos y altos muros blancos, con ventanas de medio arco por las que se cuela un radiante sol invernal. De planta basilical, con tres naves y dos cruceros coronados por sendas cúpulas, se trata de un magnífico ejemplo de arquitectura industrial europea de carácter regio, declarado Bien de Interés Cultural, que justifica una visita a esta localidad segoviana, a los pies la sierra de Guadarrama.

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        Cuestión de seguridad

        “En1770 se encargan a la Real Fábrica de Cristales de La Granja una serie de espejos de grandes dimensiones para el Salón del Trono y el Salón de Gasparini, en el Palacio Real de Madrid, pero surge un problema”, explica Paloma Pastor. Concretamente un incendio en la factoría de vidrios planos original, creada en 1727 por Felipe V dentro del pueblo de La Granja, que puso en riesgo a las viviendas cercanas. “Por eso, y porque ya había una necesidad de ampliar la fábrica, se decide construir una nueva planta extramuros”. Pero si hasta entonces los hornos tenían cubiertas de madera, en este caso se construyen con ladrillo y se ubican bajo altas cúpulas –la reconstrucción de uno de ellos, de planta circular, recibe ahora a los visitantes–, “todo dirigido a garantizar la seguridad del nuevo edificio”, añade Pastor.

        La respetuosa rehabilitación de la nave original, a cargo de Ignacio de las Casas, acoge la colección tecnológica del museo; 16.000 metros cuadrados dedicados a la evolución técnica del vidrio soplado en España, partiendo de lo más elemental, su materia prima (arena de sílice, tan abundante en esta zona), o el óxido de plomo, elemento “que diferencia al vidrio del cristal”, anuncia la directora, “que le aporta ese brillo y sonido, su valor añadido”. También se expone maquinaria empleada históricamente en la fábrica, como molinos con muelas de granito “para machacar y tamizar las mezclas”, detalla Pastor; las grandes mesas de vaciado que permitieron elaborar los espejos demandados por la corte borbónica –incluso uno tan voluminoso que, según la tradición, Carlos III podía verse reflejado montado a caballo–; prensadoras de brazo incorporadas en el siglo XIX, o un grupo electrógeno Hispano-Suiza empleado cuando había cortes en el suministro eléctrico. El broche lo pone un Cristo de la casa Maumejean “que se expuso en la Exposición Internacional de Artes Decorativas de París en 1925”, cuenta Paloma Pastor, y que forma parte del valioso fondo de vidrieras que atesora el museo de esta familia de artesanos franceses, autores, entre otras, de las que cubren la cúpula del hotel Palace de Madrid o el Patio de Operaciones del Banco de España.

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        Arte en directo

        Antes de ver el resto de la colección Maumejean, la sala dedicada al Cristal de La Granja (piezas de estilo centroeuropeo del siglo XVIII) o la de vidrio contemporáneo, con una recreación vítrea de Las meninas de Velázquez (obra de Kazue Taguchi), hay que salir al Patio de la Leña –originalmente el fuego de los hornos era alimentado con madera de los bosques de Valsaín– para ver en vivo la pericia de los artesanos de la Real Fábrica de Cristales. A través de una pasarela, los visitantes acceden al taller de soplado, donde maestros y oficiales dan forma a las piezas que se venden en la tienda de la factoría. Maravilla contemplar cómo una pequeña bola incandescente y anaranjada extraída del horno, a unos 1.130 grados, con el extremo de la caña se convierte, a base de moldeado y soplado, en una pieza de cristal brillante que se introduce después en el arca de recocido. En este segundo horno, alargado y con una cinta transportadora en su interior, las creaciones se enfrían durante ocho horas –pasando de 500 grados a temperatura ambiente– conforme avanzan hasta salir por el otro extremo.

        Solo entonces pueden cogerse con la mano y pasan a la sala de talla, también accesible desde el patio, donde apostados frente a sus tornos un equipo de cinco expertos talladores cortan, pulen, decoran y desechan las creaciones que no alcanzan el estándar de calidad de la factoría. “Para nosotros el protagonista es el cristal”, aclara Elena Arenal, responsable de comunicación de la Real Fábrica; transparencia y mucho brillo son los rasgos que definen al cristal de La Granja. “Detrás de cada pieza”, añade Paloma Pastor, “hay un proceso humano, un oficio que requiere más de diez años de aprendizaje, y si no ponemos esto en valor, si no se entiende, desaparecerá”.

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        Para evitarlo, la Real Fábrica de Cristales de La Granja, que junto a la mallorquina Gordiola conservan una tradición con más de tres siglos de historia en España, ha retomado la formación (con certificado de profesionalidad) de las técnicas de soplado y colada en molde en su escuela taller, fundada en los años noventa y en la que antiguos alumnos como Alba Martín son ahora profesores. A pesar de la pandemia, la Real Fábrica ha impulsado también –a golpe de Zoom, reconoce Paloma Pastor–, junto al Ministerio de Cultura y centros de otros cinco países europeos (Alemania, Finlandia, República Checa, Francia y Hungría), el proyecto para que el soplado de vidrio sea reconocido patrimonio cultural de la Unesco. “Es una candidatura más amplia, que incluye las técnicas de decorado y soplete”, detalla Pastor, y que pretende sensibilizar sobre el “valor de la exclusividad que tiene la artesanía”, sintetiza, “eso es lo que hay que transmitir a la humanidad”. Una tradición que, en más de dos milenios, apenas ha cambiado.

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        La Hongrie commande un important stock de munitions à l’allemand Rheinmetall

        par Laurent Lagneau · 1 avril 2022

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        Si elle est en indélicatesse avec la Commission et le Parlement européens au sujet de la notion d’État de droit, la Hongrie a résolument choisi l’option européenne pour moderniser ses forces armées.

        Ainsi, après avoir sélectionné le chasseur suédois JAS-39 Gripen pour son aviation de combat et notifié à Airbus Helicopters un contrat portant sur la livraison de 36 hélicoptères [20 H145M et 16 H-225M « Caracal »], Budapest a commandé, en décembre 2018, 44 chars de combat Leopard 2A7+ et 24 obusiers PzH2000 auprès du constructeur allemand Krauss-Maffei Wegmann ainsi que, deux ans plus tard, 218 véhicules de combat d’infanterie KF41 Lynx, produits par Rheinmetall.

        D’où, d’ailleurs, le nouveau contrat que vient d’attribuer le ministère hongrois de la Défense à Rheinmetall. En effet, l’industriel allemand a indiqué, le 30 mars, que Budapest lui a commandé un « important lot de munitions », d’une valeur de « plusieurs centaines de millions d’euros ».

        Le lot en question comprend des munitions de 30mm ainsi que des obus de 120 mm [destinés aux Leopard 2A7+] et de 155mm [pour les obusiers PzH2000]. Rheinmetall évoque également des leurres de 40 et de 76 mm ainsi que des cartouches de 12,7 et de 7,62mm.

        « L’acquisition d’un ensemble complet de munitions représente une autre étape importante franchie par la Hongrie, membre de l’UE, dans la modernisation de ses forces armées, et par l’Otan » car « l’interopérabilité avec d’autres forces armées partenaires est également renforcée par les munitions modernes », a fait valoir Rheinmetall.

        « Nous sommes extrêmement honorés que la Hongrie nous fasse à nouveau confiance pour moderniser ses forces armées » et « nous sommes très impatients de travailler intensivement avec notre client dans un autre domaine clé des capacités militaires », a commenté Armin Papperger, le Pdg du groupe allemand.

        La livraison de ces munitions commencera en 2023, pour s’étaler jusqu’en 2031. Pour la plupart, elles seront produites en Hongrie. Ce qui, d’ailleurs, correspond aux objectifs de production des KF-41 Lynx, lesquels seront fabriqués – à partir de 2023 – à Zalaegerszeg, où Rheinmetall est en train de bâtir usine décrite comme devant être l’une des « plus modernes d’Europe ».

        La Hongrie commande un important stock de munitions à l’allemand Rheinmetall

        par Laurent Lagneau · 1 avril 2022

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        Si elle est en indélicatesse avec la Commission et le Parlement européens au sujet de la notion d’État de droit, la Hongrie a résolument choisi l’option européenne pour moderniser ses forces armées.

        Ainsi, après avoir sélectionné le chasseur suédois JAS-39 Gripen pour son aviation de combat et notifié à Airbus Helicopters un contrat portant sur la livraison de 36 hélicoptères [20 H145M et 16 H-225M « Caracal »], Budapest a commandé, en décembre 2018, 44 chars de combat Leopard 2A7+ et 24 obusiers PzH2000 auprès du constructeur allemand Krauss-Maffei Wegmann ainsi que, deux ans plus tard, 218 véhicules de combat d’infanterie KF41 Lynx, produits par Rheinmetall.

        D’où, d’ailleurs, le nouveau contrat que vient d’attribuer le ministère hongrois de la Défense à Rheinmetall. En effet, l’industriel allemand a indiqué, le 30 mars, que Budapest lui a commandé un « important lot de munitions », d’une valeur de « plusieurs centaines de millions d’euros ».

        Le lot en question comprend des munitions de 30mm ainsi que des obus de 120 mm [destinés aux Leopard 2A7+] et de 155mm [pour les obusiers PzH2000]. Rheinmetall évoque également des leurres de 40 et de 76 mm ainsi que des cartouches de 12,7 et de 7,62mm.

        « L’acquisition d’un ensemble complet de munitions représente une autre étape importante franchie par la Hongrie, membre de l’UE, dans la modernisation de ses forces armées, et par l’Otan » car « l’interopérabilité avec d’autres forces armées partenaires est également renforcée par les munitions modernes », a fait valoir Rheinmetall.

        « Nous sommes extrêmement honorés que la Hongrie nous fasse à nouveau confiance pour moderniser ses forces armées » et « nous sommes très impatients de travailler intensivement avec notre client dans un autre domaine clé des capacités militaires », a commenté Armin Papperger, le Pdg du groupe allemand.

        La livraison de ces munitions commencera en 2023, pour s’étaler jusqu’en 2031. Pour la plupart, elles seront produites en Hongrie. Ce qui, d’ailleurs, correspond aux objectifs de production des KF-41 Lynx, lesquels seront fabriqués – à partir de 2023 – à Zalaegerszeg, où Rheinmetall est en train de bâtir usine décrite comme devant être l’une des « plus modernes d’Europe ».

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        Si elle est en indélicatesse avec la Commission et le Parlement européens au sujet de la notion d’État de droit, la Hongrie a résolument choisi l’option européenne pour moderniser ses forces armées.

        Ainsi, après avoir sélectionné le chasseur suédois JAS-39 Gripen pour son aviation de combat et notifié à Airbus Helicopters un contrat portant sur la livraison de 36 hélicoptères [20 H145M et 16 H-225M « Caracal »], Budapest a commandé, en décembre 2018, 44 chars de combat Leopard 2A7+ et 24 obusiers PzH2000 auprès du constructeur allemand Krauss-Maffei Wegmann ainsi que, deux ans plus tard, 218 véhicules de combat d’infanterie KF41 Lynx, produits par Rheinmetall.

        D’où, d’ailleurs, le nouveau contrat que vient d’attribuer le ministère hongrois de la Défense à Rheinmetall. En effet, l’industriel allemand a indiqué, le 30 mars, que Budapest lui a commandé un « important lot de munitions », d’une valeur de « plusieurs centaines de millions d’euros ».

        Le lot en question comprend des munitions de 30mm ainsi que des obus de 120 mm [destinés aux Leopard 2A7+] et de 155mm [pour les obusiers PzH2000]. Rheinmetall évoque également des leurres de 40 et de 76 mm ainsi que des cartouches de 12,7 et de 7,62mm.

        « L’acquisition d’un ensemble complet de munitions représente une autre étape importante franchie par la Hongrie, membre de l’UE, dans la modernisation de ses forces armées, et par l’Otan » car « l’interopérabilité avec d’autres forces armées partenaires est également renforcée par les munitions modernes », a fait valoir Rheinmetall.

        « Nous sommes extrêmement honorés que la Hongrie nous fasse à nouveau confiance pour moderniser ses forces armées » et « nous sommes très impatients de travailler intensivement avec notre client dans un autre domaine clé des capacités militaires », a commenté Armin Papperger, le Pdg du groupe allemand.

        La livraison de ces munitions commencera en 2023, pour s’étaler jusqu’en 2031. Pour la plupart, elles seront produites en Hongrie. Ce qui, d’ailleurs, correspond aux objectifs de production des KF-41 Lynx, lesquels seront fabriqués – à partir de 2023 – à Zalaegerszeg, où Rheinmetall est en train de bâtir usine décrite comme devant être l’une des « plus modernes d’Europe ».

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        Si elle est en indélicatesse avec la Commission et le Parlement européens au sujet de la notion d’État de droit, la Hongrie a résolument choisi l’option européenne pour moderniser ses forces armées.

        Ainsi, après avoir sélectionné le chasseur suédois JAS-39 Gripen pour son aviation de combat et notifié à Airbus Helicopters un contrat portant sur la livraison de 36 hélicoptères [20 H145M et 16 H-225M « Caracal »], Budapest a commandé, en décembre 2018, 44 chars de combat Leopard 2A7+ et 24 obusiers PzH2000 auprès du constructeur allemand Krauss-Maffei Wegmann ainsi que, deux ans plus tard, 218 véhicules de combat d’infanterie KF41 Lynx, produits par Rheinmetall.

        D’où, d’ailleurs, le nouveau contrat que vient d’attribuer le ministère hongrois de la Défense à Rheinmetall. En effet, l’industriel allemand a indiqué, le 30 mars, que Budapest lui a commandé un « important lot de munitions », d’une valeur de « plusieurs centaines de millions d’euros ».

        Le lot en question comprend des munitions de 30mm ainsi que des obus de 120 mm [destinés aux Leopard 2A7+] et de 155mm [pour les obusiers PzH2000]. Rheinmetall évoque également des leurres de 40 et de 76 mm ainsi que des cartouches de 12,7 et de 7,62mm.

        « L’acquisition d’un ensemble complet de munitions représente une autre étape importante franchie par la Hongrie, membre de l’UE, dans la modernisation de ses forces armées, et par l’Otan » car « l’interopérabilité avec d’autres forces armées partenaires est également renforcée par les munitions modernes », a fait valoir Rheinmetall.

        « Nous sommes extrêmement honorés que la Hongrie nous fasse à nouveau confiance pour moderniser ses forces armées » et « nous sommes très impatients de travailler intensivement avec notre client dans un autre domaine clé des capacités militaires », a commenté Armin Papperger, le Pdg du groupe allemand.

        La livraison de ces munitions commencera en 2023, pour s’étaler jusqu’en 2031. Pour la plupart, elles seront produites en Hongrie. Ce qui, d’ailleurs, correspond aux objectifs de production des KF-41 Lynx, lesquels seront fabriqués – à partir de 2023 – à Zalaegerszeg, où Rheinmetall est en train de bâtir usine décrite comme devant être l’une des « plus modernes d’Europe ».

        L'Humanité

        Climat : quand les langues s’emmêlent !

        Marie-Noëlle Bertrand

        L’impact est inattendu et, une fois n’est pas coutume, réjouissant quand il augure d’une future mixité linguistique. Des chercheurs wallons ont mis en évidence que le réchauffement climatique influe sur nos façons de parler. La hausse des températures provoque une migration des accents régionaux, avancent-ils dans une étude publiée ce jeudi. « À l’instar de certaines espèces animales et végétales, nos inflexions tendent à se déplacer du Sud vers le Nord », explique Fulgence Muyhl, directeur du laboratoire d’écolinguistique de l’université de Liège. L’effet est déjà notable à Roubaix et à Lille, « où l’accent tonique propre à l’occitan est désormais couramment usité ». Ainsi n’est-il plus rare d’y entendre : « Tu sais pourquoi le kieng aboie, cong ? » L’accent ch’ti tend lui à prendre ses aises à Bruxelles, tandis que la tonalité savoyarde s’installe à Strasbourg. Les choses sont moins claires concernant l’accent breton. « Il semble être tombé dans la Manche », relève Fulgence Muyhl, qui se veut toutefois optimiste : « Avec la hausse attendue du niveau des mers, il n’est pas exclu de le voir réapparaître à Paris. »

        Réchauffement climatiquelangues régionalesClimat
        El País (ESP)

        24 horas en Jaén: lo que hay que saber para disfrutar al máximo de la ciudad andaluza

        24 HORAS

        Las vistas desde lo alto del castillo de Santa Catalina, su hermosa catedral, los baños árabes, las joyas del Museo Íbero y pistas gastronómicas trazan una ruta por la localidad

        Coronada por el castillo de Santa Catalina, Jaén se extiende sobre las laderas de un cerro de tal manera que la calle principal de su centro histórico parece discurrir entre los decorados de corcho de un belén. Un museo considerado como uno de los mejores del arte íbero, una impresionante catedral, unos cuantos restaurantes —dos con su estrella Michelin— y tabernas centenarias que sirven ricas tapas de la región constituyen el principal reclamo para los muchos turistas que en los últimos años han descubierto una capital andaluza menos conocida que sus vecinas.

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        10.00 Las mejores vistas

        Una buena idea para empezar el día es subir hasta el mirador del castillo de Santa Catalina  (1), edificado en la Edad Media en la cima de un risco de la sierra de Jabalcuz, a 820 metros de altura. Desde aquí se disfruta de las vistas sobre la ciudad, los extensos campos de olivares y los montes circundantes. Junto a la fortaleza se encuentra el parador de Jaén, una magnífica opción para alojarse que se construyó sobre los restos de otros bastiones. Lo suyo es aprovechar para un desayuno andaluz en su acogedor salón, entre armaduras y al calor de una espectacular chimenea.

        11.00 Una imponente catedral

        Elevándose hasta el cielo sobre la plaza de Santa María, la catedral de la Asunción de la Virgen (2) es una de las mayores y más hermosas de España. El templo renacentista que hoy vemos frente al palacio Episcopal y el edificio del Ayuntamiento fue levantado en el siglo XVI sobre el anterior, de estilo gótico, a su vez erigido sobre una mezquita. Su fachada adornada con esculturas de santos se considera una de las obras cumbres del barroco y hay que visitar su interior para admirar la sobria y también particular arquitectura de la sacristía, sostenida por 16 arcos; el magnífico coro, obra de José Gallego y Oviedo del Portal en el siglo XVIII bajo la influencia de su maestro Churriguera y que alberga su famosa sillería de 148 sitiales finamente tallados; la sala capitular con el retablo de Pedro Machuca del siglo XVI y, sobre las varias capillas, el original sistema de balcones para que los fieles pudieran contemplar la reliquia de la Santa Faz (o del Santo Rostro), enmarcada en plata y repujada por unos 600 rubíes, diamantes y esmeraldas. Se recomienda emplear al menos un par de horas para visitar este fastuoso templo, en las que no hay que perderse tampoco sus cinco puertas coronadas por valiosos relieves.

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        13.00 Por la Carrera de Jesús

        La calle más interesante y atractiva del centro histórico, Carrera de Jesús, arranca desde el lateral sur de la plaza de Santa María y discurre en dirección oeste entre los restos de la muralla árabe y cristiana y varios monumentos: el convento carmelita de Santa Teresa (3), de principios del siglo XVII y que custodia un manuscrito del Cántico Espiritual de San Juan de la Cruz; a su lado, el palacio renacentista del Vizconde de los Villares (4) y, muy cerca, el Camarín de Jesús (5), en cuyo interior sostiene una cruz la imagen más venerada de la ciudad, Nuestro Padre Jesús Nazareno (El Abuelo), en madera polícroma del siglo XVI.

        15.00 Cazuelas mozárabes y vinos de la tierra

        A pocos metros de la plaza principal, el restaurante boutique Plaza Vieja (6), inaugurado 2021, se ha hecho con una buena reputación entre los jienenses gracias a sus especialidades locales, como los platos de ibéricos de bellota. También por sus imaginativas recetas de fusión: cazuela mozárabe a base de bacalao, miel y nueces, fideuá oriental al curry o verduritas sefardíes. Todo ello se puede regar con los vinos de la tierra que ofrece la carta. El local, además, tiene un atractivo diseño y una amplia terraza muy cómoda para un almuerzo o cena.

        16.00 Aceites supremos, oro líquido

        Ya que estamos en una de las provincias de mayor producción de aceite de oliva virgen de calidad suprema, dos buenas direcciones para dejarse aconsejar sobre qué variedad adquirir son las tiendas Un mundo a granel (7), en el número 3 de la calle Pescadería, y la de La Fábrica (plaza Jardinillos, 6) (8). Ambos locales ofrecen también una buena selección de productos gourmet de la región, y la primera, además, especias y frutos secos exóticos.

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        17.00 El legado íbero

        Jaén presume de atesorar la colección más importante de arte íbero del mundo, con piezas tan sobresalientes como las del yacimiento de Porcuna, del siglo V antes de Cristo y que cinco años después de la inauguración del Museo Íbero (9) se hallan repartidas entre este centro y el cercano Museo Provincial (paseo de la Estación, 29) (10), por lo que es aconsejable visitar ambos (entradas gratuitas). Imágenes pétreas de toros —animales totémicos de los íberos—, príncipes, guerreros, cabezas de caballos o estatuillas de diosas, algunos muy bien conservados o restaurados, son las principales obras rescatadas de yacimientos ancestrales.

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        19.00 Sorpresas en dos palacios

        Los Baños Árabes de Jaén (11), bajo el palacio de Villardompardo, son probablemente los de mayor tamaño de Europa —ocupan 450 metros cuadrados— y también los mejor conservados, ya que después de la Reconquista permanecieron 500 años ocultos en los sótanos del palacio. Construidos en los siglos XI y XII por los almohades, el refinamiento de las costumbres en la ciudad en aquellos tiempos se percibe en su amplio y hermoso vestíbulo y en las tres salas sostenidas y separadas por arcos de herradura sobre medias columnas para los baños de agua fría, templada y caliente. Y en los techos abovedados, los lucernarios en forma de estrella filtran la luz.

        A través del patio con galerías de arcadas de otro palacio, el del Condestable de Iranzo (12), en la calle Maestra, se accede al Salón Mudéjar, techado por un bellísimo artesonado polícromo del siglo XV en cuyo centro sobresale un entramado de mocárabes.

        21.00 Tapas centenarias o estrellas Michelin

        La calle Maestra y la vecina zona del Arco del Consuelo concentran algunas de las tabernas de tapas con más solera del centro de la ciudad andaluza, como El Gorrión (Arco del Consuelo, 5) (13) y La Manchega (Bernardo López, 8) (14), ambas fundadas a finales del siglo XIX, donde probar entre otras especialidades la famosa morcilla local, con o sin migas, o la Peña Flamenca de Jaén (Maestra, 11; ) (15), que sirve además platos de caza, rabo de toro y guisos caseros.

        Si la elección para la cena se inclina hacia un restaurante de lujo, hay dos en el barrio de San Ildefonso que poseen una estrella Michelin: Dama Juana (16), de cocina tradicional, y Bagá (17), que fusiona con acierto los sabores del mar y la montaña en sus reputadas quisquillas de Motril en escabeche de perdiz y otras de sus audaces propuestas.

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        Moscou prétend que des hélicoptères ukrainiens ont attaqué un dépôt de pétrole sur le sol russe

        par Laurent Lagneau · 1 avril 2022

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        Alors qu’elles viennent de se retirer de la région de Tchernobyl et qu’elles ont apparemment réduit leur dispositif dans les environs de Kiev tout en conservant des moyens pour y exercer une pression, via des tirs d’artillerie, les forces russes semblent désormais concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, qui regroupe les oblasts de Donetsk et de Louhansk, les « capitales » des deux républiques autoproclamées soutenues par la Russie.

        Tout en consolidant ses positions dans le sud de l’Ukraine, notamment à Kherson, l’armée russe s’est renforcée à Zaporizhia, avec l’objectif probable d’atteindre Dnipro, ville située sur la rive orientale du fleuve Dniepr. En outre, selon le dernier point de situation du ministre français des Armées, elle semble produire un « effort particulier » dans le secteur d’Izioum, localité faisant partie de l’oblast de Kharkov, frontalier avec le Donbass.

        A priori, la manoeuvre russe vise à encercler les troupes ukrainiennes déployées dans le Donbass où, par ailleurs, des combats continuent de faire rage à Marioupol, port stratégique donnant sur la mer d’Azov. Pour cela, faire sauter le verrou que constitue la ville de Kharkov [capitale de l’oblast du même nom] pourrait être déterminant. Or, depuis le début des hostilités, celui-ci tient toujours, malgré des bombardements incessants.

        C’est donc dans ce contexte que, ce 1er avril, les autorités russes ont affirmé qu’un dépôt de pétrole appartenant au groupe public Rosneft et situé dans la région de Belgorod, à quelques dizaines de kilomètres de Kharkov, avait été la cible de deux hélicoptères d’attaque ukranieniens.

        « Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d’une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l’armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à basse altitude », a en effet déclaré Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de l’oblast de Belgorod. Les locaux d’une entreprises auraient également été endommagés par des roquettes tirées par ces deux hélicoptères, selon les affirmations de son directeur, relayées par l’agence Tass.

        Selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on arrive à distinguer la silhouette d’un hélicoptère Mil Mi-24 « Hind », un modèle en service au sein des forces russes et ukrainiennes.

        [ 🇷🇺 RUSSIE | 🇺🇦 UKRAINE ]

        🔸 Vidéo présumée des deux hélicoptères ukrainiens ayant mené un raid aérien contre une infrastructure pétrolière à Belgorod, ville située en territoire russe. Au moins 2 personnes auraient été blessées et 170 secouristes ont été déployés. https://t.co/uFTbd0SkKN pic.twitter.com/nh8LLXr7qI

        — (Little) Think Tank (@L_ThinkTank) April 1, 2022

        Seulement, et alors qu’il communique régulièrement sur les pertes infligées par ses troupes aux forces russes, l’Ukraine a gardé le silence sur cette frappe attribuée à deux de ses hélicoptères. Ce qui semble curieux étant donné que ce serait la première effectuée en territoire russe par des aéronefs depuis au moins… un erreur commise par un équipage de l’US Air Force durant la guerre de Corée, le 8 octobre 1950, celui-ci ayant bombardé la base soviétique de Sukhaya Rechka.

        Puis Kiev a refusé de confirmer cette frappe. « Je ne peux ni confirmer ni démentir que l’Ukraine était impliquée, car je n’ai pas toutes les informations militaires entre mes mains », a ainsi déclaré Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères.

        Puis, le ministère ukrainien de la Défense a suggéré qu’elle serait le fait des Russes eux-mêmes. L’Ukraine n’a pas à « assumer la responsabilité de toutes les erreurs de calcul, toutes les catastrophes et tous les événements ayant lieu sur le territoire russe », a effet affirmé Oleksandre Motouzianyk, son porte-parole.

        Sur le plan militaire, un raid contre un dépôt de carburant situé à quelques kilomètres de l’oblast de Kharkov n’aurait rien d’extravagant si l’objectif était de contrarier la manoeuvre en cours vers le Donbass en ciblant la logistique. Et il vaut mieux agir de la sorte plutôt que chercher à détruire un à un les camions citerne chargés de ravitailler les blindés russes. En outre, il aurait démontré que la Russie n’a pas totalement la maîtrise du ciel, comme l’a pourtant encore assuré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

        « La maîtrise des airs au cours de l’opération militaire spéciale est un fait absolu. Concernant l’incident [de Belgorod] il reviendra à nos forces armées de l’évaluer », a-t-il dit, ce 1er avril. Mais il a également estimé que cette attaque attribuée à des hélicoptères urkainiens ne serait pas sans conséquence sur les pourparlers entre Moscou et Kiev.

        « Il est clair qu’on ne peut pas considérer cela comme quelque chose qui va créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations », a affirmé M. Peskov. Toutefois, ces pourparlers ont repris, par vidéoconférence, ce 1er avril. « Nous continuons les négociations par visioconférence. Nos positions sur la Crimée et le Donbass n’ont pas changé », a même prévenu Vladimir Medinski, le négociateur du Kremlin.

        Pour l’instant, l’Ukraine a proposé d’adopter un statut d’État neutre, c’est à dire qu’elle ne rejoindrait aucune alliance militaire et n’accueillerait pas de forces permanentes étrangères sur son sol sen échange de garanties sur sa sécurité qui seraient fournies par des pays tiers, comme Israël, la Turquie, le Canada et la Pologne.

        Moscou prétend que des hélicoptères ukrainiens ont attaqué un dépôt de pétrole sur le sol russe

        par Laurent Lagneau · 1 avril 2022

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        Alors qu’elles viennent de se retirer de la région de Tchernobyl et qu’elles ont apparemment réduit leur dispositif dans les environs de Kiev tout en conservant des moyens pour y exercer une pression, via des tirs d’artillerie, les forces russes semblent désormais concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, qui regroupe les oblasts de Donetsk et de Louhansk, les « capitales » des deux républiques autoproclamées soutenues par la Russie.

        Tout en consolidant ses positions dans le sud de l’Ukraine, notamment à Kherson, l’armée russe s’est renforcée à Zaporizhia, avec l’objectif probable d’atteindre Dnipro, ville située sur la rive orientale du fleuve Dniepr. En outre, selon le dernier point de situation du ministre français des Armées, elle semble produire un « effort particulier » dans le secteur d’Izioum, localité faisant partie de l’oblast de Kharkov, frontalier avec le Donbass.

        A priori, la manoeuvre russe vise à encercler les troupes ukrainiennes déployées dans le Donbass où, par ailleurs, des combats continuent de faire rage à Marioupol, port stratégique donnant sur la mer d’Azov. Pour cela, faire sauter le verrou que constitue la ville de Kharkov [capitale de l’oblast du même nom] pourrait être déterminant. Or, depuis le début des hostilités, celui-ci tient toujours, malgré des bombardements incessants.

        C’est donc dans ce contexte que, ce 1er avril, les autorités russes ont affirmé qu’un dépôt de pétrole appartenant au groupe public Rosneft et situé dans la région de Belgorod, à quelques dizaines de kilomètres de Kharkov, avait été la cible de deux hélicoptères d’attaque ukranieniens.

        « Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d’une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l’armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à basse altitude », a en effet déclaré Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de l’oblast de Belgorod. Les locaux d’une entreprises auraient également été endommagés par des roquettes tirées par ces deux hélicoptères, selon les affirmations de son directeur, relayées par l’agence Tass.

        Selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on arrive à distinguer la silhouette d’un hélicoptère Mil Mi-24 « Hind », un modèle en service au sein des forces russes et ukrainiennes.

        [ 🇷🇺 RUSSIE | 🇺🇦 UKRAINE ]

        🔸 Vidéo présumée des deux hélicoptères ukrainiens ayant mené un raid aérien contre une infrastructure pétrolière à Belgorod, ville située en territoire russe. Au moins 2 personnes auraient été blessées et 170 secouristes ont été déployés. https://t.co/uFTbd0SkKN pic.twitter.com/nh8LLXr7qI

        — (Little) Think Tank (@L_ThinkTank) April 1, 2022

        Seulement, et alors qu’il communique régulièrement sur les pertes infligées par ses troupes aux forces russes, l’Ukraine a gardé le silence sur cette frappe attribuée à deux de ses hélicoptères. Ce qui semble curieux étant donné que ce serait la première effectuée en territoire russe par des aéronefs depuis au moins… un erreur commise par un équipage de l’US Air Force durant la guerre de Corée, le 8 octobre 1950, celui-ci ayant bombardé la base soviétique de Sukhaya Rechka.

        Puis Kiev a refusé de confirmer cette frappe. « Je ne peux ni confirmer ni démentir que l’Ukraine était impliquée, car je n’ai pas toutes les informations militaires entre mes mains », a ainsi déclaré Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères.

        Puis, le ministère ukrainien de la Défense a suggéré qu’elle serait le fait des Russes eux-mêmes. L’Ukraine n’a pas à « assumer la responsabilité de toutes les erreurs de calcul, toutes les catastrophes et tous les événements ayant lieu sur le territoire russe », a effet affirmé Oleksandre Motouzianyk, son porte-parole.

        Sur le plan militaire, un raid contre un dépôt de carburant situé à quelques kilomètres de l’oblast de Kharkov n’aurait rien d’extravagant si l’objectif était de contrarier la manoeuvre en cours vers le Donbass en ciblant la logistique. Et il vaut mieux agir de la sorte plutôt que chercher à détruire un à un les camions citerne chargés de ravitailler les blindés russes. En outre, il aurait démontré que la Russie n’a pas totalement la maîtrise du ciel, comme l’a pourtant encore assuré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

        « La maîtrise des airs au cours de l’opération militaire spéciale est un fait absolu. Concernant l’incident [de Belgorod] il reviendra à nos forces armées de l’évaluer », a-t-il dit, ce 1er avril. Mais il a également estimé que cette attaque attribuée à des hélicoptères urkainiens ne serait pas sans conséquence sur les pourparlers entre Moscou et Kiev.

        « Il est clair qu’on ne peut pas considérer cela comme quelque chose qui va créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations », a affirmé M. Peskov. Toutefois, ces pourparlers ont repris, par vidéoconférence, ce 1er avril. « Nous continuons les négociations par visioconférence. Nos positions sur la Crimée et le Donbass n’ont pas changé », a même prévenu Vladimir Medinski, le négociateur du Kremlin.

        Pour l’instant, l’Ukraine a proposé d’adopter un statut d’État neutre, c’est à dire qu’elle ne rejoindrait aucune alliance militaire et n’accueillerait pas de forces permanentes étrangères sur son sol sen échange de garanties sur sa sécurité qui seraient fournies par des pays tiers, comme Israël, la Turquie, le Canada et la Pologne.

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        Alors qu’elles viennent de se retirer de la région de Tchernobyl et qu’elles ont apparemment réduit leur dispositif dans les environs de Kiev tout en conservant des moyens pour y exercer une pression, via des tirs d’artillerie, les forces russes semblent désormais concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, qui regroupe les oblasts de Donetsk et de Louhansk, les « capitales » des deux républiques autoproclamées soutenues par la Russie.

        Tout en consolidant ses positions dans le sud de l’Ukraine, notamment à Kherson, l’armée russe s’est renforcée à Zaporizhia, avec l’objectif probable d’atteindre Dnipro, ville située sur la rive orientale du fleuve Dniepr. En outre, selon le dernier point de situation du ministre français des Armées, elle semble produire un « effort particulier » dans le secteur d’Izioum, localité faisant partie de l’oblast de Kharkov, frontalier avec le Donbass.

        A priori, la manoeuvre russe vise à encercler les troupes ukrainiennes déployées dans le Donbass où, par ailleurs, des combats continuent de faire rage à Marioupol, port stratégique donnant sur la mer d’Azov. Pour cela, faire sauter le verrou que constitue la ville de Kharkov [capitale de l’oblast du même nom] pourrait être déterminant. Or, depuis le début des hostilités, celui-ci tient toujours, malgré des bombardements incessants.

        C’est donc dans ce contexte que, ce 1er avril, les autorités russes ont affirmé qu’un dépôt de pétrole appartenant au groupe public Rosneft et situé dans la région de Belgorod, à quelques dizaines de kilomètres de Kharkov, avait été la cible de deux hélicoptères d’attaque ukranieniens.

        « Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d’une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l’armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à basse altitude », a en effet déclaré Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de l’oblast de Belgorod. Les locaux d’une entreprises auraient également été endommagés par des roquettes tirées par ces deux hélicoptères, selon les affirmations de son directeur, relayées par l’agence Tass.

        Selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on arrive à distinguer la silhouette d’un hélicoptère Mil Mi-24 « Hind », un modèle en service au sein des forces russes et ukrainiennes.

        [ 🇷🇺 RUSSIE | 🇺🇦 UKRAINE ]

        🔸 Vidéo présumée des deux hélicoptères ukrainiens ayant mené un raid aérien contre une infrastructure pétrolière à Belgorod, ville située en territoire russe. Au moins 2 personnes auraient été blessées et 170 secouristes ont été déployés. https://t.co/uFTbd0SkKN pic.twitter.com/nh8LLXr7qI

        — (Little) Think Tank (@L_ThinkTank) April 1, 2022

        Seulement, et alors qu’il communique régulièrement sur les pertes infligées par ses troupes aux forces russes, l’Ukraine a gardé le silence sur cette frappe attribuée à deux de ses hélicoptères. Ce qui semble curieux étant donné que ce serait la première effectuée en territoire russe par des aéronefs depuis au moins… un erreur commise par un équipage de l’US Air Force durant la guerre de Corée, le 8 octobre 1950, celui-ci ayant bombardé la base soviétique de Sukhaya Rechka.

        Puis Kiev a refusé de confirmer cette frappe. « Je ne peux ni confirmer ni démentir que l’Ukraine était impliquée, car je n’ai pas toutes les informations militaires entre mes mains », a ainsi déclaré Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères.

        Puis, le ministère ukrainien de la Défense a suggéré qu’elle serait le fait des Russes eux-mêmes. L’Ukraine n’a pas à « assumer la responsabilité de toutes les erreurs de calcul, toutes les catastrophes et tous les événements ayant lieu sur le territoire russe », a effet affirmé Oleksandre Motouzianyk, son porte-parole.

        Sur le plan militaire, un raid contre un dépôt de carburant situé à quelques kilomètres de l’oblast de Kharkov n’aurait rien d’extravagant si l’objectif était de contrarier la manoeuvre en cours vers le Donbass en ciblant la logistique. Et il vaut mieux agir de la sorte plutôt que chercher à détruire un à un les camions citerne chargés de ravitailler les blindés russes. En outre, il aurait démontré que la Russie n’a pas totalement la maîtrise du ciel, comme l’a pourtant encore assuré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

        « La maîtrise des airs au cours de l’opération militaire spéciale est un fait absolu. Concernant l’incident [de Belgorod] il reviendra à nos forces armées de l’évaluer », a-t-il dit, ce 1er avril. Mais il a également estimé que cette attaque attribuée à des hélicoptères urkainiens ne serait pas sans conséquence sur les pourparlers entre Moscou et Kiev.

        « Il est clair qu’on ne peut pas considérer cela comme quelque chose qui va créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations », a affirmé M. Peskov. Toutefois, ces pourparlers ont repris, par vidéoconférence, ce 1er avril. « Nous continuons les négociations par visioconférence. Nos positions sur la Crimée et le Donbass n’ont pas changé », a même prévenu Vladimir Medinski, le négociateur du Kremlin.

        Pour l’instant, l’Ukraine a proposé d’adopter un statut d’État neutre, c’est à dire qu’elle ne rejoindrait aucune alliance militaire et n’accueillerait pas de forces permanentes étrangères sur son sol sen échange de garanties sur sa sécurité qui seraient fournies par des pays tiers, comme Israël, la Turquie, le Canada et la Pologne.

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        Alors qu’elles viennent de se retirer de la région de Tchernobyl et qu’elles ont apparemment réduit leur dispositif dans les environs de Kiev tout en conservant des moyens pour y exercer une pression, via des tirs d’artillerie, les forces russes semblent désormais concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, qui regroupe les oblasts de Donetsk et de Louhansk, les « capitales » des deux républiques autoproclamées soutenues par la Russie.

        Tout en consolidant ses positions dans le sud de l’Ukraine, notamment à Kherson, l’armée russe s’est renforcée à Zaporizhia, avec l’objectif probable d’atteindre Dnipro, ville située sur la rive orientale du fleuve Dniepr. En outre, selon le dernier point de situation du ministre français des Armées, elle semble produire un « effort particulier » dans le secteur d’Izioum, localité faisant partie de l’oblast de Kharkov, frontalier avec le Donbass.

        dernier point de situation

        A priori, la manoeuvre russe vise à encercler les troupes ukrainiennes déployées dans le Donbass où, par ailleurs, des combats continuent de faire rage à Marioupol, port stratégique donnant sur la mer d’Azov. Pour cela, faire sauter le verrou que constitue la ville de Kharkov [capitale de l’oblast du même nom] pourrait être déterminant. Or, depuis le début des hostilités, celui-ci tient toujours, malgré des bombardements incessants.

        C’est donc dans ce contexte que, ce 1er avril, les autorités russes ont affirmé qu’un dépôt de pétrole appartenant au groupe public Rosneft et situé dans la région de Belgorod, à quelques dizaines de kilomètres de Kharkov, avait été la cible de deux hélicoptères d’attaque ukranieniens.

        « Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d’une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l’armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à basse altitude », a en effet déclaré Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de l’oblast de Belgorod. Les locaux d’une entreprises auraient également été endommagés par des roquettes tirées par ces deux hélicoptères, selon les affirmations de son directeur, relayées par l’agence Tass.

        Selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on arrive à distinguer la silhouette d’un hélicoptère Mil Mi-24 « Hind », un modèle en service au sein des forces russes et ukrainiennes.

        [ 🇷🇺 RUSSIE | 🇺🇦 UKRAINE ]

        🔸 Vidéo présumée des deux hélicoptères ukrainiens ayant mené un raid aérien contre une infrastructure pétrolière à Belgorod, ville située en territoire russe. Au moins 2 personnes auraient été blessées et 170 secouristes ont été déployés. https://t.co/uFTbd0SkKN pic.twitter.com/nh8LLXr7qI

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        🔸 Vidéo présumée des deux hélicoptères ukrainiens ayant mené un raid aérien contre une infrastructure pétrolière à Belgorod, ville située en territoire russe. Au moins 2 personnes auraient été blessées et 170 secouristes ont été déployés. https://t.co/uFTbd0SkKN pic.twitter.com/nh8LLXr7qI

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        April 1, 2022

        Seulement, et alors qu’il communique régulièrement sur les pertes infligées par ses troupes aux forces russes, l’Ukraine a gardé le silence sur cette frappe attribuée à deux de ses hélicoptères. Ce qui semble curieux étant donné que ce serait la première effectuée en territoire russe par des aéronefs depuis au moins… un erreur commise par un équipage de l’US Air Force durant la guerre de Corée, le 8 octobre 1950, celui-ci ayant bombardé la base soviétique de Sukhaya Rechka.

        erreur commise

        Puis Kiev a refusé de confirmer cette frappe. « Je ne peux ni confirmer ni démentir que l’Ukraine était impliquée, car je n’ai pas toutes les informations militaires entre mes mains », a ainsi déclaré Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères.

        Puis, le ministère ukrainien de la Défense a suggéré qu’elle serait le fait des Russes eux-mêmes. L’Ukraine n’a pas à « assumer la responsabilité de toutes les erreurs de calcul, toutes les catastrophes et tous les événements ayant lieu sur le territoire russe », a effet affirmé Oleksandre Motouzianyk, son porte-parole.

        Sur le plan militaire, un raid contre un dépôt de carburant situé à quelques kilomètres de l’oblast de Kharkov n’aurait rien d’extravagant si l’objectif était de contrarier la manoeuvre en cours vers le Donbass en ciblant la logistique. Et il vaut mieux agir de la sorte plutôt que chercher à détruire un à un les camions citerne chargés de ravitailler les blindés russes. En outre, il aurait démontré que la Russie n’a pas totalement la maîtrise du ciel, comme l’a pourtant encore assuré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

        « La maîtrise des airs au cours de l’opération militaire spéciale est un fait absolu. Concernant l’incident [de Belgorod] il reviendra à nos forces armées de l’évaluer », a-t-il dit, ce 1er avril. Mais il a également estimé que cette attaque attribuée à des hélicoptères urkainiens ne serait pas sans conséquence sur les pourparlers entre Moscou et Kiev.

        « Il est clair qu’on ne peut pas considérer cela comme quelque chose qui va créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations », a affirmé M. Peskov. Toutefois, ces pourparlers ont repris, par vidéoconférence, ce 1er avril. « Nous continuons les négociations par visioconférence. Nos positions sur la Crimée et le Donbass n’ont pas changé », a même prévenu Vladimir Medinski, le négociateur du Kremlin.

        Pour l’instant, l’Ukraine a proposé d’adopter un statut d’État neutre, c’est à dire qu’elle ne rejoindrait aucune alliance militaire et n’accueillerait pas de forces permanentes étrangères sur son sol sen échange de garanties sur sa sécurité qui seraient fournies par des pays tiers, comme Israël, la Turquie, le Canada et la Pologne.

        L'Humanité

        Disparition des dinosaures, ça sent le soufre !

        Actu

        Il y a 66 millions d’années, l’astéroïde qui s’est écrasé sur notre planète aurait soulevé de gigantesques quantités de gaz sulfureux, provoquant un cataclysme encore plus important que ce que l’on pensait. Les dinosaures l’ont subi de plein fouet.

        Anna Musso

        L’astéroïde qui a définitivement exterminé les dinosaures, il y a 66 millions d’années, a provoqué une apocalypse encore plus importante que tout ce que l’on avait imaginé jusqu’ici. C’est ce qu’ont découvert, un peu par hasard, des chercheurs anglo-américains, dont l’ étude vient d’être publiée le 21 mars dans la prestigieuse revue de l’Académie nationale des sciences des États-Unis.

        La disparition de la plupart des espèces animales et végétales

        Comme chacun le sait, cette météorite d’environ 12 kilomètres de diamètre s’écrase à Chicxulub, au large de la péninsule du Yucatan, au Mexique. L’impact, d’une violence inouïe (plusieurs milliards de fois celle de la bombe d’Hiroshima), creuse un cratère gigantesque de 180 kilomètres de diamètre et provoque un enchaînement de catastrophes. Des nuages toxiques s’élèvent jusque dans la stratosphère. Le Soleil disparaît pendant des décennies, provoquant un refroidissement global de la planète et l’arrêt de toute photosynthèse. Des incendies de forêt se propagent à plus de 1 000 kilomètres autour de l’impact, un énorme tsunami inonde les côtes, tandis que des pluies acides modifient durablement la chimie des océans.

        Avec ou sans astéroïde, les dinosaures auraient disparu

        Durant cet « hiver nucléaire », les écosystèmes s’effondrent, entraînant la disparition de la plupart des espèces animales et végétales. Jusqu’à 76 % d’entre elles, selon les estimations. Parmi ces espèces, les dinosaures non aviaires. Ce fut la plus récente des cinq extinctions de masse survenues depuis cinq cents millions d’années, au cours de chacune desquelles la plupart des espèces terrestres ont disparu. Appelée « l’extinction du Crétacé-Paléogène », remontant précisément à 66,038 millions d’années, elle reste la seule provoquée par un impact d’astéroïde.

        Des « signaux géochimiques très inhabituels »

        De façon fortuite, les chercheurs-auteurs de l’article, partis étudier la géochimie des coquillages anciens près de la rivière Brazos, au Texas, assez proche du lieu d’impact de la météorite, décident de prélever quelques échantillons de sédiments sur le site. Grâce à de nouvelles techniques, ils les analysent à l’université de Saint Andrews, en Écosse, et remarquent des « signaux géochimiques très inhabituels » indiquant la présence de soufre dans l’atmosphère, il y a soixante-six millions d’années…

        Les isotopes du soufre (variantes d’un même élément de base) présentent d’infimes changements dans leur masse, explique James Witts, coauteur de l’article, paléontologue et géochimiste, professeur à l’université de Bristol, au Royaume-Uni. De telles variations se produisent quand le soufre entre dans l’atmosphère et interagit avec la lumière ultraviolette. « Cela ne peut arriver que dans deux cas de figure : soit dans une atmosphère dépourvue d’oxygène, soit dans une atmosphère oxygénée où la quantité de soufre est si importante qu’elle est montée très haut dans l’atmosphère », poursuit le scientifique.

        La première preuve directe d’un changement climatique  

        Si un tel constat a déjà été fait aux pôles Nord et Sud, le prélèvement effectué au Yucatan dans des roches marines du Crétacé, à une époque où l’atmosphère était oxygénée, révèle qu’une énorme quantité de soufre s’y est dispersée après l’impact de l’astéroïde. Cet immense nuage sulfureux a provoqué un fort refroidissement de la surface de la Terre pendant de longues années. « Les empreintes uniques que nous avons mesurées dans ces sédiments d’impact constituent la première preuve directe de l’importance des aérosols de soufre dans le changement et le refroidissement catastrophiques du climat », souligne Aubrey Zerkle, coauteur de l’article et experte en isotopes de soufre et en cycles du soufre. « Nos résultats montrent que la quantité de soufre créée par l’impact de cet astéroïde avait été jusqu’à présent sous-estimée », conclut James Witts.

        Le lieu de ce méga-cataclysme n’a pas arrangé les choses. Une grande partie du soufre soulevé par l’impact de l’astéroïde provenait du calcaire de la péninsule volcanique du Yucatan : « Si l’astéroïde avait frappé ailleurs, il n’y aurait peut-être pas eu autant de soufre libéré dans l’atmosphère et le changement climatique qui a suivi n’aurait peut-être pas été aussi grave, et l’extinction également », suppose James Witts.

        Le processus d’extinction reste complexe

        S’il est bien établi que les dinosaures ont vécu jusqu’à il y a soixante-six millions d’années, et que la chute de l’astéroïde leur a été fatale, leur processus d’extinction reste complexe. Certains scientifiques estiment que d’intenses éruptions volcaniques survenues en Inde auraient contribué à la disparition de ces animaux fascinants, tandis qu’une récente étude française montre que la diversité des dinosaures commençait déjà à décliner depuis dix millions d’années avant l’impact de l’astéroïde à cause de la chute des températures. Les dinosaures n’auraient pas pu s’adapter très longtemps à un tel environnement. Le cataclysme provoqué par l’astéroïde mêlé au soufre contenu dans le sol de Chicxulub ne leur ont laissé aucune chance.

        sciencesdinosauresastéroïdesgaz
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        L’Australie annule l’achat de 12 drones MALE américains MQ-9B SkyGuardian

        par Laurent Lagneau · 1 avril 2022

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        Le 3 novembre 2002, au Yémen, Abou Ali al-Harithi fut le premier membre d’al-Qaïda à avoir été tué par des missiles effectuée avec un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1 Predator américain en dehors de l’Afghanistan. Puis, au titre de la « guerre contre le terrorisme », ce mode opératoire se généralisa, en particulier durant l’administration Obama, avec 388 « frappes ciblées » réalisées entre 2008 et 2013.

        Mais au-delà de leur capacité à emporter de l’armement [et sans évoquer les débats que cela a pu susciter par le passé], les drones MALE permettent surtout de mener des missions ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] de très longue durée. Au point que l’on parle de notion « d’occupation aérienne » puisqu’ils peuvent survoler une zone donnée pendant plusieurs heures. Ce qui n’était jusqu’alors pas possible avec les chasseurs-bombardiers, qui ne font que passer.

        L’apport des drones MALE dans les opérations de contre-insurrection et les engagements dits « asymétriques » aura été évident. Seulement, dans des environnements plus contestés, voire dans un guerre de « haute intensité » comme celle en Ukraine, ils ne pourront qu’être vulnérables. D’autant plus qu’ils ne disposent pas de contre-mesures pour éviter d’être abattus.

        Maintenant que, aux États-Unis, l’accent est mis sur la « compétition » avec la Chine et la Russie, l’US Air Force a lancé un programme pour développer le drone MALE de prochaine génération, lequel devra pouvoir évoluer dans des environnements moins permissifs. Le constructeur américain General Atomics a d’ailleurs dévoilé, en septembre 2020, le projet d’un nouvel appareil, ayant un profil en aile volante [permettant de réduire sa signature radar] et doté d’une autonomie encore plus élevée.

        Quoi qu’il en soit, après avoir fait connaître son intention de ne plus commander de MQ-9 Reaper auprès de General Atomics, l’US Air Force envisage de réduire le nombre d’appareils de ce type en service. En effet, dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès pour l’année fiscale 2023, elle a indiqué qu’elle comptait de réduire sa flotte d’un tiers, en cédant une centaine d’appareils à d’autres organismes gouvernementaux [qu’elle n’a pas précisés].

        « Nous essayons de nous départir des capacités ISR qui ne sont pas particulièrement utiles contre la Russie et la Chine ou contre des systèmes de défense aérienne denses de l’Iran et de la Corée du Nord pour investir dans des systèmes ISR qui ont une capacité de pénétration », avait ainsi résumé le général Mark Milley, le chef d’état-major interarmées américain, en 2021. Cela étant, et selon des documents publiés antérieurement, l’US Air Force devrait conserver des Reaper jusqu’en 2035. Reste donc à savoir combien.

        En Australie, le débat a d’ores et déjà été tranché. Dans le cadre du projet Air 7003, la Royal Australian Air Force avait l’intention de se doter 12 drone MQ-9 SkyGuardian [une évolution du MQ-9 Reaper] pouvant être armés pour 1,65 milliard de dollars. Cette vente, alors « potentielle », avait été approuvée par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, en avril 2021.

        Seulement, le 31 mars, et alors que General Atomics a déjà investi 30 millions de dollars en Australie pour y établir un « centre multinational de services » dans le cadre de cette commande, le ministère australien de la Défense a fait clairement comprendre que le projet Air 7003 allait être annulé, lors d’une discussion budgétaire au Parlement.

        A priori, cette décision est liée au projet REDSPICE [Resilience, Effects, Defence, Space, Intelligence, Cyber & Enablers], qui vise à renforcer significativement les moyens et les capacités de l’Australian Signals Directorate, le service de la défense australienne spécialisé dans le collecte du renseignement d’origine électromagnétique et la cyberdéfense. Une enveloppe de 9,9 milliards de dollars australiens doit lui être allouée dans années à venir. D’où la recherche de marges de manoeuvres financières… et l’abandon de l’achat des 12 MQ-9 SkyGuardian.

        Cette décision, prise en catimini, a été critiquée par l’opposition australienne. « L’annulation sans préavis de ce projet se répercutera sur l’industrie de défense australienne, déjà sous le choc de l’annulation du programme de sous-marins ‘Attack’ [qui avait été confié au français Naval Group, nldr] », a réagi Brendan O’Connor, spécialiste des questions de défense au Parti travailliste.

        De son côté, General Atomics n’a pu que regretter la décision de Canberra. « Le ministère australien de la Défense a fait part de sa décision d’annuler le projet Air 7003, après près d’une décennie d’efforts pour ce programme d’acquisition » qui « devait fournir à aux forces australiennes […] une capacité de renseignement, de surveillance, de reconnaissance, de guerre électronique et de frappe de précision aéroportée tant dans les milieux terrestres que maritimes », a rappelé l’industriel.

        « Le projet Air 7003 offrait une capacité multi-domaine rentable qui est profondément pertinente pour le futur environnement stratégique de l’Australie. Tout aussi décevant, nos nombreuses entreprises partenaires de Team SkyGuardian Australia ont investi dans le démarrage et le soutien futur de cette capacité en Australie et perdront des opportunités considérables […] suite à cette décision », a conclu General Atomics.

        L’Australie annule l’achat de 12 drones MALE américains MQ-9B SkyGuardian

        par Laurent Lagneau · 1 avril 2022

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        Le 3 novembre 2002, au Yémen, Abou Ali al-Harithi fut le premier membre d’al-Qaïda à avoir été tué par des missiles effectuée avec un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1 Predator américain en dehors de l’Afghanistan. Puis, au titre de la « guerre contre le terrorisme », ce mode opératoire se généralisa, en particulier durant l’administration Obama, avec 388 « frappes ciblées » réalisées entre 2008 et 2013.

        Mais au-delà de leur capacité à emporter de l’armement [et sans évoquer les débats que cela a pu susciter par le passé], les drones MALE permettent surtout de mener des missions ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] de très longue durée. Au point que l’on parle de notion « d’occupation aérienne » puisqu’ils peuvent survoler une zone donnée pendant plusieurs heures. Ce qui n’était jusqu’alors pas possible avec les chasseurs-bombardiers, qui ne font que passer.

        L’apport des drones MALE dans les opérations de contre-insurrection et les engagements dits « asymétriques » aura été évident. Seulement, dans des environnements plus contestés, voire dans un guerre de « haute intensité » comme celle en Ukraine, ils ne pourront qu’être vulnérables. D’autant plus qu’ils ne disposent pas de contre-mesures pour éviter d’être abattus.

        Maintenant que, aux États-Unis, l’accent est mis sur la « compétition » avec la Chine et la Russie, l’US Air Force a lancé un programme pour développer le drone MALE de prochaine génération, lequel devra pouvoir évoluer dans des environnements moins permissifs. Le constructeur américain General Atomics a d’ailleurs dévoilé, en septembre 2020, le projet d’un nouvel appareil, ayant un profil en aile volante [permettant de réduire sa signature radar] et doté d’une autonomie encore plus élevée.

        Quoi qu’il en soit, après avoir fait connaître son intention de ne plus commander de MQ-9 Reaper auprès de General Atomics, l’US Air Force envisage de réduire le nombre d’appareils de ce type en service. En effet, dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès pour l’année fiscale 2023, elle a indiqué qu’elle comptait de réduire sa flotte d’un tiers, en cédant une centaine d’appareils à d’autres organismes gouvernementaux [qu’elle n’a pas précisés].

        « Nous essayons de nous départir des capacités ISR qui ne sont pas particulièrement utiles contre la Russie et la Chine ou contre des systèmes de défense aérienne denses de l’Iran et de la Corée du Nord pour investir dans des systèmes ISR qui ont une capacité de pénétration », avait ainsi résumé le général Mark Milley, le chef d’état-major interarmées américain, en 2021. Cela étant, et selon des documents publiés antérieurement, l’US Air Force devrait conserver des Reaper jusqu’en 2035. Reste donc à savoir combien.

        En Australie, le débat a d’ores et déjà été tranché. Dans le cadre du projet Air 7003, la Royal Australian Air Force avait l’intention de se doter 12 drone MQ-9 SkyGuardian [une évolution du MQ-9 Reaper] pouvant être armés pour 1,65 milliard de dollars. Cette vente, alors « potentielle », avait été approuvée par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, en avril 2021.

        Seulement, le 31 mars, et alors que General Atomics a déjà investi 30 millions de dollars en Australie pour y établir un « centre multinational de services » dans le cadre de cette commande, le ministère australien de la Défense a fait clairement comprendre que le projet Air 7003 allait être annulé, lors d’une discussion budgétaire au Parlement.

        A priori, cette décision est liée au projet REDSPICE [Resilience, Effects, Defence, Space, Intelligence, Cyber & Enablers], qui vise à renforcer significativement les moyens et les capacités de l’Australian Signals Directorate, le service de la défense australienne spécialisé dans le collecte du renseignement d’origine électromagnétique et la cyberdéfense. Une enveloppe de 9,9 milliards de dollars australiens doit lui être allouée dans années à venir. D’où la recherche de marges de manoeuvres financières… et l’abandon de l’achat des 12 MQ-9 SkyGuardian.

        Cette décision, prise en catimini, a été critiquée par l’opposition australienne. « L’annulation sans préavis de ce projet se répercutera sur l’industrie de défense australienne, déjà sous le choc de l’annulation du programme de sous-marins ‘Attack’ [qui avait été confié au français Naval Group, nldr] », a réagi Brendan O’Connor, spécialiste des questions de défense au Parti travailliste.

        De son côté, General Atomics n’a pu que regretter la décision de Canberra. « Le ministère australien de la Défense a fait part de sa décision d’annuler le projet Air 7003, après près d’une décennie d’efforts pour ce programme d’acquisition » qui « devait fournir à aux forces australiennes […] une capacité de renseignement, de surveillance, de reconnaissance, de guerre électronique et de frappe de précision aéroportée tant dans les milieux terrestres que maritimes », a rappelé l’industriel.

        « Le projet Air 7003 offrait une capacité multi-domaine rentable qui est profondément pertinente pour le futur environnement stratégique de l’Australie. Tout aussi décevant, nos nombreuses entreprises partenaires de Team SkyGuardian Australia ont investi dans le démarrage et le soutien futur de cette capacité en Australie et perdront des opportunités considérables […] suite à cette décision », a conclu General Atomics.

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        Le 3 novembre 2002, au Yémen, Abou Ali al-Harithi fut le premier membre d’al-Qaïda à avoir été tué par des missiles effectuée avec un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1 Predator américain en dehors de l’Afghanistan. Puis, au titre de la « guerre contre le terrorisme », ce mode opératoire se généralisa, en particulier durant l’administration Obama, avec 388 « frappes ciblées » réalisées entre 2008 et 2013.

        Mais au-delà de leur capacité à emporter de l’armement [et sans évoquer les débats que cela a pu susciter par le passé], les drones MALE permettent surtout de mener des missions ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] de très longue durée. Au point que l’on parle de notion « d’occupation aérienne » puisqu’ils peuvent survoler une zone donnée pendant plusieurs heures. Ce qui n’était jusqu’alors pas possible avec les chasseurs-bombardiers, qui ne font que passer.

        L’apport des drones MALE dans les opérations de contre-insurrection et les engagements dits « asymétriques » aura été évident. Seulement, dans des environnements plus contestés, voire dans un guerre de « haute intensité » comme celle en Ukraine, ils ne pourront qu’être vulnérables. D’autant plus qu’ils ne disposent pas de contre-mesures pour éviter d’être abattus.

        Maintenant que, aux États-Unis, l’accent est mis sur la « compétition » avec la Chine et la Russie, l’US Air Force a lancé un programme pour développer le drone MALE de prochaine génération, lequel devra pouvoir évoluer dans des environnements moins permissifs. Le constructeur américain General Atomics a d’ailleurs dévoilé, en septembre 2020, le projet d’un nouvel appareil, ayant un profil en aile volante [permettant de réduire sa signature radar] et doté d’une autonomie encore plus élevée.

        Quoi qu’il en soit, après avoir fait connaître son intention de ne plus commander de MQ-9 Reaper auprès de General Atomics, l’US Air Force envisage de réduire le nombre d’appareils de ce type en service. En effet, dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès pour l’année fiscale 2023, elle a indiqué qu’elle comptait de réduire sa flotte d’un tiers, en cédant une centaine d’appareils à d’autres organismes gouvernementaux [qu’elle n’a pas précisés].

        « Nous essayons de nous départir des capacités ISR qui ne sont pas particulièrement utiles contre la Russie et la Chine ou contre des systèmes de défense aérienne denses de l’Iran et de la Corée du Nord pour investir dans des systèmes ISR qui ont une capacité de pénétration », avait ainsi résumé le général Mark Milley, le chef d’état-major interarmées américain, en 2021. Cela étant, et selon des documents publiés antérieurement, l’US Air Force devrait conserver des Reaper jusqu’en 2035. Reste donc à savoir combien.

        En Australie, le débat a d’ores et déjà été tranché. Dans le cadre du projet Air 7003, la Royal Australian Air Force avait l’intention de se doter 12 drone MQ-9 SkyGuardian [une évolution du MQ-9 Reaper] pouvant être armés pour 1,65 milliard de dollars. Cette vente, alors « potentielle », avait été approuvée par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, en avril 2021.

        Seulement, le 31 mars, et alors que General Atomics a déjà investi 30 millions de dollars en Australie pour y établir un « centre multinational de services » dans le cadre de cette commande, le ministère australien de la Défense a fait clairement comprendre que le projet Air 7003 allait être annulé, lors d’une discussion budgétaire au Parlement.

        A priori, cette décision est liée au projet REDSPICE [Resilience, Effects, Defence, Space, Intelligence, Cyber & Enablers], qui vise à renforcer significativement les moyens et les capacités de l’Australian Signals Directorate, le service de la défense australienne spécialisé dans le collecte du renseignement d’origine électromagnétique et la cyberdéfense. Une enveloppe de 9,9 milliards de dollars australiens doit lui être allouée dans années à venir. D’où la recherche de marges de manoeuvres financières… et l’abandon de l’achat des 12 MQ-9 SkyGuardian.

        Cette décision, prise en catimini, a été critiquée par l’opposition australienne. « L’annulation sans préavis de ce projet se répercutera sur l’industrie de défense australienne, déjà sous le choc de l’annulation du programme de sous-marins ‘Attack’ [qui avait été confié au français Naval Group, nldr] », a réagi Brendan O’Connor, spécialiste des questions de défense au Parti travailliste.

        De son côté, General Atomics n’a pu que regretter la décision de Canberra. « Le ministère australien de la Défense a fait part de sa décision d’annuler le projet Air 7003, après près d’une décennie d’efforts pour ce programme d’acquisition » qui « devait fournir à aux forces australiennes […] une capacité de renseignement, de surveillance, de reconnaissance, de guerre électronique et de frappe de précision aéroportée tant dans les milieux terrestres que maritimes », a rappelé l’industriel.

        « Le projet Air 7003 offrait une capacité multi-domaine rentable qui est profondément pertinente pour le futur environnement stratégique de l’Australie. Tout aussi décevant, nos nombreuses entreprises partenaires de Team SkyGuardian Australia ont investi dans le démarrage et le soutien futur de cette capacité en Australie et perdront des opportunités considérables […] suite à cette décision », a conclu General Atomics.

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        Le 3 novembre 2002, au Yémen, Abou Ali al-Harithi fut le premier membre d’al-Qaïda à avoir été tué par des missiles effectuée avec un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1 Predator américain en dehors de l’Afghanistan. Puis, au titre de la « guerre contre le terrorisme », ce mode opératoire se généralisa, en particulier durant l’administration Obama, avec 388 « frappes ciblées » réalisées entre 2008 et 2013.

        Mais au-delà de leur capacité à emporter de l’armement [et sans évoquer les débats que cela a pu susciter par le passé], les drones MALE permettent surtout de mener des missions ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] de très longue durée. Au point que l’on parle de notion « d’occupation aérienne » puisqu’ils peuvent survoler une zone donnée pendant plusieurs heures. Ce qui n’était jusqu’alors pas possible avec les chasseurs-bombardiers, qui ne font que passer.

        L’apport des drones MALE dans les opérations de contre-insurrection et les engagements dits « asymétriques » aura été évident. Seulement, dans des environnements plus contestés, voire dans un guerre de « haute intensité » comme celle en Ukraine, ils ne pourront qu’être vulnérables. D’autant plus qu’ils ne disposent pas de contre-mesures pour éviter d’être abattus.

        Maintenant que, aux États-Unis, l’accent est mis sur la « compétition » avec la Chine et la Russie, l’US Air Force a lancé un programme pour développer le drone MALE de prochaine génération, lequel devra pouvoir évoluer dans des environnements moins permissifs. Le constructeur américain General Atomics a d’ailleurs dévoilé, en septembre 2020, le projet d’un nouvel appareil, ayant un profil en aile volante [permettant de réduire sa signature radar] et doté d’une autonomie encore plus élevée.

        Quoi qu’il en soit, après avoir fait connaître son intention de ne plus commander de MQ-9 Reaper auprès de General Atomics, l’US Air Force envisage de réduire le nombre d’appareils de ce type en service. En effet, dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès pour l’année fiscale 2023, elle a indiqué qu’elle comptait de réduire sa flotte d’un tiers, en cédant une centaine d’appareils à d’autres organismes gouvernementaux [qu’elle n’a pas précisés].

        « Nous essayons de nous départir des capacités ISR qui ne sont pas particulièrement utiles contre la Russie et la Chine ou contre des systèmes de défense aérienne denses de l’Iran et de la Corée du Nord pour investir dans des systèmes ISR qui ont une capacité de pénétration », avait ainsi résumé le général Mark Milley, le chef d’état-major interarmées américain, en 2021. Cela étant, et selon des documents publiés antérieurement, l’US Air Force devrait conserver des Reaper jusqu’en 2035. Reste donc à savoir combien.

        En Australie, le débat a d’ores et déjà été tranché. Dans le cadre du projet Air 7003, la Royal Australian Air Force avait l’intention de se doter 12 drone MQ-9 SkyGuardian [une évolution du MQ-9 Reaper] pouvant être armés pour 1,65 milliard de dollars. Cette vente, alors « potentielle », avait été approuvée par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, en avril 2021.

        Seulement, le 31 mars, et alors que General Atomics a déjà investi 30 millions de dollars en Australie pour y établir un « centre multinational de services » dans le cadre de cette commande, le ministère australien de la Défense a fait clairement comprendre que le projet Air 7003 allait être annulé, lors d’une discussion budgétaire au Parlement.

        A priori, cette décision est liée au projet REDSPICE [Resilience, Effects, Defence, Space, Intelligence, Cyber & Enablers], qui vise à renforcer significativement les moyens et les capacités de l’Australian Signals Directorate, le service de la défense australienne spécialisé dans le collecte du renseignement d’origine électromagnétique et la cyberdéfense. Une enveloppe de 9,9 milliards de dollars australiens doit lui être allouée dans années à venir. D’où la recherche de marges de manoeuvres financières… et l’abandon de l’achat des 12 MQ-9 SkyGuardian.

        Cette décision, prise en catimini, a été critiquée par l’opposition australienne. « L’annulation sans préavis de ce projet se répercutera sur l’industrie de défense australienne, déjà sous le choc de l’annulation du programme de sous-marins ‘Attack’ [qui avait été confié au français Naval Group, nldr] », a réagi Brendan O’Connor, spécialiste des questions de défense au Parti travailliste.

        De son côté, General Atomics n’a pu que regretter la décision de Canberra. « Le ministère australien de la Défense a fait part de sa décision d’annuler le projet Air 7003, après près d’une décennie d’efforts pour ce programme d’acquisition » qui « devait fournir à aux forces australiennes […] une capacité de renseignement, de surveillance, de reconnaissance, de guerre électronique et de frappe de précision aéroportée tant dans les milieux terrestres que maritimes », a rappelé l’industriel.

        a rappelé

        « Le projet Air 7003 offrait une capacité multi-domaine rentable qui est profondément pertinente pour le futur environnement stratégique de l’Australie. Tout aussi décevant, nos nombreuses entreprises partenaires de Team SkyGuardian Australia ont investi dans le démarrage et le soutien futur de cette capacité en Australie et perdront des opportunités considérables […] suite à cette décision », a conclu General Atomics.

        L'Humanité

        Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

        Actu

        Des paléontologues et des géologues viennent de mettre en évidence un continent oublié. La Balkanatolie aurait permis le passage des animaux asiatiques vers l’Europe, il y a trente-quatre millions d’années.

        Marine Cygler

        Il y a cinquante millions d’années, la Balkanatolie était un continent séparé de l’Europe et de l’Asie, formé de différentes îles et couvrant les territoires des Balkans et de l’Anatolie actuels.

        L’existence de ce troisième continent eurasiatique, coincé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, a été proposée par une équipe de paléontologues et géologues français, américains et turcs dans le numéro de mars de « Earth-Science Reviews ». Elle permet d’expliquer le passage des animaux terrestres d’Asie vers l’Europe au moment de la transition entre l’Éocène et l’Oligocène, c’est-à-dire il y a environ trente-quatre millions d’années.

        Des fossiles uniques

        Au cours de l’Éocène, entre cinquante et trente-quatre millions d’années, l’Asie et l’Europe étaient deux continents bien distincts, sans possibilité de contacts et d’échanges entre les animaux pendant des millions d’années.

        De nombreux fossiles retrouvés dans la région correspondant aux Balkans et à l’Anatolie actuels démontrent qu’elle était peuplée d’une faune terrestre bien particulière, retrouvée nulle part ailleurs. On parle de « faune endémique ». On y trouvait, par exemple, de gros mammifères herbivores ressemblant à des hippopotames et des marsupiaux.

        Pour les chercheurs, le fait de retrouver cette faune unique introuvable en Europe ou en Asie indique que la région était une unique masse terrestre, séparée des continents voisins.

        La Balkanatolie a fini par être reliée à ceux-ci à la suite, entre autres, de mouvements tectoniques qui se sont produits il y a quarante à trente-quatre millions d’années. Ces événements ont conduit à la formation d’un couloir par lequel la faune asiatique a pu conquérir l’Europe.

        La Balkanatolie, le chaînon manquant pour expliquer l’extension de la faune asiatique ? C’est le scénario aujourd’hui le plus plausible (lire ci-dessous « Le point avec... »). Les paléontologues ont d’ailleurs découvert une preuve de la dispersion précoce des animaux asiatiques dans le centre de la Turquie.

        Là, à Büyükteflek plus précisément, ils ont dégagé des fossiles bien particuliers datant de trente-cinq à trente-huit millions d’années, c’est-à-dire avant la conquête de l’ouest par les animaux asiatiques. Ces fossiles, les plus vieux dégagés à ce jour en Anatolie, sont des fragments de mâchoires d’animaux ressemblant à de gros rhinocéros, les brontothères, des mammifères incontestablement asiatiques. 

        La géographie et le vivant

        Voici un nouvel exemple qui non seulement éclaire la trajectoire des mammifères, mais montre combien les modifications géographiques façonnent l’évolution des êtres vivants et permettent de comprendre ce qu’on a aujourd’hui sous les yeux. À l’instar de la collision de l’Afrique avec la marge sud de l’Asie, il y a vingt millions d’années, qui a été à l’origine de l’arrivée des éléphants en Asie et des rhinocéros en Afrique.

        Le point avec...Grégoire Métais, paléontologue au Centre de recherche en paléontologie (MNHN/Sorbonne Université/CNRS)

        « Un changement climatique brutal »

        Quels étaient les différents mammifères qui peuplaient l’Asie et l’Europe il y a plus de 40 millions d’années quand ces deux continents étaient totalement séparés ?

        En Europe, on trouvait des paléothères – des animaux lointainement apparentés à nos chevaux, des primates, des rongeurs ou encore des anoplothères – qui ressemblaient à des petites vaches, aucun n’a laissé de descendants directs aujourd’hui. En Asie, la faune, plus moderne, était composée de formes primitives de rhinocéros et de ruminants, mais aussi des primates anthropoïdes et des rongeurs divers dont les ancêtres de nos rats et souris.

        Pourquoi les animaux européens n’ont-ils pas traversé la Balkanatolie pour se disperser en Asie ?

        Il est vrai qu’en Asie, les paléontologues n’ont jusqu’à présent jamais trouvé de fossile de paléothère ou d’anoplothère. La Balkanatolie est d’abord entrée en contact avec l’Asie, mais elle est en revanche restée séparée de l’Europe de l’Ouest par une mer très profonde pendant plus longtemps. Aussi, il y a 40 millions d’années, grâce aux connexions continentales, des animaux asiatiques se sont d’abord installés en Balkanatolie, dont la faune hautement endémique est remplacée par ces nouveaux arrivants asiatiques. C’est dans un second temps, il y a 34 millions d’années, quand se produit un refroidissement global de la Terre, que la Balkanatolie se trouve reliée à l’Europe. Cela permet alors aux animaux asiatiques d’entrer en Europe occidentale où ils se retrouvent en compétition avec les animaux endémiques européens.

        En quoi un changement climatique brutal a-t-il donné l’avantage aux mammifères asiatiques ?

        Les mammifères européens ont dû faire face à l’effet cumulé d’un changement climatique majeur avec la compétition d’animaux plus performants dans un environnement plus sec, avec des saisons mieux marquées. Je m’explique : il y a 34  millions d’années, outre les changements tectoniques entre la Balkanatolie et l’Europe, il y a eu la mise en place d’un courant océanique froid autour de l’Antarctique lorsque le sud de l’Amérique du Sud s’est détaché de l’Antarctique. Le climat s’est refroidi en Europe et l’environnement s’est radicalement transformé: de forestier et tropical, il est devenu plus ouvert avec des saisons plus marquées, ce qui a favorisé l’extension des animaux asiatiques plus familiarisés avec ce type d’environnement.

        Existe-t-il une hypothèse alternative à l’existence de la Balkanatolie pour expliquer l’arrivée des animaux asiatiques en Europe ?

        Une hypothèse alternative impliquerait des migrations via le pôle Nord, mais cette hypothèse n’est étayée par aucune donnée paléontologique. En revanche, il s’est sans doute produit un phénomène très marginal de « rafting » pour expliquer l’origine de la faune endémique de Balkanatolie. En effet, on a retrouvé des petits primates d’origine asiatique en Balkanatolie, qui sont probablement arrivés par radeaux naturels, phénomène observé actuellement sous les tropiques lorsque des berges de rivières d’estuaires (et les animaux qui y vivent !) sont détachées et voguent en mer au gré des courants sur des centaines de kilomètres. Les rongeurs et les primates sont fréquemment impliqués dans des phénomènes de dispersion via ce phénomène de rafting. C’est par exemple ainsi que Madagascar a été colonisé, semble-t-il.

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        Artillerie : Le français Nexter paraît bien placé pour fournir des CAESAr à l’armée malaisienne

        par Laurent Lagneau · 31 mars 2022

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        Actuellement, l’armée malaisienne dispose de 28 obusiers tractés de 155 mm de type Denel G5, acquis auprès de l’Afrique du Sud. Ceux-ci étant désormais de conception ancienne, elle cherche à les remplacer. Une solution aurait pu être fournie par les États-Unis, qui proposèrent de lui céder 29 canons automoteurs M-109 [montés sur des chenilles], ce qui aurait fait gagner de la mobilité à ses unités d’artillerie. Mais cet échange fut annulé au dernier moment.

        D’où l’intérêt que l’armée malaisienne pourrait porter au Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr], produit par le Nexter. Et cela d’autant plus que le groupe français lui a déjà livré 18 systèmes légers d’artillerie LG1 de 105 mm, dans le cadre d’une commande passée en 2018. Pour rappel, pour honorer ce contrat, il s’était associé à l’industriel malaisien Advanced Defence Systems [ADS] pour l’assemblage de ces pièces à Negeri Sembilan [Malaisie].

        Et comme on ne change pas une formule qui gagne, Nexter a justement signé un protocole d’accord avec ADS pour proposer le CAESAr à l’armée malaisienne, lors du salon de l’armement Defence Services Asia 2022, qui se tient actuellement à Kuala Lumpur.

        « Cette collaboration vise à moderniser les moyens d’artillerie des forces armées malaisiennes en leur fournissant les technologies avancées et les services de Nexter », a commenté ADS. Comme les 105 LG1, les CAESAr, dont le nombre d’exemplaires susceptibles d’être commandés n’a pas été précisé, seraient produits en Malaisie, plus précisément à Johor.

        Dans un communiqué diffusé pour donner les détails de sa participation au Defence Services Asia 2022, Nexter avait particulièrement l’accent sur CAESAr.

        « L’armée malaisienne a pu observer, en 2019, une démonstration réussie de ce canon, déjà acquis par huit pays dans le monde et utilisé récemment en combat de haute intensité avec succès. Fort de son expérience, le CAESAr bénéficie de modernisations récurrentes, telles que la version Mk II du CAESAr 6×6 récemment commandé pour l’armée française », fit ainsi valoir Nexter.

        Justement, s’agissant de ce CAESAr 6×6 Mk II, Arquus a confirmé, cette semaine, qu’il en fournirait la « nouvelle base roulante ». Et d’ajouter : « Le porteur du CAESAR MK II bénéficiera d’un moteur de 460 chevaux contre 215 sur le modèle actuel », ce qui permettra de le doter d’une « mobilité tactique supérieure, accroissant encore sa capacité de déplacement en terrain difficile, notamment pour se prémunir des actions de riposte de l’adversaire ».

        Artillerie : Le français Nexter paraît bien placé pour fournir des CAESAr à l’armée malaisienne

        par Laurent Lagneau · 31 mars 2022

        Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

        Actuellement, l’armée malaisienne dispose de 28 obusiers tractés de 155 mm de type Denel G5, acquis auprès de l’Afrique du Sud. Ceux-ci étant désormais de conception ancienne, elle cherche à les remplacer. Une solution aurait pu être fournie par les États-Unis, qui proposèrent de lui céder 29 canons automoteurs M-109 [montés sur des chenilles], ce qui aurait fait gagner de la mobilité à ses unités d’artillerie. Mais cet échange fut annulé au dernier moment.

        D’où l’intérêt que l’armée malaisienne pourrait porter au Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr], produit par le Nexter. Et cela d’autant plus que le groupe français lui a déjà livré 18 systèmes légers d’artillerie LG1 de 105 mm, dans le cadre d’une commande passée en 2018. Pour rappel, pour honorer ce contrat, il s’était associé à l’industriel malaisien Advanced Defence Systems [ADS] pour l’assemblage de ces pièces à Negeri Sembilan [Malaisie].

        Et comme on ne change pas une formule qui gagne, Nexter a justement signé un protocole d’accord avec ADS pour proposer le CAESAr à l’armée malaisienne, lors du salon de l’armement Defence Services Asia 2022, qui se tient actuellement à Kuala Lumpur.

        « Cette collaboration vise à moderniser les moyens d’artillerie des forces armées malaisiennes en leur fournissant les technologies avancées et les services de Nexter », a commenté ADS. Comme les 105 LG1, les CAESAr, dont le nombre d’exemplaires susceptibles d’être commandés n’a pas été précisé, seraient produits en Malaisie, plus précisément à Johor.

        Dans un communiqué diffusé pour donner les détails de sa participation au Defence Services Asia 2022, Nexter avait particulièrement l’accent sur CAESAr.

        « L’armée malaisienne a pu observer, en 2019, une démonstration réussie de ce canon, déjà acquis par huit pays dans le monde et utilisé récemment en combat de haute intensité avec succès. Fort de son expérience, le CAESAr bénéficie de modernisations récurrentes, telles que la version Mk II du CAESAr 6×6 récemment commandé pour l’armée française », fit ainsi valoir Nexter.

        Justement, s’agissant de ce CAESAr 6×6 Mk II, Arquus a confirmé, cette semaine, qu’il en fournirait la « nouvelle base roulante ». Et d’ajouter : « Le porteur du CAESAR MK II bénéficiera d’un moteur de 460 chevaux contre 215 sur le modèle actuel », ce qui permettra de le doter d’une « mobilité tactique supérieure, accroissant encore sa capacité de déplacement en terrain difficile, notamment pour se prémunir des actions de riposte de l’adversaire ».

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        Actuellement, l’armée malaisienne dispose de 28 obusiers tractés de 155 mm de type Denel G5, acquis auprès de l’Afrique du Sud. Ceux-ci étant désormais de conception ancienne, elle cherche à les remplacer. Une solution aurait pu être fournie par les États-Unis, qui proposèrent de lui céder 29 canons automoteurs M-109 [montés sur des chenilles], ce qui aurait fait gagner de la mobilité à ses unités d’artillerie. Mais cet échange fut annulé au dernier moment.

        D’où l’intérêt que l’armée malaisienne pourrait porter au Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr], produit par le Nexter. Et cela d’autant plus que le groupe français lui a déjà livré 18 systèmes légers d’artillerie LG1 de 105 mm, dans le cadre d’une commande passée en 2018. Pour rappel, pour honorer ce contrat, il s’était associé à l’industriel malaisien Advanced Defence Systems [ADS] pour l’assemblage de ces pièces à Negeri Sembilan [Malaisie].

        Et comme on ne change pas une formule qui gagne, Nexter a justement signé un protocole d’accord avec ADS pour proposer le CAESAr à l’armée malaisienne, lors du salon de l’armement Defence Services Asia 2022, qui se tient actuellement à Kuala Lumpur.

        « Cette collaboration vise à moderniser les moyens d’artillerie des forces armées malaisiennes en leur fournissant les technologies avancées et les services de Nexter », a commenté ADS. Comme les 105 LG1, les CAESAr, dont le nombre d’exemplaires susceptibles d’être commandés n’a pas été précisé, seraient produits en Malaisie, plus précisément à Johor.

        Dans un communiqué diffusé pour donner les détails de sa participation au Defence Services Asia 2022, Nexter avait particulièrement l’accent sur CAESAr.

        « L’armée malaisienne a pu observer, en 2019, une démonstration réussie de ce canon, déjà acquis par huit pays dans le monde et utilisé récemment en combat de haute intensité avec succès. Fort de son expérience, le CAESAr bénéficie de modernisations récurrentes, telles que la version Mk II du CAESAr 6×6 récemment commandé pour l’armée française », fit ainsi valoir Nexter.

        Justement, s’agissant de ce CAESAr 6×6 Mk II, Arquus a confirmé, cette semaine, qu’il en fournirait la « nouvelle base roulante ». Et d’ajouter : « Le porteur du CAESAR MK II bénéficiera d’un moteur de 460 chevaux contre 215 sur le modèle actuel », ce qui permettra de le doter d’une « mobilité tactique supérieure, accroissant encore sa capacité de déplacement en terrain difficile, notamment pour se prémunir des actions de riposte de l’adversaire ».

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        Actuellement, l’armée malaisienne dispose de 28 obusiers tractés de 155 mm de type Denel G5, acquis auprès de l’Afrique du Sud. Ceux-ci étant désormais de conception ancienne, elle cherche à les remplacer. Une solution aurait pu être fournie par les États-Unis, qui proposèrent de lui céder 29 canons automoteurs M-109 [montés sur des chenilles], ce qui aurait fait gagner de la mobilité à ses unités d’artillerie. Mais cet échange fut annulé au dernier moment.

        D’où l’intérêt que l’armée malaisienne pourrait porter au Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr], produit par le Nexter. Et cela d’autant plus que le groupe français lui a déjà livré 18 systèmes légers d’artillerie LG1 de 105 mm, dans le cadre d’une commande passée en 2018. Pour rappel, pour honorer ce contrat, il s’était associé à l’industriel malaisien Advanced Defence Systems [ADS] pour l’assemblage de ces pièces à Negeri Sembilan [Malaisie].

        Et comme on ne change pas une formule qui gagne, Nexter a justement signé un protocole d’accord avec ADS pour proposer le CAESAr à l’armée malaisienne, lors du salon de l’armement Defence Services Asia 2022, qui se tient actuellement à Kuala Lumpur.

        « Cette collaboration vise à moderniser les moyens d’artillerie des forces armées malaisiennes en leur fournissant les technologies avancées et les services de Nexter », a commenté ADS. Comme les 105 LG1, les CAESAr, dont le nombre d’exemplaires susceptibles d’être commandés n’a pas été précisé, seraient produits en Malaisie, plus précisément à Johor.

        Dans un communiqué diffusé pour donner les détails de sa participation au Defence Services Asia 2022, Nexter avait particulièrement l’accent sur CAESAr.

        « L’armée malaisienne a pu observer, en 2019, une démonstration réussie de ce canon, déjà acquis par huit pays dans le monde et utilisé récemment en combat de haute intensité avec succès. Fort de son expérience, le CAESAr bénéficie de modernisations récurrentes, telles que la version Mk II du CAESAr 6×6 récemment commandé pour l’armée française », fit ainsi valoir Nexter.

        Justement, s’agissant de ce CAESAr 6×6 Mk II, Arquus a confirmé, cette semaine, qu’il en fournirait la « nouvelle base roulante ». Et d’ajouter : « Le porteur du CAESAR MK II bénéficiera d’un moteur de 460 chevaux contre 215 sur le modèle actuel », ce qui permettra de le doter d’une « mobilité tactique supérieure, accroissant encore sa capacité de déplacement en terrain difficile, notamment pour se prémunir des actions de riposte de l’adversaire ».

        L'Humanité

        Le sarcophage de Notre-Dame de Paris

        Actu

        Archéologie Trois ans après son incendie, la cathédrale a livré des secrets, dont un mystérieux cercueil en plomb datant du XIVe siècle.

        Anna Musso

        Un sarcophage anthropomorphe (qui reproduit la forme du corps humain) en plomb « intégralement conservé » datant du XIVe siècle ainsi que des fragments précieux de l’ancien jubé (la clôture séparant le chœur de la nef) ont été mis au jour dans les entrailles de Notre-Dame, a annoncé le ministère de la Culture, le 14 mars. Ces fouilles menées par des archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont été organisées en amont de la reconstruction de la flèche, détruite lors de l’incendie du 15 avril 2019. Les caractéristiques et la localisation du sarcophage rendent « probable », selon les archéologues, l’hypothèse d’une sépulture d’un haut dignitaire de l’Église.

        Depuis le début de sa construction en 1163, Notre-Dame a abrité plusieurs sépultures de personnalités et responsables religieux, mais c’est la première fois qu’un sarcophage aussi bien conservé est retrouvé, selon les experts. « Sa découverte va permettre de mieux connaître à la fois les pratiques et les rites funéraires » du Moyen Âge, explique Dominique Garcia, président de l’Inrap. Le cercueil sera analysé dans un laboratoire et les archéologues ont déjà pu y introduire une minicaméra endoscopique. « On voit encore des éléments de tissus, des cheveux sans doute, et aussi et surtout on a vu tout un tapis de feuilles au-dessus de sa tête, ce qui est un phénomène assez bien connu » de l’histoire de l’inhumation religieuse, précise Christophe Besnier, archéologue et responsable des fouilles. A. M.

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        Grâce à un accord avec les Îles Salomon, les forces chinoises vont pouvoir prendre pied en Océanie

        par Laurent Lagneau · 31 mars 2022

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        Comme l’ont montré les combats de la Seconde Guerre Mondiale dans la région Indo-Pacifique, les Îles Salomon occupent une position stratégique. À l’époque, leur contrôle permettaient de maintenir les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que de la Nouvelle-Zélande et le Nouvelle-Calédonie].

        D’où l’intérêt que leur porte la Chine, qui n’a pas ménagé ses efforts pour y accroître son influence, notamment de nombreux investissements économiques et commerciaux. Une manne pour cet État mélanésien de 700’000 habitants, qui est l’un des plus pauvres du monde. Ainsi, le marché chinois devint le principal débouché de ses exportations [pour près de 555 millions de dollars en 2017…].

        Résultat : peu après avoir récupéré son fauteuil de Premier ministre [qu’il avait déjà occupé à trois reprises, pour des périodes plus ou moins longues], le chef du gouvernement salomonais, Manasseh Sogavare orienta résolument la politique étrangère de son pays vers la Chine. Ce qui se traduira, en 2019, par la rupture des relations diplomatiques avec Taïwan, la reconnaissance du concept d’une seule Chine et l’adhésion des Îles Salomon aux nouvelles routes de la soie.

        Pour autant, cette proximité avec la Chine divise les Salomonais. En novembre 2021, elle a en partie été la raison de violentes émeutes qui ont contraint M. Sogavare à faire appel à l’Australie ainsi qu’à d’autres pays d’Océanie pour rétablir l’ordre. En outre, l’une des îles de l’archipel, celle de Malaita, a même menacé de faire sécession.

        Cependant, même si elles se tournent volontiers vers leurs plus proches voisins quand elles sont dans le besoin, les Îles Salomon n’ont d’yeux que pour la Chine… Du moins est-ce le cas de M. Sogavare… Et cela au point de signer un accord de sécurité avec Pékin, ce 31 mars, au grand dam de Canberra et de Wellington.

        « Les autorités des Iles Salomon et de la République populaire de Chine ont paraphé aujourd’hui les éléments d’un cadre de coopération bilatérale en matière de sécurité entre les deux pays », a en effet annoncé le bureau du premier ministre salomonais.

        Signe, sans doute, que ce texte ne fait pas l’unaminité dans le pays, son contenu a été diffusé la semaine passée. Et, avec cet accord, la Chine seraient autorisées à envoyer des navires militaires dans Îles Salomon « pour y effectuer des réapprovisionnements logistiques et des escales ». En outre, Pékin pourra déployer, à la demande de Honiara, des forces de sécurité afin d’y assurer le maintien de « l’ordre social » ainsi que la protection « du personnel chinois » et des « principaux projets » de l’archipel.

        Pour la diplomatie chinoise, cet accord est « conforme au droit international » et « aux pratiques » entre nations. Et d’appeler les pays qui seraient tentés d’émettre des critiques ou des réserves à « respecter la souveraineté » des Îles Salomon « au lieu de croire croire avec condescendance qu’ils peuvent leur dire ce qu’elles doivent faire ou pas ». Un tel propos vise au premier chef l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.

        « L’accord proposé par les Îles Salomon avec la Chine risque de déstabiliser les institutions et les arrangements actuels qui assurent depuis longtemps la sécurité de la région du Pacifique », avait ainsi déclaré le gouvernement néo-zélandais, en réaction aux fuites concernant le contenu du texte signé par Pékin et Honiara.

        « L’Australie a connaissance du projet d’accord de coopération en matière de sécurité proposé entre la Chine et les Îles Salomon. Nous respectons le droit de chaque pays du Pacifique à prendre des décisions souveraines. Nous avons régulièrement et respectueusement fait part de nos préoccupations au Gouvernement des Îles Salomon et nous continuerons de le faire. Nous serions particulièrement préoccupés par toute action qui compromettrait la stabilité et la sécurité de notre région, y compris l’établissement d’une présence permanente telle qu’une base militaire », avait aussi fait valoir Canberra, le 25 mars.

        Grâce à un accord avec les Îles Salomon, les forces chinoises vont pouvoir prendre pied en Océanie

        par Laurent Lagneau · 31 mars 2022

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        Comme l’ont montré les combats de la Seconde Guerre Mondiale dans la région Indo-Pacifique, les Îles Salomon occupent une position stratégique. À l’époque, leur contrôle permettaient de maintenir les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que de la Nouvelle-Zélande et le Nouvelle-Calédonie].

        D’où l’intérêt que leur porte la Chine, qui n’a pas ménagé ses efforts pour y accroître son influence, notamment de nombreux investissements économiques et commerciaux. Une manne pour cet État mélanésien de 700’000 habitants, qui est l’un des plus pauvres du monde. Ainsi, le marché chinois devint le principal débouché de ses exportations [pour près de 555 millions de dollars en 2017…].

        Résultat : peu après avoir récupéré son fauteuil de Premier ministre [qu’il avait déjà occupé à trois reprises, pour des périodes plus ou moins longues], le chef du gouvernement salomonais, Manasseh Sogavare orienta résolument la politique étrangère de son pays vers la Chine. Ce qui se traduira, en 2019, par la rupture des relations diplomatiques avec Taïwan, la reconnaissance du concept d’une seule Chine et l’adhésion des Îles Salomon aux nouvelles routes de la soie.

        Pour autant, cette proximité avec la Chine divise les Salomonais. En novembre 2021, elle a en partie été la raison de violentes émeutes qui ont contraint M. Sogavare à faire appel à l’Australie ainsi qu’à d’autres pays d’Océanie pour rétablir l’ordre. En outre, l’une des îles de l’archipel, celle de Malaita, a même menacé de faire sécession.

        Cependant, même si elles se tournent volontiers vers leurs plus proches voisins quand elles sont dans le besoin, les Îles Salomon n’ont d’yeux que pour la Chine… Du moins est-ce le cas de M. Sogavare… Et cela au point de signer un accord de sécurité avec Pékin, ce 31 mars, au grand dam de Canberra et de Wellington.

        « Les autorités des Iles Salomon et de la République populaire de Chine ont paraphé aujourd’hui les éléments d’un cadre de coopération bilatérale en matière de sécurité entre les deux pays », a en effet annoncé le bureau du premier ministre salomonais.

        Signe, sans doute, que ce texte ne fait pas l’unaminité dans le pays, son contenu a été diffusé la semaine passée. Et, avec cet accord, la Chine seraient autorisées à envoyer des navires militaires dans Îles Salomon « pour y effectuer des réapprovisionnements logistiques et des escales ». En outre, Pékin pourra déployer, à la demande de Honiara, des forces de sécurité afin d’y assurer le maintien de « l’ordre social » ainsi que la protection « du personnel chinois » et des « principaux projets » de l’archipel.

        Pour la diplomatie chinoise, cet accord est « conforme au droit international » et « aux pratiques » entre nations. Et d’appeler les pays qui seraient tentés d’émettre des critiques ou des réserves à « respecter la souveraineté » des Îles Salomon « au lieu de croire croire avec condescendance qu’ils peuvent leur dire ce qu’elles doivent faire ou pas ». Un tel propos vise au premier chef l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.

        « L’accord proposé par les Îles Salomon avec la Chine risque de déstabiliser les institutions et les arrangements actuels qui assurent depuis longtemps la sécurité de la région du Pacifique », avait ainsi déclaré le gouvernement néo-zélandais, en réaction aux fuites concernant le contenu du texte signé par Pékin et Honiara.

        « L’Australie a connaissance du projet d’accord de coopération en matière de sécurité proposé entre la Chine et les Îles Salomon. Nous respectons le droit de chaque pays du Pacifique à prendre des décisions souveraines. Nous avons régulièrement et respectueusement fait part de nos préoccupations au Gouvernement des Îles Salomon et nous continuerons de le faire. Nous serions particulièrement préoccupés par toute action qui compromettrait la stabilité et la sécurité de notre région, y compris l’établissement d’une présence permanente telle qu’une base militaire », avait aussi fait valoir Canberra, le 25 mars.

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        Comme l’ont montré les combats de la Seconde Guerre Mondiale dans la région Indo-Pacifique, les Îles Salomon occupent une position stratégique. À l’époque, leur contrôle permettaient de maintenir les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que de la Nouvelle-Zélande et le Nouvelle-Calédonie].

        D’où l’intérêt que leur porte la Chine, qui n’a pas ménagé ses efforts pour y accroître son influence, notamment de nombreux investissements économiques et commerciaux. Une manne pour cet État mélanésien de 700’000 habitants, qui est l’un des plus pauvres du monde. Ainsi, le marché chinois devint le principal débouché de ses exportations [pour près de 555 millions de dollars en 2017…].

        Résultat : peu après avoir récupéré son fauteuil de Premier ministre [qu’il avait déjà occupé à trois reprises, pour des périodes plus ou moins longues], le chef du gouvernement salomonais, Manasseh Sogavare orienta résolument la politique étrangère de son pays vers la Chine. Ce qui se traduira, en 2019, par la rupture des relations diplomatiques avec Taïwan, la reconnaissance du concept d’une seule Chine et l’adhésion des Îles Salomon aux nouvelles routes de la soie.

        Pour autant, cette proximité avec la Chine divise les Salomonais. En novembre 2021, elle a en partie été la raison de violentes émeutes qui ont contraint M. Sogavare à faire appel à l’Australie ainsi qu’à d’autres pays d’Océanie pour rétablir l’ordre. En outre, l’une des îles de l’archipel, celle de Malaita, a même menacé de faire sécession.

        Cependant, même si elles se tournent volontiers vers leurs plus proches voisins quand elles sont dans le besoin, les Îles Salomon n’ont d’yeux que pour la Chine… Du moins est-ce le cas de M. Sogavare… Et cela au point de signer un accord de sécurité avec Pékin, ce 31 mars, au grand dam de Canberra et de Wellington.

        « Les autorités des Iles Salomon et de la République populaire de Chine ont paraphé aujourd’hui les éléments d’un cadre de coopération bilatérale en matière de sécurité entre les deux pays », a en effet annoncé le bureau du premier ministre salomonais.

        Signe, sans doute, que ce texte ne fait pas l’unaminité dans le pays, son contenu a été diffusé la semaine passée. Et, avec cet accord, la Chine seraient autorisées à envoyer des navires militaires dans Îles Salomon « pour y effectuer des réapprovisionnements logistiques et des escales ». En outre, Pékin pourra déployer, à la demande de Honiara, des forces de sécurité afin d’y assurer le maintien de « l’ordre social » ainsi que la protection « du personnel chinois » et des « principaux projets » de l’archipel.

        Pour la diplomatie chinoise, cet accord est « conforme au droit international » et « aux pratiques » entre nations. Et d’appeler les pays qui seraient tentés d’émettre des critiques ou des réserves à « respecter la souveraineté » des Îles Salomon « au lieu de croire croire avec condescendance qu’ils peuvent leur dire ce qu’elles doivent faire ou pas ». Un tel propos vise au premier chef l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.

        « L’accord proposé par les Îles Salomon avec la Chine risque de déstabiliser les institutions et les arrangements actuels qui assurent depuis longtemps la sécurité de la région du Pacifique », avait ainsi déclaré le gouvernement néo-zélandais, en réaction aux fuites concernant le contenu du texte signé par Pékin et Honiara.

        « L’Australie a connaissance du projet d’accord de coopération en matière de sécurité proposé entre la Chine et les Îles Salomon. Nous respectons le droit de chaque pays du Pacifique à prendre des décisions souveraines. Nous avons régulièrement et respectueusement fait part de nos préoccupations au Gouvernement des Îles Salomon et nous continuerons de le faire. Nous serions particulièrement préoccupés par toute action qui compromettrait la stabilité et la sécurité de notre région, y compris l’établissement d’une présence permanente telle qu’une base militaire », avait aussi fait valoir Canberra, le 25 mars.

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        Comme l’ont montré les combats de la Seconde Guerre Mondiale dans la région Indo-Pacifique, les Îles Salomon occupent une position stratégique. À l’époque, leur contrôle permettaient de maintenir les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que de la Nouvelle-Zélande et le Nouvelle-Calédonie].

        D’où l’intérêt que leur porte la Chine, qui n’a pas ménagé ses efforts pour y accroître son influence, notamment de nombreux investissements économiques et commerciaux. Une manne pour cet État mélanésien de 700’000 habitants, qui est l’un des plus pauvres du monde. Ainsi, le marché chinois devint le principal débouché de ses exportations [pour près de 555 millions de dollars en 2017…].

        Résultat : peu après avoir récupéré son fauteuil de Premier ministre [qu’il avait déjà occupé à trois reprises, pour des périodes plus ou moins longues], le chef du gouvernement salomonais, Manasseh Sogavare orienta résolument la politique étrangère de son pays vers la Chine. Ce qui se traduira, en 2019, par la rupture des relations diplomatiques avec Taïwan, la reconnaissance du concept d’une seule Chine et l’adhésion des Îles Salomon aux nouvelles routes de la soie.

        Pour autant, cette proximité avec la Chine divise les Salomonais. En novembre 2021, elle a en partie été la raison de violentes émeutes qui ont contraint M. Sogavare à faire appel à l’Australie ainsi qu’à d’autres pays d’Océanie pour rétablir l’ordre. En outre, l’une des îles de l’archipel, celle de Malaita, a même menacé de faire sécession.

        Cependant, même si elles se tournent volontiers vers leurs plus proches voisins quand elles sont dans le besoin, les Îles Salomon n’ont d’yeux que pour la Chine… Du moins est-ce le cas de M. Sogavare… Et cela au point de signer un accord de sécurité avec Pékin, ce 31 mars, au grand dam de Canberra et de Wellington.

        « Les autorités des Iles Salomon et de la République populaire de Chine ont paraphé aujourd’hui les éléments d’un cadre de coopération bilatérale en matière de sécurité entre les deux pays », a en effet annoncé le bureau du premier ministre salomonais.

        Signe, sans doute, que ce texte ne fait pas l’unaminité dans le pays, son contenu a été diffusé la semaine passée. Et, avec cet accord, la Chine seraient autorisées à envoyer des navires militaires dans Îles Salomon « pour y effectuer des réapprovisionnements logistiques et des escales ». En outre, Pékin pourra déployer, à la demande de Honiara, des forces de sécurité afin d’y assurer le maintien de « l’ordre social » ainsi que la protection « du personnel chinois » et des « principaux projets » de l’archipel.

        Pour la diplomatie chinoise, cet accord est « conforme au droit international » et « aux pratiques » entre nations. Et d’appeler les pays qui seraient tentés d’émettre des critiques ou des réserves à « respecter la souveraineté » des Îles Salomon « au lieu de croire croire avec condescendance qu’ils peuvent leur dire ce qu’elles doivent faire ou pas ». Un tel propos vise au premier chef l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.

        « L’accord proposé par les Îles Salomon avec la Chine risque de déstabiliser les institutions et les arrangements actuels qui assurent depuis longtemps la sécurité de la région du Pacifique », avait ainsi déclaré le gouvernement néo-zélandais, en réaction aux fuites concernant le contenu du texte signé par Pékin et Honiara.

        « L’Australie a connaissance du projet d’accord de coopération en matière de sécurité proposé entre la Chine et les Îles Salomon. Nous respectons le droit de chaque pays du Pacifique à prendre des décisions souveraines. Nous avons régulièrement et respectueusement fait part de nos préoccupations au Gouvernement des Îles Salomon et nous continuerons de le faire. Nous serions particulièrement préoccupés par toute action qui compromettrait la stabilité et la sécurité de notre région, y compris l’établissement d’une présence permanente telle qu’une base militaire », avait aussi fait valoir Canberra, le 25 mars.

        L'Humanité

        Pour une sécurité alimentaire mondiale

        Chronique

        L’injustifiable et effroyable guerre déclenchée par le pouvoir Russe contre le peuple Ukrainien provoque une puissante série de réactions en chaîne : désorganisation des approvisionnements énergétiques et des matières premières essentielles à l’industrie ; risque de crise alimentaire mondiale, déraillement des actions pour sauver le climat.

        Patrick Le Hyaric

        Dans le contexte de la mondialisation capitaliste, la guerre met au grand jour les interdépendances mondiales pour l’agriculture et l’alimentation organisées par le capital transnational dans le cadre de la division internationale du travail qu’il a imposée. Les travailleurs des villes et des campagnes du monde entier sont placés en concurrence les uns avec les autres pour tirer vers le bas les rémunérations du travail. Cette stratégie capitaliste met en cause les sécurités énergétiques et alimentaires tout comme les sécurités environnementales.

        La réaction en chaîne inflationniste impacte les prix du gaz et du pétrole, comme ceux du blé, du tournesol, du colza ou du soja. La flambée des prix du gaz indispensable à la fabrication d’engrais renchérit les coûts de production des céréales. Et, la hausse des prix des céréales et des oléo protéagineux fait augmenter les coûts de l’alimentation animale. Cet enchaînement entraîne la montée des prix des viandes de volailles, de porc ou du lait. Ces hausses frappent les consommateurs sans amélioration des revenus paysans. Les prix de l’énergie ont un impact négatif sur les cultures de fruits et légumes sous serre ainsi que les coûts des pêches maritimes.

        L’organisation pour l’agriculture et l’alimentation des Nations-Unies, la FAO, prévoit une augmentation des prix alimentaires pouvant aller de 8 % à 20 %. Inutile de dire que celles et ceux qui souffrant déjà beaucoup, souffriront encore plus demain. Pour les pays en développement, le choc va donc être encore plus rude.

        L’Union européenne importe peu de céréales pour l’alimentation humaine. Par contre le modèle agricole intensif, impulsé par les modifications successives de la politique agricole commune, a rendu les élevages européens dépendant du blé ukrainien et russe, de l’huile et des tourteaux de tournesol d’Ukraine comme du soja brésilien. Aujourd’hui, 10 % des calories consommées au sein de l’Union européenne sont importées. Ces politiques agricoles européennes ne contribuent donc pas à une sécurité du système alimentaire mondial. La concentration agraire avec l’élimination des petites et moyennes exploitations agricoles, dictée par les secteurs industriels et de la distribution, fragilisent notre sécurité alimentaire tout en portant atteinte à la qualité alimentaire, à la santé humaine et animale, et contribue au saccage des cultures vivrières des pays du sud.

        Et, voici que ces derniers jours, à la faveur de la guerre, les multinationales de l’agrobusiness ont poussé à réintensifier encore les productions agricoles au point d’obtenir l’annulation des quelques dispositions positives inscrites dans le plan climat de la PAC votées au mois de décembre dernier par le parlement européen.

        On tente de faire croire que la mise en culture de surfaces considérées en jachère serait un facteur de stabilité des prix. C’est un double leurre. Les semis de blé sont déjà réalisés depuis plusieurs mois et en général les jachères ne concernent pas les surfaces susceptibles de produire du blé. Mais montrer du doigt le « verdissement » de la PAC permet de détourner les regards des véritables responsables de la montée des prix :

        Ainsi, on maintient l’opacité sur les stocks mondiaux organisée par certains pays et les sociétés de courtage qui font la pluie et le beau temps sur les marchés mondiaux des céréales : Cargill, Glencore, Vital, Transfigura ou Louis Dreyfus Compagny. Comme dans le secteur pétrolier, celles-ci organisent la spéculation et fixent chaque jour les prix mondiaux.

        Sous l’égide de l’ONU et de son département chargé de l’alimentation une initiative est donc indispensable pour stabiliser, contrôler et bloquer les prix mondiaux.

        Une conférence mondiale pour la sécurité alimentaire devrait être préparée - incluant évidemment la Russie et l’Ukraine - afin de prendre des décisions pour empêcher les famines. Celle-ci devrait ouvrir un dialogue pour permettre aux sept millions de tonnes de blé bloquées dans les ports de Marioupol et Odessa de transiter via un corridor céréalier afin d’être stocké sous intervention internationale afin d’être libéré en faveur des pays qui ont urgemment besoin de blé : les pays africains, L’Égypte, le Liban, la Tunisie, le Maroc, le Soudan, l’Irak, le Yémen.

        Les pays qui sont aujourd’hui sous « ajustement structurel » du Fonds monétaire international (FMI) doivent bénéficier d’un moratoire de plusieurs années sur leur dette afin de pouvoir investir dans la production agricole et alimentaire.

        Une telle conférence devrait également mettre à son ordre du jour, des coopérations nouvelles et de nouveaux développements des productions vivrières dans les pays du Sud aptes à affronter les changements climatiques. Ne pas engager un nouveau programme pour la souveraineté alimentaire de chaque peuple c’est condamner des millions de personnes à la famine et la sous-alimentation et des millions d’autres à prendre les redoutables et incertaines routes de l’exil.

        C’est de notre solidarité, de notre humanité, dont ont besoin les populations, les jeunes et les familles, quelles que soient leurs origines, poussées à fuir famine et guerre. La mondialisation capitaliste déshumanise et fournit ce terreau empoisonné aux porteurs de haine, de racisme et de xénophobie qui prospère depuis des mois avec la complicité du grand média-business et des puissants. Et, tous ces dirigeants européens qui, il y a quelques mois, pour glaner quelques voix aux élections étaient prêts à construire un mur aux frontières de l’union européenne auront ils le courage de venir en aide à peuples menacés de famine en faisant cesser cette spéculation ? En appelant à la violence contre plus pauvre que soit, tous détournent les regards des véritables responsables des désordres du monde. Ces faiseurs de ressentiments, de violences et de douleurs, sont les gardiens zélés de la tranquillité des puissants, l’assurance vie du système. Ce sont les choix politiques fondamentaux qu’il faut radicalement changer.

        Par exemple, il devient urgent d’engager une révolution des modes de consommations et de productions qui exige de ne plus utiliser les céréales à des fins industrielles et de se détourner de l’usage des agrocarburants que les États-Unis comptent bien nous revendre au prix fort. Les terres agricoles doivent en effet être réservées à l’alimentation humaine et animale.

        La politique agricole commune doit redevenir une politique favorisant l’agriculture paysanne qui porte un modèle agricole non intensif, donc moins consommateur de céréales importées pour l’élevage et moins d’intrants chimiques.

        Une Politique agricole et alimentaire qui permette la fixation de prix rémunérateurs pour un quantum de production par agriculteur. C’est possible avec le retour d’outils d’intervention à l’opposé des choix faits en 1992 sous la pression du reaganisme et de la construction de l’organisation mondiale du commerce. Constituer des stocks agricoles ou énergétiques devient une condition de nos sécurités. Plus qu’hier encore, nos concitoyens découvrent que l’agriculture et l’alimentation ne peuvent être considérées comme des marchandises mais comme des biens communs humains. Le combat pour la sécurité alimentaire mondiale doit être mené. Pour le bien de tous !

        alimentationGuerre en Ukraine
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        Surveillance maritime depuis l’Espace : Le français Unseenlabs va étoffer sa flotte de nano-satellites

        par Laurent Lagneau · 31 mars 2022

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        Afin de compenser certains de ses déficits capacitaires dans le domaine de l’action de l’État en mer, la Marine nationale a recours à la surveillance satellitaire, laquelle permet d’obtenir des informations [comme celles transmises par les balises AIS – Automatic Identification System ou Système d’identification automatique] sur le trafic maritime dans une zone donnée. D’où le contrat Trimaran III, confié à CLS [filiale du CNES et de la CNP] en juin 2021 pour une durée de cinq ans.

        Seulement, les navires ne sont pas forcément tous dotés de balises AIS. Et, quand ils en ont, rien ne les contraint à les activer, surtout quand ils livrent à des activités illicites. Une étude publiée en janvier 2020 par le CNRS, et menée dans le cadre du projet « Ocean Sentinel », a démontré que, dans l’océan Austral, « plus du tiers des bateaux rencontrés dans les eaux internationales n’étaient pas identifiables ».

        Plus récemment, lors d’une audition d’Annick Girardin, ministre de la Mer, le sénateur Philippe Folliot a évoqué le cas d’un senneur mexicain qui avait prélevé 1200 tonnes de thon dans la zone économique exclusive [ZEE] de l’île française de Clipperton après avoir désactivé sa balise AIS pour ne pas être détecté et suivi par satellite.

        « Je rappelle que le Mexique déclare chaque année 700 à 4 000 tonnes de pêche, alors que nous avons croisé fortuitement un seul senneur qui avait probablement 1’200 tonnes de thon dans ses soutes », avait souligné, au passage, le parlementaire.

        Par ailleurs, les données transmises par ces dernières ne sont pas toujours d’une fiabilité absolue étant donné qu’elles peuvent être falsifiées, comme l’a montré le cas de la frégate néerlandaise qui, en 2021, avait été repérée vers Sébastopol [Crimée] alors qu’elle était en escale à Odessa.

        D’où l’intérêt de la solution proposée par la jeune entreprise française Unseenlabs, soutenue depuis 2018 par le ministère des Armées, via son fonds d’investissement Definvest. Celle-ci repose sur une constellation de nano-satellites dédiés à la détection des signaux radiofréquence [RF], c’est à dire émissions électromagnétiques des systèmes électroniques embarqués à bord des navires [comme ceux utilisés pour l’aide à la navigation, par exemple].

        « La constellation d’Unseenlabs détecte, caractérise et géolocalise précisément ces signaux RF, qui proviennent d’un large éventail d’émetteurs, sur des zones maritimes de plusieurs centaines de milliers de kilomètres carrés.En traitant et en analysant ces données RF, Unseenlabs fournit une connaissance unique pour les opérations de sécurité nationale, la protection de l’environnement et un nombre croissant d’applications dans le secteur commercial », explique cette entreprise, qui a vu le jour à Rennes, en 2015.

        Actuellement, Unseenlabs dispose de cinq nano-satellites « BRO » [pour Breizh Reconnaissance Orbiter] en orbite. Deux autres vont les rejoindre en avril, grâce à l’américain SpaceX et le néo-zélandais Rocket Lab.

        « BRO-6 et BRO-7 […] de la constellation dédiée à la géolocalisation des navires en mer, seront lancés pour répondre à la demande croissante de données géospatiales RF. […] Les deux lancements interviendront ce mois-ci [avril 2022] sur deux lanceurs différents : la fusée Electron de Rocket Lab et la Falcon 9 de SpaceX », a en effet annoncé Unseenlabs, ce 31 mars.

        Ces « nouveaux satellites ajoutent des capacités essentielles à la constellation d’Unseenlabs, ce qui se traduit par des solutions supplémentaires et des analyses plus approfondies pour nos clients », a commenté Clément Galic, le Pdg et le co-fondateur de l’entreprise.

        L’objectif d’Unseenlabs est d’exploiter, à terme, plus de vingt nano-satellites, ce qui permettra d’assurer une surveillance mondiale du trafic maritime quasi-permanente. Et cela, quelles que soient les conditions météorologiques, ce qui n’est pas un petit détail…

        Surveillance maritime depuis l’Espace : Le français Unseenlabs va étoffer sa flotte de nano-satellites

        par Laurent Lagneau · 31 mars 2022

        Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

        Afin de compenser certains de ses déficits capacitaires dans le domaine de l’action de l’État en mer, la Marine nationale a recours à la surveillance satellitaire, laquelle permet d’obtenir des informations [comme celles transmises par les balises AIS – Automatic Identification System ou Système d’identification automatique] sur le trafic maritime dans une zone donnée. D’où le contrat Trimaran III, confié à CLS [filiale du CNES et de la CNP] en juin 2021 pour une durée de cinq ans.

        Seulement, les navires ne sont pas forcément tous dotés de balises AIS. Et, quand ils en ont, rien ne les contraint à les activer, surtout quand ils livrent à des activités illicites. Une étude publiée en janvier 2020 par le CNRS, et menée dans le cadre du projet « Ocean Sentinel », a démontré que, dans l’océan Austral, « plus du tiers des bateaux rencontrés dans les eaux internationales n’étaient pas identifiables ».

        Plus récemment, lors d’une audition d’Annick Girardin, ministre de la Mer, le sénateur Philippe Folliot a évoqué le cas d’un senneur mexicain qui avait prélevé 1200 tonnes de thon dans la zone économique exclusive [ZEE] de l’île française de Clipperton après avoir désactivé sa balise AIS pour ne pas être détecté et suivi par satellite.

        « Je rappelle que le Mexique déclare chaque année 700 à 4 000 tonnes de pêche, alors que nous avons croisé fortuitement un seul senneur qui avait probablement 1’200 tonnes de thon dans ses soutes », avait souligné, au passage, le parlementaire.

        Par ailleurs, les données transmises par ces dernières ne sont pas toujours d’une fiabilité absolue étant donné qu’elles peuvent être falsifiées, comme l’a montré le cas de la frégate néerlandaise qui, en 2021, avait été repérée vers Sébastopol [Crimée] alors qu’elle était en escale à Odessa.

        D’où l’intérêt de la solution proposée par la jeune entreprise française Unseenlabs, soutenue depuis 2018 par le ministère des Armées, via son fonds d’investissement Definvest. Celle-ci repose sur une constellation de nano-satellites dédiés à la détection des signaux radiofréquence [RF], c’est à dire émissions électromagnétiques des systèmes électroniques embarqués à bord des navires [comme ceux utilisés pour l’aide à la navigation, par exemple].

        « La constellation d’Unseenlabs détecte, caractérise et géolocalise précisément ces signaux RF, qui proviennent d’un large éventail d’émetteurs, sur des zones maritimes de plusieurs centaines de milliers de kilomètres carrés.En traitant et en analysant ces données RF, Unseenlabs fournit une connaissance unique pour les opérations de sécurité nationale, la protection de l’environnement et un nombre croissant d’applications dans le secteur commercial », explique cette entreprise, qui a vu le jour à Rennes, en 2015.

        Actuellement, Unseenlabs dispose de cinq nano-satellites « BRO » [pour Breizh Reconnaissance Orbiter] en orbite. Deux autres vont les rejoindre en avril, grâce à l’américain SpaceX et le néo-zélandais Rocket Lab.

        « BRO-6 et BRO-7 […] de la constellation dédiée à la géolocalisation des navires en mer, seront lancés pour répondre à la demande croissante de données géospatiales RF. […] Les deux lancements interviendront ce mois-ci [avril 2022] sur deux lanceurs différents : la fusée Electron de Rocket Lab et la Falcon 9 de SpaceX », a en effet annoncé Unseenlabs, ce 31 mars.

        Ces « nouveaux satellites ajoutent des capacités essentielles à la constellation d’Unseenlabs, ce qui se traduit par des solutions supplémentaires et des analyses plus approfondies pour nos clients », a commenté Clément Galic, le Pdg et le co-fondateur de l’entreprise.

        L’objectif d’Unseenlabs est d’exploiter, à terme, plus de vingt nano-satellites, ce qui permettra d’assurer une surveillance mondiale du trafic maritime quasi-permanente. Et cela, quelles que soient les conditions météorologiques, ce qui n’est pas un petit détail…

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        Afin de compenser certains de ses déficits capacitaires dans le domaine de l’action de l’État en mer, la Marine nationale a recours à la surveillance satellitaire, laquelle permet d’obtenir des informations [comme celles transmises par les balises AIS – Automatic Identification System ou Système d’identification automatique] sur le trafic maritime dans une zone donnée. D’où le contrat Trimaran III, confié à CLS [filiale du CNES et de la CNP] en juin 2021 pour une durée de cinq ans.

        Seulement, les navires ne sont pas forcément tous dotés de balises AIS. Et, quand ils en ont, rien ne les contraint à les activer, surtout quand ils livrent à des activités illicites. Une étude publiée en janvier 2020 par le CNRS, et menée dans le cadre du projet « Ocean Sentinel », a démontré que, dans l’océan Austral, « plus du tiers des bateaux rencontrés dans les eaux internationales n’étaient pas identifiables ».

        Plus récemment, lors d’une audition d’Annick Girardin, ministre de la Mer, le sénateur Philippe Folliot a évoqué le cas d’un senneur mexicain qui avait prélevé 1200 tonnes de thon dans la zone économique exclusive [ZEE] de l’île française de Clipperton après avoir désactivé sa balise AIS pour ne pas être détecté et suivi par satellite.

        « Je rappelle que le Mexique déclare chaque année 700 à 4 000 tonnes de pêche, alors que nous avons croisé fortuitement un seul senneur qui avait probablement 1’200 tonnes de thon dans ses soutes », avait souligné, au passage, le parlementaire.

        Par ailleurs, les données transmises par ces dernières ne sont pas toujours d’une fiabilité absolue étant donné qu’elles peuvent être falsifiées, comme l’a montré le cas de la frégate néerlandaise qui, en 2021, avait été repérée vers Sébastopol [Crimée] alors qu’elle était en escale à Odessa.

        D’où l’intérêt de la solution proposée par la jeune entreprise française Unseenlabs, soutenue depuis 2018 par le ministère des Armées, via son fonds d’investissement Definvest. Celle-ci repose sur une constellation de nano-satellites dédiés à la détection des signaux radiofréquence [RF], c’est à dire émissions électromagnétiques des systèmes électroniques embarqués à bord des navires [comme ceux utilisés pour l’aide à la navigation, par exemple].

        « La constellation d’Unseenlabs détecte, caractérise et géolocalise précisément ces signaux RF, qui proviennent d’un large éventail d’émetteurs, sur des zones maritimes de plusieurs centaines de milliers de kilomètres carrés.En traitant et en analysant ces données RF, Unseenlabs fournit une connaissance unique pour les opérations de sécurité nationale, la protection de l’environnement et un nombre croissant d’applications dans le secteur commercial », explique cette entreprise, qui a vu le jour à Rennes, en 2015.

        Actuellement, Unseenlabs dispose de cinq nano-satellites « BRO » [pour Breizh Reconnaissance Orbiter] en orbite. Deux autres vont les rejoindre en avril, grâce à l’américain SpaceX et le néo-zélandais Rocket Lab.

        « BRO-6 et BRO-7 […] de la constellation dédiée à la géolocalisation des navires en mer, seront lancés pour répondre à la demande croissante de données géospatiales RF. […] Les deux lancements interviendront ce mois-ci [avril 2022] sur deux lanceurs différents : la fusée Electron de Rocket Lab et la Falcon 9 de SpaceX », a en effet annoncé Unseenlabs, ce 31 mars.

        Ces « nouveaux satellites ajoutent des capacités essentielles à la constellation d’Unseenlabs, ce qui se traduit par des solutions supplémentaires et des analyses plus approfondies pour nos clients », a commenté Clément Galic, le Pdg et le co-fondateur de l’entreprise.

        L’objectif d’Unseenlabs est d’exploiter, à terme, plus de vingt nano-satellites, ce qui permettra d’assurer une surveillance mondiale du trafic maritime quasi-permanente. Et cela, quelles que soient les conditions météorologiques, ce qui n’est pas un petit détail…

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        Afin de compenser certains de ses déficits capacitaires dans le domaine de l’action de l’État en mer, la Marine nationale a recours à la surveillance satellitaire, laquelle permet d’obtenir des informations [comme celles transmises par les balises AIS – Automatic Identification System ou Système d’identification automatique] sur le trafic maritime dans une zone donnée. D’où le contrat Trimaran III, confié à CLS [filiale du CNES et de la CNP] en juin 2021 pour une durée de cinq ans.

        le contrat Trimaran III

        Seulement, les navires ne sont pas forcément tous dotés de balises AIS. Et, quand ils en ont, rien ne les contraint à les activer, surtout quand ils livrent à des activités illicites. Une étude publiée en janvier 2020 par le CNRS, et menée dans le cadre du projet « Ocean Sentinel », a démontré que, dans l’océan Austral, « plus du tiers des bateaux rencontrés dans les eaux internationales n’étaient pas identifiables ».

        étude publiée

        Plus récemment, lors d’une audition d’Annick Girardin, ministre de la Mer, le sénateur Philippe Folliot a évoqué le cas d’un senneur mexicain qui avait prélevé 1200 tonnes de thon dans la zone économique exclusive [ZEE] de l’île française de Clipperton après avoir désactivé sa balise AIS pour ne pas être détecté et suivi par satellite.

        d’une audition

        « Je rappelle que le Mexique déclare chaque année 700 à 4 000 tonnes de pêche, alors que nous avons croisé fortuitement un seul senneur qui avait probablement 1’200 tonnes de thon dans ses soutes », avait souligné, au passage, le parlementaire.

        Par ailleurs, les données transmises par ces dernières ne sont pas toujours d’une fiabilité absolue étant donné qu’elles peuvent être falsifiées, comme l’a montré le cas de la frégate néerlandaise qui, en 2021, avait été repérée vers Sébastopol [Crimée] alors qu’elle était en escale à Odessa.

        D’où l’intérêt de la solution proposée par la jeune entreprise française Unseenlabs, soutenue depuis 2018 par le ministère des Armées, via son fonds d’investissement Definvest. Celle-ci repose sur une constellation de nano-satellites dédiés à la détection des signaux radiofréquence [RF], c’est à dire émissions électromagnétiques des systèmes électroniques embarqués à bord des navires [comme ceux utilisés pour l’aide à la navigation, par exemple].

        « La constellation d’Unseenlabs détecte, caractérise et géolocalise précisément ces signaux RF, qui proviennent d’un large éventail d’émetteurs, sur des zones maritimes de plusieurs centaines de milliers de kilomètres carrés.En traitant et en analysant ces données RF, Unseenlabs fournit une connaissance unique pour les opérations de sécurité nationale, la protection de l’environnement et un nombre croissant d’applications dans le secteur commercial », explique cette entreprise, qui a vu le jour à Rennes, en 2015.

        Actuellement, Unseenlabs dispose de cinq nano-satellites « BRO » [pour Breizh Reconnaissance Orbiter] en orbite. Deux autres vont les rejoindre en avril, grâce à l’américain SpaceX et le néo-zélandais Rocket Lab.

        « BRO-6 et BRO-7 […] de la constellation dédiée à la géolocalisation des navires en mer, seront lancés pour répondre à la demande croissante de données géospatiales RF. […] Les deux lancements interviendront ce mois-ci [avril 2022] sur deux lanceurs différents : la fusée Electron de Rocket Lab et la Falcon 9 de SpaceX », a en effet annoncé Unseenlabs, ce 31 mars.

        Ces « nouveaux satellites ajoutent des capacités essentielles à la constellation d’Unseenlabs, ce qui se traduit par des solutions supplémentaires et des analyses plus approfondies pour nos clients », a commenté Clément Galic, le Pdg et le co-fondateur de l’entreprise.

        L’objectif d’Unseenlabs est d’exploiter, à terme, plus de vingt nano-satellites, ce qui permettra d’assurer une surveillance mondiale du trafic maritime quasi-permanente. Et cela, quelles que soient les conditions météorologiques, ce qui n’est pas un petit détail…

        L'Humanité

        La population moldave face à la guerre en Ukraine

        Reportage

        ACCUEIL Avec 2,6 millions d’habitants, la Moldavie demeure avec la Pologne le principal pays à s’occuper de l’arrivée quotidienne et massive de réfugiés. Malgré la crainte de l’extension du conflit, la solidarité se poursuit.

        Émilien Urbach

        Chisinau, Palanca (Moldavie), envoyé spécial.

        Svletana est debout, un sac rose à ses pieds, à côté de la guérite des gardes-frontières de la République de Moldavie. Immobile, elle balaye depuis Palanca, dans le sud-est du pays, l’horizon pluvieux et l’Ukraine juste en face, dont elle vient. Soudain, un homme, son cousin, court vers elle, l’étreint et la prend par la main jusqu’à sa voiture. « J’ai vu mon père mourir devant moi, raconte la jeune femme aux yeux clairs, encore hantée par la mort et les bombes. Je suis restée cachée deux jours dans les ruines de mon immeuble à attendre que les soldats s’en aillent. »

        Au volant de sa camionnette bleue, à moins d’un kilomètre de là, Zaccaria roule sur une longue route bordée de lavande et de vignes. Après le bombardement d’une raffinerie dans la banlieue d’Odessa, sur les bords de la mer Noire, à 50 kilomètres de là, l’homme se dit résigné : « On verra bien ce qui se passera. Mais la guerre, on connaît », dit-il en pointant la région voisine de Transnistrie, dans l’est du pays. Une façon d’évoquer les trente dernières années et le conflit qui a éclaté en 1992 opposant les populations de l’est du pays, en majorité slavophones, aux troupes de l’État moldave.

        Les autorités de cette région frontalière de l’Ukraine avaient unilatéralement déclaré l’indépendance du territoire, la République moldave du Dniestr (RMD) en 1991, lors de la chute de l’Union soviétique et de l’indépendance de la Moldavie. Ni l’ONU ni la Russie ne l’ont reconnue. Près de 1 400 militaires russes sont encore déployés le long du Dniestr dans une opération de maintien de la paix qui regroupe aussi des forces de Moldavie et de Transnistrie. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a voté une résolution dans laquelle la Transnistrie a été qualifiée de zone d’occupation russe à la mi-mars.

        Avec un quart de ses habitants qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale, la Moldavie fait partie des pays les plus pauvres d’Europe. Militairement neutre dans leur Constitution, avec un gouvernement libéral résolument engagé dans le projet d’adhésion à l’Union européenne (UE) et une population consciente de l’hyperdépendance aux ressources russes et ukrainiennes, chacun retient son souffle à chaque avancée russe vers sa frontière. « À l’heure actuelle, aucune information ne permet de confirmer la mobilisation de troupes russes dans la région de Transnistrie », a indiqué, dimanche, le ministère des Affaires étrangères moldave en réponse à la déclaration de l’état-major général ukrainien évoquant « des provocations et des actions de démonstration à la frontière ».

        La Moldavie ne s’est pas alignée sur le processus de sanctions occidentales contre Moscou. Sa participation dans cette guerre réside dans l’accueil des réfugiés avec 400 000 personnes qui ont fui l’Ukraine depuis le 24 février. « Les premiers fuyaient parce qu’ils avaient peur, explique Zaccaria. Ceux qui arrivent maintenant ont véritablement connu les combats, les destructions, les coupures d’eau et d’électricité. » Ils sont souvent moins fortunés aussi.

        « Dans les premiers jours, les Moldaves ont vu arriver des personnes dans de belles voitures », explique Popa, un responsable de Médecins sans frontières France (MSF), installé à la périphérie de la capitale, Chisinau. « Une certaine défiance s’est instaurée à l’égard des réfugiés venus d’Ukraine. Ici, un médecin du service public, avec vingt ans d’ancienneté, ne gagne pas plus de 750 euros par mois », explique-t-il. Attablé au bar d’un hôtel huppé, dans le centre-ville de Chisinau, Pavel, artiste plasticien, confirme cet état d’esprit : « L’Ukraine est un pays riche. La population vivait bien mieux là-bas qu’ici en Moldavie. C’est un peu paradoxal d’avoir aujourd’hui à les aider. »

        Depuis plusieurs jours, les réfugiés qui passent la frontière sont ceux qui n’avaient pas forcément les ressources ou la possibilité de partir au début de l’invasion russe. Si la plupart des premiers réfugiés ont pu rejoindre de la famille ou des amis dans d’autres pays, ceux qui restent dans les centres d’hébergement d’urgence ou dans des familles d’accueil ne savent pas vraiment où aller. 100 000 seraient dans cette situation. « Nous sommes le pays le plus pauvre d’Europe, mais nous avons aussi le cœur le plus grand, s’enorgueillit timidement Stella, dans l’immense salle de la Maison du gouvernement. Dans le cadre du dispositif “Moldova pentru pace” (Moldavie pour la paix, MPP – NDLR), nous tentons d’orienter les dons en fonction des besoins. Le gouvernement a lancé un appel à projets, dès le 24 février, pour s’appuyer sur la société civile afin d’organiser l’accueil. »

        Le gouvernement a également ouvert plusieurs centres d’hébergement, dont l’un regroupe spécifiquement les populations d’origine rom. « On fuit une guerre terrible, nous aussi », insiste Drima, assise dans les escaliers de l’université désaffectée de relations internationales, à Chisinau. C’est ici que les autorités ont choisi de placer les familles tziganes. « Il ne faut pas y voir de discrimination, jure Madalina, bénévole en charge de leur accueil pour MPP. C’est simplement qu’ils ont des besoins propres à leur communauté », justifie-t-elle… Ce n’est pas l’avis de Popa. « En Roumanie, on me disait, enfant, lorsque je faisais une bêtise : “On va te donner aux Roms”, relate l’humanitaire. Ils subissent un véritable racisme dans toute l’Europe de l’Est. Ce n’est pas nouveau et ça se retrouve dans la façon dont sont organisés leur départ d’Ukraine et l’accueil, ici, en Moldavie. »

        Cette réalité n’empêche pas, dans la cour de l’ancienne université, des dizaines d’enfants roms de jouer. « J’ai eu des problèmes pour passer la frontière, confirme néanmoins Drima. Surtout côté ukrainien, car je n’avais pas de papiers. » Avant la guerre, ils étaient entre 250 000 et 400 000 Roms vivant en Ukraine et subissant régulièrement des actions violentes de groupes d’extrême droite et de la police. Le responsable de MSF constate : « Même au sein de nos équipes locales, il y a eu un véritable travail d’éducation, reprendre des bénévoles qui refusaient de donner des couvertures aux Roms plutôt qu’aux autres réfugiés. »

        De l’autre côté de la capitale, dans un centre d’accueil installé aux abords d’un bucolique point d’eau, le Haut-Commissariat aux réfugiés (UNHCR) est venu en appui de l’effort d’accueil moldave. Le lieu sert habituellement de parc des expositions. Il se nomme Modexpo. Des familles y sont réparties dans deux grands bâtiments, plutôt bien équipés. Mais là aussi, la situation précaire des derniers arrivés est criante. « Je suis ici depuis douze jours, explique Victoria, 85 ans, dans sa chaise roulante. Je ne connais personne. » Sylvia, une bénévole de MPP est à ses côtés. Elle lui caresse la main, souriante, tout en essayant d’accrocher son regard. « Depuis deux jours, elle accepte de nous parler. Sa fille a pu rejoindre une amie en Allemagne mais pas elle. » Tatiana, elle, vit ici avec sa sœur et ses deux enfants depuis moins d’une semaine. « Je ne sais pas où aller. Nous avons d’abord été accueillis par des amis, mais ils n’avaient plus les moyens de nous garder chez eux. »

        Pour le Parti communiste des Républiques moldaves (PCRM), le pouvoir libéral pro-européen n’est pas à la hauteur pour permettre à la population de faire face à cette nouvelle crise. « Les dirigeants nous disent que les “bons temps” sont terminés. Et ils nous promettent des “temps difficiles”. »

        Avec l’afflux ininterrompu des réfugiés venus d’Ukraine, les autorités parient sur l’aide des ONG internationales. À Palanca, dans le campement de réfugiés à quelques centaines de mètres de la frontière, MSF a installé deux containers chauffés. « Nous y menons un accompagnement psychologique des enfants, explique Popa. Ceci en parallèle du travail de formation des personnels hospitaliers à la médecine de guerre. En cas d’intensification du conflit dans le sud de l’Ukraine, ils vont devoir faire face à un afflux de personnes blessées. »

        Émilien Urbach

        UkraineGuerre en Ukrainemoldavie
        El País (ESP)

        La lista de la compra

        La primavera ha explotado ya en el mercado y la frutería: las fresas nos seducen con su color y aroma para que nos olvidemos de que si no nos la comemos en 24 horas se autodestruirán, las espinacas, las alcachofas y los espárragos brillan en todo su esplendor y las acelgas nos recuerdan que ellas aún tienen para rato. Si quieres añadir estos ingredientes de temporada -y algunos más- en tu menú y no vas a tener tiempo para ir cocinando día a día, es posible que estas ideas para hacerlo del tirón y vivir de rentas el resto de la semana te sean útiles.

        Encenderemos el horno durante una hora y media aproximadamente, y en este tiempo cocinaremos gran parte de las verduras que vamos a consumir durante la semana: llenar este electrodoméstico es una de las mejores maneras de optimizar su coste. Si tienes por ahí una coliflor que amenaza con quedarse orbitando en la nevera y te sobra un rinconcito, trocéala, alíñala bien y súmala al batch para picar con el untable o sola. Si lo que tienes son unos tomates cherry que resultaron un pelín sosos, ponlos en una bandejita con aceite, vinagre, ajo y hierbas y tras 20 minutos de asado se convertirán en una bomba de sabor para las tostadas del desayuno.

        Otro truco que vamos a usar para optimizar tiempo y energía es preparar un pisto que servirá tanto para cenar con unos huevos revueltos como de sofrito base para un guiso rápido de garbanzos y alcachofas. ¿Quieres sacarle más partido todavía? Prepara el doble y congela, siempre bien etiquetado con la fecha en la que se preparó y en un envase que no deje entrar el frío -que degradaría el pisto- ni los olores. Tanto el pollo con champiñones como los garbanzos con alcachofas, la crema de verduras -llevándola a ebullición antes de comerla para que recupere la textura- o las verduras asadas pueden congelarse. Si nos acordamos de pasarlos el día anterior a la nevera para que se vayan descongelando sin cambios bruscos de temperatura, mucho mejor.

        Seguimos sin incluir los desayunos, meriendas o picoteos en la organización semanal, ya que estos no necesariamente se cocinan. De nuevo recomendamos dejar algunos de los básicos —en cada casa son diferentes— preparados en una bandeja dentro de la nevera para no tener que pensar demasiado mientras todavía luchas por despertarte. Yogur o kéfir, leche o bebida vegetal con copos de avena para tomar fría o caliente -tal cual o con un poco de chocolate 70%, coco rallado, cacao o pasas, orejones o dátiles picados, frambuesas o arándanos-, queso fresco o quark, pechuga de pavo o de pollo asada y loncheada, hummus o cualquier otro untable de los que hemos preparado por aquí, fruta de temporada o aguacate, huevos duros, queso fresco, pepino o tomates cherry para comer en tostada o bocadillo.

        Cenas

        • Garbanzos con alcachofas + untable de mejillones, judías y aguacate

        • Pasta integral con guisantes, leche evaporada y queso curado + zanahoria y remolacha asadas con vinagreta de nueces

        • Crema de calabacín y boniato asados con yogur y romesco + huevos revueltos con pisto

        • Pollo con champiñones + arroz integral + acelgas salteadas con ajo

        • Empedrat de judías con bonito, espárragos y cebolla asados, vinagreta de chalota y alcaparras + caballa en papillote cítrica

        Comidas

        • Garbanzos con alcachofas + huevos revueltos con pisto

        • Crema de calabacín y boniato asados con yogur y romesco + empedrat de judías con bonito, espárragos y cebolla asados, vinagreta de chalota y alcaparras

        • Caballa en papillote cítrica + patatas asadas + acelgas salteadas con ajo

        • Pasta integral con guisantes, leche evaporada y queso curado + zanahoria y remolacha asadas con vinagreta de nueces

        • Pollo con champiñones + untable de mejillones, judías y aguacate + pan integral

        Preparación

        1. Preparar los ocho paquetitos de caballa repartiendo en la base de un papel de horno un limón y una lima en rodajas, un poco de ajo laminado, hierbas al gusto y encima una caballa de ración sin cabeza y sin tripas, salpimentada y con la piel hacia arriba. Cerrar los paquetitos doblándolos muy bien para que no se pierdan los aromas ni los jugos. Poner en la nevera o congelar (dentro de una bolsa o tartera para que el frío no queme el pescado). Cuando lo vayamos a cocinar, poner los paquetitos en una cazuela a fuego medio tapada -para crear una especie de horno- y dejar entre cuatro y siete minutos, según guste más o menos hecho.
        2. Encender el horno a 180 grados y distribuir en sus dos bandejas 12 zanahorias frescas cortadas en 4 a lo largo, 6 remolachas frescas peladas y troceadas, 4 boniatos medianos, 4 calabacines medianos, 4 cebollas, 4 patatas de ración y, en una bandejita, 600 g de espárragos verdes troceados y aliñados con un poco de aceite y sal.
        3. Cocinar al microondas ocho alcachofas enteras lavadas -puede ser en dos tandas- durante 8 minutos. Pasado este tiempo, con mucho cuidado para no quemarnos -podemos usar unas pinzas o usar un paño de cocina limpio- apretar un poco la base de una de las alcachofas: si ceden a la presión están listas, si están muy duras programar dos minutos más. Cuando estén listas, destapar y esperar hasta que se puedan manipular sin quemarse. Quitar las hojas exteriores como se vé en este vídeo, cortar las puntas y cortar las alcachofas en 4 a lo largo. Reservar.
        4. Pasados 15 minutos, remover los espárragos, las remolachas y las zanahorias. En unos 10 minutos más los espárragos estarán listos, las remolachas y las zanahorias necesitarán unos 15, las patatas unos 45 minutos y los boniatos, las cebollas y los calabacines hasta una hora en total (vigilar a partir de los 45 minutos).
        5. Preparar una vinagreta con 150 ml de aceite de oliva, vinagre de manzana o jerez al gusto, sal, pimienta y 80 g de nueces picadas. Aliñar las zanahorias y la remolacha asadas tal y como salgan del horno, para que con el calor absorban el aderezo.
        6. Cuando podamos manipular las verduras asadas sin quemarnos, pelar y trocear dos cebollas y los boniatos, y ponerlas en una olla con los calabacines troceados. Añadir 1,2 l de caldo de verdura y curry en polvo al gusto. Llevar a ebullición cinco minutos, añadir 4 yogures naturales y triturar hasta conseguir la textura deseada: la crema está lista.
        7. Pelar y cortar en tiras las dos cebollas asadas restantes. Mezclar con los espárragos y las judías cocidas bien escurridas. Preparar una vinagreta con 3 o 4 chalotas picadas, un par de cucharadas de alcaparras, 150 ml de aceite, sal, pimienta y vinagre al gusto. Acabar de montar la ensalada la misma mañana, añadiendo cada vez la mitad del bonito escurrido (si es en buen aceite de oliva, podemos eliminar el de la vinagreta y usar el de la conserva).
        8. Trocear en dados 3 cebollas, 3 calabacines medianos, 3 berenjenas, 3 pimientos rojos y 2 pimientos verdes. Cocinar en una olla a fuego medio con un poco de aceite, sal y pimienta, removiendo de vez en cuando hasta conseguir un pisto. Reservar ⅓ en la misma olla para usar como sofrito base de los garbanzos y el resto para las dos cenas de huevos revueltos (en cada una de ellas poner 8 huevos salpimentados con la mitad del pisto reservado a fuego suave, removiendo sin parar hasta conseguir una textura cremosa).
        9. Añadir al pisto reservado en la olla las alcachofas y los garbanzos cocidos con su líquido de conservación, un poco de pimentón y, si hiciera falta, un chorrito de agua o caldo de verdura. Llevar a ebullición durante cinco minutos, ajustar de sal y condimentos y los garbanzos con alcachofas ya estarán listos.
        10. Poner 4 cebollas peladas y troceadas en una cazuela con un poco de aceite y sal y dorarlas a fuego medio. Cuando estén, retirar la mitad y añadir los contramuslos de pollo troceados, dejando que se doren unos tres minutos, removiendo. Añadir los champiñones laminados y unos 150 ml de vino blanco, sal, pimienta, tomillo y romero. Guisar todo durante unos 10 minutos: el pollo con champiñones está listo.
        11. Recuperar el resto de la cebolla, añadir la leche evaporada y cocinar cinco minutos. Añadir los guisantes descongelados y cocinar tres minutos más. Añadir la pasta cocinada un minuto menos de lo que recomiende el fabricante y dejar que se acabe de cocinar en la salsa un minuto, añadiendo el queso curado rallado y mucha pimienta.
        12. Poner en un bol las 2 latas de mejillones, los 800 g de judías y los 3 aguacates y un poco de sal y pimienta. Tritura con ayuda de una batidora y, si crees que le hace falta, añade un poco más de vinagre y pimentón.
        13. Cortar 2 pepinos, 4 zanahorias y un pimiento en palitos. Estas crudités en un tarro o bolsa de silicona bien cerrada aguantarán bien tres días en la nevera: en ese momento habrá que repetir el proceso con el resto para acompañar el untable el resto de la semana.
        14. Lavar y trocear las acelgas. Pelar y laminar ocho dientes de ajo, dorarlos en una cazuela con un poco de aceite. Añadir primero las pencas de las acelgas con sal y pimienta, añadir un chorrito de agua y tapar para que se cocinen al vapor unos cuatro minutos. Añadir las hojas y tapar dos minutos más. Rematar con un poco de pimentón y vinagre a fuego alegre: las acelgas salteadas con ajo están listas.

        Fruta y verdura

        8 alcachofas, 3 aguacates medianos, 8 patatas de ración, 2 limones, 2 limas, 3 cabezas de ajo, 20 zanahorias frescas, 6 remolachas frescas, 4 boniatos medianos, 7 calabacines medianos, 11 cebollas, 600 g de espárragos verdes, 3 o 4 chalotas, 3 berenjenas, 5 pimientos rojos, 2 pimientos verdes, 300 g de champiñones, 4 pepinos, 1,2 kg de acelgas frescas.

        Aves

        16 contramuslos de pollo deshuesados.

        Carnicería

        12 salchichas.

        Lácteos

        4 yogures naturales, 500 ml de leche evaporada, 200 g de queso curado.

        Pescadería

        8 caballas de ración sin cabeza ni tripa, abiertas en libro.

        Además

        1,5 kg de garbanzos cocidos, 2 latas grandes de mejillones en escabeche, 600 g de judías, 800 g de pasta integral al gusto, aceite de oliva, vinagre de manzana o jerez, sal, pimienta, 80 g de nueces, curry en polvo, 1,2 l de caldo de verdura, 4 latas de bonito en aceite, alcaparras, 2 kg de judías (alubias) cocidas, pimentón, vino blanco, 800 g de guisantes descongelados, tomillo, romero.

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